Année 12 - n° 257
26 juin 2019
www.ledireetlecrire.com
Une sélection de rencontres : livres, poésie, théâtre
A Toulouse et sa région du 25 au 30 juin
A Frontignan du 28 au 30 juin
du 4 au 28 juillet
A Sète du 19 au 27 juillet
En France A Grignan du 2 au 6 juillet
du 10 au 21 juillet
A Lagrasse du 2 au 9 août
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Le dire et l’écrire
Des livres
Un village pour aliénés tranquilles Juliette Rigondet … À la fin du 19e siècle, face à la faillite de l’asile où l’on retient, plus qu’on soigne, les « aliénés » dans des établissements surpeuplés, des psychiatres réfléchissent à une solution alternative. Pourquoi ne pas faire sortir de ces hôpitaux les « incurables tranquilles » en les installant, contre rétribution, dans des familles, à la campagne ? Le conseil général de la Seine décide, en 1891, de tenter l’expérience. Un an plus tard, la petite ville de Dun-sur-Auron, dans le Cher, est choisie pour accueillir, « à titre d’essai », la première « colonie familiale pour aliénés » en France. L’essai est si concluant que le nombre de familles prêtes à héberger des patients augmente de façon exponentielle. En 1913, la colonie de Dun compte plus de 1000 malades mentaux pour environ 4000 habitants. Appelé aujourd’hui « Accueil familial thérapeutique », ce mode de soins existe toujours à Dun, même si les patients y sont moins nombreux qu’autrefois ...
1938, nuits Hélène Cixous C’est le quatrième livre qui me ramène à Osnabrück, la ville de ma famille maternelle. Je cherche. Je cherche à comprendre pourquoi Omi ma grandmère s’y trouvait encore en novembre 1938. Ainsi que ses frères et sœurs. Cela faisait pourtant des années que les Monstres occupaient le ciel allemand et proféraient des menaces de mort à l’égard des Juifs, mais Omi continuait à penser qu’elle était allemande même après avoir été déclarée non-aryenne, même quand la langue allemande a formé de nouveaux abcès antijuifs tous les mois. Certes son mari était bien mort pour l’Allemagne en 1916 mais quand même. Dans la rue le banc est interdit aux Juifs. Quel courage lui faut-il pour rester dans la ville qui brûle les siens tandis que K. le grand ogre nazi passe en ricanant devant notre grand magasin boycotté, ou peut-être quelle terreur ? Ou peut-être la voix de l’angoisse est-elle plus forte que celle de sa fille, Ève ma mère, qui a pris la porte définitivement dès 1933 ? ...
Barracoon, de Zora Neale Hurston Barracoon désigne les bâtiments utilisés pour le confinement des Africains destinés à être vendus et exportés vers l’Europe et les Amériques. Ces bâtiments allaient du modeste « abri à esclaves » aux imposantes « maisons d’esclaves » ou « châteaux d’esclaves ». Les captifs y restaient souvent confinés pendant des mois entiers. En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston, qui va devenir l’une des plus grandes écrivaines noires du XXe siècle part rencontrer en Alabama Cudjo Lewis. A 86 ans, Cudjo est l’ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l’Amérique. Pendant des mois, Zora va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances et des fiertés. ....
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Le dire et l’écrire
Des livres
East Village Blues Chantal Thomas
Bas la place y’a personne Dolores Prato Bas la place y’a personne n’est pas un récit d’enfance comme les autres. Il s’ouvre sur cette phrase : « Je suis née sous une petite table. » Dès lors le lecteur, saisi par la puissance et la singularité de cette prose légère et envoûtante, s’attache à cette petite fille abandonnée qui a trouvé là un refuge et une façon qui n’appartient qu’à elle d’appréhender le monde. Le lieu où l’on eut les premières alertes de la vie devient nous-mêmes, écrit Dolores Prato. Pour éviter les pièges de la mémoire, l’auteure décrit avec une précision scrupuleuse et une opiniâtreté généreuse la ville – il s’agit de Treja, dans les Marches –, les objets ou les personnages qui ont habité son enfance …
Une note de lecture parue dans EN ATTENDANT NADEAU
Au milieu des années 1970, Chantal Thomas, qui vient juste de soutenir sa thèse, décide de partir. Loin. À New York, alors cité de tous les dangers. Elle s’installe chez une amie d’amie. Le désir circule, les fêtes s’enchaînent. Un puissant souffle d’aventure anime la ville. Aujourd’hui, amenée à séjourner dans l’East Village pour un été, elle retrouve un quartier totalement changé. Seules quelques traces demeurent de la marginalité d’autrefois, des graffitis sur les rares immeubles non encore « réhabilités » et dont Allen S. Weiss, partenaire de ce livre, va extraire des images photographiques qui rappellent un temps révolu. Car l’East Village était un lieu d’immigration et de bohème pauvre, inventive, où tout le monde se rêvait poète, où se rencontraient Allen Ginsberg, William Burroughs, Herbert Huncke, et les fantômes bien vivants d’Andy Warhol, de Lou Reed et du Velvet Underground. …
Entretien dans Florilettres n° 204
Instituteur et Insoumis, un enseignant contre la guerre d’Algérie Norbert Adam C'est le récit d'un instituteur en classe unique, Pascal Corbet, qui refuse de cautionner la guerre d'Algérie qui endeuilla tant de familles pendant huit ans, de novembre 1954 au printemps de 1962, et dont nous éprouvons encore les conséquences négatives en France et en Algérie, malgré les années ; il s'agit pour notre héros d'assumer une décision bien difficile ...
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Le dire et l’écrire
Des livres
Le Goupille - Une famille tourangelle dans la Résistance Jean-Gilles Dutardre De 1940 à 1944, avec l'abbé Péan et la vicomtesse de Poix, André Goupille fut l'un des trois grands acteurs de la Résistance dans le sud de la Touraine. Ce vétérinaire de La Haye-Descartes fait partie de la génération qui, ayant connu la Grande Guerre, ne peut accepter la présence de l'occupant. Surtout, il ne s'engage pas seul, mais avec sa famille, qui lui apporte une aide précieuse autant que discrète. Des passages clandestins de la ligne de démarcation à la déportation, cette biographie d'une famille en Résistance présente un aspect méconnu de la lutte engagée par certains Français dès l'armistice de juin 1940. ...
Des revues
Des livres pour l’été : liste proposée par les « BOUILLONS », café littéraire d’Angers La parution du livre « Pas vu Maurice » est retardée d’un mois, mais...
Entretiens
Caroline Guiela Nguyen parle de sa pièce "Saigon"
Archiver l’intime
Narrativas LGBTIQ
N° 81 - juin 219 de « La Faute à Rousseau »
N° 4-11 de la revue brésilienne « RBPAB »
Dans « Saigon », une douzaine de comédiens de tous âges, français et vietnamiens, professionnels ou non, créent ensemble une œuvre où parler de « deux mondes qui se sont croisés, aimés, détruits puis oubliés depuis maintenant soixante ans », donnant corps à « cette France qui doit se raconter au-delà de ses propres frontières ». …