13 è année - n° 281
19 février 2020
www.ledireetlecrire.com
Cette exposition se tient au Louvre de Lens.
En septembre 1919, au lendemain de la signature d’une convention entre la France et la Pologne, de nombreux travailleurs polonais arrivent dans le Bassin minier du Nord de la France. Kasimir Zgorecki fait partie de la diaspora polonaise. Chaudronnier de formation, il ne travaille que six mois dans les mines avant de se tourner vers la photographie professionnelle. Il se plait à portraiturer les émigrés polonais partis loin de leur pays, en gardant trace de leur histoire intime, en immortalisant leur réussite personnelle, en rendant palpable leur existence et en révélant leur quotidien à la fois sobre et touchant. L’exposition présente une centaine de photographies en noir et blanc témoignant de la vie de cette communauté polonaise émigrée, soucieuse à la fois de montrer ses capacités d’intégration et de réussite, et de garder vivantes ses traditions. Plus d’informations sur l’exposition Toutes les informations pratiques
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Le dire et l’écrire
Présentation d’Arno Bertina
Le 5 mars 2020 « les Bouillons » vous proposent à la Sadel d’Angers une rencontre avec
Arno Bertina
« Je nais en 1975. J’ai 13 ans en 1988, quand un professeur de français me fait lire L’Adieu aux armes d’Hemingway, Nouvelles de Salinger et Les braves gens ne courent pas les rues de Flannery O’Connor. Je ressens encore les effets de l’onde de choc produite par ces lectures. J’écrivais déjà, je continue. Je lis La nausée, que personne ne m’a recommandé, qui me fascine immédiatement, et Le capitaine Fracasse. Je cours encore après l’effet produit sur moi par la mélancolie de ces deux romans. Le lycée est un champ de foire, il s’y passe tout et n’importe quoi, c’est excitant. Je continue d’écrire, participe à un concours de nouvelles. L’année d’Hypokhâgne est un champ de foire, il s’y passe tout et n’importe quoi, c’est excitant. Je découvre l’univers des revues littéraires. Mon premier texte de fiction est publié par Grèges, et mon premier article par Prétexte. Beaucoup d’autres textes et articles suivront (pour Esprit, La NRF, Critique, et aujourd’hui Inculte). En 2000 je termine pour la première fois un roman. Alors que je suis au service militaire (c’est un champ de foire, etc.), Actes Sud publie Le Dehors ou la migration des truites. Paraitront ensuite – une fois libéré des « obligations » – Appoggio (Actes sud, 2003) et Anima motrix (Verticales, 2006), ces trois titres constituant une manière de triptyque. En 2003 je suis sélectionné pour devenir pensionnaire de la villa Médicis (Rome) en 2004-2005. A Rome je dé-
cide de mettre entre parenthèse l’écriture d’Anima motrix pour coécrire Anastylose (Fage, 2006), un ouvrage retraçant l’histoire d’un monument de la Rome antique, l’Ara Pacis. Je prends goût aux expériences collectives, qui prolongent la recherche d’une écriture polyphonique et devient membre du comité de rédaction de la revue Inculte. A partir de là, je multiplierai les projets collectifs – le dernier en date étant La borne SOS 77 avec le photographe Ludovic Michaux. C’est encore cette dimension collective qui explique mon goût pour l’écriture radiophonique et le fait que je réponde aux commandes de France-Culture en écrivant des dramatiques (La relève des dieux par les pitres, réalisé par Claude Guerre) ou des adaptations (Sous le volcan de Malcolm Lowry, réalisé par Christine Bernard-Sugy, et La conscience de Zeno d’Italo Svevo, réalisé par Myron Meerson). » Présentation parue sur le site de la Mel (Maison des écrivains et de la littérature), dont il est membre du Conseil d'administration.
Arno Bertina aux Editions VERTICALES Anima Motrix Je suis une aventure
Ma solitude s'appelle Brando Des châteaux qui brûlent L'âge de la première passe (parution le 5 mars 2020)
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Le dire et l’écrire
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Février Février Mars
Les histoires de vie dans un monde en transformation
Février Mars
Le dire et l’écrire
au carrefour de la recherche, de la formation et de l’intervention
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Le dire et l’écrire
Solidarité avec Asli Erdoğan
APPEL Nous sommes aux côtés d’Aslı Erdoğan et de tous les co-inculpé.e.s journalistes et défenseur.e.s des droits humains poursuivi.e.s en Turquie, pour défendre leur vie, la liberté d’expression et les droits démocratiques.
Lire une lettre d’Asli Erdogan
Sur les cinq continents, en 2016, artistes, auteurs et autrices, intellectuel.les, défenseur.e.s des droits humains, associations, éditeurs et éditrices, se sont mobilisé.e.s pour exiger la libération de la romancière Aslı Erdoğan emprisonnée en Turquie le 16 août, pour avoir écrit quatre articles dans le journal Özgür Gündem. Grâce à la mobilisation, cette grande figure de la démocratie dans son pays est sortie de prison le 29 décembre 2016. Mais alors qu’elle est aujourd’hui en exil, le procès à son encontre continue et s'accélère soudainement. Aslı Erdoğan a tout d'abord été accusée de "tentative de destruction de l'unité de l'Etat", d’"appartenance à organisation terroriste" et de "propagande terroriste", incriminations passibles de la prison à vie. Il y a un mois, le Procureur a renoncé aux deux premiers chefs d’accusation et a retenu celui de « propagande terroriste ». Il a requis une peine de prison pouvant aller jusqu’à 9 ans. Et contre les rédacteurs en chef du journal et Eren Keskin, présidente de l'Association des droits de l'Homme, des peines allant jusqu'à 15 ans d'emprisonnement. Le 14 février 2020 aura lieu une nouvelle audience, annoncée précipitamment. Nous rappelons que les quatre articles d’Aslı Erdoğan incriminés ont été publiés en 2016 dans un journal légal, Özgür Gündem, qui, même s'il a été interdit depuis, n'a pas été alors poursuivi pour ces parutions. Ces mêmes articles ont été publiés et édités en plusieurs langues par plus de douze maisons d’édition et sur divers supports, et ont fait l'objet de lectures publiques. Sommes-nous toutes et tous complices de "propagande terroriste" ? « La Turquie a lancé une guerre totale contre les Droits humains, la littérature et pire encore, la CONSCIENCE », vient de nous écrire Aslı Erdoğan en lançant un appel à la solidarité. Nous, soussigné.e.s, appelons à condamner sous toutes les formes possibles ces atteintes directes et inacceptables à la liberté d'expression et aux droits démocratiques. Nous appelons à la solidarité avec Aslı Erdoğan et les co-inculpé.e.s dans ce procès, et au-delà, avec toutes les femmes courageuses particulièrement menacées aujourd’hui, ainsi que toutes celles et ceux qui, en Turquie, continuent à s’exprimer au risque de leur liberté. Alliance des Femmes pour la Démocratie et Kedistan - Février 2020