13è année - n° 302
3 mai 2020
www.ledireetlecrire.com Le temps du confinement, la périodicité de la LETTRE est modifiée. Sa parution est fonction de l’actualité.
Un déconfinement à minima
Guillaume Apollinaire, Maurice de Vlaminck,
Un monde à jamais perdu ? A écouter : Flashmob de l'Orchestre Français des Jeunes en résidence d'été au Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence. Farandole extraite de l'Arlésienne de Bizet
Dans les 15 jours à venir, le logo que nous utilisons depuis le début de l’épidémie s’estompera un peu, mais pas trop et pas trop vite. Si le Président a annoncé le déconfinement au 11 mai, le 1er ministre, quant à lui, parle d’un long et lent processus évolutif et pourquoi pas régressif si la situation l’exige... Car doit-on craindre pour le Covid-19 ce qui s’est passé pour la « grippe espagnole » : trois phases successives, en avril et août 1918 puis en janvier 1919 ? Le bilan humain, économique, financier, social et démocratique du COVID-19 est lourd. Les responsabilités des uns et des autres seront peut-être un jour examinées et quelques leçons tirées. Dans les premiers temps de l’épidémie, on entendait beaucoup : « l’APRES ne sera pas comme l’AVANT ». Et maintenant on entend, et ce jusqu’au plus haut niveau de l’état, de nombreuses voix affirmer : Le « monde d’après » ? Plus tard ! Mais ne nous trompons pas. Des mêmes causes naîtront les mêmes effets ! C’est pourquoi au-delà des responsabilités immédiates dans la gestion de la crise, se posent des questions plus fondamentales : en quoi nos rapports à la nature et notre organisation économico-sociale accélèrent-ils et amplifient-ils, l’apparition et la diffusion de telles catastrophes ? Voire n’en sont-ils pas directement et fondamentalement à l’origine ?