13è année - n° 305
20 mai 2020
www.ledireetlecrire.com Depuis le numéro 304, notre Lettre a retrouvé son rythme hebdomadaire et paraît à nouveau chaque mercredi. Mais compte tenu de l’impossibilité de garantir un agenda fiable des différents événements culturels, nous maintenons, sur notre site, les pages Covid-19.
Toutes et tous chez nos libraires ! Nos librairies sont enfin ouvertes ! Certes dans des conditions loin d’être les plus propices à l’achat de livres : obligation de la « distanciation physique », rendant souvent difficile un vrai échange avec le libraire ; sens obligatoires pour le cheminement ; parfois interdiction de toucher aux livres. Mais bon, c’est à ce prix que la vente du livre peut reprendre et que tous ensemble nous pouvons essayer de sauver de la faillite nombre de librairies de nos quartiers, de nos villes et villages. D’autant que d’autres conséquences à plus longs termes se profilent. Avant le confinement la vente d’E-books plafonnait à 6%. En deux mois les marchands en ligne affichent des progressions de 70 à 200% (160% pour la seule FNAC qui en plus a doublé la vente de ses liseuses). Après y avoir pris goût, les lecteurs reviendront-ils au livre papier, une fois les librairies réouvertes ? Sur environ 2 300 libraires, plus de 500 sont labélisés LiR (Librairie indépendante de Référence), façon de reconnaître, de valoriser et de soutenir les engagements et le travail qualitatifs des libraires indépendants. Vous en avez certainement une près de chez vous (voir la carte interactive).
Une déclaration de l’AILF (Association internationale des libraires francophones)
Si vous êtes encore inquiets à l’idée de vous rendre dans une librairie, sachez que la vente à distance n’est pas synonyme d’Amazon. Des librairies indépendantes se sont aussi regroupées pour vous fournir le même service (voir les adresses ICI). D’autres librairies vous proposent le principe « cliquer et emporter » : passer commande via internet et récupérer vos achats à la boutique.
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Le dire et l’écrire
Derniers écrits, dernières publications
Les poèmes de confinement de Catherine Malard
Livre sous presse
« Devenir biographe »
Proposition d’écriture de Michèle Cléach Dernier jour Il y a 20 ans, les éditions José Corti publiaient un livre de chroniques Petites épiphanies de l’auteur brésilien Caio Fernando Abreu (prononcez « Abréou »), mort du sida en 1996. Ces chroniques, « en partie nourries par la vie intime de l’auteur et ses humeurs, du rose au noir, au gré de ses rencontres, de ses expériences, de ses enthousiasmes, et de ses pertes » sont aussi « des digressions ou divagations diverses » ou encore « l’observation de la vie politique et économique du pays » écrit dans sa préface, Claire Cayron, sa traductrice. Elle note également qu’Abreu s’autorise, dans ses chroniques, « l’usage de l’argot ou du langage parlé » voire l’emprunt à d’autres langues et que du côté du registre, il use de « l’interpellation /…/, l’imprécation /…/ ; le rire jusqu’à la dérision, et aussi l’humour /…/ ; les larmes ou les gémissements, voire les hurlements /…/ ; mais aussi l’émerveillement /…/, la jubilation, la douceur des sentiments et finalement l’intarissable espoir ». … La suite
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Le dire et l’écrire
Articles, entretiens
Le Covid-19 s’attaquerait-il aussi à la langue française ?
Le point de vue d’Eliane Viennot, historienne de la littérature et critique littéraire, professeure émérite de littérature française de la Renaissance à l'université JeanMonnet-SaintÉtienne
Dossier sur l’écriture inclusive
« Coronavirus : la crise sanitaire exacerbe la fracture sociale et politique », titrait récemment Le Monde, résumant une vérité que des dizaines d’articles déclinent depuis deux mois, et que tout le monde vit en live ces temps-ci. Mais si les analyses ne passent plus guère sous silence l’étonnante capacité des métiers massivement féminisés à être pénibles, mal payés, non reconnus pour les compétences qu’ils exigent, et néanmoins « en première ligne » en raison de leur utilité, bien peu s’interrogent sur la manière dont on parle des femmes qui les exercent, et plus largement dont on parle des femmes et des hommes qui font l’actualité. Manière qui participe pourtant de l’exacerbation en question, tout en la révélant. Alors que la langue française offre quantité de ressources permettant de s’exprimer sans sexisme, l’idéologie selon laquelle le masculin est « le genre le plus noble », théorisée sous Richelieu et relookée sous la IIIe République, semble ces jours-ci devoir être respectée avec la même intransigeance que les ordres concernant le confinement. Les femmes ont beau être 87 % d’infirmières, 91 % d’aidessoignantes, 97 % d’aides à domicile et d’aides ménagères, 76 % de caissières et de vendeuses, 73 % d’agentes d’entretien, c’est en suivant la règle qui veut que « le masculin l’emporte sur le féminin » qu’on nous parle de ces populations. D’ailleurs, 1 % suffirait : quand un homme ... L’intégralité de l’article (site TheConversation)
Entretien avec Omar Youssef Souleimane À propos de son livre « Le dernier Syrien » Comment est né Le Dernier Syrien ? ... Mes personnages s’inspirent de plusieurs de mes rencontres. Chez Youssef, il y a une partie de moi, mais je me sens surtout proche de Joséphine ; elle représente l’espoir, la force, l’indépendance et l’humour. Disons que j’aimerais être comme ça. Elle rassemble les jeunes autour d’elle et elle rappelle le rôle des femmes pendant la révolution syrienne, tant qu’elle a été pacifique. Elles apportaient des médicaments, organisaient les manifestations, aidaient les militants à s'enfuir, à traverser les checkpoints .... L’intégralité de l’entretien (in L’ORIENT LITTERAIRE)
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Le dire et l’écrire
Des livres
Le dernier Syrien Omar Youssef Souleimane « En mars 2011, quand Youssef participa à la première manifestation à Damas, il eut l’impression que le cri de liberté poussé contre le régime d’Al-Assad, après quarante ans de silence et de peur, était un miracle plus puissant que celui du prophète. » Joséphine, jeune alaouite au charme troublant, réunit chez elle un groupe de jeunes gens pour partager leurs espoirs, leurs rêves, leurs visions de l’aveEntretien nir à ce moment où tout semble possible. Se joue alors une partition avec amoureuse. Youssef et Mohammad. Youssef et Joséphine. Khalil et Jol’auteur séphine. Homosexualité et tradition, civilisation et oppression, sentiments et loyautés s’opposent et se croisent, jusqu’au drame qui balaie les destins et un pays tout entier… Une plongée au cœur de la jeunesse syrienne à l’aube du Printemps arabe, portée par la plume intense et poétique d’Omar Youssef Souleimane.
Ecrire le cancer - De l’expérience de la maladie à l’autopathographie Silvia Rossi A partir des années 1990, les récits de personnes atteintes du cancer se multiplient. Pourquoi mettre en récit et rendre publique une expérience intime comme celle du cancer ? A qui s'adressent ces récits ? Quel est le rôle du cancer en tant que déclencheur de l'écriture et en tant que matière de la narration ? Quelles métaphores sont mobilisées pour raconter l'expérience du cancer et à quels besoins des personnes malades répondent-elles ? Afin de répondre à ces questions, cet ouvrage s'appuie sur les récits à la première personne de six écrivains italiens atteints de cette maladie.
Les jardins « Il y aura toujours les livres pour nous emmener au cœur des jardins réels ou imaginaires, jardins où personne ne nous interdira d’entrer, même à plus de cent kilomètres ! Bonnes balades, dans les jardins de Colette, de Gilles Clément et de quelques autres. »
La thèse de doctorat de l’auteure
Note de lecture de Véronique LerouxHugon, sur le site de l’APA
La maison « Nous allons peut-être sortir avec un autre regard sur cette « maison » dans laquelle nous avons été "confits", bon gré, mal gré» Des livres pour nourrir votre réflexion
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Le dire et l’écrire
Des textes du confinement
« Ne pas laisser passer le temps d’écrire » Pendant toute la période du confinement, L’INVENTOIRE, revue électronique d’AlephÉcriture a publié des textes de ses lecteurs sur le thème de « le temps des maison ». Près de 400 textes ont été reçus. Vous pouvez lire plusieurs de ces textes sur le site : https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-1/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-2/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-3/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-4/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-5/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-6/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-7/ https://www.inventoire.com/tag/le-temps-des-maisons-8/
« Vivre confinés » Pendant toute la période du confinement, L’APA (Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique ), a accueilli sur son site des témoignages au jour le jour . Vous pouvez les retrouver ICI. Jusqu’au 1er juin, il est toujours possible de poster des contributions.
Formations Vies et récits durant la catastrophe
Michel Piccoli 1925-2020
Le 20 juin 2020 à Tours, séminaire (web conférence) organisé par l’Université de Tours et l’ASIHVIF. Toutes les informations
Rappel Un article du « Monde »
Les petits champions de la lecture
Appel à contributions
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Le dire et l’écrire
Des œuvres de Zehra Doğan
Zehra Doğan, artiste plasticienne kurde, auteure, journaliste, militante pour la liberté des femmes et les droits des Kurdes, a été emprisonnée en Turquie durant 600 jours, entre 2016 et 2019. [œuvres publiées avec l’aimable autorisation de KEDISTAN]
Jours clandestins, Acrylique sur toile, 72 x 128 cm. 2017, Istanbul
Fresque murale, réalisée le 1er mai 2020 à Bâle