13è année - n° 311
01 juillet 2020
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La morale et la censure Périodiquement en France ressurgit la question : doit-on oui ou non publier des auteur.e.s dont la morale, les idées, voire les actions, ne correspondent pas ou plus à ce qui est généralement admis de nos jours. Que faire de l’encombrant Céline, entré dans La Pléiade dès 1961 ? Le célébrer, l’ignorer, ne plus le publier ? Mais à ce compte, même le dreyfusard Emile Zola ne doit-il pas être censuré, lui qui dans « L’Argent », à peine 8 ans avant son « J’accuse », écrit : « Il y avait là, en un groupe tumultueux, toute une juiverie malpropre, de grasses faces luisantes, des profils desséchés d'oiseaux voraces, une extraordinaire réunion de nez typiques, rapprochés les uns des autres, ainsi que sur une proie, s'acharnant au milieu de cris gutturaux, et comme près de se dévorer entre eux » [in Livre de Poche 1979, page 23]. Les mouvements « #MeToo » ou « Black lives matter » partout dans le monde nous obligent à remettre une nouvelle fois sur le métier la question de la liberté d’expression et donc de sa possible censure. Dans le Lettre n° 310 nous vous avions reproduit la position de l’écrivain Patrick Chamoiseau concernant les statues de certains personnages historiques controversés. Nous vous proposons aujourd’hui l’article de l’avocat et écrivain Emmanuel Pierrat, paru initialement sur le site LIVRESHEBDO.fr.