13è année - n° 311
01 juillet 2020
www.ledireetlecrire.com La Lettre a bien mérité de prendre des vacances ! Le retour dans votre boîte mail est prévu le 2 septembre. Quant au site il continuera à être mis à jour pendant tout l’été.
La morale et la censure Périodiquement en France ressurgit la question : doit-on oui ou non publier des auteur.e.s dont la morale, les idées, voire les actions, ne correspondent pas ou plus à ce qui est généralement admis de nos jours. Que faire de l’encombrant Céline, entré dans La Pléiade dès 1961 ? Le célébrer, l’ignorer, ne plus le publier ? Mais à ce compte, même le dreyfusard Emile Zola ne doit-il pas être censuré, lui qui dans « L’Argent », à peine 8 ans avant son « J’accuse », écrit : « Il y avait là, en un groupe tumultueux, toute une juiverie malpropre, de grasses faces luisantes, des profils desséchés d'oiseaux voraces, une extraordinaire réunion de nez typiques, rapprochés les uns des autres, ainsi que sur une proie, s'acharnant au milieu de cris gutturaux, et comme près de se dévorer entre eux » [in Livre de Poche 1979, page 23]. Les mouvements « #MeToo » ou « Black lives matter » partout dans le monde nous obligent à remettre une nouvelle fois sur le métier la question de la liberté d’expression et donc de sa possible censure. Dans le Lettre n° 310 nous vous avions reproduit la position de l’écrivain Patrick Chamoiseau concernant les statues de certains personnages historiques controversés. Nous vous proposons aujourd’hui l’article de l’avocat et écrivain Emmanuel Pierrat, paru initialement sur le site LIVRESHEBDO.fr.
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Le dire et l’écrire
Articles, entretiens
« Autant en emporte le vent, la morale et la censure » Emmanuel Pierrat, avocat et écrivain. Article paru sur le site LIVREHEBDO.fr
Autant en emporte le vent n'est pas la première œuvre emblématique à subir la censure. Ne tirez pas sur l'oiseau moquer, La case de l'Oncle Tom, Tintin au Congo, Tristes tropiques, mais aussi Shakespeare et Voltaire sont tous visés depuis quelques années. Pédagogie, contextualisation, éducation ne semblent pas pouvoir lutter, même quand certains de ces ouvrages défendent la cause des accusateurs. A l’automne 2018, je m’inquiétais dans un essai intitulé Nouvelles Morales, nouvelles censures (Gallimard), des attaques multiples contre la culture. Les œuvres - quelle que soit leur discipline d’origine : arts plastiques, littérature, cinéma, musique, etc. – sont fustigées de toute part. Les uns exigent que des statues – des tenants de l’esclavage, notamment, de trafiquants de chair humaine comme Colbert, mais aussi le héros Victor Schoelcher !- soient déboulonnées et, plutôt que de proposer une relecture intelligente, choisissent, comme à Bristol, de les jeter au fleuve. D’autres choisissent de s’en prendre aux classiques de la littérature et du cinéma. C’est donc Autant en emporte le vent, la célèbre fiction de Margaret Mitchell, qui est ainsi victime indirecte de l’indignation (incontestable et non contestée, faut-il le dire) provoquée par la mort de Georges Floyd, étouffé par le genou d'un policier de Minneapolis. Film et traduction primés C’est d’abord son adaptation au cinéma - huit Oscars en 1940, dont l’un a été attribué à l’actrice Hattie McDanie devenue à cette occasion la première personnalité Afroaméricaine couronnée par Hollywood - qui a été retiré par la plate-forme HBO (Warner). L’attaque a été portée le 8 juin par le scénariste John Ridley – scénariste notamment de 12 Years a Slave - et a été suivie d’effet dès le lendemain par la chaîne prétextant la nécessité de « contextualiser » le film. La chaîne a annoncé que « maintenir ce film dans son catalogue sans explication et dénonciation de cette représentation aurait été irresponsable »… Il eut été assez simple - si tant est que cela ait été nécessaire – de faire précéder le film d’un texte rappelant l’année (1939) de sa sortie en salles plutôt que d’en avoir soudainement honte au point de la passer à la trappe. Et vendredi 11 juin, l’éditeur Gallmeister, profitant de l’arrivée de Margaret Mitchell dans le domaine public, lançait en librairie une nouvelle traduction du roman de 1936, arguant que la version française jusque-là publiée par Gallimard ferait la part belle au « petit nègre ». … L’intégralité de l’article
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Le dire et l’écrire
Articles, entretiens
Entretien publié dans FLORILETTRES en septembre 2019. Depuis Anne Pauly a obtenu le Prix Inter 2020 pour son livre "Avant que j’oublie" édité chez VERDIER L'intégralité de l'entretien La fiche du livre A Manosque en octobre 2019
Un article paru dans L'ORIENT LITTERAIRE du 4 juin à propos de l'autobiographie de Woody Allen. "Woody Allen ne laisse pas indifférent. Scénariste à l’humour décapant, réalisateur et acteur de talent, clarinettiste de jazz, il a à son actif une cinquantaine de films, dont plusieurs sont devenus des classiques. Les éditions Stock viennent de publier Soit dit en passant, la traduction en français de son autobiographie très attendue. L'intégralité de l'article La fiche du livre
Les tirailleurs sénégalais à l’épreuve du 9è art Un article de NONFICTION.fr Les tirailleurs en 10 BD
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Le dire et l’écrire
Des livres
Etymologies, pour survivre au chaos Andrea Marcolongo Notre langage est devenu faible, accablé de néologismes et rongé par l’à-peu-près. En un mot : pauvre. Notre langage va mal. Ainsi le monde que nous déchiffrons. Comment sortir du chaos de l’approximation ? Comment nous réapproprier nos mots ?
Affaires personnelles Agata Tuszynska Qui s'en souvient ? En mars 1968, une campagne antisémite a de nouveau traversé la Pologne, cette fois, orchestrée par le pouvoir communiste. La génération qui a environ vingt ans se retrouve obligée de partir, abandonnant là toutes ses « affaires personnelles ». Cinquante ans plus tard, Agata Tuszynska va à la rencontre de ces témoins, dispersés à travers le monde. Elle nous fait découvrir l'histoire de Juifs polonais, souvent enfants de la nomenklatura communiste, qui ignoraient parfois leur judéité et le passé de leurs parents….
Une note parue dans En attendant Nadeau
Songez que la plus simple marguerite contient en elle une perle, un rayon de lune et l’histoire d’un amour rarissime ; ou que le secret des confins, inaccessibles et inquiétants, est en réalité d’accueillir l’autre avec confiance. Avec 99 mots, Andrea Marcolongo dessine un atlas étymologique et nous montre comment et pourquoi l’histoire de ces mots est une boussole précieuse pour qui voudra bien s’en munir. Et si notre instinct de la langue et l’amour des étymologies donnaient le pouvoir de changer le monde ?
Des revues
L'autobiographie en mouvement Le dossier de la revue de l’APA « La faute à Rousseau » n° 84 - juin 2020
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Le dire et l’écrire
Notre équipe a déjà publié
Catherine Malard
avec Annemarie Trekker -coordonatrice - Isabelle Seret, Catherine Liabastre, France Merhan et Emmanuelle Florent
Pour commander chez L’Harmattan
en collaboration avec Delphine Tranier-Brard Disponible en libraire depuis le 18 juin
Disponible en téléchargement
Pour commander directement sur le site de l’éditeur « Petit Pavé »
Pour commander chez l’éditeur « Des ronds dans l’O éditions »
BD en collaboration avec Fanny Benoit
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Le dire et l’écrire
Un été littéraire
L'équipe des Bouillons, celle du Dire et l'écrire et nos libraires de Contact se sont associés pour vous concocter une sélection de livres pour l'été Les coups de coeur
Des manifestations littéraires maintenues, transformées ou reportées Voir la liste (d’après livreshebdo.fr)