13è année - n° 333
25 novembre 2020
www.ledireetlecrire.com
Réouverture des librairies le 28 novembre
Des écrivain.e.s explorent et interrogent leur pratique de l’écriture Avec la collection Diaporama, l'IMEC (Institut Mémoires de l'édition contemporaine ) invite des auteurs à choisir un petit recueil de photographies qui leur permettent de mieux raconter l'expérience de l'écriture, et à partager ainsi quelques-unes des images qui les hantent ou les enchantent pour se raconter plus intimement et parler de littérature autrement. Tanguy Viel explore dans « Boîte noire » Boîte la partie invisible qui court sous ses livres, noire et tente de circonscrire les motifs de sa propre pratique romanesque. Maylis de Kerangal, dans « Chromes », interroge sa pratique d'écrivain par le détour de l'image. Comme le peintre ou le photographe, la romancière cadre, Chromes scénographie, traque l'insaisissable, donne forme à une expérience sensible et inédite du monde.
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Le dire et l’écrire
Des livres
Les oliviers de la justice Le Maboul La réédition en un seul volume de deux livres de Jean Pélégri
Le vieil homme rouge Annemarie Trekker « Julien, tu n'étais pas un homme sans histoire comme ils me l'ont fait croire. » Tout a commencé à Paris, lors d'une rencontre qui m'a questionnée sur le parcours de ce grand-père. Le vieil homme Rouge, militant socialiste, combattant pour le bien-être des ouvriers à Bruxelles. Fils d'un allumeur de réverbères, homme taiseux, il n'a guère laissé de traces. C'est par les paroles de ma mère et les recherches sur son passé que le personnage m'est apparu. Avec ses choix, ses drames, ses passions et les valeurs qu'il a défendues. En suivant le fil ténu des indices, j'ai frayé un chemin dans le labyrinthe des secrets de cet ancêtre surprenant. Car il a désormais droit à ce titre. Aujourd'hui, une part du vieil homme Rouge vit en moi.
Les Oliviers de la Justice raconte, au tout début de la guerre de libération nationale algérienne, la trajectoire d’un jeune homme qui rentre depuis la France à Alger pour voir son père au seuil de la mort. Resurgissent alors les souvenirs de son enfance dans la ferme familiale éclairés par la lutte des Algériens et une amitié inter-communautaire qui ne peut plus fuir la violence du colonialisme et l’ignorance des privilégiés. En 1962 le film de James Blue Les Oliviers de la Justice reçoit le Prix de la Société des Écrivains de Cinéma et Télévision au Festival de Cannes. Le film est tire du roman du même nom, écrit par Jean Pélégri, publié en 1959 et Grand Prix catholique de littérature en 1960. Le Maboul, second roman publié en 1963, est inspiré de son enfance dans la ferme familiale dans lequel Jean Pélégri pointe avec encore plus de forces les racines de Novembre 54, entre oppression coloniale, incompréhension et vraie fraternité autour du rapport a la terre algérienne. Dans un style unique proposant une langue directe, à la frontière des réalités algériennes de l’époque, le Maboul nous plonge dans une Algérie de la terre où se dessinent les choix historiques et les trajectoires de vie du peuple algérien dans toute sa pluralité.
Je suis alsacien mais je me soigne Pierre Kretz Dans la même veine que le succès de librairie Je suis breton mais je me soigne, ce nouvel essai des éditions Héliopoles décortique avec humour l'identité alsacienne à l'heure du Grand Est. Je suis alsacien mais je me soigne fera vibrer toutes les sensibilités alsaciennes. Avec brio, Pierre Kretz échafaude dans Je suis alsacien mais je me soigne un essai percutant dans lequel les Alsaciens, fondus dans le grand tout du Grand Est, tenteraient de se soigner de leur maladie identitaire pour devenir Grandestiens ! Un scénario savoureux qui fera vibrer toutes les sensibilités alsaciennes, illustré par le coup de crayon impertinent de Yannick Lefrançois.
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Le dire et l’écrire
Des livres
Un livre pour Beyrouth Trente-cinq personnalités – artistes et écrivains libanais et français – ont accepté de raconter leur Beyrouth et le lien intime qu'elles entretiennent avec cette ville ... La discrétion Faïza Guène " Ses enfants, eux, ils savent qui elle est, et ils exigent que le monde entier le sache aussi. " Yamina est née dans un cri. À Msirda, en Algérie colonisée. À peine adolescente, elle a brandi le drapeau de la Liberté. Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n'est-ce pas une autre façon de résister ? Mais la colère, même réprimée, se transmet l'air de rien.
Sur France Culture le 21/09/2020
Deux euros par ouvrage sont reversés à l’association OffreJoie, qui travaille à la reconstruction de la ville et panse les traumatismes de ses habitants.
Note de lectures Pierre Ahnne republie sur son blog la note écrite en 2016, lors de la sortie de la version "poche Folio" du livre autobiographique de Daniel Cordier "Les feux de Saint-Elme" "... On plonge dans un autre temps. Un temps où des jeunes gens de quatorze à seize ans, maintenus dans une prudente ignorance par les Bons Pères dominicains qui les éduquent en internat, lisent Duhamel, Gide (en secret), et Maurras — car ce futur combattant de la France libre est camelot du roi ; il envisage même d’acheter un revolver quand le Front populaire gagne les élections en 1936. On porte un uniforme, on se confesse, on va se promener en rangs du côté de la dune du Pilat. Pendant les vacances, on rejoint sa famille dans des villas de Biarritz. Le beau-père de Daniel est inquiet pour son usine, à cause des Rouges ; et il s’indigne que ce pensionnat de Saint-Elme, si chrétien, accepte parmi ses élèves un David Cohen...." L'intégralité de la note Fiche du livre
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Le dire et l’écrire
Des revues
Divers
Journal de crise des blouses blanches Depuis mars 2020, LE MONDE donne la parole aux soignants "Ils sont en première ligne face à la pandémie due au coronavirus. A l’hôpital ou en médecine de ville, généralistes ou infirmières, urgentistes ou internes, les « blouses blanches » font face à un quotidien professionnel totalement inédit. Pour mieux comprendre la réalité de cette situation sanitaire exceptionnelle et ce qui se joue dans le système de santé, les journalistes du « Monde » donnent, chaque jour, la parole à des soignants qui nous racontent leur vécu dans ce « journal » de crise." Le blog
Découvrir ou vous replonger dans l'œuvre de Dany Laferrière Au micro de Richard Gaitet pour trois épisodes de "Bookmakers" sur Arte Radio Né en 1953 à Port-au-Prince (Haïti), élu en 2013 à l'Académie Française, Dany Laferrière est l'auteur savoureux d'un vaste cycle autobiographique de trente-deux ouvrages Ecouter
Un article paru dans AFRICULTURES.com (Octobre 2020) et repris de la revue RIVENEUVE "Dans son ouvrage récemment sorti dans la collection de poche « Pépites » de Riveneuve sous le titre Léopold Sédar Senghor, l’Art africain comme philosophie, le philosophe sénégalais revient sur la polémique qui a entouré l’émergence du combat de la négritude – en droite ligne de la Harlem Renaissance, et l’ambigu soutien qu’a pu lui apporter le grand philosophe du moment Jean-Paul Sartre. ..." Lire
Un documentaire sur la prison pour enfants de la Petite Roquette, présenté en 4 minutes par son auteur. Des centaines d’enfants y furent enfermés dans les pires conditions d’hygiène et de relégation. Des lettres de ces jeunes, jamais transmises par l’administration, retrouvées un siècle plus tard, sont à la base du récit. Voir
L’Odyssée de l’écriture Jusqu’au 19 janvier2021, cette émission d’ARTE est disponible ICI
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Le dire et l’écrire
Le 25 novembre
En quelques chiffres Caroline Haas : réponse à Jean Castex (le 3/09/2020 sur Twitter) « Monsieur le Premier Ministre, les femmes victimes de violence sortent déjà de l’ombre. Elles parlent et portent plainte (ou essayent). Le problème : personne ne les écoute. Arrêtez de nous dire de parler. Écouteznous. »
Annie Ernaux (le 28/11/2019 à France Inter) « Ce mot [excès] est toujours prononcé lorsque des dominés réclament des droits. Quand il y a un mouvement de révolte, la contention qu’on a subie fait qu’on crie plus fort, et quelquefois peut-être à tort. Ce n'est pas grave. » [le doc]
Hubertine Auclert (le 22/10/1879 au 3è congrès socialiste de Marseille) « Si vous prolétaires, vous voulez aussi conserver des privilèges, les privilèges de sexe, je vous le demande, quelle autorité avez-vous pour protester contre les privilèges des classes ? Que pouvez-vous reprocher aux gouvernants qui vous dominent, qui vous exploitent, si vous êtes partisans de laisser subsister dans l'espèce humaine des catégories de supérieurs et d'inférieurs ? » [le doc]
Notre sélection de livres à propos des violences faites aux femmes
En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, est estimé à 213 000 femmes. En 2019, 152 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Qui est concerné par les violences ? [à partir des fiches du 3919 - rapport 2018] femme victime/homme agresseur : 97,1% homme victime/femme agresseure : 1,4% femme victime/femme agresseure : 0,9% homme victime/homme agresseur : 0,6%% femmes ayant moins de 20 ans : 1,6%. femmes ayant entre 20 et 39 ans : 52,4% femmes ayant entre 40 et 59 ans : 37,8% femmes ayant plus de 60 ans : 8,2%
Types de violences [à partir des fiches du 3919 rapport 2018] verbales (cris, injures, …) : 77% psychologiques (humiliation, menaces…) : 87% physiques (coups, brulures, séquestration…) : 66% sexuelles (viol conjugal, pratique sexuelle imposée, …) :
8% économiques (privation de ressources, interdiction de travailler, …) : 21% administratives (confiscation de papiers, limite d’accès aux droits, …) : 2%
Des inégalités qui handicapent les femmes désirant quitter leur bourreau [à partir des fiches du 3919 - rapport 2018] #SauvonsLe3919
51% des femmes victimes seulement ont un emploi pour
72% des agresseurs (Cet écart est trois fois plus important que dans la population générale). 29% des victimes sont sans emploi (inactive ou au foyer) pour 15% des agresseurs