13è année - n° 334
2 décembre 2020
www.ledireetlecrire.com
Réouverture des librairies depuis le 28 novembre La pétition initiée par le Syndicat de la Librairie et de grands noms du livre a recueilli près de 215 000 signatures en moins de 3 semaines. C’est à la fois beaucoup et peu. Ce résultat interroge sur la relation des Français avec le livre. Au-delà d’une frange de la population, le livre reste probablement perçu pour beaucoup comme un produit « non essentiel ». En 2017, les Français déclarent acheter vingt livres par an. Chiffre étonnant, car seulement 430 millions de livres ont été vendus, soit un ratio de six livres par Français. Une personne sur deux dit lire «occasionnellement ou seulement pendant les vacances», 26% n'achètent jamais de livre (les trois quarts de cette part disent ne pas lire du tout) et 31% lisent moins de quatre livres par an. Pendant le confinement du printemps, 46% des Français n'ont lu aucun livre. En fait de nombreux Français n’on pas de librairies dans leur environnement immédiat. Sur les 3.200 librairies en France, 935 sont en Île-de-France, dont 700 à Paris. Près de 22% des librairies françaises sont à Paris, alors que la population parisienne ne représente que 3,13% de la population française ! En régions, on retrouve aussi de grandes disparités. À Marseille centre se trouvent 28 des 30 librairies de la ville, alors les habitants des quartiers défavorisés n'en ont aucune. Dans de nombreuses villes de province et en zone rurale, pas de librairie à moins de 10 ou 20 kilomètres, mais parfois un rayon livres dans la zone commerciale toute proche.
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Le dire et l’écrire
Des livres
Trois anneaux Conte d’exils Daniel Mendelsohn
L’Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France
Dans ce récit aux mille tours, Daniel Mendelsohn explore les correspondances mystérieuses entre le hasard qui régit nos existences et l'art des récits que nous en formons. Trois anneaux commence par raconter l'histoire de trois écrivains en exil qui se sont tournés vers les classiques du passé pour créer leurs propres chef-d'oeuvres. ... A ce conte d'exils, Daniel Mendelsohn ajoute sa propre voix, entrelaçant l'histoire de la crise qu'il traversa entre l'écriture de la grande fresque mémorielle des Disparus et celle du récit intimiste d Une Odyssée. L'"art poétique" qui en résulte est un hommage aux mondes grecs et juifs, un trait d'union entre Orient et Occident et une ode à la littérature française.
… Ce livre fait entendre une parole souvent tue sur le malaise intime à parler sa propre langue quand il s'agit de l'arabe ; c'est aussi une enquête sur les raisons de ce désamour. Alors que l'arabe est la deuxième langue la plus parlée du pays, elle n'est enseignée que dans 3 % des collèges et des lycées à environ 14 000 élèves. Soit deux fois moins qu'il y a trente ans ! En parallèle, l'enseignement dans des mosquées ou associations cultuelles se multiplie – une estimation porte à 80 000 le nombre d'élèves y recevant des cours. N'est-il pas temps de se convaincre que l'enseignement de l'arabe pourrait être une chance pour notre pays ? L'Arabe pour tous est un plaidoyer pour que la langue arabe trouve enfin sa juste place dans l'histoire de France.
Nabil Wakim
Le livre « Les voies du récit - Pratiques biographiques en formation, intervention et recherche» est disponible gratuitement sur internet ou en téléchargement (PDF)
CHRONIQUE DU VÉCU D'UNE PANDÉMIE PLANÉTAIRE Récits d'universitaires, d'Est en Ouest, premier semestre 2020 Hervé Breton (sous la direction) … Le concept : collecter de 28 à 30 récits à un instant T, soit la journée du 20 juin, sur la manière dont la pandémie Covid s'est imposée dans la vie quotidienne ; décrire l'expérience vécue durant le confinement ; examiner les apprentissages et processus de formation générés par cette expérience ; analyser ce que révèle cet événement à l'échelle du socioéconomique et du sociopolitique.
En ces temps de violences policières, les répressions des manifestations parisiennes d’octobre 1961 et de février 1962, montrent, à 60 ans de distance, la persistance des mêmes méthodes. Voir deux BD dans notre sélection de livres « Mémoires d’Algérie »
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Le dire et l’écrire
Communiqué
Pour Noël, offrez des livres : une campagne nationale du SNE
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Le dire et l’écrire
Des cadeaux ?
Livres de photographies Beautiful America, de Jerry Berndt Beau livre de photos. Textes d’accompagnement en anglais Jerry Berndt a documenté l’Amérique de 1968 à 1980. Personnellement engagé dans les manifestations anti guerre du Vietnam, son travail alterne le photojournalisme documentaire et la street photography qui montre le visage d’une Amérique sociale en évolution ; photos en noir et blanc.
50 ans de photographie française de 1970 à nos jours, de Michel Poivert … Le pari est osé : comment inclure les différentes pratiques photographiques allant de l’information à l’art contemporain ? Par des approches thématiques, telles que le renouvellement du reportage, la passion pour le paysage ou bien le témoignage social, l’ouvrage permet de reconstituer la diversité d’une scène française. Du journal au musée, du récit de soi à l’ambition documentaire, du témoignage militant à l’expérimentation plastique, la photographie a fait sa révolution culturelle pour ne plus être qu’un métier ou une passion, mais bien un langage expressif….
Une histoire mondiale des femmes photographes, de Luce Lebart et Marie Robert Une fabuleuse somme collective, un livre manifeste, un ouvrage de référence Cet ouvrage illustré par 450 images, présente les œuvres de 300 femmes photographes du monde entier, de l’invention du médium jusqu’à l’aube du xxie siècle. Rares sont celles dont les noms sont parvenus jusqu’à nous, disparaissant du récit de la création au profit des « grands maîtres ». L’effacement des femmes dans l’histoire de la photographie résulte d’une longue tradition de discrédit. Créatrices originales et autonomes, elles n’ont pourtant cessé de documenter, d’interroger et de transfigurer le monde, démontrant que l’appareil photo peut être un fantastique outil d’émancipation. Aucune expérimentation ni aucun fracas des XIXe et e XX siècles ne leur ont ainsi échappé. Pour restituer la diversité des parcours de ces femmes photographes, Luce Lebart et Marie Robert ont invité 160 autrices de différents points du globe à nourrir cet ouvrage manifeste…..
Désir d’Ouessant, de Monique Bauer
Des photos prises à Ouessant en 1993, des mots écrits peu après, une exposition « Chambre avec vue sur la mer. Promenades ouessantines » créée en août 2010, lors du 12e Salon du livre insulaire, un texte poétique publié dans l’Archipel des Lettres N° 7, et un récit publié en octobre 2016 dans La Faute à Rousseau, la revue de l’autobiographie. Tant de choses éparses… Alors, désir d’embrasser, de rassembler ces îles dérivantes et de les faire miennes, au-delà des décennies écoulées. Désir d’un livre.
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Le dire et l’écrire
Notes de lectures, entretiens
Le prix CLARENS, qui récompense chaque année la parution d'un journal intime, a été attribué cette année à “Un printemps à Hongo” de Ishikawa Takuboku Une note de lecture sur le site CAMAUJAPON Une note de lecture sur EN ATTENDANT NADEAU La fiche du livre sur le site de l'éditeur Site DIACRITIK (9/11/2020) Site DIACRITIK (25/11/2020) Dans « Libération » du 2/10/2020 La fiche du livre
Entretien avec Didier Daeninckx autour de son ouvrage « Octobre noir »
Avec ce blog l’APA offre à ses adhérents, à ses amis, à ses visiteurs de passage, un lieu d’expression et d’échanges permettant à celles et ceux qui le souhaitent de partager leurs mots, tranches de vécus, choses vues, découvertes culturelles...
Entretien avec Désirée et Alain Frappier autour de leur livre « Dans l’ombre de Charonne »
Prix littéraires Des points de vue différents Prix Goncourt : " L’Anomalie" d'Hervé Le Tellier (Gallimard) Critique de Pierre Ahnne (3 octobre 2020)
Critique de France Culture (2 novembre 2020)
Prix Renaudot : "Histoire du fils" de Marie-Hélène Lafon (Buchet-Chastel) Critique de Pierre Ahnne (6octobre 2020)
Critique de EN ATTENDAT NADEAU (8 octobre 2020)
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Le dire et l’écrire
Sons, vidéos
Agnès Jaoui raconte son expérience personnelle La cinéaste, actrice, autrice et réalisatrice Agnès Jaoui est intervenue lors de la troisième édition des « Assises pour l'égalité, la parité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel » qui a eu lieu les 25 et 26 novembre 2020 au Théâtre de la Porte Saint-Martin, à Paris. Dans un discours intime et féministe, elle évoque les violences sexuelles subies dès l’âge de 5 ans, l'invisibilisation des femmes artistes et son cheminement féministe. Agnès Jaoui est membre du Collectif 50/50, qui lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le cinéma et le monde de l’audiovisuel. Les inégalités relevées par le collectif 50/50 « Nous souhaitons nous engager solidairement dans une réflexion et un long combat pour l’égalité et la diversité dans notre industrie » Le signataires
Voir la vidéo ICI
À l’occasion de la publication de leur dernier livre Nabil Wakim revient sur la honte de sa langue maternelle Entretien avec Daniel Mendelsohn à propos de son livre « Trois anneaux Conte d'exils »
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Le dire et l’écrire
Anne Sylvestre 1934 - 2020
Extrait de l’interview réalisée par Annick Cojean (in LE MONDE 11 novembre 2018) « … Vous avez écrit plus de 400 chansons, abordé tous les thèmes, raconté des dizaines d’histoires. Quels étaient vos sujets principaux d’inspiration ? La vie, les gens, l’amour, la maternité si essentielle pour moi, les tempêtes du cœur, la déshumanisation de la société, un mari parti à la guerre en Algérie, l’histoire d’amour tragique de Gabrielle Russier, les enfants qui nous pompent l’énergie, le désastre de l’Amoco-Cadiz, la beauté des cathédrales… J’ai beaucoup parlé de la situation des femmes parce que je connaissais bien le sujet. Et il y avait une sorte de désert puisque les paroliers étaient quasiment tous des hommes. J’ai eu l’instinct de combler le manque. Et puis cela me rendait furieuse de voir des vieux birbes parler par exemple du ventre des femmes ! C’est ainsi que j’ai écrit la chanson Non, tu n’as pas de nom sur le libre choix d’avorter ou pas … »
Georges Brassens en 1962 « On commence à s’apercevoir qu’avant sa venue dans la chanson, il nous manquait quelque chose et quelque chose d’important »