13è année - n° 335
8 décembre 2020
www.ledireetlecrire.com
Le jury du Renaudot mis en cause Le slogan de l’affiche est violent, excessif peut-être. Mais comme le dit Annie Ernaux, « ce mot [excès] est toujours prononcé lorsque des dominés réclament des droits. Quand il y a un mouvement de révolte, la contention qu’on a subie fait qu’on crie plus fort, et quelquefois peut-être à tort. Ce n'est pas grave ». Et cette année, le Renaudot est dans la tourmente, lui qui en 2013 a couronné l’écrivain Gabriel Matzneff, malgré sa pédophilie déclarée. Après #Me Too, après les révélations de l’actrice Adèle Haenel, après la publication du livre « Le consentement » de Vanessa Springora, on pouvait espérer une remise en cause du jury du Renaudot. Force est de constater que seul Jérôme Garcin en a démissionné, et pas seulement à cause de « l’affaire Springora », mais aussi des « vices de forme » du Renaudot, « notamment la recherche des “coups”, au détriment de la littérature ». Sans remettre aucunement en cause le talent de Marie-Hélène Lafon et donc l’attribution de son prix, des écrivains et journalistes en appellent à une profonde réforme du Renaudot. Lire sur le sujet la tribune des écrivains Sophie Divry et Aurélien Delsaux qui appellent le prix Renaudot, éclaboussé par l’affaire Matzneff, à se réformer et le milieu littéraire à réagir. [ICI] l’article de la journaliste Elisabeth Philippe qui s’insurge que « le jury compte parmi ses membres Christian Giudicelli, très proche de Matzneff. Malgré le scandale, il n’a pas démissionné. Les autres jurés le soutiennent et toute l’édition ferme les yeux... » [ICI]