14e année - n° 349
31 mars 2021
www.ledireetlecrire.com
Voyager grâce aux livres En ces temps de pandémie, entre confinements, attestations « dérogatoires » et procédures sanitaires ubuesques dans de nombreux pays, il est de plus en plus difficile de voyager en France, et encore plus de passer les frontières. En attendant des jours meilleurs, et afin de s’y préparer, le site « babelio.fr » a eu la bonne idée de « compiler » sur une carte interactive les ouvrages littéraires de près de 150 pays. Extrait de la présentation de la carte : « … Vous êtes intéressés par la littérature de certains pays en particulier ? Vous êtes fans de romans slovaques ou rwandais, vous souhaitez vous initier à la littérature néozélandaise, ou trouver de nouvelles suggestions de romans autrichiens ? Peut-être même comptez-vous voyager un jour dans un pays mais souhaitez avant cela vous imprégner de sa littérature ? Ne passez plus des heures à chercher vos lectures, nous vous avons préparé une carte de la littérature du monde entier. Au total ce sont les littératures de près de 150 pays qui ont été référencées ... Cliquez sur le pays qui vous intéresse et vous retrouverez des auteurs et livres de ces pays, à travers une liste par entrée. Attention, ce ne sont pas des livres qui parlent de cette région mais bien d’écrivains qui en ont la nationalité … » Voir la carte ICI
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Le dire et l’écrire
Des livres
James & Nora, Edna O’Brien
La vérité tue Agatha Christie et la famille Sonia Feertchak Sur les 66 romans à énigmes écrits par Agatha Christie, plus de 50 sont des crimes familiaux. Mais le meurtre est un écran de fumée ; le vrai sujet de l'oeuvre de Christie, c'est la banalité du mal au coeur de la famille. Malveillance, jalousie, humiliation, inceste... la spécificité du mal familial tient, aujourd'hui encore, à son invisibilité : ceux qui le font se cachent, l'entourage ne voit rien, la victime se tait. La vérité est tue de peur que la vérité ne tue. Mais la découverte du corps, dans les romans de Christie, force les proches à admettre qu'il y a bien un problème. La vérité ne peut plus être tue.
Entretien avec l’’auteure
Edna O’Brien n’a jamais caché que James Joyce lui avait ouvert les portes de la littérature. Vibrant hommage à un « mec funnominal » – mot emprunté à Joyce – et à son stupéfiant corps-à-corps avec la langue, James & Nora retrace la vie de l’artiste en couple, depuis sa rencontre à Dublin en juin 1904 avec une belle fille de la campagne originaire de Galway, Nora Barnacle, jusqu’à sa mort, en 1941. Leur fuite en Italie, la naissance de leurs enfants, leur misère matérielle, leur flamboyante vie sexuelle, et aussi leurs deux solitudes, Edna O’Brien les concentre en autant de fulgurants instantanés. Dans une passionnante postface, Pierre-Emmanuel Dauzat, son traducteur, éclaire sa proximité avec l’écriture réputée si complexe de James Joyce. Le « yiddish de Joyce », ce creuset de langues – dix-sept – qu’il écrivait toutes en anglais, serait « plus familier à Edna O’Brien qu’à d’autres lecteurs européens pour une raison évidente : elle connaît la prononciation de l’anglais dans les différentes régions de l’Irlande […] et pratique aussi, comme une seconde langue maternelle (pourquoi n’y en aurait-il qu’une ?), l’anglais irlandais. » De fait, ce volume si bref se déploie telle une étoffe précieuse miroitant en d’infinis reflets, dont chacun est une nouvelle invitation à la lecture.
Journal (1922-1989), Michel Leiris « Un livre qui ne serait ni journal intime ni œuvre en
forme, ni récit autobiographique ni œuvre d’imagination, ni prose ni poésie, mais tout cela à la fois. Livre conçu de manière à pouvoir constituer un tout autonome à quelque moment qu’il soit interrompu, par la mort s’entend. Livre, donc, délibérément établi comme œuvre éventuellement posthume et perpétuel work in progress » (Journal, 26 septembre 1966). … Presque trente ans après sa première publication, cette nouvelle édition, entièrement revue à l’aune des études et découvertes récentes, place désormais l’auteur au premier rang du monde des arts, des lettres et des idées.
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Le dire et l’écrire
Des livres
La saga des Cazalet Tome 3 : Confusion Elisabeth Jane Howard Mars 1942. Polly et Clary, les deux cousines encore enfants dans Étés anglais et qui, adolescentes, avaient la part belle dans À rude épreuve, ont aujourd'hui dix-sept ans et n'aspirent qu'à une chose : échapper à l'étau familial en quittant Home Place pour Londres. Polly est encore sous le choc du décès de sa mère, Sybil, qui a succombé au cancer qui la rongeait. Clary, dont le père Rupert n'a plus donné signe de vie depuis le mot apporté par un soldat français, est sur le point de perdre espoir. Au chagrin des deux héroïnes s'ajoute la frustration face au silence borné du clan Cazalet: les adultes se refusent à parler des choses graves, et continuent de les considérer comme des enfants. À quel modèle les deux jeunes filles peuvent-elles bien s'identifier ? Leur cousine Louise abandonne sa carrière d'actrice pour devenir mère de famille. Leur tante Rachel est à ce point dévouée à ses parents qu'elle laisse s'éloigner sa précieuse amie Sid. Et pendant que Zoë, la belle-mère de Clary, s'éprend d'un Américain, les in délités d'Oncle Edward à l'égard de Tante Villy menacent de tout faire voler en éclats. Malgré les sirènes et les bombardements, Londres est toujours plus attirante que Home Place, où règnent un froid glacial et une atmosphère de plomb.
Des mises à jour du dossier
« La Commune de Paris » livres-vidéos-articles
Les damnés de la Commune Un film disponible gratuitement sur ARTE.tv jusqu’au 20/05/2021
►Etés anglais - La saga des Cazalet Tome 1 ►A rude épreuve (Deuxième tome de la saga des Cazalet)
Les enfants de la Résistance, BD (pour des enfants de 9 à 13 ans) de Vincent Dugomier (scénariste) & Benoît Ers (Dessinateur) Le volume 7 est paru le 12 mars 2021 Les enfants de la Résistance raconte la guerre à hauteur d’enfants sans en gommer les aspects tragiques, en rappelant le coût parfois élevé de la liberté. Le récit, mêle romanesque et rigueur historique. Juin 1940. L’armée française ne parvient plus à repousser les forces militaires allemandes. C’est la débâcle ! Une partie de la population fuit massivement vers le sud. Le maréchal Pétain signe alors l’armistice avec l’Allemagne nazie, avant de devenir le chef de cette France occupée. Dans un petit village de l'est, François, Eusèbe et Lisa, tout juste âgés de 13 ans, n’ont pas l’intention de rester sans rien faire. Lorsque les soldats allemands défilent dans les rues, ils ne baissent pas les yeux comme la plupart des habitants. À eux trois, ils comptent bien mener quelques petites actions et montrer ainsi à tous les défaitistes que si la France a perdu une bataille, la France n’a pas perdu la guerre… [Présents au Festival d'Angoulême, les auteurs, La fiche de chaque tome : 1 2 3 4 5 6 7
Dugomier et Ers, interviennent auprès des collégiens pour parler de leur travail - France Info du 02/02/2020]
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Le dire et l’écrire
Articles, notes de lecture, entretiens
Note de lecture de Christine Tharel
[sa page]
Deborah Levy, romancière, dramaturge et poétesse britannique s'est fait connaître du public français en publiant à la rentrée 2020 « Ce que je ne veux pas savoir » et « Le coût de la vie » , deux livres pour lequel elle a obtenu le prix Fémina étranger. Dans les deux premiers tomes de son « Autobiographie vivante » qu'elle qualifie « d'autoconfession » et de « mémoires involontaires », elle revient sur sa vie de femme et d'écrivaine, une double émancipation, à la fois féminine et littéraire. Dans « Ce que je ne veux pas savoir », Déborah Levy fuyant une vie personnelle compliquée et déprimante, séjourne à Palma de Majorque. Elle repense à son enfance en Afrique du Sud, à l'Apartheid, aux années de prison de son père militant de l'ANC, au départ pour l'Angleterre, terre d'exil avant de devenir pays d'adoption. Elle évoque son adolescence dans ce pays qu'elle apprend à aimer ainsi que ses premiers textes, griffonnés sur des serviettes en papier, dans un pub où elle se réfugie chaque samedi matin. Dans « Le coût de la vie », on la retrouve à 50 ans, londonnienne, tout juste divorcée, et se remettant d'une dépression. Elle est résolue à reprendre sa vie en main et à reconstruire avec ses filles, une vie qui lui appartienne vraiment. Un nouveau foyer dans lequel se sentir bien, un lieu où écrire, de nouveaux amis, de nouveaux souvenirs, vont être autant de façons de reconquérir son identité. Deborah Levy questionne tour à tour son identité de femme et d'écrivaine. Comment devenir une femme libre quand on a été conditionnée à n'être qu'un personnage secondaire ? Comment devenir écrivaine quand on peine à prendre la parole ? Elle le devient nous ditelle quand à l'adolescence, elle parvient à exprimer ses pensées, « à parler à voix haute, à voix très haute, pour revenir ensuite à ma propre voix ». Et c'est quand elle a enfin « une chambre à soi », un cabanon au fond du jardin qu'elle s'autorise la première personne, un « je qui m'est proche sans être moi pour autant ». « L'écriture est une question de regard, d'attention, d'écoute accordée au monde » L'originalité et le charme de ces deux livres tiennent à la façon dont Deborah Levy mêle anecdotes du quotidien, souvenirs, portraits, récits, flash-back, réflexions sur la condition féminine, références à des auteurs qui l'ont inspirée (Marguerite Duras, Virginia Wolf, Simone de Beauvoir). Et comment au-delà d'un désordre apparent, elle nous entraîne, subtilement, dans les plis de sa mémoire, dans le flux de sa pensée, restituant ainsi de façon remarquable toute la complexité et la richesse d'une vie. C'est à la fois juste, lumineux, foisonnant et décapant, plein de vie et d'humour. Une invitation à « exprimer ses pensées à voix haute, assumer ses désirs, être dans le monde plutôt que le laisser nous abattre ».
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Le dire et l’écrire
Articles, notes de lecture, entretiens
Bestiaire : entretien avec Pierre Bergounioux Un entretien dans DIACRITIK
Philippe Sollers, la littérature absolue (Légende et Agent secret) Un entretien dans DIACRITIK
Ils nous ont quittés
Bertrand Tavernier 1941-2021
Pourquoi écrire nous fait du bien Sur France Culture
La pieuvre : Les siestes du grandpère. Un article de DIACRITIK
Rencontres
virtuelles
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Le dire et l’écrire
Revues
Vidéos
Lecture de Lola Lafon dans le cadre de « Femmes libres ? » Orwell, socialiste malgré lui
Entretien : Pierre Bergounioux se confie à Claire Chazal
La panoplie littéraire d’Yves Ravey
Ce hors-série présente Orwell sous un autre jour, tout en montrant les résonances de sa réflexion engagées avec celles de ses contemporains
Et rencontre avec Caroline Broué, journaliste et productrice pour France Culture
Autour du livre « TOUS TEMOINS » de Najah Albukai Avec Najah Albukai, Philippe Claudel, Nancy Huston, Laurent Gaudé, Jérôme Godeau, Bernard Lavilliers, Farouk Mardam-Bey & Wajdi Mouawad Musique : Dominique Mahut (percussions), Najah Albukai (guitare et oud), Nancy Huston (piano) Mise en scène de Wajdi Mouawad
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Le dire et l’écrire
Pour cet été, Aleph-Écriture vous propose des formations en présentiel Quatre formations dans nos résidences à la campagne et à la mer Écrire mon enfance au château de Saint-Romain, Haute-Loire
Les lieux de ma vie au Moulin d'Andé, Normandie
Ma vie en 3 facettes au mas d'Antraïgues-sur-Volane, Ardèche
Écrire l'âge adulte à l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer, Côte d'Armor
Écrire mon enfance à Lyon
Mes lieux et mes mots à Montpellier
Mes événements et mes engagements à Nice
Mes événements et mes engagements à Nice
Communiqué
Quatre formations dans nos résidences à la ville
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