Le Dire Et L Ecrire 353

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14e année - n° 353

28 avril 2021

www.ledireetlecrire.com

Pierre Bergounioux Les éditions Verdier poursuivent l’édition de ses Carnets Carnet de notes, 2016-2020 Carnet de notes, 2011-2015 Carnet de notes, 2001-2010 Carnet de notes, 1991-2000 Carnet de notes, 1980-1990 Radios, vidéos, revues


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Le dire et l’écrire

Des livres

Parole en haut Silence en bas Danièle Sallenave « Jamais je n’ai eu autant besoin de connaître l’opinion de mes concitoyennes et concitoyens. Jamais je n’ai eu autant besoin de partager avec eux mes interrogations. Sur les attentats, leurs causes, leurs motivations. Sur les caricatures de Mahomet, aussi, disons-le franchement. » ...

Josée Meunier, 19 rue de juifs Michèle Audin Juillet 1871. Paris. Perquisition rue des Juifs, dans le Marais. Une concierge, un coiffeur, une orpheline, une prostituée, une raccommodeuse de dentelles, un relieur et une repasseuse aident un bronzier communard à échapper aux recherches d’un commissaire de police. Automne 1871. Josée Meunier quitte la rue des Juifs pour rejoindre Albert Theisz, le bronzier, à Londres. Réfugiés, ils ne possèdent que leur amour, leurs souvenirs, et leur désir de Paris, lieu de leur histoire. L’année prochaine, à Paris… rêvent-ils. Mais on ne guérit pas de l’exil. Une histoire véridique de traque, de fuite et d’attente, pour laquelle il a fallu réinventer ce que la grande Histoire a laissé perdre.

Service ou servitude Geneviève Fraisse Si, à la suite du mouvement #MeToo, la prise de parole des femmes s’est exprimée avec une ampleur inattendue, aujourd’hui à qui incombe concrètement tant la charge matérielle que mentale du « service domestique » ? Cette nouvelle édition de l’ouvrage précurseur de Geneviève Fraisse retrace la généalogie de la notion de service – de la domesticité au paradigme du care, de la question de l’emploi et de la hiérarchie sociale entre femmes à celle de la solidarité, du service « à la personne » à la construction d’une société commune aux deux sexes. Rendre au mot de « service » toute sa polysémie, analyser l’histoire du travail des femmes et de leur émancipation à travers une pensée de l’égalité et de la justice, telle est la grande originalité de ce livre.

Lilas rouge, Reinhard Kaiser-Mühlecker Un soir à la nuit tombante, au début des années 1940, un père et sa fille arrivent dans un village de Haute-Autriche sur une carriole tirée par un cheval, avec leurs malles et leurs meubles, et s’installent dans une ferme abandonnée qui leur a été attribuée. La jeune fille traumatisée serre dans son poing un bouquet de lilas rouge. Ferdinand Goldberger, chef de section du parti nazi, a dû fuir son village d’origine, mais ses crimes pèseront sur sa descendance. Au moment où la lignée semble devoir s’éteindre, puisque aucun des petits-enfants du patriarche n’a eu d’enfant à son tour, voici que surgit un ultime héritier, né à l’insu de tous, éduqué au loin. Comme son grand-père et son arrière-grandpère, il s’appelle Ferdinand… Avec ce roman, Reinhard Kaiser-Mühlecker raconte dans une langue somptueuse le destin de l’Autriche rurale aux prises avec l’héritage du nazisme. La littérature de langue allemande n’avait pas produit depuis longtemps une fresque narrative d’une telle ampleur, comparables aux plus grands classiques européens. Riche en personnages inoubliables, Lilas rouge a été salué par la critique allemande comme une révélation.


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La loi Lang a 40 ans

Le 10 août 1981, la loi Lang était promulguée La loi Lang marque un tournant majeur pour le marché du livre sur les plans économique, politique et sociétal. C'est une loi économique qui fixe au livre un prix unique, quel que soit le lieu où il est vendu, mais aussi politique en ce qu'elle conçoit le livre comme un bien culturel d'exception, et sociétale car elle permet à l'ensemble des Français de pouvoir acheter partout le même livre au même prix, quelle que soit la nature du livre. À l’occasion du quarantième anniversaire de la loi, le livre Que vive la loi unique du prix du livre ! tiré à 25 000 exemplaires, en partenariat avec les éditions Gallimard, a été offert aux clients des librairies participantes à Quinze autres pays ont promulgué des lois la journée du 24 avril 2021. Le livre retrace équivalentes à la loi Lang. l’aventure que fut la campagne, puis la En Angleterre, cela remonte aux années 1820, mais discussion parlementaire, puis la loi, en l'initiative avait été stoppée par l'écrivain Charles Dickens, qui voulait favoriser les best-sellers. La loi faveur du prix unique du livre. a été plusieurs fois rétablie, puis supprimée encore Ce livre est pensé comme une librairie avec une fois au 20ème siècle. En conséquence une plusieurs entrées et différentes disparition progressive des librairies en Angleterre, collaborations : où il y a sur l'ensemble du territoire moins de librairies que dans Paris. Plus récemment, pendant les années 2000, des lois équivalentes ont été promulguées en Allemagne, en Belgique et en Grèce. Les pays d'Europe du nord ont des systèmes équivalents, même s'il ne s'agit pas toujours d'une loi. Aujourd'hui, des pays comme le Brésil et Israël examinent ce sujet.

Jack Lang, Antoine Gallimard, Mathieu Sapin (auteur de bande-dessinée), Agnès Desarthe (écrivaine et traductrice), Alban Cerisier (éditeur de chez Gallimard), Jean-Yves Mollier (professeur historien) Mohammed Aïssaoui (écrivain journaliste).


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Des articles, des entretiens

Extrait d'un entretien avec Edouard Louis à propos de son dernier livre "Combats et métamorphoses d'une femme" (in BONDYBLOG du 22/04/2021) Dans l’enfer d’Auschwitz, le sourire de Lisette Un webdocumentaire sur France 24

Sonia Feertchak Le retour d’Agatha (La vérité tue) Un article sur DIACRITIK

Se souvenir d’Hélène Berr Collectif A l'occasion du centenaire de la naissance d'Hélène Berr et de l’anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie, un hommage collectif nous invite à relire son extraordinaire journal. Fin avril 1944, peu de jours avant la libération du camp de Bergen Belsen par l’armée britannique, Hélène Berr, étudiante et musicienne brillante, issue d’une famille de la grande bourgeoisie juive, depuis longtemps assimilée, incapable de se lever pour répondre à l’appel, y a été battue à mort, à l’âge de vingt-quatre ans…. L'intégralité de l'article de NONFICTION.fr La fiche du "Journal d'Hélène Berr 19452-1944"

.... M.S. : Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans l’écriture ? E.L. : Pour moi c’est toujours un enjeu très difficile quand on écrit un livre sur une personne qui se libère. Parce que justement, la plupart des gens qui subissent la violence sociale sont détruits par elle, ils ou elles ne s’en sortent pas. Je ne voulais pas que le fait d’écrire un livre sur l’émancipation d’une femme invisibilise le fait que beaucoup de femmes n’ont pas pu ou ne peuvent pas s’émanciper. Si la domination peut donner une lucidité sur le monde, elle peut aussi écraser, et c’est ce qui se passe le plus souvent. L’émancipation n’est pas une conséquence logique de la violence. C’est un exercice difficile parce que tout le monde aime les histoires de métamorphose. Si vous allez dans une salle et que vous dites « vous pouvez devenir ce que vous voulez », tout le monde vous applaudira. En revanche, si vous dites qu’il y a des vies qui ne seront jamais sauvées, qui sont brisées, vous avez plus de chance de recevoir un accueil froid. Je ne voulais pas que mon livre puisse être aimé pour de mauvaises raisons. J’ai donc construit le livre avec cette question en tête : comment écrire l’histoire d’une métamorphose qui rendrait encore plus visibles les métamorphoses qui n’ont pas pu avoir lieu ? Comment écrire une histoire au fond, belle – celle d’une émancipation, l’émancipation de ma mère – qui rendrait encore plus en colère à l’idée que cette émancipation n’est pas toujours possible. Est-ce qu’il est possible de créer de la colère à partir de la beauté ? C’est un peu la question qui est en soubassement de chaque ligne et de chaque page de ce livre.... L'intégralité de l'entretien La fiche du livre


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Entretien avec Zehra Doğan

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ouvez-vous nous parler de ce projet réalisé secrètement durant votre incarcération, et de l’évasion de vos planches qui sont aujourd’hui publiées en français, deux ans après votre libération ? Zehra Doğan : Même libre, j’ai toujours été très curieuse de la vie en prison. Les lectures ou les films que j’ai pu regarder ne m’ont jamais totalement permis de me figurer ce que ça pouvait être. Je n’arrivais pas à l’imaginer. Je suis quelqu’un de l’art visuel et je crois que parfois, une image ou un dessin peuvent être plus forts et nous permettre de mieux comprendre les choses, comme la vie à l’intérieur d’une prison. Mon incarcération a été l’occasion d’expliquer cette existence du dedans. J’ai alors demandé à mon amie Naz Öke, avec qui je correspondais régulièrement par lettres, de toujours m’écrire sur le même papier et de A l’occasion de la publication laisser le verso vide pour que je puisse y dessiner mes planches. C’est comme ça que j’ai commencé à raconter ce qu’il se passait, la vie que nous de son roman graphique, menions, mes camarades et moi. Je n’avais pas prévu la forme que ça Zehra Doğan prendrait. Je suis naturellement passée de la situation actuelle à celles des a accordé un entretien années 1980 et 1990 dans les prisons comme Diyarbakır, pour finalement à TV 5 Monde, le 16/03/2021. revenir à nos jours. Mais bien sûr, tout ça s’est fait secrètement. Alors, pour Nous en reproduisons ne pas que tout soit détruit, j’ai dû faire évader ces pages une à une, grâce ci-contre deux extraits à l’aide de mes ami·es. ...

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ans une interview au webzine Kedistan, vous dites : « Je me tiens à l’écart de l’activisme politique, mais je suis une personne politisée ». Pourquoi cette clarification est-elle importante pour vous ? Zehra Doğan : Ce que je veux dire, c’est que les artistes qui parlent d’une guerre et s’engagent depuis leur zone de confort, notamment celles et ceux qui ont grandi et vivent en Europe ou aux États-Unis, sont des personnes politiques parce qu’elles ont véritablement choisi d’attirer l’attention sur ce qu’il se passe à un endroit particulier. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas choisi de parler de cette guerre, et il n’est pas confortable pour moi de le faire. Les œuvres que je produis sont L’intégralité de l’entretien politiques car elles sont un témoignage, une réponse à la violence que j’ai La fiche du livre subie sur les terres d’où je viens, à l’endroit où je vis. Mes œuvres sont politiques parce que les choses que j’ai vues m’ont transformée. J’ai dû Présentation sur France Inter, le 7 avril 2021] résister aux violences qui sont venues à moi d’une manière ou d’une autre. Je ne produis pas dans l’intention de faire des œuvres politiques, pour Présentation sur KEDISTAN, le 6 avril 2021 attirer l’attention ou pour faire prendre conscience de quelque chose. Je le Une vidéo de la Biennale fais en tant que personne qui a vécu toutes ces choses, en tant que victime de cette guerre. Je n’ai rien choisi. De fait, mes œuvres sont politiques. de Berlin 2020 Mais sans ça, elles ne le seraient peut-être pas. ...


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Rencontres

virtuelle

virtuelle

L'inscription est lancée ! Colloque international à Montréal :

Les histoires de vie dans un monde en transformation Rencontre avec Jean-François CHIANTARETTO Le jeudi 20 mai 2021

Etonnants Voyageurs Les 22, 23 et 24 mai 2021

présentielle présentielle

- au carrefour de la recherche, de la formation et de l'intervention Il se tiendra exclusivement en ligne, les jeudi et vendredi, 27 et 28 mai 2021, ainsi que les jeudi et vendredi, 3 et 4 juin 2021. Chacune des quatre journées comprendra quatre heures d’activités le matin (heure de Montréal ; il y a 6 heures de plus en France). Toutes les informations

48 h BD Les 4 et 5 juin 2021 en France et Belgique

virtuelle

Se former et accompagner par les histoires de vie

Sons-vidéos-Télé

Les 24 et 25 juin 2021 à Pau

Le Marathon des mots Du 22 juin au 4 juillet 2021 à Toulouse et Occitanie

« Dire les mots c'est créer des étincelles » Rencontre avec Robin Renucci le 8 janvier 2021

Carte blanche à Bernard Noël Disponible jusqu’au 19 juin 2021 en replay sur France 5

Rencontre à la Maison de la Poésie le 11 juin 2018


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