Le Dire Et L Ecrire 385

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15è année - n° 385

9 février 2022

www.ledireetlecrire.com

En février, autour de la littérature

Expositions Rencontres

Une expo « Julien Gracq » à Angers

Des rencontres à la BPI (Pompidou)

Expositions et rencontres « de Gustave Flaubert à Peter Handke » à l’IMEC


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Le dire et l’écrire

À Angers, en février

Rencontre avec Jakuta Alikavazovic Animée par Catherine Malard et

Christine Tharel


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Le dire et l’écrire

Evénements (rencontres-théâtre-expositions-télévision-cinéma-formations)

2022, l’année MOLIÈRE [page mise à jour] En février En mars

En février En mars

En février En mars

En février En mars

En février

En février En mars

L’approche biographique et l’approche narrative : contributions à l’intervention sociale

Articles, notes, sons, vidéos

Le 23 février 2022

Pierre Ahnne « Mes livres du mois »

Les portraits des écrivain.es (podcasts)

Joséphine Bacon Une vidéo

Entretiens croisés avec

Un article à propos de

Leila Slimani

de Edith Bruck

et

Mohamed Mbougar Sarr

Painperdu Lire

Annie Ernaux Un article dans SLATE


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Le dire et l’écrire

Des livres

Deux ex-ministres de la Culture s’opposent au rachat d’HACHETTE LIVRE par Bolloré Aurélie Filippetti :

“Bolloré est une catastrophe pour l’écosystème culturel français”

Françoise Nyssen : “Avec Bolloré, beaucoup d’auteurs, d’éditeurs et de libraires risquent de disparaître”

La pétition en ligne

Des militantes ayant créé cette revue féministe en 1977 ont eu la très bonne idée de mettre en ligne l'intégralité des articles publiés à l'époque.

Mozart était une femme Aliette de Laleu Une histoire de la musique classique au féminin. Non, Mozart n’était pas une femme. Mais Mozart aurait pu être une femme : Maria Anna Mozart fut, comme son frère, un prodige de la musique, avant de devoir se marier et de disparaître de la scène – mais aussi des livres, des films et de l’histoire. Résultat : personne ne se souvient d’elle. Qui peut se vanter de pouvoir citer ne seraitce qu’une compositrice ? Connaissez-vous… Cassienne de Constantinople, l’une des premières de l’histoire ? La flamboyante Hildegarde de Bingen, femme de pouvoir et pionnière de la musique médiévale ? Ou encore Élisabeth Jacquet de La Guerre, protégée de Louis XIV et claveciniste de génie ? Quant à Hélène de Montgeroult, après avoir échappé à la guillotine grâce à sa virtuosité, elle rédige l’une des plus importantes méthodes d’enseignement du piano de l’histoire. D’autres, comme Clara Schumann, Fanny Mendelssohn ou Alma Mahler, ont vu leur talent et leur prénom rester dans l’ombre d’un grand homme. Compositrices, instrumentistes, cheffes d’orchestre, fondatrices d’ensembles… nombreuses sont celles qui ont dû renoncer au succès. Pourtant, la musique classique leur doit beaucoup.

Chroniques d’une langue française en résilience Bernard Cerquiglini


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Des livres

Le Pain perdu

Porca miseria

Edith Bruck

Tonino Bencquista

En moins de deux cents pages vibrantes de vie, de lucidité implacable et d'amour, Edith Bruck revient sur son destin : de son enfance hongroise à son crépuscule. Tout commence dans un petit village où la communauté juive à laquelle sa famille nombreuse appartient est persécutée avant d'être fauchée par la déportation nazie. L'auteur raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie en Hongrie, en Tchécoslovaquie, puis en Israël. Elle n'a que seize ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d'espoirs, de désillusions, d'éclairs sentimentaux, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l'Europe et l'Orient, et enfin, à vingt-trois ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l'image de son ami Primo Levi.

Un article dans DIACRITIK

« Les mots français que j’entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m’étonne qu’une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d’adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l’emporte de loin. Elle finit par se l’approprier comme s’il la débarrassait du devoir d’aller mieux, et qu’une fois prononcé, rien ne l’obligeait à développer, tout était dit, contrariété. Les soirs où l’affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c’est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême. » En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française. Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d’un autodidacte que l’écriture a sauvé des affres du réel.

Le dernier livre de

Catherine Malard Près de quatrevingts livres sur LES MONDES JUIFS

(Illustrations : Myriam Nion) La fiche du livre Acheter chez l’éditeur


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Le dire et l’écrire

Des livres

Une nouvelle collection À partir de textes déposés à l’APA, les éditions Mauconduit, pour leur 10è anniversaire, crée une nouvelle collection « Vivre | Ėcrire ». Cette collection est composée de recueils thématiques de textes autobiographiques, réunis et présentés par un chercheur ou une chercheuse : l’exil, l’évasion des prisonniers de guerre, le transfuge de classe, l’amour, les cheminots, les femmes dans la guerre... Les deux premiers volumes sont parus : Amoureux,

Lettres d’amour retrouvées, réunies et présentées par Véronique Leroux-Hugon. Femmes dans la guerre, Témoignages, 19391945, réunis et présentés par Hélène Gestern. Puis suivront deux autres livres le 4 mars 2022 : Évadés,

La fiche des livres

Récits de prisonniers de guerre, 19391945, réunis et présentés par Philippe Lejeune. Exilés, Récits autobiographiques, réunis et présentés par Elizabeth Legros Chapuis.


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Le dire et l’écrire

Formations

Les associations LE DIRE ET L’ECRIRE et BOUILLON - CUBE

vous proposent deux ateliers avec

Catherine Malard

Du 22 au 25 mars : « Fictions en chantier composer, finaliser, réécrire »

Renée Combal-Weiss

Le 31 mars : « Proust : la littérature c’est la vraie vie »


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Le dire et l’écrire

Il y a 60 ans, le 8 février 1962

9 morts au métro Charonne Le 7 février 1962, la guerre d’Algérie touche à sa fin et dans 40 jours les Accords d’Evian seront signés entre le gouvernement français et le FLN algérien. S’opposant à tout accord, l’OAS perpétue un attentat contre André Malraux, ministre des Affaires Culturelles. La bombe est déposée au rez-de-chaussée sur le rebord de la chambre d’une fillette de 4 ans et demi, Delphine Renard. Elle sera grièvement blessée et perdra la vue. Dès le lendemain, une manifestation de protestation est organisée. Elle sera très durement réprimée par la police commandée par un certain Maurice Papon (9 morts et 250 blessés).

Deux livres pour ne pas oublier Tu choisiras la vie Delphine Renard « Il y a cinquante ans, ma chambre d'enfant a explosé. J'avais quatre ans et demi. La bombe, posée par des activistes de l'OAS sur l'appui de ma fenêtre, était destinée à André Malraux, alors ministre du général de Gaulle, dont le gouvernement était en train de mettre fin à cent trente ans de colonisation en Algérie. Il habitait les étages de notre maison, mais était absent à ce moment-là. Blessée dans l'attentat, j'ai perdu un œil, puis deux. J'ai dû faire avec, pour grandir quand même. La trajectoire que m'avait préparée ma famille a donc buté sur l'impensable. Il m'a fallu inventer ma propre façon d'aller vers la vie. »

Dans l’ombre de Charonne BD de Désirée Frappier & Alain Frappier

Entretien avec les auteur.es (sur le site du Musée de l’Immigration)

Après 8 ans de guerre, l'indépendance de l'Algérie devient inéluctable. L'OAS, regroupant dans ses rangs les fervents défenseurs du dernier bastion d'un empire colonial agonisant, multiplie les attentats à la bombe sur la capitale. Le 8 février, après 14 attentats, dont un blessant grièvement une petite fille de quatre ans, des manifestants se regroupent dans Paris aux cris de « OAS assassins », « Paix en Algérie ». La manifestation organisée par les syndicats est interdite par le préfet Maurice Papon. La répression est terrible. La police charge avec une violence extrême. Prise de panique, Maryse se retrouve projetée dans les marches du métro Charonne, ensevelie sous un magma humain, tandis que des policiers enragés frappent et jettent des grilles de fonte sur cet amoncellement de corps réduits à l'impuissance. Bilan de la manifestation : 9 morts, dont un jeune apprenti, et 250 blessés. 50 ans plus tard, Maryse Douek-Tripier, devenue sociologue, profondément marquée par ce drame dont elle est sortie miraculeusement indemne, livre son témoignage à Désirée Frappier. C'est une véritable histoire dans l'Histoire à laquelle nous invite l'auteur, restituant ce témoignage intime dans son contexte historique et tragique, tout en nous immergeant dans l'ambiance des années soixante : flippers, pick-ups, surboums, Nouvelle Vague, irruption de la société de consommation.


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