15è année - n° 390
09 mars 2022
www.ledireetlecrire.com
Numéros spéciaux
Le 10 mars 2022, je lis ! Pour sensibiliser tous les Français et les Françaises à l’importance de la lecture, et manifester ensemble notre attachement au livre, le Centre National du Livre l’association Silence, On Lit ! l’Education nationale et d’autres partenaires lancent « un quart d’heure de lecture » simultané dans toute la France, le jeudi 10 mars 2022 à 10 heures. Ce jour-là, la France lit ! ►Le livret (en PDF) ►La carte interactive ►Avec PARTIR EN LIVRE
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Le dire et l’écrire
Informations Pour réserver La fiche du livre
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Le dire et l’écrire
Evénements (rencontres-théâtre-expositions-télévision-cinéma-formations)
2022, l’année MOLIÈRE [page mise à jour] En mars En avril
En mars En avril
En mars En avril
En mars En avril
En mars
En mars En avril
Articles, notes, entretiens, sons, vidéos
Pierre Ahnne « Mes livres du mois »
Les portraits des écrivain.es (podcasts)
Entretien avec
Céline Boksebeld
Entretien avec
Denis Michelis
Entretien avec
Nedim Gürsel
Entretien avec
Edgar Morin
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Le dire et l’écrire
Des livres L’Ukrainienne Josef Winkler Pendant qu’il écrit son troisième roman, Langue maternelle, qui paraîtra en 1982, Josef Winkler loue une chambre dans une ferme de montagne de Carinthie. Il noue alors une relation de confiance avec sa logeuse, qui se met à lui raconter sa vie : née en 1928 en Ukraine, elle est arrivée en Autriche à l’âge de quinze ans, amenée de force avec sa sœur par l’armée allemande pour travailler dans une exploitation agricole. C’est à Nietotchka Vassilievna Iliachenko que l’écrivain donne la parole dans la plus grande partie de ce livre. le lecteur suivra ainsi le destin douloureux de la jeune paysanne dont la famille fut éprouvée par les expropriations massives, puis par l’Holodomor, « l’extermination par la faim » infligée à l’Ukraine par le pouvoir soviétique. Une figure, celle de la mère qu’elle n’a jamais revue, domine cette autobiographie d’une intensité bouleversante et dont Josef Winkler a tenu à préfacer la traduction française. Elle est accompagnée de documents authentiques : les lettres de la mère à ses deux filles.
Présentation sur France Culture
Le dernier livre de
Catherine Malard (Illustrations : Myriam Nion) La fiche du livre Acheter chez l’éditeur
Renata n’importe quoi, Catherine Guérard (réédition) Renata n’importe quoi a paru une première fois en 1967, c’était le deuxième livre de la très discrète et mystérieuse Catherine Guérard après Ces princes paru 12 ans plus tôt. Dans ce roman, Catherine Guérard nous emporte dans le monologue de son héroïne, bonne à tout faire, qui décide un jour de quitter ses patrons pour devenir “une libre”. Ce sont trois jours et deux nuits d’errance, à marcher dans les rues, s’asseoir sur les bancs, regarder les passants et écouter les oiseaux. La narratrice va se confronter à un monde qu’elle semble découvrir au fur et à mesure qu’elle l’arpente, un monde qui la rejette systématiquement, elle dont la liberté ne peut souffrir aucune entrave. Le plus saisissant dans ce roman est la réussite magistrale d’un parti pris formel : une seule longue phrase ponctuée de quelques virgules et majuscules judicieuses. Le flot du texte emporte le lecteur dans les ressassements et les obsessions d’une pensée pleine de candeur mais toujours déterminée et dangereusement radicale. Publiée pour la première fois en 1967, cette œuvre résonne aujourd’hui comme un hymne prémonitoire. N’annonce-t-elle pas le vent révolutionnaire qui soufflera bientôt sur un monde corseté dans ses certitudes et empêtré dans sa peur de manquer ou de perdre ses acquis ? Renata n’importe quoi c’est l’invraisemblable odyssée d’une bonne de Giraudoux qui attendrait Godot. Un trésor qu’une communauté de lecteurs initiés se transmet comme une pépite, qui nourrit une réflexion profonde et nécessaire sur l’absurdité de nos sociétés, la loi, l’argent, le travail et la consommation. Ou pour le dire autrement : comment refuser l’aliénation qui nous est imposée sans apparaître soi-même comme un aliéné dans le regard des autres ?
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Le dire et l’écrire
Des livres Toucher la terre ferme, Julia Kerninon Devenir mère et rester femme : entre bonheurs et tempêtes, le récit d’un cheminement intérieur. Le sentiment d’une noyade… À 30 ans, Julia Kerninon devient mère, « une situation qui, si je l’avais tellement désirée, ne cessait de me dépasser ». La maternité, synonyme de bonheur dans le regard des autres, lui semble un « cercle de feu ». Elle raconte sans détour l’impression de perdre pied, la difficulté à trouver sa place, le poids des contraintes. « J’ai pensé à fuir. » … jusqu’à toucher la terre ferme Tandis qu’elle avance à tâtons dans cette nouvelle vie, les souvenirs reviennent, comme un appel au large. Les amours passionnels, les nuits de liberté, l’écriture sans entrave, les vagabondages sans fin. Julia Kerninon décrit les tempêtes intérieures, et cette mue progressive de la jeune femme en mère, jusqu’à atteindre l’autre rive, où tout se réconcilie. Le regard d’une romancière qui excelle à sonder l’intime.
Présentation par l’auteure - Vidéo
La critique de TELERAMA
L’autre moitié du monde, Laurine Roux
Des diamants pour le prolétariat Julian Semonov Présentation sur le blog « Entre les lignes entre les mots » Julian Semenov (1931-1993) est un écrivain célèbre en URSS. Sans doute moins dans la Fédération de Russie en raison des réécritures de l’histoire poutiniennes. Il fait œuvre à la fois de romancier et d’historien. « La taupe rouge » a été le premier édité. « Des diamants pour le prolétariat », qui se déroule en 1921 – l’URSS est toute neuve -, semble être le premier opus d’une série qui couvrira toute l’histoire de cette formation politique et sociale via l’espionnage. En avril 1921, la Tchéka charge un jeune agent, Maxime Issaïev – héros récurrent – de récupérer des diamants des possédants pour financer la jeune République des Soviets. Il infiltre le milieu des trafiquants, croise des tueurs, des voleurs tout autant que les révolutionnaires. Des aventures étranges dans des milieux qui ne le sont pas moins avec un objectif au service du nouveau pouvoir. Tous les coups sont permis, tous les mensonges. Difficile de déterminer qui est l’ennemi ou l’ami. Tout est flou. L’écriture ne prend pas parti. Le style fait penser à un rapport. Les faits. Sauf les pensées de Maxime confronté à sa première infiltration. Des erreurs pourraient le conduire directement à la mort. Face à tous les mensonges, l’auteur multiplie les notes qui permettent de se rendre compte des crimes de Staline décimant les rangs des révolutionnaires lors des procès de 1937 notamment. Une grande leçon. Actuelle. Poutine parle de « l’erreur de Lénine » concernant l’Ukraine, Semenov, par-delà la mort, lui fait la leçon. Qu’on ne s’y trompe pas : c’est d’abord un grand roman. Un auteur qu’il faut découvrir.
Espagne, début des années 1930. Des paysans s'éreintent dans les rizières du delta de l'Èbre pour le compte de doña Serena, une marquise impitoyable, mère d'un jeune garçon cruel et lubrique. Sous son joug, les employés arrachent les rares joies qu'autorise la fraternité de la misère. Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les salines comme sa poche. Quand un instituteur s'installe dans le delta, apportant avec lui ses idéaux révolutionnaires et son amour de la musique, la jeune fille s'éveille aux sentiments en même temps qu'à l'esprit de la révolte. Si bien qu'en 1936, lorsque éclate la Guerre civile, c'est à corps perdu qu'elle se jette dans l'expérience libertaire, avec son lot d'espérances folles et de désenchantements féroces. Sans soupçonner à quel point son destin aura dorénavant partie liée avec l'histoire d'une Espagne que le franquisme s'apprête à faire basculer. De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus.
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Le dire et l’écrire
Des livres
Une nouvelle collection de textes autobiographiques À partir de textes déposés à l’APA, les éditions Mauconduit, pour leur 10è anniversaire, crée une nouvelle collection « Vivre | Ėcrire ». Cette collection est composée de recueils thématiques de textes autobiographiques, réunis et présentés par un chercheur ou une chercheuse : l’exil, l’évasion des prisonniers de guerre, le transfuge de classe, l’amour, les cheminots, les femmes dans la guerre... Les quatre premiers volumes sont parus : Amoureux,
Lettres d’amour retrouvées, réunies et présentées par Véronique Leroux-Hugon. Femmes dans la guerre, Témoignages, 1939-1945, réunis et présentés par Hélène Gestern. Évadés,
Récits de prisonniers de guerre, 1939-1945, réunis et présentés par Philippe Lejeune. Exilés, Récits autobiographiques, réunis La fiche des livres et présentés par Elizabeth Legros Chapuis.
Le samedi 5 mars 2022 après-midi, présentation des livres à la Bibliothèque Violette Leduc de Paris devant une cinquantaine de personnes. A la tribune : deux responsables de la bibliothèque et de gauche à droite, Véronique Leroux-Hugon (APA) / Laurence Santantonios (Edition Mauconduit) / Elisabeth Legros-Chapuis (APA).
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Le dire et l’écrire
Deux LETTRES spéciales UKRAINE
Malgré la résistance des populations, les troupes russes sont toujours en Ukraine et continuent leur œuvre de mort. Pour notre humble part, nous continuerons autant que nécessaire de relayer les communiqués, points de vue, analyses, principalement ceux et celles des milieux culturels au sens large, tant français qu’étrangers. Mais afin de na pas augmenter excessivement le nombre de pages de notre LETTRE hebdomadaire, nous avons préféré créer deux lettres spéciales UKRAINE. L’une avec des documents concernant la guerre à l’est de l’Europe et le développement de la solidarité avec les peuples d’Ukraine, l’autre avec des reproductions de dessins muraux. Ces lettres spéciales seront mises à jour au fur et à mesure des nouvelles qui nous parviennent, sans attendre le mercredi, jour de parution de la LETTRE hebdomadaire.
Ces LETTRES spéciales sont disponibles en permanence sur la page ► Numéros spéciaux