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KAMAL DAISSAOUI sur la trace de ses origines... OMAR SKALLI maintenir l’essor des courses hippiques ROYAL CLUB EqUESTRE DU DéTROIT passion cheval à tanger HARAS DE MEKNÈS ameur faiq ouvre les portes CARTE POSTALE sur la route de rio avec kebir ouaddar
#2 MARS AVRIL 2016
M A R R A K E C H - C A S A B L A N C A - R A BAT - AG A D I R - TA N G E R - F È S - E S S AO U I R A - PA R I S - LYO N
courses: meeting de pur-sang
TIFLET (Écuries d’entraînement Karimine).«Je ne néglige aucun métier autour du cheval» précise M’hamed. «J’ai mis en place des salaires importants. Chez moi, un maréchal-ferrant gagne davantage qu’un médecin.»
Vainqueur en noVembre dernier, lors de la première édition du meeting international des courses de pur-sang, du grand prix sm mohammed Vi du pur-sang arabe et du grand prix des eleVeurs de pur-sang anglais, m’hamed Karimine est entré dans la lumière après aVoir repris la casaque de feu son père ahmed il y a seulement deux ans. explications d'une trajectoire ébouriffante et stupéfiante...
PAR JÉRÔME LAMY, À TIFLET
PHOTO M’hAMMEd KILITo
S’
m’hamed karimine parmi les grands
il avait été aviateur, il aurait été commandant de bord. S’il avait été militaire, il aurait été général. M’hamed Karimine a un seul dessein et un unique destin, celui d’être numéro un. Dans sa jeunesse, il s’essaye au basket et force les portes de l’équipe juniors du Maroc aux cotés d’un certain Salaheddine Mezouar, l’actuel ministre des affaires étrangères. Ancien membre de l’Union Marocaine des Etudiants, il se lance dans la tambouille politique et accroche, dès 1997, la présidence du conseil communal de Bouznika. Il sera réélu à quatre reprises maire de la ville phare de la province de Benslimane, dont la dernière fois en septembre dernier, cas unique dans les annales des élections locales du Royaume. «Si je n’avais pas été élu maire, j’aurais démissionné très rapidement du conseil» dit-il. C’est avec la même fougue qu’il gère ses ambitions parlementaires. Elu député en 2000 sous les couleurs de l'Istiqlal, son parti de toujours, il ne siège que dans les organismes qu’il préside, à l’image de la commission des finances. De la même manière, cela ne surprendra personne qu’il dirige, depuis plusieurs années, la Chambre d’agriculture de Casablanca et la Fédération des chambres d’agriculture du Maroc ou plus récemment l'Association nationale des producteurs de viandes rouges (ANPVR).
M’hamed Karimine, c’est d’abord une présence, une stature avec ses épaules de joueurs de rugby, un charisme, une poignée de mains bien franche. C’est un peu la main de fer dans un gant de velours. Derrière une voix très douce et si posée jaillit l’ambition qu’il a toujours eue chevillée au corps. Et il fonce pour vivre et construire, exister et s’imposer. Rien d’étonnant qu’il envisage sa carrière dans le monde des courses avec la même exigence. Plus ébouriffant et stupéfiant fut sa trajectoire fulgurante pour entrer dans la cour des grands. Vainqueur en novembre dernier, lors de la première édition du Meeting international des courses de Pur-Sang, du Grand Prix SM Mohammed VI du pur-sang arabe avec Al Antara monté par le jockey Julien Augé et du Trophée du Grand Prix des Eleveurs grâce au pur-sang anglais I am there, monté par Jaouad Khayate et pour lequel il est associé avec le commissaire priseur Aziz Bennani, M’hamed Karimine est entré dans la lumière. Et comme il a remis le couvert, en décembre dernier, lors du Grand Prix du Ministère de l'Agriculture, dernier meeting de l’année, avec Faywarda, pur-sang anglais acheté chez le grand éleveur marocain, Azzedine Sédrati, on peut dire sans trop s’avancer que l’écurie Karimine Stud est la grande révélation de la saison 2015.
Difficile désormais pour M’hamed Karimine d’avancer masqué ou d’étouffer ses ambitions. Ça tombe bien, il n’a plus l’âge (57 ans) et, surtout, il n’en a jamais eu envie. «Je ne vais pas m’arrêter à ma victoire dans le Grand Prix Sa Majesté Mohammed VI» prévient-il. «Je suis têtu et je vais aller beaucoup plus loin. Si je suis numéro 2, je ferme les écuries...» Originaire des terres de Tnine Chtouka, celles de son papa Ahmed, véritable berceau des courses de chevaux entre Casablanca et El Jadida où sa maman, Fatima, a grandi, M’hamed a toujours vu très loin et très grand. Quand son père est une référence comme producteur animal et végétal (ovin et bovin, huile d’olive et céréales notamment), M’hamed s’imagine dans le monde de la pharmacie. Après un brillant parcours scolaire à l’école des Orangers et au Lycée Descartes, à Rabat où il a vu le jour, il s’envole pour Bruxelles et Paris pour suivre des études supérieures pharmaceutiques. Diplôme en poche, il rentre en 1988, alors âgé de 30 ans, au Maroc où il n’ouvrira jamais d’officine. Le décès prématuré de son papa l’oblige à reprendre l’affaire familiale. La lourdeur de la succession le contraint non seulement à renoncer à la pharmacie mais aussi à fermer l’écurie de courses dont son père, président de la société des courses de Casablanca, avait fait sa grande passion.
« Si je suis numéro 2, je ferme les écuries...»
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TIFLET (Écuries d’entraînement Karimine).M’hamed Karimine avec I am there, une star de l’écurie (2). Le centre d’entraînement (1 et 4) dispose de pistes de courses exceptionnelles (5) au milieu de la forêt d’eucalyptus. A la plus grande joie du talentueux technicien Said Ssouni et de Simohamed (3), l’homme de confiance de M. Karimine.
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Il ne coupera pas totalement avec la filière équine. Une fois réglé le problème des affaires familiales, il se lance à son compte dans l’agriculture, se positionne dans la promotion immobilière et remporte la mairie de Bouznika qu’il transforme en capitale du cheval. Créé en 2002, le Haras national abrite le centre de production et de mise en place de semences congelées. En 2013, M’hamed Karimine poursuit l’essor du cheval dans sa ville et inaugure le grand Festival de Tbourida Khayl wa Khayr qui devient un rendez-vous incontournable durant la Fête du Trône. «On a réussi à dépoussiérer les événements de Tbourida» se félicite M’Hamed. «On a remplacé les fameuses tentes autour des sites de Tbourida par des gradins qui accueillent une foule considérable, en nocturne. Nous organisons le meilleur Festival de Fantasia, du Maroc.» Mais l’histoire d’amour entre le cheval et Bouznika ne se résume pas au Haras national et au Festival de Tbourida. C’est que la ville de Karimine accueillera au printemps prochain le premier centre d’entraînement dédié aux chevaux de courses ! Adossé au Haras national, il s’étendra sur 30 hectares et offrira 220 boxes flambant neufs aux propriétaires de chevaux qui bénéficieront de bureaux personnalisés et surtout de vraies pistes d’entraînement. La mairie de Bouznika a travaillé main dans la main avec la SOREC pour sortir des cartons un tel projet. «Si je n’étais pas maire cela aurait été plus compliqué car l’urbanisme n’était pas disposé à recevoir un tel équipement» précise l’édile de Bouznika. «La filière course souffrait depuis des années de l’absence d’une telle structure. C’est dur pour les petits propriétaires de posséder une piste d’entraînement sablonneuse, arrosée, hersée. L’idée, c’est de créer une émulation et donner envie aux passionnés de devenir propriétaires.» M’hamed est épris des chevaux. C’est un fervent. Il reprend même le chemin des écuries. En 2009, il décide d’élever une poulinière de barbes et arabe-barbes, à Bouznika. Tamin, un barbe, devient même champion du monde avant d’être vendu à la SOREC pour devenir un étalon. En 2010, Ahmed Bentouhami, directeur général de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires, le traine chez Azzedine Sedrati. «Mon ami Ahmed a acheté une poulinière, moi deux...» dit M’hamed, l’excessif. «C’était mon premier contact avec les chevaux de course» .
En 2013, Fatima, la maman souffrante, exprime sa nostalgie des chevaux de courses et souffle à l’oreille de son fils l’idée de reprendre la casaque orange avec une toque citron de feu son papa, Ahmed. «En voulant lui faire plaisir, je me suis fait plaisir» confie M'hamed Karimine.
«Dans deux ans, je ne courrai qu’avec les chevaux que j’ai élevés. Je nourris de gros espoirs pour 2017 et 2018 car je possède une qualité unique de génétique. Je collabore avec Hassan Mousli qui est un des meilleurs éleveurs mondiaux de pur-sang arabes.»
Ce ne sera pas le dernier. En 2013, Fatima, la maman souffrante, exprime à son fils sa nostalgie des chevaux de courses et lui souffle à l’oreille l’idée assez folle de reprendre la casaque du papa. «En voulant lui faire plaisir, je me suis fait plaisir» résume-t-il. M’hamed prend la direction de la SOREC où il fait une demande pour réserver une casaque orange avec une toque citron. Sa requête est déclinée car ces couleurs appartiennent à un certain Ahmed Karimine, feu son papa. «Une toque appartient à son propriétaire à vie» explique M’hamed qui a obtenu gain de cause en déclinant son identité. Porté par la fierté de faire vivre la mémoire de son papa, M’hamed se rend, en mai 2013, à une vente aux enchères organisée par Azzedine Sedrati. Il acquiert trois poulinières. Plus de doute, l’écurie Karimine signe son grand retour dans le monde des courses. M’hamed Karimine ne croit pas au hasard. Il croit au destin que l’on force et à la chance qui s’invite à table. Il croit aux décisions mûrement réfléchies, argumentées. Et si son entrée dans le monde des courses relève d’une motivation affective et de la fidélité à une histoire familiale, elle est néanmoins le résultat d’une vraie réflexion nourrie par la présence d’Omar Skalli à la tête de la SOREC et par la vision de développement de ce dernier. «J’ai mis les pieds dans le milieu des courses à un excellent moment» confirme-t-il. «Omar Skalli avait eu le temps d’affiner sa stratégie pour diriger la SOREC et développer le secteur des courses. Il a fait un travail exceptionnel. Nous sommes passés d’un amateurisme moderne à un professionnalisme jusqu’au bout des ongles. La SOREC a fait ce qui n’a jamais été fait pendant 50 ans. Cette équipe, que j’appelle la dream team, est dans une logique de développement et d’accompagnement de développement. En tout cas, le talent d’Omar Skalli est évident. C’est un super manager, un homme de dialogue. Il ferait un très bon ministre. Je rêverais de l’embarquer en politique. Le Maroc a besoin de technocrates comme lui. Un Ministre comme Omar Skalli, ce serait fabuleux pour la politique marocaine.»
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courses: meeting de pur-sang Pour l’instant, c’est la filière équine qui en profite et notamment le domaine des courses que M’hamed Karimine a beaucoup analysé. Il ne lui a pas échappé que l’élevage était l’alpha et l’omega de la réussite d’une écurie. «Au Maroc, les bons éleveurs se comptent sur les doigts de la main» lâche M’hamed. «Il y a le Haras Royal, Jalobey Racing, l’écurie Sédrati et l’écurie Zakaria Hakam. Pour tout dire, je suis très admiratif du travail de Sharif El Alami pour Jalobey Racing. Il est extrêmement professionnel et a choisi de se consacrer exclusivement à la qualité. De son côté, Azzedine Sedrati est un visionnaire qui a apporté énormément au cheval au Maroc et notamment au monde des courses. De tous, j’ai appris énormément et j’ai pris quelque chose. Mais, ils élèvent d’abord pour eux-mêmes, ce qui est normal. Pour réussir, il faut donc produire. Comme je possède une certaine expertise dans le domaine des ovins et bovins, l’élevage ne m’a jamais fait peur.» Doux euphémisme, au contraire, ça le passionne. M’hamed avance dans le monde des courses sur deux jambes. Avec la première, il achète sur le marché français pour être compétitif à court terme. «Il était impensable de ne pas être très vite au niveau des meilleurs» explique-t-il. Avec la seconde, il travaille son propre élevage, à Bouznika où il possède un centre d’insémination artificielle très moderne et prépare des lendemains qu’il annonce chantants. Il est passé de 30 poulinières, il y a 3 ans, à 120 aujourd’hui ! «A mon avis, j’élève bien» glisse-t-il avec le sourire. «Je pense faire partie des grands. Dans deux ans, je ne courrai qu’avec les chevaux que j’ai élevés. Mes premiers produits pourront être sur une ligne de départ dès juin prochain, et c’est à ce moment-là que je pourrai vous dire si je suis un bon éleveur. Je tiens néanmoins à préciser que ce sera ma plus mauvaise génération. Je nourris de gros espoirs pour les printemps 2017 et 2018 car je possède une qualité unique de génétique du pur-sang arabe.» Grand spécialiste des ressources humaines, il sait aussi s’entourer pour mieux déléguer notamment auprès de Simohamed, son indispensable homme de confiance. «Je travaille avec les meilleurs» dit M’hamed. «Said Ssouni, notre technicien hors-pair, est un inséminateur talentueux. Il a fait des formations dans les plus grands haras de pur-sang arabes au monde, notamment au haras de ouars ou chez Hassan Mousli, éleveur français d’origine syrienne, qui est un des mes autres collaborateurs de grande valeur. Hassan est un des meilleurs éleveurs mondiaux de pur-sang arabes. Il détient la meilleure génétique de pur-sang arabe. Al Mourtajez, vainqueur du Qatar Arabian World Cup, course régulièrement comparée à l’Arc de Triomphe des chevaux arabes, a été élevé chez Hassan. C’est un des meilleurs chevaux de l’histoire du pur-sang arabe. Acheter un cheval chez Hassan Mousli, c’est unique et inaccessible. Il vend seulement à l’Emir du Qatar, de Dubaï ou de Bahreim. Je suis son seul client normal.»
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On n’ira pas jusqu’à dire que M’hamed Karimine est un homme normal. Il voit plus vite que les autres. Il apprend plus vite que les autres. Et il serait plus juste de parler d’amitié entre les deux hommes car M’hamed est allé frapper à la porte de Hassan, seul comme un grand, sans prescripteur, donnant naissance à une belle complicité. «Même si je n’étais plus dans les courses, on serait toujours amis» confirme M’hamed qui est le seul à posséder autant de génétique femelle made in Hassan Mousli. M’hamed Karimine est un grand séducteur à l’esprit tenace. Du coup, Hassan retoque rarement ses demandes. Au pire, il lui propose de s’associer sur certains chevaux comme Alsaker qui a permis à la casaque Karimine de remporter son premier succès, en France, lors de la première participation, à La Teste, le lundi 27 juillet, à l’occasion du Prix Akbar. Monté par Julien Augé, Alsaker a impressionné l’assistance. Il convient de préciser que le vainqueur du GP SM Mohammed VI, Al Antara, est également issu des écuries de Hassan Mousli qui se situe, en Charente, entre Royans et Saintes.
«Je suis très admiratif du travail de Sharif El Alami pour Jalobey RaCing et d’Azzedine Sedrati, un visionnaire qui a apporté énoRMément au cheval au Maroc et au monde des courses. Aujourd’hui, Je pense faire partie des grands.» PHOTO dR
Pour trouver le centre d’entraînement de l’écurie Karimine, il faut quitter l’A2, à hauteur de Tiflet et prendre la N6 en direction de Khemisset. Cette route, M’hamed l’emprunte chaque samedi, parfois avec son épouse Najiba et son petit dernier, Yassine (10 ans), vrai anglophone qui étudie à l'école américaine de Rabat et grand passionné des chevaux. Après quelques kilomètres pittoresques, il faut s’enfoncer dans la somptueuse forêt d’eucalyptus qui s’étend sur 2000 hectares. Là, point de route goudronnée, juste une piste de campagne qui pourrait décourager les moins téméraires. La structure de base est là mais les travaux d’embellissement ne finiront que cet été. «On s’occupera de l’esthétique après le fonctionnel» précise M’hamed. «Plus on est éloigné de la route, mieux c’est pour la tranquillité. Je ne suis pas sûr d’aménager la piste car ce lieu n’est pas un camp de vacances et n’a pas vocation à accueillir des visiteurs. C’est notre maison des secrets. On doit rester à l’abri des regards. L’important, c’est le bien-être du cheval.» Ils sont au paradis. Outre le calme apaisant et le bienfait des senteurs d’eucalyptus qui purifient les poumons avec la chaleur, ils bénéficient de 106 boxes, d’un marcheur de huit places, d’un marcheur dans l’eau et de quatre pistes d’entraînement de 2000 à 2500 m assez exceptionnelles. Au milieu de ce lieu incroyable, ode à la nature et au cheval, on entend l’accent rocailleux de Christophe Lhermitte, l’entraîneur de l’écurie. Ici, c’est le boss ! Respecté et écouté, Christophe fait l’unanimité. M’hamed tient à lui comme à la prunelle de ses yeux et croit en lui autant qu’en luimême. «Dans le monde entier, je n’ai jamais vu mieux pour le cheval que ce que nous leur offrons ici» dit Christophe qui a roulé sa bosse et qui a opposé un refus catégorique quand M’hamed lui a proposé de déménager la structure d’entraînement à Bouznika pour regrouper les différentes structures de la team. «Si on remplace les eucalyptus par des pins, on est à Chantilly.»
>> TIFLET (Écuries d’entraînement).M’hamed Karimine avec Al Antara, monté par Jaouad Khayate. C’est Alsaker (ci-dessus) qui a permis à la casaque Karimine de remporter son premier succès, en France. Les deux chevaux sont issus des écuries de hassan Mousli (5e à partir de la gauche). PHOTO M’hAMMEd KILITo
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PHOTO M’hAMMEd KILITo
TIFLET (Écuries d’entraînement Karimine).Christophe Lhermitte, l’heureux entraîneur de l’écurie Karimine, voue une reconnaissance à son patron. «M’hamed a une grande expertise dans les courses de chevaux» dit-il devant les starts d’entrainement «Il a une très grande capacité d’écoute, donc il apprend vite. Il sait ce qu’il fait. Et il veut aller très vite.»
On est au Nord du Maroc, et le cheval est roi. Pour autant, les employés de l’écurie ne sont pas oubliés, loin s’en faut ! Ainsi, les accompagnateurs privilégiés des chevaux de course, appelés ladjockey ou lad-driver, disposent de leur propre dortoir, de leur réfectoire, de leur salle de vie avec grand écran plasma et prestations dignes d’un hôtel. «Je ne néglige aucun métier autour du cheval» précise M’hamed qui convoque un dentiste de France trois fois par ans. «J’ai mis en place des salaires importants. Chez moi, un maréchal-ferrant gagne davantage qu’un médecin. L’idée, c’est le professionnalisme. Les courses ne sont pas un sport de hasard. J’ai beaucoup investi, c’est donc normal que j’attende un retour sur investissement comme propriétaire de casaque et comme éleveur - revendeur.» A l’horizon 2017, M’hamed programmera deux grandes ventes aux enchères par an, à Bouznika. D’ici là, il a planifié de gagner, pour porter au firmament les couleurs d’un père qui serait si fier... Et, il fera des allers-retours à Lyon où il visitera ses enfants, Illy (20 ans) et Ahmed (25 ans), dans le cœur desquels il sera toujours... le numéro un ! u
Le chiffre
81 Nombre de victoires en 2015 L’écurie Karimine et son entraîneur Christophe Lhermitte ont remporté 81 victoires lors de la saison 2015, dont 4 Grand Prix. Ils ont placé 159 chevaux sur 275 partants. L’exploit est d’autant plus grand qu’ils ont réalisé ces statistiques avec seulement 25 chevaux.
Christophe Lhermitte : «Je suis venu au Maroc pour battre des records» PAR J. LAMY, À TIFLET
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hristophe Lhermitte a la gourmandise des sportifs de haut niveau. Il est insatiable. Il parle chiffres, nombre de chevaux, de victoires. Il a le débit de paroles aussi rapide que ses chevaux sur la ligne droite de l’hippodrome de Casablanca-Anfa. Et il place la barre haute. Il vise ni plus ni moins le record de Jean-Claude Rouget, le célèbre entraineur de Aga Khan Studs, de 242 victoires enregistrées en une saison (1994), chiffre jamais égalé à ce jour. «C’est tout a fait possible pour l’écurie Karimine» assure-t-il. «Je ne suis pas venu au Maroc pour faire petit. Sinon, je serais resté en France. Je suis venu ici pour battre des records et marquer l’histoire des courses.»
Forcément, pareille ambition n’est pas pour déplaire au boss. Karimine et Lhermitte se sont rencontrés, par l’intermédiaire d’un ami, lors d’une course, à Rabat, fin 2014. Depuis, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre eux. «M’hamed a une grande expertise dans les courses» confie Christophe, originaire du Nord de la France. «Il a une grande capacité d’écoute, donc il apprend vite. Il sait ce qu’il fait. Et il veut aller très vite.» Parfois trop. «Il met beaucoup de pression» concède l’ancien jockey aux 300 victoires. «Mais c’est normal qu’il soit exigeant. En tout cas, il me fait une confiance absolue. J’ai pu remettre l’écurie en route. On est reparti à zéro...»
De 25 pur-sang au début de l’aventure, Christophe disposera bientôt de 70 chevaux avant d’atteindre le chiffre final de 106. «C’est le nombre qui fait la force» dit-il avant de donner ses conseils pour le galop de chasse des ladjockeys. «Le secret, c’est de faire marcher les chevaux avant et après l’entraînement.» Christophe est toujours à cheval pour ne rien rater. Il voue une réelle reconnaissance à son patron dont la boulimie de succès est contagieuse. «M’hamed a dédié sa vie à la réussite» dit Christophe. «C’est un grand homme. Il est généreux. C’est un grand travailleur. Il m’envoie régulièrement des mails à 5 heures du matin. j’imagine qu’il dort peu...» u
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courses: meeting de pur-sang si omar sKalli s’est félicité du bilan de la première édition du «meeting des courses de pur-sang», le directeur général de la sorec a réaffirmé son ambition de poursuiVre l’essor de la filière courses, en inaugurant notamment le premier centre d’entraînement du maroc, à bouzniKa.
Omar skalli : «sOutenir la même cadence» PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME LAMY
Cheval du Maroc.- Le 20 novembre dernier, la SOREC a organisé la première édition du «Meeting des Courses de Pur-sang». Pourquoi avoir jumelé deux courses internationales dédiées au pur-sang anglais et au pursang arabe en un seul événement? Omar Skalli.- Depuis 2002, la SOREC organise la Journée Internationale du Pur-sang Arabe et depuis 2012 celle du Pur-sang Anglais : deux événements d’envergure internationale qui ont connu un grand succès. En 2015, nous avons décidé de regrouper les deux journées en un seul week-end au mois de Novembre. Cette date, située dans une période creuse dans le monde des courses, nous permet non seulement d’être en harmonie avec le calendrier international mais également d’encourager les étrangers à venir participer aux courses marocaines. Allez-vous reproduire cette initiative la saison prochaine? Suite au succès de la première édition, la réponse est positive, bien sûr ! Le Meeting International sera organisé les 19 et 20 Novembre 2016 à l’hippodrome Casablanca-Anfa. Notre objectif est d’intégrer cet événement dans le calendrier des courses les plus prestigieuses du monde hippique. Pouvez-vous dresser un bilan de l’exercice 2015 ? D’un point de vue quantitatif, l’année 2015 a été marquée par l’augmentation du nombre de courses avec l’organisation de 2300 courses. Soit une augmentation de 140 courses par rapport à 2014. Sur le plan qualitatif, le programme national s’est enrichi avec l’ajout de 5 courses Listed suite à l’accord donné en 2014 par l’European Pattern Committee, instance compétente en
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matière d’homologation des courses internationales. Ouvertes aux participants étrangers, ces courses permettront à moyen terme de rehausser la compétitivité de nos courses à l’échelle internationale. Cette année a également été marquée par d’importants investissements dans les infrastructures hippiques. Notamment à Marrakech qui dispose désormais de son propre hippodrome. Il ne faut pas oublier Khenifra et Oujda où les champs de courses ont été renforcés par la mise en place de nouveaux équipements et installations hippiques qui ne manqueront pas d’avoir un impact qualitatif sur le déroulement des courses. Autre fait marquant de l’année, et pas des moindres, le lancement d’une formation au métier de cavalier d’entraînement au sein de l’Institut National du Cheval Prince Héritier Moulay El Hassan. Quels sont les grands enjeux et défis à relever pour 2016? Les enjeux et défis restent les mêmes qu’en 2015. Il s’agit surtout de maintenir le cap et soutenir la même cadence en matière de développement de la filière courses hippiques afin d’atteindre l’ensemble des objectifs programmés dans le cadre de la Stratégie Nationale de la Filière Equine. Véritable feuille de route pour la réalisation de
ces objectifs, le Contrat Programme de la sous-filière courses hippiques, qui devrait être signé en 2016, énumère un certain nombre d’actions qui ne manqueront pas de relever davantage le niveau de nos courses.
CAEN.- omar Skalli est fier de l’essor des courses, en 2015, au Maroc, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. «Le programme national s’est enrichi avec l’ajout de 5 courses Listed» se réjouit le directeur général de la SoREC.
Le lancement du premier centre d’entraînement du Maroc sera le parfait exemple du développement de la filière courses hippiques... Effectivement, l’inauguration, en cours d’année, du premier Centre d’Entraînement du Maroc, situé à Bouznika, sera un vrai marqueur de notre essor. D’autant que d’autres Centres seront construits et inaugurés à l’horizon 2020, notamment à Bouskoura et El Jadida. Mais plus que les infrastructures, le véritable chantier est d’ordre humain, je pense particulièrement à la professionnalisation des métiers liés aux courses. Dans ce registre, la SOREC a entrepris un important travail de perfectionnement des compétences au profit de ses propres ressources humaines qui ont bénéficié de cycles de formation continue. Pour ce qui est des professionnels des courses, plusieurs rencontres et caravanes de vulgarisation sont programmées au cours de l’année 2016 avec comme objectif d’initier les propriétaires, entraîneurs ou jockeys aux bonnes pratiques et aux questions réglementaires liées à leurs métiers respectifs. u
OMAR skalli a officialisé la reconduction du «Meeting des Courses de Pur-sang» les 19 et 20 novembre 2016, événement, destiné à intégrer la liste des courses les plus prestigieuses du monde hippique.
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gran d auré éleVeur o m dans lé de tro arocain , is Vic le me des c toire eting o s de l’ urses de internat atla p i o n al ur-sa CASABLANCA (hippodrome Anfa).- Après la victoire de djouldia de Faust dans la course s, K de ou The President of U.A.E. Cup, Kamal, Rachida et leur fils omar posent sur le podium aux côtés led h amal da ng sous de l’apprenti jockey Khalid Jbilou, de leur entraîneur El hassan Bendia et du papa de ce dernier. la is addo u, en saoui a r casaque assu e mant noué le du haras fil sa pa ssion de ses o ri ance stra gines le du cheV al .
BIR JdId (haras de l’Atlas).L’élégante Rachida et le brillant Kamal forment un couple fusionnel, en politique comme aux courses. Elle l’a suivi, soutenu et encouragé dès la première heure. «Lors des ventes aux enchères, elle ne m’a jamais dit ‘ n’achète pas trop’» sourit Kamal. «Le fait de ne rien dire est un début de complicité, non?»
PAR JÉRÔME LAMY, À BIR JDID
kamal daissaOui
la passiOn des haddaOuis...
PHOTOS dR
courses: meeting de pur-sang
PHOTOS A. MoKhTARI
BIR JdId (haras de l’Atlas).Les apparences sont parfois trompeuses. Kamal daissaoui, au premier plan, devant sa femme Rachida, au second, une image qui ne correspond pas à la réalité tant ce couple est uni et solidaire. Et ce, même si madame daissaoui possède sa propre casaque !
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alheureux en politique, heureux aux courses. Kamal Daissaoui pourrait disserter de longues heures sur ce dicton. Devancé dans la conquête de la présidence de l’arrondissement de Sidi Belyout, lors des dernière élections communales, à Casablanca, le Bidaoui a marché sur l’eau à l’occasion du Meeting international des courses de pur-sang, surtout lors de la première journée dédiée au pur-sang arabe. La casaque rouge à étoiles blanches de l’écurie Daissaoui a planté son drapeau à trois reprises pour un exploit rare. Kamal ne nous l’a pas dit mais il y a fort à parier qu’il n’aurait échangé cette ivresse sur l’hippodrome de Casablanca contre rien au monde, pas même un succès politique. «La politique, c’est une manière de permettre à mes rêves d’étudiant de survivre au temps qui passe» dit simplement Kamal. «C’est purement magnanime, tourné vers les autres alors que le monde des courses m’offre des joies plus personnelles, plus intenses, plus familiales, plus claniques, plus passionnelles.» La passion du cheval, c’est à Ouled Haddou, à Casablanca où il est né en 1955, qu’il l’a contractée. «La tribu des Haddaouis est réputée pour son amour du cheval» précise Kamal. «Et comme le dit une chanson populaire, chaque Haddaoui doit avoir un cheval.» Kamal aura attendu de nombreuses années pour être à la hauteur des incantations populaires. Ça lui aura laissé le temps d’être digne des ambitions et des espoirs que son papa Bouchaïb, postier de métier, et sa maman Aïcha plaçaient en lui.
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Car le petit Kamal a très vite montré beaucoup de dispositions pour les études et les mathématiques. «On dit que les Marocains sont forts en mathématiques; je ne sais pas si c’est vrai, toujours est-il que j’ai été matheux» confie Kamal dont le physique sérieux et les petites lunettes cerclées sur le nez ne lui permettent pas de tromper son monde. Après un bac scientifique au Lycée Moulay Abdellah, à Casablanca, en 1973, il s’envole pour ClermontFerrand où il réussit brillamment son deug à la fac de sciences. Il en profite pour goûter la chaleur humaine des Auvergnats et tâte du ballon rond, lui, le Wydadi pur jus, au Clermont Foot. Après un crochet par une licence informatique à Toulouse où il croisera la route d’un étudiant docteur en chimie, Tariq Kabbage, l’ancien maire d’Agadir, il termine son expérience française, à Nice. Sur la Riviera, il devient le premier marocain docteur es-sciences informatique. Chercheur universitaire en informatique à l'Université de Nice-Sophia, il donnera des cours trois années durant de 1980 à 1982. Il rentrera ensuite au Maroc, à Casablanca, à l'Ecole Hassania des travaux publics pour y enseigner sa matière favorite jusqu'en 2005.
Il avait trop de talent et d’énergie pour s’en contenter. En 1986, il fonde, avec des enseignants chercheurs, l’Ecole Marocaine de Sciences de l’ingénieur (EMSI) qu’il préside aujourd’hui. La première antenne est lancée à Casablanca, en 1986. Suivront l’EMSI Rabat, en 1996 et la petite dernière, née en 2006, à Marrakech. C’est d’ailleurs là que nous l’avons rencontré, à l’occasion de la remise des diplômes de la septième promotion pour parler de son addiction au cheval qui n’est pas beaucoup plus ancienne. A la mort de son père, feu Bouchaïb, en 2003, Kamal a engagé une réflexion sur l’avenir de la ferme familiale, située à Bir Jdid, village verdoyant, équidistant de Casablanca et El jadida, surnommé la Normandie du Maroc. «Mon père élevait des vaches, et moi, je ne sais pas faire» confie Kamal. Parce que Bir Jdid est une des capitales du cheval passion qui voyage de père en fils, parce que la majorité des grands jockeys, à l’image de Zargane, Mandihi ou autres Kandoussi, sont issus de ces terres sablonneuses propices à l‘entraînement, parce que c’était une manière de renouer le fil de ses origines, Kamal a décidé d’assumer sa passion ancestrale du cheval.
« Trop souvent, les propriétaires refusent de donner leur chance aux apprentis. Ils préfèrent faire venir des jockeys de l’étranger. Nous, on les forme, on leur donne une chance dans des grandes compétitions et ils nous remercient avec des succès de prestige comme celui de Khalid Jbilou dans le meeting international des courses de pur-sang. » kamal daissaoui
courses: meeting de pur-sang
« Omar Skalli et la SOREC font un effort important sur le travail de la génétique. En achetant des étalons à haute valeur génétique et en finançant 50% de la semence congelée, la SOREC permet aux éleveurs marocains d’être compétitifs dans le circuit du pur-sang arabe. L’ambition, c’est évidemment de réussir à exporter très vite à l’international... » Kamal ne s’est jamais engagé à moitié, ni dans ses études, ni dans sa vie professionnelle. A Bir Jdid, au Haras de l’Atlas, situé entre la forêt et la mer, il a mis les petits plats dans les grands. Pas pour lui ou son égo, son bureau étant pour le moins sommaire derrière le poste de procréation artificielle, mais pour ses cent chevaux qu’il surveille comme la prunelle de ses yeux à l’image des champions Cobalt de Carrere ou Djouldia de Faust, installés au calme, dans un box à droite, après l’entrée. Et s’il plonge dans le monde des courses, ce sera la tête la première. En 2009, il achète sa première jument pour commencer l’élevage. Il se documente sur la généalogie, les croisements, l’arborescence des chevaux. «C’est passionnant» assure-t-il. «Et je peux même dire que c’est très scientifique.» Rien d’étonnant donc que Kamal flirte avec l’excellence. Dès sa première vente aux enchères Arcana, à Deauville, toujours en 2009, il tire le gros lot. La chance s’appelle Rudy des Viallettes, pur sang arabe acheté à Bertrand de Watrigant. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Le fils de l’illustre Dormane et de Hourmane des Vialettes donnera beaucoup de bonheur au clan Daissaoui avec une première victoire pour son premier engagement à Rabat et deux secondes places, lors du mythique GP Mohammed VI (2010 et 2011).
Kamal ne regrette donc pas son cheminement naturel vers les courses. «Les performances de Rudy des Vialettes nous ont donné envie d’acheter encore, et c’est l’engrenage...» avoue Kamal. «Dénicher un bon cheval, une perle rare, c’est beaucoup de chance et un peu de savoir-faire» . L’inverse est également vrai. D’autant que Kamal peut compter sur l’aide de ses fils Mehdi pour l’élevage et Mohammed (25 ans), qui, avant de s’envoler pour suivre un MBA aux Etats-Unis, accompagnait son paternel aux ventes aux enchères, en France. «Il faisait beaucoup de statistiques sur internet notamment sur les procréations de la mère» précise Kamal. «En tout cas, je leurs dois une fière chandelle.» Car les Daissaoui ont toujours le nez creux. Et font encore bonne pioche avec un certain Udallan, vainqueur du Grand Prix de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, en 2013. Fils de Monsieur Al Maury et Harein de Faust, né au Haras de Saint Faust, Udallan a tiré le premier pétard d’un beau feu d’artifice. Car, la casaque rouge à étoiles blanches de l’écurie Daissaoui a non seulement conservé sa main mise sur le Grand Prix Moulay El Hassan en 2014, avec le sacre d’Aristote du Croate (France) mais aussi préservé son titre, à l’occasion du Meeting international des courses de pur-sang, en novembre dernier, grâce au sacre du 4 ans Bachar de Carrere (Kerbella).
Ce n’est pas le seul événement que Kamal Daissaoui retiendra de ce premier meeting réunifié qui avait magnifiquement commencé, pour ses couleurs, dans la troisième course, le Grand Prix de S.A.R. Moulay Rachid, avec la victoire du 3 ans Cobalt de Carrere – FR (Samir de Carrere). Et cette réunion historique s’est terminée de la meilleure des manières, lors de la dernière course e President Of U.A.E. Cup, enlevée par le 4 ans Djouldia de Faust – FR (Al Saoudi). «Ces trois chevaux ont été sellés par l’entraîneur El Hassan Bendia qui est avec nous depuis le début de l’aventure» précise Kamal. «Hassan n’a pas pris de vacances depuis très longtemps et je le remercie pour son investissement. C’est une fierté de travailler avec un entraineur marocain originaire de la région de Bir Jdid.» Les satisfactions ne manquent pas. Si Bachar de Carrere et Cobalt de Carrere ont été chevauchés par Abdelkader El Kandoussi, Djouldia de Faust a été monté par l’apprenti jockey Khalid Jbilou. «C’est la cerise sur le gâteau» résume Kamal. «Trop souvent, les propriétaires refusent de donner leur chance aux apprentis. Ils préfèrent faire venir des jockeys de l’étranger. Nous, on les forme, on leur donne une opportunité dans des grandes compétitions et ils nous remercient avec des succès de prestige comme celui de Khalid. Mais ce n’est pas le succès d’un propriétaire, d’un cheval ou d’un jockey, c’est la victoire de tout un groupe. Il ne faut pas oublier que les jockeys qui montent en Grand Prix récoltent les fruits du travail des jockeys du petit matin qui sortent, travaillent et donnent à manger aux chevaux.» Le clan de Bir Jdid assume sa différence jusque dans le nombre de casaques. Dans l’écurie Daissaoui, il faut compter avec trois casaques, celle de Kamal, bien sûr, engagée depuis six ans, celle de son épouse Rachida, sur les champs de courses depuis deux saisons, et la dernière, celle du fiston, Omar, étudiant en masters logistic, qui vient de boucler sa première année. Pour la petite histoire, c’est Rachida qui a remporté le Grand Prix Moulay El Hassan, en 2014, sur Aristote du Croate, casaque blanche à étoiles rouges, en coiffant sur le poteau Udallan, casaque rouge à étoiles blanches, dont le propriétaire n’est autre... que son mari Kamal. Car Kamal n’a pas fait le grand saut tout seul: Rachida lui a tenu la main, bien fort. L’élégante Rachida et le brillant Kamal forment un couple fusionnel, en politique comme aux courses. Elle l’a suivi, soutenu et encouragé dès la première heure. «Lors des ventes aux enchères, elle ne m’a jamais dit ‘ n’achète pas trop’» sourit Kamal. «Le fait de ne rien dire est un début de complicité, non? En revanche, je ne sais pas où mon épouse a attrapé le virus du cheval...»
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courses PAR FOUAD BELKOUCH
La seule chose dont Kamal est certain c’est que Rachida n’est pas originaire de la tribu des Haddaouis ! Néanmoins, elle porte en elle les gênes du sport de haut niveau, l’ADN de la compétition. Fille du célèbre boxeur marocain Hamida Allali, qui n’était autre que le sparing-partner de Marcel Cerdan, elle a grandi avec les histoires croustillantes de celui que l’on surnommait le Bombardier marocain. Feu son père a même porté la dépouille de Cerdan à Casablanca. Il n’y a donc pas de hasard. Jamais. Il n’y en a pas davantage dans l’évolution des courses, au Maroc que Kamal Daissaoui juge à la lumière de son expérience. «Depuis 2009, la SOREC a réalisé un travail exceptionnel» constate Kamal. «Je tiens d’ailleurs à féliciter son directeur général, Omar Skalli, pour le développement considérable de la filière courses notamment dans l’organisation et la professionnalisation de ses structures. Il faut également préciser que la SOREC fait un effort important sur le travail de la génétique. En achetant des étalons à haute valeur génétique et en finançant 50% de la semence congelée, la SOREC permet aux éleveurs marocains d’être compétitifs dans le circuit du pur-sang arabe. L’ambition, c’est évidemment de réussir à exporter très vite à l’international et à vendre des chevaux performants, au Moyen-Orient, notamment.» Le pari est loin d’être utopiste. Pourtant, en 2009, le développement de la filière s’apparentait à une vraie course d’obstacles. «Le cheval barbe était en voie de disparition» confirme Kamal. «Le Maroc avait dilapidé son patrimoine génétique notamment au haras de Meknès tant au niveau du cheval barbe que du pur-sang arabe. L’exploit est donc d’autant plus grand d’avoir autant développé le cheval arabe de course. Il y a dix ans, les seconds couteaux étrangers venaient au Maroc et s’imposaient sans difficulté. Désormais, ce sont les meilleurs chevaux qui viennent de l’étranger et nous réussissons à les battre. Il convient aussi de préciser que la SOREC, dans sa volonté de structurer les courses, n’a pas oublié de participer à l’économie rurale, en développant les métiers du cheval et les autres races de chevaux. L’impact social n’est évidemment pas négligeable.» Derrière l’éleveur de chevaux à succès, sommeille toujours l’homme politique... u BIR JdId (haras de l’Atlas).Bienvenue au royaume des carottes...
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Omar Lakjal, l’ascension du gamin de Chtouka
PHOTOS dR
ABU dhABI.- omar Lakjal, félicité par Meryem Ihrai (SoREC), après sa magnifique seconde place lors de la la finale du Championnat du monde des jockeys apprentis.
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es histoires d’amour finissent mal en général. Celle d’Omar Lakjal, avec le monde des courses, a surtout mal débuté. Omar se souvient très bien de cette première course disputée, en février 2014, sur l’hippodrome Lalla Malika, à El jadida. Il se souvient de son cheval, Wakila, qui l’a éjecté de sa selle en s’écartant du tracé officiel. Il eut été difficile que sa carrière démarre plus mal. Il aurait pu raccrocher la casaque, passer à autre chose. Mais c’était sans compter sur sa détermination . «J’avais tellement honte de moi, je n’ai pas dormi deux nuits de suite, mais je n’ai pas baissé les bras» précise-t-il. Dire qu’il a eu raison de les relever est un euphémisme. Omar Lakjal a, en effet, été sacré vicechampion du monde des jockeys apprentis, après sa 2e place dans la finale du Championnat du monde de Sheikha Fatima Bint Mubarak, à Abu Dhabi. La prouesse du plus jeune jockey de la course (16 ans), montant « Hanouf », confirme sa troisième place, à Varsovie, lors du début de son odyssée mondiale sur l’hippodrome Sluzewiec et sa sixième place, à Tarbes, lors du Prix Fleur d'Avril.
Né à Chtouka en 1999, benjamin d’une fratrie de 7 enfants (4 frères et 2 sœurs), Omar a commencé à monter à cheval depuis sa tendre enfance, bénéficiant d’un environnement familial propice. L’ardeur d’Omar pour les équidés a, en effet, été entretenue depuis son jeune âge, par son père Mohammed éleveur d’une soixantaine de pur-sang anglais et d’arabes-barbes.
il travaillera sa monte sur simulateur à l’école des jockeys. Adolescent souriant, calme et d’une grande gentillesse, le gamin de Chtouka est déjà un vieux briscard. Il avoue, avec beaucoup d’humilité et d’insouciance, qu’il sait vouloir devenir le plus grand jockey du Maroc, depuis son dixième anniversaire. «Je vise l'élite mondiale de courses de plat» poursuit-il. Omar aime replonger dans ses souvenirs d’Abu Dhabi, la course la plus importante de sa carrière. « Je ne m’attendais pas du tout à terminer 2e» confie-til. «A l’arrivée, j’étais ému et au bord des larmes car rien ne me prédestinait à devenir jockey. Au fond, je ne faisais que rigoler.»
Ce sont ses adversaires qui ne devraient plus rire beaucoup. Et si le calendrier des courses hippiques 2016, n’est pas encore totalement arrêté, Omar affiche d’ores et déjà ses ambitions. «Cette année sera encore plus dure car je devrai confirmer» dit-il. «Je vais rester très concentré pour ne pas décevoir ceux qui me soutiennent notamment la SOREC qui m’a fait confiance et m’a aidé pour le Championnat du monde». Et s’il espère secrètement que les grandes écuries du Royaume lui donneront sa chance, Omar ne jure pour l’instant que par son père qui est aussi son entraineur. «J’ai du temps devant moi, avant de penser à l’écurie qui va me parrainer » avoue ce grand fan du Wydad de Casablanca. En 2016, il suivra les conseils de la SOREC et ira régulièrement travailler sa monte sur le simulateur de l’école des jockeys (voir page 81). Il n’abusera pas, en revanche, du tagine de poulet au citron, son plat préféré, pour conserver son poids de forme (49 kg pour 1m58). Il préfèrera se repasser en boucle Kung Fu Panda, son film fétiche, ou ses exploits d’Abu Dhabi pour marcher sur les traces de la star des jockeys belges, Christophe Soumillon, son modèle. u
EL JAdIdA (Parc des Expositions Mohammed VI).- La maréchalerie a rencontré un vif succès auprès des visiteurs curieux de découvrir les spécialistes du pied et de la ferrure, chargés de l’entretien et de la protection des sabots. Le maréchal-ferrant fabrique, pose et adapte les fers aux sabots. PHOTOS dRISS BENMALEK
8e salon du cheval d’el jadida
E des métiers, des hOmmes et un parc ! PAR JÉRÔME LAMY, À EL JADIDA
le déménagement du salon du cheVal d’el jadida dans le somptueux parc des expositions mohammed Vi lui a permis de battre son record d’affluence. la barre historique des 300.000 Visiteurs a été franchie pour la première fois dans l’histoire d’un éVénement unique qui a Valorisé les retombées bénéfiques des métiers du cheVal sur l’économie nationale.
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xceptionnel sur la forme, irréprochable et innovant sur le fond. Pour dresser le bilan de la 8e édition du Salon du Cheval d’El Jadida, il convient de distinguer la forme et le fond. Force est de constater que les organisateurs de cet événement majeur, ancré dans la culture marocaine, ont réalisé un sans faute pour l’un et pour l’autre. La forme porte un nom. Elle s’appelle le Parc des Expositions Mohammed VI. Pour la première fois depuis sa création en 2008, le Salon du Cheval n’a pas été organisé dans l’hippodrome Princesse Lalla Malika. La grande nouveauté, étape historique dans l’histoire du Salon, aura donc été le déménagement de la manifestation dans un Parc des Expositions Mohammed VI flambant neuf. Véritable pépite architecturale, le Parc des Expositions Mohammed VI magnifie le mariage entre la technologie moderne, les solutions innovantes et les traditions, le savoir-faire artisanal. Ainsi qu’en atteste l’antinomie entre des halls ultra-modernes aux façades en verre sérigraphiées et les bâtiments en enduit de couleur bleu Majorelle ou les pergolas, vaste promenade le long des halls, qui sont inspirées de la circulation ombragée des souks... La rapidité des travaux est une autre valeur ajoutée de cette réalisation. Et, le seul fait que le Salon ait pu se dérouler dans son nouvel écrin dans d’aussi excellentes conditions est un authentique exploit. «On a retroussé les manches jusqu’à la dernière seconde» confirme Omar Skalli, directeur général de la Société Royal d’Encouragement au Cheval (SOREC), maitre d’oeuvre du chantier et propriétaire des lieux.
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8e salon du cheval d’el jadida «Le Maroc a gagné un grand édifice» résume Mouâd Jamaï, le gouverneur de la Province d’El Jadida. «Le Parc des Expositions Mohammed VI est un cadeau pour la ville d’El Jadida et un atout pour la région Casablanca-Settat. Il est remarquablement situé à quelques encablures d’une sortie d’autoroute et entre deux belles structures hôtelières: le Mazagan Beach & Golf Resort et l’hôtel Pullman Mazagan Royal Golf & Spa. Autant d’arguments qui permettent au parc d’Expositions Mohammed VI d’être candidat à l’organisation de salons ou d’événements de grande envergure.» Hasard ou pas - il n’y en a jamais vraiment -, le déménagement au Parc des Expositions Mohammed VI a permis au Salon du Cheval de battre de nombreux records, notamment celui de l’affluence. La barre des 300.000 visiteurs a en effet été franchie pour la première fois dans l’histoire du Salon. Pour continuer à faire parler les chiffres vertigineux, il convient de citer la présence de 450 journalistes nationaux et internationaux, 600 chevaux présents, 120 exposants marocains et étrangers, pas moins de 20 000 enfants en visite... Sur le fond, le bilan de cette édition a également été extrêmement positif. Organisé sous le thème « Le cheval : arts et métiers », le Salon n’a jamais autant positionné le cheval comme un marqueur économique et social, épousant ainsi la campagne de communication très réussie de la SOREC dont l’ambition était de créer un lien direct et fort entre les métiers et les hommes. L’importance et la diversité des métiers liés au cheval, et leurs retombées bénéfiques sur l’économie nationale, ont motivé le choix d’offrir aux professionnels une véritable plate-forme d’échanges et au grand public un espace de découverte des métiers de la sellerie, de la maréchalerie, de la fabrication des fusils de Tbourida mais aussi de l’alimentation animale, des médicaments ou encore de l’animation et des loisirs équestres : toute une économie qui impacte positivement la vie des populations.
Et les visiteurs ont apprécié. «Les Marocains adorent les objets traditionnels liés au cheval» précise Mohammed Oussidhoum, le directeur du Haras National d’El Jadida. «Ils ont été très nombreux à assister au concours de maréchalerie. Et ils sont conscients que le développement de la filière équine a des retombées sur les métiers du cheval et donc sur l’économie nationale. Tout le monde en profite. Pour le seul domaine des courses, on peut citer les métiers de lad, premier garçon, dresseur, jockey, entraîneur, inséminateur, commissaire, vétérinaire, éleveur... On ne s’en rend pas toujours compte, mais l’impact économique et social est énorme». Les organisateurs ont même programmé une conférence culturelle sur le thème: «Future économie du cheval: réalités actuelles et défis futurs.» Animée par des professionnels, dont le Dr. Driss Guerraoui, économiste à l’Université Mohamed V de Rabat, elle a suscité l’échange de savoir-faire et permis de répondre aux questions d’un public passionné, venu nombreux assister aux débats. Le Salon du Cheval a également accueilli une importante délégation du Portugal, pays invité d’honneur, en présence de la ministre portugaise de l’Agriculture, de la Mer, de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, Assunçao Cristas, et de l’ambassadrice du Portugal au Royaume du Maroc, Maria Rita Ferro. Conscient que son développement, et celui de la filière équine marocaine dans son ensemble, passe par l’acquisition d’une notoriété mondiale, le Salon du Cheval a fait de la coopération internationale un axe de développement majeur. Cette action de partenariat a traduit en outre la volonté des deux pays de consolider l’échange d’expertises, de renforcer la mise en valeur du patrimoine équestre. A cette occasion, la délégation portugaise a loué l’expérience très avancée du Maroc, qui a réussi, en quelques années, à faire du cheval un vecteur majeur de rayonnement sur le plan régional et international.
A noter que le Maroc a remporté le Championnat International du Cheval Barbe ! La pouliche Dahibat Graine (3 ans), de son propriétaire Noureddine Dahbi, a ainsi remporté le prix «e best in show» catégorie femelles, alors que le cheval Chahm Annasr (plus de 4 ans), de son propriétaire Jamal Abdennaceur, a remporté le même prix dans la catégorie mâles. En provenance d’Afrique du Nord et d’Europe, une soixantaine de chevaux a pris part à la compétition, offrant au public, venu nombreux, une excellente occasion de mieux connaître la race Barbe, véritable symbole du patrimoine équestre du Maroc Sous l’égide de l’Organisation Mondiale du Cheval Barbe (OMCB), présidée par le Maroc depuis quatre ans, le Championnat International du Cheval Barbe est présenté par l’Association du Salon du Cheval, en partenariat avec la SOREC. Il illustre de très belle manière la mission du Salon du Cheval, toute entière tournée vers le développement de la culture équine du Royaume. Enfin, la dernière étape du Morocco Royal Tour a tenu toutes ses promesses et clôturé de la meilleure des manières ce 8e Salon du Cheval. Après les étapes de Tétouan et Rabat, le Morocco Royal Tour a pris place dans les nouvelles installations du Parc des Expositions Mohammed VI où il a écrit un scénario haletant. A l’issue des deux manches de la journée, c’est le champion du Portugal, Antonio Matos Almeida, qui a brillamment remporté le Grand Prix. Le cavalier marocain Abdelkebir Ouaddar et Quickly de Kreisker, ont terminé à une prometteuse cinquième place. Le couple star qui rêve d’un sacre aux Jeux Olympiques de Rio, a fait le spectacle et donné de l’émotion aux 5.000 spectateurs présents dans les tribunes. Qui se sont promis de revenir l’année prochaine pour une 9e édition du salon du Cheval d’El Jadida que tous les amoureux de la filière équine attendent désormais avec une impatience non dissimulée. u
«Le Parc des Expositions Mohammed VI est un cadeau pour la ville d’El Jadida. Le Maroc a gagné un grand édifice qui sera candidat à l’organisation de salons ou d’événements de grande envergure.»
PHOTOS dRISS BENMALEK
EL JAdIdA (Parc des Expositions Mohammed VI).- La cérémonie de remise des prix du Morocco Royal Tour, présidée par son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid (en médaillon avec Kebir ouaddar), a célébré le succès du Portugais Antonio Matos Almeida, en présence du président de l'Association du Salon du Cheval d'El Jadida, Moulay Abdellah Alaoui, du ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch, du Commissaire du Salon du Cheval, El habib Marzak.
8e salon du cheval d’el jadida MARRAKECh (Ferme Équestre Tensift).Radoine Elhaoussa ne manque pas d’idées pour développer le tourisme équestre : «il faut créer une carte d’acteurs reconnus afin de permettre aux touristes de bénéficier d’une même qualité de service et de sécurité.»
PHOTO dR
radoine elhaoussa mise sur le tourisme équestre. a marraKech, à la ferme tensift, il met tout en œuVre pour que le cheVal deVienne une Vraie signature du tourisme comme le désert ou la gastronomie.
PAR JÉRÔME LAMY, À MARRAKECH
la carte du tOurisme équestre
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es organisateurs du Salon du Cheval peuvent se féliciter d’avoir attiré 300.000 visiteurs dans le somptueux Parc d’Expositions Mohammed VI. Certains sont venus en voiture, en train, en bus ou même en deux roues. D’autres, fidèles à l’esprit ancestral, ont fait le trajet à cheval. Radoine Elhaoussa est de ceux là. Accompagné de dix randonneurs, le jeune (37 ans) propriétaire de La Ferme Équestre Marrakech Tensi a parcouru les 240 km séparant la Ville Ocre d’El Jadida, à dos de cheval. Et si le point d’orgue de ce voyage équestre fut l’arrivée des cavaliers, le 14 octobre dernier, en plein cœur du Salon du Cheval, après six jours de randonnée, l’ambition est la valorisation du tourisme équestre et l’amélioration de l’utilisation du cheval dans les villages traversés. «On est fiers d’avoir forcé l’admiration des habitants grâce au tourisme équestre» confie Radoine. « Surtout, on est heureux d’avoir rencontré des petits éleveurs ou des propriétaires qui ont soif de formation ou d’informations sur l’entretien des chevaux.» Radoine n’a pas la mémoire courte. Il n’a pas oublié ses promesses automnales. Au mois de février, il retournera à Sidi Bennour, accompagné d’un dentiste et d’un ostéopathe... C’est là, au village Fnatssa, qu’une fantasia a accueilli la joyeuse randonnée de La Ferme Tensi. Au plus grand bonheur d’une dizaine de cavaliers confirmés - «à l’aise aux trois allures» précise Radoine - qui ont décidé de découvrir une région inexplorée. «L’idée, c’est aussi de valoriser et varier l’utilisation du cheval barbe et du cheval arabe-barbe» dit-t-il.
Des charmes du massif des Jbilet, ces petites montagnes à la sortie de Marrakech qui séparent la région de l’Haouz et la vallée Rhamna, à la magnifique plongée dans la Région de Doukkala, vers El Jadida, en franchissant Sidi Bennour et Sidi Smail, les randonneurs ont compilé des souvenirs éternels. «On a traversé des paysages extraordinaires» précise Cécile. «Il n’y pas de gites, on a campé sous des tentes, on a dormi à côté des chevaux. Cette randonnée a non seulement renforcé les liens entre les cavaliers mais aussi entre les hommes et les chevaux.»
«L’amélioration de l’utilsation du cheval dans les villages traversés a fait partie de nos objectifs durant la randonnée.» Radoine, dont l’objectif est de créer une route touristique référente entre Marrakech et El Jadida, ne manque pas de louer l’accueil chaleureux et joyeux des villageois . «Ils sont impatients qu’on développe le tourisme équestre» lance Radoine. «Il y a le tourisme à Marrakech, le tourisme berbère, le tourisme du désert, le tourisme de la mer, il y aura bientôt le tourisme rural. Et Il faut développer le tourisme rural à travers le cheval et encourager tous ces gens de bonne volonté à bâtir des gites pour accueillir les touristes. La nature nous a donné un pays fantastique. Elle a fait le plus dur. A nous de terminer le travail. »
Radoine programme un voyage équestre historique avec 100 randonneurs !
Radoine a l’intention d’assumer sa part du labeur. Non content de montrer l’exemple, il assiste aux réunions de l’embryonnaire Association Nationale du Tourisme Équestre. «Professionnaliser le secteur est notre défi» dit-il. «Il faut créer une carte d’acteurs reconnus du tourisme équestre afin de permettre aux touristes de bénéficier d’une même qualité de service, de prestations et de sécurité. A nous aussi, chacun de notre côté, de dégager nos meilleurs circuits de randonnée afin de les répertorier sur une carte référente. Il ne faut surtout pas faire l’erreur d’oublier le tourisme interne en ciblant les seules agences de voyages.» Posée route de Casablanca, en bordure de la Palmeraie de Marrakech, au milieu d’un champ de grenadiers de onze hectares, La Ferme Équestre Tensi avait déjà organisé semblable événement, l’an dernier, lors de la septième édition du Salon du Cheval. Mais Radoine voit plus loin. Outre une randonnée, en mars prochain, entre La Ferme Équestre Tensi et le haras national, avec une traversée de Marrakech, à l’occasion des journées portes ouvertes, il programme pour le printemps 2017 un voyage équestre historique avec le chiffre rond de 100 randonneurs ! C’est face à l’Atlantique, à Dar Bouazza, où il a grandi en pleine campagne, que Radoine déchiffre les premiers secrets des chevaux et devient un cavalier émérite. Le virus, ce sont ses grand-pères, Regragui d’Essaouira et Miloudi de Dar Bouazza, cavaliers de fantasia, qui le lui ont transmis. Rien d’étonnant qu’il abandonne La Faculté de Droit Hassan II, à Casablanca, pour satisfaire sa passion.
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sport équestre Aide-moniteur dans un club équestre de la région de Dar Bouazza, il se plonge, avec abnégation, dans les livres de pédagogie équestre et passe son temps libre devant la chaîne spécialisée Equida. Il décide de franchir le grand pas, en 2004, et part pour la France où il passe le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA). En 2007, il suit un stage de pédagogie équestre. «Jusqu’au galop 7, j’ai fait de l’auto-formation» précise-t-il. Radoine est un des élèves les plus doués de sa génération. Tant et si bien qu’il réussit, en 2008, le concours au brevet d’Etat, au centre national de formation équestre La Canorgue, dans le Lubéron. Il se lance, alors, dans une formation aux métiers du cheval dans les écuries du CEFTER PACA, à Barcillonette. Il rentre au Maroc, au crépuscule de l’année 2009, avec un brevet d’Etat en dressage, cross et saut d’obstacles, un brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur, un brevet d’attelage, un diplôme de moniteur pour aveugles et un diplôme premiers secours. «J’avais acheté mon billet d’avion pour Casablanca avant de passer le dernier examen» se souvient-il. Les diplômes et les ambitions ne suffisent pas toujours. Il déchante. Son projet de ferme équestre, dans la région de Dar Bouazza, ne verra pas le jour. «Je voulais rebondir vite pour évacuer cette déception» confie-il. Il hésite entre deux propositions et autant de tentations. Entre un travail en France comme enseignant et un job dans une ferme, à Marrakech, il laisse parler sa fibre nationale. Là, encore, l’expérience est frustrante. Le désenchantement, Radoine en a trop soupé. Après la visite d’un terrain, au début de l’année 2011, à la sortie de Marrakech, il entrevoit la lumière et jette les premières bases de La Ferme Tensi. En quatre ans, la Ferme passe de 6 chevaux à 50 chevaux. Initiations, perfectionnement, randonnées et équithérapie pour les mal-voyants, les enfants sourds et muets ou les Associations de handicapés, Radoine met son grand savoir-faire pédagogique au service des plus fragiles et du tourisme équestre. Histoire que le cheval devienne une vraie signature du tourisme comme le désert ou la gastronomie... u
Pause selfie pour Radoine et ses randonneurs sur le chemin entre Marrakech et El Jadida.
philippe rozier se félicite d'aVoir donné leur chance à tous les caValiers marocains sans être prisonniers du passé. et pour construire un aVenir qui pourrait s'écrire aux jo de toKyo.
«Saad est encore très jeune. Il a un potentiel extraordinaire. Il est doué et passionné. Surtout, il ne lâche rien. Il a accompagné son père lors des Jeux Équestres Mondiaux, à Caen. Je l’ai observé. Il regardait, il s’imprégnait, il comprenait. Il ne ratait rien. Cela m’a fait penser à la relation que j’ai pu avoir avec mon père Marcel, et bien sûr, cela n’a pas de prix.» philippe rozier
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sport équestre
philippe rOzier: «je peux regarder tOus les cavaliers marOcains dans les yeux» PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME LAMY
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es chiens ne font pas des chats. Et Philippe Rozier, fils de Marcel, champion olympique de sauts d’obstacles par équipe, en 1976, aux JO de Montréal, hier entraîneur de Pierre Durand et sa monture, Jappeloup, aujourd’hui coach d’un autre couple mythique Kebir Ouaddar et Quickly de Kreisker, est forcément fabriqué d’un bois extrêmement précieux. On peut même dire sans trop prendre de risques, que le moule est cassé. A 53 ans, il les a fêtés le 5 février dernier, Philippe Rozier conjugue avec le même succès une double vie de cavalier de haut niveau et d’entraîneur de l’équipe nationale d’équitation du Maroc. Médaille d'argent aux Jeux Équestres Mondiaux de La Haye (1994), il a apporté aux meilleurs cavaliers du Royaume son expertise et son savoirfaire, sa vision et ses ambitions. C’est le Prince Moulay Abdellah, président de la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres (FRMSE) qui a sollicité Philippe Rozier, suivant ainsi les conseils de Kebir Ouaddar. Bonne pioche car le cavalier français n’a pas musardé en chemin. Intronisé au début de 2012, il a dépassé toutes les prévisions, y compris les plus optimistes, en qualifiant le Maroc pour les Jeux Mondiaux Équestres de Caen, en 2014. Rencontre avec un champion qui déborde d’ambitions pour les sports équestres au Royaume et qui a gravé dans son cœur le Maroc où il se rendait, avec son illustre paternel, invité par Feu le Roi Hassan II à donner des cours à Sa Majesté le Roi Mohammed VI... PHOTOS dR
Marcel et Kebir ouaddar Philippe Rozier, son père ction; celle de l’essor regardent dans la même dire est la qualification e. «L’objectif, c’ aum Roy au n atio quit é l’ de yo 2020»dit Philippe Rozier, par équipes aux Jo de Tok l marocain qui est encore ona nati r l’entraineu essus). un champion en activité (ci-d
Cheval du Maroc.- Vous devez être fier du travail accompli depuis votre intronisation à la tête de l’équipe nationale marocaine, il y a 4 ans... Philippe Rozier.- J’ai surtout eu beaucoup de chance pour cette nouvelle expérience dans ma carrière.. Car je suis arrivé au bon moment. La FRMSE était en plein remaniement depuis l’arrivée à ses commandes du Prince Moulay Abdellah. Le circuit du Morroco Royal Tour allait être inauguré. Tous les voyants étaient au vert pour réaliser de grandes choses sur cette belle terre de cheval.
Quelle a été votre stratégie? J’ai décidé de faire table rase du passé pour repartir sur de nouvelles bases. J’ai inversé la pyramide vers le bas et j’ai rencontré près de 80 cavaliers marocains intéressés par le haut niveau pour leur faire passer des tests et dégager les meilleurs. Je ne voulais pas être enfermé dans une sorte de casting des anciens cavaliers fédéraux. Il suffisait de venir avec ou sans son cheval pour avoir sa chance. Aujourd’hui, je peux regarder tous les cavaliers marocains dans les yeux: aucun ne peut dire que je ne lui ai pas donné sa chance, à l’image de Leïna Benkhraba et Abdeslam Bennani Smirès. Personne ne les connaissait avant 2012. Avec 25 cavaliers et 50 chevaux, je les ai sélectionnés pour un stage de six semaines en Espagne dont le point d’orgue fut la participation au Sunshine Tour. On ne peut pas dire que je me suis trompé car, deux ans après, Leina et Abdeslam participaient aux Jeux Équestres Mondiaux. Et aujourd’hui, encore, il font partie de nos cinq meilleurs éléments avec Kebir Ouaddar, bien sûr, le colonel Hassan Jabri et Mohamed Azoum. Quel a été le secret pour réussir à mener aussi vite les cavaliers marocains vers les sommets mondiaux? On a réalisé un vrai travail de fond. Il faut savoir qu’en 2012, le drapeau marocain et l’hymne national n’existaient plus sur le circuit mondial. Nos cavaliers étaient complexés. On avait simplement disparu des radars. On a donc remis le Maroc à son niveau sur l’échiquier mondial. Pour cela, on a formé des chefs de piste, des juges. On a mis l’accent sur les soins et l’alimentaire. On a réussi à basculer très rapidement dans un mode de fonctionnement européen et à tourner le dos à l’ancien système dans lequel une quinzaine de cavaliers se confrontaient entre eux. Il est impossible de progresser si on ne se frotte pas aux meilleurs. C’est une aberration que Kebir Ouaddar ait du attendre autant d’années pour s’imposer au plus haut niveau. En tout cas, on doit garder les pieds sur terre. Notre évolution a été si rapide qu’il faut se protéger des trous d’air. L’équitation est faite de haut et de bas. J’ai trente ans de carrière, et c’est mon rôle d’éviter l’euphorie. Pourtant, l’exemple de Kebir Ouaddar peut inviter aux plus grands espoirs... Kebir a crevé le plafond de verre. Il est allé là où personne ne pensait qu’il fut possible d’aller. C’est un être et un athlète à part. C’est la locomotive de l’équitation marocaine. Nous, on s’occupe des wagons. On va profiter de nos six semaines de stage en Espagne et au Portugal, à l’occasion du Sunshine Tour, pour essayer de donner aux wagons le même moteur que la locomotive. Et surtout s’attacher à construire l’avenir...
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club cheval L’ambition du Prince Moulay Abdellah, c’est de construire des fondations pérennes pour installer l’équipe marocaine dans la hiérarchie mondiale... Oui, le Prince Moulay Abdellah a une vraie vision sur le long terme et c’est la raison pour laquelle le défi est si exaltant. Désormais, le Maroc possède des structures fédérales formidables, beaucoup plus pointues que les structures françaises, par exemple. La FRMSE mène une politique très intelligente d’acquisition de jeunes chevaux. Quand on achète des chevaux de 3 ans, l’investissement financier est moins risqué. D’ailleurs, les résultats commencent à porter leurs fruits. Vilkano de Fétan, qui appartient au haras royal, a remporté, l’année dernière, à Fontainebleau, le championnat de France des chevaux âgés de 6 ans. C’est le cas aussi de Bacarat de Ste Hermelle qui a été le troisième cheval de Kebir Ouaddar lors du Morocco Royal Tour. Acheté il y a deux ans, par le Haras Royal, lors des ventes Fences, le cheval qui est âgé de 5 ans, n’a cessé de progresser. C’est peut-être le futur crack de demain. Il faut savoir que l’âge idéal pour un cheval de Grand Prix, c’est huit ans. Nos premières acquisitions sont aujourd’hui âgées de sept ans... L’équipe marocaine a de beaux jours devant elle... Déjà, les fondations sont désormais solides. Si je devais partir demain, mon successeur serait tranquille et heureux de trouver une machine très bien huilée. Ensuite, la relève pointe le bout de son nez à l’image de Samy Colman et Saad Jabri, le fils du colonel Hassan Jabri. Saad est encore très jeune (NDLR: 16 ans). Il a un potentiel extraordinaire. Il est doué et passionné. Surtout, il ne lâche rien. Il a accompagné son père lors des Jeux Équestres Mondiaux, à Caen. Je l’ai observé. Il regardait, il s’imprégnait, il comprenait. Il ne ratait rien. Cela m’a fait penser à la relation que j’ai pu avoir avec mon père Marcel, et bien sûr, cela n’a pas de prix. Avec Yassine Bennani, un autre futur grand, Saad participera à la finale mondiale du Challenge de Saut d’Obstacles qui se déroulera à Dar Essalam du 22 au 24 Avril. Est-ce une utopie d’envisager une qualification de l’équipe marocaine aux JO de Tokyo, en 2020? Non, et c’est même notre objectif. Déjà, notre qualification pour les Jeux Équestres Mondiaux de Caen était un authentique exploit que tout le monde n’a peut-être pas mesuré à sa juste valeur. On a prouvé à sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l’opinion publique marocaine que nous étions sur le bon chemin, le seul possible, celui du travail, du sérieux et du professionnalisme. On a réussi sans dépenser des millions comme le Qatar, par exemple. En trois ans, notre progression fut assez unique. Ni moi, ni mon père d’ailleurs, pensions aller aussi loin et aussi vite. En 2020, pour les JO de Tokyo, nos cavaliers et nos chevaux seront à maturité. Tous les espoirs sont possibles. u Samy Colman et Saad Jabri (droite)
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Mohammed Al Ahrach, sur sa jument Mélody d’Etenclin (ci-dessus), pose aux côtés de son frère Ali Al Ahrach, avec la Coupe du Trône 2014 (médaillon).
mohammed al ahrach nous ouVre les portes du royal club équestre du détroit, club familial de tanger dont il préside les destinées entre sport de haut niVeau, de loisirs et de tourisme équestre.
Majid djaidi, Ali et Mohammed Al Ahrach et Youssef Salmeron (photo de droite ) entourent le Prince Moulay Abdellah, après le sacre du RCEd en Coupe du Trône. Ça donnera des idées aux petits licenciés qui profitent d’une balade sur la plage (gauche)
club cheval
rOyal club equestre du détrOit
tOur de piste à l’Ombre du détrOit de tanger
PAR SALMA MRICHI, (À TANGER)
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es résultats sportifs de premier plan et des licenciés qui répondent présents, le Royal Club Équestre du Détroit (RCED) avance sur deux jambes avec d’un côté l’élite qui fait briller la vitrine et de l’autre les pratiquants qui ajoutent à l’essor du cheval à Tanger. Le RCED, créé en 2011, progresse surtout avec la famille Al Ahrach, Mohammed le fils aîné et président du club, Ali le fils cadet et espoir du sport équestre marocain et Abdelmalik, le papa, passionné de la deuxième heure et investisseur de la première. L’histoire de Mohammed Al Ahrach (38ans) a quelque chose qui relève du conte, quelque peu similaire à celle du personnage d’un des romans de Jean-Luc Sarrazin, Iréné, dans Eugénie impératrice des temps modernes. Son parcours est celui d’un jeune homme passionné par le monde du cheval, aspirant à percer dans la filière équine, laissant derrière lui une carrière toute tracée dans les assurances pour vivre sa passion à pleins poumons. Sa vie est celle d’un garçon qui fait l’unanimité, l’ami de tout le monde, l’homme «aux mille victoires», un cavalier émérite qui tend à représenter la région nord du Maroc avec panache depuis ses débuts, en 1990. Et plus précisément le Royal Club Équestre du Détroit, vainqueur en décembre 2014, de la finale de la Coupe du trône ou encore sacré vice-champion du Maroc, en juillet dernier, lors de la Semaine du Cheval. Autant de résultats ne sont ni un hasard ni un coup de chance, c’est seulement la traduction d’une motivation profonde, terriblement prégnante dans un royaume équestre où il se voit serviteur de cette noble cause. Situé à une quinzaine de kilomètres du centreville de Tanger, sur la route du Cap Spartel, bordé par l’océan Atlantique, le RCED est une association dont l’objectif premier est de permettre au plus grand nombre de pratiquer l’équitation dans les meilleures conditions. «Le cap des 100 licenciés vient d’être franchi» se félicite Mohammed Al Ahrach. Le défi d’aujourd’hui du RCED, c’est d’apporter sa pierre à l’édifice d’un tourisme équestre qui mobilise beaucoup d’énergie et d’espoir dans l’économie sociale et touristique. «On va bientôt commercialiser 10 bungalows de 35m2 en proposant aux touristes des packages avec des randonnées à cheval de 3, 5 ou 10 jours» précise Mohammed.
Cheval du Maroc.- Comment êtes-vous tombé dans le cercle équestre ? Mohammed Al Ahrach.- Il faut savoir qu’aucun membre de ma famille ne faisait du cheval, excepté mon frère Ali. On était tout simplement de passage à côté d’un des clubs d’équitation de Tanger, j’avais 8 ans, mon frère en avait 6. Ce fut un coup de foudre familial (rires). J’ai donc démarré presque instantanément et à 10 ans je participais déjà à mes premiers concours, soutenu et encouragé par mes parents qui m’ont suivi un peu partout au Maroc lors des différentes compétitions. Ils ont été là pendant les moments difficiles. Vous tenez un cabinet d’assurances de bonne réputation. Vous avez décidé de faire une double carrière ? Effectivement, j’ai ouvert mon cabinet d’assurances à Tanger il y a quelques années après des études de commerce à l’université Al Akhawayn. Durant mon cursus universitaire, je m’adonnais à l’équitation, les week-ends. Ce fut difficile d’allier les deux, cela relevait presque de l’impossible. C’est un domaine qui demande de l’investissement personnel. Il était alors nécessaire de faire un choix, et le choix s’est imposé à moi comme une évidence. Il y a donc 4 ans, j’ai décidé de laisser tomber le monde des assurances pour me consacrer entièrement à la discipline du saut d’obstacles. C’est à ce moment qu’est né le Royal Club Équestre du Détroit... C’est un rêve d’enfant que nous partagions avec mon frère Ali. Au départ, nous voulions juste créer des installations avec une carrière, une piste couverte et des boxes pour chevaux. Feu SAR la Princesse Lalla Amina nous a encouragés à voir grand, à créer un club afin de faire découvrir le monde équestre aux Tangérois et ainsi former les futurs champions du Maroc. C’est d’ailleurs elle-même qui a donné au club son titre « royal ». En 2011 le Royal club est né et depuis je suis son président fondateur, mon frère étant son vice-président.
Le RCED est réputé pour son maintien au haut niveau... Il faut préciser qu’aujourd’hui la région du nord doit compter tout au plus 3 ou 4 cavaliers compétiteurs. Nous organisons donc régulièrement des stages régionaux d’initiations. Nous essayons de décentraliser ce sport qui reste ancré entre Rabat et Casablanca où toutes les grandes compétitions s’y déroulent. Vous faites partie d’une grande équipe du Maroc avec notamment Kebir Ouaddar... Kebir, c’est notre idole, l’idole de tous les marocains. Il représente un grand frère pour moi. J’ai eu l’opportunité de partir avec lui en France à l’occasion de ses tournées. Je faisais énormément de concours avec lui. Il a été d’un grand soutien, toujours présent à l’appel. C’est notre chouchou (rire). Quelle relation entretenez-vous avec votre frère Ali ? Je dirais que c’est une relation double. Frères et associés en affaires, il n’y a pas mieux. Nous faisons beaucoup de stages d’équitation ensemble, mais aussi du commerce. Il n’y pas de concurrence entre nous. Ali se consacre plutôt aux grosses épreuves. Sur la piste mon objectif est de gagner, que ce soit contre lui ou quelqu’un d’autre. Si on est en compétition pour le même prix, le plus important est de voir notre nom de famille, en tête du classement. Donc ça n’affecte en rien notre relation. Pouvez-vous nous parler de Mélody d’Etenclin ? C’est la jument avec laquelle j’ai gagné plus de 70 épreuves, une vraie guerrière. Quand elle entrait en piste, elle ne voulait qu’une chose : gagner ! Elle a ainsi marqué ma carrière. Quels sont vos projets pour l’année 2016 ? Personnellement, essayer de gagner les grands prix, tout en étant très optimistes (rires). Concernant le RCED, nous avons pour objectif d’organiser la 3e édition du concours national de saut d’obstacles. Les éditions précédentes ont été très attendues et accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. Elles ont répondu dignement à la politique du développement des sports équestres au Maroc et ont apporté notre contribution à l’essor d’un nouveau tourisme équestre. Nous avons les arguments et les atouts pour cela. u
«Feu SAR Lalla Amina nous a encouragés à voir grand, à créer un club afin de faire découvrir le monde équestre aux tangérois. C’est d’ailleurs la princesse qui a donné au club son titre ‘royal’ ».
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haras national de meknès
ameur faiq présente la nOuvelle pOupOnnière de meknès
unique jumenterie du royaume, le haras de meKnès est une Vraie pouponnière équestre ! le docteur ameur faiK, son brillant directeur, est le garant de la perpétuation de la tradition du haras protecteur numéro un de la race barbe. et comme le plus ancien haras du maroc Vient de connaître un projet de rénoVation d'ampleur, PAR SALMA MRICHI, À MEKNÈS il se positionne comme un acteur majeur des questions de la filière équine. mpossible de parler du Haras National de Nulle manœuvre florentine n’y est repérée mais et la réponse Meknès sans se pencher sur les circons- bien des résultats mettant en exergue le travail qu’il apporte tances assez particulières de sa création. Ce d’acharnés et de dévoués à la cause équine. A est digne temple du cheval, premier du genre, sorti l’image de son actuel directeur qui remplit admides enjeux de terre, en 1912, est riche d’une histoire gravée rablement ce rôle. Cette succession qui lui inde demain en lettres de feu. Niché à la sortie de la ville de combe, tels des jalons anciennement plantés, lui et de sa grande Meknès, d’une superficie de 67 hectares dont 30 revient et lui appartient. Vétérinaire de formation, consacrés à l’Hippodrome, il répondait, dans un le Docteur Ameur Faik travaille pour en faire un histoire d’hier.
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premier temps, aux besoins de l’armée royale en chevaux, servant de remonte militaire durant la période du protectorat. Sa mission a évolué à partir de l’année 1947 quand il fut placé sous la tutelle du ministère de l’agriculture. Fort d’un potentiel évident, c’est un second souffle qui le ranimera et une renaissance qu’il connaitra. À l’instar des autres Haras nationaux, ceux d’Oujda, d’El Jadida, de Bouznika et de Marrakech, il a été rattaché à la Société Royale d'encouragement du cheval, depuis 2011. «On le surnomme le Berceau des Equidés au Maroc» précise Mohammed Oussidhoum, le directeur du Haras National d’El Jadida, qui a œuvré, dans sa belle carrière, du côté de Meknès. «Le Haras Régional de Meknès est reconnu comme étant un bijou national. Il est à la fois un haras régional et une jumenterie qui constituent une réelle plate-forme pour les éleveurs mais également une fierté de la ville et de la région. Il est le plus approprié pour illustrer la noblesse de la filière équine au Maroc.» Surtout, le Haras National de Meknès est devenu un outil précieux, véritable relais de la SOREC dans le domaine de la production de chevaux, œuvrant pour l’amélioration de la race équine, sa sélectivité, en des termes de qualité assurée et rassurante. Un élitisme qui lui vaut une admiration sans réserve à travers tout le Royaume. C’est pourquoi cette expression populaire changera de formulation pour devenir : « derrière chaque grand Haras un ou des grands hommes ». En effet, cet établissement a vu se succéder des directeurs (1) dont le profil se rapproche de manière déconcertante à des faiseurs de miracles.
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véritable pont d’or, alléchant du fait des opportunités, qu’il pourrait offrir, en matière de jumenterie, à la région du Moyen-Atlas. Ainsi, pour reprendre Stendhal : « je ferai pour vous tout ce qui est humainement possible ». Cette phrase incontournable de son standard aurait pu se retrouver encadrée et accrochée dans le bureau du Docteur Ameur Faik. Une phrase que nous aimerions penser comme potentiellement phare dans le parcours de cet homme épris de chevaux tant elle reflète son engagement. Né à Béni Mellal où il a obtenu son baccalauréat scientifique en 1998, précieux sésame qui lui ouvrit les portes de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat. Au plus grand bonheur de sa maman Saadia et surtout de son papa Salah qui a travaillé à l’Institut National de la Recherche Agronomique et qui fut décoré du Ouissame Alaouite grâce à l’invention d’une machine de récolte du coton. Après ses études, Ameur se lance dans le privé en ouvrant son cabinet dans sa ville natale. Il n’y travaille que 3 ans avant d’intégrer la filière équine, tout d’abord, au Haras National d’Oujda quatre années durant avant de prendre la route du prestigieux Haras de Meknès. «J’ai relevé des différences» précise Ameur. «Quand les deux Haras se donnent pour objectifs premiers l’amélioration de la reproduction et le croisement génétique réfléchi, celui de Meknès se distingue par sa structure ouverte au grand public, mixte sur le plan disciplinaire, offrant cette diversité qui m’est tellement chère. Car tout au long de l’année, les activités au sein de notre structure sont nombreuses».
En effet, différents concours y sont organisés, répartis en concours régionaux et interrégionaux, ceux de l’élevage et de la Tbourida, sans oublier la catégorie modèle et allure, faisant ainsi défiler plus de 1700 chevaux de race. Avons-nous mentionné les sessions de formation liées au métier du cheval, la reproduction et la maréchalerie créées au profit des éleveurs, des palefreniers et des techniciens désirant effectuer des stages? Ou encore les actions de vulgarisation des techniques modernes d’élevage? «Clairement, à travers ces actions, nous cherchons à mettre notre savoir faire à la portée d'un public pas forcément expert, via les stations de monte qui définissent ces structures de proximité situées au niveau des provinces » affirme fièrement le Directeur du Haras National de Meknès. «Afin de représenter le Haras à l’extérieur, nous organisons des caravanes où l’on aborde plusieurs thèmes relatifs aux chevaux, leur bien-être, les techniques de soin et l’alimentation. Ces caravanes sont clôturées par une journée portes-ouvertes, afin de permettre une communication transparente entre responsables régionaux et éleveurs ; le but étant d’expliquer les stratégies et les plans d’actions de la SOREC par le biais des Haras ».
haras national de meknès
hier
La recherche de l’excellence de la SOREC ne pouvait se manifester qu’à travers un projet de rénovation de grande envergure du Haras national de Meknès. «Le Haras a bénéficié d’un relooking respectant et préservant l’identité historique du site» dit Ameur Faiq. «De nouvelles installations ont vu le jour dans le but d’augmenter la capacité d’hébergement du haras. Il compte désormais 13 écuries regroupant 290 boxes.
Aujourd’hui PHOTOS dR
Le haras de Meknès (hier et aujourd’hui), est une grande responsabilité pour son directeur le docteur Ameur Faiq, ci-contre lors d’un concours régional de cheval Barbe et ci-dessus, lors de la caravane de sensibilisation à l’élevage. Il est important de préciser que le Haras National de Meknès est la seule jumenterie de la région et du Royaume ! De ce fait, le Docteur Ameur Faik est garant de la perpétuation de la tradition de haras, protecteur numéro un de cette race équine, autrefois oubliée qu’est la race barbe. On peut donc parler de la fameuse pouponnière équestre.... Le cheval Barbe est issu de cette très ancienne race chevaline originaire d'Afrique du Nord dont la réputation n’est plus à faire. À la fois calme, docile et explosive (quand il le faut), elle serait, nous confie-t-on, la plus convoitée par les cavaliers de Tbourida notamment pour son endurance, sa résistance et sa rapidité. Une quarantaine d’étalons de cette race coule des jours heureux d’une tranquillité enviée au Haras de Meknès. Forcément, cette machine, aussi rodée soit-elle, ne tourne pas toute seule. Une équipe du Haras de Meknès, d’une grande efficacité face aux taches multiples, y consacre beaucoup de temps et de passion.
Comment pourrions-nous prétendre à l’exhaustivité sans mettre l’accent sur le rôle central du Haras de Meknès dans l’amélioration génétique du cheptel? « Dans ce cadre nous travaillons sur deux axes : génétique et gestion du stud-book » dit Ameur Faik. « Dans un premier temps, nous mettons à la disposition des éleveurs des étalons et des semences subventionnées par la SOREC, d’une haute valeur génétique, pour des utilisations futures ciblées, notamment dans les courses et l’endurance. Un processus de croisement raisonné selon les performances et le pedigree de chevaux approuvés ». Concernant la gestion du stud-book, « elle commence par l’approbation et le contrôle de la race des étalons. Pour cela, des tests de filiation sont pratiqués à l’occasion de sorties allant à la rencontre d’éleveurs privés» confie-t-il. Le Haras fournit ainsi, de manière officielle un document référentiel, clé qui ouvre les portes des concours hippiques.
Le Docteur Ameur Faik est un passionné. C’est presque enfoncer des portes ouvertes que le préciser. Il consacre sa vie à la cause équine. « J’ai eu plusieurs fois l’occasion de changer de domaine mais c’est une passion qui ne vous lâche pas» avouet-il. «On ne compte plus les heures de travail, n’en déplaise à notre entourage». Cet état d’esprit de la recherche de l’excellence colle à celui de la SOREC. Il ne pouvait se manifester qu’à travers un projet de rénovation de grande envergure. «Le Haras a bénéficié d’un relooking respectant et préservant l’identité historique du site» confirme-t-il. «De nouvelles installations ont vu le jour dans le but d’augmenter la capacité d’hébergement du haras. Il compte désormais 13 écuries regroupant 290 boxes, une jumenterie nationale dédiée aux chevaux barbes, un centre national de transfert d’embryons, un centre de promotion de l’élevage équin, une sellerie, des paddocks et carrières dont deux dédiées aux grands rendez-vous équestres». On l’aura compris, le Haras de Meknès, guidé par son Directeur, le Docteur Faik Ameur, se positionne comme un acteur majeur des questions de la filière équine au Maroc et la réponse qu’il apporte est digne des enjeux de demain et de sa grande histoire d’hier. u
(1).- Docteur Genty, Dr Petit, Docteur Jacques Maitre, Docteur Fouad Layachi, Docteur Mohamed Souab, Lieutenant Colonel Azzedine Benchakroun, Docteur Mohamed Hamidi, Docteur Lahcen Fdail, Docteur Mustapha Yaaref, Docteur Ameur Faiq
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sous les sabots
«Il faut saluer la grande contribution des propriétaires d’écurie de courses qui apportent un authentique soutien. Ils ont immédiatement joué le jeu en permettant aux élèves de s’entraîner régulièrement avec leurs chevaux de courses» se félicite Sara ouaddadouch, la responsable de l'école des jockeys.
Parc d’Expositions Mohammed VI : un projet stratégique pour le Royaume Le nouveau Parc d'Expositions Mohammed VI, qui a accueilli comme premier événement, la 8e édition du Salon du Cheval d'El Jadida, a été inauguré par Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid (photo), en présence du Prince Moulay Abdellah, président de la FRMSE, de Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, d’Omar Skalli, directeur général de la SOREC.
Et comme le Portugal était l’invité d’honneur du Salon du Cheval 2015, Assunção Cristas, ministre portugaise de l'Agriculture, de la Mer et de l'Environnement, a également répondu présente. Cette infrastructure moderne, vrai projet stratégique pour le Royaume, répond aux exigences des grands événements que le Parc d’Expositions Mohammed VI ne manquera pas d’accueillir, à El Jadida.
Avec l’accent espagnol ! Après Garrogorille, place à Arkaitz ! Le Grand Prix de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du pur-sang anglais a été remporté par Arkaitz, propriété de Trofeu Empresarial, monté par Martinez Jose Luis (photo), succédant ainsi à Garrogorille, propriété du Haras Royal Les Sablons. Arkaitz s’est imposé devant Striving (Atlantic Racing), monté par Faddoul Abderrahim et Vacationer (Haras Royal les Sablons), monté par le célèbre Gerard Rivases. Le Grand prix des propriétaires, réservé aux pur-sang anglais, a donné lieu à un joli spectacle, remporté aisément par le grand favori Famous Mark, un pur-sang anglais né et élevé au Maroc, qui appartient à l’écurie de Sharif El Alami, Jalobey Racing. Monté par Abderrahim Faddoul, le jockey marocain qui affole les compteurs, Famous a devancé Mark Striving (Atlantic Racing) et Vacationer(Haras Royal Les Sablons). CHAOuI RÉGIONAL DE L’ÉTAPE.- Ghali Chaoui confirme son retour parmi les meilleurs cavaliers marocains en remportant le barème C de l’épreuve 1.20/1.25 lors du Jumping National de l’Étrier de Casablanca. Il signe un rapide sans faute devant Majid Djaidi, Amine Sajid, Siham Anaya et Samy Colman.
Ghali Chaoui
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CHEMIN PARCOuRu à LA SOREC.- A l’occasion du Meeting International du Pur-sang, Omar Skalli, directeur général de la SOREC, a rencontré son prédécesseur, le Colonel Omar Daoudi. Omar Skalli n’a pas manqué de louer le travail de ce dernier. Et le Colonel n’a pu que mesurer le chemin parcouru. omar daoudi et omar Skalli
JALObEy RACING POuR LA bONNE CAuSE.- belle idée de l’écurie Jalobey Racing, qui a organisé une tombola, en faveur de l’Assocation Darna. A la clef pas moins de 30 saillies mises en jeu dont celle du pur-sang arabe Djarnizam, vrai crack. A noter que Darna apporte son aide aux femmes et enfants défavorisés. djarnizam Maamora
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a SOREC ne pouvait rêver meilleure ambassadrice pour sa campagne de communication «Des métiers et des hommes». Déjà, la carrière de Sara Ouaddadouch véhicule le poids des femmes dans l’essor de la filière équine et annonce un message de parité dans les fonctions à responsabilité. Vétérinaire de formation et de métier, elle a dépassé les frontières de ses attributions pour devenir un acteur majeur des courses de chevaux, au Royaume. «Entrer à la SOREC, c’est s’ouvrir un champ des possibles dans l’évolution de sa carrière» confie Sara, qui porte, à la SOREC, la double casquette de responsable livret et contrôle des chevaux de courses ainsi que celle de responsable de la formation des jockeys. Pourtant, rien ne prédestinait Sara Ouaddadouch à choisir cette voie. Surtout pas un quelconque atavisme quand son papa Moha, cadre dans les forces royales, enfilait son costume de pilote de chasse, quand Jamila, maman au foyer, veillait au bon déroulement des études de leur fille, élève brillante au Lycée - qui porte bien son nom - La Référence, à Meknès d’où elle est originaire. N’empêche, son amour des animaux, sa bienveillance à leur endroit, son désir de les soigner l’a guidée, en 2007, vers l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II à l’instant de faire le premier grand choix de sa vie, celui des études secondaires. C’est là dans cette école référente dans les domaines de l'agronomie, la médecine vétérinaire, la topographie et l'industrie agro-alimentaire qu’elle découvre le microcosme des courses de chevaux. «Ma thèse de doctorat portait sur l’élevage des chevaux de courses» confirme Sara. «L’immersion dans la filière équine a sonné comme un révélateur. J’ai eu vrai coup de coeur.»
des métiers et des hommes Vétérinaire de formation, sara ouaddadouch porte, à la sorec, la double casquette de Vétérinaire liVret et contrôle des cheVaux de courses ainsi que celle de responsable de la formation des jocKeys. surtout, elle symbolise le poids des femmes C’est là qu’est née l’idée de lui confier la formation dans l’essor des jockeys. Et si Sara Ouaddadouch participe de la filière équine désormais à l’élaboration du programme des courses, c’est cette mission éducative qui mobilise et la parité dans les fonctions son énergie et sa détermination. Inaugurée en septembre 2015 dans les murs prestigieux de l’Insà responsabilité. titut National du Cheval Prince Héritier Moulay
PAR JÉRÔME LAMY
plus qu’une vétérinaire
Assez forte pour répondre, en 2013, une fois son diplôme en poche, à une offre de la SOREC qui cherchait un vétérinaire. «Staffée» après le premier entretien, Sara Ouaddadouch intègre une équipe dédiée au développement de la filière équine et à la structuration des courses hippiques. Ça tombe bien, depuis sa thèse sur l’élevage des chevaux de courses, Sara fait montre d’une expertise rare et d’un grand professionnalisme. «Dès ma prise de fonction, la SOREC m’a confié des missions exaltantes» confie Sara qui assume notamment le contrôle sanitaire des chevaux avant les courses, les contrôles anti-dopage après les courses ou les dossiers d’accidents.
Sara Ouaddadouch parcourt tous les hippodromes du Maroc. Elle est de toutes les courses. Elle acquiert de l’expérience et force le respect des officiels. «Travailler lors de tous les meetings, partout au Maroc, a été une chance unique pour moi» dit Sara. «J’ai pu me familiariser avec tous les éleveurs, les propriétaires, les jockeys. J’ai pu appréhender leurs besoins, leurs attentes, leurs problèmes. J’ai aussi acquis une vraie connaissance des chevaux, de leur niveau, de leurs habitudes, de leurs sensibilités...». Le costume devient trop étroit pour elle. Très vite, elle devient familière du quotidien des jockeys et s’occupe, naturellement, de leur assurance.
El Hassan, à Rabat, l’école des jockeys offre une formation diplômante à seize élèves cavaliers, âgés de 15 à 18 ans, dont la limite de poids est fixée à 54 kg. «Nous proposons aux élèves un environnement privilégié et nos outils de travail sont au niveau des meilleurs standards internationaux» précise Sara. Et si la première session des élèves stagiaires - les premiers diplômes seront délivrés en septembre 2017 - a généralement des accointances familiales dans le monde du cheval, l’ambition est d’élargir le champ du recrutement au grand public. «Le développement des courses au Maroc est si important que c’est une obligation de former des jockeys» assure Sara qui ne cache pas que la prochaine session de septembre 2016 devrait atteindre le chiffre plafond de 32 élèves. L’école des jockeys, qui a déjà noué des partenariats avec l’OFPPT, dispense 70% de cours pratiques pour 30% de théorie. Enseignement général en mathématiques, français et arabe, code des courses ou hippologie, la première année; formation de suivi alimentaire pour les jockeys, de soins vétérinaires, de débourrage, lors de la seconde année, rien n’est laissé au hasard pour la réussite des élèves et de leur future carrière. Le casting des professeurs et des intervenants répond aussi à une exigence d’excellence. Si de nombreux jockeys internationaux dispensent régulièrement leurs conseils lors des journées portes ouvertes, c’est David Bouland, ancien jockey numéro 1 au Qatar où il courait pour l’écurie vedette du cheikh Abdullah ben Khalifa alTahni - il a été sacré six fois cravache d’or et a notamment remporté la President Cup à Abu Dhabi - qui occupe le rôle capital de formateur technique à l’équitation de courses. Surtout, c’est toute la filière courses qui accompagne et encourage l’heureuse initiative de la SOREC. «Il faut également saluer la grande contribution des propriétaires d’écurie de courses qui apportent un authentique soutien» se félicite Sara Ouaddadouch. «Ils ont immédiatement joué le jeu en permettant à nos élèves de s’entraîner régulièrement avec leurs chevaux de courses au contact de leurs meilleurs jockeys. Inutile de préciser que ces mêmes propriétaires de casaques sont appelés à être les premiers employeurs de nos futurs lauréats.» Et Sara Ouaddadouch assurée de faire une grande carrière... u
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sur la route de rio
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Vivement les JO de Rio ! carte postale
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ous avons commencé l’année par une magnifique nouvelle: Kebir et Quickly de Kreisker ont été sacrés Meilleur Couple de l'année 2015. Et, nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous soutiennent, depuis quatre ans, au premier rang desquelles ont doit, évidemment, placer Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui nous accorde une confiance totale. Cette récompense est d’autant plus importante que nous avons terminé l’année 2015 avec quelques regrets. En effet, nous pensions réaliser une meilleure performance lors du Morocco Royal Tour. Pour être sincères, nous aurions dû gagner deux épreuves sur trois. Les explications de notre déception sont nombreuses, nous avons changé de groom et nous venions de terminer des échéances très importantes. En plus, Kebir est très sollicité, au Maroc. Et comme, il ne veut décevoir personne, ce n’est pas forcément évident de trouver la concentration nécessaire au haut niveau. Surtout, notre cheval, Quickly de Kreisker, était en période de récupération. Pour être franc, je ne tenais pas à lui imposer ce déplacement, au Maroc, à ce moment de la saison. Mon rôle premier est de ménager la monture. Un cheval est plus fragile que la porcelaine. C’est pourquoi il faut être vigilant sur chaque détail: le nourrir à heures fixes, multiplier les soins, développer la récupération... Mais franchement, était-il envisageable de venir au Maroc sans Quickly? Cent fois, non!
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Kebir ouaddar s’est félicité de sa sélection dans la liste des caValiers retenus pour les jo de rio 2016.
Cheval du Maroc a décidé de mettre ses pas dans ceux de Kebir Ouaddar et de son entraîneur, Marcel Rozier. Jusqu’aux Jeux Olympiques de Rio ( 5 - 21 août ), le couple majeur des sports équestres marocains vous fera partager le quotidien de son cheval emblématique Quickly de Kreisker, ses joies et ses doutes, ses espoirs et ses rêves. Confidences exclusives, dans chaque numéro, avant l’envol pour Rio !
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D’ailleurs, nos craintes se sont vite confirmées, après la tournée marocaine, lors d’Equita'Lyon où nous sommes passés complètement à côté de notre sujet. Le sport de haut niveau est composé de hauts et de bas, et il est encore plus important de savoir gérer la défaite que la victoire. C’est même dans ces moments qu’on reconnait les grands champions. Et Kebir est un très grand champion. Il a encore prouvé qu’il avait un mental en acier trempé. Jamais, il n’a douté. Jamais, nous n’avons douté. De toutes façons, nous connaissons nos points forts et nos points faibles. Notre force, c’est le talent unique de notre couple cavalier-cheval, notre faiblesse, c’est que nous ne possédons pas trois chevaux de même valeur pour tourner en Grand Prix et faire souffler Quickly que nous devons considérer comme un athlète. Saphir du Talus a un potentiel évident mais notre nouvelle recrue est encore trop juste pour briller sur les compétitions 5 étoiles. En tout cas, nous nous sommes rassurés après nos participations au Longines Paris Masters et au CHI de Genève. Lors de ces deux épreuves, nous avons retrouvé un grand Quickly et un grand Kebir, à un niveau qui leur a permis de s’offrir une neuvième place dans le Grand Prix du CSI 5* de Doha. Et ainsi de valider notre billet pour les JO de Rio. La Fédération Equestre Internationale a mis fin au suspense et a divulgué la liste officielle des sélectionnés, le 5 mars. Dire que nous attendions cette date avec impatience est une évidence. Dire que notre soulagement est aussi grand que notre bonheur en est une autre. Les classements plaidaient notre cause. Nous sommes classés 30e mondial dans la catégorie cavalier , 1er cavalier dans les pays arabes, 1er cheval mondial et meilleur couple mondial! Inconnu il y a quatre ans, Kebir est aux portes d’un moment unique. Les Jeux Olympiques ne peuvent être comparés à aucune autre compétition. Et je sais de quoi je parle... Vivement Rio, vivement les JO... » u