Magazine : Cheval Du Maroc Numéro 6

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CHEVAL DU MAROC A VISITÉ LE DOMAINE DE SIDI BERNI, JOYAU DE L’ÉLEVAGE DES CHEVAUX DE SPORT. REPORTAGE EXCLUSIF !

#6 MAI 2017

M A R R A K E C H - C A S A B L A N C A - R A BAT - AG A D I R - TA N G E R - F È S - E S S AO U I R A - PA R I S - LYO N


rÉGIOn SAFI-MArrAKeCH.Le photographe jéremy durand a réalisé une exposition sur le thème «Le cheval Barbe au Maroc» à l'occasion de la dernière édition du Salon du Cheval d'el jadida. un projet, lancé en partenariat avec la SOreC, dans l'objectif de mettre en lumière cette race historique du royaume. jéremy a rencontré plusieurs éleveurs à Benslimane, Meknès, dans le Moyen-Atlas, ou encore dans les zones plus arides entre Safi et Marrakech. C'est un cliché dans cette dernière région que nous vous proposons. «Au petit matin, le soleil réchauffe les collines désertiques. Lui, ne s'éloigne guère de sa mère mais veut goûter à la liberté» a légendé jéremy durand qui a proposé aux éleveurs de lâcher quelques chevaux en liberté afin d'immortaliser la noblesse de leur comportement. PHOTO jereMy durAnd



dOMAIne de SIdI BernI.Saad Bensalah est comme un poisson dans l’eau dans le domaine de Sidi Berni qu’il dirige, avec talent, depuis 4 ans. Ami des animaux, il entoure de toute son affection les juments et leurs poulains.

PHOTO pHILIppe LeMIre // MONDE ÉQUESTRE COMMUNICATION


PAR JÉRÔME LAMY, (AU DOMAINE DE SIDI BERNI)

SIDI BERNI vItRINE Du chEval SIDI BERNI N’EST PAS SEULEMENT LE PLUS BEL ÉLEVAGE DE CHEVAUX DE SPORT DU ROYAUME, C’EST AUSSI UNE ODE À LA NATURE IMPÉRIEUSE, UN LIEU À NUL AUTRE PAREIL OÙ L’AGRICULTURE, LA FAUNE ET LA FLORE ONT TROUVÉ LEUR PLACE DANS UNE JOLIE COMPLÉMENTARITÉ. EN EXCLUSIVITÉ, POUR CHEVAL DU MAROC, SAAD BENSALAH, LE BRILLANT DIRECTEUR, DU DOMAINE, NOUS A OUVERT LES PORTES DU PARADIS.


gros plan: domaine de sidi berni

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a terre promise des chevaux existe. On l’a visitée. Pour l’atteindre, il faut prendre la sortie Skhirat sur l’autoroute qui relie Casablanca à Rabat. Il faut laisser le panneau de l’Amphitrite Palace sur la gauche et s’engager sur la droite en direction du centre-ville de Skhirat, cité balnéaire si calme avant la saison estivale. Il faut ensuite prendre la direction de Sidi Bettache où les merveilleux domaines forestiers et les longues plaines fécondes accompagnent cette douce transhumance au charme putatif. Après une dizaine de kilomètres, il faut couper la route à l’orée d’un grand virage et s’engager sur une piste plutôt bienveillante. Quelques petits kilomètres avalés et on aperçoit le panneau : Domaine de Sidi Berni - Élevage de chevaux de sport. Là, derrière un grand portail sans prétention, s’ouvre sur un monde idyllique où la nature a gagné son combat sur la civilisation. A vrai dire, il n’y a pas eu de match. La nature était trop pure, trop généreuse pour une civilisation trop soumise devant semblable tableau de verdure à perte de vue. Bienvenue dans un autre monde, un monde du silence, un monde de la propreté, un monde de la liberté que goûtent avec bonheur les chevaux que nous croisons jusqu’aux écuries où nous attend le maître des lieux. Avenant, prévenant, accueillant, Saad Bensalah a le sourire. A Sidi Berni, du nom du marabout Sidi Berni enterré ici, tout le monde a le sourire: les étalonniers, les palefreniers, les cavaliers, les ouvriers... On jurerait même que les chevaux ont la banane. On est certain aussi que le couscous traditionnel du vendredi ne manquera pas de faire le bonheur des convives dans une générosité et une fraternité non feintes. «Ici, il n’y pas de hiérarchie stricte» confie Saad Bensalah. «Il y a une équipe qui avance ensemble pour un même objectif et qui partage chaque vendredi un moment sacré dans la même assiette. Je n’ai qu’une seule certitude: ensemble, on est plus forts».

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Le domaine de Sidi Berni est la vitrine du cheval de sport au Maroc. Il peut compter sur le professionnalisme et les ambitions du prince Cherif Moulay Abdellah, président de la Fédération royale Marocaine des Sports Équestres (FrMSe). dOMAIne de SIdI BernI.- Les jeunes chevaux ne peuvent pas rêver grandir et s’épanouir dans de meilleures conditions qu’à Sidi Berni, sur ce site unique d’une superficie de plus de 2000 hectares, enveloppé dans un authentique micro-climat.

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gros plan: domaine de sidi berni

dOMAIne de SIdI BernI.Feu SAr la princesse Lalla Amina, qui pose ici fièrement, à la création du domaine, avec une photo des juments et de leurs beaux poulains, avait un grand rêve: créer une nouvelle race destinée au sport: le selle marocain. Le rêve de Feu la princesse est devenu réalité. Le selle marocain est aujourd’hui répertorié officiellement dans le Stud-Book.

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Plus qu’un directeur, Saad est surtout un ancien cavalier professionnel, un homme à la probité louée, un personnage incontournable de la filière équine et un homme de la terre à l’expertise reconnue. Respecté de tous, il n’a pas à forcer le trait. Il n’était pas forcément destiné à occuper la fonction. Il l’a apprivoisée, il l’a domptée au point de l’habiter totalement. Aller au Domaine de Sidi Berni, c’est un peu aller chez Saad Bensalah. Il vous reçoit comme on reçoit à la maison. Il vous raconte l’histoire du lieu comme on narre une histoire de famille: avec le cœur plus qu’avec les mots. Quand le Prince Cherif Moulay Abdellah, Président de la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres (FRMSE), lui demande de trouver un nouveau directeur après la démission de l’ancien pensionnaire de la fonction, Naoufel Fehman, Saad Bensalah saute sur l’occasion. Secrétaire permanent de la FRMSE, il propose au Président d’assurer l’intérim. Le Prince accepte et lui offre une chance inestimable.

Depuis le 25 février 2013, c’est du provisoire qui dure. En fait, Saad Bensalah a été très rapidement adoubé officiellement dans cette fonction. «Je vis un rêve éveillé» avoue-t-il. «Entre une carrière au plus haut niveau de cavalier professionnel et la direction de Sidi Berni, je vais peut-être surprendre beaucoup de monde, mais je n’hésiterai pas une seconde. Prendre les reines du Domaine a été le plus beau jour de ma vie. Il faut néanmoins préciser que je connais ce lieu magique depuis sa création.» C’est Feu Son Altesse Royale la Princesse Lalla Amina qui a trouvé le lieu, l’a imaginé, l’a pensé et l’a créé en 1985. Amoureuse des chevaux, elle a compris qu’ils pourraient difficilement être plus heureux qu’ici. Et grandir, s’épanouir dans de meilleures conditions sur ce site unique d’une superficie de plus de 2000 hectares, enveloppé dans un authentique micro-climat. Épaulée par Jean-Louis Martin, figure du monde équestre, Feu SAR Lalla Amina a transformé le Domaine de Sidi Berni en une magnifique vitrine de l’élevage des chevaux de sport de la FRMSE.

le rayonnement actuel du Domaine de Sidi Berni est un véritable hommage mérité à la passion de Feu Lalla Amina, grande précurseur, à l’avant - garde du développement de son sport au Royaume en misant sur l’élevage.

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gros plan: domaine de sidi berni Au fond, le développement et le rayonnement international actuel du Domaine de Sidi Berni sont un véritable hommage mérité à la passion de Feu SAR Lalla Amina, grande précurseur, à la vision remarquable du développement de son sport au Royaume en misant sur l’élevage. «Le Maroc n'ayant pas les moyens de s'offrir des chevaux d'importation pour concourir sur les parcours de haut niveau, Feu Lalla Amina a pensé qu’il était plus intelligent et cohérent de créer son propre élevage de sauteurs» précise Saad Bensalah, qui remonte le temps avec une émotion non feinte. A cette époque, Feu SAR Lalla Amina, souvent vêtue d'un jean, d'une chemise et chaussée de baskets, arpentait Sidi Berni dans une simplicité qui faisait l’unanimité. Cavalière de talent, celle qui pratiquait l’équitation depuis l'âge de 3 ans adorait monter dans la liberté que lui offrait les longues pistes du Domaine. «Surtout, elle avait un grand rêve: créer au Royaume un cheval de selle marocain, une nouvelle race destinée au sport» dit Saad Bensalah. Le rêve de Feu la Princesse est devenue réalité. Le selle marocain est aujourd’hui répertorié officiellement dans le Stud-Book.

On peut dire que ce mirage, Jean-Louis Martin l’a partagé avec autant de force et de convictions. Ancien de la Société hippique nationale de Fontainebleau, ce maître écuyer a apporté son expertise non seulement dans la stratégie des différents stades de reproduction mais aussi dans la réalisation de l'infrastructure du Domaine, de la conception des boxs prénatals à celle des pistes d'entraînement. Pour concevoir le cheval convoité, il a croisé des juments barbes, anglo-arabes ou importés et des étalons de races différentes, sélectionnées en fonction de leurs particularités. Deux merveilleux étalons chefs de race ont montré la voie: Grand Saint Gothard, le mythique hanovrien d'1 m 75, et Distingo, le fougueux pur-sang anglais. Progressivement, une génération de poulinières exceptionnelles, des machines comme on les appelle dans le jargon des écuries, est entrée dans la lumière.

Depuis l’inauguration du Domaine, c’est le grand Querjac qui a évolué au plus haut niveau international avec Hubert Bourdy et peut revendiquer le titre de meilleur cheval né et élevé, à Sidi Berni.

Depuis l’inauguration du Domaine, une trentaine de chevaux ont vu le jour chaque année. Une vingtaine de chevaux ont même percé au plus haut niveau et forcé les portes du circuit européen sur des épreuves de 1m 45. Et si Alizée Grivoux Z, fille de Grand Saint Gothard, a fait une grande carrière à l’image de l’incroyable Volubilis monté par Ahmed Dergal, Violette Rossignol par Saad Bensalah, sans oublier Toukbal, Embryon ou Ribat, c’est Querjac qui a évolué au plus haut niveau international sous la selle d’Hubert Bourdy et peut revendiquer le titre de meilleur cheval né et élevé, à Sidi Berni. Forcément, la réputation du Domaine attire les regards et les convoitises. Ça tombe bien, l’idée, c’est aussi de vendre les chevaux. «Un prix de vente pour tous les 3 ans a été fixé à 60.000 DH» précise Saad Bensalah qui ne regrette que Beauté de Berny parti pour 60.000 DH ait trouvé preneur à 60.000 € avant de s’envoler à 140.000 €. «Il faut savoir perdre pour gagner» dit-il. «De telles transactions nous assurent une publicité, et à force de travail, on finira par devenir incontournable et on pourra miser sur le volume.» La qualité demeure la priorité. «Sans Cherif Moulay Abdellah, rien ne serait possible» avoue Saad Bensalah. «L’objectif, c’est d’élever un cheval capable de briller au meilleur niveau mondial. On peut y arriver. On n’est pas moins bons que les autres. On possède de très bonnes souches marocaines et internationales. En tout cas, on essaye d’améliorer nos souches poulinières. Et du côté de la passion et de l’investissement, on n’a rien à envier à personne. L’élevage comme l’équitation est un secteur d’humilité et de patience. On prend notre temps. On travaille pour être les meilleurs en production, pour avoir les meilleurs paddocks. Il ne faut pas oublier que sa Majesté le Roi Mohammed VI est propriétaire du meilleur étalon au monde, Quickly de Kreisker. Pourquoi ne pas envisager d’utiliser ses paillettes à Sidi Berni? Ça, c’est le rêve.»

dOMAIne de SIdI BernI.- Chaque naissance est un moment unique. une trentaine de chevaux ont vu le jour chaque année. une vingtaine ont percé au haut niveau et forcé les portes du circuit européen sur des épreuves de 1m45. PHOTOS pHILIppe LeMIre// MONDE ÉQUESTRE COMMUNICATION

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dOMAIne de SIdI BernI.- devant le nouveau club-house de la carrière de saut d’obstacles, les juments et leurs poulains partagent des moments merveilleux de liberté, en pleine nature.

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En attendant ce grand jour, à Sidi Berni, c’est toute une équipe qui met les petits plats dans les grands pour être le plus professionnel possible à l’image de Smaïl Jelaoui, responsable du dressage ou Ahmed Barjane, surnommé Rocky, spécialiste du démarrage des chevaux, du débourrage. «Pour être plus performant et plus cohérent, j’aimerais que les chevaux ne partent pas tout de suite à Dar Es-Salam» confie Saad Bensalah. «Dans l’idéal, j’aimerais qu’ils restent au Domaine et qu’ils soient montés, ici, par des cavaliers. C’est l’endroit idéal. Les chevaux aiment travailler autour des paddocks, au milieu des autres chevaux. Ils n’aiment pas se sentir enfermés. C’est important pour leur mental. Même s’ils ne sont pas les meilleurs, ils donneront tout... C’est la raison pour laquelle on travaille sur la création d’une carrière naturelle seulement délimitée par des bosquets. » Dire que les 220 chevaux, présents au Domaine, nagent dans le bonheur est un euphémisme. Là, sous le grand chêne centenaire, les chevaux à la retraite, Poker monté par Ghali Chaoui, Goëland par El Ghali Boukaa ou Athletic sellé par Ali Ahrach, se détendent en toute liberté. Ici, sous le chêne-liège, les chevaux, à l’écart du groupe, ceux que les autres ne laissent pas manger, sont ensemble. Sous surveillance. Plus loin, une niveleuse travaille une longue piste de galop de cinq kilomètres. «On alterne entre les pistes dures et souples pour le confort des chevaux» précise le directeur. Aux commandes de Sidi Berni depuis 3 ans, Saad Bensalah a transformé un domaine desservi par treize portes et surveillé par douze gardes dont trois à cheval. Les visiteurs réguliers et les employés parlent même de «révolution». Désormais, de grands événements sont organisés dans le Domaine. D’ailleurs, Saad, également resposanble de l’écurie des jeunes chevaux à la Fédération - s’est félicité du succès des chevaux fédéraux qui ont remporté 10 médailles lors des derniers championnats des jeunes chevaux organisés, à Sidi Berni. Il a aussi réussi à porter l’espace consacré aux chevaux à cinquante hectares, grappillant dix hectares depuis son arrivée.

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PAR JÉRÔME LAMY

Quand Saad Bensalah entretient la magie de Sidi Berni.... I

mpossible de se détacher de sa passion quand elle est chevillée au corps avec la force de la culture. Plusieurs fois, Saad Bensalah a essayé de tourner le dos aux écuries pour un diplôme ou un job. Toujours pour faire plaisir aux autres, à ses parents notamment. Toujours, il a regretté. Chaque fois, il n’a pas réussi à chasser le naturel qui est toujours revenu... au galop. La dernière fois, c’est SAR Feu la Princesse Lalla Amina qui lui a proposé de ranger son costumecravate de banquier au placard et de prendre le chemin d’une carrière professionnelle dans le giron fédéral. «J’ai demandé cinq minutes de réflexion» rigole Saad. Il n’en fallait pas plus pour rejoindre, le 17 mai 1990, Kebir Ouaddar, Bachir Chaouki, Ahmed Derghal ou Chafik Benkhraba. Zohr et Abdelrhani, ses parents, finiront par se faire une raison et se réjouir du bonheur du rejeton. D’autant que le grand-père paternel s’était taillé une belle réputation de cavalier dans le Nord du Maroc. Et si le grand frère Mohcine fut freiné par une blessure au cross, son fils Jamal a percé au handball, à Rennes où il suit des études de marketing.

Né à Meknès, Saad a été trimballé au gré des mutations d’un papa militaire, suivant une scolarité entre Casablanca, Rabat et Meknès. C’est à Temara que Wanda, une cavalière polonaise, lui apprend à monter. Il est à peine âgé de dix ans. Sa vie change. Il est piqué par le virus. Et même si le petit Saad, âgé de 12 ans, est éliminé sur la première barre de son première concours à Dar EsSalam, il ne renoncera pas et enchaînera les victoires. Après une pause étudiante, Saad ne rate pas l’opportunité de passer un Brevet d’Etat d’Educateur Sportif, à Saint-Chéron, dans l‘Essonne, en 1988, en France. Il rentrera au Royaume avec ce prestigieux sésame et deviendra juge officiel FEI de concours . dOMAIne de SIdI BernI.Aujourd’hui, cet «L’objectif, c’est d’élever ami des animaux un cheval capable de briller en général et des au meilleur niveau mondial» chevaux en partiavoue Saad Bensalah, culier est heureux à heureux dans son costume Sidi Berni qu’il de directeur du domaine. connait comme sa poche. Même de nuit, il est capable de parcourir le Domaine. Quand il parle de son bureau, il évoque un spot de Sidi-Berni avec une vue imprenable, loin de tout. C’est là qu’il réfléchit à l’avenir et à la conception des meilleurs chevaux de sport marocains. u

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gros plan: domaine de sidi berni Pas seulement parce qu’il a pu ajouter 22 kilomètres de pistes aux 90 kilomètres existants. «En 2016, nous avons organisé huit grands raids d’endurance» se félicite le boss, en croisant un cheval d’endurance, à l’entraînement. «De la même manière, nous devrions pouvoir organiser en permanence des concours complets, ici. Sidi Berni, c’est une mine d’or. On peut faire encore plus.» Et Saad Bensalah ne manque pas de projets... Un centre d’insémination devrait sortir de terre avant la fin de l’année. «Toutes les sommes récoltées sont utilisées dans la génétique» précise Saad. «Ce sera beaucoup plus cohérent et pertinent que d’envoyer nos juments au centre d’insémination du haras national de Bouznika.» Il n’y a pas que les chevaux qui trottent à Sidi Berni. Il y a aussi les idées dans la tête de Saad Bensalah. Il voudrait que Sidi Berni devienne un lieu de référence pour des concentrations et des stages de jumping. «En fait, je réfléchis comme un cavalier professionnel» confie Saad. «Tout ce que j’aimerais trouver si j’étais encore en activité, on le trouve ici.» Il envisage enfin de développer des balades à cheval à l’intérieur du Domaine pour ajouter sa pierre à l’édifice du tourisme équestre qui est un grande cause nationale. Sidi Berni n’est pas dédié au seul élevage équin. L’agriculture y a également sa place. Là encore, Saad Bensalal déborde de projets dans le domaine de l’agriculture qui s’étend sur 450 hectares dont 370 cultivés. «Nous avions un problème lié au déficit de pluie» précise Saad. «Nous ne sommes pas dans un pays d’herbage comme en Normandie, par exemple. Du coup, nous semions sur les paddocks afin que les chevaux profitent de l’herbe au moins 4 mois dans l’année dans le cadre d’un système de rotation.»

dOMAIne de SIdI BernI.La liberté des chevaux et la nature majestueuse, voilà les symboles de Sidi Berni.

dOMAIne de SIdI BernI.La nouvelle carrière où se déroulent les championnats des jeunes chevaux.

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AZeMMOur.- On imagine que l’évolution du sport équestre au Maroc était au centre de la discussion entre SAr Feu la princesse Lalla Amina et le prince Cherif Moulay Abdellah. Imaginé par Feue Lalla Amina, le domaine de Sidi Berni est aujourd’hui au centre de la politique d’élevage du président de la FrMSe. Comme une transmission entre les générations pour une même ambition au service de la filière équine.

dOMAIne de SIdI BernI.un arabe-barbe qui fait la fierté du domaine... PHOTOS pHILIppe LeMIre// MONDE ÉQUESTRE COMMUNICATION

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gros plan: domaine de sidi berni Situé à l’extrémité du domaine, le barrage Rouida a permis d’irriguer et d’arroser les paddocks toute l’année. «Autrefois, il y avait des vignes au Domaine, donc forcément de l’eau» explique Saad. «Du coup, quand j’ai pris mes fonctions, j’ai entrepris des fouilles et du déblayage pour trouver de l’eau.» Bonne pioche, à force de travail et d’obstination, Saad et ses hommes ont dégagé un cours d’eau de 2,5 kilomètres. Et Saad de se réjouir : «On peut désormais avoir un filet d’eau permanent». A Sidi Berni, l’objectif, pour les chevaux et le personnel, c’est l’autonomie. «Nous essayons d’être autonomes pour les besoins en avoine, foin et grains que nous produisons ici» confirme Saad qui multiplie les essais dans l’aviculture pour les poulets fermiers, l’arboriculture pour les arbres fruitiers ou l’apiculture. Les troupeaux d’ovins et de caprins ont aussi leur espace de pâturage, indépendant d’un troisième secteur réservé à la faune et à la flore, une clôture séparant, en effet, la zone agricole du secteur faune et flore.

«Il ne faut pas oublier que sa Majesté le Roi Mohammed VI est propriétaire du meilleur étalon au monde, Quickly de Kreisker. pourquoi ne pas envisager d’avoir ses paillettes à Sidi Berni? Ça, c’est le rêve.»

Côté faune et flore, les prédateurs, comme le chacal, la mangouste, la genette ou la buse, protègent la zone et notamment les espèces préservées comme les cerfs et les chevreuils ou les animaux à plumes comme le colvert, la palombe, la caille, le merle, le francolin, le faisan ou le perdreau. Plus de cent plantes aromatiques ou pharmaceutiques sont aussi répertoriées à Sidi Berni. Ça ne manque pas de donner des idées à Saad Bensalah. «Le miel produit ici est excellent et original avec un goût particulier lié aux plantes» avoue-til. «Peut-être, prochainement, nos visiteurs pourront quitter le Domaine avec un panier bio rempli de légumes et de miel. En tout cas, l’agriculture doit aussi devenir une source de financement.» Ici, on travaille malin. Le toit du marcheur ou la tribune du jury de la grande carrière qui héberge les concours sont constitués de produits de récupération. Les litières de chevaux à base de copeaux de bois sont conditionnées sur place. Il n’y a pas de petits profits à Sidi-Berni. Il n’y a que des grands défis. u

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Le bien-être des chevaux est la priorité du domaine de Sidi Berni. Les litières de copeaux de bois, produites au domaine (médaillon, à droite), optimisent le confort de l'animal dans leurs boxs, (médaillon, à gauche)

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rABAT-FerMe LyAZIdI (rOuTe de Aïn AOudA).Zineb peut avoir le sourire. elle enchaîne les victoires et salue les meilleurs jockeys du Maroc qu’elle ne manquera pas de défier dans les prochains mois sur tous les hippodromes du royaume. «Il fallait que je prouve qu’une fille peut tout aussi bien monter à cheval qu’un garçon...» dit-elle.

zINEB BRIouIl BRûlE lES étapES

APPRENTIE JOCKEY À L’INSTITUT NATIONAL DU CHEVAL PRINCE HÉRITIER MOULAY EL HASSAN, ZINEB BRIOUIL EST LA GRANDE RÉVÉLATION DES COURSES MAROCAINES. LA PETITE PROTÉGÉE DE L’ÉCURIE LYAZIDI N’A PAS ATTENDU DE DEVENIR LA PREMIÈRE JEUNE FEMME DIPLÔMÉE POUR S’IMPOSER DEVANT LES MEILLEURS JOCKEYS DU ROYAUME. POUR L’INAUGURATION DU NOUVEL HIPPODROME DE MARRAKECH LE 6 MAI DERNIER, ELLE A REPRÉSENTÉ LE MAROC À L’OCCASION DU CHAMPIONNAT DU MONDE DES CAVALIÈRES DE SON ALTESSE SHEIKHA FATIMA BINT MUBARAK.


PAR MARYEM LAFTOUTY (À RABAT), AVEC JÉRÔME LAMY

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a filière équine marocaine ne pouvait rêver meilleure ambassadrice. En fait, Zineb Briouil, la jeune jockey révélation de l’année 2017, est une publicité grandeur nature. Avec son sourire et ses succès, elle est le symbole de la qualité du travail de la SOREC dans le développement de la filière équine et dans la valorisation des métiers du cheval. Plus qu’un métier, jockey est une vocation pour Zineb Briouil. C’est Bouchra Marmoul, première femme à pratiquer ce métier d’hommes, qui a ouvert la voie. Zineb a suivi le mouvement. Elle l’a amplifié. Elle ne s’est pas contentée de pratiquer un sport d’hommes: elle les a battus plusieurs fois. Avec l’art et la manière ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, son premier exploit n’est pas une victoire mais une cinquième place, au GP Moulay El Hassan, lors du Meeting international des courses de pursang, sur Alranger, en novembre dernier. Et si c’est bien la victoire qu’elle cherchait le 6 mai dernier lors du championnat du monde des cavalières de son Altesse Sheikha Fatima Bint Mubarak, organisé par Lara Sawaya, elle n’a pas eu de chance au tirage au sort. Sa monture, la véloce Fehria (Dahess) a trouvé le tour de piste de Marrakech interminable... N’empêche, lors de l’inauguration de l’hippodrome de Marrakech, Zineb a été heureuse de troquer sa traditionnelle casaque de l’écurie Lyazidi contre les couleurs du Maroc . «Représenter le Maroc a été un honneur» dit Zineb Briouil, dont l’excitation est encore à son comble. «Néanmoins, j’aurais voulu être la première jockey à inscrire mon nom au palmarès de l’hippodrome de Marrakech...»

Zineb aurait tort de ne pas être ambitieuse. Depuis le début de l’année, elle a déjà accumulé 11 victoires en cinquante courses. Elle ne court pas beaucoup mais elle gagne souvent. Quand on l’a rencontrée, la jeune femme était encore auréolée de ses succès pour l’écurie Lyazidi, à Casablanca, sous un déluge dantesque, sur Bouderra ou à Meknès, sur Aïn Aouda et pour l’écurie Sedrati, à El Jadida, sur Il Wala, lors d’une épreuve réservée aux jeunes jockeys et apprentis A Marrakech, Zineb Briouil affrontera, pour la première fois, des adversaires de la même gent. A peine âgée de 18 ans, elle porte l’espoir d’une nouvelle génération de femme-jockey, avec la technicité d’une vraie experte et la volonté d’une lionne. «Son secret, c’est le courage et la persévérance» a confié son entraineur, David Bouland, responsable de la formation des jockeys à l’Institut National du Cheval Prince Héritier Moulay El Hassan. Zineb, qui a intégré l’Institut comme soigneuse d’équidés, n’a rejoint l’école de jockeys que lors de sa deuxième année. En juin, elle finira son cursus et deviendra ainsi la première femme jockey diplômée ! «Zineb est une apprentie pleine de ressources» dit David Bouland. «Elle a un contact inné avec le cheval, qui lui permet de bien maîtriser sa monture. Une fille est naturellement beaucoup plus douce avec un cheval, ce qui augmente le rapport de confiance entre les deux. La monture devient plus facile à manier. Elle se démarque par son acharnement et son refus de l’échec face à des adversaires de sexe opposé, qui, naturellement sont censés être plus aptes physiquement.» Néanmoins, la jeune jockey manque encore de de confiance en elle. «Parfois, elle pense qu’elle n’y arrivera pas» précise David Bouland. «Elle pourrait être encore plus forte si elle dépassait ses incertitudes.» En tout cas, Zineb Briouil, dont le modèle est Jawad Khayat, est assurément la révélation de l’année 2017 au point que nos confrères de Derby l’ont surnommée «La Demoiselle de fer». Très sollicitée par plusieurs écuries , Zineb maintient sa confiance à l’écurie Lyazidi qui lui a donné sa chance et à son propriétaire, Harb Lyazidi qui la considère comme sa fille. Normal, Zineb est née en 1998, à la ferme Lyazidi, sur la route de Aïn Aouda, à Rabat où son père, M’Barek, travaille depuis son plus jeune âge. Cadette d’une famille de quatre filles, elle suit les traces de son père, lui-même ancien entraîneur... de sauts d’obstacles et dont le frère Bou Amer a terminé avec succès une carrière de jockey de 12 ans, en Arabie Saoudite.

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PHOTOS pHILIppe LeMIre// MONDE ÉQUESTRE COMMUNICATION


rABAT-FerMe LyAZIdI (rOuTe de Aïn AOudA).-

Avec ou sans sa monture fétiche, Alranger, mais toujours avec le sourire, Zineb Briouil aime profiter des blés de La Ferme Lyazidi où elle s’entraîne. et si elle ne court pas beaucoup, elle gagne souvent. depuis le début de l’année, elle a déjà remporté 11 victoires en cinquante courses !

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«Je veux être la première jockey à inscrire son nom au palmarès de l’hippodrome de Marrakech» confie zineb qui rêve de courir pour le Haras Royal des Sablons.


courses Chez les Briouil, le cheval n’est pas une passion, c’est un héritage qu’on se transmet. «J’ai commencé à monter à l’âge de 9 ans» dit Zineb. «Mon père m’a appris de la façon la plus naturelle. Puis j’ai récolté le fruit d’une expérience de longues années passées à dresser, entretenir, et entraîner les chevaux de courses». Au début de sa carrière, Zineb était spécialiste de sauts d’obstacles. «Mon père a été mon premier entraîneur» dit celle qui reçoit, à neuf ans, le «premier degré», décerné par SAR Feu la Princesse Lalla Amina, diplôme que Zineb conserve fièrement comme un premier passeport dans le monde du cheval. «Zineb a grandi entre les chevaux» confie le papa. «Il est presque naturel que la relation entre ma fille et l’animal soit si exceptionnelle. J’ai encouragé Zineb à devenir jockey. Elle m’a toujours dit qu’elle était le garçon de la maison et qu’elle pouvait tout aussi bien faire les choses qu’un homme». Elle fait même mieux, semant la terreur dans les stalles de départ et faisant taire les mauvaises langues. «Au début, avant chaque course, en préparant ma monture aux côtés de mes adversaires masculins, j’entendais : ‘Ce n’est qu’une fille, elle ne pourra pas gagner’» avoue Zineb avec le sourire. «Il fallait que je leur prouve qu’ils avaient tort, et qu’une fille peut tout aussi bien monter à cheval qu’un garçon. J’ai puisé une partie de ma force dans ces commentaires pour relever le défi.»

Elle ne voyait pas que le papa, lui, baissait la tête. «J’avais tellement peur pour Zineb que je fermais les yeux quand je la voyais dans les boîtes de départ» confie M’Barek qui a toujours dit à sa fille qu’elle serait une excellente jockey. Aujourd’hui, il ouvre les yeux et compte les victoires. Surtout, c’est lui qui entraîne sa fille quand elle ne suit pas les cours de David Bouland, à l’INC Prince Héritier Moulay El Hassan, c’est à dire une semaine sur deux. «Ce n’est pas plus dur d’entraîner sa fille» précise M’Barek, devançant la question. «Au contraire, un seul regard suffit pour se comprendre.» Outre son père et David Bouland, Zineb Briouil peut aussi compter sur les conseils avisés de Jean-Claude Pécout, l’entraîneur de l’écurie cher à Azzedine Sedrati qui a eu du nez en misant très tôt sur la jeune fille. «Jean-Claude me donne des consignes qui valent de l’or» avoue Zineb. D’autres éleveurs lui ont aussi fait confiance, autant pour la course que pour l’entretien des chevaux, notamment la Ferme El Alami, où elle s’est occupée du dressage des poulains. Sans oublier Rachid Fahmane qui tient un élevage à Souissi. Zineb et son papa avouent d’une même voix leur reconnaissance et leur fidélité aux écuries Lyazidi et Sedrati. Et confessent un rêve encore plus grand quand on le partage à deux entre un papa coach et une fille jockey.

Et Zineb de confier: «Je rêve de porter les couleurs du Haras Royal des Sablons». M’Barek, confirme que le rêve pourrait devenir réalité... «J’attends un appel de leur entraîneur Joël Seyssel» confie-t-il. En tout cas, Zineb met tous les atouts de son côté. Quand elle n’est pas à cheval, elle travaille sa condition physique. Elle court trente minutes après chaque entraînement, sous les encouragements de son papa, soit seule, soit en tenant un poulain. Elle pèse entre 39 à 40 kg et veille à ne jamais dépasser cette barrière. «Il faut garder le poids» dit-celle qui n’oubliera jamais sa première victoire, en 2015, sur l’hippodrome Souissi, à Rabat où elle s’entraîne en alternance avec la Ferme Lyazidi et sa piste de 1200 mètres. Elle n’oubliera jamais non plus un accident à Khemisset qui continue à la hanter. «Ma jument était très nerveuse» se souvient-elle. «Elle refusait que je la monte. En avançant vers les couloirs, elle a marché sur une pierre et s’est fracturé la jambe. Je m’en suis toujours sentie coupable. Je m’étais même juré de ne plus remonter. J’ai refusé les entraînements pendant 15 jours». Heureusement, l’aide psychologique d’un père bienveillant a prolongé l’aventure équine de la jeune fille. Pour le plus grand bonheur des amoureux des courses marocaines et des spectateurs qui auront la chance d’assister à l’inauguration de l’hippodrome de Marrakech.... u PHOTO dr

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1 PHOTOS pHILIppe LeMIre// MONDE ÉQUESTRE COMMUNICATION

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Zineb n’hésite jamais à mettre la main à la pâte pour s’occuper des chevaux (1). Ce qui ne l’empêche pas de s’imposer comme à Meknès où elle pose avec trois hommes importants dans sa vie: son papa, M’Barek, david Bouland et Harb Lyazidi (2). perfectionniste et surprise par sa propre réussite, elle aime regarder les dVd de ses plus belles victoires (3), à l’image du succès, à Casablanca, sous un déluge de pluie (4) ou de celui d’el jadida sous la casaque Sedrati entraînée par jean-Claude pécout dont elle est fière de montrer la photo (5). en tout cas, son père veille à ce que Zineb garde les pieds sur terre et redouble d’efforts aux entraînements (6).

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clinique équine de l’iav hassan ii PAR MARYEM LAFTOUTY, (À RABAT)

lE chEval a Sa clINIquE

AVEC LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DAR ESSALAM, CELLE DE LA GARDE ROYALE ET DE L'ÉCOLE ROYALE DE CAVALERIE, LA NOUVELLE CLINIQUE ÉQUINE DE L’INSTITUT AGRONOMIQUE ET VÉTÉRINAIRE HASSAN II EST LE SYMBOLE DE L’ESSOR DE LA FILIÈRE CHEVAL MAROCAINE, AU NIVEAU SANITAIRE ET PÉDAGOGIQUE.

S’

il fallait chercher un symbole du développement de la filière cheval au Royaume, de la qualité de ses nouvelles structures, de son exigence sanitaire et pédagogique, on le trouverait sans doute, à Rabat, à l’institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II, et plus précisément du côté de la nouvelle clinique vétérinaire équine inaugurée, en septembre 2016. La décision de construire une nouvelle clinique dédiée au cheval a été prise en 2015. Située dans le quartier très vert Madinat Al Irfane, en plein cœur d’un pôle universitaire, la clinique a un emplacement idoine dans la Capitale, à proximité des quartiers de l'Agdal et de Hay Riad. Fruit d’une convention cadre signée entre la SOREC et l’IAV Hassan II, la nouvelle clinique équine a enregistré plus de 150 cas d’interventions médicales et chirurgicales, après six mois d’activité seulement. «Un chiffre qui n’est pas négligeable» souligne le Professeur Mohammed Piro, chef du Laboratoire d’Analyses Génétiques Vétérinaires. «Pour être sincère, nous imaginions le réaliser sur une année d’activité.» Les prévisions ont été dépassées non seulement avec les chevaux du club Al Harka de l’Institut mais aussi avec ceux des élevages voisins. Et comme la SOREC a aussi fourni des chevaux à l’Institut vétérinaire, les étudiants ne pouvaient rêver meilleure formation. «Nous accueillons également tous les cas de chevaux quelles que soient leurs origines pour consultations et chirurgie» dit le Professeur Mohammed Piro. «Nous avons soigné beaucoup de chevaux de course en provenance d’El Jadida et Bir Jdid. Et nous avons effectué énormément de consultations pour les chevaux de fantasia. Du coup, les étudiants ont pu manipuler les chevaux, faire des échographies, faire des radios. C’est aussi une de nos missions.» Forcément, l’emploi du temps de la clinique est aussi chargé qu’un emballage final sur la ligne droite de l’hippodrome Casablanca-Anfa. «Nous réalisons 2 à 3 interventions chirurgicales par semaine», poursuit le Professeur Piro.

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Lui-même, ex-lauréat de l’IAV, le Professeur Piro, a eu son diplôme en 1998. Il a été recruté par l’IAV en 2001, en tant que maître assistant. Il a soutenu son doctorat en 2010. En 2014, il a eu son habilitation universitaire. «Avec la clinique de Dar Essalam, la clinique de la garde royale et celle de l’Ecole Royale de Cavalerie, la nouvelle clinique de l’IAV est la plus grande clinique du Royaume» assure-t-il. C’est qu’elle est dotée d’équipements ultra-modernes avec deux salles de consultations, une salle de chirurgie debout et une autre de chirurgie couchée, un bloc chirurgical complet, une salle de radiographie, une salle d’IRM, des bureaux, des salles de réunions... Il convient de ne pas oublier le Laboratoire d’Analyses Vétérinaires. Situé dans l’enceinte même de la clinique, c’est l’un des plus importants du Royaume. Équipé des dernières technologies présentes sur le marché, le Laboratoire est le seul au Maroc à permettre la recherche des filiations équines et l’identification ADN. C’est ici que se font les analyses biochimiques vétérinaires (chevaux et petits animaux), la parasitoogie et la recherche de virus et bacteries par PCR temps réel. Le développement de ces infrastructures tombe à point nommé pour accompagner l’essor de la filière équine. «Nous devons adapter nos structures à la politique de la filière équine: l’attribution des primes à la naissance, le développement des importations, l’amélioration génétique avec l’apport de nouveaux géniteurs» confirme le Professeur Piro. «Toutes les naissances sont contrôlées du côté du père et de la mère aussi. Ceci est d’une importance majeure sur le plan international pour connaître le pedigree et pour éviter qu’il y ait des fraudes.» Si la mise en place d’une clinique spécialisée dédiée au cheval a permis à l’Institut vétérinaire Hassan II de doubler sa capacité d’accueil médical et ses performances, elle ne doit pas masquer le rôle pédagogique ô combien important et capital qu’elle offre à ses étudiants.

Le Pr Piro est fier des conditions de travail des étudiants. «Dès leur cinquième année, les lauréats de l’Institut ont la possibilité de faire des travaux d’observations et de pratique directement sur les chevaux», explique le Pr Piro. «Durant les séances cliniques, les futurs lauréats de l’IAV font eux-mêmes les examens, les imageries, les échographies, les radiographies et les interprétations. Ils ont aussi l’occasion de faire des manipulations sur les membres de chevaux récupérés à l’abattoir». Ces «séances cliniques» sont alors dispensées par petits groupes de quatre étudiants. Invités à l’un de ces cours, - sur l’anesthésie équine-, nous avons fait la rencontre de Chajia Meriem, étudiante en cinquième année. La vétérinaire en herbe n’a pas caché son enthousiasme à suivre au plus près les interventions chirurgicales. «Avant, on utilisait la petite clinique annexe pour les chevaux, qui faisait partie des locaux de la clinique vétérinaire des petits animaux de l’IAV» précise Meriem pour mettre en lumière la chemin parcouru dans le secteur pédagogique. «La nouvelle clinique dispose d’un matériel de pointe qui nous permet de coller au développement de la filière». Sa collègue Amira Belhaj, en cinquième année également, est tout aussi laudatrice. Véritable passionnée des équidés, elle a décidé de devenir vétérinaire spécialisée des chevaux, contrairement à Meriem dont la première motivation est de soigner les petits animaux. «J’ai vraiment de la chance que ma cinquième année coïncide avec le lancement de l’activité de la clinique» se félicite Amira. «J’ai eu l’occasion d’assister à des vraies chirurgies de grande importance. Je m’estime heureuse aussi de pouvoir profiter d’un matériel récent et sophistiqué, notamment l’arthroscopie, l’endoscopie. Nous sommes également initiés à un nouveau système informatisé en radioscopie qui nous sera fortement utile dans nos cabinets futurs». La nouvelle clinique vétérinaire équine de l’IAV ne veut pas s’arrêter là. Les responsables projettent de doubler l’année prochaine le nombre des chevaux traités et de le tripler à l’horizon fin d’année 2018. A l’image de toute la filière équine, la clinique équine de l’IAV voit plus loin, plus haut, plus fort. u

Le professeur Mohammed piro, chef du Laboratoire d'Analyses Génétiques et du département de Médecine Chirurgie et reproduction.


clinique équine de l’iav hassan ii

A l’image de toute la filière cheval, la clinique équine de l’IAV HASSAN II voit plus loin, plus haut, plus fort...

rABAT (Clinique équine de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II ).Toute l’équipe est fière de l’intervention sur le cou d’une jument. de gauche à droite (1er rang): Hanane la technicienne, le dr dilai Mohammed, une étudiante en 5e année, rim la technicienne, une étudiante en 6e année, le dr Labrini Zineb, le pr piro Mohammed et le pr Alyakine Hassan. (Accroupis): un étudiant en 5e année, rim la receptionniste et un étudiant en 5e année. PHOTOS jeHAd ABdeLLAH

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sous le sabot

Marcel delestre regarde en direction des jO de Tokyo...

C’est l’écurie Daissaoui qui a marqué l’histoire de l’hippodrome de Marrakech. Syndella, Bachar de Carrère et Salma Al Khalediah ont offert un magnifique trio gagnant à la casaque de Kamal Daissaoui, à l’occasion du Grand Prix Sheikh Zayed Bin Sultan AL Nahyan, point d’orgue d’un Abu Dhabi Race Day inoubliable. Plus d’un siècle après la création de son premier champ de courses sur le site de Casablanca-Anfa (1912), jalonné par la construction d’autres hippodromes à Rabat et El Jadida (1920), Settat (1986), Meknès (2004) et Khemisset (2009), le Maroc poursuit son ascension dans le monde des courses avec l’inauguration de l’hippodrome de la Ville Rouge. Organisée annuellement par l’autorité hippique d’Abu Dhabi dans le cadre du Festival Sheikh Mansour Bin Zayed Al Nahyan, la World Arabian Horse Racing a été une formidable promotion des courses de chevaux Pur-Sang Arabes.u

PHOTO ArCHIVeS

UNE PREMIèRE ! Le Maroc a été le premier pays africain à accueillir (du 2 au 8 mai) la prestigieuse conférence de la World Arabian Horse Racing. L’organisation de cette 8e édition, à Marrakech, est une vraie reconnaissance internationale du travail de la SOREC et des progrès accomplis par le Maroc dans le domaine des courses en particulier et de la filière équine en général. «Il ne pouvait pas y avoir de meilleur endroit que Marrakech pour accueillir la conférence» a confié Lara Sawaya, directrice exécutive du Festival international de courses de chevaux arabes du cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan. «Marrakech est profondément ancrée dans la culture et l’histoire. Nous avons eu le privilège et l’honneur d’organiser la toute première course sur le nouvel hippodrome de Marrakech, à l’occasion d’une réunion qui a attiré beaucoup de monde, dans une bonne ambiance, comme le veut la tradition d’hospitalité marocaine».

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Marrakech capitale mondiale des courses de Pur-Sang Arabes

«Il ne pouuvait pas y avoir meilleur endroit que Marrakech pour accueillir la Conférence» a confié Lara Sawaya, ici aux côtés du cheikh Mansour bin Zayed Al nahyan. Ce n’est pas Omar Skalli (ci-dessus), le directeur Général de la SOreC, qui dira le contraire...

Marcel Delestre remplace Philippe Rozier L'ancien cavalier international Marcel Delestre est le nouvel entraîneur de l'équipe du Maroc de sauts d'obstacles. Il succède à un autre Français, Philippe Rozier, champion olympique par équipes, à Rio. En fin de contrat, ce dernier a souhaité se consacrer à la défense de son titre Olympique, en 2020, à Tokyo. Marcel Delestre, qui s'occupait de l'équipe de Colombie, aura pour mission de qualifier le Maroc aux Jeux équestres mondiaux de Tryon (Etats-Unis) en 2018 et aux JO de Tokyo. A noter que Marcel Delestre est le père de Simon, une des stars de l'équipe de France. u

Cheval du Maroc, le magazine qui ne se lit pas en un Clin d’œil ! L’IDéE de consacrer 24 pages, Cheval du Maroc, à la filière équine, à la fin du magazine Clin d’œil fait l’unanimité auprès de la grande famille hippique marocaine. En tout cas, on est fiers de compter parmi nos lecteurs le Prince Cherif Moulay Abdellah (ci-contre), Président de la Fédération Royale Marocaine des Sports équestres (FRMSE) et Marcel Rozier, l’entraîneur le plus connu et le plus respecté au monde. u


filière équine: haras national d’oujda

OujdA (Haras national).«Il faut impérativement améliorer l’encadrement des éleveurs privés» dit le dr Baya, ci-contre à l’intérieur de la carrière.

PAR MARYEM LAFTOUTY

au haRaS D’oujDa, lES DéfIS NE maNquENt paS

OUTRE LA REPRODUCTION ET LA FORMATION DES ÉLEVEURS, LE HARAS NATIONAL D’OUJDA ET SON DIRECTEUR, LE DR MOHAMED BAYA, METTENT AUSSI L’ACCENT SUR L’UTILISATION DU CHEVAL MODERNE ET TRADITIONNEL SANS OUBLIER LA TRANSMISSION FAMILIALE DE LA PASSION DE L’ÉLEVAGE OU L’ÉQUITHÉRAPIE.

PHOTO yOuSSeF jeFFALI

ttention, monument historique ! En dépit de sa rénovation, le haras national d’Oujda a conservé son âme. Celle d’un des plus anciens haras du Royaume. Construit en 1913, juste après celui de Meknès (1912), il s’agit de la deuxième structure équine bâtie dans le but de permettre l’approvisionnement des troupes en chevaux. De 1948 à 2011, il dépendra du ministère de l’agriculture de l’époque avant d’être rattaché à la SOREC, conformément à la stratégie du développement de la filière équine, à l’instar des autres Haras Nationaux, ceux de Meknès, Marrakech, El Jadida et Bouznika. «Le ministère de l’Agriculture avait cédé, à l’époque, suivant un cahier des charges précis, les haras régionaux qui sont appelés haras nationaux, dont celui d’Oujda, à la SOREC», confirme le directeur du haras, le Dr Mohamed Baya.

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Ancien établissement hippique, le Haras National d’Oujda est devenu un outil indispensable, relais de la SOREC dans le domaine de l’élevage, œuvrant pour l’amélioration de la race équine, sa sélectivité dans un cadre flambant neuf dont la reconstruction s’est terminée à la fin de l’année 2012. S’étendant sur une dizaine d’hectares, le haras national d’Oujda assure notamment l’accompagnement des éleveurs et la promotion des races arabe-barbe et barbes. Actuellement, les éleveurs de la région se découvrent même une nouvelle orientation vers le pur-sang arabe, témoignant ainsi du succès des races autochtones. Situé côté nord du périmètre urbain de la capitale orientale, il est, en effet, réputé à travers le Royaume pour ses performances de production de l’arabe-barbe et du pur-sang arabe.

En chiffre, le haras national d’Oujda couvre une capacité de nouvelles naissances pouvant atteindre 1000 à 1100 poulains par an. Le haras dispose dans ses écuries, d’une cinquantaine d’étalons fournis par la SOREC, et agrée plus de 140 étalons privés issus des élevages et clubs équestres des alentours. «On gère une cinquantaine d’étalons nationaux, et on a plus de 140 chevaux privés, ce sont des chevaux qui sont mis à disposition des éleveurs pour la monte et la reproduction», précise le Dr Mohamed Baya.

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filière équine: haras national d’oujda Le haras national d’Oujda affiche des statistiques remarquables: entre 2000 à 2300 juments sont saillies chaque année au niveau de toute la région de l’Oriental. «C’est lors de la saison de monte, période du 15 février au 15 juin de chaque année, que les éleveurs ramènent leurs juments au niveau de nos centres de monte, répartis selon les différentes provinces voisines» explique le Dr Mohamed Baya. «Et pour assurer un travail de proximité réussi, douze stations de monte et centres d’élevage sont répartis sur les provinces de la zone d’action, à savoir Taza, Boulmane, Jerada et Guercif.» Depuis 2011, le Royaume a connu une nouvelle structuration de la filière équine. Les travaux de reconstruction du haras national d’Oujda ont permis la création de nouveaux locaux qui répondent aux nouvelles normes techniques internationales modernes et qui permettent d’accompagner l’évolution de la filière au niveau régional. Sept centres ont été reconstruits et sont opérationnels. «Cinq centres pratiquent l’insémination artificielle de l’arabe-barbe, du barbe et du pur-sang arabe» précise le Dr Baya. «Les sept autres utilisent la monte naturelle».

Les ambitions de la filière équine sont non seulement quantitatives mais aussi qualitatives. «Il faut impérativement améliorer l’encadrement des éleveurs privés de la région» dit le Dr Baya. «Il convient de travailler l’amélioration génétique, l’acquisition des étalons performants, la formation des éleveurs au niveau de la région eu égard aux nouvelles techniques d’élevage.».

On comprend mieux pourquoi la SOREC a organisé, depuis 2012, des journées portes ouvertes au niveau des haras nationaux avec la participation des cadres de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II qui ont présenté les nouvelles techniques de reproduction, l’alimentation, le bien être, la maréchalerie, les soins, et tout ce qui concerne l’entretien sanitaire des chevaux. La SOREC n’a pas oublié les éleveurs qui étaient dans l’incapacité de se déplacer à Oujda. Elle a organisé des caravanes de sensibilisation auprès des centres de promotions d’élevages et stations de monte dans les provinces d’alentour. «Nous multiplions les ateliers de proximité qui sont efficaces» avoue le Dr Baya. «Nous avons tendance à travailler de plus en plus sur des thématiques pour canaliser davantage nos interventions. Ainsi, nous pouvons permettre à ces éleveurs de répondre à des besoins bien particuliers souvent ciblés lors des Journées Portes Ouvertes.»

Homme de passion, le Dr Baya s’intéresse aussi fortement au bien-être des chevaux ou à l’équithérapie. «A Berkane, un club a pris l’initiative de travailler avec une association qui prend en charge des trisomiques» se réjouit-il. «C’est une initiative locale que nous soutenons. C’est en effet la SOREC qui assure l’appui technique...»

OujdA (Haras national).Le Haras national d’Oujda dispose dans ses écuries d’une cinquantaine d’étalons fournis par la SOreC.

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filière équine: haras national d’oujda On l’a compris, la formation est un pilier de la politique équine du haras National d’Oujda. D’autant que le Conseil de la Région de l’Oriental a signé un partenariat avec la région Française Champagne-Ardennes, appelée aujourd’hui Grand-Est. Dans le cadre de cet échange de compétences, le haras national d’Oujda a mis en place plusieurs actions de formation dans la préparation des chevaux aux utilisations modernes et traditionnelles. Le haras National d’Oujda a aussi réfléchi à la transmission familiale de la passion de l’élevage. «On a sensibilisé pas moins de 200 fils d’éleveurs» se félicite le Dr Baya. «Ces fils d’éleveurs connaissaient le cheval selon un plan traditionnel, il était nécessaire de les former sur les nouvelles formes d’exploitation de la race équine. Avant de le mettre à disposition des éleveurs, un étalon privé doit passer plusieurs procédures de contrôle sanitaire assez pointilleuses. C’est une pédagogie indispensable». Outre la reproduction et la formation, le haras national d’Oujda met aussi l’accent sur l’utilisation du cheval. «Quand nous encourageons l’élevage, on doit se pencher sur deux enjeux : l’organisation des concours, et la promotion de la Tbourida, notre art équestre traditionnel» dit le Dr Baya. «Chaque année, nous organisons, au mois de Juin, quatre concours d’élevages régionaux pour la valorisation du cheval arabe barbe». Les différentes catégories sont les poulains, les jument suitées, les juments non suitées… A l’image des autres haras nationaux, celui d’Oujda organise les concours dans les lieux d’élevage. «C’est là où il y a une population importante» confirme le Dr Baya. «L’idée, c’est de motiver les éleveurs à produire des chevaux de haute qualité». Pour la Tbourida, le Dr Baya n’est pas inquiet. «Elle représente une partie incontournable de notre patrimoine culturel au niveau de la région» se félicite le directeur. «Nous avons un concours régional, et un deuxième concours organisé sur la province de Taza. D’autres manifestations sont organisées, par les collectivités locales et les associations. L’objectif principal est la préservation du cheval barbe. On insiste aussi sur la tradition en matière d’harnachement.» Homme de passion, le Dr Baya s’intéresse aussi fortement au bien-être des chevaux ou à l’équithérapie. «A Berkane, un club a pris l’initiative de travailler avec une association qui prend en charge des trisomiques» se réjouit-il. «C’est une initiative locale que nous soutenons. C’est en effet la SOREC qui assure l’appui technique...» Au Haras d’Oujda, les défis ne manquent pas. u

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OujdA (Haras national).«je travaille main dans la main avec Omar Skalli, le directeur Général de la SOreC» se félicite le dr Mohamed Baya, directeur respecté du Haras national d’Oujda.

PAR M. LAFTOUTY

Mohamed Baya, au service de la filière équine V

étérinaire lauréat de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, promotion 1985, Mohamed Baya est né en 1957 à Taourirt, Oujda. Après avoir reçu son diplôme, il a intégré un centre d’insémination artificielle bovine, à Kénitra (1986), où il a vécu avec bonheur sa première expérience professionnelle. Moins d’une année après, le Dr Mohamed Baya s’est engagé au service militaire. «A l’époque, on faisait appel aux vétérinaires pour faire le contrôle des produits alimentaires» précise-t-il. «Au moment où j’ai intégré la Place Militaire de Meknès, on s’occupait aussi des chevaux de l’Académie Militaire et de leur contrôle sanitaire. J’ai fait non seulement le contrôle des produits alimentaires d’origine animale mais aussi et surtout le suivi sanitaire des chevaux militaires, pendant 15 mois. Par la suite, j’ai travaillé aux abattoirs à Oujda pendant deux ans». Promu chef du bureau de la santé animale, il peut appréhender et traiter tous les cas sanitaires ayant rapport avec la promotion de l’élevage et la reproduction équine.

Il travaille aussi sur les maladies contagieuses, le contrôle alimentaire et sanitaire. «A cette même époque nous avons travaillé sur une campagne nationale, pour combattre une épidémie qui attaquait les chevaux au Maroc : la peste équine» se souvient le Dr Baya. «Tout le Maroc s’est mobilisé pour trouver des solutions à la maladie et gérer ses dégâts : vaccination, vulgarisation, sensibilisation.» En 1994, il rejoint le Haras national d’Oujda qu’il n’aura de cesse de vouloir restructurer. À l’instar des autres Haras nationaux, ceux de Meknès, de Marrakech, d’El Jadida et de Bouznika, le Haras National d’Oujda a été rattaché à la Société Royale d'encouragement du cheval, en 2011. Il est devenu un relais incontournable, bras armé de la SOREC dans le domaine de l’élevage, œuvrant pour l’amélioration de la race équine, sa sélectivité. «Je travaille main dans la main avec Omar Skalli, le Directeur Général de la SOREC» précise le Dr Mohamed Baya qui s’est également occupé des activités de la société de course régionale d’Oujda, jusqu’en 2016. u

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tbourida: concours interrégional de guelmim

lE vENt Du gRaND SuD SoufflE SuR la tBouRIDa GueLMIM.première à Guelmim, la Sorba du Moqadem Ibrahim ennsihi de Guelmimla (Association Ait Baâmrane), a forcé l’admiration et obtenu sa qualification pour le Trophée Hassan II.

AVANT LES CONCOURS INTERRÉ GIONAUX DE TBOURIDA PROGRAMMÉS À BENI MELLAL ET À MEKNÈS, L’ÉPREUVE DE GUELMIM A QUALIFIÉ DEUX SORBAS POUR LE TROPHÉE HASSAN II DE DAR SALAM ET MARQUÉ L’HISTOIRE DE CETTE COMPÉTITION MYTHIQUE. POUR LA PREMIÈRE FOIS, UNE ÉPREUVE INTERRÉGIONALE A EN EFFET ÉTÉ ORGANISÉE DANS LES RÉGIONS DU SUD...

332 332 sorbas participeront au Trophée Hassan II de Tbourida qui a débuté à Guelmim et se clôturera en beauté à Dar Salam du 15 au 21 mai

PAR MARYEM LAFTOUTY

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uand un art séculaire devient un sport authentique ! Sur la route du Trophée Hassan II de Tbourida programmé, à Dar Essalam, du 15 au 21 mai, il ne fallait pas manquer le concours interrégional de Guelmim, première étape qui restera dans l’histoire de la filière équine marocaine. Pour la première fois, 12 sorbas ont représenté les Régions de Guelmim-Oued Noun, Laayoune-Saguia al Hamra et Ed Dakhla-Oued ed Dahab. Surtout, ce nouveau rendez-vous a permis de valoriser ces régions et leurs efforts à promouvoir la filière équine en général et la Tbourida en particulier. Bien sûr, la société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC), organisatrice de l’événement en collaboration avec la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres (FRMSE), s’est mobilisée pour la valorisation d’une tradition culturelle ancestrale à travers une organisation professionnelle de qualité. Ainsi, le concours interrégional de Guelmim a été une occasion de retisser les liens entre les diversités folkloriques. Sur les douze troupes présentes sur la ligne de départ, Guelmim a fourni le plus grand contingent d’engagés en présentant pas moins de neuf sorbas, laissant Laâyoune (2) et Boujdour (1) compléter le tableau des compétiteurs.

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Les chiffres

5890 L’édition 2017 du Trophée Hassan II de Tbourida est l’édition de tous les records. 5.890 chevaux participeront à l’événement. Ils étaient 5.010 en 2015 et 5.713 en 2016. PHOTOS dr

Promotion de l’utilisation de l’Arabe-Barbe

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epuis le lancement, en 2011, par Aziz Akhannouch (photo), Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, de la Stratégie Nationale de la filière équine, l’organisation des épreuves de Tbourida s’inscrit autant dans l’objectif de pérenniser cet art gravé dans l’ADN marocain, que dans la volonté de promouvoir l'utilisation traditionnelle et moderne du cheval Barbe et Arabe-Barbe, races de prédilection de la Tbourida, qui font la fierté de la filière équine. u


tbourida: concours interrégional de guelmim le tir est pointé vers le bas, symbole du Baroud des régions Sud. «Dans les zones du désert, l’ennemi se cachait dans les tranchées de défense» précise Mohammed Chakdi, qui rappELle que la Tbourida tient son origine dans l’art militaire.

C’est donc depuis la porte du désert que le coup d’envoi des concours interrégionaux de Tbourida a été donné. Cette première étape de Guelmim, qui a regroupé pas moins de 228 cavaliers, a permis aux deux meilleures troupes de remporter un billet qualificatif pour le Trophée Hassan II. «Avant, les troupes de ces régions participaient seulement aux concours régionaux» a précisé Mohammed Chakdi, membre du comité organisateur et directeur du Haras national de Marrakech. «L’aventure s’arrêtait souvent à cette épreuve, les meilleurs représentaient leurs régions respectives directement au Trophée Hassan II». Après les deux journées où l’ardeur compétitive des douze troupes a été saluée par tous, deux sorbas se sont vite démarquées. En tête du classement, la troupe de Guelmim de l'Association Ait Baâmrane pour l’équitation traditionnelle et la solidarité, au commandement du Moqadem Ibrahim Ennsihi, a forcé l’admiration. Ce nom a déjà fait couler beaucoup d’encre par ses succès précédents. Deuxième du classement, la sorba du Moqadem Hassan Mouradi, toujours de Guelmim, représentant l’Association des cavaliers de Oued Noun pour l’élevage des chevaux et l’environnement, a également été à la hauteur de l’événement. Auréolé par la victoire de sa troupe, le Moqadem Ibrahim Ennsihi n’a pas manqué de saluer les efforts de la SOREC. « La Fantasia va revivre ses jours de gloire» dit-il. «Les dispositions prises récemment pour la mise à niveau de l’art de Tbourida sont prometteuses. La Fantasia fleurit avec fierté. Le meilleur est à venir.» Le concours interrégional de Guelmim lui a offert l’occasion de partager le folklore de ses ancêtres. «J’ai ouvert les yeux et grandi dans un milieu où la Fantasia nous accompagne de père en fils», confie Ibrahim Ennsihi. Au-delà d’une simple passion, la Fantasia est pour le Moqadem de Guelmim un véritable héritage.

Originaire de la tribu des Rguibat, Ibrahim Ennsihi participe aux moussems des Régions du Sud depuis tout jeune. «L’amour du cheval n’est pas un simple ressenti: c’est une partie de moi qui évolue de jour en jour», explique-t-il. «A l’époque, il n’y avait pas d’épreuves éliminatoires pour représenter les régions du Sud au concours national. Chaque région envoyait une troupe à Dar Essalam pour participer au Trophée Hassan II ».

GueLMIM.- La Sorba du Moqadem Ibrahim ennsihi de Guelmim (photo), qui a frôlé la victoire en 2011, au Trophée Hassan II, espère prendre sa revanche cette année.

Il aurait même déjà pu toucher le Graal. En 2011, sa sorba a représenté la région de Guelmim au Trophée Hassan II. Mais la chance fut absente. «Nous étions en tête du classement toute la semaine» se souvient-il. «Arrivés en finale, nous avons été trahis par un problème technique. Cette année, nous espérons prendre notre revanche, même si la concurrence sera rude avec les meilleures troupes qui passeront l’obstacle de Béni Mellal et Meknès.» Après Guelmim, les concours interrégionaux de Tbourida 2017 poursuivront leur deuxième phase avec l’épreuve de Béni Mellal les 29 et 30 avril prochains, pour représenter les régions du centre. Alors que la troisième étape aura lieu à Meknès les 6 et 7 mai où la ville accueillera les sorbas des régions Nord. Durant les deux belles journées de Guelmim, les sorbas ont été notées selon la performance de leurs exhibitions. Après leur premier passage, appelé « Hadda» ou «Tadrija», selon les régions, les troupes ont reçu une première note sur 25. Les juges apprécient le départ, la condition physique des chevaux, le harnachement et l’habillement des sorbas.

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Ensuite, chaque sorba vide son «Baroud » en trois salves. Il s’agit là d’évaluer la cohérence du mouvement, la coordination entre les cavaliers et bien sûr, le tir. Il faut préciser que le tir est pointé vers le bas, ce qui caractérise le jeu du Baroud des régions Sud. «Dans les zones du désert, l’ennemi se cachait dans les tranchées de défense» précise Mohammed Chakdi, qui rappelle que la Tbourida tient son origine dans l’art militaire. Outre l’habillement des cavaliers, où on relève sans peine la «Deraâ» et le «Salham», habits traditionnels caractérisant les régions Sud du Royaume, les montures sont également différentes. «Ici, on n’utilise plus les juments» confie Mohammed Chakdi. «Elles sont moins impressionnantes que leurs semblables originaires des autres régions mais elles sont habituées aux conditions naturelles les plus dures». Sur la deuxième journée, l’exercice est le même, sauf que la note est multipliée par un coefficient 2. A la fin du concours, nous avons enfin connu l’identité des deux sorbas qui se joindront à la cour des «grands» maîtres de la Fantasia lors du Trophée Hassan II où le moqadem Ibrahim Ennasihi ne manquera pas d’ambition. u

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sur la route de tryon (etats-unis)

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Saphir, désir d’avenir... carte postale

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’année 2017 a commencé pour nous par la tournée dans les Emirats. Quickly a repris la compétition avec beaucoup de plaisir et de succès, à Dubaï. Tout aurait été parfait s’il ne s’était pas blessé lors de l’étape suivante, au Qatar. Après avoir terminé à la quatrième place d’un Grand Prix, il a fait «l’imbécile» comme il en a l’habitude lors de la remise des récompenses. Et c’est comme ça qu’on l’aime ! Est-ce qu’il a fait un faux mouvement? Toujours estil qu’on le sentait gêné, lors de son retour aux écuries. Et s’il a encore fait un sans-faute le lendemain, il n’était pas dans une forme optimale. Du coup, nous avons décidé de stopper la tournée plus tôt que prévu pour Quickly. Histoire de ne prendre aucun risque avec lui. C’est aussi pourquoi nous l’avons laissé au repos pour le Trophée Hermès, à Paris, où nous avions néanmoins envie de confirmer et défendre notre succès, l’an dernier. Notre objectif n’est pas le Trophée Hermès mais les Jeux Équestres Mondiaux qui se dérouleront aux Etats-Unis, à Tryon, en septembre 2018. Nous pouvons d’ailleurs confier, d’ores et déjà, que nous sommes très confiants pour la qualification. Le forfait de Quickly a eu un seul avantage: il nous a permis de tester Saphir du Talus dans des conditions extrêmes. Dire qu’il nous a surpris est loin de la vérité ! Il a été extraordinaire au Trophée Hermès, réalisant deux sansfaute, lors des deux premières épreuves. Surtout, il n’a fait que deux faute lors d’un Grand Prix dantesque où il n’y a eu que trois sans-faute mais de multiples abandons et blessures de chevaux. Le tracé était trop sélectif, trop corsé, tout simplement trop difficile pour une compétition indoor. C’est un parcours à oublier.

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Cheval du Maroc a décidé de mettre ses pas dans ceux de Kebir Ouaddar et de son entraîneur, Marcel Rozier. Jusqu’aux Jeux Equestres Mondiaux de Tryon aux Etats-Unis ( 10 au 23 septembre 2018 ), le couple vedette des sports équestres marocains vous fait partager le quotidien de leur fabuleux cheval Quickly de Kreisker, leurs joies, leurs doutes, leurs espoirs, leurs rêves. Confidences exclusives...

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Saphir du Talus manque d’expérience, bien sûr, mais il a confirmé qu’il avait des moyens assez exceptionnels notamment dans le domaine du saut où il a impressionné tous les suiveurs. Ce n’est pas un cheval de vitesse, comme Quickly, mais c’est un sacré compétiteur qui est dans une belle phase de progression. On peut dire que Saphir a montré son désir d’avenir... Il a d’ailleurs confirmé sa grande forme à Cagnes-sur-Mer en prenant une belle deuxième place au Grand Prix. Il a été aussi brillant, à Mâcon, dans une épreuve trois étoiles. Certes, ce ne sont pas de grandes compétitions. Ce sont des compétitions de préparation. C’est surtout très instructif et nous en avions besoin. Les performances de Saphir du Talus ne doivent pas masquer nos insuffisances. Nous avons besoin d’un troisième cheval de Grand Prix. C’est indispensable pour rester au plus haut niveau mondial. Les grands cavaliers se présentent en permanence avec des nouveaux chevaux pour prendre la relève. Si on épaule bien Quickly, si on ménage ce phénomène, on peut envisager de l’emmener aux JO de Tokyo. Protéger Quickly est notre priorité. Même s’il n’est pas blessé, même s’il n’a ni entorse, ni fracture, on va encore le ménager en attendant le feu vert du vétérinaire. Bien sûr, on aurait aimé participer à la nouvelle épreuve déjà emblématique qui aura lieu dans le cadre idyllique du château de Versailles. La tentation est grande mais on ne prendra aucun risque. Quickly devra attendre l’année 2018 pour pénétrer dans les écuries du Roi à Versailles. Il devrait aussi manquer le concours de La Baule où il a souvent été performant sur une herbe qu’il affectionne. En fait, Quickly devrait faire son grand retour, en juin prochain, sur la Côte d’Azur, à Saint-Tropez ou à Cannes. Mais cela ne veut pas dire qu’on ira à Versailles et à La Baule sans ambition. Ce serait faire injure à Saphir du Talus qu’on est impatient de revoir dans la cour des grands. u


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