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JOLIS CLAPOTIS
PISCINES
IMMERSIONS HIVERNALES
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CILOU DE BRUYN
À moins de vouloir vous confronter au choc thermique de la baignade en eaux glacées, certainement bénéfique pour renforcer votre immunité, plongez plutôt dans les univers calfeutrés des piscines uccloises pour varier les plaisirs aquatiques et entretenir votre forme.
Entraînnement du Cercle des Nageurs Ucclois à la piscine Longchamp
COMME OLYMPE À LONGCHAMP
Toute pointue et habillée de transparence, plantée au sommet d’une butte avenue Defré, son grand toit suspendu à deux points seulement, ses façades entièrement vitrées rythmées par des montants en aluminium, la piscine communale Longchamp, inaugurée en 1971, a été conçue par les architectes Charles De Meutter et Jean Koning. Cinquante ans plus tard, bassin d’apprentissage, pataugeoire, douches, cafétéria et solarium d’été s’articulent autour de la piscine olympique de 33 mètres. Avec une qualité bactériologique des 3 700 m3 d’eau exceptionnelle, grâce au traitement alternatif, à base de rayons ultraviolets, utilisé pour diminuer la quantité de chlore. Ici, on nage, on bronze, on plonge, on pédale, on s’entraîne. Cours de natation ou triathlons, aquagym ou aquabike, bébés-nageurs et même plongée y sont organisés par des clubs nautiques et autres associations sportives. Notamment le CUP (Centre Ucclois de Plongée), école de plongée et d’apnée qui organise gracieusement des baptêmes, le Club Aquabike 1180, qui dispense entraînements et formations en Aquabike & Aquajump, et le Cercle des Nageurs Ucclois, qui forme nos champions nationaux. Philippe Van Ginderdeuren du Team Compétition : « Nous avons une section apprentissage en groupe pour les enfants de 4 ans à 15 ans, et des entraînements, 1 à 3 fois par semaine en fonction du niveau, pour les compétiteurs (à partir de 7 ans et jusqu’aux Masters -vétérans), en plus des compétitions de la fédération amateur de natation (reconnue par l’ADEPS) une dizaine de fois par an. Nous comptons plusieurs champions de Belgique en relais ou individuels et notre relais 4×50m 4 nages détient le record de Belgique. Je dois avouer que malheureusement, faute de place, nous ne pouvons pas accepter toutes les demandes d’apprentissage à partir de 16 ans, et devons refuser plusieurs dizaines de personnes chaque année. Les piscines en région bruxelloise sont trop peu nombreuses. »
AU BORD DE L’EAU
C’est le seul bassin aquatique bruxellois où l’eau est chauffée à 34,7°, ce qui offre un relâchement dès que l’on y entre. C’est une piscine carrée et lumineuse où se dispensent des séances individuelles de massage thérapeutique aquatique - watsu, wata, aquasoma…
© DR
Une eau à 34,7 degré pour se détendre C’est un lieu où l’on vient explorer une forme d’intériorité corporelle facilitée par l’eau et ses pouvoirs transformateurs puissants. Ici, on libère les tensions mentales, émotionnelles et physiques. « L’eau circule sur la peau, les mouvements souples et doux délient les tensions et le mental s’apaise », explique Dominique Dosogne, fondatrice d’Au Bord de l’Eau. « Les techniques subaquatiques, en amplifiant la respiration, permettent un relâchement profond physique, psychique, émotionnel. L’apnée permet de lâcher ce mental qui contrôle tout, et par conséquent le corps et les émotions. Quand le corps est relâché, la guérison peut avoir lieu. Les douleurs chroniques sont apaisées, parce que le mental se relâche, le signal d’alarme s’estompe. »
620 chaussée d’Alsemberg, 0473 70 90 97 et www.au-bord-de-l-eau.be/
Deep Dinner, le restaurant sous-marin de Nemo33.
SOUS L’EAU À NEMO33
Profondeur : 33 mètres. Température de l’eau : 33°C. Vous êtes au temple de la plongée, en un seul lieu, ucclois. Nemo33. Tous les besoins des plongeurs y sont réunis : apprentissage, brevets et pratique de toutes les formes de plongée - snorkeling, apnée et plongée bouteille, salle de cours, école, et le magasin où vous pouvez vous équiper entièrement et tester votre matos immédiatement. Et ce n’est pas tout : l’univers de fitness aquatique avec des cours de natation, d’aquagym et aquabike, le resto thaï et sa terrasse noyée dans les bambous, des événements, incentives ou anniversaire. Et, des plongées en plein art avec l’exposition des planches du dernier Largo Winch.
John Beernaerts, Inventor & Managing Director de Nemo33, détaille ainsi : « Notre core business est l’enseignement de la plongée, du débutant au professionnel, dans des conditions exceptionnelles. Notre école délivre les brevets de la fédération SSI (la Scuba Schools International, concurrente de la PADI, la Professional Association of Diving Instructors). Pour passer le brevet de plongée, il y a plusieurs étapes : débuter en eau chaude peu profonde avec le fameux baptême, suivre une formation théorique, apprendre les bons réflexes dans un univers à sécurité maximale et à confort inégalé. Quand cette formation est terminée, en piscine chaude et profonde, et que l’élève est prêt à être lâché en eau ’’extérieure’’, il reste à valider ses compétences dans ce nouvel univers. Voilà pourquoi nous allons construire une nouvelle infrastructure qui permettra l’immersion en profondeur en situation réelle, avec une vraie vie sous-marine, poissons compris. »
« Quand NEMO33 s’est ouvert en mai 2004, Uccle était alors le centre du Monde de la plongée.»
Au départ très masculine, la plongée a évolué. Selon John Beernaerts, « les conditions très particulières de température, le matériel de plongée qui a beaucoup progressé et l’architecture de Nemo33 pensée pour les plongeurs ont ouvert ce sport à de nouvelles populations : les femmes, les seniors et les enfants. »
Mais le lieu est aussi régulièrement utilisé comme studio pour le tournage de films sous-marins et comme labo pour la recherche médicale. Plusieurs avancées médicales et physiologiques y ont été découvertes. Et, pendant plus de dix ans, Nemo33 a été la piscine la plus profonde du monde, inscrite au Guinness World Record. « À l’ouverture, en mai 2004,» reprend John Beernaerts, « et durant la décennie qui a suivi, Uccle était le centre du Monde de la plongée. On en parlait sur toutes les chaînes de télévision, sur tous les continents. Nous avions inventé un concept unique ! Une architecture unique ! Depuis, nous avons été copiés et dépassés. Mais nous restons fiers d’être l’exemple qui a engendré ces nouvelles entités. Enfin, l’ouverture prochaine de la piscine extérieure verra l’annonce de quelques nouveautés… » Notamment celle qui fera du centre de plongée ucclois le seul endroit où la formation pourra se suivre 365 jours par an. Pour retrouver la paix de l’univers fœtal.
Avant de permettre des réveillons sous l’eau? « Pourquoi pas ? Nous réfléchissons à un concept actualisé aux normes sanitaires. »
BULLES DE BIEN-ÊTRE
Une matinée coquine et amoureuse dans un hammam avec aromathérapie et jacuzzi rien que pour vous ? Ou envie d’offrir vos pieds aux poissons-docteurs asiatiques pour une petite fish therapy ? À moins que vous ne souhaitiez goûter aux surprises de la toilette japonaise avec nettoyage/massage par jet d’eau pour stimuler le bien-être intestinal, et séchage ? Alors rendez-vous au centre de bien-être Spa & Lounge 383
383 chaussée d’Alsemberg, 0479 68 56 86 et https://spa383.be/
Nager, été comme hiver, dans les piscines extérieures ou intérieures du David Lloyd
COMME UN ROI AU DAVID LLOYD
C’était un manoir, le Viola Cornuta, aux allures de petit château construit en 1910. Victime d’un incendie en 1998, il abrita le centre sportif des AG avant d’accueillir le David Lloyd sur ses 3,5 hectares face à la Forêt de Soignes. Les infrastructures sportives high- Tech épousent parfaitement l’architecture d’époque restée intacte et magistrale. Ici, tout est beau, tout est mesuré. Ici, tout est discrètement feutré, tout est ultra cool. Ici, tout est possible. Que vous souhaitiez faire vos longueurs solo ou vous entraîner pour un triathlon, suivre un cours particulier ou faire du vélo en collectif dans l’eau, dehors, en hiver, barboter dans la piscine intérieure avec les enfants ou les caler à la crèche ou aux activités du DL Kids, boire un verre au bar de la piscine, manger sain, vous faire masser et terminer par un hammam, ou juste nager été comme hiver dans l’une des deux piscines – 25m intérieure, 20m extérieure –, bordées de chaises longues et gazon, pataugeoires, musique et bonne humeur : tout est possible.
À condition d’être membre. « Nous ne faisons pas de conditions tarifaires pour usage de la piscine uniquement. Nous sommes un club dont il faut être membre et qui permet l’accès à toutes les facilités, installations et services. Nous faisons juste des abonnements spécifiques pour un accès en dehors des heures de pointe, avec ou sans tennis », dit Stéphane Rutté, le manager. « Il y a un avantage à faire de l’exercice en piscine, car l’eau est un facteur massant, qui permet un exercice moins agressif pour les muscles. Nous avons des cours de natation, en groupe ou individuels, des cours d’aquagym et aquabike, pour lesquels nos membres peuvent réserver un vélo dans leur application David Lloyd et assister au cours collectif aux jours et aux heures proposés.»
Très cardio ? « Tout dépend de l’intensité. Le corps réagit également davantage car l’eau a une température plus basse que le corps, ce qui le fait travailler déjà rien qu’en s’immergeant .» Il y a les nageurs réguliers, habitués à faire leurs longueurs - en moyenne 500 m - dans la piscine extérieure sous le soleil ou le givre. Il y a les personnes qui assistent aux cours collectifs et ceux qui font les deux, en parité homme/femme. « Nous disposons aussi d’un grand jacuzzi, de deux saunas et d’un hammam ainsi que d’une zone de repos accessible à tous et d’un centre de soins et d’esthétique avec massages. La crise sanitaire a mis en valeur le fait que le sport est probablement l’un des meilleurs moyens de se prémunir contre ce type de maladie. J’encourage donc tout le monde, jeunes et moins jeunes, à pratiquer du sport pour son bien-être physique et psychique. »
Piscine Longchamp : 1 Square De Fré, 02/374 90 05 et www.piscinelongchamp.be
Nemo33 : 333 rue de Stalle, 02/332 33 34 et www.nemo33.com
David Lloyd, 41 Drève de Lorraine, 02 379 32 00 et www.davidlloyd.be
© Pexels
NATATION TOUS À L’EAU
CILOU DE BRUYN
La natation est un des seuls sports qui se pratique à vie, sans contre-indications, pour tout public, à moindre coût, été comme hiver et à tout âge !
Vous vous glissez dans l’eau, vous vous coulez en elle, qui épouse votre corps. Elle vous enveloppe et vous porte, à l’unisson des ondulations émises par vos mouvements. Sans effort, vous flottez, barbotez, jouez. Elle calme votre mental, sensation primordiale, en connexion avec votre souffle et respiration consciente. Alors, vous plongez dans son silence. Vous nagez, brassez, crawlez, pédalez, musclez. Elle vous masse, vous gaine, vous étire, vous renforce, draine vos chairs offertes, stimule vos endorphines, ces hormones du plaisir. Cet hiver, variez les plaisirs et récoltez les bénéfices selon vos envies.
DES RONDS DANS L’EAU
(-9 À 4 ANS)
Tête en bas, tête en haut, c’est dans l’eau du ventre de sa mère que le bébé prend vie. En apesanteur, il y joue, il en boit, il se nourrit. On le lave et on l’accueille par ce premier bain. Après, l’eau lui est familière, réminiscence des sens, il gardera ses réflexes de nage automatique si on le sollicite rapidement. Dans l’eau le bébé se sent magicien : il lui donne la forme qu’il veut, elle bouge et change de forme sans vraiment changer puisqu’elle est toujours là ! Il la transforme, cette permanence est rassurante.
« Pour les nourrissons, les bains d’accueil remettent le bébé dans un contexte similaire à sa vie in utero,» explique Dominique Dosogne, massothérapeute aquatique Au Bord de l’eau. « Le bébé retrouve des sensations et des sons connus. La naissance peut être un passage traumatisant, le bain l’accompagnera dans une profonde détente, supprimant les crispations qui peuvent s’être marquées dans son corps. Un moment de bien-être et de partage qui relâche les tensions autant physiques qu’émotionnelles. » Très à la mode dans les années 1960, les cours de bébé-nageur, outre qu’ils sont préventifs contre les risques de noyade, stimulent le développement des organes moteurs et du maintien.
Les vélos en attente de l’immersion pour les cours d’aquabike, au David Lloyd.
LE GRAND BAIN
(4 À 12 ANS)
« L’eau, c’est 72 % de la surface de la Terre et 60 % de notre masse corporelle.»
Si l’enfant apprend facilement les mouvements simples, sa capacité à fixer l’apprentissage et la synchronisation, immersion-respiration-équilibre, est moins rapide que chez les adultes. On veillera donc à mettre du plaisir et du jeu dans la répétition pour progresser et développer la psychomotricité grâce à quelques accessoires : plaquettes de natation à porter aux mains, mini palmes ou monopalme, pullboy, planche, lecteur mp3 étanche, ou autres.
Brasse, papillon ou crawl ? La brasse est mine de rien assez technique et plutôt dangereuse pour le dos. Il faut avoir un bon gainage, une bonne coulée, et nager tête sous l’eau. Très technique, la nage papillon est recommandée pour les nageurs experts. Le crawl, la nage la plus rapide et la moins dangereuse pour le dos, et le dos crawlé sont bénéfiques pour tous les sports. Pus on se met de challenges, moins l’entraînement sera monotone.
Saviez-vous que votre cardio sera doublement renforcé grâce à la respiration inversée ? Dans la vie, vous arrêtez de parler pour inspirer, volontairement. En nageant, on interrompt son mouvement pour sortir la tête de l’eau et expirer consciemment, puis inspirer automatiquement : les muscles, travaillant beaucoup dans les deux sens, renforcent la cage thoracique et le volume respiratoire. En fait, 30 minutes de natation, c’est l’équivalent de 15 minutes de course à pied. A raison de 2 à 4 séances de 30 à 45 minutes par semaine, résultats visibles au bout de quelques semaines.
FAIRE DES VAGUES
(12 À 55 ANS)
Aquarunning, aquabiking, aquazumba, ou comment brûler des calories et s’affiner en s’amusant, sans se blesser. Comme le corps est immergé dans l’eau jusqu’à la poitrine, le moindre mouvement de bras, de hanches ou de jambes demande un effort supplémentaire, tout en ménageant les articulations et sans absorber les chocs grâce à l’apesanteur. On se muscle en douceur, presque sans s’en rendre compte, mais en profondeur et de manière complète. Les mouvements de l’eau sur la peau ont un effet drainant qui booste la circulation sanguine, favorise l’élimination des toxines, rend la peau plus ferme et aident à éliminer cellulite et graisses.
Pour les plus calmes, les jams de danse contact aquatique d’Au Bord de l’Eau mènent en douceur sous l’eau, dans le respect du consentement de chacun, de son rythme respiratoire, de sa propre danse, tout en souplesse, pour arriver avec l’autre à une danse commune, lente et profonde.
TOUT EN DOUCEURS
(55 À 112 ANS)
À partir d’un certain âge, on privilégiera l’aquagym ou l’aquapilates. « Si le cours est bien expliqué, on parvient à muscler toutes les parties du corps et par la respiration, remonter tous les viscères, donc tout ce qui a tendance à descendre, non seulement parce qu’on est dans l’eau, mais aussi par une bonne prise de conscience du travail du périnée et des abdos bas », explique Lize Dieudonné, prof d’aquagym qui a encore des élèves de 112 ans ! « Il agit aussi sur la densité osseuse puisqu’on continue quand même à sauter, alors qu’on ne pourrait sans doute plus le faire dans l’atmosphère. Ces espèces de micros-chocs en douceur stimulent la fabrication des os. »
Le yoga aquatique, lui, allie les bienfaits du yoga et de l’eau chaude pour prendre activement soin de soi, se renforcer et se détendre en laissant l’eau nous enseigner la fluidité et la joie du mouvement.
©Laurence Briquet
UCCLOIS DU BOUT DU MONDE
UN GOÛT D’ICI MADE IN CAMBODGE
PHILIPPE BERKENBAUM
« Le Bel Air – a Belgian Atmosphere », ainsi s’appelle le restaurant bien de chez nous fondé par deux jeunes Ucclois à Siem Reap, en pays khmer. Ils y ont cultivé leur belgitude pendant cinq ans avant de rentrer au bercail, stoppés par la Covid. Une page s’est tournée, mais Joanne et Xavier ne sont pas malheureux de retrouver ici tout ce qui leur avait manqué là-bas. Dont une certaine ambiance.
Le Bel Air, c’était une vraie famille. Siem Reap, porte d’accès aux ruines d’Angkor, capitale de l’empire khmer il y a 1000 ans, sans conteste l’une des principales merveilles du monde moderne même s’il ne figure pas officiellement dans la liste contestée de ces dernières. Mais là n’est pas notre sujet. Nous sommes au cœur du Cambodge fin 2019, quelques semaines avant que le SARS-CoV-2 ne s’abatte sur le monde, et nous dégustons un moule-frites arrosé d’une bière bien belge. Voilà qui nous change de la – par ailleurs succulente – cuisine locale, même si les mollusques ont été produits dans la région de Sihanoukville, au sud du royaume. Et je ne vous parle pas de la gaufre de Bruxelles servie au dessert… À la carte du Bel Air, on trouve aussi des croquettes aux crevettes (pas grises mais roses, issues d’un lac tout proche), un feuilleté de boudin noir aux pommes, des asperges à la flamande, des boulets à la liégeoise, des carbonnades à la Leffe ou des aiguillettes de poulet pané au spéculoos… Le tout accompagné de stoemp, de frites maison ou de gratin dauphinois ! Et arrosé d’une trentaine de bières bien de chez nous. Aux fourneaux, l’équipe est pourtant 100 % khmère. Mais aux commandes de ce resto enchanteur, posé dans un écrin de verdure et à la clientèle bien cosmopolite – touristes, expatriés et locaux joyeusement mélangés –, un jeune couple affiche fièrement ses origines.
UNE JEUNESSE UCCLOISE
Xavier Denonville et Joanne Deffense se sont connus sur les bancs de Notre-Dame des Champs à Uccle et ne se sont plus quittés depuis. Elle est un pur produit de la commune, née de parents profs au Collège Saint-Pierre (où Joanne a enchaîné maternelles et primaires) et qui habitent toujours au Square Coghen. Lui venait en voisin puisqu’il habitait Rhode. Entre autres centres d’intérêt, une passion les unissait déjà : celle du voyage. « Mon papa était professeur d’art d’expression française et emmenait chaque année ses élèves de rhéto en voyage scolaire dans le cadre d’un projet consacré pendant toute l’année au pays visité, avec notamment une dimension sociale », évoque la jeune femme. « Notre premier contact avec le Cambodge remonte au voyage qu’il a organisé il y a 12 ans, auquel Xavier et moi avons pu participer comme accompagnateurs. » Accueil, climat, douceur de vivre… Coup de cœur immédiat pour ce pays où une semaine fut consacrée aux visites, une autre à l’organisation d’une école de cirque avec une ONG locale dédiée aux enfants des rues. Mais il n’est alors pas question d’expatriation. Joanne boucle un master en coopération internationale et une agrégation en sciences politiques et sociales à l’ULB, Xavier a entamé des études en communication avant de se laisser emporter par sa passion pour la cuisine, qui le conduit à l’école d’hôtellerie namuroise. Les deux tourtereaux se retrouvent dans un resto du Sablon, où lui fait ses classes et elle arrondit son budget d’étudiante. « Et c’est là que la petite graine plantée quelques années plus tôt a germé », raconte Joanne. « Xavier rêvait d’ouvrir son restaurant, j’avais appris à aimer le travail en salle et ma passion pour la coopération internationale rejoignait son envie de tenter l’aventure à l’étranger. Folie de la jeunesse ? On était libres, on n’avait pas encore d’enfants, c’était le moment où jamais. »
UNE « MAMAN » KHMÈRE
Direction : l’Asie du Sud-Est pour une « tournée des grands Belges » installés sur place, avec la ferme « intention de trouver notre chez nous. » Quatre mois à sillonner la Thaïlande et le Vietnam – « où on s’est aperçu que tout existait déjà, on ne voulait pas être un parmi les autres » –, le Laos – « là, en revanche, c’était encore un peu trop tôt » – avant d’en revenir à leurs premières amours. « Le Cambodge s’ouvrait au tourisme, offrait l’accès aux produits que nous voulions proposer et une réelle vie sociale. » Des rencontres décisives complètent le scénario, dont cette cousine d’un restaurateur khmer, installé à Uccle à l’époque, qui épaulera les jeunes entrepreneurs dans toutes leurs démarches, trouvera pour eux l’adresse de rêve dans la capitale touristique du pays et deviendra leur « maman cambodgienne » à laquelle ils sont toujours très attachés. La décision est prise, un bail est signé, le temps de revenir en Belgique faire leurs bagages et… se marier à Uccle, sous le magistère de Boris Dilliès – officier de l’État civil avant d’endosser l’écharpe maïorale – voilà nos deux « Barangs » (le terme khmer qui désigne les Français ou les blancs, par extension) embarqués dans un challenge inédit. « On a vite abandonné l’idée d’ouvrir un restaurant de cuisine fusion, ça existait déjà. On a plutôt misé sur ce qui nous différenciait : notre Belgitude. Et on a choisi d’opter pour une carte de spécialités belges… préparées avec des produits locaux. » L’atmosphère en plus, avec ce côté « bon vivant » qui nous caractérise, entend-on souvent à l’étranger. « On organisait notamment des soirées musicales. » Le Bel Air, contraction vocale de BELgian atmosphERE portait bien son nom.
Portait ? Le restaurant existe toujours, mais il est aujourd’hui fermé et ses fondateurs sont de retour à Uccle. La sauce avait pourtant magnifiquement pris et le couple a vécu sur place 5 très belles années. Puis la Covid s’est abattue sur le Cambodge comme partout ailleurs et les touristes, donc les clients ont disparu. « On ne pouvait pas compter seulement sur les locaux, d’autant qu’eux aussi ont perdu leur principale ressource », regrette Joanne. « On nous disait que tout allait reprendre, on est resté ouvert le plus longtemps possible mais tout le monde a fini par partir, on a dû se résoudre à suivre le mouvement. » Joanne et Xavier n’ont pris qu’une valise et ont tout laissé là-bas dans l’espoir d’un hypothétique retour, « limite si le café fumait encore. » Ils savent aujourd’hui qu’ils n’y retourneront sans doute que pour liquider l’affaire. Une jolie page est tournée, celle d’une « expérience hyper-positive ». Ce qu’ils regrettent le plus ? « Notre staff local et l’ambiance familiale qu’on avait su créer. » Mais ils ne sont pas du genre à se lamenter. « Nos racines sont ici, on s’était toujours dit qu’on reviendrait un jour en Belgique, c’est juste allé plus vite que prévu. » Tous deux ont trouvé du boulot, elle dans l’enseignement – « pas encore à Uccle, mais j’y cherche un poste » –, lui dans l’entreprise familiale, et ils sont en quête d’une nouvelle maison, si possible dans la commune mais plus probablement à Braine où ils ont un bien en vue. « Notre premier appartement était situé rue du Doyenné, près du Petit Pont. On voudrait bien retrouver la même atmosphère, ce côté village qu’on aime tant et qui nous a manqué, cette vie de quartier où on trouve tout ce dont on a besoin à côté de chez soi. Du boulanger au libraire en passant par le boucher ou le bar sympa, il y a tout au Parvis sans la frénésie de Saint-Gilles ni l’ennui des quartiers résidentiels. Sans oublier la proximité du parc Wolvendael où j’allais aux scouts ni de la Ferme Rose où il y a toujours un événement local. En revenant à Uccle, j’ai trouvé une commune rajeunie, qui vit, où il se passe toujours quelque chose. » Ils ont aussi retrouvé des saisons, en particulier l’hiver et sa période de fêtes, « où l’on se retrouve en cocon avec nos proches ». Pour ne pas parler de bulles…
LEURS ADRESSES SECRÈTES
Au Vieux Spijtigen Duivel, où Joanne a bu sa première bière et qui leur a offert des plaques de bières pour décorer le Bel Air à Siem Reap. 621 chaussée d’Alsemberg
Le Carré Tillens, ce parc méconnu joliment dessiné où de nombreux voisins cultivent librement un lopin de terre et où Joanne, encore elle, a fumé sa première cigarette en cachette (elle a arrêté depuis). Entre les rue Joseph Bens et Roosendael, le long de la chaussée d’Alsemberg
Au Petit Suisse, pour sa fondue inimitable – et impensable sous les chaleurs tropicales du Cambodge. 4 rue du Postillon
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