GIW 59 - Novembre 2015

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Edito Gémiennes, Gémiens, De retour de vacances (sauf pour nos amis alternants, GGSB et English Track), nous sommes repartis pour presque deux mois dans notre chère école. Cela fait également deux mois que cette année gémienne a débuté, et, alors que l’euphorie de la course aux assos est retombée (même si elle a laissé place à une savoureuse succession de week-ends d’intégration), une nouvelle épreuve commence. Il s’agit bien sûr de la campagne BDE. Novembre c’est le tant attendu amphi de dévoilement des listes, pour lequel on espère que les 1A nous réservent de grosses surprises. S’en suivra la non moins désirée période de rallyes, qui va faire le bonheur des 2A et des 3A. Autant dire que nous avons hâte. Et que l’on attend du très lourd.

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com

Mais novembre, comme le laissait présager la couverture, c’est aussi le mois de l’automne par excellence. Une période pleine de charmes et de nostalgie déjà bien entamée, qui marque aussi à Grenoble le début des premières glissades. Les grosses stations ouvrent, et c’est l’occasion pour tout Gémien de goûter aux premières neiges, au moins le temps d’un week-end. Rien de tel qu’une journée sur les pistes pour oublier les partiels qui se rapprochent dangereusement. Là encore on espère que la neige sera au rendez-vous.

Rédacteur en chef Dorian Combe

Beaucoup d’attentes donc, et en hommage à celles et ceux qui cette année ont vu leurs premières vacances leur passer sous le nez, nous avons choisi comme thème pour ce numéro « la disparition ». En espérant que la neige n’en fasse pas autant.

Maquettiste Xavier Jacquot

Automne, neiges et listes, Dorian Combe, Plus communément appelé ... dodo

Responsable Maquette Pauline Brideron Rédacteurs Ronan Locatelli Céline Schmitt Samuel Chicheportiche Emilie Andrieux

Images issues des sites : pinterest.com pexels.com


Sommaire

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La vie de l'école

La grande histoire des logos d’asso...........................p.9 Interview d’un ancien Gémien..............................p.10 Newsletter : GEM Career Center .............................p.12

societe

Ces managers qui chouchoutent leurs employés...p.14 Cuba libre ? ............................................................p.15 La perche à selfies ou le salut à la mort..................p.16 A Generation of Entitlement .................................p.18 Guapa del Este ......................................................p.19

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Culture

La Disparition, ou l’imagination par l’Oulipo ..........p.20 Happy Ending .......................................................p.21 Guernica m’a tuer .................................................p.22 Ces images qui ont à jamais marqué l’histoire......p.24 Cul(ture) ...............................................................p.25

Asso

Vaut-il mieux devenir joueur de football ou patron de Volkswagen ?........................................................p.26 Interview avec Ecosia ..........................................p.27 Le BDS : Interview du Prez .......................................p.28 Le Gem Store : Interview du Prez.......................p.30

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expression LIBRE

Les disparitions mystérieuses .............................p.32 Automne en emporte le vent ...............................p.34 La face cachée du ... chocolat .................................p.35 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le dronte de Maurice (sans jamais oser le demander)..p.36 We’re all mad here ..............................................p.37 Le pourquoi du comment.....................................p.38 Les trésors de la langue française..........................p.39 Alerte, les langues en danger ................................p.40


Ecole GEM, c’est un peu ta deuxième maison... Découvre avec nous ses événements mais surtout la culture dans laquelle tu vas baigner !

La

grande histoire des

logos d'asso Les assos de GEM font tout leur possible pour paraître pro. Mais l’histoire des logos cache bien des surprises, qui auraient dû rester dans le passé...

Le BDS Le BDS est depuis 10 ans fidèle à son Super Dupont, emprunté à Gotlib. L’esprit franchouillard et saucisson des représentants du (s)porc ne saurait trouver un meilleur ambassadeur.

Planètes

Le logo de Planètes n’a que très peu changé depuis de nombreuses années. Il s’agit toujours de la représentation épurée d’une planète et de son satellite. Tout au plus la mention du nom de l’asso a été descendue.

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Ecole

Altigliss

2005

2010

2008

Avant de devenir l'asso ultra professionnelle qu'on connaît aujourd'hui, le logo d'Altigliss est passé par des phases plus artisanales.

2012

2015

AMD

Une charmante petite salamandre a longtemps représenté l’asso, avant d’être remplacée en début d’année par un logo aux lettres imbriquées.

avant 2015

2015

Aloha L’asso d’accueil des étudiants étrangers tire son nom du mot hawaïen le plus connu, et son logo évoque logiquement les colliers de fleurs que les Hawaïens offrent aux visiteurs pour leur souhaiter la bienvenue. Un globe terrestre pour l’international à la place du «o» complète le logo. d’Aloha.

2004 2013

2015

2008

BIG

2010 2012

2011

2014

2015

BIG s’est d’abord appelée Traders. Un logo d’initié, référence directe au taureau et à l’ours bien connus des investisseurs financiers. Rebaptisée BIG pour Business - Investment - Geopolitics, le logo est désormais un globe enroulé pour symboliser le monde qui nous entoure.

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Ecole Enjeu 2008 2010 2006 2009

2012

2011

L’asso qui a été créée sour l’appellation OnGame a bénéficié d’une astucieuse frenchisation pour devenir Enjeu. Une asso qui a beaucoup hésité sur son logo, avant de finalement se décider sur une mascotte de panthère rugissante vêtue de son sweat d’asso.

2013

Gem en débat 2008 2013

GEM en débat, après avoir pris son indépendance de Xpression pour devenir une asso à part entière, choisit un logo rouge et blanc. Le logo actuel, sobre et élégant, est basé sur un phylactère, idéal pour porter la voix des débats au sein de GEM.

2012

GEM store Un logo d’apparence professionnelle pour la boutique de l’école, de forme hexagonale dans sa dernière version.

2012 2013

HUB L’asso qui s’appelait L’Espace avant de changer de nom pour se dénommer Hub. Le nouveau logo symbolise justement un hub stylisé, point central de rencontre.

2008

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2014


Ecole ICO

2006

2008

2012

2010

Le précédent logo d’ICO mettait astucieusement à profit les drapeaux du code international de communication maritime, qui fut suivie par une phase abstraite. Aujourd’hui, le logo utilise harmonieusement les symboles propres à l’asso : la bouée, la voile et les rames.

Impact

Le logo de Dolce Vita montrait un humain épanoui qui trouve un équilibre entre la vie urbaine et la nature. Le nouveau logo met graphiquement en avant la deuxième partie du nom : «Act», pour faire passer clairement le message : pas d’impact sans actes.

Avant 2014

2014

JAI

2004

Le Dahu

2008

2010

2010 Un logo constant dans le temps, deux carrés blancs qui s’entrechoquent devant les glorieuses lettres JAÏ. Le logo a quand même viré au bleu.

2007

2013 2003

2012

2015

Toujours basé sur la mascotte éponyme de l'asso, le logo du Dahu a cependant connu plusieurs tendances, du minimalisme en passant par le cartoon, pour parvenir à la mascotte sympa actuelle.

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Ecole Le Gala

2004

2006

2013

Au départ, le logo du Gala représentait le thème dudit gala de remise des diplômes de l’année en cours. 2007 2012 Puis, hommage est rendu au champagne et à ses bulles, symbole de l’asso. Actuellement, une élégante écriture cursive rouge sur un cercle noir est utilisée comme logo.

2015

Millési'mets

2006

2012

L’asso de gastronomie et d’œnologie de l’école (initialement « In Vino Veritas ») récupère les symboles de la toque de cuisinier et du verre de vin pour figurer sur le logo. La nouvelle version du logo garde les mêmes symboles tout en changeant le style d’illustration.

2015

SOS

2004

2001

A la fondation de l’association, les initiales SOS ont d’abord signifié Sup de co Oeuvres Sociales. 2012 2014 Le soleil des débuts est progressivement devenu une rose des vents pour mieux refléter la dimension internationale, avant de devenir l’asso de la main tendue aux autres.

startin' block

2007

2011

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2012

2013

2015

Anciennement Le Forum Odyssée puis Job Odyssey. Quoi de mieux qu’une cible pour symboliser l’asso qui t’aide à trouver le stage de tes rêves ? Le logo mise ensuite sur son côté découverte du monde professionnel en confiant son image à une silhouette qui porte un attaché case, qui devient plus dynamique lors d’un ravalement de logo.


Ecole xpression

2004

Le X a toujours été le symbole distinctif du logo de Xpression. A l’origine une croix rouge cochant une case, le logo de l’asso s’est ensuite affiché sur une tâche d’encre, avant de réexploiter les symboles du stylo et du livre ouvert.

2012

2014

zone art

2004

2008

2013

Les tâches de peinture et l’inspiration street art s’affichent sans complexe sur les anciens logo du Bureau des Arts gémien. Puis le Z et le A s’imbriquent sur un fond bleu et orange plein de dynamisme. Le logo actuel fait la part belle à une typo originale pleine de caractère.

2015

BONUS : LES BDE Le BDE est une asso particulière, étant élue au terme d’une campagne pour remplacer le BDE en poste. A noter qu’aucune des listes vainqueurs, et donc des BDE précédents, n’avait un nom basé un sur jeu de mot en «tize». Une coïncidence ? (réponse : non).

Le logo de liste des ChopKa vs le logo de BDE. Le logo des ChopKa, ou comment perdre sa faucille et son marteau quand on devient BDE d’une respectable école de commerce.

2011-2012

2013-2014

2012-2013

2014-2015

2015-2016

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Ecole

INTERVIEW D'un ANCIEN GEMIEN Chaque mois, le GIW s’associe au Career Center pour te faire découvrir le parcours d’un ancien Gémien

Julien Casali 2005-2008 : Licence de droit 2008-2011 : BTS en commerce international 2011-2012 : Parcours management (GEM) 2012-2013 : Echange à l’ESIC Madrid (GEM) 2013-2014 : Stages chez Urban Gaming et Lexsi (GEM) 2014-2015 : Alternance chez Oracle (GEM) Bonjour Julien, peux-tu te présenter en quelques mots. Je m’appelle Julien Casali, j’ai 29 ans et je fais partie de la promo ESC 2015. Avant d’entrer à GEM j’ai fait une licence de droit puis un BTS en commerce international. J’ai intégré GEM via le concours Passerelle 1. J’ai choisi cette école pour son classement et son orientation technologique. Quel(s) parcours as-tu suivi à GEM ? Après avoir suivi le parcours management en première année j’ai effectué lors de ma seconde année un semestre d’échange à l’ESIC à Madrid. De retour à Grenoble, je me suis spécialisé en innovation et entreprenariat. Après ma césure j’ai choisi l’alternance, pour son côté professionnalisant. As-tu fait partie d’une asso ? Si oui laquelle ? Oui, j’étais à GEM En Débat et Aloha.

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Peux-tu nous parler des stages que tu as effectués pendant ta scolarité à GEM ? J’ai fait un premier stage chez Urban Gaming, une startup qui propose des jeux de team building sur tablettes tactiles pour les entreprises. Pendant ma première partie de césure j’ai travaillé comme commercial dans cette même entreprise pour la développer à l’étranger, puis j’ai fait ma deuxième partie de césure comme ingénieur d’affaires chez Lexsi, une PME, un cabinet de conseil en sécurité informatique. Cela m’a permis de me conforter dans mon choix de carrière : commercial dans l’IT. Après la start-up et la PME je voulais avoir une expérience dans une grosse entreprise du secteur, je me suis donc tourné vers Oracle pour mon alternance. Comment as-tu trouvé ces stages ? Pour mon premier stage, le fondateur de la start-up a repéré mon profil sur DoYouBuzz, un site permettant de créer un CV en ligne, et m’a contacté.J’ai trouvé mon stage de césure via le portail carrières de GEM (GEM Career Center) sur lequel l’offre avait été postée. De la même façon, j’ai d’abord repéré l’offre d’alternance chez Oracle sur le portail carrières de GEM avant de rencontrer la recruteuse lors d’un forum alternance organisé à GEMAprès quelques recherches je me suis aperçu que le directeur commercial, Christophe Grenier, était un ancien Gémien (promo 1993). Je l’ai rencontré etj’ai été recruté. .


Ecole Quel poste occupes-tu aujourd’hui ? Aujourd’hui je suis Account Manager chez Microsoft. Contrairement aux commerciaux qui sont spécialisés sur un produit en particulier je gère un portefeuille de produits très vaste : Logiciels (Office, Skype, Yammer, CRM, ERP, Business Intelligence, Big Data…) et Matériels (Ordinateurs portables, Tablettes, Téléphones..) que je vends exclusivement à deux entreprises : Total et EDF. C’est un métier très diversifié qui me permet d’être l’intermédiaire entre ces entreprises et Microsoft. Je suis entré chez Microsoft grâce à un ancien diplômé de l’école, Max Godet, qui a rejoint l’entreprise un an avant moi. J’ai intégré Microsoft via le Graduate Program MACH (Microsoft Academy for College Hires), qui permet à de jeunes diplômés d’occuper des postes qui requièrent en temps normal plusieurs années d’expérience en les faisant bénéficier d’une formation et d’un accompagnement spécifique.

« N’attendez pas que les entreprises viennent vous chercher : soyez proactifs »

En quoi le Career Center t’a épaulé dans tes premières expériences professionnelles ? En tout. Lorsqu’on intègre une école comme GEM, on peut avoir tendance à penser que parce qu’on aura un bon diplôme on trouvera à la sortie le job de nos rêves sans lever le petit doigt. C’est faux ; il faut s’en donner les moyens, et l’école offre largement de quoi le faire. J’aimerais tirer mon chapeau aux équipes de Susan Nallet, particulièrement à Lisa-Jane Perraud, Jean-Philippe Solvay, Karine Marshall, Rikke Smedebol et Isabelle Fitamant et plus généralement à toutes celles et ceux du Career Center, des alumni et de la relation employeur, qui entretiennent pour nous le réseau des diplômés, qui est la première opportunité d’embauche à la sortie de l’école. En effet GEM a à peine 30 ans, et les premiers diplômés, qui occupent maintenant des postes à responsabilités dans diverses entreprises, sont très enclins à aider les futurs diplômés car cela leur rappelle les débuts de GEM et le chemin parcouru. Ce n’est pas le plus grand réseau de diplômés de France, mais c’est sa densité qui fait sa force. C’est comme ça que j’ai décroché mon alternance et mon premier CDI dans les entreprises que je souhaitais.

Quels conseils donnerais-tu aux Gémiens actuels dans leur démarche ? N’attendez pas que les entreprises viennent vous chercher : soyez proactifs. Renseignez-vous sur les postes et les entreprises qui vous intéressent. N’hésitez pas à contacter d’ancien Gémiens , l’annuaire des diplômés est une véritable mine d’or. Et faites appel aux services proposés par le Career Center et aux ateliers du CDPM. Par exemple c’est grâce à un forum de recrutement en février 2015, que j’ai pu discuter en face à face avec des RH des entreprises qui m’intéressaient,. C’est également ce genre de forums organisés par l’école qui permet de contourner la première barrière dans la recherche d’emploi, à savoir la sélection des CV par des robots (pour les candidatures en ligne). De même les professeurs et intervenants à GEM sont très disponibles pour nous aider à préparer les entretiens d’embauche, parfois pour des entreprises dans lesquelles ils ont travaillé. Marie-France Derderian, m’a par exemple beaucoup aidé. Cependant le réseau ne dispense pas d’un travail de recherches sur les entreprises et les métiers en amont. De nombreux outils sont à la disposition des étudiants comme les réseaux sociaux professionnels LinkedIn,et Viadeo, ou encore les sites spécialisés dans la recherche d’emploi tels que Job Teaser ou I-Agora. Peux-tu partager une anecdote sur GEM ? Récemment, lors d’une journée Mircrosoft dédiée aux partenaires, j’ai retouvé un de mes anciens professeurs à GEM, aujourd’hui PDG d’un cabinet de conseil en transformation digitale. Tout ça pour dire que le réseau est partout, et même en entreprise ça continue. Par exemple, nous sommes 4 gémiens de la promo 2015 (Blandine Rageade, Pol Robert, Alexis Gabillet et moi) à avoir intégré Microsoft dans le cadre du programme MACH. Nous avons rejoint la quarantaine d’anciens Gémiens travailant actuellement chez Microsoft, ce qui constitue en soi un réseau à l’intérieur du réseau, avec les opportunités qui vont avec.

Propos recueillis par Dorian Combe Si vous êtes intéressé par un job chez Microsoft, n’hésitez pas à me contacter par email à l’adresse suivante : julien. casali@grenoble-em.com Je serai présent au forum de recrutement qui aura lieu à GEM le 4 février 2016 alors à vos tablettes !

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Ecole

GEM Career Center Saviez-vous qu’il existe au sein de votre école un service entièrement dédié à votre carrière ? Il s’agit du GEM Career Center ! Le GEM Career Center vous propose un tas d’outils pour vous aider à démarrer votre carrière.

Comment ?

Une fois votre projet personnel et professionnel en poche*, les consultantes du GEM Career Center vous aident à mener à bien ce fameux projet à travers des ateliers thématiques (Flash CV, utilisation des réseaux sociaux professionnels, simulation d’entretien, etc.) ou des rendez-vous individuels (outils à disposition, techniques de networking, CV et lettre de motivation, etc.).

Plateforme en ligne

Mais le GEM Career Center c’est également une plateforme en ligne où vous retrouverez toutes les offres d’emplois et de stages que l’école reçoit (environ 8000 par ans, vous n’avez que l’embarras du choix !), tous les évènements qui se déroulent sur votre campus ou chez nos entreprises partenaires partout en France et dans le monde, des ressources online pour vous aider dans le lancement de votre carrière en France et à l’international, des informations relatives aux entreprises qui vous font rêver et des outils de networking avec les diplômés de GEM mais aussi les étudiants des campus distants (Paris, Londres, Singapour, etc.) Une seule adresse : grenoble-em.com/careercenter et n’hésitez pas à nous rendre visite au 2ème étage du plot F pour plus de renseignements ! *Pour vous aider dans la définition de votre projet personnel et professionnel, prenez rendez-vous avec le CDPM

Les évènements du GEM Career Center à ne pas louper - Flash CV « Faites corriger votre CV en 15mn ! » : 19 novembre 2015 - Conférence métiers et recrutement par Mars : 19 novembre 2015 (à confirmer) - Ateliers Réseaux sociaux professionnels par CGI : 26 novembre 2015 - Préparer vos dossiers de candidature avec XXX : 3 décembre 2015 - Les 36 heures du recrutement : les 3 et 4 février 2016

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Ecole

Rencontrez le Career Center sur la mezzanine les mardis 10 et 24 novembre entre 12h et 14h pour leur poser toutes vos questions !

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Société Pour varier des SAT, viens et plonge ton nez dans le monde qui nous entoure ...

Ces managers qui chouchoutent leurs employés Pour toi Gémien qui t’endors paisiblement en cours de MQAD en rêvant de la super boîte dans laquelle tu travailleras un jour, cet article devrait te plaire !

A

lors que nos aïeux ont souvent le verbe facile dié chaleureux et convivial. Pour se réunir entre collègues, lorsqu’il s’agit de déplorer la jeunesse actuelle Accenture a par exemple créé des « happenspaces » au au travail (trop fainéante, trop exigeante et insa- sein de l’entreprise - lieux où s’organisent des spectacles, tisfaite) il semble que certains bosses nous adorent ! Ils des projections et des concerts. Côté détente, Pricewacomprennent nos désirs et nos attentes, mieux que ça : terhousecoopers invite ses salariés à se caler dans de suils s’adaptent à notre mode de vie! perbes fauteuils de massage pour une micro sieste bien La tendance nous vient des Etats-Unis et d’Allemagne, méritée entre deux réunions. Chez Microsoft, le sport est qui l’eut cru ? Notamment des entreprises berlinoises à l’honneur, avec la mise à disposition d’une salle de musqui semblent allier, plutôt efficacement, culation pour tous les employés désireux rigueur dans le travail et mode de vie déde se maintenir en forme. Le géant de la contracté. Les cerveaux de ces opérations « Les managers Silicon Valley, Google, a équipé ses locaux sont dénommés chief happiness officers, du kiff et de de toboggans, de salles de jeux vidéo et les managers du kiff et de l’after work ! d’ateliers peinture. On peut dire que ça l’after work » J’ai concocté pour vous un condensé de motive à passer la fameuse série de cinq leurs meilleures inventions. entretiens imposée par la firme. La nuit, Alors que jadis, la journée marathon d’un place à des soirées et évènements plus bon travailleur grandioses les uns commençait par que les autres afin un café avalé sur d’aider les cadres le pouce, une trenà oublier l’attente taine de minutes insoutenable de la de bouchons, le distribution des fatout pour franchir meux cadeaux de avant 8h les portes Noël de Google. d’un bureau exiBon ne nous emgu avec une paire ballons pas ce ne d’auréoles sous les sera pas pour tout bras ; le jeune sale monde mais larié d’aujourd’hui avouez que ça prend son petit dédonne envie! jeuner au bureau dans un espace dé-

Céline Schmitt

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société

Cuba libre ? Cocktail caribéen délicieux, non sans double sens : symbole d’un peuple rebelle et indépendant, ou ironie hypocrite ?

I

l est toujours plus simple d’attirer l’attention d’un gémien en parlant d’alcool… Cliché ou réalité, ce concept n’en est pas moins efficace (la preuve, tu me lis copinou/copinette) ! L’actualité de ces derniers mois couplée à un voyage à Cuba m’ont donné envie d’écrire cet article et de partager mon ressenti avec toi. Comment cette île communiste des Caraïbes, figée dans le temps depuis près de 60 ans, peut aujourd’hui s’ouvrir au reste du monde ? Car oui, Cuba est belle et bien restée bloquée dans les années soixante. Témoins du passé sulfureux de l’ile, les bâtiments coloniaux décrépis, les vieilles voitures américaines à chaque coin de rue, et les milliers de panneaux de propagande Communiste. Restée à l’écart de la mondialisation, Cuba fait face à une absence totale de multinationales étrangères sur l’ile, aucun Mc Donald, aucune chaine de magasin populaire, ni aucune entreprise industrielle de ta connaissance. En un mot : Cuba est vierge de toute entreprise étrangère, et ce, depuis plus d’un demi-siècle. Internet n’est quasiment pas développé, seule une minorité fortunée peut profiter d’un réseau très (très très) lent. En effet, l’heure d’internet représente pour la plupart des cubains 1/10ème de leur salaire, autant dire que les télécommunications sont loin d’être une priorité. Cependant, malgré le coup pharaonique d’une connexion internet, une nouvelle population n’hésite pas à dépenser des dizaines de CUC (monnaie équivalente au dollar utilisée par les touristes) pour passer quelques heures sur les réseaux sociaux à communiquer avec l’extérieur, depuis qu’un réseau wifi (payant) a été mis en place dans les rues de La Havane. Cette population « avant-gardiste » ?

Les moins de 25 ans. Malgré un rapport avec l’extérieur de l’ile complètement opaque (doux euphémisme), les jeunes cubains commencent à s’intéresser au reste du monde, à l’actualité internationale, à la culture et à l’économie étrangère.

« Malgré un rapport avec l’extérieur de l’ile complètement opaque (doux euphémisme), les jeunes cubains commencent à s’intéresser au reste du monde » Face à un pays vivant au ralenti, rien d’étonnant à ce que la décision de Barack Obama annonçant la reprise des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba, n’ait pas chamboulé les esprits. Les cubains sont-ils enfermés dans une vision biaisée du monde, ou sont-ils tout simplement et légitimement effrayés par un changement aussi brutal de leur mode de vie ? Le Cuba révolutionnaire des années soixante se serait-il ramolli ? Ou assistera-t-on d’ici quelques mois, à une ouverture progressive de l’île au reste du monde ? Quoi qu’il en soit, il est vrai que Cuba a beaucoup à gagner, au niveau économique, social et technologique. Mais la priorité reste avant tout de préserver les merveilles de Cuba, nombreuses et infiniment précieuses.

Léa Murgue

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Société

La perche a selfie ou le salut à la mort

« Il y a des prédicateurs de mort, et la terre est pleine de gens à qui l’on devrait prêcher de renoncer à vivre ». Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.

Q

uoi de plus incroyable qu’un nouveau mot ? La langue a cela d’extraordinaire, qu’elle innove, expérimente et le plus souvent, chute. Depuis peu, un mot fait la une, devenant peu à peu un incontournable vocable pour le citoyen global. J’aimerais vous présenter cette célébrité. Néologisme à la confluence de l’anglo-saxon, du français et de la niaiserie, j’ai nommé : « Le SELFIE ». Notez bien, self-IE et non sel-FY. Pour ceux qui ne seraient pas au goût du jour, je rappelle le principe. Un(e) citoyen(ne) lambda, appelons le/la Henry ou Henri-e ou Henriette bref, « H » aime la vie, « H » aime particulièrement l’ambiance du moment présent. « H » décide donc de se prendre en photo, pour immortaliser son visage (qui le plus souvent se crispera au niveau du menton, la fameuse « bouche en cœur » ou « cul de poule ») si possible avec quelques amis en agréments ou même, encore mieux, un monument Célèbre.

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SELFIE est une contraction du radical Self (le Moi), et du suffixe « IE » propre aux dénominations affectives (swagg devenant ainsi Swaggy, chewbacqua devenant Chewy, barbe devenant Barbie…mais je m’égare). Jeu de mot subtil donc entre « selfish », l’égoisme et le « Moi » sympa (que le suffixe « IE » viendrait souligner). Mais avez-vous remarqué ? Et oui, en anglais il n’existe que peu de suffixes affectifs se terminant en « IE » mais presque tout le temps en « Y ». Voilà donc où le français arrive ! Le SELFIE, est un terme on ne peut plus globbish venant signifier une attitude, un sentiment universel.


société

« Pour reprendre Descartes, « si je SELFIse, alors je suis, j’existe ». Le piège, c’est que cette construction sociale, n’est pas gage de notre existence. » Ce que cristallise le SELFIE, c’est ce moment profondément déstabilisant où se confondent désir Individualiste et Egoïsme. Ceci n’est pas un phénomène nouveau. Rousseau dans son Discours sur l’origine et le fondement des inégalités parmi les Hommes, précise que celui qui fonde la société moderne fut le premier à clôturer un champ et dire : « ceci m’appartient ». L’acte de construire est donc acte égoïste et revendication individualiste, de la propriété privée. Il n’est pas anodin d’ailleurs que Rousseau prenne la construction d’une clôture pour exemple de l’irruption de l’Egoïsme dans l’esprit Individualiste des Hommes, à l’état de Nature. En effet, Heidegger emploie aussi le lexique de la construction, sociale et personnelle, de l’individu (bauen) pour rendre compte de l’aménagement, de l’habitation, par l’Homme, de l’Espace. De même qu’au regard d’Heidegger, l’Homme DOIT construire, aménager son espace pour se sentir vivant, l’Homme devrait par la même s’afficher devant l’autre comme le produit d’une construction individuelle aboutie. En réalité, se prendre soi-même en photo, pour l’afficher via les réseaux sociaux, cela reviendrait à montrer à l’autre que l’on existe vraiment, se prouver que l’on n’est pas mort. Pour reprendre Descartes, « si je SELFIse, alors je suis, j’existe ». Le piège, c’est que cette construction sociale, n’est pas gage de notre existence. L’erreur d’Heidegger, fut de penser que s‘abriter derrière une construction solide, nous permet d’habiter en harmonie avec autrui et avec les éléments naturels. La seule chose que vient statuer la construction sociale, donc le SELFIE c’est l’absence de vie, et donc la mort. Construire autour de son Moi pour ne plus voir à quel point celui-ci est fragile et le plus souvent vide de tout contenu. C’est cela même qu’avaient compris les Romantiques Allemands et Français du XVIIIè siècle en assimilant le Moi à une ruine. Avez-vous remarqué le nombre incroyable de gens qui « font des selfies » à l’aide d’un ustensile télescopique, cette fameuse « perche à selfie » ? Ce qu’il y a d’incroyable avec cet instrument c’est qu’il nous permet de s’affirmer, haut et fort et de dire d’un geste fier et joyeux : « Regardez comme mon visage est rebondi et mes pommettes saillantes ! » On ne fait que gonfler, gonfler toujours un peu plus, cette construction, fragile bulle, décors de vaudeville, pour ne pas voir le vide de notre existence. A quand l’explosion ?

Samuel Chicheportiche

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Société Investigating the unreasonable life expectations of

The Generation of Entitlement by Laura Zacharias

B

orn between 1980 and 2000, a large part of Generation Y are now finding themselves at the beginning of their careers. However, recent research have indicated that for many millennials, stepping out of education and into working life may results in large disappointment and unhappiness. In order to understand why this situation will be facing millennials, one must starts by looking at the values and believes dominating previous generations, starting with the G.I Generation. The G.I Generation, i.e. the grand parents of millennials, grew up during the Great Depression and went on to fight in World War II.

Having lived under scarce conditions, they became obsessed with economical security. As a result, they raised their children, Generation X, with an emphasis on work ethic and building stable, practical careers. When Gen X grew up however, the world experienced a time of economical prosperity which for many of them meant blossoming careers far more successful than what they had expected. Their unexpected accomplishments left Gen X feeling happy and optimistic, which later came to influence millennials who were raised to believe that anything is possible. The problem with this approach was however, not encouragement towards self-esteem, but a missing link between self-esteem and skill development. Coherently, researchers from all over the world have found that one of the strongest

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attributes linked to Gen Y is a sense of entitlement. A professor at University of New Hampshire found that Gen Y has ”unrealistic expectations” a ”strong resistance toward accepting negative feedback” and ”an inflated view of oneself”. He further explains that Gen Y often feel entitled to a level of respect and rewards that are not in line with their capabilities or efforts. As a result, the respect and rewards that they experience does not meet their expectations, leaving them feeling disappointed and dissatisfied.

Apart from the obvious implications that this mind set has on the level of life satisfaction of millennials, it also affects managers who are now employing such individuals. An inflated sense of entitlement has not surprisingly proven to contribute to an increased number of conflicts, job frustration and low levels of job satisfaction. However, although these consequences would make anyone in HRM cringe, millennials also bring various attractive characteristics to the work place, such as seeking intellectual challenge, professional development and striving to make a difference. Managers are thus faced with the challenge of having to understand and strategically adapt to the work expectation presented by millennials in order to sustain a strong work force.


société

Guapa del Este

Si un jour l’envie te prend de découvrir l’un des lieux les plus loufoques, les plus dangereux et les plus insolites de tout l’hémisphère sud, rien de tel qu’un détour par Ciudad del Este. Mais procédons tout d’abord aux mises en garde préalables que j’estime dans notre cas nécessaires. Il s’agit là de prévenir tout défaut d’appréciation de la part de nos lecteurs et d’éviter de malencontreuses confusions.

C

ar Ciudad del Este ne s’ouvre pas aux percep- devrais-je dire d’absence de droit car ici se côtoient tions fermées. Prends garde baroudeur car les extrêmes de la bonté et du vice… Et du vice plus ce recoin du monde ne se prête pas aux fan- que de la bonté. En bref, Ciudad del Este est au Paratasmes qu’ont les occidentaux pour les villes du sud. guay ce que Christiania est à Copenhague, en mieux : N’essaie pas de l’assimiler à un quelconque mythe une zone libre où trafic de drogue fraye avec prostituoriental si répandu dans nos contrées car Ciudad tion, blanchiment d’argent, mafias de tous horizons, del Este reste une symbiose complexe, plus exquise trafic d’armes et groupes islamiques. Un endroit où il qu’exotique de toutes les vicissitudes et ambivalences fait bon vivre. Situé à la jonction des frontières du Pade la ville de l’homme. Ainsi, elle se rapproche et se raguay, du Brésil et de l’Argentine, la ville, fière de ses détache à la fois de toutes tes expériences urbaines 300 000 habitants est depuis longtemps un repaire de que tu as pu jusqu’alors connaître. Si proche de sa grands filous qui ont fait de son territoire un espace vraie nature d’être perfectible qu’elle en arrive à se d’anarchie totale. Prenons un exemple : 10 heures du recréer à chaque insmatin, dans un bus, actant de part mélanges « Ciudad del Este est une ville de costage. Après avoir esinterculturels qui s’y non droit ou devrais-je dire d’ab- suyé un premier refus, développent perpétuelmon vendeur de balement. Il s’agit donc sence de droit car ici se côtoient nanes essaie de me repour le voyageur de se quelques grammes les extrêmes de la bonté et du filer découvrir de tout sende cocaïne, rien de plus vice… » timent de jugement et banal apparemment. d’interprétation avant Autre chose, chaque d’y pénétrer. Car Ciudad del Este se découvre par magasin joue également le rôle d’établissement de déambulation et par déambulation totale plus pré- change et chacun y applique le taux qu’il désire, tout cisément, de manière éparse et hébétée, comme si à fait banal également. Voilà quelques raisons pour chaque rue reflétait l’état de délabrement et de béati- lesquelles il convient au voyageur de se dévêtir de tude qui nous était auparavant si familier, autour du- tout préjugé sur Ciudad del Este, qui, fidèle à elle quel nous avons depuis longtemps dressé les contrai- même, tente en vain de cacher ce qui la rend remargnantes barrières des moeurs et auquel nous goûtons quable aux yeux du monde. Si l’envie te prend de t’y une nouvelle fois avec avidité et engouement. Porté égarer, prends soin de faire passer cet effarement, par une ambiance de douce frayeur, on se laisse faci- cette incompréhension auxquels tu seras indubitalement dominer par l’atmosphère oppressante de la blement sujet pour de la stupidité marquée, visiteur ville. Car Ciudad del Este est une ville de non droit ou groggy éprouvé par son égarement.

Ronan Locatelli

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culture

La culture comme tu ne l’as jamais vu, sous toutes ses formes et ses coûtures !

La Disparition,

ou l'imagination par l'Oulipo Apostat, tu ignorais l’occupation du roman La Disparition ? Voici un travail pour adoucir ta faim pour tout savoir. « Anton Voyl n’arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s’assit dans son lit, s’appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l’ouvrit, il lut ; mais il n’y saisissait qu’un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification. » Georges Perec, La Disparition

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aut-il avoir du cran pour aboutir au bouquin, paru l’an 1969, La Disparition. Faut-il, aussi, un savoir qu’a l’Oulipo. Ni six moins cinq, ni dix moins huit, il fait d’un roman un pont, la chanson pour l’action du dit ou du mot. Un roman sans un corps, un roman fictif, crucial, applaudi par tous journaux. Il connut donc sa traduction, A Void pour l’anglais, Anton Voyls Fortgang pour un pays voisin. La disparition fut non un oubli ni un trou mais un pari hardi, un complot hourdis par la raison d’un individu fort malin. Il fit un portrait d’Anton Voyl, dans un plan plus global, plus colossal aussi, dans un but puissant. Nous parlons d’un roman orignal, loin du bord connu du roman nocif. Sors du pur carcan fait dans du coton pour voir la voix d’un grand roman. Auparavant fut l’imagination. L’amour du mot fut la formation du roman, son support narratif.

« Auparavant fut l’imagination » Sans sursaut, voici un bout du tissu qui composa la narration. Anton Voyl disparait. On suit un fait d’Anton, dans un roman voisin du polar. Tout à propos, il campait un climat froid, inhumain. Un climat qui convoquait à la raison un conflit connu par tous. Ici point d’imagination mais la transcription du non-fictif. Un complaisait pourrait y voir la disparition du commun ou du mot. Soupir. Du fond, il sort la configuration du mot compris par tous : un travail pour autant ardu mais stimulant.

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ATTEINTE AU LIPOGRAMME

L’Oulipo, ou l’Ouvroir de littérature potentiel, est un groupe international d’écrivains et de mathématiciens qui se réunissaient pour dialoguer et créer autour de la contrainte. Cofondé en 1960 par le mathématicien François Le Lionnais et par l’écrivain Raymond Queneau, le mouvement tentait de produire de nouvelles structures pour favoriser la création. Aujourd’hui, le mouvement existe toujours et se réunit régulièrement. Mais qu’est-ce que le lipogramme ? C’est une des contraintes que l’Oulipo a utilisé. Pour faire un lipogramme, il faut bannir une ou plusieurs lettres d’un texte, interdisant ainsi l’emploi des mots en contenant. Sa manifestation la plus connue se trouve dans le roman La Disparition de Georges Perec. Il a d’ailleurs tellement bien fait son coup qu’une partie de son lectorat contemporain n’avait pas trouvé l’astuce, louant l’ouvrage pour sa qualité littéraire et non pour l’exercice de la contrainte.

Abélia Catty


Culture

Happy ending ? par Léa Murgue

Chrysanthèmes et pierre tombale vs tequila et bonbons ? Oui, nous allons bien parler de la Fête des morts.

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a Fête des Morts. Curieux n’est-ce pas ? Je pense pouvoir dire qu’en soi, pour la grande majorité des gens (enfin j’espère), le décès d’une personne n’a rien de festif. En France, la Fête Commémorative des Fidèles Défunts a lieu le 2 novembre. Mais ce jour n’étant pas férié, les français célèbrent les morts la veille, jour de la Toussaint, d’où la fréquente confusion entre la Toussaint et la fête des morts, qui n’ont pourtant rien à voir. Cette journée consiste, pour les plus pratiquants d’entre nous, à se rendre dans les cimetières et à décorer de chrysanthèmes les tombes de nos proches. Pas très folichon comme programme… Je me suis donc intéressée à un concept bien plus fun : la Fête des morts (El Dia de Los Muertos pour les bilingues) au Mexique ! J’avoue que les mots « fête » et « Mexique » dans la même phrase vendent déjà bien du rêve ! Bon, le mot « mort » assombri quand même un peu le tableau. Personnellement, je me vois mal siroter un verre de tequila avec un macchabé sur la plage. Mais bon, après, chacun voit midi à sa porte ! Bref, je m’égare. Cette fête, car oui il s’agit bien d’une célébration festive, a aussi lieu début novembre, mais peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines dans certaines communautés indigènes. Un peu long pour déposer des fleurs sur des tombes n’est-ce pas ? Eh bien justement.

Au Mexique, la mort se célèbre, et ce depuis le métissage des traditions aztèques et hispano-chrétiennes ! Les vivants déposent des fleurs porte-bonheur (zempaxuchitl, atchoum !), des bonbons, des cierges, des têtes de morts en sucre ou en chocolat (symbolisant les défunts – il n’est donc pas super bien vu de croquer dedans, mais ce n’est qu’un conseil avisé), des bouteilles de tequila, du tabac, et même des jouets sur les tombes de leurs proches défunts ! Mais la cérémonie ne s’arrête pas au cimetière, les mexicains décorent leur maison de guirlandes de fleurs, de bougies, et confectionnent de petits autels qu’ils installent devant chez eux. Les villes et les villages du pays sont donc décorés en hommage à leurs disparus.

« Personnellement, je me vois mal siroter un verre de tequila avec un macchabé sur la plage. Mais bon, après, chacun voit midi à sa porte ! » Pendant deux jours, les mexicains récitent des prières et chantent. Ils n’ont pas peur de la mort, ou du moins, ils ne le montrent pas. Ils rient et défient la mort. C’est une façon originale et heureuse de célébrer une commémoration qui est pourtant terrible. Mais au fond, qu’est-ce qui peut une peine immense, si ce n’est l‘extrême opposé ; le rire, le partage et l’affection. En un mot : la lumière.

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culture

Gue

m

« Dans les rues de la ville, il y a mon amour, Peu importe où il va dans le temps divisé, ce n’est plus mon amour, tout le monde peut lui parler. Il ne se souvient plus qui au juste l’aima ? » René Char, « Allégeance ».

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Culture

ernica

m'A tuer A

vez vous déjà entendu parlé d’ART ? Je veux dire, est ce que au cours d’une soirée -alcoolisée ou non / diurne ou nocturne- il vous est déjà arrivé d’entendre autre chose qu’une critique de « LARD contemporain » à part les mêmes « analyses » sur la peinture en particulier ? Parce que moi non. Jamais même. Je n’ai jamais compris pourquoi s’agissant d’ART, tout atome de pensée doit s’effacer sur le champ au profit de paragraphes appris par cœur issus de nos chers manuels d’ex préparationnaires ou d’ex étudiant en Université. Le cas le plus flagrant et le plus triste je dois dire c’est ce que nous avons fait à Picasso, Pablo Picasso. Il n’est pas envisageable un seul instant de parler de Picasso sans parler de Guernica. Certes, Guernica cristallise un long travail en peinture et en réflexion ; certes, Guernica semble dénoncer la guerre. Et alors ? Est-ce vraiment cela Picasso ? Corrida, Chorizo, Marinière et Guernica ?

« Est-ce vraiment cela Picasso ? Corrida, Chorizo, Marinière et Guernica ? » Laissez moi vous répondre par la négative. L’art existe avant tout pour faire partager un dehors de soi, en dehors du monde, un aperçu de l’azur et des nuées -ce que Kandinsky appelait « les vibrations de l’âme ». J’aimerai vous montrer une peinture du maître. Une toile peu connue, mais essentielle, accrochée dans le grenier du musée Picasso, avant la boutique souvenir et le porte parapluie. En apparence, c’est une simple cruche affublée d’une mise en scène originale, une assiette et des pommes cuivrées. A y regarder de plus près on remarque l’action du pinceau sur la toile qui modèle la lumière au point de nous faire douter. Est ce bien un pichet ? Les formes sont exagérément rondes, le bec est étrangement humain, la blancheur albâtre est irréelle. Evidemment, ce n’est pas un pichet, c’est une femme, ce n’est pas un objet, c’est une interrogation sur l’essence de l’Homme.

Cette toile à été réalisée en 1919, au sortir de la première guerre mondiale. 1919, c’est aussi les années folles. Folles, car étouffée par le déploiement de la technique, meurtrie par la guerre. Face à l’hybris mécanique meurtrière que reste il de l’Homme ? Des jambes de métal qui cliquètent, des gueules cassées qui râlent, Qu’est devenu l’homme sinon une machine, une machine qui parle ? Le cœur de l’entre deux guerre se résume à cette interrogation : Qu’est ce donc que l’Homme face à la technique ? Picasso est devenu un Darwin, un José Bové de la peinture, un nom commun apprécié que dis-je, invoqué et ce sans raison, sans réflexion, juste pour p’ART–Etre. Daniel Arasse, brillant essayiste, critique et historien d’Art avait visé juste, en intitulant son essai le plus fameux : on n’y voit rien. Effectivement, on n’y voit plus rien, on n’y comprend plus rien. On ne pense plus, on récite ; On parle, on ne dit plus. Ne nous laissons pas zombifier, interrogeons nous à nouveaux.

Samuel Chicheportiche

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culture Ces images qui ont Marqué à jamais l'histoire

par Céline Schmitt

Alors que la photo d’Aylan Kurdi, cet enfant syrien mort sur une plage de Turquie hante déjà la mémoire collective, je vous propose de revenir sur quelques clichés qui ont marqué l’histoire.

Sharba Gula, dans un camp de réfugiéS au Pakistan : l'afghane aux yeux d'émeraudes

Tout le monde reconnaitra immédiatement cette jeune fille aux beaux yeux verts, et pourtant, qui saurait nous raconter l’histoire qui entoure ce cliché? Sharba Gula est devenue en 1985 la figure allégorique de la guerre d’Afghanistan en faisant la une du National Geographic. Cette photo a été prise dans un camp de réfugié au Pakistan par le photographe Steve McCurry alors que Sharba venait de perdre ses deux parents. 52 ans plus tard, des journalistes ont retrouvé Sharba, elle est aujourd’hui mère d’une famille nombreuse et ignorait jusqu’alors que son portrait avait fait le tour du monde.

La fillette et le vautour Tommie Smith et John Carlos : les athlètes engagés

Vous rappelez-vous de ces deux athlètes afro américains respectivement médaillés d’or et de bronze aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968 ? Eh bien, ils furent les acteurs de l’un des événements sportifs les plus marquants de ces 50 dernières années. Alors que l’hymne national américain retentissait dans le stade olympique, les deux sportifs décidèrent de baisser la tête et de lever un poing ganté de noir en signe de protestation contre le racisme aux Etats unis. Dans le climat de guerre froide de l’époque cette prise de position fut jugée très durement et leur a valu d’être exclus à vie des Jeux Olympiques.

Yugo Sugimoto " la survivante"

Ce magnifique cliché pris au Japon en 2011 suite à un terrible tsunami, représente une jeune femme enveloppée d’une couverture au milieu des décombres. A la fois symbole d’effroi, de stupeur et d’incompréhension, ce cliché est aussi un message d’espoir pour toutes les victimes qui demain devront reprendre le cours de leur vie.

L’auteur de ce cliché datant de 1993 est Kévin Carter. Cette photo prise au Soudan représente un enfant squelettique à bout de force et un vautour en arrière-plan qui semble attendre sa mort. Ce cliché dénonce la famine et la guerre civile au Soudan, son auteur bien que récompensé par un prix Pulitzer, fut aussi la cible de lourdes critiques. Souffrant de dépression Kévin Carter mit fin à ses jours en 1994.

Leonid Brejnev et Erich Honecker, 5 octobre 1979 Le baisé torride de la guerre froide. On peut dire qu’entre ces deux-là c’est l’amour fou ! Appelé « baisé fraternel » ou plus communément « baisé de la fraternité », est l’oeuvre du graffeur russe Dmitri Vrubel, réalisée sur le mur de Berlin en 1990. Ce tag inspiré d’une photo prise lors du 30ème anniversaire de la création de la RDA, met en scène Brejnev alors dirigeant de l’union des républiques socialistes soviétiques et Honecker dirigeant de la République démocratique allemande. Le vandalisme et l’usure du temps ont eu raison de cette représentation qui fut heureusement restaurée en 2009, pour notre plus grand plaisir.

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La minute cul-(ture) !

Culture LE

marteau-piqueur Dans cette rubrique, le GIW te fait découvrir une position du Kama Sutra à travers toute la culture qui l’entoure, son application, son histoire, sa symbolique…

M

essieurs, la nature vous a équipé entre autres d’un romantisme à toute épreuve. Mesdames, vous avez travaillé vos abdominaux durant l’été, cette position vous fera vibrer ! Le Marteau-Piqueur est la position parfaite pour tous ceux trouvant que la brouette thaïlandaise est faite pour les baiseurs du dimanche. Pour tous ceux qui ont envie de mettre à l’épreuve leur souplesse légendaire mais qui n’ont pas le temps d’aller s’adonner aux joies de la poutre au gymnase. Pour tous ceux qui disent à demi-mots que les positions de Maitre Yoga de WII Sports c’est pour les lopettes. Pour tous ceux qui se disent que la médiocrité d’une tristesse imaginative sans nom n’a pas sa place dans le coït, parce qu’on est pas là pour enfiler des perles. Son nom illustre si bien la grâce de son exécution, dorénavant le Marteau-Piqueur n’est plus réservé aux plus manuel des bricoleurs mais assurément aux plus téméraires des quetards d’entre nous. Il vous faudra bien un gros Papayou comme celui de Carlos pour maîtriser ce savant mélange d’arts ancestraux mêlé de karaté et de capoeira. Après de multiples expériences et de nombreuses vertèbres déplacées, le verdict est tombé. Toute l’équipe d’Xpression ayant fait preuve d’un entrain fracassant a vite déchanté. Un conseil nous semble primordial : faites ce que vous voulez mais baisez autrement. Autres clefs (de bras) ou tourne vis bien placés seront bien plus adaptés. Sinon commencez par petites cuillères, chaises magiques, ou trépied chancelant. Si ces étapes sont réussies, reposez votre outil messieurs, vous êtes fin prêts. Lancez-vous, le marteau-piqueur va faire des ravages.

La minute mécanique : comment qu’on fait ? Pour résumer la Fiat Multipla des positions du KamaSutra (ça n’a pas l’air comme ça, visuellement, mais l’intérieur est très confortable), il est nécessaire de revenir sur sa préparation. Messieurs, mettez-vous debout, pendant que votre compagne s’allonge sur le sol, et lève ses jambes au ciel comme les petites gymnastes, en vous laissant en saisir une (de jambe), de manière grassieuse. Une fois les Legos bien imbriqués, il suffit à Monsieur de fléchir ses jambes, au rythme qui lui conviendra, pour tranquillement imiter l’instrument de travail, de plus en plus vite ou de plus en plus lentement. Et c’est à cet instant précis que la Poésie et le Romantisme liés à l’acte charnel vont pouvoir pleinement s’exprimer.

J’encourage d’ailleurs à cette occasion tous les sportifs de l’école à essayer cette pratique, qui brûle plus de calories qu’un footing de 30 kilomètres (une prochaine activité SuperDupont ?). Et pour finir, le thème du journal que vous tenez entre les mains étant la Disparition, je vous garantis personnellement la disparition de vos problèmes de dos après quelques utilisations de ce marteau-piqueur.

Alexis Noroy

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asso Evénements, débats, infos : l’actualité vue par les assos voisines!

Vaut-il mieux devenir joueur de football ou patron de Volkswagen ?

r Neyma

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a question se pose effectivement, du moins en termes de salaire. En effet, en 2012 Mr Martin Winterkorn, à l’époque PDG de Volkswagen, touchait 17 millions d’euros afin de récompenser son travail (des finances au plus haut, une forte satisfaction des clients). Aujourd’hui, il quitte le groupe après un scandale d’ampleur mondiale qui entache la réputation et la marque, lui fait perdre des milliards, tout en affirmant qu’il n’a « pas connaissance de la moindre faute » de sa part… Non seulement on peut fortement douter du fait que ce monsieur ignorait un dispositif frauduleux aussi important, au sein de sa propre entreprise, mais on peut aussi remarquer au passage qu’il emporte avec lui la modique somme de 60 millions (deux années de salaire ainsi qu’une pension de retraite). Alors football ou industrie automobile ? Réviser ses cours de supply chain ou aller s’inscrire dans le club de football d’à côté ? A titre de comparaison, Neymar, troisième joueur le mieux payé au monde, ne gagne « que » 20 millions par an environ (si l’on compte uniquement son salaire, sans les revenus annexes). Le débat n’est pas ici de savoir qui mérite plus que l’autre son salaire, ou si ce salaire est trop élevé : à chacun de juger si le travail d’un homme seul vaut plusieurs dizaines de millions ou non…

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Cependant, force est de constater qu’il existe une différence majeure entre Neymar et Mr Winterkorn : lorsqu’un joueur de football reçoit un carton rouge lors d’un match, il est exclu du jeu, car les tricheurs et mauvais joueurs ne sont pas appréciés dans le sport. Tandis que lorsque Martin Winterkorn reçoit un carton rouge, celui-ci est accompagné d’une enveloppe de 60 millions d’euros. Alors à vos cours de supply chain…

n marti rkorn e t n i W


Interview avec par

asso

Le 8 Septembre 2015, deux membres de notre association, Anaïs SEGONDS, responsable partenariat et Hélène CARRE, ont interviewé la Directrice Communication d’Ecosia, un moteur de recherche caritatif qui reverse 80% de ses revenus publicitaires à un programme de reforestation au Burkina Faso. Comment fonctionne Ecosia ? Pourquoi avoir choisi d’investir dans un proLorsque vous faites une recherche sur www.ecosia.org, gramme de reforestation au Burkina Faso ? vous permettez la plantation d’un arbre ! En réalité, Cela n’a pas toujours été le cas. Lorsque nous avons lancé chaque recherche génère des publicités en dessous de le projet, nous nous étions concentrés sur la reforestation la barre de recherche, qui sont des sources de revenus de la Forêt Amazonienne. Nous avons ensuite entendu pour nous. Nous reversons 80% des revenus à un proparler d’un programme dirigé par WeForest au Burkina gramme de reforestation Faso, et nous nous sommes au Burkina Faso; les 20% « Nous avons pour objectif de tournés vers ce dernier car restants sont utilisés pour il était plus rentable : avec planter un milliard d’arbres le bon fonctionnement la même somme nous poude l’entreprise. Une faible vions planter plus d’arbres d’ici 2020, et nous nous partie est reversée à Bing, ! De plus, en plantant des battons pour » notre partenaire qui nous arbres dans une zone aussi a permis d’améliorer considérablement notre moteur sèche que celle du Burkina Faso, cela permet de réduire de recherche. A la fin de la journée, vous pouvez voir la pauvreté car les terres deviennent plus facilement en haut à droite de l’écran, le nombre d’arbres que vous cultivables. Enfin, ce programme de reforestation fouravez permis de planter grâce à vos recherches. nit du travail à la population locale, et leur niveau de vie s’améliore considérablement ! Pouvez-vous nous parler brièvement de vous ? Nous avons pour objectif de planter un milliard d’arbres Je suis en charge de l’image d’Ecosia. Depuis plusieurs d’ici 2020, et nous nous battons pour. Au mois d’octobre années, je m’occupe des différents ambassadeurs que notre équipe se déplacera au Burkina Faso pour constanous avons, j’édite le blog… mon but est de promouvoir ter le travail effectué sur place. Nous n’avons pas pu Ecosia en relatant son impact sur la planète auprès des nous y rendre plus tôt à cause des tensions politiques utilisateurs. connues par le pays récemment. Comment fonctionne votre entreprise concrètement ? Nous ne sommes pas nombreux : une dizaine de personnes seulement. Mais nous nous investissons à fond pour qu’Ecosia soit toujours plus dynamique et en perpétuelle croissance. Nous sommes un « social business », à la fois une entreprise et une association, car le but final est de générer des fonds pour une cause : 80% des revenus sont redistribués à un programme de reforestation mené par WeForest, au Burkina Faso.

Pour finir, comment imaginez-vous Ecosia dans 10 ans ? Nous gagnons en visibilité chaque jour. Idéalement dans 10 ans, nous génèrerons suffisamment de profits pour intervenir dans plusieurs programmes de reforestation en même temps ! En attendant, n’hésitez pas à utiliser Ecosia et à en parler autour de vous ! Le bouche à oreille est de loin le meilleur moyen de faire parler de nous !

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asso

LE BDS

Interview du prez Peux-tu te présenter en quelques mots ? Bonjour à tous, je suis Laurent Matignon, président du Bureau des Sports ! Je viens d’une petite bourgade cachée dans les champs de la région parisienne, c’est d’ailleurs là qu’est né mon amour pour le saucisson ! Et c’est avec plaisir que je témoigne dans ce Gem In Way. Merci Xpression !

ca, c’est Laurent ! Y a-t-il des changements par rapport à la stratégie de l’année dernière ? Au vu du succès général de l’édition précédente, le principe reste le même. Le gros changement de cette année, comme vous le savez, c’est que GEM se déplace à Lyon. Alors il faudra porter les couleurs de notre école pour faire briller le bleu ! Quelques petits changements donc, mais le principe reste le même : une victoire pour GEM, des sportifs plus que chauds, des supporters et un KOP qui, avec leurs chants et cris, vont venir réveiller les plus timides d’entre nous. Question soirée maintenant, même principe que l’année dernière : une petite fête avec nos amis lyonnais pour clôturer la troisième édition. Mais attention, cette année, il faudra revenir sur Grenoble par la suite ! Nous tenons aussi à remercier KPMG pour reconduire son partenariat cette année. Aussi, une rencontre professionnelle aura lieu, et mélangera plusieurs sponsors. Alors pensez à vos éventuelles césures ou autres ;)

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En novembre, le 7 précisément, aura lieu le Derby Rhône-Alpes, compétition sportive entre l’EM Lyon et GEM. Peux-tu nous en dire plus ? Tout à fait. Certains d’entre vous l’attendent avec impatience, d’autres ne connaissent pas le projet. C’est en effet la 3ème édition du Derby Rhône-Alpes ! C’est un événement, comme vous le voyez, assez récent, qui permet de rencontrer l’EM Lyon dans un cadre particulier : la compétition sportive. Et cet événement, soulignons-le d’ores et déjà, ne s’adresse pas qu’aux sportifs : il s’adresse à l’ensemble des étudiants de GEM qui, s’ils le souhaitent, peuvent venir supporter leur école face au Lion. Prenez donc ça comme une petite bataille avec nos amis de la région ! Le Derby Rhône-Alpes, c’est aussi l’occasion d’oublier les classements d’école, et de remettre chaque année les compteurs à zéro. Alors croisons les doigts pour que GEM remporte cette édition pour la 3ème fois consécutive. Et un grand merci à l’ensemble de nos sportifs qui vont nous représenter et que nous allons supporter de vive voix ! En résumé : un événement inter-écoles qui permet de montrer le dynamisme de la région Rhône-Alpes et qui permet de véhiculer les valeurs du sport pour des futurs managers.


Qu’est-ce que ça fait d’être président du BDS ? Avant tout, c’est une réelle opportunité que de pouvoir manager une équipe d’étudiants qui, en fin de compte, sont identiques à moi. Pour ce qui est du BDS à proprement parler, ce sont surtout des responsabilités à avoir lorsqu’il s’agit de promouvoir et faire fonctionner le sport à GEM. Depuis 31 ans, le BDS a su se forger une image sympathique et conviviale : nous croyons en effet que la pratique du sport apporte cohésion, dépassement de soi, partage, rigueur et confiance en soi. C’est pourquoi nous souhaitons proposer une offre sportive qui répond aux exigences des pratiquants. Mon rôle est de s’assurer qu’au quotidien, nous nous donnons les moyens pour réussir au mieux cette mission. Sinon, je reste Laurent Matignon, habitant de sa petite bourgade de campagne. Je reste accessible, sympathique, avec un humour très subtile (parfois). C’est donc un honneur que de représenter cette association ! Quelle sont vos axes pour développer l’asso cette année ? L’année passée, le choix du président avait été de professionnaliser l’association : il peut être parfois difficile de montrer cet aspect pro lorsque l’on touche au sport (va savoir pourquoi). Mais aussi, le BDS peut parfois avoir une image différente de celle qu’il veut donner. Dans tous les cas, mission réussie pour le mandat précédent, qui a

asso réussi à professionnaliser l’association dans ces projets, ces partenaires et autres. Mon choix, notre choix, c’est de revenir cette année sur notre corps de métier : le SPORT ! Pour cela, nous avons besoin des moyens dans lesquels nous excellons : communication, évènementiel, partenariat, logistique, Supergliss. Mais il s’agit de promouvoir le sport à toutes occasions. Etre au service de nos sportifs, travailler avec eux, au quotidien. Maintenant que nous avons gagné en professionnalisme, à nous de montrer que nous le gardons dans le domaine du sport. As-tu une passion inattendue dans la vie ? A défaut de vous dire que je suis fan de saucissons et autres mets, je suis un grand fan de la culture Sud-Africaine. Alors si certains d’entre vous y sont déjà allés, ou qu’importe, un petit verre me fera le plus grand plaisir. Et je suis fan, attention, de Patrick Sébastien (comment croyez-vous que j’ai été élu président ?!) Rechignes-tu à manger du cochon ? Pardon ? C’est vraiment une question ? Ma maman me donnait de la purée au cochon quand j’étais jeune (la belle époque).

Signature

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asso

LE GEM STORE Interview du prez

Le Gem Store est comme une petite entreprise au sein de l’école, prêts à l’examiner sous toutes ses coutûres ?

des produits utiles ! Pierre-Antoine Cognard Peux-tu te présenter et nous expliquer un peu ton parcours en quelques mots ? Originaire du sud de la Bourgogne j’ai fait un petit passage par la case prépa, les maths ayant eu raison de moi je me suis ensuite dirigé vers un DUT GEA pour finalement finir à GEM. Pourquoi avoir choisi le Gem Store en première année et quelle est l’ambiance d’une petite association comme celle-ci (j’ose dire petite, je crois que vous n’êtes pas plus d’une cinquantaine de membres) ? Je souhaitais une association professionalisante mais avec une excellente ambiance. Le Gem Store, une véritable petite entreprise, permet d’avoir une expérience très intéressante dans des domaines très variés. Personnellement ce sont les achats qui m’attiraient l’an dernier, le GS était l’association idéale ! Niveau ambiance on est également très bien servis, Quand on est 40 tout le monde se connait et les Lundigs qui ont lieu chaque semaine nous permettent de créer une vraie petite famille.

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Comment se passe concrètement la gestion d’une boutique? Le Gem Store c’est une boutique mais c’est également depuis un an une centrale d’achat destinée aux autres associations de l’école, à l’administration, aux listes, aux GP… et cette année on compte bien développer la centrale à l’extérieur de l’école ! Concernant la gestion de la boutique c’est une activité très complète qui va de la conception des produits jusqu’à leur vente : définition du besoin, sélection de produits, design des logos, sourcing fournisseur, négociation, calcul de rentabilité, logistique, gestion des stocks, merchandising… Gérer la boutique c’est donc veiller à ce que chaque étape du processus soit réalisée au mieux tout en veillant à coordonner les différents pôles. Pour la centrale, il faut démarcher les clients (les autres associations principalement) et définir avec eux leurs besoins pour ensuite leur proposer des textiles et goodies adaptés et moins chers que ceux de la concurrence. Enfin il faut suivre toute la commande jusqu’à la livraison. Je crois savoir que tu es aussi à Millet, comment fais-tu pour concilier un poste de Président avec une autre association ? A Millési’mets je suis co-responsable cocktail et bières avec deux autres personnes, c’est un poste où l’on organise des cours et des dégustations ponctuellement, je peux donc organiser mon travail assez librement en accord avec mes obligations de président. Le fait qu’on soit trois est également très appréciable !


asso Il y a eu récemment la sortie du pull de promo édition 2015-2018, comment décidez-vous du design du pull ? Qui s’occupe du graphisme ? Le design du pull est le résultat d’une réflexion entre le bureau, le responsable marketing, le responsable achat, le responsable design et notre fournisseur qui nous fait part de ses suggestions. Le logo est conçu par le responsable design, le responsable achat s’occupe quant à lui des caractéristiques du pull : cette année par exemple il nous a trouvé un nouveau tissage qui est plus confortable que l’ancien. Le bureau tente de concilier les différentes exigences (résultat des études marketing, analyse de la trésorerie…) pour obtenir un pull de promo qui satisfera le maximum de monde. Quelles sont les nouveautés de l’année au Gem Store ? Cette année le Gem Store continue son développement en augmentant le nombre de produits disponibles en boutique et en développant l’activité de la centrale d’achat au sein de l’école mais aussi à l’extérieur (le CA a déjà doublé comparé à l’an dernier sur la même période). Nous souhaitons aussi sortir de notre boutique coincée entre l’informatique et la salle alumni par le biais d’un site de vente via internet (livraison dans le monde entier), de vitrines dans les différents campus et d’évènements sur la mezz pour venir à la rencontre des Gemiens.

La question #corporate : combien d’articles du Gem Store as-tu chez toi ? 4 (sans compter ceux que j’ai offerts à mon entourage; toute ma famille a le fameux bonnet GEM). Pour terminer, on va être un peu taquin et essayer de te connaitre plus personnellement, du coup tu es plus : Pull ou casquette ? Pull évidemment. Beigbeder ou Strauss-Kahn ? Beigbeder étant l’auteur de 99f qui a inspiré notre vidéo de présentation je ne peux pas décemment choisir Strauss-Kahn. Blonde ou brune ? Que ce soit en tant que respo cocktail et bière ou de manière plus personnelle je suis un grand amateur de blondes !

Ce qu’il faut retenir !

E

n plus d’être le créateur des pulls de promo les plus beflam du XXIe siècle, le GS sort une vingtaine d’articles chaque année, vendus dans la boutique officielle de l’école. Le GS, c’est aussi la « centrale d’achat » qui démarche et gère les commandes de la majorité des assos de GEM.

1

Une asso professionalisante qui apporte une vraie valeur ajoutée à ton CV (parce qu’on galère tous pour trouver des stages, alors autant mettre toutes les chances de son côté)

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2

60 000€ de CA en 2014 après seulement 3 ans d’existence. Soit une des assos les plus prometteuses de GEM !

Une bande de 40 potes qui se retrouvent tous les lundis soirs pour des soirées légendaires durant lesquelles on compte nos billets !

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LIBRE La liberté d’expression est notre bien le plus précieux comme tu vas le remarquer !

Les disparition Meurtres, enlèvements ou véritables mystères ? Petit tour d’horizon des

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Anastasia Romanov

Février 1917, la Révolution Bolchevik gronde en Russie. Un proche tente en vain d’organiser l’exil en Angleterre des Romanov : Nicholas II, sa femme et leurs cinq enfants, dont la benjamine des filles n’est autre que la Grande Duchesse Anastasia Nikolaïevka. Enfermés dans une villa à Ekaterinbourg, ils seront fusillés puis brulés en pleine nuit le 17 juillet 1918 par un groupe Bolchevik, alors que l’armée blanche, armée tsariste, se rapproche du domaine. Cependant, l’un des hommes qui prit en charge les filles Romanov, déclara peu après qu’il avait entendu un gémissement après la tuerie, celui d’Anastasia. Elle aurait survécu grâce aux pierres précieuses brodées sur sa robe, qui auraient fait ricocher les balles. Après que le massacre eut été rendu public, une rumeur gigantesque s’empara de la Russie : Anastasia, la dernière des Romanov, aurait survécu. Nombreuses seront celles qui se feront passer pour Anastasia, et seront confondues à l’apparition des tests ADN. La véritable Anastasia a-t-elle pu survivre ? Ou est-ce simplement un mythe, traduisant le souhait des Russes de ne jamais oublier totalement le prestige des dynasties tsaristes, la magie de leurs palais, la grandeur de la monarchie ?

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La disparition d’Amélia Earhart

Amélia Earhart est à la fois un grand nom de l’aviation et du féminisme. C’est la première femme à avoir traversé l’Atlantique en avion et en solo, en 1932. Elle disparait quelques années après, en 1937, pendant un tour du monde en avion. Sa disparition a été prononcée alors que son appareil ne s’est jamais posé sur la minuscule île Howland pour effectuer une étape indispensable. Le gouvernement américain, Roosevelt à sa tête, lança des dizaines de navires et d’avions à sa recherche pendant quatre mois, en vain. Bien sûr, des hypothèses circulent. Le tour du monde serait en fait un vol destiné à l’espionnage et donc l’avion aurait été abattu ; Amélia aurait été capturée par les Japonais et aurait été utilisée comme arme psychologique pendant la guerre ou encore elle aurait survécu et aurait mené sa vie dans le Pacifique avec les autochtones (façon le King et JFK en Amazonie).

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Et comment parler des disparitions mystérieuses sans évoquer celles liées au triangle des Bermudes ? Depuis le milieu du XIXème siècle, cette zone géographique située à l’est de la Californie est un lieu de légende. Plusieurs dizaines de bateaux et d’avions ont disparu dans ces eaux, toujours sans laisser de traces. OVNI ? Trou spatiotemporel ? Cthulhu ? La réalité est moins excitante, puisque les hypothèses les plus probables évoquent des dérèglements magnétiques océaniques propres à cette zone, ou alors une surconcentration de méthane qui causerait l’arrêt des moteurs - ce qui est plutôt embêtant pour un avion.

LIBRE

ns mystérieuses Notre histoire est émaillée de récits irrésolus. grandes disparitions

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La colonie de Roanoke, ou la Colonie Perdue

Plongez-vous au XVIème siècle, l’ère de la conquête de l’Amérique, du Nouveau Monde. L’Angleterre envoie une première colonie autour des années 1580 sur l’Île Roanoke dans la Caroline du Nord. Une première colonie militaire s’installe. Les relations avec les amérindiens deviennent tendues, les deux peuples s’attaquent. En juillet 1586, Grenville, qui commandait l’expédition, revient avec des renforts et trouve le site abandonné, avec seulement quinze hommes acculés qu’il laisse sur place. Vient le tour d’une deuxième colonie, de peuplement cette fois - 110 hommes pour 18 femmes, il faut bien peupler l’Amérique !... Arrivée en 1587, cette nouvelle colonie ne trouve aucune trace des quinze hommes laissés l’année dernière, toutefois elle décide de s’installer. Mais quand un émissaire anglais parti convaincre la couronne de leur donner des vivres revient trois ans plus tard, cette seconde colonie avait également disparu, il ne restait que le mot Croatoan gravé sur un poteau. Des recherches sont toujours en cours mais le destin de la colonie de Roanoke nous est, aujourd’hui encore, inconnu.

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John Doe

1994, San-Antonio, Texas. Nicholas Barclay, 13 ans, rentre seul chez lui d’une partie de basket. Il n’arrivera jamais jusque-là. Privilégiant d’abord la fugue du jeune garçon, les autorités locales réalisent ensuite rapidement qu’il s’agit plus probablement d’un enlèvement. Ce sera le silence radio pendant trois très longues années. Jusqu’à ce jour d’octobre 1997. Les autorités reçoivent un étrange appel. Un homme résidant à Linares en Espagne affirme qu’il a reconnu le jeune Nicholas dans un refuge pour jeunes de sa ville. La famille de Nicholas apprend par ce monsieur que l’établissement recueille notamment des jeunes rescapés d’une opération de trafic pédophile, et que leur fils aurait été abusé pendant des années. La sœur de Nicholas s’envole donc pour l’Espagne, récupère son frère, et le ramène sur le sol américain. Cependant, malgré des retrouvailles émouvantes et inespérées, les proches de la famille Barclay se posent des questions. Nicholas a certes grandi depuis sa disparition, mais la couleur de ses cheveux n’est plus la même, ses yeux semblent plus sombres, et … il a l’accent européen. Il faudra attendre l’année suivante pour que le FBI, sur ordre du tribunal, demande et récupère les empreintes de Nicholas. La réponse est sans appel : ce n’est pas Nicholas. Il s’agit en réalité de Frédéric Bourdin, un français de 23 ans, qui se faisait passer pour Nicholas depuis près d’un an. Victime de troubles psychiatriques, il sera condamné à 6 ans de prison pour contrefaçon de passeport et parjure. Puis il sera expulsé vers la France, où il poursuivra son petit jeu : prendre l’identité de jeunes disparus. Le vrai Nicholas Barclay n’a jamais été retrouvé.

Abélia Catty & Léa Murgue

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LIBRE

LA FACE CACHEE DU... CHOCOLAT! On ne va pas se mentir, le chocolat, c’est la vie. Et pour les quelques vaillants résistants (j’admire votre opiniâtreté !), vous allez voir ce qu’on peut faire avec, vous pourriez changer d’avis !

T

out d’abord, un peu d’histoire. Cultivées depuis trois millénaires, les fèves de cacao ont d’abord servies de monnaie en Amérique centrale ! Ce n’est qu’au 16ème siècle que le chocolat arrive en Europe et rencontre un franc succès auprès de l’aristocratie espagnole. La révolution industrielle permet ensuite l’essor de son industrie. A partir du 19ème siècle, le chocolat est enfin consommé par plaisir (enfin des gens sensés !). Les grands noms du chocolat datent d’ailleurs de cette époque, Cadbury, Lindt… Maintenant, rentrons dans le vif du sujet ! Je pourrais vous parler des méthodes de fabrication, mais

soyons honnêtes, ce qu’on préfère, c’est la dégustation (nous Européens détenons le record avec 2kg dévorés par an et par personne) ! Je ne vais pas vous l’apprendre, il y a trois grands types de chocolat : blanc, au lait et noir. Mais il existe des milliers de variations (pour mon plus grand plaisir !). Tout dépend des fèves choisies, et là, les plus grands chocolatiers luttent pour avoir accès aux meilleures et plus rares, les fèves criollo (1 à 5% de la production mondiale). Jusque-là, me direz-vous, peu de surprises. Attendez, elles arrivent ! Petit top 10 de ce qu’on peut faire de cool avec du chocolat.

« Petit top 10 de ce qu’on peut faire de cool avec du chocolat. » 10. Le Mole Poblano, plat traditionnel mexicain à base de volaille, dont la sauce est faite de piment… et de chocolat ! 9. Pour nous, les filles, le masque antioxydant au chocolat. 8. Encore pour nous, navrée messieurs : les robes en chocolat, très en vogue ! 7. Les montres en chocolat : totalement inutiles comme montre, mais au moins, vous aurez toujours du chocolat sous la main (enfin au poignet) en cas de petit creux ! 6. La lutte dans le chocolat, carrément plus alléchant que dans la boue, non ? Très à la mode pour les enterrements de vie de jeune fille et de garçons ! 5. La salle à manger en chocolat de Vilnius : c’est peut-être le seul endroit où vous pourrez tout manger, même vos couverts !

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4. Les sous-vêtements en chocolat. Entre ceux de Clara Morgane et ceux des artisans, idée à suivre ! 3. L’IPhone en chocolat : vous pourrez faire avec lui l’une des rares choses que les autres IPhones ne font pas : le manger ! 2. Les tableaux en chocolat de Sid Chidiac, ou comment allier culture et gourmandise ! Sans parler de ses body painting… 1. J’avoue que c’est un classique, mais cette utilisation méritait quand même sa place ici : elle implique deux personnes, du chocolat et des activités physiques récréatives… Je vous laisse deviner !

Rébecca Cardot


LIBRE

Au-tomne En emporte le vent Il parait que l’automne c’est déprimant ? Vraiment ?

A

h l’automne ! Cette saison honnie où les feuilles tombent comme la pluie, où le moral est en berne et les maillots de bain définitivement rangés au placard. Novembre… L’effervescence de la rentrée est déjà passée, mais ce n’est pas encore Noël. Le traintrain a repris le dessus, métro, boulot, asso. Mois de cette joyeuse fête qu’est la Toussaint et des épidémies de rhume, avec les bonnes toux grasses qui parasitent les cours en TD. Et pour peu que l’on fasse parti des heureux élus qui n’ont même pas de vacances à la Toussaint, cela peut vite devenir un enfer humide et froid. Et pourtant, j’aime cette saison. D’un amour contrarié, certes, mais d’amour quand même. Il faut savoir que je supporte difficilement l’été. Au-dessus de 25°, il fait trop chaud pour la bonne fille du Nord (il faut sentir la majuscule) que je suis – je vous laisse imaginer mon calvaire durant juillet, dans le RER en heure de pointe. Pour moi, la mi-saison où la moyenne avoisine les 15°, c’est le paradis. Pour ma santé mentale d’abord, pour mon potentiel glam ensuite – je ne dégouline plus comme une glace au soleil, bon point – mais aussi pour ma garde-robe. Eh oui, l’automne est la saison du style, des jolies vestes, des écharpes au cachet non négligeable et des derbys qui font des pieds de nymphe des villes. Les Fashion Week ont repris et les magasins croulent sous les étoffes couleur moutarde ou lie de vin. Fini le combo so sex marcel – short – tong, bonjour le renouveau vestimentaire. C’est plus facile d’exposer son style pointu en novembre qu’en juillet avec 45° ou qu’en janvier, avec l’énorme doudoune et les trois couches de pulls.

« Citation »

« I’m singing in the rain, just singing in the rain, what a glorious feelin’ I’m happy again… » À cela s’ajoute la pluie et donc la possibilité de sortir ma myriade de parapluies. Oui, je collectionne les parapluies, chacun ses tares. J’aime regarde la pluie tomber, enroulée hermétiquement dans un plaid, une tasse de thé à la main, façon mamie. L’automne donne l’occasion de sauter les flaques avec autant d’entrain que Gene Kelly ! I’m singing in the rain, just singing in the rain, what a glorious feelin’ I’m happy again… C’est à ce moment que les bottes d’OB sont utiles. Et ça les lave en plus, d’une pierre deux coups. Mais l’automne, c’est aussi le spleen et la poésie. En bon poète torturé,

les arbres à moitié nus, les feuilles craquantes et le ciel lourd vous inspirent des vers digne de Baudelaire, ou presque. Les bougies parfumées décorent l’intérieur d’une chambre ou le pourtour d’une cheminée (testé et approuvé en soirée), les lumières mordorées donnent aux nuages une teinte divine tandis que, la plume à la main, vous captez ces instants de grâce. Quand une saison aussi belle s’offre à nous, pourquoi vulgairement lui préférer celle de Palavas les Flots ? J’vous le demande bien.

Abélia Catty

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LIBRE

TOUT CE QUE VOUS AVEZ

toujours

voulu savoir sur le dronte de Maurice

Sans jamais oser le demandeR

B

eaucoup en ont déjà entendu parler sous un nom peut être plus affectif et certainement moins évocateur. D’autres, ayant été abandonnés par leur moitié un soir d’hiver, l’ont découvert « absolument par hasard » dans un film inapproprié à leur âge. Assis devant leur télévision ils sont restés là des heures, la tête vide et la main pleine* à la fois gênés et fascinés par un tel spécimen, portant le doux nom de dronte. *de chips Le dronte de Maurice évoque forcément quelque chose dans l’imaginaire de chacun. Mais personne ici ne peut malheureusement se vanter de l’avoir un jour rencontré, ni même de l’avoir approché. Pourtant l’histoire du dronte n’est ni le pudique aveu d’un fantasme ni un mythe.

« Chacun le convoitait et souhaitait s’en accaparer dans le but de combler ses instincts les plus basiques et les plus sauvages » Faisons un petit tour de la bête. Très actif dans les années 1600, l’histoire raconte que le dronte de Maurice passait la plupart de son temps dans les endroits les plus écartés et dans les milieux les plus humides. C’est en effet là que le dronte prenait le plus de plaisir. Il pouvait s’y ressourcer paisiblement et y puiser toute l’énergie dont il avait besoin.

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Mais le dronte de Maurice était si lourd – environ douze kilogrammes !! (Ça fait rêver hein ?) – qu’il ne pouvait, sans une aide extérieure, se dresser vers le ciel et décoller. Le dronte attirait la curiosité de tous et le bouche à oreilles a fini par faire de lui une telle célébrité que l’on se mettait à faire la queue pour le posséder à son tour. Chacun le convoitait et souhaitait s’en accaparer, dans le but de combler ses instincts les plus sauvages et les plus basiques. Etant à la fois trop gros et trop faible, le dronte de Maurice était la cible facile de nombreuses moqueries. Et, avides de nouvelles expériences, les obsédés du dronte, tout excités à l’idée d’y gouter, le placèrent en salivant dans leur bouche. Chacun voulait avoir un contact privilégié avec le spécimen. Mais les témoignages recueillis à la suite de ces aventures inédites s’accordent à dire que le dronte, en plus d’être faible (et par là maladroit et lent) avait aussi une chair très dure et un goût à faire vomir les plus jeunes et les moins avertis. En moins de 70 ans, l’environnement lui devenant trop hostile, le « monstre », s’est éteint et a sombré dans un sommeil éternel, ne pouvant plus assurer face à l’activité humaine trop intense à laquelle il était chaque jour confronté. Voilà fin de l’histoire. Ah vous attendiez une chute marrante ? Désolée, je n’en ai pas trouvé !!! Le dronte de Maurice est simplement l’autre nom stylé du dodo, si vous ne voyez pas ce que c’est, regardez l’Âge de glace. Ou la petite annexe page 2

Emilie Andrieux


We're all mad here

LIBRE

Et si la santé mentale n’était qu’une utopie ?

A

quoi tient la santé mentale ? A partir de quand est-on fou ? Je vais être honnête, je n’ai pas la réponse à ces questions. Mon but n’est même pas d’y répondre. Seulement de montrer que finalement, santé mentale et folie ne sont peut-être pas si éloignée que ça. La preuve par l’exemple ! La littérature fantastique regorge de nouvelles qui mettent votre conception de la folie à mal. Je vais citer un classique certes, mais il reste une référence : Le Horla de Maupassant. Le personnage central est un homme parfaitement sain d’esprit. Il est prospère et heureux. Puis un jour un voilier brésilien passe devant chez lui, et là, tout bascule. Il se sent traqué, suivi. Il est convaincu que quelque chose vit avec lui. Il en perd le sommeil, il ne mange plus : cette entité l’obsède. Et il n’est pas seul : il lit dans les journaux qu’au Brésil (bizarre bizarre, encore le Brésil), un village entier a été frappé par une folie meurtrière. Les survivants parlent de l’influence d’hommes invisibles. Et là tout est clair pour le protagoniste : c’est lui ou l’entité. Je ne veux pas spoiler ici la fin d’une nouvelle vraiment fantastique (sans mauvais jeu de mots), je me contenterai donc de souligner ceci : entre la santé mentale du protagoniste et sa folie (si l’on part du principe qu’il est bien fou), il n’y a qu’un petit moment. Les impressions s’accumulent, ses sens sont court-circuités par les impressions et là, il perd pied.

Dans sa course à la raison, à la santé mentale (il cherche désespérément à rester sain d’esprit), il ne trouve que la folie. Serait-ce alors simplement que la santé mentale pure est une utopie, pire un danger ? Ne dit-on pas qu’il faut une pointe de folie dans sa vie ? La folie se fait alors désirable. Et là, autre exemple, autre classique : Alice au Pays des Merveilles, de Lewis Carols. Dans ce monde (pas si merveilleux d’ailleurs), la folie est norme, et au contraire, il est déraisonnable d’être sain. C’est là tout le problème d’Alice : elle introduit le déséquilibre parce qu’elle cherche à comprendre, elle perturbe ce monde régi par la folie.

« La folie se fait alors désirable » Et c’est sur ce dernier constat que je finirai : pourquoi la santé mentale est-elle si bien là où la folie n’est qu’erreur et honte ? Pourquoi avons-nous placé l’absence de perception au-dessus de la perception ? Je ne fais pas ici l’apologie de la folie : il existe des maladies qui détruisent la vie de milliers de personnes. Non, je cherche simplement à montrer que la poursuite déraisonnée d’un idéal de santé ne peut-être que mortifère, la vie est aussi petites folies et imagination, et l’équilibre ne se fait que d’un savant mélange des deux. Alors soyons fous !

Le chat du cheshire

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LIBRE

Pourquoiducomment

Le

Voici les réponses à des questions, toutes plus ou moins intéressantes, que tu t’es toujours posées (ou que tu te poseras). C’est cadeau, et grâce à nous, tu pourras béflam à tout moment. Pourquoi aller à l’enterrement de quelqu’un alors qu’on sait pertinemment qu’il ne viendra pas au notre ? C’est vrai ça, comme chacun sait, la base d’une relation durable et sincère c’est la réciprocité. Mais alors, nos grands-parents, et plus généralement tous les proches dont nous avons assisté à l’enterrement nous manquent-ils de respect ? Pas nécessairement, puisque même s’ils le voulaient ils seraient dans l’incapacité physique de venir. Ici le respect repose sur : « serait-il venu à mon enterrement si je n’avais pas dû aller au sien ? » Question qui restera sans réponse, et c’est là que le geste prend tout son sens. Les premières sépultures datent de plus de 100 000 ans avant notre ère, ce qui prouve que le respect des corps des défunts et les rites « célébrant » leur disparition sont intrinsèquement liés à notre condition d’êtres humains. Alors oui, continuons à aller aux enterrements, on sera bien contents que l’on vienne au notre.

Pourquoi bâiller est-il contagieux ? C’est bien souvent irrésistible : lorsqu’on voit une personne bâiller, nous avons tendance à bâiller en retour. Est-ce par réflexe ? Par mimétisme social ? Le bâillement est associé à la fatigue, à l’ennui, à la faim voire même à l’anxiété, et se retrouve chez tous les mammifères. Néanmoins les primates, et surtout l’homme, semblent être plus exposés au « bâillement contagieux ». De nombreuses théories tentent d’expliquer ce phénomène. La plus crédible –et celle à laquelle nous allons nous intéresser – repose sur notre cerveau et l’empathie, et se nomme «échokinésie du bâillement». Nous possédons des neurones bien particuliers, appelés « neurones miroirs », qui nous permettent de nous voir agir à la place d’autrui. Autrement dit, ils sont à l’origine d’un apprentissage par l’imitation. Normalement cette imitation reste mentale, mais dans le cas spécifique du bâillement elle s’opère physiquement, sans que l’on s’en rende compte. Le bâillement est ainsi une sorte d’exception par laquelle l’empathie se concrétise. Cette théorie semble confirmée par différentes études qui montrent que notre degré de réactivité au bâillement dépend de notre proximité avec la personne qui bâille. Ainsi nous avons tendance à suivre dans leurs bâillements davantage nos proches (famille, amis) qu’un inconnu. D’ailleurs, selon certains scientifiques, cette exception empathique est le résultat d’un processus de sélection naturelle : en faisant bâiller le reste de son groupe, un individu rehausse la vigilance de tous.

Dorian Combe

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LIBRE

Bonjour

Les tresors de la langue francaise Nom masculin. Formule de politesse utilisée depuis toujours, presque automatiquement, dans le but d’adresser une salutation distinguée à quelqu’un. Selon un sondage pas encore réalisé, cette formule des plus basiques serait prononcée environ 374856 fois par jour. Mais nous remarquons depuis quelque temps un manque de respect croissant, autant de la part des petits jeunes plus ou moins voyous que de la part des moins jeunes (pour ne pas dire des petits vieux). Et parfois il arrive que l’on oublie de dire bonjour. Ou pire, on dit « coucou », « kikou », « yo » ou « wesh » à la place, pensant bien faire. Un drame est si vite arrivé… C’était pourtant simple comme bonjour de dire bonjour ! (lol). C’est alors que se faire niquer sa mère parce qu’on n’a pas dit bonjour apparaît comme une punition justifiable et à la hauteur du préjudice causé par ce manque de respect. (Écoutez Vald pour plus de précisions). Conclusion : il est donc fortement conseillé de dire bonjour à son prochain, en le regardant dans les yeux bien sûr, lequel pourrait, a contrario, se sentir agressé et se venger en utilisant ta maman.

Branlette « ouhhh ça parle branlette, ça parle zizi, ça parle sexe j’adore je vais lire !!! ». Bande d’obsédés. Eh bien non. Désolée les gars de vous décevoir mais aujourd’hui c’est la pêche qui est à l’honneur ! Soyez un peu open-minded please guys. Alors, qu’est-ce qu’une branlette ? Une branlette, dans le langage des pêcheurs, consiste à l’origine à donner un mouvement continuel à l’amorce de la ligne afin d’attirer de bons gros poissons. Il paraîtrait même qu’une branlette effectuée avec amour et à la perfection pourrait vous faire choper autre chose que des thons… C’est bon à savoir !! Il ne me reste alors plus qu’à vous souhaiter à tous une très bonne pêche. Du latin anas qui signifie canard, l’anatidaephobie est la peur irraisonnée de voir un canard immobile vous observer fixement, où que vous soyez. On n’en parle pas assez car le canard agit dans l’ombre et pourtant, il ne cesse de terroriser petits et grands. L’air de rien, avec ses petites plumes vertes dressées sur la tête il peut rester là des heures, immobile, à vous scruter et à vous juger. D’ailleurs n’avez-vous jamais remarqué que le cri du canard n’est rien d’autre que l’expression d’une moquerie ? Pire encore, le canard est sournois : le vol en V témoigne du complot organisé par ce volatile qui pratique la torture psychologique. Surtout méfiez-vous, et rappelez-vous qu’entre canard et connard il n’y a qu’un pas. (N’hésitez pas à vous diriger vers Mélissa.H pour écouter son témoignage poignant.)

L’anatidaephobie

Emilie Andrieux

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LIBRE

Alerte, langues en danger ! Seuls les linguistes semblent s’en émouvoir, mais l’appauvrissement linguistique et culturel guette…

« Les langues font partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité »

H

é oui, il n’y a pas que les animaux qui sont en voie de disparition, de nombreuses langues sont aussi menacées. Depuis 1950, nous avons perdu 3% des 6000 ou 7000 langues parlées dans le monde et 34% sont très menacées, en danger ou vulnérables selon l’ONU. Les pronostics sont même alarmants car les Nations Unies prévoient une disparition d’au moins 50% des langues parlées aujourd’hui d’ici la fin du siècle.

Pourquoi est-ce important ? Les langues font partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la diversité linguistique est donc une richesse pour les Hommes. Mais à chaque langue sont aussi associés des traditions, des écrits, des récits oraux, des modes de pensée voire une philosophie et une vision du monde. Une langue qui disparait, c’est tout un peuple et une culture qui meurent avec elle. «Parlons plusieurs langues pour ne jamais parler d’une seule voix.» Collette Grinevald, linguiste.

Vers une uniformisation linguistique. Il semble évident que les langues disparaissent un beau jour. Mais avant, les langues disparaissaient « naturellement », par la mort de tous leurs locuteurs. Aujourd’hui, la disparition se fait majoritairement au profit des langues dites dominantes. Les locuteurs font le choix d’abandonner leur langue par souci d’intégration dans la société, les enfants apprennent la langue scolaire ou alors l’émigration et la destruction des milieux naturels obligent les populations à quitter leur langue maternelle. Parfois, c’est même le pouvoir en place qui les y oblige, comme ce fut le cas en France. En effet, la IIIème République et l’abandon forcé des langues régionales sont la principale cause de disparition de nos anciennes langues vernaculaires. De ce fait, une poignée de langues domine les autres et, pour s’en rendre compte, il suffit de jeter un œil au contenu des pages internet : 90% des pages web sont écrites en seulement 12 langues dont 45% en anglais alors que l’anglais, rappelons-le, n’est la langue maternelle que de 5% de la population mondiale.

Pour éviter l’hécatombe, les linguistes et l’UNESCO se sont lancés dans une campagne de sauvegarde des langues menacées, parfois suivie par les gouvernements, en réhabilitant des langues anciennes dans les universités pour essayer d’en revitaliser un maximum. Une des solutions les plus évidentes reste le multilinguisme. Le web se dote également d’outils et de plateformes pour collecter des données linguistiques et espérer ainsi sauver des langues de l’oubli. Néanmoins, si ces initiatives peuvent peut-être enrailler l’uniformisation linguistique, celle-ci semble tout de même inéluctable car allant de pair avec l’uniformisation des modes de vie.

Abélia Catty

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Appel au lecteur

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