GIW 45 - Décembre 2013

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n° 45 – Décembre 2013


édito

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication

Association Xpression Rédacteur en chef Simon Maarek Maquettistes Théo Knoepflin, Gabrielle Gaté, Bénédicte Guyon Rédacteurs Saâd Alami, Léa Taïeb, Gaëlle Coutout, Pauline Grepin, Sarah Monier Contact xpression@grenoble-em.com Site web www.xpression.info

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émienne, Gémien, tu le sais, décembre est un mois sacré entre tous. C’est le mois de l’Avent. Ce mot, dérivé du latin adventus, signifie littéralement la venue. Venue du sauveur, de l’élu, de celui qui va changer le monde ! C’est un mois d’attente, mais surtout de préparation. Chacun est appelé à changer son cœur, changer sa vie – c’est là le vrai sens du mot conversion. Tu pensais que décembre serait le début de l’hibernation ? Tu as cru qu’après les OB tous les jeudis soirs, on allait se calmer un peu ? Sache que ce n’est pas parce que les partiels des 2A tombent avant les vacances de Noël que l’école s’endort sous son manteau de neige (d’ailleurs à l’heure où nous écrivons ces lignes, on l’attend toujours, la neige !). Non. Le mois de décembre à GEM est un mois sacré. C’est le mois de la venue de notre sauveur à tous : le Listeux. Né pour ambiancer les colocs des 2A, c’est le roi du rallye saucisson, du massage, de la tize et de la trique. Porteur de l’espoir de notre école, il n’hésite pas à affronter le froid et la nuit pour défendre les couleurs de sa liste, dans l’ambition folle de remplacer un jour

Sommaire p.3 La vie de l’école

Envoyé spécial Comment gagner ou perdre la campagne BDE ESC vs Ingés Newsletter de l’Espace Carrières L’interview de Camille Pelletier

p.14 Société

Hollande et les otages Charisme et politique BCE vs FED Les marchands de sable

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les Chop’ka au sommet. BDE à la place du BDE… Tout un programme. Hélas, à l’heure où nous rédigeons cet article, il est encore bien difficile d’obtenir des informations sur ces glorieux prétendants. Mais il ne fait aucun doute que lorsque nous distribuerons ce numéro, la campagne fera déjà rage, et que la conversion du peuple gémien à la tize sera en bonne voie. Mais ne t’en fais pas ! Tu peux toujours compter sur le Gem In Way pour accompagner tes pauses entre deux rallyes. Ce mois-ci, nous avons nous aussi de grandes ambitions, puisque nous avons décidé de t’offrir les réponses aux questions que tu te poses, et aussi aux questions que tu ne te poses pas, comme celles qui concernent les GGSB, ou les marchands de sable. Ne nous remercie pas, c’est tout naturel. On est comme ça, au Gem In Way. On fait du travail de professionnel, avec des professionnels. Remercie donc plutôt avec nous Planètes, Jam’In et Gem en Débat, qui ont accepté de se joindre à nous pour enrichir nos pages ! Allez, bonne campagne à tous, et à l’année prochaine !

Le Gem In Way

p.22 Culture

Clipomania La Vie d’Adèle, une Palme méritée Le Trône de Fer : du livre à la série Lettre ouverte à Marc Levy La sélection bibli du mois Hors-programme Cul(ture) : Andromaque

p4

p.31 Assos

Millési’mets : cuisines du monde Dolce Vita : la RSE Jam’in Gem : le retour du pôle musique Gem en Débat : l’écotaxe Planètes : qui sommes-nous ?

p 34

p.38 Libre

Le Père Noël est un batard ! Nos amis les bêtes Homme vs Singe Mais qui sont les hispters Et si... Besancenot était directeur de GEM ?

p 49


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« L’école vit pour le Gémien et le Gémien pour son école », diront les 2A chevronnés. Grâce à l’immensité de son couloir associatif qui est, soyons-en fiers, le plus grand de France, GEM absorbe la vie de ses étudiants à tel point que beaucoup d’entre eux hésitent parfois à installer une tente dans le couloir asso. Cette rubrique aura donc pour mission de ta familiariser avec notre culture gémienne locale (assos, événements, etc.). chapeau

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Envoyé Spécial !

frisson à gEM... Nous sommes jeudi 14 octobre, il est 20h50 et tous les Gémiens sont devant leur téléviseur, attendant avec impatience le début du reportage « Dans la jungle des écoles de commerce » promis par Envoyé Spécial. Après plusieurs mois d’attente et une reprogrammation, le suspens est à son comble.

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n sent presque trembler les membres de l’administration, surtout après le message de Jean-François Fiorina deux jours auparavant : « Nous n’avons pas visionné ce reportage et n’en connaissons pas le contenu, ni l’angle. Je vous demande de ne pas réagir sur les réseaux sociaux (avant et après) et de me prévenir si vous êtes interpellés ou attaqués sur le sujet. Je prendrai si nécessaire la parole vendredi. » Les angles d’attaque habituels d’Envoyé Spécial nous promettent des critiques, mais c’est sous son meilleur jour que GEM apparaît finalement à l’écran. A peine en dessous d’HEC et bien au dessus de Weller et ESC Clermont, nous sommes les nouveaux rois de la jungle, et ce n’est plus un dauphin qui devrait être notre symbole mais un lion. RMS pour sa part doit verser des larmes de crocodile et en prend pour son grade quand son logo s’affiche alors que la voix-off finit la phrase « Autant de sigles indéchiffrables qui désignent des écoles beaucoup moins sélectives que celle de Grenoble ». Je vous l’avoue, je suis presque déçue d’avoir attendu avec impatience et de m’être préparée au pire pour un reportage finalement un peu fade et où GEM nous offre une image aussi lisse et parfaite. La jungle ne se situe pas tant entre les écoles de commerce que dans les écoles de commerce et c’est toute cette partie de la vie étudiante qu’Envoyé Spécial ne nous montre pas. Aucune mention du Shotgun où les étudiants se ruent sur des places limitées comme des hyènes, aucune caméra cachée en soirée qui aurait filmé des étudiants dont le comportement rappelle celui des macaques, ni même une évocation du sentiment d’appartenance à une meute qui se développe au sein des associations et dont Pierre (ndlr : l’étudiant de premier année à GEM suivi dans le reportage) a fait les frais sur la base de fausses rumeurs. Il aurait soit disant porté une caméra cachée lors d’une soirée et a été de fait blacklisté par plusieurs associations.

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Envoyé Spécial n’est même pas allé chercher la petite bête. Aucune séquence des GEM Innodays n’est apparue à l’écran et le reportage ne nous lance même pas une petite pique. On aurait pourtant pu s’y attendre quand on sait que des étudiants, qui paient 11 500 € l’année, sont filmés en train de jeter de gros dés imagés lors de leur premier jour de cours. Peut être qu’Envoyé Spécial ne voulait pas prendre le risque, même infime, de redescendre GEM du piédestal sur lequel le reportage l’a élevée. Finalement, le choix qu’a fait la direction de Grenoble Ecole de Management de ne pas faire l’autruche a été payant et c’est une bonne publicité qui ressort de l’émission. Nous avons tous de quoi être fiers comme des paons. C’est ce que rappelle J.F.Fiorina dans son message post-reportage : « Nous avons eu raison d’être transparent car nous n’avons rien à cacher. Cette réussite est collective, le fruit d’un travail d’équipe qui associe tous les acteurs (direction, pédagogie, administration, étudiants, anciens) de notre belle école. Savourons ensemble ce moment précieux. » Je suis d’accord, profitons. Depuis que le reportage a été tourné, un scandale a eu lieu dans une autre école de commerce réputée : un étudiant de premier année à l’EDHEC a été grièvement blessé lors d’un bizutage. Qui sait si cet éclat ne va pas inspirer à Envoyé Spécial de nouvelles idées…

Pauline Grepin

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COMMENT OU

GAGNER LA CAMPAGNE

PERDRE BDE

Les Chop’Ka n’ont pas toujours été BDE et l’année dernière ils étaient, comme toutes celles qui se battent actuellement pour leur poste, une simple liste. C’est pourquoi, avant de nous lancer dans la découverte des listes nouvelles, soyons nostalgiques et parlons un peu de leurs aînés : les listes de l’année dernière. Comme on ne fait pas de favoritisme au Gem In Way, on a interviewé le président de la liste gagnante, Charlotte des Chop’Ka, ainsi que celui de la liste perdante, arrivée dernière, Younès des Bro’King’Mad. Ils reviendront sur le travail réalisé par leur liste l’année dernière. Et parce que ça ne suffisait pas, et pour vous offrir un portrait un peu plus complet de ce qui existait l’année dernière, on a aussi posé nos questions aux Secte’Appeal, une liste passée, différente des autres…

Ils ont GAGNÉ… Les Chop’Ka avec Charlotte Espitaillé Les Chop’Ka, comment ça a commencé ? Qui êtes-vous à l’origine ? On doit l’existence des Chop’Ka à plusieurs petits groupes qui se sont rencontrés. Marc Devarieux (membres du BDE) avait regroupé quelques personnes, je l’avais fait moi aussi de mon côté. On faisait partie tous les deux de la GP Nymphony, qu’on pourrait considérer comme le socle dur de la liste. On s’est ensuite tous réunis lors vodka. Et oui, déjà… A vrai dire, d’une soirée, où on a appris à on avait les gens avant le thème. tous se connaître autour d’une Et le délire soviétique, il vient

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d’où ? Au début, nous étions partis sur quelque chose de complètement


différent. On avait pas vraiment d’idées, on avait, par exemple, pensé aux « Bar Man » sur le thème des superhéros, avant de passer par des phases difficiles du style « Titize et Grosse Minette » ou encore « Télétubiffle ». Ce n’est que bien après qu’est venu le délire soviétique des Chop’Ka. A peine proposé, le concept a plu à tout le monde et nous l’avons adopté. Et cette histoire avec Audencia, c’était vrai ? Certes, des gens de notre liste en connaissaient d’autres à Audencia mais cela ne prouve rien. Comme le dévoilement des listes a lieu avant le nôtre à Audencia, forcément, on a trouvé la ressemblance étrange et on nous a traités de copieurs. Jusqu’au moment où la liste Vodka-GB (ndlr : actuel BDE d’Audencia) a été déclarée, personne dans la liste n’était au courant de leur thème ou de leur couleur. Après tout, on pourrait nous aussi les traiter de copieurs… Est-ce que vous pensiez gagner ? Pas du tout. L’amphi de dévoilement s’était plutôt mal passé. Enfin, on n’avait pas été la liste qui

avait fait le plus d’effet…. Au début, on se disait que la cinquième place suffirait pour qu’on soit contents. Je dois avouer qu’on n’était pas non plus les plus motivés, on a eu d’ailleurs beaucoup de mal à choisir les responsables. On n’a même pas eu à voter pour choisir la prez’ et le vice-prez’, et on a choisi Andrea comme trésorier uniquement parce qu’il était corse… C’est seulement après les rallyes qu’on a commencé à y croire pour de vrai. Bon, alors on fait comment pour gagner la campagne BDE à GEM ? On n’a pas été une liste très visible et on ne faisait pas tous partie des grosses associations de l’école : on n’était pas des grosses stars, on était comme tout le monde. Ensuite, on a essayé de toujours proposer quelque chose de différent : pendant les rallyes mais aussi avec notre pot, qu’on avait fait au Drak Art et pas dans un bar comme tous les autres. Il faut, pour gagner, se donner des challenges, prendre des risques et être créatif.

PERDU… Les Bro’King’Mad Ils ont

Et cette année alors ? Vous les trouvez comment les nouveaux ? Je sais pas vraiment encore mais, en tout cas, ils sont motivés. Le jour des inscriptions, ils étaient là à six heures du matin alors qu’elles ouvraient à 14h. Cette année, on a limité les listes à 40 (et non plus 35 comme l’année dernière) et il n’y a plus de soutien. L’administration a interdit les soutiens, pour des raisons pratiques et légales. Sinon, pour revenir aux nouveaux, ils ont l’air d’avoir un bon esprit. Pour vous donner un exemple, deux listes avaient le même nom et, au-lieu de s’entretuer, ils ont trouvé une solution.

finalement changé ensuite pour Bro’King’Mad. On a cherché à ramener des gens de plusieurs groupes différents, c’était ça, selon nous, le FCS (ndlr : Facteur de succès) On venait, en effet, d’un peu partout, de plein d’assos : GALA, ICO, JAÏ, AG, Aloha, le BDS, Planètes et même le GEM Store.

avec Younès Benchaiba

Comment ça a commencé les Bro’King’Mad ? D’où venez-vous ? Tout a commencé durant un voyage en montagne entre potes où on s’est dit : pourquoi ne pas créer une liste BDE ? On était que quatre à la base, et on a complété avec des potes à

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nous. On avait tout avant d’avoir les gens : le concept de royauté, notre nom, les Royalties, qu’on a

Pensiez-vous gagner ? Bien sûr qu’on voulait gagner. Au départ, nous partions favoris. On a très bien réussi notre amphi de dévoilement, qu’on avait mis des

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heures à préparer. Notre objectif initial : arriver au moins dans les trois premiers. En tout cas, on voulait surtout pas finir dernier. On aurait pu réussir, on avait de bonnes personnes mais c’est le groupe qui ne fonctionnait pas. On se connaissait pas bien et il n’y a pas eu assez de teambuilding. Et alors, pourquoi ça s’est si mal terminé ? Le déclin ? Tout d’abord, il a fallu qu’on change de nom. Des Royalties, on est passé aux Rois Barj’ qui, finalement, a été refusé et remplacé, après un vote laborieux et non sans dispute, par Bro’King’Mad. A partir de là, quand on obtient son nom à l’arrache comme ça, après des disputes, on commence mal. Surtout qu’aujourd’hui encore, quand j’y repense, il n’y a rien de très royal dans la série Breaking Bad, ce n’était pas cohérent…

Et les rallyes, ça s’était bien passé ? et vos événements ? C’était compliqué. Pour les rallyes, on n’avait pas assez de centralisation et on n’avait même pas de QG. A vrai dire, on avait trop misé sur l’amphi de dévoilement et pas consacré assez de temps aux rallyes. Faut dire, aussi, qu’on avait moins d’argent que les autres listes… La Société Générale nous avait promis de l’argent qu’elle ne nous a jamais donné, on avait par conséquent 500 à 600 € de moins que les autres listes. Le pire, c’était notre pot je crois. On l’avait dans un bar, le Ligne Sezz Café, qu’on ne recommande pas du tout. Le patron a refusé de baisser les prix et il a même raflé notre caution, sous prétexte qu’il manquait une lampe dans le bar le lendemain de la soirée. Il fallait que les gens participent pour rembourser, bien sûr, certains ne voulaient pas. Sachant, en plus, qu’il restait le goûter à préparer… A partir de là, le chemin de la dé-

faite s’ouvre à toi… Comment on s’y prend pour finir dernier de la campagne BDE à GEM ? Le mot de la fin ? Semez la zizanie, disputez-vous. Descendez votre propre liste devant les autres… Personnellement, j’ai quand même bien kiffé l’aventure et je ne regrette absolument rien, puisqu’on s’est fait une belle bande de potes malgré tout. Notre campagne à nous s’était bien passée, j’espère que ça sera encore le cas cette année. Les Chop’Ka devaient gagner, ils le méritaient vraiment. Ils ont fait aucune erreur, ils ont été les plus solides.

DIFFÉRENTS ET FONDAMENTALISTES… Les Secte Appeal

avec Etienne Badaroux, Florian Ibrahim et François Hardy Les Secte’Appeal, comment ça a commencé ? SA : On s’est rencontré en discutant tous ensemble de films de boule et de machine à laver. On avait donc un groupe de potes, « les Pascal » comme on aime s’appeler, et on cherchait des gens pour lister avec nous. Avant le dévoilement, on avait déjà des ennemis… Vous devez savoir qu’Astérix

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(NDLR : l’actuel président de la K-Fêt) avait failli être Secte’Appeal. On avait, sinon, l’actuelle présidente de la Zone Art, celui d’Enjeu et celle du Gem Store, que des gens importants… Pour nous résumer, en une ligne, je dirais qu’on était à fond dans notre délire et qu’on n’avait rien à foutre de ce que les gens pensaient. A la base, on voulait même s’appeler les Père Fourre-

Ass… Aviez-vous la victoire pour objectif ? On ne voulait pas gagner. On ne voulait même pas être au deuxième tour. Notre objectif principal, c’était d’être 4ème. Finalement, avec un peu de recul, les Chop’Ka méritaient de gagner, même si ce n’était pas dit au moment du dévoilement. Ils ont été


les plus solides… Et tout ce délire autour de la religion, ça voulait dire quoi ? Au début, on voulait faire un thème religion mais on n’a pas pu, c’était politiquement incorrect avec tous les catholiques, musulmans, juifs et autres monothéistes à l’école… On a donc opté pour le délire secte, qui était un peu incompatible avec la campagne, finalement, puisqu’une secte est, par définition, sectaire. Cela explique les soutanes qu’on

portait, ou encore la photo de notre prez’ dans la papamobile quand le pape a démissionné l’année dernière. On avait proposé, aussi, un rally tonsure qui, malheureusement, n’avait pas bien marché… Il y a même un type, un parfait inconnu, qui nous a envoyé un inbox pour nous demander d’intégrer notre secte…

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les rallyes, surtout si ce sont les Secte’Appeal qui vous appellent. N’hésitez pas à venir nombreux pour faire le ménage dans notre colloc’, le Jurassic Pasc. On compte sur vous. Sinon, c’est bien d’avoir au moins deux ou trois meufs plutôt bonnes. C’est pour ça que les Beast’Row ont fini troisième…

Des conseils pour les nouveaux ? C’est au début qu’il faut faire attention. Il faut être solide sur

PETIT FLORILÈGE DE QUELQUES-UNS DES MEILLEURS RALLYES DE L’ANNÉE DERNIÈRE Les Chop’Ka : le rally fou rire ou encore le rally vodka russe. Le deuxième s’explique par son nom. Quant au premier, demandez-leur, ils vous expliqueront.

Les Gang Band : le rally Jacob. Ils venaient danser chez toi à la manière de Rabbi Jacob.

Les Beast’Row : le rally Beast’Row. Ils venaient animer ta soirée, ils avaient même une mini table de pingpong.

Les Justin’Ptit’Coup : le rally franchouillard. Saucisson, pinard, les JPC avait mis en place ce rally soucieux du respect des traditions.

Les Very Mad Troop : le fameux rally sushi. Livraison permanente de makis et de sushis, et les Gémiens adoraient ça ! Simon Maarek

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École d’ingénieur et École de commerce : Le choc des

cultures Dès la prépa les différences entre EC et MP/PC/PSI étaient visibles : les entretiens en costume/tailleur et les kholles en short/tee-shirt pour n’en citer qu’une. Il n’est donc pas étonnant de retrouver quelques différences entre la vie en école d’ingénieur et celle en école de management. Participant au programme de double diplôme « ingénieur-manager », je vais tenter de décrire les divergences les plus frappantes que j’ai pu observer.

Septembre 2013, amphi de présentation : première confirmation. Si je fais bien le calcul, une promo de 800 élèves avec plus de 50% de filles ça donne environ 400 filles. Sachant que dans mon école nous sommes 300 par promo avec 25-30% de filles, je pense pouvoir affirmer qu’il y a plus de filles dans ma promo de 3A à l’ESC que dans toute mon école d’ingénieur. Chouette !

Premier choc : l’ESC attire plus les filles que les écoles d’ingés

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5 Juin 2013 : Ça y est ! je suis admis à GEM ou bien c’est l’ESC Grenoble ou … enfin je sais pas trop mais ce qui est sûr c’est qu’il y aura plein de filles, de soirées, d’associations et je vais découvrir un tout autre univers.

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Il paraît que GEM est une école qui souhaite faire de l’innovation SA priorité. D’ailleurs cela se voit dès que l’on rentre dans les locaux. « Tu paries il nous refait le coup du WIFI qui est scandaleusement lent pour une école dite de l’innovation ? ». Effectivement j’aurais pu en parler mais ma propre box se déconnectant très régulièrement cela aurait été de la mauvaise foi.

Non, la véritable innovation à GEM ce sont évidemment les fauteuils rotatifs ! Quel pied de ne pas avoir à se lever dès qu’un retardataire doit passer et de profiter d’un plastique confortablement conçu pour épouser la forme


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de votre dos. Quelle joie de pouvoir trouver dans ce mouvement de balancier un passe temps idéal et reposant lors de longues heures de je ne sais quel cours à sigle vous suivez dès votre première année. Cela vous paraît peutêtre banal, mais si vous alliez faire un tour dans certains amphis sur le campus, et si vous suiviez les cours en manteau (faute d’isolation), sur des bancs en bois, la chaleur (parfois) étouffante de GEM vous semblerait tout de suite plus agréable.

les assos, ou bien parler des imprimantes high-tech qui sont au final plus compliquées à utiliser qu’autre chose. J’aurais aussi pu évoquer ma surprise à la vue des prix exorbitants et des marges que se font certains élèves en revendant leur place de soirée.

De plus, la différence dans le recrutement des associations est très impressionnante quand on arrive d’école d’ingénieur. Déjà dans la plupart des écoles d’ingénieur de Grenoble INP on liste BDE, BDS et BDA. Mais au-delà de ça, il est très rare que des associations aient à choisir et éliminer certains candidats. A l’ESC personne n’échappe au questionnaire d’entrée, à l’énoncé de ses motivations personnelles (en général se faire des amis et chopper) ainsi qu’au fameux entretien… c’est impressionnant de professionnalisme !

Mais je préfère terminer sur les points qui rassemblent ingénieurs et élèves de l’ESC : tous souhaitent profiter de leurs années d’écoles pour découvrir la vie associative, les sorties et les loisirs. Les deux mondes ne sont pas si différents que ça au final … les ingénieurs ont juste compris une chose de plus que vous : leur parcours leur permet la double compétence tandis que l’inverse n’est encore que très peu vrai.

Valentin Mathieu

L’organisation des soirées aussi diffère complètement. En effet en école d’ingénieur, c’est le BDE qui organise la grande majorité des soirées et, d’une année sur l’autre, elles peuvent être dans un lieu différent, à une date différente. Une association de GEM organise une soirée à une date fixée et les anciens connaissent par cœur l’enchaînement des soirées. Tant et si bien qu’il y a une sorte de spéculation sur la qualité de la future soirée : « Non je te conseille pas cette 2C, elle est un peu pourrav’. Par contre la suivante, c’est la meilleure de l’année ! ». Pourquoi ? Comment peut-on assurer une telle continuité au fil des ans alors que les organisateurs changent ? Au delà de ça, pour avoir récemment fait deux 2C à la suite (une ESC puis une ingé), le déroulement du reste de la soirée est tout à fait comparable. Enfin j’aurais certainement pu l’étendre sur le fait que vous soyez des requins aspirant à dominer le monde et faire de l’argent tandis que nous sommes de pauvres geeks planchant sur notre exercice d’hydraulique à rendre pour le lendemain. J’aurais pu parler de cette fameuse mode des autocollants partout sur le pc pour montrer qu’on connaît trop de monde dans

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école Newsletter de l’espace carrières Forums Stage & Emploi à GEM :

la saison va bientôt commencer !

Une période d’effervescence se prépare ! Nous vous avons concocté trois forums entre janvier et février. C’est l’occasion rêvée pour rencontrer des recruteurs et leur transmettre en main propre votre candidature. Vous pourrez échanger de vive voix sur vos motivations et vos ambitions, mais aussi dynamiser votre réseau professionnel ! À la recherche d’un stage ou d’un emploi ? Tente ta chance aux forums de recrutement de l’Espace Carrières ! Tu auras la possibilité de rencontrer de nombreuses entreprises sur leurs stands et faire du networking. La préparation est indispensable ! Postule également en amont à des offres en ligne avec « collecte de CV » afin d’avoir une chance d’être sélectionné pour un entretien individuel le jour du forum Rikke Smedebol responsable de l’Espace Carrières

connaissance de l’entreprise et ses missions, recherche des offres à pourvoir, préparation de votre candidature (CV et lettre de motivation personnalisée) et pour terminer en beauté, n’oubliez pas la tenue adéquate !

L’Espace Carrières est présent pour vous accompagner tout au long de vos recherches en mettant en ligne des infos sur les entreprises présentes, les offres à pourvoir et n moyenne, une vingtaine d’entreprises est présente des conseils pour candidater. Vérifiez dans les prochains sur chaque forum. Beaujours vos mails, la page Facecoup d’entre vous souhaitbook de l’Espace Carrières ent mettre toutes les chances Les dates à ne pas manquer ! et la vidéo de présentation de leur côté pour décrocher un - Jeudi 16 janvier 2014 – Forum Stage & Emploi de Planètes. En vous tenant job. La stratégie qui est souvent spécial « Recruter Autrement » régulièrement informé, vous adoptée : disperser ses candi- - Jeudi 30 janvier 2014 – Forum Stage & Emploi serez fin prêt pour cette folle datures au plus grand nombre - Jeudi 27 février 2014 – Forum Stage & Emploi journée de recrutement. d’entreprises présentes ! De nombreux candidats, un temps Et pour les quelques retardarestreint pour échanger,… eh non, vous n’êtes pas les taires qui n’auraient pas vu passer l’info, se baladant paniseuls sur le coup. qués avec leur costume sous le bras tout en recherchant Nous vous conseillons de capitaliser votre temps en une salle pour se changer, il reste toujours la solution des ciblant quelques entreprises que vous souhaitez vraiment Flash CV organisés par le CDPM le jour J. intégrer. Privilégiez la qualité à la quantité. Accordez du temps à la « Recruter Autrement » : un nouveau concept pour ce 1er forum de l’année ! préparation en amont du forum : Abandonnez la traditionnelle équation : CV + lettre de motivation + entretien ! Beaucoup se retrouvent frustrés de ne pas avoir pu dévoiler toutes leurs compétences lors de l’échange de candidature qui se déroule souvent en quelques minutes sur les stands des recruteurs. Difficile de se démarquer dans ces conditions ! Ce nouveau concept de forum est l’occasion de mettre en valeur vos atouts grâce à des actions personnalisées. Les recruteurs vous proposeront de nombreuses possibilités pour vous mettre en avant : atelier créativité pour inventer le produit de 2025, études de cas, concours, etc. À vous de jouer !

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Interview d’une ancienne diplomée

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Camille Pelletier Camille Pelletier, sortie de GEM en 2010 et maintenant acheteuse chez Carrefour, nous a accordé quelques minutes de son précieux temps pour répondre à nos questions sur sa vie professionnelle et pour se rappeler de son passage à l’ESC Grenoble.

Quels sont les meilleurs souvenirs que vous gardez de l’ESC Grenoble ? Si je devais retenir quelques points de ma vie à l’école, je citerais tout d’abord mes meilleurs amis, que j’ai rencontrés durant ma scolarité et qui restent encore aujourd’hui très présents dans ma vie. Je me souviens également avec nostalgie de la vie associative qui rythmait l’école avec un dynamisme remarquable et beaucoup d’idées. Enfin, avec le recul que j’ai pu avoir avec les années, je remarque la qualité de l’école et de toutes ses infrastructures comparées à celles de la faculté par exemple. Comment aviez-vous organisé votre parcours au sein de l’école ? Arrivée en AP2A après un master à la Sorbonne, j’ai suivi le cursus classique en management durant la deuxième année. Par la suite, j’ai opté pour une année de césure avec deux stages à Paris. Enfin, pour ma dernière année, j’ai passé six mois à Grenoble et six mois en Suède à la JIBS (Jönköping International Business School) qui furent très enrichissants.

Quelle fut votre implication au sein de la vie de l’école (des associations, une campagne BDE ?) ? Etant arrivée en AP2A, je n’ai pas pu participer aux associations ni à une véritable campagne BDE (ou simplement du côté des 2A et ainsi des rallyes) mais j’étais très présente aux événements organisés par les associations comme les week-ends au ski par exemple. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours professionnel depuis votre sortie de l’école ? Je suis sortie de l’école en 2010 et j’ai trouvé mon premier emploi tout de suite. Ainsi, j’ai travaillé un an dans une PME qui s’occupait des packagings dans le secteur du luxe, je m’occupais donc déjà des achats. J’ai, par la suite, quitté ce poste pour intégrer une plus grosse structure : la centrale d’achat de Carrefour dans laquelle je travaille depuis deux ans et demi. Je suis spécialisée dans l’achat de produits alimentaires pour cette enseigne.

Lors de votre scolarité, saviez-vous déjà que vous vouliez occuper ce poste ? Arrivée à Grenoble, je n’avais strictement aucune idée de ce que je voulais faire ni de mes compétences réelles sur le marché du travail. C’est l’année de césure qui m’a orientée et m’a permis de choisir cette voie. Durant ces stages, j’avais la responsabilité des achats indirects (non stratégiques pour les entreprises), cette expérience m’a donné le goût des achats. De plus, au fil des rencontres et des dialogues avec des personnes travaillant dans ce domaine, je me suis sentie de plus en plus à l’aise avec ce secteur. Si vous deviez donner un conseil aux Gémiens, quel serait-il ? Rien n’est acquis, soyez très ouverts d’esprit et actifs pour créer vos propres opportunités.

Propos recueillis par

Gaëlle Coutout

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Le Gémien, au-delà de son penchant naturel pour l’argent, le sexe, la drogue et le Rock & Roll, a lui aussi des opinions. Cette rubrique reviendra donc sur les grands débats de société qui agitent, ou pas, l’agora gémienne, plus communément appelée « la mezz’ ». chapeau

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Société Le spectacle du retour des otages français :

une tradition qui se perd ?

« Pas d’effet otages pour Hollande » titrait le Parisien le 2 novembre dernier. Chronique d’une occasion manquée, d’un show avorté, d’une déception.

L

e 30 octobre dernier atterrissait à Villacoublay l’avion transportant les désormais exotages français, Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand. Leurs noms ne vous disent peut-être rien. Pourtant, après avoir été retenus plus de mille jours au Mali, ils étaient enfin de retour. Ils allaient enfin apparaître, visages probablement émaciés, émotions probablement à fleur de peau, prêts à tomber dans les bras de leurs proches et à adresser au gouvernement des remerciements lyriques d’une voix tremblante, respectant les règles tacites d’un ballet millimétré. Le retour des otages constitue en effet dans notre beau pays une tradition ancestrale, appréciée du grand public des ménagères de moins de cinquante ans. Il intervient relativement régulièrement – environ une fois tous les trois ans, parfois plus si on a de la chance. Et l’ensemble du peuple français attend l’événement avec impatience, espérant que le cru sera bon ! Le must, bien sûr, c’est un show à la Ingrid Betancourt. Ne déformez pas mes propos, braves gens, je ne suis pas en train d’accuser notre chère Ingrid de s’être mise en scène et d’avoir feint l’émotion. Mais avouez tout de même que tout avait été parfait. Pour les joues creusées, personne ne s’inquiétait : après six ans de captivité, même la pire mauvaise foi du monde ne peut pas empêcher l’air émacié. Pour

les larmes, on était bon aussi : nous avions là une mère qui n’avait pas vu ses enfants passer de l’enfance à l’âge adulte. Elle n’avait même pas eu besoin de se forcer, ça venait tout seul, pour la plus grande joie des cameramen et des photographes. Du côté du lyrisme, même s’il existait un risque non négligeable de platitude, Ingrid était une femme politique, et elle s’en était tirée avec panache. C’était un beau spectacle que cette libération. La presse et le gouvernement se frottaient les mains de concert : belles photos, bonne promotion, aurait-on envie de dire ! Il faut dire que pour un gouvernement, une petite libération d’otages, c’est une véritable aubaine. Moment d’allégresse et de cohésion nationale s’il en est, c’est encore mieux qu’une médaille olympique, parce qu’au moins, pour les otages, on peut se dire à peu près légitimement que le gouvernement y est pour quelque chose. D’ailleurs, les familles ne manquent jamais de remercier chaleureusement le Président et son ministre des Affaires Etrangères pour leur merveilleux travail. Ceux-ci peuvent alors en toute bonne conscience prendre des photos plus

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ou moins détendues avec les ex-otages, exprimer leur satisfaction personnelle, et d’une manière générale, se faire mousser joyeusement. Pauvre François Hollande. On ne peut qu’imaginer la déception qui a dû être la sienne, lorsqu’a paru le sondage du Parisien, indiquant que 54% de ses concitoyens estiment qu’il n’a pas joué de rôle important dans la libération des otages retenus au Mali. Privé de mousse, M. le Président ! Il faut dire que cette libération d’otages ne s’annonçait pas aussi radieuse que par le passé. On l’avait déjà observé avec Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier : les hommes, ça pleure moins que les femmes. Certes, les deux compères avaient fait montre d’une belle émotion, et il faut reconnaître qu’à les voir se tenir par l’épaule, comme s’ils n’en revenaient pas d’être chez eux, l’ambiance humide était bien là. Mais à deux, ils avaient su se maîtriser. Alors à quatre, qui plus est, nos ex-otages du Mali sont forcément moins vulnérables face aux caméras. L’émotion passe moins bien. La ménagère de cinquante ans risque de se lasser, de zapper. Et comme si tout ça ne suffisait pas, nous avons là quatre citoyens lambda, employés d’Areva. Le groupe ne comporte ni journaliste, ni homme politique, c’est-à-dire pas d’orateur capable de tenir un discours ému face à aux caméras. Se disant fragiles psychologiquement, les ex-otages refusent purement et simplement de prendre la parole à la sortie de l’avion, alors que le président les y invite. Nouveau flop. Le sentiment d’échec atteint sans doute son apogée avec la polémique suscitée par le dérapage de Marine Le Pen ; est-ce parce qu’ils ne sont pas célèbres, et donc pas

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intouchables ? Toujours est-il qu’elle ne s’est pas privée de faire des remarques sur la forme étrange des barbes de ces messieurs, sur leur habillement. Marine Le Pen, en bonne ménagère de presque cinquante ans, ressent un certain malaise face à cette cérémonie de retour non conforme à la tradition, et n’hésite pas à s’en plaindre. On la comprend : pour qui ces gens se prennent-ils ? On ne leur demande pourtant pas grand-chose, simplement de jouer le jeu le temps de descendre de l’avion. Mais voilà, nos ingénieurs sont fiers et fatigués. Daniel Larribe le dira plus tard au JT de France 2 : il a eu l’impression d’être une potiche. Ceci explique sans doute son silence, ainsi que celui de ses petits camarades. Pourtant, il n’est pas certain que cela ait été d’une grande utilité : empêtré dans ses problèmes d’écotaxe et d’impopularité, Hollande n’a pas su comprendre les otages et redorer son blason grâce à eux. Qu’à cela ne tienne : profitant de l’absence de consensus national, Marine se glisse dans la brèche et fait le buzz. Et l’on pourra trouver qu’elle a vraiment dépassé les bornes avec ses remarques bourrées de sous-entendus racistes et islamophobes, ou l’on pourra dire qu’elle a eu raison de relayer les inquiétudes des Français au plan national – ce dont elle s’est vantée sans rougir – il faut reconnaître que sa stratégie a fonctionné : dans la semaine qui a suivi la libération des quatre otages, ce n’était pas tant le nom du président de la République qui y était associé, mais le sien. Preuve que l’utilisation médiatique de la libération des otages en France est une tradition qui n’est pas prête de s’éteindre.

Sarah Monier


Société

Charisme et

Politique De Gaulle, Gandhi, Mandela, Obama… tous ont un point commun : la fascination qu’ils exercent auprès des foules. Ces personnalités charismatiques ont la capacité de fédérer et d’inspirer des millions de gens. Alors à quoi tient le charisme ? Est-ce explicable ? Et surtout : François Hollande peut-il espérer un jour devenir charismatique ?

Une notion floue

A l’origine, le mot charisme vient du grec chrétien kharisma qui signifie « don, faveur, grâce d’origine divine ». Terme d’abord théologique, il a par la suite été utilisé en sociologie politique dès le début du XXème siècle, avec le sens d’« autorité, fascination irrésistible qu’exerce un homme sur un groupe humain ». Pour le sociologue Max Weber, le charisme est fortement lié à une idée de transcendance, à la croyance en la qualité extraordinaire d’une personne qui semble « touchée par la grâce ». Le charisme serait donc une caractéristique mystérieuse, un supplément d’âme qu’on ne parvient pas à expliquer. On naît avec, ou on naît sans. Max Weber s’inscrit dans la tradition protestante de la prédestination, mais je préfère laisser de côté la dimension « mystique » du charisme pour une approche plus rationnelle.

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Société Les traits du leader charismatique Qu’est-ce qui fait qu’une figure politique a du charisme ? Avant tout, la figure politique charismatique est un leader, une personne qui exerce naturellement une ascendance sur un groupe. Le leader charismatique a beaucoup été étudié par les théoriciens du management, qui en ont dressé le portrait-robot suivant : il s’agit d’un leader à qui l’on prête de grandes compétences, doté d’une confiance extrême, d’une autorité naturelle et de fortes convictions qu’il sait habilement communiquer. Le leader charismatique inspire ; il est animé par un but, un idéal auquel il est viscéralement attaché et qui le pousse à l’action. Surtout, il prend en compte l’autre et le montre : les qualités d’écoute et d’empathie sont essentielles.

En effet, le leader charismatique n’existe qu’à travers le groupe, dont il doit se faire l’incarnation. Dès lors, le peuple offre à son leader une confiance très forte, voire aveugle. C’est pourquoi le charisme peut se révéler très dangereux ; l’Histoire nous a donné quelques exemples funestes.

L’importance du non-verbal « Il n’y a pas moins d’éloquence dans le ton de la voix, dans les yeux et dans l’air de la personne que dans le choix des paroles ». Déjà à son époque, La Rochefoucauld avait compris l’importance cruciale de la communication non-verbale. Rappelons que le charisme se construit par

Différents types de charisme en politique

Pour Patrick Charaudeau, chercheur et professeur à Paris XIII, le charisme en politique se décline de quatre façons :

Le charisme transcendantal

Il se concrétise chez des figures politiques qui apparaissent comme des sauveurs, des « messies » détenteurs d’une mission. Exemple : Jeanne d’Arc.

Le charisme énigmatique

Il naît quant à lui d’un halo de mystère qui entoure une personnalité et qui le rend fascinant. Exemple : François Mitterrand, qu’on appelait le Sphinx. Son goût pour l’ésotérisme, sa double vie, sa fille cachée, ou encore son passé flou de fonctionnaire vichyste n’ont fait qu’accentuer l’énigme Mitterrand. La part d’ombre d’un personnage constitue un terreau fertile idéal pour le charisme. Pour le philosophe Jean Baudrillard, le flou est même la condition indispensable de la séduction. C’est d’autant plus vrai pour les artistes. Exemple : James Dean. Bien qu’incarnant des personnages d’adolescents désœuvrés, fragiles et mal dans leur peau, son charisme inonde l’écran.

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Société l’établissement d’un fil invisible qui doit vibrer entre le leader politique et son public. Ainsi, le comportement charismatique n’est pas affaire de déduction, mais de séduction appliquée aux foules. Une étude de l’Université de Princeton a constaté que lorsqu’on montre à des sujets les images de deux candidats d’une élection dont ils ignorent tout, ils prévoient sept fois sur dix quel sera le vainqueur. L’image est primordiale, mais il faut aussi une concordance entre le verbal (le propos) et le non-verbal (les gestes, le ton de la voix, les expressions du visage) afin que les émotions, les pensées et les actes soient en phase. C’est ce qu’on appelle un comportement congruent en psychologie, synonyme de cohérence et d’authenticité pour l’auditoire. L’erreur à éviter pour un acteur politique serait d’adopter un langage non-verbal tout à fait neutre, pour ne laisser trahir aucune émotion. La neutralité est l’ennemi du cha

-risme : il est dur de s’accrocher à la paroi d’une personnalité trop lisse. C’est pourquoi on reproche par exemple à François Bayrou son manque de charisme ; cela vient notamment de son inexpressivité au niveau du visage (il hausse très peu les sourcils) et des gestes (il utilise très peu ses mains) : il apparaît comme un personnage froid et distant. Il ne faut pas oublier que le charisme est lié à une composante de l’intelligence émotionnelle : celle de susciter des émotions chez les autres. L’acteur politique peut déployer beaucoup de techniques pour cela : storytelling, mises en scène médiatiques, utilisation du rire, travail sur la gestuelle, l’intonation de la voix, etc. Bonne nouvelle, le charisme peut se travailler. Mauvaise nouvelle, cela ne va pas améliorer les compétences de ceux qui nous gouvernent.

Guillaume Lods

Le charisme césariste Il fait référence à César, dont on

racontait qu’il était doté d’une énergie et d’une vitalité hors du commun. On y retrouve une idée de puissance irrésistible, d’une force morale qui place ce charisme du côté de l’action et du courage. Exemple : Poutine, figure virile qui n’hésite pas à se montrer en train de pêcher torse-nu ou de s’entraîner au sambo (dérivé russe du judo).

Le charisme de sagesse

On parle ici de celle du sage exemplaire qui guide avec bienveillance le peuple. Exemple : Gandhi qui appelle à manifester pacifiquement contre le RoyaumeUni.

Un leader charismatique peut accumuler ces différents types de charisme, comme Martin Luther King qui apparaît à la fois comme un chef prophétique et un chef sage, ou De Gaulle, à la fois chef de guerre et figure paternelle.

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Société

BCE vs FED

Alors que la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé, un peu à la surprise de tous, de baisser son taux directeur, il est intéressant de comparer les différents modes de gestion de la crise de 2008. Entre politique de relance et politique d’austérité, quels sont les facteurs qui justifient le choix des uns ou des autres ?

«H

ollande démission ! » crie-t-on dans la rue, comme si le président actuel était la cause de tous les maux qui frappent ce pays depuis plus de cinq ans. La politique fiscale semble certes avoir atteint un point limite mais après seulement un an et demi de mandat il est un peu réducteur de prendre pour cible l’actuel duo en charge de l’exécutif. Et c’est aussi oublier que la situation économique du pays n’est pas tout à fait nouvelle. Après la crise financière de 2008, la première réaction du gouvernement français avait été de créer un ministère de la relance avec Patrick Devedjian à sa tête. Entre 2009 et 2010 plusieurs mesures ont été mises en œuvres dont certaines qui ont fonctionné (prime à la casse, mesures fiscale en faveur des entreprises) et d’autres moins (l’emploi, l’investissement dans le secteur public). Même si sur les deux années le plan de relance aurait permis à la croissance d’afficher + 0,5 point de PIB, celui-ci aurait coûté, d’après les estimations de la Cour des comptes, + 1,4% du PIB aux finances publiques. Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, dit à l’époque que ce plan de relance avait « sans conteste permis d’atténuer les effets de la crise ». A cette même époque les États-Unis et l’Angleterre ont suivi eux aussi des politiques de relance assez poussées. La FED (banque centrale américaine) a baissé très rapidement ses taux directeurs : ils sont passés de 5,25% à 0,25% en à peine un an. Elle a aussi pratiqué le « Quanti-

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tative Easing » qui consiste à injecter une grande quantité de liquidité pour entre autres racheter les bons du Trésor. Cette politique ne fut pas accompagnée d’une hyperinflation car les injections de liquidité étaient accompagnées en parallèle d’une relance de l’économie réelle. Ces aides apportées par la FED ont contribué à faire sortir le pays de la crise de manière plus rapide que les pays de l’Union Européenne. Mais avec ces achats de bons du Trésor, la dette publique américaine a augmenté en peu de temps. Pourtant dès 2010 les pays de l’Europe se tournent les uns après les autres vers des politiques d’austérité drastiques,


et la France, malgré monsieur Devedjian, n’y échappe pas. Au regard de la situation actuelle il est légitime de se demander si ce choix ne fut pas une erreur. Mais ce serait un peu trop simplifier la chose que de critiquer les directions prises par les gouvernements européens et la BCE. En effet la situation est plus complexe et de nombreuses différences peuvent expliquer la ce choix. Premièrement les statuts de la BCE lui interdisent de racheter de la dette souveraine directement auprès des États. Malgré un détournement de l’interdiction, justifiée par « un rachat sur le marché secondaire » et des opérations « temporaires et limitées », la BCE était dans l’incapacité de pratiquer un « Quantitative Easing » aussi important que la FED. A cela il faut ajouter que la dette de certains pays européens est considérée comme un crédit à risque réel (Grèce, Espagnol, Portugal) ce qui pourrait entraîner des situations de défaut envers la BCE. La banque centrale américaine n’a pas ce problème et c’est l’une des raisons pour laquelle le rachat des dettes publiques n’a pas été appréhendé de la même manière des deux côtés de l’Atlantique. De plus la BCE est un organisme qui doit gérer dix-sept états dont la situation de développement, la réaction face à la crise et les besoins économiques et financiers sont différents. Un point de discorde au sein des pays

Société

de la zone euro est celui concernant la monnaie et la dévaluation possible de l’euro, ce qui rend difficile la politique d’injection de liquidité au sein de l’économie. En effet utiliser la planche à billet à la mode américaine a des conséquences sur la valeur de la monnaie et donc sur l’inflation qui peut en découler. Une trop grande injection de liquidité dans une économie qui peine à se redresser c’est prendre le risque de faire baisser la valeur de l’euro. Et certains pays, l’Allemagne notamment, y sont farouchement opposés. C’est donc dans un contexte tendu que la BCE a pris la décision d’abaisser à nouveau ses taux directeurs, alors même que le conseil de décision était très partagé sur la question (plusieurs votes contre la mesure). Cette baisse des taux se veut stimulante pour l’économie mais elle cache aussi une réalité qui inquiète : le taux d’inflation est très loin des 2% souhaités, et la déflation est proche. La déflation est nuisible à l’économie d’un pays puisqu’elle diminue fortement la consommation (pourquoi acheter aujourd’hui ce qui coûtera moins cher demain?). Or le taux actuel de la zone euro est proche de 0,5% (record depuis octobre 2009). C’est donc avec des objectifs sur plusieurs plans que la BCE a pris cette décision. De là à savoir si la croissance reviendra en Europe et si nous pourrons bientôt parler de la crise au passé, c’est encore un peu tôt pour le dire.

Valentin Mathieu

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Société

Les marchands de sable Après l’air et l’eau, le sable est la ressource la plus utilisée au monde. 70 milliards de dollars, c’est la somme que rapporte le commerce international du sable chaque année. Souvent oublié par le commun au profit du pétrole, le sable n’en est pas moins une ressource indispensable dont la pénurie commence à inquiéter sérieusement la communauté internationale. Son trafic, d’ailleurs, est devenue monnaie courante. Le sable, ce matériau granulaire constitué de petites particules provenant de la désagrégation d’autres roches, n’est donc pas utile qu’aux enfants qui bâtissent des châteaux sur la plage.

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tilisé jusqu’au XIXème siècle pour la conservation de la viande ou, plus récemment, pour fabriquer les microprocesseurs et le matériel de haute technologie, le sable, en effet, sert aujourd’hui à énormément de choses. C’est à partir du sable, par exemple, qu’on obtient le verre et Dieu sait à quel point ce dernier est utile aux hommes, aux Gémiens notamment. Ainsi, au même titre que le pétrole, le sable constitue l’un des piliers sur lesquels repose notre société mondialisée.

Le sable est partout…

Le secteur de la construction, pour donner un autre exemple, repose en grande partie sur le sable. Mélangé à un liant (comme la chaux ou le ciment), le sable constitue le meilleur moyen pour obtenir du béton. Parce que son coût de production est relativement bas, deux tiers des constructions mondiales sont en béton, comme les immeubles ou encore les routes.

Quelques chiffres

… mais plus pour longtemps !

Or ce sable, malheureusement, ne constitue pas une denrée inépuisable et on parle même aujourd’hui de pénurie. Pendant des années, c’est dans les carrières qu’on allait chercher le sable. Toutefois, ces carrières s’épuisent de plus en plus vite et, très bientôt, elles auront toutes été vidées. C’est pourquoi on s’est mis à exploiter les rivières et les océans. Ceci, bien sûr, sans se soucier des conséquences catastrophiques pour l’environnement. Une telle extraction du sable, au-delà de provoquer des crues importantes et dangereuses, empêche le remblai naturel des plages situées sur les littoraux. Il faut savoir, en effet, que le sable présent sur les plages où vous passez vos vacances provient de roches lointaines, voire parfois très lointaines, situées à des milliers de kilomètres de là où vous bronzez. Ce sont les rivières et les fleuves, en effet, qui le transportent jusqu’à la mer et l’océan.

Une maison de taille moyenne : 200 tonnes de Un hôpital : en sable nécessai viron 3 000 tonn res. es de sable néce Une ssaires. Un kilomètre d’ autoroute : 30 000 tonnes de Une centrale nu sable nécessai cléaire : 12 mill res. ions de tonnes Mise à part l’e de sable nécess au, aucune ress aires. ou rc pas moins de e n’est plus uti 15 milliards de lisée que le sabl tonnes utilisés e. Cela va sans encore, la dem chaque année, dire, qu’avec ande est en co le marché est nstante augmen plus difficile à énorme. Mieux tation ! Une de pourvoir… mande, par aille Difficile alors qu urs, de plus en ’il y a sur Terre tous ces désert jusqu’à l’an 4 00 s ? Rien qu’avec 0, a-t-on envie de se dire. Et no le Sahara, on es vents, est poli, n ! Le grain de t tranquille rond et lisse, ce sable du désert qu formation. Le gr i le rend compl , soufflé par le ètement inutilis ain de sable de s able et inapte s océans, le sa répondre à no à toute transble marin, plus s besoins toujou anguleux, est le rs plus nombreu seul capable de x, déjà cités plus haut.

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Société

Du sable et du biff’

Encore des chiffres Pour aller chercher le sable au fond des océans, les industriels utilisent des navires colossaux, spécialisés dans l’extraction du sable, capables de prélever jusqu’à 400 000 mètres cube de sable par jour. Chaque seconde, près de 2 400 kilos de sable marin sont extraits des plages, soit 75 millions de tonnes par an, essentiellement pour la construction.

Le sable tue les poissons

Et voici donc venu le moment où je fais appel à votre grande conscience écologique et vous explique à quel point cette méthode d’extraction du sable est nuisible aux organismes vivants. Elle entraîne en effet la destruction de l’habitat naturel des organismes situés tout en bas de la chaîne alimentaire. Tous ceux situés au-dessus, les poissons et même nous, les hommes, sont affectés par cette disparition. Les poissons ne peuvent plus se nourrir et les hommes ne peuvent plus les pêcher. Je ne vous raconte pas le drame pour les régions où on vit encore de la pêche. En Indonésie par exemple, où 92% du poisson consommé provient de la pêche. Et comme il n’y a plus de poisson dans pas mal de régions du pays, à cause justement de cette surexploitation du sable qui rapporte gros aux marchands, des millions de personnes ont vu leur mode de vie détruit. D’autre part et suite aux massives extractions de sable, tous les trous laissés dans les fonds marins sont comblés par les actions combinées du vent et des vagues, par le sable des plages et îles environnantes. L’Indonésie a déjà perdu vingt-cinq îles de son archipel et cela parce qu’elle a vendu des milliards de tonnes de sable à son voisin, le géant Singapour, qui l’a utilisé pour construire et s’étendre. Rappelons que la superficie de Singapour a augmenté de plus de 20% en seulement 40 ans : une extension qu’elle doit au sable et à son commerce.

Les Indonésiens ne sont pas les seuls à avoir besoin de sable. La demande augmente tous les jours et les plus riches dans ce monde le convoitent avidement, conscients de la rareté potentielle de la ressource. Dubaï, pour construire sa Palm Island, archipel artificiel à vocation touristique au début des années 2 000, dépensera plus de douze milliards de dollars et consommera 150 millions de tonnes de

sable. On doit également à l’Emirat le plus gros gaspillage de sable de l’Histoire, pour son grand projet de construction, The World, un archipel composé de 3 000 îles qui se voulait représenter la carte du monde, et qui n’a jamais abouti. En effet, même si quatorze milliards de dollars ont été investis et plus de 500 millions de tonnes de sable consommés, le projet a été brusquement interrompu en 2008 à cause de la crise. Ayant déjà épuisé toutes leurs réserves de sable, les Emirats arabes sont contraints d’importer celui qui leur permettra de mener à bien leurs spectaculaires projets de construction. Pour donner un exemple significatif, c’est avec du sable australien que les Dubaïotes ont construit la célèbre Burj Khalifa, la plus haute tour jamais construite. L’exportation de sable au Moyen-Orient rapporte d’ailleurs 5 milliards de dollars chaque année à l’Australie. Le marché étant gigantesque, nombreux sont ceux qui désirent l’infiltrer. Il y a alors d’un côté les marchands « officiels », les pays via des entreprises privées la plupart du temps, et de l’autre, les marchands « non-officiels », des trafiquants organisés en véritables mafias.

La mafia du sable

Nous l’avons compris, le sable est devenu une ressource rare et surexploitée. Son prix a tellement augmenté ces dernières années que nombreux constructeurs préfèrent

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Société s’approvisionner auprès de marchands moins officiels pour entreprendre leurs projets de construction. C’est en Asie qu’on a vu apparaître les premières « mafias du sable ». Le continent asiatique ayant un rythme de construction hallucinant, il n’est pas étonnant que la demande en sable y soit la plus importante sur Terre. En Inde, certains accusent la mafia du sable de contrôler tout le secteur de la construction du pays. Deux milliards de tonnes de sable y sont exploités illégalement chaque année.

nous, depuis que le pays est devenu une « terre d’accueil » pour les retraités et les vacanciers français, le secteur de la construction est très actif. Or 40% du sable utilisé dans le pays ces dernières années a été volé sur ses propres plages. Pour ce faire, certains trafiquants n’hésitent pas à employer des hommes et des femmes, voire des enfants pour ramasser à la main, une pelle au mieux, le sable sur les plages. Un travail de fourmi qui a déjà causé la disparition de nombreuses plages dans le pays.

Singapour qui, nous l’avons déjà dit, ne cesse de s’étendre, est également accusée d’importer illégalement du sable depuis les pays voisins comme le Cambodge, le Vietnam, la Malaisie, ou encore l’Indonésie. Ces derniers, conscients des problèmes écologiques posés par l’extraction du sable de leurs plages, ont officiellement rompu le trafic du sable. Pourtant, d’aucuns affirment que ce dernier n’a pas cessé. Au contraire, le trafic de sable se poursuit de plus belle et cela même avec la complicité supposée de ces états où, c’est un fait, la corruption gronde.

Conclusion

Bien sûr, le problème ne saurait se limiter à l’Asie. Ces « mafias du sable » s’implantent un peu partout et, sur tous les continents, des plages sont pillées chaque jour. Au Maroc, pour donner un exemple plus proche de chez

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Ainsi, les écologistes ont beau crier à l’alternative et demander un changement dans les méthodes de construction, c’est justement parce qu’il devient une ressource rare que sa valeur marchande ne fait qu’augmenter ces dernières années. C’est parce qu’il disparaît progressivement qu’on va le chercher de plus en plus loin, quitte à abimer un peu l’environnement. Les mêmes problèmes se posent qu’avec le pétrole, autre ressource qui se raréfie. Il faut se passer du sable, diront les utopistes. Mais le sable est partout et personne ne saurait s’en passer et ça, les états comme les trafiquants l’ont bien compris.

Simon Maarek


Culture Parce qu’une école de commerce, c’est aussi un haut lieu de culture. GEM, dont l’architecture n’a rien à envier à celle du musée Guggenheim de Bilbao, ne fait pas exception à la règle. En attendant que la Zone Art vous initie au chant, à la danse ou au théâtre, vous trouvez dans cette rubrique de quoi épanouir votre passion infinie pour les arts et les lettres.

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Culture

CLIPMANIA

Welcome to the barbie world Le clip de Barbie Girl raconte une histoire, celle de Barbie qui rencontre Ken et de leur aventure. Le clip se veut ironique en parodiant à la fois notre propre monde et celui des poupées Mattel... Chanson : Barbie Girl Groupe : Aqua Date de sortie : 1997 Pays d’origine : Danemark

D

ès le début, l’histoire est introduite par quatre coups et non pas par les trois coups traditionnels d’une pièce de théâtre, bien que la première image ne soit pas sans rappeler un rideau qui pourra se lever pour laisser place à la mise en scène. Ainsi le « spectateur » est immédiatement captivé. Une fois le rideau levé, le monde du plastique s’ouvre à nous. C’est le début d’une matinée parfaite, un cuicui d’oiseau sur fond musical doux nous promet une journée radieuse. Apparaît alors un Ken chauve dans une décapotable rose devant chez Barbie. Cette dernière l’accueille avec un sourire Colgate et s’empresse de monter dans la voiture avec Ken.

Retrouve immédiatement ce clip avec ton smartphone !

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Les multiples activités de Barbie sont bien celles auxquelles on s’attend : Barbie bronze, Barbie va à la piscine, Barbie fait de l’équitation, Barbie est chez le coiffeur, Barbie fait du roller, Barbie se douche, Barbie téléphone, Barbie nourrit son chien, Barbie fait semblant de lire. Néanmoins les réalisateurs ne les présentent pas sous un angle provocateur, mais bien ironique ce qui relève à la fois d’une dérision de Mattel et de notre société, mais aussi de l’autodérision. Le clip reste fidèle aux paroles en les illustrant par des gestes. D’ailleurs, Lene

(chanteuse du groupe) excelle dans le jeu d’actrice de Barbie avec des mimiques irréprochables et fidèles à la célèbre poupée. Les paroles contenant quelques (voire de nombreuses) allusions sexuelles ne s’adressent pas aux enfants malgré un clip soft. Alors si le clip s’intitule « Barbie Girl » Lene n’incarne cependant pas la Barbie parfaite à laquelle on pourrait s’attendre. La chanteuse a gardé ses cheveux bruns et s’affiche avec un grand tatouage sur le bras (en 1997, Barbie tatouée n’existait pas encore). Si les moues de Lene soulignent l’ironie générale du clip et ajoutent une dimension comique, le clip s’inscrit bien dans le monde de Barbie : en commençant par la voiture rose de Ken, en passant par la maison maquette rose de Barbie et en finissant par les bras amovibles (oui notre scène préférée du clip est bien celle de Ken qui arrache le bras de Barbie). Notre avis : Bien que Mattel ait jugé le clip comme une offense à la « bonne image de Barbie » portant l’affaire devant les tribunaux, nous considérons ce clip comme une gentille moquerie de la poupée en question et de notre société à prendre au second (voire troisième) degré.

Anna-Luisa Vogt & Laura Bonnafé


La vie d’adèle,

Culture

Une palme d’or bien méritée J’avais hâte de voir ce film. Pourtant, ce n’est pas commun chez moi : habituellement, lorsque des films à grand succès sortent en salles, je rechigne, pour ne pas dire que je renâcle à me déplacer et à payer pour aller les voir. Ainsi, je n’ai vu ni The Artist, ni Avatar, ni Intouchables, et je n’ai vu Bienvenue chez les Ch’tis qu’en DVD bien après sa sortie… DVD que je n’ai pas acheté, évidemment.

J

’ai toujours l’impression dans ces cas-là, qu’aller voir ce type de film relève fondamentalement de la mode, voire pire, du phénomène de société. On le remarque de manière symptomatique quand d’aucuns s’offusquent de ce qu’ils appellent l’inculture – ô ironie ! – de celui qui s’est marginalisé en s’excluant de son propre chef des salles obscures les plus fréquentées. Combien de fois ai-je entendu, au sujet des best-sellers du cinéma, le fameux : « Ah, tu n’as pas vu… » accompagné de son air compatissant, qui devrait être réservé aux chefs-d’œuvre du septième art, comme Le Troisième Homme ou Le Guépard ? A propos de chef-d’œuvre, La Vie d’Adèle en est un, incontestablement. J’avais hâte d’aller le voir, je n’ai pas été déçu. Les esprits aigris et chagrins, qui vomissent le cinéma français et lui préfèrent mille fois Coup de Foudre à Notthing Hill ou Pretty Woman, n’auront pas apprécié les longs plans-séquences et les multiples cadrages serrés que nous propose Kechiche. C’est qu’ils n’auront pas compris que les gros et très gros plans servent l’objectif principal du film, et que les plans-séquences lui impriment son rythme. Les visages ont dans ce film une importance capitale, à commencer par celui d’Adèle. Le moindre trait, la moindre

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Culture expression, la moindre lèvre retroussée est capté par la caméra. Comment mieux servir une actrice, qu’en lui permettant de révéler l’ampleur de son talent par l’expressivité du visage ? Les excellentes Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux ont compris cela, et l’intensité de leur jeu est à la mesure de l’exigence du spectateur, qui scrute toujours l’indice d’une émotion cachée. Parfois, le jeu se dédouble, et l’émotion exprimée vient recouvrir l’émotion profonde pour mieux la sublimer. Les actrices sont toujours justes, et de fait le spectateur ne les juge jamais : il vit avec elles, il les suit, il les comprend. C’est là le génie de Kechiche, qui a su porter à leur apogée la théorie de Levinas, selon laquelle le visage d’autrui est déjà une porte vers le divin, et celle de Platon, pour qui le regard est la fenêtre de l’âme. La Vie d’Adèle est d’abord et avant tout un film sur les sentiments, les sentiments sont les personnages principaux du film : c’est pourquoi le visage est si essentiel, et les gros plans si nombreux, et si beaux. Les corps ont un tout autre rôle dans le film. Sans dire qu’ils sont secondaires, ils viennent, comme toujours, matérialiser les sentiments. Le parcours érotique d’Adèle occupe une place très grande, comme en témoignent les scènes très crues, voire pornographiques, du film. Toutefois, il faut remarquer que ces moments sont filmés avec exactitude, comme exempts de mise en scène, improvisés. Bien sûr, on perçoit l’artifice dans les positions pratiquées, entre autres, qui mettent toujours l’accent sur le parcours d’apprentissage d’Adèle, à qui Emma enseigne les plaisirs de la chair. On assiste bien à une sorte de Bildungsroman, car Adèle apprend à aimer, à aimer l’âme de l’autre et à s’aimer elle-même dans l’autre, en explorant tout à la fois le corps et l’esprit de sa partenaire. On suit, tout au long du film et de ces scènes d’amour, l’évolution de cet apprentissage. Mais malgré tout, Kechiche saisit les instants charnels des deux personnages avec vérité. Précisément, c’est cette vérité qui dérange tant le spectateur. Il ne s’agit pas de voyeurisme pervers, au service des plus basses pulsions des uns et des autres, qui consisterait à enjoliver, à provoquer le désir du spectateur, puis à couper la scène au moment où le réalisateur jugerait que c’en est assez, et que nous en avons pour notre compte, que nous sommes satisfaits. Ici au contraire, les scènes érotiques s’éternisent, le spectateur finit par être dérangé, parce qu’il se retrouve plongé dans une intimité qui n’est pas la sienne. Il sent dans la fougue des ébats une passion qui lui est étrangère, qui lui est présentée de manière brute et non ciselée pour lui plaire. Un film est vrai quand il dérange, et c’est le cas : Kechiche trompe l’horizon d’attente du spectateur, il travaille finement les images de sortent qu’elles expriment au spectateur un amour vrai et non un amour cinématographique.

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Culture

Les plans-séquences, eux, marquent des pauses dans le film. La Vie d’Adèle file, c’est un film qui va relativement vite et qui balaie surtout près de quinze ans d’une vie en quelque trois heures. De plus, c’est un film où la tension est permanente, car la vie d’Adèle est une tension. On le perçoit dès la première scène, avec cette magnifique image récurrente de la rue que descend quotidiennement Adèle pour prendre le bus, lorsqu’elle est adolescente, rue ponctuée d’un panneau « STOP ». Cette métaphore est celle d’un personnage se dirigeant toujours vers l’échec, et finalement, elle résume tout. Adèle est une héroïne de tragédie, comme le personnage de Camille dans la bande dessinée à l’origine du film, Le bleu est une couleur chaude. Là où l’on voit, dans la BD, Camille sur son lit de mort dès les premières planches, on voit dans La Vie d’Adèle le personnage se perdre dès la première minute. Le reste de sa vie est une tension : Adèle lutte pour être heureuse, mais elle ne cesse de se perdre dans ses errances, et de voir son destin la rattraper. Le spectateur peut légitimement penser que la vie du personnage est stabilisée dans une espèce de plénitude, lorsqu’elle emménage avec Emma. Mais bien au contraire, c’est là l’acmé de son malheur, car elle est montée d’autant plus haut que la chute sera nécessairement brutale. Adèle est un personnage que le bonheur fuit, un personnage qui ne sait jamais qui elle est, à aucun moment. Après son désarroi et ses premiers émois en tant que lycéenne, elle se trouve violemment atteinte du syndrome de Pygmalion, et c’est là que tout se joue. Son éducation sentimentale ne peut qu’être vouée à la catastrophe dans ces circonstances, car Adèle n’est jamais devenue femme. Au milieu de toute cette tension, donc, Kechiche place d’astucieux plans-séquences qui cassent le rythme, et procurent au spectateur comme au personnage le sentiment d’un répit provisoire et précaire.

simple et complexe. Simple dans le sens où il n’entremêle pas de nombreuses histoires à la fois mais se centre sur un personnage et son évolution. Simple également dans ses péripéties, qui sont en nombre réduit, jamais inutiles, et en définitive autant d’étapes-clés dans le film. Cependant l’intrigue est complexe d’un point de vue psychologique, car Adèle est un personnage torturé, qui se cherche sans vraiment se trouver, qui hésite et qui doute... en somme, les méandres de son esprit sont infiniment tortueuses, et donnent toute sa consistance au film. Car si l’on voulait être tant soit peu excessif, l’on écrirait que les personnages extérieurs au couple Adèle-Emma ne sont que des faire-valoir. Même Emma est un personnage caractérisé par rapport à Adèle, écrit en appui et pour le personnage d’Adèle.

En ce qui concerne le scénario en lui-même, il est à la fois

Loïc Moudanga

Enfin, le thème de l’homosexualité est traité. Il ne l’est pas de façon activement militante, ni de façon sociétale. On peut reprocher à Kechiche d’avoir succombé à l’écueil du cliché, et on n’aurait pas tort. Mais finalement, étudier et analyser l’homosexualité en tant que fait social n’était pas l’objectif de Kechiche, et sans doute est-ce pour cette raison qu’il a négligé cet aspect. Pour lui, ce qu’il était important de montrer, c’était la relation entre Emma et Adèle, leur rapport dominant-dominé, le syndrome de Pygmalion évoqué plus haut, la notion d’éducation sentimentale et le fait que l’homosexualité reste profondément narcissique : aimer le même que soi est une manière de s’aimer soi-même plus aisément, sans doute. Le conflit qu’a Adèle avec elle-même et la sécurité qu’elle trouve auprès d’Emma sont bien plus importants que tout le reste, et justifient l’homosexualité du personnage. La Vie d’Adèle est donc un film riche, à l’esthétique particulièrement recherchée, ce qui nous donne à voir des images qui confinent au sublime. Un film qui mérite sa Palme d’or, assurément.

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Culture

Game of Thrones

Du livre à

la série

On a tous plus ou moins entendu parler de Game of Thrones, la série de livres, dont le vrai titre est en fait A Song of Ice and Fire, dans laquelle l’auteur nous tient en haleine, nous prouvant encore et encore que non, ses héros ne sont pas invincibles.

L

es livres ont eu un tel succès qu’en 2011, la chaîne américaine HBO lance une adaptation télévisée. L’auteur, qui est aussi scénariste, a participé au projet, au côté de ses deux initiateurs David Benioff et D. B. Weiss. La série en est désormais à sa troisième saison (environ 40 épisodes), et a jusque-là obtenu des records d’audience : 2,5 millions pour le premier épisode diffusé aux E.U. et plus de 5 millions pour le dernier épisode de la

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saison 3. En France elle est diffusée sur Canal + depuis janvier 2013. Pour les adorateurs des livres, il y a aura toujours un peu de déception, mais même eux seront forcés d’admettre que le format un livre/une saison est idéal pour relater l’histoire en détails. Les décors sont surprenants ; la ma-


Culture ALERTE AU

SPOIL Grâce à un as sassina si son e t ré xa où elle men d’entré alisé dans le s règle e dans appren s de un dr George Martin a, on l’espère e confrérie d l’art, Aria a réusattaché e tueu , les re nous tr rs ce o à ce ch leçon. er John uvait de tout ttes de la ven de Braavos M e g S auteur. ais gardons e now et a dé évidence bie eance. cidé de n trop spoir, l’ âge att n Bran s’e endrira ous donner n un peut-ê arbres fonce dans la tre not e Dieu e forêt h r e cher t de la Sansa, a n tée et reli si de Little on a de la ch gion du Nord perce les my stères . an fi des est san nger, et Rick ce, apprend ra un p on a ju s doute ste com eu des plus en ma plè sécurit é là où tement disp nigances aru, m il est. ais il

jorité des scènes a été tournée en Irlande du Nord mais pas seulement. Les scènes du Mur notamment ont été tournées en Islande. Quand vous voyez de la glace dans la barbe de James Cosmo, alias Lord Mormont, c’est bien la preuve de son dévouement pour son art. Le générique est inspiré, créatif et esthétique et la musique transmet parfaitement l’ambiance fantastico-moyenâgeuse des livres. Les acteurs ont souvent été félicités pour leurs performances, notamment les plus jeunes (Maisie Williams dans le rôle d’Arya Stark). Cependant, bien que les livres mettent en scène beaucoup d’enfants, c’est sans doute la violence de certains passages qui a poussé les réalisateurs à choisir des acteurs souvent beaucoup plus âgés que leur personnage. D’autres sont loin d’être des inconnus. On pense par exemple à Sean Bean alias Lord Stark (Boromir dans Le Seigneur des Anneaux). Et puis, il meurt avec tellement de prestance dans ses films qu’il était fait pour le rôle. Sa mort a surpris tous les lecteurs et sans doute aussi les

téléspectateurs, mais c’était un signal que pour la suite, rien n’était joué pour personne. Et puis, il fallait bien lancer la trame, provoquer la guerre, les trahisons, les manipulations et prises de pouvoir et donc former des héros pour rétablir l’ordre, la justice, l’honneur et tout le tralala. Pour conclure, la série est réussie et se dévore en quelques jours. Mais pour les besoins audio-visuels, certaines scènes ont dû être altérées et certains personnages effacés. Elle ne pourra jamais refléter avec justesse l’univers de Martin. Ses personnages sont souvent complexes et ambigus, tour à tour méchants et héros. On pense les détester mais on apprend à les aimer. Quant à la famille Stark, pour qui on espère tous que la chance va tourner, elle est pour le moment complètement éparpillée à travers Westeros et au-delà, et on ne sait pas combien de livres de plus il faudra à Martin pour nous donner la fin tant espérée.

Kelly Maire-Amiot

!

Avis aux vrais fans de la série, la première convention d’Europe de Game of Thrones est organisée à Carcassonne pour la mi-mars. Quatre des acteurs ont déjà accepté d’y participer (merci à Geoffrey pour cette information)

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Culture

Lettre ouverte à...

Marc Lévy Cher Marc,

ne erce et membre d’u nt en école de comm i dia qu étu t, tit an pe toy tu oi, M te destinée. En pourquoi je t’écris. re ouverte qui t’est lett e un Tu dois te demander r ige réd de , j’ai le toupet association littéraire re. un miplus est. Ficht ustique, que dis-je Une mouche, un mo e. os aucoup be -ch t nd fai gra ça s i, pa toi, je ne suis à 48000000 (ou és de bli té pu cô ’à et , qu es i gu vra t lan Il es its en 45 s par ta sœur. Tu 14 bouquins, tradu cinéma, dont une foi au s foi is tro té crobe, à côté de tes ap ad res. Tu as même été de zéros) d’exemplai e. dir le t fau il , arc M imposes le respect, ne dorme tranquilns que ton éditeur sa e né an ule se e Pas un à écrire. Chapeau. produits en 13 ans. lle, une vraie machine fai ns sa é leurs rit 14 ouvrages, donc, ula rég ent ton arrivée dans et de chèques. Une qui t’attendent et fêt , es vendu, res lement sur son carn tu rai r lib Ca u. les e ea uv llit uves de la fai du phulala no e vé rri l’a in co du r Chaque année, tu sa t au ba rs. les sportifs célèbren rrivent les beaux jou rayonnages comme uris partout, lorsqu’a fle ne star, Marc, voilà Tu …u s. rts ur po ille ro d’a aé n, bie ns les gares, les da , ris or Marc. Et sacrément M s compte plus les ne lon Je affiches, les co in, sur la plage. ne les r tra su le e ns têt da , ta uvres, it tro vo mé On quai du e par l’une de tes œ te lit partout. Sur le ne maman, captivé d’u nt n so vra é na ce que tu es. Et on ras le éc tac côté avait sur la plage le spec me de la lectrice d’à mô le e qu fois où j’ai pu admirer rce pa t an t son gamin pleur ignorant royalemen es. as gâché mes vacanc Tu . on te château de sable che arrière du jean, trimballe dans la po te plus tu on En er, . lég ée t, ch ou ran . Peu encomb solaire mal reb arc me M e, crè la qu et ati e pr ett es rvi tu Car entre la se son bronzage sur la main, on te coince Le temps de parfaire in. ma en re nt mo range dans un sac à ures ide avec ça. Trois he es facile à lire, et rap le en TGV. ob ren -G ris Pa re fai de plage d’Arcachon ou je les connaissent pas. Et illeurs, ceux-ci ne te D’a ur, tu sais? . its cte pr do es en s nd xy se gra t en séduire les «Tu es terriblem e. nn tie la r-dessus Ton but n’est pas de de pa es nte e tu souhait riture est bien différe le, Marc ! Non, ce qu sty Ce mbreuses .» comprends. Leur éc no ne p ini tro fém les s s tendre et trè houé : faire lire éc trè t ix on vo res ne ut d’u d’a le t -el dit là où tan é. foules. Tu as réussi ou le programme tél tout, c’est séduire les e que leurs impôts os ch tre au s plu t raien personnes qui n’ouv tant que faire lire les gens. En j’ai pour objectif de , . Voilà pourire ns éra ge litt n les tio lire cia d’une asso s sous, en faisant de es des gn ga tu i, En tant que membre To . Ca sous rêver, ici. r gagner compte gagner des urs nous fait un peu rco pa n to , ns futur travailleur, je se un si proches, Marc. En reux étudiants ? quoi nous sommes pas le rêve de nomb ce stn’e s, pa nt illa intelsous en ne trava réparant les dégâts Aider les autres en e. e tu ug qu -Ro ce oix re Cr co la à en te, mais c’est rgent, toi, retourne omies, c’est hypocri on éc Tu en as assez, de l’a rs leu de t an usé tout en viv lectuels que tu as ca Assez joué, Marc. x. eu mi peux faire de Affectueusement,

Jules Simonnet

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La sélection bibli du mois

Culture

Chaque mois, la Com’ Litté d’Xpression vous conseille quelques romans, incontournables, audacieux, ou insoupçonnables, mais toujours géniaux, et toujours disponibles (au local Xpression) !

Les visages

Jessy Kellerman – 2009 Grande surprise du monde du polar (c’est à la base le papa de Jesse qui est célèbre pour ses thrillers), Les visages tient en haleine jusqu’à la fin, surprend, passionne, et est si bien écrit et si fin dans la vision de la nature humaine qu’il prend au cœur. La plus grande œuvre d’art jamais créée dort dans les cartons d’un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d’exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé d’innocents portraits d’enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier à la retraite croit reconnaître certains visages : ceux d’enfants victimes de meurtres irrésolus…

Au guet !

Terry Pratchett – 1997 L’humour de ce livre est ravageur. Une analyse de la stupidité comme ressort comique principal en fait un précurseur dans le genre de la heroic fantasy humoristique, que suivront plus tard Le Donjon de Naheulbeuk ou Kaamelot. Et sous la causticité de Pratchett se cache une vraie critique de la nature humaine, et une vraie philosophie : la nature humaine est méprisable, mais il reste encore des gens qui veulent “que tout soit fait à peu près selon les règles”. Une secte d’illuminés tente d’invoquer un dragon afin de s’emparer du pouvoir dans la cité d’Ankh-Morpok. Mais le dragon préfère n’en faire qu’à sa tête, et sème la désolation dans les rues de la ville. Il vient alors la lubie au capitaine du Guet de nuit, dont personne ne s’attend à ce qu’il soit d’une quelconque efficacité, d’enquêter sur ce dragon...

Fuck America

Edgar Hilsenrath – 1980 Fuck America c’est la vie de Bronsky, où “Fuck” n’est sûrement pas le terme le plus choquant. Fuck America c’est le livre qu’écrit Bronsky, poète impotent et écrivain insatiable pour tenter de recouvrer sa mémoire, son âme, égarée quelque part dans une chambre à gaz. On ne sait s’il y parvient, car si ses déboires new yorkais nous sont clairs et décrits avec des mots si poignants que la langue allemande en fut choquée au départ, ses souvenirs de la Seconde Guerre mondiale ne lui appartiennent pas, mais sont ceux de sept millions de juifs, beaucoup de morts et quelques survivants. Le titre original de ce livre était “Bronskys Geständnis”, “l’aveu de Bronsky” (héros éponyme), qui se lit presque comme “Bronskys Gedächtnis”, “la mémoire de Bronsky”. Les deux auraient été en bon accord avec le contenu du livre qui nous entraîne de la vie quotidienne d’un pauvre émigré à New York qu’est Bronsky jusqu’à la période de la Shoah et la survie d’un, de deux, de vingt Jakob Bronsky, et la mort de six millions de Jakob Bronsky.

Laura Allouch

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Culture

Hors-programme « Et dis-moi, tu penses quoi d’Amélie Nothomb ? ». Et oui, si vous lisez cet article aujourd’hui, c’est parce qu’un soir ma mère a eu le malheur de me poser cette question. Et en tant que seule représentante de l’élite littéraire dans la famille, c’est à moi que l’on demande ce genre de choses.

M

ais pourquoi cette question ? Eh bien figurez-vous qu’un roman d’Amelie Nothomb a été mis au programme du bac de français de Première, pour l’épreuve orale donc… J’espère qu’en ce moment, petit Gémien, tu as la même réaction indignée que moi : « Comment, Amélie Nothomb au programme du bac de français ? Scandale ! ». Mais ce n’est pas fini : si Nothomb est au programme, c’est pour illustrer la notion du monstre dans la littérature. Nothomb. Alors que notre pays possède une des littératures les plus riches du monde, abondamment nourrie par la littérature du mal, la catharsis tout ça tout ça, on trouve bon de faire étudier du Nothomb… Vous me direz que je suis élitiste, et que ça reste avant tout un roman, donc un texte que l’on peut potentiellement étudier. Certes. Mes camarades khâgneux seront donc ici ravis de retrouver le thème de littérature qui nous a fait vibrer pendant un an (deux si t’es un vrai !) : en gros, qu’est-ce que la culture ? Est-ce que les romans de Nothomb doivent être considérés comme des œuvres littéraires, ou ce terme ne s’applique qu’à ce qu’on appelle les « classiques » ? Question bien trop compliquée (au bout de deux ans de khâgne on ne pourrait pas vous répondre les mecs). Et pourtant, c’est bien à l’intérêt même du texte qu’il faut s’intéresser, puisque c’était justement un des arguments pour introduire des textes de rap dans les programmes. Etonnant mais vrai, Grand Corps Malade et MC Solaar ont eux aussi fait leur apparition dans les lycées. Encore plus étonnant, il ne me semble pas si absurde d’intégrer de pareils textes dans les programmes. Schizophrène ? Non, il faut juste avouer qu’alors que beaucoup de nos auteurs contemporains ne font preuve d’aucun style, certains chanteurs, tous styles confondus, parviennent eux à écrire des textes qui transmettent réellement quelque chose, tout en étant très bien écrit. Vous voyez donc que je ne suis pas aussi traditionnaliste que ce que je pouvais laisser entendre au début de ces pages : on peut étudier autre chose que des classiques, c’est même une très bonne chose, il faut évoluer dans la vie, mais tout n’est pas bon à prendre.

Cholé Miraucourt

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Cul(ture)

Culture

Dans cette nouvelle rubrique, le Gem In Way te fait découvrir une position du Kama Sutra à travers toute la culture qui l’entoure, son application, son histoire, sa symbolique…

Andromaque Application

L’homme s’allonge sur le dos. La femme vient le chevaucher et se place face à lui. Elle effectue alors des mouvements de va-et-vient de haut en bas et de bas en haut ou circulaires, auquel cas la pénétration est maximale. Si Madame fatigue, Monsieur peut prendre le relais en bougeant son bassin et en tenant celui de sa compagne, pour qu’elle ne soit pas déséquilibrée.

A

ndromaque, princesse troyenne, était l’épouse du grand Hector et la mère d’Astyanax. L’histoire de cette femme de caractère est très célèbre : chacun sait à travers Homère qu’Andromaque vit sa cité détruite par les Grecs et son mari tué par Achille ; chacun se souvient grâce à Racine de sa capture par Pyrrhus, et de son combat contre cet homme qu’elle abhorre. Mais à propos de combat, on sait moins qu’Andromaque, qui est un nom d’Amazone, de cavalière et de guerrière donc, signifie étymologiquement « celle qui combat les hommes ». Cet aspect dominant de sa personnalité se retrouve dans sa vie sexuelle, car on trouve chez les Anciens de nombreuses allusions au fait qu’Andromaque avait la notoire habitude de « chevaucher » Hector lors de leurs moments d’intimité. Longtemps, la position qui porte son nom fut dépréciée, considérée comme humiliante pour

l’homme, étant donnée le statut de supériorité qu’elle confère à la femme. Andromaque est bien l’archétype de la femme forte, mère de famille, mariée et toujours fidèle à son mari, qui résiste à l’oppresseur et qui lutte de toutes ses forces. Aujourd’hui, les sexologues conseillent cette position à tous les débutants en la matière, aussi bien aux femmes qui désirent voir leur plaisir accru pendant l’acte, qu’aux hommes qui veulent acquérir une meilleure maîtrise de leur corps. Lorsque ce soir vous proposerez cette position à votre partenaire, ayez une pensée émue pour Andromaque qui a inventé la position, et pour le Gem In Way pour vous avoir transmis ce petit morceau de culture grec. Validez, mais surtout sortez couverts.

Cyril Franck & Alexandre Koja

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Eh oui ! Les assos peuvent parler et même écrire. Ainsi, les pages qui suivent leur appartiennent car le Gem In Way, c’est aussi ça : un endroit où les assos peuvent promouvoir leurs projets et leurs événements ou, plus simplement, s’exprimer sur des sujets qui les préoccupent. Si vous souhaitez participer à ces pages, contactez la rédaction à xpression@grenoble-em.com


Millési’mets

assos

Les cuisines du monde L’équipe de Millési’mets a fait voyager une quinzaine de Gémiens lors de son cours de cuisine orientale. Dans un Col Vert, privatisé, les participants ont mis la main à la pâte pour régaler leurs papilles aux couleurs de l’Orient. Et tout cela pour la modique somme de six euros avec en prime la joie d’écouter des airs de Khaled (Aïcha Aïchaa). Au menu : houmous, caviar d’aubergine, bricks aux poivrons, carottes au cumin et cigares au miel. Sans oublier le traditionnel thé à la menthe !

Houmous Ingrédients

- 1 boîte de pois chiches (400gr) déjà cuits si possible - 1 gousse d’ail - 2 cuillères à soupe de Tahini* - Le jus de deux citrons frais - 1/2 cuillère à café de piment doux

- 1 cuillère à café de cumin en poudre - 1 cuillère à café de sel - un peu d’huile d’olive - 1 pincée de paprika - persil frais pour décorer

Commencer par mixer les pois chiches avec le citron et l’huile d’olive pour rendre la préparation plus souple. Puis ajouter le reste des ingrédients puis remixer.

Cigares au miel Ingrédients

- 5 Feuilles de brick - 200 g de sucre - 200 g d’amandes en poudre - Cannelle - Eau de fleur d’oranger - Miel liquide - Huile

1 - Réunissez les amandes en poudre, le sucre, la cannelle et l’eau de fleur d’oranger dans un petit saladier, et travaillez le mélange jusqu’à ce qu’il soit homogène. Prélevez de grosses noix de cette pâte d’amande et roulez-les entre vos doigts pour obtenir de petits bâtons nets. 2 - Découpez les bords rond des feuilles de bricks afin d’obtenir un carré puis couper en deux (longueur/largeur) afin d’obtenir 4 petits carrés. Déposez un bâtonnet de pâte d’amande sur un petit carré à une extrémité, rabattez la base, puis les deux longs côtés du carré sur la farce ; roulez pour former de petits cylindres. 3 - Faites chauffer l’huile de friture à 180 °C et faites tiédir le miel dans une petite casserole. 4 - Plongez les cigares par petites quantités dans l’huile chaude et faites-les dorer de tous côtés. Egouttez-les au fur et à mesure sur du papier absorbant, puis trempez-les dans le miel tiède. 5 - Mettez les cigares à refroidir sur une grille.

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assos

Dolce vita

Baromètre de la RSE dans les entreprises L

a Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) représente l’application concrète du développement durable en entreprise (grande ou petite) sur ses trois piliers: environnemental, social et économique. Elle implique également des exigences en matière de gouvernance et de relations avec ses parties prenantes: clients, donneurs d’ordres, fournisseurs, associations, collectivités, partenaires. Source d’amélioration continue et de performance, la RSE permet à l’entreprise de prévenir et maîtriser ses risques et d’assurer la pérennité de son activité en réduisant son impact sur l’environnement. Suite à la loi Grenelle 2, le reporting RSE deviendra obligatoire à partir de 2014 pour les entreprises de plus de 500 salariés: raison de plus pour les entreprises de s’en préoccuper dès maintenant.

Le Directeur financier, acteur de la RSE

Selon une enquête récente du cabinet Deloitte, les CFO (directeurs financiers) estiment que le niveau d’engagement de leur entreprise sur la RSE est correct (59%). 17 % d’entre eux pensent même que leur structure gère très bien ces enjeux et recherche un certain leadership en la matière. L’effet Grenelle 2 est bien visible, puisque 20% aujourd’hui des CFO jugent leur implication forte en matière de développement durable. Leurs sujets prioritaires sont le reporting et la conformité réglementaire, mais 48% s’impliquent aussi dans le financement de nouveaux projets RSE. Les CFO expriment leur volonté de mettre en place des indicateurs RSE utiles et

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pertinents pour le pilotage de leurs entreprises (49%). Pour les directeurs financiers interrogés, une meilleure identification des risques extra financiers apparaît fondamentale en matière de stratégie et de démarche RSE (55%). Les directeurs financiers s’approprient de plus en plus ce sujet et en comprennent les bénéfices. La RSE est alors vue comme une opportunité à saisir plutôt que comme une contrainte.

Améliorer les relations fournisseurs et sa réputation grâce à la RSE ?

La relation entre donneur d’ordres et sous-traitant est une problématique quotidienne de la vie de nos entreprises. Or une prise de conscience est en cours, engageant progressivement les donneurs d’ordres à adopter une attitude responsable à l’égard de leurs fournisseurs, notamment au travers de la RSE. Mener par exemple une politique d’achats responsables deviendra à terme un véritable critère pour répondre aux exigences des donneurs d’ordres et ne pas être écartés de leurs référents. Intégrer l’éco-conception, gérer ses déchets et ses ressources, prendre en compte la diversité et le handicap dans les recrutements... Voilà autant d’exigences que les marchés, privés comme publics, intègrent aujourd’hui dans leurs cahiers des charges. En passant de la sous-traitance à la co-traitance, les grands groupes et les TPE-PME peuvent devenir de véritables partenaires, et les entreprises peuvent en profiter pour communiquer sur leur politique RSE, boostant ainsi leur eco-réputation.

Dolce Vita


Jam’in

Jam’in

assos

GEM Le pôle musique résonne à nouveau Un son de fraîcheur souffle sur GEM. Une équipe de passionnés reprend le pôle musique de la Zone Art et lui redonne une seconde jeunesse sous le nom « Jam’in GEM ».

A

l’origine du projet se sont unis Adnan Akbaraly et Laure de Dieuleveult, deux amis fraîchement arrivés en deuxième année à GEM et animés par le désir commun de jouer de la musique, tout simplement. Sous l’impulsion de son responsable et sa co-responsable, Jam’in GEM permet aux musiciens de GEM de pratiquer leur instrument seul ou à plusieurs à l’occasion de nombreux événements qui seront organisés tout au long de l’année. Nous leur donnons l’opportunité d’adhérer à une communauté et de former des groupes, quelque soit leur niveau et leur style musical. Jam’in GEM met à leur disposition une salle de

étudiants de GEM.

musique équipée pour s’entrainer. Pour les débutants et les non initiés, des cours de musique seront dispensés par des musiciens expérimentés et volontaires à un prix modique. Des Jam sessions, scènes d’improvisation musi-

Ce-mois ci, le bureau du pôle s’est agrandi, accueillant de nouveaux membres dont l’objectif converge avec notre philosophie. Ensemble, nous espérons que cette année sera riche en belles rencontres musicales et que Jam’in GEM satisfera la soif de pratique instrumentale des étudiants de GEM! Nous invitons les musiciens à se joindre à notre aventure et à participer cale, des master class et au renouveau du pôle des concerts seront or- musique. ganisés pour offrir aux musiciens des occasions Jouer, encore et end’exprimer leur talent et core ; tel est notre de communier avec le leitmotiv. Éclectisme, public. Jam’in GEM or- partage et convivialité ganisera également des seront de rigueur. Que sorties concerts et festi- la symphonie soit ! vals ouvertes à tous les L’équipe de Jam’In

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assos

Gem en débat

Explications sur

l’Ecotaxe

Finie la comptine, cette fois-ci les Bretons ne sont pas contents, et ils le font savoir. Exit les chapeaux ronds, c’est coiffés de bonnets rouges qu’ils font entendre leur voix. Tu n’as pas pu y échapper, le mois dernier a été marqué par les manifestations contre l’écotaxe, largement menées par nos amis celtes. Et si tu n’as rien compris, pas de panique, GEM en Débat est là pour toi !

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out d’abord, qu’est-ce que l’écotaxe ? Votée par le gouvernement Sarkozy en 2009, l’écotaxe, mesure de Grenelle 1, est brandie comme un outil de lutte contre la pollution, devant mettre en valeur les moyens de transports les moins polluants en taxant le transport routier. Ça, c’est la base, c’est après que ça se complique. En effet, vient s’ajouter à cette simple taxe un certain excès de la vague d’imposition actuelle (contre laquelle il suffit de manifester pour obtenir gain de cause), mais aussi le rasle-bol d’un pan entier de l’économie française, le secteur agro-alimentaire. Commençons par le plus simple, pourquoi est-ce ce secteur en particulier qui manifeste ? Et bien tout simplement parce qu’alors qu’il est déjà frappé de plein fouet par la crise, l’annonce de cette nouvelle taxe est un coup dur pour des entreprises dont le budget est déjà serré. Mais alors, pourquoi les Bretons ? Toi aussi tu as eu ce sentiment pendant quelques temps que la France ne se résumait qu’à la seule Bretagne (pour une fois qu’on parle d’eux en même temps, ça paraît forcément suspect) ? Pourquoi n’a-t-on entendu qu’eux alors que la taxe touche tout le monde ? Premier élément : l’écotaxe pénalise sur le réseau routier pour favoriser le réseau fluvial. Or celui-ci ne concerne pas la Bretagne, qui n’utilise que le transport maritime. De plus la région est

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largement dépendante du secteur agro-alimentaire, lourdement mis à mal par la mise en place de la taxe et des coûts qu’elle entraîne. Mais c’est aussi parce que la Bretagne est excentrée, elle est donc largement dépendante des réseaux routiers. La région n’est composée que de routes secondaires non payantes, pas d’autoroutes. Or, seules les routes sans péages sont touchées par l’écotaxe, il n’y a donc aucun moyen de l’éviter pour se rendre en Bretagne, et les industriels craignent ainsi que la région soit boudée pour éviter de payer plus. Tu as tout compris ? Tant mieux ! Et si tu étais venu nous voir le jeudi 21 novembre tu n’aurais pas eu besoin de cet article ! Et oui, tu ne le savais peut-être pas mais GEM en Débat organise chaque mois son café débat : à boire, à manger, et du débat. Tout ce qu’on aime ! Thèmes de société à la pelle, il n’est pas rare de démarrer sur la cigarette électronique et de finir sur la pénalisation de la prostitution. Alors si tu te sens l’âme d’un grand politique, prêt à tout pour défendre tes idées, que tu sois curieux et cherche à comprendre les différents points de vue ou que tu veuille juste passer du bon temps autour d’un verre (surtout !), rejoins-nous pour notre prochain café-politique.


Planètes

assos

Planètes avant tout un état d’esprit Vous nous avez vu partout : en soirée, en amphi, dans les couloirs ou encore au WEI. Mais qui sommes-nous ? Vous êtes en droit de vous poser cette question.

C

ertain nous voient comme la garde de nuit de GEM. Il est vrai que comme la garde de nuit observe l’autre côté du mur dans Game Of Thrones, nous autres membres de Planètes derrière nos caméras nous vous contemplons en soirée. D’autres nous voient comme des hyènes, assoiffées de ragots. Il n’est pas faux que les ragots sont pour nous un met délicat. Mais il serait bien trop simple de résumer l’esprit de Planètes par l’association de ces deux images. Nous sommes bien plus complexes que cela.

En vérité, nous sommes une association de communication qui allie une vision étudiante et une vision professionnelle des choses. Nos projets sont multiples et parfois nous-mêmes nous nous perdons dans les méandres de l’organigramme planètien. Nous sommes capables de réaliser des JT pour vous rappeler ce que vous souhaiteriez oublier mais aussi des vidéos pour de grandes entreprises comme Post-it ou Telindus. Nous participons à l’organisation d’événements tels que le Gem Digital Day ou le Festival de Géopolitique. Nous réalisons les trailers de vos soirées. Nous nous associons à Xpression pour créer le journal des étudiants grenoblois. Nous lançons notre propre Web TV. Nous réalisons des vidéos pour GEM. Nous vous prenons en photo. Nous réalisons des sites web et des affiches. Nous réalisons tout ça … en même temps. Bref, nous sommes quelque peu schizophrènes. Et oui, une personne schizophrène n’est-elle pas une personne atteinte d’une maladie psychotique qui provoque des hallucinations visuelles et auditives ? Ne serait-ce pas ces hallucinations que l’on vous communique lors du JT ? Néanmoins (à défaut d’être des malades mentaux) nous n’en en restons pas moins une équipe bien sympathique capable de vous en mettre plein les yeux. La preuve en image !

Planètes

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LIBRE

Titre

Si vous êtes arrivés jusqu’ici, soyez rassurés : vous êtes en zone libre. Au feu les sujets pompeux et les analyses poussées, il est temps de se lâcher et de raconter n’importe quoi. Dans cette rubrique, on parlera de tout et de rien, surtout de rien. Défiant la censure, brandissant le flambeau de la liberté d’expression, nous tâcherons de vous amuser avec ces dernières pages qui sont généralement les préférées des lecteurs. chapeau

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Le

père noël est un bâtard ! Nous nous approchons dangereusement de Noël et tout le monde le sait. Cette ambiance enfantine débarque avec ses rayons remplis de jouets, cette crise de foie que l’on sent arriver à dix mille, crise de foie intrinsèquement liée aux interminables réunions de famille auxquelles nous allons tous être confrontés lors de notre retour prochain dans notre contrée natale mais c’est surtout ce fameux mythe du Père Noël ou le plus grand mensonge de tous les temps.

La supercherie instituée Alors oui c’est bien joli tout cet univers féérique mais si on arrêtait les conneries deux minutes. Le Père Noël est une ordure, on nous l’a assez répété. Un vieil inconnu (sans prénom, cela va de soi) qui demande à tous les enfants du quartier de s’asseoir sur ses genoux pour leur demander ce qu’ils voudraient… Ça ne vous paraît pas un peu glauque honnêtement ? On nous ment : prendre les enfants pour des petits êtres crédules et leur faire croire qu’on peut avoir tout ce que l’on veut comme ça, juste en écrivant une lettre au Père Noël. On ne parle même pas d’une lettre de motivation digne des plus grands Gémiens, non non, juste une lettre avec une liste d’objets non identifiés, voire même des photos (en cas d’analphabétisme du Père Noël ou des lutins sûrement ou pour s’assurer qu’il ne se trompe pas sur la couleur du Furby) découpés d’une façon on ne peut plus originale, le tout envoyé à une adresse improbable comme la rue des enfants sages au pôle Nord. Revenons un peu là-dessus : les cadeaux de Noël ne sontils pas le plus grand chantage jamais réalisé pour que les

enfants soient sages ? Cette tradition ne se perpétue pas avec l’âge et heureusement pour nous (dans le cas contraire le ratio alcool/choppe aux 2C ferait diminuer drastiquement la valeur de nos cadeaux reçus). Tout ce cinéma pour se retrouver le cœur brisé lors de la révélation de la supercherie par des camarades, un grand frère malveillant ou pire encore, après une discussion mélodramatique avec les instigateurs de ce mensonge, nos fourbes de parents. O rage, ô désespoir.

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LIBRE Le coup de poker de Coca-Cola Savez-vous que tout cet imaginaire lié Père Noël (l’embonpoint, le costume rouge et blanc, la barbe blanche à ne pas confondre avec la petite barbe de trois jours des hipsters étudiés quelques pages plus loin) a été créé par Coca-Cola ? La firme, admettonsle, est un cran au-dessus depuis 1931 : constatant la baisse de vente de boissons gazeuses durant l’hiver, elle crée ce phénomène du Père Noël (aux couleurs de sa bouteille) transformant le Saint Nicolas traditionnel en un personnage à l’allure fort sympathique prêt à parcourir le monde sur son traîneau. Si tous nos mois de décembre depuis notre plus tendre enfance ont été hantés par la représentation culte du Père Noël, tout ceci n’est qu’un coup marketing de génie.

Le Père Noël n’est pas mort Pourquoi, dans nos sociétés qui se voient comme ultra rationnelles, l’idée d’un vieillard plein de bonhomie, volant dans un traîneau tiré par des rennes au nez rouge et distribuant des cadeaux aux enfants du monde par la cheminée existe toujours ? La découverte pour un enfant de la vérité au sujet du Père Noël fait partie des rituels qui actent la croissance vers l’âge adulte. En effet, à l’approche des fêtes de fin d’année, la cours de récré se partage en deux clans : ceux qui savent l’horrible vérité, et ceux qui continuent de croire au mythe. Mais comme en témoigneront tous les tontons qui ont dû se déguiser en Père Noël, on continue à vouloir y faire croire : tant d’efforts pour donner corps à ce bâtard de Père Noël.

Mais pourquoi ? Quelle est la force du Père Noël ? Voilà une explication qui a un peu de gueule, car il est temps d’élever le débat. Marcel Mauss, ethnologue français de grande classe, a passé sa vie à étudier le rôle du don dans la société. Il en est venu à la conclusion que le don est primordial dans une société pour assurer le lien social. Et c’est la fonction que Noël a dans nos sociétés. Mais tout don entraîne un contre-don, afin de consolider le lien social. Les parents font don de cadeaux à leurs enfants, mais détournent de leur personne la vraie origine des cadeaux, afin de ne pas rendre la « dette » trop lourde à leurs enfants. C’est pourquoi le Père Noël a toujours une place de choix dans nos sociétés : car il remet au centre le lien social dans la famille, lien que l’individualisme a tendance à gommer. La fête de Noël, célébration du consumérisme ? Oui, mais pas seulement.

En attendant, nous vous souhaitons tout de même de bonnes fêtes et du courage : tu devras supporter tant bien que mal un vieil oncle légèrement imbibé te souhaiter « Noyeux Joël », tu seras gavée comme une oie par ta famille, tu digèreras devant des téléfilms mettant en scène des lutins débordés, c’est l’éternel recommencement. Enfin, comme dirait la grande poète Mariah Carey « All I want for Christmas is you » chers lecteurs.

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Théo Knoepflin

Gaëlle Coutout


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Joyeux Noël à tous !

L’illustration d’Artagem Vincent Abdou Chacourou

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Nos amies

les bêtes !

Vous avez toujours rêvé d’avoir un chien ou un chat, vous ne pouvez plus concevoir la vie sans votre animal de compagnie ou vous ne comprenez pas pourquoi on dédie un article à ces bêtes à poil qui vous enquiquinent…

Commençons par évoquer quelques

chiffres :

- 61,6 millions d’animaux de compagnie en France pour 64 millions de français. - +72% de dépenses vétérinaires en France durant les 10 dernières années - 4,5 milliards d’euros consacrés aux animaux domestiques par les Français - La France, 1er pays en Europe en termes de nombre d’animaux de compagnie. - 63% de la population possède un animal de compagnie aux USA.

Un reportage sur la continuité de la vie Vous avez peut-être regardé, comme moi, l’émission Capital fin octobre dont le titre très parlant était « un caveau en or pour Médor ». Si ce n’est pas le cas, je vais vous récapituler les informations principales que j’en ai tirées. L’émission présentait les solutions à notre disposi-

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tion pour honorer nos animaux après leur mort. Certaines personnes ont mis en place des entreprises de taxidermie : il s’agit de faire empailler son animal pour la bagatelle de 800 € ou encore de faire appel aux pompes funèbres de luxe aux Etats-Unis pour saluer une dernière fois son toutou ou minet. Vous avez surement eu vent du « chacoptère » qui a fait le tour de la toile l’année dernière : un hollandais a fait empailler son chat et lui a placé des hélices au niveau des pates pour en faire une « arme de destruction massive ». A l’aide d’une télécommande, il le fait voler dans les airs et n’est pas peu fier de son invention au grand damne des amoureux des chats. La Corée du Sud est allée plus loin encore et est le seul endroit au monde où l’on peut cloner son animal pour 80000 €. Le proverbe disant que « les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés » ne


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marche plus vraiment avec ces solutions puisque les propriétaires se rattachent à leur animal décédé au lieu de tenter de l’oublier et de passer à autre chose. Ils se rattachent à leur animal décédé au lieu de tenter de l’oublier et de passer à autre chose. Ils vivent dans le passé.

Mais pourquoi tant d’engouement pour les bêtes à poil ? Les animaux seraient une valeur refuge pour les personnes surtout en ces temps de crise : ils permettent aux propriétaires de s’évader le temps d’une promenade ou d’un câlin. Les personnes âgées, seules y voient un confident à

qui elles parlent tels à un être humain ce qui est parfois assez flippant. Certains font même passer les besoins de leurs animaux avant les leurs ou ceux de leur famille. Ils achèteront par exemple du thon haut de gamme ou une séance chez le toilletteur à leur chien quitte à se priver par la suite. Le marketing a su surfer sur cette vague en créant il y a environ deux ans le calendrier de l’avent pour les chats : chaque matin, on ouvre la case pour son chat et on lui donne sa surprise. Karl Lagerfeld l’offrira sûrement à sa chatte « Choupette » pour son Noël. Il ne parle plus que d’elle en interview et vient de lancer une collection d’accessoires inspirée d’elle. Elle l’aide à devenir une belle personne, dit-il : vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Flora Vannihuse

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L’homme possède près de 99% de son patrimoine génétique avec les grands singes.

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Homme vs singe

qui est la/le bête ?

arc Lavoine se permet même de nous redire dans sa dernière chanson que : « Je descends du singe ». Mais bon, concrètement, on a du mal à voir ce que cela signifie (hormis l’extrême droite pour qui tout personne noire est associée à un mangeur de banane). Alors, sachez-le : l’homme a tout appris du singe. Et je ne parle pas que du règlement de compte à la bonobo… Les scientifiques ont en effet constaté que certaines tribus de chimpanzés étaient capables d’utiliser des éléments de leur environnement comme outils : ils pêchent des fourmis avec des brindilles, utilisent un morceau de bois comme canne ou encore cassent des noix entre deux cailloux. Mais le plus surprenant c’est qu’il existe de véritables écoles où les plus anciens apprennent aux jeunes comment utiliser une pierre plate comme enclume et une pierre pointue comme marteau. Le seul inconvénient c’est que cette formation dure au minimum cinq ans… Plus troublant encore, les singes auraient conscience de la mort. Il a ainsi été observé dans un zoo écossais qu’une femelle chimpanzé avait reçu des soins particuliers de la part de ses congénères quelques jours avant sa mort. Et une fois décédée, les autres chimpanzés du groupe faisaient silence autour de sa dépouille ; les membres de sa famille s’étant isolés dans une forme de deuil. Bien qu’il ne faille se méfier de toute interprétation anthropomorphique (=l’attribution de caractéristiques comportementales humaine à des animaux), il est peut-être temps de mieux prendre en compte la sensibilité de nos lointains parents, notamment lors des expériences médicales dont ils sont les cobayes. Enfin, on retrouve nombre de comportements socié-

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taux humains dans des tribus macaques. En effet, ces derniers vivent dans des tribus possédant une hiérarchie bien établie. Le mâle alpha n’est pas nécessairement le plus fort, mais celui qui toilette le plus de congénères : un comportement démocratique en somme. Il se produit parfois de véritables coups d’Etat, lorsque des mâles de bas rang rallient à leur cause suffisamment de femelles. Enfin, le meilleur moyen pour un jeune mâle d’intégrer une tribu plus puissante est de s’accoupler avec une femelle de caste supérieure. N’est-ce pas là une forme d’ascension sociale des plus classiques ? « On apprend pas à un vieux singe à faire la grimace » dit-on parfois. Mais au final, il n’est pas question que de grimaces. Apprentissage, invention d’outils, respect des défunts, coups d’états, promotion sociale… sont d’autant d’éléments que l’on pensait proprement humains, mais qui existaient déjà à l’état naturel. La vraie question n’est finalement pas de savoir ce que nous partageons avec le singe, mais ce qui nous en différencie.

Arnaud Négrier


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Mais qui sont les

hipsters ?

«Hipsters are the friends who sneer when you cop to liking Coldplay. They’re the people who wear t-shirts silk-screened with quotes from movies you’ve never heard of and the only ones in America who still think Pabst Blue Ribbon is a good beer. They sport cowboy hats and berets and think Kanye West stole their sunglasses. Everything about them is exactingly constructed to give off the vibe that they just don’t care.»

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a, c’était en 2009. Voici comment le Times définissait les hipsters à l’époque. Déjà, la description n’était pas claire. On sent vaguement un truc théorico-symbolique qui démontrerait le hipster par une série d’accessoires et d’habitudes caractéristiques qui sont la représentation de toute une philosophie de la vie. Mais bon… Un peu flou tout ça… Tu sais en reconnaître quand t’en vois un, voilà tout.

Un peu d’histoire… Le concept de « hipster » est

un concept très vieux, qui a émergé dans les années 40. Il désignait un type très précis de jeunes américains qui étaient tous dans une même mouvance culturelle assez décalée. C’était les amateurs de jazz avant tout, qui, à côté de ça, partageaient des non-valeurs communes. Dans un contexte de conservatisme à l’américaine, juste avant l’avènement du McCarthisme, les hipsters se posent contre les valeurs traditionnelles et religieuses et l’ambiance « bien comme il faut » qui règne. Amoraux, apolitiques, voire anarchistes, prônant sans am-

bigüité des mœurs sexuelles libérées des contraintes sociales, et usant et abusant de drogues de tous genres, les hipsters restent pour autant des gens calmes et « cool », assez critiques et sarcastiques quant à la société qui les entoure, mais presque l’archétype originel des hippies. A rapprocher en fait très clairement des beatniks, exactement pareils et à la même époque. Peut-être une volonté post Seconde Guerre mondiale de s’opposer à une société décadente et corrompue ?

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Le hipster, un concept à l’agonie ? Le hipster est redevenu à la mode il y a donc une dizaine d’années, mais sa définition est de plus en plus floue. C’est un peu le nouveau « socio-type fourre-tout » comme

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le disent certains articles. Toujours est-il que sa principale caractéristique aujourd’hui, dans la tête des gens, c’est d’être branché. Le hipster est résolument branché. Mainstream, finalement… Et c’est bien ce qui est contradictoire. La définition première du hipster, de tout temps, est d’être à contre-courant ; c’est

précisément ce qu’il n’est pas aujourd’hui. Le concept vacille… Alors, va-t-il mourir ? ou le mot « hipster » continuera-t-il de se vider de son sens au fur et à mesure des années ? Parce que finalement, qui sont les hipsters ?

Laura Allouch


ET si...

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Olivier Besancenot était directeur de l’ESC ? L’innovation, valeur si chère à notre école, c’est aussi l’innovation managériale, le bouleversement des méthodes de gouvernance traditionnelles. Alors, pourquoi pas une révolution dans la direction de GEM ?

«C

oup d’éclat à GEM ! » avait titré Le Dauphiné Libéré. Ce soir-là, alors qu’il enfonçait son pantalon dans ses chaussettes avant d’enfourcher son Métrovélo, Jean-François Fiorina avait été victime, à deux pas de l’école, d’une farouche agression. Selon des témoins, un homme cagoulé de rouge, armé d’un marteau et d’une faucille, l’aurait « séquestré, bâillonné, ligoté » et enfermé dans une fourgonnette de La Poste. Ce n’est que le lendemain qu’on avait compris, en le voyant arriver fièrement au troisième étage, que Besancenot s’autoproclamait directeur de l’ESC Grenoble. Que c’est agréable d’avoir un facteur pour directeur ! Finies les boîtes mails envahies, inondées, submergées, surchargées, pleines à craquer. Place aux boîtes aux lettres remplies à ras bord chaque matin. Car oui, Olivier le Postier a créé à la scola’ un département « Courrier » et une équipe d’hommes et de femmes en jaune qui sillonnent Grenoble chaque matin pour vous apprendre que vous avez une réunion ou que votre prof de MQAD pense à vous. Et puis, depuis, la vie à GEM a changé, beaucoup changé. Finie la direction gentiment paternaliste et la bonhomie de M. Fiorina, avec sa voix toujours posée et ses cravates rayées. Place désormais à l’effronterie et aux coups de gueule de Besancenot, avec ses jeans-baskets et ses sweat-shirts informes. Finie la liberté d’Xpression (pression) et la diversité dans l’école. Place désormais à

deux grandes associations, le BDS (Bureau des Soviets) et AG (l’Armée de GEM). Micro-Ondes et la Zone Art sont au service de l’art unique de GEM, Planètes est au service de la propagande. Mais surtout, surtout le vrai changement réside dans les cours en eux-mêmes. Sous la direction de Besancenot, le petit père des Gémiens, les étudiants sont en autogestion. Les professeurs, élite dirigeante qui nous exploitait avec délectation, ne sont plus : ils cassent des cailloux sous la neige au goulag. Les différences de niveau, elles aussi, ont disparues. La domination symbolique des 3A sur les 2A, et des 2A sur les 1A, a été abolie. Finies les brimades et autres sentiments de supériorité chez les 2A. Désormais, l’égalité fait rage, nous avons notre mot à dire et les cours sont les mêmes pour tous. D’ailleurs, certains cours ont été supprimés. Avec Besancenot, la finance n’a plus sa place à l’école. Pourquoi former des spéculateurs véreux, qui jouent avec l’argent pour s’enrichir et appauvrir les petits prolétaires ? Pourquoi former des étudiants aux durs métiers de la banque, qui ne consistent qu’à lire Les Echos le matin et à fumer des cigares au volant de sa Cadillac l’après-midi ? Tout cela n’a pas de sens dans une école bolchevique. Avec Besancenot à GEM, le changement c’est maintenant.

Loïc Moudanga

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