GIW 43 Octobre 2013

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n° 43 – Octobre 2013


édito

Gémien, Gémienne, être humain normal, etc., Cela fait désormais plus d’un mois que vous êtes à l’école pour les nouveaux arrivants et, n’ayant jamais brillé en calcul mental, je ne saurais faire le calcul pour les plus anciens.

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Association Xpression Rédacteur en chef Simon Maarek Maquettiste Théo Knoepflin Rédacteurs Saâd Alami, Léa Taïeb Contact xpression@grenoble-em.com Site web www.xpression.info

Ce numéro du Gem In Way n’est que le second de l’année mais à GEM les choses vont vite. Je me souviens de la Back To School et de l’école déserte le lendemain, tradition officieuse de l’établissement, souvent vide le matin qui suit les soirées. Des 1A qui patientent des heures dans le couloir asso’ pour s’inscrire aux bus du WEI, dont tu es revenu il y a déjà plus de deux semaines et qui, finalement, valait bien le coup d’attendre. Sinon, les recrutements sont presque finis et de beaux autocollants fleurissent déjà les ordinateurs des 1A fraichement engagés. La relève est assurée, l’intégration terminée, ça va se calmer un peu, se dit-on, mais non, le temps presse et

ça ne fait que commencer ! En revanche, tu peux prendre tout ton temps pour tourner les pages de ce journal qui est là pour te divertir, voire t’apprendre des choses qui méritent après tout d’être sues. En effet, on abordera ici pas mal de sujets, allant par exemple de la littérature au football, en passant par l’école et des choses plus sérieuses, bien que l’école, bien sûr, soit un sujet sérieux… En gros, tu as de quoi tenir au moins une heure et demie de cours, en MQAD, en MOSC ou je ne sais quel autre module qu’on désigne à l’aide d’un acronyme, alors remercie-nous pour ce Gem In Way. Le Gem In Way remerciant lui-même les associations qui, toujours plus nombreuses, acceptent d’écrire à l’intérieur de nos pages, cette fois-ci la JAÏ, le BDS, Millé, Dolce Vita, SOS ainsi que Roots’N’Culture. Ces pages sont les leurs comme ce journal est le tien.

Simon M

Sommaire p.3 La vie de l’école

p.25 Assos

p.10 Société

p.32 Libre

Le recrutement des assos L’illustration d’Artagem L’école du futur, une école en travaux Vie d’alternance La newsletter de l’Espace Carrières Interview d’un ancien diplômé

“Powerpoint makes us stupid” Sie haben gewählt ! Anatomie d’une révolution

p.18 Culture

Clipmania Les séries qui vous manquent Man of the year ? La sélection bibli du mois

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BDS : le derby Rhônes-Alpes Jaï : le marketing participatif Dolce Vita : promenons-nous dans les bois Les recettes de Millé SOS : qu’est-ce qui est vert et solidaire ? Quand Roots se met à la Bass culture

La philosophie dans les 2C Dessine-moi un mouton Une vie, un Coca La reprise de la Ligue 1 Et si... le politiquement correcte n’existait pas ? Ces phrases ! Bullshit jobs


école « L’école vit pour le Gémien et le Gémien pour son école », diront les 2A chevronnés. Grâce à l’immensité de son couloir associatif qui est, soyons-en fiers, le plus grand de France, GEM absorbe la vie de ses étudiants à tel point que beaucoup d’entre eux hésitent parfois à installer une tente dans le couloir asso. Cette rubrique aura donc pour mission de ta familiariser avec notre culture gémienne locale (assos, événements, etc.).

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Le recrutement des assos ... ou pourquoi il faut (sérieusement) le dédramatiser

U

ne association gémienne est une sorte de microentreprise, à ceci près qu’elle n’a pas pour fonction de générer du biff (cette distinction reste néanmoins à être vérifiée, personne n’a réussi à expliquer avec quel argent le patron du Gem In Way s’est payé sa nouvelle Porsche). En tant que minisociété, l’association se doit d’être efficace. L’intérêt est quasi-nul sinon. Vous pensez donc qu’elle ne peut pas intégrer n’importe qui en ses rangs. C’est pour ça qu’il y a si peu de monde à Xpression, on ne prend que l’élite. Là, si tu lis cet article, on est en octobre, et tu viens donc de passer tes entretiens de recrutement. A mon époque (enfin, l’année dernière quoi), la plupart vivaient ça comme les entretiens d’école de commerce : « Mais est-ce que je vais être pris chez Bidule ou Machin ? ». Je trouvais ça plutôt mignon de les voir se persuader que toute leur vie en ESC serait déterminée par leur association, alors qu’en fait, que tu sois chez Bidule ou Machin, c’est presque tout pareil. En premier lieu, ce qui compte pour les patrons

d’une asso, c’est de voir si le type en face aura le caractère adéquat pour s’intégrer dans l’association. Le même type d’humour, le même capital sympathie, les mêmes délires. Après, il faut bien sûr voir si le type en face a les qualités et l’expérience pour pouvoir prétendre aux postes qu’il demande. Quant à savoir lequel de ces facteurs passe en premier, tout dépend de l’association et du niveau d’exigence du poste demandé. Aloha doit gérer les GGSB, et j’imagine bien qu’ils doivent retenir les candidats qui maîtrisent le mieux les langues étrangères, quitte à ce que les candidats ne soient pas les plus sympas de la planète. C’est un équilibre qu’il faut savoir trouver, et le processus de recrutement sert justement à cela. Après, il y a des pratiques que j’ai personnellement du mal à comprendre. Pourquoi certains tiennent tant à poser des questions de merde comme : « sinon, tu préfères avaler un pénis le cul sur une tarte ou avaler une tarte en étant assis sur une bite lol ? », « Levrette ou Sodomie ? ». Gare à l’effronté qui osera murmurer qu’il ne voudrait pas répondre à une telle question, car il sera taxé de gros lourd. Aux chiottes ta dignité, tu veux être une fraicheur ou tu ne veux pas être une fraicheur ? T’as toujours pas pigé qu’en bon étudiant d’ESC, t’étais supposé adhérer à un humour potache faussement subversif, bâtard ? Vraiment, je ne comprends pas. N’allez pas me dire que c’est pour déstabiliser le candidat, parce que ça

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Le 2A pendant un entretien de recrutement pour une asso

L’illustration d’Artagem Vincent Abdou Chacourou ne marche pas (on a quel âge pour être déstabilisé par de banales vulgarités ?). N’allez pas non plus me dire que c’est pour tester la capacité de réaction d’un candidat (genre voir comment il réagit face à l’inattendu), parce que bon, on a trouvé plus subtil et élégant pour ça. Je ne pense même pas que ce soit pour déterminer si le type en face adhère à l’état d’esprit de l’association parce qu’en soi, presque toutes les associations le font. En fait, ce n’est même pas drôle. Ceux qui oseraient rétorquer « t’es juste un rageux qui pense s’être fait recalé d’une asso parce que t’as voulu faire le malin et que t’as pas répondu à

ce genre de question ». Je leur répondrai, sourire aux lèvres : « Non, trop pas. Je n’avais postulé qu’à Xpression et SOS, et je n’ai pas eu droit à ces questions débiles » En guise de conclusion, si vous n’avez pas été pris chez Bidule ou Machin, ce n’est pas grave. On s’amuse (presque) de la même façon dans toutes les associations.

Alexandre Koja

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L’école du futur,

une école en travaux L’école est en travaux, cette vérité frappante et déroutante déstabilise la vie de l’école. Oui, l’entrée n’est pas celle que j’ai connue. Elle est plus vulnérable aux mouvements de foule et elle ne sait pas gérer l’intensité d’une vie étudiante. La porte d’entrée prend la forme d’une déception.

M

oi, je n’aime pas les portes. J’aime la simplicité. L’école du futur, c’est une école sans frontières, sans protection, ouverte à toutes les propositions. L’école du futur, c’est une structure proche de la nature. C’est un jardin intégré à l’architecture. Le hall est envahi par une agriculture domptée par l’anarchie. Chaque membre de l’école se destine à la culture et à la plantation. Jardiner détend l’esprit et les mœurs. Le jardin est aussi consacré à la méditation métaphysique. Le yoga n’est plus un loisir mais un mode de vie. Les étudiants sont portés par leurs sensations, non par leurs obligations. Grenoble Ecole de Management et Harvard University sont équipés d’une même pelouse d’une qualité végétale redoutable. Le sommeil réveille la vie. Il la sublime.

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Il fait exister le bien être. De ce fait, le troisième étage de l’école est consacré à l’étude scientifique du sommeil étudiant. Il est possible de s’assoupir dans une capsule. La capsule c’est un matelas ovale qui prend la forme de la morphologie endormie de l’utilisateur. Elle régule l’humanité et son corps. L’eau est sacralisée, mais elle coule à flot. C’est un objet de décoration et un objet de consommation. Pour se déplacer, rien de mieux que la trottinette, les rollers, le vélo ou le toboggan. Tous ces objets ont été revisités. Ils sont high-tech et anti-retardataires. L’étudiant, c’est un grand enfant et l’école du futur c’est l’enfance bonifiée. Enfin, aujourd’hui, l’école est en travaux, et ce n’est pas très beau.

Léa Taieb


Vie d’alternance

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Cette année, la jeune padawan que je suis va continuer son apprentissage grâce à l’enseignement non plus d’un, mais de deux maîtres : J.F. Fiorina d’un côté et un chef d’entreprise de l’autre. Je suis donc en alternance et voici ce que cela signifie au quotidien.

Alterner les garde-robes

On ne peut pas aller travailler dans la même tenue que celle que l’on revêt pour les 2C : ce n’est pas un scoop mais passer de la théorie à la pratique est un peu déroutant. Certaines boîtes sont assez cool et n’imposent pas le tailleur mais il est tout de même nécessaire de porter un nouveau regard sur sa penderie. Les sweat-shirts tellement confortables les jours où vraiment, on n’a pas envie de se lever devront rester à Grenoble. Exit aussi la petite jupe orange fluo ou le jean un peu troué : le look casual et discret est désormais de rigueur. Une partie de la première paye me servira donc à investir dans les tops gris et noirs et les pantalons sobres !

Alterner son rythme de consommation d’alcool

Passer de la case soirée à la case boulot, encore tout transpirant d’alcool avec des cernes jusqu’au nombril : ce n’est définitivement plus possible ! C’est donc un autre aspect de notre vie qu’il faudra apprendre à alterner : les semaines de boulot, ça sera une bière ou deux pendant l’afterwork et pas dix Lager. Les centurions et autres jeux d’alcool seront donc réservés à notre semaine école, dont il faudra profiter au maximum.

Alterner les personnalités (« la schizophrénie »)

La manière d’aborder ses collègues est vraiment différente de celle d’aborder ses confrères étudiants ! Les soirées entre collègues étant beaucoup moins alcoolisées que celles entre étudiants il sera beaucoup plus difficile de partager votre intimité avec ceux-ci. Les moments fédérateurs comme la pause pipi derrière les 2C ou la danse rapprochée (appelée fréquemment pré-choppe) seront donc beaucoup plus rares. Désormais les moments de sociabilisation seront davantage les pauses café plutôt que les moments où vous tapez sauvagement votre verre sur le bar des 2C en attendant d’être servis. Deux semaines sur trois, on écoutera donc sagement son collègue parler de boulot, du temps, de son week-end dans sa maison de campagne et la troisième semaine on redeviendra la commère d’antan et on se lâchera sur les rumeurs et autres ragots.

Alterner son emploi du temps

Les horaires sont bien différents entre les semaines de travail et les semaines de formation. Les horaires varient bien sûr selon les entreprises, mais ils sont globalement réguliers et constants. A l’école les horaires changent, les cours aussi. On zappe beaucoup plus facilement et fréquemment à l’école, ce qui peut être agréable après une semaine à 35h bien classique.

Margaux Planche

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Newsletter de l’Espace Carrières école L’espace carrières = stages, non ?

Oui, mais pas seulement ! Et si vous veniez nous rendre une petite visite au 2e étage de la tour, plot F ? Vous y rencontrerez une équipe active, prête à vous accompagner dans votre insertion professionnelle. Le nom vous semble un peu barbare ? En y regardant de plus près c’est beaucoup moins compliqué que cela n’y paraît.

N

otre job est de participer à la mise en relation entre les étudiants, les entreprises et les diplômés. Notre équipe est composée de 9 personnes ; 5 d’entre elles sont en charge de l’insertion professionnelle (y compris l’organisation des évènements recrutements), deux s’occupent de l’organisation des jurys et des bases de données et 1 personne gère la communication carrières. Le site Graduate Network vous permet d’accéder à de nombreuses ressources : offres de stage et d’emploi (plus de 17 500 offres diffusées l’année dernière), annuaire des diplômés, historique de stages, CV-thèque, partenaires recrutement, prise de rendez-vous, … et bien d’autres infos dans la newsletter hebdomadaire et la page Facebook Grenoble EM Career Centre. Vous n’avez plus d’excuse pour ne pas vous tenir informés des dernières actus et conseils qui vous donneront tous les atouts pour booster votre carrière !

Si vous êtes perdus dans vos recherches, faîtes comme Gaëlle Quemener, étudiante en PLE à Danone cette année, en rencontrant l’un de nos conseillers en insertion : « J’ai pris rendez-vous avec l’Espace Carrières car j’hésitais entre deux stages au sein de secteurs très différents... Les professionnels de l’Espace Carrières étant en contact étroit avec les recruteurs, j’ai été parfaitement renseignée sur les attentes de ces derniers et sur les débouchés au sein des deux secteurs qui m’intéressaient. J’ai également participé à plusieurs ateliers du CDPM et de l’Espace Carrières préparant aux entretiens de recrutement pour valoriser mes atouts et mon projet. Tout cela m’a beaucoup aidée dans ma recherche de stage.»

160 ! C’est le nombre d’entreprises partenaires

avec lesquelles nous travaillons. Nos évènements de recrutement vous permettront d’entrer directement en contact avec des recruteurs : GEM digital day, GEM Négocier, Simulations d’entretiens, Workshops, … sans oublier nos 4 forums !

Boostez votre carrière grâce à une expérience à l’international !

Du 15 au 17 octobre 2013, ne manquez pas GEM Globe Trotters dans les locaux de GEM ! 3 jours de conférences, de rencontres et une soirée Networking pour être prêts à faire vos valises ! Ubifrance, Pôle Emploi International, le Ministère des Affaires Etrangères et bien d’autres seront présents pour vous renseigner sur : - Leurs conseils sur la recherche de stage et d’emploi, - Les spécificités locales liées au recrutement, les cultures des pays cibles - Le V.I.E et les échanges universitaires - Cette année : la Chine et Hong-Kong, Les Etats-Unis, Le Canada, L’Angleterre, Le Mexique, L’Allemagne et la France pour les étrangers seront à l’honneur! « Partir à l’étranger ne s’improvise pas ! GEM Globe Trotters est L’EVENEMENT incontournable des candidats à l’expérience internationale pour préparer et anticiper au mieux votre départ.» Mélanie Conti, co-organisatrice de GEM Globe Trotters, service Espace Carrières.

L’équipe de l’Espace Carrières

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Interview d’un ancien diplômé

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Eric Baretta a été diplômé de l’école en 2002. Il s’est assis avec nous, le temps d’une pause café prolongée , pour nous parler de son parcours, de ses souvenirs de GEM et pour donner des conseils aux petits nouveaux qui s’apprêtent à être plongés dans le marché du travail. Bonjour Monsieur Baretta. Pourriez-vous vous présenter brièvement ? Je m’appelle Eric Baretta, j’ai 34 ans, je suis marié, et j’ai deux enfants. Je suis originaire de Gap, dans les Hautes-Alpes, mais cela fait maintenant près de 15 ans que je vis à Grenoble. Vous vous souvenez bien de vos années étudiantes à GEM ? Oui, j’en garde un excellent souvenir. Les choses qui m’ont le plus marqué sont certainement l’atmosphère qui se dégage de l’école et les rencontres que j’ai faites pendant ces années-là. C’est ici que j’ai rencontré une de mes meilleures amies qui est devenue la marraine de mon fils… C’est aussi grâce à ma prof de vente que j’ai décroché mon premier job ! Vous avez participé à la vie associative ? L’école bougeait déjà à l’époque mais il y avait beaucoup moins d’élèves. Je participais souvent aux activités proposées par la Junior Entreprise. C’est aussi avec le BDS que j’ai découvert le judo, qui est devenu une vraie passion depuis ! Quel a été votre parcours en école ? J’ai choisi le parcours “Alter-

nance” en deuxième et troisième année. J’ai fait mon alternance chez Decathlon, où j’étais Assistant Responsable de Rayon et Animateur Opérations Commerciales. Vous gardez un bon souvenir de cette expérience ? Oui ! C’est vrai que ce n’est pas un parcours facile, mais il m’a permis de financer mes études, d’avoir un premier pied en entreprise, de commencer à me constituer un réseau, et surtout de sortir de l’école avec 2 années d’expérience sur le CV. Quel a été votre parcours à la sortie de l’école ? Après une expérience peu satisfaisante dans le secteur de l’alimentaire, j’ai trouvé un job en tant que Commercial B2B à La Poste, qui a répondu à mes attentes. J’ai découvert ce qu’étaient de vrais entretiens de vente. En dix ans, je suis passé Responsable Grands Comptes, puis Manager des Ventes, et actuellement Responsable du Développement et des Relations Externes. Je m’occupe de la promotion des nouveaux savoir-faire de La Poste, qui se positionne sur de nouveaux marchés. Mon but est de les faire connaître à travers différentes opérations de communication. Je fais également de

la formation et du coaching auprès des vendeurs juniors. Les cours de l’école vous ont-ils été utiles ? Les cours de négociation et de vente, de marketing et de stratégie sont certainement ceux qui m’ont le plus servi dans ma carrière. Aujourd’hui j’applique encore quotidiennement les méthodes de vente que j’ai apprises à l’école. Après, il y a des savoir-faire et des compétences techniques que l’on apprend sur le terrain, à travers différentes formations. Est-ce que le fait d’avoir eu des enfants a changé votre perspective par rapport à votre carrière ? Je dirais que ça m’a amené à remettre mes priorités en ordre. Après m’être beaucoup investi pour ma carrière, je me suis désormais recentré sur ma famille et mes enfants. Quel conseil auriez-vous à donner aux nouveaux diplômés ? L’essentiel, c’est de rester modeste et de garder en tête que c’est par le bas qu’il faudra commencer. Il faut faire preuve de patience et de persévérance, et éviter d’être excessivement ambitieux.

Propos recueillis par

Saâd Alami

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Société Le Gémien, au-delà de son penchant naturel pour l’argent, le sexe, la drogue et le Rock & Roll, a lui aussi des opinions. Cette rubrique reviendra donc sur les grands débats de société qui agitent, ou pas, l’agora gémienne, plus communément appelée « la mezz’ ».

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Société

“Powerpoint makes us

Studpid !”

... déclara James N. Mattis, général américain de haut rang, à une conférence militaire qu’il avait donnée au mois d’avril de l’année 2010 en Caroline du Nord, durant laquelle, cela va sans dire, il n’utilisa point PowerPoint.

U

n de ses frères d’armes, H. R. McMaster, général américain lui aussi, a même été jusqu’à interdire son utilisation alors qu’il menait des opérations dans le nord de l’Irak en 2005, qualifiant le logiciel de « menace interne » pour l’armée américaine. « PowerPoint est dangereux parce qu’il créé une illusion de compréhension, et c’est l’illusion qui demeure », argumente-t-il pour se justifier.

utilisé comme partout ailleurs comme un outil de communication interne, l’armée américaine y a fréquemment recours pour la présentation de ses briefings. Le logiciel est entré dans la culture militaire américaine et on parle même aujourd’hui de « PowerPoint Rangers » pour qualifier certains militaires qui passent plusieurs heures par jour à préparer des « slides », comme vous et moi, pour leurs supérieurs.

Vous vous demandez alors pourquoi des généraux de l’U.S. Army redoutent à ce point PowerPoint ? Ce logiciel incroyablement pratique, cadre de vos plus belles présentations pour votre asso’ ou votre TD, serait-il dangereux ?

Ce sont de simples « slides », ou diapositives en français, qui ont appuyé la mise en place des opérations militaires les plus importantes de notre temps, la guerre en Irak notamment. Une anecdote raconte que David D. McKiernan, le lieutenant-général américain chargé de superviser

Depuis plusieurs années, en effet, PowerPoint, a priori un simple logiciel de présentation paru en 1987 et édité par Microsoft, est devenu une véritable source de problèmes pour l’armée américaine. Vous vous en doutez désormais, Powerpoint n’est pas utile qu’aux entreprises privées et aux étudiants en école de commerce :

les forces terrestres alliées durant l’invasion de l’Irak en 2003, fut mis au courant des détails de l’opération par le biais d’un fichier PowerPoint. InvasionofIraq.PPT, voilà de quoi obtenir un 20 sur 20 au cours de Design Informationnel… Barack Obama lui-même, depuis sa « Situation Room » à la Maison Blanche, utiliserait lui aussi PowerPoint pour se tenir au courant des stratégies mises en place par l’OTAN en Afghanistan. Ainsi, Powerpoint, déjà installé sur les ordinateurs fournis par l’école peut s’avérer peut-être plus utile et dangereux qu’on ne le pense. Nous n’irons pas jusqu’à penser que Béatrice Nerson, J2F ou la prof de Design Info travaillent pour la CIA, mais une chose est certaine : nous sommes, à notre manière, nous aussi de véritables « PowerPoint Rangers ».

Simon Maarek

La slide de la mort : “le plat de spaghetti”.

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Société

Sie haben gewählt ! Ils ont voté, nos voisins allemands ! Fut-ce d’après vous pour le pire ou le meilleur de la France, l’élection du Bundestag allemand fut avant tout un vote des Allemands pour leur gouvernement. Je me prête aujourd’hui à vous pour vous expliquer les enjeux qu’elle a posés et pose à l’Allemagne, et vous rappeler ce qu’il en est de la politique en Allemagne en ce moment, et comment s’est déroulé le vote.

Anna-Luisa Vogt

E

t là j’ai de quoi vous surprendre, car il s’est passé quelque chose de révolutionnaire cette année aux élections ! Enfin, révolutionnaire pour le parti de la FDP, les libéraux, qui pour la première fois depuis la création de la Bundesrepublik (République de la fédération) en 1949, n’entrent Les Länder pas au Bundestag, donc encore moins au gouPetite piqûre de rappel, l’Allemagne est une fédéravernement. Auquel ils appartenaient pourtant tion, composée de 16 Länder, pays ou régions en pendant le dernier mandat du Bundestag. Quatre Français, qui ont bien plus de pouvoir que les régions autres partis ont pourtant réussi leur pari et enen France. Le concept vous semble obscur ? C’est nortrent au Bundestag, cependant aucun n’a la mamal, à nous aussi parfois, mais bon, il paraît que c’est jorité absolue pour gouverner seul, le Regierung un héritage de Napoléon. (le gouvernement) se forme donc encore au moment où j’écris.

Le fonctionnement du Bundestag

Le Bundestag, littéralement le siège de la fédération (de tagen, siéger qui vient de der Tag, le jour), est élu tous les quatre ans par les électeurs allemands de plus de 18 ans, vivant en Allemagne ou à l’étranger (vote par lettre). Il forme ensuite un gouvernement et enfin tout le Bundestag vote pour un Chancelier ou une Chancelière qui décidera ensuite de son cabinet.

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Evidemment, pendant tout le temps de la campagne on n’entendait qu’un seul propos, de tous les partis, ou presque, c’est qu’aucun d’entre eux n’entrerait JAMAIS dans une coalition avec un quelconque autre parti, non, vraiment. Ainsi, une fois les élections passées, il faut revenir sur ses propos et trouver des accords. En Allemagne, les spéculations sur les nouvelles coalitions avant même les élections sont d’ailleurs très populaires. On s’imagine toujours tout et n’importe quoi, mais peut-être juste parce que les noms des coalitions sont jolis. Je ne peux rien promettre mais nous aurons fort probablement une grande coalition en Allemagne pour les quatre prochaines années, c’està-dire une coalition entre les deux partis les plus représentés au Bundestag, la SPD et la CDU en l’occurrence.


Société Le fonctionnement des élections allemandes

En Allemagne, il y a des élections pour le Bundestag tous les quatre ans. Chaque électeur a deux voix lors du vote. • La première voix revient à un des candidats se présentant par cercle électoral. Cette voix est ensuite donnée au candidat en question ­– qui se présente par parti – et le candidat gagnant de chaque cercle devient député au Bundestag. • La deuxième voix que peut donner l’électeur est une voix pour un parti. Je ne vais pas vous embrouiller en vous expliquant qu’il n’y a pas les mêmes partis dans tous les Länder – même si ma déception de ne pas voir apparaître le Parti des Panthères Grises (parti des seniors – enfin de ce qu’on peut en comprendre) sur ma feuille électorale fut grande.

Ces deux partis devraient réussir sur la plupart de leurs points de litiges quant à leur manière de gouverner, cependant quelques points continueront probablement d’être source de disputes. J’ai nommé l’instauration d’un SMIC géné- Ainsi, la deuxième voix décide de la proportion avec ral et l’éducation, sujet de disputes qui devront laquelle un parti rentre ou non au Bundestag, en pourtant être résolues avant qu’un contrat de plus de la première voix. Chaque parti obtenant au coalition ne puisse être signé, ce qui sera sans moins 5% des votes entre au Bundestag. Et, mine de doute le cas. Il reste LE sujet de dispute cons- rien, 5% c’est beaucoup quand les votes se concentant de ce dernier mandat et même de celui qui trent depuis quelques années sur les deux grands le précédait. Et non, ce n’est pas l’Europe. C’est partis d’Allemagne, les socialistes (la SPD : sozialla décroissance démographique et les réponses demokratische Partei Deutschlands) et les chrétiensà lui apporter. La CDU a instauré un Betreu- démocrates (CDU/CSU : christlich demokratische/ ungsgeld, c’est-à-dire de l’argent reversé aux soziale Union). familles qui gardent leurs enfants chez eux, au lieu de les mettre dans les crèches, décision qui fut un véritable scandale pour la SPD (qui continue à souhaiter que tous les enfants en Allemagne aient une place qui leur soit garantie en crèche ou maternelle). Certes, ce problème semble vraiment de petite envergure quand on pense aux dettes qu’accumulent les voisins de l’Allemagne en ce moment, et il est vrai que oui, l’Allemagne semble être « au-dessus » en Europe (voire dans le monde), en termes de compétitivité. Il n’y a pas longtemps, je lisais une chronique dans un journal qui rapportait les propos d’une journaliste américaine. Celle-ci affirmait que si des élections pour la présidence devaient avoir lieu demain aux USA, les thèmes abordés seraient ceux de l’Obama-care, un enjeu pour des millions de personnes, de guerres, de mesures économiques

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Société

plus ou moins drastiques. En Allemagne, elle témoignait d’une campagne électorale tournée autour de problèmes à propos de la construction ou non de davantage de crèches. Et elle disait : « J’aimerais encore mieux comprendre ce pays qui n’a pas de problèmes ». Et pourtant. La formation du gouvernement Les partis entrent dans ce qu’on appelle des pourPourtant les problèmes qu’a l’Allemagne sont parlers de coalition. En général, c’est le parti le plus des vrais problèmes, le vieillissement de sa fort qui propose à un certain nombre d’autres partis population n’en est qu’un. Peut-être ces prode former un gouvernement avec lui. Les partis blèmes ne sont-ils pas majeurs à vos yeux, ni à se rassemblent évidemment par points communs, ceux des américains selon toute vraisemblance, jamais la gauche ne gouvernerait avec la CDU : ils mais pour ses habitants, ils le sont assurément. n’ont quasiment aucun point de leurs programmes L’Allemagne ne fait d’ailleurs que découvrir cerélectoraux qui leur soit commun. Ensuite, une fois tains problèmes avec cette élection (enfin, me le gouvernement formé, les accords et compromis direz-vous, il serait nouveau qu’un pays sorte passés et le contrat de coalition signé, le mandat du de ses problèmes avec une élection, en général gouvernement commence par l’élection du Chancelier ou de la Chancelière. Les coalitions sont désignées par elle ne fait qu’engendrer les problèmes. Mais leurs couleurs, par exemple si la SPD (rouge), la Linke en Allemagne nous aimons les choses qui rentrent dans l’ordre), car maintenant il s’agit de (rouge également, bien que beaucoup plus foncé), et former un gouvernement qui aura de l’effet, et le Grünen (vert) formaient une coalition, on parlerait pour l’instant c’est plus un gouvernement avec de Rot-Rot-Grün (rouge rouge vert). une opposition de nains (Zwergenopposition) – qui serait constituée de la Linke et des Grünen (en tout 17% des voix) – qui semble s’annoncer, mauvais pour constituer un répondant à une grande coalition. Or peu d’opposition dit souvent stagnation et c’est d’aller en avant que nous avons besoin en Allemagne et en Europe.

Les résultats des élections :

Entrent au Bundestag dans les proportions suivantes : CDU/CSU (chrétiens-démocrates) : 41.5% SPD (socialistes) : 25.7% Linke (gauche) : 8.6% Bündnis 90/die Grünen (verts ou écologistes sociaux) : 8.4%

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Société

Le printemps arabe est le nom qu’on a donné à la vague de soulèvements populaires qui secoue le monde arabe depuis décembre 2010. La mobilisation inédite des jeunes a surpris le monde entier et a donné de l’espoir à ceux qui espéraient voir un jour la démocratie naître dans le monde arabe. Cependant, après trois ans de lutte populaire, pas un de ces pays arabes ne peut prétendre à une réelle success story. Alors que la transition démocratique s’éternise dans les pays qui ont réussi à chasser leurs tyrans, vacillant entre islamisme et régime autoritaire (Tunisie, Egypte), le plus grand nombre des pays n’a tout simplement pas réussi à mettre fin aux régimes dictatoriaux qui les gouvernent (Syrie). Combien de temps faut-il alors pour qu’un Etat puisse accéder à une vraie démocratie ? Si on remonte un peu dans le temps, on pourra voir que ce qu’on considère aujourd’hui comme des démocraties solides n’ont pas été construites en une nuit…

Anatomie d’une

Révolution

P

renons l’exemple de la France et étudions l’épisode du printemps 1848, ce que certains appellent la “révolution oubliée”, qui montre que la victoire de la démocratie ne se mesure pas forcément à l’effort et la volonté du peuple. Lorsqu’on parle de révolution en France, la première date qui vient en tête est 1789. Seulement, en prenant du recul historique, on se rend compte que cette révolution n’est qu’un point de départ. 59 ans

plus tard, la démocratie n’est toujours pas en place en France. On est même repassé à la monarchie, avec un roi de 75 ans aux commandes. Certes, c’est une monarchie qui se veut parlementaire mais elle peine à appliquer les principes démocratiques les plus élémentaires comme le suffrage universel. Déjà en Juin 1832, une insurrection républicaine avait été lancée et réprimée dans le sang à Paris. En 1848, le régime, usé ne parvient plus à contenir la frustration et la colère du peuple.

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Société Début d’une révolution : Février 1948 // Janvier 2011 Le soulèvement naissant prend la forme de banquets, organisés dès 1847 dans les principaux centres urbains. Ces banquets permettent à des ouvriers de se rassembler et d’ouvrir le débat, un débat qui s’orientera de plus en plus vers l’idée de révolution. Le gouvernement, pressentant le danger, interdit un banquet le mardi 22 Février, provoquant la fureur des ouvriers. Mardi 23 Février à 21h30, la révolution éclate. Des hordes d’hommes, de femmes et d’enfants défilent dans Paris, chantant La Marseillaise, brandissant le drapeau rouge de la colère ouvrière. La garde nationale, se sentant menacée tire alors sur la foule désarmée, nourrissant leur rage. Voici comment François Guizot, chef du gouvernement, décrit la scène : “La troupe se croyant attaquée fit feu ; beaucoup de personnes tombèrent, les unes frappées à mort, les autres blessées, d’autres renversées et foulées aux pieds. Un désordre immense, mêlé d’effroi et de colère, éclata sur le théâtre et tout à l’entour de l’évènement”.

Si en Tunisie, l’élément déclencheur de la révolution est différent (immolation par le feu de Mohamed Bouazizi), les motifs des protestataires sont les mêmes. Comme à Paris en 1848, les premières manifestations prennent très vite la forme d’affrontements entre la police et les manifestants. « Les informations qui nous proviennent de Kasserine et Thala font état d’au moins vingt morts tombés sous les balles depuis samedi dans des affrontements qui se poursuivaient ce matin même », déclare Ahmed Nejib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste, à propos des manifestations de Janvier 2011 « On a tiré sur les cortèges funèbres » En France comme en Tunisie, le chef d’Etat est très vite chassé. Ben Ali fuit son pays dès le 14 Janvier, soit quelques jours seulement après l’enclenchement du mouvement. En France, le soulèvement est tellement violent que le roi abdique le jour même, à savoir le 24 Février 1848.

Nouveau gouvernement, Nouvelles déceptions Très rapidement un gouvernement provisoire se forme en France qui inclut notamment le poète Alphonse de Lamartine. La IIème République est proclamée. Mais dès le début du mois d’avril, des doutes sur la direction prise par cette commission se font sentir. Les manifestations reprennent et les signes d’un nouveau soulèvement sont annoncés. Le 16 avril, une manifestation de 30 000 ouvriers a lieu au Champ-de-Mars, où sont entonnés des “Vive la bonne République”, “Vive l’égalité”. La garde na-

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tionale, bien que présente, n’agit pas évitant ainsi un affrontement. Le 4 mai est formé le nouveau gouvernement. 11 jours plus tard, une foule d’au moins 40 000 personnes se rassemble sur la place de la Bastille et envahit l’Assemblée nationale, pour tenter d’élever un gouvernement insurrectionnel au pouvoir. Le chaos de la transition démocratique peut aussi être observé dans le parcours des pays arabes


Société ayant mené la révolution. Prenons l’exemple de l’Egypte. Près de deux après le soulèvement, le pays ne bénéficie toujours pas d’un gouvernement stable. Après avoir expulsé Mohamed Morsi, le pays

Le massacre des rebelles

Les hostilités entre nouveau gouvernement et manifestants continuent de s’accroître pendant le printemps 1848. Le 22 juin 1848 se lèvent les premières barricades. C’est le début d’une insurrection qui se poursuit jusqu’au 26 Juin mais qui sera noyée dans le sang. Les représailles des autorités parisiennes sont terribles. Paris se transforme en véritable champ de bataille. La comtesse d’Agoult, historienne contemporaine de la révolution, décrit l’état d’esprit des rebelles sous le pseudonyme de Daniel Stern : “Enfoncer dans des chairs palpitantes la pointe d’une baïonnette, fouler du pied les cadavres, se montrer, debout, le premier, au plus haut de la barricade, recevoir sans chanceler des atteintes mortelles, regarder en riant couler son propre sang (…)

est aujourd’hui divisé entre ceux qui soutiennent les Frères Musulmans et ceux qui souhaitent que l’armée prenne les commandes.

c’étaient là, pour ces débiles et héroïques enfants de Paris des ravissements inconnus qui les transportaient et les rendaient insensibles à tout”. Ces scènes-là n’ont évidemment pas disparues. En Syrie, voilà plus de deux ans qu’une guerre civile est en cours. Les rebelles continuent de subir la répression violente orchestrée par Bachar El Assad. Si la récente attaque chimique a provoqué un tollé dans le monde entier, il ne faut pas oublier qu’avant cela, un bilan de plus 100 000 morts avait été dressé. En Egypte, la capitale est le théâtre d’affrontements incessants. Du 14 au 18 aout 2013, on a compté 928 dcivils tués, soit plus de morts que pendant toute la révolution de 2011.

Ainsi, bien que les rebondissements et le contexte ne soient pas exactement les mêmes, les points communs ne sont pas difficiles à trouver entre le parcours de la France et celui des pays arabes aspirant à devenir des démocraties. D’une part, cela donne de l’espoir quant à l’avenir du monde arabe, mais cela peut aussi être source de frustration. Quand on sait que la IIème République a donné lieu à l’Empire de Napoléon III et que la IIIème République n’a vu le jour qu’en 1870, il y a de quoi s’inquiéter. Il a fallu près de cent ans à la France pour pouvoir devenir une véritable démocratie. Espérons qu’il n’en faille pas autant pour les pays arabes.

Saâd Alami

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Culture Parce qu’une école de commerce, c’est aussi un haut lieu de culture. GEM, dont l’architecture n’a rien à envier à celle du musée Guggenheim de Bilbao, ne fait pas exception à la règle. En attendant que la Zone Art vous initie au chant, à la danse ou au théâtre, vous trouvez dans cette rubrique de quoi épanouir votre passion infinie pour les arts et les lettres.

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Culture

Clipmania

Le chagrin amoureux, un thème repris par les plus grands de Lamartine à Hugo en passant par… Britney Spears. En effet, “Hit me Baby one more time” n’est rien d’autre qu’un appel désespéré au retour de l’être aimé. Seulement, ce n’est pas au pied d’un chêne ou au sommet d’une colline que la chanteuse se livre à ses lamentations. Britney fait les choses plus simplement et préfère rester dans le cadre lycéen, ce qui n’est pas si absurde après tout, le lycée étant l’épicentre des amours adolescentes...

L

e clip retrace une journée typique de Britney à l’école… enfin… typique, à quelques détails près. On la voit s’ennuyer en cours, et, dans un silence total, taper frénétiquement de son crayon sur la table, s’amusant à créer un rythme avec le tic-tac de l’horloge, sans que qui que ce soit en soit perturbé. On l’accompagne dans ses récréations, qu’elle passe à danser dans les couloirs avec ses copines ou à chanter dans des décapotables avec tous ses amis autour. On la voit lorgner sur son amoureux du coin de l’œil en cours d’EPS où semble être enseignée une espèce de sport hybride, à cheval entre la gymnastique et le basket. En somme, le scénario n’a a priori rien de très spécial. Et pourtant, ce clip produit l’effet d’une catapulte, en introduisant un nouvel archétype dans la planète Pop, incarné à la perfection par Britney Spears pendant les premières années de sa carrière. Cet archétype, c’est celui de la Pop superstar à l’image ambigüe, tantôt porte-parole des valeurs américaines les plus conservatrices (rester vierge jusqu’au mariage !), tantôt objet des fantasmes masculins les plus tabous.

Ainsi lorsque, vêtue d’un uniforme de schoolgirl catholique, elle se trémousse sur des paroles suggestives, lance des regards lascifs à la caméra, en laissant toujours transparaître le bout de sa langue. Britney Spears met en scène une innocence perverse, qui fascine autant qu’elle perturbe. Elle évoque un désir interdit mais récurrent dans l’imaginaire érotique et elle n’hésite pas à surenchérir notamment lorsqu’elle déclare “I’m not that innocent” dans le tube de son second album Oops I did it again. Il n’est donc pas étonnant de découvrir que la catégorie démographique la plus représentée dans les vues de la vidéo Baby one more time sur YouTube est celle des “Hommes de 35-50 ans”. Bizarrement la polémique n’est pas déclenchée de suite mais arrive a posteriori dans sa carrière. Il n’empêche que ce clip génère un buzz énorme et est certainement ce qui permet à Britney Spears d’être érigée en “Princesse de la Pop”. Désormais culte, il représente le premier épisode d’une série de tours de provoc’, qui feront de Britney Spears une icône dans les années 2000.

Saâd Alami

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Culture

Les séries qui

Les séries qui seront mentionnées ici ont produit leur dernier épisode depuis bien longtemps déjà, c’est à peine si elles passent encore à la télévision. Une Nounou d’Enfer, Six Feet Under ou encore Lost, les fans continuent à espérer qu’une nouvelle saison, éventuellement, sorte un jour. Plus tard, peut-être, ressentira-t-on le même sentiment en pensant à Dexter ou encore Desperate Housewives, séries qui ont offert au public leur dernière saison il y a peu de temps encore.

The shield

Saâd Alami & Simon Maarek

Shawn Ryan, 2002-2008

Vic Mackey, inspecteur pour la police de Los Angeles, dirige une brigade, la « Strike Team », spécialisée dans la lutte antigang, dans un quartier difficile de la ville : Farmington. Et si ce quartier de Los Angeles, inventé par le créateur, est fictif, l’intrigue, quant à elle, est inspirée d’une histoire vraie.

Six Feet Under

Alan Ball, 2001-2005

SFU est une série dont le thème central est la mort, et donc nécessairement la vie. Elle raconte le quotidien des Fishers, une famille dysfonctionnelle, qui tient une société de pompes funèbres. Au début de chaque épisode, le spectateur assiste à une nouvelle mort. Souvent inattendues, parfois triviales, ces morts rappellent ainsi avant le début de l’action la fragilité de l’existence humaine. Il suffit d’un rien pour que l’on se retrouve « six feet under » (six pieds sous terre). Les proches du défunt s’adressent alors à la famille Fisher pour organiser les obsèques. Chaque famille vit le deuil de manière différente. Ainsi découvrira-t-on autant de perspectives sur la mort que de personnages qui interviennent. Le plus intéressant dans l’histoire, cependant reste de suivre l’évolution des rapports entre les membres de la famille Fisher face à ce cadre où la mort est omniprésente. Pourquoi suivre une série centrée sur des thèmes aussi glauques ? me demanderez-vous. La réponse est simple. Certes, c’est une série difficile qui demande d’investir de l’émotion et de la réflexion. Mais en prenant la mort comme point de départ, c’est le sens de la vie que SFU tente de décortiquer. A travers des personnages réalistes et complexes mais pas toujours attachants, c’est l’être humain que SFU cherche à représenter. En somme, Six Feet Under est une série qui s’interroge sur l’aventure humaine, et qui donne autant de réponses qu’elle contient d’épisodes ; un challenge que peu de séries ont réussi à relever.

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Cette dernière se focalise sur le personnage de Vic qui n’hésite pas à employer tous les moyens nécessaires pour mener à bien ses enquêtes et contenir la violence dans son secteur, quitte à avoir recours à des méthodes et combines douteuses. Les autres personnages ne sont pas pour autant mis de côté et nous les suivons dans leur quotidien au commissariat de ce quartier violent, où les meurtres sont monnaie courante. La série, filmée caméra à l’épaule, ne manque pas de mouvement. Très populaire il y a cinq ans, la série est aujourd’hui sortie des mémoires malgré son casting (Glenn Close, ou encore Forest Withaker, au cinéma le mois dernier pour son rôle dans Le Majordome) et sa qualité. En revanche, le scénariste et co-créateur de The Shield, Kurt Sutter, travaille actuellement sur une nouvelle série qui commence à se faire un nom : Sons Of Anarchy. Lancée en 2008, la série a entamé sa sixième saison à la rentrée et, comme The Shield, n’ennuie jamais le téléspectateur.


Culture

vous manquent The Wire

Une nounou d’enfer

David Simon & Ed Burns, 2002-2008 Fran Drescher, Peter Mark Jacobson, 1993-1999

Grâce à vous et votre impatience, The Wire est une série qui n’a jamais marché pour de vrai. C’est pourtant la série préférée de Barack Obama, et Stephen King lui-même dit considérer la série comme un « grand classique » de la télévision. Alors pourquoi cette série, considérée comme la meilleure de toute l’histoire de la télévision américaine par de nombreux magazines influents (Time Magazine, The New-York Post, The Chicago Tribune, Newsday, entre autres), a-t-elle si peu marché ? Pourquoi lui préférez-vous tous et toutes Gossip Girl, Grey’s Anatomy ou encore Game of Thrones ? On ne doit les 5 saisons de The Wire qu’au positionnement original de la chaîne HBO en 2006, dont le slogan était « It’s not TV. It’s HBO ». Et en effet, The Wire diffère ce qu’on voit habituellement à la télévision. C’est une série chorale exigeante qui demande au téléspectateur patience et concentration, à cause de la densité du contenu délivré. Anti-manichéenne, toutes les couches de la société nous sont montrées, et ceci dans le détail, notamment grâce à une analyse extrêmement poussée d’une très importante quantité de personnages. A côté de ça, pour sortir un peu de ce registre intello, c’est une série policière parfaitement menée avec une intrigue captivante. Dans les pires quartiers de Baltimore, ville américaine réputée pour son haut taux de criminalité, une unité spéciale est mise en place pour lutter contre le gang le plus influent et dangereux du quartier, plus précisément pour en démanteler le trafic de drogue. Dans les deux camps, comme dans un documentaire, tout nous est montré et presque rien n’est oublié. Ainsi, si les audiences n’ont pas décollé, ce sont le téléchargement et la vente de DVD qui contribuent aujourd’hui à l’immense succès de cette série qui, le temps aidant le téléspectateur paresseux, a fini par obtenir la place qu’elle méritait.

« Mooooooooonsieeeeur Sheeeffieeeeeeld ! » Combien de fois n’avons-nous pas entendu Fran Fine entonner ces mots de sa voix nasale. S’il y a une série qui, pour moi, incarne l’esprit des 90s, c’est bien celle-là. Combien de fois n’avons-nous pas rêvé d’être le quatrième enfant de la famille Sheffield, pour avoir Fran comme nounou, et pouvoir mener la vie dure à Miss Babcock. Bon, peut-être qu’il n’y a que moi… Ce qui est sûr, c’est que cette série a introduit des personnages cultes et désormais inoubliables à la télé. Fran, la nounou déjantée, désespérément à la recherche de ce riche médecin juif qui rendra sa mère heureuse. Monsieur Sheffield, l’élégant producteur anglais qui a du mal à assumer son affection grandissante envers Fran. Miss Babcock, l’associée de Sheffield, éperdument amoureuse de ce dernier mais dont les tentatives de séduction se soldent par des échecs aussi cuisants les uns que les autres. Niles, le majordome cocasse, ange gardien de Fran et ennemi absolu de Miss Babcock. Sylvia Fine, la bruyante mais attachante mère juive, qui comble ses frustrations (notamment le célibat de sa fille) en enchaînant les desserts et les sandwichs au jambon (casher bien sûr). Le personnage le plus énigmatique reste Yetta, grand-mère de Fran qui ne quitte jamais son jogging ni ses cigarettes. Malgré une mémoire chancelante, elle a le don des affaires et sait flairer les bonnes opportunités pour se faire de l’argent, même si elle doit parfois exploiter la naïveté des plus jeunes. Avec un tableau aussi coloré de personnages aussi fous et attachants les uns que les autres, un humour simple mais efficace centré sur la satire, l’autodérision et le comique de situation, une ambiance bon enfant et innocente, Une nounou d’enfer nous livre six saisons de pur bonheur pendant les années 90. Aujourd’hui, près de 15 ans après la diffusion du dernier épisode, la sitcom est toujours chouchoutée par les nostalgiques des 90s et passe encore très souvent à la télévision.

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Culture

Man of the year ? La Personnalité de l’année (Person of the Year) est un titre décerné chaque année depuis 1927 par le Time Magazine, hebdomadaire d’information américain qu’on ne présente plus, à la personne qui, selon les mots de son directeur général Richard Stengel, a « marqué le plus l’année écoulée, pour le meilleur ou pour le pire ».

C

ontrairement aux idées reçues, ce titre n’est pas nécessairement un honneur ! La confusion vient du fait que nombreuses personnes admirables ou, en tout cas, bien vues du grand public en ont été récompensés. On citera, par exemple, Martin Luther King, Nelson Mandela ou Yitzhak Rabin. Toutefois, le Time magazine s’est toujours formellement défendu de décerner une récompense ou un titre honorifique : s’il couronne les « gentils », il a également couronné nombreux « méchants » de la célèbre distinction. En effet, le magazine se veut pragmatique et l’assume pleinement, quitte à passer pour politiquement très incorrect. Il « récompense » les personnes qui ont su marquer leur époque, se souciant fort peu de la nature et du bienfondé de leur combat ou de leur cause.

En 1979, par exemple, c’est l’ayatollah Khomeini, leader antiaméricain de la révolution iranienne qui est élu, ce qui déclencha toutefois une polémique importante aux Etats-Unis. A tel point qu’aucune personnalité antiaméricaine n’a été nommée depuis : en 2001, après les attentats du 11 septembre, c’est Rudolph Giuliani, maire de New-York, qui est élu quand tout le monde attendait Oussama Ben Laden. Cela va encore plus loin puisque la Personnalité de l’année n’est pas toujours une personne mais parfois tout un groupe, voire un objet, qui aurait, lui aussi à sa manière, marqué son temps. Ainsi, assez simplement, mais pour illustrer au mieux la complexité et l’originalité de ce titre, nous reviendrons ici sur quelques-uns des cas les plus surprenants.

Les méchants

Même s’ils font généralement figure de symboles répulsifs, cela n’a pas empêché le magazine américain d’adresser aux très vilains personnages qui suivent ce qu’on ne saurait appeler davantage « récompense ».

1931 : Pierre Laval

Connu aujourd’hui pour avoir été, après Philippe Pétain, la personnalité la plus importante du régime de Vichy. Le 30 janvier 1931, il est élu président du Conseil (nous sommes alors sous la Troisième République) et effectue une tournée triomphale aux Etats-Unis. Il a été le seul français jamais élu avec le général de Gaulle, en 1958.

1938 : Adolf Hitler

A cette époque, le chancelier allemand faisait trembler toute l’Europe avec son Reich grandissant.

1939 et 1942 : Joseph Staline

Chef soviétique particulièrement en vogue dans ces années-là.

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Culture

Les groupes

Parce que le Time sait que l’union fait la force, on peut également profiter du titre en tant que collectif.

1950 Et 2003 : le Soldat Américain

Les deux fois, en Corée comme en Irak, le débarquement des troupes américaines ont marqué l’actualité internationale. Par ailleurs, avec ce choix en 1950, c’est la première fois que le Time ne choisit pas une personne en particulier pour le titre.

2006 : Vous

Grâce à internet, nous sommes de plus en plus nombreux à générer de l’information et du contenu, via nos blogs, Facebook, Youtube, Wikipédia, etc. Par ces moyens, vous ou moi, exerçons aujourd’hui un contre-pouvoir et une influence que le Time a voulu honorer cette année-là.

2011 : le Protestataire

Le Printemps arabe, les Indignés, Occupy Wall Street, etc. C’est dans la rue que l’Histoire s’est faite ces dernières années, le « Protestataire », « The Protester » en Anglais, apparaît alors comme un choix logique.

Les objets ou entités non-humaines Aussi contradictoire que cela puisse paraître, ce n’est pas toujours une personne qui est élue Personnalité de l’année, comme le montrent les deux exemples qui suivent.

1982 : l’Ordinateur

Il est élu, non pas Personnalité de l’année, mais Machine de l’année par le Time Magazine qui renomma exceptionnellement le titre pour l’occasion. C’est la première fois qu’un concept non-humain bénéficie du titre.

1988 : la Terre, élue Planète de l’année

Après une année en proie à de nombreux accidents naturels aux Etats-Unis (tremblements de terre, inondations, tempêtes, etc.), Time, à une époque où la conscience écologique intègre de plus en plus les mentalités collectives, décide de se mettre au vert. « Engandered Earth », « Terre en danger » en français, pouvait-on lire sur la couverture.

Tous ces exemples, bien sûr, ne sauraient représenter une liste exhaustive et beaucoup d’autres choix faits par le Time Magazine mériteraient d’être ici mentionnées. Je pense notamment aux Jeunes, en 1950 ; à la classe moyenne américaine, en 1969 ; aux « Américaines » en 1975 ou encore aux « Faiseurs de paix » en 1993. Quant à l’objectivité du Time, libre à chacun de la remettre en question. La récompense a pris une importance telle au fil des années qu’il est possible que la rédaction du magazine subisse des pressions. Les élections, par le magazine, de Vladimir Poutine en 2007, ou encore celles de Barack Obama en 2008 et l’année dernière, font encore polémique.

Simon Maarek

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Culture

La sélection bibli du mois Chaque mois, la Com’ Litté d’Xpression vous conseille quelques romans, incontournables, audacieux, ou insoupçonnables, mais toujours géniaux, et toujours disponibles (au local Xpression) !

Ce cher Dexter Jeff Lindsay – 2004

Vous avez terminé la saison 8 de Dexter le mois dernier, et ça vous manque ? Vous avez envie de vous replonger dans la série, mais vous n’avez pas le temps de revoir toutes les saisons ? Nous avons la solution : venez emprunter le livre qui a permis à la série de naître, dans un format de poche exclusif (c’est-à-dire qui tient réellement dans une poche) ! Il est lui-même serial-killer quand il ne s’emploie pas à les traquer. Lui, c’est Dexter, expert au service médico-légal de Miami. Un homme tout à fait moral : il ne tue que ceux qui le méritent. Mais aussi très méticuleux : il efface toute trace de sang après avoir découpé les corps... Un jour, il est appelé sur les lieux d’un crime perpétré selon des méthodes très semblables aux siennes. Dexter aurait-t-il rencontré son alter ego ? Ou serait-ce lui qui... Impossible...

A la croisée des mondes Philip Pullman – 1995

Parmi les plus grandes trilogies de fantasy jamais écrites, bien plus intelligent et profond qu’un simple roman pour adolescents, et pourtant facile à lire et si entraînant qu’on ne peut plus le lâcher, A la croisée des mondes est un enchantement, un ravissement de l’enfant en chacun de nous. Lyra est une jeune orpheline d’Oxford, qui, aidée de son deamon – matérialisation de l’âme sous forme d’animal sachant parler – Pan, va très vite se retrouver mêlée à un conflit politico-religieux, à la croisée de plusieurs mondes (dont le nôtre), et dans des paysages incroyables de poésie. C’est un roman d’apprentissage, une magnifique description du passage à l’âge adulte dans un monde merveilleux qui n’a rien et tout du nôtre.

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Les fabuleuses aventures

d’un Indien malchanceux qui devient milliardaire Vikas Swarup – 2005 Si vous avez aimé Slumdog Millionaire, l’adaptation cinématographique de ce roman (N.B. : qui a reçu 8 Oscars et 4 Golden Globes !), n’hésitez pas ! Le livre est rythmé et fort en rebondissements, plein d’humour et de couleurs, mais aussi de profondeur et de faits poignants. Vous aurez même la chance d’y apprendre quelques mots d’Hindi ! Quand le jeune Ram Mohammad Thomas devient le grand vainqueur de Qui veut gagner un milliard de roupies ?, la production soupçonne immédiatement une tricherie. Comment un serveur de dix-huit ans, pauvre et inculte, serait-il assez malin pour répondre à treize questions pernicieuses ? Accusé d’escroquerie, sommé de s’expliquer, Thomas replonge alors dans l’histoire de sa vie…

Laura Allouch


assos Eh oui ! Les assos peuvent parler et même écrire. Ainsi, les pages qui suivent leur appartiennent car le Gem In Way, c’est aussi ça : un endroit où les assos peuvent promouvoir leurs projets et leurs événements ou, plus simplement, s’exprimer sur des sujets qui les préoccupent. Si vous souhaitez participer à ces pages, contactez la rédaction à xpression@grenoble-em.com


assos

BDS

Samedi 9 Novembre, le Bureau Des Sports de GEM s’associe à celui de l’EM Lyon pour un événement unique et inédit : LE DERBY RHONE-ALPES. Présentation !

Le derby A

Rhône-Alpes

mis sportifs, cette journée est donc la vôtre ! Une journée d’affrontements intenses entre les deux grandes écoles de commerce de la région Rhône Alpes, et VOUS en serez les protagonistes. Pour vos nouvelles équipes fraîchement formées, c’est votre première grande compétition à l’extérieur. Après deux mois d’entraînement, les choses sérieuses commencent, un nouveau terrain vous attend, des adversaires de taille aussi, l’adrénaline va revenir, parce que le sport, c’est avant tout une histoire de frissons.

Le Mot du respo

Le Derby Rhône Alpes est une compétition multisports qui réunit, à Lyon, les étudiants des deux écoles. Pendant toute une journée, les équipes de Football, Rugby, Volleyball, Basketball, Tennis, Handball féminines et masculines vont s’opposer pour remporter le titre de cette première édition. Alexis Marsat alexis.marsat@grenoble-em.com Pour affronter ces Lyonnais qui joueront à domicile, le BDS invite donc tous les étudiants de GEM à venir vous encourager, et leur mission ne sera pas des moindres ! Sportif de canapé, nous comptons sur toi, car pour faire face à l’EM Lyon, nos joueurs réclament ton soutien, tes chants, tes applaudissements, et peutêtre même tes déguisements. L’enchaînement de matchs, de victoires, éventuellement de défaites, la diversité des sports présentés, et sûrement le sex-

appeal de nos PomPom ne pourront que t’exciter, et t’émouvoir de cet événement fédérateur. Alors, viens défendre ton école, en affronter une autre, démontrer l’unité et la force gémienne face aux ennemis lyonnais. Le Sport sera donc à l’honneur, mais l’ambiance aussi, et pour ça, tu peux faire confiance au BDS ! Ainsi, dès les matchs terminés, la rivalité sportive laissera place à la fête estudiantine grâce à une soirée qui nous réunira tous dans un bar/boîte… On ne t’en dit pas plus !

Vous l’avez compris, le BDS vous attend nombreux pour porter haut nos couleurs le Samedi 9 Novembre face à l’EM Lyon. Au-delà des associations, au-delà des listes, revendique la fierté d’être Gémien et viens vivre une journée unique, remplie de sports et de fête. Prends part à l’histoire de notre école en supportant nos sportifs pour la toute première édition de ce Derby inédit.

Le BDS

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Jaï

assos

Le Marketing

Participatif étudiant une première mondiale à Grenoble En développement depuis un an déjà, la JAÏ vous présente son nouveau service : le Marketing Participatif ciblé étudiant. Une façon unique pour vous de participer à la vie de la marque et de tester des produits. Présentations et explications.

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our la première fois, vous allez pouvoir tous participer activement à la vie des entreprises et des marques de façon ludique ! Le Marketing Participatif, c’est quoi ? Une entreprise veut faire tester et faire connaître un produit ou un service (produits de beauté, alimentaires, vêtements, accessoires de mode, ...). Nous vous proposons de tester gratuitement ces produits innovants et sympathiques en échange tout simplement de votre avis. Votre avis nous permet par la suite d’établir nos recommandations marketing aux entreprises qui nous font confiance.

Comment faire pour participer ? Nous avons lancé en septembre le site Internet de ce nouveau service : http://juniormarketing.fr, sur lequel tu trouveras très bientôt les projets à réaliser. En attendant, nous t’invitons à t’inscrire et créer un compte dès maintenant ! Sans inscription, tu ne pourras pas être sélectionné pour tester gratuitement des produits. Soutenez la JAï, soutenez l’innovation, inscrivez-vous et profitez !

La JAÏ

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assos

dolce vita

Promenons-nous

dans les bois

En France, on a des arbres, beaucoup d’arbres, de plus en plus d’arbres. Près d’un tiers du territoire en est recouvert. A part pour faire peur aux enfants ou se débarrasser d’un corps, la forêt a une réelle utilité. Ce mois-ci, Dolce Vita t’emmène en balade au pays des bûcherons, au cœur de l’économie forestière.

P

ourquoi tant de forêts ? Les arbres constituent un très bon piège à carbone, ils permettent donc de limiter le réchauffement climatique. Les forêts sont aussi des milieux propices au déve-loppement d’une biodiversité riche. Et maintenant qu’il n’y a (presque) plus de loups, les forêts deviennent un lieu privilégié de loisirs, de la chasse à la promenade dominicale.

du bois déjà exploité. En effet, le solde commercial français est largement excédentaire pour le bois brut, mais déficitaire pour presque tous les produits à base de bois. Or, le bois brut est de faible valeur par rapport aux produits transformés comme le papier, le carton, l’ameublement. D’où un déficit chronique de la filière bois dû notamment à l’absence de valorisation de la matière première.

Surtout, la forêt n’est pas vierge de toute activité économique. Elle regorge de ressources qui sont gérées de manière durable. Contrairement à l’agriculture, la plupart des forêts ne sont pas exploitées en France de manière intensive. Alors que la forêt constitue 30% du territoire métropolitain, la filière bois représente un peu moins de 3% du PIB. La forêt n’apparait donc pas comme un espace économique privilégié. Pourtant, cette préservation des forêts est compatible avec la valorisation économique de cet espace.

Si certaines forêts peuvent être considérées comme étant sous-exploitées, la forêt ne doit pas être vue uniquement comme une ressource économique. Le travail de garde forestier par exemple est aussi et avant tout d’entretenir la forêt, de maintenir son équilibre. Aussi, avec le changement d’essences ou l’augmentation des volumes récoltés pour des raisons économiques, le risque d’appauvrissement de la forêt est réel.

La filière bois emploie plus de 400 000 personnes en France. Néanmoins, cette filière est encore insuffisamment développée. En France, certes, on a des arbres, cependant on ne valorise pas suffisamment le bois qui est souvent transformé à l’étranger puis réimporté. C’est pourquoi l’Etat tente actuellement de réorganiser cette filière afin qu’elle soit plus productive. Il s’agit d’exploiter davantage les forêts, mais aussi et surtout de créer de la valeur à partir

Pour finir, rêvons un peu : grâce à une gestion durable de la forêt à l’échelle mondiale, une hausse de la demande de bois pourrait conduire non pas à la déforestation, mais au contraire à une augmentation de la superficie des forêts, comme c’est le cas en France et en Europe depuis plus d’une trentaine d’années. Et n’oubliez pas : pour sauver un arbre, mangez un castor !

Dolce Vita


Millési’mets

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Les recettes de millé Millesi’mets a fait sa rentrée le 4 septembre avec un cours de Tapas et Cocktails dans la célèbre coloc le Zenith. Ils ont été nombreux à plébisciter les recettes choisit avec attention par les pôles. Nous souhaitions vous faire partager deux d’entre elles.

Champignons fourrés au chorizo Ingrédients

(pour 5 personnes) - 10 gros champignons de Paris - Un chorizo - Un bouquet de persil - De la chapelure

Couper les pieds des champignons puis retirer la peau du chapeau des champignons. Couper le chorizo en petits bouts. Le mixer avec du persil coupé finement. Fourrer les champignons. Laisser au four une dizaine de minutes. Dégustez, c’est prêt !

Le Peach Ivanov Ingrédients (pour 1 verre) - 2 cl de vodka - 2 cl de liqueur de pêches - 2 cl de jus de citrons - 2 cl de jus de citrons verts - 1 cl de sirop de pêche

Réaliser la recette au shaker (mettre les ingrédients puis la glace en dernier, shaker 30sec). Servir dans un verre de type “verre tulipe”. Décorer avec un quartier de citron.

Millési’mets

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assos

SOS

Qu’est-ce qui est vert et solidaire ?

N

ous sommes à environ 12 000 kilomètres de l’Indonésie, 10 000 du Pérou, et 9 000 du Laos. Pourtant pour SOS, ces distances-là ne sont que géographiques. Cet été, une dizaine de membres ont voyagé vers ces pays avec pour but de permettre aux enfants sur place d’envisager leur avenir comme une épopée pleine de promesses et de sourires. Si SOS signifie rendre des rêves possibles à des milliers de kilomètres, nous agissons aussi tout près, sur Grenoble. Pas de panique donc pour les phobiques de l’avion ou pour ceux qui ne se voient pas se priver de douches pendant plusieurs semaines, vous pouvez faire du soutien scolaire, du tutorat, monter un spectacle pour les enfants de l’hôpital de La Tronche, accompagner les enfants du Secours Populaire en sortie et encore pleins d’autres choses trop cools !

SOS c’est donc que du love pour les enfants (enfin pas trop quand même sinon ce n’est pas légal) mais aussi entre nous (surtout en soirée). Après le Sol’Inté, où vous avez été nombreux à venir vous mouiller pour nous (au sens littéral), c’est maintenant à notre tour d’ambiancer l’école avec nos events (dont la fameuse Wall To Wall !) et d’ambiancer les enfants de Grenoble et du monde ! N’hésite pas à soutenir nos projets !

SOS

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Roots’n’culture

assos

Quand roots se met à la

bass culture

Lumières vives, amplis à plein régime et public survolté, voilà les piliers de l’ambiance du Drak’art. On ne compte plus les soirées Roots qui y ont été organisées, ni les personnes qui s’y sont égarées. Oui, c’est bien au Drak’art que se passe le festival Bass’N’Culture.

D

ub, dubstep, trance, hardteck : de quoi transpirer durant trois soirées qui s’annoncent riches en décibels. Vous plongerez alors dans le monde irréel mais authentique de la Bass Culture. Ce n’est pas seulement des vibrations qui te montent dans la poitrine, c’est aussi et surtout des gens enthousiastes et généreux réunis autour d’une passion commune. Cette année, Roots te propose en exclusivité ce nouveau festival, qui se déroulera les 14, 15, 16 novembre. Au programme : une unique salle pour trois concerts, une décoration originale, des artistes de qualité !

Depuis 11 ans maintenant, Roots’N’Culture organise des festivals musicaux tout au long de l’année dans la ville de Grenoble et dans son agglomération. De styles divers et variés allant du reggae à la trance en passant par le ska et la dub, ces festivals sont l’occasion pour tous les étudiants d’allier musique et solidarité. Nous proposons des prix accessibles à tous, avec la possibilité de payer une partie de ta place en denrées alimentaires non périssables (pâtes, conserves…). Ces denrées sont ensuite reversées à la banque alimentaire de l’Isère avec qui nous renforçons chaque année notre partenariat.

Cette année, Roots te propose en exclusivité ce nouveau festival, qui se déroulera les 14, 15, 16 novembre.

Bien plus, Roots’N’Culture c’est une équipe d’une trentaine de personnes, qui se réunissent autour d’ApéRoots festifs le mercredi soir. 2A, rappelle-toi le 116, 1A, descends à la cave de la maison Roots, tu pourras appréhender cette ambiance enivrée.

Roots’N’Culture

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LIBRE Si vous êtes arrivés jusqu’ici, soyez rassurés : vous êtes en zone libre. Au feu les sujets pompeux et les analyses poussées, il est temps de se lâcher et de raconter n’importe quoi. Dans cette rubrique, on parlera de tout et de rien, surtout de rien. Défiant la censure, brandissant le flambeau de la liberté d’expression, nous tâcherons de vous amuser avec ces dernières pages qui sont généralement les préférées des lecteurs.

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LIBRE

La philosophie dans les 2C

Fascinant, détestable, anticonformiste : Sade c’est tout ça à la fois. Parfois daté il reste intemporel par bien des aspects. Cette lecture estivale qui m’a fait à plusieurs reprises rougir sur ma serviette de plage m’a ramenée bien des fois au quotidien en école de commerce.

C

omme chez Sade, le sexe et l’alcool, autrement dit la bonne chair, sont au centre de la vie du Gémien. Je me suis donc mise à chercher l’ensemble des points communs qui lient cet écrivain controversé et les étudiants d’école de commerce. Le premier point commun entre le gémien et Sade est d’abord l’expérience de la limite, le jusqu’auboutisme. Foucault en fait la principale caractéristique de l’écriture sadienne : Sade, dans ses romans, joue avec le langage, il essaye toujours d’aller à la limite du dicible, au comble de la violence. A la fin de la philosophie dans le Boudoir par exemple, (attention au spoil), Dolmancé force Virginie à le regarder coudre les organes génitaux de sa mère. A GEM on ne va pas jusque-là bien sûr mais l’expérience de la limite est bien présente : multiplier conquêtes et verres au 2C est le sport national. En outre, bien des gémiens partagent avec Sade son point de vue philosophique sur la Nature. Pour ce dernier, la Nature n’interdit rien, tout ce qui existe dans la nature est légitime. Dieu n’existe pas et les notions de bien et de mal qui lui sont attachées sont donc abolies. La nature est neutre et tout est permis du moment que cela existe. Ainsi « La destruction étant l’une des premières lois de la nature rien de ce qui détruit ne saurait être un crime.». Cela permet à Sade de justifier bien des pratiques

et notamment la sodomie dont il fait l’apologie en tant qu’acte non reproductif. Selon lui La sexualité est quelque chose dont on doit jouir sans notion de fidélité ou de chose sacrée. Depuis on a découvert le préservatif qui permet de valider en toute sécurité mais l’idée est la même et les recoins des 2C ont vu passer bien des sadiens en puissance. L’art de la provocation est un autre des traits qui unit l’étudiant en école de commerce et Sade. Aller toujours plus loin est un des principes directeurs de l’écrivain. Chez lui ça se traduit par des actes des mutilations et par de nombreux viols dont est victime Justine, éternelle sainte nitouche virginale. A GEM on préserve notre corps et les mutilations sont rares (sauf si l’on prend en compte les nombreuses chutes dues à l’alcool) mais les hélicoptères, les testicules, les seins et les culs sont légions. L’association Planètes nous en rend tous témoins dans les JT. L’art de la provoc ne date donc pas d’hier et les candidats sont nombreux pour le faire perdurer. La vie du Gémien est donc belle et bien sadienne à ceci près que Sade, lui, alterne les descriptions d’orgies désœuvrées avec des passages philosophiques : à GEM on applique à la lettre la première partie, mais pour la philosophie… on se contentera du comportement vendeur. Je vous invite donc à lire Sade pour, comme le dit Bataille, découvrir la part de l’immonde en nous.

Margaux Planche

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LIBRE

dessine-moi un En parcourant les rues de Grenoble, tu trouveras ce mouton un peu partout. Il y en a environ 150 sur les murs de notre ville, et tous sont l’œuvre d’une seule et même personne : The Sheepest, artiste et activiste urbain, originaire de Grenoble.

Pourquoi un mouton ?

Mouton

Pour citer les mots de l’artiste lui-même, « c’est parti du jeu de mot avec cheap – pas cher, en français – et sheep – le mouton. Le mouton, poursuit The Sheepest, est suiveur: il amène les gens à réfléchir sur la société de consommation ». Le but, c’est d’interpeller les gens, tout simplement. En effet, il y a un message derrière ces moutons et sur chacun d’entre eux, à la place des yeux de l’animal, on peut lire le slogan de l’artiste : « je suis CEUX que je suis ». Grâce à un jeu de mot habile, où le pronom démonstratif neutre « ce » est remplacé par celui au pluriel « ceux », The Sheepest dénonce une société de consommation où l’individu oublie CE qu’il est vraiment pour imiter les autres, au profit des marques, dans une optique conformiste. On remarquera, au passage, que le mouton est toujours placé relativement haut sur les murs et les immeubles. Ceci pour plusieurs raisons : la première, pragmatique, c’est pour ne pas qu’on le décolle ; l’autre, plus philosophique, c’est pour en faire un « observateur », une « caméra ». Ainsi, les moutons nous regardent et nous poussent à les chercher et les regarder à notre tour. The Sheepest, dans une interview, a déclaré : « le mouton observe le monde, comme une caméra… Les gens marchent dans la rue avec la tête baissée comme des moutons, moi je veux les pousser à lever les yeux et à se dire qu’il se passe quelque chose au-dessus de leur tête… »

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Quel avenir pour le mouton ?

Né à Echirolles, The Sheepest n’a jamais quitté la région de Grenoble. Ses moutons, quant à eux, ont déjà fait le tour de la France et du monde. On en trouve désormais à Lyon, Paris, Berlin ou encore Las Vegas ! C’est donc une véritable réussite pour ces moutons, du point de vue de la communication. L’artiste, paradoxalement, dit utiliser la même démarche qu’un publicitaire : « il ne faut pas en mettre des tonnes mais sélectionner le lieu avec un regard avisé », explique-t-il. Cependant, The Sheepest reste fidèle à lui-même et refuse la mise en vente de produits dérivés à l’effigie du mouton. Malgré l’argent qu’il pourrait en tirer, The Sheepest préfère garder une « cohérence », et ne pas « tomber dans les travers qu’il dénonce, sous prétexte que le mouton est apprécié », pour reprendre ses propres mots. Des moutons appréciés à tel point que la ville de Grenoble ne cherche même plus à les effacer. Le service d’urbanisme de la ville aurait déclaré à un étudiant qui faisait son mémoire sur l’art de rue, que la consigne avait été donnée de ne pas l’enlever des murs. Ainsi, sur le chemin, en rentrant de soirée et avant d’aller dormir, n’hésite pas à compter les moutons…

Simon Maarek


Une vie, un Coca... J

e suis une jeune femme de 20 ans, je devrais donc machinalement m’orienter vers la consommation de Coca Light, selon les experts marketing. Eh bien, je dois avouer que je consomme du Coca Zero. Je suis une personne imprévisible. Coca Cola, c’est une boisson sucrée, pétillante, d’une couleur inhabituelle. Une production de masse pour une consommation de masse : 1,6 milliards de ventes par jour. Un Coca, une cible : une stratégie marketing. Si l’on suit les préceptes marketing établis par Coca Cola, chaque individu correspond à un profil particulier donc à un Coca particulier. Si l’on pousse le raisonnement à l’extrême, il devrait donc y avoir autant de Coca que de personnes. Nous ne sommes pas uniques : constat désolant. Nous appartenons à trois grandes catégories de personnes : Coca Cola rouge, Coca Light et Coca Zero. 1885 : L’ancestral Coca rouge, est le fondement de tous les autres produits dérivés. Ce concentré de sucre a construit la légende du

rêve américain. En effet, consommer Coca, c’est faire partie de la société de consommation, par conséquent de la société américaine. Coca c’est un marqueur social. La sociologie attribue à Coca un mérite inestimable. Il est universel. Le consommer c’est adhérer à un mode de vie. Un sentiment d’appartenance lie les consommateurs. Ils construisent la communauté Coca. La nourriture est facteur de lien social. De ce fait, la consommation de Coca rythme la vie sociale. La pause-café se révèle être une pause-Coca. Coca c’est une référence, une consommation qui relève d’un besoin physiologique. C’est une consommation-refuge en cas de crise économique. Le Coca fait plaisir. A l’heure d’une contraction du pouvoir d’achat, les ventes de Coca se hissent en tête des classements. La société est dépendante du Coca. Coca c’est un produit qui s’adapte aux populations et aux nationalités. La formule du Coca est fonction

LIBRE Un Coca, une cible... du pays dans lequel est commercialisée la boisson. La quantité de sucre et de colorant caramel varie en fonction des règlementations en vigueur. Né en 1983, le Coca Light s’adresse à une cible exclusivement féminine. La femme fait attention à son régime alimentaire. Sa silhouette est sa préoccupation principale. Elle consomme en fonction du nombre de calories, ou de la quantité de sucre. Pour répondre à cette tendance, Coca a imaginé un produit identique, sans sucre. Une innovation révolutionnaire : se faire plaisir, sans grossir. Dans la continuité, des chimistes ont conçu le Coca Zero en 2005. C’est un goût similaire au Coca rouge avec 0 sucre. C’est un produit qui vient satisfaire une nouvelle demande. Les hommes sont les principaux consommateurs de ce produit, puis les enfants. Prendre soin de soi et consommer Coca ne doit pas être contradictoire. Eliminer le sucre est une stratégie gagnante. Coca s’adapte non pas aux personnes mais aux exigences de la société. J’ai surtout parlé des bienfaits du Coca, mais il est communément admis qu’en abuser nuit gravement à la santé. Coca c’est une drogue. Il peut entrainer une dépendance et les effets secondaires sont néfastes.

Léa Taïeb

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LIBRE

La reprise de la ligue 1

Depuis un petit moment, les joueurs ont rechaussé leurs crampons et remouillé le maillot (ou pas, pour certains !). Quoiqu’il en soit, la saison 2013-2014 est bel et bien entamée. Il est temps pour nous de jeter un œil sur les temps forts des transferts de l’été et de la reprise de la ligue 1.

Les péripéties de l’été

Avant tout, cher lecteur, je me dois de te rappeler la montée en ligue 1 de l’AS Monaco en fin de saison dernière qui a bouleversé l’ordre établi du règne du Paris Saint-Germain. Afin d’y parvenir, ils ont investi sur des pointures du football portugais, dont James Rodriguez, sur des valeurs sures telles qu’Eric Abidal et Ricardo Carvalho. Mais, le clou du spectacle a été l’arrivée triomphante du buteur colombien Radamel Falcao pour la modique somme de 60 millions d’euros. La réplique parisienne ne se fit pas attendre avec la signature du matador uruguayen Edinson Cavani pour le montant record de 64 millions d’euros.

Mais qu’en est-il des outsiders ?

Face à tous ces investissements faramineux, l’Olympique de Marseille a su tirer son épingle du jeu avec un recrutement des plus intelligents : l’international Dimitri Payet et le guingampais Imbula, tout en gardant sa colonne vertébrale : Steve Mandanda, Nicolas N’Koulou et Mathieu Valbuena. L’Olympique Lyonnais, l’AS Saint-Etienne, Rennes, … ont dû s’adapter en se renforçant à leur tour pour rivaliser. Comment ne pas mentionner le transfert de l’ancien grenoblois Florent Thauvin ?

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A peine débarqué à Lille, ce dernier a refusé de s’entraîner avec sa nouvelle équipe, prétextant être venu dans ce club pour le coach et la Ligue des Champions. Etant donné que ni l’un ni l’autre n’étaient au rendez-vous, il a préféré répondre à l’appel du très populaire club de l’Olympique de Marseille. Cet exemple démontre, une fois de plus, à quel point les footballeurs sont devenus davantage que de simples employés pour leur club, grâce à un pouvoir décisionnel important.

Le début de la saison

Il a vu la confirmation de la puissance de l’AS Monaco grâce à son buteur colombien, mais aussi grâce à la révélation qu’est Emmanuel Rivière. Ce duo de choc occupe actuellement la tête du classement des buteurs de L1, déjouant les pronostics annonçant la domination du duo Zlatan/Cavani. Le choix de placer Edinson Cavani sur les ailes ne permet pas à ce dernier de se révéler sous son meilleur jour. Les autres équipes, quant à elles, n’arrivent ni à avoir des résultats réguliers ni à dominer. L’AS Monaco va-t-elle rester sur sa lancée ? Affaire à suivre

Flora Vannihuse


LIBRE

Suite à la dernière manifestation, et appuyé par les lobbys tels que « la parole du peuple », ou « Le droit de parler », le gouvernement récuse la loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite, ou xénophobe. Ainsi, comme sous la IIIe République, nous voilà revenus à la liberté d’expression la plus totale...

ET SI...

?

Le politiquement correct n’existait pas

D

éjà les chaînes de télévision se sont appropriées ce merveilleux cadeau du buzz en programmant des « débats de race », un titre provoquant, mais désormais permis. Le principe est simple, un juif contre un musulman, un africain contre un chinois, un étranger contre un français. Un débat d’une heure où toutes les opinions sont admises. Les « clashs » affluent, bien véhiculés par les réseaux sociaux.

Un homme raciste est raciste, avec ou sans la possibilité de le dire...

Ces libertés ont relancé l’intérêt politique. 89 % des citoyens font désormais partie d’une association avec des valeurs souvent homogènes. Certes, on note quelques dérives, comme « Mort aux Arabes », « Un deuxième Aushwitz » ou encore, « Eliminons les Français », mais le système, d’après les spécialistes, devrait se réguler de luimême. Les psychologues, quant à eux, sont aujourd’hui presque tous unanimes sur le fait que cette évacuation directe de la violence orale permet de contenir la violence physique. Nous pouvons donc dormir sur nos deux oreilles, et ce, quelles que soient les paroles de chacun.

Et puis, un homme raciste est raciste avec ou sans la possibilité de le dire. Cette libéralisation a juste permis à tout le monde de pouvoir s’exprimer. Chacun est libre d’écouter ce qu’il veut, puis de trancher par son seul consentement ; les plus persuasifs gagneront. L’égalité et la liberté sont donc respectées. La fraternité par contre... tant pis, je ne serai frère qu’avec ceux qui me sont proches par les idées. Seuls quelques contestataires souvent vieux et trop bien-pensants ont critiqué cette nouvelle politique. Ces déterministes refusent de laisser libre choix aux hommes, affirmant que le milieu social a une influence supérieure à la liberté individuelle. Pour ces réactionnaires, on ne naît pas raciste, on le devient. Selon ces inquisiteurs, les paroles mènent aux actes. Certains extrémistes vont jusqu’à dire que c’est le retour des masses du XXe siècle. L’argument typique de la référence au fascisme. Bref, des anachroniques censeurs contemporains, incapables de comprendre qu’à l’heure d’aujourd’hui, tout se dit, tout se publie, tout se sait. Comme si on allait refaire les mêmes erreurs que par le passé…

John Atlani

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LIBRE

Ces phrases !

Ces phrases, tu les connais. Peut-être les utilises-tu souvent. Peut-être même que l’une d’elle est ta devise. Mais sais-tu qui les a prononcées ? Il est temps, maintenant, de le découvrir !

« E pur si muove »

Ce qui fait en français « Et pourtant, elle tourne ». « Galilée, bien sûr », vous êtes-vous sûrement dit. Et, en théorie, vous avez raison. Pourtant, rien dans les écrits des disciples de Galilée ne fait allusion à une telle exclamation, et ce n’est qu’au XVIIIe siècle, c’est-à-dire un siècle plus tard, que la rumeur de cette phrase s’est répandue. Elle n’a donc probablement jamais été prononcée. D’ailleurs, contrairement à l’idée reçue, Galilée n’était pas le premier à emettre l’hypothèse de l’héliocentrisme ; Copernic puis Kepler l’ont étudiée bien avant lui.

« Keep your friends close but your enemies closer »

Les cinéphiles l’auront deviné, il s’agit bien sûr d’une réplique du Parrain 2, le célèbre film de Francis Ford Coppola et c’est une preuve de plus du fait qu’il n’y a pas que les livres qui donnent à réfléchir. Bien sûr, nous ne vous révélerons pas de qui parlait Michael Corleone donc, pour le découvrir, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

« L’amour est aveugle »

Mais c’est un proverbe, me direzvous, et vous aurez bien raison. Mais ce vieux proverbe aurait été inspiré directement par une citation de Platon : « celui qui aime […] s’aveugle de ce qu’il aime ». Autre révélation, qui pourrait attrister les plus romantiques d’entre nous : la version de ce proverbe qui expose une vision si pessimiste du mariage n’est pas la première à entacher cette belle phrase. Platon lui-même ne parlait pas du tout de l’amour romantique mais de l’amour-propre dans le sens le plus égoïste du terme. Et maintenant, tous à vos bouquins ! Rien de tel que quelques pages d’Orgueil et Préjugés pour se remettre de ses émotions.

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« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point »

Cette magnifique phrase est une citation des Pensées de Pascal. Pourtant, contrairement à ce que la citation laisse paraître, il ne s’agit pas là d’amour. Pascal réserve une grande partie de son œuvre à la religion et aux raisons qui le poussent à croire en Dieu. Bien qu’aucune preuve ne vienne étayer ses croyances, il juge que la raison ne permet pas à l’homme de voir certaines choses pourtant bien réelles que le cœur, lui, peut sentir. C’est pourquoi, selon lui, l’homme doit continuer à croire en l’existence de Dieu.

« Il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions »

C’est André Gide qui formule cet adage de l’Optimiste, avant de rajouter : « l’esprit de l’homme invente ensuite le problème. Il voit des problèmes partout. » Que répondre à cela si ce n’est cette fine conclusion des Shadocks : « S’il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème. »

Leila Taleb


Bullshit jobs !

LIBRE

Si vous avez un jour côtoyé le monde de l’entreprise, vous les connaissez. Ils hantent les couloirs de la boîte comme des brebis égarées, toujours à l’heure pour la pause clope. Leur journée se déroule comme une mélodie entêtante, ponctuée d’allers-retours sur Facebook ou Youtube, affairés à des tâches qu’ils savent profondément inutiles.

P

eut-être que ce sera vous plus tard, qui sait ? Vous occuperez alors, chanceux que vous êtes, ce que David Graeber appelle un bullshit job (travail à la con en français). David Graeber est un anthropologue anglais et professeur à la prestigieuse London School of Economics, qui un jour, alors qu’il s’ennuyait dans son bureau entre deux parties de Candy Crush, s’est posé la question suivante : comment le capitalisme peut-il tolérer de tels emplois inutiles ? Keynes avait prédit, dans une fiction futuriste, qu’à terme nous ne travaillerions pas plus de 15 heures par semaine. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est que le capitalisme allait se complexifier à grande vitesse. Le progrès, que Keynes pensait en termes de libération du travail pour l’homme, allait en fait nous donner des raisons supplémentaires de travailler. Au lieu de faire la chasse au superflu, le capitalisme va alors créer une myriade de nouveaux emplois, essentiellement dans le domaine des services avec des fonctions dites de support et les services aux entreprises (finance, management, droit, ressources humaines, qualité, communication, conseil, etc.). Aussi la politologue Béatrice Hibou, auteure de La Bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale, expliquait-elle comment l’avalanche de normes, de procédures et autres réjouissances indispensables au management de l’économie, rendaient nécessaire l’inflation de cette bureaucratisation des tâches. « Aujourd’hui, capitalisme et bureaucratie se sont rencontrés et sont devenus inséparables » dénonçait déjà Max Weber. Cette situation ne paraîtrait pas absurde dans l’ancienne URSS, car les soviétiques considéraient le travail comme un droit inaliénable ; le système fabriquant ainsi artificiellement autant d’emplois qu’il était nécessaire. Mais quid dans un système capitaliste qui place la rationalité et l’organisation scientifique du travail

comme ses valeurs sacrées ? « Cette complexité est ce qui fait notre richesse. Mais c’est extrêmement douloureux à manager » a reconnu le journal The Economist à propos de la multiplication des bullshit jobs.

A vous de savoir si vous êtes prêt à occuper des bullshit jobs. Ces emplois devraient satisfaire ceux et celles qui recherchent la « planque ». Vous serez même très bien payés ! Mais une planque a aussi son côté sombre : sentiment d’inutilité, souffrance au travail. C’est alors qu’au cours d’un énième afterwork, l’esprit embrumé par l’alcool et subissant depuis vingt bonnes minutes les élucubrations d’Anne de la compta, vous vous interrogerez sur la véritable utilité de votre travail. L’emploi à la con est, comme dirait Adrian Monk, à la fois un don et une malédiction.

Guillaume Lods

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