GIW 47 - Février 2014

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édito Gémien, Gémienne, Nous sommes déjà à la fin du mois de février et bien des choses ont changé à GEM depuis la première fois où tu as lu le Gem In Way avec lequel, j’ose l’espérer, tu entretiens désormais une relation profonde, voire passionnelle. Arrivés à ce stade, et c’est le 2A vieillissant et désabusé qui parle, on se met à réaliser, un peu comme dans Matrix, que l’univers gémien ne changera jamais et, qu’au contraire, il recommencera encore et encore à l’infini. Les soirées, jusqu’à leur nom lui-même, seront exactement les mêmes que celles vécues cette année, les cours seront tout aussi « intéressants et épanouissants » que ceux dispensés jusqu’ici et Mélissa Ferrante sera toujours supportrice de l’Olympique de Marseille. Après tout, on ne change pas une équipe qui gagne (ou qui perd si nous parlons toujours de l’OM) ! Là où les plus révolutionnaires d’entre nous dénonceront un mimétisme dangereux et abrutissant, beaucoup d’autres, un peu plus chauvins, parleront la larme à l’œil de traditions qu’il s’agit de transmettre et de perpétuer. La question qui se pose alors est la suivante : existe-t-il une identité, voire une culture gémienne ? Une question que nous nous posons continuellement lorsque nous préparons le Gem In Way qui, chaque mois, essaye de t’offrir un autre regard sur ton école, pour le meilleur ou pour le pire. Commençons par le pire, puisque nous parlerons ce mois-ci du fameux facejack ou encore de la semaine de l’innovation ; pour en venir au meilleur, avec la toute première page de Nymphony, Planètes et Enjeu, nos nouveaux partenaires, que nous saluons et remercions au passage. Bien d’autres thèmes sans lien direct avec l’école seront abordés et, comme on y revient toujours, vous aurez la chance de découvrir ces GP qui nous ont fait l’honneur de choisir nos pages pour faire leur publicité. Des pages spécialement concoctées pour vous plaire, ô Gémien(ne)s. Isère P Z. Le Gem In Way

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM

Rédacteur en chef Simon Maarek

Publication Association Xpression

Maquettistes Théo Knoepflin, Bénédicte Guyon, Gabrielle Gaté

Contact xpression@grenoble-em.com Site web www.xpression.info

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Rédacteurs Saâd Alami, Léa Taïeb, Gaëlle Coutout, Sarah Monier, Pauline Grepin


Sommaire La vie de l’école

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Le Facejack.............................................p.5 La semaine du Rubik’s cube...................p.7 Les frais de scolarité..............................p.8 Newsletter de l’Espace Carrière...........p.10 Interview..............................................p.11 GP .......................................................p..12

P.7

Société

P.21 P.26 P.38 P.30 P.47

Le comique et la liberté d’Xpression....p.17 L’impasse Hollande..............................p.19 Les nouveaux critères de beauté.........p.21 Sexe et politique..................................p.23 La fin du mariage.................................p.24 Le boycott des JO d’hiver.....................p.26

Culture

Clipmania.............................................p.28 La vampirisation du blues....................p.30 Le live...................................................p.33 Les César..............................................p.34 Louis Zamperini....................................p.35 La déchéance de la poésie...................p.38 Cul(ture) : le 69....................................p.40

Assos

Nymphony Record...............................p.42 Enjeu....................................................p.43 Planètes...............................................p.45 Millési’mets..........................................p.46 GEM Altigliss Challenge........................p.47 Dolce Vita.............................................p.49

P.51

Libre

P.52

La masturbation féminine....................p.51 Les aliens..............................................p.52 L’éloge de la lenteur.............................p.54 La phallocratie......................................p.55 Laïka.....................................................p.56 La mecque de l’ésotérisme..................p.57 Et si... Dieu existait ?............................p.59


école « L’école vit pour le Gémien et le Gémien pour son école », diront les 2A chevronnés. Grâce à l’immensité de son couloir associatif qui est, soyons-en fiers, le plus grand de France, GEM absorbe la vie de ses étudiants à tel point que beaucoup d’entre eux hésitent parfois à installer une tente dans le couloir asso. Cette rubrique aura donc pour mission de ta familiariser avec notre culture gémienne locale (assos, événements, etc.).

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Le Facejack

Le facejack… une pratique bien répandue parmi les Gémiens

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u ne peut même plus prendre deux secondes pour aller pisser ou prendre une boisson au distributeur sans qu’un petit malin ne s’amuse à changer ta photo de profil, ton statut ou autres composants de ta page Facebook. Mais le pire dans l’histoire, c’est que toi-même, tu as été à la place de ce petit malin et c’est sans le moindre remords que tu t’es jeté sur l’ordinateur voisin et que tu t’es acharné sur son profil…

mun d’imaginer, le facejackeur présume que la personne qu’il s’apprête à facejacker est hétérosexuelle. Quelle éclate alors que d’imaginer que cette même personne est gay. Fermez les yeux et imaginez un instant seulement, ce mec, gay, ce mec, en train de toucher, ou pis encore en couple avec un autre mec , n’est-ce pas à tomber par terre de rire !

Bon, vous l’avez compris, facejacker peut être très marrant. Le problème, parce qu’il y en a toujours un, c’est que, souvent, le facejackeur manque cruellement d’originalité. Ainsi, dans le panel de possibilités qui s’offrent à lui lorsqu’il est en face d’un profil nonchalamment laissé ouvert par son propriétaire, ce dernier opte souvent pour la même p’tite blague, vue et revue, qui prend souvent cette forme : “je suis gay lol“.

C’est bien cela, non ? Les sous-entendus de ce facejack ? Ah ! J’oubliais un point essentiel : il faut prendre ces blagues au second degré. (“C’est comme quand on dit pédé, on ne veut pas vraiment dire pédé, c’est juste un mot quoi ! “) . Quel bonheur, quelle libération, ce second degré, moi qui ai toujours rêvé d’infiltrer le profil d’un bon petit franchouillard pour changer son statut en “je suis un bougnoule hihi”, le décalage se sent bien là pour le coup, mais pourrait-on imaginer un jour cela arriver ?

Alors essayons d’élucider le mystère, pourquoi une information sur l’orientation sexuelle de la personne en face devrait-elle faire rire ? Où exactement est l’humour dans cette insinuation ? La réponse n’est pas très compliquée : comme il est com-

Jouons au jeu des sept différences : entre “je suis un arabe” et “je suis un homosexuel”, il y a bien un mot et seul un mot qui change. Et pourtant, si la première proposition ne pourrait être envisagée autrement que comme une affirmation, la seconde, elle peut faire office d’affirmation

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Pour ceux qui, en prépa ou en IUT, étaient complètement coupés du monde extérieur ces deux dernières années, le facejack (du verbe facejacker) se dit de la petite espièglerie qui consiste à attendre sournoisement qu’une personne se soit détournée de son ordinateur, IPhone ou autre gadget multimédia permettant l’accès au réseau social “ Facebook ” pour modifier des données sur sa page. Cela permet de faire rire les contacts de la personne en question, mais peut aussi provoquer l’étonnement de certains parents éloignés, qui ne manquent pas de manifester leur confusion. Cet incident ne dure cependant pas très longtemps, le “ facejacké ” ne tarde pas à remettre son profil à jour et à réprimander jovialement son “ facejackeur ”, lui promettant une revanche prochaine…

ou de blague, en fonction de la lecture qu’on choisit d’en faire, du moins, selon le mode de pensée qui alimente ces facejacks. En effet, quiconque ose faire la moindre insinuation sur l’infériorité d’une éthnie n’échappera pas à l’étiquette de “raciste” que très peu de monde peut encore assumer aujourd’hui. En revanche, on n’en voudra pas trop à quelqu’un qui, dans son propos, sous-entend que l’homosexualité est une condition sinon inférieure, du moins risible. Derrière ce raisonnement, peut-être y a-til l’idée qu’appartenir à une communauté raciale relève d’un caractère indissociable de sa personne, tandis que l’homosexualité est encore associée à l’idée de “pratiques”, qui finalement, semblent plus relever d’un choix que d’une véritable identité. Sinon, pourquoi se moquerait-on aussi librement ? Si on était véritablement conscient qu’être gay est aussi indissociable de sa personne qu’être arabe ou noir, pourquoi se permettrait-on aussi ouvertement de porter atteinte à tout un groupe de personne en pérennisant cette image de “ridicule” qui leur est associée ? Je parle évidemment ici d’une personne qui se veut sans mauvaises intentions.

disculper mais il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des mots. Il en faut beaucoup à un individu pour accepter son homosexualité, et encore plus pour l’assumer devant les autres. C’est facile d’ignorer cela et de continuer à rire, mais alors qu’il n’y ait pas de double discours. On est pour l’égalité ou on ne l’est pas…

On a beau lancer des “second degré” par-ci par-là pour se

Saâd Alami

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La semaine du Rubik’s cube

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Il y a maintenant un mois, nous avons participé, ou plutôt subi, la « semaine de l’innovation ». Grenoble Ecole de Management dispose de trois piliers que chaque Gémien saura réciter par cœur. L’innovation en est un. Il est donc tout à fait logique que nous soyions formés au management de l’innovation. La « semaine de l’innovation » aurait pu être enrichissante et apporter une plus-value à notre apprentissage, afin que nous puissions nous appeler avec fierté les managers de l’innovation. Il n’en fut rien.

“S

emaine de l’innovation » le titre en lui-même tient de l’escroquerie. Il est évident que les Gémiens, qui ont tous passé un concours sélectif, ne rebutent pas à la tâche. Cependant, en bons porte-étendards du libéralisme économique, nous considérons que tout travail mérite une contrepartie. La contrepartie du travail fourni en cours est tout simplement l’apprentissage qui en découle. La contrepartie d’un salarié est sa rémunération. En clair, en l’échange du travail délivré, nous entendons nous enrichir que ce soit intellectuellement ou financièrement. Cette « semaine de l’innovation » (décidément je ne peux l’écrire sans me sentir obligé de mettre des guillemets) peut se résumer simplement : faire le larbin d’une entreprise pendant une semaine sans aucun objectif d’apprentissage. Pour cela, la menace des notes, et donc de l’éventuel redoublement, est utilisée. La version moderne du fouet du négrier sûrement. Que les frais d’impression des dos-

ple exemple de crowdsourcing.

siers à rendre ne soient pas remboursés peut apparaître anecdotique, une fois les 35 € divisés par sept. Certes, c’est bien une anecdote, mais elle est intéressante en ce qu’elle touche à un principe, celui de ne pas confondre étudiants et serfs. La situation de ces anciens travailleurs, taillables et corvéables à merci, n’est pas de même degré que la nôtre, bien entendu, mais durant cette semaine, elle fut de même nature. Ce qui me dérange le plus n’est pas tant d’avoir travaillé pour une entreprise gratuitement et sans rien apprendre, mais le sentiment d’avoir été piégé par mon école. Cette publicité mensongère qui jouait sur notre désir d’apprentissage de nouveaux concepts ne s’est donc retrouvée incarnée que par un sim-

Tout n’est pas à jeter bien entendu. L’utilisation du jeu dans l’innovation ainsi que l’élaboration du Business Model canvas furent intéressantes, au contraire de la rédaction d’un dossier sclérosant l’imagination sous le format d’un PPT mal fagoté. Cependant, un adulte normalement constitué peut compléter cet apprentissage en une heure. Nous avons, en définitive, juste perdu une semaine dans une école faisant sa publicité sur un enseignement qui n’a pas été délivré, mais qui est tout de même facturé pour la modique somme de 10 000 € annuels. Valoriser l’école au travers de la création de partenariats est normal, mais on ne peut que suggérer à la direction de faire preuve d’innovation pour qu’acquérir ces partenariats ne dégrade pas l’enseignement de l’école.

Clément Collard

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Décortication des frais de scolarité Toi aussi depuis que tu as passé les concours et intégré GEM une question te turlupine : où vont tes 10 000€ de frais de scolarité annuels ? Que ou qui payes-tu réellement ? Le GIW a mené l’enquête pour toi et essayé de décortiquer la répartition des frais de scolarité, entre ressenti et réel la limite est parfois imperceptible.

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our commencer, résumons les faits. Je ne veux pas à tout prix tourmenter votre cerveau en vous rappelant la somme astronomique que vous avez eu à, avez à et aurez à déverser sur trois ans, ni vous gâcher la lecture de ce superbe mensuel en vous forçant à vous remémorer les mensualités à rembourser d’ici peu. Mais il s’agit d’un fait. Vous payez donc en tout et pour tout 31 515€. Du moins c’est ce qui est noté sur ma facture que j’ai pris soin de conserver pour pouvoir la relire dans des moments difficiles, histoire de me rappeler la misère de mon existence et d’apprendre à ne surtout pas relativiser. Je m’égare. En réalité vous ne verrez, sauf exception, jamais cette somme réunie. Vous vous en acquitterez en la réglant par chèque ou virement en trois fois, ou encore vous avez choisi le prélèvement en 30 mensualités, option qui pose un défi à tout gémien qui se respecte, celui de toujours conserver assez d’argent sur son compte pour être certain de ne pas avoir à payer les frais d’un déficit de 1 010€, le montant moyen d’une échéance. Attention aux périodes difficiles, s’enchainant sur l’année et connues sous

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Frais de scolarité pour le Progamme Grande Ecole: 31 515€

les noms de « WEI », « AG », « Gala » (soirée + swag + préchauffe) et « vie associative ». Il n’en est pas moins vrai que si vous ne visualiserez jamais réellement la somme des 31 515€, vous la sentirez passer. En effet les frais de scolarité, leur montant, leur but, leur légitimité sont un des sujets de conversation favoris dans les discussions entre étudiants, cela probablement en raison de leur nature parfois mystérieuse, floue, sulfureuse. Nous en venons donc à ce qui vous intéresse réellement : où vont vos 30 000€ de frais de scolarité ? (Vous noterez que je vous fais cadeau des 1 515€ qui complètent cette jolie somme, n’oublions pas qu’en fin de scolarité, 250€ (whoohoo !) vous seront remboursés, il s’agit du dépôt de garantie. Même s’il est impossible de déterminer pour quoi il est garant. Et vous ne le récupérerez que si vous rendez votre ordinateur portable (oui oui, le Toshibouze qui rame ou encore le Lenovo qui ne capte pas le wifi), puisque l’école semble tenir à posséder à terme l’ensemble des autocollants de toutes les associations). Peut-être que vous avez vous aussi encore ce papier rose vous rappelant le montant de vos frais sur les années de L3, M1 et M2.


école Il « détaille » notre facture. A savoir qu’il répartit les frais en « droits de scolarité », « support pédagogique » et « assurance frais de scolarité ». Non, moi non plus je ne saisis pas toute la profondeur de ces catégories. Mais la question n’est pas tant de savoir si nos frais sont utilisés à bon escient. Je ne veux pas être ingrate et prétendre financer une berline à J2F ou les traiteurs de nos entreprises partenaires ou encore des entrées plus design que le métro parisien. Je connais la valeur d’un enseignement. Simplement, je m’interroge. Et me demande si un peu plus de transparence ne serait pas la bienvenue, histoire de nous démontrer que le prêt étudiant que nous avons signé et qui nous endette avant même le départ dans la vie active a un autre intérêt que celui de nous permettre de visualiser une application de nos cours de comptabilité. Alors, évidemment, vous pouvez demander une dérogation partielle des frais de scolarité. Vous avez déjà essayé ? C’est fastidieux. Bien sûr il s’agit d’une démarche administrative et les dossiers sont soigneusement examinés. Néanmoins, même après toutes les démarches nécessaires, vous ne seriez exonéré que d’une partie du montant total, et même à un important échelon de bourse, vous devrez vous acquittez d’une somme que peu diminuée par rapport aux 30 000 € initiaux. Je sais que nous ne sommes pas à HEC. Je sais que notre école est jeune. Je sais par conséquent que nous ne disposons pas d’un réseau d’anciens assez riche (tant humainement que financièrement) pour permettre la gratuité de l’enseignement aux boursiers grâce à un fonds. Pourtant je m’interroge sur la somme qui paraît très importante quand on la compare aux frais requis lors de l’inscription dans d’autres écoles de commerce. Prenons l’exemple de l’ESCP. Celle-ci demande une somme avoisinant celle dont nous nous acquittons chaque année. Mais l’ESCP doit, elle, payer pour un bâtiment en plein centre de Paris. GEM se situe rue Pierre Semard à Grenoble… Bon, on aurait pu tomber plus mal aussi. On pourrait être en GGSB. Je vous conseille, si vous avez du mal à relativiser le coût de

votre formation à PowerPoint et l’efficacité de gem wifi, de consulter la page internet de GGSB. Vous y trouverez l’onglet « additional fees ». Que du bonheur pour le portemonnaie des papas mamans chinois ou américains qui déboursent 400€ pour un module supplémentaire de 12 heures. Mais en réalité, ce qui nous énerve, nous, pauvres étudiants, ce ne sont même pas les deux semaines de pâtes Panzani que nous avons été forcés de tenir parce que nous ne pouvions plus acheter de Barilla. C’est le fait qu’en nous acquittons de nos 30 000€ de frais de scolarité nous n’en avons toujours pas fini. Car il faut toujours à nouveau payer. Vous voulez faire une césure ? Eh bien vous venez de gagner un lot pour une facture de 620€ pour financer un tuteur que vous ne verrez pas et qui aura éventuellement même l’audace d’ignorer la totalité de votre flux de mails de moins en moins polis à mesure que votre césure avance et qu’il s’absente. Vous pensez avoir payé la totalité de vos cours ? Certes mais ne vous avisez pas à penser que ceci comprend tous les frais logistiques. Vous devez imprimer un rapport de stage, en couleur si possible, le faire relier et l’envoyer ? A la base vous n’étiez même pas chaud pour l’écrire ce rapport ? Eh bien non seulement il vous faudra rendre au moins une douzaine de pages mais les payer de votre poche. Il en va évidemment de même pour l’impression finale de dossiers tels que celui de la semaine de l’inno (en deux exemplaires s’il-vousplaît), semaine dont vous vous seriez également bien passé ? Tant pis pour vous, l’impression est à vos frais (mais c’est la dernière fois cette année, évidemment !). Vous voulez profiter du réseau des anciens ? C’est 150€. Pendant la scolarité, après, c’est plus. Vous considérez que c’est trop cher ? Que le réseau fait partie de l’école que vous payez déjà ? Vous pouvez ne pas payer, libre à vous. En revanche vous n’aurez alors pas accès à toutes les jolies adresses sur Graduate Network. Mais ne soyez pas ingrats, vous pourrez toujours avoir votre adresse mail à vie, l’école vous retrouvera pour vous faire parvenir votre prochaine facture.

Anna-Luisa Vogt

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Newsletter de l’espace carrières

Vivre une expérience professionnelle à

l’étranger !

S’informer sur les tendances du marché du travail, les démarches administratives, les considérations financières… Cela s’apparente au parcours du combattant ! Heureusement, l’Espace Carrières vous propose des conseils et ressources pour préparer votre départ tout en douceur et vivre une expérience à l’international inoubliable !

Où partir

Première étape : le pays. Vous avez sûrement déjà une petite idée, attiré par une culture, une langue, une gastronomie. Ça fait déjà rêver... Mais vous partez aussi pour y vivre une expérience professionnelle. Pour commencer, rédigez une liste de questions et un budget prévisionnel. Quelles sont les entreprises implantées ? Les postes à pourvoir ? Les droits en matière de contrats de travail et de visa ? Se pose aussi la question des considérations financières : coût de la vie, rémunérations salariales, etc. Par exemple, les entreprises australiennes proposent peu de stages rémunérés.

Sites partenaires

Chaque année, l’Espace Carrières met en place des partenariats avec des sites carrières pour l’international : Going Global, Vault, iAgora, etc. De nombreuses informations y sont recensées. Il est possible de se créer des alertes afin de recevoir des actus et des offres à pourvoir. Chaque année, Going Global met à jour plus de 40 « country guides » regroupant des infos sur la recherche d’emploi, les tendances du marché, les visas, les réseaux de networking, les entreprises qui recrutent, etc. Autre

mine d’informations : le Kompass, qui propose un annuaire des entreprises internationales. En vous connectant via Graduate Network, vous avez un accès gratuit à l’ensemble de ces sites partenaires.

Candidature : Us & Coutumes

Les méthodes de recrutement diffèrent d’un pays à l’autre. Au Mexique, les recruteurs apprécient les CVs s’étalant sur plusieurs pages, contrairement au modèle français. Recherchez sur Internet des exemples de candidatures et des simulations d’entretiens par pays, afin de ne pas être surpris le jour où vous décrocherez un entretien. L’Espace Carrières propose aussi une sélection d’organismes de placement qui peuvent vous aider de A à Z dans vos démarches, en échange d’une participation financière.

Networking

Pour affiner vos recherches, rien de mieux que le networking. Vous trouverez sur Graduate Network l’historique des stages. Vous avez aussi accès à l’annuaire des diplômés. N’hésitez pas à consulter les Bourses de stage Explora Sup fiches de renseignements et de contacter La Bourse Explora Sup Stages correspond à une aide financière pour les alumni. Des réseaux sociaux comme un stage en entreprise à l’étranger subventionnée par la région RhôneLinkedin proposent aujourd’hui d’affiner Alpes. Au cours de l’année l’Espace Carrières fait plusieurs appels à ses recherches en filtrant par exemple dans candidatures pour les bourses de stages en entreprise. Pour déposer la partie Network par pays. Le réseau reste une demande de bourse, il faut tout d’abord avoir trouvé une entreun des facteurs le plus influent dans la reprise d’accueil et il faut absolument déposer votre demande de bourse cherche d’un stage ou d’un emploi ! de stage avant le début du stage. Toutes les informations dont nous disposons sont toujours mises en ligne sur Graduate Network.

L’équipe de l’Espace Carrières

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L’interview de l’Espace Carrières

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Jessica Pontieux Jessica Pontieux, diplômée de l’école en 2008 et aujourd’hui chef de secteur chez Auchan, nous a accordé quelques minutes pour nous parler de ses souvenirs en tant que Gémienne et de son parcours professionnel.

Pourriez-vous vous présenter brièvement ? Je m’appelle Jessica et j’ai 29 ans. J’ai commencé à GEM par une année classique puis j’ai continué par de l’alternance et j’ai créé une entreprise dont j’étais cogérante. En troisième année, j’ai fait un Master Entrepreneur. L’entreprenariat m’intéressait vraiment et j’ai pu découvrir ce domaine lors de ma scolarité à GEM. Quels sont vos meilleurs souvenirs de GEM ? Au delà des soirées étudiantes et des gens que j’ai rencontrés, je me rappelle très bien la richesse de la vie étudiante gémienne. Je me souviens des petits déjeuners sur la mezzanine ! Sinon, je me suis vraiment éclatée avec le Master Entrepreneur et GEM Entreprendre qui m’ont permis e vivre de nombreuses expériences extraordinaires dans le monde de l’entreprise. Faisiez-vous partie d’associations, d’une liste BDE ? Je n’ai pas fait campagne pour le BDE mais je faisais partie de la JAÏ et de GEM Entreprendre. Je participais aux animations organisées par les associations de l’école, mais j’ai dû apprendre à jongler entre les cours, mon projet professionnel et les associations parce que toutes ces activités étaient très enrichissantes. Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel depuis votre sortie de l’école ? Je voulais m’investir dans mon entreprise mais suite à de gros problèmes avec un des associés, nous avons tout perdu avant même de finir l’école. Il a fallu rebondir. J’ai travaillé pendant un an en tant que consultante fonction-

nelle et chef de projet, puis un an dans une infogérance de cinquante personnes. Il y avait peu de perspectives d’évolution et il fallait toujours attendre la validation de la hiérarchie. Lors d’une conférence sur Auchan et l’entreprenariat, j’ai un gros coup de cœur. J’ai été recrutée comme chef de rayon et je me suis retrouvée à gérer jusqu’à 15 collaborateurs et 4 millions d’euros. Pendant un an et demi, j’ai été le patron de ma petite entreprise. Je suis devenue chef de secteur dans les métiers de la bouche et je gère près d’un tiers du magasin. Je suis aussi co-décisionnaire sur des points de marketing ou de relationnel et référente en boucherie pour les Auchan de la région. Mon projet est de devenir directrice régionale. Les cours de GEM vous sont-ils utiles ? L’école m’a appris un savoir-être et une attitude. J’adore le changement et je suis capable de m’adapter. Elle m’a aussi donné une ouverture d’esprit, ainsi que des réflexes et des méthodologies qui me servent encore. Si vous aviez un conseil à donner aux Gémiens, quel serait-il ? Venez chez nous, vous allez vous éclater ! Peu d’entreprises donnent à des jeunes qui sortent d’école la possibilité d’évoluer aussi vite. Si certains Gémiens sont intéressés, c’est avec plaisir que je me rendrais disponible pour en parler. Tester c’est l’adopter.

Propos recueillis par Pauline Grepin

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QQOQC :

les GP Records

Pour trouver les douze prochains morceaux qui composeront la compile Nymphony Records 2014, la GP Records a lancé son concours le 10 décembre 2013. Les étudiants compositeurs de musique peuvent participer en déposant directement leurs morceaux sur le site http://nymphonyrec.com/concours. Pour suivre notre actualité, rendezvous sur notre page Facebook Concours Nymphony Records 2014

Parce que tous les 1A travaillent à fond pour leur GP et donnent tout ce qu’ils ont pour le cours le plus appliqué de l’ESC, le GIW se penche sur les GP, pour l’ouverture de la saison. Panorama du cru de cette année.

et Twitter @Nrec_Concours afin d’écouter nos inspirations musicales et de vous tenir au courant de l’avancée de notre projet et notamment de la Release Party, évènement de lancement de la compile qui aura lieu le 25 avril 2014 à Grenoble. Réserve d’ores et déjà ta soirée ! N’hésitez pas à nous contacter (nymphonyrec_concours@outlook.com) pour toute suggestion ou demande d’information !

la nuit du cinéma

disco soupe

Fan de films grinçants, flingues, filles, et dollars ? La GP Nuit du Cinéma te donne rendez-vous le lundi 24 février au soir au cinéma le Club (à dix minutes de l’école) pour sa soirée God Bless America ! Au programme : Thank You For Smoking en première partie de soirée, film cynique à l’humour noir ravageur qui présente le lobby de la cigarette (non électronique) aux Etats-Unis, et ses combines pour nous faire aimer ce produit de mort. Puis, après un buffet US et quelques surprises, nous vous proposerons en deuxième partie de soirée le film qui donne son nom à notre soirée, God Bless America, où un homme à bout prend son flingue pour faire passer le temps… Vous l’aurez compris, le 24 février, c’est au Club qu’il faut aller ! Préventes : vendredi 21 et lundi 24 février sur la mezz’. Informations complémentaires sur la page Facebook de l’évènement.

Disco Soupe 2.0. Ne vous inquiétez pas, nous n’étions pas sûrs du principe non plus. Non, on ne vous obligera pas à danser du disco en attendant que votre soupe soit chaude! Le but de cette GP ? Sensibiliser au gaspillage alimentaire en cuisinant collectivement des plats à partir de fruits et légumes invendus (pas parce qu’ils sont périmés, n’ayez crainte ! Juste parce qu’ils sont un peu moins beaux

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que les autres…). Au choix : soupes, smoothies, salades… Tout ça GRATUITEMENT (tant que vous mettez la main à la pâte - de fruit ohoh) dans la bonne humeur et surtout : en musique ! Vous aurez même droit à un spectacle d’improvisation théâtrale (et autres surprises !). Donc si vous en avez marre des SAT et que les paniers bios sont trop lourds à porter, réservez votre 19 avril ! BE RADIS


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The ring

Le théâtre d’impro envahit Grenoble ! Elue meilleure GP l’année dernière, The Ring revient pour la 10ème année consécutive du 11 au 15 mars 2014 et risque d’en faire rire plus d’un. Au programme, des troupes d’impro venant d’écoles de la France entière, du spectacle et de la bonne humeur. Cette année la compétition sera d’autant plus intense que le festival ne se déroulera pas sur trois jours mais sur cinq. Nouveauté 2014 : vous aurez la possibilité de profiter du spectacle dans le cadre confortable d’une salle de spectacle mais également dans des bars autour d’un verre entre amis. Amateur ou non, vous serez ravis de venir défier les équipes en proposant vos idées en lien avec le thème prochainement dévoilé.

Eurotrip Embarquement immédiat pour la Croatie avec la GP Eurotrip ! Le secret a été difficile à garder mais désormais vous êtes dans la confidence : cette année Eurotrip vous emmène à Split, ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO qui a su garder son chaleureux tempérament méditerranéen. Cette incroyable ville balnéaire vous réserve de nombreuses surprises au détour des ruelles de son centre-ville historique ou attablés autour d’une délicieuse spécialité locale. Et puisqu’on vous aime et qu’on prend soin de vous, vous serez accueillis dans une auberge de jeunesse VIP. Un programme à la carte vous attend, avec entre autre le palais de Dioclétien ou d’inoubliables soirées dans le centre-ville historique où il fait bon festoyer. Réservez vite vos places, le départ est fixé au 28 février pour trois jours au tarif imbattable de 125€.

gem musical contest Chers Gémiens et Gémiennes, un événement inédit se prépare, attention aux yeux. A partir de la mi-février et jusqu’à fin avril, un jury composé de professionnels et issu du Studio International va se déplacer sur le territoire national à la recherche de LA meilleure comédie musicale réalisée par les étudiants d’écoles de commerce. Alors qui de HEC, ESSEC, ESCP, Neoma Rouen, Kedge Marseille, Toulouse Business School, ou bien GEM remportera ce concours inédit ? Réponse dans trois mois. Le jury départagera les écoles suivant des critères allant du chant jusqu’aux décors. Alors venez soutenir la comédie musicale de GEM le 15 et 16 avril à la salle le Prisme de Seyssins afin qu’ils donnent le meilleur d’eux même et remportent le concours GEM Musical Contest ! Emerveillement et rêves assurés.

Gala des anciens AMD’iENS Le premier semestre touche à sa fin. La plupart d’entre nous commencent à rechercher un stage ou une césure et c’est là qu’on se dit que le réseau reste un outil de choix… La GP « Gala des Anciens AMD’iens » propose aux membres d’AMD une soirée conviviale pour renforcer leur

réseau et échanger avec les anciens de l’association. Le gala des anciens AMD’iens aura lieu le samedi 15 mars 2014 à partir de 19h dans le restaurant parisien « Les Grandes Marches » situé à la Bastille. Pour 26 € (repas, boissons et animations), les membres

actuels d’AMD pourront retrouver leurs aînés et partager leurs expériences. Afin de renforcer le réseau de l’association, nous avons alors décidé de leur concocter quelques activités ludiques. Contact : johana.pecile-landry@ grenoble-em.com

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printemps du livre

Paysans, paysannes, oyez ! Soyez prêts pour la saison de toutes les récoltes, de la betterave et du manioc, de l’amour et du râteau, et surtout du LIVRE. Le 10 avril, tout le monde enfile ses bottes, opération PRINTEMPS DU LIVRE. Cette année, Georgia de Julien Delmaire est à l’honneur. L’histoire de l’amour d’un homme malmené par la vie…Mais ne t’emballe pas trop vite, la GP Printemps du Livre te fera vivre un évènement littéraire pas très conventionnel. Julien Delmaire est aussi un slameur reconnu. Il interprètera un magnifique texte accompagné par les musiciens de Jam’in. Impro’pulsion nous jouera des passages choisis du livre. J’te cache pas qu’on va se mettre bien. Alors t’as qu’à bien te tenir, on annonce une distribution gratuite de livres bientôt. On reste en contact. Salut !

Ted x gem

Dans l’esprit de « Ideas worth spreading », TED a lancé un programme appelé TEDx, des événements locaux, organisés de façon indépendante, sous licence officielle et rassemblant les gens de différents secteurs pour partager une expérience similaire au TED. Cette année à GEM, le 17 avril 2014, TEDxGEM élargit son champ et accueillera plusieurs intervenants sur des thématiques variées, alliant art, science, culture, technologie, poésie et économie sous le thème « Le

gem négocier Tu es intéressé par les métiers de la négociation ? Tu veux prouver tes capacités dans des conditions réelles de négociation ? Tu as envie de trouver un stage ou une césure chez un de nos quinze partenaires ? Alors n’hésite plus, inscris-toi dès le 17 février pour la deuxième édition de GEM Négocier, le challenge de vente étudiant, qui aura lieu le jeudi 10 avril. Après un temps de préparation, tu auras 30 minutes avec ton binôme pour convaincre le jury, formé de professionnels de la vente, que tu es le négociateur de demain. En plus d’être repéré par les entreprises, les binômes gagnants recevront plus de 2000€ de lot. Chaque participant aura 1 point en plus sur sa moyenne de comportement vendeur et gagnera de nombreux goodies. Nous t’attendons le 10 avril ! Plus d’information sur Facebook !

Regard des autres ». Qu’il nous intimide, nous impressionne, nous influence ou encore nous libère, on se soucie tous du regard des autres. Les autres nous confirment notre existence. C’est ainsi que cette année un ensemble d’intervenants d’exception vont débattre sous plusieurs aspects et points de vue cette thématique aussi vaste qu’essentielle. Ne ratez donc pas ce rendez-vous incontournable !

concours d’éloquence La GP Concours d’Eloquence organise POUR LA TOUTE PREMIERE FOIS dans l’histoire de l’école le concours GEM’ELOQUENCE. Soutenus par l’association Xpression, nous proposons ce concours à tous ceux souhaitant réveiller l’orateur qui dort en eux ! Et chaque association est invitée à faire participer au moins un de ses membres afin d’élire l’association la plus éloquente de GEM ! Le principe est simple : les candidats s’affrontent par paire sur un sujet tiré et préparé la veille du type pour ou contre (« Le père Noël est-il une ordure ? »). Après une soirée de sélections, la finale du 19 mars 2014 sera le moment fort de cet événement et verra les quatre finalistes s’affronter sur des sujets individuels, sous le regard d’un jury de professionnels et de personnalités reconnus.

sensi handicap

Sous un nom qui peut te paraître rebutant se cache une GP qui veut te montrer que le handicap n’est pas un sujet tabou, et qu’il n’empêche

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pas de s’enjailler ! Pour te convaincre, nous multiplions les arguments : chaque semaine à partir de début février, nous te proposerons de te mettre dans la peau d’une personne en situation de handicap et de passer du bon temps avec nous. Au programme : speed-dating aveugle, initiation au langage multimodal, dîner

dans le noir avec la GP la Journée du Chocolat, torball avec la GP Olympiades, … Et en bonus, un lot spécial récompensera le ou la chanceuse qui sera venue le plus à nos activités ! Alors n’hésite plus et mets toutes les chances de ton côté en t’inscrivant à nos events sur Admis GEM !


rêves

GP Rêves : au sommet ! L’association grenobloise Rêves s’occupe d’enfants atteints d’une maladie incurable. En partenariat avec SOS, elle nous a chargés d’une grande mission : « les faire rêver ». Pour ce faire nous n’avons qu’une seule journée. Qu’à cela ne tienne ! Motivés à bloc par ce beau projet nous avons décidé de sortir l’artillerie lourde. La journée se passera à Argentière : le paysage y est à couper

école le souffle. Nous partirons avec les enfants et leur famille à la recherche du yéti. Un tour en hélicoptère autour du Mont Blanc offrira une vue d’ensemble sur le paysage… Mais où

est-il caché ? A force d’activités dans la neige, de jeux et de recherches, nous finirons bien par le trouver ! Vous aussi prenez à cœur ce projet et soutenez nous ! A très vite !

concours de pub

Viens gagner ta paire de ski Rossignol ! Comment ? En participant au concours de pub organisé par la GP J’aime ta Pub. Le principe ? Concevoir une affiche, une vidéo ou un événement sur le thème « Another Best Day » de Rossignol, dont les valeurs sont le partage et le plaisir de moments intenses autour de la glisse. À la clé trois lots Rossignol d’une valeur totale de 960€ : une paire de skis (580€), une veste de ski (300€) et un casque (80€). Quand ? Les inscriptions sont ouvertes du 20 janvier au 20 mars et la remise des prix se fera à l’école le 7 avril avec la présence d’un jury composé de Rossignol et de professeurs du marketing. Concours ouvert à TOUS. Les idées et concepts, même les plus fous, sont les bienvenus ! Be creative, be mad, be you. N’hésitez plus, et retrouvez-nous sur notre page Facebook pour plus d’informations.

journée du chocolat

La Journée du Chocolat c’est pour nous l’occasion de faire kiffer les Gémiens. Pour ceux qui ont pu goûter à notre délicieux petit déj, vous avez déjà eu un petit avant-goût. « Pourquoi venir à la Journée du Chocolat ? » nous direz-vous, « le chocolat on connaît déjà ». Oui mais vous ne savez pas encore ce que nous vous préparons. Au programme : gourmandise, originalité et divertissement. Le but est de vous faire découvrir le chocolat sous toutes ses formes : du sucré au salé, des barres chocolatées aux desserts de chefs pâtissiers. On a gardé le meilleur pour la fin : une soirée autour du thème du chocolat. Tize et chocolat, vous en rêviez ? On l’organise pour vous. Nous espérons que vous serez au nombreux le 2 avril pour la Journée du Chocolat. L’équipe de la Journée du Chocolat.

fashion week

La GP Milan Fashion Week c’est une équipe passionnée par la mode et ses lieux incontournables qui te propose un voyage inoubliable ! Au programme, deux jours de folie à Milan qui te permettront de découvrir le patrimoine culturel de cette superbe ville, ses meilleurs restos et surtout de faire des sorties de défilé, des shootings photo à thème avec des professionnels... Nous te réservons même d’autres surprises, alors n’hésite pas à nous rejoindre ! À noter que du temps libre sera aussi laissé à chacun pour profiter de la ville comme il lui plaira. Save the date : du vendredi 21 février (au soir) au 23 février (au soir) ! Contact : gp.fashionweek.milan@gmail.com / Page Facebook : Milan Fashion Week – GP GEM

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Société

Titre

Le Gémien, au-delà de son penchant naturel pour l’argent, le sexe, la drogue et le Rock & Roll, a lui aussi des opinions. Cette rubrique reviendra donc sur les grands débats de société qui agitent, ou pas, l’agora gémienne, plus communément appelée « la mezz’ ». chapeau

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La liberté d’Xpression,

Société

le comique et le politique Souvenez-vous. Il y a un mois, l’affaire Dieudonné a défrayé la chronique et ce jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat, dont la tête se retrouva empêtrée dans une sombre (problème d’hygiène anale probablement) histoire de fesses. Le décor est planté, le match peut débuter : liberté d’expression versus ordre public et vie privée.

C

ommençons par le plus facile, et le plus agréable, j’ai nommé les parties fines. Le respect de la vie privée est souvent accordé avec le secret gardé de ces petites histoires. Nul ne contestera, à part peut-être Vinton Cerf, qui confond les termes « privé » et « anonyme » – être un génie dispense probablement des réflexes de cons tels qu’ouvrir un dictionnaire – que chacun a droit au secret de sa vie privée. Cependant, les médias les plus vendus sont ceux qui violent copieusement cette liberté fondamentale.

En bons mercaticiens, nous serions tentés de répondre aux exigences de cette clientèle en sublimant ainsi la merde en or, version moderne de l’alchimie certainement. Cependant une telle attitude de petit mercantiliste anglais, si elle apparaît comme moderne, est en fait une régression des droits les plus fondamentaux. Je doute fortement que quiconque accepterait de partager 100% de sa vie avec le monde entier. Le fait d’acheter une presse qui fait de cette violation son fonds de commerce est donc une faute en tant que citoyen.

Il est en effet plus facile pour un public débilisé aux émissions d’endemol et autres producteurs de dégénérescences publiques de s’intéresser aux prises de poids de la dernière starlette en manque d’attention, que de se pencher sur les ramifications géostratégiques du conflit syrien. Une audience aime ce qu’elle peut comprendre. Inutile de préciser qu’une proposition de réforme du tiers payant et du remboursement des frais médicaux est moins accessible que l’histoire d’un président cocufiant sa mégère au profit d’une actrice aux formes avantageuses.

Mais le magasine en question doit-il pour autant être interdit ? Certes il y a violation de la loi (article 9 du Code Civil) mais cette violation est-elle de nature à censurer la liberté d’expression ? Mon point de vue, n’engageant que moi donc, est que toutes les publications violant directement la loi doivent être censurées et, qu’outre les dommages et intérêts, une amende représentant au minimum le double de l’argent généré par cette violation soit instituée. Ainsi, sans contrevenir à la liberté d’expression, la justice aurait enfin les moyens de mettre un terme aux infractions lucratives, c’est-à-dire celles étant rentables

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Société même en cas de condamnation. Si les personnes peuvent être publiques, leurs vies restent privées tant qu’elles n’ont pas d’implications directes avec les fonctions ou mandats de ces dites personnes. Abordons maintenant les rapports entre liberté d’expression et ordre public. Au risque de décevoir le lecteur à la recherche de controverses, la question de la quenelle, qui tient davantage de l’amalgame qu’autre chose, ne sera pas traitée ici. Tous les artistes engagés ont eu maille à partir avec les limites de la liberté d’expression, et si ce n’est euxmêmes, du moins ceux qui les citent. Nous pouvons bien entendu faire référence à Victor Hugo, Emile Zola et aux philosophes des Lumières. Chaque époque a sa censure, qu’elle soit légitime ou non, et la France, patrie des Droits de l’Homme, n’est pas exempte de reproches. La célèbre citation « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » attribuée à Voltaire semble faire autorité en la matière. Cette application absolue de la liberté d’expression est malheureusement utopiste. S’il est encore possible de dire toute vérité, dans la limite de la façon dont cette vérité est énoncée, le droit à la caricature et à l’humour semble être à géométrie variable. Le respect et la protection des minorités, objectif tout à fait louable, a dégénéré de son objectif de défense et d’égalité vers un moyen de censure et d’exception. Ainsi dans l’émission d’Ardisson, ce dernier expliquait que la caricature de Mahomet devait être permise au nom de la liberté d’expression. Puis, quelque temps après, il défendit que l’on applique le même principe envers la communauté juive eu égard au devoir de mémoire. La leçon de la Shoah semble donc être interprétée, par lui comme d’autres, comme un traitement spécial réservé aux juifs et qui dérogerait au droit commun des autres citoyens. C’est une façon de concevoir les choses. Une autre plus intelligente, et davantage républicaine, prétendrait au contraire, autant en raison du principe de Liberté que de celui d’Egalité, et après tout osons même celui de Frater-

nité, à traiter de la même manière tout citoyen quelles que soient ses convictions religieuses. La Shoah fut un crime contre l’humanité. Mais elle n’a pas, et le contraire serait tant une insulte à l’Histoire qu’à ses morts, à être utilisée comme un argument servant de paravent contre toute critique, qu’elle soit objective ou caricaturale. La liberté d’expression ne peut que s’accorder que dans le respect de la devise de la République et dans le rejet des mesures d’exceptions. La limitation à la liberté d’expression, si elle est irritante lorsque qu’injustifiée par la protection des droits de chacun ou par le maintien de l’ordre public, prend une saveur particulière lorsqu’elle est préventive. C’est une conception originale des principes démocratiques que d’interdire par avance une représentation publique, qu’elle soit politique ou humoristique. Pour passer d’un régime répressif (sanctionnant l’infraction) à un régime préventif (supposant déjà qu’une infraction va être commise), il faut disposer de preuves solides et d’un motif impérieux tel qu’une menace pesant sur la sécurité des spectateurs. Il est regrettable que le Conseil d’Etat en dispose autrement. Il est malheureusement loisible de constater cette généralisation de la censure de bonne intention. En effet, les auteurs de cette censure ont souvent de très louables objectifs, mais ils oublient que la République perd toute substance si elle ne se conjugue pas avec la liberté de proférer toutes les âneries que l’on désire. De même la protection des minorités ne doit pas déboucher sur une hystérie généralisée qui paralyserait le droit à l’expression (sinon à quand l’interdiction de La Cage aux Folles, de Tintin au Congo ou de Rabbi Jacob ?). L’ordre public, protégeant la sécurité, la santé et la tranquillité publique n’a pas à être dévoyé par le truchement du slogan de la dignité humaine, interprétée par quelques administrateurs vieillissants afin de limiter une liberté d’expression dont on pourrait craindre son côté choquant. La dignité humaine, en tant que prétexte pris pour interdire les spectacles de Dieudonné, est par ailleurs complètement illégale ! Il ne s’agit que d’une création d’énarques soucieux d’étendre leurs pouvoirs en empiétant sur la sphère du législateur. Pour la liberté, aux plumes citoyens !

Clément Collard

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Société

opinion :

L’impasse Hollande Ecotaxe, fiscalité sur l’épargne, taxe à 75%, PMA, … Moins de deux ans après son entrée en fonction, le gouvernement va de reniement en reniement. Le peu de mesures promises et appliquées ne font plus effet. Par exemple, malgré les milliers d’emplois d’avenir signés, le chômage des jeunes repart à la hausse fin 2013. La mesure a coûté de l’argent et n’a produit aucune retombée positive. Et elle n’est pas la seule dans ce cas-là. François Hollande fonctionne à la reculade. Un jour, l’impôt, c’est fini, et le lendemain on taxe. Il se retrouve dans la situation où la seule option qui lui reste est de demeurer en retrait et de ne plus toucher à rien.

Beaucoup d’éléments de langage

Il ne se passe pas un jour sans qu’un membre du gouvernement ne répande dans les médias sa stratégie de sortie de crise. Pardon, sa stratégie de « redressement dans la justice ». Oui, car la communication de l’exécutif est bien huilée, à coup de termes génériques, peu engageants et peu évocateurs, martelés à chaque prise de parole dans les médias.

Après « l’agenda du changement » puis « l’agenda du redressement » en septembre 2012, le « pacte de compétitivité » en décembre 2012, la « boîte à outils », le « choc de simplification » en mars 2013, le « pacte de responsabilité » en juillet, la dernière formule à la mode est le « tournant social-démocrate ». Mais la méthode atteint ses limites. Les éléments de langage ne suffisent plus, au point

même de devenir inaudibles. Pascal Cherki, député PS, les qualifie même de « discours que personne ne comprend », le 26 mars 2013. Les Français qui voient leur niveau de vie se dégrader ne peuvent plus supporter un gouvernement sûr de lui, qui tient les mêmes messages depuis presque deux ans et qui les réaffirme avec arrogance entre deux annonces d’une nouvelle hausse du chômage.

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Société Mieux vaut l’original que la copie.

Lors de sa conférence de presse le mardi 14 janvier dernier, François Hollande a mis en scène un tournant dans sa politique économique et a voulu s’assumer en social-démocrate et pro-entreprises. Après quelques mois de présidence, la gauche l’avait déjà accusé de faire du Sarkozy. Et même, du mauvais Sarkozy. En effet, par idéologie, il a refusé d’appliquer la TVA sociale votée sous l’ancien président quelques mois plus tôt, pour la remplacer par le « crédit d’impôt compétitivité emploi » (CICE). Sous ce terme savant se cachait un remake de la TVA sociale. Sarkozy prévoyait de réduire les charges sociales des entreprises par une hausse de la TVA. Sous Hollande, les entreprises voient effectivement leurs charges réduites, mais elles doivent d’abord les payer, puis elles se font rembourser par l’État. En bref, cela représente une galère administrative et de la paperasse supplémentaire à traiter pour les entreprises. L’avantage financier que cela représentait est amoindri au prix de l’idéologie. En bref, face à l’absence de résultats (chômage et croissance), le constat d’impuissance du président est patent. Et face à ce constat, les sacrifices demandés (notamment fiscaux) ne sont plus perçus comme utiles et donc sont ressentis comme injustes. Le pire dans tout cela est que le changement de cap risque de ne pas avoir lieu, car François Hollande croit aux cycles et estime qu’il n’a rien d’autre à faire que de serrer les dents pour traverser cet orage.

Damien Bertoncino

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Société

Les

nouveaux critères de beauté Bien sûr, nous voudrions tous changer quelque chose chez nous, que ce soit un nez soi-disant trop gros, des lèvres prétendument trop petites, ou un ventre qu’on croit trop rond. Mais comment pourrait-il en être autrement dans une société qui accorde une importance démesurée à la beauté et où le corps devient un support d’identité ?

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es gens beaux réussissent mieux dans la vie que les autres. Ce sont des affirmations comme celles-ci, renforcées par les images retouchées que véhiculent les médias, qui nous confrontent à nos idéaux esthétiques et nous empêchent de nous accepter tels quels. Le siècle des Lumières, en nous disant que nous pouvons changer notre nom, notre position sociale et déterminer notre futur, crée ce désir de remodeler notre corps. La différence, c’est qu’aujourd’hui nous avons les moyens de le faire. La chirurgie esthétique devient un acte banal et apparaît comme un moyen de gravir les barreaux de l’échelle sociale et de remédier à son mal-être. On efface les imperfections, on gomme les traits trop distinctifs. On rend la différence invisible pour tenter de se rapprocher d’un canon de beauté socialement construit. Etre beau impliquerait-il de ressembler à tout le monde ?

Et puis, faut-il vraiment se faire opérer quand on sait que les critères de beauté changent avec le temps ? Chaque âge a sa propre notion du beau et du laid et chaque époque apporte ses changements. Si on remonte trente ans en arrière, seuls les marins et les criminels se faisaient tatouer. Le bronzage et l’épilation n’apparaissent qu’au XXème siècle avec la naissance du concept de vacances. C’est à cette époque que naît la dictature de la minceur, incarnée par des mannequins qui la poussent à l’extrême. Le corps idéalisé est longiligne, dépourvu de formes et la société tente de s’y conformer tant bien que mal, en dépit de sa santé physique et de son estime de soi. Mais ce culte de la maigreur vit peut-être ses derniers jours. L’émergence de mannequins rondes et la retouche inversée sont les témoins d’une nouvelle orien

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Société tation. Robin Derrick, l’ancien directeur artistique de l’édition britannique de Vogue, a même déclaré : « J’ai passé les dix premières années de ma carrière à faire paraître les filles plus minces, et les dix dernières à les faire paraître plus grosses ». Si ceux qui font la mode commencent à changer les règles du jeu, de nouveaux critères de beauté redéfiniront l’image du corps parfait.

Ce n’est pas tant savoir s’il s’agit d’une simple tendance ou d’une nouvelle orientation, qui est le plus important. Nous plantons une graine. Les résultats ne se voient pas tout de suite mais, qui sait, la société finira peutêtre par assumer son physique et se sentir bien dans sa peau. Et si le bonheur était un critère de beauté ?

Pauline Grepin

“J’ai passé les dix premières années de ma carrière à faire paraître les filles plus minces, et les dix dernières à les faire paraître plus grosses “ Robin Derrik

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Société

Hommes politiques, sexe et pouvoir :

les liaisons dangereuses. Les faits divers concernant ce sujet se suivent et se ressemblent. Entre voyeurisme, libido hors-norme et presse intrusive, où est le véritable problème ?

D

epuis des siècles, l’Histoire tend à prouver que nos gouvernants ont bien du mal à se gouverner eux-mêmes. Les frasques sexuelles déballées les unes après les autres sur la place publique ne font que perpétuer une tradition qui remonte à des siècles. Déjà les historiens de César écrivaient sur son besoin incessant de conquêtes, on survole quelques siècles et voici Henri IV, le roi aux 54 ou 75 maîtresses (le débat fait encore couler de l’encre aujourd’hui parmi les historiens). L’Ancien Régime avait, quant à lui, le droit de cuissage institué. Comme quoi il n’y a rien de nouveau sous le soleil : les Kennedy, Clinton, DSK, Berlusconi, Mitterrand et autre François Hollande n’ont rien révolutionné.

vient de mettre son électorat dans sa poche. Le pouvoir se conquiert grâce à une assurance infaillible et une présence capable de captiver des foules. L’homme politique maîtrise les techniques de séduction et se nourrit de ses conquêtes : répartie, humour, conviction et promesses. Est-il donc si étonnant de trouver bon nombre de Don Juan sur le trône…?

Eros et pouvoir : le binôme irrémédiable ? « Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême » disait Kissinger, tous les exemples ne font que confirmer cette citation. Eros – entendu au sens de pulsion sexuelle – et pouvoir semblent avoir de nombreux points communs : ils symbolisent tous deux l’affirmation obstinée de soi et ils ne sont que charme et séduction. La politique est avant tout une histoire de drague : pour gagner, il con-

La presse ou le quatrième pouvoir Où est la frontière entre vie privée et vie publique ? Outre-Atlantique, la société américaine, portant encore les traces d’un passé puritain, pense que le président doit incarner un modèle de droiture et d’autorité morale, le retour du « refoulé » est assez sévère. En France, si aujourd’hui c’est Closer qui nous raconte les ébats de notre président, cette peoplisation de la politique n’est-elle pas à blâmer ? Cette médiatisation outrancière de

(Pour ceux qui se poseraient la question : du côté des femmes de pouvoir, Cléopâtre ou Catherine de Russie avaient, elles aussi, un tableau de chasse bien rempli mais depuis cela, les Arlette Laguiller ou Angela Merkel n’ont pour l’instant pas défrayé les chroniques des journaux autre part que dans les pages « Politique »). la politique n’est pas sans conséquences : à la violation de l’intimité des hommes politiques s’ajoute l’incitation au lynchage médiatique. Et si la presse ne s’en charge pas, c’est Internet qui fait courir tous les bruits possibles et imaginables. La concurrence accrue entre les différents médias a lancé une course effrénée aux effets d’annonce les plus accrocheurs, à l’information la plus croustillante et détaillée pour ravir tous les amoureux des scoops.

Gaëlle Coutout

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Société

La fin du mariage D’après les chiffres, 90% des Français vivant en couple en 1992 étaient mariés. En 2010, soit dix-huit ans plus tard, ce chiffre ne s’élevait qu’à 75%. Dans le même temps, la part des couples mariés sous le régime de séparation des biens a quant à elle connu une augmentation de 64%. Alors pourquoi ce désamour pour le mariage ?

Commençons par le commencement Montaigne écrivait en 1572 dans Les Essais : « Monsieur, n’épousez jamais votre maîtresse, celle qu’on aime d’amour car tous les mariages d’amour tournent mal ». Il explique parfaitement ce que représente le mariage de l’époque et comment fonctionne le couple : il y a la femme et la maîtresse, il y a celle à qui on fait des enfants parce qu’il faut bien le faire et celle que l’on aime avec passion, passion amoureuse ou juste passion érotique. À l’origine, le mariage est juridique et religieux, il est l’union de deux personnes sous la protection de Dieu dans le but d’être prolifique et fécond. Les mariages à l’époque sont des mariages forcés et des mariages d’intérêt... En effet, on se marie pour trois raisons au Moyen-Age : pour des raisons de lignage, des raisons biologiques et des raisons économiques : • Pour transmettre son nom et ses biens (à l’ainé dans le cadre du lignage). • Pour avoir des bras supplémentaires pour l’épicerie, les champs etc. (biologie). • Pour avoir une retraite grâce à ses enfants (économie). Rien ne changera avant la fin du XVIIIème siècle, début XIXème en France. Alors d’où vient le mariage d’amour ? Le capitalisme, et notamment l’apparition du salariat, est responsable du mariage d’amour. Le capitalisme a fait naître en France, et en Europe de façon générale, la révolution industrielle. Avec la révolution industrielle est apparue l’usine industrielle. On envoyait les jeunes campagnards et campagnardes pour aller travailler en ville dans les usines (activité au-

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trement plus lucrative que garder les vaches, vous en conviendrez). Mais en quoi est-ce important ? Pour deux raisons : • La première est que ces enfants prenaient de la distance avec le village qui était le gardien des valeurs « traditionnelles » et notamment celle concernant le mariage d’intérêt. De ce fait, ces enfants gagnaient une forme de liberté en quittant le domicile. • La seconde est pécuniaire car le salaire qu’ils gagnaient en travaillant à l’usine leur offrait une indépendance. On passe donc d’une relation d’obligation ou chacun des époux a son amant planqué dans le placard, à un mariage d’amour. Ce mariage d’amour est devenu véritablement la règle uniquement après la Seconde Guerre mondiale. C’est notamment ce qu’explique l’historien Philippe Ariès dans son ouvrage L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime : l’enfant s’émancipe et vient trouver une place. On commence à considérer l’existence d’un stade entre l’enfance et l’âge adulte qu’on appellera adolescence qui finira de changer la famille pour en faire la famille nucléaire que nous connaissons aujourd’hui. Alors pourquoi ce mariage d’amour disparait ? Tout simplement parce que le mariage d’amour actuel repose sur des bases beaucoup plus volatiles qu’autrefois. La tradition, le lignage sont des valeurs solides, inaliénables tandis que l’amour est beaucoup plus sujet aux changements. L’amour ne tient pas à grand-chose et n’est pas en soit quelque chose de durable ou, plutôt, de certain. En fait, après un certain temps, on en vient à se lasser de son mariage. L’apparition des sites de rencontre « extra-conjugaux », pour éviter de tomber dans l’ennui


Société et la routine du mariage en pimentant ainsi sa vie (et sa libido), semble aller également dans ce sens. Lorsque l’on regarde, le divorce est arrivé assez vite après le mariage d’amour, dès 1792, instauré suite à la Révolution. Il est plutôt sensé de laisser les gens divorcer. Mieux vaut se séparer si le couple bat vraiment trop de l’aile.

Age ne l’est plus aujourd’hui. Le mariage d’amour est un choix, mais il n’est plus qu’un symbole. Vivre avec quelqu’un et s’offrir à lui ne suffit-il pas aujourd’hui ? A quoi bon les grandes cérémonies et la paperasse quand finalement l’union libre suffit. Il est néanmoins vrai que fiscalement le mariage est toujours « utile »…

L’explosion des divorces en est clairement la preuve avec un mariage sur trois qui finit en divorce en province et deux sur trois en région parisienne. Le mariage ne répond d’ores et déjà plus aux besoins de la société. Le constat est d’autant plus important qu’aujourd’hui le nombre de mariages baisse alors que de nombreux divorcés se remarient gonflant ainsi encore les chiffres déjà mauvais du mariage.

Malgré tout, le mariage est une nécessité. On peut montrer cette nécessité en adaptant le pari pascalien : se marier et vivre en couple, c’est aussi faire des efforts pour l’autre et chercher à faire de son mieux, à devenir une personne meilleure. Ainsi, même si l’amour n’est pas éternel et qu’il n’est en fait qu’un feu de paille, y croire permet des gens meilleurs cherchant à s’améliorer. Et s’il l’est, vous aurez de toute façon tout gagné.

Finalement, ce n’est pas tant que le mariage est boudé, c’est en fait qu’il ne répond plus correctement à un besoin. D’une part, il est devenu old school. Il existe encore de nombreux couples de la génération de nos grands-parents qui ne divorcent pas parce que socialement « ça ne se fait pas » (ou plutôt cela ne se faisait pas à l’époque) ; tandis qu’aujourd’hui, le divorce est un fait socialement accepté de tous. En clair, le mariage du type « jusqu’à ce que la mort nous sépare », c’est « ringard ». D’autre part, le mariage qui était nécessaire au Moyen-

En somme, si vous en avez l’occasion, mariez-vous pour devenir meilleur/meilleure, et si malgré tout vous n’y croyez pas, cela ne vous empêchera pas d’aspirer à être heureux en concubinage ou même en union libre. « Engagez-vous », que ce soit par le mariage, le concubinage ou n’importe quelle autre forme de vie de couple, vivez votre passion à fond, aussi éphémère soit-elle.

Guillaume Deysine

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Société

Titre Les JO de Sotchi et le boycott politique chapeau

Viendra, viendra pas ? Boycott assumé, boycott honteux, pas de boycott ? Les mois qui ont précédé la cérémonie d’ouverture des XXIIe Jeux Olympiques d’hiver ont vu les journalistes et les politiques occidentaux rivaliser d’ambiguïté et de contradiction dans les termes, quitte à déplacer – une fois de plus – le débat.

L

’histoire commence en juin 2013, lorsque le gouvernement Poutine promulgue une loi interdisant la « propagande homosexuelle » devant les mineurs. Aussitôt, des personnalités homosexuelles élèvent la voix dans le monde entier pour dénoncer cette « loi homophobe ». L’expression « boycott des Jeux Olympiques » ne tarde pas à apparaître, notamment dans une lettre ouverte adressée par l’acteur Stephen Fry au Comité International Olympique. C’est le début d’une période de polémique et de malaise pour les politiques invités aux JO. Il est évident que Vladimir Poutine compte sur les JO pour mettre la Russie en valeur – et sa propre politique par la même occasion. Cette avalanche de critiques est la dernière chose dont il a besoin (déjà qu’on lui reprochait ses dépassements budgétaires et ses petites pratiques pas franchement écologiques…). Par conséquent, il déclare lors de l’arrivée de la flamme olympique à Moscou le 6 octobre que les JO sont l’occasion pour la Russie de montrer son « respect pour l’égalité et la diversité, des idéaux qui suivent les idéaux mêmes du mouvement olympique ». Dans ce contexte, les chefs d’Etat se trouvent bien embêtés. Faut-il fermer les yeux sur la politique de Poutine et aller l’applaudir à Sotchi ? Faut-il au contraire affirmer haut et fort son désaccord et boycotter l’événement ? Le CIO tente de se mettre à l’abri en faisant savoir qu’il n’a pas « vocation à discuter des lois dans les pays dans lesquels étaient organisés les JO ». Cependant, comme

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on n’a pas manqué de lui faire remarquer, la charte olympique stipule que « toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique ». Petite gêne au CIO, qui demande une simple assurance écrite à Poutine que les athlètes homosexuels ne seront pas inquiétés. Chez les politiques, chacun choisit son camp. Certains choisissent le boycott, comme la vice-présidente de la Commission européenne ou le ministre finlandais des Sports et de la Culture. D’autres, tels que David Cameron et Barack Obama, ont jugé que boycotter les JO ne servirait en rien la cause des homosexuels russes. D’autres enfin font un non-choix : François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck annoncent officiellement ne pas se rendre aux JO avant de préciser, une fois la polémique lancée, qu’il ne s’agit pas d’un boycott. Ce qui ne sert qu’à entretenir le climat d’ambiguïté qui règne autour du sujet. On retrouve finalement la même situation qu’en 2008 à Pékin. Les chefs politiques et les membres du CIO cumulent désapprobation officielle et soutien apparent, et ne semblent finalement pas capables d’assumer une position définitive. Ce qui permet à Poutine de ne pas être inquiété pour ses lois détestables, et de faire des JO de Sotchi un possible succès.

Sarah Monier


Culture Parce qu’une école de commerce, c’est aussi un haut lieu de culture. GEM, dont l’architecture n’a rien à envier à celle du musée Guggenheim de Bilbao, ne fait pas exception à la règle. En attendant que la Zone Art vous initie au chant, à la danse ou au théâtre, vous trouvez dans cette rubrique de quoi épanouir votre passion infinie pour les arts et les lettres.

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Clipmania

Culture

Clipmania Une histoire de clip L

e clip n’est pas apparu il y a si longtemps que ça, comparé à la grande histoire de la musique. Il naît évidemment de la société de consommation et de la société de l’image. Le but premier des clips a été la promotion des artistes, promotion orchestrée par les maisons de disques. Avec le développement de la radio, les artistes ont vu leur notoriété grandir plus rapidement que leur capacité à jouer des concerts. Il a donc fallu qu’on les filme pour les diffuser à la télévision.

Bohemian Rhapsody - Queen (1975)

Le lancement de MTV (1981)

C’est comme ça qu’apparaissent les premières vidéos promotionnelles musicales, au début des années 70. Il s’agit, de manière assez basique, des artistes filmés pendant qu’ils jouent, avec quelques effets rajoutés. Queen utilise beaucoup de vidéos promotionnelles, et c’est le succès de Bohemian Rhapsody en 1977 qui développe internationalement le clip de promotion musical. Le clip devient alors rentable. MTV (Music Television) lance en 1981 la première chaîne dont la programmation ne contient que des clips. Les maisons de disques peuvent payer pour que la chaîne diffuse ses clips. De manière assez ironique, le tout premier clip qui a été diffusé sur MTV était Video Killed the Radio Stars, du groupe The Buggles. La chaîne dédie toujours une large part de sa programmation aux clips musicaux. Encore aujourd’hui, les clips ont une place importante dans l’industrie mu-

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Culture

Vous avez maintenant l’habitude de retrouver chaque mois l’analyse d’un clip dans le Gem In Way. Ce mois-ci, il s’agit d’un Clipmania un peu spécial, puisqu’il vous propose de revenir sur l’histoire du clip : comment en est-on venu à transformer ses chansons en court-métrages, jusqu’à en faire de véritables œuvres d’art à part entière ?

sicale. Il s’agit d’un passage obligé pour tous les artistes qui veulent se faire connaître, et YouTube a pris la relève des chaînes de télévision dans la diffusion de ces clips. Qui ne regarde pas ses clips grâce à VEVO, née d’un accord entre Google (qui possède YouTube) et des maisons de disque Universal et Sony ? Mais d’un simple moyen marketing, le clip vidéo ne s’est pas arrêté à cette fonction. Il constitue une forme artistique inédite, qui a de particulier qu’elle se doit de mettre des images sur un son, là où la démarche du cinéma fait plutôt le contraire. Certains clips sont mêmes devenus légendaires du fait de leur construction élaborée. Thriller de Mickael Jackson, en est le meilleur exemple : le clip dure plus de 15 mn, et dépasse largement le cadre de la chanson, et devient un véritable court-métrage de comédie musicale. Les clips sont donc les héritiers de deux traditions, celle de la publicité télévisuelle, et celle du cinéma. Stromae, dans son clip Formidable, a parfaitement réussi à mêler les deux : le buzz qu’il a déclenché en étant filmé ivre (en faisant semblant) à un arrêt de tram bruxellois a assuré une excellente visibilité médiatique à la sortie de son nouvel album. Mais Stromae a parfaitement réussi à faire de ce clip un reflet de notre société actuelle, imprégnée de réseaux sociaux virtuels et de voyeurisme, une œuvre d’art puissante et mémorable…

Théo Knoepflin

Thriller - Michael Jackson (1982)

Formidable - Stromae (2013)

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Culture

La vampirisation du blues Un retour aux origines du blues et du rock et sur le droit d’auteur !

P

our expliquer le pourquoi de cet article, tout a commencé lorsque je regardais un épisode des Simpsons, celui où ils vont en Angleterre. Homer aperçoit Jimmy Page (le guitariste de Led Zeppelin), et s’exclame « Oh et voilà Jimmy Page, le plus gros pilleur de musique noire ! » Et forcément, moi qui aime Led Zep’, ça a fait tilt’ dans ma tête. Jimmy Page, c’est un peu un Dieu vivant pour la plupart des fans de rock. Il a créé des solos et des riffs qui ont marqué l’histoire du rock. Une telle accusation me semblait plutôt lourde. Enfin, c’était pas cool quoi. Alors que le débat sur les droits d’auteur commence à revenir sur les devants de la scène, le sujet me semblait intéressant. Le blues est la musique des descendants

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« Oh et voilà Jimmy Page, le plus gros pilleur de musique noire ! »

d’esclaves noirs américains. Né à la fin du XIXe siècle dans le sud des Etats-Unis, le blues a eu une influence majeure sur la musique populaire américaine : le jazz, le rock‘n’roll, le country, le hard rock, la pop (et tant d’autres styles) sont influencés par le blues. C’est donc, à ses débuts du moins, une musique d’afro-américains, faite pour des afroaméricains. Et ce n’est pas si mal puisqu’à part eux, personne d’autre ne s’intéressait à leur musique. Personne hormis quelques jeunes, surtout anglais, qui vont se pencher sur des disques de BB King, Alvin Lee ou Howlin’ Wolf et s’en inspirer pour créer le rock’n’roll. Ces jeunes, ce sont les Rolling Stones, les Beatles bien sûr, mais aussi Led Zeppelin, Les Yardbirds, Clapton, Beck et plein, plein d’autres ! Et c’est là que ça devient intéres-


sant ! Quelques documentations m’ont poussé à réfléchir un peu à la remarque d’Homer. The Lemon Song est fortement inspirée de Killing Floor d’Howlin’ Wolf ; une partie des textes de Whole Lotta Love est carrément un C/C de lyrics d’un morceau Small Faces ; la (superbe) intro de Rock’n Roll est tirée d’un Keep a Knockin’ de Little Richard, etc... Or, le problème se généralise à tous les autres artistes blancs de leur époque. En fait, le rock « blanc » des années 60-70 a vampirisé le blues noir des années 40-50. La faute à des droits d’auteurs délibérément négligés par les maisons de disque de ces artistes (la plupart des bluesmen noirs se sont fait arnaquer et n’ont jamais pu toucher le moindre sou pour certaines de leurs chan-

Culture

sons). A titre d’exemple, lorsque les Rolling Stones arrivent au studio Chess, le studio qui a vu joué leur idole Muddy Watters, ils demandent à rencontrer le fameux Muddy, qui s’avère en fait être l’ouvrier qui repeint le plafond. A défaut de la plonger encore plus dans l’oubli, cette vampirisation a poussé le monde à jeter un coup d’œil sur tous ces artistes noirs auparavant ignorés, elle a redonné un nouveau souffle à cette musique. C’est grâce à des mecs comme Clapton ou Beck que des artistes comme BB King ou Alvin Lee n’ont pas fini dans un hospice au fond du Texas. Si Clapton, les Stones ou les Beatles ont toujours clamé que ces bluesmen étaient leur source d’inspiration principale, d’autres comme Page ont toujours esquivé la remarque, en citant rarement leurs « sources ». Ce qui, en soi, n’est pas très cool.

Alexandre Koja

Si Clapton, les Stones ou les Beatles ont toujours clamé que ces bluesmen étaient leur source d’inspiration principale, d’autre comme Page ont toujours esquivé la remarque...

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Culture

Le live

Chère Gémienne, cher Gémien, j’en appelle aujourd’hui à ton esprit d’aventure, ton envie de vibrer, ton goût pour l’authentique. Je connais ta nature un peu flemmarde – si semblable à la mienne – mais malgré tout je garde espoir. Aujourd’hui, je veux te convaincre que le live, c’est le bien.

J

e commence par le plus évident : la musique. Tu vas peut-être trouver que j’enfonce des portes ouvertes – et tu auras sans doute raison – mais parfois, il est bon de répéter ce qui va de soi. Et ce qui va de soi, me semblet-il, c’est qu’entre un enregistrement et un live, il faudrait toujours choisir le live. Bien sûr, je ne prétends pas qu’il suffise. Notre consommation de musique est trop importante : nous en écoutons tout le temps, partout. Or tu conviendras que ce n’est pas vraiment compatible avec l’idée d’avoir une approche live de la musique. Pourtant, je suis fermement convaincue qu’une performance live apporte beaucoup plus que l’écoute d’un enregistrement. Au-delà de l’acoustique, un concert est nettement plus puissant pour l’auditeur. Il y a là une dimension collective (pense au verbe « se concerter ») : un live est bien plus que la simple exécution en direct d’un morceau. C’est véritablement un moment de partage, presque de communion, entre un artiste et son public. Qu’il s’agisse d’un DJ faisant vibrer la foule, d’un chanteur reprenant son refrain avec le public, ou encore un orchestre symphonique offrant la musique à des auditeurs envoûtés, un concert est un moment où l’artiste entre en contact avec son auditoire. C’est la raison pour laquelle je trouve si bizarre le concept des vidéos ou enregistrements dits « live » qu’on trouve par centaines. Un groupe qui se filme en train de

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jouer, je suis désolée mais ce n’est pas du live. Du moins pas au sens où je l’entends ici. Ce que je veux défendre ici, tu l’auras peut-être compris, c’est l’émotion. C’est l’art quand il fait vibrer. Entendonsnous bien : je ne nie pas qu’on puisse ressentir une émotion ou du plaisir à l’écoute d’un enregistrement, mais je te le dis, Gémien : si tu n’es pas convaincu, c’est que tu n’as pas (assez) testé. Alors va goûter la différence. Et je n’ai parlé jusqu’ici que de musique, mais cela s’applique à bien d’autres formes d’art, pour lesquelles c’est peut-être moins évident, d’ailleurs. Pour le théâtre, néanmoins, je pense que tu saisiras assez facilement. Je ne sais pas pour toi, mais je déteste voir du théâtre à travers un écran. Un jeu de zoom « stratégique » me masque toujours le personnage dont j’aurais voulu voir la réaction, et j’ai le sentiment qu’on dirige mon regard de force via le montage vidéo. Si j’avais voulu admirer un montage magnifique et trouver du sens à ce qui se passe « hors-champ », j’aurais été au cinéma, merci. Et de toute façon, être physiquement face aux comédiens est un plaisir qui ne peut simplement pas se retrouver derrière un écran. Savais-tu qu’à Londres, au théâtre shakespearien du Globe, les spectateurs sont dans une fosse


Culture tout autour de la scène ? Ils sont debout, littéralement aux pieds des comédiens, au plus près de leur émotion. En France, il arrive parfois que ceux-ci descendent dans le public, ou surgissent du fond de la salle. Effet garanti ! Si c’est ce genre d’émotions dont tu es friand, je ne peux que te conseiller de voir un spectacle de danse « live ». Tu découvriras - peut-être avec étonnement au début – que l’on entend les pas des danseurs sur la scène, beaucoup plus que dans n’importe quel enregistrement, mais tu verras surtout que faire face à un ballet, c’est magique. Tu assistes à une vision éphémère par nature, qui n’existe peut-être pas en enregistrement, et qui de toute façon est unique, parce qu’un danseur ne danse jamais exactement de la même façon d’un soir à l’autre. Et si tu as un peu de chance et que tu es proche de la scène, tu te rendras compte que l’émotion dégagée par un danseur est aussi forte que celle d’un comédien. Je te parle en connaissance de cause, ayant eu moi-même la chance de voir une version dansée des Liaisons dangereuses en étant au tout premier rang. Je peux t’assurer que la scène de viol, même dansée, fait bien plus trembler quand tu es à 3m des danseurs que quand tu es derrière un écran, même avec un bon zoom. Tout est, encore une fois, question d’émotion. T’ai-je convaincu, Gémien ? Je l’espère, car pour le dernier aspect du live que je voudrais aborder maintenant, je vais être obligée de quitter le registre de l’évidence.

Si je te dis qu’aller au musée vaut mille fois mieux que d’utiliser le Google Art Project, me croiras-tu ? (Mais si, tu sais, ce logiciel qui t’emmène « dans les musées » façon Street View.) Je sais que pour certains tableaux (une poignée, en vérité), il offre un zoom haute définition assez incroyable, qui permet de découvrir des détails que l’œil n’aurait jamais pu voir dans un musée. Mais me plaçant toujours dans le camp de l’émotion, je ne vois pas ce que ça apporte, et en plus, je ne pense pas que les peintres exposant leurs œuvres aient spécialement voulu que les spectateurs puissent voir ces fameux détails. A mon humble avis, ils s’en fichaient, parce que ce n’est pas ça qui est important. Ce qui compte, c’est l’émotion que tu peux ressentir face à un tableau. Disant ça, je sens bien que je vais avoir affaire à des sceptiques. Mais je ne te parle pas de verser une larme devant la beauté d’un chef-d’œuvre (encore que). Je te parle d’affronter la réalité de l’œuvre, de te mesurer à elle. Comme dirait un de mes anciens profs de philo : va te prendre de l’art dans la tronche, et après tu auras le droit de me dire que ça ne t’a rien fait. Va te poster au milieu des Nymphéas à l’Orangerie (salle ronde, le tableau t’entoure littéralement). Expérimenter l’art, c’est prendre un risque, même celui de s’ennuyer. Alors va te promener dans les musées, va traquer l’émotion. Ne fais pas ton fainéant. Tu me ferais plaisir, et je pense que tu te ferais plaisir.

Sarah Monier

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Culture

César

C’est la version francisée et subventionnée de la cérémonie des Oscars

n américanisme assumé depuis 1974 soit 38 années d’existence et de silence. Un moment qui néglige le naturel et encense la vie réelle. Le cinéma français d’auteur, d’amateur et de réalisateur est la spécificité nationale et gouvernementale, qui s’éternise malgré la crise.

U

verte la cérémonie de remise des César du cinéma français », et le charme opère. C’est un murmure éperdument soporifique mais absolument esthétique. Un design rongé par la rêverie et l’illusion d’un cinéma qui fait transpirer l’émotion et l’évasion. Mais le silence. Le phrasé est alimenté par un silence indéfectible et longiligne.

Une phrase répétée 38 fois bientôt 39 : « Je déclare ou-

Des femmes, des hommes du septième art, forment une foule du septième art. La dramaturgie habite le théâtre du Châtelet et Antoine de Caunes. Et bientôt Cécile de France. Le public, un condensé de snobisme, recense le potentiel artistique d’une France aspirée et inspirée par Hollywood. Le César rime avec l’ancestral Oscar de 1927, le cérémonial est chronométré et les femmes déshabillées par la haute-couture. L’actrice césarisée est emmitouflée dans une robe embarrassante et contestable. Elle se hisse sur la scène, respire profondément et professionnellement, elle sait multiplier les déclarations choc un peu comme Mathilde Seigner ou Sara Forestier. Elle remercie et elle est belle. L’humour s’apparente à une parenthèse désenchantée et prohibée par l’Académie des Sciences et Techniques du cinéma. Le rire se fait rare. L’assemblée est guindée dans un fauteuil rouge écarlate et c’est en février.

Léa Taieb

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Culture

Plus rapide que la

mort

Louis Zamperini est un très vieux monsieur, presque centenaire, qui porte sur ses épaules un destin extraordinaire. Si extraordinaire que son histoire va faire l’objet d’une adaptation cinématographique coécrite par les frères Coen et réalisée par Angelina Jolie. C’est cette histoire édifiante que je vous propose de découvrir.

Un athlète de haut niveau Fils d’immigrés italiens, Louis Zamperini naît en 1917 et grandit dans la ville de Torrance, une banlieue de Los Angeles. Enfant bagarreur et voleur, il retrouve le droit chemin à 15 ans en s’engageant dans l’équipe de course à pied de son école. Louis se montre très doué pour ce sport ; il enchaîne les victoires, jusqu’à battre le record du monde interscolaire du mile (environ 1600m) en 1934. Ce record fracassant lui permet de rejoindre l’Université de Californie du Sud, lui le gamin de Torrance issu d’une famille immigrée très pauvre. A seulement 19 ans, Louis fait partie de la sélection américaine pour courir le 5000m aux JO de Berlin de 1936. Il quitte pour la première fois l’Amérique et découvre ébahi un Berlin paré des couleurs nazies. Il se qualifie pour la finale du 5000m, et finira 8ème après un dernier tour à toute vitesse. Ce dernier tour impressionne Adolf Hitler en personne. Le Führer, en compagnie de Joseph Goebbels, ira même jusqu’à lui serrer la main, en s’écriant : « Ah, vous êtes le garçon qui finit vite ! ». Après cette incroyable expérience, Louis continue de s’entraîner comme un forcené du bitume, avec pour objectif une médaille d’or aux JO de Tokyo de 1940. Il est le grand favori pour être le premier homme à passer sous les 4mn au 1500m. Seulement la guerre éclate, les JO

sont annulés et Louis rejoint l’US Air Force comme bombardier en septembre 1941.

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Culture La guerre

Lui qui lutte sans relâche contre le chrono, c’est maintenant contre l’ennemi japonais qu’il va devoir se battre. Il va subir son baptême du feu au cours d’une mission très périlleuse dans laquelle plusieurs avions américains seront abattus, engloutis par l’Océan Pacifique. Attaqué par neuf chasseurs japonais, la majorité de l’équipage est blessée. Miraculeusement, Louis s’en sort indemne. Les mécaniciens compteront 594 impacts de balles sur la carlingue. Le 23 mai 1943, il ne sera cette fois-ci pas épargné et sa vie va basculer dans l’horreur. Son bombardier B-24, baptisé The Green Hornet, est pris en chasse par des avions japonais et se crashe au-dessus du Pacifique. Sur les onze membres d’équipage, seuls trois survivent au crash. Louis et ses deux compagnons d’infortune se hissent à bord de radeaux de caoutchouc avec pour seuls vivres quelques tablettes de chocolat et six bouteilles d’eau. Pendant 47 jours, les trois hommes, qui ne seront plus que deux après un mois, survivent dans des conditions d’une dureté inimaginable. Ils sont même repérés par un avion japonais, qui va les mitrailler pendant une longue demi-heure. Pour échapper aux balles, Louis plonge sous le radeau, où il risque à tout moment de se faire dévorer par les requins.

Prisonnier au japon

Mutsuhiro Watanabe

dont le nom figure sur la liste dressée par le général MacArthur des criminels de guerre japonais les plus recherchés

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Au 47ème jour, les deux hommes repèrent un rivage. Leur longue dérive de plus de 3200 kilomètres dans l’océan les a conduits aux îles Marshall. Le cauchemar semble prendre fin. Exténués et affamés, les deux hommes rampent jusqu’à la plage où ils sont capturés par l’ennemi. Mais Louis sait qu’il quitte un cauchemar pour un autre. En effet, se faire capturer par les Japonais est ce qu’il peut arriver de pire pour un soldat américain. Pendant 43 jours, il sera retenu prisonnier sur l’île de Kwajalein, avec un rationnement minimum, en attendant le jour de son exécution. Quand les prisonniers n’étaient tout simplement pas décapités sans aucune forme de procès, ils pouvaient mourir de faim, de maladies, de la violence des gardes ou encore d’expériences médicales. Louis ne sera pas épargné par ces expériences inhumaines : on lui injectera jusqu’à 1/2 litre de produits inconnus dans les veines. Il devient également le souffre-douleur du sergent Mutsuhiro Watanabe, dont le nom figure sur la liste dressée par le général MacArthur des criminels de guerre japonais les plus recherchés. Les souffrances et les humiliations innombrables subies pendant cette période le hanteront pendant des années. Louis doit sa survie au fait qu’en tant qu’ancienne gloire sportive, il était un prisonnier précieux pour la propagande japonaise. Mais l’armée japonaise décide malgré tout son exécution. Elle sera prévue le 22 août 1945. Le salut de Louis arrive du ciel : deux bombes d’une puissance effroyable sont lancées sur Nagasaki et Hiroshima. L’empereur capitule le 15 août. Les prisonniers ne l’apprendront que le 20 août, soit deux jours avant la date de l’exécution.


Culture Le retour à la vie Il est enfin libéré en septembre 1945. Déclaré mort dès 1943 par l’US Army, il revient triomphant en Amérique, célébré en héros par une foule qui n’a pas oublié le jeune athlète prometteur de Torrance. Toutefois, le retour à la normalité est un chemin difficile, hanté par ces années de captivité et son désir de vengeance envers Watanabe. Revenu du monde des morts, il doit réapprendre à vivre. Il se marie en 1946, mais son mariage bat de l’aile à cause de son alcoolisme qui le dévore. Une rencontre change sa vie : celle avec un célèbre prêcheur nommé Billy Graham. Il apprendra le pardon ; pardon envers ses tortionnaires, pardon envers Watanabe. En 1950, il accepte de repartir à Tokyo en tant que missionnaire afin de faire la paix avec ses anciens bourreaux et avec lui-même. Il demande

à rencontrer Watanabe. Ce dernier refuse, mais Louis lui envoie quand même une lettre où il lui accorde son pardon : « L’amour a remplacé la haine que j’avais pour vous » écrit-il. Quand il revient aux Etats-Unis, il est enfin débarrassé de ses vieux démons. Il retrouve une vie normale avec son épouse, qui décède en 2001. Il continue de faire du sport et apparaît publiquement ici et là. En 1998, il porte la flamme des JO d’hiver de Nagano, en courant bien sûr. Il mène actuellement une vie paisible dans une petite maison d’Hollywood. Seules quelques médailles sportives et des décorations militaires sont là pour rappeler le destin hors-du-commun de Louis Zamperini, l’homme qui courait plus vite que la mort.

Guillaume Lods

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Culture

La déchéance de la

poésie

« Quelque soit le souci que ta jeunesse endure, Laisse la s’élargir cette sainte blessure, Que les noirs séraphins t’ont faite au fond du cœur, Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur » La Nuit de Mai, Alfred de Musset

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Culture C

ertains d’entre vous se disent que ces vers sont magnifiques, et à juste titre. Parmi eux, il y en a qui voudront lire le poème en entier, et je les encourage à le faire. Cependant, d’autres pensent soit que j’écris cet article pour me vanter, soit que la poésie est un concept dépassé. En effet, dès que je cite des vers, j’en vois qui lèvent les yeux au ciel. Comment en sommesnous arrivés là ? Pourquoi un pan aussi important de la littérature française est-il en train de tomber dans l’oubli ? « A défaut du pardon laisse venir l’oubli » La Nuit de Mai, Alfred de Musset Personnellement, j’adore la poésie et jamais je ne m’en lasserai. J’ai été éduqué à aimer lire. Je pense que le problème vient de la télévision et des ordinateurs. Plutôt que de prendre un livre, une majorité préfère ne pas avoir à faire d’effort et donc allume la télévision ou

« Ta douleur même est sœur de ma souffrance,[…] Ses éternels serments d’un jour » La nuit de décembre, Alfred de Musset

« We are the dead. Short days ago We lived, felt dawn, saw sunset glow, Loved and were loved, and now we lie In Flanders fields”

streame une série. Je le fais également, mais je n’oublie pas l’importance des lettres. Et je soutiens que chaque élève devrait lire, sinon une poésie (parce que j’aime cela, et certains pourraient faire des découvertes), au moins quelques pages par semaine. Si vous ne le faites pas par plaisir, faites le pour votre santé. Il est scientifiquement prouvé que la lecture retarde les symptômes d’Alzheimer. Donnez une chance à la poésie. Il y a une raison qu’elle ait réussi à traverser les âges : de l’antiquité à nos jours. Je vous quitte en citant quelques vers, en espérant qu’ils vous plaisent. Donnez une chance à la poésie. Il y a une raison qu’elle ait réussi à traverser les âges : de l’antiquité à nos jours. Je vous quitte en citant quelques vers, en espérant qu’ils vous plaisent.

Laurent Fitzpatrick

« Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonnent » Les colchiques, Apollinaire

« Que vous dirais-je enfin ? Je fuis des yeux distraits, Qui me voyant toujours ne me voyaient jamais » Bérénice, Racine

In Flanders fields, John McCrea

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Culture

Le

Cul(ture)

69

Dans cette rubrique, le Gem In Way te fait découvrir une position du Kama Sutra à travers toute la culture qui l’entoure, son application, son histoire, sa symbolique…

Application

Envie de montrer à votre partenaire que vous en avez entre les jambes (nous n’en doutons pas) et que vous êtes à l’aise ? Qu’un étudiant de Grenoble est forcément une bête de sexe (là, déjà, on doute un peu plus) ? La position 69 est l’idéal pour montrer votre assurance. Les deux partenaires sont allongés tête-bêche, sur le côté, ou l’un des deux sur le dos et l’autre au-dessus. Ils en profitent pour se procurer mutuellement des caresses buccogénitales.

L

e 69 est toujours considéré comme une position sexuelle au sens strict dans la mesure où il permet la pénétration. Dans une relation hétérosexuelle, il y a simultanément un cunnilingus et une fellation. Un couple peut rechercher la stimulation réciproque, et la simultanéité, ainsi un seul partenaire peut rechercher son orgasme ou les deux, et ces orgasmes peuvent être simultanés ou consécutifs. De même, les partenaires peuvent considérer le 69 comme des préliminaires seulement, et au contraire conduire à l’orgasme de l’un ou des deux partenaires. Le nombre 69 en lui-même est une représentation figurative de cette position. En effet, si les boucles de ces deux chiffres sont considérées comme étant la tête des partenaires, le nombre 69 représente bien deux partenaires face-à-face, ayant chacun la tête au niveau du sexe de l’autre. Contrairement à ce que certains pensent, la position 69 n’est pas la 69e position décrite dans le Kâmasûtra. Par opposition, on nomme parfois « position 96 » l’absence d’activité sexuelle de deux personnes dans le même lit.

Cette pratique est décrite dans le passage du Kâmasûtra comme « le congrès du corbeau ». Attention, il ne suffit pas que l’homme ou la femme vénère cette position sexuelle pour qu’il ou elle y prenne du plaisir. Le 69 s’adresse à celles et ceux qui acceptent leur corps et celui de leur partenaire. Parce que si toutes les positions sexuelles demandent beaucoup d’amour pour être appréciées à leur juste valeur, celle-ci, plus encore, requiert une très bonne connaissance de l’autre, de la confiance et de la complicité. D’autre part, pas facile de s’occuper du plaisir de l’être aimé quand on a envie de se perdre dans le sien. Peut-on se laisser porter par le plaisir et se focaliser vraiment sur celui de l’autre (oui chez Xpression on aime la philosophie dans le sexe) ? La moralité reste toujours la même : ne brusquez pas vos ébats. Et si, le 69 paraît idéale en guise de préliminaire, n’oubliez pas qu’il ne s’agit que d’un apéritif avant de vous mettre à table. En bref… Validez, mais surtout sortez couverts.

Cyril Franck & Loïc Moundanga

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assos Eh oui ! Les assos peuvent parler et même écrire. Ainsi, les pages qui suivent leur appartiennent car le Gem In Way, c’est aussi ça : un endroit où les assos peuvent promouvoir leurs projets et leurs événements ou, plus simplement, s’exprimer sur des sujets qui les préoccupent. Si vous souhaitez participer à ces pages, contactez la rédaction à xpression@grenoble-em.com

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assos

nymphony record

« The Sound Of Young America » Indécente. Sédicieuse. Perverse.

E

lle donne encore le rythme à la démarche chaloupée de Charlize Theron dans le spot pour Dior en la rendant toujours plus sensuelle. Trente ans après sa mort, la voix de Marvin Gaye résonne comme un hymne à l’amour, mais l’amour corpsà-corps, sexuel et envoûtant. Difficile alors de s’imaginer que ce prince de la soul cachait sous sa voix chaude de véritables engagements et s’était déclaré comme le porte-parole de la jeunesse américaine. En 1971, malgré le désaccord profond de son producteur, il décide de dénoncer le marasme de la guerre du Vietnam qui n’en finit plus depuis six ans, et produit pour cela son plus bel album : What’s going on. On s’interroge. Les couleurs de la soul peuvent-elle porter un tel anathème ? Elles peuvent bien plus encore. On ne le voit pas mais la soul est une révolution discrète. Depuis les années 20, elle opère un changement que les manifestations n’arrivent pas

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à obtenir : elle réunit sur la piste de danse les blancs et les noirs qui ne peuvent pas cohabiter. Elle fait disparaître en quelques notes larmes et conflits. Frivole ou profane, la soul l’est peut-être. Mais elle a réussi là où la politique a mis tant de temps à se faire entendre. La soul est une longue histoire qui commence dans une petite maison de disque de Détroit, la Motown, dirigée par le charismatique Berry Gordy. Elle offrira au monde les plus grands noms de la soul et de la musique elle-même. Etre noir, c’est alors être James Brown, Aretha Franklin, Duke Ellington. C’est en être fier et le revendiquer comme une force. Certains diront que la musique n’a rien changé aux Civil Rights. Elle a pourtant répandu l’espoir et montré à toute une population que « la liberté, ça se prend ». Marvin Gaye n’aurait alors fait que

reprendre cet adage qui semble définir la soul et plus précisément la Motown : la musique est un langage sûrement insouciant mais qui a le pouvoir de rallier les hommes à sa cause. Il met tous les charmes de sa voix au service de son engagement pour dénoncer l’incompréhensible et vaine guerre du Vietnam. Cet album sera l’unique trace de son combat politique, car il n’est pas question pour l’artiste d’oublier que la musique est avant tout pour lui l’incarnation de la sensualité. Voilà trente ans que Marvin Gaye a été élevé au rang de légende. Trente années pendant lesquelles il n’a pourtant pas cessé d’exister. La soul et ses artistes sont immortels et envahissent les nouveaux genres de musique tels que le hiphop ou le R&B. Ils ne cessent d’être repris, adaptés, samplés. Alors si la musique avait une âme, il semble évident que ce serait la soul.

Nymphony


enjeu Le jeu du mois :

assos

Le jeu du vaisseau Les hooligans ont ouvert leur tiroir secret et ont trouvé, entre les barres à mines, points américains et autres battes à clous, leur livre de jeux d’alcool. Ce mois-ci donc, Enjeu vous offre dans le Gem In Way un bon petit jeu d’alcool pour vous enjailler lors de vos longues soirées entre potes. Nous dédicaçons ce jeu d’alcool à nos amis d’ICO puisqu’il s’agit du « jeu du vaisseau ». Il s’agit ici d’une des variantes du jeu (que vous pouvez aussi adapter selon vos envies, besoins et votre humeur). Prérequis : Un jeu de 52 cartes 2 à 8 joueurs Un bol Préparations : Chaque joueur doit avoir son verre, les cartes étalées face cachée et un bol doit être placé au milieu de la table : le « Vaisseau ». Effets des cartes : • 1, 2, 3 : « Baril de Rhum » On sort les tonneaux de la cale et on se la colle. Le joueur distribue autant de gorgée qu’indiqué par la valeur de la carte (il est possible de diviser les gorgées entre différentes personnes). • 4 : « Larguez les amarres » Tout le monde trinque pour fêter le départ du voyage, une gorgée collective. • 5 : « Levez les voiles » Vous quittez votre poste pour vous la couler douce. Vous avez le droit de sortir pour aller aux toilettes (ou pause clope). Cette carte peut être « vendue » aux autres joueurs contre un gage, un nombre de gorgées que l’acheteur doit boire à votre place… Enfin soyez des vrais Gémiens en étant innovants. • 6 : « Un homme à la mer » Il vous semble entendre quelqu’un qui crie à l’aide. Il faut coller son oreille sur la table, le dernier qui le fait boit. • 7 : « Choisissez le cap capitaine » : Vous attendez les ordres du capitaine pour agir. Le joueur invente une règle qui restera jusqu’à la fin de la partie et qui doit toucher TOUT LE MONDE de façon équitable. • 8 : « À bâbord ! » : Le joueur de gauche boit une gorgée. • 9 : « À tribord ! » : Le joueur de droite boit une gorgée. • 10 : « L’idiot du navire » : A quoi bon répondre à l’idiot du navire, il ne comprend jamais rien… Le détenteur du 10

Règles : Chaque joueur tire une carte à tour de rôle dans le sens des aiguilles d’une montre. En bons Hooligans, nous vous invitons à crier le nom des effets entre guillemets avant de lancer l’effet (le mieux étant quand tout le monde le fait ensemble). Dans ce jeu, il est interdit de sortir de la table. peut poser une question. Si quelqu’un répond à la question, il boit. La règle s’applique jusqu’à ce que quelqu’un d’autre tire un autre 10. • Dame : « Courant marin » (aussi appelé « Cascade ») Vous êtes pris dans les courants et glou et glou et glou… Tout le monde commence à boire et celui qui a tiré la carte s’arrête quand il veut. Tout le monde continue de boire tant que celui à notre gauche continue de boire (il a le droit de continuer à boire même si son voisin s’est arrêté). • Roi et Valet : « Le Vaisseau » A chaque voyage vous pillez des navires de leur alcool. À chaque roi ou valet pris, le joueur ajoute du contenu de son verre dans celui du milieu. Le joueur qui tire la dernière carte de ces 8 (roi et valets) doit boire entièrement le contenu du vaisseau. Le jeu prend fin quand le vaisseau a été vidé par un joueur. Have fun ! Enjeu en appelle à votre bon sens et vous rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, qu’il est interdit de forcer quelqu’un à participer contre son gré à ce type de jeu ou de le forcer à boire. Hooliganement vôtre

Tu veux montrer à quel point tu es un dieu de culture gé ? Tu n’arrives pas à caser tes références en soirée ? Tu as juste envie de t’éclater avec une bande de potes et défier les autres écoles grenobloises ? Just Quizz It est fait pour toi ! Le concours se déroule en deux phases: les sélections et la finale entre les différentes écoles. Des lots pour tous les finalistes et croyez nous, nous vous avons dégoté des lots renversants!

Date d’inscription: du 7 au 21 mars Plus d’information sur notre page FB ou à l’adresse justquizzit2014@gmail.com

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assos

Planètes

Les photos de Planètes

Ces photos ont été réalisées dans le cadre d’un concours dont le thème était Au bout de la nuit. Elles ont été prises par Léa et Maxime. Les deux photos sont très différentes : celle de Léa laisse beaucoup d’espace libre sur la droite, ce qui renforce la présence des deux personnes qu’elle semble avoir prises « sur le vif », tandis que celle de Maxime nous plonge dans une ruelle sombre, éclairée uniquement par une lumière vive au loin. On s’est aussi demandé pourquoi la photo de Maxime était légèrement penchée. Pour accentuer l’aspect « glauque » de la rue ? Son explication est simple : « j’étais pas très frais quand je l’ai prise ! »

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Millési’mets

La Fondue Savoyarde, l’incontournable !

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Après les sorties ski ou tout simplement en ce froid d’hiver, c’est fondue party chez les Gémiens !

La fondue savoyarde

Préparation : 15 mn Cuisson : 7-10 mn Pour 6 personnes, faire fondre dans l’appareil : • 400 gr de Beaufort jeune • 400 gr d’Abondance • 400 gr d’emmental • 2 gousses d’ail • Une belle noix de beurre • 1 L de vin blanc sec • 7 cl de kirsch • De la noix de muscade fraîchement râpée • Poivre du moulin • Sel

Astuce Si vous n’avez pas le matériel adéquat, pas de panique ! Pensez à venir réserver votre appareil à fondue au local de Millési’mets 2€ Cotisants 3€50 non cotisants

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Altigliss

Chaussez vos skis ! la 15ème édition du GEM Altigliss Challenge débarque à Val d’Isère du 22 au 29 Mars Vous l’attendiez avec impatience, la voici qui arrive très bientôt : la nouvelle édition du GEM Altigliss Challenge, avec comme chaque année un programme riche en activités et nouveautés ! Que tu sois en 1A inscrit au challenge sur le conseil des 2A, en 2A désireux de revivre cette expérience qui t’a tant plu, que tu sois féru de ski, de freestyle ou tout simplement amateur d’une semaine de ski entre amis, chacun y trouvera son compte grâce à la diversité des activités proposées lors du GEM Altigliss Challenge ainsi que ses nouveautés.

Les 3 Challenges

Comme chaque année, les Challenges Ski, Montagne et Village sont les trois événements clés qui rythmeront toute la semaine du challenge ! Hésitant à t’inscrire pour y participer, voici quelques informations supplémentaires qui pourront t’aider dans ton choix : Le Challenge Ski, compétition reine du GAC, est le challenge qui s’adresse aux skieurs confirmés, amateurs de sensations fortes et de compétition. Celle-ci est représentée par Supergliss, le ski club de GEM. Si toutefois, tu as un niveau de ski plus modéré et que tu es désireux de t’essayer à la découverte de pratiques de glisse peu démocratisées, alors le Challenge Montagne est fait pour toi ! En effet, celui-ci te propose des épreuves ludiques tout en restant dans le cadre d’une compétition, telles que : une course d’orientation, une chasse

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Bon à savoir au trésor, une C’ e st une équipe de GEM qui a fini course de Yooner premier l’an dernier au Challenge Monet comme chaque année une nou- tagne et a gagné une semaine à l’UCPA. velle épreuve, à savoir pour cette 15ème édition, une épreuve de Télémark ! Enfin, si tu préfères concourir dans des épreuves tout aussi ludiques mais de préférence sur le village que sur les pistes abruptes alors laisse-toi séduire par le Challenge Village, véritable challenge de l’ambiance ! Ce sera déguisé que tu devras représenter ton équipe au snow golf, parcours du combattant et autres épreuves déjantées! L’an dernier, l’équipe gagnante de l’EM Strasbourg est partie à Amsterdam tous frais payés !


assos La journée de la glisse : partenaires, entreprises, associations handiski… tous réunis pour chacune de vos envies ! Pour vous Gémiens, aucune obligation ne vous est imposée. Si vous ne souhaitez pas participer à l’un des trois challenges, vous êtes tout de même les bienvenus et pouvez skier librement ou encore participer aux soirées et activités telle que la journée de la glisse et du handisport.

proposant césures et stages et bien d’autres animations avec des cadeaux à la clé.

A l’occasion de cette journée, vous pourrez retrouver sur le village un grand nombre de nos partenaires tels que KPMG, LIDL et la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, mais aussi certains de nos équipementiers partenaires et l’association handiski proposant de nombreuses activités ! Au programme : skitests, initiation au handiski Durant toute la semaine, des animaou au freestyle, mais aussi tions proposées par nos partenaires possibilité de dépôts de CV seront organisées avec de nombreux auprès de nos partenaires lots à gagner.

Une journée clôturée en beauté par l’événement freestyle incontournable : le Ride Her First Cette année, tout en restant un véritable contest freestyle, le RHF prendra la forme d’un spectacle sensationnel ! Une fois la nuit tombée, les projecteurs et le DJ en place, les meilleurs riders pro seront présents pour performer devant vous leurs meilleurs tricks en s’associant à plusieurs pour un rendu encore plus spectaculaire ! Un show à couper le souffle et une ambiance au RDV !

Sans oublier les festivités qui seront aussi de la partie tout au long de la semaine! En effet, le GEM Altigliss Challenge a prévu comme chaque année les choses en grand pour que cette semaine soit mémorable ! Cérémonie d’ouverture et de fermeture, concerts, animations, pots et soirées au Graal et à la Doudoune tout au long de la semaine. Autant vous dire, venez en forme car la semaine s’annonce riche en émotions !

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Dolce Vita

La Chine aux deux visages : gros pollueur et numéro 1 dans le « green business » Les entreprises chinoises sont les leaders sur le marché du photovoltaïque, de l’éolien et de la voiture électrique. Et pourtant, ce sont les plus gros pollueurs de la planète !

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a Chine, « usine solaire » du monde, est première sur le marché des énergies renouvelables. Plus de 70% des cellules photovoltaïques sont « made in China » et cette part de marché est en pleine croissance. Huit des douze plus gros fabricants mondiaux de cellules photovoltaïques sont originaires de Chine ou de Taïwan. Et Suntech, numéro 1 chinois, détient 12% du marché mondial ! Cette domination est une véritable stratégie : le « green business » représente plus de 150 milliards d’euros selon le Fonds des Nations Unies pour l’environnement. La Chine met en avant sa volonté de réduire ses émissions de carbone lors de tous les sommets internationaux de lutte contre le changement climatique. Les énergies vertes sont une véritable opportunité de croissance. La Chine peut ainsi faire meilleure figure vis-à-vis de l’environnement tout en montrant ses prouesses dans le secteur de la technologie. Selon l’Agence internationale de l’Energie, pendant les dix prochaines années, la Chine mettra en place des capacités de production d’énergie solaire et éolienne équivalentes à 180 réacteurs nucléaires ! Et ça ne s’arrête pas là : une voiture hybride sur deux serait vendue en Chine. La représentante de Greenpeace à Pékin (Ang Li) affirme que « la Chine est en train de gagner la course aux énergies vertes ». Et ce n’est pas un vol : la Chine investit deux fois plus que les Etats-Unis dans ce domaine. Cependant, il faut nuancer. La Chine reste le plus gros

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émetteur CO2 de la planète. Elle ne combat pas d’abord le réchauffement climatique. Ce statut de champion dans les énergies vertes lui permet plutôt d’acquérir peu à peu une indépendance énergétique (notamment vis-à-vis du pétrole). Et cela se comprend : le pays consommerait trois fois plus d’énergie d’ici 2035 (soit 18 fois la consommation française) ! Si la Chine tient son pari, les énergies renouvelables pourraient fournir plus de 30% de l’énergie du pays d’ici 2050. Mais depuis 2009, en raison de la crise et de la lutte antidumping, les investissements dans les énergies renouvelables ont baissé de 40% aux Etats-Unis et en Europe. Les exportations chinoises baissent. Ainsi, pour soutenir son industrie, Pékin a par exemple mis en place des garanties d’Etat aux prix d’acquisition pour les équipements électriques fonctionnant au solaire ; et des subventions étatiques soutiennent l’installation de fermes éoliennes (comme dans le désert du Ningxia). La Chine se tourne donc vers une consommation interne de ses produits, alors que jusque-là elle exportait 95% d’entre eux. D’ici 2020, la Chine se fixe comme objectif de produire 15% de son énergie via des ressources renouvelables : une opportunité pour réduire la pollution et faire face à ses besoins énergétiques.

Dolce Vita


LIBRE Si vous êtes arrivés jusqu’ici, soyez rassurés : vous êtes en zone libre. Au feu les sujets pompeux et les analyses poussées, il est temps de se lâcher et de raconter n’importe quoi. Dans cette rubrique, on parlera de tout et de rien, surtout de rien. Défiant la censure, brandissant le flambeau de la liberté d’expression, nous tâcherons de vous amuser avec ces dernières pages qui sont généralement les préférées des lecteurs.

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LIBRE

Du plaisir au féminin Si la masturbation masculine est souvent perçue comme sale dans notre société chrétienne, elle n’en est pas moins connue et acceptée socialement, du moins officieusement, constituant un sujet récurrent pour des boutades et entrant même dans notre vocabulaire quotidien. Mais aujourd’hui on s’en branle, on parle des femmes !

L

a masturbation féminine demeure un tabou, un sujet évincé des conversations, mondaines ou non, dont la pratique même reste mystérieuse. Pourtant il suffit d’une recherche Google sur le sujet pour rencontrer nombre d’articles encourageant sa pratique, la considérant non souvent comme essentielle à l’épanouissement de la femme dans sa sexualité. A la différence de la masturbation masculine, la masturbation féminine n’est pas nécessairement considérée comme sale, elle est plutôt tout bonnement impensée. Elle est absente dans la plupart des représentations sociales de la vie (sexuelle) de la femme, et ce jusque dans la littérature, le cinéma ou les arts plastiques (avec

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des exceptions qui en valent le détour, cf. La Vie d’Adèle). Il n’en est pas moins une vérité que les femmes aussi se masturbent, avec certaines différences dans la pratique avec les hommes, j’entends par là non pas la pratique au sens propre du terme mais les habitudes. Certaines études nous apprennent ainsi qu’entre 60 et 80% des femmes se masturbent (contre 94% des hommes), leurs pratiques étant en général plus espacées dans le temps et leur régularité que celles des hommes et commençant souvent tard, après la trentaine pour beaucoup (vers 12 ans pour les garçons). Cependant aucune étude exacte n’a pu être réalisée à ce jour, et cela est probablement en grande partie dû à l’image ou plutôt la non-image de l’onanisme


féminin dans notre société. J’ai à présent forcément éveillé votre curiosité, et pourtant c’est à grand peine que je suis parvenue à récolter ne fussent que quelques informations auprès de mes co-étudiantes, la plupart se refusant à une description détaillée de leurs pratiques, ce qui confirme notre théorie de la négation sociale de la masturbation féminine. Néanmoins voici une tentative d’explication à cette sousreprésentation. Le fait que l’onanisme féminin soit si peu médiatisé est en lien avec la faible présence du plaisir féminin dans notre société, bien que celuici s’affranchisse peu à peu de sa catégorisation de secondaire et prenne de l’ampleur, le marché du porno féminin en expansion n’en

étant qu’un exemple. Cependant tant que le désir féminin restera un tant soit peu sulfureux, dans le domaine de l’interdit, les femmes ne pourront s’exprimer au sujet de leur désir et donc par conséquent pas le vivre. Socialement le désir de la femme n’est pas autorisé, elle ne peut montrer qu’elle désire, et surtout pas qu’elle est apte à vivre ce désir seule. Toujours la femme doit rester soumise, comme au Moyen Age, vous savez, le temps où une chose telle qu’un vibromasseur pour femme rebutait, où seul l’homme pouvait être à l’origine de la satisfaction. Jamais la femme n’était maîtresse de son propre désir, cela lui donnant trop d’indépendance dans une société machiste. Finalement nous n’avons toujours pas encore tellement évolué. Mais il serait temps.

LIBRE

Anna-Luisa Vogt

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LIBRE

La vérité est ailleurs… Croyez-vous aux Aliens ? La question fait souvent sourire et peu de gens osent admettre que pour eux, la réponse est oui. Pourtant, la question est loin d’être ridicule.

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n effet, ce qui prête à sourire, c’est l’image du petit homme vert, tout droit venu de Mars Attack ou de E.T. Pourtant, ce bonhomme, des personnes affirment l’avoir vu. Des personnes qui n’ont absolument rien à voir les unes avec les autres, ils décrivent des personnages et des objets volants qui se ressemblent étrangement. Ils les ont vus à la télé, me direz-vous. Parce que les tribus des forêts africaines ont la télé branchée sur l’émission Alien Theory, peut-être ? Pourtant, ils ont décrit exactement la même chose que toute une famille américaine qui a vu une soucoupe volant au-dessus de leur jardin alors qu’ils déjeunaient tous ensemble. Précisons tout de même que nous ignorons ce que la famille buvait à ce moment-là… mais passons ! Quoi qu’il en soit, nous refusons de croire. Même quand des personnes qui sont a priori dignes de confiance nous l’affirment. En fait, nous avons décidé de ne pas y croire. Comme nous avions décidé de ne pas croire que la NSA espionnait de simples citoyens dans le monde entier alors même que cette théorie était tout de même beaucoup plus crédible que celle de l’existence des aliens. Pourquoi cela ? Mais parce que nous avons peur d’affronter la vérité. Pourtant, est-ce vraiment si absurde que cela ? La Terre est une (petite) planète dans un (petit) système solaire qui se trouve lui-même dans une galaxie

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LIBRE

qui n’est elle-même qu’une galaxie parmi des milliers d’autres (et probablement des millions). Rien que notre galaxie, la Voie Lactée, compte des centaines de milliards d’étoiles et de planètes. Pourquoi l’une de ces planètes n’abriterait-elle pas la vie, elle aussi ? En réalité, notre connaissance de l’univers est trop minime pour pouvoir affirmer qu’il y a de la vie ailleurs et surtout pour affirmer qu’il n’y en a pas ! Car, avec ces milliards de possibilité, est-il si absurde d’imaginer que nous ne soyons pas seuls êtres vivants de l’univers ? Que les petits hommes verts existent ou pas, il est intéressant de voir comment leur image est utilisée dans notre culture et toutes les théories qui en découlent. L’une des séries qui abordent le sujet avec le plus de réalisme est X-files. Les extra-terrestres y sont décrits comme des expérimentateurs : ils étudient les humains comme les humains étudient des rats de laboratoire. La description qui y est faite colle parfaitement aux récits des supposés témoins d’apparitions d’extra-terrestres et des personnes ayant soit disant subi leurs « attaques ». Etant de forme nettement plus évoluée que nous, ils souhaiteraient comprendre notre fonctionnement. Les humains seraient alors kidnappés, étudiés et des capteurs seraient mis dans leurs têtes. Les mêmes personnes seraient ainsi enlevées encore et encore, comme des cobayes dont on étudie l’évolution

sur le long terme. Dans d’autres séries, les extra-terrestres sont davantage « proactifs ». Ainsi, dans la série Stargate SG-1, les extra-terrestres sont regroupés principalement en deux races : les Goa’ulds et les Asgards. L’histoire des Asgards est particulièrement intéressante à analyser. En effet, ils ont voulu rentrer en contact avec les populations humaines il y a plusieurs millénaires, à l’époque où l’homme n’était encore qu’au début de son évolution. Ils ont donc jugé qu’il était trop tôt pour se montrer. Mais, ils ont entrepris une sorte d’ « éducation » en leur transmettant petit à petit des parcelles de leur savoir technologique et en les préparant à accepter l’idée que d’autres êtres qu’eux existent dans l’univers en créant la mythologie (nordique, dans ce cas). Les extra-terrestres seraient donc les dieux de la mythologie auxquels les hommes ont cru pendant des siècles ! Certes, il ne s’agit là que d’histoires, à priori. Mais, même si nous avons du mal à croire que des êtres aient pu atteindre une avancée technologique telle qu’ils puissent voyager à travers la galaxie ou pratiquer la télépathie, n’oublions pas que l’univers aurait 14 milliards d’années et l’homme (seulement) 200 000 ans. D’autres espèces ont pu apparaitre bien avant nous et ont peut-être eu des millions d’années pour évoluer. Si l’on se base sur l’évolution de l’Homme qui

est une espèce encore relativement jeune, il est assez plausible que des êtres aient pu atteindre un tel niveau technologique en ayant existé peutêtre mille fois plus longtemps que nous. Certes, vous pourriez me répondre que l’image de l’extra-terrestre ressemble beaucoup trop à celle de l’homme pour être autre chose que le fruit de son imagination. Mais pourquoi se limiter à l’image de ce petit homme vert ? La vie extra-terrestre existe peut-être sous une forme totalement différente de la nôtre, sous forme bactérienne par exemple ou sous une forme que nous n’avons même pas encore imaginée. Mais cela n’en fait pas moins des extraterrestres, non ? Finalement, devons-nous croire aux aliens ? Dans tous les cas, il y a suffisamment de raisons pour au moins se poser la question. Et même si les personnes affirmant avoir vu des OVNIs ne sont probablement pas plus dignes de confiance que celles affirmant avoir vu le monstre du Loch Ness, est-ce pour autant une raison de croire en l’ « exception terrestre » ? Donc, même si nous ne verrons probablement jamais l’arrivée sur Terre d’un dirigeant de la planète Gliese 581 c pour serrer la main de Barack Obama, n’oubliez pas : nous sommes peut-être observés et pas que par la NSA.

Leila Taleb

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LIBRE

Eloge de la lenteur

C’en est fini de la maxime « métro-boulot-dodo » qui nous presse et régit notre quotidien. Aujourd’hui, on privilégie le « doucement mais sûrement » plutôt que le « vite fait, bien fait ».

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eci n’est pas un manifeste contre la vitesse mais seulement une réflexion sur la façon dont nous gérons notre vie et nos priorités. Nous sommes pressés, ceci est un fait. Tout le temps et pour n’importe quelle raison, nous n’avons jamais le temps de rien et nous sommes toujours en train de redouter la future échéance. La technologie n’y aide pas, je le conçois : vouloir tout, tout de suite et toujours plus vite semble être le syndrome de la génération Y. Pourtant, cette obsession de la vitesse semble avoir atteint sa limite. De nombreux mouvements ont émergé pour retrouver le goût de la lenteur et déceler l’escargot qui sommeille en nous. Adieu rythme effréné et deadline anxiogène. Alors si toi aussi tu as l’impression de n’avoir jamais une minute à toi, que tu cours après ta vie et que tu t’enlises dans des activités chronophages (Facebook, Internet, séries…) : ceci est pour toi. Bien sûr ce refus de la vitesse a connu son heure de gloire durant les années 70 avec le mouvement hippy mais aujourd’hui les acteurs de ce mouvement ne ressemblent pas exactement à ce que vous pouvez imaginer… Cette contre-culture a pris racine en Italie dans les années 80 en réaction aux fast-foods, d’où la naissance du Slow food. L’idée étant désormais de favoriser la qualité à la quantité pour réhabiliter les plaisirs de la table et soutenir une agriculture écologique. Cette initiative a rencontré un grand succès et s’est progressivement propagée dans le monde mais a également conquis de nouveaux domaines. On rencontre aujourd’hui

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de nombreux partisans du slow school, slow design, slow sex ou encore des slow cities. Le principe est simple : ces « cittaslow » ou villes lentes doivent respecter une charte de 55 engagements comme la réduction du bruit, de la circulation en ville, l’augmentation des espaces verts, la préservation des traditions locales ou encore la mise en avant de l’hospitalité et du bon voisinage. Plus qu’une simple charte, c’est un nouveau mode de vie. Déjà plus d’une centaine de villes ont relevé le défi et cette nouvelle révolution est en marche principalement en Allemagne et en Grande-Bretagne, mais ce phénomène s’exporte aussi

aux Etats-Unis ou au Japon. On en compte même déjà une douzaine en France comme Segonzac en Charente ou Labastide-d’Armagnac dans les Landes. Comme toujours, le management n’est pas en reste : le slow management émerge peu à peu. L’idée sousjacente est que les salariés qui travaillent dans des conditions favorisant leur bien-être seront plus productifs, CQFD. En pratique ça donne des espaces de sieste, des séances de relaxation et surtout une flexibilité dans les horaires. A bon entendeur…

Gaëlle Coutout


LIBRE

La phallocratie et les phallocrates La phallocratie communément appelée machisme est un comportement dé viant et non condamné par une justice débordée par les dérives de la démocratie et de la paix dans le monde.

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l s’agirait de l’apologie du bonheur selon l’homme antique. Conception ibérique et hérétique, le machisme s’épanouit dans les sociétés les plus occidentales comme les plus ancestrales. Le raisonnement suivant aurait été établi : l’homme est physiquement plus fort que la femme, de ce fait il est l’être dominant et elle est dominée. Il existerait donc une relation de supériorité entre ces deux genres, basée sur la force physique. La femme n’est pas l’égal de l’homme, elle n’a pas la même valeur sociale. Il y aurait une explication visuelle et irrationnelle. La femme n’a pas de droit car elle n’est pas citoyenne. Pourquoi, la femme est une espèce inférieure ? Pourquoi la femme est rejetée par une société qu’elle a elle-même procréée ?

une tentation indélébile et honteuse. Elle n’a pas l’accès à la connaissance au détriment du taux d’alphabétisation et de l’élévation du niveau de vie. Aujourd’hui, elle n’a pas le droit de conduire. Elle a le Parce que la féminité est droit de vie quand le gouoriginellement un péché. vernement saoudien lui acEve, le serpent, la pomme. corde. Elle est condamnée instinctivement. Le droit repose Et la cuisine dans tout ça ? sur un texte, qui un jour Pourquoi la femme est-elle a décrété que la femme en droit de cuisiner ? Pourest responsable du sort quoi la femme est-elle cond’une humanité sacrifiée ditionnée à un travail priet désabusée. Les religions maire, alors que l’homme monothéistes n’aiment pas s’approprie l’intellect ? la femme, elle représente Pourquoi la vie en société

La femme est-elle prédisposée à cuisiner, est-elle naturellement douée et équipée ? En quoi son organisme et ses facultés lui permettent d’exceller dans le domaine alimentaire ? Si je dis que les scientifiques ont scientifiquement prouvé que la femme est l’égale de l’homme en cuisine ou en ménage ou en éducation des enfants, alors les mentalités devraient s’alléger de stéréotypes étourdissants. J’aime caricaturer, il est plus simple de raisonner. Le féminisme, une alternative au machisme ?

est-elle si manichéenne ? Et pourquoi l’homme est-il chef cuisinier ? La société a façonné un monde bicolore rose et bleu. Le rose et la cuisine pour les filles, le bleu et les voitures pour les garçons. L’enfance n’est pas asexuée, elle est orientée par la conspiration des constructeurs de jouets. Le nord de l’Europe milite pour une ignorance du genre pour plus de liberté et moins de préjugés.

Pas vraiment, il s’agit d’une minorité en mal d’idée, qui s’apparente à une vague révolutionnaire et poilue. Sinon, des jeunes femmes arborent des fleurs et des seins et défilent dans les rues. Ce sont les Femen, le principe : exhiber sa féminité pour croire en l’égalité. C’est un mouvement choc, qui exaspère en toute illégalité. Et vive le droit à l’IVG.

Revenons à la cuisine.

Léa Taïeb

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LIBRE

Laïka, une chienne hors du commun Le premier être vivant envoyé dans l’espace ne fut pas un homme mais un chien. Une chienne plus précisément. Mise en orbite au mois de novembre 1957, cette chienne de race bâtarde, âgée de trois ans et pesant près de six kilos a marqué l’histoire, aussi bien celle de la guerre froide que celle de la conquête spatiale, étroitement liées à cette époque.

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n peu comme Sandra Bullock et Georges Clooney dans Gravity, Laïka a vécu une aventure spatiale palpitante et, surtout, très dangereuse. Bien sûr, vous vous en doutiez, on n’a pas envoyé une chienne dans l’espace sans préparation, surtout que l’histoire raconte qu’elle aurait été recueillie dans la rue, une fierté pour la SPA russe de l’époque, soit dit en passant. C’est dans le cadre de la mission Spoutnik 2, le deuxième satellite (« spoutnik », en russe, signifie « satellite ») mis en orbite, un mois après le succès de Spoutnik 1, premier satellite artificiel jamais envoyé dans l’espace. Replaçons le contexte pour insister sur l’importance de ces deux Spoutnik. Nous sommes en 1957, Neil Amstrong n’a pas encore marché sur la Lune (1969) [la théorie conspirationniste selon laquelle cet événement n’aurait jamais eu lieu fera l’objet d’un article dans le prochain numéro] et Reagan n’a pas lancé sa « Guerre des étoiles » (1983). Ainsi, au moment où Laïka pénètre dans la stratosphère, l’URSS devance largement les Etats-Unis dans ce qu’on appelle encore aujourd’hui « la conquête spatiale ». Au même titre que Stakhanov, ou encore Vassili Zaïtsev (Jude Law dans le film Stalingrad), Laïka devrait se trouver au Monument à l’Éternelle Gloire du Grand Peuple des pays soviétiques (le Panthéon russe). Cette chienne, après tout, a contribué elle aussi à la gloire de la grande Union soviétique. En URSS, pour tout vous avouer, personne n’a remis en cause cette décision d’envoyer mourir une chienne dans l’espace. C’est brutal, je sais, mais je ne savais pas comment vous l’annoncer de toute façon. Oui, Laïka est morte sept heures après le lancement, à cause du stress et de la surchauffe de la cabine, en raison d’une défail-

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lance du système de régulation de température. Bien sûr, les dirigeants soviétiques de l’époque se sont bien gardés de révéler cette information au grand public, auquel on a fait croire que la chienne était restée vivante quatre jours dans l’appareil. Dans ce contexte d’une concurrence grandissante entre les Soviétiques et les Américains dans la conquête spatiale, Laïka fut oubliée. Aujourd’hui encore, malgré les efforts à l’époque de la National Canine Defence League, au Royaume-Uni, qui appela tous les propriétaires de chien à observer une minute de silence pour chaque jour que Laïka passerait dans l’espace, tout le monde a oublié la pauvre chienne.

Simon Maa


LIBRE

Rennes-le-Château ou La Mecque de l’ésotérisme Parisiens, faites attention, nous allons parler d’un petit village de province, mais pas n’importe lequel : Rênnes-le-Château. Certains d’entre vous sont peut-être au courant, mais ils se taisent, puisqu’un terrible secret se cache derrière cette commune qui alimente depuis un moment déjà les théories les plus étranges.

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n mars 1981, alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle, François Mitterrand lui-même, féru d’ésotérisme, est venu visiter le village.

terrains, au nom de sa servante, pour aménager tout un domaine dont la construction sera achevée en 1906. Saunière aurait dépensé plusieurs centaines de millions de francs entre 1891 et 1917. Et forcément, un abbé bling-bling, ça passe mal. Très vite, des rumeurs se propagent dans le village pour la mystérieuse fortune. Accusé de trafic de messes et de simonie (achats et ventes de biens spirituels, plus particulièrement de sacrements), il sera finalement remplacé en 1910, puis réhabilité en 1913 avant d’être définitivement interdit de messes en 1915. Ainsi, l’abbé Saunière n’était qu’un escroc, c’est en tout cas la version officielle. Les livres de comptes tenus par ce dernier, qui ont été retrouvés et étudiés ultérieurement par les chercheurs et les historiens, étaient en grande partie falsifiés.

Mais l’ésotérisme, qu’est-ce que c’est ? L’ésotérisme, pour en donner une définition rapide, c’est les doctrines qui relèvent d’un enseignement secret, accessible après un véritable rite d’initiation. Le savoir partagé par la franc-maçonnerie, pour donner un exemple, peut être qualifié d’ésotérique. Dans le film Eyes Wide Shut (1999), Tom Cruise assiste à une cérémonie au cours de laquelle des rites sexuels ésotériques sont pratiqués. L’ésotérisme, pour résumer à une phrase, c’est la science des sociétés secrètes. Tout a commencé avec une histoire d’argent pas très nette. En 1891, l’abbé Saunière, qui avait toujours vécu dans la pauvreté, entreprend d’importants travaux de rénovation pour son église, dont le coût s’élève bien au-dessus de ses moyens. Une véritable fortune est investie dans ces travaux qui vont durer jusqu’en 1897. En 1899, il va jusqu’à acheter d’autres

L’Abbé Saunière

Il existe toutefois une autre version de l’histoire, plus mystique. Selon la légende, au fil des travaux, en déplaçant les pierres et les piliers de l’église, l’abbé Saunière aurait découvert plusieurs caches contenant des ossements

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LIBRE et des parchemins, ainsi qu’un véritable trésor d’objets anciens, voire sacrés. La chose est rendue publique et les ouvriers eux-mêmes, présents lors de ces découvertes, confirment avoir vu ces parchemins et ces objets. Les villageois auraient même demandé à l’abbé de vendre ces objets à un musée. Suite à la découverte d’une fosse, recouverte par une dalle sculptée dite « du Chevalier » (aujourd’hui exposée au musée de Rennes), il aurait congédié ses ouvriers et serait resté enfermé dans son église pendant plusieurs jours. Dans son journal, l’abbé parle de la découverte d’un « tombeau », et c’est là que l’histoire devient, vous l’attendiez, « ésotérique ». L’histoire de l’abbé Saunière, en effet, fait couler beaucoup d’encre et Rennes-le-Château a fait l’objet de nombreuses recherches et théories quant à la véritable origine du trésor découvert. Des chercheurs et des curieux viennent d’un peu partout pour voir le site de leurs propres yeux, dans l’espoir de trouver de nouveaux trésors. Trois journalistes britanniques, Henry Lincoln, Micheal Baigent et Richard Leigh, dans un livre paru en 1982 et intitulé L’énigme sacrée (The Holy Blood and the Holy Grail), font le lien entre l’abbé Saunière et le Prieuré de Sion, regroupement d’organisations secrètes, dont la mission serait de cacher un secret important : Marie-Madeleine serait venue en France avec un enfant de Jésus, voire avec Jésus lui-même. Le Prieuré de Sion serait une confrérie secrète remontant à 1099, fondée après la Première Croisade, liée à l’ordre du Temps en France. Léonard de Vinci, Isaac Newton, Victor Hugo, Claude Debussy ou encore Jean Cocteau figureraient, entre autres, parmi les membres les plus importants de cette organisation obscure protégeant un secret

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capable de détruire l’Eglise catholique. Dans leur essai, les trois journalistes vont encore plus loin puisqu’ils établissent un lien entre la mission du Prieuré de Sion et la quête du Graal qui, selon eux, serait une métaphore symbolisant l’existence de l’éventuelle progéniture du Christ. La dynastie mérovingienne elle-même serait, toujours selon ces derniers, le résultat direct de cette « sainte lignée ». Dynastie d’ailleurs marquée par l’avènement du christianisme au sein de l’aristocratie franque et, par extension, l’implantation progressive de l’Eglise dans le royaume franc. Clovis, roi le plus connu de cette dynastie, a été le premier roi franc à se convertir au christianisme. Toutes ces théories trouvent leur origine à Rennes-leChâteau, pour revenir à notre sujet, où nos trois journalistes avaient débuté leur enquête, en fixant pour point de départ le mystère qui entourait le village et son abbé. Lorsque le livre paraît, le monde entier se tourne vers Rennes-le-Château qui devient alors l’objet des mythes les plus extravagants, on a été jusqu’à penser que son église abritait le tombeau du Christ ; et, surtout, de fouilles incessantes, malgré les multiples arrêtés municipaux interdisant ces dernières et sans cesse renouvelés par les différents maires de la commune. Les thèses défendues dans L’énigme sacrée ont été essentiellement reprises dans le célèbre best-seller, Da Vinci Code, de Dan Brown qui, finalement, n’a rien inventé. Aujourd’hui encore, nous ignorons le contenu exact des parchemins et des « trésors » retrouvés par l’abbé Saunière. Il est d’ailleurs très possible qu’ils n’aient jamais seulement existé. Le mystère demeure.

Simon Maa


Et si... Dieu existait ? C

e mardi 21 février, jeunes ou vieux, grands ou petits, riches ou pauvres, cons ou gémiens, prétentieux ou refoulés, nous avons tous été témoins. Nous avons tous entendu cette voix tonitruante susurrer des paroles absconses, mais pourtant si compréhensibles. Nous avons tous été éblouis par ce soleil inhabituel de minuit qui brillait à son zénith de la métaphore ; mais surtout, nous l’avons tous reconnu, ressenti, éprouvé, cet esprit que l’on croyait obsolète. Oui, Dieu s’est révélé à nous. Sa Grandeur le Miséricordieux, Son Altesse Sérénissime, le roi de l’Univers nous a parlé en ces termes : « Descendant d’Adam et Eve, merci. En effet, cela fait maintenant des milliers d’années que je t’observe, que je t’admire, et que je te respecte. Non je déconne, je te méprise, espèce douée d’intelligence, et qui malgré ça en profite pour faire des tas de conneries. Tu me fais rire, humain, par ton pathétisme chronique à faire le mal. Dès les premiers instants, tes fils s’entretuèrent et Caïn a poignardé cet insouciant d’Abel. Puis entre les massacres, les exploitations, les dérélictions, je peux te dire qu’en haut, ça se fout de ta gueule. Je vais donc revenir comme jadis et transformer votre Terre en paradis, comme là-haut. Plus de mal, plus de méchanceté, que de l’amour. Plus de riches, plus de pauvres, que des moyens. Je viens reprendre ce don si dangereux que vous peinez à bien utiliser, je viens vous voler votre liberté. J’entends déjà des réclamations… comment ça, vous refusez cette alliance sacrée. Je ne comprends pas,

LIBRE

je vous propose de vivre en tant que consommateur de bonheur, guidés uniquement par de bonnes intentions, et vous refusez ! Comme je vous envie ! » A ces mots, le Saint Béni Soit-il se retira, et nous recouvrâmes nos esprits. Quel ne fut pas notre désarroi ! Déjà les représentants de chaque religion s’approprièrent la parole divine à leur compte. « On vit dans un endroit merveilleux, tout est pensé, tout est extraordinaire, tout est juste. Telle est la volonté du Dieu. Le dieu des autres n’est pas beau. Les hérétiques doivent donc se soumettre ou mourir. Allons prêcher. Dieu est vivant, il nous observe. Grâce à vous, si Dieu existe… il nous en veut de l’avoir fait exister. » D’autres réactions ont été perçues, notamment par les plus sceptiques. Pour les scientifiques, c’est un mouvement astrologique qui nous a plongé dans une profonde confusion de notre subconscient ; tandis que pour certains religieux, ce Dieu est un fake, un imposteur. Selon eux, ce n’est encore que le bon Godot. Mais le vrai messie de la délivrance va arriver bientôt. Il suffit d’y croire. Quant à toi, peureux passif, tu es terrifié par le Tout-Puissant, et tu vivras une belle vie d’homme frustré. Bref, Dieu existe, et il est las des hommes.

John Atlani

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