Giw 49 - Avril 2014

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Attention ! Numéro double Le Gem In Way que tu tiens dans les mains n’est pas comme les autres. La fin de l’année arrive et les 2A s’en iront bientôt, remplacés par les 1A bientôt 2A, qui accueilleront eux-mêmes les admissibles qui seront les 1A de l’année prochaine, etc. Tout ceci est très fatigant donc pour résumer : les 2A s’en vont, les 1A leur succèdent. Ainsi, dans ce contexte de passations, pour marquer la transition et ne pas faire de jaloux, nous vous offrons ce numéro-double composé, comme son nom l’indique, de deux numéros : le premier, rédigé par les 2A ; le second, par les 1A. Ceci vous promet logiquement deux fois plus de plaisir à la lecture.



édito Gémien, Gémienne, Je m’adresse ici avant tout aux 2A qui, comme moi, se sentent progressivement disparaître à GEM en cette fin d’année. Nous avons pourtant régné en maître sur l’école toute l’année : nous étions les prez’, les viceprez’, les respos, etc. Que de positions confortables depuis lesquelles nous avons su dominer cet univers gémien qui nous avait élevés au statut suprême de seigneur-étudiant. Aujourd’hui, ce même univers nous recrache et nous remplace par ces 1A, petits félons sournois, qui depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, complotent dans leur coin pour mieux nous enter… remplacer. Un peu comme Bérenger Ier dans Le roi se meurt, d’Eugène Ionesco, nous n’arrivons pas à concevoir que cet univers gémien puisse continuer à exister lorsque nous serons partis. Nous sommes confrontés à notre propre fin et nous sommes encore au stade de la révolte et de la dénégation. Arrivera bientôt la résignation, et alors seulement nous accepterons, non sans peine, l’inévitable réalité : l’aventure gémienne va bientôt s’arrêter pour de bon. Certes, nous reviendrons après la césure, mais en tant que 4A vieillissants et lobotomisés par six mois de vie en entreprise. Et le plus grave, dans cette histoire, c’est que vous tenez entre vos mains le(s) dernier(s) Gem In Way de l’année ! 2A sur le départ, ne t’inquiète pas, nous te rendons hommage dans ce numéro double dont la première partie a été rédigée par tes compères qui, comme toi, quitteront bientôt Saint-Bruno, le cours Berriat et les montagnes. La seconde partie appartient au futur puisqu’elle a été rédigée exclusivement par les 1A, bientôt 2A, qui prendront la relève l’année prochaine. On leur fait confiance pour faire aussi bien que nous, histoire de se vanter une dernière fois avant de s’en aller. Tout ça pour dire que le Gem In Way est le journal de tous les Gémiens, et même de ceux qui s’en vont. « Aux grands Gémiens, la mezz’ reconnaissante » dit le dicton, or c’est toujours dans cet esprit que l’on écrit nos articles : pour révéler le génie qui est en vous. « Il y a dans tout Gémien les débris d’un poète » disait Gustave Flaubert et, grâce à la participation toujours plus active des autres associations, c’est une plutôt belle image de l’école qui se reflète à chaque fois dans le Gem In Way. A très bientôt. Isère P Z. Le Gem In Way (les 2A) Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM

Rédacteur en chef Simon Maarek

Publication Association Xpression

Maquettistes Théo Knoepflin, Bénédicte Guyon, Gabrielle Gaté

Contact xpression@grenoble-em.com Site web www.xpression.info

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Rédacteurs Saâd Alami, Léa Taïeb, Gaëlle Coutout, Sarah Monier, Pauline Grepin


Sommaire

La vie de l’école

P 10 P 17

Appel à la résistance......................................p.7 La fin de l’histoire à GEM...............................p.8 Commerce oui, école... ...............................p.10 Newsletter de l’Espace Carrières..................p.13

P 20

Société

P 22

Are you ready for Hillary ? ............................p.15 Le prequel du Sionisme ...............................p.17 Elections européennes ...............................p.20 Etat de droit, lol ..........................................p.22

Culture

P 27

P 28

Clipmania : Stupid girls (P!NK).....................p.26 Pensées d’exil : Heinrich Heine .....................p.27 Elles révolutionnent le porno .....................p.28

Assos

Millési’mets ................................................p.30 Impact ........................................................p.31 Le dessin d’Artagem ....................................p.32

Libre

P 34

L’intrumentalisation de la provocation ........p.34 J’accuse .......................................................p.35 Et si ? ...........................................................p.36

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école « L’école vit pour le Gémien et le Gémien pour son école », diront les 2A chevronnés. Grâce à l’immensité de son couloir associatif qui est, soyons-en fiers, le plus grand de France, GEM absorbe la vie de ses étudiants à tel point que beaucoup d’entre eux hésitent parfois à installer une tente dans le couloir asso. Cette rubrique aura donc pour mission de ta familiariser avec notre culture gémienne locale (assos, événements, etc.).

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Appel à la résistance La fin d’année marque le départ des 2A pour des horizons moins festifs et plus travailleurs, et le passage des 1A à l’âge adulte gémien. Enfin, si l’on veut. Sacrés changements en perspective.

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oilà, c’est fini, comme dirait Jean-Louis. Après deux trop courtes années gémiennes, voilà que les 2A s’en vont. La grande majorité qui fait une césure, tout du moins. Ou son PLE, si l’on veut employer un barbarisme gémien. Car Parcours Long en Entreprise, ça ne veut pas dire grand-chose. Je m’égare. Un des trucs les plus rigolos de la vie de 2A, c’est tout de même la colocation. Ceux qui ont eu la chance d’y goûter regretteront, l’an prochain, lorsqu’ils auront retrouvé leur chambre d’enfant et leur lit simple chez Papa-Maman, le plaisir qu’était leur appartement grenoblois. Même si c’était souvent mal rangé, même s’il y avait querelles avec le voisinage (comment ça, la musique est trop forte ?), même s’il fallait faire les courses, la cuisine, le ménage… Comme il est bon d’avoir un grand appartement à soi plutôt qu’un 18 m² sous les toits. Comme il est bon de pouvoir accueillir de nombreuses soirées où nos associations viennent danser, chiller, s’enivrer… ou faire leur marché. Car c’est exactement ce que sont en train de faire nos chères petites têtes blondes en ce moment. A chaque incursion dans votre antre, chers 2A, ils scrutent, visitent, sortent leur mètre pour vérifier que leur armoire tiendra bien dans VOTRE chambre. Attention, le 1A est sournois et ne souhaite qu’une chose : vous évincer de chez vous ainsi que de votre école à grands coups de

pompes dans le derrière. Vous aurez également remarqué qu’Admis GEM est devenu une grande braderie. Au milieu de quelques posts associatifs et de quelques pauvres GP qui tentent de vendre leur événement, se promènent avec nonchalance portants, lampadaires, tables basses, matelas et autres batteries de cuisine. Et ce à prix dérisoire. Pourquoi cela ? C’est très simple, et prouve une fois de plus le potentiel machiavélique de ceux qu’on trouvait adorables il y a encore quelques semaines. En effet, sous couvert d’une prétendue « solidarité gémienne », et exploitant à merveille la loi de l’offre et la demande, le complot des premières années vous oblige à leur revendre vos biens à 20% de leur prix d’achat. Si vous souhaitez trouver acquéreur pour votre grille-pain, vous n’avez pas d’autre choix que de vous aligner sur le prix du copain qui a proposé le sien avant vous. Eh oui. Qu’importe si vous avez bien profité du complot l’an dernier, cette année, il faut résister. Restons attachés à l’école comme un naufragé à sa bouée, gardons nos appartements et laissons les 1A à leurs meublés pourris qui génèrent la claustrophobie. La césure, très peu pour nous.

Jules Simonnet

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Des Chop’Ka aux l’Histoire à GEM L’hypothèse de la fin de l’Histoire est assez vieille. Kant, Hegel ou encore Marx, tous ont pensé la possibilité d’une fin à l’Histoire, c’est-à-dire celle de toute lutte entre les grandes idéologies, un consensus universel ayant enfin été atteint. Cette hypothèse a fait couler beaucoup d’encre, et nous la connaissons encore aujourd’hui grâce à Francis Fukuyama, philosophe et économiste américain, qui l’a remise au goût du jour à la fin de la Guerre froide.

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egel, Marx, Fukuyama, la Guerre froide… Mais quel est le rapport avec GEM et les Pitozeta ? C’est en fait très simple. Après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, Fukuyama pense que la démocratie et le libéralisme, en tant qu’idéologies, ne pourront que s’étendre et s’imposer dans le monde. Suite au déclin progressif de la Russie qui marquera la fin de la guerre froide, derrière elle la victoire écrasante des EtatsUnis et de leur modèle, le consensus mondial imaginé par Hegel est finalement atteint autour de la démocratie libérale. Il n’y aura plus de guerre et le monde fonctionnera désormais dans une logique d’intégration : peu à peu, tous les pays finiront par s’aligner sur le modèle occidental, et partout la démocratie l’emportera. Bien sûr, un tel consensus demande du temps et c’est sur le long terme qu’il faut entendre les idées de Fukuyama, mais, en tout cas, il a bel et bien été enclenché au moment où le mur de Berlin a emporté le communisme en tant qu’idéologie dans sa chute. Les Chop’Ka, courageux camarades arborant sur la mezz ce rouge qui, par le passé, fit trembler le capitalisme bourgeois, s’en vont. Leur temps est révolu et leur départ marque la véritable fin du contre-modèle soviétique, qui avait pourtant réussi à s’infiltrer une dernière fois dans le monde libéral, dans la sixième école de commerce française tout de même ! C’était d’ailleurs peut-être la dernière fois qu’on avait vu la faucille et le marteau

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l’emporter, au grand dam des derniers communistes qui se cachent encore à GEM. Certes, comme Stakhanov avant eux, les Chop’Ka savaient, par leur discrétion, faire la promotion du sacrifice personnel pour le bien de l’école. Le WEI a vite convaincu le peuple gémien, qui a connu une année paisible et sans conflits. Ils avaient même déjà résisté une fois à l’Occident, à travers leur lutte et victoire contre les Beast’Row, dont le nom à consonance américaine laissait présager une attache certaine à l’American way of life, et les nationalistes français des Justin’Pticou. L’ours avait pris place aux côtés du dauphin, qui, d’ailleurs, devait être communiste ou sympathisant russe puisque lui aussi a disparu, au moins dans notre logo, au moment où les Pitozeta ont gagné. Vous commencez alors à comprendre l’importance symbolique des résultats des dernières élections, non pas municipales en France, mais BDE à GEM. En effet, si l’élection et le règne des Chop’Ka avaient permis d’entrevoir d’éventuelles limites aux théories de Fukuyama, celle des Pitozeta, en revanche, ne fait que confirmer ces dernières. La victoire du modèle occidental, celui du libéralisme et de la démocratie, est totale. Nous passons du rouge socialiste au bleu américain, de l’Est à l’Ouest, de la sobriété soviétique aux excès de la culture américaine, de Poutine à Obama, de la Sibérie à la Californie, de l’Internationale à Rihanna, etc. Le nom même de notre nouveau BDE ne va pas sans renvoyer à


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Pitozeta : la fin de

la Grèce, où notre civilisation puise ses racines politiques et idéologiques. Notons également, et cela n’est pas anodin, que les Pitozeta sont suivis de près par les Wood Fox dont le thème, lui aussi, se veut très proche de la culture américaine.

Face à l’émergence de nouveaux modèles et idéologies, on pense notamment au géant chinois ou encore à la percée mondiale de l’islamisme, on remet aujourd’hui en cause les théories de Fukuyama et, derrière elles, la toute-puissance des Etats-Unis et du modèle libéral.

Comment ne pas parler, alors, de la défaite des Fant’AzTeq, fiers descendants d’une civilisation quasiment anéantie et oubliée par l’Occident. Les Aztèques, peuple amérindien qui avait atteint au début du XVIème siècle un niveau de civilisation parmi les plus avancés sur le continent américain, ont connu leur déclin lorsque les Espagnols, menés par le célèbre Hernán Cortès, arrivèrent.

C’est donc, pour le meilleur ou pour le pire, sur les épaules des Pitozeta que repose l’avenir même de notre civilisation, aujourd’hui dénoncée par ses adversaires comme profondément injuste et impérialiste. Et même si nous imaginons mal une liste dont le thème serait l’islamisme ou la République Populaire de Chine, on compte sur eux pour montrer à GEM, mais également au monde, que Churchill avait raison lorsqu’il disait que notre modèle idéologique était « le pire, à l’exception de tous les autres ».

Aujourd’hui, le peuple et la culture aztèque ont presque disparu et le Mexique, où se trouvait la capitale de l’empire amérindien, fait partie de l’ALENA aux côtés des Etats-Unis qui, même à GEM avec les Pitozeta, règnent en maître sur le monde. Ainsi, et assez étrangement d’ailleurs, les élections BDE à GEM, parce qu’elles ont mis en scène des rapports de force qui ont vraiment existé dans l’histoire, mériteraient toute l’attention des historiens.

Ainsi, souhaitons bonne chance aux Pitozeta pour l’année à venir !

Simon Maarek

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Commerce Oui, école...

Le dernier GIW de l’année, le temps du bilan certainement. Je vous propose aujourd’hui celui d’un AP2A qui décrit son année d’ancienneté.

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ommençons par le positif, c’est-à-dire nous-mêmes ! L’ambiance de GEM, animée tant par les associations que par les étudiants eux-mêmes, forme indiscutablement un cadre idyllique pour poursuivre ses études tout en disposant d’une vie sociale bien remplie. Ne changez rien, vous êtes parfaits ! Bon, trêve de gentillesses, passons au plaisir de la critique.

Les cours, la garderie Le fait que la présence aux cours soit obligatoire est probablement la seule raison expliquant un taux de présence supérieur à 50% des effectifs. Combien de cours sont mal enseignés (je ne compte ici citer aucun professeur, mon point n’étant pas de faire du tir au pigeon)! Des cours intéressants ne coûteraient pas plus cher et seraient vivement appréciés, ce qui remonterait probablement de façon très sensible le pourcentage de satisfaction des étudiants (en constante baisse au fil des années, comme le montrent les enquêtes de satisfaction de l’école).

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La phrase la plus utilisée pour décrire un cours est trop souvent, même si cela n’est heureusement pas valable pour la majorité des cours, « c’était sympa mais je n’ai rien appris ». J’ai eu jusqu’à présent (hors séminaire d’intégration pour les AP2A) seize matières, et je n’ai rien pu retirer (malgré tous mes efforts) de huit d’entre elles. Le « rien » précédemment mentionné est évalué à l’aune de tout apprentissage qui serait inférieur à trois heures de cours par matière. Le pire est sûrement que ces huit matières auraient pu être très intéressantes. Cependant la façon dont ces cours ont été présentés, c’est-àdire sous la forme d’une suite continue d’évidences n’apportant aucune connaissance, compétence ou réflexion à quiconque, font perdre tout intérêt pour la matière « enseignée ». Très clairement le déficit en qualité des cours forme la principale plainte de la part des étudiants ayant souvent l’impression de perdre leur temps. Nul doute cependant que les évaluations des modules seront prises en compte pour chaque cours et permettront de réduire ce point noir.


école Les langues, what the fuck ? La gestion des langues à GEM est un grand mystère. Devant cet OVNI, on ne peut que rester interloqué. JeanFrançois Florina déclarait au début de l’année que les langues étaient très importantes à GEM, ce qui est parfaitement logique dans un contexte d’internationalisation du marché de l’emploi… Mais parlons un peu de ce marché. A de très rares exceptions près, honnêtement je n’en ai remarqué qu’une seule, les recruteurs ne demandent aucune troisième langue (LV2). La maîtrise absolue de l’anglais est en revanche une exigence routinière (même si moins de 10% des cadres dont l’offre d’emploi mentionnait une pratique courante de l’anglais nécessaire emploient régulièrement la langue de Shakespeare). Cependant, le parcours trilingue est incontestablement un atout pour l’école, surtout pour les étudiants désireux de se bâtir un profil international. Mais la pratique

obligatoire d’une troisième langue (LV2) est une véritable aberration : non seulement les cours de langue ont une intensité trop faible pour faire progresser ou même maintenir le niveau en langue de quiconque, mais cela forme une perte de temps considérable ; temps qui pourrait être investi dans un cours à valeur ajoutée pour le parcours professionnel de l’étudiant. En bref, la LV2 c’est soit trop, soit trop peu. Soit l’on fait le pari de l’internationalisation forcée de tous les étudiants et l’on augmente les heures d’enseignement dans ces matières, soit l’on ne garde la troisième langue qu’en option en permettant aux étudiants de choisir un module de spécialisation (webmarketing, audit…) en anglais à la place. Le pourcentage de cours disponibles en anglais pourrait être lui augmenté afin de répondre aux exigences du marché de l’emploi.

Les trois piliers, deux béquilles Le laïus : « géopolitique, innovation, technologie » peut être entonné en cœur par chaque Gémien. Pourtant, méritons-nous réellement l’appellation d’école de management de la géopolitique, de l’innovation et de la technologie ? Pour ce qui est de la géopolitique, notre école semble très clairement portée sur le sujet via des cours, des partenariats, un festival de géopolitique et des notes de très bonne qualité publiées régulièrement. Le GIW de février décrivait par le menu ce qu’il en était en revanche de la semaine de l’innovation, inutile de me répéter puisque cette dite semaine fut tout ce que l’école réserva au « management de l’innovation ». En ce qui touche au management de la technologie, il y a comme un bug. Certes nous avons eu un cours de Management des Systèmes d’Information mais cela paraît bien léger pour se positionner comme l’école de la technologie. Il est dommage que deux des piliers de GEM semblent faire office de décor alors que cette triple spécialité est probablement l’une des grandes richesses de l’école en terme de positionnement stratégique.

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école Moodle, la bonne blague Moodle est notre célèbre plate-forme de cours en ligne. Enfin de cours… soyons honnête : de PPT mal fagotés. Si ces présentations projetées en cours pour appuyer l’argumentation professorale sont un accessoire utile, seules et sans autre appui elles paraissent bien bancales. L’atout principal d’une plate-forme telle que Moodle réside en l’hébergement de contenus à forte valeur ajoutée. Or, ce qui manque cruellement à notre Moodle ce sont ces dits contenus. Exception faite de certaines matières telle que le droit, la comptabilité et la finance, la plateforme ne sert qu’au dépôt des devoirs et au téléchargement des slides du cours, slides qui sont incompréhensibles lorsque l’on ne peut assister au dit cours. Mon point ici n’est nullement d’encourager l’absentéisme, mais au contraire de développer la plate-forme afin qu’elle puisse servir à l’autoformation des étudiants qui n’auraient pas pris le module en question, et qui pour-

raient retrouver des cours synthétiques et à jour afin d’acquérir des compétences dans tous les domaines les intéressant. Nous pourrions même aller jusqu’à développer des MOOC avec exercices et corrections intégrés (pouvant, peut-être, rajouter des points à la moyenne générale afin de favoriser les autodidactes) à usage interne aux étudiants de l’école. Par exemple, si un étudiant en PGE se pique d’acquérir des connaissances en commerce international, il pourra se former via le contenu mis en ligne par les enseignants du MBI de GGSB. Les facilités pour obtenir des doubles diplômes se trouveraient ainsi renforcées. Les pauvres hères s’ennuyant pendant les vacances ou durant leur césure pourraient apprécier particulièrement cette innovation à support technologique (et hop, deux piliers d’un coup).

Graduate Network, 404 File Not Found Graduate Network est composé du CDPM, actif et entreprenant, et de l’espace carrière, inconnu au bataillon. Le réseau professionnel est l’actif le plus important d’une école de commerce. Comme l’ont correctement souligné MM. Florina et Roche lors du débat sur la stratégie de GEM, le réseau des anciens constitue la plus grande faiblesse de notre école. Si ce problème sera naturellement résolu par la simple

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course du temps, l’espace carrière pourrait déjà se montrer un peu plus vif afin d’aider les étudiants à développer leur réseau professionnels. Cependant, il faut reconnaître que les forums de recrutements sont une initiative valeureuse. De plus, de manière générale, l’administration de GEM est à la fois rapide, compétente et arrangeante ce qui est très appréciable.

ourquoi ce tir à boulets rouges me direz-vous ? Tout d’abord parce je suis un peu maso, j’aime critiquer et je critique parce que GEM. Plus sérieusement, notre école a beaucoup d’atouts dont la concrétisation nous bénéficierait à tous. J’ai la naïve espérance de croire en le potentiel de notre école ainsi qu’en nos potentiels propres (les fleurs après les coups de fouets) et souhaite par ce billet apporter ma contribution à son développement.

Clément Collard

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Que ce soit en matière d’expérience professionnelle, d’enrichissement du CV, du financement des études ou d’autonomie financière ; l’alternance offre de nombreux avantages pour l’étudiant dans son parcours scolaire. Cependant, avant de faire le choix d’un parcours en alternance, une réelle réflexion est à mener. Cette réflexion se porte tant sur le choix professionnel, que sur les aspects pédagogiques et financiers.

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L’alternance

Les programmes en alternance à GEM

un étudiant + une entreprise + une formation = un passeport pour l’emploi ! ESC

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Mastères Spécialisé

MS Systèmes d’Information & Management MS management des entreprises de Biotechnologies, MS management de la fonction Achat, MS Management Technologie et Innovation, MS Management et Marketing de l’Energie MS Internet Strategy and Web management MS Entrepreneurs MS Big Data

Masters de l’EMSI

Manager des SI Manager des SI – Parcours Web à Paris

Quelques pistes pour trouver votre alternance

De nombreuses ressources sont mises à votre disposition pour rechercher votre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Chaque année, prêt de 1200 offres d’alternances sont publiées sur Graduate Network. Vous pouvez aussi faire appel au service Alternance ou au service Alumni qui vous aideront dans vos démarches si vous souhaitez contacter des diplômés. Enfin, le networking ouvre de nombreuses portes. Engagez une démarche proactive sur les réseaux sociaux professionnels (Linkedin, Viadeo, …) et faites marcher vos réseaux personnels.

Rémunération moyenne

La rémunération plancher est de 78% du SMIC ou du minimum conventionnel pour un contrat d’apprentissage, du 80 à 85% des mêmes références pour un contrat de professionnalisation. Les étudiants de GEM en alternance perçoivent en moyenne 1300 € à 1400 € bruts par mois. Forum Alternance – Jeudi 15 mai 2014 à GEM Vous recherchez une entreprise pour votre alternance ? Une quinzaine d’entreprises seront présentes pour recruter des profils comme le vôtre. Découvrez les profils de chaque entreprise ainsi que les offres à pourvoir en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Inscription sur Graduate Network : http://bit.ly/1fJHL6p

Les conseils du service alternance Rechercher une entreprise, ce n’est pas… • Être passif : la chance répond à ceux qui la provoquent… • Naviguer à vue : il ne s’agit pas de se lancer sans avoir réfléchi à ce que l’on cherche • Aller contre sa volonté : lorsque l’on n’a aucune envie de rechercher une entreprise, il importe de trouver les véritables raisons… • Avoir peur de l’échec : il faut être conscient que plus de portes vont se fermer que s’ouvrir… • Prendre la première opportunité qui se présente : ne pas oublier de se donner un petit délai de réflexion pour négocier avec les personnes ayant exprimé leur intérêt Rechercher une entreprise, c’est… • Être motivé : lorsque vous êtes motivés, cela se voit et constitue l’un des premiers facteurs de sélection • Être pro-actif : penser les choses à l’avance, s’organiser, c’est la meilleure façon de gagner du temps et de l’énergie • Être confiant : face à des refus, la première chose à faire est de ne pas douter de ses capacités. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner pour mieux apprécier ses limites et ses points à améliorer. Ne pas oublier que l’on n’est ni le meilleur, ni le plus faible ! L’enjeu est de rebondir.

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Société Le Gémien, au-delà de son penchant naturel pour l’argent, le sexe, la drogue et le Rock & Roll, a lui aussi des opinions. Cette rubrique reviendra donc sur les grands débats de société qui agitent, ou pas, l’agora gémienne, plus communément appelée « la mezz’ ».

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Are you ready for Hillary?

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Hillary Clinton is one of those familiar faces that we’ve been seeing for years on our TV screens. We’ve seen her going from First Lady to US senator, to Secretary of State, and many say her climb won’t stop there. With Barack Obama’s presidency nearing its end, all eyes are set on Hillary for the 2016 election. Are YOU ready for Hillary? TO RUN OR NOT TO RUN? Whoever is handling Hillary Clinton’s PR campaign is doing a very good job at the moment. She has been making a lot of appearances lately: making speeches at conventions and universities throughout the US, tweeting her political opinions, taking selfies with Jimmy Kimmel (Yup! Hillary’s hip)… By doing this, she is continuing to fuel the growing speculation on her potential run for presidency. Yet, at no time has she ever confirmed or denied that she would indeed be part of the race. Back in December 2013, when TV legend Barbara Walters, known for being more than a little pushy, had first asked her about what she planned to do for 2016, she responded by saying she hadn’t made up her mind and would make her decision this year. Now that the question is fired at her wherever she goes, she either playfully shuns it away, or gives vague answers where she expresses her concern about the “direction” the country will be going in. She does leave a few hints though, to keep people intrigued about her. Her Twitter profile, which summarizes in 140 characters all of the functions she’s occupied throughout her life, from wife and mother to Secretary of State, ends with “TBD”, which stands for “To Be Determined”. When confronted with that by a student at a conference, she jokingly responded by saying that she had no more characters to spare. Why is she so reluctant to come out and say she wants to run for president? What is the purpose of this ambiguous non-campaign she’s been leading? An article written by TIME magazine in their February issue suggests that the reason is plain and simple. Making it official that she runs for president would force her to start the real presidential campaign then and there and considering that there are

still two years ahead before the election, it wouldn’t be the smartest choice. For each and every decision that the President makes, for each new controversy that divides the country, she would have to give her opinion and put her votes at risk. She would have to face constant public attacks from her detractors who would have even more time to dig up dirt about her (give them two years, and they’ll find out just about anything!). By the time the Republican opposition present their candidates, she would already have used up a great deal of her energy into a premature campaign. That’s why playing the indecision card is actually a very intelligent and wise move from her part. WHAT ARE HILLARY’S CHANCES? Many voices have come out in support of Hillary Clinton. A poll that was taken in Iowa at the beginning of March 2014, showed that 50% of the people interrogated supported the idea of Hillary Clinton running for president. Her Democrat rival, Joe Biden, as well as her potential Republican opponents (Rick Santorum, Rick Perry) scored significantly lower, the highest scoring 44%. Many believe the hype around Hillary is mainly due to the milestone that will be crossed if she’s elected. Having the first female president right after having the first black president would be a fun fact indeed in American history trivia. Another poll, conducted by Gallup on 1000 randomly chosen adults, showed that gender was the top reason for supporting Hillary. But electing Hillary only on the basis of gender wouldn’t be doing her justice. Throughout the years that she’s been active in the political field, she has demonstrated, not without a few inconsistencies, that she was devoted to an ideology that would favour progress and forward thinking. David Brock, who was once a fierce conservative

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Société and notorious Democrat-hater, was about to write a book where he took it upon himself to bring down the Clintons. Instead, after two years of research, he came out as an avid Clinton supporter, saying the Clintons possess “a forward-thinking commitment to change that threatens the political and social order of the conservatives”. Clinton has strongly voiced out her support for Obamacare, the healthcare system initiated by Obama which she would probably wish to expand and develop if she were to be elected. She has also been more and more vocal about her support for pro-green initiatives, which has caused her vehement criticism from the Republican opposition, who accuse her of neglecting the job losses that will result in the shutdown of local energy industries. Some of her detractors, however, see her as a hoax, who only hops in the bandwagon once she knows that she is safe, and that the voters will follow. Some Democrats still won’t forgive her for voting in favour of the war in Iraq,

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back in 2003, even though she insists it was due to a misunderstanding of the resolution. When it comes to LGBT rights, she has been known to flip flop around the issue (but then, which politician hasn’t?), and was known to oppose gay marriage until around 2012. To be fair, she has always supported civil unions between same-sex couples. Because of decisions such as these, she’s been branded a “neo-conservative” by some of her Democrat rivals. The Republican opposition, or part of it, at least, sees her as a “Socialist” that will follow in Obama’s steps. The bottom line is Hillary Clinton is a polarizing figure. This is why, even if she runs for 2016, she would be far from winning the battle. She does stand good chances nevertheless. The country still hasn’t recovered from the ravages of the Bush Administration, and even if Obama’s presidency is seen by some as a disappointment, giving the Democrats a third shot is still a very plausible possibility. And she’ll have Oprah’s support (look at what that did for Obama!).

Saâd Alami


Société

Le prequel du sionisme

Aujourd’hui, le mot « sionisme » est compliqué à utiliser. Qu’ils soient pro ou antisionistes, nombreux sont ceux qui lui prêtent un sens qu’il n’a pas. D’un côté comme de l’autre, en son nom, on fait, dit ou pense n’importe quoi. L’heure est venue de démystifier ce terme qui pourtant, et assez simplement, comme la plupart de ceux qui terminent par « -isme », trouve son explication et origine dans l’histoire. Il nous faut alors retourner dans le passé, bien avant la Shoah et la Seconde Guerre mondiale…

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Société

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la fin du XIXème siècle, il y a un peu moins de dix millions de Juifs dans le monde et la très grande majorité d’entre eux vit en Europe centrale et orientale (Allemagne, Autriche, Pologne, Hongrie, Roumanie, Russie, etc.). Ce sont les Juifs ashkénazes, en opposition aux Juifs appelés séfarades qui vivent en dehors d’Europe, essentiellement au Maghreb et dans le monde musulman. C’est dans le monde ashkénaze que va naître le sionisme, en tout cas au sens où nous l’entendons aujourd’hui, c’est-à-dire en tant qu’idéologie et projet politique. Si les Juifs, dans leurs multiples exils, n’avaient jamais oublié la fameuse « Terre promise », souvenir qui a toujours fait partie de la culture juive, la « Terre d’Israël » étant évoquée à plusieurs reprises dans la Torah (Ancien Testament) et les prières, il était toutefois impensable, voire inutile, qu’ils puissent un jour y « retourner » pour de vrai. La plupart des Juifs de l’époque sont bien intégrés dans les pays où ils vivent, et cela depuis plusieurs générations. Israël n’était pour eux qu’un souvenir lointain remontant à plusieurs milliers d’années. C’était d’abord et avant tout un concept religieux, et certainement pas une réalité politique ou géographique. Ils se sentaient appartenir à leur communauté nationale et, comme tous les autres européens de l’époque, ils iront combattre et mourir dans les tranchées de la Grande Guerre. En somme, à la fin du XIXème siècle, le peuple juif est divisé. Il est « devenu disparate parmi les nations et les destinées les plus diverses », pour reprendre les mots de Stefan Zweig (Le Monde d’hier) ; il n’existe pas, comme c’est le cas aujourd’hui, en tant qu’être et réalité politique. Mais le XIXème siècle est également celui du Printemps des peuples, ou Printemps des révolutions, en Europe où le libéralisme et le nationalisme progressent rapidement : en France, en Autriche, en Italie, en Allemagne ou encore en Hongrie, les peuples se soulèvent et réclament leur liberté et indépendance. Il faut alors ajouter que les Juifs, sous la pression de l’antisémitisme grandissant et des pogroms qui se multiplient en Europe de l’est, mais également suite au choc provoqué par l’affaire Dreyfus, commencent à prendre peur et surtout conscience de la nécessité de s’unir en tant que peuple, au sens politique, derrière un projet commun. Suite à de sanglantes émeutes antijuives qui éclatent un peu partout en Europe de l’Est au début des années 1880, Léon Pinsker, médecin juif polonais et considéré comme l’un des premiers grands militants sionistes, publie un ouvrage intitulé Auto-émancipation dans lequel il expose les premières thèses du sionisme, notamment le problème de l’antisémitisme et la création d’un état indépendant

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Léon Pinsker

Auto-émancipation

pour les Juifs : nous sommes alors au tout début du sionisme et il faudra attendre la fin des années 1890 pour que le projet sioniste prenne une forme plus concrète. Le mot « sionisme » lui-même n’existe pas avant 1886, employé pour la première fois par Nathan Birnbaum, intellectuel et écrivain autrichien. Mais ce n’est que dix ans plus tard, sous l’impulsion de Theodor Herzl, et de son célèbre manifeste, Der Juden-

Nathan Birnbaum


Société staat, (L’Etat des Juifs) en français, paru en 1896, qu’on commence à envisager véritablement la création d’un foyer national pour les Juifs, qui serait situé en Palestine. Herzl, journaliste et écrivain austro-hongrois va s’activer, au point de réunir et présider l’année suivante, en 1897, le Premier congrès sioniste où seront posées les bases de l’Organisation Sioniste Mondiale (OSM). Tous les deux ans, de 1897 à 1946, un congrès sera organisé par l’OSM et à chaque fois le mot d’ordre sera le même : la création d’un état juif indépendant en Palestine. Ainsi, le sionisme commence à prendre de l’ampleur et plusieurs milliers de Juifs, suite aux vagues de pogroms du début des années 1880, entreprennent de rejoindre la Palestine : à la fin des années 1890, il y a un peu plus de 10 000 Juifs en Palestine, artisans et agriculteurs pour la plupart. C’est durant cette période qu’est inventé l’hébreu moderne, qui est encore aujourd’hui, aux côtés de l’arabe, l’une des deux langues officielle de l’état d’Israël. Après la première Guerre Mondiale, allié des Allemands et Austro-Hongrois dans le camp des vaincus, l’empire ottoman se voit, suite au Traité de Sèvres et par décret de la Société des Nations fraîchement créée, confisquer ses territoires arabes, alors confiés aux Européens. La Palestine passe aux mains des Britanniques : c’est la période de la Palestine mandataire. Il faut alors citer la célèbre Déclaration Balfour de 1917, où la couronne anglaise, à

travers la voix de son ministre des Affaires Etrangères, Arthur James Balfour, se déclare en faveur de l’implantation d’un foyer national juif en Palestine. Les grandes vagues d’immigration juives – ou aliyah – déjà très actives depuis la fin du XIXème siècle vont s’intensifier. Avant la Seconde Guerre mondiale, le Yishouv , nom donné au micro-état juif qui existait en Palestine avant la création officielle de l’état d’Israël en 1948, compte un peu plus de 600 000 juifs. Cette immigration juive massive va, très vite et assez logiquement – on se demande parfois à quoi pensaient les Anglais – effrayer les populations arabes palestiniennes déjà présentes. Ces dernières, à plusieurs reprises, se soulèveront pour faire entendre leurs droits sur la Palestine. Les Arabes palestiniens, qui s’étaient déjà révoltés une fois contre l’empire ottoman pour réclamer leur indépendance en 1916, le font à nouveau en 1936 contre l’Angleterre, toujours avec la même revendication : la création d’un Etat arabe palestinien indépendant. Le projet sioniste, très vite, va donc se heurter à un nationalisme arabe palestinien grandissant et, dès les années 1920, la Palestine devient déjà le théâtre d’affrontements sanglants entre les populations juives et arabes: nous sommes alors au tout début du conflit israélo-palestinien…

Simon Maarek

Theodor Herzl

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Société

élections européennes: pour qu(o)i vote-t-on ?

Les élections municipales sont tout juste terminées que votre devoir de citoyen vous rappelle déjà vers les urnes. En effet, du 22 au 25 mai 2014 auront lieu les élections européennes dont le taux d’abstention va vite nous faire oublier celui des municipales. « No worries », je vous épargne dans cet article l’historique de la construction européenne depuis la seconde guerre mondiale au profit des institutions et de notre pouvoir décisionnel.

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uelle année mes amis, quelle année ! Quel plaisir de pouvoir jouir autant de fois en si peu de temps de notre droit de vote et d’exprimer ainsi notre opinion à travers les outils démocratiques. Parce que oui, l’origine même du mot démocratie nous donne le pouvoir de décision : Démos (le peuple) et kratia (gouverner) en grec. Alors allonsy, toi plus moi plus lui plus elle…,

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kratiaons, tous ensemble ! A(bs)tention A(bs)ttention ! Alors comment expliquer ces abstentions record, année après année ? Certains vous diront que c’est une preuve d’un désintérêt grandissant pour la politique et les politiciens. Soit, mais bien que les records soient battus, les chiffres ne sont pas si différents. L’élection présiden-

tielle connait par exemple des taux d’abstention similaires à ceux d’il y a 30 ans. Ce serait donc au niveau européen (abstention en hausse depuis 35 ans) que le problème se trouverait ? Une des explications pourrait être l’éloignement que chacun ressent avec ces gens qui passent leur vie à Bruxelles. Mais cela pourrait aussi venir de l’incompréhension des institutions et de leur rôle.


« En France, les chiffres de l’abstention tournent autour de 20% pour les présidentielles, de 40% pour les législatives, 30% pour les municipales, et cerise sur le gâteau, 59,37% pour les élections européennes de 2009 » Les Institutions Européennes L’Europe étant une grande démocratie (comment ça c’est pas sûr ?), il y a séparation des pouvoirs entre différentes institutions. A l’origine, on pouvait distinguer 4 institutions européennes : le Conseil européen, le Conseil de l’Union Européenne (officieusement « Conseil des Ministres »), la Commission européenne et la Cour de justice de l’Union Européenne (pouvoir judiciaire, je ne m’attarderai pas dessus). • Le Conseil européen C’est la plus haute instance de l’Union qui réunit tous les chefs d’Etat ou du gouvernement des pays membres. Ainsi, pour la France, c’est le Président de la République qui y siège, tandis que pour la Belgique, c’est le Premier Ministre Belge. Cette instance, quand elle se réunit, permet de fixer les grands axes et les grandes directions que souhaite prendre l’Union Européenne. Elle nomme aussi tous les 5 ans le président de la Commission. • La Commission européenne Composée d’un commissaire par état membre dont la présidence tourne tous les 5 ans, elle représente un organe exécutif de l’Union Européenne. Elle seule a le pouvoir de proposer une modification/création de loi qui sera ensuite examinée par le Conseil des Ministres. La Commission se doit d’être indépendante et complètement européenne. L’intérêt général doit passer avant l’intérêt de son propre pays et elle veille à ce que chacun des membres de l’UE respecte les Traités et les lois. Dans le cas contraire elle peut porter plainte auprès de la Cour de justice. • Le Conseil des Ministres Comme son nom l’indique, il réunit les Ministres des états membres avec

cette particularité qu’il change en permanence. En effet, selon le sujet, les Ministres « spécialistes » du domaine y siègent. Si à l’ordre du jour il est question de transport, ce sont les ministres du transport de chaque pays qui vont y siéger. Le Conseil possède le pouvoir législatif, et il peut donc voter les lois proposées par la Commission. Démocratique l’UE ? Quand on regarde ces institutions, on constate effectivement une séparation des pouvoirs mais on constate aussi qu’aucun membre qui siège n’est élu de manière directe par les citoyens européens. C’est pour cette raison, ce « déficit démocratique », qu’est créé le Parlement Européen. Le Parlement Européen (PE) Les premières élections européennes ont lieu en 1979, et c’est ainsi la première fois que le PE est élu au suffrage universel direct. Durant ces dernières années, son pouvoir n’a cessé d’augmenter au sein des institutions européennes. Au départ il n’avait qu’un pouvoir de coopération avec le Conseil des Ministres, il possède maintenant, sur certains domaines, le pouvoir de co-décision. C’est-à-dire que le PE et le Conseil doivent être d’accord sur un texte pour que celui-ci soit adopté. Le PE est ainsi un organe législatif à part entière, différent du Conseil, mais avec l’avantage d’être élu par nos soins. Les enjeux de 2014 Alors pourquoi les européens se sentent si peu concernés par ces élections ? C’est tout de même le moyen le plus direct que l’on a de faire évoluer la politique européenne dans la direction qui nous convient. Evidemment la montée de l’Euroscepticisme n’aide certainement pas les électeurs à se déplacer dans les bureaux

Société de vote, mais peut-on aujourd’hui, et encore plus demain, se passer de l’UE ? Un des enjeux de ces élections est la nomination du futur Président de la Commission. En effet depuis le Traité de Lisbonne, le Conseil européen propose un candidat au PE et celui-ci doit l’accepter à une majorité absolue. En d’autres termes, si les élections du PE penchent nettement en faveur d’un parti, il y a de grande chance que le Président de la Commission soit aussi de ce parti (le PE a le pouvoir de poser un véto pour tout candidat proposé par le Conseil). Dans la réalité des faits, on remarque même que les partis ont déjà positionné leur tête de liste, ce qui permet, de manière sous-entendue, d’élire le Président de la Commission en même temps que le PE. L’autre enjeu principal est bien évidemment la future politique économique européenne. Alors que certains pays sont encore embourbés dans les conséquences de la crise, d’autres sortent petit à petit la tête de l’eau. Quel est l’avenir économique de l’Europe en tant qu’Union ? Faut-il changer la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne ? L’Ukraine, la Turquie ? Autant de questions qui méritent d’être posées et débattues. Espérons que le futur débat sera d’un niveau un peu plus élevé que « l’Europe est la cause de tous nos soucis nationaux. Il faut en sortir, repasser au franc et redevenir l’Empire colonial qui a fait trembler la terre entière ! » Donc le 25 Mai, entre deux siestes au soleil, allez voter ! Par envie, par passion, par provocation, allez voter. Usez de votre droit de citoyen pour sanctionnez, si vous le désirez, les politiques actuel(le)s. Mais s’il vous plait, sanctionnez intelligemment ! N’oubliez pas qu’un (non) vote peut avoir de graves conséquences sur l’histoire d’une nation comme d’un continent.

Valentin Mathieu

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Société

état de droit,

LOL « Nous vivons dans un Etat de droit » itérative citation du débat public français qui n’est en vérité qu’un paravent formant la version moderne du médiéval « tout va bien, dormez bien bonne gens ».

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evenons aux bases. L’Etat de droit est un concept selon lequel toute personne, physique ou morale (y compris l’Etat), est soumise au droit. Cette vision est à l’origine du principe d’égalité de la devise républicaine. Rien de plus simple, pourrions-nous croire, qu’assurer l’égalité judiciaire, puisqu’il ne s’agit au final que de cela. Pourtant la France n’est pas un Etat de droit ! Et oui, pour qu’un Etat de droit existe, il faut que toutes les personnes soient effectivement soumises à la loi et condamnées ou protégées par elle. Prenons un exemple récent : Jérôme Kerviel, le célèbre trader de la Société Générale, a vu sa condamnation à cinq ans de prison confirmée par la cour de cassation. L’on ne peut que rester dubitatif face à la justice française qui a organisé un remix du procès de Ceausescu. Après Dreyfus emprisonné sur la foi d’un dossier se-

cret vide, voici Kerviel condamné sur la base d’un dossier public à décharge… Vive la justice bananière ! La corruption constitue le principal danger pour un Etat de droit. Un livre récent intitulé Délits d’élus révèle que 400 hommes et femmes politiques français sont actuellement poursuivis pour des crimes ou délits commis dans le cadre de leur mandat… Et encore il ne s’agit que des peu doués qui se sont fait pincer. Les titulaires de certaines fonctions se sentent tellement en sécurité, pouvant violer la loi en toute liberté, qu’ils ont réussi à jeter le discrédit sur les institutions. J’en cible particulièrement deux ici : le Conseil d’Etat et le Conseil Constitutionnel. Le Conseil Constitutionnel, formé par les « sages » de la République, a atteint son firmament durant l’élection présidentielle de 1995. Cette institution a en charge le contrôle

NB : tous les faits présentés explicitement ou implicitement ici ont fait l’objet de précédentes publications

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Société de la régularité des comptes des élections présidentielles, et trouvant les comptes de certains candidats (MM. Balladur et Chirac) bien trop mal truqués, elle les a donc falsifiés elle-même avec plus de talent (effet d’habitude certainement). Bien que certains anciens membres du Conseil Constitutionnel aient avoué leurs actes, aucune sanction n’est intervenue. La justice est aveugle dit-on, elle doit probablement être sourde également. Le Conseil d’Etat, lui, viole constamment la loi en écartant le droit pour appliquer sa jurisprudence. Ce gouvernement des juges-énarques a notamment établi la suprématie du droit européen sur le droit français en méprisant complètement la Constitution au passage, et s’arroge des droits dont elle ne dispose pourtant pas, dont celui de rédiger de véritables amendements constitutionnels (c’est-à-dire réécrire la Constitution). Le Conseil Constitutionnel, bien que plus timoré sur ce type de procédés, s’est

également pris au jeu et se permet donc à lui seul de se comporter comme s’il était le constituant (c.à.d. le peuple souverain) à lui tout seul… Même la cour de cassation n’est pas exempte de reproches puisqu’elle permet l’évasion fiscale intensive de grands groupes français en faisant un usage abusif (et illégal au sens de l’article L64 du LPF) dans l’appréciation de la notion « d’optimisation fiscale ». Le taux d’imposition moyen des sociétés du CAC 40 est de 8%, celui du vendeur de tacos du coin est de 33%. Il convient d’ajouter, pour compléter ce panorama, l’adoption du traité de Lisbonne, qui est rappelons-le encore, complètement inconstitutionnel puisqu’il a été refusé par la nation (référendum de 2005) mais accepté par un Parlement n’ayant aucun droit de contrevenir à une décision émanant directement du corps électoral… Mais il faut croire qu’apparemment tout le monde s’en fout. La corruption, tant des espèces sonnantes et trébuchantes que celle, plus insidieuse, du pouvoir, met donc la démocratie en coupe réglée puisque le concept même de liberté (n’être soumis qu’à sa seule loi) est atteint. Mais outre la liberté (après tout ce n’est jamais qu’un principe), les finances publiques, et donc le contribuable, sont affectées. Ainsi la vente du patrimoine immobilier de l’Etat s’effectue à perte. De même, la plupart des grands contrats de privatisation, de mar-

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Société chés publics ainsi que de délégation de services publics sont gangrénés par une corruption manifeste. Pour exemple, la Cour des comptes a estimé en 2009 que la privatisation des sociétés d’exploitation de nos autoroutes de 2005 a coûté 10 milliards d’euros au contribuable. Cerise sur le gâteau, les groupes qui ont rachetés à vil prix nos autoroutes ont augmenté les tarifs décrits comme « opaques et excessifs » par la cour des comptes, et ce pour une qualité de service en chute libre. Ces groupes se sont de plus mis à licencier une partie de leur personnel depuis. Concernant le dépouillement du patrimoine de l’Etat ; en 2010, sur un patrimoine cédé d’une valeur estimée à 900 millions d’euros, seul 500 millions seront perçus. Le groupe Carlyle, par exemple, a acheté l’Imprimerie nationale pour un prix inférieur de 10 millions au prix estimé, avant de revendre ce même bâtiment à l’Etat pour un prix cette fois-ci surestimé de 10 autres millions quatre ans plus tard. Parmi les principaux investisseurs de ce groupe, nous comptons des amis personnels de Nicolas Sarkozy ainsi que son demi-frère qui est devenu codirecteur de ses services financiers un an après le rachat de Un homme qui l’Imprimerie nationale par ne se mêle pas de l’Etat…

politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile.

Pour ce qui est des contrats de marché public, l’exemple le plus parlant est celui du projet Balard (pentagone à la française). Ce projet coûtant 3.5 milliards d’euros a été conclu dans des conditions tellement défavorables pour la France (Bouygues restera propriétaire de cet ensemble pendant 27 ans) qu’une information judiciaire a été ouverte pour « cor-

ruption active et passive », « trafic d’influence » et « atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics ». Les multiples enquêtes pour favoritisme, abus de biens publics, prise illégale d’intérêts et autres démontrent un système cristallisé par le clientélisme. Il est dommage qu’elles n’aboutissent que trop rarement. Même, et surtout, en matière de santé publique l’on remarque des accointances, frisant parfois avec la complicité de meurtre, entre certains politiques et hauts fonctionnaires avec les firmes pharmaceutiques. L’impact sur la santé de la Sécurité sociale et (pire) sur celle des usagers est réel et notable. La recherche médicale en fait aussi les frais (par exemple sur la recherche concernant la dépendance aux opioïdes). Il est donc particulièrement savoureux d’entendre Paul Bismuth – escroc monté sur talonnettes – comparer la justice française à la Stasi poursuivant de pauvres innocents. C’est d’ailleurs là une parfaite illustration du théorème de Pasqua : pour que les électeurs ne comprennent plus rien à rien et abandonnent la recherche de la vérité, il faut créer une affaire dans l’affaire, voire une affaire dans l’affaire de l’affaire, afin de générer un inextricable bordel. Alors sont-ils « tous pourris » ? Tous, non assurément, les politiques, hauts fonctionnaires, et grandes entreprises sont vraisemblablement honnêtes dans leur majorité. Mais le nombre de corrompus est suffisant pour remettre en cause la tangibilité même du principe démocratique de la République française. Thucydide déclarait : « Un homme qui ne se mêle pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. » Aux urnes citoyens !

Clément Collard

Thucydide (460 - 397 av J.-C.)

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Culture Parce qu’une école de commerce, c’est aussi un haut lieu de culture. GEM, dont l’architecture n’a rien à envier à celle du musée Guggenheim de Bilbao, ne fait pas exception à la règle. En attendant que la Zone Art vous initie au chant, à la danse ou au théâtre, vous trouvez dans cette rubrique de quoi épanouir votre passion infinie pour les arts et les lettres.

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Culture

Stupid Girls Le réalisateur de cette vidéo n’est autre que l’unique, le grand, le reconnu et primé Dave Meyers qui travaille régulièrement avec P!nk (There You Go, Get The Party Started, Don’t Let Me Get Me, Funhouse, Please Don’t Leave Me, Raise Your Glass, Fuckin’ Perfect,…). Il a également collaboré avec Shakira, Janet Jackson, Fergie, David Guetta, Flo Rida, Nicki Minaj. Et il a même osé travailler avec Britney Spears.

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’est donc en 2006 qu’il réalise le clip de Stupid Girls qui s’inscrit dans le courant post-moderne. La vidéo colle parfaitement aux paroles et on y retrouve une P!nk fidèle à elle-même incarnant des « stupid girls » pour mieux les dénoncer. P!nk fait appel à des représentations de Lindsay Lohan, Paris Hilton, Jessica Simpson et Mary-Kate Olsen. Elle se déguise et joue leurs rôles respectivement dans des scènes de shopping, de séances UV, de car-washing et autres. Le clip commence dans un salon où une petite fille regarde la télé. Un ange et un diable P!nk apparaissent et tentent chacune d’imposer leur image de la femme à la petite. Les incarnations de l’artiste commencent, toutes plus surjouées les unes que les autres. « Mary-Kate Olsen » en style boho-chic ouvre le bal en allant faire du shopping chez Fred Segal, designer californien. On enchaîne avec une danseuse de clip rap (nommément celui de 50 Cent), une cliente en salon de beauté, une femme sur une table d’opération, une bimbo à la salle de bowling. Sont également présentées une conductrice peu dégourdie (Lindsay Lohan), une femme se sex-tapant (Paris Hilton dans A Night In Paris), une carwasheuse (Jessica Simpson) et une anorexique se faisant vomir dans le lavabo.

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Retrouve immédiatement ce clip avec ton smartphone !

Les clichés sont utilisés dans le but de dénoncer une image de la femme que P!nk veut à tout prix combattre. Le ridicule met en avant les stéréotypes dépassés et attire le regard sur une société de consommation dévalorisant les femmes. Les femmes sont devenues des produits de consommation, par l’action des hommes ou de certaines industries telles que celle de la mode, mais aussi par leur propre manque de réaction à ces cases imposées par la société. La touche humoristique est donnée par les ratés volontaires joués par P!nk. Ainsi la carwasheuse glisse dans sa mousse, la cliente du salon d’UV finit plus orange qu’autre chose et Mary-Kate Olsen se mange la porte qu’elle est trop bête pour ouvrir. Néanmoins le clip présente aussi P!nk telle qu’on la connaît, intelligente et ambitieuse. Dans ces séquences on la voit sportive ou encore tenir un discours de présidente. Comme les paroles le disent : « outcasts and girls with ambition, that’s what I want to see ». Enfin, avec la dernière séquence, P!nk prône le savoir, les arts, le sport et l’éducation, faisant choisir la table portant microscope, livre, clavier et ordinateur à la petite fille, plutôt que celle présentant des poupées roses (artificielles et enfantines).

Laura Bonnafé & AnnaL-uisa Vogt


Pensées d’exil

Culture

Heinrich Heine naît en 1799 à Düsseldorf en Allemagne, déjà imprégné du changement à la française, puisqu’il vient au monde dans la continuité géopolitique de la Révolution française. Sa vie et ses succès littéraires seront marqués par une symphonie et dissonance franco-allemandes, qu’il ne manquera pas de présenter dans ses œuvres. La Hassliebe, « l’haine-amour », pour l’Allemagne marquera longtemps ses vers.

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’est las de la censure dans son pays natal et probablement fatigué de toujours être « exclu » en raison de sa catégorisation sociale (né juif, il se convertit au protestantisme à l’âge de 25 ans), que Heine quitte la Prusse pour la France en 1831. Il fuit, poursuivi pour motifs politiques, et ne retournera que deux fois en Allemagne, notamment pour voir sa mère qu’il adore et lui présenter sa femme, une française sans éducation qu’il se plaît à appeler Mathilde. Heine vivra le franco-allemand dans son quotidien, il écrira toujours en allemand mais apprendra le français, appréciant jusqu’à un certain point cette possibilité qu’il

avait d’être « étranger » à Paris et de pouvoir écrire tout en étant valorisé en tant qu’homme et pour ses idées, et non pas pour sa littérature. Si vous n’avez encore jamais eu l’occasion de découvrir cet auteur qui assura la transition de la fin du romantisme allemand, jugez par vous-même la beauté de ses poèmes. Ceux-ci traitent de l’immense nostalgie qui l’habitait quant à la perte de sa patrie adulée tout comme de son amertume et de sa désolation face à la situation politique en Allemagne (Heine était un socialiste convaincu).

Nachtgedanken

Pensées nocturnes

Denk ich an Deutschland in der Nacht, Dann bin ich um den Schlaf gebracht, Ich kann nicht mehr die Augen schließen, Und meine heißen Tränen fließen.

Si je pense à l’Allemagne dans la nuit, Alors j’en perds le sommeil, Je ne peux plus fermer l’œil, Et mes larmes brûlantes coulent.

[…]

[…]

Deutschland hat ewigen Bestand, Es ist ein kerngesundes Land! Mit seinen Eichen, seinen Linden Werd ich es immer wiederfinden.

L’Allemagne éternellement existe, C’est un pays en pleine santé, Avec ses chênes, ses tilleuls, Je le retrouverai toujours.

Nach Deutschland lechzt ich nicht so sehr, Wenn nicht die Mutter dorten wär; Das Vaterland wird nie verderben, Jedoch die alte Frau kann sterben.

L’Allemagne ne me manquerait pas tant, Si n’y demeurait pas ma mère : La patrie ne se corrompra pas, Mais une vieille femme peut mourir.

Seit ich das Land verlassen hab, So viele sanken dort ins Grab, Die ich geliebt - wenn ich sie zähle, So will verbluten meine Seele.

Depuis que j’ai quitté le pays, Tant ont sombré dans la tombe, Que j’ai aimés – si je les compte, Mon âme se met à saigner.

[…] Gottlob! durch meine Fenster bricht Französisch heitres Tageslicht; Es kommt mein Weib, schön wie der Morgen, Und lächelt fort die deutschen Sorgen.

[…] Dieu merci ! par ma fenêtre entre La joyeuse lumière française ; Arrive ma femme, belle comme l’aube, Et d’un sourire chasse les préoccupations allemandes.

Anna-Luisa Vogt

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Culture

Elles révolutionnent le porno

La pornographie ou présence de détails obscènes dans une œuvre peut être considérée, tout comme la prostitution, comme étant vieille comme le monde. Ainsi, depuis l’Antiquité romaine, de riches clients avaient pour habitude de commander des tableaux ou fresques supposés favoriser une certaine ambiance dans la chambre à coucher.

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ais si depuis des siècles la pornographie et son industrie sont réputées être un monde d’hommes, des femmes ont entrepris de s’approprier à leur tour la représentation du sexe, réalisatrices de films pornographiques ou photographes, donnant une nouvelle dimension à la « culture du porno ». Candida Royalle, Annie Sprinkle, Maria Beatty et Petra Joy sont des noms qui n’auront pas forcément une résonnance familière pour vous, bien qu’il s’agisse, pour deux d’entre elles, d’anciennes actrices porno. Aujourd’hui ces femmes ont toutes un autre point commun, elles réalisent des films, pour certaines encore à la frontière de l’art, pour d’autres déjà bien ancrés dans la pornographie, mais tous différents du « classique ».Elles se sont intéressées aux films pour les femmes et leur plaisir. Qu’est-ce qui fait que des femmes aient eu le désir de créer leur propre industrie du porno, de se détacher du classique et de repenser la pornographie selon leurs règles ? Les réalisatrices qui révolutionnent aujourd’hui le porno ont des influences diverses, de leur propre passé (Sprinkle), ou encore de certains genres comme le film noir américain, le cinéma expressionniste allemand et surréaliste français (Beatty). Récompensée à plusieurs reprises, Joy aborde des thèmes tels que le « safe sex » et la représentation d’hommes comme objets sexuels, concept novateur.

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Il est vrai qu’en général le porno est réalisé par des hommes pour des hommes. Il persiste de plus une image très sulfureuse de toute l’industrie du porno, on parle de pratiques peu engageantes envers les actrices, de lobbying intense et de drogues dures. Sans vouloir rentrer dans le détail de ces accusations, le porno classique transmet une image spécifique de la femme. Cette image peut non seulement être perçue comme dévalorisante de la femme, en tant que personne à droits égaux à ceux des hommes, mais elle implique aussi pour les femmes de percevoir une image de la sexualité faussée, loin de la réalité. Et c’est très certainement le féminisme qui pâtit en premier lieu de coups de lavage de cerveau du genre « seule une épilation parfaite est acceptable pour mon partenaire sexuel », ou encore « le sexe lesbien se limite à un jeu visant à exciter l’homme qui va rejoindre les femmes ». Pour en revenir à nos pornos pour femmes, Royalle prend le parti d’un film qui ne représente pas l’éjaculation masculine comme seule fin possible d’une séquence. Elle met au contraire en scène l’activité sexuelle de la femme dans sa vie émotionnelle et sociale quotidienne. Ses pornos sont plus réalistes que les classiques et servent notamment en thérapie de couple. Si vous voulez pouvoir témoigner d’une révolution, certains de ces films valent très certainement le détour.

Anna-Luisa Vogt


assos Eh oui ! Les assos peuvent parler et même écrire. Ainsi, les pages qui suivent leur appartiennent car le Gem In Way, c’est aussi ça : un endroit où les assos peuvent promouvoir leurs projets et leurs événements ou, plus simplement, s’exprimer sur des sujets qui les préoccupent. Si vous souhaitez participer à ces pages, contactez la rédaction à xpression@grenoble-em.com

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assos

millési’mets

Burger de bœuf à la mozzarella, oignons nouveaux caramélisés et pommes grenailles Ingrédients : le burger

Pour le burger

• Préchauffer le four à 210 °C (th. 7). • Éplucher les oignons nouveaux et les émincer Pain(s) à hamburger : 6 pièce(s) finement. Bœuf haché : 900 gramme(s) • Dans une poêle chaude, verser le miel et cuire Pétale(s) de tomate confite : 18 pièce(s) les oignons pendant 3 min. Déglacer ensuite à la bière Basilic : 0,5 botte(s) et poursuivre la cuisson jusqu’à complète évaporation. Mozzarella : 2 pièce(s) Assaisonner de sel et de poivre. • Laver le basilic, l’effeuiller et le ciseler finement, Oignon(s) nouveau(x) : 6 pièce(s) Purée de tomate confite : 120 gramme(s) puis le mélanger avec le bœuf haché. • Découper la mozzarella en tranches, puis en déBière blonde Heineken : 15 centilitre(s) poser un morceau sur la face plate du chapeau du pain. Roquette : 50 gramme(s) • Tailler les pétales de tomates confites en dés, puis Miel : 20 gramme(s) les ajouter au bœuf. Huile d’olive : 2 centilitre(s) • Répartir viande dans 6 cercles et colorer viveSel fin : 6 pincée(s) ment la préparation de chaque côté dans une poêle Moulin à poivre : 3 tour(s) chaude avec de l’huile d’olive. Assaisonner de sel et de poivre, puis finir la cuisson au four pendant environ 6 min. • Passer les pains à burger au four pendant 5 min afin qu’ils grillent légèrement et que la mozzarella commence à fondre.

Pour les pommes de terre grenailles • Tailler les grenailles en rondelles d’environ 1 cm. Les laver rapidement sous un filet d’eau froide, puis les égoutter soigneusement dans une passoire. • Mettre une cocotte à chauffer à feu vif et faire fondre le beurre avec les gousses d’ail en chemise (avec la petite peau) écrasées. Dès que le beurre commence à mousser, ajouter les grenailles et le sel. Réduire le feu et cuire pendant environ 10 à 15 min en remuant régulièrement (vérifier la cuisson à l’aide de la pointe d’un couteau). • Pour monter le burger : mettre le confit d’oignons et le steak de bœuf sur la base du burger, puis ajouter la roquette et la purée de tomates confites. Refermer avec le chapeau du pain à burger et presser légèrement. • Servir les pommes de terre en mini-cocottes.

Truc du chef

Vous pouvez aussi parfumer la préparation à base de bœuf avec des olives noires, ou de l’origan.

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Ingrédients : les pommes grenailles Pomme(s) de terre grenaille : 900 gramme(s) Beurre doux : 75 gramme(s) Sel fin : 3 pincée(s) Gousse(s) d’ail : 2 pièce(s)


assos

GEM et le développement durable GEM, école de l’innovation. Innovation rime aussi avec développement durable, puisqu’il s’agit de trouver des solutions nouvelles pour améliorer nos modes de production et de consommation afin de préserver l’environnement et d’assurer une meilleure organisation sociale. Mais alors, où en est GEM vis-à-vis du développement durable ?

L

’école a adopté une charte RSE, affichée dans chaque salle de classe (vous l’avez certainement déjà vue, mais peut-être pas toujours lue…). Cette charte édicte les engagements de l’école afin d’être socialement responsable. Elle comporte cinq points : respecter les droits et la dignité de chaque individu ; promouvoir à la fois la solidarité et la diversité ; s’opposer à toute forme de corruption et de violence ; réduire et maîtriser l’impact environnemental de ses activités ; contribuer à ce que le commerce soit un vecteur de développement, d’équité et de paix. GEM figure au palmarès des « écoles de commerce les plus green » de l’Etudiant. Le journal nous apprend que des guides sont en libre-service sur l’intranet de l’établissement, et que des formations au tri des déchets sont dispensées à tous les agents d’entretien ainsi qu’au personnel de l’administration, sans compter la création du CDPM, dispensant des formations aux premiers secours et sur le handicap. L’école propose aussi à ses salariés de recourir à un « mécénat de compétences » leur permettant de consacrer cinq jours par an à des associations d’intérêt général. Les professeurs sont enfin coachés depuis 2009 afin d’intégrer le développement durable à leurs cours. Dans le domaine de l’égalité des chances, GEM est aussi une bonne élève, puisqu’elle a créé un poste à plein temps de chargé de mission pour la diversité et a été un moteur dans la mise en place du concours Passerelle pour le recrutement sur critères sociaux. Il faut ajouter à cela ses dispositifs de réinsertion professionnelle avec des emplois réservés en maintenance informatique. Et puis n’oublions pas Impact qui mène des actions valorisant l’école dans le domaine du développement durable, et qui tous les mois dans le GIW vous renseigne sur ce thème !

Mais malgré toutes ces actions, il reste des points à améliorer : le papier consommé (par exemple, les documents à la reprographie sont souvent imprimés sur des pages recto seulement), les poubelles de classes accueillent des déchets de tous genres et gagneraient à être des poubelles de tri, l’électricité est mal gérée (les lumières sont trop souvent allumées, le chauffage est à fond, si bien qu’on ne sait plus comment s’habiller en hiver, même problème de gestion pour la climatisation). L’école va cependant bientôt réaliser son bilan carbone. Le bilan carbone est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, tenant compte de l’énergie primaire et de l’énergie finale des produits et services. Cela permet de poser les bases de solutions efficaces de réduction de la consommation énergétique et peut aussi optimiser la fiscalité écologique (taxe carbone). Qui sait, cela permettra peut-être à GEM d’être encore plus performante pour ses 30 ans…

Impact

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assos

L’illustration d’Artagem Les Pitozeta, vainqueurs de la campagne BDE 2013-2014 32 ­‑ GIW


LIBRE Si vous êtes arrivés jusqu’ici, soyez rassurés : vous êtes en zone libre. Au feu les sujets pompeux et les analyses poussées, il est temps de se lâcher et de raconter n’importe quoi. Dans cette rubrique, on parlera de tout et de rien, surtout de rien. Défiant la censure, brandissant le flambeau de la liberté d’expression, nous tâcherons de vous amuser avec ces dernières pages qui sont généralement les préférées des lecteurs.

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LIBRE

L’instrumentalisation de la provocation Une nouvelle politique industrielle massive c’est la revitalisation de la provocation. Comment imprégner des esprits qui ne sont plus surpris, qui sont épris de l’imagé, là où le lettré peut aller se rhabiller. Comment percuter un monde inanimé par trop de nudité ? Choquer est une idée en voie de vulgarisation sans vulgarité.

S

ans pudeur, elle se balance dans les deux sens, un peu à gauche, un peu à droite. Bercée par cette rythmique sans grande dynamique, elle est déshabillée. A poil, elle est épiée par des petits enfants avec parents-absents qui pensent se nicher derrière un poste de télévision infantilisant, ils écoutent une sonorité pas sans intérêt. Elle c’est Miley Cyrus, elle est chanteuse et nue comme un ver de terre. Elle ne sait plus vendre sans nains, ni sans nénés. Son producteur qui n’est plus Disney Channel, lui a susurré : « travailler dénudée, c’est gagner plus ». Elle existe, parce qu’elle ne sait plus s’habiller. Dévoiler un corps raffermi c’est provoquer pour mieux régner. Les petits enfants, ils voient Hannah Montana, toute seule, sans perruque, sans rien sur le corps à part des chaussures. Ils ne comprennent pas tout, et puis elle twerke. Elle est mère au foyer mais pas désespérée, un mari, une poignée d’enfants, une maison à côté de Wisteria Lane anglais, et elle gagne beaucoup beaucoup d’argent depuis qu’elle se réveille le matin après avoir embrassé papa et enfants pour écrire et revisiter le roman à l’eau de rose. Elle écrit sur la vie sexuelle fantasmagorique d’une jeune femme virginale et absolument normale. Elle est deve-

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nue célèbre, sans briller en algèbre, elle parcourt les plateaux télé pour s’enthousiasmer et dire « je me présente je m’appelle Erika je suis l’auteur de 50 nuances de grey, vous me connaissez ? ». Avant l’ultra sexualisation de ses bouquins à 50 millions d’exemplaires, elle écrivait sur l’amour adolescent d’une femme sans enfants et d’un homme à la crinière poivre et sel, qui se rencontraient à Central Park, et puis ils se disputaient pas à Central Park, et puis c’était comme dans Walt Disney : ils se marièrent et eurent un ou deux enfants à New York City. Son éditeur de Los Angeles lui a, un jour, suggéré de s’émanciper de la vie réelle pour plus de vie sexuelle. La provocation, c’est une philosophie de vie, c’est pénétrer la pensée des autres, les toucher parce que c’est réaliser ce qu’ils n’oseront jamais. C’est anéantir la frontière entre une réalité abrutissante et une rêverie jouissante. Provoquer, c’est ne plus aimer la normalité. Et puis, la normalité, c’est une affaire de président.

Léa Taieb


LIBRE

De Zola à John, le fossé est immense. Il se battait pour des causes justes, alors que je profite des combats gagnés du passé pour retranscrire des pensées écoutées.

J

’accuse le monde, dirigé par quelques hommes engagés, tous décidés à nous enterrer les derniers, voyant dans la proximité, une promiscuité ajournée. J’accuse les gouvernants qui veulent nous faire croire à la coopération internationale, ils cherchent des succès, pour mieux assouvir leurs propres intérêts… sales. J’accuse cette Europe de techno, complétement démago, remplie de bobo, ces gens dans l’administration, incapable de regarder les quotidiennes pressions, qui défendent l’ouverture derrière leurs bureaux isolés sans jamais se soucier du quotidien des autres. Tiens parlons-en de ces autres, fiers de leurs différences, remplis de méfiance, incapables de te faire confiance, ni d’apprendre la culture mature du pays, cherchent pas à vivre ici comme chez toi, et si t’es pas content, CASSE-TOI ! J’accuse les abrutis qui se nourrissent des amalgames pour faire du bruit, qui critiquent les feujs pour faire le buzz, refusent de voir les progrès de la majorité, et préfèrent condamner la petite minorité. J’accuse ; les religions, qui pensent qu’on est encore toujours aussi con,

se fournissent en textes abscons pour y décrypter la loi du Talion. J’accuse ces parents qui veulent inculquer à leurs enfants des préceptes importants, incapable de pratiquer leurs conseils fragrants. Mariages, infidélités, divorces violents et c’est reparti pour le triptyque gagnant. J’accuse ceux qui ne croient plus en l’avenir, préfèrent renoncer aux projets en devenir, et cherchent encore dans le passés des solutions décédées, le « c’était mieux avant » dépend aussi de toi, alors donne une chance aux gens différents, qu’ils viennent d’ici ou de là. J’accuse, les ptits crétins qui valent rien mais imaginent leur succès parce qu’ils sont malins, sans jamais remettre en cause la loi d’airain ; fait de l’humanitaire pour te donner bonne conscience, sans jamais montrer à ton voisin de palier une réelle clémence. J’accuse les gens ouverts, couverts de vers à chaque ineptie, qui te disent hypocritement que t’es un ami, J’accuse ces connards qui te sourient disent que t’es gentil et que tu comptes pour lui, mais qui craches sur toi à chaque fois que t’es parti J’accuse, cette élite si loin des préoccupations du temps, qui s’extasie

devant des œuvres qui valent pas 1 franc J’accuse les pseudos artistes d’aujourd’hui, qui déconstruisent 1000 ans d’histoire par des calomnies, qui se comparent à Hugo, Zola ou Rembrandt, mais qui ont pour référence Doc Gynéco ou Flavie Flament J’accuse ces baltringues sur le net, incapables de se voir dans la glace, toujours obligés de se voiler la face ; qui choisissent un pseudo lâchement provocant mais c’est toujours l’idéologie raciste qui prend le devant J’accuse les articles qui ne proposent aucune solution, qui provoquent le lecteur pour essayer de se faire un nom, obligés de choquer pour ne pas être ignorés, ils profitent des libertés durement gagnées pour se permettre de dire des absurdités J’accuse la planète entière, j’accuse les hommes, les femmes, les galants, les brutaux, les féministes, les sportifs, les pauvres, les cons, je t’accuse, toi, et moi avec, car je dénature le combat d’un grand écrivain … mais grâce à lui, aujourd’hui, j’ai le droit de l’écrire.

John Atlani

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LIBRE

Et si... Les dauphins dominaient l’océan

?

Gardez-vous les requins, voici venir le temps des dauphins ! Oui, si le logo de notre école a perdu son dauphin, nous n’en restons pas moins l’école du Dauphiné. Et, fort bientôt, chers lecteurs, vous serez prêt à nager de vos propres ailerons pour conquérir le monde actif.

N

on point que nous soyons passifs (quoique ce soit une question de goût) durant nos tendres années de beuveries, mais regardons devant nous. Le voyez-vous ce futur ? C’est celui où les Gémiens domineront l’océan de l’économie. Surfant sur la vague de l’innovation et de la technologie, nous déferlerons sur le marché et noierons nos opposants ! Et nous serons acclamés, car si la paix a ses colombes, l’économie dispose de ses dauphins. Comme de juste, nous rétablirons un peu de pensée dans cette économie délaissée par l’intelligence humaine. Prenons quelques exemples. Le FMI a récemment (janvier) publié un communiqué dans lequel le fond reconnaît que ses politiques de relances économiques par la rigueur budgétaire étaient invalidées par leurs propres calculs… tout en recommandant aux Etats de continuer cette dite politique de rigueur, mais attention, avec « prudence ». Oui, vous avez bien lu : on vous prouve qu’on vous dit des inepties mais continuez à les faire vous serez gentils… et les Etats suivent (dont notamment le malheureux Etat grec mis en coupe réglé par la troïka). En parlant de finance, nous ne pouvons que rester perplexes face à un non système financier rémunérant toujours davantage les capitaux, quitte à casser des entreprises prospères, et générant une sphère financière dépassant en volume plus de dix fois la sphère économique. En clair, pour un euro de richesse créé, il y a en moyenne plus de dix euros de spéculation dessus. Il n’est nullement néces-

saire d’avoir fait HEC pour comprendre que l’explosion de cette bulle (surtout avec les buses qui nous gouvernent) va faire mal. Mais il faut apparemment avoir fait GEM pour rétablir le système, dans lequel les 85 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié de la population mondiale, sur des bases saines. Rajoutons à cela un environnement en constante dégradation, au point où l’impact sur la santé est tel que la génération à venir a 100% de chances de développer un cancer, et vous obtenez un tableau dont les couleurs ne plairont à personne. Plus sérieusement, si l’on ne veut que nos descendants décrivent avec raison notre époque comme celle où une goutte de sang vaut une goutte de pétrole et où le profit justifie tous les excès, il faut peut-être arrêter les conneries ! Oui certes, nous ne sommes absolument pas responsables de la situation actuelle qui est notre héritage, mais, ô futurs décideurs, NOUS aurons bientôt à porter le poids de la direction de notre monde et y à apporter un sens. Un manageur est avant tout un ménageur, c’est la condition même de la croissance durable. Un cadre assumant ses responsabilités vis-à-vis de ses collaborateurs, de sa firme, de son pays mais aussi face à l’avenir qu’il trace pour les futures générations. Après tout nous n’avons guère d’alternatives : changeons le monde ou mettons-nous sur le côté avec du pop-corn et rions à nos dépends. A vous de décider Gémiens !

Clément Collard

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édito Gémien, Gémienne, Alors que le règne des 2A touche à sa fin, les voix d’une nouvelle génération de Gémiens s’élèvent. Ils ont été jalousement couvés et formés, ils sont maintenant prêts et ils le savent. Attirés par le pouvoir comme une meute de loups par l’odeur du sang, les 1A poussent leurs aînés, réticents, vers la sortie. Le roi est mort, vive le roi ! Ils devraient pourtant le savoir, eux aussi sont passés par là. Il ne leur reste qu’à imiter tous leurs prédécesseurs et tirer leur révérence. Et dans la bonne humeur si possible. Les 2A ont été des mentors, des amis, mais GEM ne prend pas vraiment le temps de s’apitoyer sur leur départ prochain. Il y a encore bien trop de choses à transmettre avant que les 1A ne puissent tirer les ficelles tout seuls. Chacun le sait, the show must go on. Pourtant, 1A, prends garde. Tes respos n’ont pas vu leur deuxième année passer et ils s’accrochent aujourd’hui à leur position comme un artiste retraité à la scène. Si ça ne tenait qu’à eux, la tournée d’adieu ne se terminerait jamais. Pendant exactement une année, la scène est toute à toi et tu peux en faire ce que tu veux. Ton succès sera éphémère alors profites-en bien. La fin d’un cycle n’a pas pour autant à être triste. La terre ne s’arrêtera pas de tourner ni le Gem In Way de paraître. C’est l’histoire de la vie : les plus anciens transmettent ce qu’ils ont construit aux nouvelles générations. C’est un héritage qu’il convient de valoriser avant de le céder à son tour. C’est cette idée que le journal des Gémiens a décidé de mettre à l’honneur dans son dernier numéro. 2A, nous t’avons dédié la première moitié parce que nous sommes conscients de ce que tu as fait pour ton école et ton association et nous t’en remercions. 1A, la deuxième moitié est pour toi, parce que tu as entre tes mains les clés du futur. Ne rate pas cette chance de prouver à tes anciens respos que l’élève peut (et va) dépasser le maître. Que tu prévoies de passer l’année prochaine en stage ou sur la mezzanine, le journal des Gémiens restera toujours tien et c’est avec impatience que nous reviendrons à la rentrée t’instruire et te divertir, où que tu sois. Ce n’est qu’un au revoir, Le Gem In Way (les 1A)

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM

Rédacteur en chef Sarah Monier

Publication Association Xpression

Maquettistes Pauline Grepin, Théo Knoepflin, Bénédicte Guyon, Gabrielle Gaté

Contact xpression@grenoble-em.com Site web www.xpression.info

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Rédacteurs Saâd Alami, Léa Taïeb, Gaëlle Coutout, Simon Maarek


Sommaire P 43 P 41 P 48

La vie de l’école

Poudlard : Grande Ecole de Magie .................p.41 Les joies administratives .............................p.43 Le parcours Ulysse à GEM ...........................p.44 L’interview d’une diplômée.........................p.46

Société

P 55 P 52 P 60

Réflexion sur l’ONU .....................................p.48 Le sport au coeur des relations internationales .................................p.50 Manhood’s hypocrisy ..................................p.52 Ces inventions qui ont rendu nos vies merdiques.........................................p.55

Culture

Clipmania : Respire (Mickey3d)...................p.58 Cul(ture) : l’épicurien ..................................p.59 L’engouement des Français pour le manga...............................................p.60

Assos

Nymphony Record ......................................p.63 La photo de Planètes ..................................p.64

Libre

P 67

Foules sentimentales ..................................p.66 L’argent fait-il le bonheur ............................p.67 Idéologie et féminisme ...............................p.68 Hommage aux hommes et femmes de l’ombre ..............................................p.68

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école « L’école vit pour le Gémien et le Gémien pour son école », diront les 2A chevronnés. Grâce à l’immensité de son couloir associatif qui est, soyons-en fiers, le plus grand de France, GEM absorbe la vie de ses étudiants à tel point que beaucoup d’entre eux hésitent parfois à installer une tente dans le couloir asso. Cette rubrique aura donc pour mission de ta familiariser avec notre culture gémienne locale (assos, événements, etc.).

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école

poudlard :

Grande Ecole Harry Potter et Poudlard ont marqué notre génération. Nous avons lu les livres, nous avons vu les films. Nous avons même secrètement rêvé un jour qu’une chouette nous apporte notre lettre d’admission à la grande école des sorciers. Dans le fond, GEM lui ressemble. Il ne reste qu’à y ajouter un peu d’imagination pour recréer la magie manquante.

de

Magie

Q

uel est le point commun entre tous les sorciers ? Si vous ne savez pas répondre à cette première question, cet article n’est pas pour vous. Il s’agit bien évidemment de leur baguette. Elle leur permet de faire à peu près tout ce qu’ils veulent, que ce soit apprendre, travailler ou se divertir. Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? L’ordinateur est à l’étudiant en école de commerce ce que la baguette est au sorcier. De la même manière, ce n’est pas l’élève qui choisit sa machine, mais la machine qui le choisit. Indispensable à nos études et examens, nous pouvons choisir de l’utiliser pour faire le bien ou le mal. Et grâce aux e-mails, adieu les hiboux et tous les désagréments qu’ils causent. Avec tous les messages que nous échangeons, GEM ne serait plus une école mais bien une volière… A peine accepté, tu vas devoir choisir de quelle manière tu veux vivre ta scolarité. MyESC n’a rien à envier au Choixpeau de Poudlard. Ils décident tous deux de ta trajectoire au sein de l’école sans que tu ne comprennes le pourquoi du comment, mais, finalement, ce sont eux qui prennent en compte tes choix. J’ajouterai même que le système gémien offre l’avantage de ne pas devoir

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école poser sur sa tête un chapeau qui a déjà été porté par des milliers d’élèves avant toi et de gérer tous les vœux simultanément. Combien de temps durerait la première journée à l’école si six cents élèves devaient tous essayer un unique Choixpeau ? Les similitudes ne s’arrêtent pas là. Poudlard dispose peut-être d’une salle à manger pour ses élèves mais la mezzanine gémienne accueille de nombreux petits déjeuners et goûters, ainsi que de nombreuses activités. Si la magie existait vraiment, le BDS organiserait des duels de sorciers et monterait des équipes de Quidditch (ce qui serait un peu difficile puisque GEM n’a toujours pas d’infrastructure sportive). Enjeu nous proposerait de jouer aux échecs sorciers ou au Bavboules, nos Dragées Surprises nous seraient fournies par Millési ‘mets et Aloha continuerait de s’occuper des étudiants étrangers provenant d’écoles comme Beauxbâtons et Durmstrang. De son côté, Planètes, avec son JT et ses photos, joue parfaitement le rôle de la Pensine en nous empêchant d’oublier quoi que ce soit, qu’il s’agisse de soirées ou d’évènements associatifs. GEM dispose même de sa propre Coupe des Maisons que nous connaissons mieux sous le nom de listes BDE. Ce ne

sont pas quatre maisons qui s’affrontent mais huit listes, s’engageant dans une compétition bien plus féroce. Les serpents, lions, blaireaux et aigles font pâle figure à côté des lamas, sangliers, renards et autres animaux qui ont pu sillonner les couloirs de l’école. L’élection fonctionne également par un système de points. La seule différence ? Elle se fait de façon plus démocratique : ce sont les étudiants qui votent et non pas les professeurs qui attribuent ou enlèvent des points arbitrairement. C’est bien mieux ainsi. De nombreux Gémiens ont également en leur possession une cape d’invisibilité et vous avez sûrement pu vous en rendre compte par vous-même. Ils l’utilisent principalement pour se rendre en cours le vendredi matin et quelquefois même en pleine semaine, lors d’occasions spéciales comme, par exemple, les 3J. Au milieu de ces élèves invisibles se promènent quelques fantômes : ce sont les élèves continuellement absents, les professeurs qu’on ne voit jamais. Les tableaux parlants nous permettant d’accéder à nos locaux ont été remplacés par des systèmes de badge, mais en coulisse, on retrouve l’équivalent des Elfes de maison (l’esclavage en moins bien évidemment), à savoir le personnel de l’école. Pour rencontrer d’autres créatures un peu fantastiques, il nous suffit aussi de sortir des alentours de GEM. Notre Forêt Interdite ? Les stages et l’année de césure. Si Poudlard interdit de s’y rendre, nous autres Gémiens n’avons pas vraiment le choix. L’école nous jette dans la gueule béante du loup-garou. Nous devons nous extraire du confort de notre école pour nous aventurer dans un milieu inconnu et hostile, duquel nous ressortirons bien plus forts, prêts à affronter la réalité de la vie. Vous vouliez intégrer Poudlard et vous vous êtes retrouvés à GEM ? Vous avez dû confondre innovation et magie. Pourtant, vous voyez, les deux écoles se ressemblent dans le fond.

GEM a aussi son plafond magique qui reflète le ciel. Il fait toujours beau à GEM, c’est tout.

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Pauline Grepin


école

Les joies administratives En cette fin d’année nous sommes tous ou presque passés par des GP, des listes, des évènements d’associations qui nous ont fait connaître les joies de l’administration gémienne. Je veux donc dédier cet article à tous les 1A qui ont dû se débattre avec les différentes entités administratives de l’école pour pouvoir arriver à leurs fins et entrer dans ce monde merveilleux des adultes qu’est l’ère administrative.

L

a bureaucratie est à la fois une organisation efficace, ordonnée et apte à gérer une quantité astronomique d’informations et pourtant elle génère une frustration qui peut conduire de l’euphorie à la dépression nerveuse en quelques nanosecondes. L’organisation administrative gère des groupements d’hommes ainsi elle n’est pas à échelle humaine, d’où sa capacité à prendre des détours pour arriver à ses fins. Et notre belle école n’échappe pas à cette règle. Malgré le charme et le panache de nos diverses responsables administratives il n’en demeure pas moins qu’il existe un mille-feuille administratif dont la familiarisation est tout aussi relevée que la maîtrise d’Excel. Les démarches administratives sont un paradoxe en ellesmêmes. Elles paraissent toujours claires et limpides pour ceux qui les énoncent, relevant du bon sens pour certaines personnes, qui ne manqueront pas de vous le rappeler. Pourtant chez l’étudiant maladroit elles semblent relever d’une connaissance d’outre-monde réservée à une petite élite. Il est toujours amusant de voir les mines déconfites des différents responsables lorsque nous annonçons que nous n’étions pas au courant de telle ou telle démarche, ou pire de la non-connaissance d’un service entier de l’école (tout lien avec la réalité est totalement fortuit). S’enclenche alors un jeu social formidable où les étudiants n’étaient pas informés alors qu’ils

devaient l’être, où les services en questions estiment avoir passé le message dans l’un des cinquante mails de l’administration de septembre et où l’administration générale donne la responsabilité aux associations de transmettre l’information. Dans ce tissu de délégation et de réseau de communication, l’information se perd, et le pire c’est que personne n’est réellement responsable. Qu’il s’agisse de l’étudiant, de l’association, des services ou de l’administration, tout le monde estime avoir fait son travail, seulement la concordance des informations relève d’une telle alchimie que les nouveaux entrants dans l’école se trouvent désemparés devant cette machine ubuesque qui fonctionne grâce à une sorte de magie occulte dont ils deviendront les champions d’ici quelques mois. Et pourtant ça marche ! C’est comme ces petites choses de la vie qui ne s’expliquent pas mais qu’on apprend seulement en pratiquant, comme le vélo, marcher ou encore Excel. On finit toujours par trouver une solution et c’est en s’y reprenant à plusieurs fois que ça finit par bien fonctionner. Peut-être que la bureaucratie est de ces petites choses qui nous paraissent insurmontables au début puis qui finissent par devenir une évidence. Je comprends mieux les mines déconfites …

Julien Bretin

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école

Le parcours Ulysse à GEM Sur toute la promotion, nous nous sommes donc retrouvés à 23 étudiants ; mais qu’allions-nous faire dans cette galère ? Certains étaient attirés par le côté management éthique qui nous avait été présenté, d’autres – et c’est mon cas – par la proximité avec les entreprises. Nous venions tous pour participer à une expérience pédagogique innovante, sans trop savoir vraiment où nous mettions les pieds.

E

n 2013, GEM a voulu faire honneur à son statut d’école de l’innovation en créant un nouveau parcours, nommé « Ulysse » en référence à la mètis, « l’intelligence rusée » dont fait preuve le fameux héros tout au long de son Odyssée. Concrètement, le parcours a été conçu autour de trois axes : un stage de début d’année, afin de découvrir le monde de l’entreprise avant de le

connaître par nos cours, ce qui facilite l’étonnement, la curiosité et la découverte, ainsi que de nombreux cas réels d’entreprises pour travailler sur des problèmes concrets avec un vrai enjeu, et enfin l’abandon des cours magistraux pour un apprentissage plus collaboratif et actif (allant de pair avec l’abandon des partiels pour des « méthodes d’évaluation novatrices »).

Les bâtiments place Schuman, où les parcours Ulysse ont cours

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L’année a débuté comme promis par un petit séminaire d’intégration en montagne avec certains de nos professeurs, nous permettant de tester l’escalade sur paroi ou le summer biathlon et leurs vertus pédagogiques pendant que nos camarades de promotion faisaient des heures de queue pour s’inscrire dans un bus au WEI. La suite était également conforme : stage d’un mois (dans des entreprises grenobloises non choisies par les étudiants mais partenaires du parcours), puis présentation de notre salle de classe moderne et adaptée au parcours. Nos yeux émerveillés ont découvert des chaises et tables déplaçables sur roulettes, un écran géant tactile (à partir de février), une vue magnifique sur la montagne et la gare, un espace détente avec fauteuils et machine à café (réservée aux salariés de GEM)… Le tout à l’espace Schumann, en dehors de GEM ! Tout porte à croire que nos professeurs ont voulu pousser la métaphore de l’Odyssée jusqu’au bout :


école Pour résumer, le parcours Ulysse c’est : • Des cours classiques, comme tout le monde • Des cours aménagés pour prendre plus d’intérêt • Des partiels, comme tout le monde • Une vraie proximité avec les entreprises • Des expériences professionnelles valorisables sur un CV • Un corps professoral très à l’écoute et toujours prêt à s’adapter • Des avantages exclusifs, telle que l’intervention du philosophe Stiegler pour élaborer un MOOC 2.0 ensemble • La perspective d’une alternance particulièrement attractive en deuxième année il nous a fallu traverser un bon nombre d’épreuves avant d’arriver à bon port. Tout d’abord, le sentiment de mise à l’écart géographique persiste à chaque fois qu’un étudiant place une petite remarque (« Vous faites quoi en fait ? On ne vous voit jamais ! »). J’espère que cette « salle Ithaque » exiguë –aussi décriée par nos professeurs que par nous-mêmes – ne survivra pas à notre promotion. Mais ce défaut seul n’aurait été qu’un petit désagrément. Nous avons véritablement commencé à déchanter en entendant parler de partiels (par la suite négociés, déplacés, adaptés, annulés puis replacés) : on nous enlevait des avantages promis ! Autre coup dur et non des moindres : le premier semestre était loin de nos espérances. Au lieu des cas transversaux que nous attendions, nous nous sommes retrouvés face à des cours classiques, mêlant matières du premier et du second semestre (contrôle de gestion et conjoncture économique par exemple), souvent en moins d’heures que prévues par le syllabus (faute au stage d’un mois rognant le semestre). Difficile à avaler, d’autant plus lorsque le partiel associé se trouve à la fin de l’année, six mois après la fin du cours. Après discussion avec les professeurs, nous avons pu trouver différents arrangements (certification Microsoft repoussée pour compenser l’absence de cours de bureautique, annulation du double partiel de contrôle de gestion).Mais nous tombions de Charybde en Scylla, en apprenant par exemple l’absence de cours d’anglais tout au long de l’année, nous inquiétant alors de l’équité pour les campagnes de choix de parcours.

Le deuxième semestre s’annonçait tout de même sous de meilleurs auspices : les cas transversaux tant espérés devaient arriver en janvier, en commençant par le fameux cas Durr dans une version augmentée pour intégrer du marketing et de la conjoncture économique. Après ce petit échauffement, les festivités ont enfin pu commencer. Nous nous sommes retrouvés répartis en cinq groupes, chacun affecté à la réalisation d’une étude de marché pour une entreprise partenaire du parcours. Marché de la carabine laser pour biathlètes pour les uns, de l’ouzo pour les autres, chaque groupe a rencontré des problèmes différents et a pu faire appel à différents experts grâce à l’aide bienvenue des professeurs. Toutes ces études avaient une dimension internationale et devaient donc être rédigées en anglais puis soutenues en anglais également devant un jury composé des entreprises et de professeurs. C’est ce cas qui nous a permis de renouer avec la LV1 et d’obtenir enfin une note. Le deuxième cas, plus complexe et plus complet, a lieu aux mois de mars et avril. Cette fois-ci les tâches sont diverses : elles vont de l’étude de marché à l’événementiel. A l’heure où j’écris cet article, les cas n’en sont qu’à leur début. Il est donc trop tôt pour en dresser un bilan. Parallèlement au premier cas transversal avions-nous droit au cours de management des nouvelles technologies mais pas sous sa forme classique : nous avons repris les dossiers montés par le reste de la promotion au premier semestre pour les approfondir et présenter à des membres du CEA des technologies développables ou en cours

de développement aux applications concrètes pouvant rencontrer un marché. Suite à cette présentation, il nous incombe désormais de monter un dossier de vente dont la présentation en grand oral fera office de partiel de comportement vendeur pour conclure l’année. Le parcours ne s’arrête cependant pas en fin de première année, il existe également un premier semestre de deuxième année Ulysse. Celui-ci devrait prendre la forme d’une alternance un peu particulière. L’entreprise fixera avec l’école la tâche à réaliser par l’étudiant de façon à ce qu’elle soit pédagogiquement intéressante et nécessite en temps voulu la mise en application des cours qui seront vus tout au long du semestre. En cas d’incapacité de l’étudiant à trouver une entreprise qui accepterait de se conformer à cette façon de faire, les responsables du parcours pourront l’y aider. L’étudiant pourra rejoindre au deuxième semestre un parcours plus classique ou même continuer en alternance dans son entreprise ou dans une autre. Il ne fait aucun doute que les quelques ratés inévitables à la mise en place d’un nouveau projet seront corrigés l’année prochaine, et que les prochains arrivants bénéficieront grâce à nos témoignages d’une meilleure information quant à ce qui les attend. Sur ce, il ne me reste plus qu’à espérer un beau succès à ce parcours dans les prochaines années, et à souhaiter bon vent à la prochaine promotion !

Personne NB : Tous les avis exprimés dans cet article ne reflètent que l’opinion de son auteur F. Tarbé. Pour plus d’informations ou pour obtenir des avis divergents, sentez-vous libres d’aller parler aux autres étudiants du parcours

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école L’interview d’une diplômée

Stéphanie Hospital Ce mois-ci nous avons eu la chance de partager l’expérience de Stéphanie Hospital, ancienne gémienne diplômée en 1995 qui garde une très belle image de notre école et qui va nous faire découvrir, en quelques questions, son parcours depuis qu’elle a quitté Grenoble.

Tout d’abord, quels sont les souvenirs les plus marquants que vous gardiez de l’ESC Grenoble ? Je pense tout de suite à mon arrivée à Grenoble, nous étions la première promotion à occuper les nouveaux locaux, les bâtiments étaient très futuristes. Plus généralement, mes années à Grenoble sont synonymes de beaucoup de rencontres avec des gens passionnants notamment dans le corps professoral. Ce sont des rencontres qui m’ont forgé. Je me rappelle également des cours très intéressants, une association prenante (Olympub qui organisait la semaine de ski) ainsi que de nombreuses soirées. La présence en cours était facultative donc forcément dès qu’il y avait de la belle neige, du soleil ou lors des lendemains de soirée, il n’y avait pas grand monde.

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Comment aviez-vous organisé votre parcours au sein de l’école ?

Suite à votre diplôme, comment s’est déroulée votre vie professionnelle ?

A l’époque, l’année de césure n’était pas aussi en vogue qu’aujourd’hui, j’ai donc organisé mon parcours en trois ans. J’avais choisi une majeure en gestion industrielle et technologique en deuxième année puis en marketing international pour ma dernière année. J’ai eu la chance de pouvoir faire des stages très intéressants dont un aux Antilles pendant un an, ce qui n’était pas pour me déplaire (contrairement à mes parents).

Je me suis dirigée vers le conseil et j’ai travaillé dans le cabinet de conseil Arthur Andersen Business Consulting pendant six ans. J’ai eu la chance de participer au début d’internet, ce fut donc très enrichissant de démarrer ma carrière lors d’une telle mutation. En 2001, je suis entrée à Wanadoo (premier fournisseur d’accès à internet en Europe), j’ai eu une longue carrière au sein de cette entreprise. Je viens d’ailleurs d’en partir il y a un mois pour entamer une nouvelle étape de ma vie professionnelle en optant pour l’entreprenariat. J’ai ainsi créé un fonds d’investissements lié à la technologie et à l’internet.

Quelles ont été vos motivations pour vous diriger vers l’audit alors que vous pensiez vous orienter vers le marketing international initialement ? C’est tout simplement la réalité du marché du travail : la conjoncture économique en 1995 n’était pas favorable. Le premier emploi que l’on m’a proposé était dans l’audit donc j’ai accepté de suite. Grâce au profil très généraliste que j’avais acquis en audit et conseil, je suis parvenue à faire du marketing international pendant de nombreuses années par la suite.

Si vous deviez donner un conseil aux Gémiens, quel serait-il ? Je vous conseille d’embrasser les carrières qui vous passionnent car ce sont dans ces domaines que l’on a le plus de chance de réussir et c’est ce qui vous permettra d’être épanouis au quotidien.

Propos recueillis par Gaëlle Coutout


Société Le Gémien, au-delà de son penchant naturel pour l’argent, le sexe, la drogue et le Rock & Roll, a lui aussi des opinions. Cette rubrique reviendra donc sur les grands débats de société qui agitent, ou pas, l’agora gémienne, plus communément appelée « la mezz’ ».

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Société

Réflexions sur l’ONU Son ancêtre, la SDN, n’a pas survécu à la Seconde Guerre mondiale, qu’elle était censée empêcher. Avec ses 69 ans d’existence, l’ONU semble réussir à tenir la distance. Pourtant, son rôle et la façon dont elle l’exerce sont loin d’être évidents.

L’ONU vaut-elle vraiment mieux que la SDN ? Un des plus grands défauts de la Société Des Nations était sa très faible représentation dans le monde. Sur les 42 membres fondateurs, 16 quittèrent l’organisation. Ainsi, cette configuration rendait les sanctions économiques complètement inefficaces : un Etat qui se voyait interdit de relations économiques avec les membres pouvait toujours se tourner vers le reste de la planète, sachant que ce ‘reste’ incluait les Etats-Unis. D’une manière générale, la SDN n’avait aucun poids sur la scène internationale, aucune légitimité pour imposer ses décisions et ses sanctions ; il était bien trop facile de l’ignorer purement et simplement. L’ONU n’a pas ce problème ; 193 Etats sont membres sur les 197 reconnus, les quatre exclus étant la Palestine, le Vatican et les îles Cook et Nioué. Mais l’ONU fait face à un problème auquel la SDN n’a jamais été confrontée – et pour cause - : la question de l’indépendance. L’ONU est financée par ses membres, mais ce financement est très inégalitaire. En 2005, 22% des fonds venaient des Etats-

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Unis, 19,5% du Japon, 8,6% de l’Allemagne, 6,5% de la France… sachant que la participation minimale exigée est de 0,001%. Ces différences impliquent nécessairement une différence d’influence, quoique l’ONU puisse dire. On retrouve le même principe avec la Force de maintien de la paix (les casques bleus), dont les militaires ne constituent pas une « armée » propre à l’ONU mais sont simplement prêtés par les Etats membres. Or il va sans dire que tous les Etats ne sont pas en mesure de contribuer de la même façon. L’ONU cherche pourtant à assurer sa propre indépendance ; au sein du Conseil de Sécurité, notamment, certaines règles tentent de garantir un arbitrage extérieur aux situations débattues. Ainsi, si un Etat membre faisant partie du Conseil est mis en cause dans la situation débattue, il doit s’abstenir de voter. Mais cette règle s’applique aux membres non permanents, c’est-àdire aux dix Etats qui siègent pendant deux ans au Conseil de Sécurité. Les membres permanents, eux (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Unis, Russie), votent quand ils le souhaitent. Rien ne les oblige à s’abstenir – bien au contraire, puisqu’ils ont le fameux privilège du veto. Privilège qui peut s’avérer être un vrai obstacle, comme l’a


Société prouvé la Guerre Froide, durant laquelle les Etats-Unis et l’URSS usaient et abusaient de leur droit de veto au point d’empêcher le Conseil de prendre la moindre mesure. Et même en-dehors de ce contexte somme toute exceptionnel, il n’est pas rare de voir les négociations s’éterniser entre les membres permanents, chacun étant prêt à utiliser son droit de veto comme une menace s’il n’obtient pas ce qu’il veut.

L’ONU est-elle capable d’empêcher les guerres ? Unir leurs forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales est l’un des quatre grands engagements que prennent les membres de l’ONU en signant la Charte des Nations Unies. Mais dans les faits, comment cela se traduit-il ? On pense bien sûr aux casques bleus, aux sanctions économiques. Pourtant, l’ONU n’a pas su empêcher la Guerre Froide. Bien sûr, on pourrait arguer qu’il ne s’agissait pas d’une guerre mondiale. Mais sur quels critères ? L’absence de conflits armés en Europe ? Peut-on balayer les conflits causés par les Etats-Unis et l’URSS sur toute la surface du globe en disant que la guerre était froide puisqu’il ne s’agissait que de menaces ? Le jeu d’échecs qui voyait s’affronter les deux blocs a tout simplement paralysé l’ONU, qui a été incapable d’empêcher les conflits, de survenir là où les géants les faisaient naître. Où ont lieu les fameuses interventions de l’ONU aujourd’hui ? Majoritairement en Afrique, puis en Asie et en Amérique du Sud. Parfois en Europe de l’Est. Ce sont des missions d’observation, d’administration intérimaire, de stabilisation, de surveillance… Ce ne sont pas des missions de sanction. L’ONU se « contente » aujourd’hui de prendre des sanctions économiques contre les Etats. Mais même ces sanctions se font de plus en plus rares. Le plus bel exemple actuel est celui de la Russie. Face aux ag-

issements russes en Crimée, l’ONU brandit la menace de la sanction économique, mais semble plus que réticente à franchir le pas et à concrétiser ces menaces. Pourquoi ? Parce que la Russie est un partenaire économique capital pour un grand nombre d’Etats, et qu’ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de perdre ce partenariat. En fait, depuis maintenant plusieurs années, l’ONU semble plus souvent émettre des condamnations et dénoncer publiquement que sanctionner concrètement les Etats. Elle publie également des résolutions exposant sa vision de la situation, mais quels en sont les effets ? Ces résolutions condamnent, soulignent l’engagement de l’ONU envers de grandes valeurs, et constituent également des appels aux Etats à suivre tel ou tel comportement. Mais à partir du moment où la quasi-totalité des Etats font partie de l’ONU, et que tous ont voté pour ou contre cette résolution, quels changements cela apporte-t-il ?

Quel avenir pour l’ONU ? L’ONU est un organe complexe, composé notamment d’agences spécialisées telles que l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Organisation Internationale du Travail, et d’organes comme la Cour Internationale de Justice. Des agences et des organes qui ont prouvé leur utilité, et qui, si elles ne parviennent pas à régler les problèmes, témoignent de la volonté de la communauté internationale d’apporter son aide aux Etats qui en ont besoin. Mais pourquoi continuer à agiter des menaces qui ne se concrétisent pas, à condamner en vain ? Quelle image l’ONU se donne-t-elle si elle ne peut pas aller plus loin que des discours ? Il me semble – et ce n’est là que mon avis – qu’une réflexion mériterait d’être menée sur le véritable rôle de l’ONU et sur ses domaines d’application, afin de lui redonner une véritable place assumée sur la scène internationale – qu’il s’agisse d’un rôle d’acteur ou de consultant.

Sarah Monier

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Société

Le sport au cœur des relations internationales Les JO de Sotchi ont nécessité 36 milliards d’euros soit plus d’argent que toutes les Olympiades d’hiver réunies depuis 1924. Ce fait marquant souligne bien l’importance de l’économie du sport et des enjeux politiques sous-jacents…

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’activité de loisir qui était jadis liée à l’amateurisme et au bénévolat s’est transformée en un des marchés les plus prospères grâce à la médiatisation et au sponsoring qui connaissent aujourd’hui leur âge d’or. Les sommes drainées par ces sports sont faramineuses et la plupart des grandes figures sportives sont de véritables PME faisant vivre nombre d’employés. Devenu une économie de marché, il n’est pas surprenant que le sport soit désormais entré dans le cercle de l’illégalité. Une épée de Damoclès reste donc suspendue au-dessus de la tête de bon nombre de sportifs. Si l’exemple des Springboks était autrefois le parangon d’une génération de rugbymen remplis de hargne et voulant prouver la beauté de l’Afrique du Sud, nous avons pourtant appris récemment que les joueurs se dopaient avant chaque match. Comme un arrière-goût amer après ces révélations. Il en est de même pour Lance Armstrong qui s’est vu retirer ses sept titres de vainqueur du Tour de France suite à la découverte de son dopage.

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Autrefois pratiqué, aujourd’hui contemplé.

La mutation du monde sportif est certaine, la professionnalisation du sport l’a transformé en un spectacle pouvant fédérer les foules, s’inscrire dans la culture d’un pays ou aiguiser les tensions politiques. Ainsi, les Hooligans, bien au-delà de simplement soutenir une équipe, invitent souvent au match du nationalisme et du fascisme parfois avéré comme c’est le cas pour la Lazio de Rome. L’extrémisme politique trouve parfois dans les stades le moyen de s’exprimer en toute impunité. Par ailleurs, les vieilles rivalités demeurent encore aujourd’hui, que ce soit au niveau national ou international. Le Classico agitait les foules lorsque nous étions plus jeunes mais les prouesses du PSG ont fini par laisser l’OM de côté depuis un moment (invaincu par l’OM au Parc depuis quatre ans, soit dit en passant). En revanche, le Crunch (match de rugby France-Angleterre) fait toujours autant frémir les supporters. Comme si les tensions séculaires étaient substituées par un match, une confrontation normée, une catharsis du chauvinisme.


Société Le tableau n’est pas si sombre, la vocation du sport est bien de réunir et non de diviser. Dans un stade, devant un écran géant ou chez soi, l’union est la même. On se rappelle tous de la victoire de la coupe du monde, du triomphe par procuration et de la joie d’un pays uni derrière une équipe. Cette France « Black Blanc Beur » qui s’incarnait dans ces sportifs, générant une quasi-religiosité footballistique. Cela est également vrai de l’autre côté de l’Océan avec le Superbowl qui est l’événement phare, sacralisé par la grande majorité des Américains. Derrière chaque hymne scandé par une équipe recèle la fierté collective d’une nation. Les victoires permettent aux pays d’exalter leur grandeur pour parfois compenser certaines faiblesses.

Arme massive de soft power

L’organisation de compétitions sportives est un moyen pour de nombreux pays de se frayer un chemin parmi les acteurs ancestraux de ce domaine. Les pays des BRICS ont accru leur soft power ces dernières années grâce à l’organisation de grands événements. La Russie est l’exemple idoine pour illustrer ce phénomène : après avoir organisé les jeux de Sotchi, le géant s’attaque à la coupe du monde de football en 2018 succédant alors à un pays qui consolide sa place sur l’échiquier, le Brésil. La somme faramineuse dépensée par la Russie pour les JO d’hiver reflète bien ce souhait de surprendre la communauté internationale.

Le revers de la médaille

Au cœur des relations internationales, le sport est donc à la fois un outil de propagande mais aussi une arme d’opposition. La Charte olympique affirme que l’organisation des JO contribue à « promouvoir une société pacifique soucieuse de préserver la dignité humaine ». Si jadis certains Etats ont volontairement boycotté certaines compétitions sportives pour montrer leur refus

des pratiques du pays hôte, c’est parfois les populations qui tentent de contrer ces événements. Ainsi lors des JO de Beijing, de nombreuses manifestations s’étaient déroulées pour lever le voile sur l’attitude des Chinois envers les Tibétains. Quant à Sotchi, les appels au boycott furent également nombreux, protestant contre les atteintes aux droits des homosexuels, l’oppression des minorités ou encore le musellement de l’opposition politique. De tels boycotts pourraient alors faire levier pour appeler la communauté internationale à réagir. La pression des nations par le biais de ces événements permet d’accélérer les choses comme ce fut le cas pour l’abandon de l’apartheid, suite, notamment, à l’exclusion des compétitions sportives de l’Afrique du Sud. Le sport peut être également le bon moyen pour rapprocher timidement deux nations aux relations gelées comme en 1971 avec la « ping pong diplomacy » qui avait pour but de réconcilier la Chine de Mao et les Etats-Unis.

Sportifs ou businessmen ?

Autrefois cantonnée à la simple pratique de son sport, chaque personnalité sportive est maintenant au cœur de toutes les campagnes de communication ou de publicité. Pour certains, c’est le moyen d’exister encore malgré une réussite sportive qui s’éteint peu à peu comme pour Sébastien Chabal. Pour d’autres, on se demande encore pourquoi. Jo Wilfried Tsonga pour les Kinder Bueno étant, dans la catégorie « publicité la plus mauvaise », en compétition avec Thierry Henry, Roger Federer et Tiger Woods réunis pour Gillette. Les sportifs dotés de physique avantageux jouent également de leur charme que ce soit pour des sous-vêtements comme Beckham ou pour le mannequinat à proprement parler comme le font les Dieux du stade depuis quelques années déjà. De quoi devenir une férue de sport… !

Gaëlle Coutout

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Société

Manhood’s Hypocrisy This article is subjective and illustrates only the author’s opinion. You might find my style “harsh” and my mood too pessimistic but this it is not my intention to provoke any of you, but to think different and most importantly to question this ruthless system that we follow blindly.

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rom where I come from, writing such an article and sharing it on social media would get me in trouble. But I still do it. Why you ask? Simply because I am angry. And what is the source of my anger? Hypocrisy of men. Including me. Including you. This is more of a letter rather than a well-structured political or societal article. It is the fear of a terrible path that humanity is taking that drives me into writing this. Sometimes, even weeping about it is really possible. It is similar to

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the absence of love in the world that is making us forget humanity or sometimes the increase of injustice and greed, or in word hatred. This is no poetical chef d’oeuvre but a message that is confronting a human disease that is passed from father/mother to son/daughter. It is silent disease that will make us wonder but terrorize us of confronting it. And the point of this message is to speak out. Face it. And kill it. You want examples? The human ideology of celebrating a military victory and raise a flag on top


Société

“ There are moments when one has to choose between living one’s own life fully, entirely, completely, or dragging out some false, shallow, degrading existence that the world in its hypocrisy demands ”

Oscar Wilde

of a hill where men’s blood is split as if it’s water in garden. Again don’t think I am going towards saying that anarchism is the answer. No. Humanity is the answer. We elect our presidents after hearing the same hypocritical speeches from different candidates while we know that the persona wearing the crown does not rule to serve but to win. Win what? Win the war manhood has created. A war of obsession, where arm dealers are satisfied because they are making millions. Internally, the state will declare war on weed but will deny the continuous impoverished peoples

and act pacifically to education and development. Externally the state will concentrate on making allies and enforce its military against any other power that it doesn’t appreciate. While the people read media blindly they throw George Orwell’s 1984 or Albert Camus’ Downfall in to the garbage. The human mind follows a different clock than the human terrestrial watch. We humans celebrate wars that we’ve won yesterday, and tomorrow we’ll mourn for the battles we’ve lost

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Société today. The public sits back and eats popcorn while watching useless massacres. Yes we are miserable oafs that bow to any authority without questioning it. We give in to the fear of national barriers and sing our hymns, promising to die for the homeland but not to live for it. The infamous United Nations write books to write a proposal in ending a war and accept no one to work unless they have PhD’s when the conflict killing millions need just a simple hand to end it. The media talks about birds when political hooliganism reigns in the middle-east or hungry Africa deals with death and misery daily. They talk about eradication of poverty while spending billions on the military junta. Let me illustrate my argument by a quote from Tim Stanley: “The greatest treason: to do the right deed for the wrong reason”. Whether its Obama’s fake calls on humanity and security concerning Ukraine, or Putin’s declaration to “protect” Syria just to continue the process of the proxy war is complete bullshit from both sides and shows complete treason from both camps that are “doing the right deed for the wrong reason”. From Lebanon to Kosovo, Libya to Panama and Iraq to Vietnam, and Ukraine to Egypt tactics from numerous presidents have been the same in announcing war in the name of stability and peace and as said “a formula for projecting power (the President at his desk) and humanity (the family photos on desk behind him).” A series of speeches that reflect on real infamous policies and it does not stop here, peeps in

the parliament like it, aiming at joining the gang! I am no dreamer and am not an idealist kid. The book I am currently reading, entitled ‘The Idea of Justice says: “What moves us, is not the realization that the world falls short of being completely just - which few of us expect – but that there are clearly remediable injustices around us which we want to eliminate. It is fair to assume that the French would not have stormed the Bastille, Gandhi would not have challenged the empire on which the sun used not to set, Martin Luther King would not have fought white supremacy in ‘the land of the free and the home of the brave’, without their sense of manifest injustices that could be overcome. They were not trying to achieve a perfectly just world, but they did want to remove clear injustices to the extent they could.” As my dear friend Orwell says, it is not possible for any thinking person to live in such a society as our own without wanting to CHANGE it. I am not a naïve kid, maybe you’re just too much of a coward to deal with the truth. There aren’t only problems. Pessimism won’t lead us anywhere but words won’t either. Only action will. If we play it right we can get it right. Infiltrate our corrupt institutions with truth and justice. Dethrone the greedy and ruthless leaders and keep an eye on those who will replace them. Doubt the propaganda, criticize it and then pulverize it. The real question is: To be or not to be? And the only one able to answer, is you. Sincerely

Mourad Kamel

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Ces inventions qui ont rendu nos vies merdiques

Société

Les gens sont stressés. Ils sont constamment sollicités. Ils sont déprimés voire dépressifs. Ils sont mal dans leur peau, ils sont obèses, ils sont accros, ils sont éternellement insatisfaits... Bref, ils ne sont pas heureux. Retour sur ces inventions humaines qui n’ont pas rendu nos vies plus faciles, au contraire.

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ous ne sommes jamais contents. Bien sûr, le désir est un des moteurs du monde mais il s’agit également d’un de nos plus gros défauts. Nous avons à peine le temps d’acquérir une chose que nous jetons déjà notre dévolu sur la suivante et cette construction humaine qu’est la société de consommation nous a rendus plus matérialistes et insatisfaits que jamais. Notre appétit est devenu tel que les produits inutiles et ne répondant à au-

cun besoin se multiplient simplement pour entretenir ce vide dans notre vie. Tout avoir n’est déjà plus assez. Cette envie de consommer se répercute sur la nourriture et certaines entreprises l’ont bien compris. Leurs produits nous appellent dans les rayons des supermarchés. Le chocolat, les chips, la glace, les sodas. Tant de produits addictifs auxquels il nous est difficile de résister, voire impossible. Comment dire non à l’appel du sucre ? Nous

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Société sommes nombreux à vouloir trouver une réponse à cette question, car le sentiment de culpabilité augmente proportionnellement au nombre de calories ingérées. Il y a pire. Il existe un endroit où les graisses et le sucre sont à l’honneur. Le Fastfood n’est rien d’autre qu’un temple de la malbouffe. Il en devient presque difficile de savoir si ce mode de restauration cherche à faire gagner du temps ou du poids à son client. « Mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain) nous disait Juvénal. Est-il vraiment possible de se sentir bien, dans son corps ou sa tête, en consommant régulièrement de tels produits ? Ce mode de vie cause aujourd’hui de nombreux problèmes de surpoids et d’obésité. Le développement de la télévision et des technologies n’a pas été d’une grande aide. Je ne nie pas l’utilité pratique de la télévision pour s’informer et se distraire. Pourtant, l’envie de rester allongé devant son écran est bien trop souvent plus puissante que le besoin de faire du sport. Notre fainéantise n’est même pas compensée par un quelconque développement culturel. Les programmes de téléréalité diffusés aujourd’hui ont plutôt tendance à exacerber une curiosité malsaine et un voyeurisme cautionné par la société. Bien sûr, il est amusant de regarder des hommes de retour à l’état de nature. Mais ce genre d’émission satisfait et distrait la foule pour l’empêcher de réfléchir véritablement, comme le faisaient les jeux du cirque à leur époque. Les jeux vidéo sont eux aussi conçus dans l’optique d’amuser les hommes. Je ne me lancerai pas dans le débat de savoir si les jeux violents sont un moyen de canaliser sa rage ou au contraire une cause de massacres. Toujours est-il qu’ils ont créé une toute nouvelle catégorie

de population. Nous avons tous un petit côté geek, mais pour le no-life, les études, le travail, les amis, les amours, tout ce qui donne un peu de sens à la vie n’en a pas pour lui… La vraie vie ne le rend pas heureux. Est-il vraiment nécessaire de mentionner Internet ? Nous y sommes tous accros, et pour cause. Il nous a rendu la vie plus simple. Le monde est à notre portée, le savoir, le divertissement et les autres. Mais la lame est à double tranchant. Il faut savoir utiliser le savoir : combien de personnes ont fait la bêtise de googler leurs symptômes et se sont diagnostiqués une maladie grave ? Leur frayeur leur a servi de punition, mais Internet nous rend tous susceptibles de devenir hypocondriaques. Combien d’autres croient tout ce qu’ils lisent, ne prennent pas la peine de vérifier et se complaisent dans leurs certitudes ? Les réseaux sociaux participent à la destruction de la vie privée. Nous sommes toujours connectés et susceptibles d’être vus. Le développement et la démocratisation des portables et des forfaits téléphoniques illimités nous obligent à être joignables à tout moment, de jour comme de nuit. Nous voulions rester en contact ? C’est fait. Nous ne sommes plus jamais seuls : « Big Brother is watching you », en permanence. Le seul fait d’y penser nous stresse et nous allumons une cigarette en pensant qu’elle va nous soulager. Ce n’est pas le cas. Nous venons simplement de diminuer notre espérance de vie en consommant un produit cher et addictif. Le progrès c’est bien beau, mais toutes les inventions ne sont pas à prendre. Certaines sont indispensables, d’autres juste futiles. Et, pour éviter d’y réfléchir, nous allumons une autre cigarette.

Pauline Grepin

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Culture Parce qu’une école de commerce, c’est aussi un haut lieu de culture. GEM, dont l’architecture n’a rien à envier à celle du musée Guggenheim de Bilbao, ne fait pas exception à la règle. En attendant que la Zone Art vous initie au chant, à la danse ou au théâtre, vous trouvez dans cette rubrique de quoi épanouir votre passion infinie pour les arts et les lettres.

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Culture

Respire

l’écologie en chanson Qui ne se souvient pas de ce clip animé qui passait en boucle à la télévision il y a maintenant 11 ans, sur l’air de Mickey 3D que tout le monde pourrait encore fredonner de tête, et avec la voix si particulière de Mickaël Furnon ? Petit décryptage, à l’heure où les Verts viennent de prendre la tête de Grenoble.

E Retrouve immédiatement ce clip avec ton smartphone !

n 2003, grâce à leur titre Respire, qui devient très vite un énorme succès national, le groupe Mickey 3D accède à la notoriété. Ce morceau, à la mélodie simple et au rythme marqué, se veut militant. C’est un manifeste écologiste qui prend la forme d’une lettre que le narrateur adresserait à un enfant, pour l’enjoindre de respirer et de prendre soin de la planète. A la fin des années 1990 et au début des années 2000, les thématiques environnementales commencent à se diffuser massivement, et la population prend de plus en plus conscience des enjeux du développement durable. Les Verts sont désormais ancrés dans le paysage politique français, leurs idées sont écoutées et entendues, et l’on entend de plus en plus de voix défendre le tri sélectif, les énergies renouvelables, les moyens de transport propres. La protection de la planète fait dorénavant partie intégrante du débat public. Ce sont ces valeurs que prônent Respire sous la forme d’une prédiction pessimiste, et le clip est aussi fort que le message qu’il porte. En effet, alors qu’en apparence il ne s’agit que d’un petit dessin animé montrant une enfant qui gambade dans les prés, la chute

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porte un aspect tragique qui vient comme une mise en garde. Pendant toute une partie du clip donc, l’enfant semble heureuse, elle court à travers champs, elle parcourt la nature, rencontre des animaux, et son insouciance au milieu de cette verdure est soulignée par des images, des couleurs et une réalisation touchantes. Mais très vite on s’aperçoit que l’image se brouille de temps à autre, elle perd parfois sa couleur. On sent d’ores et déjà que quelque chose ne tourne pas rond, la jolie image d’Epinal s’écaille peu à peu. Le spectateur est ballotté entre différents sentiments : l’émotion liée à la joie de la petite fille qui sillonne la nature et ses différents éléments, le doute suscité par les petits détails qui interrompent le dessin animé et la noirceur des paroles. Enfin, la chute agit comme un électrochoc, comme une prise de conscience sur le spectateur, et c’est l’effet escompté : on s’aperçoit que cette nature n’est qu’un décor factice, un simulateur dont sort dépitée la petite fille, pour laisser sa place à un autre enfant derrière lequel d’autres encore patientent. L’aspect périssable de la nature, l’éventualité d’une destruction de cet écosystème par l’homme apparaissent dans toute leur brutalité, et la note pessimiste qui conclut ce clip ne vise qu’à nous faire réagir.

Loïc Moundanga


Culture Dans cette rubrique que tu connais bien désormais, le Gem In Way te fait découvrir une position du Kama Sutra à travers toute la culture qui l’entoure, son application, son histoire, sa symbolique…

l’épicurien

Au IVe siècle avant J.-C., Epicure écrivait à Ménécée les fondements de sa philosophie, qui allait être celle d’une des plus grandes écoles antiques. Pour lui, l’ataraxie, la tranquillité de l’âme, la quiétude, la sérénité absolue était la clé du bonheur. Pas de troubles, pas de problèmes, ni de plaisirs excessivement mouvementés ni de souffrances agitées. Pour être heureux, il préconisait contrairement à l’idée préconçue trop souvent répandue sur les épicuriens de rester tranquille. Posé, quoi. Une fois dans cette situation, la contemplation, le fait d’avoir son âme paisible et son corps en repos assure un plaisir semblable à celui des dieux. Epicure conclut la Lettre à Ménécée par ces mots : « il n’est en rien semblable à un vivant mortel l’homme qui vit au milieu de biens immortels ». Le sage, celui qui a compris qu’il fallait rester posé, vit comme un dieu.

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lors, Mesdemoiselles, si vous voulez que votre partenaire se sente comme un dieu, qu’il se sente immortel en votre compagnie et finalement qu’il parte au septième ciel, n’hésitez plus. Faites-lui un milkshake ou sortez-lui une bonne bière fraîche, roulez-lui une cigarette ou autre, mettez un peu de musique, et dites-lui : « T’inquiète, je m’occupe de tout ». Vous verrez alors un sourire se dessiner sur son visage ; continuez alors à le mettre en confiance, et plus il se détendra plus il se tendra, si j’ose dire. A ce moment-là, laissez-le se caler dans les oreillers, mettez-le en condition de bien méditer puis c’est à vous de jouer. Je n’ai aucun doute

que votre Epicure passera là la soirée la plus divine de sa vie, et vous vous sentirez un peu comme l’ange qui lui a ouvert la porte du Paradis. Trêve de poésie, n’oubliez pas qu’en prime il aura un panorama exquis sur votre chute de reins et que ses mains pourront parcourir en toute décontraction votre dos qui s’offre à lui. Et vous Messieurs, avec moi en chœur : « Epicure, merci ! » Pensez à lui ce soir, et dites-vous que vos cours de philo vous auront enfin servi à quelque chose. Le GIW est heureux de faire des heureux, des heureux qui valident, mais qui heureusement sortent couverts. N’est-ce pas ?

Loïc Moundanga

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Culture

L’engouement des Français pour le manga Avec plus de 13 millions d’exemplaires vendus en 2010, la France se classe au deuxième rang mondial des plus gros “consommateurs” de mangas, devant les Etats-Unis. 26% du chiffre d’affaires du secteur de la bande dessinée française est dû aux mangas. En 2012, un léger recul est apparu dans la vente de mangas, de l’ordre de 5,6%. Pour autant, rarement l’industrie du manga n’aura été aussi prolifique avec une hausse de 6,6% de publication de manga dans l’Hexagone, pour un total de 1621 séries publiées (soit 101 de plus qu’en 2011). Alors pourquoi cet engouement en France pour cette BD venue d’ailleurs et particulièrement le « shônen » (sous genre du manga pour jeune adulte principalement masculin) ? Le Gem In Way vous livre son analyse.

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vant tout, d’où vient le manga ? Les origines du style du manga remonteraient au VIIIème siècle de notre ère avec les Emaki (aussi appelés Emakimono) que l’on traduit en français par « rouleau peint ». Ces rouleaux étaient un moyen de transmettre le savoir à l’aide d’un système de récit à l’horizontale comprenant dessins et écritures calligraphiées. En déroulant ce rouleau petit à pe-

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tit, le lecteur voyait défiler l’histoire comme un livre d’image et on reconnaît déjà quelque part le manga tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cet art s’intéresse à l’être humain et à son quotidien. L’artiste devient comme un tuteur qui nous décrit le monde à sa façon, en y insérant son point de vue et ses sensations à travers le texte et le dessin, si bien qu’aujourd’hui ces œuvres sont

étudiées de très près par les historiens pour comprendre le monde japonais de l’époque. On attribue à l’artiste Hokusai (17601849) la paternité du manga, mot qu’il a lui-même inventé. Signifiant « esquisse spontanée », il deviendra le nom de son recueil de croquis le plus connu, La Manga. L’artiste est connu comme étant l’un des grands représentants du style artistique


Ukyio-e (« image du monde flottant »). Il s’agit de décrire la réalité qui nous entoure et le monde, de sorte que toutes les scènes de la vie quotidienne peuvent devenir sujet de ces estampes sur bois. Néanmoins, ce style évolue par rapport à ce qui se faisait avant pour deux raisons : la première est que l’estampe sur bois est moins onéreuse et se popularise. La deuxième vient du fait que le Japon voit apparaître une bourgeoisie urbaine (souvent marchande) qui a des préoccupations toutes autres que la noblesse de l’époque (à savoir les jolies femmes, les scènes érotiques, des lieux célèbres comme le temple de Tokyo le Sensō-ji…) qui viendront faire évoluer le genre.

O

utre l’aspect historique, qu’estce que le manga ? Le manga est avant tout un récit qui a comme but premier de divertir. Il repose sur un style graphique de traits simplistes en noir et blanc. Dans son sens originel, il se lit de droite à gauche. Mais, en plus de l’aspect technique, la bande dessinée japonaise se distingue aussi par les thématiques récurrentes qu’elle aborde. C’est pourquoi on retrouve très souvent dans le manga des thèmes liés au dépassement de soi, au bien et au mal, à l’amitié, à l’amour, ou à l’évolution vers l’âge adulte. On remarque une continuité avec les Emaki par des thèmes toujours liés à l’humain. Mais il ne s’agit plus de décrire un quotidien ou une réalité, il s’agit de faire réfléchir, d’instruire tout en divertissant. On retrouve la vieille recette latine placere et docere (plaire et instruire). Le manga a le désir (ou l’arrogance selon votre point de vue) de s’attaquer à notre éducation et même à notre culture générale, comme avec le manga Mein Kampf, ou encore La Bible (rien que ça). Comme les comptines pour les enfants, le manga exagère. Il y a le bien et le mal et donc les gentils et les méchants. Bien souvent, chaque camp a avec un style graphique qui le rend facilement reconnaissable : le héros

sera tout sourire, là où le méchant ne pourra jamais décrocher qu’un rictus diabolique. Comme dans la Commedia Dell’arte, la simple vue d’un personnage vous fait immédiatement comprendre à quel camp il appartient. Mais cette simplification n’est pas que graphique puisque le manga utilise un certain nombre d’archétypes. Attardons-nous un peu sur l’archétype du héros. Le héros va se battre sans jamais abandonner pour finalement triompher dans l’effort, la sueur et le sang. Tout ça pour alimenter le mythe du héros courageux qui, même s’il est faible, se battra pour ses amis, ses convictions ou juste pour le bien puisque c’est de cela dont il s’agit. On peut déjà citer San Goku (Dragon Ball), Naruto (Naruto), Ikki (Air Gear), et les moins classiques Kurito (Sword Art Online), Eren (Shingeki no Kyojin), Ryota (Btooom). On peut élargir cette analyse à des domaines où on n’attend pas forcément des héros, comme … le Football américain (coucou nouveau BDE) avec Eyeshield 21 où notre héros, Sena se bat contre la défense adverse pour placer un touchdown grâce à l’aide de tous ses amis. Les Japonais sont friands de clichés et de bonnes intentions, qui peuvent d’ailleurs souvent virer à la niaiserie la plus répugnante. La devise de Shônen Jump (un des 3 plus gros magazines de prépublication hebdomadaire du Japon) en dit long sur le sujet : « Amitié, effort, victoire » (la

Culture devise a été choisie par les lecteurs). En clair, petits Japonais et enfants du monde, soyez gentils, aimez vos amis, n’abandonnez jamais et vous y arriverez. Simpliste certes, mais terriblement efficace quand on voit le succès de la bande dessinée japonaise.

M

ais pourquoi ce succès en France ? Pour plusieurs raisons, la première est que nous aimons la victoire des David sur les Goliath, parce que notre bon esprit révolutionnaire français nous fait aimer l’oppressé et le faible comme celui décrit dans les mangas. Pour autant nous n’aimons pas les héros et encore moins les supers héros à l’américaine d’où une préférence du public français pour le manga sur le Comics. La deuxième, c’est que le manga nous fait rêver. Keitaro dans Love Hina est un NEET (Not in Education, Employment or Training) : le looser de base, fauché, soumis, pas fun ni intéressant pour deux sous, et, pour autant, il va devenir un homme à femmes épanoui et ce uniquement parce que notre héros a deux qualités, il est gentil et persévérant. Théocrite écrivait « En persévérant on arrive à tout », c’est exactement le message véhiculé par le manga. Qu’importe que vous soyez un looser, un crétin, ou défavorisé, vous pourrez toujours réussir. C’est un super message d’espoir dans un pays où l’on ne cesse de dire que tout va mal, que la jeunesse est décadente, que c’était mieux avant, que le pays est en crise… En définitive, la vision du monde japonais (même si idéalisée) donne une forme d’exotisme rafraîchissant et aussi intrigante que plaisante tout en y incorporant une morale ou un support culturel. Le manga fonctionne également en France car il fait rêver son lecteur : on lui donne une forme d’espoir naïf mais finalement tellement réconfortant où il suffit de persévérer pour y arriver.

Guillaume Deysine

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assos Eh oui ! Les assos peuvent parler et même écrire. Ainsi, les pages qui suivent leur appartiennent car le Gem In Way, c’est aussi ça : un endroit où les assos peuvent promouvoir leurs projets et leurs événements ou, plus simplement, s’exprimer sur des sujets qui les préoccupent. Si vous souhaitez participer à ces pages, contactez la rédaction à xpression@grenoble-em.com

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nymphony

assos

« Music sounds better with you » 1 4 juillet 1979, un million de personnes se réunissent sur la place de Concorde, en osmose avec un son hors de tout ce qu’on pouvait connaître il y a plus de trente ans, celui du synthétiseur de Jean-Michel Jarre. C’est peut-être à cette date, à la symbolique anecdotique, que la musique électronique française est née, dans l’art de réunir au même endroit tous les horizons et toutes les passions autour d’une musique qui interroge et fascine. L’expression « French Touch » s’est bien vulgarisée depuis, même s’il est difficile de dire ce qui se cache réellement derrière ces mots qui ont pourtant proclamé le don inimitable des français pour la musique électronique. Trouver un nom à ce concept pour le moins complexe a été tout aussi difficile que ça ne l’est de le définir. Nu-disco, filter house ou plus communément French house, on s’interroge toujours sur l’identité de celui qui a réussi à concentrer en deux mots un courant musical emblématique. Il semblerait que ce soit Eric Morand, co-fonda-

teur avec Laurent Garnier de F Communications (un des labels les plus influents de l’électro), qui ait utilisé en premier l’expression en inscrivant sur son blouson « We give a French touch to house music » en 1993. Bien qu’elle puise inspiration et samples dans les années disco, dans la house américaine et même dans la kitsch pop new wave électronique de Taxi Girl et Mathématiques Modernes, la French touch ne se fait connaître que dans les années 1990 pour rythmer des soirées d’un nouveau genre en France : les rave. La presse française n’a que faire de ce bruit et c’est grâce aux Anglais que notre électro connaît son heure de gloire. C’est l’album « Boulevard » de Saint Germain qui ouvre la cascade d’albums et de tubes d’un nouveau genre, suivi de près par des créations aux styles bien différents, telle que celles de Laurent Garnier, Etienne de Crécy, Alan Braxe, Air ou Mr Oizo, qui élargissent de plus en plus le spectre musical de la French Touch, n’hésitant plus à sampler n’importe

quel genre musical. La French touch est avant tout un style. Avide de nouveauté, elle ne cesse d’évoluer et ne s’encombre d’aucune règle si ce n’est de celle de se renouveler perpétuellement. L’envie de toujours surprendre se retrouve également dans l’esthétique graphique des pochettes de disques, des affiches et des flyers. Colorées, noir et blanc, satiriques, psychédéliques, les pochettes posent des couleurs sur les sons. Comme le musicien utilise un sample, le graphiste utilise un élément familier et le transforme pour créer des univers inconnus et singuliers. Les couleurs criardes et le texte démesuré de la pochette de « Super Discount » d’Etienne de Crécy sont un bel exemple de détournement des publicités de l’époque. La French Touch serait alors une sorte de signature invisible cachée dans un rythme, un sample, un jene-sais-quoi de génie, une touche française en somme.

Nymphony Record

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assos

Planètes

La photo de Planètes

Tous les mois, le pôle photo de Planètes nous propose une de ses photos.

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LIBRE Si vous êtes arrivés jusqu’ici, soyez rassurés : vous êtes en zone libre. Au feu les sujets pompeux et les analyses poussées, il est temps de se lâcher et de raconter n’importe quoi. Dans cette rubrique, on parlera de tout et de rien, surtout de rien. Défiant la censure, brandissant le flambeau de la liberté d’expression, nous tâcherons de vous amuser avec ces dernières pages qui sont généralement les préférées des lecteurs.

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LIBRE

Foule sentimentale Envers ce téléphone, vous sentez-vous plutôt : optimiste ou pessimiste ? Joyeux ou sans joie ? En compagnie ou solitaire ? Aimant ou haineux ? Fier ou embarrassé ?

plu chez elle/lui ? Pourquoi elle/lui et pas un(e) autre ? J’exagère à peine. Ces questions sont d’abord posées sous un angle utilitaire qui a de quoi laisser perplexe : utilisezvous ce téléphone dans le but d’adhérer à vos valeurs ? d’améliorer votre bien-être physique ? (et n’oubliez pas, nous parlons bien de ce téléphone et pas d’un autre !) d’exprimer votre personnalité à d’autres ? de vous libérer du stress ? A la limite, pourquoi pas. Il faut bien étudier les motivations du consommateur, afin de comprendre ce qui le pousse à acheter un téléphone particulier. (Personnellement je penche pour l’amélioration du bien-être physique.) Mais quand viennent les questions sur les émotions, je m’avoue dépassée. Suis-je triste envers mon téléphone ? Suis-je plutôt affectueuse ou dédaigneuse envers lui ?

A

lain Souchon l’avait vu venir. Il savait, lui, qu’à force de solitude et de consommation, on allait vers un truc pas net. Le résultat, le voilà. On nous demande aujourd’hui quels sont les sentiments que nous nourrissons vis-à-vis de nos objets. En l’occurrence, il s’agit d’une très sérieuse étude du département de Management de l’Institut de Technologie de Tokyo – étude à laquelle vous avez peut-être participé, puisqu’on nous a invités à y répondre par mail. Après des pages de questions sur sa personnalité et ses valeurs, l’utilisateur de téléphone portable se voit interrogé sur la relation qu’il entretient avec son téléphone. Ça commence en douceur, avec les raisons qui ont pu le pousser à faire l’acquisition de ce téléphone – pas d’un téléphone, mais de celui-ci en particulier. On pourrait presque se croire jeune marié(e) : qu’est-ce qui vous a

J’avoue que je ne me suis jamais posé la question. D’ailleurs je crois qu’il ne vaudrait mieux pas. Imaginez que je prenne tout à coup conscience que j’en veux à mon téléphone et qu’il me rend triste ! Que faire s’il m’embarrasse ou qu’il ne m’inspire que du mépris ? J’en serai réduite à aller voir un psychologue pour lui expliquer mon problème. Et comme les thérapies relationnelles avec les objets n’existent pas encore, je sais où tout ça va finir : dans un hôpital psychiatrique où on me diagnostiquera un rapport troublé à la réalité – cette fille essaye de se réconcilier avec son téléphone, docteur, elle dit qu’elle se sent haineuse envers lui et ça l’embête. Trêve de plaisanterie, messieurs les marketeurs. Vous pouvez me vanter les caractéristiques des téléphones autant que vous voulez ; inventez le téléphone qui me servira du café si ça vous chante – promis, je l’achète celui-là. Mais n’essayez pas de me faire croire que je peux avoir des sentiments envers mon téléphone. J’ai déjà suffisamment de problèmes de cohabitation avec le chargeur de mon ordinateur.

Toutes les questions ont été prises telles quelles dans l’enquête – je n’invente rien

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Sarah Monier


LIBRE

L’argent fait-il le bonheur ? Cette question est banale, c’est vrai. Banale et à la fois passionnante. Mais j’ai décidé de l’aborder sous un angle particulier : qu’est-ce qui nous attire tant dans l’argent, d’autant plus en école de commerce, là où aucun d’entre nous ne se dit que même s’il gagne modestement sa vie, il aura le sentiment d’avoir réussi ? Pourquoi beaucoup de Gémiens veulent-ils « faire de l’argent » ?

A

vant de me mettre à l’écriture de cet article, je me peut-être par l’ascension sociale. A vrai dire, aucun suis demandé si c’était vraiment une bonne idée. d’entre nous, ni de notre génération ne souhaite être Après tout, « L’argent fait-il le bonheur » pourrait plus pauvre que ses propres parents, donc il faut croire représenter un sujet de dissertation philosophique à faire qu’être plus riche qu’eux, les dépasser en quelque sorte, en six heures sur lequel un khâgneux gratterait plus de dix c’est ce qui nous motive et c’est ce qui nous comblera. pages. Or je n’ai qu’une page pour essayer de trouver une Un autre élément de réponse me vient en tête, qui n’est réponse qui tienne debout à cette question qui taraude pas sans rapport. En discutant de cela avec un ami, l’autre pas mal de monde. L’autre point qui m’a fait hésiter à me jour, il me disait : « Ce que je veux, ce n’est pas gagner lancer, un peu comme si j’avais été sur un plongeoir au- toujours plus pour accumuler, c’est gagner assez pour ne dessus d’une piscine de piranhas, vous voyez ? c’est qu’on jamais avoir à compter. » est en école de commerce, et Et en fait je crois que la clé est Ce que je veux, ce n’est pas là. C’est-à-dire que précisément, qu’en théorie, en école de commerce, cette question ne se beaucoup d’entre nous gagner toujours plus pour accu- puisque pose même pas. La réponse va ont des parents assez aisés de soi. Je pense que personne muler, c’est gagner assez pour mais pas pleins aux as, nous les ne pourra nier que l’argent, avons vus faire attention à leurs ne jamais avoir à compter les thunes, le biff, peu importe comptes, nous avons pour beaucomment on l’appelle est évidemment rentré en ligne de coup été gâtés, sans pour autant avoir toujours ce que compte dans son choix de passer les concours des ESC et nous voulons dès que nous le demandions. Cette frusde rentrer à GEM plutôt qu’ailleurs. Nous attendons tous tration originelle, qui remonte à l’enfance, c’est finalede cette école et de son diplôme qu’ils nous assurent à la ment ce qui explique notre désir de gagner de l’argent. sortie un poste très correct, qui nous plaira, dans lequel Pour nous, le bonheur lié à l’argent, c’est le bonheur de on pourra vite évoluer, et qui soit bien payé avec des pouvoir dépenser sans compter, de ne pas avoir à nous perspectives d’augmentation alléchantes. Alléchantes, préoccuper outre mesure de nos ressources. L’argent ne justement, voilà le mot qui m’interroge lorsque j’écris fait donc pas le bonheur, parce qu’être seul, sans amis, ça. Pourquoi a-t-on envie de gagner de l’argent ? Pour- sans famille, sans conjoint, avec de l’argent à ne savoir quoi une très grande majorité d’entre nous se voit-elle, qu’en faire mais pas de vie, pas de passion…ne ressemespère-t-elle gagner plus de 30KE par an passé 30 ans ? ble pas au bonheur. En revanche, l’argent ouvre certaines Est-ce que c’est vraiment notre vision du bonheur et si oui portes, donne certaines clés, et c’est tant mieux. En tout pour quelle raison ? cas c’est mon avis. Je me dis d’abord, que notre accomplissement passe

Loïc Moundanga

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LIBRE

Idéologie et féminisme

Le nombre d’articles féministes dans le GIW étant beaucoup trop élevé, il était nécessaire de rétablir l’équilibre et de s’adresser au gros mâle poilu qui sommeil en nous, à l’amateur de blagues potaches, de remarques délicieuses et d’humour graveleux. Vous l’avez compris, aujourd’hui on va parler cul, bagnole, bière et pizza … Ou pas.

L

e féminisme est un mouvement social relativement récent qui avait pour objectif de redonner aux femmes un pouvoir et un statut social équivalent à celui des hommes. Ce combat légitime remonte jusqu’à la renaissance et on peut observer une corrélation entre son apparition et la constitution de l’individualité comme valeur axiologique principale de nos sociétés. Autrement dit, quand on a commencé à considérer l’homme pour lui même et pas seulement par son statut social. De ce mouvement découlera les droits de l’homme et notre

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système de valeur actuel fondé sur une égalité entre hommes, femmes, races. Pourtant ce mouvement a énormément évolué et est passé par des phases si diverses que le message a pu changer d’une époque et d’un lieu à l’autre. En effet, le message féministe avait une portée universelle et prônait à l’origine une égalité entre les deux genres. En théorie, c’est clair mais les problèmes apparaissent sur la méthode. Le renouveau féministe des années 60 prônait une


LIBRE lutte par les Lettres et on a vu arriver de nombreuses femmes défendant leur droit en utilisant des arguments philosophiques et moraux. Leurs discours étaient d’ailleurs ponctués d’actes puisqu’elles avaient accès au pouvoir de plusieurs manières : par leur statut social et politique et par leur influence dans le milieu intellectuel et académique. Ces femmes étaient issues de la bourgeoisie, elles connaissaient le système et avaient les moyens de faire bouger les mentalités. Leur seul défaut était d’être de ces milieux-là, car autant devenir médecin ou avocate peut être une libération et un accomplissement, autant je ne suis pas certain que la femme au foyer soit particulièrement heureuse d’aller à l’usine 8h par jour pour être payée un salaire de misère. Passons également sur le fait que 50% de la population qui n’était pas taxée sur le revenu du travail représentait une bonne manne pour l’Etat.

comptabilité, on ne va pas faire un détail complet mais ils sont faits pour mener un combat et ne sont jamais recontextualisés au travers d’un cadre socio-économique. Par exemple, l’écart de salaire n’est jamais expliqué à cause des choix de carrières prises par les femmes lié à la grossesse, qui les pénalisent mécaniquement dans leur progression de carrière. Cela n’implique pas un complot slipo-moustachu mondial contre les femmes mais à une logique libérale d’indice de performance humain qui n’a pas de genre.

Ces mouvements ont fait prendre conscience aux femmes qu’elles étaient en lutte de par leur sexe. Marx avait fait comprendre la lutte des classes, bienvenue dans la lutte des sexes. On peut être très surpris quand on observe les Femen qui veulent abattre un modèle patriarcal (pour quel modèle ?) et qui reprennent toutes les valeurs culturelles traditionnellement attribuées à l’homme : transgression, A ce féminisme bourgeois est apparu un féminisme mili- violence, force etc. Toutes les valeurs du patriarcat. On tant. La prise de conscience étant faite, il fallait mainte- peut aussi s’inquiéter de la montée en puissance, notamnant des actes concrets, rapidement. Les Gender Stud- ment aux Etats-Unis, de certains groupes féministes exies apparaissent et adoptent la trémistes qui veulent entre autre méthodologie de la philosophie Le message féministe avait réduire la population mâle à 10% critique élaborée par l’école de ou encore établir un jour internaFrancfort pour défendre leurs une portée universelle et tional de la castration. Ces fantaithèses. On assiste alors à une prônait à l’origine une égalité sies sont certes pittoresques et déferlante d’ouvrages de socinuisent autant aux féministes auologie qui en utilisant massive- entre les deux genres. thentiques qu’aux personnes non ment les statistiques cherchent car en hystérisant le En théorie, c’est clair mais concernées à prouver leur combat « scientidébat tout dialogue devient imfiquement » pour montrer et dé- les problèmes apparaissent possible. noncer les inégalités visibles mais aussi « cachées » entre femmes sur la méthode Mais cela n’est que le lent reflet et hommes. Ce mouvement est d’une société qui se communauprincipalement américain et englobe une telle variété de tarise. Le lien familial se délitant au profit d’une famille thèses qu’il est réducteur d’essayer d’en faire une syn- atomique, les pouvoirs spirituels s’affaissant dans les sothèse, cependant cela va faire naitre tout une série de ciétés consuméristes, les féministes ne font rien de plus dérives qu’il il est bon de connaître. que d’essayer de se retrouver dans une cause comme tant d’autres. Il est nécessaire d’être vigilant aux droits Le problème vient principalement de l’utilisation des fondamentaux et aux valeurs qui nous importent, mais statistiques. Il n’est pas propre au féminisme ou aux Gen- le faire sous un étendard idéologique qui contraint à une der Studies mais plutôt à un courant sociologique, qui, pensée prédéterminée n’est en rien source de progrès à la fin du XXe siècle pensait qu’on pouvait déduire des ou d’accomplissement. Les femmes n’ont pas à agir en chiffres une vérité sociale. Beaucoup de voix s’y sont op- tant que genre pour exister dans nos sociétés, elles sont posées depuis mais l’impact des chiffres est toujours plus des individus comme les autres et essayer de quantifier saisissant qu’une analyse précise et on ne retient qu’eux. des inégalités genrées, c’est utiliser les mêmes outils et D’où les fameux chiffres qui sortent tout le temps, l’écart méthodes que le sexisme. En somme, s’affranchir d’une de 30% de salaire à compétence égale, qui devrait in- idéologie peut être long et peu rassurant mais c’est aussi stantanément mettre tous les hommes au chômage de le prix de la liberté. par la loi du marché, ou encore les heures de travail domestique etc. Ces chiffres sont déjà contestables sur leur Julien Bretin

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LIBRE

Hommage aux hommes et femmes de l’ombre Ceci n’est pas un énième article sur les Francs-maçons ou sur la théorie du complot. Simplement l’article d’une maquettiste du GIW.

Q

ui connait Christian Bourgeois ? Il a seulement permis la révélation d’auteurs tels que Jorge Luis Borges ou Alexandre Soljenitsyne. Roberto Azevêdo ? Rien que le directeur de l’OMC. Le personnage de Doug Stamper dans la série House of Card ? Simplement le bras droit du héros, qui s’occupe de tout le sale boulot. La liste des acteurs majeurs dans une organisation ou une société pourrait se révéler assez longue si seulement nous les connaissions. Mais qu’est-ce qui peut motiver ces individus à travailler avec autant d’ardeur, tout en ignorant la gratitude d’un public, les applaudissements chaleureux et débordants? La réponse la plus évidente est qu’ils conservent le pouvoir sans se retrouver exposé médiatiquement. Le seul défaut, le manque de reconnaissance. Mais finalement, il est largement compensé par le sentiment d’utilité et d’influence que donne de telles positions. Et il ne faut pas oublier la reconnaissance réelle des pairs qui apparait comme bien plus important au regard de telles personnes. Certes, dans une moindre mesure, les maquettistes du GIW appartiennent bien à cette catégorie d’individus. Qui, parmi les lecteurs, connait les maquettistes du GIW ? Petit topo de la maquettiste. A la question « que fait le maquettiste ? », la réponse m’est aisée : tout sauf la rédaction (et encore, voici la preuve que nous écrivons). Les images choisies, les

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couleurs, les polices, la couverture, absolument toute la mise en forme nous revient. Alors, non, trouver des images ne se limite pas à taper un mot clé sur Google et oui, nous sommes toujours ceux qui rappellent les deadlines aux rédacteurs. Nous sommes les seuls avec une date butoir absolue et nous compensons tous les retards des autres, chance d’être les derniers maillons de la chaîne. Le nom du maquettiste n’apparait qu’en bas de l’édito mais en réalité le lecteur ne voit que son travail. J’exagère un peu, parfois vous lisez les articles. Seulement, vous ne les lisez que parce que le visuel est attrayant, qu’un titre vous interpelle. Une des lois du maquettiste : le lecteur est versatile et pour conserver son attention, nous ne cessons de concourir d’imagination. Cet article avait juste pour objectif de vous rappeler que le GIW n’est pas qu’un groupe de rédacteurs et que les maquettistes ont une voix. Nous espérons que notre travail de cette année vous aura conduit à apprécier d’autant plus les articles de nos collègues. Et ne méprisez pas ceux qui restent dans l’ombre, leur position ne leur enlève en rien de l’influence et ils participent pleinement à l’action. Je conclurais donc par un hommage aux femmes et aux hommes de l’ombre, sans qui, rien ne s’accomplirait.

Gabrielle Gaté


Et si… on allait vivre sur Mars ?

LIBRE

Vous en avez marre de la Terre ? Vous rêviez d’être cosmonaute mais, malheureusement, vous avez fini à GEM ? Séchez vos pleurs, il n’est pas trop tard pour faire vos bagages. Prix de l’aller simple pour Mars ? Environ 29 €.

L

’être humain est un animal étrange. Insatisfait chronique, il se complait dans l’auto-apitoiement. Je devrais dire « nous » nous complaisons dans l’auto-apitoiement. Qui d’entre nous n’a jamais émis le souhait de partir ? Partir loin, ailleurs, pour échapper aux contraintes de nos vies quotidiennes. Qu’il s’agisse d’un fantasme avéré – aller élever des chèvres dans le Larzac ou aller se dorer la pilule sur une plage hawaïenne (deux exemples absolument pas représentatifs, bien sûr) – ou d’un projet bien réel – déménager à Berlin, faire un road-trip sur la Côte Ouest des Etats-Unis, randonner en Indonésie… - le désir d’ailleurs se déploie dans deux directions : la fuite ou l’aventure. Parfois les deux. Mais bien souvent, entre le rêve et la réalité, il y a un gouffre qui nous semble infranchissable. Et pourtant ! Le monde regorge d’exemples qui prouvent que la transition est possible. Certains les appellent des fous, d’autres des pionniers. Parmi eux, on trouve deux ingénieurs néerlandais, Arno Wielders et Bas Lansdorp, co-fondateurs du projet Mars One. Leur objectif ? « Etablir la première colonie humaine permanente sur la planète Mars, the next giant leap for manning. » Rien de moins. Qu’ils soient fous ou visionnaires, il est clair que ces messieurs sont déterminés. Ils font plus que parler – contrairement à beaucoup d’entre nous ! Eux, ils agissent. Et ce sont des rapides : ils ont créé le projet Mars One en 2011, et prévoient le départ de quatre heureux colons en 2025 (oui, colons : le billet offert pour aller sur Mars est un aller simple). On ne peut que saluer tant d’ambition ! Mais on est également en droit de s’interroger sur la faisabilité d’un tel projet. Cela fait exactement 49 ans que l’homme parvient à envoyer des sondes sur Mars pour obtenir des

informations sur sa géologie, son climat, etc. Et malgré cette longue expérience, toutes les missions, même les plus récentes, ne sont pas un succès. Toutes n’atterrissent pas sur Mars. Toutes celles qui atterrissent ne parviennent pas à envoyer de données jusqu’à la Terre. En bref, les connaissances actuelles ne permettent clairement pas d’envoyer l’homme sur la planète rouge. Pourtant, loin de se laisser convaincre par l’avis des professionnels du genre, MM. Wielders et Lansdorp ont un planning tout prêt. Ils ont tout prévu. Notamment de mener ce projet avec un budget extrêmement réduit (6 milliards de dollars pour la première phase, quand le programme Apollo en coûtait 130). Je vous le disais, il y a de quoi les traiter de fous. Mais il y a des gens qui croient en eux et en leur projet. Pour choisir les quatre colons qui partiront sur Mars, le projet a lancé une vaste campagne de recrutements internationale – pas si éloignée de celle du challenge Red Bull d’ailleurs. Sur les 202 586 candidats, 1057 sont encore en course. Mais une nouvelle vague de recrutement est prévue pour cette année… alors, prêts à passer du rêve à la réalité ?

Sarah Monier

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