GIW 52 - Novembre 2014

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édito Gémiennes, Gémiens, Cela ne vous aura pas échappé, la saison hivernale s’installe progressivement autour de nous. Elle amène son lot de désagréments, blizzard glacial et horizon des partiels, nuits de plus en plus longues et problèmes de chaudière que l’on découvre. Il serait facile en ces jours froids et courts de regretter le choix de notre chère école, et de rêver à des climats plus tempérés, plus au sud ou plus loin de ces satanées montagnes enneigées. Pourtant, chers condisciples, l’hiver est une saison joyeuse à GEM. Bien loin d’hiberner, le Gémien moyen voit son quotidien animé par les courageuses listes BDE qui vont et viennent pour satisfaire les besoins/désirs excentriques des 2A qui rivalisent d’appétit et de posts Admis GEM impérieux. Bien loin de se glacer de froid dans son appartement privé de chauffage, le Gémien se réchauffe en dévalant les pistes environnantes. Il connaît la neige, il aime la neige, et rien ne saurait l’en détourner, pas même le spectre des rattrapages. Le Gémien n’a pas peur du noir ; il profite de la nuit pour se rassembler et lutte contre le froid et la dépression grâce à ses rites festifs. En somme, le Gémien est un être d’innovation, qui a appris à s’adapter aux conditions physiques les plus rudes. L’hiver grenoblois ne lui fait plus peur : il sait que c’est en fait la meilleure saison de l’année. Alors, bel hiver à tous ! Sarah Monier

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com Rédactrice en chef Sarah Monier Responsable Maquette Pauline Grepin Rédacteurs Thomas Sghedoni Elodie Wanang Suzy Cantraine


sommaire La vie de l’école

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Société

La stratégie transhumaniste de Google................p.18 Game Theory and the possibility of a better world........................................p.20 Wendy Davis, la Barbie Avortement texane........p.23 Selfie : nouvelle forme de narcissisme ?..............p.24 Savoué endépendente !......................................p.26

Culture

Clipmania : Baby’s on fire.............................p.28

Les séries, objet de culte ?..................................p.29 Tourist Trophy : the only place for real heroes.............................................p.30 Le paradoxe du tatouage.....................................p.31 Les bonnes (et moins bonnes) raisons d’aller à la Fête des Lumières de Lyon.....................p.32 Cul(ture)..............................................................p.34

Assos

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Pitozeta.................................................................p.6 Woodfox................................................................p.7 Fant’AzTeq.............................................................p.8 Gats’beat...............................................................p.9 Vercingin’Tonix....................................................p.10 Krip Tonic.............................................................p.11 Teezney...............................................................p.12 Cons Qui Tad’Or...................................................p.13 La Newsletter de l’Espace Carrière......................p.14 Interview d’un ancien Gémien............................p.16

Planètes..............................................................p.36 Millési’mets.........................................................p.37 SOS......................................................................p.38 Xpression............................................................p.40 Artagem..............................................................p.41 ImpAct.................................................................p.42

Libre

Echapper ou céder à la dépression hivernale......p.44 Quelle chienne de vie..........................................p.45 La mode, un éternel recommencement..............p.46 Le Community Managing s’attaque à Apple........p.48 Scoutisme, brisons le mythe................................p.50 L’imprimante à GEM............................................p.52 Le gaspillage alimentaire en France.....................p.53 Les trésors de la langue française........................p.54



école

DOSSIER

rencontre avec les anciennes listes BDE 2013-2014 La campagne BDE, pour eux, c’est du passé. Cinq mois de leur vie qu’ils ne sont pas près d’oublier… alors que celle de l’année 2014-2015 commence à peine, nous sommes allés les trouver, un à un, pour leur demander de nous en parler. Tous ont répondu présent. Pour le Gem In Way, ils reviennent sur leurs souvenirs, leurs rallyes, leurs réussites et leurs déconvenues. Ils passent du rire au sérieux pour conseiller les nouvelles listes. Et bien sûr, vous vous en doutez, ils en avaient, des choses à dire ! Vous trouverez donc dans ces pages les versions courtes des interviews. Pour déguster les versions longues et non censurées, rendez-vous sur le site internet du Gem In Way, http://geminwayx.wix.com, rubrique Vie Gémienne !

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PITOZETA Nom de la liste : Pitozeta Thème : fraternité américaine Couleur : bleu et blanc Classement final : 1er

Quels sont vos meilleurs souvenirs de campagne ? Le nettoyage d’une SAT entre 5 et 6h. S’il fallait n’en choisir qu’un, ce serait l’annonce des résultats du deuxième tour, quand on a appris qu’on avait gagné la campagne. On s’est tous sauté dessus et on est devenus euphoriques. L’Angle (ndlr : une des colocs Pito) est carrément devenu une boîte de nuit pour la soirée, toutes les listes sont venues, des gens faisaient la fête dans les couloirs et l’ascenseur. C’était vraiment génial.

Et les pires souvenirs ? La fois où il a fallu passer à la caisse du Leclerc avec huit caddies remplis d’alcool. Sinon les staffs, les rangements de SAT… Ceci dit c’est un peu dur sur le coup mais ça reste de bons souvenirs. Il y a aussi la fois où on a découvert qu’une autre école avait déjà organisé une soirée avec le même thème que nous (ndlr : Black Out), plus tôt dans l’année, au même endroit, alors qu’on n’en savait rien.

Avez-vous des mythes à casser sur le BDE ? Un Pito n’est pas égal à un capot ! Sinon, une campagne bien organisée ne coûte rien aux

participants : le listeux ne doit avoir que son pull à payer de sa poche.

Des conseils pour les listeux ? Arrêtez de sauter sur la sécu ! Le teambuilding est essentiel : être soudé permet de rebondir. Il faut savoir prendre du recul et ne pas se laisser démonter par les rumeurs de couloir : on se faisait clasher l’année dernière mais on a quand même été élus. Et les rallyes sont super importants, il faut les faire de A à Z. Le truc, c’est d’avoir un rallye phare, comme nous la Piste Noire. Pas besoin que ce soit un truc de ouf, il suffit que ça marque les esprits, et être solide derrière. Les listeux ne sont pas des larbins, le principe c’est aussi de les inviter aux soirées pour apprendre à les connaître et savoir lesquels sont les plus cools.

Vous attendez quoi d’eux cette année ? Le Swaggistère (ndlr : un appart Pito) s’est fait péter sa porte des toilettes pendant une soirée et il faudrait une liste pour la réparer ! On attend d’eux qu’ils respectent les règles : si notre campagne s’est bien passée, c’est parce que les Chopkas étaient super carrés derrière. Il faut qu’ils restent bon esprit : ils peuvent se clasher, tant que ça reste marrant, comme l’année dernière.

Un mot de la fin ? Ce soir on va être des déchets (ndlr : interview réalisée le jour de la W2W) et on va tout démonter !

Propos recueillis par Pauline Grepin


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Salut Martin et Guillaume ! Tout d’abord, quel est votre meilleur souvenir, ce que vous avez préféré dans la campagne ? Définitivement la SAT, parce que c’était la meilleure de l’année, tout simplement, et que les gens ont trop kiffé. Ils venaient nous voir après pour nous dire merci, tout le monde en a parlé pendant une semaine, alors qu’il y avait quand même eu une SAT avant et une SAT après, donc c’était pas gagné d’avance.

Woodfox Nom de la liste : WoodFox Thème : renard hippie Couleur : jaune Classement final : 2ème

Quels ont été les côtés plus pénibles de la campagne pour vous ? Il n’y en a pas eu beaucoup… On peut quand même parler du rangement de l’OB, justement. En plus le Boulodrome c’est l’enfer ! Le sol est en terre battue. Une pensée pour notre ami Benjamin Guérin qui a nettoyé les toilettes… D’autant que le BDS est arrivé en nous montrant bien qu’il était chez lui, en mode on va casser le Boulodrome, ils ont sorti les lances incendie dans les toilettes, ça ne ressemblait plus à rien.

quoi ils sont passés… Plus sérieusement, ça aurait sans doute été moins bien organisé, mais probablement plus original. On a trouvé que les PTZ ont repris les canons des Chop’Ka. Ce n’est pas un reproche mais au niveau du planning ça se ressemblait beaucoup : camping, pots en fin d’aprem, activités, etc. Nous on aurait peut-être essayé de changer, on serait repartis d’une copie blanche plutôt que d’essayer de refaire la même chose en mieux.

Parlez-nous un peu des rallyes. C’était quoi LE rallye phare des WoodFox ?

Et pour finir, vous auriez des conseils pour les listeux ?

Peut-être le rallye hippie, même si on n’en a pas fait beaucoup… C’était un rallye où on arrivait avec un décorum, des bougies, de l’encens, on mettait une ambiance hippie avec nos guitares, et tout, bien posé.

A quoi aurait ressemblé le WEI des WoodFox ?

Être original, justement, savoir se démarquer. Mais aussi avoir un bureau vraiment solide, un bon trésorier, un bon pôle partenariat. C’est dur de manager les gens, pendant les rallyes notamment… Et surtout, soyez potes les uns avec les autres, et profitez ! La campagne dure 5 mois, c’est long, autant que ça reste un super souvenir. Pour nous ce sont les meilleurs mois passés à GEM.

Les mots ne suffisent pas pour décrire la génialitude de cet événement. Les Gémiens ne savent pas à côté de

Propos recueillis par Sarah Monier

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FANT’AZTEQ Nom de la liste : Fant’AzTeq (FAT) Thème : Amérique Latine, Aztèques Couleur : vert Classement final : 3ème

Salut les Fant’Azteq ! Alors pour commencer, racontez-nous comment vous avez trouvé votre nom. En fait ce n’était pas le premier qu’on avait trouvé. On partait plus pour « Ol Del Pecho », sauf que le nom a été découvert ! Après ça, comme on souhaitait toujours rester dans le thème latino, on s’est laissés tenter par « aztèque » ou une variante puis Yohann Brym a eu l’ingénieuse idée de « Fant’Azteq » !

Parlez-nous un peu de vos rallyes. Vous en aviez quelques-uns populaires parmi les 2A ! Notre point fort c’est qu’on était l’une des seules listes à avoir un vrai rallye phare qui fonctionnait. Certaines assos réservaient carrément des soirées pour notre rallye « vaudou » ! On ne nous appelait pas seulement pour les rallyes pizza et McDo.

Après un amphi de dévoilement au top, tout le monde vous voyait gagner la campagne. Que s’est-il passé selon vous ? Dès le départ notre mot d’ordre était l’originalité. On voulait absolument être originaux à tous les niveaux, à commencer par la présentation lors du dévoilement. Ça a marché, mais pas complètement selon nous. A vouloir trop en faire, on s’est perdu, contrairement aux Pitozeta. Ils ont su faire une véritable course de fond, quitte à laisser l’originalité de côté. Ils ont su gérer la campagne du début à la fin, d’ailleurs félicitations à eux et surtout, ils n’ont jamais laissé transparaître une éventuelle perte de motivation. Tandis que chez nous, c’était beaucoup plus perceptible. Après il y avait aussi le désavantage de la position de leader :

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partant 1er, les 2A voulaient toujours qu’on se surpasse davantage alors qu’ils poussaient vers le haut les Pitozeta au début outsiders. On était constamment mis en duel : d’ailleurs ce n’est pas un hasard si on a ouvert la série des pots et si eux l’ont fermée…

Des conseils pour les futurs listeux ? Se mettre d’accord sur le fait de vouloir gagner ou pas. Cela va tout déterminer (ambiance, motivation etc.) Avoir une logistique solide : elle doit être le poumon de la liste. Le vrai président selon nous, c’est le respo log. Être loyal : si quelqu’un s’engage il faut qu’il le fasse jusqu’au bout.

Et un petit mot pour la fin ! Stanley : N’oubliez pas oublier de déstresser ! Il faut penser à s’amuser, chose qui parfois m’a fait défaut. Elias : voilà, il faut faire les choses bien mais il ne faut pas se prendre trop au sérieux. Si on ne s’amuse plus à travers le fait de lister ça ne sert plus à rien.

Propos recueillis par Elodie Wanang


GATS’BEAT

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Nom de la liste : Gats’Beat Thème : les années 20, ambiance Gatsby le Magnifique Couleur : bordeaux Classement final : 4ème

Salut Thomas ! Est-ce que tu peux nous dire comment vous avez trouvé le nom de la liste ? Notre nom a été trouvé suite à un gros brainstorming sur Facebook, chacun postait ses idées et vraiment tout y est passé. Puis tel un messie, Hugo Vincent a juste posté « Gats’Beat ». On a immédiatement été séduits et c’est ainsi que nous avons choisi notre nom.

Comment s’était passée la préparation de l’amphi de présentation ? L’élément fort de notre amphi était clairement notre vidéo. On s’était donnés en allant tourner au château de Sassenage (pour le côté Gatsby), mais le plus drôle était forcément le tournage de la soirée qui a été notre premier réel team-building. Réel, parce que nous avons tous fini saouls ! Pour le reste, notre choré était un poil technique pour la plupart d’entre nous, et beaucoup, y compris moi, ont plus gesticulé que dansé. Quant à mon discours, il était un peu trop sérieux, surtout après le show de Stanley et Elias !

Tu penses que vous avez réussi à vous démarquer ? Du coup, pas avec l’amphi. Je pense que ce qui nous a permis d’arriver 4ème, c’est notre pot. Nous étions clairement sur une pente un peu descendante depuis la fin des rallyes et nous avons décidé, après avoir assisté

au pot Fant’AzTeq (qui était dans une boîte), de faire le nôtre au Vertigo. Sachant que beaucoup de listes feraient ça dans un bar, ça n’offrait aucune grosse soirée aux Gémiens pendant une longue période. Passant dans les derniers, notre choix s’est avéré payant.

Que retiens-tu de ces 5 mois ? Ce furent 5 mois formidables, que j’ai jusqu’à maintenant décrits comme les meilleurs de ma vie. On n’a peut-être pas gagné mais on s’en tire avec les honneurs et on a quand même créé une belle bande de potes. Et même si avec les assos ça devient compliqué de tous se voir, chaque soirée Gats’beat est une dinguerie.

Pour finir, quels conseils donnerais-tu aux listeux ? Profitez à fond de votre campagne, ça vous permettra de rencontrer la majorité de votre promo et des 2A et de passer les meilleurs moments de votre année. Ne jamais hésitez à aller voir votre bureau/président/ respo RH si quelque chose ne va pas, cela ne pourra que faire progresser votre liste dans le bon sens. Pour les rallyes bouffes, préférez le « fait-maison » comme les frites et les burgers « fait-maison». Ce sera toujours bien plus apprécié et vous rapportera plus d’argent que de simples livraisons.

Propos recueillis par Elodie Wanang

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école Nom de la liste : Vercingin’Tonix Thème : gaulois Couleur : orange Classement final : 5ème

Vercingin’Tonix Votre meilleur et pire souvenir de liste ? Le meilleur : notre petit-déjeuner. On est passé les premiers, juste après les Chop’ka donc on avait la pression… On a tout préparé jusque tard dans la nuit et on a tenu 4h sans manquer de rien. Les Gémiens étaient très satisfaits et nous super contents. Le pire : les soucis qu’on a eu avec le bar où on avait organisé notre pot. Même si ça n’a pas gâché la soirée, le personnel n’a pas été très cool avec les gens.

Votre rallye phare ? C’était le « banquet gaulois » : le temps d’une soirée les Vercingin’Tonix venaient chez vous vous cuisiner un véritable festin. Accompagnés de notre cocktail-maison la célèbre Potion Magix et le tout dans une ambiance gauloise, vous étiez sûrs d’avoir tous les ingrédients pour une soirée inoubliable par Toutatis !

A quoi aurait ressemblé votre WEI ? On n’a pas été en campagne assez longtemps pour y réfléchir. On serait resté fidèles à nous-mêmes en proposant des activités funs, dans la déconne, à la gauloise… On regrette de ne pas avoir pu organiser un banquet gaulois avec de grandes tables, de la viande à la broche. On nous l’a réclamé plusieurs fois, on s’était même renseigné pour avoir du sanglier mais c’était impossible à organiser pendant

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la campagne, le WEI aurait été l’occasion de le faire !

Vous attendez quoi des listeux ? Des conseils ? Ils doivent rendre cette campagne inoubliable, pour eux et pour les étudiants. Quand je dis « inoubliable », c’est positivement bien sûr ! (même à Pékin on a entendu parler du jour de l’inscription). On a la chance à GEM d’avoir une campagne BDE hors-norme, toute l’école vit à son rythme, il serait dommage de tout gâcher par des comportements inappropriés. Lister à GEM c’est une expérience unique, il faut en profiter à fond ! Pour gagner, ça sera très difficile. Soyez originaux, étonnez tout le monde, vendez du rêve. Mais surtout prenez du plaisir dans tout ce que vous faites. Si on a l’impression que vous êtes une liste soudée, que vous aimez être ensemble, ça se ressentira et vous gagnerez des points.

Une dernière anecdote bien fun ? L’une des plus funs reste celle des PokéMen, un nom et thème auquel nous réfléchissions jusqu’à ce que l’un des membres de la liste ajoute malencontreusement le BDE Chop’ka à notre groupe Facebook… On s’est bien fait afficher ensuite (et cette année encore !) mais c’est marrant.

Propos recueillis par Thomas Sghedoni


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KRIP TONIC Nom de la liste : Krip Tonic Thème : les super-héros Couleur : vert fluo Classement final : 6ème

Quels sont vos meilleurs souvenirs de liste ? Notre pot ! On avait trop peur que ça ne marche pas et on l’a fait dans un bar tout petit, et en fait du coup le bar était blindé. En plus c’était un mardi d’asso, donc elles étaient toutes venues en nombre. Et on nous a dit que contrairement à d’autres listes, c’était un vrai pot, donc on était trop fiers. On nous a même dit que c’était le meilleur « pot » en tant que tel.

Et ce que vous avez le moins aimé ? Les rallyes. C’est pénible de devoir motiver les gens à faire ce qu’ils n’ont pas envie de faire, à savoir la bouffe. Pour les rallyes soirée, tout le monde est chaud, mais personne ne veut livrer de la bouffe à des 4A qui ne votent même pas. On est tombés sur des gars bien relous qui t’attendent sur le palier, te filent le billet et merci au revoir… C’est pas très cool, on est pas des livreurs !

Quel était votre rallye phare ? Le Kripto’Band, évidemment ! C’étaient 3 gars qui venaient avec leurs instruments et qui jouaient en mode karaoké. Les gens ont bien kiffé. C’est ce qu’on a fait au pot, d’ailleurs, et tout le monde était collé à la scène.

Qu’est-ce que ça aurait été, un WEI Kripto ? Un beau bordel ! Il y aurait eu environ 2 staffeurs. Ça n’aurait pas été, on n’était pas prêts de toute façon. Au début tout le monde était chaud pour gagner, et à la fin il ne restait que Delphine, la vice-prez. D’une manière générale, on n’était plus que 15 à gérer sur la fin. Si on avait gagné, les autres seraient partis. Mais tout a toujours été optionnel dans la liste, et c’est pour ça qu’on a réussi à

garder une aussi bonne ambiance tout du long. Au final, si on avait dû faire un WEI, on aurait mis du vert fluo de partout. Et on aurait sans doute eu des idées de ouf, mais irréalisables.

Vous attendez quoi des listeux cette année ? On veut surtout de l’originalité. Qu’ils aillent à fond dans leur thème, qu’ils l’exploitent pour de vrai, et pas seulement en apparence. Nous on l’a pas fait d’ailleurs, on aurait pu se déguiser en super-héros tout le temps, ça aurait été drôle.

Avez-vous des conseils à leur donner ? Organisez-vous, et faites du team-building. Si vous pouviez vous calmer, aussi… Soyez intelligents, arrêtez de boire dans l’école, soyez gentils avec Madame Nerson. Sinon, faites de la bonne bouffe (pas des crêpes roses qui ont une tête immonde). Et mettez des gardes de la sécu pendant les petits déjeuners pour empêcher les 4A et les GGSB de piller la bouffe.

Le mot de la fin ? Kriptoniquetamère ! Amusez-vous, et gâtez-nous. Foi de meilleurs vice-prez, respo log et respo event.

Propos recueillis par Sarah Monier

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Teez’ney Nom de la liste : Teez’ney Thème : Disney à la sauce tizée Couleur : rose Barbie Classement final : 7ème

quitté la liste. Après, ça ne veut pas dire qu’on est tous débiles, on a des personnes avec des postes associatifs importants dans la liste. Mais on listait surtout pour s’amuser.

Salut les Teez’ney ! Pour commencer, estce que vous pourriez nous dire ce que vous avez préféré dans votre campagne ? Le tournoi des listes c’était un moment vraiment sympa… Les pots, aussi, on y a fait de sacrés trucs ! Mais en fait tout était bien. Le fait de lister en général.

Bon, un souvenir moins sympa, alors, les côtés plus pénibles. Les côtés relous de lister… Les rallyes ménages ! Mais nous, on n’en a pas faits, du coup. Les petits déjeuners et les goûters, tu passes des heures à faire de la bouffe, c’est pas marrant.

Qu’est-ce que ça aurait donné, un WEI Teez’ney ? Du grand n’importe quoi ! Evidemment, on aurait privatisé Disneyland… Il n’y aurait pas eu de bouffe. Que de la tize. Ou alors des crêpes roses bien chelou. Vous vous souvenez de nos crêpes roses ? Elles étaient trop creepy, les GGSB nous ont demandé si elles étaient hallal…

Vous auriez des conseils pour les listeux ?

On était une bande de potes à se chauffer, et on a rencontré d’autres 1A dans le bus BDS au WEI, et finalement chacun ajoutant ses potes, on est arrivés à 40.

Pour gagner ou pour perdre ? Utilisez vos points de permis. [ndlr : permis de lister, les listes perdent leurs points si elles dépassent les bornes ou font des choses interdites par le règlement du BDE. Une liste qui perd tous ses points doit arrêter la campagne.] On ne l’a pas fait, on n’en a pas perdu un seul, et ça c’est un de nos plus grands regrets… C’est un peu une honte pour nous. Ce serait bien qu’ils se clashent un peu, aussi… Les listes étaient toutes très bisounours l’an dernier.

Est-ce que vous aviez envie de gagner ?

Le mot de la fin ?

Ah non, pas du tout ! On s’est mis d’accord dès le début : ce qu’on voulait, c’était perdre. Devenir BDE n’était pas notre délire ; si on avait gagné, tout le monde aurait

Prout. Whoolala. Chaise.

Comment s’est formée votre liste ?

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Propos recueillis par Sarah Monier


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Cons qui tad’or Nom de la liste : Cons Qui Tad’Or Thème : lamas, conquistadors Couleur : noir et or Classement final : 8ème

Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs ?

A quoi aurait ressemblé votre WEI ?

Le pire serait lors de la répétition de la chorée, juste avant l’amphi de dévoilement, qui est partie en sucette de façon propre et nette, tout le monde se criait dessus et était en flip total. La prez’ (moi-même) était bloquée à Lyon à cause de la neige, plus rien ne roulait, ni train, ni bus, ni rien, et il me restait 2h pour être sur Grenoble. Du coup, le vice-prez a dû se taper l’aller-retour pour venir me chercher. Epique ! Le meilleur, lui, serait le tournage de la vidéo de présentation de liste, avec plein de lamas tout doux et tout mignons. Surtout pour ceux qui se sont fait cracher dessus. Mais je ne balancerai pas les noms !

Ça se serait passé dans une ferme de lamas, avec rodéo et barbecue, concours de crachats et un featuring de Serge ! Comme thèmes de soirée, Frotte-moi si tu peux, avec un lama, et tout nu sous ton poncho de la pampa !

Votre rallye phare ? Conchitador ! Un ménage de qualité, qui a fait la réputation de la liste. On a fait la coloc du bureau K’fêt. Eux, c’étaient des engins de combat ! Ils n’avaient pas fait le ménage pendant trois mois en nous attendant. On s’est relayés à quatre pendant 5h pour arriver à nos fins. Au final, on en a pas fait beaucoup d’autres, mais ça nous a forgé une réputation.

Qu’attendez-vous des listeux ? Des rallyes de qualité ! Préparez-nous un sacré contest de ménage ! On est des spécialistes, et on a hâte de voir une belle battle. Sinon de la bouffe en quantité, le 2A mange beaucoup. Un rallye panne d’ascenseur aussi, j’habite au 8ème étage.

Des conseils ? Pour perdre ? Shotgunez les rallyes ménages, genre tous ! Tournez votre vidéo en 144p sur un vieux Nokia, c’est pas mal non plus. Donnez une leçon d’histoire en intro de la vidéo, vous ne pouvez rien apprendre à un Gémien… Les pulls noirs, c’est la tristesse, du coup, si tu veux perdre, c’est cool aussi !

Une anecdote bien fun ? On avait des bottes dorées et une super mascotte Lama. Du coup, si à GEM personne ne nous connaissait vraiment, dans Grenoble on était super connus ! Quand on faisait nos rallyes, on entendait s’exclamer dans la rue : « Oh, les bottes dorées ! »

Propos recueillis par Thomas Sghedoni

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Pourquoi l’Espace Carrières me demande de créer mon CV DoYouBuzz ? L’outil DoYouBuzz te permet de créer un CV en ligne dynamique, design et valorisant. Mais surtout, il te permettra d’intégrer la CV-thèque de l’école !

des entreprises et créer des CV-Books (par programme ou par compétence particulière - du type compétences linguistiques).

1 - La CV-thèque est mise à la disponibilité des recru-

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Ne passe pas à côté de l’opportunité de te rendre visible et attractif auprès de recruteurs potentiels !

teurs, cabinets de recrutement et chasseurs de tête. En fait, chaque entreprise qui souhaiterait recruter au sein de GEM a la possibilité de consulter les profils des étudiants. - L’Espace Carrières utilise cet outil QUOTIDIENNEMENT afin de promouvoir les profils des étudiants auprès

- En parallèle, l’Espace Carrières mène également des actions ponctuelles de promotion dans l’année. Par exemple un CV-Book « Digital Profiles » a spécifiquement été créé pour le GEM Digital Day et remis à l’ensemble des entreprises participantes.

Astuces pour un CV gagnant Le titre de ton CV doit refléter ton projet (étudiant, CV en ligne, Grenoble Ecole de Management, CV) en indiquant par exemple le métier/stage que tu vises, une compétence particulière, … Attention à la cohérence : une seule langue utilisée (choix de la langue dans les configurations) Des majuscules au début des phrases et des noms propres sont nécessaires Assure-toi que le taux de complétion de ton CV est supérieur à 70% Ajoute un texte de présentation de 10 lignes maximum (sous ta photo) qui précise tes disponibilités (date, durée) et ton projet professionnel Veille à ce que ton CV soit clair et facile à lire : utilise la fonction drag & drop pour le mettre sur deux colonnes équilibrées

Respecte l’ordre chronologique de tes expériences Précise jusqu’à 3 expériences professionnelles (les plus significatives !) sur la page d’accueil en décrivant tes missions, tâches et résultats Idem pour ta formation : mentionne uniquement tes diplômes principaux en page d’accueil Utilise une photo et une adresse email professionnelles (salutcmoi@hotmail.fr). Attention : les photos Linkedin ou Viadeo apparaissent en très mauvaise qualité. Précise tes compétences linguistiques (niveau au standard européen) et informatiques Réfléchis à la structure de ton CV : est-il judicieux que les loisirs apparaissent en premier ?

Mets à jour ton statut (en recherche active, recherche de stage...)

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école

Interview d’un ancien diplômé

Comme chaque mois, le Gem In Way s’associe à l’Espace Carrières pour te présenter le parcours d’un diplômé de ton école. Ce mois-ci, Arnaud Merzougui, qui travaille dans la veille concurrentielle chez Carrefour.

Un parcours ?

J’ai suivi le parcours classique, sans fioriture. En 3ème année, j’ai fait un échange d’une année à Singapour, au sein de la Singapor Management University, avec une major en Marketing.

Des assos ? Un souvenir ?

Le WEI de première année. A l’époque, on était partis à Venise pour le week-end d’intégration. Et j’ai rencontré mes deux meilleurs amis là-bas, sur une gondole, avec lesquelles je suis encore très régulièrement en contact malgré la distance.

Depuis la sortie de GEM ?

J’ai poursuivi mes études en sortant de GEM. J’ai commencé un doctorat à l’université de Paris – Dauphine, mais je me suis arrêté à la fin de la première année, avec un DESS en marketing stratégique. J’ai en effet été approché par la direction étude de Carrefour, qui entretient d’étroites relations avec Dauphine et ce département en particulier, afin de monter un système de veille concurrentielle au sein de l’entreprise, où je suis toujours. La veille concurrentielle consiste en la surveillance organisée et régulière des concurrents, des produits, des fournisseurs, etc…

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Je suis rentré au Dahu en première année, au pôle marketing opérationnel, à savoir ceux qui sont chargés de démarcher les commerçants de Grenoble afin de les convaincre d’apparaître dans le guide. Je n’y suis pas resté en deuxième année, parce qu’au final ça ne me plaisait pas, je n’avais pas la motivation. Il faut voir que dans la réalité des choses, c’était essentiellement du porte à porte, et on les prenait souvent dans la tête. Mais bon, ce fut une expérience intéressante. On arrive un peu en ESC sans trop de vision du terrain, du coup, c’est formateur ! Sinon j’ai listé, dans la liste « bol de rire ». C’était une liste quasiment essentiellement composée d’asiatiques. Ce n’était réellement pas terrible. La danse lors de l’amphi de dévoilement était vraiment pitoyable.

Les cours de GEM les plus utiles ?

Les cours à GEM m’ont servi, c’est indéniable. Si mon DESS à Dauphine m’a apporté un enseignement plus théorique, l’ensemble de mes acquis pratiques ainsi que le socle de connaissance fondamental, je l’ai eu ici, à Grenoble. Etant donné mon domaine d’étude, les cours de Marketing m’ont été très clairement utiles. Mais plus que tout, les travaux de groupes sont réellement formateurs, et une des grandes valeurs ajoutées de l’enseignement à l’ESC. Après, il est normal de se demander à quoi va nous servir tout ce qu’on apprend, la rotation des enseignements est telle qu’on ne peut tout retenir, mais le moment venu, on se rappelle du socle de base, et c’est ce qui compte.

Propos recueillis par Thomas Sghedoni



Société

La stratégie transhu La nomination de Ray Kurzweil à la tête du département d’intelligence artificielle de Google est une nouvelle preuve du virage stratégique opéré par Google ces dernières années.

Ray Kurzweil, nouveau visage du groupe Bill Gates dit de lui qu’il est « le meilleur lorsqu’il s’agit de prédire le futur de l’intelligence artificielle » : Ray Kurzweil bénéficie d’un immense crédit auprès des grands noms de l’économie numérique aux Etats-Unis. Avant sa nomination à la tête du département intelligence artificielle de Google, ce « serial entrepreneur » dans le domaine de l’informatique était surtout la principale figure médiatique du transhumanisme et de la singularité, deux philosophies qui défendent le droit des individus à « modifier » leur corps et à créer des intelligences artificielles à l’aide des NBIC (nanotechnologies, biologie, informatique, cognitique). Kurzweil espère être en

mesure de réaliser cet idéal qui semblait il y a quelques années encore appartenir à la science-fiction grâce aux fonds et aux techniques dont Google dispose.

« La première entreprise sur le marché de la lutte contre la mort » Au sein du fameux laboratoire Google X, Kurzweil sera chargé d’améliorer les performances du moteur de recherche maison et d’en faire la première intelligence artificielle au monde. Ce projet est loin de faire figure d’exception pour le groupe puisque Google investit depuis quelques années de plus en plus massivement dans les NBIC, notamment au travers de sa filiale biotechnologique Calico et par le rachat de start-ups dans le domaine de la robotique. D’aucuns hésitent donc à avancer que Google mène désormais une stratégie transhumaniste. Pour Laurent Alexandre, auteur de La mort d’une mort et de Google démocratie, Google est « beaucoup plus qu’une société informatique » et le groupe est déjà « la première entreprise sur le marché de la lutte contre


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umaniste de Google la mort ». Dans ce cadre, la commercialisation en fin d’année des Google Glass ne représente qu’une première étape dans une stratégie qui devrait se poursuivre à bien plus long terme.

Une philosophie bien ancrée au sein de la Silicon Valley Mais pourquoi donc une entreprise avant tout reconnue pour ses activités dans le numérique irait-elle investir dans le domaine de la santé et des biotechnologies ? La réponse à cette question est d’abord économique : toujours selon Laurent Alexandre, « les technologies NBIC constituent en réalité une seule et immense industrie, qui contrôlera toutes les autres » car « une société qui maîtrise l’intelligence artificielle peut potentiellement entrer dans n’importe quel domaine ». Les concurrents de Google ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisqu’ils commencent eux aussi à investir dans les NBIC. Ainsi Apple, dans le cadre de la conception de l’Apple Watch, a débauché certains des meilleurs chercheurs mondiaux en technologie de la santé. Mais une autre raison explique très certainement l’engouement actuel pour les NBIC : le transhumanisme et le singularisme ont toujours suscité beau-

coup d’engouement parmi les milieux dirigeants de la Silicon Valley. Larry Page et Sergei Brin, cofondateurs de Google, comptent parmi les défenseurs les plus influents du transhumanisme. Ils ont ainsi très largement participé au financement de l’université de la singularité, un établissement d’enseignement fondé par… Ray Kurzweil !

« Le transhumanisme et le singularisme ont toujours suscité beaucoup d’engouement parmi les milieux dirigeants de la Silicon Valley »

Lucas Adolf

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Game Theory, And The Poss

An Introduction to Game Theory

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ystematic ideas and concepts make our world today; theories are constantly expanding about natural sciences of the earth, engineering and social sciences. Theories usually have a descriptive name relevant to its subject, but “Game Theory” is confusing and problematic. An alternative and relevant to the subject name to this theory is decision theory. Yet, what is the “subject” this theory apply to? This is one of the most strategic ideas that are applied over many sets of subjects. The game theory is used to examine and test the human and animal behavior in the applied world of mathematics. But game theory can also be spotted in history, politics, business and even biology. Game theory as stated is a decision-making strategy into all worlds of sciences and mathematics. You start making a choice followed by a choice and it leads you with sets of results. Many scien-

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tists have said that game theory usually leads to the equilibrium of subjects or in other words, zero-sum game which means that both players are balanced with no net losses. This is often used in economics, but it measures the human behavior in the world of biology, because human’s behavior could result in equal and balanced results. This theory was used to test human and animal behavior, but as stated the usage of this theory has expanded in the social studies as well. The theory expanded in the world of economies and helped testing and predicting firms and markets for example. In the following passages I will discuss conflicts of power, the genius of John Nash, the Prisoners’ dilemma, and the wildness of existing and possible win-win situations in human relationships.


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sibility Of A Better World Conflicts of Power

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hen it comes to game theory, the area that individuals will most likely focus on is the non-cooperative game theory which revolves around the extent to which individuals interact with each other using judgment and reasoning to arrive at the perfect outcome that meet their goals, and not always a solution that can meet everyone’s goals. Did you just read the last sentence? Read it again. Yes, I said it. I just said it. There is a possibility of a win-win situation. And it is proven scientifically. Let me introduce to you one of my many idols, John Nash who despite being challenged by paranoia and schizophrenia, empowered himself with motivation and courage to greatly contribute not only to science but humanity. There is a movie about him called A Beautiful Mind which I recommend very much. Somewhere at the first half of the movie, Nash is sitting in a bar and studying. His friends suddenly approach him, and Nash denies any rumors of buying them beer. But his colleagues are not there for beer. Five young ladies just entered the bar and the only blonde has attracted all eyes. And the following conversation took place (script written Akiva Goldsman): « Nash, you might want to stop shuffling your papers for five seconds. - Nash: I will not buy you gentlemen beer. - Oh, we’re not here for beer, my friend. (Ladies enter the bar) - Does anyone else feel she should be moving in slow motion? - Will she want a large wedding, ya think? - Recall the lessons of Adam Smith, the father of modern economics. «In competition individual ambition serves the common good.» - Exactly. - Every man for himself, gentlemen. And those who strike out are stuck with her friends. - She’s looking over here. She’s looking at Nash. - Oh, God. He may have the upper hand now, but wait until he opens his mouth. Remember the last time? - Nash: Adam Smith needs revision. If we all go for the blonde, we block each other. Not a single one of us is gonna get her. So then we go for her friends, but they will all give us the cold shoulder... because nobo-

dy likes to be second choice. Well, what if no one goes for the blonde? We don’t get in each other’s way, and we don’t insult the other girls. That’s the only way we win. That’s the only way we all get laid. Adam Smith said the best result comes from everyone in the group doing what’s best for himself, right? That’s what he said, right? Incomplete! Incomplete because the best result will come from everyone in the group doing what’s best for himself and the group. - Nash, if this is some way for you to get the blonde on your own, you can go to hell.»

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Nash here is talking about a possible win-win situation for his four other colleagues to seduce one of the five girls who just entered the bar. This simple comic concept can be applicable for the world’s most immense conflicts. All the businesses that fell because of greedy managers could have been solved through negotiation and win-win oriented goals. All the arrogant politicians who have fed corruption and deprived their people of freedom and education could have prospered without destroying their civilizations. All the wars that have risen in the name of security, religion and nationalism could have been prevented and the millions of souls lost, saved.

The prisoners’ Dilemma

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he Prisoners Dilemma starts off with 2 suspects of a crime that are taken in by the police. The suspects are put to a one-on-one interview with one of the cops in an isolated room in hopes of one of them rating the other out. There are three possible solutions to this scenario which are listed below: A. No one confesses to the robbery and the police can only charge both suspects with trespassing, in this case the consequence is one year in prison. B. In the chance that one confesses and the other stays silent about the theft operation then the police will severely punish the quiet one with a 10-year jail sentence and let the “rat” walk C. If both of them confess, then the police will charge both suspects with a 5-year jail sentence. This dilemma is seen to link with the world of economics and business because players in that scenario look for the best possible outcome that suites their need and where they can profit. The above scenarios have one possible outcome that will probably not be met by any of the players. It is obvious that from each of the player’s point of view, the choice of defecting or not willing to cooperate with the police will be chosen by both players for it is the optimal way of receiving the least amount of punishment. However, this is only from the point of view

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of each of the players because they do not know whether or not their partner in crime will rat them out. When it comes to the decision making of both players, they will most likely defect, receiving both equal punishments of 5 years in jail. Yet this would not have been the case if they had both cooperated resulting in only a 1-year jail sentence each. Game theory is the tool to measure the tactic that people use when facing issues. In conclusion, I would like to stress the argument of possible win-win situations in human relationships, whether it’s on the professional level or just daily life. It might not always be possible, and sometime not agreeing can become prosperous. But I am not talking about an ideal world, but one that can be just a little bit better.

Mourad R. Kamel


Wendy Davis,

Société

la Barbie Avortement texane Ou comment une sénateur démocrate pro-avortement s’oppose aux conservateurs texans en devenant candidate au poste de gouverneur. Une façade de parfaite Américaine blonde et sans doute potiche…

Son histoire commence comme l’aiment les Américains, par de la bravoure et de l’intelligence. Jeune femme d’origines modestes, Wendy Davis se bat héroïquement pour pouvoir aller à l’université, fait ses études de droit à Harvard, qu’elle paie au moyen de multiples jobs, devient avocate puis membre du conseil municipal de la ville de Fort Worth (Texas), avant d’être élue sénateur en 2008. La parfaite self-made-woman, si vous me passez l’expression. Après avoir lu cette histoire, vous pourriez imaginer qu’en bonne Américaine et en bonne Texane, elle allie une vie de politicienne engagée et celle d’une mère de famille dévouée. De fait, Wendy Davis ne fait pas beaucoup parler d’elle à ses débuts ; c’est une sénateur discrète, démocrate au Texas comme il en existe d’autres. Son histoire personnelle n’est guère connue, parce que Wendy Davis elle-même intéresse peu.

…qui se brise lors d’un discours de 11h défendant l’avortement

Le coup d’éclat de Wendy Davis a eu lieu en juin 2013. Le Texas étant ce qu’il est, un état parmi les plus conservateurs des Etats-Unis, ces messieurs les sénateurs veulent voter une loi pour restreindre les conditions d’accès à l’avortement – déjà très limitées, on s’en doute. Pour empêcher le vote, voilà notre sénateur qui prend la parole. Le temps de son discours, elle doit suivre certaines règles : rester debout, ne pas manger ni boire, et bien sûr, ne parler que de la loi. Pas de hors sujet.

Ces règles semblent anodines… sauf que Wendy Davis les suit à la lettre pendant onze heures. De 11h à 22h, elle défend l’avortement avec véhémence, debout dans ses baskets roses (devenues célèbres par la suite), pour retarder au maximum le vote. Malheureusement pour elle, pour toutes les femmes du Texas et pour les Démocrates, ses efforts ne suffisent pas à empêcher la loi de passer. Mais ils permettent tout de même de faire de Wendy Davis la nouvelle figure de proue de la lutte pour le droit à l’avortement au Texas. Elle sera même surnommée par ses opposants « Barbie Avortement » ils ne se rendent peut-être pas compte qu’ils l’adoubent par ce geste.

Wendy Davis, tu es pour moi une héroïne

Bien sûr, la loi est passée. Bien sûr, Wendy Davis a peu de chances d’être élue gouverneur du Texas [résultats le 4 novembre, si cela vous intéresse !]. Mais son exemple prouve qu’il est possible, à tout moment, de changer les choses, de réveiller les consciences, par un acte fort, par une prise de position ferme et éclatante. Wendy Davis ne s’est pas souciée de savoir si elle serait prise au sérieux avec ses baskets roses. Elle me rappelle Emma Watson à l’ONU, qui ne s’est pas demandé si sa jeunesse la discréditerait devant cette prestigieuse assemblée. Elles se sont levées, et elles ont parlé. Comme nous pouvons/pourrions toutes le faire.

Sarah Monier

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Société

Selfie : une nouvelle for

La tête penchée, le bras tendu, une mimique caractéristique sur le visage et le smartphone immortalise l’instant…le selfie est devenu le mode d’expression de ces deux dernières années.

Le selfie, un phénomène qui dure On se prend en photo seul, à plusieurs, avec son chien, son idole et en quelques instants celle-ci se retrouve sur les réseaux sociaux. Né il y a environ deux ans, la mode du selfie s’est aujourd’hui largement répandue. Les anecdotes amusantes à ce propos fleurissent sur le net. Avez-vous entendu parler de ce macaque qui s’est pris en selfie ? L’animal a chapardé l’appareil d’un photographe et a réussi à se prendre en photo. Il y a eu suite à cette histoire, un combat de droit d’auteur entre le photographe et Wikimédia, la banque d’image de Wikipédia. Celle-ci s’est octroyé le droit d’utiliser la photo, estimant que le singe en était l’auteur et était donc seule personne en droit de demander le retrait de l’image. Le photographe s’est insurgé, plaidant

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le fait que le singe n’avait fait qu’appuyer sur le bouton, qu’il avait installé le matériel et était par conséquent l’auteur de la photo. Wikimédia a gagné… Aujourd’hui donc, tout le monde peut se prendre en selfie et si d’aventure votre chien souhaite montrer sa truffe à la communauté, c’est son bon droit !

La recherche de reconnaissance sociale Ainsi le selfie suscite toujours autant d’intérêt après deux ans. Pourquoi provoque-t-il autant d’engouement ? Cela va de pair avec la montée en puissance des réseaux sociaux. Le selfie est ce que l’on appelle « un outil d’ascension sociale et de popularité ». Bien plus parlant que des mots, il permet de nous mettre en avant. Si l’on se prend en photo, ce n’est pas pour la garder pour nous, c’est surtout pour susciter des réactions de la part de notre communauté. Et plus ces réactions positives, sont nombreuses, plus l’on est satisfait. Par le selfie, nous renvoyons une image de nous-même souvent avantageuse. Que ce soit pour se mettre physiquement en avant ou pour montrer que l’on a une vie sociale débordante, l’objectif reste de donner envie aux autres de se dire : « cette personne est cool ». Mais est-ce le reflet de la réalité ? C’est une image de nous à un instant T, parfois sortie de son contexte, parfois biaisée par l’angle de prise de vue, la lumière et les retouches multiples.


rme de narcissisme ?

Société

Miroir, miroir, dis-moi que mon selfie va Un selfie à deux… pour ME mettre en être le plus populaire…. avant ! Se développe alors une forme de narcissisme numérique : se mettre en avant, partout, tout le temps, par tous les moyens. C’est une manière de se définir par le regard de l’autre, de s’exposer publiquement aux yeux de tous en souhaitant de la reconnaissance. Ainsi, de nombreuses jeunes filles se prennent en selfie dans des tenues et des positions parfois à la limite du décent. Elles surjouent de leur image et sont prêtes à tout pour obtenir des réactions. Cela s’accompagne souvent d’un sentiment de malêtre qui paradoxalement n’est pas guéri grâce aux selfies. Certes, elles « font le buzz » mais il leur en faut toujours plus. Si par malheur une photo n’a pas le même succès que d’habitude, c’est la porte ouverte aux interrogations et aux remises en question sans fin. Un jeune homme a tenté de se suicider car il n’arrivait pas à prendre le selfie parfait. Devenu dépendant de ce mode d’expression, obsédé par son image, il en est venu à ne plus voir personne, se prenant en selfie à longueur de journée. Réalisant par la suite que tout ce qu’il avait obtenu était de s’isoler complètement du reste du monde et se sentant incapable d’atteindre son objectif, il a voulu mettre fin à ses jours. En arriver là suscite des interrogations…

Cette folie du selfie a été représentée avec ironie par le réalisateur Matthew Frost. Celui-ci nous montre dans une très courte vidéo intitulée « Aspirational » l’actrice Kirsten Dunst « victime » de la mode des selfies. La jeune femme sort de chez elle et semble attendre quelqu’un. A ce moment, deux jeunes filles s’arrêtent devant elle et se prennent en selfie chacune leur tour avec la star sans lui demander sa permission. Elles repartent ensuite sans avoir même posé une seule question à Kirsten Dunst ou discuté avec elle. Bien sûr, elles s’empressent de poster les photos sur les réseaux sociaux. Cette vidéo nous montre le désir de popularité poussé à son extrême. Ici ce n’est même plus l’actrice qui est intéressante, c’est simplement son degré de célébrité que l’on va pouvoir vampiriser pour obtenir plus de « j’aime », plus de commentaires. L’environnement extérieur, le décor, même les amis présents sur le selfie ne sont qu’un prétexte pour mettre en valeur une seule et même personne : nousmême. Le selfie en soi n’est pas un mal, c’est même une pratique plutôt amusante. Ce sont les dérives associées qui ont des conséquences pour le moins inquiétantes. Faire un selfie pour faire un selfie et obtenir plus de reconnaissance devient problématique. C’est ainsi que l’on s’enferme dans un monde virtuel où le paraitre est plus important que l’être. Les personnes atteintes de narcissisme numérique, dans les cas les plus extrêmes, en oublient que ce que l’on est censé montrer et partager sur les réseaux sociaux, ce sont les moments « vrais » : ceux où l’on est heureux, où l’on passe un bon moment entre amis. N’oublions pas de vivre dans le monde réel avant de vouloir s’exposer virtuellement aux yeux de tous…

Suzy Cantraine

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Société

Savoué endépendente ! La Savoie indépendante ? Nice indépendante ? Une bonne blague, si ce n’était pas légalement déjà le cas !

L

a Savoie ou Nice indépendante ? Allons bon, c’est quoi encore ce délire régionaliste ? Et non, ceci n’est pas l’élucubration de l’esprit malade d’un Savoyard vivant en exil sur la Côte d’Azur, lassé de voir l’ignoble Parisien polluer ses montagnes l’hiver et sa mer l’été. D’autant plus que sans le tourisme, ces deux régions ne ressembleraient pas à grand-chose, parce que si le reblochon et la salade niçoise c’est super bon, tu ne fais pas vivre un département avec ce genre de spécialité du terroir (sauf si t’es Corse). Non non non, si je dis que la Savoie et Nice sont indépendantes, c’est que De jure, au regard du droit international, c’est le cas depuis 67 ans ! Flashback. Le 10 Juin 1940, Benito déclare la guerre à la France quand il voit que l’Allemagne écrase tout sur son passage et qu’il ne prend pas plus de risques que Loeb à un examen du permis de conduire. (En fait, tout ne se passera pas tranquillement pour les Italiens, comme à la bataille de Pont Saint-Louis, où 5 000 Transalpins échouent à s’emparer d’un pont et déplorent plus de 200 morts, alors que la défense française est assurée par … 9 soldats ! Campioni del mondo les gars !). Bref, avec tout ce bazar, l’ensemble des traités bilatéraux liants l’Italie à la France a été révoqué lors de l’armistice, au profit de ce que désirait Il Duce, et le Traité de Turin de 1860 donnant le Comté de Nice et le Duché de Savoie à la France était dans le lot.

con, c’est que la IVème République (celle de ton ami René Coty), elle est à peu près aussi sérieuse que toi lorsque tu dois rendre un devoir de LV3, et elle l’a pas fait ! Effectivement, Paris a signifié à Rome le rétablissement du traité au bout de 2 ans alors qu’elle avait 6 mois, et ne l’a jamais fait pour l’ONU. Et cette histoire va loin, très loin, puisque les indépendantistes Savoyards ont demandé à l’ONU de ne pas enregistrer le traité de Turin formalisant ces cessions, ce que l’ONU a accepté, reconnaissant l’irrégularité et abrogeant ainsi le traité, et donc le statut indéfini de ces territoires ! Les indépendantistes de la Ligue Savoisienne exigent donc depuis 2010, avec une vraie base juridique, la tenue d’un référendum, sous la houlette de l’ONU, afin de décider de l’indépendance, ou du rattachement à la France ou à l’Italie. Et c’est remonté haut, puisque peu après, le député UMP Yves Nicollin a officiellement demandé au ministère des Affaires Etrangères ce qu’il en était, ce à quoi celui-ci a répondu que tout était en règle, sans apporter de preuves face aux faits avancés par la Ligue.

« Si je dis que la Savoie et Nice sont indépendantes, c’est que De jure, au regard du droit international, c’est le cas depuis 67 ans ! »

Inversement, à la fin de la guerre, la France a dû signifier à l’Italie, et à l’ONU toute neuve, l’ensemble des accords abrogés qu’elle souhaitait remettre en vigueur. Et là où c’est

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Thomas Sghedoni



Culture Ceux qui ne connaissent pas Die Antwoord risquent d’être très surpris à la première écoute : style et univers déjanté, de quoi rester abasourdi, comme ahuri, devant l’écran de son ordinateur…. Entrez dans un monde pas tout à fait normal, normal !

Baby’s On Fire Un univers surréaliste

Die Antwoord, c’est un groupe de rap-rave sud-africain, dont les deux chanteurs, Ninja et Yolandi Visser, sont les symboles. Ils donnent cette impression d’avoir consommé un certain nombre de substances illicites avant de produire leurs clips et chansons. Baby’s on Fire en est un bon exemple… Le clip commence avec une famille, au moment du repas. La première chose qui frappe, c’est la coupe de cheveux de la jeune femme : presque rasée sur le devant, les cheveux longs à l’arrière. Il y a déjà une atmosphère surréaliste, ce décalage entre une famille d’apparence très calme, des couleurs pastel un peu démodées et l’apparence des deux chanteurs qui ne cadre pas du tout avec le reste. La musique démarre et la fille se met à chanter. Et quelle voix ! Indescriptible, étrange. Une voix aigüe qui pourrait presque appartenir à une petite fille mais pourtant bien loin de l’innocence. Un son saccadé, rythmique, qui s’emballe, puis une rupture dans le style lorsque le frère se met à chanter pour le refrain.

son frère, paternaliste, ne l’entend pas de cette oreille et chasse ses prétendants en les menaçant à grand renfort de batte de baseball, de katana et d’arme à feu. Ça, c’est le côté rationnel (oui oui). Le décor de cette histoire, lui, est dérangé. Il y a toujours ce décalage très étrange entre l’endroit où ils se trouvent : la maison familiale, la chambre de la jeune fille qui ressemble à celle d’une enfant de 5 ans et ce qu’ils font – sans jamais être trop borderline cependant : une sœur qui essaye de coucher, un frère qui fume des cigares en regardant des jeunes filles se battre dans une piscine gonflable et les parents, toujours parfaitement stoïque, sur leur canapé. Oui, c’est une musique psychédélique qui rentre dans la tête et qui y reste. En regardant ce clip se produit souvent un phénomène étrange : tout d’abord un sentiment d’incompréhension ou de rejet car c’est trop bizarre. Puis une envie de le regarder de nouveau car c’était justement tellement étrange que l’on veut voir ça, encore une fois. Puis cela devient sympa à entendre… et l’on ne peut plus s’en passer. Une curieuse pulsion, qui nous pousse à remettre le clip encore et encore. Allez, j’y retourne… Motherfucker.

«Oui, c’est une musique psychédélique qui rentre dans la tête et qui y reste»

Vous avez dit bizarre ?

L’histoire présentée est celle d’une jeune femme qui tente de chopper des garçons tout à fait charmant. Seulement

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Suzy Cantraine


Les séries, objet de culte ?

Culture Elles sont partout, on en parle tout le temps et à chaque fin d’épisode, on pourrait tuer pour connaître la suite. Accros, nous ?

Du genre mineur vers le nouvel art dominant

Genre mineur, nos petites séries chéries ? C’est assez amusant quand on sait qu’elles ont aujourd’hui détrôné les films à la télévision et passent maintenant à l’assaut du cinéma. Leur plan d’attaque ? Des écritures scénaristiques très travaillées et la reconnaissance de cette nouvelle forme artistique : elles sont devenues des références culturelles au même titre que la musique, les films ou les livres. Pendons haut et court qui ne connaît pas la phrase culte « Have you met Ted ? » ou ne sait pas qui est la Khaleesi. La France d’ailleurs est loin d’être en avance dans ce domaine artistique. Les séries françaises manquent de peps et d’originalité. C’est pour cette raison que la Fémis, grande école de cinéma ouvre sa formation à la création de série, pour tenter de rattraper ce gros retard national.

Un soft power ?

Dès les années 80, les séries obtiennent de l’influence dans la société. Dans la 3ème saison de Dallas, JR, un des méchants les plus emblématiques de l’époque, se fait tirer dessus dans un épisode intitulé « Who shot JR ? ». Le suspens autour du coup de feu est tel que lors des élections présidentielles américaines de 1980 des républicains distribuent des pins portant la mention « A Democrat shot JR ». La Reine Elizabeth aurait aussi cherché obtenir l’information de l’acteur Larry Hagman lui-même (ndlr : l’interprète de JR dans la série). Aujourd’hui encore, tous nos héros et anti-héros, plongés dans des problématiques reflétant nos obsessions actuelles – la violence, le sexe, le pouvoir et d’autres – vont jusqu’à anticiper les changements à venir dans la société au travers de personnages aussi complexes qu’ambigus et nous donnent à repenser les limites de la morale. Un exemple ? Le code que tente de suivre Dexter.

Fournisseuse d’addictions

Ecrites par des collectifs de scénaristes qui s’enferment pendant des mois pour écrire la suite de l’intrigue, les séries recherchent en fait la vie éternelle. D’autant plus qu’une fin ratée peut ruiner des années d’attachement profond. Dans le déni, HIMYM nous offre même deux possibilités pour les dernières minutes de la série. Le spectateur, un brin bipolaire, sait bien qu’elle ne peut pas durer éternellement et pourtant refuse de laisser s’échapper sa catharsis récurrente. Lui qui ne loupait pas un épisode va devoir laisser partir ces personnages auxquels il s’était attaché. Le bon spectateur de série est un spectateur accro. Mais il veut découvrir les choses par lui-même. Le spoil est un véritable blasphème : quiconque discute d’un épisode de GoT court le risque d’une décapitation. Le spectateur commente, rejoint des groupes de soutien. Les séries ne cessent de prendre de l’ampleur et le web ne fait qu’accentuer le phénomène.

« Le bon spectateur de série est un spectateur accro »

Pauline Grepin

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Culture

Tourist Trophy

The only place for real heroes ! La course de moto la plus démentielle de notre époque, à mi-chemin entre le sport mécanique et les jeux du cirque ! Le défi ultime pour un homme et sa machine !

I

maginez un peu. Vous êtes à la mi-juin, et 50 000 motards et autres afficionados débarquent sur l’île de Man, rocher verdoyant perdu en Mer d’Irlande au large de Liverpool. Chaque année, c’est le même cirque, et celui-là est aussi beau que fou. Car ces gens ne viennent pas ici pour les monastères celtiques et les landes mystiques, mais bien pour la course de moto la plus incroyable de notre ère : le Tourist Trophy, The only place for real heroes comme disent les Mannois. Pour résumer, Wayne Gardner, champion du monde de vitesse moto disait d’elle « c’est une course folle qui devrait être interdite ». Ça veut dire ce que ça veut dire. Les meilleurs pilotes du monde (ou les plus téméraires) viennent concourir dans la course qui fait et défait un motard de légende. Jugez plutôt vous-même : l’épreuve se déroule sur des routes de campagnes fermées à l’occasion, comportant tout ce qui est imaginable en termes de bosses, raccords et imperfections. Un tour fait plus de 60km et cumule pas moins de 264 virages. Tout ça à plus de 210 km/h de moyenne, avec des pointes à 330 km/h, le tout en rasant trottoirs et maisons, avec pour seule

protection des bottes de foins disséminées ici et là. Les pilotes l’affirment tous, si tu ne connais pas le tracé du tour par cœur (tour qui fait quand même 18 minutes !), tu te mets au tas systématiquement. Et une telle démesure statistique amène un bilan humain d’un autre monde. La course fait 2 morts par an ! On en est à presque 250 en 107 ans de course, pilotes comme spectateurs. Les plus grands comme Rossi ou Agostini considèrent le circuit comme le plus dangereux, mais aussi le plus jouissif de la planète. L’exigence physique et mentale est simplement gargantuesque, inégalée dans les sports mécaniques.

« 60km, 264 virages, 210km/h de moyenne, 250 morts en 107 ans »

Chaque année il est question de supprimer l’existence de cette course. Trop rapide, trop dangereuse. Et chaque année, elle est maintenue. L’affrontement entre ceux qui la considèrent comme l’ultime espace de liberté pour les chevaliers de la route et les autres qui la voient comme une grande boucherie organisée est perpétuel. Mais en tout état de cause, que ce soit chez le pilote qui défile à fond de 6 entre une rangée de platanes et le spectateur à 2m de là, les jambes par-dessus le talus, à respirer les odeurs de pneus et carénages brûlés, l’acceptation du danger est évidente, implicite, et d’un certain point de vue, recherchée. Le TT, on y va pour rêver, pour se faire peur, et en définitive, pour se sentir vivant en jouant avec la mort !

Thomas Sghedoni

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Culture

Le paradoxe du tatouage Dessiner c’est bien, certains le font même sur la peau mais pourquoi faire ?

Pour la petite anecdote, le Pape Adrien, qui fut pape de 772 à 795, fit interdire le tatouage en 787 car la Bible l’interdirait également. L’art du tatouage ne revînt en Europe que beaucoup plus tard.

Le paradoxe du tatouage

Quelles sont les origines du tatouage ? Le tatouage est un procédé de marquage de la peau datant d’il y a plus de 4000 ans. Il peut être soit un talisman contre les mauvais esprits, soit un charme magique pour la bonne santé. Mais le tatouage est surtout à l’origine un signe distinctif entre les gens, et surtout entre les groupes de gens. Il existe donc tous types de tatouage (asiatiques, tribaux, rider/rock…). Les organisations mafieuses ont d’ailleurs souvent eu recours à ce genre de moyen pour reconnaître leurs membres (les tatouages de la triade japonaise…)

Ce qui était avant une marque d’appartenance à un groupe devient aujourd’hui un choix personnel pour se distinguer des autres. Se tatouer c’est perso. « Ce tatouage a une signification personnelle pour moi » vous diront souvent vos amis, d’ailleurs on demande toujours « pourquoi ce tatouage précisément ? » et l’explication qui va avec. Le tatouage perd en ça tout son sens originel, étant donné qu’il ne devient plus l’objet des regards des gens, mais simplement de soi. On cache le tatouage, on le met sur l’aine, dans le creux des omoplates… Des positions plutôt peu visibles, d’une part parce que pour trouver un emploi ça peut être coton mais aussi parce qu’on considère le tatouage comme privé et personnel… Mais alors pourquoi exposer ce qui est personnel sur sa peau ?

« Ce qui était avant une marque d’appartenance à un groupe devient aujourd’hui un choix personnel pour se distinguer des autres » A l’origine donc, le tatouage marque l’appartenance à un groupe, une communauté, une croyance. Bref à un mouvement fédérant des gens. Tous les membres du groupe portaient ainsi le même tatouage comme preuve de leur appartenance ou des tatouages très similaires. Or, contre toute attente, il est aujourd’hui en train de se retourner complètement.

Et c’est en ça que le tatouage est aujourd’hui un paradoxe. Il est le reflet de la société et encore aujourd’hui il ne déroge pas à la règle. Le tatouage est dans une situation un peu bâtarde, il montre le désir des gens d’appartenir à un groupe tout en revendiquant une unicité et une indépendance. Il est à la fois publique pour être vu mais aussi privé, personnel… Et en plus de tout cela, il est devenu un art à part entière et l’art n’est-il pas fait pour être montré après tout ? Alors privé ou public ? Perso ou collectif ? Bienvenue dans le paradoxe de notre société moderne.

Guillaume Deysine

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Culture

Les bonnes (et moins bonnes)

Chaque année, des millions de personnes arpentent les rues de la Capitale des Gaules pour cette fête unique.

raisons d’aller à la

fête des lumières de Lyon C

ette année, du 5 au 8 décembre, Lyon se parera de bougies, ou Lumignons dans le jargon local et les rues se rempliront d’une masse de gens bruyants qui se tasseront dans le froid, le nez au ciel pour observer le spectacle. Mais pour quelles raisons vient-on des quatre coins de la France, de l’Europe, du monde pour cet évènement précis ? Le GIW vient te donner les VRAIES raisons d’aller à la fête des Lumières :

Raison 1 : Pour Les Lumignons Vous n’imaginez pas la quantité de compotes pour bébé et yaourts Mamie Nova qu’ont dû manger les Lyonnais pour avoir assez de petits pots en verre à décorer pour mettre à leur balcon ! Chaque Lyonnais se souvient de son atelier lumignon du dernier vendredi de novembre, entre la maternelle et le CE2, à coller du papier crépon à la colle liquide sur son petit pot pour le ramener, tout fier, à la maison.

Raison 2 : Pour la chaleur humaine. Tu es célibataire, seul(e), et tu as besoin d’amour et de contact physique en ce froid mois de décembre ? Viens t’agglutiner rue de la République avec 30 personnes au mètre carré ; avec un peu de chance, tu auras peut-être droit de te faire piétiner les pieds, voire mieux : de te faire

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coller une main aux fesses par un inconnu ! Si c’est pas du rapport humain ça !

Raison 3 : Pour voir la cathédrale St-Jean ou la place Bellecour comme vous ne les avez jamais vues. Ce qui n’est que des points de rencontre entre Lyonnais devient de vraies œuvres d’art et de technologie le temps d’un weekend. Jouer au flipper sur la façade d’un théâtre, observer la jungle se mouvoir sur les murs d’une église… Autant d’expériences inédites, car chaque animation change, année après année, et certaines mettent plus d’un an à être conçues.

Raison 4 : Pour le vin chaud à chaque coin de rue. Mois de décembre oblige, en général, on se gèle lors des Illuminations. Mais bonne nouvelle, tu trouveras moult vins chauds, sangrias et aux autres joyeusetés alcoolisées dans les rues de la ville : les restaurateurs étalent leurs stands sur le trottoir et échangent hot dogs, choucroutes et boissons contre un peu de monnaie. Pas besoin de chercher l’épicerie du coin pour partager une boisson avec tes camarades ce weekend-là ! Que tu viennes pour de bonnes raisons ou pas, la fête des Lumières fera briller tes petites mirettes, et te permettras de dire d’un air supérieur à tes amis, ta famille et ton chien « Oui, j’y étais ».


Culture

L’histoire de la fête des Lumières Les légendes sont nombreuses autour de la naissance de cette fête. La première serait que la peste se serait arrêtée aux abords de la ville au moyenâge, et qu’en remerciement les Lyonnais ont commencé à éclairer leurs fenêtres de bougies. En réalité, cette légende comporte un anachronisme flagrant : la peste n’est pas apparue au moyen-âge, mais bien à la renaissance et plus de la moitié de la ville a été décimée lors de cet épisode pandémique. En désespoir de cause, deux statues de la vierge furent érigées à Lyon en 1643, année de la fin de la maladie dans la région. Depuis, les Lyonnais remercieraient la Vierge de sa protection en lui offrant une bougie de cire blanche le soir du 8 décembre. La seconde légende est celle de la protection de la Vierge contre l’invasion

prussienne au 19ème siècle. Là encore, une erreur de date, car la tradition aurait débuté près de vingt ans avant l’attaque qui épargnera finalement la ville. Finalement, la véritable genèse de la fête des Lumières viendrait d’une prière des Lyonnais d’arrêter un grand orage qui menaçait une procession en l’honneur de la Vierge, qui devait se tenir le 8 septembre 1852, jour célébrant la Nativité de Marie. A quelques heures de la messe, le ciel s’illumina et la pluie cessa instantanément pour permettre aux pèlerins d’adresser leurs prières à la Vierge. Depuis, la pratique s’est laïcisée et l’on peut voir, partout dans le monde, des Lyonnais éclairer leur fenêtre d’une petite bougie ce soir-là, signe de leur attachement à leurs racines Lyonnaises.

« Qu’il pleuve qu’il vente où qu’il neige, les illuminations sont un voyage poétique et technologique à faire au moins une fois dans sa vie » Charlotte Rivier

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Culture

Ce mois-ci nous faisons une petite exception, nous n’allons pas vous présenter une position de plus à essayer/adopter/maîtriser - Rayez la mention inutile - mais nous allons revenir sur l’origine du fameux Kamasutra.

désigne le dieu de l’amour charnel tandis que « sûtra » signifie aphorisme. Au-delà d’un tutoriel pour pimenter sa vie sexuelle, c’était avant tout un guide des relations hommesfemmes traitant du mariage, de la grossesse ou encore des fantasmes. Il était avant tout destiné à l’élite indienne et plus particulièrement aux femmes. Ces dernières, à l’époque de la rédaction du Kamasutra, avaient une place privilégiée dans la société et jouissaient d’une grande liberté. Cet ouvrage leur apprenait donc comment séduire ou la manière de tromper son mari. Par la consécration de ce livre, on retrouve la sexualité érigée au rang de valeur suprême, non pas dans un seul but de reproduction humaine mais comme élément clé de l’humanité nous apportant paix mentale et équilibre psychologique.

L

e Kamasutra est un texte hindouiste créé quelque part sur la frise chronologique entre le IVème et le VIIème siècle par un auteur nommé Vâtsyâyana alors étudiant en religion (Les deux ne sont donc pas incompatibles !). Si nous revenons un peu à l’étymologie du Kamasutra : « kâma » en sanskrit

Maintenant que vous en savez plus sur votre livre préféré, vous pourrez vous vanter en toutes circonstances : en dîner d’affaires, aux 2C ou au lit avec votre chère et tendre car comme le dit notre poète vénéré « Il n’y a pas que la fête dans la vie, il y a le sexe aussi. »

« Au-delà d’un tutoriel pour pimenter sa vie sexuelle, c’était avant tout un guide des relations hommesfemmes traitant du mariage, de la grossesse…»

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assos

Planètes

La photo de planètes

Malgré ses allures de jardin japonais, c’est à Hawaii que cette photo a été prise. L’effet de perspective est accentué par l’ouverture qui permet une grande profondeur de champ, et donne une photo qui dégage une grande sérénité.

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Millesi’mets

La recette du mois

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Qui a dit que les étudiants devaient se nourrir exclusivement de pâtes et de steaks hachés ? Millési’mets vous propose ce mois-ci des recettes qui font plaisir, faciles et rapides à réaliser, en bref de la bonne cuisine étudiante. Pas de panique, pas besoin de compétences culinaires extraordinaires ni d’ustensiles particuliers, on fait simple. Au menu, un chili con carne et un mugcookie cœur Nutella.

Mug cookie cœur nutella

Chili con carne (pour 2 personnes)

Faire fondre une cuillère à soupe de beurre au micro-onde dans une tasse. Ajouter un œuf, deux cuillères à soupe de sucre, quatre carreaux de chocolat coupés en morceaux, trois cuillères à soupe de farine et une cuillère à café de levure. Mélanger le tout et mettre une cuillère de Nutella au milieu. Faire cuire 45 secondes au micro-onde.

Ingrédients : 300g de viande hachée Une petite boite de maïs Une petite boîte de haricots rouges Une petite boîte de tomates pelées 1 échalote Epices Chili Faire revenir l’échalote dans de l’huile d’olive, ajouter la viande hachée en remuant bien. Assaisonner la viande avec du sel et du poivre. Une fois que la viande commence à être cuite, ajouter les tomates, le maïs, les haricots et les épices chili. Laisser mijoter 5 minutes, c’est prêt !

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assos

SOS

Le projet indonésie JOUR 1 : En route vers l’aventure de notre vie

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e matin du départ, c’était révision des 15 mots que nous connaissions en indonésien. Une grande appréhension nous remplissait soudain : comment on va faire si les enfants ne comprennent pas un mot de ce que l’on raconte ? Bien sûr, comme tous bons étudiants, pro dans le travail de dernière minute nous nous rassurions en calculant nos heures de vol et en les décomptant comme heure de pratique de l’indonésien. Et oui après 24h de vol et 8h d’escale nous étions prêts ! L’indonésien c’était notre seconde nature ! AH, la bonne blague, si seulement ! Non, ne pensez pas que nous sommes des idiots, vous auriez fait la même chose ! Maitrisant parfaitement nos trois phrases apprises par cœur nous étions prêts à découvrir un autre univers peuplé de petits êtres qui se moquaient bien de notre indonésien niveau moins que A1.

Le saviez-vous ? En Indonésie, les femmes qui fument sont considérées comme prostituées ;) On trouve des bouteilles d’Absolut Vodka à tous les coins de rues mais… pour y mettre de l’essence !

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Jour 3 : Un cauchemar ?

I

l est 6h, nous sommes arrivés hier soir vers 22h, déboussolés, fatigués par ce long trajet, tous plongés dans un sommeil profond nous émergeons rapidement de nos rêves multiples par un « WAKE UP, WAKE UP » ! Une vingtaine d’enfants crient en tapant aux fenêtres et à la porte ! Le seul mot qui vous vient à ce moment en tête c’est : « Sérieux ?! ». Vous vous munissez de votre plus beau sourire, tentez d’ouvrir les yeux, vous vous faites mal en regardant le réveil et vous dites que ça commence extrêmement bien. Avec un sourire forcé vous ouvrez la porte avec le grand espoir de retrouver le pays des rêves dans les 10 prochaines minutes. Seulement, sur le pas de votre porte, c’est 20 petits, le sourire jusqu’aux oreilles qui vous regardent, qui vous observent sans un mot. Ils discutent entre eux, rigolent. Ce sera donc à vous aujourd’hui de faire le premier pas vers ces petits êtres farouches ! 1h plus tard vous êtes encore assis devant votre chambre, la communication est intense mais pas forcément très bruyante. Des sourires, des gestes, encore beaucoup d’intimidation mais vous savez que vous venez d’avoir en réalité un des plus beaux réveils de votre vie, même si pour vous le sommeil c’est sacré !


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Jour 23 : C’est parti pour le démarchage ! Le quoi ?

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t oui, même à l’autre bout du monde, on n’oublie pas les principes fondamentaux enseignés et transmis depuis des générations à tout SOS. Polos de notre partenaire comme tenue de combat, flyers en abondance et une motivation surhumaine, nous cherchons à financer un projet qui nous tient à cœur et que nous avons élaboré sur place en accord avec Yayasan Peduli Anak, notre partenaire. Concrètement, nous avons financé un panneau solaire, des kits scolaires, des médicaments de première nécessité, un potager (que nous avons plus construit à la sueur de notre front, littéralement) mais nous voulions avoir un plus grand impact en ce qui concerne la santé ! L’objectif de notre journée : financer une campagne de vaccination contre l’hépatite. Entre un vieil aigri maintenant une théorie conspirationniste pour rendre fertiles les enfants à travers nos vaccins, ceux qui n’ont pas le temps (même en vacances sur une île paradisiaque, c’est vrai que la plage n’attend pas !), ceux qui sont intéressés mais pas trop, ceux qui vous matent en buvant une bière pendant que vous accumulez les « No thank you » mais aussi et surtout ceux qui par pitié, confiance, espoir, enthousiasme vous redonnent le sourire à chaque fois ! Nous avons je vous rassure atteint notre objectif !

Jour 45 : Que dire ?

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la recherche d’un autre moment fort ou déstabilisant à vous faire partager pour vous tirer une petite larme, ça va vous surprendre mais jusque-là j’ai déjà fait pleurer une personne (d’accord c’est une madeleine…) A vrai dire je voulais juste parler des enfants. On est tous partis en sachant qu’on allait rentrer différents mais sans se rendre compte à quel point, quel serait le coût, quelle aventure nous attendait ? Etre proche des enfants, oui sûrement on n’est pas des monstres mais bon on est grands maintenant on ne va pas non plus trop s’attacher ! Trop s’atta.. quoi ? Quelle naïveté ! On y a tous laissé une partie de nous avec ces enfants !

OUPS

Comme prix pour l’équipe vainqueur de notre coupe du monde locale nous avons offert un drapeau signé. Super idée non ? Les enfants nous jettent des regards noirs, certains pleurent… En Indonésie, une altération quelconque d’un insigne national est passible d’emprisonnement…

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Gem Express : le Défi l’Express comporte une équipe gémienne !

Cette année, Xpression comporte un nouveau pôle baptisé Gem Express, et il a besoin de votre soutien !

Gem Express, qu’est-ce que c’est ? C’est une équipe de 10 étudiants gémiens qui ont été recrutés par Xpression pour participer au concours du Défi l’Express Grande Ecoles, organisé par le célèbre hebdomadaire. Le défi : réaliser de A à Z un supplément de l’Express de 20 pages et le vendre avec le numéro national de l’Express au mois de mars. Ce supplément régional comprendra un dossier journalistique complet sur Grenoble ainsi qu’une interview d’une personnalité grenobloise. L’équipe doit gérer tous les aspects du projet, de la rédaction à la vente en passant par la photo, la vidéo, le démarchage des publicitaires, et enfin l’animation de différents supports de communication tout au long de l’année.

nombre de critères, et VOUS pouvez influer sur certains d’entre eux. La première façon d’aider GEM, et la plus simple, est de soutenir Gem Express sur les réseaux sociaux : liker la page Facebook si ce n’est pas encore fait, visiter et partager le Tumblr de l’équipe. Plus ils font le buzz sur les réseaux sociaux, plus ils ont de chance de gagner ! Ils auront également besoin de vous au moment de la vente du numéro. Tous les volontaires pourront s’improviser vendeurs à la criée dans Grenoble et ses environs pour gagner de nombreux lots. Ce sera le moment idéal pour utiliser vos plus grands atouts et vos cours de comportement vendeur en live.

Pourquoi ont-ils besoin des Gémiens ?

Vous l’aurez compris : soutenir Gem Express, c’est contribuer à renforcer l’image de GEM en tant qu’une des meilleures grandes écoles de France. Alors n’hésitez pas, et prouvez avec Gem Express qu’à GEM, on pèse dans tous les domaines !

Parce que c’est un concours national ! 14 grandes écoles s’affrontent dans ce défi, de l’EM Lyon à Kedge Bordeaux et Marseille, en passant par des écoles de journalisme ou de communication. Les équipes sont jugées sur un grand

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Artagem

Le dessin d’artagem

Eline Kleinbauer

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En Equateur, la nature aussi a des droits.

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Impact

Droits de la nature

’est en 2008, lors du premier mandat de Rafael Correa, que l’Equateur a adopté une nouvelle constitution intégrant les droits de la nature. Cette initiative, quasiment unique au monde, seule la Bolivie l’a depuis rejoint, s’explique d’abord par la volonté des citoyens équatoriens de préserver l’immense patrimoine naturel du pays. L’Equateur dispose en effet de nombreux gisements de minerais et d’hydrocarbure, ainsi que de plus de 3 millions d’hectares de forêt amazonienne. Voici par exemple ce que stipule l’article 71 de la constitution : « Nature ou Pacha Mama, où se reproduit et réalise la vie, a le droit à ce que soient intégralement respectés son existence, le maintien et la régénération de ses cycles vitaux, sa structure, ses fonctions et ses processus évolutifs. Toute personne, communauté, peuple ou nationalité pourra exiger à l’autorité publique, l’accomplissement des droits de la nature (…). » Dès lors, certains organismes, comme la fondation Pachamama, s’efforcent de faire respecter les droits de la nature, en s’opposant parfois à l’Etat lui-même, pourtant instigateur de la nouvelle constitution. D’autre part, il incombe aux tribunaux de faire jurisprudence dans le cadre des recours déposés pour atteinte aux droits de la nature. A de nombreuses reprises déjà, les droits de la nature

ont été invoqués pour contrer des projets portant atteinte à l’environnement. En 2012, la Cour Interaméricaine des droits de l’homme s’est ainsi prononcée en faveur du peuple indigène Kachwas de Sarayaku, lequel avait porté plainte contre l’Etat Equatorien qui avait autorisé une compagnie pétrolière à prospecter à l’aide d’explosifs sur le territoire des Sarayaku. L’Etat a dès lors dû verser 1,4 millions de dollars de dédommagement. Reconnaitre des droits constitutionnels à la nature a en outre de nombreuses implications philosophiques et juridiques. En effet, le droit n’est plus anthropocentrique : tous les sujets de droit ne sont pas forcément humains. Dans son livre « La Pachamama y el Humano », le grand juriste et écrivain argentin Eugenio Raúl Zaffaroni écrivait en effet : « Les constitutions de l’Équateur et de la Bolivie apportent un changement de paradigme parce que jusqu’alors l’anthropocentrisme dominait, mais à partir de maintenant nous commençons à reconnaître la personne - personnalité juridique des entités autres. Quel droit avons-nous de raser les montagnes ou de dévier les fleuves ? ». Est posée également la question du rapport de l’homme à la nature. En donnant des droits à la nature, il ne s’agit plus de « devenir comme maître et possesseur de la nature »*, mais bien plutôt, comme l’écrit Zaffaroni de « dialoguer et cohabiter » avec elle. C’est comprendre que l’homme n’est pas au-dessus de la nature, mais qu’il en fait lui-même partie. « La nature n’est pas pour nous. Nous sommes en elle » faitil remarquer. * « Discours de la méthode » - Descartes

ImpAct

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LIBRE

Comment échapper ou céder à la dépression d’hiver L’hiver arrive : serez-vous team euphorique ou team dépression ?

TEAM EUPHORIQUE Se constituer un dressing de fringues bien chaudes et réconfortantes qui vous feront oublier qu’il fait un froid de chien, et qui vous assureront la classe internationale. Aller skier dès que possible, et se fabriquer un bronzage et/ou un corps de rêve. Profiter sans complexe de toute la bonne bouffe montagnarde d’hiver : raclette, tartiflette, fondue, croziflette… De toute façon vous pouvez vous le permettre, puisque vous compensez par le ski ! Profiter de l’ambiance de folie que la campagne BDE met dans l’école, et des soirées qui vont avec. Commencer à se préparer pour le Gala (qui arrive vite) et pour Altigliss (qui arrive moins vite, mais après le Gala, ça s’accélère). Utiliser la proximité des pistes de ski comme prétexte pour inviter vos potes non grenoblois/votre famille sur un week-end. Passer du temps avec vos potes non gémiens pour éviter l’effet overdose qui peut parfois apparaître lors de la campagne BDE.

Sarah Monier

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TEAM DEPRESSION S’obstiner à porter ses fringues d’été : vous aurez l’air ridicule sous la pluie (bonne raison de se morfondre sur votre sort), et avec un peu de chance, vous attraperez une crève qui vous pourrira la vie sans vous empêcher d’aller en cours. Regarder ses photos de vacances aussi souvent que possible : le contraste entre vos souvenirs et votre quotidien actuel devrait sans problème vous donner des envies de suicide. Compter les jours jusqu’au printemps : n’essayez pas. Il y en a beaucoup. Et tout le monde sait qu’il ne fait pas forcément beau et chaud le 21 mars. Décréter l’état d’hibernation général, et sortir de chez soi le moins possible : moins vous verrez de gens, plus vous vous sentirez seul, et plus vous vous sentirez seul, plus vous serez déprimé. CQFD Surtout ne pas sortir de l’école entre 8h et 20h, même pour une pause clope ou pour aller chercher de quoi manger : comme ça, vous aurez l’impression qu’il fait vraiment tout le temps nuit, et ça accentuera votre état dépressif déjà bien avancé. Penser aux partiels tous les jours sans jamais bosser. Meilleur moyen de se pourrir la vie sans apporter la moindre solution !


LIBRE

Quelle chienne de vie

Vous êtes allergiques aux chiens ? Adam lui est allergique aux humains.

E

n apparence, Adam a tout d’un chien ordinaire. Et quand on est un adorable labrador de deux ans, on ne croit avoir devant soi qu’un chemin tout tracé, à savoir se montrer digne du titre de meilleur ami de l’homme. Mais pour lui, c’est inenvisageable. Ce petit chien fait beaucoup parler de lui outre-Atlantique, et pour cause. Il a été diagnostiqué allergique à l’homme.

chiens peuvent affecter les hommes ; contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas non plus simplement leurs poils qui sont capables de nous rendre malades. Que faire face à un tel diagnostic ? Soucieux de permettre à Adam de jouer et de câliner les humains qui l’entourent, le vétérinaire pense pouvoir résoudre, au moins en partie, le problème. Il va injecter au petit chien un sérum développé spécialement pour lui qui devrait réussir à le désensibiliser, à l’instar des traitements allergiques pour enfants.

« Ce petit chien fait beaucoup parler de lui outre-Atlantique, et pour cause. Il a été diagnostiqué allergique à l’homme »

Adam n’a jamais eu une vie facile. Retrouvé abandonné aux alentours d’Indianapolis, un refuge le recueille et tente de soigner ses graves problèmes de santé inexpliqués. Ses poils se détachent par touffes et sa peau irritée et craquelée le démange. Il bénéficie des mêmes soins que ses semblables (lavages réguliers, régime alimentaire spécifique et même antibiotiques) mais continue de dépérir. L’équipe du refuge a même dû lui placer un cône autour du cou pour l’empêcher de se mordre jusqu’au sang. Pas très étonnant finalement, quand on sait que ce sont ces mêmes petits soins, et plus particulièrement les humains qui les lui prodiguaient, le problème. Face à l’absence d’amélioration, le vétérinaire du refuge décide de procéder à un test sanguin approfondi pour les allergies. Le résultat des analyses est pour le moins surprenant. Une douzaine d’allergènes sont identifiés, parmi lesquels, à la surprise générale, l’homme. Le corps du labrador se mettrait à réagir de façon excessive face aux squames humaines (des petites peaux mortes qui se détachent de l’épiderme), de la même manière que les sécrétions de chats ou les peaux mortes des

Si les poils de chien sont capables de vous rendre la vie dure, sachez que la réciproque est également valable. Les allergies existent chez les animaux mais sont beaucoup moins connues et le cas d’Adam a créé quelques controverses au sein de la communauté scientifique, notamment sur la fiabilité des tests effectués. Dans tous les cas et même s’il ne supporte pas les hommes, ce petit chien insolite fait parler de lui.

Pauline Grepin

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LIBRE

La mode, un éternel J

e ne compte plus le nombre de fois où ma mère m’a dit « J’avais exactement la même chose mais… je l’ai jeté ». Ô rage, ô désespoir : ne jamais jeter les fringues has been car ce qui est « so 2010 » peut revenir à nous tel un boomerang dans quelques années. Car comme vous le savez, une tendance n’est jamais morte, elle reviendra sous une forme ou une autre.

« La mode se démode, le style jamais. » Coco Chanel

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se trans- Les tendances que l’on ne voudrait plus jamais retrouver : forme. Cette phrase qui a une origine scientifique pourrait bien être le credo de toutes les fashionistas. Aucune mode ne sombre dans l’oubli, elle est seulement réutilisée, modifiée à la guise des nouveaux gourous de la mode. Le col Claudine devient customisé. Le motif vichy revient sous d’autres formes. Les petites robes aux motifs liberty, les espadrilles, les jeans pattes d’eph, les méduses et j’en passe ! Ce retour aux classiques serait-il la preuve d’une incertitude quant à l’avenir et d’un besoin de protection ? Quoi qu’il en soit le règne du vintage est en marche pour le meilleur et pour le pire.

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Il y a bien certains accoutrements que l’on préfèrerait voir disparaître de la circulation pour de bon. Je citerai simplement deux couvre-chefs qui illustrent plutôt bien ma pensée. Le bob : Oui je sais bien qu’il refait son apparition tel un phœnix qui renaît de ses cendres, mais nous luttons chaque jour pour qu’il disparaisse, à tout jamais. Vraiment. La cagoule : Je ne sais pas si j’ai vraiment besoin d’expliciter. Beaucoup d’entre vous ont subi les mêmes tortures


LIBRE

recommencement

Gaëlle Coutout

« Le règne du vintage est en marche pour le meilleur et pour le pire » durant leur enfance (toi-même tu sais, victime/porteur quotidien de cagoule rouge, bleue ou bariolée qui renie toute photo de ta tendre enfance).

Encore plus tendance que la tendance : la non-tendance. J’ai nommé… le normcore ! Nouvelle lubie de certains non-conformistes, le normcore (contraction de « normal » et « hardcore ») réside dans la simplicité, le basique, le normal, loin des moustaches, chemises à carreaux, motifs ananas des hipsters. Cette esthétique du mainstream refuse, en théorie, la mode et pourtant en devenant un concept de style, elle instaure de nouveaux diktats.

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LIBRE

Le community managing s’attaque à Apple Quand les entreprises se mettent à se vanner, ça peut faire mal.

Apple courberait-il l’échine ? Et si Apple n’était pas si bon que ça ? La question est aujourd’hui une réalité et au centre de nombreux débats. La raison ? Une amélioration substantielle des modèles Android. Bénéficiant déjà d’une mauvaise presse dès l’origine à cause de son retard technologique face aux nouveaux Android (notamment le nouveau et excellent Xperia Z3), l’IPhone 6 continue de s’enfoncer avec son désormais célèbre #Bendgate.

Le #Bendgate c’est quoi ? Le #Bendgate fait référence au problème de l’IPhone6 qui se tord dans la poche. Sans véritablement reconnaître le problème, Apple a annoncé que 9 clients ont été remboursés pour des problèmes de ce type. Officiellement 9 sur des millions de possesseurs, une misère selon la firme. Dans les faits, le problème existe bel et bien et Apple est en train de payer TRES cher ce petit souci et les autres marques profitent de la faille pour se moquer allègrement.

Quand la pub s’apparente à l’acharnement Véritable déferlante, les tweets se succèdent et ne ressemblent pas. Rivalisant toujours plus d’originalité et

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« La communauté inspire elle-même sa propre pub en se spammant elle-même via le retweet notamment » d’humour ceux-ci n’en restent pas moins durs, voire très très durs. Nous conservons dans notre top ceux d’Heineken que vous pouvez voir en photo ci-jointe (retweetés près de 12 000 fois), celui de Kit Kat « We don’t bend, we break » superbe référence à La Fontaine (Xpression approuve !), Pringles « What’s wrong with a little bend » avec un Pringle à côté. Tout le monde y va de sa parodie et même… Le porno ! Marc Dorcel a réagi avec une image où l’on peut lire « être légèrement tordu ne m’a jamais posé de problème, au contraire même – Rocco Siffredi, chef de produit chez Apple » avec à côté la star du X en photo. Pire encore, Amnesty International s’y est aussi mise… Décidément la tête d’Apple et de son IPhone6 ont été mises à prix et tout le monde semble intéressé. Les concurrents tels que Samsung et LG ont également pris part au lynchage et pas toujours dans les meilleures conditions.


LIBRE Attention au retour de flammes… Il faut quand même féliciter LG qui gagne la palme de l’échec cuisant de l’année. En effet LG a sorti quelque temps avant l’IPhone6 son nouveau produit le LG Flex, un téléphone qui se tord de façon volontaire. Clairement l’idée est toute trouvée et le community manager de LG se permet un tweet assassin contre Apple : « Our phone doesn’t bend, it flexes...on purpose. » Dommage que le tweet comporte la légende : « envoyé depuis mon IPhone »… ECHEC ! Le responsable de la gaffe aurait, parait-il, été limogé moins de 2 jours après cette bourde.

Internet, entre humour et défouloir Dans un registre un peu différent, Curly se distingue aussi en publiant une photo où l’on voit un curly courbé au-dessus d’un IPhone tout aussi tordu avec écrit : « We inspire the World » et le logo de Curly. Il faut savoir que cette parodie ne vient pas de leur service mais … d’une fan ! La communauté reprend l’Apple Bashing pour son plaisir perso si bien que l’on trouve de nombreuses parodies. 9gag, le célèbre site de procrastination (bloqué sur le Wi-fi de GEM), n’a pas loupé l’occasion et s’est permis de partager de nombreuses images en rapport avec le #bendgate comme l’IPhone6 Dali Edition qui reprend le tableau de l’artiste en copiant Les Montres molles pour l’IPhone6 et en affublant la pomme de deux belles moustaches emblématiques. Décidément l’Apple Bashing a le vent en poupe. Mais ce changement de comportement de la part des entreprises est surprenant car si d’antan elles étaient plutôt formelles et taclaient par CEO interposés lors de conférences, on voit aujourd’hui qu’internet sert de défouloir pour ces entreprises. Mais ce revirement de situation

permet de jouer sur les communautés, on parle alors de communication virale. Cette communication permet de faire le buzz et de faire rire tout le monde. Les entreprises cherchent simplement à créer un lien d’affect chez le consommateur. Cette pub est aussi moins dangereuse. L’humour à la télévision est risqué, car on impose la pub et un bide qu’on nous impose de regarder, c’est bien souvent pathétique. Sur internet, les blagues discréditent les adversaires sans mettre en avant sa marque, ou de façon plus subtile. Le risque est moindre. Un bide ne sera que peu retweeté, là où en revanche une bonne vanne bien sentie fera un carton car elle sera diffusée par les internautes. La communauté inspire elle-même sa propre pub en se spammant elle-même, notamment via le retweet. Heineken a laissé la communauté retransmettre sa blague, si bien qu’elle est désormais disponible partout sur le web. Pas mal pour un simple tweet non ? Loin du simple coup de pub sur l’échec d’Apple, il existe d’autres types de parodies. Celle d’Ikea demeure une de nos préférées. Intitulée « Experience the power of a Bookbook » et trônant à près de 13 millions de vues et 96% de rating positif sur Youtube, celle-ci prouve une fois encore que l’on peut être drôle sans être cassant, et sans forcément surfer sur la vague #bendgate. À charge de revanche qui sait … ?

Guillaume Deysine

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LIBRE

Scoutisme brisons le mythe Les gens ont toujours plein d’idées reçues sur les scouts, mais à quel point sont-ils dans le vrai ?

I

l paraît que les scouts doivent toujours porter un chapeau d’Indiana Jones, une chemise rentrée dans le short avec un foulard multicolore, des chaussettes hautes et des énormes chaussures de randonnée… C’est une image bien ancrée dans l’imaginaire collectif… qui a sa part de vérité. Il faut savoir que toutes les branches du scoutisme n’ont pas la même exigence en termes d’uniforme, mais que tous les scouts en ont un. Ça peut aller d’un extrême à l’autre, avec les scouts d’Europe qui ont l’intégrale en mode paramilitaire, et les Scouts et Guides De France, ces débraillés, à qui il serait trop demander de porter la chemise fermée en été ! Bon, c’est bien beau de se moquer, mais on ne fait pas ça juste pour le fun. L’uniforme est nécessaire à la fois pour être identifié comme scout et pour se différencier. Par exemple, le foulard permet de représenter l’identité régionale. Il paraît que les scouts sont capables de dormir sous la tente par -15°C… Et c’est vrai. Certains mythes ne sont pas seulement fondés sur du vent. Le scoutisme s’est toujours vécu en plein air, que ce soit le temps d’un week-end ou pendant nos

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semaines de camp en été. Mais ne croyez pas pour autant que nous renoncions au confort ! Non, chers Gémiens, dormir dehors n’est pas un problème si vous avez une tente de ouf (comme les scouts), un duvet qui vous fait une espèce de cocon douillet (comme les scouts) (ambiance tropicale à l’intérieur), et des potes contre qui vous serrer toute la nuit (vos potes scouts, donc) ! Il paraît que les scouts savent construire un four avec de la boue et des pierres, une table avec des rondins de bois et un bout de ficelle, et faire un feu en moins de cinq minutes…. C’est vrai ! C’est la classe n’est-ce pas ? Et pratique aussi. Un camp commence traditionnellement par la phase des installations, où on passe une journée à monter les tentes, mais aussi construire nos propres tables avec des perches de bois et de la ficelle (tables avec bancs intégrés, s’il vous plaît), où on installe nos fours, faits d’une table surmontée d’un foyer en boue et en pierre, etc. Résultat ? On connaît plein de nœuds sympas (dont le fameux brelage, clé du succès d’une table), et si un jour la fin du monde arrive, on survivra, nous !


LIBRE c’est mieux de l’aider. C’est pas mal. Mais les scouts, c’est aussi : des missions d’animation dans les quartiers sensibles, des constructions de moyens de transport écolo, ou encore des projets à l’étranger avec 4 ou 5 autres potes scouts pour venir en aide aux populations locales… Bref, de quoi vous faire rêver.

Il paraît que les scouts aiment passer des soirées autour d’un feu de camp en chantant Hugues Aufray… C’est vrai ! Les chansons de Hugues Aufray, tout comme celles de Jean-Jacques Goldman et de Francis Cabrel, font partie du répertoire scout « classique » (sans parler des chansons à boire…). Mais ce répertoire varie beaucoup d’un groupe à l’autre, et nos virtuoses de la guitare n’hésitent jamais à jouer des trucs plus actuels. Mais c’est aussi vrai que l’on aime l’entonner le soir, autour d’un feu, sous les étoiles, avec une guitare… Un peu cliché, mais de loin l’un de nos meilleurs souvenirs ! Il paraît que les scouts doivent faire une BA par jour… Ni faux ni vrai… Tout le monde a dans un coin de sa tête l’image pas très fun ni sexy du scout aidant la petite grand-mère à traverser la rue… Il faut bien reconnaître que les valeurs scouts parlent de partage, de solidarité, d’attention à l’autre, etc. Du coup, la petite grand-mère,

Il paraît que les scouts c’est comme l’armée, et qu’il y a du bizutage… Ça c’est du pur cliché, lié d’une part à nos uniformes, et d’autre part à notre vocabulaire un peu connoté (oui, on a des « chefs » !). C’est vrai que dans certains pays (en Afrique notamment), le scoutisme est un mouvement hyper cadré, avec des règles strictes et tout, mais en France c’est beaucoup plus détendu. Quant au bizutage, depuis que la loi a interdit les épreuves qui précédaient traditionnellement l’attribution d’un « totem » (pour se faire appeler Fourmi astucieuse, on vous réveillait au beau milieu de la nuit, et on faisait passer des épreuves de plus en plus dangereuses au fil des ans, qui ont pu parfois déborder), ça n’existe plus ! Il paraît que les scouts font des trucs bizarres, genre des concours de gobage de Flamby… Allez, on avoue. Il y a des gens bien perchés chez les scouts ! Comme partout, vous me direz. On trouve toujours des idées de jeux sympas, comme le fameux concours de gobage de Flamby. Il en existe des formes diverses, de la plus traditionnelle à la plus perchée, justement : on monte dans un arbre et on lâche un Flamby au-dessus de la bouche d’un autre resté en bas. Je vous laisse imaginer le résultat ! Celui qui a le mieux visé a gagné. Mais c’est plus marrant si celui en bas en a plein sur la tronche. Il paraît que les scouts sont tous de gros cathos issus de la bourgeoisie… C’est faux ! Le scoutisme est un mouvement large rassemblant des jeunes de tout milieu, toute religion et tout pays ! Le scoutisme est capable de mixer les classes sociales et d’éveiller à la différence, via l’accueil de jeunes en situation de handicap par exemple. En France, il existe aussi plusieurs branches avec leur identité confessionnelle propre : les scouts laïques, protestants, juifs, musulmans, catholiques, bouddhistes… il y en a pour tous les goûts ! Et il existe aussi du scoutisme dans les quartiers réputés difficiles. Bref, c’est un mouvement ouvert et accessible à tous !

Ségolène Walch & Sarah Monier

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LIBRE

L’imprimante à GEM S’il y a bien un endroit qui pourrait remplacer la machine à café, c’est l’imprimante de GEM. Voyons voir ses histoires, ses secrets et ses mystères.

L

’imprimante, c’est un peu la Mary Poppins du scribe, le Gandalf de l’écrivain, le deus ex machina de l’étudiant à la bourre pour rendre son devoir. C’est même curieux de voir qu’elle a remplacé le tout-manuscrit à l’école. Un devoir à rendre ? Un devoir imprimé. Un mémoire ? Une liasse de papiers imprimés. Des photos compromettantes ? Des photos… enfin pas toujours. De par son importance capitale, le lieu de l’impression laser monochrome ou polychrome est devenu un lieu social où les gens de tous bords se côtoient.

technologie dit GEM. C’est ainsi que l’on retrouve les bons secrets du système d’information gémien. Celui qui empêche d’imprimer avec un autre PC que la carte que l’on va badger (honte à toi prolétaire qui n’a plus de crédit !). Et si vous avez un Mac, alors préparez-vous à retenir une procédure de 5 étapes complexes dont il ne faut pas manquer une seule pour réussir à obtenir le Graal imprimé. Tu veux recharger ton crédit ? Alors prépare-toi à débourser 10 euros minimum pour la recharge, et cette belle somme te donne l’accès à 100 copies en noir et blanc (je ne parlerai pas de la couleur ou du A3 pour des questions d’éthique).

« La monopolisatrice trouve qu’imprimer ses 50 pages de polycopié en pleine pause est une excellente idée »

On remarquera en premier l’étudiant pressé, déjà susmentionné, que l’on croise souvent à 7h50 affublé de ses 4 collègues qui cherchent tant bien que mal à imprimer, sans se faire plumer, leur devoir de droit rédigé à la hâte un lendemain de cuite monstrueuse. Celui-ci est peu réceptif au contact et très concentré sur la synchronisation entre son PC et l’imprimante, mais il est attendrissant à regarder. Tout le monde connaît la monopolisatrice. Souvent de sexe féminin (mais pas toujours) celle ou celui-ci trouve qu’imprimer ses 50 pages de polycopié en pleine pause est une excellente idée. Outre la frustration générée, c’est souvent ce personnage qui fait tomber les machines en panne… Le rigolo est aussi un profil intéressant, puisque qu’on le démasque rapidement à son air goguenard. Les photos douteuses des dernières soirées peuvent dorénavant être affichées dans les locaux respectifs. On apprécie aussi les différentes verges et organes génitaux toujours si subtils. Mais l’imprimante, ce n’est pas qu’un lieu social. C’est avant tout un lieu technologique et qui dit

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En bref, l’imprimante, c’est un lieu que l’on fréquente à un moment ou un autre. C’est un lieu extrêmement utile qui peut te sauver la vie (on en reparlera quand il faudra réimprimer un CV en urgence au forum des entreprises). C’est un lieu de convivialité cordiale, où la frustration se mêle à la compassion. Mais c’est surtout le moment de parler avec une machine qui te répondra avec du papier, et ça, ça n’a pas de prix.

Julien Bretin


LIBRE

Le gaspillage alimentaire en France :

nos poubelles crient grâce ! Le gaspillage alimentaire a lieu à tous les niveaux : très en amont, lors de la production, jusque dans nos frigos en passant par la grande distribution.

DLC et DLUO : des confusions qui mènent au gaspillage Une mauvaise gestion de la nourriture pour les repas ou encore une mauvaise répartition des aliments dans le frigo nous font gaspiller. Il suffit que l’aliment ait dépassé la date de peu, oublié trop longtemps derrière un pot de moutarde, pour qu’il soit impitoyablement destiné aux détritus. Parfois ces dates limites sont trompeuses ; un aliment ayant une DLC (Date Limite de Consommation, traduite sur le paquet par la mention « A consommer jusqu’au ») doit effectivement être consommé avant la date de péremption faute de quoi le risque pour la santé est justifié. Cependant, un produit possédant une DLUO (Date Limite de Consommation Optimale, traduite sur le paquet par « A consommer de préférence avant le ») peut être mangé après la date.

Des solutions pour gaspiller moins ?

D

ans une société de surconsommation comme la nôtre, la quantité de nourriture jetée est colossale : ce sont 9 millions de tonnes de denrées alimentaires qui partent à la poubelle chaque année en France*.

Les aliments, victimes de leur apparence

Lors de la production chez les agriculteurs, beaucoup de fruits et légumes ne correspondent pas aux critères de beauté et de taille admis dans l’inconscient collectif. Ils sont ainsi jetés directement. Le même phénomène se produit dans les supermarchés : une boite écornée, une banane un peu tachée et le produit est certain de ne pas atterrir dans le caddie. Résultat : les supermarchés jettent tous les jours des kilos de nourriture encore consommable. Le phénomène continue jusque dans nos poubelles domestiques ! Chaque Français jette ainsi en moyenne 20 kilos de produits alimentaires encore consommables chaque année*.

Le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt propose sur son site internet alimentation.gouv.fr les 10 commandements anti-gaspi, parmi lesquels acheter en quantité adaptée et planifier ses repas, bien lire les étiquettes et accommoder les restes sont des solutions proposées. Bien sûr, le gaspillage doit être traité à tous les niveaux et les particuliers ne peuvent être les seuls à faire des efforts. Des initiatives comme la journée nationale de lutte contre le gaspillage sont mis en place chaque année en France, journée pendant laquelle tous les acteurs du secteur alimentaire se réunissent pour trouver de nouvelles solutions. Des appels à projets sont aussi lancés et permettent à chacun de proposer une solution au problème. Alors vous aussi, renseignez-vous et essayez de ne pas faire enfler la poubelle !

Suzy Cantraine *Chiffres publiés par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) au mois de septembre 2014.

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LIBRE

Les trésors de la langue française

Greluchon Que voilà un mot intéressant ! Vous ne risquez pas de l’utiliser souvent, car il désigne l’amant secret d’une prostituée. Je dis son amant, comprenez l’homme qu’elle aime en secret, qu’elle ne fait pas payer. C’est son greluchon (n’est-ce pas mignon ?). Le mot peut aussi être utilisé de façon péjorative par vos proches, s’ils estiment que votre amoureux n’est pas assez bien pour vous. (« Tu vas pas nous ramener ton greluchon à la maison ! ») Parlons étymologie. Greluchon est le nom d’un saint, au commencement. Saint Greluchon, donc, que l’on appelle parfois Génitour ou Phallien… Greluchon a finalement été retenu parce que moins transparent, mais il s’agit quand même d’un jeu de mot avec le mot grelot, par-rapport à sa forme, proche de celle des testicules. Tout ceci est fort connoté mais il y a une logique, puisque Saint Greluchon, de la région du Berry, était réputé pour guérir les problèmes de stérilité. Comme le dit le dicton : « Allez au pèlerinage de Saint-Greluchon pour avoir des enfants frisés. »

Mouillancher Vous en avez peut-être déjà fait l’expérience par vous-mêmes, la langue française se montre particulièrement riche quand il s’agit de qualifier la pluie, et de distinguer entre elles différentes formes de pluie. On dira ainsi, selon les régions, et l’intensité de l’averse : il pleut, il bruine, il crachine, il drache, il mouille, il verse, il goutte, il pleuviote, il pleuvoche, il brouillasse, voire il neigeote… on trouve aussi moult expressions, toutes aussi variées : « pleuvoir comme vache qui pisse », « pleuvoir des cordes (ou des seaux) », « pleuvoir des hallebardes », j’en passe et des meilleures. Pour enrichir ce vocabulaire, vous pourrez désormais dire que « ça mouillanche ». Ce charmant verbe aurait le même sens que le verbe « crachiner ». On l’utilisera donc pour qualifier une pluie légère, qui mouille légèrement ceux qui sont dessous (mouiller, mouillancher, voyez le lien). Pour avoir l’air particulièrement fin et distingué, vous pouvez même dire, dans la plus pure tradition auvergnate : « Ça pleut pas, ça mouillanche que ! »

Et pour finir cette édition des trésors de la langue française, restons en Auvergne pour rendre hommage à leur magnifique utilisation de notre chère langue de Molière. Et nous allons parler gastronomie, avec le

Jésus et les amourettes. Si vous pensiez que le mot

« Jésus » ne désignait qu’un type sur une croix dans une religion bien trop répandue pour le XXIème siècle, vous vous trompiez ! Un Jésus est aussi, vous serez ravis de l’apprendre, un énorme saucisson sec emballé dans un caecum de porc (la partie la plus large du gros intestin. Miam !). Quant aux amourettes, ce ne sont pas seulement les petites histoires de cœur que l’on s’invente en maternelle. Ce sont aussi des morceaux de moelle épinière frits, en triperie (il paraît que c’est à se damner. Il PARAIT), ou le terme désignant les testicules des animaux, en boucherie. Décidément, me direz-vous !

Sarah Monier

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