GIW 54 - Janvier 2015

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édito Gémiennes, Gémiens, Nous espérons que vous avez passé une très bonne fin d’année 2014, que vous vous êtes remis de votre jour de l’An, et nous sommes ravis de vous retrouver pour une nouvelle année à GEM qui s’annonce encore plus folle ! 2015 c’est l’année de l’exposition universelle à Milan, de la coupe de rugby en Angleterre, mais également d’une lutte passionnante et sans merci qui va voir une liste s’élever au-dessus des autres. Voilà donc une nouvelle année qui débute, et qui dit nouvelle année dit traditionnelles bonnes résolutions. Vous allez peut-être décider de commencer à chercher un stage sérieusement, d’arrêter de fumer, de mieux trier vos déchets, d’arriver à l’heure en cours, ou encore plus simplement d’aller à ces mêmes cours… Dans tous les cas, votre détermination sera mise à rude épreuve et durera rarement au-delà du mois de janvier ! Et qu’importe. Parce que l’important c’est d’essayer, de montrer aux autres, mais surtout à soi-même, que pendant quelques semaines au moins on est capable de changer ses habitudes pour atteindre des objectifs louables. Alors, que vous ayez choisi de manger un fruit ou légume par jour ou de développer un projet d’entreprise révolutionnaire, nous vous souhaitons à tous nos meilleurs vœux pour l’année 2015. Que la bonne fortune et le GIW vous sourient ! Le Gem In Way

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com Rédactrice en chef Sarah Monier Responsable Maquette Pauline Grepin Rédacteurs Thomas Sghedoni Elodie Wanang Suzy Cantraine Mourad Kamel Dorian Combe Amina Bouri Constance Tresca Maquettistes Pauline Brideron Xavier Jacquot Mohamed Debbagh


sommaire P5

La vie de l’école

Statistiques : qui sont les listes ?.......................p.6 Anony’Mousse..............................................p.8 Army’s Tize.......................................................p.9 Chupit’Os...................................................p.10 Esqui’Tiz....................................................p.11 Far Wasted.....................................................p.12 Hurry’Ken.....................................................p.13 Jungledebois...............................................p.14 Nefertitiz.................................................p.15 Interview d’un ancien Gémien......................p.16 Espace Carrières............................................p.17

P19

P26

Société

Le canal du Nicaragua....................................p.19 He and She.....................................................p.20 Les secrets du Hashtag..................................p.22 Toujours plus de sexe pour faire vendre........p.23 Le fléau des cours de récréation....................p.24 Sexe, mode et Charleston..............................p.26

Culture

P29 P34 P33

Clipmania - I just wanna live...........................p.29 Anne Bonny et Mary Read.............................p.30 Ebook : la fin du livre papier ?........................p.32 Navire de verre..............................................p.33 Des BDs, des mangas et... des manfras............p.34 Vocaloïds : virtuosité virtuelle.......................p.36 Cul(ture) - Le petit pont................................p.37

Assos

Planètes......................................................p.39 SOS - Le projet Burkina Faso.........................p.40 Artagem......................................................p.42 Gem En Débat................................................p.44 ImpAct....................................................p.45

Libre

P48 P50

Les bonnes résolutions de 2015....................p.47 Les lunettes, outils de vue ou de mode ?.........p.48 Tous des malades imaginaires.......................p.50 10 bonnes raisons d’adopter un chat/chien...p.52 Le pourquoi du comment..............................p.53 Les trésors de la langue française...................p.54 Appel au lecteur.............................................p.55



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Dossier Le Gem In Way ne fait pas les choses à moitié, même et surtout lorsqu’il s’agit de l’école et de la campagne BDE. Les huit pages qui vont suivre appartiennent exclusivement aux listeux et la règle est plutôt simple : une page, une liste. Mais avant d’arriver à ces fameuses pages qui, nous l’espérons, sauront vous convaincre de l’originalité et du bon esprit de nos listes, nous avons mené une petite enquête et récolté de précieuses informations pour vous apprendre qui elles sont et, surtout, d’où elles viennent, « gémiennenement parlant ». Bonne lecture à tous !

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Statistiques : qui Afin d’en savoir plus sur chaque liste, et d’avoir une idée des gens qui les composent, nous leur avons demandé de nous indiquer les assos, TD et bus WEI des listeux. Voici les résultats, avec pour chaque catégorie, les résultats les plus représentés. (Vous ne verrez pas les résultats des Army’s Tiz et des Anony’Mousse, qui ne nous ont jamais été communiqués…)

TD Management B : 35% Management F :

16%

Asso

Bus WEI

Asso

SOS : 24%

SOS : 21%

SOS : 20%

Zone Art : 12%

Zone Art : 18%

Aloha : 18%

ImpAct : 12%

ImpAct/Job Odyssey : 18%

JAI : 15%

37 réponses TD Management A : 40% Management L : 17% Management J : 13%

Asso

Asso

Zone Art : 22%

Zone Art : 35%

SOS : 16%

SOS : 23%

Planètes : 13%

Planètes : 12%

40 réponses

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sont les listes ? TD

TD

English Track (A & B) : 32%

Management D : 28%

Management A : 25%

Management J : 15%

Bus WEI JAI : 23% ICO : 21%

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Management B : 22%

Asso

Bus WEI

SOS : 17%

Planètes : 15%

Planètes : 17%

Zone Art : 15%

Gala : 15%

Altigliss : 12%

40 réponses

40 réponses

TD Management I : 27% Management G : 20% Management D : 13%

Bus WEI

Asso

AMD/Espace : 15%

BDS : 33%

Dahu : 12%

Altigliss : 21%

ImpAct/Job Odyssey : 12%

ICO : 18%

30 réponses

Bus WEI BDS : 24% ICO : 21%

33 réponses

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7 bonnes raisons de voter pour nous on t’a fait manger de la moussaka

vous avez fait de drôles de têtes devant l’anony’live

paul shabbat est notre parrain officiel

3 on a fait le ménage chez les pascals#respect

les jours qui sont passés avant qu’on commence les rallyes

on n’a toujours pas libéré notre chorégraphie

on a (plutôt) bien respecté notre thème

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I

Army’s Tize

l y a quelques semaines déjà, je me promenais dans les couloirs de l’école, arborant fièrement mon treillis kaki, lorsqu’une personne, qui m’était tout à fait inconnue, et qui portait un sweat capuché un peu trop coloré, s’approcha de moi et dit : « C’est toi Emilie d’Army’s Tiz ? ». Vous n’imaginez pas quelle fierté j’éprouvais en entendant cette particule nobiliaire qui m’avait été attribuée. Je n’étais plus simplement Emilie. Quelque chose avait changé. J’étais Emilie d’Army’s Tiz. J’avais une famille, une patrie, un trav… non, rien.

B

ref, c’est à ce moment que la très fameuse aventure de la campagne BDE prit un grand tournant tant pour moi, que pour tous mes copains soldats. J’avais désormais trente-neuf frères et sœurs, tous aussi fiers que moi de porter ce nom si noble. Et en tant que famille - certes recomposée mais famille quand même - nous avons aussi les mêmes centres d’intérêt ! Et je ne parle pas uniquement de l’intérêt que nous portons à tout ce qui fait « pan pan ! ». C’est vrai, regardez par exemple, pendant presque trois semaines, jours et nuits, nous avons cuisiné, dansé, massé, chanté, bu, fumé, tué… En fait, pour faire simple, nous avons tous passé plus de temps au Lotus d’Orient qu’en cours de management. Nous y avons d’ailleurs passé tellement de temps (trop de temps ?) que nous pouvons aujourd’hui nous vanter de voir, sur Facebook, notre nom écrit avec de la sauce fromagère sur une crêpe pour tacos. Au Lotus d’Orient ils adorent les rallyes. Presque autant que nous. Mais parlons-en, justement, des rallyes… Quelqu’un peut me dire qui a inventé ce concept ? C’est bien la seule fois de ta vie où tu es excité à l’idée de payer pour rendre des services à des gens que tu ne connais même pas, enfin pour la plupart… Et puis honnêtement, de l’extérieur, les gens normaux (comprendre : ceux qui ne sont pas dans une école de commerce) ne saisissent pas exactement ce que nous faisons… et ce ne sont pas nos explications - logiques pour tout Gémien qui se respecte, absurdes pour les autres - qui vont les éclairer : « Mais maman c’est facile ! On liste pour être le BDE l’année prochaine donc on doit shotguner des rallyes pendant trois semaines et aller chercher dans nos stocks au QG ce que les 2A nous demandent ! ». Après cette explication - pourtant très claire - ma mère a voulu que j’aille consulter un psy. Et c’est pourquoi je suis là aujourd’hui, allongée sur le divan, à essayer de vous faire comprendre à quel point cette aventure, qui ne fait que commencer, est déjà incroyable et à quel point les soldats d’Army’s Tiz sont heureux d’en faire partie. Mettez vos treillis, sortez vos fusils, et faites l’amour toutes les nuits.

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«

Quel froid de canard, j’ai oublié mes gants et mes doigts ressemblent à des Mister Freeze » s’exclama le premier. « C’est dans ces cas-là qu’on aimerait bien être manchot, pas de bras pas froid aux bras.. » lui répondit son ami. Refroidis qu’ils étaient par cette chute vertigineuse de la température grenobloise, nos deux amis se questionnèrent sur l’utilité du réchauffement climatique. Et si c’était le moyen d’amener une chaude ambiance conviviale durant la campagne BDE ? Ainsi se formèrent les Esqui’tiz. Se détachèrent les chasseurs : qui n’oublient jamais leur harpon avant chaque sortie nocturne, quitte à chasser la mauvaise cible. Arrivèrent les buveurs : qui s’efforcent de boire le maximum et d’éliminer toute substance liquide pour contrer la montée du niveau des eaux, quitte à faire des capots.

Suivirent les maitres d’igloo : qui veillent à ce que la banquise ne fonde pas trop vite et qu’elle tienne encore quelques mois. Ces spécialités se sont traduites dans les postes qu’occupe chaque esquimau : Le pôle soin veille à la bonne tenue de tous. Le pôle chute s’assure du silence des esquimaux lors de leur traversée des igloos grenoblois ainsi que de la fin de chaque blague non assumée. Le pôle sanction rappelle à tout un chacun qu’il doit assumer ses folies givrées. Et il en va ainsi de suite. Cette organisation permit aux esquimaux de se consolider, de s’aimer, de devenir une famille et d’affronter tous ensemble les dures épreuves des rallyes, des soirées trop arrosées, des finales de beer-contest ou encore de gobage de nourriture bien trop louche…

Mais d'ailleurs qui donc a dit :

Quel bilan ?

« Si ma mère ajoute Esqui’tiz en ami ne l’acceptez pas s’il vous plait »

100% des esquimaux ne se sont jamais

« Conseil d’ami : ne pas utiliser les capotes ImpAct »

100% des esquimaux veulent que la ban-

« J’ai pas besoin de boire pour m’amuser […] bon ce soir c’est moi qui fait le rallye strip tease »

pris d’Iceberg en bateau.

quise submerge les autres continents.

37% des esquimaux partagent plus que de l’affection dans l’igloo.

45%

ont trop voulu contrer les niveaux des eaux depuis leur arrivée du grand Nord.

« Vertigo ce soir ? »

Et finalement, Esqui’tiz présent sur la banquise depuis 1984.

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WANTED

Titre LES chapeau

far WASTED

« Tenez, buvez une goutte de ça, et ouvrez bien grand vos oreilles, on va faire un peu de pétards. » Le Bon, la Brute et le Truand Approchez-vous, Gémiennes et Gémiens. Voulez-vous connaître davantage les cowgirls et les cowboys du « Far Waste » ?

ette année, préparez-vous, ils débarquent au triple galop à GEM pour vous enjailler, vous faire vibrer, vous ambiancer. Plus déterminés que jamais, les Far Wasted sont là pour vous envoyer du gros lourd pendant toute la campagne. Ils vous ont scotché en amphi où simplement munis d’un panneau de bois, les cowboys vous ont montré de quoi ils étaient capables. Car au Saloon, c’est comme ça qu’ça se passe: du gun, du love, des potes et de la picole.

C

Mais très vite, ce qui n’était au départ qu’une bande de vieux loubards, est devenu opérationnel et prêt à relever les défis. Les rallyes sont arrivés, et vous vous souvenez encore des plus emblématiques : rallye enlèvement, rallye ambiance ma soirée, rallye massage Manix (certains se souviennent déjà avec nostalgie de ceux prodigués par les doigts de fées de Juliette Arnaud alias Calamity GEM <3), rallye anniversaire, rallye refais-nous la chorée, rallye clean ta diligence ou encore le rallye duel de pistoteez inauguré chez les Gats’beat. Les cowboys ont su relever les défis qui se présentaient à eux et montrer ce qu’ils

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avaient en dessous du ceinturon. Au cours de ces trois semaines intensives, ils ont pu partager des moments intenses avec les 2A, faire de nouvelles rencontres et transmettre la philosophie des Far Wasted : « Love & Colt, ce sera ton shot ! ». Après un repos de courte durée, ils sont prêts à remonter en selle pour la suite de la ruée vers le deuxième tour. Le meilleur est encore à venir. Comme vous avez pu le remarquer, le calendrier de décembre sera rythmé par le post régulier de photos de vos cowboys préférés dans des situations plus ou moins insolites. Viendra ensuite la période tant attendue des petits déjeuners, des goûters et des pots, l’occasion de vous surprendre et de montrer de quoi les cavaliers sont capables. Préparez-vous, les cowboys seront au rendez-vous. N’oubliez pas … « ET SORS TON GUN ET CA FAIT FAR FAR WASTED ! » TMTC jeune poulain ;P


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Jungledebois

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Interview d’un ancien gémien

Comme chaque mois, le Gem In Way s’associe à l’Espace Carrières pour te présenter le parcours d’un diplômé de l’école. Ce mois-ci, Agnès Royet, qui travaille dans le recrutement et la relation écoles chez Johnson & Johnson.

Depuis la sortie de GEM ?

Je suis actuellement en poste chez Johnson & Johnson depuis Mars 2012. En fait, je connaissais déjà cette entreprise car c’est là que j’ai réalisé mon stage d’un an pendant l’année de césure. J’avais intégré la société en tant qu’assistante RH et relation écoles (c’est-à-dire la présence du groupe sur les forums et campus étudiants). J’ai eu la chance d’avoir un stage très généraliste qui m’a permis de développer des compétences polyvalentes en RH (recrutement) mais aussi en communication événementielle et interne. C’était un environnement très challengeant et cela m’a beaucoup plu. Par la suite, à la fin de l’école, j’ai pu intégrer le groupe. J’ai tout d’abord commencé avec une mission généraliste pendant deux mois puis j’ai pris en main le poste de recrutement et relation écoles pour tout le groupe Johnson & Johnson.

Un échange ?

En 3e année, je suis partie en échange universitaire en Pologne. C’était pour moi l’occasion de découvrir un pays que je ne connaissais pas, sur lequel j’avais peut-être des préjugés. Je souhaitais aussi améliorer mon anglais et sortir de ma zone de confort pour apprendre à travailler avec des cultures différentes. Au final je me suis rendue compte qu’un pays que je pensais peut-être un peu archaïque est en fait un pays très ouvert avec une belle culture et qui se dynamise économiquement.

Des assos ?

J’ai été vice-présidente de l’association SOS. Pour moi c’était un excellent moyen de commencer à acquérir de l’expérience et des compétences. Dans le cadre du parcours associatif que j’ai suivi en 2e année, j’ai pu me consacrer à mon rôle, qui était d’assurer la partie RH : gestion des conflits, recrutements, élections… J’ai travaillé également sur la manière de structurer l’association et de superviser les projets pour faire en sorte que tout aille bien. L’objectif à ce moment était de redynamiser SOS et de montrer que l’on peut prendre plaisir en donnant un peu de son temps pour des projets de solidarité. J’ai aussi fait partie du BDA, au pôle Artagem. Les associations, c’est ce qui fait la force de l’école. Cela nous donne des responsabilités, des budgets à tenir.

Un conseil pour les Gémiens ?

En tant que professionnelle du recrutement, voici mon conseil : un parcours se construit, il faut arriver bien préparé. Profitez de tout ce que l’école met à votre disposition pendant ces trois ans d’études pour préparer votre entrée sur le marché de l’emploi : les forums, les conférences, le réseau des anciens, les aides de l’espace Carrières mais aussi les associations ! Tous ces différents éléments vont vous permettre de mieux comprendre ce qui vous attend à la sortie de l’école. Alors n’hésitez pas à vous investir dans la vie associative et à chercher le contact avec les entreprises !

Propos recueillis par Suzy Cantraine

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Espace Carrières

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Je souhaite travailler dans l’audit conseil Les prévisions d’embauche dans l’audit-conseil sont revues à la hausse pour 2015. Et les jeunes diplômés sont recherchés par les cabinets qui recrutent !

professionnels sont là pour comprendre les changements et surtout, les anticiper. » L’objectif étant d’apprécier et quantifier les risques auxquels sont exposés les clients et voir comment ces risques peuvent avoir un impact financier.

C

eux qui sont intéressés par les métiers de l’audit connaissent sans aucun doute les 5 gros cabinets qui recrutent, tous partenaires de GEM : Ernst & Young, Deloitte, KPMG, PwC et Mazars. L’objectif de ces cabinets est de certifier les comptes de ses clients et de les conseiller.

Les organisations se tournant toujours plus vers l’international, les candidats doivent faire preuve d’une solide ouverture vers l’extérieur. Des compétences linguistiques sont de plus en plus demandées pour mener à bien un projet avec des cabinets ou des clients basés à l’étranger.

L’audit se retrouve aussi dans de nombreuses entreprises. L’audit interne consiste à vérifier et améliorer le fonctionnement des processus en place, voire de mener une réflexion sur la pertinence de développer de nouveaux processus.

Selon la formation, la taille du cabinet et la région, un auditeur junior touchera entre 24 et 32 K€ par an, un auditeur senior (5 à 8 ans d’expérience) entre 55 et 80 K€ par an. Un expert-comptable confirmé entre 33 et 45 K€ par an.

Compétences comportementales et ouverture sur l’international

Martin Huerre, DRH de Mazars France, estime que l’activité nécessite l’acquisition de bases techniques en comptabilité, en finance, en évaluation, en méthodologie de gestion de projet... « L’audit ne se résume pas aux chiffres, dit-il. Nos métiers supposent d’appréhender les situations de façon globale, du point de vue des marchés, mais également de l’environnement économique, financier... L’aspect relationnel reste aussi fondamental : un bon technicien ne fait pas forcément un bon auditeur. » Adaptabilité, flexibilité, curiosité, rigueur, … si les compétences demandées n’ont pas changé depuis plusieurs années, elles demandent à être affûtées. D’après Sylvie Bernard-Curie, DRH gestion et développement des talents chez KPMG : « Les interventions se font dans des contextes extrêmement changeants. Nous cherchons donc des candidats bénéficiant d’une forte ouverture d’esprit pour faire face à des situations régulièrement inédites. Experts-comptables, consultants ou auditeurs, ces

De 24 000 à 80 000 euros par an

Embauches prévisionnelles en 2015

• PwC prévoit 1 200 embauches • EY a pour objectif 700 jeunes diplômés dont 60 % en provenance d’écoles de commerce • KPMG ambitionne d’engager 850 collaborateurs, dont 650 jeunes diplômés • Mazars propose ainsi environ 500 postes en CDI, dont 70 % à destination de jeunes diplômés • Deloitte s’est fixé 1 000 recrutements en CDI, dont 800 consacrés aux jeunes diplômés

Evénement Espace Carrières :

Les Rencontres Partenaires Audit : Mercredi 4 février 2015, de 13h à 20h à GEM Vous souhaitez mettre vos connaissances et votre motivation au service d’acteurs majeurs de l’audit en France ? Dans le cadre d’une césure, d’un stage ou d’un emploi ? L’événement Rencontres Partenaires Audit est fait pour vous ! Avec DELOITTE, EY, KPMG, MAZARS, PWC Inscription en ligne sur grenoble-em.com/careercenter

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Société

Le canal du Nicaragua Quand la Chine vient jouer sur les platesbandes des USA.

Panama l’Ancien

Nicaragua le Jeune

Le canal de Panama, tout le monde connait. C’est le passage qui permet de relier les océans Pacifique et Atlantique à travers le Panama, petit Etat d’Amérique Centrale. Ce chef d’œuvre d’ingénierie, commencé en 1881 par Ferdinand de Lesseps (créateur du canal de Suez) et fini par les Américains en 1914 a longtemps symbolisé l’emprise des Etats-Unis sur l’Amérique Centrale. Après tout, pour s’assurer le contrôle de cette véritable poule aux œufs d’or, ils n’ont pas hésité à financer une guerre civile en Colombie pour assurer l’indépendance du Panama (alors département Colombien). En échange de cette aide aux Panaméens, les Etats-Unis ont pris possession du canal et des territoires alentours. Mais depuis 1999, l’ensemble est repassé sous pavillon national avec le départ des USA et de leurs capitaux.

Sauf que si les Américains n’ont plus les ronds ni la volonté de se lancer dans une entreprise aussi aventureuse visant à trouver une solution, les Chinois, eux, sont bien décidés à foncer. Ainsi, le consortium Hongkongais HKNCD vient de signer un accord avec le gouvernement du Nicaragua pour construire un nouveau canal, qui traversera le pays. S’il sera deux fois plus long que celui du Panama, il sera aussi plus simple. L’altitude maximale des montagnes sur le tracé n’est que de trente-quatre mètres (contre le double à Panama). La grande majorité du trajet se fait sur le fleuve Oyate puis le Lac Nicaragua, et seul l’étroit isthme de Rivas est à percer (le reste du projet doit tout de même être rendu navigable). L’ensemble de l’ouvrage sera accessible aux navires allant jusqu’à 250 000 tonnes. Pour faire tout ceci, une décennie sera nécessaire et coûtera au mieux la bagatelle de quarante milliards de dollars, soit le PIB du Nicaragua justement !

Or le trafic mondial, lui, continue d’augmenter. Et si certains pensent pouvoir passer par le Nord du Canada à la faveur de la fonte des glaces, toujours est-il que ce n’est pas encore possible. Les plus gros navires, ceux dépassant la norme Panamax (110 000 tonnes, soit la majorité des très gros porteurs), doivent se coltiner le tour de l’Amérique du Sud, le Cap Horn et ses terribles tempêtes. La demande est forte pour une expansion, car cela permettrait de réduire le trajet de plus de 12 000 km. Et malgré les travaux d’agrandissement, les temps de passage et la congestion du trafic restent un souci, sauf, sauf…

Ce consortium chinois conservera l’exclusivité de l’exploitation du canal pour cinquante ans, assortie de cinquante autres en option. A peine quinze ans après la rétrocession de l’exploitation de Panama par les USA, voilà que la Chine vient marcher sur ses plates-bandes. Au diable la doctrine Monroe, il semble que Washington doive faire face à un défi de poids dans son arrière-cour.

Thomas Sghedoni

« A peine quinze ans après la rétrocession de l’exploitation de Panama par les USA, voilà que la Chine vient marcher sur ses plates-bandes. »

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Société

He and She W

hen I think of the Egyptian youth, I see a young man lost, and wandering in the streets, in the obscure passages of Cairo, in sunny Aswan, and in melodious Alexandria where we can hear waves of the sea hitting the shores. He is bewildered in life, swimming in melancholy and depression. He can be a she. And she can be harassed and raped. She can get pregnant and left out on the streets. She can be a he. And he will grow old, and spend his life on the streets, begging for a loaf of bread. And he and she will die soon. And the system will smile, and say «May they rest in peace». Tests will be done, and then they find out that he used drugs, that she has HIV and then they would condemn them, accusing them of being worshipers of the devil. And the media continues the ruthlessness, denouncing he as a lawless citizen and she as a prostitute. He and she are the youth, he and she are hated, he and she are angry. But in the end he and she created a revolution.

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Société

Everyone talks about politics, and how Egyptian politics is failing. Why are you that astonished? Politics is useless when society is broken.

Mourad Kamel

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Société

Les secrets du hasHtag enfin révélés

Il a depuis quelques années envahi les réseaux sociaux, tout le monde connaît le hashtag ; ce qu’on connaît moins, c’est son origine et ce qu’il révèle sur nous.

P

our ceux qui ont vécu en ermite ces dernières années ou qui ne se sont toujours pas remis de leur Nouvel An, rappelons d’abord qu’un hashtag consiste en la succession du signe typographique croisillon « # » (hash en anglais) et d’un mot ou d’une suite de mots accolés (tag, toujours en anglais). Très bien. Mais d’où vient cette mode ? Le hashtag est plus vieux que ce que l’on pourrait penser de prime abord : depuis les années 1970 il est utilisé en informatique pour signifier le caractère immédiat d’un protocole, puis dans le langage IRC pour référencer les canaux de discussion. C’est en s’inspirant très largement de cela que Twitter introduit le hashtag en 2007, avant qu’il ne s’étende à presque tous nos réseaux sociaux, donnant naissance au hashtag tel que nous le connaissons aujourd’hui : un signe qui permet de transformer un simple mot en lien cliquable.

Mais à quoi ça sert au juste ? A l’origine, à référencer un sujet pour créer une discussion autour, et permettre à d’autres internautes qui ont les mêmes centres d’intérêt de trouver cette discussion et d’y participer. Puis le hashtag est également devenu un moyen simple d’exprimer sa pensée clairement en allant à l’essentiel, et ainsi de communiquer sur des évènements. Véritable outil ou simple effet de mode ? Au départ le hashtag avait donc une réelle utilité : il devait permettre d’ « ordonner » la jungle que sont les réseaux sociaux. Mais désormais nous l’utilisons abusivement dans tout type de conversation : comme effet de style, pour introduire de l’ironie sur Facebook et Twitter, ou encore simplement pour suivre le mouvement… Bref le hashtag est en train d’être relégué au statut de simple

« Même si nous ne savons plus forcément pourquoi nous l’utilisons, certains se servent de notre utilisation du hashtag. »

signe de ponctuation. Il perd peu à peu sa signification première. #TropDeHashtagTueLeHashtag #RéhabilitonsLeHashtag Hum, vraiment ? Même si nous ne savons plus forcément pourquoi nous l’utilisons, certains se servent de notre utilisation du hashtag : des sites comme Hashtracking référencent ainsi les différentes utilisations de certains hashtags et revendent les informations qu’elles collectent à des entreprises. L’intérêt pour ces dernières est de pouvoir réaliser une étude très bon marché sur l’avis des consommateurs à propos de certains produits, évènements, ou encore tendances et modes de consommation. Cette attention récente que portent les entreprises à l’utilisation du hashtag montre que ce petit symbole en révèle en fait beaucoup sur son utilisateur : il libère la parole sur les réseaux sociaux tout en facilitant les liens et connexions entre individus qui discutent du même sujet ; cela permet ainsi de référencer des « groupes de tendance » très utiles en marketing. #EtOuais

Dorian Combe

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Toujours plus de sexe pour faire vendre

Société

Sony retire sa publicité pour la Playstation Vita jugée trop sexiste.

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endredi 21 novembre, la marque japonaise Sony crée le buzz en révélant sa toute nouvelle publicité pour la Playstation 4. On y voit en effet une jeune femme sexy, vêtue d’une blouse blanche et parlant de façon plus qu’ambigüe de la « Remote Play », la nouvelle manette de la PS4. Outre le « bad buzz » qui s’en est suivi, cette publicité aguicheuse soulève une vraie question, celle du sexisme dans les publicités. Alors certes, ce phénomène n’est pas né de la dernière pluie. Cela fait des décennies que les publicités véhiculent des stéréotypes de genre. Femmes et hommes sont enfermés dans des rôles prédéfinis : la ménagère, subalterne, face à l’homme fort et dominant. Rappelons que l’on pouvait tout de même lire dans les années 1960 des slogans du type : « Achetez une femme, l’outil le plus pratique pour tout nettoyer et s’occuper des enfants ».

pulsions, et les femmes, complètement exclues de la sphère des jeux vidéo, en sont réduites à se déguiser en médecin et à prendre des poses suggestives pour faire vendre. Car oui, le sexe fait vendre. Il n’est pas nécessaire d’avoir un BAC+5 pour s’en rendre compte. Qui préfère voir, en attendant son bus, une affiche montrant un mannequin dénudé(e) plutôt qu’une publicité sur la nouvelle Peugeot ? Quasiment tout le monde. Nous sommes des êtres humains, et qui dit être humain dit faiblesses. Si les publicités sexy se multiplient, c’est bien parce qu’elles jouent sur notre libido et qu’elles attirent davantage l’œil que les autres. Il faut savoir que nous captons chaque jour, en moyenne, 2500 messages publicitaires. Il existe donc une réelle « guerre des publicitaires » qui rivalisent toujours plus d’imagination pour nous faire intérioriser leurs publicités. Et cela passe souvent par le sexe.

« Sony accusé de sexisme, à qui le tour ? »

Aujourd’hui, heureusement, des voix s’élèvent contre le caractère sexiste des argumentaires publicitaires. Sony en a d’ailleurs fait les frais. Sa publicité a été retirée de la chaîne Youtube de la compagnie quelques jours après son lancement. Car si l’on en croit ce spot, les « gamers » sont des jeunes pré-pubères incapables de contenir leurs

Alors, à qui la faute ? Aux publicitaires, qui jouent sur nos points faibles et nous soutirent par-là même notre argent ? A la société, qui érige le sexe comme norme suprême ? Ou encore à nous, toujours plus attirés par le choquant et l’interdit ? A méditer.

Constance Tresca.

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Société

Le fléau des cour Le school-bullying est subi par environ un enfant sur dix dans les écoles primaires et collèges. Le school-bullying…. Quésaco ? Le school-bullying ne vous parle peut-être pas au premier abord. Pourtant, c’est un phénomène récurrent dans les cours de récréation de primaire et collège que vous connaissez d’ailleurs sûrement très bien ! Ce mot, qui n’a pas d’équivalent en Français, désigne l’acte « d’harcèlement moral entre pairs à l’école ». En clair, de jeunes enfants qui prennent pour cible certains de leurs camarades et leur font revêtir le statut de « tête du turc ». La bonne poire sur qui se défouler pour passer ses nerfs. Il suffit souvent de peu pour qu’un enfant devienne un « bully » : une différence plus ou moins marquée (couleur de cheveux, poids, taille, résultats en classe…) ou un petit accrochage entre deux élèves pour que la situation tourne au désavantage de l’un des deux. Lorsque le conflit est isolé, les dégâts sont mineurs. Là où le school-bul-

« Insultes, coups et moqueries font de la vie des « bullies » un enfer. »

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lying est particulièrement malsain, c’est qu’il implique un mouvement de groupe. Tout un ensemble de jeunes enfants qui se liguent contre une ou deux têtes blondes. Réunis, ils peuvent faire de la vie des « bullies » un enfer, à coup d’insultes, de moqueries, de coups, de plaisanteries mesquines et de dégradation de leurs affaires personnelles. Maintenant vous devez parfaitement savoir de quoi je parle. Il n’est pas rare d’avoir déjà « joué » le rôle de la victime, du bourreau ou du spectateur étant enfant. Oh, enfant féroce… Ce phénomène social, présent depuis des générations dans les cours des écoles, nous montre combien les enfants peuvent être cruels. Le film « Sa Majesté des Mouches » en est un parfait exemple. Des parents envoient leurs enfants rejoindre l’Australie en avion pour les


Société

rs de récréation

protéger de la Seconde Guerre Mondiale qui fait rage en Europe. L’avion se crashe sur une île déserte et seuls les enfants survivent. A ce moment se développe une forme de société basée sur les codes sociaux qu’ils ont appris chez leurs parents. Cependant, un leader charismatique prend très vite le dessus et change progressivement les règles pour établir un groupe où la violence prime, où les plus faibles sont persécutés, livrés à eux-mêmes. Finalement c’est un retour à l’état sauvage progressif, où les plus faibles se font manger par les plus forts… Des conséquences sur les victimes à ne pas négliger En attendant, sans en arriver à de tels extrêmes, les petits drames répétés des cours de récréation ont des conséquences sur les persécutés. Elles peuvent parfois être dévastatrices : perte de confiance en soi, dégoût, chute des notes, boulimie ou anorexie, phobie scolaire. Les problèmes continuent également dans la vie d’adulte : difficulté à s’intégrer socialement, problème pour s’exprimer, pour s’accomplir. Même si le school-bullying peut gentiment faire sourire ceux qui ont vu les événements de loin ou ont été du côté des leaders, les victimes de ce genre d’actes grincent encore des dents bien des années après. Une nouvelle dimension : le harcèlement en ligne Depuis quelques années, l’arrivée d’internet, des blogs puis des réseaux sociaux ont apporté une nouvelle dimension à ce phénomène. La plupart des jeunes du collège possèdent un compte Facebook et continuent à se parler, à partager du contenu en dehors des cours. Ils sont sans cesse en contact et les querelles qui ont lieu dans l’établissement scolaire continuent sur les réseaux sociaux. A cet endroit, facile de publier une photo humiliante, un commentaire mesquin. L’acte prend alors des dimensions bien plus importantes puisqu’il dépasse le cadre de la classe pour être exposé aux yeux des amis et des amis de leurs amis sur notre réseau social préféré.

L’humiliation devient publique… L’arroseur arrosé Là où cela devient intéressant est lorsque la tendance s’inverse : le persécuteur devient la victime. La vidéo d’une jeune fille « chahutée » par quelques camarades a fait le tour d’internet et la chef du groupe a fait l’objet d’une vague de lynchage sans précédent. Protégé par l’écran de son ordinateur, regardant la situation de loin et n’étant pas impliqués dans l’acte, les gens osent donner leur avis et se rebeller contre ce genre de pratiques. Néanmoins cela va parfois trop loin ! Parce que la victime mérite son sort, après tout ce qu’elle a fait est intolérable, il n’y a pas de scrupule à lui faire subir la même chose que ce qu’elle a fait avant. Alors certes, l’enfant ou l’adolescent s’est mal conduit et nécessite un recadrage, notamment sur les notions de ce qui est acceptable ou non de faire à son prochain, mais cela ne veut pas dire que cet enfant n’est pas capable de changer en grandissant, de gagner en maturité. Ce qu’ils ont fait là ne les prédestinent pas à être toute leur vie des monstres sans cœur. Les lyncher jusqu’à les rendre aussi mal que leurs anciennes victimes n’est certainement pas la bonne solution. Alors voilà : que fait-on ? Aux adultes d’être vigilants et attentifs aux signaux renvoyés par les enfants en mal-être. Ceux-ci souvent n’osent pas en parler et s’emmurent dans un silence de détresse qui n’arrange en rien leur situation. Il ne faut en aucun cas banaliser le problème du school-bullying. Ceux qui le subissent s’en souviennent des années après et peuvent encore en être très affectés. Espérons que les études des psychologues et psychiatres se développeront sur le sujet, car elles sont pour le moment peu nombreuses.

Suzy Cantraine

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Société

Sexe, mode Ou comment la femme a transformé pantalon et coupe de cheveux en moyen de revendication…

deux femmes sont élues gouverneurs d’un Etat, Nellie Tayloe Ross au Wyoming et Miriam Fergusson au Texas (eh oui, au Texas !). D’autres changements s’opèrent : grâce au développement de l’éducation secondaire pour les femmes puis aux débats sur le droit de contrôler les naissances, les femmes commencent enfin à avoir le droit de décider pour elles-mêmes. Un nouveau mode de pensée se développe : certaines femmes préfèrent vivre à fond, indépendantes des hommes. La femmeicône des années folles est la « Flapper » : elle fait ce que les autres n’osent pas, elle fume, elle conduit, elle boit. C’est La garçonne, l’héroïne du roman de Victor Margueritte (1922, France) : trahie par son fiancé, elle décide de vivre comme bon lui semble et multiplie les partenaires, masculins comme féminins. Ce livre, bien qu’ayant beaucoup choqué, fut un énorme succès : 20 000 exemplaires furent vendus en seulement quatre jours !

L

es années folles sont cette période entre 1918 et la crise de 1929 pendant laquelle les gens ont tout vécu plus intensément pour oublier les horreurs de la Guerre. C’est aussi celle des combats pour les droits de la femme. Pendant la guerre, celles-ci ont tout assumé à la place des hommes : qui n’a pas en tête une photo de son livre d’Histoire des très célèbres munitionnettes ? La guerre leur a fait découvrir l’indépendance et elles y ont pris goût. Dès lors, elles se sont battues pour la conserver.

La femme des années folles profite également d’une toute nouvelle culture où les corps sont mis à l’honneur : avec le Charleston ou le One-step, mais aussi avec les égéries du cinéma, comme Joséphine Backer, résistante décorée de la Légion d’Honneur, ou Louise Brooks. Cette dernière, au franc-parler légendaire, est l’incarnation de la Flapper : danseuse américaine, show girl, actrice et aussi écrivaine, elle inspire de nombreux artistes, notamment des photographes pour lesquels elle pose nue. Les années folles sont aussi celles du sport : les femmes cherchent, afin de conserver le contrôle de leur corps, à garder une silhouette athlétique. Mais l’avancée principale reste probablement celle de la mode. Les premiers pantalons féminins apparaissent pour l’entrainement. Et là, le débat fait rage. Le pantalon pendant les années folles, c’est polémique : si les femmes portent des pantalons, qu’oseront-elles ensuite ? Pour stopper cette mode, les rumeurs les plus folles circulent. Le pantalon, c’est l’accessoire par

« Oui, la mode et ses grandes figures ont participé de l’émancipation de la femme : elles lui ont offert un moyen d’expression simple mais on ne peut plus visible »

Avant la guerre, les politiciens (de vieux réfractaires au progrès, machistes et rétrogrades, si vous voulez mon avis…) considéraient que les femmes n’étaient pas assez intelligentes pour comprendre la politique : les suffragettes au Royaume-Uni vont leur démontrer leur erreur. Elles obtiennent le droit de vote dès 1918. Aux Etats-Unis, seulement quatre ans après l’obtention du droit de vote,

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et charleston

Société

excellence des lesbiennes pour se démarquer (Messieurs, j’ai peur qu’aujourd’hui vos chances avec les filles ne soient très, très réduites) ! Dans les campagnes, c’est encore pire : on refuse la communion à une jeune fille ayant porté un pantalon (le pantalon serait-il alors un signe du Malin ? Hum…). La mode est ainsi peut-être ce qui montre le plus les changements dans la société des années folles. Les femmes assument leur corps et surtout, elles en font ce qu’elles en veulent ! Un nouveau canon de beauté s’installe : la femme se veut bronzée, fine et sans trop de formes. La Flapper assume un style plus fluide et masculin, elle aplatit sa poitrine et dissimule ses formes sous des robes tubulaires. Et surtout, elle se libère de ses sous-vêtements gênants (la personne ayant inventé le soutien-gorge restera toujours pour moi un véritable héros !). Un des changements les plus radicaux, parce que le plus visible, est celui des coupes de cheveux. Jusqu’alors, les longs cheveux étaient symbole de féminité. Et la femme des années folles les coupe. Rare sont les coupes de cheveux aussi revendicatrices dans l’histoire que la coupe à la garçonne : la femme contrôle désormais tout son physique et elle exprime ce qu’elle veut avec. Mais là encore, les rumeurs vont bon train : une coupe courte, Madame ? Attention, vous risquez la calvitie ! Tous ces changements ne veulent pas dire que la femme n’est plus coquette, bien au contraire ! Les cosmétiques se développent, comme le Chanel n°5, parfum composé sur-mesure pour Coco Chanel. De nouveaux bijoux sont pensés pour mettre en valeur les mouvements du corps. La femme, par sa coquetterie, affirme haut et fort le contrôle sur son corps. Alors oui, la mode et ses grandes figures, comme Coco Chanel ou Lanvin ont participé de l’émancipation de la femme : elles lui ont offert un moyen d’expression simple mais on ne peut plus visible. Vous devez avoir l’impression maintenant que cette période fut une révolution, ce n’est pas le cas, la Première Guerre Mondiale est encore fraîche dans les esprits. Ce que je vous ai présenté n’en reste pas moins essentiel : ce sont les débuts de l’émancipation de la femme. Vous en avez vu les figures de proue, ces femmes qui ont osé s’affirmer. Elles ont utilisé tous les moyens dont elles disposaient et d’abord le plus proche d’elle, et paradoxalement, peut-être celui qui leur appartenait le moins : leur corps. Quelle que soit la femme des années folles que je vous ai présentée, elle est une figure essentielle de ce que les femmes ont ensuite obtenu, de la veuve de guerre assumant seule son foyer à l’actrice Flapper que Louise Brook fut.

Rébecca Cardot

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Culture

I Just Wanna Live E

crire des chansons pour demander aux gens riches et célèbres d’arrêter de se plaindre ? Pour leur dire que les gens « normaux » ont des problèmes bien pires que les leurs ? Pourquoi pas. Mais ça commence à coincer quand on devient soi-même riche et célèbre. Si Good Charlotte faisait partie des petits groupes inconnus dont on entend les chansons par hasard sur Youtube quand ils ont composé Lifestyles of the Rich & Famous, I Just Wanna Live dépasse aujourd’hui les 14 millions de vues. Du coup, niveau crédibilité, c’est un peu compliqué de continuer à chanter des chansons raillant les personnes connues et blindées. La solution ? L’autodérision. Le clip de I Just Wanna Live, c’est l’histoire de cinq jeunes et de leur petit groupe de bar qui devient un énorme succès. Travaillant à distribuer des flyers pour un supermarché, déguisés respectivement en épi de maïs, part de pizza, fraise, hamburger et carotte, ils sont repérés par un gros producteur qui les signe en tant que The Food Group. Va savoir pourquoi et comment – personnellement, les musiciens déguisés en aliments, ce n’est pas ma tasse de thé – mais ils rencontrent un succès fou. Je ne sais pas ce qui est le plus drôle. Voir une carotte se prendre pour un bolosse ou une part de pizza ramener deux filles dans sa chambre et se réveiller plus tard avec la

Ce mois-ci, le Clipmania analyse pour vous un clip de Good Charlotte. gueule de bois. Les membres du groupe finissent même par se retrouver à la une de journaux à scandales (forcément quand on fait du playback, qu’on se bat et qu’on tourne des sextapes…) qui ne se privent pas de faire des jeux de mots assez sympathiques relatifs à leurs déguisements. Leur public, animal volatile, se retourne finalement contre eux et finit même, ô surprise, par leur jeter des légumes. Le groupe abandonne ses déguisements et retourne à l’anonymat, jouer dans des bars.

« Good Charlotte porte un regard moqueur sur la vie des célébrités qui s’apitoient sur leur sort, sachant qu’ils en font aujourd’hui partie. »

Pourtant, le clip ne tire pas tout son intérêt des costumes ridicules. L’ironie entre cette chanson et Lifestyles of the Rich & Famous est volontaire. Good Charlotte porte un regard moqueur sur l’ambigüité de sa position et sur la vie des célébrités qui s’apitoient sur leur sort, sachant qu’ils en font aujourd’hui partie.

Pauline Grepin

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Culture

Anne Bonny

Des pirates, nous en connaissons tous beaucoup, barbes de couleurs diverses. Mais connais-tu les bravo, t’es vraiment un crâneur et tu peux passer t’emmener dans les Antilles du XVIIIème siècle. C Une enfance déjà romanesque Anne Bonny et Mary Read sont sans conteste parmi les femmes pirates les plus connues de l’histoire, de par leur férocité et intelligence. Les histoires sont nombreuses les concernant, leur prêtant tantôt une relation amoureuse, tantôt une relation presque filiale. Bonny est née, selon les sources, entre la fin du XVIIème et le début du XVIIIème siècle en Irlande, de l’infidélité de son père avec la bonne. Ambiance. Mary Read serait née quant à elle dans le comté de Devon, en Angleterre, durant la même période. Les deux enfants durent se travestir en garçons très jeunes, pour des raisons plus ou moins avouables : le père d’Anne n’assumant pas ses petites coucheries, il fuit avec sa fille en Amérique, la faisant passer pour un petit garçon pour éviter les ragots. La mère de Mary quant à elle travestit sa cadette à la mort de son fils aîné, afin de continuer de percevoir la pension destiné à son enfant défunt. Les deux petites filles développèrent un fort caractère, Anne ayant, selon les rumeurs, poignardé un valet qui avait tenté de l’abuser à l’âge de 13 ans, Mary profitant de sa double identité pour se faire embaucher pour des métiers d’hommes. Mais la vie de pirate ne commença pour elles qu’à leur rencontre sur le bateau de Calico Jack Rackham, pirate de son état.

Yo oh oh , A pirate’s life for me Les deux femmes sont arrivées sur le bâtiment de Rackham par deux voies bien différentes : Anne quitta son époux, un pirate repenti travaillant à la solde du gouverneur de New Providence, dans les Bahamas, pour Rackham. Elle continua néanmoins à se travestir devant l’équipage, les femmes n’étant pas les bienvenues sur les navires, par superstition. Mary, elle, se fit engager comme pirate par le capitaine, pensant qu’Anne était un homme. C’est ici que les histoires et les fantasmes divergent : d’aucuns disent que les deux femmes eurent une liaison amoureuse, Anne tombant sous le charme d’une Mary travestie et masculine. D’autres considèrent que les deux femmes se lièrent d’amitié une fois que chacune découvrit le genre de l’autre, étant les deux seules femmes sur le navire.

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Les deux femmes se révélèrent des combattantes féroces et impitoyables : Mary ayant servi dans l’armée, était rompue à l’art de l’épée, alors qu’Anne était décrite comme une femme robuste, se battant comme une furie au côté des hommes de l’équipage, et n’hésitant pas à accepter les duels à mort face aux pirates lui manquant de respect. Et surtout, elles avaient une technique bien particulière quand le combat tournait à leur désavantage : elles déboutonnaient leur chemise, exposant leur poitrine au regard des adversaires qui en perdaient leurs moyens. Si ça c’est pas du génie… Malheureusement, leur capitaine n’était pas aussi robuste et malin : en octobre 1720, alors que le gouverneur a demandé leur capture et leur condamnation pour piraterie, les troupes du Capitaine Charles Barnet accostent le bâtiment de Rackham, capturant l’équipage qui n’opposa guère de résistance, les deux personnes n’étant pas totalement saoules à ce moment-là étant Anne et Mary. On dit qu’il faudra plus d’une heure de combat avant que les deux femmes rendent les armes, seules face aux troupes de Barnet. Au passage, elles tueront même des membres de leur propre équipage, et en blesseront d’autres.


et Mary Read

Culture

, qu’ils soient réels, imaginaires, à crochet ou à légendaires Anne Bonny et Mary Read ? Si oui, r à la double page suivante. Sinon, laisse nous Chaleur … Si elles ont été condamnées à la potence toutes les deux, elles prétexteront être toutes les deux enceintes pour être graciées par le gouverneur, celui-ci ne pouvant, par respect pour la morale chrétienne, porter atteinte à la vie des enfants innocents à naître pour les méfaits de leurs mères. En réalité, il est peu probable qu’aucune d’entre elles ne soient enceintes à ce moment-là. Finalement, Mary mourut de maladie lors de son incarcération, mais Anne, grâce aux relations de son père fortuné, put sortir de prison. Avant de quitter les lieux, elle rendit une dernière visite à son amant, Rackham, et ses mots d’adieux sont parmi les citations les plus connues de l’histoire de la piraterie : « Je suis désolée de te voir ici, mais si tu t’étais battu comme un homme, tu ne serais pas pendu comme un chien ». Ça, c’est fait.

« Je suis désolée de te voir ici, mais si tu t’étais battu comme un homme, tu ne serais pas pendu comme un chien. » De la fin de l’histoire d’Anne, on ne sait pas grand-chose : certaines versions disent qu’elle s’est remariée, et a vécu une fin de vie calme et rangée, d’autres pensent qu’elle s’est à nouveau engagée dans la piraterie, toujours sous son costume d’homme. En dépit des zones d’ombre, Anne Bonny et Mary Read demeurent les femmes pirates les plus connues de l’histoire, et une source d’inspiration pour la littérature du genre, le cinéma ou même les jeux vidéo : le personnage joué par Pénélope Cruz dans Pirates des Caraïbes est librement inspiré des deux jeunes femmes, que l’on retrouve également dans Assassin’s Creed Pirates. De quoi susciter des vocations. Non ? Dommage.

Ching Shih, l’impératrice des pirates

Si les femmes pirates des Antilles furent remarquables, elles font pâle figure en comparaison avec Ching Shih, une prostituée qui se maria avec un pirate pour prendre le contrôle d’une flotte de plus de 70 000 pirates. Fine stratège et grande manipulatrice, elle gardera la main mise sur son armée pendant presque dix ans, avant d’accepter une trêve et une place confortable de mère maquerelle à Canton, dans le sud de la Chine…

Sarah Monier

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Culture

E-books : est-ce la fin du livre papier ? E-books versus livre papier… qui va gagner ?

«M

ais pourquoi tu ne t’achètes pas une liseuse ? Moi ça fait longtemps que je n’ai plus de livres papiers ! » Phrase innocente, qui me tombe au creux de l’oreille, alors que mon pesant livre, bien réel, est ouvert sur les genoux. Je le considère alors comme un dinosaure, papy de la vieille époque. C’est vrai que ce n’est pas très « high tech » tout ça… Pour une étudiante de l’école de l’Innovation avec un grand I, c’est le comble ! Vraiment, c’est le comble ? Un marché à l’expansion lente Je pensais tout d’abord que le marché des E-books, c’est-à-dire des liseuses électroniques, était en train de prendre largement le dessus sur les livres traditionnels ; eh bien que nenni ! Certes leur part de marché augmente chaque année, mais pas aussi rapidement que ce que l’on pourrait le croire. Ainsi, en novembre 2013, selon le rapport « Global Ebook » écrit par un certain Rudiger Wischenbart (chercheur sur le développement du livre

électronique), les liseuses électroniques ne représentaient que 2,1% du chiffre d’affaires global des livres en France – celui-ci s’élevant à 4,13 milliards d’euros, une jolie somme. A croire que les Français, un peu romantiques, sont encore attachés à cette méthode archaïque de lecture. Aux Etats-Unis et en Angleterre l’évolution s’est faite plus rapidement mais les ventes stagnent également depuis un an. Que privilégier ? La liseuse est légère, facile à transporter et, élément bien pratique, elle nous permet d’emporter autant de livres que l’on souhaite dans notre valise. Cependant, lorsqu’elle n’a plus de batterie, c’est toute notre bibliothèque qui ferme ses portes ! Envolé également le bonheur de tourner les pages, de toucher l’objet, de sentir cette odeur caractéristique qu’ont tous les livres papiers. Je suis un peu triste de perdre ce contact physique, qui pour moi est aussi important que l’histoire en elle-même.

« Force est de constater que l’avenir du roman classique est menacé. » Cependant je ne jetterai pas la pierre aux liseuses électroniques. Force est de constater que l’avenir du roman classique est un peu menacé. Lire un livre, c’est trop long. Un bouquin, c’est lourd, ce n’est pas pratique, ce n’est pas classe. La liseuse, attirante par son aspect moderne et connecté, pourrait ainsi permettre à certains réfractaires de s’initier à la lecture et d’y prendre goût. Lire devient « in », les histoires sont toutes disponibles en un effleurement de doigt. Peutêtre que la liseuse est l’héroïne qui sauvera ces chers vieux livres du désintérêt et de l’oubli !

Suzy Cantraine

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Navire de verre

Culture

Chez Louis Vuitton, tous les arts sont célébrés ; cette fois, la maison frappe un grand coup avec sa nouvelle fondation parisienne.

L

a nouvelle fondation Louis Vuitton… A l’orée du bois de Boulogne, tout près du jardin d’acclimatation à Neuilly-sur-Seine, se dresse depuis peu un joyau de l’architecture contemporaine. En effet, sollicité par Bernard Arnault (PDG de LVMH) à l’automne 2006 pour créer une fondation, LA fondation Louis Vuitton, c’est le très fameux architecte américano-canadien Frank Gehry qui a imaginé et réalisé ce mastodonte de verre. Vous ne le connaissez pas ? Vous connaissez sans doute une de ses œuvres, à commencer par la cinémathèque

de Paris, le Guggenheim de Bilbao ou encore le Disney Concert Hall de Los Angeles. Une magnifique exposition retrace en ce moment son parcours à Beaubourg. Tout comme pour visiter la fondation, la queue pour accéder à l’exposition peut être longue, toutes les générations se bousculent, et le prix de l’entrée ne fait pas toujours plaisir. Mais le jeu en vaut la chandelle ! A noter, Vanity Fair lui a attribué le titre de « l’architecte le plus important de notre ère ».

…un chef d’œuvre architectural, symbole d’une capitale en mutation Inauguré le 20 octobre 2014, sa superficie est égale à pas moins de 11 700 mètres carrés, et il mesure plus de 40 mètres de haut. Autant dire qu’on le voit de loin ! Tout cet espace est consacré à la promotion de la culture, au mécénat, et bien entendu, à l’art contemporain. Il y a par exemple une immense pièce dédiée à Gerhard Richter. En tout, l’édifice comporte onze galeries, un auditorium pouvant accueillir 400 personnes ainsi qu’une multitude de terrasses et bassins. Pour se faire, 700 ouvriers furent employés, et une cinquantaine d’ingénieurs et architectes spécialisés. Comme sur les catalogues Louis Vuitton où les prix ne sont pas affichés – ce serait indécent – Bernard Arnault n’a pas voulu révéler la somme astronomique qu’il lui a fallu débourser pour s’offrir ce petit bijou architectural. Toutefois, le coût initialement annoncé, à savoir 100 millions d’euros (à 5 millions près, le prix de la construction du centre Pompidou), a été dépassé. Mais le résultat est tellement beau… Cet élégant vaisseau est constitué de douze voiles de verre. Tout en lui inspire le progrès. Ce n’est pas pour rien qu’il a utilisé la métaphore du bateau qui symbolise le changement. L’utilisation du verre, inspirée par le Grand Palais, n’est pas sans rappeler les métamorphoses de Paris au XIXème siècle. La dimension écologique illustre parfaitement son caractère novateur. En effet, un système de récupération des eaux pluviales a été mis en place afin de nettoyer les innombrables façades et verrières par exemple.

Amina Bouri

« Un élégant vaisseau constitué de douze voiles de verre, en qui tout inspire le progrès. »

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Culture

Des BD, des mangas et… des manfras Sortez un peu de votre bulle et venez découvrir avec nous ce monde si particulier des mangas et BD

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i l’on vous parle bande dessinée franco-belge, vous voyez immédiatement Tintin ou Astérix et Obélix, les planches colorées en papier glacé, les couvertures cartonnées, l’année entière qu’il faut attendre pour connaître la suite, et les 10 euros moyens à débourser pour 48 pages. À ce type de BD traditionnel, les puristes opposent le plus souvent les mangas. En effet, du point de vue du format, ceux-ci différent grandement. Ils sont en noir et blanc, en format poche, avec une couverture souple (et quasi toujours double), un sens de lecture inversé… Bref ils n’ont rien à voir avec notre sacro-sainte bande dessinée et, pendant longtemps, les mangas n’ont pas eu droit de citer dans le paysage « bédéiste », relégués qu’ils étaient au rang de sous-bd mal dessinées, pauvres et pour adolescents boutonneux. Mais il n’y a pas que cette hiérarchie – d’ailleurs en passe d’être totalement gommée - qui différencie les deux types d’œuvres. Par exemple, le traitement de la couleur est différent puisque les mangakas utilisent des trames (des traits espacés pour donner différentes teintes de gris). Mais la différence de format influence aussi la narratologie et le scénario. Un manga compte, par tome, une centaine de pages (voire plus) là où une BD européenne n’en compte que quarante à cinquante. Une série en 73 tomes comme One Piece (encore en cours) doit utiliser des techniques narratives différentes des techniques européennes pour tenir le lecteur en haleine.

Une certaine convergence des genres Mais, malgré ces différences, on observe de plus en plus une convergence entre les deux types de bande dessinée. En effet, il existe aussi des mangas grand format, avec des planches en couleur, et si vous associez le manga aux dessins avec des grands yeux expressifs, proche du style chibi (qui signifie en japonais « petite personne »), détrompez-vous ! Le style de dessin varie d’un mangaka à un autre mais aussi d’un genre à un autre, car le style

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d’un shojo (manga destiné aux jeunes filles) ne sera pas le même que celui d’un seinen (destiné à un public de jeunes adultes, essentiellement masculin). Tout comme chaque BD a son propre style. De même, les thèmes de mangas peuvent être proches voire totalement identiques à ceux des bandes dessinées européennes, il existe des BD dites « pour filles » ou « pour garçons », la différenciation genrée ne vient pas que du Japon ! Un Vampire Knight ou Switch Girl n’a rien à envier à Lou! ou Sisters. Et il ne faut pas oublier les mangas japonais comme Les Gouttes de Dieu, saga fleuve sur l’œnologie, dont le thème peut parler à un Européen. Depuis quelques années, les BD européennes s’inspirent de plus en plus des mangas dans leur dessin. Patricia

« Si vous associez le manga aux dessins avec des grands yeux expressifs, proche du style chibi […], détrompez-vous ! » Lyfoung, auteure de La Rose Écarlate, a été l’une des premières à reprendre les codes du manga shojo (personnages expressifs ou chibi) dans un format de bande dessinée dit « classique ». Mais le plus flagrant reste la tendance du manfra (mot valise forgé en 2005 pour désigner les mangas français). En Asie, la Chine et la Corée du Sud ont aussi leur forme de manga (respectivement manhua et manhwa), mais en Europe, c’est la France qui fait figure de fer de lance. Jenny a été la première française à publier une série de manga en 2006 (Pink Diary, 8 tomes, chez Delcourt) de type shojo qui reprend les codes et les dessins nippons avec l’utilisation des trames et de l’encre mais aussi des thèmes très courants au Japon comme le harcèlement scolaire et l’anorexie. On peut aussi en citer bien d’autres, comme B.B. Project de Marving Le Pennec ou les mangas Dofus publiés chez Ankama éditions.


Quoiqu’indissociable pour des problèmes culturels Cependant, il convient de nuancer cette récente convergence. Déjà, celle-ci semble n’aller que dans un sens car la bande dessinée européenne est totalement absente du paysage culturel japonais. Il n’existe que très peu de traduction des BD francophones. Ensuite, le manfra reste minoritaire dans les rayonnages, moins connus et moins médiatisés que leurs grands frères japonais. Enfin, le statut même du mangaka semble difficilement importable en Europe. Au Japon, le processus créatif des mangas a toujours été lié à une logique industrielle. On demande généralement aux mangaka une très grande productivité et ils travaillent toujours avec des assistants, sous la houlette d’un directeur artistique. Et si Jenny a publié un manga, elle n’avait pas cette pression éditoriale, même si les publications étaient proches. Ainsi, tout est bien qui finit bien puisque nous pouvons délecter des mangas BD, des BD mangas et l’exception culturelle française demeurera. N’est-ce pas magnifique ?

Abélia Catty & Pauline Brideron

Culture Le saviez-vous ? Que ce soit chez nos amis les Japonais ou dans notre culture occidentale, la parole est généralement représentée sous forme de bulles. D’accord, une bulle. Ne vous êtesvous jamais demandé pourquoi ? Eh bien, ce moyen graphique n’est autre qu’un dérivé de la religion. En effet, la parole divine était souvent représentée par des morceaux de parchemin. Lorenzetti dans son Annonciation par exemple use d’ailleurs de ce moyen afin de montrer que la parole de Dieu est agissante. Dans son tableau, le verbe se fait chair. Et pour cause, la parole au fil des années n’a pas perdu de son pouvoir puisque son aspect magique se retrouve dans l’univers du jeu de rôle Donjons et Dragons. La parole serait performative… Vous n’avez jamais été bassiné avec ce cher : « Dire c’est faire ? ». Et bien désormais pensez-y, plus qu’une parole, lorsque nous nous exprimons, nous nous impliquons plus que nous le pensons ! À méditer !

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Culture

Vocaloids : la virtuosité virtuelle Vocaloids : une invention made in Japan

Les Vocaloids, voilà un nom qui sonne bien futuriste. Jeu de mot entre vocal et android, les Vocaloids sont nés au Japon, un pays très friand de nouvelles technologies et de bizarreries en tout genre. A la base, c’est un logiciel développé par Yamaha qui permet de synthétiser des voix, des mélodies, des accords… pour ainsi produire des chansons totalement artificielles. C’est en effet une voix de synthèse qui chante, la mélodie et les instruments étant également produits par le logiciel. Le résultat est plutôt bluffant : l’on a vraiment l’impression que nos ordinateurs chantent. Depuis sa création, le logiciel a beaucoup évolué et s’est amélioré pour produire aujourd’hui des voix très réalistes. Il est parfois difficile de se douter que ce que nous écoutons n’est pas une voix humaine ! L’ensemble donne souvent un style bien Japonais, très énergique, électro-pop avec un soupçon de kawaï (comprenez « mignon » en Japonais).

Aujourd’hui plus besoin de vrais chanteurs pour faire un carton : nos ordinateurs sont eux aussi de talentueux artistes !

propres musiques. Ils se nomment d’ailleurs les VocaloP, c’est-à-dire les producteurs de Vocaloids. Bien plus que de simples chansons, ils créent tout un univers autour des voix de synthèse qu’ils utilisent. Ces voix possèdent leur propre identité : photo, nom, sexe, caractère… Ce sont de véritables personnages qui prennent vie. Certains d’entre eux, notamment Miku Hatsune, une jeune fille aux longs cheveux bleus, sont devenus très célèbres. Au Japon certains sont aussi connus que les stars en chair et en os et possèdent également leur lot de fans hystériques ! Albums et objets dérivés fleurissent : T.Shirts à l’effigie des Vocaloids, peluches, portes-clés… E n c o r e mieux : les Vocaloids font même des concerts ! Il est ainsi possible de venir entendre et voir chanter son idole virtuelle, projetée sous forme d’hologramme sur la scène. Venir applaudir une star virtuelle, pourquoi pas… Il sera simplement difficile de lui demander un autographe à la sortie !

« Icones de la chanson virtuelle, les Vocaloids possèdent eux aussi leur lot de fans hystériques»

Un nouveau phénomène musical La raison pour laquelle ce logiciel est aussi captivant est qu’il est l’instigateur d’un phénomène musical de grande ampleur au Japon. De très nombreux Japonais, professionnels comme amateurs de la chanson, se sont essayés à la création de leurs

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Suzy Cantraine

Pour les curieux : quelques vidéos à regarder sur YouTube ! Une des plus connue : World is Mine – Miku Hatsune Une où vous êtes sûrs que c’est une voix de synthèse : Tell your World – Livetune Une complètement psychédélique : Paradichlorobenzene – Kagamine Len


Petit Le Pont

Culture Dans cette rubrique, le GIW te fait découvrir une position du Kama Sutra à travers toute la culture qui l’entoure, son application, son histoire, sa symbolique…

« Cet acte d’amour de haut vol est un challenge qui vous rapprochera de votre partenaire. » Messieurs, si vous avez déjà pratiqué la gymnastique, vous serez avantagés. Si vous pensez que faire l’amour dans un lit, sur une chaise ou un bureau est trop commun, vous trouverez donc un challenge intéressant dans cette position qui se fait sans aucun support mobilier. A privilégier lorsque vous souhaitez pimenter votre soirée, vous lancer des défis et impressionner votre partenaire par votre originalité ! L’homme fait le pont avec son corps : le dos arqué, la tête en bas, les pieds et les bras bien stables sur le sol. Sa partenaire vient ensuite le chevaucher en se plaçant au-dessus de lui, les jambes de part et d’autres de son corps. Elle devra prendre garde à ne pas trop s’appuyer sur son homme, se faisant aussi légère que possible. Peut alors commencer un lent mouvement sensuel, un effort intense. L’union des deux partenaires est profonde, une étreinte langoureuse où l’objectif n’est pas la vitesse mais l’appréciation du moment.

Il vous faudra cependant respecter quelques conditions pour réussir à réaliser correctement cette position : Pour vous les hommes : ne pas avoir une partenaire de trop petite taille par rapport à vous. L’objectif n’est pas de faire du poney et si ses pieds ne touchent pas le sol, l’effort en sera d’autant plus pénible. Un plus également : être capable de supporter le sang qui vous montera progressivement à la tête. Un sacré challenge ! Pour vous les femmes : avoir des abdos, de la concentration et de l’équilibre. Pas facile de tenir cette position instable. Il vous faudra faire preuve de beaucoup d’adresse afin de réussir à rester en place tout en éprouvant du plaisir.

Pour vous deux : ne pas être pressés… ça peut prendre du temps de réussir à réaliser cette position correctement ! Réservé donc aux longues nuits d’amour où vous souhaitez tester de multiples positions avec votre partenaire… En définitive, le petit pont est réservé aux plus téméraires d’entre nous, sportifs, musclés. Cette position est définitivement un très bon moyen de casser la routine. Vouloir accomplir cet acte d’amour de haut vol est un challenge qui vous rapprochera de votre partenaire, si vous y parvenez. Quand bien même, s’il s’avérait que vos tentatives soient infructueuses, prenez cet échec avec humour et complicité. Unis dans l’adversité !

Suzy Cantraine

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assos

Planètes

La photo de planètes

Paysages d’Hawai : l’ile d’Oaahu Photographe : Maxime Morin

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assos Le Projet Burkina Faso a été créé l’année dernière et a pour but de construire un centre d’accueil pour les enfants déscolarisés de la ville de Fara. Les étudiants devront aussi construire un potager pour le centre, donneront des cours aux enfants du village et fournir une aide au dispensaire..

ProjEt Burkina Faso C'est un vrai ?

54 + 12 =?

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Quand certains travaillent, d’autres guettent …

Tu crois ?

OH !!!


assos

Construction à l'africaine !!!

!!!

Ne-y yibeoogo*

Chaleur

Fraicheur

* Bonjour OUAOU stylé ce projet !!!

Nous sommes ravies de vous avoir fait découvrir en quelques images notre projet

Bananas Merci à vous : Lucas, Cécile, Guillaume, Blandine, Alicia, Corentin, Charlotte, Emmanuelle, Marie, Clément, Caroline, Marie Lou, Clément, Margaux, Pablo, Paul, Pauline, Julia, Edouard, Oriane, Morgane, Margaux et Laurie

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assos

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Le dessin d’


’artagem

assos

Artagem

Eline Kleinbauer

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assos gem en débat

Le Vrai du Faux

vit-on vraiment dans une ville écolo ? Alors que notre belle cité est passée du côté vert de la force il y a de ça neuf mois, son rang de ville écologique peut parfois susciter levée de sourcils et scepticisme.

A

lors que la Capitale des Alpes est avant tout réputée pour ses pics de pollution réguliers (encore plus connus que les noix, c’est dire !), Grenoble n’apparaît pas au premier abord comme une ville particulièrement écologique. Eric Piolle, maintenant maire de Grenoble depuis le 30 mars et membre d’Europe Ecologie Les Verts, avait ainsi proposé toute une série de changements lors de la campagne pour les élections municipales. Retour sur ses propositions et les chantiers réalisés depuis. Dans l’élan galvaniseur d’une tentative de séduction des électeurs grenoblois, Monsieur Piolle avait ainsi déclaré vouloir rationnaliser les dépenses, revoir les chantiers urbains, ainsi qu’établir un véritable budget pour 2015. Vaste programme. Mais si Grenoble n’est pas encore la ville parfaite, de nombreux avancements ont cependant été réalisés. Les dépenses liées aux salaires des élus ont effectivement chutées, et sont ainsi passées de 1,1 million à 864 000 euros en moins d’un an ! Même constat pour les chantiers urbains, où les choses sont bel et bien en train de bouger : le projet de rénovation de l’Esplanade (quartier se situant sur le débouché de la RN481) a par exemple été revu, et de nouvelles orientations plus « vertes » ont ainsi été décidées. Parmi

elles le maintien de l’espace public, la réhabilitation et la rénovation thermique d’anciens immeubles, ainsi que le renforcement de la trame bleue et verte (qui préservent la biodiversité)… Mais la mesure qui a le plus fait parler d’Eric Piolle est certainement le démontage annoncé le mois dernier de 326 panneaux publicitaires JC Decaux dans l’agglomération, afin de les remplacer par de jeunes arbres. Cette mesure, qui constituait une des promesses de campagne du maire actuel, est en effet une première pour une métropole européenne, et a donné à Grenoble une image de précurseur en matière d’écologie dans le monde entier (promis, même les Brésiliens en parlaient, on ne joue plus en petite section en Isère !) Finalement, au terme de 9 mois de mandat, on ne peut donc que constater que l’action d’Eric Piolle se concrétise, et transparaît déjà sur la ville de Grenoble. Le maire a tenu ses engagements, et Grenoble est définitivement entrée dans l’ère de la responsabilité écologique. On espère que d’autres villes françaises et étrangères prendront bientôt exemple sur notre ville. Affaire à suivre donc, et qui sait, cela annonce peut-être la fin du tram gratuit pendant les pics de pollution…

« Cette mesure, qui constituait une des promesses de campagne du maire actuel, […] a donné à Grenoble une image de précurseur en matière d’écologie dans le monde entier. »

GEM En Débat

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assos

Impact

La deuxième vie

des cadeaux ratés N°1 : Le pull moche tricoté avec amour par une grand-mère, tante, grand-tante…

Le problème : ce pull est informe, il faut retrousser trois fois les manches pour en sortir les mains, et évidemment, il est d’une couleur indéfinissable qui ne va avec rien. La solution : dans un premier temps, le plus simple serait d’assumer totalement cette horreur, adoptant avec fierté un style hipster, à la limite du normcore (cf. GIW de novembre). Pour les moins audacieux, ce pull pourra s’avérer très utile pour se réchauffer lors des longues soirées d’hiver grenoblois, ou encore sous le manteau de ski (à condition de le garder fermé).

N°2 : Le CD des tubes de l’année offert par un oncle éloigné.

Le problème : on a tous passé l’été à chanter Sur ma route à tue-tête, mais on n’ira pas jusqu’à écouter ça en étant seul chez soi. Et puis en 2014, plus personne n’a de quoi écouter un CD. La solution : ce CD rejoint souvent une collection de compilations délaissées depuis nos années collège. Sachez que ces disques pourraient faire office de dessous de verre, afin de protéger votre table basse de créateur (IKEA) des débordements de boissons. Ils sont donc à conserver précieusement.

N°3 : Le livre que vous avez déjà lu. Le problème : vous l’avez déjà lu ! La solution : vous avez forcément une table, un bureau

Parce que le recyclage est au centre des préoccupations d’ImpAct, nous avons déniché des astuces bien pratiques pour éviter de jeter les cadeaux nuls qu’on reçoit tous à Noël.

ou une commode bancale que ce livre viendra fièrement soutenir pour plus de stabilité. Si vous n’avez que des meubles stables et de qualité (IKEA), rappelez-vous que Gibert reprend les livres et que cela pourrait participer au financement de votre prochaine SAT. En dernier recours, les livres sont 100% recyclables.

N°4 : Les chocolats que vous n’aimez pas Le problème : ils sont à la liqueur de quelque chose, 99% de cacao… Bref, on est loin des Kinder Schoko-Bons. La solution : si la voisine vous en veut toujours pour la dernière soirée un peu trop bruyante que vous avez fait avant les vacances, c’est le moment de l’acheter à moindre frais. Si vous n’avez pas encore fait cette fameuse soirée trop bruyante, vous pouvez toujours anticiper en achetant la voisine la veille du jour J.

N°5 : Le parfum pour personne âgée (comprendre « parfum pour vieux »)

Le problème : ce n’est pas en sentant comme votre Papy/ Mamy que vous allez chopper à la prochaine SAT. La solution : Les sites de revente de cadeaux sont suffisamment nombreux, on ne peut pas tout recycler non plus. Sinon il reste la voisine…

ImpAct

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LIBRE

Les bonnes résolutions de 2015 « Non mais sérieux, cette année, j’arrête de fumer ! », disais-tu à 00:09 le 1er janvier dernier, imbibé de champagne (...et de plusieurs autres doux breuvages). Tu en étais persuadé, infiniment convaincu, tu sentais grandir en toi une motivation extrême, une volonté à toute épreuve, et pourtant… 1er janvier, il est 19:30, tu ouvres tout juste les yeux. Tu te remémores difficilement les événements de la veille en allumant une clope. Et c’est en tirant une première bouffée que la mémoire te revient. C’est ça. Tu t’en rappelles. Quelques heures auparavant, tu as fait une promesse. Une promesse alcoolisée, certes, mais une promesse quand même. Une promesse intelligente et nécessaire. Une promesse que tu devrais tenir, et que pourtant, tu ne tiendras jamais. Mais je te rassure cher Gémien, tu n’es pas le seul dans ton cas, et c’est là tout le paradoxe des « bonnes résolutions ». Pour toi ce soir, une petite sélection des résolutions que tu ne tiendras jamais (ou presque, seuil de confiance à l’appui de 99,99%).

1. « J’arrête de fumer ! » Dans la catégorie de plus gros mytho de la terre, ça reste la résolution de la nouvelle année la plus populaire (et la moins bien tenue). Plan B : N’attend pas le jour de l’an et la dépression post-vacances de Noël pour arrêter de fumer, arrête maintenant (jette ce vilain paquet de Camel qui traine au fond du tiroir) !

2. « Je me suis inscrit(e) dans une salle de sport, je veux être en forme » Aller s’inscrire dans une salle de sport requiert déjà une très grande force de conviction (c’est pas donné, c’est toujours trop loin de chez toi, les horaires de la salle ne coïncident jamais avec les tiens et… tu as la flemme.), mais y aller plusieurs fois par semaine relève de l’exploit ! Plan B : Arrête de faire le nem dans ton plaid pendant les vacances, et bouge ton body ! 3. « Stop les pâtes, je vais me mettre aux légumes verts, et faire attention à ma ligne ! » Etre motivé, c’est bien. Etre réaliste, c’est mieux ! On sait très bien tous les deux que tes compétences culinaires s’arrêtent au poulet-curry, et que tu ne sais pas ce qu’est un butternut (sauf si tu as pris un panier Impact, mais là, ça compte pas). Plan B : Vade retro satanas le gars, jette-toi sur le céleri (il parait que cru, c’est très goûtu !) Alors soyons honnêtes. Entre toi et moi, entre vous et nous, rien ne sert de prendre des résolutions quand on sait pertinemment qu’on ne pourra pas les tenir. La seule chose que je vous souhaite pour cette nouvelle année, c’est de l’amour, et de tendres câlins. Alors, va chercher bonheur !

Léa Murgue


LIBRE

Les lunettes, outil de vu Levons le flou qui pèse sur les lunettes.

Les lunettes, un truc vieux et de vieux … S’il est aujourd’hui impossible de définir précisément la paternité et la date de la création des premières lunettes, on peut cependant définir très approximativement l’époque de leur découverte au IXème siècle environ. Il faut néanmoins distinguer l’apparition des lunettes et leur démocratisation qui n’arrivera que bien plus tard… Les lunettes de soleil ont quant à elles été créées en 1752 par un opticien, James Ayscough, qui cherchait à aider ses clients malvoyants. L’apparition des lunettes c’est comme les femmes au travail… en tout cas l’impact est le même. Parmi les nombreuses révolutions du marché de l’emploi deux ont été particulièrement importantes. La première fut l’apparition et la démocratisation des lunettes. Cela permit à la fois d’allonger le temps de travail pour les personnes âgées perdant la vue d’une part et de remettre la moitié de la population au boulot et notamment les « inadaptés » qui eux n’avaient aucun avenir pour la simple raison qu’ils étaient myope, astigmate, hypermétrope… Puis les femmes sont entrées de façon massive sur le marché du travail, et la moitié de la population a enfin pu avoir son indépendance. Les lunettes solaires : comment dénaturer un produit en vous vendant de la merde pas utile. A l’origine donc les lunettes sont un outil pour vous aider à voir ou vous protéger les yeux. La technologie a fait

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encore plus de progrès pour affiner les corrections mais aussi pour votre confort. Si la technologie a fait autant de progrès c’est aussi parce que les marques ont cerné la manne que représentait le secteur et s’y sont engouffrées. Parfois pour le meilleur… comme avec les marques tels que Ray Ban (lorsque ce sont des vraies), Persol, Ralph Lauren (les marques du fabriquant Luxottica en sommes) qui sont gages de qualité. Parfois pour le pire… avec des marques qui vous vendent cher des produits de faible qualité en vous faisant passer ça pour une merveille. Car oui les lunettes ça coûte cher, parfois très cher ! De grandes marques telles que Cébé et Bollé spécialisées dans les lunettes et masques de montagne peuvent se vanter de leur maîtrise et leur savoir-faire en termes de verres solaires de haute protection qui protègent bien en montagne - car oui la montagne ce n’est pas le même soleil qu’en plaine (ou en cuvette pour Grenoble). Car ce qui coûte cher c’est évidemment le verre. Cébé et Bollé utilise de l’acétate, un dérivé plastique de très bonne qualité pour les montures, mais de nombreuses autres marques ne peuvent en dire autant et vous facturent des lunettes excessivement chères pour une qualité plutôt médiocre. Dans le monde des lunettes de soleil, nous avons aussi notre Beats. Globalement assez cher, elles sont de faible qualité avec un plastique cheap et les verres protègent moyennement, sans égaler les verres minéraux G-15 de chez Ray Ban ou encore Persol. Mais ne parlons plus des bons élèves.


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ou outil de mode ? Car contrairement à ce que l’on peut croire, ces marques-là fonctionnent plutôt bien… Car aujourd’hui les gens sont plus intéressés par un look, un style plutôt que des performances et les caractéristiques. « Regarde dans mes yeux : que vois-tu ? » Sartre, Huis Clos Ce n’est pas tant que les prix rebutent la clientèle, c’est plus que les gens sont intéressés par leur look, plus que par leur santé. Il est vrai que les gens sont mal informés à ce sujet alors que la vue (comme l’audition) c’est chiant quand on la perd. Les gens n’ont pas été sensibilisé à prendre soin de leurs yeux comme on prend soin de ses oreilles (notamment en soirée). Il existe de très belles marques pour de petits prix avec un style pas forcément toujours incroyable, mais entre nous, vous nous avez montré tellement pire dans la série sac à patate en SAT, soyez rassurés on ne juge plus… Portez de bonnes lunettes, Be different (ou presque) Alors oui les lunettes c’est le style, mais vous ne vous rendez même pas compte que quitte à faire dans le style avec une paire de lunettes de soleil, ne prenez pas tous les mêmes ! Les ribambelles de petites midinettes (et fraîcheurs) parisiennes arborant joyeusement les mêmes mo-

dèles vus que et revus que sont le modèle Aviator (le modèle 3025) le modèle de top gun de chez Ray Ban ou encore Wayfarer (le modèle 2140) le modèle porté par les Blues Brothers comme le reste de la capitale. Maintenant il faut savoir ce que vous voulez aussi. Quitte à avoir du style « be different », optez pour d’autres marques qui font également des verres excellents (on ne saurait vous conseiller trop Persol). Mais n’oubliez pas les lunettes sont là pour vous protéger les yeux dans le cas des lunettes solaires ce ne sont pas que des accessoires de modes… Alors sortez couvert et protégez-vous bien, car ce n’est rien que pour vos yeux.

Guillaume Deysine

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LIBRE

Tous des malades Génération d’hypocondriaques ? Disons plutôt, d’obsédés par leur santé.

A

près des générations où mourir était quelque chose de normal, naturel et finalement plutôt accepté, nous vivons dans une société où la santé est une préoccupation majeure et où la mort, on préfère éviter d’en parler, de la voir, de la vivre… La santé est devenue quasiment une responsabilité : il faut se prendre en main, anticiper en allant voir des spécialistes. Prévenir plutôt que guérir, voilà notre mantra collectif.

Prendre soi-même sa santé en main De ce grand principe national de prévention, découle l’idée selon laquelle chacun est responsable de sa santé – et pas très loin de cela, responsable de ses problèmes de santé. Si tu ne veux pas être malade, va chez le médecin avant de l’être ! Va faire des bilans de santé régulièrement, va voir ton dentiste tous les ans, ton ophtalmologiste, ton pneumologue si tu as des poumons fragiles. Cette idée est très récente. Les femmes doivent ainsi aller voir leur gynécologue tous les ans, faire une mammographie tous les deux ans. Les rappels de vaccins sont désormais systématiques et présents dans l’inconscient collectif. Dans la même veine, on conseille aux personnes de 50 ans de faire un bilan auditif, car si l’appareillage intervient trop tard, le risque de ne pas supporter l’appareil est plus grand.

et autres lignes diététiques sont conçues pour permettre aux consommateurs de faire plus attention à ce qu’ils mangent. De même, les produits cosmétiques sont devenus des armes massives dans la lutte contre les maladies, la vieillesse, et l’horizon de la mort. Cela va des crèmes antirides aux fonds de teint contenant des protections contre les UV : tout le monde vous dira aujourd’hui que la lutte contre le vieillissement de la peau peut commencer dès 30 ans. Voire, doit commencer dès 30 ans.

Les nouveaux gourous de la santé Une des grandes conséquences de cette responsabilisation individuelle, c’est que potentiellement, comme chacun s’occupe de sa santé, tout le monde peut donner son avis sur les questions de santé. C’est bien sûr lié au grand partage de l’information et au développement des sites de type forum où toute la communauté répond à une question d’un membre. L’expérience est privilégiée au savoir : la méfiance est de mise face à ce médecin qui ne prescrit pas le traitement que l’on voulait. On entend de plus en plus des remarques du type « qui vous connaît mieux que vous-mêmes ? » ou « vous êtes le mieux placé pour savoir ce qui vous convient ». Remarque qui s’applique au type de crème hydratante à choisir… mais aussi, par extension, au régime, au traitement, au suivi médical.

« Prévenir plutôt que guérir, voilà notre mantra collectif »

Ces nouvelles habitudes de santé s’accompagnent d’une seconde prise de conscience : la santé passe également par une bonne hygiène de vie au quotidien. Et dans ce domaine en particulier, la responsabilité individuelle est fortement soulignée. Pensez à tous les petits messages gouvernementaux qui accompagnent les publicités alimentaires : 5 fruits et légumes par jour, alimentation ni trop grasse, ni trop sucrée, ni trop salée, alcool à consommer avec modération. Ces messages prouvent que désormais, les individus sont invités à se soucier de leur santé. Les entreprises agroalimentaires l’ont bien compris ! Les yaourts 0%, margarines enrichies en Oméga 3

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imaginaires Il y a une sorte de confusion entre méfiance extrême et propension à croire n’importe qui. On est plus enclin à penser que l’on est plus apte que le médecin à savoir ce qui nous convient… mais on suit dans le même élan cette cousine qui nous dit que tel traitement a fonctionné à merveille sur elle. A ce petit jeu de mimétisme, les blogueuses beauté sont championnes. A coup de favoris, de routines de soin et de conseils « ce produit est merveilleux car il a fait des miracles sur moi », elles sont devenues de véritables gourous, pouvant influencer les ventes des produits et l’image des marques par leurs recommandations. Et si le risque est minime quand on parle de crème de jour, cette tendance devient inquiétante quand ces dames se mettent à conseiller des régimes et des pratiques de chirurgie ou médecine esthétique.

« En ce qui concerne la santé des individus, il y a une sorte de confusion entre méfiance extrême et propension à croire n’importe qui »

Ceci est un dispositif médical Ce message est le dernier-né du gouvernement. Il invite les concitoyens à faire attention à ce qu’ils achètent et consomment, dans leur désir frénétique de se protéger et d’éviter les maladies. En somme : faites attention quand vous faites attention. Surveillez vos habitudes de surveillance. Le serpent se mord la queue, et on nous demande d’être prudents à tous les égards. Prudents face à la maladie, prudents face aux soins. En bons petits schizophrènes, stalkons-nous nous-mêmes pour éviter tout dommage. Face à ces messages contraignants et tendus, inquiétants et inquiets, moi je dis, calmons-nous un peu. Manger un tacos ne va pas nous tuer, et si ça nous bouche les artères, nous n’en mourrons pas avant nos 70 ans ! Je vous choque ? Laissez-moi vous dire ce qui me choque, moi : qu’on me demande de passer ma vie à me regarder le nombril pour voir s’il me dit que je vais mourir. Nous savons tous que nous allons mourir… arrêtons d’en faire tout un plat. Je veux bien ne pas faire d’excès, mais si ça n’embête personne, je préfère attendre d’avoir un problème pour m’inquiéter.

Sarah Monier

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LIBRE

10 bonnes raisons

d’adopter un chat ou un chien (ou les deux)

Adopter ou ne pas adopter un animal ? Telle est la question. Voici de quoi te décider (en toute objectivité bien sûr...)

A

près avoir décoré le sapin de Noël un peu trop tard, avoir englouti votre calendrier de l’Avent un peu trop tôt, et avoir tenté de réviser votre compta/finance, il est temps d’aborder cette nouvelle année avec entrain et fermeté. Or, qui dit janvier dit bonnes résolutions et changements. Alors pourquoi ne pas rejoindre la communauté la plus « nian-nian » de France en adoptant une petite (et si mignonne) bête à poil ? Voici les 10 bonnes raisons qui vont vous faire craquer.

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Parce que ça tient chaud. Eh oui, en cette période hivernale, quoi de mieux qu’une petite bête à poils contre qui se blottir en regardant sa série préférée ? En plus, c’est plus écologique que de se faire un feu de cheminée.

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Parce qu’ils ne vous jugent pas. Que vous ayez envie d’écouter du Patrick Sébastien, ou bien de rester en pyjama toute la journée, sachez qu’ils ne vous en voudront pas. (Pire, vous sentirez une sorte d’approbation de leur part).

Constance Tresca

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Parce qu’ils sauront vous combler d’amour. Finies les soirées déprime, place aux léchouilles et autres papouilles.

Parce qu’ils savent réconforter. C’est prouvé ! Le ronronnement d’un chat a des effets relaxants sur l’organisme humain. On leur prête des vertus thérapeutiques capables de réduire ponctuellement le stress, l’insomnie et l’anxiété. Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour vos partiels…

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Parce qu’ils ont autant faim que vous. Vous culpabilisez de manger toujours plus de chocolats, sous prétexte de finir les boîtes qu’on vous a offertes ? N’ayez crainte, vous n’êtes pas le seul à avoir constamment faim. Parce que vous pourrez les affubler de petits noms ridicules en toute impunité. C’est l’occasion de vous lâcher et de laisser parler votre petit cœur en chamallow.

Parce qu’ils sont fidèles. On ne peut pas en dire autant de tout le monde…

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Parce qu’ils sont plein de vitalité (du moins jusqu’à un certain âge). Vous voulez vous réconcilier avec le sport ? Deux options s’offrent à vous : trouver une target avec qui pratiquer le fameux « petit pont » (cf page (Cul)ture), ou bien adopter un chiot qui saura vous traîner dans tous les endroits de la ville. A vous de voir !

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Parce qu’ils sont amusants (et un peu bêtes). Ce n’est pas pour rien qu’ils nourrissent la plupart des bêtisiers… à notre plus grand plaisir !

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Parce qu’ils sont irremplaçables. Un peu de sentimentalisme ne fait pas de mal…


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Le pourquoi du comment Dans cette page, nous te dévoilerons les réponses des questions, toutes plus ou moins intéressantes, que tu t’es toujours posées (ou que tu te poseras). C’est cadeau et grâce à nous, tu pourras béflam à tout moment. Pourquoi trinque-ton ? Cette tradition occidentale remonte au Moyen-Age. A cette époque, l’empoisonnement était monnaie courante. Il n’était pas rare qu’un rival mette quelques gouttes d’un quelconque poison dans votre verre. Le fait de trinquer permettait le transfert de liquide d’une chope à l’autre, par éclaboussures. Ainsi, en trinquant, les deux convives avaient la certitude que l’autre ne souhaitait pas l’empoisonner. De plus, il faut se regarder dans les yeux pour prouver notre probité et le fait que l’on ne craint pas les éventuelles éclaboussures. Le fait de dire « santé » en même temps signifie que malgré le partage de boisson, les deux sont en bonne santé.

Pourquoi ne doit-on pas couper la salade avec son couteau ? Cette tradition, moins ancienne que la précédente, remonte également à des temps révolus et ne concernait qu’une classe sociale aisée, tout comme aujourd’hui. En effet, dans le temps, la forte acidité du vinaigre que contenait la sauce oxydait l’argenterie. On évitait donc d’utiliser son couteau pour ne pas le détériorer. Les feuilles de salade étaient découpées avant d’être servies. Au regard du fait que peu d’entre nous mangent avec de l’argenterie et que le vinaigre n’est plus du tout acide, vous pouvez couper votre salade autant que vous le voulez !

D’où provient l’expression « en deux coups de cuiller à pot » ? Elle nous vient du roi de Navarre, Antoine de Bourbon, qui possédait un château à Pau. Alors qu’il était éloigné de sa femme Jeanne d’Albret lorsqu’elle donna naissance au futur Henri IV, il apprit la naissance de son fils et le fait que sa femme n’avait pas souffert. En effet, elle accoucha de manière très rapide selon les récits de l’époque. Fier de sa femme et heureux d’avoir appris une excellente nouvelle, il l’annonça à ses courtisans en ces termes : « Monsieur, la reine nous a donné un petit prince en deux coups de cul hier à Pau ». Cette explication ne fait pas l’unanimité. Deux autres versions existent. Une nous vient du milieu militaire et l’autre de celui de la marine. Dans l’armée la « cuiller à pot » est une sorte de louche de grande taille. Elle permet donc de servir très rapidement. L’expression « en deux coups de cuiller à pot » prend donc tout son sens. Dans la marine, la « cuiller à pot » est un sabre d’abordage. Ainsi, il permettait de régler ses problèmes très rapidement. Pourquoi dit-on « merde » pour souhaiter bonne chance ? Liée à la superstition théâtrale, cette coutume remonte aux temps où l’on se rendait au théâtre en fiacre. Ainsi, souhaiter à un metteur en scène ou un dramaturge qu’il y ait beaucoup de crottin devant son théâtre revient à lui souhaiter qu’il y ait foule et donc qu’il ait un grand succès.

Amina Bouri

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LIBRE

Les trésors de la langue française Refiler la patate chaude Si vous avez déjà mangé une patate - oui, cet article s’adresse à une élite… - vous avez certainement remarqué qu’une pomme de terre chaude garde longtemps sa chaleur tant qu’elle n’est pas coupée. Selon les plus grands spécialistes de la patate, ce serait en raison du volume d’eau qu’elle contient. Quoi qu’il en soit, la patate chaude reste chaude longtemps. C’est pourquoi lorsqu’on saisit à mains nues une pomme de terre que l’on pensait tiède mais qui se révèle chaude, notre premier réflexe est de s’en débarrasser le plus vite possible, avant d’être brûlé. Imaginez-vous dans cette situation : deux options s’offrent à vous. Soit vous lâchez la patate par terre, soit, si vous n’aimez pas gâcher la nourriture, vous la refilez à votre voisin. Et peu importe si lui se brûle, l’essentiel pour vous étant de vous défaire de cette pomme de terre bien encombrante, sans la jeter. Même si au final peu de gens choisissent la deuxième option, c’est bien de cette image que nous vient l’expression. « Refiler la patate chaude », c’est se débarrasser d’un problème compliqué à résoudre en l’imposant à quelqu’un d’autre, ou encore se défaire d’une situation délicate en impliquant autrui à votre place. En fait cette expression a été importée au XIXème siècle des Etats-Unis, où la « hot potato » désigne un problème ultra-sensible, à tel point qu’il peut être dangereux de chercher à le résoudre soi-même et qu’on est alors tenté de laisser quelqu’un d’autre le résoudre à sa place.

Avec ma bite et mon couteau Cette expression récente - elle est apparue au XXème siècle - a une origine facile à comprendre. Le couteau est l’outil de base par excellence : il permet à l’homme de remplir toutes les tâches nécessaires à sa survie : chasser, manger, se défendre. C’est un peu le must-have de tout kit de survie. Naturellement l’homme est également équipé de l’autre instrument cité dans cette expression, qui lui aussi sert à des choses aussi vitales que variées, mais que néanmoins nous nous abstiendrons d’évoquer ici. En fait, si quelqu’un n’a que ces deux outils à sa disposition, c’est qu’il dispose seulement du strict minimum. Il est donc a priori fort mal pourvu pour accomplir une tâche quelconque, et ce quelle que soit la taille de l’un ou de l’autre instrument. Cette expression imagée symbolise ainsi la capacité d’un individu à accomplir quelque chose avec très peu de moyens. Lorsque l’on dit de quelqu’un qu’il a accompli une tâche « avec sa bite et son couteau », c’est donc qu’on est admiratif devant le fait qu’il ait réussi à réaliser un travail avec très peu de moyens, alors qu’il en aurait certainement fallu beaucoup plus à une autre personne.

Dorian Combe

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