GIW 57 - Avril 2015

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édito Gémiennes, Gémiens, Voici venu le temps des au revoirs. Finis les petit-déjeuners à foison, les après-midi au couloir asso, les pauses déjeuner sur la terrasse… Nous quittons GEM pour la laisser aux futurs bizuths le temps de quelques semaines et c’est pour nous l’occasion de partir à l’aventure, que ce soit pour un stage à Paris ou pour un séjour au Pérou. C’est avec un petit pincement au cœur que nous vous avons concocté ce dernier numéro de l’année du Gem In Way, qui marque chez nous les passations. Et qui dit passations dit numéro spécial. Mais que l’on parte en stage, en césure, en vacances prolongées ou que l’on entre de plein pied dans la vie professionnelle, nous n’oublierons pas cette année à GEM : nos rencontres, nos projets associatifs, nos soirées, ce que nous avons appris, ou encore (les cours) les lendemains de SAT. Nous saurons saisir chaque occasion de revenir vers notre vie étudiante. En attendant, pour célébrer l’échange permanent qui règne au sein de la communauté gémienne, nous avons choisi dans ce numéro de confronter nos idées en vous proposant des articles écrits à plusieurs. Bonne fin d’année à GEM et très bonnes vacances, Le Gem In Way

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com Rédactrice en chef Sarah Monier Responsable Maquette Pauline Grepin Rédacteurs Thomas Sghedoni Alexandra Wegman Suzy Cantraine Mourad Kamel Dorian Combe Amina Bouri Constance Tresca Maquettistes Pauline Brideron Xavier Jacquot Mohamed Debbagh


sommaire La vie de l’école

Typologie des profs à GEM......................................p.5 Es-tu prêt pour la vie en coloc ?................................p.6 La césure, rite initiatique du Gémien.......................p.8 Un lieu, quatre écoles.............................................p.9 La diversité à GEM.................................................p.10 La tristesse du départ des 2A...............................p.12 Bilan d’une année à GEM....................................p.13 Interview d’un ancien Gémien.............................p.14 La Newsletter de l’Espace Carrières.......................p.15 Rattrapages... De théâtre......................................p.16

P6

Société

Les droits des homosexuels dans le monde.........p.18 Les pays que vous ne connaissez pas.....................p.20 L’arroseur arrosé....................................................p.21 Vous avez dit égalité des sexes ?............................p.22 La tendance Fitspo................................................p.24 L’envol du Rafale....................................................p.26 L’après Photoshop.................................................p.28

P18

Culture

P24 P26 P30

Clipmania - Pon Pon Pon.......................................p.30 Quand l’Eurovision enflamme les passions..........p.31 Mythes et contes : des récits partagés ?...............p.32 Le Maroc à l’honneur............................................p.34 La F1 et les jeux du cirque..................................p.35 L’appartenance à un pays....................................p.36 Biographie d’une chaussure.................................p.37 Le livre, objet de pouvoir insoupçonné.................p.38 Selma.................................................................p.39 Cul(ture) - La belle endormie..................................p.40

Assos

Planètes.............................................................p.42 Gem En Débat.......................................................p.43 Artagem.......................................................p.44 ImpAct.........................................................p.45

Libre

P43 P49

P52

Hymne aux amateurs de la bonne chair..............p.47 Je suis riche, coupe-moi une tranche !.................p.48 Le petit oiseau, la vache et le renard....................p.49 L’absinthe ou le mystère de la « fée verte »..........p.50 Les plus gros fakes de l’Histoire............................p.52 Appel au lecteur....................................................p.54 Le drame de Superga...........................................p.55 Financement participatif.......................................p.56 Rédaction VS Maquette........................................p.57 Le pourquoi du comment.....................................p.58 Les trésors de la langue française..........................p.59



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Les enseignants à GEM sont les gardiens du savoir, en charge de nous former au mieux pour notre futur vie professionnelle. Mais ils ont des manières bien à eux de dispenser leurs cours.

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Typologie des profs à GEM

Il ne peut pas s’empêcher de faire une blague toute les cinq minutes. Cela n’enlève rien à la qualité de son cours, mais sa capacité à insérer un instant comique n’importe quand, en parlant de n’importe quel sujet, est au premier abord désarmante. A tel point que l’on arrive à se demander s’il ne prépare pas ses blagues à l’avance, en commentaire sur son Powerpoint.

Conseil : pour aller au bout de sa démarche, il pourrait ajouter sur son Powerpoint, après chaque moment drôle, le bruit de « rire du public » propre aux séries humoristiques américaines.

n Le nou ours Il est calme, il est gentil, en apparence toujours disponible. Il aime bien les cours classiques, bien organisés, et qui respectent un planning minutieusement établi. Mais derrière ce masque d’ange se cache un fin stratège. Toutes ses gentillesses, sa magnitude et sa « mignonnitude » sont en réalité des excuses pour ne pas répondre aux sollicitations des élèves. En gros « puisque je suis sympa on ne pourra rien me reprocher ».

Conseil : devrait se porter volontaire pour être cobaye lors des expériences vi-

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sant à créer des robot-professeurs.

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Toujours à l’affût d’une nouvelle occasion pour parler de lui-même, de « comment [il a] quitté la direction financière d’Airbus il y a 5 ans pour lancer [son] propre cabinet de conseil », de l’équilibre parfait qu’il a trouvé entre vie personnelle et vie professionnelle (« Je vais être honnête avec vous, moi le week-end et pendant les vacances je ne regarde jamais les mails du boulot, et je ne réponds au téléphone qu’en cas de force majeure »), c’est en général un excellent professeur, mais il ne peut s’empêcher de systématiquement relier le cours à lui-même et à sa vie. Néanmoins ses expériences sont parfois très enrichissantes ! A condition bien sûr qu’il parle de ses expériences professionnelles…

Conseil : écrire une autobiographie, ou alors aller enseigner à des étudiants en

Rac onter sa vie

psychologie.

Dorian Combe

NB : Cette typologie est générale, imagée, à but humoristique, et ne vise en aucun cas un enseignant en particulier.

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Es-tu prêt pour

la vie en coloc ? La coloc en 2A est un peu une institution à GEM. Mais malheureusement, tout le monde n’est pas prêt à abandonner ses petites habitudes…

B – Tu t’en fous, de toute façon tu as un casque anti-bruit de qualité. C – T’es pas chiant toi, rien ne peut te sortir du sommeil. D – Le silence, tu n’aimes pas. Faut de la vie, de la musique, du bruit.

4) Chez toi c’est plutôt ambiance maniaque ou foutraque ? 1) La vie seul en studio, tu as trouvé ça comment ? A – Un paradis sur Terre. Personne pour te prendre la tête ! B – Insupportable. Tu pleurais tous les soirs où tu ne pouvais pas skyper ou sortir avec tes potes. C – Pas mal, tu t’en es accommodé mais avoir à nouveau de la compagnie ne te dérangerait pas ! D – Boarf. De toute façon toi du moment que tu as un lit et de quoi manger, tout te va.

2) Comment imagines-tu le/la coloc idéal(e) ? A – Un fantôme. Il paie le loyer et te fout une paix royale. B – Fêtard(e), bonne descente, prêt(e) à te porter dans ton lit, à parlementer avec les voisins et à remplir la cave tous les jeudis soirs. C – Quelqu’un d’un peu comme toi : pas chiant(e), qui saura aussi te laisser tranquille si tu as envie d’être seul(e). D – Bien foutu(e), célibataire, potentiellement intéressé(e) pour partager un lit les soirs de solitude.

3) Quelle est ta tolérance au bruit ? A – Quand tu mets de la musique, tu aimes que les murs tremblent, mais si tu es dans un mood silencieux, tu ne supportes pas le moindre bruit.

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A – Maniaque ! On ne touche pas à tes affaires, on ne bouge pas tes affaires, et si c’est sale on nettoie ! B – Foutraque… Tu es du genre à dire « ça va c’est pas si sale », et à tout laisser en bordel. C – Les maniaques te stressent, mais de là à vivre dans une porcherie, faut pas pousser. D –Du moment qu’on te laisse gérer ta chambre et que le frigo n’est pas un élevage de champignons, tu-t’en-fous.

5) Et la bouffe alors ? Parlons-en. A – Chacun sa bouffe, chacun sa vie, chacun ses goûts, chacun ses rêves… On ne partage pas ! B – La coloc c’est un peu du communisme : la communauté de biens. C – Faisant partie des gens qui ont des goûts chiants et précis, tu n’es pas le plus apte à partager la bouffe d’autrui. Mais une petite raclette, ça ne se refuse pas ! D – Tacos/pizza/McDo/wok est ton menu. Du coup, la question du partage ne se pose pas trop…

6) Ta coloc, si elle se fait, sera officiellement Coloc Gémienne. Serais-tu prêt à accueillir des soirées ? A – Même pas en rêve ! Se réveiller le dimanche dans un décor d’OB, très peu pour toi.


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A – C’est très simple : c’est mort. Personne ne ramène qui que ce soit. Prenez un hôtel, bordel ! B – OPEN COLOC ! C – Chacun sa chambre, chacun sa vie, non ? Enfin, tant que les portes sont bien fermées et les murs épais… D – Chacun fait ce qu’il veut, mais perso, tu ne vas pas te priver !

A – C’est la fin du bail. Chacun reprend ses valises, il est hors de question que tu restes ici. B – Guerre mondiale dans l’appart. Tu traces des frontières au sol, dans le frigo, tu laisses des pièges dans le lit des colocs, tu savonnes le fond de la baignoire pour qu’ils se cassent une jambe… La guerre. C – Tu es tout triste, et tu fais tout pour régler le problème, en essayant de parler, de faire de la bonne bouffe… Cette coloc c’est ta vie, ça ne peut pas s’arrêter comme ça ! D – C’est leur problème. Toi, tu continues à vivre ta vie, libre comme l’air.

Sarah Monier

Tu as une majorité de A : tu n’es clairement pas fait pour la vie en coloc. Je ne sais même pas pourquoi tu as fait ce test ! Tu es sûr que tu as déjà vécu dans une famille ?

8) N’oublions pas de mentionner la chope/ validation, qui peut soulever des tensions dans une coloc !

10) Une énorme dispute éclate entre tes deux colocs. Elle semble impossible à apaiser, et la tension est à son comble, la vie, invivable. Que va-t-il arriver à la coloc ?

siasme, c’est sûr ! Tu as hâte de profiter de ses meilleurs aspects… mais attention à ne pas trop fantasmer : tes colocs n’auront pas toujours la même vision des choses que toi, et tu vas sans doute devoir calmer un peu tes ardeurs !

A – Tu as des goûts très précis, et tu as besoin d’avoir tes photos de famille sous les yeux où que tu ailles. C’est donc toi et toi seul qui gèrera la déco, et ce n’est pas négociable. B – Tu es pour la déco gémienne : affiches d’asso partout, étagère de bouteilles vides, et photos des potes en train de choper en OB affichées dans les toilettes. C – Tu as bien envie de faire une déco spéciale pour cette coloc, pourquoi pas en rapport avec son petit nom… Sinon c’est triste, non ? D – Déco ? Pourquoi faire ? A vrai dire tu t’en fous un peu. Si les autres en veulent, qu’ils s’en occupent ! Toi tu as mieux à faire.

A – Tu DETESTES les pleurnichards. Et tu n’es pas sa maman ! On est adultes, qu’il gère tout seul. B – Pour lui remonter le moral, une seule solution : une soirée bien arrosée ! C – Compatissant, tu lui remontes le moral… mais de là à le laisser dormir avec toi, heu, c’est non. D – Tu n’es pas très doué pour remonter le moral des gens. Tu lui fiches la paix, c’est déjà bien, non ?

Tu as une majorité de B :

7) On n’y pense pas assez, mais la déco peut être un point sensible…

9) La vie en communauté connaît ses hauts et ses bas… Et parfois, un de tes colocs aura peut-être un chagrin énorme. Genre, il pleurera dans la douche, dans la cuisine, et il te demandera d’une voix brisée s’il peut dormir avec toi pour se sentir moins seul.

la vie en coloc t’enthou-

B – Evidemment ! A quoi ça sert d’être en coloc si on ne fait pas de soirées ? OPEN COLOC ! C – Evidemment ! Tu as hâte que ton appart devienne the place to be. Après, ce serait sympa si ça pouvait aussi tourner… Moins tu vois la police, mieux tu te portes. D – C’est tout l’avantage de la coloc : pendant que tu ronfles comme un bienheureux jusque 16h, tes colocs peuvent nettoyer l’appart. Tout bénef !

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n’oublie pas que la vie en coloc, c’est une vie à plusieurs.

Tu as une majorité de D : tu as l’air plutôt cool à vivre, et prêt pour les concessions qui jalonnent le chemin de la vie en coloc. Félicitations !

Tu as une majorité de C :

Résultats

Tu es peut-être un poil trop indépendant… Mettre la main à la pâte, faire des trucs ensemble, s’aimer un peu, c’est ce qui fait le sel de la coloc !


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La césure, rite initiatique du Gémien La césure, ou Parcours Long en Entreprise, est un passage choisi par la plupart des Gémiens. Après une deuxième année parsemée d’expériences diverses, voici un nouvel horizon qui s’ouvre…

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oilà, c’est fini. 2A, tu as décroché la césure de tes rêves, avec un intitulé ronflant dans une belle boîte parisienne. Et si ce n’est pas le cas, tu la trouveras bientôt. Après tout, tu viens de GEM ! Voilà le moment de dire au revoir aux copains (« On se revoit bientôt, hein, grosse soirée dans deux semaines dans mon appart que j’ai pas encore trouvé ! »), de faire sommairement le ménage dans ta coloc avant de la refiler aux 1A, et de préparer ton sac pour l’ESCale (si toutefois tu as décroché le précieux sésame). Tu n’as évidemment pas manqué de poster sur Admis Gem, au milieu des ventes de matelas et autres micro-ondes : « Coucou, si vous avez un bon plan logement sur Paris à moins de 400€, je suis preneur ! Merci, bisous <3 ». Naïf que tu es.

« Tu as décroché la césure de tes rêves, avec un intitulé ronflant dans une belle boîte parisienne. Naïf que tu es. » Dans deux mois tu boiras (enfin) un verre avec un pote, et tu réaliseras que ta vie n’est plus tout à fait la même. Tout d’abord, tu réaliseras qu’aujourd’hui, tu vis dans un luxueux appartement de huit mètres carrés, sous les toits et sans ascenseur, pendant que ton pote est de retour chez Papa-Maman (ce qui n’est guère mieux). Aujourd’hui, tu payes un abonnement, et fais deux heures de trajet tous les matins pour aller travailler, quand l’an dernier tu fraudais le tram pendant dix minutes. Il te faut également savoir que ton approche de l’alcool ne sera plus tout à fait la même. Combien de fois t’ai-je entendu, l’an dernier, t’auto-proclamer champion, lorsque tu avais réussi, au sortir d’une SAT bien arrosée, à te traîner jusqu’au cours de 8h, à émettre un faible « oui » à l’appel de ton nom, et à passer ensuite le reste de la matinée à rythmer de tes ronflements avinés les tentatives désespérées de ta prof de t’inculquer un minimum de savoir, tout en embaumant la salle d’effluves des plus agréables, le visage arborant fièrement de superbes insultes et autres

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dessins d’organes génitaux ? Je gage que ton patron sera moins conciliant que tes pauvres professeurs qui n’ont jamais demandé à ce que leur cours soit placé un vendredi matin. Tu boiras moins, donc, et tu le sentiras bien vite, lorsque tu boiras ce verre avec ton pote : « Oh là là, elle monte plus vite que d’habitude, cette bière ! ». Triste constat, n’est-ce pas ? Eh bien non, pas tant que ça. En entreprise, tu apprendras rigueur, ténacité, résistance au stress… En entreprise, tu apprendras à faire ce que l’on te demande, même si cela te chagrine profondément. Tu auras pu tester, pour la dernière fois avec filet, le monde effrayant qui t’attend au sortir de GEM. Et en sortant de tes stages, tu te diras que tu as bien changé. Et puis, tu te souviendras des 4A en SAT…

Jules Simonnet


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Un lieu, quatre écoles ! Entre ESC, EMSI et GGSB, on s’y perd un peu… Qu’est ce qui correspond à quoi ?

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n arrivant à GEM, fraichement débarqué du concours Grandes Ecoles, l’on s’imagine que notre école, c’est l’ESC et rien d’autre. Puis l’on tombe très vite sur les panneaux EMSI, GGSB... On comprend vaguement que GGSB, ce sont plutôt les internationaux. Mais pour le reste ? Décryptage des écoles et programmes abrités par GEM.

L’ESC. L’Ecole Supérieure de Commerce, la plus connue,

abrite le programme Grande Ecole dans lequel nous sommes pour la plupart engagés. Un programme en 3 ou 4 ans, selon ceux qui partent en PLE. La plupart de ceux qui sont à l’ESC viennent de prépa, mais pas seulement ! Grâce au concours passerelle et à PassWorld, nous avons des étudiants venant de licence, de Bachelor mais aussi des étudiants du monde entier. Nous aurons donc à la fin de notre cursus un DESMA (Diplôme d’Etudes Supérieures en Management). L’ESC propose également des mastères spécialisés, à réaliser après Bac +5, pour une durée d’environ 15 mois sur des domaines variés : Management et Marketing de l’Energie, Management des Entreprises de Biotechnologie & Pharmacie…

L’EMSI. L’Ecole de Management des

Systèmes d’Information propose des programmes orientés technologie et numérique. Cette école propose une formation initiale (c’est-à-dire des formations pour étudiants n’étant pas entrés dans la vie active) en tant que manager des systèmes d’informations, des formations continues (pour les personnes étant déjà en activité professionnelle) et des mastères spécialisés, pour la plupart en alternance. Dans les mastères spécialisés, l’on retrouve notamment un mastère Big Data, Stratégie et Développement Web… pour les férus de technologie et de digital !

« On comprend vaguement que GGSB, ce sont plutôt les internationaux. Mais pour le reste ? » GGSB. Grenoble Graduate School of Business propose

des programmes internationaux diplômants. Ceci veut dire que les diplômes délivrés sont reconnus au niveau international. L’on retrouve notamment le MIB (Master in International Business), très bien coté puisqu’il est classé 15e mondial par le Financial Times dans la liste des masters en management. A noter que tous les cours sont en anglais et la forte orientation internationale de ce master explique qu’il y ait autant d’étrangers en GGSB.

Doctoral School. Enfin la Doctoral School propose des formations doctorales après le master. La recherche porte sur des thèmes sociétaux comme le bien-être au travail, le management de l’énergie, de la santé. Les doctorants étudient pendant plusieurs années une thématique pointue et font une thèse sur le sujet choisi. Un grand investissement de temps pour espérer faire avancer la recherche. Tout ceci sans compter l’administration, les enseignants-chercheurs… Il y en a donc du monde, qui passe tous les jours dans les couloirs de GEM !

Suzy Cantraine

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S’il y a bien un élément sur lequel l’école est particulièrement performante, c’est celui de la diversité !

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ous parlons ici de la diversité des profils académiques avec les prépas, les passerelles… mais aussi la diversité des cultures, des langues présentes dans l’école, des expériences personnelles et professionnelles de chacun.

La diversité, une chance En passant le portique tous les matins, l’on croise tous types de gens : des professeurs, des intervenants extérieurs, des étrangers, des doctorants… Le français se mêle à l’anglais, au chinois ou l’espagnol ; encore faut-il y prêter l’oreille ! Cela donne vraiment l’impression de sortir de France pour se retrouver sur un campus international. Je trouve personnellement que cette grande diversité est d’une richesse précieuse. Nous avons la possibilité, si nous nous y intéressons, de parler à des personnes venant d’autres cultures. Nous avons la possibilité de travailler notre ouverture d’esprit, de découvrir d’autres modes de pensées, d’autres modes de vie, de nous améliorer dans une langue tout en découvrant l’autre. Depuis que je suis à GEM, je n’ai jamais été aussi curieuse de découvrir d’autres personnes, de m’intéresser à des gens ayant une histoire complètement différente de la mienne. Etant arrivée en 2A via le concours passerelle 2, je n’avais pas eu l’occasion dans mon cursus précédant de faire autant de rencontres enrichissantes. Voilà pourquoi je souligne cette particularité, qui semble peut-être pour certains représenter un élément anecdotique caractéristique de GEM.

Mais diversité ne veut malheureusement pas dire mélange ! Cependant, si tout le monde semble savoir que la diversité est présente à GEM, cela ne veut pas dire que le mélange se fait. Un grand nombre d’élèves, engagés dans le parcours classique, ne fréquentent que très peu les étrangers et n’ont qu’une vague conscience de leur présence dans l’école. Si je me rends compte de la chance que nous avons, c’est aussi parce que j’ai pu faire le parcours English Track au premier semestre, parcours qui m’a permis de travailler avec des personnes venant de Chine, d’Inde, d’Allemagne ou de Colombie par exemple. Il semblerait cependant que ce ne soit pas le cas pour beaucoup d’élèves et la différence entre les Français et les autres est parfois forte. Pour preuve, le peu d’élèves venant de GGSB dans nos associations. Ceux-ci ne sont d’ailleurs que très peu au courant de ce qui se passe dans notre couloir associatif. Ici, la barrière de la langue est souvent la coupable : nous communiquons toutes nos informations en français, empêchant ainsi les étrangers au français balbutiant de s’intégrer.

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La diversité à GEM

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Un fossé qu’il faudrait combler Nous nous retrouvons dans un lieu où cohabitent une multitude de gens mais où l’on a parfois l’impression de vivre dans un monde différent. L’expérience d’étude des GGSB est très différente de celle d’un étudiant en ESC. Et même pour les étrangers faisant partie du programme ESC en tant que PassWorld, l’intégration est difficile. Pourquoi y a-t-il ce fossé entre étrangers et français ? Nous sommes dans la même école et pourtant les amis étrangers que j’ai pu me faire ne sont souvent pas au courant des événements où n’en comprennent pas bien les tenants et les aboutissants lorsqu’ils voient des stands sur la mezzanine. Ils ne profitent pas de l’expérience gémienne comme nous pouvons le faire et réciproquement, nous ne profitons pas de leur propre manière de se divertir, de se détendre et de faire la fête. De notre côté, il est plus confortable de rester entre amis qui se connaissent, de parler français. Du leur, il est plus rassurant de retrouver des personnes d’une même culture et de rester entre personnes « qui se comprennent ». Et c’est ainsi que nous manquons une formidable opportunité de s’enrichir par la connaissance de l’autre, cet étranger différent de nous mais qui peut pourtant nous apporter beaucoup.

Alors, quand est-ce qu’on bouge ? Je pense qu’être étudiant à GEM, c’est aussi saisir cette opportunité qui nous est donnée de communiquer avec des étrangers, au-delà même de nos départs en échange. Aloha y contribue déjà beaucoup en nous donnant l’opportunité de rencontrer des étrangers lors de soirées atypiques, mais ceci devrait encore être renforcé. Peut-être devrions-nous songer à communiquer plus souvent en anglais, ouvrir nos portes (et celles d’Admis GEM) à nos compatriotes du monde. Je sais que communiquer dans une autre langue n’est pas le fort de tout le monde, mais dans une école où nous nous devons d’avoir un bon niveau en anglais, cela bénéficierait à tous. Un peu plus de compréhension et d’ouverture d’esprit ne nous ferait non plus pas de mal, que ce soit de la part des étrangers ou des français. Peut-être devrions-nous procurer plus d’occasions de rencontres et oser aller vers les autres. Dans tous les cas, il ne faut pas perdre cette diversité mais au contraire l’encourager. Alors on prend son courage à deux mains et l’on se met en contact avec l’inconnu !

Suzy Cantraine

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La tristesse du départ des 2A

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e mois d’avril touche à sa fin. Entre recherches d’appartement pour la césure – ou recherche de césure, ahaha – et perspective de l’été qui arrive, cette fin d’année devrait être excitante ! Je devrais sans doute avoir hâte de quitter GEM pour me lancer enfin dans le monde professionnel, et passer à des activités plus concrètes… Mais pour le moment, tout ce que je ressens, c’est une infinie nostalgie. Je n’ai pas du tout envie de quitter ma chère asso, mes petits bizuths, ma co-respo et les postes que j’ai adoré occuper pendant un an. Je ne veux pas passer du statut de responsable à celui de stagiaire/esclave. N’y voyez pas là un comportement lâche ou égoïste – la fille qui s’accroche

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n ne prend pas garde et c’est déjà la fin de l’année. Une première année à GEM qui est passée si vite. Peu de regrets, de très belles rencontres, et la perspective de belles vacances, d’un stage – on y croit – et d’une nouvelle année en tant que 2A. Fini les bizuths : place aux postes, aux responsabilités, et à la connaissance des rouages de la vie gémienne ! Néanmoins je vais devenir 2A à la place des 2A… Des responsabilités dans l’asso qui vont de pair avec le départ de mes anciens respos. Des départs qui dans quelques semaines nous plongeront dans un état de profonde nostalgie. Surtout que ceux qui nous ont tout appris ne seront pas là pour apprécier nos efforts l’an prochain. C’est comme ça, les générations ne se croisent pas bien longtemps à GEM. Et pourtant l’année prochaine j’espère être capable de mener à bien les projets que nous avons commencé à entreprendre cette année, et même, pourquoi pas, dépasser les attentes que l’on a placé en nous. Mais en attendant une odeur de chill et de liberté flotte dans les couloirs de GEM, une odeur que seuls les 1A peuvent sentir ; une odeur qui, passés les partiels, emplira nos poumons jusqu’à la fin de notre 2A. Alors profitons-en, car comme le chantait Charles Trenet: « Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, le temps s’enfuit et tout s’efface ».

Dorian Combe et Sarah Monier

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à son petit pouvoir parce qu’elle a peur de ce qui l’attend. Non, ce qui m’attriste dans cette fin d’année, c’est la séparation avec les membres de l’association. Après un an de travail acharné pour nos projets, l’équipe paraît au top de ce qu’elle peut être, le potentiel de chacun s’est enfin révélé, alors pourquoi s’arrêter en si bonne voie ? Je ne comprends soudainement plus la logique gémienne qui écarte les 2A au moment où nos équipes sont parfaitement rôdées. L’équilibre est à peine atteint qu’il faut déjà le briser, en remplaçant des piliers solides par d’autres plus fragiles – temporairement, certes, mais la fragilité est bien là quand même.


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Bilan d’une année à GEM

Il est venu le temps des passations. Alors, entre deux SAT et une recherche de stage vous vous revoyez en début d’année et vous vous dites que vous étiez bien naïf, à l’époque.

L’école de l’innovation Qui dit école de l’innovation dit plateformes modernes d’apprentissage. Vient donc rapidement LA journée, la fameuse, celle où l’on se décide à aller sur Moodle. Et là, c’est le drame. Tout d’abord, on remarque qu’il n’y a pas un site mais bien deux sites Moodle. Un pour les langues et l’autre pour tout le reste. Oui oui, tout le reste. On y trouve tellement de possibilités en termes de parcours et de cours que l’on en oublie rapidement le nom de son propre parcours. Très vite on s’aperçoit aussi que notre boîte mail nous sera d’une grande utilité en école de commerce. Le nombre d’informations par journée n’a jamais été aussi élevé. Alors, chacun a sa méthode : agenda pour les plus scolaires, post-it pour les plus organisés et agenda Outlook pour les plus précoces.

L’intégration L’intégration à GEM, ça passe avant tout par le WEI. A raison d’une douche et de deux rouleaux de papier toilette pour six, les rapprochements sont immédiats. D’autant plus lorsque l’eau chaude ne veut plus fonctionner et que les seules solutions qui s’offrent à toi sont les douches publiques ou aller toquer chez le voisin d’en face. Une fois cette expérience humaine franchie, il te reste à prouver que tu as ta place au sein du célèbre (et redouté) couloir des associations. Après t’être arraché les cheveux sur les questionnaires tous plus farfelus les uns que les autres, arrive l’épreuve de la confrontation 1A-2A. Puis, rapidement, il s’agit de se familiariser avec les « staffs », « AG » et autres « réu ».

« La 1A à GEM c’est un peu comme les montagnes russes »

L’amour de l’autre Vous aviez des tendances solitaires et dépressives en prépa ? GEM est là pour y remédier. En école de commerce, c’est bien l’amour de l’autre qui doit primer. En effet, entre les GP, les listes et tous les travaux de groupe qui nous sont proposés, il faut apprendre à supporter ses congénères si l’on veut éviter les crises de nerfs. Au pire, le cours de yoga est là pour te soutenir dans cette transition difficile.

Une année riche en émotions Finalement, la 1A à GEM c’est un peu comme les montagnes russes. Il y a les pots, les sorties ski à petits prix, les petits-déjeuners à gogo, à peu près mille et un sports proposés, les galas, les conférences, les jeux concours, les SAT… et puis les partiels, les oraux et les entretiens sont quand même là pour te rappeler que c’est ton avenir qui se joue ici.

L’entrée en matière On m’avait dit : « Tu vas voir, une fois en école de commerce, c’est détente ». Je me voyais déjà prendre des cours de salsa et de poney pour combler mes après-midi désespérément vides. C’est drôle, mais c’est pas l’effet que la rentrée m’a faite. Entre les amphis de présentation, le « rush » des GP et les entretiens d’associations, on a de quoi s’occuper en 1A.

Constance Tresca

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Interview d’un ancien gémien Chaque mois, le GIW s’associe à l’Espaces Carrières pour te faire découvrir le parcours d’un ancien diplômé de ton école. Bonjour ! Tout d’abord pourriez-vous vous présenter brièvement ? Je m’appelle Eric Baretta, j’ai 35 ans, je suis marié, et j’ai deux enfants. Je suis originaire de Gap, dans les Hautes-Alpes, mais cela fait maintenant près de 15 ans que je vis à Grenoble.

Vous vous souvenez bien de vos années étudiantes à GEM ? Oui, j’en garde un excellent souvenir. Les choses qui m’ont le plus marqué sont certainement l’atmosphère qui se dégage de l’école et les rencontres que j’y ai faites. Par exemple ma prof de vente qui m’a aidé à décrocher mon premier job !

Vous avez participé à la vie associative ? L’école bougeait déjà à l’époque mais il y avait beaucoup moins d’élèves. Je participais souvent aux activités proposées par la Junior Entreprise. C’est aussi avec le BDS que j’ai découvert le judo, qui est devenu une vraie passion depuis !

Quel a été votre parcours en école ? J’ai choisi le parcours “Alternance” en deuxième et troisième année. J’ai fait mon alternance chez Décathlon, où j’étais Assistant Responsable de Rayon et Animateur Opérations Commerciales.

des Relations Externes. Je m’occupe de la promotion des nouveaux savoir-faire de La Poste, qui se positionne sur de nouveaux marchés. Mon but est de les faire connaître à travers différentes opérations de communication. Je fais également de la formation et du coaching auprès des vendeurs juniors.

Vous gardez un bon souvenir de cette expérience ?

Quels cours de l’école vous ont été le plus utiles ?

Oui ! C’est vrai que ce n’est pas un parcours facile, mais il m’a permis de financer mes études, d’avoir un premier pied en entreprise, de commencer à me constituer un réseau, et surtout de sortir de l’école avec 2 années d’expérience sur le CV.

Les cours de négociation et de vente, de marketing et de stratégie sont certainement ceux qui m’ont le plus servi dans ma carrière. Aujourd’hui j’applique encore quotidiennement les méthodes de vente que j’ai apprises à l’école. Après, il y a des savoir-faire et des compétences techniques que l’on apprend sur le terrain, à travers différentes formations.

Quel a été votre parcours après votre sortie ? Après une expérience peu satisfaisante dans le secteur de l’alimentaire, j’ai trouvé un job en tant que Commercial B2B à La Poste, qui a répondu à mes attentes. J’ai découvert ce qu’étaient de vrais entretiens de vente. En dix ans, je suis passé Responsable Grands Comptes, puis Manager des Ventes, et actuellement Responsable du Développement et

Service Carrières à GEM 14 ­‑ GIW

Quel conseil auriez-vous à donner aux nouveaux diplômés ? L’essentiel, c’est de rester modeste et de garder en tête que c’est par le bas qu’il faudra commencer. Il faut faire preuve de patience et de persévérance, et éviter d’être excessivement ambitieux.


Newsletter Espaces Carrières L’alternance : un passeport pour l’emploi ! Que ce soit en matière d’expérience professionnelle, d’enrichissement du CV, du financement des études ou d’autonomie financière ; l’alternance offre de nombreux avantages pour l’étudiant dans son parcours scolaire. Cependant avant de faire le choix d’un parcours en alternance, une réelle réflexion est à mener. Cette réflexion se porte tant sur le choix professionnel, que les aspects pédagogiques et financiers.

école

Les programmes en alternance à GEM

ESC

2A 3A MS Systèmes d’Information & Management

Mastères spécialisés

MS management des entreprises de Biotechnologies, MS management de la fonction Achat, MS Management Technologie et Innovation, MS Management et Marketing de l’Energie MS Internet Strategy and Web management MS Entrepreneurs MS Big Data

Mastères de l’EMSI

Quelques pistes pour trouver votre alternance De nombreuses ressources sont mises à votre disposition pour rechercher votre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Chaque année, prêt de 1200 offres d’alternances sont publiées sur GEM Career Center. Vous pouvez aussi faire appel au service Alternance ou au service Alumni qui vous aideront dans vos démarches si vous souhaitez contacter des diplômés. Enfin, le networking ouvre de nombreuses portes. Engagez une démarche pro-active sur les réseaux sociaux professionnels (Linkedin, Viadeo, …) et faite marcher vos réseaux personnels.

Rémunération moyenne La rémunération plancher est de 78% du SMIC ou du minimum conventionnel pour un contrat d’apprentissage, du 80 à 85% des mêmes références pour un contrat de professionnalisation. Les étudiants de GEM en alternance perçoivent en moyenne 1300€ à 1400€ bruts par mois.

Service Carrières à GEM

Manager des SI Manager des SI – Parcours Web à Paris

Les conseils du service alternance Rechercher une entreprise, ce n’est pas…

Rechercher une entreprise, c’est…

Être passif : la chance répond à

Être motivé : lorsque vous êtes

ceux qui la provoquent… Naviguer à vue : il ne s’agit pas de se lancer sans avoir réfléchi à ce que l’on cherche Aller contre sa volonté : lorsque l’on n’a aucune envie de rechercher une entreprise, il importe de trouver les véritables raisons… Avoir peur de l’échec : il faut être conscient que plus de portes vont se fermer que s’ouvrir…

Prendre la première opportunité qui se présente : ne pas oublier de se donner un petit délai de réflexion pour négocier avec les personnes ayant exprimé leur intérêt

motivés, cela se voit et constitue l’un des premiers facteurs de sélection Être pro-actif : penser les choses à l’avance, s’organiser, c’est la meilleure façon de gagner du temps et de l’énergie Être confiant : face à des refus, la première chose à faire est de ne pas douter de ses capacités. IL ne faut pas hésiter à se faire accompagner pour mieux apprécier ses limites et ses points à améliorer. Ne pas oublier que l’on n’est ni le meilleur, ni le plus faible ! L’enjeu est de rebondir

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école

Rattrapages… de théâtre. ... Non, ce n’est pas ce que vous croyez. Parmi les mets inconnus de notre formation, le théâtre propose une séance supplémentaire inédite.

Q

u’entends-je ? Qu’ouïe-je ? Un rattrapage en théâtre ? Non, vous ne rêvez pas ! Il y a bien quelqu’un dans cette école d’assez demeuré pour se taper le théâtre en rattrapage. Cinq personnes, précisément. Trop hautain de s’être cru au-dessus de ce qu’on appelle ironiquement, voire vulgairement « l’évaluation finale », trop important pour s’être cru légitime de rater ce cours jugé alors inutile, ou juste idiot : les raisons de chacun vont bon train. Nous y voici cependant. Notons au passage, pour la beauté du geste, que la note obtenue au maximum sera 10, ce qui nous éloigne des traditionnels 16/20 de moyenne et du coup, pour les moins brillants d’entre vous, du parcours rêvé en 2A. Bravo !

plus flemmards de GEM, mes félicitations ». On sourit, d’une façon presque gênée. Bon. Vous vous souvenez très certainement des exercices qu’on fait en théâtre, du style « passage d’énergie » avec des « HAII » et pour les plus courageux, « IHA ». Ça devait être drôle pour vous, sauf que nous, à 5, on a eu un bon moment de solitude. On était tous dans la même galère, pas de spectateur commère aux alentours, ça va. Un autre exercice inconnu au bataillon, celui de regarder chaque membre du groupe dans les yeux pour « extraire sa personnalité » ; je n’avais pas compris au début, du coup j’ai regardé tout le monde pendant au moins 10 secondes. Ca a dû faire un peu gay sur le moment. Soit. Ce sont des inconnus de toutes façons, des per-

« Bonjour, vous êtes les 5 étudiants les plus flemmards de GEM, mes félicitations. » Nombre de lecteurs se seront posés la même question depuis le début : mais qu’est-ce qu’on fait au rattrapage de théâtre ??? (??) La question est délicate, la réponse ne l’est que plus. Arrivé pile à l’heure (8h30 hein, merci bien), le professeur de théâtre (très sympathique, du reste) attitré (quel bonheur, voyons) nous mena à la très célèbre salle F104 (jamais vue, personnellement). La séance se déroula de la façon suivante : Le prof nous met en cercle, et nous regarde en nous faisant le topo. Son regard dit subtilement « Bonjour, vous êtes les 5 étudiants les

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sonnes certes très sympathiques avec qui j’ai passé une heure passionnante, pour ne jamais les revoir. Merci GEM pour cette aventure fantastique, épique, que je n’oublierai pas de si tôt. PS : L’éclipse solaire s’est produite à la finmême de la séance. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Xavier Jacquot



Société

Les droits des homosexue où en sommes-nous en 2015 ? Le mariage gay en France, on en a parlé, on l’a défendu, on l’a critiqué, il a alimenté les conversations de famille le dimanche pendant des mois. Seulement voilà, les droits des homosexuels ne se limitent pas « qu’à ça », ni aux frontières de notre beau pays.

Les homosexuels, criminels dans 75 pays dans le monde (chiffres du 16 janvier 2015). 75 pays sur 197 considèrent encore que l’homosexualité est un acte répréhensible par le code pénal. Et par homosexualité, on peut dire que les textes tapent larges : le terme désigne, selon les pays et les écrits, à la fois l’acte sexuel entre personnes du même genre, les démonstrations d’affection en public, mais aussi le simple fait de se tenir la main ou de déclarer ses sentiments par texto. Parmi ces pays, on retrouve 35 pays africains, 22 pays asiatiques et du moyen orient, 10 pays asiatiques et 8 pays en Océanie. Les peines peuvent aller d’une amende et d’un avertissement administratif à la peine de mort, mise en œuvre dans 10 pays de manière effective en cas d’homosexualité avérée (Yemen, Iran, Iraq, Mauritanie, Nigéria, Qatar, Arabie Saoudite, Somalie, Soudan et Emirats arabes unis). En dehors de ces Etats, d’autres mesures ont pu être

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prises contre les homosexuels, hors du cadre de la loi pénale : les récents évènements en Russie par exemple démontrent la volonté du gouvernement de mettre au ban de la société la communauté gay : depuis 2013, une loi criminalise le fait de mentionner « de manière positive » l’homosexualité devant un mineur, même sur internet. Sous couvert de protection de l’enfance, cette loi interdit les manifestations pro gay en public, telle que la Gay Pride, mais aussi toute sorte d’éducation aux « relations sexuelles non traditionnelles ». L’homosexualité y est considéré comme une sous branche de la pédophilie, et une maladie mentale dangereuse pour la société. L’homophobie n’est pas considérée comme un crime, et les organisations de défenses LGBT considèrent même que cette dernière est encouragée par le gouvernement, notamment au regard de la légèreté des peines appliquées aux individus coupables d’actes homophobes. Ainsi, de nombreux groupuscules à Moscou ou St Pétersbourg ont pu dans une quasi impunité piéger de jeunes homosexuels sur le net, les inviter à se rencontrer dans un lieu public, pour que leur proie se retrouve seul au milieu d’une dizaine de belligérants. Bousculés, parfois frappés et même tondus sur la place publique, les victimes sont identifiées puis filmées à l’aide de smartphones, les vidéos étant ensuite diffusées


Société

els dans le monde : sur le net sans autre forme de procès. Les exemples de comportements homophobes latents ne peuvent être tous cités de manière exhaustive : la discrimination à l’embauche, le « don’t ask, don’t tell » … Autant de comportement mettant au ban de la société une communauté pourtant de plus en plus visible et assumée.

de don du sang, bien qu’officiellement elles ne soient plus rejetées des Établissements français du sang depuis 2002. En 2012, Marisol Touraine s’est engagée à retirer cette mention du décret d’interdiction, pour le remplacer par le terme, plus générique et moins discriminatoire de « comportements à risque ».

Des droits en évolution malgré tout dans certaines zones du monde

Si la marche pour l’égalité avance pour les homosexuels, il reste encore un long chemin à faire pour eux, mais aussi pour toute la communauté, plus large, des LGBT (Lesbienne-Gay-Bi-Trans) : rares sont les pays autorisant le changement de sexe sur les documents officiels pour les trans, ou encore le remboursement des hormones permettant la transition. Au-delà des droits, c’est la vision de cette communauté qui peine à se formaliser dans l’opinion publique : théorie du genre, tabou de la religion ou tout simplement peur de la différence, la communauté LGBT est encore sujette à toutes les peurs et les fantasmes. Reste à savoir si le coming-out de politiciens, à l’instar de Bertrand Delanoë ou Françoise Gaspard (PS) en France et de Tammy Baldwin (Démocrate) aux EtatsUnis permettront l’émergence, dans leur pays ou ailleurs, d’un élan de bienveillance juridique à l’égard de cette communauté, où le taux de tentatives de suicide pour les hommes est 2,5 fois plus important, et 6,3 fois plus pour les femmes homo/bisexuel(le)s par rapport aux hétérosexuels de chaque sexe (étude de 2000 en Belgique de Carolis van Heeringen et John Vincke.).

Pour autant, il serait trop simpliste de ne voir qu’une seule face de la pièce : il existe d’autres pays où les droits des homosexuels avancent, progressent, lentement mais surement. Aux Etats-Unis, le mariage gay est autorisé dans 37 Etats sur 50 déjà, et la cour suprême va bientôt statuer sur la possibilité pour les homosexuels de se marier dans tout le pays. De plus, les droits des homosexuels ne se limitent pas qu’à la possibilité de se passer la bague au doigt : la légalisation de l’adoption par les couples homosexuels se démocratise notamment en Europe, bien que l’adoption de l’enfant naturel d’un des partenaires par l’autre soit encore largement discutée. De même, de plus en plus de pays rediscutent l’interdiction du don du sang pour les gays, ce qui est le cas en France. Un décret de 1983 interdit le don du sang pour les gays : une seule relation sexuelle entre hommes exclut à vie le candidat, même si la relation a eu lieu 50 ans auparavant. Selon SOS Homophobie, des lesbiennes sont également exclues

Charlotte Rivier

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Société

Les pays que vous ne connaissez pas

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u’est-ce qui rend un pays indépendant ? Sa reconnaissance par un pays de l’ONU, son administration autonome, ou sa déclaration comme tel ? Jetons un œil au top 5 de ces nations qui sont de facto complètement indépendantes mais que tout le monde ignore.

Il y 197 pays sur la planète selon l’ONU, dont 193 en sont membres. Mais dans la réalité, c’est un peu plus flou. Eclairage :

5. Niue et les Iles Cook

On commence notre tour du monde par le Pacifique. Deux petits atolls pourris perdus dans l’Océan. Ces anciennes colonies Britanniques se sont mises d’accord avec la Nouvelle-Zélande pour que celle-ci les représente à l’international, mais sont bien souveraines. C’est à peu près tout ce qu’il y a à dire sur ces rochers. Une population de 1500 habitants chacune, la pire balance commerciale de la planète (Importation 45x supérieur aux exportations) et des cocotiers.

4. Chypre du Nord :

On a tendance à l’oublier, mais la République de Chypre, celle qui fait partie de l’Europe et qui est à moitié en faillite n’occupe qu’une petite moitié de l’île. Une autre petite moitié est occupée par la République de Chypre du Nord, reconnue que par la Turquie et ethniquement turque. Dans les années 80, le régime dictatorial Grec veut unir toutes les peuplades Grecques, et donc Chypre. Leurs pires ennemis, les Turcs, réagissent pour protéger leur minorité et créer cet état marionnette. Les relations se sont bien calmées, et une réunification est à l’ordre du jour, la première proposition ayant été refusée par la partie grecque par référendum. Les derniers petits bouts de l’île sont encore une colonie Britannique.

3. Somaliland : La Somalie, on a tendance à l’oublier, ne résulte pas de la décolonisation

d’une puissance, mais de deux (Italie et Royaume-Uni). Du coup, quand ça a commencé à partir en cacahuète dans la région, l’ancienne partie britannique s’est fait la malle. Ironiquement, c’est le seul morceau du territoire relativement stable et fonctionnel, alors que tout le reste est dans une guerre civile la plus totale.

2. Abkhazie, Ossétie du Sud et Haut-Karabagh :

Tir groupé dans le Caucase. Ce coin, tout le monde le sait, c’est le bordel le plus total. La moitié des Républiques Fédérales veulent leur indépendance (coucou les Tchétchènes), et certaines y sont arrivées. Les deux premières se sont émancipées de la Géorgie pour se mettre sous l’aile de Moscou, la dernière de l’Azerbaïdjan pour rejoindre l’Arménie. Toutes se reconnaissent entres-elle, et globalement, c’est un moyen pour les Russes de conserver leur influence dans la région.

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1. Transnistrie :

Pays avec une forme chelou super longue et fine (comme le Chili), indépendant luimême d’un pays qui ne devrait pas exister : la Moldavie. Le petit plus fun, c’est qu’il est resté à l’époque de l’URSS, avec drapeau au marteau et faucille, hymne et dictateur communiste. Occupé militairement par les Russes, c’est surtout un moyen de pression supplémentaire sur les Ukrainiens.

Thomas Sghedoni


Société

L’arroseur arrosé Qui eût cru que les murs étaient si rancuniers ?

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ersonne n’est jamais à l’abri d’une envie pressante. N’allez pas me dire que ça ne vous est jamais arrivé en SAT à 3h du matin après votre dizaine de verres. Et bien, c’est la même chose pour les touristes qui fréquentent le quartier de Sankt Pauli à Hamburg. Ils dégustent quelques bières, font la fête et se baladent dans les rues. Sauf que dans les rues, on ne trouve pas facilement des toilettes. Du coup, les murs et les coins sombres deviennent leurs meilleurs amis. C’est là que l’arroseur se retrouve arrosé. Les fêtards qui croyaient pouvoir se soulager aussi bien discrètement qu’impunément se retrouvent avec le bas du pantalon mouillé. Pourquoi ? Parce qu’à Sankt Pauli, les immeubles savent s’auto défendre. Enduits d’une laque hydrophobe qui repousse intrinsèquement toute forme liquide, les murs clament haut et fort leur mécontentement. Par un effet déperlant, l’urine s’y disperse rapidement pour se retrouver sur les bas dudit fautif. Et ce n’était pas faute d’avoir prévenu, en effet, sur chaque mur se trouvait écrit : « DO NOT PEE HERE ! We pee back. ». Les quelques malheureux qui s’y sont risqués, ont donc payé le prix fort : une odeur insoutenable et un pantalon à laver.

Même si ces murs allemands font que l’angle d’incidence est égal à celui de réflexion, un angle d’incidence minimum garantit des éclaboussures minimum ! Y aurait-il alors un art pour uriner sans éclaboussures ? C’est ce que tentent d’expliquer des spécialistes américains du laboratoire de physique SplashLab qui étudient la dynamique des fluides. Pour limiter toute dispersion, il convient selon eux de se rapprocher de l’urinoir, et de s’asseoir ! En effet, la longueur du jet étant réduit par 5, il en est de même pour la probabilité que vous en mettiez sur vos chaussures !

Le saviez vous ? Le quartier de Sankt Pauli est particulièrement célèbre pour son quartier rouge et pour son club de football, le FC Sankt Pauli. A se demander pourquoi près de 20 millions de visiteurs y passent chaque année. Mais bon, on les pardonne, parce que ce quartier chaud se transforme peu à peu en quartier branché. Si vous allez un jour vous y promener, vous êtes prévenus.

Pauline Grepin & Pauline Brideron

« Les quelques malheureux qui s’y sont risqués, ont donc payé le prix fort : une odeur insoutenable et un pantalon à laver » Ce moyen très efficace a néanmoins un coût qui s’élève à 500€ les 6m² mais en comparaison avec le temps et l’argent perdu à réparer les dégâts causés par l’urine les habitants y gagnent. Ainsi, fini les odeurs pestilentielles ! Les habitants de ce quartier en sont ravis. Alors Messieurs, si d’aventure vous souhaitez vous soulager dans ce joli petit quartier, vous apprendrez à vous retenir et à dompter votre besoin, comme nous autre dames, et quand bien même votre niveau d’alcool vous obligerait à ignorer toutes nos indications, nous avons quelques préconisations à vous faire. Tout d’abord, essayez de choisir les fleurs de la voisine plutôt que les murs puisqu’il s’avère plus difficile de faire pipi sur ces derniers.

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Société

Vous avez dit l’é

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, de nombreuses études sont parues. Il y a encore du travail, notamment en matière de salaire… Le combat du XXIème siècle ? Je ne sais pas vous, mais j’ai remarqué que le sujet de la parité entre hommes et femmes revenait régulièrement sur le devant de la scène. Chaque année (souvent à l’approche de la désormais célèbre Journée de la femme) on a droit à un petit topo sur les inégalités salariales entre les sexes, et chaque année on fait le constat d’une triste réalité. Soyons honnête. La parité hommes-femmes, sur le principe, tout le monde est d’accord, mais en réalité tout reste à faire. Il s’agit tout de même d’un paradoxe des plus incompréhensibles : un sujet qui fait consensus mais sur lequel aucune réelle progression n’est amorcée. Comment, en 2015, dans une société où le mariage gay est désormais accepté par la plupart de la population, la parité hommes-femmes peut-elle rester au point mort ? L’évolution des mentalités devrait aller de pair avec l’évolution des lois, n’est-ce pas ? En fait, il existe bien des lois promouvant l’égalité hommes-femmes, et c’est ça le problème. On peut penser à la loi du 23 mars 2006 relative à l’égalité salariale

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entre les femmes et les hommes, qui, je cite, se veut « renforcer les moyens et engagements concernant la suppression des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, et la conciliation entre l’activité professionnelle et la vie familiale ». Le fait est que ces lois ne changent pas grand chose à la vie quotidienne des Françaises. D’ailleurs, quand on voit qu’en 2014 une nouvelle loi a été promulguée afin de « combattre les inégalités dans les sphères privée, professionnelle et publique », on comprend très vite que la loi précédente peine à être appliquée. Un constat alarmant On ne peut pas changer les mentalités, ou bien difficilement. Les mentalités changent par elles-mêmes, elles évoluent avec leur temps. Ainsi, dans les domaines privés, il est clair que la femme est davantage reconnue et respectée. Ceci dit, le domaine professionnel est lui bien plus révélateur des disparités entres les sexes. Car si la loi ne peut imposer aux hommes de considérer les femmes comme leurs égales, elle prohibe à tout employeur la discrimination sexuelle.


égalité des sexes ?

Et nous y voilà. Selon l’Apec, à poste, compétences et parcours identiques, la différence de salaire atteint 8,5% en moyenne entre les hommes et les femmes. De 4,2% en moyenne en début de carrière, ce chiffre atteint les 12,5% chez les plus de 50 ans. Que dire si ce n’est que ces chiffres reflètent bien l’état d’esprit des grands dirigeants, des hommes bien évidemment, qui se fichent pas mal de ce qui ne les concerne pas. « Pourquoi payer les femmes autant que les hommes alors qu’elles vont nous coûter un bras lorsqu’elles vont partir en congé maternité ? » doivent-ils se dire. Et pourtant, tout le monde sait que les femmes réussissent en moyenne mieux leurs études que les hommes, et ce, dès la primaire. Alors pourquoi tant de méfiance envers les compétences professionnelles des femmes ? Nous ne sommes pas plus bêtes que vous messieurs.

Société

humain moins qu’un autre pour un même travail effectué ? Une telle discrimination n’a aucun argument valable. Mais il n’y a pas que les chiffres qui doivent être pris en compte. Les clichés sexistes sont encore bien nombreux. En témoigne le rapport 2015 du ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes où l’on peut lire que 44% des hommes pensent que les femmes font de meilleures infirmières que les hommes, ou encore que 24% d’entre eux ne font pas autant confiance à un homme qu’à une femme pour s’occuper d’enfants à la crèche. Autrement dit, les femmes avec les enfants et les hommes aux affaires ?

« La parité hommes-femmes, sur le principe, tout le monde est d’accord, mais en réalité tout reste à faire »

Un défi de taille L’objectif ici n’est pas de décerner une médaille à toutes les femmes, mais bien de se rendre compte que l’un de plus gros combats que nous devons mener est celui de la parité réelle entre hommes et femmes, et notamment à travers les salaires. Les femmes ont le droit d’être payées autant qu’un homme à poste et compétences égaux. Cela devrait aller de soi. En y pensant, pourquoi payer un être

Quelle solution ? Que faire alors en tant que femme en 2015 ? Privilégier sa carrière et retarder au maximum sa première grossesse, voire y renoncer ? Cela doit-il être le prix de l’ambition ? Certainement pas, et les femmes de la génération Y (autrement dit celles nées entre 1980 et 1995) l’ont bien compris. Un rapport (encore un !) du cabinet PwC datant de mars dernier souligne un véritable changement d’esprit de la part des jeunes femmes d’aujourd’hui. Plus confiantes et plus ambitieuses, elles seraient en somme plus combattantes. Who run the world ? Girls !

Constance Tresca

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Société

La tendance Fitspo : nouvelle tendance pour un mode de vie sain… ou illusion obsessionnelle ?

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es adeptes du fitness et des réseaux sociaux en ont peut-être déjà entendu parler. Fistpo, jeu de mots entre Fitness et Inspiration, concerne principalement les femmes qui souhaitent prendre soin de leur corps sans pour autant s’affamer. Le mot d’ordre ici est le sport et la nourriture saine. Un objectif commun : être musclé et bien dans sa peau. Afin de se motiver, ces femmes (souvent jeunes) créent des Tumblr ou s’affichent sur Instagram et tentent de créer une communauté soudée autour de cet objectif : devenir musclée et bien dans son corps. Ainsi, si vous tapez Fitspo dans Google, vous trouverez des milliers d’images de corps musclés, bronzés, de photos de fruits et légumes, de smoothies… Ainsi que des phrases motivantes : « Respectez votre corps, c’est le seul que vous aurez jamais » ; « Abandonner ne sera jamais la réponse ». Des stars comme Miley Cyrus sont d’ailleurs adeptes du Fitspo ce qui renforce la crédibilité du mouvement. Ici donc, l’internaute doit se sentir motivé, se rendre compte qu’il n’est pas le seul à vouloir changer ses habitudes et ainsi réussir à passer à l’action plus rapidement. Il pourra même lancer son propre compte afin de montrer à tous les progrès réalisés. Voir d’autres filles y arriver est motivant, donne envie d’aller plus loin…

ner sous la peau. Ceci nécessite donc de l’exercice physique à un rythme très intense… est-ce vraiment respecter son corps que de le contraindre ainsi ? De plus, les photos nous montrent des femmes très bien proportionnées, musclées, bronzées et très jolies. L’objectif du Fitspo est donc de vous dire : « Si je m’entraine comme elle, je deviendrais comme elle ». Or, c’est faux. Faire du sport à un rythme toujours plus intense ne pourra jamais permettre de changer de visage ou de morphologie. Les images présentées sur Instagram sont toujours très travaillées : une jeune femme prenant la pose, courant ou ayant l’air heureuse en débardeur et mini-short sur fond de soleil couchant. Ou alors un délicieux smoothie kiwi-banane dans un très joli verre, posé sur le sable, avec des fruits coupés qui en déborde. Ces photos sont censées être prises sur l’instant, pour montrer la vie quotidienne de ceux qui pratiquent le Fitspo. En regardant cela, l’on peut se demander si ces jeunes femmes font autre chose de leur vie. Avec un peu de réflexion, il apparait qu’elles prennent beaucoup de temps pour mettre en scène ce qu’elles mangent, pour se prendre en photo. De plus, elles semblent toujours se trouver dans des en-

« Le Fitspo ne fait qu’instaurer une nouvelle dictature : celle des jeunes femmes minces…et musclées. »

Oui mais il y a un hic. Un gros hic même. A y regarder de plus près, tout cela ne fait pas très naturel. Ces filles sont censées considérer leur corps avec bienveillance ; elles sont pourtant obsédées par la perte de graisse et les muscles qui doivent impérativement se dessi-

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Fitspo

Société

droits paradisiaques, en Australie ou en Californie. Ceci est loin d’être le cas de la majorité des jeunes occidentales qui pourraient être intéressées par le Fitspo. L’image véhiculée fait donc extrêmement envie. Associée au message : « vous aussi vous pouvez le faire, cela demande simplement de la motivation »… l’effet peut-être dévastateur. Quand l’illusion tombe Une fois le régime sain entamé, le sport démarré à haute dose… L’on se dit que tout va aller mieux dans quelques temps, que l’on sera heureux dans un corps musclé. Seulement les jours passent et l’on a beau être plus sportif, les jambes ne deviennent pas fuselées et le paysage pluvieux de banlieue ne s’est pas transformé en plage paradisiaque. Vient alors le moment de la remise en question, la frustration est à l’extrême. Finalement… qu’est-ce que cela a de différent par rapport à la recherche de la minceur qui était à la mode auparavant ? Sous prétexte de lutter contre cette dictature de la minceur, le Fitspo ne fait qu’instaurer une nouvelle dictature : celle des jeunes femmes minces…et musclées. Car elles ont beau être musclées, elles sont la plupart du temps également très minces ! Le sport et la nourriture saine deviennent une obsession, à croire que ce sont les deux seuls éléments qui remplissent leur vie. Elles mettent en avant un idéal de vie : prendre soin de son corps permettrait de s’accomplir. Pourtant nous ne nous résumons pas à notre enveloppe charnelle ! La vie sociale et intellectuelle est également très importante, je pense que tout le monde s’accordera là-dessus. Un nouveau standard de beauté Finalement, nous pouvons nous demander si le Fitspo ne représente pas simplement un nouveau standard de beauté auquel nous devons nous conformer pour être heureux. L’idée que le physique prévaut pour avoir une vie accomplie est fortement présente. Les filles, pour réussir dans la vie, soyez sportives et sexy. Message pour le moins réducteur ! Il faut être capable de prendre du recul par rapport à toutes ces images travaillées de filles qui passent leur vie à regarder leur nombril et leur ventre plat et qui ont accès à Photoshop, ne l’ou-

blions pas. Certes, le message de départ est plutôt intéressant : faites du sport, mangez sainement. Des conseils qu’il est sage de suivre, mais qui deviennent malsains lorsqu’ils tournent à l’obsession, comme c’est le cas pour le Fitspo. Alors les filles, cessez de vouloir vous conformer à des idéaux que vous ne pourrez jamais atteindre et soyez fières de ce que vous êtes, physiquement et intellectuellement. Voilà le message qu’il faudrait diffuser, notamment aux très jeunes filles qui veulent tant ressembler à ces illusions en chair et en os que sont ces filles sportives, minces et bronzées !

Suzy Cantraine

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Société

L’envol du Rafale M

i-février, l’Elysée annonce la vente de 24 appareils à l’armée de l’air égyptienne. Cette vente marque la fin d’une longue attente pour trouver un débouché à l’export au bijou de technologie de l’avionneur Français. Et ça n’a pas été simple, puisque si les différents gouvernements n’ont jamais renoncé, les trois-quarts des penseurs (ou bien-pensant) de l’hexagone y sont allés de leur critique, dans la plus pure tradition nationale du French Bashing, jusqu’à le déclarer naufrage industriel. Pourtant, il est et va rester un des appareils les plus réussis de notre époque. Alors pourquoi ne s’est-il pas vendu jusqu’alors, et pourquoi ça devrait changer sous peu ?

Pourquoi aucune vente ? Acheter un avion de combat, ce n’est pas comme acheter un avion de ligne, on ne se base pas sur les mêmes critères. Acheter un avion de combat, c’est acheter du matériel coûteux, qui engage sur le long terme, et à part quelques pays, implique un état étranger. (Seuls la France, l’Europe d’Airbus, les USA et la Russie fabriquent des avions de combat de qualité, les chinois s’y mettent avec difficulté). Durant les 15 années précédentes, on peut identifier 3 causes majeures d’échec.

Fleuron de Dassault, de l’industrie aéronautique et de la défense française, va-t-on enfin assister au décollage du Rafale pour de bon ?

« Cette vente marque la fin d’une longue attente pour trouver un débouché à l’export au bijou de technologie de l’avionneur Français » L’échec technique : Un avion de chasse, ça claque, ça fait des figures avec de la fumée pendant les défilés et ça permet à des mecs en Ray-Ban de faire les mariols. Mais pour la plupart des pays, ça ne sert pas à grand-chose de plus, sinon intercepter un avion de ligne perdu une fois par an ou patrouiller les eaux territoriales. C’est surtout un instrument de prestige. Une armée de l’air développée permet de démontrer la richesse et la capacité de projection du pays. Après, l’avion en lui-même n’est pas très important, du moment qu’il y en a un. Du coup, le pays se tourne vers le moins cher du marché, capable de faire la police du ciel, mais sans réel capacité sur un théâtre d’opération. C’est le choix qu’ont fait le Brésil et la Suisse en achetant le JAS 39 Gripen du constructeur Suédois Saab. L’échec politique : Un avion, à l’exception de quelques pays, est un achat fait à l’étranger (ou éventuellement construit sous licence), et donc un geste politique fort. On achète un soutien politique et militaire en même

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Société

temps que l’appareil, et il est parfois plus intéressant de se rabattre sur moins bon pour s’assurer les bonnes grâces d’un pays fournisseurs plus puissant ou plus enclin à se mouiller. Ce pays, dans 99% des cas, est les USA. A Singapour et en Corée du Sud, les armées ont toutes les deux, à la suite d’évaluations, déterminées que le Rafale était le meilleur appareil. Mais pour de petits pays, dans une région où ça peut chauffer rapidement (Chine et Corée du Nord), il est intéressant de s’assurer l’appui des Etats-Unis et de leurs bases dans la région. Les performances pures passent au second plan, le F-15 de Boeing est choisi. Chez les Européens, c’est pareil. Les Anglais, Italiens et Néerlandais, pour leurs besoins aéronavals (porte-avion), plutôt que d’acheter Européen ont préféré acheter Américain en échange d’une participation industrielle importante en leur faveur, et ont adopté le F-35. L’échec « à la Française » : On ne va pas se mentir, on a aussi fait des boulettes. La vente de 18 Rafale au Maroc est quasiment faite. Sarko a négocié tout seul comme un grand et envoie le contrat à Dassault en disant au gouvernement marocain que c’est bon. Seulement Dassault trouve le contrat mauvais, va perdre de l’argent dessus et augmente la facture de 300 millions d’euros. Les Marocains se sentent pris pour des cons et vont acheter des F-16 à l’oncle Sam.

Pourquoi ça va changer ? Depuis ces années de disette, le monde a changé. Le Rafale a été engagé dans trois conflits (Libye, Afghanistan et Mali) et s’est montré bien plus efficace que ses concurrents, ou en tout cas plus polyvalent. Les Américains jonglent entre trois modèles pour arriver à leur fin, les Européens avec deux, là où la France n’a qu’un seul avion qui fait tout de façon plus que satisfaisante. Il remplit ses missions de bombardement parfaitement, et en combat air-air, les simulations le donne vainqueur à chaque fois, sauf un nul contre le F-22 Américain, nec plus ultra furtif hors de prix inexportable. Bref, il est « combat proven ». Et dans un monde de plus en plus instable, ça change tout. Le monde devient instable au possible dans certains coins

du globe, et le risque que tout dégénère est devenu élevé. Il est donc primordial pour les Etats dans ces régions de disposer d’un armement de qualité et efficace, et nonplus de jouets de parade. Or, à la lumière des missions déjà effectuées par l’ensemble des avions concurrents sur le marché, le Rafale est le plus polyvalent, et aussi efficace dans chacun des domaines que les appareils spécialisés. Cela permet en plus une grande versatilité d’utilisation, des coûts de maintenance et de formation réduits et une efficacité de premier ordre. C’est pourquoi des pays comme l’Egypte à portée d’IS ou l’Inde (en négociation pour 126 avions) en froid perpétuel avec un Pakistan plus près chaque jour de tomber dans le radicalisme islamiste cherchent ce genre d’avions, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années. Les USA, de loin premier fournisseur, sont un maître pénible. Ils ont un droit de regard sur l’utilisation de leurs avions dans certains pays, peuvent couper l’apport en pièces détachées et sont opposés aux transferts de technologies. La France, avec son Rafale entièrement fabriqué à la maison, a la réputation d’un fournisseur très fiable et moins contraignant (ça va peut-être changer avec l’histoire des « Mistral ») dans tous les domaines, ce qui a été fondamental concernant l’Inde et l’Egypte. En tout état de cause, rien n’est fait et il serait imprudent de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Néanmoins, l’avenir s’annonce plus radieux, avec en ligne de mire des ventes au Qatar, aux EAU et à la Malaisie.

Thomas Sghedoni

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Société

L’après Photoshop :

retour à la beauté naturelle ou com déguisée? Depuis peu, on voit apparaitre sur internet des photos unphotoshopped – non retouchées en français – de mannequins. Alors, petit coup de com des entreprises ou véritable envie de montrer des vraies femmes aux client(e)s ?

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ela n’a pas échappé au lecteur averti du Gem In Way, Photoshop a depuis un bon moment intégré le monde de la publicité et du marketing en modifiant, trafiquant et bonifiant les photos de nos « stars », mannequins et autres amoureux de l’objectif. L’utilisation de ce type de logiciel de retouche photo a poussé à l’idéalisation de la femme et des canons de beauté, si bien que certains députés français ont fait une proposition de texte de loi pour que toutes les photos retouchées comportent une mention le signalant. Cette loi n’a jamais vu le jour, et le phénomène de la retouche photo ne s’est clairement pas endigué, au contraire, il est devenu un standard.

Pourtant certains résistent ! Depuis peu, nous pouvons voir fleurir sur internet de nombreuses photos de Beyoncé avant la retouche photo, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la star est tout de suite moins brillante et belle que d’habitude. Si les indignés ne cessent de se faire entendre, une autre partie d’internet se félicitant de l’honnêteté des publicitaires commence également à se faire entendre. Pour certains, l’ère de Photoshop et de la retouche photo semble prendre fin. Les faits pourraient presque leur donner raison. En effet, la superbe Myla Dalbesio, du haut de son mètre 80, est devenue l’égérie de la marque Calvin Klein underwear, et elle représente la femme « normale » - comprenez par là, une taille 40. On appelle ça les « In Between model » ou les « normal size model », des modèles qui parlent à ceux et celles qui veulent de l’authentique et pas des mannequins maigrichonnes et complètement artificielles. On peut expliquer ce revirement par la proximité qu’essaient d’avoir les stars avec leur public. Finis les conférences de presse, les autographes à la pelle et bonjour Twitter, Instagram, Facebook. Les stars posent, s’exhibent et montrent qui elles sont. Difficile dans ce climat « d’honnêteté » (relatif) d’enfumer ses fans.

« Si les indignés ne cessent de se faire entendre, une autre partie d’internet se félicitant de l’honnêteté des publicitaires commence également à se faire entendre » Pire encore, le mannequin Lara Stone a publié des photos d’elle en sous-vêtements et non retouchées peu de temps après son accouchement. C’est beaucoup moins sexy que ses pubs pour l’Oréal mais saluons la démarche, même si cela peut être apparaitre comme un prétexte pour surfer sur la tendance... Toujours plus de marketing même dans le naturel, c’est à vous dégoûter d’être honnête, diront certains.

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Mais rendons-nous à l’évidence, parler de photos naturelles parce que Photoshop n’est pas utilisé ne serait-il pas un peu rapide ? Même sans ordinateur, le maquillage n’est-il pas le premier outil pour retoucher ses imperfections… ? Alors photo naturelle non, mais photo marketing à n’en pas douter (malgré des femmes plus naturelles et plus proches de la réalité). Guillaume Deysine



Culture

Pon pon pon L

es amateurs d’Antoine Daniel, youtubeur français présentant les vidéos les plus étranges que l’on peut trouver sur YouTube, doivent connaitre cette chanson. Il faut dire qu’effectivement, ce clip mérite bien le qualificatif d’étrange ! Réalisé par une chanteuse japonaise du nom de Kyary Pamyu Pamyu, célèbre dans son pays, la chanson Pon Pon Pon représente bien l’esprit souvent très décalé de l’univers japonais. Cette chanson a connu un très grand succès puisqu’elle a été vue plus de soixante-dix sept millions de fois sur YouTube !

Un clip tout mignon mignon ! Ou presque ?

Au début du clip, l’on s’attend à un classique des chanteuses Japonaises, c’est-à-dire quelque chose de très mignon. En effet, la chanteuse, toute mignonne dans ses habits de petite fille se trouve dans un décor rose et bleu, avec de mignonnes peluches et de mignons jouets pour filles. Sa voix est très aigue, comme celles des petites filles ; la mélodie dégouline de douceur et de sons électroniques typiques des chansons japonaises. Cependant, en avançant dans le clip, une dimension « bizarre » vient s’ajouter au décor tout mignon. La chanteuse change de tête et devient… rose ? Tout au long du clip, des yeux font la farandole, des chauve-souris sortent de la bouche de la chanteuse, des tartines de brioches apparaissent quand elle tape des mains… Bref. A ce décor fantasque s’ajoute la mélodie, lancinante, au rythme qui se répète encore et encore et qui reste dans la tête. Au moment du refrain, la chanteuse nous assène plusieurs fois « Way Way Pon Pon Pon ! », jusqu’à jouer ensuite avec ces deux mots constamment : « Pon Pon Way Way Way ; Pon Pon Way Pon Way Pon

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Ce mois-ci, le clipmania s’intéresse à une chanson nippone : Pon Pon Pon.

« Les Pon Pon et les Way Way font la valse dans le cerveau… » Pon ! » ! Une fois écoutée, impossible de se retirer la chanson de la tête. Les Pon Pon et les Way Way font la valse dans le cerveau, la petite voix de la chanteuse semble chuchoter à l’oreille, l’on se surprend à fredonner en agitant la tête...

Mais qu’est-ce que ça veut dire ?

Etant donné que la chanson est en japonais, difficile d’en comprendre le sens. Alors y aurait-il une signification à ce clip bizarre lorsque l’on regarde les paroles ? La traduction française donne un mélange obscur de phrases où il est question de tous se retrouver en ville pour sauter et se tenir les mains joyeusement en regardant le ciel. Etablir un lien avec le clip est donc plutôt ardu ! Tout comme bon nombre de chansons de ce type, elle possède un côté addictif. Malgré son étrangeté, ou peut-être justement parce qu’elle est étrange, l’envie de cliquer sur le bouton replay est présente. L’on clique, l’on réécoute puis l’on finit par adhérer. Une petite immersion dans l’univers japonais qui nous fait dire que décidément, ils osent tout.

Suzy Cantraine


Culture

Quand l’Eurovision enflamme les passions L’Eurovision et son lot de controverses dessinent toujours un peu plus les frontières culturelles de l’Europe.

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’Eurovision, c’est avant tout le plus important concours musical jamais organisé. Chaque année, depuis 1956, les membres de l’Union Européenne élisent un représentant musical de leur pays et s’affrontent en chansons. Et chaque année, l’émission a droit à ses polémiques. Alors, l’Eurovision, émission de divertissement ou instrument politique et social ? Voici quelques éléments historiques qui pourront vous éclairer.

sans compter l’Union Européenne de la radio-télévision qui chapeaute l’émission et qui les menaça de disqualification. La diversité oui, mais point trop n’en faut. En 2006, c’est le groupe finlandais Lordi qui se retrouva au centre des polémiques. Il est vrai que chanter du hard rock en portant des masques de monstres et de démons n’est pas des plus communs. En fait, ils furent tout bonnement accusés de promouvoir le satanisme (rien que ça).

En 1974, la chanson portugaise E depois do adeus devient l’hymne de toute une révolution, et non des moindres : la Révolution des Œillets. Elle fut en effet utilisée comme signal de départ du coup militaire qui renversa la dictature portugaise de l’époque. Puis, en 2002 déjà, les représentants slovènes n’étaient autres que des hommes déguisés en hôtesses de l’air. Bien loin d’être aussi populaire que Conchita Wurst, le groupe travesti provoqua de nombreuses polémiques dans le pays et le parlement slovène lui-même s’empara de la question. En 2003, c’est au tour du groupe russe t.A.T.u de revendiquer la cause homosexuelle. Dans la lignée de leur clip sulfureux et provocateur All the Things She Said , Lena Katina et Julia Volkova avaient prévenu qu’elles s’embrasseraient à pleine bouche pendant leur prestation. C’était

En 2014, la scène de l’Eurovision devient scène géopolitique. La Russie, pourtant largement huée pendant la soirée à cause de la crise ukrainienne, s’est emparée du phénomène « Conchita Wurst » pour en faire un outil de propagande. Sur Twitter, le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine a ainsi estimé que le résultat de l’Eurovision avait « donné un aperçu aux partisans de l’intégration européenne de ce qui les attend en rejoignant l’Europe, à savoir, une fille à barbe ». Cette remarque, débordante d’intelligence, ne fait que confirmer un peu plus qu’aujourd’hui l’Eurovision est avant tout un outil de pression politique et sociale pour les pays d’Europe. Véritable combat de coqs, elle souligne de plus en plus une Europe à deux vitesses où tolérance et modernisme côtoient haine et discriminations.

Constance Tresca

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Culture

Mythes et Contes : des récits partagés ? Les contes bercent les enfants, les mythes fondent les civilisations ; mais ils sont peut-être plus que cela…

C

haque civilisation a ses mythes, chaque culture a ses contes. Ils nous viennent des traditions orales, transmises de génération en génération, voyageant au gré des migrations. Mais savez-vous qu’il existe des contes et des mythes-types ? C’est-à-dire des trames narratives que l’on retrouve dans des multitudes de récit alors même que les peuples qui les partagent ne se sont jamais rencontrés… Assez récemment, Michael Witzel a publié un ouvrage qui aurait pu être une bombe, the Origins of the World’s Mythologies. Il y développe une thèse fascinante, selon laquelle toutes nos mythologies proviendraient d’un même foyer, d’un même réservoir de mythes. Et en effet, nombreux sont ceux qui ont proposé avant lui des typologies de mythes. On peut citer les cosmogonies (création du monde), les théogonies (création des dieux), les anthropogonies (création de l’homme), les mythes de fondations ou encore les mythes eschatologiques (fin de l’univers). Ces grands mythes que l’on retrouve quasiment à chaque fois posent la question de ce réservoir de mythes limité à disposition de l’humanité. D’ailleurs, des peuples qui ne se sont jamais côtoyés possèdent des dieux en communs, comme les Aztèques et les Mayas. Le dieu serpent à plumes, Quetzalcóatl pour les Aztèques, se retrouve aussi dans la mythologie maya.

D’où viennent ces mythes ? Dans son ouvrage, Witzel reprend l’idée qu’il existe deux foyers de diffusion des mythes, la Laurasie et le Gondwana (les noms des deux supercontinents qui ont dérivé de la Pangée), marquant ainsi la répartition géographique contrastée des différents types de mythes. Par exemple, dans les mythes « gondwaniens », le ciel et la terre préexistent, alors que dans les mythes « laurasiens » le monde est créé à partir du néant/chaos. Cette théorie est aujourd’hui à l’épreuve, les sciences s’en mêlent mais elle a le mérite de poser cette question vertigineuse. Et les contes alors ? On retrouve aussi des paterns dans les contes. La classification Aarne-Thompson développée au début et milieu du XXème siècle, est une classification des contes populaires en contes-types qui fait encore autorité aujourd’hui. Le conte-type est un schéma narratif particulier, dans lequel s’organisent de façon suffisamment stable des épisodes et des motifs narratifs. Certains contes-types sont même identifiables dans des contes du monde entier en dépit de variantes locales. De ce fait, des populations partagent, parfois sans le savoir, des histoires communes qui ont certes évolué à travers les âges mais qui restent sensiblement les mêmes.

« Il existerait deux foyers de diffusion des mythes, la Laurasie et le Gondwana » Néanmoins, il peut être abusif de parler d’universalité puisque les mythes et les contes sont tout de même cantonnés à certaines régions. Ces paterns ne sont pas partagés universellement par l’ensemble de l’humanité, même s’ils dépassent les frontières conventionnelles. Les linguistes et autres spécialistes sont loin d’avoir fait le tour de la question et les thèses s’affrontent, mais des disciplines comme l’aréologie (science qui étudie la distribution des traits culturels) ouvrent de nouvelles perspectives de recherche qui sont à suivre.

Abélia Catty

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Culture Le cas de Cendrillon

Cendrillon n’est plus à présenter. Le célèbre conte de Perrault, repris par les frères Grimm, a été adapté à toutes les sauces, sur toutes sortes de média et l’histoire fait toujours vendre – ce n’est pas Disney qui vous dira le contraire. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’il existe des « Cendrillon » partout dans le monde et à toutes les époques. En effet, notre Cendrillon n’est qu’une variation du conte-type de l’enfant passant des cendres au trône. La plus vieille version de ce conte-type que l’on a pu retrouver est datée du IIIème siècle de notre ère. Rhodope est une jeune Grecque embarquée en Égypte comme esclave. Un jour, un aigle lui vola une de ses pantoufles alors qu’elle était au bain. L’oiseau laissa tomber la pantoufle aux pieds d’un pharaon nommé Psammétique ; celui-ci, frappé de stupeur par la délicatesse de la pantoufle, promit d’épouser la femme à qui elle appartenait. On peut évidemment se dire que Perrault, en bon lettré, connait cette version antique retranscrite par Claude Élien. Mais ce cadre narratif se retrouve aussi, et c’est plus troublant, en Asie avec l’histoire de Ye Xian, tirée d’un recueil de contes chinois du IXe siècle, dans plusieurs histoires des Mille et Une Nuits ou dans l’histoire de Chūjō-hime, parfois surnommée la Cendrillon japonaise. Encore plus loin de nous, on retrouve une variante de Cendrillon chez les Indiens d’Amériques avec le conte d’Oochigeas. Oochigeas est la dernière de trois sœurs, elle est confinée à l’entretien du feu qui brûle son visage et ses cheveux ; le « prince » est ici un chasseur qui a le pouvoir de se rendre invisible ; la robe somptueuse qui remplace les vêtements sales et brûlés n’est pas ici fournie par une fée ou une intervention surnaturelle, c’est l’héroïne qui se fait un habit invraisemblable d’écorce de bouleau. Les sœurs feignent de voir le jeune homme et sont vite démasquées. Oochigeas, elle, peut voir et donc, épouser le chasseur, après avoir été miraculeusement guérie de ses brûlures par la sœur du chasseur. Cendrillon est donc un modèle commun, que bon nombre de cultures possèdent, et qui a toujours la même symbolique malgré les différences d’époque et d’aires culturelles.

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Culture

Le Maroc à l’honneur C

ette année, Paris célèbre le Maroc et sa culture grâce à une multitude d’événements. Quand on pense au Maroc, on pense généralement aux tajines, aux couscous, aux plages d’Agadir, à la place Jemaa el-Fna, aux souks, au marchandage, aux chameaux, aux palmiers et j’en passe. Certains, davantage connaisseurs, pensent même à la poterie de Fez ou à la grande Mosquée Hassan II de Casablanca. Mais la culture marocaine est bien plus vaste ! Les différentes expositions donnent un aperçu plutôt global de la richesse de ce beau patrimoine culturel qui ne cesse de se développer !

Du Louvre à l’Institut du Monde Arabe : 10 siècles de l’histoire du Maroc Tout d’abord, deux expositions d’envergure offrent une vision d’ensemble de l’évolution de la culture marocaine depuis le Moyen-Age. En effet, la première de ces deux expositions, intitulée « Le Maroc médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne » s’invite au Louvre, qui a ouvert en 2012 un nouveau département consacré aux Arts Islamiques. En plus de présenter des œuvres sublimes, environ trois cents, des tableaux et des poteries principalement, elle nous permet de découvrir l’histoire du Maroc du XIème au XVIème siècle. En effet, nous apprenons que son expansion fut exceptionnelle au Moyen Age.

Les conquêtes des diverses dynasties (almoravide, almohade et mérinide) les ont menés à s’étendre du sud du désert du Sahara (frange Nord de la Mauritanie) au Nord de l’Algérie et de la Tunisie. C’est sans conteste l’apogée de l’Occident islamique. L’empire est grand et la culture connait un développement sans précédent. Tant l’architecture que la calligraphie ou encore l’industrie textile connurent un essor significatif. En retraçant l’histoire du pays à partir du XIème siècle, cette exposition permet donc de comprendre le Maroc contemporain, qui est mis à l’honneur dans la seconde exposition. Fruit d’une volonté conjointe du roi du Maroc, Mohammed VI, et de M. Hollande, elle témoigne de l’effervescence de la culture marocaine actuelle, tiraillée entre modernité et respect de la tradition. L’alliance culturelle accrue entre la France et Maroc nous mène à réfléchir. Quel est le but ? Intégrer certaines communautés qui se sentent parfois voire souvent exclues en France ? Notons que ce ne sont pas forcément ces dernières qui fréquentent les musées … Ce phénomène dénote-t-il d’une volonté conjointe de rapprochement des deux pays à un moment où beaucoup de communautés arabes en général se sentent rejetées en Europe ? Outre ces expositions de taille, d’autres plus modestes telles que « les femmes berbères du Maroc » à la fondation Bergé Saint-Laurent ou encore « Maroc arts d’identités » à l’institut des cultures d’Islam » mettent à l’honneur la culture marocaine.

Amina Bouri

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La F1 et les jeux du cirque S

i aucun pilote n’est mort depuis 1994 à Monza où Roland Ratzenberger et Ayrton Senna se sont tués au volant de leur bolide, dans les années 60 et 70, c’était bien différent. En moyenne, 3 pilotes par an trouvaient la mort, rapprochant plus leur métier du gladiateur que celui de l’athlète. Mais beaucoup de choses ont changé durant le grand-prix des Pays-Bas 73, parce que les grands prix deviennent massivement diffusés à la télévision et qu’un des accidents les plus marquants de l’histoire du sport y a eu lieu. Roger Williamson dispute la seconde course de sa carrière. Lors du 8ème tour, une crevaison à pleine vitesse retourne sa voiture sur le dos, qui glisse sur la piste avant de s’échouer dans les graviers, avec son pilote prisonnier à l’intérieur. Malheureusement, pour gagner du poids,

Culture Le coma de Jules Bianchi l’année dernière et l’accident assez grave d’Alonso en début d’année nous rappellent que la F1 reste un sport de tous les dangers.

le châssis du bolide est fait de magnésium, métal hautement inflammable en cas de friction. La voiture prend alors littéralement feu. Le pilote qui le suivait, David Purley, abandonne alors son véhicule et se rue pour essayer de sortir son collègue du brasier, qui n’a rien sinon un poignet cassé. Mais impossible de retourner la lourde voiture tout seul. Les commissaires de courses qui arrivent sur place ne peuvent pas l’aider, ne portant pas de combinaison ignifugée. Ils apportent juste un petit extincteur qui se révèlera inutile, et repartiront vite chasser les spectateurs cherchant à pénétrer sur le circuit pour se rendre utiles. Purley, entendant son ami crier et le supplier de le sortir de là, se met alors sur le bord de la piste et fait de grands signes aux autres pilotes pour qu’ils stoppent et l’aident. Aucun ne s’arrêtera… Finalement, les commissaires l’éloigneront de force de la voiture en flamme et attendront le service incendie, qui arrivera 7 minutes plus tard juste pour sortir le cadavre du pilote, mort sans brûlure, seulement asphyxié. Le tout en direct devant des millions de téléspectateurs.

« En moyenne, 3 pilotes par an trouvaient la mort, rapprochant plus leur métier du gladiateur que celui de l’athlète » Le désespoir de Purley et l’amateurisme des organisateurs, le tout capturé pour la première fois à la télévision a fait bouger les choses. Dans les années qui ont suivi, toute l’organisation d’urgence et de sauvetage a été revue, des règles de sécurité de plus en plus draconiennes ont été imposées pour aboutir au résultat d’aujourd’hui : plus de morts depuis 21 ans. Mais des accidents graves il en reste malheureusement, et la façon dont l’entreprise qui gère la F1 a tenté d’enterrer les erreurs qui ont mis Bianchi dans le coma fait honte à cette histoire, car c’est là-dessus que se construit douloureusement le progrès. Quant à Purley, il est entré dans l’histoire pour avoir survécu à la plus grosse décélération de l’histoire lors d’un accident : 179,8g (de 173 à 0km/h en 66cm). Il mourra finalement aux commandes de son avion lors d’un show de voltige aérienne en 1985.

Thomas Sghedoni

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Culture

L’appartenance à un pays En souvenir du festival de géopolitique de cette année, parlons des pays et de leurs habitants. Je le ferai à travers cette question : qu’est-ce qu’appartenir à un pays ? Que veut dire être français, canadien… ?

« Aujourd’hui, habiter dans un pays ne veut pas dire lui appartenir »

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’habite dans un pays, j’appartiens à ce pays. Il y a deux cents ans, c’était vrai. Il y a cent ans, c’était peut-être vrai. Aujourd’hui, cela n’est plus vrai. Avec les flux massifs d’immigration et le nombre d’expatriés croissant, habiter dans un pays ne veut pas dire lui appartenir. Je paie mes impôts dans un pays. C’est un côté plus pratique, mais encore une fois, cela ne veut pas dire que j’appartiens à ce pays. Il suffit de déménager et de choisir de payer ses impôts dans le nouveau pays d’accueil. Je pense qu’appartenir à un pays, c’est avoir sa nationalité, ou être en passe de l’obtenir. Je suis français, j’appartiens à la France. Je suis allemand, j’appartiens à l’Allemagne… Prenons une simple phrase : je suis canadien. En France, cette phrase n’a qu’un sens, avoir la nationalité canadienne. Au Canada, c’est plus compliqué. Premièrement, il y a deux langues : l’anglais et le français. Donc deux manières de penser différentes. Et il y a toujours le risque de la traduction (traduttore, traditore, traduire c’est trahir). En effet, la simple phrase : « Je suis canadien », donne « I am Canadian » en anglais.

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Pour un canadien anglais, le terme « canadien » (écrit à la française) fait référence aux canadiens français. Pour un canadien français, le terme « canadian » fait référence aux canadiens anglais. C’est eux et nous. Pourtant la phrase a le même sens, il n’y a qu’un seul pays. Les mots ont une importance énorme. Et les langues également. Tous les pays ont des problèmes d’identité. Ces problèmes sont multipliés par le nombre de langues officielles du pays. Après, certaines personnes ont deux nationalités, peuton appartenir à deux pays différents ? Toutes choses égales par ailleurs oui. Même si cela était nécessaire, il pourrait être difficile de faire un choix entre les deux (soit un pays n’accepte qu’une nationalité, soit s’il y a une guerre entre les deux pays…). En effet, ce n’est pas si facile de renoncer à une part de soi, à une culture, à une chose en laquelle on croyait. L’appartenance est dictée, je pense, par la nationalité. Mais même celle-là pose problème. En attendant de trouver une meilleure solution, je ferai avec.

Laurent Fitzpatrick


Biographie d’une chaussure

Culture

Un petit historique de la chaussure à travers les âges.

La naissance

Période : en même temps que l’homme, qui avait mal aux pieds. Avant même de chercher à s’habiller, l’homme des cavernes tente de protéger son pied. Il confectionne une semelle à base d’écorce et de bois et recouvre son petit peton d’une peau de bête fraîchement tuée. Bon peut-être pas fraichement tuée, mais au moins, il avait chaud.

L’ère de la sandale

Période : Antiquité. Egyptiens, Grecs, Etrusques et beaucoup d’autres adoptent la mode de la petite chaussure ouverte. Les Grecs, en particulier, portent des crépides. Il s’agit de sandales dont les lanières s’enroulent autour de la jambe pour maintenir la semelle. Un peu comme nos actuelles spartiates. Je me demande où nos créateurs de mode ont trouvé cette idée.

Tous sur des talons

Période : le Moyen-Age Cette chaussure mixte est très allongée et son extrémité pointue peut atteindre jusqu’à 50 centimètres. En fait, plus la personne a du pouvoir, plus le bout est long (« C’est moi qui ai la plus grande » prend soudain un tout autre sens). L’extrémité, un peu gênante pour marcher est souvent attachée à la jambe. Sauf si on veut s’en servir pour soulever la robe de la demoiselle assise en face de soi, une des raisons pour lesquelles le clergé les désapprouvait, bien sûr.

Les créateurs de chaussures fous

Période : aujourd’hui Disons le, outre les modèles normaux qu’on retrouve partout et que tout le monde connaît, certains créateurs craquent vraiment leur slip. Les chaussures peuvent prendre toutes les formes et utiliser toutes les matières possibles. Il suffit de regarder les pieds de Lady Gaga et ses chaussures en viande. Miam.

Pauline Grepin

Période : le XVIème siècle L’histoire veut que ce soit Catherine de Médicis qui importe les talons à la Cour de France au moment de son mariage avec Henri II. Sans s’en rendre compte, elle lance un véritable phénomène de mode, puisque homme et femme se mettent à l’imiter, à tel point que pendant le règne de Louis XIV, le talon est obligatoire pour les courtisans qui veulent plaire au roi. Ils sont bannis du marché au moment de la Révolution Française et ne reviennent en force qu’au XIXème siècle, mais uniquement réservés aux dames. Le saviez-vous ? Messieurs, vous Les chaussures ont toujours été un reflet l’avez échappé du statut social, voire un élément d’apparat belle. à la Cour. Marie-Antoinette en possédait jusqu’à 500 paires. Comme quoi l’amour des femmes pour leurs chaussures est universel. Je vous laisse imaginer la place qu’il fallait pour les ranger.

La poulaine

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Culture

Le livre, objet de pouvoir insoupçonné Amateurs de sensations fortes, venez goûter une expérience d’une puissance inégalée… la LECTURE.

J

e ne sais pas si vous êtes comme moi, mais depuis que je suis à GEM, si je lis un livre tous les deux mois, c’est déjà bien. Nous avons beau avoir à notre disposition une bibliothèque Dieter Schmidt et une bibliothèque Xpression, et j’ai beau avoir chez moi une bibliothèque qui contient mes livres préférés et ceux que je veux lire depuis longtemps, voilà, le fait est que je ne lis quasiment plus. Je dis « plus », car avant, je lisais, et même je lisais beaucoup. De 6 à 16 ans, j’étais une véritable boulimique de la lecture. Je me souviens d’années au collège où j’avais toujours un livre en route. Je dévorais tous les soirs des pages et des pages de mots, à m’en exploser les yeux, toute la nuit. Chaque jour, j’allais rendre à la doc u m e n ta l i s t e un peu étonnée le livre emprunté la veille, et je me mettais en quête du suivant. Après, au lycée et en prépa littéraire, je lisais toujours, mais avec plus de lenteur. Vous imaginez bien que les grands classiques étaient plus durs à bouffer que les petits romans jeunesse que j’avais avalé durant mes jeunes années. En sortant de la prépa, je pensais que la lecture reviendrait gentiment dans ma vie. Mais voilà, j’ai beau lire de temps en temps, ce n’est plus pareil. Et ce, pour une raison bien simple : les livres me bouleversent ou m’ennuient profondément. Je me fais l’effet d’une extrémiste de la lecture. Dans certains cas,

je n’accroche pas du tout, je trouve le livre plat et sans intérêt, et je lis poussée par une vague curiosité pour l’histoire, qui finit systématiquement par s’éteindre au bout de trente pages. Mais dans les autres cas, je me trouve happée par ce que je lis, je m’y retrouve, je suis bouleversée, je dévore le livre sans pouvoir m’en détacher, et quand la lecture s’achève, j’en sors totalement perturbée. Je ne me sens pas du tout prête à enchaîner, il me faut digérer ce que je viens de lire. Cher Gémien, j’écris cet article afin de partager mon expérience avec toi. Que tu lises peu ou beaucoup, que tu sois novice ou expérimenté, j’aimerais te dire le pouvoir stupéfiant des mots. Tu as sans doute déjà fait l’expérience d’une bonne petite punchline bien placée, qui fait son petit effet en coupant le sifflet de quelqu’un, ou d’un discours particulièrement éloquent qui semble s’adresser à toi et toi seul, qui t’enthousiasme et te paraît si juste, si puissant… Dis-toi qu’un livre, c’est potentiellement exactement la même chose, sauf que c’est plus long – donc c’est plus de plaisir. Un livre pourra te faire rire, te faire réfléchir, ou – comme c’est souvent le cas pour moi – te bouleverser, te noyer sous un torrent d’émotions que tu n’avais pas vu venir. Alors, prêt à tenter l’expérience ?

Que tu lises peu ou beaucoup, que tu sois novice ou expérimenté, j’aimerais te dire le pouvoir stupéfiant des mots.

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Sarah Monier


Selma N

on, ce n’est pas le nom d’une chanson de Khaled. C’est loin d’être une histoire d’amour. En revanche, c’est un beau message d’espoir. Selma est le titre d’un film choquant, extrêmement émouvant, et qui appelle fortement à la réflexion. Ce film, réalisé par Ava DuVernay, décrit la lutte historique des populations noires aux Etats-Unis dans les années 1960, derrière Martin Luther King. Certes, ce thème peut paraître un peu rebattu. Mais faut-il arrêter d’en parler pour autant ? Il semble nécessaire de continuer de proposer des films visant à nous choquer et nous sensibiliser, nous, les « biens-nés », qui avons de quoi manger et aucune guerre sur notre sol. C’est un appel à la solidarité, à l’entre-aide et cette valeur est toujours actuelle. En janvier, les milliers de personnes porteurs du message « je suis Charlie » prônaient cet ensemble de valeurs. Ce film est intrinsèquement lié à ces valeurs universelles. Le film Selma retrace plus particulièrement la lutte pour obtenir le droit de vote effectif à tous les citoyens, y compris les populations noires. Effectif car les populations noires étaient significativement plus pauvres que les blanches. Or, des taxes électorales étaient mises en place afin de les évincer. De plus, des tests d’aptitude à la lecture et à l’écriture étaient obligatoires pour voter. Mais l’école fonctionnait sous le signe de la ségrégation donc la majorité d’entre eux ne savaient ni lire ni écrire. On pourrait reprocher l’aspect très académique du

Culture Un film émouvant qui fait réfléchir !

film. Mais qui n’en a pas besoin, que ce soit pour apprendre et comprendre l’histoire ou seulement pour s’en rappeler ? D’autant que les luttes de Mandela, Gandhi, ou encore Aung San Suu Kyi par exemple ont de nombreuses fois fait l’objet de longs métrages notamment et respectivement dans Invictus de Clint Eastwood, Gandhi de Richard Attenborough et The Lady de Luc Besson, alors que le parcours de Martin Luther King, bien que très connu, ne semble pas en avoir fait l’objet. Cette campagne pour obtenir des droits civiques, extrêmement meurtrière, s’est conclue par un ensemble de marches de près de 80 kilomètres en Alabama, de la ville de Selma jusqu’à Montgomery. On comprend aisément pourquoi cette campagne a commencé à Selma, ville du comté de Dallas où plus de la moitié de population en âge de voter était noire. Ce film présente une violence sans limite envers les noirs qui participaient à la marche ou à tout autre rassemblement communautaire interdit, mais également envers les citoyens américains blancs qui tentaient de soutenir les populations noires. Je vous invite donc à regarder ce film et à vous demander ce qui fera l’objet de films dans cinquante ans et qui ne nous indigne pas assez aujourd’hui …

Amina Bouri

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Culture

La belle endormie Il était une fois une belle aux bois dormants qui se reposait paisiblement dans les bras de Morphée. La légende raconte qu’elle était ensorcelée et que seul un beau prince pourrait la réveiller d’un doux baiser. Sauf que cette jolie princesse était allongée face contre terre et sa bouche rougeoyante n’était pas accessible à l’amant tant convoité. Le beau prince dû alors se tourner vers d’autres lèvres pour sortir sa dulcinée de sa torpeur éternelle. C’est alors qu’il la pénétra de son pénis lustré et la magie fonctionna, la belle se réveilla alors progressivement en laissant les douces limbes de son rêve d’émeraude pour venir jouir encerclée de son homme échevelé. C’est depuis ce jour que les hommes purent contenter leurs princesses au début de la journée sans pour autant les brusquer.

L

a belle endormie est une position facile à réaliser, plutôt ludique et disposant d’avantages pour les deux protagonistes. La femme est complètement allongée sur le ventre, relativement droite avec les jambes serrées ou très légèrement écartée. L’homme se place sur le dos de sa partenaire, ses fesses reposant sur les jambes de la dame et disposant du fessier comme vue principale. La position de l’homme peut varier selon l’intensité que l’on y met et la volonté du couple. Cette position est relativement asymétrique, ici c’est bien l’homme qui possède la quasi intégralité de l’action ce qui donne une grande jouissance et liberté de mouvement pour celui-ci tout en nécessitant une maitrise parfaite de sa gestuelle. Mais comme dirait l’oncle qui fait du riz, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités et il ne faudra pas abuser de cette position dominante pour parachever la croupe de madame en vulgaire carpaccio à l’huile d’olive. Cependant il est très facile de trouver du plaisir dans cette position qui dispose de l’un des plus grands coefficients de pénétration toutes positions confondues à condition de bien s’y prendre. Du coté de madame, cette position reste un compromis qu’il faut accepter. En effet, la marge de manœuvre est très faible. D’un côté c’est très pra-

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« C’est depuis ce jour que les hommes purent contenter leurs princesses au début de la journée sans pour autant les brusquer » tique puisqu’on n’a rien à faire et on peut se laisser aller sans faire d’efforts supplémentaires. De plus, la sensation d’étreinte entre l’homme et le lit peut être très galvanisante. D’un autre côté cette position enferme beaucoup la femme et la contraint à être passive, ce qui peut plaire à certaines et déplaire à d’autres. C’est pourquoi le conseil pratique pour cette position est une utilisation en guise de commencement d’un moment enflammé afin de conjuguer douceur et rapprochement mutuel. On peut débuter par des susurres à l’oreille, l’homme peut caresser les fesses voire un peu plus et enfin démarrer le festival par un lent déhanché pour mettre en émoi les palpitations de la douce qui pourra se retourner pour enchainer sur d’autres festivités.

Julien Bretin



assos

Planètes

La photo de planètes

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assos

gem en débat

Le Vrai du Faux T

out le monde (à part ceux qui vivent dans une grotte) a vu Matrix, et les humains luttant contre une intelligence artificielle qui les a dépassés et s’est rebellée contre ses créateurs. Si ce film relève de la fiction, on ne cesse pourtant de s’en rapprocher : en 2008, les robots Toyota, en plus de jouer un rôle d’aide-ménagère, pouvaient aussi jouer de la musique avec des instruments, de la même manière que les hommes. En 2013, Paul, le robot-portraitiste était capable de dessiner l’autoportrait de n’importe qui, de le retoucher, et saluait une fois son travail terminé. Cette année, Amazon a même été autorisé par la FAA (Federal Aviation Administration) à faire des essais de drones pour livrer ses commandes. Tous ces exemples (et de nombreux autres) illustrent bien le fait que les robots vont de plus en plus s’imposer dans notre quotidien, mais cette union de l’homme et de la machine est-elle pour le meilleur ou pour le pire ? La question se pose réellement, quand on s’aperçoit que de grands noms tels que Stephen Hawking et plus ou moins toute la Silicon Valley débattent sur la potentielle dangerosité de l’intelligence artificielle : tandis que certains (dont Bill Gates) la considèrent comme « potentiellement plus dangereuse que la bombe atomique », d’autres, tels que Eric Schmidt, le patron de Google, déclarent que l’intelligence artificielle « va devenir l’une des plus grandes forces du bien dans l’histoire de l’humanité, tout simplement parce qu’elle rend les gens plus intelligents ». Il convient donc de ne pas trop diaboliser les robots et l’intelligence artificielle (surtout dans l’école de l’innovation…), qui peuvent réellement aider à marcher vers le progrès, notamment en matière de médecine, de sauve-

tages, d’aide à la personne, tout en ayant conscience du potentiel énorme de ces machines, et de leur capacité à dépasser les limites imposées par l’homme. Mais au-delà de ces considérations « pratiques », se profile la question de l’éthique… Quelle place allons-nous accorder à l’intelligence artificielle ? Dans quelle mesure peut-on accepter que nos smartphones nous deviennent toujours plus indispensables, au point de devenir nos « meilleurs amis » ? Les nouvelles technologies, les smartphones, l’intelligence artificielle font désormais partie de notre monde, et ne vont aller qu’en se développant toujours plus vite. Il nous appartient donc de les utiliser à bon escient, sans oublier qu’elles ne remplaceront jamais tout à fait les hommes. Alors à vous de choisir : Wall-E, CARL, le maléfique robot de 2001, L’odyssée de l’espace ou Samantha, le programme informatique dans Her ?

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assos

Artagem

Cheezy Comics Contest : le premier concours national étudiant de BD improvisée ! Plus qu’un fromage, le Cheezy Comics Contest est le premier concours artistique qui s’intéresse à rassembler les étudiants de tous horizons autour d’une même passion : la BD !

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talé sur trois semaines, ce concours bon enfant mettra à rude épreuve votre créativité et votre capacité d’adaptation. L’objectif du concours est ainsi de rendre entre 2 et 4 pages par semaine de bande dessinée. Mais attention : cette BD devra rester cohérente de la première à la dernière case, malgré les petites surprises que nous vous avons réservé : nous rajouterons chaque semaine une contrainte supplémentaire, que vous devrez intégrer dans vos pages de BD pour la semaine concernée. Afin de mettre tout le monde sur un même pied d’égalité, nous lancerons les festivités en définissant un certain cadre spatio-temporel le lundi 6 avril, date de lancement du concours. Puis, les deux lundis suivants, nous vous imposerons des contraintes supplémentaires aussi diverses que variées : trouver l’objet de votre quête, résister à une attaque en-

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nemie, faire ami-ami avec un brocoli qui parle, faire intervenir un cowboy mutant, etc. Vous devrez alors intégrer ces contraintes au mieux dans le fil de votre BD, dans les 2, 3 ou 4 pages que vous aurez réalisées pendant la semaine. Ça me tente, mais… Je ne sais pas dessiner ! Qu’importe ! Vous avez le choix entre participer seul ou en équipe de deux à cinq personnes. Si le coup de crayon vous manque, mais que vous avez envie d’exprimer vos talents de scénariste, formez une équipe avec un ami dessinateur et un coloriste pour participer au concours ! Vous pourrez ainsi former des équipes mixtes et produire une BD de qualité, entre amis ! Amis dessinateurs, amis scénaristes, amis philatélistes, l’équipe du Cheezy Comics vous prépare un concours de choix et nous n’attendons plus que toi !


assos

Impact

Passe tes vacances OKLM Ce mois-ci, ImpAct t’aide à passer des vacances respectueuses de l’environnement…

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k c’est vrai, tu n’auras peut-être pas beaucoup de vacances cet été. Que tu sois 1A encore en recherche de stage, césurien ou alternant, l’été quand on est à GEM n’est pas forcément réservé au farniente sous les cocotiers. Mais si jamais tu as la chance de t’évader au soleil, ne serait-ce qu’un weekend, voici nos conseils pour être un éco-touriste respectable.

Mieux que le nudisme, le maillot de bain bio Parce qu’il ne fait pas toujours suffisamment chaud à Berck-sur-Mer pour se passer de ce morceau de tissu, il faut savoir le choisir comme il faut. Pour cela, les solutions sont nombreuses : il est bio chez Natural Collection, équitable chez BTC Element, ou encore biodégradable chez Mina Boutique (c’est osé, mais pourquoi pas ?), tu pourras trouver ton bonheur à partir de 10€ !

La tong, élément de swaggitude infini, se décline aussi en version écolo Oui, tu peux éviter la tong en plastique parce que c’est moche, mais aussi parce que ça pollue (oui le plastique c’est du pétrole et c’est mal). Il existe donc des tongs en papier journal recyclé, en racine de palmier, coque de noix de coco… Il ne te reste qu’à choisir ton style !

Tu penseras à faire un peu de ménage

Tout d’abord, tu ne laisseras dans le sable ni mégot (les cendriers de poche sont là pour ça), ni cannettes, papiers de bonbons, etc… Mais si tu veux aller plus loin, tu pourras aussi aller frimer en nettoyant les plages chaussé de tes tongs en papier journal. De cette façon, tu pourras bronzer en te rendant utile, et chiner le soir les défenseurs des animaux marins que tu croiseras au bar de la plage. Tu es maintenant paré pour un été toujours plus beau et bio, et tu vas passer grâce à ces conseils des vacances toujours plus posey. C’est pour nous, ça nous fait plaisir ! On se retrouve en septembre !

Les accessoires se doivent de suivre la tendance Evidemment, avec notre maillot de bain biodégradable et nos tongs en noix de coco, on cherche maintenant un coin pour ouvrir notre panier et poser notre serviette sur le sable. Mais attention ! Il ne peut pas s’agir de n’importe quelle serviette dans n’importe quel panier ! On va donc se procurer un panier en papier de bonbons recyclés, même que c’est plutôt joli, dans lequel on met une grande serviette en coton…bio !* *NB : la natte de plage issue du commerce équitable peut aussi être acceptée.

La crème solaire sera choisie avec attention Parce qu’on préfère éviter le style homard trop cuit au bout d’une journée de plage, et le cancer de la peau quelques années plus tard, on pensera à mettre de la crème solaire tous les jours ! C’est aussi une très bonne excuse pour aborder le/la beau/belle gosse sur la serviette d’à côté pour se faire crémer le dos. Cependant, pour des raisons de santé, cette crème se devra d’être bio, et sans nanoparticules. Mais pas de panique, ça se trouve dans n’importe quel supermarché !

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LIBRE

Hymne aux amateurs de bonne chair I

l fait nuit noire. L’air glacial de la vallée, Environnante, si proche de mon être fragile, M’imprègne d’un sentiment indélébile ; Bien connu, je sais instinctivement où aller. J’ai faim. Alors qu’à travers le bitume je me dirigeais, Vers ce lieu qui naguère berça mon enfance, Soudainement je sentis ce doux fumet, Celui de la joie, de la vie, de l’innocence. J’entrai dans cette maison si chère à mes yeux. MaxiTacos, Ô lieu de culte adoré par mes pairs, Ta raffinerie n’a d’égal, pour peu, Que cette faim qui tiraille ma chair. Confortablement installé dans cette auberge bienaimée, Où quiconque est le bienvenu jusqu’à son heure de fermeture (23h sauf le dimanche), Je déballe ta couverture fine et argentée, Te voilà enfin, être de défauts et pourtant si pur. Mes doigts glissent sur ta peau tannée par la chaleur Tandis que mes yeux te dévorent du regard. Par-delà mes tourments surgit le bonheur, Quand je lèche, au creux de ton cou, ce filet de sauce tartare. Je m’enfonce dans un océan de jouissance Cette galette qui envahit amplement ma panse. Cordon bleu, escalope venue des cieux, reine des aliments, Tu emplis mes sens des minutes durant. Je consomme délibérément toujours trop vite, Notre relation presque devenue rite, Je me rhabille, ma passion consumée, Pour affronter de nouveau le grand froid, comblé. A demain midi jeune tacos des forêts, Puisse ton intérieur rester saucé à jamais. Dans tes formes délicates et charnues, J’espère demeurer le seul bienvenu.

Dorian Combe et Xavier Jacquot

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LIBRE

Je suis riche, coupe-moi une tranche ! Nombre de sociologues se sontchapeau penchés sur la question et pourtant aucun n’a su répondre de manière convaincante à cette question primordiale : c’est quoi un riche ? Le Gem In Way apporte sa pierre à l’édifice en vous livrant une explication inédite : la vraie marque de la richesse n’est rien d’autre qu’une bonne trancheuse à jambon.

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a réponse la plus basique à la question se fonde sur le salaire : on est riche quand on gagne beaucoup. Encore faut-il définir le « beaucoup ». D’après une enquête IFOP de 2013, pour les Français cela correspond à toucher 10 000 € brut par mois (soit un salaire net de 6 500€). Cela concerne environ 3% de la population. Pourtant dans les 97% de Français censés être moins riches, il existe en réalité des gens beaucoup plus fortunés : ils tirent la richesse de leur patrimoine. Toujours selon la même enquête, il faut posséder 630 000 € de patrimoine pour être considéré comme un riche en France. Mais le problème de l’approche monétaire, c’est qu’elle occulte toute la dimension symbolique de la richesse : être riche c’est avant tout se conduire comme un riche, autrement dit, montrer que l’on est riche. Peut-on considérer que le millionnaire qui vit comme un sans-abri est riche ? Pas complètement, il ne sera admis comme tel que lorsqu’il aura adopté le train de vie qui en découle. Pourtant un flambeur qui vivrait d’emprunts bancaires ne sera pas non plus considéré comme un riche. La solution de ce problème des plus épineux n’est autre qu’un objet qui allie fort prix d’acquisition avec un savoir-vivre hérité de la

noblesse : la trancheuse à jambon. En effet, bien qu’il existe des modèles bas de gamme « abordables » (autour de 100 € pour un modèle de taille moyenne), cet objet que l’on peut qualifier de superflu n’est pas la priorité de la plupart des ménages. Les plus beaux modèles dépassent même les 1 000 €, et ils s’insèrent uniquement dans une cuisine de luxe. Mais le plus important, c’est qu’on ne s’offre pas une trancheuse électrique si l’on ne possède pas l’éducation culinaire qui va avec. A savoir, le goût pour les produits terroirs d’exception, parmi lesquels trône en roi le jambon (jusqu’à 300 € le kilo pour du bellota y bellota). La trancheuse à jambon apparait donc comme le meilleur témoin de la richesse. Et si vous ne nous croyez pas, regardez un peu autour de vous qui possède cette machine de luxe, vous pourriez être surpris.

« La trancheuse à jambon apparait donc comme le meilleur témoin de la richesse »

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Arnaud Négrier


LIBRE

Le petit oiseau, la vache et le renard

Une petite histoire avec une jolie morale, c’est toujours amusant !

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ous sommes au cœur de l’hiver, et un petit oiseau est confortablement installé, bien au chaud, dans son nid. Mais tout-à-coup, un coup de vent, et il tombe au sol. Le petit oiseau ne sait pas voler, et commence à rapidement être transi de froid. Alors, le petit oiseau commence à crier à l’aide « pui piu piu ». Et au moment où il pensait que tout était fini, voilà que passe une vache, une belle grosse vache de nos campagnes qui rumine son dernier repas. Elle voit alors le petit oiseau tout grelottant sur le sol, et décide de l’aider. Elle lève alors sa queue, et « vlash », laisse tomber une belle galette bien chaude bien fumante sur le petit oiseau, avant de poursuivre son chemin. Le petit oiseau sort alors la tête de la bouse, tout content d’être enfin réchauffé, et crie sa joie en reprenant joyeusement ses « piu piu piu » de plus belle. Mais alors, un vieux renard passant par-là entend le bruit et, curieux comme il l’est, va voir ce qu’il en est. Il trouve donc le petit oiseau tranquille et bien au chaud. Alors, il le saisit délicatement entre ses deux doigts, le sort de la crotte dans laquelle il se trouve, le nettoie délicatement de toutes ses souillures, et le gobe tout cru.

la rue alors qu’il n’aurait pas dû. Résultat des courses, de charmantes personnes se proposent de le ramener chez lui (aka le sortir de la merde). Le type se réveille alors le matin dans un entrepôt, entouré de gars comatant tout ce qu’ils peuvent, quitte l’endroit et va trouver la police, qui lorsqu’elle débarquera sur place ne trouvera rien. Il venait de s’échapper de ce qui était très certainement une moisson d’organes pour le marché noir. Un very very bad trip au final. Tout ça pour dire, ne rentrez pas seul, d’autant plus que pour chiner, raccompagner une nana, ça se pose là comme technique !

« Celui qui te met dans la merde ne le fait pas forcement pour ton malheur, alors que celui qui t’en sort, lui, ne le fait pas forcement pour ton bonheur »

On pourrait se demander quelle est la morale d’une si triste histoire ? Et bien la voilà : Celui qui te met dans la merde ne le fait pas forcement pour ton malheur, alors que celui qui t’en sort, lui, ne le fait pas forcement pour ton bonheur. Mais surtout, quand tu es dans la merde, tais-toi, parce que tout le monde va chercher à en profiter. Et on peut voir que cette morale s’applique très bien à certaines situations actuelles, avec des exemples à foison. Par exemple, une petite anecdote arrivée à une de mes connaissances vers Bordeaux. Le type se trouve à une soirée, et très naturellement, dans la plus grande tradition des soirées étudiantes, enchaine les cul-secs et autres activités désaltérantes. Ses amis, qui le mettent dans la merde en le bourrant, ne le font pas pour son malheur, bien au contraire. Le gars, rentrant chez lui à pied, rond comme une queue de pelle, chante et danse dans

Thomas Sghedoni

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LIBRE

L’absinthe ou les mystères de la « fée verte » Mythifiée par Verlaine et Van Gogh, l’absinthe est une boisson alcoolisée qui a la réputation de « rendre fou ». Interdite au début du XXème siècle, aujourd’hui réhabilitée, elle conserve néanmoins sa part de mystère et de sulfureux.

L

’absinthe rend-elle fou ? C’est en tout cas ce que pensent bon nombre de gens depuis la fin du XIXème siècle. Née en Suisse à la fin du XVIIIème siècle, l’absinthe, boisson tirant entre 45 et 90 degrés, devient très populaire en France et dans toute l’Europe. La « boisson des artistes du XIXème siècle » est en fait largement répandue chez les Français, que ce soit dans les campagnes reculées ou sur les terrasses parisiennes. Son goût unique, fruit d’un rituel de préparation minutieux et d’un mélange original de plantes (plante d’absinthe, fenouil, anis vert), ainsi que ses effets si particuliers, en font la boisson à la mode de la Belle Epoque, l’élevant au-dessus du commun des alcools. Mais suite à la volonté du gouvernement de lutter contre les ravages de la boisson, véritable fléau à l’époque, des études scientifiques sur l’absinthe sont réalisées. Les scientifiques mettent en évidence la thuyone, une gentille molécule contenue dans la plante d’absinthe, toxique à partir d’une certaine dose. L’absinthe devient alors l’ennemi public N°1 des services de santé : le terme « absinthisme » fait son apparition, de manière à clairement distinguer l’absinthe des autres alcools. Les effets supposés de la thuyone-agressivité, crises d’épilepsie…- conduisent à l’interdiction de notre boisson préférée en France le 16 mars 1915, emboitant ainsi le pas à la Suisse, autre berceau de l’absinthe, qui avait fait de même cinq ans plus tôt. De « fée verte » l’absinthe se mue en « affreuse sorcière verte ». Une interdiction synonyme de catastrophe économique pour le Doubs, et notamment la ville de Pontarlier, capitale de l’absinthe française, qui en 1915 comptait 23 distilleries d’absinthe employant pas moins de 3000 personnes au total, et 111 bistrots. Cette interdiction est en fait un excellent moyen pour la sphère politique de satisfaire le mouvement anti alcool de l’époque en lui offrant un coupable tout désigné, de manière à protéger le sacro-saint vin français.

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LIBRE « Pour que la thuyone ait des effets toxiques sur l’organisme, il faudrait boire une bonne centaine de verres d’absinthe » Ainsi les arguments avancés pour cette prohibition ne sont pas valables ! On sait aujourd’hui que la plupart des buveurs d’absinthe de la Belle Epoque étaient aussi de grands buveurs de vin et d’autres alcools en tout genre, et que les effets de l’absinthe sont les mêmes que ceux des autres boissons alcoolisées, à la seule différence que la fée verte a un degré beaucoup plus fort, et qu’il faut donc la diluer ! Ainsi il a récemment été démontré que lors des expériences « prouvant » la nocivité de la thuyone, les doses injectées aux cobayes étaient équivalentes à celle contenue dans 1000 verres d’absinthe ! De quoi remettre en cause les conclusions des scientifiques de l’époque… Et oui, pour que la thuyone ait des effets toxiques sur l’organisme, il faudrait boire une bonne centaine de verres d’absinthe. Rassurez-vous, vous serez mort bien avant. Suite à ces découvertes, un décret autorise et règlemente la présence de thuyone dans les boissons et l’alimentation en 1988. Mais il faudra attendre 1999 pour voir renaitre l’absinthe made in France. Cependant seules les appellations « liqueur à base de plante d’absinthe » et « boisson spiritueuse à base / aux extraits de plante d’absinthe » sont autorisées. C’est en 2010 qu’est finalement abrogée la loi interdisant aux producteurs français d’utiliser la dénomination « absinthe ». Le renouveau de la fée verte peut enfin commencer. Aujourd’hui encore le mythe de la « boisson interdite qui rend fou » perdure, et fait de l’absinthe une boisson qui attire et fascine, exactement comme cent ans en arrière. Et ce succès dépasse largement nos frontières : la « fée verte » s’exporte de mieux en mieux. Envie de (re)découvrir cette boisson traditionnelle ? Sachez que pour faire ressortir tous ses arômes de plante, il est préférable d’observer un rituel de préparation amusant : verser l’absinthe dans un verre, puis mettre un sucre sur une cuillère à café, maintenir la cuillère au-dessus du verre, et verser l’eau au goutte à goutte sur la cuillère, de manière à ce qu’elle ruisselle ensuite dans le verre. La « fée verte » se mérite.

Dorian Combe

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LIBRE

Les plus gros fakes de l’histoire

Ils sont nombreux les soi-disant génies aux découvertes incroyables. Encore plus nombreux sont les crédules qui sont tombés dans le panneau. Et vous, en auriez-vous fait partie? Petit tour d’horizon des plus célèbres mystifications.

Le joueur turc mécanique, ou l’art de tromper Napoléon, Benjamin Franklin et tout le beau monde de l’époque Dès le XVIIIème siècle certains se font maîtres dans l’art de la manipulation. Notamment l’Autrichien Johann Wolfgang von Kempelen qui construisit en 1769 un automate capable de battre n’importe quel adversaire aux échecs. Passant de mains en mains, l’automate fera le tour du monde gagnant la quasi-totalité de ses parties, dont une contre Napoléon en 1809, et devenant une attraction des plus mystérieuses. Ce n’est qu’après la destruction de l’automate dans l’incendie de Philadelphie en 1854, que le fils de son ancien propriétaire en dévoila le secret : des compartiments pliables laissaient la place à un double fond à l’intérieur duquel se trouvait un second plateau d’échec, sur lequel un ingénieux système permettait à un expert en échecs de reporter ses coups. Selon la légende, ils auraient été au moins une quinzaine à prendre place dans l’automate.

Le fantôme d’Heilbronn Et si vous pensez qu’avec la technologie d’aujourd’hui il est facile de vérifier le moindre fake, vous vous trompez lourdement. La science est même parfois inconsciemment complice de la mystification. En témoigne l’affaire du Fantôme d’Heilbronn qui se déroule entre 1993 et 2008 en Allemagne. Sur sept scènes de crimes et une trentaine de lieux de cambriolage différents, est retrouvé sur la période le même ADN d’une personne inconnue. Ce dernier est aussitôt attribué à une tueuse en série non répertoriée, sévissant souvent aux abords de la ville d’Heilbronn. Pendant plus de 15 ans, une centaine de policiers vont chercher à résoudre cette énigme criminelle inouïe, sans succès. Ce n’est qu’en 2009 que le journal Bild donne l’explication, très vite confirmée par le parquet d’Heilbronn : l’ADN n’appartient pas à une serial killeuse mais à une employée travaillant pour l’entreprise qui fournit à la police les cotons tiges servant à prélever l’ADN.

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LIBRE Les chimères biologiques Avez-vous déjà vu une sirène ? Non ? Hé bien pourtant elles existent. Ou du moins, c’est ce que P.T. Barnum a fait croire au public crédule et avide d’histoires incroyables qu’était les New-Yorkais du XIXème siècle. En 1842, Barnum rachète un montage taxidermique composé d’un buste de singe femelle et d’une queue de poisson. Selon ses dires, le montage est si parfait que l’on ne peut pas déceler les coutures à l’œil nu. À la suite de cet achat, Barnum lance une habile campagne de presse, disséminant des articles ici ou là pour faire connaître sa sirène qui devient l’attraction principale de son American Museum. La sirène n’était qu’une attraction parmi tant d’autre. Mais cela devient plus gênant quand le montage est une référence pour les scientifiques de l’époque. Je parle ici de l’homme de Piltdown. Un crâne est retrouvé dans le sud de l’Angleterre au début du XXème siècle. Ses caractéristiques particulières incitent les scientifiques à la considérer comme étant le « chaînon manquant », celui qui permet de relier le singe et l’homme. Grande découverte… qui est un faux. Mais il a fallu 40 ans pour prouver que le crâne n’était qu’un assemblage d’une mâchoire de gorille vieillie à dessin et d’un crâne d’un homme du moyen-âge. Quant à l’auteur de cette supercherie si bien menée, personne n’a jamais su qui cela pouvait être.

Les fées de Cottingley ou Photoshop avant l’heure En 1917, les cousines Elsie Wright et Frances Griffiths montrent des clichés où l’on peut apercevoir des fées et des lutins. Malgré les doutes sur l’authenticité des photos, des expertises et contre-expertises n’arrivent pas à trouver les manipulations : les photos sont dites authentiques. Le public commence alors à s’intéresser aux clichés, glosant sur l’existence du « petit peuple ». Mais l’affaire prend un tour nouveau quand Conan Doyle luimême est persuadé que les photos sont vraies. Il va même jusqu’à écrire deux textes et un roman sur le sujet, dans l’espoir d’ouvrir le public aux perceptions parapsychologiques. Ce n’est que 66 ans après le début de l’affaire que les deux cousines avouent enfin leur tromperie, elles avaient en réalité découpé des fées dans des magasins et les avaient plantées avec des épingles. Cependant, Elsie a toujours soutenu qu’une des photos était bien réelle….

Abélia Catty & Arnaud Négrier

Le saviez-vous ? On peut bien voir la Muraille de Chine depuis l’espace… mais uniquement si vous vous trouvez à 160km de la terre (320km si vraiment il fait super beau et que vous avez un œil de lynx). Le mythe qui veut qu’elle soit visible depuis la lune vient en fait du XVIIIème siècle, quand William Stukeley imagine la chose dans une lettre : «Le mur d’Hadrien n’est dépassé que par la muraille de Chine, qui dessine une formidable figure sur le globe terrestre, et pourrait bien être visible depuis la Lune.» Il n’en fallait pas plus pour que la légende naisse.

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LIBRE

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Le drame de Superga

LIBRE

et la fin du « Gran Torino » Nous avons tous été choqués par la disparition de Muffat, Vastine et Arthaud. Cette catastrophe n’est d’ailleurs, malheureusement, pas sans rappeler la plus grande tragédie du football italien.

C

ar le drame de la Superga, du nom de la Basilique de Superga, qui surplombe Turin du haut d’une colline, est très certainement la plus grande perte du sport italien et du sport mondial. Nous sommes en 1949, et le Torino au maillot grenat domine de la tête et des épaules le Calcio (nom du football en Italie). Cela fait trois années de suite que l’équipe remporte le championnat d’Italie, et avec la manière. Avant de devenir le championnat défensif que l’on connait, cette équipe symbolisait le football champagne et le spectacle, avec notamment 125 buts en 40 matchs la saison précédente (84 buts en 38 matchs l’année dernière pour le PSG à titre de comparaison), entrainé par un coach hongrois juif échappé des camps de la mort. L’Italie sort exsangue de la guerre, Turin ravagée par les bombardements, et cette équipe donne à la ville et son immense population ouvrière désœuvrée un nouvel espoir, de la joie dans leur vie pas si rose de tous les jours. Elle permet surtout aux ouvriers (le Torino est le club populaire de la ville, supportés par les Turinois) de prendre leur revanche sur le patronat en battant deux fois par an la Juventus de Turin, club de FIAT et représentant de facto les classes aisées (et étant plus le club du Piémont que de Turin). Le parti communiste italien les érige

« Le drame de la Superga est très certainement la plus grande perte du sport italien et du sport mondial »

même en héros du prolétariat. Surtout, le Toro étant la meilleure équipe du monde, elle place la Squadra Azzura comme immense favorite de la coupe du monde 1950, avec 9 titulaires sur 11 venant du Torino, ce qui ferait de l’Italie la première triple championne du monde et mettrait du baume au cœur à tout un peuple. Mais tout change le 4 mai 1949, à quelques journées de la fin de la saison. En rentrant d’un match amical à Lisbonne, l’avion qui les ramène (un FIAT G.212, cruelle ironie…) s’écrase dans le brouillard lors de son approche de la ville. Toute l’équipe dirigeante, l’ensemble du staff et l’entièreté de l’équipe à l’exception d’un joueur blessé périt dans l’accident. Une immense vague de solidarité se propage alors. 500 000 personnes sont présentes lors des funérailles. Toutes les équipes d’Italie jouent les dernières journées avec leur équipe de jeunes pour jouer dans les mêmes conditions que le Toro, qui remportera le scudetto en 1949 quasiment à titre posthume. Le légendaire club de River Plate en Argentine jouera la saison suivante avec le maillot Grenat en hommage. Mais le club ne s’en relèvera pas. A part un championnat en 1976, ils disparaitront du haut niveau, étant même relégués en division inférieure jusqu’à l’année dernière. Mais « les martyrs de Superga » restent quasiment vénérés par les tifosi du club. L’Italie, elle, mettra 33 ans de plus pour remporter une nouvelle coupe du monde, en vengeant avec un 4-0 les Français, en finale en 82 contre l’Allemagne.

Thomas Sghedoni

GIW ‑ 55


LIBRE

Financement participatif :

les plateformes méconnues L

e financement participatif se développe de plus en plus, notamment grâce aux réseaux sociaux et à la possibilité de donner de l’argent en ligne. Le principe est maintenant plus ou moins connu de tous : les citoyens financent des projets en ligne en faisant un don de la somme qu’ils souhaitent, afin de faire aboutir des projets qui leur tiennent à cœur. Une somme d’argent à atteindre est fixée : si celle-ci est atteinte, le projet a lieu et le site se rémunère d’un certain pourcentage sur la somme ; sinon, chacun récupère la somme d’argent qu’il avait investi dans le projet. Aujourd’hui, le financement participatif existe pour tout type de projet. Petite sélection de plateformes originales et encore peu connues, où vous pouvez apporter votre soutien financier à un projet…

Sponsorise.me. Sur ce site, les projets sportifs sont à l’honneur. Vous pouvez soutenir des championnats, des sportifs… Le projet sympa : le défi Mont Blanc. Une sportive participe à l’ultra-trail du Mont Blanc sous le nom de la Fondation pour les maladies rares. L’argent qu’elle récolte sera donc reversé à la Fondation. Pour cela, elle devra courir 170 km en montagne !

Fundovino. Les amateurs de vins vont ici pouvoir prouver leur intérêt pour cette boisson ! La plateforme propose de soutenir un vigneron dans son activité. Le projet sympa : la création de visites thématiques dans le vignoble de Cognac. Les papilles et les mirettes des visiteurs se verront comblées avec ce projet, où sont prévus sept thématiques de visites pour une durée plus ou moins longue. Dégustation de vins et autres alcools ainsi que petits fours, visite de caves et de distilleries…

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Allons à la découverte de plateformes de financement participatif originales, plus spécifiques que MyMajorCompany, Ulule ou encore KissKissBankBank !

Suzy Cantraine

Sandawe.com. Sur cette plateforme, l’objectif est de soutenir les créateurs de BD pour leur permettre de les éditer. Une bonne manière de soutenir la culture et un univers un peu mis à mal en temps de crise. Le projet sympa : dur de choisir ! Ici tout dépend des goûts en matière de BD. Il y a par exemple Pyraths, une BD qui a déjà reçu assez de financement et qui paraîtra en juin 2015 et qui racontent des histoires farfelues sur des marins déjantés.

TousCoProd. Cette plateforme a pour but de financer des films et courts-métrages. Si vous êtes amateurs de cinéma et souhaitez encourager de jeunes producteurs, c’est le bon endroit ! Le projet sympa : Madame est bonne. Soutenu par 3 étudiants faisant leurs études à Paris, dans le domaine de l’audiovisuel, ce court-métrage mettra en scène une jeune étudiante qui se met au service d’une riche femme bourgeoise afin de gagner un peu d’argent. Ce court-métrage a pour objectif de représenter les tensions sociales dans notre monde, notamment entre culture bourgeoise et populaire.


Rédaction vs Maquette

LIBRE

Entre ce que veut le rédacteur et ce que peut faire la maquette, il y a souvent un monde ! Voyons de plus près ce qui se passe dans le cerveau des petites mains du Gem In Way…

Bon bon bon… prochain Gem In Way, il faut que je sorte un article qui envoie du lourd ! Quelque chose de bien percutant, bien dans l’air du moment… Tiens, si j’écrivais sur les soirées à GEM ? Ça, ça va plaire à tout le monde ! Allez je me lance, tapons, ça viendra bien au fur et à mesure. Eh bah voilà un article bien conséquent ! Bien dense, on voit que c’est du sérieux là.

Encore un rédacteur qui a cru que plus il y avait de texte mieux c’était. Mais où sont les paragraphes, les sous-titres, les encadrés ? Je vais lui faire bouffer son texte dense et sérieux, elle verra bien si c’est digeste tout ça.

Je suis plutôt contente là. Pas mal. Bon, il ne me reste plus qu’à donner les détails pour la maquette… Allez hop, vérifions la longueur quand même pour la forme : 4000 caractères. Ah mince ! Combien c’est déjà, pour une page ? 2700 caractères ? Oh non franchement je n’ai vraiment pas envie de tailler dans mon texte… Ils arriveront bien à se débrouiller avec ça à la maquette !

Je crois que les rédacteurs nous prennent pour des magiciens. D’un coup de souris magique, nous agrandissons la taille des pages pour faire rentrer leur texte quand ils se prennent pour des grands auteurs. Hop, je lui envoie un petit mail et elle va me raccourcir tout ça vite fait bien fait.

Qu’est-ce qu’il leur faut d’autre déjà ? Ah oui, les photos ! Tiens je vais puiser dans ma réserve personnelle, je suis sûre que j’en ai de très croustillantes lors des SAT ! Celle-là est vraiment pas mal, les gens ont l’air bien déchirés dessus !

C’est très gentil de la part des rédacteurs de vouloir nous aider en trouvant des images pour illustrer leurs articles mais elle est trop petite, elle est pixellisée et en plus, on n’est pas le JDS.

Ça me paraît pas mal, maintenant je peux l’envoyer ! Une affaire rondement menée dit donc, j’ai été efficace ! Oh, mais attends… Nous sommes le 17 avril aujourd’hui ? J’ai comme un doute là… ah oui, la deadline c’était le 10 avril. Oui mais bon, hein, une semaine de plus ce n’est pas si grave. Il ne leur faut pas beaucoup de temps à la maquette pour mettre en page !

Je ne sais pas où elle s’est crue pour nous rendre son article aussi tard, nous ne sommes pas là pour rattraper les retards des rédacteurs. En plus le journal doit partir en impression demain et je suis déjà surbookée aujourd’hui. Tant pis pour elle, je vais lui faire une mise en page bien moche. Vengeance.

Suzy Cantraine & Pauline Grepin

GIW ‑ 57


LIBRE

?

Le pourquoi du comment Intéressons-nous aujourd’hui aux superstitions qui nous entourent et essayons ainsi de comprendre leurs origines.

Pourquoi le vendredi 13 suscite-t-il les superstitions ?

Le vendredi 13 a toujours eu quelque chose de… mystique. Certains attendent désespérément que la chance leur sourit ce jour-là et d’autres le redoutent plus que tout. A vrai dire, il existe même une phobie de ce jour : la paraskevidékatriaphobie. Mais pourquoi un tel engouement autour de ce jour ? Il faut remonter aux origines bibliques pour trouver notre réponse. Dans le nouveau Testament, lors du dernier repas du Christ (la Cène) les participants s’élevaient au nombre de 13 – Jésus et les douze apôtres – puis le Christ aurait été crucifié un vendredi. Cette superstition a été par la suite renforcée par de nombreux événements malheureux qui se seraient produits un vendredi 13 (et également grâce à la Française des jeux qui ne manque pas de profiter de l’occasion).

Pourquoi dit-on « Merde » pour souhaiter bonne chance ? Que celui qui n’est jamais passé pour un idiot à dire « Bon bah… merde ! » à voix haute à un de ses proches se dénonce. Il est en effet de coutume en France d’utiliser ce mot pour porter chance avant un examen par exemple. Il faut remonter au XVIème siècle pour trouver l’origine de cette manie. A l’époque, les personnes aisées se rendaient au théâtre en calèche. Ainsi, les comédiens stressés avant leur représentation se souhaitaient mutuellement « de grosses merdes ». En effet, plus d’excréments il y avait devant le théâtre, plus les spectateurs étaient nombreux à assister à la pièce.

Pourquoi souffle-t-on des bougies le jour de notre anniversaire ? Passage obligé de chaque anniversaire, le soufflage de bougie (parfois chaotique) nous suit depuis notre plus tendre enfance. L’origine de cette habitude est mythologique : les Grecs avaient pour habitude d’honorer Artémis, la déesse de la lune et de la chasse. Pour cela, ils se rendaient au temple après avoir préparé un gâteau de forme ronde (en hommage à la lune). Ils plaçaient ensuite des cierges tout autour de ce gâteau pour imiter la lumière lunaire et priaient donc cette déesse avant de les éteindre.

Gaëlle Coutout

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Les trésors de la langue française

LIBRE

Alice Lacroix & Laurent Fitzpatrick Idiosyncrasie :

Si vous cherchez à décrypter le sens de ce mot en vous fiant à votre intuition, vous serez peut-être tentés d’y voir « idiot » et « synchro ». Ce qui risque de ne pas vous mener bien loin. L’idiosyncrasie est en fait un terme savant, qui désigne le caractère singulier de chacun, qui l’amène à avoir tel type de réaction ou de comportement, qui lui est propre, face à un événement. Le mot est un composé du grec « ἴδιος » (idios), particulier, et « κρᾶσις » (krasis), mélange.

Stéatopyge :

Du grec « στέαρ » gras et « πυγή » fesses. La stéatopygie est une hyperplasie génétique du tissu adipeux de la région fessière, s’étendant souvent à la partie antérolatérale des cuisses et parfois jusqu’au genou. Comment ça, toujours pas compris ? C’est pourtant très clair, voyons ! Ce savant mot veut tout simplement dire « qui a de grosses fesses ». Vous voilà donc armés d’une magnifique insulte à sortir en bonne société pour épater la galerie. Et comme vous êtes des petits rigolos, je suis sûre que vous vous amuserez follement en émettant un jugement sur la constitution physique, et plus particulièrement de l’arrière-train, de votre voisin(e) de table et ce, totalement à couvert. « T’as vu, Camille est super stéatopyge ». Voilà qu’en plus vous passez pour des êtres cultivés, ça claque quand même !

Utilisation pertinente possible de ce mot : face à une réaction particulièrement inattendue, voire déplacée, de quelqu’un, vous pouvez vous fendre d’un petit commentaire type « c’est son idiosyncrasie qui s’exprime ». Tout le monde pensera que vous êtes en train de le traiter d’imbécile, alors que vous ne ferez que louer sa singularité. Notez tout de même qu’il est beaucoup plus usité en médecine, où il a une connotation négative, puisqu’il désigne un comportement troublant, voire indésirable.

Foutriquet :

Si vous voulez vous prendre une contravention pour outrage à agent d’une manière originale et cultivée, voici l’insulte suprême qu’il vous faut. Foutriquet. Mais mieux vaut savoir avant de l’utiliser que cette interjection désigne de manière familière et péjorative un tout petit homme dont on fait peu de cas, prétentieux et inintéressant. Arrivé au poste de Police vous pourrez même faire la conversation aux agents en leur expliquant que cette insulte est bien de chez nous, comme on dit ! Et oui, Foutriquet est à l’origine un sobriquet donné au célèbre Adolphe Thiers par le maréchal Soult. Il a ensuite été repris, notamment par Henri Rochefort pendant la Commune. La révélation du jour, ce grand homme de l’Histoire de France était donc en fait tout petit et prétentieux, une bonne raison pour renforcer sa popularité auprès des Gémiens !

GIW ‑ 59


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