Giw 67 - Décembre 2016

Page 1

ImprimĂŠ avec le soutien de la


Edito Cher Lecteur, Voici venu le temps de la neige et du blanc, le grand hiver, le beau sapin et les beaux souliers ! Noël, la merveilleuse époque où les gamins gueulent et crient de partout, grands ou petits d’ailleurs. L’époque où toutes nos belles résolutions sportives s’effondrent à grandes bouchées de pâté et de vin rouge, Vive la France n’est-ce pas ? Mais avant d’arriver à cette belle période il faudra finir les cours et passer les partiels (pour les plus courageux). Aussi, le Gem In Way devrait vous permettre de patienter, de respirer durant cette sombre période. Courage et bonne lecture ! Le rédac’ chef

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com Rédacteur en chef Nathan Hardy Responsable Maquette Charlotte de Verdière Rédacteurs Maela Vincent Antoine Boulet Claire Maraval Maquettistes Emeline Mauchaussé Antoine Boulet Photos non contractuelles


Sommaire La vie de l'école Interview de Kevin Castel.......................p.4 et 5 L’article du GEM Career Center....................p.6 Un point sur les partiels du S1....................p.7

5

Asso Vous avez dit Millési’mets ? ........................p.8 Chez Gémien, Recycl’Art est là pour toi !.......p.9 Et si Elon Musk et ses potos de la West Coast pouvaient changer le monde ? ........p.10 et 11 L’art de faire des dollars....................p.12 et 13 Culture Entretien avec Romain Vallet, rédacteur en chef d’Hétéroclite ..............................p.16 et 17 L’art contemporain ? Mouais, bof.......p.18 et 19 Les liaisons dangereuses, Laclos........p.20 La minute cul(ture), l’union des amants.....p.21 Un violon bien passionnel !..............p.22 et 23 Du street art à Grenoble.........................p.24 Pink Floyd pour les nuls............................p.25 De la baïonnette au ballon...........................p.26

8 Hétéroclite Mensuel gratuit gay mais pas que...

Novembre 2016

www.heteroclite.org

#116

João pedro rodrigueS

Interview du cinéaste portugais

Spécial Saint-étienne

Culture & vie LGBT stéphanoises

poSitive education

16-17

Le festival électro qui remue Sainté

22

29 35

expression libre Quand foot et argent ne font plus qu’un.....p.27 La lettre au Père Noël................................p.28 Anthropocène, meilleur des mondes.......p.29 Les séries à voir absolument !.............p.30 et 31 Voir ce que l’on croit..................................p.32 L’amour.....................................................p.33 Le tatouage, un art ancestral.....................p.34 La symbolique...........................................p.35 En immersion avec Candide Thovex..........p.36 le jeu du mois.............................................p.37 L’horoscope du gémien.......................p.38 et 39


Ecole Ce mois-ci, retrouve le Career Center, et les conseils de nos rédacteurs pour les partiels...

réseau alumni :

un diplomé en V.I.E à l'International Kévin Castel, expatrié à Hong Kong depuis 3 ans, après un parcours à GEM en Alternance. Arrivé à l’école en 2008, il rejoint Dolce Vita (Impact) et Planètes et s’initie à Photoshop. Il décide alors de gagner un peu d’argent à côté de ses études en devenant autoentrepreneur Web. En parallèle, Il fait sa 2ème année en alternance à l’Association des Diplômés de GEM. Il choisit ensuite de faire une année de césure à Grenoble en travaillant pour Schneider Electric (la porte à côté quoi), puis continue en alternance en 3A, toujours pour Schneider Electric. L’entreprise semble beaucoup lui plaire car il travaille toujours pour eux à l’heure actuelle en tant que Brand Planner ! Le Career Center a contribué en soutien à toutes ses recherches de césures et ses alternances. Kévin est parti en VIE (Volontariat International en Entreprise) à Hong Kong en 2013 pour Schneider Electric. Son expatriation lui a ouvert des horizons dont il ne soupçonnait pas l’existence. Comme il le dit lui-même : « mon départ à l’étranger a radicalement changé ma vie ». Il a pleinement ressenti l’« ADN GEM » dans les façons d’innover, d’entreprendre, d’inclure et d’échanger et est très fier de faire partie de notre réseau. Kévin Castel est donc un heureux expatrié et nous le prouve en nous laissant LA phrase inspirante du mois : « La bonne nouvelle c’est que cette aventure [Partir vivre à l’étranger], on peut la faire n’importe quand dans sa vie. Il n’est jamais trop tard. Nos vies sont toujours faites de surprises. » Vous pouvez le suivre sur Instagram : @KevinKstel (Allez-y les photos vendent du rêve !). Et si vous voulez lui poser quelques questions : castelkevin@gmail.com

4

GEM ESC 2012 Qu’est-ce qui vous a empêché de suivre une voie internationale plus tôt? En étant honnête avec moi-même, aujourd’hui je sais que j’aurais pu partir plus tôt. Mais lorsque j’étais étudiant, je pensais que mon budget était trop limité pour partir en échange à l’étranger. En plus, je n’avais pas de réseau pour trouver mon stage. De fausses bonnes raisons. Je pense que je n’étais tout simplement pas prêt. Lors de mon départ à Hong Kong en 2013, j’étais prêt pour cette aventure, j’étais beaucoup plus armé, pas seulement pour étudier à l’étranger mais pour y vivre et pour y travailler. Partir vivre à l’étranger c’est sortir de sa zone de confort.


Ecole «La bonne nouvelle c’est que cette aventure, on peut la faire n’importe quand dans sa vie. Il n’est jamais trop tard.» Je conseille fortement de partir en VIE, quand c’est possible (2 ans de contrat type « Expat », sans charge pour l’entreprise et sans impôt pour nous, mais il faut le faire avant 28 ans). C’est le meilleur moyen pour apprendre sans risque et sans surprise à vivre et à travailler à l’étranger.

Que retirez-vous de vos années à GEM et du Career Center ? - Un réseau et un Mind-Set GEM : nous sommes entrepreneurs, innovateurs, ouverts et nous prenons des risques. - Le Career Center est un service important pour l’Ecole. Il nous met en relation avec des entreprises quand nous sommes étudiants ou diplômés. Lorsque l’on est en poste, le Career Center nous met en relation avec les profils que l’on recherche. Comme par exemple des GEMiens qui peuvent apporter beaucoup à notre projet et à notre entreprise.

Quels sont les conseils que vous donneriez aux étudiants rêvant de s’expatrier ? Just Do It ! N’attendez pas ! Quand on a des enfants, ce n’est pas impossible, mais c’est beaucoup plus compliqué j’imagine. D’autant que notre génération n’a pas la chance de partir avec le statut d’expatrié. Désormais, vivre à l’étranger c’est bien souvent vivre en contrat local. Les démarches peuvent être complexes et stressantes, notamment pour les VISA de travail.

Mon troisième conseil serait de savoir vivre avec les locaux. Les communautés de Français à l’étranger sont très importantes, sans compter nos communautés de GEMiens à l’étranger comme ici à Hong Kong. Malheureusement elles nous enferment parfois dans un « entre-nous », les français. C’est important de s’intégrer, encore une fois c’est savoir sortir de sa zone de confort, y compris après l’expatriation.

Vous avez embauché à votre tour des alternants et des stagiaires, sur quels critères faites-vous votre choix ? Il y a beaucoup de critères qui peuvent entrer en compte, évidemment. L’engagement, l’envie, la passion sont pour moi les plus importants. Il n’y a rien de mieux que de voir un candidat qui montre son envie de contribuer à un projet. Je vous souhaite de trouver des stages, des alternances, des jobs et des entreprises qui vous inspirent.

Un dernier mot ? Je m’occupe d’organiser les rencontres des diplômés à Hong Kong, les GiTSiTs, donc si vous venez vivre ici ou que vous êtes simplement de passage, contactez-moi ! ●

Nathan Hardy

5


Ecole

EM Career Center Vivre une expérience professionnelle à l’étranger S’informer sur les postes à pourvoir, les démarches administratives, les considérations financières… cela s’apparente au parcours du combattant ! Le Career Center vous propose des conseils et ressources pour préparer votre départ tout en douceur et vivre une expérience à l’international inoubliable !

Où partir Première étape : le pays. Vous avez surement déjà une petite idée, attirez par une culture, une langue… Mais vous partez aussi pour y vivre une expérience professionnelle. Pour commencer, rédigez une liste de questions et un budget prévisionnel. Quelles sont les entreprises implantées ? Les postes à pourvoir ? Les droits en matière de contrats de travail et de visa ? Se posent aussi les questions de rémunération : coût de la vie, rémunérations salariales, etc. Saviez-vous que les entreprises australiennes proposent peu de stages rémunérés ? Autant de considérations à prendre en compte afin de préparer au mieux votre voyage !

Sites partenaires Chaque année, Le Career Center met en place des partenariats avec des sites carrières pour l’international : Going Global, iAgora, Vault, … Il est possible de se créer des alertes afin de recevoir des actus recrutement et des offres à pourvoir. Chaque année,

Going Global met à jour plus de 40 « country guides » regroupant des infos sur la recherche d’emploi, les tendances du marché, les visas, les réseaux de networking, les entreprises qui recrutent, etc. En vous connectant à la partie « Ressources » du site carrière www.grenoble-em.com/careercenter vous obtiendrez un accès gratuit à l’ensemble de ces sites partenaires.

Candidature : Us & Coutumes Les méthodes de recrutement diffèrent d’un pays à l’autre. Au Mexique, les recruteurs apprécient les CVs s’étalant sur plusieurs pages, contrairement au modèle français. Renseignez-vous sur les méthodes de recrutement et recherchez des exemples de candidatures par pays, afin de ne pas être surpris le jour où vous décrocherez un entretien !

Networking Pour affiner vos recherches, rien de mieux que le networking. Vous trouverez sur le site GEM Career Center « l’historique des stages ». Vous avez aussi accès à « l’annuaire des diplômés ». N’hésitez pas à consulter les fiches de renseignements des diplômés. Des réseaux sociaux professionnels comme Linkedin proposent aujourd’hui d’affiner ses recherches en filtrant par exemple dans la partie Network par pays. Le réseau reste un des facteurs le plus influent dans la recherche d’un stage ou d’un emploi !

Bourses de stage Explora Sup La Bourse Explora Sup Stages correspond à une aide financière pour un stage en entreprise à l’étranger subventionnée par la Région Rhône Alpes. Au cours de l’année le Career Center fait plusieurs appels à candidatures pour les bourses de stage en entreprise à l’étranger. Pour déposer une demande de bourse il faut tout d’abord avoir trouvé une entreprise d’accueil et il faut absolument déposer votre demande de bourse de stage avant le début du stage. Toutes les informations dont nous disposons sont toujours mises en ligne sur le site GEM Career Center, partie « Ressources ».

6

V.I.E Si vous êtes à la recherche d’un premier emploi à l’étranger, retrouvez dans la partie « Offres» du site GEM Career Center des propositions de Volontariat International en Entreprise (V.I.E). Ce type de contrat de travail vous permet d’exercer une mission dans une entreprise française à l’étranger.


Ecole

Un point sur les partiels de S1

C

hers 1A, soyez vigilants ! Dans quelques semaines auront lieu vos partiels. C’est bien connu : A GEM, les matières ne sont pas compliquées en première année. Les professeurs font tout pour que le jour J ressemble à une séance de TD et le niveau exigé n’est de toute manière pas très élevé. Cela étant dit, gardez bien en tête que c’est votre moyenne du premier semestre (et seulement celle-la) qui déterminera le parcours que vous pourrez emprunter en 2A. Ainsi, si vous rêvez depuis longtemps de partir à l’étranger et que le Transco New-York vous fait les yeux doux, assurez-vous d’avoir un solide 16 de moyenne générale ainsi qu’en anglais. Si vous ne savez pas quoi faire en 2A pour l’instant c’est pareil, visez le plus haut et assurez vos arrières.

ton diplôme de la fac en n’ayant pas toutes les matières alors qu’à GEM c’est 10 partout minimum ! On voit quelques fois revenir des anciens de son asso pour un malheureux partiel de finance raté en 1A puis en 2A puis en césure puis en 3A alors qu’ils devraient être diplômés en janvier 2017… N’oubliez d’ailleurs pas que vous avez droit à des notes personnelles pour certains examens (MQAD askip). Si vraiment vous ne comprenez rien à la matière et que de toute façon vous préféreriez mourir que de travailler dans un secteur nécessitant ces connaissances, ne vous forcez pas et n’ayez pas de remords à être ‘malin’. Une légende raconte même que des profs blasés font fuiter des informations auprès des cas les plus désespérés (par mégarde, toujours !).

« Assurez vos arrières ! »

Si vous pensez rater une matière, assurez-vous d’avoir au moins la moyenne en note finale (cours + partiel). En effet, l’accès à certains parcours est limité au nombre de rattrapages du premier semestre : Au-delà de deux rattrapages c’est fichu. En outre, ces derniers ont lieu durant les « 3J » : 3 jours durant lesquels on enchaîne 3 SAT organisées par les trois listes finalistes ! Enfin, si tu es en double-diplôme et que tu es tiraillé entre réviser la fac et réviser GEM, révise GEM à tous les coups ! Pour toutes les raisons citées plus haut mais surtout parce que l’obtention de ton diplôme à la fac est conditionné à la moyenne finale obtenue en fin d’année. En bref : Si tu foires ton S1 à la fac tu auras les notes de S1/ S2 de GEM et le S2 de la fac pour te rattraper. Sans oublier que tu peux avoir

Nathan Hardy

7


Asso Ce mois-ci, retrouve ce qui se passe dans le couloir asso...

Vous avez dit

Millési'mets ? Cette année, l’association gastronomique de l’école veut davantage s’ouvrir vers l’extérieur, et devenir un incontournable de l’école !

M

illesi’Mets est l’association de gastronomie (et de tout ce qui va avec !) de GEM. Comme toutes les associations de l’école, elle est divisée en plusieurs pôles qui assurent différentes missions au sein de GEM mais aussi à l’extérieur, à l’image du pôle partenariat qui a pour tâche de trouver des sponsors et partenaires pour les différents événements organisés. Outre cela, nous avons tous vu les différentes publications sur Facebook invitant à shotgunner sa place pour différents événements et ateliers. On peut bien sûr citer celui de confection des mojitos ou des sushis, mais également les dégustations de brunchs, vins ou autres boissons alcoolisées (à consommer avec modération, il est toujours utile de le rappeler !). Ces événements, qui participent au rayonnement de l’association, sont organisés par les pôles gastronomie, œnologie et cocktails et bières, et se dérouleront toute l’année majoritairement le

lundi soir. Cette formule marche car les élèves répondent toujours présents ! L’association a trouvé le bon filon : proposer des prestations de qualité permettant de faire découvrir, ou redécouvrir, à des étudiants habitués aux pâtes sauce tomate et à la vodka/whisky/tequila bon marché de bons produits. Par ailleurs, les membres du pôle prestataire proposent des buffets faits maison à l’école ou aux associations à l’issue d’événements, ce qui est une autre façon de promouvoir à la fois l’association et l’école à des extérieurs de GEM. Et pour les avoir testés ces buffets, je peux vous dire qu’ils sont sacrément bons ! Aujourd’hui, le président, Jean-Guillaume l’Huillier et sa fine équipe regardent également vers le futur. En effet, ils ont bien l’intention de faire connaître l’association à l’extérieur de Grenoble, et cela passe par son ouverture sur le campus de GEM Paris ou à des événements de plus grande ampleur, comme la participation au rallye VIN’4 Heures, organisé par Kedge Bordeaux. Autre secret que l’association a bien voulu partager, ils ont un événement en préparation avec le Gala pour la fin de l’année, mais pour l’instant, impossible d’avoir plus d’informations… Gageons que ces deux-là nous réservent du très très lourd !

L’équipe Millé’

8


Asso

Cher Gémien, RecyclArt est là pour toi ce Noël ! Photo : Charles et Maxime tout fiers de leur nouveau fauteuil. Impact GEM

E

n ce mois de décembre nombreux sommesnous à réfléchir à des cadeaux pour nos proches ou à de la décoration de Noël sans vouloir nous ruiner. Ça paraît presque impossible mais ce n’est pas le cas. En tout cas, pas avec RecyclArt ! Qu’est-ce que c’est que RecyclArt ? Eh bien c’est le nouveau projet d’ImpAct qui vous donne l’occasion de devenir un bricoleur original. En effet, RecyclArt propose des ateliers dans le modèle du DIY (Do It Yourself) dans lequel vous êtes vous-mêmes les producteurs de vos meubles. Palettes de bois, outils de bricolage, peinture… tout est mis à votre disposition pour créer les plus beaux meubles. Ce projet d’Impact qui n’existe que depuis cette rentrée 2016, travaille main dans la main avec Enactus pour éveiller l’esprit entrepreneurial qui existe en chacun d’entre nous.

Par Et de toute façon pourquoi acheter quelque chose que nous pouvons très bien faire nous-mêmes en fonction de nos goûts et attentes ? Généralement on a peur de ne pas être un bon bricoleur, mais cela n’est pas un souci chez RecyclArt puisque les responsables du projet Manon, Marc et Maxime sont là pour vous conseiller pendant les ateliers. Ces derniers se tiendront pendant toute l’année et en moyenne un dimanche sur deux (cf la page Facebook RecyclArt pour les dates, heures exactes et modalités d’inscription). Désormais, plus d’excuse pour ne pas décorer votre appartement ou offrir à mamie le fauteuil de ses rêves !

Hapsatou Lô ImpAct

RecyclArt a donc une triple mission : inciter à entreprendre dans la vie de tous les jours, donner une seconde chance à du matériel inutilisé et vous permettre d’économiser de l’argent dans l’achat de meubles. De même, ce beau projet d’Impact défend des valeurs telles que l’économie circulaire et la zéro tolérance pour le gaspillage et la surproduction (notamment dans l’industrie du bois).

9


Asso

Et si Elon Musk et ses petits potos de la We

A

vez-vous déjà entendu parler de la GreenTech ? En tant que Gémien fier de l’orientation stratégique de mon école, je vous invite à vous interroger plus souvent sur l’avenir de la terre et sur le rôle salvateur que possède l’innovation dans sa pérennité. Loin de moi aujourd’hui l’idée de vous présenter un discours moralisateur, ennuyant et cynique sur l’état écologique du monde d’aujourd’hui, je viens simplement attirer votre attention sur ceux qui essayent, avec engagement et délicatesse, de faire glisser le monde dans lequel nous évoluons vers un modèle viable, écologique et sexy, demain. La Green-Tech est l’ensemble des techniques industrielles et de services qui proposent une allocation durable des ressources naturelles ainsi qu’une création de valeur ajoutée viable pour l’environnement et pour le développement social des économies contemporaines, quels que soient les secteurs d’activités dans lesquels elles évoluent (énergies, bâtiments, automobile et j’en passe). Cette nouvelle aventure s’appuie indéfectiblement sur des modes de financement habituels mais aussi et surtout sur des Venture Capital.

Cette horde de têtes bien faites, meute de jeunes businessmen brillants et atypiques ont un objectif précis et se concentrent tous dans le Graal de la tech : la Silicon Valley. Trêve de balivernes. Le fondateur de Tesla Motors (Elon Musk) peut paraître comme un illuminé mégalomaniaque doublé d’un fin stratège financier acerbe, mais il faut avouer que ce surhomme a un objectif transhumain, accélérer le monde vers une transition économique viable, tout en se mettant au passage, un paquet de thunes dans les poches (ce qui à mon avis est parfaitement admirable). Cet homme, cofondateur de PayPal est pragmatique, il aspire à révolutionner le monde. Il est à l’origine de Tesla Motors, constructeur de sublimes voitures électriques qui commencent à être commercialisées par dizaines de milliers dans le monde entier. Il est aussi à l’origine de Space X, entité par laquelle il souhaite tout simplement conquérir et démocratiser le transport vers l’espace (rien que ça). Cet homme est aussi à l’origine de l’Hyperloop, un train propulsé par énergie magnétique qu’il ambitionne à rendre complètement autosuffisant au niveau énergétique, et dont la vitesse est deux fois supérieure à celle d’un avion.

« D’abord ils vous ignorent, puis ils rient de vous, puis ils vous combattent … et puis vous gagnez »

10


Un article d’

Asso

est Coast pouvaient changer le monde ? londonienne et de se concentrer sur le marché des transports en commun gouvernementaux. (Voici à quoi servent vos cours de Gestion de projets).

L’Optimisme mes amis… Citons Gandhi : « D’abord ils vous ignorent, puis ils rient de vous, puis ils vous combattent … et puis vous gagnez » Musk n’est qu’un exemple parmi une centaine d’autres, le monde compte d’autres redoutables hommes d’affaires, pionniers de l’or vert. Voici quelques une de leurs réalisations : Shai Agassi : C’est le fondateur de Better Place, une société qui conçoit, fabrique et commercialise des batteries à lithium interchangeables ayant conclu auparavant un partenariat avec Renault pour la construction de la Renault fluence ZE, voiture électrique. Pour l’anecdote, Better Place a été mise sous liquidation judicaire pour des raisons qui restent opaques (intérêts financiers Spotted : ce gars avait quand même le moyen de rendre les combustibles traditionnels caduques). Malgré cet échec, Shai revient en force avec Newrgy, nouvelle entreprise, même concept. Il décide de s’allier d’abord à la municipalité

Harrison Dillon, Jonathan Wolfson : Cofondateurs de la Start- up Solazyme, renommée Solazyme-Industrials. Entreprise spécialisée dans la biotechnologie, transformation de plantes à bas coût telles que les algues en produits consommables à haute valeur ajoutée. Et puis, comment les Start up évoluent-elles dans la Clean-Tech ?

françaises

Lumo est une plateforme de financement participatif qui collecte et rémunère votre épargne – à partir de la modique somme de 25 euros) afin de la réinjecter dans des projets porteurs de valeurs écologiques. Energiency est une société éditrice de logiciels spécialisés dans l’analyse de la performance industrielle et qui propose donc aux industries des solutions concrètes de monitoring et de diagnostic de la performance par produit ou par chaîne de valeur pour le pilotage de projet d’économie d’énergie. Et enfin bien entendu BlaBlaCar dont il serait inutile de rappeler le concept et les diverses réalisations. L’intérêt de cet article a donc été de succinctement vous prouver que l’on peut être écolo sans être défaitiste, car le progrès technique nous laisse désormais une chance « entrepreneuriale » d’inverser la donne.

Jalil Boucif ImpAct

11


Asso

L’Art de faire des dollars Si sa financiarisation avance à grands pas, l’Art n’est pas un actif comme un autre…

P

our beaucoup une œuvre d’Art est quelque chose d’obscur, un peu élitiste, sans grand intérêt à part le fait de pouvoir passer pour un érudit sensible et raffiné à l’occasion d’une visite au musée avec sa target, en ayant bien potassé Wikipédia au préalable évidemment. Mais pour d’autres comme Michel Santi, expert en ingénierie financière et fondateur d’Art Trading & Finance, l’Art est un « investissement très stable ». Sa société domiciliée en Suisse offre des services de constitution et de gestion de portefeuilles d’œuvres d’Art, cela passe par l’authentification, l’acquisition, l’assurance, la logistique, le stockage et l’optimisation fiscale. Ces cinq dernières années le nombre de sociétés comme AT&F a explosé, proposant toutes la même démarche d’une nouvelle gestion d’actifs axée sur l’Art ; selon le dernier rapport Deloitte Art&Finance, 72% des collectionneurs d’Art achètent avec un intérêt financier. Mais pourquoi dépenser de l’argent pour des objets sans aucune utilité pratique ? La réponse saute aux yeux en étudiant par exemple le secteur de l’Art contemporain, 12% du marché de l’Art en valeur, avec des records de flambée des prix comme une œuvre de Jean-Michel Basquiat acquise 4,5 millions de dollars en 2004 et adjugée de nouveau cette année pour... 57,3 millions. Soit +1200% d’appréciation, ou encore +24% annuels en 12 ans ; dans un contexte d’après crise aux taux historiquement bas une telle rentabilité est inimaginable sur les marchés côtés. La cerise sur le gâteau ? La fiscalité est particulièrement avantageuse pour les objets d’Art et de collection en général, en France par exemple on doit à Laurent Fabius leur exonération dans le calcul de l’ISF. Cette flambée des prix est autoalimentée par des acheteurs qui en veulent toujours plus, concernant l’Art contemporain il en résulte une croissance du marché de 1370% depuis 2000 selon Artprice. Quelles sont les conséquences d’un tel engouement ? Les premières victimes sont les musées, il est de plus en plus difficile de trouver des fonds pour acquérir des œuvres et la constante augmentation de la valeur des prêts ou dons qu’ils exposent entraîne une explosion des frais d’assurance. Ensuite vient la question de la dangerosité du marché très opaque de l’Art qui pourrait financer le terrorisme, Michel Sapin a récemment fait part de son inquiétude à propos des Ports-Francs de Genève.

12


Asso « 72% des collectionneurs d’Art achètent avec un intérêt financier » Ces hangars ultra sécurisés détenus en grande partie par le Canton de Genève permettent une exonération de TVA et de droits de douane aux biens entreposés. En quelques années les Ports-Francs sont devenus le cœur du marché de gré à gré de l’Art, 50% des flux du marché mondial de l’Art y transitent et les contrôles ne sont pas assez réguliers selon notre ministre de l’Economie et des Finances. En passant de 68,2 à 63,8 milliards de dollars de 2014 à 2015, soit une baisse de 7%, le marché mondial de l’Art a connu son premier ralentissement depuis 2009. Peut-on craindre l’éclatement d’une bulle ? Si la contraction générale s’explique par une très forte baisse en Chine et en Russie (-68%), les marchés Sud-Asiatique, Américain et Européen restent dynamiques. Un scénario de bulle est difficilement imaginable, les acheteurs ne s’endettent que très rarement pour investir dans l’Art ce qui écarte une réaction en chaîne d’impayés et de faillites comme pour la crise de subprimes de 2008. Cependant, dans son rapport Deloitte s’attend à une « correction » du marché à moyen terme avec comme première conséquence un ralentissement des flux financiers échangés puis une baisse des prix. Enfin il est nécessaire de se poser sérieusement la question de la responsabilité d’utiliser l’Art en tant que placement ; comme les œuvres d’Art sont les seuls actifs créés de toute pièce à la valeur fixée subjectivement, on peut s’attendre à une nouvelle forme de production d’Art à des fins purement commerciales. Or l’Art n’est-ce pas avant tout le medium de l’inspiration et de l’imaginaire ? Une financiarisation excessive de l’Art mènerait à une perte de sens, détruisant ainsi la production contemporaine. Bien qu’il n’y ait aucun chiffre officiel, on estime que les fameux Ports-Francs de Genève cités plus hauts renferment pour 100 milliards de dollars d’œuvres qui s’étalent de l’Antiquité à nos jours. Comme toute financiarisation d’un marché, celle de l’Art engendre une accaparation de ressources par une minorité dans le but d’être exploitées. Or ces ressources sont ici le patrimoine culturel, historique et spirituel de l’Homme. Une financiarisation excessive de l’Art c’est aussi une dépossession de ce qui nous a toujours représentés. En sommes-nous donc au point de vendre notre âme à la finance pour de l’argent ?

Illustration : Tableau de Jean-Michel Basquiat vendu 57,3 millions de dollars en 2016, sans titre.

L’équipe de GED

13



Exemple : Pour un prêt d’un montant total de 30000€ sur une durée totale de 60 mois, vous remboursez 60 échéances de 509,85€ (hors assurance facultative). Pas de frais de dossier. Taux débiteur fixe : 0,77% l’an. TAEG fixe: 0,77%. Montant total dû par l’emprunteur : 31131,00€. Intérêts 1131,00€. En cas de souscription à l’assurance facultative(3) (décès, Perte totale et irréversible d’autonomie, Incapacité totale de travail) : taux annuel effectif de l’assurance (TAEA): 0,70%, montant total dû par l’emprunteur au titre de l’assurance sur la durée totale du prêt : 540€, montant de l’assurance par mois : 9,00€, ce montant s’ajoute à l’échéance de remboursement du crédit.

1) Offre réservée aux clients particuliers majeurs capables. Sous réserve d’acceptation de votre dossier par BNP Paribas (Prêteur). Vous disposez d’un délai légal de rétractation de 14 jours calendaires révolus, à compter de votre acceptation du crédit 2) Taux Annuel Effectif Global (TAEG) en vigueur à partir du 10/06/2016, susceptible d’être modifié à tout moment 3) Assurance souscrite auprès de Cardif Assurance Vie

VOTRE OFFRE DE BIENVENUE VOS SERVICES BANCAIRES ESPRIT LIBRE OFFERTS 3 ANS + 70€ OFFERTS A LA SOUSCRIPTION D’UN CONTRAT D’ASSURANCE BNP PARIBAS (*) CONTACTEZ NOUS : Océane VIARD– Tel: 04 38 21 02 03 Mail: oceane.viard@bnpparibas.com


Culture Découvre ce qui a suscité l’intérêt de nos rédacteurs ce mois-ci...

Entretien avec Romain Vallet, Rédacteur en chef d'Hétéroclite Médias, LGBT+ et représentativité...

Qu’est-ce qu’Hétéroclite ? Hétéroclite, c’est un mensuel gratuit qui existe depuis 10 ans et qui paraît à Lyon, Grenoble et Saint-Etienne. C’est un journal qui se définit comme « Gay mais pas que », puisqu’on traite des thématiques de l’homosexualité, du genre, de l’identité sexuelle, des hommes et des femmes… On vise un public large et pas seulement gay mais aussi lesbien, trans, hétéro, bref, on veut toucher toutes les personnes qui s’intéressent à ces thématiques-là.

Comment le projet est-il né ? Le projet a été lancé en 2006, par Marc Renau (directeur publication du Petit Bulletin à Lyon), Dorotée Aznar (qui était rédactrice en chef du Petit Bulletin à Lyon à l’époque) et Ronan Benyamina qui était rédacteur en chef d’Hétéroclite avant moi. Ronan était nostalgique d’une presse homosexuelle de qualité, militante et engagée qu’on pouvait trouver dans les années 80-90 (entre 79 et 91 pour le Gai Pied par exemple), et avait pour ambition de recréer quelque chose dans ce genre-là.

Selon vous, est-ce plus difficile de survivre pour un journal LGBT que pour un autre journal spécialisé ? Je pense que c’est difficile pour tout le secteur de la presse, surtout gratuite car on vit uniquement de la publicité, et il est vrai que les budgets des annonceurs sont à la baisse partout, notamment en communication. Mais nous n’avons pas eu de problème lié à la thématique car nos annonceurs nous font confiance, qu’ils soient gays comme les saunas, les bars gays, les boîtes etc. ou non, puisque nous avons aussi pour annonceurs des collectivités territoriales comme la ville de Lyon, la métropole de Lyon, les théâtres, la Maison de la danse etc.

16

Le peu de médias en France spécialisés LGBT+ est confronté à de sérieux problèmes financiers (Yagg, Têtu…), à quoi attribuez-vous ce phénomène ? Et est-ce selon vous typiquement français ? Je pense que c’est une spécificité française, car j’ai l’impression que les titres Anglo-Saxons comme Attitude en Grande-Bretagne ou Out aux Etats-Unis ont moins de soucis. Peut-être est-ce dû à un marché plus grand ou à une culture politique plus favorable à l’expression des minorités. En France, les minorités s’intègrent plus à la majorité, du moins on ne se définit pas nécessairement par rapport à ça, ce qui constitue un frein au militantisme et à l’intérêt pour ces questions. Ces problèmes ne sont pas propres à Têtu ou à Yagg, mais dans l’histoire de la presse homo, qui remonte au tout début du XXème siècle, ce sont toujours les mêmes difficultés qui reviennent : les titres vivent 5 ou 10 ans, mais disparaissent très vite.


culture La bonne nouvelle c’est que d’autres titres viennent prendre leur place, mais c’est rare qu’ils tiennent longtemps. Je crois que le maximum a été 30 ans entre 1982 et 2012 pour le Lesbia Magazine, titre lesbien. C’est peut-être aussi dû à la frivolité des annonceurs. Aux Etats-Unis par exemple, de grosses entreprises comme Apple ou Microsoft n’hésitent pas à s’engager en faveur des droits LGBT, du mariage homosexuel, notamment en communiquant dans la presse homo. En France, on n’a pas du tout cette culture-là : aucune grosse entreprise n’a pris position pendant le débat sur le mariage pour tous par exemple.

Pourquoi est-il encore important d’avoir des médias spécialisés dans la culture LGBT ? Pas uniquement dans la culture mais plus largement sur des questions LGBT. Il est important que les personnes concernées puissent s’exprimer, car l’expérience apporte une connaissance que les journalistes

hétéros ou cisgenres n’ont pas, ce qui ne veut pas dire que ce qu’ils écrivent est mauvais ou faux. L’un des buts d’Hétéroclite et de la presse LGBT en général est de donner une tribune à des journalistes LGBT. Bien sûr certains travaillent aussi dans la presse générale, mais on ne s’exprime pas de la même façon quand on sait qu’on s’adresse à un public concerné.

Vous avez subi des critiques d’élus FN, comment avez-vous réagi face à cela ? Oui, c’était début juillet, une conseillère régionale FN, Agnès Marion, a découvert qu’Hétéroclite était diffusé à l’Hôtel Régional de Lyon, et a interpelé Laurent Wauquiez sur Twitter en lui demandant comment il comptait protéger la famille en diffusant un journal comme Hétéroclite dans un tel lieu. Ca nous a plutôt fait rire, on l’a pris sous l’angle de la blague, mais on espère que la région ne cèdera pas à ce genre de pression. On continue de vérifier si le journal est toujours bien présent à cet endroit, et si jamais on se rend compte que le présentoir n’y est plus, on râlera, mais pour l’instant ce n’est pas le cas.

Hétéroclite Mensuel gratuit gay mais pas que...

Novembre 2016

www.heteroclite.org

#116

Quels sont vos projets pour le futur ? Hétéroclite, c’est non seulement un journal mensuel, mais c’est aussi un site Internet (heteroclite.org) et deux guides régionaux annuels : Out, qui recense les établissements LGBT de la région, et Sissy, qui est un guide culturel qui recense les spectacles en rapport avec nos thématiques. On a donc pour l’instant quatre supports, et nous avons pour projet d’en lancer un cinquième qui serait une application. Et à moyen terme, on aimerait aussi lancer une édition à Paris. Il existe une presse gay parisienne mais elle est très différente, et on pense qu’il y aurait de la place pour Hétéroclite là-bas !

A Grenoble, Hétéroclite est distribué au 55 (55 avenue Alsace Lorraine), au George V, au Vixen et au Théâtre 145 (les trois Cours Berriat), ou encore à la Cinémathèque etc. Plus d’informations sur heteroclite.org

Charlotte de Verdière João pedro rodrigueS

Interview du cinéaste portugais

Spécial Saint-étienne

Culture & vie LGBT stéphanoises

poSitive education

Le festival électro qui remue Sainté

17


Culture

L'art contemporain ? Où l’art prend tout son sens.

L

’art contemporain est inutile ! », « C’est juste un moyen d’amasser de l’argent ! », «Moi aussi je peux faire ça, et d’ailleurs, même mon chien en serait capable !»… Voilà le type de remarques auxquelles se confronte l’art contemporain. Pourtant dans la plupart des cas, dès lors qu’on s’intéresse un minimum à son projet, elles apparaissent vides de sens et l’apanage de personnes souhaitant étaler une supériorité qu’ils n’ont pas.

«

Il conviendra tout d’abord de revenir aux sources de l’art contemporain. Pendant plusieurs siècles, il était convenu que l’art devait représenter de manière fidèle la réalité ou la magnifier. C’est le cas par exemple du célèbre tableau de Jacques-Louis David « Bonaparte franchissant les Alpes » : l’empereur y est représenté sur un cheval blanc, noblement habillé et pointant du doigt l’avenir à la manière d’un vainqueur. Dans la réalité, il a traversé les Alpes à dos de mulet, couvert d’un tissu lourd et abimé. Ça le fait beaucoup moins pour un empereur n’est-ce pas ? Puis, d’autres formes ont émergé, souhaitant rompre avec le classicisme. Il

18

Mouais, bof...

s’agit de l’impressionnisme, du pointillisme… Petit à petit, l’art s’est émancipé du pouvoir, a tenté d’innover, de faire vivre des expériences différentes aux spectateurs. L’art contemporain n’est que la dernière étape connue de cette évolution. De musées et salons sélectionnés, l’art a ensuite été exposé dans des institutions moins officielles, jusqu’à les quitter de plus en plus pour investir la rue, comme le fait le street art. De même, la mode a d’abord été de représenter la réalité à partir d’un sujet, puis le sujet a disparu et la peinture abstraite est apparue. Durant l’ère de l’art contemporain, la toile même a disparu et seul l’objet est exposé : C’est le ready-made (dont le chef de file n’est autre que Marcel Duchamp !). D’ailleurs, vous avez sûrement déjà vu cet urinoir qu’il a ironiquement nommé « Fontaine ». Il existe donc bien des modes que les artistes suivent. Ces dernières proviennent des choses qui nous entourent et nous influencent.


culture Et c’est ainsi qu’il convient d’analyser l’art contemporain. Après la Deuxième Guerre mondiale et la division du monde entre deux Blocs s’affrontant sur tous les terrains, les revendications deviennent récurrentes. On pense bien entendu à celles des femmes pour l’égalité, mais également à Mai 68, aux réactions dues à la guerre du Vietnam… C’est la volonté de dénoncer, de lutter qui guide les artistes contemporains, influencés par le monde qui les entoure. Ainsi, quand Keith Haring peint des bonhommes à la manière d’un enfant, c’est pour alarmer contre les risques du sida, dont il est luimême atteint. Il voulait ainsi évoquer un sujet grave d’une manière légère et différente des campagnes de publicité chocs traditionnelles. Alors la plupart d’entre nous savent dessiner des bonhommes, mais combien d’entre nous ont la volonté, l’idée ou même la sensibilité nécessaire pour faire passer ce message d’une manière aussi spécifique ?

avoir artistes de nouvelles idées. C’est pourquoi

L’art contemporain est aussi l’expression d’une volonté d’innovation constante. Tout semble été fait, et pourtant, ces trouvent en permanence manières d’exprimer leurs il peut sembler parfois si

trash et éhonté. Au XIXe siècle, l’écoulement du temps était représenté par un tableau souvent mélancolique. Vous voyez le genre, avec la rosée du matin, les bateaux au loin et tout ce qui va avec. Et bien, en 1966, Joseph Beuys le montre de manière différente : il recouvre un piano à queue de feutre, l’expose dans un musée et autorise les visiteurs à toucher l’œuvre (« Infiltration homogène pour piano à queue », pour le nom, on ne dira rien, après tout, autant se faire plaisir jusqu’au bout !). Ces derniers jouent quelques notes, caressent le feutre et le tissu finit par se déchirer. Ce sont ces déchirures en particulier qui montrent l’écoulement du temps. Deux manières donc, de montrer la même chose ! Alors, oui, les artistes couplent cette envie de créer et d’exprimer quelque chose à un objectif pécuniaire. Cela va peut-être en étonner certains mais la nourriture, le loyer, les toiles, la peinture… ne sont pas gratuits, et les artistes ont beau avoir la réputation d’être dans la lune, ils sont pleinement conscients que l’argent est nécessaire pour survivre. Et quand bien même leur objectif serait seulement financier, ne serait-il pas hypocrite de leur jeter la pierre, alors même que des politiciens détournent de l’argent (alors que leur objectif devrait être de mettre en place un projet pour un territoire), de même que des sportifs dopent leurs performances et obtiennent davantage de contrats publicitaires ?

Maela Vincent

19


Culture

Les Liaisons Dangereuses, Choderlos de Laclos

C

e serait mentir que de dire que j’ai dévoré ce livre d’une traite : long, formidablement écrit, mais complexe, riche dans ses intrigues et dans le traitement de ses personnages, Les Liaisons dangereuses n’est pas le genre d’ouvrage qu’on parcourt en quelques vingt minutes dans les transports en commun. Il se déguste dans le calme, il faut du temps pour l’apprécier, revenir quelques fois en arrière pour comparer les différentes lettres, relire une phrase juste parce que chacun de ses mots semble parfaitement placé : bref, il faut savoir s’en délecter. Vanter le fameux côté «subversif» et les mœurs décadentes n’est pas très original et tient presque du lieu commun, mais la narration est particulièrement intéressante dans sa construction. Malgré le style épistolaire, qui peut sembler contraignant pour raconter une histoire, toutes les lettres s’agencent parfaitement, s’enchaînent diaboliquement, l’une rendant les conclusions de l’autre ridicules ou en changeant totalement le sens grâce à des précisions surprenantes : toutes les machinations et manipulations sont passionnantes à suivre, et l’on vient à s’éprendre pour les plus odieux personnages, tellement plus intéressants que les naïfs dont ils se jouent. On ne se sent jamais aussi intelligent que lorsque l’on a fini de lire cette œuvre, parce que ce jeu de dupe et de manipulation nous transcende, et nous nous sentons terriblement puissants d’assister à cette lutte pour le pouvoir, non pas politique ou économique, mais amoureux. Car le roman libertin n’est pas qu’à propos de chopes et de validation, pour faire moderne, c’est avant tout une question

20

de contrôle. Coucher, c’est contrôler, et ce n’est pas tant la conclusion qui importe, mais tout ce qui nous y mène : c’est un savant jeu d’hypocrites, ou chacun avance masqué, et où tout le monde finit perdant. Ce n’est pas un roman qui fait la morale, mais un roman qui montre toute l’étendue du pouvoir des mots, qui peuvent convaincre, persuader, et pousser les hommes à faire ce que l’on veut, pourvu qu’on y mette les formes. Et c’est pour ça que le plus fabuleux dans l’œuvre de Laclos, c’est bel et bien son style, sa puissance littéraire alliant la grandiloquence des tragédies antiques avec un Français des plus léchés, chaque phrase combinant esprit et esthétisme. Rares sont les livres qui font ainsi prendre autant de notes sur des numéros de page, de lettres ou de phrases particulièrement ciselées, et qui font donc prendre conscience de notre propre médiocrité littéraire (enfin là je parle de moi, pas spécialement de vous) et de la pauvreté de notre utilisation du langage. On ne sent jamais aussi qu’ignorant qu’en apprenant de nouvelles choses. Combinant le fond et la forme à la perfection, Les Liaisons dangereuses ne fait pas ses 220 ans, tant son intrigue pourrait encore être celle d’un roman ou d’un film d’aujourd’hui, et tant son style brille encore par sa richesse et sa beauté. Un ouvrage qui fait une fois de plus percevoir l’étendue du pouvoir des mots. Alors toi, Gémien, qui du haut de tes 20 ans essaye de percer dans le milieu des affaires, lis donc ce chef-d’œuvre : tu y verras qu’un discours vaut mieux que mille images, car le discours convainc, quand l’image ne fait qu’illustrer.

Alexis Hardel


cul(ture)

La minute (cul)-ture : L’union des amants Le GIW vous fait découvrir tous les mois une nouvelle position du Kama-Sutra...

F

inies les positions sexuelles sportives où les partenaires doivent être des gymnastes dignes des plus grands olympiens ! Aujourd’hui et en exclusivité mesdames et messieurs, découvrez une position très simple et qui conviendra à vos envies de tous les jours ! La position est d’ailleurs tout ce qu’on pourrait appeler un « grand classique » Peut-être moins classique que le « missionnaire » mais plus que le « cavalier à la barre ». Mais qu’importe ! « L’union des amants » saura mettre popaul au garde-àvous pour cravacher ces allemandes et franchir le corridor des braves, c’est qu’il faut l’épée sortie du fourreau pour vaincre la petite mort…

Quoiqu’il en soit, que ce soit pour valider alors que vous êtes en retard pour aller en cours ou que vous vous appeliez DSK et qu’il ne vous reste que 5 min pour sortir de votre douche, l’union des amants est faite pour vous ! Sous la douche donc, en plein déménagement alors que les cartons occupent 90% de l’espace, en plein OB et totalement stressé, l’union des amants se fait partout : Sa praticité n’est inférieure qu’au raccourci Alt+Tab en cours d’Excel (nous vous déconseillons d’ailleurs d’essayer de remettre en cause cette affirmation).

La minute mécanique : Comment ça marche ? Après avoir échangé des petits regards subtils (n’oublions pas que cette position se veut maîtresse de la discrétion) et vous être déplacés dans un endroit tranquille, commencez par vous déshabiller (oui oui, il faut y penser), mais pas totalement (c’est le but de la manœuvre, suivez un peu !) Ensuite, serrez-vous suffisamment pour que la femme puisse enrouler sa jambe autour de la taille de son partenaire. Et voilà, fini, faites ensuite votre affaire !

Cette position très pratique, réalisable si l’envie d’un petit coup rapide vous prend entre deux portes, est une des plus agréable à réaliser en l’absence de lit et très sensuelle. On regrettera toutefois ses petits défauts puisqu’il faut être bien synchronisé et se mettre à la bonne hauteur… L’homme pourra toujours s’arranger sur ce dernier point en portant un peu sa partenaire !

Nathan Hardy

21


Culture

Un violon bien passionnel !

Xpression te donne les clés pour comprendre une œuvre d’art chaque mois…

A

priori, rien d’exceptionnel ni d’incompréhensible dans cette photographie, intitulée « Le violon d’Ingres », de Man Ray (Son vrai blaze c’est Emmanuel Rudnitzky mais comme ça sonne un peu moins classe, on l’excuse pour le changement de nom) : une femme munie d’un turban nous tourne le dos, deux ouïes peintes sur ses reins.

Malgré cela, elle est considérée comme l’une des œuvres les plus importantes de l’histoire de la photographie. Elle est la première à avoir été acceptée en tant qu’œuvre d’art ! La raison à cela ? Les deux ouïes peintes sur le dos de la modèle. Mais pourquoi peindre ces symboles sur le dos d’une femme ? Deux explications peuvent être avancées pour justifier ce choix. D’une part, Man Ray était membre du mouvement surréaliste. Et qui dit surréalisme dit antagonisme avec le mouvement classique qu’il hait. Avec « Le violon d’Ingres », le photographe se moque d’un peintre bien précis, qui n’est autre qu’Ingres.

22


culture « Plébiscitée par les peintres de l’époque, Kiki refuse au départ de poser pour le photographe » Plus particulièrement, son sujet s’inspire de celui du « Bain Turc » du peintre classique dont il se moque. Une femme de dos, voilà le moyen employé pour faire une référence subtile à ce tableau et dénoncer le respect absolu des règles classiques par Ingres. D’autre part, et les plus aguerris auront peut-être reconnu le jeu de mots, l’expression « violon d’Ingres » ne désigne rien d’autre qu’une passion. Man Ray joue en premier lieu sur la similitude entre un violon et le corps d’une femme, en demandant à sa modèle de replier ses bras afin que ceux-ci ne soient plus visibles. Il a également joué avec l’éclairage : celui-ci éclaire sans éblouir ni laisser d’ombre sur ce dos, accentuant le contraste entre la peau et les deux ouïes peintes à l’encre de chine. Par le biais de cette photographie, Man Ray trouve donc un moyen de communiquer son amour pour les corps féminins, et plus particulièrement pour celui de sa modèle, Kiki de Montparnasse. Extrêmement plébiscitée par les peintres de l’époque, Kiki refuse au départ de poser pour le photographe, car selon elle, la photographie n’est pas un art. C’était d’ailleurs le sentiment partagé par la majorité de la population. Après des mois de négociation, il parvient néanmoins à la convaincre de poser pour lui. Pari réussi ! Son cliché est le premier reconnu en tant qu’œuvre d’art. Une très belle performance pour cette photographie aux messages implicites ! Pour ceux qui souhaiteraient voir cette œuvre « en vrai », elle est exposée à Paris, au centre Pompidou. Plus d’informations sur le blog d’Artagem :

https://artazine.wordpress.com/

Maela Vincent

23


Culture

Du street art à Grenoble

C

omme vous vous en êtes sûrement rendu compte, le street art est omniprésent à Grenoble. D’ailleurs, la galerie Spacejunk y organise depuis deux ans le plus grand festival de street art d’Europe, le Street Art Fest. Mais c’est quoi exactement le street art ? C’est avant tout la présence d’œuvres artistiques dans des endroits publics, et typiquement dans la rue. Le terme englobe le graffiti, le graffiti au pochoir, la projection vidéo, la création d’affiche, ou encore les œuvres au pastel. C’est donc une forme d’art, et non pas un acte de vandalisme. Le street art, c’est aussi une manière de s’approprier l’espace urbain, de rendre une ville morne et grise vivante. Une ville qui se partage, et le principe même de cet art de la rue suppose la gratuité des œuvres mais aussi leur durée de vie parfois réduite, ce qui en fait un art ouvert à tous et qui se réinvente régulièrement. Etant donné le nombre de fresques présentes à Grenoble, il serait difficile de donner une liste exhaustive des plus belles œuvres, mais voici deux pistes à explorer.

Tout d’abord, direction Chavant pour admirer le renard de Veks Van Hillik, une fresque monumentale. L’artiste a représenté un être hybride teinté de mystique, entre bête, humain et marionnette. Il y a tellement de détails qui empruntent à différents imaginaires qu’il serait compliqué de lui rendre justice en le décrivant, donc allez le voir, vous ne serez pas déçu. Dans un genre totalement différent, allez jeter un coup d’œil aux portraits au pochoir de C215, disséminés dans la ville. Ils sont superbes, et il y en a pour tous les goûts (Champollion, Amy Winehouse, Chabal, pleins de chats, etc.). N’hésitez pas à vous balader dans la ville, c’est encore la meilleure manière d’apprécier le street art, plutôt que de suivre des indications extérieures et de ne plus faire attention à l’environnement de l’œuvre, la ville dans sa globalité.

Claire Maraval

24


culture

pink floydpour les nuls Loin de Maître Gims ou de Jul, il existe des hommes, des groupes, qui ont façonné la musique de variété à coup de prouesses musicales assorties souvent d’une créativité hors-pair. Retour sur l’un des plus grands groupes de rock de l’Histoire, Pink Floyd.

P

ink Floyd, c’est l’histoire de quatre « bourgs » de Cambridge qui font de la musique. Après un premier album très Beatles, le leader du groupe, Syd Barret, est exclu parce que trop stone (les autres membres lui mettaient des guitares sans corde il ne remarquait pas…). Il est remplacé par David Gilmour, un guitariste hors-normes. Le groupe produira une dizaine d’albums sous cette configuration, puis trois derniers sans l’autre leader, Roger Waters.

Ce qu’on aime avec Pink Floyd, c’est qu’ils réinventent leur style à chaque album. Plus que les voix, c’est la musique qui prend le dessus avec de longs instrumentaux.

« Un seul adjectif pour qualifier leur musique: MAJESTUEUSE ! » On obtient donc souvent des morceaux de 20 minutes, dont parfois 5 de bruits étranges comme des cris de mouettes à la guitare. S’il fallait choisir un seul adjectif pour qualifier leur musique, ce serait sans hésiter MAJESTUEUSE !

25

Alors oui, Pink Floyd c’est de la musique évoluée, il est difficile de rentrer dedans. Par exemple, ne commencez pas avec les morceaux « Echoes » ou « Atom Heart Mother ». Bien que géniaux, il faut du temps pour les apprécier. Il y a des chansons plus appropriées, comme « Brain Damage », « Wish You Were Here », « Comfortably Numb ». Pour les fans de musique apaisante, essayez « Pillow of Wind », « Coming Back to Life ». Vous aimez le jazzy ? Tournez-vous vers « Summer 68 » ou « Have a Cigar ». Vous l’aurez compris, il y en a pour tous les goûts !!! Alors allez-y, lancez-vous ! Pink Floyd, c’est le troisième disque le plus vendu de l’histoire (premier pour les doubles albums), c’est des shows énormes derrière un mur pour que le public ne voie rien, c’est l’assurance de bien paraître lors d’une conversation musicale, c’est le prisme ou la vache si célèbres, etc… Que ce soit par les soirées ou les radios, nos oreilles sont trop souvent contraintes d’écouter ce qui se fait de pire en musique. Mais il existe une richesse incroyable qu’il se faut de découvrir. Alors prenez votre courage à deux mains et allez-y, vous avez tout à gagner !

Antoine Boulet

25


Culture

De la baïonnette au ballon Récits de caractères de l’humanité.

D

ébut février 1807, quelque part au Sud de la Prusse orientale, la matinée était orageuse. Un combat cataclysmique était engagé entre l’ogre Napoléon et l’ours russe assisté de l’aigle prussien déplumé. La fureur des combats, le roulement sourd des canons et les sifflements des fusils couvraient à peine les tambours, trompettes et chants des vastes bataillons en mouvement. Lorsque l’ours s’est enragé, l’ogre n’a pas frémi, sa garde, galvanisée par sa présence mystique, porta un coup de baïonnette qui d’un seul geste éloigna la bête. Puis, le grand moment que l’histoire retiendra, l’Empereur harangua son maréchal Murat « Nous laisseras-tu dévorés par ces gens-là ? ». 12 000 hommes et 12 000 chevaux firent trembler le sol. Imaginez un instant la sensation de faire partie de cette force, de ce corps, de ce sabre qui découpa l’armée russe. Imaginez un instant la frayeur de l’adversaire devant ce mur d’échines et d’acier déchirant leurs rangs.

« D’Eylau, aux grandes arènes de football, il y a toujours la même exaltation. »

La plaine enneigée avait laissé place à des chants de couleurs, le bleu, le rouge, le vert et le jaune des uniformes fleurissaient le paysage par grappe. Le tout était baigné d’une lumière surréelle, un crépuscule bousculé par les éclairs des canons au lointain, la neige rougeoyait. Un magnifique tableau printanier, si ce n’est que les cris glaçants des blessés ont remplacé le chant des oiseaux.

D’Eylau, aux grandes arènes de football, il y a toujours la même exaltation. La plaine est devenue terrain synthétique. La violence est devenue régulée, par de simples morceaux de carton, qui reprennent les couleurs du champ de bataille, le rouge du sang et le jaune des flammes. Mais les grands élans, les grands frissons, les grandes peurs sont encore là. L’émotion collective est l’émulation de l’humanité. Enfin ! Chaque petite individualité perce la carapace glacée qui l’enserre, qui l’emprisonne dans une prison de raison pour se déverser dans tout, mouvant et turbulent, une armée, une foule de spectateurs, une âme. L’émotion et son exaltation, toujours théâtralement mises en scène, même si elles peuvent paraître baroques ou obsolètes à notre époque de chiffres, de flux et de procès, restent inhérentes et nécessaires à cet animal social que nous sommes.

Charles Bazin

26


Libre quand foot et argent ne font plus qu'un Lorsque l’on connaît les difficultés économiques que rencontrent de nombreuses personnes, on est en droit de trouver absurde qu’un footballeur soit payé 34 000 € par semaine, où qu’un joueur soit « vendu » pour 120 millions d’euros. Indécent, peut-être, mais… rationnel.

L

es clubs de foot sont des entreprises qui cherchent d’abord à ne pas perdre d’argent. D’ailleurs, pour limiter les apports massifs de capitaux étrangers, les meilleurs clubs sont contraints d’être à l’équilibre. Pour éviter des « faillites » de clubs, comme ce fut le cas pour le GF38 de Grenoble, il existe même des instances qui vérifient les budgets des clubs. En bref, l’argent que les clubs reversent en salaire ne vient pas de nulle part, ce sont les droits TV, la billetterie, les sponsors. Ces salaires, ces montants de transferts sont économiquement parfaitement rationnels. Ces joueurs « surpayés » rapportent bien plus à leurs équipes par les ventes de maillots, par les entrées au stade qu’ils provoquent etc. La surmédiatisation du foot a mis en avant les salaires astronomiques perçus par les meilleurs joueurs. Au Real Madrid, un seul joueur gagne moins d’un million l’an. Pour taper dans un ballon ? Indécent, oui, et le terme est faible.

joueurs sont d’ailleurs alarmantes: un joueur de foot sur deux finit ruiné deux ans après avoir arrêté sa carrière. Les conseils qui leurs sont apportés sur de l’épargne sont souvent mal compris. Loin des analyses hâtives, essayons donc de porter un regard d’ensemble sur une situation qui, par ailleurs, ne concerne pas que le football (la situation est pire en NBA). S’il est conseillé voire imposé aux « petits » joueurs d’investir massivement pendant leur carrière, ils sont souvent mal conseillés et peu avertis aux bons conseils managériaux. Et puis, avouons-le-nous, ne sommes-nous pas tous surtout un peu jaloux ?

« Un joueur de foot sur deux finit ruiné deux ans après avoir arrêté sa carrière»

Antoine Boulet

Le foot subit une inflation de tous les étages qui rend année après année les montants plus exorbitants. Cependant une précision s’impose. Si l’on retire de l’étude ces millionnaires médiatisés, la situation change : des joueurs de foot professionnels, il y en a des milliers. Si les salaires restent très haut (15 000 € par mois environ en Ligue 2), il faut se rappeler que la carrière de ces joueurs s’arrête vers 32 ou 35 ans et qu’après, ils n’ont plus grandchose. En effet, la plupart des joueurs n’ont pas fait d’études, et tout le monde ne finit pas consultant média ou entraîneur. Les statistiques sur le futur des

27


Libre Cher Papa Noël. Voici venu le moment que j’attends avec la plus grande impatience, celui où je t’écris ma liste de souhaits pour Noël. Tout d’abord, laisse-moi te dire à quel point j’ai été sage et bon cette année. Tu n’as même pas besoin de savoir d’où je viens pour le constater. Si j’étais un 1A ou un AP2, cela voudrait dire que j’ai brillé aux concours. Si j’étais un 2A, cela voudrait dire que j’ai validé mon année. Tu vois, niveau scolaire je n’ai rien à me reprocher. Niveau vie sociale non plus, je te l’assure. J’ai été gentil avec mes camarades, sérieux dans le travail associatif et un chouette partenaire de soirée. Du moins je le crois. Comme je te le dis, ma conscience est claire, car les faits négatifs qui me sont reprochés sont sûrement faux. La preuve, je n’en ai aucun souvenir. Il paraîtrait que j’ai eu des attitudes déplacées en SAT et de nombreuses choppes. A vrai dire, je ne sais même pas si j’y ai réellement été, à ces soirées… Tu sais, Père Noël, le gémien est imaginatif, ne crois pas ces rumeurs infondées. Cette année fut celle de l’épanouissement avant tout. J’ai été présent à tous les cours auxquels je suis allé, j’ai suivi tous les cours qui m’intéressaient avec une grande assiduité, j’étais même prêt à payer mon billet de tram pour GEMbis, c’est te dire ! N’ayant pas assisté au JT de Planètes, je ne m’y suis pas vu, et n’ayant pas reçu d’appel de mon banquier, cela signifie que j’ai été un bon gestionnaire de budget. Je ne dis pas cela pour faire bonne figure auprès de toi, mais je pense que mon année a été fructueuse à tout point de vue, et même si j’accepte le fait de ne pas être parfait, je pense mériter quelques cadeaux cette année. Voici donc ce que je souhaiterais avoir cette année. Je pensais d’abord à une carte de réduction pour tous les tacos de la ville. Si tu peux même me les faire gratuits je ne dis pas non ! Je me demandais également s’il était possible de recevoir un philtre d’amour, j’ai en effet un peu de mal à trouver ma moitié ici, à GEM. En réalité, j’éprouve même des difficultés à faire en sorte que l’on s’intéresse à moi… Si tu pouvais m’aider là-dessus ! Mais après, Père Noël, j’aime les surprises ! Gâte-moi de tout ce qui pourra rendre mon année meilleure, tant au niveau des études que des associations ou des relations ! Bon courage pour tes dures nuits d’hiver et à bientôt !

Antoine Boulet

28


Libre

Anthropocène, meilleur des mondes

Plongée dans les abysses du futur

L

es montagnes, témoins immobiles du temps qui passe, observent ce petit animal bipède projeter un pied après l’autre pour péniblement se déplacer dans une stabilité précaire, l’homme passe son temps assis, allongé, mais non debout. Ce mammifère gringalet, nu, sans griffes ni crocs, s’est pourtant avéré d’une avidité sans pareille. Il creuse, dynamite, terrasse les reliefs, il modifie la constitution du paysage. Le ciel lui appartient, ses oiseaux de métal luisant traversent la voûte céleste en la barrant de traînées blanches, quadrillages qui rappellent les champs dans les plaines. Cette créature maîtrise la pluie et la chaleur, elle a dompté les bêtes sauvages pour en faire de dociles animaux de trait d’abord, puis des unités de production de protéines ensuite. Lorsque Mère Nature veut gronder son enfant avec les plus puissants ouragans, l’homme rigole des quelques tuiles cassées et arbres arrachés en zieutant ce spectacle, bien enfoncé dans son canapé, à travers sa télévision. La nature n’existe plus, les forêts ont été arrachées, les quelques îlots restants servent de laboratoires du vivant à quelques groupes pharmaceutiques, les sols, à force de labourage sont devenus morts mais survivent grâce à l’intervention de l’homme qui daigne les fertiliser. Même le climat et les saisons sont arasés, l’hiver ne voit plus de neige, l’été est « climatisé » et la glace artificielle coule à flots. La nature humaine, le fondement de l’humanité, est elle-même sur le point de s’estomper. Que sera l’homme sans le ventre de sa mère, l’utérus artificiel pose la question. Que sera l’homme sans la peur de la mort, l’artificialisation de la conscience et l’extension radicale de l’espérance de vie posent la question. Que sera l’homme une fois qu’il se sera débarrassé de toute valeur morale, l’annihilation des cultures pose la question. L’anthropocène, époque marquée par l’impact global de notre espèce est bientôt révolu, l’impact sera croissant certes, mais il sera avant tout conscient. Jusqu’à présent, nous nous contentions de suivre nos petits intérêts individuels, mais l’avènement des organisations internationales, conférences climatiques et de la culture globalisante pousse les milliards d’esprits de la Terre à se muer en un seul, un seul réseau, une seule matrice, un seul cerveau pour se projeter dans l’univers.

Charles Bazin

29


Libre

Les séries à voir absolument

Narcos

Certains d’entre vous connaissent sans doute cette merveilleuse série Netflix mais elle reste, à mon humble avis, encore trop méconnue ! Je parle bien sûr de « Narcos ». Pour faire court, elle retrace l’histoire de Pablo Escobar, dirigeant du cartel colombien de Medellin à partir des années 1970. Cependant, « Narcos » est bien plus qu’un simple biopic, c’est aussi la lutte des Etats-Unis, par le biais de la DEA (Drug Enforcement Administration) contre la drogue affluant vers le pays. Les destins y sont croisés. D’une part, le spectateur voit Pablo évoluer entre sa vie de famille calme, dans laquelle il s’efforce de paraître en homme respectable, du moins auprès de ses enfants, et sa vie de gangster. A cela se mêlent les histoires de ses principaux adversaires : l’agent Carillo et ses hommes, dont des proches ont été assassinés par le cartel, l’agent Murphy de la DEA, analysant les événements pour le spectateur. Sans compter les personnalités publiques, que ce soit la journaliste en quête de gloire ou le président oscillant entre sa volonté de paix et celle d’emprisonner Pablo.

Ce qui est le plus fort dans cette série ? Le fait de réussir à faire paraître Pablo Escobar pour quelqu’un

de normal. J’entends par là qu’à certains instants, bien qu’il tue de sang-froid, on puisse ressentir de l’humanité dans cet homme, voir même éprouver de la peine pour lui dès que sa famille est touchée.

Trepalium Saviez-vous que le terme travail provient de Trepalium, désignant un instrument de torture ? C’est de cette source que s’inspire cette série produite par Arte. L’intrigue se divise entre Aquaville, seul endroit où les individus ont accès à l’eau potable et aux emplois, et la Zone, séparée de la ville par un mur et dont les habitants ne peuvent sortir. Ce dernier lieu est marqué par le chômage et la pauvreté. Tout commence après la décision de laisser quelques habitants de la Zone venir travailler en ville, sous des « contrats d’emplois solidaires ». Dans une atmosphère très froide, l’intrigue interroge et analyse de manière intelligente et détournée (pour le BDS, ne vous inquiétez pas, c’est loin d’être un documentaire mais ça vous cultivera quand même !) beaucoup de sujets, comme notre rapport au travail, la peur de l’autre et le rejet. C’est typiquement le type de série à laquelle on réfléchit, dont on ne ressort pas indemne. Mon coup de cœur !

30


Libre Pushing Daisies Pushing Daisies est la combinaison d’une série policière et d’un environnement loufoque et enchanté, proche de celui des contes. Episode après épisode, Ned, pâtissier ayant le pouvoir de réveiller les morts, tente d’identifier leurs assassins. Seulement, il ne peut les tenir éveillés que 60 secondes, ou un individu mourra à leur place. Ce petit laps de temps ne lui permet donc pas de connaître le nom de l’assassin mais d’obtenir des indices, qui lui permettront de l’identifier, sinon la série en perdrait tout intérêt. Et puis, soyons honnêtes, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? L’intérêt de ce divertissement se trouve dans ses personnages, aussi atypiques qu’attachants. Bien sûr, il y a Olive, serveuse dans la pâtisserie de Ned, qui se trouve être le stéréotype exagéré (puissance 10 000 quand même) de la blonde. Elle a évidemment un faible pour Ned. Il est également accompagné de Lily et Vivian, ses deux tantes vieilles filles, mais pas coincées pour autant. Tout ce beau monde apporte légèreté et humour. Jusqu’ici, Pushing Daisies paraît être une petite série, mais détrompez-vous, elle a déjà reçu 2 Emmy Awards. On peut le dire, malgré les apparences, elle pèse !

Le Meufisme Totalement différente des autres séries présentées jusqu’ici, Le Meufisme est bien ancrée dans la réalité. Toujours avec humour, elle décrit des situations rencontrées par les femmes au quotidien. J’en entends déjà certains d’entre vous : « Ouais, encore une série pour Femen ! », « Qu’est-ce qu’elles ont encore à se plaindre ? Les mecs aussi subissent des injustices ! ». Détrompez-vous ! Grâce à de courts épisodes de moins de 10 minutes, le ton reste léger et marqué par l’humour et la bonne humeur des acteurs. Oui oui, il y a aussi des hommes qui jouent dans cette websérie, qui est loin d’être un divertissement pour femmes aigries. Et je tiens le pari que toi, petit gémien, même si tu ris grassement aux blagues potaches de tes potes lors de soirées d’assos, riras également aux punchlines lancées ici! Pour vous faire une idée, le plus simple sera d’aller regarder leurs épisodes, disponibles sur YouTube (sur la chaîne du Meufisme vous vous en doutez). Trois saisons sont déjà disponibles, mais parmi tous les épidodes, on vous conseille particulièrement « Romconne » et sa petite punchline finale… En espérant voir moins de boobs et de fessiers sur Admis Gem, ou plus de pectoraux et fessiers masculins au choix, à vous de choisir ! ●

Maela Vincent

31


Libre

Voir ce que l’on croit

« L’Homme n’est pas maître de ses pulsions mais il est maître de son destin » écrivait Freud. L’inconscient qui nous dirige peut-il être maté ?

L

a Psychologie, le grand mot qui fait peur alors qu’il est justement là pour nous faire du bien, est une mine incroyable de ressources pour comprendre et maîtriser ce qui nous arrive. C’est aussi un excellent moyen de combler les plus curieux des Hommes tant son champ est vaste et en grande partie inexploré. Oubliez tous vos préjugés, il ne s’agit pas de chercher à comprendre pourquoi vous n’aimez pas la glace ou les chats (après c’est comme vous voulez), il s’agit d’être plus pragmatique car la psychologie peut l’être. Il s’agit, par exemple, de se poser une petite question sur un évènement des plus banals comme : Pourquoi suis-je stressé lors d’un entretien ? La réponse importe peu surtout qu’elle sera différente selon les personnalités et les motivations. Ce qui est important et intéressant est ce qu’il y a autour d’elle. Ainsi si nous sommes stressés parce qu’il s’agit de l’entretien pour le stage / CDI de nos rêves, il faut retenir que nous préférons voir l’enjeu, la difficulté, l’épreuve avant de voir l’opportunité et la chance, tout ça de manière inconsciente. Si nous voyions l’opportunité et la chance en premier lieu nous ne serions pas stressés mais ravis de pouvoir

32

tout donner, d’avoir la chance de se présenter et de convaincre. Ces deux perceptions créent des dynamiques diamétralement opposées : de la peur et du renfermement d’un côté, de la joie et de l’ouverture de l’autre. Laquelle est préférable ? Cette petite introspection marche tout le temps et permet, à défaut d’agir, d’être plus compréhensif envers soi-même et de mettre en perspective tant ses échecs que ses réussites. De la même manière, cette psychologie pragmatique ou « Développement Personnel » permet de briser les chaînes qui nous retiennent artificiellement. Nous ne croyons pas ce que nous voyons mais voyons ce que nous croyons. Au hasard : si l’on croit que la pédagogie à GEM ne vaut rien alors nous constatons que la pédagogie à GEM ne vaut rien. Si nous croyons que nous n’avons aucune chance alors nous n’avons effectivement aucune chance. Ce filtre inconscient est là pour nous conforter dans notre zone de confort mais nous empêche d’avancer. La psychologie met en valeur cette dernière, la tire de l’inconscient vers le conscient et nous permet, à condition de le vouloir et de creuser un peu, de s’en débarrasser. Dans cette dynamique, l’impossible existe-t-il ?

Nathan Hardy


Libre

L’Amour

Qu’allons-nous faire dans cette galère ?

C

’est un fleuve de 4 354 km dans l’extrême orient russe, léchant de manière sensuelle la frontière chinoise, empreint de mystère, souvent gelé, parfois tourmenté. Le nom de ce cours d’eau aurait pu susciter l’intérêt, mais il vient en fait du Russe « Amur » lui-même dérivé d’un dialecte local qui signifie « boueux ». Les chinois le nomment le 黑龍江, soit le Heilongjiang, littéralement le fleuve du dragon noir, rien de très rassurant. Nous sommes bien loin des cœurs étincelants, des romans à l’eau de rose et des poèmes émouvants… Pourtant c’est le rôle d’un fleuve de servir d’interface entre deux masses terrestres, l’Amour le fait bien. Remonter à la source de l’Amour est bien difficile, il faut à l’explorateur arpenter les hauts plateaux du sud de la Sibérie et se perdre en suivant les affluents. Toutefois, il lui faudra prendre garde, cette région, en plus d’être inhospitalière, a la réputation de mettre au monde les hommes parmi les plus cruels, Attila et Gengis Khan ont été les voisins de l’Amour.

« Citation »

Revenons à nos pays où l’amour ne désigne ni un torrent de boue, ni une bestiole géante cracheuse de feu. Ici, où on se croit civilisés, ce mot désigne le plus noble des sentiments, bref la panacée des gens de bien. La définition de ce terme reste trouble. De l’amour, chacun peut en exprimer à sa compagne ou à son conjoint, à ses parents ou à ses enfants, à son dieu ou son chanteur préféré… par contre, les modalités ne sont jamais les mêmes : on n’adresse pas de prières à son conjoint, on n’éduque pas son chanteur préféré et, bien heureusement… on n’éprouve pas de désir sexuel pour les membres de notre famille. Que retenir alors ? L’amour serait-il définissable par des mots ? Par des sensations ? Les papillons dans le ventre évoquent plus une indigestion qu’un élan de romantisme. Néanmoins, les hommes et les femmes en blouse blanche, devant leurs écrans d’ordinateurs nous ont encore trouvé une solution. L’amour ne serait que processus biochimique et bioélectrique améliorant le potentiel de survie de l’espèce. Merci la science ! Quelquefois, il faut aussi retourner voir les mecs en toges ! Eux seuls eurent la sagesse de diviser l’amour en 4 sentiments distincts : la « philia » pour les potes, l’ « éros » pour les choses de la chair, l’ « agapè » pour tout ce qui est altruisme et empathie et la « storgê » pour la famille. Ils en avaient de bonnes idées !

Charles Bazin

33


Libre

Le tatouage, un art ancestral L

a momie la plus ancienne jamais découverte, Ötzi, vieille de 5300 ans, a la peau marquée par 61 traits et croix. Utilisés comme remèdes thérapeutiques, symboles de bravoure ou de sagesse depuis des temps ancestraux, les tatouages sont aujourd’hui l’attribut de toute une partie de la population. De symboles des marginaux et des parias, ils sont devenus de plus en plus communs au cours des dernières décennies, pour être désormais le signe de reconnaissance favori des hispsters et des beaufs style Anges de la téléréalité.

Le style prend d’autant plus d’ampleur dans les années soixante-dix en devenant l’apanage du bad boy, qu’il soit biker, rocker ou punk. Le tatouage est désormais un symbole ouvert de rébellion, de refus de la conformité.

Encore aujourd’hui, le tatouage polynésien est l’un des plus représenté, que ce soit dans les règles de l’art ou pas. C’est d’ailleurs du tahitien que vient le nom de cette pratique. « Ta-atua » est la combinaison de la racine « ta », c’est-à-dire « dessin inscrit sur la peau », et de « atua », « esprit ».

Ce très court historique ne se veut pas complet, et le tatouage a tout autant marqué l’Asie ou le monde arabe que la Polynésie. Malgré des détours par l’esclavage ou le troisième Reich, où sa fonction première était de déshumaniser, cet art a subsisté au fil de temps et reste une manière de se démarquer par une démarche artistique. Certains se poseront la question du sens, en voyant la démocratisation de cet art, jugée par certains excessive, mais le tatouage reste une manière de se différencier, de s’approprier son corps ou simplement de s’exprimer.

« Un art porteur d’un message fort mêlant esthétique et signification » Marquant généralement l’appartenance à une classe précise de la société, le tatouage avait aussi pour but de renforcer les liens avec le surnaturel et le sacré. Au dix-huitième, le tattoo conquiert l’Occident en devenant l’apanage des marins suite à la découverte de la société polynésienne par James Cook en 1774. L’usage se propage alors rapidement, notamment dans les prisons. C’est l’ère du tattoo paria, du tattoo marginal. Pendant les années 1920 à 1940 se développe le style « Old school », qui reste l’un des plus courant de nos jours. Les traits sont épais, les motifs simples, les machines n’ayant pas encore la précision d’aujourd’hui.

34

Fortement démocratisé depuis les années quatrevingt-dix, le tattoo porte encore son lot de stigmates mais est devenu une pratique courante, un art porteur d’un message fort mêlant esthétique et signification.


Libre La Symbolique Quand on pense tatouage, on pense souvent à des motifs Old school, ce style popularisé par les marins et le bien nommé Sailor Jerry. De nombreux motifs reviennent en permanence, notamment dans le New school, évolution naturelle du Old school, où les artistes tatoueurs jouent avec les codes traditionnels et les techniques modernes du tatouage. Les hirondelles Souvent tatouées de chaque côté de la poitrine, elles symbolisent le retour. Le retour à terre, mais aussi celui de l’âme si le marin venait à mourir en mer. L’hirondelle est aujourd’hui vue comme un symbole de la fidélité.

L’ancre En pleine mer, seule l’ancre empêche un bateau de dériver, tout comme les êtres chers au marin le maintienne stable. C’est donc ce qui ancre le marin à sa vie, ce qu’il a de plus précieux.

Le crâne Premièrement, le tatouage est un acte non réversible, qui accompagnera le marin jusqu’à la mort, ce qui explique l’importance de ce thème. Mais surtout, le crâne était au départ l’apanage des mercenaires, des guerriers ou des aventuriers, des hommes qui embrassaient une vie dangereuse, qui se savaient guettés par la Mort.

Le navire Pour un marin, ce motif avait un sens aussi réel que métaphorique. C’est un élément tangible central dans leur vie et ils y passent le plus clair de leur temps, mais c’est aussi un symbole d’aventure, d’inconnu et de découverte.

Les étoiles nautiques Elles représentent l’étoile du nord, qui aidait les marins à se repérer en pleine mer, mais aussi à rentrer chez eux. Encore aujourd’hui, elles symbolisent ce qui maintient une personne dans la bonne direction, ce qui lui sert de guide. De par sa fonction, le phare a la même signification.

Claire Maraval

35


Libre

En immersion avec Candide Thovex

Les neiges reviennent doucement sur les sommets des alpes, et le gémien se prépare à lancer sa saison de ski. Que ce soit lors du lancement de la Folie Douce ou de la semaine Altigliss, nombreux serons-nous à rechausser ski ou snow. Et pour améliorer notre style, quoi de mieux que de se pencher sur le plus connu des skieurs français : Candide Thovex.

C

andide Thovex est un skieur professionnel, spécialiste du ski freestyle et freeride. Aujourd’hui âgé de 34 ans, il possède une notoriété internationale du fait de son palmarès impressionnant. Il a d’ailleurs remporté la quasi-totalité des compétitions majeures de ces disciplines. En plus de ses quatre médailles d’or aux X-Games, Candide Thovex recevra le titre de « skieur de l’année » en 2001. Candide est un personnage à part dans le monde du sport de montagne, car sa renommée vient surtout de ses vidéos mises en ligne sur Youtube, tournées avec des caméras GoPro, et dont le succès s’est traduit par des millions de vues.

36

« Il a remporté tous les titres majeurs possibles de sa discipline»

vers le freestyle. Le français participera à de nombreuses compétitions, et dès fin 2011, il avait déjà remporté tous les titres majeurs possibles de sa discipline. Sa deuxième passion est la vidéo, qu’il mettra en pratique à travers la pratique du ski freeride, dans la poudreuse, au milieu des arbres et avec des sauts naturels. Outre les nombreux reportages sur le skieur, ou même les films sur son histoire en compétition, Candide Thovex va se lancer dans la réalisation de ses propres vidéos, notamment la très célèbre « One of Those Days », où l’on rentre dans la peau du skieur. Cette vidéo deviendra virale sur les réseaux sociaux. Le sportif va également s’impliquer dans des spots publicitaires, avec le même succès que celui rencontré sur les pistes de ski. En effet, il dépasse les limites du possible lors d’une publicité pour l’Audi Quattro.

Candide Thovex est presque né avec les skis, et commence la compétition vers l’âge de huit ans. Il participe à sa première compétition en catégorie professionnelle à seulement 13 ans, signe d’une précocité hors du commun. Il va finalement abandonner sa spécialité du ski de bosse pour s’orienter

Candide Thovex a su populariser le freeride, a survolé le freestyle et inspire chaque jour de nouveaux skieurs. Amis gémiens, regardez ses vidéos, observez son style et laissez-vous guider par cet incroyable sportif, du rang de ceux qui ont sublimé leur discipline.

Antoine Boulet


Libre

Le jeu du mois

Ce mois-ci le Takuzu : Il faut remplir la grille avec des 0 ou des 1 de façon à ce qu’il y ait autant de 0 et de 1 sur chaque ligne et chaque colonne et qu’il n’y ait jamais plus de 2 mêmes chiffres côte à côte ou plusieurs lignes complètes identiques.

Signature

37


Libre

L'HOROSCOPE

Tu te demandes ce q Notre équipe de voyants

Verseau

Ne perdez pas de temps avec vos assos ou listes, votre travail n’apporte pas grand-chose, et vos camarades préfèreraient que vous ne fassiez rien. Concentrez-vous davantage sur vos travaux de groupe, car contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas pendant les vacances que vous travaillerez.

Capricorne Votre mois sera tranquille, et vos projets se passeront bien. Cependant, pour retrouver une étincelle intérieure et une joie de vivre, dirigez-vous vers les faibles et aidez-les. Ça vous permettra aussi de ne pas être tout le temps seul, c’est malheureusement le point négatif que les astres vous ont réservé.

38

Poisson

Difficile de vous remettre de votre mois de novembre, pourtant le rythme ne diminuera pas non plus ce mois-ci. Mais ne vous inquiétez pas, la bibliothèque saura vous donner la motivation nécessaire pour persévérer. Vos partiels s’annoncent même très bien, si vous arrivez à laisser l’alcool de côté.

Lion Vous doutez de votre appartenance à GEM, et vous rêvez de vous en écullois de l’EM, l’arrière train encore rougi du derby Rhône-Alpes. Prenez du recul avec l’école et ses locaux, la saturation vous guette. Tentez de trouver l’amour, la première personne venue fera l’affaire.

Bélier

Il va vraiment falloir vous mettre dans la tête que Donald Trump n’est pas votre père, vous vous en voulez pour rien ! Portez une attention particulière à votre style vestimentaire, les regards vers vous n’en seront que plus nombreux et intéressés. Le chill & classe est la voie à suivre !

Scorpion On vous aura prévenu : ne faites pas de sport ce mois-ci, votre corps ne le supporterait pas, et vous ne voulez pas de fracture. Pas de ski, pas de salle de fitness, ce sera lectures et musique. Profitez du temps qui vous est offert pour rouvrir le dossier « ex », il y a visiblement un intérêt bilatéral à ce propos.


Libre

E DU GEMIEN

que l’avenir te réserve ? éclairés est là pour t’aider !

Taureau

Votre foi arrive à un point de non-retour, faites attention en SAT, vous n’aurez pas votre copain sobre avec vous la prochaine fois, et le SAMU est à craindre en cas d’abus. Prenez un peu de recul avec vos camarades, votre lourdeur des jours précédents leur pèse et vous ne voudriez pas vous embrouiller avec eux.

Vierge [Contenu sponsorisé] Que le monde sera beau pour vous ce mois-ci. Outre vos excellents résultats scolaires, la réussite de vos projets d’asso, une action décisive de Cupidon et de supers cadeaux de Noël, vous aurez aussi une erreur de la banque en votre faveur de 457 €. Les voyants sont verts, profitez-en et prenez du temps pour vous !

Gémeau

Cancer

Un rédacteur d’horoscope gémien assez connu n’a encore jamais gouté la croziflette. L’inviter à une telle soirée serait pour vous l’assurance de passer un mois de décembre des plus agréables, tant dans votre vie personnelle qu’étudiante. Par contre votre chat mourra, un peu salement en plus.

L’image que vous vous donnez sur les réseaux sociaux s’éloigne de plus en plus de celle que vous renvoyez à GEM. Notre conseil : laissez tomber les Snapchat et Instagram, soyez un poil plus naturel et vous verrez que les gens vous porteront un réel intérêt dont la valeur est bien supérieure aux likes.

Balance

Sagittaire

Vous ne vous êtes jamais intéressé aux Bruleurs de Loups ? Quelle erreur, car c’est bien en allant les voir jouer qu’il se passera l’évènement le plus inattendu de votre année, peut-être même de votre vie. Préparez-vous à un grand chamboulement, ce que vous preniez pour vrai apparaîtra sous un autre jour !

Même si votre petite vie gémienne continuera de se passer sans encombre, essayez de passer un peu plus de temps avec vos parents, un petit coup de fil ne coûte pas grand-chose, et ils apprécieront. C’est d’ailleurs la voie à suivre pour obtenir cet allongement budgétaire que vous espérez tant. Car non, les SAT ne sont pas gratuites.

Antoine Boulet

39


Ne pas jeter sur la voie publique


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.