Giw 73 novembre

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Edito Nous voilà donc en novembre. Les partiels approchent, le froid ne nous épargne pas et les déco de Noël sont déjà dans les magasins. C’est la même chose tous les ans, et ce petit traintrain automnal est, ma foi, l’une des choses les plus déprimantes que je connaisse. Hauts-lescœurs, chers gémiens ! Votre petite vie grenobloise est un peu morose malgré les SAT qui s’enchaînent et Don Cupi qui se déchaîne alors ce mois-ci, on vous fait voyager, rire et réagir. Préparez-vous à voyager en Inde et à Barcelone, à découvrir une nouvelle facette du MoyenOrient, à parler musique, cinéma, SF, environnement et… Scandale. Ah, oui, le scandale. Il est partout celui-là. À la télé ou dans votre TD, il vous amuse, vous agace, vous énerve, vous fait pleurer… Quand il ne vous concerne pas, vous vous en délectez, vous donnez votre opinion sur les réseaux ou au détour de la conversation mais dès qu’il vient titiller votre petite vie tranquille, vous le fuyez. Et croyez-moi, c’est bien normal. De l’affaire Dreyfus à l’affaire Weinstein, en passant par les scandales financiers, les politiques corrompus ou la dernière choppe de votre coloc qui se révèle être votre bail de longue date, on baigne dans le scandale. Tout le temps. Tous les jours. Normal, l’info va tellement vite aujourd’hui qu’il est de plus en plus difficile de garder des secrets. Toute vérité est-elle bonne à dire et à entendre cependant ? Je ne me permettrai pas de donner mon opinion sur cette question, du moins pas sans un contexte précis, mais il y a au moins une chose que je peux vous dire : le scandale cache bien plus de choses que ce que l’on pourrait penser. Emmanuelle Flahaut

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Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com Rédacteur en chef Emmanuelle Flahaut Responsable Maquette Clara Laugner Rédacteurs Juliette Bernaz Prévost Nicolas Cault Clément Fréget Benjamin Naf Emmanuelle Flahaut Clara Laugner Amina Bouri Antoine Zwicky Joseph Marmey Photos non contractuelles


Sommaire La vie de l'école Interview Jean-Baptiste Croc .......................P.3-4 Chronique d’un étudiant à l’étranger ......P.5-6 Le projet Inde c’était comment ? .............P.7-8

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DOssier du mois La catalogne ...........................................P.9-12 ASSOS GEM ONU : Les présidents FR et l’Angl....13-14 Impact : The rise ........................................P.15 GED : Trump et le sport .............................P.16 Pôle ciné.....................................................P.17 GED : Petite histoire du journalisme...........P.18 CULTURE

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Les funérailles de la science-fiction............P.19 Citation du mois.........................................P.20 A écouter ce mois-ci..............................P.21-22 Ton rendez-vous astronomique..................P.23 La minute culture.......................................P.24 Into the great wide open.......................P.25-26 Le scandale Scandaleusement vôtre.........................P.29-30 Bertrand Cantat..........................................P.31 Lassalle réput’............................................ P.32 HS Low carbon city.....................................P.33-34 Droite & gauche ....................................P35-36 Et si on remontait le temps ........................P.37 Jeux............................................................P.38 Horoscope.............................................P.39-40

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Interview Jean-

Diplomé de GEM en 2008 - Conseillé en Management - Spéc Bonjour Monsieur Croc ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je suis Jean-Baptiste Croc, j’ai 33 ans. Je suis diplômé de GEM en 2008 et ai près de 10 ans (déjà !) d’expérience dans le secteur du conseil en management. Spécialiste des problématiques digitales et expérience client, je suis toujours enthousiaste à l’idée d’accompagner mes clients dans leurs projets d’innovation, d’entrapreneuriat, de design de services ou d’expériences.

Quel a été votre parcours à GEM ? Et comment en êtes-vous venu à étudier à l’Indian Institute of Management Bangalore (IIMB) ? J’ai intégré GEM en 2004 après une classe préparatoire. Durant mon parcours, j’ai suivi une spécialisation Marketing, que j’ai mis en pratique lors d’une année de césure divisée en deux, chez SFR puis BMW Group à Munich. Par ailleurs, j’ai toujours été attiré par l’Inde, sa culture et son potentiel de développement économique. GEM ayant un accord avec IIMB, j’ai sauté sur l’occasion d’y étudier un semestre en dernière année de mon cursus.

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Pouvez-vous nous décrire rapidement vos métier et fonctions actuels ? Je suis manager au sein du cabinet de conseil en management, digital et innovation technologique Wavestone (né en 2016, du rapprochement entre Solucom et les activités européennes de Kurt Salmon). J’accompagne les grandes entreprises françaises dans leurs démarches marketing et digitales, depuis leurs réflexions stratégiques jusqu’à leurs déclinaisons opérationnelles. Concrètement voici quelques missions sur lesquelles je suis intervenu : stratégie digitale d’un acteur de la prévoyance, lancement d’une offre d’autocar longue distance au sein d’une filiale de la SNCF, cadrage d’une plateforme digitale pour un acteur des médias, refonte de l’activité e-commerce d’un opérateur télécoms, animation d’une démarche expérience client pour un assureur, etc.


Ecole

-baptiste Croc

cialiste des problématiques digitales et expérience client

Pouvez-vous nous parler de vos expériences en tant que chef de projet et de manager ?

Comment le Career Center vous a-t’il aidé dans vos recherches de stage et emploi ?

En tant que manager, mon activité principale consiste à vendre et piloter la réalisation d’une ou plusieurs missions de conseil en parallèle. Au sein du cabinet, j’ai également un rôle de Career Development Manager : j’encadre et accompagne une quinzaine de consultants tout au long de leur parcours au sein du cabinet (staffing sur les différentes missions, évaluation, suivi RH, etc.)

Le Career Center m’a tout d’abord aidé dans la préparation de mon CV. Puis, lors d’un forum emploi à l’école, j’ai de nouveau rencontré le cabinet Wavestone et postulé directement sur leur stand, ce qui a nettement simplifié mon processus de recrutement.

Qu’est-ce qui vous a poussé à venir travailler chez Wavestone ? Lors de mon stage chez SFR j’ai travaillé avec des consultants Wavestone (Solucom à l’époque) qui m’ont donné envie de me lancer dans l’aventure du conseil. Ce qui m’a plu et me plait toujours dans ce métier : la diversité des missions bien sûr, mais également l’opportunité de travailler au quotidien sur les transformations majeures des entreprises (révolution digitale, IoT, intelligence artificielle, etc.).

Que conseillerez-vous aux étudiants souhaitant travailler dans le conseil aujourd’hui ? Je conseillerais tout d’abord de renforcer au cours de stages des compétences de gestion de projet, car le métier du conseil requiert méthodologie, rigueur et communication. Au-delà de ces qualités, je dirais qu’il est important de développer une curiosité et une compréhension fine des enjeux d’un ou deux secteurs d’activités vers lesquels on souhaite s’orienter (Transport, Energie, Banque, Retail, etc.). • Merci beaucoup pour vos réponses !

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Ecole

Chronique d’un gémien

Après les premières impressions et l’adaptation, il est temps de profiter de la vie pékinoise.

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ésumer grossièrement le transco Pékin est assez facile. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un parcours English Track délocalisé. L’intérêt d’un tel parcours réside dans l’opportunité de vivre à l’étranger, de voyager, de s’immerger dans l’inconnu. Et pour tout ça, ce n’est pas les opportunités qui manquent. L’emploi du temps est organisé de telle manière que l’on alterne régulièrement entre semaines denses et semaine de vacances ou du moins plus tranquilles, propices aux découvertes. Dans un pays aussi grand que la Chine, ce n’est pas le choix qui manque.

Pour ma part j’ai choisi de visiter le centre de la Chine (Xi’an et l’armée de terre cuite notamment), puis de découvrir Shanghai et sa région et de me garder une semaine pour visiter Pékin comme il se doit. Cependant d’autres sont allés dans les régions montagneuses de l’Ouest (Sichuan et Yunnan), en Mongolie intérieure et même au Vietnam. Enfin, se déplacer en Chine est d’une facilité déconcertante. Vous avez le choix de vous aventurer dans les vieux trains couchettes un peu rustiques mais à l’ambiance authentique... L’avion, quoique plus cher, reste une possibilité. Je trouve personnellement que le meilleur moyen de transport reste encore le TGV chinois : rapide, propre, et surtout spacieux, avec en bonus la possibilité de fortement rabaisser son fauteuil. Bref, le bonheur.

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Ecole

à l’étranger - partie II Quand je ne voyage pas, la vie reste très agréable. Le campus et le quartier autour disposent d’une grande variété d’installations : stade, terrains de basket, salles de sports, piscine, supérettes, cafés, bars, restaurants. Il faut d’ailleurs que je vous parle de la vie nocturne pékinoise. Il y a bien sûr de nombreux endroits pour sortir ou simplement se poser, à commencer par le bar situé juste derrière notre résidence que l’on apprécie tout particulièrement. Pour concevoir les

boîtes de nuit pékinoises, imaginez une SAT de l’école mais totalement gratuite enfin je ne compte pas le prix dérisoire du taxi pour y aller et y repartir. En tant d’occidentaux, nous sommes une attraction prisée des boîtes de la capitale. Les plus audacieux tenteront aussi de michtonner une table auprès des (très) riches locaux qui peuplent ces salles. On regrettera cependant un taux de choppe beaucoup plus faible que lors de nos soirées grenobloises, la culture ne s’y prête simplement pas. •

Benjamin Naf «L’intérêt d’un tel parcours réside dans l’opportunité de vivre à l’étranger, de voyager, de s’immerger dans l’inconnu.»

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Le projet Inde c’était comment ?

C’est avec beaucoup d’émotion que je vais vous parler de notre voyage dans le sud de l’Inde en mai dernier. Un voyage qui fut préparé et attendu pendant presque un an ! On a commencé avec un voyage plutôt mouvementé : un retard de deux heures de notre vol à Paris qui nous a valu une course poursuite pour attraper notre correspondance à Dehli ! Nous sommes finalement arrivé à Chennai le 23 mai et après quelques négociations avec la douane (sinon c’était pas drôle) l’équipe faisait ses premiers pas en Inde !

Premier choc culturel : la célébrité inattendue Alors qu’on goutait pour la première fois à la nourriture indienne et à la joie d’avoir la bouche en feu on s’est prêté au jeu des selfies, plutôt étrange comme expérience mais c’était loin d’être la dernière fois.

Deuxième choc culturel : Ah bon on va faire un Tetris humain et rentrer à 12 dans un Tuk Tuk et ça pendant 6 semaines ? En effet, pour se rendre à l’école nous devions faire un trajet de 15 min en Tuk Tuk. Alors une fois que chacun avait trouvé sa place on en changerait peu, sauf pour faire un roulement pour être devant et prendre des selfies sur la route avec Gopol, le chauffeur ! Le fast & Tuk Tuk était devenu habituel et on aura tout connu : une panne avec un changement de Tuk Tuk en cours de route, des courses effrénés dans Pondichéry (ne jamais dire à un chauffeur de Tuk Tuk d’aller vite …) et des accidents évités de justesse !

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Troisième choc culturel : Ah oui c’est vrai vous fonctionnez encore avec un système vieux de 2 siècles ! Ce système c’est celui des castes. Un système en théorie aboli depuis 1947 mais on ne change pas l’organisation d’un pays entier en un claquement de doigts. Ainsi la caste détermine la classe sociale de chacun des hindous, le village dans lequel nous sommes intervenu, Ozhundiyanpet, héberge essentiellement des Intouchables. Le champ des possibles est donc limité pour eux mais un de mes plus beaux souvenirs c’était d’apprendre que Guru, un écolier de 13 ans, voulait devenir governor (l’équivalent du chef de la police) un des plus haut poste de l’administration indienne. Une ambition réalisable quand on pense que Ram Nath Kovind, actuel président de l’Inde, est issue de la caste des Intouchables !


Ecole

Le projet Inde c’était surtout des rencontres incroyables ! Après deux premières semaines de travaux acharnés sous une chaleur à la limite du supportable, nous avons pu connaître une rentrée des classes indienne et rencontrer tous les enfants de l’école, depuis ce jour là les pauses étaient de vraies fêtes ! Quelques difficultés pour se comprendre, pas de bilingues Tamoul parmi nous, mais un traducteur juste génial nous a beaucoup aidé et a pris soin de nous pendant ce séjour, merci encore Venky ! En effet, sans lui les travaux auraient été tendus, il nous a permis de comprendre les consignes des maçons et de mener à bien le projet ! Des consignes pas toujours claires d’ailleurs, on avait un peu parfois l’impression de déplacer des briques à longueur de journée pour les déplacer à nouveau le lendemain … Néanmoins après des trous creusés à la barre à mine, des dizaines et des dizaines de chaines de briques, de ciment, de sable, de cailloux, de murs montés, de travaux de crépissage et de murs repeins à la peinture artisanale réalisée par nos soins nous sommes reparti pleins d’espoir, puisque l’école allait pouvoir continuer de fonctionner grâce à ces travaux de rénovations !

Une autre chose qui m’a troublée c’est le sentiment, à travers les regards des maçons, de ne pas être à ma place. En effet, sur un groupe de 12 nous étions 10 filles et 2 garçons, néanmoins il n’était pas difficile de remarquer que les garçons étaient beaucoup plus estimés pour un travail égal. En effet, mis à part une mission médicale c’était la première fois qu’une équipe de jeunes européens se rendait au village pour effectuer des travaux. Les maçons n’étaient pas habitués à travailler avec des filles surtout pour des tâches physiques mais au fur et à mesure la confiance s’est installée. L’Inde a encore beaucoup de travail concernant l’égalité homme-femme, les femmes sont encore sous représentées, surtout concernant le nord du pays. Lorsque Thierry Gagner le président de Mission Humanitaire, notre partenaire, est venu constaté l’avancée des travaux il fut positivement étonné de voir autant de petites filles dans les classes de l’école d’Ozi. S’en est suivi un cérémonie d’au revoir émouvante et difficile, les mots me manquent pour en parler … On espère de tout notre cœur qu’on a apporté tout ce qu’on a pu lors de ces 6 semaines mais en réalité c’est les enfants qui nous ont le plus donné avec leurs sourires, leurs bêtises, leurs paroles, leurs regards profonds, leurs cris de joies, leurs ambitions qui nous ont tout simplement fait grandir. •

Une chose est sûre j’attend avec impatience le crowdfunding de la nouvelle équipe 2017 qui repart au village cet été, parce que sans financement rien est possible !

Clara Laugner

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Dossier du mois

Catalogne le pieu imaginaire

Cet article fait partie d’un dossier que GIW vous propose sur la Catalogne et ses récents évènements qui l’ont agité. Le manque de recul évident et la profondeur de nos recherches actuelles ne nous permettent pas de proposer ici une réponse mais un avis de citoyen sur ce qu’il s’y passe. L’Histoire prochaine écrira l’épilogue dont j’espère que l’Espagne sortira grandie. Catalan de cœur qui connaît la Costa Brava mais finalement bien peu sa population, je ne me risquerai pas à des analyses finies ou hasardeuses sur les gens qui vivent à l’année sur cette terre somptueuse. A défaut de partager les mêmes idées politiques, je partage avec eux l’escalivade, les sardanes, le Banyuls, le fuet … et cela me suffit amplement. Sous l’oppression franquiste, Lluis Llach a écrit un morceau mondialement connu, L’Estaca, dont le refrain dit ceci : « Si estirem tots, ella caurà / I molt de temps no pot durar / Segur que tomba, tomba, tomba / Ben corcada deu ser ja / Si tu l’estires fort per acqui/ I jo l’estiro fort per alla / Segur que tomba, tomba, tomba, / I ens podrem alliberar ».

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Ce qui donne, en français : « Si nous tirons tous, il tombera / Cela ne peut durer plus longtemps / C’est sûr il tombera, tombera, tombera / Bien vermoulu il doit être déjà / Si tu le tires fort par ici / Et que je le tire fort par là / C’est sûr, il tombera, tombera, tombera / Et nous pourrons nous libérer »


Dossier du mois

C’est un dialogue au cours duquel le petit-fils demande à son grand-père « ne vois-tu pas le pieu auquel nous sommes tous attachés ? ». Un pieu si sur lequel on tire, chacun d’un côté, sans jamais se décourager, s’arrachera. Malgré les réticences du grand-père mourant qui s’épuise car le pieu est pourri mais encore lourd, le pieu finit par tomber. Cet hymne que tout Catalan connaît par cœur est un morceau d’histoire, comme Bella Ciao en Italie ou notre Chant du partisan (dont je vous recommande l’écoute. Pour ce dernier, préférez la version de Léo Ferré). Un appel à la révolution marqué par la prise de conscience et la lutte pour la liberté. Lluis LLach la chantera jusqu’à sa mort … et les catalans avec lui. Il n’y a pas un catalan qui ignore ce refrain, qui est aussi le chant d’équipe de l’USAP - l’équipe de rugby à XV de Perpignan – et repris jusqu’en France par Zebda ( of course Zebda).

Le mouvement indépendantiste catalan trouve ses origines au XVIIIè siècle alors que le territoire est sous la domination de Philipe V, premier de la dynastie des Bourbons. L’un de ses actes politiques majeurs sont les trois décrets de Nueva Planta qui marquent la centralisation du Royaume Espagnol en 1707, 1715 et 1716.

« Unie de l’extérieur, l’Espagne n’en est pas moins proie aux velléités indépendantistes » Ces trois décrets marquent la fin de l’autonomie de la Couronne de Castille et de la Couronne d’Aragon, deux unions territoriales qui formaient des provinces indépendantes. Ces deux unions nées dans le haut Moyen âge sont le fruit d’associations politiques qu’on peut (raisonnablement) comparer à la féodalité en France. La promotion de l’unicité du territoire espagnol passe donc par la disparition des institutions autonomes, de leur langue et de leurs privilèges (au contraire de la France des XIIIè et XIVè qui gagnent en autonomie grâce aux Chartes). La Catalogne, alors province indépendante, est directement concernée par le décret de 1716. Elle y perd ses institutions et se voit imposer le castillan comme langue principale. L’expression politique du catalanisme commence dans les années 20 et se poursuit jusque dans les années 2000.

Lluis Llach L’Histoire aurait pu lui donner tort et pourtant, en 1968, alors que le régime de Franco périclite lentement, l’Espagne, et avec elle la Catalogne, deviennent la nation que l’on connaît. Elle devient membre de la Communauté Européenne en 1986 après une première candidature rejetée en 1975. Depuis ce jour, l’Espagne a rejoint le concert des nations européennes : 2ème pays le plus grand des 28 Etats Membres, 5ème par sa population et qui dispose de 54 députés élus au Parlement. Unie de l’extérieur, l’Espagne n’en est pas moins proie aux velléités indépendantistes que l’on retrouve dans la majorité des pays européens. La France n’y est pas étrangère non plus.

Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire politique du catalanisme, je vous renvoie aux ouvrages de référence que vous trouverez dans toute bibliothèque digne de ce nom. Pour en avoir une vision globale ne négligez pas internet et Wikipédia, qui livre souvent les faits avec précision. Cependant, n’hésitez pas à compléter vos connaissances par des ouvrages de référence pour avoir un avis plus précis sur la question. Il n’est pas de trop de rappeler que les avis sur cette question peuvent être tranchés et que toute la littérature du monde ne saurait faire changer d’avis ceux qui ont dans leur famille un vécu directement lié à ce sujet. Cependant, il est sain de savoir aussi poser les termes du débat hors de la passion, car elle n’est jamais bonne conseillère et qu’il existe sur cette question, comme dans tout débat une nécessaire recherche de bon sens et non de « vérité historique ».

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Dossier du mois

2/2 : Une région aux accents d’Etat

L’organisation politique qui siège en Catalogne est la Generalitat

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’organisation politique qui siège en Catalogne est la Generalitat présidée par l’ancien maire de Gérone (Girona) Carles Puigdemont . La Generalitat tire elle aussi ses origines du moyen-âge et dispose de sa propre histoire. Il dispose depuis 2006 de différents organes exécutifs et législatifs. La Catalogne dispose ainsi, entre autres, d’un Parlement indépendant où siègent 135 députés, d’un Président mais aussi d’un Conseil audiovisuel et d’un Défenseur des droits catalans.

du catalanisme s’évertue d’ailleurs à dénoncer l’oppression de Madrid qui se refuse à reconnaître la spécificité de la Catalogne et traite cette dernière comme « une colonie ».

Un ami avec qui je discutais de ce sujet m’a dit « tu ne peux pas opposer à un peuple qui souhaite faire sécession la Constitution du pays dont il souhaite se séparer ! ».

Il est difficile de souscrire à ce point de vue sans faire face à de fortes contradictions. La première est celle de l’existence de la Constitution de l’Etat espagnol dont la Catalogne fait partie. L’existence d’organes qui se déclarent d’eux-mêmes « indépendants » n’y change rien.

En 2012, il a été voté par une majorité de 85 députés un texte qui reconnait la souveraineté de la Catalogne. Depuis cette date, l’organisation d’un référendum a été l’objectif des dirigeants de la Generalitat.

Je crois d’abord que l’illicéité de ce référendum au regard de la Constitution espagnole est un élément à considérer sérieusement et non à balayer du revers de la main comme une discussion purement théorique. Il faut ensuite s’intéresser à la question de l’autodétermination des peuples que la question catalane soulève pour se rendre compte qu’elle est hautement discutable et qu’enfin la bataille à laquelle se livre Madrid et Barcelone ne peut générer qu’une destruction mutuelle de l’Espagne.

Je comprends parfaitement le conflit qui existe entre l’idée d’indépendance qui se crée par nature hors de tout cadre normatif et les règles de la Constitution espagnole, je peux le concevoir, mais il est dangereux d’admettre la légitimité et la vertu d’une idée juste parce qu’elle s’inscrit hors d’un cadre normatif. Hors de la Constitution et donc hors du droit, c’est un état de guerre. Il n’est pas dit qu’il ne faut jamais remettre en cause la Constitution ni changer le droit, mais ce changement doit être appelé par la totalité du peuple qui est ressortissant de l’Etat dans lequel il se trouve et donc changer le cadre normatif qui légitime l’expression du vote du peuple dans son ensemble.

Pour autant – pour filer la métaphore de L’Estaca – la Catalogne est-elle attachée au pieu de Madrid ? L’existence d’autant d’indices peut faire penser à l’existence d’un « peuple » catalan, d’une spécialité catalane. L’expression

On entend souvent que c’est « l’expression de la démocratie » que de donner légitimité à l’expression de la volonté d’une partie du peuple catalan. Cela ne l’est pas. La démocratie est l’expression du peuple qui élit par le vote des représentants en leur donnant un mandat représentatif pour les représenter. La Constitution est garante de la légitimé de ce système.

Autrement, cela n’a pas de sens. Cela revient à donner une présomption de légitimité à tout groupe se réunissant par des idées et une histoire commune qui prétend s’isoler de l’Etat dans lequel il se trouve. La reconnaissance d’un Etat comme « indépendant » n’a donc aucun sens si elle est faite hors du droit de l’Etat duquel il est issu (même si c’est souvent le cas dans les faits).

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Dossier du mois

Il faut ensuite adresser la question de l’autodétermination des peuples. La charte des Nations Unies comporte bien l’énoncé dans sa résolution XXV (2625) d’un droit des peuples « à disposer d’euxmêmes ». Ce droit n’est certainement pas un droit opposable erga omnes (c’est-à-dire opposable à tous). Il a d’ailleurs été rarement appliqué pour reconnaître la légitimité de la sécession d’un Etat : ce fut le cas du Kosovo en 1998. L’exemple du Kosovo est très intéressant. Si on reprend le raisonnement de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui répondait à la question de savoir si la déclaration d’indépendance du Kosovo fut licite ou non : il n’existe pas de règle qui reconnaisse le droit pour un Etat de faire sécession et il n’existe pas non plus de pratique relevée dans le droit international qui rend la sécession unilatérale légitime de facto. Cependant, continue l’Assemblée Générale, il existe bien des indices qui peuvent témoigner de l’existence d’un peuple « kosovare » et de la possibilité que le Kosovo soit un Etat indépendant. En outre, il n’existe pas non plus de règle explicite qui interdise à un Etat de faire sécession. C’est dans ce contexte qu’a été adoptée en 1999 la résolution 1244 proclamant, en plus du déploiement de la mission militaire que l’on connaît, l’établissement d’une feuille de route pour déterminer le statut du Kosovo futur.

Il est ainsi très difficile de dire dans quel mesure le droit à l’autodétermination des peuples peut être invoqué, quelles conditions sont nécessaires pour le constituer au regard du droit international, et enfin même si celui-ci est constitué dans quelle mesure il peut être argué pour acter la sécession d’un Etat.

Enfin, peut-on véritablement souhaiter la sécession de la Catalogne ? Cette séparation fratricide ne résout pas une situation qui mériterait objectivement d’être résolue par l’indépendance, à moins de ne considérer que le point de vue des catalans. En s’éloignant définitivement de sa sœur, Barcelone plongerait bel et bien Madrid dans l’abîme. Des analystes prévoient une chute de la quatrième à la onzième place des pays les plus riches de l’Union. Mais qu’y gagnerait véritablement la Catalogne, région libre devenue indépendante qui devrait renégocier sa rentrée dans l’Union Européenne, repasser sous les fourches caudines des 35 chapitres, sans même évoquer le départ massif des grands groupes qui n’envisagent même pas la plaisanterie d’être sortis du marché européen ? •

Clément Freget

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Asso

Les présidents français et l’anglais, le grand complot.

C’est de notoriété publique désormais, les présidents français sont tous sans exception mauvais en anglais, mais cette incapacité à parler correctement la langue de Shakespeare est-elle réellement involontaire ?

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e 7 mai 2017 la France retient son souffle, Emmanuel Macron est élu président de la République française. Au-delà de l’évidente surprise que provoque cette victoire, la date est aussi symbolique pour une autre raison. En effet, pour la première fois depuis le début de la Vème République, le président sait parler anglais. Cependant, les anciens présidents étaient-ils si mauvais en anglais ? Dans les faits, tous nos présidents ont entrepris de grandes études que ce soit dans le droit pour le Président Nicolas Sarkozy, à HEC pour le Président François Hollande ou encore l’ENA pour le Président Jacques Chirac. Ces formations exigent un niveau d’anglais conséquent et ne sont donc pas à la portée de n’importe qui. Pourtant, dès leurs prises de fonction, ces mêmes individus parlent anglais avec un accent français cliché. Les exemples ne manquent pas, que ce soit le discours du Président Sarkozy en octobre 2009 à destination d’investisseurs étrangers ou le désormais légendaire « Do you want me to go back to my plane ? » du Président Chirac. Désormais, les hommes politiques français ont donc cette réputation, en France ainsi qu’à l’étranger. Cette réputation de mal parler anglais peut ainsi, si on considère que c’est effectivement une mise en scène, peut être vu comme un message implicite au monde anglo-saxon : Non, la France ne se soumettra pas à l’hégémonie de la langue anglaise et, plus généralement, à l’hégémonie anglo-saxonne.

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En effet, la langue française est une des langues les plus parlées au monde, le nombre de francophones dans le monde ne cesse d’augmenter et surtout,

« Non, la France ne se soumettra pas à l’hégémonie de la langue anglaise » le français est une langue diplomatique reconnue dans le monde entier, c’est d’ailleurs l’une des langues officielles de l’ONU. Montrer que les présidents français ne considèrent pas assez l’anglais pour faire l’effort de bien le parler accentue cette idée de snobisme de la langue anglaise. Cette idée de prouver la supériorité du français, donc de la France, reste un héritage important du général De Gaulle qui, depuis son arrivée au pouvoir, a toujours fait tout ce qui était en son pouvoir pour préserver la neutralité et l’indépendance de la France à l’heure où les deux superpuissances de l’époque imposaient leurs points de vue au monde. Perpétuer cet acte de mal parler anglais en tant que président de la République pourrait donc être une tradition diplomatique issue de la Guerre froide. L’utilité n’ayant pas été remise en question, cette idée de mal parler anglais se perpétue alors chez les présidents français.


Asso

Dans les faits si cette stratégie de démarcation par la langue continue encore aujourd’hui alors que la guerre froide n’est plus d’actualité, c’est que le monde n’a pas changé au niveau de la prise d’influence du monde anglo-saxon, le contraire s’est produit. Bien entendu après la perte de leur seul concurrent mondial, les USA ont fait progresser l’idéologie américaine partout dans le monde, l’exemple le plus flagrant étant le McDonald sur la Place Rouge de Moscou. Dos au mur face à cette soudaine avancée de la langue anglaise dans le monde, les politiques français n’ont alors pas trouvé d’autre moyen que d’accentuer cette manière de rester diplomate qui est de mal parler l’anglais, comme nous avons pu le constater avec les discours ridiculement mauvais en anglais des trois derniers présidents jusqu’à Jacques Chirac, ces discours ayant été massivement relayé a l’époque et continue encore aujourd’hui de rester dans les mémoires.

Cela peut se traduire par un changement de ligne diplomatique au sein de l’Elysée. En effet, comme nous l’avons vu plus haut, grâce au développement de l’Afrique, le développement du français est exponentiel dans le monde et deviendra à l’horizon 2050 la langue la plus parlée au monde selon une étude de la banque Naxitis en 2014.

Mais si cette théorie se révèle juste, dans ce cas pourquoi le nouveau président français Emmanuel Macron parle-t-il aussi bien l’anglais ?

Guillaume LANG, rédacteur chez Pôle Tribune à GEM ONU

Cela peut être une raison suffisante pour le Président Macron pour considérer que l’influence française dans le monde ne sera pas mise à mal par la progression de l’anglais et en même temps rompre avec cette tradition diplomatique, tout en mettant ainsi en valeur son personnage et donc le pays qu’il préside. Ou alors nos précédents présidents étaient juste mauvais en anglais, c’est une théorie fort plausible aussi. •

Si vous avez aimé cet article et vous souhaitez lire d’autres articles géopolitiques, n’hésitez pas à visiter notre site gemonu.com.

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Asso

The Rise, c’est bientôt !

Focus sur The Rise, la campagne de prêts pour financer des projets de microentrepreneur-e-s Les 29 et 30 novembre prochain se tiendra la 5ème édition du challenge The Rise. Cette campagne est un défi solidaire organisé par l’entreprise sociale Babyloan, à destination des associations étudiantes d’écoles & universités, dans le but de soutenir les projets de microentrepreneur·e·s du monde entier. Depuis sa création, The Rise a financé plus de 500 projets grâce à un total de 490 000€ prêtés.

nance Society et Impact depuis 2010. Il a pour but de promouvoir le microcrédit et les alternatives financières au niveau de l’école, de l’agglomération grenobloise, et agit également à l’international avec un projet en Inde.

«L’an dernier, 33 760€ ont été prêtés par GEM.»

A GEM, c’est Financ’Ethic qui supervise la collecte de prêts solidaires. Le projet Financ’Ethic est mené en commun par GEM Fi-

L’an dernier, à l’occasion de la 4ème édition de la campagne de prêts, Financ’Ethic avait réussi à convaincre les étudiant·e·s, les permanents et les associations de GEM de prêter un total de 33 760€ à The Rise, soit la 3ème plus grosse somme du classement, toutes écoles et universités confondues ! Une performance qui ne demande qu’à être dépassée cette année.

Le mot de Camille Hutt, présidente de GEM Finance Society « The Rise est un enjeu important pour GEM Finance Society : elle permet de montrer qu’il est possible d’allier finance et éthique. La finance n’est pas toujours déconnectée du monde réel, et peut être utilisée à bon escient, lors de la collecte d’investissements éthiques en faveur du développement de petit·e·s entrepreneur·e·s notamment. »

Le mot de Clotilde Bignard, présidente d’Impact « Beaucoup d’étudiant·e·s d’école de commerce veulent se lancer dans l’entrepreneuriat et leurs études leur apportent de la crédibilité et des moyens nécessaire pour cela. Tou·te·s n’ont pas cette chance. The Rise c’est l’occasion de faire confiance à des entrepreneur·e·s du monde entier et de donner un coup de pouce pour leurs projets qui sont souvent des solutions durables. Que cette levée de fonds se passe à GEM permet de sensibiliser les étudiant·e·s aux problématiques qu’un·e entrepreneur·e peut rencontrer, et c’est l’occasion idéale pour faire sa bonne action de l’année ! Finalement les 33 760€ récoltés l’an passé montrent bien la générosité des étudiant·e·s ! » Pour l’édition 2017, GEM compte bien devenir la première école du classement. Rendez-vous le 29 et le 30 novembre pour participer, on compte sur vous !

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Un article écrit par l’équipe Impact


Asso

D. Trump et le Sport : quel roman ! Focus sur The Rise, la campagne de prêts pour financer des projets de

D

urant la nuit du 18 octobre la compétition de Basket-Ball la plus spectaculaire au monde, la NBA retournait sur les parquets américains. Cette reprise sportive était attendue pour le spectacle sportif mais aussi pour celui en dehors du terrain. Après les joueurs de NFL (ligue nationale de football américain) qui se sont mis à genoux en signe de protestation lors de l’hymne américain, les joueurs de NBA ont menacé de les imiter lors de la reprise du championnat. Les conséquences furent immédiates : menaces de sanctions de la part de l’autorité de la NBA mais aussi l’enflammement des réseaux sociaux.

Même si ce rêve reste une illusion d’après Julien Brygo dans son article au Monde diplomatique : «Le rêve américain au miroir du basket-ball», ce mirage reste un symbole fort auquel il est dangereux de s’attaquer. S. Curry, L. James ou R. Westbrook sont plus que de simples joueurs, ils sont un phare, un modèle à suivre, pour les jeunes afro-américains mais aussi pour tous les autres jeunes américains. Inutile alors de préciser que le président, déjà fragilisé, ne s’aide pas en rentrant en confrontation avec ces stars. « Notre pays est une source d’embarras pour le monde, a commenté « coach pop » (Gregg Popovitch).

«Retirer l’invitation aux Warriors (à la Maison Blanche), j’ai trouvé ça comique, car ils n’y seraient de toute façon pas allés»

Retirer l’invitation aux Warriors (à la Maison Blanche), j’ai trouvé ça comique, car ils n’y seraient de toute façon pas allés. C’est comme si un élève de sixième, qui découvre que personne n’est venu à sa fête, annulait les invitations. C’est écœurant, mais ça reste comique ». A l’image de la NBA, les critiques, les manifestations et autres mouvements d’opposition se développent. Le Président Trump est sous pression. Bonne ou mauvaise nouvelle, chacun est juge mais ce qui est sûr c’est que le roman est loin d’être écrit. •

Ajoutons à cela le refus des champions en titre les Golden State Warriors de se présenter à la Maison Blanche pour la rencontre traditionnelle avec le président, la sortie verbale Gregg Popovitch (entraineur des Spurs de San Antonio), lors d’une interview et Russell Westbrook ,MVP 2017,qui qualifiait d’ « outrageants » les propos de D.Trump : l’un des principaux symboles du rêve américain est en lutte contre Mr Trump. Le sport aux Etats-Unis, à travers le système éducatif, permet à des étudiants de réussir de belles études, à travers les bourses par exemple.

Oscar Leveque

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Asso

Scandale sexuel à Hollywood, quand la réalité dépasse la fiction.

Weinstein : le porc qui se cachait derrière le producteur… Quelle affaire que celle d’Harvey Weinstein… Quand la success story se transforme en thriller psychologique. Pourtant, cette histoire semblait bien commencer. On ne pourra jamais enlever au producteur les 81 Oscars qu’il a fait remporter à ses films lorsqu’il travaillait chez Miramax ou chez TWC. Mais quelle déveine pour Hollywood d’avoir donné tant de prestige à un monstre. Quelle image désastreuse donnée du monde du cinéma. Harvey Weinstein est un personnage que l’on croirait sorti tout droit d’un James Bond. Evidemment, il aurait le rôle du méchant pervers, pas comme le gentil pervers qu’est James. Le producteur avait rassemblé toute une petite armée d’espions, afin d’acquérir des informations personnelles sur ses proies et de dresser des portraits psychologiques lui donnant des failles à exploiter. Il avait également la mainmise sur les médias, qui ont gardé le silence très longtemps sur ses agissements. On savait qu’Harvey avait des pratiques particulières vis-à-vis des actrices, mais il était si puissant, si respecté, si terrifiant, qu’il pouvait faire et défaire des carrières pour un oui ou pour un non.

la première fois sur un tel site est tombé à 9 ans ! La plupart des sites d’hébergement de ces vidéos sont d’ailleurs théoriquement illégaux en France. Les faits parlent d’eux-mêmes, notre société est hyper-sexualisée, et les déviants comme Weinstein ne peuvent que se multiplier dans ces conditions puisque rien n’est fait pour les empêcher d’agir : tout ce contenu est gratuit et en libre accès continu. Alors que faire ? Tant que les autorités qui nous gouvernent ne s’empareront pas du sujet, nous continueront à constater l’afflux de témoignages d’agressions, de harcèlements, de violences. #BalanceTonPorc n’est que le début d’un mouvement qui doit désormais s’élargir. La libération sexuelle est une chose, mais le fait est que, dans notre société de consommation, les comportements extrêmes se multiplient et s’intensifient. Il est urgent de lutter, et là ce n’est pas du cinéma : c’est notre réalité à tous et à toutes.

«Weinstein, c’est le mal de ce début de siècle.»

Que nous dit cette affaire sur notre époque ? Weinstein, c’est le mal de ce début de siècle. Il démontre à la fois que notre société reste profondément paternaliste, que la réussite mène au pouvoir, qui mène à l’abus, qui mène à la décadence, et ce, même dans nos vies quotidiennes, comme l’a démontré le déferlement de témoignages sur Twitter avec #BalanceTonPorc. Mais l’affaire Weinstein a réveillé ma conscience sur une thématique que l’on tait encore aujourd’hui : c’est paradoxal mais l’on ne parle publiquement de sexe qu’en termes très mesurés, voire c’est un tabou, alors que l’on n’a jamais été aussi avide de sexe. On estime que 30% de la circulation de données sur Internet passent par les sites pornographiques. L’âge moyen auquel un utilisateur français va pour

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Adonis Lelong


Asso

Une petite histoire du journalisme Du Georges Duroy de Maupassant à Julian Assange, quelle vision faut-il adopter du journalisme ?

L

’expression bien connue du penseur et historien britannique Edmund Burke en 1787, « le quatrième pouvoir », reste ambiguë : est-ce un soutien au pouvoir officiel ou un contre-pouvoir? Revenons quelques siècles en arrière. Les premiers quotidiens apparurent au XVIIIème siècle en Europe, sous l’influence croissante des penseurs des lumières. Mais la presse est alors très contrôlée et ce n’est qu’après la Révolution de 1789 que le pouvoir des journalistes est véritablement reconnu. Le XIXème siècle est le siècle des gazettes et des jeux de pouvoir. Cependant, avec son « J’accuse » à la une du quotidien L’Aurore en 1898, Zola a su mettre en avant une figure de journaliste engagée, figure reprise jusqu’à aujourd’hui pour dénoncer injustices ou drames humains.

Se pose alors la question de la responsabilité de ces journalistes, car « with great power comes great responsibility ». L’information est effectivement le pouvoir du XXIème siècle, mais il semblerait que le journalisme soit enfermé dans un cercle vicieux, dont le schéma est le suivant : s’il a une influence indéniable sur la société, c’est bien aux demandes de celle-ci qu’il doit répondre. L’opinion publique mondiale, si tant est qu’elle existe, demande toujours plus de transparence. Pour satisfaire cette demande, les journalistes apparaissent plus enclins à dévoiler certains scandales politiques ou économiques.

Mais cette attitude induit deux risques majeurs : une mise en danger des systèmes politiques, mais aussi une décrédibilisation des institutions journalistiques elles-mêmes. Encore ce fameux cercle vicieux.

«Cette attraction vers le bas, rendue possible par une paresse intellectuelle, peut être appliquée aux sociétés hypermédiatisées» Peut-on réellement parler d’une « crise des médias » ? En tout cas, leur autorité en matière d’information est indéniablement questionnée. L’accusation selon laquelle la presse abaisse la réflexion au plus bas niveau fut pensée par Alexis de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique: « (…) il se rencontre aussi dans le cœur humain un goût dépravé pour l’égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l’égalité dans la servitude à l’inégalité dans la liberté. » Cette attraction vers le bas, rendue possible par une paresse intellectuelle, peut être appliquée aux sociétés hypermédiatisées. •

Claire Greslé

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Culture

Les funérailles de la science-fiction Sommes-nous toujours capables d’inventer ? Alors voilà. Je ne sais pas vraiment si je dois m’en réjouir ou prendre peur mais quand j’ai regardé la liste des derniers films de science-fiction diffusés au cinéma sur cette année… Blade Runner, Star Wars, Valérian, Alien, Ghost in the Shell, la Planète des Singes… Le retour d’X-Files pour les séries, l’adaptation de la Servante Ecarlate… Que des histoires qui prennent leurs racines au siècle dernier. Même conclusion quand je vais au rayon livres, à la Fnac. Asimov, Simmons, Herbert, Scott Card… Encore que des auteurs dont les incroyables œuvres sont rééditées à l’infini, sans laisser de place à la nouveauté. Bien sûr, je grossis le trait. Evidemment qu’il y a de très bonnes sorties récentes (encore que ça peut sembler très subjectif)… mais aucun gros succès international. Rien qui marque les esprits au fer rouge, comme a pu le faire Georges Orwell, Aldous Huxley pour les livres. Rien qui ne marque toute une génération comme Star Wars. On pourra m’opposer que la dystopie a atteint son apogée ces dernières années et qu’elle pourrait être un sous-genre de la science-fiction. J’y vois quelques points critiquables. La science-fiction est un genre qui traite de découvertes scientifiques et technologiques plus ou moins futuristes pour s’interroger sur leurs conséquences (et leur signification). La dystopie, présentant souvent le futur, présente elle aussi une évolution technologique mais qui n’est pas le facteur déterminant de l’analyse. La dystopie se concentre quant à elle sur les changements politico-sociaux. Comme elle se place dans le futur, les changements scientifiques sont donc présents mais ne sont pas le cœur de la critique (car ce genre est définitivement lié à la critique). Alors oui, Hunger Games, Divergente, The Snowpiercer sont des œuvres qui ont marqué notre génération et qui ont fait couler beaucoup d’encre. Mais pourra-t-on en dire autant dans vingt ans ? Trente ans ? Quarante ans à l’instar de Star Wars par exemple ?

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Je serais tentée de parler d’Avatar, qui a bouleversé le paysage cinématographique grâce à la révolution technologique qu’il portait… mais voilà : non le film fêtera bientôt ses dix ans, mais en plus, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard… Nous sommes bien loin des remises en question soulevées par la Stratégie Ender ou par le Meilleur des Mondes. D’où vient le problème ? Sommes-nous devenus paresseux, agacés de devoir réfléchir, ou tout simplement habitués à ce futur angoissant que l’on nous vend depuis plus de cinquante ans maintenant, et qui se rapproche inexorablement ?

«Sommes-nous devenus paresseux, agacés de devoir réfléchir ?» J’ai hâte personnellement de retrouver un film qui m’ébranlera autant que V pour Vendetta m’a ébranlée, qui me prendra aux tripes comme l’a fait 1984, ou qui me fera simplement voir un peu plus loin que le bout de mon nez comme le Cycle des Robots. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je découvre d’incroyables œuvres de science-fiction récemment (Red Rising de Pierce Brown qui aura bientôt son adaptation pour ne citer qu’elle), mais aucune qui soit aussi poussée, aussi glaçante que ce que les artistes ont pu faire par le passé. Alors voilà.

« C’était mieux avant », ou je suis devenue trop exigeante ? •

Juliette Bernaz Prévost


Culture La citation du mois :

«Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle. » Kant. Impératif catégorique 20


Culture

A écouter ce mois-ci

Dans cette chronique, je vous propose de partager un artiste, un album ou un morceau qui m’a particulièrement marqué. Le temps d’un verre, pour vous motiver à ouvrir vos bouquins, évacuer le stress d’une journée ou rêvasser, je vous donne de quoi alimenter votre playlist Deezer, Spotify ou votre mix-tape préférée.

Mon morceau préféré : “One” de Metallica.

Mon album du moment : Can’t Buy A Thrill de Steely Dan

Mon artiste du moment : Machine Head

Mon morceau inavouable du moment : A Thousand Miles de Vanessa Carlton

Mélomanes sans mélodrame, il vous faudra beaucoup plus que quinze jours pour épuiser l’œuvre du groupe que je vous présente. Je vous conseille de garder cette chronique sous le bras et de la consulter à l’occasion.

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Culture Alors que je suis allé voir Metallica dimanche 10 septembre (lundi 11 fut compliqué, je l’admets) au Paris-Bercy-Accor-Hotel-Arena-Coca-Cola-Sarkozy je ne pouvais pas m’empêcher de me fendre d’une chronique. Je ne peux pas résumer dans si peu d’espace la carrière d’un groupe quarantenaire comme Metallica, je me contenterais d’écrire cela : écoutez Metallica. Un live, un album, un morceau, et glissez-en dans vos playlists. Plutôt que de vous abreuver d’un résumé Wikipedia sur le groupe, je vous propose de prendre le sujet par un autre bout et vous parler de mon morceau préféré. Ce n’est pas chose facile. Il y a une petite partie de moi qui tend vers l’hystérie lorsque je parle de Metallica et d’un coup, tout me semble bien (alors que ce n’est pas le cas). J’ai envie de tout dire, tout présenter, sans rien ordonner. Bref. Le morceau que j’ai choisi de vous présenter est The Unforgiven, du « Black Album » de 1991.

les autres ») qui traite de la peur de la mort et de la question du pardon, autrement dit du fait de mourir en portant le poids d’un secret inavoué ou d’un échec. A titre personnel, j’y vois aussi de fortes références au mythe de Sisyphe. Les parcours Philo-Management me diront ce qu’ils en pensent. Regards inquiets dans l’audience : le mec nous fait-il pas une petite dépression après son arrivée à Grenoble ? Pas du tout. J’adore ce morceau. Il n’est pas joyeux, c’est certain, mais il vaut largement les minutes que vous lui accorderez sur Youtube (car le clip est à voir également). Je l’adore parce qu’il arrive à traiter de ces thèmes sans faux-semblant. Il est parfaitement équilibré entre tristesse et colère. Le texte est sombre, je ne vous le conseillerai pas un soir après Requiem For A Dream, mais pour un trajet en train ou en avion où vous avez envie d’écouter un morceau qui raconte une vraie histoire, et qui se laisse facilement approcher.

« Je me contenterais d’écrire cela : écoutez Metallica. »

C’est un morceau qui a (presque) lancé un genre à lui seul : la power-balad (titres précurseurs : Don’t Cry des Guns N’Roses, Prisoner of your Eyes de Judas Priest ou Still Loving You des Scorpions). L’idée est relativement simple : c’est un morceau lyrique qui se décompose entre une partie « calme » avec guitare légère, voix claire et une partie « énervée » avec une musicalité plus lourde. La césure se fait souvent au niveau refrain / couplet et le morceau se conclut souvent par un très beau (et très long) solo de guitare. La profusion de hits n’a pas assuré sa pérennité puisque le genre est mort à peu près avec l’avènement du grunge jusqu’à complètement disparaitre au début des années 2000. The Unforgiven est un morceau aux fortes consonances gothique (le mouvement littéraire anglais, pas le mec chelou qui porte des colliers de chiens et du maquillage blanc parce qu’il n’est « pas comme

Plus complet et peut-être un peu plus rêche, est One. Cet hymne de stade est la référence de Metallica. Elle raconte l’histoire d’un soldat si gravement blessé qu’il est ne peut plus communiquer avec le monde extérieur et souhaiterait mourir. Je pense que vous n’aurez pas de mal à relier cela avec notre actualité récente. Pour finir et ne pas vous laisser seul vous aventurer dans le monde de Metallica sans guide, quelques ingrédients d’une playlist réussie : Nothing Else Matters, Fade To Black, Mama Said, Welcome Home (Sanitarium) pour les titres « calmes » et très beaux, One, For Whom The Bell Tolls, Master Of Puppets, Orion, Blackened, Battery, Fuel, The Memory Remains, Seek And Destroy pour les hymnes incontournables qui vous donneront des envies de domination du monde, The Call Of Ktulu, Whiplash, Orion pour les morceaux uniquement instrumentaux. •

Musicalement vôtre C-

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Culture Ton rendez-vous astronomique Parce qu’on oublie trop souvent de lever les yeux

P

romis la prochaine fois ce sera rendez-vous (g) astronomique avec au menu les dix meilleures façons de se faire une raclette. Pour le moment on va parler de cette fin d’année 2017 riche en évènements astronomiques ! Quelques rendez-vous à ne surtout pas rater, quel que soit votre niveau en astronomie. L’année 2017 a été particulièrement riche en météores, ce qui n’est pas pour me déplaire. C’est un spectacle que quiconque devrait voir au moins une fois… J’étais la première à croire qu’il s’agissait de véritables roches traversant notre atmosphère mais ce phénomène lumineux est pourtant bien moins glorieux que ça.

« Plus de deux météores par minute au 14 décembre » Lorsqu’une comète flirte un peu trop avec le Soleil, elles éjectent des millions de petits « cailloux » dont la taille varie entre celle d’un grain de sable et celle d’un petit pois, de moins de deux grammes généralement. Ces cailloux forment ensuite des nuages de poussière dans l’orbite de la comète, que la Terre

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traverse parfois. Quand ces petits débris, appelés météores, viennent heurter notre atmosphère, ils se mettent à flamboyer et c’est ce qu’on appelle les étoiles filantes. Si le météore arrive finalement au sol, il change de qualification et s’appelle une météorite. Les comètes ayant des orbites régulières, les pluies d’étoiles sont visibles chaque année aux mêmes périodes. Le nuage perd ensuite de sa densité et finit par disparaître après quelques dizaines, voire centaines d’années. Les pluies sont les plus fortes pour les nuages les plus jeunes (moins de 500 ans). Donc, trois pluies d’étoiles filantes pour nous en Novembre. Une le 12 novembre, avec une moyenne de cinq météores par heure, une le 17 novembre, avec une moyenne de quinze météores par heure, et enfin une dernière pluie le 21 novembre. On se souviendra d’une tempête (pluie incroyablement forte) ayant eu lieu en Corée du Sud, en 2002, où l’on pouvait en voir une par seconde en moyenne. De quoi illuminer le ciel et les cœurs. Même si ça semble être dans un long moment, on notera aussi une pluie entre le 4 et le 17 décembre (avec plus de deux météores par minute au 14 décembre), avec une superlune au 4 décembre, et l’annuel solstice d’hiver au 21 décembre. •

Juliette Bernaz Prévost


Culture

La minute cul(ture): Le petit pont

Tout au long de l’année nous allons vous proposer dans cette rubrique des positions à essayer (ou pas) ENJOY !

Difficulté : Avantages :

Une position originale qui permet une pénétration assez profonde, j’ai cherché d’autres avantages mais je vois pas !

Inconvénients :

Si la soupelesse n’est pas une qualité de monsieur cette position va vite devenir assez hilarante ... En effet, monsieur doit tenir suffisament de temps dans la postion du pont (encore faut -il qu’il sache le faire) pour que madame vienne l’enfourcher et là encore c’est une autre histoire ... Position à éviter si monsieur a mal au dos !

C

ette position c’est limite une oeuvre d’art ! Dans un premier temps avant de se lancer il faut vérifier que vous répondez à tous les critères : une bonne santé physique, une formation au cirque du soleil et madame il faut que vous soyez assez grande pour toucher le sol sinon vous allez tout bonnement lui péter les reins, c’est pas vraiment le but ... Niveau champ de vision c’est pas l’idéal pour monsieur qui ne peut pas voir sa partenaire, quoi que c’est à vous d’en juger messieurs ! Vous l’aurez compris , le petit pont, c’est plus pour l’expérience que pour le réel plaisir, attention cette position est à expérimenter sobre, je répéte sobre, c’est très important! Cette position est faite pour vous si vous aimez les challenges et si vous tenez rien que 15 minutes comme ça vous pouvez soummettre une candidature pour apparaître dans le livre des records. En revanche, si vous échouez ce n’est pas bien grave, on oublie ce moment gênant et on passe à autre chose ! Au moins vous pourrez dire que vous aurez essayé ;) Bon courage ! •

La pornographe d’Xpression

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Culture

Into the Great Wide Open

Homage to Tom Petty, an American rocker who left us last month but never let me down

«S

ome days are diamonds, some days are rocks.» Monday 2nd October was an especially rocky day for me. It had started pretty well though : I was at home in Paris, enjoying my lovely bed. Everything seemed perfect. Then I woke up – «in between a memory and a dream ?» I couldn’t say - I woke up just on time to catch my train (and just on time to forget half of my clothes), arrived in Grenoble, rushed to the Finance course at GEM Bis (45 minutes late, not bad but still 2 hours to go through…), made myself look like a fool by celebrating a genius calculation that wasn’t even right, left in confusion «running down a dream that never would come to me». Anyway, when I came back home I just wanted to run away from my troubles and what better escape is there than music ? But on that day there were sad news all over the radio. So I loaded the album Into the Great Wide Open by Tom Petty and the Heartbreakers, immersing myself in a reassuring bubble that took me back to my childhood when I had nothing better to do than play Football Manager 2008 all day. Nowadays I’ve switched to League of Legends but the music remains… «I’m learning to fly, but I ain’t got wings/Coming down is the hardest thing»…

Later that day, I wanted to check something on Reddit (which I very rarely do) but when I opened the website, a piece of news suddenly caught my eye. It was about a certain Tom Petty who was struggling for life. Cardiac arrest. How ironic for a «heartbreaker»... I probably shouldn’t have been listening to Petty right before his death, I mean what are the odds ? It also happened to me with the singer of Linkin Park (Shadow Of The Day). Maybe I’m cursed. Now listening to Justin Bieber and crossing my fingers… I probably shouldn’t have found out about his death until much later. But I did on that very day, these are the bizarre coincidences that life is made of.

«Cardiac arrest. How ironic for a ‘‘heartbreaker’’…»

I probably shouldn’t have been so disturbed by the death of someone quite unknown in France who was not even my generation, who mainly appealed to American teenagers from the 80’s and 90’s with a music that was more reminiscent of the 60’s. But I was shaken. The thing is Tom Petty’s songs have followed me these past ten years in my successes, my failures and my Football Manager runs. I listened to I Won’t Back Down when I had to defy all the odds during my studies, Two Gunslingers when I felt I needed to get a grip on my life, You Don’t Know How It Feels when loneliness was too overwhelming, Kings Highway on happier occasions. Indeed, most of his songs are highly relatable, mirroring events of our own lives. Listen to Even The Losers. Doesn’t it remind you of that girl you kissed who got away after the party and never came back («Baby it couldn’t have been that easy to forget about me») ?

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Culture Tom Petty may not have been the greatest singer of his generation but he was incredibly talented at finding catchy tunes and writing inspiring genuine lyrics that would either cheer you up (Feel A Whole Lot Better, You And I Will Meet Again) or let you slowly resurface (Free Fallin’, All The Wrong Reasons, Only A Broken Heart), lively melodies (American Girl, Learning To Fly, Refugee) and deep ballads (Wildflowers, Echo, Crawling Back To You). If you ever feel down, try some Tom Petty and embrace his comforting tunes, let his music hug you.

Tom Petty also belonged to the Traveling Wilburys, a supergroup with Jeff Lynne (Electric Light Orchestra, Mr. Blue Sky : remember the SFR ad ?), Roy Orbison (Pretty Woman), George Harrison (he was with a quite successful band at one point, the Mosquitoes or something) and Bob Dylan (Bob Dylan). Tom wasn’t initially in the mix but Harrison realized that he had forgotten his guitar at Petty’s house and the rest is history. The group released 2 albums, Traveling Wilburys Vol. 1. and Traveling Wilburys Vol. 3., check it out !

You should also check his inventive clips full of humor and psychedelic images (Don’t Come Around Here No More, Runnin’ Down A Dream, Last Dance With Mary Jane). I wish I could also mention other great songs such as The Waiting, Listen To Her Heart, A Face In The Crowd, Something In The Air, Yer So Bad, Swingin’, Here Comes My Girl, You Wreck Me, It’s Good To Be King and even the wacky Zombie Zoo and many more … If you’re lucky enough to find it, there’s a great documentary on Netflix called «Running down a dream» that retraces Tom Petty’s career.

There’s so much to say but I’m running out of space. Tom Petty wrote a long letter on a short piece of paper. Artists fly away but songs remain.

You belong among the wildflowers You belong in a boat out at sea Sail away, kill off the hours You belong somewhere you feel free •

Nicolas Cault

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Le scandale Scandaleusement vôtre Est-ce que ça vous choque ? Tant mieux, parce que le thème de ce mois-ci, c’est le scandale ! (NDLR : tout ce que vous lirez dans cet article n’est que mon opinion perso. J’ai fait quelques recherches mais ça ne change rien au fait qu’il n’y a pas que du factuel. Vous êtes prévenus !)

L

e scandale. Un mot connu depuis des centaines d’années, un « phénomène social » en vogue aujourd’hui. Tout le monde aime le scandale ! Des petites affaires privées qui ne font sens que dans un contexte bien particulier aux tapages médiatiques dont on a aujourd’hui l’habitude, on y trouve tous notre compte. Ne froncez pas les sourcils en m’insultant dans vos têtes, vous savez que la petite partie fouineuse en vous aime le scandale (enfin, tant qu’il ne vous concerne pas). Restez zen, on ne vous jettera pas la pierre pour ça. Et puis de toute façon, l’attrait pour les esclandres ne se résume pas à l’amour du malheur d’autrui ; parfois, il représente simplement une manière de s’échapper du train-train quotidien, quand bien même le fait mis en avant nous indigne et provoque en nous le réveil de certaines pulsions plus ou moins sympathiques. Le scandale est un business, le scandale est médiatique, le scandale est parfois bon (enfin, selon moi). On peut apprécier ou pas Jeremstar, lui a compris tout cela et s’en sert en créant des éclats, que ce soit par son comportement ou en pointant du doigt ce qui choque – du genre : les réseaux de prostitution qui se cachent dans les coulisse de la télé-réalité. Oui, je suis Jeremstar sur snapchat...

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Only God can judge me et je suis pas venue ici pour souffrir, okay ? À l’époque, il fallait éviter le scandale. On l’étouffait, à coup de pièces d’or puis de dollars, on s’arrangeait « à l’amiable » (ou presque) et on se taisait pour ne pas entacher les réputations. Désormais, c’est chose impossible : les réseaux sociaux et les quelques évolutions des mentalités ont changé la donne. Les scandales éclatent les uns après les autres, et l’effet boule de neige est immédiat : l’affaire Weistein en entraînant une autre, les témoignages successifs ainsi que les hashtags #balancetonporc, #MeToo et autres ont poussé des centaines, peut-être des milliers de personnes à parler, enfin. Le problème étant désormais de trier le vrai du faux et les victimes des mythomanes, mais ce n’est pas là que je voulais en venir.

Scandale, substantif masculin. Vient du latin scandalum. Avec plusieurs définitions. «Ce qui est occasion de chute», «mauvais bruit», «éclat fâcheux qui fait un mauvais exemple ».


Le scandale Scandale, terme de l’Ecriture sainte. « Ce qui est occasion d’errer, de tomber dans l’erreur ou dans le péché. »

Au-delà des chocs qu’ils provoquent, les scandales – qui, rappelons-le, ne sont au départ que des faits qui se ne se transforment véritablement en scandales que lorsqu’ils sont pointés du doigt, relayés et repris par un certain nombre de personnes – sont désormais et pour certains, des vecteurs du changement. Continuons sur les affaires de harcèlement et de viol. Dans une lettre ouverte adressée à sa fille et publiée sur le site lecho. be, Cécile Berthaud écrit « Vois-tu, ma pépite, même si ce mouvement vient d’un hashtag, #MeToo, il n’est pas un buzz. Ce mot-dièse carré comme un pavé ne vient pas troubler la mare. Ce mouvement vient des profondeurs et il va, peu à peu, redessiner les rivages. » Voilà où je voulais en venir : le « vrai » scandale n’est selon moi pas le buzz ou le bad buzz. D’abord parce qu’il est systémique. Ouais, un peu comme les banques systémiques vous voyez ? S’il y a un truc qui merde, c’est tout le système qui tombe ou qui tremble, au point qu’il faut penser à le modifier pour que la base ne s’écroule pas sous son propre poids. Ensuite parce que tout le monde (ou une grande partie des gens) se sent concerné par le

scandale. En une semaine, ce sont plus d’un million de personnes qui ont utilisé le hashtag #MeToo ! Ne reste plus qu’à espérer que dans un mois, tout cela ne sera déjà pas tombé aux oubliettes… Ce que je trouve tout de même regrettable, c’est qu’il n’y a pas assez de scandales « constructifs » si vous me permettez l’Xpression (#lol). Sérieusement, les gens s’indignent à propos de choses que je qualifierais d’insignifiantes et cela me plonge dans une perplexité que même les cours de finance et de MQAD ne parviennent pas à provoquer chez moi. Pourquoi ne pas s’insurger du sort réservé aux homosexuels en Tchétchénie ou du fait que des pays tels que Madagascar sont encore frappés par la peste au lieu de faire toute une montagne de l’âge de la femme d’Emmanuel Macron ou de ce que telle ou telle star de la télé mange/porte/poste sur Instagram ? Soyons donc moteurs au lieu d’être de simples spectateurs ! •

Emmanuelle Flahaut

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Le scandale

Bertrand Cantat à la Une des Inrocks d’octobre 2017 : sombres héros amers

A la une de son numéro d’octobre, Les Inrocks ont choisi de mettre à leur une Bertrand Cantat. Une interview lui est consacrée, où l’ex-leader de Noir Désir se confie sur son dernier album.

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la une de son numéro d’octobre, Les Inrocks ont choisi de mettre à leur une Bertrand Cantat. Une interview lui est consacrée, où l’ex-leader de Noir Désir se confie sur son dernier album. Sans surprise, cette une a créé un scandale. Encore une fois, Betrand Cantat porte sur lui la marque de la violence faite aux femmes. Rien n’y fait : qu’il ait été jugé, qu’il ait effectué sa peine et soit sorti de prison depuis plus de dix ans, rien ne semble jamais rembourser la dette que doit Cantat à la société.

La légitimité de notre système judiciaire, ce qui fait que nous acceptons en tant que citoyen de vivre dans un état de Droit et non dans une dictature de l’émotion se mesure à deux choses : la qualité de la défense d’un criminel, même celui qui incarne les pires déviances par rapport à ce que nous croyons comme « juste » dans notre société et la fonction extinctrice de la peine de prison et de l’amende qui rend la dette payée. Si nous ne pouvons vivre dans cette certitude, notre système est vicié. Il fonctionne en surface et fait payer double peine au criminel. Le retour de Bertrand Cantat sur la scène publique

une occasion pour «La question qu’on est en est nous tous qui partageons droit de se poser est celle l’aversion pour les actes a commis d’accepdu retour à la vie publique qu’il ter d’être une société de d’une personnalité qui a paix et non de violence. Il n’appartient qu’aux commis un crime.» proches des victimes de

Il ne s’agit pas de discuter l’affaire Cantat. Marie Trintignant est morte sous les coups de Bertrand Cantat. Bertrand Cantat en est responsable. Il a commis les actes qui l’ont envoyé en prison. La question qu’on est en droit de se poser est celle du retour à la vie publique d’une personnalité qui a commis un crime. Notre justice se différencie de la vengeance car elle condamne objectivement l’offense faite à la société et ne prétend jamais réparer la douleur faite à la famille des victimes. Elle peut à peine la compenser dans certains cas. Nous avons donc accepté, en tant que République, qu’il n’existe qu’une seule dette que l’auteur d’une infraction crée : celle face à la société.

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Mon point est le suivant : aussi important qu’il est de condamner pénalement l’infraction aux lois et à la morale de notre société, il est non moins important de savoir quand cette dette est remboursée. Je crois qu’il existe un droit pour chacun de retourner à la société, ou plutôt qu’il n’existe pas de réelle justification à maintenir un criminel dans l’état de son crime à jamais.

s’exprimer sur la douleur qui leur a été causée. Les commentateurs et preneurs d’opinions doivent avoir à l’esprit d’informer et non de prendre parti, si « prendre parti » contre Bertrand Cantat est un véritable « parti ». En tant que citoyen nous avons beaucoup d’occasions de dénoncer et de jeter l’opprobre sur ceux qui s’excluent de notre société par leurs actes mais on ne peut en dire autant lorsqu’il s’agit d’accepter que ceux-ci y soient réintégrés. En ce sens, le vrai scandale est de légitimer les propos haineux que la une des Inrockuptibles a récolté et que madame Schiappa ait ignoré la nécessaire mesure que lui impose sa fonction pour prendre part dans un débat où elle remet en cause l’impartialité de la justice et la légitimité du système qu’elle représente. •

Clément Freget


Le scandale

Lassale réput'

Le mardi 24 Octobre, Jean Lassalle devait venir discuter avec les étudiants de GEM.

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a veille du débat, l’école a décidé d’annuler le déplacement, annonçant un risque de trouble à l’ordre public, après que le plus ancien maire de France ait été accusé par trois femmes, d’avoir mis la messe aux fesses de l’une, d’avoir proposé une douche à deux à la seconde alors qu’il était nu, et d’avoir cherché à embrasser la dernière sans son consentement. L’annulation du débat a donné lieu à un petit affrontement entre ceux qui disaient défendre la voix des femmes en limitant la liberté d’expression, et ceux qui prétendait défendre la liberté d’expression en limitant la voix des femmes. Il y a dans les deux camps des éléments de réponses qui peuvent se faire valoir. Alors était-il bien normal d’annuler la conférence de Jean Lassalle ?

«Alors était-il bien normal d’annuler la conférence de J. Lassalle ?» Il faut reconnaître que l’école a du prendre en compte que Lassalle est ces temps-ci une figure dans une affaire comprenant des violences sexuelles extrêmement graves et qu’elle avait tout intérêt à dissocier son image de cette affaire. Il faut par ailleurs se dire que si trois femmes accusent simultanément l’homme politique, celui-ci doit se trainer une réputation très limite avec les femmes. On peut alors se dire que l’inviter ça aurait été normaliser des comportement très limite et toujours anormaux, surtout dans une école de commerce, qui est un lieu propices à de telles violences. Oui, ce dont on accuse M. Lassalle n’est absolument pas normal, celui-ci a beau défendre une France ancestrale, il n’est pas normal que son comportement reste celui d’un ancien temps.

Mais si la décision de l’école a certainement été la plus prudente, ce n’est peut être pas la plus juste. Il est bon de rappeller que le hashtag #balancetonporc qui a fait suite à l’affaire Weinstein et dont Lassalle a fait les frais, permet de dénoncer sans nuance, les harceleurs, agresseurs et violeurs. S’il s’agit dans tous les cas de violences condamnables, ce hashtag a mis sur un pieds d’égalité des hommes qui n’auraient pas du l’être. Ce qu’on accuse Jean Lassalle d’avoir fait est inacceptable, mais il s’agit d’en relativiser la gravité. Au fond, Jean Lassalle ne doit l’annulation pas tant à ce qu’il a fait lui même, mais à ce qu’on fait d’autre personnes, et c’est injuste. Par ailleurs si Twitter a permis à des milliers de femmes de s’exprimer, et de montrer l’importance et la gravité du phénomène, il ne peut pas faire office de justice. Twitter est un tribunal de l’opinion, opinion sur laquelle GEM a fondé son choix. Mais c’est un tribunal injuste qui présume coupable et ne donne pas la possiblité de se défendre. C’est peut être ce que Lassalle aurait pu faire s’il était venu. •

Joseph Marmey

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Low Carbon City Fort de son expérience à Medellin, Colombie, et Villahermosa, Mexique, Low Carbon City, mouvement international de citoyens impliqués dans la préservation de notre planète, a décidé de s’exporter en France, pays intrinsèquement liée aux enjeux environnementaux depuis la COP 21 et les Accords de Paris

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travers des campagnes de sensibilisation et l’organisation de forums (3500 personnes à Medellin en 2016, 1500 personnes à Villahermosa en 2017), conférences, ateliers et interventions urbaines, Low Carbon City tente de promouvoir le respect de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Toutes ces actions ont été possibles grâce aux 15 694 citoyens et 91 villes ambassadrices engagés à nos côtés. Nous sommes persuadés que les politiques publiques ne suffisent pas et promouvons une vision bottom up, dans laquelle les citoyens impulsent le changement. Pour plus d’informations, n’hésite pas à visiter notre site internet : http://lowcarbon.city/fr/ ou à nous contacter par mail (paris@lowcarbon.city).

LES PROJETS DE LOW CARBON CITY Nous avons lancé fin septembre notre projet Bye Paille, projet visant à sensibiliser les citoyens à l’impact néfaste des pailles sur l’environnement. En effet, un milliard de pailles non recyclables sont jetées chaque jour, soit de quoi faire cinq fois la circonférence de la terre. Nous avons déjà lancé ce même projet en Colombie, au Mexique, en République Dominicaine ainsi qu’en Espagne, où il a connu un franc succès. Plusieurs villes telles que San Francisco ou encore Seattle se sont déjà ralliés à cette cause et interdisent même leur utilisation. Nous aimerions que des villes françaises suivent le mouvement. Consternées par la quantité de déchets plastiques produits inutilement, nous tentons de rallier à notre cause les cafés, bars et restaurants afin qu’ils cessent d’accompagner leurs boissons de ce petit bout de plastique inutile. Et pour l’instant, les réponses sont très positives ! Je vous invite à regarder notre page Facebook et à partager cette initiative si le projet vous plait.

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Nous lançons en novembre un autre projet, le Lundi des Citoyens. Le principe est de réunir chaque semaine 3 ou 4 porteurs de projets en lien avec l’environnement (associations, entrepreneurs sociaux, citoyens engagés ...) autour d’un thème commun tel que le lien entre l’alimentation et l’environnement ou encore les réfugiés climatiques. Ces derniers présentent leurs projets et points de vue en une dizaine de minutes chacun. Puis, est organisé un débat avec les citoyens venus écouter les présentations.

LA POLITIQUE DE LOW CARBON CITY Notre politique est extrêmement simple. Convaincues que chacun d’entre nous a de nombreuses qualités, tout le monde est invité à notre rejoindre, il suffit d’être motivé. Que tu fasses de la traduction, du dessin, de l’informatique ou n’importe quelle autre activité, tu es la/le bienvenu(e) ! Chacun est libre de nous rejoindre de manière ponctuelle ou régulière, en fonction de ses disponibilités et des activités qui l’intéresse. Nous sommes ouverts à tout partenariat et tout nouveau projet. REJOIGNEZ-NOUS ! •

Amina Bouri

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De la dichotomoie de la droite et de Les opinions affichées dans cette article n’engagent que la personne l’ayant rédigé. Le GIW et Xpression n’en prennent aucunement la responsabilité

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alut mon pote, je sais pas si tu as remarqué mais on utilise souvent le terme de droite ou de gauche pour qualifier tel ou tel mouvement politique, alors toi tu te dis soit que ça n’a plus aucun sens aujourd’hui et qu’il s’agit d’une dichotomie (oui j’utilise ce genre de mot) encore plus vieille que ma grand-mère et t’aurais pas totalement tort. Ouais mais voilà, si on te montre un groupe de hippies en train de jouer du djembé, tu te diras quand même qu’ils sont (plutôt) de gauche, tandis que si tu vois des crânes encore plus rasés que le mien inviter des migrants à chercher un travail ailleurs, tu les prendras plutôt pour des gens de droite. Alors j’ai entendu par-ci par-là qu’en fait la droite c’est la liberté et la gauche l’égalité, mais bon les fachos italiens étaient des gens plutôt très très très à droite et la liberté ils s’en foutaient un peu comme moi de toi. Cependant, le système en place dans leur société semblait être réellement égalitaire. Du coup qu’estce qui fait la différence entre la droite et la gauche me demandes-tu ? je vais te le dire ! En gros il y a deux différences fondamentales : La première c’est que la droite est plutôt (car on n’est pas soi l’un soi l’autre, mais les deux à un certain degré) communautariste dans le sens où elle va privilégier sa communauté, que ce soit un pays, les membres d’une religion ou une région, potentiellement au détriment des autres communautés et au mieux en s’en foutant. Toutefois la droite se fiche de ce qui se passe chez le voisin tant que ce dernier ne les emmerde pas trop. La gauche quant à elle est plutôt universaliste, elle estime qu’il y a des principes et des valeurs qui s’appliquent à tous les humains, voire même aux animaux pour certains, et partout sur cette terre.

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J. Ferry

Clemenceau

Tu dois sûrement te dire que la droite c’est des connards et que la gauche c’est des gentils, mais en vrai c’est plus compliqué que ça et pour te donner un exemple parlant, sache que la colonisation a été, à l’époque défendue par la gauche (coucou Jules Ferry) sous prétexte que tous les humains devaient être civilisés, tandis que la droite était plutôt contre (coucou Clémenceau) du fait qu’on avait pas à se faire chier pour eux. Lors de la décolonisation ce fut l’inverse : la droite considérait l’empire colonial comme français (donc dans la communauté si tu suis) était contre sa perte tandis que la gauche invoquait le principe universel d’émancipation cette fois.


e la gauche idéologique et politique. Mais il y a une deuxième différence entre la droite et la gauche alors digère la première et assieds-toi. La deuxième c’est la vision de l’Homme. Ainsi la droite a une vision plutôt péjorative de l’individu ce qui justifie un plus grand contrôle, et une plus grande sécurité. En gros pour te ressortir une référence que ton prof de philo aurait adoré, l’homme est un loup pour l’homme, et on se fiche de savoir si c’est Hobbes, Plaute ou ta mère qui l’a dit en premier, mais l’idée est là, et en gros c’est à l’Etat d’éviter qu’on s’entre bouffe (c’est l’idée principale du Léviathan de Hobbes), du coup faut coller à chacun des keufs le plus possible et si on pouvait coller des keufs aux keufs on le ferait ! La gauche, elle, a une vision plutôt (car il s’agit toujours d’une échelle de valeur et non de tout ou rien) positive de l’homme et considère que si on donne le confort matériel allié à la liberté, l’homme

sera cool avec ses semblables du coup il faut lui faire des bisous, le câliner tout ça tout ça. Pour te donner un exemple, l’URSS était tellement là-dedans qu’Andreï Tchikatilo, un homme fort sympathique ayant trucidé pas moins de 52 personnes à partir de 1978, ne sera arrêté qu’en 1990 parce que l’idéologie soviétique considérait qu’un tel homme ne pouvait exister dans leur régime. Donc voilà, je te laisse maintenant chercher dans ta petite tête des contre-exemples, perso j’en ai pas trouvé si tu en as passe me voir ça m’intéresse (pour de vrai). Alors noraj de mes bavardages et si tu veux me taper je suis caché sous le canapé d’Xpression ! •

«L’Homme est un loup pour l’Homme»

Antoine Zwicky, chauve en chef

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Et si on remontait le temps ? Life is Strange : le jeu vidéo interactif qui vous met face à vos choix

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ous aimez les jeux vidéo ? Vous avez toujours rêvé de pouvoir retourner dans le temps, d’impacter l’histoire, faire, défaire, refaire ? Alors Life is Strange est fait pour vous. Sous ses allures de jeu « teen » et décalé, les personnages nous offrent une véritable expérience immersive. Ici il n’est pas question de canarder des ennemis (quoi que y’a des guns, on est en Amérique quand même), de résoudre des énigmes complexes pour passer d’une pièce à l’autre ou de chercher des trousses de soin toutes les cinq minutes (de toute façon il n’y a pas de PV). Rétrospective d’un jeu vidéo qui a fait couler beaucoup d’encre, car ce petit bijou de chez nous a émerveillé plus de trois millions de joueurs…

expérience interactive époustouflante de réalisme. Car la force du jeu se base sur son système de choix. Chaque épisode vous propose des séries de petits choix qui ont l’air sans importance (taguer la porte de quelqu’un, signer certaines pétitions, rendre des services…) à de grosses décisions plus radicales (voler, tuer, embrasser pour ne citer que ceux-là). Là où j’ai été bluffée (en plus d’une bande son à couper le souffle), c’est sur les cliffhangers. Chaque épisode se termine sur un choix que je qualifie de cornélien et qui renverse totalement le système de jeu. Des questions que l’on pourrait se poser dans la vie réelle et qui m’ont vraiment remuées pour certaines. Tueriez-vous votre meilleure amie pour sauver votre père ? Vous voyez où je veux en venir : le jeu est l’incarnation même du « Trolley Problem », tout en saupoudrant une certaine idée désagréable… chacune de nos actions importe. Chacune de nos réactions, de nos décisions, impacte les autres, et a des conséquences. Et ce n’est pas parce qu’on ne les voit pas qu’elles n’existent pas.

« Vous avez toujours rêvé de remonter le temps ? »

30 janvier 2015, Dontnod sort le premier épisode (sur cinq) de Life is Strange, après avoir bataillé auprès des éditeurs qui pensaient qu’un jeu avec deux personnages féminins ne fonctionnerait pas. Et bordel, oui, ça fonctionne ! On incarne Max Caulfield, une étudiante en photographie à l’université de Blackwell. Revenue de New York, elle redécouvre sa ville, Arcadia Bay, et tous les gens qu’elle y a laissés et parfois un peu délaissés lors de son déménagement, dont sa meilleure amie d’enfance, Chloé Price. C’est d’ailleurs en voulant la sauver que Max se rend compte qu’elle a un pouvoir : elle peut remonter dans le temps. Et tout le gameplay est là : vous avez la possibilité de remonter dans le temps à n’importe quel moment. Vous n’êtes pas satisfaits d’un dialogue ? Rewind. Vous remarquez quelque chose de bizarre ? Rewind. Et chacune de vos actions aura un impact sur le scénario et son déroulement. Jusqu’à ce que le pouvoir se retourne contre nous, bien évidemment. L’élément déclencheur ? La disparition d’une étudiante, amie de Chloé, que vous allez essayer de retrouver grâce à l’aide de vos pouvoirs. Qui a fait le coup ? C’est à vous de le découvrir au fil de vos découvertes. Life is Strange brise les codes dans une

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Life is Strange a cette beauté qu’il représente à lui seul le Butterfly Effect et en est même l’allégorie. Car lui aussi, rien qu’en existant, m’a fait réfléchir. Et m’a peut-être influencée dans mes choix, qui sait ? Et ça tombe bien, Life is Strange 2 vient de sortir et il s’appelle Before the Storm. Comme on le dit si bien, les battements d’aile d’un papillon provoquent parfois les plus grosses tempêtes. •

Juliette Bernaz Prévost


LE JEU DU MOIS Il est conseillé de manger 5 fruits et légumes par jour, retrouve les légumes dans la grille #panierterroir #têtedesalsifi #dansedespoireaux

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L'horoscope

Découvrez ce que

Ce mois-ci, de grands changements vont arriver dans ta vie professionnelle et amoureuse. Prépare-toi à chambouler tes habitudes et à t’inscrire dans une dynamique de vie durable pour le futur. Ce sera très dur au début mais, à force de persévérance et de pugnacité, tu y arriveras ! Prépare-toi donc à changer d’horaire de piscine et à recevoir deux messages en une soirée de ta target alors qu’il/elle n’est même pas bourrée. Wooba lubba dub !

Saturne a une très mauvaise influence sur toi ce mois-ci. Tu te lâches complètement et n’arrive plus à reprendre le contrôle ! Tes amis ne te reconnaissent plus, ta famille est très choquée et tu sens le feu du pouvoir et de la célébrité crépiter tendrement à tes côtés depuis que tu as ouvert ton premier compte Facebook. Félicitations.

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Ce mois-ci comme tous les autres, tu continueras à être une personne lumineuse et intelligente, pleine de vie et d’amour pour ton prochain. Continue d’être toi-même et ne change rien.

Ce mois-ci, tu te résoudras peutêtre à faire le premier pas. Après avoir arrêté de parler à ta target pendant trois semaines pour voir « comment il/elle allait réagir », interprété douze fois la manière dont il/elle s’habillait depuis le début de la semaine et fini de dresser le tableau complet de ses amis et autres relations, son emploi du temps et sa famille, tu te décideras enfin à l’inviter boire un verre. Ou un café. Parce que « verre » c’est déjà peut-être trop te dévoiler. Un McDo, encore mieux. Plus neutre. Ouais, non. Toujours trop tendancieux. On ne sait jamais ce qu’il/elle va penser quand tu tremperas ta potatoes dans ta sauce blanche. Courage, cet été, ce sera fait !

D’après « mon astrocenter » « Les natifs du Bélier sont de nature courageuse et ont rarement peur d’affronter des épreuves ou de prendre des risques mais, sous l’influence de Mars, il est important pour le Bélier de s’assurer de sa propre sécurité et d’éviter toute blessure » Tu n’es donc pas du genre à croire à des conneries comme l’horoscope. Ce mois-ci, tu devras faire attention à continuer de faire semblant d’être un dur à l’intérieur avec une part de faiblesse mystérieuse en toi alors qu’en réalité tu es comme tout le monde, un fragile avec un désir de reconnaissance.

Toujours dans la maitrise et le contrôle de toi, ce mois filera à toute vitesse. Présentations en deux-deux, cafés avec des potes, OB, Fifa-branlette, McDo à seize heures, re-bière, re-café, re-présentation en deux-deux, un PPT tapé sur un coin de table … Tu n’auras le temps de rien, pas même de réaliser que tu te diriges tout droit vers les rattrapages.


du gemien

e les astres vous reservent !

On dit souvent de toi que ton tempérament gai et enjoué fait de toi un être à part, avec qui il fait bon vivre. Ton naturel optimiste et ta bonne composition sont autant d’armes qui te garantissent de toujours passer de bons moments où que tu sois. Tu n’oublieras pas d’aller demander une nouvelle fois à tes potes de te rendre les trois cent euros qu’ils t’ont emprunté le mois dernier pour un « projet personnel ». Leur weekend à Ibiza avait l’air super sympa, d’ailleurs. Tu aurais bien voulu y aller, mais ton patron a encore « oublié » de te verser ton salaire ce mois parce que « la boite a des petites difficultés ». Bien sûr, cela irait mieux s’il ne s’était pas acheté sa nouvelle Merco, mais bon, tu connais ta devise : « on ne juge pas » !

Chiant et froid comme une pluie d’autonome, l’amour de ton propre argent et des priorités ne te quittera pas ce mois-ci. Tu hésiteras encore à mettre quatre-vingt centimes dans un pot de bolognaise « pour ne pas te retrouver à sec le quinze du mois », tu refuseras encore sa pièce au pauvre SDF avenue Alsace Lorraine « parce qu’on donne, on donne, on donne et après on n’a plus rien ! », mais tu n’oublieras pas ton paquet de trente Winston à six euros soixante-dix. Rappelle-toi que ta faiblesse physique provient des reins (véridique), il faut donc que tu t’hydrates avec autre chose que de la mauvaise vodka et de la blonde « maison» (même si c’est moins cher).

Pas de changements majeurs pour toi ce mois-ci. L’alignement en triangle isocèle de Mars, Vénus et Saturne ne changeront rien à ce mal-être terrible qui te ronge chaque jour. Le lacet cassé du lundi matin, la machine à café qui te servira de l’eau chaude le mardi, le reblochon froid dans ton panini du mercredi … toujours le même enchaînement d’évènements tristes et inintéressants dont tout le monde se fout. Même les autres Cancers.

Artiste incompris, ce moisci tu devras encore aller demander une petite rallonge à tes parents pour finir le mois. Ta quête d’identité et de paix intérieure prendra fin la semaine prochaine, quand tes parents te diront de cumuler un autre job pour te payer tes beuveries.

Ton projet de vidéo Youtube qui consiste à survivre pendant un mois en te nourrissant exclusivement de 8-6 prendra fin le premier matin où tu ouvriras ton frigo avant huit heures de cours à GemBis. La vie, cette sale race.

Pas de pression pour toi, Taureau. Rien n’est urgent, rien n’est pressé. Continue à ignorer tes mails et ton téléphone pour faire valoir ton « droit à la déconnexion ». Cela fera plus de place pour ceux qui veulent bosser pour de vrai.

Bientôt 2018, tu sais donc quelle bonne résolution adopter petit gémeau. Et cette foisci gare à toi il faudra s’y tenir sinon papa et maman vont finir par te couper les vivre !

Le pôle voyance

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HS Titre : police et taille au choix Chapeau


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