ARTICLES DE PRESSE
Les Éditions de Juillet
Bretons - DĂŠcembre 2010
Bretons - DĂŠcembre 2010
Bretons - DĂŠcembre 2010
Ouest-France 14 dĂŠcembre 2010
Ouest-France - 25 Novembre 2010
Les Inrocks - DĂŠcembre 2010
16. Concarneau
Jeudi 20 janvier 2011
Le Télégramme
Rock. Les Jerry’s, les pionniers concarnois reprises, des Beatles bien sûr mais aussi de Chuck Berry et toutes les nouveautés de l’époque. « Le frère de Marc Perru habitait aux ÉtatsUnis, on avait donc certains disques avant même qu’ils ne sortent en France », souligne Guy. Les Jerry’s se démarquent des autres groupes du secteur par un niveau d’anglais « correct » et leur énergie scénique. « On n’était pas les meilleurs musiciens de la région mais il y avait un vrai feeling entre nous qui a fait monter la sauce ». Des qualités qui leur permettent de remporter, à Pont-l’Abbé, le 27 mars 1966, le tremplin du tout premier festival rock de Bretagne devant des artistes venus de toute la région et d’enregistrer dans la foulée un 45 tours dans les studios de l’ORTF à Rennes.
Les Concarnois de l’époque se souviennent d’eux comme des « Beatles de la Cornouaille ». Dans les années 60, les Jerry’s ont été l’un des groupes phares du rock en Finistère.
Les Jerry’s en concert à Pont-l’Abbé, en 1966, à l’occasion du premier festival rock organisé en Bretagne. (Photo DR)
La sortie au mois de novembre dernier d’un livre (*) retraçant l’histoire du rock en Bretagne remet sur le devant de la scène l’aventure du groupe concarnois « Les Jerry’s ». L’histoire débute le 10 avril 1963, à l’occasion de la fête du lycée Pierre-Guéguen. Sept jeunes Concarnois, âgés de 16 et 17 ans, parmi lesquels Fanch Richard, à la trompette, et Marc Perru, à la batterie et à la basse, présentent un répertoire de cinq morceaux (des instrumentaux) et font un véritable tabac.
À l’entracte du Celtic Flairant la bonne affaire, le gérant du cinéma le Celtic, M. Le Bourhis leur propose de venir présenter trois ou quatre morceaux durant les entractes, entre le documentaire et le film principal. « Comme à la messe, on faisait la quête à la fin du concert », se rappelle aujourd’hui Fanch Richard. Rapidement, on fait appel aux Jerry’s pour animer un bal de noces à Scaër. « En quinze jours, il nous a fallu apprendre près de 30 morceaux. Malgré cela, on a dû les rejouer au moins trois fois au
Que sont-ils devenus ?
« On n’était pas les meilleurs musiciens de la région mais il y avait un vrai feeling entre nous qui a fait monter la sauce ». Les anciens Jerry’s
cours de la noce », s’enthousiasme Fanch Richard. L’époque de La Souricière Le gérant du Celtic a alors l’idée géniale de transformer l’arrière-salle du cinéma en un petit club baptisé « La Souricière ». Une salle enfumée d’une centaine de places où toute la jeunesse branchée rock du Sud-Finistère vient danser au son des Jerry’s. Le groupe s’y produit chaque week-end durant plus d’un an. À cette époque (1964), le « canal historique » des Jerry’s se compose de Jean Nin
(guitare solo et chant) et Guy Le Dréau (guitare et basse) qui jouaient auparavant dans « Les D’jans » et rejoignent Fanch Richard, désormais guitariste et chanteur, et Marc Perru. Le saxophoniste Loïc Hascoët se joint régulièrement à eux. Stars locales C’est alors que commence une période faste pour les Jerry’s : « De 64 à 66, on était sur notre petit nuage, on est devenus des stars locales ! » se souvient Jean Nin. Le répertoire est composé de
* « Rock, 50 ans de musique électrifiée en Bretagne ». Les éditions de Juillet.
Jamais reconnu à sa juste mesure Cependant, nombre de ses amis et anciens partenaires s’accordent à penser que le talent de l’artiste n’a jamais été reconnu à sa juste mesure. Suite à sa disparition en 2009, Daniel, le frère du guitariste, s’est rapproché des membres du collectif « jazz en Bretagne » pour tenter de remettre sur le devant de la scène l’œuvre du guitariste. C’est dans cette optique qu’une soirée hommage lui sera consacrée le 3 février à la Taverne des Korrigans.
Jean Nin, Guy Le Dréau et Fanch Richard en 2011. Let’s rock !
Guy Le Dréau, après la naissance de son fils, remise lui aussi sa basse et ses amplis en 1972 pour travailler à la Sécurité sociale. Pour rappel, la première formation des Jerry’s (celle qui donna le concert au lycée Pierre-Guéguen en 1963) était composée de Bernard Cormerais (guitare), Henry Duvail (guitare), Christian Beuzeville (Ondoline, l’ancêtre de l’Orgue), Jean-Paul Gauthier (piano), Marc Perru (batterie et basse), Fanch Richard (trompette) et Jean-Yves Thomas (batterie). C’est de ce dernier, surnommé Tom, que vient le nom du groupe (en référence à Tom et Jerry).
Joseph Grass
Un hommage à Marc Perru le 3 février Un plateau de musiciens de haut niveau se réunira le 3 février pour rendre hommage au talent du guitariste concarnois disparu en 2009. Il débuta sa carrière au sein des Jerry’s.
Parmi les nombreux musiciens ayant intégré les Jerry’s, certains ont connu une belle carrière musicale. Outre Marc Perru, on citera évidemment le Quimpérois Dan Ar Braz (qui s’appelait encore à l’époque Daniel Le Bras) mais également le batteur Michel Santangelli. Il s’illustre ensuite aux côtés de Stivell mais surtout d’Higelin et enregistre même avec Iggy Pop le hit planétaire « China Girl ». Après la fin des Jerry’s, Jean Nin a continué à œuvrer au sein de nombreux groupes, notamment « Avel » ou « 66 ». Fanch Richard a décroché des guitares vers 1970 avant de faire carrière dans l’immobilier.
Soirées de feu au Phare Cette même année, les Jerry’s se produisent dans toutes les salles de Bretagne et jouent régulièrement à La Redoute, le club rock de Brest (aujourd’hui Le Vauban). Ils animent, au printemps, une série de concerts restés mémorables au Phare, une boîte de nuit des Sables Blancs. Fin 66, Guy quitte les Jerry’s « pour partir au sapin ». Une nouvelle page s’ouvre pour le groupe qui intègre de nouveaux musiciens (lire ci-dessous) et continue de tourner avec succès dans le circuit des bals et des dancings jusqu’au milieu des années 70. Quarante ans plus tard, les Jerry’s sont entrés dans l’Histoire du rock. Sans nostalgie ni fierté excessive, simplement heureux d’avoir vécu une belle aventure qui résonne aujourd’hui comme un témoignage sur l’époque.
Marc Perru en 1979, à l’époque du groupe « Nemo ». (Photo DR)
Marc Perru est sûrement le musicien concarnois ayant fréquenté les plus grandes scènes. Après avoir débuté en tant que batteur au sein du Bagad puis fondé les Jerry’s, il se consacre à « la six cordes » et décide de monter s’installer à Paris en 1967. C’est là qu’il intègre les groupes de jazz-rock « Cruciférius » (monté par un certain
Christian Vander, futur batteur de « Magma ») puis « Nemo » avec lesquels il effectue ses premiers passages télé et tournées internationales. Lorsque les membres de « Nemo » se séparent, Marc Perru va devenir l’un des musiciens de variété les plus recherchés. Il officie alors dans l’ombre de France Gall (pour laquelle il compose l’intro
du tube « Musique »), Mort Shuman, Carlos etc. avant que son ami Dan Ar Braz ne songe à lui pour lui succéder comme accompagnateur d’Alan Stivell. Il sévira par la suite aux côtés de Sheila, Didier Lockwood, Gérard Manset ou encore Renaud. En 1995, il publie son unique album solo, « Enter » distribué par Coop Breizh.
Un bœuf La soirée débutera par une prestation du Trio Jean-Marc Goujon, un flûtiste qui officie en tant que soliste dans l’ensemble Mathéus. Jean-Marc Goujon a participé à l’album « Enter » de Marc Perru. Suivra le Quartet de René Goaër (saxo), avec Marc Delouya à la batterie, Etienne Callac à la basse et Yvonnick Penven à la guitare. Enfin, de nombreux autres musiciens devraient être présents pour animer un « bœuf » autour des thèmes composés par Marc Perru.
> Pratique Le 3 février, à la Taverne des Korrigans, à 20 h 30. Entrée libre.
Le TĂŠlĂŠgramme
Ouest France
Magic - Janvier 2011