le JOURNAL 20.11.09
please introduce yourself...
J
e me présente, je suis Tavernier Dorian, 18 ans, étudiant à Valenciennes en science physique. Je suis passionné de théâtre depuis des années, cet art est pour moi l’expression même de la vie. Ayant eu le coup de foudre pour la deuxième édition de Next j’ai donc décidé de vous transmettre toutes les émotions et les couleurs que je vais ressentir durant ce grand festival ! Tavernier Dorian
Ils sont douze. Ils sont lycéens & étudiants. Ils viennent de cursus différents mais sont réunis par une même motivation : découvrir la création contemporaine, ses enjeux, ses artistes, ses réflexions, ses démarches. Ils vous accompagneront tout au long de NEXT 2009, en vous offrant, par le biais de ce journal, leurs réflexions et leurs questionnements. Ils auront la difficile tâche de coucher sur le papier leur propre ressenti. Mais avant tout...
S
ujet : Se présenter. Ce n’est jamais évident de se dévoiler. Cette épreuve me replonge dans ces premières heures de l’année où l’on passe les uns après les autres à divulguer notre identité. «Je m’appelle Camille, j’ai 20 ans, et j’adore la danse» Ha ! Nous voilà dans le vif du sujet. La danse. Cette poésie corporelle tient une place plus que grandissante dans ma vie. Du classique au jazz, du hip-hop au contemporain, de l’oriental aux danses de société, j’adore varier les plaisirs. Néanmoins même si cette pratique m’est indispensable, le partage de ma passion est très important. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui je souhaite échanger avec vous sur cette passion. J’ai l’ambition de faire vivre tout au long de ce journal un curieux regard noisette sur l’Art et pouvoir débattre avec vous sur toutes les propositions narratives que nous offre le corps. Camille Mosnier
«
Alexandre, moi, 22 ans, un alexandre parmi 8727 de 22 ans sur le territoire français ; quel numéro suis-je là-dedans? Le 7553 évidemment. Combien en reste-t-il ? 8300. Devraiton un jour se réunir et créer une ville d’alexandre ? Absolument. Pourquoi? Nous le savons mais nous l’ignorons. Alors, quel est l’enjeu que le numéro 7553 participe au festival next? Mystère. Numéro 7553 est actuellement parachuté en master arts plastiques et ingénierie numérique parcours medias intéractifs à la FLLASH de Valenciennes après une sublime licence d’arts plastiques à Lille 3 et dessine beaucoup de trucs saugrenus, certes saugrenus mais pas absurdes ni ridicules ». Alexandre Marache (numéro 7553)
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|2 Alexy Goguet (autoportrait)
Séverine Bourgeat (autoportrait)
Mal A La Tête 7. faire sauter le bouchon d’une bouteille de champagne. 9. parler pour ne rien dire. 1. l’hiver. 13. parler, encore parler 10. embêter tout le monde. 4. le vert. 6. rire comme un cinglé. 3. tenir mon verre à deux mains. 8. le kitch. 0. le vol deux cent quarante huit BruxelleMurcia. 5. user l’encre de mon stylo. 12. être regardé droit dans les yeux. 2. me défouler sur ma guitare. 11. être incompréhensible. Clément Dubois
Paris Grégory, étudiant à l’école des Beaux Arts de Valenciennes. Issu d’un bac STI génie mécanique. J’aime beaucoup la musique, je pratique d’ailleurs plusieurs instruments, principalement la guitare. J’aime beaucoup rire et faire rire mon entourage. Sous forme de croquis, photos et textes je vais vous proposer ce que j’ai ressenti lors des performances présenté par le festival Next. Tout cela simplement et facilement compréhensible. Grégory Paris
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Joseph Leroy
Recette pour réaliser une parfaite «célina» Ingrédients: - un mannequin féminin de 1,56m (facile à transporter) - 250 g de cheveux blonds - 750 g de cheveux châtains - 2 yeux marrons (vert possible) Si vous créez vous-même votre mannequin : veillez à ce qu’il pèse 47 kg ben oui pour 1,56m et n’exagérez pas les formes cela ne sera pas très crédible !!!! Alexandre Marache
Préparation: - Mettre les 250g de cheveux blonds avec les 750g de cheveux châtains dans un grand plat. mélangez le tout afin d’obtenir une répartition des cheveux blonds sur toute la tête. Prenez un rouleau pour pâtisserie et éta-
lez la perruque jusqu’à ce que celle-ci soit lisse. Ceci fait; posez la chevelure sur le mannequin, à l’endroit indiqué. faites attention au sens. Ensuite, posez les yeux colorés bien droit. Puis un trou dans chaque joue pour les fossettes. Pour conclure ; vous habillerez votre mannequin de manière classique et dessinerez un joli sourire. Afin d’animer votre mannequin lisez à haute voix en lui tirant le nez « Cé na li li na cé anime toi» Pour rendre heureuse votre nouvelle amie vous pouvez l’inviter à voir des pièces de théatre ou lui achetez des carambars au caramel. Afin de savoir si vous avez réussi votre «Célina» racontez lui-la plus mauvaise blague que vous connaissez: - si elle rigole, bravo vous avez réussi
- si elle n’a aucune réaction ajoutez quelques mèches blondes et réessayez le test jusqu’à satisfaction.
Célina Mani
«1988. Fille. Alsace. Paris. Valenciennes. France. Mali. Sénégal. Littéraire. Danse. Dessin. Musique, musique, musique... Cube magique. Danse. Dessin. Soeur. Soeur. Frère. Soeur. Frère. Sport. Art. Culture et origines. Minutie. Pointilleuse et Bla Bla Bla. Fonceuse. Noire. Simplet et grincheuse. Moi, Diakité Tocko Nana.» Nana Diakite
« Je ne suis pas NEXT Je ne suis pas, je ne dis pas... De façon synthétique, je déclame des apophtegmes abrogés et leurs coïncidences impalpables caduques. Il n’est pas en soi d’impossibilité d’entreprendre mais la croyance de certains l’évoque. La meilleure est de décrire l’endroit comme une personne et de bientôt reprendre l’idée de l’imagination. L’ouverture de mon esprit sur un paysage en pause longue me ramène toujours dans le cheminement de mes émotions ; NEXT plus encore servira de phase transitoire audelà d’une machinerie synaptique grippée.
» Alexy Goguet
Alexandre Marache
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Mon portrait pour NEXT 2009, Composition et Écriture automatique.
le JOURNAL
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24.11.09
On me nomme Sarah âgée de 17 bougies, je suis née en Isère à Bourgoin Jailleux pour atterrir à côté de Valenciennes. Je suis certainement la fille la plus chiante qu’on puisse connaître. Je suis têtue, très lunatique et je stresse souvent pour un rien. J’aime rigoler avec mes amis mais aussi faire la fête. J’adore faire des maths, écrire, lire et faire du théâtre. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est faire plaisir et rendre service. Je suis souvent dans ma chambre à écouter de la musique ou pendue au téléphone... J’aime quand ma chambre est bien rangée mais ce n’est pas souvent le cas, pour moi la phrase : une place à chaque chose et chaque chose à sa place ne veut pas dire grand-chose^^ Je cherche désespérément dans ma tête ce que je peux bien mettre d’autre mais rien ne me vient, je me vois donc dans l’obligation de clôturer cet article.
Sarah Sauvage
Lanx [Moment Présent]
Encore Encore ou plutôt En«Corps» .
Cela grésille, cela sifflote, vous perse les tympans. Dans les airs, elle flotte, vole. La brise se fait douce. La souplesse la transcende, transforme son corps en un matériau. L’oiseau déplie ses ailes, plane. Cela gronde, vous fait vibrer. Le temps est comme absorbé dans un soupir, enfermé dans une bulle. D’ailleurs, les aiguilles d’une montre commencent leur folle cadence. Un enfant est bercé, secoué, une mère s’éveille, la vie aussi. Cela sonne, trépigne, sonnerie stridente dans le néant. L’araignée se déploie, se contorsionne. Elle danse, follement, rampe, roule. Cela grince, s’insinue en vous. Si animal, si mécanique, à la fois droite et légère. Lorsque le corps devient une machine, les membres - des outils. Cela tambourine, sonne encore et encore. Le vieillard se flétrit, se raidit, se referme sur lui-même, peine à respirer. Renaissance. Douleur. Contorsion. Cela vous pique au vif, vous électrocute, vous pince. La nuit s’insinue, vous prend sur le fait. Noir. Le chat guette pourtant. Cela s’agite encore, se secoue, vous secoue. Cela cesse. Un dernier sifflement puis le silence.
Tension , Magnétisme, Articulation , LUMIÈRE , ombre et Brillance. Déplacement, Espace, Disparition. Encorps ! Progression, Lumière , Fin! «Fin !?!» «Mais pourquoi applaudissent-ils ? Ce n’est pas encore fini ?!» Et si!! «ENCORPS». Encore . Encore ! Nana Diakité
Cindy van Acker Premier solo : Redécouvrir le corps ; c’est ce que j’ai vu sur scène. On est finalement tous dans l’erreur. Où sont vos jambes où sont vos pieds ? Moi, désormais je le sais ! Nous avons les jambes à la place des bras et des talons aiguilles à la place des doigts. L’envers est à l’endroit.
Voici mon bras scanné où j’ai pris des notes au cours de la représentation de Lanx & Obtus de Cindy Van Acker. J’ai voulu signifier par ce biais la relation entre le corps, le message à transmettre et la technologie. Pourquoi ? Tout se passait de façon linéaire, les bandes sur la scène en témoignent. Je veux parler de l’horizontalité. On aurait dit une recherche d’humanisation par singerie des gestes. Un aspect somme toute très robotique donc, où la répétition continue d’une même série de mouvements venait amplifier cette approche dans ma tête. Encore plus la bande sonore qui venait se juxtaposer avec des rythmes à la Ryoji Ikeda, de la musique électronique créée par algorithmes mathématiques. C’était très doux et à la fois dur : les poses s’enchaînaient toujours géométriquement, il y avait des angles, des coins, et puis quelquefois des ronds… La chose qui dansait, je ne saurais pas lui donner de nom humain, paraissait complètement en phase avec son environnement, en témoigne cette ligne greffée sur le dos comme un rappel de la scène. Je me pose la question, dans mon esprit trop cartésien encore je le déplore, de la présence de ces lignes au mur, au sol, on ne sait pas en fait… C’est vrai que les deux se confondent. J’imaginais un calage de l’Homme, d’accord je l’ai dit, par rapport à ces marques. J’ai cru voir cette personne voler du moins s’élever de son axe horizontal à plusieurs moments. Une vraie pincée de géométrie corporelle dans ce monde de brute, la douceur a pris la place sur la dureté des gestes, la beauté de ce corps en recherche me touchait. J’avais envie de l’accompagner. La deuxième partie du spectacle était pour moi un oxymore, une sorte de monstre magnifique. Une femme dont le corps est modelable à souhait, confondant ainsi ses membres inférieurs et supérieurs. Le moment où la lumière est très restreinte satisfait l’imagination, l’actrice apparaît, disparaît, toujours sous une demi-forme faisant flotter les parties de son corps qu’elle daignait nous révéler. Déroutant de grâce et de technique. Alexy Goguet
Clément Dubois
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Derrière la scène, la scène encore. Après la lumière, le néant. Après la vie, la mort. D’abord éblouis, puis absorbés par la nuit. Disparition, apparition dans les règles de l’art s’il vous plaît. Douce et sourde berceuse. La danseuse aux allures de pantin se débat, s’emmêle presque dans ses ficelles. Elle sombre avant de resurgir des profondeurs, moi de même. Les sièges étaient bien trop confortables pour ne pas succomber à ce « balai de nuit ».
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Obtus [Moment Passé]
Deuxième solo : Bonjour toi, qui es-tu ? toi qui te déplaces d’un lieu à un autre ? qui es tu ? homme ou femme ? Je ne te reconnais pas ? Tu viens d’un côté et tu avances lentement vers un autre. C’est beau... Tu cherches ton équilibre et tu mets un pied derrière l’autre. Je crois que tu ne fais pas que te déplacer mais tu cherches aussi à communiquer. Tes bras et tes jambes écrivent. Ils écrivent l’histoire de ton corps. C’est avec un alphabet étrange que tu avances. Je ne le connais pas encore mais j’ai le sentiment de te comprendre. Je te lis grâce aux traces que tu laisses sur le sol. Et oui ! Le sol est ton meilleur ami ! c’est lui qui t’aide à avancer. Il te soutient et te pousse. Mais te voilà désormais arrivé sur ce point. Une fois au sommet tu rebrousses chemin. Je me demande si tu sais où tu vas. Je me demande si tu te contrôles encore. Est-ce ton esprit ou ton corps qui te guide ? Tu m’intrigues. Et c’est à ce moment que tu me plonges dans la peur. Il fait noir tu disparais! Et tu réapparais. C’est à chaque fois LA surprise. Tu redisparais ! Où es-tu dans cette obscurité ? Arrête de jouer avec moi ! Je te cherche... ET tu n’es jamais là où je le pense. Tu me provoques ? Voila, désormais tu te figes. Et tu laisses apparaître en toi cet animal caché ! Plutôt diplodocus ou chameau ?
DISCONTROL PARTY : Il était une fois dans un théâtre une fête avec beaucoup d’artistes. C’était la fête de la caméra vidéo surveillance. Ce soir-là tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Les invités sont arrivés au fur et à mesure des chansons. Différents groupes se produisaient sur scène et les caméra filmaient chaque invité. A l’heure où la fête était au sommet de sa réussite tout est parti en fumée... PARCOURS N 1 Un voyage en bus, un spectacle de danse, un concert et une next party... Comment dire : Ce soir-là j’ai vu une vie se dérouler devant mes yeux. C’était mieux que de zapper à la télévision. J’ai vu une vie en accéléré. C’était un film des années 70. Après ma séance de cinéma je suis parti aux Etats-Unis. Je n’aurais jamais pensé pouvoir partir à Chicago juste un soir. C’est vraiment une chouette ville. Il y a un métissage parfait. Mes oreilles étaient ravies. La musique prit une place tellement importante dans mon corps.(Il faut y aller pour le vivre) Tu te laisses vite envahir par un tourbillon de couleurs, c’est mieux que de regarder un arc-en-ciel. Je dirais que c’était comme nager sur du sable et vibrer sur une machine à laver. C’est le meilleur voyage en Amérique que j’ai jamais fait. Mais le retour était plus rapide que je ne l’aurais pensé. L’avion volait très bas, et il y avait beaucoup de turbulences. Les pilotes semblaient très agités. Les passagers de première classe se sont tous mis à danser. Les autres passagers étaient au bar, servis par les hôtesses de l’air. Une fois le verre terminé on était déjà en territoire français près à atterrir. Camille Mosnier
Joseph Leroy
dance beer next
Le rêve de Dutronc (et ses cauchemars)
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Séverine Bourgeat
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Si la récurrence ne vous effraie pas, et les improbabilités géométriques de Moebius non plus, d’ailleurs, alors vous êtes parés pour un décollage à bord de la navette NEXT. Sur fond d’électro dégénérescente, l’Inéluctable, façon Dents de la Mer, vous guette. De toutes les manières, pour vous qui avez tout compris de Ghost in the Shell et vous nourrissez de bips&blips made in AFX, les leçons de vie vous sont accessoires. Si la révolution était attendue, elle ne fut pas numérique, mais belle et bien physique. Et sans vous prévenir, elle vous saisira les tripes et secouera votre être.
corps distingué
Cette image est pour moi une sorte d'illustration de ces deux soli, qui laissent sans voix et nous amènent à la découverte de la frontière entre ombre et lumière.
Lanx
Avez-vous déjà assisté à la dissociation de l'âme et du corps, Non ? Pourtant c'est un spectacle incroyable et hypnotique !! Cindy Van Acker ne faisant plus qu'une avec le sol, réussit sous un mélange d'ombre et de lumière à nous montrer une lutte à la fois lente et pleine d'ardeur !! Je vous avoue que, d'un début étrange où cette artiste nous montre une maîtrise exceptionnelle de son corps dans des mouvements lents et d'une précision incroyable, se dégage une atmosphère étrange, dans laquelle nous cherchons à comprendre où nous allons, entre folie et combat intérieur. Puis dans une accélération étonnante nous sommes transportés à la frontière de 2 mondes où, se débattant avec fougue et grâce, nous assistons à la lutte d'un corps avec sa propre âme !! spectacle époustouflant qui nous transporte, un seul mot à dire, cosmique !
aaaaaaaaaaa Dorian Tavernier
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Dans ce solo ténébreux l’interprète de Cindy van Acker nous montre encore une fois une maîtrise incroyable de son équilibre ! Jouant avec les ténèbres qui l'entourent, elle devient créature étrange ou spectre fantomatique pour nous surprendre d'apparition en apparition !! Frisson et fascination sont les sentiments qui en moi se sont entremêlés !
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Obtus
Complètement… Discontrôlant ! Malgré le problème technique que Samuel Bianchini a rencontré pour l’utilisation des ceintures sensées tracer les invités en temps réel dans un espace tridimensionnel, la soirée a été une franche réussite. Les groupes réquisitionnés ont fait un show monstrueux. On aura toujours le mauvais souvenir d’un Sexy Sushi avorté par une bombe lacrymo lâchée par un abruti sans nom, mais on se souviendra aussi d’une certaine Vanessa K., pour son anonymat, du Master Creanum de la FLLASH, qui habillée de ses superbes Ray-Ban a enflammé la scène avec Rebecca Warrior, en embrassant goulûment la chanteuse devant l’assemblée. Ceci sans compter la quantité de slams, ratés ou non (pour la majorité oui), la chanteuse a été portée volontairement par toutes les personnes présentes avant de remonter sur l’estrade pour nous récompenser en nous arrosant de bière. Un concert pour le moins praticable, de la part de tous les groupes cette fois-ci, où les protagonistes nous invitaient à vociférer dans le micro des inventions instantanées qui se manifestaient pour la plupart par des cris bovins admirables. Un réel partage en tous les cas où la dimension normale de la scène était étendue jusque dans le public. Plus encore qu’un multi-concert, nous avons eu le droit à des performances artistiques avec de la cellophane, ce que j’affectionne particulièrement. Nous étions les condiments du plat de résistance. Nous avons été mis en pièces ! Alexy Goguet
Cindy Van Acker Lanx Je pense à une sorte de nage amphibique applatie sur un sol non-aquatique. Tout est fluide mais pas aquatique. Quoiqu’on pourrait se noyer. Petit questionnement qui ne concerne pas la noyade : si l’être humain ne pouvait se mouvoir qu’à l’horizontale, même si certains parmi vous le font déjà, qu’en serait-il ? Imaginez les trente et une possibilités que cela pourrait offrir ; fantastique n’est ce pas ? N’arriverons nous pas à une nouvelle évolution? J’en suis sûr. C’est l’avenir.
Grégory Paris
Tortoise, la tortue de terre hypnotique, nous transporte là où elle veut bien nous emmener et on se sent comme obligé de la suivre, porté par une rythmique et des sonorités qui touchent quelque chose dans la personne. Terriblement envoutant. Si bien que je me suis endormi. Est ce que je pousserais le bouchon en disant que j’étais dans un état second ? je ne pense pas. J’ai ressenti la musique au plus profond de moi et j’imagine que mon subconscient a été bombardé dans sa gueule d’animal. Quand je réécoute Tortoise, spécialement « Prepare Your Coffin », je suis ailleurs... Alexy Goguet
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Avant le lever du rideau, ma première remarque a été « ils feraient mieux de changer leurs câbles » car un bourdonnement discret sortait des enceintes. Une fois le rideau levé, j’ai tout de suite compris. Ce bruit était en fait la musique de la danse. Des mouvements fluides, beaux mais avec une grande tension. Tout prit sens. Le son du câble usé qui allait bientôt rendre l’âme et ces muscles au bord de la rupture. Une danse qui se déroulait entre trois murs noirs et un sol blanc. Ceux ci semblaient être liés par des bandes blanches. Ces lignes qui s’arrêtaient de part et d’autre, rappelaient le son de départ ainsi que la tension du corps. Au fur et à mesure, l’éclairage s’estompa et ces fameuses lignes devinrent fluorescentes. Le fond sonore moura lentement avant la fermeture du rideau.
L’ouverture du rideau nous laisse découvrir une rampe de néons au fond de la scène qui la traverse horizontalement. Très peu de lumière en sort et derrière eux, la danseuse faiblement éclairée par des projecteurs. Son corps semble flotter, en train de voler, repoussant des lois de la gravité. Une silhouette très courbée, une souplesse extraordinaire. L’artiste est souvent sur le sol pour effectuer sa chorégraphie et sans que je ne m’en rende compte, les néons se sont avancés jusqu’au bord de la scène en éclairant bien plus qu’au début. Un travail formidable sur le clair-obscur se déroulait devant moi. La danseuse disparue petit à petit dans cette atmosphère laissant parfois apercevoir une partie de son corps avant sa disparition totale avec la régression de l’éclairage.
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Cindy VAN ACKER Lanx & Obtus.
Cindy Van Acker Obtus Musique de type «idozer» et décor plongé dans la pénombre absolue, l’ambiance est posée. Très relaxant et prenant ce spectacle est une ôde au voyage de la vie, car c’est un voyage qui existe et vous le faites en ce moment même, espèrons le... Je dis cela à mes sombres yeux de spectateur néophyte en danse contemporaine, donc ne pas taper, ou du moins si taper. note : Pour ceux qui aiment les passages stressants, l’artiste Cindy Van acker (nb : je me permets de «balancer» le nom de l’artiste) s’amuse même si cela n’est surement pas un jeu, c’est même sûr, sauf pour les paranos qui le croiront, et ils le croient, croyez moi, à apparaitre et à disparaitre dans le noir par petits bouts corporels (ex: ah, tiens une tête dans l’espace),passages qui m’ont rappelé avec bonheur des films comme The Ring en exagérant peut-être un poil, mais un petit poil. Reste un excellent spectacle que je conseille à tous ceux qui n’ont pas eu la vénérable chance d’y assister de récupérer ce retard et de retrouver Cindy Van Acker. Retrouvez la.
Discontrol Party Mangez des pigeons, c’est bon..., mais les sushis c’est meilleur ; surtout quand ils sont sexy même si du coup ça pique un peu à la gorge. Rampez pour ne pas vous faire contrôler. Mangez des hot-dogs aux oignons frits (facultatif). Bienvenue à la Discontrol Party. Comprendront ceux qui comprendront et ne comprendront pas ceux qui ne comprendront pas. Un peu comme l’histoire de l’ours qu’on ne vend pas sans sa peau sinon ça fait déborder le vase du chien dehors. Flipbook
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Déroutant pour moi, Jubilant sûrement pour les fans de Merce Cunningham. Effréné, il est certain, ce spectacle l’est. Performance s’il en est, ce spectacle, je pense, de son hommage il part, la culture certaine il requiert pour à sa juste valeur l’apprécier, et même si le temps je n’ai pas vu se passer, ce que signe bon est, déroutant assez il me reste. Répétition je sais. Danse de cerveaux fous.
Tortoise Musique mangeuse de cerveau ou cerveau qui absorbe la musique, ça revient au même : nous avons une musique qui se savoure comme un trip. Fermez les yeux, voyagez. Tortoise équivaut à bon manger pour oreilles et cerveau. A découvrir presque absolument.
Alexandre Marache
le JOURNAL
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30.11.09
Lanx et Obtus est un mélange de deux destins complètement différents. En effet, dans la première partie, c’est l’histoire d’une femme pilote de chasse qui a beaucoup de mal à faire fonctionner son avion. Au bout d’un certain temps, elle commence enfin à comprendre comment on fait pour le faire tourner. Malheureusement pour elle, son destin s’achèvera. Son ennemi a gagné. Heureusement pour nous , la deuxième partie était là, Et oui ! Nous avons pu voir nos aïeux. Cette lumière bleue pouvait nous faire penser à du feu, alors que cette femme qui marchait bizarrement était en réalité une femme préhistorique, c’est pourquoi on l’apercevait veiller sur cette précieuse découverte telle une mère et son enfant. Tout le monde sait qu’un festival se définit par trois mots : musiques, rigolade et défonce. A cette soirée, ces trois mots d’ordre étaient respectés. Certains repartaient en zigzaguant alors que d’autres repartaient en rigolant. La réussite de cette soirée est due à deux choses, d’abord les groupes, comme ‘Sexy Sushi’ qui a remporté un franc succès. Mais aussi grâce au décor numérique qui était par ailleurs très present. Grâce à Discontrol Party nous pouvons dire que la nouvelle saison de Next promet d’être riche en émotion.
Sentiments , ressentiments, divers. Emotion. Sensation. Peur, Joie, Rire. Tristesse Amour Amour . Amour...
Sarah Sauvage Perte, amour. Pression, dépression... Etonnant, surprenant... Là ! Nana Diakite
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, j’espère que vous êtes bien assis confortablement dans votre siège car vous allez vivre l’expérience la plus incroyable du siècle...
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Grégory Paris
quelque part... quelqu’un : Que penses-tu être en train de faire ? quelqu’un d’autre : Je danse quelqu’un : Ha bon... quelqu’un d’autre : Pourquoi ? Toi tu fais quoi ? quelqu’un : Moi, je m’exprime quelqu’un d’autre : Mais moi aussi je m’exprime ! quelqu’un : Tu viens de me dire que tu dansais. quelqu’un d’autre : En fait je laisse mon corps s’exprimer. quelqu’un : Moi je m’exprime grâce à mon souffle. quelqu’un d’autre : Quand je danse je laisse place aux désirs de mon corps et j’expérimente toutes les voies de mon imagination.
quelqu’un : Moi je déforme ma voix,je fais des choses que personne ne pense pouvoir être capable de faire...
quelqu’un d’autre: comme ? Improvisation... C’est à toi de laisser vivre tes envies. L’homme que met en scène Sylvain Prunenec est déterminé, je le qualifierais même de Luron intempestif. En effet celui-ci veut devenir comédien, il n’hésite pas à mettre en œuvre une scène muette ou même à représenter le pendu. Après plusieurs tentatives, personne ne veut de lui. Les années passèrent, il se découvrit alors une passion pour le chant, il recommença à se produire, malheureusement pour lui ceci sera un échec et repartira comme il était venu, avec tristesse et nuit comme simples amis. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il avait un talent, celui de faire rire les gens... Sarah Sauvage
[...] Car, finalement au-delà de l’improvisation sur scène entre les deux personnages ; c’est ta manière d’improviser la pièce qui est la plus importante. Laisse-toi être stimulé par un bruit qui t’entoure et laisse vivre tes émotions et tes envies...Tu ressentiras exactement le moment que j’ai vécu. PS : expérience à consommer sans modération. Camille Mosnier
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Sévérine Bourgeat
(je vais commencer par mettre le bémol de l’histoire de ma perception au début, car je ne veux plus y penser pour le reste de mon argumentaire. On regrettera que la performance ait autant fait rire sur la fin, qui a donc prit une tournure de spectacle comique, mais la fatigue intense de l’improvisation fait tomber dans la facilité de la réaction avec le public, je pense.) Invraisemblablement convulsif ! Deux épileptiques en crise sur scène. On aurait dit des spasmes aléatoires puisque improvisés, une chorégraphie en temps réel sans technologie aucune ne serait-ce qu’un micro modulateur géré lui aussi en pleine improvisation. Il y a eu de la parole : une déambulation dans l’esprit de Boris Charmatz à ce moment-là, et uniquement à celui-ci, sûrement impossible à reproduire. Nous avons eu le droit à une réflexion sur la construction d’un spectacle dans une pièce, pourquoi des lumières, des artifices ? Enlevons les murs, enlevons les lumières, du moins accrochons-les à une machine avec des fils non des câbles, suspendons-les gens au bout de ces câbles, des personnes complétement désarticulées, surprises… Et on devrait prendre un enfant, jouer avec comme une poupée, qu’il s’abandonne à nous. L’esprit a rapidement été relié au corps et l’enfant susmentionné repéré dans la salle a été enlevé afin de satisfaire l’imaginaire du performeur. Le spectacle était visuel, incroyablement esthétique à certains moments, et à d’autres, la fonction cathartique du théâtre grec était réelle : on voyait les acteurs se lâcher complétement dans des saccades gestuelles couplées au spectacle sonore encore une fois convulsif. Je trépignais d’être là, sur mon siège, à regarder ce que secrètement la plupart des gens intégrés socialement donc névrosés rêvent de faire. Et à un moment, voilà le côté praticable qui refait surface pour nous sourire. Boris Charmatz cherche le contact avec le public, à briser la barrière de la scène ; il en vient à se jeter avec son compère dans l’assemblée, prendre des effets personnels et les étaler entre son espace et habituellement le nôtre, comme un lien tacite d’invitation à le rejoindre mais contrôlé par les codes sociologiques précités du théâtre. Une heure de génie d’improvisation, de lutte entre deux personnages tantôt souhaitant s’imposer, s’effacer, ou se compléter.
Alexy Goguet
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Joseph Leroy
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Franchement je n’y connais rien techniquement à la danse, vous me direz ça tombe bien c’est de la non-danse, mais c’est pire car il faut vraiment être averti. Comment ai-je pu ressentir ca ? Là encore en écrivant je suis tout tremblant. Je pense que ce n’est pas élitiste, tout dépend de l’ambiance, non je ne sais pas... C’est indescriptible, mais je crois que Boris Charmatz a trouvé une technique de création d’un système en nous pour nous faire ressentir à travers lui, son mode d’emploi est dans sa langue, pas de traduction… Les câbles de sa machine spectaculaire m’ont désarticulé depuis mon siège pour me reconstituer, à chaque fois, là où il voulait que j’aille.
*Théorème de l’improvisation selon Médéric Collignon et Boris Charmatz*
Orgie de la Tolérance Le titre est un peu révélateur. Spectacle très très hard mais à voir. Le tout est d’être prévenu du contenu de la pièce !!! Et de ne pas oublier qui est Jan fabre. La pièce débute avec une immense branlette collective. Une course à l’orgasme qui dénonce la surconsommation du sexe, du pouvoir, du confort ou de la drogue. Mais qui finalement ne trouve jamais satisfaction. Alors les 11 performers multiplient les tentatives. Jusqu’à l’épuisement. Les scènes se multiplient. Plus provocatrices les unes que les autres.
Du grand art qui mélange danse, théâtre, chants. Chapeau aux performers ! 0 complexe !!! Déconseillé au moins de 18 ans ! Célina Mani
L’extase de la consommation. Je vais jouir, je dois jouir… j’ai joui ! De la provocation, de la provocation, de la provocation.
FUCK YOU, FUCK IT ALL ! Alexy Goguet
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Sévérine Bourgeat
Grégory Paris
Joseph Leroy *Jésus-Christ en tournée pour son nouvel album - Orgy of Tolerance !*
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le JOURNAL
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02.12.09
Love me, love me, love me.
Love me, Love me, Love me + Psycho Killer de Sylvain Prunenec
Quel genre d’individu ôte ses chaussures en entrant sur scène ? Quel genre de personne regarde sa main pour lui déclarer love me, love me, love me ? Avec évidence, un homme qui aime, qui tuerait par passion, un homme amoureux. La danse se fait intense et le corps d’une femme se dessinerait presque entre ses mains. A l’ombre d’un projecteur, il se met à murmurer des doux mots d’amour, ‘love me, love me, love me’. Et bientôt, la violence s’anime, le corps devient furieux et pleure l’être douloureusement aimé, l’implore, love me, love me, love me. Un cri puis la mort, un cri puis la mort, un cri puis la mort.
Touchant, émouvant et saupoudré d’humour noir voilà ce qu’est le spectacle De Sylvain Prunenec « Love me, love me, love me ». Difficile de le classer dans une catégorie, ce qui n’est pas un mal. Reste un merveilleux solo qui nous fait passer d’une émotion à une autre à une vitesse effrénée. Peut-on rire de la mort ? Qu’est-ce qui peut pousser l’homme à vouloir en finir après une rupture amoureuse ? Prière: « aime moi, aime moi, aime moi. » « Pan ! »
Psycho Killer
Alexandre Marache
« Pan ! »
Clément Dubois
photographie de marqueur sur porte de toilette.
Quand le cri se veut perçant, que le spectateur enfonce ses ongles dans la cuisse de son voisin, que le silence précède l’horreur. La peur, la colère se sont peintes sur la visage du danseur. Schizophrénie ? Non, portrait de l’homme, tantôt criminel, tantôt victime. La lame furieuse tranche, perse, charcute, transperce les chairs. Plonge et replonge dans le corps transit d’effroi . Un cri puis la mort.
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F
« Tungsram »
Alexy Goguet
Jeudi 26/11/09 jan fabre Trop Sex Tolérance. Sex, sex, chant et sEx Consommation sEx Discourt seX texte sex... encore , et encore et encore. Banal(isé) et.........SEX Encore et pourtant... Bravo ! Epoustouflée. Nana Diakité
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Est-ce des corps ? On ne saurait le dire. Heureusement qu’en rentrant on les aperçoit. C’est un jeu de non lumière et de lumière aveuglante. Une chorégraphe prend à un moment l’initiative de faire bouger des lumières avec ses mains qui, bien qu’aveuglantes à certains moments, permettent à d’autres de visualiser un instant de la représentation. Pas de lumière, qu’importe ! On se concentre sur le son de ces corps en train de gesticuler - parfois de s’élancer violemment - ce qui tranche complétement avec le début de la représentation, des mouvements décomposés au 500ème d’image par seconde je suppose. Très intriguant en tous les cas, nous sommes plusieurs à nous être demandé si nous devions rejoindre les danseuses sur scène, comme si elles nous invitaient à le faire, et comme nous évoquaient les articles que nous avions lus au sujet de Longing. Mais notre place de spectateur, qui pourtant dans la scénographie nous plaçait en tant que cadre du tableau, nous maintenait sur nos confortables coussins de passivité.
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photographie pixelisée et prise de nuit sans flash d’une ampoule 60W
Longing Trois personnes figées, entourées d’un public assis sur des coussins, quoi de plus normal. Ces personnes se réveillent, déambulent dans une pénombre presque absolue, le public veut distinguer leurs visages, le visage de leurs voisins mais l’obscurité les en empêche. Pas de musique, juste le son des pas et de la respiration des danseurs, de leur cadence. Ils frôlent les spectateurs, déambulent d’un sens de la salle à l’autre et semblent communiquer par la musicalité, ou l’absence de musicalité. Peut-être ces personnes rechercheraient-elles la lumière après tout, ou peut-être la fuieraient-elles tout simplement ? Si ça ne serait la recherche d’une sortie ou toutes les sorties à la fois. Le public est perdu, n’ose plus respirer, ne comprend pas la situation, sa place, et même la fin du spectacle et pourtant cette fin de spectacle est géniale.
Alexandre Marache
Lundi 30/11/09 teresa acevedo Expérience sensitive et personneLLe du spectateur. Position, confort. Inconfort. « Positionnel », visuel. Placement... Frustrée, frustrée, et frustrée. « Où sont-elles ? » Parties ! Là, ici... Ici... Là... Parties ??! Comment ?
Malaise, mal à l’aise, ...à l’oeil. Au bruit, au dos ... Partie(s).
Nana Diakité
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Parties.
le JOURNAL
Dorian Tavernier
#
5
10.12.09
Une partie chorégraphiée, une autre laissée à l’appréciation des acteurs pour démonter littéralement l’Espace Pasolini et jouer des objets qui s’y trouvent, voici blu e de Juan Dominguez. Les personnages de la représentation à un moment déconstruisent l’endroit pour le mettre à l’envers (mode d’emploi : rire à cette blague, comme toute la pièce qui nous incite à rire outrageusement), et à un autre se servent du lieu tel qu’il est pour jouer et péter une durite avec des stylos qui pendouillent. Pardon pour le style, mais mon souvenir de rires ininterrompus m’irrite encore. Le comique peut être je pense plus subtil que la débilité. Le moment « d’éducation sexuelle » est à la limite de vous donner envie mais on reste sur sa faim car les rires reprennent de plus belle. J’aime rire, mais pas quand on m’invite ouvertement à le faire, c’est pour moi tomber dans la crédulité. Je suis sévère mais c’est parce que j’ai apprécié tout en étant énervé, alors dans ma confusion je me dois de l’être (dans le doute).
Orgy of Tolerance Jan Fabre un spectacle complètement, stupéfiant, surprenant étourdissant, extravagant, formidable, une mise en scène prodigieuse, sensationnelle, extraordinaire, épatante, des corés graphies à tomber par terre. L’un des plus beaux spectacles que j’ai pu voir. je tire mon chapeau ! bravo !! Danse Hors-Cadre Julia Cima une danseuse plutôt décontractée, des chorégraphies très répétitives, un cadre non adapté, une bande son insupportable, que faut-il de plus pour avoir mon avis sur ce spectacle...
Alexy Goguet
Sarah : «quel est votre but ?» Julia CIMA : «montrer la danse» Sarah : «mais vous n’avez pas un message à faire passer ?» Julia CIMA : « Et bien montrer la danse» quoi de plus énervant ....
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Sarah Sauvage
blu e ou la crise de daltonisme Un léger sourire sur leurs lèvres. Ils sont amusés visiblement. De quoi ? Je me le demande. Les portes ne se ferment pas, pourtant cela commence et le sourire s’étend encore un peu plus sur leurs visages. Cette farce les amuse. Les voilà qu’ils se rassemblent pour se moquer davantage de nous. La plaisanterie n’a guère assez duré. Leurs regards se font pétillant mais gênés. Adolescents ahuris, presque abrutis par leurs hormones. Puisqu’on a dit blue, ils crient BLUE. Puisqu’il s’agit de jouir, jouissons ensemble. Là où la scène n’existe plus, le spectacle continue. Cela ne commence qu’à moitié, et ne finit pas. Cela commence timidement et continue plus franchement. Clément Dubois
Dorian Tavernier
Julia Cima – Danse Hors-Cadre La première chose que j’ai écrite sur mon bras en guise de note, comme j’ai l’habitude de faire maintenant, était le mot « inadmissible ». D’ailleurs j’en ai encore un peu sur la main car mon stylo marque bien on dirait. J’ai plus envie de vous parler de mon bras que de la représentation, mais je vais faire un effort. C’était assez éprouvant en fait. On a pu ressentir une pression quand la danseuse est rentrée sur scène, qui pose des gants sans bout pour les mains, profane que je suis, sur la porte et nous signale qu’il ne faut pas y toucher. Bon d’accord, j’aime toucher, je suis un psychopathe du touchage, mais pas en public, ou dans d’autres circonstances. Bref, il y avait un certain malaise, qui m’a ancré dans la tête que cette personne en face de moi était antipathique. J’y reviendrai plus tard. La « danse », non je ne vais pas commencer par ça, plutôt la « scénographie ». Une douzaine de post-it format A4 collés au fond sur le mur comme un pense-bête que l’artiste regarde pour suivre son chemin de fer. Preuve en est qu’à un moment, elle stoppe brusquement la représentation parce que « elle s’est trompée »… Une scénographie vraiment pauvre, et je n’évoque même pas la bande son d’une horrible souffrance de douze minutes, pour le final de plus, qui n’avait rien de conceptuel je le crois, sauf si c’était de mettre à bout le public qui souffrait déjà. La danse était maladroite j’ai trouvé, maintenant que j’ai vu plusieurs spectacles maîtrisés je me sens à même de le dire. La danseuse tremblait des jambes dans des poses trop compliquées d’où on ne pouvait tirer aucune émotion réelle. Au final, nous avons pu discuter avec l’artiste, et j’y reviens qui n’est pas antipathique, elle m’a éclairé sur le pourquoi de certaines choses dans sa danse, mais sans réellement me convaincre. De plus la représentation n’était pour le coup pas du tout « Hors-Cadre » puisque enfermée dans un cube, j’imagine que c’est pour cela que ça n’a pas fonctionné. Les apports culturels mixés que la danseuse a voulu nous servir en les enchaînant étaient assez indigestes.
Séverine Bourgeat
[Danse hors cadre encadrée... Le monstre a deux têtes, six bras, et trois jambes. La bête est poilue, de la tête au pied, ou l’inverse je ne sais plus. Nerveuse, elle se débat , pousse des cris. Accouchement publique. Attouchements pudiques. La bête n’aime pas l’enfermement, pourtant, elle doit faire avec. Ses petits nez sont pointus et vous piquent. Ses doigts, tous sans exception, sont crochus et vous griffent. La danseuse la caresse dans le sens du poil, bien entendu. Elle console la bête. Mais personne n’est là pour consoler la danseuse. Clément Dubois
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Alexy Goguet
Ôde à la trapumobile
Julia Cima nous présente différentes cultures à travers différentes danses pour un voyage hors cadre où l’artiste n’hésite pas à montrer aux spectateurs l’envers du décor, la tranformation de l’artiste se déroulant sous l’oeil du spectateur lors d’une séance maquillage se situant sur la scène. Une danse, une apparence, mais le hors cadre s’affirme-t-il si la dance est encore dans un lieu clos où les spectateurs payent leur places et se doivent de rester à la leur. Ce spectacle ne méritait-il pas d’être joué en extérieur pour gagner en puissance, à la surprise des gens, des passants. Je le pense, tout comme l’artiste l’effectuait à la base à Bali. Reste des danses puissantes, très expressives, hypnotisantes.
Oh trapumobile, pourquoi ? Moi qui suis si trapu grâce à toi ? Pourquoi m’avoir quitté pendant ce festival next ? Pourquoi après nos 4 années fantastiques de vie commune ? Certes, je t’ai fait souffrir, entre une rambarde de sécurité, un pneu fondu, et des phares qui ne fonctionnent plus, voir un pot d’échappement décroché, mais c’était de ta faute car tu aimais me taquiner, un peu trop même. Rappelle-toi nos vacances à Cannes au soleil et sans ta clim, rappelle-toi quand nous avons grimpé les Alpes où on bloquait la circulation à 30km/h, tu te rappelles ce ravin où tu voulais te diriger, et puis nos séjours en Normandie où je ne pensais jamais arriver et où aucun garage ne voulait de toi, les méchants. Rappelle-toi la Bretagne et le Mont Saint Michel, la Belgique, les Pays-Bas, à 6 dans ton ventre avec un parasol en supplément, et le vélo, et la barque ? Je t’ai toujours sauvé des dangers de la vie mécanique (si, si). Même aux nuits secrètes où je t’ai retrouvé le toit sur le sol, pourtant, tu n’avais pas bronché pour redémarrer. Alors pourquoi maintenant ? On se retrouvera, et je te le ferais payer.
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Alexandre Marache
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« Réveil et Renaissance »
« Trapumobile en Normandie 2009 » Alexandre Marache
Danse Hors-Cadre On ne déroule pas le tapis rouge, mais blanc. Un peu de maquillage et c’est parti. Une danse un peu de maquillage. Une nouvelle danse un peu de maquillage. Je recommence. Une danse, plus de maquillage. Des applaudissements.
Gregory Paris Dorian Tavernier
blu e
Cet Homme est le pinceau incarné de Dieu !
paroles d’une admiratrice saisies en instantané grâce aux incroyables outils d’analyses statistiques de contentement employés au musée Y de Z
La focalisation sur un moyen d’expression à priori insignifiant mit à jour une sophistication du déplacement inouïe et c’est grâce à une ceinture dont les coordonnées sont repérées dans l’espace tridimensionnel, le tout relativisé par la vitesse et la direction que les moniteurs se mirent à retranscrire l’œuvre de ce frère autiste, danseur et peintre. Ce frère est aujourd’hui au musée Y de Z, exposé dans une gigantesque bulle de plexiglas, cerné par d’immenses écrans qui permettent aux spectateurs chanceux de pouvoir saisir en images et en live ! le lent processus de création de ce frère. Les deux frères jouissent aujourd’hui d’une notoriété à en faire pleurer (se pâmer ?) une certaine Paris H. !
Joseph Leroy
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Rares sont les personnes qui réussissent à découvrir leur don. Et rien ne prédestinait X à atteindre ce panthéon disparate. Né déficient, incapable de parole, il a un frère. Un frère qui a toujours voulu aider son frère. Devenu docteur es communication, celui-ci a tout simplement trouvé en son frère, le cobaye idéal. Testant sur lui d’innombrables outils de communication alternatifs, c’est en analysant les déplacements erratiques de son frère que le chercheur put enfin s’exclamer Eurêka !
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Camille Mosnier
Danse Hors-Cadre
mon merle é ss ca te il a la tê mon merle é is br il a le cou mon merle ées ss ca es tt a p s le a il mon merle é ss ca c be le il a mon merle s ée ss ca es il a s il a le ssé mon merle est ca
Juan nous nous apprêtons à voir Blue, j’ai hâte Juan, il est 20h45 et Blue n’a toujours pas commencé, nous sommes toujours dans le couloir. Après on va encore médire sur le manque de ponctualité des gens mais moi, ça fait 25 mn que je suis là... Juan j’attends et j’ai hâte (bis).
Vive Next et son journal.
Boris is God, Médéric too. Both of them are marvelous !
wall of sound(s) Totale immersion dans mon asile intérieur. Merci Juan ! Tous les bons espions sont de mon âge Blue (1) Shishimi Togarashi (2) Tous les bons artistes de mon âge sont morts (3) The taste is mine (4) un arc en ciel d’émotions celui-là, avec Blue, trop de rires (3) oui mais toi tu es vivant ! (4) tu l’as fait : heureusement. Tout a commencé là ! (1)
(2)
Violaine.
rime !
Le sexe p
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Le Théâtre nous sauvera. L’expression, c’est la vie ! Merci à Juliette, Philippe, mes sincères amis.