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Sport
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Hakan : «je serai le Mesut Özil turc» Alors qu’à 18 ans à peine il s’apprête à quitter son club de Karlsruhe pour le grand Werder Brême, Hakan Çalhanoglu marche, selon beaucoup d’observateurs allemands, sur les traces d’un certain Mesut Özil.
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L’UDEC reçoit deux députés socialistes L’Union des entrepreneurs du Centre (UDEC) a récemment organisé deux séminaires sur les thèmes de la femme dans le monde professionnel et du vote citoyen. Pour l’occasion, l’association, qui regroupe des entrepreneurs franco-turcs, a invité Valérie Corre et Denys Robiliard, députés socialistes du Loiret et du Loir-et-Cher.
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Le kurde à l’école publique : un geste historique mais «tardif»
Les élus de la diversité font leur entrée à l’Assemblée Pour la première fois, neuf r candidats aux élections, législatives issus de la diversité
ont été élus. Une vraie rupture avec l’ancienne législature où aucun d’entre eux n’étaient présents dans l’hémicycle. Même si le nombre d’élus est encore faible, ces scores ont été salués par la gauche. RFrance 05
La décision historique du gouvernement turc d’autoriser l’enseignement du kurde à l’école publique représente une nouvelle étape de sa politique d’ouverture à l’égard de la première minorité de Turquie. Mais pour certains commentateurs, si cette décision est un «pas audacieux», elle s’avèrera insuffisante à résoudre la question kurde. FOUAD BAHRI PARIS «S’il y a un nombre suffisant d’élèves, le kurde pourra être choisi comme matière optionnelle». Cette déclaration du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan annonçant officiellement le 12 juin dernier l’entrée dans les écoles publiques turques de l’enseignement, en cours optionnel, du kurmanci, langue kurde du Sud-Est de la OPINION
Bollywood veut séduire les Turcs
Rupture entre le mouvement Hizmet et l’AKP ?
EDITO
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Le cinéma indien, l’un des r plus dynamiques au monde, connaît un franc succès en Tur-
quie. Les organisateurs des IIFA Awards, équivalent indien des Oscars américains, espèrent que l’événement se déroulera prochainement en Turquie. RTURQUIE 09
Turquie, a été déjà présentée par la presse et plusieurs éditorialistes comme un événement historique pour les Kurdes. «Nos élèves [...] pourront désormais apprendre les langues et dialectes locaux» avait ajouté le chef du gouvernement turc qui franchit là une nouvelle étape dans l’octroi de droits culturels aux 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie. r TURQUIE 08
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L’AKP un an après : un bilan négatif d’après les experts Un an après son élection triomphale, l’AKP est l’objet de nombreuses critiques concernant sa gestion jugée «autoritaire» de nombreux dossiers. Pour les observateurs, le drame d’Uludere ou le retrait politique du gouvernement dans l’affaire Ergenekon traduisent cette évolution négative de l’AKP. r TURQUIE 07
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Ne pas tomber dans le piège du PKK Après la tragédie d’Uludere, nous avons constaté des avancées prometteuses vers une solution pacifique de la question kurde. La députée Leyla Zana, figure emblématique de la vie politique kurde, tout comme le principal parti d’opposition CHP ont ainsi ouvertement soutenu les efforts du gouvernement turc en ce sens. C’est la première fois dans l’histoire de la République que le parti kémaliste accepte d’envisager une solution pacifique. Par ailleurs, le vice-Premier ministre Bülent Arinç a récemment déclaré que le leader du PKK Abdullah Öcalan pourrait être «assigné à domicile». Ces nombreux signaux politiques, à l’image de l’autorisation d’enseigner la langue kurde à l’école publique, convergent tous. Cette décision relative à l’enseignement du kurmanci représente un pas historique dans la reconnaissance de l’identité politique et culturelle des Kurdes. Le climat positif créé par ces évolutions a malheureusement été détruit par la dernière attaque terroriste du PKK à Daglica. Ces attaques sont survenues un jour après les déclarations de Murat Karayilan, le chef actuel du PKK, qui avait confirmé qu’un accord était sur le point de se conclure avec le gouvernement. Ces attentats visent à décourager le gouvernement turc et d’autres groupes politiques de prendre des mesures supplémentaires en faveur d’une solution pacifique de la question kurde. En réalité, ce scénario politique s’est déjà reproduit maintes fois par le passé : chaque fois qu’il y a eu un espoir de paix, le PKK a répondu par des attaques sanglantes, ralentissant les négociations. Après deux décennies de violence, Turcs et Kurdes n’ont jamais été si proches d’une solution politique durable. C’est aussi la première fois qu’un consensus entre Ankara, Bagdad, Washington et Bruxelles existe au sujet du PKK. Le gouvernement turc doit donc accélérer les efforts de paix et ne pas tomber dans les pièges que lui tend le PKK. Ce dernier, sous influence des services secrets iraniens, turcs, syriens et américains, est devenu aujourd’hui un obstacle sérieux à l’émancipation politique des Kurdes, car il considère la résolution de ce conflit comme une menace à sa propre survie. C’est pourquoi Ankara doit absolument dissocier le traitement politique et culturel du volet kurde, de la gestion sécuritaire et militaire concernant le PKK. L’heure n’est donc plus à la temporisation : Ankara doit résolument prendre le train de l’histoire en marche.
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L’UDEC reçoit deux députés socialistes L’Union des entrepreneurs du Centre (UDEC) a récemment organisé deux séminaires sur les thèmes de la femme dans le monde professionnel et celui du vote citoyen. Pour l’occasion, l’association, qui regroupe des entrepreneurs franco-turcs, a invité Valérie Corre et Denys Robiliard, députés socialistes du Loiret et du Loir-et-Cher. Le premier séminaire s’est déroulé le 14 juin dernier dans les locaux de l’UDEC à Orléans, où près de cent convives ont accueilli Valérie Corre. Celle-ci a présenté son parcours professionnel et politique. Mme Corre est notamment revenue sur les différents obstacles qu’elle a rencontrés et les difficultés globales d’intégration de la femme dans le monde du travail. Elle a surtout insisté sur le principe d’égalité homme-femme, une valeur qui lui est chère. Selon elle, il est impératif d’inculquer cette notion aux enfants dès le plus jeune âge pour combattre la discrimination féminine.
valeurs de la société française». M. Robiliard a abordé la question citoyenne en rappelant l’importance du vote. Par ailleurs, le député est revenu sur des projets d’urbanisme qui ont été effectués dans divers quartiers de la ville. Il a enfin répondu aux questions des adhérents de l’association Rûmî sur des thèmes allant du «génocide arménien» à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Avocat de profession et particulièrement attaché à la défense des libertés, Denys Robiliard a présidé la section française d’Amnesty International de 1998 à 2002.
«Créer des liens entre la tradition et la culture turque»
La députée s’est aussi exprimée en faveur de la création d’un ministère de la Femme pour mieux promouvoir la parité sociale et politique. Lors du séminaire, qui s’est tenu le 15 juin, Denys Robiliard, qui a été élu député de la première circonscription du Loir-et-Cher, s’est adressé pour sa part à un auditoire d’une soixantaine de personnes. La rencontre a eu lieu à Blois dans les locaux de l’association Rûmî dont l’objectif est de «créer des liens avec la tradition et la culture turque tout en synthétisant les coutumes et les
La députée socialiste Valérie Corre (à droite), invitée de l’Union des entrepreneurs du Centre, est intervenue sur l’égalité homme-femme.
Des militants d’Oxfam portent des masques représentant quelques-uns des 20 dirigeants mondiaux, assis autour d’une table sur le bord de la mer à Los Cabos (Mexique), lieu où se tenait le G20. Oxfam est une confédération d’organisations luttant contre la pauvreté.
e.demir@zamanfrance.fr
Une bonne...
Le Sahel et le Proche-Orient aux prises avec la faim
Le taux de chômage officiel en Turquie est passé sous la barre des 10 %. Il est de 9,9 % de la population active pour la période février-avril. L’an dernier, à la même période, il était de 10,8 % selon l’Institut de la statistique TurkStat. Le nombre de chômeurs a donc baissé de 201.000 personnes. Le chômage touche désormais 2,615 millions de personnes. Rappelons qu’en février 2009, le taux de chômage excédait
Les perspectives de production agricole et de sécurité alimentaire en 2012 sont «globalement bonnes» selon le dernier rapport de l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Celleci prévoit «une augmentation record de 3,2 % de la production céréalière mondiale en 2012». En dépit de cette tendance positive, le rapport recense 35 pays (dont 28 en Afrique) ayant besoin d’une aide
les 16 % du fait de la crise économique et financière mondiale. Depuis, l’économie turque a réalisé un redressement spectaculaire puisque la croissance s’est élevée à 8,9 % en 2010 et 8,5 % en 2011. La Turquie est aujourd’hui la 17e économie mondiale. Le voisin grec ne peut pas en dire autant avec un chômage qui ne cesse de grimper, à 22,6 % au 1er trimestre contre 20,7 % au trimestre précédent.
alimentaire. Des régions comme le Sahel et le Proche-Orient devront faire face aux conséquences «des conflits armés et des déplacements de populations». L’Afrique de l’Ouest, quant à elle, est toujours victime d’insécurité alimentaire et de malnutrition. Au Proche-Orient, la détérioration de la situation de la sécurité alimentaire suscite de graves préoccupations en Syrie et au Yémen.
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Turquie : le chômage tombe sous la barre des 10 %
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«Personne ne peut faire du terrorisme un sujet de négociation» Déclaration du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à Los Cabos (Mexique) où il participait à un sommet du G20, au sujet des combats mardi dans le sud-est de la Turquie qui ont fait 28 morts dont huit soldats turcs.
Le chômage frappe plus les Français issus de l’immigration que les immigrés Un rapport du Haut Conseil à l’intégration révèle que les Français issus de l’immigration sont davantage victimes du chômage que les immigrés eux-mêmes. Les non diplômés seraient particulièrement ciblés avec un pourcentage pouvant atteindre jusqu’à 40,5 %.
Les descendants d’immigrés non-européens sont plus exposés au chômage que les immigrés eux-mêmes, avec un taux de 24,2 % alors qu’ils sont pour la plupart Français, a dénoncé un rapport du HCI (Haut conseil à l’intégration) consulté vendredi par l’AFP. «Bien qu’ayant suivi un parcours scolaire en France, et le plus souvent de nationalité française, les descendants d’immigrés rencontrent souvent plus de difficultés pour accéder à l’emploi», observe cet «avis» commandé par l’ex-Premier ministre François Fillon. Selon ce document intitulé «Intégrer dans une économie de sous-emploi» et mis en ligne par le HCI sur son site internet (hci. gouv.fr) «le taux de chômage des immigrés provenant d’un pays tiers à l’UE est plus du double de celui des Français nés de parents eux-mêmes Le chômage en France toucherait davantage de Français issus de l’immigration que les immigrés eux-mêmes Français (20,2 % contre 8,7 %)», note le rapport. d’après les conclusions d’un rapport du Haut conseil à l’intégration. «Constat plus dérangeant», dénonce cet avis, «le taux de chômage des descendants d’immigrés non européens et qui sont pour la plupart des Français est encore plus élevé (24,2 %)».
Commerce
BREVES ECO
Conforama s’exporte en Turquie
Conforama, le numéro deux du marché du meuble, a annoncé le 13 juin son intention de se développer en Turquie. Selon un communiqué, Conforama ouvrira début 2013 un magasin à Istanbul dans le centre commercial Umraniye, sur la rive asiatique. Le point de vente occupera 4000 mètres carrés et sera adjacent à un Carrefour. Le géant des hypermarchés est la première enseigne française à s’être implantée sur le marché turc en 1993. Mais contrairement à Carrefour, qui opère au sein d’une coentreprise avec le conglomérat turc Sabanci, Conforama souhaite se développer en propre. Un an et demi après avoir quitté PPR pour rejoindre le groupe Steinhoff, Conforama entame donc une nouvelle phase de son développement à l’international. Le PDG de l’enseigne, Thierry Guibert, souligne que la Turquie «présente beaucoup d’atouts : une classe moyenne qui se développe rapidement, un dynamisme démographique prometteur et une volonté des jeunes générations d’avoir un intérieur contemporain». Ainsi, la Turquie devient le septième pays d’implantation de la chaîne, après la France, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Croatie.
Zoom
Une inadéquation entre la demande et l’offre
Même diplômés, ils sont beaucoup plus nombreux que la moyenne à être confrontés au chômage. «Si le niveau de chômage est fortement corrélé avec le niveau de diplôme, il reste supérieur pour les descendants d’immigrés, quel que soit le diplôme : il est de 4,6 % pour des Français nés de parents français ayant le niveau licence et plus, mais de 14,1 % pour les descendants de pays tiers». Le sort des non-diplômés est encore plus difficile, puisque le taux de chômage dans cette catégorie grimpe à 40,5 % (45,6 % pour les hommes). Selon le HCI, «la situation de sousemploi chronique que connaît notre pays depuis bientôt 40 ans peut expliquer, pour une bonne part, les difficultés d’intégration que les immigrés y rencontrent». La non-maîtrise du français et des codes sociaux, des qualifications insuffisantes et l’inadéquation entre la demande et l’offre sont les principaux obstacles à l’accès au marché de l’emploi pour ces populations, estime le HCI qui dit «se poser la question du volume de l’immigration régulière et de la situation de l’emploi». Le président François Hollande prévoit d’organiser chaque année au Parlement un débat pour définir le volume de l’immigration professionnelle.
Accéder au savoir religieux malgré le handicap MAUD DRUAIS PARIS L’Institut Paris Eglantine (IPE), association créée en décembre 2008, développe des projets culturels à destination des personnes handicapées (non voyants, sourds, muets et malentendants, handicapés moteur). Sa vocation, explique Mehdi, responsable des réseaux sociaux au sein de l’association, «c’est d’aider la communauté musulmane dans le domaine du handicap, par des cours de religion et d’arabe en braille». L’initiative a déjà rencontré un franc succès, puisque la demande de corans en braille est énorme. En particulier depuis que l’association a créé ses pages Facebook et Twitter et mis en ligne un formulaire d’attribution. «Depuis avril, on a à peu près 300 demandes de Corans en braille», demandes qui viennent de France, mais aussi du Maroc, de l’Algérie
ou du Nigeria. Pourquoi un tel succès ? «Je pense que c’est en raison des forts besoins et de la gratuité», ajoute Mehdi.
Une initiative solidaire
En effet, l’IPE reçoit des dons qui permettent d’acheter des Corans au Koweït et à Dubaï, redistribués gracieusement ensuite à ceux qui en font la demande. «Il faut savoir qu’un Coran en braille, ça coûte à peu près 150 euros et la taille est énorme, ça fait 6 volumes, qui sont déjà à eux seuls de gros livres», explique le responsable des réseaux sociaux. Cette action phare est complétée par d’autres
projets. L’IPE souhaite recruter par exemple des professeurs qui traduiront en langage des signes les prêches du vendredi. Parallèlement, des cours d’arabe et de religion sont dispensés à deux élèves aveugles. Le prochain projet à être mis en œuvre est une omra adaptée aux handicapés.
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Les libraires indépendants en voie de disparition La mesure annoncée par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti de réduire la TVA sur le livre à 5,5 % a été accueillie avec soulagement par les professionnels du livre. Mais elle sera insuffisante face à la hausse des prix et aux difficultés rencontrées par les libraires indépendants menacés par la concurrence du numérique.
La librairie turque Mevlana à Paris dans le 10e arrondissement prête des ouvrages à ses clients pour les fidéliser.
EMMANUELLE GRIMAUD PARIS Renforcée par sa victoire aux élections législatives en Moselle, Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, a les mains libres pour appliquer sa nouvelle politique du livre, promise par le camp socialiste depuis plusieurs mois. Les libraires indépendants ont de quoi se réjouir. Il y a quelques semaines, en direct de Cannes, Aurélie Filippetti, a annoncé le retour de la TVA sur le livre à 5,5 %. «L’idée est de permettre aux librairies de retrouver les marges perdues au cours de ces dernières années», a expliqué la ministre de la Culture. La baisse de la TVA sur le livre était l’une des mesures phares du programme de François Hollande. «Sur le principe on est d’accord mais il faut voir les modalités car cette mesure va entraîner des opérations très compliquées» nuance Guillaume Husson, délégué général du Syndicat des libraires français. Le monde de l’édition s’en souvient, le passage à un taux de 7 %, sous l’impulsion du gouvernement Fillon, avait donné lieu à de graves problèmes de logistique, au point que sa mise en œuvre avait été décalée du 1er janvier au 1er avril, pour permettre aux librairies de s’organiser.
Ainsi, les libraires ont dû revoir leurs systèmes d’information, faire face aux lourds frais d’étiquetage des millions de livres en stock ou encore traiter le cas des retours d’ouvrages enregistrés avec un taux à 5,5 %. Revenir en arrière s’avère donc particulièrement complexe.
La lecture n’est plus en vogue
Quoi qu’il en soit, il reste peu probable que cette mesure suffise à redresser l’économie globale du secteur du livre qu’il faut soutenir face à la concurrence déloyale de la vente en ligne, du livre numérique mais aussi des hypermarchés culturels. Le livre va mal et les dernières augmentations des prix engendrées par la hausse de la TVA n’ont fait qu’amplifier le mouvement. Mais ce n’est pas tout, les libraires sont confrontés à l’érosion des pratiques de lecture. Les «grands lecteurs», qui lisent 25 à 30 livres par an se font de plus en plus rares. C’est une tendance de fond que l’on pouvait déjà remarquer dans les années 1970. Enfin, la baisse de la fréquentation des centres-villes entraîne la chute inexorable de celle des librairies indépendantes. Ce sont autant de facteurs qui ont de lourdes répercussions sur les revenus des libraires
indépendants. La plupart des professionnels dégagent un bénéfice net proche de zéro. Ils sont donc à la merci du moindre incident et n’ont pas toujours les moyens d’engager du personnel.
Les astuces de la librairie Mevlana
Et même les librairies spécialisées ont du mal à fidéliser leur clientèle. «Nous avons une spécificité qui nous protège de la Fnac, nous importons 90 % de nos livres de Turquie et notre clientèle est turcophone. Mais ça ne nous empêche pas de subir les mêmes problèmes que les autres, nos clients se raréfient et nous avons du mal à boucler les fins de mois» déplore Canan Kaya, employée de la librairie turque Mevlana à Paris dans le 10e arrondissement. Canan a alors trouvé une astuce : «on essaye de fidéliser la clientèle en prêtant de petits romans pour habituer les gens à lire, en général ils reviennent, payent le livre et en achètent un autre». Plus globalement, pour aider la profession, la France a créé en 2007 un label des librairies indépendantes de référence, qui permet une reconnaissance mais aussi et surtout une subvention annuelle de l’État comprise entre 3.000 et 10.000 euros.
MON AVOCAT Canan Özenici
Une anecdote sur la place du juge d’instruction Si vous êtes de ma génération, vous avez probablement possédé dans votre bibliothèque ou celle de vos enfants un Sac de Billes de Joseph Joffo. Notre chronique porte cette semaine sur l’histoire de son frère, Maurice Joffo, personnage principal du roman, coiffeur du tout Paris d’une époque, mais aussi collectionneur de pièces précieuses. Il raconte avoir été victime d’une instruction menée par un certain Jean-Louis Debré, alors, peutêtre, en mal de notoriété. Pour ce dernier, il fallait absolument que Maurice Joffo soit le plus grand receleur de bijoux et de pierres précieuses que la France ait jamais connu. Le juge d’instruction n’hésitait pas alors à placer Madame Yveline Joffo, son épouse, en détention provisoire pendant six mois pour faire pression et obtenir des aveux. Le rôle d’un juge d’instruction est celui d’instruire les affaires qu’il a sous son contrôle à charge et à décharge : c’est-à-dire que même si le parquet, la partie civile et surtout la défense ont le droit d’intervenir pour demander des actes de procédure au magistrat, c’est lui qui garde en principe l’initiative et le contrôle de son instruction. Or, cette affaire et surtout celle d’Outreaux ont amené les Français à s’interroger sur la question de savoir si le juge d’instruction était l’homme le plus puissant de France et surtout si sa position justifiait qu’il détienne à lui seul tant de pouvoir. Aujourd’hui, si le juge d’instruction ne place plus personne en détention, ce pouvoir étant désormais dévolu au juge des libertés et de la détention, cette fonction a été menacée… En janvier 2009, Nicolas Sarkozy annonçait la suppression du juge d’instruction. L’ancien président de la République comptait orienter la procédure pénale vers un système accusatoire à l’anglosaxonne : c’est-à-dire que les pouvoirs d’enquête du juge d’instruction auraient été transférés au magistrat du parquet. Si l’idée semble intéressante, on oublie bien souvent le coût d’une défense et néglige les conséquences négatives que pourraient créer un tel système : une justice à deux vitesses, celle du riche et celle du pauvre… Pour le moment, les syndicats de magistrats ont réussi à sensibiliser l’opinion publique des risques qu’il y aurait à confier l’ensemble des investigations à un parquet soumis à l’exécutif. Si ce projet semble pour le moment abandonné, reste à observer quelle sera la position du nouveau pouvoir en place sur cette question. Pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
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Les élus de la diversité font leur entrée à l’Assemblée Pour la première fois, neuf candidats aux élections législatives issus de la diversité ont été élus. Une vraie rupture avec l’ancienne législature où aucun d’entre eux n’était présent dans l’hémicycle. Même si le nombre d’élus de la diversité est encore faible, ces scores ont été salués par la gauche.
Le député Serge Letchimy représentant la circonscription du centre de la Martinique.
C’est une première : la diversité, représentée à un niveau inédit dans le gouvernement, a enfin franchi les portes de l’Assemblée nationale avec une poignée de candidats socialistes d’origine africaine, maghrébine ou asiatique. Une vingtaine de figures issues de l’immigration était présente au second tour, selon un décompte du Conseil représentatif des associations noires (Cran). Razzy Hammadi était assuré de siéger au Palais Bourbon, ayant recueilli 36,71 % des suffrages à Montreuil-Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Son adversaire, Jean-Pierre Brard (Front de gauche), avec 32,75%, avait en effet décidé de lui laisser la voie libre après avoir effectué quatre mandats. M. Hammadi a passé ainsi son écharpe de député en même temps que le ministre Kader Arif (Toulouse), Seyba Dagoma (Paris), Malek Boutih (Morsang-Essonne), Kheira Bouziane (Dijon), Chaynesse Khirouni (Nan-
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cy), Hélène Geoffroy (Rhône), Pouria Amirshahi et Corinne Narassiguin (Français de l’étranger). Tous ont été investis par le PS en tant que représentants de la «diversité», même si certains d’entre eux refusent d’assumer cette forme de «discrimination positive» honnie au sein de la gauche. Le parti «a fait une erreur de présenter les choses ainsi», critique Razzy Hammmadi, 33 ans, qui se dit «fier» de ses «origines» (père algérien et mère tunisienne) et de son «parcours». «Je me bats depuis quinze ans, c’est le résultat de ce combat», justifie ce diplômé de la Sorbonne qui s’est engagé en 1998 au PS.
«On ne pourra pas revenir en arrière»
Le parcours de Malek Boutih est moins linéaire, puisqu’il a été happé par les luttes politiques en 1983 en participant à la première «marche des beurs». «Le chemin a été long pour moi mais
il doit permettre de raccourcir et de rendre plus confortable le chemin de ceux qui viennent après moi», espère cet ancien président de SOS Racisme. «Pour faire changer la représentation politique, les règles usuelles politiques ne suffisent pas» dans un pays où, selon lui, «la pente naturelle, c’est le conservatisme, avec des candidats hommes blancs, âgés de plus de 50 ans, cumulards». «Une brèche a été créée, on ne pourra pas revenir en arrière», se réjouit Malek Boutih en rendant hommage à la «ténacité» et aux «positions volontaristes» de la première secrétaire Martine Aubry. L’élection de députés issus de l’immigration «est un progrès», salue le président du Cran Louis-Georges Tin. Mais, observe-t-il, «à ce rythme, l’égalité n’arrivera que dans 50 ans». Selon ses calculs, ces députés «représenteront 1,4 % de l’Assemblée nationale» alors que les Français d’origine immigrée forment «plus de 10 % de la population».
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L’AKP un an après : un bilan négatif d’après les experts
Un an après son élection triomphale, l’AKP est l’objet de nombreuses critiques concernant sa gestion jugée «autoritaire» de nombreux dossiers. Pour les observateurs, le drame d’Uludere ou le retrait politique du gouvernement dans l’affaire Ergenekon traduisent cette évolution négative de l’AKP. AYDIN ALBAYRAK, ALI ASLAN KILIÇ ANKARA C’est en promettant de poursuivre les efforts de démocratisation et l’élaboration d’une nouvelle constitution que le Parti de la justice et du développement (AKP) a remporté le 12 juin 2011 les élections nationales, raflant la moitié des suffrages. Mais le parti semble perdre du terrain parmi les faiseurs d’opinion qui dénoncent aujourd’hui les velléités autoritaires du parti au pouvoir. Mehmet Altan, enseignant à la faculté d’économie de l’Université d’Istanbul interprète les récents débats lancés par Recep Tayyip Erdogan au sujet de l’avortement et de la construction d’une mosquée à Çamlica comme une manifestation des tendances autoritaires du Premier ministre. «Ces débats montrent clairement que le gouvernement veut opérer une transition consistant à faire passer le pays du kémalisme laïc au kémalisme religieux» a déclaré l’universitaire à Zaman. Koray Çaliskan, politologue à l’Université Bogazici est du même avis. Au sujet du drame d’Uludere, il met ainsi en garde : «dans un avenir pas trop lointain, n’importe lequel d’entre nous pourrait se faire licencier simplement pour avoir exprimé une opinion», ajoutant par ailleurs que cela signifierait alors que l’AKP serait devenu comparable au CHP (Parti républicain du peuple) des années 1930 : un parti unique partiellement intégré à l’Etat.
Uludere : la plus grande crise de l’AKP
Si l’AKP a reçu les faveurs d’une large frange de la société turque, c’est pour son engagement à démocratiser le pays et à placer les libertés individuelles avant l’intérêt de l’État. Il semble néanmoins que le parti a depuis peu emprunté le chemin inverse. La position du gouvernement vis-à-vis du drame d’Uludere, où 34 citoyens turcs d’origine kurde ont été tués par erreur, constitue, d’après les spécialistes, un exemple typique d’une telle attitude. Au lieu de trouver les responsables et d’exprimer des regrets sincères, le gouvernement a en effet donné l’impression d’essayer de dissimuler ce qui s’est réellement passé. Pour M. Çaliskan, le
drame d’Uludere est à l’origine de la plus grande crise qu’ait connue l’AKP. Critiquant le gouvernement pour son attitude à l’égard de l’événement, il a en effet affirmé qu’ «Erdogan aurait dû s’excuser, comme il l’a fait pour Dersim (car) c’est lui qui est politiquement responsable».Toujours selon le politologue, ce drame a eu un impact majeur sur la manière dont l’AKP est perçu par le public. «L’image qui a prévalu ces dernières années d’un AKP victime de l’establishment [juridico-militaire, Ndlr] a totalement volé en éclats», poursuit M. Çaliskan, l’AKP ayant commencé à se comporter en parti-Etat en accordant la priorité à la défense de l’institution étatique. L’AKP a été salué quand il a annoncé son projet le plus important, la préparation d’une nouvelle constitution civile destinée à remplacer celle héritée de la période militaire. Néanmoins, les travaux de la commission mise en place à cet effet ne progressent que très lentement. Le travail constitutionnel est en cours avec la création de la Commission parlementaire pour la conciliation constitutionnelle, constituée de représentants des quatre partis et dirigée par le président du Parlement. Beaucoup d’observateurs soupçonnent néanmoins que les règlements internes adoptés par la Commission ne rendent difficiles l’obtention d’un compromis dans la mesure où ils requièrent un consensus absolu qu’il ne sera pas aisé d’obtenir compte tenu de la grande divergence d’opinions qui existe sur certains sujets. Qui plus est, la composition de la nouvelle assemblée est telle qu’il est impossible à l’AKP d’assumer à lui seul la rédaction de la nouvelle Constitution. Ahmet Turan Alkan, analyste politique et éditorialiste au quotidien Zaman, ne cache pas le fait qu’il n’est pas optimiste vis-à-vis de la question : «les débats relatifs à une nouvelle constitution ont pris du retard par rapport à ceux sur le système présidentiel. Tout se passe comme si le gouvernement voulait simplement utiliser la chose politiquement».
La liberté de la presse en recul
Par ailleurs, le gouvernement est
Les familles des victimes du drame d’Uludere, la plus grosse erreur politique de l’AKP d’après le politologue Koray Çaliskan.
revenu sur sa promesse d’une «Turquie sans bandes organisées ni juntes» pourtant incluse dans son programme électoral. L’AKP a en effet signifié qu’il pourrait réduire son soutien politique aux affaires judiciaires majeures telles qu’Ergenekon, dans lesquelles des membres de bandes organisées longtemps nichées à l’intérieur de l’appareil d’Etat sont actuellement en train d’être jugés. Le parti avait déjà poussé à modifier la loi sur les matches truqués adoptée par le Parlement à peine huit mois plus tôt. La conséquence en a été la réduction des peines des bandes organisées et des personnes
impliquées dans les scandales des matchs truqués. L’AKP a échoué à modifier la loi sur les partis politiques, les lois sur le financement des campagnes électorales, ainsi que la loi électorale. Il a également interrompu les progrès faits en matière de réformes pour une harmonisation avec l’UE. Par ailleurs, la plupart des lois nécessaires à l’ajustement de la législation turque avec la réforme constitutionnelle, n’ont à ce jour pas été soumises au Parlement. Le gouvernement a échoué à donner le jour à des projets de loi importants : la création d’un conseil anti-discrimination ; une loi sur les aides publiques ;
une loi sur les services de sécurité externe des établissements pénitentiaires. Dernier point, mais non le moindre : la liberté de la presse et les changements susceptibles d’être apportés aux lois antiterroristes destinés à donner une marge de manœuvre aux journalistes. Le gouvernement avait présenté des amendements en ce sens au Parlement. Des groupes de surveillance des médias affirment néanmoins que, loin d’avoir réussi à apporter une solution au défaut de liberté dont souffrent les médias en Turquie, ils ont, dans certains cas, contribué à aggraver la situation.
08 TURQUIE
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Le kurde à l’école publique : un geste historique mais «tardif» La décision historique du gouvernement turc d’autoriser l’enseignement du kurde, à l’école publique représente une nouvelle étape de sa politique d’ouverture à l’égard de la première minorité de Turquie. Mais pour certains commentateurs, si cette décision est un «pas audacieux», elle s’avèrera insuffisante à résoudre la question kurde. Fouad Bahri Paris «S’il y a un nombre suffisant d’élèves, le kurde pourra être choisi comme matière optionnelle». Cette déclaration du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan annonçant officiellement le 12 juin dernier l’entrée dans les écoles publiques turques de l’enseignement, en cours optionnel, du kurmanci, langue kurde du SudEst de la Turquie, a déjà été présentée par la presse et plusieurs éditorialistes comme un événement historique pour les Kurdes. «Nos élèves [...] pourront désormais apprendre les langues et dialectes locaux» avait ajouté le chef du gouvernement turc qui franchit là une nouvelle étape dans l’octroi de droits culturels aux 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie. Les Kurdes pouvaient jusqu’alors apprendre leur langue mater-
nelle dans des établissements privés ou à l’université, mais pas à l’école publique. Les restrictions visant la langue kurde avaient été progressivement abandonnées ces dernières années et une chaîne nationale diffusant entièrement en kurde, TRT6, émet depuis 2009. Pour le chroniqueur Emre Uslu, cette décision est un nouveau «pas en avant» de l’administration Erdogan. «La Turquie a enfin atteint un niveau où débattre de diverses questions concernant la question kurde en profondeur est possible. Donner le droit d’apprendre la langue kurde dans les écoles publiques est un pas audacieux» écrit-il dans les colonnes de Zaman.
Une mesure défendue par Fethullah Gülen
Cette exigence culturelle légitime pour la mino-
La mesure annoncée par le gouvernement AKP concernerait entre 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie.
rité kurde était attendue depuis longtemps à un moment où le conflit politico-militaire entre l’Etat et le PKK s’enlise dans un statu quo de plus en plus préoccupant pour le pays. C’est en ce sens que s’était exprimé, il y a huit mois, le penseur Fethullah Gülen sur le site herkul.org soulignant que «même aux Etats-Unis, les écoles proposent des cours de turc en option. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour le kurde dans les écoles turques ?». Mais d’autres voix soulignent les limites et l’insuffisance de cette décision quant à la résolution du problème kurde. C’est le cas de Fatma Disli Zibak qui qualifie cette mesure de «geste historique, mais tardif» selon le titre de sa tribune publiée sur Zaman, même si elle considère qu’elle représente «une étape supplémentaire du renforcement de la démocratie en Turquie». Sur le plan politique, cette annonce du gouvernement qui semble vouloir damer le pion politique aux organisations militaires kurdes (PKK, KCK) en recentrant la question kurde sur le terrain des droits sociaux, n’a pas créé de consensus. Les cadres du PKK qui avaient fait de cette revendication culturelle l’un de leurs chevaux de bataille se retrouvent dorénavant face à leurs contradictions. C’est l’avis du chroniqueur Emre Uslu qui souligne le décalage entre les objectifs des mouvements kurdes et les aspirations des populations.
pas appliquer cette directive et les excuses qu’ils invoqueront : manque d’enseignants, classes limitées... Pour Hasan Elmas, directeur du département d’Anthropologie à Paris VIII et maître de conférence en Sciences politiques, «la portée symbolique de l’affaire est importante car pendant toute l’ère du kémalisme jusqu’à Erdogan la langue kurde était un tabou» dit-il. «Cette annonce ferme définitivement cette question et ouvre la voie à la reconnaissance des droits culturels, linguistiques et politiques des Kurdes de Turquie. La solution sera politique mais que le pouvoir prenne de telles décisions crée les conditions d’un vivre-ensemble entre Turcs et Kurdes et donc d’une solution politique pacifique dans une Turquie unitaire» explique l’universitaire.
La solution sera politique, non linguistique !
«De nombreuses familles ne se soucient pas de l’éducation en kurde. Seules les familles politisées veulent que leurs enfants reçoivent une bonne éducation en kurde. Par conséquent, il existe des tensions internes entre les familles qui ne s’en soucient pas et des réseaux politiques qui exercent une pression sur les familles pour qu’elles promeuvent cette éducation» expliquet-il. Un décalage que les partis nationalistes comme le MHP s’empresseront d’exploiter pour discréditer cette politique d’ouverture mise en place par l’AKP. Autre obstacle, l’application d’une telle mesure. De nombreux commentateurs font d’ores et déjà valoir la résistance future des directeurs d’écoles «nationalistes» pour ne
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan juge historique la décision de son gouvernement d’autoriser l’enseignement du kurde à l’école publique turque.
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Bollywood veut séduire les Turcs Le cinéma indien, l’un des plus dynamiques au monde, connaît un franc succès en Turquie. Les organisateurs des IIFA Awards, équivalent indien des Oscars américains, espèrent que l’événement se déroulera prochainement en Turquie. SERVET YANATMA SINGAPOUR Bollywood, l’industrie du film indien, produit environ 1.000 films par an. Près de 30 % sont tournés hors de l’Inde. La cérémonie des IIFA Awards, ou prix de l’Académie internationale du film indien, les Oscars de Bollywood, est organisée chaque année dans un pays différent. Samedi dernier, elle s’est tenue à Singapour. Les autorités indiennes ont exprimé leur souhait de la voir se tenir en Turquie dans les années à venir. L’ambassadeur de Turquie en Inde, Burak Akçapar, affirme qu’une telle opportunité permettrait une plus grande visibilité de la Turquie en Inde, qui favoriserait à son tour une augmentation tant du tourisme que des échanges commerciaux. Un des reflets de l’intérêt croissant pour le cinéma indien au niveau mondial est le plébiscite du film Slumdog Millionaire qui a raflé pas moins de huit Oscars en 2009. Certes, Slumdog Millionaire n’est pas un produit bollywoodien, et son réalisateur n’est pas Indien. Mais ses acteurs et son scénario le sont, et le film a réussi à attirer l’attention du monde entier sur Bollywood. En Turquie, depuis quelques années, le public a commencé à manifester son intérêt pour les films indiens, en particulier depuis que Meltem Cumbul a joué dans Tell Me O Kkhuda (2011).
Shekhar Kapoor, membre d’une famille leader dans l’industrie cinématographique indienne. Les autorités indiennes sont aujourd’hui à la recherche d’un nouveau cadre pour y organiser cet événement cinématographique majeur. La Turquie est favorite. A Singapour, le directeur de l’IIFA, André Timmins, a fait part de son sentiment à ce sujet : «je me suis rendu en Turquie il y a trois ans. Au moment où je vous parle, un film
Le succès des acteurs indiens en Turquie
Certains films de Bollywood ont ainsi été tournés en Turquie, parmi lesquels Ek Tha Tiger (2012), Game (2011), Ajab Prem Ki Kahani Ghazab (2009), Mission in Istanbul (2008) et Guru (2007). L’intérêt de la Turquie pour Bollywood a été également marqué en 2007 par la présence au Festival du film d’Antalya de
Ayushman Khurana est l’un des acteurs les plus célèbres du cinéma indien.
indien est en train d’être tourné à Antalya. Les relations entre la Turquie et l’Inde se développent, et nous devons contribuer à les approfondir davantage.» L’acteur Randhir Kapoor, l’une des légendes vivantes de Bollywood, pense la même chose : «si la cérémonie doit avoir lieu en Turquie, je serais vraiment très heureux de m’y rendre. Je sais toute l’affection que les Turcs portent à mon père [Rishi Kapoor, la star du film Awara, Ndlr].»
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La Turquie, destination préférée des Algériens
Les Algériens plébiscitent la Turquie comme destination de vacances. Entre 40 et 60 % d’entre eux s’y rendraient, privilégiant des lieux comme Antalya. Un choix favorisé notamment par l’absence d’infrastructures hôtelières et touristiques en Algérie, malgré des atouts géographiques indiscutables. Cet été les Algériens seront nombreux à passer leurs vacances en Turquie. Plusieurs agences de tourisme et de voyages d’Alger ont affirmé qu’ «entre 40 et 60 % des citoyens […] choisissent la Turquie comme première destination». «La plupart des clients préfèrent la Turquie pour passer leurs vacances, après le Maroc, l’Espagne, l’Italie, la France et la Grèce» précise Noureddine Baghdadi, directeur de l’agence de voyages Lamiss. Leur destination favorite est Antalya. La station balnéaire répond à toutes les attentes des Algériens pour leurs vacances. Les hôtels de luxe et les villages de vacances munis de toutes les commodités ont fait basculer la balance
en faveur de la Turquie. Et ce malgré la hausse générale des coûts des séjours à l’étranger. «Un séjour de 10 jours dans un hôtel 4 étoiles en Turquie coûte 120.000 dinars par personne [environ 1.000 euros, Ndlr], sans compter le billet d’avion, alors qu’un séjour en Espagne coûte 180.000 dinars, billet inclus» indique M. Baghdadi. Les agences de voyages sont unanimes : l’instabilité politique qui règne en Tunisie depuis le printemps arabe, a relégué le pays au second plan. Dorénavant, elle est devancée par la Turquie, elle-même talonnée par la Grèce et le Maroc.
Le tourisme algérien peu développé
Khan Nawel, directrice de l’agence
Necib Tours, évoque «le manque de moyens qui a empêché les agences de voyages d’attirer les touristes étrangers et d’inciter les Algériens à passer leurs vacances dans leur pays, en dépit du riche potentiel touristique». L’Algérie est pourvue de paysages d’une grande beauté mais les Algériens préfèrent se rendre ailleurs pour leurs vacances. Pourtant le pays bénéficie d’atouts naturels importants tels que les plages, les sites de montagne où les amateurs de randonnées ont accès aux majestueuses montagnes de Kabylie, sans oublier les sites féeriques du Sud. Le tourisme du pays reste très minime et les revenus qu’il engrange ne dépassent pas 10 % du produit intérieur brut. Pour
Antalya est la destination préférée des Algériens en Turquie.
certains, cet état de fait est dû à la hausse générale des tarifs alors que
pour d’autres, il est le résultat du déficit d’infrastructures hôtelières.
12 INTERNATIONAL
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Gülen ne rentrera pas en Turquie Dans une vidéo postée sur le site herkul.org, Fethullah Gülen a décliné la proposition du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui l’invitait à rentrer en Turquie. «Si certaines personnes mettent en difficulté l’administration d’Etat pour prendre leur revanche quand je retourne en Turquie, alors je vais continuer à vivre ici (aux Etats-Unis)» a déclaré le penseur turc. Dans son dernier discours prononcé vendredi, Fethullah Gülen a remercié le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour son invitation à rentrer en Turquie, lui répondant qu’il préférait rester aux Etats-Unis car «si certaines personnes mettent en difficulté l’administration d’Etat pour prendre leur revanche quand je retourne en Turquie, alors je vais continuer à vivre ici [aux Etats-Unis, Ndlr]», a-t-il dit dans un enregistrement publié sur le site internet herkul.org. Fethullah Gülen a ajouté qu’il considérerait à nouveau son retour en Turquie, avec ses amis proches partageant le même destin aux Etats-Unis, seulement quand toutes ses inquiétudes se seront envolées. Le Premier ministre turc avait ouvertement invité Fethullah Gülen à rentrer en Turquie jeudi dernier. Erdogan avait lancé son appel dans un discours prononcé devant 50.000 personnes, lors de la cérémonie de clô-
ture des 10e Olympiades turques. «Nous souhaitons que cette attente se termine» a-t-il dit, tandis que le public lui faisait une longue standing ovation. Fethullah Gülen est un penseur turc connu pour ses enseignements qui promeuvent la compréhension mutuelle et la tolérance entre les différentes cultures et croyances. Il réside aux Etats-Unis depuis près de 13 ans. Il a profité de ces années passées à l’étranger pour mettre en œuvre des activités éducatives dans un certain nombre de pays. Depuis son exil volontaire, il se fait le garant du dialogue interculturel et interreligieux dans le monde entier. Il a également écrit près de 60 livres, dont la plupart ont été traduits dans une douzaine de langues. En 2011, l’Institut East-West (EWI) a récompensé Fethullah Gülen pour sa contribution à la paix mondiale. Actuellement, aucun obstacle légal n’empêche l’écrivain de se rendre sur le territoire turc.
Fethullah Gülen a quitté la Turquie il y a treize ans pour aller s’installer aux Etats-Unis.
Le social, l’insécurité et l’idéologie : les raisons du chaos tunisien Le gouvernement tunisien a adopté pour la première fois une ligne ferme vis-à-vis des salafistes, un revirement imposé par les circonstances qui cache mal les faiblesses de l’exécutif face à la pression extrémiste, selon des analystes. Interdiction de toutes manifestations vendredi dernier, déploiement sécuritaire dissuasif, sanction contre un imam radical : les autorités ont fait preuve d’une fermeté inédite. Le calme est revenu et le couvre-feu imposé le 12 juin après deux jours d’émeutes attribuées à des groupes mêlant salafistes et casseurs a été levé. Pour l’analyste Ali Laïdi Ben Mansour, «le gouvernement a eu tellement peur que ça dégénère, qu’il n’avait pas d’autre choix que de faire preuve de fermeté». Comment expliquer cette brusque flambée de violences ? «Le pari de Rached Ghannouchi [chef d’Ennahda,
Ndlr] était de bénéficier de la base sociale des salafistes, en échange de quoi le gouvernement était relativement tolérant vis-à-vis
d’eux. C’est un pari qui a fonctionné jusqu’à maintenant mais qui est en passe d’échouer», juge le sociologue Samir Amghar. Le cher-
La montée de la violence en Tunisie et des revendications salafistes a crée un climat d’instabilité dans cette jeune démocratie où le printemps arabe a pris naissance.
cheur Alaya Allani, spécialiste des mouvements islamistes au Maghreb, identifie trois facteurs expliquant le déclenchement des violences : «social, avec une augmentation du nombre de chômeurs et de marginaux, couches où recrutent les salafistes»; «sécuritaire, avec l’incapacité du gouvernement à réagir, surtout dans les zones déshéritées». Et enfin un «facteur idéologique» : «le pouvoir n’arrive pas à identifier le modèle de société qu’il veut pour la nouvelle Tunisie», oscillant entre «un islam modéré dans une démocratie moderne et un islam conservateur hostile à la modernité». Les observateurs soulignent enfin l’incapacité de l’opposition de gauche, très divisée, à peser pour défendre son modèle libéral de société, certains l’accusant même de «jouer avec le feu» en focalisant l’attention sur les questions identitaires et religieuses.
13 CULTURE
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Polluting paradise : le plaidoyer de Fatih Akin pour l’environnement Emmanuelle Grimaud Paris Dans Polluting paradise (Paradis polluant), le cinéaste allemand d’origine turque Fatih Akin nous offre un remarquable portrait de la population turque. Le documentaire au propos universel, qui a été présenté hors compétition lors du festival de Cannes, a fait forte impression. Il retrace le combat des habitants du village de Çamburnu qui se battent contre la décision du gouvernement de faire construire un site d’enfouissement des déchets. Les villageois, appuyés par le maire, s’élèvent contre ce projet conçu dans un mépris total de l’environnement. Ils reprochent également au projet d’avoir été mené sans concertation avec la population et dans la précipitation. En 2006, lorsque Fatih Akin tourne la scène finale de son film De l’autre côté à Çamburnu, le village natal de ses grands-parents au nord-est de la Turquie, il entend parler de la catastrophe écologique qui menace le village. Il décide alors de lutter aux côtés
des villageois avec ses propres moyens. Dès 2007, et pendant plus de cinq ans, il filme la lutte du petit village contre les puissantes institutions. Ainsi, dans son film, Fatih Akin témoigne des catastrophes qui frappent le paradis perdu : l’air est
infecté, la nappe phréatique est contaminée, des nuées d’oiseaux et des chiens errants assiègent le village.
Un portrait de la campagne fidèle et engagé
Chaque jour des tonnes d’ordures sont
Le village de Çamburnu est le lieu d’action du documentaire Polluting paradise de Fatih Akin.
apportées à la décharge. Or, les habitants de Çamburnu vivent essentiellement de la pêche et de la culture du thé et sont par conséquent au plus près de la nature. «Il est question d’environnement mais le propos du film, ce n’est pas que ça» précise Fatih Akin. «Le film évoque le courage des civils et au final, c’est un portrait de la vie dans les campagnes en Turquie» dit-il. Plus qu’un documentaire, le dernier film de Fatih Akin est un plaidoyer très émouvant pour le courage dont font preuve les villageois dans la défense de leur cause. Ils refusent que leur lieu de vie soit transformé en dépotoir. Au fil de l’œuvre, on découvre le profond engagement politique du réalisateur et son implication. Une chose est sûre, Polluting paradise est une campagne et non un documentaire objectif. Fatih Akin prend indéniablement parti pour les habitants de ce village dominé par de luxuriants champs de thé. «Ils continuaient à construire, je devais continuer à filmer» a confié le réalisateur à l’AFP.
14 CULTURE
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A lire
Projection en avant-première de la nouvelle création musicale de Tony Gatlif en hommage à Omar Khayyam. Chantre de la liberté, Omar Khayyam est un éminent poète et savant perse du XIe siècle.
Troufions
Troufions donne la parole à 5 soldats français qui ont fait la guerre d’Algérie. Ces hommes âgés aujourd’hui de 70 ans se sont tus obstinément durant un demi-siècle, sans rien confier à leurs parents, leurs femmes ou leurs enfants. Ils décident de parler pour la première fois, avant qu’il ne soit trop tard. Un documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai (France, 2012, 52 mn). Le 24 juin à 15:30 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris
l’évolution des groupes sociaux leur genre de vie comme leur genre de production. Il écrit ainsi que «les différences que l’on remarque entre les générations (ajyâl), dans leurs manières d’être, ne sont que la traduction des différences qui les séparent dans leurs modes de vie économique».
Une théorie rationnelle de l’Histoire
La similitude est pour le moins frappante avec la célèbre phrase de Marx : «Le mode de production de la vie matérielle détermine, en général, le processus social, politique et intellectuel de la vie». Ces observations et analyses, et d’autres encore qui témoignent tout autant du génie d’Ibn Khaldûn, sont contenues dans l’introduction d’un ouvrage monumental qui ne sera jamais achevé, le Kitâb al-‘ibar ou Discours sur l’Histoire universelle. Cette introduction (muqaddima) sera considérée par la pos-
térité comme un opus à part entière ; elle est généralement connue sous le titre hellénisant de Prolégomènes. Ibn Khaldûn avait conscience d’y faire œuvre absolument nouvelle. Conscient du déclin de la civilisation à laquelle il appartenait, il voulait être à même d’en rendre compte scientifiquement, au moyen d’une méthodologie rigoureuse. Rejetant les travaux de ses devanciers, simples chroniqueurs alignant des faits sans les soumettre à une critique scientifique, mais surtout, sans en expliquer le déroulement, Ibn Khaldûn emprunte donc «cette voie originale» (al-nahw al-gharîb) qui rend l’histoire rétrospectivement intelligible et rationnelle. Ce faisant, il créait une «science nouvelle», (ilm mustanbat an-nash’a) qui fonde la science historique et la sociologie, tout en contenant les prémices de sciences humaines qui ne se constitueront au mieux qu’un demi-millénaire plus tard.
Le difficile parcours des candidats de la diversité résolument amer : «pour voir s’il y aurait un Arabe ou un Noir à l’Assemblée nationale ou à la tête d’une grande ville de France, j’ai suivi les campagnes de dizaines de fils et filles de l’immigration des ex-colonies de la République française lors du dernier round électoral, depuis l’apparition de candidats dit de «la diversité» [sous le mandat Sarkozy entre 2007 et 2011, Ndlr]. J’ai
dû faire le constat qu’il n’y en a toujours pas, d’où mon équation : zéro plus zéro égale la tête à Momo ! En sera-til autrement en 2012 ?» Car jusqu’alors, à l’exception de la Guyanaise noire George PauLangevin, l’Assemblée nationale est le lieu du plus puissant des communautarismes : celui des hommes blancs de plus de 60 ans de culture ou de religion chrétienne.
Concert
Statue d’Ibn Khaldoun sur la place de l’Indépendance à Tunis.
& à voir...
Au soir du 17 juin 2012, combien y aura-t-il de députés issus de la diversité pour représenter les classes populaires à l’Assemblée nationale ? Cette question, le documentariste Samir Abdallah (co-réalisateur avec Khéridine Mabrouk de Gaza-strophe en 2011) en a fait l’objet de son dernier long-métrage. Sa démarche, il la décrit très simplement, et avec une pointe d’humour,
Hommage à Omar Khayyam, par Tony Gatlif
Le 28 juin à partir de 20:00 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
Forabandit
Le zarb de Bijan Chemirani accompagne de son rythme les voix de Ulas Özdemir et de Sam Karpiena, respectivement asik et troubadour des temps modernes. Le trio Forabandit honore ainsi la poésie libertaire multiséculaire du pays d’Oc et de l’Anatolie. Entrée libre. Le 24 juin à 19:00 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
Exposition
Islam des mondes
Seyfeddine Ben Mansour Tunis Dans une récente analyse du pouvoir syrien publiée dans Le Monde («L’Etat de barbarie» persiste en Syrie, mais la tyrannie recule devant la révolution), Ziad Majed, professeur des études du Moyen-Orient à l’Université américaine de Paris, a eu recours à un concept développé au XIVe siècle par un savant maghrébin, celui de ‘asabiyya. L’auteur le traduit par «solidarité mécanique», un autre concept dû au sociologue Emile Durkheim (1858-1917). Qu’un concept socio-politique forgé au Moyen âge demeure pertinent au point d’être employé par un spécialiste au XXIe siècle est certes une chose assez extraordinaire. Le génie qui en est l’auteur ne l’est pas moins. Abd ar-Rahmân Ibn Khaldûn, dont on a commémoré le 28 mai dernier le 680e anniversaire, est la dernière étincelle d’une civilisation arabe dont le déclin était au XIVe siècle largement entamé. Il est l’inventeur de la science historique et de la sociologie, mais aussi un précurseur dans nombre d’autres domaines des sciences humaines, sciences qui ne seront constituées en tant que disciplines indépendantes qu’au XXe siècle : l’économie, la démographie, l’anthropologie, la psychologie (qu’il aborde également sur les plans politique, économique et éthique), la psychopédagogie, etc. On y a vu également un précurseur de Darwin, sa classification des espèces animales décrivant l’homme comme l’aboutissement d’un «progrès graduel de la Création». Dans le «continuum des êtres vivants» en effet, «le plan humain est atteint à partir du monde des singes [alqirada]». C’est du moins «ce qu’une observation attentive permet de découvrir. Dieu seul, qu’Il soit glorifié, dispose du cours des événements et connaît l’explication des choses cachées»… On y a vu également un précurseur de Marx. Ibn Khaldûn, s’est en effet beaucoup intéressé à l’influence qu’exerce sur
Cinéma
Ibn Khaldûn, l’homme qui inventa les sciences humaines
Agenda Culturel
Libertées
Artiste associée à l’Institut des cultures d’Islam, Majida Khattari présente avec Libertées une œuvre dédiée aux sources des révolutions, à l’interrogation des limites de la liberté. Entrée libre. Du 28 juin au 21 juillet Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
Workers Emirates
Dubaï, Abu Dhabi, cités artificielles au luxe tapageur. L’envers du décor : une armada de travailleurs indiens, philippins, chinois... qui triment sans interruption. Ces être invisibles, sans consistance, sans histoires, le photographe Philippe Chancel les saisit dans leur humanité niée.
Candidats pour du beur ?, réalisé par Samir Abdallah (documentaire, France, 1h30)
Jusqu’au 28 juillet Galerie Fait et cause 58, rue Quincampoix 75004 Paris
OPINION15
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Rupture entre le mouvement Hizmet et l’AKP ? Les accusations présentant le mouvement Hizmet comme l’ennemi de l’AKP ne sont pas plus fondées que celles le décrivant comme son soutien inconditionnel. D’après le chroniqueur Bülent Kenes, les récentes critiques adressées à l’AKP sont «légitimes», le mouvement Hizmet ayant toujours défendu «la responsabilité dans l’exercice du pouvoir». Depuis quelque temps, on parle beaucoup en Turquie d’un prétendu différend entre le mouvement Hizmet et le Parti de la justice et du développement (AKP). Je ne pense pas que ce soit le cas car le mouvement Hizmet s’est toujours tenu à l’écart de l’engagement politique. Il n’a BÜLENT KENEŞ jamais été ni organiquement lié, ni opposé à aucun parti. Il a opté au contraire pour un soutien au cas par cas, accordé non aux partis, mais aux politiques qu’il juge bénéfiques pour la nation et le pays, ainsi que pour le processus de démocratisation. De la même manière, il s’est élevé contre les politiques ou les projets de loi qu’il jugeait préjudiciables aux intérêts du pays comme de la nation. Rappelez-vous avec quelle fermeté le mouvement Hizmet s’était opposé au projet de loi contre le terrorisme élaboré par l’AKP à l’époque où le ministère de la Justice était dirigé par Cemil Çiçek. Jusqu’à il y a peu, le mouvement Hizmet était étiqueté comme pro-AKP, simplement parce qu’il a soutenu des politiques favorables au bienêtre de la nation : l’adoption de lois d’harmonisation avec les acquis de l’Union européenne, la lutte contre les réseaux de l’Etat profond tels que l’organisation terroriste Ergenekon et contre les juntes au sein de l’armée, ou encore l’accroissement des droits et des libertés. Aujourd’hui, le mouvement est au contraire étiqueté comme anti-AKP parce qu’il a commencé à critiquer le parti au pouvoir sur des sujets tels que le ralentissement du processus de démocratisation et celui des réformes. Certains le qualifient même d’ennemi de l’AKP, car outre ces critiques, le mouvement Hizmet s’est élevé contre la manière dont le gouvernement a géré la tragédie d’Uludere ainsi que contre le projet de loi sur les matchs truqués.
Pas de politique sans éthique
Plus récemment, le mouvement s’est s’opposé au projet du parti au
pouvoir d’abolir ou de restreindre les pouvoirs des procureurs et des tribunaux spéciaux en modifiant l’article 250 du Code de procédure pénale (CMK), alors que ces tribunaux et procureurs sont encore nécessaires dans la lutte contre les juntes et les organisations terroristes. Pour des raisons obscures, certains ont tendance à ne pas
‘‘ «Notre souhait est que l’AKP prenne en compte ces critiques justes et ces préoccupations légitimes»
voir que le soutien ou l’opposition du mouvement Hizmet est toujours et uniquement lié aux politiques menées. Le mouvement Hizmet n’est contre aucun parti politique et ses critiques de l’AKP ne le ciblent pas en tant que tel. On peut difficilement affirmer qu’il y a eu ou qu’il y a une coalition entre le mouvement Hizmet, organisation de la société civile, et l’AKP, qui est un parti politique. Par ailleurs, une coalition implique que le pouvoir
soit partagé entre ses différents membres. Or, pour autant que je sache, tous les membres du gouvernement appartiennent à l’AKP. Et puis, pourquoi un parti politique partagerait-il le pouvoir avec une organisation de la société civile ? Le mouvement Hizmet en tant que groupe issu de la société civile ou groupe de pression sociale, pour ainsi dire, exprime simplement ses attentes vis-à-vis des hommes politiques, comme le font d’autres groupes sociaux. Ces attentes, bien sûr, ne consistent pas en demandes, comme celles qui émanent des groupes d’intérêt ou des grandes sociétés. Les revendications du mouvement Hizmet portent sur les principes. Ces exigences peuvent être résumées ainsi : développer les normes démocratiques et les droits et libertés fondamentaux, assurer la transparence et la responsabilité dans l’exercice du pouvoir et éliminer toute forme de tutelle sur la volonté populaire.
Pour l’AKP, le verdict sortira des urnes
Il n’y a rien de plus naturel pour un mouvement de la société civile que de faire de telles demandes auprès d’un parti politique au pouvoir, au nom des groupes
sociaux qu’il représente. Il est à la fois absurde et injuste d’accuser ce mouvement d’exercer une tutelle sur le parti au pouvoir simplement parce qu’il fait de telles demandes ou qu’il critique des politiques, des pratiques ou des tendances qu’il juge mauvaises. Les groupes sociaux qui ont voté pour l’AKP pour soutenir ses efforts en faveur de la démocratisation du pays, d’un élargissement de la sphère civile et de la transparence dans l’administration publique expriment aujourd’hui des critiques constructives à l’adresse de l’AKP dont la tendance à s’écarter de ces objectifs est pour eux source de préoccupation. Leur déniera-t-on ce droit démocratique le plus élémentaire ? Notre souhait est que l’AKP prenne en compte, comme il l’a fait par le passé, ces critiques justes et ces préoccupations légitimes qui émanent de groupes sociaux sur lesquels il a édifié son pouvoir politique ces 10 dernières années. Il éviterait ainsi les politiques, pratiques ou tendances de nature à déplaire à ses électeurs. Qu’adviendrait-il dans le cas contraire ? Ce qui arriverait dans une vraie démocratie : ils seront rétribués à la première échéance électorale. b.kenes@todayszaman.com
Hakan : «je serai le Mesut Özil turc» Alors qu’à 18 ans à peine il s’apprête à quitter son club de Karlsruhe pour le grand Werder Brême, Hakan Çalhanoglu marche, selon beaucoup d’observateurs allemands, sur les traces d’un certain Mesut Özil. Hayri Uluç Alors qu’à 18 ans à peine il s’apprête à quitter son club de Karlsruhe pour le grand Werder Brême, Hakan Çalhanoglu marche, selon beaucoup d’observateurs allemands, sur les traces d’un certain Mesut Özil. A une différence près. «C’est grâce aux Allemands que je suis devenu footballeur aujourd’hui. Mais jouer pour l’équipe nationale turque est un honneur. Je veux être le Mesut Özil turc.» C’est à un journaliste du quotidien Milliyet que s’est confié le jeune talent turc
Hakan Çalhanoglu cette semaine. Quelques jours après s’être engagé à rejoindre le Werder, club avec lequel il découvrira la Bundesliga la saison prochaine. Relégué en D3 avec Karlsruhe cette saison, Hakan aura néanmoins eu la chance de jouer avec l’équipe A dans l’anti-chambre de l’élite allemande. 14 rencontres disputées et 3 passes décisives délivrées par le jeune milieu de terrain qui n’a alors pas encore 18 ans. Plusieurs clubs turcs lui font rapidement des offres mais c’est le papa de Hakan, Hüseyin, qui lui conseillera de
poursuivre son apprentissage en Allemagne et d’accepter l’offre du Werder. Côté sélection aussi, Hakan Çalhanoglu a le choix.
Devenir le Mesut turc
Contrairement aux Samed Yesil et autres Okan Aydin, Hakan choisit la sélection turque, sans hésiter. «J’ai reçu une invitation pour rejoindre les équipes de la Mannschaft mais laisser la Turquie de côté aurait été trop difficile pour moi. J’ai donc choisi la Turquie et actuellement j’ai déjà à mon compte 22 sélections et 4
buts avec les U19. C’est grâce aux Allemands que je suis footballeur aujourd’hui, mais jouer pour l’équipe nationale turque est pour moi un honneur. Je veux être le Mesut Özil turc».
Le Mondial 2014 avec la Turquie
Remarqué lors du tournoi des nations U19 au Danemark, Hakan est cependant encore loin du niveau du joueur du Real. Mais le jeune transfert du Werder veut se donner les moyens de ses ambitions : «j’arrive au club une heure avant le début des entraînements
et pars une heure après tout le monde. J’ai beaucoup travaillé pour en arriver là et je veux continuer. Si j’obtiens du temps de jeu au Werder, j’aurai peut-être la chance d’être repris par Abdullah Avci en équipe nationale. J’espère aller au Mondial 2014 avec la Turquie». Hakan aura alors 20 ans et peut-être le bagage nécessaire pour rejoindre son nouveau coéquipier du Werder, Mehmet Ekici, en sélection.
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22 - 28 JUIN 2012 ZAMAN FRANCE
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