Fr n°279

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es uatre é s éc o no m iq ues de B erc y

C h o isir le b o n spo rt po ur so n enfant

P o ur E rding, c e sera Saint- E tienne

ECONOMIE1 2

FAMILLE1 3

SPORT1 6

6 - 12 SEPTEMBRE 2013 N ° 2 7 9 Prix : 2,5 €

W W W . Z A M A N FR A N C E . FR

I NT ERV ENT I O N EN S Y RI E : CE Q U E RI S Q U E L A T U RQ U I E

u o ent o le s ectre d une inter ention ilitaire ranco a éricaine se rofile en rie Z aman France revient sur les enj eux sécuritaires et diplo matiques que soulèvent ces frap p es p our la T urquie. Q uels sont les risques qui menacent A nka ra ? L e terrorisme va-t-il de nouveau sévir ? E t quel est le niveau de pr otection de l’armée turque face aux armes chimiques d’A ssad ?

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Une intervention en Syrie entraînerait des risques pour la Turquie, désormais prête à rejoindre les Etats-Unis et la France. C’est ce que soutiennent plusieurs experts. La stabilité de la Turquie pourrait en effet être compromise à différents niveaux. Si elle prend part à cette coalition, Ankara deviendra l’une des cibles directes du régime syrien et de ses alliés, l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Les experts mettent

L’éventualité d’un retour de Sarigü l provoque des tensions au CH P

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Le retour envisagé de Mustafa Sarigül, très populaire candidat à la mairie d’Istanbul, au CHP ne fait pas plaisir à tous le monde au sein du premier parti d’opposition turc. Le clan Baykal et le leader de la formation politique, Kemal Kiliçdaroglu, craignent des tensions internes mais aussi le risque d’une concurrence qui leur serait défavorable.

ainsi en garde contre le fait que les alliés de la Syrie pourraient attaquer la Turquie en raison de sa décision de participer à la coalition internationale. Par ailleurs, ils soulignent le fait que le territoire turc reste à la merci d’attaques chimiques syriennes contre lesquelles Ankara est très mal préparé. Enfin, amas pourrait rejouer la carte du PKK pour destabiliser à nouveau la Turquie -INTERNATIONAL 10-11

RTURQ

rie : le ari ris ué d n ara E M R E D E M I R

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ric eo ro : len prépare l’avenir car il a misé sur l’éducation»

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Invité dans le cadre d’une rencontre intitulée « iversité et cohésion dans un monde globalisé», organisée entre autres par la Plateforme de Paris et Ebru magazine, à akar, le professeur Eric eoffroy, spécialiste du soufisme s’est livré à Zaman France. L’universitaire nous dévoile sa vision de la mondialisation et nous explique comment l’islam peut lui apporter un supplément d’âme.

L L L ACCESSIBLE AUX CITOY ENS D ans sa volonté de changer l’image de la police auprè s des Français, le ministre de l’I nté rieur M anuel V alls a dé cidé la mise en place d’une saisine immé diate de l’I G P N , la police des polices, sur internet. -FRANCE 02

RINTERVIEW

UNE MOSQ UÉE ET UN CEMEVI BIENTÔ T RÉUNIS A fin de renforcer les liens entre les communauté s alé vie et sunnite en T urq uie, une mosq ué e et un cemevi ( lieu de culte alé vi) seront construites côte à côte, dans le mê me complex e, à A nk ara. C ’est ce q u’a dé voilé samedi le pré sident de la Fondation alé vie C E M , le professeur I z z ettin D ogan, avant de pré ciser q ue les travaux commenceront le 8 septemb re. -TURQ UIE 07

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Les ambiguï tés parlementaires de H ollande LE PRÊT À TAUX ZÉRO RENFORCÉ EST L’UNE DES MESURES MISES EN PLACE FIN 2010 POUR «FAIRE DE LA FRANCE UN PAYS DE PROPRIÉTAIRES».

A C H E TE R S O N LO G E M E N T : U N R Ê V E A C C E S S I B LE ? Investir dans la pierre pour se sentir protégé et mieux vivre ses vieux jours, tel est le projet d’une écrasante majorité de Français. Les Français musulmans, eux, souhaitent en prime des crédits respectant leur éthique. RSOCIETE 04

Za m a n O k u r H a t t ý : 0 1 4 2 0 0 1 9 3 6

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Suspendu à la décision du Congrès américain, concernant les frappes en Syrie, Hollande se réserve la possibilité de saisir le Parlement français pour un vote. Réclamée par l’opposition, cette option n’est pas forcément la meilleure pour le président français qui risque de diviser l’opinion publique. RFRANCE 03


0 2 F R A NCE

La « po lice des po lices» accessible aux cito yens

E D IT O EMRE D EMI R

Syrie : le pari risqué d’Ank ara En l’espace de deux ans, plus de 100.000 personnes ont été tuées en Syrie. Au moins un demi-million de Syriens sont devenus des réfugiés. Le savant syrien Muhammed Saïd Ramadan al-Bouti, qui avait été accusé d’être pro-Assad et assassiné le 21 mars 2013, avait raison. Il a averti que le changement imposé par les armes se traduirait par un effondrement total du pays. Il était pour un changement progressif plutôt que radical. Selon lui, toute intervention étrangère – même venant des pays musulmans – coûterait trop de vies et de destructions. En fin de compte, c’est ce qui s’est passé. La situation montre aussi les faiblesses de la politique étrangère turque et surtout les erreurs de la politique syrienne. Au début de la crise en Syrie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu ont tenté de mettre en place les moyens pour trouver une solution diplomatique et démocratique à la crise syrienne. La Turquie a sous-estimé la force de Bachar al-Assad et a très vite choisi de rompre les relations avec son régime. Si la Turquie avait continué ses efforts de médiation entre l’opposition et le régime, les conséquences auraient pu être différentes. Même si une intervention militaire semble aujourd’hui inévitable et qu’Ankara la soutient ouvertement, la Turquie pourrait être le pays le plus touché par cette décision. Avec ses 900 kilomètres de frontières communes, la Turquie court le risque de subir des représailles de la part de la Syrie ou de ses alliés. La Syrie chercherait à transformer le sol turc en terrain de con its religieux. Il faut rappeler que la Turquie n’a pas les moyens de contrer une attaque chimique. L’Iran, le Hezbollah et la Russie pourraient mener des attaques terroristes contre la Turquie en soutenant le PKK. Surtout, le processus de paix établi entre le gouvernement turc et le PKK serait sérieusement menacé après une intervention militaire. La Syrie pourra-t-elle se relever après une telle destruction ? Il est difficile de le prévoir, même si Assad perd le pouvoir. En tout les cas, les musulmans n’oublieront jamais comment l’Iran a soutenu le régime d’Assad et les groupes armés du Hezbollah ont combattu pour soutenir sa cause. e.demir@ z amanfrance.fr

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L’IG PN, appelée couramment «police des polices», p ourra ê tre saisie directement p ar les Français sur internet.

Dans sa volonté de changer l’image de la police auprè s des Franç ais, le ministre de l’I ntérieur M anuel V alls a décidé la mise en p lace d’une saisine immédiate de l’I G P N , la p olice des p olices, sur internet.

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Les Français pourront désormais saisir directement l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la «police des polices», en cas d’abus présumé des forces de l’ordre, une réforme voulue par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. «Une police doit être respectée, respectueuse évidemment des lois et des règlements», a-t-il déclaré lundi après avoir présenté sa réforme aux responsables de la police. Il s’agit d’uniformiser sur l’ensemble du territoire français les procédures de contrôle aujourd’hui morcelées, l’IGPN absorbant l’IGS (Inspection générale des services, compétente à Paris et dans sa proche banlieue) pour devenir une entité unique dotée de sept implantations

géographiques (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Lille, Rennes et, en 2014, Metz). Pour assurer la transparence et éviter un fonctionnement en vase clos, un comité sera créé au sein de l’IGPN et constitué pour moitié d’acteurs externes : le défenseur des droits, un magistrat, un professeur des universités, un élu, un avocat, un journaliste, un dirigeant associatif.

L’AG G IORNAMENTO INDISPENSABLE DE LA POLICE La possibilité pour un citoyen de saisir directement la police des polices, jusqu’ici limitée à l’IGS, sera étendue à toute la France et pourra être réalisée sur internet. Cette mesure complète une série d’initiatives déjà

annoncées pour renforcer la confiance entre la police et la population. Le code de déontologie de la police contiendra par exemple des principes juridiques encadrant la «palpation de sécurité» pratiquée au cours des contrôles de sécurité, qui ne «doit pas être systématique» et devra être «pratiquée à l’écart du regard d’autrui», a expliqué Manuel Valls. Les contrôles d’identité ne peuvent être banalisés, «au risque d’alimenter d’inutiles ressentiments», a-t-il dit. Un numéro d’identification sera apposé sur l’uniforme des policiers et des gendarmes avant la fin de l’année, une formule qui remplace l’idée, un temps caressée, de la délivrance d’un récépissé en cas de contrôle pour éviter leur multiplication. P H O T O D E L A SE M A I N E

La présidente du Brésil, Dilma Roussef, en compagnie de Barack Obama. Le Brésil a demandé des ex plications claires à W ashington concernant les écoutes faites p ar la N S A de la chef d’E tat, en j uin 2 0 1 2 .

...ET UNE MAUVAISE

UNE BONNE...

Record de radioactivité à Fukushima

L e nombre de chô meurs en E sp agne a enregistré en aoû t un sixième mois de baisse consécutif qui conforte aux y eux du gouvernement l’esp oir d’une embellie économique. L e nombre de p ersonnes inscrites au chô mage a très légèrement baissé, de 3 1 unités, en aoû t p ar rap p ort à j uillet, selon les statistiques du ministère du T ravail. M ais c’est la p remière fois dep uis 2 0 0 0 que le nombre de

D e nouveaux niveaux record de radioactivité ont été enregistrés à p roximité de réservoirs contenant de l’eau contaminée dans la centrale nucléaire accidentée de Fuk ushimaD aichi, a annoncé mercredi l’A utorité j ap onaise de régulation du nucléaire ( N R A ) . L es comp teurs ont mesuré des radiations de 2 .2 0 0 milliS ieverts ( mS v) , 2 0 % de p lus que les p récédentes mesures

chô meurs baisse en aoû t, un mois traditionnellement marqué par la fin des activités touristiques estivales qui p èse sur les emp lois saisonniers. « L e marché du travail se stabilise et j e dirais qu’il y a une raison d’esp érer. N ous observerons une légère croissance dans la deuxième p artie de l’année» , a déclaré le ministre de l’E conomie L uis de G uindos sur les ondes de C adena S er.

remontant à samedi. A ces niveaux, les radiations sont mortelles p our une p ersonne qui y serait exp osée quelques heures sans tenue de p rotection. L a centrale de Fuk ushima-D aichi a été p artiellement détruite ap rès le tremblement de terre et le tsunami de mars 2 0 1 1 , qui ont p rovoqué le p lus grave accident nucléaire civil dep uis la catastrop he de T chernoby l en 1 9 8 6 .

NOUVELLE

Baisse du chômage en Espagne


0 3 F R A NCE

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« J e ne rec o m m enc erai j am ais» Le milieu de terrain de l’équipe de France Samir Nasri a confié au quotidien sportif L’E q uipe ses regrets au suj et de son comportement à l’E uro 2 0 1 2 et a assuré q u’on ne l’y reprendrait plus.

Les ambig uï tés parlementaires de H o llande L’opposition réclame à Franç ois H ollande un vote parlementaire sur l’engagement de la France dans des frap p es aériennes sur la S y rie.

Suspendu à la décision du Congrè s américain, concernant les frap p es en S y rie, Hollande se réserve la p ossibilité de saisir le P arlement français p our un vote. Réclam ée par l’op p osition, cette op tion n’est p as forcément la meilleure p our le prés ident français qui risque de diviser l’op inion p ublique.

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Un vote du parlement sur une intervention de la France en Syrie, réclamé par l’opposition mais rejeté par la majorité, n’est pas un tabou pour François Hollande, a déclaré mardi le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. «Le président de la République, qui a le pouvoir, c’est aussi lui et lui seul qui doit décider, éventuellement, s’il peut y avoir le moment venu un vote», a-t-il dit sur RTL. Interrogé sur le fait de savoir si François Hollande excluait ou non un vote, réclamé par l’opposition de droite et par les écologistes mais auquel il n’est pas tenu par la Constitution, Alain Vidalies a répondu : «Ce n’est pas un sujet tabou pour François Hollande.» Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux, a abondé dans le même sens. «La Constitution autorise le président de la République à demander s’il le souhaite un vote», a-t-il déclaré sur RFI. Bruno Le Roux et Alain Vidalies se sont dit persuadés que François Hollande s’adresserait prochainement aux Français, comme le demande là aussi l’opposition, sans toutefois pouvoir donner de précisions à ce sujet. Le Premier ministre Jean Marc Ayrault a annoncé lundi une action «ferme et proportionnée» en Syrie après l’attaque chimique menée, selon Paris et Washington, par le régime de Bachar al Assad le 21 août, mais elle entend préalablement réunir une coalition pour agir.

RESPONSABILITÉ DU G OUVERNEMENT La question d’un vote du parlement français s’est posée après que le président Barack Obama a décidé, à la surprise générale, de demander l’approbation du Congrès pour une intervention américaine en Syrie. Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a assuré sur Europe 1 que les députés UMP étaient favorables

Les éleveurs du sud-est franç ais demandent au président de la République d’ordonner l’ex écution de lou s a ant la fin de la semaine, pour épargner leurs troupeaux .

à une intervention dans le cadre des Nations unies, où la Chine et la Russie s’opposent à toute intervention. Mais il a estimé que le fait de s’affranchir de l’aval des Nations unies serait une décision «extrêmement lourde» de la part de François Hollande. «Si le président décide seul d’être en rupture complète avec toute l’histoire des affaires étran-

gères et militaire de France, je demande à ce que son gouvernement engage sa responsabilité devant l’Assemblée nationale», a-t-il ajouté. Dans une interview donnée au Figaro et publiée mardi, le président syrien Bachar al-Assad a déclaré que la France deviendrait l’ennemie de la Syrie si elle participait à une intervention contre le régime de Damas.

Les éleveurs du sud-est réclament l’éradication du loup

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Les éleveurs du sudest demandent à François Hollande que 24 loups soient abattus avant la fin de la semaine dans leur région, avec l’aide de l’armée si nécessaire, pour lutter contre les attaques de ce prédateur contre leurs troupeaux. La Fédération ovine des AlpesMaritimes, la Fédération des acteurs ruraux, l’Association des éleveurs et bergers du Vercors-Drome-Isère et Solidarité pastorale ont interpellé le président dans une lettre ouverte envoyée avant son déplacement, samedi à Nice, pour l’ouverture des Jeux de la Francophonie. «Les loups sabotent l’élevage», écrivent-ils. «Il est inadmissible que l’Etat français attende qu’il y ait une victime humaine pour réagir. Il est plus que temps de prendre la mesure réelle du

danger encouru.» «Si vous manquez de moyens (...), faites appel à l’armée pour porter assistance aux éleveurs en danger», ajoutentils en demandant que les chasseurs aient le droit de tirer sur les loups. Ils demandent que 24 loups soient abattus avant le 6 septembre, et non jusqu’au printemps 2014, comme le prévoit le «plan loup» entré en vigueur au niveau national en mai dernier. Les Alpes-Maritimes sont particulièrement touchées par les attaques sur les troupeaux. Deux loups ont été abattus cette année dans le département, dont un le 19 août dernier. «Depuis le début de l’année 2013, 355 attaques sont imputables au prédateur dans les Alpes-Maritimes, ayant occasionné 1.300 victimes», indique la préfecture.


0 4 S OCIET E A ch eter so n lo g ement : un rê v e accessible ?

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Le mécanisme de la murabaha permet à une banque d’acheter un bien immobilier pour le revendre plus cher au client, ce qui évite le recours au p rê t à intérê t, p rohibé p our les musulmans.

Investir dans la pierre pour se sentir protégé et mieux vivre ses vieux j ours, tel est le p roj et d’une écrasante maj orité de Français. L es Français musulmans, eux, souhaitent en pri me des crédits resp ectant leur éthique. ASSMAÂ RAK H O-MOM S’ils le pouvaient, 91 % des Français seraient propriétaires de leur logement. Selon le sondage AVendreALouer/OpinionWay réalisé en juin 2012, la pierre reste en effet une valeur sûre, un gage de sécurité pour préparer un avenir incertain. 49 % des Français estiment également important d’être propriétaire à l’heure de la retraite. Seulement, si dans leur écrasante majorité, les Français rêvent d’accession à la propriété, ils ne sont que 23 % à avoir un réel projet immobilier. Pour les autres, l’obstacle principal reste le financement, l’obtention d’un prêt restant difficile pour 1 % des personnes interrogées.

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DES SOLUTIONS DE RECH ANG E... Les Français musulmans ne font, quant à eux, pas exception à la règle. Espérant comme leurs concitoyens accéder à la propriété, ils doivent également prendre en compte un autre paramètre : l’interdiction de l’intérêt édictée par l’islam. Cependant, tandis que certains s’y conforment strictement, d’autres n’hésitent pas à franchir le pas et à emprunter auprès des banques, s’appuyant, pour certains d’entre eux, sur une fatwa (avis juridique religieux) émise en 200 par le Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR). Selon cet avis juridique, le musulman européen peut avoir recours au «prêt bancaire avec intérêt en vue de l’acquisition d’une maison, à condition qu’il ne possède pas une autre maison qui suffit à ses besoins, que la maison en question soit sa résidence principale et qu’il n’a pas en sa possession une épargne lui permettant de l’acquérir sans recourir à ce moyen». Toutefois, le CEFR prend bien soin, avant d’aboutir à cette conclusion, de rappeler «l’interdiction de l’usure». Il appelle également «les musulmans d’Occident à s’employer à trouver des alternatives juridiquement légales qui ne présentent aucune controverse, en ayant recours, par exemple, au contrat de «murabaha» utilisé par les banques islamiques». Le Conseil invite enfin «les différentes organisations et institutions musulmanes à négocier avec les banques européennes traditionnelles pour trouver à cette transaction financière une forme islamiquement acceptable». Autre dispositif à disposition des primo-accédants, le PTZ+, ou prêt à taux zéro renforcé. Mis en place fin

2010 par le gouvernement alors emmené par Nicolas Sarkozy, le PTZ+ visait alors à «faire de la France un pays de propriétaires», selon les mots de l’ancien président de la République. Le principe ? Un prêt sans intérêts pour des primo-accédants, venant compléter un apport personnel ou d’autres emprunts et crédits pour l’acquisition d’un logement. Ce logement doit être la résidence principale du ou des propriétaire(s) et, depuis janvier 2013, un plafond de ressources a été rétabli pour plus de justice sociale, alors qu’auparavant aucune condition de ressources n’était requise. Quoique intéressant, ce prêt s’adresse toutefois à des clients, d’une part, disposant d’un apport conséquent et, d’autre part, ayant établi une relation aussi longue que solide et cordiale avec leur banque.

... AUX SOLUTIONS ISLAMO-COMPATIBLES Autant dire que la demande reste forte du côté des musulmans. Les dirigeants de 5 0easi, une société experte dans la conception de produits financiers conformes à l’éthique musulmane, l’ont bien compris. Dès avril 2011, le groupe 5 0easi annonce le lancement en France du premier prêt immobilier compatible avec les principes islamiques. Pour pouvoir commercialiser le produit, Anass Patel, président de 5 0easi, a fait appel à la Chaabi Bank, filiale de la Banque populaire marocaine et par ailleurs première banque à permettre en France l’ouverture d’un compte courant «sharia-compatible». S’agissant du produit de financement immobilier, il est fondé sur le mécanisme de la murabaha, selon lequel la banque achète le bien immobilier pour le revendre plus cher au client. La transparence étant de mise dans le système financier islamique, le client conna t le montant du bénéfice qui revient à la banque. Seulement, là encore la clientèle risque d’être restreinte. Car, pour être éligible à ce prêt, il faut pouvoir financer son emprunt sur une durée fixée à 10 ans, avec des mensualités élevées que beaucoup ne pourront pas supporter. C’est pourquoi 5 0easi travaille en parallèle à l’élaboration d’un autre produit financier fondé, cette fois-ci, sur la musharaka, une copropriété dégressive permettant un transfert graduel du bien immobilier de la banque au client après une durée pouvant aller jusqu’à 25 ans.

Le ou r t tau éro ren orcé est l une des esures ises en lace fin Sark oz y pour «faire de la France un pays de propriétaires».

LA FINANCE ÉTH IQ UE À PETITS PAS La finance islamique peine toutefois à s’installer en France. Au Royaume-Uni, il existe une banque de détail, l’Islamic Bank of Britain, qui compte près de 50 000 clients. Mais en France, bien que Bercy tente de se positionner sur le secteur, c’est avant tout pour attirer les pétrodollars des pays du Golfe. Priorité est donc donnée aux banques d’investissement, les capitaux islamiques devant servir au développement des grandes entreprises françaises, à la fois visibles et émettant des obligations importantes. Exit la finance éthique pour les particuliers ? Il existe pourtant une demande sans offre suffisante aujourd’hui. La crise des subprimes est passée par là et a marqué durablement les esprits. Selon une étude de l’IFAAS (Islamic Finance Advisory & Assurance Services) de 2011, un marché est pourtant constitué et les opportunités pour les banques de détail sont réelles : «Un tiers des personnes de confession musulmane vivant en France affirme avoir contracté un emprunt auprès d’une banque lors des 5 dernières an-

ar le ou erne ent de icolas

nées, et la même proportion déclare avoir l’intention de le faire dans les 2 ans à venir.» De plus, 55 % de cette clientèle se dit «intéressée par des produits de financement conformes à l’éthique musulmane». Ainsi, pour acheter leur logement, les consommateurs de culture musulmane préfèreraient compter sur les banquiers de la place de Paris plutôt que sur les banquiers du Golfe et restent à l’affût d’offres de prêts immobiliers alternatives. En partenariat avec Saphirnew s.com

J a ma is sa ns ma ma iso n a u b l ed !

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Si leurs aînés rêvaient leur retour au pays en investissant tant dans l’immobilier que dans le foncier, les Français d’origine maghrébine continuent d’investir dans le pays d’origine de leurs parents, mais pour de toutes autres raisons. Le contexte de crise en Europe ne leur permettant pas d’acheter en France, ceux-ci se tournent vers le Maghreb, et le Maroc en particulier, pour investir. Beaucoup achètent des

biens de moyenne gamme autour de 25000 € et les financent soit avec leur épargne personnelle, soit en empruntant à la famille, voire aux banques. Plus informels, les Français d’origine subsaharienne et turque épargnent, eux, très souvent par le biais des tontines, celles-ci leur permettant de financer des projets de développement (école, dispensaire…) en même temps qu’ils construisent leur maison.


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La réf o rme de l’ éco le v a se po ursuiv re En dépit des critiques de nombreux enseignants, le gouvernement a décidé de p oursuivre les réformes scolaires entrep rises dès cette rentrée. L e p résident Hollande a défendu les mesures mises en p lace p ar V incent P eillon, mlinistre de l’E ducation, et ce dernier a p récisé que de nouvelles décisions suivront, ap rès l’entrée en vigueur de la semaine de quatre j ours et demi.

Vincent Peillon est le ministre de l’Education nationale.

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La réforme de l’école comprendra de nouvelles étapes dans les années à venir, a dit mardi le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, au moment où un quart des écoles publiques françaises appliquent les nouveaux rythmes scolaires. Le ministre a notamment démenti tout abandon d’une réforme des vacances, déclarant que tous les sujets étaient sur la table. «Nous sommes au début d’une grande réforme, on a fait le premier pas dans la bonne direction, je vous promets qu’il y en aura d’autres», a-t-il déclaré sur France Inter. François Hollande a défendu mardi la réforme de son ministre qui enterre la semaine des quatre jours voulue par Nicolas Sarkozy, mais dont la mise en oeuvre reste critiquée par une partie du monde éducatif à l’heure de la rentrée. Cette refonte, qui s’appliquera à l’ensemble du territoire national à la rentrée 2014, ne concerne pour l’heure qu’un peu plus d’un écolier sur cinq et a donné lieu à une fronde des syndicats d’enseignants, notamment à Paris, où le maire, Bertrand Delanoë, a dû batailler ferme pour l’imposer.

UNE RÉFORME DIFFICILE MAIS JUG ÉE NÉCESSAIRE «Vous êtes parmi ces 4.000 villes françaises qui ont fait ce choix audacieux, reconnaissons-le», a déclaré le président lors d’une table ronde consacrée au nouveaux rythmes scolaires à l’école Michelet de la ville de Denain (Nord). Les rythmes scolaires s’y organisent désormais sur quatre jours et demi, avec moins d’heures de cours au quotidien mais davantage d’activités périscolaires dont l’organisation et le financement posent problèmes dans cer-

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taines communes. François Hollande a reconnu ces difficultés mais expliqué que cette réforme visait un objectif pédagogique via l’allègement des journées des écoliers tout en leur offrant un nombre de jours d’école plus proche de la moyenne européenne. «Les rythmes scolaires, c’est fait pour les élèves, c’est pas fait pour les communes, c’est pas fait pour les enseignants», a rappelé le chef de l’Etat.

25 % DES ÉCOLES SONT PASSÉES À 4 JOURS ET DEMI Selon l’Elysée, la France comptait avant cette réforme, avec 144 jours par an, le nombre de jours d’école parmi les plus faibles d’Europe, avec une moyenne de 187 jours pour l’OCDE. De son côté, le ministre de l’Education a insisté sur la nécessité de cette réforme, qui établit la semaine de quatre jours et demi et laisse plus de places aux activités périscolaires. «Aujourd’hui, c’est 80 % des enfants avec cette réforme qui pourront avoir accès à ces activités périscolaires, culturelles, sportives», contre 20 % auparavant, a dit le ministre, évoquant une réforme «qui diminue les inégalités». Vincent Peillon a rappelé que la réforme faisait passer de 144 à 180 le nombre de jours de classe annuels. Environ 25 % des écoles publiques passent en septembre à la semaine de quatre jours et demi.

D’aprè s l’OCDE, la France fait partie des pays européens qui comptent le moins de jours scolaires annuels.

U n enseig na nt se su ic ide p o u r c a u se « p ro f essio nnel l e» Un professeur d’électronique s’est donné la mort dimanche, à la veille de la pré-rentrée des enseignants, en lais-

sant une lettre justifiant son geste par des «problématiques professionnelles», a-t-on appris lundi de source syndicale. Le professeur enseignait en classe de Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D) au lycée Antonin-Artaud, dans le XIIIe arrondissement de Marseille, où une cellule d’écoute et de suivi psychologique a été mise en place. «Avant de commettre l’irréparable, il a écrit une lettre à ses collègues où il annonçait son geste et l’expliquait par les évolutions du métier d’enseignant, incriminant plus particulièrement la récente réforme STI2D», a indiqué lundi le syndicat SNES-FSU d’Aix-Marseille dans un communiqué. Le syndicat a souligné que le suicide de l’enseignant de STI2D faisait écho à la «souffrance professionnelle» liée à la réforme des filières technologiques qui a engendré de «graves perturbations». Les enseignants ont demandé la mise en place d’une «journée banalisée» qui permettrait aux personnels de l’établissement de débattre sans devoir assurer les cours.


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ric eo roy en ré are a enir car i a misé sur éducation Invité dans le cadre d’une rencontre intitulée « D iversité et cohésion dans un monde globalisé» , organisée entre autres p ar la P lateforme de P aris et E bru magaz ine, à D aka r, le p rofesseur E ric G eoffroy , sp écialiste du soufisme s’est li ré à aman rance ’uni ersitaire nous dévoile sa vision de la mondialisation et nous e plique comment l’islam p eut lui ap p orter un sup plément d’ me Vous ê tes intervenu récemment à Dak ar sur le rôle entre islam et mondialisation. Q uelle est votre vision de la globalisation marchande ? Je pense que derrière cette mondialisation, il y a quelque chose de très matérialiste, qui fonctionne grâce ou à cause du système libéral financier appelé capitaliste. Dans ce contexte, des personnes, des mouvements, des groupes, dans toutes les religions, prennent actuellement position, essayent d’agir pour faire en sorte que nous ayons une conscience planétaire, mais avec des buts, avec une méthodologie positive, avec une éthique. Dans mon cas, je remarque un souci et une prise de conscience dans la plupart des milieux soufies. Il faut que l’on change de monde, c’est la fin d’un monde, celui de la modernité positiviste, issu du modèle européen. Comment jugez -vous, dans ce cadre, l’action menée par le H iz met / mouvement G ü len ? Ce que j’aime bien dans ce mouvement c’est que les valeurs islamiques sont là mais ne sont pas brandies comme un slogan idéologique. Ses fondements sont vraiment spiri-

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«Le dé fi pour le Hiz met, c’est de pré voir l’aprè s- G ü len»

tuels mais c’est une spiritualité vécue et qui s’incarne dans le quotidien. Gülen prépare l’avenir car il a misé sur l’éducation. Le Hizmet est aussi un mouvement mondialisé, il est conscient de ça, il agit dans ce cadre-là. La mondialisation actuelle doit accoucher d’une mondialisation plus spirituelle, plus éthique et je pense que Gülen prépare cela. Et le rapport du H iz met à l’islam ? J’ai trouvé que l’islamité du mouvement me paraissait plus affirmé. e dirai même que je trouve ça bien, car si les musulmans qui travaillent comme le Hizmet

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Une danse rituelle ex écutée par les derviches tourneurs en Turquie.

éclipsent leur islamité, cela risque de conforter l’islam vu par les Occidentaux : le djihadiste ou bien le musulman du coin. Justement, comment concilier spiritualité et engagement social ? Lequel doit rester prépondérant ? Dans le mouvement Hizmet, je crois que la spiritualité doit rester centrale comme chez Said Nursi. Said Nursi est un spirituel comme Gülen. Nursi était pour le soufisme, comme tous les réformistes musulmans de son époque, en tant qu’idéal spirituel de l’islam, mais contre certains confrérismes. Le défi pour le Hizmet, c’est de prévoir l’aprèslen. Il doit s’ouvrir et proposer ses valeurs au monde, pas seulement au monde musulman. Est-ce que le mouvement fait assez profiter l’islam global de sa pédagogie, de sa méthodologie, notamment dans l’éducation ? Les écoles Gülen fonctionnent avec des gens formés du mouvement : c’est très bien, mais il faut former des éducateurs, des pédagogues dans le monde musulman selon ses principes mais dans un cercle plus large. Les con réries soufies ous araissent elles la hauteur de ces enjeux ? Certain considèrent que les confréries soufies sont très fermées mais c’est en quelque sorte faux car il y a des confréries qui sont impliquées dans le champ islamique, dans le champ social, dans le champ politique. L’essentiel est de garder une cohérence du mouvement : il faut trouver un équilibre entre une certaine unité sans tomber dans l’uniformité de la pensée unique et imposée. Ce risque est possible pour tous les mouvements religieux, politique.

B REV ES ECO

OCDE La France va mieux

ric eo ro est l auteur de plusieurs livres sur le soufis e en lan ue ran aise

Q uelle est votre vision du dialogue interreligieux ? En ce qui concerne le dialogue interculturel ou religieux, il faut vraiment sortir du cadre trop formel, autour des colloques et des publics eux-mêmes convaincus. Il faut trouver des modes d’action qui puissent toucher les masses. Je pense que l’impact du Hizmet se réalisera sur ce terrain, comme sur l’éducation. La présence de G ü len aux Etats-Unis vous semblet elle a oir eu une in uence sur l orientation du mouvement ? Le fait qu’il vive aux Etats-Unis est quand même significatif. Le fait qu’un leader d’un mouvement éthique, d’inspiration islamique et même soufie vive en ccident, aux Etats-Unis, signifie qu’il a dépassé la dichotomie Islam- ccident, ce qui est intéressant. Même si son retour en urquie est peut être difficile, il est plus libre et plus actif depuis les Etats-Unis que depuis la Turquie.

L’OCDE a relevé en forte hausse mardi ses prévisions pour l’économie française en 2013, anticipant désormais une croissance de 0,3 % là où elle escomptait une contraction de 0,3 % en mai, à la faveur des bons résultats du deuxième trimestre. Les économistes de l’organisation restent toutefois prudents pour la suite, estimant qu’aucune reprise durable ne s’installera sans un rebond de l’investissement des entreprises. La «bonne surprise» du deuxième trimestre, marquée par une hausse de 0,5 % du PIB là où les économistes tablaient en moyenne sur 0,2 %, explique l’essentiel de la révision à la hausse des attentes de l’OCDE pour la France à la faveur de la publication de son évaluation économique intermédiaire.

RETRAITES des ran ais insatis aits

Le projet de réforme des retraites présenté par Jean-Marc Ayrault n’a pas convaincu les trois quarts des Français. 74 % se déclarent insatisfaits du projet, selon un sondage réalisé par l’Ifop et publié mercredi 4 septembre dans le magazine Pèlerin. Le Premier ministre Ayrault avait vanté une «réforme structurelle majeure». Or, 19 % seulement des Français se disent «plutôt satisfaits» du projet de réforme des retraites et 2 % «très satisfaits», contre 39 % de «plutôt pas satisfaits» et 35 % de «pas du tout satisfaits», soit un total de 74 % de mécontents, tandis que 5 % ne se prononcent pas. 82 % des instaisfaits sont des sympathisants de l’UMP, alors que 63 % sont de sensibilité de gauche.

Un Syrien sur dix est un réfugié, d’après les derniers chiffres fournis par le Haut-Commissariat aux réfugiés.


0 7 T U R Q U IE L’ U N I C E F v eut un partenariat av ec la Turq uie 6 - 12 SEPTEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE

De plus en plus engagé dans les causes humanitaires, avec une aide au dévelop p ement estimée à 1, 6 milliards de dollars, A nka ra est en vogue aup rès de l’U N I C E F qui souhaite intensifier ses projets a ec la urquie BÜ SRA Ö Z ERLI A N K A R A râce à son économie orissante, la urquie a été reconnue par l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) comme partenaire potentiel avec lequel mener des projets internationaux. «Notre présence en urquie n’aura bientôt plus la même valeur qu’avant. Nous cherchons en effet à créer davantage de partenariat et à partager toujours plus de connaissances avec la urquie, qui est devenu un pays à revenus élevés et où notre présence va désormais au-delà de l’assistance», a précisé à aman le représentant UNICEF pour la urquie, Ayman Abulaban.

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UNE NATION TRÈ S ACTIVE DANS LES SITUATIONS D’URG ENCE L’UNICEF et la urquie ont une histoire commune vieille de plus de 60 ans. La urquie est le seul pays à posséder à la fois un Comité national chargé de défendre les droits des enfants et de soulever des fonds ainsi qu’un bureau de l’UNICEF chargé de la coopération dans des domaines liés au bien-être de l’enfant. out comme dans d’autres pays, ce bureau est chargé d’exécuter un programme qui a fait l’objet d’une discussion, d’un accord et d’une signature avec le gouvernement turc. rès active sur le terrain de l’aide d’urgence, la urquie n’hésite pas à débloquer d’importantes sommes d’argent provenant de son bud-

Le président de la Fondation alévie CEM, le professeur Iz z ettin Dogan.

U ne mo sq u é e et u n c emev i b ientô t ré u nis ILY AS K OÇ A N K A R A Afin de renforcer les liens entre les communautés alévie et sunnite en urquie, une mosquée et un cemevi (lieu de culte alévi) seront construites côte à côte, dans le même complexe, à Ankara. C’est ce qu’a dévoilé samedi le président de la Fondation alévie CEM, le professeur Izzettin ogan, avant de préciser que les travaux commenceront le 8 septembre. Le président de la Fondation a précisé que l’idée d’un lieu de culte commun provenait de l’intellectuel Fethullah len qui s’est interrogé sur la question de réunir une mosquée et un cemevi. En tant que président de la Fondation CEM, ogan a accepté la proposition de l’intellectuel, à une condition. « ’ai dit à len que nous n’avions aucun problème avec cette idée mais qu’il était temps de donner une nouvelle fonction aux mosquées. ’ai alors suggéré de mettre en place une soupe populaire entre la mosquée et la cemevi», a précisé ogan. Une proposition que len, à son tour, a bien accueillie.

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UN COMPLEX E DE 12.000 MÈ TRES CARRÉS ogan a déclaré que le complexe s’étendrait sur une zone de 12.000 mètres carrés et allait inclure un parc de 5.000 mètres carrés pour que les croyants puissent se sociabiliser. emal aya, président de la Fondation Haci Bektas eli, a déclaré que le but du projet était d’empêcher la diffusion des tensions religieuses du Moyenrient vers la urquie. «Les alévis et les sunnites se conna tront mieux et dépasseront leurs préjugés», a-t-il expliqué. Le complexe comprendra une salle de conférence, une salle de lecture pour les enfants de familles défavorisées et des salons en plus de la soupe populaire.

get pour venir en aide aux populations manitaire et au développement. En 2011, dans le besoin. «Il peut être extrêmement l’aide au développement de la part de la utile de prendre exemple sur l’expérience urquie a augmenté d’environ 30 %, soit pratique, l’in uence régionale et le pou- de 1,2 milliards de dollars et en 2012 de voir de la urquie», a ajouté Abulaban. 8 %, soit de 2,4 milliards de dollars par rapport aux années précédentes. Et, étant LA TURQ UIE, NOUVEAU G RAND PAY S DONATEUR donné que les fonds des pays donateurs Entre 2010 et 2012, la urquie a donné habituels ont diminué ces dernières an1,6 milliards de dollars pour l’aide au nées, des économies émergentes comme développement, un nouveau record dans la urquie sont parvenus à remédier à Un camp de réfugiés syriens en Turquie. l’histoire du pays en matière d’aide hu- cette baisse.


0 8 T U R Q U IE

6 - 12 SEPTEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE

L’ év entualité d’ un reto ur de S arig ü l pro v o q ue des tensio ns au C H P Le retour envisagé de Mustafa Sarigü l, très p op ulaire candidat à la mairie d’I stanbul, au C HP ne fait p as p laisir à tous le monde au sein du p remier p arti d’op p osition turc. L e clan B ay k al et le leader de la formation p olitique, K emal K iliçdaroglu, craignent des tensions internes mais aussi le risque d’une concurrence qui leur serait défavorable.

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Le possible retour de Mustafa Sarigül au sein du Parti républicain du peuple (CHP) ainsi que son éventuelle nomination comme candidat au poste de maire d’Istanbul a provoqué de vives tensions parmi les membres du parti de gauche turc. Après avoir été exclu en 2005 du CHP dont il faisait partie, le retour éventuel de Mustafa Sarigül est aujourd’hui source de controverses. Si certains ont ouvertement fait connaître leur désaccord face à ce retour encore incertain, le leader du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a déclaré qu’il serait honoré de la présence de l’actuel maire du quartier de Sisli à Istanbul. Ce dernier est d’ailleurs resté évasif dans ses commentaires vis-à-vis de son retour au CHP. «Nous nous assurerons que tous les socio-démocrates et les citoyens qui croient en la démocratie se réunissent et mènent l’unité nationale socio-démocratique au pouvoir, d’abord aux élections locales puis

Mustafa Sarigü l est un sérieux challenger p our le p résident du C HP K emal K iliçdaroglu.

aux élections générales», a affirmé Sarig l à un journaliste lundi.

UN H OMME POLITIQ UE POPULAIRE Bien que Mustafa Sarigül ait fondé il y a quelques années son propre mouvement politique, le Mouvement pour le changement en Turquie (TDH), ce dernier n’est pas encore devenu un parti politique en tant que tel et son fondateur pourrait être un candidat précieux pour le CHP. Mustafa Sarigül est un homme politique célèbre et les sondages montrent que de nombreux stambouliotes seraient prêts à voter pour lui aux élections municipales l’année prochaine, s’il était amené à affronter l’actuel maire d’Istanbul, Kadir Topbas. Toutefois, certains aspects importants sont à prendre en compte quant à un possible retour de Sarigül. Tout d’abord, une décision concernant son expulsion du parti est toujours en vigueur. Afin d’annu-

ler cette décision, Sarigül est obligé de faire appel. Pour lui, la décision de son expulsion est injuste et devrait être considérée comme nulle et non avenue. L’administration du CHP insiste toutefois pour que Sarigül fasse appel afin d’abroger la décision. Il y a quelques années, Sarigül a été expulsé du CHP après avoir défié avec succès l’ancien leader du parti, Deniz Baykal, et avoir provoqué «des agitations et des rixes».

«LE RETOUR DE SARIG Ü L POURRAIT ENTRAÎ NER LA DIVISION DU PARTI» De même, le leader du parti, Kiliçdaroglu, ne peut garantir le retour de Sarigül à la suite de son expulsion sans le soutien du Conseil du parti. Et si, effectivement, il revient, il n’est même pas sûr qu’il soit candidat pour le poste de maire à Istanbul. Il est également possible que Mustafa Sarigül souhaite obtenir le poste de leader du parti s’il parvient à obtenir plus

de voix que Kiliçdaroglu aux élections municipales de 2014. Une possibilité qui, une fois de plus, créé un malaise parmi les membres du parti. Pour un des membres du CHP qui a demandé à rester anonyme dans un entretien à Zaman, le retour de Sarigül diviserait le CHP de façon inévitable. «S’il revient, Deniz Baykal et ses quelque 40 soutiens pourraient quitter le parti. Le CHP pourrait alors être divisé», a-t-il déclaré. «Les histoires concernant le retour de M. Sarigül essayent de faire croire qu’il y a un problème au sein du CHP. Pourtant, notre président a clairement dit que les portes du parti étaient ouvertes. Nous sommes las d’entendre tous ces commentaires et ces rapports dans les journaux. En même temps, M. Sarigül devrait être clair quant à sa décision de rejoindre le CHP», a affirmé à aman le vice-président du CHP, Gürsel Tekin, connu pour ne pas adhérer totalement à l’idée du retour de Sarigül.

Le procè s du coup d’Etat du 28 février 19 9 7 s’est ouvert r s le erdict rononcé dans l a aire r ene on c’est un autre p rocès imp ortant qui vient de s’ouvrir en T urquie : celui du coup d’E tat du 2 8 février 1 9 9 7 qui avait destitué le P remier ministre E rbak an. 1 0 3 p ersonnes sont susp ectées et des p eines d’emp risonnement à vie guettent p lusieurs hauts militaires.

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La première audience du procès historique impliquant 103 suspects accusés d’avoir tenté de renverser le gouvernement élu démocratiquement le 28 février 1997, événement connu sous le nom de «coup d’Etat post-moderne», s’est ouverte lundi à Ankara. Toutefois, les archives de la réunion du Conseil de sécurité nationale (MGK) qui a eu lieu le jour même du coup d’Etat n’ont pas été envoyées par le service de conseil juridique du MGK comme l’avait demandé le tribunal en vue du déroulement du procès. Ce dernier a ainsi débuté à la 13e Haute Cour Criminelle de la capitale turque, qui a reçu un acte d’accusation de 1.300 pages début juin par le Bureau du Procureur en chef d’Ankara.

LES CONSÉQ UENCES DU COUP D’ETAT Le 28 février 1997, les forces armées turques (TSK) ont publié un rapport

dans lequel le gouvernement dirigé par le Parti de la prospérité (RP) faisait l’objet de vives critiques. Le MGK avait établi 18 décisions au total au cours de la fameuse réunion du 28 février et les avait présentées au Premier ministre et leader du RP de l’époque, Necmettin Erbakan, afin d’obtenir son approbation. Ce dernier a en fait été forcé à signer les décisions avant de démissionner et de remettre le poste de Premier ministre à son partenaire de coalition, Tansu Çiller. La signature des 18 décisions par Erbakan a été considérée comme une ingérence de l’armée dans les affaires de l’Etat, un non-respect de la démocratie. A la suite du putsch, une série de restrictions sévères ont fait leur entrée dans la vie religieuse, comme le montre l’interdiction non-officielle mais largement répandue du port du voile islamique. L’armée a

L’ a rmé e tu rq u e en é ta t d’ a l erte -

Le re ier inistre ec ettin r a an au ilieu et ansu iller de dos

auc e l ancien c e d état a or s ail a i arada i

ensuite été purgée de ses membres suspectés d’avoir des liens avec des groupes religieux.

LES G ÉNÉRAUX À LA RETRAITE RISQ UENT L’EMPRISONNEMENT À VIE En 2012, le Bureau du Procureur en chef d’Ankara a lancé une enquête sur le coup d’Etat de février 1997. L’ancien chef d’état major, Ismail Hakki Karadayi, est le tout premier suspect figurant sur l’acte d’accusation. Parmi les plus importants suspects listés dans le document, se trouvent le sous-chef d’état major, Çevik Bir, l’ancien commandant Yalçin Ataman, l’ancien secrétaire général d’état major, Erol Özkasnak et Çevik Bir, accusé d’avoir mis en place le Groupe d’études

occidentales (BÇG) pendant le coup d’Etat. L’ancien président du Conseil supérieur de l’éducation (YÖK), Kemal Gürüz, l’ancien commandant de la gendarmerie, le général Teoman Koman et le général à la retraite Çetin Dogan, condamné à 20 ans de prison l’année dernière pour son implication dans l’affaire Balyoz viennent compléter la liste. Grand absent à cette audience pour raisons de santé, Hakki Karadayi, ancien chef d’état major. Ces généraux à la retraite risquent l’emprisonnement à vie. L’audience, qui s’est ouverte avec la vérification de l’identité des suspects, s’est poursuivie avec la lecture de l’acte accusation dans l’après-midi.

Les forces armées turques ont été placées en état d’alerte et prendront toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts nationaux face à toute menace venant de Syrie, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie d’Ankara, Ahmet Davutoglu. «Nous sommes désormais dans une position d’alerte renforcée (...) La Turquie prendra toutes les mesures nécessaires dans le cadre de (la protection) de ses intérêts propres», a-t-il dit en ajoutant que «toutes les options» restaient ouvertes quant à une éventuelle action internationale. La Turquie, qui partage une longue frontière avec la Syrie dont elle était un proche allié jusqu’à récemment, a pris une position en èche contre le régime de Damas. Mardi, le ministre des Affaires étrangères avait qualifié l’attaque chimique présumée de la Goutha orientale de «crime contre l’humanité» ne pouvant rester impunie.


0 9 EU R OP E Les relatio ns entre la Turq uie et l’ A llemag ne so nt sur le déclin Malgré une composante turque qui représente 5 % de la p op ulation allemande, les relations germanoturques se sont durcies. E n cause, une p olitique allemande trop fermée sur l’adhésion turque et une montée de l’islamop hobie en A llemagne. SEVG I AK ARÇ ESME I S T A N B U L Selon Faruk Sen, président de la Fondation turco-allemande pour l’éducation et la recherche scientifique ( A A ), les relations turcoallemandes sont sur le déclin, notamment en raison de la position actuelle de l’Allemagne vis-à-vis de la urquie. Lors d’une table ronde organisée par A A et la Fondation onrad Adenaer, Faruk Sen a affirmé que l’attitude négative de la chancelière Angela Merkel envers le Premier ministre turc Erdogan et la candidature de la urquie à l’UE ainsi que le point de vue des urcs vis-à-vis des assassinats néo-nazis de urcs en Allemagne contribuaient à la dégradation des relations turco-allemandes. Sen a également évoqué la montée de l’islamophobie en Allemagne où les musulmans représentent 5 % de la population, la dégradation de l’économie et par conséquent, la vision des immigrés comme boucs émissaires. Autant de raisons qui expliquant la détérioration de ces relations bilatérales.

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LA TURQ UIE DEVRAIT EX PORTER DAVANTAG E VERS L’ALLEMAG NE Concernant les urcs vivant en Allemagne, l’homme d’affaires turc Ahmet ler a informé que 82.000 d’entre eux étaient devenus entrepreneurs et que le nombre de travailleurs qualifiés dans le domaine administratif avait atteint les 100.000 salariés. Selon ler, le préjugé selon lequel la plupart des urcs d’Allemagne sont ouvriers n’a plus de raison d’être étant donné qu’ils donnent actuellement du travail à 480.000 personnes en Allemagne. Si les urcs contribuent de plus en plus à l’économie allemande, ler a affirmé qu’il était honteux que les produits turcs ne comptent que pour 0,03 % des importations allemandes. Les urcs d’Allemagne ont eu droit d’ouvrir leur propre entreprise à partir de 1 85 et ont, par conséquent, fait beaucoup de progrès dans le domaine des affaires. Actuellement, l’Allemagne est le premier partenaire commercial de la urquie et la urquie est le 16e partenaire de l’Allemagne. L’ALLEMAG NE OPPOSÉE AU MULTICULTURALISME L’auteur turc, Nevval Sevindi, qui a réalisé un documentaire sur les immigrés turcs en Europe, a déclaré que le préjugé selon lequel les urcs ne se sont pas adaptés à l’Allemagne est répandu non seulement parmi les Allemands, mais aussi parmi les urcs. «Cette idée est de la pure propagande car l’Allemagne n’a pas réussi à développer de politique d’intégration», a-t-elle déclaré. Selon Sevindi, les urcs d’Allemagne ne savaient pas comment protéger leur identité et ont d s’intégrer au pays hôte. Sevindi a également déclaré que le multiculturalisme n’avait jamais existé en Allemagne et n’avait jamais été voulu.

Le re us alle and de l ad ésion tur ue l et les a aires de eurtres racistes en lle a ne exp liquent la dégradation des relations bilatérales entre Berlin et Ank ara.

6 - 12 SEPTEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Les E u ro p é ens o nt g ra ndi de 1 1 c m en u n siè c l e

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La taille moyenne des hommes en Europe a progressé de 11 cm entre 18 0 et 1 80, passant à 1m 8, révèle une étude publiée lundi qui illustre l’amélioration spectaculaire de la santé observée en un siècle dans le vieux continent. «Les augmentations de la taille humaine sont un indicateur clef des progrès de l’état de santé moyen des populations», souligne imothy Hatton, professeur d’économie à l’université britannique d’Essex qui a dirigé cette étude. Alors que la période couverte par l’étude englobe les deux Guerres mondiales et la crise économique des années 1 30, cette croissance est surprenante, ce qui fait dire aux chercheurs que les progrès de la médecine sont le facteur le plus important d’augmentation de la taille moyenne

d’une population. Publiée par les xford Economic Papers, l’étude porte sur des hommes âgés de 21 ans environ et vivant dans quinze pays européens. Les chercheurs ont notamment exploité les mensurations mesurées au moment du service militaire. L’étude ne concerne que les hommes, les données étant plus difficiles à recueillir pour les femmes.

L’amélioration des conditions médicales et sanitaires a permis aux Européens de gagner 11 cm durant le siè cle dernier.


10 INT ER NA T IONA L

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Les risq ues d’ une interv entio n en S yrie po ur A nk ara Alors que la décision de frapper militairement la Syrie sera débattue au C ongrès américain le 9 septem bre pr ochain, le soutien turc à cette intervention po urrait plac er A nk ara dans une po sition périlleu se vis à vis de ses voisins. SINEM CENG IZ Une intervention en Syrie entraînerait des risques pour la Turquie, désormais prête à rejoindre les Etats-Unis et la France. C’est ce que soutiennent les experts. La stabilité de la Turquie pourrait en effet être compromise, sous différents aspects. Si elle prend part à cette coalition, Ankara deviendra l’une des cibles du régime syrien et de ses alliés, l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Les experts mettent ainsi en garde contre le fait que les alliés de la Syrie pourraient attaquer la Turquie en raison de sa décision de participer à la coalition internationale.

Le c o u a c de T é h é ra n su r l es a rmes c h imiq u es Le ministre des aires étrangè res Ahmet Davutoglu en p résence de son homologue américain, J ohn K erry .

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POUR LA TURQ UIE, LE RISQ UE TERRORISTE Sedat Laçiner, recteur de l’université de Çanakkale, a déclaré que le régime syrien, l’Iran, le Hezbollah et la Russie pourraient mener des attaques terroristes contre la Turquie en soutenant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Du même avis que Laçiner, Hasan Kanbolat, directeur du Centre d’études stratégiques pour le MoyenOrient (ORSAM), a ajouté que les pays alliés de la Syrie pourraient également tenter de saboter le processus de paix établi entre le gouvernement turc et le PKK. Kanbolat n’exclut pas non plus la thèse d’un attentat à l’image de celui qui a eu lieu à Reyhanli dans le sud de la Turquie en mai dernier et qui a fait 50 morts. «Il risque d’y avoir des opérations terroristes contre les civils turcs et de plus en plus d’activités illégales le long de la frontière avec la Syrie», a confié Hasan anbolat à aman. Mercredi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Muallem, a menacé Ankara en prévenant que le pouvoir de la Turquie, déjà en zone de turbulences à cause de la situation égyptienne, pourrait être «profondément» touché en cas d’action militaire en Syrie. Selon les experts, la Syrie chercherait à transformer le sol turc en terrain de con its religieux. «Outre le PKK, les alliés pourraient jouer la carte des groupes religieux. Ils feraient alors leur possible pour faire monter les tensions interreligieuses en Turquie», a noté Sedat Laçiner. Certains groupes affiliés à l’Iran auraient d’ailleurs recruté de jeunes alaouites dans la province de Hatay près de la frontière syrienne dans le but de créer des tensions dans les provinces du sud de la Turquie et de fournir l’armée d’Assad. Le ministère iranien des Affaires étrangères a mis en garde la Turquie et certains autres pays de la région quant à leur participation à une éventuelle intervention en Syrie et leur a demandé de rester «attentifs» à la situation syrienne. LES INCERTITUDES D’UNE INTERVENTION EN SY RIE Selon certaines sources, la base aérienne d’Incirlik dans la province d’Adana au sud de la Turquie pourrait

être utilisée pour renforcer la force de la coalition qui prévoit d’intervenir en Syrie. Les missiles Patriot de l’OTAN, conçus pour contrer les missiles balistiques, les missiles de croisière et les avions provenant de la Syrie vers la Turquie pourraient également être utilisés en cas d’intervention. Dans le même temps, des hauts dirigeants militaires de Turquie, Etats-Unis et autres pays occidentaux se sont rencontrés en Jordanie pour discuter des différentes façons possibles de répondre à l’utilisation d’armes chimiques. «La question est de savoir si les Etats-Unis et ses alliés sont réellement sincères vis-à-vis d’une intervention. Si le but n’est pas de renverser Assad, il y a le risque que ce dernier devienne encore plus puissant, ce qui représenterait un problème de taille pour la Turquie», a mis en garde Laçiner. Selon certains rapports, l’intervention militaire pourrait durer trois jours voire moins, car elle consistera principalement en une série de tirs de missiles ou de frappes aériennes.

es a rontements entre forces syriennes dans la p rovince de raqqa.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a estimé lundi que les propos attribués à l’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani accusant le gouvernement syrien d’avoir eu recours aux armes chimiques avaient été «déformés». Cité dimanche par l’agence de presse iranienne Ilna, Rafsandjani déclarait que les autorités syriennes avaient utilisé des armes chimiques contre leur propre peuple – déclaration étonnante étant donné l’alliance entre Téhéran et Damas. Quelques heures plus tard, Ilna avait remplacé sa dépêche par une autre n’attribuant à personne la responsabilité de l’attaque. «Les déclarations du président du Conseil de discernement (Rafsandjani) ont été déformées et démenties par son entourage», a déclaré Marzieh Afkham, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

RAFSANDJANI, PROCH E DE ROH ANI Ilna avait tout d’abord reproduit cette citation prêtée à Rafsandjani : «Le peuple a été la cible d’une attaque chimique menée par son propre gouvernement, et il doit désormais s’attendre à une intervention étrangère». Dans la dépêche suivante, la citation a été retouchée comme suit : «D’un côté, le peuple syrien est la cible d’une attaque chimique, et maintenant, il doit s’attendre à une intervention étrangère». Akbar Hachémi Rafsandjani est un proche allié du nouveau président iranien, le modéré Hassan Rohani, et il préside le Conseil de discernement, organisme chargé de conseiller le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.


11 INT ER NA T IONA L

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La Turquie mal équipée pour contrer une attaque chimique En cas d’attaques chimiques syriennes, les p ertes civiles turques seraient imp ortantes estiment les exp erts.

NESIBE H ICRET SOY A N K A R A Si la Turquie était attaquée par la Syrie à coup d’armes chimiques après une intervention sur le territoire syrien, le pays ne serait pas prêt à contrer de telles attaques, soutiennent les experts. Serdar Erdurmaz, président du département des armes de destruction massive au Centre turc de relations internationales et d’analyse stratégique (TÜRKSAM), a déclaré que la Turquie pâtirait des conséquences d’une attaque chimique en raison du nombre insuffisant de détecteurs de gaz chimiques le long de ses frontières. «L’armée turque possède des détecteurs mais ils sont situés uniquement au sein des zones de combat militaires. Les gaz chimiques étant invisibles et inodores, il est donc indispensable que des détecteurs de gaz chimiques soient déployés le long de la frontière», a précisé Erdurmaz à Zaman. Rappelant que les gaz chimiques sont également absorbés par la peau, Serdar Erdurmaz a précisé que le port de masques à gaz n’était pas suffisant et qu’il faudrait fournir des vêtements de protection aux citoyens vivant non loin de la frontière.

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LES MISSILES DE L’OTAN NE FERAIENT PAS LE POIDS Sait Yilmaz, directeur du Centre de sécurité nationale, de la recherche et de l’application stratégique, a noté que la Syrie pourrait cibler des habitations de civils en Turquie. «Tout ce que la Turquie possède, ce sont des masques à gaz périmés provenant des Etats-Unis. Même si la Turquie fournit de nouveaux masques, ceux-ci pourront protéger uniquement certaines unités militaires turques près de la frontière syrienne, mais pas les civils», a déclaré Sait Yilmaz à Zaman. De même, les experts s’accordent à dire que les Patriots, missiles antibalistiques de l’OTAN, ne seraient pas efficaces s’ils devaient détruire des missiles courte portée provenant de Syrie. «Le régime syrien possède différents types de missiles qui pourraient être à ogive chimique et biologique. Or, on ne sait pas si les missiles Patriot de l’OTAN seraient vraiment efficaces dans l’éventualité d’une attaque syrienne», a déclaré à Zaman Sinan Ülgen, président du Centre d’études économiques et de politique extérieure (EDAM) d’Istanbul.

La sécurité des Turcs menacée dans les pays instables L’enlè vement d’un capitaine et de son copilote de la comp agnie aérienne T urk ish A irlines ( T HY ) au L iban, début aoû t, continue de soulever des inquiétudes à l’encontre de p ay s où règnent tensions et agitations et où la sécurité des citoy ens turcs est menacée.

Le ministre s rien des aires tran res ous a ons les o ens de nous d fendre» -

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, a déclaré mardi qu’une intervention en Syrie déstabiliserait la Turquie, qui a déjà été secouée par le coup d’Etat militaire en Egypte. Lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une conférence de presse à Damas, Mouallem a ciblé les pays qui soutenaient une action militaire contre le régime syrien et a précisé que la Syrie se défendrait avec «tous les moyens à sa disposition». «Nous avons les moyens de nous défendre, et si nécessaire, nous surprendrons nos agresseurs avec ces moyens de défense», a-t-il averti.

MOUALLEM APPELLE L’OCCIDENT À PROUVER L’UTILISATION D’ARMES CH IMIQ UES Le ministre syrien des Affaires étrangères a également exhorté l’Occident à prouver l’utilisation d’armes chimiques dans l’attaque du 21 août dernier dans la banlieue de Damas après la déclaration du secrétaire d’Etat américain John Kerry selon laquelle il était «indéniable» qu’il y avait eu utilisation d’armes chimiques. Mouallem a ainsi accusé Kerry de «mentir» et de «ne pas respecter le travail des inspecteurs de l’ONU». Ces derniers se sont rendus sur place, à Ghouta, où a eu lieu l’attaque au début de la semaine pour enquêter sur l’utilisa-

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W alid al-mouallem ( à gauche) , le ministre syrien des aires étrangè res, met en garde la T urquie contre les rép ercussions sur son territoire d’une attaque contre D amas.

tion des prétendues armes chimiques. Selon Mouallem, le régime a aidé l’équipe de l’ NU afin que les inspecteurs «révèlent la vérité» sur l’attaque chimique de mercredi dernier. Mouallem a également commenté les dires du ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, selon lesquels la Turquie participerait à une action contre la Syrie menée par l’ONU, ou si cela échoue, à une coalition internationale pour punir le régime syrien.

SINEM CENG IZ Vendredi 9 août, le pilote Murat Akpinar et son copilote Murat Agca ont été victimes d’un enlèvement par le groupe Zuwwar Imam Ali al-Reda, non loin de l’aéroport de Beyrouth alors qu’ils se rendaient à leur hôtel. Les deux Turcs n’ont toujours pas été relâchés. Le groupe responsable du kidnapping demande la libération de neuf pèlerins chiites libanais enlevés par les forces de l’opposition syrienne en mai dernier. Les deux pilotes ne sont pas les seuls citoyens turcs à avoir été kidnappés ou détenus dans un

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«T urk ish A irlines ne fait rien pour amé liorer les conditions de travail de ses employ é s»

pays étranger. Le journaliste Metin Turan qui travaille pour la chaîne publique TRT attend toujours sa libération depuis qu’il est emprisonné au Caire après s’être fait arrêté par les forces de l’ordre égyptiennes. Resat Öztürk, un employé qui travaille en Egypte a également été arrêté par les autorités égyptiennes, au motif de ses activités d’espionnage. Toutefois, ce n’est pas uniquement en Egypte et au Liban que la sécurité des Turcs est menacée. Le journaliste Bashar Fahmi Kadumi est détenu en Syrie depuis plus d’un an.

«TURKI SH AIRLINES ET LE G OUVERNEMENT TURC SONT RESPONSABLES» Rappelons que la Turquie est actuellement en froid avec les gouvernements syrien et égyptien. Elle soutient vivement l’opposition syrienne qui cherche à faire tomber le régime

syrien et ne reconnaît pas le nouveau gouvernement égyptien mis en place par l’armée après la destitution de Mohamed Morsi début juillet. Zaman s’est entretenu avec l’Union de l’aviation civile turque à propos de l’enlèvement des deux pilotes turcs au Liban. Atilay Ayçin, président de l’Union, a accusé le gouvernement turc et la compagnie aérienne Turkish Airlines de ne pas avoir pris les mesures de sécurité nécessaires à l’égard du personnel de cabine. «Turkish Airlines et le gouvernement turc sont responsables. Turkish Airlines ne fait rien pour améliorer les conditions de travail de ses employés. Ces derniers se rendent dans des pays à risque», a affirmé Ayçin.

DES MESURES DE SÉCURITÉ RENFORCÉES Ce dernier a noté que ce n’était pas la première fois que l’équipage de Turkish Airlines faisait face à un tel risque. «Le personnel de Turkish Airlines a déjà rencontré des problèmes avec certains pays africains», a précisé Ayçin. Turkish Airlines a en effet décidé de continuer à effectuer des vols à destination du Liban après le kidnapping. La compagnie aérienne a souligné pour sa défense que des mesures de sécurité avaient été prises pour le personnel de bord entre la sortie de l’avion et l’hôtel. Après l’enlèvement de Murat Akpinar et de Murat Agca, la Turquie a annoncé une série de mesures de sécurité pour l’ensemble des citoyens turcs. Elle les a en effet exhorté à ne pas voyager au Liban et a vivement conseillé aux Turcs qui y résident de quitter le pays. En outre, le Premier ministre Erdogan s’est entretenu au téléphone avec son homologue libanais, Najib Mikati, dimanche dernier à propos des enquêtes en cours sur le kidnapping des deux pilotes turcs.


12 ECONOMIE

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Les quatre défis économiques de Bercy Croissance, emploi, impôts et déficits : François Hollande et son gouvernement sont face à quatre défis liés mais parfois difficilement conciliables, dont l’issue décidera de leur capacité à enclencher la deuxième phase d’un quinquennat marqué jusqu’alors par l’urgence et la crise.

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«Les emplois "d’avenir", peuvent aider François Hollande à faire reculer le chômage»

LA RELANCE DE L’EMPLOI S’il juge quant à lui probable que la zone euro connaisse aujourd’hui un retournement du cycle manufacturier, Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM, juge ce lundi sur son blog qu’»il faut maintenant savoir amplifier ce mouvement pour que l’investissement reprenne et que l’emploi ait une allure plus robuste». La vigueur de la reprise est le facteur déterminant d’un possible retournement de l’emploi, après plus de deux ans de hausses mensuelles consécutives du nombre de chômeurs. Les dizaines de milliers de créations d’emplois aidés ces derniers mois, notamment les emplois «d’avenir», peuvent aider François Hollande et son gouvernement à faire reculer le nombre de chômeurs. Et peut-être même à atteindre son objectif d’une baisse d’ici la fin de l’année. Mais faire reculer durablement le taux de chômage suppose une vraie accélération de

La relance de la croissance et le recul des déficits publics font partie des priorités du programme économique du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. SOURCE : REUTERS

L’INTROUVABLE CROISSANCE La croissance économique d’abord, dont la vigueur permettra ou non au président français d’atteindre durablement son objectif de faire baisser le chômage et ceux de réduire les déficits publics et de baisser les impôts et le coût du travail. La gêne apparue quand il a annoncé vendredi que la prévision de croissance 2014 serait probablement relevée, avant que l’on comprenne qu’elle devrait en fait être abaissée, illustre la difficulté à mesurer l’ampleur du rebond post-récession. Le chef de l’Etat ne faisait en effet pas référence dans son entretien au quotidien Le Monde à la prévision officielle de croissance du PIB en 2014 (+1,2%) mais à une estimation de travail de +0,8%, a-t-on précisé. Une fois n’est pas coutume, la dernière surprise sur le front de la croissance a été bonne, avec un rebond nettement supérieur aux anticipations au deuxième trimestre (+0,5%). Depuis, certains économistes estiment que l’activité pourrait repartir plus vigoureusement que la future nouvelle prévision de croissance du gouvernement, qui sera annoncée dans les prochaines semaines et devrait tourner autour de 1%. Le cabinet d’analyse économique Asterès voit par exemple un potentiel de bonne surprise - son fondateur Nicolas Bouzou disant percevoir «pour une fois (un) aléa haussier tout à fait possible» et prévoit +1,2%. D’autres évoquent la possibilité d’un «effet cocktail» grâce auquel la vitesse de retournement de l’économie française pourrait surprendre.

mage, qui sont tous dans le rouge. Face à un «ras-le-bol fiscal» dont il a reconnu la montée chez les patrons et les particuliers, le gouvernement a promis la semaine dernière l’arrêt l’an prochain de la hausse des prélèvements pesant sur les entreprises et une baisse les années suivantes. François Hollande est même allé plus loin en

L’objectif des «emplois avenir» est de réduire le chômage, en particulier celui des jeunes.

annonçant une «pause fiscale», sans préciser si la totalité de l’effort sur les prélèvements prévu jusqu’alors pour 2014 – une hausse de 6 milliards d’euros – serait annulée. Cette stabilisation doit permettre de conforter la reprise économique, quand certains économistes ont estimé qu’une trop forte hausse des prélèvements ces dernières années ont provoqué un phénomène de rendement dégressif de la fiscalité.

VAINCRE LES DÉFICITS PUBLICS Ce faisant, les autorités françaises semblent aussi continuer d’assumer un ralentissement du rythme de réduction du déficit public. Un ralentissement autorisé par le report de deux ans, à fin 2015, par la Commission européenne de l’obligation pour la France de réduire son déficit sous 3 % du PIB, et par le contexte de taux d’intérêt toujours favorable pour la France. Pour l’an prochain, le montant des économies prévues jusqu’alors a en revanche été confirmé la semaine dernière, à 14 milliards d’euros, signe que c’est par les économies puis par la baisse du niveau des dépenses publiques dans le PIB que la France espère convaincre les marchés financiers et ses partenaires européens de son sérieux. Ces derniers ne relâcheront pas en parallèle leur pression pour que Paris mène des réformes structurelles d’ampleur, à même selon eux de relever le potentiel de croissance du pays et la création d’emplois. Ceci d’autant plus que la France n’a guère tenu compte des recommandations de la Commission européenne dans sa réforme des retraites présentée mardi dernier.

Le difficile retour des banques françaises l’activité. La hausse de la population active sous l’effet d’une démographie française plus dynamique que celle des pays voisins implique, selon les estimations les plus souvent retenues, une croissance économique d’environ 1,5 % pour faire reculer ce taux, qui s’élevait à 10,8 % à la fin du premier trimestre. Le taux de chômage du deuxième trimestre sera publié jeudi. Les organisations patronales plaident quant à elles pour une baisse massive du coût du travail pour soutenir la création d’emplois et critiquent le recours à des emplois aidés d’abord conçus pour le secteur non marchand, par ce gouvernement comme par le précédent.

VERS UNE PAUSE FISCALE ? Si la croissance continuait d’accélérer pour atteindre par exemple 2 %, un rythme bien supérieur aux prévisions actuelles des conjoncturistes, l’équation serait résolue avec des créations naturelles d’emplois et des recettes fiscales progressant d’une dizaine de milliards d’euros, permettant de réduire le déficit et de stabiliser ou réduire les prélèvements. Une croissance molle, en revanche, pèse non seulement sur les recettes de l’Etat mais également, à travers son effet sur l’emploi, sur les comptes de retraite, de santé ou d’assurance chô-

Les banques françaises, qui ont retrouvé grâce aux yeux du marché après des restructurations menées tambour battant, risquent désormais d’être dépassées par leurs concurrentes qui ont entrepris des réformes plus radicales pour doper leurs bénéfices et renforcer leur solvabilité financière. Pour les investisseurs, les titres des banques françaises ont encore un potentiel de hausse dans la mesure où de nouveaux plans d’économies viennent d’être lancées et que la zone euro est sortie de la récession. Mais des doutes subsistent sur leur capacité à débusquer des niches de compétitivité qui

puissent les mettre à l’abri d’une régulation toujours plus forte et de soubresauts boursiers du fait de la remontée des taux d’intérêt. Bien qu’elles aient considérablement réduit leur profil de risque, les banques françaises, soutenues par leur marché domestique et un régulateur accommodant, n’ont pas pris le chemin de réformes radicales emprunté par la banque suisse UBS ou la Royal Bank of Scotland qui ont abandonné certains métiers et adopté des stratégies plus compatibles avec les nouvelles exigences réglementaires, sous la pression du marché et des régulateurs.


13 F A MIL L E& S A NT E

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C h o isir le bo n spo rt po ur so n enf ant De préférence, les enfants ne doivent pas pratiquer de sport avant l’â ge de 5 ans, dans l’intérê t de leur développement physique.

Ç a y est, la rentrée est arrivée. V otre enfant souhaite se dép enser et vous ne savez p as à quel sp ort l’inscrire. Z aman France vous donne ses conseils. DALILA BOUAZ IZ P A R I S Votre enfant veut se défouler et pratiquer une activité sportive ? Au-delà des aspects pratiques : horaires, adresse du club... pour choisir le sport qui convienne vraiment à son enfant, il faut tenir compte de son caractère et de ses goûts mais aussi de son âge. A 3 ans, même s’il rêve d’être footballeur ou de courir, votre enfant n’est pas assez âgé pour pratiquer ces sports, trop violents pour son corps en plein développement. Les médecins déconseillent aux parents d’inscrire leurs enfants à une activité sportive régulière avant 5 ans.

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UNE INITIATION AVANT L’INSCRIPTION Il faut également savoir qu’entre 5 et 10 ans, les enfants sont assez versatiles. C’est donc normal si chaque année ils demandent à changer de sport. Il est conseillé de les laisser toucher à tout, selon leurs inspirations. Quel que soit le sport qu’un enfant souhaite pratiquer, il faut, dans la mesure du possible, qu’il l’essaye d’abord, au cours d’une année d’initiation avant de se lancer dans une pratique plus contraignante. La plupart des clubs en proposent d’ailleurs à partir de 5-6 ans pour de multiples sports. Ce n’est qu’à partir de 6 ans qu’un enfant peut commencer à pratiquer un sport plus sérieusement et qu’à partir de 10 ans, qu’il peut se lancer dans une pratique sportive plus soutenue. Il pourra travailler la souplesse, la mémoire, l’adresse, avant de connaître des envies de compétition. En règle générale, les enfants ne doivent pas faire plus de quatre heures de sport extrascolaire pendant la semaine. Il ne faut pas oublier en effet que les enfants pratiquent déjà plusieurs heures de sport au sein de l’école. ECOUTER SES ENVIES Il faut évidemment écouter ses envies. La personnalité des plus jeunes est aussi un moyen de trouver la discipline qui leur est la plus adéquate. Un enfant qui a besoin de se dépenser pourra faire du football. Un enfant en manque de confiance devrait faire de l’équitation. Et certains sports s’adaptent à tous les profils. La natation est par exemple bénéfique pour tout le monde, tandis que l’athlétisme offre un choix très varié d’activité, telles que le saut en hauteur, la course, le javelot, etc. Faites donc attention à ne pas trop l’orienter selon vos propres envies, l’activité devant lui plaire pour qu’il puisse s’y adonner pleinement !


14 CU L T U R E

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A G EN D A CUL TUREL

ATELIER

M éditerranée o ccidentale : lac musulman, mer de sav o irs

LE COMMERCE MARITIME RELANCÉ PAR L’ISLAM Le bassin occidental de la Méditerranée, loin de se présenter sous sa configuration actuelle opposant un nord chrétien à un sud musulman, était au VIIIe siècle, et jusqu’au XIIe siècle environ, un lac musulman. «La mer Tyrrhénienne, écrit ainsi l’historien Henri Pirenne, est tout entière au pouvoir des Sarra-

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AG RICULTURE ET MÉDECINE INTRODUITS EN EUROPE La prospérité de Marseille autour du Xe siècle est ainsi directement liée à son statut de pôle septentrional de commerce avec l’Islam, et à son réseau de marchands présents dans les ports d’Ifriqiyya (Tunisie), d’Egypte ou de Palestine. C’est notamment par ce biais que parviennent dans l’Occident latin, non seulement les produits de l’Islam d’Occident – espèces

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«La mer T y rrhé nienne est tout entiè re au pouvoir des S arrasins» végétales nouvelles (agrumes, coton, banane, riz, melons, etc.), objets d’art, or, étoffes –, mais aussi la technologie et les sciences. Et notamment les techniques agricoles (systèmes d’irrigation sophistiqués, rationalisation de l’utilisation des engrais) et les techniques de construction (croisée d’ogive, construction en terre crue). C’est également par voie de mer que nombre de corpus scientifiques ont pu circuler, les marchands assurant alors une fonction aujourd’hui dévolue aux sociétés de transport. C’est notamment le cas de la médecine arabe, arrivée en Italie par un certain Constantin, chrétien arabisé venu de la Tunisie toute proche.

à voir...

Résilience dans le silence des forê ts Avec La Tour de guet, la réalisatrice turque Pelin Esmer signe un film d’une grande beauté et d’une grande pudeur. Au milieu d’une nature montagneuse, foisonnante et embrumée, aux grands arbres verdoyants, elle décrit par petites touches, souvent dans le silence, le magnifique portrait de deux êtres qui portent

chacun une terrible blessure. Un homme, une femme, deux anti-héros venus chercher l’apaisement dans ce havre de silence, oublier la douleur lancinante des jours qui passent. Hanté par un accident tragique, Nihat accepte un emploi de gardien dans une tour de guet d’où il peut observer l’immensité de la forêt. Seher est hôtesse

dans une gare routière rurale de la même région. Une série d’événements réunit ces deux êtres isolés, au passé trouble. Contraints à s’entendre, ils forment un couple qui, malgré son déséquilibre, réveille en eux la compassion et apaisera peut-être leur chagrin, leur offrant ainsi la possibilité de se reconstruire.

L a T o u r d e G u e t (G ö z e t le m e K u le s i), réalisé par Pelin Esmer (drame, Turquie, 2013, 1h36). Avec Olgun Simsek, Nilay Erdönmez, Menderes Samancilar. Deux nominations au Festival de Cabourg 2013 (Grand Prix et Prix de la Jeunesse). Sortie en salles le 11 septembre.

Ex il : carte Blanche à la Brigade des images

L e 1 2 sep tembre de 2 0 : 0 0 à2 1 :3 0 A uditorium P hilip p e D ew itte P alais de la P orte D orée 2 9 3 , avenue D aumesnil 7 5 0 1 2 P aris

L’Orient des cafés

Tunis, le Caire, Damas, Istanbul… Un récit sociologique et historique autour des cafés littéraires ou politiques, avec des images d’archives, des extraits de films égyptiens, et des entretiens avec, entre autres, les écrivains Gamal El Ghitany et Daniel Rondeau. Un film de Moktar Ladjimi (France, 2000, 52 mn). L e 1 1 sep tembre à 1 6 : 0 0 B ibliothèque M éj anes 8 / 1 0 , rue des A llumettes 1 3 0 9 8 A ix-en-P rovence

K eep your eye on the w all — Paysages palestiniens

Cinq photographes revisitent la vision du «mur de séparation» entre Israël et la Palestine. Entrée libre. D u 1 2 sep tembre au 2 octobre D u lundi au vendredi, de 9 : 0 0 à 1 9 : 0 0 C entral D up on I mages 7 4 , rue J osep h de M aistre 7 5 0 1 8 P aris

TH ÉÂ TRE

A lire

gine d’échanges intraméditerranéens à la fois profonds et continus.

DOCUMENTAIRE

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sins. Par l’Afrique et l’Espagne, ils l’enserrent au sud et à l’ouest, en même temps que la possession des îles Baléares, de la Corse, de la Sardaigne et de la Sicile leur constitue des bases navales qui achèvent de resserrer sur elle leur maîtrise. […] Les chrétiens, dira pittoresquement Ibn Khaldoun, "ne peuvent plus y faire otter une planche ». C’est grâce à ces musulmans que le commerce, et plus généralement les échanges, re euriront en Méditerranée occidentale. Le déclin de la civilisation romaine, suivi de la disparition de l’Empire en Occident avait en effet conduit à une importante régression technique et à une ruralisation généralisée des cités. L’un des signes les plus notables de ce déclin est l’interruption du monnayage d’or en Espagne au VIIe siècle, et plus tôt encore en Gaule. Avec l’avènement de l’islam, des dinars d’or circuleront jusque dans les foires du nord de l’Allemagne. Pourtant, fait paradoxal, de Cordoue à Kairouan en passant par Fès, les centres de pouvoir majeurs de l’Occident musulman sont presque tous situés à l’intérieur des terres, et semblent, du moins dans les premiers siècles, bien peu se soucier de leurs périphéries maritimes. Ce n’est que dans le second quart du Xe siècle en effet que l’Etat omeyyade daignera annexer les Baléares, prolongement pourtant naturel de la péninsule. C’est le commerce, mais aussi les affrontements, et notamment la piraterie, qui seront à l’ori-

tembre à 1 5 : 3 0 éj anes llumettes rovence

9 courts-métrages autour du thème de l’exil, en présence de réalisateurs et d’artistes de l’exposition «Exil» organisée en collaboration avec le Musée de l’histoire de l’immigration et la Mairie du 19e. Entrée libre.

EX POSITION

SEY FEDDINE BEN MANSOUR L I L L E Du 11 au 13 septembre se tiendra à Marseille un colloque international sur le thème «Héritages arabo-islamiques en Europe méditerranéenne». Les organisateurs se proposent notamment d’explorer des pistes de recherche et des thèmes à la fois plus diversifiés et moins connus du grand public. Ainsi, si le rôle de la civilisation arabe dans la transmission de l’héritage antique est un fait, il serait néanmoins injuste de considérer que l’apport de l’Islam à l’Occident médiéval s’y réduit. Et si l’Espagne musulmane – Al Andalus – est aujourd’hui relativement connue du grand public, on sait généralement moins, voire on ignore, que d’autres régions du bassin occidental de la Méditerrannée ont été, à des degrés divers, et de manière plus ou moins durable, musulmanes : Malte, la Sicile, la Corse, mais aussi le sud de la France, avec la Narbonnaise et La Garde-Freinet, ou encore l’émirat de Bari dans le sud de la péninsule italienne.

La calligraphie s’est largement développée dans la culture arabo-musulmane. Direction des lignes, épaisseur des traits, longueur des étirements, emplacement des points contribuent ensemble à l’équilibre général d’une œuvre manuscrite. Un atelier ouvert à tous, à partir de 8 ans. L es 1 1 et 1 4 sep B ibliothèque M 8 / 1 0 , rue des A 1 3 0 9 8 A ix-en-P

CINÉMA

Le détroit de G ibraltar en face de l’Espagne, était un territoire maritime contrô lé p ar les musulmans entre le V I I I e et le X I I e siècle.

Calligraphie arabe

Invisibles

En quête de son père inconnu, un jeune homme, à la mort de sa mère, va découvrir l’existence cachée des chibanis («cheveux blancs», en arabe), travailleurs immigrés venus d’Afrique du Nord, à jamais éloignés du pays natal. D u 1 0 sep tembre au 2 0 octobre T héâ tre 1 3 1 0 3 A , boulevard A uguste B lanqui 7 5 0 1 3 P aris


O P I NI O N1 5

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U ne interv entio n h umanitaire en S yrie est- elle une bo nne idée ?

Au moment où le risque d’une intervention militaire se précise en Syrie, une question se p ose : p unir le régime A ssad p ermettra-t-il d’ap p orter la p aix et la démocratie aux S y riens ? P our le chroniqueur S ahin A lp ay , une attaque conditionnée p ar ces obj ectifs p ourrait ouvrir la voie à une solution p olitique en S y rie.

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Le président américain Obama a décidé de demander l’approbation du Congrès quant à une action militaire «limitée» en Syrie en réponse à l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien. Si cette action a effectivement SAHIN ALPAY lieu, ce sera dans le contexte général d’une «intervention humanitaire» contre un régime responsable de la mort d’au moins 100.000 Syriens et du déplacement d’environ 2 millions de civils. Ce type d’initiative, né à la suite de con its internes qui ont eu lieu après la Guerre froide et témoins d’importantes violations des droits de l’homme, est, toutefois, extrêmement contro-

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Toutefois, en 1999, l’OTAN avait bombardé la Serbie pour mettre fin au massacre des Albanais au Kosovo sans autorisation préalable. La Commission internationale sur l’intervention et la souveraineté de l’Etat, convoquée par le gouvernement canadien en 2001, a mis en avant l’idée d’une «responsabilité de protéger». La communauté internationale est ainsi chargée d’intervenir si un Etat se montre incapable ou réticent à protéger sa population contre des actes qui constituent une Balkans, même si clairement, elles n’étaient pas uniquement justifiées par des causes humanitaires. L’intervention de l’OTAN en Libye n’a sans doute pas non plus été uniquement motivée par des considérations morales, mais le fait est qu’elle a permis de débarrasser le pays de son tyran. La communauté internationale n’aurait pas dû rester indifférente aux crimes contre l’humanité commis au Rwanda et ailleurs en Afrique.

«J e verrais de façon positive une intervention si elle ouvrait la voie à une solution politiq ue» versé. Le débat s’appuie principalement sur les questions suivantes : si un Etat est l’auteur de génocides, crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou nettoyages ethniques, qui interviendra et comment, et est-ce que cette intervention contribuera à mettre fin aux crimes ou, au contraire, créera plus de problèmes qu’elle n’en résoudra ?

LA «RESPONSABILITÉ DE PROTÉG ER» LES PEUPLES Ceux qui préfèrent adopter une position favorable à une intervention humanitaire défendent l’idée que, si un Etat souverain commet des atrocités, la communauté internationale ne peut, sur un plan moral, rester les bras croisés. Le droit international interdit tout recours à la force contre un Etat souverain sans l’approbation du Conseil de Sécurité de l’ONU.

violation des droits de l’homme. Lors du Sommet Mondial de 2005, l’ONU a décidé que cette responsabilité lui incombait.

DES INTERVENTIONS PAS TOUJOURS H UMANITAIRES D’un autre côté, ceux qui se disent contre une intervention humanitaire mettent surtout en avant le fait que les interventions sont davantage motivées par des intérêts géopolitiques et nationaux que par des considérations morales. Elles peuvent être un précédent dangereux et encourager les violations des principes de souve-

raineté nationale, qui se sont jusqu’ici révélés être les meilleurs moyens de protection du bien-être humain. Les interventions pourraient apporter des solutions à court terme mais miner la paix et la stabilité sur le long terme. Passons maintenant à ma position concernant l’intervention humanitaire. Je pense que chaque cas doit être étudié séparément. Dans certains cas, une intervention est justifiée. Les deux interventions de l’OTAN dans les années 1990, d’abord en Bosnie-Herzégovine puis au Kosovo, ont évidemment aidé à la paix et à la stabilité au sein des

FAIRE PRESSION SUR LE RÉG IME ASSAD Les interventions en Afghanistan en 2002 et en Irak en 2003, étaient, elles, motivées par les intérêts américains plus que par des considérations humanitaires. Que penser alors d’une éventuelle intervention «punitive» en Syrie ? L’ampleur de la tragédie causée par une dictature visant à éradiquer la rébellion d’un peuple est trop évidente. Compte tenu du soutien militaire et financier entre autres de la part de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais au régime syrien, j’ai écrit en faveur d’un soutien humanitaire et militaire à l’opposition qui permettrait d’atteindre un équilibre propice à la négociation d’un accord entre les parties. Je verrais de façon positive une intervention des Etats-Unis et des alliés si elle ouvrait la voie à une solution politique en affaiblissant le tyran. s.alpay@ todaysz aman.com

Pourquoi le monde doit agir contre le régime syrien -

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Les forces du régime de Bachar al-Assad a eu recours aux armes chimiques dans la banlieue de Damas en Ghouta orientale le 21 août dernier. Selon les rapports des hôpitaux locaux, plus de 1.200 civils syriens ont été tués et des RAD W AN ZI AD EH milliers d’autres blessés par des tirs de roquettes qui se sont produits aux environs de 3 heures du matin. Ces tirs de roquettes chimiques sont la preuve de l’escalade de la force meurtrière utilisée contre les civils par le régime syrien. Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis depuis deux années et demies se poursuivront si aucune action n’est prise par la communauté internationale. Par conséquent, le monde doit agir immédiatement et de concert pour mettre rapidement fin au con it syrien et empêcher que ces terribles attaques aux armes chimiques à l’image de celle de la banlieue de

Damas ne se reproduisent. Les EtatsUnis, ainsi qu’une coalition internationale de volontaires, devraient procéder à des frappes aériennes aux différents endroits d’où ont été lancées les armes chimiques et imposer une zone d’exclusion aérienne audessus de la Syrie pour protéger les civils d’autres bombardements.

Q UEL RÔ LE POUR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ? Qu’il n’y ait aucun doute : avec 100.000 morts et plus de 7 millions de déplacés, la crise syrienne a atteint un point de non-retour. Nous, Syriens, avons espéré que la communauté internationale puisse nous protéger contre la terreur quotidienne que nous vivons. Mais avec le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) dans l’impasse, il nous est difficile de ne pas nous sentir abandonnés. Nous nous tournons donc vers ces nations qui disent faire partie du «Groupe des Amis du peuple syrien» car nous savons qu’elles peuvent encore faire la

différence. Bien sûr, la communauté internationale ne peut pas simplement entrer dans une zone de con it direct pour fournir de l’aide. C’est pour cela qu’elle doit mettre en place des zones de cessez-le-feu protégées par des casques bleus armés où les Syriens pourraient trouver refuge, par exemple sur la frontière avec la Turquie. Une fois que ces zones seront établies, la communauté internationale devra mettre en place une zone d’exclusion aérienne limitée aux zones de sécurité en question.

G AG NER UN ALLIÉ RÉG IONAL SUR LE LONG TERME Les Etats-Unis ne doivent pas agir seuls. Il y a un certain nombre de pays qui seraient probablement prêts à rejoindre une coalition humanitaire. Si les Etats-Unis construisent avec succès un partenariat avec l’opposition démocratique en Syrie aujourd’hui, ils auront gagné un allié régional indéfectible sur le long terme. Car l’avenir politique de la Syrie et ses futures

alliances est en jeu en ce moment, de même que d’importantes questions stratégiques et humanitaires. Washington devrait profiter de l’occasion pour construire un pont avec le peuple syrien et encourager leurs inclinations démocratiques. Ce qui est indéniable, c’est que le peuple syrien a désespérément besoin d’aide humanitaire ainsi que d’une assistance politique et économique. Assad a prouvé qu’il ne reculera pas, le ministère syrien de l’Intérieur ayant promis qu’il continuerait à appliquer la «solution de sécurité» jusqu’à ce que toute forme de résistance soit éliminée. Avec la Russie et la Chine qui donnent le feu vert à Assad pour poursuivre les massacres, seule une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis peut mettre fin à la violence du régime. L’espoir d’un avenir démocratique en Syrie est actuellement en suspens. Radw an Z iadeh est le directeur ex écutif du Centre syrien pour les études politiques et stratégiques ( SCPSS) à W ashington.


ATILA TURAN SIG NE À REIMS Le défenseur latéral Atila Turan s’est engagé vendredi pour quatre saisons avec le Stade de Reims, a déclaré le président du club de Ligue 1, Jean-Pierre Caillot. Le joueur Franco-turc de 21 ans arrive libre du Sporting Lisbonne qui a accepté de le céder en échange d’un intéressement sur un futur transfert à hauteur de 4 0 % . Ancien joueur de G renoble avec qui il a disputé une vingtaine de rencontres, en Ligue 2 notamment, Atila Turan est passé par les équipes de France de jeunes jusqu’aux moins de 19 ans avant d’opter pour la Turquie en moins de 21 ans.

E rdo g an ira so utenir la candidature d’ I stanbul po ur les J O de 2 0 2 0

Le joueur turc Mevlü t Erding a signé un contrat de quatre ans à l’AS Saint-Etienne.

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Le Premier ministre Erdogan dirigera la délégation turque chargée de défendre samedi à Buenos Aires devant le Comité international olympique (CIO) la candidature d’Istanbul à l’organisation des Jeux d’été de 2020. Si la métropole turque, qui est en concurrence avec Madrid et Tokyo, l’emporte, la Turquie deviendra le premier pays à majorité musulmane à accueillir les Jeux. Ce serait aussi la première fois que des Jeux olympiques auraient lieu sur deux continents, Istanbul se situant pour une partie en Europe et pour l’autre en Asie, sur les deux rives du Bosphore. «Nous sommes ravis d’avoir avec nous à Buenos Aires le Premier ministre et d’autres dirigeants gouvernementaux», a déclaré lundi dans un communiqué le président du comité de candidature, Hasan Arat.

Le Premier ministre turc espè re décrocher les premier JO organisés par un pays musulman, en 2020.

Ribéry «croit» au ballon d’or -

Franck Ribéry avait clamé, il y a des années, son désir de briguer un jour la plus prestigieuse récompense individuelle du football, le Ballon d’or, et croit plus que jamais en ses chances. Elu joueur européen de l’année la semaine dernière devant le quadruple tenant du trophée, Lionel Messi, et Cristiano Ronaldo, buteur et meilleur joueur de la Supercoupe d’Europe remportée par le Bayern, Ribéry en est plus proche que jamais. «Bien sûr j’y crois», a-t-il dit mardi à la presse à Clairefontaine où est rassemblée

l’équipe de France. Revenu à son meilleur niveau, le joueur le plus incisif et le plus décisif du Bayern a tout gagné la saison dernière Ligue des champions, championnat, Coupe -, et sait que ce palmarès plaide en sa faveur. «L’année dernière, j’ai fait ce qu’il fallait sur le terrain et en dehors, j’ai été plus professionnel, j’ai gagné quatre titres», souligne-t-il. «Je me suis éclaté et je veux continuer, comme je le fais actuellement», ajoutet-il, conscient que les dernières semaines avant la remise du trophée, en janvier, seront cruciales.

P o u r E rding , c e sera S a int- E tienne -

En difficulté à Rennes, où il évoluait depuis janvier 2012, Mevlüt Erding (ou Erdinç en turc) va pouvoir se relancer. Ayant décidé de rester en France, l’international Turc de 28 ans s’est laissé séduire par le challenge proposé par Saint-Etienne, qui prend progressivement du poids en Ligue 1. Récemment appelé par Fatih Terim en équipe nationale, Erding a signé aujourd’hui un contrat de 4 ans. L’indemnité de transfert est évaluée à 4,5M d’euros. Dans une interview accordée au site officiel de l’AS Saint-Etienne, le joueur turc relate les conditions de son entrée au club. «Je suis très content d’être ici, a affirmé Mevl t Erding. ès que mes

conseillers m’ont parlé de Saint-Etienne, je me suis immédiatement déclaré partant. Ensuite, j’ai eu le coach Christophe Galtier au téléphone. Il m’a parlé du projet sportif auquel j’ai immédiatement adhéré. La très bonne image dont jouit le club en France a forcément guidé mon choix. J’ai connu Christophe Galtier à Sochaux lorsqu’il était l’adjoint d’Alain Perrin. Il est proche de ses joueurs et sait les motiver. J’ai besoin d’un entraîneur comme lui. Je connais déjà Romain Hamouma et Jérémy Clément. J’ai toujours entendu du bien sur les joueurs qui forment ce groupe, j’ai vraiment hâte de travailler avec eux.» En partenariat avec TurcoFoot.

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