Un passeport de licorne à la douane turque
Diabète : La bataille est «en train d’être perdue»
Les Bleus iront bien au Brésil
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22 - 28 NOVEMBRE 2013 N°290 Prix : 2,5 €
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TURQUIE
Tollé après l’interdiction du soutien scolaire
Un nouveau projet de loi vise la fermeture des établissements de soutien scolaire. Ceux-ci auraient 3 ans pour se transformer en écoles privées.
L’EXIL PARISIEN DE BARMAK AKRAM
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Prix du meilleur scénario international au Festival de Sundance pour son dernier film, Wajma, le réalisateur afghan Barmak Akram, exilé en France,
a accordé à un entretien exclusif à Zaman France. Il nous parle de la liberté qui anime son cinéma et de son rapport à l’exil. RCULTURE 12
LES START-UP TURQUES PARMI LES 100 MEILLEURES D’EUROPE
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Un nouveau projet de loi du ministère de l’Education prévoit la fermeture de tous les instituts de soutien scolaire privés sur le territoire turc à partir de l’année scolaire 2013-2014. Ces établissements, également appelés dershane, auront 3 ans pour se transformer en écoles à statut privé. En cas de manquement à cette obligation, ils devront fermer. S’ils continuent d’exercer leur activité en tant
que telle, ils risqueront d’être pénalisés par une amende allant de 500.000 à 1 million de livres turques. Le projet de loi dispose que les professeurs des dershane pourront s’inscrire auprès du Ministère de l’éducation pour pouvoir être embauchés dans des écoles publiques, sans devoir passer l’examen de sélection du personnel en école publique (KPSS) requis pour enseigner dans le public. RTURQUIE 05
Dernière ligne droite avant les examens d’entrée au lycée r05 EDITO
Face à la contestation, le gouvernement se veut rassurant Une violation de la liberté d’entreprise et d’éducation. C’est l’argument dominant des détracteurs du projet de loi sur la fermeture des dershane. Pour Mehmet Altan, professeur d’économie politique à l’université d’Istanbul, la fermeture des instituts de soutien scolaire vise directement l’économie de marché. RTURQUIE 05
L’interdiction du soutien scolaire n’est ni viable ni utile EMRE DEMIR r02
Le Pen : «Taubira choisie pour sa couleur»
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La ministre de la Justice a une nouvelle fois été la cible de propos racistes, provenant cette fois de Jean-Marie Le Pen, qui estime que cette personnalité, «anti-française» selon lui, a été choisie pour sa couleur de peau. RFRANCE 02
Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36
L’islamophobie, un sujet sous haute tension Une ambiance électrique, -et beaucoup d’agitation dans le public. Jeudi 14 novembre, un colloque sur l’islam était organisé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, à Paris. RSOCIETE 03
D’après l’enquête menée par le magazine Wired, Istanbul, ville connue sous le nom du «Digital Bosphorus» (le Bosphore numérique), fait partie des nouveaux centres d’affaires à succès, notamment dans le
secteur des start-up (jeunes entreprises innovantes, dans le secteur des nouvelles technologies). Wired a fait un classement de ces entreprises turques. Zaman France a sélectionné les 5 meilleures. RECONOMIE 10
RENCONTRE HISTORIQUE ENTRE ERDOGAN ET BARZANI Samedi 16 novembre, à Diyarbakir, Erdogan et Massoud Barzani, leader du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), se sont rencontrés et ont évoqué notamment la question du PYD en Syrie. -TURQUIE 06
INTERNET, UN OUTIL ÉDUCATIF À SURVEILLER L’utilisation d’internet par les élèves et étudiants est en constante augmentation en Turquie. Cette évolution a amené les experts de l’éducation à évaluer l’impact de l’accès à internet sur l’apprentissage à l’école. -SOCIETE 04
LE PANTALON EST PERMIS POUR LES DÉPUTÉES TURQUES Le Parlement turc a levé l’interdiction qui était faite aux femmes siégeant dans cette assemblée de porter le pantalon. Cette nouvelle mesure d’assouplissement du code vestimentaire imposé aux élues a été entérinée mercredi soir sur proposition de l’AKP.-TURQUIE 07
02 FRANCE
Le Pen : Taubira choisie pour sa «couleur de peau»
EDITO EMRE DEMIR
L’interdiction du soutien scolaire n’est ni viable ni utile Jeudi dernier, Zaman a dévoilé un projet de loi du ministère de l’Éducation visant à fermer les instituts de soutien scolaire, mais aussi les associations de soutien scolaire qui sont gratuites et très répandues dans l’est de la Turquie. Le projet prévoit la fermeture de tous les établissements de soutien scolaire sur le territoire turc à partir de l’année scolaire 2013-2014. Ces établissements, également appelés dershane, auront trois ans pour se transformer en écoles à statut privé. Ces établissements extrascolaires ont déjà fait l’objet de nombreuses polémiques en raison du stress qu’ils faisaient subir aux enfants et de la charge financière qu’ils représentaient pour les parents. Mais les dershane sont tout simplement le résultat de problèmes structurels du système éducatif turc. Dans un pays comme la Turquie où le soutien scolaire est déjà une pratique courante, une interdiction générale n’est ni viable ni utile. Les interdictions pures et simples n’ont jamais donné aucun résultat. Les régimes militaires dans des pays comme la Corée du Sud ou le Cambodge ont essayé la stratégie de l’interdiction totale du soutien scolaire dans les années 1950. Ces interdictions n’ont toutefois pas eu beaucoup d’effet. Si ces instituts n’étaient d’aucune nécessité, ils disparaîtraient. Il faut en réalité s’attaquer aux raisons profondes de l’existence de ces institutions extrascolaires plutôt qu’aux symptômes superficiels. Le gouvernement turc doit se demander pourquoi les parents sont prêts à payer des sommes aussi importantes pour compléter l’enseignement reçu dans les écoles publiques. De plus, d’un point de vue juridique, cette décision du gouvernement est inexplicable dans un pays où le marché est libre. Elle est à la fois une violation de la libre entreprise, de la constitution turque et de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme. Ce projet qui vient deux semaines après le débat sur la régulation de la mixité dans les résidences universitaires, également dévoilé par Zaman, a créé un tollé en Turquie. Car ce débat est également politique. L’idée de créer une «nouvelle société» en utilisant l’appareil d’État était la méthode du régime kémaliste. L’ancien régime avait l’habitude d’intervenir dans la société civile pour imposer un certain système moral et un mode de vie. Contre l’autoritarisme laïque des kémalistes, défendu par l’armée et l’appareil judiciaire, l’AKP a agi comme agent de changement pendant ses deux premiers quinquennats. Ces projets suscitent de nouvelles inquiétudes sur un potentiel recul démocratique du pays. e.demir@zamanfrance.fr
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La ministre de la Justice a une nouvelle fois été la cible de propos racistes, provenant cette fois de Jean-Marie Le Pen, qui estime que cette personnalité, «antifrançaise» selon lui, a été choisie pour sa couleur de peau.
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Jean-Marie Le Pen, Deux associations de lutte contre le raprésident d’honcisme ont dénoncé lundi les propos du neur du Front président d’honneur du Front National, Jeannational. Marie Le Pen, qui a déclaré que la ministre de la Justice Christiane Taubira était «anti-française». Christiane Taubira a récemment été visée par des attaques racistes, face auxquelles elle a reçu plusieurs fois le soutien de l’exécutif et de l’Assemblée nationale. Interrogé dimanche en marge du lancement de la campagne de Marine Le Pen pour les élections municipales, l’ancien chef du FN a déclaré à France Inter à propos de ces attaques : «Elle n’a certainement pas été choisie à cause de son patriotisme, elle est antifrançaise. Parce qu’elle était indépendantiste, elle voulait chasser la France de la Guyane.» «Ce ne sont pas non plus je pense ses talents de juriste qui l’ont fait désigner. Je pense qu’elle a été choisie parce qu’on pensait que sa couleur pourrait lui servir de bouclier quand elle aurait à proposer des choses absolument inacceptables», a ajouté Jean-Marie Le Pen dans cette interview diffusée lundi.
«CE N’EST PAS UN DÉRAPAGE » Dans un communiqué, SOS Racisme, qui a appelé avec d’autres associations antiracistes
et syndicats à manifester le 30 novembre prochain à Paris, dénonce des propos inacceptables. «Jean Marie Le Pen sait ce qu’il fait», estime l’association. «Ce n’est pas un dérapage, mais une stratégie, pensée, construite, pour cristalliser le rejet et la haine qui s’est exprimée à l’égard de Christiane Taubira afin d’en faire le carburant privilégié de la flamme du FN.» Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) appelle de son côté l’ensemble de la classe politique à la responsabilité et l’exhorte à refuser de «faire peser les maux de notre société sur des boucs émissaires.» «Mettre ainsi en avant la couleur
de la peau comme critère du choix d’un ministre est intolérable et relève d’une nouvelle provocation raciste», estime le Mrap. L’hebdomadaire d’extrême droite Minute a publié la semaine dernière une première page raciste visant la ministre de la Justice, où le titre «Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane» était associé à sa photo. Une enquête pour injure publique à caractère racial a été ouverte. Après la parution de cette «Une», la présidente de la formation d’extrême droite Marine Le Pen avait critiqué l’hebdomadaire, qui avait fait campagne contre elle lors de la succession à la tête du FN. PHOTO DE LA SEMAINE
A Paris, vendredi dernier, un homme faisait irruption dans les locaux de BFM TV avec un fusil à pompe. Lundi, un individu correspondant au même signalement est l’auteur d’une fusillade, au siège de Libération où un assistant photographe est atteint au thorax. Il tire ensuite sans faire de victime sur une tour du quartier de La Défense et prend en otage un automobiliste, avant de disparaître près des Champs-Elysées.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
La justice russe a autorisé mardi la remise en liberté sous caution de neuf militants étrangers de Greenpeace, dont un Français, après avoir fait de même pour trois Russes qui figuraient aussi parmi les 30 personnes arrêtées lors d’une action contre une plate-forme pétrolière de l’Arctique. Le tribunal de Saint-Pétersbourg, qui doit se prononcer sur le maintien ou non des militants en prison au terme de leur période de détention
Un bébé vendu à l’aéroport de Sabiha Gökçen préventive, dimanche prochain, a d’abord accordé la libération sous caution au Néo-Zélandais David Haussmann et à la Brésilienne Ana Paula Maciel. Il a ensuite permis à sept autres militants étrangers - le Français Francesco Pisanu, les Argentins Miguel Hernan Perez Orzi et Camila Speziale, le Canadien Paul Ruzycki, l’Italien Cristian D’Alessandro, le Polonais Tomasz Dziemanczuk, la Finlandaise Sini Saarela - de bénéficier de cette mesure.
Le 7 novembre dernier, une jeune femme turkmène de 22 ans a tenté de vendre son bébé pour 360 euros à un couple dans un aéroport à Istanbul. L’échange, qui a été fait dans les toilettes, a été enregistré par les caméras de surveillance de l’aéroport Sabiha Gökçen. Juste après la transaction et en voyant le contrôle de sécurité, le couple allemand d’origine turque a rebroussé
chemin et a appelé la police en prétendant avoir découvert un nourrisson abandonné dans les toilettes. Peu convaincues, les autorités visionnent les caméras de sécurité et comprennent la situation. Immigrante illégale, la mère du bébé a été expulsée de Turquie avec son enfant, tandis que le couple d’acheteurs a été relâché après avoir été entendu par les autorités turques.
NOUVELLE
Liberté sous caution en Russie pour 9 membres de Greenpeace
03 SOCIETE
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22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
«L’acceptation des musulmans est le test de crédibilité de notre République laïque» Déclaration de la sénatrice socialiste Bariza Khiari au cours de son allocution d’ouverture du colloque organisé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, sur «la République à l’épreuve de l’islam».
Un colloque sur l’islam enflamme l’IRIS Le 14 novembre, un colloque sur l’islam et la République était ouvert à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Un sujet qui n’a pas manqué d’échauder un public et des intervenants très hétéroclites. FOUAD BAHRI PARIS «LE SILENCE DE LA MAJORITÉ» Une ambiance électrique, et «La présence des musulmans sera un beaucoup d’agitation dans le pu- problème si on en fait un. La Républic. Jeudi 14 novembre, un colloque blique n’est pas mise à l’épreuve par la sur l’islam était organisé à l’Institut présence des musulmans mais certaide relations internationales et stra- nement par la présence d’un racisme et d’une islamophobie», a tégiques, à Paris. Comme déclaré le cadre associatif. souvent quand l’islam s’inLe porte-parole du CCIF vite dans les débats, l’émoa également relevé la restion était au rendez-vous. Trois tables rondes étaient proposées. L’islam politique dans le monde arabe, «Il n’y a pas de Français suivi de deux sujets sur l’ismusulmans, il y a des lam de France «réalités et Français et des étrangers» dynamiques» et «L’islam, menace ou opportunité» pour la République. C’est en début d’après-midi que les choses ponsabilité commune de l’ensemble commencent à tourner au vinaigre. des Français sur ce sujet. «Le drame La question passe alors de l’islam en d’une société qui verse dans le popuFrance à celle de l’islamophobie. Re- lisme n’est pas dans le danger de ses présentant le Collectif contre l’isla- extrêmes mais dans le silence de sa mophobie en France, Marwan Mu- majorité», a-t-il dit. Le débat qui a hammad, statisticien et porte-parole suivi cette intervention était animé, de l’association, a ainsi introduit son entre sifflements de l’auditoire et vives allocution par une critique du titre du protestations sur des positions jugées colloque «La République à l’épreuve anti-laïques. La prestation du député-maire de Maison-Laffitte, Jacques de l’islam».
La dernière table ronde de la journée a réuni Christian Delorme (à gauche), Christophe Barbier, Raphaël Liogier, et Marwan Mohammed (du CNRS). Au centre de la photo, Pascal Boniface, directeur de l’IRIS.
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Myard, au style pour le moins peu orthodoxe, n’a pas contribué à adoucir les humeurs. L’élu a ainsi mis en garde contre la présence du radicalisme religieux. «Certains vont s’alimenter sur des sites francophones dont 5000 sont intégristes et qui impactent leur vie en France».
LA RAISON RECULE DEVANT L’ÉMOTION Celui qui a entonné son allocution en se définissant comme un «gaulois autochtone» a également critiqué l’expression de Français musulman. «Il n’y a pas de Français musulmans, il y a des Français
et des étrangers. Pour moi c’est donc l’islam à l’épreuve de la République et pas l’inverse». Autre intervenant de marque, Tareq Oubrou a lui insisté sur «le recul de la raison devant l’émotion». Se présentant comme un théologien issu d’une tradition spirituelle qui a «produit un modèle de rationnalité», Tareq Oubrou a regretté que cette rationalité tende «à disparaître chez les croyants», mais aussi plus globalement en France. «La société française passe par une phase de crispations et nous sommes dans les peurs» a expliqué l’imam de la mosquée de Bordeaux.
L’erreur du Collectif contre l’islamophobie en France FOUAD BAHRI PARIS Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) intervenait jeudi sous la houlette de Marwan Muhammad, son porte-parole, à l’Institut de relations internationales stratégiques, sur le thème de «La République à l’épreuve de l’islam». Le CCIF est l’exemple typique d’une association qui a su évoluer d’une petite structure aux actions limitées à une organisation ambitieuse et très présente sur le terrain des débats publics à l’échelon national et même international, comme l’illustre sa participation au dernier congrès d’Istanbul. Première association historique dévolue à la lutte contre l’islamophobie, elle incarne aussi l’émergence des trentenaires musulmans et français sur la scène médiatique, cette génération écartée jusqu’ici des débats sur l’islam.
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LA POLITISATION DU CCIF Pourtant, au fil des années, plusieurs choses ont changé dans le style du CCIF. L’association qui menait un travail exclusivement juridique caractérisé par un service de médiation et parfois de représentation des victimes devant la Justice, a changé, en partie, son fusil d’épaule. Si ce travail d’accompagnement juridique est demeuré intact, la stratégie de communication, elle, a bien changé. Plus musclée et orientée vers une perspective nettement maxi-
L’imam de Pau auteur de tags sur une mosquée
Le porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France Marwan Muhammad (à droite), au cours d’un débat sur BFM TV.
maliste consistant à défendre toute forme de pratique islamique, dans une approche de plus en plus communautaire, le CCIF a modifié son image. Ce changement est la conséquence d’une stratégie nouvelle consistant à occuper le terrain médiatique pour y mener le combat contre les idées de l’extrêmedroite et des élites laïcardes issues de la gauche. De combat juridique contre une forme de discrimination religieuse, le thème de l’islamophobie devient alors, dans cette nouvelle orientation, un outil de combat politique pour la reconnaissance des musulmans quelle que soit leur lecture de l’islam.
NE PAS OCCULTER LA CULTURE NATIONALE L’autre écueil majeur de cette approche est qu’elle vient frapper le plus souvent de plein fouet la culture et les mœurs les plus enracinées de la
société française. Le CCIF en se faisant implicitement le porte-drapeau de la cause musulmane ne voit pas toujours semble-t-il que certaines formes de rejets de pratiques musulmanes liées à leur visibilité, ne sont pas toujours et irréductiblement de l’islamophobie. Son approche exclusivement politico-juridique gomme de facto le background culturel et psychologique de la France. Mettre sur le même plan des discriminations de maires refusant de célébrer des mariages de femmes portant un hijab et la réprobation que suscite le port du niqab est une grave erreur. Pour de nombreux musulmans, y compris très attachés à une pratique religieuse, le niqab est une pratique mal perçue, qui choque. Cet exemple, qui n’est pas isolé, illustre le décalage croissant en terme de perception du CCIF de l’état de l’opinion nationale.
DE L’OPPOSITION FRONTALE AU DÉSAMORÇAGE Une lutte efficace contre l’islamophobie ne peut pas passer par des affrontements directs, politiques qui ne mènent qu’à la radicalisation des positions favorisée par le climat nettement affectif du sujet. L’approche frontale et idéologique est dangereuse et contre-productive. Seul une approche dépassionnée et patiemment enracinée dans une vision sociologique inclusive, authentiquement fondée sur le lien national pourra y remédier. Cultiver la culpabilité de ses compatriotes et en miroir, le ressentiment de ses coreligionnaires, est une impasse stratégique car c’est ériger des murs là où il faudrait bâtir des ponts. Retrouvez l’intégralité de cet article sur www.zamanfrance.fr
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L’imam de la mosquée de Pau vient de se dénoncer pour avoir tagué les murs du lieu de culte fin octobre. Des inscriptions offensantes en arabe avaient créé l’émotion chez les fidèles. L’imam a avoué au commissariat de police, avoir été l’auteur d’inscriptions blessantes en arabe («Hypocrites», «injustes») sur les murs de la mosquée, comme l’a révélé le quotidien régional La République des Pyrénées. Une enquête avait été ouverte fin octobre et n’avait pas abouti.
04 SOCIETE
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LE NUMÉRIQUE DANS L’ÉDUCATION
Internet, un outil à surveiller L’utilisation d’internet par les élèves et étudiants est en constante augmentation en Turquie. Cette évolution a amené les experts de l’éducation à évaluer l’impact de l’accès à internet sur l’apprentissage à l’école.
ÖZGÜR KÜÇÜK ISTANBUL Internet remplacera-t-il un jour le professeur ? Rien n’est moins sûr, mais ce qui est certain, c’est que l’utilisation d’internet par les élèves et étudiants est en constante augmentation en Turquie. Cette évolution a amené les experts de l’éducation à évaluer l’impact de l’accès à internet sur l’apprentissage à l’école. Une enquête réalisée par Türk Telekom, principale entreprise de télécommunications en Turquie, a révélé que l’accès à internet dans les foyers était passé de 58 % en 2010 à 66 % en 2012. Un pourcentage qui ne fera que croître au fur et à mesure de la baisse du prix des ordinateurs et de l’accès au web.
45,6 % des enfants utilisent le net presque tous les jours.
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NAVIGATION AUTORISÉE, MAIS PAS SANS LES PARENTS Ahmet Dursun, père de deux enfants, explique que ceux-ci utilisent surtout internet pour l’école. «Les vidéos éducatives disponibles en ligne sont une autre façon pour eux de comprendre la leçon apprise à l’école. Cela les aide aussi à apprendre une langue étrangère», dit-il. «Mais l’accès internet à la maison doit être surveillé si on ne veut pas que les enfants se mettent à jouer en ligne», tempère-t-il. Mustafa Ecevit, secrétaire général de l’Union du personnel de l’éducation, soulève ce point précis en affirmant qu’une navigation sur internet sans but spécifique produit des effets négatifs. «Les parents doivent surveiller l’utilisation d’internet par les enfants, imposer des limites et regarder quels sont les sites visités. De même, une utilisation excessive peut mener à un comportement antisocial», ajoute-t-il. Les parents sont plutôt conscients des dangers potentiels d’internet. Hüseyin Ayaz, père de trois enfants, voit surtout les avantages qu’offre l’accès à internet.
«Mon plus jeune fils de sept ans et demi utilise déjà internet. Cela lui permet d’avoir un accès rapide à l’information», dit-il. Les devoirs à la maison sont aussi facilités, surtout quand les parents ne peuvent pas aider leurs enfants.
«INTERNET EST UNE SORTE D’ADDICTION» Mais Ayaz pense aussi que l’utilisation d’internet doit être surveillée par les parents. «Nous laissons nos enfants utiliser internet environ une heure par jour. Nous avons installé des programmes de contrôle parental pour les empêcher d’accéder à des sites dangereux et non adaptés à leur âge», explique-t-il. Le psychiatre Mehmet Kemal Arikan, professeur à l’université d’Istanbul, met néanmoins en garde les parents : «Internet est une sorte d’addiction. On commence avec 15 minutes, puis le temps passe sans qu’on s’en rende compte», dit-il. «Les jeux en ligne nourrissent cette dépendance. Si ces mécanismes ne sont pas contrôlés, l’adulte ou l’enfant s’éloigne peu à peu de la réalité et commence à vivre dans un monde virtuel», conclut-il.
REPÈRES : - En moyenne, 49,1 % des foyers ont accès à internet en Turquie
(contre 47,2 % en 2012). - 91,6 % des utilisateurs surfent au minimum une fois par semaine sur internet. - 45,6 % des enfants utilisent le net presque tous les jours. - Les enfants commencent généralement à utiliser l’ordinateur à 8 ans, internet à 9 ans et le téléphone portable à 10 ans environ. - 24,4 % des enfants âgés de 6 à 15 ans possèdent leur propre ordinateur, 13,3 % d’entre eux possèdent un téléphone portable et 2,9 % une console de jeux. - 84,8 % d’entre eux utilisent internet pour leurs devoirs et leurs cours, 79,5 % pour jouer, 56,7 % pour rechercher des informations et 53,5 % pour se rendre sur les réseaux sociaux.
Des tablettes pour que l’école reste en phase avec la société ASSMAÂ RAKHO-MOM PARIS Il faut «faire entrer l'école dans l'ère du numérique». C'est en tout cas ce qu'a martelé le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon en juin 2013, qui en a fait un des points stratégiques de sa loi sur la refondation de l'école. Seulement, pour faire entrer l’école dans l’ère du numérique, encore faut-il que cette même école soit équipée. Or en la matière, la France a pris un sérieux retard puisque l’OCDE dans son dernier rapport la classe 24e sur 27. À l’école élémentaire, on dispose d’un ordinateur pour dix élèves. Au collège, on en compte un pour 5 élèves et un pour 2,7 au lycée.
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qui est intéressant c’est l’accès des élèves à une culture numérique». Et «le choix des outils n’a pas vraiment d’importance » car si les fonctionnalités restent intéressantes, «dans cinq à dix ans, qui sait ce que seront devenues ces tablettes». C’est aussi l’avis d’Ange Ansour, professeur en classe de CM1-CM2 qui a utilisé des tablettes tactiles dans le cadre d’un projet éducatif, celui de l’élevage de fourmis. Selon elle, «pour le moment c’est du plaisir parce que l’outil est
LA FORTE VALEUR AJOUTÉE DU NUMÉRIQUE Pourtant s’ils ne sont que 5 % à s’en servir tous les jours, selon une enquête du ministère de l’Education nationale, 97 % des enseignants français pensent que les outils numériques ont une valeur ajoutée dans l’enseignement. Outre le fait qu’elle ouvre les élèves à la créativité, la tablette tactile permet aussi de sauvegarder les réalisations et travaux des élèves. Sa valeur cognitive est par ailleurs indéniable puisqu’elle permet aux enfants de s’entraîner et de se corriger. D’ailleurs l’Europe du Nord a fortement investi dans la formation au numérique des enseignants. QUI SAIT CE QUE SERONT DEVENUES CES TABLETTES DANS 10 ANS ? Pour Michel Guillou, consultant et expert du numérique éducatif, «ce
Rentrée scolaire dans un établissement de Nice.
nouveau, mais dans cinq à dix ans si ça se banalise je ne sais pas si ce sera encore du plaisir».
UNE NOUVELLE POSTURE POUR L’ENSEIGNANT Quoi qu’il en soit, «ces outils modernes ont souvent des effets déstabilisants» sur les professeurs, souligne M. Guillou, car outre le problème de la «maitrise technique» de l’outil, se pose aussi celui de la «posture» de l’enseignant. «Quand un professeur
fait cours avec des tablettes tactiles, il ne peut pas faire un cours magistral. Donc la posture même de l’enseignant, qui est plus en accompagnement et moins un maître expert transmetteur de connaissance, est plus compliquée à trouver. Beaucoup d’enseignants ne savent pas faire ça, et ce n’est pas simple».
POUR LES ENFANTS, PAS DE PROBLÈME S’agissant de l’élève, l’usage de l’outil numérique quel qu’il soit ne pose
pas de problème. Car en général les enfants ont «l’habitude de se servir de ces outils puisqu’ils en ont en grande majorité à la maison». Pour Michel Guillou, l’école doit cependant rester en phase avec la société dans laquelle baignent enfants et enseignants. «Il suffit que ces outils (tablettes, ordinateurs, ndlr) existent, qu’ils soient en adéquation avec la société telle qu’elle est pour qu’on doive s’en servir à l’école» estime-t-il.
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Les instituts de soutien scolaire interdits Un nouveau projet de loi vise la fermeture des établissements de soutien scolaire. Ceux-ci auraient 3 ans pour se transformer en écoles privées.
BURAK KILIÇ, BURCU ÖZTÜRK, AKIN ÖZTÜRK ISTANBUL Un nouveau projet de loi du ministère de l’Education prévoit la fermeture de tous les instituts de soutien scolaire privés sur le territoire turc à partir de l’année scolaire 2013-2014. Ces établissements, également appelés dershane, auront 3 ans pour se transformer en écoles à statut privé. En cas de manquement à cette obligation, ils devront fermer. S’ils continuent d’exercer leur activité en tant que telle, ils risqueront d’être pénalisés par une amende allant de 500.000 à 1 million de livres turques. Le projet de loi dispose que les professeurs des dershane pourront s’inscrire auprès du Ministère de l’éducation pour pouvoir être embauchés dans des écoles publiques, sans devoir passer l’examen de sélection du personnel en école publique (KPSS) requis pour enseigner dans le public.
Les dershane auront 3 ans pour se transformer en écoles à statut privé.
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DE FUTURES ÉCOLES PRIVÉES Mais le débat concernant la suppression des dershane ne date pas d’hier. Le gouvernement avait déjà mentionné
cette décision, même si aucune action concrète n’avait été réalisée jusqu’à présent. Pour les éducateurs, la fermeture des ces établissements pourrait soulager financièrement de nombreux parents, le coût de ces cours étant plutôt élevé. D’un autre côté, la suppression des dershane soulève bien évidemment de nombreuses interrogations. Le projet de loi prévoit des avantages pour les futures écoles privées. Elles bénéficieront par exemple du taux
d’imposition le plus bas pour l’électricité, l’eau et le gaz. Elles seront prioritaires pour les services d’infrastructure, leurs employés verront 70 % de leurs primes d’assurance pris en charge par l’Etat pendant trois ans, et elles seront exemptées de 80 % d’impôts sur le revenu. Les élèves suivent des cours dans les dershane, en plus de leur programme scolaire. Alors que la plupart des écoles traditionnelles prévoient 40 heures de cours par semaine, les
élèves suivent entre 15 et 20 heures de cours par semaine dans les dershane. Suivre des cours de soutien est quasiment monnaie courante pour les jeunes qui se préparent aux concours d’entrée du lycée ou de l’université. Autre nouveauté, le projet de loi prévoit la suppression de l’autorité d’inspection et de décision du Conseil d’éducation et de discipline (TTK). Si la loi prend effet, le TTK deviendra un simple organe de consultation.
Face à la contestation, le gouvernement se veut rassurant -
Une violation de la liberté d’entreprise et d’éducation. C’est l’argument dominant des détracteurs du projet de loi sur la fermeture des dershane. Pour Mehmet Altan, professeur d’économie politique à l’université d’Istanbul, la fermeture des instituts de soutien scolaire vise directement l’économie de marché. «Le droit des individus d’être propriétaires d’une entreprise est bafoué. Il n’y a aucune explication rationnelle à cette interdiction dans un pays où le marché est libre», note Altan. Le président du Parlement, Cemil Çiçek, membre de l’AKP, s’oppose également au projet de loi. «Ces établissement sont nés parce qu’il existe des défauts dans le système éducatif turc. Si ces défauts sont rectifiés, les établissements disparaîtront d’eux-mêmes. Si on n’élimine pas les problèmes à la base, d’autres surviendront», a-t-il déclaré à Samanyolu TV le 13 novembre dernier. «Nous devons penser aux conséquences économiques ainsi qu’aux effets possibles sur l’emploi.
Je pense que cette décision devrait être repensée par le gouvernement», a pour sa part ajouté Nuri Gürgür, président du conseil de la Chambre de commerce d’Ankara en référence aux enseignants sur le point de perdre leur emploi.
«SI CES INSTITUTS N’ÉTAIENT PAS NÉCESSAIRES, ILS DISPARAÎTRAIENT D’EUX-MÊMES» Le MHP et le CHP, partis de l’opposition, ont demandé qu’une étude parlementaire soit réalisée pour évaluer les conséquences possibles de la fermeture des instituts mais l’AKP a rejeté la proposition. «Cette décision est inacceptable en termes d’éducation mais aussi d’un point de vue politique. C’est une violation de la libre entreprise, surtout dans un pays où il y a autant de professeurs qui attendent d’être placés en école publique», a déclaré la vice-présidente du MHP, Zühal Topçu. Rappelons que les enseignants des établissements de soutien scolaire en question auront la possibilité d’obtenir un nouvel emploi dans le public sur
entretien et non pas en passant le test de sélection du personnel. Le président adjoint du groupe parlementaire CHP, Engin Altay, a quant à lui déclaré que l’approche du gouvernement était arbitraire et n’avait aucune base pédagogique. «Si ces instituts n’étaient pas nécessaires, ils disparaîtraient d’eux-mêmes», a-t-il dit, expliquant que le gouvernement ignorait la demande. Pour lui, le gouvernement veut uniquement prendre sa revanche sur certains segments de la société, insinuant qu’il pourrait viser le mouvement Hizmet, qui a placé l’éducation au cœur de ses activités.
LES GROUPES CONCERNÉS SERONT CONSULTÉS Le vice-Premier ministre turc, Bülent Arinç, a déclaré que le gouvernement reviendrait sur la question après consultation des groupes directement concernés par cette décision. Tentant de rassurer les opposants à la fermeture des dershane, Arinç a déclaré que le gouvernement s’entretiendra avec chaque groupe
Bülent Arinç, vice-Premier ministre turc.
concerné par le projet avant qu’une décision définitive ne soit prise. Le vice-Premier ministre a affirmé que les étudiants ne devaient pas être les victimes. Le projet de loi sur la fermeture des dershane fait craindre à certains que les différences socio-économiques n’affectent d’autant plus la réussite scolaire des élèves.
Dernière ligne droite avant les examens d’entrée au lycée BURCU ÖZTÜRK, AKIN ÖZTÜRK ISTANBUL La première session d’examens d’entrée au lycée de l’année scolaire 2013/2014, mise en place grâce au nouveau système éducatif, approche à grands pas. Nombreux sont les élèves de huitième (équivalent de la 4e en France) à suivre des cours de soutien, en plus de leur programme scolaire habituel, dans des dershane, établissements spécialisés dans la préparation aux concours. Et les écoles elles-mêmes ne sont pas en reste. La plupart des écoles passent en effet à la vitesse supérieure pour finir le programme de révisions avant les dates fatidiques des tests, les 28 et
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29 novembre. Les professeurs choisissent ainsi de laisser de côté quelques matières comme l’éducation physique ou la musique pour se focaliser uniquement sur l’étude des six matières qui seront contrôlées : turc, mathématiques, sciences et technologie, histoire de la Turquie, religion et langues vivantes. Ces jours-ci, les écoles mettent en place des cours le soir et le week-end en plus des cours en journée. Le ministre de l’Education, Nabi Avci, avait déclaré que le nouveau système d’admission dans le secondaire serait moins stressant que le précédent et avait souligné le fait que les «instituts alternatifs», les der-
shane, ne seraient plus d’aucune utilité. Mais, délais obligent, les écoles turques prennent peu à peu le rôle de ces instituts.
UN NOUVEAU SYSTÈME CETTE ANNÉE Les élèves se retrouvent ainsi à devoir travailler d’arrache-pied, au grand dam de leurs parents. Zafer Battal, parent d’élève, se plaint du fait que sa fille ne fait que travailler. Celle-ci suit les cours de soutien proposés par son école en fin de journée et suit des cours tout le week-end dans une dershane. «Les professeurs ne sont pas responsables du retard quant au programme de révisions,
car les écoles n’ont pas encore toutes reçu les manuels nécessaires pour cette année», affirme un professeur d’une école de Semdinli dans la province de Hakkari au sud-est de la Turquie. Dans les provinces du sud-est du pays à majorité kurde, les élèves prennent du retard à cause de leurs connaissances limitées en langue turque, souligne un professeur de Silopi. Le nouveau système mis en place cette année prévoit un contrôle des connaissances sanctionné par deux sessions de tests en dernière année de collège. Il remplace l’ancien système où les élèves devaient passer un seul examen en fin d’année.
06 TURQUIE Rencontre historique entre Erdogan et Barzani
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Samedi 16 novembre, à Diyarbakir, Erdogan et Massoud Barzani, leader du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), se sont rencontrés et ont évoqué notamment la question du PYD en Syrie. SINEM CENGIZ, DIYARBAKIR La rencontre historique entre Erdogan et le leader du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), Massoud Barzani, a eu lieu le samedi 16 novembre dans la ville de Diyarbakir, au sud-est de la Turquie. Les deux hommes ont évoqué des sujets fondamentaux, tels que leur position quant au Parti de l’union démocratique (PYD) qui contrôle actuellement le nord-est de la Syrie, le transport du pétrole depuis le KRG, l’ouverture de deux postes-frontières entre la Turquie et le KRG et le soutien de Barzani au processus de paix.
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FACILITER LES RELATIONS COMMERCIALES ENTRE ANKARA ET ERBIL Erdogan et Barzani ont commencé par se mettre d’accord sur la question de la mise en place d’un gouvernement du PYD dans le nord-est de la Syrie contre laquelle ils sont tous deux opposés. Avec l’intensification de la crise syrienne, les Kurdes syriens ont gagné du terrain dans le nord de la Syrie après un affrontement violent avec des groupes affiliés à al-Qaïda. Les tensions entre le PYD et les partis soutenus par Bæarzani sont devenues plus apparentes avec l’influence de plus en plus forte des Kurdes syriens. Le KRG s’est dit inquiet de l’attitude du PYD dans le nord de la Syrie, qui, selon lui, est allé trop loin dans les violences avec d’autres groupes kurdes en Syrie. Les deux dirigeants ont également évoqué la question du pétrole kurde, cause des tensions entre Ankara et Bagdad. Le pétrole provenant du KRG sera transporté dans un mois et demi par oléoduc via la Turquie pour être distribué à l’international. Les relations économiques entre Ankara et Erbil, en particulier en ce qui concerne le pétrole, ont irrité le gouvernement central qui a rappelé à la Turquie qu’elle devait lui demander l’autorisation avant d’agir dans la région. Erdogan et Barzani ont également évoqué la mise en place de deux postes-frontières entre la Turquie et le KRG, afin de répondre à une demande de plus
Mevlüt Çavusoglu est l’ancien Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Erdogan et Massoud Barzani, leader du Gouvernement régional du Kurdistan.
en plus forte et de faciliter les relations commerciales entre Ankara et Erbil.
UNE ÉTAPE IMPORTANTE A ÉTÉ FRANCHIE «Pendant son discours à Diyarbakir, Barzani a clairement dit qu’il continuerait de soutenir le processus de paix. Même avant la visite de Barzani, la Turquie et le KRG avaient souligné que les questions du PYD, de l’oléoduc et des postes-frontières seraient au programme. Mais la priorité, c’est le processus de paix», a déclaré une source du KRG. De plus, certaines sources du Premier ministre ont fait remarquer qu’Erdogan avait utilisé le terme «Kurdistan» pour se référer à la région au nord de l’Irak, ce qui indique la volonté de la Turquie de résoudre la question kurde. Depuis la création du KRG, les représentants turcs préfèrent utiliser le terme de «gouvernement kurde». En employant le terme «Kurdistan», Erdogan a montré qu’une étape importante concernant ses relations avec Erbil et le processus de paix avait été franchie.
Le drapeau du PYD flotte de nouveau sur Ras al-Aïn
Le Parti de l’union démocratique (PYD), branche syrienne du PKK, a hissé son ême drapeau auprès de celui du Conseil supr la de nord le s dan ïn, kurde syrien à Ras al-A du eau drap Le bre. Syrie, le lundi 18 novem ée syPYD, qui avait remplacé celui de l’Arm s la aprè ier dern t juille 19 rienne libre (ASL) le e kurd pe grou le par ville prise de contrôle de la e enn anci e d’un toit du syrien, avait été ôté s ation ccup préo les s usine le 26 juillet, aprè le pris t avai PYD Le exprimées par Ankara. aine contrôle de Ras al-Aïn, située à une cent s ieur plus s aprè ue, turq de mètres de la frontière . osra al-N t Fron le avec jours d’affrontements enté alim t avai nne syrie Mais la prise de la ville que les craintes de la Turquie, qui redoutait en e nom auto e kurd n l’apparition d’une régio . PKK du bres mem Syrie n’enhardisse les
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L’AKP du côté des eurosceptiques SELÇUK GÜLTASLI BRUXELLES L’AKP a annoncé qu’il avait rejoint l’Alliance des conservateurs et réformistes européens (AECR), un parti à tendance eurosceptique, après une longue période passée en tant qu’«observateur» au sein du grand groupe politique de l’Union européenne, les Démocrates-chrétiens (EPP). Lorsqu’un pays est officiellement candidat à l’adhésion à l’UE, ses principaux partis peuvent s’allier aux grands partis européens (sans toutefois obtenir de siège au Parlement européen).
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LA DÉCEPTION DE L’AKP Selon Mevlüt Çavusoglu, viceprésident de l’AKP et ancien Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, son parti est profondément déçu du parti des EPP, majoritairement opposés à l’adhésion de la Turquie à l’UE. Selon Çavusoglu, Wilfred Martens, l’ex-président des EPP, avait demandé à l’AKP de rejoindre son groupe et lui avait promis un statut de membre à part entière après une période en tant qu’observateur. Cavusolglu explique que comme ces promesses n’ont pas été tenues, une «crise de confiance» s’en est suivie entre les deux partis. L’AKP, qui se définit pourtant comme un parti «démocrate conservateur», en a surpris plus d’un en rejoignant l’AECR. UN MAUVAIS CHOIX ? De nombreux experts ont qualifié cette initiative de mauvais choix. Un choix qui nourrit les soupçons quant à l’abandon du processus d’adhésion par l’AKP. Mevlüt Çavusoglu a donc annoncé que son parti était membre à part entière de l’AECR et qu’il serait luimême nommé vice-président du parti européen prochainement. Andrew Duff, membre britannique de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe au Parlement européen, a été très surpris d’apprendre la nouvelle : «Le passage de l’AKP du parti des EPP au parti de l’AECR est un signe que le parti turc se détourne de l’Europe». Concernant l’engagement de l’AKP vis-à-vis du processus d’adhésion, Çavusoglu a souligné qu’il n’y avait pas le «moindre changement quant à cet engagement et quant à la volonté de l’AKP de poursuivre des réformes».
07 TURQUIE
Les élus renoncent à une nouvelle Constitution La commission parlementaire turque, chargée de rédiger une nouvelle Constitution vient d’annoncer qu’elle n’avait pas pu se mettre d’accord sur le texte. Elle sera donc dissoute. Les quatre partis impliqués dans cette commission n’ont pu s’accorder que sur 60 articles du projet de texte.
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Une commission parlementaire turque, destinée à rédiger une nouvelle Constitution, n’a pas atteint ses objectifs et va être dissoute, a annoncé lundi Mehmet Ali Sahin, l’un des cadres du Parti de la justice et du développement . La commission, qui comprenait des membres de l’AKP, du Parti républicain du peuple (CHP, gauche kémaliste), du Parti du mouvement nationaliste (MHP, nationaliste) et du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, gauche pro-kurde), devait entièrement réécrire le texte né du coup d’Etat militaire de 1980.
UNE DES PROMESSES DE CAMPAGNE D’ERDOGAN Notre président du parlement a jugé impossible de rédiger une nouvelle Constitution, et en infor-
mera par courrier les dirigeants des quatre partis politiques», a dit Mehmet Ali Sahin. La mise en place d’une nouvelle Constitution faisait partie des promesses de campagne de Recep Tayyip Erdogan lors des élections de 2011, et la commission y travaillait depuis deux ans. Néanmoins, le texte aborde de nombreux points sensibles, de la définition de la nationalité turque à la protection des libertés religieuses, et les quatre partis ne sont parvenus à un accord que sur 60 articles, moins de la moitié de ce que doit contenir le projet de texte.
Le Hizmet ne formera pas de parti politique
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La Fondation des Journalistes et des Ecrivains turcs (GYV), dont le président honoraire est l’intellectuel islamique Fethullah Gülen, a démenti par un communiqué les rumeurs de formation d’un parti politique au sein du mouvement Hizmet. «Le mouvement, qui emploie son énergie à contribuer à la paix en Turquie et à l’étranger n’a aucune intention de créer un parti politique, ni maintenant ni à l’avenir», cite le communiqué publié sur le site de la GYV le mercredi 13 novembre. Les médias turcs avaient diffusé la nouvelle de la création d’un parti politique à l’approche des élections municipales turques en mars prochain.
ADOPTER UNE POSITION POLITIQUE SELON LES PRINCIPES DÉFENDUS PAR LE HIZMET Le communiqué affirme qu’il est impossible pour le mouvement Hizmet, à la fois sur le plan pratique et théorique, de former
un parti politique ou de soutenir un parti en particulier, ses membres ayant des idéologies différentes. «Ce mouvement, qui n’a d’autre but que de servir l’humanité, conseille uniquement ses membres sur l’adoption d’une position politique en fonction de certains principes, comme les droits de l’homme, la démocratie, la transparence, la justice, le pluralisme, l’Etat de droit et les libertés d’expression et de croyance», mentionne le communiqué. La GYV a ajouté qu’il était légal et constructif d’être en politique et qu’une personne ayant fait partie du mouvement Hizmet pouvait très bien entrer en politique si elle le souhaitait. Le communiqué indique de plus que la position politique d’un individu ne doit pas être confondue avec les principes directeurs du Hizmet, parmi lesquels le fait que le mouvement ne forme ni ne soutient de parti politique en particulier.
Le pantalon est permis pour les députées turques
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Le Parlement turc a levé l’interdiction qui était faite aux femmes siégeant dans cette assemblée de porter le pantalon. Cette nouvelle mesure d’assouplissement du code vestimentaire imposé aux élues a été enterinée mercredi soir sur proposition de l’AKP. Elle intervient après l’autorisation accordée aux femmes députées de porter le foulard islamique dans le cadre de leurs fonctions. Safak Pavey, élue
du CHP, principale formation de l’opposition, avait attiré l’attention de ses collègues sur l’interdiction du port du pantalon pour les femmes à l’occasion d’un débat sur la question du foulard. Pavey, porteuse d’une prothèse après avoir perdu l’usage d’une jambe, avait demandé la modification du réglement imposant aux députées la jupe-tailleur, requête qui avait été refusée.
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
BREVE ECO
LIBAN Attentat meurtrier contre l’ambassade d’Iran
Un double attentat à l’explosif contre l’ambassade d’Iran au Liban mardi à Beyrouth a fait une vingtaine de morts, dont un attaché culturel iranien, et près de 150 blessés. Selon des responsables libanais, les images recueillies par les caméras de surveillance montrent qu’un kamikaze a été l’origine d’une première déflagration devant la façade de l’ambassade vers laquelle il courait. Une voiture piégée a ensuite explosé, deux bâtiments plus loin. Les images diffusées par les chaînes locales de télévision montrent des cadavres calcinés sur le sol et les restes enflammés de véhicules. Plusieurs bâtiments ont été endommagés. L’ambassadeur d’Iran, Ghazanfar Roknabadi, a fait état de la mort d’Ebrahim Ansari, attaché culturel. Il se rendait à son travail. Le ministère libanais de la Santé rapporte que 23 personnes au moins ont été tuées et 146 autres blessées.Les brigades Abdullah Azzam, un groupe lié au réseau islamiste Al Qaïda, ont revendiqué l’attentat, via le compte Twitter du guide spirituel de l’organisation, le cheikh Sirajeddine Zuraiqat.
08 INTERNATIONAL
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Hollande joue l’équilibriste entre Israéliens et Palestiniens A Ramallah et à la Knesset, le chef de l’Etat français défendait une position d’équilibre dans le conflit au Proche-Orient, enjoignant les Israéliens à cesser toute colonisation et invitant les Palestiniens à «faire des gestes» pour un accord de paix.
Premier vote palestinien à l’Onu
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A Ramallah avec Mahmoud Abbas et à la Knesset avec Benjamin Netanyahu.
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François Hollande a défendu lundi une position d’équilibre dans le conflit au ProcheOrient, invitant les Palestiniens à «faire des gestes» pour permettre un accord de paix avec Israël, sommé pour sa part de cesser toute colonisation. Le chef de l’Etat français a passé une partie de la journée à Ramallah, étape palestinienne de son voyage au Proche-Orient, où il s’est dit soucieux d’être «utile à la paix» sans «vouloir faire plus pour les uns ou pour les autres».
LE STATU QUO, UNE OPTION QUI N’EST «PAS TENABLE» Dans un discours à la Knesset en fin d’après-midi, il s’est placé dans les pas de ses prédécesseurs, affirmant qu’un «statu quo n’est pas tenable» sauf à être source de «ressentiment», de «rancune» et de «haine». 31 ans après François Mitterrand, il a défendu la solution d’un «règlement négocié pour que l’Etat d’Israël et l’Etat de Palestine ayant tous deux Jérusalem pour capitale puissent coexister en paix et en sécurité». «L’Etat palestinien devra être construit sur des bases solides. Il devra être viable. C’est pourquoi la colonisation doit cesser
car elle compromet la solution des deux Etats», at-il demandé, déclenchant les applaudissements d’une partie de la salle. François Hollande a reconnu dans le même temps les efforts consentis côté israélien, comme la libération de prisonniers, et rappelé sa position de fermeté vis-à-vis de l’Iran voisin, que «la France ne laissera pas se doter de l’arme nucléaire».
«IL FAUT FAIRE LES GESTES» A Ramallah, François Hollande a proclamé son amitié au peuple palestinien tout en réclamant des «gestes» dont il n’a pas précisé la teneur. «Nous sommes à vos côtés et en même temps nous sommes conscients que c’est dans ces derniers moments que tout peut se bloquer», a-t-il dit devant la presse aux côtés du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Il faut faire les gestes, toujours les gestes, parce que c’est le dernier geste qui va compter», a-t-il poursuivi, à l’heure où la relance du processus de paix est fragilisée par la récente démission de la délégation palestinienne aux négociations, faute de progrès constatés. Il a
aussi évoqué des «frontières sûres» sur la base de celles de 1967 et la possibilité d’un échange de territoires et de mécanismes de compensation. Israël exige notamment la reconnaissance par les Palestiniens de son caractère juif, ce qui empêcherait le retour des personnes expulsées en 1948 lors de la création de l’Etat hébreu, geste auquel se refusent les négociateurs palestiniens à ce stade des négociations.
NETANYAHU INVITE ABBAS À LA KNESSET A la Knesset, Benjamin Netanyahu a pris le ton du défi en invitant Mahmoud Abbas à venir à la Knesset reconnaître l’Etat d’Israël. «Je lui lance un appel : brisons la glace, venez à la Knesset, je viendrai à Ramallah. Venez à cette tribune et reconnaissez la vérité historique», a lancé le Premier ministre, insistant sur la présence multimillénaire du peuple juif en terre d’Israël. Tzipi Livni, la négociatrice en chef côté israélien, a déclaré lundi à la radio israélienne que son homologue palestinien était «de retour aux affaires» et que les négociations, interrompues depuis une semaine, allaient reprendre.
La délégation palestinienne à l’Onu a participé pour la première fois à un vote de l’organisation, dans le cadre de l’élection d’un juge du Tribunal pénal pour l’Ex-Yougoslavie (TPIY) par les Etats-membres de l’Assemblée générale. Jusqu’alors reconnue comme «entité» au même titre que le Vatican, l’Autorité palestinienne a obtenu il y un an le statut d’Etat non-membre de l’Onu, ce qui a été perçu comme une reconnaissance implicite. «C’est un moment très, très particulier dans l’histoire de la lutte du peuple palestinien aux Nations unies», s’est félicité Riad Mansour, chef de la délégation, s’adressant à un petit groupe de journalistes. «C’est symbolique, mais c’est important parce que cela montre que la communauté internationale, en particulier l’Assemblée générale, a hâte que l’Etat de Palestine devienne membre à part entière des Nations unies», a-t-il ajouté. Avant la révision de son statut, l’Autorité palestinienne avait essayé d’obtenir celui d’Etat membre à part entière auprès du Conseil de sécurité, mais cette tentative s’est heurtée à l’hostilité des Etats-Unis, qui ont menacé de recourir à leur veto.
En Libye, les milices de Misrata quittent Tripoli -
Les milices libyennes venues de la ville de Misrata, accusées d’avoir provoqué les troubles meurtriers de ces derniers jours à Tripoli, ont commencé à quitter la capitale et des unités de l’armée ont investi les quartiers concernés, ont annoncé lundi des responsables du gouvernement. On a par ailleurs appris la libération de Moustafa Noah, numéro deux des services de renseignements libyens, enlevé dimanche alors qu’il quittait sans protection policière l’aéroport international de Tripoli, après un déplacement en Turquie.
46 MORTS VENDREDI ET SAMEDI Le Conseil municipal de Tripoli avait appelé dimanche les habitants de la capitale libyenne à organiser des manifestations et à fermer magasins et écoles pour contraindre le gouvernement à chasser de la ville les miliciens tenus pour responsables des combats où 46 personnes ont été tuées vendredi et samedi. Les violences, les plus meurtrières à Tripoli depuis la chute du
colonel Kadhafi il y a deux ans, ont éclaté lorsque des miliciens originaires de la ville côtière de Misrata ont ouvert le feu sur des manifestants non armés qui réclamaient leur départ de la capitale. Les combats se sont ensuite étendus à d’autres quartiers.
L’ARMÉE LIBYENNE EST TOUJOURS DÉPASSÉE Même si le retrait des miliciens devrait calmer les tensions à Tripoli, l’armée ne paraît toujours pas en mesure de contrôler certaines parties de la capitale et d’autres régions du pays. Deux ans après la chute de Mouammar Kadhafi, les différentes milices issues de la révolution refusent d’être désarmées et conservent une forme d’autonomie malgré leur affiliation aux forces de sécurité gouvernementales. Cette situation affecte notamment les exportations d’hydrocarbures de la Libye, dont les gisements et les terminaux sont régulièrement bloqués par des milices rivales ou des hommes armés agissant au nom de la défense de leurs tribus.
09 INTERNATIONAL
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Au Qatar, les ouvriers traités «comme du bétail» Les ouvriers étrangers dans le secteur du bâtiment au Qatar sont soumis à des conditions de travail épouvantables, dénonce Amnesty International dans un rapport publié dimanche.
Alors que le Qatar investit des millions dans de nouvelles infrastructures en vue de la Coupe du monde de 2022, les conditions de vie des travailleurs étrangers dans le secteur du bâtiment restent très préoccupantes.
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Le Qatar accueillera en 2022 la Coupe du monde de football, et Amnesty appelle la FIFA à travailler avec les autorités de l’émirat pour en finir avec les atteintes contre des ouvriers étrangers travaillant dans le secteur du bâtiment et venant essentiellement d’Asie du Sud. Amnesty dénonce le mépris dont font preuve les entreprises du bâtiment et les autorités qataries à l’égard des droits fondamentaux des travailleurs immigrés. L’organisation internationale n’est pas la première à braquer les projecteurs sur les conditions de travail et de vie de la main d’oeuvre immigrée présente au Qatar. Le quotidien britannique The Guardian de même de la Confédération internationale des syndicats (ITUC) ont avant elle publié des informations alarmantes sur la situation.
SEPT JOURS SUR SEPT, DOUZE HEURES PAR JOUR Non-paiement des salaires, conditions de travail dangereuses, logements indécents: le rapport d’Amnesty liste les abus dont sont victimes ces travailleurs immigrés. Des ouvriers népalais travaillant sur un chantier dans le cadre de la préparation de la Coupe du monde ont ainsi affirmé être «traités comme du bétail», travaillant sept
jours sur sept et douze heures par jour même au plus fort de l’été, quand la chaleur transforme le pays en une véritable fournaise. En juin et juillet, la température moyenne dépasse les 40°C au Qatar. Leurs conditions d’hébergement, dans des foyers sordides et surpeuplés, sans air conditionné ni sanitaires, sont également dénoncées. Amnesty évoque également des dizaines d’ouvriers étrangers contraints et forcés par leurs employeurs de rester pendant des mois au Qatar. Ses enquêteurs ont vu onze hommes obligés de signer de faux documents attestant du versement de leur paie afin de récupérer leurs passeports et de pouvoir quitter le pays.
L’APPEL À LA FIFA Dans un communiqué, la FIFA a assuré que le respect des droits de l’homme était au coeur de ses activités. «La FIFA croit fermement à la puis-
sance positive que la Coupe du monde peut avoir au Qatar et dans le Moyen-Orient comme une grande occasion pour cette région de découvrir le football comme une plate-forme pour un changement social positif, passant par une amélioration des droits des travailleurs et des conditions de vie des ouvriers immigrés», ajoute la FIFA.
Le procès du meurtre d’un soldat britannique s’est ouvert
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Deux Britanniques convertis à l’islam comparaissent depuis lundi devant un tribunal de Londres pour répondre du meurtre à l’arme blanche d’un soldat britannique au printemps dernier dans le quartier de Woolwich. Michael Adebolajo, 28 ans, et Michael Adebowale, 22 ans, sont accusés du meurtre de Lee Rigby, un ancien combattant de la guerre en Afghanistan tué à coups de hachette le 22 mai, non loin d’une caserne de Woolwich. Sa mort avait suscité l’effroi et fait craindre des représailles contre la communauté musulmane de Grande-Bretagne. Le Premier ministre David Cameron avait alors qualifié cet assassinat de trahison de l’islam et d’attaque contre le mode de vie britannique. Les deux accusés seront jugés devant le tribunal criminel central d’Old Bailey, à Londres. L’audience de lundi sera consacrée à l’exposition des motifs juridiques et à la prestation de serment des douze jurés. Les deux suspects ne devraient pas être appelés à la barre avant mardi.
10 ECONOMIE
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Les start-up turques parmi les 100 meilleures d’Europe D’après l’enquête menée par le magazine Wired, Istanbul, ville connue sous le nom du «Digital Bosphorus» (le Bosphore numérique), fait partie des nouveaux centres d’affaires à succès, notamment dans le secteur des start-up (jeunes entreprises innovantes, dans le secteur des nouvelles technologies). Wired a fait un classement de ces entreprises turques. Zaman France a sélectionné les 5 meilleures.
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-Proposant une écoute des radios du groupe Spectrum Media, (elle-même appartenant au groupe Actera) karnaval.com est le 1er groupe de radio turc ayant une forte présence sur internet. Mise en place en 2012, la plate-forme est classé 8e du monde par le groupe d’évaluation Triton Digital en septembre 2013. Media - Multi platform digital radio service (Plate-forme internet proposant des radios en ligne)
-L’entreprise est fondée par 2 jeunes entrepreneurs de 28 et 29 ans, Alper Ozdemir et Hakan Bas, en mars 2011. Créant plus de 200 applications Facebook pour ses clients, le statut du «Preferred Marketing Developer» lui a été décerné par Facebook. Marketing Digital (Production de site web, application et logiciel)
-Ce concept permet aux hôtels de se créer une présence web avec un site internet ou une page Facebook. Ce logiciel fonctionne actuellement dans plus de 80 villes dans le monde, avec près de 1200 inscrits. Management digital pour l’hôtellerie
SUHEDA ASIK PARIS Istanbul, avec ses 13,9 millions d’habitants, offre un contexte favorable à l’émergence des start-up. Après la libéralisation du marché des télécoms en 2005, la Turquie a fait face à de grands changement dans l’utilisation de l’internet. Avec une explosion de la population d’internautes, elle a évolué, d’une utilisation strictement professionnelle et bureautique à une utilisation plus personnelle.
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L’E-COMMERCE S’EST DÉVELOPPÉ TRÈS RAPIDEMENT En 2010-2011, les internautes sont passés de la simple navigation à l’achat et à la consommation en ligne, ce qui a permis, grâce à une bonne infrastructure, un développement très rapide dans le secteur de l’e-commerce. Les jeunes générations turques n’ont pas peur de s’investir et de créer des entreprises, recherchant le succès entrepreneurial dans les secteurs du logiciel.
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Leader dans le marché de la mode en Turquie et 2e plus grand site internet de mode dans le monde Mode
Site de rencontres basé sur les centres d’intérêts («like/dislike») Site de rencontres (réseau social)
La Turquie, un marché stratégique pour l’art de vivre à la française SUHEDA ASIK PARIS Nouveau marché en vogue avec un vrai potentiel, la Turquie accueille de plus en plus de festivals et de rencontres pour les investisseurs dans les secteurs de la décoration, de l’hôtellerie et du design. Un premier festival, organisé par le Comité Colbert – association qui se consacre à la promotion de l’art de vivre et de l’industrie française de luxe à travers le monde – avait été couronné de succès à Istanbul en début d’année 2013. Ce genre de rencontres avec les acheteurs constitue une bonne opportunité pour les exportateurs français qui
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200
milliards de dollars
souhaitent explorer ce marché. Entre Orient et Occident, la Turquie est en effet située à un endroit stratégique pour le marché du luxe.
L’UN DES MARCHÉS LES PLUS CONVOITÉS Du 9 au 11 décembre 2013 à Istanbul, un salon de rencontre de commerce interentreprise (BtoB) sera organisé par Ubifrance, l’Agence française pour le développement international des entreprises. Les secteurs du bâtiment, de la décoration et du tourisme seront l’objet de ce salon. Avec l’émergence de nouveaux centres commerciaux «de luxe», les mai-
sons de luxe françaises installées en Turquie enregistrent une augmentation d’environ 30 % de leur chiffre d’affaires. L’art de vivre à la française s’exporte de mieux en mieux, dans des secteurs très variés tels que la mode, la joaillerie, la porcelaine, l’hôtellerie ou la décoration. Le développement du tourisme et l’augmentation d’une clientèle originaire des pays du Golfe, des Balkans ou du Caucase et l’accroissement des hôtels de luxe sont révélateurs des opportunités du marché turc. Pour un développement à l’international, la Turquie est devenue l’un des marchés les plus convoités.
C’est, d’après un rapport de la Banque mondiale, le montant des pertes économiques annuelles liées à des catastrophes climatiques dans le monde.
11 FAMILLE&SANTE
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
JOURNÉE MONDIALE DU DIABÈTE
La bataille est «en train d’être perdue»
Le jeudi 14 novembre a eu lieu la Journée mondiale du Diabète. L’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur cette maladie qui atteint de plus en plus de personnes. Cette année, on dénombre 382 millions de cas dans le monde. En Turquie, 1 personne sur 7 est touchée.
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Le monde est en train de perdre la bataille contre le diabète, le nombre de personnes souffrant de cette maladie atteignant cette année le record de 382 millions, contre 371 millions en 2012, ont déclaré jeudi des experts médicaux. Une grande majorité de ces personnes souffrent du diabète de type 2, lié à l’obésité et au manque d’exercice et la maladie se propage à mesure que les populations du monde en développement adoptent le mode de vie urbain occidental. La dernière estimation en date de la Fédération internationale du diabète (FID), rendue publique à l’occasion de la journée mondiale du diabète, équivaut à un taux de prévalence mondial de 8,4 % de la population adulte. A l’horizon 2035, selon les prévisions de la FID, le nombre de malades aura bondi de 55 %, à 592 millions. «La bataille pour préserver les populations du diabète et de ses complications invalidantes et dangereuses, est en train d’être perdue», déclare la fédération dans la sixième édition de son Atlas du diabète, en faisant remarquer que le nombre de personnes mourant du diabète est désormais de 5,1 millions par an, soit une personne toutes les six secondes. «Année après année, il semble que les chiffres empirent», relève David Whiting, épidémiologiste et spécialiste de santé publique à la FID. «Partout dans le monde, nous assistons à une augmentation du nombre de personnes développant le diabète».
Campagne de vaccination contre la polio en Turquie DENIZ ARSLAN ANKARA Le ministère turc de la Santé a lancé lundi 18 novembre une grande campagne de vaccination contre la poliomyélite dans six provinces turques bordant la frontière syrienne et dans la province d’Adana. «C’est une mesure de prévention. Nous devons être prudents dans la région maintenant que la polio est réapparue en Syrie. Il y a beaucoup de réfugiés syriens en Turquie. Nous allons donc vacciner tous les enfants, adultes et étrangers des provinces qui se trouvent sur la frontière avec la Syrie», a déclaré à Zaman Mehmet Ali Torunoglu, directeur adjoint de l’Agence de la santé publique du ministère de la Santé. La campagne de vaccination a commencé dans la province de Gaziantep et continuera dans les provinces de Sirnak, Mardin, Urfa, Kilis, Hatay et Adana. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rapporté que l’épidémie de polio était réapparue pour la première fois en Syrie depuis 14 ans, provoquant la paralysie de 10 enfants.
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Le diabète touche 1 Turc sur 7 ILYAS KOÇ ANKARA t de Environ 10 millions de Turcs souffren on dati Fon la lé révé qu’a ce diabète. C’est née jour la de on casi l’oc à turque du diabète chronique, mondiale consacrée cette la maladie intitulé grès con du s Lor re. le jeudi 14 novemb ète» diab du ions érat gén res «Protégeons les futu res ieur plus -là, jour ce ara qui s’est tenu à Ank ète diab du ue turq on dati présentants de la Fon é lign sou ent mm nota ont Ils se sont exprimés. diabète en que le nombre de patients atteints de l’étranqu’à é élev plus fois Turquie était deux che bran la de t iden prés in, ger. Selon Ilhan Yetk did’in % 13,7 ara, Ank à on locale de la Fondati diade t ffren sou ans 18 de vidus âgés de plus
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vant à 16,7 quart de la société, bète en Turquie, le pourcentage s’éle e autre, s il a attiré d’une manière ou d’un % pour la seule ville d’Ankara. Mai patient ou en tant alarmant, est concerné, en tant que l’attention sur un chiffre encore plus Müezzinoglu appelle diabète la- que proche d’un patient. celui des 40 % de Turcs souffrant de lisation sur l’obésité, sent pas à une plus grande sensibi aires. Il tent et qui par conséquent, ne connais le diabète et les maladies cardiovascul gers dan les l’existence de leur maladie. sur a rappelé que la sensibilisation es onn pers de ions du tabac a aidé près de 2 mill t iden prés 10 % DU BUDGET DE LA SANTÉ var, Ünü la Santé à arrêter de fumer. Necdet té, san la de Yetkin a déclaré que le ministère de re ntai traitement de la Commission parleme avait consacré 10 % de son budget au l’action sociale, a n traite- de la famille, du travail et de de patients diabétiques. Il a ajouté qu’u alimentation et une s turques expliqué qu’une mauvaise ment coûtait entre 1000 et 1200 livre la consommation de traitement augmentation récente de par an, chaque effet indésirable de ce aîné une hausse turc de la glucides dans le pays ont entr faisant doubler la somme.Le ministre quie. Tur en mé qu’un du nombre de diabétiques Santé, Mehmet Müezzinoglu, a affir
12 CULTURE
15 - 21 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
PHOTO : FATIH TURSUN
BARMAK AKRAM :
«La culture turque peut faire naître un cinéma nouveau»
Prix du meilleur scénario international au Festival de Sundance pour son dernier film, Wajma, le réalisateur afghan Barmak Akram, exilé en France, a accordé à un entretien exclusif à Zaman France. Il nous parle de la liberté qui anime son cinéma et de son rapport à l’exil.
FATIH TURSUN PARIS en Afghanistan, où je devrais me Pourquoi avoir choisi de traiter de la censurer. Je suis libre intérieurejeunesse afghane dans votre film ? ment et socialement. Je voulais faire un film sur les Vous auriez pu tourner ce film en Turjeunes en Afghanistan. Ce que quie? les jeunes ont de plus beau à faire, c’est de tomber amoureux. Oui, mon film ressemble à ce Je voulais donc raconter une his- qui se fait en Turquie ou en Iran. toire d’amour entre une jeune fille On a la même culture et la reliet un jeune garçon, dans ce pays gion est partie prenante dans la société. La Turquie est un très où les mariages bon exemple pour sont imposés par l’Afghanistan. C’est la famille. Wajma un mi-chemin entre et Moustapha l’Afghanistan et s’aiment et ont même le projet de se marier. «Sans liberté sociale, la liberté mentale Mais la tradition va les en empêest atteinte, alors on s’autocensure» cher… En Afghanistan, les jeunes manquent de liberté. Mais ceux qui font l’Europe. Pour les Afghans qui le choix d’étudier et qui regardent beaucoup de séries accèdent aux universités turques, il y a beaucoup de lipeuvent se rencontrer, berté en Turquie. Si une femme hommes et femmes. Cette veut être voilée, elle le peut et si liberté est difficile à gérer elle ne veut pas être voilée, elle dans un pays traditiona- est libre. J’aimerais que l’Afghaliste qui était gouverné par nistan en arrive là et que la TurNé en 1966 à Kaboul les Talibans il y a à peine quie puisse atteindre le niveau de 10 ans. D’un côté, les l’Europe. Mais ces choses se font Arrivé en France en 1981 jeunes tendent vers cette petit à petit. La Turquie a un bon Filmographie : liberté et de l’autre, les chemin à parcourir. parents les freinent. Que pensez-vous du cinéma turc ? > Wajma (2013) Prix du meilleur scénario international Cette liberté, on la ressent aussi Le cinéma en Orient a fait un au Festival de Sundance 2013 bond en avant, surtout en Turquie dans votre façon de filmer... Sortie en salles : 27 novembre 2013 J’ai pris une liberté et en Iran. Il y a quelque chose de énorme dans ce film. La particulier dans la culture turque > L’enfant de Kaboul (2008) télévision impose souvent qui peut faire naître un cinéma des contraintes, dans la nouveau. Il faudrait simplement manière de faire telle ou que le gouvernement aide datelle chose.. Moi, je voulais faire vantage les réalisateurs, ce qui un film comme on fait un tableau. n’est pas tout à fait le cas. En Quand le peintre est devant sa Iran, où 100 longs métrages sont toile, il décide de tout. Alors c’est produits chaque année, il y a un ce que j’ai fait. J’avais une toile système d’aide, comme le CNC vierge et j’ai fait ce que je vou- en France. En Turquie, ce sont lais. Chaque jour, je tournais et souvent les producteurs occidenje montais. Mon film n’est pas taux qui investissent et font des tournages dans le pays. industriel ou produit par Hollywood. Il a été fait et monté chez moi. J’ai même fait jouer ma maman, c’est la tante de Moustafa dans Wajma, et toute la famille de Moustafa est composée de membres de ma famille.
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Barmak Akram est un cinéaste afghan exilé en France.
REPÈRES :
Barmak Akram
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Votre exil joue pour beaucoup dans ce désir de liberté ? Un artiste ne peut pas créer tant qu’il n’est pas libre. Et surtout il y a deux sortes de liberté : la liberté sociale et la liberté mentale. Sans liberté sociale, la liberté mentale est atteinte, alors on s’autocensure. En France, je suis beaucoup plus libre que si j’habitais
13 CULTURE
15 - 21 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
AGENDA CULTUREL
Islam des mondes
Sous les Omeyyades, l’empire islamique s’étendait de Narbonne à la vallée de l’Indus, dans le souscontinent indien.
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en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Ils uniront à leur arrivée plus de 100.000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.
Rencontre avec les Tadjiks
Au Tadjikistan, mais aussi à Boukhara et Samarkand (villes ouzbekes de langue et culture tadjikes), le photographe Stéphane MinhVu est parti à la découverte d’un peuple musulman à la croisée des chemins entre la Perse et l’Asie des steppes. Du 22 au 28 novembre Maison d’Europe et d’Orient 3, passage Hennel 75012 Paris
Nedim Gürsel
Rencontre avec l’écrivain franco-turc Nedim Gürsel autour de son livre Voyage au cœur de la Turquie. Entrée libre. Le 24 novembre à 14:30 Salle Chepfer Rue Pierre Fourier 54000 Nancy
Voix hautes pour Tombouctou
Ecrit dans la douleur de l’année 2012, ce recueil de poèmes de Ibrahima Aya se veut une réponse aux saccages dont a été victime celle qui fut l’une des plus brillantes villes universitaires du Moyen âge islamique.
SPECTACLE
La Marche pour l’égalité a 30 ans entend à la fois lui rendre hommage et faire œuvre d’histoire. Pour autant, ce n’est pas un documentaire. C’est en effet par le biais de la fiction, d’une fiction qui s’inspire librement des faits, que le réalisateur a choisi de retracer l’histoire des fondateurs du mouvement et des marcheurs permanents. Nous sommes en 1983. Dans une France
Hasmet, le fils aîné du clan Ayaz, se fait tirer dessus au cours d’une réunion avec la famille rivale. Il tue alors leur patriarche et s’exile à Londres. Le cours de sa vie va changer, non pas à cause de sa blessure par balle, mais en raison de légères égratignures que laissera Yagmur sur sa main, passagère assise à côté de lui dans l’avion pour l’Angleterre et terrorisée par l’altitude... Un film de Özcan Deniz (Turquie, 2013, 1h51, VOST).
Le 23 novembre à 12:00 Institut des cultures d’Islam 19, rue Léon 75018 Paris
& à voir...
Avant d’être récupérée par le Parti socialiste, qui créa SOS racisme pour en phagocyter la dynamique, la Marche pour l’égalité et contre le racisme a été un formidable mouvement populaire. A l’occasion de son trentième anniversaire, dans une France qui continue de stigmatiser sa population d’origine étrangère, ce nouveau film de Nabil Ben Yadir
EXPO PHOTO
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LE CALIFAT HÉRÉDITAIRE INSTAURÉ EN 661 Des quatorze califes que compte la dynastie omeyyade, trois, les trois premiers, descendent de cet Abu Sufyan, les onze autres descendant de Marwan Ibn al-Hakam Ibn Abi al-‘As. Leur règne fait suite à celui, puissamment légitime, des quatre premiers califes, les califes «biens guidés» (rashidun) qu’étaient Abu Bakr as-Siddiq, ‘Umar Ibn al-Khattab, ‘Uthman Ibn Affan et ‘Ali Ibn Abi Talib. C’est contre ce dernier, pourtant cousin et gendre du Prophète, mais surtout Compagnon (Sahib) de la première heure, que le général Mu‘awiya s’impose et instaure en 661 le califat héréditaire. Comme son père, Abu Sufyan, Mu‘awiya s’était converti à l’islam en 630, lors de la prise de la Mecque. Mettant sa bravoure au service de sa nouvelle religion, il a multiplié les succès militaires, ce qui lui valut notamment d’être nommé gouverneur de Syrie par ‘Uthman Ibn Affan… avant d’être relevé de ses fonctions par le calife suivant, Ali Ibn Abi Talib. La guerre civile (Fitna) qui suivra donnera l’avantage politique à Mu‘awiya, et par là même aux Banu Umayya. Néanmoins, leur opposition première au Prophète n’était pas effacée dans tous les cœurs, et en 750, ils sont exterminés pratiquement jusqu’au dernier par des Banu Hashim, les Abbassides, qui leur arrachent le califat.
L’Eau et le feu [Su ve Ates]
Jusqu’au 10 décembre Cinéma l’Odyssée 3, rue des Francs Bourgeois 67000 Strasbourg www.cinemaodyssee.com
RENCONTRE
SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE cette formidable évolution est d’une Jeudi 14 novembre, trois per- légitimité assez contestable à l’origine. sonnes ont été tuées et 22 bles- Les Omeyyades appartiennent à la sées près de la célèbre mosquée des tribu Quraysh, tout comme le ProOmeyyades, dans le cœur historique de phète. Leur ancêtre commun est ‘Abd Damas. Il semble qu’en Syrie, chaque Manaf Ibn Qusayy, père de Hashim jour qui passe accuse le contraste avec et de ‘Abd Shams. Le premier est à la grandeur passée de ce pays naguère l’origine du clan auquel appartient centre du monde.C’est en effet sous Muhammad, les Banu Hashim. Le sela dynastie des Omeyyades (661-750) cond, par son fils Umayya, est à l’orique Damas est devenue la capitale gine du clan des Banu Umayya. Or ce sont les Banu Umayya de l’empire arabo-isqui, avec d’autres clans lamique. Un vaste de la tribu Quraysh, empire qui s’étendait chassèrent le Prophète de Narbonne, dans ce de la Mecque en sepqui n’était pas encore la France, à la vallée de l’Indus, dans le sous«Leur règne fait suite continent indien. Un à celui des quatre premiers empire dont la grande califes «biens guidés» majorité des sujets n’était pas musulmane. Un Etat doté d’une administration centralisée moderne, dont tembre 622. Leur opposition à l’islam les fonctionnaires étaiet souvent des ne faiblira pas durant les années qui Gens du Livre, et où le grec, le copte et suivront, jusqu’à la prise de la Mecque le persan étaient des langues adminis- en 630. C’est un des leurs, Abu Sufyan Ibn Harb qui sera envoyé par les tratives, au même titre que l’arabe. Mecquois pour parlementer avec les UNE LÉGITIMITÉ CONTESTABLE À L’ORIGINE musulmans lors du siège de la ville. Un califat qui, pour la première fois, C’est à cette occasion qu’il se convertit devient héréditaire. Un empire enfin, à l’islam. L’ensemble du clan profitant qui, grâce à la stabilité et la prospé- du pardon du Prophète embrasse très rité créées par la pax islamica, a vu la vite la nouvelle religion, et oublie avec genèse d’un art proprement islamique presque autant de célérité sa part de dont témoigne aujourd’hui encore les responsabilité dans l’Hégire, mettant magnifiques mosquées de Damas et en avant au contraire sa parenté avec d’al-Aqsa à Jérusalem. Pourtant, la Muhammad, ce cousin du clan des dynastie qui se trouve à l’origine de Banu Hashim.
A lire
CINÉMA
Les Omeyyades : d’ennemis du Prophète à califes puissants
La Marche, réalisé par Nabil Ben Yadir (comédie dramatique, France, 2013, 2h00). Avec Olivier Gourmet, Jamel Debbouze, Charlotte Le Bon. Sortie en salles le 27 novembre.
Jamel Comedy Club, la troupe
Du stand-up enchaînant sketches, chansons et happenings. Un nouveau spectacle de la pépinière de talents issus de la diversité créée par Jamel Debbouze. Avec (sous-réserve) Malik Bentalha, Redouanne Harjane, D’jal, Waly Dia... Le 26 novembre à 20:30 Théâtre Jacques Prévert 134, avenue Anatole France 93600 Aulnay-sous-Bois
OPINION14
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
La fermeture des dershane est une décision politique Pour le chroniqueur Mümtazer Türköne, la fermeture des instituts de soutien scolaire privés obéit à une stratégie du pouvoir à l’approche des élections locales.
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Tout comme en Corée du Sud et au Japon, les instituts de soutien scolaire privés en Turquie représentent une pièce importante du puzzle de l’éducation. En Turquie, le système d’éducation et d’examens MÜMTAZER TÜRKÖNE manque d’harmonie. Or ce sont précisément ces examens qui déterminent l’avenir des lycéens turcs. Les quelque 5.000 instituts de soutien scolaire privés emploient environ 50.000 professeurs. En plus d’approfondir le programme scolaire, ces instituts ont également un rôle social d’envergure. Car les communautés religieuses, qui prônent une communication chaleu-
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«Le Premier ministre veut intensifier la crise pour consolider ses votes» reuse et sincère avec les individus, éduquent et socialisent par le biais de ces instituts. L’opposition à la décision de l’AKP de fermer les instituts de soutien scolaire résulte du succès de ces établissements. Quant aux débats qui ont lieu entre le gouvernement et le mouvement Hizmet, ils sont dûs aux succès et aux accomplissements de ce mouvement sur le plan de l’éducation. Ainsi, la question est-elle passée au-delà du seul domaine de l’éducation pour devenir une véritable lutte de pouvoirs.
AUCUNE ALTERNATIVE SÉRIEUSE À CES ÉTABLISSEMENTS Le ministère turc de l’Education nationale se défend en disant qu’il n’obligera pas les instituts de soutien scolaire à fermer mais que ceux-ci ne seront simplement plus de son ressort. Néanmoins, le ministère de l’Education nationale n’est pas un ministère ordinaire. Il contient le mot «milli» (national) dans son titre. Le monopole de l’Etat sur l’éducation transforme le ministère en une entité à l’image des Forces armées turques (TSK). Tout comme on ne forme pas une armée hors des TSK, l’éducation ne peut être ni proposée ni reçue en dehors du ministère de l’Education nationale. Dans le même temps, personne ne mentionne les symptômes qui apparaîtront au lendemain de la
fermeture des instituts de soutien scolaire privés, alors même qu’aucune alternative sérieuse à ces établissements n’a été envisagée (les centres d’éducation du peuple et les cours supplémentaires proposés par le ministère se sont déjà, par le passé, soldés des échecs). Comment fera le ministère pour répondre à l’explosion de la demande qui suivra la fermeture des instituts et pour faire face à l’apparition inévitable d’instituts de soutien scolaire privé illégaux ? Et comment garantira-t-il l’égalité des chances ?
LA STRATÉGIE D’ERDOGAN La vraie question, comme beaucoup l’ont déjà compris, n’est pas celle des instituts de soutien scolaire privés. En agissant ainsi, le Premier ministre pense de façon tactique. Il crée
une crise et revendique sa position. Mais pourquoi fait-il cela ? Le gouvernement est inquiet quant aux élections locales du 30 mars prochain en Turquie. A Istanbul, où résident environ un cinquième des électeurs turcs, la position du CHP avec Mustafa Sarigül se renforce. Les votes, qui suivront les débats sur la possible fermeture des instituts de soutien privé seront donc cruciaux. Comme il le fait toujours, le Premier ministre veut intensifier la crise pour consolider ses votes. En prenant du recul sur la fermeture de ces instituts privés, le Premier ministre gagnera les votes des électeurs hésitants. Il semblerait donc que la fermeture des instituts de soutien scolaire privés soit simplement le premier round des élections locales. i.dagi@todayszaman.com
Age d’or ou âge des tensions pour les Kurdes ? -
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Les mouvements kurdes en Irak, en Syrie et en Turquie montent en puissance et en popularité. En Irak, un Etat semi-indépendant est apparu après une décennie de luttes qui ont commencé au lendemain de la chute de Saddam Hussein. IHSAN DAGI En Turquie, le PKK et son leader, Abdullah Öcalan, sont en pourparlers avec le gouvernement turc dans le cadre du processus de paix. En Syrie, une entité autonome kurde sous la direction du Parti de l’union démocratique (PYD), branche syrienne du PKK, est en train de se former. Si l’on compare la situation à celle d’il y a environ dix ans, les Kurdes connaissent leur âge d’or, notamment grâce aux leaders kurdes tels que Massoud Barzani, Jalal Talabani ou Öcalan.
LE RETOUR DE LA PAIX EN TURQUIE RENFORCERAIT L’AUTORITÉ DU KRG De tous les acteurs kurdes, Barzani est le seul à être à la tête d’une au-
torité semi-étatique, le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG). Après des décennies de luttes, les Kurdes d’Irak ont atteint un statut non négligeable et Barzani en est bien conscient. Ce qu’il souhaite avant tout, c’est assurer les possessions des Kurdes et son parti, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Barzani, réaliste, essaie de poser les bases politiques et économiques d’une autonomie kurde au Kurdistan à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Irak. Ce qu’il redoute le plus, c’est d’être entraîné dans les affrontements kurdes en Syrie, en Turquie et en Iran. Le leader du PDK soutient le processus de paix entre le PKK, dont la force militaire principale se trouve dans les frontières du KRG, et la Turquie, partenaire commercial vital et pays de transit des exportations de pétrole et de gaz du KRG. La paix en Turquie devrait voir la disparition d’une source de tensions entre la Turquie et le KRG : la présence du PKK dans les monts Qandil du Kurdistan irakien. Le retrait du PKK ferait mon-
ter l’autorité du KRG, renforçant ainsi la création d’un Etat, et lui permettrait de renforcer sa coopération économique et politique avec la Turquie, son partenaire émergent de la région.
LA PUISSANCE MONTANTE DU PYD Si le processus de paix en Turquie est bien accueilli par Barzani, la puissance montante et les aspirations du PYD en Syrie inquiètent. La montée de la politique kurde dans la région a ravivé la rivalité entre Kurdes. Le PKK a abandonné sa lutte armée en Turquie et est actuellement en pourparlers avec le gouvernement turc. Le PYD, contrôle aujourd’hui les régions kurdes de Syrie (Rojava) où il se prépare à déclarer l’autonomie. Le PKK ne veut pas abandonner les possessions du PYD en Syrie en contrepartie d’un processus de paix incertain en Turquie. De son côté, le contrôle des territoires sur la frontière du sud de la Turquie par le PYD est problématique pour Ankara. Le PYD affirme que des groupes affiliés à al-Qaïda et soutenus par la
Turquie se battent contre les forces kurdes dans la région de Rojava.
DES TENSIONS ENTRE MOUVEMENTS KURDES Barzani soutient le processus de paix en Turquie et semble être un médiateur entre le gouvernement turc et le PKK. Mais mécontent que le PYD domine le terrain et ne permette pas aux partis kurdes pro-Barzani d’être actifs à Rojava, il l’accuse de collaborer avec Bachar al-Assad. Tandis que du côté du PYD, le leader Salih Muslim cherche à coopérer avec le gouvernement de Nouri al-Maliki. Finalement, avec sa visite à Diyarbakir et sa rencontre avec Erdogan, Barzani montre son opposition à un Rojava autonome. Dans la dernière décennie, nous avons pu constater la montée des acteurs politiques kurdes au Moyen-Orient. Nous pourrions maintenant être témoins de tensions entre les mouvements kurdes de la région, les priorités de chaque acteur étant différentes et se heurtant les unes aux autres. i.dagi@todayszaman.com
15 SPORT
22 - 28 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Les Bleus ont réussi l’impossible L’équipe de France a joint les actes aux paroles mardi et s’est qualifiée pour la Coupe du monde 2014 au Brésil en renversant l’Ukraine 3-0 au Stade de France, à l’issue d’une prestation aboutie, enthousiasmante.
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Les Bleus se sont qualifiés pour la Coupe du Monde ce mardi face à l’Ukraine, à 3-0. Les buts de Mamadou Sakho (22e), Karim Benzema (34e) et Oleg Gusev contre son camp (72e) ont permis aux Bleus d’être les premiers en Europe à remonter deux buts en barrages et de l’emporter 3-2 sur l’ensemble des deux rencontres. Ils l’ont fait en livrant un match aussi plein que celui de Kiev avait été vide, en montrant qu’ils pouvaient, quand ils le voulaient, former un collectif. Les dix premières minutes ont donné le ton.
LE STADE DE FRANCE EN LIESSE Le milieu à trois, renforcé par Yohan Cabaye dont la présence a libéré un Paul Pogba à l’énorme volume de jeu et brillant dans ses ouvertures, a exercé d’entrée un pressing volontaire. Chacun s’est montré disponible, à l’image de Mathieu Valbuena, qui s’est procuré la première occasion (3e). A la suite d’un corner, le ballon lui est revenu dans la surface mais sa frappe enroulée a été détournée par Andriy Pyatov. Le Marseillais a été pendant la première période un symbole du changement spectaculaire opéré en quatre jours. Les deux occasions suivantes sont venues sur des corners du meneur, placé à droite mais souvent présent aux côtés de Franck Ribéry et Karim Benzema. Le premier a vu la tête de Paul Pogba passer au-dessus. Sur le suivant, ce fut celle de Benzema. Contraints de trouver un difficile équilibre entre la nécessité d’aller vite et celle de ne pas s’offrir aux contres ukrainiens, les Bleus ont légèrement ralenti le rythme. S’est ensuivie une période plus incertaine et une séquence ukrainienne de trois minutes dans le camp français. Mais c’est là qu’est venu le premier but, encore sur
Premier but de Mamadou Sakho sur un corner.
un corner. Mamadou Sakho, dont l’impact dans les duels a été précieux dès l’entame, a repris le ballon de près après une frappe de Ribéry joliment sortie par Pyatov. Le Stade de France n’avait pas autant résonné depuis de longues années. Il a explosé. Puis il a cru au deuxième but sur frappe de Pogba et surtout quand Benzema (30e) a accompagné la balle dans les filets avant d’être signalé hors jeu, à tort.
UNE VICTOIRE MÉRITÉE La pression est montée, les Ukrainiens acculés ont continué à envoyer leur avant-centre Roman Zozulia seul au front sur de longs ballons et les joueurs de Deschamps ont réglé la mire. Cela n’a pas suffi sur une frappe de Valbuena, servi en retrait après une récupération hargneuse d’un Patrice Evra, lui
aussi transformé, et un échange subtil entre Ribéry et Pogba. Cela a payé trois minutes plus tard, sur une action initiée par Valbuena, prolongée par un centre de Mathieu Debuchy, prompt à prendre un couloir droit grand ouvert, et conclue par Benzema après une frappe contrée. L’équipe de France était alors revenue à hauteur et, malgré une double alerte dans le temps additionnel, éteinte par un retourné de Sakho et un sauvetage de la poitrine de Debuchy sur une tentative de Iarmolenko, elle l’avait mérité. L’entame de la seconde période a été à l’avenant et le sort s’en est mêlé quand le défenseur central Yevgen Khacheridi a été expulsé (48e) pour un second carton jaune après une grosse faute sur Ribéry, déjà victime privilégiée en première période de l’agressivité adverse. Si Roman Bezus a fait passer des frissons dans
Des débuts difficiles pour Mancini RACHEL MOLLMAN ISTANBUL Récemment arrivé à la tête de l’équipe de Galatasaray, l’entraîneur Roberto Mancini n’a pas encore montré le meilleur de son potentiel. Galatasaray est 9 points derrière Fernebahçe dans la Super Ligue turque, et pourrait être devancé en Ligue des champions. Le 2-0 remporté par Fenerbahçe contre Galatasaray le 10 novembre dernier lors d’un match de la Super ligue turque inquiète les Lions. Ceux-ci se retrouvent ainsi avec neuf points de différence par rapport à leur rival (19-28). Roberto Mancini, nouvel entraîneur du Galatasaray, est arrivé début octobre avec pour remplacer Fatih Terim et combler le récent passage à vide de l’équipe. Mais les derniers résultats ne justifient en rien le salaire conséquent de l’entraîneur italien. Pourtant, tous les clubs de football entraînés par Mancini ont remporté au moins un grand titre, que ce soit l’ACF Fiorentina, la Lazio, l’Inter Milan ou le Manchester City. Ce passé glorieux a conduit le coach en Turquie et les Turcs attendent de lui une belle victoire à l’image de celles de ses précédents clubs. «Je pense que nous avons le temps de rattraper ces neuf points», a déclaré Mancini après la défaite de son club dimanche dernier contre Fenerbahçe. «Nous n’avons pas bien joué mais nous avons fait des erreurs qu’une
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«NOUS AVONS BESOIN DE TRAVAIL» Il y a aussi la question de la Ligue des champions de l’UEFA. Galatasaray est loin de pouvoir se reposer sur ses lauriers avec ses quatre points et sa seconde position dans le groupe B. Il reste encore deux matches à jouer et il est possible que le club stambouliote se fasse devancer par le FC Kobenhavn (Copenhague) et la Juventus, respectivement en 3e et 4e position. Dans le passé, Mancini a été cri-
Un Français remporte le marathon d’Istanbul
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Roberto Mancini, nouvel entraîneur du Galatasaray, est arrivé début octobre pour remplacer Fatih Terim
équipe comme Galatasaray peut commettre», a-t-il ajouté. L’entraîneur italien dit avoir besoin de temps et reste confiant d’ici à la fin de la Ligue en mai 2014.
les dos français sur une puissante frappe à côté (49e), les occasions se sont multipliées, grâce aux inspirations de Pogba et aux courses de Ribéry. Matuidi (51e, 63e), Benzema (58e) et Ribéry (64e) ont vu le cadre se dérober. L’Ukraine a aussi eu sa chance mais Hugo Lloris veillait (70e). Et le troisième but, celui de la qualification, est venu. Incapables de sortir le ballon, les Ukrainiens ont fini par craquer sur une frappe de Ribéry. Sous la pression de Sakho, Oleg Gusev a envoyé le ballon dans sa propre cage. La maladresse de Ribéry qui s’était ouvert le chemin du but (81e), et la parade splendide de Pyatov sur une tête d’Olivier Giroud (86e), ont empêché les Bleus de se mettre à l’abri. Cela n’a pas eu de conséquences, si ce n’est de faire durer un peu le suspense. L’équipe de France sera au Brésil et l’a mérité.
tiqué pour sa stratégie trop défensive, même s’il faut noter que Galatasaray a marqué huit fois lors des cinq derniers matches de Super ligue et quatre fois lors de trois rencontres en Ligue des champions. Peut-être une nouvelle organisation de l’équipe pourrait-elle apporter de meilleurs résultats. L’entraîneur reste néanmoins confiant : «Nous devons travailler. Cela ne va pas être pas facile», a noté Mancini. Cela ne sera en effet pas facile de combler le fossé des points avec Fenerbahçe ou de se démarquer des clubs du groupe B en Ligue des champions. Mais Les Lions doivent y arriver. Sinon, Mancini ne pourra convoiter que la Coupe de Turquie pour cette année.
L’athlète français d’origine kényane, Abraham Kiprotich, a remporté dimanche la 35e édition du Marathon d’Istanbul. L’événement a rassemblé des milliers de coureurs turcs et étrangers. Kiprotich a parcouru les 42 kilomètres en 2h12’30. Il est suivi de très près par Siraj Amda Gena (d’Ethiopie), avec un temps de 2h13’19 et de son compatriote Deriba Merga Ejigu, 2h14’43.
DEUX TURQUES EN TÊTE DU PELOTON Dans la catégorie femmes, la kényane Rebecca Kangogo Chesir a obtenu la première place avec un chronomètre de 2h29’07. L’athlète turque Elvan Abeylegesse, médaille d’argent aux JO de 2008, est arrivée seconde avec un parcours effectué en 2h29’31, et une autre Turque, Sultan Haydar, a pris la troisième place en 2h29’44.
Elle passe la douane avec le passeport... de sa peluche SUHEDA ASIK PARIS Une famille anglaise, venue faire du tourisme en Turquie a vécu un épisode pour le moins surprenant pendant son passage à la douane de l’aéroport d’Antalya. En présentant le passeport de sa fille au douanier, la mère d’Emily Harris donne accidentellement un faux passeport, celui du
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jouet de l’enfant. Celui-ci «qui n’a même pas l’air vrai, […] a un ourson doré sur la couverture. La photo d’identité n’est même pas celle d’Emily, c’est celle d’une licorne rose» raconte la mère. C’est un peu plus tard, en vérifiant les passeports que les parents d’Emily se rendent compte de leur erreur : c’est le passeport de la licorne qui est tamponné et pas
celui de leur fille. Après un moment de panique, la famille prend cette épisode sur le ton de la plaisanterie. «Nous avons préféré voir le côté comique de la situation et rire du fait que le douanier avait même tamponné le passeport. Mais en tant que parents, c’est assez inquiétant de voir combien cela aurait été facile de faire passer un enfant clandestinement.»
Une Journée contre le foie gras
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Jeudi 21 novembre a eu lieu la Journée mondiale contre le foie gras. De nombreuses associations dénoncent le gavage de 40 millions de canards chaque année et le broyage des canetons dans les couvoirs. Paris, mais aussi plusieurs villes de province (Lyon, Nantes et Lille) sont concernées par ces actions ainsi que plusieurs ambassades françaises dans le monde.
MOBILISATION DEVANT LES AMBASSADES ET SUR INTERNET La France est le premier producteur de foie gras au monde mais c’est surtout l’un des derniers à pratiquer le gavage des canards et des oies. La mobilisation des groupes de protection animale a eu lieu sur internet, avec un appel international à écrire aux ambassades de France pour demander l’interdiction du gavage. En Europe, nombreux sont les pays à avoir d’ores et déjà interdit cette pratique de gavage. DÉBATS CHEZ LES CHEFS Les grands chefs français sont concernés par cette polémique. Joël Robuchon a en effet annoncé qu’il suspendait ses commandes auprès de la société Ernest Soulard, épinglée par l’association de protection animale L214 dans une vidéo d’enquête dénonçant les conditions de gavage chez ce fournisseur. Comme l’explique l’association L214 dans son communiqué d’annonce de manifestation, cette enquête montrait «des canards bloqués dans des cages individuelles métalliques, immobilisés et se blessant en tentant d’effectuer des mouvements. Gavés à la chaîne et à la pompe hydraulique, les animaux peinent à respirer, certains souffrent d’infections ou agonisent. des cadavres gisent sur le grillage, le plumage maculé de bouillie de maïs».