L’Orient-Express en gare le 1er avril à Paris
Un institut rom à l’université de Trakya
CULTURE 12
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29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 N° 291 Prix : 2,5 €
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FERMETURE DES DERSHANE :
INTERNATIONAL
Le ton monte entre la Turquie et l’Egypte
La chute de la maison OM
Malgré la contestation, Ankara reste inflexible
Les relations entre la Turquie et l’Egypte se sont encore tendues. Le Caire qui accuse Ankara de soutenir des organisations qui sèment le trouble en Egypte, a demandé le départ de l’ambassadeur turc. De son côté, la Turquie a déclaré l’ambassadeur égyptien persona non grata. 1 10
SOCIETE
La décision du gouvernement turc de fermer les dershane, ces établissements privés de soutien scolaire, a soulevé une grande vague de mécontentement dans le pays. Après les responsables des partis d’opposition et les directeurs d’établissements, les enseignants ont dénoncé une sérieuse atteinte à l’avenir éducatif des jeunes turcs. Mais Ankara n’entend toujours pas revoir sa copie.
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Pour les enseignants des écoles publiques opposés à l’interdiction des dershane, la plupart des lycéens suivent des cours au sein de ces établissements pour avoir plus de chances d’entrer à l’université. D.P., professeur dans un lycée d’Istanbul, à parlé à Zaman du manque de discipline des élèves
Musulmans et chrétiens, au-delà des malentendus
en classe. «Quand je regarde mes élèves, je me rends compte qu’ils ne voient pas l’école comme un endroit sérieux. Nous, professeurs, ne pouvons pas donner un enseignement de grande qualité dans ces conditions. Les dershane, en cela, nous aident à discipliner les élèves», a affirmé l’enseignant. R TURQUIE 05-06
Une violation de la Constitution turque Pour Metin Can Yilmaz, étudiant à l’Université de Dundee en Ecosse, la fermeture des dershane irait à l’encontre de la Constitution turque et de la Convention européenne des droits de l’homme. RTURQUIE 06
La Corée du Sud avait déjà échoué rTURQUIE 06 Lettre ouverte à Erdogan rOPINION 14
EUROPE
L’Institut catholique de Paris organisait le 23 novembre une journée de rencontre et de réflexion, à laquelle Zaman France a participé, autour des relations islamo-chrétiennes et des défis que la diversité culturelle posait à la société française. L’occasion d’interroger Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI), sur l’état des relations et les malentendus entre musulmans et chrétiens. 1 03
Les partis appelés à nommer plus de femmes
A la rencontre des commerçants turcs d’Enfield Nick de Bois, député du quartier londonien d’Enfield nord en Grande-Bretagne, fait part à Zaman de son point de vue sur les commerçants turcs qui, selon lui, donnent une bonne image de l’immigration. 1 09
Les bons plans face à la crise
Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36
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De la sous-location au covoiturage, en passant par le troc, les Français sont devenus de grands adeptes du système D. Avec internet, on a vu augmenter le nombre de sites qui permettent de s’en tirer pour moins cher. Un système très populaire chez les jeunes qui leur permet d’allier mobilité, inventivité et solidarité. -FARIDA BELKACEM, SOCIETE 04
L’Association pour l’éducation et le soutien des candidates femmes (KA-DER) a appelé les leaders des principaux partis politiques turcs à nommer davantage de femmes, à l’approche des élections locales en Turquie.Dans le cadre de cette campagne, l’Association utilise les affiches des leaders des différents partis comme supports pour promouvoir la nomination de femmes. TURQUIE 07
02 FRANCE Nouveau rebondissement L’Orient-Express, dans l’affaire Baby Loup une légende
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
EDITO LA RÉDACTION
Renvoyée en appel après la décision de la Cour de Cassation, l’affaire Baby Loup n’en finit pas de diviser les juridictions françaises. Confirmé en appel, le licenciement de la salarié voilée marque un nouvel épisode d’un dossier devenu affaire d’Etat.
franco-turque
Plus qu’un mythe, c’est toute une époque qui se réécrira à Paris, en 2014. Le 1er avril, l’Institut du monde arabe (IMA) consacre en effet une monumentale exposition à un train de légende : l’Orient-Express. Financé à hauteur de 2 millions et demi d’euros par la SNCF, partenaire de l’évènement, le projet est censé redorer le blason de l’IMA, quelque peu terni ces dernières années par de gros problèmes de budget. Ce qui s’était traduit par un manque d’ambition dans la politique culturelle de l’établissement. Cette fois-ci, l’enjeu est de taille pour l’IMA car peu de moyens de transport auront acquis une célébrité aussi grande que l’OrientExpress lancé pour la première fois sur les rails en 1883, sous la houlette de l’ingénieur et industriel belge Georges Nagelmackers, et qui assurait alors la liaison entre Paris, Vienne et Istanbul. Depuis plusieurs années, le train est déjà propriété de la France et de la SNCF, ce qui fait définitivement de l’Orient-Express un patrimoine franco-turc. L’histoire de ce bijou de la machinerie occidentale aura été plus que mouvementée. Traversé par deux guerres mondiales, la fin de l’Empire ottoman et de l’AutricheHongrie, marqué par la naissance d’une mosaïque d’Etats-nations en Europe de l’Est, l’OrientExpress a néanmoins donné naissance à une véritable mythologie littéraire et artistique. On se souvient du roman d’Agatha Christie Le crime de l’Orient-Express qui immortalisa la machine mais on connait moins l’anecdote qui donna naissance au livre. En 1929, le train fut bloqué 5 jours à Istanbul sous la neige. Les passagers durent même abattre des loups et s’en nourrir pour survivre. Mais l’Orient-Express, c’est aussi l’image d’un savoir-vivre et d’une qualité de confort associés à ce qu’on appelait alors l’art du voyage. Une époque non pas marquée par le rapport à la vitesse et à l’économie de temps, mais à celui de l’aventure, de la découverte et de la détente. Enfin, l’OrientExpress, c’était avant toute chose la porte qui menait à l’Orient. Cet Orient non plus fantasmé comme dans les peintures de Delacroix, mais bien réel, notamment à Istanbul, qui devrait accueillir une partie de l’exposition itinérante. info@zamanfrance.fr
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L’affaire Baby Loup Mercredi, la cour d’appel occupe les cours de de Paris a confirmé le licenjustice françaises ciement de la salariée voilée de depuis 5 ans. la crèche privée Baby Loup, at-on appris auprès des avocats des deux parties. Cette affaire a relancé la bataille politico-judiciaire autour de l’application de la laïcité dans les sociétés privées. La Cour de cassation avait suscité un vif émoi chez les défenseurs de la laïcité en annulant le 19 mars le licenciement, en 2008, de Fatima Afif, l’ex-directrice adjointe de l’établissement de Chantelouples-Vignes (Yvelines) qui refusait de retirer son voile. Le parquet général avait demandé la confirmation du licenciement. Fatima Afif avait annoncé avant la décision de la cour d’appel qu’elle formerait «probablement» un
nouveau pourvoi en cassation si le licenciement était confirmé. Le gouvernement, regrettant la décision de la Cour de cassation, avait envisagé de légiférer mais l’Observatoire de la laïcité a mis en garde contre une loi sur le voile dans les crèches.
LIBERTÉ DE CONSCIENCE OU LAÏCITÉ ? En décembre 2010, le conseil des prud’hommes de Mantes-la-Jolie avait estimé que la direction de la crèche était en droit de licencier la plaignante pour «insubordination caractérisée et répétée» et «faute grave». Mais la Cour de cassation avait cassé le jugement, soulignant qu’il s’agissait d’une crèche privée, que ce licenciement constituait «une discrimi-
nation en raison des convictions religieuses», et qu’il devait être «déclaré nul». Dans ses conclusions, le procureur général, François Falletti, a pris le contrepied de la Cour de cassation. S’il a reconnu que «la liberté religieuse est un principe fondamental», il a aussi considéré que le règlement intérieur de la crèche pouvait «poser des restrictions» au regard des missions de ses salariés, qui travaillent au contact des enfants et d’un public multiculturel. Des enfants de 55 nationalités étaient
accueillis nuit et jour dans cette «crèche pas comme les autres» implantée dans un quartier extrêmement déshérité. L’avocat de l’ex-directrice, Me Michel Henry, a plaidé qu’il s’agissait de juger non pas «un fait de société mais la régularité d’un licenciement». Il a également dénoncé le décorum choisi pour juger l’affaire, des pressions, et «un aspect sous-jacent de xénophobie antiislamique» chez ceux qui se sont rangés derrière la direction de la crèche.
PHOTO DE LA SEMAINE
La ville d’Izmir est en proie à plusieurs inondations depuis dimanche soir.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
Les suicides en hausse en Turquie
La série française Les Revenants a été récompensée lundi à New York d’un Emmy Award lors de la cérémonie de remise du volet international de ces récompenses américaines du monde de la télévision. Les Revenants, qui raconte comment des morts mystérieusement
3.225 personnes se sont suicidées en Turquie en 2012 selon l’institut de statistiques TurkStat. Les professions ayant le taux de suicides le plus élevé ces dernières années sont les soldats, les policiers et les professeurs. Les raisons de ces suicides s’expliquent tout d’abord par des maladies (17,3 %), suivies
ressuscités tentent de reprendre le cours de leurs existences, a obtenu le prix de la meilleure série dramatique. Le prix du meilleur documentaire a aussi été remis à un programme franco-israélo-palestinien, Cinq caméras brisées, qui décrit le quotidien dans les années 2000 de Bil’in, un village de Cisjordanie, face aux tensions israélo-palestiniennes.
des problèmes de famille (7,8 %), de finances (7,6 %), de couple (4 %), de faillite (2,1 %) et d’échec scolaire (0,6 %). Néanmoins, les causes spécifiques de 53 % des suicides restent inconnues. De plus, dans les 8 dernières années, 200 personnes ont mis fin à leurs jours pour cause de découvert bancaire.
NOUVELLE
La France décroche des Emmy Awards
03 SOCIETE
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29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
«Cette fille aurait dû voler des mobylettes dans la banlieue de Chalon» Ces propos attribués au secrétaire général adjoint de l’UMP à l’attention de Rachida Dati ont été qualifiés de racistes et d’infraction pénale par l’ancienne Garde des Sceaux.
«La religion est un choix qui a des conséquences sociales»
Contestation féminine à la Mosquée de Paris
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L’Institut catholique de Paris organisait le 23 novembre une journée de rencontre et de réflexion, à laquelle Zaman France a participé, autour des relations islamo-chrétiennes et des défis que la diversité culturelle pose à la société française. L’occasion d’interroger Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI), sur l’état des relations entre musulmans et chrétiens. FOUAD BAHRI PARIS Quels sont les malentendus entre chrétiens et musulmans ? Les malentendus concernent la manière dont on conçoit l’espace privé et l’espace public et une certaine compréhension de la laïcité. Pour beaucoup de Français, la religion est quelque chose de personnel, de privé et dont on ne doit plus entendre parler dans l’espace public. Or la visibilité des musulmans, des femmes voilées et la construction des mosquées a perturbé certaines personnes. On redécouvre que la religion est un choix individuel qui a des conséquences sociales. Par exemple, quand des gamins en histoire-géo font une sortie à la cathédrale de Paris et refusent d’y entrer en disant que c’est
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«Pour beaucoup de Français, la religion est quelque chose de personnel»
haram alors qu’aucun texte musulman ne le dit. Il y a aussi la question du halal aujourd’hui : si nous vivons tous ensemble, je crois qu’il est important que nous puissions manger ensemble, en respectant l’interdit alimentaire du porc. Mais le halal est devenu omniprésent. C’est une logique économique dans laquelle les gens se sont laissés embarqués sans prendre le temps de réfléchir. On risque de créer des clivages qui ne sont pas religieux et qui vont faire qu’on ne va plus se fréquenter. Les musulmans ont une mauvais image en France. Pourquoi ? Chacun a sa responsabilité. Pour les non-musulmans, c’est d’entrer en contact avec les musulmans. Pour les médias, c’est d’arrêter de ne parler de l’islam que comme une entité immobile et unique dans l’histoire mais plutôt de parler des musulmans. En-
Le dialogue interreligieux n’est pas encore très développé entre jeunes musulmans et jeunes catholiques.
fin, chez les musulmans eux-mêmes, il faut débattre davantage et ne pas laisser ceux d’entre eux qui parlent le plus fort sur le devant de la scène. Il faut aussi investir plus d’efforts dans les quartiers populaires où les difficultés sociales et économiques font que certains se réfugient dans une lecture identitaire de la religion pour trouver un ennemi. On parle souvent de dialogue interreligieux. Pourquoi y a-t-il si peu d’actions communes menées entre instituts musulmans et catholiques sur des sujets comme la solidarité par exemple ? Je pense que tout ne doit pas venir des responsables mais que plus d’initiatives devraient être prises par les gens localement comme des parents d’élèves, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Nous avons mené avec les musulmans une action locale à Amman et à Beyrouth de rencontre avec des réfugiés syriens. Pas besoin d’attendre un signal des autorités. On ne voit pas beaucoup de jeunes catholiques participer aux débats avec les musulmans. Comment l’expliquez-vous ? Il y a des associations de jeunes croyants qui réunissent des juifs, des musulmans et des catholiques
Etude Plus Metz : une soirée de rencontre
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Lundi 21 octobre 2013, Etude Plus Metz (E.P.M) a accueilli ses invités dans ses locaux situés à deux pas du centre gare de Metz. Ce fut une soirée de partage entre les membres de l’association, les voisins, et les invités. La soirée a débuté par une visite des locaux suivie d’une présentation des activités d’accompagnement éducatif et scolaire. Le dîner tant attendu fut l’occasion de mieux
appréhender les actions menées au sein d’Etude plus Metz. Parmi ces invités d’honneur, le député de la Moselle, Monsieur Denis Jacquat accompagné de son épouse Madame Catherine Jacquat, ont remercié les bénévoles de l’association pour leur «accueil extraordinaire». E.P.M accompagne les élèves du Primaire à la Terminale et les parents dans leur rôle éducatif.
comme Coexister. Mais je pense qu’aujourd’hui, des jeunes chrétiens ont une certaine peur d’un islam qui serait dominant ou envahissant. Peut-être que certains jeunes chrétiens ont aussi peur de ne pas être assez enracinés dans leur foi. Ils ont l’impression que les musulmans le sont, ce dont je ne suis pas persuadé. Mais par ailleurs, les gens parlent entre eux dans l’ensemble de la société.
FOUAD BAHRI PARIS Haro sur la Grande Mosquée de Paris (GMP). La décision prise de fermer l’espace de prière réservé aux femmes dans la salle principale, et de le déplacer au sous-sol, a soulevé la colère et l’incompréhension de fidèles. Une décision qui serait motivée par «le bruit» que feraient les femmes durant l’office de la prière du vendredi. Tout a commencé par un échange sur les réseaux sociaux entre militantes et fidèles fréquentant la GMP. Un rendez-vous a été fixé samedi 23 novembre. Malgré la faible mobilisation, la motivation des musulmanes reste entière. Un groupe Facebook a même été crée : «Les femmes dans la mosquée», et une lettre publique a été adressée à Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande mosquée de Paris. Dans le courrier, les musulmanes dénoncent les conditions d’accueil qui leur ont été faites. «En nous dirigeant vers la salle de prières, nous avons tout de suite été interpelées et pour certaines, bloquées physiquement, par un membre de votre personnel (…) À la fin de la prière, un imam est venu nous voir pour nous affirmer qu’il était interdit pour des femmes de prier dans la maison des hommes. Face à nos arguments religieux, le calme est revenu, mais nous avons été menacées pour nous dissuader de revenir». Les femmes dénoncent un traitement inégalitaire et interpellent le recteur sur ses positions officielles. «Nous connaissons votre position officielle sur l’égalité hommes-femmes, c’est pourquoi nous avons la certitude que vous réussirez à réparer cette exclusion», écrivent-elles. Une pétition a été également lancée sur www.change.org.
Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI).
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29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Consommation : les bons plans anti-galère De la sous-location au covoiturage, en passant par le troc, les Français sont devenus de grands adeptes du système D. Avec internet, on a vu augmenter le nombre de sites qui permettent de s’en tirer pour moins cher. Un système très populaire chez les jeunes qui leur permet d’allier mobilité, inventivité et solidarité.
Le système D incite à dépasser son champ d’action et de confort habituel.
FARIDA BELKACEM PARIS Combien d’entre nous, tout droit sortis des études doivent affronter le parcours du combattant de la recherche de travail, tout en se demandant comment ils feront pour payer leur loyer, les petites dépenses du quotidien (surtout quand on a dépassé 25 ans où que l’on n’a plus de carte d’étudiant !) et, plus tard, leurs impôts! Comment se débrouiller pour faire avec ce qu’on a, quand on ne peut pas se payer plus ? Pour de plus en plus de jeunes, la réponse se trouve du côté d’internet où des sites permettent de trouver des combines moins onéreuses pour se loger, s’habiller, se meubler, dîner etc.
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LA FLEXIBILITÉ AVANT TOUT Dans un monde où la jeunesse a toujours besoin d’être plus mobile, ce système D induit flexibilité et simplicité. Nous sommes vendredi et j’apprends que je dois être à Lille pour un entretien professionnel lundi matin. Je réserve un trajet sur Blablacar.fr (site de covoiturage) ou sur kelbillet.com ou trocdestrains.com (site de revente de billets SNCF). Je me branche sur Airbnb.fr pour me trouver un logement pour lundi soir à mon budget. Je veux trouver un restaurant dans les environs, pour pas trop cher ? Je me connecte sur La Fourchette.com, qui m’indiquera, entre autres, les meilleures promotions dans les restaurants des alentours. UN NOUVEAU MARCHÉ Les entreprises, les start-up en particulier, ont vite saisi l’opportunité de ce marché, jeune, mobile et à la recherche de bons plans. Prenons l’exemple d’Airbnb.fr. Ce site permet de sous-louer une chambre ou même un logement entier, parfois sur des durées très limitées, une soirée ou un weekend par exemple. Un système qui permet d’arrondir les fins de mois, pour ceux qui acceptent de mettre leur logement à disposition... Et ça marche ! Ouvert en 2012, le site a déjà généré 185 millions d’euros en un an et comptabilise 75.000 hôtes inscrits en France. Pour combien de temps ? La loi Duflot, qui prévoit de mieux encadrer les sous-locations, pourrait venir changer la donne. ENTRE INVENTIVITÉ ET SOLIDARITÉ Nécessité oblige, le système D («D» en référence à débrouillardise) devient partie de nos vies... et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Car qui dit système D, dit inventivité. Le système D incite à dépasser son champ d’action et de confort habituel. A redécouvrir le Mc Gyver qui est en nous, en bricolant nos meubles, en tricotant nos propres mitaines, ou en appre-
Le système D sur internet :
Quelques sites pour payer moins cher Autoroute-€co.fr :
LOGEMENT Airbnb.fr :
fractionner son trajet sur l’autoroute pour payer moins cher
t
louer une chambre ou un logemen en votre absence
Couchsurfing.com :
se loger gratuitement à travers le imonde entier et rencontrer les hab tés visi s tants des pay
TRAJET
RECYCLAGE ET REVENTE
donnons.org :
donner ses objets ou ses meubles
Le Boncoin.fr :
vendre ou revendre des objets pour les particuliers ou les entreprises
POUR SE FAIRE PLAISIR
kelbillet.com ou trocdestrains.com :
La Fourchette.com :
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obtenir des billets de train revendus trouver un covoiturage pour faire un trajet sans payer trop cher
nant à construire un objet en regardant des tutoriels sur Youtube.com. A rechercher le meilleur rapport qualité/prix, la perle dans un magasin de fripes ou la table de valeur sur Le Boncoin.fr. Autant d’éléments qui permettent de reprendre le contrôle des objets qui nous entourent et nous appartiennent. Face à l’obsolescence programmée de nos appareils, il y a par exemple ces «Repair café» qui permettent de venir
trouver des restaurants qui offrent des réductions obtenir des réductions (jusqu’à 70 % parfois) sur des restaurants, des spas, des séances chez le coiffeur
réparer ou recycler les objets. Et bien sûr, il s’agit aussi de garder la maîtrise de son budget, quitte parfois à se fournir sur des sites comme donnons.org, qui mettent à disposition des autres internautes des objets, meubles ou autres dont le propriétaire veut se débarrasser. Une façon intéressante de renouer avec un monde du troc et des échanges qui ne se cantonne pas à du commercial.
Les avantages de l’e-shopping Les prix sont souvent plus attractifs. Les boutiques en ligne ont des coûts de fonctionnement qui sont moindres. Elles ont moins de frais fixes et moins d’employés. C’est d’autant plus intéressant que quand l’achat dépasse un certain montant, la livraison est offerte.
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En ligne, la gamme de produits est plus large et le consommateur a plus de choix
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En se rendant sur des sites comme codereduc. com ou ma-reduc.com, on a accès à des codes de réduction que l’on peut utiliser dans ses achats en ligne, en entrant un code au moment de valider son panier.
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05 TURQUIE
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
FERMETURE DES DERSHANE :
Les professeurs du public font aussi entendre leur voix Alors que le projet de fermeture des instituts de soutien scolaire privés continue de faire débat en Turquie, plusieurs professeurs du public ont fait entendre leur opposition. Face aux classes surpeuplées de certaines écoles publiques et aux failles du système éducatif turc, les dershane représentent en effet une véritable nécessité. ELIF ESIT ISTANBUL C’est durant les festivités données à l’occasion de la Journée nationale des professeurs que plusieurs enseignants employés dans le secteur public se sont dits opposés à la fermeture des instituts de soutien scolaire privés, également appelés dershane. En Turquie, la Journée des professeurs est célébrée le 24 novembre. Les festivités ont été marquées par des danses et le dépôt d’une couronne de fleurs sur le mémorial d’Atatürk place Taksim. Cette Journée nationale était l’occasion pour plusieurs professeurs de s’exprimer, et cela a été le cas de quelques enseignants d’écoles publiques, qui ont expliqué qu’ils étaient opposés au projet de fermeture des instituts de soutien scolaire privés.
Idris Bal, député AKP de Kütahya.
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«LES DERSHANE NOUS AIDENT À DISCIPLINER LES ÉLÈVES» Selon eux, la plupart des lycéens turcs suivent des cours au sein de dershane pour avoir plus de chances d’entrer dans une université de renom, chose qui apparaît plus difficile quand les élèves se retrouvent dans des classes surpeuplées, telles qu’on peut en trouver dans les écoles publiques. D.P., professeur dans un lycée d’Istanbul, à parlé à Zaman du manque de discipline des élèves en classe. «Quand je regarde mes élèves, je me rends compte qu’ils ne voient pas l’école comme un endroit sérieux. Nous, professeurs, ne pouvons pas donner un enseignement de grande qualité dans ces conditions. Les dershane, en cela, nous aident à discipliner les élèves», a affirmé l’enseignant. Un autre professeur du secteur public, D.C., a soulevé le problème du trop-plein d’élèves. «Nos salles de classes accueillent en général 50 ou 60 élèves. Ceux qui veulent écouter et qui ont des objectifs précis quant à leur avenir n’y arrivent pas à cause des autres. Les instituts de soutien scolaire éliminent ce problème. C’est pourquoi ils ne doivent pas être fermés», a-t-il affirmé.
Les instituts de soutien scolaire auront 3 ans pour se transformer en écoles privées.
Un projet en contradiction avec le chapitre 22 du processus d’adhésion à l’UE -
Le projet de fermeture des instituts de soutien scolaire privés aura pour résultat d’approfondir l’écart dans le domaine de l’éducation, dû aux inégalités sociales et économiques et aux disparités régionales en Turquie. Le projet de loi pourrait ainsi menacer la mise en place du chapitre 22 du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, dont les pourparlers sont ouverts depuis le 5 novembre dernier. Ce nouveau chapitre vise notamment à réduire l’écart socio-économique entre les différentes régions turques. Or la fermeture
des instituts de soutien scolaire aura probablement des conséquences sociales non intentionnelles. Dans l’est et le sud-est du pays où la pauvreté est plus présente, certains instituts ne demandent que 5 livres turques par heure. Cengiz Aktar, directeur du programme des études de l’Union européenne à l’université de Bahçesehir, a déclaré à Zaman que même si les dershane n’ont pas de statut public, ils tiennent un rôle indispensable dans le système éducatif. Il a ajouté que l’interdiction de ces écoles ferait décroître la qualité de l’éducation.
Un député AKP opposé au projet est renvoyé Un député AKP a été renvoyé devant le Conseil de discipline du parti pour «propos allant à l’encontre de la politique du parti». C’est ce qu’a décidé le Premier ministre Erdogan après avoir constaté qu’Idris Bal, député AKP de Kütahya, s’était opposé à la fermeture des instituts de soutien scolaire privés sur Twitter. Bal, qui soutient que ces instituts jouent un rôle majeur dans l’équilibre des disparités en matière d’éducation, avait tweeté la semaine dernière plusieurs remarques favorables aux instituts. «Une entreprise privée ne peut ouvrir et fermer de façon forcée. Et comme le marché ne répond pas aux ordres, les instituts continueront de fonctionner secrètement», a-t-il notamment tweeté. Lors d’une conférence de presse au Parlement quelques heures après la décision de l’AKP, Bal a réitéré son opposition à la fermeture des instituts et a affirmé que le projet de loi du gouvernement était une violation à la Constitution turque. «La démocratie ne repose pas seulement sur un système multipartite et des urnes. La démocratie, c’est aussi la liberté d’expression, la liberté de la presse et le droit à la libre entreprise», a-t-il déclaré. «On ne peut pas donner d’ordre dans une démocratie».
MAIS IL N’EST PAS LE SEUL Mais Bal n’est pas le seul de son parti à s’opposer à la fermeture des instituts de soutien scolaire privés. D’autres députés AKP ont également fait entendre leurs voix contre le projet du gouvernement. Le député AKP de Karaman, Mevlüt Akgün, a déclaré qu’il votera «non» au projet de loi, et a souligné qu’obliger ces centres à fermer serait aller à l’encontre de la Constitution. Le député AKP de Manisa, Muzaffer Yurttas, a quant à lui déclaré que les instituts de soutien scolaire privés amélioraient de façon considérable l’éducation des élèves. Le Premier ministre Erdogan a confirmé que le gouvernement travaillait sur le projet de loi en vue de fermer tous les instituts privés, au motif que ceux-ci fonctionnaient comme un deuxième système éducatif. Plus tard, c’est au tour du député AKP d’Izmir et ancien ministre de la Culture et du Tourisme, Ertugrul Günay, d’exprimer son opposition au projet de loi. Il a affirmé que discuter des problèmes du pays sans prendre en compte leurs causes créait plus de problèmes que de solutions. «Nous avons offensé les jeunes et leurs familles avec la polémique des résidences étudiantes sans chercher à résoudre les problèmes de ces résidences. Et voilà qu’on recommence avec les instituts de soutien scolaire privés. Les dershane sont le résultat du système éducatif d’aujourd’hui», a tweeté Günay.
06 TURQUIE
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
FERMETURE DES DERSHANE :
Une violation de la Constitution turque
Pour Metin Can Yilmaz, étudiant à l’Université de Dundee en Ecosse, la fermeture des dershane irait à l’encontre de la Constitution turque et de la Convention européenne des droits de l’homme. METIN CAN YILMAZ DUNDEE D’un point de vue juridique, le gouvernement n’a pas le droit d’obliger les instituts de soutien scolaire privés à fermer. De fait, cette tentative constituerait une violation de certains droits inscrits dans la Constitution turque et dans la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), tels que le droit de développer son intégrité physique et spirituelle (article 17 de la Constitution), le droit au travail (article 48) et le droit à l’instruction (article 42 de la Constitution et article 2 du protocole additionnel de la CEDH).
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LE DROIT DE DÉVELOPPER SON INTÉGRITÉ PHYSIQUE ET SPIRITUELLE Le problème de notre système éducatif ne repose pas sur les instituts de soutien scolaire privés eux-mêmes, mais sur la faible qualité de l’instruction proposée par les écoles publiques. Ce fait est mis en évidence par le nombre d’élèves qui ont eu zéro aux examens d’entrée à l’université dans les dix dernières années, soit environ 450.000. Parce que recevoir une instruction de qualité n’est pas possible à l’école, les élèves doivent chercher une alternative à leur éducation. C’est là que les instituts de soutien scolaire privés jouent un rôle fondamental. Et même en supposant que les écoles publiques proposent une instruction de qualité, à qui pourront s’adresser les élèves souhaitant approfondir leurs connaissances en dehors de l’école ? L’article 17
La Corée du Sud avait déjà échoué Le projet de fermeture des instituts équivaudrait à écarter le droit à l’instruction garanti par la Constitution turque et la CEDH.
de la Constitution garantit que chaque citoyen turc a le droit de développer son intégrité physique et matérielle.
LE DROIT À L’INSTRUCTION Le projet de fermeture des instituts équivaudrait à écarter le droit à l’instruction garanti par la Constitution turque et la CEDH. Le droit à l’instruction confère à l’individu le droit de jouir des établissements scolaires mis à sa disposition. Dans plusieurs de ses décisions, la Cour européenne des droits de l’homme parle des «établissements scolaires» stricto sensu. Elle ne s’occupe donc pas de savoir comment tel ou tel éta-
blissement scolaire est financé, organisé ou s’il est public. Ce qui importe, c’est que les individus puissent choisir où s’instruire. Le droit à l’instruction suppose également le droit d’établir et de gérer des écoles privées. Le terme «école privée» dans les décisions de la Cour européenne doit être compris dans un sens plus large, comme un «établissement scolaire géré de façon privée».
LE DROIT AU TRAVAIL Enfin, parlons de l’article 48 de la Constitution selon lequel chacun a droit d’exercer la profession qu’il souhaite. Les personnes qui choisissent d’exercer en tant qu’ensei-
gnant ne peuvent donc pas être forcées à travailler dans des écoles publiques. Elles sont libres d’exercer leur profession dans n’importe quel établissement scolaire ou d’exercer en tant que professeur de soutien scolaire sans être rattachées à un organisme en particulier. Dans ce contexte, le projet de fermeture des instituts de soutien scolaire privés serait comme fermer les boulangeries et les obliger à se transformer en épiceries sous prétexte qu’elles fabriquent des produits trop gras. Il y a, bien sûr, des limites aux droits constitutionnels. Mais seules des circonstances particulières peuvent justifier la restriction de ces droits.
SINASI ALPAGO, OSMAN EROL Alors que la Turquie connaît actuellement un véritable tollé en raison de la fermeture des instituts de soutien scolaire annoncée par le gouvernement, il serait intéressant de se pencher sur le cas de la Corée du Sud concernant la question. Ce pays a en effet décidé de rouvrir ses instituts de soutien scolaire, fermés après le coup d’Etat de 1980, en raison du nombre d’instituts illégaux qui continuaient de fonctionner. Le président de l’Union des instituts de soutien scolaire en Corée du Sud, Cho Moon-ho, a déclaré à Zaman qu’après l’interdiction des instituts au début des années 1980, les élèves de primaire et de secondaire ne pouvaient plus suivre de cours de soutien. Cho Moon-ho a également expliqué que plusieurs professeurs avaient été arrêtés par le gouvernement sous prétexte qu’ils donnaient des cours à des élèves issus de familles riches. D’après Cho Moon-ho, les membres du gouvernement en place à la suite du coup d’Etat embauchaient en secret les meilleurs professeurs pour l’éducation de leurs enfants.
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UNE MESURE ANTICONSTITUTIONNELLE L’interdiction des instituts de soutien scolaire en Corée du Sud a été levée en 1987 après décision de la Cour constitutionnelle, qui a jugé que la suppression de ces instituts allait à l’encontre des droits énoncés par la Constitution. Cho a rappelé au passage que si le système scolaire moderne datait seulement des 200 dernières années, les origines des instituts de soutien scolaire, eux, remontaient à l’Académie introduite par Platon dans la Grèce antique. «Même si on essaie de diminuer le rôle des instituts de soutien scolaire privés en réformant le système éducatif, les élèves continueront de prendre des cours dans ces instituts pour entrer à l’université. Fermer les instituts de soutien scolaire en prétextant des mesures économiques est donc une violation du droit à l’éducation», a déclaré pour sa part Kang Shin-seok, directeur d’un institut de soutien scolaire privé à Séoul. L’IMPORTANCE DES INSTITUTS EN CHINE Les instituts de soutien scolaire ont également un rôle important dans l’éducation chinoise. Le développement économique rapide qu’a connu la Chine dans les années 1970 a fait augmenter en parallèle le nombre d’instituts de soutien scolaire privés. Grâce au soutien du gouvernement chinois, ces instituts de soutien scolaire attirent des centaines de millions d’élèves à travers la Chine. Selon le Bureau national des statistiques de Chine, 73,8 % des élèves de primaire et 65,6 % des élèves du secondaire suivent des cours dans des instituts de soutien scolaire privés. Chen Guomin, directeur d’un institut de soutien scolaire à Pékin, a déclaré à Zaman que ces établissements étaient légaux et qu’lil n’y avait aucune raison que le gouvernement décide de les supprimer.
07 TURQUIE
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Les partis appelés à nommer plus de femmes -
L’Association pour l’éducation et le soutien des candidates femmes (KA-DER) a appelé les leaders des principaux partis politiques turcs à nommer davantage de candidates femmes, à l’approche des élections locales en Turquie. Dans le cadre de cette campagne, l’Association utilise les affiches des leaders des différents partis comme supports pour promouvoir la nomination de femmes. Ainsi, le slogan «N’oubliez pas les candidates» a été apposé sur les affiches du leader de l’AKP, Recep Tayyip Erdogan, du leader du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, et du leader du MHP, Devlet Bahçeli. En revanche, les partis du BDP et du HDP, qui
Erdogan : «Pas d’amnistie pour le PKK»
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Le Premier ministre turc Erdogan a écarté la possibilité d’une amnistie générale pour les membres du PKK, contrairement à ce qu’avaient prétendu plusieurs médias. Erdogan s’est exprimé devant les journalistes à l’issue d’une réunion du groupe parlementaire de son parti, l’AKP, le mardi 19 novembre. En fin de semaine dernière, à Diyarbakir, Erdogan avait déclaré que si les Kurdes soutenaient le processus de paix, la Turquie pourrait libérer les prisonniers kurdes et que ceux qui avaient rejoint le PKK quitteraient les montagnes. Une déclaration qui a été interprétée comme la volonté d’une amnistie générale par de nombreux médias. «Je parlais de mes souhaits. Nous ne prévoyons absolument pas d’amnistie générale pour le moment», a affirmé le Premier ministre.
UNE QUESTION DÉLICATE L’amnistie générale est une question très délicate en Turquie et nombreux sont ceux à être opposés à la libération de prisonniers terroristes. De plus, une telle décision entraînerait de nombreux problèmes d’ordre légal et judiciaire. A noter que le vicePremier ministre, Bülent Arinç, avait déjà déclaré après une réunion du gouvernement lundi, que l’AKP ne prévoyait pas d’amnistie générale. Le gouvernement de l’AKP a lancé le processus de paix l’année dernière pour résoudre le problème du terrorisme en Turquie, entretenant régulièrement des liens avec Abdullah Öcalan, le leader du PKK emprisonné sur l’île d’Imrali. La libération des individus actuellement emprisonnés pour des affaires liées au PKK et à l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) est l’une des revendications majeures du BDP, parti affilié au groupe kurde.
possèdent un quota suffisant de femmes candidates, n’ont pas été visés par la campagne.
EN 2009, PARMI LES MAIRES ÉLUS, SEULES 26 ÉTAIENT DES FEMMES Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en fin de semaine dernière, la présidente de la KADER, Çigdem Aydin, a déclaré que le nombre de candidates femmes n’était pas satisfaisant et a appelé le parlement à alterner noms d’hommes et noms de femmes sur les listes. «On ne peut pas parler de démocratie, de
justice et l’égalité dans un pays où la moitié de la population est ignorée. Les femmes n’ont pas de voix en Turquie», a affirmé Aydin, faisant remarquer que sur les 2.950 maires élus en 2009, seuls 26 étaient des femmes. «Les femmes ne sont pas inclues dans les mécanismes de décisions car le système de quotas veut que les premiers noms apparaissant dans les listes de candidats soient ceux des hommes tandis que ceux des femmes sont dans les derniers» a-t-elle déclaré. «A cause des codes sociaux, il n’est
pas facile pour les femmes de partager l’autorité avec les hommes. Pour la société, les femmes ont leur place à la maison et doivent s’occuper des enfants, de la cuisine et des tâches ménagères. Avec notre travail, nous essayons de changer cette mentalité», a-t-elle ajouté. Affiche de l’association KA-DER : «Faut-il être un homme pour entrer au Parlement?»
08 TURQUIE Les plaintes pleuvent sur les réfugiés syriens
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
A Istanbul et dans les grandes villes turques, le nombre croissant de réfugiés syriens qui mendient dans les rues provoque de plus en plus de plaintes des citadins. CIHAN ACAR ISTANBUL Le nombre de réfugiés syriens mendiant dans les rues est en constante augmentation dans les grandes villes. Et ce , notamment parce que le pays ne prend pas les mesures nécessaires. Ainsi, il se trouve que 60 % des plaintes adressées au Département de la police municipale d’Istanbul sont formulées à l’encontre des réfugiés syriens. A cause de la guerre civile, des milliers de personnes sont venues trouver refuge en Turquie, pays voisin de la Syrie. Tandis que 200.000 réfugiés vivent dans des camps au sud-est de la Turquie, d’autres ont choisi de venir s’établir dans les grandes villes et nombre d’entre eux gagnent leur vie en mendiant. Ce gagne-pain est particulièrement visible chez les familles composées de 8 à 10 personnes qui vivent dans les parcs ou les jardins publics d’Istanbul. Certaines familles envoient aussi leurs enfants quémander de l’argent auprès des locaux.
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500 FAMILLES DE RÉFUGIÉS SYRIENS ARRÊTÉES JUSQU’ICI Et de fait, le nombre de plus en plus élevé de réfugiés syriens qui mendient dans les ruelles d’Istanbul et au niveau des feux rouges a tendance à contrarier les Stambouliotes. Dans les quartiers de Beyoglu et Fatih, les officiers de police ont même commencé à arrêter quelques Syriens. D’après la police municipale d’Istanbul, la plupart des mendiants vivent dans les quartiers de Bahçelievler, Fatih et Kagithane. La police aurait, jusqu’à maintenant, arrêté 500 familles. Et si la police arrête environ 30 à 40 mendiants par semaine, ils libèrent ceux-ci aussitôt sans qu’aucune action légale ne soit prise à leur encontre car ils ont le statut de réfugié. Les zones touristiques d’Istanbul sont également concernées par ce phénomène. Le nombre des mendiants syriens est aussi en train d’augmenter dans la péninsule historique de la ville, du côté européen, et la police a intensifié ses efforts ces derniers mois pour les empêcher de mendier dans ces zones.
Certaines familles de réfugiés envoient leurs enfants quémander de l’argent auprès des locaux.
UNESCO : la Turquie élue au Comité du patrimoine mondial
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Avec 121 votes favorables, la Turquie a été élue pour 4 ans au Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO le 19 novembre à Paris, a rapporté le ministre turc des Affaires étrangères. En tant que membre du Comité du patrimoine mondial, la Turquie souhaite partager, sur la scène internationale, son expérience et sa connaissance en matière de gestion et de protection de son propre patrimoine culturel. Le Comité du patrimoine mondial est un organe des Nations unies dont la mission
est de promouvoir les sites culturels et naturels de valeur universelle et considérés comme le patrimoine commun de l’humanité. Il est également chargé de sensibiliser les différents pays où se situent ces sites. Le Comité gère également la Liste du patrimoine mondial, où 981 sites de 160 pays sont inscrits, dont 11 se situent en Turquie. Ces sites turcs datent de différentes époques de la civilisation anatolienne : néolithique, hellénistique, romaine, seldjoukide et ottomane.
Un institut de culture rom à l’université de Trakya
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Le Conseil supérieur de l’éducation turc (YÖK) a décidé de mettre en place un institut de langue et de culture rom à l’université de Trakya dans le cadre des réformes démocratiques annoncées par Erdogan le 30 septembre dernier. L’Assemblée générale du YÖK, qui s’est réunie le 5 novembre en présence du président du Conseil, Gökhan Çetinsaya, a discuté de ce nouvel institut et de son emplacement. Le YÖK a transmis sa décision au ministère de l’Education, décision qui deviendra officielle une fois acceptée par le gouvernement. L’université de Trakya compte quatre instituts pour le moment : l’institut de recherche des Balkans, l’institut de sciences naturelles, l’institut de sciences de la santé et l’institut de sciences sociales.
09 EUROPE
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Les commerçants turcs d’Enfield, un exemple positif pour l’immigration
MON AVOCAT CANAN ÖZENICI
La fin du timbre fiscal à 35 euros ?
Pour Nick de Bois, député du quartier londonien d’Enfield Nord en Grande-Bretagne, les commerçants turcs donnent une bonne image de l’immigration. Il est allé à leur rencontre. NICK DE BOIS LONDRES Le nombre d’immigrants qui arrivent en Grande-Bretagne, en particulier depuis l’adhésion des pays européens de l’est à l’UE, donne du fil à retordre au gouvernement, aux conseils et aux communautés locales. La transformation sociale a été rapide, surtout à Londres. Aujourd’hui, dans le quartier d’Enfield, par exemple, la population compte uniquement 40 % de Britanniques blancs.
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L’ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DES TURCS Enfield rassemble la communauté turque la plus importante de Grande-Bretagne. En tant que député de la circonscription d’Enfield nord, j’ai été ravi d’y rencontrer autant de turcophones propriétaires de leur propre commerce. Plus tôt ce mois-ci, à l’occasion de la journée des petites entreprises, je me suis rendu dans ces petits commerces afin d’y rencontrer leur propriétaire ainsi que le personnel. J’ai été frappé par la diversité des activités exercées : comptables, détaillants, coiffeurs, marchands de journaux, sociétés d’assurance, de distribution, de confection de vêtements, restaurants. Tous ces propriétaires et entrepreneurs avaient de nombreux points communs, mais ce qu’ils souhaitaient avant tout, c’était être libres de travailler dur, d’avoir du succès et de subvenir aux besoins de leur famille sans demander l’aide du gouvernement. Les étrangers qui apportent cette éthique professionnelle et ces valeurs communes en Grande-Bretagne sont plus que bienvenus. Il est clair que de ce point de vue là, les commerçants turcs d’Enfield montrent le bon côté de l’immigration.
Enfield rassemble la communauté turque la plus importante de Grande-Bretagne.
LA PRIME POUR L’EMPLOI Lorsque j’ai rencontré ces commerçants turcs, je leur ai annoncé qu’à partir d’avril 2014, le gouvernement allait mettre en place la prime pour l’emploi. Cette prime profitera aux commerces et aux associations caritatives, puisqu’ils seront exemptés d’une taxe d’une valeur de 2.000 livres sterling sur leur cotisation à la sécurité sociale. La prime pour l’emploi devrait profiter à plus de 1,25 millions de commerces. Sur ce chiffre, 450.000 commerces, soit un tiers des sociétés, seront complètement exemptés de la cotisation. C’est une bonne nouvelle non seulement pour les commerçants, mais aussi pour les demandeurs d’emploi puisque les commerces pourront embaucher plus du personnel à l’avenir. Au niveau local, je pense qu’on peut faire davan-
tage pour aider les petits commerces. Beaucoup de propriétaires m’ont parlé de la taxe foncière qui avait augmenté. Certains payent autant que la location elle-même. Mais il est possible d’aider ces petits commerces si le Conseil d’Enfield agit. Le gouvernement a permis à tous les conseils locaux d’accorder aux commerces une remise sur la taxe foncière et a même donné les fonds financiers nécessaires. L’année dernière, le Conseil d’Enfield a élaboré un projet afin d’alléger les taxes foncières des commerces d’Edmonton Green, zone spécifique d’Enfield. Mais le Conseil devrait s’occuper de tous les commerces d’Enfield et non pas faire preuve de favoritisme pour certaines zones seulement. nick.debois.mp@parliament.uk www.nickdebois.com
Nous avions écrit en octobre 2011 pour dénoncer la mise en place du timbre de 35 euros qu’un justiciable devait payer pour initier une procédure judiciaire. Ce timbre avait pour objectif de payer les charges des avoués qui avaient été supprimées et pour désencombrer les tribunaux… Le décret publié au Journal officiel du 29 septembre 2011, indiquait que l’acquittement de cette contribution, lorsqu’elle est due, est une condition de recevabilité de la demande. «L’irrecevabilité est constatée d’office par le juge. Les parties n’ont pas qualité pour soulever cette irrecevabilité», est-il précisé. Un recours est dit «irrecevable» lorsqu’il ne réunit pas les conditions légales pour que le juge soit régulièrement saisi. En cas d’irrecevabilité, le juge rejette la demande sans avoir à statuer sur les prétentions des parties… Si l’irrecevabilité est prononcée, il ne reste plus au demandeur qu’à repartir à zéro ! Fort heureusement, les députés ont adopté, le 19 novembre, en première lecture, le projet de loi de finances pour 2014 et bonne nouvelle pour le justiciable, la contribution juridique de 35 euros est supprimée, comme l’avait annoncé la Ministre de la Justice. Le texte prévoit néanmoins que le droit de timbre reste dû «pour les instances introduites jusqu’au 31 décembre 2013». En clair, si vous aviez l’intention d’introduire une action en justice, vous pourrez attendre le mois de janvier et éviter par là de payer le timbre fiscal de 35 euros… Il faudra quand même, pour en être sûr, attendre l’adoption de ce texte par le sénateur. Nous ne pouvons naturellement que nous réjouir de cette suppression : la justice doit être gratuite et tout droit d’entrée qu’il soit ou non élevé ne pourra que créer des inégalités et une réticence de plus dans l’esprit du justiciable pour engager une procédure judiciaire… Pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
10 INTERNATIONAL
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millions d’euros
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
C’est le montant de la retraite que devrait toucher le président du directoire de PSA, Philippe Varin, qui sera remplacé courant 2014 par Carlos Tavares.
La tension monte entre la Turquie et l’Égypte La crise diplomatique entre la Turquie et l’Egypte s’est encore intensifiée. Le Caire accuse Ankara de soutenir des organisations qui sèment le trouble en Egypte et a demandé le départ de l’ambassadeur turc. De son côté, la Turquie a déclaré l’ambassadeur égyptien persona non grata.
John Kerry, secrétaire d’Etat américain et Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères.
Le «Grand Satan» et l’«Axe du mal» se mettent d’accord -
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Les autorités égyptiennes ont demandé le départ de l’ambassadeur turc au Caire en accusant Ankara de soutenir des mouvements non identifiés qui menacent selon elles la sécurité nationale, ce qui désigne vraisemblablement les Frères musulmans. En réaction, la Turquie a déclaré l’ambassadeur d’Egypte à Ankara, qui ne se trouve pas actuellement dans le pays, persona non grata. «Cette situation nous attriste», dit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. «Mais la responsabilité devant l’Histoire incombe au gouvernement provisoire égyptien, arrivé au pouvoir dans les circonstances extraordinaires du coup d’Etat du 3 juillet», ajoute-t-il.
LES CRITIQUES DE LA TURQUIE Selon un porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ankara a «cherché à influencer l’opinion publique contre les intérêts égyptiens et a soutenu des réunions d’organisations qui cherchent à semer le trouble dans
Devant l’ambassade turque, au Caire
le pays». La Turquie s’est montrée très critique après le renversement le 3 juillet du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, qu’elle juge victime d’un «coup d’Etat inacceptable». La confrérie entretient des liens étroits avec l’AKP. «Je ne respecterai jamais ceux qui accèdent au pouvoir grâce à un coup d’Etat militaire», a déclaré Erdogan. «J’espère que nos relations reviendront à la normale», a déclaré le président turc Abdullah Gül, adoptant un ton plus mesuré que celui de son
chef de gouvernement lors d’une allocution télévisée. Les deux pays avaient chacun rappelé leur ambassadeur pour consultations après le démantèlement par les forces de sécurité, le 14 août, des campements dressés au Caire par les partisans de Mohamed Morsi. Il y avait eu plusieurs centaines de morts. Les deux représentations diplomatiques à Ankara et au Caire demeurent ouvertes mais sont dirigées par le chargé d’affaires, numéro deux du personnel diplomatique.
L’accord de dimanche sur le nucléaire iranien, signé dimanche à Genève, marque un rapprochement sans précédent depuis la révolution islamique de 1979 entre les Etats-Unis, qualifiés par l’ayatollah Khomeini de «Grand Satan», et l’Iran, placé par l’ancien président George W. Bush sur l’«Axe du mal». Cet accord évoque un «programme d’enrichissement mutuellement défini», tout en exigeant que l’Iran cesse d’enrichir l’uranium audessus de 5 % et neutralise ses réserves enrichies à 20 %.
PRUDENCE JUSQU’AU BOUT Le texte, qui ne constitue qu’un premier pas vers un éventuel accord destiné à lever tous les contentieux sur le programme nucléaire iranien, est cependant une avancée historique entre Washington et la République islamique depuis la crise des otages de 1979. Pour être conclu, l’accord a nécessité des mois de négociations secrètes entre les Etats-Unis et l’Iran. Ces discussions bilatérales ont constitué les premières conséquences de la
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volonté de l’administration Obama, marquée dès son début en janvier 2009, de restaurer des liens avec un pays qui fut l’allié de Washington avant la révolution de 1979. Selon un responsable américain, les discussions ont été menées par William Burns, vice-secrétaire d’Etat, et Jake Sullivan, conseiller pour la sécurité nationale de Joe Biden, le vice-président des Etats-Unis. Les deux hommes ont rencontré cinq fois des responsables iraniens depuis le début de l’année, et les discussions ont commencé à Mascate, capitale d’Oman, en mars avant même l’élection de Hassan Rohani en Iran.
LE FEU VERT DU GUIDE Alors que John Kerry arrivait à la tête de la diplomatie américaine, le prédécesseur de Mohammad Javad Zarif, Ali Akbar Salehi, adressait à Ali Khamenei un courrier manuscrit de trois pages, dans lequel il recommandait «de vastes discussions avec les Etats-Unis». Ali Khamenei a répondu à Ali Akbar Salehi et son cabinet qu’il ne s’opposerait pas à des contacts avec les Etats-Unis. Après l’élection de Hassan Rohani, quatre autres rencontres ont eu lieu, John Kerry a rencontré Mohammad Javad Zarif en marge de l’Assemblée générale de l’Onu en septembre, et le dégel a atteint un pic en octobre avec une conversation téléphonique entre Barack Obama et le président iranien. John Kerry s’est en outre entretenu avec son homologue iranien à deux reprises, le 25 octobre et le 2 novembre, des discussions dont la tenue n’a pas été rendue publique. UN ACCORD INTERPRÉTÉ DIFFÉREMMENT PAR LES DEUX CAMPS En Iran, la possibilité d’un accord avait déjà été entérinée par la rencontre entre Ali Khamenei, Hassan Rohani et Mohammad Javad Zarif. Selon une source présente en Iran, Hassan Rohani et Mohammad Javad Zarif se sont réunis pendant trois heures avec leurs principaux alliés politiques, et ont cherché quels «termes destinés à sauver la face» pourraient être acceptables pour les différentes parties. Les responsables iraniens peuvent ainsi évoquer comme une victoire la mention de l’enrichissement, et juger que cela reconnaît implicitement leur droit à mener de telles activités. À l’inverse, les Occidentaux s’inscrivent en faux contre une telle interprétation et soulignent toutes les limites prévues par l’accord. Ces différences d’interprétation annoncent les difficultés à venir pour établir un accord final destiné à résoudre tous les contentieux sur le nucléaire iranien, mais cela n’empêche pas les deux camps d’annoncer une victoire historique.
11 INTERNATIONAL La France, gendarme de l’Afrique ?
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Face à la situation chaotique de la Centrafrique, les autorités françaises ont annoncé le renforcement de leur présence militaire, une fois que la résolution de l’ONU, qui permettrait à la France d’intervenir aux côtés d’une force africaine, aura été votée.
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Un millier de soldats français seront présents en Centrafrique pour appuyer ce pays «en voie d’effondrement» pendant environ six mois, a déclaré mardi Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense a précisé que le renforcement du contingent français, actuellement de 400 hommes, se ferait sous l’égide des Nations unies, via une résolution attendue la semaine prochaine qui permettra à la France d’intervenir aux côtés d’une force africaine. «La France appuiera cette mission africaine de l’ordre d’un millier de soldats», a-t-il dit sur Europe 1, sans préciser si ce chiffre représentait les renforts prévus ou le contingent total après renforcement. Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a déclaré lundi que la France allait tripler son contingent militaire dans ce pays, en envoyant 800 soldats supplémentaires qui porteront le contingent à 1.200 hommes. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré pour sa part que ce chiffre «faisait sens». «Dès lors que nous aurons cette autorisation par la communauté internationale (.. ), nous procéderons à un renforcement de notre présence», a-t-il déclaré sur France Culture.
UN RISQUE POUR TOUTE L’AFRIQUE CENTRALE Il a rappelé que l’intervention de la France porterait sur quatre domaines : la sécurité, l’humanitaire, la transition politique et le développement économique. Jean-Yves Le Drian a ajouté que l’intervention en Centrafrique serait brève, très différente de l’opération Serval au Mali. «C’est de l’ordre de six mois à peu près», a-t-il dit, précisant que le calendrier serait
Le classement sur les violences faites aux femmes arabes était faux
fington Post Maghreb
D’après une information publiée par le site d’information Al Huf, le classement publié le 11 novembre par la fondation Thomson Reuters sur les violences commises sur les femmes arabes serait erroné et appuyé sur des informations fausses. Ainsi, le rapport affirmait que la loi tunisienne autorisait la polygamie et interdisait la contraception, autant d’assertions fausses. Plus choquant, le classement place l’Egypte devant l’Arabie saoudite où pourtant la conduite est interdite aux femmes et les moeurs extrêmement restrictives à leur sujet. Autre erreur : la position d’Oman est bien meilleure que la Tunisie dans le classement, alors que le taux de parlementaires femmes est par exemple nettement supérieur en Tunisie (25 %) qu’à Oman (1 %). «Si les résultats de Thomson Reuters, auto-proclamé "leader mondial de l’information intelligente", sont en telle contradiction avec la réalité des faits, l’erreur est due à une méthodologie s’appuyant sur l’opinion plutôt que sur les chiffres» écrit Sandro Lutyens, auteur de l’article. Le classement place les Comores en tête et Oman en deuxième. L’Arabie saoudite est 20e, devant l’Egypte, dernière. La Tunisie pointe en 6e position, juste devant l’Algérie et le Maroc.
déterminé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Laurent Fabius a souligné que la situation en Centrafrique représentait un risque d’implosion pour l’ensemble de l’Afrique centrale. «Jusqu’à présent, cela ne concernait, et c’était déjà trop, que les Centrafricains, et aujourd’hui si le vide et l’implosion s’installent, cela va concerner tous les pays de la région, c’est-à-dire le Tchad, les Soudans, le Congo, le Cameroun», a-t-il ajouté.
La République centrafricaine a sombré dans le chaos depuis que les rebelles de la Séléka (Coalition) ont évincé le président François Bozizé en mars dernier. Selon le département d’Etat américain, la violence a fait près de 400.000 déplacés dans le pays et 68.000 réfugiés dans les pays voisins depuis que le chef de la Séléka et président par intérim, Michel Djotodia, a perdu le contrôle de sa coalition de chefs de guerre.
Soldats français postés à Bangui en Centrafrique
Pas d’expo universelle pour Izmir en 2020 -
Le Bureau international des expositions (BIE), organe basé à Paris qui organise les expositions universelles depuis 1928, a rejeté ce mercredi 27 novembre la candidature de la ville d’Izmir pour l’exposition universelle 2020. L’exposition universelle attire des milliards de dollars en termes d’investissement et de tourisme et constitue un événement d’envergure sur la scène internationale. Les délégués du BIE
qui compte 168 pays membres, ont voté à huis clos pour choisir un gagnant. Izmir a été éliminée au second tour avec 36 votes. La prochaine exposition universelle doit avoir lieu à Milan en 2015. L’an dernier, Astana au Kazakhstan avait emporté l’exposition de 2017. La candidature d’Izmir, ville côtière égéenne anciennement connue sous le nom de Smyrne, avait pour thème la santé mondiale et les questions envi-
12 CULTURE
ronnementales. La Turquie avait choisi le célèbre architecte Zaha Hadid pour dessiner le site de l’exposition. Même si l’exposition universelle n’est pas aussi populaire que d’autres événements mondiaux tels que les Jeux olympiques ou la Coupe du monde, elle reste une opportunité pour des millions de personnes, venant du monde entier, de discuter des progrès et des perspectives d’avenir sur un thème précis.
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
L’Orient-Express en gare le 1 avril à Paris er
Une date à marquer d’une pierre blanche dans son agenda. Le 1er avril 2014, l’Institut du monde arabe consacre une grandiose exposition au train mythique de l’Orient-Express. 4 mois de célébrations, un budget de 2 millions d’euros : cette exposition qui sera représentée à Istanbul, est déjà annoncée comme l’un des évènements marquants de l’année.
L’OrientExpress a été lancé sur les rails pour la première fois en 1883. Il sera exposé dès le 1er avril 2014 à l’Institut du monde arabe.
FOUAD BAHRI PARIS 130 ans après sa création, l’Orient-Express fascine toujours. Train mythique, circuit de légende, l’Orient-Express débarquera pendant 4 mois à l’Institut du monde arabe (IMA) dès le 1er avril prochain, dans les coulisses d’une exposition qui représentera l’un des 3 ou 4 temps forts artistiques de 2014
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en France. Au cours d’une conférence de presse tenue au restaurant parisien le Train Bleu en présence de l’ancien ministre de la Culture et actuel président de l’IMA Jack Lang, les organisateurs de l’exposition programmé en partenariat avec la SNCF, ont présenté les grandes lignes de l’évènement financé à hauteur d’un budget de 2 millions d’euros. Pour le président de la SNCF Guillaume Pepy, ce projet culturel s’inscrit dans le patrimoine de la France et des Français, d’autant plus que le train, racheté au groupe ACCOR, appartient désormais à la société ferroviaire nationale.
ON NE PARLAIT PAS VITESSE, ON PARLAIT VOYAGE ! «Depuis 130 ans, ce train marque l’histoire des deux continents mais le mythe de l’Orient-Express est intact. C’est un train historique car il a traversé des périodes marquées par l’effondrement des empires,
un train de légende car toutes les grandes personnalités politiques et les grands acteurs ont pris ce train». Le rapport différent entretenu avec la mobilité et le transport, au XXe siècle, sera l’un des fils conducteurs de l’exposition. «L’idée est de renouer avec l’art du voyage. Au siècle précédent, on ne parlait pas vitesse, on parlait voyage, éveil et paysage. Un univers très éloigné de nos préoccupations» reconnaît le PDG de la SNCF.
Parmi les activités annoncées, une dizaine de films seront projetés sur l’Orient-Express, et des débats sur les rapports entre la littérature et l’Orient-Express auront lieu. Des voitures du célèbre train serviront de portes d’entrée à l’IMA. Une scénographie autour de grandes malles à thème sera proposée par Clémence Farrell. Enfin, une série d’expositions itinérantes seront aussi organisées à Istanbul, Venise ou Bruxelles.
Jack Lang : «Abdülhamit voulait rapprocher les territoires d’un vaste Empire» -
Dans une allocution remarquée, l’ancien ministre de la Culture et président de l’IMA Jack Lang a fortement souligné l’importance historique et géographique de la Turquie dans l’histoire de l’Orient-Express. «Ce train allait vers un Orient rêvé, fantasmé mais aussi un Orient réel. Une époque où l’Empire ottoman règne encore sur une partie importante de la péninsule balkanique. Un Empire qui cherche aussi déjà les voies de sa renaissance au moment où l’on se partage en secret sa dépouille», rappelle l’ancien ministre. Le président de l’IMA a aussi souligné la politique de modernisation entreprise par l’Empire ottoman, avant même l’émergence de la République turque de Mustafa Kemal. «L’Empire accomplit de profondes réformes, se dote d’infrastructures dans plusieurs domaines dont les chemins de fer. C’est une vraie politique que lance le sultan Abdülhamit qui a pour objectif de rapprocher les territoires d’un Empire encore très vaste, qui va du Yémen à la Macédoine, de Bagdad à la Méditerranée».
AUX FRONTIÈRES DE L’EMPIRE TURCO-ARABE... Jack lang n’hésite pas à parler à ce propos d’un «Empire turco-arabe» faisant face alors à l’Empire austro-hongrois au Nord. «Des notables arabes, députés, hommes d’affaires sont nombreux à Istanbul, comme sont nombreuses les familles turques à Alep, à Damas, à Tripoli, à Jérusalem. Lorsque l’Orient-Express arrive à Istanbul, dans la gare de Circali, ce n’est pas dans un Orient de légende qu’il s’arrête». Une fois l’Empire ottoman disparu, les trains n’arrêtent pas de rouler, le réseau se développe. Des dizaines de nouvelles frontières seront créées. Cette exposition est donc selon les termes de Jack Lang, «un voyage dans le temps, l’espace mais aussi le présent».
Le président de l’Institut du monde arabe Jack Lang a souligné l’importance du rôle de la Turquie dans le destin de l’Orient-Express.
13 CULTURE
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
AGENDA CULTUREL
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A lire
il a été contraint de faire baptiser sa fille) que par ses fonctions militaires et administratives, le saint-simonien avait progressivement abandonné son orientalisme romantique pour une arabophilie militante.
L’ARTISAN D’UN «ROYAUME ARABE» Son engagement en faveur d’une politique de «régénération» des autochtones fut constant. Cette politique devait être le fruit de l’action sociale, notamment par le biais de l’enseignement. Son expertise certaine des affaires algériennes lui avait valu de devenir le conseiller de Napoléon III. L’empereur lui donnera dans une certaine mesure les moyens d’appliquer sa politique dite du «Royaume arabe», au grand dam des spoliateurs et des suprémacistes. L’auteur de L’Algérie pour les Algériens (1861) et de L’Algérie française, indigènes et immigrants
(1862), permettra ainsi de consolider la propriété foncière des tribus, de faire ouvrir des écoles et des collèges franco-arabes, mais aussi des médersas (écoles supérieures islamiques). Il contribuera de même à la modernisation de la justice musulmane.
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Cette doctrine sociale proposée par le comte de Saint-Simon est fondée sur le principe de l’égalité parfaite et sur l’association entre les hommes. Elle valorise la libre ascension sociale de tous au service de l’utilité publique érigée en profession de foi. L’idéal saint-simonien est basée sur l’union des élites sociales issues des pouvoirs intellectuels mais aussi des secteurs de l’industrie, l’agriculture, ou du commerce, association destinée à élever le niveau de vie des Français. Précurseur de l’organisation en réseaux, le saint-simonisme qui s’appuyait sur le parlementarisme, a évolué en une forme de religion progressiste perçue au XIXe siècle comme un nouveau christianisme européen.
Détestés, omniprésents, indispensables : les maths que Apple, Google ou Goldman Sachs, si ce n’est une suite d’algorithmes et de formules mathématiques ? Aussi le réalisateur formule- t-il en documentaire ce paradoxe moderne : comment les maths en sont-elles arrivées à souffrir d’une telle désaffection au moment même où elles dirigent le monde ? Pour y répondre, il donnera la pa-
role aussi bien aux cancres en maths qu’aux traders à succès. A travers un voyage aux quatre coins du monde avec les plus grands mathématiciens dont Cédric Villani (médaille Fields 2010), Comment j’ai détesté les maths raconte comment les mathématiques ont bouleversé notre monde, pour le meilleur… et parfois pour le pire.
Comment j’ai détesté les Maths, réalisé par Olivier Peyon (documentaire, France, 2013, 1h43). Avec Cédric Villani, François Sauvageot, Anne Siety. Sortie en salles le 27 novembre.
Le réformisme du XIXe siècle et les débats actuels en Tunisie
Une conférence de Chérif Ferjani, GREMMO, professeur à l’université Lyon 2, proposée dans le cadre du cycle «Renaissances arabes et musulmanes».
Nadine Ulukaya
Les acryliques de la peintre franco-turque Nadine Ulukaya réunies pour une nouvelle exposition. Jusqu’au 2 décembre La Chaouée 1, rue du Champé 57070 Metz
Yurda, de Yurdagül Basarslan
Ce «soldat de la société», pourfendeur des injustices et des préjugés, a ainsi vécu en croyant, fidèle à l’islam, au saint-simonisme et aux idéaux de la République. Il repose aujourd’hui dans le cimetière chrétien d’Alger, où il fut inhumé en musulman, au pied de Notre-Dame d’Afrique.
& à voir...
Le je du titre est un je général dans lequel, sans doute, chacun se reconnaîtra. Rares sont ceux, en effet, qui, durant leur parcours scolaire, n’ont pas développé une certaine aversion pour les mathématiques. Chez certains, le phénomène vire à la phobie. Pourtant, force est de reconnaître que les «maths» mènent aujourd’hui le monde. Qu’est-ce, en effet,
CONFÉRENCE
«Cette double appartenance, le jeune métis emploiera sa vie à en dépasser les contradictions»
REPÈRES : Saint-simonisme :
Une rencontre décisive entre le oud de Mohamed Abozekry et la guitare de Guillaume Hogan qui s’élargit aux percussions (derbouka, tabla, dôf, cajón) d’AnneLaure Bourget et à la contrebasse d’Hugo Reydet.
Le 5 décembre à 18:00 Maison de l’Orient et de la Méditerranée 7, rue Raulin 69007 Lyon
EXPOSITION
UN MUSULMAN CONTRAINT DE BAPTISER SA FILLE L’islam, qui, écrit-il, «a été plus généreux, plus fraternel, presque maternel, pour les Noirs et plus accueillant pour leurs pratiques que le christianisme» est aussi la religion grâce à laquelle il se réalisera, aussi bien en tant que Français que plus généralement en tant qu’homme. En 1837, il est recruté à Alger comme interprète militaire. Il sert alors sous les ordres du général Bugeaud et du duc d’Orléans. Il participera à la prise de la Smala de l’émir Abdelkader, mais, précise-t-il dans une lettre du 28 mai 1843, comme «un bon interprète», c’est-à-dire «l’épée au fourreau», et non comme un guerrier. Affecté à la Direction de l’Algérie au ministère de la Guerre en 1848, il fait la connaissance de l’émir, alors détenu à Pau. L’homme suscite d’emblée sa sympathie et son admiration. Leurs échanges confortent Ismaÿl Urbain dans la conviction que la France doit traiter les musulmans d’Algérie non plus comme des vaincus mais comme de futurs citoyens, et leur donner ainsi des raisons de chérir leur appartenance à la Nation. Confronté à la terrible réalité de la conquête coloniale, tant dans sa vie familiale (en 1857,
Le saint-simonisme s’est développé en pleine période de l’orientalisme français, à l’époque coloniale marquée par la conquête de l’Algérie et peinte plusieurs fois par Delacroix.
Virtuosité en partage
Le 29 novembre à 20:30 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris
L’artiste turque Yurdagül Basarslan exprime dans sa peinture sa soif de vie et de beauté, malgré l’exil et les vicissitudes de l’histoire. Entrée libre. Jusqu’au 1er décembre Salle Chepfer Rue Pierre Fourier 54000 Nancy
TABLE RONDE
Islam des mondes
SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE Singulier destin que celui d’Ismaÿl Urbain, saint-simonien musulman dont on commémore cette année le bicentenaire. Né en Guyane française sous le nom de Thomas Appoline, il est le fils d’un négociant marseillais installé à Cayenne, Urbain Brue, et d’une femme noire de condition libre, Marie-Gabrielle Appoline. Cette double appartenance, dans une France coloniale, paternaliste et raciste, le jeune métis emploiera sa vie à en dépasser les contradictions. C’est à Marseille, en 1830, qu’il découvre avec enthousiasme le saint-simonisme, un mouvement de pensée qui se propose de bâtir une société nouvelle, fraternelle et pacifique, grâce aux progrès de la science et de l’industrie. C’est avec les saint-simoniens qu’il embarque pour l’Egypte en 1832. Sur cette terre d’Afrique, terre des origines, Thomas Urbain, professeur de français à l’école militaire de Damiette et descendant d’esclaves, apprendra l’arabe, se convertira à l’islam et deviendra Ismaÿl Urbain.
CONCERT
Ismaÿl Urbain, un converti au service de l’Algérie française
Le modèle islamiste en question
Après les manifestations place Taksim et la destitution de Mohammed Morsi, les verdicts sont tranchés et tranchants à l’égard d’un modèle politique qui, dans le monde arabe, a fait la preuve de ses limites et de ses échecs, tant économiques que sociaux et politiques. L’option «militarolaïque» n’est pas non plus une panacée, et ces sociétés en mal d’avenir constituent un formidable laboratoire d’idées et d’expériences qui remet en question les analyses formatées sur l’islam politique. Avec Olivier Roy (Institut universitaire européen de Florence), Mohamed Ali Adraoui (Sciences Po Paris), Samir Amghar (Université du Québec), et Béligh Nabli (Institut de relations internationales et stratégiques). Le 5 décembre à 18:30 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris
OPINION14
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Lettre ouverte à Erdogan Dans cette lettre ouverte au Premier ministre turc, Ekrem Dumanli, rédacteur en chef de Zaman, l’appelle à écouter les objections soulevées par les différentes composantes de la société concernant la fermeture des dershane.
-MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE,
Edité par : Source SARL 2, boulevard Saint Martin 75010 PARIS Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ Rédacteur en chef : e.demir@zamanfrance.fr
EMRE DEMİR
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EVREN AYAZ
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Imprimerie : L IMPRIMERIE 79 Route De Roissy 93290 Tremblay En France Adresse : 2 Boulevard Saint-Martin 75010 PARIS Tel : 01 42 00 19 36 Faks : 01 42 00 19 58 info@zamanfrance.fr www.zamanfrance.fr - www.zamanfransa.com no CPPAP : 1117 I 90032 - ISSN 1869-5795 Tarif abonnement annuel France : 120€
Vos déclarations montrent que vous êtes contrarié. Mais croyez-moi, ceux qui vous aiment sont tout aussi contrariés que vous. Parce qu’une question reste sans EKREM DUMANLI réponse : pourquoi tenez-vous tant à fermer les instituts de soutien scolaire privés plutôt qu’essayer d’éliminer les problèmes du système éducatif ? Votre discours sur la fermeture des instituts privés blesse. Et croyez-moi, M. le Premier ministre, la question ne se limite pas au mouvement Gülen. Certains propriétaire d’instituts de soutien scolaire qui sont venus vous présenter leurs griefs n’ont rien à voir avec ce mouvement. Quand vous qualifiez les opposants à la fermeture des instituts comme l’«autre côté», ceux qui vous portent dans leur cœur sont déçus. Si nous nous exprimons haut et fort, ce n’est pas pour défendre les droits d’un certain groupe que vous avez défini et qui représente 25 % du secteur des instituts privés. Nous exprimons le sentiment du secteur des instituts privés tout entier face à un problème qui affectera toute la société.
UNE FRACTURE ÉMOTIONNELLE Monsieur le Premier ministre, vous dites que vous avez aussi évoqué la question avec des gens qui sont aussi des membres du mouvement Gülen. C’est vrai, mais chaque réunion soulignait que «la fermeture des instituts de soutien scolaire privés serait
très douloureuse et provoque- n’est pas réaliste. La nationalirait une fracture émotionnelle sation du secteur privé est une au sein de la société». Chaque grosse erreur. Les promesses fois que le problème était sou- démocratiques que vous avez levé, on vous disait à quel point faites et les pratiques démocrace projet de loi était négatif. On tiques que vous avez tenté de supposait que vous accordiez mettre en place depuis 11 ans de l’importance à vos compa- sont en contradiction avec la gnons, qui vous ont toujours fermeture d’une institution pésoutenu sans rien attendre en dagogique qui sera transformée retour, et que leurs critiques sin- en école privée. Nous avons excères seraient prises en compte. primé nos préoccupations sur la Aujourd’hui, la déquestion de la fermeception est grande. ture des instituts mais Ceux qui vous ont elles n’ont pas du tout soutenu de toutes été prises en considéleurs forces et qui ont contribué à la «Tout le monde s’oppose démocratisation de la Turquie aussi à la fermeture des instituts fermement que de soutien scolaire privés» possible vous ont donné leur cœur, parce que vous aviez dit : «Je ration. De plus, le mouvement promets devant Dieu que per- Gülen n’a jamais rien demandé sonne ne souffrira pendant mon en retour de son soutien à votre mandat». Aujourd’hui, ceux parti. Nous avons exprimé nos qui aiment la Turquie pensent inquiétudes dans l’intérêt de que votre projet ne les blessera notre peuple et de notre pays. pas seulement eux, mais tout le Malheureusement, vous avez pays. Alors, pourquoi tant insis- dit n’avoir rejeté aucune de nos ter pour fermer ces écoles ? demandes, ce qui est très offensant. ECOUTEZ LE PEUPLE S’il vous plaît, prêtez une oreille CELA EN VAUT-IL LA PEINE ? attentive au peuple, à com- Monsieur le Premier ministre, mencer par vos proches. Vous pour l’instant, le peuple s’opverrez alors que tout le monde pose à la transformation des s’oppose à la fermeture des ins- instituts en écoles privées. Faire tituts de soutien scolaire privés. taire ces protestations par une Jusqu’à présent, je n’ai encore polémique ne résoudra pas entendu personne donner des le problème mais ne fera que arguments valables pour la fer- l’intensifier. Vous ne devriez meture des instituts. L’affirma- pas vous sentir contrarié, car le tion selon laquelle les dershane peuple exerce ses droits démone seront pas fermées mais cratiques. Vous devriez cesser transformées en écoles privées de ressasser votre ressentiment,
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écouter et tenter de résoudre le problème. Il faut résoudre ce problème avant que le peuple ne commence à maudire ceux qui le persécutent. Monsieur le Premier ministre, essayez de comprendre le problème, car les flatteurs et les journalistes flagorneurs qui approuvent et sanctifient chacune de vos initiatives pourraient vous tromper. Ils vous feront du mal au lieu de vous aider, parce qu’il faut soutenir les initiatives positives et critiquer les mauvaises. Trouver une solution modérée sur la question reflèterait votre expérience politique. Il est difficile de trouver un autre leader qui prenne en compte les objections et revoie ses décisions en fonction des revendications comme vous le faites. Tout le monde, le président et les ministres, les professeurs et les familles qui se sacrifient pour que leurs enfants aillent à l’université, s’inquiète de ce projet de loi. Tout le monde veut que la question soit débattue, que les opinions soient prises en considérations, qu’un consensus soit atteint pour que les futures générations bénéficient d’une bonne éducation. Lorsque c’est nécessaire, élever ses objections, c’est faire preuve d’honnêteté, tout approuver est hypocrite. Donc, si toutes ces personnes sont opposées au projet de loi, les écouter n’est pas le signe d’une faiblesse mais d’une vertu. C’est ce que le pays attend de vous. Sinon, il vous faudra beaucoup de temps pour panser les plaies infligées. Cela en vaut-il la peine ? e.dumanli@todayszaman.com
15 SPORT L’Olympique de Marseille à l’agonie
29 NOVEMBRE - 5 DECEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Le PSG au Parc des Princes pour 30 ans -
L’Olympique de Marseille vient de subir sa cinquième défaite sur cinq matches joués en Ligue des champions. Le club a ainsi vu s’éteindre ses chances de participer à la Ligue Europa.
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Le calvaire de l’Olympique de Marseille en Ligue des champions s’est poursuivi mardi soir sur le terrain d’Arsenal avec une cinquième défaite en cinq matches (2-0). Déjà écarté de la course aux huitièmes de finale, l’OM n’a désormais plus aucune chance de décrocher la troisième place du groupe F, qualificative pour la Ligue Europa, avant même la dernière journée prévue le 11 décembre. Constat sans concession du gardien Steve Mandanda à l’issue de la rencontre : «On était totalement dépassés», a-t-il dit sur BeIN Sport. «Sur ce groupelà, nos adversaires étaient largement supérieurs à nous», a-t-il ajouté. Pour le gardien n°2 de l’équipe de France et ses coéquipiers, le seul enjeu de la réception du Borussia Dortmund sera de sauver l’honneur après ces cinq revers de suite. Avec un compteur toujours bloqué à zéro, ils ont neuf longueurs de retard sur Naples et le Borussia - qui a battu les Italiens 3-1 en Allemagne dans la soirée - et 12 sur les Gunners, pas encore assurés d’aller en huitièmes.
UN PENALTY MANQUÉ Déjà dominés au Vélodrome par Arsenal mi-septembre, les joueurs d’Elie Baup ont très vite craqué à l’Emirates Stadium où ils ont joué avec une équipe un peu expérimentale, sans leur meneur habituel, Mathieu Valbuena, au coup d’envoi. Dès la première minute, le défenseur français Bacary Sagna a lancé sur le côté droit Jack Wilshere, qui s’est engouffré dans la surface de réparation avant d’éliminer Lucas Mendes puis de marquer (1e, 1-0). Par la suite, les Londoniens ont largement dominé en première période sans toutefois réussir à prendre le large, faute d’adresse dans les moments décisifs. Le milieu de terrain Mesut Özil a ainsi manqué un penalty, sifflé peu avant la pause pour une faute de Nicolas N’Koulou à la limite de la surface de réparation. L’Allemand a buté sur un Steve Mandanda toujours aussi solide. Mais, après le retour des vestiaires, Jack Wilshere a fini par doubler la mise sur une passe de Mesut Özil, qui a pu rentrer dans la surface sans rencon-
L’OM a été éliminé de la Ligue des champions sans avoir marqué un seul point.
trer beaucoup de résistance (65e, 2-0). Florian Thauvin a bien tenté de renverser le cours de l’histoire après son entrée en jeu mais aucune de ses deux tentatives les plus dangereuses – un enchaînement contrôle de la poitrine -frappe et un tir à ras de terre – n’ont Projet1_260 06/12/12 10:54 Page1
Mevlut Erdinc, un buteur décisif Mevlut Erdinc.
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Buteur décisif avec la sélection turque lors de la rencontre amicale face à l’Irlande du Nord, Mevlut Erdinç a récidivé en championnat le weekend dernier. Alors que SaintEtienne se déplaçait à Nice pour le compte de la 14e journée, l’international turc a profité d’une erreur du gardien adverse pour inscrire son premier but sous la tunique stéphanoise et offrir par la même occasion la victoire aux siens. Soulagement pour celui qui aura passé 431 minutes de jeu sous le maillot vert sans trouver le chemin des filets. Mevlut Erdinç qui avait également marqué avec Rennes en début de saison, face à Reims, en est désormais à deux buts inscrits en Ligue 1 cette saison. En partenariat avec Turcofoot
fini au fond des filets. Au coup de sifflet final, les Marseillais ont quitté le terrain avec un bilan assez conforme à la physionomie du match : seulement 39 % de possession, six tirs contre 13 pour Arsenal, quatre tirs cadrés contre huit. Et toujours aucun point.
Le PSG et la Ville de Paris ont trouvé un accord liant le club de la capitale au Parc des Princes pour les trente prochaines années, fait savoir le champion de France dans un communiqué publié mardi. «Cet accord, qui prend la forme d’une convention d’occupation du domaine public d’une durée de trente ans, sera soumis pour approbation au conseil d’administration du PSG et au Conseil de Paris dans les prochains jours», précise le club. Depuis l’arrivée de nouveaux propriétaires qataris au Paris Saint-Germain au printemps 2011, l’idée de faire construire un stade a traversé l’esprit des dirigeants du club à plusieurs reprises, soucieux de jouer dans une enceinte plus grande et plus rentable économiquement. «Cet accord avec la Ville de Paris est en ligne avec notre ambition de construire l’un des plus grands clubs européens et une marque mondiale de sport en s’appuyant sur les valeurs et le rayonnement de Paris», se félicite toutefois le directeur général du PSG, Jean-Claude Blanc.
*Tarifs disponibles sur notre site internet www.turkishairlines.com. Toutes taxes comprises. Frais de dossier internet inclus. Frais de dossier en sus en cas d’achat en agence Turkish Airlines. Tarif aller-retour, durée du séjour: maximum 15 jours. Élue meilleure compagnie aérienne d’Europe lors des « Skytrax Passengers Choice Awards » de 2013. twitter.com/TK_FRANCE - facebook.com/TurkishAirlinesFR