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L'agame des colons, un lézard invasif

Attention: ESPÈCE INVASIVE

L’agame des colons (Agama agama) est un lézard massif d’environ 40 cm de long, originaire d’Afrique. Il aurait été introduit involontairement au Port Est vers 1995, sans doute arrivé avec des bateaux en provenance d’Afrique.

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Comment le reconnaître ? Le mâle est brun, parfois bleuté, avec la tête et le milieu de la queue rouge orangé. La femelle est brune teintée de gris avec les flancs marqués d’orangé. Les jeunes ont une coloration similaire à celle des femelles quel que soit leur sexe.

Une menace pour la biodiversité locale

Ce lézard est considéré comme une espèce invasive à La Réunion. Il menace les espèces animales locales (oiseaux, invertébrés, lézards) car il peut s’en nourrir et entrer en compétition pour la nourriture et l’espace. Il pourrait également transmettre des maladies et parasites, notamment aux geckos endémiques (ex : le gecko vert de Manapany, Phelsuma inexpectata).

Une menace pour l’Homme ?

Ce lézard est porteur de salmonelles pouvant affecter l’Homme en cas d’ingestion d’aliments souillés ou de contact direct avec l’animal ou ses excréments.

Niveau d’invasion

Il est bien implanté sur une frange littorale comprise entre Saint-Paul et Saint-Denis, mais les observations se multiplient sur tout le pourtour de l’île. Des individus ont été observés dans l’Est jusqu’à Sainte-Rose, sur toute la côte Ouest et dans le Sud jusqu’à Saint-Joseph et même à Saint-Philippe (Basse Vallée). Il prolifère très rapidement et pourrait bientôt entrer dans le cœur du Parc National de La Réunion. Il se disperse naturellement, mais le plus souvent, c’est par le transport de marchandises et de matériaux (ex : de la terre pouvant contenir des œufs) que les individus sont déplacés involontairement dans de nouveaux secteurs.

La lutte contre l’espèce

Un test de lutte est prévu à La Grande Chaloupe, sous pilotage du Conservatoire du Littoral et mis en œuvre par l’association Nature Océan Indien (NOI) afin de valider des méthodes de lutte que les gestionnaires pourront ensuite mettre en application. De plus, des actions de lutte ciblées vont être menées par NOI grâce à un financement de la DEAL, sur des espaces prioritaires avec des enjeux écologiques forts, comme Saint-Joseph, Sainte-Rose ou Basse Vallée.

Le cadre légal n’est pas clairement défini pour le moment, mais un arrêté préfectoral devrait voir le jour très prochainement.

Que faire si vous croisez son chemin ?

Signalez sa présence sur le site du Groupe Espèces Invasives Réunion. L’association NOI pourra intervenir si c’est une zone prioritaire, avec un intérêt écologique. N’oubliez pas de prendre une photo pour tout signalement, permettant de vérifier qu’il s’agit bien d’un agame des colons. Vous pouvez aussi, si vous y arrivez, les capturer (avec des gants et la matériel adéquat) et les ramener dans un centre de gestion des NACs (Nouveaux animaux de compagnie) et de la faune sauvage. Il y en a actuellement deux sur l’île : la SEOR à Saint-André et le Bioparc de l’Étang Salé.

Rédaction : Chloé BERNET, NOI

© NOI

Une invasion, c’est comme un cancer : plus on agit vite, plus on a de chances de l’enrayer.

Le Groupe Espèces Invasives Réunion (dont les collectivités, l'ONF, le Département, le Parc National, la DEAL, les associations, le monde agricole et horticole, des privés, etc.) se mobilise grâce à un réseau d’observateurs. Aidez-nous vous aussi en adoptant de bons réflexes et en nous alertant si vous observez de nouvelles invasions végétales ou animales.

Agir vite, une nécessité absolue

Si on laisse une plante exotique proliférer, elle peut très rapidement devenir incontrôlable et impossible à éliminer. Il est donc capital de pouvoir repérer sur le terrain les nouvelles invasions végétales et les enrayer pendant que cela est encore possible. C’est la même chose pour les animaux exotiques.

Aidez-nous !

Nous ne pouvons préserver notre patrimoine écologique des invasions biologiques que par une action à la fois collective et individuelle.

Quelques bons réflexes individuels s'imposent :

• N'introduisez pas de nouvelles plantes exotiques, surtout si elles sont connues pour être envahissantes. • Ne plantez pas d'espèces connues pour être envahissantes, surtout si vous êtes à proximité de milieux naturels. • Apprenez à connaître les espèces concernées en consultant la galerie d'images qui leur est dédiée. • Ne relâchez pas vos animaux dans la nature, confiez-les plutôt à un centre de gestion des NACs. • Prévenez-nous si vous observez de nouvelles invasions biologiques sur : http://www.especesinvasives.re (plantes et animaux) ou sur http://www1.onf.fr/la-reunion/sommaire/especes_exotiques/lutter (plantes).

Tisane péï

Les conseils

de Boris

Zanbavil

Hubertia amba

Nom vernaculaire : Ambaville, Zanbavil, Jean bavil… Nom scientifique : Hubertia ambavilla Famille : Asteraceae Type : Endémique de La Réunion

Zanbavil est un arbrisseau au feuillage denté, endémique de La Réunion et pouvant atteindre plusieurs mètres. Affectionnant les endroits ensoleillés, cette plante pousse de 200 à 2 000 mètres d’altitude selon le versant de l’île et contribue à la biodiversité grâce à ses qualités nectarifères.

Kan li fé son flér na bon pé zoli bouké blan !

Elle doit son nom à Bory de StVincent, en hommage au botaniste et naturaliste créole Joseph Hubert. Traditionnellement utilisée en bain et boisson pour les problèmes de peau notamment, elle compose certaines tisanes Tanbav.

Grâce au travail de l’APLAMEDOM, elle a été inscrite à la pharmacopée française pour son action anti-ulcéreuse gastrique, ses bienfaits contre les dermatoses, l’eczéma et le stress.

© Monique PATERNOSTER, Mascarin-Jardin Botanique de La Réunion.

ENDEMIK

Actuellement, des essais cliniques sont menés par la Réunionnaise Anne-Laure Morel pour vérifier ses actions contre le cancer de la peau notamment.

Mi konsey ali po domoun na bon pé lerpés kan lé byin strésé. Lé bon osi si ou na problèm zilsèr lestoma.

Sur le plan organoleptique, Zanbavil dispose d’une surprenante rondeur en bouche et offre une jolie robe verdâtre à marron selon la durée d’infusion.

Boris ASTOURNE - 06 92 70 49 59 agroforestreunion@gmail.com Agro Forest Réunion

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