ÉTÉ 2013
Culture Te n d a n c e s Lifestyle
LORRAINE
NUMÉRO 3
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PROCHAIN NUMÉRO
ZUT ! 4 Sortie automne 2013
Photo : Alexis Delon / Preview - www.preview-tm.fr
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Bruno Chibane
Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45
Caroline Lévy
Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94
Emmanuel Abela
Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40
Céline Loriotti
Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57
Myriam Commot-Delon Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67
Philippe Schweyer
Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67
OURS
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RÉDACTEURS
Emmanuel Abela, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Anthony Gaborit, Adrien Navarro, Nicopirate, Julien Pleis, Vanessa Schmitz-Grucker, Philippe Schweyer, Romain Sublon, Jolan Thouvenot, Claire Tourdot
Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Rédactrice en chef mode Myriam Commot-Delon Direction artistique brokism Responsable d’édition Sylvia Dubost
D
GRAPHISTES
brokism, Laurence Bentz
S
STYLISTES
Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy
A
ASSISTANTE STYLISME
Anthony Gaborit, Justine Goepfert
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Zut ! Team + LD Diffusion www.distri-imprim.fr Commercialisation & developpement
Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse
Roland Anstett
Maillot de bain une pièce ANNA CLUB by LA PERLA chez Alice Lange le Boudoir à Strasbourg. Gilet oversize en maille lamé vert TSUMORI CHISATO. Ballerines en caoutchouc, Fernando et Humberto Campana pour MELISSA, les deux chez K.Collections à Colmar. Collier Chat en or jaune et tourmaline ÉRIC HUMBERT. Pour des renseignements concernant les distributeurs des marques présentes dans la série mode de ce numéro, contacter le magazine : contact@chicmedias.com
I
Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr
Sébastien Grisey, Catherine Herpeux, Arno Paul, Arthur Pequin, Hadrien Wissler
ILLUSTRATRICES
Laetitia Gorsy, Nicopirate
S
Juliette Fiszka, Anthony Gaborit, Justine Goepfert, Adrien Navarro, Jolan Thouvenot
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RETOUCHE NUMÉRIQUE
Emmanuel Van Hecke / Preview Camille Vogeleisen / Preview
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MANNEQUIN
Marina/ Studio KLRP
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COIFFURE
Alexandre Lesmes / Avila
M
MAKE-UP
Jacques Uzzardi
ZUT ! 4
Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Marina / Studio KLRP Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi
PHOTOGRAPHES
STAGIAIRES COMMUNICATION ET DÉVELOPPEMENT
Diffusion
Zut . 3
Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : juillet 2013 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789
www . zutmagazine . com
FREEMANTPORTER.COM
*JE SUIS LIBRE
FREEMAN STORE METZ - 11, RUE DE LA TÊTE D’OR
SOMMAIRE
08 Éditorial
18 Nancy vu par
Patrick Liegey, Pierre-Antoine Gérard, Lorrie Bergé & Valérie Ly Cuong.
10 Courrier des lecteurs 12 Madeleines
24 Metz Vu Par
Ludocratie
Géraldine Celli, Jean-Pierre Panza, Patricia Gérardin & Alberto Micucci.
14 Melancolirama
31 Dossier Thionville
Daddy
Entre Luxembourg et Metz, regorgeant de lieux huppés, de magasins branchés et de projets culturels de grande ampleur, Thionville intrigue et dynamise la vallée des anges.
16 Au bon parfum Jus de Lune
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81
Cult ure
Ten dances
Life style
——— T ILT Design Philippe Riehling édition CIAV, 2008 Photo Frédéric Goetz ———
47 Expos d’été
La sélection Zut ! des expositions à ne pas manquer cet été, en trois parcours thématiques : la représentation, la contestation et l'autre dimension.
64 CIAV
Le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal réunit souffleurs, designers et artistes et donne naissance à de nouvelles créations contemporaines.
70 Instant flash Cocorosie & Cascadeur
74 Culture Zut !
Les sélections de la rédaction
ZUT ! 6
——— C UMULUS Design Mendel Heit édition CIAV, 2010 Photo Frédéric Goetz ———
82 Mode Plein Soleil
92 Accessoires
Lunettes noires pour nuits blanches
94 Protection Optimum Indice 50 sur les lunettes solaires
96 Tendances Zut !
Les sélections de la rédaction
——— KI LO Design Atelier BL119 édition CIAV, 2011 Photo Frédéric Goetz ———
102 Sport & More
Ancien coéquipier de Michel Platini, consultant pour Canal+ et homme de la nuit : Olivier Rouyer nous présente son bar à Nancy, le Pinocchio.
106 Gastronomie
Eric Maire et son restaurant « À côté », au cœur du quartier gourmand de Metz.
109 Gastronomie
Sept restaurants qui font la fierté de la gastronomie lorraine.
112 Lifestyle Zut !
Les sélections de la rédaction.
Lilith Nancy, 46 rue Stanislas - 54000 t. 03 83 36 50 25 - www.lilith.fr LUNN / Chaussures CHIE MIHARA, TRIPPEN / Maroquinerie IL BISONTE / Accessoires LA FIANCÉE DU MÉKONG
ÉDITO
Kate profitant du soleil lorrain dans la piscine de l’hôtel
—— À L’EAU AVEC KATE
Par Philippe Schweyer
Alors que je me ressource dans un hôtel entre Metz et Nancy, Kate fait un crochet pour me rejoindre entre une séance de shooting à Miami et sa prochaine virée à Hong Kong. On ne s’est pas parlé depuis que j’ai balancé sur Facebook une photo d’elle en train de roupiller sur mon canapé. À peine arrivée, elle se déshabille comme si elle avait fait ça toute sa vie et plonge toute nue dans la piscine de l’hôtel. Je m’efforce de faire comme si de rien n’était, mais je ne peux m’empêcher d’admirer sa silhouette quasi parfaite. « Phil, viens te baigner au lieu de me mater ! - Je ne peux pas Kate, je n’ai pas mon maillot… - Et alors ? Regarde mes jolis seins ! - J’ai vu, ils sont sublimes… - Alors viens ! - Je ne veux pas que tu voies mon ventre… - Stop it, you are perfect! (ne sois pas si modeste Phil, tu as un corps magnifique !). I must talk to you… (viens te coller à moi, j’ai à te parler…) » Elle insiste tellement que je finis par me déshabiller et me jeter à l’eau complètement nu à mon tour. « Hey, it’s true que tu as pris du ventre ! Ça doit walking très bien ton Zut ! - Ben oui, pas mal… » Je vois bien qu’elle fait sa petite moue boudeuse, mais je ne sais pas trop où elle veut en venir. Tout en crawlant sur le dos, elle tire nerveusement sur sa cigarette électronique. « Tu ne trouves pas ça bizarre ? - What ? (Quoi ?)
ZUT ! 8
- Phil, you are crazy! Un quatrième numéro de Zut ! va sortir en Lorraine et je n’ai toujours pas fait la couv ! - You see, Zut ! is not a magazine comme les autres… - Don’t tell me fucking french salads ! (ne me raconte pas de salades). I am not born from de last rain ! Do you really think that i’m not assez belle for Zut ! ? - Don’t shout Kate! (ne crie pas, on n’est pas tout seuls dans cet hôtel de luxe qui va coûter un bras à Chic Médias). I’m not the boss (je ne suis qu’un petit employé de rien du tout). Bruno is the big boss and Manu is the very big rédaction chief ! I love you Kate ! (je t’aime mais c’est Bruno et Manu qui décident) - Si tu loves me, call your Bruno immediatly ! - But Bruno is very busy… (mais Bruno a perdu son téléphone) - Shut your mouth ! I came here in Lorraine especially for you and you are so nasty ! (Je suis venue dans ce trou perdu exprès pour te remonter le moral et tu me traites comme une moins que rien !) - If you want, i will speak to Alexis. He is a big photographer (je glisserai un mot au photographe qui fait toutes nos photos de couverture). And I will also speak to Myriam, she’s a very good styliste ! (je ferai mon possible, mais c’est Myriam qui décide…) - It’s so cruel ! I want so much to be on the next cover… (je veux être en couv du prochain Zut ! ou je fais un malheur !) - Ok… I will see ce que je peux faire for you, but tell me where are my clothes ! I want to get out and drink a little alcool de mirabelle because I am assoiffed. (Ok, calme tes nerfs et dépêche-toi de me dire où tu as planqué mes vêtements ! Je veux sortir de cette piscine !) » Une heure plus tard, Kate refuse toujours de me rendre mes vêtements. Même si je commence à avoir la peau toute ramollie, pas question de céder au chantage… Je préfère passer la nuit dans l’eau que de lui promettre la couv du prochain Zut ! Non mais…
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MAISON FONDÉE EN
1930
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THE O ANNE & VALE NTIN ALA IN MIK LI STA R CK CHA NE L JO HN VA RVATOS B RUNO CHAUSSIG NAN D SA INT LAUR E NT PA R IS T HIE R RY LASRY CU TLE R & GR OSS CHR OME HE ARTS F REDER IC B E AUSOLE IL JAC QUE S D UR A ND SE R E NGE TI V UAR NE T MONCLE R R AYB AN PE R SOL TOM FOR D MYK ITA LE SCA W E YE
LUNETIER
G A N E VA L W W W . O P T I Q U E - G A N E VA L . F R
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1 8 . RU E S AI NT-D I ZI ER 54000 NANCY 03 83 35 31 14
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CO U R R I E R D E S LE C T E U R S
TROIS PETITES COUILLES Par Philippe Schweyer
Une lectrice qui repère trois grosses coquilles dans Zut !, une autre qui se plaint de l’éditorialiste et une troisième qui flashe sur le directeur du CCAM. Un lecteur qui n’est pas bien dans ses pompes, un autre qui envisage de devenir artiste pour faire fortune… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent !
LORRAINE
NUMÉRO 2
ZUT ! 10
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RENAISSANCE ZUT ! Depuis que je vous ai découvert chez mon ostéopathe, je me sens beaucoup mieux. Vous avez compris que l’on peut vivre à Nancy et aspirer à un magazine digne de ce qui se fait à Londres ou à New York. Chaque fois que je vous lis, c’est la renaissance ! — Stanislas
ENCHANTÉ ZUT ! Le dernier Zut ! est un enchantement ! Seul gros bémol : votre éditorialiste ne s’est vraiment pas foulé en pompant la chanson des Demoiselles de Rochefort. J’espère qu’il ne va pas nous refaire le coup avec Les Parapluies de Cherbourg ! — Camille
RENAISSANCE STANISLAS, Vous avez beaucoup de chance d’avoir un ostéopathe abonné à Zut !. Agrémenter la vie de ses patients devrait être une priorité pour tous les praticiens qui se contentent trop souvent d’entasser d’horribles magazines people dans leurs salles d’attentes.
ENCHANTÉ CAMILLE Merci pour votre courrier. Nous avons échappé de peu aux Parapluies de Cherbourg, mais le risque existe toujours et rien ne dit que notre éditorialiste n’utilisera pas cette grosse ficelle à la rentrée…
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LE PIED ZUT ! J’adore porter des chaussures bateau en été, mais ma compagne m’interdit ce petit plaisir sous prétexte qu’elle ne trouve pas ça très élégant. Que puis-je faire ? Risquer l’implosion de mon ménage ou souffrir le martyr tout l’été en continuant à porter des santiags avec des chaussettes comme elle l’exige ? — François
BIZZ ZUT ! J’adore les rubriques « Nancy vu par » et « Metz vu par ». Grâce à vous, j’ai enfin découvert le visage de la directrice de l’École supérieure d’art de Lorraine. Comme j’en ai un peu marre de vendre des aspirateurs, je me demande si je ne vais pas m’inscrire dans son école pour tenter de faire fortune en devenant artiste international… — Jeff
LE PIED FRANCOIS, Ne confondez pas le courrier des lecteurs avec la rubrique mode. C’est à vous d’affirmer votre style et de veiller à la bonne santé de vos deux pieds (pas question de tenter le compromis en portant une santiag à un pied et une chaussure bateau à l’autre).
BIZZ JEFF C’est une très bonne idée d’abandonner les aspirateurs pour vous reconvertir dans l’art contemporain. Par contre, il est urgent de vous dépêcher : la date limite d’inscription au concours d’entrée est fixée au 9 juillet.
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ACHTUNG ZUT ! Je ne vais pas faire ma rabat-joie, mais j’ai repéré trois grosses coquilles dans le dernier numéro de Zut !. C’est bien beau de faire des jolis photos, encore faut-il veiller au respect de l’orthographe et de la grammaire. — Sylvia
CIAO ZUT ! J’ai adoré l’interview de Dominique Répécaud, le directeur du CCAM de Vandœuvre, dans le dernier Zut !. La photo aussi est géniale. Avec sa crinière et son regard perçant, on dirait vraiment un mix entre Wagner et Beethoven ! — Aline
ACHTUNG SYLVIA, Ne craignez pas de faire votre rabat-joie. S’il y a trois petites couilles dans le dernier Zut ! c’est vraiment la honte pour toute l’équipe. Nous allons tout mettre en œuvre pour remonter la chaîne des responsabilités et prendre très vite des mesures radicales afin que cela ne se reproduise plus jamais.
CIAO ALINE, Merci pour votre compliment qui fera plaisir à Manu, à Richard, à Ludwig et à Arno Paul, un photographe plutôt doué, comme tous ceux qui collaborent à Zut !.
COMMUNIQUÉ
CAMPAGNE DE DÉTECTION & NOUVEAU TRAITEMENT
L’arme révolutionnaire contre la sécheresse oculaire. Plus de 9 millions de Français souffrent de la sécheresse oculaire*. Sensations de brûlures et de démangeaisons, vision brouillée, fatigue des yeux sont les symptômes d’un problème chronique qui se dépiste et se corrige. Aujourd’hui une solution innovante et exclusive a été mise au point avec des résultats très prometteurs.
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Ce message a pour but de donner des informations sur la sécheresse oculaire. Pour tout renseignement, consultez votre ophtalmologiste. *Sources : www.e-sante.fr
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CHRONIQUE
MADELEINES…
— Par Franck Dupont
LUDO CRATIE Nous n’étions même pas encore majeurs. Durant deux années, avec F. comme voisin de classe, nous avions imaginé ce jour comme d’autres espèrent secrètement être déniaisés avant la fin des vacances pour pouvoir pérorer à la rentrée. Les remparts, ce lycée hors les murs, étaient devenus trop bas du front pour nos embardées diurnes et nos talents nocturnes de reporters de chambrette. Des heures durant, nous tracions des parallélogrammes habités par de jeunes titans d’une vallée oubliée qui n’aimaient rien d’autre que l’idée du départ. Roman graphique, jeu de l’oie (blanche)… Nous n’étions pas plus familiers de Will Eisner que de Murnau mais pour nous la lumière brillait forcément bien plus ailleurs, passé le crassier ou les cheminées de l’usine à tubes. Les cours étaient un formidable espace d’expérimentation ludique et de tests en règle sur la portée symbolique de nos cases maladroites en milieu hostile. Sur copie à gros carreaux ou sur papier millimétré, la dernière étape était sensiblement la même : éviter pièges, tentations et chausse-trappes pour placer son pion, souvent un badge, sur l’avant-dernière case, celle qui hébergeait le panneau « Nancy ». La dernière, dédiée aux études et ornée d’un campus grossièrement croqué, n’était plus que littérature, un moment de choix reporté à plus tard. Ce jeu de hasard nous apportait popularité et quolibets mais il était symptomatique des promesses faites à nos pères : avec ou sans l’aide des dés, nous n’irions pas à l’usine. Je me reproche encore d’avoir trop joué avec A. qui est resté sur le côté en juillet et n’a jamais pris le train avec nous trois mois plus tard. Je ne l’ai plus revu. Case officielle. Nous ne sommes toujours pas majeurs alors nous attendons dès le lundi 8 heures comme de bons petits soldats en rang d’oignon qu’un surgé fasse l’appel et nous indique la salle de classe ou au moins un point de contact.
ZUT ! 12
Nous avons opté pour l’allemand pour n’avoir rien à y faire qui pourrait nous détourner des affaires sérieuses. En faisant la nique aux lettres supérieures « trop chronophages ». Nous ne sommes que deux comme si nous étions les premiers et les ambassadeurs d’une splendide lignée qui s’apprête à coloniser les grands espaces universitaires. Nous restons un long moment seuls au monde, sans règle du jeu ni surgé. Une grande blonde de campus nous oriente enfin vers l’appariteur, un concierge de haute volée qui régule les flux de connaissance. Pour notre premier cours de grammaire et les tests ad hoc, nous avons six heures d’avance. L’appariteur ne sourit pas car il a sûrement imaginé chez nous une rigueur toute germanique qui nous honore. Nous étions si jeunes, nous ne pouvions finalement pas attendre. Vexés par un tel affront, nous n’avons pas fait de vieux os dans les travées d’allemand et démissionné trois semaines plus tard. Pas même eu le temps d’investir dans un Duden, la grammaire faite bible selon Monsieur C, un enseignant barbu qui entrait en état de transe lorsqu’il se mettait à évoquer le manuel. Nous garderons tout de même valide la carte de membre du Goethe Institut où nous avions emprunté tout ce que la discothèque possédait en matière de Neue Deutsche Welle pour nous persuader de la pertinence de notre premier choix (hasardeux).
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vouS !
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04
CHRONIQUE
ZUT ! 14
MELANCOLIRAMA
— Par Nicopirate
Hiromi
Wayne Shorter
DĂŠcouvrez le Luxembourg par la musique Saison 2013/14
Philharmonie Luxembourg & Orchestre Philharmonique du Luxembourg Ticketing (+352) 26 32 26 32 www.philharmonie.lu
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Goran Bregović
Ute Lemper
04 JUS DE LUNE
CHRONIQUE
AU BON PARFUM
— Par Sylvia Dubost — Illustration Lætitia Gorsy
C’est peut-être la matière la plus noble de toute la parfumerie. Et comme tout aristocrate, elle se livre avec retenue. La recueillir demande patience et délicatesse. L’iris sait se faire désirer. Il faut attendre trois ans avant de pouvoir en déterrer le rhizome et le laisser se dessécher, pendant encore trois années. Six ans, au minimum, pour que cette racine toute rabougrie et dure comme de la pierre, et non la fleur altière, soit prête à être broyée et distillée. C’est long, dans l’industrie… D’autant plus que le procédé d’extraction est complexe et le rendement médiocre, que la culture sur des terrains caillouteux et escarpés rend la mécanisation de la récolte impossible. L’absolue d’Iris Pallida florentin, l’espèce la plus raffinée, atteint ainsi aisément les 60 000€ le kilo… Si l’on s’assujettit ainsi à ses caprices, c’est que l’imaginaire que véhicule cette matière est unique. Froide et métallique, humide et pierreuse, légèrement boisée et délicatement poudrée : elle a l’odeur du clair de lune. Rappelant aussi la violette et la carotte (l’effet racine), l’iris est presque toujours mélancolique. Soit parce qu’il est froid comme la nuit et la mort, soit parce qu’il rappelle les cosmétiques d’antan, parfumés aux rhizomes d’iris pilés. Sa plus belle interprétation est sans aucun doute celle de Serge Lutens, orchestrée par le parfumeur Maurice Roucel. Iris Silver Mist (1994) évoque un brouillard argenté dans de sombres sousbois. Tellement froid qu’il me fait monter les larmes aux yeux et me le rend impossible à porter. Un iris total, sublime et mortuaire. Dans le même registre sylvestre et nocturne, Bois d’argent (Dior, 2004) joue lui aussi l’épure tout en se faisant plus chaleureux et portable. Mais le plus touchant dans cet esprit reste pour moi Après l’ondée (Guerlain, 1906) : cette lisière humide et nostalgique est d’une poésie
ZUT ! 16
inégalée. Sans conteste l’un des plus beaux parfums de tous les temps. La froideur intrinsèque de l’iris le garde toujours quelque peu à distance. Même travaillé loin de cet imaginaire féérique, sa séduction est toujours cérébrale, jamais sensuelle. Il aura ainsi inspiré à Henri Robert l’un des chefs d’œuvre de Chanel : le vert et nerveux n°19, parfum d’une femme de tête. Et lorsque l’iris se fait doux, lorsque sa poudre délicate nous enveloppe comme un cocon et dévoile une facette rétro, la féminité qu’il évoque est tout en retenue. Toujours en raffinement et en délicatesse, jamais il ne s’impose, jamais il ne laisse un sillage derrière celui qui le porte. Timide comme la lune, fugace comme la rosée, c’est un parfum pour soi qui ne se dévoile que dans l’intimité. Avant de disparaître, noblesse oblige, sur la pointe des pieds mais dans un infini regret. Mes iris préférés Après l’ondée, Guerlain (Jacques Guerlain, 1906) : une prairie à l’aurore, trempée de rosée ; de la mélancolie en flacon. Dior homme, Christian Dior (Olivier Polge, 2005) : cet iris chocolaté est la preuve que le mainstream est capable de chefs d’œuvre. Evitez les versions intense et sport, qui ont perdu toute élégance. N°19, Chanel (Henri Robert, 1971) : s’il n’est pas en vedette, l’iris donne à cet composition la froideur hiératique qui convient à une séductrice plus en verve qu’en courbes. Iris, Santa Maria Novella (1901) : un iris-violette délicat, frais et innocent. Une merveille de douceur étonnante de modernité. Iris poudre, Frédéric Malle (Pierre Bourdon, 2000) : délicieusement désuet, un aldéhydé qui ne garde de la racine que l’effet cosmétique.
bentz + brokism
“ Zut!
runs the world, girls Love you ” ————
Beyoncé Knowles
mai 2013 ————
www.zut-magazine.com
Réalisation Myriam Commot-Delon Photos Arno Paul Assistant Anthony Gaborit
NANCY VU PAR Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.
ZUT ! 18
PATRICK LIEGEY 45 ans
Gérant du restaurant de burger Les Gourmands Disent
Où ? Devant L’Ostra Club
——— “ J’aime sortir dans des lieux underground. Les samedis soir, je passe régulièrement à l’Ostra Club chez mes amis Manu et Charlène, tous deux passionnés de musiques électroniques et fondateurs de l’association Melting Sound, qui a fait vibrer plus d’un club en Lorraine ! Ils ont ouvert ce nouveau lieu en mars et la programmation des DJ’s invités y est pointue, il y a toujours des artistes intéressants à découvrir… ”
SON ACTU.
Dans son diner américain, vente d'une partie des objets déco exposés. Côté carte cet été, cheesecakes, brownies, cookies et glaces Ben & Jerry’s. Les Gourmands disent 20, rue Stanislas ouvert de 12h à 23h
Blouson zippé en coton, Hackett et chemise imprimé floral, PS by Paul Smith, les deux chez Tolub, 9-11, rue Gambetta.
19 ZUT !
PIERRE-ANTOINE GÉRARD 37 ans
Directeur du Museum Aquarium de Nancy
Veste et pull en coton et cachemire, Hackett sur une chemise, Z Zegna, le tout chez Tolub, 9-11, rue Gambetta
Où ? Sous la V.E.B.E, devant les Grands Moulins de Paris
——— “ C’est un lieu au cœur de la ville qui alterne des paysages différends, entre nature et architecture industrielle. Une parenthèse dans la ville… À titre personnel, j’y passe plusieurs fois par semaine et d’ici, la vue qu’on a sur les Grands Moulins de Paris à des airs de Tate Modern… ”
ZUT ! 20
SON ACTU.
Exposition Corps en Images, dans le cadre de Renaissance Nancy 2013, jusqu'au 5 janvier 2014. Visites pour enfants, ados, adultes. 34, rue Sainte-Catherine 03 83 32 99 97 www.museumaquariumdenancy.eu
LORRIE BERGÉ 25 ans
Gérante de la boutique Mood
Veste DVF Diane Von Furstenberg et bottines Nylo, les deux chez So(on), 25, rue du Pont Mouja. Aux poignets, bracelets Gas, Chanluu, Scooter et Alexandra Margnat, le tout chez Mood, 30, rue du Pont Mouja à Nancy
Où ? Au CCN - Ballet de Lorraine
——— “ J’étais danseuse professionnelle avant d’ouvrir ma boutique et je suis nostalgique dès que je vais dans une salle de danse... C’est un endroit où on est libre, où on crée, j’y ai plein de bons souvenirs ! La danse est une expérience humaine, une ouverture d’esprit qui me sert aujourd’hui dans mon nouveau travail et dans la création en général. ”
ZUT ! 22
SON ACTU.
Ouverte au printemps de sa boutique de bijoux et d’accessoires, avec les marques Polder, 5 Octobre, Pascale Monvoisin, Alexandra Margnat, Chanluu, Casio, Milalouise, Satellite, Lovemate by Mademoiselle Ema. Cet été, mur imprimé d’un motif tropical réalisé par les graphistes de Schlep et amoncellement de bouées funky en vitrine !
VALÉRIE LY CUONG 36 ans
Danseuse au CCN Ballet de Lorraine
Blouson en cuir Apriori, top Diego Reiga et pantalon Luisa Cerrano, le tout chez Belisa, 58, rue Stanislas à Nancy. Sandales Pierre Hardy chez Talons aiguilles, 3, rue Gambetta à Nancy
Où ? Rue des Écuries
——— “ C’est l’une des plus jolies rues de Nancy, authentique et mystérieuse qui abritait à l’origine les écuries ducales. Située au plein coeur de la ville, seuls les curieux la connaissent. J’aime la perspective de toutes ces passerelles au dessus de nos têtes… Une somptueuse cachette secrète entre la vieille ville et la Pépinière ! ”
SON ACTU.
Le CCN - Ballet de Lorraine est invité au festival Montpellier Danse et au festival Julidans Staadsschouwburg à Amsterdam cet été, et à l'opéra d'Oslo en octobre. Présentation de la saison 13-14 le 12 septembre à 19h au CCN.
23 ZUT !
Réalisation Myriam Commot-Delon Photos Sébastien Grisey Assistant Anthony Gaborit
METZ VU PAR Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.
ZUT ! 24
GÉRALDINE CELLI 32 ans Chargée de programmation Studio & Auditorium au Centre Pompidou - Metz
Où ? Musée de la Cour d ’Or Cour des Lapidaires
SON ACTU.
Exposition Beat Generation / Allen Ginsberg jusqu’au 9 septembre. Événement Extra Large le 20 juillet. En 2015, rétrospective consacrée à Tania Mouraud.
——— “ J ’aime cet endroit mystérieux, dissimulé au cœur de la colline Sainte-Croix où l’œuvre monumentale de Tania Mouraud, HCYS? (How can you sleep?), visible depuis le haut de la tour du FRAC Lorraine, vient s’ inscrire dans la ville comme un cri silencieux face à ces stèles gallo-romaines... ”
Robe tunique Taviani chez Belisa, 5, rue Dupont des Loges à Metz
25 ZUT !
JEAN-PIERRE PANZA 47 ans
Distributeur off iciel de bonnes choses
Polo en coton, Moncler et chèche en coton et soie, Emporio Armani, le tout chez TED, 20, rue Serpenoise à Metz
Où ? Les arcades de la place Saint-Louis, devant le Café Rubis
——— “ La place Saint-Louis est la plus belle place de la ville et dans le café Rubis, que j’ai ouvert il y a une dizaine d’années et où je sers une petite cuisine de qualité midi et soir, il n’y a que des amis. C’est un vrai village… ”
ZUT ! 26
SON ACTU.
Ouverture en novembre d’un restaurant italien. « Une « vraie maison », avec mes associées Hélène Wolf et Magalie. Prévue, la Maison Baci sera un lieu qui aura comme mission de mixer restauration made in Italy, épicerie et amore ! »
Chef et propriétaire du restaurant Cantino
ALBERTO MICUCCI 41 ans
Chemise en coton, Freeman T.Porter à Metz
Où ? Chez Burin Musique
——— “ Depuis tout petit, je venais là avec mes quatre grands frères acheter des guitares… Et même si finalement je suis devenu batteur… [Avant d’être chef, il fut musicien professionnel, ndlr] et que j’ai eu beaucoup de groupes par la suite, ce lieu symbolise toujours beaucoup de choses pour moi… ”
SON ACTU.
Fin novembre, 3e édition du Salon des Vins de PlappeVignes à Plappeville, au restaurant La Vigne d’Adam. Pour l'occcasion, délocalisation du restaurant Cantino… 50, rue du Général de Gaulle à Plappeville 03 87 30 36 68 - www.cantino.fr www.lavignedadam.com
27 ZUT !
PATRICIA GÉRARDIN
Curatrice de Parcours d ’Artistes & peintre graveur
61 ans
Tunique Lisa Pearl et pantalon noir Hellébore chez Les Âmes Galantes, 26, rue Taison à Metz
Où ? Le 69, chez Alain Meyer à Lorry-les-Metz
——— “ Alain Meyer, luthier et collectionneur de gravures anciennes, a acheté cette maison pour y montrer des collections anciennes. Je l’apprécie énormément car il y a un réel savoir-faire du passé mêlé à une vision favorable de l’art contemporain. Je partage totalement cette approche de l’art. ”
ZUT ! 28
SON ACTU.
À La Bottega cet été, exposition de gravures et de travaux de cinq artistes résidents. Ouvert du mardi au samedi, de 15h à 18h ou sur rendez-vous. 06 13 12 41 36 Parcours d’Artistes, délocalisation d'œuvres dans des lieux inattendus. www.parcoursdartistes.org
et l’Abbaye des Prémontrés présentent
Direction Michel Didym
SAISON 2013-2014 8 > 12 octobre 2013
Alfred Jarry
la mousson d’été
Ubu roi
Declan Donnellan 15 > 19 octobre 2013
écrire le théâtre d’aujourd’hui
Nancy Jazz Pulsations 5 > 8 novembre 2013
P.I.G.S.
CréaTion
Richard Wagner
opéra national de Lorraine 26 > 29 mars 2014
19 > 23 novembre 2013
Le Roi Lear
William Shakespeare Christian Schiaretti 10 > 18 avrii 2014
Claudia Stavisky
Festival RING
3 > 20 décembre 2013
13 mai > 6 juin 2014
Savoir-Vivre Michel Didym
17 > 20 décembre 2013
Alexandre Vialatte
avec notamment
Didier Manuel
L'Emprunt Edelweiss
Pierre Desproges
lectures, spectacles, conférences, débats, concerts, spectacle de rue, l’université d'été Européenne
25 > 28 février 2014
Siegfried et L'anneau maudit
Chatte sur un toit brûlant
au programme dans cette 19 édition
Jean Boillot
13 > 30 novembre 2013
Tennessee Williams
e
Mère Courage
21 > 30 mars 2014
Hervé Blutsch
université d’été européenne et rencontres théâtrales internationales à l’Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson – Lorraine 03 83 81 20 22 – www.meec.org
Bertolt Brecht
Body Building
La S.o.u.p.e. Compagnie
du 23 au 29 août 2013
TGp Frouard 18 > 21 février 2014
Dominique Simonnot
Comparution immédiate Michel Didym
20 > 23 mai 2014
Résumons-nous
Frédéric Sonntag
la présence de Sonia Chiambretto (France), Rémi De Vos (France), Caroline Dumas de Rauly (France), Claudine Galéa (France), Julie Rossello (France), Davide Carnevali (Italie), Franz-Xaver Kroetz (Allemagne), Nicoleta Esinencu (Moldavie), Maria Miró (Catalogne), Yannis Mavritsakis (Grèce), Penelope Skinner (Angleterre), debbie tucker green (Angleterre), Zinnie Harris (Angleterre), Lucy Kirkwood (Angleterre), Naomi Wallace (USA)
Charles Tordjman
George Kaplan
7 > 18 janvier 2014
29 mai 2014
Thomas Bernhard
Musique Action
en partenariat avec La Maison Antoine Vitez, France Culture, le Centre national du Théâtre et Le Royal Court Theatre
Le Naufragé
Sans doute
Joël Jouanneau
Jean-paul Delore
21 > 24 janvier 2014
12 > 15 juin 2014
Olivier Py
Angela Dematté
Miss Knife
et aussi des spectacles
28 janvier > 8 février 2014
À portée de crachat
Matin et Soir
Jon Fosse
de Taher Najib / mise en scène Laurent Fréchuret avec Mounir Margoum
Une rencontre
texte de Rémi De Vos / conception Woudi Tat
spectacle de rue itinérant installé sur le site de l’Abbaye des Prémontrés et dans les rues des villes de Pont-à-Mousson et Blénod-les-Pont-à-Mousson
programme complet sur www.meec.org
• conception graphique www.juliencochin.fr
à l’Espace Pablo Picasso à Blénod-les-Pont-à-Mousson
CréaTion
Christine Kœtzel 4 > 8 février 2014
Jon Fosse
Ylajali
Gabriel Dufay Théâtre de la Manufacture 10 rue Baron Louis 54014 nancy cedex Location 03 83 37 42 42 www.theatre-manufacture.fr
J'avais un beau ballon rouge Michel Didym
19 > 21 juin 2014
Fête de la Manufacture
Marché de la poésie
1 rue Général de Castelnau 57 100 Thionville - 03 82 51 38 26 www.rlounge.fr
49E LATITUDE NORD
6E LONGITUDE EST
À ÉQUIDISTANCE DE LUXEMBOURG ET METZ
THIONVILLE WITH
LOVE THIONVILLE : SES LIEUX HUPPÉS, SES MAGASINS BRANCHÉS ET SES PROJETS CULTURELS DE GRANDE AMPLEUR EN FONT UN PÔLE EN PLEIN ESSOR. COUP DE PROJECTEUR SUR UNE VILLE QUI DYNAMISE LA VALLÉE DES ANGES.
Par — Benjamin Bottemer Photo — Arthur Pequin
À LA TÊTE DU NEST DE THIONVILLE DEPUIS 2010, LE METTEUR EN SCÈNE JEAN BOILLOT PARTAGE SON TEMPS « ENTRE GESTION ET IMAGINATION » POUR ASSURER LA MISSION DE CRÉATION ET DE DIFFUSION D’UN CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL QU’IL SOUHAITE DIVERSIFIÉ ET PROCHE DE L’ESPRIT DE SON ANCÊTRE, LE THÉÂTRE POPULAIRE DE LORRAINE.
De la coopérative ouvrière du Théâtre Populaire de Lorraine fondée à Metz par Jacques Kraemer en 1963 au statut de Centre Dramatique National en 2008, cet espace qu’on nomme aujourd’hui le NEST aura connu un processus d’institutionnalisation mouvementé, ponctué de déménagements. Cette nouvelle appellation, qui doit rappeler que le lieu est un nid où doivent naître, grandir puis s’envoler les créateurs et leurs œuvres poursuit sa mission de service public, menée depuis 2010 par Jean Boillot. Fondateur de la compagnie La Spirale, ce natif de Rennes fut metteur en scène associé du Théâtre Gérard Philippe et enseignant à l’Université
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— DOSSIER THIONVILLE
SECOUER LES RÉFÉRENCES de Paris-X Nanterre, entre Paris, Poitiers et Nantes. Puis il met le cap sur le Nord-est et Thionville. « Après avoir appris à faire mon métier d’artiste puis à mener des équipes, j’expérimente avec ma nomination au NEST une véritable relation continue avec les politiques, note Jean Boillot. Nous sommes un centre de création, mais aussi un outil qui permet de faire rayonner la culture à travers ce territoire. » Dans un Centre Dramatique National, chaque directeur est de passage, avec un mandat de quatre ans renouvelable en deux mandats de trois ans. Il doit assumer une mission « d’intérêt public » en étant à la fois une référence en matière de création comme de diffusion, tout en recherchant l’audience d’un vaste public... Comment assurer une ligne artistique audacieuse tout en remplissant son théâtre ? « Il faut diversifier les genres et les formats, secouer les références », décrit le créateur du festival de formes courtes, Court toujours, qu’il a ramené dans ses valises et qui inaugure depuis son arrivée chaque nouvelle saison du NEST. « On peut jouer du Shakespeare avec une mise en scène d’aujourd’hui et une dose de vitriol, adapter Cassavetes ou le combat du siècle entre Ali et Foreman. » Pour Jean Boillot, l’ennemi est dans la complaisance, le théâtre à la télé et le Lagarde et Michard [le manuel de littérature de générations de lycéens, ndlr]. Musicien de formation, il s’attache à mettre en valeur la notion de musique au théâtre, le théâtre documentaire et celui pour et par les adolescents : le concours d’écriture les Iroquois récompense leurs meilleurs textes, qui
seront ensuite mis en scène. Tout cela en poursuivant ses propres projets de création au NEST. « Il n’est pas simple d’être disponible pour chacun en tant que directeur tout en prenant le temps de laisser infuser les idées liées à un projet artistique », remarque-t-il. Jean Boillot vient d’être reconduit pour un second mandat à la tête du NEST ; sa vision et son projet sont ainsi validés. « Il nous faut tramer, au sein de la programmation, des créations et co-productions, des axes divers, ne pas chercher de recette ni se complaire dans la radicalité, décrit-il. Nous allons renforcer l’aspect chaleureux de notre Théâtre en bois avec un nouvel espace d’accueil pour le public, s’ouvrir sur les bords de Moselle. On multiplie également le travail de réseau, pour se tourner vers le public nord-mosellan et messin. » Certains clivages territoriaux restent encore un mystère pour Jean Boillot, parachuté en pays thionvillois, mais lucide et déterminé à suivre une ligne de conduite à la fois exigeante et populaire.
NEST
CDN de ThionvilleLorraine 15, route de Manom www.nest-theatre.fr
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RENCONTRE DU 3E TYPE RÉCEMMENT HONORÉE D’UN PRIX NATIONAL D’EXCELLENCE EN INNOVATION DANS L’OFFRE CULTURELLE, THIONVILLE FRAPPE UN GRAND COUP AVEC L’OUVERTURE DU 3E LIEU PRÉVUE À L’AUTOMNE 2014. PLUS DE 4500 M2 CONSACRÉS AUX SAVOIRS ET AUX ÉCHANGES CULTURELS DANS UN ÉQUIPEMENT CONÇU POUR L’AVENIR. RIEN QUE ÇA. Le 3e Lieu est initialement un concept révélé par le sociologue Ray Oldenburg décrivant un espace de sociabilité se démarquant du 1er lieu, la maison, et du 2e lieu, le travail. Un concept séduisant dont le nom a été conservé : « On s’approprie le concept ! L’incarner dans un lieu et y donner sens, c’est ça notre travail » confie Sylvie Terrier, chef de projet du 3e Lieu. « On avait pour idée de faire une médiathèque et un Centre d’Art et Musiques actuels, on a finalement choisi de fusionner les deux afin de ne pas avoir d’équipements obsolètes », ajoute Thomas Tomschak, conseiller municipal délégué à l’Innovation Culturelle. Résolument novateur, le 3e Lieu, conçu
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— DOSSIER THIONVILLE
Par — Anthony Gaborit Visuel — Dominque Coulon & Associés
par l'architecte strasbourgeois Dominique Coulon, complète et devient le cœur d’une offre culturelle qui semblait n’attendre que lui pour se révéler pleinement. « Il est situé au centre de Thionville et des autres équipements de la ville, tout va s’articuler autour » précise Thomas Tomschak. Le cinéma La Scala, le théâtre, le centre dramatique (NEST), le LED ainsi que le conservatoire et la salle Adagio forment en effet une ligne culturelle cohérente, à laquelle manque encore de lieu de diffusion alternative, notamment pour les arts numériques et les musiques actuelles. Entre Metz et Luxembourg, où l’offre est déjà forte, le 3e Lieu se positionne comme un lieu passerelle entre les pays frontaliers, s’adressant d’abord aux Thionvillois qui vont pouvoir s’y retrouver, échanger et finalement redéfinir ensemble l’image de leur ville et du bien-être qui s’en dégage. Conscient des besoins de son territoire, le 3e Lieu mettra en avant l’apprentissage, la diffusion et la création et s’adressera naturellement aux écoles, aux centre sociaux et aux associations. « Si vous ne connaissez rien à la M.A.O ou à la P.A.O [musique et publication assistées par ordinateur, ndlr],
vous pouvez venir apprendre ! », affirme Sylvie Terrier. À l’intérieur, des univers en évolution, très différents, pour une médiathèque, une salle de concert de 350 places, une salle d’exposition, des studios de création, l’office du tourisme, et aussi une cafétéria et sa terrasse à la cime des arbres. « Nous voulons vraiment favoriser l’humain, le bien-être, l’échange et l’apprentissage. Le retour à la chaleur humaine. » Par ces mots, Sylvie Terrier émet vraiment le souhait de voir la population s’approprier le lieu et, à plus long terme, voir des talents émerger d’abord à Thionville en développant l’échange et les rencontres qui jusqu’alors n’avaient pas de lieu de prédilection. Après tout, l’avenir, il est peut être juste là.
Dans le cadre de la préfiguration du 3e Lieu, tout l’été des artistes s’emparent de la palissade
Par — Cécile Becker
CULTURE & VOUS
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Théâtre, danse, musique et plus si affinités à apprécier entre les murs de deux hauts lieux de la culture thionvilloise : le théâtre de Thionville et l’Adagio pour une saison 2013/2014 très mouvementée. Au théâtre, le 14 décembre, on croisera Olivia Ruiz, chanteuse bohème, on rira aux larmes devant l’humoriste Kev Adams le 5 février, avant de retrouver le parrain de la pop française Étienne Daho le 14 mai. Avec un album à paraître cet automne, un titre disco-pop et une collaboration avec Nile Rodgers, le guitariste de Chic, l’engouement sera à son comble. À l’Adagio, répertoire classique, jazz et musiques du monde se croisent, avec notamment Varduhi Yeritsyan, pianiste virtuose d’origine arménienne en ouverture de saison, mais aussi May Orchestra et Magnetic Orchestra, deux trios pratiquant le jazz métissé le 7 novembre. Le 27 mai, coup de cœur pour Dom La Nena et Piers Faccini, deux artistes liés par la production du premier album de la chanteuse violoncelliste brésilienne qui a accompagné Jane Birkin, Camille et même Etienne Daho (tiens !), mais aussi par la pratique d’un folk dépouillé et tendre. Une large palette de cultures à ne pas manquer !
Théâtre de Thionville
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CETTE CAMPAGNE béNéfiCiE du souTiEN dE :
30, boulevard Foch
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CETTE CAMPAGNE béNéfiCiE du souTiEN dE :
Par — Adrien Navarro Photo — Catherine Herpeux
SE LIVRER À LA BAGATELLE « EN SORTANT DE CHEZ MOI TU SERAS LOOKÉ, MAIS TU NE RESSEMBLERAS PAS À UN PANTIN ! » LE TON EST DONNÉ ! ANGÉLIQUE BARTOLINI VOUS OUVRE SES PORTES, L’OCCASION DE DÉCOUVRIR, COMME UN ENFANT DEVANT UNE VIEILLE MALLE, TOUS LES TRÉSORS DE CETTE ANCIENNE STYLISTE.
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— DOSSIER THIONVILLE
Avant, tu maniais le crayon, aujourd’hui tu te retrouves face aux clientes, raconte-nous ! Je n’ai pas perdu la fibre du stylisme, après 10 ans de carrière pour de grandes maisons [Cop copine, Garrela, Givenchy et Bleu Blanc Rouge, ndlr], je me retrouve directement au contact de mes fashionistas ! Je consacre beaucoup de temps à chiner les dernières tendances, les nouvelles marques, j’aime mettre en avant les petits créateurs qu’on ne trouve pas ailleurs. Ici c’est un petit repère de mode, j’accompagne et conseille au mieux mes clientes dans une ambiance toujours décontractée ! C’est un véritable métier qui requiert connaissances et savoir-faire. Comment situes-tu la tendance actuelle ? Je pense que la tendance est à la rupture du conformisme. Combiner les styles pour se créer son propre look. Par exemple, une petite robe liberty rétro-chic peut devenir totalement rock & roll avec les bons accessoires ! Le look, c’est la façade de ta personnalité, tu dois être libre et à l’aise. En fait la mode est véritablement un art de vivre.
Quelques mots sur ta boutique ? J’aime la déco, j’ai entièrement pensé ma boutique pour qu’elle ressemble à l’idéal que je m’en étais fait. On me dit souvent qu’elle ressemble aux petites boutiques Parisiennes… Je souhaitais créer un lieu rétro, tendance et décontracté. En janvier 2012, j’ai craqué sur cette devanture en ruine, tout était à faire mais relever seule ce défi fut tout à fait stimulant. J’ai joué sur le mélange des styles alliant le moderne et le vintage, un peu à l’image des marques que je propose. Tu as choisi d’être en marge de l’hyper-centre, pourquoi ? Je fais partie des commerçants qui redynamisent le centre. Comme Stefano [boutique l’Eskalier, ndlr], je tente de me démarquer et de faire vivre ma passion à mes clientes. J’ai choisi Thionville pour y apporter de la fraîcheur et de la fantaisie en proposant des griffes qu’on ne trouve pas dans le coin, Origami ou Corpus Christi pour les bijoux, Petite Mendigote pour les sacs, Sessùn et Religion pour tout ce qui est vêtement. Et cela à des prix abordables ! À terme, j’aimerais créer à nouveau ma propre collection que je réaliserais intégralement dans l’arrièreboutique. À suivre !
ATTENTION À LA MARCHE !
Par — Adrien Navarro Photo — Catherine Herpeux
L’esKalier
— MODE — Carrément Joli ! Ça fait 30 ans déjà que CJ Couture vous propose une sélection d'articles mode fascinants et déconcertants ! La haute couture en premier plan, la tendance en second, cet espace accueille uniquement les pièces phares des collections les plus prestigieuses. Balenciaga, Fendi, Jimmy Choo, Moschino, Paule Ka. N'hésitez pas à vous déplacer, ce show-room reste irrésistiblement... à l'écart. (J.T.) CJ Couture 5, rue du Forgeron Linkling II à Terville/Thionville 03 82 34 12 22 www.cjcouture.com
5, place au bois 03 82 55 45 38
——
L’ESKALIER, C’EST LA BOUTIQUE HOMME TENDANCE À THIONVILLE. FRINGUES, DÉCO, PROPRIO ET MUSIQUE, C’EST UN TOUT INDISSOCIABLE ET FONDAMENTALEMENT INÉVITABLE ! RENCONTRE AVEC STEFANO, PROPRIÉTAIRE DE LA BOUTIQUE, QUI VEUT IMPOSER SON STYLE.
Parcours : 2005-2009 : responsable du Loft, Luxembourg-Ville. - 20092012 : responsable de Paul Smith, toujours à Luxembourg-Ville. Ambiance : Entre l’esprit « cosy-vintage » de Paul Smith et le concept store design et contemporain du Loft. Ici les vitrines racontent une histoire. Pour le reste, c’est tendance du sol au plafond : du haut de leurs étagères, les radios old school dominent la place, des bouquins et magazines en tout genre sont à disposition, un prétexte pour se poser dans l’énorme Chesterfield… On s’y sent bien, l’ambiance est chill, la musique est bonne et le mobilier distingué.
La grande blonde avec une chaussure noire Marques : Pop et vintage, à l’Eskalier les dernières collections Patrizia Pepe, Chrome ou Paul & Jo font les belles. Idem pour les chaussures, N.d.c ou Rivieras (si chères à Sébastien Tellier) trônent au rez-de-chaussée face aux sacs et accessoires de même marque. Avant de sortir, parfumez-vous avec les fragrances subtiles de Marcus Spurway. Ambition : Le déclic s’est produit au début des années 2000, quand Stefano mit les pieds chez Colette à Paris. Ce haut lieu de la mode lui inspira la volonté de consacrer sa vie au style et aux dernières tendances. Après avoir fait ses armes dans les boutiques les plus branchées du Grand-Duché, son retour à Thionville est remarqué par sa volonté de casser les codes : « Mon but, c’est de créer un renouveau de la mode dans tout le bassin Thionvillois, d’initier la nouvelle vague du style. » La tenue de l’été : De la tête au pied, ça donne : une paire de Derby N.d.c (à porter sans chaussettes !), un chino Patrizia Pepe légèrement retroussé avec une ceinture en cuir de veau, la chemise à imprimés Paul & Jo fait le reste pour une allure décidément tendance et décontractée.
Petite boutique aux murs capitonnés, c’est au coin de la place Claude Arnoult que vous trouverez chaussure à votre pied ! Barbara Bui, Guilhermina, Karine Arabian, Michel Perry, Patrizia Pepe ou MinneTonka voire Hôtel Particulier, ici toutes les pointures de la mode vous font du pied ! Sacs et accessoires de grandes marques sont aussi de rigueur pour parfaire votre look estival ! (A.N.) Shoes in the city 35, rue de l’Ancien Hôpital à Thionville 03 82 54 38 99 www.shoes-inthecity.com ——
Nacré Gérard ! Si vous cherchez la « perle » rare, vous la trouverez à l’enseigne Daniel Gérard. Bijoux d’exception – Alexander Fuchs, Pesamento ou Dinh Van – mais aussi montres de marques – Bell & Ross, Breitling, Chopard, Longines et B.R.M – font la réputation de cette bijouterie. Ecrin thionvillois depuis bientôt 30 ans où se perpétue de père (Daniel) en fils (Tom) un véritable savoir-faire. Si l’objet de vos convoitises n’est pas en vitrine, ces joailliers sauront exaucer vos rêves les plus fous et créer votre bijou sur mesure. (A.N.) Daniel Gérard Joaillier 8, rue de Luxembourg à Thionville 03 82 53 99 55 www.danielgerard.fr
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Par — Adrien Navarro Photo — Catherine Herpeux
DEPUIS UN AN, JUSTE EN FACE DE LA PRÉFECTURE, MICKAEL RIBEIRO DISPENSE GÉNÉREUSEMENT SON ART À UNE CLIENTÈLE QUI VIENT PARFOIS DE LOIN POUR S’ABANDONNER AUX MAINS EXPERTES DE CE COIFFEUR ATYPIQUE.
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— DOSSIER THIONVILLE
MICKAEL AUX MAINS D’ARGENT
Mickael Ribeiro, c’est 5 participations à l’énorme show coiffure de Bogotá, un évènement mondial qui réunit chaque année, en Colombie, près de 12 000 personnes. Il s’est distingué en 2013 au mondial de la coiffure à Paris. Intervenant dans une école de coiffure équatorienne, il intègre prochainement une prestigieuse équipe artistique parisienne, avenue Georges V... Mickael bouge, et pas seulement à travers le monde R lounge, c’est son QG. Dans ce salon moderne et épuré, Mickael exprime sa créativité au quotidien : « La coiffure est un art pour moi. Chaque jour, je l’exprime comme un peintre sur une toile. » Certains lui accordent leur confiance en se prêtant au jeu de la coupe à l’aveugle. Le salon dispose également d’une cabine privée dédiée au bien-être : luminothérapie et soins massant sont au programme pour celles qui aiment se faire chouchouter – une parenthèse rien que pour soi.
Ici, c’est l’avant-garde qui prône, toute l’équipe est à la pointe des dernières tendances, « ce qui est nouveau aujourd’hui sera vieux demain », c’est la devise de Mickael. Hair designer, il respecte les envies et habitudes de ses clientes tout en ajoutant son style si particulier, avec un souci du détail souvent bluffant. R lounge, c’est aussi un studio photo, parfait pour immortaliser sa coupe toute fraiche !
R lounge
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DECO NATURE Par — Adrien Navarro Photo — Catherine Herpeux
ILS AIMENT LA DÉCO ET ÇA SE VOIT ! 20 ANS DÉJÀ QUE BRUNO ET CATHERINE JOYEUX, “IMMIGRÉS” PARISIENS AUX BAGAGES CONSIDÉRABLES, ET AUX IDÉES BIEN AFFIRMÉES ONT INVESTI THIONVILLE. Paris, 1993. Le jeune couple mène une vie bien remplie. Bruno, directeur de la boutique déco Les Pyramidions, rue du Louvre, et Catherine, décoratrice pour les Galeries Lafayette, ressentent le besoin de s’évader. Revenir aux sources – Catherine est d’origine thionvilloise – loin du vacarme de la capitale pour construire une nouvelle vie, pour enfin exprimer leur vision si particulière de la décoration et partager leur anticonformisme en Lorraine. Thionville, 1994. Naturel, c’est le nom de leur première boutique thionvilloise, comme une revanche sur la mégalopole. Naturel parce qu’ici se mêlent décorations florales, bois bruts, senteurs et couleurs en harmonie avec les saisons. Naturel est l’expression brute de la volonté commune de ces exilés : les senteurs de L'Occitane en Provence se diffusent entre les cadres, bougeoirs ou petits meubles Jardin d’Ulysse et cohabitent avec les vêtements et accessoires Fiancée du Mekong ou Ernesto de Barcelona. Naturel se démarque, et pourtant, Bruno et Catherine en veulent plus… Thionville, 2005. Aller plus loin dans la déco en proposant aux Thionvillois une nouvelle boutique, Côté Cour. Attention, celle-ci n’est pas la petite sœur de Natu-
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— DOSSIER THIONVILLE
rel, elle se démarque à part entière ! Audacieux, ces Thionvillois d’adoption ont joué avec le mélange des couleurs, des matières, des textures, et obtiennent un melting-pot de styles qui, ensemble, trouvent tout leur sens… Hangel Athezza, Jardin des Lys, Fatboy, Bleu Nature, Blanc d'Ivoire, Tsé Tsé, L'Occitane en Provence, Sia… Une vingtaine de marques se jouent de la sagesse conventionnelle dans une enfilade de pièces et une cour intérieure d’où le nom - pour créer non pas une suite d’objets mais une ambiance, un univers insolite. Thionville, 2011. Bruno Joyeux, le plus thionvillois des Parisiens est élu manager de l’association des commerçants de Thionville.
Naturel
28, rue du Four Banal 03 82 53 33 11
Côté cour
12, rue du Mersch 03 82 55 36 04
www.naturel.fr
Aseco Kesaco ?
Ils agissent dans l’ombre pour mettre la lumière sur le centre-ville. Carole Thil et Bruno Joyeux sont respectivement présidente et manager de l’ASECO et l’APECET, l’association des commerçants qui donne de la vie à Thionville et son agglomération. L’ASECO, c’est la maison mère des associations des centres de la périphérie thionvilloise. Elle coordonne ainsi 200 commerçants qui participent à la vie locale, avec un but collectif : donner du peps au centre-ville, avec l’organisation de la fête des mères, des pères, le marché de Noël, les braderies et des animations sur l’artisanat local ! « Informer les mosellans sur l’activité locale, c’est aussi lutter contre la délocalisation », nous rappelle Carol Thil. Une réorganisation en profondeur est prévue d’ici 2014, pour plus de cohésion et plus de liberté d’action. Les commerçants bénévoles qui organisaient jusqu’à présents les différentes manifestations pourront désormais compter sur des intervenants extérieurs. (A.N.) ASECO / APECET 3, rue Saint-Maximin www.thionvillecotecommerce.info
DÉCO Mary à tous prix ! En panne d’idée cadeaux ? Faites le plein chez Mary Home. Du porte-couteaux Voodoo aux porte-manteaux en passant par les pans de tissus Garnier Thiebaut, Saint Rock, Linum, les thés Mariage frères, les accessoires cuisine et salle de bain Sonia Rykiel, la boutique est aussi colorée que vivante et rythmée par les saisons. Même les enfants y prendront goût, en s’aventurant, telle une chasse au trésor, dans le fond de la boutique qui leur y est consacré ! (A.N.)
CHANTAL TH OMAS S
Mary Home 5, rue Jemmapes - 03 82 53 74 72 www.mary-home.net ——
Fleuron lorrain
Chez Vatry, vous arpenterez en fonction des saisons différents univers soigneusement mis en valeur par les mains de René et son équipe qui ne laisse rien au hasard. Au plafond, les innombrables lampes UV, source de vie pour cette flore luxuriante, vous révèle la fine fleur de l’horticulture au milieu d’un mobilier design et contemporain. D’allée en allée, de projecteur en projecteur vous finirez à coup sûr par succomber ! Et si vous avez peur de vous planter, des cours d’aménagement intérieur sont régulièrement organisés ! (A.N.) Vatry-Fleuriste 3 Place du Luxembourg - 03 82 53 38 00
BEAUTÉ Welcome to the barber shop
Eric & Laurent c’est l’artillerie lourde de la coiffure dans la région Mosellane ! Basés à Thionville, ils ont développé un salon design de 300 m² où l’accueil et le savoir-faire s’accordent pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ils ont également ouvert plusieurs succursales dont une au Luxembourg. Afin de parfaire leur offre, Eric & Laurent ont récemment ajouté une corde à leur arc avec la création d’un barber-shop où les hommes de tout poil iront se faire bichonner dans une ambiance rétro. (J.P) Eric & Laurent 6, place Claude Arnoult - 03 82 54 15 50 ——
J O H N GA LLIA N O ~ P R I MA D O N NA WAC OA L ~ E R ES ~ I M P LI C IT E LI S E C HA R M E L ~ OS CA LITO ~ A NT I G E L R AC H E L PA P PO ~ S I M O N E PÉR ÈLE PA I N D E S U C R E ~ C HA NTA L T H O MAS S LA P E R LA ~ F E R AU D ~ C H R I ST I ES…
By Jack your body
Envie d’une dose d’encre sous la peau ? C’est Jack (Ribeiro) qu’il vous faut ! Tatoueur de talent capable de se confronter à tous les styles graphiques, avec une certaine prédilection pour les pièces gothic-horror. Les visages ainsi que les têtes animales ont aussi la part belle et sont exécutés avec un souci du détail assez bluffant. Son studio est au centre de Thionville, mais pas que ! L’as du dermographe a ouvert un second studio dans le Grand-Duché. (J.P) Tatoo by Jack 3, rue de l’Ancien Hôtel de Ville 03 82 59 28 01
LI N G E R I E (du b onnet A au b onnet H ) M A I LLOTS D E BA I N • LI N G E R I E D E N U IT P R OTH È S E S M AM M A I R E S
4, rue de l'Outre - Strasbo urg 03 8 8 22 6 9 83
GASTRONOMIE R-affiné
Spice girl
Sommelier de formation, puis fromager, c’est tout naturellement que David combina ses savoirs pour créer un lieu où se côtoient grands crus renommés, fromages raffinés et autres foies gras et caviars haut de gamme (sans oublier les truffes brossées de 1er choix, les œufs de cailles ou les pétales de carotte au thym). David est un passionné, son amour de la fine gastronomie passe par la continuelle recherche de produits d’exception et il n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour vous proposer le met idéal, celui qui sublimera votre table. (A.N.)
Voici 7 ans que Sandy joue avec les saveurs et les senteurs du monde. Elle vous propose ainsi plus de 100 variétés de thés, mais aussi des huiles originales, des épices exotiques et des confitures du terroir, le tout sélectionné non sans un certain amour du raffinement ! Mieux encore, un atelier des épices et du goût est régulièrement organisé dans l’arrièreboutique, l’occasion de découvrir des saveurs des quatre coins de la planète. (A.N.)
Chez David 6, rue du Mersh 03 82 53 33 65 www.fromagerie-chezdavid.com ——
Tête en l’air !
SIPRAfragilisticex pialidocious
Best Western Le Concorde 6, place du Luxembourg 03 82 34 00 90 www.le-concorde.fr
L’Enoteca 31, rue de la Vieille Porte 03 82 53 77 45
Classe et huppé, ce bar lounge – restaurant ultra tendance emmènera vos papilles en voyage ! Le chef [Sipra Phuongsavan, ndlr] Laotien, aux parents vietnamiens, innove par son audace en mêlant les saveurs d’ici et là dans son menu. Le résultat est surprenant ! Japon, Thaïlande, Chine, Italie, Inde et bien sûr Lorraine, c’est frais et créatif, tout simplement délicieux ! (A.N.) Le Sipra 24, place du Marché 03 82 88 48 03 www.restaurant-sipra.com
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Houbl(i)ons tout ! Not In My BackYard [pas dans mon arrièrecour, ndlr], et pourtant… Cyril et Seb aux commandes vous conseilleront bières, whiskies et rhums sortants de l’ordinaire, histoire de vous enivrer au rythme des nombreux concerts de ce bar chaleureux ! Le Nimby, c’est le bar qui bouge à Thionville, c’est le lieu de rencontre où les générations défilent, le temps d’un café au soleil ou d’une soirée au clair de lune, c’est l’assurance d’un bon moment ! (A.N.) Le Nimby Place du Luxembourg 03 82 53 31 94
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— DOSSIER THIONVILLE
QUI D’AUTRE QU’UNE THIONVILLOISE POUR RÉALISER LES PORTRAITS DE NOTRE DOSSIER ? DERRIÈRE L’OBJECTIF DE ZUT ! : CATHERINE HERPEUX.
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Forza Italia !
Par — Adrien Navarro Photo — Catherine Herpeux
Olivépices 40, rue de l’Ancien Hôpital 03 82 86 34 28 www.olivepices.fr
Savourez cet instant, vous êtes sur la terrasse du Concorde et vous buvez votre mojito 50 mètres au-dessus du sol. Le soleil se couche sur la Moselle tandis que les lueurs nocturnes du vieux Thionville commencent à scintiller. Vous vous installez à table, la vue panoramique sur le bassin thionvillois et l’ambiance lounge du bar-restaurant vous procurent un état de bien-être. Vous êtes maintenant prêt pour déguster une cuisine de saison dans un cadre contemporain et chaleureux avant de rejoindre votre suite, située un étage au-dessous. Si vous êtes du matin, attablez-vous les samedis et dimanches pour les brunchs au soleil ! (A.N.)
Enoteca, c’est la traduction Italienne d’œnothèque… tout est dit ! Ce resto… italien à la carte bien fournie (pâtes fraiches à toutes les sauces, risottos originaux, viandes ou poissons) présente également une belle cave à vin (souvent italien), entièrement vitrée qui fait la fierté de Dominique Bonacci, le patron ! (A.N.)
L’ŒIL DE NOS VIES
Catherine Herpeux a beaucoup voyagé, pour finir ses études de photographie à Bruxelles, où elle a débuté sa carrière avec des prises de vue de paysages. En 2000, elle reprend une entreprise familiale qui n’a pas pris une ride en 30 ans d’existence. Il faut dire que Catherine a du talent et qu’elle perpétue un savoirfaire générationnel avec des outils modernes, pour saisir les instants les plus précieux des Mosellans. Polyvalente, mais avec une prédilection pour le thème de la maternité, elle photographie tous les moments de nos vies, la famille, les amis, les naissances, les communions et les mariages. Au contact de cette portraitiste sensible, on se dévoile facilement… Et elle s’occupe du reste ! (A.N.)
Catherine Herpeux photographie Place du Luxembourg 03 82 53 18 62
www.photographecatherine herpeux.com
SAISON 13.14 nord est nest-theatre.fr théâtre + 33 (0)3 82 82 14 92
CDN de Thionville-Lorraine direction Jean Boillot
œUVre permaNeNTe À PARTIR DU 4 JUILLET
RENAISSANCENANCY2013
TRAITSD’UNION DE RObERT STADLER, DESIgNER COMMANDE PUBLIQUE ARTISTIQUE ENSEMbLE POIREL / NANCY
7737 - Studio Robert Stadler
DaNS le CaDre D’UNe CommaNDe pUbliqUe De la Ville De NaNCY aVeC le SoUTieN DU miNiSTère De la CUlTUre eT De la CommUNiCaTioN, TraiTs d’union DU DeSiGNer roberT STaDler, faiT DialoGUer l’arT CoNTemporaiN, le DeSiGN eT le paTrimoiNe SUr l’eNSemble poirel, haUT lieU De la CréaTioN eT joYaU DU paTrimoiNe hiSToriqUe NaNCéieN.
W EB M O B I L E
www.renaissancenancy2013.com www.poirel.nancy.fr
Sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville de Nancy, Traits d’union a reçu le soutien du ministère de la Culture et de la Communication et de la Communauté urbaine du Grand Nancy.
——— TI LT Design Philippe Riehling édition CIAV, 2008 Photo Frédéric Goetz ———
Les (re)sources de la rivière
Le Grand Nancy ouvre au public un atelier dans la grande halle du “Technopole Renaissance” sur le boulevard d’Austrasie du 29 juin au 27 juillet et du 3 au 27 septembre 2013. Du mardi au samedi de 14h à 19h. Alexandre Chemetoff & associés photographie Arnauld Duboys Fresney
La forme & au delà La repré sen tation
L’été est toujours propice à la découverte. Ça tombe bien, les musées, fondations et centres d'art de l’Est de la France, ainsi que nos voisins allemands et suisses proposent de belles expositions, thématiques, monographiques voire rétrospectives.
La contes tation
Zut ! vous propose sa sélection : 3 parcours, 15 expositions pour explorer l’image, ses formes et extensions possibles.
L’ autre dimen sion
expos ition s d'été
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La représentation Avant de s’abstraire, l’image était représentation. Elle l’a été durant des siècles et le reste aujourd’hui avec des approches bien différentes : un parcours sur plus de 5 siècles d’images.
L’automne de la Renaissance : d’Arcimboldo à Caravage 4 mai au 4 août ——
Musée des Beaux-arts de Nancy www.renaissancenancy2013.com
La sophistication et la précision extrêmes du maniérisme tardif (1570-1610), en 150 chefsd’œuvre. La Renaissance italienne se donne à voir, en même temps qu’elle s’efface, dans les nombreuses Renaissances qui naissent à Prague, à Paris, à Madrid ou même à Nancy. C’est bien l’œuvre d’un italien, Giuseppe Arcimboldo, qui donne son titre à l’exposition. Mais un Italien appelé à Prague en 1562, qui laisse vagabonder son imagination débridée et donne le ton à la cour de Ferdinand 1er. C’est bien là, dans les grandes cours européennes, que s’exprime l’art maniériste, détournant les codes, les symboles et le vocabulaire de la Renaissance italienne tout en se rapprochant de la nature. Chaque artiste y
va de sa touche personnelle. À la cour de Rodolphe II, au service duquel il entre plus tard, Arcimboldo se souvient des masques antiques dans son célèbre Vertumne. Rubens, peintre officiel de la cour d’Albert et d’Isabelle d’Espagne, doit sa fortune artistique à sa palette de couleurs qui lui vaudra, de la part de Delacroix, le surnom d’« Homère de la peinture ». On doit aux artistes avant-gardistes, notamment les Surréalistes, d’avoir redécouvert ces peintres aux accents modernes. C’est encore ce XXe siècle qui reconnaîtra le génie d’un peintre longtemps précédé par sa sulfureuse réputation : le violent et torturé Le Caravage, reconnu et encensé à la Cour du cardinal Del Monte, révolutionne la manière de peindre par un habile jeu de contrastes. Génie irascible envoyé en exil à deux reprises, il laisse derrière lui un héritage inestimable pour la peinture ex pos ition s d'été
Hans Hoffmann, L’Aile bleue, Staatsbibliothek, Bamberg
européenne. Dès sa disparition, de nombreux peintres adoptent le style « caravagesque » : une composition en largeur, baignée d’une lumière dramatique et de tons rouges, bruns et noirs, qui précipitent le spectateur dans la scène. On ne s’étonnera pas de sa présence à Nancy, où il est exposé depuis plus de 400 ans L’Annonciation, commandée par son grand admirateur Henri II de Lorraine. Par Vanessa Schmitz-Grucker
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C’est une “ Image d’Epinal ”
Poupée à habiller. Planche 2. Denis Sportsman, chromolithographie dessinée par Maréchaux, éditée en 1936 par l’Imagerie Pellerin, Épinal, Coll. Musée de l'Image
Jusqu’au 16 avril ——
Musée de l’Image d’Epinal www.museedelimage.fr
L’image comme vecteur essentiel d’informations et d’idées… Questions à Martine Sadion, conservatrice, autour de la magistrale exposition consacrée à l’image d’Épinal. Une question sous-tend cette exposition : qu’est-ce qu’une image d’Épinal ? Comment y répondre ? Pour le comprendre, on montre une série marquante, réalisée et diffusée dans toute la France aux alentours de 1830, qui raconte les faits et gestes de Napoléon. À partir de là, l’image d’Épinal essaime au point de devenir un genre, un genre qui a notamment contribué à la restauration de l’Empire. On croit que l’imagier Pellerin est né en 1796, mais ça n’est pas le cas. Il est né en 1809 et c’est primordial. Pourquoi ? Parce que cette date correspond à la politique napoléonienne, au moment où l’Empereur travaille son image et décide d’investir les campagnes les plus profondes à travers l’imagerie populaire. C’est le début de la communication. Utilise-t-on des stéréotypes pour que l’image soit simple et compréhensible par tous ? Contrairement à ce qu’on imagine, l’imagerie d’Épinal a une vocation morale ou politique. Ce sont des images de société ; elles ne sont pas simples à comprendre, il y a différents niveaux de lecture. À Épinal, nous avons produit des images de 1850 à 1930, et le stéréotype vient de la répétition d’un même modèle : la petite fille sage, le bon petit soldat, l’avocat avec sa grande robe. Toutes ces images ont été reproduites pendant des années !
D’où vient cette idée que l’image d’Épinal est démodée ? C’est notre regard contemporain sur ces images anciennes qui fait qu’on les trouve un peu naïves, bécasses. Mais en leur temps, elles étaient complètement modernes. Il faut se garder d’avoir un regard d’aujourd’hui lorsqu’on regarde ce genre d’images, il faut se réadapter à l’époque. Pourquoi faisait-on des images de petites filles sages ? Parce que les mamans les achetaient pour éduquer leurs filles... Comment expliquez-vous que l’image d’Épinal soit devenue un genre à part entière ? Les imagiers d’Épinal, Charles Pinot et Jean-Charles Pellerin, avaient une politique de diffusion extrêmement bien rodée. D’abord distribuées par des colporteurs, les images sont ensuite vendues par des représentants, dans les boutiques, dans les librairies. C’est une vraie expos ition s d'été
politique commerciale, qui a fait que les images d’Épinal étaient présentes partout à la fin du XIXe. Elles ont dépassé les frontières de la Lorraine et ont été copiées, reproduites, achetées partout. Cette imagerie était vendue pour informer les gens. Petit à petit, elle a servi la politique ou la religion ; elle a même servi à égayer les enfants ! Toutes ces fonctions qu’on pouvait attribuer à l’image en feuille sont passées à d’autres domaines : les journaux d’abord, puis la télévision. La photographie a généralisé le besoin de reconnaître les gens, or ça n’était pas le cas à l’époque. Les images d’aujourd’hui se sont créées sur le modèle de celles qui ont été produites au XIXe siècle ; elles ne répondent cependant pas aux mêmes finalités. Par Cécile Becker
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Max Ernst Jusqu’au 8 sept. ——
Fondation Beyeler à Riehen (Bâle) www.fondationbeyeler.ch
Rétrospective de l’un des plus grands artistes du XXe, qui tente de situer l’image au-delà de l’image. Parmi les Surréalistes, Max Ernst a toujours tenu une place à part. Sans doute était-il – et de loin ! – l’artiste le plus doué de cette génération, en tout cas l’un des plus prolifiques et des plus diversifiés. Peintures, collages, sculptures, rien n’échappait à son envie sans cesse renouvelée de pousser plus loin les limites de sa propre création. De ses débuts dadaïstes à Cologne à ses développements new-yorkais, en passant par sa période parisienne, il a toujours fait figure de pionnier, multipliant ses sources d’inspiration, qu’elles soient plastiques ou même textuelles. Ses tentatives innovantes – frottage, grattage, décalcomanie et oscillation – manifestaient une soif de découverte que ne peut que lui envier le grand Picasso lui-même. Bien sûr, l’histoire très officielle le place dans l’ombre de figures comme Salvador Dalí ou de Marcel Duchamp, et le grand public doit encore se familiariser avec un corpus infini, mais Max Ernst rivalise d’ingéniosité et de vivacité avec ces deux piliers de l’art du XXe. Peut-être même ajoute-t-il cette touche de générosité et d’espièglerie – en éternel gamin – qui le rend aujourd’hui encore si attachant, si souriant. À la Fondation Beyeler, la grande rétrospective qui lui est consacrée, avec plus de 170 peintures, collages, dessins, sculptures et livres illustrés, permet d’épouser l’immensité de son œuvre. On y découvre un artiste qui tente de situer l’image au-delà de l’image, dépassant les problématiques de perspective et de plan – ce choix qui s’opère entre les 2 ou les 3 dimensions de la représentation –
et nous conduit dans un espace mental parfois sidérant – en lien avec son amour de la psychanalyse, mais aussi de la philosophie, de l’ethnologie et de l’astronomie –, un espace dans lequel l’esprit peut se plonger, voire s’y attarder. On reste parfois fasciné par sa capacité à nous entraîner dans un ailleurs plastique, mêlant sur une même toile tant de techniques, toujours avec virtuosité. Max Ernst, dans le domaine du jazz, serait un band à lui tout seul, pratiquant les soli de saxo, de piano ou de batterie avec le même génie et la même énergie. Et pourtant, rien de démonstratif dans sa manière de faire : juste l’impulsion de l’instant qui le conduit à confronter et éprouver sa propre pratique avec la même opiniâtreté, loin de toute convention esthétique, au profit de la créativité pure. Cette exposition permet de mesurer l’immense héritage de Max Ernst, et la saisissante actualité de son œuvre. Par Emmanuel Abela
ex pos ition s d'été
Max Ernst, L’Ange du foyer ou Le Triomphe du surréalisme, 1937 Huile sur toile, 114 x 146 cm, collection privée © 2013, ProLitteris, Zurich
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Vues d’en haut Jusqu’au 7 oct. ——
Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr
L’apparition des images aériennes a fait basculer l’art de représenter le monde. On doit bien l’avouer, jamais nous n’avions envisagé l’histoire de l’art du XXe siècle sous cet angle. L’exposition du Centre Pompidou-Metz, pilotée par Angela Lampe, met au jour une vraie révolution : les premiers clichés aériens, réalisés vers 1860 par les photographes Nadar à Paris et James Wallace Black à Boston, ont montré la terre d’un point de vue vertical, et changé la face des arts plastiques à tout jamais. Ces images entraînent une véritable rupture dans la conception et la représentation du monde. Moins de 50 ans après la naissance de la photographie, qui avait profondément bouleversé la peinture, cette avancée technologique entraîne un basculement fondamental : elle signe la fin de la perspective, qui avait révolutionné l’art de la représentation à la Renaissance (et la régissait depuis). Pour la deuxième fois dans l’histoire de l’humanité (la première étant la naissance de la cartographie), on change donc de point de vue sur le monde. Celui-ci redevient une surface plane, sans reliefs ; la géométrie euclidienne a vécue. Les avantgardes, au premier rang desquelles les cubistes, se passionnent pour ces points de vue qui déploient des panoramas infinis. Par le biais de la presse puis du cinéma, elles se diffusent largement. Pendant la Première Guerre mondiale, les films tournés par l’armée dévoilent des humains minuscules dans un paysage immense fendu par les tranchées. Piet Mondrian désigne ainsi les actualités d’avant-film comme l’un des facteurs décisifs dans son cheminement vers une peinture géométrique, faite de carrés et rectangles.
El Lissitzky, Proun G7, 1923 Détrempe, tempera, vernis et crayon sur toile, 77 × 62 cm Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf © Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf / Walter Klein, Düsseldorf
Par leur puissance et leur magie, par les possibilités qu’offre ce nouveau point de vue, ces images ressurgissent chez de nombreux peintres et photographes – les œuvres de Delaunay, Malevitch, Moholy-Nagy, Kandinsky, El Lissitsky en font la lumineuse démonstration –, dans l’art de propagande, où la position verticale confère une impression de domination, dans l’architecture – chez Le Corbusier et Van Doesburg –, plus tard dans le Land Art – les artistes s’inspirent des structures de paysages encore inconnues –, les drippings de Jackson Pollock. Autant d’œuvres que l’exposition éclaire ici d’un jour nouveau. Mais à mesure que l’histoire avance, le regard vertical change de sens. Il se banalise et finit pas ne plus mettre en doute ce que l’on croyait savoir du monde. Lui qui avait révélé la ville horizontale – Los Angeles vs New York – pointe désormais les ratés du développeexpos ition s d'été
ment urbain, et des artistes comme Ed Ruscha dénoncent l’étalement effréné et le cancer pavillonnaire. Il devient également synonyme de surveillance permanente des territoires et des citoyens, de paysages dévastés par la guerre que photographie Sophie Riestelhueber. Certes, ces Vues d’en haut continuent à nous révéler les beautés du monde (certainement pas le volet le plus intéressant de la création, à telle enseigne que cette exposition, qu’on croyait commise par Yann Arthus-Bertrand, avait failli nous échapper). Dans un étrange et déprimant mouvement de balancier, elles en soulignent désormais la face obscure. Au fil du siècle, elles ne convoquent plus la magie, mais le désenchantement… Par Sylvia Dubost
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Georges Braque : L’artisan Jusqu’au 15 sept. ——
Musée Georges Braque à Saint-Dié www.georges-braque.fr
Approche du cubisme. Les héritiers de Braque Jusqu’au 15 sept. ——
au Musée Pierre-Noël à Saint-Dié www.saint-die.eu
Saint-Dié commémore les 50 ans de la mort de Braque (1882-1963) en lui consacrant deux expositions. À la question « Qu’a peint Braque ? », le critique Louis Vauxcelles répondit « Des petits cubes ». Le cubisme était né. Un an après Les Demoiselles d’Avignon de Picasso, Braque s’impose, avec ses Maisons à l’Estaque, comme un père fondateur de ce mouvement d’avant-garde. La vérité que les Fauves cherchaient dans la couleur (« Quand je mets du bleu, ça ne veut pas dire un ciel, quand je mets du vert, ça ne veut pas dire de l’herbe », disait Matisse), les cubistes la cherchent dans la forme. Profondément marqués par Cézanne, dont l’absence d’effets de profondeurs et le non-respect des règles de la perspective mettent à mal 500 ans de tradition picturale, les cubistes cherchent à rendre compte d’une réalité tridimensionnelle sur l’espace bidimensionnel de la toile, sans recours au trompe-l’œil. La gamme chromatique est donc réduite au minimum (des tons ocres, gris, vert) et
Georges Braque, Atalante, sculpture en bronze,1962
ex pos ition s d'été
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Emil Nolde, tous les efforts portent sur l’éclatement des formes et des plans juxtaposés, mis à plat. C’est une figuration nouvelle, non réaliste, dont la stylisation géométrique est poussée jusqu’à ses extrêmes limites. Si cette période cubiste est l’une des plus connues – on associera toujours le nom de Braque à celui de Picasso –, cette commémoration met à l’honneur l’artiste dont l’œuvre va au-delà du cubisme. Braque est, en effet, d’abord un artisan. Il s’inscrit dans la tradition familiale en obtenant son certificat d’artisanat en 1901. De cette formation initiale, il garde un goût prononcé pour la matière et son imitation. Ses natures mortes cubistes réalisées au fusain, à la gouache et avec du papier collé mettent la matière à l’honneur. Il a le sens de l’ordre et du volume. Le cubisme de Braque est celui de l’organisation et du découpage mathématique de l’espace. Mais cette période qu’il achève à la Première Guerre mondiale en rompant sa collaboration avec Pablo Picasso, ne doit ni faire oublier ses œuvres impressionnistes et fauves ni le retour à la réalité qu’il opère dans les années 1920. Il ne perd pas de vue ses recherches sur la forme mais introduit davantage de couleur, et par elle, de réalisme, mais aussi davantage de matière. La dernière partie de son œuvre s’ancre dans le quotidien, dans la réalité la plus proche. Symbole de paix et d’évasion, l’oiseau fait une apparition marquée dans ses recherches. Sous un aspect très stylisé, il permet à Braque d’être le premier peintre vivant à entrer au musée du Louvre en décorant le plafond de la salle étrusque sur le thème de l’oiseau. Cette œuvre multiple, féconde, d’un homme discret engendre un héritage au-delà de l’expression plastique à l’image du poète Francis Ponge qui lui consacre des essais directement inspirés de sa peinture. Par Vanessa Schmitz-Grucker
La splendeur des couleurs 15 juin au 13 oct. ——
Musée Frieder Burda à Baden-Baden www.museum-frieder-burda.de
Le maître de l’expressionisme allemand transmet dans la peinture la puissance des émotions. « Un cousin des profondeurs », c’est ainsi que Paul Klee nommait ce personnage mystérieux, plein de contradictions et d’ambivalence. S’il n’est qu’une quête dans la vie d’Emil Nolde, c’est celle de la reconnaissance. Nolde ne passera que deux ans au côté des expressionnistes du groupe Die Brücke. Ils avaient aimé ses compositions florales aux larges aplats et aux couleurs vives. Mais Nolde cherche ses marques. Il part pour Berlin, rejoint la Sécession berlinoise, la quitte pour fonder la Nouvelle Sécession, peint des toiles religieuses, détruit ses toiles, se passionne pour l’art primitif et l’abstraction avant de revenir, après-guerre, aux sources. Et ce retour aux sources annonce le début expos ition s d'été
Emil Nolde, Hohe Sturzwelle, 1948 68,5 x 88,5 cm, huile sur toile
d’une période trouble que l’innocence des fleurs de Nolde pourrait vite faire oublier. Dès 1935, il adhère au Parti Nazi. Ce qu’il souhaite profondément, c’est d’être enfin accepté. Ce sera le cas, pour un temps. Protégé par Goebbels, il a toutes les faveurs du Régime hitlérien avant que celui-ci ne confisque près d’un millier de ses toiles, dont certaines ont été détruites lors de la campagne contre l’art dégénéré. Amer, Nolde rentre dans le Schleswig où il mourra 20 ans plus tard. Il laisse une œuvre aussi complexe que le personnage mais comme lui fondamentalement attachée à la terre et à la nature. Par Vanessa Schmitz-Grucker
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La contestation Longtemps outil des pouvoirs politiques et religieux, l’image a également servi la contestation. Elle éprouve pour cela ses propres limites et cherche l’ailleurs du côté des mots et de l’action : un parcours sur la frontière de la poésie et du concept.
Steve McQueen Jusqu’au 1er sept. ——
Schaulager, à Bâle / Munchenstein www.schaulager.org
Rétrospective pléthorique de ce cinéaste et vidéaste au regard radical et poétique. À tous ceux fâchés avec l’art contemporain ou qui boudent les expositions alors que le soleil brille, deux bonnes nouvelles s’offrent à eux. Primo, le Britannique Steve McQueen va les réconcilier avec leurs idées préconçues ; secundo, le calendrier lunaire prévoit un été pourri. Deux excellentes raisons donc pour se rendre au Schaulager, transformé pour l’occasion en véritable cité des images : pas moins d’une quinzaine de salles de cinéma pour le prix de deux séances en multiplexe. Prenant prétexte des films remarqués – et remarquables – Hunger et Shame, magistralement interprétés par Michael Fassbender, respectivement en activiste politique gréviste de la faim et en golden boy accro au lucre et au stupre, cette exposition présente la partie immergée du travail de Steve McQueen, remarquable iceberg parti à la dérive des représentations sociales, des conséquences éthiques de la mondialisation sauvage, de l’emprise des corps sur les esprits. L’image animée est prédominante, notamment dans Giardini ou Gravesend, faux documentaires au traitement esthétique soigné, mais c’est l’installation Pursuit, menant le visiteur à un contexte
trouble où ses sens sont déboussolés, qui propose une expérience totale et saisissante à vivre. L’œuvre de McQueen ne se laisse pas aisément appréhender d’un seul tenant. Elle comporte tant de portes d’entrées, du poétique au réflexif, qu’elle peut néanmoins difficilement laisser insensible. Pour mieux profiter de cet édifice complexe, le Schaulager vous donne la possibilité d’accéder au site trois fois pour le prix d’une entrée et a concocté un programme de rencontres autour du travail de l’artiste ex pos ition s d'été
qui ne déroge pas à la règle d’excellence de cette fondation. Pour les sceptiques, ou ceux qui préfèrent malgré tout les plages, séance de rattrapage possible à la fin de l’année avec la sortie prévue du troisième long métrage de Steve McQueen, Twelve Years A Slave. Par Xavier Hug
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Abstraction américaine Jusqu’au 22 sept. ——
Fondation Fernet-Branca, à Saint-Louis www.fondationfernet-branca.org Robert Rauschenberg’s Art Car, 1986 © BMW AG
L’abstraction est explorée de manière singulière par des artistes américains à partir des années 50. On redécouvre aujourd’hui un pan entier de la création aux Etats-Unis.
Steve McQueen, Bear, 1993
Quand on s’intéresse aux États-Unis de l’après-guerre, on s’attache beaucoup à l’expressionnisme abstrait, puis au pop art. On délaisse cependant ces artistes qui ont imposé d’autres formes d’abstraction, géométrique ou plus onirique. Certains d’entre eux ont obtenu la reconnaissance, d’autres en revanche restent méconnus du public européen. Sans constituer un groupe à part entière, ils n’ont cessé de se croiser et d’échanger leurs pratiques plastiques pour des développements parfois surprenants. L’exposition Abstraction Américaine à la Fondation Fernet-Branca restitue les liens qui les unissent en s’attardant sur sept d’entre eux, Hans Hoffmann, Jack Tworkov, Charles Pollock – le expos ition s d'été
frère aîné de Jackson Pollock –, Adolph Gottlieb, David Smith, Richard PousetteDart et Sam Francis, tout en insistant sur la singularité de chacun d’entre eux. L’exposition s’achève sur un hommage à Robert Rauschenberg, l’artiste qui a préparé le terrain au pop art, et le Art Car qu’il a conçu pour BMW en 1986 : un hymne à la mobilité qu’il qualifiait lui-même d’« accomplissement ». Par Emmanuel Abela
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Beat Generation / Allen Ginsberg Jusqu’au 9 sept. ——
Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr
15 juin au 1 sept. ——
ZKM de Karlsruhe www.zkm.de
Au sein de la Beat Generation, le poète Allen Ginsberg a poussé un cri, dont l’écho nous parvient aujourd’hui encore. Au sein de la Beat Generation on retient souvent Jack Kerouac et William S. Burroughs, des figures au parcours chaotique, spontanément légendaires. Mais la personne qui s’est montrée la plus influente reste le poète Allen Ginsberg. Au-delà du fait qu’il s’est fait lui-même l’apôtre de ses brillants compagnons, son œuvre a irradié les années 60 aussi bien d’un point de vue esthétique que politique. Il semblait nécessaire de resituer sa place véritable, au cœur de cette lame de fond qui a bousculé les mentalités, et bien des idées reçues, aux Etats-Unis pour la génération des baby-boomers arrivée à maturité au moment de la guerre du Vietnam. Howl, l’ouvrage qu’il a publié à l’automne 1956, a marqué autant les esprits que Sur la route, insistant non sur l’insouciance possible – et le mythe du départ –, mais sur la nécessité d’une prise de conscience en cette période troublée de l’après-Guerre. Allen Ginsberg a été de tous les combats. Omniprésent, avec cette pointe de narcissisme qui le caractérisait, on le voit au côté de tous ceux qui luttaient contre le conformisme, de tous ces garçons et ses
filles qui militent tous azimuts pour la reconnaissance de leurs droits élémentaires, contre le racisme, contre la course à la terreur, à la production et à la consommation, bref, contre la lobotomie des masses en pleine guerre froide. Il harangue, manifeste, autant qu’il apaise – on se souvient de son intervention décisive au moment de la Convention nationale démocrate de Chicago en 1968, à l’occasion de laquelle il calme les esprits alors que la police multiplie les actes de répression. Cet ami de Bob Dylan, mais aussi du Clash, a diffusé jusqu’à sa mort une parole de paix, aux accents révolutionnaires toutefois, et invité les jeunes gens à s’élever contre l’injustice, avec des effets qui se font ressentir aujourd’hui encore. En février 1980, n’affirmait-il pas au Magazine Littéraire, avec toujours la même pugnacité, un manifeste de combat qui anticipait l’ère d’Internet ? « Une véritable révolution dans les rapports humains est proche. Les individus doivent prendre d’assaut les moyens de communication et les contrôler. Les techniques employées par les poètes pour changer le monde des arts peuvent être facilement appliquées aux centraux téléphoniques, ex pos ition s d'été
Allen Ginsberg, Peter Orlovsky and friends of Rocky Flats Truth Force, meditating on R. R. Tracks outside Rockwell Corporation Nuclear Facility’s Plutonium bomb trigger factory, Colorado, halting trainload of waste fissile materials on the day Plutonian Ode was completed, July 14, 1978. Photo: Steve Groer, Rocky Mountain News
maisons de la radio, services de contrôle de l’information, tables d’écoute, aux ramifications les plus intimes du vaste réseau qui recouvre de sa toile d’araignée les parties les plus civilisées du monde. » Il ne semblait pas évident de restituer la pluralité de ses actions au sein de la Beat Generation, c’est pourquoi Jean-Jacques Lebel, acteur et spécialiste de la période, a opté pour un dispositif multimédia qui restitue par l’image et le son la vraie richesse artistique du mouvement : une sélection de films – dont le classique Pull my Daisy de Kerouac et Ginsberg –, de documentaires, des performances live, de textes manuscrits, photographies, entretiens et reportages. Bon nombre de documents inestimables qui révèlent l’éternelle jeunesse d’une vision poétique au service du monde. Par Emmanuel Abela
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Altars of Madness Jusqu’au 15 sept. ——
Casino Luxembourg www.casino-luxembourg.lu
Le Metal extrême comme source d’inspiration de l’art contemporain. Questions à Damien Deroubaix, artiste et commissaire d’exposition.
Damien Deroubaix, World Downfall, 2007 268 x 410 cm. Courtesy of the artist
L’exposition s’articule autour de trois courants musicaux. Quels sont leurs points communs ? Ils puisent aux mêmes sources mais divergent sur les thèmes et les esthétiques. Le grindcore est très engagé et critique violemment la société de consommation. Le death metal dérive vers des délires ados et satanistes. Le black metal est lié au paganisme et entretient un rapport au paysage. Leur autre point commun, c’est une imagerie très forte, avec des pochettes toujours travaillées. Et c’est pour cela qu’ils influencent beaucoup les artistes. Comment ces influences émergentelles dans les œuvres ? Sous forme de citation ou dans la construction des œuvres. Dans un passage de Cremaster 2, Matthew Barney fait jouer Dave Lombardo, batteur de Slayer, avec des centaines de milliers d’abeilles. Il recourt à la citation directe, qu’il transcende par une idée folle. Elodie Lesourd reprend une œuvre de Banks Violette, une sculpture de sel reproduisant une église de Norvège incendiée par des musiciens de black metal…
Et chez vous ? Je suis proche du grindcore dans la construction : c’est une musique très saccadée, comme un bombardement, et on retrouve dans mes peintures un matraquage d’images. Je reprends aussi certains éléments de l’imagerie. De plus, une de mes toiles, World Downfall, reprend le titre d’un album de Terrorizer. Quelle place prennent-elles dans la création contemporaine ? Avec Jérôme Lefèvre [co-commissaire, nldr], on voulait faire un fanzine old school [Conservative Shithead, nldr], en invitant à chaque fois un musicien et un artiste. On a fait le premier avec le batteur de Napalm Death et Jeff Walker, puis avec Elodie Lesourd et deux musiciens… Et on s’est rendu compte qu’il y avait de plus en plus de monde. Cette imagerie a beaucoup marqué le travail d’artistes qui ont commencé dans les années 90 – y compris des méga-stars comme Matthew Barney et Harmony Korine [présents dans l’expo, ndlr] – et dont le travail arrive aujourd’hui à maturité. Ces esthétiques, deviennent des éléments de la cuisine artistique, au même titre que l’art contemporain, l’histoire de l’art et le monde dans lequel on vit. Un monde particulièrement sombre depuis une dizaine d’années… Par Sylvia Dubost
expos ition s d'été
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Tinguely@Tinguely Jusqu’au 30 sept. ——
Musée Tinguely, à Bâle www.tinguely.ch
Jean Tinguely est révélé dans toute son actualité comme l’un des précurseurs des préoccupations esthétiques d’aujourd’hui.
Jean Tinguely, Study for an End of the World No. 2, dans le désert du Nevada, 1962, extrait du journal télévisé de David Brinkley, NBC, 1962
Si plus de 22 ans après la disparition de Jean Tinguely, certains ne voient que la dimension ludique de certaines de ses œuvres, celles-ci n’en gardent pas moins toute leur force subversive. L’artiste suisse reste pionnier à bien des égards dans le questionnement de notre aliénation à la machine : dissolution de l’être dans un environnement mécanique, inutilité du mouvement et des bruits – lesquels sont détournés avec poésie –, constituent autant de thématiques actuelles déjà pleinement contenues dans ses œuvres. Le nouveau regard que porte le Musée Tinguely sur l’actualité de son œuvre révèle les fascinations propres de l’artiste et ses inquiétudes légitimes. Les premières tentatives, les happenings et ferrailles du début des années 60 et naturellement ses grandes sculptures sont perçues aujourd’hui avec le recul nécessaire qui les réinscrit dans une histoire qui part de Duchamp pour nous conduire aux développements esthétiques les plus récents. On resitue enfin Tinguely comme l’un des précurseurs de la scène artistique internationale d’aujourd’hui, à sa plus juste place… Par Emmanuel Abela
ex pos ition s d'été
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Matthew Day Jackson. Total Accomplishment Jusqu’au 10 oct.
Matthew Day Jackson, Axis Mundi, [Außenansicht], 2011 Divers matériaux (Cockpit d’un Bombardier B-29) Collection privée Courtesy Matthew Day Jackson und Hauser & Wirth ZKM | Karlsruhe, 2013 © Foto: Franz Wamhof
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ZKM, à Karlsruhe www.zkm.de
À travers ses sculptures monumentales, l’artiste décrit un monde qui mène l’homme à sa perte. Le ZKM consacre à l’artiste américain Matthew Day Jackson sa première exposition monographique en Allemagne. Total Accomplishment interroge la place de l’utopie et de la contre-utopie dans un monde où le capitalisme n’est plus un modèle d’exploitation économique mais un fait social. Le titre de cette exposition s’inspire de l’ouvrage du philosophe français Paul Virilio, La Bombe informatique, qui expose la thèse du progrès technique conduisant l’Homme à sa perte. Matthew Day Jackson, encore peu connu du Vieux Continent, a réalisé plusieurs pièces à l’occasion de cette exposition qui met à mal les mythes de force et de super-puissance engendrés par la bombe atomique. Le parcours de l’exposition de ce jeune artiste, dont l’œuvre est essentiellement sculpturale, s’articule autour de deux grandes pièces principales : Axis mundi et Kiloton Room. Axis mundi n’est autre que le cockpit d’un bombardier B-29, celui qui a bombardé Nagasaki et Hiroshima et ouvert l’ère des rapports de force, des tensions et des destructions. En face, Kiloton Room montre un Paris dévasté, incendié. Où que nous regardions, l’Homme a semé la mort et la misère. Jackson met en relation cette course effrénée vers la modernité avec l’industrie du divertissement. Pendant toute la durée de l’exposition, le visiteur pourra voir des extraits d’une œuvre encore inachevée, expos ition s d'été
24 Hours of Television. La vidéo dénonce la décadence qu’entrainent les médias depuis 1970 et In Search of…, le premier divertissement de masse qui annonçait la nouvelle donne : divertir pour dominer. Total accomplishment sonne comme un dernier appel au réveil avant que le programme ne s’auto-détruise. Par Vanessa Schmitz-Grucker
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L’autre dimension De tous temps, l’architecture s’est distinguée parce qu’elle intégrait d’emblée cette autre dimension qui lui permettait de situer l’espace. À l’égal des autres arts, elle a participé à la construction de la pensée humaine : un parcours sur 2 siècles de tentatives architecturales et d’urbanisme.
Interférences / Interferenzen. Architecture Allemagne-France 1800-2000 Jusqu’au 21 juillet ——
Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg www.strasbourg.musees.eu
Une fascination réciproque entre la France et l’Allemagne à l’origine d’un incroyable dynamisme architectural. L’architecture a toujours été au cœur des questions d’affirmation de pouvoir ; elle a été le symbole visible des événements historiques, politiques et culturels qui ont longtemps marqué les relations vécues sur un mode conflictuel entre la France et l’Allemagne, avec ses récurrences dramatiques. Et pourtant lorsqu’on interroge Jean-Louis Cohen, l’un des deux commissaires de l’exposition Interférences / Interferenzen, sur l’influence des tensions entre la France et l’Allemagne, il réaffirme sans ambiguïté l’autonomie de l’architecture sur le politique. Les projets des Neustadt de Strasbourg et Metz,
par exemple, s’appuient sur des études urbanistiques antérieures à l’annexion de 1870. Strasbourg, érigée en capitale du nouveau Reichsland, devient un symbole de diffusion du pouvoir allemand par la pierre. La Place de la République, ancienne Kaiserplatz, et son Palais du Rhin, ancien Kaiserpalast, sont des exemples aboutis de l’architecture wilhelmienne, une architecture éclectique qui se veut colossale, mais qui révèle surtout une double ex pos ition s d'été
Robert Mallet-Stevens, Pavillon des renseignements et du tourisme à l’exposition internationale de Paris, 1925, tirage sur papier rehaussé de crayon, fusain et gouache, 128 x 100 cm, musée des Arts Décoratifs, Paris. Photo : les Arts décoratifs, Paris
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influence esthétique : le monumentalisme n’est pas sans rappeler les canons esthétiques du néo-classicisme français. Il en résulte une architecture aux velléités classicisante et baroquisante qui regarde des deux côtés du Rhin, avec la même finalité ostentatoire. L’extension de Metz, plus éloignée géographiquement et symboliquement, est plus tardive. Les influences s’y déclinent différemment. Si la gare est une volonté affichée de germanisation, le “coin français” construit à l’angle des rues Charlemagne et Gambetta est un exemple de possibles juxtapositions. Le récit de cette exposition n’a pas étépensé comme un discours dogmatique. Jean-Louis Cohen précise que les échanges entre la France et l’Allemagne ne se font pas à sens unique et qu’ils ne concernent pas uniquement les zones de contact comme Strasbourg, Metz, le Pays de Bade ou la Sarre. Cette exposition qui retrace deux siècles de relations entre l’Allemagne et la France, entre 1800 et 2000, s’intéresse également aux échanges lointains entre Paris et Berlin ; les villes regardent l’une vers l’autre, et institutionnels, critiques, architectes se déplacent et importent leurs modèles. Alors qu’on s’est beaucoup intéressé aux échanges franco-allemands dans le champ de la littérature, des arts plastiques, mais aussi des sciences, les 400 documents réunis pour l’occasion – plans, dessins, maquettes, photographies, films, livres et œuvres d’art – permettent un bel état des lieux des villes et des paysages urbains français et allemands, de leurs croisements, de leurs différences dans la course à la modernité, mais aussi de leurs rapprochements irrésistibles. Les œuvres nuancent ainsi les raccourcis d’une trop stricte lecture politique et montrent que, malgré les antagonismes, l’espace artistique européen constituait une réalité, une base culturelle commune née de ces échanges ininterrompues.
Louis Kahn, Salk Institute in La Jolla, Californie (1959-1965) © The Architectural Archives, University of Pennsylvania
Louis Kahn, The Power of architecture Jusqu’au 11 août ——
Vitra Design Museum à Weil-am-Rhein www.design-museum.de
Par Vanessa Schmitz-Grucker
Défiant le modernisme, Louis Kahn a su forger une vision unique de l’architecture. Alors que l’architecture nous entoure sans cesse, nous n’y prêtons guère attention. Quoi de plus banal, après tout, qu’une quotidienne balade en ville ? Louis Kahn a, tout au long de sa vie et de son œuvre, essayé de corriger cela en proposant une vision de l’architecture qui dépasse les simples fonctions utilitaires de l’habitat. Et c’est là que réside l’intérêt de cette exposition qui mêle art et réflexion sociale, carrière professionnelle et privée de l’architecte. Déclinée en six parties – Ville, Science, Paysage, Pavillon, Présent éternel et Communauté –, The Power of Architecture permet de rentrer en profondeur dans la pensée et les réalisations d’un professionnel regardé par ses pairs comme un grand humaniste qui appuie sa morale architecturale sur des volumes structurés à l’Antique. Qui, en effet, peut prétendre avoir édifié des bâtiments pour les trois grandes religions monothéistes ? Qui s’est vu confier la réalisation d’une Assemblée nationale d’un pays étranger ? Une occasion immanquable pour (re)découvrir le musée conçu par Frank Gehry et le magasin de design pensé par Herzog & DeMeuron, trois autres architectes qui déplaceront votre vision du quotidien. Par Xavier Hug
expos ition s d'été
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Ed Ruscha, Los Angeles Apartments 8 juin au 29 sept. ——
Kunstmuseum de Bâle www.kunstmuseumbasel.ch
Le maître du Pop Art démonte les façades du rêve américain. Pour avoir participé à l’exposition légendaire au titre programmatique New Paintings of Common Objects, et exécuté la non moins légendaire peinture Standard Station Amarillo, Texas, Ed Ruscha a eu le droit d’entrer dans le cénacle des artistes pop. Moins médiatisé que ses confrères Andy Warhol ou Roy Lichtenstein, il n’a jamais cédé à la facilité et son approche conceptuelle du Pop Art l’a quelque peu déclassé. Ce n’est pas une raison pour bouder cette exposition présentée avec beaucoup de soins et de pédagogie. La série Los Angeles Apartments dresse un inventaire des façades de la ville, entre documentation photographique et relecture artistique en un ensemble de dessins au graphite et à la mine de plomb. Ces deux médias peuvent se lire comme les pôles positif et négatif de ce qui se tapit
derrière cette ville au nom enchanteur – autrement dit, « légendaire et programmatique » ! La photo montre une façade propre, parfaite incarnation du rêve américain, l’angélisme, là où le dessin minimalise les informations contenues dans chaque photo pour en tirer sa substance, miroir inversé d’une ville où les habitations seraient synonymes d’aliénation par l’interchangeabilité. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? L’aspect pop réside dans l’aspect décontracté et désinvolte de clichés pris un peu à la manière du touriste qui prépare ses diapos de retour. Laissons le mot de la fin à Ed Rusha : « Los Angeles est pour moi comme une allée de devantures, de surfaces dressées perpendiculairement à la rue, où il n’y a presque rien derrière. Tout se résume ici à la façade. C’est ce qui m’intéresse tellement dans cette ville, son caractère de façade permanente. » Par Xavier Hug
ex pos ition s d'été
Ed Ruscha, St. Tropez, 1965-2003, Kunstmuseum Basel © Ed Ruscha
Refuser les ordres établis, bousculer les lieux communs… Les Bad Girls revêtent leurs habits de combat et dégainent leurs armes : l’humour et l’insolence !
BAD GIRLS 13 JUILLET 20 OCTOBRE
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M. ABRAMOVIC, P. BOUDRY / R. LORENZ, L. DUJOURIE, C. HAHN, A. M. MAIOLINO, A. MESSAGER, L. MOTTA, E. PARTUM, L. ROSENFELD, M. ROSLER, R. SA’ADEH, H. STEYERL & QUELQUES LIVRES D’ALBERTINE SARRAZIN, GRISÉLIDIS RÉAL ET VIRGINIE DESPENTES
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« Projet cofinancé par le Fonds européen de développement régional dans le cadre du programme INTERREG IVA Grande Région » „Gefördert durch den Europäischen Fonds für regionale Entwicklung im Rahmen des Programms INTERREG IVA Großregion“
Numéros de licences – Entrepreneur de spectacle catégorie I – 1049874 – catégorie II – 1049875 – Catégorie III – 1049876 – n° siret – 40791040500015 – Code APE – 9002Z | Conception graphique : Bureau Stabil
Saison 13 — 14 • Israel Galván • Josef Nadj • Georges Lavaudant • Angelin Preljocaj • Le Trio Joubran ...
ARTS
ÉLÉMENTS EN FUSION —— Par Benjamin Bottemer ——
Au cœur d’un site verrier où se côtoient expositions, diffusion et création de spectacles vivants, le CENTRE INTERNATIONAL D’ART VERRIER DE MEISENTHAL participe à la réécriture d’une histoire : à l’image du travail d’Émile Gallé il y a plus d’un siècle sur le site encore en activité, il réunit souffleurs, designers et artistes pour des collaborations qui donnent naissance à des créations contemporaines. En s’enfonçant dans le Parc Naturel régional des Vosges du Nord, on traverse le pays du verre et du cristal. Végétation, bois, eau et sable ; chacun de ces éléments entre dans leur composition, faisant du territoire un haut lieu de l’industrie verrière. Les fours des sites de Meisenthal, Montbronn, Lemberg ou Hartzviller ont fait vivre toute une communauté ; la deuxième moitié du XXe siècle verra l’extinction d’une économie devenue patrimoine. Jusqu’à la découverte en 1992 d’une nouvelle voie, aujourd’hui défrichée jour après jour par les quinze salariés d’un site de Meisenthal ressuscité. Trouvant là « son second souffle », il accueille aujourd’hui les artistes et designers qui viennent y trouver un savoir-faire unique en constante évolution. Yann Grienenberger, directeur du CIAV depuis 2001, précise : « Ce n’est pas automatique pour nous de se ZUT ! 64
dire qu’étant petits et rares, nous devions produire des objets de luxe. Nous sommes accessibles pour les artistes, et aussi pour le public : tout le monde peut repartir du CIAV avec un objet... mais pour ça, il faut venir jusqu’à Meisenthal. C’est comme un pèlerinage : tu achètes le voyage, le lieu, l’atmosphère... Le vrai luxe, il est là. » Une identité affirmée au sein du réseau Étoiles Terrestres, aux côtés des sites préservés de Lalique et Saint-Louis, tout proches. On débute donc son pèlerinage en passant devant l’administration, devenue Musée du Verre et du Cristal, première entité du site verrier de Meisenthal à avoir rouvert ses portes, en 1983, quatorze années après l’arrêt de la production. « Nous sommes un lieu de conservation des objets produits par les ateliers, des outils, mais l’histoire continue avec le CIAV et
Exposition Decorum à la Halle Verrière Photo : Guy Rebmeister
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ARTS
Photo : Guy Rebmeister
la Halle Verrière, qui accueille des spectacles vivants, explique Sophie Wesbecker, conservatrice. Il est prévu que nous présentions bientôt des objets produits au CIAV. » Point de départ chronologique de la visite, le musée permet également de marquer le début d’une démarche contemporaine initiée par Émile Gallé en 1867. À l’étage, on découvre plus de 150 pièces Art nouveau, un style initié par le Nancéien. Ce dernier a ouvert à Meisenthal un atelier de recherches qui a inspiré le fonctionnement actuel du CIAV. « Sans le musée, nous serions un OVNI, déclare Yann. Nous prenons appui sur ce socle, chaque objet prenant racine dans une histoire. L’unité des lieux rassemble les trois entités du site dans une démarche de créativité, de savoir-faire et de relecture du passé. » Le site verrier accueille aussi concerts, expositions et spectacles d’arts de la rue au sein de l’immense Halle Verrière, lieu de résidence privilégié de la compagnie Luc Amoros. « Notre projet est interdisciplinaire, participe à une dynamique commune qui vise à donner une nouvelle vie à tout le site » explique Pascal Klein, directeur de la Halle Verrière. Yann Grienenberger évoque volontiers les fantômes cachés dans l’humus de la vallée des Mésanges, le feu sacré qui a couvé pendant des années avant de reprendre vie, l’esprit des lieux, le frisson... Dans
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l’atelier, cœur palpitant du CIAV, des fours tournent à plus de 1000°C, souffleurs et apprentis s’affairent. Les productions en cours sont signées Berger & Berger, prévues pour l’exposition Le feu sacré aux Galeries Poirel à Nancy, en septembre, puis la FIAC, et Frédérique Loutz pour une exposition au château de Chambord. Yann est dans son élément : « On voit à l’œuvre des interprètes avec leurs instruments, l’artiste étant le compositeur. C’est une rencontre, chacun se forme à l’univers de l’autre. » On pourrait parler du CIAV comme d’un carrefour où échangent des esprits qui n’étaient pas destinés à se rencontrer. Aujourd’hui, les souffleurs de verre réalisent des démonstrations commentées dans un espace auparavant totalement fermé au public, et Yann Grienenberger reçoit environ trois demandes par jour d’artistes et de designers qui souhaitent collaborer avec les artisans du CIAV. Artisan, artiste, des termes de toute façon interchangeables entre deux mondes proches, qui ici fusionnent à chaque fois qu’un projet est validé. « On sélectionne les projets qui se donnent du temps, qui ont une approche innovante du matériau verre ; nous recherchons un défi, explique Yann. On a un désir d’accompagner de jeunes pousses que l’on connaît bien, qui ont une énergie, comme de travailler avec des sommités
avec une véritable vision. » Le temps, la maturation : une donnée centrale pour les créateurs, qu’ils soient designers arpentant les expositions internationales ou verriers enracinés à Meisenthal usant d’une pratique du verre soufflé qui a peu changé depuis plus de 2000 ans. « Maîtriser le travail du verre demande au moins dix ans de pratique ; il y a peu d’artistes qui peuvent se le permettre, remarque Yann. Au CIAV, nous avons créé une interface entre des gestes traditionnels et une capacité de création contemporaine. » Musée + Centre International d’Art Verrier + Halle Verrière Place Robert Schuman à Meisenthal 03 87 96 91 57 / 03 87 96 87 16 http://site-verrier-meisenthal.fr
———— Papiers de verre ————
———— Unité de création ————
Vase Douglas de François Azambourg Photo : Guy Rebmeister
———— Une odeur d’essence... ———— Dans la galerie d’exposition du CIAV, qui regroupe les créations contemporaines, nous invitons Yann Grienenberger à choisir un objet emblématique ; ce sera le vase Douglas de François Azambourg, élu designer de l’année au Salon du meuble de Paris en 2009. Il frappe par sa simplicité, en comparaison des complexes enchevêtrements du Lustre méduse de Christelle Familiari ou de l’extrême modernité du concept de la baladeuse des designers Pierre Bindreiff et Sébastien Geissert. Le choix de Yann n’est pas innocent : il veut encore nous raconter une histoire. « Chaque vase est différent. François Azambourg a choisi ici de procéder au sacrilège ultime dans le métier de verrier : brûler un moule. Il a fabriqué un moule en bois, en recherchant une essence particulière qui marquerait le verre de façon unique : le pin Douglas. C’est le processus qui constitue le discours de l’objet. »
Massive, la Halle Verrière, bordée de ses plaques de verre multicolore, est installée au sein de l’ancienne unité de production du site verrier de Meisenthal. En témoignent les grands fours éteints qui parsèment les 3200 m² du lieu, dont la grande capacité d’accueil sert aujourd’hui la promotion des arts vivants et accueille concerts et expositions. C’est en 1996 que la compagnie Luc Amoros, l’association Eurêka et le sculpteur Stéphane Balkenhol créent le CADHAME et réhabilitent la Halle Verrière. « On travaille sur un volume assez bluffant, avoue Patrick Klein, le directeur, mais il s’agissait de provoquer des croisements, des créations, des manifestations diverses qui prouveraient qu’il est pertinent d’investir dans ce site. En s’intégrant à des réseaux divers, en proposant des choses diverses et nouvelles, en évoluant chaque année, je crois que nous l’avons prouvé. » Musiques actuelles, arts plastiques, théâtre, tout se module au sein de ce vaste espace. Une « boîte noire » se dresse même dans un coin de la Halle Verrière : un lieu plus intimiste qui permet de varier les ambiances et les formes.
En termes d’édition, le CIAV fait preuve de la même exigence et du même esthétisme soigné qui caractérise les créations sorties de ses fours. On y retrouve la diversité des formats, l’esprit de collaboration, le mélange des genres et la notion de voyage qui sont les marques de fabrique de l’institution. On perçoit de la même façon la relation charnelle avec le matériau, avec l’objet au contact de la couverture toilée du beau catalogue d’exposition de Meisenthal, le feu sacré 2012. Il réunit, outre de nombreuses photographies, des textes de Patricia Ribault, chercheuse à l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims ou du designer François Burkhardt, ainsi qu’un entretien croisé avec l’artiste Yves Chaudouët et le designer François Azambourg. Dans la bibliothèque du CIAV on trouve également, aux côtés de l’incontournable ouvrage de référence, ici baptisé Made in Meisenthal, des éditions plus surprenantes, comme ce mini-polar poétique en forme de cadavre exquis entre Yves Chaudouët et Yann Grienenberger, coédité avec Actes Sud et illustré par les installations « abyssales » de l’artiste créées à Meisenthal. Ou encore Eat me, démoniaque recueil de dessins préparatoires réalisés par Fabien Verschaere dans le cadre d’une performance habitée par un service de table unique, évoquant l’Art brut et les cultures populaires, que l’on découvre en fin d’ouvrage comme dans un catalogue Maisons du monde frappé par une malédiction.
La Halle Verrière Photo : JC Kanny
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ARTS
———— Meisenthal, le feu sacré ————
ÉVÉNEMENTS 2013 / sélection — Halle Verrière 23 juin au 1er septembre exposition de Else Gabriel 12 octobre festival rock à l’Usine (Fatals Picards, Rodolphe Burger) — Cours Intérieure du Site 7 juillet brocante du verre + apéro jazz — Musée + CIAV 14 et 15 septembre journées européennes du patrimoine
Tue-Lapin de Françoise Petrovitch Photo : Frédéric Goetz
L’exposition Meisenthal, le feu sacré est née l’année du 20e anniversaire du Centre International d’Art Verrier et s’est tenue en Belgique en 2012, sur le site du Grand-Hornu. Ce fut la rencontre de deux lieux qui ont porté un regard contemporain sur un héritage ouvrier pour devenir une institution culturelle sur leurs territoires respectifs. En 2013, l’aventure se poursuit et prend même de l’ampleur : cette seconde édition de « Meisenthal, le feu sacré » s’étendra sur 1000 m² aux Galeries Poirel de Nancy, résolument tournées vers le design et la création contemporaine. L’événement donne l’occasion de découvrir vingt années de créations portées par une cinquantaine de designers et artistes-plasticiens. Certaines des œuvres n’ont jamais été présentées à Meisenthal mais par leurs auteurs dans des galeries ou expositions internationales ; leur réunion aux Galeries Poirel est une opportunité d’apprécier l’étendue du travail réalisé au CIAV et constitue pour le Centre la plus importante exposition jamais organisée. Dans la ville d’Émile Gallé, dont l’influence dans l’histoire de Meisenthal fut décisive, plusieurs collaborations sont prévues avec le musée de l’École de Nancy ou encore la galerie My Monkey. Meisenthal, le feu sacré du samedi 28 septembre au dimanche 19 janvier 2014 aux Galeries Poirel 3, rue Victor Poirel à Nancy 03 83 32 31 25 www.poirel-nancy.fr
Vase Bulb de David Dubois Photo : Guy Rebmeister
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Mo u li n D e l a Bl ie S Du 21 juin au 24 novembre 2013
ExprEssions Jér ô M e g alvin
g ér ar D l ac h enS
M i c h e l g a r De lle
J e a n- ni col a S gér a r D
dE la tErrE vErnisséE
Moulin de la Blies -125 av. Blies - 57200 Sarreguemines De 10h à 18h. Du mardi au dimanche www.sarreguemines-museum.com
/museesdesarreguemines
M uSe e De l a FaÏe nc e Du 26 juin au 3 novembre 2013
Musée de la faïence -15 r Poincaré - 57200 Sarreguemines De 10h à 12h et de 14h à 18h. Du mardi au dimanche www.sarreguemines-museum.com
/museesdesarreguemines
Deux expos exceptionnelles sur Georges Braque, le festival des Arts en Liberté, des marchés, des concerts, des fêtes à la pelle... 250 rendez-vous en tout.
La capitale de la Lorraine, cet été, c’est Saint-Dié-des-Vosges ! Georges Braque Artisan du 29 juin au 15 septembre Tour de la Liberté
Approche du Cubisme Les héritiers de Braque du 12 juillet au 15 septembre Musée Pierre-Noël
saint-die.eu
INSTANT FL ASH
Instant Flash
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Ils viennent se produire sur une scène, assurent des instants de promotion. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.
Par Benjamin Bottemer // Photo Arno Paul
COCOROSIE FÉES CROCHET
Le groupe formé par Bianca et Sierra Casady à Paris en 2003 livre, avec La Maison de mon rêve, son premier album, du folk brisé, parasité par les samples de jouets d’enfant et les bruits aqueux (l’enregistrement a eu lieu dans une salle de bains à Montmartre). Dix années plus tard, à la Rockhal, lorsque le manager à l’accent impossible m’annonce que Bianca assurera l’interview, je sais que c’est en quelque sorte le côté sombre de Cocorosie qui va parler. Maquillage de freak, tunique déchirée, visage impassible, Bianca, également artiste plasticienne et photographe, féministe féroce et habitée, avoue que Sierra, qui se destinait à une carrière de chanteuse lyrique, « est plutôt dans la beauté, en termes de musicalité », participant à un équilibre entre lumière et obscurité. « La plus grande difficulté pour nous, c’est notre tendance première à rendre la musique la plus belle possible, car nous devons ensuite la transformer, ajouter des choses déplaisantes ; choses avec lesquelles nous devons obligatoirement composer... » Leur cinquième album, Tales of a Grass Widow, ouvre un nouveau chapitre du livre de contes tortueux de Cocorosie. Qui est donc cette héroïne, cette « veuve de l’herbe » ? « C’est un personnage sans visage, à la forme changeante : elle peut être un enfant ; c’est une figure de la femme négligée par la société.
Je ne me reconnais pas dans l’image de la femme communément représentée dans l’art, dans une histoire qui est celle des hommes. » À l’évocation de leur participation au Peter Pan déglingué de Robert Wilson, Bianca précise que « le conte de fées est pour Cocorosie un paysage, mais ses codes n’ont aucun sens pour nous. » Assistées par le producteur de Björk, par Devendra Banhart ou Antony Hegarty de Antony and the Johnsons, les sœurs se sont engagées sur une route un peu plus pop, un peu plus lisse musicalement, mais toujours pavée de leurs identités propres et de leurs souvenirs. « Sierra et moi nous encourageons mutuellement à combler les blancs dans notre mémoire, à revenir dans nos souvenirs, même les plus obscurs. » Propos recueillis le 30 mai à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette
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INSTANT FL ASH
Par Anthony Gaborit // Photo Hadrien Wissler
CASCADEUR HUMBLE ANONYME
C’est dans l’anonymat qu’il est égal à lui même. À ceux qui crient marketing, Cascadeur répond simplement : « La surexposition est insupportable, et aujourd’hui, la musique, c’est ça. Le masque me permet de dissimuler une émotivité apparente ». N’hésitant alors pas à développer une proximité et une douceur avec son public comme on en rencontre rarement, l’artiste messin sait parler à son audience, faire rire ou descendre de son piano, au plus près des regards conquis. « J’aime ce rapport, je n’y arriverais sans doute pas à visage découvert. » Celui que l’on voyait encore sur les tremplins du Printemps de Bourges en 2007, notamment aux côtés d’un certain Chapelier Fou, a bien décollé depuis : une signature chez Mercury [du groupe Universal, ndlr], l’album The Human Octopus il y a deux ans, et nous voilà déjà en 2013 avec un nouvel opus prévu pour la rentrée. Cascadeur, « un projet individuel et personnel lancé suite à un coup de foudre pour la femme qui partage aujourd’hui [sa] vie », reste ouvert aux évolutions. « Mercury est très à l’écoute, contrairement à ce qu’on peut penser d’une major ! J’ai renZUT ! 72
contré de plus petits labels qui ont réussi à m’écœurer. Tout est une histoire de personnes. Eux sont attentifs et me permettent de concrétiser la suite comme je l’entends. » Serein, Cascadeur laisse les choses se faire à leur rythme et compte bien continuer à avancer, pieds sur terre et visage couvert. « J’ai l’impression que ça revient beaucoup, ce côté dissimulé, mais dans notre société, il est suicidaire de courir après la célébrité. » L’album Ghost Surfer sort à la rentrée, suivi d’une belle tournée européenne, et la rumeur court déjà que sur scène, les cascades ne se feront plus en solitaire mais bien accompagné – et tous masqués ! Propos recueillis le 22 juin à l’Église Saint-Maximin, à l’occasion du festival Musiques Hors Format à Metz Session vidéo à retrouver sur www.daskuma.com Nouvel album Ghost Surfer : rentrée 2013
CULTURE ZUT !
ARTS
WHO RUN THE WORLD ? GIRLS ! Comme le chantait Beyoncé il y a peu : ce sont les filles qui font tourner le monde ! Au tour du Frac Lorraine de mettre en scène le dur à cuire décliné au féminin. Immortalisées sur pellicule, les Bad Girls usent de leurs corps sexués pour affirmer leurs revendications au sein d’une société patriarcale. Du « sois belle et tais-toi » des années 70 à l’émancipation des femmes kurdes et palestiniennes, ces supers nanas écrivent leurs propres histoires avec insolence et humour. (C.T.)
D É L I C AT E COLLECTION
Peu de temps avant d’entrer dans les chambres à gaz, les tziganes déportés par les nazis continuaient à chanter, à danser, à vivre. Le chorégraphe et danseur de flamenco Israel Galvàn détourne la pulsion de vie sévillane pour signifier l’extermination des gitans sous les régimes extrémistes de l’Europe des années 40 et par là même, souligne le rapport de force entre fascisme et folklore. (C.T.)
Les collectionneurs Jean-Jacques et Bénédicte Wattel prêtent au Musée plus d’une centaine d’œuvres remarquables des années 40’ à 60’, issues de choix intransigeants sur la qualité et l’originalité des objets. En résulte une exposition rafraîchissante, dont la force tient dans la traditionnelle dichotomie dessin/couleur qui est omniprésente dans l’exposition : plusieurs œuvres arborent un décor très graphique alors que d’autres sont plutôt des études de couleurs et de revêtements. Une seule pièce à l’esprit pop est à découvrir, le reste de l’exposition présentant des objets plus discrets relevés parfois de rouge intense ou de compositions étonnantes, tels les statuettes de Derval ou d’Ivanoff. (B.B.)
Lo real – Le réel – The Real d’Israel Galvàn, le 4 octobre au Carreau de Forbach dans le cadre de la Biennale de Danse en Lorraine www.carreau-forbach.com
CÉRAMIQUE 40’ 50’ 60’, exposition jusqu’au 3 novembre au Musée de la Faïence à Sarreguemines www.sarreguemines-museum.com
Bad Girls, exposition du 13 juillet au 20 octobre au Frac Lorraine www.fraclorraine.org DANSE
DANSE MACABRE
ZUT ! 74
ARTS
Photo : © Sébastien Grisey
EXPO
NOIR PAYSAGE
CONCERT
En marge de l’exposition Altars of Madness consacrée aux croisements entre les musiques metal et l’art, la Philharmonie Luxembourg présente le concert de Final, one man band de Justin F. Broadrick, fanatique de musique électronique depuis l’âge de 13 ans. Un concert aux sons froids et glissants qui nous amènent à discerner des paysages inquiétants. Quand le noir fascine. (C.B.) Final, concert le 13 septembre à la Philharmonie Luxembourg, 1, place de l’Europe à Luxembourg-Ville www.philharmonie.lu final1.bandcamp.com FESTIVAL
SONGE D’UNE PLUIE D’ÉTÉ Amateurs de théâtre, cet été le festival à ne pas manquer prend place à l’Abbaye des Prémontrés. Depuis sa création en 1995, La Mousson d’Été sous l’impulsion de Michel Didym, directeur du Théâtre de la Manufacture de Nancy, s’est fixé pour objectif de créer des passerelles entre de nouveaux auteurs et un public diversifié, pour un renouveau permanent du théâtre contemporain. La 19e édition de l’événement aura lieu du 23 au 29 août 2013 et s’inscrit dans la veine des précédents, où les mots d’ordre ont été : découverte, « écritures émergentes » et questionnement(s) de la société. Ainsi les auteurs invités ont été choisis pour leurs capacités à étonner voire à bousculer l’esprit du spectateur. Seront notamment à l’honneur le français Remi De Vos avec sa pièce Botala Mindele et Davide Carnevali (Italie) qui présentera Sweet Home Europa. (J.P.)
La Mousson d’Été festival du 23 au 29 août à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson www.meec.org
MUSIC & LIGHTS Immortaliser un concert, tirer le portrait d’un artiste ou d’un groupe pour garder une trace et pour retracer l’histoire de la musique. Qu’y a-t-il de plus captivant pour un passionné de musique autant que pour un photographe ? Sébastien Grisey est l’un de ceux-là. À 16 ans, il découvre le photographe Anton Corbijn par l’intermédiaire de l’album Violator de Depeche Mode et se passionne pour la photo. Puis viendront Renaud Montfourny, Eric Mulet et surtout Kevin Cummins , leurs mémorables portraits en noir et blanc. Marqué, il se met à travailler autour de la musique, shoote des concerts, se glisse backstage. Trois années de pérégrinations rock retracées en une belle exposition ! (C.B.) Music-o-rama, exposition jusqu’au 28 septembre chez le disquaire La Face Cachée, 6 rue de Lancieu www.la-face-cachee.com www.sebgrisey.com
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CULTURE ZUT ! EXPO
L’ÉTÉ SERA GEEK Avant la Nuit Blanche Metz à la rentrée, NB Lab nous propose des Vacances numériques : l’exposition Jeux Vous Nous constituera une bonne occasion de retrouver moult personnages qui ont hanté nos tubes cathodiques avec la présentation et la mise à disposition de bornes d’arcades et de consoles rétro. Le conte interactif BlaBla, ainsi que des ateliers numériques tous les mercredis seront proposés au jeune public. Un clin d’œil à une culture digitale et numérique qui a nourri tout un pan de la création contemporaine. (B.B.) Les Vacances numériques, du 3 juillet au 3 août à l’Église des Trinitaires à Metz Vernissage/goûter/boum animé par DJ Kumi Solo. www.nuitblanchemetz.com
PRÉSENCE NUISIBLE
THÉÂTRE ARTS
Quelle est cette curieuse manie adoptée par les petites bêtes d’élire domicile dans les structures architecturales ? Par une série de faux livres, Julian Montague imagine un auteur fictif, désireux de déceler le pourquoi du mystère. Ce rapport particulier entre animaux et architecture est à l’origine des installations et photographies de l’artiste américain. (C.T.) Animals & Architecture, exposition de Julian Montague jusqu’au 19 juillet à la galerie TouTouChic et à la Maison Rabelais à Metz www.letoutouchic.com
ZUT ! 76
L’ITALIE EN TROIS ACTES Depuis la Renaissance, le voyage en Italie constitue un vieux fantasme : véritable tracé initiatique, il formera des générations de têtes bien remplies. En 1580, Montaigne entreprend le grand périple de sa vie, marquant à tout jamais sa pensée. Michel Didym adapte le Journal de voyage du philosophe et met en scène son propre Voyage en Italie dans le cadre de Renaissance Nancy. (B.B.) Voyage en Italie, pièce de théâtre de Michel Didym avec Christian Rist et Bruno Ricci, du 24 mai au 12 juin à la Chapelle des Cordeliers à Nancy www.renaissancenancy2013.com
L’HISTOIRE CONTINUE…
ENTRÉE HALLE
HALLE ENTRANCE / EINGANG HALLE
THÉÂTRE / MUSIQUES ACTUELLES / ART CONTEMPORAIN
LES PARTENAIRES DU SITE VERRIER DE MEISENTHAL BÉNÉFICIENT DU SOUTIEN DE :
LE PARC NATUREL RÉGIONAL DES VOSGES DU NORD, classé Réserve de biosphère transfrontalière avec le Naturpark Pfälerwald, vous offre plus de 2 000 KM de sentiers de randonnée pédestre, 380 km de pistes VTT, 500 km d’itinéraires cyclotouristiques et de nombreux gîtes équestres et centres de tourisme équestre.
Crédit photo : T. Bichler/Best of Wandern Conception : Virginie LIMACHER / vilim.fr
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ART NOUVEAU / TECHNIQUE / PATRIMOINE
PROGRAMME 2013 SÉLECTION — 23 JUIN — 1ER SEPTEMBRE EXPOSITION D’ART CONTEMPORAIN — ELSE (TWIN) GABRIEL — 7 JUILLET BROCANTE DU VERRE 14 & 15 SEPTEMBRE JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE — 12 OCTOBRE FESTIVAL ROCK À L’USINE : FATALS PICARDS + RODOLPHE BURGER VISITES / DÉMONSTRATIONS / PROGRAMME COMPLET : WWW.SITE-VERRIER-MEISENTHAL.FR
emières verr n à la fin eries se sont inst du XVe siècle. Les allées dans ges du Nor s à l’exerci d offraient aux vastes forêts N° D’UR ce de leur verr GENCE verrl’agglomé art : la silic iers les de e, contenu ration de e, élément TS N°4 FICHE CIRCUITS N°3 e dans FICHE CIRCUITS N°2 ncore ous de cett le grès, fortes HE CIRCUI pressions En cas e indu FICHE CIR et le bois de problè FIC N° égio e (entre CUITS N°1 ENCE emp n. 250 et strie me, com 230 loie D’URG plusieur poser le ures. s 112. de Sa couleur rose En cas de problème, Les mouvements de la NCE bent composer le 112. À D’URGE N° VIS ITE ce que nous appelons R ÉCO-MO lière BI 112. 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CRÉATION / DESIGN / SAVOIR-FAIRE
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GRÜNSTADT
Luxembourg Deutschland
9 circuits
pour découvrir quelques-uns des secteurs emblématiques des Vosges du Nord à retrouver dans
Saarland
Mannheim
Kaiserslautern LAMBRECHT
Rheinland-Pfalz
Saarbrücken
PIRMASENS
NATURPARK PFÄLZERWALD
Sarreguemines
Metz
Heidelberg
LANDAU
BAD BERGZABERN
Baden Würtemberg
BITCHE
France Lorraine
4 fiches
PARC NATUREL REGIONAL DES VOSGES DU NORD
Karlsruhe
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Saverne
Nancy
WISSEMBOURG
LA PETITE PIERRE
Alsace
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Toutes les infos sur www.parc-vosges-nord.fr Rubriques Randonner, Carnet du Parc…
Parc naturel régional des Vosges du Nord - Maison du Parc / Château - BP 24 - 67290 LA PETITE PIERRE - Tél. 03 88 01 49 59
Photo : Norman Wong
CULTURE ZUT !
HUMANITÉ MURMURÉE
ARTS CONCERT
La technologie, l’étrange et l’au-delà. Trois inspirations pour une installation imaginée par Susan Hiller. Figure centrale de la scène britannique depuis 40 ans, l’artiste aime interloquer en soulignant les aspects marginaux de l’expérience humaine. Par une compilation de téléviseurs analogiques, Chanels fait s’entrechoquer les âmes et voix de centaines d’individus, morts ou vivants. Une expérience saisissante d’intimité. (C.T.) Chanels, exposition de Susan Hiller, jusqu’au 29 septembre à la Synagogue de Delme www.cac-synagoguedelme.org
TERRE DU SON CONCERT
Cet été, l’association Boumchaka ne lâche rien et fait vibrer la ville en organisant des concerts tout l’été au Nimby. Ils viennent d’Australie, d’Angleterre ou du Brésil, s’appellent Saritah ou Kadu Mota & Mata Mata et raviront vos oreilles exigeantes tous les vendredis soirs. Aussi, l’association prépare son événement de la rentrée : le tremplin rock Thi’On Stage. Adressé aux groupes de l’agglomération, les plus jeunes espoirs seront sélectionnés avec attention afin de leur faire bénéficier d’une première expérience scénique digne d’une prestation professionnelle. (A.G.) Tremplin Thi’On Stage, le samedi 7 septembre au Beffroi de Thionville Les concerts sur http://boumchaka.com ZUT ! 78
AUSTRAORDINAIRE ! Si pour vous, été 2013 ne rime pas avec tapas et sable chaud, sachez que tout au long du mois d’août les Congés Annulés sont déjà prévus chez nos amis luxembourgeois. Si la plupart des salles de concerts ferment pour faire place aux festivals, le Carré Rotondes vous ouvre ses bras et propose projections, foire aux disques, dj set et surtout une programmation pointue, mêlée au meilleur de la scène locale. L’un des temps forts est sans aucun doute la venue de Katie Stelmanis et son groupe Austra pour la tournée de leur nouvel album Olympia. Et comme si ce n’était pas assez, la plupart des soirées proposées sont gratuites ! L’été sera chaud à Luxembourg. (A.G) Congés Annulés, en août au Carré Rotondes à Luxembourg-Ville Austra, en concert le 7 août rotondes.lu www.austramusic.com
miam
The EXIT07 summer program. During August CarréRotondes will be open from Wed to Sun.
AUSTRA, BRANDT BRAUER FRICK, BLAENAVON, MOON DUO, CLOUD BOAT, HOUSE OF WOLVES, WOODS, U.S. GIRLS, STUBBORN HEART, KING KHAN AND THE SHRINES IM TAKT, SLIM TWIG, NO METAL IN THIS BATTLE, DAILY VACATION, P.I.A. (SHOWCASE), MONOPHONA, SYNTHESIS, SAY YES DOG, ICE IN MY EYES, HEARTBEAT PARADE (EXIT-LX SESSION) GRAND DUCHY GROOVES NIGHT, WE ARE MODESELEKTOR (SCREENING), RECORD FAIR MORE TO BE ANNOUNCED ON
ROTONDES.LU
EXIT07 CarréRotondes 1, rue de l’Aciérie L-1112 Luxembourg-Hollerich +352 2662 2007 | exit07@rotondes.lu Presale: luxembourgticket.lu facebook.com/congesannules
EXPOSITION 4 MAI / 5 JAN
RENAISSANCENANCY2013
7463 - Crédits photos : IRCAD
CORPS ENIMAGES MUSÉUM-AQUARIUM DE NANCY www.renaissancenancy2013.com
PARTENAIRES DE L’EXPOSITION
P R É-P R O D U C T I O N
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PRISES DE VUES
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PHOTO
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POST-PRODUCTION
— 03 90 20 59 59 —
W W W. P R E V I E W-T M . F R
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VIDÉO NUMÉRIQUE
——— CU M U LU S Design Mendel Heit édition CIAV, 2010 Photo Frédéric Goetz ———
Plein
Photographe Alexis Delon / Preview RĂŠalisation Myriam Commot-Delon
Soleil Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila / www.facebook.com/avilafactory Make-up artist Jacques Uzzardi / www.jacquesuzzardi.com Mannequin Marina / Studio KLRP Post-prod Camille Vogeleisen / Preview Assistante Justine Goepfert
Veste et pantalon taille haute en coton, ceinture en daim corail et débardeur, le tout LILITH. Escarpins GIANVITO ROSSI. Chapeau en paille et cuir, Galerie JEANNE BAYOL à Saint-Rémy-de-Provence, www.les-verdines.com
Robe fourreau et étole (au sol) en soie imprimé feuillage, DOLCE & GABBANA chez Ted Boutique. Minaudière en satin PRADA. Sandales ajourées JIMMY CHOO.
Maillot de bain deux pièces RACHEL PAPPO chez Alice Lange Le Boudoir à Strasbourg. Collier et bague Oursin en or jaune et diamants, ÉRIC HUMBERT.
Écharpe en soie mélangée, imprimée de paroles et d’un portrait de Gandhi, FALIERO SARTI. Ballerines en caoutchouc naturel, Pedro Lourenço pour MELISSA les deux chez K.Collections à Colmar.
A C C E S S O I R E S
Lunettes noires pour nuits blanches
Cette année, voir clair, c’est voir noir. Alors soleil ou pas, le bon geste 2013 sera de se dissimuler derrière de grands verres fumés ! Attiser la curiosité et le désir, se cacher pour mieux se montrer, un programme plein de promesses… Les lunettes noires, selon le sémiologue Roland Barthes*, ne sont-elles pas la métaphore de la logique amoureuse ? PAR Myriam Commot-Delon
Non, dans Breakfast at Tiffany’s en 1961, Audrey Hepburn ne portait pas de Wayfarer, mais bien le modèle Manhattan du lunetier anglais Oliver Goldsmith.
Mais celles des Blues Brothers sont bien les mythiques lunettes carrées de Ray-Ban. Wayfarer, réf. RB2140.
Focus — Dita Eyewear Dita Eyewear est un label américain de lunettes luxueuses aux accents rock et rétro. Inspirées par les modèles vintage de 1950 à 1980, les montures sont dessinées en Californie et fabriquées à la main au Japon dans des matériaux d’exception. Entre collab pointues et éditions limitées, cette griffe est devenue la préférée des peoples : Brad Pitt, Mary-Kate et Ashley Olsen, Jean Dujardin, Penelope Cruz, Kad Merad, Lenny Kravitz, Eva Mendes… pour n’en citer que quelques-uns. Une collection haut de gamme à découvrir en exclusivité chez Ganeval.
Intemporalité et mixité, une perfection originelle symbolisée par le modèle Creator.
Wolf assume sans hésitation son aboiement seventies et très mâle.
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Revival sixties pour ce modèle de la collection capsule réalisée avec le délirant designer américain Thom Browne.
Papillonner avec les lunettes Amant est la sexy attitude solaire 2013.
La virilité assumée de la monture Carbine nous laisse sans voix.
*Roland Barthes, « Les Lunettes noires », dans Fragment d’un discours amoureux, Éd du Seuil
Chez Optique Ganeval - 18, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 35 31 14 – www.optique-ganeval.fr
la culture n’a pas de prix www.novomag.fr
A C C E S S O I R E S
Pr o t e c t i o n optimum Par Myriam Commot-Delon
CHEZ PARASITE DESIGN Les lunettes du futur
On ne répètera jamais assez qu’un indice solaire 50 est le Graal pour obtenir un beau bronzage. Nos yeux méritent eux aussi une protection solaire XXL. Et si côté UV, les rayons solaires sont aussi nocifs pour nos yeux que pour notre peau, foncez les yeux fermés sur cette sélection de lunettes ultratechniques, pour conduire, se protéger et éviter un jour ces affreux maux que sont la cataracte, la dégénérescence maculaire et le glaucome. Mais quand haute-technologie et design s’unissent, se protéger devient très vite un plaisir, la preuve avec ces deux marques premium. Lumière maestro ! —————— Serengeti et Parasite Design disponible chez Opticiens Maurice Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy www.maurice-freres.com
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Scanner 1, monture couleur gris alu avec des verres Led vision gris, 171 €
CHEZ SERENGETI Les pionniers de la technologie photochromique
Nunzio, monture Crystal Dark Grey avec les verres Polar PhD CPG, 270 €
Rivoli, monture Satin Black / Silver satin temples avec les verres Polarized Drivers, 230 € Radar 2, monture couleur rhuténium avec des verres Led vision teintés bleu led, 200 €
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Voilà une vraie « sucess story » à la française ! Hugo Martin, le créateur et designer de Parasite, offre avec ses collections à la protection ultra futuriste et à la pointe de la technologie, des lunettes sportives et fashion, sobre et colorée, vraiment peu ordinaires ! Anticonformistes, hyper confortables, en polycarbonate, polarisés ou photochromiques, cette griffe optique du XXIe siècle, tient bien évidemment compte du développement des technologies génétiques, des nanotechnologies et d’Internet.
La technologie de polarisation est spécialement conçue pour éliminer 98% de la lumière réfléchie et offrir une clarté et un confort inégalés améliorant l’acuité visuelle. Et comme la capacité à s’adapter à un nouvel environnement est un atout précieux pour tout conducteur, la technologie de Serengeti intègre aussi au verre des molécules conçues pour s’adapter constamment aux changements de luminosité et prévenir la fatigue oculaire tout au long de la journée, quelles que soient les conditions de luminosité.
des livres sublimes Ă lire ailleurs
mediapop-editions.fr & r-diffusion.org
TENDANCE ZUT ! ACCESSOIRES
VITE, UN MINI SAC À CHAINETTE ! Rien de plus mignon et incontournable pour rester connecté en été qu’un petit sac bijou : on y glisse juste son téléphone, ses clés, sa carte gold et on file en vacances manu-militari… (M.C.D)
Sac à bandoulière, ligne 1973, en cuir noir grainé et bandoulière chaîne laiton vieilli. Gucci, 680 €
NÉO-CHINO
MODE
Pas de coolitude sans un chino ou un jean imprimé dans sa valise. Ceux de Reiko ont ce truc en plus qui fait la différence : coupe, motifs et prix doux, trois bonnes raisons d’en shopper à Metz au Vestiaire, le QG (mixte) des petites marques trendy. À rafler encore jusqu’au 27 juillet dans plusieurs couleurs, pendant la liquidation de leur stock et juste avant les travaux de restructuration en août, qui verront la création d’un nouvel étage dédié à un vestiaire masculin plus dense et pointu. (M.C.D) Le Vestiaire 5, rue de de Ladoucette à Metz 03 87 37 04 32 www.levestiaire-online.com ZUT ! 96
Sac en cuir perle et bandoulière chaîne amovible. Giorgio Armani, 195 € Les deux chez Ted Luxury Shop 6, rue du Lancieu à Metz 03 87 66 65 26 www.tedluxury-metz.com
CHIC DUOS DE FILLES !
MODE
ANTI DÉPRESSEUR MODE
Vous seriez plutôt motif floral, couleurs sorbets ou variations graphiques ? Finalement qu’importe, c’est quand on a le moins d’a priori et d’idées précises qu’on a les plus jolies surprises… Et comme en mode, le télescopage est un des points forts de Belisa, une virée shopping dans une des trois boutiques de cette enseigne haute en couleur est hautement recommandée ! Paola Szostka, la propriétaire des lieux, y exprime avec emphase et beaucoup de peps son amour du beau motif et d’une élégance flamboyante : Luisa Cerano, Class Roberto Cavalli, Rocco Barocco, Isabel De Pedro, Kathleen Madden, Tricot Chic, Taviani, Dismero, Apriori, Creenstone, Anna Rachele, Ribkoff, Ananké ou les très ludiques accessoires Love Moschino sont donc les griffes euphorisantes de ce punchy vestiaire féminin. Mais n’y cherchez pas d’uniformisation, chaque boutique propose aussi en complément d’autres marques exclusives : à Hayange, on y retrouve Garella, Indies, Fuego et Basler, à Nancy, Bleu Blanc Rouge et Trussardi et Airfield à Metz… Une autre bonne raison de se rendre dans les trois enseignes ! (M.C.D) Au Muguet by Belisa 29, rue du Maréchal Foch à Hayange 03 82 84 04 68 ---— Belisa 5, rue Dupont des Loges à Metz 03 87 75 27 28 ---— Belisa 58, rue Stanislas à Nancy 03 83 35 08 08
LE CAS MAISON OLGA Laurence et Giulia, deux ex de chez Vuitton et Prada, ont associé leurs talents pour nous enchanter avec leur maille italienne et androgyne. Cette saison, ce sont des motifs jacquards, de l’or et des brocards qui orientalisent leur divin vestiaire de voyageuse bobo chic. (M.C.D) Maison Olga, chez Podiums By S et J 9, rue Saint-Dizier 03 83 35 54 36
LE BA.BA DE BA&SH Barbara Boccara et Sharon Krief, deux amies d’enfance, voulaient créer leur armoire idéale. On les remercie de s’être lancé et surtout de suivre leur feeling pour nous offrir des collections cool, chics, colorées et ultra-féminines. D’une simplicité désarmante, à porter le jour comme le soir, cette jolie griffe gagne chaque saison de nouveaux galons. (M.C.D) En vente au Printemps 2, avenue Foch à Nancy 03 83 32 96 10 12-14, rue Serpenoise à Metz 03 87 76 03 33 www.printemps.com 97 ZUT !
Photo Hedi Slimane / Campagne publicitaire 2013-14 Saint Laurent Paris
TENDANCE ZUT ! TO MOVE MODE
ROCK & RASOIR ? JOAILLERIE
Après Marylin Manson et Courtney Love, c’est au tour de Cara Delevingne de poser pour Hedi Slimane dans la dernière campagne publicitaire Saint Laurent Paris. Une garde-robe radicalement rock-grunge, qui ira à ravir avec l’audacieux bracelet Lame de Rasoir dessiné en 1970 par Dinh Van, l’un des joailliers français les plus créatifs des années 60. Auréolée d’un parfum sulfureux, un rien désabusée et mélancolique, la nouvelle attitude de la rentrée 2013-14 sera donc tout sauf ennuyeuse. (M.C.D) Bracelet Lame de Rasoir en or blanc ou rose, Dinh Van Collection disponible à la joaillerie Valer 29-31, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 36 56 31 - www.valeretgenton.com
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JOAILLERIE
NEWS
Ça déménage chez Freeman.T.Porter ! Non contents de nous avoir offert une des campagnes publicitaires les plus hipster de la saison et de revisiter la garde-robe de plusieurs générations de « Kids in America », des années 50 à nos jours, ce label, dealer de bon jeans, profite de l’été pour déménager au 19, rue des Clercs à Metz et liquide son stock jusqu’au 5 août. Leur nouvel espace sera à découvrir dès la fin du mois d’août. (M.C.D) www.freemantporter.com
IT BAG
BISON FUTÉ On ne se lasse pas de la maroquinerie indémodable de Il Bisonte. Des intemporels dessinés à Florence depuis les années 70 par le fantasque Wanny di Fillippo, designer polymorphe et euphorisant. Icône de l’Italian Style, les sacs et accessoires Il Bisonte sont vendus en exclusivité à la boutique Lilith. Une vraie histoire de fidélité et de respect mutuel qui dure depuis une vingtaine d’années entre la marque florentine et Patricia, la propriétaire de la boutique. Cet été, c’est le modèle Dianne qui remporte tous les suffrages, un vrai urbain casual pour femme active en cuir de vachette légère. (M.C.D) Lilith - 46, rue Stanislas à Nancy 03 83 36 50 25
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ZWEIBRÜCKEN THE STYLE OUTLETS
Le plus grand centre de marques d’Allemagne propose une expérience shopping unique pour satisfaire tous nos fashion-moods, le tout sans flamber, puisqu’on y trouve les collections des saisons précédentes avec au minimum 30%* de réduction ! A environ une heure trente de Metz, on mise sur une architecture contemporaine, des lignes épurées et le design. Ici, on flâne et on shoppe dans les quelque 120 boutiques tendance installées le long des allées aérées… Le look casual chic prend ici tout son sens avec les looks indémodables de Lacoste, Tommy Hilfiger, Napapijri et Esprit, que l’on mixe avec des tongs Flip Flop pour une touche décalée et super trendy. Et on se délecte d’une offre luxe. On ne sait d’ailleurs plus où donner de la tête entre l’élégance en toutes circonstances de l’italien Trussardi, la petite touche de folie de Versace ou le glamour chic d’ Armani. On découvre aussi des marques allemandes très classy comme la munichoise Escada, les coupes parfaites des robes Strenesse ou les it-bags de Lie-
beskind. Sans oublier le denim inégalé de Diesel ou le large choix de mode outdoor de Timberland, Salomon, The North Face ou Columbia. Pour nos petits on fait le plein chez Petit Bateau et on court shopper des Crocs pour la playa. Pour nos teens, direction Ecko Unldt. ou Skechers pour des sneakers qu’ils vont adorer. Et si on a encore un peu de temps, on rhabille aussi notre homme version Marc O’Polo ou Bugatti, en n’oubliant pas de craquer pour les sublimes shoes de Pollini ou Lloyd, pour lui, comme pour nous !
Zweibrücken The Style Outlets mise sur une offre tendance, une atmosphère stylée, sans oublier de proposer une offre complète pour la maison et les loisirs : Le Creuset, WMF, Möve, Samsonite. Mais aussi Nike, Quiksilver, Adidas, Puma ou encore Asics pour une remise en forme à la pointe de la mode ! Pour nous permettre d’en profiter au maximum, Zweibrücken The Style Outlets a décidé de nous accueillir tous les dimanches de l’été du 7 juillet au 18 août, entre 13 et 18h. Et pour encore plus de détente, on profite des afterworks en sirotant un délicieux cocktail sur fond de musique live, tous les jeudis à partir de 19h, entre le 11 juillet et le 1er août. On a hâte…
Londoner Bogen 10–90 | D-66482 Zweibrücken Allemagne : A8 – Sortie 34 « Aéroport » Rejoignez-nous sur
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Lundi – samedi : 10h–19h | 2 600 places de parking gratuites
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SPORT & MORE
D e Ro u i l l e e t d ’ o s — PAR — Romain Sublon — PHOTOS — Arno Paul
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Il a marqué un but d’anthologie contre l’Allemagne de Franz Beckenbauer en 1977, on l’associe souvent à son ami et co-équipier de l’ASNL, Michel Platini, mais Olivier Rouyer a sa vie à lui : joueur, consultant pour Canal+ et homme de la nuit. On le rencontre chez lui, dans son bar, au Pinocchio à Nancy.
Parfois, on est davantage connu sous son surnom que sous son nom. Qui parle de Margaret Thatcher, Charles Trenet ou encore Gérard Depardieu ? On évoque La Dame de fer, le Fou chantant ou le Gros Gégé, ça oui ! Là, il s’agit de La Rouille, autrement dit Olivier Rouyer. Ex-joueur de football (Nancy, Strasbourg, Lyon), 17 fois international – prends ça Julien Faubert ! –, mais pas seulement ; l’homme se nourrit de tout, partout, tout le temps. Un temps propriétaire d’un bar de nuit (Le carré blanc, à Strasbourg), toujours à la tête d’un bar de jour (le Pinocchio, à Nancy), consultant pour Canal+, un œil sur la vie associative de sa ville (Nancy, donc), La Rouille ne tourne pas en rond et il lui faut plus d’un os à ronger. Le garçon est prévoyant, d’ailleurs tout le monde sait qu’Olivier Rouyer arrivera en retard, c’est prévu. Au comptoir du Pinocchio, son bistrot depuis plus de trente piges, les paris sont ouverts avec un serveur sûr de son fait : « T’as rendez vous à quelle heure ? - 12h. - Il est 12h00 et il est parti il y a 10 min., il revient dans 20 min. je pense. - C’est con j’ai mon train dans moins de 2h. Il va être à l’heure quand même ? - On prend les paris ? - Une tournée ? - 150 balles ? » Oui, à Nancy ils n’ont peut-être pas la nuit, mais ils flambent plus vite qu’un chien enragé. Olivier Rouyer est arrivé à 12h20, ralenti par son chien, pas enragé lui, mais qui a rogné quelques os en trop et que la chaleur du jour n’a pas aidé à retrouver ses pattes de 5 ans. J’ai perdu 150 balles mais je suis payé le triple pour écrire ces lignes, l’argent n’est pas un problème.
On monte « là-haut », propose La Rouille. Ce n’est donc pas aujourd’hui, à Nancy que je croyais pourtant être la ville de tous les possibles, que je défierai la gravité en montant au sous-sol. Là-haut, c’est au-dessus du Pinocchio. Là-haut, c’est son duplex, chic mais pas rococo, simple et vivant, comme le bonhomme. L’intérieur d’un appartement ressemble à son occupant, dixit Valérie D. Celui d’Olivier Rouyer lui ressemble, c’est vrai. D’ailleurs, à quoi peut bien ressembler l’appartement de Manuel Valls ? Mmmm… « J’ai toujours pensé à l’après, depuis le début », dit Olivier Rouyer assez tôt dans l’entretien. Parce qu’à l’époque, et on parle là des années 70-80, être footballeur n’avait finalement pas grand-chose à voir avec être footballeur aujourd’hui. « Je ne savais pas, quand j’avais 12-13 ans, qu’on pouvait gagner sa vie en jouant au football. Mon premier salaire c’était en 1972, j’avais 17 ans. Je touchais 150 francs, ce qui correspondrait aujourd’hui à 300 euros. Mais on s’en foutait, c’était de l’argent pour les frais. Je vivais chez mes parents, c’était du bonus. Ça n’avait rien à voir avec les salaires d’aujourd’hui au même âge. Aujourd’hui c’est simple, un gamin à 16 ans dans un centre de formation peut se retrouver avec 5 ou 10 000 euros par mois. » Il peut y avoir chez Olivier Rouyer un côté « c’était mieux avant », sans basculer dans l’aigreur : « Avant, on avait moins de facilités pour faire n’importe quoi. Aujourd’hui, des joueurs prennent un avion le soir pour aller faire la fête à Paris. C’est une autre ampleur, les mecs louent des avions ! Nous quand on voulait filer, c’était le taxi ! » Mais ce serait minimiser son amour du présent. S’il critique le monde du football d’aujourd’hui – « Je ne comprends pas toujours la facilité de certains présidents de L1 à filer beaucoup
d’argent à des joueurs de qui n’ont pas particulièrement le niveau / Je suis aussi sidéré par le côté tout, tout de suite / J’aimerais que le football français soit plus attractif, qu’on revienne davantage à une notion de spectacle » –, il n’a de cesse de lui renouveler son amour et sa passion : « J’aime toujours autant voir un match, être dans un stade, je ne me suis jamais lassé du football. » Oui, Olivier Rouyer est un passionné. Et déjà sur les terrains, quand il dévalait son couloir avec l’insouciance de ceux qui ne trinquent pas qu’au Fruité, ou qu’il imposait à ses adversaires des crochets courts piqués à Garrincha, Olivier Rouyer faisait de la passion son seul moteur. L’amour du jeu, la volonté de faire du spectacle. Le pont avec son autre grande activité est là ; il y a dans le fait d’ouvrir et de gérer des bars quelque chose de l’amour du jeu et de la volonté de faire du spectacle. En 1979, profitant de sa prime de Coupe du monde, disputée sous le maillot tricolore en 1978 en Argentine, Olivier Rouyer rachète le Pinocchio, un ancien magasin de jouets. Puis, quelques années plus tard, il ouvre le mythique Carré blanc, à Strasbourg. « C’était un truc monstrueux ! On a fait des soirées extraordinaires, on a fait connaître la house music à Strasbourg et il y a eu des moments dingues. Et puis on a fermé parce qu’un contrôle fiscal s’est mal passé. Ça tombait pas si mal que ça s’arrête… Le monde de la nuit c’est dur à tenir et puis il faut toujours être un peu au-dessus de la mêlée sinon tu plonges avec. Heureusement que je jouais encore au foot et que j’entrainais [au FCO Neudorf puis au FCSK06 dans la banlieue de Strasbourg, ndlr] parce que sinon tu peux plonger tranquille. Si t’es pas costaud, tu meurs avec ton bar c’est clair ! »
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SPORT & MORE
“J’aimerais que le football français soit plus attractif, qu’on revienne davantage à une notion de spectacle.”
Ça n’a pas empêché Olivier Rouyer de s’en j’ter l’un ou l’autre derrière la cravate. « Ah ouais j’ai picolé, c’est sûr. J’ai fait mes conneries, comme les autres. » On se prend alors à rêver que Olivier Rouyer mette dans le panthéon de ses joueurs fétiches des lascars tels que George Best, Paul Gascoigne ou Laurent Blanc – trouvez l’intrus ! –, mais non ! L’ancien ailier virevoltant défend plutôt la notion de régularité, celle-là même qui permet de faire le spectacle. Le froufrou des à-côtés ne nourrit chez lui aucun fantasme. L’occasion de lui demander quels sont ses fantasmes, justement ? « Découvrir toute l’Amérique du Sud, changer d’air et découvrir la Colombie, l’Argentine, le Pérou, etc. » OK, pourquoi pas. Chacun ses fantasmes ; moi c’est tuer une souris à mains nues. Retour à la question du foot. Après sa carrière de joueur, Olivier Rouyer, prévenant on le sait, avait passé ses diplômes d’entraîneur très tôt. Et il s’est très tôt aussi essayé au banc de touche : trois ans à Nancy (entre 1991 et 1994 et une pige de 6 mois à Sion). « C’est sûr que j’ai toujours envie d’entraîner. C’est pour ça que j’ai fait une proposition cet hiver pour essayer de sauver le club de Nancy de la relégation. Je pense aussi qu’en 1994, quand je me suis fait lourder de Nancy, mon homosexualité n’y était pas pour rien. C’est dû en grande partie à ça. Ça se savait et je pense qu’en sous-main y avait cette idée perverse. Pas d’être homo hein ! Mais que je sois entraineur et homo. J’espère qu’aujourd’hui ce n’est plus une barrière… » Olivier Rouyer a toujours été un pas à côté, c’est maintenant entendu. Et quand il annonça son homosexualité en 2006 (parce que oui, au XXIe siècle on en est encore à devoir annoncer son homosexualité), Olivier Rouyer occupa un nou-
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veau siège au cœur de la famille du foot. Peu l’ont fait avant, aucun ne l’a fait depuis (on parle de joueurs qui ont une certaine notoriété). Pourtant, si on apprenait que Messi jouait aussi bien aux boules qu’avec une balle, que cela changerait-il ? Pour Olivier Rouyer, dire son homosexualité dans un entretien n’était pas un geste politique. « Non, pas du tout. Ça s’est passé avec une journaliste avec qui je me sentais bien dans la discussion. Voilà je lui dis : vous le savez sans le savoir, je suis homo. Mais ce n’est pas le moment pour en parler, ce n’est pas pour cela qu’on fait l’entretien. Et la journaliste me dit que si et que ça ne serait pourtant pas si mal. Je lui ai demandé un peu de temps pour y réfléchir puis j’ai décidé que oui, ça serait bien de faire mon coming out. J’en ai parlé à mon entourage proche et tout le monde me disait qu’il fallait que je le fasse si je me sentais bien avec cela. J’étais équilibré avec ça. Dans le milieu assez macho du foot je, me suis dit que ça serait un peu chaud et puis finalement non, ça s’est bien passé. Mais c’est dur pour les joueurs de le dire tant qu’ils sont en activité. Et même après. J’ai été contacté pour militer mais je ne suis pas militant. J’ai pris position dans la question du mariage pour tous. Mais c’est tout. Je suis un mec de droite, mais quand j’ai entendu les conneries dites par les mecs de l’UMP, j’ai réagi ! » Et justement à l’époque de La Rouille joueur, ça se passait comment ? « Mes coéquipiers n’étaient pas dupes. Même si je sortais avec des filles pour faire semblant, mes potes voyaient bien que de temps en temps... À l’époque je n’avais pas besoin d’en parler, je vivais mes trucs. Je ne sais pas si mon histoire sexuelle, si le fait d’avoir des bars ont fait de moi un joueur différent. J’étais déjà un joueur différent parce que je n’étais
pas marié. Et ça a toujours été une vraie formule stéréotypée du footballeur, marié très tôt pour se cadrer. » Tout est souvent comme cela avec La Rouille ; assez simple. Il avance, fait son bonhomme de chemin, trace sa route et s’autorise des sorties de pistes. Un peu à l’image d’une autre de ses facettes ; celle de consultant pour Canal+. Commentaires de match, interventions en plateau, Les Spécialistes et tutti quanti ! Olivier Rouyer y a tout fait et il a imposé son style ; enthousiasme, analyse et confusion dans les prénoms. À l’image d’un homme qui maîtrise sa parole mais s’autorise à ce qu’elle lui échappe, un homme qui rit de tout volontiers et qui semble dépourvu de toute forme de méchanceté – oui, ça surprend. Olivier Rouyer est de ces mecs dont on dit ; il est comme il est.
Olivier Rouyer, en quelques dates clés : Né le 1er décembre 1955 à Nancy. A joué à Nancy (1973-1974), Chaumont (74-75), Nancy (75-81), Strasbourg (81-84), Lyon (84-86), FCO Neudorf (86-88), FCSK06 (88-90). 17 fois International et sélectionné pour la Coupe du monde 78 en Argentine. A entrainé Nancy (91-94) puis Sion (mars 99-juillet 99). Propriétaire du Pinocchio (à Nancy) depuis 1979. Consultant pour Canal+ depuis 1996.
———— Le Pinocchio 9, place Saint-Epvre à Nancy ouvert tous les jours ————
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GASTRONOMIE
Looking f o r Er i c — PAR — Julien Pleis
— PHOTO — Sébastien Grisey
Le restaurant À Côté, à deux pas de la cathédrale de Metz, continue d’enchanter les gourmets venus savourer la cuisine habile et chic d’Eric Maire. Année après année, le chef lorrain célèbre les arts de la table, distillant avec passion son amour du produit dans sa cuisine. — Le lieu Nommé À Côté pour son voisinage avec L’Écluse, l’ancien établissement d’Eric Maire, le restaurant est situé place de Chambre, au cœur du quartier gourmand dans le centre historique de Metz. Cet ancien salon de coiffure, investit il y a 5 ans, a été transformé en un espace design et classieux. L’ancien étoilé a décidé d’y placer sa cuisine au beau milieu de la salle, afin d’être en contact direct avec la clientèle, dans un esprit « zéro triche » concernant la qualité et le soin apportés à la préparation de ses mets. Une terrasse (chauffée par temps froid) prolonge l’espace intérieur, avec 50 places assises qui, dès les prémices des beaux jours, sont prises d’assaut. — L’esthétique Lui même amateur de déco, le propriétaire des lieux n’aurait pour rien au monde laissé quelqu’un d’autre se charger de créer l’ambiance du restaurant (en rouge et noir). Il y a 3 mois, pour devancer routine et lassitude, il a décidé de tout refaire, de tout rafraichir, dans une livrée grise violine magnétique, illuminée par des lanternes aux allures de pieuvres féeriques, pièces uniques, qu’un designer belge a conçu à ses cotés. En termes d’agencement, ZUT ! 106
ce sont de très sobres ensembles, tables et chaises hautes, qui ont été privilégiées, ainsi qu’un service « au bar » pour une convivialité accrue. Souci du détail oblige, les préparations du chef sont magnifiées par une vaisselle aux lignes géométriques, d’un blanc immaculé. — L’homme Le fringuant quinqua a un parcours bien rempli. Il entre à l’école hôtelière en 1979 où il obtiendra des diplômes cuisine (CAP & BEP) ainsi qu’en pâtisserie (CAP). Il enchaine avec des emplois saisonniers pendant 4 ans, dont deux en Corse dans un étoilé de Calvi et surtout une saison chez monsieur Bernard Loiseau. Il entre ensuite au service du chef et futur ministre Francis Mer jusqu’en 1995, date à laquelle il ouvre L’Écluse. L’Écluse justement, c’est plus de 15 ans de sa vie, c’est à travers elle qu’il obtient renom et honneurs, jusqu’à cette première étoile au Guide Michelin acquise en 2000, symbole de sa réussite. Mais la « pression de l’étoile » et une envie de plus de simplicité le poussent à vendre le célèbre établissement en 2010 et à se concentrer tout entier sur À Côté, récemment acquis. Pour autant il ne se ménage pas plus, travaillant 70 à 80 heures par semaine. L’œil sur tout et tout le monde, il gère son entreprise comme un chef d’orchestre ses musiciens. Animé par un professionnalisme et une rigueur stricte, ce gueulard revendiqué ne laisse passer aucune fausse note, à l’image de son idole, le médiatique chef Gordon Ramsay. Qu’importe, le chef lorrain s’est entouré d’une équipe hyper efficace avec qui il collabore dans la durée et qui partage son sens de la précision. Hors cuisine, la fermeté fait vite place à la détente, et l’homme retrouve instantanément un regard pétillant d’adolescent en goguette, faisant preuve d’un esprit potache avec ses amis. L’épicurien ne rate jamais l’occasion de faire bonne chère et de terminer la soirée en fiestas mémorables. Dans ses moments plus calmes, notre restaurateur multi-facettes s’adonne allègrement à la pêche, en mer ou à la mouche, qu’il pratique en Bretagne dès qu’il le peut. Mais peu de temps s’écoule avant que l’appel des four-
neaux ne se fasse entendre, que ce soit au restaurant ou pour la mairie de Metz, dont il est le traiteur officiel. La municipalité a d’ailleurs décidé de remercier Eric Maire pour son travail, sa compétence et sa longévité, puisqu’en octobre prochain, il sera le premier restaurateur de la ville à recevoir la Médaille d’Argent du Tourisme. Un sacré bonhomme, ce Eric ! — L’assiette Le patron a choisi de faire du poisson et des produits de la mer les maîtres de la carte. Le chef voue une évidente passion à ces nobles denrées, puisqu’il travaille directement en lien avec des marins-pêcheurs bretons pour s’assurer de la qualité d’aliments qu’il accommode de mille façons. Les filets de cabillaud sont levés devant le client, les Saint-Jacques et le homard sont dorlotés a la plancha et le thon est magnifié en carpaccio accompagné d’une succulente sauce thaï. De leur coté, les viandes ont droit aux mêmes attentions culinaires et sont parée elles aussi « en live ». Bœuf, canard et veau satisferont les carnivores de passage et les délicats accompagnements achèveront de faire fondre même les palais les plus exigeants. En prime, le dressage de l’assiette est superbe, pour une expérience visuelle à hauteur de l'instant. Pour sublimer les saveurs, un bon vin ne saurait manquer à table. C’est pourquoi Eric, en amateur attentif de bons crus, a opté pour une section régionale pointue et travaille beaucoup de deuxièmes vins [vin provenant du même terroir qu’un grand cru, mais généralement issu de parcelles plus jeunes, et bénéficiant comme lui de la même attention lors de son élaboration, ndlr] qui allient qualités œnologiques et coût allégé. La fin du repas confirme l’excellente impression laissée par les bouchées précédentes et parmi les croustillants de rhubarbe, les babas au sirop et les variations autour de la crêpe, vos petits bidons satisfaits vous diront : « Encore ! »
———— À Côté 43, place de Chambre à Metz 03 87 66 38 84
www.restaurant-acote.fr ————
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À COTÉ Restaurant Éric Maire…
Dans son tout nouveau décor Éric MAIRE (anciennement L’ÉCLUSE étoilée Michelin) vous propose une cuisine nouvelle, aboutie, déconcertante, divertissante, une empreinte, une griffe, un label, un savoir-faire, un savoir-être, tout cela devant vos yeux.
Ouvert de 11h45 à 14h30 et de 19h30 à 23h00, fermé dimanche et lundi. 43, PLACE DE CHAMBRE - 57000 METZ - 03 87 66 38 84 - www.restaurant-acote.fr
Pizza
Spécialité Pomme de Terre
R
RESTAURANT 18 place Saint-Jacques
Nouvelle adresse 16 place Saint- Jacques
57 000 METZ
57 000 METZ - Saint-Julien lès Metz - Thionville 45 rue Saint-Dizier - Nancy 3 rue Victor, Kinépolis - Nancy
17 av. Paul Langevin, Kinépolis
20 Place du Marché
Formules à partir de 12 euros servies 7/7J de 11h à 23h en continu 03 87 37 32 61
GASTRONOMIE
Meurotte, chique & brimbelles — PAR — Julien Pleis
Si la gastronomie Lorraine s’est mondialement exportée par sa célèbre quiche, elle recèle bien d’autres trésors qui ont régalé de grands noms tels que Jules Ferry, Paul Verlaine ou Eric Rohmer. Petit florilège d’adresses gourmandes de la région.
Qu’ e st - c e qu’ e lle a b a g e l ?
1 g u y 10 0 0 c u p c a kes
Ça sent un peu l’Amérique à Nancy depuis qu’Hoops a fait sont apparition. Et pour cause, voici « the place to eat » en matière de bagels ! Dans ce snack ultra flashouille, paré de rose et de blanc, impossible de ne pas craquer pour les petits pains en forme d’anneau. Salés, sucrés, chauds ou froids, il y en a pour tous les goûts, grâce à une douzaine de recettes maison, mitonnées sous vos yeux impatients. Et pour arroser le festin, il ne faudra pas manquer la sélection de cafés et de chocolats customisés et leurs « toppings » délirants.
Au cœur du Passage Bleu – une jolie verrière au style arts déco – se niche Pierre Paul Jacques un restaurant à l’esprit pop, aux couleurs acidulées. Alexandre Elchardus, le patron, y réserve un accueil souriant et sans chichi à une clientèle conquise. Est-il possible que le secret de ce succès vienne du culte que le jeune homme voue aux cupcakes, qu’il décline dans une infinité de saveurs ? Rien n’est moins sûr, car les commandes – sur place ou à emporter – de cette coquette mignardise, affluent de tous les cotés. À tel point que l’établissement a développé une activité de semi-traiteur pour satisfaire la demande croissante.
Hoops 5, rue des Michottes à Nancy 07 87 90 35 78 www.hoopscoffee.com
Les deux font la pierre Un père, un fils, une envie commune d’authenticité, et voici que naquit le convivial Bistrot de Pierre. Les deux grands gaillards travaillent de concert et proposent une cuisine de terroir à base de produits locaux de saison. Le menu est renouvelé tous les quinze jours et seul leur fameux/savoureux tartare (au couteau s’il vous plait !) reste immuable. La carte des vins, elle, est remaniée tous les deux mois et la sélection du moment trône fièrement sur le mural en bois parmi les plaques publicitaires d’antan, rappelant les produits de jadis. Le Bistrot de Pierre 1, rue Saint-Nicolas à Nancy 03 83 36 90 91
Pierre Paul Jacques 16, rue Notre-Dame (Passage Bleu) à Nancy - 03 83 32 45 65 109 ZUT !
GASTRONOMIE
Patati & patata
La fabrique de délices
Dark angel
Pour une redécouverte gourmande de la désormais banale pomme de terre, il faut se rendre Place St Jacques, dans un bistrot chic aux nuances art déco. Car à La Robe des Champs, on a décidé de redonner de la noblesse à ce fameux tubercule. Oubliez les sempiternelles frites, « Solanum tuberosum » (c’est son nom) est ici travaillée, de bien d’autres manières : en purée – maison –, en robe de chambre, ainsi qu’en gratin. Et pour ne pas avoir à choisir entre bronzage et bombance, les estomacs gloutons auront la chance de pouvoir déguster leur repas sur la jolie terrasse du restaurant.
Du diner d’amoureux en tête-à-tête, au festin de roi pour 250 convives, Anne-Marie Laumond se propose de jouer avec les saveurs, afin de vous concocter un repas de rêve. Elle se charge de tout, de l’achat des produits frais, qu’elle déniche chez des petits producteurs et dont elle tire le meilleur parti, à la livraison du produit final. Si cette virtuose se réalise pleinement quand elle concocte des plats audacieux, elle excelle aussi à la confection des recettes traditionnelles : elle réalisera pour les papilles émoustillées un risotto d’algues & citron confit autant qu’un pâté campagnard. Conquis par son expertise, certains décideront à coup sûr de suivre ses enseignements, qu’elle dispense avec passion au sein de son atelier (groupes uniquement).
Le très italien Angelùzzo semble s’être construit dans la dualité : la déco par exemple, à la fois baroque et design. Un rez-de-chaussée d’un noir abyssal opposé à un étage plus lumineux. Si la fréquentation en semaine est plutôt familiale, les vendredi et samedi soirs, l’établissement se mue en antichambre des sorties en club de la jeunesse messine. Dans cette réunion des contraires, un point fait concorder les sensations : la terrasse, spacieuse et accueillante, est parfaite pour un petit festin ensoleillé. Adaptable, si le temps se montre capricieux, cet extérieur peut être couvert pour vous éviter la douche écossaise.
La Robe des Champs 16, place Saint-Jacques à Metz 03 87 37 32 61
Les dîners d’Anne-Marie 12 bis, rue de l’Atrie à Nancy 03 83 37 21 21 www.annemarielaumond.com
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Angelùzzo 18, place Saint-Jacques à Metz 03 87 37 32 00
PIERRE PAUL JACQUES
Restaurant et terrasse sous verrière
Le Passage Bleu - 14 rue Nôtre-Dame - 54 000 Nancy - 03 83 32 45 65
C’ e st pa r Ri c c i que c a se p a s s e ! Depuis 6 ans, le paradis des polpettoni et des arancini s’est installé dans la capitale Mosellane. Si pour Deborah et Jeremy, la passion culinaire sonnait dès leur rencontre comme une évidence, c’est au détour d’un retour de fac, qu’ils ont décidé de concrétiser cette envie commune et de se lancer courageusement dans l’aventure du (good) fooding. Depuis lors, ils transmettent avec sincérité leur maîtrise des saveurs et leur amour du produit, auprès d’une clientèle de plus en plus étendue et d’une fidélité sans faille. Des entrées aux desserts, tout est fait « maison », afin que les C papilles frémissent, à des prix on ne peut plus attractifs. Casa Ricci 4, rue du Moyen-Pont à Metz 06 15 94 87 08 www.casaricci.fr
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LIFESTYLE ZUT ! DOUCEURS
AMAZING ! Le Merveilleux est une pâtisserie originaire du Nord, revue et corrigée par Fréderic (Fred) Vaucamp un ancien de chez Le Nôtre qui a ouvert une de ses pâtisseries à Metz ce printemps. Difficile de résister à la décoration des lieux, aussi merveilleuse que ses douceurs, façonnées devant nous, à grand renfort de spatules débordantes de chantilly et de meringue craquante et fondante. Roulés ensuite dans des brisures et des copeaux, ces tentations sucrées qu’on peut acheter sous forme de bouchées ou de gâteau. Wonderful ! (M.C.D) Au Merveilleux de Fred 34, En Fournirue à Metz 03 87 74 80 69
DIY
FESTIF Lisa Gachet est une jeune styliste mutine et pleine de fantaisie qu’on suivait déjà avec entrain sur son blog Make My Lemonade. Avec ce premier livre, on savoure ses 200 pages de bonnes idées et ses cinq thématiques de fêtes aux décors adorables. Et enfin, on redécouvre le vrai plaisir de tout faire soi-même : cuisine, décor, mises en scène, papeterie, mode et couture… Jusqu’au patron d’une robe de mariée. Un vrai manifeste Gachetien ! (M.C.D) Lisa Gachet, Make my Party, éditions Eyrolles makemylemonade.com
DESIGN
À L A BAGUET TE Des finitions faites à la main, un enchevêtrement de fines tiges de bambou qui soutiennent un plateau circulaire en verre trempé, voici Blow-up, qui contient tout le talent de ces deux magiciens de la récup que sont les frères Campana. Un très gracile guéridon pour votre maison de vacances ou tout simplement pour accueillir une plante verte, histoire d’apporter une petite touche green au salon. (M.C.D) Guéridon Blow-up, design Fernando et Humberto Campana pour Alessi, en vente chez Orgone Design, www.orgone-design.com
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www.graphikzoo.com
Photo : Arno Paul
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FLORMIDABLE FLEURS
Un an après l’ouverture de leur temple floral, Marion et Cyrille continuent à élever la fleuristerie au rang d’art. C’est ainsi qu’ils proposent une véritable petite révolution dans l’aménagement d’intérieur : le mur végétal. Ce concept, dont ils ont l’exclusivité dans la région, exploite la technique de la culture hors sol et permet l’accès à un décor esthétique durable. Pour une offre personnalisée, les éléments comme l’éclairage et la composition végétale sont modulables à souhait. L’entretien est on ne peut plus aisé : le remplissage de la cuve s’effectue mensuellement, avec apport d’engrais et l’arrosage se fait automatiquement. Grâce à l’exigence et la créativité de ces deux esthètes, les (belles) plantes semblent désormais ne plus avoir de limites. (J.P.)
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