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HISTOIRE

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THÉÂTRE CITOYEN

THÉÂTRE CITOYEN

Le fer, l’acier, le feu, le cuivre et le charbon. Un passé industriel et sidérurgique incontournable qui façonna le paysage, la culture et les esprits des habitants de la région concernée par Esch2022. Une richesse à réinventer ! Par Aurélie Vautrin

Un patrimoine industriel à remixer

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Faisant à la fois leur richesse, leur force et leur fierté. Portant haut l’étendard de tout un territoire et même au-delà, de pays entiers. Quand fut venue la désindustrialisation, en Moselle haute à la frontière du Luxembourg, le temps s’est stoppé net, laissant des traces. Mines fermées, hauts fourneaux éteints, sites abandonnés. Âge d’or soudain devenu âge de poussière, comme des cicatrices façon plaies ouvertes sur un territoire en friche. Laissant une génération d’ouvriers et encourageant la jeunesse à fuir. Il a fallu laisser le temps faire son œuvre et les générations se succéder pour panser les plaies et finalement repenser un territoire en sommeil. Le valoriser, le sublimer, le reconvertir, le réinventer et le remixer ! Enfin, aujourd’hui, un vent de renouveau souffle sur la région et, comme souvent, c’est notamment par la culture et le savoir que la vie reprend. Ainsi, le quartier Belval, situé au Sud du Grand-Duché de Luxembourg, est en pleine mutation depuis plusieurs années. Haut-lieu du passé sidérurgique du pays, le site s’est peu à peu réinventé en un quartier urbain ultra dynamique. 120 hectares où des milliers d’ouvriers produisaient autrefois de la fonte et de la ”masse noire” (mélange de coke et de bitume), reconvertis en lieux où s’écrivent l’avenir. En son cœur se tiennent désormais la Cité des Sciences, de la Recherche et de l’Innovation, sans oublier les nouveaux pôles de l’Université du Luxembourg, la Maison de la biomédecine ou encore la salle de concerts la Rockhal. Dernièrement, c’est la Möllerei et la Massenoire, deux monstres de béton et d’acier qui ont été réhabilités en salles d’exposition, en bibliothèque universitaire, en lieu de recherches et d’échanges.

Dans le même élan, des mines de la région fermées parfois depuis cinquante ans connaissent un renouveau : plus question d’extraction ou de coulées, mais de mémoire et de transmission aux générations à venir. Comme à Aumetz par exemple, où un écomusée permet de comprendre l’histoire des mines de fer, les différents métiers des mineurs, et la vie quotidienne en ce temps que les moins de quarante ans ne peuvent connaître. À Audun-leTiche, des passionnés se sont mobilisés pour rénover les galeries de l’ancienne mine laissée à l’abandon. Des galeries qui, dans le cadre d’Esch2022, seront d’ici peu le cadre de rêve de différents événements culturels : concerts, dîners dans le noir, escape game… À Thil, la mine de Tiercelet accueillera également plusieurs projets, là encore dans l’idée de préserver le passé - le site fut notamment réquisitionné par les Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale pour y construire des missiles V1 - tout en écrivant un nouveau chapitre… Enfin, Dame Nature joue aussi un rôle essentiel dans la transformation du territoire, reprenant ses droits sur les traces des hommes, recouvrant de vert le noir d’antan. Désormais, ce sont de nombreux chemins de randonnée, des réserves naturelles et des lacs qui jalonnent le territoire : la région Minett a même été classée Réserve de biosphère par l’UNESCO l’année dernière. De quoi imaginer de nouvelles pages pour l’histoire à venir.

L’Arche, phare et laboratoire

Par Benjamin Bottemer

Avec l’ouverture début mars de L’Arche à Villerupt, c’est un équipement culturel de pointe qui va rayonner sur le territoire de la cité et au-delà. Lieu de diffusion, de convivialité, de résidences pour des artistes de tous horizons et d’action culturelle pour les associations et les habitants, L’Arche comprend un cinéma de 150 places avec une programmation à l’année, une galerie d’exposition, un bar-restaurant ouvert la moitié de la semaine… Et, surtout, une salle de spectacle de 1 140 places dotée d’équipements de dernière génération, à l’image du Medialab, abritant de nombreux espaces de création. Ces derniers se déclinent sous la forme de studios de production audiovisuelle, de prise de vue photo, de production sonore, d’enregistrement pour des groupes de musique ainsi que d’une salle dotée d’imprimantes 3D, de scanners ou encore de machines à broder. Si les artistes en résidence, issus de la région ou d’ailleurs, y trouveront un lieu de création avec les moyens humains et techniques nécessaires, habitants, scolaires et associations y sont également conviés pour des projets participatifs ou des ateliers. Désigné «Totem» (le vaisseau amiral d’Esch2022 pour les projets sur la Communauté de communes), L’Arche accueille durant toute l’année de nombreux événements et soutient plusieurs créations dans le champ de la musique, du spectacle vivant, des arts plastiques et numériques, associant ses atouts en termes de diffusion à son identité de laboratoire ouvert à tous.

www.l-arche.art

Photos de L’Arche © Bartosch Salmanski

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