Zut08 lorraine

Page 1

automne 2014

culture tendances lifestyle

Lorraine NumĂŠro 8 / Gratuit


JEAN-PAUL GOUDE. CHAPEAU : PHILIP TREACY. MGL 957 503 931 RCS PARIS.

GALERIES LAFAYETTE METZ 4 rue Winston Churchill Plus de mode sur galerieslafayette.com


Zut ! numéro 9 sortie hiver 2014

Bruno Chibane Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Emmanuel Abela Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Myriam Commot-Delon Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Caroline Lévy Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Céline Loriotti

Photo : Alexis Delon / Preview / www.preview-tm.fr Tailleur en drap de laine à col de cuir blanc Dsquared2 et boucles d’oreilles en or et diamants noirs Catherine Michiels. Vernis à ongles Khaki Kure Bazaar. Pochette en serpent à articulation doigts Alexander McQueen.

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Philippe Schweyer Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67

Zut ! magazine


4 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique brokism Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Julien Pleis, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Adèle Sagan, Claire Tourdot Design graphique brokism Stylistes Myriam Commot-Delon, Adèle Sagan Photographes Julian Benini, Chrystelle Charles, Alexis Delon / Preview, Sébastien Grisey, Arno Paul Illustrateurs Laurence Bentz, Chloé Fournier, Laetitia Gorsy, Johanna Tagada Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Ayona / Up Models Aya et Sacha

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Aya Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C. Tailleur en drap de laine à col de cuir blanc Dsquared2 et boucles d’oreilles en or et diamants noirs Catherine Michiels. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Diffusion LD DIffusion 32, rue d'Oëlleville 88500 Totainville Commercialisation & développement Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Coiffure Alexandre Lesmes / Avila

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire

Make-up Jacques Uzzardi

Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : octobre 2014 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789

www.zut-magazine.com


OCT-NOV-DÉC www.trinitaires-bam.fr

(à 15

jeudi 2 Mag 3 octobre istra le Ba ikal A merc mou redi 5 r FEST n o IVAL M vembr e Gum USIQ U Acid Takes To ES VOLA ot NTES #19 Baby KG Jesu h s

BAM

20 b minu ld d’Alsace tes d u cen 57070 Met z tre vi lle en -Borny Mett is)

merc

redi 2

2 oct o Yode bre lice

jeudi 1 My L 3 novem bre ovely Dead U Hors ndergro e On und (RELE e same ASE P di 15 ARTY Tran n ) o v embr s Am e Maje ure

vend re Fuza di 24 oct obre ti & O r La G Para One gasmic vend éom red étrie (DJ SET) A rchim i 21 nove Varia mbre ede ble same di 25 same di Chap octobre P UISSA 22 novem elier bre Fou FEST Jenn NCE 19 IVAL M samed i f e r Card i Club USIQ ini UES V 8 novemb B re Maxi izarre OLAN m TE # ilian Seba S 19 stian merc Clipp red ing. B er tra i 26 nove P Meri dian oincaré Sing nd Belin mbre Brot Les A e Ch h e ntici romé pate rs s urs vend merc redi 2 redi 1 PRÉS 8 2 nov ELEC & samed embr T P i 29 n Lloyd e IO rinte ovem mps NS Cole vend bre d e Bour redi 1 ges merc 4 nov r emb Mori edi 3 déce Dana re a mbre r ty Ragg Lord Bi kil tu adika same l Sou m d nd PUISS i 20 déce merc redi 1 mbre A SOUN NCE 20 9 nov D PEL embr Teki e Skin Late LEGRINO dred NIGH x O r gas jeudi T 20 no Math mic vemb ias Z imm Dub re erma Inc vend nn redi 1 2 déc Les n uits z embre éb de R adio rées Nova

Trinit aires

12, ru

e des

Trinit a

ires 5

7000 M

etz


6 Zut ! Sommaire

29 Culture 30 PORTRAIT Jochen Gerner Rencontre avec le dessinateur nancéien, explorateur d’imaginaires et géographe de l’imaginaire.

8 éditorial

10 courrier des lecteurs

12 Madeleines Ici l’ombre

14 au bon parfum Sans filtre

16 Nancy vu par Florianne & Anne-Laure Gavoille, Christiane Guillermain, Aurélien Aromatario, Gautier Maire

22 Metz vu par Jean Denis Sagan, Éléonore Jacquau & Valérie Audren-Guelton, Louise Beauchêne, Jean-Philippe Brechon

36 MUSIQUES La BAM Ouverture de la nouvelle salles des musiques actuelles à Metz : un projet à la culturel et urbain. 42 CINÉMA Party Girl À Forbach, rencontre avec Angélique, sémillante sexagénaire, héroïne d’un film largement autobiographique. 44 INSTANT FLASH Christine & The Queens, Benoît Jacquot, Lisa Simone 50 CULTURE Les sélections de la rédaction.

89 Lifestyle 90 DESIGN & DÉCO Mention Très Bien La sélection de la rentrée, pour habiller vos intérieurs.

59 Tendances 60 MODE Starter Sur un escalator, la mode démarre au quart de tour. 70 MODE & BIJOUX Corrélations Relations automnales entre peintres flamands, mode, objets et joaillerie. 74 NEWS BIJOUX Brillez, et puis Zut ! Du nouveau dans les boutiques lorraines. 76 ORBITE Les détails qui tuent Trois collections A/W 14-15 qui nous mettent en émoi. 78 FLASH MOOD Up to date Beaucoup d’envies et de collections capsules, trendy et abordables.

Zut numéro 8

80 DRESSING Come as you are Océane Robert 82 URBAN STYLES La fashion dans les streets de Metz et Nancy. 84 TENDANCES Les sélections de la rédaction.

96 SPORT Vandœuvre Nancy Volley Ball La mission des filles du VNVB : atteindre la LigueA 100 GASTRONOMIE Zut ! à table Hoops, Milk 102 LIFESTYLE Les sélections de la rédaction.


FESTIVAL

TOTAL THEATER TREFFEN LA GRANDE RÉGION EN SCÈNE !

14 — 30 NOV 2014

TRIER

LUXEMBOURG

ATELIER POSTE 4

THIONVILLE

Le projet TOTAL THEATRE est cofinancé par le Fonds européen de développement régional dans le cadre du programme INTERREG IVA Grande Région. L’Union européenne investit dans votre avenir.

INFOS TOTAL THEATRE


8 Zut ! édito

La fièvre du samedi soir PAR PHILIPPE SCHWEYER

C’est samedi soir et mon téléphone sonne alors que je m’apprête à enfiler ma veste Yves Saint Laurent pour sortir après une grosse semaine de boulot. Comme c’est le patron qui appelle, j’hésite un long moment avant de décrocher : - Salut, j’espère que tu as rendu ton édito. - Mon édito ? - Je te rappelle qu’on boucle demain… - Demain, c’est dimanche… - Justement, le monde appartient à ceux qui bossent le dimanche ! - Mince, je croyais que tu étais pour le progrès social, les congés payés, les 35 heures… - Arrête tes conneries. Si tout le monde bossait vraiment la semaine, on ne serait pas obligé de finir le week-end ! - Un de ces jours, tu vas me demander de me couper une main pour ton magazine et il faudra encore que je t’applaudisse… - On ne peut pas applaudir d’une seule main. - Avec tout ce boulot, je n’ai plus de vie… - Rien ne t’empêche de sortir dès que tu auras rendu ta copie. - Tu crois que je torche mes éditos en cinq minutes ? - Parfois oui…

- On voit que tu n’as jamais entendu parler de la souffrance de l’écrivain devant sa page blanche. - Si, mais personne ne t’a jamais demandé de te prendre pour un écrivain… Et tu peux très bien utiliser du papier coloré si t’as pas le moral. - Le pire, c’est qu’à cause de ton magazine, j’ai de plus en plus de succès avec les femmes… - Ah oui ? Et c’est quoi le problème ? - Ben, ça me met la pression… Certaines vont jusqu’à découper mes textes pour les apprendre par cœur. - Même si tu avais un million de lectrices en chaleur, ton boulot resterait exactement le même… - Tu parles ! Plus j’ai de lectrices, plus je me sens obligé de faire gaffe à ce que j’écris… Ces allumées analysent chaque mot à la loupe… Crois-moi, c’est un vrai cauchemar ! - Essaye de ne pas être trop dépressif. Ces derniers temps on se pose pas mal de questions dans l’équipe… - Ah oui ? - Les filles se demandent si tu ne couves pas une petite déprime… - C’est pas parce que j’écris des textes profonds que je suis forcément au bord du suicide !

- N’empêche que t’es de moins en moins drôle… - Si tu me laisses sortir ce soir, je te promets d’être drôle ! - Arrête avec tes promesses d’alcoolique. On attend ton texte pour demain 8h. - T’inquiètes, je vais te torcher ça en cinq minutes et ensuite je sors danser jusqu’au bout de la nuit ! J’ai besoin de vivre ! - Tu vois quand tu veux…


IR 14

NO .20

OF CH au

23

.10

OU LT .10

IVA 17

ST

DU

FE

FESTIVAL PASS

ACCÈS À TOUS LES CONCERTS 45€

ve 17.10.2014 // JAZZ

Soweto Kinch Trio di 19.10.2014 // Classic - Nouvelle Musique

Like A Moth To The Light layout : bunkerpalace.com

Récital de Cathy Krier / Création musicale: Catherine Kontz

ma 21.10.2014 // Jazz

The James Taylor Quartet me 22.10.2014 // lecture

Roman noir polychrome

Les dessous de la vierge à l’enfant Serge Basso de March et Enrico Lunghi

je 23.10.2014 // jazz

Roy Hargrove Quintet

CENTRE CULTUREL REGIONAL DUDELANGE 1A, RUE DU CENTENAIRE L-3457 DUDELANGE

WWW.OPDERSCHMELZ.LU


10 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

8

LES BOULES, ZUT ! Question Zut !, Il y a quelques jours, j’ai surpris mon mari en train de lire Zut ! en cachette aux toilettes. Depuis je me pose des questions sur la solidité de notre couple… Que puisje faire pour lui faire comprendre qu’il n’a pas besoin de se cacher pour lire Zut !? — Anne-Marie, 54 ans

Été 2014

culture tendances lifestyle

Lorraine Numéro 7 / Gratuit

Une lectrice de retour à Metz qui profite de son temps libre pour potasser sa collection de vieux numéros, un lecteur qui se cache aux toilettes pour dévorer son magazine préféré, un mari qui se retrouve privé de vacances à Saint-Tropez… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Démission Zut !, Depuis que j’ai à nouveau du temps libre, je me plonge dans la lecture des anciens numéros de Zut !. Contrairement à ce que je croyais, Zut ! n’est pas un magazine de mode réactionnaire. On y trouve des pages consacrées à la culture qui me font presque regretter d’avoir quitté mon job à Paris. — Aurélie, 41 ans. Démission Aurélie, On dirait que les préjugés ont la vie dure même chez les gens vraiment de gauche. Pourtant, si un article dans Zut ! fait moins de bruit qu’une couverture de Paris Match, question plaisir de lecture il n’y a pas photo… Et puis Metz, c’est tout de même nettement plus cool que Paris, non ?

Question Anne-Marie, Quoi que vous pensiez, votre mari est tout à fait normal. Une étude récente a d’ailleurs montré que 23% des hommes lisent Zut ! en cachette parce qu’ils ont du mal à dévoiler à leur compagne la part de glamour qui sommeille en eux. Bref, rien de grave ! Égalité Zut !, Pourquoi y a-t-il davantage de jolies jeunes femmes que de vieux beaux dans Zut ! ? Et surtout, à quand un homme en couverture ? Ce serait un grand pas pour l’égalité entre les hommes et les femmes, vous ne trouvez pas ? — Miko, 31 ans. Égalité Miko, Votre combat est perdu d’avance. Le directeur marketing et la directrice artistique du magazine sont convaincus qu’une femme en couverture, c’est plus sexy pour les lecteurs et plus rassurant pour les annonceurs. Il faudrait beaucoup de courriers comme le vôtre pour faire bouger les lignes… Merci pour ce moment Zut !, Ce que j’apprécie dans Zut ! c’est qu’il n’y aura pas une ligne sur le bouquin de Valérie. Alors, merci pour ce moment de répit très agréable que je passe en votre compagnie, bien loin de la presse people et des paparazzi. Vous êtes l’honneur de la presse française. — François, 60 ans. Merci pour ce moment François, C’est vrai que l’on ne va pas gâcher du papier pour parler d’un livre que son éditeur n’a pas daigné nous envoyer en service de presse, malgré les multiples relances de nos stagiaires et l’insistance du big boss qui rêvait de faire une plusvalue en le revendant sur PriceMinister.

Ziza Zut !, Avec mes copines, on a chipé un exemplaire de Zut ! qui traînait dans un salon de thé. C’est vraiment le meilleur magazine pour savoir où trouver des fringues sympas à Metz et Nancy. Pour la culture, il y a aussi Novo qui est un peu plus intello, mais que j’adore quand même ! — Nini, 17 ans. Ziza Nini, Effectivement, les deux magazines en question sont vraiment bien fichus. C’est presque un miracle de pouvoir lire deux magazines d’une aussi grande tenue en Lorraine. Comme dirait le poète Edouard Leclerc : « Nos régions ont du talent ! » Bande à part Zut !, J’aime bien la chronique de Fouzi, mais ça doit vous coûter un fric fou de faire appel à un type aussi génial ? En plus, avec Bande à part, son magazine de cinéma interactif, il doit déjà se faire un max de blé ! Vous ne voudriez pas donner sa chance à un jeune type fauché, mais talentueux ? — Jean-Luc, 48 ans. Bande à part Jean-Luc, Sachez que chez Zut !, on ne recule devant aucune dépense pour procurer du plaisir à nos lectrices ! Fouzi a du talent à revendre, alors on se met en quatre pour le garder ! Vous êtes sans doute fauché, mais à 48 ans, vous n’êtes plus de la première fraîcheur ! La prochaine fois, pensez à mentir sur votre âge… Les boules Zut !, J’ai adoré votre cahier spécial sur les expos de l’été dans le dernier Zut !. Comme il était truffé de bonnes adresses, j’ai préféré faire des virées au Luxembourg, en Alsace et même en Suisse que d’aller m’ennuyer à SaintTropez. Mon mari qui adore la pétanque avait un peu les boules… Gaby, 60 ans. Les boules Gaby, Alors à quoi ça sert la frite si t’as pas les moules ? Ça sert à quoi l’cochonnet si t’as pas les boules ? Ça sert à quoi Zut ! si t’es pas super cool ?


saison 2014-2015 LYRIQUE TURANDOT

Giacomo Puccini Version concert 21 - 23 septembre 2014

JEUX D’ENFANTS

d’après des œuvres de Georges Bizet Scolaires : 9 - 10 oct. 2014

UN AMOUR EN GUERRE

Welcome Byzance - photo : E. Hoffert

Caroline Glory 24 - 26 octobre 2014

LES CAPRICES DE MARIANNE

Henri Sauguet 21 - 23 novembre 2014

DON QUICHOTTE CHEZ LA DUCHESSE

Joseph Bodin de Boismortier 18 - 20 janvier 2015

DIE ENTFÜHRUNG AUS DEM SERAIL

L’Enlèvement au Sérail Wolfgang Amadeus Mozart 20 - 22 - 24 février 2015

LA VIE PARISIENNE

Jacques Offenbach 17 - 18 - 19 avril 2015

UN BALLO IN MASCHERA

THÉÂTRE SMALL TALK

Carole Fréchette 3 - 4 octobre 2014

LA DOUBLE INCONSTANCE

Marivaux 28 - 29 novembre 2014

LE MALADE IMAGINAIRE

Molière 27 - 28 - 29 janvier 2015

L’ÉTRANGER

Lecture d’extraits Albert Camus 27 - 28 février 2015

Un Bal Masqué Giuseppe Verdi 5 - 7 - 9 juin 2015

OUVERTURE DE LA BILLETTERIE À PARTIR DU 3 SEPTEMBRE 2014

JOYEUSES PÂQUES

Jean Poiret 27 - 28 mars 2015

BALLET CENDRILLON

Sergueï Prokofiev 19 - 20 - 21 - 26 31 décembre 2014

ROMÉO ET JULIETTE ENFER ET Sergueï Prokofiev CONTRE TOUT 13 - 14 - 15 mars 2015

Loïse de Jadaut, Georges Beller et Benjamin Isel 22 - 23 mai 2015

Scolaires : 23 - 24 - 25 mars 2015

LE SACRE DU PRINTEMPS

Igor Stravinsky précédé de

L’ESSENCE DE LA DANSE

Aram Khatchatourian, Nicolaï Rimski-Korsakov, Maurice Ravel, Claude Debussy 2 - 3 mai 2015

opera.metzmetropole.fr


12 Zut ! Chronique

Par Franck Dupont Illustration Benoit Schupp

madeleines

9

ICI L’OMBRE

Chaque semaine, le même dilemme. Comment grappiller la part la plus charnue possible du maigre budget estudiantin destiné aux nourritures terrestres pour l’affecter aux délices de la ville. On n’est définitivement pas sérieux quand on a 17 ans et qu’on a assez donné dans les promenades. On s’éveille aux années du « grand tout communiquant ». Nancy a sa Parenthèse, le premier vrai disquaire dont j’ai osé poussé la porte. J’ai bien croisé des vendeurs de disques auparavant mais ici l’air est différent. Les Beatles boots sourient aux creepers et à une multitude d’autres godillots fiers comme des spartiates avançant au coude à coude. Le patron veille sur ses bandes dessinées comme un dragon sur ses trésors tandis que JL, Monsieur disque, paraît amusé par ma candeur et ma propension naturelle à m’émerveiller devant un fanzine photocopié. Et quand il découvre ma méconnaissance de la topographie nancéienne nocturne, il s’improvise passeur. Pas de circuit court ou de filière « rock et assimilé » sans une visite régulière au Caveau des Dominicains, la salle que tous se plaisent à critiquer au comptoir mais qui héberge la nuit tout ce que la ville compte en prêcheurs défroqués du binaire.

Pas bégueule, j’achète un fanzine à JL, mon obole à Charon, et je promets de franchir le gué dans la semaine, déjà bien hanté par l’idée d’aller désacraliser ce lieu de culte enfoui je ne sais où mais qui donne de sérieuses preuves de vie sur les murs de la ville. J’aime les caves plus que les garages. Elles ont déjà hébergé toutes mes tentatives de groupe acnéique et j’ai compris très vite qu’on ne naît pas Orphée mais qu’on le devient, de descente en descente. Comment, sinon, oser porter autrement des projets souterrains ? Un garage band peut vite ouvrir sa porte. Un groupe de cave sait mieux que quiconque ce qu’il doit à l’ombre quand la lumière paraît. Les escaliers du Caveau des Dominicains sont humides sur leur partie haute et s’assèchent au fur et à mesure de la descente. Je crois bien qu’il pleuvait ce soir-là mais je compris bien plus tard que l’empressement de Patrick K., l’affable hôte de ces lieux, tenait moins du souci de mettre son public au sec que de le canaliser loin de la cour béante par laquelle il transitait. Une sombre histoire de voisinage. J’aimerai pour toujours cette défiance. Au plafond vouté et aux pierres enfumées et résonnantes des limbes

s’opposait un ensemble d’immeubles à la fausse modernité qui ne demandaient rien que de la continuité dans le silence. Mais le caveau se plaisait à faire résonner la cour et à tenter chaque soir de l’aspirer vers le dedans, vers le fond. J’y ai vu des choses que l’on ne pourrait imaginer (Certain General, ce soir-là, et de vivifiants concerts « arrêtés », Gun Club ou Shop Assistants entre autres saillies). J’y ai traversé le miroir à plusieurs reprises pour rejoindre la scène et ses ridicules coulisses. J’ai aimé aussi en sortir bruyamment pour mieux replonger après entracte. Le Caveau des Dominicains a fermé ses portes en 2000, lassé, terrassé par la volonté des riverains, cette masse anonyme qui parle fort la fenêtre fermée. La ville a engendré d’autres caveaux, dernières balises avant le règne des salles de musiques actuelles. Mais ne comptez pas sur moi pour pester contre le vendeur de tapis qui a hérité des murs car il se dit en lieu sûr que les habitants de la cour des Arts continuent, bien après, à avoir les oreilles qui sifflent.


N TENDA

CE

K O O L

GENTLE

( WO) MAN L UNE T T E S E N T OUS GE NRE S

DĂŠcouvrez toutes nos collections et nouvelles tendances dans votre magazine

LUNETTES ATTITUDES

SIRET 530 661 511 000 10 - 03 88 410 650 - 01073

OFFERT EN MAGASIN !

NANCY - 44 rue Saint-Jean - www.maurice-freres.com


14 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

8

SANS FILTRE

Elle est bien loin, l’époque où le tabac était synonyme d’élégance… Aujourd’hui, la peau est peut-être devenu le dernier endroit où se niche sa belle odeur. Pas celle des feuilles qui sèchent, qu’à moins d’avoir vécu à la campagne avant-guerre ou voyagé hors des sentiers battus sous les tropiques, personne n’a jamais vraiment senti. Pas non plus celle des cigares, plus lourde, plus patchouli, terreuse et humide. Ni celle d’un fond de cendrier au lendemain d’une nuit d’angoisse. L’odeur d’un tabac finement coupé, qu’on hume le nez dans la blague. Beau dans la vie, il est sublime en parfum. Chaud, légèrement sucré et miellé, voire caramel, il se teinte parfois de bois blond, celui des copeaux d’un crayon à papier, ou se fait épicé et sec, arrosé d’un peu d’alcool brun… Toujours riche, fin et nuancé, le tabac est (en toute subjectivité), l’une des plus belles notes en parfumerie. L’une des plus discrètes aussi. Depuis que la disparition tragique de Gucci pour homme, il habite plutôt les parfums rares (on oubliera l’inepte Amen Fleur de Havane chez Mugler…). La note tabac n’est pourtant pas difficile à obtenir : on peut extraire des feuilles une absolue, et reproduire l’odeur que s’en dégage par la technique du

headspace*. Peut-être est-ce son raffinement et les images qu’elle charrie qui la tiennent éloignée des flacons. Androgyne et racé, le premier jus construit autour d’elle (à notre connaissance) donne le ton. L’immense Le Tabac blond de Caron (Ernest Daltroff, 1920) s’inspire de ce nouveau produit, introduit par les Américains pendant la Grande Guerre et fumé par les garçonnes qui le préfèrent au tabac brun. Sec, mat, très masculin, il est le parfum d’une déesse en costume pantalon, qui tire sur son fume-cigare après avoir piloté son biplan. Les tabacs récents sont souvent plus ambrés, plus vanillés, mais toujours ambivalents, aussi beaux avec un costume façonné main sur Savile Row que porté par une femme en jean. On les aime blonds et secs, quand leur sillage se fait discret et élégant, et on les préfère réchauffés à même la peau. Le parfum dans ce qu’il a de plus raffiné, de plus troublant et de plus beau. * technique qui permet de reproduire la composition moléculaire d’une odeur. Celle-ci ne contient souvent qu'une partie des molécules de l'élément odorant (fleur, feuille, bois…), c'est pourquoi l'extrait de rose, par exemple, ne sent pas comme la fleur.

De bons tabacs Aqua di Cuba, Santa Maria Novella. Plus cigare que cigarette, très miellé et épicé : un tabac addictif. Feuilles de tabac, Miller Harris (Lyn Harris, 2000). Chic et subtil, avec de belles notes de cuir en fond : un tabac de lord. Back To Black, By Kilian (Calice Asancheyev-Becker, 2009). Sec, ambré mais sans sucre, discret et facetté : un tabac très sombre et très beau. Tobacco vanille, Tom Ford (2007). Riche et matiné de crème anglaise : un tabac résolument gourmand. Volutes, Diptyque (Fabrice Pellegrin, 2012). Chaud, ambré, alcoolisé et vanillé : un tabac offensif.


SWATCH STORE 6 rue Saint Georges 54OOO Nancy - Tél. : O3 83 36 33 63

SWATCH STORE – 12 rue des Hallebardes 13 rue des Clercs 67000 Strasbourg - Tél. : 03 88 22 22 68 57OOO Metz - Tél. : O3 87 18 78 85


16

Nancy vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Arno Paul

О


17

Propriétaire de boutique mer 8 oct

Où ?

Le Musée des Beaux-Arts « Je suis un rat de musée (rire !) Pour moi, la mode est liée à la culture, à l’art… Il s’impose dans ces lieux la nécessité de l’inutilité. J’y puise ma liberté de regard, je plonge dans la mémoire collective de la légende des siècles. J’y assouvis mon besoin des savoirs et y retrouve le langage revisité de nos créateurs. »

Christiane Guillermin 62 ans

Actu !

Nouvelles lignes et nouvelles têtes : Jeremy Scott pour la ligne Moschino, Julie de Libran pour Sonia Rykiel, 1ère ligne Black Label de Ralph Lauren, Brunello Cucinelli... Évidence 29, rue Gambetta à Nancy 03 83 37 28 20 www.boutique-evidence.fr

Veste et pantalon en cuir Ralph Lauren, pull en cachemire Céline et escarpins Prada le tout chez Évidence


18

Gérant des Domaines

Gautier Maire 41 ans mer 8 oct

Où ?

Grand Café Foy « Cela fait 17 ans que je suis caviste à Nancy. Je passe le peu de temps libre que j’ai sur la place Stanislas. C’est un lieu où il fait toujours bon s’arrêter. Le Grand Café Foy propose une cuisine authentique et une carte de whiskies exceptionnelle ! »

Actu !

Deux fûts de rhums de Guatemala XO vieillis en fût de Sauternes et un fût de 24 ans d’âge de Guyane. Arrivée d’un Bourgogne Faiveley. Nouveau site Internet et salle de séminaire rénovée. Les Domaines Angle des rues Saint-Julien et Claude Charles à Nancy 03 83 30 53 39 www.lesdomaines.eu

Pull en alpaga Chicama, chemise Hartford, pantalon Jacob Cohen, manteau Paul Smith, le tout chez Tolub à Nancy


19 mer 8 oct

Vice-présidente & Présidente de l’association La Masse Hystérique

Anne Laure & Florianne Gavoille 23 et 21 ans

Où ?

Galerie d'art le Boucl'art « C’est un lieu qui a une âme et qui mélange différents domaines artistiques. Nous nous y sentons bien, c’est un espace cosy qui favorise les réels échanges. »

Actu !

4e festival de La Masse Hystérique en avril 2015. À suivre sur leur site, sur Instagram, Twitter et Facebook. LaMasseHysterique.shost.ca Florianne : Robe imprimée Ba&sh Anne Laure : Pull marinière Levi’s et perfecto en cuir Maje Le tout au Printemps à Nancy


20

Gérant de boutique

Aurélien Aromatario 30 ans

mer 8 oct

Où ?

Actu !

« C’est un lieu vivant que les gens peuvent s’approprier. On y lave des vaches limousines sous nos fenêtres, on y croise des éléphants, des chevaux au gré des différents événements qui ponctuent les saisons… C’est avant tout mon quartier depuis plus de dix ans. »

Bergam Concept Store 5, rue Amerval à Nancy 03 83 36 59 97 bergamconceptstore.blogspot.com

Cours Léopold

Arrivée de nouvelles marques : Apotheca, Bang Bang Kid ou Westwing. Nouveau lieu pour 2015.

Veste en laine et chemise Atelier Scotch, gilet Grand Sasso, le tout chez Tolub à Nancy


SONIA RYKIEL MOSCHINO PREMIERE LIGNE RALPH LAUREN BLACK BRUNELLO CUCINELLI GENTRY PORTOFINO TARA JARMON MAX ET MOI CHEAP PAULE KA HERNO

29 rue Gambetta - 54000 Nancy 03 83 37 28 20


22

Metz vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Sébastien Grisey

О

Où ?

Les remparts médiévaux « Ces fortifications donnent pour moi tout leur charme à la ville. J’adore les longer à vélo, au bord de la Seille. C’est ça aussi Metz, je crois : tous ces vestiges militaires d’époques différentes, véritables trésors de l’Histoire cachés, parfois restaurés, parfois devenus sauvages, qui s’étendent jusque dans les forêts alentours et que je n’arrête pas de découvrir lors de mes balades. » Actu ! Du 14 au 30 novembre, inauguration du nouveau festival TTT, au NEST et dans toute la Grande Région. NEST Théâtre 15, route de Manom à Thionville 03 82 82 14 92 www.nest-theatre.fr


23

jeu 9 oct

Louise Beauchêne Responsable de communication du NEST

27 ans

Robe Dolce & Gabbana et perfecto en cuir Joseph chez Ted à Metz


24

Jean-Philippe Brechon 38 ans

ven 10 oct

Fondateur de Lorweb

Où ?

15 en Jurue « Oubliée des Messins, elle relie le haut et le bas de la ville. Une rue de libres penseurs qui ont fait la ville telle qu’elle est aujourd’hui, qui ont refait le monde entre le café Mathis et le temple maçonnique du n°15, un endroit intellectuellement symbolique. C’est un lien entre la ville où je vis et mon mode de pensée. »

Actu !

Développement de nouveaux outils de communication digitale : mise au point d’une appli dans le domaine médical qui permet un recensement des médecins libres selon les différentes pathologies. Lorweb 3, rue des 3 Evêchés à Metz 03 87 62 85 95 –www.lorweb.com Blouson en laine Balenciaga, sweat à capuche et t-shirt imprimé Dior, le tout chez Ted à Metz


25

Valérie Audren-Guelton 35 ans

Éléonore Jacquau

Chargée d’information au Frac Lorraine

36 ans Chargée de projets artistiques au Frac Lorraine lun 6 oct

Où ?

Le jardin des récollets « Il fait partie de ces jardins que l’on découvre au hasard d’une balade. On aime l’ambiance de ce jardin perché sur la colline Sainte-Croix avec ses plantes toxiques mais aussi médicinales. »

Actu !

Ouverture de saison le 17 octobre avec l’exposition collective Rumeurs du Météore. 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine 1 bis, rue des Trinitaires à Metz 03 87 74 20 02 – www.fraclorraine.org Eléonore : perfecto noir Version Originale et pull en laine Galeries Lafayette Valérie : manteau Avant-Première et écharpe Lafayette Collection


26

Jean Denis Sagan 56 ans

Architecte

ven 26 sept

Où ?

Tour Bismarck « Un monument unique en France, élevé sur le Mont Saint-Quentin, un escalier métallique en colimaçon et une vue imprenable sur Metz. Un lieu de rendez-vous, potos, cigarettes et premiers baisers… Mais ça, c’était avant… »

Actu !

Retour à Metz après dix années de voyage. Petit resto rue Sainte-Marie, villas, programme de logement sur Thionville, expos… 17, rue des Roses à Metz http://saganarchitecte.carbonmade.com www.t-galerie-bubbleart.com Veste en cuir Seraphin, pull en laine Dior et écharpe Gucci, le tout chez Ted à Metz



THALIA THEATER HAMBURG + NTGENT

FRONT LUK PERCEVAL LUNDI 10 + MARDI 11 NOVEMBRE 2014 20H30 - ESPACE GEORGES-SADOUL

PREMIÈRE FRANÇAISE

BILLETTERIE - 03 29 56 14 09 - billetterie@ville-saintdie.fr La Nef - Fabrique des Cultures Actuelles


Culture Coconing

www.bonjourjohanna.com

par Johanna Tagada


30 Zut ! Culture Portrait

CHASSEUR DE FANTÔMES PAR BENJAMIN BOTTEMER PORTRAITS ARNO PAUL

Dans la famille des dessinateurs nancéiens, voici l’explorateur. Depuis son éclatant atelier du Faubourg des Trois-maisons, Jochen Gerner décortique la géographie de l’image imprimée, à travers projets d’éditions et expositions. Autant de cartes à décoder pour tracer les chemins de l’imaginaire.

Jochen Gerner multiplie les projets et puise son inspiration dans des territoires multiples. En attente sur son plan de travail, une série de ces cartes de géographie qui tapissaient les salles de classe, une matière qui symbolise idéalement son processus de création : l’auteur-dessinateur est fasciné par les codes et les symboles qui se nichent dans les images de toutes sortes. Il commence par les inventorier : visages, fragments de paysage, symboles, mots et citations aussi. Les pages de ses ouvrages se remplissent également de visions fugitives aperçues lors d’un voyage en train (dans Grande vitesse) ou défilant dans son esprit vagabond (dans En Ligne(s), issu de « carnets téléphoniques »). Il y applique également un procédé de recouvrement, noircissant, barrant, occultant les pages d’œuvres préexistantes, notamment de bandes dessinées (avec Abstraction 1941-1968 ou TNT en Amérique), créant pour chaque album un propos nouveau et détourné. « Il s’agit de deux démarches différentes mais qui se croisent, explique Jochen Gerner. Le processus de recouvrement est lié au fait de s’opposer à la prolifération, d’aller à l’essentiel. Je cherche à être plus synthétique aujourd’hui. » Son incursion il y a quelques années dans le champ de l’art contemporain est liée à ce souci de proposer des lectures différentes d’images qu’il fait siennes, capturant les « fantômes » cachés sous le dessin.

Premières expériences Jochen Gerner a entamé très tôt cette exploration débridée du texte et de l’image : sur les étagères d’un père professeur de dessin et d’Histoire de l’art et d’une mère lexicographe, il découvre une foule d’images, parcourt également les expositions. Il créera son propre vocabulaire visuel sans établir de hiérarchie entre ces informations. « Je me suis forgé une bibliographie où tout est sur la même ligne : Claire Brétécher et les numéros d’Art press, la découverte de Queneau et Perec lorsque j’étais ado, les dessins de botanistes, d’architectes… J’étais toujours attentif au rapport entre écrit et image, et c’est ce que j’ai retrouvé lorsque j’ai découvert la bande dessinée. » Lors de ses études aux Beaux-arts, il navigue déjà entre les disciplines, découvrant la littérature sous un angle inédit en effectuant un travail de recherches sur l’ATILF, base de données informatisée où il tisse des liens entre auteurs, mots, citations… « C’était comme un puzzle, ça m’a donné des idées. » Il compare cette expérience à celles menées par l’OuLiPo, l’Ouvroir de Littérature Potentielle, dont il rejoindra le pendant BD, l’OuBaPo, au milieu des années 90. Cette gymnastique artistique impulsée par la contrainte l’inspire, et il l’intégrera à nombre de ses travaux. « Lorsque je suis totalement libre, je me bloque ! Alors que par exemple, lorsque je travaille pour un journal qui me donne un format précis, l’idée vient tout de suite. » Dans Courts-circuits géographiques ou (Un Temps), qui font partie de ses premières publications, il s’impose de dessiner directement, sans crayonné. « Mais j’ai fini par devenir trop précis et minutieux, alors j’ai décidé d’arrêter, de casser ma pratique pour mieux me renouveler. »


31


32 Portrait Jochen Gerner

“ Ce qui m’attire, ce sont les liens qu’on tisse dans notre esprit lorsqu’on observe deux images côte à côte. ”

Extrait de Branchages, carnet de dessins téléphoniques (2002-2008), L’Association, 2009


33 Jochen Gerner et Hergé Disparitions et (re)trouvailles

Extrait de Relectures, exposition Second Plan, galerie Anne Barrault, Paris, 2013

Voyages dans les matières imprimées À Angoulême, sa rencontre avec Lewis Trondheim lui ouvrira les portes de l’Association, maison d’édition singulière dans le paysage français, où l’on met en valeur les idées les plus aventureuses. Il y publiera de nombreux albums. Après un séjour à Paris pour travailler au plus près des rédactions, il s’envole pour New York, collaborant occasionnellement à quelques quotidiens locaux, dont le New York Times. Mais Jochen Gerner préfère parcourir les rues afin de recueillir la matière de Courts-circuits géographiques, pour lequel il bénéficie d’une bourse. Autre rencontre décisive : celle avec Olivier Douzou des éditions du Rouergue, qui publie pour la jeunesse. L’occasion pour Jochen Gerner d’ajouter une nouvelle corde à son arc dans un genre où le livre-objet, notion qui lui est chère, est à l’honneur. « Il y a des possibilités dans la forme mais pas dans le fond, tempère-t-il. Il faut toujours penser au public, et certains éditeurs sont très pointilleux par exemple sur les couleurs utilisées. J’apprécie la contrainte, mais il n’en faut pas trop non plus, car à la fin, l’œuvre peut se diluer. »

La réactivité, le lien avec l’actualité inhérents au dessin de presse l’intéressent également : la caricature n’est pas son domaine et il est souvent sollicité par Le Monde ou Libération pour illustrer des faits de société, des sujets financiers ou scientifiques. « Les directeurs artistiques ont tendance à mettre les dessinateurs dans des catégories. Pour ma part, c’est souvent lié à des trucs abstraits, avec des pictogrammes, ce genre de choses : je pense que mon style est une solution graphique pour eux. » Pendant la campagne présidentielle de 2007, il réalise pour Libération la série Cellule de campagne, avec Yan Lindingre, où il retrace l’activité des conseillers en communication d’un certain candidat plutôt nerveux et hyperactif. « Les micro-événements arrivaient trop vite, on était dépassés ! raconte-t-il. Des gags tout faits apparaissaient et annulaient ce qu’on avait déjà trouvé. Cette compression de l’actualité politique que constitue une campagne présidentielle était une expérience à la fois intéressante et épuisante. »

C’est avec TNT en Amérique en 2002 que Jochen Gerner aborde pour la première fois l’univers du reporter. Il y recouvre la quasi-intégralité des planches pour ne laisser apparaître que les contours d’automobiles, d’usines, de rouages, et quelques mots. « Je ne suis pas spécialement fasciné par Tintin, mais c’est un personnage qui a marqué beaucoup de gens. Et j’y trouve de nombreuses strates à explorer. » Pour la revue Lapin, éditée par l’Association, il reprend une quinzaine de pages d’Objectif Lune au crayon sur papier millimétré sous formes de codes secrets et de dessins géographiques. De même, il découvre une correspondance entre une partition de la Castafiore et les parterres de fleurs représentés dans les cases qui suivent. « Ce sont ce que j’appelle des fantômes, qui peuvent naître de manière consciente ou inconsciente dans l’esprit de l’auteur, ou être issus de mon imagination. » Pointilleux sur l’utilisation du personnage de Georges Rémi, ses héritiers multiplient les procès. Jochen Gerner, qui a modifié la typo d’Hergé protégée par le droit d’auteur pour son TNT en Amérique, n’a pas encore eu de leurs nouvelles. « Je sais simplement que le musée Hergé a apprécié. »

Extrait de TNT en Amérique, L’Ampoule, 2002


34 Portrait Jochen Gerner

Entre quatre murs La rencontre en 2003 avec la galeriste Anne Barrault, par l’intermédiaire d’une exposition collective de l’OuBaPo, permettra à Jochen Gerner d’entrer de plain-pied dans le monde de l’art contemporain. Dès lors, ses projets d’édition voyagent vers les galeries, et vice-versa. « J’essaye de circuler librement entre tout cela, rien n’est calculé, il faut simplement que cela soit pertinent. » TNT en Amérique ou encore Relectures se prêtent à merveille, de par leur esthétique, leur format et leurs messages cachés, à un séjour sur les murs. Relectures utilise le format de la planche et les cases de la BD pour représenter des correspondances, réelles ou imaginées, entre le dessin et des détails évoquant le cinéma, l’art, la littérature, la bande dessinée. « Dans une exposition, mon travail a une visibilité différente : on peut y lire les planches noircies de TNT dans deux grands cadres, c’est comme le panorama d’une ville la nuit », décrit l’auteur. Parmi les dizaines d’expositions collectives (plus une vingtaine personnelles) auxquelles il a participé, La Ville dessinée en 2010 à la Cité Chaillot à Paris, tisse des liens entre architecture et bande dessinée. Une passerelle qu’il se plaît toujours à emprunter ; il a d’ailleurs collaboré avec un architecte pour dessiner les plans de son nouvel atelier. « La démarche est proche entre les deux pratiques : le fait de concevoir un univers, l’architecture d’une page… lorsque j’ai effectué des recherches pour Contre la Bande dessinée (où il rassemble et illustre des propos entendus à propos du 9e Art), les remarques les plus positives venaient souvent d’architectes. » Vers l’inconnu et au-delà Passant sans cesse d’un univers à l’autre, menant un travail de recherches constant pour des projets futurs ou imaginés, Jochen Gerner semble avant tout stimulé par cette phase d’exploration qui va lui permettre de détourner, pirater la matière première que constitue l’image. « Je suis dans la documentation et l’analyse, je préfère créer des accidents sur des terrains inconnus plutôt que de faire de la fiction, dont la création me paraît un peu faus-

sée : ça ressemblera forcément à quelque chose. Ce sont avant tout les découvertes qui m’attirent, et les liens que l’on tisse dans notre esprit lorsque l’on observe deux mots ou deux images côte à côte ». Ses expériences à venir s’articulent autour d’albums de Tintin, sujet récurrent dans son travail, et d’un album de bande dessinée… presque classique. Jochen Gerner serait-il prêt à revenir vers un genre dont il n’a cessé de jouer avec les codes et les références, mais qu’il n’a que peu abordé au sens strict du point de vue narratif. Bref, faire un album « normal » ? « Il le sera au premier abord, mais en fait il y aura tout un code qui démontrera que ce n’est pas vraiment le cas, sourit-il. Ce sera un travail sur la notion de temporalité dans la bande dessinée. » Jochen Gerner

continue à rassembler dans ses classeurs des matériaux divers, apprend l’art complexe de la scénographie pour mettre en espace ses créations, travaille sur la couleur, s’essaye aux œuvres plastiques, avec le souhait de jongler avec les disciplines. « Mes projets se superposent, avec des rythmes de travail différents ; en ne faisant que de la BD, j’aurais pu m’enfermer dans une logique où je serais tributaire des droits d’auteurs, ce qui m’aurait poussé à reproduire ce qui a du succès, idem pour les expositions. La diversité m’apporte la liberté. » www.jochengerner.com


35 Bibliothèque d’icônes

— La ville en négatif

Amérique du nord (politique), exposition Perdre le Nord, studio Fotokino, Marseille, 2013 et exposition Second Plan, galerie Anne Barrault, Paris, 2013

Avec Marseille panorama polaire, Berlin (Jochenplatz) ou Courtscircuits géographiques, réalisé lors d’un séjour à New York, Jochen Gerner redessine la ville, ses contours, ses couleurs, ses symboles et les personnages qui peuplent l’imaginaire urbain. « J’adore être un étranger quelque part. C’est valable dans mon travail comme lors de séjours, qui ont changé ma vision de la France. »

“ Rien n’est calculé, il faut simplement que cela soit pertinent. ”

— Catalogues en questions

Extrait d’Abstraction, 1941-1968, L’Association, 2011

Jochen Gerner classe, thésaurise, aligne et regroupe, créant ses inventaires particuliers (sauf lorsqu’il s’attaque au catalogue Ikea) dans Branchages, En Ligne(s), ou Grande Vitesse, parfois sous une apparence trompeuse de désordre. « Il y a toujours une structure, mais il s’agit à chaque fois d’un récit qui ne veut pas donner toutes ses clés. » Dans Contre la Bande dessinée, il répond par le dessin, avec humour et ironie, à une foule de propos recensés autour de la bande dessinée, dans les médias, le cinéma, la littérature…

— Le feu et la glace

Extrait de Branchages, carnet de dessins téléphoniques (2002-2008), L’Association, 2009

Dans Panorama du feu, un coffret de 51 livrets, l’auteur s’approprie un genre représentatif d’une période de l’histoire de la bande dessinée : les illustrés d’après-guerre évoquant la Seconde Guerre Mondiale. Il y dégage une iconographie récurrente autour du feu. Dans Abstraction 1941-1968, il détourne d’anonymes bande-dessinées du même genre pour les lier à l’art moderne et abstrait de l’époque. Panorama du froid s’apparente à un voyage fait de blancs et de bleus dans des contrées glacées : l’Espagne, Berlin, le Titanic au large de New York en 1912, des albums de Lou Reed ou de Kraftwerk...


36 Zut ! Culture Musiques

NOU —VELLE AIRE

DOSSIER COORDONNÉ PAR BENJAMIN BOTTEMER

La BAM, ou Boîte à Musiques, nouvelle salle dédiée aux musiques actuelles à Metz, est enfin sortie de terre. Un lieu réclamé par les artistes, les associations et le public, et ambitieux à plus d’un titre. Conçu par la star Rudy Ricciotti, il est un geste architectural fort, et s’inscrit dans un quartier complexe et en pleine restructuration dont il va contribuer à changer l’identité. Aux côtés des historiques Trinitaires et de l’Arsenal, la BAM doit évidemment compléter l’offre de la ville en matière de concerts mais aussi permettre aux organisateurs de travailler ensemble, autour un projet commun. Un lieu attendu par le public, mais aussi un outil structurant pour la politique de la ville. Avec ce nouveau lieu, quatre ans après l’ouverture de Pompidou, Metz mise clairement sur la culture pour rayonner dans la région, et au delà.

Photo Sébastien Grisey


37

Permettre aux acteurs culturels de travailler ensemble, élargir l’offre de concerts, amener le public dans un quartier qu’il connaît mal : la BAM est un projet ambitieux qui promet d’ouvrir bien des perspectives aux spectateurs et à la ville. Et BAM ! Le refuge pour amoureux de musiques urbaines et électroniques, pour héritiers du rock et du folk à papa, du punk même pas mort ou que sais-je encore a ouvert ses portes en fanfare le 26 septembre, avec un week-end d’inauguration où groupes d’envergure internationale et musiciens locaux se sont partagés l’affiche, de Woodkid à ASP en passant par Omar Souleyman. La Boîte à Musiques, tant attendue pour offrir à Metz une structure comparable à celle du voisin nancéien (qui avait pris un peu d’avance avec l’Autre Canal) est devenue réalité. Il faut dire qu’on en parlait depuis plus de cinq ans, et qu’elle prenait presque des allures d’arlésienne. Les moyens sont désormais là, avec une grande salle modulable de 1200 places, un studio-scène pour les résidences, et trois studios de répétition. Les liens que souhaite tisser la BAM avec son riche environnement local et régional sont prometteurs. Le bâtiment a de la gueule, imaginé par la star des architectes hexagonaux Rudy Ricciotti (voir page 41). Et la programmation semble déjà coller au leitmotiv de la structure, associée aux Trinitaires au sein de Metz en Scènes : suivre la même direction, mais en mieux et en plus grand. Une gestation prolongée 2009 : la nouvelle municipalité entre en piste et la politique culturelle est déjà au cœur du discours, avec en toile de fond l’ouverture prochaine du Centre Pompidou-Metz et la Nuit Blanche, exportés de la capitale. Côté musique, les Trinitaires se redynamisent et intègrent avec l’Arsenal le

Tous en boîte

Photo Sébastien Grisey

nouvel Établissement Public de Coopération Culturelle Metz en Scènes. Les associations et le public messin le clament haut et fort : il faut une salle de musiques actuelles d’envergure à Metz ! La fédération d’associations musicales le Bœuf nocturne est à la pointe du débat depuis plusieurs années, et Musiques Volantes est déjà une référence en matière d’organisation de concerts, avec un tout nouveau partenariat privilégié avec les Trinitaires. Le projet est sur les rails. Nicolas Tochet, Pauline Husser et Patrick Perrin, qui ont été ou sont toujours des acteurs majeurs de ces associations, font aujourd’hui partie de la cheville ouvrière chargée de faire vivre la BAM, avec Laurent Vergneau, responsable du Pôle Musiques actuelles après être passé par le Noumatrouff à Mulhouse. « La BAM proposait un équipement performant, précise-t-il, mais ce qui m’a vraiment motivé dans ce projet, c’est la complémentarité avec les Trinitaires et le travail en commun avec l’Arsenal : une collaboration plutôt atypique en France. J’ai aussi été frappé par le dynamisme de la scène locale. »

La vie à deux… et plus L’une des questions que soulevait l’ouverture d’une belle et grande salle moderne était le devenir des historiques Trinitaires, installées dans un ancien monastère à l’architecture atypique mais aux salles un brin exiguës (300 places), qui se sont distingués par une programmation souvent audacieuse et constituent un lieu de rencontre et de création emblématique. Finalement, BAM et Trinitaires fonctionneront en binôme, se partageant concertsdécouvertes et grands formats, répétitions et résidences. L’enjeu est de préserver l’exigence d’une salle de musiques actuelles tout en d’élargissant la programmation à des artistes plus fédérateurs… « On s’est vite rendus compte que les Trinitaires pourraient faire office de club, car la Boîte à Musiques ne bénéficie pas de petite salle » explique Nicolas Tochet, ex-directeur des Trinitaires, désormais délégué artistique de Metz en Scènes. « Dans l’esprit, rien ne va vraiment changer par rapport aux Trinitaires, où s’est forgée une identité, précise Laurent Vergneau. Mais la BAM servira aussi à s’ouvrir à d’autres styles qui toucheront plus de monde. » Entre la Boîte à musiques et les Trinitaires, 140 dates à l’année multiplieront les propositions.


38 Musiques La BAM

La cohérence d’un projet global Il s’agit donc d’un projet à deux têtes (trois si l’on compte l’Arsenal, qui sera associé ponctuellement à l’activité du duo BAM/ Trinitaires) qui fait désormais site web commun. Reste à savoir si le public l’identifiera comme tel, d’autant que la distance géographique entre les Trinitaires, au cœur du Vieux Metz, et la BAM dans le quartier de Borny en restructuration (voir pages suivantes) ne facilite pas les choses… Une des idées fortes du projet est de faire circuler les publics entre Arsenal, Trinitaires et Boîte à Musiques. Du centre-ville vers la périphérie, d’une salle reconnue pour son exigence en matière de musique classique et de danse contemporaine vers une salle de concerts de musiques actuelles aux reflets multicolores, et vice-versa, tout en mêlant jeune public, étudiants, trentenaires, etc. Sans oublier les artistes. « Fédérer est pour nous une philosophie, déclare Jean-François Ramon, directeur de l’Établissement Public de Coopération Culturelle Metz en Scènes. On a un dispositif unique, au sein duquel nous initions depuis 2009 des projets transversaux entre les artistes, qui voyagent d’un lieu à l’autre et croisent leurs disciplines. » « Logique d’écosystème » Si les concerts restent les événements les plus remarqués et attendus, une grosse partie du travail des salles de musiques actuelles reste moins visible du grand public : l’accompagnement artistique. Comprenez le soutien à la création locale, la possibilité pour les groupes de bénéficier de salles de répétition, d’assistance et de conseils de toutes sortes (juridiques, artistiques, techniques) dispensés par des professionnels, et d’un espace de création tel que le studio-scène de la BAM, qui pourra également accueillir une centaine de personnes pour des showcases. C’est à la BAM que Chapelier fou finalisera la création du nouveau live de son dernier album, Deltas, aux côtés de trois musiciens, avec une restitution sur scène le 25 octobre. La chorégraphe et danseuse Aurélie Gandit, après plusieurs résidences à l’Arsenal, a mis en place au côté du musicien Guillaume Marietta, le projet Cease to know… mêlant histoire du rock et danse. Un travail déjà mené par les Trinitaires, qualifié de « logique d’écosystème », et qui prendra de l’ampleur avec le

L'équipe de Metz en Scènes : Laurent Vergneau, responsable Pôle Musiques Actuelles, Patrick Perrin, programmateur, Nicolas Tochet, délégué artistique, Pauline Husser, chargée de communication - Photo Sébastien Grisey

nouvel équipement que constitue la BAM. Au rayon action culturelle, des ateliers de Musique Assistée par Ordinateur, des initiations en tout genre (où le jeune public n’est pas oublié), des rencontres et des discussions, dont une partie se tiendra à la Médiathèque Jean Macé, à une centaine de mètres de la BAM, qui accueillera également le Centre de ressources de la salle, le CReM. Entrée en jeu Avec cet équipement et les synergies qu’il génère, Metz fait clairement des musiques actuelles un axe fort de sa politique culturelle, et débloque des moyens financiers. Le projet est ambitieux… et attendu au tournant, même si l’heure du bilan ne sonnera pas avant la fin de la première saison. Lors d’un premier trimestre qui sera décisif pour imprimer la marque du projet en termes de programmation, pas question pour l’équipe dirigeante de « faire du tape-à-l’œil » mais de mettre en avant la cohérence globale. « On nous attend sur la fréquentation, mais ça ne peut pas être le seul critère, car il s’agit aussi de développer des projets innovants », insiste Jean-François Ramon. Avec un budget prévisionnel de 2,6 millions d’euros pour la BAM et les Trinitaires, une douzaine d’employés supplémentaires dont les compétences sont mutualisées, il existe un risque pour son directeur : « Il ne faut pas se bureaucratiser, garder une dynamique et ne pas brimer les initiatives. »

Un propos appuyé par Chapelier fou : « Il était nécessaire de mettre à disposition des espaces de création pour les artistes à Metz, mais il faut prendre garde à ne pas trop institutionnaliser et encadrer : un artiste a besoin de moyens mais surtout de liberté. » Dans un contexte où les budgets sont partout en baisse, Metz mise à nouveau sur la culture. On songe à l’exemple de l’Autre Canal qui, après des premières années très volontaires, a dû se résoudre un temps à mettre de côté une partie de sa programmation la plus pointue faute de moyens, pour ne pas sacrifier ses actions en matière d’accompagnement artistique. « Il n’y a pas de pression pour l’instant, la Ville nous offre des moyens, la question se posera éventuellement dans les années à venir », note Nicolas Tochet. Séduire de nouveaux spectateurs tout en faisant des propositions à risques, se faire adopter par le public, les habitants, attirer des artistes confirmés, soutenir les projets des associations et des amateurs, favoriser la création : la BAM doit jouer sur plusieurs tableaux pour exister au sein d’une région déjà bien équipée en matière de musiques actuelles, et porter les ambitions de la Ville. La Boîte à Musiques 20, boulevard d’Alsace, à Metz www.trinitaires-bam.fr


39

“ Il ne faut pas se bureaucratiser, garder une dynamique et ne pas brimer les initiatives. ”

Les dates à retenir © Agence Rudy Ricciotti

Festival Zikametz 16.10 18.10

La phalange associative À la BAM, les concerts et festivals organisés par les associations (Musiques Volantes, Haunting the Chapel, Zikametz, Melting pot, Freeze...) représentent un tiers de la programmation. Ainsi, les festivals Musiques Volantes et Zikamine se dérouleront cet automne dans les deux lieux, ce qui permet notamment à l’association Zikamine de programmer une bête de scène en ouverture : Chinese Man. « Il faut trouver un équilibre entre des groupes capables de remplir une telle salle sans étouffer les groupes de moindre envergure et les groupes locaux, note Adeline de l’association Zikametz. On a tout de suite été concertés dans ce sens en amont, au sein du dispositif de réflexion. » Pour Musiques Volantes, déjà chargée d’une partie de la programmation des Trinitaires, le partenariat se poursuivra logiquement au sein de la BAM. « Cette nouvelle structure pourra nous permettre de programmer des groupes que les Trinitaires ne pouvaient pas accueillir », précise Patrick Perrin, programmateur. Pour le collectif de hip-hop Skeud en vrac, qui organise concerts et ateliers et a animé l’événement de préfiguration Foot BAM, il s’agit autant d’un défi que d’une proposition attractive.

— BAM + TRINITAIRES

« Pour une petite association comme la nôtre, l’accès aux studios, payant, passera obligatoirement par un dispositif d’accompagnement, explique Sacha Théobald Badic. C’est une limite, mais il y a aussi une motivation de savoir que l’on peut jouer dans une grande salle à Metz. Il faut formuler des propositions des deux côtés. » Se tourner vers les associations du quartier de Borny est aussi un enjeu majeur pour une bonne intégration de la BAM dans le paysage messin. Gilles Thiam, de l’association Bouche à Oreille, implantée au cœur du quartier, confirme l’implication des acteurs locaux dans la mise en œuvre du projet : « Les équipes de Metz en Scènes ont fait leur travail en se tournant vers nous, pour des discussions, pour organiser la préfiguration, ou pour participer à la soirée de lancement de notre projet Ensemble. Il faut impliquer les habitants et les associations, mais on est conscient qu’il ne s’agit pas d’un Centre socioculturel ! On ne peut pas d’ores et déjà décider de la programmation, il faut laisser les choses et les envies émerger progressivement. »

Yodelice 22.10 — BAM

Magistrale Baikal Amour 23.10 — TRINITAIRES

Fuzati & Orgasmic + Para One 24.10 — BAM

Festival Musiques volantes 05.11 09.11 — BAM + TRINITAIRES

My Lovely underground release party 13.11 — TRINITAIRES

Soirée Puissance carte blanche à Club Bizarre 22.11 — TRINITAIRES

Finale régionale Buzz Booster 06.12 — BAM


40

Le dessous des cartes

© Agence Rudy Ricciotti

Musiques La BAM

Implantée dans un quartier de Borny en restructuration, la Boîte à Musiques est à la fois un équipement culturel et un projet de ville.

La BAM n’arrive pas seule. À Metz-Borny, le désenclavement entamé voici treize ans avec le lancement d’un important programme de rénovation urbaine (qui a vu disparaître 800 logements pour une reconstruction de près de 450 habitations) s’est poursuivi avec la création d’une zone franche pour les entreprises et la mise en chantier d’un vaste espace commercial. Boulevard d’Alsace, la BAM se dresse désormais en lieu et place des grands ensembles d’immeubles. L’élément culturel semble venir compléter l’équation et prend des allures de pari dans un quartier très vivant au niveau associatif mais peu pourvu en matière de structures, et peu fréquenté par les publics du centreville. « C’est un choix à la fois fort et

anodin, estime Hacène Lekadir, adjoint à la Culture. Nous estimons que la ville est un ensemble, et la culture contribue à créer un équilibre. La BAM trouvera son public, qu’il vienne de Borny, du centre-ville ou de toute la région, mais le travail, entamé il y a plus de dix ans avec les associations, n’est pas terminé. » Relier les quartiers périphériques au centre était déjà l’objectif des nouvelles lignes de transport en commun tracées par le Mettis, qui s’arrête d’ailleurs juste devant la BAM. Les responsables du projet se plaisaient à rappeler que le Mettis fonctionnait dans les deux sens, à l’image de la volonté de faire circuler les publics entre les trois structures de Metz en Scènes (Arsenal, Trinitaires, BAM). « Il n’y a pas de recette


41 “Ce lieu favorisera la création, le désenclavement humain et culturel. ”

miracle, l’insertion de la BAM au sein du quartier dépend de beaucoup de facteurs, explique Jean-François Ramon, directeur de Metz en Scènes. Cela fait trois ans que le Centre culturel Anatolie à Borny fait son concert annuel à l’Arsenal : c’est ça aussi la circulation. » Work in progress Quoi qu’on en dise, implanter une salle de musiques actuelles dans un quartier que l’on qualifie de « populaire », « en difficulté », ou « chaud », selon les points de vue et les sensibilités, marque une différence identitaire notable par rapport aux structures similaires en Lorraine et ailleurs. Même si les acteurs du projet précisent que la BAM ne sera pas « un centre socioculturel », cette décision politique devra forcément orienter les initiatives en termes d’action culturelle et de programmation, pour un projet en cohérence avec son environnement. La rénovation du quartier est donc en cours. La cour du Languedoc, qui accueille l’association Bouche à oreille, connaîtra elle-même des travaux en 2016. « La BAM va dans le sens de la restructuration du quartier, elle peut redonner du sens au collectif et faire connaître les richesses présentes en périphérie », reconnaît Gilles Thiam, directeur de production. Pour fonctionner concrètement en lien avec le quartier, le travail déjà entamé avec les associations sera primordial, y compris pour ce qui est de définir d’éventuels aménagements en terme de politique tarifaire, au sein d’un quartier où la plupart des habitants disposent de revenus modestes. « La BAM est une salle qui vient de naître, et qui va forcément essuyer les plâtres, prévient Gilles Thiam. Tout le monde est dans l’expectative, mais le public doit apprendre à connaître un lieu dont on peut déjà dire qu’il favorisera la création, le désenclavement humain et culturel. »

Photo : Philippe Gisselbrecht / Ville de Metz

Une personnalité en béton Le projet architectural de la BAM, réalisé par Rudy Ricciotti, auréolé du succès du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) à Marseille, laisse incontestablement son empreinte sur le quartier. Ses « cinq façades » (en comptant la toiture) de béton blanc, matériau « du travail et de l’effort » qu’affectionne l’architecte, ne jurent pas avec les immeubles environnants, en prolongent même les perspectives, matérialisant son intégration au quartier. « Je suis très attentif au contexte physique du lieu : tout informe et produit du sens. Cette conscience de la réalité est nécessaire à la cohésion sociale », explique Rudy Ricciotti. Le détail architectural le plus frappant reste les ouvertures multiples, comme autant d’éclats, qui parsèment les murs ; s’illuminant la nuit de couleurs changeantes, elles éclaireront aussi bien les intérieurs que la ville. « C’est l’intervention du hasard qui pense en lieu et place de la cité planifiée, raconte Rudy Ricciotti. Il s’agit également d’une narration qui constitue un récit

onirique pour la musique. » Autre signature reconnaissable : la dentelle de béton qui constitue le portail à l’arrière et que l’on retrouve sur plusieurs réalisations de l’architecte, du MuCEM au Stade Jean Bouin à Paris. Les espaces intérieurs, dont la salle de concert, confirment la volonté d’une salle « à taille humaine ». Le long du hall au plafond haut perché, très ouvert sur le parvis grâce à ses deux parois vitrées, courent des passerelles menant aux niveaux supérieurs. On remarque également l’asymétrie des lignes ; loin d’être un hangar à amplifier la musique, la BAM donne déjà envie d’adopter ses murs, sa personnalité… bref, elle invite à la fête.


42 Zut ! Culture Cinéma

LA NUIT LUI APPARTIENT PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTOS JULIAN BENINI

Party Girl, c’est Angélique, sexagénaire fille de cabaret lorrain, tiraillée entre ses enfants, le monde de la nuit et une déroutante demande en mariage. Caméra d’or à Cannes, ce film dérange autant qu’il émeut. Entre fiction et documentaire, les membres de la famille de Samuel Theis, l’un des trois réalisateurs, y jouent leurs propres rôles.


43 Angélique Litzenburger et Samuel Theis

“ On peut dire que j’ai tenu un rôle toute ma vie. ”

Nous sommes près de Forbach. Angélique Litzenburger déambule avec ses copines dans une rue bordée de cabarets. C’est là qu’elle fut « une grande danseuse », menant une vie débridée qu’elle poursuit aujourd’hui en tant qu’entraîneuse délaissée, conservant néanmoins l’amour de son habitué, Michel. Lassé de cette relation, il la demande en mariage. L’oiseau de nuit prend peur, partagé entre l’insistance de ses proches, qui voient en Michel celui qui l’aidera à enfin « se ranger », et sa soif de liberté, de fête et de séduction. Devant nous, Angélique. À ses côtés son fils Samuel, l’un des trois réalisateurs et scénaristes du film avec Claire Burger (originaire comme lui de Forbach) et Marie Amachoukeli. Avoir devant soi le personnage mis à nu pendant une heure trente sur grand écran est une sensation troublante : même allure clinquante et exubérante, même innombrables bijoux aux doigts et aux poignets. « On peut dire que j’ai tenu un rôle toute ma vie. Je n’ai rien voulu cacher dans le film, je n’ai pas cherché à me protéger. Je suis une femme forte qui fait ce qu’elle veut », affirme l’intéressée. Quant à Samuel Theis, il apparaît semblable au Sam de Party Girl : protecteur, voire paternaliste avec sa mère, plus silencieuse, et parfois un peu perdue dans l’exercice de l’interview. Il est presque le père de famille de substitution. Comment convaincre sa famille de se dévoiler ainsi sur grand écran ? « Le but du film n’était pas de les jeter en pâture, mais de les inviter à une aventure familiale, dans mon univers », explique Samuel Theis, formé à la Fémis et qui a réalisé en 2008, avec les deux co-réalisatrices du film,

le court-métrage Forbach où ses proches apparaissaient déjà. « J’avais le sentiment très fort qu’ils représentaient des héros de de cinéma que l’on a pas l’habitude de voir à l’écran. » La Moselle et sa frontière se dessinent en filigrane derrière les personnages, se matérialisant à travers le langage (on s’exprime souvent en platt), l’évocation du monde de la mine, quelques noms entendus ici et là (Spicheren, PetiteRosselle, Sarrebruck). La région sinistrée est omniprésente, mais les plans se resserrent plus volontiers sur une « cartographie des visages », tandis que sur le plateau, la caméra tente de s’effacer pour permettre aux acteurs, tous non-professionnels, de s’exprimer. « On donnait une situation, des enjeux, et on les laissait faire, raconte Samuel Theis. C’était très ludique, très premier degré, et on sentait qu’il s’amusaient. Est-ce que ça n’est pas l’essence même du jeu ? » Savoir que l’on scrute ces vies, même protégées par la fiction, change inévitablement notre regard, suscite une fascination voyeuriste, la gêne parfois, voire un questionnement moral sur la responsabilité des réalisateurs. Mais l’émotion s’en trouve également décuplée, et l’on reste admiratifs devant la performance d’Angélique, tout au long de scènes qui ne l’épargnent pas. « Elle représente l’antithèse de ce que la société souhaite d’une femme, à travers son métier, son statut de mère démissionnaire qui est dans l’hyper-séduction et fait encore la fête à 60 ans, expose Samuel Theis. En ce sens, il y a presque un propos féministe dans Party Girl. » Angélique poursuit sa route, libre, immature et entière, même si

ses choix sont destructeurs, vis-à-vis de ses proches ou de sa santé. « C’est un film qui pose des questions sociales mais surtout existentielles : peut-on contraindre sa nature, s’engager sans aimer, et vice versa ? explique Samuel. Angélique est un personnage qui ne s’excuse jamais, avance avec une force et une liberté presque monstrueuse, qui font envie, parfois. » Et Angélique d’ajouter : « Ça n’est pas toujours facile non plus... » On reste marqué par la puissante charge émotionnelle portée par ces amateurs, troublé par la relation entre Samuel et sa mère, forte et ambiguë à la scène comme à la ville. On garde le souvenir d’un film beau dans tous les sens du terme, esthétique en évitant parfois de peu l’écueil arty, avec sa photographie très léchée mais qui l’éloigne du documentaire. Party Girl est à la fois une fiction, avec sa tension, ses héros et ses personnages sacrifiés, et une plongée en profondeur dans une intimité hors du commun. En cela, il est apte à bouleverser un jury cannois comme un spectateur mosellan. Party Girl de Samuel Theis, Claire Burger et Marie Amachoukeli, avec Angélique Litzenburger, Joseph Bour.


44 Zut ! Culture Instant Flash


45

Bas les masques

Christine and the Queens PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO ARNO PAUL

En s’aventurant dans l’envers du décor à la rencontre des artistes, dans cet espace-temps entre le moment du concert et celui où il faudra reprendre la route, on croise une faune diverse dont la nature reste, pour ainsi dire jusqu’au dernier moment, incertaine : quel sera le niveau de stress de l’organisation ? Le degré de surprotection dont fera preuve le manager ? Et surtout, au moment de la rencontre, se trouvera-t-on face à un être humain, ou au rempart de son personnage ? Aujourd’hui, c’est bien Héloïse Letissier qui se présente à nous, sans escorte, quelques heures avant de revêtir le costume cintré de Christine and the Queens. L’échange et la séance photo avec ce petit bout de jeune femme se fera en toute simplicité, sous les derniers rayons de soleil de l’automne lorrain, tandis qu’elle enchaîne les premières dates de la tournée de son premier album, Chaleur humaine. Précédée par un buzz important sur toutes les ondes et plateaux hexagonaux depuis une performance remarquée aux Victoires de la musique, où elle décroche le prix dans la catégorie Révélation scène, Héloïse rode son nouveau spectacle aux côtés de danseurs et de musiciens, après avoir longtemps été seule à porter son projet. « L’artisanat était une contrainte qui m’intéressait, explique-t-elle. J’ai longtemps refusé d’avoir un backingband, j’aimais cette position un peu ninja, seule face au public avec mon ordinateur. » Au confluent des genres musicaux, dans l’habit d’un personnage un peu ambigu, Héloïse a construit, par la poésie de textes nimbés de mystère, nourris de pulsations électroniques comme de partitions de violon, une pop ciselée, marquée par un charme étrange.

Influencée par son goût du théâtre et de la danse contemporaine, son implication scénique prend désormais la forme d’un spectacle encore plus total, notamment avec l’arrivée de la chorégraphe Marion Motin, qui a travaillé avec Stromae. « Je n’ai jamais vu le fait de m’entourer comme un risque de me dénaturer, précise Héloïse. Avec Marion Motin, nous avons les mêmes références et les mêmes préoccupations, et je garde ma liberté : par exemple, j’ai conservé ma chorégraphie improvisée sur le titre Saint-Claude, tandis qu’elle a évolué sur d’autres chansons. J’ai une vision précise de ce que je fais, et j’ai appris à être un leader timide. » Tandis que Christine and the Queens continue à écrire en vue d’un prochain album, le personnage grandit et se transforme, accompagné par les références que constituent Laurie Anderson, Michael Jackson ou David Bowie. « Ce n’est pas un masque, un alter-ego, plutôt une version décomplexée de moimême. Elle a déjà changé : elle avait un côté cabaret berlinois un peu inquiétant, très freaky ; aujourd’hui elle est déjà plus solaire, mais elle pourrait aussi devenir plus dégueulasse, à la Gainsbarre ! Je ne me vois pas la tuer : elle va vieillir, changer… comme moi. » Propos recueillis le 11 octobre à l’Autre Canal, dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations


46 Zut ! Culture Instant Flash

À bout de souffle

Benoît Jacquot PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO CHRYSTELLE CHARLES

Dans un premier temps, on ne se risque pas à affirmer au réalisateur de Trois cœurs que l’on a trouvé son film « palpitant ». Impénétrable derrière ses verres fumés, il s’ouvre rapidement dès les premières (vraies) remarques sur son dernier film. Marc (Benoît Poelvoorde) et Sylvie (Charlotte Gainsbourg) se rencontrent par hasard et déambulent toute la nuit, avant de se donner rendezvous quelques jours plus tard à Paris, sans se donner ni leurs noms ni leurs coordonnées. Marc, victime d’un infarctus, arrive trop tard : Sylvie a disparu. Quelques mois plus tard, il fait la rencontre de Sophie (Chiara Mastroianni) avec qui il va se marier, pour découvrir qu’elle n’est autre que la sœur de Sylvie. « La notion de rendez-vous manqué m’intéresse beaucoup : il paraît toujours aussi pathétique et touchant, et nous concerne tous », explique le réalisateur des Adieux à la reine. Le rythme du métrage est marqué d’accélérations, de périodes d’apaisement, d’arrêts : le cœur de Marc est à la fois métaphore amoureuse et appareil physiologique. « Un film est aussi un organisme vivant, qu’il faut faire vivre, note Benoît Jacquot. Et chaque interprète y contribue. » Habitué à travailler avec des actrices (Isabelle Huppert, Judith Godrèche, Isabelle Adjani ou encore Sandrine Kiberlain), il donne ici le rôle central à un

homme. « J’avais besoin de faire un film sur le versant masculin, et Benoît Poelvoorde a donné corps à ce personnage, peut-être plus vite et plus radicalement que d’autres. » Confusion, silences pesants et malentendus s’enchaînent dans Trois cœurs, entretenant une tension qui donne au film des allures de thriller. « J’avais le souhait que ce drame sentimental, qui peut arriver à tout un chacun, ait une dimension fatale, par le biais de la maladie de Marc. Je voulais que le spectateur ait constamment l’appréhension de ce qui allait suivre », explique Benoît Jacquot, qui en voulant jouer avec nos émotions joue aussi avec nos nerfs. Avec Trois cœurs, il n’a pas manqué de provoquer une rencontre cinématographique éprouvante entre trois personnages à fleur de peau. Cardiaques et cœurs d’artichaut, soyez prévenus. Propos recueillis le 25 août au Caméo Ariel à Metz À voir : Trois cœurs de Benoît Jacquot, avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni.


www .letoutouchic .com Nicolas TourTe & rohaN Graëffly

mer. 08.10. ››› ven. 07.11. 2014

MarioN Balac

mer. 03.12.2014 ››› ven. 06.02.2015

siMoN reNaud

mer. 25.02. ››› ven. 20.03.2015

chrisTelle eNaulT

mer. 01.04. ››› ven. 01.05. 2015

TaNia Mouraud

photos MEN . Typographie ins pirée d’une affiche de Camille Martin.

SaiSon

juin ››› septembre 2015

23 ter rue de la Haye du mercredi au samedi 14h00 à 18h00 (f) 57000 Metz (+ sur rendez-vous contact@letoutouchic.com hors horaires) www.letoutouchic.com

Cet automne, venez fêter l’anniversaire du musée ! Exposition dossier Visites guidées Conférence Journées Européennes du Patrimoine Atelier jeune public Publication…

www.ecole-de-nancy.com


48 Zut ! Culture Instant Flash

Rayonnantes

Lisa Simone PAR BENJAMIN BOTTEMER ILLUSTRATION CHLOÉ FOURNIER

Si Nina Simone était un astre noir, sa fille Lisa brille de mille feux. Pour le concert inaugural, à l’Arsenal, de la tournée consacrée à son tout premier album All is well, la dame a conquis le public par son enthousiasme, son talent et des interludes où alternent émotion, humour et espièglerie, faisant chavirer les oreilles et les cœurs d’une salle comble. « Metz restera toujours dans mon cœur », lui confie-t-elle. Elle a grandi dans le sillage d’une maman dont la carrière et la vie, ponctuée de nombreux déménagements et marquée par l’instabilité, l’ont à la fois inspirée et troublée. Lisa chante dans les églises, puis à Broadway après une carrière d’ingénieur pour l’US Air Force. Une période frustrante, qu’elle souhaite oublier, avant d’obtenir le soutien tardif de sa mère avec qui elle finira par donner plusieurs concerts quelques années avant sa disparition. Aujourd’hui, un seul mot vient à l’esprit lorsque l’on écoute et observe une chanteuse et une femme en paix avec elle-même et son héritage : sérénité. « C’est un mot très juste, c’est ce que je veux partager, acquiesce Lisa Simone, désormais installée en France avec sa famille, enregistrant son album dans la quiétude limousine. Au début, c’était dur de trouver les mots, mais j’ai fini par atteindre le calme et la paix nécessaires : pour

la première fois, je suis une adulte qui a trouvé sa maison. » Sur scène, Lisa esquisse quelques pas de danse, gravit les travées escarpées de la grande salle messine, se lève sans cesse de sa chaise pendant les dédicaces, dispense éclats de rire et embrassades. Elle chante ses propres chansons, celles de sa mère, une autre écrite par sa fille RéAnna, expliquant se situer, avec bonheur, « entre ma mère et ma fille ». Comme Nina Simone, elle transmet à travers sa voix vibrations et émotions, dans son registre à elle, lumineux, presque exalté. « En France, ma carrière est comme un feu d’artifices, explique-t-elle. Toutes les expériences que j’ai traversées depuis 20 ans m’ont menées ici et maintenant. C’est le début d’une libération. » Propos recueillis le 1er octobre à l’Arsenal de Metz À écouter : All is Well, Laborie Jazz Records


arsenal - metz

DAS KUMA

— Festival

Webzine de Musiques Actuelles

Rencontres musicales franco-allemandes 6e édition

du 7 au 18 novembre 2014 —

Je t’aime… ich auch nicht —

S IQUE OS PHOT OURS CONC EWS REVI OS VIDE PES MIXTA TS DJ SE

photo : ecPaD

Les artistes et La guerre N CHRO

Vendredi 07 ° 20h

L’espoir Orchestre national de Lorraine Samedi 08 ° 20h

Les musiciens de la grande guerre Sébastien Beck Piano Vincent Roth alto Michel Didym Récitant Jeudi 13 ° 20h

DA SK ON

AS S

WWW.DASKUMA.COM

Maudite soit la guerre création Karl Koop Konzert Ensemble 2e2m Pascal Contet accordéon

3 avenue ney 57000 metz tél + 33 (0)3 87 74 16 16 www.arsenal-metz.fr

Vendredi 14 ° 20h

War Work création Michael Nyman Band Hilary Summers contralto Samedi 15 ° 18h

au pays où se fait la guerre Quatuor Giardini Isabelle Druet mezzo-soprano Samedi 15 ° 20h

Métamorphoses Orch. national de Lorraine mardi 18 ° 20h

stravinsky : l’Histoire du soldat Ensemble Stravinsky


50 SÉLECTIONS culture

MUSIQUES

Back in Noir !

Célébrer le noir, c’est aussi une manière de chercher la lumière. Pour sa 7e édition, le festival Touch of Noir se concentre sur la musique mais tente, aux côtés des valeurs sûres du jazz, James Taylor (concert le 21 octobre) ou Roy Hargrove (le 23), de bien étranges détours. Du côté de la musique classique tout d’abord, avec un récital de la pianiste Cathy Krier (Bach, Ligeti et Rameau) et un spectacle de la compositrice Catherine Kontz pour 8 mimes et 39 musiciens (le 19). Du côté d’une autre forme de virtuosité ensuite, virtuosité aventureuse, avec la présence du saxophoniste Soweto Kinch (le 17), le phénomène de Birmingham, qui fait la jonction entre jazz et rap. Deux cultures entre lesquelles il n’a jamais cherché à trancher et dont il mixe à l’envi les

influences les plus évidentes, Sonny Rollins, Courtney Pine ou The Roots, entre autres mentors de renom. Avec lui, le Noir c’est l’évocation de l’histoire dans ce qu’elle nous apprend de nous-mêmes, pour un moment partagé entre passé, tradition et modernité. (E.A.) Festival Touch of Noir, du 17 au 23 octobre au centre culturel Opderschmelz à Dudelange au Luxembourg www.opderschmelz.lu Cathy Krier / DR


51

EXPO

Smells Like Teen Spirit FESTIVAL

L’Europe, enfin TotalTheaterTreffen (TTT), premier festival théâtral de la Grande Région (Lorraine, Allemagne, Luxembourg), prend un sacré pari. Si chaque jour, des milliers de personnes passent la frontière pour aller travailler ou « faire de l’essence », ils doivent pouvoir se rassembler pour construire un territoire commun qui ne soit pas qu’économique. Pour partager leurs imaginaires, leurs curiosités et leurs émotions artistiques. Entre Thionville, Luxembourg et Trèves, TTT programme ainsi une douzaine de spectacles, sélectionnés parmi les créations de Lorraine, de Wallonie, de la Communauté germanophone de Belgique, de RhénaniePalatinat, de Sarre et du Luxembourg. On y croisera des textes de Zola, Hanoch Levin, Max Frisch, Serge Gainsbourg, Bernard-Marie Koltès, mis en scène par des Français, des Allemands ou des Belges, qui joueront toujours de l’autre côté de leur frontière. TTT réinvente ainsi une « Europe plurielle, polyglotte et sensible ». Enfin ! (S.D.) TTT, du 14 au 30 novembre à Thionville, Trèves et Luxembourg www.nest-theatre.fr Visuel : Das Geld, mise en scène Dagmar Schlingmann

Saisir l’esprit de la dernière décennie d’un millénaire et les indices qui ont concouru à la création artistique actuelle. Multipliant les croisements interdisciplinaires, l’exposition 1984-1991 : La Décennie tente de définir une époque encore insaisissable pour nous autres contemporains. Les années 90 s’ouvrent sur un temps incertain marqué par la chute du mur de Berlin, les débuts d’Internet et l’émergence d’un art de la transgression. Elles sont le refuge de la génération X, une jeunesse consciente de son éclatement mais aussi de son émancipation. Conçue comme un récit biographique, l’exposition du Centre Pompidou-Metz retrace les nineties à travers les paysages scénographiés de l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster. On n’oublie pas son audio-guide : la bande-son régressive mêlant témoignages et tubes de l’époque transcende les 200 œuvres réunies pour l’occasion. (C.T.) 1984-1991 : la Décennie, jusqu’au 2 mars 2015 au Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr Légende : General Idea, PLA©EBO, 1991

EXPO

Pour la beauté du geste À l’heure du tout numérique, la persistance des gestes de savoir-faire ancestraux indique notre attachement au patrimoine. Alors que le Centre Pompidou-Metz consacre l’exposition Formes simples (visible jusqu’en janvier 2015) à la fascination des objets en soi, le musée du cristal de Saint-Louis prend à contre-pied la réflexion et remonte en amont, là où le geste est une nécessité pour parvenir à l’objet d’art. Le lieu d’exposition est en harmonie avec le propos : c’est dans la manufacture dédiée à la tradition verrière artisanale que se tient l’exposition Gestes simples. De la manipulation habile des outils (Jean-Luc Vilmouth, Guillaume Leblon) à l’usure immémoriale (Gabriel Orozco) en passant par les mouvements répétitifs (Natacha Nisic, Ali Kazma), toutes les œuvres réunies s’articulent autour de la notion d’Homo faber, cette constante de l’homme à fabriquer pour survivre. (C.T.) Simples gestes, jusqu’au 1er mars 2015 à La Grande Place, Musée du cristal Saint-Louis www.saint-louis.com Légende : Orozco Boulder, Hand


52

THÉÂTRE

Mémoires

La Nef de Saint-Dié accueille Front, spectacle polyphonique du metteur en scène belge Luk Perceval, connu pour son adaptation radicale de pièces du répertoire. Dans cette nouvelle création, il retisse le fil entre À l’Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque, Le Feu d’Henri Barbusse et des lettres de poilus, portés par des comédiens allemands, français, belges et anglais, plus médiateurs que personnages. On y retrouve ainsi sa manière singulière de démembrer et de remembrer les textes, qu’il utilise comme un matériau, pour mieux toucher là où ça fait mal. En l’occurrence, au delà de la guerre et de ses horreurs, il s’agit pour Perceval d’aborder un des sujets qui le préoccupent depuis longtemps : l’Europe. Dans une scénographie comme toujours impressionnante, une œuvre en soi,

Perceval démontre que cette guerre a été un point de rupture et un désastre pour la jeunesse européenne de l’époque, et pointe la perte de ce qu’aurait pu être une vision moderniste et pacifiste de l’Europe. (S.D.) Front, les 10 et 11 novembre à l’Espace Georges Sadoul de Saint-Dié www.saint-die.eu Photo : Armin Smailovic


EXPO

Fils conducteurs Personnage à part, nancéien expatrié à New York alternant apparitions et disparitions dans le paysage musical et culturel français, CharlElie Couture fait un retour remarqué dans nos contrées. Alors que sort son dernier album ImMortel, produit par Benjamin Biolay, le travail plastique de celui qui a toujours revendiqué son statut de « multiste » (auteur, photographe, peintre et sculpteur, il a sa propre galerie à New York) fera l’objet d’une rétrospective exceptionnelle à la Galerie Poirel à Nancy. Celle-ci réunira une centaine de tableaux et de sculptures réalisés par CharlElie Couture, de son adolescence à aujourd’hui. Diplômé des Beaux-Arts de Nancy en 1978 avec son travail sur « la polymorphie de l’esprit », il continuera à explorer inlassablement cette notion, mêlant les univers et les pratiques, associant peinture, gravure, dessin, photo, sculpture, installation, son ou vidéo. (B.B.) CharlElie, de NCY à NYC, du 28 novembre au 1er mars à la Galerie Poirel www.poirel.nancy.fr Photo : Christaan Felber

ARTS

Imaginez, vous êtes filmés La vidéaste Sylvie Blocher poursuit depuis le début des années 90 son projet Living Pictures, partageant son autorité d’artiste avec son modèle en mettant en scène des individus extérieurs invités à prendre la parole. Un procédé qui lui permet d’aborder des questions telles que la construction de l’identité, l’expression individuelle et collective ou encore les frontières entre masculin et féminin. Un projet spécifique, intitulé Dreams have a language, se développera au sein de l’exposition personnelle qui lui est consacrée au musée d’Art moderne de Luxembourg : vous y serez invités à effectuer, face caméra, un « voyage dans l’imaginaire » pendant lequel vous formulerez votre idée pour changer le monde. Les images viendront alimenter un projet de film du réalisateur luxembourgeois Donato Rotunno. (B.B.) Sylvie Blocher, du 8 novembre au 25 mai au Mudam. Dreams have a language, inscriptions en ligne jusqu’au 31 octobre, tournage du 5 au 30 novembre www.mudam.lu


54

FESTIVAL

Drôle d’oiseau 19 ans que le festival Musiques volantes fait rayonner son spectre sonore depuis son nid messin vers d’autres provinces, avec cette exigence de raconter quelque chose des musiques actuelles. L’oiseau de bon augure planera au-dessus de Metz durant quatre jours, chacun réservé à une salle et une tendance. Il s’arrêtera à l’OpéraThéâtre de Metz pour Soap&Skin et sa musique sensible. Migrateur, il propose un détour du côté des influences africaines et caribéennes avec les excellents Meridian Brothers et leur salsa psychédélique, avant d’entamer un virage hip-hop emmené par Clipping, pendant gangsta rap du label rock Sub pop. On nous emmène même jusqu’à la musique contemporaine, avec les machines de Felix Thorn entraînées par l’électronique du duo Plaid. Au Centre-Pompidou Metz, une chouette (nom d’oiseau) conférence répondra à cette question essentielle : que ferait Tony Soprano à notre place ? S’il était encore des nôtres, il irait probablement faire le paon au festival Musiques volantes. (C.B.) Musiques volantes #19, du 5 au 8 novembre à Metz www.musiques-volantes.org Photo : Soap&Skin © Evelyn Plaschg

THÉÂTRE

ARTS

Confusion des sentiments

Lumière sur courbes

Des amants passionnés, une paysanne, un seigneur, des sentiments incertains… pas de doute, nous sommes en plein marivaudage ! Comédie au nom équivoque, La Double Inconstance narre les déboires de Silvia, une jeune villageoise enlevée par un prince amoureux fou de sa beauté. Malgré le statut de son prétendant, Silvia en aime un autre. Mais l’intervention de malicieux conseillers viendra jeter le trouble sur ce triangle amoureux… Compagnon de longue date de la compagnie lorraine Roland furieux, Patrick Haggiag donne un coup de frais à ce classique du XVIIIe siècle sans tomber dans l’écueil de la badinerie. Imprégnée de réalisme, sa mise en scène appuie tout l’avant-gardisme de Marivaux et le regard porté par le dramaturge sur la perméabilité des sentiments amoureux. Les décisions qu’on croyait tranchées se révèlent confuses et le désir prend un goût doux-amer. Un tourbillon de séductions et de tromperies dont on ne se lasse jamais. (C.T.)

Le Musée de l’École de Nancy fête ses 50 ans d’existence et organise, dans l’ancienne propriété d’Eugène Corbin et partout dans la ville rencontres, expositions, visites et ateliers, notamment l’exposition-dossier Petite et grande histoire du Musée de l’École de Nancy. De multiples occasions de (re)découvrir les grandes figures de l’Art nouveau, en particulier nancéien, telles Émile Gallé ou Victor Prouvé, et de mettre en valeur les collections de ce musée au cadre unique. Art total, le mouvement Art nouveau s’est efforcé de proposer un cadre propice à l’épanouissement de l’homme moderne et s’est exprimé à travers les disciplines les plus diverses, sculpture, peinture, céramique, verre, mobilier… des pièces inédites et restaurées seront présentées, telles qu’un lustre à décor d’algues de Louis Majorelle ou la lampe Les Coprins d’Émile Gallé. (B.B.)

La double inconstance, les 28 et 29 novembre à l’Opéra-Théâtre Metz Métropole www.opera.metzmetropole.fr Photo : Anaïs Pelaquier

50 ans du Musée de l’École de Nancy, jusqu’au 24 janvier www.ecole-de-nancy.com Photo : Studio Images


20-22 NOV 2014 ROCKHAL - Esch/Alzette (LUXEMBOURG)

MUSIC CONFERENCE & FESTIVAL

FRITZ KALKBRENNER BAKERMAT ANGUS & JULIA STONE ST. VINCENT SELAH SUE A’SGEIR

TRINITAIRES

KG, ACID BABY JESUS, GUM TAKES TOOTH

SAY YES DOG

SINKANE KWABS NICK MULVEY CLOUD NOTHINGs COURtnEY BARNETT KATE TEMPEST BENJAMIN BOOKER Fu`Gu`ù MANGO GRAND BLANC ROME CHEROKEE Malky BIRDY HUNT CHARLOTTE NAPOLEON GOLD

OPÉRA-THÉÂTRE DE METZ

LUX

SOAP & SKIN

LUX

BAM

SEBASTIAN

FELIX'S MACHINES VS PLAID

CLIPPING. POINCARÉ MERIDIAN BROTHERS LES ANTICIPATEURS

LUX

LUX

LUX

KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD COMMUNICAUTION LUX

The Tramps Luna Gritt

Colline Hill

Kiss me Tiger

Gabriel Rios Smells like Grandma

COSMOGON

SCARRED LUX

Bouther Bouther LUX BITCHAEI¨KU`U and more

WWW.SONICVISIONS.LU AN INITIATIVE of ROCKHAL and MUSIC + RESSOURCES ROCKHAL

traqueuse de fantômes De Laure Vasconi Préface de serge KagansKi

su bl

ime

Du Caire à Rome, d’Hollywood à Babelsberg, de Paramount à Fox, Laure Vasconi a vadrouillé, déambulé, flâné, rêvé, toujours armée de sa prothèse devenue naturelle, l’appareil photo. Dans des studios plus ou moins en activité, en sommeil, voire en déshérence, elle a observé les coulisses des usines à rêves du XXème siècle, capté l’envers, les plis, l’inconscient du cinéma, saisi le hors champ des films…

11

mediapop -editions .fr

Á


56

FESTIVAL

La fin d’un monde

DANSE

Déflagration 25 ans après sa création, le chorégraphe belge Wim Vandekeybus reprend sa première pièce, What the Body does not remember. Une œuvre coup de poing dont l’énergie, la violence sourde, la sensualité et la modernité du geste, l’affrontement brutal des corps et la bande-son de Thierry de Mey et Peter Vermeersch ont bouleversé les codes de la danse et annoncé une nouvelle esthétique. Toute l’œuvre à venir de Vandekeybus est déjà là : une danse extrêmement physique, où des corps s’élancent et se fracassent au sol, se rattrapent, se lancent dans des courses effrénées et s’entrechoquent avec une énergie qui tient à la fois du désir et du désespoir. L’omniprésence du travail au sol évoque une humanité liée à la terre, poussée par ses instincts et ses pulsions. Depuis, Wim Vandekeybus est devenu l’un des chorégraphes contemporains les plus importants, et a influencé toute une génération. Son œuvre première n’a rien perdu de sa vigueur et de sa beauté. (S.D.) What the Body does not remember, le 25 novembre au Carreau à Forbach http://carreau-forbach.com Photo : Danny Willem

FESTIVAL

Super Sonic À quelques minutes de la frontière se trouve, au beau milieu de la brume luxembourgeoise, l’impressionnante Rockhal. Au sein du quartier d’avenir de Belval à Esch-sur-Alzette, cette salle de concert programme autant des célébrités comme Stevie Wonder ou Bob Dylan que des groupes confirmés sur la scène internationale comme SBTRKT ou The Dø. Avec pour objectif le soutien des groupes de la grande région, l’équipe met en place chaque automne le festival Sonic Visions. Concerts, oui, mais aussi tout un programme de conférences visant à informer et accompagner au mieux les groupes de la grande région. Fin novembre, ce sont Fritz Kalkbrenner, Selah Sue ou encore Angus&Julia Stone qui guideront l’édition 2014, suivis par de prometteuses formations : Kwabs (révélé et produit par SOHN), Courtney Barnett, Say Yes Dog ou encore Grand Blanc, Messins et numéros un de notre chère grisaille lorraine. Foncez ! (A.G) Sonic Visions, du 20 au 22 novembre à la Rockhal à Esch-sur-Alzette (LU) www.sonicvisions.lu Visuel : Kwabs / DR

Pour commémorer à sa manière le centenaire de la Première Guerre Mondiale, la 6e édition du festival Je t’aime... Ich auch nicht, journées musicales francoallemandes installées à L’Arsenal de Metz, s’est intéressée aux rapports des artistes à la guerre, hier et aujourd’hui. La musique est très présente dans la société du début du XXe siècle : la pratique musicale est répandue et les hommes qui partent au front l’emportent avec eux. Je t’aime... Ich auch nicht rend hommage aux compositeurs qui vécurent la guerre, sur le front ou à l’arrière : Ravel (qui voudra s’engager mais sera réformé), Koechlin, Caplet ou Hindemith, qui passeront du nationalisme au pacifisme et mettront en musique leur dégoût de cette guerre absurde. Il fait aussi une place à des artistes contemporains, qui sous la forme de concerts ou de ciné-concerts, nous interrogent sur ce que cette guerre évoque aujourd’hui : Olga Neuwirth avec l’ensemble 2e2m ou Michael Nyman, qui avec War Work, film constitué d’images d’archives, montre un monde en train de basculer dans la violence et l’horreur, un monde où l’humain disparait. (S.D.) Je t’aime… ich auch nicht, du 7 au 18 novembre à l’Arsenal de Metz www.arsenal-metz.fr Visuel : Extrait du ciné-concert Maudite soit la guerre, musique de Olga Neuwirth © Alfred Machin


La culture n'a pas de prix

www.novomag.fr


P R É-P R O D U C T I O N

|

PRISES DE VUES

|

PHOTO

|

POST-PRODUCTION

— 03 90 20 59 59 —

W W W. P R E V I E W-T M . F R

|

VIDÉO NUMÉRIQUE


Tendances Coconing

www.bonjourjohanna.com

par Johanna Tagada


Manteau kimono en coton matelassé Christian Wijnants. Top, caleçon en viscose et bottines zippées MM6 by Maison Martin Margiela. Pochette Isaac Reina. Bague Pandora chez Le Temps des Charms à Metz.


Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

ST ART ER. Mannequin Sara / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics au Printemps Metz www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview


Haut en soie et pantalon en Prince de Galles Dolce & Gabbana chez Ted Ă Metz. Veste en fourrure ĂŠcologique Prada. Sac Numero 10. Bottines Prada.




Haut en soie Dolce & Gabbana chez Ted Ă Metz. Veste en fourrure ĂŠcologique Prada. Sac Numero 10.


Top en soie imprimÊe, jupe et veste Christian Wijnants. Bottines Free Lance. Porte-bouteille de vin en liège et cuir Biwine.


Top et jupe Christian Wijnants. Lunettes Thierry Lasry chez Optique Ganeval Ă Nancy.


Pull en mohair et soie Fendi. Jupe en crêpe évasée et zippée Balenciaga. Bague Pandora chez Le Temps des Charms à Metz. Bottines Heschung.



CORRÉLATIONS Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequins Aya & Sacha Coiffeur Florian Motsch / Avila Maquillage Audrey Beaurain Post-prod Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview

Robe Fendi et boucles d’oreille Mise en Dior Dior.


“ Ma bouche est une petite cicatrice rose qui a besoin d’air. ” Marlène Dumas

De haut en bas et de gauche à droite : Collier ras-de-cou et jonc en or rose, spinelles et diamants, collection Cardinale, Garaude Paris. Bague, chaine et pendentif en or rose et or noir facetté, Dayline. Bracelet à larges maillons en or rose mat, collection Love Chain par Roberto Coin. Bague en résine brillante, citrine et or jaune, création André Benitah. Plats miniatures en cuivre Mauviel. Peinture : Michaël Borremans, Red Hand, Green Hand, 2011.


“ I really like how people contain their time, in their faces. ” Elisabeth Peyton

De haut en bas et de gauche à droite : Bague Le Clou et bracelet Love, Cartier. Montre Tank Louis Cartier en or jaune et bracelet cuir, Cartier à la bijouterie-joaillerie Jean Hardy à Metz. Lunettes Götti. Peinture : Michaël Borremans, Hornet, 2008.


Veste Ă revers en pointe, chemise et chapeau Paul Smith Main Line.


74

Brillez, et puis zut !

Zut ! Tendances § News Bijoux

Oui, cet automne, on révise ses classiques.

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Motif immortel Les fleurs parsèment l’histoire du bijou… Une inépuisable source d’inspiration ! Didier Guerin nous offre en bouquet sa réinterprétation de ce classique : Les Fleurs Diamants de Rosée, nouvelle ligne empreinte de poésie et de magie, se décline en or 18 carats, rose, gris ou jaune serti de 12 diamants blancs et bruns. Il n’y a plus qu’à choisir entre les bagues, boucles d’oreilles, bracelets et pendentifs de ce thème floral empreint de fraîcheur. Et si la célèbre blogueuse et illustratrice Garance Doré endosse le rôle de marraine de cette délicate collection, comment allons-nous résister ? Didier Guerin, en vente aux Galeries Lafayette Metz 4, rue du Winston Churchill 03 87 38 60 60

L’essence du temps Chez Rolex, la montre parfaite se nomme Cellini Time. D’une élégance ultramoderne, son cadran d’une simplicité limpide magnifie les codes intemporels du classicisme horloger. En forme de glaives et ornées de facettes, les aiguilles égrènent chaque seconde, chaque minute et chaque heure avec la précision du mouvement Chronomètre automatique. Un classique ? Non, un intemporel. Montre Cellini Time, Rolex, en vente à la Joaillerie et horlogerie Jean Hardy 1, rue Serpenoise à Metz 03 87 75 00 01 www.joaillerie-hardy.com

Symbolique Un des symboles du chic à la française, l’iconique montre Ma Première, lancée en 1987, est revisitée pour incarner plus que jamais la quintessence du style Chanel. Une nouvelle silhouette filiforme d’une modernité insolente, avec un nouveau bracelet en acier et cuir noir s’enroulant triplement autour du poignet. S’y enchaîner ? Une sensation inouïe et indéniablement un symbole fort et paradoxal à offrir à celle qu’on aime. Coco Chanel n’a-t-elle pas libéré les femmes de leur carcan ? Montre Première Triple Tour, Chanel Horlogerie, en vente à la Joaillerie et horlogerie Jean Hardy 1, rue Serpenoise à Metz 03 87 75 00 01 www.joaillerie-hardy.com


HOMME GU CCI / DI O R / BA L E N C I AGA / MO N C L E R / E M P O R IO A R M A N I / SE RA PHI N / DUV ET I CA / T RE N D C O RN E L I A N I / BU R B E R RY / H U G O B O S S / DIRK BI KKEMBERG S / CA N A DA G O O S E / J O SE P H / TO M R E B L

FEMME GU CCI / DO LCE GA B BA N A / BU R B E R RY / D I R K B IKKE M B E R G S / E MPO RI O ARMANI / D U V E T I CA / BA L E N C I AGA / CA N A DA G O O S E / MONCLER / FAI TH C O N N E X I O N / J O SE P H / ST UA R T W E IT ZM A N

HOMME - FEMME 20 R UE SE R P E N OI SE , M E TZ + 33 ( 0) 3 87 75 27 32

LUXURY SHOP 6 R UE D U LA N C I E U , M E T Z + 33 ( 0) 3 87 66 65 26 WWW.TED-METZ.COM

design graphique : INFINIROUGE


76 Zut ! Tendances § Orbite

Les détails qui tuent PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Trois collections A/W 2014-15 qui nous mettent en émoi. Sport chic et hyper raffinée, la collection femme Brunello Cucinelli est d’un luxe inouï.

Les codes / Brunello Cucinelli, philanthrope, utopiste et féru de philosophie, est le prince du cachemire italien. Ses deux filles, en charge de l’atelier de création, dessinent avec virtuosité les plus beaux pulls loose du monde, superposent avec style le cuir, la fourrure et la maille dans un esprit bohème et jamais show-off. Les détails / Les codes sport – hoodies, joggings et sneakers – injectent épure et modernité dans la collection femme de l’automne-hiver 2014-15. À porter nonchalamment avec des manteaux fluides et androgynes. Des blouses en soie chatoyantes se portent sous des pulls cropped et impérativement sur des pantalons masculins. Collection femme Brunello Cucinelli, chez Évidence 29, rue Gambetta à Nancy 03 83 37 28 20 www.boutique-evidence.fr www.brunellocucinelli.com


77

Joseph, enfin le retour ! La griffe anglaise nous ravit avec son juste équilibre entre décontraction et élégance.

Les codes / La question que s’est posé Joseph Ettedgui lors de la création de sa marque ? « Que veulent vraiment mes clientes ? » Des lignes nettes, de belles matières et un esprit sportswear. Bref, du minimalisme décontracté. Et c'est toujours ce que nous voulons en 2014. Les détails / Des manteaux en double cachemire, de la gabardine stretch, du shetland aux volumes généreux, des imprimés jacquard ou écossais et de délicieuses vareuses en soie mate. Et toujours ses pantalons surdoués aux coupes irréprochables. Lignes homme et femme Joseph, chez Ted 20, rue Serpenoise à Metz – 03 87 75 27 32 - www.ted-metz.com

L’objectif de rentrée de tout homme élégant : braver la pluie et les intempéries avec un vêtement d’extérieur Sealup.

Les codes / Créée à Milan en 1935, cette entreprise familiale 100 % Made in Italy produit des classiques (trench-coat, caban, parka, mac, etc.) aussi esthétiques qu’imperméables. Les détails / Des finitions premium gages d’une qualité irréprochable : coutures thermocollées, doublures détachables et procédés de fabrication inédits. Le logo de la société ? Un vieux loup de mer, pipe au bec et chapeau vissé sur la tête, un point de plus pour séduire une clientèle aussi exigeante que branchée. Collection homme Sealup, chez Ted 20, rue Serpenoise à Metz – 03 87 75 27 32 - www.ted-metz.com


78 Zut ! Tendances § Flash Mood

Up to date PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Beaucoup d’envies et de collections capsules, trendy et abordables

Alexander Wang x H&M

Quand le nouveau D.A au visage d’ange de Balenciaga dit : « sport ! », on sort illico nos stilettos. Son mood ? Un streetswear 2050 à la sauce NYC. Moderne et sexy. www2.hm.com

Rodolphe Ménudier x Éram Combler les femmes qui veulent séduire : une gageure ? Boucle-la, Chaîne on you, Hard Runneuse ou Power Rangers, voici les petits noms de quelques-uns des 20 pièces qui vont nous faire danser tout l’hiver. www.eram.fr

Likke Li x & Other Stories

Eugène Riconneaus x Minelli

Heimstone x Monoprix

3e album pour la chanteuse suédoise qui s’est essayée à un job de styliste pour la marque pointue du géant H&M. Résultat ? Une collection glam & rock, très noire, très or et très désirable. www.stories.com

Eugène Riconneaus ? Un gosse baigné de culture underground, de skate, de Larry Clark et Harmony Korine. Nourri de ces codes rassasiants, il livre la quintessence de son travail chez Minelli, à prix d’ami. Merci. www.minelli.fr

La griffe française pointue s’inspire de New York, où vit sa créatrice Alix Petit, pour cette collection femme et kids. De quoi combler la modeuse en manque et ravir la jeune maman bohème. www.monoprix.fr



80

PAR ADÈLE SAGAN PHOTOS ARNO PAUL

Zut ! Tendances § Dressing

Come As You Are Pour la rentrée Zut !, rencontre avec Océane, jeune fille en vogue, modèle à ses heures perdues. Cap sur sa penderie et ses objets fétiches ! Passeport Mademoiselle ! Océane Robert, ancienne étudiante de l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy et à l’Université de Lorraine en Histoire de l’art et archéologie, actuellement vendeuse chez Sandro. Grâce à un oncle manager chez Hermès, j’ai rapidement développé un attrait pour la mode et me suis passionnée pour les magazines où je pioche mes inspirations. Il y a quelque temps, je me suis lancée dans la création d’un tumblr qui rassemble quatre années de shootings photos, mes changements de look et mes différentes coupes de cheveux. Actuellement en transit, je vous reçois au Onze [AppartCoiffeurs Concept, ndlr], un lieu important pour moi puisque j’y viens régulièrement pour ajuster mon bol, tant au niveau coupe que couleur. http://oceanerobertmodel.tumblr.com

Ton style ? Euh… J’appréhende toujours cette question. Je marche surtout au coup de cœur, beaucoup d’imprimés en été et du basique en hiver. Une fixette ? Les paires de chaussures. Je peux très facilement en acheter trois dans la même journée ! Plates ou à talons : si je suis séduite par la forme, la matière et la couleur, j’achète !

Des accessoires ? Des lunettes de soleil, colorées ou non, des plus classiques aux plus extravagantes ! Tes achats pour la rentrée ? Un trench navy en matière souple et une paire de derbys noires à talons Zara.


81

Des e-shop, boutiques préférées ? Asos marketplace, pour les pièces vintage : marketplace.asos.com La Moda pour les chaussures : www.lamodauk.com Zara pour les basiques : www.zara.com Un couturier ? Chanel. Cette maison de couture me fascine pour plusieurs raisons : pour l’icône que représente Coco Chanel, pour la pérennité de la marque, pour ses classiques indémodables dont je rêve, pour la qualité de leurs défilés qui sont de vrais shows, pour ses parfums que je porte… Des rituels beauté ? J’utilise une crème hydratante, jamais de fond de teint. Pour les yeux, juste un subtil trait d’eyeliner, que je travaille selon mon humeur, et un rouge à lèvre (sombre) de la collection Rouge pure couture d’YSL. Côté cheveux : shampoing et conditioner de la marque TIGI : la collection Hair Reborn est parfaite pour entretenir les cheveux décolorés.

Dans ton iPod ? Aujourd’hui : Need U de Oceaan. Sinon beaucoup de house, électro, new wave, deep… J’écoute souvent la chaîne The Sound You Need qui propose du bon son. Sinon j’adore chercher des petites perles sur Soundcloud, comme Suasion, ma dernière trouvaille. Un livre ? Les éternelles Fleurs du Mal de Baudelaire Tes prochaines sorties ? Une grosse soirée organisée par le collectif YOUareHERE le 1er novembre au T.O.T.E.M à Maxéville, et I love techno le 8 novembre à Gand en Belgique. Blogs & sites préférés ? www.larsensotelo.com www.solennejakovsky.com http://damlemaire.tumblr.com Et beaucoup d’autres tumblr…


82 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles RÉALISATION ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI

METZ

NANCY

NANCY

Ulrick

Caroline

Pierrick

Sport chic

Liberty

Le ton juste

Ulrick arbore un look de neo-dandy : coiffure soignée, lunettes Ray Ban, chemise en jean The Kooples et pantalon chino H&M. On aime la touche sport de ses Reebook vintage. Parfait dosage de sophistication et de décontraction.

C’est juste en bas du salon de coiffure où elle travaille que nous avons rencontré Caroline. Fleurs dans les cheveux, vêtements chinés et tatouages, c’est entre brocantes et voyages qu’elle puise son look de bohème. In love de son côté Peace & Love.

En pleine « traversée de Nancy », dans le cadre de Nancy en Mouvement, nous avons croisé Pierrick. Bonnet sur la tête et lunettes rondes, il est l’archétype du hipster geek. Barbe de trois jours, T-shirt du photographe Racket, pantalon cintré Zara, Vans aux pieds et allure faussement nonchalante : méga OK !


83

METZ

Pauline Graphic street Perchée sur ses Louboutins cloutées, gilet graphique Bompard et pantalon oversize Zara, cette jeune étudiante en droit joue la carte du Black & White. Jeu de lignes et de volumes, coiffure rétro et mono boucle d’oreille : on lui donne sa maitrise… de style !


84 SÉLECTIONS tendances

BEAUTY & MORE

De toute beauté

Envie de se faire choyer, chouchouter ou dorloter ? Direction Jolie Môme, un concept store qui bouscule les codes du salon de beauté. Installée dans un appartement aux inspirations graphiques et nordiques, Priscilla, la propriétaire, propose soins du visage et du corps, bar à cils, épilation, maquillage, et une sélection beauté et déco pointue. Côté shop beauté, on retient Codage, Câlinesse, Une nuit à Bali, Les Chochottes ; côté créateurs, Craftholic, Tove Johansson, Anne Thomas… La beauté de votre intérieur se doit d’égaler la vôtre ! (A.S.)

Jolie Môme 36, rue Anatole France à Nancy 09 84 42 48 83 www.salonjoliemome.fr


SHOPPING

Homme made Vent de fraîcheur sur dressing masculin… La Suède n’a pas seulement donné naissance aux géants du prêt-à-porter et du mobilier à petits prix, elle est également à l’origine d’une griffe aux accents félins : Tiger Of Sweden. Cette rentrée, les Galeries Lafayette accueillent la marque scandinave, qui bousculera à coup sûr le vestiaire de nos hommes. L’occasion d’aller à la pêche aux basiques : entre costume désirable et maille colorée, tout y est. Eye of the Tiger. (C.L.) Tiger Of Sweden aux Galeries Lafayette Metz 4, rue Winston Churchill www.galerieslafayette.com

HAIR

Color Me Le secret d’une bonne et belle colo se trouve chez Les Coiffeurs Créateurs ! Color Me de Kevin Murphy est une coloration naturelle constituée de pigments et d’eau sur base de miel, de beurre de karité et de grenade, qui nourrit le cheveu et sent bon la rose musquée. Fini l’aspect artificiel, l’ammoniaque et les risques d’allergie. Color Me est au plus proche de la nature pour une coloration multi-tons au rendu tenace et brillant. Sobiotiful ! (A.S.) Kevin Murphy chez Les Coiffeurs Créateurs 11, rue des Clercs à Metz 03 87 37 13 13 www.lescoiffeurscreateurs.com

MIEUX QU’UNE VOITURE... > Des voitures en libre-service à Nancy et Metz. > 24h/24 pour une heure ou plus. > Assurance, carburant, parking, assistance : tout est compris !

lorraine.citiz.fr 03 87 39 32 19


86

MODE

Happy Birthday Ted ! Cet automne, les boutiques Ted fêtent leurs 50 ans et dévoilent à cette occasion un nouvel e-shop. Cette vitrine multimarques 2.0 présentera une sélection mode et accessoires représentative de leur sélection affutée. Un anniversaire sous le signe du luxe et des nouveautés, qui va nous permettre de composer nos prochains looks de saison avec la crème des griffes internationales : Gucci, Dolce&Gabbana, Joseph, Moncler ou Balenciaga ! (M.C.D) Ted Boutique 20, rue Serpenoise à Metz 03 87 75 27 32

Ted Luxury Shop 6, rue de Lancieu à Metz 03 87 66 65 26 www.ted-metz.com

OPTIQUE

Perçant Colorées et 100 % Made in France, les collections de lunettes Boz sont dessinées par le très chic cabinet de design de J.F.Rey. Leur ADN ? Originalité, influences végétales, sensualité, extravagance et un zeste de provocation. Un cocktail détonnant pour cette ligne de lunettes féminines à la forte personnalité. Un florilège de modèles solaires et de vue est à découvrir cet automne en avant-première chez Maurice Frères. (M.C.D) Opticiens Maurice frères 44, rue Saint-Jean à Nancy 03 83 32 13 13 www.maurice-freres.com

BIJOUX

Chouette Arlette Chez Sally & Jane il y a des bijoux, des bijoux et Madame Arlette. Cette créatrice lorraine à la signature singulière rejoint désormais la sélection pointue de Morgane et Mimi. Elle dessine un univers poétique et bohème, alliant charme et fantaisie. Ses pièces en pierres semiprécieuses et laiton s'appellent Art déco, Géométrique, Apache, Gri-gri. On craque pour le sautoir géométrique et le collier plastron. Pas besoin de vous faire un dessin, vous connaissez le chemin ! (A.S.) Madame Arlette, chez Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 87 28 84 73


CUISINES MOBILIER LUMINAIRE DÉCORATION

1 rue des 5ème et 15ème BCP 88200 Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr contact@factory-boutique.fr


2001-2005 Entretiens

Itinéraire d’un jeune Afghan, de Kaboul à Mulhouse

Abdulmalik Faizi Frédérique Meichler Bearboz

Matthieu Messagier

AI

Michel Collet

je peux écrire mon histoire

LL

De la futilité et autres nuits rapportées

EU

RS

des livres sublimes

MEdIapop -EdItIoNs .fr ~

le saut de l’ange Hommage à daniel darc

~

bl

SUBLIME N°10

su ime

à lire ailleurs


Lifestyle Coconing

www.bonjourjohanna.com

par Johanna Tagada


90

Mention. Très bien

Zut ! Lifestyle × Déco

Une rentrée design et studieuse qui mérite un 20/20.

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Diesel Living x Seletti Machine Collection Chez Diesel Living, ça bricole à table ! Machine Collection est une ligne de vaisselle où les assiettes figurent des rouages, les mugs et les verres s’inspirent des boulons ou écrous et où les couverts ressemblent à des clés à molette. Décalé et chic à la fois.

En vente chez Factory 1, rue des 5e et 15e BCP à Remiremont 03 29 22 50 34


91

+ News luminaires — Michele de Lucchi + Baccarat Chez Baccarat, les nouveaux luminaires de la collection Sfera, dessinés par le designer Michele de Lucchi (ex-membre du groupe Memphis), ont quelque chose de magique. Une boule de cristal garde en son cœur une carafe revisitée : une superposition empreinte de magie qui, une fois allumée, fait disparaitre l’ampoule au cœur de la carafe. Il en résulte une lumière éclatante et un objet aussi fascinant éteint qu’allumé. Baccarat 2, rue des Dominicains à Nancy 03 83 30 55 11 www.baccarat.com

— Marc Sadler + Serralunga Créative et techno, la marque italienne Serralunga est le nouveau coup de cœur de Paula Torres, propriétaire du showroom Factory à Remiremont. Sa référence préférée cette saison pour pallier le manque de luminosité et le passage à l’heure hivernale ? Lady Jane, un lampadaire indoor et outdoor de 2,10m de hauteur, aux finitions laquées et gravées de façon irrégulière. La lumière, hyper globale, se diffuse à travers l’abat-jour et le pied. En vente chez Factory 1, rue des 5e et 15e BCP à Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr

— Une lampe puriste

— Sebastian Herkner + Pulpo Chez l’éditeur Pulpo, le designer Sebastian Herkner nous illumine avec ses châteaux d’eau inspirés par les photographes allemands Bernd and Hilla Becher. Du luminaire arty pour salon cultivé. Luminaires Oda en verre et acier (existent en 3 tailles), en vente sur le site de Pulpo - www.pulpo-shop.de

Mi-applique, mi-suspension, la potence est la lampe en vogue. Son prénom Counterbalance Son éditeur Luce Plan Le designer Daniel Rybakken Chez État d’Esprit 16, quai des Bons Enfants à Épinal 03 29 64 27 82


92 Zut ! Lifestyle × Déco

+ Salon Maison & Objet

Zut ! était présent au Salon Maison & Objet de septembre pour y choisir 5 éditeurs de 5 pays différents. Mission accomplie.

01

Nommé designer de l’année par le salon Maison & Objet, Tom Dixon nous subjugue avec ses bougeoirs usinés et recouverts de laiton qui font référence à la révolution industrielle britannique. Le + Arc, une ligne d’ustensiles de cuisine en cuivre et le nécessaire à cocktail Plum. Plus chic, tu meurs. www.tomdixon.net Ligne de photophores et chandelier Cog, Tom Dixon

Portrait de Tom Dixon © Peer Lindgreen

— L’éditeur Tom Dixon — Le pays Royaume-Uni — L’objet Les bougeoirs COG


93 02

— L’éditeur BMIX design studio — Le pays Corée du sud — L’objet Les lampes Pure Mold

De petites lampes minimalistes à poser partout. Le + Un socle en ciment bio et une ampoule à LED inamovible mais d’une durée de vie de 50 000 heures.

03

— L’éditeur Petite Friture — Le pays France — L’objet Les tabourets Petstools

Où ? Sur l’e-shop Serendipity : www.serendipity.fr

Ludique et douillet, un drôle de repose-pied animalier où glisser ses pieds glacés. Le + Déhoussable. Où ? Chez Formes & Couleurs 4, rue Saint-Nicolas à Nancy 03 83 32 85 57 9-11, rue du Lancieu à Metz 03 87 37 90 90

04

— L’éditeur Moroso — Le pays Italie — L’objet Perf, Diesel Creative Team

05 Inspiré par les années 50 et l’époque moderniste, ces buffets en tôle perforée conjuguent robustesse et légèreté. La collection Successful Living que Diesel développe avec créativité pour Moroso reflète l’ADN de la marque : décontracté et anticonformiste. Le + Une bande rouge vif qui traverse la porte, créant un trait graphique Où ? Chez Factory 1, rue des 5e et 15e BCP à Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr

— L’éditeur Menu — Le pays Danemark — L’objet Le bougeoir POV

Au cinéma, le plan subjectif (ou POV) est celui où la caméra montre ce que voit le personnage : le spectateur change alors de point de vue. Et POV aussi changera de forme suivant l’angle où vous vous placez. Le + Utilisable seul ou à plusieurs. Où ? Chez État d’Esprit 16, quai des Bons Enfants à Épinal 03 29 64 27 82


94 Zut ! Lifestyle × Déco

+ Milan 2014

— Lago Nouvelle saison, nouveau showroom à Épinal pour Tony Blanville et sa boutique État d’Esprit. Les collections Fermob font place à la société italienne Lago qui expose cet automne une salle de bain et une cuisine issue de la gamme 36e8. Cette ligne qui maitrise à 100 % la modularité, offre de nombreuses finitions : du bois laqué et du verre (brillant ou mat) disponibles dans toute la gamme de couleurs Lago, ainsi que des plateaux en verre, en laminglass ou en quartz… Les possibilités de personnalisation sont infinies ! Chez État d’Esprit, 16, quai des Bons Enfants à Épinal 03 29 64 27 82

L’objet kitsch — Casamania Mariage du vintage et du contemporain chez l’éditeur italien, qui nous fait craquer avec deux nouveautés aux fines structures d’acier et aux matériaux naturels. Le fauteuil Raphia des designers Neuland Paster & Geldmacher s’habille de jonc tressé à la main tandis que la bibliothèque Network de LucidiPevere Studio s’anime de panneaux/étagères thermoformés en simili cuir, qu’on peut placer où bon nous semble ! Fauteuil à bascule Raphia et bibliothèque Network, édition Casamania, en vente chez Factory 1, rue des 5e et 15e BCP à Remiremont 03 29 22 50 34 – www.factory-boutique.fr

Celui qu’on veut sur notre enfilade, posé dans la cuisine, près de notre lit, dans l’entrée. L’ananas était le motif star de cet été, vu et revu sur les pages des magazines de mode, il sera désormais l’objet décoratif de cet hiver. Ananas en céramique, finition blanc ou or, édition Pols Potten, en vente chez Le Vélo Rose 28, rue Taison à Metz 03 55 80 75 82 www.velo-rose.fr


Hôtel DE LA

CATHÉDRALE

25, place de Chambre 57000 METZ Tél. : 03 87 75 00 02 Fax : 03 87 75 40 75

Retrouvez bientôt notre espace

16, Quai des Bons Enfants 88000 Epinal

Cuisine & bains

03 29 64 27 82 etatdesprit.88@orange.fr


96 Zut ! Lifestyle × Sport


97

Smash Me Up ! PAR SÉBASTIEN RUFFET PHOTOS PASCAL BASTIEN

C’est certain, l’avenir du volley-ball à Vandœuvre-lès-Nancy passe par un retour en LigueA… manqué à un souffle la saison dernière. Le Vandœuvre Nancy Volley Ball (VNVB) a tiré les conclusions qui s’imposaient et lance un plan de bataille : renforcer le club et soutenir le volley-ball féminin dans toute la région.

Il y avait de quoi s’arracher les cheveux, en pleurer même. Au terme d’une saison éprouvante, le VNVB échouait à la 3e place du classement, aux portes de la montée en LigueA. Deux défaites seulement, et ce maudit 5 e set qui s’échappe face à Vannes, pour une défaite 3-2 qui enverra les Morbihannaises en LigueA avec 34 points et clouera sur place les Lorraines et leurs 33 points… Quelles conclusions tirer d’un tel dénouement ? Pour l’entraîneur Cyril Wozniak, la donne était claire : « On avait un effectif trop court. J’avais huit joueuses, et la huitième, c’était une deuxième libéro… Autrement dit, il suffit qu’une joueuse soit un peu moins bien, légèrement blessée ou dans un jour sans pour que vous soyez pénalisé et sans possibilité de rectifier le tir. » Alors, à l’intersaison, le VNVB s’est activé. Désormais, Wozniak aura 11 joueuses et un vrai choix de coach. « Pour remonter en LigueA, il nous fallait deux Terminator aux ailes, deux tueuses. On les a. J’ai quatre ailières, trois centrales, deux passeuses et une libéro. Cela m’offre plus de choix, plus de problématiques. L’an passé on subissait les choix tactiques de l’adversaire, cette année, c’est nous qui allons lui poser des problèmes. » Le discours est volontairement ambitieux et les premières sorties ont été relativement

rassurantes, avec des victoires faciles, alors que l’équipe est encore en phase de préparation. « Quand elles auront retrouvé de la fraîcheur, ça va dépoter », espère l’entraîneur. Le Volley, un « autre sport » C’est aussi ce que souhaite ardemment le volubile Serge Raineri, alias M. Le Président. Et plus encore, il aimerait que le volley-ball accède à un niveau de médiatisation un peu plus respectable. « Quand vous allez sur le site de L’Équipe, le volley se trouve dans l’onglet Autres sports. Aux Mondiaux, la France joue la demi-finale, mais même là-dessus, on n’est pas capable de communiquer… Si vous demandez aux jeunes qui pratiquent le volley, je suis même pas sûr qu’ils puissent citer le nom d’un joueur de l’équipe de France. Et je ne vous parle pas des autres. » En colère, mais pas abattu. Parce que le volley, c’est son sport, sa passion, voire sa vie. Serge Raineri a mis en place un plan de développement transversal qui a notamment pour vocation d’aller chercher les jeunes. « Quand vous êtes les PSG ou, plus localement, l’ASNL, vous n’avez pas besoin de vous déplacer, les enfants viennent naturellement à vous. Nous, on doit se remonter les manches. » Pour une fois, la réforme des rythmes

scolaires est applaudie. Les horaires harmonisés, cela fait l’affaire du club. « Avant, on devait convaincre prof par prof, école par école. Depuis la rentrée, on touche en même temps quatre écoles de Vandœuvre, quatre de Nancy et deux rurales à Crévic et Sommerviller. Sur l’année, on va toucher 400 à 500 gamins. » Ça, c’est ce qu’on appelle communément le premier étage de la fusée. L’autre coup de force, c’est d’avoir pu instaurer une section sportive en 6 e au collège de Vandœuvre. Mais comme le dit avec beaucoup de clairvoyance le Président : « Maintenant, à nous d’être bons. » L’idée c’est d’attirer dans ses filets un maximum de jeunes joueurs et joueuses pour renforcer le club à la base et alimenter le centre de formation créé en 2008. La concurrence est rude, et pour parvenir à ses fins, Serge a sa vision des choses. « À 7-9 ans, c’est papa et maman qui décident. À 14 ans, c’est le plaisir et le résultat. Ce qu’il faut, c’est de ne pas raconter d’histoire aux gosses. Quand on leur dit un truc, il faut que ce soit réalisable. Le déclencheur, ce sera le délai des progrès. Si on progresse assez vite, il y a du plaisir, s’il y a du plaisir, on continue. » La patate est désormais dans les mains des entraîneurs du club.


98 × Sport VNVBl

Quelques chiffres (éloquents) 1

Il n’a manqué qu’un petit set sur l’ensemble de la saison au VNVB pour accéder à l’élite.

2

Le nombre de défaites la saison dernière

55 000

La subvention que des collectivités versent au VNVB, contre 110 000 € pour Maxéville et 200 000 € pour l’ASPTT Handball, deux clubs masculins qui évoluent au même échelon national.

400 000

Le budget du VNVB pour la saison à venir, contre 700 000 € à Quimper.

Environnement économique L’autre axe de développement, c’est le Club Affaires. Mené par Sophie Rolin, une ancienne du club devenue conseillère en assurances, il regroupe des entreprises susceptibles de nouer des contacts économiques dans un cadre informel, les soirs de match. « On voulait réunir des entreprises locales autour du club, avance Sophie Rolin. On laisse tomber le tailleur et le costard. On est en jean-basket le samedi soir, c’est plus simple de discuter. » Aujourd’hui, une trentaine d’entreprises sont inscrites, avec un ticket d’entrée pour soutenir le club. « On est ouvert à tout le sud de Nancy, on organise des déjeuners-débats, des événements. » Si le VNVB veut pouvoir compter sur ces entrepre-

neurs, il sait qu’il ne va pas pouvoir végéter longtemps en Elite. « Comme le club n’est pas monté, les partenariats se sont réduits, il n’y a pas l’exposition promise, avance Sophie Rolin. Clairement, le club peut vivoter en D2, mais le développement global passera par une remontée. » C’est on ne peut plus clair. Sur le papier en tout cas, « on a une belle équipe, estime Serge Raineri. On a tous les éléments en mains, normalement on doit faire podium. On va essayer de se souvenir de la saison passée, et on fera un premier point à Noël. » Avec le renfort de l’ex-Mulhousienne Alexia Djilali (une quarantaine de sélections chez les Bleues), le VNVB doit pouvoir s’accrocher aux basques de Quimper, le favori, qu’il

rencontrera le 29 novembre. « Jusque là, on va tâcher de ne pas perdre de points en route », lâche Cyril Wozniak. Jusqu’au bout, il faudra être costaud pour venir chercher les joueuses de Vandœuvre. Jusqu’au bout, les Lorraines devront être fortes pour assumer ce statut autoproclamé de candidates à la montée. Parce que c’est, quoi qu’on fasse autour, le but principal de cette saison. www.club-vnvb.com


99 Le volley assis. Non ? Ah si.

“ Pour remonter en LigueA, il nous fallait deux Terminator. On les a” CYRIL WOZNIAK, ENTRAÎNEUR

Le volley-ball assis, c’est tout simple : comme son nom l’indique, les joueurs sont assis par terre et ne doivent pas décoller leur popotin au moment du contact avec la balle. Ludique et surtout accessible à tous, aux handicapés à qui il s’adresse quand même en priorité mais aussi aux valides. C’est ce qui a séduit Isaline Sager-Weider, joueuse du VNVB qui a la charge du développement de cette toute nouvelle section : « Environ 50% des pratiquants sont des valides. C’est un vrai sport, quand on sort de l’entraînement, on est mort ! Dès qu’on joue, on est mordu de ça, et le handicap passe totalement au second plan. Il faut bien sûr trouver des

positions, des solutions en fonction des joueurs, mais je n’ai même pas demandé aux gens de quel type de handicap ils souffrent. À la limite, on s’en fout. » Isaline est naturellement portée sur l’activité physique adaptée, thème de son Master en STAPS. Rééducation des personnes âgées, ou pratique sportive pour les handicapés, elle adore. « J’ai entraîné quatre ans l’équipe des sourds et malentendants de Mulhouse. J’avais un peu fait le tour de la question, et ouvrir une section de volley assis, c’était presque une condition à ma venue en Lorraine », ajoute la n°12 du VNVB. « Ne pas voir les incapacités, mais plutôt les capacités de chacun, voilà ce qui m’intéresse, martèle encore la centrale. C’est souvent l’entourage des handicapés qui leur fait croire qu’ils ne sont pas capables de faire ceci ou cela. Là dessus, on a toute une mentalité à revoir en France. Et avec le volley assis, on peut aussi facilement faire de la sensibilisation : des enfants peuvent y jouer, on peut les mêler à des handicapés, et surtout, les valides peuvent très vite comprendre, même inconsciemment, le handicap de l’autre. Cela montre que l’on peut faire des choses, du sport, sans les jambes. » Discipline embryonnaire en France, le volley assis doit réussir où d’autres sports ont échoué, dans la mixité valides/ non- valides, jeunes/vieux, hommes/femmes... Et aujourd’hui, le volley assis est la seule manière de participer à des compétitions internationales paralympiques, les Jeux notamment, puisque le volley-ball avec prothèses a été écarté de la liste. C’est peut-être de Vandœuvre-lès-Nancy que partira le mouvement. Tous les lundis soirs.


100 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

Milk

Hoops

1, rue des 4 Églises à Nancy 03 83 20 26 98 facebook.com/milknancy

3-5, rue des Michottes à Nancy 03 83 48 91 22 www.hoopscoffee.com

Des fois, on aurait juste envie de retrouver les lieux de notre enfance… Chose faite ! Milk (Mum in Her Little Kitchen) est une vraie madeleine de Proust. Retour aux années 70’s avec une déco rétro chinée par la propriétaire. Résultat : un brin de nostalgie, un peu de souvenirs, et beaucoup de plaisir ! Des fois, on aurait juste envie de bruncher dans les lieux de notre enfance… Chose faite ! Milk propose des brunchs faits maison, originaux et copieux. Au menu : boisson chaude, jus pressé, fromage blanc, tartines. Côté salé, on se tourne vers l’ardoise (qui change toutes les semaines) et on craque pour un cake, crumble ou clafoutis avec une salade verte. Le dessert nous fait craquer : trifle fraise, fondant choco M&M’s... Et si votre ventre vous dit stop avant la dernière bouchée, pas de panique : vous pouvez repartir avec votre doggy bag ! Bon point à Milk pour son côté Mum, pour la qualité, l’accueil, la déco, et le prix ! On est séduit. (A.S.) — Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 16h, le samedi de 11h à 18h et le dimanche de 11h à 15h

Une décoration rose flashy ? Pas de doute, vous êtes chez Hoops ! Au menu, des bagels toujours aussi savoureux et généreux. On raffole déjà des nouveautés : le From’bagel 100 % cheesy et le Thon Bagel qui font désormais partie de la série des Originaux. Du côté des Authentiques, Hoops nous emmène en voyage au Mexique avec le Tex’ : bacon, cheddar, sauce grillé, cream cheese… Côté pâtisserie, on fond pour les nouveaux muffins façon tarte au citron, tarte à la fraise ou clafoutis. Et pour dévorer ces délices sans perdre de temps, Hoops propose désormais de régler via Paypal depuis son mobile. À vous ! (A.S.) — Ouvert du lundi au samedi de 11h à 18h30


Pierre Rabolini

LA FABRIQUE DES DÉLICES 12 bis, rue de l’Atrie 54000 NANCY Téléphone - Fax : 03 83 37 21 21 • Portable : 06 11 68 10 84 • contact@annemarielaumond.com

www.annemarielaumond.com

ATELIER DE FABRICATION POUR VOS CRÉATIONS SUR MESURE

Restaurant, brunch, goûter

1 bis rue des 4 Églises - 54000 Nancy 03 83 20 26 98

OUVERT 7J/7 DE 6H30 À 01H00

12 RUE DE SERRE 54000 NANCY - À 5 MINUTES DE LA GARE ET DE LA PLACE STANISLAS TéL. : 03 57 29 10 07 - NANCY.CENTREGARE@CAMPANILE.fR


102 SÉLECTIONS

Photo : Christophe Urbain

lifestyle

GREEN

In the Citiz

Fraichement débarqué en Lorraine, Citiz est le nouveau service d’autopartage dont vous ne pourrez plus vous passer… Ouvert 24h sur 24, il compte plusieurs stations à Metz et à Nancy. C’est décidé, fini le contrôle technique, l’entretien et l’assurance pour une voiture qui prend la poussière en bas de la rue : on privilégie l’abonnement, mensuel ou annuel. Un dernier argument ? Une voiture partagée remplace 9 voitures individuelles. Feu vert pour Citiz, qui nous permet de rouler sans culpabiliser ! (A.S.)

Citiz 03 87 39 32 19 www.lorraine.citiz.coop


EVENT

L'art du vin Deuxième cru pour cet événement initié par Audrey Thouvenin de la Cave du Faubourg et l’œnophile Jean-Pierre Laumond, à l’origine de Faubourg en tête de l’art. Quand l’art se mêle au vin naît un mélange détonnant : 13 vignerons de toute la France, des artistes lorrains, dont Jean No et Gé-Pellini et le peintre écossais Simon Laurie. Amateurs ou néophytes, on se laisse surprendre par les œuvres autour d’un bon verre. (C.L.)

2014-2015

Festiv’art œnologique, du 14 au 16 novembre au Gymnase Boulevard Charles V à Nancy

LECLOS JEANNON

UNE MAISON GOURMANDE

5 chambres d’hôtes 1 restaurant

ouvert du lundi au vendredi midi et du mardi au samedi soir GASTRO

Salons de réception

Le délicieux Jeannon Nouveaux cuisiniers pour cette maison d’hôtes à la décoration fifties ! Cet automne, la carte privilégie des produits frais et de saison travaillés en toute simplicité et rehaussés d’une note originale et gourmande. Un vrai délice et de nouveaux horaires pour déjeuner et dîner face à la nature. Et si la flemme vous prend : restez dormir, les chambres sont aussi délicieuses que les plats. (A.S.) Le Clos Jeannon - 2, rue Saint-Fiacre à Villers-les-Nancy 03 83 40 30 30 - www.leclosjeannon.eu Ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h et du mardi au samedi de 19h30 à 21h

2 rue Saint-Fiacre 54600 Villers-les-Nancy Tél. /Fax : 03 83 40 30 30 jeannon@le-clos.eu


104 BAR-COMPTOIR

Comme à la maison

Photo : Thierry Sauvage

Un nouveau lieu de vie et de ville vient tout juste de prendre ses quartiers au rez-dechaussée de l’hôtel Campanile au cœur de Nancy. Le Comptoir Campanile devient l’endroit incontournable des résidents de l’hôtel mais aussi des Nancéiens en quête d’un moment de détente (ou de restauration) dans un cadre cosy et ultra design. Un bar en zinc comme élément iconique, pour commander de jolies planchettes à picorer ou des plats chauds en self-service présentés dans des cocottes en fonte. Délec-table ! (C.L.) Le Comptoir Campanile 12, rue de Serre à Nancy Ouvert 7j/7 de 6h à 1h

NIGHT

La tête à l'envers L’Envers Club promet quelques grosses émotions aux amateurs d’électro nancéiens : la liste des artistes qui pointeront le bout de leurs platines lors des mois à venir fait envie ! On retrouvera What the Not, le jeune prodige SCNTST (à prononcer « sayentiste ») et le maitre du dancefloor Etienne de Crécy. Mais le plus beau temps fort sera certainement la soirée du 14 novembre, organisée pour les 9 ans du club, avec une tête d’affiche surprise qui s’annonce monumentale… (J.P.) L’Envers Club 1 ter, rue du Général Hoche à Nancy www.lenversclub.fr


Singe Chromés

Sur l’écran radar rock, une onde newwave en direct de la planète Alsace. — BAYON – Libération En concert le 26 novembre aux Trinitaires à Metz

Original e’re All Set W s k l o F Une écriture pop raffinée et élégante (Album du mois). — Matthieu Grunfeld – Magic

Mardxedeerp.

soon fa n io is v e h t t u B

Marxer fait le pont entre le songwritting de Ron Sexsmith et le minimalisme de XX. — Emmanuel Dosda – Poly

W W W. M E D I APO P - RECO RD S . FR


Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines

automne 2014

Été 2014

culture tendances lifestyle

Bordeaux

Lorraine

Numéro 2 / Gratuit

Numéro 8 / Gratuit

Strasbourg N° 23

Lorraine N° 8

printemps / été 2014

Bordeaux N°2

Sommer 2014

culture tendances lifestyle

kultur trends lifestyle in Straßburg

Haut-Rhin N° 3

Haut-Rhin

Deutschland

Numéro 3 / Gratuit

Nummer 2 / Kostenlos

Allemagne N° 2

Novo N° 31

www.zut-magazine.com www.novomag.fr

Chic Médias / 12 rue des Poules - 67000 Strasbourg médiapop / 12 quai d'Isly - 68100 Mulhouse


Metz Métropole présente les expositions Phares chefs-d’œuvre du centre PomPidou 14.02.14 > 2016

formes simPles 1984-1999. la décennie 24.05.14 > 02.03.15

john baldessari | joseph beuys | brassaï olafur eliasson | alberto giacometti pierre huyghe | philippe Parreno | pierre soulages… Mécène fondateur

Partenaires et mécènes de l’exposition Phares

Mécène de l’exposition 1984-1999. La Décennie

Mécène et coproducteur de l’exposition Formes simples

Centre Pompidou-Metz de nuit, 2010. © Shigeru Ban Architects Europe et Jean de Gastines Architectes, avec Philip Gumuchdjian pour la conception du projet lauréat du concours / Metz Métropole / Centre Pompidou-Metz / Photo Roland Halbe

13.06 > 05.11.14



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.