ZUT ! Strasbourg 21

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Printemps 2014

culture tendances lifestyle Strasbourg NumĂŠro 21 / Gratuit


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NOUVELLES COLLECTIONS PRINTEMPS-ÉTÉ 2014


Zut ! magazine

prochain numéro sortie juin 2014

Zut ! numéro 22

Bruno Chibane Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Emmanuel Abela Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Myriam Commot-Delon

Photo : Alexis Delon / Preview / www.preview-tm.fr

Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

été 2014 Caroline Lévy Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Céline Loriotti Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Philippe Schweyer Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67



Les essentiels du style, fabriquĂŠs en France et en Europe avec soin 4 rue du FossĂŠ des Tailleurs 67000 Strasbourg 03 90 22 37 69

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6 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique brokism Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Laurine Biessy, Myriam Commot-Delon, Jérémie Decoopman, Sylvia Dubost, Nicolas Léger, Fouzi Louahem, Caroline Lévy, Marie Marchal, Julien Pleis, Valentine Schroeter, Philippe Schweyer, Sébastien Ruffet, Soraya Safieddine, Romain Sublon, Jolan Thouvenot, Claire Tourdot Design graphique brokism, Adrien Visano

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Christelle Y / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C. Robe en cuir safran DSQUARED2 chez Algorithme La Loggia. Sautoir et bracelet collection Diamants Légers et bague La Pétillante collection Paris Nouvelle Vague, or rose, diamants et saphirs roses CARTIER. Escarpins SERGIO ROSSI chez Ultima.

Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy

Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Photographes Eric Antoine, Pascal Bastien, brokism, Christian Cantin, Marion Chérot, Alexis Delon / Preview, Christophe Urbain

Diffusion Novéa 4, rue de Haugenau à Strasbourg

Illustratrices Laurence Bentz, Chloé Fournier, Laetitia Gorsy, Ariane Pinel Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Christelle Y / Up Models Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

Commercialisation & developpement Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer, Joan Thouvenot Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : avril 2014 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789



8 Zut ! Sommaire

12 éditorial

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Culture

courrier des lecteurs

printemps 2014

40 ARTS Musée vodou Visite du nouveau lieu strasbourgeois, dédié aux pratiques spirituelles d’Afrique de l’ouest.

16 toute première fois My Way

18 au bon parfum L’important, c’est la rose

20 strasbourg vu par Suzy Boulmedais, Olivier Baumgarth et Mathieu Clavon, Natacha Andréani, Jean Koehlhoeffer, Jean-Luc Falbriard, Estelle Ségura, Michel Déjean, Hélène Braeuner et Frédéric Lichtenberger, Richard Teyssier

48 ARTS Clément Cogitore À l’heure de son exposition au MAMCS, l’artiste strasbourgeois nous éclaire sur ses références. 52 THÉÂTRE B. Giraud-Beauregardt / X. Boulanger Les deux artistes associés du Taps nous font découvrir leur univers théâtral. 54 MUSIQUES Les disquaires de Strasbourg Entre passion et récession, enquête sur un métier en pleine révolution. 60 INSTANT FLASH Nouvelle Vague, Clotilde Courau, Jay Jay Johanson, Julien Doré, Régis Jauffret, Quentin Dupieux / Eric Judor.

Printemps 2014

Zut numéro 21

culture tendances lifestyle Strasbourg Numéro 21 / Gratuit

www.zut-magazine.com

72 CULTURE ZUT ! Les sélections de la rédaction


9

BOUTIQUE EN LIGNE — WWW.HESCHUNG.COM


10 Zut ! Sommaire

édition Strasbourg

81 Tendances

133

82 MODE Manège Série mode femme

Lifestyle 134 SPORT André Panza Portrait d’un warrior qui ne meurt jamais.

94 BIJOUX Brillez, et puis Zut ! Une sélection Zut ! pour shoppeurs exigeants 96 ACCESSOIRES Dans le sac des garçons Le murse est sans conteste la tendance 2014. 98 BOUTIQUE High Gros plan sur la ligne britannique et son néocasual, dans sa nouvelle boutique strasbourgoise. 100 MODE Simple Man Le nouveau crédo : la juste mesure. 104 SHOPPING News Kids Des robes, des chats, des chaises et du papier peint… 106 DRESSING Come as you are L’univers Nouvelle Vague de Sarah Dinckel.

108 FLASH MOOD Up to date Nos envies de saison : des fringues, des accessoires, tout et rien. 110 HORLOGERIE Montblanc Les nouvelles collections homme et femme : une esthétique moderne et rétro. 112 SHOPPING Dress code L’ethnique baba cool et ultra-cool. 114 SHOPPING Les essentiels Il est temps d’upgrader ses basiques street.

140 SPORT Internationaux de Strasbourg Le destin de Denis Naegelen, GO des IS. 146 GASTRONOMIE Tendance nature Portraits de trois restaurateurs et cavistes adeptes de produits frais et des vins natures : Au fil du vin libre, Jour de fête et À bout de soufre. 154 GASTRONOMIE Un chef, une recette, rien que pour Zut ! Tataki de truite aux saveurs dangereuses, par Richard Meier de La Rivière. 158 RESTOS Zut ! à table 1741, la Pizza de Nico, le Goh, Mémé dans les orties

116 ACCESSOIRES Le choix des armes Niveaux sacs et chaussures, les choix sont cornéliens

162 DESIGN Cuisines Sifferlin La micro-cuisine C=1m2 se niche dans tous les coins.

118 SHOPPING Accessoires La tendance est à la performation : la preuve en chaussures, en mode et en design.

164 DESIGN Strasbourg Commerce Design Un concours qui récompense les commerçants pour la qualité de leur aménagement.

120 URBAN STYLE La fashion dans les streets de Strasbourg

170 ARTISANAT Thierry Herr Portrait ce peintre, décorateur et restaurateur vagabond mais installé à Strasbourg.

124 TENDANCES ZUT ! Les sélections de la rédaction.

172 LIFESTYLE ZUT ! Les sélections de la rédaction


MONTBLANC NICOLAS RIEUSSEC CHRONOGR APHE AUTOMATIQUE

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Hommage à Nicolas Rieussec, l’inventeur du premier chronographe breveté. Calibre manufacturé Montblanc , second fuseau horaire avec indication jour et nuit. Manufacturé dans la Manufacture de Montblanc au Locle en Suisse.

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11


12 Zut ! édito

nos plus plates excuses PAR PHILIPPE SCHWEYER

Décidément la France est un drôle de pays, dans lequel on ne peut plus faire confiance à personne. Pendant des mois, un de nos collaborateurs cachait un enregistreur sous sa veste. Difficile de savoir si le traître est un stagiaire ou un membre de la direction. Alors que Zut ! doit faire face à des concurrents aux abois et s’attaquer à de nouveaux marchés (Bordeaux, l’Allemagne, Colmar, Mulhouse…) pour poursuivre son développement international, il a pu nous arriver (peut-être à cause du stress) de laisser échapper quelques propos qui n’auraient jamais dû sortir du “Pool”. C’est ainsi qu’un concurrent sans scrupules a publié l’extrait ci-dessous : B.C. : C’est la dernière fois que tu te payes ma tronche dans ton édito ! Compris ? P.S. : C’était de l’humour. B.C. : Moi ça ne me fait pas rigoler du tout. Si je me donne un mal de chien à élaborer le plus beau magazine du monde, ce n’est pas pour que tu fasses tout foirer avec tes enfantillages ! E.A : Calmez-vous les gars. Avec ma stratégie éditoriale, la concurrence est dans les choux ! B.C. : C’est moi le stratège ! C’est moi qui sais ce que le lecteur attend !

P.S. : Depuis quand tu t’intéresses au lecteur ? Ce qui compte, c’est l’annonceur ! B.C. : Arrête tes provocations. Ce qui compte, c’est l’annonceur… et le lecteur. E.A. : Faudrait vous mettre d’accord… B.C. : J’en n’ai rien à faire de votre avis. Va falloir vous secouer si vous voulez toucher votre prime à Noël. E.A. : Ah bon, il y a une prime cette année ? B.C. : Pas pour toi ! P.S. : Et pour moi ? B.C. : Avec tout le fric que tu me dois, tu oses me demander une prime ? P.S. : Non, mais j’aimerais bien m’acheter un costume chez United Legend pour démarcher les commerçants… B.C. : T’as qu’à prospecter par téléphone ! E.A. : Au fait, il y a mon ordi qui est en train de lâcher… B.C. : Punaise, c’est pas vrai ! E.A. : Non, c’est une blague. B.C. : Oh le con ! Tu m’as fait peur ! On va manger un kébab ? P.S. : Bonne idée, j’ai la dalle ! E.A. : Je préfère un cordon bleu… P.S. : Tu nous gonfles avec ton cordon et ton Coca. E.A. : Vous allez de nouveau picoler

toute l’après-midi. Si c’est comme ça, je préfère rester au bureau… J’ai du boulot, moi ! B.C. : Comme tu veux… Et toi, tu viens ? S.D. : Je vous rappelle qu’on a trois magazines à boucler ce week-end ! B.C. : Et toi ? M.C-D : J’attends Hugues pour finir les compos. Quand est-ce qu’il arrive celui-là ? P.S. : Quelle bande de rabat-joie… E.A. : Alcooliques ! P.S. : Coca-Colique ! Là, on entend encore quelques cris sur la bande puis on distingue nettement le bruit d’une porte qui claque. Évidemment, cela ne donne pas une image très reluisante de ce qui se passe dans les bureaux d’un magazine prétendant donner des leçons de savoir-vivre à ses lecteurs. Maintenant que le mal est fait et en attendant que le traître soit démasqué, il ne nous reste plus qu’à vous présenter nos plus plates excuses. Ces propos n’auraient jamais dû se retrouver sur la place publique…


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èque > aëll : 22 mars à 19h30, biblioth ultz-s/Forêtsêts thèque de SoSo lle n Wolf : 26 avril à 10h30, à la mémdia > aë ultz-s/For eonde qu hè édrniat la Zo 0,h,àau iller) > Woode n Wolf : 26 avril à 10h3 sw (M ff ho ril à 20 > Woode eams : 12 avav ff (Monswiller) hoein rnrst Zo au h, 20 > Redlight dr à ril 12 : s d’E m ue ea èq diath Redlight dr : 25 avril à 20h,h,mé ein rstan d’EGr e du qu hèèq iatth >>Chapel Hill éddia m d Ried à Wittisheimeim 20 à ril av ue 25 : l il H mé h, el 11 à ap ril Ch av > 26 : d Ried à Wittish as an Gr Ha > Pauline aas : 26 avril à 11h, médiathèque du > Pauline H

Liste des médiathèques participantes disponible sur : Liste des médiathèques participantes disponible sur :

bas-rhin.fr/bibliotheque bas-rhin.fr/bibliotheque

Direction de la Communication CG Bas-Rhin / février 2014

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Direction de la Communication CG Bas-Rhin / février 2014

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14 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

6

ZUPER ZUBTIL ZUT !

z a Numéro anniversaire 5 ans

culture tendances lifestyle

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Strasbourg

Hiver 2013

Numéro 20 / Gratuit

Une lectrice qui craint pour son dos, un lecteur fan de vinyle chromé prêt à frimer en société, un autre qui se prend pour Zorro chez les Zazous de la HEAR… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Too Much Class Zut !, Je ne sais pas ce qui vous a pris de faire un aussi gros numéro. Zut ! n°20 était vraiment énooooorme ! J’espère que vous allez redevenir un peu plus raisonnables, parce que je vais finir par me faire mal au dos en trimballant mon Zut ! toute la journée dans mon sac à main. — Christelle, 54 ans Too Much Christelle, Ben oui, c’était pour fêter nos cinq ans que l’on vous a concocté ce numéro spécial d’anthologie… Le succès de Zut ! ne doit pas nous empêcher de continuer à nous faire plaisir. Au contraire ! Platine Zut !, Suite à la lecture de votre dernier numéro, je me suis acheté la platine vinyle vue page 83 de votre dernier numéro, sauf qu’au lieu de la prendre en jaune, je l’ai choisie en rouge. Elle est vraiment idéale pour écouter le 33 tours de Singe Chromés produit par le label Médiapop Records. — Pierre-Jean, 45 ans.

Platine Pierre-Jean, Notre styliste maison aime bien le jaune, mais c’est votre droit de préférer le rouge. Ce qui est certain, c’est qu’avec le vinyle de Singe Chromés vous allez pouvoir frimer comme un dingue devant vos invités. Bien joué Pierre-Jean ! Shakin With Zut !, Très belle idée la petite compile de photos magnifiques à la fin du dernier Zut !. Par contre, pourquoi avoir republié une sélection de textes sans queue ni tête de votre éditorialiste maison ? J’espère qu’il ne vous a pas demandé de droits d’auteurs pour cette plaisanterie. — Linda, 30 ans. Shakin With Linda, Vous êtes bien la seule à ne pas avoir apprécié la petite compile de notre éditorialiste. Quoi qu’il en soit, pas question de lui donner un centime de plus. Il nous coûte déjà assez cher en frais de bouche et en remboursement de billets de train. Gros Zut !, J’ai bien aimé les photos des trois fous de bonne bouffe dans votre dernier numéro. Un pain géant, un fromage géant et une saucisse géante dans un Zut ! géant, ça avait une sacrée gueule. On dirait vraiment que c’est à qui aura la plus grosse au cœur du Carré d’or ! — Jacques Gros, 46 ans. Gros Jacques, Vous n’êtes pas le seul à avoir été favorablement impressionné par la taille des produits photographiés par Christophe Urbain pour notre dernier dossier gastro. Comme dit le proverbe préféré des Sumos : plus c’est gros, plus c’est bon. Yellow Zut !, Très original le pantalon jaune porté par Lyne page 98 du dernier numéro. Il irait très bien avec la platine jaune de la page 83. Malheureusement, je préfère les filles qui portent des manteaux rouges. Je trouve ça beaucoup plus sexy, je dois même dire que ça m’excite un peu. — Marin, 34 ans.

Yellow Marin, Il semble que la platine en question existe également en rouge et qu’elle est parfaite pour écouter le vinyle de Singe Chromés, un album chaudement recommandé par Bayon dans Libé du 15 mars. Quant à votre penchant pour les manteaux rouges, une petite psychanalyse ne vous ferait peut-être pas de mal… Dégueulasse Zut !, J’ai acheté Méchant Loup, le parfum conseillé par votre spécialiste maison aux hommes qui se prennent pour Jean-Paul Belmondo époque Godard. Malheureusement, ça n’a rien changé du tout à ma vie qui ressemble davantage à un mauvais Woody Allen qu’à un bon Godard. — Pierrot, 27 ans. Dégueulasse Pierrot, Depuis quand est-ce qu’un homme se réclamant de Belmondo période Godard devrait suivre les conseils de Zut !? On se demande vraiment ce que vous avez dans la tête. Le seul parfum qui aille à un homme de votre trempe, c’est votre phénoménale odeur corporelle ! Vous verrez que les femmes vous regarderont d’un autre œil si vous restez naturel. Zuper Zubtil Zut !, Pendant le week-end “Avant-Première” organisé par la HEAR, j’ai découvert Zuper et Zubtil des publications zuper chouettes réalisées par des étudiants zuper zympas. Vous n’avez pas peur en voyant arriver la relève ? — Zorro, 40 ans. Zuper zubtil Zorro, Zachez qu’à Zut ! nous z’avons peur de perzonne en Zarley Zavidzon. Tant mieux si les étudiants sont zuper bons… Toute zette zeunesse, z’est zenzas, non ?



16 Zut ! Chronique

Par Fouzi Louahem Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur

toute première fois

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MY WAY

Mardi dernier, je suis rentré du bureau, j’ai avancé les montres, pendules, réveils de la maison de deux heures. Puis, je suis allé chercher les enfants à l’école à 16h30, je les ai fait goûter à 17h, ils ont diné à 17h30 et je les ai couchés à 18h. Une fois les enfants endormis, j’ai reculé les montres, pendules, réveils de la maison de deux heures. Voici le misérable subterfuge que j’ai inventé pour pouvoir mettre au lit plus tôt mon fils et ma fille. Voici aussi un ingénieux stratagème qui m’a permis de m’installer sur mon canapé, concentré, tous les sens en éveil, prêts à dévorer trois épisodes d’affilée de la série la plus addictive du moment, True Détective. Vous l’aurez compris, c’est bien d’une addiction qu’il s’agit. Je suis accro aux séries, je vis au rythme des diffusions télé, les soirées se découpent par tranches de vingtcinq minutes, le format d’une sitcom, ou de cinquante minutes, le format d’une drama. Le matin, je me réveille en chantant sur un mash-up de la série Glee, je dépose Chandler et Monica à l’école, ils ont bien compris que je les avais couchés trop tôt, ils font la tête. Au bureau, la journée commence invariablement par un panorama complet des épisodes vus la veille qui ne peut

être interrompu que par le mot de code « Atttttention spoiler Alert », ce qui veut dire que quelqu’un n’a pas vu le ou les épisodes en question, souvent c’est Mathieu parce qu’il fait son sport le soir. Ensuite, au courant de la journée, je me « tease » moi-même les épisodes de séries que j’ai envie de voir, c’est-à-dire que je regarde les résumés des épisodes à venir sur des site spécialisés, souvent ça me chauffe bien... Enfin ça me met l’eau à la bouche, si vous voulez. À midi, avec les collègues on se fait un sandwich-série, on se regarde une série comique sur l’ordinateur de Victor, qui a le meilleur écran de la boîte. L’après-midi, on se fait un palmarès des meilleurs séries de tous les temps avec en première position : Six Feet Under à égalité avec The Wire à égalité avec Breaking Bad à égalité avec Les Soprano à égalité avec The Shield. Fin de journée, je fonce chercher les enfants à l’école, Chandler me raconte qu’on l’a à nouveau traité de tête à crêpe, c’est drôle il me semble avoir vu ça dans un épisode de la troisième saison de Friends. Cette addiction, je la partage avec ma femme, je peux même dire que ça a sauvé notre couple. Nous disputer gâche à chaque fois la soirée, nous avons d’un

commun accord décidé de ne pas nous engueuler avant de regarder une série, mais plutôt après, ce qui n’arrive jamais, car on apprend à relativiser en regardant un épisode de Game of Thrones, ça crée des liens. Ma femme et moi, nous nous sommes aussi promis de ne jamais nous séparer en cours de saison. Elle a fait une liste des séries que nous pourrions regarder une fois à la retraite ou si j’ai un accident et que je deviens tétraplégique. Ce qu’il y a de génial avec les séries, c’est que tout le monde a un avis, des théories, des nouveautés à faire découvrir. L’autre soir, lors d’un dîner, on parlait de la dernière saison de Dexter quand un invité a parlé du film qu’il avait vu au cinéma d’un certain Keuciche, Keuchich, Kechiche, bref, personne ne connaissait, il était hyper gêné. Mon addiction est légère, pas dangereuse, elle me permet de me projeter. Lorsqu'arrive la fin d’une saison, je suis triste mais je sais qu’une nouvelle pointe à l’horizon et c’est une perspective pleine de promesses.


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18 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

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L'IMPORTANT DE LA ROSE

Avec le printemps revient l’envie de fleurs. Et naît celle de rose, jusqu’ici mise au ban de ces colonnes, pour plusieurs raisons, toutes mauvaises. Cette fleur m’a longtemps parue galvaudée, sans doute parce qu’elle est la plus travaillée de toute la parfumerie. Et aussi parce qu’elle m’évoquait – stupidité – les papiers toilette et désodorisants qu’elle imprègne ad nauseam, à son détriment. Trop sentie, trop souvent mal travaillée : j’étais convaincue que la rose et moi ne filerions jamais le grand amour. Il y a quelque semaines, en remplaçant mon osmothèque d’hiver par celle d’été – organisation –, j’ai redécouvert avec ravissement un flacon de Paris d’Yves Saint Laurent. Celui-là même, alors encore presque vierge, que j’avais exhumé l’année précédente d’un fond de placard et que j’avais porté – rareté – cinq jours de suite. Une première, d’autant plus déroutante alors que j’étais persuadée ne pas aimer cette fleur. Ce souvenir ému méritait bien qu’on s’y penche. En fouillant, j’ai retrouvé dans mon cabinet – surprise – pas moins de 17 parfums construits autour de la rose. Les comparer fût passionnant. J’y ai redécouvert des roses opulentes, fatales et sombres, comme le sublime et chocolaté Noir de noir de Tom Ford, ou l’ultime Une rose de Malle, totale et audacieuse, où l’on sent tout, la fleur, les feuilles, la tige, la terre et

la truffe qui y est enfouie. Mais aussi des boutons friandises, des délices rétro et poudrés bien plus insouciants : Lipstick rose (Frédéric Malle), Drôle de rose (L’Artisan Parfumeur), La Fille de Berlin (Serge Lutens), descendants de l’aérien et ravissant Ombre rose (Jean-Charles Brosseau). Entre les deux se sont glissées des roses orientales, comme l’ambré et vanillé Brûlure de rose (Parfumerie Générale) et le sublime et sensuel Nahéma (Guerlain). Toutes sont différentes, et pourtant toutes sentent la rose. Une fleur plurielle et précieuse, allégorie de la femme, dont les épines rappellent qu’elle ne se livre pas aisément. Importée d’Orient, utilisée dès le 12e siècle, il faut la cueillir à la main, le matin, et la traiter le plus vite possible avant qu’elle ne s’abîme. 300 à 400 kg de fleurs sont nécessaires à la fabrication d’un kilo de concrète, 4 à 5 tonnes pour 1 kilo d’essence… Voilà qui ajoute sans doute à la fascination. Centifolia ou de Damas, musquée ou de mai, les parfumeurs n’ont cessé d’explorer les facettes de chaque variété, de chaque origine, et ont rendu la rose bien plus passionnante que la fleur. J’ai fini, moi aussi, par céder à l’envoûtement, par delà tous les a priori. Et j’ai appris – sagesse – que même en parfumerie, il ne faut jamais dire jamais.

Mes roses préférées La Rose de Rosine, Les Parfums de Rosine (1991) Fraîche et délicate, gaie et légère, c’est la rose de printemps par excellence. Heure exquise, Annick Goutal (1984) Poudrée et mélancolique, une rose d’hiver habillée de santal comme d’un moelleux cardigan de cachemire. Nahéma, Guerlain (Jean-Paul Guerlain, 1979) Confite et légèrement sirupeuse, elle a l’opulence des lourdes draperies turques et la sensualité d’une odalisque. Rose de nuit, Serge Lutens (Christophe Sheldrake, 1993) Chaude et animale, veloutée et sombre, c’est une diva tout en retenue qui se tapit dans la pénombre. Paris, Yves Saint Laurent (Sophia Grojsman, 1983) Habillée de violette et radieuse comme un rayon de soleil, légère et gaie, c’est la rose parfaite. En toute subjectivité.



20

Strasbourg vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent dans Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.

О Photo : Christophe Urbain

Réalisation Caroline Lévy


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Estelle Ségura 32 ans

Blogueuse mode

OÙ ? Musée d’Art moderne et contemporain J’aime ce lieu pour son architecture aérienne et les œuvres magistrales qu’il renferme. J’ai toujours été passionnée par les couleurs, les notions de composition et les jeux de matières. Ces passions ont façonné celle que je suis aujourd’hui : artiste-peintre professionnelle et blogueuse mode !

jeu 13 mars

Actu !

Développement de la webTV La chaîne Mode : vidéos et rencontres exclusives avec les acteurs de la mode et de la beauté. Nouvelle identité visuelle du blog Estelleblogmode. www.estelleblogmode.com www.lachainemode.tv

Robe Karen Millen, perfecto bi-matière et pochette cloutée Valentino, le tout aux Galeries Lafayette.


22

Jean Koehlhoeffer 50 ans

Propriétaire de la boutique Dôme Vendredi 14 mars

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Rue du Dôme Au-delà du clin d’œil à la boutique qui porte son nom, c’est ici que j’ai appris mon métier ! À l’époque, je travaillais dans celle de Claude Lemmel, où toute mon histoire professionnelle a débuté… C’était une rue animée avec une vraie vie de quartier, où l’ancienne Coop drainaît beaucoup de passants. Je m’y balade depuis avec beaucoup de nostalgie, même si j’en ai gardé des repères !

Actu !

Développement du service sur mesure avec les chemises Van Laack et costumes Corneliani. Boutique Dôme 24, rue du Vieux Marché aux Grains à Strasbourg 03 88 75 54 88 Costume Corneliani et chemise Van Laack chez Dôme.


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Natacha Andréani 19 ans

Auteur, compositeur, interprète

jeudi 13 mars

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Actu !

Pour moi, cette place névralgique de Strasbourg constitue une source d’inspiration inépuisable lorsque je compose. Je peux rester à observer les gens pendant des heures tout en profitant des rayons de soleil, par beau temps ! Malgré la foule, elle me permet de m’évader et m’a vraiment aidé pour mon prochain album…

natachaandreani.eu

Place Kléber

Candidate de l’émission The Voice 3, elle participe actuellement à la session des Lives, en direct les samedis soirs sur TF1. Préparation d’un prochain album solo.

Chemise en denim Club Monaco et jean Karen Millen aux Galeries Lafayette.


By

Boutique HIGH

Claire

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26

Mathieu Clavon

Olivier Baumgarth

39 ans jeudi 13 mars

40 ans Agence Friendly

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Actu !

Au-delà de sa situation privilégiée, attenante à l’agence, cette cour est à l’image de ce qu’on fait : elle est confidentielle ! Avec son cadre sublime, cet endroit reste protégé et pourtant en plein cœur de la ville. Nous aimons surtout l’idée de pousser des portes et d’y découvrir des coins cachés fabuleux, comme ici.

Mathieu : T-shirt et veste en toile Paul Smith, chino Scotch & Soda Olivier : Pull Printemps le tout au Printemps Strasbourg.

Cour rue Sainte-Madeleine

L’agence Friendly fête ses 6 mois ! Réalisation d’une campagne de communication pour Hansgrohe, entreprise allemande spécialisée dans la robinetterie. Collaboration avec Cédric Moulot pour ses restaurants.


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28

ven 14 mars

Michel Déjean 67 ans

Artiste plasticien

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Œuvre Sapin des Vosges, Lycée Marie Curie C’est dans ce quartier que j’ai enseigné et revoir cette sculpture me replonge dans mon passé. Rêve de voyage et équilibre intérieur, Alexandre Calder ouvre la sculpture à la couleur, à une certaine modernité minimaliste et à l’élégance. Une bouffée d’oxygène par ces temps moroses.

Actu !

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mer 12 mars

Suzy Boulmedais 32 ans

Chargée de l’information numérique du TNS

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Jardin du Palais du Rhin Ce coin de verdure isolé, à quelques pas du TNS, fait l’objet de nombreuses pauses déjeuners ensoleillées ou de simples retraites pour lire au calme. Les sarcophages issus de la nécropole de Strasbourg, installés dans le jardin, insufflent une atmosphère étrange que j’aime bien…

Actu !

9e édition du Festival Premières, consacré aux jeunes metteurs en scène européens, du 5 au 8 juin. Suivez le TNS sur Facebook et Twitter ! www.tns.fr / www.festivalpremieres.eu Trench et robe Liu Jo chez Vicino.


* *DES MOMENTS INOUBLIABLES


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chanteuse et batteur de Grand March

Hélène Braeuner

Fred Lichtenberger

35 ans

36 ans lun 17 mars

Photo : Eric Antoine

Où ?

Place Arnold Une place que l’on a connue avant sa transformation, qui a vraiment réussi sa reconversion et a totalement été adoptée par les gens du quartier. On s’y rend régulièrement, on traîne sur les bancs aux premières éclaircies, on y joue avec notre fils, on y croise voisins et amis ! C’est agréable d’y voir se mélanger toutes les communautés religieuses du quartier, au pied de l’église SaintMaurice !

Actu !

Sortie de l’album One Crowded Hour. Soirée de lancement et concert avec The One Armed Man, le 22 avril au Cheval Blanc à Schiltigheim. www.grandmarch.fr Hélène : Top à plastron, blazer et jean One Step Fred : Chemise, veste en denim et jean G-Star.


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Richard Teyssier

Directeur général Puma France

45 ans

mar 18 mars

Photo : Eric Antoine

Où ?

Parc de l’Orangerie Les saisons passent mais ne semblent pas avoir de prise sur la beauté de ce parc ! Ses couleurs changent au fil des mois mais je prends toujours autant de plaisir à m’y balader, courir ou faire des activités avec mon fils. L’Orangerie est mon passage obligé !

Actu !

Centrage de l’équipementier Puma autour des lignes Foot et Running. Signature d’un contrat avec l’équipe de foot Arsenal et Mario Balotelli, attaquant italien. Lancement de la 2e saison de Puma The Quest, avec l’agence de communication Novembre. fr.puma.com www.pumathequest.com Teddy Saint Laurent Paris chez United Legend.


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jeudi 20 mars

Jean-Luc Falbriard

comédien, metteur en scène et créateur du Kafteur

48 ans

Photo : brokism

Où ?

Salle de la Table ronde C’est ici que j’ai fait mes premières armes. Elle abritait l’Artus, le plus ancien théâtre universitaire de France, qui été un laboratoire d’expérimentation incroyable. C’est également ici qu’est né le personnage du Capitaine Sprütz, avec lequel j’ai créé le théâtre du Kafteur.

Actu !

Le Grand Barouf du Kafteur, spectacle de soutien, les 14 et 15 avril à 20h30 au Préo à Oberhausbergen. Le Capitaine Sprütz en 3D, du 27 mai au 7 juin au Kafteur. www.kafteur.com Blouson zippé Moncler et T-shirt Valentino chez Ultima prêt-à-porter.


ica-Zut67-04-14 - document et illustrations non contractuels, dus à une libre interprétation de l’artiste et susceptibles de modification pour raisons techniques ou administratives. icade PROMOtiOn Rcs 784606576. Photo : Giannelli.

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Crâne humain, Tchakatou Population Fon, Bénin, 20e siècle


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DES HOMMES & DES DIEUX PAR CLAIRE TOURDOT PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN

En marge du quartier de la gare de Strasbourg, le château d’eau de la rue de Koenigshoffen a retrouvé de sa superbe. L’ancien bâtiment industriel accueille désormais, à l’initiative du collectionneur Marc Arbogast, le Musée vodou, dédié aux pratiques d’Afrique de l’Ouest. L’exposition inaugurale, L’art de voir autrement, nous éclaire sur cette spiritualité mal connue.

Zut ! Culture Arts


42 Arts Musée vodou

Crâne humain, Tchakatou Population Fon, Bénin, 20e siècle

Plus qu’une simple religion, le vodou est une philosophie de vie qui trouve ses racines aux confins de l’Afrique de l’Ouest à la fin du XVIIe siècle. Elle accompagne de nos jours plus de 50 millions de pratiquants à travers le monde, localisés principalement sur le continent africain, en Haïti, au Brésil et dans le sud des États-Unis. Mais malgré cette incontestable popularité, le vodou demeure une croyance complexe, dont de multiples facettes restent inexplorées. Superstitions, fantasmes de magie noire, image de poupées piquées d’aiguilles… les déviances d’interprétations à la sauce hollywoodienne sont nombreuses, empêchant une réelle compréhension (et valorisation) de cette pratique spirituelle tournée vers l’avenir. C’est avec cet objectif de réhabilitation que l’ancien PDG des brasseries Fischer et Adelshoffen Marc Arbogast décidait en 2009 de mettre à disposition du public sa collection privée d’art vodou, riche de plus d’un millier d’objets réunis en 50 années passées à collectionner fétiches, autels et masques à travers le monde. Le 11 janvier dernier était ainsi inauguré, après quatre années de préparation, le premier musée privé entièrement consacré au vodou originaire d’Afrique. Le début d’une aventure audacieuse à laquelle Nanette Snoep, conservatrice au musée du quai Branly, n’a pas hésité à participer : « Quand Marc Arbogast m’a proposé de faire le commissariat de cette exposition inaugurale, j’ai tout de suite été emballée. L’originalité de la collection est qu’elle est toujours d’actualité. Habituellement, les événements consacrés au vodou se concentrent sur la

fin du XIXe siècle alors qu’ici, les objets étaient utilisés il y a encore quelques années. » Faire découvrir à un large public une culture vivante, dont les objets magiques sont ancrés dans la contemporanéité : une particularité qui rend le Musée vodou unique. Quoi de mieux pour cela qu’un lieu aussi atypique que le sujet abordé ? Dans l’antre rebondi d’un ancien château d’eau, rénové par l’architecte Michel Morretti, se déploie l’exposition L’art de voir autrement, composée de plus de 200 objets. « Cette exposition est une manière de rendre visible l’invisible : de rendre visible une pratique qui tient du spirituel mais aussi des objets auxquels le grand public n’est peut-être pas très habitué », explique Nanette Snoep. Car le vodou est avant tout une manière d’appréhender l’univers comme une entité où l’homme dépend d’un monde parallèle peuplé d’ancêtres, d’esprits, de dieux, d’énergies capables d’intervenir dans la vie de chacun. « L’architecture du bâtiment divisé en trois étages impose une scénographie et un discours muséal particulier, précise Nanette Snoep. L’ambiance de chaque espace est étudiée de façon à rendre la visite du musée sensible et pédagogique. » Alors que le premier étage introduit les gestes, coutumes et matériaux du vodou, le deuxième fait appel à nos émotions. Quatre cuves anciennement utilisées comme réservoirs d’eau rythment cette salle plongée dans la pénombre. Ne vous effrayez pas des quelques crânes humains disséminés ici et là : il nous a été assuré que les puissants pouvoirs de

tous les objets exposés avaient été désactivés… Dans ce même espace intimiste, les œuvres de deux artistes d’art contemporain côtoient statuettes et autres objets funéraires : la plasticienne Julia Moroge, issue des Arts Décoratifs de Strasbourg, y revisite la divination du Fa tandis que Agniet Snoep donne une nouvelle vie à certains éléments de la collection en les faisant respirer et se mouvoir dans une série de vidéos. Tout comme le vodou comprend une dimension thérapeutique, les artistes d’art contemporain cherchent dans leurs pratiques une réponse aux désordres du quotidien. Tordre, nouer, tresser, recouvrir… autant de gestes propres aux religions animistes et réutilisés par des artistes comme Annette Messager, Joseph Beuys ou Alice Anderson. Après l’ascension d’un étroit escalier de pierres, le troisième et dernier étage s’ouvre sur une lumineuse verrière dont les vitraux se reflètent sur les chatoyants masques appartenant aux sociétés secrètes Gèlèdé, Egungun et Zangbeto. Un passage de l’ombre à la lumière, qui caractérise toute la dualité du vodou. Dans les réserves du musée, Marc Arbogast nous confie encore détenir 800 objets : de quoi alimenter de nombreuses expositions à venir...


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Egungun, Siréké Lomé, Togo, 21e siècle

Musée vodou 4 rue de Koenigshoffen à Strasbourg 06 01 22 12 53 (ouvert du vendredi au dimanche, départ des visites toutes les heures) www.musee-vodou.com


44 Arts Musée vodou

Le choix d'Aude Bertrand, responsable scientifique du Musée Créé à partir d’une souche-mère à Lomé au Togo, cet autel dédié au vodou Kelessi a été activé en 2012 par le prêtre Azé Kokovivina à Saint-Michel sur Orge. Après avoir accompagné l’exposition itinérante Maîtres du désordre organisée par Nanette Snoep à Paris, à Bonn, puis à Madrid, l’autel se dresse aujourd’hui au Musée vodou afin de défendre les lieux ainsi que ses visiteurs. « Kelessi est une divinité très colérique qui a le pouvoir de maîtriser les forces de la nature. À ses côtés, beaucoup plus petit, se trouve son mari Akpatcho qui canalise ses humeurs. Pour rendre hommage à Kelessi, il est conseillé aux visiteurs de boire une gorgée de Gin et de lui cracher dessus tout en faisant un vœu. Ce vodou incarne toute la contemporanéité et le dialogue permanent nécessaire à la religion vodou, cette importance de la participation et des échanges avec les personnes concernées. Kelessi est la clé du musée, il permet d’en comprendre les différentes facettes et c’est dans ce sens qu’elle est placée à l’entrée. »


Voodoo Child

45

Collectionneur et fondateur du Musée vodou, Marc Arbogast amasse depuis plus de 50 ans des objets magiques au fil de voyages en Europe et en Afrique. Rencontre avec un Alsacien philanthrope, désireux de lever le voile sur une religion qui demeure fantasmée. Votre collection est l’histoire de toute une vie : comment est née cette passion pour les arts africains et le vodou ? Durant toute ma jeunesse, mon père m’a raconté des histoires à propos de l’Afrique comme s’il les avait vécu, comme s’il était lui-même Tarzan ou presque. Il avait en effet rencontré Johnny Weissmuller – le premier homme a nagé le 100 m en moins d’une minute et qui incarna quelques années plus tard Tarzan au cinéma – au cours des Jeux Olympiques auxquels ils avaient participé. De plus, ma mère issue d’une famille très protestante était proche du Docteur Albert Schweitzer qui m’envoyait de temps en temps une petite lettre depuis Lambaréné, la capitale du Gabon. Mon rapprochement avec le continent africain était donc tracé d’avance ! À l’âge adulte, je suis parti chasser en Afrique. C’était l’époque de la décolonisation, les pères blancs christianisaient à tour de bras et j’ai pu ramasser les fétiches alors abandonnés. C’étaient des objets d’art premier plus que des vodous car je voyageais entre le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad. Plusieurs années après, j’ai trouvé par hasard un objet que je ne connaissais pas au nord du Cameroun. J’ai découvert par la suite que c’était un réceptacle à médicaments pour la pharmacopée vodou. Déjà sensibilisé à la médecine par ma belle-famille, je me suis intéressé à la pratique des soins en Afrique et ai commencé à côtoyer ces gens aux pratiques religieuses différentes des nôtres.

C’est une chasse au trésor que de réunir une telle collection ! Vous savez, le vodou n’a jamais vraiment été collectionné et les premières expositions consacrées au sujet datent d’il y a seulement quelques années. Il est assez rare de voir du vodou sur le marché ou d’en trouver dans une galerie. Pour ma part, un marchand m’a vendu sa collection entière composée de 350 pièces [le journaliste et anthropologue Jean-Jacques Mandel, ndlr] et j’ai récolté beaucoup d’objets sur place. Heureusement pour moi, j’avais des contacts qui m’aidaient à trouver des pièces. Il faut connaître les sorciers, aller dans les couvents, etc. Ça ne se trouve pas comme ça ! Parfois, on nous donne des objets facilement mais parfois ce sont des palabres et des négociations

à n’en plus en finir. Mais ce qu’il y a de fantastique c’est la grande historicité de ces objets qui ont chacun un but précis. Bernard Müller et Gaëtan Noussouglo ont ainsi réalisé des entretiens filmés avec prêtres, prêtresses, sorciers et acteurs du vodou, qui expliquent la fonction propre à chaque objet de la collection. Est-il possible de déterminer l’âge de ces objets ? On peut dire qu’ils ont entre 350 et 20 ans mais cela reste difficile de les dater. Il faut savoir que ce sont des objets très puissants qui, après chaque utilisation, sont récupérés, démontés et réutilisés. J’ai dans ma collection des objets insolites, comme un chien de fusil d’origine portugaise du début du XVIIIe siècle recondi-


46 Arts Musée vodou Crâne humain, Tchakatou Population Fon, Bénin, 20e siècle

Savoir à partager Comment faire vivre et animer un musée en autogestion ? Par ses actions et ses recherches, l’association Curio prend en charge le projet scientifique et culturel du Musée vodou. Un challenge relevé haut la main par trois passionnés.

tionné avec un sac à médicaments et la pièce d’un parasol de l’époque où le Togo était allemand. Au musée, les objets ne sont plus actifs car dès qu’on ne s’en occupe plus, qu’on ne les nourrit plus, ils perdent leurs pouvoirs. Mais on peut les réactiver à n’importe quel moment ! Comment est né le projet de créer un Musée vodou à Strasbourg ? Ces objets étaient entreposés dans un appartement jamais visité et je me rends compte que mes enfants ont vu la collection pour la première fois il y a trois ans… J’ai eu envie de rendre visibles ces objets si précieux. Quand j’ai appris que le château d’eau était à vendre, je n’ai pas hésité une seule seconde : le lieu et la collection se marient si bien ! Au départ, il n’y avait pas d’emballement particulier pour le projet : les monuments historiques et les élus étaient contre. Je n’imaginais pas que Michel Morretti, l’architecte qui a réhabilité le château d’eau, réussirait aussi bien son coup et que Nanette Snoep ferait une aussi belle scénographie.

Comment envisagez-vous la spiritualité vodou ? Bien qu’ayant été élevé dans la foi protestante, je me suis détourné de la religion à l’âge adulte, ne me reconnaissant plus du tout dans les pratiques. Je suis un grand fan d’astrophysique et aime beaucoup les théories des astrophysiciens sur l’identité de Dieu. Dans le vodou, j’ai trouvé une dimension spirituelle assez extraordinaire. C’est une religion qui rend hommage aux ancêtres tout en étant très thérapeutique. Dieu est tout et n’a pas de nom. Et puis surtout, les chefs religieux ne se mêlent pas de politique…

Établissement privé financé par les seuls fonds de Marc Arbogast, le Musée vodou peut compter sur le soutien d’une structure indépendante qui a vu le jour tout exprès. L’association Curio est portée par un trio de spécialistes du vodou, des arts premiers et des cultures d’Afrique de l’Ouest : l’anthropologue Bernard Müller, l’enseignant et metteur en scène Gaëtan Noussouglo et la chercheuse en anthropologie et muséologie Aude Bertrand. « Le projet scientifique et culturel mené par l’association repose en grande partie sur la manière d’appréhender une culture vivante qui se développe dans notre monde actuel, explique Aude Bertrand. Aujourd’hui, on sait bien que la culture ne peut être figée dans une vitrine mais qu’elle se nourrit de liens sociaux et de dialogues. » Conjointement, ils soutiennent la programmation culturelle et scientifique du musée et font de ce lieu un véritable espace de rencontres et de découvertes. En marge des visites guidées s’organisent des débats, conférences, invitations d’artistes, spectacles, concerts…, réunissant un public hétéroclite d’initiés tout autant que de novices.



48 Zut ! Culture Arts

L’APPEL DE L’INVISIBLE PAR EMMANUEL ABELA

Clément Cogitore se souvient que la première fois qu’il est entré dans un musée, c’était au MAMCS. Aujourd’hui, il y expose les vidéos et photographies qu’il a réalisées lors de sa résidence à la Villa Médicis à Rome. L’occasion d’interroger en images certaines de ses sources.

Antonello de Messine L’Annunciata di Palermo 1474-76 « C’est un petit tableau magnifique, conservé dans la Galleria Regionale della Sicilia, à Palerme. L’Annunciata di Palermo n’est pas vraiment une Annonciation : c’est l’une des premières fois dans l’Histoire de l’Art qu’un artiste ne fait pas figurer l’Archange Gabriel. Il est hors-champ et n’est présent que dans le regard de la Vierge. Cela raconte une chose très importante pour moi : l’invisible ne se manifeste que dans la manière dont il affecte le visible, par le signe et par le fragment. De fait, c’est une question de cinéma : par le cadre, tu racontes ce qui est hors du champ. »


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Robert Bresson Pickpocket 1959 « Ce cinéaste m’intéresse, dans la mesure où il cherche à raconter le sacré et l’invisible, alors que son cinéma n’est constitué que de choses réelles, et donc visibles. L’actrice Marika Green incarne cela. Je pense que les gens croient tous, mais en des choses différentes. Cette image-là, avec ce sous-titre, me rappelle cela. L’idée que le monde se prolonge audelà du visible, c’est une croyance. Et l’idée que le monde physique s’arrête au visible et qu’il constitue la totalité du monde, c’est pour moi une autre croyance. L’expérience humaine est une expérience de croyance – la croyance est une projection. »

The Shield 2002-2008 « Cette série raconte l’histoire d’un officier de police à Los Angeles. Avec un peu de bon sens, il estime qu’il y aura toujours des truands. Du coup, il arrive à composer entre le fait qu’il soit corrompu et sa volonté d’empêcher les truands de venir troubler l’ordre public. Les choses se compliquent parce que l’ambition se mêle au récit ; on assiste à son ascension et à sa chute. Pour moi, c’est une dramaturgie shakespearienne qui prend la forme d’une “fresque”, avec un personnage incroyablement ample, dont les facettes se développent de manière démesurée. Elle traite de questions essentielles, le pouvoir, l’amour, la mort, etc., que l’homme se pose depuis les cavernes ou les premiers récits grecs. Par le récit, on crée une trajectoire qui correspond à l’expérience humaine : confronté aux éléments, un personnage va, par sa nature et sa conviction, imprimer sa marque au monde ; lui et le monde vont en sortir transformés. »

Batman The Dark Night 2008 « Pour moi, Batman c’est le chevalier noir. Par le super-héros et le film apocalyptique, Hollywood prend le relais des récits très anciens, mythologiques, bibliques et chevaleresques, à travers l’affrontement des forces du bien et du mal. Ce personnage se situerait au-delà du monde, et par son action sur le monde, le transformerait de manière si ce n’est surnaturelle, du moins significative. Le sociologue Thierry Rogel a écrit une chose intéressante sur Batman : parmi les superhéros américains, c’est le seul qui "n’a pas de super pouvoirs ; il est l’héritier d’une famille très riche, il a juste un super pouvoir d’achat. Il est le super-héros qui préserve le marché. »


50 Arts Clément Cogitore

Clément Cogitore Le Chevalier Noir 2012 « Je n’ai pas le sentiment d’être un inventeur de formes, je me sens plutôt comme un metteur en scène d’images. Mon travail, c’est de raconter des histoires, c’est un métier qui remonte à la nuit des temps. Pour cela, j’utilise un médium vieux de près de 200 ans, la photographie. Et pour la vidéo, même si j’utilise des technologies ultra récentes, je n’ai pas le sentiment que ces nouvelles technologies me conduisent vers de nouvelles formes. Par contre, ce qui m’intéresse c’est de créer des constellations de sens, des liens entre des éléments qui n’ont pas de proximité apparente. Comme l’écrit Borges, à qui j’emprunte le titre de l’exposition : “Expliquer un fait c’est l’unir à un autre”… » Fictions, exposition jusqu’au 21 septembre au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg Programmation film&vidéo à l’Auditorium www.musees.strasbourg.eu Visions, exposition jusqu’au 13 avril au CEAAC www.ceaac.org À lire : Clément Cogitore, Atelier, Presses du Réel, 2014


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4 > 12 AVRIL 2014 UNE FAILLE, SAISON 1 : HAUT-BAS-FRAGILE conception et mise en scène Mathieu Bauer texte Sophie Maurer scénario Sylvie Coquart-Morel et Cécile Vargaftig composition musicale Sylvain Cartigny 03 88 24 88 24 • www.tns.fr

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52 Zut ! Culture Théâtre

LA BEAUTÉ DU GESTE PAR SYLVIA DUBOST PHOTO RAOUL GILIBERT

Artistes associés au TAPS à Strasbourg, les deux comédiens Blanche Giraud-Beauregardt et Xavier Boulanger défendent le théâtre contemporain et les univers forts. Avant leur carte blanche en clôture de saison, ils nous font partager leurs univers.


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Quelles sont vos missions ? Blanche Giraud-Beauregardt et Xavier Boulanger : L’essentielle est d’organiser les Actuelles [une semaine de mises en lecture de textes contemporains, fin mars, ndlr] : le choix des textes, des lecteurs, des musiciens, la partie administrative… Pour deux comédiens, c’est très formateur ! On en anime le comité de lecture : des passionnés de théâtre de tous âges et de toutes professions que l’on retrouve autour d’une bouffe pour discuter des textes qu’on reçoit. On s’occupe aussi des présentations de saison, mais nous ne sommes pas attachés à la maison : être artiste associé est une petite partie de notre activité, on travaille aussi sur d’autres projets. Vos parcours sont très différents… B.G.-B. : J’ai passé un bac scientifique puis j’ai fait du théâtre. À Paris, j’ai suivi des cours privés, passé des concours et suis entrée au Conservatoire. J’ai aussi passé un an dans une école à Londres et ça a été une étape importante : ils sont beaucoup plus axés sur le travail physique et de voix, et on ne commence jamais une répétition sans faire d’échauffement. X.B. : Je suis musicien de formation et je cachetonnais à l’orchestre, en percussions et batterie jazz. Le TJP avait besoin d’un percussionniste fort, puissant et beau pour Le Livre de la jungle [rires], et c’était parti. Je n’ai pas encore réussi à comprendre ce qui s’est passé, mais j’ai complètement arrêté la musique. Pourquoi le théâtre ? X.B. : J’ai toujours adoré lire. J’ai eu de vrais coups de cœur de théâtre et de cinéma quand j’étais gamin. J’étais fasciné par Lawrence Olivier, je regardais tous les vendredis soirs le ciné-club. En 4e, j’ai lu La Légende des siècles et j’ai adoré, en terminale j’ai lu tout Shakespeare… B.G.-B. : Ce avec quoi on est en contact à l’adolescence reste en nous. J’ai fait des spectacles à l’école et suis allée un peu au théâtre, cela m’a ouvert un monde. Je me souviens de Mnouchkine, du Théâtre du Soleil, Le Roméo et Juliette de Mesguich m’a beaucoup marquée. Qu’aimez-vous au théâtre ? B.G.-B. : Je me rends compte que, l’âge venant, j’apprécie de plus en plus les gestes forts, qui me touchent, qui peuvent me plaire ou pas. Tragédie d’Olivier Dubois, par exemple : j’ai été secouée par

cette chorégraphie. J’ai aussi beaucoup aimé Au moins j’aurais laissé un beau cadavre, l’adaptation d’Hamlet par Vincent Macaigne. Ça aurait pu ne pas me plaire, mais il y avait là un tel souffle… X.B. : Je n’ai pas vraiment de ligne esthétique. Macaigne, on l’a vu ensemble en Avignon, et j’ai trouvé qu’il allait à un endroit juste. Quand Claudius se roule dans la fange et baise avec Gertrude sur la tombe du père… c’est une image très forte, très shakespearienne. J’aime bien quand on me dit : « je vais te faire rire » et puis à un moment, tac !, on ne rit plus du tout. Aimer un spectacle c’est cérébral, mais c’est aussi organique. Romeo Castellucci me bouleverse car il m’emmène toujours à un endroit où je n’ai pas envie d’aller ; c’est ça qui va me changer. La mise en scène d’Ode maritime de Fernando Pessoa par Claude Régy m’a fait exploser le théâtre. B.G.-B. : J’aime aussi le mouvement flamand, Guy Cassiers, TG Stan… Je rêverais d’avoir cette liberté. On a la richesse et le poids de notre tradition, et eux n’ont pas tout ça. Ils partent de ce qu’ils sont. X.B. : Un jour j’ai dit à Damian de TG Stan : « Vous arrivez comme ça sur le plateau. Pour nous c’est un peu sacré… » Il m’a répondu : « Oui mais nous on n’a pas Victor Hugo, alors il faut qu’on invente. » Cela se voit aussi chez Josse de Pauw, à la manière qu’il a venir de sur le plateau : il est vraiment là. Qu’avez-vous prévu pour votre carte blanche en juin ? X.B. : On aurait pu faire un montage de choses sur lesquelles on se retrouve/ B.G.-B. : On aime tous les deux chanter, il y aurait eu du Shakespeare, du contemporain. Mais on hésitait avec le texte Hiver de Jon Fosse. Une pièce pour deux personnages, une femme, un homme, la rencontre improbable de deux personnes qui vont se faire bouger. Il y a toujours cette incapacité à dire chez Jon Fosse. Et la violence du fait que le mot ne peut jamais signifier exactement ce que tu veux signifier. X.B. : Par contre, les corps fonctionnent. Ils vont se prendre dans les bras, les corps résonnent, mais les mots non. Les gens nous reprochent parfois de ne pas nous voir sur scène. Là, ce sera le cas. Mais il faudrait une deuxième carte blanche pour pouvoir tout partager !

Leurs inspirations Guy Cassiers Metteur en scène flamand, il est un pionnier du mélange théâtre, musique, création vidéo et sonore. Romeo Castellucci L’Italien développe un théâtre d’images sublimes et frappantes, où le verbe se fait rare et d’autant plus percutant. Olivier Dubois Danseur physique et politique, il est l’auteur d’une trilogie sur la résistance, dont le sidérant Tragédie, où 18 hommes et femmes nus prennent le plateau. Claude Régy Avec son esthétique radicale et frugale, il fait du spectacle un lieu d’écoute du texte (d’auteurs contemporains de préférence) et a profondément marqué le théâtre d’aujourd’hui. Jon Fosse Chez cet auteur norvégien, des êtres qui existent à peine tentent obstinément de se parler. Une écriture minimale à l’atmosphère étrange. Vincent Macaigne Comédien et metteur en scène, il a créé l’événement en Avignon en 2011 avec une adaptation d’Hamlet, à l’image de son univers épique et furieux. Josse de Pauw Sa présence tellurique a poussé ce comédien flamand à monter seul sur scène, avec des musiciens et des textes contemporains dont il est parfois l’auteur. TG Stan Ce collectif d’acteurs flamands refuse le diktat du metteur en scène et place le comédien au centre de leur travail et du propos de chaque spectacle. Energique, authentique et drolatique. Carte blanche aux artistes associés, du 4 au 6 juin au Taps Gare-Laiterie www.taps.strasbourg.eu


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DISCO INFERNO

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PAR JULIEN PLEIS PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN

Le disque reviendrait-il de loin ? Après une chute progressive des ventes sur plus de 10 ans, il affiche en 2013 une croissance surprenante. Les disquaires strasbourgeois ne sont pas dupes. Ils ont vu leur nombre baisser et leur métier évoluer. Au final, leur survie ne passe que par l’attachement qu’ils manifestent au support, et naturellement à la musique. Zut ! les a rencontrés à l’occasion du Disquaire Day. Contre toute attente, 2013 apparaît comme un petit miracle pour l’industrie de la musique. La tendance des dix dernières années, caractérisées par une chute des ventes continue, s’inverse, avec un léger sursaut des ventes de 1%. Au vu de cette augmentation, on peut difficilement parler de réelle reprise, mais après des années d’érosion implacable, cette petite bulle positive est plutôt encourageante. La raison de ce soubresaut salutaire ? Les succès hors norme de quelques artistes, qui ont véritablement boosté le marché. Ainsi, il convient de remercier Stromae, Daft Punk – cocorico ! –, Pharrell Williams et même Maître Gims, qui trustent les premières places du classement des ventes. « On a retrouvé, avec Daft Punk, des chiffres de vente comparables à ceux de 1995, c’est incroyable ! », constate Mathieu Wernert, vendeur à la Fnac. Insistant sur la fragilité de cette croissance apparente et appelant à la prudence, Vincent Heitz, gérant du magasin Harmonia Mundi à Strasbourg, relativise l’enthousiasme ambiant. « L’effet Stromae c’est très bien, c’est même exceptionnel, admet-il, mais je ne crois pas que l’essentiel de la musique soit là… » Apocalypse now Il convient de se rappeler qu’en France, 2002 aura été tout à la fois une apothéose et le début de la débâcle en matière de vente et de popularité des supports phy-

siques. Cette année-là – air bien connu ! – est celle du record du chiffre d’affaires, estimé à 1 milliard 302 millions d’euros, ce qui équivaut au PIB de Djibouti ! Le tout reposant sur les épaules alors solides des seuls disques, puisque la diffusion de la musique via les plateformes numériques n’en est encore qu’au stade fœtal (Apple Music Store n’apparaît qu’en avril 2003). S’ensuit une décennie de dégringolade vertigineuse : dès 2003, le marché recule de près de 15% (- 190 millions d’euros). Cette chute atteindra les abysses commerciaux en 2012, avec des statistiques globales de ventes autour de 488 millions d’euros, dont « seuls » 363 millions proviennent encore du marché physique. Dès lors, on parle de la « crise du disque », avec comme premier responsable désigné, Internet et son accès libre à la musique. À l’Occase de l’Oncle Tom, Philippe Seemann se souvient : « La chute brutale est venue de l’avènement d’Internet pour tous, du téléchargement et des iPods. C’est à cette époque que les habitudes de consommation ont changé. » Un constat nuancé par certains, comme Vincent Heitz, gérant de la boutique Harmonia Mundi, qui parle de facteurs divers, s’accumulant et convergeant pour expliquer ce bouleversement de l’industrie musicale. « Est-ce que c’est dû à Internet ? Oui, en partie, mais pas seulement. Trop de

disques ont été édités, c’est encore le cas aujourd’hui. On est dans la surenchère en ce qui concerne l’offre. Les maisons de disque ne lancent plus des artistes mais des produits, et la qualité s’en ressent. » Mathieu Wernert confirme : « Bien sûr, Internet a été déterminant. La gratuité ça change tout. Mais c’est également dû à des gens qui ne venaient pas de la musique et qui ont décidé d’appliquer les codes de la grande distribution à un produit culturel. Du coup, les maisons de disque se sont bien gavées, au détriment du public. Cela coïncide aussi avec une grave perte de culture musicale chez les disquaires, qui sont devenus plus vendeurs que conseillers. » Toujours est-il que, pour nos amis détaillants, les conséquences ont été sévères. « Ça a été une crise assez violente, on a même cru que c’était la fin pour nous. On a dû réduire les frais, réduire le personnel et il a fallu se diversifier… », se rappelle Philippe Seemann. Même topo chez Harmonia Mundi, qui a dû fermer plusieurs boutiques pour faire face au changement.


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“Pour un disquaire, le lien de proximité est primordial.” La Fureur de vivre Pour affronter cette situation nouvelle, les disquaires ont dû se remettre en question, jusqu’à réinventer leur métier et s’investir comme jamais afin de maintenir le lien avec les clients. Désormais, lorsqu’on aborde la question de la fonction du métier de disquaire et de sa valeur ajoutée, par rapport à des ogres désincarnés comme Amazon ou iTunes, ils s’accordent parfaitement, et, à quelques variations près, parlent d’une seule voix. Pour Mathieu Wernert : « Notre métier ressemble à celui de libraire. Etre disquaire, c’est apporter une connaissance, pas forcément le bon goût, mais en tout cas proposer autre chose que ce qu’on nous matraque à la radio. » Vincent Heitz renchérit : « Le but c’est de faire venir le public à la musique, de conseiller et de diffuser. Le but c’est de donner du plaisir… c’est peut-être complètement utopique, mais c’est ça ! Le lien humain, le lien de proximité est primordial pour les gens qui sont curieux de la musique, parce que quand on les conseille bien, ils s’en vont avec le sourire. Et surtout, ils reviendront ! » Il ajoute : « Même pour les petits labels, les boutiques d’indépendants sont importantes, car sans elles, ces labels vont se retrouver sur les plateformes de téléchargement et disparaître, faute de connaisseurs et d’acheteurs. » Le conseil et l’expertise sont donc les qualités primordiales pour faire face aux « monstres » digitaux. Et les résultats sont là. Une nouvelle clientèle émerge peu à peu comme l’a remarqué Philippe Seemann : « Au delà du noyau dur d’habitués, il existe un public, jeune en général, qui redécouvre le plaisir de fouiner dans les bacs et s’attache au support physique, notamment le vinyle pour ce côté vintage et authentique. » Pour pérenniser cette relation avec les aficionados des galettes musicales, les disquaires redoublent d’ef-

fort, tant sur le fond que sur la forme. Ils proposent le plus large éventail d’artistes possible, en faisant se côtoyer le mainstream – entendez le courant dominant des disques qui passent à la radio – comme l’underground le plus pointu. Independance Day C’est également l’objectif du Record Store Day – Disquaire Day, in french –, grand événement de l’année en matière d’achat et vente de disques, dont la date est fixée cette année au 19 avril. Une journée entièrement dédiée à la promotion du CD et du vinyle par le réseau des disquaires indépendants. Les objectifs sont multiples : reconnecter les auditeurs avec le support physique, faire se rencontrer les marchands de musique et les clients, et mettre en lumière les artistes. Mais ici encore une ombre plane… En effet, l’argent et la spéculation s’invitent parfois à la fête, au grand dam de Philippe Seemann : « Certains commerçants vendent des titres sur Internet la veille du Disquaire Day, c’est pas très réglo. » Une situation que dénonce Vincent Heitz, à la limite de la colère : « Il y a des disquaires qui ne jouent pas le jeu, ils veulent faire du business en vendant les disques 2, 3 voire 4 fois plus chers ! Et après, qui va aller chez le disquaire ? Ça n’est pas le but, et donc ça ne marche pas ! » De plus, certains mettent en avant ce jour-là des artistes bankable. « L’année dernière, ils nous ont mis du Johnny Halliday, ça ne rime à rien ! Ils feraient mieux de proposer des vrais indépendants », déplore-t-il. Quand on se penche sur l’avenir, les avis sont plutôt unanimes et l’optimisme domine, car pour ces passionnés, le disque, qu’il soit compact ou micro-sillonné, n’a pas vocation à disparaître. Il faut dire que la fermeture du Virgin Megastore et la politique récente de certaines enseignes

en matière de distribution font plutôt les affaires des petits. « Nous, on récupère cette clientèle qui ne trouve plus ce qu’elle cherchait dans ces enseignes », se félicite Philippe Seemann. « Et puis, maintenant, on a une vision des choses à moyen terme. » Un optimisme partagé par la team Harmonia Mundi : « Je suis persuadé que les disquaires peuvent durer, mais il faut se donner les moyens et croire en ce qu’on fait. » Vincent Heitz aimerait tout de même que les choses aillent encore plus loin : « Je pense qu’il y a moyen de faire mieux encore. Des disques moins chers et la possibilité pour les artistes de créer plus librement, sans cet impératif absolu du succès financier. La musique ça vient de l’âme… » Harmonia Mundi 21, rue des Juifs www.harmoniamundi.com L’Occase de l’Oncle Tom 119, Grand Rue occaseoncletom.blogspot.fr La Fnac Place Kléber www.fnac.com Disquaire Day, le 19 avril http://disquaireday.fr


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Into the groove Jacques Busch fait partie des disquaires historiques de Strasbourg. Là où d’autres ont dû céder la place, il a poursuivi sa route en passionné, résistant à la dématérialisation et aux sirènes du numérique dans son bastion de la Grand’rue. Une vie au fil des disques.

Il faut peu de temps à Jacques Busch pour exprimer sa relation intime au disque : « Le vinyle c’est physique, charnel. Déshabiller le 33T, le placer délicatement sur la platine… L’instant magique où tu poses l’aiguille, c’est très dur à décrire avec des mots ! » Le propos peut surprendre le néophyte, et pourtant tous les vrais disquaires et, naturellement, les DJ’s vous l’affirmeront : ils entretiennent eux aussi cette relation physique à l’objet disque. Cette histoire d’amour débute tôt pour Jacques, en 1977 précisément, avec l’insouciance et l’enthousiasme de l’adolescence. Dès sa quinzième année, la passion de la musique pointe le bout de son nez et Jacques Busch investit les foyers, les bars et tous les endroits où on peut passer des galettes. Il fait ses premières armes en animant les boums et des colonies de vacances. « Il m’arrivait de faire une après-midi avec un 45T », se souvient-il, presque nostalgique. Dès l’âge de 18 ans, il écume les boîtes de la capitale alsacienne et de sa région. En 3 ans d’une courte

carrière, il a joué dans 7 clubs différents, parmi lesquels l’Hyperbolicus à Bischheim, le Dalton et le célèbre Studio 80, déjà dans la Grand’Rue– à l’emplacement de l’actuel Norma. De chacun de ces établissements, qui faisaient les beaux jours de la nuit strasbourgeoise, il est systématiquement débauché par le suivant. En 1984, changement de cap, car notre gaillard se rend compte que pour les discothèques, un vide se faisait ressentir. « Il manquait, se souvient-il, un magasin

de disque pour les DJ. » Jacques se décide donc à ouvrir sa première boutique, sobrement appelé JSB – ses initiales, avec le S pour Steward –, sous la gare dans feue la galerie à l’en verre, avec deux créneaux bien distincts : le son club et le son indé. L’ami Jacques fait venir des imports directement d’Angleterre, une manne précieuse pour une clientèle double : les amateurs de dancefloor d’un côté et les gothiques de l’autre, lesquels en cette période de clivage assumé dans les années 80 se


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regardaient en chiens de faïence. Il faudra attendre la fin de la décennie pour que les gens commencent à mélanger les influences : électro et dance finissent par se mêler, tout comme les discomaniaques. « Je pense que les années 90 n’ont pas apporté grand chose d’un point de vue musical, nous livre-t-il avec le ton de l’expert, mais elles ont le mérite d’avoir métissé les genres. » Nombreux sont les jeunes gens qui venaient s’approvisionner dans cette caverne d’Ali Baba. Les trésors étaient nombreux : maxi 45T rares, pressages inédits, imports de toute l’Europe, à une époque où Strasbourg était une place forte, pionnière en matière d’expériences musicales – on se souvient du succès des Legendary Pink Dots, dont les disques étaient vendus en exclusivité chez JSB, ou des Jazz Butcher, entre mille autres exemples. L’aventure JSB se poursuit jusqu’en 1989, quand notre ami mélomane fait le choix de vendre le magasin. Il a eu du flair, le disquaire, car quelques mois plus tard, la Galerie à l’en verre est démolie pour travaux… Après une courte expérience portugaise, il revient au bercail et à ses premières amours, avec l’ouverture d’un nouvel endroit, Grand’Rue, baptisé Needles & Pins en référence à la chanson des Searchers (1964). Une fois encore, le disque est à l’honneur, avec toujours des pépites dénichées en import, mais aussi de l’occase qui permet de retrouver des perles qu’on croyait disparues. Ainsi, Jacques est aux anges quand il voit revenir à lui un Tim Buckley rarissime – une magnifique édition de Starsailor dans sa version promo –, ou d’obscures productions telles que Cosmic Joker, un « supergroupe » de krautrock des 70’s, dont la pochette vaut à elle seule le détour. En passionné cependant, il voit tout de même une limite à sa boulimie musicale dans le marché de l’occasion : « L’occase, c’est frustrant, très frustrant même, car tu dépends vraiment de ce que les gens te rapportent, tu ne choisis pas… » Les années passent, et Needles & pins devient Music Garden, pour finir par renaître en 2012 sous la bannière 33andCO. Sous ce nouvel avatar, Jacques insuffle aujourd’hui une nouvelle énergie à son métier de disquaire et cherche à

en dépoussiérer l’image. C’est pourquoi il fait cohabiter le son et l’objet, à travers une sélection de vêtements d’inspiration rock, d’accessoires design et de goodies à l’effigie de certaines idoles intemporelles. Mais la musique reste sa passion première, et quand on évoque le Disquaire Day, il s’enflamme aussitôt : « Le Disquaire Day fait énormément de bien ! C’est un de ces petits maillons très importants qui marchent. Les effets s’en font ressentir jusque trois semaines après l’événement… » Il aime raconter cette anecdote de touristes anglais qui, quelques mois après l’édition 2013, avaient fini par trouver chez lui le 45T de leur rêve, pour lequel ils avaient fait la queue pendant 4 heures chez les disquaires londoniens, en vain. Il faut dire que son rayon est fourni : entre une belle réédition de Something Else des Kinks, un triple 45T de Benjamin Biolay et un picture disc de Life on Mars de David Bowie, il y a de quoi

tenter l’aficionado. Il tempère néanmoins, relevant de petits dysfonctionnements qui viennent entâcher le tableau : « Les majors détournent toujours les choses dans le mauvais sens, et nombre des disquaires participants au D-Day le font plus pour des raisons pécuniaires et de visibilité que par amour du disque. » Malgré tout, il reste confiant et espère une belle réussite pour cette année. Toujours avide de nouveautés et de mélodies inexplorées, il se refuse à sacraliser un morceau, un disque, et résume bien son attachement indéfectible à la musique par cette simple pensée : « Tu ne peux pas avoir de disque préféré ! Il y a encore tellement de choses à écouter… » 33andCo 49, Grand’rue www.33andco.com


— Sur l’écran radar rock, une onde new-wave en direct de la planète Alsace. — BAYON – Libération


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61 Orchestre rétro, mais pas trop !

Nouvelle Vague PAR EMMANUEL ABELA PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

On aimerait parfois débuter le récit d’une rencontre comme dans L’Année dernière à Marienbad, le chef d’œuvre d’Alain Resnais, et décrire en voix off les longs couloirs « interminables, baroques », les grands espaces « dans cette construction d’un autre siècle »… Le cadre idyllique du Palais Rohan se prêterait à cette description, notamment quand il se vêt de ses plus beaux atours à l’occasion de la Saint Valentin. Au bout du couloir, nulle Delphine Seyrig cependant, mais le groupe Nouvelle Vague en pleine balance, dans le merveilleux espace de la salle du Synode. Oliver Libaux nous attend, mais la photo ça n’est pas trop son genre, alors il décrète que les « filles s’y prêteront volontiers ». Ben oui, sauf que nous, on y assisterait bien à la séance : la tenue d’Élodie Frégé est plutôt engageante ! Bon bon, interview musique first. Olivier s’enquiert : « On parlera musique ? » Et d’emblée de nous préciser qu’il n’a jamais ressenti le besoin d’un quelconque retour aux sources musical. « Nouvelle Vague constitue pour Marc [Collin, ndlr] comme pour moi-même un superbe voyage. C’était tellement jubilatoire pour nous que ça s’est ressenti dès les premiers albums. » Ce voyage passe par les classiques de la new wave, mais aussi quelques titres choisis signés Violent Femmes, Josef K ou Modern English, si bien qu’on a le sentiment d’une bande originale idéale de la période, revue à la sauce bossa nova. « Certains titres étaient oubliés, mais le temps continue de faire son œuvre… » Et effectivement, à la lecture de la set-list du soir, le choix semble imparable. Première chanson programmée : The Killing Moon, un morceau d’Echo & the

Bunnymen. On ne peut s’empêcher de lui rappeler que Ian McCullough est venu luimême enregistrer avec eux la cover de All My Colours. « Oui, Nouvelle Vague c’est un double rêve de gosse : tout d’abord celui de reprendre ces titres, puis de se dire que ces reprises sont peut-être écoutées par nos idoles. Et là, non seulement, les titres ont été écoutés, mais ils ont suggéré la contribution des auteurs à de nouvelles reprises de leurs propres chansons. C’était le cas effectivement pour Ian McCullough – il l’a fait en décrétant que nous étions les boss ! – ou pour Martin L Gore de Depeche Mode. Sur la reprise de Magazine, Parade, Barry Adamson en a même profité pour corriger un passage qui le chiffonnait à l’époque. » On ne peut s’empêcher de lui demander si une collaboration qui ne serait pas de l’ordre de la reprise le tenterait avec l’une ou l’autre de ces figures de la pop. « Ça, c’est un autre rêve, mais je ne saurais dire. Il faudrait que l’affinité se situe à un autre niveau. » Il en profite pour nous préciser que son dernier travail, très éloigné des années 80, concerne l’œuvre de Josh Homme au sein de Queens of the Stone Age – il se murmure que Marc Collin s’attacherait à un répertoire trip hop –, ce qui ne l’empêche pas de mener son travail de producteur comme c’est le cas avec Elodie Frégé. Justement, la petite Elodie, on la garde à l’œil, et avant qu’elle ne s’engage à la suite de ses compagnons sur les traces d’une choucroute de liesse, on l’attrape sur son petit canapé rouge pour une interview expresse. Là, Marienbad nous revient en mémoire : « Toujours des murs, toujours des couloirs, toujours des portes, et de l’autre côté encore d’autres

murs. Avant d’arriver jusqu’à vous, avant de vous rejoindre. Et maintenant vous êtes là […], et vous vous dérobez encore. » Il est vrai qu’elle se dérobe, la jolie môme ; derrière une mèche rousse rebelle, elle dissimule mal une très légère coquetterie à l’œil qui l’a rend irrésistible, surtout quand elle détourne le regard. Au hasard de ses réponses laconiques, je finis par comprendre qu’elle ne sent pas complètement légitime pour parler au nom d’un groupe qu’elle vient de rejoindre. Je tente de la rassurer. Elle se détend un peu, et nous parle de sa collaboration avec Olivier Libaux sur le coquin Amuse-bouches. Enfin, elle nous livre son secret séduction en ce jour de la Saint Valentin : l’intégrité. « Ne pas tenter d’être la personne que l’autre attend que vous soyez. D’une manière générale, on ne peut lui plaire qu’en étant soi-même ! » Après un ultime sourire, on la voit rejoindre le groupe en partance pour une winstub ! Dans cette superbe salle du Synode, le texte de Marienbad nous revient comme une litanie : « Mais vous étiez là, à portée de ma voix, à portée de regard, à portée de ma main... » Propos recueillis le 14 février au Palais Rohan dans le cadre de Strasbourg mon Amour 2014.


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L’être ému

Clotilde Courau PAR CAROLINE LÉVY PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Ouvrir le bal peut paraître aisé et délicieusement romantique. Quand il s’agit d’y parler d’amour en reprenant les maux de la Môme, l’enjeu est tout autre. Pour la 2e édition de Strasbourg Mon Amour, la ville a fait appel à Clotilde Courau comme ambassadrice de charme pour couper le ruban virtuel de l'événement. Une ville qu’elle a déjà côtoyée lors du tournage de Tous les soleils de Philippe Claudel et dont elle aime le charme et le dynamisme qu'elle dégage. La princesse, plus parisienne que de Savoie [son titre officiel, ndlr], incarne sur scène Edith Piaf l’amoureuse, en évitant le mimétisme attendu et en s’appuyant sur l’échange épistolaire avec Tony, son amant alors qu’elle est en deuil de Marcel Cerdan. Dans L’Être intime, pas d’évidence, mais une interprétation joliment ponctuée par l’accordéon de Lionel Suarez. « J’essaie de lui rendre hommage dans sa complexité, son intégrité, sa folie, son humour et son drame, avec l’envie de partager ce qu’elle est fondamentalement avec le public. C’est une femme qui ne triche pas. » Isolée de la presse dans cette salle de l’Opéra où elle se produira le lendemain, la gracile comédienne relâche la pression et se projette avec les techniciens, avec qui

elle échange à l’autre bout de la salle. Sa gouaille, son esprit parisien renaissent dans chaque geste, elle respire Piaf sans s’en rendre compte et ce choix s’impose à elle comme à nous. « Je ne chante pas. Je ne suis pas Piaf. Je prends ses mots et c’est sa manière d’écrire qui rend le spectacle intéressant. Avec mon côté contradictoire, je me suis même demandée s’il ne fallait pas que je m’habille en blanc ! Je me suis dit que c’était ridicule, de la pure provocation ! » Propos recueillis le 6 février à l’Opéra national du Rhin dans le cadre de Strasbourg mon Amour 2014.


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Jazz troubadour

Jay-Jay Johanson PAR EMMANUEL ABELA PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Autant l’avouer sans trop de détours : nous avions perdu de vue Jay-Jay Johanson... On le sait, notre ami suédois a un passé strasbourgeois ; il a même résidé un temps dans la ville, en 1997 et 98. C’était l’époque où il semblait incontournable. Depuis son départ, nous nous étions moins attachés à des enregistrements qu’on jugeait plus hasardeux, moins cohérents. Mais les grands artistes, c’est comme les grands clubs de foot : ils ne meurent jamais ! Il a suffi d’écouter les premières mesures de Hawkeye sur Cockroach pour confirmer son grand retour. La coïncidence veut que ce soit précisément à ce moment-là qu’on le retrouve à Strasbourg, sa ville de cœur. Physionomiste, il nous situe par rapport à des rencontres passées – « Hey, je vous reconnais ; on s’était croisés il y a plus de 15 ans ! » –, ce qui est toujours appréciable. Au moment de s’étendre dans l’un des canapés de la Cité de la Musique et de la Danse après le set qu’il vient de donner un dimanche après-midi, il lâche un « C’est bon de se retrouver en France ! ». Et de nous évoquer la genèse d’un disque qui marque également ses retrouvailles avec ses musiciens d’origine. « Nous avions besoin de marquer une pause pendant quelques années,

mais là nous avons eu du plaisir à nous retrouver en studio. » Il en résulte ce qui pourrait être une forme d’aboutissement : la parfaite synthèse entre ses obsessions jazz, folk et électroniques. On a beaucoup évoqué David Bowie à son propos, mais c’est plus du côté de Chet Baker qu’il faut chercher la source, et, mieux encore, de Nick Drake. Avec le sourire de celui qui se sent gentiment démasqué, il acquiesce. « Oui absolument, les chansons de Nick Drake ont une résonance particulière pour moi, tout comme les disques de Brian Eno ou de David Sylvian qui est pour moi l’équivalent de Drake dans les années 80. Après, à la différence, les chansons qui figurent sur Crockroach ne présentent rien de dépressif : elles expriment effectivement une forme de mélancolie, mais qui s’appuie à nouveau sur une vision positive de la vie. » Propos recueillis le 16 février à la Cité de la Musique et de la Danse dans le cadre de Strasbourg mon Amour 2014.


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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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L’ouvrage hommage à Daniel Darc, Le Saut de l’Ange, sous la direction d’Emmanuel Abela et de Bruno Chibane paraîtra le 5 juin, un peu plus d’un an après la disparition du chanteur de Taxi Girl.

SUBLime n°10

Pour recevoir Le saut de l’ange – Hommage à Daniel Darc avant sa sortie en librairie en juin 2014, rendez-vous sur :

www.mediapop-editions.fr


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Pépite brute

Julien Doré PAR CAROLINE LÉVY PHOTO PASCAL BASTIEN

Gravés sur sa peau comme sur son T-shirt, ses mots marquent jusqu’à en devenir indélébiles. Le texte habille Julien Doré et son amour de la graphie s’affiche au cœur des quatre lettres de son dernier opus, Løve [lion en danois, ndlr] qu’il vient présenter ce soir-là en show-case au MAMCS. L’ancien élève des Beaux-Arts, ex-gagnant d’un télé-crochet mais surtout pionnier de la barrette comme accessoire de cheveux – qu’il revendique encore en jachère – revient posé, timide et grandi. Sept années le séparent de sa victoire à Baltard, presque autant de son premier album Ersatz, qui marquait déjà sa singularité. Une créature hybride ne s’inspirant que d’elle-même et de ses « gars » comme il les nomme. L’artiste signe ici Løve avec une bestialité instinctive : « Je me rends compte que plus je suis dans le ressenti brut, plus ça parle. Pourtant, il n’y a aucune volonté, dans mes textes, de créer un style. Je l’ai écrit avec le bide pour quelqu’un, à une période de ma vie. » Un tour du monde de la rupture qui nous transporte comme le témoin de promesses déchues, de Londres à Viborg jusqu’à Paris-Seychelles : « Il n’y a eu aucune volonté sur ce disque, aucune projection. Au fil de l’enregis-

trement, je me suis bien rendu compte de cette idée permanente du voyage. Il y a quelque chose d’aérien, qui décolle du sol. J’aime bien ! » À quelques mètres de l’œuvre de son aïeul, l’illustre Gustave [Doré, à qui une exposition est actuellement dédiée au MAMCS, ndlr], Julien admire, se sent petit et tombe dans des abymes de réflexions artistiques… « Que se passe-t-il quand le peintre entre dans le processus de création ? Il est seul dans son atelier, sans regard extérieur, et quelques générations plus tard, la personne qui se tiendra devant sa toile va ressentir quelque chose qui lui est proche. Je trouve ça fabuleux, cette notion de partage, alors qu’au moment où l’on crée, on le fait pour soi, presque de façon égoïste. » Propos recueillis le 8 janvier à l’Auditorium du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg à l’occasion de son concert privé organisé par Top Music


LE DERNIER JOUR DE LA DOUZIÈME LUNE, LE DIEU DU FOYER S’EN RETOURNE AU CIEL FAIRE SON RAPPORT SUR LES GENS D’EN BAS AVANT QU’ON LE BRÛLE ET LE LIVRE AU VENT TOUTE LA FAMILLE LUI SERT À MANGER POUR QU’IL AIT LE VENTRE PLEIN ET GONFLÉ DU PORC BIEN RÔTI, DU POISSON BIEN FRIT, DES GÂTEAUX DORÉS, DES FRUITS TRÈS MÛRS ON LUI SERT DE L’EAU, DU THÉ, DU VIN ON BRÛLE DE L’ARGENT LE DIEU DU FOYER OUBLIE LES QUERELLES LES MOTS INSOLENTS, LES FAUTES DE CHACUN IL REMONTE AU CIEL SAOUL ET SATISFAIT IL NE RESTE PLUS QU’À CHANGER DE DIEU.

RIVIERE

My Mother’s Kitchen Restaurant 3 rue des Dentelles 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 22 09 25


68 Zut ! Culture Instant Flash

Écrivain forcément engagé

Régis Jauffret PAR NICOLAS LÉGER PHOTO PASCAL BASTIEN

Avec La Ballade de Rikers Island, l’auteur de Claustria s’empare de l’affaire DSK pour la plonger dans le bain caustique – et révélateur – de la littérature. Rendez-vous est pris à la librairie Kléber : Borsalino en feutre vissé sur la tête, Jauffret arrive, avec une élégance et une fragilité presque kafkaïenne. Mais ne nous y trompons pas, au cours de l’entretien sa verve se fait passionnée et acérée. Si la littérature était le diable, il s’en ferait sans conteste l’avocat. Menacé de procès, l’écrivain s’insurge : « Où est le droit à la fiction en France ? L’écrivain n’a plus de pouvoir.» Le degré de pureté auquel il élève son art lui donne l’incrédulité de l’innocent. Après tout, les médias, de leur côté, ont disséqué, scénarisé, insufflé l’épique et le tragique à cette affaire. C’est pourtant à la littérature que revient de penser ces « faits obsédants » autrement, avec les armes inégalables qui sont les siennes : le jeu sur le temps, les corps et l’espace. La littérature n’accapare pas tant le réel, elle en est pourtant l’épiphanie nécessaire : « La littérature est forcément engagée ! La fiction terrorise, elle est prise dans

un fantasme législateur. Il y a une atmosphère de correctionnel avec le roman », assène Jauffret, main à plat sur la table. Son roman est avant tout un hommage aux figures féminines des évènements en question, héroïques, prises sous l’incandescence du feu médiatique. « Le cas d’Anne Sinclair est unique. Cette histoire a été multipliée à l’infini et elle a pourtant su faire preuve d’une incroyable dignité face à cette humiliation. » Se rendant en Guinée dans le village natal de Nafissatou Diallo, l’écrivain découvre un monde où la femme n’a pas son mot à dire, est « moins qu’un chien ». Changer de perspectives, aller sur les lieux, a en effet permis à l’écrivain de cerner les incompréhensions premières dans cette affaire, les préjugés à l’œuvre dans son traitement et, surtout, d’incarner ces aspects humains emportés dans le fleuve de l’information. Et c’est peut-être bien cela qui dérange tant. Propos recueillis le 11 février à la Librairie Kléber


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DU 14 AU 19 A V R I L 2014

Festival de petites Formes marionnettes rencontres chanson lecture théâtre danse magie cinéma

à l’espace culturel de vendenheim > 14, rue jean holweg information & réservation > 03 88 59 45 50

Visuel Kathleen Rousset, graphisme Polo

À PORTÉE DE CRACHAT DE TAHER NAJIB, TRADUCTION JACQUELINE CARNAUD ÉDITIONS THÉÂTRALES, ÉDITEUR ET AGENT DE L’AUTEUR MISE EN SCÈNE LAURENT FRÉCHURET THÉÂTRE DE SARTROUVILLE ET DES YVELINES – CDN EN PARTENARIAT AVEC LA MAISON ANTOINE VITEZ

TAPS SCALA 03 88 34 10 36 www.taps.strasbourg.eu

DU MAR. 15 AU JEU. 17 AVRIL À 20H30


70 Zut ! Culture Instant Flash

Partners in crime

Éric Judor Quentin Dupieux PAR CÉCILE BECKER ET JULIEN PLEIS ILLUSTRATION CHLOÉ FOURNIER

Un officier qui deale de l’herbe planquée dans des rats morts, un collègue pervers et ventripotent, une fliquette bombasse et véreuse, voilà un échantillon des Wrong Cops qui occupent le commissariat de Los Angeles. L’intrigue ? Il n’y en a pas. Le jeu est plutôt de creuser les secrets malsains des membres de cette bande de ripoux. Drôle d’Oizo que ce Quentin Dupieux qui fait une fois de plus jouer Eric Judor. « Je suis ta muse, lui lance le comédien, un peu ta Cotillard de Chanel, tu vois ? [rires] » Mais le sujet est sérieux : « Eric, je peux lui écrire des films à l’infini tellement j’adore le filmer », révèle Quentin Dupieux. Des films qui n’en sont pas vraiment, des « non-films », où le bizarre règne en maître. Comme le dit Eric Judor, c’est une constante : « Ses films sont entre le rire et le cauchemar. » « Il y a tellement de films qui sont calqués sur les mêmes trames que je trouve ça marrant de se perdre en forêt et tenter des trucs », rétorque Dupieux. Lui qui a toujours tourné aux États-Unis, souvent avec des acteurs de séries – « là où se passe la comédie d’aujourd’hui, là où est l’audace » –, se refuse à trouver des particu-

larités à son cinéma. C’est aussi lui qui signe toutes les bandes originales de ses films. Sous l’alias Mr Oizo, il a commencé la musique par hasard. « Parce que pour mon premier film, j’aurais dû payer des droits pour utiliser du Pierre Henry, alors j’ai acheté un synthé. » La suite, on la connaît : quelques hits, comme Stunt, morceau phare de Wrong Cops, qui devient la création de l’agent Rough, féru de techno, dont tous les personnages se moquent copieusement… « Je me moque de ce morceau dans le film, parce que je le trouve génial, confie Quentin Dupieux. J’adore faire de la musique, mais quand t’es un petit mec de l’électro, te prendre au sérieux… C’est lamentable. » Résultat, il bricole, écrit des chansons, tout comme des films, quand ça lui vient. « Je fais tout pour m’amuser, c’est formidable. » Propos recueillis le 7 février à l’hôtel Les Haras, à l’occasion de l’avant-première de Wrong Cops aux cinémas Star


AUDITORIUM DES

MUSÉES

LE COLLÈGE DES ARTS Des conférences accessibles à tous sur l’art à travers les époques et les disciplines artistiques (arts plastiques, mais aussi littérature, cinéma, arts de la scène et musique) CRISES Au-delà du vocable qui envahit les actualités, avec ce nouveau cycle la notion de « crises » est confrontée aux arts, tant dans leur histoire que dans leurs relations avec l’économie et dans leur réception publique. En partenariat avec l’AMAMCS Mercredi 9 avril à 19h Crises et critiques du travail. Que vaut le contre-modèle du travail créatif ? Le travail en tant que quantité est la contrepartie pénible pour se procurer des biens de consommation. Mais des dimensions positives et même idéalisées du travail peuvent se mettre en place dans le domaine de la création. Pierre-Michel Menger est sociologue, Professeur au Collège de France et Directeur d’études à l’Ehess. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée : michele.buckel@strasbourg.eu

MUSIQUE DES XXE ET XXIE SIÈCLES Classiques de la modernité musicale, expérimentation sonore et création électroacoustique Jeudi 10 avril 2014 à 20h

Tarif : 10 €. Tarif réduit : 6,50 €

Plus d’informations sur : www.musees.strasbourg.eu Auditorium des Musées Musée d’Art moderne et contemporain 1, place Hans-Jean-Arp, 67000 Strasbourg Tél. 03 88 23 31 31

Rejoignez l’Auditorium des Musées de Strasbourg sur Facebook

Gustave Doré, Des-agréments d’un voyage d’agrément, 1851 Photo : M. Bertola. Graphisme : Rebeka Aginako

Esprit de suite En partenariat avec Elektramusic. Denis Dufour, composition et interprétation électroacoustique. À travers une forêt de hauts parleurs, le compositeur acousmatique Denis Dufour présente des œuvres réalisées sur trente années. À la fantaisie, la sensualité et l’humour répondent la gravité et la profondeur.


72 SÉLECTIONS culture

THÉÂTRE

Kings of New York

Le Maillon consacre une semaine au théâtre new-yorkais. Perspective d’autant plus réjouissante qu’à la vérité, la création théâtrale américaine n’a jamais vraiment été très présente sur nos scènes qui, pour des questions tant culturelles que logistiques, regardent vers l’Est plutôt que vers l’Ouest. Les seuls qu’on ait vus récemment de ce côté-ci de l’Atlantique sont les New York City Players de Richard Maxwell. Ils seront d’ailleurs de la party avec Vision Disturbance, une pièce de Christina Masciotti, qui se penche sur la manière dont une femme affronte simultanément un problème de vision et son divorce. Ils l’interprètent, comme à leur habitude, de manière simple et factuelle, laissant toute la place au texte et au regard du spectateur. On découvrira

aussi Seagull (Thinking of you), mise en abyme de La Mouette par Tina Sutter (une bande d’adolescents monte la pièce de Tchekhov qui raconte l’histoire de deux adolescents qui montent une pièce), et Bronx Gothic, performance d’Okwui Okpokwasili, qui s’appuie sur le bouleversant témoignage d’une habitante du quartier. Une semaine qui s’annonce exaltante et ouvre, réellement, de nouveaux horizons théâtraux. (S.D.) New York Express, du 5 au 11 avril au Maillon et au Théâtre de Hautepierre www.maillon.eu Visuel : Seagull (Thinking of you) © Ilan Bachrach


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THÉÂTRE

MUSIQUES

LIBRAIRIE

Génération 67.0 Arts graphiques, le lieu ! La Bibliothèque départementale du BasRhin soutient les musiques actuelles et lance Mediason67, une plateforme de musique en ligne et une série de concerts à travers les médiathèques du 67. En 15 dates, Vendenheim, Brumath, Erstein et douze autres villes participantes offrent gratuitement, mais sur réservation, la possibilité de découvrir en live quelquesunes des figures montantes de la région, dans des registres variés : blues, rock, classique, klezmer, country, électropop, jazz, folk, chanson française… On court écouter Redlight Dreams, Wooden Wolf, Le Tricycle & M. Soul, SF and the Ladyboys… Et pour s’en faire une idée avant de s’y rendre, les titres des artistes sont disponibles en écoute gratuite, légale – et sans aucune publicité s’il vous plaît –, sur la plateforme Internet du Mediason67. Prenez le temps de vous inscrire et partagez ! (J.J.) Mediason67, jusqu’au 26 avril dans le réseau des Médiathèques du Bas-Rhin, une proposition du Conseil Général du Bas-Rhin www.mediason67.fr

Bonne nouvelle ! Le paysage des librairies strasbourgeoises s’enrichit encore avec Séries Graphiques, une échoppe indépendante qui choisit de se spécialiser dans les ouvrages dédiés aux arts. À l’inauguration, vendredi 14 mars, on remarque que l’espace est (encore ?) épuré, les couleurs choisies neutres ; le gris des étagères et le blanc des murs nus suggèrent d'un lieu où l’artiste pourra prendre toute sa place et s’exprimer. Séries Graphiques se fait ainsi la vitrine des arts graphiques, qu’elle défend. À l’écoute du milieu artistique strasbourgeois, elle se met au diapason d’une exigence culturelle : fanzines, revues, illustration et sérigraphie sont mis à l’honneur par le fonds de la librairie, fonds par ailleurs complété avec des rayons plus généraux : architecture, design, et même théorie, histoire de l’Art. Séries Graphiques repense le lieu de la librairie et en fait un espace hybride : une librairie pour acheter, un café-bar et un espace réservé à l’exposition pour consulter, rencontrer et échanger ; enfin, un atelier pour créer. (M.M.)

Visuel : Wooden Wolf

Séries Graphiques, 5, rue de la Douane www.series-graphiques.com Photo : Christian Cantin & Marion Chérot

Que la quête commence Pendant plus de 30 ans, avec rigueur et poésie, Jacques Delay et Florence Roubaud ont mis le cycle du Graal en théâtre. Ils en ont tiré dix pièces qui reprennent tous les éléments du mythe, en s’autorisant quelques joyeuses libertés. Les metteurs en scène Julie Brochen (directrice du TNS de Strasbourg) et Christian Schiaretti (directeur du TNP de Villeurbanne) se sont emparés de ce matériau dans l’idée de proposer, sur dix ans, un feuilleton théâtral à la fois contemporain et populaire. Après les deux introductions au mythe – religieuse pour Joseph d’Arimathie et magique pour Merlin l’enchanteur –, et Gauvain l’an passé, Perceval le Gallois marque le 2e volet du cycle des trois chevaliers (restera Lancelot pour la saison prochaine, on l’espère) et des « temps aventureux ». Perceval est cet homme des bois, naïf et ignorant, dont le destin marque, après des aventures surtout courtoises de Gauvain, le début de la quête du Graal. Un épisode qui promet d’être aussi savoureux que les précédents, dont on avait goûté la mise en scène joyeuse, qui laisse toute la place à la richesse du texte et au plaisir de l’épopée, ainsi que les décors et costumes astucieux. (S.D.) Perceval le Gallois, mise en scène Christian Schiaretti, du 6 au 23 mai au TNS www.tns.fr Visuel : Merlin l’enchanteur © Franck Beloncle


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EXPO

THÉÂTRE

Next Generation Festival Premières, du 5 au 8 juin dans différents lieux à Strasbourg www.maillon.eu www.tns.fr www.musees.strasbourg.eu Visuel : Reflex © Bartha Mate

De tous les festivals de la région, c’est sans doute le plus passionnant. Créé par le TNS et Le-Maillon, Premières invite de jeunes metteurs en scène de toute l’Europe, à peine sortis de l’école (ou pas), à présenter leurs premières créations, confrontant différentes conceptions du théâtre et de son enseignement. S’attachant à la recherche de nouvelles formes liées à une génération, Premières a réussi à construire, à chaque édition, une programmation enthousiasmante, avec des spectacles débordant d’inventivité, concentrant toute l’énergie et la générosité de la jeunesse. Les professionnels ne s’y trompent pas, et Premières a révélé de nombreux jeunes metteurs en scène, désormais invités dans les théâtres de toute l’Europe. Coréalisé depuis l’année dernière avec le Badisches Staatstheater de Karlsruhe, Premières accueille pour sa 9e édition des spectacles venus d’Allemagne, de Belgique, de France, de Hongrie, d’Italie, de Lettonie, de Pologne et de Suisse. Une programmation éclectique quant aux formes et aux thèmes abordés, qui fait néanmoins cette année une large place à la mémoire et à la relation avec l’Histoire et interroge l’acte jamais anodin d’investir la scène. (S.D.)

Golden boy Alors que le Musée d’Orsay célèbre un Gustave Doré légendaire à l’œuvre colossale, le MAMCS privilégie une perspective sensible et protéiforme. Les albums de jeunesse écrits et illustrés par l’artiste sont le point de départ d’un dialogue fertile avec peintres, dessinateurs et cinéastes du XXe siècle. Instigateur d’un système narratif et représentatif moderne proche de la bande-dessinée, Gustave Doré impulse dès les années 1850 un dépassement des représentations. Un trait mordant qu’on retrouve aujourd’hui dans les dessins de Blutch, Cham, André Gill ou Charles Philippon. Ouvrant cette lecture contemporaine, une peinture murale grand format de Stéphane Calais fait le pont entre l’exubérant illustrateur et la nouvelle génération. (C.T.) Doré & Friends, jusqu’au 25 mai au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg www.musees.strasbourg.eu « 1542-1580, Suite du règne d’Ivan le terrible. Devant tant de crimes, clignons l’œil pour n’en rien voir que l’aspect général » Gustave Doré, Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie, 1854, album illustré de gravures sur bois. Bibliothèque des Musées de la Ville de Strasbourg. Photo : M. Bertola


je peux écrire mon histoire

je peux écrire mon histoire

Itinéraire d’un jeune Afghan, de Kaboul à Mulhouse

Abdulmalik Faizi Frédérique Meichler Bearboz

itinéraire d’un jeune Afghan, de Kaboul à mulhouse Abdulmalik Faizi Frédérique Meichler Bearboz

Pour recevoir Je peux écrire mon histoire – Itinéraire d’un jeune Afghan, de Kaboul à Mulhouse avant sa sortie en librairie en mai 2014, rendez-vous sur :

www.mediapop-editions.fr


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CIRQUE

LIVRE

En piste !

L’enfance de l’art

Obernai accueille la 19e édition du Festival International de Nouveau Cirque, Pisteurs d’Étoiles. Dans les trois chapiteaux qui trôneront cette année à Obernai, Pisteurs d’étoiles promet un ambiance toujours aussi festive avec des spectacles qui traversent les frontières. Ils porteront en eux la gaieté espagnole – Deal, de compagnie Atempo Circ, étudie le rapport entre l’émotion et le geste, le ressenti et le but de l’action – et les chaleureux accents belge et canadien. À noter également, Morsure de la compagnie française Rasposo, un spectacle mordant où les artistes flirtent avec le vide, avec des acrobaties sur fond de relations humaines et de tensions. Pisteurs d’Étoiles ouvre également ses portes au monde de la Magie nouvelle et libère les artistes dans les rues de la ville. La plus belle occasion de la région de découvrir les acteurs du cirque d’aujourd’hui et de demain ! (V.S.) Pisteurs d’étoiles, du 25 avril au 3 mai à l’Espace Athic et dans les rues d’Obernai www.pisteursdetoiles.com Visuels : Morsure, Cie Rasposo © Florence Delahaye

Les bouts d’choux peuvent aussi faire leur rentrée littéraire en ce printemps, avec la sortie du livre-disque Pas vu pas pris. L’écrivain Bernard Friot (déjà auteur des Histoires pressées) propose des textes fantaisistes, arrangés en 15 comptines, chansonnettes et autres berceuses. Tantôt paisibles, tantôt joyeuses et malicieuses, elles entrainent les bambins curieux dans une farandole poétique. Aussi bien visuel que sonore, l’ouvrage est ludique à souhait, et promet des heures enchanteresses au jeune public, qui se laissera porter par la voix feutrée d’Hervé Suhubiette, compositeur et interprète de la pièce de théâtre dont l’album est tiré. L’ensemble est complété par les délicates illustrations de notre amie Sherley Freudenreich (collaboratrice de novo), dans un style délicieusement naïf dont la portée onirique complètera le voyage imaginaire des petits lecteurs émerveillés. (J.P.) Pas vu pas pris, d’Hervé Suhubiette & Bernard Friot, illustrations de Sherley Freudenreich www.lasherley.com

JEUNESSE

Oiseau rare C’est l’histoire d’Emma, une moinelle américaine au goût prononcé pour l’aventure. Vivant des jours heureux à Central Park, elle décide un jour d’entamer un grand voyage vers Paris la menant à découvrir New York et ses grandes avenues. Un premier tome enchanteur désormais suivi par un autre, qui conte son arrivée à Paris pour retrouver sa cousine de Montmartre. De ses petites bottes roses, elle va traverser la ville et ses coins touristiques jusqu’à se perdre dans des petits coins secrets où elle va croiser des personnages typiques et lier une belle amitié. La particularité de ce livre jeunesse c’est qu’il mêle (avec brio) des photographies de Christophe Urbain – l’un des collaborateurs de Zut ! – et les crayons de Claire Frossard, ancienne des Arts déco. Un choix graphique rare révélant Paris sous un nouveau jour : rêveur, enfantin et surréaliste, pour illustree avec une belle sensibilité le désir d’indépendance et la découverte. On est d’ailleurs venu siffler à notre oreille que la petite Emma n’a pas fini de traîner ses bottes et son béret de marin dans de nouvelles contrées… (C.B.) Claire Frossard et Christophe Urbain, Emma à Paris, Belin Jeunesse clairefrossard.ultra-book.com urbainc.blogspot.fr


WWW.SZENIK.EU LE MAGAZINE VIDÉO DES SCÈNES DU RHIN SUPÉRIEUR Un média unique dans le Rhin supérieur Une sélection de spectacles sur 3 pays et dans 2 langues, des contenus textes, vidéo et son : szenik met le web 2.0 au service de la création dans la région

L’APPLICATION MOBILE SZENIK EST DÉSORMAIS DISPONIBLE

CLASSIQUE/KLASSIK

ROCK-POP-ELECTRO

THÉÂTRE/THEATER

DANSE/TANZ

JAZZ Dépasser les frontières : projet après projet.

Projet cofinancé par le Fonds européen de développement régional - FEDER.

La Chaufferie • Strasbourg Exposition : 3 – 27 avril 2014

szenik.eu

layout / lepool

GRATUITEMENT POUR IPHONE ET TÉLÉPHONES ANDROID

www.hear.fr Dans le cadre du festival

Ainsi que 39 photographies présentées dans l’espace public.

Wilder Mann Charles Fréger 3 – 27 avril 2014


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DANSE

What the Body does

Au départ, c’est-à-dire il y a 23 ans, Nouvelles Strasbourg Danse est né pour offrir un espace aux pièces courtes, peu présentes sur les plateaux. Depuis, il est devenu un rendez-vous indispensable de la création contemporaine, où l’on découvre des chorégraphes, des formes et des langages. Un rendez-vous à la fois exigeant et ouvert, festif et pointu, qui propose un vrai panorama de la danse d’aujourd’hui et s’est ouvert depuis peu à la performance avec des artistes proches, dans leur expression, des arts plastiques. Cette année, on y retrouve des chorégraphes fidèles – Marco Berretini (qu’on n’avait plus vu ici depuis longtemps), François

Verret, Ivana Müller, Thomas Lebrun –, la désormais Journée particulière et son programme de performances au Frac à Sélestat, et une intervention dans l’espace public (avec Bodies in Urban Space de Willi Dorner). En tout, une vingtaine de propositions pour nous permettre d’embrasser tout le spectre de la création chorégraphique d’aujourd’hui. (S.D.) Nouvelles Strasbourg Danse Performance, du 15 au 31 mai dans divers lieux de Strasbourg www.pole-Sud.fr Visuel : Bodies in Urban Space de Willi Dorner © Lisa Rastl


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OPÉRA

Sans foi ni loi « Manhattan Project ». Voilà un doux nom pour cette mission militaire destinée à anéantir toute une nation japonaise au moyen de la bombe nucléaire à la fin de la seconde Guerre mondiale. Retraçant les derniers jours avant l’explosion-test sur le site de Trinity au Nouveau Mexique, le compositeur contemporain John Adams dévoile les questionnements éthiques et angoisses existentielles du physicien Julius Robert Oppenheimer. Mis en scène par Lucinda Childs, Doctor Atomic est un opéra humaniste dont les thèmes mélodiques épurés servent une réflexion philosophique sur les enjeux de notre société moderne. Comme pour mieux souligner la véracité du propos, Peter Sellars fait de son livret un patchwork d’extraits de documents historiques et d’œuvres littéraires, révélant les meilleures tout autant que les pires agissements de l’humanité. Une nouvelle production de l’Opéra national du Rhin. (C.T.) Doctor Atomic du 2 au 9 mai à l’Opéra de Strasbourg et le 17 mai à La Filature de Mulhouse www.operanationaldurhin.eu

FESTIVAL

Côté cour(t) Après les Fenêtres Urbaines de la saison 2012-2013, l’Espace culturel de Vendenheim propose pour l’édition 2014 des Éphémères un événement surprenant et inédit. Fenêtre sur Court propose un large choix de petites formes, spectacles, lectures, courts métrages, en salle, en extérieur ou même chez l’habitant, pour un événement singulier à taille humaine. La forme courte condense et resserre le propos – ce qui n’empêche pas de s’attaquer à quelque chef d’œuvre, comme cette version miniature de Moby Dick de Melville : Une tasse de mer dans la tempête, théâtre d’objet par la compagnie italienne Roberto Abbiati – tandis que les dispositifs simples créent un autre rapport à l’œuvre et au spectacle. C’est aussi et avant tout l’occasion de (re)découvrir l’ambiance d’un festival en plein cœur de Vendenheim, avec une programmation pétillante fondée sur le partage et la convivialité. La culture grandeur nature ! (V.S.) Festival Fenêtre sur CourT, Les Éphémères Du 14 au 19 avril à l’Espace Culturel de Vendenheim - 03 88 59 45 50 www.vendenheim.frl

LIEU

Melting Pop ! Un drôle de lieu vient d’émerger, à deux pas de la Cathédrale… La PopArtiserie se définit comme une « galerie pas comme les autres », visant tant à accueillir des pointures de l’art contemporain qu’à soutenir de jeunes artistes locaux. Les expos de talents alsaciens se renouvelleront tous les 15 jours, tandis que les artistes reconnus investiront les lieux pour une durée de deux mois. Les visiteurs ont aussi la possibilité de découvrir des réalisations insolites issues du « récup’art », comme les Objets-lumière de Gilles Meignan, véritables sculptures lumineuses. Avec cet espace hybride, tout à la fois salle d’expo et bar à champagne, les créateurs de la Popartiserie ont également voulu provoquer les rencontres et installer une ambiance festive en invitant le chaland à savourer une coupette de vin champenois, sans pour autant tomber dans le snobisme arty. Un véritable carrefour créatif. (J.P.) La Popartiserie 3, rue de l’Ail www.lapopartiserie.com Photo : Christian Cantin & Marion Chérot


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VIDÉO NUMÉRIQUE


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TENDANCES

Tendances


Mannequin Christelle Y / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics Galeries Lafayette / www.maccosmetics.fr

Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistants mode Laurine Biessy et Jolan Thouvenot Assistants photo Laurianne et Floriane / Preview

Lieu : Zut ! remercie L’IRCAD et le site Les Haras, rénové par l’atelier d’architecture Denu et Paradon. www.les-haras.fr

Robe en cuir safran Dsquared2 chez Algorithme La Loggia. Sautoir et bracelet collection Diamants Légers et bague La Pétillante collection Paris Nouvelle Vague, or rose, diamants et saphirs roses Cartier. Escarpins Sergio Rossi chez Ultima

Réalisation Myriam Commot-Delon

M AN È G E

Photographe Alexis Delon / Preview



Manteau zippÊ Herno chez K.Collections. Sandales en cuir verni fluo Jimmy Choo chez Ultima. Bagues et bracelet Safari collection Spirit of Africa Frey Wille. Lunettes solaires Chanel chez Opticiens Maurice Frères.


Robe en soie imprimĂŠe et drapĂŠe Tsumori Chisato chez K.Collections. Bague Givre en or et topaze Eric Humbert.


Veste en cuir et manches en coton jacquard Bazar Deluxe chez Ipsae. Maillot de bain Eres chez Alice Lange le Boudoir.


Maillot de bain Eres chez Alice Lange le Boudoir. Deux colliers en rĂŠsine multicolore Angela Caputi chez Revenge Hom. Bracelet en or et diamants Cartier. Sandales en cuir verni fluo Jimmy Choo chez Ultima.


Robe en lin imprimé et escarpins Dolce & Gabbana chez Ultima. Bracelet en résine noire Angela Caputi chez Revenge Hom. Lunettes solaires Thierry Lasry chez Opticiens Maurice Frères.


Robe longue en tissu lamé Paul Smith chez Algorithme La Loggia. Boucle d’oreille Givre, à fermeture clip et portée sur le cartilage, Eric Humbert.


Manteau en patchwork de lin et toile imprimĂŠe JC de Castelbajac chez K.Collections.




Top jaune Stella McCartney, pantalon et sac Céline, foulard en soie Pierre-Louis Mascia et escarpins croco or Isabel Marant, le tout chez Albe. Boucles d’oreilles Givre Éric Humbert.


94 Zut ! Tendances § News Bijoux

Brillez, et puis zut ! PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Oui, ce printemps, on préfère des bijoux gipsy chic.

Photo issue du livre de Julia Chaplin, Gypset Travel aux éditions Assouline.

Prem’s ! Chez Poiray, je demande la mini montre Ma Première. Féminine et slim avec son cadran aux lignes Art déco, elle est plus que jamais dans le vent avec ses bracelets interchangeables. Cette saison, on la twistera avec une lanière pleine de peps en veau vernis fluo ou on lui apportera un brin de folie perlée avec un bracelet Hipanema, une des coolab chic de cet été. Montre Ma Première, modèle mini en acier, 1050 €, bracelets en veau vernis fluo 90 €, en vente au Printemps. Bracelet Hipanema x Poiray, en vente dans les boutiques Poiray et sur l’e-shop www.hipanema.com


95 Festive

Été Indien

Un vent de démesure souffle sur la nouvelle ligne Paris Nouvelle Vague de Cartier. Sept bagues pour incarner sept parisiennes : espiègle, glamour, impertinente, pétillante, affranchie, délicate et voluptueuse. Une collection qui ne manque pas d’impertinence et de chic à la française ! Un volume afro, une esthétique libre et volubile : La Pétillante et ses réminiscences seventies nous font tourner la tête, avec des petites sphères articulées qui peuvent également être serties de diamants blancs et de saphirs roses.

Version précieuse et or, les boucles d’oreilles composables Pandora ne manquent pas de « charms ». On compose ses pendants d’oreilles comme leurs célèbres bracelets et on se crée des boucles comme on choisit ses vacances. Jaipur en été serait la destination rêvée pour cet ensemble en or 14 carats, bohème et hautement désirable, qui mixe fermoir en forme de spirale + larme torsadée + charm orné de perles de culture d’eau douce et de petits diamants noirs.

Bague La Pétillante, collection Paris Nouvelle Vague en or rose 18 carats

Pandora 23, rue du Dôme 03 88 35 89 67 www.pandora.net

Cartier 12, rue de la Mésange 03 88 21 80 00 www.cartier.fr

Attachante Un lasso en or capturant un diamant. La cible est atteinte pour le joaillier Éric Humbert, qui nous crève le cœur avec cet anneau d’une simplicité désarmante. Les cowgirls urbaines vont adorer s’enchainer à cette bague nomade et ultra-facile à porter au quotidien. De quoi pimenter une allure « boho girl », cool et nonchalamment sexy. Et pour des fiançailles printanières, un nœud et un brillant, quoi de plus évident pour symboliser l’attachement des futurs mariés ? Bague Lasso, en or jaune ou or blanc, Éric Humbert 46, rue des Hallebardes 03 88 32 43 05 www.eric-humbert.com

Fine fleur Ce printemps, préparez-vous à une déferlante botanique. Décoration, mode et bijoux se piquent de fleurs et de végétaux, tandis que les compositions florales s’imposent dans les magazines les plus pointus. Un trop plein de pétales et de couleurs éclatantes qui nous donne des envies d’écouter Devendra Banhart et de se balader pieds nus, les bras cliquetants d’un amoncellement de bangles colorés. De très bonnes dispositions pour fondre pour ce large bracelet manchette couvert d’un émail floral. Frey Wille, collection Floral Symphony, bracelet doré à l’or fin 24 carats 1, place du Temple Neuf 03 88 32 13 85


96 Zut ! Tendances § Accessoires

Dans le sac des garçons

En 2014, quel homme n’a pas encore son cabas ? Contraction de man et purse, le murse est le petit nom du sac masculin, qui a gagné du galon ces dernières saisons.

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

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Envolé le temps où le trop plein de féminité d’un sac faisait peur à la gent masculine. Car l’homme urbain doit lui aussi transporter son ordinateur et son agenda. On ne parle plus désormais de baise-en-ville, ce petit sac à bandoulière qui faisait rage au début des années 70… Le murse est simple, efficace et remplit son office avec style.

01 — L’historique

03 — Le créateur

05 — Le branché

Comte de la Vaulx est un 21 heures créé par l’Atelier Léon Flam, bagagier français depuis 1924, inspiré des sacs portecasques des pilotes. On le volerait bien. En vente chez Revenge Hom.

Mercurio de Numero 10 est un excentrique italien patiné/ tricoté que les filles vont jalouser. En vente chez Revenge Hom.

Nobu Waxy de Bleu de Chauffe est en toile de coton cirée et cuir végétal, made in France. Le grand bleu qu’il nous faut cet été. En vente chez Algorithme.

02 — Le classique M. de Breugnol de La Comédie Humaine est un sac inspiré par Balzac, le seul sans bandoulière. Pour un homme lettré. En vente chez Revenge Hom.

04 — Le militaire Le Murray tote bag de G.Star Raw est d’un beau kaki toilé et armuré pour barouder en ville. En vente chez G-Star.

06 — Le griffé La toile monogrammée Saint Laurent Paris est un des musts de ce printemps. À compléter de la petite maroquinerie assortie, une exclusivité disponible chez United Legend.


× O S c a l i t O • P r i m a D O n n a • r a c H E l Pa P P O • S i m O n E P é r è l E Pa i n D E S u c r E • l i S E c H a r m E l • w a c O a l • l a P E r l a • E r E S • F E r a u D • V E r S a c E a n t i G E l • c H a n ta l t H O m a S S • V a n i n n a V E S P E r i n i • V E r D E V E r O n i c a • I M P L I C I T E m a r ya n m e h l h o r n … × Li n g e r i e • Mai LLots d e Bai n • Li n g e r i e d e n u i t • P r othès e s MaM Mai r e s

4, rue de l'O u t r e - S t r a sb o u r g - 03 8 8 22 6 9 83


98 Zut ! Tendances § Boutique

high couture PAR MYRIAM COMMOT-DELON

High, la marque de la créatrice britannique Claire Campbell, nous touche par sa désarmante dégaine bohème chic. Zoom sur cette ligne et sa nouvelle adresse strasbourgeoise, qui nous dessine un néo casual parfait et ouvre le bal des envies printanières. HIGH school Impossible d’évoquer Claire Campbell et sa griffe High sans mentionner Marithé+François Girbaud et leur travail novateur autour du denim. Ces créateurs du délavage stonewash et du Baggy sont responsables de la déferlante streetwear sur les podiums des années 90. Claire Campbell fut pendant 17 ans la styliste de leurs collections femmes avant de prendre son envol en 2009, avec une marque qui se développe en France. La filiation est évidente. Après la liquidation cet hiver de la société Girbaud, c’est donc vers cette créatrice anglaise que se sont tournés Michèle et Philippe Moubarak, propriétaire de la (ex-) boutique Girbaud strasbourgeoise. La marque — déjà représentée chez Ultima, leur boutique de prêt-à-porter multimarques — dévoile désormais son univers dans sa quasi totalité : les deux collections femme (High et High Use) seront complétées dans quelques mois par la ligne homme.


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High / Casual Everyday Couture by Claire Campbell 22, rue de la Mésange www.high-everydaycouture.com

HIGH tech Des matières raffinés et techniques, des tissus délicats et du cousu main… Les étoffes et les coupes High sont chevillées à tous les corps, de tous les âges. Chaque bouton, lien, boucle, agrafe, chaque mélange de textures nous rappelle que cette couture-là est régie par des règles architecturales ultra-précises. En s’attardant sur les détails d’une robe de forme cloche – aux airs de chemise de nuit vintage –, on découvre que la dentelle est en fait un jersey technique stretch, que la transparence bouscule sa coupe – finalement pas si sage – et que son entretien est hyper pratique. Tout est là. Avec High, Claire Campbell construit saison après saison une ligne moderne et délicieusement nostalgique, pleine d’humanité et de valeurs, une mode atemporelle d’une « élégance tranquille ». High impose ainsi un ADN sans esbroufe, loin de ces collections martelant d’éclats saisonniers trop passagers les pages de magazines avides d’effets superflus. Point de jetable, surtout du portable : « Nous utilisons des ingrédients d’excellente qualité pour réaliser des vêtements que les personnes voudront porter et utiliser. »

“ Des pièces faites sur mesure pour tous ” HIGH printemps-été 2014 Entre balade dans un jardin anglais et virée quaker en Pennsylvanie, cette nouvelle collection très « beachy amish » égraine une allure cool, à la désinvolture étudiée, pile dans l’air du temps. On y picore un imprimé liberty Birdsong, un tweed d’été, du lin à rayures matelas ou du denim aux formes variées (patchwork, cargo, loose…). Une dégaine bohème maitrisée et judicieusement ponctuée d’une sélection de chaussures plus que parfaites : des brogues masculins aux accents vintage, des boots de style Navajo pour décaler les robes ou, must-have de cet été, des sandales aux lanières croisées, à adopter illico avec sa paire de jean pour avoir la bonne allure 2014.


100 Zut ! Tendances § Mode

PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTO ALEXIS DELON / PREVIEW MODÈLE SACHA D.

Simple Man Et si le vrai luxe cette saison était la « juste mesure » ? Oublier le déraisonnable au profit de pièces sobres et soigneusement choisies, une démarche vestimentaire que n’aurait pas désavoué l’architecte allemand Mies van der Rohe. Un dressing minimal et masculin, limite boring mais surtout très raffiné, où les styles sont préservés et reconnaissables, juste dépouillés de leurs détails superflus.


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Rigoureux & street ×

Codes vintage et allure smoking pour un noir et blanc très farmer quaker.

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Gilet en denim lourd et poches passepoilées, pantalon en coton noir, chemise en popeline à plastron brodé, le tout ligne Midnight Tuxedo G-Star Raw. Casquette en jean, G-Star Raw. Sneakers en cuir blanc Giuseppe Zanotti chez Ultima.

Sobre & dandy Une dégaine Stromae mais pas trop : le costume d’été rajeunit et s’allège. Gilet, bermuda et slippers Vivienne Westwood. Chemise La Comédie Humaine. Nœud papillon et portefeuille en lézard bordeaux Revenge. Le tout chez Revenge Hom.


102 § Mode Juste mesure

Lagom & arty ×

L’orange est le nouveau noir, et la sobriété n’interdit plus cet écart de couleur.

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Pull orange en coton texturé crocodile, polo zippé et pantalon classique en coton texturé Kris Van Assche, sandales en cuir brut chocolat Dsquared2, le tout chez Algorithme. Lunettes en acier mat Italian Independent chez Opticiens Maurice Frères.

Strict & rock Straight et sans compromis, les riffs d’Hedi Slimane signent des basiques imparables. Perfecto en agneau, T-shirt coton à encolure dégagée, jean en toile grise et tennis en cuir noir à scratch, le tout Saint Laurent chez United Legend. Lunettes Saint Laurent chez Opticiens Maurice Frères.


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l’a rt du sur-mesure

www.insecable.com

Bague Aigue-Marine, or blanc et diamants

Toutes nos collections et nos tarifs sur simple demande

Éric Humbert 46 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg tél & fax 03 88 32 43 05 info@eric-humbert.com www.eric-humbert.com


104 Zut ! Tendances § News Kids

Trop pas ! PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Ce printemps, les nuages sont lumineux, les pois sont jaunes et noirs, Bonton se marie avec A.P.C, les chaises évoluent, le papier peint sert de mood-board et les tee-shirt sont à volant.

Ouh la menteuse euh, elle est amoureuse, euh ! Collection capsule A.P.C. x Bonton, disponible sur l’e-shop Bonton. www.bonton.fr.


105 T’es pas cap !

Même pas en rêve !

Ça déchire !

Chaise haute évolutive en bois de hêtre Flexa chez Marcel & Finette.

Nuage lumineux Zoé Rumeau pour Le Repère des Belettes. www.lereperedesbelettes.com

Tee-shirt en coton et à manches volantées Blune chez Marcel & Finette.

Na na na na nère ! Paniers La Cerise sur le Gâteau. shop.lacerisesurlegateau.fr

J’te cause pu ! T’es pu ma copine ! Pins et collier en laiton doré à l’or fin et émail, collection Little Titlee by Lucille Michieli, en exclu chez Celeste. www.boutiqueceleste.com

Qu’est-ce t’as, tu veux ma photo ? Papier peint magnétique, modèle ours, Groovy Magnets chez Marcel & Finette.

Prem’s ! Deuz ! Troiz ! Chaise Moomins x Alvar Aalto pour Artek, à La Maison Scandinave et sur leur e-shop. www.lamaisonscandinave.fr


106 Zut ! Tendances § Dressing

Come As You Are

PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTOS BROKISM

Ce printemps, Zut ! plonge avec délice dans l’univers néo-Nouvelle Vague de Sarah. Une ligne claire et authentique, d’une simplicité à faire rougir les détails superflus.


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“J'aime les objets et j'aime avant tout chercher. ”

Passeport, Mademoiselle ! Sarah Dinckel, 26 ans, styliste photographe, coordinatrice de projets culturels indépendante (label Herzfeld, Ateliers Ouverts 2014, Médiapop Records…) et auteur d’un blog : vingtseptembre.blogspot.fr. Chez moi, tout se recoupe, autant dans les objets que dans la mode. Je suis allergique à la fantaisie, j’aime les coupes épurées et les coloris naturels : toutes les teintes de bois, le blanc, les variantes de gris, le noir. Je chine mes meubles sur Le bon coin, comme ce magnifique rocking-chair Lena Larsson ou du mobilier scolaire vintage. J’aime les objets et j’aime avant tout chercher. Il faut de la patience... Question mode, tu fonctionnes comment ? Je n’achète du neuf que lorsque j’y suis obligée ! Les jeans slim par exemple [uniquement en noir, ndlr] pour qu’ils soient à ma taille, les chaussures [des sandales en cuir naturel, des escarpins kitten heel et ses inséparables bottes d’équitation, ndlr]. J’ai du mal à m’y retrouver dans les boutiques, rien n’est assez simple à mon goût.

Une fixette ? Les pièces que j’ai en plus grand nombre sont des petites vestes mi-saison. Toutes chinées, de marque ou pas, toute différentes et idéales, trouvées complètement au hasard. Je porte souvent des chemises, de préférences courtes et pas de bijoux ni de maquillage. J’imagine qu’on pourrait dire que je suis sobre, voire que ma garde-robe est minimale et austère… je n’ai pas de recul. En tout cas, je crois en une certaine idée de la simplicité et de l’élégance, et au fait qu’une silhouette ou un visage habillent déjà quelqu’un.

- Une théière japonaise Tsuki-Usagi Brand, en émail blanc, que j’ai reçu hier ! www.neest.fr

Et à Strasbourg ? L’Armée du Salut et La Croix Rouge, Vétis à Niederhausbergen (www.vetis.org) et les Emmaüs d’Haguenau et Scherwiller.

- Les petites maisons en bois d’Angèle [notre dressing dans le Zut ! de décembre, ndlr]. www.byspielplatz.com

Tes objets et e-shops préférés ?

- Les céramiques de Laurence Labbé, pour laquelle je réalise des photos d’ambiance. www.laurencelabbe.com

- Les dessins de Caroline Gaedechens [de 15 € le poster à 150 € la gouache originale, ndlr]. http://carolinegaedechens. bigcartel.com

- L’e-shop Happy Home pour la papeterie coréenne Hejsan et les petits paniers en vannerie. C’est chez eux que je distribue mes cartes postales Vingt Septembre - http://happyhome. bigcartel.com


108 Zut ! Tendances § Flash Mood

Up to date Bonnes notes

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Beaucoup d’envies, en vrac et dans tous les sens.

Inspiré par les anciens carnets utilisés dans les ateliers de menuiserie, un lot de trois calepins entièrement fabriqué à Nantes et en papier 100 % recyclé. Où ? Calepino, en vente chez Monogram 6, rue des Juifs www.stylo-monogram.fr

Pattern Cap(sule) sur Thomas Hancock et Pierre-Marie Mascia, le luxe ultime pour braver la pluie avec de la soie enduite à l’imprimé exclusif.

Tradi

Où ? Chez Albe, où l’on peut aussi shopper les foulards et T-shirts imprimés du très doué P-M.M. www.pierrelouismascia.com www.albe-strasbourg.com

Le Baigneur est une gamme de soins française pour les hommes : 3 savons (tonifiant, relaxant ou exfoliant) + un savon à barbe. Pour qui ? Un graphiste suisse ou un bio man sensible aux beaux packagings.

Lab Kraft Simplicité, rondeurs, influences scandinaves et japonaises, tout nous plait dans la vaisselle usuelle en grès de la céramiste strasbourgeoise Laurence Labbé. Où ? Sur son site ou lors des Journées Européennes des Métiers d'Art, du 5 au 7 avril. www.journeesdesmetiersdart.eu www.laurencelabbe.com

Retour

Splash

L’originale, née en 1964, est blanche et verte. Adidas et sa Stan Smith sont à nouveau sur tous les fronts et ce n’est pas Marc Jacobs ou Phoebe Philo qui vous diront le contraire. Et ? Existe aussi en version bleu ou rouge, parce que dévier est aussi jouer.

Du 100 % frenchy, du prêt à plonger, du très masculin. Qui ? Le Slip français. Quoi ? Des maillots de bain, des slips et cette saison une marinière nickel.

www.adidas.fr

Où ? Chez Revenge Hom, dénicheur de belle maroquinerie et d’accessoires indispensables.

Photo Sarah Dinckel

Où ? À la parfumerie Ombres Portées, 7 rue du Sanglier 03 90 22 59 04


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PRÊT-À-PORTER - CHAUSSURES - ACCESSOIRES - BEAUTÉ

6 rue Gutenberg - 67000 Strasbourg - 03 88 23 61 61

Modèle homme KRIS VAN ASSCHE Modèle femme DIANE VON FURSTENBERG


110 Zut ! Tendances § Horlogerie

Émotions horlogères imminentes chez Montblanc… Du 19 au 24 mai, la boutique Montblanc de Strasbourg nous propose de découvrir en avant-première les nouvelles collections masculines et féminines. Un espace-temps précieux pour s’imprégner d’une esthétique moderne aux lignes subtilement rétro.

Juste à temps PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Il y a 90 ans, Montblanc présentait un instrument d’écriture devenu depuis une icône : le stylo-plume Meisterstück. Une source d’inspiration viscérale et indissociable de la collection de montres Montblanc Meisterstück Héritage, présentée lors du SIHH 2014*. Des garde-temps qui se singularisent tous par la présence de véritables signes identitaires. De la montre classique à trois aiguilles avec fonction de date, jusqu’aux grandes complexités du calendrier perpétuel et du chronographe monopoussoir, en passant par une montre à indication de phase de la lune, les codes Montblanc culminent. D’autres lignes et montres d’exception seront également dévoilées en exclusivité au long de cette semaine consacrée à la présentation des nouvelles collections. Le point d’orgue ? Jeudi 22 mai, les clients strasbourgeois pourront commander leur modèle en avant-première et échanger autour d’un verre en compagnie de la très chic team Montblanc – Patricia Balland et Cathy Muller-Philippe – qui saura transmettre sa passion et le savoir-faire traditionnel cultivé par la marque. L’occasion de dialoguer sur une ligne horlogère féminine en pleine expansion, finement carrossée de codes androgynes ultra-raffinés et contemporains, et sur les nouvelles collections de joaillerie qui promettent de très élégantes surprises… *Le Salon International de la Haute Horlogerie

Boutique Montblanc 18, rue de La Mésange 03 88 22 20 98 www.montblanc-boutiquestrasbourg.com

—— Montre Montblanc Star Classique Lady Small Second en acier, or rose et diamants.

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—— Montre Montblanc Star Classique Lady Small Second en acier et diamants sur bracelet alligator blanc.

—— Montre Montblanc Meisterstück Héritage Pulsographe en or rose sur bracelet alligator

Montre Montblanc Meisterstück Phase de Lune en acier sur bracelet alligator.


Dolce & Gabbana ‐ Dior homme ‐ Saint Laurent Paris ‐ Emporio Armani ‐ Burberry London

Dolce & Gabbana ‐ Dior homme ‐ Saint Laurent Paris ‐ Emporio Prêt-à-porter masculin - Accessoires - ChaussuresArmani ‐ Burberry London 3, rue des Juifs - Strasbourg - Tél. 03 88 22 32 88

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112 Zut ! Tendances § Shopping

Dress Code PAR MYRIAM COMMOT-DELON

L’ethnique, baba cool ? Non, ultra cool.

Top cropped Sandro aux Galeries Lafayette et au Printemps.

Bracelet en soie et charms en argent Catherine Michiels chez Algorithme.

Sac Jojo en caviar bleu Jérôme Dreyfuss au Printemps.

Pochette Junon brodée de perles de verre Ba&sh au Printemps.

Bracelet à charms en argent Pandora.

Sweat-shirt Isabel Marant Étoile chez Maria Luisa au Printemps.

Manteau jacquard, ganses en perles brodées Bazar Deluxe chez Ipsae.

Short Cassius imprimé ethnique Lafayette Collection aux Galeries Lafayette.

Sandales Lottie en cuir et raphia Jimmy Choo chez Ultima.

Short bi-matière avec poches à l’italienne Ba&sh au Printemps.

Escarpins en python or Isabel Marant chez Albe.


Disquaire Day 2014 Samedi 19 avril à 10h Venez découvrir les vinyles inédits et exclusifs et applaudir les showcases de “La bande adhésive“ & “Kayo“

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Le disquaire ultra-design de Strasbourg 83 Grand’rue / 67000 Strasbourg / 03 88 23 29 22

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114 Zut ! Tendances § Shopping

Les essentiels PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Un printemps pour upgrader les codes street.

C’est tout ! Les trois bonnes résolutions street style de ce printemps ? Injecter dans son nouveau vestiaire un coupe-vent imprimé camo + un Scuba gris + un sweat écru. Pourquoi ? Parce que ces 3 indispensables issus de la collection printemps-été 2014 de la griffe Superdry sont les achats les plus sensés de la saison pour réchauffer une chemise en chambray ou un T-shirt en coton rayé vintage. Leur valeur ajoutée ? L’effet wahou ! du cordage bleu électrique et le détail poche du pins drapeau japonais mariés à l’imprimé dense du camouflage de la veste + le gris chiné doublé orange flash du hoodies + la typo old school et sobre du sweat. Et en bas ? Un short chino + un jean skinny + un cargo. Superdry 10, rue des Grandes Arcades 09 63 63 26 52

Rétroactif Pour fêter son 25e anniversaire, G-Star Raw s’est offert un flashback sans une once de nostalgie. La collection Rétrospective revisite, pour l’homme et la femme et dans une version premium, quatre de ses modèles emblématiques. G-Star Raw 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66

1) 5620 3D years straight : L’iconique Elwood, un jean 3D façon motard, aujourd’hui réactualisé en denim 25 oz. 2) Faeroes Kate Tapered
 : Un vrai boyfriend lancé en 1995 et inspiré des vêtements de travail des années 50. 3) US First 25 years straight
 : Créé en 1996, c’est la version contemporaine et épurée du classique 5 poches en toile brut. 4) US Lumber 25 straight : Le Lumber, sorti en 1994, s’inspire des pantalons de mineurs.


LE MÉTIER D’OPTICIEN COMME VOUS NE L’AVEZ JAMAIS VU… À découvrir dans le nouveau magazine Lunettes Attitudes, disponible en magasin !

STRASBOURG - 40 rue des Hallebardes - www.maurice-freres.com


116 Zut ! Tendances § Accessoires

Le choix des armes PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Défilé Isabel Marant P-É 2014. Look disponible chez Ultima Prêt-à-Porter

Boucles d’oreilles ou collier

Sac à chainette ou sac seau

Boucles d’oreilles en argent et marcassite Pomellato 67 aux Galeries Lafayette.

Sac seau en cuir gris Nat & Nin chez Céleste.

Collier en cuir et argent vieilli Sandrine de Montard chez Céleste.

Boots ou bottines

Sandales ou sabots

Bottines plates en cuir irisé et double lanière cheville Stéphane Gontard.

Sabots en cuir à semelle en bois et gomme Bosabo chez Céleste.

Bottines à talon recouvert en cuir blanc clouté Strategia chez Mona

Sandales Brook en cuir tressé Isabel Marant aux Galeries Lafayette.

Sac en cuir rose, anse chaine et poignée bijou Valentino Garavani aux Galeries Lafayette.


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Le printemps

arrive!

Visitez notre boutique en ligne www.lamaisonscandinave.fr Season Tree (Lovi)

5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · info@lamaisonscandinave.fr www.lamaisonscandinave.fr · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30


118 Zut ! Tendances § Accessoires

Coup de filet

Déferlante de trous de première classe et attrait graphique de la résille, qui attise cette saison tous les désirs.

Collection femme P-É 2014, modèle Maiko, Heschung. www.heschung.com Photo Christophe Urbain.

PAR MYRIAM COMMOT-DELON


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Top cropped en résille Gérard Darel.

Chaise A perforée, design Normal Studio, Tolix à la Galerie Fou du Roi. www.fouduroi.eu

Plus qu'un geste graphique fort, la perforation habille et déshabille, permet d’alléger la matière et d’instaurer un élégant jeu de cache-cache. Une démarche expérimentale, qu’on retrouve cette saison chez Heschung, dans les cuirs perforés de la collection femme de la manufacture alsacienne.

Robe en résille polyamide Maje aux Galeries Lafayette et au Printemps.

Chaise Nagasaki, design Xavier Matégot, Gubi à la Galerie Fou du Roi.

Lampe de table Pedrera de Barba Corsini et Juan Francisco, Gubi à la Galerie Fou du Roi.

Derby Verbier Heschung, e-shop : www.heschung.com

Perforation couture

Perforation architecturale

Elle était de tous les défilés : exubérante en maxi jupon chez Jean-Paul Gaultier Haute Couture, ultra sexy sur Rihanna lors de la dernière after party de Balmain, sporty chez Raf Simons pour Dior, immaculée chez Céline, rock chez Saint Laurent Paris et Antony Vaccarello, sage chez Carven, sur du néoprène chez Véronique Leroy, à damier chez Louis Vuitton...

L’acier des « panneaux à hublots » ou des poteaux perforés de Jean Prouvé ou le béton/maille de Rudy Ricciotti pour le Mucem à Marseille.

Perforation design Xavier Matégot et son « rigitulle », une tôle finement perforée typiquement 50’s qui continue d’inspirer les designers contemporains (Normal Studio pour Tolix, Antonio Citterio pour Vitra, etc.).


120 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles Textes & photos Caroline Lévy

étudiant en design

Marine 28 ans

créatrice de bijoux

On adore le style folko-bohème de Marine, étudié jusque dans les moindres détails. Bijoux délicats de sa création, headband discret pour parfaire un style lumineux qui lui va à merveille. Nous, on note surtout la Susanna de Chloé, boots de tous les désirs justement assortie au sac. Le titre qui définit ton style ? More Than Meets The Eye de Yodelice. Ton fashion faux-pas Faux ou vrai pas en mode, je crois que tout est une question d’interprétation… J’ai toujours assumé mes choix et mes styles ! www.facebook.com/kaliopsa

Guillaume 19 ans

Heureusement que sa paire de running donne un sérieux indice sur l’époque de sa tenue ! Un anachronisme stylistique assumé qui nous replonge dans le passé, avec une mention toute particulière pour ses lunettes rondes. Coup de cœur pour sa pochette kaki American Apparel, qui vient casser un noir et blanc de saison un peu plan-plan. On est fan de Guillaume Tel(l) quel ! Le titre qui définit ton style ? She Can’t Love You de Chemise. Ton dernier Zut ! J’ai acheté un maillot de bain sur le Net que je me suis empressé de mettre… Une fois à la piscine, j’ai vite compris au regard des gens qu’il était totalement transparent !


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Prêt à porter féminin 6 rue Frédéric Piton - Strasbourg 03 88 23 19 39

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MANILA GRACE TWIN SET MARCCAIN LIU.JO


122 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles Textes & photos Caroline Lévy

archi d’intérieur étudiante en design

Valériane

Valentin 24 ans

19 ans

Haut perchée, l’apprentie designer opte pour une silhouette ultra-féminine et utilise l’accessoire comme élément essentiel : bijoux imposants, pochette, chapeau et shoes effet miroir. Mention spéciale pour son top fétiche, volé au vestiaire masculin, et son vernis effet TippEx, qui annonce le retour du nail flashy printanier ! Le titre qui définit ton style ? Window shopper de 50 Cent. Ton dernier Zut ! Avoir acheté le dernier rouge à lèvres de Chanel – qui coûte un bras – et essayer par tous les moyens de le faire fonctionner. Sans succès. Une frustration ultime !

Marqué de la tête aux pieds par des illustrations, Valentin les affiche sur son T-shirt et autres gris-gris, qui viennent agrémenter un blouson en denim qui a déjà bien vécu. Une veste comme seconde peau, qu’il personnalise au fur et à mesure. Nous, on aime surtout le combo casqueappareil photo, pour capter l’instant comme un mec de son temps ! Le titre qui définit ton style ? Mine all mine de Motörhead. Ton fashion faux-pas Cette veste est le comble du fashion faux-pas ! Totalement customisée par mes soins, elle m’accompagne partout et me correspond bien.


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124 SÉLECTIONS tendances

MODE

Step by step

Pas à pas, et de saison en saison, One Step a su séduire les femmes par sa fraicheur casual et ses collections habillées ou décontractées. Imprimés romantiques et couleurs acidulées suivent la tendance mais sans excès, privilégiant les bonnes proportions et des motifs biens maitrisés. Les bases d’un masculin-féminin indémodable sont subtilement assagies pour ne jamais radicaliser l’allure. Cette saison, la tendance glamrock est omniprésente, à grands renforts de perfectos aux cuirs texturés, de T-shirts sérigraphiés et de vestes de smocking, à porter sur des slims 7/8 zippés et des boots

au motif animalier pour une allure ciselée. Des incontournables qui rajeunissent illico et bousculent les jupes ou robes printanières toujours bien représentées dans le mood board de la marque. Féminin mais dégaine. (M.C.D) Boutique One Step 3, rue du Dôme 03 88 23 69 52 www.onestep.fr


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MODE

Double salto Marque israélienne spécialisée dans les maillots de bain femme et le beachwear haut de gamme, Diva by Rachel Pappo est l’une des nombreuses marques de maillots de bain sélectionnée par Alice Lange Le Boudoir. Cet été, le maître-mot au bord de l’eau sera l’imprimé et Zut ! vous a repéré deux pistes diamétralement opposées pour plonger chic dans les eaux turquoises : les motifs animaliers et les rayures marines. Ou les deux pour les indécises. (M.C.D) Alice Lange Le Boudoir - 4, rue de l’Outre - 03 88 22 69 83 BEAUTÉ

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Top du TOP Après un vide-dressing inédit au cœur du grand magasin, les Galeries Lafayette promettent de secouer à nouveau notre petit cœur de shoppeuse ! Attention aux spasmes, la marque emblématique de la mode londonnienne Topshop débarque pour deux semaines à l’espace Femme. Cette bonne nouvelle marque surtout le grand retour du top iconique Kate Moss, avec une collection capsule attendue depuis bientôt quatre ans. La brindille qui remet sa casquette de styliste restera incontestablement l’événement mode de la saison, sans avoir à prendre l’Eurostar ! (C.L.) Collection Kate Moss pour Topshop, en exclusivité aux Galeries Lafayette Strasbourg, du 2 au 17 mai 34, rue du 22 novembre 03 88 15 23 00 www.galerieslafayette.com

MODE

DÉFILÉ

L’élégance à la française

Bêtes de mode

Depuis 1835, les artisans de la marque Stéphane Gontard réalisent toutes les opérations de création de ses chaussures à Gorron en Mayenne, avec un savoir-faire authentique et la touche d'un bottier de qualité. Confectionnée dans une connaissance intime du cuir et avec audace pour lui donner caractère et singularité, la chaussure Stéphane Gontard raffine le pied d’un chic décontracté. Artisan d’excellence aux lignes peu communes, il est non seulement dans la tendance mais aussi dans la bonne direction. (J.J.) Stéphane Gontard 116, Grand’Rue à Strasbourg 03 88 35 75 88 www.stephane-gontard.com

Pour clôturer en beauté leurs deux années de formation, les étudiants du BTS Design de mode de l’école ORT révèlent leurs talents à l’occasion d’un défilé qui s’annonce bestial ! Une soirée spéciale dans les salons du Hilton met à l’honneur « La beauté animale et la mode », à travers une cinquantaine de modèles tout droit sortis de l’imagination de ces stylistes en herbe. Sur le podium, les futurs designers sortent leurs griffes pour une soirée férocement glamour ! (C.L.) Défilé La beauté animal et la mode, le 28 avril à partir de 19h au Hilton Strasbourg, sur invitation 03 88 76 74 76 www.strasbourg.ort.asso.fr


Photo : Christian Cantin et Marion Chérot

BOUTIQUE

Le coin des pin-up Lady Mistigris change d'adresse ! Dans un plus grand espace, Stéphanie a su recréer à la perfection l'ambiance originale de son boudoir, toujours aussi vintage et décalé. La boutique conserve son large choix de bijoux, vêtements, lingerie et objets déco, avec une grande nouveauté : les accessoires pour hommes, du noeud pap' aux boutons de manchettes ! Une nouvelle adresse toujours aussi unique et… féline ! (V.S.) Lady Mistigris 23, rue Sainte Madeleine 03 88 38 28 50 - Facebook : Boutique Lady Mistigris


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OUVERTURE

Filles en aiguille Comme une envie épidermique de se faire tatouer ? Le tattoo féminin prend ses marques et a trouvé son point d’ « encrage » à Strasbourg. Le Petit Atelier de Dermographie de Morgane et Audrey B. nous plonge dans un univers fleuri et coloré. L’une est une tatoueuse romantique inspirée et l’autre une experte beauté, spécialiste du maquillage permanent. Ces techniciennes du pigment proposent de tout et pour toutes, avec une tasse de thé ! Nous, on est piqué au cœur. (C.L.) Le Petit Atelier de Dermographie 21, rue Sainte-Madeleine doucesatine@yahoo.fr 06 01 17 59 11

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NEWS

Ils sont arrivés ! 1. Philipp Plein chez Algorithme Styliste allemand addict au luxe, aux têtes de mort et aux broderies en cristaux de Swarovski. Algorithme 6, rue Gutenberg - 03 88 23 61 62

3. Iro femme chez Ultima Un vestiaire casual et cool, pop-rock et urbain avec une certaine dose de glamour et une nette tendance à l’épure. Ultima 4, petite rue de l'Église - 03 88 21 91 66

2. Kenzo et Joseph au Printemps Dans le très pointu corner Maria Luisa, on se pique cette saison pour les fantaisies de Kenzo (photo) et la simplicité luxe de Joseph.

4. Manila Grace chez Vicino Un premier été à Strasbourg pour cette griffe italienne incontournable côté transalpin et qui risque de l’être chez nous aussi.

Printemps 1, rue de la Haute Montée - 03 69 71 40 75

Vicino 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39


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Fly Naco fly Vous vous souvenez du tote bag « Karl Who ? ». Naco Paris commet des happenings vestimentaires. Une démarche post-punk, expérimentale, que son créateur prend très au sérieux et nous aussi. Sa dernière collection, « Art is Résistance », très underground luxe, vient de rejoindre les rayons arty de la boutique K.Collections, avec des robes et T-shirts à l’imprimé nuages très planant. Une très bonne compagnie pour JC de Castelbajac, autre boy fashion artist et nouvel invité cette saison des rayons de Karine Goldschmidt. (M.C.D) K.Collections Cour Waldner Stephan / 5, rue des Marchands à Colmar 03 89 23 07 06 - www.naco-paris.com

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Straight Caractéristiques d’un minimalisme moderne, les collections de la créatrice allemande Annette Görtz sont épurées et structurées. Tissus techniques (comme ce cuir collé sur néoprène), coupes irréprochables et noncouleurs servent cette esthétique puriste et ce vestiaire radical. Une collection claire mais corsée, inventive et essentielle, à découvrir en exclusivité chez Vicino, une boutique strasbourgeoise plus connue pour sa sélection haute en couleurs. Un contraste aussi contemporain que la sélection audacieuse de Sandrine Meyer qui mélange hardiment les créations de Pianurastudio avec Marc Cain Sports, Luisa Cerano, Liu-Jo, Twin-Set ou Diktons, une toute nouvelle ligne de maille barcelonaise aux couleurs éclatantes. (M.C.D) Vicino 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39

ACCESSOIRES

Grazie mille Fru.it est une marque italienne, créée en 1979 par les trois frères Tombolini, connue pour ses collections tendances, son savoir-faire à l’italienne, son respect des matériaux utilisés et sa connaissance affutée du secteur de la chaussure. De bons points pour Fru.it, qui s’est positionné parmi les marques les plus sollicitées d’Italie. Et une des nombreuses griffes transalpines de Gaëlle, dénicheuse de souliers pas banals, qui nous a sélectionné cette saison, outre ces jolies sandales à résilles métalliques, un panel de boots très rock, enchevêtrés de multi-lanières. (M.C.D) Mona 83, Grande rue - 03 88 23 29 22


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134 Zut ! Lifestyle × Sport


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En pleine gueule PAR ROMAIN SUBLON PHOTOS PASCAL BASTIEN

Bien que le sien soit court, André Panza a un palmarès long comme le bras. Jamais d’états d’âme, une confiance en lui sans bornes, un orgueil à faire pâlir un chef d’armée : André Panza n’a flanché sur rien et a résisté à presque tout. Aujourd’hui, il laisse enfin dormir le warrior pour se consacrer pleinement à sa salle d’entraînement, Panza Gym. Mais on le sait, la bête ne meurt jamais. Bien qu’il soit petit, André Panza était craint par les plus grands. Petit mais costaud, petit mais malin, petit mais courageux, finalement ce qu’il faudrait retenir c’est que peu importe la taille, l’important c’est ce que l’on en fait. « J’avais un physique de fou et un mental très fort. Pour être performant quand on est petit comme moi, il faut user d’autres arguments. J’ai plus de mille combats et je n’ai pas trop la tête amochée. Mes mains sont toutes cassées, mais mieux vaut mes mains que la tête de mes adversaires, crois-moi. » André Panza a l’un des plus beaux palmarès dans la galaxie française des sports de combat. Et ce palmarès, il l’a construit à la force de son poignet (qui a la circonférence de ma cuisse). Certes, André est un enfant de la balle, un samouraï : son père (Clément Panza) fut un des grands maîtres judokas, qui a aussi importé l’aïkido en France, sa maman n’était pas en reste de ippons, sa sœur a été vice-championne du monde… Sa route était toute tracée et André l’empruntait à vive allure. Trop vive. Bim ! L’accident de moto à 19 ans, celui qui vous broie un genou mais surtout une vie. « L’année de ma blessure a été un long plongeon. C’était dur, j’étais mal. Je ne vivais que par mon corps, les combats et

la compétition. Tout s’écroulait. Ma vie, c’était être champion. J’ai toujours été un warrior. » Un guerrier ne peut mourir qu’au combat. Un soir devenu un soir comme les autres, à errer sans ne plus pouvoir fouler le ring, baisser la corde pour se relever et toiser son adversaire, un soir triste et quotidien, André est agressé dans la rue. « Il a fallu que je me défende. J’ai vu que ma jambe tenait, et si elle tenait dehors, c’est que je pouvais retourner sur le ring. » Celui que l’on avait condamné à mort pour le sport renaissait de ses cendres. Trois mois plus tard, il remporte le titre de champion de France et, dans la foulée, s’impose à l’Europe avant de poser ses gants sur le toit du monde. L’ascension est fulgurante, irrésistible. Elle était évidente, surtout. Autre évidence : André Panza est hors circuit. Autodidacte, chercheur, pluridisciplinaire (kick-boxing, boxe anglaise, boxe française, judo, full contact), il ne rentre dans aucun moule. Et s’il y rentre, c’est pour le casser. Florilège : « Je n’ai jamais eu d’entraîneurs, ou des fictifs : j’ai baroudé. J’ai pris mon sac, mon kimono et mes gants et j’ai sillonné l’Europe pour apprendre. / J’ai fait des stages. J’ai appris comme ça. En plus du judo, j’ai toujours pratiqué d’autres disciplines. / Comme j’étais un autodidacte

et pas un produit de la formation, je n’ai jamais été très aimé par la Fédération, j’ai toujours un peu été l’homme à abattre. Mais comme je ramassais tous les titres, ils étaient bien obligés de m’aimer. » Il n’y a pas d’amertume dans ses propos, juste de l’orgueil. Et il ne faudrait pas confondre. De l’arrogance, aussi ? « J’ai parfois dégagé beaucoup d’arrogance, oui, en annonçant comment j’allais mater mes adversaires par exemple, mais j’étais vraiment plus fort que la moyenne. » André Panza dégage la force de ceux qui ont posé la première pierre de leur propre édifice. Pourtant, quand, comme lui, on a un papa qui était un grand combattant autant qu’un grand sage, on se dit qu’il a forcément été une source d’inspiration, un modèle à suivre ou contre lequel se construire. « Mon père et moi n’avons jamais été en compréhension. » Un temps de silence s’impose. « Il venait voir mes combats, il était assez fier je crois, mais on n’a jamais vraiment connecté sur ces choses-là. Il était assez extérieur à mes choix. Et même quand j’étais dans le judo, j’avais déjà ma façon de faire. J’ai toujours été un chercheur. Mon principe ? C’est la remise en question perpétuelle. Je ne suis pas fermé à d’autres points de vue et pour cause :


136 × Sport André Panza

je n’ai pas de système. Mon système c’est l’anti-système. J’ai toujours pioché dans les différentes disciplines, je reste ouvert à chaque proposition. Et ça me permet d’inventer des coups, des enchaînements. » A-t-il eu un modèle ? Un combattant qui l’a marqué, une rencontre, Rocky, que sais-je ? « Non. Moi, j’ai marqué une génération. Par les coups que j’ai inventés ou la puissance que j’ai pu dégager. Mike Tyson a un peu été une référence, mais depuis que j’ai appris qu’il était camé ce n’est plus le cas. On n’a pas besoin d’avoir été dans le caniveau pour être champion. Une de mes fiertés est d’avoir formé des gens sans qu’ils ne sortent forcément du caniveau. Sandra Geiger a été championne du monde de boxe anglaise en ayant Bac +5. » La compétition est au cœur du système Panza. Officiellement, il n’a disputé que 114 combats. En réalité, il a été plus prolifique : « J’ai combattu dans de nombreuses disciplines, tous mes combats n’ont pas été recensés. » D’une certaine façon c’est mieux ainsi. Il ne faudra pas affoler les compteurs dans des proportions trop hors normes. Parce que le pouvoir spécial de Panza, que l’on surnommait Docteur K.-O., n’est pas son punch mais sa longévité. « Le combat est un jeu d’échecs. Le physique n’est pas le plus important, moi j’ai toujours travaillé sur la longueur, pour ne pas me casser trop vite. J’ai duré plus de trente ans, j’ai 54 ans et mon dernier combat c’était à 44 ans. J’ai vu des bons gars, mais ils ne durent pas. J’en ai vu démarrer après moi et finir avant moi. » Comment peut-on décider d’arrêter quand on est allé si loin ? La création de la Panza Gym (salle d’entraînement made in Panza, créée il y a bientôt 30 ans et dans laquelle il entraîne aussi bien de futurs champions que des graphistes ou des experts comptables) est une transition idéale, l’équilibre parfait entre la préservation de soi et l’entretien de son désir pour le ring. « Dans l’idée, oui, c’est plutôt mourir sur scène. J’ai mis 10 ans à arrêter le combat. Alors de là imaginer arrêter la carrière d’entraîneur. Arrêter de combattre a été un moment très dur. Et c’est encore délicat ! Tous les gars

qui m’ont battu je les ai chopés en revanche et je les ai atomisés. » Tous ? « Il en reste un qui m’a battu et qui n’a m’a pas encore accordé de revanche [mâchoire crispée, ndlr]. On s’appelle au téléphone de temps en temps mais il ne veut pas. On n’aurait pas le droit en France, à cause de l’âge. » L’orgueil, bon sang ! Mais ce type quand même, qui l’a battu et lui refuse sa revanche, André Panza ne va pas le laisser prendre la poudre d’escampette trop longtemps, si ? « Mon dernier combat n’est jamais vraiment mon dernier combat. S’il m’accorde la revanche qu’il me doit, je remets les gants. C’est un mec plus lourd et plus jeune mais je m’en cogne. C’est un guerrier fou aussi, un des plus forts thaïlandais de l’époque, il voudra un jour j’en suis sûr. Et là, je monterai sur le ring. » La bête ne meurt jamais !

Panza en quelques chiffres Palmarès — 114 combats (officiels). 109 victoires dont 87 par KO ou abandon. Principaux titres — 6 fois Champion du monde de kick boxing. — 2 fois Champion du monde de boxe française. — 1 fois Champion du monde de full contact. — Ceinture noire de judo, 4e dan. — Directeur technique National de la Lutte contact. — Star du jeu vidéo Panza Kick Boxing sorti en 1990.


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La boxe pour tous Cela fait bientôt trente ans que la Panza Gym est un haut lieu de la boxe en Alsace – et hors les frontières. Chaque jour, chaque heure presque, elle voit cohabiter les apprentis champions, les pros confirmés et les amateurs ou pratiquants loisirs dans un joyeux melting-pot. Et pour touiller le tout, y a l’chef André Panza.

Bien avant que le quartier du Neudorf ne se développe au point de susciter l’œil envieux des bobos strasbourgeois, la Panza Gym se dressait fièrement, là, en plein cœur de la rue des Carmes. Cela fait presque trente ans. Pour mémoire, il y a trente ans, les Goonies sortait au cinéma et Cynoque disait je t’aime à Choco, Emile&Images trustait la première place du Top50 avec leurs Démons de minuit, sous la présidence de François Mitterrand. Une autre époque. « Au départ, je n’avais pas de salle, je n’avais d’ailleurs jamais eu de professeur, je suis un autodidacte. Je m’entraînais au Centre Universitaire de judo chez mon père. Mais il me fallait ma salle, d’autant que je donnais déjà des cours à 18 ans grâce à une dérogation ministérielle qui m’avait permis d’obtenir mes diplômes. Au départ, je n’avais qu’une partie de la salle puis j’ai agrandi… Quand les gens s’en allaient, je rachetais un bout de la salle… » Aujourd’hui, la Panza Gym c’est « une surface de 1200 m2, qui propose de nombreux arts martiaux et sports de combats, mais aussi des cours de gymnastique collectifs adaptés à tous les âges et à tous les niveaux, soit plus de 40 cours par semaine ! » (dixit le site). Quand on rentre dans ce temple de la tatane, il ne faut pas longtemps pour comprendre où l’on est. La musique dance ou techno (les puristes qui soulèvent de la fonte comme on boit des bières sauront faire la distinction) crève les baffles, les cling des barres de fer couvrent à peine les soupirs de ceux qui tractent et qui tractent et qui tractent.

Puis, au bout de la salle de musculation, un escalier en fer. En haut ? La salle made in Panza. Des sacs, des tapis, des rings, la même musique pour tous et, cœur du dispositif, un André Panza jamais aussi à l’aise qu’en short-débardeur, prêt à balancer la phrase qui claque, la vanne qui gratte, l’encouragement qui flatte. Ça va vite, ça boxe, ça enchaîne, et tout le monde se mélange. C’est qui elle ? « Elle bosse dans une administration, elle vient se défouler deux fois par semaine. » Et lui, qui sue mais repart au charbon ? « Il est chef d’entreprise, il a commencé il y a trois ans. » Et elle, qui a l’énergie d’un enfant et la puissance d’un lion ? « Elle est vraiment prometteuse, elle a déjà quelques combats à son actif et sa marge de progression est très grande. » Un grand clac ! résonne, puis un autre, puis plusieurs autres dans un temps plus rapproché. Deux professionnels s’entraînent un peu plus loin ; feinte de front kick > front kick / feinte de genou > genou / coup de pied arrière. Bam bam bam ! À côté d’eux, des enfants gants aux poings, certains ont pour papa André Panza… La famille au sens large. La Panza Gym est un lieu de tous les possibles, où la boxe est envisagée avec autant de diversité que ceux qui la pratiquent. « Je suis fier de ça, dit André Panza. Ici, on ne regarde pas le niveau de l’autre. Tout le monde se dépense, vit la boxe comme ça lui plaît. Et ceux qui veulent aller plus loin, ceux qui peuvent aller plus loin, je les prends sous mon aile. Mais attention, il y

a une règle d’or ! Je ne fais pas monter n’importe qui sur un ring. Il faut qu’il soit prêt. Et ceux qui le sont, je fais attention à ce qu’ils ne se précipitent pas, qu’ils ne cassent pas. L’important, c’est de durer. » Fin de la séance. Tout le monde n’est pas égal face à la transpiration. Demain, les courbatures seront plus ou moins violentes. Mais chacun y retournera. Avec dans l’idée d’y mettre une bonne tatane à ce sac qui ne pleure jamais. Panza Gym 21, rue des Carmes à Strasbourg www.panza-gym.com


138 × Sport André Panza

Enfant du ring Dans la famille Panza, je demande Angelina. Déjà plusieurs fois titrée, la fille d’André est en bonne place pour tenir le rang familial dans la boxosphère. Son avenir s’écrit avec des gants et sûrement pas en pointillés. Portrait d’une héritière.

Que l’on naisse dans un chou ou sur un ring… Angelina Panza avait des gants aux poings avant de d’ouvrir seule sa première compote. Forcément, c’est formateur. Pourtant, Papa Panza refusait de pousser sa fille sur le ring : « Je ne l’ai jamais forcé à mettre les gants, à aimer le combat. C’est elle qui s’est prise au jeu et qui en a voulu toujours plus. Aujourd’hui elle m’impressionne. » Angelina confirme, avec beaucoup de douceur dans la voix : « Papa ne m’a jamais forcé, c’est vrai. Il a toujours été là pour m’accompagner. Mais c’est vrai que toute la famille a baigné là-dedans. Je suis née sur un ring… » Angelina, qui va bientôt fêter ses 17 ans, garde la tête sur les épaules autant qu’elle maintient sa garde. « Pour moi il est important qu’elle travaille bien à l’école et consacre du temps à ses études », dit papa Panza. « Et quand elle est sur le ring c’est une lionne, elle est déjà très forte », reprend coach Panza. Angelina est en 1ère Economique et Social et elle concède volontiers que « ce n’est pas simple d’amé-

nager [s]on emploi du temps ». Alors, il est où l’horizon ? « Je rêve de participer aux prochains Jeux Olympiques, en 2016 à Rio. Mon autre objectif est de devenir professionnelle. » Angelina Panza, qui a déjà plusieurs lignes à son palmarès (championne de France en boxe anglaise, kickboxing et boxe thaï) règle son pas sur le pas de son père. « Quand on me voit combattre, on me dit souvent que je lui ressemble. J’ai le même goût que lui pour toutes les disciplines, ça permet de varier ma technique et de surprendre mes adversaires. »

Dans la famille Panza, l’œdipe se règle-t-il sur un ring ? « J’ai déjà mis les gants contre mon père, mais il retient les coups… Il ne va pas m’assommer tout de suite ! On a toujours su distinguer nos relations père / fille et coach / élève, mais je pense que c’est dur pour lui quand il me voit sur un ring. » Et si c’était Angelina était la première à mettre K.-O. André ?


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140 Zut ! Lifestyle × Sport


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Toujours un coup d’avance PAR SÉBASTIEN RUFFET PORTRAIT PASCAL BASTIEN

Par l’intermédiaire de Quarterback, Denis Naegelen est le GO des IS, les Internationaux de Strasbourg. Par le passé, l’ancien joueur de tennis a participé à la révolution de son sport, plus en coulisses que sur les courts. On lui doit quelques coups d’éclat, qui sont restés dans la mémoire collective des amateurs de sport.

Il a fait la couverture de tous les magazines du monde et vous ne le savez même pas. En fait, ce n’est pas la tête de Denis Naegelen qui a orné le Times, le Daily Telegraph, Tennis Magazine, et peut-être même l’Asahi Shinbun. C’est celle de Boris Becker, vainqueur à 17 ans de Wimbledon. Vous êtes perdu ? Voici le chaînon manquant… Au début des années 1980, l’Alsacien Denis Naegelen navigue depuis quelques années autour de la 150e place mondiale. Déjà très affûté et critique sur la révolution médiatique qu’est en train de connaître son sport, il est « repéré » par le boss d’Ellesse, la marque italienne fondée par Léonardo Servadio (L.S. = Ellesse… capito ?). En gros, il lui avait expliqué, lors d’un repas, qu’il ferait mieux de laisser tomber les meilleurs joueurs au comportement discutable pour sponsoriser des athlètes moins bien classés, mais qui véhiculaient une belle image. 1984. Monte-Carlo. Naegelen : « Mes sources en Allemagne m’indiquent un jeune prodige. Le marché allemand, ça t’intéresse ? » Servadio : « Tout m’intéresse. » Dans la journée, celui qui est alors conseiller technique d’Ellesse va jeter un œil à la rencontre du jeune Boris. Verdict ? « Sur terre battue, c’est pas encore ça, mais il frappe plus fort, court plus vite, et voit plus vite que les autres. » Dans la nuit, l’inénarrable Ion Tiriac, qui fait alors partie de l’équipe Ellesse, fait signer le petit

Becker. Un an plus tard, celui-ci remporte le Grand Chelem londonien, un bandeau Ellesse dans les cheveux. Quand il soulève son trophée, les photographes du monde entier sont évidemment là. « Depuis ce jour, je suis un héros chez Ellesse », souligne malicieusement Denis Naegelen devant un verre de Pinot Noir. Le coup de communication est énorme. De Jean-Paul Loth à Patrice Dominguez Cette anecdote est tout le symbole de la vie et de l’œuvre de Denis Naegelen, le petit Haut-Rhinois qui prenait son train deux fois par semaine pour monter à Strasbourg prendre des cours au Lawn Tennis Club sous la houlette de Jean-Paul Loth. Des coups, des tentatives, quelques échecs et de grosses réussites ont jalonné un parcours à l’ombre du grand public, mais au plus près des grands carnets d’adresses de ce monde. Comme je vous sens attentifs, deuxième exemple. Après 12 ans chez Ellesse et un passage chez Dunlop, Naegelen fonde avec Patrice Dominguez une boîte d’événementiel, sobrement et très justement baptisée « Dominguez Naegelen Sport Production ». Nous sommes en 1985 et, très vite, ils sont chargés d’organiser un événement au Palais Omnisports de Paris Bercy, fraîchement inauguré par l’épreuve cycliste des Six Jours de Paris. Forcément, ce sera du tennis. « On se dit tout de suite qu’il nous faut des pointures… On veut McEnroe, Edberg, Noah, Leconte… »

Le président de la FFT, Philippe Chatrier : « En gros, vous voulez organiser une exhibition ? Vous savez que je suis contre. » Naegelen : « C’est pour l’inauguration de Bercy, c’est pas vraiment une exhibition… » Chatrier : « C’est non. » Le maire de Paris de l’époque, Jacques Chirac, prend alors son téléphone. Chatrier rappelle Naegelen. « Faites ce que vous voulez, mais ne comptez pas sur moi pour vous filer un coup de main. » Le résultat : « Un énorme succès. Et pour la première fois, on a vu des panneaux publicitaires tournants à la télé ! » Ce qui n’a pas été sans âpre négociation… Dans la décennie qui suit, Denis Naegelen va côtoyer les grands publicitaires comme Jacques Séguéla. Revendue à Havas en 1989, DNSP va revivre sous le nom de Quarterback et Naegelen va alors collaborer plus étroitement avec Pierre Barthès, ancienne gloire du tennis français. En 1996, Denis Naegelen décide de reprendre sa vie en main et rachète Quarterback à Havas. « C’est le début de l’indépendance… », avec ses avantages et ses inconvénients. En 1998, il décroche le budget Danone sur la Coupe du Monde de football. « On est parti de très loin, parce que derniers, et on a fini 2e au baromètre des marques. Dans la foulée, on crée la Danone Nation’s Cup, le plus grand tournoi de foot du monde pour les 10-12 ans. » Un événement devenu incontournable, qui donne au groupe une image fondée sur de belles valeurs, et


142 × Sport Denis Naegelen

ce à travers le monde entier. Encore un coup. Danone, qui continue par ailleurs de produire un tournoi « interne » au groupe en réunissant des équipes de salariés de partout dans le monde, et fait de Quarterback « le deuxième acheteur de maillots de foot en France derrière Décathlon » ! Aujourd’hui, avec ses 20 salariés permanents, l’agence d’événementiel sportif produit directement les Internationaux de Tennis de Strasbourg (inscrits au circuit WTA) et fournit des prestations sur les plus grands événements sportifs de la planète. La marque du destin Tout cela aurait pu s’arrêter bien avant. En 2008, les médecins lui diagnostiquent un cancer de la moelle osseuse. Neuf mois d’hôpital. Loin d’entrevoir le bout du tunnel, Denis Naegelen perd encore un peu plus la lumière quand les médecins lui annoncent cette fois que trois tumeurs sont venues se nicher contre les parois de son cerveau. Après un traitement de la dernière chance, l’ancien tennisman est déclaré guéri en 2009. Et qu’on ait la foi ou non, le terme « miracle » s’impose. L’occasion pour lui de reconsidérer sa vie, et naturellement son propre destin. Flashback : retour sur la terre battue du Lawn TC de Strasbourg, remplacée depuis par le bâtiment du Conseil Régional d’Alsace. Le petit Denis était plutôt doué. Au tennis et à l’école. « C’est une richesse et contrainte à la fois d’avoir le choix. À l’époque, le tennis, ce n’était pas un métier. Et combiner tennis et études, c’était difficile. » Malgré un talent certain, Denis Naegelen n’est donc pas du tout sûr de s’investir à fond dans le tennis. Mais quand même. La passion est là. « C’est important d’avoir une passion, ça donne un cap. » Alors en 1969, direction le premier tennis-études de France, à Nice. Toujours avec cette certitude que le tennis ne sera jamais un métier, alors que l’ère Open vient de s’ouvrir en 1968, Denis Naegelen s’inscrit en école d’ingénieur (école de mécanique et d’électricité). Et puis l’armée. De Joinville à l’Australie Comme il fait encore partie des meilleurs sportifs français, direction le bataillon de Joinville. « On se rend compte avec mes amis que les footballeurs ont des permissions pour les rencontres internationales… Mais en tennis, tous les tournois sont internationaux ! » Comme tous les

tennismen, il est enrôlé dans la marine – « Allez savoir pourquoi ? » –, mais il va donc vite échapper à son service. Militaire. Bien sûr. « On décide de s’inscrire sur la tournée australienne qui précède l’Open d’Australie… Et on obtient nos 5 semaines de permission ! » Sur cette tournée, Naegelen découvre le jeu sur gazon et va taper quelques balles avec un certain Frank Sedgman. Attention, minute culture. Joueur de tennis australien né en 1927, Frank Sedgman est entré au Tennis Hall of Fame en 1979. Dans l’immédiat après-guerre, il va se forger un palmarès phénoménal en très peu de temps : de 1949 à 1952, il compile 22 titres du Grand Chelem en additionnant simple (5), double (9) et double mixte (8). Ajoutez-y 3 Coupe Davis, un café, et l’addition ! Et donc Sedgman va prodiguer un fameux conseil au jeune Naegelen : « Sur herbe, baisse ton cul. » Certes, la citation a sans doute perdu à la traduction, mais l’intention est là. Naegelen : « Sur herbe, le rebond est très bas, et je ne me déplaçais pas très bien. Il fallait beaucoup plus fléchir… » Finalement, ce conseil réussit à l’Alsacien lors de l’Open d’Australie : il sort des qualifications et passe deux tours dans le tableau final ! « Je ne recevais pas de sms, mais des télégrammes tombaient tous les

soirs ! Ce qui est certain, c’est que mon tennis a passé un cap cette semaine-là. » Et l’assurance, désormais, que le circuit professionnel, c’est pour lui. Durant dix ans, Denis Naegelen va donc arpenter les courts du monde entier. « On s’enrichit humainement, on visite, on découvre. À l’époque, on gagnait juste assez d’argent pour vivre et profiter de la vie. On ne mettait rien de côté. À la fin de ma carrière, à 32 ans, je n’avais pas un rond, mais par contre, j’avais réfléchi. » Réfléchi notamment au fait de disposer d’un contrat publicitaire « surévalué », selon ses termes, au regard de son classement. « Le 5e Américain par exemple, tout le monde s’en foutait, alors qu’il était 10e mondial… Moi j’étais 130e, mais j’étais dans les meilleurs Français… Du coup, j’avais des sponsors que des joueurs mieux classés n’avaient pas ! » La boucle est donc bouclée. Fort de son expérience sur le circuit et de cette réflexion poussée sur le monde de la communication et du marketing sportif, Denis Naegelen voit très vite la direction à suivre… Chez Ellesse d’abord, puis Dunlop, puis…


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144 × Sport Les Internationaux de Strasbourg

Alizé Cornet La meilleure des ambassadrices La Niçoise tenante du titre fera bien partie du tableau des IS. « Nous voulions nous assurer la présence d’Alizé côté français et d’Andrea Petkovic côté allemand, souligne Denis Naegelen. Deux fortes personnalités importantes pour notre tournoi. » Alizé Cornet, 22e mondiale au moment où ces lignes sont écrites, est proche du meilleur niveau de sa carrière. Elle a notamment fait une finale à Dubaï en sortant quatre joueuses du Top20, dont la n°1 Serena Williams ! Malheureusement, les Williams, c’est comme les guêpes autour du dessert, il y en a toujours une pour vous pourrir la vie, et Vénus est donc venue triompher en finale, là où Serena avait échoué face à la frenchie. Alizé Cornet aime Strasbourg. N’ayons pas peur des mots. « Je dirais que le tournoi de Strasbourg est avant tout un tournoi chaleureux. Les personnes responsables de l’organisation sont très accueillantes et sympathiques, ce qui en fait un endroit où les joueurs se sentent comme chez elles. Le fait que le tournoi soit éco-responsable en fait aussi quelque chose d’unique. J’essaie de faire attention autant que je le peux, surtout quand je suis à la maison, car cela se révèle beaucoup plus difficile en déplacement… c’est pour cela que cette initiative de tournoi écolo me ravit ! » Ce qui séduit la Française, c’est aussi la possibilité d’évoluer devant le public français – « un peu plus », ce serait bien – et de pouvoir se préparer à l’échéance ultime pour les tricolores : Roland-Garros. « La qualité de la terre battue m’avait agréablement surprise l’année dernière. Malgré la pluie très présente sur la semaine, les terrains étaient toujours nickels et séchaient extrêmement vite. C’est une parfaite préparation. »

Internationaux de Strasbourg 2014 Toujours plus écolo ! Un tournoi vert. Rassurez-vous, la terre battue reste ocre – Ion Tiriac* ne traîne jamais du côté de Strasbourg – et les balles jaunes. « L’éco-responsabilité, c’est un engagement difficile », précise d’emblée Denis Naegelen, le patron des IS. « Ça coûte forcément un peu plus cher, parce qu’on va par exemple choisir les fournisseurs en priorité sur ces critères-là. Cela nous a coûté 10-15% plus cher au début, mais aujourd’hui, avec l’expérience, on arrive à ajuster les prix. Ce qu’il faut dire, c’est que personne avant nous n’avait organisé d’événement sport éco-responsable. » Il a donc fallu essuyer quelques plâtres, et, en gros, payer pour apprendre. En 2014, les véhicules ne seront plus seulement hybrides, ils seront électriques ! Les bâches seront en plastique recyclé, et si vous prenez le tram pour venir, on vous fait une ristourne de 3 euros sur votre entrée. Durant la semaine, 2000 repas vont être

servis dans les loges : « Des produits de saison, de la région, et bio si possible. » Malgré tout cela, les IS réussissent le pari d’une politique tarifaire attractive. La volonté d’un homme passionné de tennis : « Je préfère avoir des gens qui aiment le tennis en tribune. » Et en plus de l’environnement, les IS permettent d’aider deux fondations : l’Institut du cerveau et de la moelle épinière de la Pitié-Sapeltrière, et l’Agence régionale d’aide aux handicapés moteurs. Quant à l’ambiance pré-RolandGarros, on la ressentira avec les inévitables chapeaux de paille, très marqués « Porte d’Auteuil ». Sauf qu’ici, ils sont en papier recyclable. *Le patron du tournoi de Madrid avait opté en 2012 pour une terre battue bleue afin de donner une meilleure visibilité de la balle à la télévision. Il avait été désavoué par les joueurs et joueuses eux-mêmes.


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147 CUISINE NATURE

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PAR CÉCILE BECKER PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN ILLUSTRATIONS LAURENCE BENTZ

Elle est chef de la cuisine du restaurant et caviste Jour de Fête. Il a ouvert le restaurant À bout de soufre. Ils sont cavistes Au fil du vin libre. Tous sont sensibles aux bons produits, à ceux qui les cultivent et ne jurent que par les vins naturels. À contre-courant de la surconsommation, ils sont libres, indépendants et s’expriment pour et par le goût.

Dans une région aux fortes traditions vinicoles et gastronomiques, rien n’empêche l’arrivée de nouvelles tendances, si elles sont synonymes de qualité. La bistronomie est de celles-ci, poursuivie comme une ombre par une réputation branchée estampillée « parigote », que Strasbourg peut désormais se vanter de perpétrer. De branché, pourtant, la bistronomie n’a pas grand chose, si ce n’est un goût pour un aménagement intérieur plutôt vintage et cosy. Comment décrire alors cette nouvelle cuisine, basée sur le bon sens et des principes qui ne datent pas d’hier ? Souvent arrosée de vins nature – car les chefs de file de ce mouvement, comme Inaki Aizpitarte du Chateaubriand ou Bertrand Grébaut du Septime, sont sensibles aux produits bien faits –, elle pourrait porter ce même adjectif. Une cuisine nature, qui va chercher ses produits chez le voisin, vérifie l’origine de ses viandes et poissons,

ne surcharge pas ses assiettes, va à l’essentiel, remet au goût du jour des produits oubliés et s’inspire d’idées et d’assaisonnements venus d’ailleurs. Une cuisine, comme le vin, très sensible à la matière première, aux saisons, à l’environnement, et intimement liée aux producteurs. Aussi imprégnée d’éthique, elle va de pair avec un bon verre de vin produit dans le respect de la nature, parfois avec la lune, et vinifié sans sulfites (ou si peu). À Strasbourg, Jean Walch et sa cave Au fil du vin libre défendent ces vins vivants, quand Agata Felluga, nouvelle chef du restaurant et caviste Jour du Fête, lie verre et assiette et Geoffray Deshayes, patron du restaurant A bout de soufre, valide l’idée du bonheur d’être curieux pour apprécier ces vins. L’un ne va pas sans l’autre : cuisine et vin nature, unis contre la malbouffe.


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149 CUISINE NATURE

L'AFFRANCHIE Les principes d’une cuisine cocorico incorruptible se voient chamboulés par une bande de chefs trentenaires centrés sur le produit, locavores et soucieux de l’environnement. Autodidacte, Agata Felluga, 32 ans, l’actuelle chef du restaurant (et caviste !) Jour de Fête pratique ce bistrot d’auteurs – évitons la guindée « bistronomie » – en complicité avec un large choix de vins natures.

Tout frais, tout juste livrés de Saint-Jean de Luz dans leurs boîtes en polystyrène, les 32 kilos de poissons et fruits de mer s’étalent, impassibles, un peu partout dans la cuisine de Jour de Fête. Des palourdes au corps translucide, brillant et charnu, des barbues épousant de tout leur long le plat des bacs ou des maquereaux à la peau argentée et bleue. « Un poisson très fragile, pas très prisé en Europe parce qu’il a un goût très prononcé », explique Agata Felluga. C’est justement ce qui l’intéresse : maîtriser ce goût, l’associer, rendre ses lettres de noblesse à ce poisson trop vite relégué en conserves, au fond des placards. À l’heure de la découpe, Agata Felluga ne sait pas encore comment finira l’animal dans l’assiette, elle laissera parler ses envies et celles de son second : Hugo Hint. On retrouvera notre maquereau en entrée, mariné à froid, sublimé par du jambon des Aldudes et d’une touche de radis vert, ou en filets, surmonté de champignons de Paris, couché sur un lit de riz japonais. Sobre, sans chichis, centrée sur le goût, avec « que du bon » : c’est la cuisine que Frédéric Camdjian, le big boss de cette cave à manger, souhaitait en ouvrant Jour de Fête. Exilé de Paris, il emmène avec lui Irène Lassus – ancienne chef des Petites Sorcières aujourd’hui racheté par Ghislaine Arabian –, qui construit l’identité culinaire du restaurant, puis la transmet Agata, avant de repartir sous les cieux parisiens. C’était le deal et le pari est réussi.

Bistronome ? Aujourd’hui, Agata poursuit cette recette qu’elle connaît bien, pour l’avoir pratiquée au Chateaubriand à Paris. En tant que chef de partie, elle a œuvré pendant plus de quatre ans aux côtés d’Inaki Aizpitarte, fer de lance de cette nouvelle génération de chefs qu’on a vite affiliée à la veine hype de la bistronomie. Est-elle elle-même bistronome ? Oui, si on la considère comme se plaçant au juste milieu entre la modestie du bistrot et la gastronomie de haut vol. « Je préfère que l’on parle de cuisine simple, précise Agata, de beaux et bons produits bien travaillés ». Discrète et humble, son récent titre « Rising Star » (étoile montante de la cuisine en Europe) attribué par le prestigieux magazine Four et sa présence sur les radars du Fooding ne changent rien à sa façon d’être. Soucieuse de « faire bouger la cuisine ailleurs qu’à Paris », elle a choisi Strasbourg pour sa sérénité et garde ses principes : ne jamais surcharger ses assiettes, suivre les saisons, proposer des produits méconnus et, surtout, travailler avec des producteurs, souvent amis, en évitant les intermédiaires. « Du moment que tu choisis de travailler localement, d’éviter l’agriculture intensive, tu changes quelque chose, explique Agata Felluga. Mine de rien, c’est un choix politique. C’est à nous de le faire mais aussi au client de se diriger vers des restaurants qui ont une conscience. » En cliente, Agata Felluga cite le Baratin à Paris et sa chef Raquel Carena comme référence ultime et évoque, tout sourire et papilles frétillantes, Le Coin des Pucelles à Strasbourg.

Mets-vins Puisqu’une assiette sans vin est décidément chose absurde, le dénominateur commun de ces tables est aussi de proposer une sélection de vins natures à en perdre la tête (sans la migraine). À Jour de Fête, c’est le quotidien de Frédéric et de son collègue Pierre Glista à la cave, d’Agata accompagnée d’Hugo, son second. « On élabore les plats en fonction des vins et vice versa, chacun propose ses idées. L’accord mets-vins est très important pour moi. J’aimerais même pouvoir faire plus pour que tout soit intimement lié. » Cette culture mets-vins, elle l’a construite dès ses débuts. Dans les cuisines d’Alain Senderens, homme sensationnel de l’accord verre-assiette, notamment connu pour avoir rendu ses étoiles, mais aussi aux côtés d’Alexandre Jean, sommelier de l’Astrance. Le parcours d’Agata est parsemé de préceptes über-gastronomiques et de la majesté des étoiles dont elle a su s'affranchir en gardant l'essentiel : une bonne table doit rester accueillante et conviviale. De Pascal Barbot, chef de l’Astrance, « un génie » et l’un des grands chefs avec qui elle a travaillé, elle retient surtout « la gestion de l’humain, l’importance de l’échange dans une équipe et le dressage d’une assiette ». Le reste, elle n’y comprend pas grand chose : « Je suivais des fiches, je regardais, je refaisais, j’appliquais. C’est seulement aujourd’hui que je réalise à quel point certains gestes et certaines cuissons m’ont marquée ».


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Chelidonichthys lucerna (Galinette)

Ruditapes decussatus (Palourde)

Scomber scombrus (Maquereau)

Du vin, naturellement ! L’envie comme moteur Elle qui n’a pas fait d’école continue à Jour de Fête de s’affranchir des limites qu’elle se pose elle-même. « Je ne sais pas faire de fondue de poireaux, c’est Hugo qui me l’a appris. Si je veux faire un dessert avec du pamplemousse et que je connais mal ce produit, tant pis, je laisserai parler mon envie », dit-elle. Une cuisine au ressenti guidée par une histoire construite de coïncidences. Elevée à Rome par des parents biologistes pratiquant la cuisine française et macrobiotique, elle ne sait, à l’époque, même pas préparer d’omelettes. C’est donc vers l’histoire de l’art puis le cinéma qu’elle se dirige. Rien à voir, à moins de savoir lire entre les lignes : elle cherche le beau, aime les extrêmes et suit ce que ses viscères lui dictent. Des qualités essentielles en cuisine et communes à l’art. À 23 ans, elle quitte Rome, abandonne tout pour Paris sur un coup de tête. Avec une amie de son école de cinéma, elle parle « bouffe ». La cuisine finalement, pourquoi pas ? Elle lui donne l'adresse d'un restaurant à Paris, et Agata file. Le lendemain, elle est embauchée et passe un an à la Trattoria Bocconi où elle apprend à tenir un couteau, mais pas encore à parler fran-

çais. Son seul repère sera les noms des aliments en latin. La suite ? Les étoilés, le Chateaubriand, les heures qui s’enchaînent, la course, les engueulades en cuisine, les remises en question, la fatigue et en un an, patatras ! Un coup de foudre, Strasbourg, un mariage [avec le photographe de cet article, oui, félicitations, ndlr] et Jour de Fête. Ici, elle sort la tête du guidon, prend le temps, souffle et réfléchit sans cesse sa cuisine. Non cette fois, c’est promis, elle n’enverra pas tout valser. Jour de Fête, restaurant et caviste 6, rue Sainte-Catherine Ouvert du mercredi au vendredi de 12h à 1h, le mardi de 14h à 1h et le samedi de 18h à 1h

Si le parcours d’Agata Felluga est jalonné d’heureux hasards, il en est un qui fût de bon augure. Arrivée chez Jour de Fête, elle retrouve dans leur sélection trois de ses vins nature favoris, découverts au Chateaubriand. Elle nous livre ses préférences, commentées par Pierre Glista, sommelier et serveur de la cave à manger. – Contadino 9, Domaine Frank Cornelissen, Solicchiata, Sicile, rouge 2011 « Un vin tout en finesse qui nous vient des pentes du mont Etna. » – 11 Clou, Domaine Prieuré Roch, Nuits-Saint-Georges, France, blanc 2011 « Un grand vin de Bourgogne au plus près de la nature. » – Goruli Mtsvane, Domaine Tshortauli, Bakurtsikhe, Géorgie, blanc 2011 « Le goruli mtsvane, cépage géorgien, s’exprime pleinement par un élevage en amphore dans la tradition locale, sans le moindre intrant. »


151 CUISINE NATURE

CHEZ JEAN Personnifiée par l'esprit libre Jean Walch, la cave Au fil du vin libre est un passage incontournable pour les curieux et amateurs de vins naturels. « Rien à voir avec les autres cavistes », peut-on lire sur le Net. À raison. Que l’on soit amateur, passionné, viticulteur ou restaurateur, on va Au fil du vin libre pour les vins naturels mais surtout pour Jean. D’ailleurs, on dit qu’on va chercher son vin « chez Jean ». Sans le vouloir, avec pour seule passion les vins naturels, ceux qui les produisent et l’ambition de transmettre, Jean Walch, accompagné de Charly, a fait de son prénom une institution et de sa cave un passage obligé. Chez Jean, on comprend très simplement le charme des vins vivants. On comprend qu’un bon verre peut avoir quelques défauts, que ces vins peuvent changer de goût comme l’on change d’humeur, que ces bouteilles révèlent leur puissance à ceux qui veulent bien se laisser surprendre… On comprend surtout que ces vins sont vivants et qu’on a tort de leur infliger levures, adjuvants, sulfites, tous ces artifices. Les vins naturels sont des vins comme ils devraient l’être. Ancien cuisinier, Jean a les a découvert avec les vignerons et continue d’avancer avec et pour eux. Il les connaît tous, goûte, fait goûter et sait parler de ses 800 références

d’ici et d’ailleurs. Régulièrement, on y croise d’ailleurs ces vignerons alsaciens qui lui ont appris et qui nous apprennent toujours un peu : Patrick Meyer, Bruno Schueller, Christian Binner ou Jean-Pierre Frick. Si chacun a sa bouteille « nature » révélatrice, celle à partir de laquelle tout change, la vôtre vous y attend peut-être, patiemment. Pour l’amatrice que je suis, ce sera le pinot gris Katz’en Bulles, pétillant naturel signé Binner, découvert lors d’une des nombreuses dégustations que Jean organise. Un délice. Sans oublier les beurres Bordier, les saucisses de Manu Chavassieux, les venues de Cyril le mareyeur et d’autres petits trésors. Des plaisirs simples. Au fil du vin libre 26, quai des Bateliers 03 88 35 12 09 www.aufilduvinlivrestrasbourg.com

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Petit Jo domaine Roche Buissière rouge 2011 – 8,70€ Très facile à boire, ce rouge consensuel grenache et syrah s’accorde parfaitement avec les grignotages de saison.

LE + VIF

LE + BARRÉ

Bourgogne aligoté

Pinot noir, Steiner

domaine Vini Viti Vinci Nicolas Vauthier, blanc 2012 – 12,80€

domaine Jean Ginglinger, rouge 2010 – 18,50€

La vivacité de ce vin peut gêner, mais on s’en accommode en le préférant avec du fromage frais ou des légumes croquants.

Un pinot d’exception sans soufre et non filtré qui a provoqué de grandes émotions à l’équipe d’Au fil du vin libre. Un équilibre parfait entre le fruit et l’acidité.


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153 CUISINE NATURE

NOUVELLE VAGUE Amateur éclairé, Geoffray Deshayes, patron du nouveau restaurant À bout de soufre, s’est fait rattraper par sa passion pour le vin nature. « Il n’y a pas que les grands vins traditionnels pour ressentir des émotions », dit-il. Place à la découverte du raisin au naturel associé à des saveurs de saison au léger goût d’ailleurs.

Non, décidément, il n’y a pas deux « f » à soufre. Peut-être parce que des vins naturels, il n’y en a pas deux pareils. Ces vins sans ajout de sulfite (conservateur qui colle mal à la tête) vivent, respirent, changent et nous emmènent à la découverte du raisin dans son plus simple appareil. Les nombreux badauds qui s’interrogent sur ce « f » manquant à la devanture du restaurant À bout de soufre sont du pain béni pour le patron, Geoffray Deshayes. « On m’interpelle souvent sur ce « f », ça me permet d’engager la discussion. Cette curiosité me fait plaisir. J’explique pourquoi, j’explique que ces vins sont libres, qu’ils n’ont pas à se justifier : c’est du raisin. Je n’aime pas l’idée du sommelier qui fait une leçon de vin. » Geoffray Deshayes n’est ni sommelier, ni œnologue, même pas complexé. Et ses vins plaisent aux consommateurs qui n’ont pas d’idées préconçues et immuables sur le vin. Lui-même en a fait l’expérience. Après avoir participé à l’ouverture de L’Épicerie à Strasbourg – où il vit sa première émotion avec un Faugères traditionnel –, déserté l’école d’architecture puis la faculté d’arts plastiques, il suit son amoureuse à Genève. Là-bas, il enchaîne les jobs, met de l’argent de côté et prend le temps de découvrir les vins naturels avec le sommelier Axel Caubet. Une claque, à nouveau avec un Faugères, avec le Tradition du domaine Léon Barral, vin produit en biodynamie. Comme beaucoup de consommateurs de ces vins, il ne peut plus faire machine arrière, ne boit plus que ça, et va plus loin en ouvrant son bar à vins natures. Un succès phénoménal avec son revers forcé : il se retrouve à la gestion, la comptabilité et ne ressent plus aucun plaisir. Il prend sa petite famille sous le bras et décide de revenir à Strasbourg

avec une idée en tête : continuer avec les vins natures mais les associer avec des plats simples et élaborés. « J’ai eu l’impression qu’on buvait trop souvent ces vins avec un plat de charcuterie, j’avais envie de les accompagner avec de la vraie restauration, parce qu’ils le méritent. » Il trouve le local, règle les détails de l’achat, aménage l’intérieur de ses mains et ouvre son restaurant en décembre dernier. Qualité-plaisir L’idée est de se situer entre un restaurant classique et un bar à vins mais de refuser les artifices branchouilles et d’attirer une clientèle friande de découvertes et de goûts. « Je ne fais pas ce métier pour vendre sans réfléchir. Je ne vends pas de l’alcool, je vends du vin. Je ne sers pas d’assiettes sans histoires, elles ont toutes quelque chose à raconter. » Il y met alors en place une démarche globale : de bons produits, bien travaillés, et accompagnés d’une centaine de belles bouteilles. Il se veut l’intermédiaire « entre l’agriculteur et l’humain ». Au sacro-saint rapport qualité-prix, il oppose le « rapport qualité-plaisir », en intégrant aux assiettes qu’il sert ses propres aspirations culinaires. Avec Nastasia Janel au piano, ils élaborent des mets tout en légèreté : des viandes ou poissons servis avec des légumes ou fruits de saison, relevés d’épices et d’herbes, avec beaucoup d’émulsions et une touche japonisante. Si la carte change environ tous les 10 jours, on y retrouve toujours des accords acidulés comme le shirashi de saumon et mangue et sa vinaigrette agrumes, les queues de grosses crevettes réglisse citron vert avec mélange de trois riz et, en dessert, le très apprécié fondant au chocolat et sa crème anglaise au mat-

cha. Chaque entrée, plat ou dessert peut être accordé avec une bouteille ou du vin au verre. Il arrive bien sûr que les clients ne soient pas fins connaisseurs de vins naturels : « J’essaye de ne pas être trop déroutant dans ce cas-là. On a la chance d’être dans une région vinicole, où l’on connaît beaucoup le Riesling et le Gewurztraminer par exemple. Si les gens en sont lassés, je peux leur faire découvrir ces grands classiques autrement. Un vin d’Alsace nature ne sera jamais aussi chargé qu’un vin d’Alsace traditionnel. » Dans une région aux traditions gastronomiques et vinicoles bien établies, Geoffray Deshayes se réjouit de favoriser de nouvelles tendances culinaires basées sur la simplicité et l’ouverture, tout autant que sur l’exigence. Avec un clin d’œil appuyé, il avoue avoir déjà d’autres projets. Une nouvelle vague jamais à courts d’idées, jamais à bout de souffle. À bout de soufre 3, rue de la Courtine 03 90 24 93 25 www.aboutdesoufre.fr Ouvert du mardi au jeudi de 12h à 14h et de 17h à 00h30, le vendredi et le samedi jusqu’à 1h30


154 Zut ! Lifestyle × Miam

Un chef une recette Rien que pour Zut !

Impossible de rester insensible à la cuisine de Richard Meier, le chef franco-vietnamien de La Rivière. Pour Zut !, il nous a concocté une entrée en avant-première, prémices de sa carte de printemps.

Voici une vraie entrée de saison, à la lisière de l’hiver et du printemps, et aux saveurs asiatiques. La truite (bio) est ici préférée à un saumon, pour des raisons de proximité et de fraicheur. Le condiment est à base de citron Meyer, hybride de citron et d’orange ou mandarine récolté de mi-février à début mai, les baies de Sanshö se ramassent à la fin de l’hiver (mais à part s’envoler pour le Japon comme Richard Meier afin d’en rapporter des fraiches, il sera plus aisé de les acheter séchées sur l’e-boutique d’Olivier Roellinger : www. epices-roellinger.com). Quant à la perille, c’est aussi au printemps qu’elle exhale le plus de parfums.

PHOTOS ALEXIS DELON / PREVIEW RÉALISATION MYRIAM COMMOT-DELON

Le poisson est préparé selon la technique du tataki, qui nécessite une cuisson très brève. Pour réaliser ce « cru-cuit », suivant que l’on souhaite le manger froid ou légèrement chaud, on élaborera le condiment avant ou après la cuisson du poisson. Et comme le cru est à manger de préférence par temps froid (ou frais), le printemps est beaucoup plus adapté que la période estivale pour le déguster ! Privilégiez pour cette entrée la partie haute du filet de la truite, beaucoup moins grasse. Coupez le en deux dans la longueur et réservez l’autre partie pour une autre recette.


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Temps de préparation et cuisson : entre 10 et 15 minutes • Des filets de truite bio, levés, désarêtés. Compter pour cette entrée environ 100g / personne • 2 citrons Meyer (à défaut, prendre des citrons verts) • Des baies de Sanshô, un poivre japonais de Wakayama, appelé aussi « poivre citron » • ½ cuillérée à café de sucre Rapadura (dans les magasins bio) • Du piment Shichimi (un mélange japonais de 7 épices – dans les épiceries asiatiques) • De la fleur de sel de Guérande • Quelques feuilles de perille ou shiso, (appelé aussi « sésame sauvage » ou « persil japonais » – dans les épiceries asiatiques)

Tataki de truite aux saveurs dangereuses Poisson - Saisir le filet de truite à la plancha (de préférence sans huile et sur une plancha au gaz). Ne chauffez pas la plancha à plus de 100°. Déposez le filet sur les côtés de la plancha, au maximum 15 secondes, puis « travaillez » le poisson à la main, sans ustensile, pour le saisir comme il le faut, le retourner et le détacher délicatement par petits à-coups sans qu’il n’attache. Si vous n’avez pas de plancha, utilisez un ustensile de cuisson en fonte, chauffez-le bien puis coupez le gaz et travaillez la truite comme précédemment expliqué. Réservez le tataki. Condiment - Pressez les deux citrons Meyer - Réservez trois fins quartiers pour le dressage - Ajoutez une pincée de sucre, le sel, le piment, les baies de Sanchô et quelques zestes de citrons.

Dressage - Coupez le filet en fines tranches de 3 mm - Dressez-le sur une assiette, saupoudrez d’un peu de fleur de sel de Guérande - À l’envi, ajoutez du poivre de Sanchô, posez délicatement les feuilles de shiso, déposez les quartiers de citron sur le côté - Servez à part, dans un petit bol, le condiment de citron Meyer - Accompagnez d’un thé Sencha de Kyoto ou d’un saké Dass


156 × Miam La Rivière

Une recette, un chef PAR JÉRÉMIE DECOOPMAN

Après avoir hautement tenu le “R” dans la Grand’rue, Richard Meier pratique, depuis 2011 une cuisine sans frontières, que l’on pourrait qualifier de fusion à dominante asiatique, si ce label de fusion n’était devenu aussi cliché. Rien de tel à La Rivière, bien au contraire : nous sommes ici en présence d’une énergie distinguée, frottée aux quatre coins du monde, et proposant avec une passion rare une gastronomie très construite, complexe et raffinée. De quoi bousculer en douceur les palais les plus avertis. « Je ne cherche pas à ce que ce soit simplement bon, affirme ce défricheur, mais plutôt à ce que les gens ne restent pas insensibles aux choses. » Un éveil des sens, où, pour renouveler le triptyque baudelairien, tout ne serait que finesse, harmonie et légèreté. L’accueil, assuré par l’hôte, procure un sentiment d’équilibre entre une attention soutenue et une chaleureuse distance, cérémonielle, mais sans excès d’affectation. Ce qui met immédiatement à l’aise, malgré le risque d’être un peu dérouté par l’éclectisme d’une déco à décoder, avec notamment l’omniprésence de livres, disposés en piles disparates, jusque sur votre table où vous attendent deux suggestions de lecture. On apprendra plus tard qu’en ces volumes réside la source de La Rivière : « Pour moi, qui suis fou de lectures en tout genre, il y a un lien évident entre elles et la cuisine », explique Richard. Ajoutons que sa cuisine exprime aussi son identité eurasienne, de cette façon humblement éclatante qui ne s’atteint qu’à la maturité. L’homme doit avoir la cinquantaine, voire au-delà, difficile à dire tant ce sportif accompli, jadis judoka de haut-niveau, aujourd’hui marathonien, dégage une aura somme toute fort juvénile. « C’est lorsque je me suis mis à courir il y a quelques années que j’ai commencé mes recherches sur la diététique, notamment sur les questions de métabolisation, lesquelles ont orienté mes nouvelles propositions », nous éclaire-t-il. On pense à Haruki Murakami, à son Autoportrait en coureur de fond, ou comment la quête du second souffle étaye une pratique artistique…

De cette diététique du sport découlent certains partis pris de Richard, et de Marie, qui fait plus que le seconder aux fourneaux. Le choix des produits d’abord : que du bio, mais pas n’importe lequel. Chaque ingrédient semble, en effet, être le résultat d’une chasse aux trésors intercontinentale, qui va de la baie de Somme pour ses noix de Saint-Jacques, farce de dumpling à la mode coréenne, aux confins de l’Iran – Richard dit « la Perse » avec émerveillement – pour ses citrons dénués de toute acidité. Pas un ayatollah pour autant, notre sommelier de métier : les vins ne sont pas tous bios, en revanche ils sont carafés, « travaillés », dit-il, en amont du dîner, et considérés, en matière d’accord, comme « des jus de fruits ». Les modes de cuissons, courtes et n’excédant pas 120°, respectent également la qualité nutritionnelle des viandes de qualité AOC et poissons : par exemple, un saumon bio d’Irlande cuit-cru au kumbaya, fondant et restituant la plénitude de ses saveurs. Même souci du côté de l’eau de cuisson, qui est filtrée sur charbon et dont le PH de 7,4 correspond, paraît-il, à celui de la cellule humaine ! Il faudrait un livre entier pour décrypter une carte dont le parcours tient du rituel, avec ses passages par un Konomono de légumes marinés, Kimchi de légumes cuits, dont l’acidité rééquilibre le palais après, par exemple, un succulent beignet de crabe des profondeurs. Que dire de ces Gachi, bouillons très structurés et offrant une belle concordance avec chaque plat ? « J’ai éclaté les plats en sauce, pour en réassembler les éléments. Du coup le bouillon joue le rôle de la sauce. » Ou encore : « Le sel, c’est l’ossature, l’acidité, c’est l’étincelant, l’amertume donne de la profondeur, et le piment soutient l’ensemble. L’important, c’est l’équilibre : il faut arriver à détailler toutes les saveurs sans que rien ne domine. » Le Zen, au-delà de toute posture…

Saké Dassai 23 Junmai Dai-ginjo : pour accompagner le tataki de truite.

Saké Koikoi Junmai-Ginjo, subtil et rafraîchissant aux discrets arômes de melon.

Titre La Rivière propose une carte de thés signatures d’exception, qui proviennent de grands maîtres de thé japonais et chinois, chacun préparé conformément à la tradition. Par exemple, un gyokmo, infusé à la façon de Shizuoka (une région à l’est de Tokyo) pour préserver ses acides aminés. À noter aussi une sélection de saké prestigieux, dont un Koikoi Junmai-Ginjo, issu du polissage des grains de riz et d’une double fermentation, et idéal pour accompagner le sashimi de truite. Un must.


157

La Rivière 3, rue des Dentelles Ouverture uniquement le soir, du mardi au samedi 03 88 22 09 25


158 Zut ! Lifestyle × Restos

Photo : Christian Cantin et Marion Chérot

Zut à table !

La Pizza de Nico

Mémé dans les orties

À la vue de son logo, on peut se demander si ce n’est pas dans cette pizzeria qu’est allé Steve Jobs avant de fonder Apple… Et il n’en aurait sûrement pas pris qu’une bouchée, car chez Nico les ingrédients tombent généreusement dans la sauce tomate. Depuis le succès de sa soirée de lancement au mois de février, un parfum de gourmandise gravite autour de La Pizza de Nico, à Rivétoile. Un nouvel espace qui respire à la fois la modernité et les ingrédients frais. Les produits locaux y sont valorisés par une préparation en open-space, dans les cuisines où ils sont associés avec goût, pour en procurer le plus possible ! Nico Palea nous accueille désormais dans un cadre ouvert, vert et mis à l’envers par l’artiste-graphiste Matthieu Dagorn alias Lapinthur : un délice ! (J.J.)

Mémé, elle manque pas de caractère ! Elle sait même se montrer un tantinet grivoise, comme en témoigne la farandole de citations/expressions qu’elle a joliment griffonnée un peu partout sur les murs de l’établissement (mention spéciale à la poésie dispensée aux toilettes). Pour la partie déco, elle a l’œil, l’ancêtre : authentique mais pas vieillotte, elle a su mixer les meubles en formica et le babyfoot dans un cadre rétro-chic boisé du plus bel effet ! En plus, comme toute grand-mère qui se respecte, elle fait preuve de générosité dans l’assiette et propose tout à la fois des brunchs, en-cas, tartines et plats du jour, à des prix tout doux, pour contenter les petits bidons affamés sans ruiner les porte-monnaies maigrichons. (J.P.)

La Pizza de Nico Centre commercial Rivétoile 03 88 60 00 60 www.lapizzadenico.fr

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160 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

1741

Le Goh Restaurant

C’est l’association la plus détonante et délicieuse de ce printemps… Deux grands noms de la gastronomie et de la restauration alsaciennes se rencontrent et font de ce lieu d’exception une table gourmande reconnue et incontournable à Strasbourg. Le 1741, avec son créateur Cédric Moulot, qui a récemment décroché sa première étoile, propose une nouvelle carte signée par le chef Olivier Nasti – Meilleur ouvrier de France et depuis peu doublement étoilé pour son restaurant le Chambard à Kaysersberg. Véritable ode au Palais Rohan de l’autre côté de la rive, la nouvelle carte, qui se veut bourgeoise et empreinte de tradition, va surprendre. Cette saison, la cueillette sera mise à l’honneur, ainsi que le gibier provenant des chasses alsaciennes. Dans une somptueuse bâtisse sur trois étages, la haute gastronomie a désormais trouvé une place de choix à Strasbourg. (C.L.)

On le sait, le Sofitel possède son propre restaurant, le très estimé Goh (pour Guest of Honor), dirigé par le chef Stéphane Humbert. Pour 2014, la volonté du chef est de revaloriser les produits locaux à travers une cuisine audacieuse qui, sous l’appellation « Les créations de Stéphane », invoque autant sa connaissance du terroir que des inspirations plus diversifiées, puisées dans les cuisines d’ailleurs. Ainsi, chaque saison aura sa carte, construite autour d’un produit emblème. Succédant à l’hiver et à son canard Challandais, la période de Pâques met à l’honneur l’agneau Allaiton de l’Aveyron triple AAA, un animal élevé selon des principes artisanaux. Plus tard dans l’année, ce sont le bœuf de Coutancie et le crabe royal qui défileront dans les assiettes gourmandes du Goh. (J.P.)

1741 22, quai des Bateliers 03 88 35 50 50 www.1741.f

Le Goh / Sofitel Strasbourg Grande Île 4, place Saint Pierre Le Jeune 03 88 15 49 10 www.goh-restaurant.com


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162 Zut ! Lifestyle × Design

Menuisier PAR CÉCILE BECKER PORTRAIT CHRISTOPHE URBAIN

« Dressé pour bosser », Jean-Luc Sifferlin, menuisier et aménageur d’intérieurs, n’en oublie pas moins de s’amuser. Inspiré par les jeux de casse-têtes, il aime répondre à des contraintes. Dernier défi lancé par sa chargée de communication Aline Bachman : la C=1m², une cuisine mobile en boîte, emblématique d’une démarche entre artisanat et design. C’est l’heure du petit-déjeuner à La Cuisine. Aline Bachman s’affaire à garnir des doughnuts qu’elle vient de confectionner dans l’arrière-boutique : une cuisine ouverte, parfaitement équipée pour accueillir des démonstrations culinaires orchestrées par Yoann Abitbol, chef à Bistrot et Chocolat, et par Gérard Dehaye et Olivier Meyer, tous deux chefs à domicile. Une chargée de communication multifonctions passionnée de pâtisserie qui se charge de dynamiser l’entreprise Sifferlin en organisant régulièrement des moments privilégiés avec ses clients. Jean-Luc Sifferlin imagine, répare, créé ; elle vend, communique et organise. Une association de compétences nécessaire alors que l’entreprise Sifferlin vient de prendre un nouveau tournant. En reprenant l’ancien espace Bulthaup, elle peut désormais se consacrer à l’aménagement intégral de cuisines. Dans cette vitrine ultra-design, on trouve autant des éléments de cuisine, sièges ou étagères estampillés Sifferlin que des objets décoratifs d’artistes locaux comme La Boule Verte ou Yun Jung Song. Avec ce nouveau showroom, qui vient compléter l’enseigne Placard Design dernièrement rebaptisée L’Espace et L’Usine, d’où sortent leurs nombreux prototypes, Jean-Luc Sifferlin affirme tout sourire : « Nous sommes capables d’aménager un appartement

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163

entier, un immeuble même ! Mais aussi équiper un logement avec quatre meubles et 4 m². » Dernier exemple en date, la cuisine La C = 1m², partie d’une idée folle. Gérard Dehaye veut participer au salon égast dédié à la gastronomie, Aline Bachmann se greffe au projet pour confectionner des pâtisseries. Problème : il faut une cuisine pratique et toute équipée. Jean-Luc Sifferlin commence alors à faire tourner ses méninges : « Il me faut des limites, sinon ça ne sort jamais. Je réponds toujours à une contrainte particulière. C’est comme ça, je travaille mieux sous pression. » En quelques semaines, il développe une idée révolutionnaire que les fabricants lui envient déjà : une cuisine contenue dans une boîte à déplier, une installation d’1 m² avec évier, rangements et électroménagers signés par la marque NEFF. Logements étudiants, résidences secondaires, maisons de retraite, entreprises : les perspectives de développement sont nombreuses et effrayent presque Jean-Luc Sifferlin : « Les idées s’emballent, tout va très vite. Si ça marche trop, j’ai peur de ne devoir faire plus que ça. J’ai envie de pouvoir continuer à prendre mon scooter, outils dans le coffre, pour pouvoir changer les volets de madame Tout-lemonde. » Il souhaite trouver l’équilibre entre sa menuiserie 2.0, équipée en

machines numériques, et sa menuiserie familiale et artisanale. « Le numérique me permet beaucoup de souplesse. Avec 20 salariés, nous pouvons mettre au point des méthodes pour être plus efficaces. On expérimente, on essaye, on invente, on fait mieux. » Un gain de temps qui lui permet de se frotter au métier de designer sans avoir l’air d’y toucher : il s’amuse à trouver des solutions pour réutiliser ses chutes de bois en créant un porte-manteaux ou dessine des sièges futuristes. Dernièrement, il a conçu et aménagé tout un restaurant à Lorient en un mois. Il joue avec ses propres limites, joue avec ses outils, et quand il ne joue pas, s’octroie des pauses jeux vidéos, fervent pratiquant d’Angry Birds. « Le travail est tellement agréable que c’est comme des vacances pour moi, dit-il. Ceci dit, aujourd’hui j’ai la tête libre d’idées, s’il y a un truc qui passe, je vais le choper. J’ai constamment besoin d’idées qui me traversent. » Un menuisier² : menuisier-designer, 2.0 et artisan, exécutant et créatif. Un nouveau profil se dessinerait-il ?

La Cuisine 6a, quai Kellerman 03 88 37 59 72 L’Espace 22, rue de Bouxwiller 03 88 22 02 78 www.sifferlin.com


164 Zut ! Lifestyle × Design

L’enchantement des formes PAR LAURINE BIESSY ET SORAYA SAFIEDDINE PORTRAIT PASCAL BASTIEN

La deuxième édition du concours CommerceDesignStrasbourg est amorcée. L’occasion pour les commerçants de Strasbourg de voir récompenser la qualité de l’aménagement intérieur de leur établissement. Rencontre avec Catherine Salomon, gérante de commerces et élue de la CCI chargée du Commerce de Centre-Ville et de Proximité.

Une ville se vit en extérieur, par le biais d'un patrimoine qu’on visite et d'espaces publics qu'on habite, mais aussi en intérieur. D’où l’idée de valoriser aussi les commerces, que fréquentent les habitants et les touristes et qui instaurent une relation familière – cafés, restaurants, magasins de vêtements, librairies et boulangeries. Le concours CommerceDesignStrasbourg, récompense ainsi les plus belles initiatives dans le domaine de l’aménagement intérieur. « Commerce et design sont totalement indissociables », nous explique Catherine Salomon, l’élue de la CCI chargée d’impulser et coordonner le concours. « Afin de susciter l’étonnement et donner envie, le commerce doit pénétrer les problématiques contemporaines. Vivre dans son temps suppose une connaissance de la pluralité des produits, car il s’agit d’un environnement qui bouge ! », poursuit-elle avec enthousiasme. Ce type de concours est né à Montréal. Depuis, des villes françaises comme Lyon ont emboité le pas et décliné le principe, dont la finalité est d’apporter un vent nouveau sur la ville et de permettre aux commerçants de se différencier, en collaborant avec des professionnels du design et de

l’architecture. Il y a deux ans, la librairie Quai des Brumes a été primée lors de la première édition strasbourgeoise, pour l’extension qui ouvre sur un espace magnifique : les moulures d’origine, ainsi que les éléments figurés d’inspiration classique offrent un écrin aux rayonnages de livres de philosophie, d’esthétique, d’architecture, de design et de photo. L’illustration de l’adéquation parfaite entre l’espace architectural et son usage, qui crée ici une ambiance érudite et feutrée. Le jury s’est laissé séduire par cette réussite formelle à l’ancrage à la fois historique et contemporain. Destiné à tout commercant ayant le projet de revisiter son établissement, hôtel, restaurant ou café, en collaboration avec un designer ou un architecte, le concours se déroule en trois étapes. Une conférence de presse sensibilise les commerçants à cette démarche créative et les incite à déposer un dossier d’inscription. Les plus créatifs sont ensuite sélectionnés par un jury composé de designers, architectes, marketeurs et feront, finalement, l’objet d’une promotion publicitaire. Alors que la première édition accueillait 70 dossiers, la deuxième ne se limite pas. Une ma-


Boulangerie Pâtisserie Hanss, lauréat 2012 Photo : Stéphane Spach

nière d’affirmer une posture orientée vers le qualitatif : « D’une édition à l’autre, nous avons eu à pratiquer quelques ajustements, notamment en accroissant notre sélection. » CommerceDesignStrasbourg est un catalyseur pour la ville de Strasbourg. « Une ville, ça bouge, ça se rénove, ça se pense avec des concepts nouveaux et intéressants », insiste Catherine Salomon. Aujourd’hui, les commercants font face à de nouveaux enjeux. La diversité et la complexification des canaux de distribution entrainent de nouvelles structures de type franchises, sans oublier Internet. Le commercant ne peut plus se satisfaire du circuit verticale offre-demande, mais proposer une expérience agréable dans son espace. Le travail de l’équipe de CommerceDesignStrasbourg réside dans cette sensibilisation en amont. Le concours a une vocation élévatrice ; de plus, il offre un vrai « coup de projecteur, insiste Catherine Salomon. Durant un mois et demi, un processus sans précédent est engagé, avec la mise en place d’une signalétique pour les commerces participants, qui invite à la participation active du grand public ». Des expositions sont proposées, place Gutenberg par exemple, en liaison avec des commerces situés dans les rues adjacentes. Une belle vitrine ! « Notre volonté, à la Chambre de Commerce et de l’industrie, est de créer un effet d’entrainement et de favoriser l’esprit entreprenarial des commerçants. » De cette façon, « ils continuent à investir et font bouger la ville ».

Librairie Quai des Brumes, lauréat 2012 Photo : Stéphane Spach

CommerceDesignStrasbourg 2014 Annonce des 20 GrandsPrix du jury le 15 mai Vote du public du 16 mai au 30 juin Annonce du coup de cœur du public en septembre 2014 www.commercedesignstrasbourg.com

Boutique Chevignon, lauréat 2012 Photo : Stéphane Spach


166 Zut ! Lifestyle × Déco

Vous avez envie d’une cuisine décomplexée, libre et trendy ? Pour la transformer sans tout refaire, suivez ces pistes déco et n’hésitez pas à la saupoudrez d’un zeste de fantaisie. Cuisiner est un acte beaucoup trop sérieux pour être ennuyeux !

Des idées en +

Pour cuisiner bohème

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

On fait migrer les tapis

Mention TB à Julie Ansiau (photo) et au stylisme déco de la Strasbourgeoise Céline Guisti, auteur du blog lifestyle Miluccia, qui ont réalisé les photos d’ambiance du site. www.secret-berbere.com www.julieansiau.com www.miluccia.net

Photo Julie Ansiau

Du salon à la cuisine… Un gimmick déco récurrent des décorateurs new-yorkais. On saute le pas en y installant un tapis Beni Ouarain (les tapis des boutiques Isabel Marant), à dénicher chez Secret Berbère, le spécialiste des tapis de l’Atlas.


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Faire le mur PAR CÉCILE BECKER PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN

Trompe-l’œil, imitations marbre, décors au sol ou encore fresques, Thierry Herr a plus d’une corde à son arc. Depuis presque 15 ans, ce peintre, décorateur et restaurateur œuvre sur petits et gros chantiers avec la même passion pour les formes, couleurs et matières. Depuis sa plus tendre enfance, Thierry Herr développe des sensibilités esthétiques aussi larges que possible. Intéressé par le dessin et par l’observation du monde qui l’entoure, il développe un goût démesuré pour les détails. Il grandit en banlieue parisienne et se souvient : « Nous allions régulièrement visiter des châteaux. Je me rappelle du choc que j’ai vécu en visitant le château de Fontainebleau. Je crois que c’est là que j’ai eu le déclic. Toute cette décoration très raffinée a aiguisé ma curiosité. » Après un déménagement à Sarre-Union et un passage dans l’entreprise familiale où il s’exerce à la peinture décorative, il prend ses clics et ses clacs pour Paris, où il intègre l’Institut supérieur de peinture décorative et décroche son diplôme. D’ateliers de peintres en découvertes, il s’exerce aux dessins anatomiques tout en explorant l’histoire de l’art mais aussi le rapport à l’espace. Un parcours varié qui n’est pas étranger au fait qu’il explore aujourd’hui la large palette de pratiques qu’offre la peinture décorative. En 1997, après avoir quitté Paris et rejoint l’Alsace, il crée son entreprise, « pour être libre ». De la décoration classique à la restauration du patrimoine en passant par

la création contemporaine, Thierry Herr ne veut pas choisir. Dernièrement, il a participé à la restauration de l’église Saint-Arbogast de Richtolsheim, s’est lancé dans la réalisation de fresques d’une maison particulière dans un style versaillais et a aussi créé un mur en fond noir parsemé de feuilles d’aluminium brossé. « Entre classique et moderne, c’est comme si je parlais deux langues. » Des langues qu’il maîtrise à la perfection depuis 30 ans, passant de l’un à l’autre sur de nombreux chantiers à travers le monde. Ses idées ? Elles lui viennent surtout sur le moment, et il parle de « sensibilité immédiate ». Un rapport viscéral à l’art, mais aussi à l’histoire, qui le pousse à toujours se nourrir de lectures et de recherches. « Des métiers passion, il n’y en a pas beaucoup qui en font, j’ai de la chance. » Une passion autant physique que mentale, pour le bonheur de ses clients.

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Les excités de la pépite vont pouvoir se refaire une santé ! Pour l’arrivée prochaine de Pâques, la chocolaterie Weiss met les bouchées doubles afin de satisfaire les gourmands de tout poil, avec des coffrets comme s’il en pleuvait ! Lapin Pinpin, Œufs Coquilles et Bisous de Printemps Lait sont les nouveautés qui vont enchanter les papilles impatientes. Mais la vedette du week-end pascal sera sans conteste le coffret Big Fish ! 300g de délices chocolatés en forme de fruits de mer, fourrés de praliné fondant. L’occasion de pêcher efficacement et sans remords… (J.P.) Chocolaterie Weiss 7, rue des Orfèvres www.chocolat-weiss.fr

DÉCO

Bonnie & Clyde Méfiez-vous des apparences nous ne parlerons pas ici de l’illustre couple de criminels, ni de l’autre illustre couple chantant leur passion irradiante. Mais ce dont nous allons parler pourrait tout aussi bien venir de ces temps passés. Alors, Bonnie & Clyde ? Un duo de jolis guéridons vintages aperçu sur Belle Lurette et retapé par Sophie Dietrich. Oui oui. Ancienne travailleuse sociale, cette maman trentenaire abandonne tout pour se consacrer à ses passions premières : la chine et la déco. Dans son atelier à quelques kilomètres de Colmar, elle entasse trouvailles de brocantes et les rénove (si besoin) avec amour mais surtout en utilisant des produits haut-de-gamme et éco-responsables. Le résultat ? De superbes chaises, tables, bureaux ou enfilades des années 30 à 80 portant des prénoms parfois oubliés pour une décoration des plus originales. L’ensemble est mis en valeur sur un e-shop par de jolis visuels (c’est rare !) à vous en faire trembler d’envie. Mention spéciale à la section rotin, matière oubliée qui se refait une place de choix dans les salons les plus branchés. (C.B.)

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La Pizza de Nico France

Belle Lurette : www.bellelurette.eu www.facebook.com/atelierbellelurette

www. lapizzadenico.fr


Photo : Christian Cantin et Marion Chérot

Céramiques de Clément Petibon

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ART

IMMOBILIER

Nexxt génération Après cinq ans d’existence, l’agence Nexxt Immo a quitté son perchoir de l’allée de la Robertsau pour s’implanter au cœur du centre ville. Un déménagement en phase avec la volonté de ses dirigeants de créer un rapport de proximité avec leurs clients, qu’ils soient acheteurs ou vendeurs. Une proximité que l’on retrouve dans leur manière de travailler, puisqu’au-delà d’un conseil personnalisé et d’un accompagnement poussé, Nexxt Immo propose une généreuse formule de parrainage récompensant tout apporteur d’affaire par qui une transaction est conclue. (J.P.) Nexxt Immo 5, rue de l’Écurie - nexxt-immo.com

Du beau, de l’art Pour cette 9e édition d’Empreintes de Créateurs, la FREMAA, Fédération régionale des métiers d’art d’Alsace, investit le Grand Manège de Haguenau. Dans un cadre chaleureux et épuré, l’évolution de l’image des métiers d’art est mise en lumière grâce à une large palette d’objets et de matières, du vêtement au mobilier, de la céramique au métal. Une belle occasion de découvrir le travail de talentueux créateurs à travers divers ateliers, shooting mode et autre concours. Une escapade interactive dans l’univers de l’esthétique, du beau, tout simplement. (V.S.) Empreintes de Créateurs, du 25 au 27 avril dans le Hall du Grand Manège de Haguenau www.fremaa.com

OUVERTURE

Chic choc On fond littéralement de plaisir pour les péchés sucrés de l’amoureux du chocolat Stéphane Gross, qui vient d’installer une première cacaotéria. Avec une terrasse idéalement située place du marché Gayot, Gagao propose, dans un écrin flashy, des chocolats chauds ou glacés garantis bio à composer à l’infini, des cupcakes artisanaux, des goûters revival de notre enfance… Et pour déculpabiliser à l’arrivée des beaux jours, la carte d’été se pare de yaourts glacés, de gaufres maison et d’Agoa, la boisson désaltérante signature créée pour l’occasion. (C.L.) Gagao 20, rue des Frères 03 88 35 36 96 Ouverture de la terrasse jusqu’à 21h durant la saison d’été

ZEN

Belle posture Il serait peut-être temps de prendre soin de son corps ? L’hiver, pas si rude, a tout de même laissé quelques traces qu’il faut évacuer à l’approche des beaux jours ! Les 4 et 6 avril prochains, le temple strasbourgeois Yogamoves proposera des ateliers inédits où vivre l’expérience avec un partenaire. Trouver l’équilibre en solo impose déjà une forte concentration, le vivre en duo nécessite communication et connexion. Pour les initiés, ce sera l’occasion de renforcer sa pratique en acroyoga. Les plus sceptiques peuvent aussi tester certains cours grâce à une offre découverte dans les deux clubs. (C.L.) Yogamoves 20, rue de la Râpe à Strasbourg – 03 88 24 63 02 19, rue du Commerce à Vendenheim - 03 88 62 04 84 www.yogamoves.fr


NOUVEAU

Diplôme d’Université

COORDONNATEUR DE PROJETS DESIGN FORMATION EN ALTERNANCE CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION 420 H DE COURS 700 H DE PROJET EN ENTREPRISE

Du 08 septembre 2014 au 31 août 2015

www.strasbourg.ort.asso.fr sfc.unistra.fr

THIERRY HERR

Créateur de décors peints style contemporain ou classique 5, rue des Tulipes 67170 Mittelhausen

03 88 69 65 42 - 06 80 71 79 21 www.thierryherr.fr

NOUVEAUTÉ : DÉCORATION PEINTE SUR SOL FRESQUE – TROMPE-L'ŒIL – PATINE DÉCORATIVE DÉCOR PEINT – RESTAURATION DE DÉCORS


Photo : weelz.fr / Xavier Cadeau

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RESTO

Apér-IT-if Avec le retour des beaux jours, pourquoi ne pas convier quelques amis et accompagner nos saints breuvages de préparations gourmandes ? Le tout en les sélectionnant confortablement installés sur votre canapé. C’est ce que le site de l’épicerie « prête à déguster » Ô Gourmet permet, avec une nouvelle version plus ergonomique lancée courant avril. L’idée ? Commander puis retirer en boutique des tartinades, verrines ou encore bruschettas – 150 préparations fraîches et de saison sont disponibles –, et même se faire livrer des produits d’épiceries fines type rillettes ou fruits farcis. De quoi impressionner vos convives ! Et ça, c’est un « it » apéritif. Oui, mes chers gourmets. (C.B.) Ô Gourmet 31, rue du Fossé des Tanneurs 03 88 32 33 33 www.o-gourmet.fr

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SHOPPING

Mobilité urbaine Pédaler sous la pluie ce printemps, oui mais avec : 1) Un imperméable Coorli : une veste ou un trench avec une capuche adaptée pour le vélo + un tissu technique stretch de belle facture + des pastilles réfléchissantes. En vente chez Rustine et Burette 1, rue des Sœurs - 03 88 24 42 87 www.coorli.fr 2) Une paire de Mouillères : des surchaussures pour ne pas glisser et parce que c’est drôle et élégant. www.mymouillere.com

3) Un vélo Cycles Angot : la vague macaron contamine aussi les vélos. Alors, à la rose ou à la pistache ? 58, rue de Zurich - 03 88 36 18 18 www.cyclesangot.fr 4) Un Kway x Maje. Oversized, en léopard bleu, avec ses manches trois-quarts, il est une danse de la pluie à lui tout seul. Collection capsule en vente chez Maje, au Printemps et aux Galeries Lafayette.


gourmet

EVENT

D’antan Avant de souffler sa 10e bougie l’année prochaine, l’événement incontournable pour les amateurs de brocante s’installe une nouvelle fois au cœur de Strasbourg, dès le 26 avril. L’objet ancien déchaine les passions et la folie vintage s’empare de toutes les générations. Le Marché européen de la Brocante et de la Collection du Broglie joue désormais dans la cour des grands en devenant la plus grande manifestation dans l’espace public d’Alsace-Lorraine. Avec plus de 70 exposants venus en majorité du Grand-Est, le rétro retrouve ses lettres de noblesse, notamment grâce aux antiquaires de plus en plus nombreux à y participer. Objets insolites, mobilier d’époque, vaisselle désuète devenu hype, le badaud amateur ou averti trouvera à coup sûr son bonheur dans les méandres de l’ancien ! Cerise sur le gâteau, ce marché vient d’être labellisé par le syndicat national SNCAO-GA (Commerce, Antiquité, Occasion et Galeries d’Art). Une raison de plus de se la jouer vieux beau ! (C.L.) Marché européen de la Brocante et de la Collection du Broglie, les 26 avril, 17 mai, 7 juin, 6 septembre et 4 octobre Place Broglie à Strasbourg

« A p é r ologi e » e t é p i c e r i e dé di é e

31 rue du Fossé des tAnneurs 67000 strAsbourg 03 88 32 33 33

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