Zut22 strasbourg

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Été 2014

culture tendances lifestyle

Strasbourg Numéro 22 / Gratuit


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Photo : Alexis Delon / Preview / www.preview-tm.fr Top et short Isabel Marant chez Ultima. Boots Ash chez Ultima bis. Collier Papillon en or et tourmaline Eric Humbert.

2014

Bruno Chibane

Myriam Commot-Delon

Céline Loriotti

Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Emmanuel Abela

Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Caroline Lévy

Zut ! magazine

Philippe Schweyer Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


4 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique brokism Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Emmanuel Abela, Natacha Anderson, Cécile Becker, Charles Combanaire, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Xavier Hug, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Julien Pleis, Vanessa Schmitz-Grucker, Flora-Lyse Mbela, Philippe Schweyer, Jolan Thouvenot, Claire Tourdot Design graphique brokism Stagiaire graphisme Lysiane Freys Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Eric Antoine, brokism, Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Monsieur Paparazzo, Christophe Urbain, Henri Vogt Illustratrices Laurence Bentz, Laetitia Gorsy, Ariane Pinel Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Ayona / Up Models Klara / Up Models Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

www.zut-magazine.com

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Ayona / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C. Perfecto en cuir imprimé ACNE chez Maria Luisa au Printemps. Maillot de bain MARYAN MEHHLORN chez Alice Lange Le Boudoir. Sandales compensées multi-brides MAJE au Printemps et aux Galeries Lafayette. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Diffusion Novéa 4, rue de Haugenau à Strasbourg Commercialisation & developpement Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer, Joan Thouvenot Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : juin 2014 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789


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6 Zut ! Sommaire

145 Lifestyle 146 GASTRONOMIE Olivier Nasti Du 64° à 1741 en passant par le Flamme&Co, ce chef la tête dans les étoiles.

8 éditorial

10 courrier des lecteurs

12 toute première fois Un air de...

14 au bon parfum Sous le soleil exactement

16 Strasbourg vu par Caroline et Eric Thiercelin, Leïla Martin, Nico Paléa, Marjolaine et Julien de Valmigère, Sandrine Kauffer, Romain Buffa, Jean Metzger, Gilles et Juliette Moerkel, Maxime Muller

35 Dossier : L'art en balade Expositions d’été et bonnes adresses où se reposer et se faire chouchouter, partout dans le Grand Est et par-delà les frontières.

77

150 GASTRONOMIE Maîtres Restaurateurs Un titre exigeant déjà obtenu par 100 restaurateurs dans le Bas-Rhin.

Culture 78 PHOTO Patrick Bailly-Maître-Grand Le MAMCS consacre une rétrospective à l’artiste strasbourgeois : rencontre avec un photographe expérimentateur. 82 INSTANT FLASH Edwy Plenel, Frànçois &The Atlas Mountains, Jonathan Coe, Mathieu Amalric, Oxmo Puccino Riad Sattouf 94 CULTURE Les sélections de la rédaction.

99 Tendances 100 MODE Rose Kennedy Couronnés de fleurs, les beaux jours ont belle allure. 118 MODE Pale Ginger Dégaine casual pour été urbain. 126 DRESSING Come as you are : Johanna Tagada 128 STORE Curieux ? Un nouveau lieu hybride entre objets déco et mode masculine. 130 NEWS BIJOUX Brillez, et puis Zut ! Du nouveau dans les boutiques strasbourgeoises.

Zut numéro 22

132 FLASH MOOD Up to date Nos envies de saison : des fringues, des accessoires, tout et rien. 134 URBAN STYLE La fashion dans les streets de Strasbourg. 136 TENDANCES Les sélections de la rédaction.

152 ŒNOLOGIE Franck Mairine Rencontre avec le créateur de l'œnoculture, qui œuvre chez Ô Gourmet. 154 GASTRONOMIE Zut ! à table Bistrot Moderne, L'essentiel chez Raphaël, La Hache, A bout de soufre, Du côté de chez Anne, Meiselocker. 159 DESIGN & DECO CommerceDesignStrasbourg Focus sur la 2e édition du concours avec une sélection de quatre commerces inventifs. 165 BROCANTE Le paradis de la chine Rencontres autour du Marché européen de la brocante et de la collection place Broglie. 170 LIFESTYLE Les sélections de la rédaction.


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8 Zut ! édito

le barbecue PAR PHILIPPE SCHWEYER

Husbands de John Cassavetes

De la bière, du taboulé, des chips et des saucisses à griller. De l’herbe fraîchement coupée et un ballon de foot. De la musique et des gosses plein le jardin. Une année est passée à toute allure depuis la dernière fois. Entre temps, quelques amis sont partis. On pense à eux très fort en serrant dans nos bras les survivants. Après trois cannettes, plantés devant le barbecue, on parle un peu plus fort, même si on n’a rien de spécial à se dire : - Et toi, ça va la vie ? - Oui, ça va… - T’es venu tout seul ? - Oui… - Elle ne voulait pas t’accompagner ? - Si, mais elle avait un autre truc… - Dommage. - Oui, dommage… Et toi, ça va ? - J’en ai marre de mon boulot. J’attends qu’on me licencie… - Tu disais déjà ça l’année dernière… - Cette fois, je n’en peux vraiment plus… Je suis décidé à me faire virer. - Tu vas faire quoi après ? - Je ne sais pas… Je voudrais voyager. - Avec quel argent ? - Cette nuit, j’ai rêvé que je braquais une banque… - Ah oui ? Moi, je ne rêve que de femmes lascives.

- Un flic qui passait par là m’a tiré dessus… - Pas de chance. - Même dans mes rêves, j’ai la poisse. - Tu devrais faire du sport pour te changer les idées. - Rien à foutre du sport. C’est ma vie qui doit changer, pas mes idées. - Je te sens tendu. - Pour toi tout est si facile… - Facile ? De quoi tu parles ? Qu’est-ce que tu sais de ma vie ? - Tu as tout ce qu’il faut… Rien qu’à voir la façon dont tu t’y prends pour allumer le barbecue, on voit que la vie n’est pas trop compliquée pour toi. - C’est drôle que tu dises ça… - Pourquoi ? - Parce que ma vie est plus compliquée que tu l’imagines. - Peut-être, mais à côté de la mienne… - Moi aussi, j’aimerais foutre le camp. - Tu pars déjà trois fois par an au bout du monde ! Qu’est-ce qu’il te faut de plus ? - Je ne sais pas, j’étouffe… - T’as toujours eu des problèmes de riche. Je me fais exploiter pour des clopinettes pendant que tu étouffes au bord de ta piscine ! - T’as qu’à te rebeller au lieu de te laisser exploiter.

- Qu’est-ce que tu veux que je fasse tout seul ? Aujourd’hui, c’est chacun pour soi. Tout le monde a peur. - Peur de quoi ? - Je n’en sais rien. Tu reprends une bière ? - Oui, je crève de soif. - À ta piscine et à tes amours ! - À l’amitié pour la vie ! - Oui, aux vacances et à l’amitié pour la vie ! - Et à la musique… - Oui, à la musique et à l’amitié pour la vie ! - À la vie…



10 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

14

GARE AU VODOU ! Tip top Tito, Votre enthousiasme fait bien plaisir. C’est vrai que Grand March a du talent et de l’ambition à revendre… Mais bon, it’s a long way to the top (if you wanna rock’n’roll) comme diraient les petits gars d’AC/DC.

Printemps 2014

culture tendances lifestyle Strasbourg Numéro 21 / Gratuit

Une lectrice qui aimerait pouvoir lire son magazine en pédalant, une autre qui se retrouve à pied sur l’autoroute à cause d’un tour de magie vodou, un lecteur qui s’imagine une ruée sur les fringues de l’Armée du Salut… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Petit vélo Zut !, Votre magazine est tellement classe que je l’emmène partout avec moi. Ce serait vachement sympa de proposer à un designer de concevoir un support à fixer sur le guidon de mon vélo pour me permettre de lire Zut ! tout en pédalant le long du Rhin. — Clarisse, 48 ans. Petit vélo Clarisse, Bravo pour votre imagination et vos jolis mollets ! Votre invention est tout simplement géniale et pourrait bien bouleverser la lecture de Zut ! (tout en provoquant quelques petits accrochages sur les pistes cyclables). Un petit tour de roue pour nos lectrices, un grand tour de roue pour l’humanité ! Tip top Zut !, J’étais ravi de découvrir la photo des membres de Grand March dans votre dernier numéro. J’adore leur musique et leurs clips. Voilà des artistes de Strasbourg qui mériteraient d’avoir du succès de l’autre côté des Vosges. — Tito, 31 ans.

Business Man, Nous avons bien mesuré le risque. Après quelques heures de débats, nous avons décidé de continuer à proposer une information libre et indépendante quitte à froisser quelques annonceurs (un de perdu, dix de retrouvés !).

Vodou Zut !, Superbe, votre dossier sur le Musée vodou. Le texte de Claire Tourdot et les photos de Christophe Urbain m’ont donné envie de m’y précipiter ! Par contre, je me suis retrouvée perdue au milieu de l’autoroute à cause de la défaillance du système de géolocalisation de mon iPhone. — Doudou, 25 ans.

La vie est compliquée Zut !, C’est très courageux de sortir cinq éditions de Zut !. Je me demande comment vous faites sans mécène ni subvention ? Surtout que les commerçants tirent un peu la langue en ce moment, si j’en crois ce que j’entends ici ou là… — Noisette, 25 ans.

Vodou Doudou, C’était pourtant facile de ne pas vous tromper puisqu’il était écrit en toutes lettres : « En marge du quartier de la gare, le château d’eau de la rue de Koenigshoffen a retrouvé de sa superbe… » Votre iPhone a sans doute été victime d’un sorcier vodou un peu farceur !

La vie est compliqué Noisette, Il semble effectivement que les collectivités soient à sec et que les commerçants ne roulent pas sur l’or (ils préfèrent rouler en 4x4). Heureusement, ce n’est pas pour l’argent que nous nous donnons tant de mal. Ce qui compte plus que tout pour nous, c’est l’amour… et la gloire !

Disco Zut !, Génial, votre dossier sur les disquaires strasbourgeois dans le dernier numéro. Je me suis vraiment régalé ! À quand un dossier d’aussi bonne tenue sur les salons de coiffure ? La coiffure est un art, faudrait peut-être pas l’oublier ! — Coco, 46 ans.

Hou Hou Zut !, J’ai adoré le portrait d’Agata Felluga, la chef du restaurant Jour de fête, dans le dernier Zut !. Moi qui pensais que les bons cuistots étaient forcément des hommes, je me rends compte que j’avais des préjugés et ça me fait presque honte. — Isa, 40 ans.

Disco Coco, Bien sûr que la coiffure est un art, au même titre que la pédicure, la manucure et la confiture. Il n’y a qu’à observer les cheveux de nos chroniqueuses pour comprendre qu’elles passent pas mal de temps devant leur glace chaque matin, d’où leur arrivée tardive au bureau… [Vive la délation !, ndlr].

Hou Hou Isa, Au moins, vous reconnaissez que vous aviez des préjugés. Sachez qu’il y a sans doute des lecteurs de Zut ! qui pensent encore que les femmes sont nulles au foot…

Business Zut !, J’ai bien aimé la double-page de plongée dans l’univers néo-Nouvelle Vague de Sarah. Par contre, si toutes vos lectrices décident de s’habiller à l’Armée du Salut, ça risque de ne pas plaire à vos annonceurs et de foutre en l’air votre business qui m’a l’air plutôt rentable… — Man, 48 ans.


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12 Zut ! Chronique

Par Fouzi Louahem Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur

toute première fois

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UN AIR DE...

« Tu vas où pour les vacances ? - Nulle part. - Mince, désolé, t’as pas envie de bouger c’est ça ? » Cette question récurrente qui comble si aisément les trous des conversations depuis quelques semaines, n’appelle à mon sens qu’une réponse vague et molle du type : je pars quinze jours en Bretagne... comme l’année dernière. Bien sûr, si vos vacances vous amènent vers une destination étonnante comme la Thaïlande par exemple, la discussion peut bien tenir une demi-heure, sur la préparation du voyage et les anecdotes très drôles des amis des amis qui y seraient allés. Personnellement je me moque un peu du lieu où on passe ses vacances, ce qui m’intéresse, c’est les petits plaisirs qui font des vacances « les vacances ». J’aime par exemple quand mon pas se ralentit et que je commence à traîner des pieds. C’est à ce moment précis que je sais que les vacances ont

commencé. J’aime porter des claquettes, ce no man’s land de la mode, qui met tous les hommes sur un pied d’égalité face au ridicule. J’aime manger de la pastèque trop froide, et je déteste quand ça fait mal entre les deux yeux, mais j’aime ça quand même un peu. J’aime regarder des émissions idiotes à la télé et surtout commenter tout ce qui se passe sur le petit écran, surtout quand ce sont des gens qui crèvent la dalle sur une île perdue tout en faisant des épreuves stupides. J’aime regarder le vol des hirondelles à la tombée du soir. J’aime prendre mon petit-déjeuner pendant des heures, et discuter en faisant rouler des miettes de pain sous les doigts. J’aime faire la sieste la fenêtre ouverte, les volets fermés quand l’aprèsmidi est écrasée par la chaleur, avec au loin un poste de radio qui crache des commentaires du Tour de France. J’aime croquer dans une tomate achetée le matin même au marché. J’aime quand l’eau de la piscine est froide et j’aime

m’allonger sur ma serviette au soleil pour sécher lentement. J’aime aller chercher un gilet parce que la soirée s’est rafraîchie. J’aime écouter Alpha Blondy et Depeche Mode, musicalement c’est l’équivalent d’une glace vanille-fraise. J’aime aller au cinéma en plein air, parce que c’est magique. J’aime que tous les jours se ressemblent et qu’ils soient interminables, qu’ils soient promesses de jeux et de rigolades, un peu comme quand on était enfant et que la Bretagne c’était aussi bien que la Thaïlande.


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14 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

21

SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT

Ça a commencé par une discussion sur la figue au bord d’une piscine. Amusant comme certaines matières évoquent immédiatement l’été. Bien que peu convaincue par la classification des parfums en saisons, il semble pourtant évident que la figue n’est pas un fruit d’hiver. Emblématique de la Méditerranée et cultivé dans la région depuis des millénaires, il appelle le soleil. Mais si, culinairement, la figue fait sans obstacles le tour du bassin, en parfumerie, curieusement, elle renvoie plutôt au rivage qui s’étend de la côte d’Azur à la Grèce, à l’écart d’un imaginaire oriental, où d’autres odeurs charrient d’autres images. Cette conversation m’a fait réaliser à quel point la Méditerranée et ses odeurs étaient présentes dans la parfumerie occidentale. Curieux comme cette partie du monde a inspiré les créateurs, peut-être autant que l’Inde ou les pays arabes. Elle est sans doute moins exotique, mais elle est tout aussi riche en images. Elle appelle instantanément une lumière aveuglante, qui chauffe les pierres brutes de vieilles masures et

les troncs des pins où cymbalisent les cigales. Entre chapeau de paille, foulard et pantalon large de lin blanc, il règne ici un chic intemporel, le luxe discret de la vie légère. Entre ruines romaines et Villa Malaparte, des robes de cotonnade arpentent les chemins et placettes d’un arrière-pays habité de boulistes, les villas sont bordées de cyprès et Grace Kelly porte des pantalons raccourcis et un foulard de soie, loin du luxe ostentatoire du tourisme balnéaire. Les parfums qui rendent hommage à la Méditerranée renvoient tous à cette atmosphère habillée d’un nuancier bleu et blanc qu’égaye une pointe de jaune vif. Figue, cyprès, citron, laurier et fleurs légères s’accordent et se portent en légèreté, créant des jardins impressionnistes dont le plus bel et évident exemple est Un jardin en Méditerranée d'Hermès. La maison italienne Carthusia s’est ainsi construite entièrement autour des odeurs de Capri (le suranné Fiori di Capri est tout particulièrement charmant), tout comme la ligne Blu Mediterraneo d’Aqua di Parma (Arancia di Capri, Mandorlo di Sicilia, Fico di Amalfi…). Diptyque se

déplace à l’est avec Philosykos (« l’ami figuier » en grec), une figue lactée puis boisée, délicieuse. Chez Annick Goutal, les références s’enracinent dans l’Antiquité, avec Ninfeo Mio, joli hommage au jardin des Hespérides, et le sublime L’Eau d’Hadrien (et sa tout aussi belle déclinaison ambrée Les Nuits d’Hadrien), un citron pétillant épicé de cyprès, emblématique d’un soleil baigné d’histoire, de littérature et de cinéma. Loin de monoï et du frangipanier des tropiques, l’été en Méditerranée a un sillage aristocratique.


Choisissez et créez un bracelet à son image

* *DES MOMENTS INOUBLIABLES


16

Strasbourg vu par Ils vivent, travaillent et créent en Alsace. Ces acteurs culinaires nous chatouillent le palais et nous présentent leur lieu préféré à Strasbourg. Rencontres.

О Photo : Eric Antoine

Réalisation Caroline Lévy


17

ven 30 mai

OÙ ? Palais Universitaire

Sandrine Kauffer 39 ans

Robe Dior chez Ultima prêt-à-porter

« J’ai fait mes études ici, en sciences historiques. L’architecture, les pierres et cette lumière singulière m’interpellent depuis toujours. J’ai passé beaucoup de temps dans l’aula à rêver de mon futur… »

Fondatrice du Journal de Julien Binz

Actu !

Prix du Rayonnement de la Gastronomie, de l’hôtellerie et de la restauration alsacienne à travers le monde attribué par l’ADT 67 et la région Alsace. Création d’une SAS Nouvelles Gastronomiques pour développer JulienBinz-Alsace en réseau de franchises / www.julienbinz.com


18

Romain Buffa 29 ans

ven 30 mai Propriétaire du Wawa

Photo : Eric Antoine

Où ?

Place Saint-Nicolas aux Ondes « Elle fait office de place centrale de village, entourée de cafés, d’un petit square et d’un terrain de pétanque qui font tout son charme ! Depuis mon arrivée à Strasbourg, j’ai assisté en dix ans à sa transformation et j’ai voulu participer à ce dynamisme en installant mon établissement ! »

Actu !

Terrasse ambiance guinguette de 140 places aux couleurs de la Coupe du Monde. Retransmission de tous les matchs. Tarifs préférentiels en terrasse. Wawa Music & Food 4, place Saint-Nicolas aux Ondes 03 88 23 07 75 Veste et pantalon Vivienne Westwood, chemise Costume National, le tout chez Revenge Hom


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20

Maxime Muller 28 ans

ven 9 mai

Directeur de la brasserie Les Haras

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Face aux Ponts Couverts « Etudiant, j’avais une vue imprenable sur les Ponts Couverts et sur ce bras de l’Ill, qui me suit depuis mon enfance, entre Colmar et Illhaeusern. Ce n’est peut-être pas un hasard si je travaille à proximité aujourd’hui ! »

Actu !

Lauréat du Prix CommerceDesign de la CCI. Ouverture de la terrasse et lancement de la carte des tapas. Brasserie Les Haras 1, rue Sainte-Elisabeth 03 88 24 00 00 www.les-haras-brasserie.com Chemise, veste blazer et pochette en soie De Fursac aux Galeries Lafayette


CONCOURS 2014 CONCOURS 2014

4 4 RESTAURANT RESTAURANT

BRASSERI

AO GAG G GA AO 15 15

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E LBREAS SSE HRIAERAS LES HARAS 12 12

2 2

CLUB DISCOTH ÈQUE CLUB DISCOTH ÈQUE

ÔTES, DE THÉ RES D’H N CHAMBURANT, SALO RESTA ES D’HÔTES, DE THÉ R N CHAMBURANT, SALO RESTA

LEVOG LEVOG

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NAO DO BRASIL NAO DO BRASIL

11 11

7 7

8 8

RESTAURANT RESTAURANT

FRANKY’S DFR INAENR DINERKY’S

HIGH HIGH 14

PÂTISSERIE

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13 13

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PRÊT-À-PORTER

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PRÊT-À-PORTER

6 6

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10 10

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CCI STRASBOURG ET BAS-RHIN CCI STRASBOURG ET BAS-RHIN


22

ven 13 juin

Gilles et Juliette Moerkel

Restaurateurs

41 et 35 ans Photo : brokism

Où ?

Actu !

« C’est LA rue du plaisir… culinaire ! Chaque semaine on a le même rituel, on fait nos courses gourmandes chez les meilleurs fromager, boulanger, boucher et caviste. Cette rue fait rayonner la ville, surtout au cours de la période de Noël, et reste représentative de Strasbourg. Un rendez-vous immanquable ! »

Le Cornichon Masqué 17, place du Marché Gayot 03 88 25 11 34

Rue des Orfèvres

Terrasse estivale de 100 places et recette du chipiron à la provençale à la carte durant tout l’été.

Juliette : robe Color Block Gilles : T-shirt American Vintage et chino en toile Eleven Paris. Le tout chez The Korner


Locations(s)

Appartement(s)

Meublé(s)

1 Quai des Bateliers 67000 Strasbourg lienhard.patricia@wanadoo.fr 06 11 94 70 40 www.alillapart.com

Décoration des appartements et création du logo de L’ill A Apart’ : Horéa / www.horea.net


24

Leïla Martin 40 ans

mardi 20 mai

Rédactrice culinaire

Photo : brokism

Où ?

Square Saint-Jean « Sans avoir d’enfants, je n’aurais jamais découvert ce petit coin de verdure totalement isolé ! Je suis très sensible aux endroits cachés à l’abri de la ville et celui-ci en fait partie. J’y viens dès que possible… »

Actu !

Collaboratrice de presse En Alsace Lancement du blog culinaire www.jevaisvouscuisiner.net Participation à l’émission Chefs à bord, concours de cuisine organisé par Alsace 20. Robe Carven au Printemps


~ Chambres d’hôtes, restaurant… et si Du Côté de Chez Anne devenait un second chez-soi ? ~

de Chez Anne “ DuestCôté une invitation

à faire une halte envoûtante dans un cadre verdoyant et enchanteur.

Terrasse de 30 couverts Cuisine du marché Restaurant ouvert du mardi au dimanche midi (sauf le jeudi soir)

~ 4 rue de la Carpe Haute 67000 Strasbourg 03 88 41 80 77 contact@du-cote-de-chez-anne.com www.du-cote-de-chez-anne.com

~


26

Jean Metzger 50 ans

ven 13 juin

Manager à la distillerie Bertrand Uberach

Photo : brokism

Où ?

Piscine du Wacken « J’ai un lien fort et sentimental avec cette piscine où j’étais maître-nageur dans les années 80 ! Depuis sa récente transformation et son ouverture toute l’année, j’aime venir en hiver, dès l’ouverture, pour un moment dans l’eau unique… »

Actu !

Création du spiritueux Biersky, assemblage d’eau de vie, de malt et de bière. 100e anniversaire du whisky Uberach. Jean Dolce & Gabbana et chemise à col inversé Dior chez United Legend


Lundi - Vendredi midi et soir 03 88 37 11 07

15 Rue Jacques Peirotes Strasbourg

Cuisine du marché et produits frais

Cave avec plus de 600 références de vins naturels à consommer sur place ou à emporter Cuisine de saison élaborée autour de produits du marché

Lundi - Samedi 10h - 19h en continu 03 88 24 17 07 11, rue de la Brigade Alsace Lorraine Strasbourg

Midi : du MerCredi au vendredi Soir : du Mardi au SaMedi


28

Caroline et Eric Thiercelin 46 et 50 ans

ven 9 mai Restaurateurs

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Tour Seegmuller « Depuis l’installation de notre restaurant à quelques pas, en 2011, nous assistons à la naissance d’un nouveau quartier. Les immeubles sortis de terre, les piles de briques, les grands lofts visibles… Certaines perspectives nous font penser à New York, notre ville fétiche ! »

Actu !

Ouverture de Lucullus sandwicherieépicerie, avec produits locaux et de saison. Nouvelle carte d’été au restaurant Lucullus. Lucullus - 15, rue Jacques Peirotes 03 88 37 11 07 Lucullus épicerie - 11, rue de la Brigade Alsace-Lorraine Caroline : top et blouson en daim Michael Kors Eric : polo et veste brodée Ralph Lauren Le tout aux Galeries Lafayette


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30

mar 3 juin

Propriétaire de La pizza de Nico

Nico Paléa 42 ans

Photo : Eric Antoine

Où ?

Place du Corbeau « Habitant dans ce quartier depuis quelques années, j’y ai mes habitudes, comme dans un petit village ! Boire un verre à l’Absinthe chez Olivier, manger à Il Girasole chez Anna ou faire ses courses dans l’épicerie familiale et mythique de la place. Je m’y sens bien ! »

Actu !

Une dizaine d’ouvertures La pizza de Nico en cours, notamment à l’Esplanade, Cora Vendenheim, Illkirch, etc. Ouverture de la terrasse sur l’eau du restaurant à Rivétoile. www.lapizzadenico.com Polo Saint Laurent Paris et blouson Dior chez United Legend


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32

Julien et Marjolaine De Valmigère 39 et 41 ans

mardi 10 juin

Propriétaires de Chez Yvonne

Photo : Christophe Urbain

Où ?

Plateforme de la Cathédrale « Nous gardons chacun de jolis souvenirs de jeunesse passés ici. Au-delà de la vision panoramique exceptionnelle à 360°, il y a une dimension transversale : la vue sur la cathédrale depuis notre restaurant et celle au sommet de celle-ci après 332 marches d’effort, inédite ! »

Actu !

Ouverture de la boutique Chez Yvonne, bocaux de recettes et vins du restaurant, art de la table, artisanat alsacien. Chez Yvonne 10, rue du Sanglier 03 88 32 84 15 www.restaurant-chez-yvonne.net Marjolaine : robe One Step Julien : chemise et blazer G-Star


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des livres sublimes à lire ailleurs mediapop-editions.fr & r-diffusion.org


Zut ! magazine

L A—RT —EN BAL —AD E Été 2014

L’été, musées, centres d’art et fondations fourbissent leurs plus belles expositions. Zut ! vous invite à une promenade artistique transfrontalière, de Metz à Bâle, de Karlsruhe à Colmar, de Luxembourg à Baden-Baden. Sélection des expositions les plus passionnantes et de lieux insolites, pittoresques et chics où se reposer. Pour que cet été, vos nuits soient aussi belles que vos jours…


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

SAINT LOUIS WEIL AM RHEIN BALE

18.05 — 07.09

Gerhard Richter — Fondation Beyeler

Riehen / Bâle

L’artiste allemand Gerhard Richert s’obstine à peindre. Et c’est en explorant les possibilités infinies de ce médium qu’il impose un discours centré sur l’œuvre, et rien que sur l’œuvre. Quand on évoque Gerhard Richter, on s’étonne de la diversité de son œuvre : portraits, paysages, peintures abstraites, etc. Et pourtant, le peintre allemand s’inscrit dans une constante, théorisée dès 1966 dans une courte série de notes : « Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme, ni style, ni prétention », s’affirmant en totale rupture avec l’idée que l’intention fait l’œuvre. Avec un brin de provocation, il poursuit : « Je fuis toute détermination, je ne sais pas ce que je veux, je suis incohérent, indifférent, passif. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente. » Dans les années 60, il se distingue presque violemment, surtout quand il insiste sur le fait que « les autres qualités servent à la performance, à la

publicité et à la réussite ». Et de conclure : « [ces qualités] sont aussi obsolètes que les idéologies, les opinions, les concepts et la désignation des choses. » Et vlan, dans les dents de tous ceux qui chercheraient à intellectualiser la chose ! À l’ère du Pop Art et de l’art conceptuel dominant, le jeune peintre – il n’a alors que 34 ans – oppose une approche distanciée, une manière presque amusante de faire table rase : en quelque sorte, c’est no fun avant l’heure ! Cet artiste qui a fui la RDA pour se réfugier à Düsseldorf n’en est pas à une provocation près. Dès 1962-63, il reproduit sa première photo en affirmant que celle-ci « est la meilleure image » qu’il puisse penser, même qu’elle est la « seule » qui puisse renseigner. Un credo qu’il puise dans cette découverte fondatrice d’une des rares photos réalisées clandestinement par la résistance polonaise à Auschwitz, depuis la chambre à gaz : elle montre la crémation des corps, l’information


est là, désespérément tangible, et l’insouciance qui se manifeste à l’image renforce sa dimension hautement dramatique. Un choc pour lui, une image qu’il n’a jamais réussi à peindre mais qu’il commente aujourd’hui encore à l’envi. C’est pourtant avec un certain détachement – ceci explique peutêtre cela ! – qu’il généralise la pratique à ses portraits : il n’est pas question de s’attacher à la personne mais à son image, « qui n’a rien en commun avec le modèle ». Comme pour mieux brouiller les pistes encore, s’il ne nie pas l’idée même de représentation, il nie celle que le tableau peut apporter la moindre information. La photo n’est utilisée que comme un « prétexte ». Ce qui le fascine, c’est l’homme dans son rapport au temps et à la réalité. Et ce qui semble irréductible à son étrange capacité à nier le sens de sa pratique artistique, ce sont les tableaux justement. Bien que n’ayant « ni contenu, ni signification », ils sont l’objet d’eux-mêmes. Dans les années 80, Richter nuance cette

part de nihilisme pour faire vivre l’idée plus réjouissante d’une absolue nécessité de l’art en général et de la peinture en particulier : « L’art est l’ultime forme de l’espoir », écrit-il en 1982. Sa peinture révèle une énergie vitale, y compris dans les œuvres douloureuses et sujettes à polémique, comme la série consacrée à la bande à Baader-Meinhof, 18. Oktober 1977, réalisée en 1988 d’après des photos privées des membres assassinés de la Rote Armee Fraktion, parmi lesquels Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin. Contrairement aux apparences, l’interrogation n’est pas politique, elle

ne présente rien de mortifère non plus, et dans ce cadre-là comme dans de nombreuses toiles abstraites de Richter, une vibration naît du traitement particulier : la peinture s’émancipe pour ne vivre que par elle-même. Il admet lui-même qu’elle n’en fait qu’à sa tête, ce qui l’amène à la reconsidérer de manière amusée dans une relation d’égal à égal. Dès lors, on ne sait plus qui, du peintre ou de la peinture, manipule qui. (E.A.) www.fondationbeyeler.ch Betty, 1988. Huile sur toile, Saint Louis Art Museum


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

> 31.08

Lee Bae — Fondation Fernet-Branca Avec l’artiste coréen, le charbon de bois sert à l’expression du temps et de la vie. L’intention artistique naît parfois du pragmatisme. Il a fallu une publicité dans un journal pour la vente de sacs de 10 kg à 5 francs pour que l’artiste coréen Lee Bae, fraichement débarqué à Paris en 1990, fasse du charbon de bois son matériau de prédilection. Comme il le dit lui-même, il aurait pu travailler avec du plâtre et du métal, mais il a opté pour le charbon de bois. Après cependant, rien d’innocent à cela finalement, ni de complètement fortuit. « Dans la tradition coréenne, lorsqu’on creuse des fondations, le charbon de bois est la première chose qu’on y dispose. De même, lorsqu’un enfant naît, on le signale à la porte en accrochant du charbon de bois à une corde », nous renseigne-t-il. La symbolique est double, elle est intimement personnelle : elle situe quelque chose de la vie et de l’impulsion dans ce qu’elle présente de plus fondateur. La relation qu’entretient Lee Bae à son matériau s’inscrit d’emblée dans une démarche hautement existentielle. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que depuis deux décennies, il décline à l’envi les possibilités infinies du charbon de bois. Dessins, peintures, performances, vidéos et installations, tout type d’intervention de sa part

Saint-Louis

invoque ce matériau symbole à la fois d’énergie vitale mais aussi de purification. L’exposition présentée à la Fondation Fernet Branca retrace toutes ces tentatives, certaines très heureuses, d’autres plus incertaines. On s’attachera volontiers à certains tableaux fortement chargés de matière dont les instants de rupture très marqués entre les espaces blancs et noirs provoquent une émotion durable. Il en va de même pour les Tas de charbon, des sculptures de matière brute qui révèlent la radicalité de l’artiste, ou Les Écritures, des dessins abstraits, légers et fluides, qui renvoient à la spiritualité initiale contenue dans la calligraphie.

Issue du feu, charbon de bois, élastique noir tendu, 2000

On le constate, pour celui qui définit sa peinture comme relevant de la performance, le geste a toute son importance : c’est lui qui unit le corps, la pensée et l’existence. (E.A.) www.fondationfernet-branca.org


> 19.10

Paul Chan

My birds… trash… the future, 2004, vidéo. Emanuel Hoffmann-Stiftung, dépôt à la Öffentlichen Kunstsammlung Basel © Paul Chan

— Schaulager Tour à tour jaune ou noir, caustique ou féroce, l’humour irrigue le travail de Paul Chan. En été, tout se ramollit. Les grosses chaleurs et orages soudains, comme les grandes manœuvres migratoires touristiques, sont propices aux romans de plage et aux blockbusters déployant l’artillerie lourde. Certaines expositions prennent cette tangente. Sous des dehors frivoles, comiques, divertissants ou tapageurs, l’œuvre de l’Américain Paul Chan provoque nos notions de bon goût et de responsabilité citoyenne. Vous vous êtes endetté sur vingt-cinq ans auprès d’un établissement bancaire ? La logorrhée continue de simulacres sexuels, les remerciements divers adressés à la Très Sainte Trinité ou le courrier de liaison annuel adressé par Goldman Sachs à ses actionnaires sont faits pour vous. Inquiet de la météo des plages ? Un extrait de Now Promise Now Threat,

Bâle

à défaut de vous renseigner, décrypte sans faux-semblant le langage météorologique : « sans espoir », « tranquille » et « futile » remplacent les traditionnels pictogrammes et fronts atmosphériques. Davantage porté sur les plaisirs coquins ? Les lubriques ombres chinoises de l’installation vidéo Sade for Sade’s Sake devraient vous satisfaire. Pour ceux dont l’esprit reste aiguisé, qu’ils se rassurent. Le travail conceptuel de Chan sur les formules politiques de l’Antiquité grecque classique, opaque et analytique, aux nombreuses clés de lecture nécessaires à leur interprétation, leur donnera du fil à retordre une fois les grilles du Sudoku finies. L’artiste traite en outre de sujets aussi variés que le mouvement Occupy Wall Street, les effets délétères de la politique des

présidents Bush, père et fils, des failles potentielles du tout-technologique. Le tout savamment orchestré, à l’image d’une navigation Internet. Un regret à ce propos : la récente mort du site personnel de l’artiste qui exploitait le net avec malice et talent que la documentation du catalogue ne retranscrit qu’avec peine. (X.H.) www.schaulager.org


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

> 14.09

11.06 — 28.09

> 17.08

Bâle

Marcel Broodthaerts

Le Corbeau et le Renard

Weil am Rhein

Konstantin Grcic Panorama

— Vitra design museum

— Kunstmuseum Bâle

Krištof Kintera I am not you

— Musée Tinguely C’est l’un des designers contemporains les plus importants. Mêlant esthétique industrielle et expérimentations artistiques, les pièces de Konstantin Grcic sont à la fois fonctionnelles et pleines d’humour. Certaines, comme Chair_ One (2004) ou la lampe Mayday (1999), dont devenus des classiques. Le Vitra propose aujourd’hui la plus grande rétrospective qui lui ait jamais été consacrée. www.design-museum.de Lampe Mayday, Flos, 1999, collection Vitra Design Museum © KGID - Photo : Florian Böhm

Les sculptures du jeune artiste tchèque chamboulent l’art et la vie avec une ironie farceuse et un humour parfois sombre. S’insérant aussi bien dans l’espace public que dans celui du musée, elles évoquent un monde absurde qui souvent dysfonctionne et se laissent aborder avec beaucoup de simplicité. http://tinguely.museum A Prayer for Loss of Arrogance, 2013 Photo : Krištof Kintera

À quoi ça sert d’avoir la frite quand t’as pas les moules. Nul doute que Marcel Broodthaers aurait souscrit à cette mauvaise blague signée Boris Bergman pour le Gaby oh Gaby d’Alain Bashung. Il faut dire que l’artiste belge n’était pas avare de mauvais détournements. D’autant moins que la question du langage était centrale chez ce grand admirateur de Stéphane Mallarmé et de René Magritte, qui cherchait la continuation de la poésie par d’autres moyens. Le Kunstmuseum revisite son œuvre sous le titre Le Corbeau et le Renard, Revolt of Language, en insistant, en marge des installations et autres vitrines, sur les films acquis entre 1974 et 1975, donc peu de temps avant sa disparition. On le constate : son propos continue d’irriguer avec la même vigueur subversive des pans entiers de la création contemporaine. (E.A.) www.kunstmuseumbasel.ch Industrielle Gedichte, 1968-1970


Teufelhof

ROOM SERVICE Basel Youth Hostel Oui, chers lecteurs, ceci est une auberge de jeunesse parfaite pour les petits porte-monnaies comme pour les plus fournis ! Un vrai spectacle d'architecture conçu par Buchner & Bründler, entre industriel et nature. Un design dans l'esprit Factory, über-fonctionnel, surprenant et très agréable. À ne pas manquer. (C.B.)

S'offrir une ou plusieurs nuits au Teufelhof est une vraie expérience, car ces bâtiments recèlent de nombreuses surprises : expositions, pièces de théâtre, restauration… Les chambres, séparées en deux bâtiments, l'Art Hotel et le Gallery Hotel, oscillent entre art moderne urbain et décoration plus classique. Deux atmosphères très liées par une passion pour la culture. (C.B.)

— De 145 à 564 € la nuit, petit déjeuner inclus Leonhardsgraben 49 à Bâle +41 61 261 10 10 www.teufelhof.com

— De 34 à 208 € la nuit, petit-déjeuner inclus St. Alban-Kirchrain 10 à Bâle +41 61 272 05 72 www.youthhostel.ch

Krafft Basel Face avant, le Krafft lorgne sur le Rhin, résolument tourné vers l'échange et le futur. À l'arrière se joue un autre spectacle, attaché à la ville, à son histoire et à son architecture. C'est entre ces deux extrêmes que l'hôtel se développe, le trait d'union étant symbolisé par le design très contemporain. Comprendre : entre ses murs, le temps se pose comme il s'étire. Si tout est tourné vers le client, une attention toute particulière est portée à l'environnement, ce qui se vérifie dans le choix des produits et des matériaux. (C.B.)

— De 90 à 380 € la nuit Rheingasse 12 à Bâle +41 61 690 91 30 krafftbasel.ch


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

LUXEMBOURG METZ NANCY

13.06 — 05.11

Formes Simples — Centre Pompidou-Metz

Metz

Formes Simples confirme la tendance largement répandue au XXe que pureté = modernité. Avec cependant cette conclusion surprenante : la forme ne ferme pas, elle ouvre ! Le XXe est le siècle du ready-made et des abstractions, il est aussi le siècle de l’épure. Peintres, sculpteurs, architectes et designers ont tous tendu vers une forme qui accorde leur importance à ces éléments constitutifs qu’on qualifiera de “premiers” : forme, couleur et espace. On le sait, ils se sont inspirés pour cela à la fois de la nature, et de ce que celle-ci a pu inspirer elle-même à des civilisations plus anciennes, avec une volonté constante : renouer le lien à l’essentiel. Quand on compare la Tête d’une grande statuette féminine du Cycladique ancien II et certaines pièces de Brancusi, on constate qu’un même élan les lie. Un même souffle créateur qui tend à révéler l’affect au-delà de la forme même. Et donc à sublimer la matière. Pour des artistes comme František Kupka par exemple, il s’agissait de

poursuivre ce qui avait été entrepris par les cubistes ou des artistes abstraits comme Wassily Kandinsky ou Piet Mondrian, à savoir dissocier esprit et matière, s’affranchir de la simple imitation – ce qui n’empêche pas de puiser dans les modèles formels qu’offre la nature – et tendre à la pureté : une obsession intellectuelle chez certains, spirituelle chez d’autres. Quand Marcel Duchamp s’arrête devant un avion au salon de la locomotion aérienne en 1912 et qu’il s’exclame que « la peinture est morte. Qui pourra faire mieux que cette hélice ? », le constat qu’il formule n’est en rien une boutade – il faut toujours se méfier des provocations de l’ami Duchamp ! Tout comme pour Fernand Léger et surtout Brancusi qui l’accompagnent ce jour-là, il sent que ses propres intuitions formelles trouvent des relais à tous les niveaux, et que ce sont bien elles qui vont conditionner une nouvelle approche de la modernité. À ce moment-là, Brancusi n’en est qu’à ses premières tentatives d’inspiration africaine, mais il sait déjà que ce qu’il explore le


conduit vers un ailleurs dépouillé, dont il trouve sa source ici dans un haut de reliquaire du Gabon, là dans la forme rectiligne d’une poupée de fertilité de l’archipel des Bijagos. Dès lors, la forme s’offre à lui, et de ses tentatives sans cesse renouvelées vers le longiligne, le courbe et le lisse – avec, pourquoi pas, ce modèle d’hélice en tête ? –, il explore des voies qui auront un impact considérable sur les sculpteurs des générations suivantes : son grand admirateur, Richard Serra, mais aussi Tony Smith, entre autres artistes représentés dans le cadre de l’exposition. En visionnaire, Duchamp avait annoncé la mort de la peinture, mais celle-ci a, elle aussi, poursuivi sa quête de pureté. Les exemples sont nombreux, mais au-delà des avant-gardes du XXe et de toutes les tentatives magnifiques – Klein, Rothko, etc. – attachons-nous au cas d’Ellsworth Kelly. Il est assez étonnant de constater – même si c’est le cas également pour bien d’autres ! –, combien cet artiste new-yorkais reste porteur d’une forme particulière de modernité : l’émotion naît du cadre, à

une époque où la peinture s’affirmait justement hors-cadre. Comme dans un étonnant mouvement de balancier, la couleur, pourtant émancipée depuis un siècle, se retrouve à nouveau circonscrite sans que sa liberté de rayonnement n’en soit limitée. En cela, la présence des œuvres de Kelly donne tout son sens à cette exposition sur les Formes simples, parce qu’ici, contrairement à ce qu’on cherche à faire croire habituellement, la forme libère. Cet enseignement est précieux, tout comme les conclusions implicites de

cette thématique initiée une nouvelle fois avec brio au Centre PompidouMetz. (E.A.) www.centrepompidou-metz.com Constantin Brancusi, L’Oiseau dans l’espace, marbre noir, vers 1936. Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacques Faujour © Adagp, Paris 2014


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

12.07 — 12.10

Luxembourg

Damage control

art and destruction since 1950 — Mudam - Luxembourg

Extrait du film Crossroads de Bruce Conner, 1976. UCLA Film & Television Archive. Courtesy and © the Conner Family Trust

L’exposition itinérante initiée par le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington DC, en relation avec le Mudam, propose une immersion dans le large spectre de la destruction en art contemporain. Toujours subversive, cette notion a dans un premier temps émergé des affres de la Seconde Guerre mondiale et des menaces de l’ère atomique ; elle résulte de la crainte d’un anéantissement total que les artistes anticipent et explorent. Aujourd’hui, la vision apocalyptique que les médias aiment faire porter sur notre monde prolonge leurs interrogations sur cette notion de destruction et, naturellement, son pendant, la construction. La destruction n’est jamais gratuite. Dans son aspect plus symbolique, plus conceptuel, elle peut constituer une arme pour dénoncer. Détruire les conventions sociales, dénoncer les systèmes politiques : l’artiste chinois Ai Weiwei connaît cette voie tumultueuse. Son œuvre iconoclaste

liée à la culture populaire chinoise dénonce les absurdités d’un système politique particulièrement intraitable avec les artistes dits « subversifs ». Sa liberté (toute) conditionnelle prouve, si besoin était, qu’il n’est jamais aisé de s’attaquer frontalement au politique, et que l’entreprise de destruction peut malheureusement fonctionner dans les deux sens : résistance / réaction et naturellement réaction / résistance. Avec un corpus d’environ 90 œuvres réalisées par une quarantaine d’artistes (dont Christian Marclay, Yoko Ono ou Steve McQueen), l’accrochage conséquent s’attache à tout type de médium (peinture, sculpture, dessin, gravure, photographie, vidéo, installation et performance), pour offrir un vaste panorama de la thématique et insister sur une vraie récurrence artistique. Une quasi obsession depuis plus de 60 ans ! (V.S.G.) www.mudam.lu.fr


17.05 — 07.09

Metz

04.07 — 14.09

Plossu - Cinéma 1962-2009 — Arsenal

Angel Nevarez & Valerie Tevere, What we might have heard in the future, 2010-2014, pièce radiophonique. Photo : Patrick Galbats, Casino Luxembourg 2014

Hlysnan: the notion and politics of listening — Casino

Luxembourg

« Ma culture n’est pas photographique mais cinématographique. » Depuis ses débuts dans les années 60, Bernard Plossu construit un parcours en marge de la photographie plasticienne, « de plain-pied avec le monde et ce qui se passe ». Une poésie de l’instant et du mouvement, qui évoque le temps plus qu’il ne le capture. L'exposition parcourt 40 années de carrière et d’une œuvre singulière. www.arsenal-metz.fr

Si la question de l’image animée est omniprésente dans l’art du XXe siècle, le XXIe siècle est marqué par une présence aiguë du son. L’expérience de l’écoute renvoie intimement au politique dans ce sens qu’elle exige des facultés cognitives, une intention et une ouverture au monde. La démocratisation des techniques d’enregistrement vocal a modifié notre rapport au son. L’atelier Aporee recense en ligne des sons enregistrés par des artistes du monde entier. C’est un exemple parlant des formes nouvelles permises par ce médium. Au Casino, l’exposition se veut interactive à l’extrême. Chaque artiste trouve sa propre intention dans le son, à l’instar de Marco Godinho. Dans Wait/Listen, il questionne, à l’aide d’un simple smartphone, le son de l’attente. Silencieux, urbain, environnemental, le son est cartographié pour restituer l’ensemble de ce qui nous donne le sentiment d’attendre. Le son se retrouve donc lié à la question du temps comme une archive de l’instant qui ouvre sur un nouvel imaginaire, lieu d’une autre relation au réel. (V.S.G.)

Michäle, 1963, courtesy galerie La Non-Maison

www.casino-luxembourg.lu

Time as Activity – Düsseldorf, 1969. Courtesy de l'artiste, Jan Mot, Bruxelles / Mexico, D.F. et LUX London

11.06 — 21.09

David Lamelas

Metz

— Frac Lorraine Artiste argentin né en 1946, ce pionnier de l'art conceptuel et du cinéma expérimental capte et diffuse l'instant, le plus petit élément du Temps. Avec une vingtaine de pièces majeures des années 1960-70 et quelques œuvres plus récentes, le Frac propose sa première rétrospective française. www.fraclorraine.org


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

> 24.10

Dans la Meuse

La maison tropicale de Jean Prouvé

Jarville-laMalgrange

— Musée de l’histoire du fer « J’avais la volonté de construire avec les moyens les plus modernes que je pouvais découvrir à l’époque où j’ai fait les choses. » La modernité de Jean Prouvé, ingénieur-constructeur et maître du métal, réside dans sa démarche bien plus que dans son matériau de prédilection, qu’il est l’un des premiers à employer pour bâtir des maisons. Pour lui, il s’agit de garantir des espaces de qualité auplus grand nombre, et donc d’en réduire au maximum les coûts de production. Ses maisons préfabriquées réemploient les modules fabriqués dans ses ateliers et destinés à l’industrie. Fort de son expérience d’habitat d’urgence au sortir de la guerre, Prouvé est mandaté entre 1947 et 1949 pour répondre au manque de logement dans les colonies. Il

produit trois prototypes, installés à Niamey et à Brazzaville, où l’on retrouve son vocabulaire : des constructions sur pilotis, d’une grande simplicité, au volume intérieur unique habillé de ses fameux panneaux aluminium à hublots. Des maisons dont la forme répond uniquement à l’usage et, ici, à l’impératif du climat. Des merveilles de légèreté, malheureusement restées à l’état de prototype pour des raisons de coûts de production et de transport finalement trop élevés, que le Musée fait remonter dans son jardin et accompagne d’une exposition sur les constructions métalliques de Prouvé. Une occasion exceptionnelle. (S.D.) Maison tropicale, dessin, vers 1949 - Henri Prouvé fonds Jean Prouvé - Musée National d’Art Moderne © Centre Pompidou MNAM/CCI, bibliothèque Kandinsky © ADAGP, Paris 2014

Parcours d’art contemporain en milieu rural — Le Vent des forêts Au cœur de la Meuse a pris forme un projet artistique singulier et enthousiasmant. Espace d’art contemporain à ciel ouvert, en milieu rural qui plus est, le Vent des forêts construit, année après année, un parcours d’œuvres distribuées sur le territoire de six villages agricoles et forestiers. Mais il construit surtout un espace d’échanges unique, entre les artistes, les habitants et les visiteurs, faisant de la création artistique le vecteur d’une nouvelle perception du territoire. Avec neuf nouvelles inaugurations cet été, 90 œuvres sont désormais accessibles à pied ou VTT le long des sentiers agricoles ou des chemins forestiers. Passez la nuit dans l’une des Maisons sylvestres conçues par Matali Crasset, pour une immersion totale dans ce territoire qui mêle intelligemment nature et culture. (S.D.) www.leventdesforets.org Théo Mercier & Ch. Hamaide-Pierson, Bientôt dans votre village Photo : Sébastien Agnetti


13.06 — 12.10

10.07 — 21.09

Zbyněk Baladrán Dead Reckoning

— Centre d’art contemporain Synagogue de Delme

Delme

Quelles méthodes avons-nous développées pour matérialiser les connexions entre les connaissances ? Et à l’heure où les outils d’accès au savoir connaissent une révolution majeure et génèrent d’autres façons de les associer, ces méthodes de représentation sont-elles encore pertinentes ? L’artiste tchèque Zbyněk Baladrán s’intéresse aux modèles théoriques et cognitifs et à leurs traductions visuelles : graphiques, atlas, schémas heuristiques, vidéos, images d’archives, diagrammes, dessins. Dans son œuvre, il réinterprète ces systèmes de représentation et de classification scientifique, propose de nouvelles formes adaptées au monde contemporain. Ces installations souvent énigmatiques d’éléments de nature diverse, où le texte prend une large part, transforment le spectateur en observateur et l’obligent à devenir actif, à établir des liens entre les éléments et à repenser leur sens premier. Une exposition remue-méninge. (S.D.) www.cac-synagoguedelme.org Archive Building, 2008. Vidéo sur DVD, couleur, son, polonais sous-titré anglais, 6:56min. Courtesy Galerie Jocelyn Wolff

Quiz

— Galerie Poirel

Nancy

Faire exploser définitivement les frontières entre art et design, c’est l’enjeu de l’exposition Quiz qui, comme le titre le laisse déjà deviner, rassemble des objets à la provenance trouble. Formes purement plastiques ou objets utilitaires : chaque pièce ici exposée laisse planer le doute. Le designer Robert Stadler, qui a installé en 2013 à l’Ensemble Poirel la commande publique Traits d’Union (lire Zut ! Lorraine n°4), s’associe à Alexis Vaillant, responsable de la programmation au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux. Ces « objets hybrides et récalcitrants » posent la question de leur statut et de leur usage. Ils démontrent la capacité des designers à imager l’inconnu, en sortant d’une forme dictée par la fonction pratique et reconnaissable par tous, que les plasticiens, eux, détournent pour mieux l’interroger. Plus de 60 auteurs sont ici représentés, parmi lesquels Ron Arad, John M Armleder, Max Bill, Ronan & Erwan Bouroullec, Robert Stadler, Philippe Starck, Zaha Hadid, Donald Judd… (S.D.) www.poirel.nancy.fr Konstantin Grcic,, Missing Object, 2004. Courtesy Galerie kreo – Photo : Fabrice Gousset


La Villa 1901 Hôtel de Guise Une décoration unique, une cour intérieure agréable et calme, des chambres raffinées : l'Hôtel de Guise vous transporte de Nancy à Versailles. Ancienne demeure seigneuriale datant de 1752, l'Hôtel de Guise reste fidèle au cachet du lieu originel : élégance, larges espaces et couleurs chics. Au cœur de la bâtisse : un escalier de type Jean Lamour en fer forgé et des dallages en pierres d'époque. Dans la salle des petits déjeuners, l'équipe a conservé une cheminée monumentale susceptible de vous transformer en un rien de temps en fidèle du roi Louis XIII. Un vrai voyage dans le temps. Les 50 chambres sont toutes différentes et révèlent un aménagement sophistiqué. Pour porter votre séjour à un niveau de sérénité optimal, l'hôtel propose, en partenariat avec le spa Suite Stanislas, un forfait bien-être à 125 € par personne, comprenant une nuit en chambre supérieure, les petits déjeuners, 1h15 de soins et 2 pass musées ! (C.B.) — De 70 à 153 € la nuit 18, rue de Guise à Nancy - 03 83 32 24 68 www.hoteldeguise.com

Si vous êtes fans de déco, vous allez jubiler. Pour dormir beau et shopper pointu, La Villa 1901 est une adresse rare. L’ex-maison de famille d’Isabelle Jung – une faiseuse d’atmosphère et hôtesse hors pair – abrite désormais une maison d’hôtes trendy cachant dans son beau parc arboré une annexe regorgeant d’objets et de linge de maison extra (Caravane, Best Before, Seletti, etc.). Côté chambres, les couleurs éclatent, le vintage se mêle à la photographie contemporaine et, comme dans tout concept-store, tout y est à vendre, de la courtepointe en lin lavé aux canapés. Euphorisant ! (M.C.D) — De 145 à 195 € la nuit, petit-déjeuner inclus 63, avenue du Général Leclerc à Nancy - 06 30 03 21 62 www.lavilla1901.fr

Maison de Myon Un ancien hôtel particulier transformé par la propriétaire Martine Quénot en une maison d'hôte insolite (de 800 m2 !) entre classique et contemporain, avec des chambres, des lofts et des espaces communs plus que charmants et une terrasse emplie de magie. (C.B.) — De 115 à 135 € la nuit, petit-déjeuner compris 7, rue Mably à Nancy - 03 83 46 56 56 - www.maisondemyon.com Photo : Pierre Rabolini


ROOM SERVICE Cabanes en Lorraine

Hôtel Cathédrale Classé numéro 1 de la ville par les internautes, l'hôtel Cathédrale se distingue par sa vue unique, ses chambres décorées à l'ancienne et le sourire de ses propriétaires. On s'y sent presque comme à la maison. Presque, car la décoration est étonnante, au charme juste et jamais surchargé. À l'accueil, les propriétaires sont tout simplement délicieux : toujours le sourire et le conseil avisé. La cage d'escalier nous fait pénétrer dans un monde de raffinement et de délicatesse pour nous mener vers les chambres, chacune unique et meublée avec goût, dont certaines offrent une vue imprenable sur la cathédrale Saint-Etienne ! Le petit-déjeuner est copieux, toujours accompagné d'un jus d'orange pressé. Pour aller plus loin, rendez-vous au restaurant attenant La Baraka, tenu par les propriétaires de l'hôtel, où l'on déguste des couscous, briks et tajines succulents. (C.B.) — De 75 à 120 € la nuit 35, place de Chambre à Metz 03 87 75 00 02 www.hotelcathedrale-metz.fr

Deux cabanes. La Pomottes, perchée sur un chêne – d'où l'on aperçoit le toit du centre Pompidou-Metz – idéale pour un couple (deux enfants peuvent dormir dans le lit mezzanine). La deuxième : la Tirouelle, pour deux, bulle posée sur une plateforme en pilotis entre deux arbres. Le propriétaire, fort sympathique, accompagnateur en moyenne montagne, propose des randonnées et fournit, pour le petit déjeuner des confitures et jus de fruits faits maison (C.B.) — Pomottes : 130 € la nuit Tirouelle : 80 € la nuit, petit-déjeuner inclus 24, rue de Lorraine à Ancy-surMoselle– 06 68 59 83 54 www.cabanes-lorraine.com

La Citadelle Delphine et Christophe Dufossé sont le duo gagnant de la cité mosellane avec cet l’établissement hôtelier haut de gamme, devenu incontournable. 57 chambres et 2 suites font de cet hôtel 4 étoiles le passage obligé des pensionnaires exigeants. Une constellation qui se décline jusque dans l’assiette du chef Dufossé, avec son restaurant Le Magasin aux vivres, distingué d’un macaron au Guide Michelin. Une expérience à savourer d’un bout à l’autre du séjour. (C.L.) — De 195 à 450 € la nuit 5, avenue Ney à Metz 03 87 17 17 17 www.citadelle-metz.com


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Sélestat Strasbourg / Erstein

SELESTAT STRASBOURG ERSTEIN

14.06 — 14.01

Daniel Buren Comme un jeu d’enfant — MAMCS

Deux œuvres créées in situ permettent une nouvelle lecture de l’espace. Peut-on s’attarder sur le titre de votre proposition, Comme un jeu d’enfant ? Ce titre peut se lire dans l’acceptation commune de l’expression « simple comme un jeu d’enfant ». Il y a aussi de la fraîcheur et de la naïveté. Il est vrai qu’un jeu est souvent interprété comme quelque chose d’aisé. Matisse a beaucoup été critiqué pour ses papiers découpés : on l’accusait d’être sénile et de faire des collages d’enfant. Il est évident que c’est absurde et que faire des choses avec la fraîcheur de l’enfant, c’est aussi manipuler intuitivement, et on n’imagine pas une seconde que ça puisse être complexe. La preuve, c’est qu’on n’arrive plus à reproduire ces choses. [rires] Votre approche est très intuitive ? Tout part de l’intuition, c’est sûr.

Strasbourg

Votre proposition s’inscrit-elle dans la lignée de vos travaux récents ? Elle s’inscrit dans une logique qu’on pourra reconnaitre. Prenons l’exemple des Cabanes : je n’ai jamais fait deux cabanes éclatées identiques, mais j’en exécute des variations infinies. Or, à Strasbourg, rien ne s’apparente à de la variation, c’est inédit. Vous proposez deux œuvres distinctes*. Entrent-elles en écho ? Vous savez, dès que vous mettez deux objets ensemble, ils se répondent, que vous le vouliez ou non ! [rires] Dans mon esprit, ce sont deux pièces importantes mais spécifiques. La première est totalement inédite, j’en parle peu car elle est en cours. L’autre, sur la verrière, s’inscrit dans mes travaux sur la lumière, la couleur, des notions que j’aborde depuis longtemps. * sur les 1500 m2 de la façade vitrée et dans les 600 m2 de la salle d’exposition temporaire


Comment avez-vous appréhendé l’architecture d’Adrien Fainsilber ? Ici, la grande galerie est comme une rue entièrement vitrée sur trois côtés. Cette masse sert de support à un travail polychrome : les jours de soleil, on pourra constater l’effet de projection des panneaux de couleur dans tout le hall. Quant à l’extérieur, on ne pourra plus le voir de l’intérieur du musée. L’architecture m’a incité à une transformation importante. (V.S.G.) www.musees.strasbourg.eu

Les cabanes éclatées imbriquées (détail), travail in situ, in “Échos”, mai 2011, Centre Pompidou-Metz. © DB-ADAGP, Paris 2014


L art en balade

Sélestat Strasbourg / Erstein

18.07 — 28.09

21.06 — 19.10

Seymour Christophe Bourgeois

— CEAAC Strasbourg

— Stimultania « Le paradis, c’est les autres » pourrait être le leitmotiv du photographe Christophe Bourgeois, qui comme son modèle, le cinéaste Jean Rouch, recherche la vérité des êtres. Au cœur de ses nombreux voyages – illustrés ici par cinq séries –, une préoccupation majeure : explorer rigoureusement la société à travers ses hommes. Ainsi, dans Mali, il se laisse conduire vers des rencontres fugaces. Dans Fish Tank, il se fond dans l’effervescence des marchés chinois pour illustrer les mouvements de ses commerçants, tout comme dans Titans, où il photographie ces hommes déplaçant incessamment des marchandises, jusqu’à l’épuisement. Un travail sur le territoire, la place de l’homme et, plus loin, sur la construction d’une société et sa culture. (C.B.) www.stimultania.org Mali, 1998

Strasbourg

Après Rose, autour de l’œuvre de Gertrude Stein, les commissaires Elodie Royer et Yoann Gourmel s’intéressent à un autre personnage littéraire. Imaginée comme une suite d’expositions autour de personnages littéraires, la trilogie propose trois actes bien distincts invitant l’imaginaire de chacun. « Si Rose abordait de manière indirecte un certain rapport à l’enfance, expliquent les commissaires, Seymour évoque davantage des questions liées à l’adolescence et à son désenchantement devant la perte de l’innocence de l’enfance. » Fils aîné de la famille Glass créée par J.D. Salinger, Seymour creuse « le rapport à la spiritualité, à la correspondance, à la poésie et au jeu, à la mélancolie et à l’énigme du bonheur. » Mais comme pour Rose, à chacun de tirer de cette exposition ce qu’il veut bien y voir. Que le spectateur se perde, tout comme les commissaires ont laissé certains éléments leur filer entre les doigts. Aidés par l’artiste « indiscipliné » Bruno Persat, ils présentent cette fois, dans le désordre : des chiens menant une enquête policière de Moyra Davey, une installation inspirée de la retraite bouddhiste de Thaï Chitti Kasemkitvatana ou encore une salle recouverte de papier-peint représentant le dégradé d’un coucher de soleil… et des surprises ! (C.B.) www.ceaac.org Œuvre de Bruno Persat


> 04.01.15

Anthony Caro Œuvres majeures de la collection Würth — Musée Würth

Rétrospective de l’immense sculpteur britannique, disparu l’an passé. Sur les docks de Londres, un homme se promène au milieu des matériaux que des marins s’apprêtent à condamner au rebut. À la craie, il signe “A.C”. Anthony Caro réserve ces pièces pour ses sculptures d’acier. En rupture avec sa formation classique, dont témoigne un bronze aux allures antiques de 1946, fasciné par les minimalistes américains et par son nouveau maître Henry Moore, le jeune Britannique va désormais articuler sa pensée autour du matériaux de récupération. « La sculpture n’a comme mérite que ceux qui sont intrinsèques à sa nature – soit c’est une camelote sans vie, soit elle porte en elle son intention, soit elle a de la poésie, soit elle n’a rien ». L’œuvre ne se justifie que par sa seule présence. Caro expérimente des réponses nouvelles ; il s’intéresse aux avant-gardistes et fait vivre en trois dimensions tantôt La Chaise de Van Gogh tantôt Les Baigneuses à la rivière de Matisse. Mais ce qu’il veut approcher et questionner au plus près, c’est avant tout l’architecture. En 1993, il écrit : « En me préoccupant d’archi-

Erstein

tecture, j’ai récemment découvert un filon abondant, où il est question de confinement et d’enveloppement, et même de peau. » Caro revient alors, si ce n’est à la figuration, au moins à la narration. Derrière la première porte de The Last Judgment, 28 stations composées de céramique, de béton, de laiton, d’acier, de chêne, de bois d’ekki et bois de jarrah entraînent le regardeur dans une débauche de matière et de volume au sein de ce que l’artiste a conçu comme une architecture inversée parce que construite de l’extérieur vers l’intérieur. L’ensemble est une matière vivante, une peau dans

laquelle on se glisse pour avancer jusqu’à la dernière porte, la porte des trompettes, qui sonne la Fin. Entre thèmes bibliques, mythologiques et politiques, l’œuvre ne renvoie plus à elle-même mais au regardeur, à sa propre existence, à sa propre fin. (V.S.G.) www.musee-wurth.fr The Last Judgement, 1995-1999, Collection Würth - Photo : Philipp Schönborn


L art en balade

Sélestat Strasbourg / Erstein

> 12.10

Sélestat

Felix Schramm You Can’t Beat Time — Frac Alsace L’artiste allemand déconstruit l’espace pour tenter d’arrêter le temps

Inutile de chercher à lutter, le temps finit toujours par supplanter l’humain. Il file sans que l’on puisse le rattraper. L’espace, quant à lui, tend à se laisser plus facilement modeler. Est-ce cette contradiction que Felix Schramm, sculpteur allemand formé par Jannis Kounellis à l’école des Beaux-Arts de Düsseldorf, a voulu mettre en avant à travers le titre de son œuvre monumentale You Can’t Beat Time ? Comme un affront à l’égard du temps, il casse l’espace avec audace, s’en prend aux limites formelles par les perforations et les déchirures. Au-delà de l’idée de chaos, Felix Schramm explore les concepts de construction et de déconstruction, un paradoxe alimenté par les volumes assemblés ou détachés, le réel ou l’artificiel. Comme un rappel de

l’œuvre Omission, présentée au Palais de Tokyo en 2009, Felix Schramm crée une tension entre sculpture et espace. Un accident maîtrisé, déterminé par les choix de l’artiste et du spectateur où tout ne se joue pas sur la perception mais aussi sur les déplacements. Une œuvre pour affirmer notre emprise sur l’espace en attendant de dompter le temps. (C.B.) www.culture-alsace.org Photo : Jean-Baptiste Dorner


18.06 — 19.10

15.06 — 12.07

Strasbourg

Matt McClune & Carlo Borer — Radial art contemporain Matt McClune livre une peinture aux subtiles superpositions de plans, dont les effets de blanches transparences dialoguent ici avec les masses sculpturales opaques de Carlo Borer, qui renvoient la lumière comme un miroir. radial-gallery.eu

28.06 — 06.07

Patrick BaillyMaître-Grand — MAMCS Strasbourg

Le photographe fait partie des expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. Cette exposition célèbre ses trente ans de carrière et présente des images parmi la centaine dont il a fait don à la Ville. www.musees-strasbourg.eu Formol’s Band, 1986, nos 2/2, 1/2, 1/2. Périphotographies, épreuves au chloro-bromure d’argent avec virage, 90 x 70 cm © Patrick Bailly-Maître-Grand

Pression Design

Sélestat

— Chapelle Saint Quirin 3e édition de la biennale du design d’auteur de la région du Rhin supérieur, organisée par l’Observatoire MAD (Mad about Art and Design). www.madartdesign.fr


ROOM SERVICE

Du côté de chez Anne À l’entrée du quartier de la Robertsau, à seulement 10 minutes du centre-ville, Du Côté de chez Anne est le hôte spot presque secret qui deviendra bientôt incontournable.

Besoin d’une parenthèse green aux portes de la cité ? La capitale européenne accueille depuis deux ans une maison d’hôtes hors norme aux accents bucoliques et au confort plus que parfait. Du Côté de chez Anne – le nom de son hôte –, est notre adresse coup de cœur cachée, qui fera le bonheur de ses visiteurs pour une ou plusieurs nuits. Dans un environnement verdoyant, on y découvre cinq chambres somptueuses nichées à l’étage d’une bâtisse bourgeoise alsacienne du 18e siècle, dont la quiétude contribue à la magie du lieu. L’esprit « chambre d’amis » est recherché par Anne Gerber, qui a su insuffler une personnalité à chacune de ses chambres « florales ». Le linge de lit de très belle facture y est accueillant, la salle de bain dernier cri et la tête de lit majestueuse, signant une déco soignée du sol au plafond. Cet espace de charme vient d’ailleurs d’être distingué par un prix Commerce Design Strasbourg, récompensant les aménagements intérieurs les plus audacieux. La créativité se retrouve également dans la cuisine du marché proposé par le chef cuisinier Antoine Botter, dans l’élégant restaurant situé au rezde-chaussée et sa terrasse attenante, qui accueille les petits déjeuners copieux des heureux pensionnaires. (C.L.)

— De 95 à 195 € la nuit, petit-déjeuner inclus Restaurant fermé dimanche midi, lundi et jeudi soir 4, rue de la Carpe Haute à Strasbourg – 03 88 41 80 77 www.du-cote-de-chez-anne.com

Quetsche et mirabelle Un nom gourmand pour une chambre d'hôtes, élue 2e Maison préférée des Français 2014, et un gîte pour un couple ou une famille de quatre personnes. Du mobilier chiné complété par de la décoration chic. Les trois chambres déclinent trois couleurs (blanc, pourpre, nature) pour un effet des plus cosy. (C.B.) — Chambres : de 95 à 105 € la nuit, petit-déjeuner inclus Gîte : 480 € la semaine 13, rue du Château à Ichtratzheim 09 54 14 25 83 www.quetscheetmirabelle.com


Un soir d'été Régent Petite France Avec sa situation géographique exceptionnelle au cœur de la Petite France, l’hôtel Régent est la référence absolue pour un séjour mémorable dans la capitale alsacienne. S’il fallait renommer cet hôtel d’exception, on l’appellerait probablement l’Ill aux trésors ! Le Régent Petite France & Spa, situé dans le quartier mythique qui lui donne son nom, se love au cœur du centre-ville et aux abords de l’Ill, la rivière qui entoure Strasbourg de ses bras. Pour rendre hommage à l’histoire de ce monument devenu successivement un moulin à eau puis une glacière, cet élément naturel est subtilement décliné dans l’ensemble de l’hôtel. Comme dans le tout nouveau spa Ô fil de l’eau, qui vient compléter les 72 chambres et suites grand luxe, avec une vue imprenable sur les toits de la ville. L’établissement est aussi doté d’un restaurant et d’une terrasse au bord de l’eau. Vous y croiserez peut-être l’une des nombreuses célébrités qui, de passage dans la capitale européenne, ont l’habitude d’y séjourner ! (C.L.) — De 320 à 625 € la nuit

Mix intelligent d'époques et de styles, la maison d'hôtes de Nathalie et Fred Langel propose trois chambres, trois ambiances, mélangeant meubles de designers, bibliothèques d'art et céramiques traditionnelles. Les + ? Un espace massage et une table d'hôtes sur réservation. (C.B.) — De 70 à 100 € la nuit, petit-déjeuner inclus 19, rue Haute à Ernolsheim-sur-Bruche 06 11 98 57 38 www.unsoir-d-ete.com

5, rue des Moulins à Strasbourg – 03 88 76 43 43 www.regent-petite-france.com

Hôtel Beaucour À quelques pas de la Cathédrale, cet hôtel de charme parfaitement tenu par la sémillante Claire-Lise Baumann et son acolyte Audrey invite au romantisme made in Alsace ! Les 49 chambres nichées dans une ancienne usine de parapluies témoignent de la tradition du lieu pour un séjour au beau fixe ! On se prélasse volontiers sur la délicieuse terrasse fleurie à l’abris des regards… (C.L.) — De 120 à 210 € la nuit 5, rue des Bouchers à Strasbourg – 03 88 76 72 00 www.hotel-beaucour.com


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

HAGUENAU MEISENTHAL BADEN–BADEN KARLSRUHE

24.05 — 09.11

Beuys Brock Vostell — ZKM

Karlsruhe

Joseph Beuys, Wolf Vostell et Bazon Brock, trois piliers de l’art de la performance en Allemagne, et une vision tournée vers une redéfinition de la société. On ne soupçonne guère plus l’importance qu’ont eu certains artistes allemands dans la reconstruction mentale de leur pays sur la période d’après-guerre. Pourtant, la radicalité d’un Joseph Beuys, d’un Bazon Brock et d’un Wolf Vostell, parmi les performers les plus exposés dans les années 60 et 70, a conduit à une vraie prise de conscience. Laquelle a aussi permis à l’Allemagne de retrouver sa juste position dans le concert des nations. Ces trois-là, amis dans la vie, ont puisé dans l’expérience du système totalitaire et de la guerre pour alerter les consciences et proposer d’autres modèles aussi bien esthétiques que politiques, avec une double finalité : l’émancipation totale de l’individu et son implication dans des expériences sociales nouvelles. Joseph Beuys y a même construit

sa propre mythologie sur la base d’éléments stylistiques distinctifs comme la graisse et le feutre. D’où l’idée de creuser « les matériaux de la vie dans le but de la transformer », selon la belle formule que Beuys emploie dans un entretien en 1977. Sa vision élargie de l’art comme sculpture sociale, il la développe dans le cadre de performances parfois participatives et à vocation pédagogique, non sans cette pointe d’humour qui le rattache au courant dont il est issu dans les années 60 : Fluxus. On se souvient à ce titre de manière très amusée du Combat de boxe pour la démocratique directe à Kassel, en 1972 : assis pendant trois mois derrière un petit bureau, Beuys exposait son programme d’art révolutionnaire et défiait dans un combat de boxe les contradicteurs qui lui cherchaient noise… Cette vision de l’enseignement redéfinie par l’art de performance, il la partage avec Bazon Brock et Wolf Wostell. Instruction, discussion, action et agitation sont indissociables ; elles sont mises à la contribution


Rolf Jährling, Wolf Vostell, Bazon Brock, Eckhart Rahn, Joseph Beuys, Tomas Schmit, Charlotte Moorman, Nam June Paik à la Galerie Parnass à la fin des 24 Stunden Happening, Wuppertal le 5 juin 1965 Photo : Ute Klophaus

des utopies nouvelles nées à la fin des années 60, en rupture totale avec la génération précédente. On a sans doute eu le tort de situer ces trois artistes majeurs séparément les uns des autres – la notoriété de Beuys et Wostell demeurant écrasante à bien des égards. Le mérite de l’exposition que leur consacre le ZKM est non seulement de rétablir un juste équilibre, mais aussi de mieux envisager les démarches communes de ces actionnistes qui avançaient en parallèle malgré leurs différences. Elle offre un éclairage particulier sur les finalités mêmes de l’avènement de la performance ou du happening, un art auxquels ils ont donné ses lettres de noblesse – en histoire de l’art, on parle de « tournant performatif » –, de manière éloignée des tentatives sans doute excessives

de leurs voisins autrichiens. Un art qui, comme chacun sait, a connu bien des extensions plastiques. Le ZKM profite de cette exposition pour présenter la pièce de Wolf Vostell récemment acquise, Transmigracíon II, l’une des premières installations à intégrer un poste de télévision, œuvre historique s’il en est qui prouve la dimension proprement visionnaire de ces artistes. Une dimension à laquelle il est bon aujourd’hui de se référer, et peut-être même de se ressourcer. À ce titre, laissons parler Joseph Beuys. À la question « Une notion de l’art élargie à la vie entière ne fait-elle pas disparaître l’art au profit de la vie ? », il répond : « Au contraire. C’est le début de l’art. » Dont acte ! (E.A.) www.zkm.de


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

12.07 — 26.10

Baden-Baden

40 | 10 — Museum Frieder Burda Le collectionneur Frieder Burda célèbre les 40 ans de sa collection et les 10 ans de son musée avec une riche exposition.

Ce qu’il y a de passionnant dans l’exposition d’une collection privée, c’est qu’elle livre toujours un regard personnel et intime sur l’art. Celle de Frieder Burda témoigne d’une remarquable cohérence de goûts et de choix. Né en 1936 à Gengenbach, petite ville du Bade Wurtemberg, héritier de son père Franz Burda et de l’empire de presse qu’il a fondé en 1986, Frieder Burda achète sa première œuvre en 1968. Une toile lacérée de l’artiste italien Lucio Fontana. « Dans la maison familiale, il y avait des toiles de Kirchner, Beckmann, Dufy, Nolde, et beaucoup d’autres, et d’un coup, je vois quelque chose de très avantgardiste, une peinture avec trois fentes. J’avais 32 ans et je voulais montrer à mon père à quel point j’étais moderne. » Plusieurs années s’écoulent avant qu’il n’achète une autre toile…

Guidé par de précieux conseillers, dont le marchand d’art suisse Thomas Amman, « qui a beaucoup encouragé [sa] passion pour l’art », Frieder Burda fait de sa collection la véritable œuvre de sa vie. Il reprend Macke et Kirchner de celle de son père, et construit la sienne autour de la fascination de la couleur et la recherche de l’émotion (sans doute parle-t-on là de la même chose). Jusqu’en 1992, il se concentre essentiellement sur les artistes allemands Gerhard Richter (voir aussi l’exposition à la Fondation Beyeler près de Bâle) et Sigmar Polke, dont il possède des pièces majeures et qui constituent encore aujourd’hui le cœur d’une collection riche désormais de quelques 1000 pièces. Les rejoignent des œuvres de Mark Rothko, Jackson Pollock, Willem de Kooning, des Picasso tardifs mais aussi des toiles remarquables de jeunes peintres allemands comme

Neo Rauch ou Simon Pasieka. « De purs peintres », car ce sont les seuls qui l’intéressent, auxquels il offre en 2004 un écrin signé Richard Meier à Baden-Baden (après avoir longtemps considéré la ville de Mougins). Il leur consacre régulièrement des expositions monographiques et les réunit aujourd’hui dans une exposition qui s’attache à créer des liens, des tensions, des confrontations, suggérer des filiations entre des œuvres qui ont toutes, sans aucune exception, une valeur expressionniste. (S.D.) $-Bild, 1971, techniques mixtes sur tissu, Museum Frieder Burda, Baden-Baden © The Estate of Sigmar Polke / VG Bild-Kunst, Bonn


21.06 — 09.11

Bijoux Celtes

Haguenau

— Musée historique — Chapelle des Annonciades — Espace Saint-Martin Le désir de plaire est sans doute celui qui définit le mieux la nature humaine. Dans sa relation au corps, le bijou est l’une des armes de séduction essentielle et, aujourd’hui pas moins qu’hier, il retrouve sa place entière en tant que parure de soi. Pour mieux comprendre comment depuis les temps anciens il revêt une fonction privilégiée dans le jeu qui s’opère à tous les niveaux, sensuel bien sûr, mais aussi politique et rituel, quoi de mieux qu’un petit mouvement arrière pour s’attacher aux collections de bracelets, colliers et autres torques conservées au Musée Historique de Haguenau, et de confronter celles-ci à des créations contemporaines ? Voilà une belle manière de non seulement révéler la richesse de ces collections, parmi les plus prestigieuses de l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer, mais aussi de signifier la permanence de la création joaillière. À déambuler à Haguenau au gré des thématiques dans les trois lieux, le Musée historique, la Chapelle des

Annonciades et l’Espace Saint-Martin, on mesure l’étonnante actualité des pièces les plus anciennes : leur dimension esthétique, leur capacité d’abstraction des motifs organiques et leur vocation symbolique. Placées en vis-à-vis des œuvres réalisées par les étudiants de l’Atelier Bijou de la HEAR (Haute École des Arts du Rhin) ou celles des apprenants du centre de formation d’art et de tradition La Table d’Émeraude, leur charge continue de rayonner dans des allers-retours qui font que ces trésors de l’Antiquité et les créations contemporaines s’interconnectent pour des effets délicieux. Florence Lehmann, l’une des deux responsables de l’Atelier bijou, nous l’affirmait il y a quelques

mois (voir dans le Zut ! Strasbourg n°19) : « C’est en se penchant sur ce qui a existé qu’on réinjecte du sens, le sens d’aujourd’hui. » Les différentes expositions à Haguenau viennent confirmer son propos. (E.A.) www.ville-haguenau.fr Yiumsiri Vantanapindu, 1/11/11, collier, porcelaine noire, fer


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

> 31.10

Andreas Brandolini & Meisenthal Meisenthal — Centre International d’Art Verrier Figure emblématique du CIAV, Centre International d’Art Verrier, le designer allemand Andreas Brandolini fut son directeur artistique de 1996 à 2003. Il y mena d’importants programmes de recherches et de nombreux workshops et y revient aujourd’hui, un peu comme à la maison, pour présenter des pièces chargées d’histoires, qui nous content toute une époque par leurs formes, leurs contextes socio-politiques et leurs couleurs. 20 ans de design social évoquant les courbes féminines, la pop ou les objets oubliés. Un travail à l’image du CIAV : dans la pure tradition verrière, mais aux formes et aux préoccupations résolument contemporaines. (C.B.) www.ciav-meisenthal.fr Andreas Brandolini, Demoiselles © CIAV Meisenthal

16.05 — 11.11

Le monde aquatique de Lalique Wingen-sur-Moder — Musée Lalique Lalique, c’est avant tout l’histoire d’une famille de créateurs chapeautée par René Lalique, dessinateur, joaillier, verrier et décorateur d’exception. Observateur minutieux, il se découvre une passion pour la faune et la flore aquatique autant que pour l’esthétique des fluides et les personnages féminins fantastiques issus de ses rêveries. L’exposition revient en cinq parties sur cette fascination de la maison Lalique en se penchant sur le réel, l’imaginaire, les jeux de reflets et les fontaines merveilleuses imaginées par René Lalique. Une dernière partie, toute en contraste entre transparence et satiné, rend hommage aux objets en cristal en leur donnant vie dans des mises en scènes étonnantes. De la magie du beau. (C.B.) www.musee-lalique.com Lalique SA, Vase Poséidon, 2008, coll. privée © Studio Y. Langlois


Brenners Park Hotel Spa À la lisière de la Forêt Noire, non loin du musée Burda, le Brenners offre un cadre époustouflant et des services luxueux : un confort absolu, un spa entièrement dédié au bien-être et à la santé, et une piscine avec vue directe sur la verdure. (C.B.) — De 230 à 3300 € la nuit Schillerstrasse 4/6 à Baden-Baden + 49 (0) 7221 9000 www.brenners.com

© Alexis Delon / Preview

ROOM SERVICE

La Source des Sens Une expérience sensorielle où bien-être et nature entrent en communion dans un cadre unique, c’est la promesse tenue par La Source des Sens à Morsbronn-Les-Bains. Lorsque Pierre Weller, chef cuisinier, reprend en 2001 l’entreprise familiale alors nommée l’hôtel de la Marne, avait-il déjà en tête qu’il en ferait quelques années plus tard l’un des joyaux hôteliers les plus ambitieux de la région ? Au croisement de trois rivières, aux pieds du Parc Naturel des Vosges, les bienfaits de la nature agissent d’un bout à l’autre de l’expérience à la Source des Sens. Gustative pour commencer, avec une cuisine instinctive de saison dont l’exigence du Chef et maître des lieux fait le succès. Elle se poursuit dans les chambres élégantes aux lignes épurées, où le spectacle de la forêt s’invite magistralement dans l’intimité. Elle prend tout son sens dans le tout nouveau spa de plus de 5000 m2, pour une parenthèse détente exceptionnelle. Piscines intérieure et extérieure, hammam, saunas et une expérience sensorielle inédite avec la possibilité de privatiser un espace grand luxe un sein du spa. Grandiose. (C.L.) — Forfait Spa-nuit-restaurant, de 120 à 260€ par personne 19, route de Haguenau à Morsbronn-Les-Bains - 03 88 09 30 53 www.lasourcedessens.fr

La Clairière En pleine forêt, cet hôtel spa est en parfaite harmonie avec la nature en proposant des programmes bien-être tournés vers une vie plus saine et une cuisine bio très inventive. Les chambres, elles, – beaucoup sont avec balcon –, marient avec justesse le bois et les couleurs. (C.B.) — De 105 à 195 € la nuit 63, route d'Ingwiller à La Petite Pierre – 03 88 71 75 00 www.la-clairiere.com

Hôtel Le Moulin Anciens propriétaires du restaurant Le Cygne, Annie et François Paul ont investi un ancien moulin à grains non loin du parc naturel des Vosges du Nord pour en faire un hôtel 12 chambres où la sérénité est garantie ! Ils proposent également des formules chambre et dîner gastronomique. (C.B.) De 95 à 265 € la nuit 7, rue du Moulin à Gundershoffen 03 88 07 33 30 www.hotellemoulin.com


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Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

COLMAR MULHOUSE RIXHEIM ALTKIRCH

Mulhouse

> 12.10

Folie textile

230 œuvres symbolisant le faste du Second Empire illustre la fascination montante pour la mode et la décoration intérieure.

les plus belles pièces. Jean-François Keller, délégué à la conservation du musée, lève le voile sur cette époque ostentatoire.

— Musée de l’impression sur étoffes

Grand centre de production textile, Mulhouse a de tout temps inondé le marché parisien de riches meubles et tissus. À l’époque du Second Empire, elle se démarque avec ses étoffes imprimées sur sergés de laine, mélange de coton et de laine, et chintz, un coton fini par un apprêt de cire. L’exposition Folie Textile revient sur cette production locale et évoque les tendances de l’habillement et de la décoration intérieure, inspirés par le développement de la botanique. La fleur passionne autant que la richesse, laquelle se mesure à la splendeur des intérieurs (fauteuils capitonnés garnis de passementeries, revêtements muraux ou rideaux) et de la toilette féminine (robes à crinoline et mouchoirs imprimés). Exemples notoires de ces nouvelles fascinations : l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, modèle de grâce et de majesté, et la princesse Mathilde, cousine de l’Empereur, dont le musée expose

Pourquoi le Second Empire est-il une période faste pour le textile ? L’industrialisation et l’apparition de la chimie autorisent la production d’étoffes colorées en grande quantité, qu’il faut ensuite écouler. Il faut alors modifier la manière de consommer, et l’on va organiser le passage de la consommation par besoin à la consommation par plaisir. Les grands magasins, pour lesquels les industriels alsaciens vont se mettre à produire, contribuent largement à cette transformation. La mise en place d’un réseau de chemin de fer permet également de réduire les coûts de transport des marchandises et de distribuer les produits dans toute la France, à travers la vente sur catalogue. De nouveaux marchés apparaissent, notamment au Japon, et dessinent les contours de la mondialisation.

Mode et décoration sous le Second Empire


le Second Empire, l’apparition des serres, la création des premières sociétés de botanique permet la culture et la découverte de nouvelles espèces que les dessinateurs montrent sur les étoffes.

Pourquoi parle-t-on de révolution de la décoration intérieure ? La notion de confort apparaît et l’on crée des intérieurs « cosy », même dans les palais impériaux. De grandes fortunes se constituent et on montre sa richesse par une profusion d’étoffes, d’objets ou de mobilier. On mélange l’ancien et le contemporain pour créer des espaces surchargés et l’on n’hésite pas à ajouter des meubles de périodes plus anciennes ! Comment la fleur se démarquet-elle à cette époque ? Les fleurs sont présentes dès le début dans le vocabulaire décoratif du textile. Au départ, on s’inspire des fleurs des champs et des jardins. Sous

Que nous racontent les vêtements de l’impératrice Eugénie et de la princesse Mathilde, présentés dans cette exposition ? Ces femmes sont les garantes du bon goût français et suivent la mode. La princesse Mathilde a par exemple dans sa garde-robe une robe de couleur violette, la première couleur chimique découverte et utilisée en 1856. Elles ont des vêtements adaptés aux circonstances : simples pour les marches et les séjours de bord de mer, qui permettent de se déplacer facilement, ou robes en soie pour les bals. La princesse Mathilde reçoit d’ailleurs en 1867 de l’Empereur une soie brodée japonaise, pays qui vient juste de s’ouvrir à l’occident et qu’elle visitera plus tard ! Cette époque reste-t-elle aujourd’hui une source d’inspiration ? Kenzo s’est beaucoup inspiré de cette période il y a quelques années ! L’ouverture du Musée d’Orsay a fait redécouvrir le XIXe siècle aux stylistes, qui se sont mis à beaucoup puiser dans cette période. Aujourd’hui, les goûts ont changé et on va vers des styles plus simples et épurés, mais des maisons anglaises comme Ramm, Son & Crocker restent spécialisées dans la création de ces motifs. (C.B.) www.musee-impression.com Impresssion sur coton (détail), Thierry - Mieg, 1862


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Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

> 15.05.15

05.06 — 24.08

Anna Ostaya

Mulhouse

— Kunsthalle

Papier peint et Art nouveau

Rixheim

Dans sa première exposition monographique française, l’artiste polonaise repense le travail.

Rythmes, couleurs, lignes courbes, ornementations, arbres, fleurs, insectes et animaux… Pas étonnant que l’esthétique Art nouveau ait imprégné la décoration intérieure par le biais du papier peint, toujours lié à l’évolution de l’art. D’autant que l’un des artistes majeurs du style, l’architecte Hector Guimard, auteur des bouches du métro parisien, s’est lui aussi mis à la réalisation de motifs de papier peint. Dessinateurs et industriels, aidés par l’impression mécanique, se mettent tous à l’Art nouveau dont les motifs vont inonder le marché du papier peint à partir de 1900. Depuis, impossible d’enrayer la machine : le mouvement Pop continue d’explorer l’esthétique Belle époque, tout comme les artistes du 21e siècle. Ainsi, alors que le flamand rose fût l’emblème de l’Art nouveau, il est l’animal tendance de l’été 2014 aux côtés des palmiers ! La boucle est bouclée. (C.B.)

Les artistes, c’est bien connu, sont des fainéants. Ils se lèvent à pas d’heure, font tarder leur café matinal, travaillent vaguement deux ou trois heures avant de sortir prendre l’apéro qui s’éternise jusqu’au petit matin. Rebelote le lendemain. Pas étonnant que les bienpensants les incitent à se trouver un « vrai » travail. Pour sa première exposition personnelle en France, Anna Ostoya a décidé de les prendre au pied de la lettre. En apprenant que la Kunsthalle de Mulhouse était au départ une fonderie industrielle, elle décide de calquer ses journées sur celles que vivaient les ouvriers d’alors : horaires réguliers, travail pénible, production normée et cadencée. Partant d’une production artistique réglée sur le rythme de travail d’usine, elle questionne la figure stéréotypée de l’artiste paresseux, doublée de son mythe corollaire : l’artiste est un librepenseur, incompris parce que précurseur. Le résultat voit des Transpositions de couleurs s’égrainer au fil de formes (bandes, carrés, ondes, courbes), de techniques (peinture à l’huile, acrylique, gomme et laque), de matériaux (feuille d’or, aluminium, sang) et de références historiques (Constructivisme russe et Suprématisme, groupe BMPT) pour un rendu vibrant et coloré qui captive les sens et donne à penser les conditions de transformation sociale de la condition ouvrière comme celle de l’artiste. (X.H.)

www.museepapierpeint.org

kunsthallemulhouse.com

Création, production, diffusion — Musée du papier peint Le Musée du papier peint revient sur cette période qui ne cesse d’inspirer industriels et dessinateurs.

Flamingos, vers 2010, collection New Contemporaryn Manufacture Cole & Son, Londres

Anna Ostaya, Transposition 1s


19.06 — 21.09

14.06 — 31.08

Der Leone have sept cabeças Altkirch — CRAC Alsace Quelques heures après leur naissance, les deux sœurs jumelles américaines Grace et Virginia Kennedy étonnaient déjà par leurs capacités à soutenir le regard de leur entourage. Par la suite, le fait qu’elles s’isolent en grandissant a conduit un neurochirurgien à diagnostiquer un retard mental, alors que leurs parents finissaient par ne s’étonner de rien. Jusqu’au jour où ils ont découvert que les fillettes avaient inventé leur propre langage : une langue extrêmement rapide, mélange d’anglais et d’allemand, dont elles étaient les seules à comprendre le sens. Les psychiatres et les linguistes se sont penchés sur leur cas, et les spéculations allaient bon train sur cet idiome qui leur était propre. On le sait, elles l’ont délaissé vers l’âge de neuf ans – leur père leur en interdisait la pratique ! –, mais il reste une trace visuelle de leur étonnant babillement : un film réalisé par Jean-Pierre Gorin en 1979, Poto and Cabengo, du nom que les filles se donnaient l’une l’autre. Le langage cryptique des deux fillettes reste aujourd’hui un mystère, d’où l’idée de s’appuyer sur le documentaire pour concevoir une troublante exposition collective qui s’attache à la parole, à l’interprétation et à la créativité spontanée. (E.A.) www.cracalsace.com Natalie Czech, A Hidden Poem by Robert Lax, 2010. Courtesy de l’artiste

Michel Delmotte Terre, dessin, peinture — Musée Théodore Deck

Guebwiller

Un artiste multi-facettes qui explore la nature humaine. Résolument tourné vers l’humain, l’artiste Michel Delmotte, très attaché à l’enseignement – il a passé de nombreuses années à enseigner au sein de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg –, explore le corps et les sentiments à travers la sculpture, le dessin et la peinture. Cette première rétrospective tend à instaurer un dialogue entre les différents médiums utilisés par l’artiste, avec 200 pièces présentées, des sculptures figuratives et contemporaines construites autour de personnages archétypaux et des dessins et peintures, résultats d’observation des œuvres modelées. Comme si la terre prenait vie, comme si la main du dessinateur venait remplir avec un certain cynisme les personnalités de ses objets sculptés. Des regards qui en disent long, des faces à faces étranges, des formes exagérées, des sens cachés… De quoi se poser des questions sur la nature humaine. (C.B.) www.arts-ceramiques.org Méfiance, dessin crayon et encres, 2013


L art en balade

Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

05.07 — 05.10

Joël Ducorroy Comme un aperçu

— Espace d’art contemporain André Malraux

Cela fait plus de 30 ans que Joël Ducorroy fait dans la plaque minéralogique. Depuis 1981, précisément, lorsque sous le coup d’une révélation (que la légende attribue à une rencontre avec Gainsbourg) il fait embosser son premier texte au BHV. Dès lors, l’artiste plaquetitien, comme il s’auto-désigne, n’a eu de cesse de remplacer des objets par des mots. Avec beaucoup de facétie, il plante une plaque « Cactus » à la verticale dans un pot en terre cuite, cale une plaquette « Saucisse » rouge entre deux plaques « Baguettes » jaunes. Certes, il n’a pas résisté à la tentation de faire passer quelques messages (comme « La vérité en art commence quand le regardeur ne triche pas », clin d’œil à Marcel Duchamp), mais en héritier Pop, préfère se pencher sur les objets du quotidien. Ducorroy recrée ainsi des espaces entiers, qu’il appartient au spectateur de remplir. Fin 1992, pour le Confort Moderne à Poitiers, il meuble ainsi un appartement F4 avec plus de 1000 plaques. Tout y est, canapé, télé, café.

Seulement, là où le Pop Art présente les objets à notre regard, Ducorroy les lui soustrait. Il reproduit vaguement la forme, mais les escamote, les déshabille de leur usage et les décompose, remplaçant les éléments par des mots qui les désignent. Les voici désormais irréductibles. Là où Ben, autre artiste textuel, commente le monde, Joël Ducorroy préfère le nommer. Et rappelle ainsi que l’une des fonctions les plus fondamentales du langage n'est pas de communiquer des sentiments ou de décrire le monde, mais de l’ordonner. (S.D.)

Colmar


Hôtel Quatorze Au cœur du quartier historique de Colmar se dresse l'hôtel Quatorze, arborant fièrement ses quatre étoiles sur sa façade typique. À l'intérieur : une décoration contemporaine et du design innovant.

C'est dans une ancienne pharmacie datant de 1830 que l'hôtel Quatorze a élu domicile. Un écrin de choix, en plein centre-ville, à deux pas de bâtisses d'exception : la maison Pfizer, classée monument historique, et la charmante Cathédrale Saint-Martin. Passée la porte de l'hôtel, un nouveau monde ultra-confortable vient contrebalancer l'architecture historique, peuplée de pièces étonnantes. Ici, chaque détail compte : l'ambiance cosy est travaillée jusque dans l'éclairage, et les objets « coups de cœur » en vente dans le hall d'accueil sont délicieusement agencés. Cet été, vous y retrouverez des pochettes brodées de messages malicieux, des écharpes et sacs à chaussettes et à dessous, le tout signé Inouitoosh, ainsi que les bijoux délicats et décalés de la marque Médecine douce, vendue ici en exclusivité. La touche luxe moderne de l'hôtel se déploie dans les 14 chambres

ROOM SERVICE

(dont deux suites) toutes fournies en literies coquettes. Les plus chanceux pourront même se prélasser dans des baignoires jacuzzi, avant de dîner ou de prendre un verre sur la superbe terrasse au calme. Chic ! (C.B.) — De 125 à 320 € la nuit 14, rue des Augustins à Colmar 03 89 20 45 20 www.hotelquatorze.com


Hôtel des Berges Dans un cadre unique, celui des jardins de l'Auberge de l'Ill (le restaurant tenu par la famille Haeberlin), Marco et Danielle Baumann ont recréé l'esprit d'une ferme alsacienne où vous pourrez même prendre vos petit déjeuners sur la rivière, dans une barque ! (C.B.)

ROOM SERVICE

— De 300 à 500 € la nuit 4, rue de Collonges au Mont d'Or à Illhaeusern – 03 89 71 87 87 www.hoteldesberges.com

Verte Vallée Hôtel, restaurant et spa connu et reconnu de la vallée de Munster, Verte Vallée a pour maître-mot le bien-être et le décline sous toutes ses formes !

Au Moulin En été, rien de tel que de faire un tour dans les vignobles alsaciens. Le bon plan : visiter le domaine Dopff (les inventeurs du crémant d'Alsace, si si!) et prendre une chambre typiquement alsacienne Au Moulin ! (C.B.)

Depuis 25 ans, l'équipe de Verte Vallée exprime son attachement à une seule ambition : le bien-être ! Plus qu'un simple hôtel, c'est un véritable havre de paix et d'harmonie où l'on peut se reposer, se détendre, se ressourcer, se faire chouchouter, se régaler, et même se sculpter. Côté forme et beauté, on trouve piscine, salle de fitness, sauna, hammam mais, surtout, un spa proposant plus de 50 soins adaptés à chaque besoin et envie. En cuisine, Thony Billon dirige une brigade de 15 personnes au service de votre appétit. Ce jeune chef, habitué de la cuisine de haut-vol, se montre très attaché aux produits frais et locaux. Il revisite les plats traditionnels de 1000 saveurs, de jeux d'épices et de couleurs. Le tout saupoudré de chambres élégantes et d’une terrasse très agréable. (C.B.)

— De 60 à 80 € la nuit

— De 93 à 285 € la nuit

3, rue du Général de Gaulle à Riquewihr – 03 89 86 05 52

10, rue Alfred Hartmann à Munster 03 89 77 15 15 www.vertevallee.com


Maison Mondrian Vous aimez le Stijl, sans courbes, ni obliques, avec juste des traits verticaux et horizontaux ? Dormir dans un tableau de Piet Mondrian vous obsède ? Séjourner dans une maison alsacienne n’est pas dans votre liste des lieux où vous rêvez de passer une nuit cet été ? Cette maison et table d’hôtes au cœur du Mulhouse historique risque de régler quelques envies pressantes et vous faire changer d’avis. Les cinq chambres aux couleurs primaires et la table d’Irène et Jean-Luc Naudin, artistes et architectes d’intérieurs, est un bijou d’équilibre et d’harmonie. Une décoration qui comblera les architectes et fans du mouvement De Stijl. (M.C.D) — De 85 à 108 euros, petit-déjeuner inclus 5, rue Paille à Mulhouse 06 07 03 83 35 www.maison-mondrian.fr

Le Schweighof Deux chambres d’hôtes, un gîte indépendant et, côté emplettes, déco et petite restauration : c’est La Boutique Café. Cet ancien domaine familial fraîchement rénové et perché dans le Sundgau propose un délicieux déjeuner maison avec granola et jus de fruits de la région. La propriétaire des lieux aime les jolies ambiances nordiques, une influence à retrouver également dans les assiettes. Une très bonne adresse pour les familles bobos ne se déplaçant pas sans leur Milk Zut ! sous le bras ! (M.C.D) — De 120 à 188 € la nuit, petit-déjeuner inclus Ferme du Schweighof à Altkirch 06 42 84 86 33 / 09 54 86 11 86 www.leschweighof.fr

Datchas Lodges Ce gîte d'inspiration polonaise, comme on en voit peu, est divisé en deux appartements à la fois écolos et design ! Un lieu parfait, entre amis ou en famille, à deux pas du Lac blanc. (C.B.) — De 300 à 540 € pour 2 nuits, de 4 à 6 personnes 328, Les Plains Champs à Labaroche 06 08 35 33 57 - www.datchas-lodges.fr


L art en balade

LE CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE

Les sentiers de l’âme Le Centenaire de la Première Guerre mondiale suscite bon nombre d’expositions : sélection indicative parmi les cycles proposés dans la région. On se souvient avec une certaine émotion de la lettre que Franz Marc adressa à Maria, son épouse, le 4 mars 1916. « Ne t’inquiète pas, je m’en sortirai et je n’y laisserai pas ma santé. » Le peintre munichois tomba à Verdun ce jour-là, vers 4h de l’après-midi. Plus que quiconque, il avait pourtant pressenti dans sa chair l’imminence du chaos ; ses tableaux de la période qui précède le conflit laissaient apparaître de manière prémonitoire le voile du drame dans lequel allait plonger l’Europe toute entière, et le monde à sa suite. L’artiste savait que l’humanité allait à sa perte. Il savait, même s’il cherchait à le nier, qu’il y perdrait luimême la vie. D’autres en sont revenus cependant, et leur art a été marqué à jamais par l’expérience qu’ils ont vécue. C’est le cas de Max Beckmann, Erich Heckel et Otto Dix, si durement éprouvés qu’ils livrèrent quelques-

unes de leurs plus belles pièces au cours de l’immédiate après-guerre. Les tableaux et œuvres sur papier présentés dans le cadre des Illusions mitraillées à Karlsruhe touchent par la violence intime qu’elles manifestent. On a beaucoup insisté sur la dimension visionnaire de ces artistes expressionnistes, on redécouvre à quel point leur travail a posé les bases d’une nouvelle vision de l’humanité, lucide, affectée mais pas forcément désespérée. Ces images renvoient à des tentatives plus anciennes, celle du Lorrain Jacques Callot qui a établi lors de la Guerre de Trente Ans les codes stylistiques de l’art de guerre, très loin de toute forme d’héroïsme. Ses gravures rencontrent un écho chez Goya, mais aussi chez tous les artistes qui ont tenté d’approcher cette réalité-là. Aujourd’hui, de découvrir au musée des Beaux-Arts de Nancy l’intégralité de la série Les malheurs et misères de la guerre nous offre un éclairage particulier sur une première approche quasi-documentaire, objective et soucieuse du détail. C’est avec une finalité voisine que six musées dans les Vosges s’attachent à l’arrière du front pendant les quatre années de guerre. On suit le parcours de cinq personnages qui tentent de

vivre l’ordinaire de la guerre : l’enfant qui découpe les images produites par l’imagerie Pellerin – images à jouer racontant le quotidien de la guerre – ; le luthier et l’artiste qui continuent de créer ; la femme qui livre ses pensées dans son journal et le passant qui s’interroge. Œuvres graphiques, photos, peintures, affiches, ce parcours est un cheminement à travers le quotidien de chacun pour une émotion de chaque instant. À Strasbourg, on s’est posé la question des points de vue : les combattants français et allemands se font face. Avant de s’entretuer, leurs regards finissent par se croiser, ils y découvrent la même terreur, le même abîme. En s’appuyant sur un fonds documentaire considérable – archives départementales, médiathèque des armées et collections privées –, La Chambre donne à voir des images saisissantes réalisées à un moment où la photographie prend le pas sur l’illustration, non seulement pour témoigner mais aussi livrer sa propre vision de la réalité. Mais revenons à Franz Marc. Avant de disparaître au front, il avait eu le temps d’achever Les Cent Aphorismes sous-titré La Seconde Vue. Aphorisme 99 : « L’avenir donne toujours raison aux créateurs. » (E.A.)


Pellerin & Cie, Les gaz asphyxiants, 1916, Coll. Musée de l’Image, Épinal

Les illusions mitraillées, Beckmann, Heckel, Dix et la Première Guerre mondiale — jusqu’au 3 août à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de

Otto Dix, Nächtliche Patrouille im Drahverhau, 1924 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

L’Art et la guerre — jusqu’au 16 février au musée des Beaux-Arts de Nancy www.mban.nancy.fr La Vie encore — jusqu’au 11 novembre dans les musées des Vosges (Musée de l’Image à Épinal, Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal, Musée de la lutherie de Mirecourt, Musée Pierre-Noël à Saint-Dié, Musée Friry de Remiremont, Musées de Remiremont) XIV / XVIII, La photographie et la Grande Guerre — du 13 juin au 27 juillet et du 20 août au 7 septembre à La Chambre à Strasbourg www.la-chambre.org

Jacques Callot, La Pendaison, musée des Beaux-Arts de Nancy


Design graphique : brokism

L’art en balade Ces pages font l’objet d’un tiré à part © Éditions Chic Médias, juin 2014 www.zut-magazine.com


la culture n’a pas de prix

www.novomag.fr


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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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L’ouvrage hommage à Daniel Darc, Le Saut de l’Ange, sous la direction d’Emmanuel Abela et de Bruno Chibane paraîtra le 1er juillet, un peu plus d’un an après la disparition du chanteur de Taxi Girl.

SUBLime n°10

Pour recevoir Le saut de l’ange – Hommage à Daniel Darc avant sa sortie en librairie en juillet 2014, rendez-vous sur :

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Culture

Photo : brokism


78 Zut ! Culture Photo

L’ALCHIMISTE

PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIA DUBOST

Depuis plus de 30 ans, le photographe strasbourgeois Patrick Bailly-Maître-Grand construit des images à la fois énigmatiques et rigoureuses. Le MAMCS, auquel il a fait don d’une centaine d’images, consacre aujourd’hui une grande rétrospective à cet expérimentateur, qui analyse le réel pour produire des icônes d’une grande précision, tout en revendiquant un côté bidouilleur. Vous aviez mené des études scientifiques et pratiqué la peinture. Pourquoi la photographie ? A-t-elle été un prolongement ou une rupture ? J’ai eu un problème de santé assez important au moment du service militaire, et j’ai été pensionné à 100% pendant 6 ans. Ma vie a changé : j’étais virtuellement ingénieur et j’ai fait ce que j’ai voulu faire, j’ai été peintre pendant une dizaine d’années. Je peignais des vieux murs, des choses dérisoires, des mouches et des choses qui pendent. Une peinture hyperréaliste et chiante ! Au départ, la photo était prolongement de la peinture, je faisais des images de ce que j’aimais peindre. Le choix de la photo s’est fait en parallèle avec une histoire sentimentale. J’ai partagé ma vie pendant une vingtaine d’années avec Madeleine Millot-Durrenberger, et j’ai commencé la photo au moment où elle commençait à la collectionner.

Portrait de Patrick Bailly-Maître-Grand Ambrotype, atelier Retaguardia Barcelone


79

Est-ce au contact de sa collection que vous avez choisi la photo ? Non. La photo a toujours été pour moi une activité très solitaire, même si j’ai quand même subi quelques influences. Le Tchèque Joseph Sudek, par exemple, à qui j’ai d’ailleurs rendu hommage dans la série Pommes de Newton. Et Étienne-Jules Marey, pionnier de la chronophotographie, qui voulait voir comment les hommes marchent. Comme lui, j’aime analyser la réalité des choses pour faire venir des icônes plus ou moins esthétiques. Comment naissent vos images ? En trois étapes : désir, outil, traduction. Le désir c’est ce qui vous tombe sur la tête le matin en vous réveillant. C’est l’imagination : je vois une image, et je vais essayer de faire ça. Ensuite il faut connaître les outils pour créer cette image. Cela nécessite une longue connaissance : c’est l’expérience. L’icône qui vient ensuite sur le papier, c’est la traduction. Quelle place laissez-vous au hasard, à la surprise ? Aucune. On peut qualifier mon travail de rigoureux. Je ne représente rien de l’extérieur, c’est un peu autistique, un jeu formel de montage, c’est du Méliès, des ombres chinoises. Il n’explique pas le comportement des gens : je suis fasciné par les objets de façon morbide. Une de mes séries représente un vieux matelas ensanglanté qui se décompose. C’est l’ersatz d’une douleur. Il y a toujours rapport avec la mort. L’objet est un prétexte, une analogie. Cela veut dire que la technique n’est jamais première… Jamais, mais le fait de bien les connaître m’aide. Je m’amuse à dire que je fais du Photoshop avec du réel, je bidouille pour faire apparaître l’image que je veux. Parfois, c’est une vraie usine à gaz pour photographier l’impossible, comme ces miroirs photographiés de face dans lesquels on ne voit pas l’objectif ! Je veux aboutir à une émotion. Mais mon karma, c’est que systématiquement on me demande comment j’ai fait, jamais pourquoi j’ai fait. Alors j’explique et on me dit « Ça n’a pas d’importance ». C’est cruel…

Patrick Bailly-Maître-Grand, extrait de la série Pommes de Newton, 2004

Etes-vous un alchimiste ou un bricoleur ? Les deux mais je déteste ces mots, ils sont trop chargés d’emphase, surtout alchimiste qui a un côté magie. Sauf bricoleur… Mais c’est vrai que je suis un alchimiste. Si ça renvoie au côté tambouille, alors je suis d’accord. Enfermé dans son antre, l’alchimiste cherche la pierre philosophale qui va lui permettre de transformer le plomb en or, c’est ce que je fais. Le bricoleur manie le carton et le scotch, c’est ce que je fais aussi quand je construis mes outils.

Vous photographiez essentiellement des objets. Et le corps dans tout ça ? Je le fuis. Il est synonyme de souffrance à venir, d’entropie, de geignardise. Je fuis la misère humaine, je m’en fous. Mon travail est un peu autiste, je l’admets. Le corps ne m’intéresse pas. Ou alors en traces fugaces, les ombres plutôt que les humains. Un humain est supposé se dégrader, aller vers la mort, l’ombre est la mathématique des choses.


80 Photo Patrick BaillyMaître-Grand

Patrick Bailly-Maître-Grand, extrait de la série Gémelles, 1997

Qu’aimez-vous chez les autres photographes ? À ma grande honte je ne regarde pas tellement de photos ! Les expos, c’est très déprimant. Du fait des nouvelles technologies, c’est un amoncellement de tartines de confiture : tout est beau, tout est dégoulinant. Vivement le bœuf gros sel ! Mais je crois qu’il est mort… J’aime utiliser ce jeu de mots pour expliquer cette idée : l’analogique est l’empreinte de la réalité, le numérique est un emprunt au réel. C’est de l’infographie plus que de la photographie, comme un Rubik’s cube, avec des pixels malléables qu’on tourne dans tous les sens. Il s’agit de faire apparaître quelque chose de banal comme quelque chose d’extraordinaire. Alors on a tendance à ne montrer que des merveilles. Dans la série des miroirs par exemple, on voit bien que l’analogique s’appuie sur un constat du réel qui a ses règles. Des lois lourdes, contraignantes, qui sont fascinantes à observer. C’est une ruée vers l’or de l’impossible. Je suis fier de travailler avec ce procédé de dinosaure car j’ai encore des choses à apprendre de la réalité.

Que cherchez-vous à transmettre ? Et vous qui travaillez reclus dans votre atelier, comme vous dites, pourquoi sortir pour exposer ? Je cherche mon beau, mais pas le beau universel. Je ne cherche pas à transmettre quoi que ce soit, je montre un fantasme. L’œuvre d’art n’est pas un message, c’est le résultat d’un type seul qui fantasme dans ce coin, et, parfois, ça devient un aliment social. C’est ce qu’on appelle la culture. Qu’est-ce qu’un artiste ? Imaginez une tribu en Amazonie. Il y a ce type qui taille ses bouts de bois toute la journée sans jamais s’en servir pour la chasse, et au bout d’un moment, pour la tribu, cela devient quelque chose de précieux. C’est quelqu’un qui est à la fois en dehors et en dedans, c’est pour ça que les artistes sont iconoclastes parfois. C’est un karma, il n’y peut rien : il est spécial, et son rêve c’est de tailler des bouts de bois. J’ai plaisir et fierté à montrer mes bouts de bois.

Patrick Bailly-Maître-Grand, Colles & Chimères, du 28 juin au 19 octobre au musée d’Art moderne de la Ville de Strasbourg www.musees-strasbourg.eu www.baillymaitregrand.com


Patrick Bailly-Maître-Grand, extrait de la série Apollo 11, 2011

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La donation aux Musées de Strasbourg

« Je suis strasbourgeois depuis 35 ans, et je dois énormément à cette ville. C’est la raison de cette donation. De plus, je n’aurai pas d’héritier donc je m’inquiète du devenir de mes photographies. Cette histoire a été jusqu’à Paris : le MAMCS a demandé à la personne qui avait acheté mes images pour le MNAM et le MoMA si ça valait le coup d’accepter

ma donation. Leur réponse a été positive, j’en suis très fier. J’aurais voulu tout donner mais on a fait une sélection d’une centaine d’images. Je n’ai qu’un seul mot à dire : merci. »


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L’amour et la violence

Mathieu Amalric PAR CAROLINE LÉVY PHOTO ÉRIC ANTOINE

Le charisme personnifié sur une terrasse isolée. L’homme pose sous l’œil du photographe comme s’il avait ça dans le sang. L’image coule dans ses veines depuis toujours. Il est acteur et réalisateur. Entre les poses, il se confie sur ses petits soucis du jour qui l’ont amené à Strasbourg sans affaires de rechange ! Pourtant Mathieu Amalric est d’une élégance saisissante, avec son pantalon vert d’eau annonçant les beaux jours et son blazer dont la poche laisse entrevoir l’œuvre de Georges Simenon, qui a inspiré son dernier film La Chambre Bleue. L’adaptation parfaitement fidèle du polar tourné en cinq semaines – qui lui a valu une sélection officielle à Cannes pour Un Certain Regard – demeure une exception pour le réalisateur peu prolifique, qui a l’habitude de prendre son temps : « Il fallait que je tourne tout de suite, c’était une nécessité. C’est un livre qui me suit depuis toujours et qui m’avait déjà inspiré la dernière scène de Tournée. » Crime, gémissement et amour bestial qui n’en est finalement pas, le tout filmé dans le cadre photographique obsessionnel et singulier du 1:33 « pour filmer des corps et des sensations, pour que ça aille très vite ». Le réalisateur sort alors de sa poche le livre éponyme et en lit certains passages. Trituré, corné et annoté, l’ouvrage a vécu pour mieux faire revivre l’histoire et l’auteur. « Que reste-t-il dans la vie à part deux corps qui s’attirent ? Tout part de cette phrase. Ce n’est pas de l’amour. Je ne sais pas ce que c’est. Cet état que l’on a tous connu : où l’on passe de l’autre côté et que l’on croit être enfin soi-même, alors qu’on est quelqu’un d’autre. » Cette tension char-

nelle dévastatrice officiellement inspirée de La Femme d’à côté de Truffaut – qui avait alors révélé Fanny Ardant – met ici en scène une silhouette divine et froide incarnée par Stéphanie Cléau, sa maitresse à l’écran et compagne à la ville : « Je ne voyais qu’elle… Je trouvais beaucoup plus intéressant de choisir une inconnue dans ce rôle, que l’on peut scruter comme dans un fait divers ! Et puis elle m’a dit : je n’ai qu’à jouer la femme infidèle et toi mon amant ! Alors que je partais deux mois en tournage avec les Larrieu. C’est très compliqué de vivre avec un acteur… » Pourtant comédien par accident comme il aime le rappeler, Mathieu Amalric s’inflige le premier rôle dans nombre de ses films. Concours de circonstance ou simple défi, il ne s’épargne pas : « Je tourne avec des amis donc je suis protégé. » Comme Blutch, génie de la BD – strasbourgeois d’origine –, à qui il a offert un petit rôle. Incarnant des personnages marquants dans les films des autres et se mettant en danger dans les siens, Mathieu Amalric est simplement un grand acteur. Propos recueillis le 2 juin à l’hôtel Hannong, à l’occasion de la sortie de de La Chambre Bleue aux Cinémas Star


84 Zut ! Culture Instant Flash

Surfer d’étoiles

Fránçois & The Atlas Mountains PAR EMMANUEL ABELA PHOTO PASCAL BASTIEN

Il a pris l’habitude de surfer contre la vague, au sens propre comme au figuré. François Marry, le leader des Atlas Mountains, est certes aujourd’hui sous les feux des médias, mais ce trentenaire garde la tête sur les épaules. Il nous déconcerte presque quand il retourne l’interview à son compte. Non pas par malice, mais par vraie curiosité. Il est vrai que la présence d’une édition Zut ! à Bordeaux l’intrigue d’autant plus que c’est sa ville... Mais ce qui nous concerne, c’est son nouvel album, Piano Ombre, paru sur le sémillant label britannique Domino. Lui, il sait combien le chemin a été long, il sait également qu’il revient de loin, après une période récente de doute aussi bien artistique qu’existentielle. Aujourd’hui, chez lui, Dominique A croise les sonorités free-jazz de Pharoah Sanders – « Ça me fait plaisir que vous me disiez cela ! » – ou Tim Buckley, dans une musique qui contient sa part de magie. François libère cette lumière qu’on trouve dans les musiques du monde, comme s’il cherchait à reconnecter la terre

au ciel. Quand on lui cite les Talking Heads, il acquiesce, et se reconnaît complètement dans une démarche artistique qui part de la pop vers d’autres univers à haute teneur poétique. « J’ai été touché par la pop indie que j’ai découverte sur le tard. J’aimais beaucoup cette simplicité et cette fragilité qu’elle manifestait chez des groupes comme les Pastels [le groupe qui l’a recommandé auprès de Domino, ndlr] ou Yo La Tengo. Malheureusement, depuis, le format est devenu un objet en soi, et je m’en suis détaché. » Et de nous expliquer ce qu’il cherche précisément : une musique qui lie l’esprit au corps. « Les mots qui me viennent en bouche et les rythmes qui me viennent en tête en appellent à une forme de musique plus proche de mes rythmes corporels. » Propos recueillis le 15 mai à La Laiterie


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86 Zut ! Culture Instant Flash

Écrivain sans écrit vain

Oxmo Puccino PAR JULIEN PLEIS PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Lauréat de deux Victoire de la musique, comparé à Jules Renard, qualifié de « meilleur rappeur de sa génération » et surnommé « Black Jacques Brel »… Dire qu’Oxmo Puccino fait l’unanimité est presque un pléonasme. Rencontre (intimidante) avec le maitre, autour de son dernier ouvrage, qui n’est pas musical puisqu’il s’agit d’un recueil de pensées originellement postées sur Twitter, « un concentré de mots Pucciciens » comme il le définit. Des mots en forme de citations, de haïkus ou d’aphorismes qu’il aurait été dommage de laisser se perdre dans l’éphémère réalité d’un réseau soumis à l’immédiateté. Mais si ces interventions apparaissent légères par leur format (140 caractères maximum) et leur éclectisme, l’auteur rappelle que s’il « s’amuse des mots, il ne joue pas avec… », même pour un tweet, même pour une « petite phrase ». « Je réfléchis avant de parler et encore plus avant d’écrire. Vu la facilité avec laquelle on tombe dans le malentendu, je m’attache à écrire des choses qui peuvent difficilement être détournées tout en gardant des sens multiples. » Cette écriture raisonnée et résonante tient tant au caractère posé d’Oxmo qu’à son respect et à son amour des mots, qu’il considère comme une forme d’identité, un ADN propre

à chacun, beaucoup plus « parlants » qu’un visage ou qu’un nom : « Il m’arrive de devenir immédiatement l’ami de personnes à cause des mots qu’elles utilisent. » Pour autant, aussi sacré soit-il, le mot ne lui fait jamais peur. Même les mauvais mots, qui ne sont jamais que de mauvais emplois. Même les mots oubliés, qui finiront bien par revenir… Il est néanmoins une chose qu’Oxmo Puccino aime autant que les mots, et c’est le silence. « Avant d’écrire, j’ai besoin de calme pour réfléchir ; il faut arrêter d’être sans arrêt à un carrefour de conversations. Parler trop amène souvent à des excès, regrettables la plupart du temps. » « Un mot tout de même pour conclure ? - Oui. - Oui ? - Non, “ouïe” avec un “e”, pour l’écoute. L’écoute positive…  » À bon entendeur… Propos recueillis le 9 avril à la Librairie Kléber, à l’occasion de la sortie de 140 pile, Au diable vauvert


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88 Zut ! Culture Instant Flash

Bande Destinée

Riad Sattouf PAR JULIEN PLEIS PHOTO ÉRIC ANTOINE

Pour ceux qui ne connaissent pas, Riad Sattouf est non seulement un des auteurs de BD les plus importants de sa génération, mais aussi un réalisateur brillant, avec deux longs métrages couronnés de succès : Les Beaux Gosses et Jacky au royaume des filles. En attendant la rentrée et le retour musclé de son très viril héros Pascal Brutal, Riad revient avec une nouvelle œuvre graphique : L’Arabe du futur. Dès le titre, le ton est donné, tant il pose frontalement la thématique de l’ouvrage : « Aujourd’hui arabe est un mot rendu presque péjoratif, c’est presque tabou, on n’ose plus dire le mot arabe alors que cela signifie quelque chose. » Ici l’Arabe vient d’un futur antérieur : L’Arabe du futur est le récit autobiographique de la jeunesse de Sattouf, passée entre la France, la Libye et la Syrie. Un projet de longue date, qui mêle malicieusement les regards de l’enfant blond (si, si!) qu’il fut et de l’adulte qu’il est aujourd’hui, créant plusieurs niveaux de lecture. Ainsi, naïveté drolatique et conscience politique s’entrecroisent dans les aventures de la famille Sattouf, confrontée tour à tour aux absurdités d’une France en crise (déjà à l’époque !) et du régime d’un Kadhafi alors en pleine gloire. « La voix off, qui

est ma vision d’adulte, et le dessin guident le lecteur dans les souvenirs que j’évoque et l’aident à comprendre le contexte politique, le contexte social. » Ce regard d’adulte, Riad Sattouf le tourne également vers ses proches, notamment ses parents qu’il juge sans animosité mais sans concession. « Le fait de montrer clairement les choses et d’être honnête vis-à-vis de sa famille permet d’arrêter la transmission d’une certaine violence (morale) et de la bêtise. » Riad-enfant ayant été confronté à cette violence morale, Riad-adulte a gardé un esprit combatif envers les notions de patriotisme et de communautarisme. À la question « De quelle nationalité êtes-vous dans votre cœur ? », il répond, espiègle : « Auteur de bande dessinée ». Propos recueillis le 21 mai à la Librairie Kléber à l’occasion de la sortie de L’Arabe du futur, Allary éditions



90 Zut ! Culture Instant Flash

Humour à croquer

Jonathan Coe PAR CLAIRE TOURDOT PHOTO PASCAL BASTIEN

Il avait habitué ses lecteurs à une plume acide, comme celle qui lui valût en 1996 le prix du Meilleur livre étranger pour Testament à l’anglaise et sa critique du thatchérisme. Avec Expo 58, Jonathan Coe s’empare des codes d’une culture pop so british et signe une parodie du roman d’espionnage tendre et cocasse, ancrée dans ce « no man’s land » qu’est l’Exposition Universelle organisée par la Belgique en 1958. «Paradoxalement, Expo 58 est peut-être le plus britannique de mes romans. L’action se situe dans un lieu artificiel et dénué de nationalité. En distançant le regard, il est plus facile de rire du passé », nous confie le romancier, entre deux moments de contemplation face à la majesté de la Cathédrale. L’histoire est celle de Thomas Foley, petit fonctionnaire sans histoire à l’existence plutôt morose, envoyé par sa hiérarchie superviser l’organisation d’un pub éphémère symbole de convivialité anglaise. Accoudés au zinc, les visiteurs sont en mal d’Ailleurs, les Américains parlent fort, les scientifiques discutent de projets top secret et les Russes tendent l’oreille... Un ramassis de stéréotypes sur fond de construction européenne et de Guerre Froide, habilement distillé par un Jonathan Coe quelque peu

dépité face à la société actuelle : « La caricature me permet de ne pas trop me laisser envahir par mon indignation satirique. L’état de l’Europe d’aujourd’hui me désespère. » Mais tout comme au cinéma, la littérature a cette capacité d’édulcorer la réalité par la fiction et c’est dans la lignée des plus rocambolesques productions hitchcockiennes que Jonathan Coe inscrit avec fraîcheur son ouvrage. « J’adore les films d’Hitchcock, comme La Mort aux trousses ou Une Femme disparaît, qui empruntent à l’univers des films d’espionnage mais ne se prennent pas pour autant au sérieux. Expo 58 leur rend hommage. » Propos recueillis le 15 avril à l’Hôtel Cathédrale, dans le cadre des rencontres de la Librairie Kléber, à l’occasion de la sortie de Expo 58, Gallimard


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92 Zut ! Culture Instant Flash

Le dernier des romantiques

Edwy Plenel PAR NATACHA ANDERSON PHOTO PASCAL BASTIEN

Voilà une rencontre à l’idée de laquelle je me réjouissais. Un chevalier au cœur pur, pourfendeur du mal, on n’en croise pas tous les jours ! Tout dans l’expression d’Edwy Plenel est ouvert à l’autre : ses yeux malicieux, son sourire affable, la douceur qui enveloppe ses gestes. Sa moustache pourrait en imposer, mais la portée de ses mots suffit. Son dernier ouvrage, Dire non, est un cri du cœur similaire à celui de Stéphane Hessel, qu’il connaissait bien : « Il fait partie de ma vie, comme Edgar Morin. » Ces hommes l’inspirent car, tout comme son père qui s’est rebellé en son temps contre les injustices du colonialisme, ils ne sont pas des « conformistes » mais des hommes d’exception dans « la trace » desquels il veut placer ses pas. Face à l’abyssal décalage entre les promesses de François Hollande et son « actuelle pédagogie de contrainte et de fatalité, où la comptabilité tient lieu de politique », au point qu’il « en vient à incarner à l’Elysée l’ultime renoncement socialiste », il s’agit de défendre la démocratie menacée par l’extrême droite, la haine et la division. Pour ceux qui s’étonnent de sa démarche, il livre sa conception du rôle du journaliste, qui doit « porter le couteau dans la plaie »,

comme disait Albert Londres. « Ce qu’il constate et révèle l’engage et le requiert », ajoute-t-il. Il le fait sans arrogance : « Ne vous trompez pas, je suis quelqu’un qui doute. Mais j’en fais peut-être une force. » Un engagement romantique alors : « Il y a certainement en moi un romantisme solaire. Peut-être est-il dans Médiapart, peut-être dans ma relation avec la femme de ma vie. Je suis tombée amoureux d’elle bien avant de lui parler. Je n’avais pas 19 ans. » Un livre que vous aimez plus que tous les autres ? « Le plus... Je n’aime pas cette idée. Elle pousse vers l’exclusion. » Il fallait bien qu’il terminât en beauté. Propos recueillis le 2 avril à la Librairie Kléber, à l’occasion de la sortie de Dire non, Don Quichotte


CARRELAGE SANITAIRE MEUBLES DE BAIN PIERRE NATURELLE PARQUETS TERRASSES BOIS SCIERIE

TENDANCES 2014 - 2015


94 SÉLECTIONS culture

ROCK & FOLK

L’histoire au présent

Neil Young fait partie des personnages les plus insaisissables de l’histoire de la pop ; bien sûr, on en connaît d’autres qui ont cherché à brouiller les pistes et à cultiver leur singularité ; on en connaît, parmi les artistes de sa génération, qui ont pu sombrer dans le dépit, mais lui, rien de tout cela. Il n’avait vocation ni à se situer en marge, ni même en pionnier – ce qu’il a été quand même, à bien des égards ! –, et il a conservé cette volonté de pousser sans cesse plus loin les limites du rock, son rock. Il a cherché à lui restituer sa part d’animalité, quelque chose de l’ordre de la sensation primitive, aussi bien dans ses plus belles ballades folk que dans ses exercices hautement électrifiés. Ceux qui l’ont déjà vu à Colmar le savent : le Loner, pas si solitaire puisqu’accompagné du

Crazy Horse, a gardé sa voix intacte, il est prêt à relever le défi de sets fleuves qui nous confrontent aussi bien à l’histoire qu’à l’actualité d’une pop éternelle. (E.A.) Neil Young & Crazy Horse, le 8 août à la Foire aux Vins de Colmar www.foire-colmar.com Visuel : Neil Young en 1970


95

JAZZ MUSIQUES & CINÉMA

Lalala 10 ans, et toutes ses dents (ou pas). Un bon anniversaire au meilleur festival de l'été, dédié à l'image et à la musique, en plein air, en plein milieu des arbres ! Cette année, en vrac : Déjà-Vu, une création live avec le musicien préféré de Dominique A, entre arts numériques, musique et mapping scénographique ; un ciné-concert spécial mauvais genre ; du light painting de nuit ; de la pop noisy avec Lo Fat Orchestra ; des Allemands über-chouettes avec le vrai rock'n'roll de Snoffeltoffs et le surf rock de Leopold Kraus Wellenkapelle. Pour danser à tout moment, des apéro-mixs, aftermixs et entre-mixs à gogo. Le dimanche, la traditionnelle journée consacrée aux mômes avec Marta des Bois pour un dessin-concert et des ateliers jeux, tags et construction. À noter, la présence des Gallon Drunk, Anglais « sales et primitifs » selon Les Inrockuptibles ! On n'oublie pas les suppléments frétillants avec un tournoi de foot Bas-Rhin vs. Haut-Rhin et un confessionnal Hiéro façon Loft Story, sans Loana. Nos conseils : profitez-en pour aller manger des tartes flambées chez Peter, et n'oubliez pas l'anti-moustiques ! (C.B.) Natala, concerts et cinéma sous les arbres, du 17 au 20 juillet au Parc du Natala à Colmar www.hiero.fr Visuel : Gallon Drunk © Melanie Gautier

TRANSFRONTALIER

Prima ! L'ambition du festival Longevity s'affiche tout de go : sceller la collaboration transfrontalière en un festival dédié aux musiques électroniques et arts visuels. L'idée ? Présenter la scène électronique underground des deux pays dans une ambiance chill out où enfants et amateurs de dancefloor profitent d'œuvres exposées en plein air, d'animations et d'un barbecue. La programmation a de quoi étonner, dans une région où les clubs pointus d'électronique manquent cruellement. D'abord, ZIP, l'une des têtes pensantes du label Perlon, habitué du Berghain et de la Fabric et qui a activement participé au rayonnement de la nuit berlinoise. Ce prêcheur techno amène avec lui une de ses disciples : Margaret Dygas, résidente du Panorama Bar. Côté français, on retrouve notamment Vadim Svoboda, Parisien pratiquant la house romantique baignée d'expérimentations, et un pur produit local tout droit sorti de l'école Rafiot : Kidwax. On souffle, on se détend, et on n'oublie pas de lever les bras ! (C.B.) Longevity, le 27 juillet au Jardin des deux Rives, de 10h à 22h www.longevity-festival.com Visuel : Margaret Dygas

Petite Pierre qui roule… Les grandes figures du jazz, du blues et du funk viennent se donner rendezvous au cœur des Vosges, dans le cadre d’un festival qui a acquis ses lettres de noblesse… Le jazz ne peut se vivre que dans sa version plurielle au gré des cultures rencontrées ; il lui en faut peu pour virer au groove ou s’enrichir des sons d’ici ou là. Cerné les cimes des sapins, le très joli festival Au grès du jazz rend compte de cette richesse-là, avec les artistes majeurs d’aujourd’hui, et ce avec toujours un vrai souci de cohérence pour un public constitué d’amateurs exigeants. Qu’on en juge l’affiche de cette année, Paolo Fresu croise la route d’Omar Sosa, Keziah Jones se pointe en vraie star du funk alors que Roy Hargrove, Thomas Dutronc ou Michel Portal accompagné de l’accordéoniste Vincent Peirani font swinguer le village si paisible au cœur du parc naturel des Vosges du Nord. Bireli Lagrene, lui, vient avec le bout de sa guitare virtuose en régional de cette belle étape de moyenne montagne. (E.A.) Au grès du jazz, du 7 au 17 août à La Petite Pierre http://augresdujazz.com Visuel : Omar Sosa © David Sproule


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ANIMATIONS

Summer is coming Après la fête de la musique, avec Gérald de Palmas et notre chouchoute de l'émission The Voice Natacha Andreani, place à l'été à Strasbourg avec les traditionnelles animations gratuites. On notera quand même quelques changements par rapport aux précédentes éditions, avec le déménagement du show eau et lumière au barrage Vauban qui se transformera du même coup en son et lumière. La cathédrale, elle, est toujours mise en lumière mais s'adapte à l'air du temps avec un spectacle Les Transfigurations de la cathédrale plus technologique mais toujours très poétique. Nouveauté également : le parvis Malraux se transforme en une véritable base nautique avec pédalos et autres bateaux électriques à emprunter ! Pour les autres amateurs de sport et notamment de ballon rond, un écran géant sera installé sur le même parvis pour profiter des demi-finales, petite finale et finale de la coupe du monde. Lancement des festivités le 5 juillet avec le concert du Grand Ensemble des cuivres et percussions du Conservatoire de Strasbourg sur le parvis de notre chère cathédrale ! (C.B.) Place à l'été, du 27 juin au 7 septembre à Strasbourg www.ete.strasbourg.eu Visuel : Docks de l'été © Geneviève Engel

SCÈNES

Entre mots et notes C’est désormais un rendez-vous incontournable : le festival Été cour été jardin célèbre le spectacle vivant sous ses formes musicales et théâtrales. Il fait ainsi se croiser, sous le signe de l’éclectisme, innovations scéniques et classiques revisités. Notre sélection ? Une saison en enfer, le 29 juillet : Alain Moussay déclame les vers brûlants de Rimbaud accompagné par les percussions de Manu Wandji et le clavier de Michel Carras. Un oratorio profane qui révèle toute la force de cette prose poétique. Tikatika, le 1er août : Simon Pomarat et Matthieu Mary nous entraînent dans un voyage imaginaire aux rythmes d’instruments ancestraux et d’outils fabriqués de toutes pièces, enrichi du travail de video-mapping de Jérémie Bellot. Un duo insolite, le 6 août : des pièces de Schumann aux tangos de Piazzolla, le répertoire de l’accordéoniste Elodie Soulard et de la violoncelliste Olivia Gay laissant à chaque instrument la possibilité de dévoiler toute sa majesté dans un jeu de couleurs musicales complémentaires. (C.T.) Été cour été jardin, du 11 juillet au 14 août aux Taps Scala et Gare-Laiterie Spectacles gratuits - www.taps.strasbourg.eu

MUSIQUE MÉDIÉVALE

La voix traverse les siècles Une plongée délicieuse dans l’histoire ! Depuis plus de 20 ans, le festival Voix et Route Romane propose à la fin de l’été un séduisant parcours à travers les musiques du Moyen-Âge, dans le cadre enchanteur des plus beaux édifices romans alsaciens. Il est à ce titre, aujourd’hui encore, le seul festival de France à ne se consacrer qu’aux musiques vocales médiévales, ce qui le rend très précieux dans la diffusion de ces mélodies qui ont structuré des siècles de compositions occidentales. Entre musique, patrimoine et tourisme, il s’est imposé comme un rendez-vous à la fois exigeant et populaire, qui permet une plongée au cœur de l’histoire. Comme un délicieux déplacement spatio-temporel, il se construit d’instants d’exceptions, en tous points mémorables. Sous-titré cette année Ultréïa !, cri de ralliement et d’encouragement des pèlerins, il consacre sa 22e édition aux routes et aux chemins, tant géographiques que spirituels… (E.A.) Voix et Route Romane, du 28 août au 14 septembre sur la Route romane d’Alsace Concerts à Andlau, Eschau, Guebwiller, Kaysersberg, Marmoutier, Ottmarsheim, Rosheim, Sélestat, Strasbourg www.voix-romane.com + 33 3 90 41 02 02


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Dans le cadre de cette campagne, les renseignements concernant vos frottis et les éventuels examens complémentaires seront enregistrés, sauf opposition de votre part, et suivis par les médecins responsables de l’évaluation du dépistage. Les informations seront obtenues par les cabinets de pathologie et les registres des tumeurs. Conformément aux dispositions de l’article 27 de la loi du 06 janvier 1978, vous pouvez avoir accès aux informations vous concernant en vous adressant directement à l’association EVE au 0800 749 749. La correction d’éventuelles erreurs sera immédiate. Après réalisation de votre frottis, le prélèvement, anonymisé, pourra être conservé à l’Institut Pasteur ou au Cancéropôle Grand est, pour de futures recherches sur les facteurs de risque du cancer du col.

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VIDÉO NUMÉRIQUE


Tendances

Photo : brokism


Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Rose Kennedy — Mannequin Ayona / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics aux Galeries Lafayette www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante mode Lysiane / Chic Médias Assistante photo Claire / Preview Merci à Lili


Perfecto en cuir imprimĂŠ Acne chez Maria Luisa au Printemps. Maillot de bain Maryan Mehhlhorn chez Alice Lange Le Boudoir. Sandales compensĂŠes multi-brides Maje au Printemps et aux Galeries Lafayette.


Robe en dentelle et sous-robe en jersey amovible Liu Jo chez Vicino. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et auxGaleries Lafayette. Sandales en corde Jimmy Choo aux Galeries Lafayette. Lunettes Saint Laurent Paris chez Maurice Frères.



Top en macramé de coton Isabel Marant Étoile et jupe en résille Carven chez Maria Luisa au Printemps. Sandales compensées multi-brides Maje au Printemps et aux Galeries Lafayette.



Maillot de bain Maryan Mehhlhorn chez Alice Lange Le Boudoir. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot et sandales compensÊes multi-brides Maje au Printemps et aux Galeries Lafayette.



Robe en dentelle brodée Brigitte Bardot et sandales en corde Jimmy Choo aux Galeries Lafayette. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et aux Galeries Lafayette. Collier Pyramide (porté en bracelet) et bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert. Sac vintage, collection personnelle.




Maillot de bain imprimÊ Diva by Rachel Pappo chez Alice Lange Le Boudoir. Sandales en corde Jimmy Choo aux Galeries Lafayette. Lunettes bicolores Fendi chez Maurice Frères.


Blouson zippé en voile synthétique Brigitte Bardot aux Galeries Lafayette. Soutien-gorge Chantal Thomass chez Alice Lange Le Boudoir. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et aux Galeries Lafayette. Bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert.



Ensemble de lingerie Chantal Thomass chez Alice Lange Le Boudoir. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et aux Galeries Lafayette. Collier Pyramide et bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert.




Veste Carven et chemisier en voile de coton et manches jabot Acne chez Maria Luisa au Printemps. Short en jacquard lurex Maje au Printemps et aux Galeries Lafayette. Escarpins imprimĂŠs Giuseppe Zanotti aux Galeries Lafayette.


Débardeur Iro chez Ultima. Sarouel en cuir Vivienne Westwood Red Label chez Revenge Hom. Escarpins Saint Laurent Paris et collier en argent Pomellato 67, les deux aux Galeries Lafayette. Maquillage Jacques Uzzardi avec les produits MAC Cosmetics, disponibles à l’espace beauté des Galeries Lafayette.


pale ginger

Photographe Alexis Delon / Preview RĂŠalisation Myriam Commot-Delon


Chemise en denim Reiko, jean Meltin’Pot et baskets compensÊes No Name, le tout chez The Korner. Pendentif Drop of Sand en cristal, or, silicium et cordon noir Eric Humbert.


Sarouel en cuir Vivienne Westwood Red Label chez Revenge Hom. Bracelet en crocodile Revenge Hom.


Lunettes solaires, modèle Lust.Caution! Massada Eyewear chez Maurice Frères. Blouson en denim Saint Laurent Paris chez Ultima.


Débardeur imprimé nuage en fibre de bambou Naco Paris chez K.Collections à Colmar. Denim Meltin’Pot chez The Korner. Pendentif clé porté avec un sautoir chaine et ras du cou en argent, les deux Pomellato 67 aux Galeries Lafayette.


Top en soie volanté, décolleté asymétrique et short en denim patchwork, le tout Isabel Marant chez Ultima. Boots frangés Ash chez Ultima bis. Bracelet en crocodile Revenge Hom.


Mannequin Klara / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview

Robe en jersey stretch clouté Philipp Plein, pré-collection A/H 2014, chez Algorithme La Loggia. Escarpins Saint Laurent Paris et boucles d’oreilles en argent et marcassite Pomellato 67, les deux aux Galeries Lafayette.


126 Zut ! Tendances § Dressing

Come As You Are

PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTOS JOHANNA TAGADA & JATINDER SINGH DURHAILAY

Cet été, Zut ! s’évade dans l’univers singulier de la créatrice Johanna Tagada. Son vestiaire ? Un équilibre nirvanique entre pièces chinées, ethniques et créateurs zen. Sa vie ? Fusionnelle, entre amours, art et voyages.


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“ J’aime passer mon temps une tasse de thé à la main, des livres pas loin.”

Passeport, Mademoiselle ! Johanna Tagada, peintre et artiste interdisciplinaire. Je tiens également la boutique en ligne Bonjour Supermarket et mes dernières publications sont disponibles en Europe et en Asie. Ayant grandi en Alsace, j’ai rapidement fait mes bagages pour m’installer à Zürich puis Berlin, où je vis aujourd’hui. Chaque mois un voyage… Je parcours le monde petit à petit et rentre du Japon. Fiancée au peintre londonien Jatinder Singh Durhailay (www.jatindersinghdurhailay. com), c’est avec lui, mes amis et ma famille que j’aime passer mon temps, une tasse de thé à la main, des livres pas loin. Un mantra ? Être heureuse et apprendre chaque jour ! Une fixette ? Cette robe Cosmic Wonder [le modèle écru qu’elle porte sur un pantalon Mikio Sakabé en voile transparent, ndlr], que j’ai enfin pu m’offrir lors de notre séjour à Tokyo !

Des publications ? Collection #3 (qui présente 24 travaux, un poster et un regroupement de textes) et Jatinder, ballade quotidienne (un essai photo).

Des accessoires ? Un chapeau vintage Dior, chez notre ami ABC. Hinoki, mon parfum depuis des années, une collab entre Monocle et Comme des Garçons. Ce tote bag en coton – Le Jeu – dont j’ai réalisé le design. Des bijoux ? Toujours, tous achetés lors de voyages. J’aime les bijoux artisanaux, qui racontent une histoire, une culture. Des rituels beauté, des produits cultes ? Le thé aux orties ! Ce qu’il y a de mieux pour la peau. Des inspirations ? Des femmes simples, élégantes, bosseuses et drôles à la fois. Des femmes comme Trinh T Minh Ha, Yayoi Kusama, Louise Bourgeois…

Tes e-shops, boutiques, lieux préférés ? ABC pour le vintage : www.aboyscloset.com Nor Black Nor White : www.norblacknorwhite.com Ton actualité cet été ? Mon anniversaire avec ma famille en Alsace, Art Basel, Londres, des peintures en préparations pour Miami Art Basel, un shooting pour Adidas qui vient de sortir...

Lieux de distribution ? Tate Modern, Photographer’s Gallery (Londres), Palais de Tokyo (Paris), Utrech (Tokyo), Wiels Centre d’art Contemporain (Belgique), Librairie Kléber du MAMCS (Strasbourg)… Blog : www.bonjourjohanna.com Portfolio : portofolio.bonjourjohanna.com E-shop : supermarket.bonjourjohanna.com


128 Zut ! Tendances § Store

Hype & Hide

PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTOS ET PORTRAITS ALEXIS DELON/ PREVIEW

Curieux? est un nouveau concept store strasbourgeois. Un lieu hybride, entre objets soigneusement sélectionnés et mode masculine, qui va combler les hommes mais aussi les curieuses aimant fureter, flâner ou boire une tasse de thé.

On y va pour la déco et le maître des lieux Murs de briques, béton ciré et blancheur immaculée scénarisent la sélection affûtée de Patrick Verchot, qui vous accueillera chez Curieux ? « comme à la maison ». Ex-propriétaire d’Algorithme 1ère mouture, époque rue de l’Épine, ses choix font référence et son retour à Strasbourg après 12 ans d’exil parisien et londonien est la bonne nouvelle de l’été. Sa botte secrète ? Ses deux associés « faiseurs de bons et beaux lieux à Strasbourg », Jérôme Fricker et Gilles Egloff.

On craque pour les parfums Laboratorio Olfattivo (1) et les colognes, bougies et parfums d’intérieur de l’Institut Très Bien, la papeterie graphique de Mapoésie by Elsa Poux (2) et Papier Tigre, Serax et ses objets décalés, le mobilier épuré de Nomes, la vaisselle en mélamine chic de ThomasPaul (3), les chaussettes Bonne Maison, la petite maroquinerie Carré Royal ou les solaires pliables Sunpocket Original (4)…


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On « street » son vestiaire avec le denim japonais Edwin (5), Bérangère Claire (6), les shorts de plage Robinson les Bains x AMI (7), The White Briefs et son divin linge de corps en coton bio suédois, les sneakers frenchy National Standard (8). On attend l’arrivée cet automne des doudounes Pyrenex et de nouvelles griffes scandinaves qui seront injectées régulièrement.

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On se régale in situ en savourant une pâtisserie Mulhaupt et en sirotant un Café Goutte (servi avec une adorable bouteille d’Evian de 20 cl) ou un Thé Curieux?, à choisir parmi les 21 références de thés bios et de crus d’exception de La Collection des Jardins de Gaia. Le + ? L’intrigant logo Curieux? dessiné par Slydelux, des expos et vernissages d’artistes locaux prévus tous les deux mois, des soirées privées… Ce nouveau lieu de plus de 250 m2, niché en arrièrecour, nous promet une vie très intense. Et pour se garer finger in the nose, un service VIP avec parking privé : un simple coup de fil pour prévenir de son arrivée et le portail de Curieux? s’ouvrira illico !

Curieux ? Concept store strasbourgeois 6a, quai Kellermann 09 84 48 33 62

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Ouvert le lundi de 14h à 19h30 et du mardi au samedi de 11h à 19h30 https://fr-fr.facebook.com/curieuxstore


130 Zut ! Tendances § News Bijoux

Brillez, et puis zut !

Oui, cet été, les bijoux sont mystiques.

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Talisman

Illuminé

Spirituel

Un bijou porte-bonheur ? Il peut s’avérer précieux pour protéger avec délicatesse des méchants tours. Cet été, le joaillier créateur Éric Humbert flirte avec la nébuleuse du Fer à cheval et livre ce pendentif en or blanc pavé de diamants. Un tour de cou qui nous projette à 5500 années-lumière de la Terre et va assurément faire des chanceuses. 2014 étant l’année du Cheval dans l’astrologie chinoise, voilà une raison de plus de s’attacher à cette amulette personnalisable qui peut à l’envi se paver de rubis ou autres pierres précieuses, se transformer en charm ou s’accrocher au poignet…

Antonine Peduzzi, co-fondatrice de la marque de sacs TL180, est l’une des ambassadrices Pandora de cet été. Son style et ses envies pour l’été 2014 ? Marier la froideur de l’argent à la chaleur de l’or pour un look romantique et personnel. Elle a combiné avec son sens inné du style des charms en verre de Murano de couleur orange et des charms symboliques en argent sterling à des bracelets à liens en tissus vitaminés issus de la collection été de Pandora. Un mysticisme tropical et un glam seventies flamboyant à suivre aveuglément.

La nouvelle collection Amulette du joaillier Cartier promet d’exaucer nos vœux les plus chers… Cet objet de désir, dont la forme solaire pivote pour enfermer ou dévoiler nos secrets, dégage un symbolisme puissant. 11 amulettes à choisir en or gris, or jaune ou or rose, serties ou non de diamants ou remplies d’onyx ou de nacre blanche qui vont provoquer dévotion et adoration. Ce ravissant pendentif évoquant un cadenas sophistiqué va inspirer à nos tenues estivales une élégante spiritualité.

Pendentif Fer à cheval, en or jaune et diamants Éric Humbert 46, rue des Hallebardes 03 88 32 43 05 www.eric-humbert.com

Pandora, 23, rue du Dôme 03 88 35 89 67 www.pandora.net

Cartier 12, rue de la Mésange 03 88 21 80 00 www.cartier.fr



132 Zut ! Tendances § Flash Mood

Up to date PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Beaucoup d’envies, en vrac et dans tous les sens. Minorque Avec leur lanière en cuir amovible, les paréos Son Noguera de la créatrice Fiona Windisch sont une garde-robe d’été à eux tout seuls. Le + ? Ses sacs et chapeaux de paille rendent hommage au savoirfaire majorquin, avec des motifs traditionnels réalisés avec des pigments naturels. Où ? En vente sur son e-shop : www.sonnoguera.com

Snapshots Jacques Uzzardi est make-up artist et collaborateur régulier des shootings mode de Zut !. Le + ? Son Tumblr, avec des instantanés réalisés avec son smartphone, sans filtres et sans retouche. Quoi ? Juste du make-up, des bouches et des yeux. Quand ? Chaque semaine, un nouveau post ou un gif addictif. www.rawmakeup.tumblr.com www.jacquesuzzardi.com

Griffée Vous connaissez Maty, cette maison de joaillerie plus connue pour ses parures accessibles que pour figurer dans la it-list des fashionistas ? Alors ? On révise sa copie avec cette bague féline en or jaune et howlite et on les félicite pour ce beau coup de griffe à 249 €. Où ? Maty, 29, rue de la Haute Montée 03 88 32 02 27- www.maty.com

Glitter

Tous en Souts

Depuis 2012, il n’est (malheureusement) plus nécessaire d’aller aux Baléares pour y shopper sa paire de Minorquines (ou Avarcas). Le + ? Une semelle en pneu et un modèle unique qui chausse toute la famille. Mention TB (très brillante) aux modèles glitter et à leur prix friendly.

Quand le chausseur André s’engage et offre un co-branding à une jeune marque française, on crie cocorico ! Qui ? Souts s’est installée dans le Périgord après la reprise d’une entreprise en difficulté. Quoi ? Souts x André = des espadrilles mixtes au look vintage à 79 €.

Où ? Aux Galeries Lafayette 03 88 15 23 00

Où ? Boutique André à Rivetoile www.rivetoile.com


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élégant & Dynamique la garantie du succès

Pour le contacter, voici le numéro de sa maman :

Photo : Pascal Bastien


134 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles

Cet été les festivaliers ont la cote ! Contre-Temps, a accueilli sur ses Pelouses Sonores un dress code étudié, entre esprit bohème et allure rock. Florilège.

Textes & photos Caroline Lévy

Sarah

Célia

Avec short en denim, godillots usés – même par 35° à l’ombre – et tattoos de sortie, le combo capillaire tie&die chapeau fonctionne bien. She will rock you !

Silhouette élégante à la française pour cette néo-garçonne, qui porte le short en tricot à la perfection, associé à une paire de Converse basses, valeur sûre des festivals.

Julien Hipster de Berlin – et non Chipster de Belin – ? Julien en a tous les codes ! Polo boutonné, bob en paille et espadrilles de saison. Attirail de festivalier validé !

Charlotte La brindille aux faux airs de Cara Delevingne opte pour un look bohème avec une touche hippie, rehaussé par un bandana et des lunettes rondes. So cool.


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136 SÉLECTIONS

Extrait de la vidéo Boots Scramblers by Ateliers Heschung

tendances

COLLAB'

This boots are made for… Bottes Scrambler, édition limitée En vente en exclusivité sur le site Heschung et à la boutique du 18, rue du Vieux Colombier à Paris www.heschung.com www.jvb-moto.com

Les motards qui désespéraient de chausser des bottes de belle facture pour enfourcher leur engin ne remercieront jamais assez Pierre Heschung. Il s’est adjoint cette saison Jens Vom Brauck, designer allemand de la marque JvB Moto, atelier de customisation à l’esthétique agressive et dépouillée. Ensemble, ils ont créé une Triumph Scrambler/Atelier Heschung et une paire de bottes de moto éponyme. Mais quelle est donc la raison de cette collab aux réminiscences sixties ? Un retour à l’ADN de la manufacture alsacienne, qui produisait déjà en 1934 des chaussures de travail à montage en cousu norvégien. Les + ? La robustesse du fameux cuir Suportlo (emblématique d’Heschung), une semelle en gomme et un renfort (graphique) au niveau du sélecteur. Le bonus ? Sur le site Heschung, la vidéo de cette collaboration explosive. (M.C.D)


137 OPTIQUE

Visuel Michel Henau

Première fois

COIFFURE

Trendy Une petite fugue coiffure à Colmar ? Élodie Seckler est styliste, Sammy Marcalbert coloriste et c’est après avoir travaillé entre Paris et Genève au sein d’une compagnie anglaise qu’ils ont décidé de poser leurs ciseaux agiles et couleurs raffinées dans un appartement/ salon au cœur d’une belle bâtisse du XVI e siècle. Le + ? Des services haut de gamme et un espace épuré ponctué de mobilier design. (M.C.D) Seckler Marcalbert Salon 8, rue des Augustins à Colmar 03 89 20 69 84 www.secklermarcalbert.com

Pas facile de choisir sa première paire de lunettes… Car si on affiche sa personnalité au travers d’une simple monture, le regard que les autres nous portent peut aussi radicalement changer. L'opticien Jacques Marmet a eu LA bonne idée : apporter le regard d'un professionnel de l'image pour vous aider à faire votre choix parmi les nombreux modèles présentés dans les deux boutiques strasbourgeoises. Tous les premiers mardis du mois et sur rendez-vous, bénéficiez des précieux conseils d'un relooker (pour tous) et d’un maquilleur professionnel (pour les dames) pour changer en douceur votre image. On n'oublie jamais sa première fois. (C.B.) Les mardis de Marmet, chez Optique Jacques Marmet 7, rue de l'Eglise et 9, rue des Hallebardes www.optique-marmet.com


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BIJOUX

SHOPPING

Le doux, le brut & le brillant

Mode save the Queen !

Une nouvelle collection de bijoux arrive chez Pêle-Mêle en même temps que le soleil. La marque Gachon-Pothier, née des mains expertes des créatrices parisiennes Alexandrine et Florence, évolue sous un ciel bohème-chic où se rencontrent matières brutes et précieuses. Ainsi, la cornaline côtoie l’onyx et les perles se marient à l’or plaqué, dans des superpositions de bracelets délicats qui sublimeront vos poignets ensoleillés. (J.P.) Gachon-Pothier chez Pêle-Mêle 9, rue des Veaux www.pelemele.eu

La news s’annonce retentissante et pour le moins exclusive cette rentrée… La griffe britannique adulée des fashionistas pose ses valises à Strasbourg pour une durée indéterminée ! Vous lisez bien, après le succès de la collection Kate Moss distribuée au printemps dernier, Topshop s’installe pour de bon aux Galeries Lafayette. Dès le mois de septembre, un espace de 100 m2 sera dédié à la mode créateur de la marque anglaise. (C.L.) Topshop aux Galeries Lafayette Strasbourg, disponible dès septembre 34, rue du 22 novembre 03 88 15 23 00 www.galerieslafayette.com

BOUTIQUE

Goodvibrations Pour ses vingt ans d’existence, Goodvibes s’est offert un nouveau visage, mais il ne s’agissait pas de bricoler un simple petit lifting de surface. Non, pour que la boutique se refasse une beauté qui perdure, l’architecte Matthieu Buisson a suivi deux mots d’ordre : destruction et reconstruction. Résultat : la lumière envahit les lieux, pour un espace plus aéré, alliant une structure brute soulignée par une livrée vert anglais et un mobilier aux influences scandinaves. Les produits, eux, maintiennent l’identité première de l’enseigne avec une sélection éclectique et pointue de vêtements, d’objets et de gadgets. (J.P.) Goodvibes 66, Grand Rue - www.goodvibes.fr Photo : Christophe Urbain


Kenzo - Gucci - Dolce & Gabbana homme Armani ‐ Burberry Londo Dolce & Gabbana ‐ Dior homme ‐ Saint Laurent Paris-‐Dior Emporio Saint Laurent Paris - Burberry - Ralph Lauren

Gabbana ‐ Dior homme ‐ Saint Laurent Paris ‐ Emporio Prêt-à-porter masculin - Accessoires - ChaussuresArmani ‐ Burber 3, rue des Juifs - Strasbourg - Tél. 03 88 22 32 88

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Rihanna porte le modèle Punchy de Thierry Lasry

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MODE

Eye of the Tiger

OPTIQUE

Hollymood

Au fil des saisons, United Legend est devenue l’une des adresses incontournables du prêt-à-porter masculin strasbourgeois. La faute à Marie et Thomas Tistounet, fratrie hype et binôme aiguisé à la sélection indiscutable. Dans ce vestiaire de rêve, le Diable se cache dans les détails des collections Saint Laurent Paris, Dior homme, Dolce & Gabbana, Emporio Armani ou Burberry London. Cette saison, comme un peu de facétie ne nuit jamais, l’arrivée toute fraîche de la griffe Kenzo risque d’envoyer un upercut bienvenu. (M.C.D)

Il suffit désormais d'une paire de lunettes de soleil 100 % Made in France pour s'imaginer starlette de cinéma. Cet été, une seule vague : celle des montures ultra-tendances designées par des créateurs frenchy. François Pinton refait vivre le luxe à la française avec son modèle Grace, spécialement créée pour Grace Kelly et réédité à l'occasion du film Grace of Monaco. Pour aller plus loin dans le temps et se la jouer Gatsby (et Johnny Depp), choisissez Frédéric Beausoleil ; si vous préférez un esprit futuriste, les modèles très créatifs de Thierry Lasry, approuvés par Miley Cyrus et Rihanna, sont faits pour vous. (C.B.)

United Legend 3, rue de Juifs – 03 88 22 88

Sélection de lunettes Made in France chez Opticiens Maurice Frères 40, rue des Hallebardes - www.maurice-freres.com

MODE

Branché La boutique Vicino est le QG préféré de Liu Jo, une griffe italienne haut de gamme créée dans les années 90 par les frères Marchi. Deux collections, Liu Jo et Liu jeans by Liu Jo qui perfusent une mode féminine où matières légères, perles, paillettes injectent du glamour à haute dose. Son coup de bluff ? Le Bottom Up, un jean qui remodèle, élance et sublime les formes et dont l’égérie est la Brindille britannique Kate Moss. (M.C.D) Liu Jo chez Vicino 6, rue Frédéric Piton 03 88 23 19 39


Mode homme & femme 2 ruelle des Pelletiers 67000 Strasbourg

Jott Kocca Schmoove Reiko Sweet Pants Héroïne Fred Perry Meltin’pot New Balance Herschel Eleven Paris Maison Scotch Republika Color Block Dstrezzed Imperial Fashion American Vintage No Name Please Cimarron


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NEW

Herschel Supply Co

Wanted !

b

No Name

Jott

The Korner 2, ruelle des Pelletiers 03 88 35 95 86

Cinq bonnes raisons de filer chez The Korner, nouveau multi-marques mixte ouvert ce printemps par Sylvie Krieger, tête chercheuse de petits labels trendy à prix friendly. 1 / Se trouver un sac à dos Herschel Supply Co, mais pas celui de tout le monde. Ça tombe bien, la sélection est top et on peut même y shopper leurs modèles sport. À assortir cet automne au nouveau vestiaire homme Dstrezzed, qui maitrise à 100 % les codes vintage et worker. 2 / Pouvoir enfin rechausser des No Name, les baskets à plateforme stars des années 90. Ou une paire de New Balance. Ou des Schmoove.

3 / Shopper de jolies robes dans l’air du temps qui raviront mère et fille. Les griffes Kocca, Colorblock, Please vont culminer dans vos it-list de l’été. Pour les jours denim, on peut enfin trouver à Strasbourg le jean extra de Reiko ou celui de Meltin’Pot. 4 / Adopter une doudoune Jott ultra-slim et repliable dans de mignons pochons. Le nouvel indispensable du vestiaire masculin et féminin. 5 / On traque dès le mois de juillet les arrivages de Maison Scotch & Soda. The Korner recevra chaque mois une de leurs collections, adaptées aux saisons. (M.C.D)


COMMUNIQUÉ

Plus de 100 grandes marques à prix réduits toute l’année... Et à seulement 30 minutes de Strasbourg. Moi qui aime jouer avec les styles, élaborer mes looks, j’en profite ! Je mélange, j’invente, je crée… le style, tout simplement.

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146 Zut ! Lifestyle × Gastro


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C’est son année. En tout cas, le fameux guide rouge l’a honoré à double titre. Mais passée l’euphorie, Olivier Nasti se remet au travail. Pour aller plus loin. Encore et toujours. « La cuisine, c’était pas du tout une passion. » Parfois, la vie fait des blagues. Le jeune Olivier veut entrer dans la vie active. Il avait dit à sa maman Sylvette qu’il voulait être boulanger ou paysan. « Elle m’a dit que paysan, ce n’était pas possible. J’ai grandi à la campagne, dans une ferme où il y avait 3000 têtes de moutons. J’aurais adoré. J’aurais fait un paysan branché. D’ailleurs qui dit que je ne deviendrai pas paysan un jour ? », sourit-il. Peut-être s’arrangera-t-il avec les fermiers dont les terres entourent la maison qu’il s’est offerte en Écosse ? Son petit coin de paradis à lui : Olivier Nasti adore pêcher. Et s’il aime le travail, l’intensité, l’adrénaline d’un service, il aime aussi pouvoir se reposer, au calme, avec juste le clapotis de l’eau et les chants des oiseaux. L’un ne va pas sans l’autre, à ce niveau d’activité. On est là face au paradoxe qu’incarne le chef originaire de Belfort. Cette passion de la nature, qui le fait se lever avant l’aurore pour aller à la chasse aux champignons en saison, se nourrit aussi de préoccupations sophistiquées au possible. Au demeurant, rien de tel que la campagne. C’est d’ailleurs ce qui fait de Kaysersberg un cadre idéal. Au cœur de la vigne et de la campagne, Olivier Nasti a marqué de sa patte le village : un hôtel, un restaurant gastronomique, une winstub, un Flamme&Co. Et puis il s’est étendu. Jusqu’à Colmar avec Côté Four Côté Cour, sa boulangerie et sa brasserie attenante. Jusqu’à Strasbourg avec Flamme&Co et sa récente association avec Cédric Moulot pour 1741. Jusqu’à Mulhouse avec un troisième Flamme&Co, qui ouvrira au plus tard à la mi-juin. Chaque

ambiance est différente, pensée, réfléchie. Elles ont en commun cette modernité, cette nouveauté, qui pourrait faire passer un bourg tranquille pour Ibiza au moment de la fête de la musique. Surtout, elle répond efficacement à une demande précise d’un public précis. Est-ce là le secret de sa réussite ? Revenons au début. La cuisine le séduit moins que la boulangerie. C’est donc dans cette voie qu’il s’engouffre. « Je voulais surtout travailler, entrer dans la vie active. » Il commence par là et le voilà bombardé commis de cuisine dans un restaurant deux étoiles. Au début, c’est juste un travail. Et puis très vite, il y a la rigueur. Elle pèse à beaucoup, mais séduit Olivier Nasti : « C’est un métier difficile mais je me suis passionné pour cette rigueur et cela ne m’a plus quitté. » Est-ce pour cette raison que sa cuisine est aussi « cadrée », selon ses propres termes, précise et sans fioritures inutiles selon les nôtres ? Probablement. Et c’est certainement aussi pour cette raison qu’il a fait du concours de meilleur ouvrier de France un de ses rêves. Il arbore le fameux col tricolore depuis 2007, mais à l’instar de nombre de ses confrères, il a tenté plusieurs fois de l'obtenir. La préparation de ce concours sans pitié laisse des traces. Celles d’une exigence sans cesse renouvelée, d’un souci de la perfection presque irrationnel. Et puis l’entraînement est digne d’une préparation de sportif aux Jeux Olympiques. D’ailleurs, la fréquence est la même : tous les quatre ans. Pas de vie sociale, pas de vie de famille, juste le travail des restaurants au quotidien et l’entraînement.

Recommencer la même recette chaque jour jusqu’à la perfection. Tester, goûter, échouer, recommencer, réussir... sans être satisfait, et recommencer encore. Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans ce concours de meilleur ouvrier de France : on vise l’excellence, tout simplement. « C’est une véritable étape dans la vie professionnelle, dans la vie d’artisan… dans la vie tout court. C’est un passage. Et moi, après avoir réussi à concrétiser ce rêve, j’ai voulu donner. J’ai offert ce savoir, cette connaissance que j’ai accumulés. J’ai voulu assurer l’avenir de ceux à qui j’ai passé ce témoin. » Depuis 2007, ils sont nombreux à venir chercher conseil auprès de lui. Professionnels confirmés comme jeunes pousses, et pas que des cuisiniers d’ailleurs : le mental compte aussi énormément dans l’épreuve. Ils ont confiance dans le jugement d’Olivier Nasti. N’a-t-il pas été le premier à donner sa chance à Bastien Dangelser, aujourd’hui candidat au concours cathodique Qui sera le meilleur pâtissier ? de France 2 après de multiples podiums dans d’autres compétitions, notamment le championnat de France des desserts ? N’a-t-il pas aidé de futures grandes chefs comme Axelle Gillig, qui a remporté le concours général des lycées quand elle était dans sa cuisine et opère maintenant dans un palace à Monaco ? Enfin, ne fait-il pas partie des intervenants de la prestigieuse école parisienne Ferrandi ? La transmission n’est pas un vain mot pour Olivier Nasti.


148 Zut ! Lifestyle × Gastro

Cookbooks

Le 64° à Kaysersberg

Autre rêve exaucé, celui qu’on lui promettait depuis des années et qu’on ne voyait pas venir. Le mois de février, prélude à la sortie d’un certain guide, était toujours difficile. À un moment, Olivier Nasti a été moins obsédé par ce deuxième rêve professionnel. Parce qu’il a préféré se concentrer sur ses entreprises, ses clients, il a fait des travaux, lancé des projets. Et finalement, c’est cette année qu’elle est venue orner le fronton du Chambard, depuis rebaptisé 64°, la température de l’œuf parfait, un des produits favoris du chef, élément d’un de ses plats « signature ». Ce rêve, c’est la deuxième étoile au guide Michelin. « Ce qui est extraordinaire, c’est que d’après tout ce que j’ai lu et entendu, elle était méritée. Et ça fait très plaisir. Pendant trois jours, j’ai vraiment été sur mon nuage. » Et la première pensée ? Elle fut pour la famille, évidemment. Car on parle rarement d’Olivier Nasti sans évoquer son frère Emmanuel, architecte et sommelier et son épouse Corinne, et Patricia Nasti, la mère de ses filles. D’ailleurs, avec les fortes personnalités qui composent cette tribu, comment préserver l’harmonie familiale en travaillant tous ensemble ? « Nous avons tous cette volonté de réussir et de toujours faire mieux. La distribution précise des rôles permet à tous de s’exprimer pleinement et cela nous unit pour aller dans le bon sens. » À l’aube de sa carrière, le chef ne se voyait pas à la tête d’autant de structures mais là encore, il remercie un membre de sa famille : sa mère Sylvette, comptable de profession.

« Grâce à elle, je sais lire un bilan, calculer une marge, etc. Je sais exactement ce que je fais et comment se portent nos enseignes. C’est un gros avantage. Je peux ainsi concilier sereinement mes deux passions : la cuisine et le développement de mon entreprise. » Certains ont accusé Olivier Nasti d’avoir « le melon ». Et comme cette année, il a gagné un Bib Gourmand avec sa winstub, glané une étoile avec son restaurant et a pris des parts dans un établissement tout juste étoilé, on peut se dire que les mauvaises langues vont se déchaîner. Le chef est serein : « Avec le temps, je me suis blindé. Ceux qui me connaissent savent qui je suis. C’est un métier difficile, les critiques des clients sont frontales, il faut les encaisser. Et puis quand on a une réputation, ouvrir un nouveau restaurant, c’est toujours un risque. Mais moi, j’ai envie de faire plein de choses, et de les faire bien. Je sais que je n’ai pas droit à l’erreur car on ne me ratera pas. Ambitieux, je le suis, ça oui. C’est pour ça que je travaille autant. Pour le reste, on ne peut pas empêcher les gens de penser. C’est une mauvaise image sur laquelle je devrais peut-être travailler… » Dans ce contexte, le premier défi est de conserver les étoiles acquises, par lui au 64° et par l’équipe du 1741 : « Je ne m’attribue pas du tout ce macaron mais me battre pour le conserver, oui, c’est mon travail. »

Une autre partie de sa vie est occupée par les livres. Ceux auxquels il collabore et ceux qu’il fabrique, souvent en tandem avec son ami Laurent Séminel, éditeur. En entamant cette collection avec Mon Alsace, sorti en 2009, Olivier Nasti s’est aussi placé dans le club jusqu’alors assez fermé des chefs qui éditent de vrais livres, avec une vraie histoire et de vraies recettes qu’ils servent vraiment dans leurs restaurants. Le dernier en date, Comment faire la cuisine, est aussi une histoire de famille : « Je voyais mon épouse Patricia cuisiner pour les enfants, acheter des livres mais jamais consulter les miens. Alors j’ai fait un livre plus simple. Pour les autres recettes de mes autres bouquins, il faut une armée de petites mains ! », sourit-il. Les livres d’Olivier Nasti sont parus aux éditions Menu Frentin

Le 64° 9, rue du Général de Gaulle à Kaysersberg 03 89 47 10 17 1741 22, quai des Bateliers à Strasbourg 03 88 35 50 50 www.1741.fr


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150 Zut ! Lifestyle × Gastro

Comme à la maison ! PAR JOLAN THOUVENOT PHOTO MONSIEUR PAPARAZZO

Avec bientôt 100 Maîtres Restaurateurs, le BasRhin a aujourd’hui le plus grand nombre de titulaires en France. Un titre d’État exigeant qui récompense, entre autres, une cuisine entièrement faite maison.

Seul titre officiel décerné par l’État dans le secteur de la restauration, le titre de Maître Restaurateur connote beaucoup mais ne dénote pas assez. Faute de communication depuis sa création en 2007, l’association ne compte que 3000 adhérents en France… Fidèle à elle-même, l’Alsace reste l’exception qui confirme la règle avec le plus grand nombre de titulaires, le Bas-Rhin se situant en tête avec cent Maîtres Restaurateurs. « Prétendre au titre de Maître Restaurateur est un acte volontaire de la part du propriétaire du restaurant », nous explique Jacques Ebert du restaurant Les Plaisirs Gourmands à Schiltigheim. L’ambition du 1er titré basrhinois est d’augmenter le nombre de ses représentants… un challenge, quand on sait que 75% des cuisines françaises sont principalement composées de microondes ! Cependant, postuler a un coût : tout d’abord, il faut financer la venue et le repas d’un client-mystère qui teste le professionnalisme du personnel. Ensuite, un audit, à nouveau payant, vérifie que l’établissement répond bien à un cahier des charges de 32 points sur l’hygiène, la sécurité et la provenance des matières premières. Un arrêté préfectoral confirme alors l’obtention du titre mais le désormais Maître Restaurateur n’en a pas terminé pour autant : il sera à présent contrôlé par la répression des fraudes et son titre sera à renouveler tous les 4 ans. Celui-ci est nominatif, car il s’agit de valoriser le travail

d’un individu. Tous les produits doivent artisanaux, frais et travaillés sur place. Jacques Ebert l’affirme : « Quand on se rend chez un Maître Restaurateur, on sait qu’il a une certaine éthique et un amour du métier, mais surtout, qu’il a une équipe. Ces méthodes demandent du temps à un cuisinier et il a besoin d’être épaulé chaque jour pour arriver à ses fins. » Ceux qui prétendent au titre ne choisissent pas la facilité, et c’est bien parce qu’ils entendent pratiquer une cuisine du terroir à la française. Après, pour ce qui est de la qualité, le client reste seul juge. L’exigence est donc totale, y compris et surtout en Alsace, où l’on a beau se montrer épicurien tout en restant sévères dans son jugement. D’où l’idée que cette région, dans laquelle l’amour de la table va avec une vraie connaissance des produits, est décidemment propice à l’obtention de ce titre si convoité. www.maitresrestaurateurs.com


151

Gilles Spannagel Maître Restaurateur

Titré depuis février dernier, Gilles Spannagel associe avec passion la nature et la cuisine dans un ménage à trois au sein de sa winstub Au Cruchon. De cette alchimie, il résulte des sensations enivrantes. On le sait, une bonne recette naît avant tout du choix des bons ingrédients. Il n’y a pourtant aucun secret. Les produits de qualité ne se trouvent pas loin d’ici, bien chez nous en Alsace où on les trouve en abondance. Par chance, malgré les temps difficiles, les producteurs locaux restent des relations de confiance, dans la mesure où ils font preuve d’une certaine persévérance. Selon Gilles Spannagel, « ça reste un métier de dingue… » Un jugement qu’il relativise lorsque ses plats satisfont les convives : « Mais c’est pas plus mal comme ça ! » Les réactions enthousiastes, il les

doit à fraicheur de ses produits. Une fraicheur qui le conduit parfois, fasciné par une forme de pureté, à improviser ses menus selon l’humeur du jour : « On peut se compliquer la tâche mais une fois que vous disposez de belles denrées, l’essentiel est déjà fait. » Avec Antoine, son apprenti, ils travaillent à l’ancienne, mais n’hésitent pas à affiner la méthode. De leurs partages naissent les sushis à l’alsacienne, le célèbre carré de veau sur tapenade de gambas ou, de manière plus spectaculaire, l’œuf mollet maison flambé à même la tablée avant d’être savouré. Winstub Au Cruchon 11, rue des Pucelles 03 88 35 78 82


152 Zut ! Lifestyle × Œnologie

Into the wine PAR NOÉMIE ROUSSEAU PHOTO PASCAL BASTIEN ILLUSTRATIONS LAURENCE BENTZ

Frank Mairine s’excuse en tirant sa chaise. Cinq minutes de retard. Le temps d’une « halte sous la clim d’un magasin de la rue », lâche-t-il sans sourciller. C’est vrai que, ce jour-là, cela cogne dur sur la terrasse de Ô Gourmet. Le lieu semble vouer un culte à l’apéro, à ces heures qui s’étirent entre chien et loup et que l’on célèbre ici en un festival du tapas méditerranéen. Les crevettes rencontrent l’ananas et le chorizo, en samossa, verrine, brochettes, tartinade… Frank Mairine y officie comme sélectionneur de vins. Pour choisir les bouteilles qui jalonneront les rayons de l’épicerie fine, il marche à l’affect, au coup de cœur. Il fait aussi les salons, mais sans doute plus par devoir que par envie. Originaire de Poitiers, il a toujours aimé le vin. Quoi que, à l’origine, il se destinait plus à étudier ses congénères qu’à leur chatouiller le palais. Titulaire d’un Master 2 en socio-géographie, il s’intéresse à l’université aux flux migratoires. Seulement, il loupe de peu la bourse pour sa thèse et doit faire une croix sur sa carrière de chercheur. Alors, il consacre son temps libre à la musique, apprend la langue des signes et finit par travailler plusieurs années comme éducateur auprès d’enfants sourds… Mais Prague l’obsède. C’est le début des années 90, et depuis la chute du mur, les exportations vers l’Est vont bon train. Lui rêve d’y ouvrir une cave à vin. Et le voilà à nouveau le nez dans les bouquins à bachoter pour décrocher une formation touchant à la production viticole. « Je ne voulais pas me reposer sur le stéréotype du Français qui, parce qu’il est français, connaît tout au vin », commente-t-il. Après une formation de sommelier conseil il entame, à 31 ans, un BTSA viticulture et œnologie dont il sortira major. Direction Soulzmatt. L’Alsace, il la découvre à travers le truculent Seppi

Parcours improbable. De la bibliothèque à la cave. De la sociologie à l’œnologie. Frank Mairine est un aventurier, un globe-trotter à l’imagination débordante. Créateur de l’œnoculture, il propose chez Ô Gourmet des dégustations décalées en associant grands crus et scènes de crime.


153 O GOURMET

O GOURMET O GOURMET

— Vin bio turc Barbare, Région de Tekirdag (Thrace), 2009

— Vin portugais Conceito Vinhos, "Bastardo", DOC Douro, 2009

Landmann, une des grandes figures de la viticulture alsacienne. Mais Frank Mairine a la bougeotte. Il s’installe un temps dans la Vienne, au prestigieux vignoble Ampelidae puis en Turquie où il travaille chez le plus gros producteur du pays, Kavakledere, avant de s’envoler pour le domaine Villa Maria en Nouvelle-Zélande. Il atterrit à nouveau en Alsace en 2006, où il prend en charge l’école du vin à Strasbourg, organise des dégustations et donne des cours d’œnologie. Cela dure cinq ans avant que son envie de changement, sa tentation du lointain ne le reprennent. Cette fois, la destination, il l’invente. Il en crée une sur mesure, qui sied à son exigence et sa fantaisie : la République du Weinland ou Republic of Wineland. Car Frank Mairine s’ennuie, « tourne en rond ». « Je veux apporter aux gens une vision du vin qui soit moderne, actuelle et surtout, désacralisée. L’univers du vin est comparable à celui de l’automobile, à la fois élitiste et populaire. » D’un côté les grands châteaux, hors de prix, qui font sentir aux jeunes amateurs désargentés qu’ils ne pourront jamais être de fins connaisseurs, et de l’autre, la piquette du quotidien. D’un côté la Porsche, de l’autre la Fiat Panda. Frank Mairine se fâcherait presque quand il le raconte. Alors, dans sa « micro-nation virtuelle », comme il dit, tous les publics se rencontrent. La centaine de citoyens, parmi lesquels Philippe Geluck et la star du X Ovidie, connaissent l’hymne, ont un passeport, le droit de vote et un gouverneur nommé Linus Goodwine. « La démarche est avant tout artistique, elle permet de créer des évènements originaux, soulignet-il. L’année dernière, nous avons célébré les 500 ans de la République sur la route des vins. » Car Frank Mairine est fatigué de l’œnotourisme sans saveur, « labellisé, institutionnalisé, formaté ». « Cela se

— Vin corse blanc Domaine de Tanella, "cuvée Alexandra", AOC Corse Figari, 2012 et 2013

résume souvent à un tour de tracteur dans les vignes, après quoi on visite la cave où il s’agit pour le viticulteur de vendre le plus possible », tacle celui qui a déposé le mot « oenoculture ». Lui propose des dégustations décalées, ludiques. Elles sont mises en scène, s’intègrent dans un scénario plein de suspense et de rebondissements : le Cluedo, le D'WEINci Code, le Vin du crime… Franck Mairine incarne un medium, capable de faire tourner les tables et de faire revenir les morts. Un peu de théâtre d’impro et pas mal d’interaction avec le public. Le vin fait partie de l’intrigue, des éléments d’œnologie sont distillés au fil de la soirée alors que les participants enquêtent, cherchent le coupable, la victime, l’arme. À chaque fois, il ajuste la formule en fonction du lieu et de l’occasion, un anniversaire au grand hôtel du Hohwald, un séminaire d’entreprise ou pour des soirées ouvertes au public, à la Villa Schmidt comme au château du Pourtalès. La ville de Strasbourg vient de lui décerner un prix taillé pour lui, celui de « la créativité et l’innovation œnoculturelle ». Ô Gourmet 31, rue du Fossé des Tanneurs 03 88 32 33 33 www.o-gourmet.fr

Ses favoris Frank Mairine aime les vins « qui ont des choses à raconter ». Il veut de « l’actuel », de « l’anecdotique » et du « qu’on ne trouve pas ailleurs ». Il achète en petite quantité, et toujours en provenance du bassin méditerranéen. L’un de ses favoris est un vin blanc Corse, la cuvée Alexandra du Domaine de Tanella, « goûteux, gras, aromatique et plein de fraîcheur ». Son choix se porte ensuite sur un vin rouge turc de 2009, nommé Barbare. « Après avoir fait fortune dans le bâtiment, un riche turc qui aimait le vin s’est acoquiné avec un œnologue français pour produire ce vin dont les cépages syrah, mourvèdre et grenache rappellent les vins du Rhône. C’est un clin d’œil à mon passé. » Il a aussi un faible pour le Conceito Vinhos, de 2009, un vin portugais de la vallée du Douro, « typé, acidulé, animal » et produit par Rita Marquès, « jeune œnologue parmi les plus réputés du pays ». Surtout, « elle était un peu amoureuse de moi quand nous étions en Nouvelle-Zélande », confie-t-il. « Ce que j’aime chez elle c’est son Bastardo », un cépage aussi appelé Trousseau, que l’on retrouve dans le Jura, véhiculé par les pèlerins de SaintJacques de Compostelle.


154 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

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3, rue de la Courtine 03 90 24 93 25 www.aboutdesoufre.fr

4, rue de la Carpe Haute 03 88 41 80 77 www.du-cote-de-chez-anne.com

Nos lecteurs les plus fidèles avaient pu, dans notre précédente édition, découvrir le portrait de Geoffray Deshayes, le sympathique patron de ce nouveau restaurant et son idée de mêler des vins nature à des plats simples et élaborés. L’exercice est difficile. Il impose de renouveler la carte tous les mois en fonction de la saison et des arrivages. Le mois de juin, par exemple, nous a offert des pétales de tomates au basilic frais accompagnés d’une quenelle de ricotta et de poudre d’olive noire, son gaspacho de melon ou son minestrone de printemps. Agrémenté d’une jolie terrasse ombragée à deux pas de la place Saint-Étienne, c’est l’endroit idéal pour déjeuner loin du tumulte ou pour un after-work nature et détendu. Avec les beaux jours, à partir de 17h30, trois vins vous sont proposés (un par couleur) que vous pourrez accompagner des fameuses salaisons d’Emmanuel Chavassieux… Vive l’été ! (C.C.) — Ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h et de 17h30 à 00h30, 1h30 le week-end

Coup de cœur hôtelier pour les 5 chambres d’hôtes nichées en étages de cette maison bourgeoise du XVIIIe siècle. Du côté de chez Anne accueille au rez-de-chaussée un adorable restaurant qui prolonge sa balade culinaire jusqu’à sa terrasse de 30 couverts. Situé à l’entrée de la Robertsau dans un cadre verdoyant avec un sublime jardin attenant, la table est subtile et créative. Sa carte, signée par le chef Antoine Botter, évolue au fil des mois et s’inspire des produits de la saison : en ce moment, le tartare de Saint-Jacques aux noisettes, les gambas crues et melon rôti ou des poissons aux mariages enchanteurs. La mer est à l’honneur et augure d’une période estivale intense et gustative dans ce havre de paix aux portes de Strasbourg. (C.L.) — Fermé le lundi, les dimanche et jeudi soirs


155

Photo : Monsieur Paparazzo

Photo : Henri Vogt

Le Bistrot Moderne

La Hache

3, rue du Marais Vert 03 88 232 177 www.bistrotmoderne.com

11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 www.la-hache.com

Déjà un an de tradition bistrotière revisitée ! Après avoir soufflé leur 1ère bougie, Christian Hansmaennel et son équipe comptent profiter de l’été pour servir de modèle aux amateurs de barbecue. Dans cette bâtisse du XVIIIe refaite à neuf, une mezzanine offre une vue plongeante sur les coulisses de la cuisine en open-space : les pièces de viande y sont travaillées avec un vrai feeling pendant que les odeurs de grillades s’échappent du four à charbon. Petit-fils et arrière-petit-fils de boucher, les recettes des pâtés ou des terrines du chef sont familiales et les ravitaillements se font entre fins connaisseurs. Hormis le pain, tous les mets sont faits maison et évoluent au fil des saisons, avec toujours l’envie de créer de nouvelles traditions. Au rythme d’une carte à la semaine, on comprend la nécessité de s’abonner à la Gazette du Bistrot depuis le site Internet. Dans un esprit très convivial, les services sont des moments d’échange pour exprimer au mieux le bien-être de tous au bistrot. (J.J.) — Ouvert de 11h45 à 14h30 sauf dimanche et de 19h à 23h30 sauf lundi et dimanche

Au pays des amateurs de bonne chaire, l’été promet une petite révolution. En effet, pour faire face aux chaleurs estivales, la carte de La Hache fait la part belle aux plats fraicheur. Ainsi, le grand défilé des salades commence, avec entre autres, la César au poulet et la Fraicheur et son combo melon-saumon mariné-écrevisse… Mais si les menus deviennent « light », hors de question de sacrifier la qualité et le côté gourmand. La preuve avec la « grande planchette » (70 cm s’il vous plait), qui présente un bel assortiment de charcuterie ibérique, agrémenté de houmous, de tarama et de fleurs de câpres. Pour rincer les gosiers asséchés, le rosé fait son entrée, et pour les repas festifs, pariez sur le mojito aux fruits de la passion. À noter que durant les deux mois d’été, l’établissement ferme ses portes le midi mais sert allègrement jusqu’à minuit. (J.P.) — Ouvert tous les jours jusqu’à 01h30 (cuisine en continu jusqu’à minuit)


156 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

Photo : DR

Photo : Francois Nussbaumer

L’essentiel chez Raphaël

Meiselocker

7-9, rue du Renard Prêchant 03 88 24 12 65 www.lessentiel-chez-raphael.fr

39, rue des Frères à Strasbourg 03 88 22 30 00 www.meiselocker.fr

Ici, tout est beau, mais surtout, tout est bio et tout est fait maison. L’essentiel pour Raphaël Miquel, le gérant et chef du restaurant, est de proposer de bons produits sortis de terre par des producteurs sérieux et respectueux de l’environnement. La cuisine promet des saveurs exquises et des couleurs alléchantes tout en mettant en valeur des produits méconnus et surtout de saison. Dans l’assiette cet été, des menus du jour toujours différents avec, par exemple, un taboulé brocoli-chou-fleur ou un risotto aux gambas, coulis de tomates et légumes. À la carte, et c’est assez rare pour être souligné, un hamburger fait de petits pains maison au levain avec de la farine de paysan. Grand plus : des glaces originales, notamment aux parfums banane-safran ou melon-fleur d’oranger ! C’est bon, c’est sain, ça fait du bien. (C.B.) — Ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h et de 19h à 22h le samedi soir de 19h à 22h30

Bientôt une deuxième bougie pour le dernier-né de la grande famille des winstubs alsaciennes. Nommé d’après la statue érigée à quelques pas de là sur la place Saint-Etienne, Le charmeur de mésanges, il rend hommage au surnom donné aux Strasbourgeois par les Alsaciens de l’époque ! Cédric Moulot, restaurateur de renom et champion des grands écarts gastronomiques (1741, Le Tire-Bouchon, 231 East Street) redonne ici ses lettres de noblesses aux plats traditionnels alsaciens dans un décor typique de bon goût. Le restaurant a d’ailleurs reçu en janvier dernier la plaque Qualité Tourisme, qui récompense ses prestations. Ici, pas d’ostentation folklorique, les nappes à carreaux accueillent les recettes réalisées sur place : bouchée à la reine, jarret de veau braisé, lewerknepfles, le tout dans une salle climatisée. Qui a dit que la choucroute ne se consommait qu’en hiver ? (C.L) — Ouvert tous les jours de 11h30 à 15h et de 18h à minuit


Conception graphique : Chic medias / Photo : Christophe Urbain

Restauration 7j/7 • Entreprises • Fêtes de fin d'année • Cocktails • Réceptions

Le Jardin de l’Orangerie

Parc de l’Orangerie • 67000 Strasbourg • 03 90 41 68 05 W W W. J A R D I N O R A N G E R I E . F R


RestauRant et BaR Lounge ouveRt de maRdi à samedi 23 rue des glacières / 67000 strasbourg t + 33 (0)3 88 24 00 00 www. les-haras-brasserie.com


L’Odyssée de l’espace

159 Zut ! Lifestyle Design ×

Le Graffalgar - Photo : Paola Guigou

PAR CÉCILE BECKER

Lancée en 2012, la biennale CommerceDesign revient cette année avec la même exigence : pousser les commerçants à moderniser leurs espaces et, par là même, à développer l’attractivité de la ville. Après la sélection des 15 Grands prix du jury, c’est désormais au public de voter pour son coup de cœur.

Du design « pour sortir de l’ordinaire », c’est ce que le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Jean-Luc Heimburger, revendiquait lors de la soirée de remise des prix de la première édition de CommerceDesign. Ce concours, organisé en partenariat avec les collectivités et la CCI, vise à faire rimer design et innovation, des mots d’ordinaire associés à l’industrie avec commerce. Et ,l’idée fonctionne : proposer un aménagement original qui invite le public à pousser la porte d’un établissement et, pourquoi pas, à sortir son porte-monnaie pour profiter d’une chambre extraordinaire, d’un repas dans un cadre exceptionnel ou du dernier produit à la mode. Si en langage marketing, on parle de packaging, « emballer » l’ensemble des produits proposés dans un écrin hors du commun est aussi profitable au développement de son commerce qu’au rayonnement global de la ville. Les concours sont toujours choses excitantes : après un premier passage devant un jury

composé de professionnels, c’est désormais au public de choisir parmi les 15 lauréats son commerce créatif favori. Cette année, une nouveauté : CommerceDesign s’adapte à l’air du temps en proposant une manière originale de voter. En dehors de la traditionnelle urne et des votes sur le site Internet dédié, il est désormais possible de donner sa voix à un commerçant en publiant un « selfie » pris dans le commerce sélectionné sur Twitter en n’oubliant pas les hashtags #commercedesign #strasbourg #lenomducommerce. Une manière ludique de participer au concours avant la remise finale du trophée, conçu par le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, le 25 septembre prochain. Votes jusqu’au 30 juin remise des prix le 25 septembre www.commercedesignstrasbourg.com


160 Zut ! Lifestyle × Design

Focus déco

Ils ne sont plus que 15 et la bataille touche à sa fin. Histoire d’y voir plus clair, Zut ! vous propose son point de vue subjectif (il faut bien faire un choix) sur quatre commerces que nous suivons depuis leurs débuts. Les plus éclairés d’entre vous repèreront d’autres lauréats au fil des pages de ce numéro.

Vue sur l’Ill Mélanger les styles est en soit une idée déco, pour peu que l’assemblage soit travaillé. C’est le cas pour le salon de coiffure Vue sur l’Ill, conçu par Jean-Luc Sifferlin. Rock avec des stickers tattoo, romantique avec des miroirs dorés, farfelu avec ces bubus 1er signés Philippe Starck, vintage ou industriel, tous les objets de ce décor hétéroclite et roc(k)oco finissent par ne former plus qu’un avec la pièce maîtresse : ce mur en bois façon Lego.

L’usage du monde Comme il est plus que jamais important de soutenir les libraires indépendants et le livre, il était évident de proposer un espace invitant à la tranquillité et incitant à la lecture. À L’usage du monde, Régis Vogel de l’atelier Fou du Roi a déjoué les contraintes d'un petit budget en privilégiant la simplicité et la modernité. Une tendance Slow design revendiquée : les panneaux coupe-feu du plafond ont été colorisés, le sol en béton est conservé et les nouvelles étagères en pin brut sont à roulettes, pour rendre l'espace modulable. 52, route d’Oberhausbergen 03 88 27 33 32

On pique l’idée déco Les suspensions minimalistes de la marque scandinave Muuto, disponibles en diverses couleurs à assembler en grappe. 59 €, sur www.muuto.com et à l’atelier Fou du Roi 4, rue du Faisan à Strasbourg www.fouduroi.eu

28, quai des Bateliers 03 88 24 14 44

On pique l’idée déco Le meuble de rangement de serviettes en forme d’escargot, idéal pour gagner de la place, tout droit sorti de l’imagination débordante de Jean-Luc Sifferlin. Sifferlin / La Cuisine 6a, quai Kellermann 03 88 37 59 72


Superdry C’est authentique et brut, avec une lumière totalement maîtrisée. Une ode aux décors post-industriels avec des murs revêtus de parquets ou de briques, des poutrelles métalliques en guise de séparation, du mobilier inspiré de palettes de transport et des portants en métal patiné. Dans une ambiance feutrée, les vêtements sont mis en scène par couleur, arrangés au détail près : les pantalons sont suspendus à des crocs de boucher pour un effet déstructuré tout à fait maîtrisé. 10, rue des Grandes Arcades 03 88 23 24 89


162

Photo : Paola Guigou

Design × CCI

Graffalgar Autant le dire tout de go, l’hôtel Graffalgar est notre chouchou, et chaque établissement participant étant parrainé, CommerceDesign nous a assigné la mission de le soutenir. Le Graffalgar a fait preuve d’audace en imaginant un concept artistico-urbain atypique : chaque chambre et chaque espace commun ont été décorés par un artiste soit local, soit attaché à notre chère ville. À chaque étage son ambiance, à chaque dormeur sa préférence (photographies, graffitis ou illustrations) et à chaque chambre son artiste. C’est simple, beau, efficace. La première phase du chantier s’est concrétisée par l’ouverture de l’aile gauche de l’hôtel avec ses 19 chambres, le Petit Trianon attenant est désormais en chantier afin d’offrir une expérience complète avec restaurant, espace détente, interventions d’artistes sous forme d’expositions, de workshops, de concerts, etc., et 25 chambres supplémentaires. Graffalgar 17, rue Déserte 03 88 24 98 40 www.graffalgar-hotel-strasbourg.com

On aime Au-delà du travail des artistes dans les chambres, le mobilier reprend les codes du transport d’œuvres : du bois brut, floqué d’indications pour faciliter la manœuvre des panneaux. Un design fonctionnel et sans fioritures.

Le petit + Vous le savez, Zut ! aime Internet et les idées connectées. L’hôtel a installé un Photomaton nouvelle génération : la machine vous shoote (un peu comme un selfie) et met votre image en mouvement ; ce qu’on appelle plus communément un GIF, ou le phénomène Internet tellement kitsch et simple qu’il ne faiblira jamais. Branchée au World Wide Web, elle permet de poster l’image sur un site dédié, mais aussi sur les réseaux sociaux avec les hashtags exigés par le concours. Un moyen ludique de participer aux votes. giforama.fr/graffalgar/


Chez Yvonne S’Burjerstuewel

10, rue du Sanglier - Strasbourg 03 88 32 84 15 info@chez-yvonne.net

www.chez-yvonne.net

Ouvert tous les jours jusqu’à minuit


Cuisine maison de saison Vins naturels uniquement et alcools authentiques

mardi au samedi 12h00-14h00 • 17h30-00h30 01h30 le week-end 3 rue de la Courtine 67000 Strasbourg 03 90 24 93 25 www.aboutdesoufre.fr www.facebook.com/aboutdesoufre


165 Zut ! Lifestyle Déco ×

Destination chine PAR CAROLINE LÉVY & CÉCILE BECKER PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN

Devenue l’activité la plus hype du week-end, la tendance rétro envahit villes et villages. Depuis bientôt une décennie, les chineurs du week-end ont pris leurs marques place Broglie. Le Marché Européen de la Brocante et de la Collection accueille acheteurs avertis ou visiteurs nostalgiques. Rencontres.

Cinq samedis dans l’année, à l’heure où certains rentrent seulement de leur soirée arrosée, la place Broglie commence à s’agiter. Ici, tout se vend, tout se négocie. Au petit matin, entre 6h et 8h, avant l’ouverture au public, le déballage marchand affaire brocanteurs et antiquaires. Les exposants jettent alors leur dévolu sur les perles rares des autres, prenant le risque de voir leurs trouvailles vendues quelques heures plus tard sur un autre étal. Sans être un déballage « au cul du camion » exclusivement réservé aux professionnels, comme à Béziers ou au Mans, on est cependant loin de la Grande Braderie de Lille. En bientôt dix ans d’existence, le Marché Européen de la Brocante et de la Collection joue désormais dans la cour des grands et est la plus grande manifestation dans l’espace public du Grand-Est. Son fondateur, le passionné Gilbert Hangen, a su fédérer les acteurs de la chine grâce à l’association qu’il a créée en 2004 et au soutien de la ville – notamment celui d’Eric Elkouby, alors adjoint au Maire en charge des foires et marchés. 70 exposants venus de toute

la France se donnent depuis rendezvous sur le pavé strasbourgeois. « Nous sommes partis d’un constat simple : dans les années 90, les vide-greniers dans les villages commençaient à prendre une telle ampleur qu’il fallait repenser le métier de brocanteur. Les professionnels devaient pouvoir trouver leur place sur un marché de qualité qui leur serait dédié », explique Gilbert Hangen, président de l’association et lui-même exposant spécialisé dans le vêtement vintage. Abus de langage ou mélange des genres, les ventes au déballage se confondent parfois par leur appellation mais répondent à une dénomination assez précise : sur les vide-greniers, les vendeurs sont théoriquement des particuliers alors que les brocantes n’invitent que les professionnels du secteur de l’antiquité. Les antiquaires quant à eux, ont une connaissance plus pointue en matière de restauration et d’expertise sur des objets de valeurs mais exercent parfois conjointement le métier de brocanteur. Dans les faits, certaines manifestations mixtes jouent la confusion, un joyeux mélange s’opère sous

l’œil aguerri du badaud venu chiner sur le marché aux puces, le terme générique qui désigne tout type de vente au déballage. À Strasbourg, une majorité de brocanteurs généralistes côtoient antiquaires, libraires anciens et marchands design, spécialisés dans les pièces des années 50 à 90. Car les acteurs de la ventve d’occasion répondent aussi aux tendances du marché, avec l’évolution constante du design, de la customisation de mobilier en leur donnant une seconde vie et dernièrement avec l’émergence de la pop culture, objets de la culture populaire des années 60 et 70, dont les quadras sont gaga ! Avec une fréquentation oscillant entre 15 à 20 000 visiteurs en moyenne par manifestation, chiner est une activité prisée, et la récup’ a encore de beaux jours devant elle à Strasbourg ! (C.L.) Le Marché Européen de la Brocante et de la Collection du Broglie, les 6 septembre et 4 octobre, place Broglie


166 Zut ! Lifestyle × Déco

MarieCharlotte Simon ——

Mam’zelle Brocante

L’objet ? « C’est une minaudière en argent avec intérieur en satin, datant des années 20. C’est une dame qui rangeait les affaires de sa mère qui me l’a vendue. Cet accessoire de mode rappelle l’élégance des femmes au début du siècle dernier et l’art de vivre à cette époque. J’aurais aimé vivre en ce temps-là, c’est pour ça que j’aime ces objets féminins anciens. »

Postée derrière son étal à la fois vintage et girly, Marie-Charlotte Simon est toujours attifée d’un détail qui fait la différence : un chapeau original, un sac assorti à sa tenue et le sourire en accessoire. Et pour cause : cette jeune femme de 27 ans vit de sa passion depuis qu’elle s’est penchée sur la mémoire des objets, dans le cadre d’une licence d’Histoire de l’art qui l’a amenée à intégrer une licence commerce de l’Art et des Antiquités. Après avoir été « intronisée » dans le milieu par son « parrain de la brocante » Raoul Klein, spécialiste de l’art populaire alsacien à Obernai, elle prend une autre direction : celle des objets raffinés de la mode des années 50 et des arts de la table de l’époque Art Déco. Pour faire simple : « Je suis spécialisée dans ce que j’aime. » Et Marie-Charlotte de continuer : « J’aime beaucoup les objets aux lignes pures, très géométriques. On est dans une région de très beaux verres, comme ceux d’Emile Gallé, et de très belles porcelaines, à Sarreguemines par exemple. Côté vêtements, c’est un peu plus compliqué car la taille des femmes

a changé, mais j’aime ces accessoires délicats et sophistiqués. » Tout ce qu’elle achète et vend, elle pourrait le garder pour elle. Difficile de voir partir ses trouvailles ? « Non. C’est un peu comme si je confiais l’objet à des gens, venant parfois de très loin, avec toutes les histoires qui vont avec. En fait, en quelque sorte, je voyage à travers eux. » Ce métier, Marie-Charlotte se voit très bien le pratiquer toute sa vie, « parce qu’il y a plein de métiers différents à l’intérieur ». Des possibilités qu’elle exploite aussi bien sur les marchés que sur son site Internet ou via les sites d’annonces avant, pourquoi pas, d’ouvrir sa propre boutique. (C.B.) Achat et vente 06 80 89 79 37 contact@mamzellebrocante.com www.mamzellebrocante.com


167

Mélanie et Yannis Vernet ——

Du hasard L’histoire de Mélanie et Yannis Vernet est une histoire de hasards. S’ils sont brocanteurs aujourd’hui, c’est qu’ils avaient sous la main un fonds de stock et un local : la passion de la chine a rapidement construit le reste. Il en va de même pour les objets qu’ils vendent : des coups de cœur, « des liens et hyperliens » qui les mènent à la rencontre d’objets recelant d’anecdotes du quotidien, pas forcément synonymes d’Histoire. Comme ce crochet dont les mineurs se servaient pour suspendre leurs vêtements dans une salle rebaptisée « salle des pendus », à cause de l’étrange effet que cela produisait. Mélanie et Yannis Vernet ne sont pas spécialisés dans une époque particulière, ils s’attachent « surtout aux moments où les courants avant-gardistes se démocratisent et où le design s’invite dans les intérieurs ». Comme le courant industriel, comme le modernisme, comme ces chaises issues de l’appartement-témoin d’Auguste Perret au Havre, comme cette chaise en porte-à-faux si caractéristique du Bauhaus, comme cette tendance contemporaine du « Baumoche », « des objets curieux dont ne sait pas s’ils sont beaux ou moches, on aime bien le borderline », disent-ils avec facétie. Passer chez eux, c’est se laisser surprendre par la joliesse du hasard. (C.B.) 6, rue d’Alsace à Raon L’Etape 03 29 41 55 96 - contact@duhasard.com www.duhasard.com

Georges et Marie-Lou Chometton ——

Au passé présent À l’entrée du Marché européen de la brocante et de la collection, côté opéra, Georges et Marie-Lou Chometton font office de gardiens d’une certaine tradition de l’antiquaire, tout en proposant des produits généralistes. « Nous avons des objets décoratifs de très belle qualité, explique Marie-Lou Chometton, des produits arts de la table qui font le prestige de la France, de l’argenterie, des verres. Il y a toujours un engouement pour ces pièces, mais nous avons toujours su nous adapter aux modes, on ne s’est jamais spécialisés. » Son mari, plus discret mais non moins enjoué, pratique les brocantes depuis l’âge de 14 ans et a toujours aimé « les vieilles choses, les objets chargés d’histoires ». Tous deux ont appris sur le terrain, dans les livres, « mais beaucoup en parlant avec les gens », insistent-ils. Originaires de la région lyonnaise, ils décident de participer aux marchés aux puces dans le Grand Est pour renouveler leur clientèle : « Dans la région centre, les choses se sont un peu épuisées ; ici dans l’Est il y a une vraie passion pour les objets, les gens sont surtout très sympathiques ! » Et un point pour l’Alsace-Lorraine ! (C.B.) Quartier Montplaisir à Chatillon-sur-Chalaronne 06 07 04 05 46


168 Zut ! Lifestyle × Déco

Gauthier Legrand ——

Legrand Design

L’objet ? « Cette lampe est typique des années 70, dans le style eye ball, comme on en voit beaucoup en ce moment. C’est tout un symbole car j’ai commencé dans le métier en dénichant des petites lampes vintage, et je l’ai achetée à mes débuts en faisant le tour des marchands et antiquaires. C’est la forme et l’originalité que j’ai trouvés sympa. On m’a toujours dit d’acheter ce que j’aimais et non d’acheter pour les autres, ce que je fais encore actuellement. »

Gauthier Legrand représente cette nouvelle génération passionnée par la chine que l’on retrouve aussi bien parmi les clients que derrière les étals. Pourtant, il a bien failli ne pas exercer le métier. Par esprit de contradiction avec son père, avec qui il travaille toujours… « J’ai grandi dans une maison remplie d’antiquités. Presque pour contrarier mes parents, je voulais un intérieur contemporain. J’ai des amis qui chinaient de temps en temps du mobilier vintage aux lignes très modernes. J’y ai pris goût comme ça. » Il y a deux ans, il décide de suivre son père alors passionné par l’art populaire alsacien et le mobilier classique, faisant prendre à l’entreprise familiale un virage du côté des tendances scandinaves : « C’est sûr, ça a fait plaisir à mon père que je décide de faire ce métier, et il s’est rapidement pris au jeu. Je me dis qu’un fauteuil Voltaire, c’est beau, mais restez assis une heure dessus… Un fauteuil cocktail allie confort et esthétisme, on peut y rester toute une soirée à discuter avec des copains et être très à l’aise. » Côté

produit, il balaye les gammes en proposant du mobilier signé (de belles enfilades Johannes Andersen par exemple), mais aussi des trouvailles plus accessibles. Il y en a pour tous les prix, pour peu que l’on fasse l’effort d’engager la discussion : « Il y a ce qu’on présente en marchés mais on a aussi un stock. Il ne faut pas être effrayé par le mobilier vendu plus cher, à cause de sa rareté ou son auteur. Donnez-moi un prix, ce que vous cherchez et je suis sûr que je peux trouver ! » Comme ça, c’est clair. (C.B.) 95, rue du Maréchal Foch à Châtenois 06 77 09 99 26 www.legrand-design.fr


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SÉLECTIONS lifestyle

OUTDOOR

Néobrutalisme Une table en béton, aussi élancée que légère, utilisable indoor ou outdoor, ça existe ? Le duo de designers Paolo Lucidi et Luca Pevere a déjoué les difficultés et créé ce modèle d’une pureté exemplaire pour la maison italienne Kristalia. Boiacca possède un mince plateau monolithe (13mm) et un cœur métallique intégrée dans ses pieds. Le + ? Sous le plateau, une numérotation main et de légères imperfections dans le matériau (très agréables au toucher) qui le rendent unique et lui apportent une aura de poésie. (M.C.D) Table Boiacca de Kristalia, disponible en version carré ou rectangulaire, en vente chez decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg 08 77 45 08 08


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DÉCO

Color party Farrow & Ball 1, rue de la Nuée Bleue 03 90 20 08 40 www.farrow-ball.com

Farrow & Ball, la célèbre marque de peintures anglo-saxonne vient d’ouvrir à Strasbourg son 49e showroom. Une exquise nouvelle. Comment désormais résister aux 132 teintes de ce nuancier raffiné et à ces papiers peints, colorés avec des pigments naturels ou imprimés à la planche ? Quel intérieur ou extérieur en Alsace, de la demeure ancienne au loft contemporain, pourra dorénavant se passer de ces peintures inimitables aux teintes poudrées ? Une enseigne ultra-chic et eco-friendly à faire palpiter les fous de couleur. Le + ? Les conseils avisés et personnalisés de l’équipe Farrow & Ball plus des agencements de panneaux mixant peintures et papiers peints pour définir au mieux ses envies. (M.C.D)

CAFÉ

The Korova Coffee Bar

Photo : Monsieur Paparazzo

Café Bretelles 2, rue Fritz www.cafe-bretelles.fr Le premier coffeeshop de Strasbourg a une charmante terrasse au cœur de la Krutenau et garde l’esprit du café traditionnel. Au service, trois baristas passionnés s’appliquent à faire découvrir les notes fruitées qu’un café peut contenir, sans aucune prise de tête, sauf quand il s’agit de la qualité de ce qu’ils distillent au creux de leurs tasses. En méthodes douces ou en express avec une machine venue droit de Florence, ils sont ravis d’en expliquer les spécificités et leur impact sur le goût. Quant aux grains, à la base des arômes, ils sont sélectionnés selon leur domaine par le torréfacteur indépendant Mokxa et changés chaque mois, rendant la dégustation permanente. (J.J.)


DESIGN

Paintbox

Vous allez en voir de toutes les couleurs et ça risque de vous plaire. Les tables USM sont désormais disponibles dans de nouveaux plateaux en MDF thermolaqué. Avec ses 55 coloris et matériaux, impossible désormais de ne pas trouver une teinte qui convienne à votre intérieur ou votre bureau, que vous soyez fantaisiste ou plus classique ! De quoi manger beau, travailler bien et laisser libre cours à sa personnalité. (M.C.D) Table USM Kitos E par USM Haller, en vente chez decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg 08 77 45 08 08

Carreaux de la collection Azulej de Mutina

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DÉCO

L'as du carreau Forgiarini, matériaux d'intérieurs, 227, route Nationale à Kogenheim 03 88 74 70 20 ZAC de Vendenheim 4, rue Transversale C 03 88 18 41 41 www.forgiarini.net

Grâce à Forgiarini, nous avons appris une chose : exit les sacro-saints principes des revêtements intérieurs. Non, le carrelage n'est pas réservé aux salles de bains. Utiliser de beaux carreaux à des fins décoratives fera d'ailleurs de vous un exemple d'avantgarde. Deux marques se distinguent : Inalco avec sa série Handcraft et Mutina avec sa collection Azulej, qui viennent rappeler les objets en terre cuite et les techniques d'antan. Des carreaux raffinés et contemporains à assembler en patchwork et de manière aléatoire pour une touche déco originale ! (C.B.)


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Ouvert tous les jours de 11h30 à 15h et de 18h à minuit SHOPPING

Eat food Après avoir soufflé la première bougie de son nouvel écrin, le Printemps accueille désormais à l’espace Maison une alimentation sélective avec une petite épicerie gourmande. Au menu, le confiseur et chocolatier Maison Boissier nous enchante de ses douceurs à l’emballage précieux. La marque strasbourgeoise d’épicerie fine et traiteur Ô Gourmet invite à un voyage culinaire aux saveurs du Sud qui sentent bon la Méditerranée. De quoi accompagner nos pique-niques de denrées dorées ! Miam. (C.L.) Printemps 1-5, rue de la Haute-Montée 03 69 71 40 75 - www.printemps.com

IMMO

1515 mon logement Bouwfonds Marignan Immobilier 3, avenue de l’Europe 0 805 20 15 15 www.marignan-immobilier.com

L’agence alsacienne Marignan Immobilier réalise actuellement plusieurs projets sur le Bas-Rhin et au sein de la Communauté Urbaine. Origami, son nouveau programme, participe à la transformation du quartier du Port du Rhin avec la création d’espaces de vie et de commerce à deux pas du Jardin des Deux Rives. Face à la future ligne de tram prévue pour 2016, chaque logement possède sa terrasse dans un cadre architectural moderne, et sera bientôt à l’épicentre du Nouveau Strasbourg. (J.J.)

39, rue des Frères StraSbourg tel. 03 88 22 30 00 www.meiselocker.fr Salle ClimatiSée


FIL VIN FILLIBRE VIN LIBRE

FIL VIN LIBRE

Illustrations : Laurence Bentz

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VINS

Buv-été

O GOURMET O GOURMET

FORME

Pédale-eau Zut ! a testé et approuvé pour vous Vitabike. Que vous soyez champion du 50 mètres papillon ou champion du 3 mètres télécanapé, ce programme sportif s’adapte à tous les profils. Les premiers pédaleront dans l’eau au rythme effréné de 23 km/h en écoutant leur playlist, les seconds pourront tranquillement pédaler en regardant la télévision ou un coach sportif. Dans les deux cas, vous bénéficierez des bienfaits de l’hydromassage, d’un affinement de la silhouette et vous pourrez dire adieu à la cellulite et aux jambes lourdes. Le tout sans courbatures ! Allez, on se jette à l’eau ? (V.S.G) Vitabike 12, place des Halles 09 82 60 76 91 www.vitabike.fr

O GOURMET

Qu'est-ce qu'on buvote cet été ? Jean et Charly de la cave Au fil du vin libre nous livrent leur sélection 100 % sans soufre. En rosé, d'abord, le Mystère de Rosée de Michel Guignier, un Gamay très nature, parfait pour les repas, notamment les poissons et viandes blanches en grillade. Du rouge aussi, avec Léon et Séraphin de Dumarcher, gourmand et sans tanin, étonnant pour un carignan, d'ordinaire puissant. Côté blanc, le Silènes de Michel Augé, très digeste « qui devrait exister en magnum tant on regrette que la bouteille soit finie ». Tout est dit. (C.B.) Au fil du vin libre 26, quai des Bateliers – 03 88 35 12 09 www.aufilduvinlibre-strasbourg.com

CAFÉ

Hélène et les garçons Qu’est-ce qu’on aime aller chez Hélène… Sur sa terrasse, rue du Savon, entre la Grand’Rue et la rue Sainte-Hélène. Un petit coin de paradis au cœur du centreville, dans une ruelle aux airs de hameau d’Italie. Une âme littéraire un brin bohême. Elle connait un tas d’artistes et nous parle en plusieurs langues de Tomi Ungerer ou de Verlaine, mais jamais de la télé qui nous abrutit. Elle nous sert des verres et nous l’embêtons, parce qu’on adore quand elle s’énerve et qu’elle nous passe un savon. (J.J.) Les Savons d’Hélène 6, rue Sainte-Hélène www.lessavonsdhelene.fr


Cuisine naturelle et inventive de saison 7-9, rue du renard prêchant 67000 Strasbourg Réservations : 03 88 24 12 65

VÉLO

CAF

La Grande Boucle La 3e édition des Fêtes du Vélo du Conseil Général du Bas-Rhin fera escale le 29 juin à Strasbourg. Sur le parvis de l'Hôtel du Département, à 10h, départ des deux circuits (10 et 20km) de balades familiales et festives. Un véritable « vélo-village » y sera installé, avec stands, animations sonores et thématiques (trial, vélo sur airbag) et, pour les plus petits, les classiques jeux forains. À chaque rouleur sera remis un pack de bienvenue ainsi qu’un road-book avec un jeu où, par tirage au sort, les participants pourront gagner un vélo. Une fois les gambettes et les roues en mouvement, le parcours sera agrémenté de trois étapes gourmandes pour désaltérer et revigorer les courageux cyclistes. Un bon moyen de rappeler que le département est premier en terme d’aménagements et de structures cyclables. (J.P.) Fête du vélo, le 29 juin à Strasbourg et environs www.bas-rhin.fr

ZEN

Matin bonheur Yogamoves n’en finit pas de surprendre avec ses multiples techniques pour novices et inconditionnels. Direction Mysore cette fois-ci, ville indienne qui prête son nom au yoga Ashtanga pour un stage matinal intensif. Le concept ? Chaque jour entre 6h et 9h et six jours sur sept, pendant trois semaines, on reproduit les postures de yoga dynamique Ashtanga Mysore, pour les intégrer totalement et les reproduire à son rythme. Une énergie positive à l’approche des vacances. Yoggi les bons tuyaux ! (C.L.) Stage Ashtanga Mysore, du 6 au 25 juillet, 220 € Yogamoves 20, rue de la Râpe à Strasbourg 03 88 24 63 02 19, rue du Commerce à Vendenheim 03 88 62 04 84 www.yogamoves.fr

ÉS

FINS ET

ORIG

INAU

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57 rue de Zurich 67000 Strasbourg Krutenau Du lundi au vendredi : 8h - 19h / samedi : 9h - 19h coffeeshopCafeBretelles

@CafeBretelles


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EXPO

PLAGE

Rassemblement général

Shoppin & out

Pour mieux se faire connaitre auprès de chacun, le Conseil Général du Bas-Rhin une exposition ludique et interactive placé sous la signe du jeu. L’expo LAB’67 présente les missions de proximité du Conseil Général (aide aux personnes handicapées, développement culturel…) à travers des modules de mise en situation, comme cette expérience immersive dans le noir complet, qui permet de mieux comprendre le quotidien des personnes aveugles. Pour le public le plus jeune, des animations adaptées ont été conçues comme un jeu de l’oie géant, une initiation à la généalogie ou des tests sportifs. (J.P.) LAB’67, jusqu’au 26 août à l’Hôtel du département www.bas-rhin.fr

Vent de fraicheur sur les abords du bassin d’Austerlitz avec l’installation de Rivetoile-Plage, qui prend encore de l’ampleur cet été avec sa terrasse de 1000 m2 de terrasse déployés et attenants à sept restaurants du centre commercial. L’idée maline ? Shopper et s’octroyer une session détente sur l’un des 150 transats réquisitionnés pour la belle saison ! La Ville de Strasbourg a décidé de nous la faire aimer encore plus, en programmant des animations « caliente » ! Les amoureux du foot pourront se mettre à l’heure brésilienne pour les derniers matchs de la Coupe du Monde diffusés sur écran géant, et les naïades se laisseront tenter par la nouvelle base nautique et ses nombreuses activités aquatiques. Et si on restait dans 6.7 tout l’été ? (C.L.) Rivetoile 3, place Dauphine - www.rivetoile.com

À LOUER

Bon appart’ À L’Ill Appart 1, quai des Bateliers www.alillapart.com

Avis aux vacanciers de passage dans notre ville chérie ! À L’Ill Appart propose un ensemble de huit appartements à louer, allant du studio au 5 pièces, soigneusement aménagés dans une ambiance luxueuse et conviviale. Le mobilier est signé BoConcept et la déco ainsi que les tableaux sont l’œuvre de l’artiste Horea. Situés au cœur du centre historique, ces appartements ont été conçus avec la volonté de donner aux hôtes la sensation d’être chez soi tout en bénéficiant du dépaysement qu’offre une magnifique vue sur la Cathédrale ou la très typique Cour du Corbeau. (J.P.)


horaires d’été : Du 1 er juillet au 31 AOût

OUVERT TOUS LES soirs de 19:30 à 01:30 à Compter du 1 er Septembre OUVERT TOUS LES JOURS de 12:00 à 01:30 Cuisine en continu jusqu’à minuit

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“ Loin du formatage et de la standardisation,  découvrez plus de 500  références de vins naturels et libres. ” Illustrés par des vignerons tels que : Michel Augé — Loire Nicolas Vauthier — Bourgogne Henri Milan — Provence Jean-Michel Stephan — Cote-Rotie Michel Guignier — Beaujolais Bertrand Habsiger — Toscane Michel Gahier — Jura Matin Calme — Roussillon Francis Boulard — Champagne

11 rue de la douane STrasbourG

Jean-François Ginglinger — Alsace

réservez votre table 03 88 32 34 32 ISÉE IMAT L C E SALL

26 Quai des Bateliers 67000 Strasbourg 03 88 35 12 09 - 06 86 38 74 47 jean.aufilduvinlibre@orange.fr www.facebook.com/AuFilDuVinLibre www.aufilduvinlibre-strasbourg.com Ouvert le lundi de 14h à 19h30 et du mardi au samedi de 10h à 19h30 en continu.


Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines

Été 2014

culture tendances lifestyle

Printemps 2014

culture tendances lifestyle Strasbourg

Lorraine

Numéro 22 / Gratuit

Strasbourg N° 22

Numéro 6 / Gratuit

Lorraine N° 6

Bordeaux N° 1

Allemagne N° 1

Novo N° 29

printemps / été 2014

culture tendances lifestyle Haut-Rhin Numéro 3 / Gratuit

Haut-Rhin N° 3

www.zut-magazine.com www.novomag.fr

Chic Médias / 12 rue des Poules - 67000 Strasbourg médiapop / 12 quai d'Isly - 68100 Mulhouse



8, RUE DU MARCHÉ SAINT HONORÉ 75001 PARIS | [33] 01 40 20 48 18 18, RUE DU VIEUX COLOMBIER 75006 PARIS | [33] 01 44 39 17 30 11, RUE DE SÉVIGNÉ 75004 PARIS | [33] 01 42 71 33 68 7, RUE GASPARIN 69002 LYON | [33] 04 78 38 15 95 7 BIS, RUE DE LA GLACIÈRE 13100 AIX EN PROVENCE [33] 04 42 27 18 24 14, PLACE DES GRANDS HOMMES 33000 BORDEAUX [33] 05 56 43 66 00 30 RUE DE L’HÔPITAL 76000 ROUEN [33] 02 35 98 14 11 7 RUE CHABAUD 06400 CANNES [33] 04 93 39 46 09

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