ZUT Strasbourg 33

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Culture Tendances Lifestyle City magazine Gratuit

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Strasbourg Printemps 2017 1



Chicmedias aime bien éditer des magazines

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Culture Tendances Lifestyle City magazine Gratuit

La culture n'a pas de prix

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Strasbourg Printemps 2017 1

Zut Magazine Prochains numéros

Lorraine/Luxembourg n°18 — Avril Rhin Supérieur Nord et Sud n°5 — Mai Strasbourg n°34 — Juin Lorraine/Luxembourg n°19 — Juin

Novo Magazine

(en co-édition avec médiapop)

Prochain numéro Novo 45 — Juin

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12, rue des Poules 67000 Strasbourg 03 67 08 20 87

04 —— 05.2017

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Zut team

Contri— buteurs

contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Emmanuel Abela Sylvia Dubost Directeur artistique Hugues François Design graphique Hugues François Clémence Viardot

Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Marie Bohner, Caroline Châtelet, Juliette Comte, Myriam Commot-Delon, Mégane Dongé, Sylvia Dubost, Jean HansMaennel, Alice Herry, Anaïs Inizan, Paul Kempenich, Caroline Lévy, Séverine Manouvrier, Nour Mokaddem, Philippe Schweyer, Romain Sublon

Commercialisation & développement Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Caroline Lévy +33 (0)6 24 70 62 94

Stylistes Myriam Commot-Delon Anaïs Inizan Caroline Lévy

Céline Loriotti +33 (0)6 64 22 49 57 Philippe Schweyer +33 (0)6 22 44 68 67 Alexandre Zebdi +33 (0)6 48 14 30 86

Photographes Pascal Bastien Alexis Delon / Preview Hugues François Olivier Roller Christophe Urbain Henri Vogt Sandro Weltin

Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Secrétaire de rédaction Cécile Becker

Illustrateurs Laurence Bentz Laetitia Gorsy

Coordination et relectures Léonor Anstett

Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview

Responsable promotion et partenariats Caroline Lévy

Modèle Natalia M / Up Models

Stagiaire administration Lisa Ohlmann

Coiffure Gregory Alcudia / Avila

Stagiaire graphisme Lisa Santi

Make-up et manucure Maili Nguyen / Avila Serre et décor végétal Samuel Messer www.locationdeplantesvertes.com

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Ce magazine trimestriel est édité par chicmedias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 S.à.R.L. au capital de 37 024 euros Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : avril 2017 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau 67000 Strasbourg Abonnements abonnement@chicmedias.com

Crédits couverture

Robe et sandales Céline chez Ultima. Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Natalia M / Up Models www.dmg-paris.com Coiffeur Gregory Alcudia / Avila www.avila-coiffure.com Maquillage et manucure Maili Nguyen / Avila Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview.fr


BLOCH-GENSBURGER

FEMME  Armani Jeans Basler Caroline Biss Esthème Cachemire Gardeur Giorgio Isabel de Pedro Pôles Saint James Weill

HOMME  Benvenuto Esthème Cachemire Fynch-Hatton Gardeur Lagerfeld Olymp Saint James Seidensticker

3 et 5 rue des Boulangers 68000 Colmar 03 89 41 26 47

W W W. B L O C H - G E N S B U R G E R . F R


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Cul ture 44 SCIENCES 12

Portrait du prix Nobel de chimie Jean-Pierre Sauvage

ÉDITORIAL

14 TU VIENS

DE STRAS, TOI ? #3 : Lauren Bastide

16 AU BON PARFUM Pour un homme, Caron

48 THÉÂTRE

Thomas Jolly met en scène Le Radeau de la méduse avec les élèves du TNS

50 DANSE

Le chorégraphe Amala Dianor en résidence à Pole-Sud

18 LES DESSOUS

DE TABLE Géraldine Farage & Pierre France

52 LITTÉRATURE

La poétesse franco-syrienne Maram al-Masri, artiste associée à Vendenheim

24 STRASBOURG VU PAR Yoko Nguyen Valentin Nodinot Kathia Martin Weepers Circus Delphine Lenormand Cathie et Jean-Luc Weber

36 DOSSIER

Strasbourg, ville transfrontalière ?

54 DESSIN

Le touche-à-tout Peter Knapp au Musée Tomi Ungerer et dans la collection desseins de chicmedias éditions

58 ILLUSTRATION

Les anciens étudiants de la Hear exposent à New York

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PANIER CULTURE

64 INSTANT FLASH

Nicolas Bedos & Dora Tillier, Lucas Belvaux, Dani

70 LES SÉLECTIONS

DE LA RÉDACTION

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G-Star raW Store StraSbourG 9 rue du dôme, StraSbourG © 2017 G-Star RAW C.V. - Operated by Nitiba Sarl


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Ten dan ces 86

LA SÉRIE MODE

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LA CRÉATRICE

Life style 126 SPORT

Le sport à l’école #2 : les années collège

132 DESIGN

Focus sur 6 showrooms fourmillant d’idées déco

140 ZUT À TABLE

LA RECETTE Cocktail de gambas, foie gras et tajine de légumes par Le Gavroche

Vertigo

Laetitia Ivanez pour les Galeries Lafayette

142 ZUT À TABLE

PORTRAIT Le Comptoir à manger

100 L’ENTREPRISE

À Illkirch, Puma renforce son empreinte

144 ZUT À TABLE

REPORTAGE Au petit marché d'Alsace

104 L’HOMME

Passer ses costumes à l’heure d’été

146 ZUT À TABLE

LES LIEUX Gâto Les p’tites cocottes L’usine

106 LA BOUTIQUE

Opening : Ultima version homme

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108 BIJOUX

Brillez et puis Zut !

110 LA PIÈCE

Focus sur le jean Elwood de G-Star revisité par Pharrell Williams

112 URBAN STYLES La mode version androgyne

114 LES SÉLECTIONS

DE LA RÉDACTION

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ZUT À TABLE BRÈVES DE COMPTOIR

L’actu à boire et à manger

156 LES SÉLECTIONS

DE LA RÉDACTION


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Z UT Édito

Alors, tu votes pour qui ? Par Philippe Schweyer

Une fois de plus, le bouclage du magazine s’annonçait sportif. Nez dans le guidon, les rédacteurs crachaient de la copie à 200 mots/ minute que les graphistes mettaient immédiatement en page tout en se ravitaillant en pizzas entre deux pauses cigarette. Tendue comme un string, la directrice artistique virevoltait dans l’open space designé à grands frais par Fred Rieffel, tandis que les commerciaux roucoulaient au phone pour tenter de fourguer quelques annonces de dernière minute à des clients décidés à ne pas trop rogner sur leurs marges. Un peu avant midi, le PDG est arrivé au bureau avec de petits yeux, la mine défaite. On aurait dit qu’il avait passé la nuit à mater des séries sur son ordi au lieu d’échafauder une nouvelle stratégie pour séduire d’éventuels investisseurs. Ce n’était pas le moment de perdre du temps en papotages, mais il m’a fait signe de le suivre dans son antre tout en refermant la lourde porte capitonnée derrière lui : — Bientôt les élections… Tu sais pour qui tu vas voter ? — Bien sûr. — Ah oui ? Tu n’as pas d’hésitation ? — Ma décision est prise depuis longtemps. Aucune hésitation. — T’as regardé les sondages ? — J’ai jeté un œil aux programmes… — À quoi bon ? Les hommes politiques ne les respectent pas. — Ils ne respectent pas les sondages non plus. — C’est vrai, mais t’as pas peur ? — Si, un peu.

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— Moi j’ai peur. C’est pour ça que je vais sans doute voter utile. — Marre de voter utile. — Je sais, mais t’imagines… — Je préfère pas y penser… Ce serait terrible. — Qu’est-ce qu’on a fait pour en arriver là ? Les gens sont cons ! — Ce n’est pas en disant des horreurs pareilles que tu vas arranger les choses. — Mais quand même… On dirait vraiment que l’histoire bégaye. — Reste plus qu’à serrer les fesses en espérant éviter la catastrophe. — Nos enfants n’ont pas mérité ça. — J’espère qu’ils seront moins cons que nous… — Tu crois que c’est possible ? — Je ne sais pas. Avec les parents qu’ils ont, c’est pas gagné. — Merde, tu me fais flipper. — Dire qu’on a tout pour être heureux. — Parle pour toi… — Quoi, t’es pas heureux ? — Si, mais je ne suis pas seul au monde. Regarde autour de nous ! — Merde, on aurait dû y penser plus tôt. — Il n’est jamais trop tard. Restons optimistes. — Tu crois ? — J’essaye. Autour de nous, les gens sont loin d’être cons. — Tu parles… — Ce qui est sûr, c’est que nos lecteurs ne sont pas cons. — Ouais… Sinon, ils ne nous liraient pas ! — Nos collaborateurs non plus ne sont pas cons. — Ouais… Nos lecteurs, qui sont loin d’être cons, l’auraient forcément remarqué. — Et nos annonceurs ne nous achèteraient pas autant de pages de pub s’ils étaient cons. CQFD. — Tu me fais penser que je n’ai plus rien à me mettre. — Ne me dis pas que t’as besoin d’un nouveau costume. — Ben si justement… T’as pas un ami qui pourrait me dépanner ? — Tu te moques de moi ? — Ben non, c’est moi le patron. Alors, tu votes pour qui ?


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Strasbourg Rivétoile Centre Commercial Rivétoile Place Dauphine, 3


Z UT Chronique Chronique #3

Photo : DR

№ 03

Tu viens de Stras toi ? LAUREN BASTIDE Par Caroline Lévy

C’est qui, elle ? Une journaliste – 10 ans au magazine Elle et une année au Grand Journal –, qui depuis peu fait entendre sa voix dans La Poudre, podcast engagé et féministe. Dans les chambres d’hôtel qui lui servent de studios, elle invite des femmes inspirantes à parler de leur utérus et de leur rapport au féminisme. Grisant. Son passage strasbourgeois « Arrivée en 2000 pour mes études à Sciences Po, je suis restée quatre ans. Quand on vient d’Orléans, Strasbourg c’est un peu comme L.A. ! C’est ici que je me suis construite. J’y ai vécu mes premières années d’indépendance. Et comme le TGV n’existait pas encore, j’y passais mes week-ends et vacances, sans rentrer dans ma famille. De quoi vraiment profiter de ma ville d’adoption à l’époque ! » 14

Son souvenir marquant « J’ai été hôtesse [pour l’agence Pro.feel, ndlr] je servais des wursts dans les loges du Racing et c’est au Rhénus que j’ai vécu mes premiers moments de mode ! » Un mot qui lui évoque Strasbourg « Cosmopolite. » Son héritage « Mon mode de vie actuel ! Je me souviens des dimanches à vélo à traverser le boulevard de la Victoire avant une session piscine aux Bains municipaux. Déjà une tendance écolo axée sur le bien-être, ce qui était très avant-gardiste pour l’époque. J’étais un peu bobo avant l’heure ! » Son empreinte « Ma conscience politique a dû s’éveiller à Strasbourg. D’abord en cours à Sciences Po avec des profs incroyables, mais aussi au Parlement européen où je n’étais alors qu’hôtesse ! » Ce qui lui reste d’ici « Ma meilleure amie mais aussi la bière ! Strasbourg m’a fait aimer la bière, j’ose le dire ! » Prochains podcasts La Poudre autour de l’élection présidentielle avec Najat Vallaud-Belkacem, Rama Yade et Karima Delli



Chronique

№31

Au bon parfum POUR UN HOMME, CARON, 1934 Parfumeur : Ernest Daltroff Par Sylvia Dubost Illustration Laetitia Gorsy

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier jus pour homme de la parfumerie moderne n’a pas vraiment suscité une abondante littérature. Son plus grand tort est sans doute d’être un parfum masculin. Il mérite pourtant autant d’attention que ses contemporains féminins, dont les plus beaux ont fait couler des pages et des pages d’encre. Pour un homme est un indispensable. Parce qu’étant le premier, il est par définition le père de tous les suivants. Qu’à plus de 80 ans, il est toujours là, et parce que dans sa justesse et sa simplicité, il est beau, tout simplement. C’est le génial Ernest Daltroff, fondateur en 1903 de la maison Caron et auteur de tous ses jus mythiques, qui rompt le premier avec la tradition de l’homme portant nécessairement une eau de Cologne (eau légère inspirée par la recette originale de JeanMarie Farina). Il se souvient sans aucun doute que 30 ans plus tôt, au tournant du 16

siècle, les hommes s’étaient déjà emparés du Jicky que Guerlain avait pourtant destiné aux femmes (lire Zut n°25). Un accord de lavande et de civette qui était le premier parfum abstrait de l’histoire, et pour lequel le public masculin était visiblement prêt. Ernest Daltroff construit lui aussi sa création autour de la lavande, qui a le mérite de la fraîcheur et de la sobriété, mais aussi celui d’entraîner les clients sur un terrain connu, puisqu’elle était déjà l’une des composantes de l’accord Cologne auquel on voulait cantonner les hommes. Daltroff lui trouve une alliée étonnante, la vanille, et ose le mariage entre une plante discrète de Provence et une explosive épice orientale. La richesse, la chaleur et la sensualité d’un côté, la douceur un peu sèche et presque rustique de l’autre : une rencontre improbable qui scelle (c’est en tout cas ce que raconte la légende) l’hymen des senteurs préférées du parfumeur et de sa collaboratrice Félicie Wanpouille, dont il est secrètement épris. Dans leur flacon aux lignes claires et architecturées, sur un fond d’ambre, de bois, de cèdre et de musc, elles semblent danser l’une autour de l’autre. Les facettes qu’elles dévoilent sont variées mais discrètes ; Pour un homme est un parfum assez linéaire, qui n’invite pas à un long et sophistiqué voyage olfactif. Mais il a l’élégance de l’évidence. Serge Gainsbourg le portait, les femmes s’en sont également emparées. Chaleureux et frais, désuet et tellement chic, il est devenu un incontournable de la parfumerie masculine. Et mérite toute notre attention et tout notre amour.


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Rencontre

№11

Dans chaque numéro de Zut, les personnalités alsaciennes se mettent à table avec Jean HansMaennel.

Les dessous de table GÉRALDINE FARAGE & PIERRE FRANCE Terroir & Co, Sofitel à Strasbourg → 22.03.17

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Par Jean HansMaennel Photos Henri Vogt


J’

ai ressorti ma casquette, il fait huit degrés à Strasbourg. La pluie d’hier a cessé, restent le ciel gris, mars et ses caprices. Midi, place Saint-Pierre-le-Jeune. Je pénètre dans le hall de l’hôtel Sofitel. L’accueil y est fort avenant. On m’installe au restaurant, au fond, contre le mur de jolies bouteilles, une belle table près de la baie vitrée… La salle est encore vide. Un couple déjeune à ma droite. Le fond de l’air est musical. Henri Vogt, le photographe, se pointe. Il s’est hipstérisé depuis la dernière fois (cf. Zut n°31, 30 septembre 2016), barbe et cheveux, mais parle toujours autant, autant qu’il shoote. J’ai plaisir à le revoir, le gamin de 26 ans. On attaque au blanc, un riesling minéral. Notre premier invité du jour nous rejoint avec un léger retard, vers 12h15. Au revers de sa veste, un badge Rue89 Strasbourg. Pierre France, co-fondateur et animateur du célèbre site d’information strasbourgeois, est né à Annecy il y a 45 ans. Venu à Strasbourg pour y faire l’école de journalisme, vers 1998, il n’est jamais reparti. « Je suis devenu urbain. J’aime bien la vie ici », dit-il sobrement. Rue89 Strasbourg fête ses 5 ans cette année. Pierre France relate l’aventure démarrée en 2012, les péripéties de Rue89 Paris, rachetée par l’Obs, puis intégrée et transformée en simple rubrique, mais aussi l’indépendance de Strasbourg, comme celle de Rue89 Lyon et Bordeaux. « On travaille en restant fidèles aux préceptes du départ. » Un journalisme d’investigation ? Plutôt d’initiative et d’enquête : « On essaie de produire nos propres questionnements. C’était le fondement de Rue89 : la révolution de l’information (89) en partant de la rue, c’est-à-dire des gens, de ce qui se dit, de ce qui se discute, de ce qui étonne… Et, après, on interroge les puissants, les élus, les personnes en charge. Ce n’est pas l’inverse, comme trop souvent dans les médias. On part d’en bas et on questionne en haut. »

Le site Rue89 Strasbourg reçoit 10 000 visites par jour, « une très bonne audience pour un site de ville, selon Pierre, dans le top européen ». Pas facile pour autant de convaincre les annonceurs locaux, surtout quand il n’y pas de support papier. « L’idée de porter un message uniquement numérique n’est pas encore largement admise par les donneurs d’ordre locaux… » Alors, Rue89 a lancé une offre d’abonnement, depuis mars. « Les gens ne sont pas prêts à payer pour une information générale. En revanche, ceux qui ont conscience de la valeur de l’info sont prêts à l’acheter en primeur, exclusive. La question est : combien sont-ils à Strasbourg ? » Notre deuxième invitée se fait attendre. On s’inquiète. On l’appelle. Elle est en train de déjeuner, mais ailleurs… ! Géraldine Farage a zappé notre rendez-vous ! Elle est confuse. Elle saute sur son vélo. Elle vient… M et Mme L., un couple connu à Strasbourg, entrent dans le restaurant. Pour leur déjeuner rituel du mercredi. Tout le monde se connaît. Nous nous saluons. Ils prennent place à la table voisine. À la nôtre, la conversation reprend sur l’économie de la presse. « Le journalisme est un métier compliqué, certes, mais la vie est compliquée. On ne peut pas vouloir faire du journalisme comme vendre des saucisses ou des petits pois lentilles. » Membre du SPIL (syndicat des producteurs d’information en ligne), Pierre France évoque les nouvelles entreprises de presse, numériques et florissantes parce qu’elles concentrent leur valeur dans la production de l’information, et non plus dans l’imprimerie et la production du papier. Henri Vogt, le photographe parlant, se lâche : existe-t-il un business model viable pour la presse en ligne ? Il parle de l’ubérisation, quand enfin Géraldine Farage arrive. « J’ai eu un bug d’agenda ! » Elle s’installe à ma gauche, sur la banquette. « Je suis navrée. » Elle rit. Elle nous ravit. Le serveur arrive. Souhaitez-vous quelque chose à boire ? Non je vais prendre de l’eau. Et on va commander, enfin. Car on a faim. On attendait ton arrivée, chère Géraldine, pour

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“ On a eu la révolution industrielle, aujourd’hui c’est le numérique, demain ce sera autre chose. Au Shadok, on s’interroge de diverses manières sur la façon dont les changements impactent nos vies. ” GÉRALDINE FARAGE


Rencontre

choisir… Filets de maquereaux marinés en entrée, puis tagliatelles au magret fumé et une petite sauce à base de noix, raisin, cive et basilic. 2 fois, pour Pierre et moi. Salade mixte pour Géraldine et Henri, grande pour lui, petite pour elle, petite faim… Pierre reprend un verre de riesling de Meyer. Moi, je passe au pinot noir de Beyer. « Je reprends mes esprits », dit Géraldine dans un éclat de rire. Elle et Pierre se connaissent déjà, ils sont même partenaires, organisent ensemble les conférences « Tous connectés, et après ? ». « On a aussi accueilli au Shadok, les soirées de crowdfunding de Rue89 Strasbourg », explique Géraldine. Le Shadok ? C’est le lieu dont elle est la responsable. Un lieu d’expérimentation autour du numérique et de l’évolution technique de nos vies. « On a eu la révolution industrielle, aujourd’hui c’est le numérique, demain ce sera autre chose. Au Shadok, on s’interroge de diverses manières sur la façon dont ces changements impactent nos vies. » Situé à Rivetoile, dans les an-

ciennes friches Seegmuller, le Shadok fête ses 2 ans en avril. Mais le projet est bien plus ancien. Géraldine le porte depuis 5 ans. Elle est venue à Strasbourg pour lui. Française par sa mère, libanaise par son père, Géraldine Farage est née à Orléans il y a 30 ans. Puis elle a vécu 14 ans à Beyrouth, avant de revenir en France. À Grenoble d’abord, pour finir ses études de science politique par un master « Politiques publiques et changement social, direction de projets culturels » ; puis Marseille, Lyon et Strasbourg, pour travailler dans la culture et le numérique. Une femme en mouvement. Les entrées sont servies. On attaque. Sauf Géraldine qui a déjà mangé « un peu » au café du Shadok, une salade au sot-l’y-laisse, un sandwich au canard et une bière… Henri Vogt dit avoir un peu de mal à comprendre ce qu’est le Shadok… Moi aussi, j’avoue. Un café, le Fab Lab, Alsace digitale… C’est un mystère, ce Shadok, un machin qui pompe, non ? « Oui c’est ça ! C’est comme la planète des Shadoks, elle n’arrête pas de changer de forme, insaisissable. C’est ce qui est intéressant ! » Géraldine ponctue souvent ses phrases de rires, comme pour inviter à partager son enthousiasme. Et elle explique. « Le Shadok, c’est Fabriquer, inventer, partager. » Mais encore ? « C’est un tiers-lieu. Lieu perso, lieu de travail, le tiers lieu mélange le travail et l’épanouissement personnel », avec un bar-café, des espaces de rencontres, des ateliers... Son nom vient bien sûr de la série télévisée née en 1968 qui « était déjà une expérimentation entre art, science et nouvelles technologies », célèbre pour son humour absurde et son sens de la dérision. À Strasbourg, l’enjeu pour Géraldine était de faire du Shadok un lieu ouvert à tous, en mouvement, en évolution permanente. Un espace pour l’expression de nouvelles formes de création dites d’art numérique et pour accompagner les mutations des formes du travail induites par la révolution digitale. La discussion s’emballe sur la révolution numérique, ses tenants et ses aboutissants. Henri Vogt, bavard photographe et enfant de la balle digitale, s’agite, fils de la génération Y, mais pas encore Z comme sa petite sœur. Le fossé des générations ? Géraldine questionne la fracture numérique, s’attache à lire une continuité temporelle : « On a des outils qui évoluent, mais on fait aussi beaucoup de retours en arrière sur des usages déjà éprouvés. Le collaboratif est accéléré par le numérique, mais les pratiques de do it yourself ou de peer to peer ont toujours existé, notamment dans la transmission des

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“ On part de la rue, c’est-à-dire des gens, de ce qui se dit, de ce qui se discute, de ce qui étonne… Et, après, on interroge les puissants. ” PIERRE FRANCE

savoirs ancestraux… Donc on fait mieux et autrement ce qu’on faisait déjà avant. C’est tout le propos du Shadok ! » Pierre rappelle la révolution des transports du début du XXe siècle et son impact sur les rapports sociaux, évoque la mutation actuelle des médias et de la presse, et réaffirme que « leur boulot est de développer une posture critique et un esprit de nuances ». Donner la palette d’opinions pour que chacun puisse se faire son propre avis, « c’est le rôle du Shadock, c’est celui de Rue89 ». On passe aux plats de résistance. Géraldine se fait peur en regardant sa salade : c’est la petite… ? Ah ben pas de chance ! Elle commande de l’eau… Pierre reprend un verre de riesling. De chez Jérôme Meyer. Moi mon rouge est de chez Beyer. La serveuse nous explique : Beyer c’est Eguisheim et Meyer c’est Blienschwiller. Ben voilà. Vogt demande à Géraldine de poser pour la photo… Vous êtes des agitateurs, au fait, un peu, non ?, je demande. Géraldine est dubitative. Pierre conteste : « Je regarde les agitateurs 21

avec un regard bienveillant ; mais moi est-ce que j’agite ? Je n’agite pas grand-chose ! Je suis confortablement installé dans ma position d’observateur que je revendique. Je suis un thermomètre. » Géraldine rebondit : « Moi, je démêle. » Je taquine : « Tu es une démêleuse. » Elle enchaîne : « Je démêle une grosse boule de fils pour essayer de distinguer les choses, de bien faire la différence entre les choses. » Elle s’arrête, puis reprend : « Je suis résolument utopique et idéaliste. » Pierre confirme. Je commente : « Les idées mènent le monde, alors autant être idéaliste. » Géraldine recentre : « Je crois à fond au service public, à la réforme, à l’évolution et au pouvoir citoyen, aux initiatives citoyennes. Quand on me demande vers quoi va le Shadok, je réponds que ça va vers du design des politiques publiques. Je suis une hacktiviste ! » Et elle part dans un grand éclat de rire. Comme par jeu. Elle aime bien jouer. À des jeux vidéo aussi. Là ça parle à Henri, qui cesse de shooter et se mêle à la conversation. Enfants de la balle du jeu. Ces deux-là n’ont que 4 ans d’écart. Ils parlent de choses que je ne comprends pas. Choc des générations. Pierre me vient


Rencontre

en aide : « Moi je me suis intéressé à l’histoire et à l’anglais via les jeux de rôles. » Géraldine reconnecte : « Tout vient de là, des jeux de rôles, des jeux de plateaux… » Réconciliation trans-générationnelle. Comment voyez-vous l’élection présidentielle ? Je change de sujet. « Très intéressante », selon Pierre, qui étaye longuement son propos, relevant les phénomènes marquants, voire novateurs de la campagne. Henri tente une analyse politique de Shadok, envisageant l’hypothèse d’une triangulaire à la présidentielle… Géraldine pense la bouche pleine. « Je suis d’accord avec Pierre. » Nos voisins ont fini leur déjeuner conjugal du mercredi. Ils viennent nous saluer avant de partir. La serveuse apparaît : Je peux débarrasser ? Ça vous a plu ? Nous acquiesçons. Elle nous demande si nous désirons un dessert. Oui, nous désirons. Et nous choisissons. Puis nous commandons. Quels sont vos grands projets ? « Notre anniversaire, 2 ans, répond la directrice du Shadok. 22 et 23 avril, week-end participatif, avec plein de surprises, dont une soirée pyjamaweb séries. ». Et plein de participants. Le patron de Rue89 Strasbourg embraye : 22

« On a aussi nos 5 ans. Mais notre gros dossier est celui de notre assise économique. C’est la première année que nous aurons trois ressources : la publicité, les abonnements et l’événementiel. » Il est 14h30. Les desserts arrivent lentement. Le café est gourmand. Le temps aussi. Je vous apporte les cafés tout de suite, la serveuse est serviable. Comment voient-ils l’avenir ? Géraldine rit : « Je vois une sieste ! J’aimerais bien… » Et à long terme ? « La crise. On va vers du très noir avant que ça remonte vers du positif. » Pierre ne partage pas : « L’avenir du monde, je ne le trouve pas si triste que cela. Il n’y a jamais eu aussi peu de guerres, de morts… » Je fais remarquer qu’il y a moins de neige quand même. Géraldine trouve qu’il y a toujours, des guerres, mais que « ce n’est pas les mêmes qui meurent ». Je relève qu’en général, ce sont les pauvres qui meurent. On n’est pas d’accord. Par esprit d’escalier, Henri évoque une « super série Netflix qu’il adore ». Vous regardez beaucoup de séries, vous ? Henri refait l’histoire de la télé et disserte sur l’art de la série. Ma grand-mère regardait des séries, mais elle est morte. Après 89. Et les Shadoks pompaient.


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Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle.

Stras bourg vu par

Yoko Nguyen Responsable programmation du CIRA 55 ans

OÙ ?

Cité de la Musique et de la Danse Jeu. 24 | 03

« Cet espace dédié à l’art accueille parmi les plus beaux studios de danse de la ville, dans lesquels nous organisons des stages d’été qui drainent beaucoup de monde. Avec une vue imprenable sur Strasbourg, ce qui ne gâche rien ! »

RÉALISATION & TEXTES

Caroline Lévy

Stages de printemps Vacances en Danse pour enfants et adultes, avec notamment Grégoire Daujean du Ballet du Rhin, du 10 au 13 avril à la cité de la Musique et de la Danse et au Centre chorégraphique. www.ciradanses.fr Blouson, top et jupon en tulle Tara Jarmon

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Photo Christophe Urbain

Actu


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Réalisateur 21 ans Chemise et t-shirt Superdry

OÙ ? Cinéma l’Odyssée Jeu. 17 | 03

« Au collège, à 11 ans, j’ai découvert ce cinéma incroyable dans le cadre d’ateliers scolaires dont je garde de bons souvenirs. Ils ont évidemment conditionné mon amour pour le 7e art ! »

Actu

Réalisation avec 92 participants strasbourgeois de Vivreensemble, adaptation française de la vidéo danoise pour TV2 Danemark. Diffusion en avant-première à l’espace Culturel de Vendenheim début avril.

Photo Christophe Urbain

Valentin Nodinot


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Kathia Martin Directrice de communication et coach de vie 40 ans

OÙ ? La Passerelle de l’Abreuvoir Ven. 03 | 03

Actu

Lancement du nouveau site www.kat-com.fr Co-animatrice de l’émission radio Les Grandes Girls, tous les dimanches à 10h sur Radio Judaïca.

Photo Henri Vogt

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« C’est un pont emprunté par les amoureux, les cyclistes et les fêtards ! Il est le passage obligé entre le quartier de la Krutenau et l’hypercentre. Avec ses centaines de cadenas, il devient un symbole de l’amour à Strasbourg! »

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Sortie du disque pour enfants N’importe Nawak avec comme invités Richard Gotainer, Tcheky Karyo, Anne Sylvestre, etc. Concert dans le cadre de la Fête de la Musique, le 21 juin à 21h place Kléber. www.weeperscircus.com

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« Plusieurs d’entre nous ont fait leurs études dans cet endroit mythique, qui a été rénové depuis. Plus jeunes, il nous attirait déjà beaucoup et demeure encore aujourd’hui un lieu de création qui fait partie intégrante du patrimoine de la ville.»

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Actu

Depuis le 1er janvier 2017, nomination d’une nouvelle équipe à la tête de la nouvelle entité France 3 Grand Est, dont le siège est à Strasbourg. www.france3.fr

Photo Henri Vogt

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« De retour à Strasbourg après plusieurs années, le hasard a voulu que je retrouve cette place. Je l’avais quitté étudiante au lycée Kléber, et à l’âge adulte je la traverse pour travailler chez France Télévisions ! Un carrefour qui fait encore sens aujourd’hui. »

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Après 47 ans, le groupe GIPA quitte son fief historique à Lingolsheim et déménage l’ensemble de ses activités - dont SOPARHO - au cœur de Strasbourg. www.gipa-immobilier.fr

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« En plus de notre intérêt pour le quartier de la Neustadt, nous aimons particulièrement ce lieu de culture qui rend hommage à un artiste courageux et hors du commun, dont nous sommes fans ! Sa situation avec une vue sur la Cathédrale et son petit jardin lui confèrent un charme tout particulier. »

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Dossier

D’une rive l’autre PROPOS RECUEILLIS PAR Sylvia Dubost

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Fin avril, le tram traversera la frontière vers Kehl. Dans le même temps, le premier week-end de l’Ososphère se consacre avec ses cafés conversatoires à la ville qui se fabrique à l’Est. Strasbourg est-elle désormais une ville rhénane, une ville frontière ou une ville transfrontalière ? Quelques regards de ceux qui la vivent et la construisent, de part et d’autre du Rhin. Cyprien Quairiat, Zoning seen from the sky, œuvre interactive autour de la zone Deux-Rives, exposée à la Coop pendant L’Ososphère

Dominique Zins et les habitants du Port du Rhin Entre octobre 2015 et juin 2016, l’écrivain Dominique Zins, avec son complice du collectif Turbulences Pierre Zeidler, a recueilli et monté les propos des habitants du quartier. Il en a tiré une pièce de théâtre, La République des épis, à paraître dans le 2e numéro des Cahiers de Turbulences, consacré à cette résidence. En voici quelques extraits. Narrateur Drôle d’endroit, cet endroit. Drôle de mélange. […] La nature, et, en face, des logements à bon marché, comme on disait à ce moment-là. Qu’on a mis là, à l’écart de la ville dans les années trente. Pour reloger des gens du centre. On démolissait leur quartier. Un plan d’urbanisme, la continuation de la « grande percée », comme on dit. Des logements neufs, modernes et confortables (pour l’époque) au lieu d’un habitat insalubre. Une perspective hygiéniste : le bon air, au lieu des taudis. Le bon air… à côté du port fluvial et des zones industrielles, de leurs fumées. Loin de tout… Loin de tout, c’est bien et pas bien à la fois. On est chez soi, mais on vous oublie. On est à part… Un temps. Ce quartier, c’est une île. Une île entre deux ponts, où tout le monde connaît tout le monde. Souvent, on dit : un village. […]

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Narrateur Alors, quoi ? Il n’y a pas d’avenir ? Chœur - Moi, j’aime bien le Port du Rhin à cause des arbres, des logements, ils sont grands… - Avec l’arrivée du tram, malgré mon âge, j’espère, pour moi et pour tout le monde, que ça va bouger au Port du Rhin, qu’il y aura un magasin alimentaire, un marché une fois par semaine - Déjà une fois par mois, ça serait bien - Des services médicaux (cardiologue, gynéco…) parce qu’il y en a besoin, ça s’agrandit le quartier… - Qu’on nous remette des jeux pour les enfants dans les cours - Mais qu’on nous demande notre avis - Qu’on puisse participer vraiment - Qu’on nous remette un jet d’eau, l’été - Un endroit pour faire des barbecues, comme dans le temps - Qu’on isole les logements comme ailleurs… - Ce quartier, il faut essayer de lui donner une autre image… - Moi je trouve que c’est une bonne idée… Il y a des belles personnes ici… - Changer l’image, c’est un travail de longue haleine… - Il faut aller petit à petit, insister, et si on cherche avec insistance, on arrive quelque part. - Moi, la vie, je la prends telle qu’elle est. - Mon fils est handicapé, il est handicapé, j’ai accepté les choses… - Ma fille ? Elle est riche dans sa petite tête, malgré tout ça, une enfant très… qu’en aura des choses à dire aussi quand elle grandira. Elle sera riche dans sa petite vie… - Avec le cancer, je vois les choses autrement. C’est beau les projets, mais la vie c’est aujourd’hui, c’est ici, C’est maintenant, pas demain. Quelqu’un du chœur : - Et pas tout seul…


Dossier

Annette Lipowsky Directrice de cabinet du maire de Kehl, en charge des projets transfrontaliers — Comment Kehl voit-elle le prolongement de la ligne de tram ? À la Ville, on le voit de façon très positive. Le maire a de bons retours des entreprises et des commerçants. Nous avons proposé aux habitants de devenir des ambassadeurs du tram, et de soutenir le projet en posant pour des affiches, et avons reçu énormément de candidatures. Cela montre qu’il y a aussi un enthousiasme de la part de la population. Évidemment, il y des voix critiques, qui disent qu’il y aura encore plus de Français, que la criminalité va augmenter. C’est aussi ce que certains disaient avant l’inauguration de la passerelle des Deux-Rives. Mais à l’occasion de la fête du pont en septembre, 30 000 personnes ont fait le déplacement… Le tram est un symbole franco-allemand, quand ailleurs on construit des murs… C’est aussi la colonne vertébrale d’un quartier commun, où il y a beaucoup d’autres projets transfrontaliers : un jardin [des Deux-Rives, ndlr], une crèche, une agence pour l’emploi à la gare, etc. Habitation moderne a construit un immeuble à Kehl avec des habitants français et allemands. Il est logique que tout cela soit relié. D’autant plus qu’il y a 42 000 voitures sur le pont le week-end, dont 65% d’habitants de Strasbourg et Kehl. — Pourquoi est-ce positif pour vous ? D’ici 2025-30, il y aura 20 000 habitants de plus sur le côté français, le quartier du Port du Rhin verra sa population tripler. Pour eux, le centre de Kehl sera plus proche que celui de Strasbourg. Si tous ces gens viennent en voiture, on étouffe. D’un point de vue environnemental, c’est une absolue nécessité pour nous. Dans les commerces, 45% des clients sont français, et on espère que davantage viendront en tram, tout comme les salariés français des entreprises allemandes. Par ailleurs, 20 % des abonnés de l’Opéra et de l’OPS sont Allemands. Ils peuvent y aller en bus mais pas repartir. Maintenant, 38

ce sera différent. Et puis dans un seul lieu, on aura les avantages de deux villes : on peut habiter dans une ville moyenne avec les avantages d'une grande ville. — Kehl et Strasbourg pourraient-elles ne faire qu’une seule ? L’ancien maire disait que Kehl est la seule ville allemande qui ait une grande ville française comme banlieue [rires]. À l’Eurodistrict, on avait discuté de la possibilité de créer un genre de Washington DC. Mais ce n’est pas possible, car on ne peut pas avoir d’enclave, notamment fiscale, ni en France ou en Allemagne. On a des soucis de réglementation sur beaucoup de projets. En Allemagne, il faut des clignotants pour le tram, en France non, car le tram a toujours priorité en cas de panne de signalisation. En Allemagne, il doit laisser la priorité à droite. Et puis il y a beaucoup de frontières dans les têtes aussi, on se demande lesquelles sont les plus difficiles à lever… Mais c’est important que chacune garde son identité, car cela nous rend intéressant pour l’autre. — Kehl est-elle encore une villefrontière ? On a longtemps pensé qu’on ne l’était plus. Lorsqu’on a fêté l’anniversaire du traité de l’Élysée au jardin des Deux-Rives, on pensait que l’Europe ne pouvait pas revenir en arrière. Quand on traverse la passerelle, on ne réalise pas qu’on passe une frontière, c’est un lieu partagé, et les visiteurs étrangers sont toujours fascinés. Alors que sur la route, après les attentats de Paris, les contrôles ont repris… Après 18 ans de travail transfrontalier, on réalise que les frontières sont revenues. On espère qu’avec le tram, on aura à nouveau ce sentiment d’unité.


FABRIQUER LA VILLE L’Ososphère et son directeur Thierry Danet furent les premiers à visualiser Strasbourg comme une ville portuaire. En 2009, ils exposent des œuvres numériques dans des containers du Port autonome installés dans différents endroits dans la ville. En 2012, ils sont les premiers à s’installer à la Coop. En 2017, ils y retournent alors que c’est désormais ici que se construit le Strasbourg de demain, et cette édition coïncide fort opportunément avec l’inauguration du tramway vers Kehl. Le dernier week-end d'avril, on aura donc d’un côté les Nuits électroniques, une exposition d’arts numériques dans la Cave à vin de la Coop, des cafés conversatoires sous dôme et une occupation artistique multiforme de tout le site (qui se poursuit jusqu’au 7 mai) ; de l’autre le Tramfest avec circulation gratuite en tram et animations à chaque station de la ligne, de part et d’autre du Rhin : promenades en bateau, kermesses, concerts et feu d’artifice le samedi soir sur le pont. L’Ososphère 28 avril → 7 mai Nuits électroniques 28 + 29 avril Tramfest (le long de la ligne D) 29 + 30 avril www.ososphere.org www.strasbourg.eu

Le tramway vers Kehl - Photo : Christophe Urbain

Henri Bava Paysagiste / agence TER, en charge du projet d’urbanisation de la ZAC Deux-Rives — Strasbourg, ville rhénane ? Strasbourg n’est pas réellement une ville rhénane, mais une ville sur l’Ill. Ce lieu d’échange qu’est le port, qui se cristallise comme un centre, se déplace de la ville médiévale vers l’est, de plus en plus à chaque fois. Avec la période industrielle, le port se met en place sur le Rhin. Toute la question, c’est : est-ce que le port est Strasbourg ? Je pense que oui. Le lit du Rhin est très ample, c’est une réalité physique. Au nord et au sud, à la Robertsau et sur l’île du Rohrschollen, il y a encore la forêt alluviale, la présence originelle d’une nature rhénane. La canalisation du Rhin au 39

19e siècle par Johann Gottfried Tulla, transformation radicale, éradique en partie les forêts mais garde d’une certaine manière la logique du Rhin. Tous les canaux du port sont parallèles au fleuve et redessinent de manière stylisée les entrelacs d’origine, qui sont transformés mais perdurent. La relation entre Kehl et Strasbourg ne se fait pas seulement d’est en ouest par le tram et les voies piétonnes, cette géographie nord-sud fait aussi le lien. Elle a une forte empreinte sur le site et le projet qu’on porte va l'amplifier. On a aussi beaucoup travaillé sur le rapport à l’eau, qu’on accompagne le plus possible par des parcs. On aimerait qu’il y ait un retour dans certaines parties du quartier de roseaux, d’une biodiversité qui permette de faire comprendre ce corps de métropole comme un territoire rhénan.


Dossier — Strasbourg, ville frontière ? C’est une ville charnière plutôt, un carrefour. Cette situation en fait une ville très ouverte, où l’on sent l’appétit culturel. Le fait de parfaire ce long quartier qui s’étend depuis le Heyritz, la place de l’Étoile, la presqu’île Malraux, qui continue avec les zones Citadelle, Starlette, les rives du Rhin… lui permet de s’ouvrir vraiment sur le Rhin, autrement que seulement par le port. Le tram est l’expression d’un besoin pour les habitants de Strasbourg et de Kehl, que marque déjà la succession de ponts. Il inaugure aussi un nouveau rapport de proximité entre le centre-ville et Kehl et rend ce rapprochement plausible. À partir de ce sentiment, il devient possible de construire cette ville. C’est un éclaireur et, avec les promenades piétonnes et cyclables, la colonne vertébrale du projet. — Strasbourg, ville-port ? Les gens ont désormais envie d’investir le port. Le quartier n’est plus loin du centre, et il devient crédible que le développement se fasse ici. C’est intéressant que le port s’hybride ; que l’activité reste au nord et au sud, et qu’au cœur il y ait une hybridation. Cyprien Quairiat, Zoning seen from the sky, œuvre interactive autour de la zone Deux Rives, exposée à la Coop pendant L’Ososphère

Ça, c’est unique. Comment résoudre cette question ville-port ? En combinant la ville avec des infrastructures portuaires, qui doivent adapter leur fonctionnement : forcément il y a des négociations âpres, mais on y arrive toujours ! C’est une question de sécurité mais aussi de particularité : on aura une identité très forte. Nous n’inventons pas une ville nouvelle sur une carte, on tisse à partir de l’existant : il faut le comprendre et lui donner de la valeur. L’architecture est déjà là, avec des bâtiments industriels très intéressants, un jeu de matériaux tout à fait inspirant. On retrouve dans les constructions des matériaux semblables à ceux du centre, et on peut créer un rapport entre quartiers grâce à cela, pas seulement grâce aux infrastructures. On ne regarde pas seulement la parcelle sur laquelle on travaille mais on regarde autour. On fait le point des dialogues en présence. Michel Corajoud [paysagiste, ndlr] dit qu’entrer dans un projet c’est comme entrer dans une conversation qui a commencé. Il y a plusieurs manières de le faire, on s’est inséré en douceur. Les autres habitants doivent sentir que ce quartier n’est pas une autre ville, mais qu’il leur appartient. Ça, c’est notre ambition depuis le départ. Que les Strasbourgeois et Kehlois se sentent appartenir à cette métropole transfrontalière. — Strasbourg, ville transfrontalière ? Je ne la limiterais pas à cela, c’est une ville européenne, attractive pour gens issus de tous les pays. Le fait d’être bien implantée, d’être associée à l’image de ville culturelle et de se déployer désormais sur sa géographie puissante va en faire une métropole rhénane, comme Bâle, comme les villes en Hollande. Le Rhin fait 250m de large, sans compter les quais, entre Citadelle et Starlette, le canal fait 140m. Ici, vous regardez l’horizon, vous êtes en ville et vous avez le sentiment de grands espaces. Ceci dit, nous travaillons avec les élus de Kehl pour penser tout le territoire ; il y a un projet de Kehl sur la partie nord de la ville, il s’agit de s’accorder. On regarde Kehl depuis le départ, les deux rives du Rhin. C’est un site qui respire d’est en ouest, on ne peut pas le regarder d’un seul côté.

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Depuis le 5 octobre 2016, Jean-Pierre Sauvage, professeur émérite à l’Université de Strasbourg, est prix Nobel de chimie. Il a été récompensé pour ses travaux sur la conception et la synthèse des machines moléculaires. Rencontre avec un homme (presque) normal.

À

la question « En quoi le prix Nobel a-t-il changé votre vie ? », Jean-Pierre Sauvage s’écrie avec enthousiasme : « It’s a new life ! » Très vite, sa modestie et son flegme reprennent le dessus. S’il accepte poliment d’être félicité, il ne veut pas être considéré comme quelqu’un d’extraordinaire : « Je suis complètement normal ! Je n’ai rien de monstrueux ! » De monstrueux ? Certainement pas : cet homme-là inspire confiance, sagesse et équilibre. Après avoir été désigné membre à part entière de l’Académie française des sciences, fait Chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur, Grand Officier de l’ordre national du Mérite, obtenu une myriade de prix scientifiques, c’est la récompense ultime qui vient couronner une carrière dédiée à la recherche. De quoi faire tourner la tête à plus d’un savant fou. Jean-Pierre Sauvage, lui, garde la sienne bien faite, bien pleine et froide, vissée sur ses épaules. Il raconte, avec une émotion contenue, ce moment unique qui l’a propulsé dans le cercle restreint des scientifiques hautement méritants : « Je ne m’attendais pas du tout au prix Nobel, ça a été un choc quand le comité m’a appelé. Il était 11h15. Des centaines de milliers de chimistes à travers le monde regardent leur écran le 1er mercredi du mois pour savoir qui est l’heureux élu, j’étais moi-même sur le site Nobel pour voir si je le connaissais ! Une demi-heure avant l’annonce officielle, le président de l’Académie suédoise royale m’a annoncé que j’étais prix Nobel avec deux autres personnes [James Fraser Soddart et Bernard Lucas Feringa, ndlr]. Il y a telle45

ment de hoax sur Internet que je n’y croyais pas trop ! » Il lui faudra attendre de faire un tour chez Jean-Marie Lehn, son directeur de thèse et voisin de bureau dans les locaux de l’ISIS (l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaire de Strasbourg qui l’accueille depuis qu’il a quitté le CNRS en 2014), qui a lui-même vécu cette expérience en 1987, pour que la stupéfaction cède la place à une explosion de joie : « Il a bondi, s’est exprimé beaucoup plus fort que moi ! Il est allé chercher des médailles Nobel en chocolat pour rigoler. On est allés voir sur le site, j’ai vu ma photo apparaître à l’écran et j’ai su que ce n’était pas une blague », raconte Jean-Pierre Sauvage. Faire bouger les molécules Mais le récit s’arrêtera là ; Jean-Pierre Sauvage s’impatiente à l’idée de parler de chimie, de montrer des dessins de molécules pour mieux expliquer ce qui l’anime. Alors, comment refuser un cours particulier d’un prix Nobel, quand nos connaissances en chimie s’arrêtent à l’équation 2H2+O2=2H2O ? Sa pédagogie, sa passion et son expertise rendent limpides les choses les plus complexes ! Il l’admet : « J’aime beaucoup communiquer. Je n’ai pas l’impression d’être une brute qui sort de son labo ! Souvent les gens imaginent le scientifique comme une espèce de rat qui tourne en rond. Il faut se détromper ! Les scientifiques, y compris les jeunes, prennent beaucoup de plaisir à communiquer, à aller dans des congrès, à échanger. La rencontre est extrêmement importante, elle participe à la créativité, à l’originalité, à la genèse des idées. Aujourd’hui, c’est moi qui raconte des trucs, je suis dans la transmission. »


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Et tous ces « trucs » qu’il raconte ne sont pas rien ! Jean-Pierre Sauvage fait de « la science fondamentale, un domaine qui a peu d’applications, mais qui est très original ! Il s’agit de faire bouger les molécules, les contracter comme des muscles, faire des moteurs rotatifs, des navettes, de manière parfaitement contrôlée par le chimiste, personne ne l’avait encore jamais fait ! Chaque avancée originale va être appliquée un jour ! J’ai des idées mais je ne suis pas sûr de moi ; en informatique, l’un des lauréats, Fraser Stoddart, a fait des travaux magnifiques au cours des quinze dernières années sur le stockage d’informations avec des machines moléculaires : être capable de stocker de l’information sur des molécules sur lesquelles on peut écrire le langage binaire des ordinateurs (0 et 1) et qui se comportent comme des machines. Si on a 1020 molécules sur lesquelles on peut écrire 0 ou 1, lire, effacer, on a une densité de stockage d’informations absolument énorme. Si on arrive à compacter les molécules et à les utiliser comme mode de lecture et de stockage d’informations, cela va réduire la taille des systèmes mémoire et des ordinateurs. En plus, ça coûte très peu en énergie, alors qu’aujourd’hui l’informatique est extrêmement énergivore ! C’est de

“ Je suis complètement normal ! Je n’ai rien de monstrueux !” la science-fiction, on n’y est pas encore, mais des trucs très prometteurs ont été faits dans ce domaine », explique Jean-Pierre Sauvage. En termes d’applications potentielles, « la chimie en 2017 est capable de faire des objets dynamiques très complexes : faire bouger des pièces articulées dans des micro-robots, qui vont aller dans des fluides biologiques, trouver des cellules malignes et les tuer, trouver et désintégrer un virus, etc… » De belles perspectives, tant sur le plan sanitaire que technologique et écologique. Choisir Strasbourg Alors que les budgets alloués à la recherche sont revus à la baisse, que l’on déplore la fuite des cerveaux, Jean-Pierre Sauvage est plutôt positif. Lui qui a choisi Strasbourg comme « ville natale », à l’âge de 18 ans, après avoir déménagé une quinzaine de fois dans différents pays (son beau-père était militaire) est la preuve qu’un chercheur peut mener à bien de grands projets ici. « Les fonds de recherche en France ont été fortement diminués mais il faut penser à l’Europe ; il y a d’énormes programmes européens auxquels les chercheurs doivent s’intéresser. C’est compétitif, la recherche ! Il faut produire, trouver et être visible ! Si on décrit le bon projet, si on trouve, on aura de l’argent. » Il ajoute : « J’ai beaucoup voyagé dans ma vie, mais Strasbourg reste ma base. Cela m’a rendu adaptable, c’était une question de survie. Quand on arrive à 8 ou 10 ans dans un nouvel environnement, soit on se fabrique une coquille pour se protéger, soit on essaye de communiquer et de s’adapter. C’est ce que j’ai 46

choisi. Le chercheur n’est pas du tout solitaire, c’est un être sociable toujours entouré d’une équipe. Je suis curieux des autres et j’aime qu’ils soient curieux de ce que je leur raconte. » À 72 ans, il a choisi délibérément de ne plus avoir d’équipe de recherche et s’inscrit désormais dans un rôle de communicant plus que de chercheur. Une manière de boucler la boucle, d’alimenter « the story behind the discovery », comme le comité Nobel l’avait formulé… Jean-Pierre Sauvage parle de « parcours de découverte » qui se termine, sans doute a-t-il trouvé ce qu’il a cherché pendant plus de 30 ans. Aux futures générations de chercheurs de faire bon usage de tous ces précieux « trucs » afin de concevoir les applications reposant sur ces machines moléculaires.


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Artiste associé au TNS, Thomas Jolly présente à domicile Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser. Le metteur en scène, que tout le monde regarde depuis son Richard III de 18 h, a travaillé pour ce spectacle avec des élèves de l'Ecole du TNS, aujourd’hui diplômés, auxquels il fait partager sa vision du théâtre. Par Caroline Châtelet

TRANSMETTRE LA SINGULARITÉ Thomas Jolly, au centre, avec les élèves du groupe 42, sorti en 2016 Photo : Jean-Louis Fernandez

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ur le plateau de l'émission On n'est pas couché du 20 février 2016, Laurent Ruquier présentait ainsi Thomas Jolly, invité pour sa version de Richard III de Shakespeare : « Il faut aussi voir une autre forme de théâtre dont parfois on pense du mal, (…) dont on se dit que ce n'est pas fait pour nous (…) On va retracer votre parcours depuis la rue-Saint-Pierre en Normandie (…) On se demande comment vous avez pu partir de là pour en arriver à l'Odéon et avoir ce parcours étonnant et cette presse dithyrambique. » Au-delà des clichés sur le théâtre public, ce qui retient l'attention serait l'impossibilité de Thomas Jolly, au vu de son origine géographique et sociale – classe moyenne, village normand – d'être là où il est. Ou comment, tout en taxant le théâtre public d'élitisme, la doxa télévisuelle assigne chacun à des positions définitives. De ce jugement à l'emportepièces, on n'échangera pas avec Thomas Jolly. D'abord parce qu'entre les deux opéras montés cette année à Paris (Eliogabalo de Cavalli à l’opéra Garnier, Fantasio d’Offenbach à l'Opéra-comique), la tournée de Richard III, la reprise d'Arlequin poli par l'amour de Marivaux et celle du Radeau de la Méduse, le metteur en scène a une actualité hyper dense. Ensuite parce que lorsqu'on l'interroge sur les louanges « dithyrambiques » dont il fait l'objet, Thomas Jolly cite du tac au tac le dramaturge Jean-Luc Lagarce. « Il est plus difficile de ne pas être abattu par l'adversité permanente que grisé

« L'école est une utopie géniale, elle vous sort du coup d'éclat permanent. » par la réussite momentanée », avant d'ajouter : « On dit aussi l'inverse : que je suis démagogue, populiste, que je décervèle les gens. Ce qui m'importe, c'est que quand je regarde mon spectacle l'équipe soit heureuse, que j'ai le sentiment de servir l'auteur et que sa pensée circule entre les acteurs et les spectateurs. » Cette humilité liée à sa vision du théâtre n'empêche, paradoxalement, pas un goût pour le spectaculaire. Ainsi, s'il considère que « [son] art est éphémère, que celui des poètes est éternel et que les metteurs en scène, comme les acteurs, sont à leur service », Thomas Jolly s'est taillé une jolie réputation avec ses univers pop, rock, gloss ou métal, ses machineries élaborées convoquant des artifices sonores et visuels puissants. Et peu importe qu'il s'agisse de textes contemporains ou classiques, de Mark Ravenhill ou de Shakespeare, le jeune homme fait théâtre de tout bois. Celui qui s'est formé à l'Ecole du Théâtre national de Bretagne, à Rennes – où il a rencontré Stanislas Nordey, alors directeur de l'école –, rappelle volontiers : « Si un texte est encore là, c'est parce qu'il nous parle d'aujourd'hui. Les questions que nous nous posons avec l'équipe est comment traduire cela sur scène? » Des questions qui se sont posées différemment pour Le Radeau de la Méduse. Car pour cette création, c'est avec des élèves de l'Ecole du TNS que Thomas Jolly a travaillé. Dans ce texte, Georg Kaiser s'inspire d'un fait divers réel survenu durant la Seconde guerre mondiale et raconte comment des enfants en fuite, réunis sur une embarcation de fortune, basculent dans la barbarie. Si le récit interroge la question de l'aveuglement religieux par le biais du catholicisme, il renvoie surtout fortement à « l'actualité permanente des réfugiés. La guerre a changé de lieu, mais il s'agit toujours de fuir des conflits. » Créé en juillet 2016 au 49

festival d'Avignon, ce projet ayant mobilisé les élèves comédiens, régisseurs-créateurs, scénographes-costumiers, metteurs en scène et dramaturges, a constitué un « laboratoire ». De par sa scénographie, « immersive. Les acteurs sont dans le bâteau, et y ont organisé leurs accessoires, costumes et déplacement seuls. Jouer dans cet espace réduit, coupés des spectateurs, offrait une expérience particulière. » Mais aussi de par le projet de mise en scène au sein d'une école. « L'école est une utopie géniale, elle vous sort du coup d'éclat permanent, de la logique de production, de réussite, elle permet de juste travailler. Dans ce cas-là, moi aussi je suis à l'école. » Interrogé sur les spécificités du TNS, Thomas Jolly relève l'importance symbolique « de la répartition non pas en "promotion", mais en "groupe" », ou le cercle vertueux induit par la pluridisciplinarité de l'enseignement. « La présence de tous les corps des métiers dans l'école permet un dialogue avec les corps de métier du théâtre. » Quant à la transmission, là encore, Thomas Jolly demeure humble, rappelant la quête essentielle de l'élève : celle du désir de théâtre et de sa mise en oeuvre. « Au-delà d'apprendre à faire du théâtre il faut trouver les bons outils pour être heureux dans le métier. Il n'y a aucune recette, chacun doit construire son chemin. En tant qu'intervenant, je peux les aider à trouver les outils, pour qu'ils développent leur propre singularité. »

Le Radeau de la Méduse 1er —› 11.06 Théâtre national de Strasbourg www.tns.fr


Z UT Culture Danse

TOUJOURS PLUS Par Marie Bohner Photos Olivier Roller

Amala Dianor devient Strasbourgeois. Ou presque. Il est venu plusieurs fois présenter son travail à Pole-Sud, dont il est désormais artiste associé. Rencontre avec un danseur et chorégraphe à part, lumineux, hyperactif et à la croisée des routes entre hip-hop et contemporain. En termes de danse, sur votre site Internet, il est écrit que vous travaillez aussi bien le néo-classique, le hip-hop, le contemporain et l’afrocontemporain. Qu’entend-on par « afro-contemporain » ? C’est un terme que j’ai découvert avec [le chorégraphe ivoirien] George Momboye. Lui définit sa discipline comme de « l’afrocontemporain », c’est à dire qu’il utilise la danse traditionnelle ivoirienne et la détourne en la mettant dans un contexte scénique avec des mouvements de danse contemporaine.

Qu’est-ce que ça apporte de mentionner cette distinction ? Comment dire… Ceux qui font de la danse hip-hop et qui la mettent sur une scène, disent souvent que c’est aussi de la danse contemporaine. C’est un terme un peu générique qui a été créé par les chorégraphes pour dire : « À partir du moment où on fait une proposition chorégraphique qui est diffusée dans les théâtres, qui utilise des techniques propres, plus marquées que la danse traditionnelle ou la pure street dance, on fait de la danse contemporaine. » Pendant longtemps, il y a eu une vraie méfiance des danseurs hip-hop envers la danse contemporaine... Oui, mais ça c’est un peu fini. Je suis le premier danseur hip-hop à avoir intégré l’école de danse contemporaine à Angers [le Centre National de Danse Contemporaine]. À l’époque, ça a été vu comme une trahison énorme. Les danseurs hip-hop me disaient que j’étais fou, que les danseurs contemporains ne dansaient pas sur la musique, que parfois même ils dansaient sans musique du tout ! Ils trouvaient que c’était ringard. C’était juste de l’ignorance, en fait. La culture hip-hop, j’en suis issu, profondément imprégné. Cela n’empêche pas qu’on puisse questionner certains propos. En ce sens, les deux années que j’ai 50

passées au CNDC ont été les plus belles de ma vie. J’ai enfin pu être moi-même, et apprendre de nouvelles techniques, rencontrer des gens passionnants… Y a-t-il encore aujourd’hui un esprit propre au hip-hop, en lien avec la question de la rue ? C’est une bonne question ! [Rires] Mon parcours chorégraphique est né du hip-hop, mais je m’en suis écarté pour aller vers la danse contemporaine. Suite à ça, j’ai voulu y revenir pour retrouver mes compères, mes aînés et rencontrer la nouvelle génération. Le monde des battles a été pas mal récupéré par les grandes marques, du coup on est dans une compétition qui met en valeur les individualités. Moi, ce que je retiens des valeurs de la culture hip-hop, c’est « peace, unity, love and having fun ». Une envie de se retrouver ensemble, de partager du plaisir : passer par le défi pour se rendre meilleurs. Y a-t-il des chorégraphes qui vous inspirent particulièrement ? J’aime bien citer Emanuel Gat [chorégraphe israélien], mais aussi Hafiz Dhaou et Aïcha M’Bareck, des chorégraphes tunisiens avec qui j’aime beaucoup travailler. Il y a tous ceux qui m’ont nourri et inspiré, je fais référence à Régis Obadia, Farid Berki,


Françoise et Dominique Dupuy... Les Dupuy avaient monté un projet pour nous, étudiants du CNDC d’Angers, pour utiliser différemment les muscles de notre corps. Ils travaillent sur les muscles phasiques. Pour nous, les danseurs hip-hop, c’était compliqué : ils nous demandaient un travail tellement intense dans la recherche du mouvement, sur des muscles dont nous n’avions même pas conscience! En fait, chaque chorégraphe avec qui j’ai travaillé m’a apporté une technique, un savoir, un regard sur les métiers ET de danseur ET de chorégraphe. Votre nouvelle création, Quelque part au milieu de l’infini, a-t-elle déjà été présentée au public ?

Nous avons présenté une première au Burkina Faso en novembre, puis on l’a joué à Tremblayen-France et à Marseille. Mon travail est un carrefour entre différentes énergies de danse, du hip-hop au contemporain. Ici, j’ai invité un danseur chorégraphe du Sénégal, un danseur burkinabé et un chorégraphe d’origine algérienne qui vient de la danse hip-hop. Nous essayons de nous rencontrer autour de là où nous en sommes aujourd’hui. D’où vient le titre Quelque part au milieu de l’infini ? Il vient de cette quête du « toujours plus ». J’aurais pu me contenter de faire vivre De(s) génération [présenté à Pôle Sud en octobre] mais la même année j’ai sorti un trio, et puis j’ai fait cette création. Ça fait beaucoup de choses, mais j’en veux toujours plus plus plus ! Avec ce projet, je voulais aussi créer un pont avec l’Afrique de l’Ouest… J’en veux toujours plus, et au bout d’un moment, ça m’interpelle. J’ai invité ce danseur burkinabé, qui a une très grande reconnaissance au Burkina Faso, mais qui veut aussi réussir en Europe. Il fait des projets en Allemagne, en Suisse, en France… Lui aussi est dans cette quête du « toujours plus ». En fait, nous sommes tous là-dedans et nous ne nous arrêtons jamais. J’ai voulu avec ce projet qu’on prenne le temps de se rencontrer à un endroit, quelque part au milieu de ces quêtes infinies.

“ Mon travail est un carrefour entre différentes énergies de danse, du hip-hop au contemporain. ”

Quelque part au milieu de l’infini 16.05 + 17.05 Dans le cadre du festival Extradanse 3 —› 17 mai | Pole-Sud

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Battle TSC (tous styles confondus) Sélection 10.06 + Battle 11.06 Dans le cadre du festival Extrapole 7 —› 11 juin | Pole-Sud Inscriptions et renseignements, présélections jusqu’au 18.05 c.garrec@pole-sud.fr www.pole-sud.fr


Z UT Culture Littérature

MARAM SENSIBLE Par Séverine Manouvrier Photo Henri Vogt

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L’Espace culturel de Vendenheim a choisi la poétesse francosyrienne Maram al-Masri comme artiste associée de sa saison culturelle. Rencontre avec une femme dont les mots sont à la fois intimes, engagés et saisissants.

Faces 28.04 Espace culturel de Vendenheim www.vendenheim.fr Rencontre à la Librairie des Bateliers 22.04 —› 17h

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lle est la douceur incarnée. Son allure apprêtée dissimule une belle âme. Avec sa longue chevelure noire, son teint diaphane, sa voix posée et son accent oriental, Maram al-Masri donne l’impression d’une divine apparition : une madone sans âge, moderne et bienveillante. Cette poétesse d’origine syrienne est arrivée en France à l’âge de vingt ans. « La double nationalité enrichit et fait que l’on devient universel », dit-elle. Ses poèmes, traduits dans une quinzaine de langues (chinois, népalais, macédonien, albanais…) sont autant de messages de tolérance, de fraternité, d’amour et de paix ; elle y évoque ses douleurs, ses désirs, l’exil, le droit à la dignité et à une vie meilleure. L’écriture est pour elle un acte militant : « La poésie m’a changée, elle peut faire bouger les choses. Un poème n’est jamais anodin. Même dans sa forme la plus naïve, il est militant, il célèbre la vie. La poésie est partout, même les SMS sont des poèmes pour moi ! », confie-telle. Le 7 mars dernier, dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, elle a participé aux rencontres Couleurs de Vies 2017, à l’Espace culturel de Vendenheim, et a été faite, à cette occasion, citoyenne d’honneur de la ville. Le public a assisté à une lecture de son recueil Les Âmes aux pieds nus publié en 2009, dans lequel elle dresse le portrait de femmes victimes de violences : « Elles sont presque toutes moi quelque part, avec un autre nom, un autre âge, une autre religion. Il y en a que j’ai rencontrées, d’autres que j’ai imaginées. Je me suis déguisée derrière elles, elles sont mes masques. Elles sont Maram, ainsi je peux dire tout ce que j’ai à dire », explique-t-elle. Sa poésie lui autorise une liberté à laquelle elle tient par-dessus tout, celle de s’exprimer sans heurter son entourage : « Je ne veux pas faire souffrir ma famille restée en Syrie. Je préfère me retirer pour être plus libre. Dans Cerise rouge sur un carrelage blanc [son 53

premier recueil publié en français en 2003, ndlr], je n’avais pas de limites, j’avais un jardin secret, la langue arabe me protégeait. Quand le livre a été traduit en français, mon fils ne l’a pas aimé, et depuis mes enfants ne lisent pas mes livres. Quand on parle d’érotisme ou de sensualité, c’est un terrain très sensible, une vraie mise à nu. » Si l’écriture est un moyen de mener certains combats et un véritable exutoire, la poétesse s’épanche sur sa condition : « Depuis quelque temps, je n’arrive pas à écrire. Je ne sais pas si c’est lié à ma vie, à la guerre en Syrie. Il y a comme un brouillard, une sorte de rideau noir qui tombe sur mon imaginaire. Je lis beaucoup de poésie, et quand je lis, je n’écris pas. Quand j’étais petite, j’écrivais parce que je pleurais, maintenant je pleure parce que je n’écris plus. Je ne suis pas dans les bonnes conditions, il y a un blocage, comme un chariot rouillé. Il me manque la tranquillité d’esprit, en ce moment je suis beaucoup sollicitée et j’ai peur que ça s’arrête. Ce métier ne donne pas de droits au chômage ou à la retraite, on est toujours dans la précarité, les rentrées d’argent sont fluctuantes, on doit toujours retenir ses envies. Il faut multiplier les résidences, mais j’aurais honte de trop en demander, je ne suis pas toute seule. » Car Maram al-Masri a toujours ce souci de l’autre : « J’ai une culture musulmane, je suis le fruit d’un islam plein de délicatesse, qui m’a appris la tolérance et la générosité. L’islam ne m’a jamais appris à dénigrer les autres religions, au contraire. Je veux défendre les êtres humains. La seule croyance qui vaille, c’est celle qui ne fait pas de mal à l’autre. » Dans son spectacle Faces, avec le quartet de jazz oriental Shezar, des extraits choisis dans plusieurs de ses livres sont mis en musique. Elle récite ses poèmes exclusivement en arabe, cette langue « parfois mal vue ». Elle évoque ses espoirs, ses désirs et la Syrie : « Parce qu’il ne faut pas oublier qu’il y a plus d’un million de victimes, entre les morts de Daech, de faim, de maladie, et 12 millions d’exilés, c’est une tragédie humaine incroyable. Ce spectacle est un groupement de plusieurs nationalités et d’identités : il y a un homme qui est resté 8 ans dans les prisons d’Assad, un Norvégien, deux Strasbourgeois, et moi. Ils m’ont choisie en me disant qu’ils étaient convaincus que la poésie est la langue d’aujourd’hui. » Une première représentation à Lille lui a valu de nombreuses lettres de « gens qui ne voient plus le monde de la même façon ». Il semblerait que la poésie de Maram al-Masri ait trouvé un écho à son cri d’espoir et sa foi en une humanité qui parlerait un même langage.


Z UT Culture Dessin

CROQUIS D’INTENTION Par Emmanuel Abela Photo Alain Forgeron

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Dans le cadre des Rencontres de l’illustration, le Musée Tomi Ungerer accueille une grande exposition de dessins de Peter Knapp au moment où il s’apprête à publier chez chicmedias éditions une série consacrée à Lot et ses filles. L’occasion de découvrir l’un des aspects méconnus de son art : le dessin qu’il pratique de manière constante.

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eter Knapp, les possibilités sont multiples. Certains l’identifient par rapport à son activité de directeur artistique pour Elle dans les années 60 – il n’aime pas tant être réduit à ce rôle-là, aussi illustre soit-il – ; d’autres par rapport à sa longue pratique de photographe ; d’autres, un peu plus avisés encore, par rapport à sa carrière de peintre ; les derniers enfin le situent en tant que documentariste et auteur de film-portraits. Mais peu connaissent une pratique pourtant essentielle chez lui : le dessin. Quand on échange avec lui, il raconte spontanément qu’il a eu pour professeur le fameux Johannes Itten, le sévère enseignant suisse de la couleur et de la forme au Bauhaus, qui lui a permis d’intégrer la Kunstgewerbeschule (école des arts appliqués) à Zurich dès l’âge de

Peter Knapp, sans titre, 1986 Lavis d’encre de Chine et collages sur papier 47,6 × 34,9 cm © Peter Knapp Photo : Musées de la Ville de Strasbourg / Mathieu Bertola

16 ans. Il vous relate avec son franc-parler attendrissant qu’adolescent, il avait pris « l’habitude de dessiner les feuilles d’arbre de manière précise », mais que ses professeurs lui expliquent que « ça n’était pas la peine : des trapèzes et des losanges pouvaient faire l’affaire ». Là, on lui découvre une affection toute particulière pour la pratique du dessin. Un sentiment qu’il confirme avec une pointe de fierté : « Je dessine depuis toujours et je le fais tout le temps. » Et il est vrai que dans son atelier de Montrouge, juste au sud de Paris, les dessins sont partout, dans les tiroirs, dans des cartons, sous la forme de carnets ; des dessins de toutes époques, des années 50 à aujourd’hui à profusion, mais classés de manière méthodique. D’où lui vient cette pratique constante ? Retour à Zurich : « À l’époque où j’étais à l’école d’art de Zurich [de 1947 à 1951, ndlr], j’ai acheté le Traité de la peinture de Léonard de Vinci. Un chapitre était consacré à la forme. De Vinci disait : un projet raconté n’est rien s’il n’est pas accompagné d’un schéma ou d’un croquis d’intention. Cette phrase-là m’a marqué. C’est devenu un leitmotiv : j’entame toute démarche artistique par un dessin. » On le constate, ce dessin ne sert plus seulement à figurer la chose vue, il pose l’intention. « Oui, il suffit d’un trait parfois, nous confirme-t-il. Le 55

croquis est plus proche de votre imagination que les mots. Et puis, il est extrêmement utile : il permet de visualiser immédiatement de quoi je parle, y compris auprès de personnes qui ne sont pas “visuelles”. » D’où cette pratique si singulière de poser ses “chemins de fer” [la représentation visuelle des doubles pages d’un magazine, ndlr] par le dessin, à la main. Que ce soit pour les magazines – Elle, dont les “chemins de fer” s’arrachent auprès des collectionneurs –, mais aussi pour les livres dont il assure la direction artistique, il pose l’intention graphique en représentant les pages, les contenus textes, mais aussi bien sûr les images. On peut en trouver certains figurés de manière assez sommaire, au crayon ou au stylo à bille, on en découvre d’autres beaucoup plus élaborés, avec traits fins et rehauts de couleur. De vraies merveilles qui se déroulent, mises bout à bout, sur des mètres et des mètres, selon la pagination de l’ouvrage. Mais ce qu’on découvre véritablement, aussi bien dans ses carnets que sur des feuilles de différents formats, c’est une pratique régulière du dessin pur : les éléments figurés semblent directement connectés à son esprit. Qu’on ne se méprenne pas cependant sur leur spontanéité supposée, « très souvent, ils prennent plus de temps à être pensés


Z UT Culture Dessin

Peter Knapp illustrateur (dessins 1952-2016) —› 02.07

Musée Tomi Ungerer www.musees.strasbourg.eu Peter Knapp et Emmanuel Abela, Lot & ses filles, chicmedias éditions, Coll. desseins (sortie le 20 avril) www.shop.zut-magazine.com Rencontre avec Peter Knapp —› 21.04 | Librairie Kléber

qu’à être faits, nous précise-t-il. Mon exécution est gestuelle, elle s’inspire de la pratique de la calligraphie. Les fautes qui naissent du geste sont donc acceptées. C’est rarement quelque chose qu’on pourrait considérer comme bien fait. Ce que je cherche surtout c’est le contact. En ne m’attachant pas aux détails, je laisse au spectateur la possibilité de créer sa propre interprétation, sa propre narration. » De ces séries en apparence disparates naissent des cohérences : des récits particuliers qui, de dessin à dessin, révèlent des sentiments troublants. C’était déjà le cas par le passé, avec ce volume publié chez Gallimard, dans lequel Peter Knapp adaptait L’Écriture ou la vie de Jorge Semprún. « L’ouvrage, je ne l’ai lu que tardivement en 1996. J’étais en train de finir le montage de films pour France 3 pendant près de 6 mois, à Strasbourg. Je me suis attaqué à cette lecture durant les soirées qui me semblaient longues à l’hôtel [l’hôtel Aux Trois Roses, rue de Zurich, ndlr]. J’ai été immédiatement touché. Vous savez, j’avais moi-même 14 ans quand j’ai découvert l’horreur du système concentrationnaire... Quand je suis allé

Peter Knapp, sans titre, 1986 Lavis d’encre de Chine et gouache blanche sur papier 49,7 × 34,6 cm © Peter Knapp Photo : Musées de la Ville de Strasbourg / Mathieu Bertola

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le voir, plutôt que de lui dire que j’avais été ému par la lecture de son ouvrage, je lui ai montré mes dessins. » La violence du trait va jusqu’à surprendre Semprún lui-même qui les découvre réunis sous la forme d’un carnet. Il s’est dit très troublé. Ce à quoi Peter Knapp lui répondit : « Mais est-ce que tu as relu ton propre livre, toi ? » Par la suite, le célèbre auteur espagnol a fait le choix des textes qui devaient accompagner la publication des dessins chez Gallimard. Une manière d’inverser les choses et donc d’adapter les extraits aux dessins censés les illustrer. Cette violence du trait, on la retrouve dans une autre série jusqu’alors inédite : Lot et ses filles. Un jour qu’il se rendait à New York, Peter a emprunté un ouvrage à sa fille, et pas n’importe quel ouvrage : une Bible dans une traduction du XVIIe. Il relit la Genèse et découvre le passage de Lot : « Je m’en souvenais pour l’avoir étudié en cours de catéchisme, mais je me suis rendu compte que ce qu’on nous avait raconté était incomplet. Le récit s’arrêtait au moment où la femme de Lot était transformée en statue de sel. Le reste de l’histoire, et les passages des différents incestes, étaient totalement occultés. Je me suis posé la question de savoir pourquoi. Et j’ai compris une chose : qu’on cherchait à faire porter le poids de la culpabilité sur la femme qu’on accusait de s’être montrée curieuse. On ne retient que ce passage. Je trouve cela injuste. » Ce qu’il n’ose dire, c’est que la richesse de ce récit hautement sulfureux – dans tous les sens du terme ! – lui permet de varier les formes à l’infini : dessins à l’encre de Chine, figuratifs à la limite de l’abstraction pour certains d’entre eux, lavis virtuoses par bien des aspects, collages et repentirs. Le geste de Peter est précis, libre et mouvant. Il revisite l’un des thèmes les plus représentés à l’époque baroque mais dans sa version la plus complète et la plus détaillée, verset après verset. L’ouvrage publié en avril chez chicmedias éditions reproduit l’intégralité de la série, avec des textes inédits qui revisitent ce récit énigmatique, à mi-chemin entre le religion et le mythologique – on ne sait aujourd’hui si Lot a influencé le récit d’Orphée et d’Eurydice, ou le contraire ! –, et lui offre un éclairage nouveau. Ces dessins comme bien d’autres, sont montrés dans le cadre de l’exposition que lui consacre le Musée Tomi Ungerer. L’occasion pour nous tous de retourner à la source d’un immense artiste, dans ce qu’il révèle peut-être de plus intime.


12 ans de Résidences croisées Alsace, France / Saguenay—Lac-Saint-Jean, Québec Regards d’artistes français sur le Québec

exposition 18 fév — 28 mai 2017

Frac Alsace Sélestat entrée libre

Matthieu Husser

Mathilde Benignus

Myriam Mechita

Myriam Colin

Karen Muller

Bertrand Flanet

Saba Niknam

Marion Galut

Marie Prunier

Katrin Gattinger

Till Roeskens

François Génot

Paul Souviron

Sébastien Gouju

Alexis Thépot

Valérie Graftieaux

Céline Trouillet

Cécile Holveck

Gretel Weyer

en savoir + sur l’exposition et ses rendez-vous + exposition-panache.tumblr.com

© d’après Mathilde Benignus

panache

Guillaume Barth


Z UT Culture Portfolio

BONS À TIRER Par Cécile Becker

Fit to print Society of Illustrators + locaux du New York Times, New York —› 6.05 www.hear.fr

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Depuis 2012 s’est engagée une collaboration fructueuse entre la HEAR et le New York Times. Alexandra Zsigmond, directrice artistique de la rubrique Opinion du journal, a et fait travailler d’anciens étudiants et a monté, avec Guillaume Dégé, professeur de l’école, Fit to print, exposition mêlant dessins publiés et travaux personnels. Présentée à Strasbourg en 2016, elle traverse l’Atlantique. → Portfolio commenté.


Alexis Beauclair Cancer, dessin pour l’article How to Reduce Deaths From Cancer (The New York Times), janvier 2014 Impression Riso

← Marion Fayolle L’Infidélité, dessin pour l’article Infidelity Lurks in Your Genes (The New York Times), mai 2015 Transfert d’encres et encre de Chine sur papier

« J’ai réalisé cette image pour un article parlant de l’infidélité. Je trouvais amusant d’avoir une même femme partagée entre deux hommes, comme coupée en deux. À l’intérieur du journal, il y a un court strip où on voit la tête de la femme se détacher pour aller rejoindre un second homme,

comme si c’était plus fort qu’elle. Au fil du temps, la relation avec Alexandra Zsigmond a évolué. Au début, elle me confiait des petites images de temps en temps, souvent en noir et blanc. Maintenant, je travaille avec elle chaque semaine pour la colonne Gray matter, on a vraiment construit une relation de travail riche et pérenne. »

↑ Simon Roussin Grand Canyon, dessin pour l’article A Cathedral Under Siege (The New York Times), août 2014 Encre et feutre

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Z UT Culture Portfolio

Bénédicte Muller Sans titre, dessin pour l’article The Mentally Ill (New York Times, Sunday Dialogue), février 2013 Encre et crayons de couleur

« Les directeurs artistiques du New York Times sont plutôt directifs dans le propos qu’ils souhaitent voir formuler par une image. Ils me présentent toujours l’article par une phrase qui résume et annonce clairement l’angle, alors que l’article en luimême peut évoquer différents points de vue. Pour ce type de commandes aux délais parfois très courts, c’est un gain de temps et cela peut aussi aider à pro-

duire des images aux propos plus efficaces. Il est même arrivé que le New York Times me suggère un système graphique précis, comme les découpes de blanc qu’ils avaient pu voir dans certains de mes projets personnels. Bref, peu importe mon opinion, l’illustration doit exprimer le propos demandé. Et tout l’enjeu consiste à trouver l’astuce la plus simplement parlante pour l’exprimer. » ↓

↑ Baptiste Alchourroun Sans titre, dessin pour l’article Why We Love Beautiful Things (The New York Times), février 2013 Encre de Chine et crayons de couleur

« Cette image accompagne un article qui parle de l’influence de l’environnement visuel sur le cerveau, le psychisme. La fenêtre est construite selon les proportions du nombre d’or (évoqué dans l’article). Le nombre d’or sert de marchepied pour que le personnage

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s’évade d’un cadre a priori fermé. Je voulais faire une image douce, confortable pour celui qui la regarde, en résonance avec l’article. (…) La première fois que j’ai illustré pour eux, j’ai été vérifié le nombre de tirages, c’est assez vertigineux de se dire qu’une illustration va être reproduite tant de fois. Et d’imaginer : “tiens, elle va peut-être passer entre les mains de telle ou telle personne”. »


Bénédicte Muller Sans titre, dessin pour l’article Music in the Key of Melancholy (The New York Times), septembre 2013. (Deux versions produites, la seconde – à droite – a été choisie par le New York Times) Encre

Mayumi Otero Sans titre, dessin pour l’article Improving our schools (The New York Times, Sunday Dialogue), avril 2012 Techniques mixtes, numérique.

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« On a fait quelques exercices de ce genre à la HEAR, j’étais assez réticente d’ailleurs, ça ne m’intéressait pas beaucoup. Durant ces années de formation à l’atelier d’illustration, j’ai pu expérimenter et dessiner simplement pour le plaisir d’explorer une technique. On a été encouragé à pousser notre pratique dans ce qu’elle pouvait avoir de singulier. J’y ai développé les débuts d’un langage qui n’a fait qu’évoluer et se préciser encore depuis ma sortie de l’école. Et c’est aujourd’hui mon outil le plus précieux, à la fois pour avoir et répondre à des commandes. »


Z UT Culture Made in Strasbourg

PANIER CULTURE

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Photo Hugues François

Un panier printanier infusé à la culture US : blues folk et grands espaces à écouter ou à contempler. Une incursion franco-allemande dans le monde de Raymond E. Waydelich et un regard critique sur le terrorisme.

Raymond E. Waydelich

The Hunter

America Rewind

Städtische Galerie Offenburg

Thomas Schoeffler Jr. Echo Prod

Emmanuel Georges Hatje Cantz

Comme une juste évolution des choses, le jeune bluesman alsacien explore de nouvelles voies avec ce troisième album. Le Gun Club, Nick Cave et surtout 16 Horsepower rejoignent Hank Williams dans ce qui semble la formule la plus aboutie, en tout cas la plus complète, d’un art en pleine expansion. Un disque noir, très noir, qui n’est pas sans nous renvoyer à nos premières amours post-punk. (E.A.)

« D’un côté l’arrogance de ceux qui avaient tout, de l’autre, les quartiers déshérités et les petites villes perdues… » Emmanuel Georges, graphiste et photographe strasbourgeois, se passionne pour les paysages poussiéreux des États-Unis, pays qu’il a exploré en plusieurs voyages et parcouru d’un bout à l’autre. Son regard se pose sur les lignes des villes moyennes et leurs quartiers périphériques. Maisons, usines, voitures, montagnes… un road trip visuel inquiétant où l’homme se fait rare. (C.B.) www.hatjecantz.de

À l’occasion de la rétrospective consacrée à Raymond E. Waydelich, présentée au Kunstverein et à la Städtische Galerie à Offenbourg, une monographie bilingue – coordonnée par Ute Dahmen, notre collaboratrice sur les éditions Rhin Supérieur –explore sept thématiques chères à l’artiste alsacien, à la fois sculpteur, peintre, dessinateur et photographe. On y croise obsessions et mythologies qui témoignent de son attachement à la mémoire, des visions évoquant parfois un futur inquiétant. (C.B.) Expo -> 28.05 www.galerie-offenburg.de

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Growing Old

NOVLAND #3,

Good

Grand March #14 Records

Le terrorisme

Rodolphe Burger Dernière Bande

Quand Grand March lâche les chevaux (sauvages ?), l’énergie rock se livre dans sa version la plus sonique. La tonalité folk et country est là, mais les Strasbourgeois s’aventurent sur le terrain des pionniers de l’électricité, MC5 et consorts. Rien de surprenant dans cette reprise de PJ Harvey – l’enjoué Good Fortune –, la grande dame a toujours figuré parmi les idoles du groupe. Mais l’émotion vient d’ailleurs, dans cette ballade folk fragile, Growing Old, où l’émotion rivalise avec une grande maîtrise. Si c’est ça vieillir, on souscrit d’emblée. (E.A.) www.grandmarch.fr

Un journal fait à Strasbourg par des auteursillustrateurs se proposant d’analyser des faits politiques à grands renforts de lol et de nuances en même temps ? Bingo ! Le troisième numéro est consacré au terrorisme et explore notamment la « technique des couilles vengeresses sur la table » des politiques ou notre rapport irrationnel à la peur. Résultat ? Une comparaison éclairante entre l’aubergine et le terrorisme, un poster central signé Antoine Marchalot, une explication assez brillante du mot « terrorisme » ou un Où est Charlie ? façon BFM. À retrouver à la librairie Kléber ou Quai des Brumes. (C.B.) www.novland.bigcartel.com 63

Il nous avait presque mis à la diète, l’ami Rodolphe. Dix longues années sans enregistrement studio ! Mais à l’écoute de Good, notre patience a été récompensée. Un disque où les mots trouvent leur place de manière admirable, loin des formats chanson et rock habituels. Une rêverie musicale et textuelle qui rend hommage à Lenz, E.E Cummings et T.S. Eliot. Et toujours l’ami Olivier Cadiot à ses côtés, dont il adapte Providence et certains vers choisis de sa magnifique traduction du Cantique des Cantiques. Sublime et envoûtant ! (E.A.) www.dernierebandemusic.com


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LES AMOURS IMAGINAIRES

NICOLAS BEDOS DORIA TILLIER Par Caroline Lévy | Photos Henri Vogt

Tout sauf l’ennui. Trois mots qui sonnent comme une ritournelle chez ces deux-là ! Nicolas Bedos et Doria Tillier défendent leur premier film écrit à quatre mains. Une première (en tant qu’actrice aussi) pour l’ex-miss météo de Canal qui avait raillé à l’antenne son co-scénariste, « sex friend » de l’époque. Et parce qu’on ne badine pas avec Bedos, il a fait de sa compagne à la ville un binôme artistique de choix pour son premier film en tant que réalisateur. Dans Monsieur et Madame Adelman, ils dissèquent le couple, revisitent le genre de l’histoire d’amour portée des centaines de fois à l’écran, sans jamais tomber dans l’écueil de la comédie romantique. Grimé dans le film, où il s’affronte au travers du récit d’une relation longue de 45 ans, le duo s’affiche plus discret dans le hall de l’hôtel où il rencontre la presse. Les deux se taquinent et se toisent comme

des amoureux illégitimes qui cherchent à cacher l’évidence de leur complicité. « La notoriété que je suis allé chercher à la télé et au théâtre a toujours constitué la promesse d’un premier film, mais il a fallu Doria pour que je me batte avec mes appréhensions. Quand on attend longtemps avant de faire quelque chose, on peut être handicapé, tétanisé par la responsabilité. Là, tout est devenu très léger », raconte le jeune réalisateur avant de métaphoriser : « dans cette caverne de doutes, Doria était comme une lampe de poche qui éclaire le chemin ! » Éclat de rire complice du couple. Tout en nous faisant revivre la scène de l’étouffement au bretzel de Bush, la co-scénariste ironise : « Tu vois, si tu étais vraiment amoureux, tu aurais utilisé torche ou feu de joie plutôt que lampe de poche ! » Sincère et audacieux dans son travail plus qu’en amour ? Sous le regard de sa 64

bien-aimée, le trublion, trop souvent réduit au statut de « fils de », livre ici une fiction tendre et intelligente : « J’ai plus d’éthique dans ce que je fais et écris que dans ce que je vis. Le problème dans la vie, c’est qu’on ne peut pas se relire ! Quand on est artiste, même si le mot est pompeux, on cherche des gens sensibles à sa sincérité. Il faut être audacieux, si possible ne pas être ennuyeux… » Propos recueillis le 6 février à l’hôtel Régent Petite France, à l’occasion de l’avant-première de Monsieur et Madame Adelman


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Z UT Culture Instant Flash

MONTREUR DU RÉEL

LUCAS BELVAUX Par Paul Kempenich | Photo Henri Vogt

Avec Chez Nous, son dernier film, Lucas Belvaux retrouve André Dussollier et Émilie Dequenne, des acteurs qu’il connaît bien, mais aussi une région qui lui est chère et où il a beaucoup tourné : le nord de la France. « C’est une région dont je me sens proche culturellement. En tant que Belge, je me retrouve dans ses traditions. Mais si j’ai choisi d’y tourner mon film, c’est avant tout parce qu’il y a là un particularisme politique très fort. » Taxé de militantisme avant même la sortie en salles par le Front National, baptisé Front Patriotique dans le film – qui démonte son discours destructeur –, Lucas Belvaux se défend : « Chez Nous n’est ni caricatural, ni insultant. Tout est vrai, comment alors peuvent-ils me

reprocher de raconter des mensonges ? Le Front National assume le fait qu’il encourage les gens à ne pas se rendre au cinéma, alors que personne n’a chez eux encore vu le film. Seul un parti totalitaire est capable de faire ça. » Chez Nous n’est pourtant pas un film qui dénonce mais qui essaie, à travers l’histoire de l’embrigadement d’une jeune mère de famille, d’analyser un comportement sociologique, « de montrer les mécanismes qui poussent une classe sociale à voter contre ses intérêts, sa culture mais surtout son histoire ». Avec ce film, force est de constater que le cinéaste belge s’attache à retranscrire la réalité du monde tel qu’il le voit, sans dramatisation ni apparats. Une approche presque documentaire. Pourtant, 66

Lucas Belvaux reste très attaché à la fiction et au contrat implicite que cette dernière engage entre l’auteur et le spectateur. « Le spectateur n’est pas dupe. Il sait que le personnage est là comme un miroir, c’est une figure qui est là pour faire réfléchir, pour renvoyer à soi ou à son voisin. C’est beaucoup plus facile qu’avec un personnage de documentaire qui va s’exprimer en son nom propre et auquel on ne peut pas nécessairement s’identifier. » Propos recueillis le 10 février au Régent Petite France, dans le cadre de l’avant-première de Chez Nous aux cinémas Star


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L’INSOUCIANCE MÊME

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Par Emmanuel Abela | Photo Olivier Roller

Dani ne se dérobe jamais, elle y va. « Oui, c’est une question de caractère. » Dans l’ouvrage qu’elle a publié il y a quelques mois, elle écrit : « Comme dans la vie, il vaut toujours mieux dire oui que non. » Les “oui” en question marchent dans les deux sens : il y a ses “oui” à elle, spontanés, qui lui ont ouvert la voie à maintes reprises, et les “oui” qu’on lui formule en retour. Elle nuance cependant : « Le choix est basé sur le fait de se sentir “exacte” à la situation. C’est comme en amour, il peut arriver de dire “oui”, mais parfois c’est “non”. » Là, justement, elle a répondu un grand “oui” à l’invitation de Strasbourg mon Amour pour un concert tendre et rock à la fois.

À l’image de ce qu’elle n’a jamais cessé d’être, elle la grande fan d’Elvis, l’amie de Daniel Darc, d’Etienne Daho et de Jean-Jacques Burnel, le sulfureux bassiste des Stranglers. Le public est conquis par sa sincérité désarmante, mais aussi par la justesse de ses mots. En effet, ses chansons révèlent de vrais sentiments exprimés avec une belle langue qui n’appartient qu’à elle, éternelle petite fille dont les apparitions, dont certaines fulgurantes, au cinéma ou à la télévision, ont su transmettre une vraie passion pour la pop. Parmi celles-ci, La Nuit américaine de François Truffaut. Mais pourquoi dit-il d’elle qu’elle « joue comme un plombier » ? Elle sourit : « Je lui 68

ai posé la question, et il m’a répondu : “Tu sais, un plombier, c’est quelqu’un de très utile et d’adroit, qui vient durant un instant très bref ”. Il me disait que j’étais authentique, sans doute parce que je traversais ses films de manière insouciante”. » Propos recueillis le 19 février au Café des Amours dans le cadre de Strasbourg mon Amour


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Lucas Cranach, Page de titre de la seconde partie de l’Ancien Testament (livres historiques).

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de ces idées qui ont mené à la création de nouvelles institutions et de nouvelles pensées autour de l’Église. (C.B.) EXPO Luther 1517. Le vent de la réforme --> 05.08 BNU www.bnu.fr


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Un théâtre incandescent au lyrisme assumé : depuis 20 ans, l’auteur-metteur en scène-comédien québéco-libanais Wajdi Mouawad construit une œuvre qui relie les humains à l’Histoire et aux autres, où la question des racines et de la construction de soi est une obsession. Ce conteur hors pair, habitué des grandes sagas où les débordements de l’âme et aux désordres du monde investissent le plateau, s’est lancé avec Seuls (créé en 2008) dans un solo. Harwan, le personnage qu’il incarne, n’en finit pas avec sa thèse sur le metteur en scène Robert Lepage. La plongée de son père dans le coma marque le départ d’une quête existentielle. Qu’est-ce qui

Visuel : Seuls Photo : Thibaut Baron

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nous fait lever le matin ? Qu’est-ce qui entretient le feu sacré des artistes ? Dans Sœurs, la comédienne Annick Boucheron incarne deux femmes aux parcours différents mais parallèles, aux prises avec les regrets et l’exil. Des destins singuliers qui nous touchent au plus profond, où la vidéo sert de décor et de contrepoint fantaisiste. Wajdi Mouawad est partout en ce moment, et nous qui le suivons depuis 15 ans n’avions pas vu venir cet engouement, encore moins le désir manifeste des spectateurs de renouer avec les grandes passions humaines. Il nous réjouit et nous rassure. (S.D.)



CHOUETTE, ON APPREND ! Faire comprendre aux plus petits comme aux grands le monde qui les entoure et leur donner les bases d’une culture scientifique dont nous manquons souvent cruellement, c’est la mission du Vaisseau. Un lieu magique qui regorge d’animations ludiques et bien troussées, adaptées à chaque âge (à partir de 3 ans) qui nous donnent le réjouissant sentiment d’en ressortir moins bête qu’on y est entrés ! Les têtes blondes se prennent au jeu de l’apprentissage, quand les matières scientifiques en mode scolaire leur font parfois un peu peur, et en redemandent ! Ça tombe bien, le Vaisseau renouvelle régulièrement ses propositions en collant aux saisons. Pour la période printemps-été, son jardin reprendra bien évidemment des couleurs, on pourra observer ses abeilles (tenue adaptée fournie) et on découvrira en famille les possibilités énergétiques du soleil tout en construisant une voiture du futur (voir

Atelier de Raphaël Charpentié au Bastion 14

L’antre de l’art

RDV incontournable des amateurs d’art en Alsace, les Ateliers ouverts nous font découvrir les artistes à l’œuvre. 400 d’entre eux accueillent le public sur leur lieu de travail, offrant une approche plus concrète de la création. Manière de montrer, en ces temps où la culture a disparu du débat public, que l’art est un travail qui nécessite du temps, un savoir-faire, un regard sur le monde. On n’oublie pas non plus l’aspect festif, avec vernissage d’enfer, animations, parcours vélo et plein de nouveaux ateliers. (S.D.) EVENT Ateliers ouverts 13+14+20+21 mai Strasbourg et Alsace www.ateliersouverts.net

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Visuel : Les Mystères du monde invisible

le programme détaillé de toutes les animations d’été sur le site du Vaisseau). On s’émerveillera aussi devant Les Mystères du monde invisible, film 3D qui révèle la diversité de la vie microscopique. Le Vaisseau propose aussi à l’Hôtel du Département (le conseil départemental est financeur du Vaisseau) l’exposition MINTaktiv / Effekthascherei, produite par un regroupement de centres scientifiques et musées techniques allemands. Elle fait découvrir et comprendre des phénomènes physiques et techniques étonnants, à travers des expériences interactives. Apprendre en s’amusant, encore une fois ! (S.D.) EXPO MINTaktiv / Effekthascherei --> 26.05 Hôtel du Département Le Vaisseau 1 bis, rue Philippe Dollinger www.levaisseau.com


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La parenthèse enchantée « Partir, c’est mourir un peu », écrivait le poète Edmond Haraucourt. Pour les artistes pourtant, partir c’est souvent se nourrir beaucoup. C’est frotter son œuvre à d’autres villes et d’autres vies, d’autres rythmes, d’autres espaces, d’autres rituels… à d’autres, tout simplement. Partir en résidence est pour un artiste une opportunité de questionner sa propre pratique et d’observer ce qui s’y passe lorsqu’elle se déplace. Depuis 2004, le Frac Alsace à Sélestat et le Centre d’art actuel Langage Plus à Alma au Québec organisent des résidences croisées, sur lesquelles revient l’exposition Panache en posant un

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regard rétrospectif sur les travaux d'artistes français au Québec, mais aussi sur la façon dont ce temps un peu suspendu a continué à influencer (ou pas) leur travail. On y retrouve avec plaisir de nombreux Strasbourgeois (ou presque) dont on suit le travail : Marie Prunier, Paul Souviron, Guillaume Barth, François Génot, Matthieu Husser… (S.D.) ARTS Panache -> 28.05 Frac Alsace | Sélestat www.culture-alsace.org Visuel : Saba Niknam, L’ours qui a volé le soleil, 2015


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Mêmes combats Alboury réclame le corps de son frère décédé sur un chantier de travaux publics. Autour de cette intrigue, évolue une galerie d’étranges personnages, sans cesse tiraillés : amour ? Peur ? Haine ? Empathie ? Égoïsme ? La pièce très noire au verbe frappeur de Bernard-Marie Koltès est mise en scène par

Photo : Christophe Urbain

Thibaut Wenger dans une atmosphère pesante

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l’univers de David Lynch. Le piège de la nuit se refermera-t-il ? (C.B.)

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Guitar hero et bluesman, le musicien toureg nigérien Bombino a choisi la guitare comme arme de résistance. Après deux albums qui ont assis sa réputation de Jimi Hendrix du désert (sic), il s’envole en studio avec Dan Auerbach, le guitariste des Black Keys et enregistre son électrique Nomad à Nashville. Son 4e disque, Azel, a été fourbi avec Dave Longstreth de Dirty Projectors et de vrais animaux dans une ferme-studio de Woodstock. Bombino revient donc à la simplicité acoustique de ses débuts, et on le suit ! (S.D.)


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… Chassol ! Il est le chaînon manquant entre la musique contemporaine, et particulièrement concrète – l’art de composer à partir de sons enregistrés – et la pop. Plus Steve Reich, Robert Wyatt ou Miles Davis que Phoenix ou Sébastien Tellier (bien qu’il ait travaillé avec eux). Il capte les sons des villes, et tient des carnets de voyage (Inde, Martinique) à la fois sonores et visuels, l’un n’allant pas sans l’autre. Tant et si bien qu’il définit sa musique comme de l’« ultrascore » : la musique comme langage suprême. Ses enregistrements, il les compose ensuite avec un

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sens inouï de l’harmonie et y appose le tampon pop : des tubes cérébraux qui emportent tout sur leur passage. Un geste musical d’une intelligence rare, pensé et repensé avec soin, délicatement, comme sa façon de jouer du piano. X-Pianos (2012), Indiamore (2012), Ultrascores (2013), Big Sun (2015) ou la bande-son de la série Arte Touche-Française, rien n’est à jeter. Le festival Contre Temps l'invite (ainsi que Vaudou Game) et on lui doit une fière chandelle. (C.B.)



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Cette saison, Laetitia Ivanez met en stand-by sa marque Les Prairies de Paris pour signer, de ses lignes nettes et couleurs qui claquent, la première collection de mode féminine des Galeries Lafayette.

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Programme commun

L

Texte et illustration Myriam Commot-Delon

es fidèles des Prairies retrouveront dans ce dressing graphique et abordable (de 13 à 270 €) les codes tant aimés, les autres découvriront 280 références aux lignes affûtées, aux détails justes et aux motifs bien choisis. Pour Laetitia Ivanez, prendre les rênes de la création de cette collection était un challenge qui ne pouvait s’envisager à mi-temps. Son engagement ? Livrer un vestiaire qui lui ressemble, tout en l’adaptant à un plus large public : « Je suis née en 68, la rue a toujours beaucoup compté pour moi. Je suis une fille normale et ma mode est normale. Je souhaite l’élégance pour tous. Une mode qui rassemble, une mode à laquelle on a accès et qui rend plus fort. La collection que j’ai créée pour les Galeries Lafayette est bienveillante. Je souhaite qu’elle soit le tube de l’été : avec elle on dansera pieds nus sur les tables, on rentrera le matin tôt, on s’endormira maquillée, on sautera dans des piscines toutes habillées. Les habits font parfois le bonheur… Les couleurs doivent faire monter le rose aux joues. Ma mode est contente, elle a le moral et elle essaie de le donner à celle qui la porte. Les tissus doivent avoir du tempérament. Aujourd’hui, les femmes ont trente ans pendant trente ans. Elles ont besoin de vêtements qui les accompagnent. Les Galeries Lafayette, c’est comme emporter un petit bout de Tour Eiffel sur soi. Partout. C’est Paris. Je vous souhaite un bel été ! » 98

Démocratiser l’élégance. Le film de présentation de la collection, habité par l’esprit anticonformiste de Dim Dam Dom, l’émission culte des sixties, a été réalisé à Paris au siège du PCF par Alexandra Leroux et Damien de Medeiros avec la danseuse et chorégraphe, mannequin Leo Zurfluh. Le bijou rétro-futuriste de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer – aujourd’hui un espace culturel adoubé par le cinéma et les marques de luxe – y est rebaptisé le « CCET » (Comité Central d’Élégance pour Tous). Chic et démocratique comme la collection Galeries Lafayette, dont la légitimité mode prend, avec cette première collection estivale, un virage décisif.

Qui êtes-vous, Laetitia Ivanez ? La nouvelle directrice artistique du prêt-à-porter féminin des Galeries Lafayette est plus qu’une jolie brune pétillante à l’allure cool. Nourrie de références cinématographiques, artistiques et musicales, sa mode est cultivée. Marseillaise avant de devenir ultra-parisienne, son parcours débute au début des années 90, lorsqu’elle sillonne la France avec son père pour proposer aux boutiques branchées de l’époque des jupons en gaze aux teintes patinées artisanalement. Un premier succès. La belle se rêvant comédienne, s’ensuit un passage chez Agnès B pour payer le cours Florent. Mais le décès de son père en 1995 en décidera autrement. Elle reprend l’entreprise familiale et lance Les Prairies de Paris, une garde-robe pour femme (puis homme et enfant) aux codes communs : des volumes minimaux et des silhouettes monobloc à la palette vive et singulière. Repérées par Barneys, ses premières pièces rejoignent les portants des créateurs émergents de l’enseigne new-yorkaise. La marque est lancée. Elle ouvrira ensuite plusieurs boutiques à Paris, dont l’espace galerie de la rue Debelleyme qui mettait en scène ses créations avec une réelle démarche artistique. Aux Galeries Lafayette Strasbourg www.galerieslafayette.com


Pour voir le film www.fightingfish.fr/project/ collection-laetitia-ivanez

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ZU T Tendances La marque

Toujours plus vite

Installé depuis 1987 à Illkirch-Graffenstaden, le siège social de Puma France SAS regroupe les services finance, ressources humaines, communication, logistique, achats et vente pour la France, et un showroom de 1 200 m2 où sont représentées les 4 catégories phares de la marque. Quatre catégories portées par des égéries, équipes et creative directors qui ont renforcé l’empreinte fauve.

Par Cécile Becker

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À droite : Richard Teyssier, Directeur général de Puma France - Photos : Henri Vogt

T

roisième équipementier sportif sur le marché du sport mondial, Puma n’en finit plus de rugir. Depuis 2013 et l’arrivée de Björn Gulden aux commandes de l’entreprise allemande, la stratégie s’est renforcée autour du sport – avec le mantra Forever Faster, qui a donné naissance en 2014 à la plus grande campagne publicitaire de la marque, étalée sur plus de 80 pays –, des innovations technologiques et du marketing. Indices ? Les ventes de chaussures ont augmenté de 35% en 2016 en France, et le nombre d’égéries, d’équipes et de creative directors (directeurs créatifs) devient étourdissant : Usain Bolt, Rihanna, The Weeknd, Big Sean, Cara Delevingne, Antoine “gendre idéal” Griezmann ou encore Olivier Giroud – ces deux derniers ont en premier lieu été signés par Puma France avant de passer dans le portefeuille international. Dernière annonce en date, et pas des moindres : en plus de sponsoriser les Girondins de Bordeaux et le stade rennais, Puma vient de boucler un contrat avec l’Olympique de Marseille détrônant la célèbre marque à trois bandes. Forever Faster, ils nous avaient prévenus. La marque, que son Directeur général

Richard Teyssier décrit comme « rebelle », s’est forgée au fil du temps une belle image, notamment auprès des 15-25 ans. « C’est un état d’esprit qu’ils aiment, précise-t-il. Rihanna et Cara Delevingne sont des femmes de caractère, Usaint Bolt a réinventé le sprint en apportant une bonne ambiance sur les pistes, Rickie Fowler [il vient de gagner le tournoi Honda Classic en Floride, ndlr] aime s’habiller en couleurs vives sur le green. On revendique la différence et on cherche des looks plus jeunes qui viennent dépoussiérer le sport. » Dans ses locaux à Illkirch, il applique les grandes lignes dictées par la maison-mère à Herzogenaurach en Bavière, tout en faisant remonter les goûts particuliers de la clientèle française (« en France, la clientèle porte plus de noir qu'ailleurs », nous fait remarquer Grégory Crognier, responsable marketing et communication) et en faisant reluire l’image de marque au travers d’événements locaux dont la cadence s’est renforcée depuis 2016, l’ouverture du siège sur sa ville et l’adhésion au club des Europtimist. Pour prendre la mesure de l’offre Puma, il faut arpenter les 1 200 m2 du showroom que les grands comptes du Grand Est et enseignes indépendantes locales viennent régulièrement visiter. Quatre catégories sont 101

ici savamment agencées : des ambiances adaptées à chaque segment avec, parfois, des shop in shop pour proposer un aménagement de l’espace à chaque revendeur. Première catégorie : Cobra Puma Golf, du textile et de la chaussure, une offre complète, technique, et souvent des couleurs flashy pour séduire le consommateur trendy, « de plus en plus sensible à son look » et ce peu importe le sport. Deuxième catégorie : Team Sport, du football, un peu de handball et de rugby où s’affichent fièrement les égéries et les maillots des différentes équipes sponsorisées, à décliner à l’envi par le particulier ou les clubs amateurs. Troisième catégorie, la plus importante, « une croissance à deux chiffres depuis 20 ans » : Running, Training, Fitness. On y croise la collection Fenty pensée par Rihanna, la chaussure d’entraînement Fierce et du textile pour tous les prix, à la fois performant et esthétique. « Les femmes sont extrêmement sensibles à leur style et demandent des vêtements pratiques, aux lignes féminines. C’est un segment stratégique et celui où nous sommes les plus légitimes : en termes de design, nous sommes en avance sur nos concurrents », explique Richard Teyssier. Enfin, la dernière catégorie Sportstyle mélange sport et tendances et s’adresse aux femmes, hommes et enfants (Superman, Batman, Minions ou mini-legging-brassières techniques pour faire du yoga comme maman) : accessoires, chaussures et vêtements confondus, et des pièces plus haut de gamme. À mettre sur sa it-liste : la classique et indémodable Suede, également disponible dans sa version Heart surmontée de fat laces noués : tout juste lancée, déjà adoubée. Un enchevêtrement impressionnant de pièces qui fait dire à Richard Teyssier : « Quand je suis de mauvaise humeur le matin, je fais un tour dans le showroom pour me requinquer. Tous les 6 mois, quand il change, je suis comme un gamin ! » www.puma.com


ZU T Tendances La marque

Do you Puma ? Par Caroline Lévy

Depuis plusieurs saisons, Puma agite la planète fashion en s’associant à des pointures sous haute influence. La marque au félin bondissant a le nez creux et sait cibler ses proies, en s’imposant comme une griffe branchée en phase avec son époque. Cahier de tendances.

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— Collab choc Après trois collections avec Puma, Riri déclenche toujours autant l’hystérie. Comme lors de la dernière Fashion Week parisienne, où elle présentait dans l’enceinte de la Bibliothèque Nationale la collection automne-hiver 2017 de Fenty Puma by Rihanna – Fenty étant son patronyme. Claquettes en satin ou en fourrure, baskets creepers revisitées et ligne de prêt-à-porter ouvertement inspirée d’un 18e siècle aux intonations sportives. L’empreinte de la star est partout et fait vendre ! Le mot Fenty a été tapé dans les moteurs de recherche toutes les 7,56 secondes dans les deux jours qui ont suivi le lancement !


— Arty show Inspirée de la culture africaine pour une collaboration avec le label mode pointu Daily Paper, ou en association avec le New York City Ballet pour sa collection Swan Pack, Puma affiche une créativité sans limite alliant technologie de pointe et design audacieux. En témoigne le dernier modèle performant et urbain Ignite Limitless Core, dont l’égérie de la campagne Run The Streets est l’artiste canadien The Weeknd. Incontournable sur la scène internationale, tout comme la marque qu’il incarne !

— Des modèles au top Depuis l’été 2016, la marque sportive valorise la femme Puma à travers la campagne #DoYou (Sois toi). Singulière et courageuse, elle assume ses choix ! Pour incarner cette femme libre : le top Cara Delevingne, entre autres, connue pour s’affranchir de toutes les conventions. Elle a été choisie pour présenter le nouveau carton de la saison : la basket Heart, déclinaison du modèle mythique Suede, incontournable de la scène hip-hop des années 80. Avec son laçage en satin et ses couleurs pastels, la basket urbaine se féminise sans faire nœudnœud !

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ZU T Tendances Wishlist

Up to date Par Myriam Commot-Delon

Costume Ly Adams chez Revenge Hom Tennis à scratch Spring Court chez Curieux? Casquette en faux daim Norse Project chez Le Nouvel Accord

Passer ses costumes à l’heure d’été.

Costume Cornéliani chez Dôme Sneakers minimalistes Santoni chez Dôme Lunettes Mannon en bois de noyer In’Bô chez Les Lunettes de Gisèle 104

Costume Benvenuto Black chez Bloch Gensburger à Colmar Baskets vintage Phillippe Model chez Algorithme La Loggia Montre Céramat en acier et céramique mat Mauboussin


24, rue du Vieux MarchĂŠ aux Grains - Strasbourg - 03 88 75 54 88 www.boutique-dome.fr


ZU T Tendances Opening

Ultima

En découdre vraiment avec l’homme.

Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview

Philippe et Michèle Moubarak, incontournables activistes de la mode luxe et créateurs à Strasbourg, viennent d’ouvrir une nouvelle boutique, entièrement consacrée à la mode masculine. Signé par l’atelier d’architecture Briot-Gomez, on y retrouve les codes de l’ADN Ultima : rigueur minimaliste immaculée, sculptée d’estafilades noires et d’un mur 3D à l’étage. Un fonctionnalisme et une épure offrant une toile de fond idéale aux nouveaux labels. La capsule PÉ 2017 d’Off-White, McQ, Fendi, les chaussures Jimmy Choo, Acne Studios, Numero 21 ou les craquants tee-shirts rock’n’roll de la créatrice Zoé Karssen ont rejoint les lignes Moncler, Givenchy, Balenciaga, Dsquared2, Stone Island ou Belstaff… Autre bonne nouvelle pour les sportifs stylés : la nouvelle ligne Plein Sport et ses prix abordables. Un vestiaire global, escorté par une sélection aboutie de sneakers et des souliers Hogan, Tod’s ou Church’s.

Ultima 16, rue de la Mésange 03 88 64 88 67 106


ArtCom

Ipsae 35, quai des Bateliers - Strasbourg 03 88 52 13 55

Des créations joaillières pour souligner l’Art d’être soi !

Photo Yves Trotzier

Que ce soit un collier, un bracelet, une bague ou une broche, Aimée.K Gallery saura répondre à vos envies avec originalité par sa sélection exclusive de bijoux.

28 rue des Tonneliers Strasbourg Aimée.k Gallery 107


Brillez et puis zut. Par Myriam Commot-Delon

Cette saison, ce seront ces « bizous » ou rien.

Smack !

Wizz !

Pour tous les amoureux et toutes les bourses, ces bagues du joaillier Mauboussin vont sceller de belles histoires.

Le printemps est de retour, le globe-trotteur et maître joaillier Eric Humbert aussi, ses carnets remplis d’inspirations et de bijoux à ciseler.

Bague Amour je t’aime en or blanc et diamants, à partir de 832 €. Alliance Ruban du bonheur mon amour, gravée de l’étoile iconique du joaillier, disponible en platine, argent, or jaune, rose et à partir de 155 € en or gris.

D’un luxe sauvage, l’écrin cosy de ce créateur atypique est le lieu rêvé pour s’offrir des perles de Tahiti ou une opale d’Éthiopie. Comme cette bague au goût

d’été, une création lumineuse aux courbes parfaites baptisée Ellipse, à l’opale bleue reposant délicatement au creux de deux anneaux entrouverts. Une galaxie à elle seule, à porter, à contempler et redécouvrir à chaque instant. → Eric Humbert 46, rue des Hallebardes www.eric-humbert.com

→ Mauboussin 48, rue du Vieux-Marchéaux-Poissons www.mauboussin.com

Photo Alexis Delon / Preview

ZU T Tendances Bijoux

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ZU T Tendances Focus

G-Starification Par Myriam Commot-Delon

Pharrell Williams, désormais copropriétaire de G-STAR RAW, lance cette saison la Elwood x 25, sa première collection capsule en tant que DI, « directeur de l’imagination ». Un titre taillé sur-mesure. → G-Star Raw 9, rue du Dôme www.facebook.com/ GStarRawStrasbourg/ www.g-star.com Photo : Lukas Wassmann

Le synopsis ?

La coupe ?

L’iconique jean Elwood incarne 25 rôles différents.

Dessiné en 1996 par le designer Pierre Morisset, le Elwood est un jean 3D, comme moulé sur les jambes d’un motard.

Des motifs hauts en couleur issus des influences de Pharrell, nouveau baromètre culturel de la marque hollandaise : « Ces 25 imprimés expriment une créativité authentique. Ils offrent à ceux qui les portent la liberté de choisir par euxmêmes et leur permet ainsi de décider qui ils veulent être et ce qu'ils veulent porter. »

Le + ? Sur le site web, on peut consulter l’histoire de chaque imprimé.

Les - ? Certainement en rupture de stock lorsque sortira ce numéro de printemps… Imprimés disponibles à la boutique G-Star de Strasbourg : Toile de Jouy, Pinstripe, Camouflage, Prince de Galles Jean Elwood X25 env. 120 €

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CLUBBING ET SPECTACLE AU TEATRO DELL’ARTE Concept store

28.04 – 24.06.2017 LAISSE-TOI ENVOÛTER ET VIENS CÉLÉBRER UNE SOIRÉE PARFAITE AVEC NIGHT.BEAT.ANGELS!

Pre-Show & Culinary Warm-up Night.Beat.Angels Show After-Show-Party

Les essentiels du style, fabriqués en France et en Europe avec soin

RÉSERVATIONS : Ticketline +49 7822 77-6697 ou www.night-beat-angels.com

4 rue du Fossé des Tailleurs 67000 Strasbourg 03 90 22 37 69 www.revenge-hom.com Sous réserve de modifications !


ZU T Tendances Street

Urban Styles Par Caroline Lévy Photos Christophe Urbain

Shannon — 30 ans Voyageuse La jolie Shannon succombe au gender fluid en jouant l’ambiguïté. Une veste à la coupe homme Samsøe Samsøe choppée chez Curieux ? et un pantalon en velours côtelé fièrement twisté avec une paire de Dr. Martens. On adore. Son repaire unisexe :

les friperies en tout genre et la garde-robe de son grand-père, dans laquelle elle a emprunté chemises en flanelle et chapeaux !

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« Moi j’aimerais vraiment pouvoir abandonner mon Moulinex, devenir unisexe ! », fredonnait en boucle le groupe La Femme. Certaines ont déjà réalisé ce souhait : rencontre avec des filles au look androgyne qui s’affranchissent des normes du genre. Beau, chic et résolument bon genre !


Joanna — 25 ans Designer Street stylée, elle affiche sa passion immodérée pour les sneakers avec une paire mythique de Air Jordan 1 All Star ! T-shirt Stüssy et veste Levi’s customisée de pin’s récupérés aux quatre coins d’Europe : elle en jette. Le must du mixte :

L’incontournable t-shirt à manches longues version streetwear.

Cécile — 28 ans Architecte d’intérieur Un style sans impair pour la jeune archi lookée à la dégaine garçonne assumée, qui mixe les intemporels de la mi-saison.

Nelly — 25 ans Graphiste et bassiste

Le must du mixte :

la veste de tailleur, si possible noire. Un classique !

Orange is the new black ! Un total look aussi sombre que sobre pour la musicienne des groupes Nail Art et Bettina Call. Pas de superflu, mais une dégaine qui tue ! Son repaire unisexe :

Vetis à Niederhausbergen, une mine d’or pour les chineurs. www.nelly-grandjean.fr

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Sélections Tendances OUTLET

Happy (birth) days À vos marques, prêts, soufflez ! Devenu incontournable en seulement 5 ans, le centre de marques de Roppenheim a décidé de fêter son anniversaire avec ses clients et de jouer avec leurs émotions. En plus d’une session shopping de saison, durant cinq jours festifs, des animations étonnantes sont organisées dans plusieurs univers dédiés avec de supers cadeaux à gagner pendant toute la manifestation ! (C.L.) 5e anniversaire de Roppenheim The Style Outlets 18 → 22.04 www.thestyleoutlets.fr

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COLLAB

LET’S DANCE Les folles de chaussures vont danser de joie. Ultima, l’enseigne luxe strasbourgeoise, vient d’inaugurer un corner au rez-dechaussée du Printemps. L’offensive est calibrée : les Opyum shoes Saint Laurent, les claquettes Avec Modération, les mocs babouches Sergio Rossi, les ballerines lacées Aquazurra, les derbys en cuir vegan Stella Mc Cartney mais aussi Zanotti, Balenciaga, Hogan, Church’s… oui, tous les must-have de la saison sont là. (M.C.D.) Ultima x Le Printemps 1, rue de la Haute Montée www.printemps.com Photo : Alberto Zanetti, Robe One Love (taille unique), La DoubleJ Editions

MODE

Imprimés hype

Photo : Alexis Delon / Preview

Micheline Christophe a toujours aimé dénicher des labels dans le vent aux motifs raffinés. Cette saison, ce sont les collections estivales de la Coréenne Samantha Sung, les créateurs français Pierre-Louis Mascia et Thierry Colson et les robes seventies La DoubleJ, réalisées avec des imprimés vintage sélectionnés dans les archives du fabricant de soies italiennes Mantero. (M.C.D.) Marbre 14, quai des Bateliers 03 88 35 28 85 115


BON PLAN

Nouveau look pour une nouvelle vie Sans se la jouer Marie Kondo dans son best- seller La Magie du rangement, c’est le moment de vider nos placards et de se débarrasser du superflu ! Pour nous aider dans ce ménage de printemps, deux événements feront le bonheur des vendeurs et acheteurs. D’abord avec EVSD, le génial vide-dressing orchestré par l’hyperactive Emmy, puis avec le premier dépôt-vente de baskets proposé par l’association Sneakers Empire. La seconde main, c’est le pied ! (C.L.)

Illustration : Laurence Bentz

Vide-dressing EVSD 22 + 23.04 | Salle Mozart Dépôt-vente de baskets par Sneakers Empire, 13 + 14.05 | 19, rue de Dunkerque chez Friendly Agence (Port du Rhin)

MODE

Dialogue Passionnée par les marques qu’elle représente (Tagliatore, Hancock, Jeffery West, Albert Thurston…), c’est leur histoire que Valérie Pombart offre à sa clientèle, leurs tissus et leur démarche qu’elle explique avec passion. D’où la décision cette saison d’adapter les horaires de sa boutique à sa démarche si particulière, aux antipodes du tout standardisé. Le showroom sera désormais privatisé, pour offrir à ses clients un service surmesure et ouvert plus

classiquement du jeudi au samedi. L’occasion d’acheter différemment, un luxe rare, que peu de boutiques offrent aujourd’hui. (M.C.D.) Lun → mer (sur RDV)

2h maximum - dernier RDV 21h

Jeu + ven | 12h - 20h Sam | 10h - 20h

+ un dimanche par mois sur invitation (informations sur le site)

Revenge Hom 4, rue du Fossé des Tailleurs www.revenge-hom.com

Visuel : Tagliatore

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Votre spa 5 étoiles en Alsace 4, rue de collonges au mont d’or 68970 ILLHAEUSERN 03 89 71 87 87 www.spa-des-saules.com


ACCESSOIRES

Check List Charmante boutique de mode, d’accessoires féminins et d’objets poétiques, la boutique Céleste regorge de jolies marques sélectionnées par Dominique Bordot. À noter ce printemps, l’arrivée de la papeterie Atelier Mouti, les nouveaux pin’s Titlee, les bijoux de Nadja Carlotti et les

créations textiles Ma Poésie avec des étoles (photo) et des foutas. De quoi craquer sans se ruiner ou faire le plein de cadeaux. (M.C.D.) Céleste 30, Grand'Rue www.boutiqueceleste.com

MAKE UP

ESCALE BEAUTÉ Bien avant l’arrivée de Youtube et de ses vidéos beauté, avant que l’univers du maquillage ne fascine autant qu’aujourd’hui, Candice Mack a ouvert en 1999 la première école de maquillage dans l’Est de la France. 18 ans plus tard, elle accueille des élèves de toute l’Europe, à qui elle propose une formation d’un an avec une large palettes de matières et des stages variés. Un savoir-faire également accessible au grand public par l’intermédiaire d’un spot beauté au centre ville, qui ouvre à nouveau ses portes après une fermeture forcée. Pourquoi y faire un tour ? Parce qu’on y retrouve la gamme professionnelle Grimas et ses fards ultra-pigmentés, mais aussi et surtout parce que la permanence est assurée par de véritables pros de la beauté. Dermopigmentation, maquillage pour un événement, teinture de cils et de sourcils, cours d’auto-maquillage personnalisé : ici, tout est possible ! Effet feel good garanti. (M.D.) École Candice Mack 20, rue Adolphe Seyboth Backstage 78, Grand'Rue www.candice-mack.fr

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Une nouvelle histoire…

Alberto Biani Sofie d’Hoore Jil Sander Navy Isabel Marant Étoile Paul Smith Sprung Frères Aspesi Majestic Piazza Sempione Jean’s

Armani Trussardi Closed

Photo : Alber to Biani

Nos coups de cœur de la saison

Thierry Colson La Double J 14, quai des Bateliers - Strasbourg 03 88 35 28 85


Photo : Henri Vogt

QG

LIFTING 69, rue des Grandes Arcades www.avila-coiffure.com

Salon « appartement » créatif, piloté par Alexandre Avila et son associée Esther Sanchez, Avila cultive la mixité culturelle et un savoir-faire capillaire pile dans la tendance. Murs immaculés, miroirs en acier anthracite, chaises vintage Castelli, espace lounge végétalisé, les travaux orchestrés par Studio Petit Martin expriment en toute simplicité le concept Avila : minimalisme et convivialité. Une nouveauté ? Le cocon Hygge de Maili Nguyen, une cabine de soins visage, corps et manucure. Le + ? Des postes de travails interchangeables où officient leurs amis et collaborateurs indépendants, les produits Kevin Murphy et des expos temporaires où la faune strasbourgeoise arty aime se retrouver lors de vernissages rythmés par des beats électros. (M.C.D.)

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BIJOUX

Éclairage Révélant notre personnalité inconsciente, chaque bijou porté parle de nous. Ce printemps, notre quotidien s'annonce rayonnant, puisqu’il est accompagné des créations délicates de Leonor Mataillet. Puisant dans la nature, ses voyages et rencontres, elle crée des boucles d'oreille riches de sens : les pierres semi-précieuses qui les ornent communiquent leurs propriétés bénéfiques. Une collection intemporelle, avec laquelle se crée un lien intime. (N.M.) Pêle-Mêle 9, rue des Veaux www.pelemele.eu


BIJOUX DÉCO ÉÈ VETEMENTS ACCESSOIRES Amélie Blaise Lilipoetry Titlee Season Paper Atelier Mouti Papier Tigre Fiancée du Mékong King Louie Nat & Nin

30 Grand'rue Strasbourg 09 80 31 98 49 www.boutiqueceleste.com


pré-production — prises de vues — photo post-production — vidéo numérique — 03 90 20 59 59 —


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coiffeurs indĂŠpendants

69, rue des Grandes Arcades 67000 Strasbourg - 03 88 23 05 43


Antiquités Schon-Grandin 15 ANS DE CHIC

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Set Design Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon / Preview

125 Le lifestyle façon Zut

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Z UT Lifestyle Sport

SPORT

Les années collège. A L'ECOLE № 02

Par Romain Sublon Photos Pascal Bastien

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Tout au long d'une série en trois épisodes, avec cliffhanger et tout le tintouin qui va bien, nous nous (re)plongeons dans le sport à l'école. Après l’épisode 1 dédié à l'école primaire, voici le deuxième, où il sera question de roulades, encore et toujours, d'apnée et d'acnés, de corps-à-corps, de kimono, de règles (encore), de leurs variantes (toujours), de hippies et même de Robert Smith.

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Z UT Lifestyle Sport

A

vec les éléments de langage que cela suppose, le sport à l’école est officiellement défini ainsi par le ministère de l’Éducation nationale : « L’éducation physique et sportive développe l’accès à un riche champ de pratiques, à forte implication culturelle et sociale, importantes dans le développement de la vie personnelle et collective de l’individu. Tout au long de la scolarité, [elle] a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre-ensemble. Elle amène les enfants et les adolescents à rechercher le bien-être et à se soucier de leur santé. Elle assure l’inclusion, dans la classe, des élèves à besoins éducatifs particuliers ou en situation de handicap. [Elle] initie au plaisir de la pratique sportive, […] répond aux enjeux de formation du socle commun en permettant à tous les élèves, filles et garçons ensemble et à égalité, a fortiori les plus éloignés de la pratique physique et sportive, de construire cinq compétences travaillées en continuité durant les différents cycles : développer sa motricité et apprendre à s’exprimer en utilisant son u sommet de la pyramide des contradictions, il y a le rapport

“Y a aussi les maths et le dessin, mais le sport quand même c'est trop bien !”

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à la mère. Et juste en-dessous, les années collège. Lieu de l'un et son contraire, le collège permet le tout autant qu'il vénère le rien. Et quand bien même les époques changent, les collégiens restent. Lieu symbole, emblématique de l'âge des possibles, où les cours de sport sont un paradigme… Commençons par la théorie, piochée sur le site officiel du ministère non moins officiel de l'Éducation Nationale : « Tous les collégiens reçoivent un enseignement obligatoire d’éducation physique et sportive (EPS) hebdomadaire. Son volume horaire est de 4 heures en classe de sixième et de 3 heures dans les autres niveaux de classe. L’EPS est évaluée au diplôme national du brevet (DNB) en contrôle continu. Les collégiens peuvent pratiquer des activités variées : 26 activités physiques, sportives et artistiques (APSA) sont définies au niveau national. Des APSA académiques ou locales peuvent aussi être proposées. Une mention particulière est faite au "savoir-nager", maîtrise du milieu aquatique à acquérir et valider par tous dans le cadre du socle commun. L’EPS aide filles et garçons à acquérir de nouveaux repères sur eux et sur les autres, de nouveaux pouvoirs moteurs et gagner en efficacité. Les adolescents apprennent à : respecter la règle, s’engager dans une démarche de projet, prendre des responsabilités, se connaître et se préserver. » Passons à la pratique, observée notamment au Collège Alphonse de Lamartine (à Bischheim, proche banlieue strasbourgeoise, collège affilié REP - ex ZEP) qui nous a élégamment ouvert ses portes, et lors de deux autres cours mais de façon plus… clandestine, dirons-nous. Personne n'a oublié les séances de piscine où, sans la complicité de parents compréhensifs (l'option duplicata de signature étant à recenser également), il fallait montrer son corps en mutation aux camarades de classe. Personne n'a oublié ces cross où, crachant les premiers résidus de nicotine, il fallait coûte que coûte finir ce putain de tour de terrain. Personne n'a oublié ces interminables séances de volleyball où les garçons, au risque de prendre 2h de colle, préféraient transformer ça en football. Personne n'a oublié le trimestre gymnastique ; l'enfer du cheval d'arçon qui paraît plus insurmontable que la nécessité de cuire, seul, sa première aiguillette de poulet, le calvaire de la roulade arrière et surtout, la roue. Quand t'es un garçon, faire la roue c'est un peu un défi à ce que tu crois être « la nature », et quand t'es une fille, si t'as oublié de mettre un justaucorps, c'est un an de quolibets dans la cour de récré.


“C'est même le collège qui nous a donné envie d'aller à la piscine.”

La roue c'est la lie de l'humanité, l'origine des plus grands traumas. La roue, ça devrait être sanctionnée pénalement. À chaque séance, la question se pose : sommes-nous tous égaux face à la pratique du sport ? En posant cette question, on pense en terme de performances, de dispositions techniques, de coordination, d'aptitudes innées ou acquises mais ce n'est pas le seul point qu’elle soulève. Sommes-nous tous égaux selon que l'on soit… rappeur, gothique, hippie, bolos, bogoss, sportswear ou que sais-je ? Car oui, ado au collège, on affirme son style, à défaut de l'affiner, et ce n'est pas toujours compatible avec la pratique de l'EPS. D'ailleurs Booba, quand il faisait du badminton, ça donnait quoi ? Et Robert Smith sur une poutre ? Bon, okay, Bob Marley qui fait le poirier, ça marche. Un jeudi matin au Collège Alphonse de Lamartine : depuis 8h30, les élèves de 6e de Franck Terrin, jeune professeur mais déjà bien rompu à l'exercice, ont enfilé leur kimono et posé les dalles sur lesquelles ils 129

vont bientôt se défier. « Le judo, c'est l'apprentissage du rapport de force. Le plus costaud n'est pas forcément celui qui gagne. Au judo, la force de l'autre est aussi importante que la vôtre. » Des mots dits avec conviction par le professeur ; un leitmotiv. Les élèves vont s'affronter au cours de différents exercices, lors d'ateliers pratiqués dans des groupes de 4 ou 5. Ici, c'est le prof qui constitue le groupe… Enfin ! Je n'ai jamais compris pourquoi les profs laissaient les élèves constituer les groupes sinon pour infliger invariablement le même camouflet à la fille engoncée dans son corps trop petit, à bouboule qui aimerait transformer les m&m's de sa récré en tablette de chocolat, à ce garçon qui aime cette fille qui pourtant ne le choisira jamais dans son équipe… Adjimé ! Chacun est à son poste et les ateliers peuvent commencer. « J'accorde une grande importance à la répartition des rôles, précise Franck Terrin. Il y a ceux qui jouent, ceux qui observent, ceux qui arbitrent. Et je leur demande de s'impliquer avec la même envie dans chaque fonction. » Dans un coin


Z UT Lifestyle Sport

du grand tapis, il y a Malik, qui enchaîne les uchi-mata (ou quelque chose d'approchant). « En club, j'ai fait de la boxe et du karaté, mais tu peux pas toucher l'autre, c'est pour ça que je préfère le judo ou la lutte. » Puis il repart au combat. « Ouais, c'est notre matière préférée, le sport ! », s'enthousiasme Rida le grand. « Pour moi, y a aussi les maths et le dessin, mais le sport quand même c'est trop bien ! », tente de tempérer Mike-Frédéric. « Moi, j'aime tous les sports, à part l'acrosport, c'est un peu comme de la gym », précise l'autre Rida, le moins grand. « Moi, c'est la natation que je préfère, j'aime pas trop les autres sports », souffle Eva. Avant que Rida, le grand, ne reprenne la parole pendant une clé de bras à peu près maîtrisée : « C'est même le collège qui nous a donné envie d'aller à la piscine. » Juste récompense pour un objectif majeur du corps enseignant : « On multiplie les séances de piscine (3 x 8 séances) aussi parce que nous sommes dans un collège où, pour des raisons culturelles et/ou religieuses, les élèves n'ont pas forcément un grand accès à l'eau », explique Franck Terrin, l'œil toujours attentif sur ses élèves. Autre lieu, autre cours, autre classe tenus secrets à cause des entrechats de l'administration occulte. Quelques secondes à observer un cours de piscine avec des collégiens

de 4e / 3e suffisent pour se souvenir de la tannée que ce pouvait (aussi) être. Être en slip, même de bain, plonger la tête la première, braver les moqueries en tout genre, ou défier son angoisse de l'eau, tout cela remonte à la surface plus vite que le mannequin-test gisant désespérément au fond de la piscine depuis plus 20 minutes. Un cours souvent fait en apnée mais qui une fois maîtrisé offre de si grandes perspectives… « Le savoir-nager est essentiel, aussi socialement. On essaye de beaucoup travailler ça, mais il faut se battre contre les nombreuses « allergies » au chlore… » Qui n'a pas, un jour, demandé une dispense de natation à ses parents ? Qu'il lève le doigt, on ne le croira pas. Retour au collège Lamartine. À la fin du cours, les élèves disposent d'un temps de parole, ou plutôt d'échange. Ils peuvent débriefer la séance avec leur professeur, dire leurs doléances ou préciser leur compréhension des enchaînements. L'occasion aussi pour Franck Terrin de revenir sur les notions fondamentales véhiculées par le sport et qui trouve ici un écho plus fort qu'en cours d'allemand, par exemple. Puis, alors que tout le monde s'affaire à tout ranger, ils sont quelques-uns à récupérer leur carnet de liaison. « Certains 130

élèves sont suivis individuellement, avec des objectifs précis et des rendus à chaque séance, dans toutes les disciplines. Puis on fait un bilan hebdomadaire et collégial. C'est une des possibilités offertes par la réforme et qui permet une réflexion plus transversale. » L'occasion aussi de quelques encouragements, pour garder le lien entre l'élève et le collège, lien rudement mis à mal hors et entre les murs. Au collège, les cours d'EPS sont une belle occasion de (re)donner confiance à certains ados, de mettre en lumière leurs aptitudes. Une diagonale, une échappatoire, on peut l'envisager de mille façons du moment qu'il offre une ligne d'horizon. À suivre dans le prochain ZUT, l'épisode 3 du sport à l'école : Lycée je te hais. Merci au collège Alphonse de Lamartine et à son équipe administrative et enseignante pour nous avoir facilité la réalisation du reportage photographique qui accompagne cet article.


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Le + contemporain

Z UT Lifestyle Design

Quartz Design

Focus sur six showrooms déco fourmillant de nouveautés. Par Myriam Commot-Delon

Sous la houlette de Bertrand Klein, Quartz Design est l’enseigne design la plus rayonnante d’Alsace (Mulhouse, Colmar, Strasbourg) avec sa vingtaine de collaborateurs et des marques prestigieuses telles que Fritz Hansen, Foscarini, Flos, Alessi, Cassina, Knoll ou Vitra. Art Déco | Lampe (1) IC T1 High, design Michael Anastassiades, Flos. La palme | Fauteuil lounge (2) Beetle tapissé du tissu Mauritius de Pierre Frey, design Gamfratesi, Gubi. Sidérant | Meuble (3) en acrylique polie Eucalipto, design Antonio Citterio, B&B Italia.

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Ultra-réaliste | Tables basses (4) (existent aussi en version haute) en grès cérame effet marbre, noir ou blanc, Mutiplo, design Antonio Citterio, Kartell.

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Édition limitée | Chaise (5) Série 7 2017, disponible en couleurs merlot ou rose gold, Republic of Fritz Hansen. Mariage mixte | Tables d’appoint (6) Bell Side Table en verre coloré et laiton embouti, design Sebastien Herkner, Classicon

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Le + La boutique Kartell, l’autre enseigne strasbourgeoise de Bertrand Klein, qui jouxte le showroom.

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8, quai Saint-Jean www.quartz-design.fr

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Turquoise aquatique (réf : 2736-19) Rose poudré (réf : 2736-26) Vert feuillage (réf : 2737-18)

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Le + frenchy

Elastabil Cinna Ligne Roset

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Le QG du décorateur Richard Wendling ? Un loft fusion sur deux niveaux, regroupant son enseigne Elastabil – spécialisée en tapisserie d’ameublement – avec celles de Ligne Roset, Cinna et une poignée d’éditeurs complémentaires.

D’or | Liseuse (5) Brass, design Patrick Zulauf, Ligne Roset. Réédition | Le fauteuil (6) Archi de Pierre Paulin, Ligne Roset (1954). Le + Richard, entouré d’Isabelle, Brigitte et Émilien, vous accueille désormais aussi le lundi de 14 h à 19h. 8, quai Kellermann www.ligne-roset.com www.cinna.fr

Revival | Chez Sahco, on jette son dévolu sur le velours (1) Cuba pour rhabiller fauteuils ou canapés. Exquise esquisse | Canapé (2) Okura, design Eric Jourdan, et tables basses Cadence, design Amandine Chhor & Aïssa Logerot, Cinna.

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Faire salon | De Ronan & Erwan Bouroullec, on prend chez Samsung le téléviseur Serif (4), et chez Ligne Roset le canapé Ploum (3) qui se rhabille en 2017 d’un nouveau textile stretch et texturé, Moby, disponible en 9 nouveaux coloris. 5

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Le + global

197 Design Avec son regard transversal, l’architecte d’intérieur Ariel Unbekandt offre dans les 1 600 m2 de son showroom de Brumath un éventail complet des tendances et mouvances contemporaines. Son terrain de jeu ? Toutes les pièces de la maison, du dressing à l’aménagement d’une cuisine Valcucine, Team 7, Linea Quatro ou Noblessa. Sans fioritures | Cuisine (1) modulaire minimaliste réalisée avec le système Forma Mentis en PVC Free (matériau respectueux de l’environnement), design Gabriele Centazzo, Valcucine.

Polyvalent | Issu du système modulaire Self (bahuts simples ou double faces, tables de nuit, semainiers et compositions suspendues ou murales), buffet (2) mural en verre laqué (couleur à choisir parmi l’Ecolorsystem Rimadesio), design Giuseppe Bavuso, Rimadesio. Poésie nipponne | Table (3) à manger ou travailler Element, design Tokujin Yoshioka, Desalto Relooking | La chaise (4) S33 (1933) de Mart Stam, dans une version outdoor et toile Batyline®, design Miriam Püttner, Thonet. 197, avenue de Strasbourg Brumath www.197design.com

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Photographie : Christophe Urbain / Graphisme : Fabienne Benoit

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Le + architecturé

decoburo Geneviève Massot-Klintz et Lionel Klintz, un binôme incontournable en Alsace dans l’aménagement d’espaces professionnels et privés. Dans leur showroom privé de Zellenberg, ces férus d’architecture et de design reçoivent uniquement sur rendez-vous et représentent la prestigieuse marque suisse USM dans la région Grand Est. Modulaire | Chaise longue (1) Moon, en tissu 3D amovible et lavable, à associer pour former différentes compositions, design Damjan Ursic pour Lina Furniture. Son et lumière | Suspension (2) XXL (Ø 90 cm) Silenzio, à abat-jour en tissu Kvadrat et mousse de polyester recyclé thermoformée qui absorbe les sons et diffuse la lumière, Luceplan.

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Convivial | Table et bancs (4) S1092 et S1094 en bois massif et piétement en acier plat cintré. Le + Se faire livrer chez soi, et sous quinze jours, du mobilier USM (3) en cliquant sur l’e-shop decoburo Store. 4, le Schlossberg Zellenberg www.decoburo-store.com

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Le + créatif

Galerie & Studio Fou du Roi Le + Une nouvelle mise en scène (2), théâtralisée par les peintures Farrow & Ball (Skimming Stone, Off-Black et Studio Green) pour célébrer les vingt ans de la galerie.

Edith Wildy, Régis Vogel et Emmanuel Winninger : un trio plein d’esprit aux manettes d’un bureau d’étude spécialisé en aménagement d’espaces privés et publics et d’un showroom à leur image, gai, coloré et inspiré. C’est le repaire préféré des tribus contemporaines pour y dénicher un cadeau, un meuble Vitra ou un luminaire trendy.

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4, rue du Faisan www.fouduroi.eu

Lumineux | Lampe (1) Gras 303, DCW Éditions. Un futur classique | La collection (3) Kaari de Ronan & Erwan Bouroullec, Artek. Nouveaux objets de désir | Chez Vitra, la petite table d’appoint LTR (4) et son nouveau plateau en noyer ou chêne, les mobiles Plywood mobile (5) de Charles & Ray Eames, L’Oiseau (6) de Ronan & Erwan Bouroullec en céramique. Chez Artek, les cache-pots Riihitie (7) d’Aino Aalto et chez Please Wait to be Seated, l’applique modulable Planet Lamp (8), élément central de la très chic pâtisserie Gat’Ô, réalisée dernièrement par Edith.

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Photo Alexis Delon / Preview

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Le + matiériste

Forgiarini Avec ses trois showrooms joliment agencés, Forgiarini est l’entreprise alsacienne la plus affûtée pour parer murs et sols mais aussi pour aménager salles de bain ou terrasses, traquer des matériaux contemporains ou naturels, parler déco, éthique ou esthétique.

À mixer | Collection (3) Powder en grès cérame, disponibles en 5 couleurs et motifs hexagonaux ou mosaïques, Marazzi.

Un éditeur phare | Mutina et ses carrelages graphiques de designers stars. Numini (1) de Konstantin Grcic.

Une référence | Le fabricant Gigacer édite la gamme LCS1 Ceramics en grès cérame, basé sur la polychromie architecturale de Le Corbusier.

Trompe-l’œil | Extravagante, la collection (2) Uonuon du fabricant 14 Ora Italiana, un motif bois stylisé aux couleurs pop hyper saturées, disponible en 14 teintes.

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Architectural | Chez Aquamass, baignoire (5) Dip I-D, réalisée à partir de matériaux recyclés, design Michel Boucquillon.

Le + Les produits fabriqués en Alsace, signalés par la mention « Made in Elsass », comme le robinet (4) Nouvelle Vague chez Horus. 4, rue Transversale C Vendenheim www.forgiarini.net

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ZUT À TABLE La recette

Cocktail de gambas, foie gras et tajine de légumes Réalisation Anaïs Inizan Photo Henri Vogt

Aux abords de la rue d’Austerlitz se niche Le Gavroche, restaurant étoilé géré depuis 26 ans par Benoît Fuchs, aujourd’hui rejoint par son fils Alexis. Reliftée il y a trois ans, la décoration feutrée accompagne une cuisine saine et ambitieuse alliant saisonnalité et terroir. Le Gavroche 4, rue Klein 03 88 36 82 89

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→ Pour 6 pers.

Ingrédients • 6 gambas fraîches • 3 belles tranches de foie gras cru TAJINE 3 carottes, 2 navets, 20 g de gingembre frais, une gousse d’ail, sel, poivre TOPPING radis rose, radis noir, herbes fraîches de saison BOUILLON crevettes grises crues, feuilles de citronnier séchées (en magasin asiatique), sauce soja, sel, poivre

Réalisation Laver et éplucher les légumes, le gingembre et l’ail et les émincer finement. Faire revenir le tout dans l’huile d’olive sans coloration pour conserver le croquant. — Bouillon Recouvrir les crevettes d’eau dans une petite marmite, porter à ébullition et ajouter la sauce soja (50 cl de sauce pour 1 l d’eau), ajouter quelques feuilles de citronnier et laisser infuser 1/4 d’heure. — Foie gras et gambas Pour cuisiner les gambas crues, il faut commencer par les décortiquer. Cela se fait de la même façon que pour une crevette rose : on commence par la queue, puis la tête, les pâtes et enfin la carapace. Ne pas oublier d’enlever le boyau en incisant la gambas dans le sens de la longueur.

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Avant la cuisson, elle ont une couleur grise translucide. Dès qu’on les met en cuisson, elles prendront leur couleur pourpre caractéristique. Saisir vivement (mais sans cuire) les foies gras puis les gambas à l’huile d’olive, saler, poivrer. — Dressage (si possible dans un bol transparent) Disposer le tajine dans le fond du bol. Détailler le foie gras et les gambas en cubes. Disposer joliment les cubes au-dessus ainsi que le radis rose et le radis noir (cru et coupé en fines rondelles). Ajouter quelques herbes fraîches (ici du cerfeuil).

Service Verser le bouillon chaud dans le bol, le bouillon termine la cuisson du foie gras et des gambas.

Les astuces du chef —— Pour le tajine, ne pas hésiter à remplacer les légumes par d’autres légumes de saison. —— On peut également remplacer les gambas et le foie gras par des Saint-Jacques fraîches émincées en carpaccio. —— Les radis peuvent être coupés à l’avance et conservés dans de l’eau avec des glaçons pour maintenir leur croquant.


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Fermes de Marthe Keren à Fessenheim & Jean-Michel Obrecht à Handschuheim TRUITES

Sources du Heimbach à Wingen VIANDE DE BOUCHERIECHARCUTERIE

Christine Spiesser à Holtzheim FROMAGE

Antony à Vieux-Ferrette

Mer -> dim | midi & soir — Menu midi : 13,50 € + 17,50 € — Menu unique soirs et week-end : 29 € — Accord vins ou bières : 15 € Le Comptoir à manger 10, petite rue des Dentelles www.comptoiramanger.com

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ZUT À TABLE Le portrait

La Jeune France ! Par Juliette Comte Photos Sandro Weltin

B

érengère Pellissard est originaire de Besançon. Petite, elle aimait les grandes tablées et l’ambiance en cuisine : un monde de femmes et de petits secrets… À 15 ans, elle décide d’intégrer un cursus gastronomique. Dix ans plus tard, Bérengère a fait du chemin. Des étoilés : L’Auberge de l’Ill, Régis et Jacques Marcon en Ardèche, Le Manoir aux Quat’saisons en Angleterre. Globe-trotteuse et curieuse, elle a tenté l’aventure au Canada et en Australie. Le déclic, c’est d’ailleurs en Australie qu’elle l’a eu. Elle y réalise qu’elle peut se libérer, déroger aux règles et créer de manière instinctive ! De retour, à Strasbourg, elle rencontre Carole. Et ça « matche » ! Carole Eckert, Alsacienne et franchement autodidacte, a toujours aimé être au service de la cuisine. Petite, elle jouait déjà à la serveuse, et au sommelier en herbe ! Elle suit des études générales… mais ça ne lui parle guère. Elle file alors à Londres, et officie au Little French Restaurant en plein South Kensington ! Retour à Strasbourg : La Corde à Linge et La Hache. Ensuite, vient Bruxelles. Un nouvel univers s’offre à elle. Avec sa dégaine rock, ses dreadlocks et ses tattoos, on lui propose un

Situé petite rue des Dentelles, Le Comptoir à manger est loin de simplement s’ajouter à la liste déjà bien fournie des restaurants de la Petite France. Cet établissement, ouvert par Bérengère Pellissard et Carole Eckert, pratique le menu unique (à se damner !) et est devenu un incontournable sur la eat-liste de Zut. Un coup de cœur !

poste à La Buvette, restaurant étoilé. Une clientèle branchée et arty qui s’affranchit des codes. Elle peut être comme elle est. Mais Carole aime Strasbourg, alors retour ! Elle s’éclate à la Vince’Stub. Elle ne le sait pas encore, mais ce sera bientôt son restaurant ! En 2015, elle rencontre Bérengère. À deux, elles vivent et sillonnent les bonnes tables, car bien manger, c’est leur passion ! Un coup de fil déterminant : Vincent de la Vince’stub vend son restaurant. Audacieuses et courageuses, elles se lancent dans l’aventure. Le 27 janvier 2017 ouvre Le Comptoir à manger, et quel succès ! L’idée est de proposer une cuisine libre et instinctive, à base de produits locaux. Profiter de la petitesse du lieu (seulement 20 couverts, en mode collé-serré), pour une ambiance cosy et conviviale. Proposer un menu unique, midi et soir. Et jouer l’accessibilité prix, pour plus de plaisir. Le duo se répartit les tâches avec brio. La cuisine de Bérengère, à son top, sans filtre depuis la cuisine ouverte, a ce qu’il faut pour vous mettre sur le grill de l’inattendu. Et sur le grill, justement, elle twiste avec brio ses produits, pour toujours plus de caractère. Elle n’utilise ni poivre, ni épices, mais des herbes aromatiques. Elle aime les fumages – comme son mentor, Florent 143

Ladeyn, de l’auberge du Vert Mont – et nous a conquis avec ses carottes et la hollandaise au beurre fumé. Elle ne se dit pas pâtissière, mais enchante les tablées avec ses desserts exquis : toujours une note acide, un peu sucrée mais pas trop, une glace maison, et du croquant… comme une panna cotta infusion de sauge, sorbet pomme et sablés au beurre. Un délice ! Carole, toujours de bonne humeur, accueille et décline avec précision, mais à la cool, un menu en 5 temps et suggère des accords vins ou bières qui tombent à pic. Exclusivement des vins nature, choisis pour leur structure et leur justesse, fournis par Jean Walch d’Au fil du vin libre. Des bières locales et artisanales, comme celle de la toute jeune micro-brasserie 3 Mâts, à Strasbourg. On l’aura vite compris : du haut de leur vingtaine, Bérangère et Carole assurent la relève ! En seulement quelques mois, Le Comptoir à Manger s’est imposé comme une adresse feel good : nature, terroir, simple et actuel. Réservation vivement conseillée !


ZUT À TABLE Le reportage

Local à domicile Par Cécile Becker Photos Christophe Urbain

Adossé à la production de L’Îlot de la Meinau, Christophe Moegling propose avec Au petit marché d’Alsace un maraîchage local livré à domicile et chez certains restaurateurs. Reportage.

E

n longeant la route de la Fédération, on a beau lorgner à droite, à gauche : aucun indice ne témoigne de la présence d’une ferme urbaine, juste une succession de murs gris où vient résonner le tintamarre des voitures. Quand soudain, apparaît sur notre droite un panneau puis une succession de serres, nous y voilà : L’Îlot de la Meinau. 11 hectares de terres, 6 000 m2 sous serres, 40 variétés de fruits et légumes cultivés et préparés sur place dans le respect de l’environnement (agriculture raisonnée) et du personnel qui y travaille. Une boutique, des partenariats avec des producteurs environnants pour les produits laitiers, les jus de fruits et la viande, un système de paniers à récupérer en drive ; le tout pensé par Geoffroy Andna, Jean-Nicolas et Daniel Hoerlé. Ami des trois agriculteurs, Christophe Moegling a développé Au petit marché d’Alsace, un service qui permet aux professionnels et particuliers de se faire livrer les productions de L’Îlot, directement chez eux. « Je travaillais auparavant dans la logistique autour de produits alimentaires pour le compte de sociétés de transports allemandes, raconte-t-il. J’avais envie de revenir au produit, de pouvoir toucher la marchandise et de participer au commerce de proximité. » Dans la boutique, et aidé par le personnel, le voilà finalisant les dernières commandes à livrer ce matin aux restaurants du centreville, avant de nous faire visiter l’exploitation – probablement la seule offrant une vue si majestueuse sur la cathédrale. S’il ne fait « que » livrer les produits de L’Îlot, il connaît sur le bout des doigts l’agenda des

cultures et les produits qu’il vend. Là, il nous parlera de la mâche cueillie sous nos yeux et livrée quasiment dans l’heure au restaurant Chez Yvonne, plus loin des asperges récoltées dès le mois d’avril et du goût inimitable des tomates en été. Dès le début, Christophe Moegling a fait le choix de livrer en Citiz : « Je voulais rester dans un circuit totalement responsable et faire en sorte que mon activité soit moins génératrice d’empreinte carbone. L’autopartage me paraissait la bonne solution. Les avantages ? On adapte la voiture au chargement – même si finalement, j’utilise quasiment toujours la même –, et à la fin du mois, on a une facture globale très précise. Quand on gère une entreprise, ce genre de détail a son importance. » En bon gestionnaire, il nous confiera plus tard : « Sur 10 000 kilomètres par an et en comptant l’amortissement d’un véhicule, l’assurance, l’entretien, l’essence, la location d’un garage, on fait une économie d’environ 100 € par mois… » Christophe Moegling y trouve son compte et le consommateur aussi : « Là, on est vraiment sur du circuit court puisqu’on livre dans un rayon de 7 kilomètres maximum. C’est même du porte-à-porte, sans intermédiaire, sans revendeur. Les clients bénéficient du tarif producteur augmenté de 2,50 € pour le service de livraison. » Du mardi au vendredi, notre livreur est sur la route : le matin pour assurer les commandes des restaurants, le soir et le samedi matin pour les particuliers. Nous l’accompagnons pour sa tournée de livraison aux restaurants : « Ces restaurants jouent le jeu, on a lié de vraies relations avec eux. Beaucoup nous consultent avant d’élaborer leurs cartes. » Bien plus qu’un livreur, Christophe Moegling est un partenaire, ce que l’on constate en arrivant Chez Yvonne, aux trois 144

enseignes Pur etc., et à la Solidarité. En théorie et en fonction des quantités, un allerretour suffit à honorer ses commandes, en pratique, il arrive – comme ce matinlà – que Christophe Moegling, se rendant compte d’une erreur, revienne au point de départ pour se ravitailler. Son organisation est relativement flexible mais tout de même suspendue à l’autorisation d’accès au centre-ville pour les livraisons, facilitées jusqu’à 11h. S’il connaît Strasbourg comme sa poche, à le suivre Grand'Rue pour livrer carottes et pommes chez Pur etc. (elles serviront à concocter des jus frais, les plats étant préparés en laboratoire avec les produits de L’Îlot), on comprend très vite à quel point cette contrainte peut être génératrice de stress. Lui, garde son calme : « Les livreurs sont tous pressés, mais ça ne sert à rien de s’énerver. Je prends toujours le temps. » Impliqué dans le commerce local, Christophe Moegling se place néanmoins, par ses attitudes, ses choix et son discours engagé, en dehors d’un système obnubilé par le profit et la rationalisation. Il envisage, dans un futur proche, de livrer fruits et légumes en bateau. Affaire à suivre… -> À lire également : Circuler autrement,

construire en semble, consommer mieux, un hors-série Zut en partenariat avec Citiz Disponible à La Vitrine Zut, 14, rue Sainte-Hélène et chez Citiz 5, rue Saint-Michel.


Ils lui font confiance… (… et sur la base de ce choix responsable, on leur fait confiance aussi.) • Le Crocodile • 1741 • Pur etc. • Chez Yvonne • La Solidarité • La Particule • Les 2 Gourmandes • Umami • Café Berlin • La Hache • Le Caillou • Doo • En voiture Simone • Le Jardin de l’Orangerie…

L’Îlot de la Meinau 36, route de la Fédération www.lilotdelameinau.fr Au petit marché d’Alsace www.aupetitmarchealsace.fr

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ZUT À TABLE

Pâtisserie Gat’Ô 55, avenue des Vosges 03 90 41 73 78 Par Alice Herry Photo Henri Vogt

Pâtisserie Gat’Ô

Lun -> jeu | 8h-19h Ven | 8h-17h — Dim | 8h-13h

Les lieux

S

arah Abitan a tourné une page de sa vie, celle d’artiste peintre, pour en écrire une nouvelle, plus goûtue, plus gourmande mais tout autant créative. Gat’Ô voit le jour en décembre dernier, née d’une énorme frustration. Sarah Abitan adore la pâtisserie française, pourtant elle souffre d’une intolérance au lactose. Un paradoxe qui va pousser la jeune chef à mettre son tablier. Elle propose désormais pâtisseries, macarons et confiseries garantis sans lactose. Avoir le goût juste et précis, la bonne texture, la bonne saveur et le bon visuel, c’est le challenge qu’elle se lance tous les matins en passant derrière les fourneaux. Dès lors, les clients, fidèles et mixtes (intolérants ou non), se pressent pour déguster ses merveilles gustatives mais aussi pour s’inscrire dans une démarche « healthy » : les produits sont moins caloriques et plus

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légers. Le choix des matières premières est également méticuleux ; le chocolat provient de la Chocolaterie du Château à Krautwiller. Dans un cadre sobre et chic, on retrouve les classiques de la pâtisserie que la cheffe sait aussi réinventer et revisiter, version Pimp my Paris-Brest. Sarah Abitan confectionne des mélanges inédits ; le « Nana Môusse Cocô », le « Rôyal » et la tarte au citron sont les best-sellers de la boutique. « Ôbsession » est sa dernière création : un ultra moelleux au chocolat, avec un croustillant praliné, enrobé de chocolat noir, parsemé de cacahuètes et recouvert d’une ganache et mousse chocolat. Ô que c’est bon (et beau) !


www.le-banquet.com

Rhétorique raffinée

de plats bistronomiques à Strasbourg

Le Banquet des Sophistes 5, rue d'austerlitz, 67000 Strasbourg

nt m u s aa ß p e n s ’a a ch t S ie n c e L a s ce n s ch a ft m W is s

03 88 68 59 67


ZUT À TABLE

Les P’tites Cocottes 20, place du Marché Gayot 03 88 24 58 33

Mar -> sam | midi et soir (ouvert le dimanche soir en été)

Par Alice Herry Photo Henri Vogt

Les P’tites Cocottes

Plat du jour -> 9,50 € Suggestions -> 11,50 -> 17 €

Les lieux

J

ean-Luc Haessig, habitué du milieu, est le gérant du nouveau restaurant les P’tites Cocottes, ouvert en novembre dernier. Il s’est lancé dans l’aventure avec sa fille Cécilia et deux cuisiniers, Kévin et Emmanuel. L’idée : partager des plats cuisinés dans des cocottes Staub en fonte (dédicace à l’inventeur Francis Staub, Colmarien atypique). Et dans ces P’tites Cocottes, on retrouve une cuisine généreuse et familiale, faite maison, à la bonne franquette, qui rappelle les saveurs d’antan. La décoration plonge les convives dans une ambiance cosy et rétro très 50’s, sur fond de musique 148

jazzy, où l’on déguste des plats mijotés avec des produits frais. Du chou braisé au raifort et petits légumes, de la carbonade flamande (bœuf mijoté dans la bière), des pièces de viande mais aussi un florilège de galettes de pomme de terre, de tartines gourmandes et de salades fraîches et croustillantes. Les végétariens y trouvent également refuge, avec une tartine aux légumes grillés sauce pesto rosso et scamorza ou encore un concassé de tomates au basilic façon bruschetta. Cette adresse risque bien de devenir incontournable, notamment durant la belle saison ; sa terrasse à l’ombre promet des festins à partager en famille ou entre amis.


Femme / Homme

deàYoga Club deClub Yoga Strasbourg

UN SAVOIR-FAIRE D’EXCEPTION

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ZUT À TABLE

6, place des Orphelins 03 88 16 07 61 Par Alice Herry Photo Henri Vogt

L'usine

Plat du jour (mar -> ven) 9,90 € Carte 11,90 -> 18,90 € Tartes flambées 8,90 -> 14,50 € Mar -> sam | midi et soir

Les lieux

M

arie Villien, ancienne cheffe de projet dans la communication design, et Umut Sari, habitué des affaires dans le quartier de la Krutenau – propriétaire de l’épicerie Sari et du café Berlin – ont ouvert le 6 janvier dernier les portes de l’Usine. Dans un décor industriel et une ambiance manufacturée, les convives dégustent petits plats faits maison et tartes flambées. Le restaurant, équipé d’un bar et d’une stammtisch, propose une petite carte de plats de saison aux produits frais. L’enseigne travaille avec des producteurs locaux, comme la ferme de la Bouille située à Sainte-Croix-auxMines pour la viande, et différentes AMAP de la région pour les fruits et légumes. La spécialité de l’Usine reste la tarte flambée,

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mais les différents plats qui complètent la carte ont séduit les papilles attablées à ce joli réfectoire (usine oblige). Charlotte, la cheffe, mitonne des classiques comme le burger (avec ketchup aux betteraves) ou l’escalope de veau sauce crème champignon qu’elle se plaît à revisiter. Au menu également, la tarte flambée version « Cecina de Léon » au bœuf séché, à la roquette et au parmesan et des cuisses de grenouilles sautées au beurre de coriandre, à l’ail et au citron. L’originalité dépasse les plats : la cuisine ouverte permet aux gourmands de saliver d’avance. Un cadre moderne et chaleureux pour amoureux de la flammekueche mais pas que !



ZUT À TABLE Brèves de comptoir

L’actu à boire et à manger Coffee & Bike Allier deux plaisirs quotidiens, c’est le pari du premier café-vélo de Strasbourg. Bar et atelier au rez-de-chaussée, salle à l’étage où s’installer confortablement et observer les mécanos à l’œuvre à travers un sol de verre : comme dans des lieux similaires à La Haye ou Londres, on peut faire réparer son vélo sans rendez-vous, acheter des pièces ou des vélos (neufs ou d’occasion) et même en louer. Nos mécanos sont aussi des amateurs de café, formés par les baristas de la célèbre maison Lomi à Paris. À venir : une belle terrasse où s’attabler près de sa monture. (A.M.)

Le Maquis 10, place d’Austerlitz Facebook : Le Maquis Photo : Christophe Urbain

Citadin carnivore Bonne nouvelle pour tous les carnivores : alors que les boucheries en centre-ville se font denrée rare, le traiteur Beyer vient d’ouvrir un magasin place Saint-Étienne. Le coin boucherie propose ce qui se fait de mieux en viandes françaises, dont l’origine est assurée et contrôlée, ainsi qu’une sélection de charcuterie bien de chez nous. Pour ceux qui n’ont pas la fibre cuisinière, le coin traiteur propose un menu différent chaque semaine et une spécialité par jour. Langue de bœuf sauce madère, steak de veau et pommes rissolées : tout est garanti fait maison pour pouvoir profiter, chez soi, du savoir-faire de l’artisan ! (P.K.) Photo : Henri Vogt

Traiteur Beyer 14, place Saint-Étienne www.boucherie-beyer.fr

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Les P’tites Cocottes RESTAURANT - BRASSERIE - CAFÉ

Les P’tites Cocottes 20, place du Marché Gayot - 67000 Strasbourg - 03 88 24 58 33

55, avenue des Vosges - 03 90 41 73 78


ZUT À TABLE Brèves de comptoir

L’actu à boire et à manger Goûteurs en herbe Les jeudis soir, le restaurant bistronomique Chez nous, qui travaille des produits frais et locaux, voire des légumes cultivés par les membres de l’équipe (!), invite ses clients à goûter de nouvelles recettes. Travaillés en fonction des produits trouvés au marché, les plats seront ajoutés au menu de la semaine suivante, tels quels ou revus selon les retours des goûteurs ! (P.K.) Chez Nous 361, route de la Wantzenau www.cheznousstrasbourg.com

Chaleureux festin

Envie de simplicité

Photos : Henri Vogt

Photo : Henri Vogt

Spécialité : poulet rôti ! Avec sa rôtissoire au milieu de la salle, La Petite Cantoche fait saliver les affamés qui attendent de déguster les bons poulets fermiers d’Alsace en les regardant cuire dans leur marinade. Au menu également, des burgers, des viandes accompagnées de frites ou d’une ratatouille faite maison. La déco, refaite récemment par les designers du Studio Petit Martin, invite le client à passer un moment chaleureux qui sent bon le dimanche en famille.

La réouverture du Banquet des Sophistes, c’est pour bientôt ! Courant avril, le restaurant qui allie décontraction du service et création gastronomique accueillera à nouveau les affamés en quête de recettes du monde entier préparées à base de produits frais et de saison. La carte du soir change tous les mois, une bonne raison pour s’y rendre régulièrement ! (P.K.)

(P.K.)

Le Banquet des Sophistes 5, rue d’Austerlitz www.le-banquet.com

La Petite Cantoche 23, rue du Fossé des Treize Facebook : Petite Cantoche

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17 Rue Déserte - STRASBOURG - 03 88 24 98 40


Sélections Lifestyle

DESIGN

Le choix de l’expertise Nous les connaissions sous le nom d’AMConception, le cabinet de maîtrise d’œuvre est devenu AMC. Derrière ce changement de marque, il faut y lire un vrai développement : l’équipe s’est renforcée avec la même volonté d’accompagner le client dans ses choix, qu’il s’agisse de construire une

maison sur-mesure, de valoriser un patrimoine par la rénovation ou d’agencer un espace professionnel. Et même de vendre son bien immobilier dans les meilleures conditions. Cette offre globale distingue AMC aujourd’hui, avec l’assise d’une marque en train de se repositionner sur le marché

vers le haut de gamme. D’où le lancement d’un nouveau site très fonctionnel, vitrine de choix à des activités en pleine expansion. (E.A.) AMC 21, rue de l’Europe, à Schiltigheim 03 88 28 10 23 www.amc-habitat.com 156


TENNIS

Ô Caroline

Illustration : David Soyeur

Elle a enchanté le public lors de l’édition précédente, en remportant le trophée pour sa première participation aux Internationaux de Strasbourg. Son plaisir était manifeste, le nôtre aussi, forcément. Caroline Garcia revient défendre son titre. L’occasion pour la numéro 2 française (23e au classement WTA) de remporter son 5e titre WTA et de se préparer au mieux pour Roland-Garros. (E.A.)

Internationaux de Strasbourg 19 --> 27.05 www.internationaux-strasbourg.fr

FESTIVAL

PAS UNE RIDE !

Strasbourg vibrera au rythme de la 12e édition du NL Contest by Caisse d’Épargne. Le temps d’un week-end, ce RDV incontournable des cultures urbaines réunira les meilleurs riders internationaux pour des prestations fulgurantes. Au programme : contest international de roller, skate, BMX, trottinette (sic), tournoi de streetball, battle de breakdance, graff ’, DJ… Un OFF se déploiera à partir du 4 mai avec expos, tournois, soirées et concerts. En vedette américaine : le rappeur légendaire Pharoahe Monch ! (N.M.) NL Contest by Caisse d'Épargne 19 --> 21.05 www.nlcontest.com

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Europa Park n’en finit pas de se réinventer et de développer ses activités. Pour toucher des publics toujours plus diversifiés, la société multiplie soirées à thèmes, spectacles, animations et temps forts culinaires. Pour la 2e année, la soirée réservée aux adultes Night.Beat.Angels propose un savant mélange de show sexy mais sophistiqué et de clubbing débridé. Des performances impressionnantes, des beats hypnotiques, des bulles et une ambiance envoûtante jusqu’au bout de la nuit : le mix parfait pour une soirée entre amis inoubliable. (S.D.)

ÉVÉNEMENT

Gimme the night

Illustration : Laurence Bentz

Night.Beat.Angels Clubbing spectacle --> 24.06 Europa Park www.night-beat-angels.com

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DÉCO

Prendre des couleurs

Le retour des beaux jours vous anime d’une bougeotte décorative et d’une irrépressible envie de tout repeindre chez vous ? Le showroom de la marque so british Farrow & Ball est le lieu rêvé pour assouvir votre désir de changement. L’occasion de faire connaissance avec Sandrine Marchal et ses collaboratrices, qui vous présenteront les différentes finitions de leurs peintures écofriendly et des papiers peints artisanaux aux motifs exclusifs. Pour ne pas se perdre dans leur nuancier de 132 couleurs, faire appel à leur service de conseil couleur à domicile peut s’avérer précieux ! Après une prise de rendezvous, vous recevrez la visite de leur experte en colorimétrie, Bérénice Wroza, qui évaluera l’espace, les sources d’éclairage et l’architecture de votre pièce. Un compte-rendu détaillera les recommandations de couleurs, de finitions et de papier peint éventuel pour chaque pièce. (M.C.D.) 160

Le coût | 200 € de l’heure (comprenant un bon cadeau de 60 € à valoir sur vos achats de peinture et papier peint Farrow & Ball). Le jeu Zut | Une Colour talk offerte ! Farrow & Ball invite quinze de nos lecteurs à une consultation couleur qui se déroulera le 31 mai dans le showroom strasbourgeois. --> Pour participer au jeu, RDV sur notre site www.zut-magazine.com Farrow & Ball 1, rue de la Nuée Bleue eu.farrow-ball.com


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Ouvert tous les après-midis lundi -> vendredi | 14h - 18h La Vitrine 14, rue Sainte-Hélène Strasbourg +33 (0)3 69 74 89 60


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