Culture Tendances Lifestyle City magazine Gratuit
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Strasbourg Printemps 2018
GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG 34 RUE DU 22 NOVEMBRE – TÉL. : 03 88 15 23 00 DU LUNDI AU SAMEDI DE 9H30 À 20H 44 GL 552 116 329 RCS PARIS - PHOTO RETOUCHÉE
Prochains numéros Zut Lorraine/Luxembourg—21 Avril 2018
Zut Haguenau—3 Mai 2018
Zut Hors-série L'Industrie Magnifique Mai 2018
Zut Oberrhein—7 Mai 2018
Zut Strasbourg—38 Juin 2018
Zut team
Contri— buteurs
contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com
Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Emmanuel Abela Sylvia Dubost Secrétaire de rédaction Cécile Becker Directeur artistique Hugues François
Commercialisation & développement Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Caroline Lévy +33 (0)6 24 70 62 94 Philippe Schweyer +33 (0)6 22 44 68 67 Alexandre Zebdi +33 (0)6 48 14 30 86
Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Marie Bohner, Myriam Commot-Delon, Juliette Comte, Sylvia Dubost, Jean HansMaennel, Anaïs Inizan, Caroline Lévy, Marie Marchal, Mylène Mistre-Schaal, Philippe Schweyer, Romain Sublon, Alexandre Zebdi Stylistes Myriam Commot-Delon Anaïs Inizan Caroline Lévy Photographes Pascal Bastien, Klara Beck, Alexis Delon / Preview, Hugues François, Benoît Linder, Christophe Urbain, Henri Vogt
Design graphique Hugues François Clémence Viardot
Illustrateurs Laurence Bentz Laurène Boglio Laetitia Gorsy
Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon
Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview
Responsable promotion & partenariats Caroline Lévy
Modèle Sinara Barbosa / Up Models www.dmg-paris.com
Chargée de projets & développement Léonor Anstett
Coiffure Alexandre Lesmes / Avila
Stagiaire graphisme Mylène Fritsch
Make-up et manucure Maili Nguyen / Avila
Stagiaire communication & rédaction Honorine Peter Stagiaires rédaction Lisa Laroche Marie Dequéant
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Ce magazine trimestriel est édité par chicmedias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 S.à.R.L. au capital de 37 024 euros Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : avril 2018 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789
Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau 67000 Strasbourg Abonnements abonnement@chicmedias.com
Crédits couverture Chemise, pantalon, sac et baskets, Balenciaga chez Ultima.
Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Sinara Barbosa www.dmg-paris.com Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Lieu Usine Junkers à Strasbourg Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview.fr
— JOAILLERIE ÉQUESTRE SUBTILEMENT INSPIRÉE —
FA B R I C AT I O N A R T I S A N A L E F R A N Ç A I S E É C O - C O N S C I E N T E
COLLECTION LES PIONS BOUTIQUE EN LIGNE
W W W. G A L L A U D -J O A I L L I E R . C O M
10 ÉDITORIAL 12 TU VIENS DE STRAS,
TOI ?
#6 : Greg et Lio
14 LES DESSOUS DE TABLE
Avec Pascale Richter, architecte, & Anne Mistler, Directrice Régionale des Affaires Culturelles
18 STRASBOURG VU PAR Michel Bedez Guillaume Lohr Delphine Courtay KS Groupe Pascale Rismondo Le frigo solidaire
30 L’ENTRETIEN
Michel Deneken Le Président de l’Université de Strasbourg affirme que l’excellence doit être l’affaire de tous les citoyens. Le point sur ses actions.
34 SPORT
Hors les clubs #3 Avec les séniors, à l’EHPAD, rien n’est impossible !
41 — Culture 42 ARTS
L’Industrie Magnifique 25 œuvres sur les places de Strasbourg, pour recréer du lien entre l'art et l'industrie.
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ARTS
Cabinet des estampes Plongée dans les collections protéiformes du presque secret Cabinet des estampes.
50 ÉDITION
La Dernière Goutte La maison strasbourgeoise célèbre dix années de littérature qui claque et qui fuse. 6
52 ARCHITECTURE
L’abri d’urgence Une architecture minimum ? Un workshop pour des questions cruciales, à l’Ensas.
54 NEUE VAGUE
Longevity Music School STRAS-S.P.H.E.R.E
58 INSTANT FLASH Chaton Arundhati Roy Juliette Armanet Marina Hands
66 PANIER CULTURE 68 SÉLECTIONS Les sélections de la rédaction
Concept store
Visuel : Tagliatore
Les essentiels du style, fabriquĂŠs en France et en Europe avec soin pour homme et femme (new)
4, rue du FossĂŠ des Tailleurs 67000 Strasbourg 03 90 22 37 69 www.revenge-hom.com
75 — Tendances 76 L A SÉRIE MODE
Blancs immaculés et couleurs saturées, à l’usine Junkers.
88 U P TO DATE L’allure de saison, pour elle & lui.
128 Z UT À TABLE
La recette Tournedos de lotte au lard fermier par Terroir & Co.
130 Z UT À TABLE Les news
132 Z UT À TABLE
Le reportage Les jardins de Gaïa : des thés bio et équitables.
134 Z UT À TABLE
90 T EST ADN
La marque Chloé.
92 Z UT LOVES PRINTEMPS Le mariage de l’année, et une tenue à gagner.
94 R EPORTAGE
Précision et constance à l’école de maquillage Candice Mack.
96 U RBAN STYLES
Les ados les plus lookés de Strasbourg.
98 S ÉLECTIONS Les sélections de la rédaction
Le produit La knack.
136 Z UT À TABLE
Un chef, son fournisseur Les filles du Comptoir à manger nous emmènent chez Marthe.
138 Z UT À TABLE
Zut X Manolya Coffee La boisson de la saison.
140 S ÉLECTIONS Les sélections de la rédaction
146 A U BON PARFUM
Les parfums cultes : Youth Dew
105 — Lifestyle 106 D ESIGN
Toutes nos envies de saison.
118 B USINESS
Le marché de la déco, vu par Atoo Design.
120 Z UT À TABLE
Les nouveaux lieux Surtout, Alma, Abyssinia, Le resto d’Antoine, La Rizière, Mon pote Jack, Bloom.
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Une nouvelle histoire… Alberto Biani Aspesi Closed Herno Momomi Paul Smith Piazza Sempione Sprung Frères Vanessa Seward Jean’s
Photo : Alber to Biani
Armani Closed Notify Trussardi
14, quai des Bateliers - Strasbourg 03 88 35 28 85
Z UT Édito
Paul Auster et moi Par Philippe Schweyer
J’étais en train de rêvasser allongé sur le canapé quand mon téléphone a sonné. On était déjà mi-mars et je n’avais toujours pas rendu mon édito. Je m’attendais à passer un sale quart d’heure. – Salut Phil. Tu sais pourquoi je t’appelle ? – Je pensais justement m’y mettre… – Phil, t’as déjà oublié tes bonnes résolutions ? – J’ai promis de respecter les délais et aussi de me renouveler, sinon nos lecteurs vont finir par se lasser de mes salades… – T’as intérêt et évite de te moquer de la concurrence. – Ah bon ?
– Essaye plutôt d’élever le débat. – Tu veux que je parle de ce qui se passe en Syrie ? – Pas la peine de plomber l’ambiance. On sait bien ce qui se passe en Syrie. C’est une tragédie, mais t’y peux rien. – Peut-être que ça serait bien de se mobiliser. – Phil, je suis d’accord avec toi. Moi aussi ça me bouffe, mais on ne peut rien faire… Tout ça nous dépasse. – Dommage. Je pensais que justement, ça servait aussi à ça de faire un magazine. – Parle plutôt de ce que tu connais. – Tu veux que je parle de mode ? – Non, parle de ce que tu connais. Je ne connaissais rien à rien, mais j’étais le seul à mesurer l’étendue de mon ignorance. – Tu veux que je parle de moi ? – Mince Phil, y a pas que toi au monde. On s’en fiche de toi ! – Et si je parlais de Macron ? – Pas de politique ! Le patron ne veut pas se mouiller. – Et Bertrand Cantat, je peux ? – T’es fou, trop clivant. Essaye d’être rassembleur. J’étais en plein brouillard. Je ne savais vraiment pas quoi écrire. – Tu veux que je parle du printemps qui arrive enfin, des jolies femmes qui boivent des drinks en terrasse ? – Ok si tu n’as pas d’autre idée, mais j’ai le sentiment que tu fais ça chaque année. C’était vrai que je commençais à me répéter. Il me restait quelques jours pour trouver une idée. Je suis sorti boire un verre pour réfléchir. À peine installé en terrasse, j’ai commencé à observer les 10
gens autour de moi. Une femme qui ressemblait vaguement à Monica Vitti dans L’Éclipse lisait un très gros livre. J’ai deviné sans trop d’efforts que c’était le dernier Paul Auster. Le sosie de Monica tournait les pages délicatement sans se préoccuper de ce qui se passait autour d’elle. J’aurais tout donné pour écrire un roman aussi gros, mais je manquais terriblement de souffle. Après quelques minutes d’hésitation, je me suis décidé à interrompre sa lecture : – J’aimerais écrire comme Paul Auster pour être aimé par une femme comme vous. – Il commence à se faire vieux… – Je ne suis plus tout jeune non plus… – Vous êtes dans la force de l’âge. – Ah bon ? – Et puis, vous êtes si spirituel… Chaque fois que je tombe sur Zut, je me demande comment vous faites pour vous renouveler avec tant de facilité. – Vous lisez mes bêtises dans Zut ? – Ça fait des années que je dévore tout ce que vous écrivez. Vous comprenez si bien les femmes… – J’ai du mal à vous croire… – Dommage que vous ayez déjà une histoire avec Kate Moss. – Ah oui, dommage… – Qu’est-ce que vous allez inventer dans le prochain numéro ?
Bagues
Lasso
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Éric Humbert | 46 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg | tél. 03 88 32 43 05 | info@eric-humbert.com | www.eric-humbert.com
Chronique
Photo : Chris Sauders
№ 07
Tu viens de Stras toi ? GREG ET LIO Par Caroline Lévy
C’est qui, eux ? Faiseurs d’images et nouvelles fi gures incontournables du clip vidéo, Gregory Ohrel et Lionel Hirlé enchaînent les récompenses et nominations. Strasbourgeois d’origine et réalisateurs de pubs, ils ont notamment signé Basique, le clip coup de poing du rappeur Orelsan, récompensé par une Victoire de la Musique. Nommés au Grammy Awards pour Makeba de Jain, ils baladent leur caméra aux quatre coins de monde. Strasbourg, une terre d’origine et d’inspiration ? Leur parcours strasbourgeois Greg : « Élève au lycée Marie Curie, j’ai poursuivi par un Deug d’Anglais option cinéma, avant de partir à Paris vers l’âge de 20 ans. »
Lio : « Une fois le bac obtenu au Gymnase Jean Sturm, je suis parti à la Capitale faire mes études. » Leur lien « Bizarrement, nos chemins ne se sont pas croisés ici ! On s’est rencontré une fois étudiants à Paris, sur les bancs de l’ESRA [École supérieure de réalisation audiovisuelle, ndlr]. C’est un élève qui nous a présenté parce que nous étions tous les deux de Strasbourg. Ça rapproche ! » Leur héritage « Notre culture cinématographique s’est notamment forgée à Strasbourg, dans les cinémas Star, Odyssée ou encore UGC Capitole, fermé depuis. Gladiator, Matrix ou Le Projet Blair Witch ont été des fi lms marquants. »
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Leurs souvenirs ciné Lio : « Je me souviens du ciné-club et du partenariat du Gymnase avec l’Odyssée. J’y ai vu de grands fi lms. » Greg : « La carte illimitée m’a fait sécher beaucoup de cours à la fac ! » Leur rituel gourmand « Entre nous, c’est la battle du Döner ! » Lio : « Je ne jure que par Manolya, spécialiste du Kebab food. » Greg : « J’étais fan du Méga Döner qui a fermé ses portes, c’était ma cantine ! Lorsqu’on repasse par ici, on mange la tarte fl ambée Au Joyeux Pêcheur et, pour une table gastronomique, on opte pour le 1741 ou l’Auberge de l’Ill. » Un projet local ? « Même si nos racines nous rappellent souvent, nous n’avons pas encore eu l’occasion de tourner en Alsace. Le fait d’y avoir vécu peut nous bloquer parce qu’on adore explorer de nouveaux coins du monde. Il faudrait qu’on vienne sérieusement faire du repérage ici, et qui sait… »
PRADA DIOR BALENCIAGA GIVENCHY VALENTINO FENDI McQ ALEXANDER McQUEEN ACNE STUDIOS ZOÉ KARSSEN DSQUARED2 MONCLER GAMME BLEU N° 21 MONCLER BELSTAFF STONE ISLAND JIMMY CHOO GIUSEPPE ZANOTTI TOD’S OFFICINE GÉNÉRALE HOGAN CHURCH’S ISABEL MARANT
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Rencontre
№15
Dans chaque numéro de Zut, les personnalités alsaciennes se mettent à table avec Jean HansMaennel.
Les dessous de table Par Jean HansMaennel Photos Klara Beck
ANNE MISTLER & PASCALE RICHTER Brasserie Wow, Strasbourg
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« Les enjeux de la ville de demain, c’est l’accueil et la ville durable. » PASCALE RICHTER
C’
est lundi, jour de la lune, début d’une semaine, au milieu de mars et j’ai rendezvous avec trois dames. Autant dire que je plane. J’atterris comme prévu à 12h15 à la brasserie Wow, un lieu d’exclamation qui vous écarquille les yeux et vous agite les papilles. J’y retrouve ma complice photographe Klara Beck et mes deux invitées du jour, pour un Dessous de Table aux troisquarts féminins. Anne Mistler et Pascale Richter arrivent ensemble. Pascale est malade, elle rentre de Paris ce matin où elle enseigne ; son agence se trouve à Strasbourg où elle vit ; elle est architecte. Elle n’est pas Alsacienne, comme son nom pourrait le laisser penser, mais « moitié française, moitié allemande ». Anne Mistler l’est, en revanche, Alsacienne. Née du côté de Lapoutroie, elle habite Strasbourg et est Directrice régionale des affaires culturelles – on dit DRAC ; la DRAC Grand Est – pour quelques semaines encore… « Mesdames et Monsieur, excusez-moi de vous interrompre… » Le serveur déroule le menu du jour d’une belle voix grave – entrée, plat, dessert – avant d’asséner un solennel : « Je vous laisse faire votre choix. » Anne Mistler porte des lunettes colorées. Elle parle d’une voix douce. « J’ai eu la chance de faire ce que j’aimais et de ne pas m’ennuyer dans ma vie professionnelle. » Elle a d’abord été prof, pendant 10 ans. Prof d’histoire-géo. En lycée d’enseignement technologique, à Colmar ; puis au lycée
hôtelier à Illkirch. « C’est un métier que j’ai adoré. J’étais jeune… Quand on approche de la retraite, on regarde en arrière et il y a plein de choses qui reviennent… » Par « une sorte de hasard », elle passe de l’enseignement à la culture. En 1992, Jack Lang devient ministre à la fois de la Culture et de l’Éducation nationale, et décide de développer l’éducation artistique et culturelle dans les établissements scolaires, mais en mettant des enseignants à la disposition des DRAC. Elle accompagne la naissance de la Carte Culture, et devient adjointe au DRAC Alsace. Puis elle est nommée DRAC en Guadeloupe, à 60 ans, avant de revenir en Alsace où elle gère la transformation de la DRAC Alsace en DRAC Grand Est. « 2015 a été une année charnière. Il a fallu organiser une DRAC fonctionnant sur trois sites, faire de trois DRAC une seule. Pas facile. » Elle a été nommée officiellement DRAC Grand Est au 1er janvier 2016. Et elle avoue, avec une pointe de nostalgie, qu’elle aurait bien continué encore, mais que l’état civil oblige de s’arrêter à un certain âge… Anne prendra sa retraite le 30 avril. C’est l’heure du choix. Un plébiscite : 4 menus entrée/plat. Eau plate pour tous – la modernité nous envahit. Thé vert classique avec gingembre pour Pascale Richter qui, entre deux quintes de toux, raconte son parcours. Études d’architecture à Strasbourg, en Amérique du Sud et à Paris, puis elle ouvre son agence : « On a démarré sur le médico-social : maisons de retraite, centres hospitaliers… Cela nous a formé à une attention particulière, à une manière de 15
travailler différente que nous appliquons à tous nos programmes aujourd’hui. » Elle est désormais associée à son frère et à une de ses premières étudiantes. Elle enseigne « le projet » à l’École d’Architecture de Belleville. L’enseignement a toujours été là, comme quelque chose de très important dans sa vie, « une manière de se confronter à l’autre » et de « nourrir sa propre pratique ». Elle évoque aussi son lien à l’Allemagne, qui s’est traduit de différentes manières. En 2000, elle crée Les Journées de l’Architecture, qu’elle dirige pendant 7 ou 8 ans, avant d’arrêter pour se consacrer à l’enseignement. C’est là qu’elle a rencontré Anne Mistler. « Ce festival était important pour moi, parce que transfrontalier : travailler sur ce territoire, faire du Rhin le centre de la région et non plus une séparation, c’est quelque chose qui est ancré en moi. » Puis elle devient architecte conseil de la ville de BadenBaden pendant cinq ans. « Je faisais partie du comité de “sachants” qui accompagne le maire sur les questions architecturales et urbaines. C’est quelque chose que je rêve de voir créé en France, et pas seulement dans les grandes métropoles où cela existe déjà sous des formes différentes. » Notre entrée s’annonce : une dariole d’aubergine, façon pièce montée, avec purée de poireaux, aubergine confite et caviar d’aubergine, sauce aux poivrons et tomate confite. Le resto se remplit. On entend le brouhaha des conversations, le cliquetis des couverts. Les tables parlent. Notre conversation reprend. Mes invitées m’invitent à me présenter à mon tour. Je m’exécute. Beau-
Rencontre
coup trop longuement, sans doute, car mon enthousiasme naturel m’amène à détailler un de mes engagements associatifs, L’Industrie Magnifique – pour laquelle j’avais d’ailleurs fait connaissance avec la DRAC il y a 18 mois. Mes invitées me prennent à mon propre jeu et me bombardent de questions. Et puis le débat s’élargit : le rapport de l’art et de l’industrie, la place de l’art dans l’espace public, l’industrie et le territoire… Le plat du jour nous est servi, un pavé de julienne, avec asperges – les premières asperges qui ont pointé le bout de leur nez – et sauce vierge relevée aux épices. Un petit bonheur. Le service est prévenant. Anne Mistler et Pascale Richter partagent quelque chose de très important : depuis 10 ans, elles ont créé un petit groupe de réflexion, informel, de 7 personnes, toutes de professions différentes, qui ont toutes la même passion pour la ville, en particulier celle qu’elles habitent, Strasbourg. « On se voit tous les mercredi smatins. On est très heureux de le faire », explique Pascale. « On a été étonné que ça dure. Et ça dure depuis 10 ans ! », s’exclame Anne. « Je l’appelle ma petite université, elle me nourrit incroyablement. C’est un véritable partage de curiosités, avec un vrai équilibre de parole », confie Pascale. « On est tous très liés maintenant », avoue Anne. Le groupe s’appelle Wasistdas, parce qu’il s’efforce de « regarder la ville d’enhaut », comme depuis cette petite fenêtre sur le toit, en se demandant « qu’est-ce que c’est ? » Qu’est-ce que la ville ? Qu’est-ce qui fait une ville ? Comment peut-elle évoluer ? Il est né au moment des Assises de la Culture en 2008, pour « aller un peu plus loin, poursuivre la réflexion et l’échange, partager nos manières de voir », sur le mode des Stammtisch. 16
« Il n’y a pas de vision transversale suffisamment partagée pour que la perception d’un territoire soit prise dans sa globalité. » ANNE MISTLER
Wasistdas se réunit tous les mercredis à 8h. Durant une heure. Toujours au même endroit, un bistrot un peu hors du temps – « On est très attachés à la serveuse. » Là, toutes sortes de sujets sont abordés, souvent par l’anecdote ou le récit d’un voyage, d’une lecture récente ou d’un spectacle vu par l’un ou l’autre. Et puis sept regards différents se croisent et s’enrichissent. Et au bout d’une heure, chacun rejoint ses activités. Le groupe reste assez clos, malgré de nombreuses demandes d’adhésion, mais accueille un invité de temps en temps. « Robert Hermann est venu nous parler un mercredi matin à 8h, révèle Pascale, parce que nous voulions mieux comprendre ce qu’est l’Eurométropole qu’il préside. » Wasistdas organise parfois de petites manifestations, comme lors des dernières élections municipales : « On a promené les candidats dans un mini-bus, chacun leur tour. La conversation s’engageait depuis des lieux qui posaient question quant au devenir de la ville. Le candidat en choisissait un, nous en choisissions deux autres. » Le groupe est intervenu à plusieurs reprises dans le cadre d’Ososphère, « un programme d’actions autour des cultures du numérique et du renouvellement de forme de la ville », développé depuis 20 ans à Strasbourg. Je demande quels sont les projets de Wasistdas. « On réfléchit, mais c’est un peu trop tôt pour le dire… », lance Anne. Mystère et patience alors. Silence. Paroles de couverts. On mange avec appétit. Je capte des bribes de conversation des tables voisines…
À la nôtre, la discussion repart sur d’autres rails. Anne développe le sujet de « L’espace, urbain ou rural, et ses confrontations permanentes ». Comment arriver à créer un équilibre, une harmonie ? Pourquoi des groupes dominants imposent une vision des choses ? Quels phénomènes modifient le rapport des habitants avec l’espace urbain ? On évoque le développement d’Airbnb et ses conséquences : des centres-villes restaurés qui deviennent inaccessibles pour le citoyen ordinaire. On discute du développement dynamique de grandes métropoles qui contraste avec la « déprise » de bon nombre de villes moyennes en France, touchées par la baisse de la démographie, le départ d’entreprises, d’usines ou de régiments militaires. On parle de la transformation de la commande d’architecture qui s’est énormément privatisée ces dernières années en France et change la manière de faire la ville : « Il y a de moins en moins de commandes publiques. Les bailleurs sociaux ne construisent plus directement, mais font construire leurs bâtiments par des promoteurs privés et rachètent en VEFA [vente en l’état futur d’achèvement, nldr.] » Pascale Richter déplore un manque d’intérêt et de culture pour la question architecturale assez généralisé chez les élus en France. Anne pointe, comme un frein majeur, le cloisonnement des attributions au sein d’une collectivité, où souvent : « Il n’y a pas de vision transversale suffisamment partagée pour que la perception d’un territoire soit prise dans sa globalité » ; elle milite pour des regards croisés et la confrontation des compétences spécialisées afin de permettre de prendre en compte « l’intégralité d’un sujet ». Et Pascale de suggérer, enthousiaste, sa conclusion du déjeuner : « Wasistdas pourrait être de bon conseil pour un maire. »
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Notre tablée se laisse convaincre par le dessert : duo de mousses passion et mangue, avec papaye et sorbet à l’orange... Détour par le Grand Est. Anne Mistler voit cette nouvelle configuration territoriale comme une chance pour le développement. Elle évoque la liste de « toutes les formations d’excellence, de très haut niveau, y compris dans les métiers d’art » ; la position de la région « au cœur de l’Europe » avec ses « quatre frontières terrestres » ; le patrimoine historique très riche résumant une grande partie de l’histoire de la nation française, du temps des cathédrales aux deux guerres mondiales… Pascale espère que le Grand Est permettra de faire émerger, à côté du réseau des métropoles, un réseau de petites villes qui puisse exister réellement. Des cités comme Sedan, Bar-le-Duc, Thionville, Longwy, Lunéville, Guebwiller, Saint-Dié sont des zones en « déprise ». Anne s’interroge : Comment faire pour que ces villes au patrimoine historique riche mais dégradé se réveillent ? Comment réintroduire de la vie dans ces centres-villes dont les boutiques affichent des volets clos et des panneaux « À vendre » ? Comment inciter des familles à venir se réinstaller ici ? Pascale est catégorique. Elle affirme que « les enjeux de la ville de demain, c’est l’accueil et la ville durable » et que les petites villes ont vraiment leur carte à jouer, même si les obstacles sont légion… Elle s’interrompt soudain : « J’ai un rendezvous à deux heures ». Moi aussi ! Et Anne ironise : « Je ne me suis pas rendue compte du temps qui file… je suis presqu’à la retraite ! »
Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle.
Edouard et Jérôme Sauer Dirigeants de KS Groupe 32 et 41 ans
OÙ ?
Quartier Finkwiller Mer 21.03
Stras bourg vu par
« Ce quartier, où nous avons vécu de nombreuses années, est le trait d’union entre nos vies étudiantes et professionnelles. Nous aimons son atmosphère de village et avons la chance de participer à son développement urbain : de la reconversion du complexe des Haras à la réalisation de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU). »
Actu
60e anniversaire de KS Groupe et création de sa fondation en 2018. Création des agences KS Groupe en PACA, Champagne et au Luxembourg.
RÉALISATION & TEXTES
Caroline Lévy
www.ksgroupe.fr
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Photo : Christophe Urbain
Edouard : bombers Ly Adams et polo John Smedley. Le tout chez Revenge Hom. Jérôme : veste bleue et jean Ly Adams, t-shirt Ermanno Gallamini.
Les Frigos solidaires 27, 23, 23 et 24 ans
OÙ ?
« À la fois populaire, transgénérationnel et cosmopolite, le métissage culturel dans ce quartier est extraordinaire. Ce n’est pas un hasard si le tout premier frigo solidaire strasbourgeois s’installe ici : une manière de plus de créer du lien entre les habitants du quartier ! »
Quartier gare Mer. 21.03 Ronan : blouson zippé Moorer chez Dome. Marie : manteau Prêt pour partir et chemisier Hartford chez Pôles. Lola : veste imperméable à capuche Prêt pour partir, pull Pôles Montagut et jean en toile DenimStudio chez Pôles. Séverin : blouson en cuir GMS-75, polo Gran Sasso et écharpe L.B.M 1911 chez Dome.
Actu
Installation fin avril, en partenariat avec l’hôtel Graffalgar, d’un frigo solidaire, en libre-service et en collaboration avec citoyens, commerçants et restaurateurs. www.lesfrigos solidaires.com
Photo : Christophe Urbain
Ronan Eberlin Marie Reeb Lola Leandri Séverin Meuillet
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forgiarini.net
STRASBOURG
PORTE NORD
MATÉRIAUX D’INTÉRIEURS
4 rue Transversale C
67550 VENDENHEIM MATÉRIAUX BOIS
21 rue du chemin de fer 67450 LAMPERTHEIM
CENTRE ALSACE
KOGENHEIM
MULHOUSE
ILE NAPOLÉON
CARRELAGE PARQUETS SANITAIRE MEUBLES DE BAIN PIERRE NATURELLE PORTES TERRASSES BOIS SCIERIE
Delphine Courtay
OÙ ?
Quartier Malraux Mar. 13.03
Agent artistique 35 ans Trench Momoni chez Marbre.
« Ce quartier bordé d’eau apporte beaucoup de charme à la ville, avec ces péniches qui s’y sont installées récemment. Elles rappellent l’esprit itinérant de mon métier et me donnent des idées… Une expo sur une péniche par exemple, un espace hors du commun et hors du temps comme je les affectionne ! »
Actu
Consultante pour L’Industrie Magnifique, notamment pour la sculpture Planète Schmidt d’Éric Liot, installée place Broglie du 3 au 13 mai. Œuvre de 2m réalisée chez Schmidt Groupe, mécène de la manifestation.
Photo : Henri Vogt
www.des-artistes.fr
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Photos Yves Trotzier
Pour célébrer notre troisième anniversaire nous vous convions à découvrir notre nouvel espace bijoux avec les créations joaillières, de Césarée, d’Aimée.K Jewellery et de Christine Devoucoux en exclusivité, ainsi que celles d’Anne Maï & d’Aniki. Des créations uniques qui magnifient les pierres et les perles, les essences nobles et précieuses. Elles sauront souligner avec élégance votre personnalité en toutes circonstances...
28 rue des Tonneliers Strasbourg
Du mardi au vendredi :10h30-13h00 & 14h00 -19h00 Samedi : 10h00 - 13h00 & 14h00 -18h00
Pascale Rismondo
OÙ ?
Place des Halles Ven. 23.03
Graphiste et présidente de l’association WayOfLac 41 ans Pull et trench Galeries Lafayette Paris.
« Fraîchement installé sur cette place, le disquaire Locked Grooves expose des œuvres des artistes de l’association. J’ai hâte de pouvoir assister à la transformation des Halles et de suivre toutes les étapes de travaux ! Être spectatrice de la renaissance d’un lieu est très excitant ! »
Actu
Développement de WayOfLac, association qui promeut la création artistique à travers des expositions en dehors des galeries et musées et via l’e-shop. DUO #02, expo de JeanMarc Jehl et Léontine Soulier, à partir du 15 mai chez Locked Grooves.
Photo : Christophe Urbain
www.gallerylac.eu
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PARQUETS • LAMBRIS • PORTES CARRELAGES • SALLES DE BAINS • TERRASSES NOUVELLE EXPOSITION CARRELAGE
O2M SHOWROM DE 1300
19 route Ecospace • 67120 MOLSHEIM • Tél. 03 88 38 25 85 • info@atoodesign.fr • www.atoodesign.fr
Guillaume Lohr Directeur général de la clinique Rhéna 47 ans
OÙ ?
Toit de la clinique Rhéna Mer. 28.03
Actu
Première anniversaire de la clinique en mars 2018. Ouverture en 2019 d’une extension augmentant ses capacités d’un tiers. www.clinique-rhena.fr
Photo : Pascal Bastien
Costume et pochette Canali chez Dome
« Ce toit offre une vue inédite sur ce quartier des Deux Rives, qui symbolise l’amitié franco-allemande et la construction européenne. Ici, on construit, dans tous les sens du terme ! Ce quartier, où nos deux pays œuvrent à leur rapprochement, évolue à une vitesse impressionnante. Il veut prendre sa revanche sur l’Histoire et vivre l’Europe au quotidien. »
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LE DESIGN COMME SOURCE D’INSPIRATION
SieMatic Store by 3C Cuisine 20 Avenue de la Marseillaise | STRASBOURG 03 88 23 87 38 | contact@cuisine-3c.com cuisine-3c.com
Michel Bedez
Auteur et fondateur de l’agence Passe Muraille 58 ans
OÙ ?
Serre de Bary du Jardin botanique Mer. 14.03
Actu
Passe Muraille met en scène L’Industrie Magnifique, du 3 au 13 mai à Strasbourg, organise une convention pour une centaine de managers à Madrid, collabore au prochain European Youth Event pour le Parlement Européen. www.passemuraille.fr
Photo : Henri Vogt
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« J’affectionne particulièrement ce jardin propice à la rêverie, situé à deux pas de nos locaux, un peu à l’écart de l’agitation de la ville. D’autant plus qu’il recèle de véritables merveilles, comme la serre de Bary, l’unique vestige des serres impériales de la Neustadt. »
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L'entretien
Mi casa es tu casa PAR Marie Bohner PHOTOS Henri Vogt
Après une campagne mouvementée – notamment parce qu’il est prêtre du diocèse de Strasbourg – Michel Deneken a été élu président de l’Université de Strasbourg en décembre 2016 pour un mandat de quatre ans. À la tête de cette vénérable institution, singulière par son histoire et sa place dans la ville, il affirme que l’excellence doit être l’affaire de tous les citoyens, étudiants ou non. Point d’étape sur son action.
Quelles sont les opportunités pour les habitants de Strasbourg d’entrer en lien avec l’Université ? Strasbourg a une caractéristique, que je vois comme un atout mais qui est compliquée à gérer : c’est un campus totalement ouvert sur la ville. Nous ne sommes pas, comme dans les pays anglo-saxons, dans un campus fermé, petite cité idéale entre profs, étudiants et chercheurs. Ici, les Bürger [citoyen en allemand, ndlr] de Strasbourg se promènent dans le parc du Campus : des gamins avec leurs parents, des gens avec leur toutou. Je trouve ça très heureux. L’Université appartient aux citoyens, elle est financée par l’argent public, donc par nos impôts. Depuis la loi Pécresse [en 2007, ndlr], il y a ce que nous appelons “la troisième mission des universités” : en plus de la formation et de la recherche, la diffusion des connaissances scientifiques et techniques. On compte à peu près 400 événements par an à travers lesquels l’Université de Strasbourg diffuse des savoirs auprès des citoyens, soit de notre propre initiative, soit lors d’événements partenaires. Cela crée un sentiment d’appartenance. Je tiens beaucoup à cet aspect affectif. Ces citoyens sont aussi des parents, des étudiants. Strasbourg est ma ville natale, et je suis un Alsacien vraiment indécrottable. Que serait Strasbourg sans
son université ? Une sympathique petite ville de province, au mieux. Et puisque nous donnons à Strasbourg un statut, Strasbourg a aussi le droit d’attendre des choses de nous. Ce campus, ouvert sur la ville comme vous le dites, a été inauguré en 2015 et présenté comme un « campus vert ». Cela a-t-il changé quelque chose dans les usages ? Nous avons depuis longtemps, notamment à travers des associations étudiantes, été sensibilisés à un campus « vert ». Nous avons créé ce parc arboré en 2010 dans le cadre du Plan Campus. C’est amusant d’ailleurs parce qu’en 2009, au moment de la fusion des trois universités, certains collègues nous ont dit : « On manque d’argent et vous vous amusez à faire un parc à un coût exorbitant ! » Aujourd’hui, les mêmes reconnaissent à quel point il est agréable et important de se promener sur un campus sans voitures, sans macadam et sans frontières. Il faut ajouter à cette notion celle de la qualité architecturale. On pense surtout au gazon sans pesticide ou à l’éthique alimentaire, mais il ne faut pas oublier ce que je qualifierais d’« éthique de l’environnement ». Travailler dans de beaux bâtiments, avec un geste architectural fort qui donne une signature, c’est tout aussi important que l’écologie, et c’est d’ailleurs le sens premier du terme. 30
Justement, parlons de patrimoine. Une partie du campus fait partie de la Neustadt : comment raconte-ton à l’université ce double héritage français et allemand ? Nous sommes très heureux que la Neustadt ait obtenu le label de « Patrimoine mondial » de l’UNESCO, consacrant architecturalement quelque chose qui est fondamental pour notre université. Je crois que c’est une manière, 75 ans après la Seconde Guerre mondiale, et 100 ans après la Première, d’assumer un passé. En tant que Président de l’Université, il serait scandaleux que je nie le fait que l’excellence qui nous est reconnue – première université d’excellence en France, l’une des meilleures en Europe –, nous la devons en bonne partie à l’époque allemande. L’excellence de la chimie, de l’archéologie, de la pharmacologie nous viennent de là. Il a fallu que la génération de nos parents fasse un travail de dépassement du passé, et, depuis une vingtaine d’années, cette dimension germanique, wilhelmienne de Strasbourg, est devenue positive. Il s’agit aussi de construire là l’Europe d’aujourd’hui et de demain, en s’inscrivant dans un campus européen. Des deux côtés du Rhin, nous regardons le passé avec le sentiment qu’il nous engage pour un avenir en commun.
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L'entretien
Glossaire Plan Campus — Lancé en 2008 par Valérie Pécresse, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement Fillon, le Plan Campus tend à développer 12 pôles universitaires d’excellence au niveau national et international grâce à des fonds spécifiques. L’Université de Strasbourg est l’un de ces 12 pôles. Eucor — Eucor (Campus Européen) regroupe cinq universités (l’Université de Bâle, l’Université de Freiburg, l’Université de Haute-Alsace, l’Université de Strasbourg et l’Institut de technologie de Karlsruhe) et 3 pays (France, Allemagne et Suisse). Ce campus européen a pour objectif de partager, et donc de renforcer, les travaux de recherche et les enseignements.
Toujours dans l’idée d’un campus ouvert sur la ville, comment développez-vous les liens avec le monde de l’entreprise ? Nous avons toujours refusé d’opérer une distinction entre le monde académique et celui de l’économie, et de la culture aussi d’ailleurs. Notre mission est de contribuer à l’insertion professionnelle de nos étudiants. Il se trouve que beaucoup de nos formations, par exemple les IUT et les écoles d’ingénieurs, supposent des liens étroits avec le monde socioéconomique. Mais pour la recherche fondamentale, c’est exactement la même chose. Il y a 10 ans, nous étions encore
“ Des deux côtés du Rhin, nous regardons le passé avec le sentiment qu’il nous engage pour un avenir en commun. ”
sur des postures où l’entreprise était « le grand Satan », où on avait peur de la privatisation de l’Université, d’obéir aux impératifs du marché. En face, il y avait des entrepreneurs qui disaient : « De toute façon l’Université ne sert à rien, la vraie professionnalisation n’est pas là ; ces gens ne savent que critiquer et accumuler des savoirs plutôt que des compétences... » Aujourd’hui, les choses se renversent spectaculairement. Et personne n’y perd son âme, à mon avis. Lors de votre candidature pour la présidence, vous aviez souhaité un vice-président chargé de l’innovation pédagogique. Qu’en est-il aujourd’hui ? Son portefeuille porte le titre de « Transformation numérique et innovation pédagogique ». La transformation numérique est à tous les étages : en recherche, en administration, en enseignement. Nous recevons aujourd’hui des garçons et des filles qui viennent de Terminale, qui arrivent avec une culture qui n’est plus la nôtre, où le numérique est omniprésent. On peut critiquer ou applaudir l’évolution, peu importe. À nous d’entrer dans cette ère. Par rapport au numérique, nous devons être maîtres de notre destin. Pendant longtemps, dans l’enseignement supérieur, il n’y avait pas de formation pédagogique. On considérait qu’on entrait dans un amphi, que les étudiants se mettaient à genoux et nous écoutaient jusqu’au bout. Que la Science se suffisait à elle-même. Et pourtant, même de mon temps, il y avait des profs qu’on n’écoutait pas. Aujourd’hui, on a pris conscience qu’il n’est pas dégradant, pour un professeur de l’enseignement supérieur, de se donner les moyens d’être un bon pédagogue. Cela passe par l’apprivoisement de technologies et de méthodologies. Il faut éviter le discours « jeuniste » qui considère que tout va bien 32
et le discours « réac » qui considère que tout fout le camp. De toute façon, depuis Socrate, le niveau baisse, alors… [Rires] Vous avez beaucoup milité lors de votre campagne en faveur d’une « université solidaire et inclusive ». Qu’avez-vous pu mettre en place depuis votre arrivée ? « Inclusive » est une allusion au fait que notre université a un label, celui d’université « d’excellence ». Pour beaucoup de gens, ce terme « d’excellence » a une connotation négative, puisqu’il signifierait qu’il y a quelques « excellents », à qui l’on va donner de l’argent et des moyens au détriment des autres. Et puis, l’excellence est souvent comprise comme concernant la recherche de pointe. Pour moi et mon équipe, l’idée d’inclusivité signifie que l’excellence strasbourgeoise inclut tout le monde. Parmi les universités d’excellence, nous sommes celle qui met le plus d’argent dans la formation et l’enseignement. Il y a bien sûr la recherche de pointe que nous devons soutenir et développer. Mais parlons d’innovation pédagogique : l’argent que nous recevons bénéficie aussi à l’achat d’outils pédagogiques qui permettent l’innovation dans l’enseignement et dans la formation. Et nous avons de plus en plus d’apprentis ou d’alternants : ce sont de nouveaux publics. Vous faites une différence importante entre les questions de « solidarité » et de « charité ». Pourquoi est-il important de tracer cette ligne ? Souvent, nous avons une conception charitable de la solidarité : il faut partager parce que c’est « bien ». Alors que la solidarité, c’est d’avoir une conscience aiguë que les intérêts personnels doivent se conjuguer avec les intérêts collectifs. Nous avons 35 facultés, instituts et écoles. Chaque directeur que je rencontre a le
souci, très positivement, de son école ou de sa faculté. Mais ils sont membres d’une université, et que ce soit sur les ressources humaines ou sur les finances, la solidarité doit jouer, les partages de moyens être équitables. Il faut donc une gouvernance centrale forte pour arbitrer. Ce n’est pas une sinécure. Parfois on tranche en ne faisant que des mécontents. Avez-vous pu ouvrir un centre de soins universitaires comme vous aviez prévu de le faire ? Ce centre était à l’étude, mais la nouvelle loi d’orientation de Mme Vidal va bouleverser un peu la donne. Tout le monde est dans l’expectative et nous attendons les cadres légaux. Quelle que soit l’évolution, je reste à titre personnel favorable à l’ouverture d’un centre. Nous sommes préoccupés par la massification de l’Université et la paupérisation des nouvelles cohortes d’étudiants. Le voyant est au rouge. Psychologues, médecins, le Crous nous alertent sur la précarité de beaucoup d’étudiants. Nous ne pouvons pas rester les bras ballants. Cela concerne,
par exemple, l’alimentation, mais aussi les étudiants qui travaillent à notre avis au-delà du raisonnable pour financer leurs études. Et ils sont plus de 35% ! Comment voyez-vous l’Université de Strasbourg dans 10 ans ? Je souhaite que l’Université de Strasbourg reste au minimum au niveau de formation et de recherche où elle est aujourd’hui, c’est-à-dire une Université de rang mondial, ouverte sur la cité, impliquée dans les débats sociétaux, mais aussi, je l’espère, mieux intégrée encore dans un campus européen. Je souhaite qu’il y ait une vraie citoyenneté étudiante Eucor. J’espère que dans 10 ans l’étudiant de Strasbourg, de Karlsruhe, Bâle, Fribourg ou Mulhouse, aura les mêmes reconnaissances de diplômes, les mêmes enseignants : une grande université du Rhin supérieur où les barrières auront vraiment disparu.
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Notre entretien ayant été réalisé le 13 mars, avant la mobilisation étudiante, nous avons contacté à nouveau Michel Deneken le 3 avril, jour du bouclage, pour lui demander de réagir aux récents événements sur le Campus de l’Université « L’université est par essence un lieu de liberté, de débat et de discussion dans le respect de chacun. Face aux étudiants mobilisés aujourd’hui contre la loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants), il est de ma responsabilité d’assurer la sécurité de tous les usagers et des biens publics de notre université. Et il est de mon devoir de maintenir sur nos campus les conditions d’exercice des libertés publiques et académiques. »
Sport
Un jour et l’éternité PAR Romain Sublon PHOTOS Pascal Bastien
LE SPORT HORS LES CLUBS ÉPISODE 3/4
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Nouvelle saison, nouvelle série dédiée au sport, cette fois pratiqué dans des lieux qui ne lui sont pas dédiés. Exit les salles de fitness, les clubhouses et les hangars à crossfit, place, pour cette parution printanière, à la maison de retraite Emmaüs-Diaconesses à Koenigshoffen. Où il sera question de balles en mousse, de refus, de Damart, de picoler et même de faire son lit.
Ici, on sait mouiller le Damart. Madame Hiessler, Madame Duss, Monsieur Kapp, Madame Gauthier, Madame Oster sont là, prêts à en découdre, prêtes à en découdre. Et si lui est seul, elles ne le sont pas. Elles sont quinze à prendre part à ce rendez-vous attendu comme le messie de la sueur, elles sont quinze et Monsieur Kapp est un, mutin. La séance de gymnastique a démarré depuis une dizaine de minutes à peine. Mathias Pulido, animateur depuis 7 ans à l’EHPAD et en charge, entre autres, des activités sportives, enchaîne les mouvements d’échauffement. Il demande à Madame Hiessler de compter jusqu’à 10, pour rythmer un exercice avec ballon. — Madame Hiessler : 1… 2… 3… » — Quand Monsieur Kapp s’en mêle : « 7… 5… 9… » Et ça rigole ! Parce qu’une séance de sport à l’EHPAD, c’est surtout l’occasion d’une convivialité qui n’exclut pas la taquinerie, bien au contraire. Ils sont entre elles, elles sont entre eux, d’une touchante solidarité, s’encourageant quand le corps dit non alors que la tête crie oui. Y compris quand Madame Bauerle bougonne, répétant à qui veut l’entendre (et aux autres aussi) qu’elle n’y arrivera pas, que c’est trop dur. Alors qu’elle y arrive mais que « vous voyez que j’y arrive pas », mais que si, elle y arrive, mais que « ben non j’y arrive pas », parce que la plainte a parfois un goût aussi savoureux que le succès. 35
“ Oh ben le poirier, ça, je n’y arrive pas bien. ” MADAME DUSS
À l’EHPAD Emmaüs-Diaconesses (aucun lien avec l’Emmaüs de l’Abbé Pierre), il y a deux rendez-vous hebdomadaires estampillés « sport / gymnastique douce » : le lundi et le mercredi matin. Mathias Pulido en est le responsable-coordinateur. « Je suis animateur, mais j’ai une formation DEUST d’activité sportive et physique pour public senior. Et puis, je suis bien entouré !, précise-til dans un sourire confondant de naturel. On a régulièrement des stagiaires, on a aussi trois années diaconales, l’équivalent de services civiques ; ce sont des jeunes qui s’investissent dans des associations et qui sont nourrislogés-blanchis. Ce qui nous permet d’avoir une équipe d’animation assez forte. » La séance se poursuit, rocking-chair battant. Sauf pour une dame du fond qui a profité d’un changement de matériel pour gruger une micro-sieste. Monsieur Kapp, lui, ne faiblit pas. Un nouvel exercice est proposé par Mathias autour de petits mouvements de relaxation : « Je vais vous deman-
Sport
L’EHPAD EmmaüsDiaconesses Implanté dans un parc ombragé de 3 hectares bordant la rivière Muhlbach et intégrant l’église Saint-Paul et la tour du Schloessel, l’Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) Emmaüs-Diaconesses Koenigshoffen a été construit en 1962 et entièrement rénové en 2000. Le bâtiment est doté de 151 lits, dont 12 en Unité de Vie Protégée (UVP) – dénommée Le Home, réservée à l’accueil de personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés – et 4 d’hébergement temporaire. Il y a aussi 17 appartements (12 F1 et 5 F2) au sein de la Résidence foyer-logement. L’EHPAD Emmaüs-Diaconesses Koenigshoffen peut ainsi accueillir toute personne de plus de 60 ans, seule ou en couple, qu’elle soit valide, faiblement ou fortement dépendante.
der de tourner la tête de gauche à droite, vous pouvez dire bonjour à votre voisin par la même occasion ! » — Madame Oster se tournant vers Monsieur Kapp : « Bonjour. » — Monsieur Kapp se tournant vers Madame Oster : « Au revoir. » Mathias Pulido sourit : « On a un clown parmi nous. » Ça rigole, bon enfant, y compris à 84 ans. Car oui, la moyenne d’âge à l’EHPAD est à l’image de ce cette séance : respectable. « Nos résidents ont 84 ans de moyenne d’âge, forcément on adapte les exercices, souligne Mathias. Mais je suis souvent surpris par leur motivation et leur énergie, c’est super ! » L’enthousiasme de Mathias résisterait à tout, même à 67 jours de pluie consécutifs. « Les résidents qui participent aux séances de sport sont volontaires. On les sollicite d’après un 36
questionnaire qui leur est soumis à l’entrée. Il y a ceux qui viennent pour rencontrer des gens. Il y a ceux qui viennent parce que pour eux c’est essentiel de s’entretenir physiquement. Il n’y a pas de résident présent sur prescription médicale. Le travail que l’on fait ici est différent de la kiné. J’observe les signes et les attitudes pour savoir si je peux en faire un peu plus ou pas. Et puis, à force, je connais un peu les pathologies de chacun, je peux m’y adapter. » Plus encore que n’importe où ailleurs, il faut s’adapter à différentes aptitudes, différentes attentes, mais surtout à différents passés. On n’est pas tous égaux face à notre histoire. « On a un champion d’haltérophilie, une championne d’athlétisme, qui sont particulièrement motivés, mais qui peuvent se questionner sur leur vieillissement, sur des choses qui deviennent impossibles. Certains pensent qu’ils ne sont plus capables alors une partie de notre mission est de
pouvoir les convaincre que si, c’est possible, qu’ils peuvent encore atteindre tel ou tel objectif. » Certains résidents requièrent une attention particulière, où tous les possibles ne sont finalement pas possibles. « Quand on intervient en unité de vie protégée, c’est plus compliqué. C’est une unité fermée où les résidents sont atteints de troubles cognitifs comme Alzheimer ou autres. La gym que l’on propose là- bas est très minimaliste. » Mais elle n’est pas exclue. Retour à notre séance du jour qui se poursuit avec d’autres exercices, plus ambitieux. Mais si c’est douloureux, Mathias ne force pas. Ici, la recherche du dépassement de soi ne l’emporte pas sur la sérénité, physique et psychologique. Ce doit être un rendez-vous agréable, alors à chaque séance sa petite ritournelle : Monsieur Kapp et ses blagues, Madame Hiessler qui fait du rab, Madame Bauerle qui dit non, les rêveries de Madame Duss ou le départ anticipé de Madame Gauthier. La parole est à Madame Hiessler : « Mon mari voulait venir ici, c’était il y a deux ans. Et au bout de quatre semaines, il est mort. Je suis ancienne championne d’Alsace, en gymnastique et athlétisme. Je faisais même du foot, je ne demandais pas la permission ! Mais c’était il y a longtemps, oh la la… Regardez l’âge que j’ai. Je ne rate jamais les cours de sport ! C’est dur, très dur. J’aime bien les cours, Mathias est gentil, ici je n’ai rien à craindre. » Puis l’on demande à Madame Duss si ça va mieux avant ou après la séance ? « Oh oui, c’était bien avant c’est bien après. J’y tiens, à ce rendez-vous, mais aux autres animations aussi. Dès que l’on peut s’occuper… Je suis ici depuis le 28 mai 2015. Je n’étais pas une sportive, je n’en faisais même pas du tout ! » On enchaîne, confiant : « Y a-t-il des exercices que vous n’aimez pas, ou que vous n’arrivez pas à faire ? » La réponse est un lol de 7 à 77 ans : « Oh ben le poirier, ça, je n’y arrive pas bien. » Pendant un exercice, une autre dame, non identifiée par nos radars, se confie à Madeleine, l’un des deux services civiques : « Ma petite-fille dit picoler au lieu de picorer ! Quand elle a compris ce que ça voulait dire, ça l’a bien fait rire. » 10 minutes avant le coup de sifflet final, Madame Gauthier, comme à chaque fois, s’éclipse discrètement : « J’écourte un petit peu les séances de sport parce que j’aime bien monter dans ma chambre pour changer mes habits et être propre avant d’aller manger. Parce qu’on transpire quand même un petit peu ! » Ici, à chaque séance suffit sa joie ; comme autant de petits moments de vies, de plaisirs effleurés, à l’aube du crépuscule.
La doyenne lumineuse Lucie Gauthier est l’une des résidentes qui participent aux séances de Mathias Pulido. « Au mois d’avril, j’aurai 102 ans ! J’ai connu une autre centenaire ici, elle avait 106 ans. Ça fait 10 ans que je suis ici. Jusqu’à 92 ans, j’étais seule dans mon appartement, mais je suis tombée et je ne voulais plus rester seule. Je fais toutes les séances de sport, tous les mercredis et tous les lundis. Je n’ai jamais fait de sport de ma vie. Enfin si, j’avais 3 enfants, c’est du sport ! Aujourd’hui, ma fille aînée a 80 ans, mon fils a 72 et ma plus jeune 67. […] Ça occupe le temps, c’est surtout ça. Je fais les exercices sans problème, enfin à mon niveau. Je suis contente d’y participer, ça me permet de rencontrer les autres. Je parle à tout le monde, mais je ne 37
m’attache à personne. Je veux rester libre ! […] J’écris un livre, un peu comme mes mémoires. Je note tout ce qu’il y a d’important. Aujourd’hui, j’écris moins, il n’y a plus beaucoup de choses à dire maintenant. Maintenant, j’attends. Il ne faut jamais penser à l’âge que l’on a. Là, j’ai mis côteà-côte ma première maison et ma dernière demeure (le caveau de mon grand-père) dans les Vosges. Quand on a vendu la maison, j’ai pleuré autant que quand mes parents ont disparu. […] Quand je suis arrivée ici, je ne pensais pas vivre si longtemps. Le jour où ça va plus, il faudrait que ça soit terminé tout de suite. Je n’aimerais pas vivre et ne plus pouvoir faire de sport. Ou ne plus pouvoir faire mon lit tous les matins. »
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LA CONSTANCE D E L’ É P H É M È R E Par Emmanuel Abela
(Re)créer du lien entre l’art et l’industrie, mais aussi entre les hommes et les œuvres, c’est ce à quoi s’attache la manifestation L’Industrie Magnifique, à travers la réalisation et l’installation de 25 œuvres monumentales sur les places de la ville.
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Catherine Gangloff devant la maquette de Parade, œuvre réalisée en partenariat avec la Menuiserie Monschin, qui sera installée place du Corbeau. Photo - Alexis Delon / Preview
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u cours des vingt dernières années, on a pu constater deux faits tangibles dans l’évolution de l’art contemporain : un goût de plus en plus prononcé pour l’éphémère – un phénomène découlant sans doute de l’avènement de la performance les décennies précédentes –, mais aussi cette volonté de faire davantage participer le spectateur, que celui-ci se situe en amateur d’art ou pas. En ce qui concerne L’Industrie Magnifique, installation dans l’espace public d’œuvres d’artistes aussi bien régionaux que nationaux et internationaux, cette envie d’interagir avec le public de manière ponctuelle est affirmée. À cette nuance près que la manifestation s’appuie sur un temps plus long qui est celui de la maturation même du projet, dans la relation qu’entretiennent les artistes à leurs mécènes. Il faut se souvenir que l’origine du projet, et le nom de la manifestation l’indique clairement, s’inscrit dans la volonté de magnifier l’action de l’entreprise en général, et dans le domaine de l’art en particulier. L’entrée de lecture se fait par l’entreprise et non par l’artiste lui-même. « On fait de la communication, nous explique Jean Hansmaennel, président d’Industrie et Territoires, l’association qui a initié la manifestation, mais nous le faisons en produisant de l’idée, autrement dit du concept. C’est quelque chose qui relève de l’art, modestement. Nous cherchons à accorder les gens. » Cherche-t-il pourtant à faire œuvre en générant de la rencontre autour de ces œuvres ? « En tout cas, ce que nous faisons c’est ce que nous voulions faire. Avec Michel Bedez de l’agence Passe Muraille, mais aussi nos comparses Dominique Formhals d’Aquatique Show, Vincent Froehlicher de l’ADIRA et Jean-François Lanneluc de la Ville de Strasbourg, nous avons trouvé ce triangle : l’entreprise, l’artiste et la collectivité, avec, au cœur du dispositif, la place publique. »
Œuvre de Christophe Bogula, employé de Rubis Terminal Strasbourg, qui photographie son environnement de travail
Le cœur de l'entreprise Selon cette idée, les grandes entreprises alsaciennes ont été sollicitées pour assurer le mécénat d’une œuvre installée sur l’une des places de Strasbourg. Les cas de figure sont divers. Certaines d’entre elles, familières des opérations de mécénat, se sont appuyées sur leur propre réseau artistique pour identifier l’artiste qui les représenterait ; d’autres disposaient déjà d’une œuvre – c’est le cas de Hager avec la sculpture de Stephan Balkenhol –, ou entretenaient une relation particulière à certains artistes. D’autres enfin nécessitaient d’être accompagnées dans une démarche nouvelle pour elles. C’est le cas, par exemple, de Wienerberger, leader de la terre cuite. Plusieurs projets lui ont été soumis, et l’entreprise a choisi l’artiste qui a su lui proposer une démarche en relation directe avec le positionnement de l’entreprise. David Hurstel a utilisé la production de l’entreprise pour concevoir son installation : des briques de terre cuite positionnées de manière à ce qu’on puisse voir ce qu’on ne voit jamais, les alvéoles envisagées de manière décorative. Mais plus encore, il a recueilli la parole des ouvriers. Leurs témoignages, intégrés sous la forme de modules sonores à l’installation, nous met en relation directe avec le récit que génère la production elle43
même. Dans un espace presque sacralisé, en rapport avec la petite chapelle que des ouvriers polonais et italiens ont édifié sur le site d’Achenheim. « J’adore ce type de projet qui joue sur l’imaginaire collectif, nous relate David Hurstel. On sort de la forme classique de la sculpture pour accéder à une approche plus contemporaine. » Il y a du Pasolini dans sa démarche, et il y a fort à parier que l’œuvre fasse sensation sur la terrasse des Rohan, où les trois cylindres en terre cuite ont été pensés en relation avec les quatre grandes colonnes. Francis Lagier, président de Wienerberger, en a conscience, il sait qu’en dehors de la visibilité que lui offre cette installation dans l’espace public, c’est le cœur de l’entreprise qui se révèle, alors qu’elle célèbre l’année prochaine son bicentenaire. « Je trouve qu’il est intéressant de laisser une trace, nous explique-t-il. Ce qui me séduit dans la démarche, c’est de pouvoir faire en sorte que l’œuvre intègre le patrimoine de l’entreprise. » Le propos peut sembler surprenant quand il s’agit d’une manifestation éphémère, mais il nous renseigne sur une chose essentielle : les œuvres ont une destination. Après la manifestation, elle rejoindront l’entreprise mécène. « Quand on aime les œuvres, à la fin on devrait les détruire parce que ce qui reste c’est ce qu’elles ont créé : les relations », nous
Z UT Culture Art
Prototypage de L'Envolée chromatique de Bénédicte Bach aux Tanneries Haas, œuvre qui sera installée place Benjamin Zix Photos : Christophe Urbain
interpelle Jean Hansmaennel, non sans une pointe de malice iconoclaste. Mais nulle intention de détruire quoi que ce soit, et en ce qui concerne CroisiEurope, qui a choisi Raymond Waydelich, l’emplacement final de l’œuvre est déjà trouvé : en face du siège près des embarcadères. La girouette monumentale Les Vents du Rhin y sera implantée comme porte-étendard. Anne-Marie Schmitter, co-dirigeante, manifeste de l’excitation à l’idée de la voir rejoindre son emplacement définitif ; elle en manifeste plus encore quant au lieu d’exposition temporaire en mai. « Le Parvis Malraux est pour nous le lieu idéal. Si on y prête attention, il ressemble à l’avant d’un bateau. Et puis, nos premiers bateaux dans les années 70 partaient de là. » Et de se souvenir qu’elle-même et toute sa famille aidaient leur père à aménager et peindre ces premiers navires. Aujourd’hui, les équipes de CroisiEurope sont venues prêter mainforte à l’artiste pour la réalisation de cette sculpture. Chacun se sentait impliqué dans la démarche, les ouvriers qui travaillent sur la customisation des bateaux ont vu naître l’œuvre dans les ateliers où, à quelques semaines de son installation, elle se dresse encore dans l’attente de son déplacement. Une implication des équipes, comme objectif insoupçonné de l’opération.
Espaces de rencontres Tout début mai, les Strasbourgeois auront le loisir de découvrir toutes ces œuvres sur les places de leur ville dans le cadre de parcours raisonnés, outdoor pour la plupart d’entre elles, et indoor pour quelques pièces présentées à l’Aubette. Et même si ça n’était pas inscrit au cahier des charges, ils s’attacheront aux formes diverses proposées par les 25 artistes : des installations, des œuvres numériques, de la photographie, du dessin, de la gravure et de la sculpture. Ils auront le loisir, sans se déplacer, de découvrir le Mann auf Stier du sculpteur allemand Stephan Balkenhol, un artiste dont ils se sont déjà familiarisés depuis longtemps avec l’Homme-Girafe devant le siège d’Arte. À l’occasion d’une visite chez lui, à Meisenthal, le vendredi saint, le célèbre artiste nous a exposé sa manière si singulière de jouer sur la rencontre des regards, celui de la figure représentée et le nôtre, « avec un effet de 44
miroir et de projection ». Là, dans le cas de cet homme juché à l’envers sur le taureau, la rencontre ne se fait pas : la puissance du taureau occulte la présence du cavalier, dont le calme tranche avec le danger de la situation. Conçue pour le site d’Hager à Obernai, l’œuvre rayonnera différemment place d’Austerlitz. « Elle créera des relations tout aussi stimulantes avec cet environnement nouveau dans lequel elle est amenée à prendre place », affirme-t-il avec un pragmatisme déconcertant. Ce qui n’est pas la moindre des finalités, on l’admettra, de L’Industrie Magnifique.
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STRASBOURG
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VILLE CYCLABLE DE FRANCE*
Enquête de la Fédération des Usagers de la Bicyclette.
+ infos : parlons-velo.fr *dans la catégorie des communes de plus de 200 000 habitants
Welcome Byzance
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Z UT Culture Reportage
MILLEFEUILLE Par Mylène Mistre-Schaal Photos Benoît Linder
Alors que toute l’attention se focalise sur les 20 ans du MAMCS, on oublie souvent qu’au sein des Musées de Strasbourg se trouve un lieu presque secret et pourtant indispensable. Plongée aventureuse dans les collections protéiformes du Cabinet des estampes, une bibliothèque d’images qui recèle environ 100 000 œuvres. Où l’on parle trésor caché, alsatiques et Instagram.
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erchés au-dessus de la place du Château, les locaux du Cabinet des estampes et des dessins (CED) ont le charme des parquets qui craquent. De leurs fenêtres, les immuables figures de pierre de la Cathédrale semblent plus proches que jamais. Il s’en dégage une atmosphère confidentielle et un brin intemporelle. Accessible uniquement sur rendez-vous, le Cabinet fait partie de ces endroits qui laissent présager une expérience atypique. Pour qui n’est pas familier avec le concept de Kupferstichkabinett (en version originale), il y a de quoi être surpris. Dans la vaste salle de consultation, on ne dénombre que très peu d’œuvres. Sur les tables, des boîtes empilées et quelques pochettes trahissent l’activité silencieuse des lieux. Nous sommes dans une vaste bibliothèque d’images, un espace de consultation plus que d’exposition. Et justement, l’art graphique se lit presque plus qu’il ne se regarde. Pour apprécier la finesse du trait et la trame du papier, pour en déchiffrer tous les minuscules détails (parfois loupe en main), il instaure un autre rapport au temps. La disposition d’esprit n’est définitivement pas la même que pour la peinture. « Se retrouver à 20 pour voir les bois gravés de Dürer, ça n’a que très peu d’intérêt ! », explique Florian Siffer, l’attaché de conservation. « Au contraire, c’est le genre d’œuvre qui demande une relation presque exclusive, voire intime… » Les œuvres, qui dorment habituellement en réserve, ne sont donc sorties que sur demande, pour la consultation individuelle ou en petit groupe. Sans oublier les expositions hors les murs qui permettent au CED de rayonner. Le gène de la transversalité est d’ailleurs dans son ADN depuis ses débuts, en 1877, alors qu’il partageait ses locaux avec le musée des Beaux-arts. Aujourd’hui encore, dans le paysage culturel strasbourgeois, « le CED joue un rôle d’intermédiaire. Il entretient des rapports avec les arts décoratifs, l’histoire locale mais aussi avec la tradition strasbourgeoise de l’illustration… Bref, il
est une sorte de cousin germain de toutes les collections ! » Des liens de parenté multiples pour une collection « mille-feuille » composée de divers médiums (gravure, dessins et aquarelles, miniatures sur ivoire…), issue de diverses écoles (flamande, italienne, française…) et de diverses époques, depuis le XIVe siècle jusqu’au milieu du XIXe. Ce fonds protéiforme est complexe à apprivoiser. Déjà, l’estimation du nombre d’œuvres conservées, environ 100 000, est difficile. Il est d’autant plus compliqué d’en avoir une connaissance exhaustive. Inévitablement, reste une part secrète, inexplorée. « C’est très stimulant, parfois on ouvre une boîte et ça nous explose à la figure alors que l’on ne s’y attendait pas ! » Une recherche ordinaire peut vite devenir une chasse aux trésors, « comme cette fois où je suis tombé par hasard sur une œuvre du XVIe siècle dont nous ne connaissions pas l’existence. Une gravure sur bois de Cranach, plutôt rare… ! » Autant d’inconnues qui donnent une aura mystérieuse, presque magique, aux collections du CED. Ces découvertes ou redécouvertes aussi aventureuses qu’inattendues s’expliquent aussi par l’histoire de l’institution. « Mes prédécesseurs ont mis des années à cerner ce fonds, qu’ils connaissaient comme leur poche. Mais à leur départ, toute une part de la mémoire vive du cabinet, qui n’était pas consignée, est partie avec eux. » Il convient donc de nuancer le mythe de la collection insaisissable, et la petite équipe du CED se 47
« C’est très stimulant, parfois on ouvre une boîte et ça nous explose à la figure alors que l’on ne s’y attendait pas ! » Florian Siffer, attaché de conservation
Z UT Culture Reportage
« Un jour, je suis tombé par hasard sur une œuvre du XVIe siècle dont nous ne connaissions pas l’existence… » Florian Siffer, attaché de conservation
démène pour dompter l’importante masse conservée. Et pour en venir à bout, plutôt que le fouet à la Indiana Jones, rien de tel que l’outil informatique ! « Nous menons une politique d’informatisation des collections assez dense et riche. » Aujourd’hui, un quart des collections est numérisé et mis en ligne. Qui dit virtuel, dit aussi diffusion et communication. Pour ce conservateur 2.0, actif sur les réseaux sociaux, Wikipédia, Facebook et Instagram font partie du quotidien. Une médiation à distance qui présente un enjeu d’autant plus important que les collections ne sont accessibles qu’à un nombre limité de personnes. Un coup d’œil à l’Instagram du CED permet, en une mosaïque d’images, d’embrasser la richesse du fonds : une version haute en couleurs du Chat Botté côtoie une très sage Allégorie de la Patience à côté d’un fascinant Sabbat de sorcières en papiers découpés. Sur la page Facebook, le conservateur laisse parler sa subjectivité et n’hésite pas à faire des clins d’œil à l’actualité. S’y croisent des univers parfois éloignés, comme cette rencontre improbable entre les mannequins de papier de l’imagerie de Wissembourg et la Fashion Week de Paris. Un bel équilibre entre conservation et regard pop, qui nous invite définitivement à dépoussiérer nos a priori sur les arts graphiques.
Cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg 5, place du Château 03 68 98 51 60 www.musees.strasbourg.eu
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Z UT Culture Littérature
Par Marie Marchal Photo nature morte Hugues François Portrait Pascal Bastien
CELLE QUI N’EN FINIT PAS DE TOMBER 50
Entre Mes enfers de Jacob Elias Poritzky et La Ballade du peuplier carolin d’Haroldo Conti, il s’est passé dix ans. Dix ans de rencontres et de traductions pour les éditions de La Dernière Goutte qui, de Strasbourg, dépassent désormais largement les frontières.
À Brisbane et à Dublin, on essaye de battre le record de l’expérience scientifique la plus longue de l’histoire des laboratoires : on attend qu’une goutte de poix finisse de se former, et tombe. La poix étant 20 millions de fois plus visqueuse que le miel, les scientifiques s’arment d’une héroïque patience et espèrent ainsi voir la dernière goutte tomber. Cela peut prendre jusqu’à 40 ans, et pour tuer le temps, ils lisent. Au commencement il y eût le verbe ; à peine plus tard, les hommes commencent à mener des expériences étranges ; en février 2008, Christophe Sedierta et Nathalie Eberhardt publient Mes enfers de Jakob Elias Poritzky, le premier titre des éditions de La Dernière Goutte. Les 53 livres du catalogue se répartissent aujourd’hui en deux collections : littérature et roman noir. Pour l’écrasante majorité, il s’agit de traductions. Ainsi, au bout d’une ligne éditoriale qu’on remonte comme un fil d’Ariane, de l’Italie vers l’Allemagne ou les États-Unis jusqu’en Amérique du sud, les littératures étrangères sont suspendues. Il y a manifestement quelque chose de logé dans ce que chaque langue a de propre. Pour Christophe Sedierta, les grandes questions posées dans les lieux du livre sont toujours les mêmes : la vie, la mort, l’amour, notre place au monde… c’est que les mêmes doutes nous traversent tous. L’essentiel réside ainsi dans les histoires qu’un écrivain fera de ces traversées, et la façon qu’il aura de les raconter. « La Dernière Goutte aime le verbe, les mots, ce qui claque, ce qui fuse, ce qui gifle et qui griffe et qui mord. Les contes cruels, les dialogues acides. »
Christophe Sedierta de La Dernière Goutte
Des gens et des livres Christophe n’aime pas les livres qui suivent des recettes, et force est de constater qu’il applique ce goût à sa pratique d’éditeur. Les histoires qui se cachent derrière la publication de tel ou tel titre font la part belle au hasard et aux rencontres. C’est peut-être affaire d’acoustique intérieure, le fait que chaque texte résonne différemment selon le corps dans lequel il se propage. Parfois, l’harmonie est parfaite, et c’est un véritable tremblement de chair. Ce fut le cas pour une lectrice de Saint-Malo qui, en 2008, contacte La Dernière Goutte : elle a dévoré Mes enfers de Jacob Elias Poritzky et, d’origine argentine, connaît des textes qui, inédits en France, pourraient s’accrocher à la ligne que les éditeurs commencent à tracer. C’est ainsi que le fil est tiré jusqu’en Amérique du sud, et pour le meilleur : une vingtaine des titres au catalogue sont signés par des auteurs argentins ou paraguayens. Peu d’éditeurs heureusement construisent des abris antisismiques et alors qu’il travaille sur Le Musée des rêves, dans lequel Miguel A. Seman célèbre le pouvoir des livres, Christophe, comme le narrateur, fait une découverte. Le personnage du Musée des rêves se promène dans une librairie d’occasion, l’éditeur se promène dans le texte et les deux se retrouvent bouleversés par une phrase, celle qui ouvre La Ballade du peuplier carolin d’Haroldo Conti. C’est la phrase qui déclenche le tremblement de chair, et la réaction en chaîne : est-ce que ce livre est publié en France ? Le texte est paru au début des années 80, et la traductrice qui l’avait porté chez Actes Sud accepte que La Dernière Goutte reprenne sa traduction, à une seule condition : qu’on lui laisse remanier son travail de l’époque, un de ses premiers. La Ballade du peuplier carolin paraît en janvier 2018 aux éditions de La Dernière Goutte, dix ans après Mes enfers. 51
L’art de l’éditeur Construire un catalogue, espace virtuel dans lequel vivront les textes à venir, c’est pour l’éditeur un moyen de dire des choses sans avoir à les écrire. L’art de l’éditeur, c’est de soigner les interstices entre chaque texte, et de réussir à ouvrir un dialogue entre différents auteurs, entre les différents textes qu’il a choisi de publier. Jacob Elias Poritzky et Haroldo Conti par exemple ne parlent pas la même langue, ne se sont jamais vus – ne sont d’ailleurs plus de ce monde. Et pourtant ils s’en disent des choses quand vous avez le dos tourné : à l’arrière de votre crâne, quelque part dans l’inconscient, là où l’esprit range les informations pas forcément utiles tous les jours, mais fondatrices de l’individu. Là où les mythes personnels prennent racine, les échos de leurs littératures qui se rencontrent créent du sens. L’éditeur donne vie au texte : d’abord en tant qu’objet livre commencé par la page de titre et terminé par le colophon, puis en tant que sous-ensemble d’un tout – votre mémoire, le catalogue de la maison d’édition, ou l’étagère de votre chambre sur laquelle se reposent vos livres –, un tout dont la valeur excède la somme des parties, riche qu’il est de lieux et de voix supplémentaires.
La Dernière Goutte
Manifestation anniversaire le 1er juin à 18h à la librairie Chapitre 8 5, rue de Verdun www.ladernieregoutte.fr
Z UT Culture Architecture
LE VIF DU SUJET Par Sylvia Dubost Illustration Laurène Boglio
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Le workshop
L’abri d’urgence : une architecture minimum ? Pour la 3e année consécutive, ce workshop proposé aux étudiants de l’école d’architecture aborde des questions cruciales, tant techniques que sociales. Les organisateurs de cet atelier nous éclairent sur ses enjeux multiples et brûlants, dont le public est également invité à débattre.
Déroulé : Des conférences de spécialistes de l’urgence préparent les étudiants à construire en groupe et à taille réelle, dans la rue Moll, des abris subvenant à leurs besoins primordiaux. Une table-ronde rassemble les participants et ouvre le débat avec le public. Outils : Le kit distribué par la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (bâches + corde + outils) aux familles frappées par des catastrophes naturelles + des chevrons de bois. Les étudiants sont libres d’y associer des matériaux de récupération. Invités : Des intervenants de CRAterre (centre international pour la construction en terre), du Bureau Urgences Internationales de la Croix-Rouge française et de la Fondation Abbé Pierre.
Xavier Génot, architecte spécialiste dans la réponse aux désastres naturels « Ce workshop est né suite à une intervention que j’avais faite à l’Ensas sur la réponse humanitaire à l’abri d’urgence. On a senti de la part des étudiants un vrai intérêt, et on s’est demandé ce qu’on pouvait faire de plus. L’idée de ce workshop est de placer l’étudiant dans une condition à la fois d’usager, de sachant et de faisant, ce qui n’est pas très courant en école. Il découvre ce que c’est un clou, un marteau, un assemblage minimum. Il se pose aussi de vraies questions : que signifie devenir architecte dans un monde qui change, face aux migrations, aux désastres naturels ? L’architecte est l’homme de la norme, et l’urgence est l’endroit où les normes n’existent plus. Quel est désormais son rôle dans la société ? On en fait profiter d’autres étudiants ou les passants, car l’atelier se passe en partie dans la rue. Peut-être que certaines personnes vont avoir une action en tant que citoyen, pas seulement en tant qu’architecte. Au fond, cela pose la question de ce qu’est une école d’architecture dans une ville. » Bruno de Micheli, architecte et enseignant à l’Ensas « Ce workshop n’est pas valorisé dans le cadre du cursus, c’est une démarche personnelle des étudiants en dehors de leurs autres temps de travail. C’était important pour nous. En matière d’abri d’urgence, on parle surtout de l’étranger mais il y a des choses qui se passent ici, de plus en plus. L’intérêt est aussi de tra53
vailler sur des projets ultra-rapides et sommaires, minimum et essentiels. Les étudiants ne se confrontent jamais à la fabrication. Certains ne savent pas tenir un marteau. Ce workshop est la mise en application de ce qu’ils envisagent en cours de manière théorique : comment mettre en tension une structure pour qu’elle tienne par exemple. C’est une partie du métier qu’il est bon de leur faire découvrir. Ils ont un vrai problème de méthode : ils foncent avec une énergie folle mais il faut d’abord être feignant, prendre le temps d’analyser les choses, ce qu’on a devant nous, et voir ce qu’on peut faire avec les matériaux. » Anne-Sophie Kehr, architecte et enseignante à l’Ensas « L’intérêt de ce format est qu’entre le moment où on pose le problème et la construction à l’échelle 1, le temps est très court. Cela met les étudiants face à une simulation de situation réelle. Cela permet aussi de les aguerrir à un travail en groupe, à une dynamique collective. On a ressenti un intérêt croissant des étudiants pour le travail collaboratif. L’évolution de la commande y oblige. Ils n’ont plus envie de sortir de l’école pour monter leur agence et faire des concours. Ils prennent conscience de la dimension sociale du métier, et certains demandent, après ce workshop, à partir en stage dans l’humanitaire. La présence des différents intervenants les met face à une réalité sociale, les initie à la question de la dignité humaine, et rappelle que le métier d’architecture doit être d’intérêt général. L’architecture est avant tout un art social. Dans un monde de dématérialisation croissante, à tous les niveaux, il reste une chose intangible : on aura toujours besoin de s’abriter. Cela permet de renouer avec une urgence primaire, avec l’artisanat, et de rappeler que l’architecture est le réceptacle de nos liens sociaux. On doit être vigilant à ce que sont les espaces de notre société. C’est une obligation d’enseignant que d’ouvrir les yeux des étudiants sur ces questions. »
L’abri d’urgence : une architecture minimum ? — Atelier in vivo, du 29 mai au 1er juin à l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg — Table ronde le 31 mai à 18h www.strasbourg.archi.fr
NEUE VAGUE Par Cécile Becker Portrait Henri Vogt
Longevity Music School Qui ? Guillaume Azambre (à droite), tête pensante du festival de musiques électroniques Longevity, ancien chargé de communication du Shadok, et Frédéric Traverso, membre éminent du groupe Kings Love Jacks, professeur à la fac de musicologie depuis 2015. Quoi ? La Longevity Music School, encore à l’état de « prototypage », sera une école de musiques électroniques – la première du genre en France ! – proposant une formation d’une année, avec théorie, pratique, ateliers, conférences, jam sessions, etc. Le tout au Shadok. Pourquoi ? « On s’est rendu compte qu’il y avait une vraie demande, mais aussi qu’il fallait adapter les pratiques aux nouveaux outils. On avait envie d’apporter une véritable culture de ces musiques, de les questionner et de donner tous les fondamentaux pour que chacun puisse développer sa créativité. » Pour qui ? Deux cursus, pour les enfants et les adultes. Le + ? Le développeur Ableton fournit gratuitement les machines et les programmes. Et bientôt ? Des formations professionnelles autour du sound design, de la sonorisation de spectacles, du mixage, du sampling…. Des ateliers ouverts à tous. Des interventions nomades en prison, milieu scolaire ou associatif. Quand ? Rentrée en septembre 2018. 1h30 tous les mercredis pour les enfants. Cours du soir en semaine (60h) et accompagnement individuel pour les adultes (de la création à la représentation). www.longevity-musicschool.eu
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STRAS-S.P.H.E.R.E Écouter la ville pour mieux la comprendre, c’est l’un des objectifs du projet S.P.H.E.R.E, piloté par la designer et scénographe sonore Pauline Desgrandchamp (collectif Horizome). Chaque quartier, chaque rue, chaque bâtiment a une identité, visuelle mais aussi sonore. Le site STRAS-S.P.H.E.R.E (en ligne courant avril) les cartographie sous forme de sons bruts et de créations, et permet à travers eux d’observer les usages et les évolutions de la ville. La première « fournée de sons » est livrée par les collaborateurs de cette plateforme fédérative : Ensemble 2.2, Le Bruit qu’ça coûte, Radio Rhino, le collectif Turbulences, L’in situ lab du lycée Le Corbusier, la faculté des arts, le Shadok, Ososphère et le laboratoire Accra. Une fois le site lancé, chacun pourra y participer et proposer ses enregistrements. Un moyen, comme l’explique Pauline Desgrandchamp, de « faire entendre des choses, de donner de la voix. Un citoyen lambda est le premier expert de terrain, car c’est nous qui nous déplaçons et vivons les espaces. » L’idée est de permettre de comparer les empreintes sonores de différents quartiers, où se matérialisent aussi les inégalités. Mais aussi et tout simplement de se laisser emporter par l’écoute. STRAS-S.P.H.E.R.E répertoriera ainsi toutes les activités en liens avec son sujet, notamment balades sonores et ateliers. Une façon d’initier chacun à cette manière vraiment inouïe de découvrir et de raconter le monde.
NEUE VAGUE
S.P.H.E.R.E : Sonorama Participatif des Histoires Extraordinaires de nos Rues et de nos Espaces www.stras-sphere.org Visuel : Le Chant des immeubles, Place Érasme à Hautepierre, 2017. Une proposition de Gaétan Gromer des Ensembles 2.2. Photo : Alexis Gunkel
Par Sylvia Dubost
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Z UT Culture Instant Flash
CHATON L’INTERVIEW CÂLIN
Par Cécile Becker | Photo Henri Vogt
Nous avions soumis une première fois l’interview câlin à Philippe Katerine ; l’écoute de Possible, album autotuné bourré d’amour et de sincérité nous a donné envie de répéter l’expérience avec Chaton.
Ton dernier câlin ? Hier matin avant de partir sur la route. Avec Lola [son amoureuse, ndlr]. C’est incroyable de rencontrer une personne avec qui le énième câlin est toujours aussi délicieux… C’était donc un câlin d’amour… Je ne fais que des câlins d’amour. Je ne suis pas très tactile, juste en amour. Tu câlines quand tu es ivre ? Je fais très attention parce que j’étais très bagarreur quand j’étais plus jeune. L’alcool m’inspire plus la bagarre que le câlin. Une chanson qui te donne envie de câlins ? L’amour et la violence, de Sébastien Tellier.
Un plat qui appelle le câlin ? Les fraises. « J’voulais juste un câlin et voyager en première » entendu sur J’attends en bas, pourquoi ? Mes seules aspirations dans la vie. Hier j’ai eu un câlin, aujourd’hui j’ai voyagé en première, je suis très content, la vie est belle. Le plus beau câlin de cinéma ? C’est dur parce que je suis ultra spécialiste de comédies romantiques, mais genre… ultra, ultra. J’ai vu toutes les comédies romantiques de l’univers, même celles qu’on ne peut pas regarder. J’ai vu In Your Eyes, je dois être le seul... Tout le monde se moque de moi parce que je regarde des trucs horribles. Tous les câlins de cinéma me font du bien, ils me font pleurer. 58
Les câlins, c’est l’avenir ? C’est l’amour. L’amour, c’est la seule chose qui ait un intérêt. C’est le moteur de tellement de choses : le moteur de toutes les grandes œuvres, de toutes les grandes conquêtes. La légende dit que Gustave Eiffel a fait la tour Eiffel en forme de A, parce qu’il kiffait une Amélie. Tout ce que je fais, c’est par amour. Propos recueillis le 14 mars au salon de thé Suzanne, dans le cadre du showcase à la FNAC Possible, Arista/Sony
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Z UT Culture Instant Flash
LES MAINS DE MARINA
MARINA HANDS Par Marie Bohner | Photo Christophe Urbain
Les mains de Marina Hands sont noueuses et puissantes. Elle les promène en mouvements lents lorsqu’elle parle. Parfois un éclat de rire sonore, communicatif, crée la surprise. Lorsqu’elle est dans son lit d’hôpital, dans Actrice, les muscles de ses avantbras saillent dans la lumière. Marina Hands aurait voulu faire carrière dans l’équitation. Le sort en a décidé autrement. Le mot « essayé » accompagne un regret fugace patiné de résignation. Du sport à haut niveau, elle a appris l’endurance, l’obsession et l’importance de l’échec – qualités fortes au cinéma comme au théâtre. Au théâtre, elle trouve une famille, grâce à Pascal Rambert et à Audrey Bonnet. « J’étais orpheline juste
avant que Pascal ne m’emmène avec lui. J’avais décidé, après avoir rencontré Luc Bondy, de ne plus faire de choix frivoles. Je ne savais pas qui j’allais rencontrer. » Il y a eu ce désir mutuel. « Je les ai prévenus, je ne veux plus les quitter ! » [Rires] Du théâtre de Pascal Rambert, elle tire « du concret. [...] Il nous choisit très précisément, puis il nous jette sur un terrain de jeu. C’est un acte de confiance. » Elle travaille en cherchant une vérité qui se reflète dans le public – le faisant tour à tour sortir avant la fin en claquant la porte ou applaudir debout et en larmes lorsque la pièce s’achève. « Quand j’étais sportive, j’étais parfois vulnérable. Aujourd’hui, l’endurance me rend plus forte. » Et le feu couve encore : Marina 60
Hands écrit un documentaire sur la passion équestre, « ce lien complètement irrationnel entre l’animal et l’être humain ». Elle ne lâche rien. Propos recueillis le 26 janvier au TNS, dans le cadre des représentations de Actrice, de Pascal Rambert
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LA RÉVÉLATION
JULIETTE ARMANET Par Caroline Lévy | Photo Pascal Bastien
Moment précieux avec l’étoile montante de la scène française, auréolée deux jours plus tôt d’une Victoire de la musique. Pendant ses balances, épuisée de la surmédiatisation post-récompense, Juliette Armanet apprivoise son piano, cet ami qui ne la quitte pas depuis l’enfance et sur lequel elle entonne les quatre titres qu’elle chantera ce soir-là. Dolce Vita de Christophe viendra délicieusement perturber cet enchaînement. Le Magic Mirror sera le théâtre intimiste de sa brève intervention dans le cadre de Strasbourg Mon Amour, dont elle est l’invitée ovni. L’Amour, il en est question dans Petite Amie, élu Album révélation de l’année : « Ce qui m’intéressait dans ce disque, c’était d’explorer tous les états
amoureux. Une espèce de palette de couleurs sentimentales à décrypter. » En marchant vers l’hôtel, on découvre son attrait pour Strasbourg, qu’elle connaît déjà bien. Mais une fois installées autour d’un déjeuner à l’heure du tea-time, impossible de ne pas aborder sa récente distinction : « Je suis une vieille révélation ! J’aime bien ce mot, parce qu’il a une aura un peu mystique et raconte quelque chose d’assez beau. Comme lorsqu’on tire une image en photographie, quelque chose apparaît. Mais cela évoque aussi le fait de se révéler à soi-même… » Comme dans sa chanson Cavalier Seule, à l’instar de Christine and The Queens ou plus récemment d’Eddy de Pretto, l’ancienne journaliste sert d’étendard à la génération 62
3e sexe : « Nous nous permettons d’inventer notre propre identité. Je ne renonce pas aux atouts de la féminité, mais je ne m’interdis rien en amour. Il y a un truc d’ouverture symptomatique à notre génération. Je ne veux pas être considérée comme une femme qui fait de la musique, mais simplement comme une personne qui fait de la musique, sans notion de féminité ou masculinité. » Un.e vrai.e artiste. Propos recueillis le 13 février à l’hôtel Boma, à l’occasion du RFM Music Live dans le cadre de Strasbourg Mon Amour Petite Amie, Barclay
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LA TERRE DES MILLE VOIX
ARUNDHATI ROY Par Marie Bohner | Photo Henri Vogt
Arundhati Roy semble discrète, pourtant, on ne voit qu’elle lorsqu’elle entre dans une pièce. Ses yeux ornés de khôl noir lui donnent un air doux et profond à la fois, éclairant un visage d’une beauté énigmatique. Sourire tranquille en lisière d’abîme. Le Ministère du bonheur suprême, son deuxième opus littéraire, était attendu depuis 20 ans. Arundhati Roy n’a pas disparu dans l’intervalle. Elle a utilisé la faveur publique pour donner une voix aux luttes des invisibles que le développement économique laisse au bord du chemin, ceux qui sont « hors de l’imaginaire » indien. Son statut de romancière, en plus de celui d’essayiste et de militante, lui permet, dit-elle, « de ne jamais faire aucun compromis, d’être imprévisible, de voyager sans bagage, d’être seule dans [ses] opinions ». Elle revendique « le droit de décevoir ».
De l’Inde, un pays qui « vit dans plusieurs siècles en même temps », Arundhati Roy donne dans ses romans une image multiple et foisonnante. Poétique, parfois cocasse, elle s’arrête auprès de chacun de ses personnages, le temps d’une cigarette, d’un détour bienvenu, d’une conversation nécessaire. Le roman est « une ville ». On vit un moment aux côtés de destins majeurs et singuliers, femmes, hommes, mi-femmesmi-hommes, enfants et animaux, évoluant dans une fresque historique et politique violente qui les façonne sans les déterminer. « La seule façon de dire ce qui se passe réellement au Cachemire est de passer par la fiction. Parce qu’on parle de 30 ans à vivre sous les bottes de l’occupation la plus dense. » L’écriture semble vagabonder alors qu’elle est, sans nulle doute, impitoyablement 64
structurée. Mille voix potentiellement antagonistes y trouvent un écho libre et attentif, ciselé à leur mesure, sans crainte des contradictions. Défiant l’idée que la mort est une disparition, Le Ministère du bonheur suprême plante la re-naissance au milieu d’un cimetière et la célèbre de rubans colorés et de fanfreluches à paillettes, en y ajoutant le fumet d’un ragoût d’agneau. Et tout le monde est invité à la fête. Propos recueillis le 20 janvier Chez Yvonne, dans le cadre de la rencontre organisée par la Librairie Kléber Le Ministère du bonheur suprême, Gallimard
B LOOM food & drinks
2, place des Meuniers Strasbourg 03 67 97 25 48
Z UT Culture Made in Strasbourg
PA N I E R C U LT U R E
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Une comédie musicale à lire, beaucoup d’instruments, des tambours battants, du rock zinzin, un peu d’humour… de quoi danser/s’extasier à en crever. Le printemps version Zut fait pleuvoir ses jolis fruits. Photo Hugues François
Jean Teulé
T/O
eRikm & les Percussions
Entrez dans la danse Julliard
Ominous Signs October Tone Records
de Strasbourg
En 1518, à Strasbourg, ville libre du Saint-Empire romain germanique, la gouvernance laïque dispute l’autorité à un clergé richissime de ses indulgences. Luther arrive et François Villon n’est pas si loin. Une écriture organique, un goût de viande crue, de Cour des Miracles et de sexe bien troussé : le Moyen-Âge va si bien à Jean Teulé ! La « tànzplö », peste dansante, documentée mais inexpliquée, nous entraîne de la rue du Jeu des Enfants vers des ruelles grouillantes qui fleurent bon les tanneries et l’iconoclasme. (M.B.)
Mais d’où il sort, lui ? Qui est ce ce Théo Cloux ? De quel océan de sueur ces chers October Tone ont-ils sorti cette perle moirée ? Tout est from Strasbourg et on ne boude pas son plaisir à l’écoute de ce disque aux harmonies dégingandées, entre rock lascif, pop cosmique et générique de série policière (Sshhee). Ominous Signs nous offre un tour de références (Connan Mockasin, Pink Floyd, même un peu d’Electric Electric, histoire d’être un peu chauvins) dont le trublion arrive à se détacher avec la classe d’un grand. Une chose est sûre : on entendra ses vibrations au-delà du clocher de la Krutenau. Comment le dire autrement ? C’est génial. (C.B.)
www.lisez.com
Marion Fayolle Les Amours suspendues Magnani C’est vrai, Marion Fayolle ne vit plus à Strasbourg mais son crayon, décidément bien affûté, a été élevé au biberon Dégé, millésime 2006 des Arts déco. Ce nouvel ouvrage fait preuve d’une inventivité rare : un petit théâtre musical, très chorégraphié, qui met en scène un homme volage dont les errements sont écrits et décrits avec une grande poésie. Le geste et les mots, précis, servent une naïveté, adroite dans ce qu’elle révèle de nos paradoxes. Combler le vide et nos besoins égoïstes, pour quoi faire ? (C.B.) www.editions-magnani.com
Drum-Machines Percussions de Strasbourg Tout, ici, est incitation à l’émerveillement : la simulation sonore du vol d’un colibri attire l’oreille d’emblée tant elle la chatouille délicieusement. L’impulsion instinctive de l’expérimentateur français eRikm, qui se manifeste sous la forme de frictions métalliques, frottements et autres fourmillements, suscite des réponses appropriées de la part des Percussions de Strasbourg : la matière sonore s’en trouve sublimée pour des plaisirs tout à fait inédits sur la durée. (E.A.) www.percussionsdestrasbourg.com
www.octobertone.com
Napoleon Da Legend
Guillaume Chauvin
Brooklyn in Mulhouse Médiapop Records
La Faute aux photos Allia On vous avait déjà prévenus : le photographe à plume Guillaume Chauvin ne manque pas d’humour. Ce petit livre est une sorte de guide absurde/situationniste pour photos sous contraintes. Des conseils ironiques (ou pas !) explorant quelques gimmicks contemporains, que l’artiste strasbourgeois ne manquerait probablement pas de s’appliquer à lui-même. (C.B.) www.editions-allia.com
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Comment revenir aux sources du rap, si ce n’est de retourner sur les lieux mêmes ? De Mulhouse où officie DJ Scribe à Brooklyn où réside Napoleon Da Legend, il n’y a qu’un pas que les deux gars franchissent allégrement avec un savoir-faire qui époustoufle jusqu’aux aficionados. Avec un flow ferme mais chaleureusement sexy, Napoleon balaie tout sur son passage. On salue respectueusement l’initiative. (E.A.) www.mediapop-records.fr
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Sélections Culture
Conversation ARTS
Lucien Jung & Lionel Picker → 23.04 Maison de la Région www.grandest.fr Visuel : œuvre de Lucien Jung
La Région Grand Est met en parallèle les œuvres de deux peintres strasbourgeois. Deux œuvres figuratives où le portrait occupe une place primordiale. Plus réaliste (voir hyperréaliste), Lucien Jung (1936-2012) pratique ainsi un art de la vérité. Avec humilité, il démontre un sens aigu du détail, une
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formidable maîtrise technique, un regard scrutateur, presque scientifique. Lionel Picker, né à New York, lorgne quant à lui du côté de l’histoire de l’art, du portrait de cour aux scènes de genre, révélant par le travail de la lumière la vie secrète de ses sujets. Un dialogue de toiles. (D.S.)
Photo : Sonia Barcet
Le ciel sur la tête
CECI EST NOS CORPS
La question du climat est aujourd’hui de toutes les conversations (ou presque). Le Vaisseau déroule la pelote et s’attache, avec le nouveau film 3D qu’il présente, aux Climats les plus fous du système solaire. « Le climat peut être imprévisible, féroce, destructeur, rappelle le commentaire de cette production de National Geographic. Il peut détruire des civilisations et changer le cours de l’histoire. » Et sur d’autres planètes, il est encore plus dingo que sur Terre. Le film nous emmène de planète en lune pour découvrir ce dont ces forces de la nature sont capables. On apprend que la température moyenne de Vénus est ainsi de 460° (vous avez dit canicule ?), que les tempêtes de sable sur Mars durent deux mois, que sur Neptune le vent souffle à 2000km/h et
Seule en scène, Rachida Brakni prête voix et corps aux trois femmes qui habitent le texte de l’auteur italien Stefano Massini. Trois femmes au cœur du conflit israélo-palestinien : une jeune étudiante islamique palestinienne, une Israélienne professeure d’histoire juive, et une militaire américaine. Des trajectoires différentes, dont la comédienne, dirigée par le metteur en scène Arnaud Meunier, nous fait partager le quotidien, les convictions politiques, les doutes et les secrets intimes. Des femmes que tout oppose et que seul le théâtre peut réunir… Un spectacle subtil et tout en tension, porté par une comédienne impressionnante. (S.D.) THÉÂTRE Je crois en un seul dieu 24.05 → 03.06
TNS www.tns.fr
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qu’il y pleut des diamants, quand sur Titan, la lune de Saturne, il tombe du méthane liquide. Il ne s’agit pas là de minimiser les changements climatiques en les mettant en perspective des phénomènes météo effrayants, mais d’apprendre et de comprendre. Et de rappeler à quel point notre planète, si apaisée en comparaison, est un miracle. (S.D.) 3D
Les climats les plus fous du système solaire Les mercredis, samedis, dimanches, jours fériés et vacances scolaires Vaisseau www.levaisseau.com
Sélections Culture
Photo : Andreas Simopoulos Photo : répétitions de Trajets Phéno-Meinau
DESTINS
En partage
La première fois qu’on avait vu le Sud-Africain Brett Bailey à Strasbourg, c’était avec Exhibit B, sublime et bouleversante exposition humaine qui nous confrontait aux horreurs de l’histoire coloniale. La 2e fois, c’était avec Macbeth, qui replaçait le sanglant opéra de Verdi (et Shakespeare, évidemment) dans le Congo contemporain. Aussi, on attend
Dans le cadre de sa résidence à PoleSud, le danseur et chorégraphe Amala Dianor invite à terminer la saison par deux instants de partage. Pas seulement, pièce présentée dans le cadre de la fête du parc Schulmeister à la Meinau, est née de la rencontre avec quatre danseurs de la région. Issus de
avec impatience son Sanctuary qui, à travers huit tableaux vivants, huit destins d’exilés, aborde des questions brûlantes, sociales et sociétales, géopolitiques et intimes. (S.D.) THÉÂTRE Sanctuary
Maillon 18 → 26.05 www.maillon.eu
culture et de techniques différentes, ils font de la scène un espace de partage
Fais ce qu'il te plaît
pour leurs corps et leurs histoires. Trajets Phéno-Meinau est un projet au long cours, ancré dans le quartier de la Meinau où est sis Pole-Sud. Depuis l’automne dernier, Amala Dianor a réuni danseurs amateurs et professionnels, chanteurs, collégiens et simples habitants autour d’un projet participatif, forcément cosmopolite, qui cherche la singularités. (S.D.) DANSE
Spectacles gratuits Pas seulement, 12.05, parc Schulmeister Trajets Phéno-Meinau, 09 + 10.06, Pole-Sud www.pole-sud.fr
Photo : Forever Pavot © Julian Benini, pour Zut
rencontre et l’échange entre toutes ces
Rendons ici justice à l’association Pelpass, qui, chaque année, propose des événements de tous ordres (soirées hip-hop, Paye ton Noël, concerts rock, soirées décalées) avec la même exigence et une passion chaque fois démontrée – celle de Jérémie Fallecker, son directeur, n’est plus à prouver ! Deuxième édition pour le festival Pelpass, avec, cette année, Cunninlynguists, Yuksek, Soviet Suprem, Forever Pavot ou encore Demi Portion. Tous genres et horizons confondus : une volonté d’ouverture qui se retrouve également dans les animations proposées sur place. Chapeau ! (C.B.)
FESTIVAL
Pelpass Festival 24 → 26.05 Jardin des Deux Rives www.pelpass.net 70
nt musa e n s ’ cah t Sp a ß e c n e a i L a s ce n s ch a f t m Wiss
Block de la compagnie Nofit State & Motiohouse
LE RIRE ET LA VERTU Au théâtre comme dans la rue, L’Humour des Notes fait rimer depuis 27 éditions humour et exigence artistique. RDV depuis longtemps incontournable, le festival croit au rire comme moteur de la rencontre entre le public et les artistes. Il ouvre le champ à leur folie, leurs regards décalés, et à une énergie communicative, indispensable en ces temps où le présent et l’avenir semblent bien gris. Au total, plus de 100 représentations, 50 compagnies et 180 artistes investissent toute la ville de leurs propositions colorées et un peu zinzin. On se réjouit d’avance de retrouver les musiciens de AccordZéâm, qui revisitent avec jubilation les hits du répertoire classique, et L’Homme V de la compagnie 3.6/3.4, solo pour un danseur et un vélo BMX. Un peu de légèreté dans un monde de brutes. (S.D.) FESTIVAL
L’Humour des Notes 05 → 13.05 Haguenau (Théâtre et rues) www.humour-des-notes.com
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Sélections Culture Happy 20, le MAMCS ! Le 6 novembre 1998, les collections et expositions d’art moderne et contemporain emménageaient enfin dans un lieu dédié (souvenez-vous, elles étaient exposées à l’ancienne Douane), conçu par l’architecte Adrien Fainsilber. On célèbre cet anniversaire avec toute une année de manifestations, dans toute la ville et avec tous les partenaires culturels (programme complet sur le site des musées). Pour démarrer les festivités, le MAMCS se met en tenue : le duo new-yorkais FAILE rhabille les façades avec une fresque de 1000m2. (S.D.)
Visuel : collectif FAILE, courtesy galerie Danisz
Celebration
ARTS
From the Air We Share, fresque du collectif FAILE Murs extérieurs du MAMCS 05.05.18 → 26.05.19 Happy20 www.musees.strasbourg.eu/happy20
LES AUTRES Des corps et des regards. Compacts, présents, et un peu absents en même temps. Photographe et réalisatrice de films documentaires, Ditte Haarløv Johnsen les capte au gré de ses voyages dans le monde entier, du Mozambique à l’Espagne, du Liban au Canada, s’attachant tout particulièrement aux communautés et à leurs frictions. Ses périples l’ont conduite au Neuhof, terrain privilégié pour explorer les thèmes qui la préoccupent. Elle en livre, une fois encore, des portraits sublimes et saisissants.
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NB : L’écrivain d’origine bosniaque Velibor Čolić, auteur de Manuel d’exil (Gallimard), était lui aussi résidence au Neuhof en février. Un livre issu de ses ateliers d’écriture sera présenté le 12 avril à l’Hôtel de ville. À mettre en perspective. (S.D.)
PHOTO
Market Day, exposition de Ditte Haarløv Johnsen 21.04 → 10.06.18 wwww.la-chambre.org www.espacedjango.eu
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pré-production — prises de vues — photo post-production — vidéo numérique — 03 90 20 59 59 —
Réalisation Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon Compositions réalisées avec le papier Cacao de la papeterie Lana www.lanapapier.fr
tendances.
Photographe Alexis Delon / Preview www.preview.fr
hello spring
Réalisation Myriam Commot-Delon
Mannequin Sinara Barbosa / Up Models www.dmg-paris.com Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avila-coiffure.com Maquillage et manucure Maili Nguyen / Avila Post-prod Emmanuel Van Hecke Preview | www.preview.fr
À gauche | Manteau trench bi-matière en coton double face et pull en laine légère à face tricotée avec foulard de soie appliqué au dos, les deux Céline. Pantalon zippé porté en short en pure laine vierge tartan Balenciaga, sandales Jimmy Choo. Le tout chez Ultima. À droite | Chemise oversize en vinyle, pantalon zippé en pure laine vierge tartan, sac cabas à franges Laundry, petit format, en cuir de veau et baskets triple S, Balenciaga. Le tout chez Ultima. Lunettes solaires Anne et Valentin chez Les Lunettes de Gisèle.
À gauche | Blouse et pantalon doublé en soie Ipsaé. À droite | Robe chemise en popeline à dos travaillé ajouré et ceinture en popeline contrastée Ipsaé. Sandales Prada chez Ultima. Bague boule en or, perles blanches et brillants et sautoir en or avec boules plates, les deux Éric Humbert.
À gauche | Bague boule en or, perles blanches et brillants Eric Humbert. À droite | Chemise en popeline de coton à col chemise amovible Hana San, pull en coton côtelé noué à la taille Pôles et pantalon en lin à revers Zyga, le tout chez Pôles. Sandales en cuir, clous et liens en popeline bleue rayée (vendues avec un deuxième jeu de liens en popeline noire) Prada chez Ultima. Sautoir (porté double) en or avec boules plates Éric Humbert. Plante Location de plantes vertes, La Serre à Schiltigheim.
À gauche | Combinaison de pompiste en coton (disponible en plusieurs couleurs) Laetitia Ivanez x Galeries Lafayette. Baskets triple S Balenciaga chez Ultima. À droite | Trench en vinyle opaque (disponible en plusieurs couleurs) Laetitia Ivanez x Galeries Lafayette. Débardeur en coton blanc Isabel Marant et sandales Jimmy Choo, les deux chez Ultima. Lunettes solaires Anne et Valentin chez Les Lunettes de Gisèle. Plante Location de plantes vertes, La Serre à Schiltigheim.
À gauche | Veste de tailleur en coton à double boutonnage Tagliatore, chemisier en soie Bagutta, pantalon Berwich et derbys en cuir blancThe Last Conspiracy. Le tout chez Revenge Hom. À droite | Robe en soie imprimée Bagutta et boucle d’oreille (vendues par paire) en résine et pampille de coton Angela Caputi. Le tout chez Revenge Hom.
À gauche | Veste tailleur et jupe en popeline de coton safran Alberto Biani, chemisier en soie Vanessa Seward et ballerines pliables faites main en cuir blanc à bout perlé Meher Kakalia. Le tout chez Marbre. À droite | Robe en popeline Aspesi, sac en raphia Sans-Arcidet, ballerines Meher Kakalia et bracelets en fil de coton Guanábana Hand Made. Le tout chez Marbre.
ZU T Tendances Shopping
Up to date Par Myriam Commot-Delon
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L’allure française
Dans sa boutique Marbre, face Palais des Rohan, Micheline Christophe compose un dressing tout en nuances et délicatesse. Une articulation précise et gracieuse entre pièces portables et pépites de saison, comme les divins jeans français Atelier Notify, la griffe italienne Momoni et LES sacs de l’été, ceux en raphia de Sans-Arcidet, fabriqués par des artisanes malgaches. Marbre | 14, quai des Bateliers | 03 88 35 28 85 Photo : Alexis Delon / Preview
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Vers Lemaire
Les « faux » basiques de Christophe Lemaire ont trouvé chez Uniqlo U et ses matières techniques un terrain de jeu d’une efficacité chirurgicale. Des volumes plus longs ici, le détail d’une couture là, une couleur inattendue, une fibre technique… Qui a dit que le casual était ennuyeux ? > Chemise en 100 % Tencel et maillot une pièce UV Cut, une technologie qui protège du soleil, Uniqlo U. www.uniqlo.com
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Anti-stress
L’Air du temps, un nouveau nid à bijoux contemporains à découvrir en flânant dans la nouvelle rue des Juifs piétonnisée. Outre les montres Lago, on y trouve une flopée de créatrices internationales dont la Française Camille Enrico et son best-seller : une manchette en laiton plaqué or et brodée de fils DMC. Un gage de solidité tinctoriale Made in Alsace ! L’Air du Temps 30, rue des Juifs 07 81 17 16 43 3
Photo : Alexis Delon / Preview
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Oh ! Gaby !
Iro déploie ses riffs rocks et sexy dans un bel espace dédié au premier étage des Galeries Lafayette. Des mailles finement déchiquetées, des tops aux imprimés subtils et du denim effiloché aux coupes parfaites. Inspirant et moderne. www.galerieslafayette.com
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Fendi Friday
Chez Ultima, on aime follement l’homme Fendi, avec son « Skype » look très bien porté par le top Dylan Fender. Sylvia Venturini a signé une collection relax et décontractée, inspirée du « Friday wear » américain pour que ce soit tous les jours vendredi. La plus belle idée du printemps 2018 ! www.ultima-mode.com
O comme opale
Jadis maudite, l’opale, gemme iridescente, énigmatique et flamboyante, est revenue sur le devant de la scène, fascinant de nombreux joailliers. Eric Humbert est en tête de liste des créateurs passionnés par ce bel outsider. La preuve avec cette bague cocktail, aux vertus énergisantes et apaisantes, où l'opale est associée aux brillants et à l’or jaune. www.eric-humbert.com 5 89
ZU T Tendances La marque
Par Myriam Commot-Delon
Chloé Son empreinte digitale « Tout ce que j’ai toujours voulu, c’est que Chloé ait un esprit joyeux pour rendre les gens heureux.». Gaby Aghion, la visionnaire créatrice de la maison française dans les années 50, n’a cessé de revendiquer la liberté de mouvements des femmes.
Sa paternité couture Si, historiquement, Karl Lagerfeld est indissociable de l’ADN Chloé, les femmes sont majoritairement cheffes à bord. Après l’œil alternatif de Martine Sitbon et le trio des créatrices anglaises Stella McCartney, Phoebe Philo et Hannah MacGibbon, c’est désormais Natacha RamsayLevy (ex-bras droit de Nicolas Guesquière chez Balenciaga et Louis Vuitton) qui apporte aujourd’hui son joli point de vue frenchy.
Une allure aussi « garçonne » que féminine, entre dégaine boyish et robes floues à la palette subtile. Un effeuillage aérien où tulles, dentelles, broderie anglaise, popelines, mousseline et crêpe de soie escortent un super hit-parade de sacs et souliers stars.
Où se « Chloéiser » de la tête au pied ? Chez Ultima depuis ce printemps, pour le prêtà-porter, chaussures et maroquinerie mais aussi à l’espace luxe maroquinerie des Galeries Lafayette. Et pour avancer à grands pas vers l’été, il suffira de s’envelopper d’un pschitt de Nomade, un floral chypré, dernier sillage de la maison, à s’offrir aux Galeries Lafayette ou à La Belle Parfumerie du Printemps. www.ultima-mode.com www.printemps.com www.galerieslafayette.com
Natacha Ramsay-Levy par Paolo Roversi
Test ADN
Son tissu biologique
Ipsae 35, quai des Bateliers Strasbourg 03 88 52 13 55
M O N TAG U T
Prêt à porter Féminin Écharpes Maroquinerie
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Zut Loves Printemps ! Par Myriam Commot-Delon
Le joli mariage de la saison ? La collab’ Zut Loves Printemps ! Un vestiaire mixte à découvrir jusqu’au 28 avril au Printemps + un jeu concours pour gagner 1000 € de shopping.
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En blanc évidemment, mais twistés de noir pour le contraste et décalés d’accessoires connectés et délicieusement décontractés.
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JEU CONCOURS Voir conditions en magasin
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Guettez les réseaux sociaux (Instagram et Facebook) pour gagner 4 cartes cadeaux de 250€, et booster votre dressing de printemps.
Lui | En total look denim (1), bien straight et immaculé, avec veste, t-shirt et jean en toile blanche Sandro. Sandales en cuir satiné Camper (2). Elle | En robe longue (3) à haut en guipure de la griffe anglaise Self-Portrait . Mules en éponge et perles Aquazurra (4) et coque iPhone Chiara Ferragni (5), les deux à l’espace luxe souliers et accessoires Ultima. Cabas en coton à inscription Aamoureuse Vanessa Bruno (6). 92
Les petits + à partager | Un pschitt de Liaisons Dangereuses, typical me, un parfum mixte de By Kilian (7) + un appareil Instax Mini 8 et son étui en simili cuir blanc Fujifilm (8). Printemps 1-5, rue de la Haute Montée www.printemps.com
MA PASSION POUR LE SHOPPING M’A APPRIS UNE CHOSE : LA FINANCE DE HAUT NIVEAU. IL EST TEMPS D’ÊTRE SOI-MÊME. À l’EM Strasbourg, nous sommes convaincus que vos passions doivent s’exprimer chaque jour pour nourrir vos compétences. Distinguez-vous en étant vous-même. be distinctive
ZU T Tendances Reportage
Pleins fards Par Lisa Laroche Photos Pascal Bastien
On passe devant sans se douter que derrière les murs de cette ruelle, ça fourmille. Chaque année, l’école Candice Mack accueille pas moins de trente-deux élèves pour un enseignement complet et intensif, de la beauté aux effets spéciaux. « Quand on souhaite devenir maquilleur-créateur, il faut savoir tout maîtriser », indique Élise, ancienne élève de l’école devenue professeure. En 1999, alors qu’elle travaille à la télévision, Candice constate un manque. À l’époque, toutes les formations de maquillage étaient à Paris, alors elle décide de créer, seule, la première école professionnelle de maquillage dans l’Est de la France. Aujourd’hui, elle s’est imposée en cheffe d’entreprise. « J’aime mon métier, et toutes ses facettes », raconte-t-elle. Elle souhaite soutenir chacun de ses élèves dans ses projets, en transmettant la passion du métier, l’humilité et la persévérance.
Dans l’école Candice Mack, nul produit miracle, mais de la précision et de la constance comme gages d’un bon maquillage.
L’aspect technique, aussi, évidemment. Des intervenants professionnels se déplacent pour assurer une formation toujours à jour. « Chaque année, nos cours changent en fonction de ce qui se passe dans le monde professionnel. Les matières, les techniques, les tendances évoluent, nous nous y adaptons. » Candice Mack cherche à s’entourer des meilleurs. Comme David Scherer, artiste maquilleur plusieurs fois récompensé pour son travail gore au cinéma. Les élèves ont l’opportunité d’intégrer immédiatement le monde professionnel : après les cours du matin, ils se rendent en stage l’après-midi. De plus, grâce à un accord avec la chaîne Alsace 20, ils maquillent tous les soirs présentateurs et invités des émissions en direct. « Mes élèves sont accueillis là-bas en professionnels, ils gèrent leur poste en autonomie, avec tous les imprévus qui y sont associés », nous explique la directrice. 94
À la fin de l’année, chacun a effectué environ trente stages, dans des domaines très différents. Cette école familiale qualifiée de « petite entreprise » par sa directrice, est reconnue dans le milieu du maquillage à une échelle internationale. Certains élèves n’hésitent pas à traverser l’Atlantique pour suivre son année de formation. Candice Mack est une référence dans ce milieu de plus en plus diversifié et en constante évolution. « Si l’on se donne les moyens d’y arriver, c’est un domaine offrant beaucoup de débouchés, bien plus qu’il y a vingt ans. Ce n’est pas facile, mais nous faisons tout pour que nos élèves aient tout pour réussir. » Candice Mack 20, rue Adolf Seyboth www.candice-mack.fr
Visuel : Dolce & Gabbana - 2017 - Photo : Luca e Alessandro Morelli
DIOR PRADA SAINT LAURENT PARIS VALENTINO GIVENCHY CÉLINE BALENCIAGA FENDI STELLA MC CARTNEY ISABEL MARANT ÉTOILE IRO CARVEN VICTORIA BECKHAM RED VALENTINO ZOÉ KARSSEN CHIARA FERRAGNI DSQUARED2 MONCLER BELSTAFF SERGIO ROSSI GIANVITO ROSSI GIUSEPPE ZANOTTI JIMMY CHOO AQUAZZURA STUART WEITZMAN TOD’S HOGAN CHURCH’S ROBERT CLERGERIE ASH STRATEGIA UGG DOLCE & GABBANA CHLOÉ N°21
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Ultima bis
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Elisa
ZU T Tendances Street
—— 14 ans Collégienne
Le plastique, c’est fantastique, à en croire la toute jeune Elisa, parée de son jean Levi’s qu’elle a customisé d'un sur-pantalon en PVC transparent. Doudoune fripe, visière fluo et sneakers Nike Air Up Tampo signent une dégaine over-assumée qu’on adore. Coup de cœur pour son filet de courses emprunté discrètement à sa mère !
Urban styles Par Caroline Lévy Photos Christophe Urbain
Streetwear rules! chez ces millenials qui se la jouent minimal. Un début de printemps polaire pour des ados plus lookés que jamais, qui font désormais la loi sur le pavé. Attention jeunes pousses !
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Cheick
Pierre–Baptiste
Black is back ! Ce poseur né a le style dans le sang et adopte une tenue street déclinée de la tête aux pieds, rehaussée d’un gilet de chasseur décalé ! Che(i)ck son look.
Une coupe qui décoiffe pour cet étudiant amoureux de sneakers et de friperie. Serviette en cuir et doudoune XXL, Pierre-Baptiste ose twister son look en mixant les influences. Un jeune homme bien dans son époque, et nous on y croi(x) !
—— 19 ans Lycéen
Théo
—16 ans Lycéen
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—— 18 ans Étudiant
Veste vintage signée YSL, bas de survet’, Converse édition spéciale, le tout accessoirisé de boucles d’oreilles créoles portées comme des ornements chics. Son mix béret-banane en lamé fait de cet esthète en herbe un avantgardiste qui a déjà tout compris aux codes de demain. Théo top !
BIJOUX
Precious
Pour chauffer l’allure dès les beaux jours, on cumule les bracelets Pions de la Maison Gallaud, dessinés par la créatrice Samantha Zilliox. Des élastiques mixtes et précieux, à réinventer au gré des envies, qui mixent avec pétulance couleurs et pierres dans la plus moderne des lignées. Désormais distribués par la boutique Acte2, on les
trouve aussi, avec le reste de la collection, dans le plus bel écrin équestre de la ville, l’Hôtel Les Haras. Le petit + ? Un rdv privé avec la créatrice pour un essayage sur mesure (contact : 06 03 16 68 95). Et pour fêter le printemps ? En avril, on file sur son e-shop pour bénéficier de 10 % de remise avec le code SPRING10. (M.C.D)
Bracelets élastiques Pions, personnalisables en 3 versions, 10 coloris d’élastiques, 4 métaux et 14 gemmes. Acte 2 3, rue des Juifs Hôtel Les Haras www.les-haras.fr www.gallaud-joaillier.com
Collection Gallaud - Photo : Alexis Delon / Preview
Sélections Tendances
30, rue des Juifs • Strasbourg Ouvert du mardi au samedi de 10h00 à 19h00
AZUNI - STALACTITE - CAMILLE ENRICO - THE BLOSSOM BOHEMIAN PIERRE PAUL JACQUES - SILVER SAND
VESTIAIRE
MASCULIN FÉMININ Revenge Hom 4, rue du Fossé des Tailleurs www.revenge-hom.com
La nouvelle mixité du vestiaire Revenge Hom insuffle un élégant mélange des genres, où l’on se partage les créations de John Smedley, Transit, Bagutta ou Tagliatore. Côté accessoires, cette saison accueille les nœuds papillons à ornements brodés de Mani Del Sud (photo) et les mules en raphia Master of Casuals. Sans oublier l'arrivée de la ligne femme Vivienne Westwood et l’extravagant Angelo Gallamini, qui a réalisé des modèles exclusifs pour la boutique. De l’intérêt de créer des liens privilégiés avec des ateliers et des créateurs européens triés sur le volet et à prix étudiés. (M.C.D.) 99
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L’air du Temps
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Sélections Tendances
SHOPPING
ACCESSOIRES
POLARISÉS Les Lunettes de Gisèle 24, rue Brûlée www.leslunettesdegisele.fr
Karlinou
Roppenheim The Style Outlets 1, route de l’Europe Roppenheim www.roppenheim.thestyle outlets.fr
(M.C.D.)
Photo : Maripol
Bonne nouvelle mes chatons, Karl Lagerfeld, la marque du grand Karl, le créateur le plus prolifique et connecté de ces dernières décennies, aussi agile qu’un chat et dont le nez précède les tendances, vient de poser ses bagages et son dressing à Roppenheim. Le maître s’y met en scène avec l’élégante dérision qu’on lui connaît… et qui séduit ses plus de 4 millions de followers. (M.C.D.)
Les beaux jours s’accompagnent toujours d’une nouvelle paire de solaires, de préférence fracassantes et sexy comme celles de Thierry Lasry. Le lookbook de la saison a été shooté par la cultissime photographe et styliste française Maripol. Oui, celle-là même qui a immortalisé avec son Polaroid toutes les célébrités des années 70 et 80, de Keith Haring à Madonna.
TENUE
Idéelle Finalement, pour tous les jours, que demander de plus qu’un jean nickel, un pull moelleux, un trench et un sac dans une belle peausserie ? La boutique Pôles de Christine Lehmann propose ce vestiaire féminin idéal, et des marques françaises comme on les aime. Une mode douce et bien choisie où les mailles fines et cachemires de Pôles Montagut rivalisent de raffinement avec les chemises Hana San, les jeans DenimStudio (photo), les pardessus Prêt Pour Partir ou les broches accrocheuses et brodées main de Macon & Lesquoy. (M.C.D.) Pôles 90, Grand’Rue 03 88 22 13 40 100
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Information points de ventes COLOR MY DREAM contact@colormydream.fr
Information points de ventes COLOR MY DREAM contact@colormydream.fr 24, rue du Vieux Marché aux Grains — Strasbourg — 03 88 75 54 88 — www.boutique-dome.fr *Possib ili t é d e p r i s e d e m e s u r e
Sélections Tendances
BIJOUX
Équipée sauvage À l’aube des beaux jours, Aimée.K Gallery est le lieu où se parer avec opulence. Ce QG à cadeaux précieux développe cette saison un espace bijoux élargi d’une sélection unique de parures au pedigree ethnique. Un condensé primitif et « couture », qui annonce l’été à grands coups de tam-tam, avec les créations joaillières des créatrices alsaciennes Anicki, Anne Maï et Clémentine Devoucoux, et qui rejoint le goût d’Aimée Khalil, la maîtresse de maison, pour les pièces aux volumes exaltés. Ce qu’elle exprime dans ses propres créations (photo) qui accompagnent celles de Laurence Coupelon, les doigts d’or derrière la griffe Césarée, bien connue des rédactrices de mode pour ses créations inspirées par l’art chinois et asiatique. (M.C.D) Aimée.K Gallery 28, rue des Tonneliers www.aimeekgallery.fr
SHOPPING
¡ Hola ! Bershka Centre Commercial Place des Halles www.placedeshalles.com
Bershka, la petite sœur de Zara adulée par les jeunes fashionistas, vient de fêter ses dix ans et d’ouvrir sa malle aux trésors au Centre Commercial des Halles. Petits prix, pièces tendances et casuals, mixité du vestiaire… La marque espagnole ne manque pas d’atouts pour séduire une clientèle jeune et branchée qui souhaite renouveler sa garde-robe régulièrement. (M.C.D.)
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bilbliothèque CONCERTO
lampe SOLVEG
canapé PRADO
8, quai Kellerman - 67000 STRASBOURG - 03 88 23 16 23 ligneroset@elastabil.com
Réalisation Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon Compositions réalisées avec le papier Cacao de la papeterie Lana www.lanapapier.fr
lifestyle.
Z UT Lifestyle Design
décorum Par —— Myriam Commot-Delon
L’anniversaire
Castiglionesque Il y a cent ans naissait l’épatant Achille Castiglioni, l’un des plus influents et prolifiques designers italiens du XXe siècle. Entouré de ses frères, il a cherché à comprendre la fonction et l’utilisation des objets du quotidien, des appareils d’éclairage et du mobilier en livrant une production prolifique et expérimentale. Une démarche d’ouverture, entre ready made, humour et minimalisme. Bonus Ce film amateur à visionner sur le site Flos, où l’on découvre le maestro en pleine démonstration de son travail : Achille Castiglioni 39th International Design Conference in Aspen, 1989. www.flos.com (1)
Servomunto (1) | 1974 | A. + P.G. Castiglioni | Zanotta
Portrait d’Achille Castiglioni © Alessi
Une petite table d’appoint transportable issue de la série Servi (1961 /1986). Où ? Galerie K | www.galerie-k.fr
AC04 (2) | 1985 | Éditeur Alessi Une corbeille à fruits égouttoir qui ne manque pas de panache dans cette nouvelle finition cuivre. Où ? Home Contemporain www.homecontemporainstrasbourg.fr
Lampadina (3) | 1972 | Éditeur Flos (2)
Une lampe de table dans sa plus simple expression, à la fois source lumineuse et structure. Où ? Pyramide www.pyramide-design.com
Home Contemporain www.homecontemporainstrasbourg.fr Quartz Design www.quartz-design.fr
Sella (4) | 1957 | A. + P.G. Castiglioni Éditeur Zanotta Un tabouret créé en tandem avec son frère Pier Giacomo Castiglioni pour téléphoner à vélo, chez soi, sans prendre de contravention. Où ? Galerie K | www.galerie-k.fr (3)
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Réminiscences seventies Tissages tridimensionnels noués à la main en Inde pour Abstract (1), coussins issus de la collection textile Super Texture 2018 de Tom Dixon, et signés par l’artiste britannique Joséphine Ortega. Où ? Galerie Fou du Roi 4, rue du Faisan www.fouduroi.eu
Bigarrée Évoquant un sautoir indien, la lampe Filo (2) de l’artiste italien Andrea Anastasio pour Foscarini, avec son long câble enroulé et ses perles en verre de Murano et porcelaine, se décline en 12 modèles différents. Une mise à nu et une approche de déconstruction, chatoyante et bohème. Où ? Lumière d’Alsace 1, rue du Girlenhirsch Illkirch-Graffenstaden www.lumieres-alsace.com
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Belgitude Deux marques belges pour faire le plein d’objets déco dans l’air du temps : Pomax, disponible aux Galeries Lafayette, où se déclinent ses collections d’art de la table et de luminaires, et J-Line, à retrouver à Vendenheim à La boutique Déco, un autre QG où débusquer ustensiles et art de la table, mobilier et cadeaux. Étagère en acier gris à 5 niches, Pomax
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Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com Horloge XXL en métal patiné or, J-Line
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La Boutique Déco 6, rue Transversale A | Vendenheim www.boutique-deco.fr
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Le salon
La pièce maîtresse Seulement 4 ans et déjà un classique ! Avec ses lignes simples et son confort généreux, le canapé Nils, dessiné par Didier Gomez pour Ligne Roset, est aussi beau en beige qu’en noir. Cette saison, l’atelier Elastabil de Richard Wendling l’a recouvert d’un intense velours charbonneux et de coussins aux motifs graphiques. Une version à découvrir en exclusivité dans le showroom, où l’on retrouve aussi meubles et accessoires Ligne Roset et Cinna ainsi qu’un nouvel espace nuit.
+ 96 kg d’accessoires 24 kg — — Luminaire Cinétique, articulé par un balancier à contrepoids qui permet de multiples orientations de la source lumineuse, design Martin Hirth. 21 kg — — Tabourets Bottle et Geometry en bois massif de manguier teinté noir, design Jacques Ducru. 51 kg — — Table basse Clyde à double plateau en acier, verre fumé gris et grès cérame aspect marbre noir brillant, design Numéro 111. Où ? Ligne Roset | Cinna | Elastabil 8, quai Kellermann | www.ligne-roset.com 108
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SHOPPING PERSONNALISÉ L’expertise de professionnels de la Mode pour un conseil sur-mesure, en fonction de vos envies et de votre budget, au sein d’un salon privé. Service offert, avec votre programme de fidélité Printania*. Informations & réservations sur printemps.com * voir conditions sur printemps.com/printania
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Z UT Lifestyle Design
La salle de bain
Ode à la féminité Avec des surfaces XXL aux motifs délicats (1)
Autre proposition ultra-féminine, celle de la talentueuse Patricia Urquiola chez Mutina. Elle expérimente avec Cover une nouvelle technologie où l’argile est mélangée à une mixture de micro-granules, utilisée comme base pour de subtils motifs sérigraphiés.
Avec un sol poétique façon néo-mosaïque (2)
Pour le DB Studio de la firme de céramiques Decoratori Bassanesi, l’architecte et designer star Paola Navone a décliné son iconique motif pois. La collection Bonbon est composée de petits galets aux formes et textures irrégulières : un carrelage à saupoudrer sur le sol.
L’idée en + Inviter la nature en disséminant des tabourets en rondins made in Alsace, e-shop : www.les-woodcutters.fr et des petites serres autonomes Pikaplant, en vente chez Curieux? www.curieux-store.com
Où ? Forgiarini ZAC – 4, rue Transversale C Vendenheim www.forgiarini.net (1)
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La cuisine
Géométrie arty Nouvel opus dans la collection Pure de SieMatic (1+2). D’une discussion cultivée entre le cuisiniste allemand et l’équipe de designers berlinoise Kinzo est né ce jeu magistral de lignes et de surfaces où étagères et buffets bas adoptent le même langage minimaliste. Partant du principe qu’une cuisine ouverte sur un salon nécessite une articulation ultra-précise, l’îlot se mue en bar et la péninsule en buffet, pour mieux connecter les deux espaces tout en créant des zones de rencontre. Où ? 3C Cuisine – SieMatic Store 20, avenue de la Marseillaise www.cuisine-3C.com
L’idée en +
Fusionner art et cuisine en créant un dialogue raffiné avec cette sculpture murale de l’artiste alsacienne Catherine Gangloff . Construction NB2, technique mixte (3) www.catherine-gangloff.com (1)
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Z UT Lifestyle Design
La bibliothèque
Tout en polyvalence Parmi les nombreux partenaires du showroom 197 Design, focus sur l’éditeur italien Lema et la bibliothèque Plain du designer Francesco Rota. Graphique et fonctionnelle, sa linéarité et sa modularité sépareront avec légèreté un espace ouvert. Réalisée en tubes d’acier à section carrée (laqués blanc ou noir), ses étagères à niveaux aléatoires sont disponibles en plusieurs longueurs et épaisseurs. www.lemamobili.com Où ? 197 Design 197, avenue de Strasbourg Brumath www.197design.com
L’idée en +
Créer un espace de lecture confortable à l’arrière de la bibliothèque.
Table d’appoint S 18 | Uli Budde | Thonet
Un plateau laqué et une structure telle une boucle sans fin qui rappelle les lignes du style Bauhaus de Marcel Breuer.
Fauteuil lounge Volare | Jan Armgardt | Leolux
À choisir seul ou avec repose-pieds coordonné, son revêtement et sa structure sont disponibles dans diverses configurations (cuir ou tissus).
→ Les deux chez 197 Design
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MONICA PUIG VAINQUEUR IS 2014
SAMANTHA STOSUR VAINQUEUR IS 2015/2017
CAROLINE GARCIA VAINQUEUR IS 2016
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TENNIS CLUB DE STRASBOURG | ACCÈS TRAM E - ARRÊT PARLEMENT EUROPÉEN
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L’éditeur
Arper
Cila | Design Lievore Altherr | 2017
Le + ?
Déclinée avec différents piétements, sa coque plastique est personnalisable en cinq couleurs avec coussins d’assise en option ou revêtement complet.
Un vocabulaire formel de lignes et courbes douces pour un fauteuil refuge empreint de souplesse, où le dossier enveloppe les corps. Une douce sensation protectrice qui s’adaptera aussi bien au travail qu’à une soirée entre amis.
Le studio barcelonais Lievore Altherr Molina et l'éditeur Arper partagent les mêmes goûts et valeurs. Une ligne claire, une épure à l’extrême et une approche humaniste appliquées à l’habitat et au bureau avec la même rigueur et expertise interdisciplinaire. En vue, leurs dernières assises, témoignages de leur vision moderne où références et sensualité font bon ménage. Où ? decoburo 4, Le Schlossberg | Zellenberg www.decoburo-store.com
Arcos | Design Lievore Altherr | 2017
Le + ?
Chaise lounge ou canapé sont bien entendu personnalisables, et particulièrement désirables en version monochrome où structure et assise conversent à l’unisson.
Photos : Marco Covi
Proposer une interprétation contemporaine et minimaliste d’un fauteuil de style Art Déco ? Un exercice difficile, magistralement relevé par la collection Arcos et ses accoudoirs en aluminium coulé qui fait référence aux arcades des couloirs et des escaliers de l’architecture classique.
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(1) Remise effectuée sur le prix The Style Outlets sur articles signalés dans les boutiques participantes. Selon stock disponible. Voir conditions en boutique. (2) Par rapport au dernier prix conseillé.
Z UT Lifestyle Business
La loi du marché Par —— Sylvia Dubost Photo —— Henri Vogt
Au départ, en 2001, vous vendiez des feuilles de placage à des professionnels. Pourquoi l’aménagement d’intérieur ? Les artisans ne souhaitaient plus acheter une matière première et la transformer : ils voulaient des produits finis. Pour fabriquer une porte, un artisan a une perte de matière de 2 ou de 3. Ensuite, pour travailler le bois, il a besoin des machines ; c’est contraignant… Et puis il est très difficile de trouver de la main d’œuvre. Dans l’industrie, une porte quasi surmesure revient deux fois moins cher. Quelles sont les tendances que vous remarquez ? Au niveau carrelage, tout ce qui est gris effet béton, depuis 2-3 ans. Pour les
parquets, les gens reviennent vers le bois effet naturel, avec des nœuds. Mais c’est le stratifié qui marche le mieux. L’aspect est très proche, c’est moins fragile et moins cher. Pour la terrasse, qui est vraiment devenue la 5e pièce de la maison, on recommande les dalles céramiques, qui ne bougent pas, sont faciles d’entretien et moins chères que le bois composite. En matière de travaux, on aime aujourd’hui « faire soi-même »… Oui, même chez nous, où les clients viennent pour un conseil, un produit de qualité. C’est une question de budget, mais c’est aussi dû à un phénomène qui dure depuis 10 ans : tous les produits ont été adaptés par les fournisseurs pour pouvoir
Petite entreprise fl orissante dans le domaine de l’aménagement intérieur et extérieur, Atoo Design a su diversifi er son off re afi n de s’adapter à ses clients. Un marché en constante évolution, que Jean-Luc Etter, gérant, décrypte pour nous. être posés soi-même, comme le parquet clipsable. Les pros étaient d’ailleurs les premiers demandeurs, et maintenant les gens peuvent se passer d’eux… D’ailleurs, le pourcentage de particuliers dans notre clientèle augmente. Mais pour certains travaux, comme poser une terrasse, la compétence du particulier a ses limites… Les clients sont-ils attentifs à la provenance des produits ? De moins en moins. Mais nous faisons appel à des entreprises sérieuses, des marques allemandes, italiennes, mondialement connues, là où les grandes surfaces de bricolage vont chercher des produits de niche dans les pays exotiques. Je n’irai jamais en Asie, au final la différence de prix n’est pas si grande. Comment voyez-vous le développement de l’entreprise ? Comme pour l’alimentaire, les gens sont contents d’avoir une multitude de produits dans un même endroit. La tendance est aux pôles de décoration, avec un petit snack à midi et un jardin pour les enfants. Il nous manque encore placards, cuisine… C’est la prochaine étape, mais à long terme. Aujourd’hui, notre clientèle est composée de 70% de professionnels, 30% de particuliers. L’objectif, c’est 50-50.
Atoo Design Salle de bais, parquets, portes, terrasses, lambris 19, route Ecospace | Molsheim www.atoodesign.fr
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BPD Marignan SAS - RCS Nanterre 438 357 295. Document et informations non contractuels. Informations complémentaires disponibles sur les espaces de vente. Illustration à la libre interprétation des artistes. Perspectives : LD3D. © Photo Istock : Pekic. Réalisation : A.S Communication. *Appel non surtaxé.
Zut Ă table. 1
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Les nouvelles tables Par CĂŠcile Becker, Marie Bohner, Myriam Commot-Delon, Alexandre Zebdi
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Abyssinia
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5, rue des Païens www.abyssiniastrasbourg.com
La signature Le sourire de Sam Goshime et son équipe, les couleurs, la pénombre, les fumets prometteurs. On y va Pour le plaisir suprême de manger dans un plat commun et avec les doigts ! Intimiste comme une Winstub, mais sur des rythmes afro-jazz. On y déguste Ye Fisek Beyaynetu (« un peu de tout ») de la cuisine éthiopienne : légumes, lentilles et, pour les amateurs, viandes ou poissons épicés, le tout sur des galettes de mil. La cerise sur le gâteau Du café éthiopien avec torréfaction maison. (M.B.)
Surtout
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11, rue de la Brigade Alsace-Lorraine www.surtout.cafe
Le Bistrot d’Antoine 3, rue de la Courtine www.lebistrotdantoine.com
Qui ? Ayse Wilhelm, qui rêvait depuis longtemps d’ouvrir son café-boutique à Strasbourg.
Qui ? Antoine Kuster, gérant et chef, ancien du Crocodile et de la maison Julien (Fouday).
On y va Pour déjeuner ou emporter une salade new age ou un (bon) sandwich, faire une pause thé et gâteaux en consultant les beaux livres à dispo.
Sa différence À contre-courant de la bistronomie, il favorise la générosité et travaille des produits peu communs (éperlans, cuisses de grenouille, agneau de lait bio, etc.)
On y déguste Des associations délicates, du fait maison, du locavore, surtout !
On y va Pour apprécier sa cuisine franche et gourmande et partager les garnitures comme à la maison (miam la bonne purée !)
Les + La déco printanière signée Atelier Fou du Roi + un corner shop d’objets trendy dédiés aux arts de la table + un plateau déjeuner entrée, plat, dessert à 9,50 €. (M.C.D.) Photo : Alexis Delon / Preview
Les + La carte des glouglous composée au ¾ de vins en biodynamie + les chefs et M.O.F du coin qui viennent s’y régaler, gage de qualité. (C.B.) Photo : Henri Vogt
Photo : Henri Vogt
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Zut à table. Les nouvelles tables
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Mon pote Jack
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Alma
La Rizière
Qui ? Nadir Dali, qui a voulu ouvrir un bar de quartier cosmopolite au Neudorf.
Qui ? Pauline Walther et Julien Sinay, une Alsacienne et un Breton.
On y va Pour passer un bon moment et se détendre après le travail entre collègues ou entre amis.
Pourquoi ? L’idée est venue de leur collaboration avec le prestigieux restaurant Kakinuma (Genève).
À la carte Bò bún, nems, lap au bœuf (salade populaire au Laos), soupe pho (le samedi) et des sandwichs bánh mi tout-terrain (uniquement à emporter). Tout est fait maison.
On y déguste De la petite restauration : de la traditionnelle (mais efficace) planchette de fromage/ charcuterie à la quiche maison en passant par les tartes de saison faites maison.
La cuisine Nikkei : fusion entre Japon et Pérou.
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32, avenue Aristide Briand www.facebook.com/monpotejack
L’ambiance Un bar de quartier et PMU où se croisent actifs, étudiants et retraités dans un décor brut et élégant signé Studio Petit Martin. (A.Z.) Photo : Henri Vogt
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18, rue Hannong www.facebook.com/alma.strasbourg
On y déguste Du poisson ! New style sashimi saumon ou ceviche, tout est bon ! Les + Des vins à découvrir comme l’assemblage Fleur de Lotus de la maison Josmeyer, mais aussi d’excellents pisco et saké. (M.B.)
14, place Saint-Étienne www.la-riziere.fr
L’endroit Petit mais lumineux. Déco sobrement efficace. Le + À quoi reconnaît-on une bonne cuisine vietnamienne ? À l’assaisonnement, ici très réussi : celui de la viande dans le bò bún ou du tofu des boxs du midi (7,50 €) fait toute la différence. (C.B.)
Photo : Hugues François
Photo : Henri Vogt
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Bloom Par Myriam Commot-Delon
Photos Alexis Delon / Preview
Hipsters, foodgeeks et copines affamées, chaud devant ! Flirtant avec la vague healthy, Bloom, chouette petit nid ouvert fin d’année au cœur de La Petite France, entre coffee shop et néobistrot, a tout du futur chouchou. 2, place des Meuniers 03 67 97 25 48 9h30 à 19h Fermé le lundi
Aux manettes Justine, pâtissière et
cuisinière polyglotte, instagrame aussi joliment ses beaux gâteaux régressifs que Philippe, en bon barista, nous régale de jus pressés ou de breuvages fraîchement torréfiés avec les cafés alsaciens Omnino.
Radiographie du garde-manger
Des produits ultra-frais, à majorité végé, vegan et sans gluten boostés aux supers aliments + quelques goodies protéinés bien sourcés (tofu crispy, œufs fermiers, truites du Heimbach, pastrami de Jacques Geismar à Turckheim).
Dans l’assiette ? Des petits déjeuners gourmands où pancakes et granolas sont servis jusqu’à midi la semaine et toute la journée le dimanche. Sinon tout ce qui nous fait envie en ce moment : poke bowls, bagels, tacos (le mardi) et une suggestion du jour suivant les trouvailles du marché.
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Et la déco ? Un all-over de terrazzo diaphane, signé par l’agence Dominique Coulon & Associés et accessoirisé des belles assises Déjà-vu (mais pas à Strasbourg !) du designer japonais Naoto Fukasawa et d’un mix de plantes rares ou stabilisées, comme ce mur d’entrée en mousse rose « lichen des rennes » (www.les-woodcutters.fr). Le + ? Avec ses 50 places, la terrasse ombragée est juste parfaite pour chiller toute la journée et promet de joyeuses soirées à se régaler de planchettes à partager ou à siroter un tea-tail, cocktail au thé (avec ou sans alcool) pile dans l’air du temps avec ses accords aromatiques aux herbes séchées.
Zut à table. La recette
Stylisme et texte Anaïs Inizan Photo Henri Vogt
Tournedos de lotte au lard fermier écrasé de pommes de terre et pissenlits
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Ingrédients • 150 gr. de lotte par pers. (levée en filets et nettoyée) • 2 fines tranches de lard fermier par filet • 1 poireau • Pommes de terres Bintje
Premier restaurant estampillé Sofitel, Terroir & Co privilégie les produits locaux et se concentre sur l’authenticité de leurs goûts, qu’il associe à une carte de 51 grands crus d’Alsace. Une cuisine terrienne et régionale, classique mais jamais académique, que le chef Sébastien Schmitt veut délicate et déterminée.
• Pissenlit frais • Crème fraîche • Vinaigre Melfor • Vinaigre balsamique blanc • Échalotes • Maggi
Réalisation
L’astuce du chef
— Rouler les filets, les envelopper d’une tranche de lard, et utiliser un blanc de poireaux blanchi pour maintenir le tout.
Envie de twister le dressage ? Sébastien Schmitt propose de saupoudrer l’assiette d’échalotes frites, de germes de petits pois et d’un jaune d’œuf mariné dans du Maggi.
— Cuire unilatéralement à la poêle, 10 mn à feu doux, puis 15 mn de repos sur le coin du feu. Terroir & Co 4, place Saint-Pierre-le-Jeune 03 88 15 49 10
— Cuire les pommes de terre Bintje au four, avec leur peau dans une feuille d’aluminium, une heure à 180°. — Après la cuisson, enlever la peau et les écraser à la fourchette dans une casserole avec du beurre et un peu de sel. — Laver et hacher grossièrement les pissenlits. — Assaisonner avec du vinaigre Melfor, de l’huile d’olive, du vinaigre balsamique blanc, du Maggi et des échalotes ciselées. Pour la sauce — Dans une casserole, bien mélanger de la crème fraîche et du Maggi (10% du volume de crème). Faire réduire quelques minutes pour que les goûts fusionnent. Dressage — Dans un cercle, disposer la purée, tasser un peu. Ajouter les pissenlits et déposer délicatement le filet. Arroser de sauce, sans en mettre trop.
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— Échalotes frites
Émincer finement 2 échalotes, dans le sens de la longueur. Détacher les morceaux avec les doigts. Mélanger à de l’huile végétale pour friture (environ 180 ml) dans une casserole. Chauffer à feu moyen pendant environ 7 minutes en mélangeant régulièrement. Retirer du feu lorsqu’elles prennent une belle couleur brune, égoutter sur du papier absorbant.
— Jaune d’œuf mariné
Mariner le jaune d’œuf dans un peu de Maggi pendant une dizaine de minutes.
L'astuce de Zut On peut remplacer les échalotes frites par de l’oignon rouge confit minute : mettre un oignon entier, non épluché, au four – dans le même plat que les pommes de terre par exemple – jusqu’à ce qu’il soit légèrement mou. Cueillir les pétales d’oignon pour les disposer sur le plat.
Zut à table. L’actu à boire et à manger
Supertonic La nouvelle carte Par Juliette Comte
Apparu l’été dernier, Supertonic nous surprit avec son impressionnante sélection de gins. On redécouvrit alors les plaisirs de cette boisson aux 1 000 arômes. On s’enfila aussi de la saucisse, locale et subtilement cuisinée. Ce printemps, avec l’arrivée aux fourneaux du jeune chef Victor Robinet, la carte s’étoffe : du régressif et des valeurs sûres, toujours faites maison. Au menu, dos de lieu noir en tempura croustillante, servi avec sa purée de petit pois. Rumsteak grillé et son beurre maître d’hôtel, wiener schnitzel de volaille et salade coleslaw, sans oublier salades pimpantes et même des fish’n’chips… Le tout pour un bon rapport qualité/prix (de 9 à 13 €).
Œnosphère
Les + ? La terrasse ensoleillée qui nous avait tant manquée à l’ouverture et le service en continu.
Les rendez-vous Par Cécile Becker
Ouvert tous les jours de 11h à 1h30 1, place d’Austerlitz 03 67 68 01 15 www.facebook.com/supertonicresto
Photo Henri Vogt
Benoît Hecker, gérant d’Œnosphère, multiplie les événements à l’adresse des buveurs de tous ordres, et notamment, les rencontres avec les vignerons. Attention, ils affichent très vite complet ! L’AGENDA Dégustations et cours d’œnologie : Vallée du Rhône le 25.04, Val de Loire le 02.05, histoire le 09.05 et vinification le 16.05. À NE PAS MANQUER Le 9 juin, avec (sous réserve) Vincent Alexis (Château Barouillet), Romuald Cousy (L’Ambitio) et les domaines Geschickt et Kumpf & Meyer. À BOIRE — Accessible, gourmand, nature Bergerac (rouge), 2016 – Château Barouillet, 8,70 € — Un nature très bien maîtrisé Beaujolais (blanc), 2016 – Romuald Valot, 12 € — Un classique, sec mais très aromatique Kaefferkopf (blanc), 2014 – Geschickt, 19,80 €
Lun : 14h – 20h Mar + Mer : 10h – 19h Jeu + Ven + Sam : 10h – 23h
Photo Alexis Delon / Preview
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Zut à table. Le choix de la rédaction
L'accord mets-vin
Le point de vue du caviste
Le Banquet des sophistes Par Cécile Becker
Photo Henri Vogt
Murat Sancar, gérant du Banquet des sophistes, annonce : « Je voulais un “gastro décomplexé”, dynamique, convivial, créatif, qui reflète, surtout, l’envie de toute une équipe. » Nicolas Koffel, Loïc Koeberlé et Alexis Muller en cuisine, Camille Leblanc, Melibée Gil et Clémentine Cawdrey en salle : le plat du jour change toutes les semaines et la carte des vins tous les mois, et tous ont voix au chapitre. Une synergie qui se ressent dans l’assiette et particulièrement dans les accords mets/vins. Ce midi-là, nous boirons en guise d’amuse-bouche un sublime Montis Regalis (Dominique Andiran), chardonnay en macération légèrement oxydé ; avant de croquer un poulet en croûte de corn flakes et son émulsion de satay, relevé par un sauvignon-sémillon sec et fruité
(Château Jonc-Blanc). La surprise viendra – s’il en fallait une – de la purée de chou rouge accompagnant un lieu noir arrosée d’un Rubis (Domaine Ginglinger), pinot noir « travaillé comme un bourgogne » au léger goût de cerise. Le tout, servi par Camille Leblanc, sourire vissé aux oreilles, à l’écoute, qui connaît décidément très bien ses gammes ! Bonus : les toilettes les plus agréables de la ville sont ici : déodorant, fil dentaire, lime à ongles, crème pour les mains… Ça en dit long sur l’attention portée à la clientèle. Fermé lundi et dimanche 5, rue d’Austerlitz 03 88 68 59 67 www.le-banquet.com
Du vin rouge pour accompagner un poisson ? Et pourquoi pas du blanc sur un fromage ? Christophe Lasvigne du Théâtre du vin – l’un des fournisseurs du Banquet des sophistes – nous livre sa playlist décalée.
Vin rouge et poisson « On a souvent tendance à aller vers un rouge léger. Si l’on ne veut pas être consensuel, on peut opter pour un vin de caractère mais sans tanin. » Bean Pinotage, Mooiplaas (Afrique du sud), 2015 - 13,50 €
Blanc et fromage « Au printemps, je pense au chèvre et j’imagine un vin légèrement gras qui tranche avec l’acidité du fromage avec élégance. »
Lieu noir, purée de chou rouge, choux de Bruxelles rôtis, émulsion de romarin.
Tokay Dry, Château Dereszla (Hongrie), 2015 - 10,10 €
Un apéro olé-olé « Le retour du soleil ? J’ai envie d’un vin madeleine de Proust, croquant et décalé. Je vais vers un blanc de Sicile – où on est plus coutumier des rouges. » Zabù, Vignetti (Sicile), 2013 10,50 € Le Théâtre du vin Rue du Marché Gare www.c-lasvigne.fr/theatredu-vin
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Zut à table. Le reportage
Beaux thés, du geste Par Cécile Becker
Premiers fournisseurs de thés bio et équitables en France et en Europe, Les Jardins de Gaïa diffusent chaque année près de 300 tonnes de thés et infusions, conditionnés au siège de l’entreprise, à Wittisheim. Leur travail met en valeur celui d’une quarantaine de petits producteurs.
Photos Christophe Urbain
Préparation du thé blanc Rêve de femme, aromatisé à la mangue et à la pêche.
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Si l’on avait vaguement croisé Les Jardins de Gaïa dans quelque épicerie bio, nous ne soupçonnions ni leur dévotion portée à cette plante, la Camellia Simensis, mère de tous les thés, ni la précision et la délicatesse des gestes à l’œuvre dans la préparation des recettes, ni leurs valeurs humanistes. En effet, Les Jardins de Gaïa emploient 70 personnes en Alsace, valorisent avant tout le travail de petits producteurs situés en Inde, Chine, Corée du Sud, Afrique du sud, au Népal, Sri Lanka, Vietnam, Japon, Burkina Faso ou au Rwanda, et reversent une partie de leurs bénéfices (au travers de la gamme Thés et Rooibos militants, notamment) à des associations. La démarche des Jardins de Gaïa est entièrement tournée vers la nature et son respect, et c’est d’abord une question de bon sens, quand une partie des entreprises pratiquent le greenwashing pour l’image (ou, au mieux, pour se donner bonne conscience). Si le bien-être et une certaine idée de la spiritualité accompagnent naturellement l’univers des thés de manière générale et se matérialisent ici dans l’architecture du lieu – entouré de 6 jardins zen, ponctué d’alvéoles dédiées à la quiétude et notamment d’un espace pour les cérémonies japonaises –, hors de question de prôner une forme d’ascèse. La fondatrice, Arlette Rohmer, personnage plus rock’n’roll que “louf ” (loufoque), pour reprendre ses propres mots, explique : « Il faut aller vers le mieux, vers plus de conscience, être responsables de nos actes, penser aux petits, savoir se tourner vers les bonnes choses. Ça ne sert à rien d’aller vers les extrêmes. Le monde ira mieux quand les choses seront mieux partagées, voilà tout. Je me bats pour la terre et tout ce que je fais c’est par intérêt pour l’humain : ce qui m’intéresse, ce sont les gens avant tout. Le business, l’argent, ça aide juste à faire les choses. » L’ambition affichée n’a jamais été d’évoluer de manière rapide, mais plutôt de suivre les possibilités des producteurs, de les rémunérer à hauteur du travail fourni et de « rendre à la nature ce qu’elle donne » en travaillant avec des associations écologistes. Un choix qui a tout de même permis à l’entreprise de réaliser un chiffre d’affaires de 9,5 millions d’euros en 2016.
La réussite au service des producteurs
Le saviez-vous ?
Depuis 1994 et la création de l’entreprise dans la cuisine personnelle d’Arlette Rohmer (!), l’ascension fut fulgurante. À l’époque, le thé bio est une coquetterie. « Il y a 25 ans, je côtoyais les salons bio pour aider des amis. Autant dire que pour trouver des thés non traités, il fallait se lever tôt : on trouvait une petite référence de thé vert, et encore, le goût n’y était pas. Il y avait très peu de connaisseurs des thés. » C’est à la Maison des trois thés à Paris (l’adresse des initiés) qu’Arlette Rohmer découvre la richesse des thés. Sa révélation ? Un Darjeeling du Singell, l’une des plus anciennes plantations. Ce fut la dernière pichenette, celle qui l’a décidée à partir à la recherche de petits producteurs prêts à consacrer une parcelle de leur terre au thé bio. « J’arrivais avec des thés que j’adorais, et je disais aux producteurs : “Je veux exactement ça, mais en bio” », raconte-t-elle. C’est au Sri Lanka et en Inde qu’elle noue ses premières relations : « Quand je travaille avec un producteur, je le fais à fond. Je mets un point d’honneur à leur rendre régulièrement visite. J’aime aussi créer des connexions, j’ai emmené un producteur indien en Chine et vice versa. Ces découvertes créent des passerelles, des échanges de compétences, de nouveaux thés... » Ainsi, c’est un vrai engagement qui lie Les Jardins de Gaïa à ses producteurs. Logique, donc, que la plante soit traitée avec un grand respect.
Thé blanc, vert, noir, jaune, matcha, wu long, pu’er, de Chine, d’Inde, du Japon… tous sont issus d’une seule et même plante : le théier (Camellia Simensis). Les différences proviennent du terroir et du degré de fermentation (les thés blancs et verts n’étant pas fermentés). I l vaut mieux boire un thé arrosé d’eau froide (et laisser infuser plus longtemps) que trop chaud. lus la feuille est tendre, moins P la température de l’eau doit être élevée. L ’aromatisation des thés est un moyen de séduire les palais occidentaux : rien ne vaut un thé nature. L e thé nature peut se réinfuser plusieurs fois (sauf le thé noir). L e thé en vrac conserve mieux les arômes. L e thé est la boisson la plus consommée à travers le monde.
Cérémonie du thé aux Jardins de Gaïa
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Zut à table. Le reportage
Mano a mano
Les thés sont acheminés par bateau jusqu’en Allemagne, puis par barge jusqu’à Strasbourg, et arrivent par camion à Wittisheim en fonction des saisons et des besoins. Ils sont stockés dans un large entrepôt, et rapidement aromatisés ou conditionnés quand il s’agit de thés natures. L’aromatisation se fait selon des recettes maison : « Nous avons le souci de révéler le goût de la plante originelle, pas de la masquer », précise Anne Florence, chargée des relations presse. Les préparateurs qui s’activent autour des fûts (dont certains sont sanglés à une machine qui les remue circulairement pour bien mélanger leur contenu) ont sous les yeux des fiches très précises où sont notés les mélanges de plantes s’il y en a, les quantités d’arôme (naturels, évidemment) et d’huiles essentielles bio, de fruits, d’épices ou de fleurs. Ici flottent quelques poussières de thés mais surtout un méli-mélo d’odeurs douces et raffinées. Tout est fait main : pesée, ajout des matières, étiquettes, emballage et conditionnement, avant l’expédition aux 1 800 revendeurs français (essentiellement des épiceries ou supemarchés bio) et à ceux situés dans une vingtaine de pays à l’étranger.
« Le business, l’argent, ça aide juste à faire les choses. »
« La main est essentielle, notamment parce qu’en respectant les feuilles de thé on obtient une qualité incomparable. » Cette qualité est aussi le résultat de choix profondément éthiques : traiter la plante avec soin c’est aussi respecter le travail fourni en amont par les producteurs. « Respecter l’homme et la nature est inscrit dans l’ADN des Jardins de Gaïa. Quand je vais visiter les exploitations, je reste émerveillée par les paysages, raconte Arlette Rohmer. Travailler comme nous le faisons, c’est mettre en valeur ces terroirs. Travailler avec ces producteurs, c’est leur permettre d’échapper à un commerce mondialisé qui ne joue pas en leur faveur, c’est aussi leur donner les moyens de vivre mieux tout en les accompagnant vers des certifications bio ou
Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa
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Demeter (biodynamie). On va jusqu’au bout de cette démarche-là. Ce sont simplement des choix humains. La logique du toujours plus, toujours moins cher ne m’intéresse pas. » En 2016, Les Jardins de Gaïa ont d’ailleurs rejoint WTFO (World Fair Trade Organization). Plus qu’un énième label, il reflète l’engagement pris auprès des producteurs au-delà même des standards – les thés sont en effet achetés à des prix supérieurs aux minimums établis par le commerce équitable et les récoltes préfinancées. Ce label, associé à d’autres dont la liste exhaustive serait impossible à dresser ici, les récompenses et autres certifications garantissent non seulement au consommateur une traçabilité et une qualité incomparable, mais aussi un traitement juste de l’homme et son terroir. La boucle est bouclée. Les Jardins de Gaïa Maison de thé 6, rue de l’Écluse | Wittisheim www.jardinsdegaia.com
2 place Benjamn Zix - Strasbourg - Petite-France Informations et réservations au 03 88 22 15 17 Cuisine continue de 11h30 à 23h00. Dishes served non-stop from 11.45 am to 11.00 pm Durchgehend warme Küche von 11h45 bis 23h00
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Rhétorique raffinée
de plats bistronomiques à Strasbourg
Le Banquet des Sophistes 5, rue d'austerlitz, 67000 Strasbourg
03 88 68 59 67
Zut à table. Le produit
La knack Par Cécile Becker
Photo Alexis Delon / Preview Set design Myriam Commot-Delon
Depuis que Paris a son « haute saucisse bar » (seriously?), la saucisse devient le it-accessoire de tout bon estomac qui se respecte. Mais qu’en est-il de notre chère knack ?
—— Retour en grasse
À chaque événement culturel, on se demande si la star des buffets sera du casting. Même la HEAR s’y est mise en la choisissant pour égérie de son affiche annonçant les portes ouvertes de l’école de Mulhouse. Elle s’exhibe dans les pages de magazines : knacks dans le slip chez Mint Magazine et en couv’ des très pointus Toiletpaper et The Gourmand – photographiée par Harri Peccinotti, œil des calendriers Pirelli, collaborateur de Vogue, etc.
—— Mais pourquoi ?
La tendance est aux Tokyo bowls, aux graines de chia, mais aussi (Dieu merci…) à un retour aux fondamentaux. On ne compte plus les nouveaux restaurants revendiquant une cuisine simple et gourmande, type brasserie, où la knack a forcément toute sa place.
L'avis du pro
Olivier Klein, grand manitou de Porcus et fervent défenseur de la knack.
C’est quoi une bonne knack ? « Une knack avec un bel aspect et un bon équilibre des goûts : viandes et épices. Chez Porcus, elle est à base de porc, de bœuf pour le caractère et de veau pour la douceur, elle est légèrement fumée et contient 23% de matières grasses, ce qui est peu. » Comment on la reconnaît ? « Avec le “cri de la knack” : plus le pourcentage de viande
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maigre est important, moins elle sera molle et plus elle va knacker quand on la croquera. »
contemporain, elle se cuisine très vite et peut se conserver 2 jours au frais. »
Comment on la cuisine ? « À réchauffer 10 minutes à eau frémissante – comme les bulles de champagne – avec une pincée de sel, sans la piquer et sans couvrir. »
On fait quoi de la knack rose des grandes surfaces ? « Vous voulez dire celle qui reste allumée quand on éteint la lumière ? Fuyez. »
La knack revient-elle ? « On en vend plus encore depuis quelques années : c’est un produit
Porcus 6, place du Temple Neuf www.porcus.fr
Photographie : Christophe Urbain / Graphisme : Fabienne Benoit
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Zut à table. Le duo
Un chef, son fournisseur Bérangère Pelissard et Carole Eckert du Comptoir à manger nous emmènent chez l’inimitable maraîchère Marthe Kehren.
Marthe Kehren. Un nom qui résonne comme une légende pour les gastronomes alsaciens, qui sonne comme une douce ritournelle fredonnée par les grands chefs du coin : Éric Westermann (Buerehiesel) ne jure que par elle – elle lui réserve d’ailleurs ses premiers petits pois – quand Xavier Jarry (La Fabrique) nous confiait négocier avec elle des récoltes exclusives. Qui dit légende signifie aussi que nous nous en étions construit une image erronée. C’est en chemin vers Fessenheim-le-Bas (rien à voir avec la centrale), en voiture avec Bérangère Pelissard et Carole Eckert, que le mythe s’est déconstruit. Bérangère raconte : « Marthe, c’est un vrai personnage : elle envisage ses légumes comme ses “bébés”. C’est important pour elle de passer du temps à nous expliquer, à nous montrer – il y a quelque chose de l’ordre de la transmission. Et en même temps, elle le fait avec beaucoup de malice. Elle a une pêche incroyable. » Un résumé aussi juste qu’incomplet : en arrivant à la ferme, Marthe – bonnet rouge vissé sur les oreilles et lunettes vertes pétillantes – nous accueille de sa voix qui porte, de son œil qui frise, de son accent fleurant bon le terroir alsacien, le tout porté par des gestes chaleureux. Pendant près d’une heure, elle ne s’arrêtera pas : nous aurons droit à une démonstration de semoir manuel – « On travaille comme dans le temps ! », « Nous, c’est pas le rendement, c’est la qualité ! » – et à des explications, légume par légume, du soin qu’ils nécessitent. Cette « passion »
– elle insiste –, elle veut la partager avec les restaurateurs : « Certains chefs ne savent même pas ce que c’est le rutabaga. Moi je veux qu’ils recherchent le goût et pas simplement ce qui est beau. » Jusqu’à se salir eux-mêmes les mains. Bérangère et Carole aideront ce jour-là à nettoyer les pissenlits fraîchement cueillis. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour Marthe ça veut dire beaucoup. Bérangère explique : « Avant d’ouvrir, je savais que je voulais travailler avec Marthe, ses légumes ont un goût insensé et on sent des subtilités à chaque variété. Je savais aussi que pour travailler avec elle il fallait qu’elle nous choisisse. Ce lien à la terre qu’elle a, il faut qu’on le partage avec elle. Si tu ne montres pas d’intérêt pour la nature, si tu ne vas pas la voir, ça ne fonctionnera pas. » Il ne s’agit pas simplement de se fournir chez Marthe, mais de s’engager dans une relation qui toucherait presque à l’intime. Les textos envoyés par les chefs et exhibés par la maraîchère, chargés en « ma chérie » ou « copine », en seront la preuve. Elle se souvient de sa rencontre avec le duo : « Elles sont venues me voir un jour, il faisait très froid, c’était en janvier. Je me suis dit, deux jeunes femmes qui ouvrent un restaurant, ça, c’est exceptionnel. J’ai tout de suite senti qu’elles étaient vraies. Je suis étonnée de cette créativité et de cet intérêt de la jeunesse pour la façon dont les légumes sont cultivés. » Nous ne serons pas dupes : les boutades et quolibets lancés à Bérangère et Carole sont une marque d’affection et de respect, trahie par le regard plein de tendresse qu’elle 136
porte sur elles. Semblable à celui qu’elle porte sur ses légumes (!). De cette relation particulière dont il est question ici, elle dira : « Tout est essentiel, l’un ne peut pas aller sans l’autre. » Bérangère termine : « Marthe ne s’arrête jamais, parfois, elle est même difficile à suivre. Mais en même temps, ce lien fort qu’elle a avec ses produits, toutes ses explications, ont un effet sur ma cuisine. Il m’arrive de l’entendre quand j’élabore un menu et ça m’impose de travailler ses légumes avec d’autant plus de justesse. Et puis, un passage à sa ferme nous remet toujours les idées en place : au-delà de la hype, ce qu’on fait doit être authentique, à son image. » On comprend mieux encore les assiettes du Comptoir à manger : justes, goûteuses, équilibrées et parfois même, bouleversantes.
La ferme de Marthe Kehren 2, rue de l’Église | Fessenheim-le-Bas Le Comptoir à manger 10, petite rue des Dentelles www.lecomptoiramanger.com
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Zut à table. La collab'
Maté-moi
L’envie qui pointe au premier rayon de soleil ? Siroter une boisson glacée. L’angoisse qui pointe au premier rayon de soleil ? Passer l’été avec sa silhouette d’hiver. Manolya a pensé à notre summer body avec une recette de boisson désaltérante et healthy. Cette infusion de maté, exceptionnellement en version glacée, apporte un coup de fouet grâce à ses vertus énergisantes. Elle est adoucie de notes de pamplemousse et de pomme verte, gorgés d'antioxydants, et agrémentée de graines de chia, un détoxifiant ultra-efficace.
Une infusion de maté aux graines de chia, signée Manolya x Zut. Par Honorine Peter
2, petite rue du Vieux Marché aux Vins Facebook : Manolya-Coffee Instagram : manolyacoffee
Photo Henri Vogt
Le maté
— Très prisé dans les pays d’Amérique du Sud, ses vertus sont connues depuis des temps ancestraux : il agit contre le vieillissement cellulaire, favorise la perte de poids et constitue un très bon substitut au café.
Les graines de chia
— Ajoutées à un liquide, les graines lui donnent un aspect gélatineux dont on raffole en ce moment. Mais leur succès est avant tout dû à leur grande richesse en protéines, en vitamine B, omega-3, calcium, magnésium, minéraux…
La signature du chef
— Le maté a été adroitement adouci, ce qui le rend accessible à tous les palais curieux. À l’origine de ses notes fruitées : le thé noir goût russe Douchka de la maison Dammann Frères, aromatisé à la bergamote et aux huiles essentielles d’agrumes, ainsi qu’un ingrédient mystère…
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Spring lovers On fête enfin l’arrivée du printemps et le retour des beaux jours… en mode Lyf Pay ! L’apéro reprend ses droits et les tenues légères s’affichent fièrement. Cette saison, on dégaine son appli de paiement mobile pour faire le plein de bons plans à déguster en terrasse ou sur un skatepark !
3 € de bons d’achat offerts avec le code NL18
En mode connectés
Illustration : Laurence Bentz — Article sponsorisé
On craque pour la nouvelle collection à shopper d’urgence au temple de la mode. En avril et sans se découvrir d’un fil, on en profite pour découvrir le vestiaire sélectionné par Zut !
Légende urbaine !
3€ offerts code 3€NL offerts 18 code
NL 18
Printemps Strasbourg 1, rue de la Haute-Montée
Terrasse mobile
Tirer, pointer et siroter ! À l’heure de l’apéro, voici les activités phares place SaintNicolas-Aux-Ondes pour se détendre en terrasse au pied du terrain de pétanque. Le Terminal 10, place Saint-NicolasAux-Ondes
Moment incontournable pour les amoureux de culture urbaine, le NL Contest remet le couvert. À l’affiche de sa 13e édition, placée sous le signe du street-art, la Fonky Family et Don Choa, sans oublier les contests de skate, BMX ou roller. Les festivaliers pourront cette année payer malin et sans s’encombrer avec Lyf Pay ! NL Contest les 18,19, 20 mai au Skatepark Rotonde
www.lyf.eu
TENNIS
GOOD MATCH La 32e édition des Internationaux de Strasbourg est l’événement sportif de l’année dans la cité. Pourquoi ? Parce que tout y est. La preuve par 3. Les Internationaux de Strasbourg 18 → 28 mai Tennis Club de Strasbourg www.internationauxstrasbourg.fr
Les matchs
Dernière étape pour les joueuses avant Roland-Garros, les IS misent d’abord sur la qualité du tableau. L’an dernier, il a ainsi attiré plus de 26 000 spectateurs. À l’heure où nous imprimons, on ne connaît pas encore l’affiche, mais l’objectif est clairement affiché : 10 joueuses dans le TOP 50 du classement WTA.
Les à-côtés
Le sport, c’est important, l’ambiance aussi… L’équipe déploie beaucoup d’énergie pour assurer aux spectateurs la meilleure journée possible. Avec un brunch chic à l’occasion de la journée des familles, des afterworks en partenariat avec Les Aviateurs ou encore les chefs Marc Haeberlin (Auberge de l’Ill) et François Baur (Les Haras) aux fourneaux, il y des chances qu’elle y parvienne ! Et si la météo est de la partie, on peut aussi simplement buller au soleil en écoutant le bruit des balles. On n’a pas trouvé plus relaxant.
La démarche éco-responsable
Collecte des déchets et de denrées alimentaires, flotte de véhicules hybrides et électriques, produits bios et locaux… Les IS pérennisent et développent leur engagement en matière environnemental mais aussi sociétal. Notre coup de cœur : en association avec les Bouchons d’Amour 67, les bouchons en plastique sont collectés et recyclés afin de participer à la fabrication de fauteuils roulants. (S.D.)
Illustration : Laurence Bentz
Sélections Lifestyle
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DESIGN
Le CIAV a encore frappé. Les maîtres-verriers ont mis leur savoir-faire au service des designers Sophie Larger et Laurent Godart, dont le vase Crok vient agrandir la collection Meisenthal-France. Ils ont cette fois maltraité le verre en fusion avec d’imposantes lames de scies, que les créateurs ont découvert au détour d’une friche du coin, et qui leur a inspiré cette création. Elles donnent au verre délicat des morsures intrigantes, et à chaque pièce un caractère unique. Miam ! (S.D.)
Photo : Guy Rebmeister
En dents de scie
Vase Crok Design Sophie Larger et Laurent Godart, CIAV, 40 €
En vente à la galerie-boutique du Centre International d’Art Verrier www.ciav-meisenthal.fr
BROC
WEEK-END EN CHINE
Que les amateurs de brocante se réjouissent : avec les beaux jours, c’est le retour de la chine à l’air libre et de la plus grande broc’ dans l’espace public du grand Est ! Cette année, le Marché européen de la brocante et du design investit à nouveau la place Broglie pendant 5 samedis. Et la petite nouveauté pour les vintage lovers : son succès le conduit à y ajouter un dimanche, pour de la seconde main de premier choix ! (H.P.) Photo : Christophe Urbain
Marché européen de la brocante et du design du Broglie Les 21 avril, 19-20 mai, 9 juin, 1er septembre et 6 octobre www.brocantes-strasbourg.fr
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Sélections Lifestyle
DÉCO
À l’infini Faites vos jeux, avec cette bibliothèque modulaire en acier peint issue de la nouvelle collection Mobilier de France. Composée de deux éléments de base à associer et disponible dans une très chic gamme de couleurs (blanc, chocolat, titane, marsala, taupe, cuivre), Puzzle est mixable à l’infini, positionnable de huit manières différentes et disponible en cinq formats. De quoi vous creuser les méninges lors de la pose ! Une certitude ? Avec ses niches de 22 et 25 cm de profondeur, objets, livres et menus objets y trouveront à coup sur leur place. (M.C.D)
GREEN
Le vert en ville
Location de plantes vertes - La Serre 11, rue de Sélestat | Schiltigheim www.locationdeplantesvertes.com
Faire surgir la nature là où on ne l’attend pas… Leader en Alsace dans la location de plantes, la société de Samuel Messmer aménage aussi des espaces végétalisés éphémères. Avec son équipe à la logistique bien affutée, plus de 1500 m2 de serres et d’atelier, il peut faire naître en quelques jours ce que la nature a mis des années à faire pousser. Toujours avec un petit grain de folie, mais aussi avec l’envie de replacer la nature au cœur de la ville. Faire jaillir du bitume une prairie fleurie, réaliser du mobilier naturel issu du recyclage ou du détournement de matériaux, dérouler des mètres de gazon est plus qu’un acte décoratif. Le design végétal permet à ces événements corporate ou privés d’intégrer les notions de bien-être et d’écologie. Parce qu’on n’est jamais trop green. (M.C.D.)
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→ Modèle présenté : Compo E (125x82cm ou 148x148cm, existe en 4 autres versions). Mobilier de France 15, rue du Commerce | Vendenheim www.mobilierdefrance.com
SAMEDI 19 MAI Venez fêter le printemps !
PORTES OUVERTES 6, RUE DE L’ÉCLUSE 67820 WITTISHEIM
2 0 1 8 DE 10H À 18H VISITES DE L’ENTREPRISE DÉGUSTATIONS DE THÉS CRÉATIONS MAISON, THÉS PRIMEURS (INDE, CHINE, JAPON) FOODTRUCKS RESTAURATION SUR PLACE ESPACE ENFANTS
ENTRÉE GRATUITE À 15H CONFÉRENCE DE PIERRE RIVAL AUTEUR DE LE THÉ POUR LES NULS
Sélections Lifestyle FESTIVAL
Des frissons et de la glisse : c’est ce que promet à nouveau le NL Contest, festival international des cultures urbaines. Pour y parvenir : des concours (ou contests, donc, avec quelques pointures internationales) de BMX, Skate, Freestyle Scooter and many more, dans un tout nouveau skate-park, du street art, de la musique (avec notamment Don Choa et DJ Djel de la Fonky Family ou encore Foreign Beggars), des soirées et tout un programme off. On retient tout particulièrement le vernissage de l’expo Faile, qui marque le lancement des festivités du 20e anniversaire du MAMCS. De la glisse et des frissons, on vous le disait ! (A.A.)
Photo : Bartosch Salmanski
And I ride and I ride
NL Contest by Caisse d’épargne, du 18 au 20 mai au skate-park Rotonde www.nlcontest.com
DÉCOUVERTE
EN BALADE
Cette saison, on chausse à nouveau ses souliers pour explorer les joyaux que recèle le Parc naturel régional des Vosges du nord. Pour nous guider, le traditionnel et annuel Carnet du Parc vient tout juste de sortir. Sur ce territoire entre Alsace et Lorraine, il suggère des parcours de randonnées, entre patrimoine, paysages et artisanat, propose à la visite musées, structures d’éducation à la nature et à la culture, châteaux et forteresses, et invite à travers un vaste agenda à participer à de nombreuses animations. Il présente aussi longuement les missions du Parc, au cœur des enjeux du monde d’aujourd’hui : connaître le territoire, le préserver, l’habiter autrement. Décidément, ce carnet est une vraie source d’inspiration. (S.D.) Carnet du Parc naturel régional des Vosges du nord Disponible gratuitement dans les Offices de tourisme, musées, médiathèques, mairies participantes www.parc-vosges-nord.fr 144
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Chronique
№35
Au bon parfum LES PARFUMS CULTES #13 YOUTH DEW, ESTÉE LAUDER, 1953 PARFUMEUSE : JOSÉPHINE CATAPANO Par Sylvia Dubost Illustration Laetitia Gorsy
Portez Youth Dew lors d’un premier RDV et vous tuez votre idylle dans l’œuf : il ne rappellera jamais. Croisé au détour d’une recherche pour cette chronique, ce commentaire lucide laissé par une internaute sur un forum consacré aux parfums confirme ce que nous avons écrit ici même à maintes reprises, peut-être ad nauseam : le parfum a toujours reflété avec justesse l’image qu’une société et une époque se font de la femme. Quelques remarques de mon entourage ont confirmé combien ces parfums ultra-capiteux sont aujourd’hui incompris, ou semblent en tout cas réservés à une clientèle de plus de 40 ans.
Et que le temps est toujours aux fleuris légers, sucrés, délicats et discrets. Pourtant, Youth Dew est depuis sa création l’un des parfums les plus vendus aux États-Unis. Il a connu le succès dès son lancement, en 1953, par la toute jeune marque d’Estée Lauder, fondée en 1946. Avec le premier parfum de cette maison, c’est l’Amérique qui fait une entrée fracassante sur un marché dominé par les maisons françaises. Mais surtout une entrée fort habile. À l’époque, l’usage veut que le parfum (forcément français) soit offert à la femme par son mari. Estée Lauder veut un parfum que les femmes 146
s’offrent elles-mêmes, ce qui est parfaitement inconvenant. Elle crée d’abord, avec la parfumeuse Joséphine Catapano, une huile pour le bain. Le nom, Youth Dew (rosée de jeunesse), évoque un fleuri propre comme on les aime à l’époque, et s’avère parfaitement trompeur : dans le flacon, le jus est surpuissant et très exotique. Un départ d’agrumes, un cœur opulent de fleurs (rose, jasmin et le piquant œillet) et d’épices (cannelle et clou de girofle, surtout), vanille, benjoin et beaucoup de patchouli : Youth Dew est une liqueur envoûtante, résineuse, gourmande comme un pain d’épices mais qui claque comme un chypré. Si une regrettable reformulation intervenue en 2012 lui a fait perdre de sa subtilité, et donc de sa superbe, il reste épicé, chaud, terreux et humide, à la fois rassurant et sensuel. Inspiré du Tabu de Dana (1932, qualifié par ses créateurs de « parfum de puta ») et ancêtre très direct d’Opium d’YSL (1977), Youth Dew évoque plutôt la diva hollywoodienne vénéneuse que la mère de famille puritaine de banlieue. Ce parfum, créé par des femmes pour des femmes qui devaient enfin pouvoir choisir pour elles-mêmes, veut ménager un espace de liberté, certes restreint, aux desesperate housewives des 50’s. Et leur offrir d’imposer, par leur sillage, leur présence. On se dit que le vent qui souffle aujourd’hui lui redonnera peut-être, ainsi qu’à tous ses congénères jugés aujourd’hui trop capiteux, une nouvelle jeunesse…
e i h t o o m S
LA RENCONTRE DE L’ART ET DE L’INDUSTRIE
STRASBOURG DU 3 AU 13 MAI 2018
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