HIVER 2009/2010
ZUT !
STRASBOURG NUMÉRO 4
ZUT !
POUR RÊVER...
Photo P.Walter / nobodyknows // modèle Alice
(en attendant le printemps)
Contacts : Bruno Chibane // directeur de la rédaction & commercialisation // bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef // eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode // myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Brokism // graphisme // hfrancois@chicmedias.com // 06 22 76 58 32 Caroline Lévy // stylisme & commercialisation // levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 François Xavier Cheraitia // commercialisation & distribution // fxcheraitia@chicmedias.com // 06 69 14 46 98 Philippe Schweyer // édito & commercialisation // pschweyer@chicmedias.com // 06 22 44 68 67
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Procha
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S 31 MAR
04 OURS
STRASBOURG CITY MAGAZINE
Automne 2009
TEAM ZUT !
Directeur publication et rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Relecture et correction Leonor Anstett Directrice artistique mode Myriam Commot-Delon Graphisme Hugues François / brokism Comité de rédaction Charles Combanaire,
Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Philippe Schweyer, Fabien Texier
CONTRIBUTEURS Rédacteurs 2ni, Agnès Boukri, Magali Fichter, Sylvie Haaser,
Herminie Henry, Nicolas Querci, Nicolas Léger, Coline Madec, Marc Paul, Catherine Schickel Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Alexis Delon / Preview, Naohiro Ninomiya, Catherine Remmy, Olivier Roller, Nathalie Savey, Christophe Urbain, Philippe Walter, Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview, Camille Vogeleisen / Preview IllustrateurS Laetitia Gorsy, Leftism, Henri Wallizer Make-up Sabine Reinling Coiffure Olivier H / Customkératine Mannequins Petra/ Dma Models DIFFUSION François Xavier Cheraitia, Ultimatum ASSISTANT PHOTO Lisa / Preview Ce trimestriel est édité par
Chic Médias Photo de couverture Alexis Delon / Preview
10 rue de Barr - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Gyss Imprimeur (certifié Imprim’ vert) 1 rue Ateliers 67210 Obernai Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : Décembre 2009 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789
Retrouvez entretiens, photos et extensions audio / vidéo sur : flux4.eu, zutmag.com & facebook.com / zut
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sommaire
8. Edito // 10. Je fais ce qui me plaît avec mon Coach // 11. Les Alsaciens de l’intérieur : Maud Le Grévellec // 12. Mémoires d’un vendeur de pub raté : Fellini // 13. Mon petit Jacno // 14. Une sortie, un nouvel espace, un produit trendy, les sélections de la rédaction // 34. Strasbourg vu par Sophie Kauffenstein et Sarah Dinkel, Sandrine Jacquemot-Pusel, Nicolas Juillard, Héloïse Conésa, Patrick Minard, Stéphane Gross, Christophe Felz // 45. Culture 46. Saul Steinberg, un dessinateur exposé au Musée Tomi Ungerer 48. Les Weepers Circus à la récré, un livre-objet // 50. Philippe Manœuvre et Marie Meier tirent le diable par la queue // 52. Callicéphale souffle ses 10 bougies // 54. Instant Flash : Cœur de Pirate, Michèle Goetmann, Chairlift, Antoine De Caunes, Julie Sokolowski et Bruno Dumont, Emmanuel Salinger et Hélène Fillières // 60. La pièce Sexamor ou la mécanique du désir // 62. Rachid Ouramdane en quête d’identité // 64. La preuve concrète au CEAAC // 66. L’Œil de Zut ! // 71. TENDANCES // 72. Des cadeaux à foison // 82. Paper-Blog // 84. Convoitise 86. Série mode Mi-Nuit // 98. Urban Styles // 100. Frédéric Malle, éditeur de parfum // 102. Au bon parfum : parfum de crise // 104. Blog Party : Les Bulles de Miluccia / Orange Mécanique & Lady Pénélope // 106. Déco : Catherine Lubrano // 110. MG Déco ; la déco comme une offrande // 111. Coiffure : Serge Comtesse // 117. Détours // 118. Communication : Le Pool et Bulthaup // 120. Des livres à cuisiner // 122. Œnosphère et L’Art du Vin, sélection de bons vins // 124. Le Chut accueille Naohiro Ninomiya // 128. Évohé à Wiwersheim // 130. Chez Yvonne / C Chez Nous // 132. La recette de La Vignette, à la Robertsau // 134. La tête dans le chou ! // 134. Carnet d’adresses zut ! 6
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édito
LES VŒUX SONT FAITS Le 31 décembre à 20 heures, le Président de la République apparut à la télé en léger différé depuis le palais de l’Elysée. Au moment où il se mit à parler, le DJ balança un bon vieux tube des années 70. Je crus lire sur les lèvres présidentielles le vœu d’une suppression imminente de tous les impôts pour nous simplifier un peu plus l’existence et doper à mort la croissance. En attendant les douze coups de minuit, les invités et le voisinage s’échauffaient chacun à sa façon. À la cuisine, un ancien escrimeur s’entraînait à sabrer le champagne d’un revers de lame en décapitant des canettes de bière avec une précision diabolique. Les voisins du dessus balançaient joyeusement des coquilles d’huître, des mégots incandescents et des pétards Mammouth par les fenêtres. À la télé, une fausse voyante prédisait tout et n’importe quoi, ce qui finirait immanquablement par arriver. À 21 heures, le DJ balança un bon vieux tube des années 80. Ceux qui avaient décidé d’arrêter de fumer s’agglutinaient sur le balcon pour brûler leurs dernières cartouches. À 22 heures, le DJ balança un bon vieux tube des années 90. Les optimistes s’apprêtaient à fêter une année de gagnée. Les pessimistes (de plus en plus nombreux ?) commençaient à pleurer une année de perdue. À 23 heures, le DJ balança un bon vieux tube
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Illustration de Henri Walliser tirée du livre About rock, sex and cities publié dans la collection Sublime chez médiapop-éditions.
des années 2000. Les automobilistes klaxonnaient comme si on était (déjà ?) en finale de la Coupe du monde. Seuls les clandestins s’obstinaient à cacher leur joie. Au moment où le DJ stoppa net sa musique, une fille me proposa de faire un vœu pour la nouvelle année. Je n’eus malheureusement pas le temps de répondre à sa proposition car au même instant, l’ancien escrimeur, légèrement en avance, fit partir le bouchon d’un magnum de champagne sous pression. Le projectile fusa à travers la pièce pour venir me percuter en pleine tempe. Lorsque je repris connaissance, l’année était déjà bien entamée et la fille s’était envolée avec le DJ sans m’avoir laissé le temps de lui faire part de mon vœu le plus cher. J’avais toute une année devant moi pour soigner mon mal de crâne, oublier le DJ et penser à un nouveau vœu pour le prochain réveillon… La vie était belle. Philippe Schweyer
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Chronique //
#04 Ma crise à moi
Je fais ce qui me plaît avec mon Coach
Bernard Quesniaux Dessin abstrait mais figuratif 4 panneaux sur bois, 100 x 67 cm
Par Agnès Boukri // Peinture Bernard Quesniaux
//// Comme chacun sait, le sport, c’est bon pour le moral. Il doit bien y avoir quelques résistants parmi nous, mais il est important de positiver par les temps qui courent et croquer la vie à pleines dents ! (je déteste cette expression) Me voilà donc accro au jogging. Cette discipline hautement reniée par mon cerveau pendant près de 40 ans s’est imposée à moi il y a quelques semaines et, contre toute attente, j’aime ça. Bon, je dois tout à mon Coach. Quand je lui téléphone, je lui dis : « Allô mon Coach ? » et il me répond : « Oui j’écoute », d’où l’appellation Coach. Il fait très bien son travail, c’est-à-dire que, lorsque je l’appelle avec l’idée précise d’annuler, je sens au ton de sa voix que j’ai intérêt à enfiler mon survêtement dare-dare et le rejoindre au pied de son immeuble, lieu de départ sacré de nos footings. Il est éternellement de bonne humeur et a une tenue de sport parfaite. Il me salue, regarde sa montre et le verdict tombe… « Aujourd’hui nous allons courir 73 minutes, sans s’arrêter bien sûr, on n’est pas des pignoufs ! » J’opine du chef comme si je trouvais ça normal alors qu’en fait, j’ai envie de vomir. Et nous voilà partis, le pas léger à travers les rues de Strasbourg dans nos tenues de sport parfaitement ridicules. Je me suis offert un ensemble hyper moule-moule, il n’y avait rien d’autre en stock dans le magasin ; le rayon
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« course à pied » étant une succession de panty surmontés de tee-shirts genre “seconde peau” aux tons criards. Bref, on court à poil… Quelquefois, nous croisons des joggeurs qui semblent totalement à l’aise dans leur déguisement de carnaval, comme quoi le sport, ça décomplexe ! Nous discutons pendant tout le temps de notre entraînement, de tout et de rien. Il n’y a pas plus tard qu’une heure, je lui disais que je venais d’acheter 1,6 kg de lard à un collègue qui a un fumoir chez lui et lui de me répondre que le ramoneur était passé ce matin. Puis, si mes souvenirs sont bons, je lui ai proposé un morceau de lard parce que j’en avais trop pour ma consommation perso. Faut que je pense à lui en rapporter jeudi prochain. Et c’est ainsi que, d’une parole à l’autre et à l’issue d’un sprint, nous arrivons au bout de ces inimaginables 73 minutes. Et là, je dois dire que je suis fière de moi. Je suis même un peu en transe ; je ris bêtement et contemple mon Coach telle une divinité. Je rends gloire à Andréas, mon Coach tombé du ciel. Je bénis son nom chaque jour. Il a transformé ma vie et mes cuisses pour toujours et à jamais. Je t’exalte, ô toi mon Coach et te dis à jeudi. Je n’oublierai pas le morceau de lard. Promis ! agnes.boukri@gmail.com
Chronique //
#02 Ils sont passés par Strasbourg...
La Maudèrne Par 2ni // Photo Olivier Roller
//// La première fois que j’ai vu Maud Le Grévellec, c’était au TNS, elle jouait dans Les Trois Sœurs de Tchekhov mis en scène par Stéphane Braunschweig. Elle était sublime en méchante Natacha un peu écervelée, rayonnante de beauté et souvent très drôle. Là, coup de foudre immédiat ! Et une fois chez moi, ni une ni deux ni trois, je me jette sur l’ordi voir si elle a un groupe de fans sur facebook. Déception, rien sur Maud. Plus tard, elle me dira qu’elle n’est « pas très facebook. » Quel dommage ! Maud est née au bord de la mer. Elle a les yeux si bleus qu’elle a sûrement dû beaucoup la regarder, étant enfant. Une enfance paisible à Lorient, ni bonne, ni mauvaise à l’école, un peu timide, discrète. À dix-sept ans, sa prof de français lui fait découvrir Racine. Et là, ça arrive ! « C’était comme un écho en moi, moi si réservée, j’ai grandi d’un coup ! ». Un an plus tard, le Bac en poche, elle intègre le Conservatoire de Rennes pour deux années. Puis elle passe avec brio le concours de l’École du TNS. Et la voilà à Strasbourg, elle n’a que vingt ans. Trois ans à l’école et trois ans dans la troupe du théâtre. « J’ai tellement travaillé, qu’en six ans, j’ai l’impression de ne jamais être sortie du théâtre et de l’avenue de la Marseillaise ! » dit-elle en riant. « J’avais deux cantines : le Snack Michel pour mon sandwich quotidien du midi et Le Coin des Pucelles pour un Baeckeoffe entre amis après une longue journée. »
La comédienne enchaîne ses prestations à vitesse grand V : Le Misanthrope de Molière et La Mouette de Tchekhov sous la direction de Stéphane Braunschweig. Elle joue pour Charles Berling (Pour ceux qui restent de P. Elbé), Claude Duparfait (Petits drames camiques d’après Cami), Laurent Gutmann (Les Nouvelles du plateau S de O. Hirata), Giorgio Barberio Corsetti (Le Festin de pierre d’après Dom Juan de Molière). Aujourd’hui, elle incarne Rebekka dans Rosmersholm*, elle y est monstrueusement belle, avec sa voix un peu étrange et sa silhouette un peu fragile, elle donne la réplique au plus-que-parfait Claude Duparfait (qui lui est sur facebook !), c’est beau, dérangeant, mystérieux, un vrai polar à suspense. Maud, ça commence comme Molière, non ? *de Henrik Ibsen, mis en scène par Stéphane Braunschweig au Théâtre National de la Colline, à Paris, dans le 20ème arrondissement, jusqu’au 16 janvier 2010.
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Chronique //
#04 Mémoires d’un vendeur de pub raté
La Dolce Vita Par Philippe Schweyer // visuel DR
Quand un vendeur de pub (appointé par Zut !) préfère revoir la Dolce Vita de Fellini plutôt que de démarcher les boutiques tendance de Strasbourg, il se souvient avec une pointe de nostalgie des trois jours qu’il passa à Rome en pleine crise d’adolescence… La Fontaine de Trevi Marcello ! Come here, hurry up… Adolescent boutonneux, je découvre la Dolce Vita sur Antenne 2, seul devant la télé en pleine nuit. Fasciné par la scène où Anita Ekberg, rebaptisée Sylvia par Fellini, se baigne dans la fontaine de Trevi, je décide de devenir Marcello Mastroianni. Une semaine plus tard, je prends le train de nuit pour Rome, direction Fontaine de Trevi, persuadé que je vais y retrouver l’équipe du tournage au grand complet. En découvrant la fontaine en travaux et complètement à sec, je comprends que la vie n’a rien à voir avec le cinéma. Je ne suis pas encore Marcello.
Cinecittà Le lendemain, je monte dans un bus direction Cinecittà avec la ferme intention de rencontrer Fellini. Arrivé devant les murs roses qui ceinturent les célèbres studios, je trouve portes closes. Alors que je retraverse la banlieue de Rome, je crois reconnaître le quartier où habite la prostituée chez qui Marcello et Anouk Aimée passent la nuit. Trois heures plus tard, n’ayant pas réussi à retrouver l’immeuble que l’on voit dans le film, je décide de passer mon dernier aprèsmidi à la plage pour oublier Fellini. Je ne serai sans doute jamais Marcello.
Saint-Pierre Pour me remonter le moral, je file jusqu’à la place Saint-Pierre bien décidé à revivre la scène où Anita Ekberg, habillée en prêtre par Fellini, grimpe interminablement les marches de la basilique. Mais il ne reste aucune trace du passage de Sylvia dans l’escalier qui mène au sommet de la papauté. Complètement essoufflé, je domine Rome, mais je ne suis toujours pas Marcello.
Le monstre marin Fatigué, je reste sur la plage pour dormir à la belle étoile. Au petit matin, je découvre un monstre marin échoué sur le sable. Malgré le bruit du vent et des vagues, j’entends la voix d’une fillette qui m’appelle pour me dire quelque chose que je ne comprends pas. Je me sens perdu et j’ai l’impression qu’elle pourrait peut-être me sauver. Un bras de mer nous sépare. Elle me fait des gestes. Je l’ai déjà rencontrée, mais je ne la reconnais pas et je ne peux comprendre ce qu’elle me dit. Cette fois ça y est, je suis Marcello.
Via Veneto Lassé de courir après Anita Ekberg, je me dirige vers la Via Veneto pour observer le ballet des paparazzi si bien filmé par Fellini. Avec un peu de chance, je pourrais peut-être apercevoir une ou deux stars et pénétrer dans un club tel celui dans lequel Marcello se rend avec son père. Je découvre que la Via Veneto monte brusquement de la Piazza Barberini vers l’Excelsior alors que celle du film, construite dans le Studio Cinq de Cinecittà, est complètement plate. Devant le Café de Paris, seules quelques photos dans une vitrine rappellent l’époque où la ville était surnommée Hollywood-sur-Tibre. Ce n’est pas encore ce soir qu’Anouk Aimée passera la nuit avec moi.
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Un automne avec Fellini : infos et programme sur www.tuttofellini.fr A lire : Fellini, la Grande Parade de Sam Stourdzé, à l’occasion de l’exposition qui se tient au Jeu de Paume jusqu’au 17 janvier.
Chronique //
#04 Ce petit quelque chose
MON PETIT JACNO Par Emmanuel Abela // Visuel DR
Après Fred Chichin et Alain Bashung l’an passé, c’est au tour de Jacno de nous faire faux bond. La nouvelle est tombée, de manière brutale et implacable. De retour parmi les anges, cet esthète nous envoie un baiser d’éternité.
//// Jacno a fondé les Stinky Toys en 1976, avec Elli Medeiros au chant, Bruno Carone à la guitare, Albin Dériat à la basse et Hervé Zénouda. Le groupe a participé au premier festival punk londonien au 100 Club, avec les Sex Pistols et les Clash, et fait la une du Melody Maker à l’époque du single Boozy Creed. L’approche déstructurée du premier album évolue vers une pop d’inspiration 60’s, qui rapproche le groupe du style de Television ou Blondie. * On l’appelait Jacno en référence à Marcel Jacno, le graphiste du casque ailé imprimé sur les paquets de Gauloises, mais son nom était : Denis Quillard. La chanson de Blondie, Denis, lui est dédiée : Denis Denis, je suis si folle de toi / Denis Denis, oh embrasse-moi ce soir / Denis Denis, un grand baiser d'éternité. * Février 1980 : le journal Actuel célèbre « les jeunes gens modernes » en famille dans son numéro 4. On y voit Jacno entre son papa, chef de contentieux à la retraite, et sa maman, mère de famille, qui relatent qu’un jour, il a saccagé leur appartement avec un ami : la télé et les meubles ont été renversés et brisés. « Ici, quand tu ouvres les tiroirs, c’est plein de crucifix », explique-t-il pour exprimer son dégoût. Après, quand il avoue le vol de casiers entiers de disques à la FNAC pour payer son loyer, sa maman l’absout, tout en rappelant que « c’est immonde de voler ». Réponse cinglante de Jacno : « Voler les grands magasins, ce n’est pas du vol. Vous avez eu la guerre pour flasher, il faut bien que j’aie de l’action ! » * Après deux albums, Plastic Faces et l’album jaune, les Stinky Toys se séparent en 1979. Jacno sort Rectangle, un mini-album à géométrie variable qui s’inspire selon lui autant de Mozart que des Shadows, puis crée avec Elli un nouveau concept : Elli & Jacno. Le
duo publie une poignée de singles mais obtient son premier succès avec Amoureux Solitaires, la traduction de Lonely Lovers, un titre des Toys, repris dans une version pop électronique par Lio. * Sur Boomerang (l’album orange), on trouve le titre Je t’aime tant, l’hymne romantique de toute une génération : Je regarde tes yeux, ça me fait pleurer / Ne fais pas cette tête, je ne veux pas te blesser / Je t’aime tant, je t’aime tant. * Jacno a produit Mythomane, le premier album d’Etienne Daho, rencontré à Rennes alors que ce dernier organisait un concert des Toys à Rennes. Sur ce disque, carte postale discographique envoyée à Elli intitulée, on trouve le titre On s’fait la gueule, que Jacno reprend comme un clin d’œil sur le Tribute qui est dédié à Étienne en 2008. Commentaire amusé de l’intéressé : « À l’époque, le titre était assez approprié, mais il y a prescription depuis ! » * Dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 novembre, Jacno s’en est allé. Sur le site d’Elli Medeiros, une photo et un commentaire : « avec les anges… ».
Sélection : Elli & Jacno, Je t’aime tant The Stinky Toys, Uruguayan Dream Jacno, Rectangle The Stinky Toys, Boozy Creed Jacno (avec Elli), Anne Cercava L’Amore The Stinky Toys, Plastic Faces Elli & Jacno, les Nuits de la Pleine Lune
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Rebut chic Les Brésiliens Fernando et Humberto Campana ont inventé la récup’ de luxe, avec leurs séries de meubles et d’objets en matériaux recyclés. Une importante rétrospective revient sur vingt années de collaborations entre les frères designers les plus célèbres d’Amérique latine. (S.D.) Jusqu’au 28 février au musée Vitra de Weil am Rhein (D) www.design-museum.de
Chamarré Nichée derrière la place Kléber, la rue piétonne Frédéric Piton abrite la pétulante boutique Vicino. Au contraire des enseignes affichant un vestiaire gris et sombre, Sandrine Meyer, passionnée de belles matières, propose avec panache des collections colorées aux Strasbourgeoises en mal de fantaisie. S’y rendre, c’est l’assurance de trouver une sélection destinée à séduire tous les styles de femmes qu’elles soient sobres, graphiques ou excentriques. L’occasion de s’offrir l’« italian touch », le chic pimpant à la française ou l’épure design d’Annette Görtz… La cliente Vicino n’est pas au bout de ses surprises ! (M.C.D) Vicino Boutique 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39
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Envolée 3D À accrocher pour donner des airs de printemps à nos murs, cet hiver… Des hirondelles en feuilles de bois qui s’ouvrent et décollent au gré des températures. (M.C.D.) 3D Sticker Swallow Studio Taschide www.josa-land.com
À deux, c’est mieux ! Au début, il y a ce grille-pain qui lance dans le public des pièces d’un dollar… De cette pièce porte-bonheur naît une collaboration de plusieurs années, au début des 60’s, entre deux artistes cherchant à réunir l’art et le quotidien : Jean Tinguely et Robert Rauschenberg. Le musée Tinguely propose la première présentation exhaustive de ces pièces à quatre mains. (S.D.) Jusqu’au 17 janvier au Musée Tinguely à Bâle www.tinguely.ch Visuel : Robert Rauschenberg, Money Thrower for Tinguely’s H.T.N.Y. (Homage to New York), 1960 - Photo : Moderna Museet, Stockholm
La Rolls des Dolls
Sculptées et peintes à Santa Fé, en 1963, par Alexander Girard, ces Dolls sont rééditées d’après les originaux par Vitra et sont destinées à faire sourire le plus austère des bahuts, enchanter une chambre d’enfants ou ravir un collectionneur averti ! (M.C.D.) Wooden Dolls, bois polychrome, Vitra en vente à la galerie Fou du Roi.
La seconde vie des images Mina El Bakali aime donner une seconde vie à des images destinées à mourir, celles des périodiques. Une fois déplacées de leur contexte d’origine, celles-ci racontent une nouvelle histoire, prennent une autre dimension et s’ouvrent à l’éternité. (E.A.) Du 4 au 27 janvier, à la Chambre des Métiers d’Alsace 30, avenue de l’Europe, à Schiltigheim 03 88 19 79 39 – www.cm.alsace.fr
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Abracada Mac… Amatrices de palettes et de paillettes, MAC revient cette fin d’année avec une collection placée sous le signe de la Magie… Magic, Mirth and Mischief n’est pas le dernier opus de la saga Harry Potter, mais bien une collection festive, pétillante et diaboliquement drôle qui fera ressortir l’espièglerie qui sommeille en vous ! Pour être Total Wow ! et Pervette pendant ces fêtes (les noms des rouges à lèvres), il faudra opter pour un make-up de fée ! Découvrez une gamme de couleurs superbes et minérales, des trousses métallisées et des minis-kits à emmener partout. On fond (C.L.) MAC Aux Galeries Lafayette - 34, rue du 22 novembre 03 88 15 23 00 - www.maccosmetics.fr
Devoir de… Après À nos morts, la compagnie strasbourgeoise Mémoires Vives s’attaque au deuxième volet de son triptyque sur l’histoire des colonisations. Entre hip hop et spectacle de foire, Folies colonies reprend les codes outranciers d’une époque où l’indigène était considéré comme un humain inférieur. (S.D.) Les 15 et 16 décembre à Pôle Sud 03 88 39 23 40 - www.pole-sud.com www.cie-memoires-vives.org
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Photo : Patrick Messina
Noir c’est noir
André S. Labarthe aime le mélange des genres. Dans Bleu comme une orange (1967), il explore la représentation du noir à travers le cinéma, les arts plastiques, la photographie, la décoration et la télévision, et trouve un lien entre des artistes aussi différents que Pierre Soulages, William Klein, Agnès Varda et JeanChristophe Averty. Le cinéaste profitera de sa visite à Strasbourg pour une rencontre forcément étonnante à la Librairie Kléber autour de ses livres publiés par Limelight éditions. (E.A.) Rencontre avec André S. Labarthe à la Librairie Kléber, le 9 décembre à 17h30 Bleu comme une orange, projection à l’Auditorium du MAMCS, le 9 décembre à 20h www.librairie-kleber.com www.musees-strasbourg.org
PRADA DOLCE & GABBANA DIOR MIU MIU GALLIANO MONCLER TOD’S HOGAN MARC JACOBS FENDI YVES SAINT LAURENT ROBERT CLERGERIE SERGIO ROSSI CHLOÉ
SACS PRADA DIOR FENDI MIU MIU
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Dé chaînée Selon Yokoo, que ce soit au point de chaînette ou au point mousse, plus la laine est grosse et plus l’accessoire se transforme en objet sculpture… Écharpes et accessoires Yokoo à commander : www.etsy.com/shop/ Yokoo
Into the groove ! À chaque nouvelle édition, la nouvelle édition de Kitsuné Maison révèle son lot de stars à venir. Sans déroger à la règle, le volume 8 dessine les contours de vos folles soirées de demain. Bienvenue aux Drums, Delphic, Chew Lips et au Corps Mince de Françoise, qui comme son nom ne l’indique pas vraiment, est un trio finlandais. (E.A.) Kitsuné Maison Compilation www.kitsune.fr
Épreuve d’artiste Premier éditeur français d’estampes originales, L’Estampe fête ses trente ans. La galerie a largement contribué au succès d’artistes tels que Waydelich et Weisbuch, perpétuant la tradition de la gravure à Strasbourg. Deux temps forts marqueront cet événement : le premier, à St-art (du 26 au 30/11), avec une exposition retraçant toute l’histoire de la gravure ; le second se tiendra à la galerie (du 26/11 au 30/12), où seront présentées les œuvres de quatorze artistes qui ont fait la réputation de L’Estampe – ou l’inverse. (N.Q.)
Aladin Sane On connaît Nino Rota pour ses musiques de film pour Federico Fellini. On connaît beaucoup moins en revanche son travail pour le théâtre comme cet opéra très sensible, Aladin et la lampe merveilleuse, inspiré des contes des Mille et Une Nuits. À l’occasion de la présentation à l’Opéra National du Rhin, un ouvrage illustré de Kees Spiering et Els Dezwarte est édité à destination des plus jeunes : une manière de les familiariser avec l’œuvre, avant de la leur faire découvrir sur scène. Une belle initiative ! (E.A.) À Colmar, au Théâtre Municipal, les 17 et 18 décembre, À Mulhouse, à la Sinne, le 23 février, à Illkirch-Graffenstaden, le 10 mars - www.operanationaldurhin.eu Aladin de Kees Spiering et Els Dezwarte, Édition De Eennhoorn Bvba et l’Opéra National du Rhin
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L’Estampe 31, quai des Bateliers - 03 88 36 84 11
Lecture inversée En inversant les codes de lecture dans ses Monuments, Matthieu Husser observe ce qui relève de l’immatériel et tente de « donner de la valeur à ce qui n’a aucune importance. » Après 10 ans d’activité, son travail qui joue sur les pleins et sur les vides en fonction du lieu et du contexte fait l’objet d’une belle publication, co-éditée par le CEAAC, la DRAC Alsace, le Frac Alsace, le Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et Rhinocéros. (E.A.) Matthieu Husser, 99-09, en librairie.
L’autre strada
visuel : Gao Xingjian, La Fin du monde
À l’ombre des mots À priori, Gao Xingjian et Günther Grass n’ont pas grand chose en commun, si ce n’est qu’ils sont tous deux prix Nobel de littérature et peintres. Leurs démarches picturales sont toutefois foncièrement différentes : pour Grass, elle est un prolongement naturel de l’écriture, qui prend une large place dans ses toiles ; pour Gao, la peinture est un autre langage, et traduit des visions que les mots ne peuvent saisir. Le musée Würth réunit leurs œuvres sur toile et sur papier et accompagne l’exposition d’une riche programmation culturelle. (S.D.) Jusqu’au 16 mai au musée Würth à Erstein www.musee-wurth.fr
Alors qu’il publie son second roman en 1959, Une vie violente (Una vita violenta), Pier Paolo Pasolini poursuit son travail de collaboration avec différentes revues, dont Successo. C’est pour ce magazine qu’il se lance au volant de sa Fiat Millecento, et nous rapporte La longue route de sable (La lunga strada di sabbia), un an avant d’écrire son premier Accattone. Ce texte a fait l’objet d’une superbe édition en 2005 avec des extraits du tapuscrit original. Aujourd’hui, c’est au metteur en scène Cyril Pointurier d’en proposer la première adaptation théâtrale pour sa compagnie l’Orchestre Seconde. Exercice périlleux quand on sait que l’auteur italien a lui-même écrit pour le théâtre, mais exercice pleinement réussi qui restitue toute la mélancolie intime et la violence contenue du texte d’origine. (E.A.) Du 19 au 24 janvier, au Taps Gare 10, rue du Hohwald 03 88 34 10 36
Mais c’est un attentat !
MARC NEWSON
ATTACK 6ème année de collaboration entre G-Star et Marc Newson. Considérer cette collection capsule comme une approche « architectonique » du vêtement, voilà tout le talent visionnaire du designer australien qui offre à nos corps un habillage au design fluide et la sensation aérodynamique d’un airbus 380. 18 points de vente hype à travers le monde, G-Star by Marc Newson Limited est aussi diffusé à Strasbourg au sein de l’univers global et avant-gardiste de la toute nouvelle et sensationnelle boutique G-Star qui vient d’ouvrir rue du Dôme. Brillant décollage en prévision et visite incontournable pour vivre des sensations vestimentaires extraordinaires. (M.C.D.) Marc Newson chez G.Star Raw 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66
Le 9 mai 1925, un attentat a lieu au Burgtheater, temple du théâtre viennois : une terroriste macédonienne tue un compatriote pendant la représentation de Peer Gynt. Entre anecdotes historiques, images d’archives et musique live, les acteurs d’Ivan Stanev passent du tragique au burlesque à 100 à l’heure. (S.D.) Les 28 et 29 janvier au Maillon 03 88 27 61 81 – www.le-maillon.com
Posthume À La dernière goutte paraît le 21 janvier Les enfants disparaissent, le premier des quatre romans que l’immense écrivain argentin Gabriel Báñez, mort l’été dernier, a confiés à l’ambitieuse petite maison d’édition strasbourgeoise. Une satire sociale doublée d’un appel à la vigilance. (S.D.) www.ladernieregoutte.fr
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Crépinettes Le théâtre est dans le théâtre Parce qu’Hamlet est devenu un personnage emblématique du théâtre occidental, Oskaras Koršunovas transpose sa mise en scène dans une loge de théâtre… là où prennent corps, justement, les personnages. « Être ou paraître, telle est la question » que pose cette figure majeure du théâtre contemporain, soutenue par une troupe d’acteurs époustouflants. (S.D.)
Selon qu’on soit charcutier ou artiste, on ne fait pas le même usage des crépines de porc ! Léa Barbazanges en fait une œuvre étonnante, à voir en la chapelle Saint-Quirin de Sélestat. (C.S.) Du 11 au 13 décembre, à la Chapelle Saint-Quirin, à Sélestat - 03 88 58 85 75 www.ville-selestat.fr
Les 17 et 18 décembre au Maillon 03 88 27 61 81 – www.le-maillon.com
Super héros Paysage du désastre De grands formats noir et blanc conçus comme des arrêts sur image dans le flot que nous déverse quotidiennement le petit écran. Les toiles du Strasbourgeois Mathieu Boisadan nous invitent à regarder plutôt que de voir et injectent de la poésie et du sentiment au spectacle de la souffrance du monde. S’éloignant désormais du portrait pour explorer le paysage, sa peinture gagne encore en intensité et en profondeur. (S.D.) Du 4 janvier au 14 février, au Centre Culturel Français de Karlsruhe (D) - www.ccf-ka.de Crédit : Glacier/Amalgame 03, 134 x 254 cm Huile sur toile 06/2009
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Avec ou sans le scénariste Stan Lee, Jack Kirby en a inventé une sacrée pelletée depuis la Seconde Guerre mondiale, bien avant qu’Hollywood ne les enrôle. Captain América, les Fantastic Four, Hulk, Thor, les X-men… Les théoriciens, alsaciens, de la BD, Harry Morgan et Manuel Hirtz (Le Petit Critique illustré) consacrent leur nouvel ouvrage à un des plus influents et des plus doués créateurs de l’art populaire. La biographie et l’œuvre de Kirby sont envisagées avec une méthode et un sérieux pas si courants dans les monographies sur la BD. (F.T. Les Apocalypses de Jack Kirby, Les Moutons Électriques Conférence de Harry Morgan, le 17 décembre à 18h au Palais Universitaire
G-Super Star Après plusieurs années passées dans la Grand’Rue, la marque G-Star vient de déménager et de créer un véritable concept-store au cœur de la rue du Dôme, développant ainsi sa collection, notamment pour femmes. À l’image de ses vêtements urbains, aux tissus rudimentaires et aux coupes architecturales, la boutique répond aux idéaux de la marque avec l’utilisation de matériaux naturels et bruts, comme le bois, le béton et l’acier. Sous la direction de l’architecte strasbourgeois, Michel Gomez, cet espace spectaculaire devient une vitrine avant-gardiste qui vaut le détour. (C.L.) G-Star Store, 9, rue du Dôme www.g-star.com
photos Badih B - www.badih.book.fr
La boutique où l’on croise Spiderman et Bob L’éponge… En panne d’idées cadeaux avant Noël ? La boutique Rec House, véritable caverne d’Ali-Baba pour les fans de culture pop vient d’ouvrir dans la Grand’ Rue. Guillaume vous prodiguera ses conseils avisés dans ces rayons truffés de goodies cinéma, figurines, t-shirts imports, DVD et autres accessoires pop ! (N.L.) Rec House/ Cinéma Store 81, Grand’ Rue - 03 90 23 48 70 - www.rec-house.fr
Plume p’tits Lauter + Vanoli
Le cœur de la petite France vient d’accueillir une boutique qui va ravir les parents en quête de jolis cadeaux aux matériaux nobles et au ton résolument tendance. Vous allez pousser des cris de joie à la découverte du délicieux mobilier en rotin de La Maison de Léna, que vous avez sûrement déjà repéré dans les pages du Milk, et plein de jolis jouets trendy, sans oublier l’organisation d’activités originales d’animation, d’ateliers ou d’anniversaires pour combler vos kids ! (M.C.D) Poids plume 7, place des Meuniers - 03 88 35 52 90
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Le folk sombre de Lauter et les dessins noir/gris/blanc de Vanoli font merveille, une fois réunis autour d’un petit récit musical qui évolue à chaque prestation. Une alliance beaucoup moins évidente qu’il n’y paraît pour une performance très réussie. (F.T.) Le 4 février à 20h, lors du festival Momix à Kingersheim www.momix.org
So smart Les hommes sont gâtés ces temps-ci ! United Legend, enseigne bien connue des fashionistas mulhousiens, s’installe rue des Juifs dans un espace lumineux et sophistiqué. Les exigences de ces messieurs risquent encore de croître avec le choix haut de gamme proposé par Marie et Thomas : la 1ère ligne de Dolce & Gabbana, Dior Homme, Lanvin, Emporio Armani et Polo Ralph Lauren. Légendaire. (M.C.D.)
L’homme et la mer L’immense metteur en scène Claude Régy s’empare d’Ode maritime, poème de Fernando Pessoa, et s’attache, comme à son habitude, à éclairer les vides entre les mots. Seul sur scène pendant deux heures et presque immobile, Jean-Quentin Châtelain offre son corps comme caisse de résonnance à la puissance du texte. Magistral. (S.D.) Du 15 janvier au 4 février au TNS www.tns.fr
United Legend 3, rue des Juifs - 03 88 22 32 88
TOQUE-TOQUE, QUI EST LÀ ? Ouvrez… C’est le Gault-Millau 2010 ! Il coiffe de nombreux chefs alsaciens de ses petites toques. Car il est bien fini le temps des bonnes notes, comme à l’école. Désormais, le célèbre guide gastronomique couronne de une à cinq toques les meilleures tables de France. À Strasbourg, bravo au Pont aux Chats et au Buerehiesel qui passent de deux à trois toques… L’Auberge de l’Ill reste, avec ses quatre toques, au top du palmarès régional ! (C.S.) En librairie, 29 €
Izis It Dans l’ombre d’un Doisneau ou d’un Cartier-Bresson, Izis (1911–1980) fait partie des photographes français les plus influents de l’après-guerre. Cette expo nous fait découvrir une centaine d’images issues des archives de Paris Match où il fut reporter à l’époque où les vedettes ne faisaient pas étalage de leur intimité. « Colporteur d’images », selon le mot de son ami Prévert, Izis photographiait les scènes de rue, les anonymes et les personnalités avec une égale grandeur d’âme. (N.Q.) Du 9 au 31 janvier à la Cour des Boecklin 17, rue nationale à Bischheim 03 88 81 49 47
L’âme de l’Alsace Le photographe d’origine tchèque Frantisek Zvardon, strasbourgeois d’adoption depuis plus de 20 ans, signe avec la précision de l’ethnographe 170 photos d’Alsaciens en costumes traditionnels et habille ainsi un texte saisissant de Marc Grodwohl. En alchimiste de l’image, il transforme la tendresse du regard en magie de l’instant. (E.A.) Marc Grodwohl et Frantisek Zvardon, Les Alsaciens, La Nuée Bleue
LA CUISINE AU SALON Le salon de l’équipement et de la gastronomie se tiendra du 14 au 17 mars 2010. C’est le rendez-vous de tous les pros de la cuisine et de l’agroalimentaire. En guest-star à Égast, cette année, le chef Jean-Georges Vongerichten, le plus célèbre des alsaciens installé à New York. (C.S.) www.egast.fr
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L’enfant terrible Tout récemment, les médias ont cru bon d’exhumer ce garnement de la chanson française. Faut-il avoir été stupide pour occulter et mettre en danger la carrière de Benjamin Biolay, qui est depuis ses débuts le seul, en compositeur et arrangeur émérite, à pouvoir se revendiquer des Beatles et de Serge Gainsbourg ? On le sait, la scène n’est pas ce qu’il affectionne le plus, mais son dernier passage à La Laiterie en 2008 a laissé des souvenirs émus. Accueillons comme il le mérite l’un des chouchous de la rédaction ! (E.A.) À La Laiterie, le 24 février 13, rue du Hohwald, 03 88 237 237 – www.laiterie.artefact.org Dernier album : La Superbe, naïve Photo : Olivier Roller
Chics Types Messieurs, si les autres sont toujours accessoires, vous allez pouvoir vous offrir mille plaisirs égocentriques dans cette nouvelle boutique qui concentre les grands essentiels et les petits riens pour compléter une garderobe masculine. Avec la meilleure volonté du monde pour rester concentrée sur vous-même, vous risquez fort de penser qu’un casque de moto en cuir orange, ce sac en cuir imprimé wallpaper ou cette… seraient des cadeaux idéaux pour vos proches. L’écrin raffiné de la boutique Revenge, conjugué à l’accueil charmant de Valérie et Pascal va vous aider à ravir tous ceux que vous voulez combler en cette fin d’année… (M.C.D) Revenge 6, rue du Fossé des Tailleurs - 03 90 22 37 69
Les cieux dans les cieux Qu’est-ce que Dieu a fait pour vous aujourd’hui ? demande le jeune artiste belge Laurent Impeduglia. Oh rien de mal ! Ses toiles aux couleurs explosives mêlent allègrement culture populaire, folie, inquiétude métaphysique, humour et dérision. Ses peintures récentes sont à découvrir à Strasbourg, et c’est pécher que de s’en priver. (N.Q.) Jusqu’au 15 janvier à la Galerie J. P. Ritsch-Fisch 6, place de l’Homme de Fer 03 88 23 60 74
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Raaaaaaaw !
L’annonce est tombée ! Certains ont cru à une blague, mais non, mais non, Iggy Pop, L’Iguane, et ses Stooges, seront bien sur la scène du Zénith le vendredi 16 avril, dans le cadre du Festival des Artefacts. Personne ne ressuscitera le guitariste Ron Asheton, décédé au début de l’année, mais l’occasion est trop belle pour ne pas lui rendre un vibrant hommage ! Les billets sont déjà disponibles depuis quelques jours dans les points de vente habituels. (E.A.) www.festival.artefact.org
Or noir L’heure est aux étincelles et votre poignet paré de cette montre Swatch, risque d’en éblouir plus d’un ! Swatch 12 rue des Hallebardes - 03 88 22 22 68
For those about to rock ! En attendant (amours Blondie) d’Emmanuel Abela et un livre du photographe Bernard Plossu (sur ses années hippies), les éditions médiapop publient un premier titre dans la collection Sublime. About rock, sex and cities est un recueil d’œuvres d’Henri Walliser et de textes de Denis Scheubel qui prolonge une collaboration entamée dans le magazine Novo. Henri Walliser est un artiste graveur qui pratique un art raffiné et trivial, doux et violent, olfactif et sexuel, rock et urbain. Denis Scheubel est musicien, tortionnaire de mots et amateur de « rodéo sur le destin », de préférence sans les mains. Le rock’n’roll, l’urbanisme des villes d’Europe du Nord et ses amis sont les sujets de prédilection d’Henri. De son côté, Denis s’inspire des gravures d’Henri pour aligner des mots qu’il charge d’une poésie qui n’appartient qu’à lui. (P.S.) Henri Walliser et Denis Scheubel, About rock, sex and cities, www.mediapop.fr
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Beauty never stops ! Quel que soit leur âge, la petite fille, l’adolescente, l’étudiante, la femme active ou la femme mûre poursuivent le même but, elles cherchent à révéler leur beauté, parce que la séduction reste pour chacune d’entre elles une vertu essentielle. La dernière collection des salons Kraemer ne fait pas de distinction. Elle est représentative de l’esprit LK et nous montre des femmes de tous les horizons : jeunes et moins jeunes, brunes, blondes, rousses, de tous les continents, avec des approches vestimentaires qui les distinguent, classiques, vintage ou plus franchement arty. (E.A.) www.luis-kraemer.com
Boules de saison Tous les ans, le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal invite un designer à créer une boule de noël, qui sera fabriquée par ses maîtres verriers et intégrera la collection déjà pléthorique qui a fait la réputation du lieu. La boule de l’année sera Hélium, une création des V8 aka Sébastien Geissert et Pierre Bindreiff, une paire de jeunes designers strasbourgeois qui s’est ici inspirée des ballons des fêtes foraines. (S.D.) Tous les points de vente sur le www.ciav-meisenthal.fr
Photo : Marie Prunier
Guerilla STORE 3 jours et 3 bonnes raisons de découvrir la boutique éphémère de Hic & Nunc : échapper au présent banal et attendu (Noël approche et les cadeaux singuliers et charmants seront les bienvenus)… Se réjouir de découvrir les collections d’une dizaine de jeunes créateurs de mode, accessoires, bijoux… Et ne pas oublier de faire l’acquisition d’un joli « headband » pour la nouvelle décennie ! (M.C.D.) Du 4 au 6 décembre au Salon Rouge, Résidence Charles de Foucauld (prox. Place Broglie) au 1, rue de la Comédie www.hicetnunc-store.com
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Photo Ben Klein
L’extase du beau et du bien
Extatic // 9, rue du Dôme - 03 88 13 26 49
Dans la famille « Rue du Dôme », on demande le dernier-né Extatic ! Ce tout nouveau lieu de 300 m2 en étage, met à disposition un environnement de travail pour des professionnels indépendants de la beauté et du bien-être. Coiffure, make-up, esthétique, onglerie, extension de cheveux et conseil en image sont autant de services beauté proposés. On peut également se laisser tenter par l’un des massages traditionnels : Shiatsu, ayurvédique et thaï, pour une détente maximale. Et parce qu’Extatic se soucie de la nature, l’environnement est préservé : l’eau est traitée et régulée pour une vraie économie d’énergie et les produits utilisés sont 100% végétaux. Beau et bio, nous, on dit oui ! (C.L)
Designer branché Les détails ont leur importance pour la cohérence de l’ensemble ! Ce n’est pas un designer qui vous dira le contraire.Grégoire Ruault s’est penché dernièrement sur la ligne de plusieurs projets qui lui ont permis d’aborder ces sujets de haute précision : le stylisme de branches de lunettes pour la marque d’optique Nino et des pieds en fil d’acier pour la marque de literie Wilh. Le résultat est à voir… (M.C.D) Lunettes disponibles chez : Optique Schandel 57, rue du Fossé des Tanneurs www.wilh.fr Literies Wilh 2, rue Desaix, ZI des Maréchaux, à Mundolsheim www.lunettes-nino.com Grégoire Ruault : www.studio-ruo.com
On sait où on va dîner ce soir !
On associe le nom du peintre, graveur, poète et essayiste Gérard Titus-Carmel à de vrais moments de ravissement. Près de 450 expositions collectives et pas moins de 200 expositions personnelles attestent de l’aura d’un artiste majeur de notre temps. Quand celui-ci s’attarde sur les tranches des livres comme ce fut le cas avec la Bibliothèque d’Urcée, celles-ci vibrent de manière singulière et nous titillent les sens. (E.A.) Gérard Titus-Carmel, jusqu’au 10 janvier, à la Galerie Chantal Bamberger - 03 88 22 54 48 www.galeriebamberger.com
T’as le Look Coco !
L’idée s’est imposée à Lionel Augier lors d’un week-end à Stockholm : un véritable guide qui permette de retenir les meilleurs plats d’une ville. Pendant un an, avec une équipe « de becs fins, de journalistes et d’épicuriens », il a goûté, échangé, débattu pour obtenir une liste de 120 plats. Le passe-plat, un concept qui permet d’avoir un point de vue nouveau sur la gastronomie à Strasbourg. (E.A.) Lionel, Passe-Plat, Le Guide des plats irrésistibles de Lionel Augier Sortie le 16 janvier et présentation à la Librairie Kléber www.passeplat.com
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L’épreuve des sens
Dictionnaire du look éditions Robert Laffont 22 euros
Ampoulé
Une grande dame du design nordique, Ingegerd Råman, s’est penchée sur la lumière dans son plus simple appareil : un fil, une douille et une ampoule. Fidèles à la pureté et l’élégance en noir et blanc de ses créations en verre et céramique, ses luminaires aux ampoules gravées au sable et à la main, vont projeter leurs motifs graphiques au cœur des intérieurs où design est synonyme d’épure. Light Shadow par Ingegerd Råman pour Orrefors. Ampoules, supports ou suspensions vendus séparément. Disponible à la galerie Aquatinte. 5, quai des Pêcheurs 03 88 25 00 32
Welcome to the Death Club Une jeune fille perd son fiancé : La Mort lui donne une chance de le sauver en trois histoires de Bagdad à Pékin. Les Trois Lumières (1921) de Fritz Lang est donné en ciné-concert avec l’accordéon et le sampler de Benjamin Macke. (F.T.) Le 29 janvier à 20h30 à la Salle du Cercle à Bischheim http://salleducercle.ville-bischheim.fr
Un Noël tout choco « Stéphane et la Chocolaterie », futur remake alsacien du célèbre film de Tim Burton ? On n’en est pas très loin ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Stéphane Gross, célèbre artisan chocolatier et fondateur de Déclinaison Chocolat, c’est l’occasion de venir découvrir la 2ème boutique strasbourgeoise aux initiales chics DC (CD étant déjà pris par un certain Christian Dior !) qui vient de voir le jour au début de la Grand’Rue. Pour Noël, le chocolat est en fête et ose les associations les plus gourmandes, comme ce foie gras au chocolat 100% fait maison. On fond également pour les boules de Noël délicatement chocolatées et on retrouve à nouveau le must de cette fin d’année : le sapin DC, une création décochoco aussi délicieuse en centre de table qu’en bouche ! (C.L.) Boutique Cathédrale & Bar à chocolat, 4, rue du Fossé des Tailleurs Nouvelle boutique : 105, Grand’rue Boutique en ligne : www.declinaison-chocolat.com
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Foyer stylé
J’AI SÉLECTIONNÉ POUR VOUS PARMI LES PLUS BEAUX FRUITS DU TRAVAIL DES
À visiter absolument si vous êtes amateurs de design et… frileux, le showroom Studio Rüegg hyper contemporain va vous réchauffer et vous donner des envies de cocooning au coin du feu ! Que du beau, du pur, du sur mesure, de la qualité suisse… Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer ! (M.C.D) 19, Grand’rue – 03 88 32 28 05 – www.studio-ruegg.fr
Anti- stress Quand j’aurai le temps, j’irai me faire enduire de chocolat anti-stress ou planer au-dessus du lac d’Udaipur avec un enveloppement aux épices ayurvédiques. Et puis je reviendrai me faire ressourcer, gommer, chouchouter… Chéri, tu ne me trouves pas détendue ?
ARTISANS
D’AILLEURS.
DE
PROVENCE
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TOUTES LES RAISONS SONT BONNES
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la gourmandise, la curiosité, la faim mais également vos cadeaux de fin d’année, d’anniversaire, de réception de chantier, de pari, d’enjeu, d’excuses, de remerciements, de félicitations, de dernière minute… …ou juste pour faire plaisir.
Institut Hors du temps 15, boulevard d’Anvers 03 88 31 63 97 - www.hors-du-temps.fr
L’encre sèche Il est tout nouveau et tout bronzé avec sa belle couverture sérigraphiée. Bandes dessinées, des illus, des schémas : la folie. C’est pour les enfants, mais ça dépend lesquels. Les plus grands auteurs et illustrateurs de Strasbourg et d’ailleurs : Ariane Pinel, Batchou, Anne Royant, Anouk Ricard, Benjamin Lefort, Trap, Samos, Simon Hureau, Bé… (F.T.) Le Poulpe Multipotent, en vente au Troc’afé, Librairies Kléber, Quai des Brumes, l’Usage du Monde, Soif de Lire…
GALERIE REVELATIO
De 9.00 à 19.00 du mardi au samedi ouvert le soir, mercredi, jeudi et vendredi Wiwersheim / Kochersberg (à 20 min de Strasbourg)
03.88.16.18.96
TOTEM Présentés de manière permanente dans la boutique Home Créations, les totems de la céramiste Nathalie Garau séduisent par leurs sphères sensuelles et rassurent par leur verticalité masculine. Leur forme, leur taille, leur couleur dépendent entièrement des émotions qui s’emparent de l’artiste au moment de leur conception. Placés à l’intérieur comme à l’extérieur, ces totems procurent un réel sentiment de présence humaine. Les derniers nés sont à découvrir dès à présent. (N.Q.) Home Créations - 23, rue du Dôme - 03 88 32 34 62 Nathalie Garau : 06 86 97 11 28 - natalene11@yahoo.fr
L’Alsace qui gagne ! L’Alsace a du génie ! Qui en douterait ? Surtout pas Luc Knittel, ni Frédéric Cronenberger, tous deux à l’origine de L’Alsace des As, un livre « encyclopéludique », qui rassemble les personnalités importantes, les sites et les marques : Abd al Malik, Arte, Carola, De Dietrich, Heschung, Sébastien Loeb, la Cathédrale et le Rhin, etc. etc., comme les éléments identifiants d’une région vraiment unique. (E.A.) L’Alsace des As, Novembre Communication / Good Heidi
Invasion USA Avant Abel Ferrara ou Philipp Kaufman, voire John Carpenter, c’est le réalisateur de polars Don Siegel qui adapta en 1956 la nouvelle éponyme de Jack Finney, L’Invasion des Profanateurs de sépulture. D’infâmes aliens dépourvus d’âme y prennent l’apparence d’honnêtes citoyens américains pour s’emparer du pouvoir. Une métaphore de la droite US ? (F.T.) Le 12 février au Star Saint-Exupéry www.cinema-star.com
DE L’ENCRE DANS SON CAFÉ La Tinta, c’est l’encre en espagnol mais c’est aussi le nom d’un charmant petit café de la Petite France. Ce café littéraire, à l’ambiance intimiste, accueille les samedis matins des lectures, des conférences, du théâtre. Et il n’est pas rare d’y entendre un poète déclamer quelques vers, comme ça, à l’improviste… (C.S.) 36, rue du Bain-aux-Plantes - 03 88 32 27 94
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IL MANQUAIT À STRASBOURG... Il manquait à Strasbourg un lieu de référence pour la création sur mesure de votre cheminée, classique ou design. Il manquait un espace pour choisir votre prochain poêle à bois ou à pellets, plus beau, plus performant. Il manquait un expert de l'énergie bois, de l'environnement et du chauffage.
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Il manquait Studio Rüegg !
STRASBOURG VU PAR
#05 Sophie Kauffenstein & Sarah Dinkel / Sandrine Jacquemot-Pusel / Minard / Stéphane Gross / Christophe Feltz
zut ! 34
Ils vivent, travaillent, créent, sortent, aiment à Strasbourg. Les hommes et Les femmes qui font vibrer LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ.
Nicolas Juillard / Héloïse Conésa / Patrick
CRONENBOURG Villa Schützenberger
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
Lycée des pontonniers CATHÉDRALE
MAMCS Le Pont DU Faisan
KRUTENAU
TJP
35 zut !
Christophe Urbain
Sophie Kauffenstein & Sarah Dinkel
38 ans et 22 ans, directrice et chargée de communication d’Accélérateur de Particules / vendredi 20 novembre
Où ? Place de la République
« On aime beaucoup cette place, parce qu’elle rayonne tout particulièrement en automne, avec ses immenses feuilles de ginkgo jaunes. Sa situation au cœur du très beau quartier allemand vient ajouter à son charme. »
Actu ! Régionale 10, jusqu’au 31 décembre 2009. Christine Cammenisch, du 4 au 24 février 2010. Les Ateliers Ouverts, les 8-9 & 15-16 mai 2010. www.accelerateurdeparticules.net Sophie : Robe-cape en laine G-Star Sarah : Chemisier col claudine et blaser, le tout G-Star.
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Nathalie Savey
Sandrine Jacquemot-Pusel 36 ans, Home organiser / vendredi 13 novembre
Où ? Le Lycée des Pontonniers
« C’est un lieu où j’ai passé de belles années. Un lycée cosmopolite, ouvert sur le monde, dans lequel j’ai vécu peut-être différemment certains symboles de l’Histoire : comme la chute du Mur de Berlin. Ce qui me fait sourire, c’est d’avoir posé au même endroit il y a 20 ans, pour une affiche du lycée ! »
Actu ! Lancement d’OptimisHome, une nouvelle structure d’Home organising, un concept venant des Etats-Unis. Le but est d’aider à réorganiser et réagencer un intérieur, pour gagner en espace et le rendre plus attractif. www.optimishome.blogspot.com Paletot avec col en fourrure et sac Prada, le tout chez Ultima.
37 zut !
Nathalie Savey
Patrick Minard
55 ans, Directeur général de l’Orchestre Philarmonique de Strasbourg / vendredi 6 novembre
Où ? Le Pont DU Faisan
« Ce pont tournant me rappelle les châteaux forts de mon enfance ! C’est cet environnement en plein coeur de la Petite France qui me donne du plaisir à habiter Strasbourg et tout particulièrement ce quartier.»
Actu ! Expressions de la Foi, Haendel/Le Messie, les 17 et 18 décembre à 20h30 au PMC. Mambo, Concert de la St-Sylvestre, le 31 décembre à 20h au PMC. Manteau Paul Smith et écharpe U-ni-ty, le tout chez Algorithme.
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Nathalie Savey
Christophe Feltz
41, ans comédien et metteur en scène / vendredi 20 novembre
Où ? Le Théâtre Jeune Public (TJP)
« Le TJP est véritablement le lieu de ma naissance théâtrale. Ma vie a basculé ici à 17 ans, quand j’ai découvert cet univers qui fût une révélation. Ironie du sort, aujourd’hui je collabore avec mon directeur et ma professeure de théâtre de l’époque ! »
Actu ! Programme de la Compagnie Théâtre Lumière : Les Chaises d’Eugène Ionesco, le 10 décembre 2009 à la MAC de Bischwiller ; Les mots de gourmandise, lecture- spectacle du 19 au 24 décembre 2009 au Vaisseau à Strasbourg ; Monsieur Monde de Jean-Michel Ribes, le 22 janvier 2010 à l’Espace culturel des 7 Arpents à Souffelweyersheim ; Lecture-spectacle autour de l’œuvre de Denis Grozdanovitch, le 2 février 2010 au café littéraire de Saint-Louis ; Si proche de Desproges, du 19 au 28 février 2010 à l’Illiade à Strasbourg. www.theatre-lumiere.com Caban et écharpe Dolce&Gabbana, le tout chez Ultima.
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Stéphane Gross
27 ans, artisan chocolatier, créateur de Déclinaison Chocolat / samedi 31 octobre
Où ? Place de la Cathédrale
« J’aime ce quartier dans lequel je vis et travaille en partie. Je passe devant la Cathédrale chaque matin avant de me rendre à l’atelier. C’est une routine quasi quotidienne qui me fait aimer vivre à Strasbourg ! »
Actu ! Ouverture d’une nouvelle boutique Déclinaison et Chocolat au 105, Grand’Rue. Nouvelles créations chocolatées spécial Noël à découvrir en boutique ou en ligne : www.declinaison-chocolat.com Caban en laine et chèche U-ni-ty, sac Florian Denicourt, le tout chez Algorithme.
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Christophe Urbain
Héloïse Conésa
26 ans, conservatrice au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) / jeudi 19 novembre
Où ? Le jardin des sculptures du MAMCS
« Cet espace conçu initialement comme “jardin des sculptures” par l’architecte est visible du côté des berges de l’Ill, mais aussi de l’intérieur de la nef centrale du musée. Longtemps resté vide et inoccupé, il accueille une sculpture monumentale intitulée Village, créée par l’artiste Séverine Hubard. J’aime beaucoup cet endroit qui incarne bien le dialogue qui se tisse entre les œuvres d’art du musée et la ville de Strasbourg. »
Actu ! Soulages, le temps du papier, jusqu’au 3 janvier 2010. La photographie n’est pas l’art, collection Sylvio Perlstein, du 6 février au 25 avril 2010. Village, Séverine Hubard, jusqu’au 19 septembre 2010. www.musees-strasbourg.org Pull à manches ballons Sita Murt aux Galeries Lafayette.
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Nicolas Juillard
36 ans, fondateur de Simana / jeudi 29 octobre
Où ? Villa Schützenberger
« Ce lieu représente pour moi la synthèse de l’Art Nouveau à Strasbourg : la symbiose entre le minéral et le végétal et la nature comme source d’inspiration à cette bâtisse. Une simple vision de la beauté. »
Actu ! Simana, créateur et importateur de mobilier contemporain en teck de plantation. Ouverture prochaine d’un lieu d’exposition à Strasbourg. www.simana.fr - 06 03 54 71 45 Blouson Paul Smith et pull effet double col U-ni-ty, le tout chez Algorithme.
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%nQBOOBHF nMFDUSPEPNFTUJRVF Mobilier contemporain en teck
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06 03 54 71 45
EXPOSITION / AUSSTELLUNG
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04.01>14.02.2010, CCFA Vernissage, 14.01, 18h30, Fondation/Stiftung Centre Culturel Franco-Allemand Karlsruhe CCFA
© Mathieu Boisadan, Glacier Amalgame 03, 134x254cm, Huile sur toile, 06-2009
Mathieu Boisadan
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Robert Walter, Directeur/ Direktor
Stiftung/Fondation
La preuve concrète Josh Brand Marieta Chirulescu Alexander Gutke Michael Snow Commissaire invitée: Bettina Klein
CEAAC Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines
7, rue de l’Abreuvoir 67000 Strasbourg www.ceaac.org
© Michael Snow, Slidelength, 1969—1971
14 novembre 2009 31 janvier 2010
#04 CULTURE
ARTS // MUSIQUES // SCÈNES // CINÉMA
arts
Par Fabien Texier
Saul Steinberg, Bauhaus Mask
Saul Steinberg, Sans Titre
C’est un dessinateur qui se voyait comme un écrivain qui dessine. C’est un dessinateur qui travaillait différents styles et techniques et fut exposé très tôt au MoMA. C’est un dessinateur qui collabora 60 ans avec le « meilleur » magazine du monde, le New Yorker et influença Cartier-Bresson et Tomi Ungerer. Le musée de ce dernier consacre À SAUL STEINBERG une importante exposition. C’est un dessinateur et pourtant certains théoriciens feront tout pour vous le faire oublier. Ses études, ses créations hors du pré « soidisant » carré de l’illustration, ses amis prestigieux, ses expositions, ses réflexions, seront utilisées pour l’extraire tant qu’il se pourra de cet art infantile qu’est le dessin. On n’osera pas le prétendre tout à fait peintre, écrivain ou sculpteur, mais, on vous le dira, Saul Steinberg est un ARTISTE. Donc un monsieur important qui fit des cadavres exquis avec Picasso, et non pas un de ces gribouilleurs dont les œuvrettes se prêtent mieux à la reproduction de masse qu’à un accrochage. M. Steinberg né dans l’année d’ouverture du grand bal des nations, en 1914 donc, eut le bon goût de quitter sa fantasque Roumanie et la philosophie pour étudier l’architecture dans un pays plus ordonné. Entré à la Politecnico di Milano en 1933, sorte de Ponts et
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chaussées locale, il dilapide son précieux talent en dessinant pour une feuille satirique, Bertoldo. Les autorités ayant, elles aussi, un sens artistique développé, ce ne sont pas quelques caricatures moquant les glorieuses conquêtes de l’Axe qui lui vaudront son expulsion du pays et son internement passager, mais bien l’ascendance douteuse que laisse subodorer son patronyme. Un commentateur éclairé note que c’est à ces années d’apprentissage, d’abord au cœur du bouillonnement balkanique, puis dans le noble domaine de l’architecture, que Steinberg dût de ne point se contenter de dessiner des grosses dames accompagnées de petits moustachus comme Dubout. Après un séjour à Saint-Domingue destiné à faire le tri dans toute la misère du monde, Steinberg finit par avoir le droit d’émigrer aux États-Unis. Pourtant diplômé en architecture, il persiste à dessiner et à publier entre-temps des illustrations dans Harper’s Bazaar, Life et, en octobre 41, The New Yorker. Il dira du magazine, auquel il participa jusqu’à sa mort en 1999, qu’il était « sa patrie ». Devenu illustrateur free-lance l’année suivante à New York, il signe bientôt un contrat avec le magazine (toujours une des références mondiales en matière d’illustration). C’est aussi le moment choisi par l’OSS (celui de 117) pour lui offrir une occupation plus sérieuse qui l’entraîne dans un périple autour du monde, terminé à Rome aux services de propagande. Hélas, de cette époque, ce sont encore ces dessins livrés au New Yorker depuis la Chine ou l’Afrique du Nord que l’on retient. Ils reparaissent en 1945 dans son premier livre All the Line.
Saul Steinberg, Sans Titre, photo Robert Doisneau
Saul Steinberg, Sans Titre
The Line, ce trait aiguisé et unique dans lequel ses récits, ses personnages trouvent leur origine et leur fin, se déroulent et se ré-enroulent. La ligne qui tient notamment le générique de Mais qui a tué Harry ? d’Hitchcock (1955). Car si Steinberg s’obstine dans le dessin, ce n’est pourtant pas faute d’avoir rencontré de vrais artistes : sa femme depuis 44, Hedda Sterne, artiste membre des Irascibles fraye avec du Pollock, du Rothko. Il rencontre Calder, Le Corbusier, Giacometti, Nabokov. Juste après la guerre, Henri Cartier-Bresson, encore incertain quant à l’évolution de son travail demandera conseil à celui dont le regard a déjà bouleversé les dessinateurs de la vieille Europe. Pour couronner le tout, dès 1946, l’ex-immigré roumain expose parmi les Fourteen Americans (Arshile Gorky, Isamu Noguchi, et Robert Motherwell...) au MoMA. Alors, oui, certes, Steinberg a fait de louables efforts pour qu’on puisse le qualifier d’artiste sans trop avoir à frémir. Si son trait aigü se reconnaît au premier coup d’œil, il a emprunté tous les styles, matériaux, et techniques à sa disposition pour divertir l’exégète. Lettres, partitions, colonnes comptables s’intègrent à ses dessins dont ils composent les motifs, rayures de chat ou building... Il colle des photos de brioche à ses dessins, ou au contraire met en scène ceux-ci dans des photographies. Fasciné par la duplicité du monde, il questionne les apparences avec ses masques que l’on retrouve dans Americans, sa fresque du pavillon US de l’Exposition Universelle de 1958, délivre des diplômes d’artiste à ses amis avec force tampons et signatures, se lance dans la production de faux
papiers, de trompe-l’œil en volume... Les tampons qu’il forge avec passion deviennent à leur tour éléments de ses dessins. Et les dessins qui sont bien, oui, oui, la forme la plus aboutie de son art, fût-elle reproduite à des centaines de milliers d’exemplaires et jetée en pâture au vulgaire comme sa fameuse couverture du New Yorker, View of the World from 9th Avenue (1976). Après Illumination, la rétrospective de son œuvre qui a fait le tour des capitales, le musée Ungerer propose une exposition originale qui a fait appel à l’incontournable Fondation Steinberg, à des collectionneurs particuliers mais aussi à l’INA. Dessins originaux, reproductions, publications, films, sculptures, objets dérivés rendent compte de la multiplicité d’une œuvre et de son influence sur les dessinateurs contemporains et héritiers de Steinberg. Son ami, Tomi Ungerer bien sûr, mais aussi Searle, Sempé, Chaval, l’hommeorchestre Pierre Étaix... Saul Steinberg, l’écriture visuelle, jusqu’au 28 février 2010 au musée Tomi Ungerer à Strasbourg. 03 69 06 37 27 - www.musees-strasbourg.org
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MUSIQUE
Feu follet let Par Emmanuel Abela
let
Le nouvel album des Weepers Circus se présente sous la forme d’un livre objet : moitié chansons du patrimoine, moitié compositions perso, des dessins de Tomi Ungerer, dont certains publiés pour la première fois. Le tout à destination des petits, mais aussi des grands.
Au commencement, il y avait la commande de Rémi Guichard et sa structure Éveil et Découvertes qui propose des livres et des disques pour les enfants. Très vite, l’idée d’un livre-objet se fait jour, en s’inspirant de l’expérience du Petit Ménestrel dans les années 70. Même si les petites clochettes ont été abandonnées, les Weepers Circus ont pris contact avec Thérèse Willer du Musée Tomi Ungerer qui s’est dit enthousiaste par l’ensemble du projet. Le choix des reprises s’est porté sur des chansons qui renvoyaient au souvenir de l’enfance de chacun des membres, comme Trois p’tits chats, double hommage à la chanson, mais aussi aux Frères Jacques, dont les Weepers sont fans. Avec les Weepers Circus, les choses se font naturellement. Dans la liste impressionnante des invités, rien n’est calculé. Tout résulte de rencontres ou de relations entretenues sur le long terme. Éric Kaija Guerrier, nous évoque une à une ces contributions, autour d’un chocolat et de deux viennoiseries au Café Brant. Mais par qui commencer ? Par la surprise Didier Lockwood peut-être… « Ça fait un an que nous sommes en contact. Un jour, nous lui avons envoyé un album. Il a eu la gentillesse de nous dire qu’il avait aimé, en nous précisant que si nous avions besoin de lui, nous pouvions le solliciter. Quand je lui ai soumis le projet, il a accepté immédiatement. Qu’un artiste comme lui vienne poser gracieusement un petit coup de violon sur le disque, c’est extraordinaire ! » L’affection réciproque de Juliette et du groupe se manifeste dans la presse depuis près de 3 ans, mais la rencontre n’a lieu qu’en 2008. « Avec elle, contrairement à beaucoup d’artistes, nous avons parlé musique. » Sa contribution sur le disque en appelle d’autres. En tout cas, elle éclipse l’absence d’une autre Juliette, Juliette Gréco, qui au moment
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de finaliser son apparition, s’est retrouvée injoignable. « Elle est coutumière du fait », nous dit Éric avec un brin d’amertume. On ose espérer que le rendez-vous aura bien lieu, un jour. On retrouve également Olivia Ruiz, qui entretient au groupe une relation fidèle depuis bien des années, Frédérique Bel, qui se rappelle ses études strasbourgeoises, l’ondiste Christine Ott et Roger Siffer, entre autres régionaux de l’étape. « Avec la chanson D’Sunn esch krank, c’est vraiment l’occasion de montrer quelque chose de l’Alsace dans le cadre d’une sortie nationale. Roger Siffer est une mémoire de l’Alsace. Il connaît très bien notre passé ; en cela, nous nous sommes très bien entendus. » Qu’on ne se méprenne pas pour autant, le groupe ne situe pas ce projet comme un instant purement récréatif. Avec un brin de gravité, Éric nous explique : « Ce projet qui constitue bien le nouvel album des Weepers nous aura appris une chose : même si l’enfance est, elle aussi, liée à une forme de mélancolie, nous avons découvert quelque chose de l’ordre de l’insouciance ; nous apprenons à être moins sombres. » Weepers Circus à la récré, Éveil et Découvertes / Balandras Éditions / Musées de la Ville de Strasbourg
À MEISENTHAL
EXPOS ¦ DÉMONSTRATIONS ¦ VENTE : 14 NOVEMBRE ™ 29 DÉCEMBRE 2009 (SAUF 24 & 25 DÉC.)
À STRASBOURG
MARCHÉ DE NOËL ¦ PLACE BENJAMIN ZIX AUTRES POINTS DE VENTE GRAND EST : T. 03 87 96 87 16 ¦ CIAV-MEISENTHAL.COM ©RIEDINGER
Association Internationale des Amis de Tomi Ungerer Les amis de Tomi Ungerer ne connaissent pas de frontières, c’est pour cela que l’Association Internationale des Amis de Tomi Ungerer a été créée… Pourquoi ? L’association a pour objet et but de promouvoir l’œuvre de Tomi Ungerer sous toutes ses formes, de préserver et défendre ses intérêts, de regrouper et de faire se rencontrer les amis et amateurs de Tomi Ungerer, d’organiser des rencontres, soirées lectures, débats, voyages thématiques ou conférences, de développer l’aspect de son œuvre concernant les enfants, l’activité éducative et l’éveil de ceux-ci, de faciliter l’information des membres de l’association concernant l’œuvre de Tomi Ungerer par tous moyens appropriés (bulletin TomInfo et revue Tomiscope). Avantages Les adhérents reçoivent chaque année une carte postale gratuite, une carte de membre, ainsi que la revue semestrielle « Tomiscope ». Ils bénéficient de tarifs préférentiels pour les éditions (livres, sérigraphies, cartes postales) de l’association. association-tomi-ungerer@orange.fr www.association-tomi-ungerer.eu Bulletin d’inscription à retourner accompagné du chèque libellé à l’ordre de : A.I.A.T.U. - BP 12 Cathédrale - F – 67060 Strasbourg Cedex Nom _____________________ Je souhaite adhérer à de l’AIATU : membre junior (- de 25 ans, 10 €) Prénom __________________ membre adhérent (35 €) Adresse___________________ couple (40 €) membre bienfaiteur (à partir de 80 €) Tél. privé __________________ entreprises (à partir de 300 €) Portable __________________ Date et signature : E-mail ____________________
la bouquinette librairie spécialisée jeunesse 28 rue des Juifs 67000 Strasbourg I Tél. 03 88 35 69 18 editions@callicephale.fr I www.callicephale.fr
MUSIQUE
Angel
Hearts Par Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain // Illustration Marie Meier
« Let me introduce myself… » Tout le monde connaît l’introduction de Sympathy For The Devil des Rolling Stones. Le diable côtoie-t-il l’histoire du rock, depuis ses origines blues ? Philippe Manœuvre le démontre malicieusement dans Les Enfers du Rock, un livre qu’il cosigne avec l’illustratrice strasbourgeoise Marie Meier.
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Les Enfers du Rock, Tana Éditions
Pour une illustratrice comme vous, Marie, un tel ouvrage c’est du pain béni ! Marie Meier : Oui, l’approche est vite devenue instinctive. Avec Philippe, l’échange est d’une facilité presque déconcertante. J’avais des pistes, et j’essayais de les interpréter. Philippe Manœuvre : Au départ, il y avait des images fortes qu’on voulait replacer dans un contexte rock : Les Bergers d’Arcadie de Nicolas Poussin ou des motifs de Klimt. Après, nous avons fait un travail de recherche iconographique. Pour figurer Brian Jones par exemple, nous n’arrivions pas à trouver l’expression que j’estimais être la bonne. Mais j’ai envoyé à Marie une image que j’avais prise avec mon téléphone et nous sommes parvenus à dessiner Brian Jones tel que je le voyais. À partir de là, Marie est arrivée à capturer absolument tout le monde. C’est donc elle qui portait le bouquin. Le trait de Marie, avec celui de Thierry Guitar, dans Rock&Folk, est désormais un élément identifiant du magazine. Philippe Manœuvre : Marie fait partie d’une nouvelle génération de dessinateurs. Elle a une grande aisance à jouer avec les signes qui viennent du rock’n’roll et du gothique, le tout brassé avec des influences diverses. Des gamins au Gibus ou dans les groupes de rock parisiens, et même certains journalistes, se font réaliser des tatouages à partir de ses dessins, c’est incroyable ! Vous-même, Marie, vous avez découvert des anecdotes méconnues… Marie Meier : J’en connaissais déjà certaines, mais j’en ai découvert d’autres. Ça m’ouvrait des perspectives intéressantes sur les artistes, comme pour Jim Morrison par exemple. On a le sentiment d’avoir affaire à une véritable histoire du rock. D’après vous, le diable serait destinataire des meilleures compositions depuis l’avènement du rock… Philippe Manœuvre : Dans la musique, on rencontre des gens qui ont des aptitudes surnaturelles, tel Jimi Hendrix. Ces grands musiciens donnent le sentiment de ne pas être de ce monde. Par ailleurs, le thème du diable est éternel : avant Robert Johnson, il y avait Faust. Ça m’a donc semblé très excitant de chercher à savoir comment le diable s’était manifesté dans le rock. Quant à Marie Meier, c’est l’un de ses thèmes de prédilection. L’ouvrage accorde autant d’importance au texte qu’à l’illustration : comment vous y êtes-vous pris tous les deux ? Philippe Manœuvre : Ça, c’est la leçon de Métal Hurlant ! J’ai travaillé pendant dix ans avec une génération de dessinateurs fabuleux, Moebius, Druillet, Frank Margerin, Hugo Pratt, Serge Clerc et Yves Chaland. Avec Marie, j’ai retrouvé le même plaisir : je lui raconte mes visions, et elle, elle les dessine ! Ça ouvre des portes, vous voyez…
Philippe Manœuvre : Oui, c’est une histoire du rock, racontée au travers des affreux “jojos” du diabolisant. Après, je n’invente rien, je regarde, je mets bout à bout, et maintenant aux lecteurs de me dire si ça constitue une thèse, une théorie ou un grand article. Les fans de rock sont des animaux que je connais bien. Leur grand plaisir, c’est d’écouter un disque en lisant quelque chose sur l’artiste qu’ils sont en train d’écouter. Et là, je serais content si ça donnait envie de réécouter Beggars Banquet des Rolling Stones, Led Zeppelin IV ou des vieux disques de blues. Y a-t-il une image qui se détache ? Philippe Manœuvre : La plus belle image est celle de Robert Johnson au Crossroads. Marie me l’a envoyé de nuit en me disant : « Ça y est, je le tiens ! » C’était un chapitre pour lequel nous n’avions pas d’illustration. Je lui avais fait parvenir les deux malheureuses photos existantes de Robert Johnson, très sombres, avec le sentiment que nous étions dans l’inconnu. Au moment où je découvre l’image de Marie, elle m’a semblé d’une luminosité absolument étonnante. Quand on crée ainsi à deux, on se retrouve parfois dans de vrais moments d’absolu !
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LIVRES JEUNESSE
10 ANS
ET COMBIEN DE PAGES ? par Catherine Schickel
Soufflons les 10 bougies des éditions jeunesse Callicéphale Un joli parcours dans le monde du livre résumé en 10 chapitres…
• He’s the one : Callicéphale est le seul éditeur jeunesse en Alsace. • Créé en l’an 2000. La maison fête ses 10 ans : dans un secteur aussi fragile que l’édition, c’est un bel anniversaire. • La Bouquinette : le repère de cette belle aventure. Tout est parti de cette librairie spécialisée jeunesse de la rue des juifs… • Lorsque son propriétaire Jean-Luc Burger décide de se lancer dans l’édition. Il a déjà un lieu privilégié pour les diffuser, ne reste plus qu’à les concevoir. • Une spécialité : le Kamishibaï. Callicéphale s’oriente avant tout vers des histoires de théâtre d’images, faites de planches et de légendes pour être racontées. Cette technique japonaise est très appréciée des conteurs, des bibliothécaires ou des enseignants. • Des albums de comptines et de poésie. • Il fait travailler les auteurs et les illustrateurs de la région : Barbara Martinez, Dorothée Duntz, Robert Scouvart, Thierry Chapeau, Stéphane Heinrich. • Des versions bilingues. Avec parfois des albums déclinés en deux versions, l’un en français, l’autre en allemand. Avec toutes les classes bilingues que compte l’Alsace, c’est plutôt bien vu !
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• Les nouveautés 2009 : Un coffret Blanche-Neige pour retrouver un des contes préférés des petites filles décliné, sous cinq formes graphiques très différentes. • Des histoires qui font réfléchir. Comme ce bel album Je t ‘écris papa : l’histoire émouvante et délicate d’un enfant qui vient de perdre son père. 03 88 35 69 18 - www.callicephale.fr
bulthaup
De nouvelles idées pour aménager la cuisine et les espaces de vie. De nouvelles approches pour concevoir des univers personnels. De nouvelles informations sur bulthaup. Voilà ce que vous découvrirez, avec bien d’autres choses encore, en vous rendant chez nous – votre spécialiste de l'architecture pour la cuisine. La Cuisine 6a, quai Kellermann 67000 Strasbourg Tél. 03 88 37 59 72 bulthaup.strasbourg@wanadoo.fr
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FLASH Ils viennent se produire sur une scène à Strasbourg, assurent des instants de promotion ou viennent apporter leur soutien à une soirée caritative. Artistes pop, acteurs, journalistes ou chroniqueurs, ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.
Cœur de Pirate
Par Emmanuel Abela // Illustration Leftism / nobodyknows
Quand on la croise dans l’immensité de sa loge, Béatrice Martin alias Cœur de Pirate semble recroquevillée dans un coin, avec un ordinateur trop grand posé sur ses genoux. On ne l’aurait pas vue, si on ne nous avait pas conduit à elle. L’image est presque révélatrice de ce petit bout de femme perdu dans un monde qui lui échapperait presque. À la question de la ferveur unanime que lui manifeste le public, elle répond « qu’il est préférable de ne pas se rendre compte afin de rester, à chaque concert, dans l’émerveillement de la chose ». Et pourtant un premier succès au Québec, dans son pays d’origine, aurait dû l’alerter. « Quand j’arrive en France, on me dit : on t’entend partout à la radio ! Je réponds : ok, mais je ne me suis pas entendue, donc ça va… » On décèle une certaine fragilité chez cette jeune femme de 19 ans, qui s’inscrit dans la droite lignée des artistes d’inspiration soul, et en même temps, paradoxalement derrière les histoires de trahison qu’elle relate sur son disque, on sent un espoir. « Oui, j’expose les conceptions idéalistes de l’adolescence, des choses qu’on ressent
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fortement et qui viennent nous chercher comme s’il n’y avait pas de lendemain. Les paroles sont un peu dures, et en même temps la musique ne l’est pas. Il me semble important de jouer sur les nuances de la musique, le sens nouveau qu’elle peut apporter à ce que je chante, afin que l’optimisme compense la frustration. »
Propos recueillis à La Laiterie le 5 novembre Premier album : Cœur de Pirate, Barclay
Michèle GoetTmann
Par Nicolas Léger // Photo Christophe Urbain
Michèle Goettmann vient de publier Confessions d’une femme mûre, un roman qui relate les tribulations sexuelles d’Isabelle, un personnage haut en couleurs et aux mœurs libérés. Qu’est-ce qui peut bien pousser une femme de 47 ans, mariée, mère, occupant un haut poste dans la finance à se consacrer subitement à l’écriture ? Le plaisir de la transgression et le jeu, tels semblent être les clés de cette aventure... En ouvrant la porte du salon de l’Hôtel de la Cathédrale pour l’entretien, on est surpris de découvrir une véritable business woman. Black Berry, I Phone, porte-document en cuir trônent sur la table, alignés, presque méthodiquement. Vient le moment de la séance photo en extérieur : un imper d’un rouge soutenu apparaît alors, signe de fantaisie et d’extravagance, contrastant avec la panoplie austère… La première question, presque voyeuriste, qui nous vient à l’esprit est de savoir si l’on à affaire à une autobiographie avec cet ouvrage : « Non, pas à proprement parler. La période de l’enfance est très inspirée de la mienne, quant au reste… » On ne saura pas. Ces confessions osées se veulent une réponse féminine au célèbre Eloge des femmes mûres de Stephen Vicinczey. Mais en amont de ces étreintes et expériences charnelles, des questions fondamentales se dessinent : être mère, est-ce être chaste ? Être femme mariée, est-ce être
fidèle ? La réponse est, comme bien souvent, dans la nuance : « Une infidélité fidèle, consentie, me paraît judicieuse. Elle permet de maintenir un désir, d’exister aux yeux de l’autre… ». Et si l’on devait tirer une morale de ces écrits immoraux et assumés ? « Seule la séduction compte, elle nous arrache à la misère et aux clichés du porno. » On le voit, Michèle Goettmann a une conception bien à elle et affirmée de la féminité. La réaction de ses collègues banquiers ? « Dans ce monde de tailleurs et de costumes, certains ont trouvé cela inconvenant et déplacé. Mais je m’en moque, je n’aime pas les carcans. »
Propos recueillis le 2 novembre à l’hôtel Cathédrale, à l’occasion de la rencontre avec l’auteur du livre Confessions d’une femme mûre (Ed. Anatolia) à la Librairie Kléber
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Chairlift
Par Coline Madec et Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain
Après avoir débuté à Boulder dans le Colorado, lieu symbolique de la culture Beat aux Etats-Unis, le trio Chairlift s’est installé à Brooklyn, participant ainsi à la création d’une scène florissante, celle de groupes tels que MGMT ou Yeasayer. « Cette scène n’existait pas avant », nous précise Caroline Polachek, la chanteuse du groupe, dans un français limpide. « Avec ces groupes, nous ne cherchons pas à créer ni une philosophie, ni un son. Nous sommes simplement amis et nous jouons ensemble. » Et pourtant, ce son existe : il s’inspire beaucoup de la pop minimale, mélancolique et psychédélique telle qu’elle est pratiquée sur le continent européen. « Ça n’est pas forcément ce que nous écoutons, mais c’est bien ce que nous écrivons, intuitivement. Nous cherchons une mélodie dans un format pop délicat. » Aaron Pfenning, un peu frustré de l’échange spontané en français, acquiesce cependant volontiers. Et de citer, en exemple, Elli & Jacno que lui a fait écouter un ami londonien. La distinction se fait cependant par le registre vocal tout à fait singulier de Caroline, immédiatement identifiable, qui prend sa vraie dimension sur scène. « J’étais impressionnée par la manière de chanter de Björk, puis j’ai découvert l’univers de Meredith Monk. » Le fait de lui relater un concert strasbourgeois de la célèbre
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chanteuse new-yorkaise rajoute à l’excitation déjà palpable chez cette ravissante jeune femme. Elle poursuit en anglais : « J’aime cette façon qu’elle a de retranscrire certaines émotions en utilisant sa voix, qui devient chez elle un véritable instrument physique, tout comme pour Michael Jackson dont la voix s’inscrit pleinement dans le rythme. Je crois vraiment en cette façon d’utiliser le corps pour créer des émotions que les gens peuvent ressentir très fortement. »
Propos recueillis à La Laiterie le 15 octobre Premier album : Does You Inspire You, Columbia
Antoine De Caunes
Par Caroline Lévy // Photo Christophe Urbain
On connaît Antoine De Caunes comme le formidable animateur d’émissions rock dans les années 70 Chorus et dans les années 80 Houba-Houba, Rapido, puis comme le trublion du petit écran avec ses interventions colorées dans l’émission Nulle Part Ailleurs. On l’a découvert réalisateur avec notamment C’est l’histoire d’un mec, le biopic sur Coluche qui n’en est pas vraiment un ! Mais si j’avais rendez-vous avec M. De Caunes, c’était pour la sortie du nouveau film de Jean-Jacques Zilbermann La Folle histoire d’amour de Simon Eskenazy, dans lequel il renoue avec son personnage de musicien juif homosexuel, joué dix ans plus tôt dans L’Homme est une femme comme les autres (on se souvient bien de l’affiche où il apparaissait fesses à l’air !) Pendant qu’il obéit docilement aux directives de notre photographe – pas facile le Christophe ! –, je réfléchis aux questions que je vais lui poser : icône télé, un temps maître de cérémonie des César, fils de, père de, époux de (Daphné Roulier, pour ceux qui ne liraient pas Voici !), le palmarès est long. J’ai envie de m’intéresser à la manière dont il gère sa notoriété, son rapport à la mode et aux tendances, lui qui aime se déguiser et baigne dans cet univers médiatique depuis toujours. Je me lance. Il sourit, presque gêné :
« L’anonymat, c’est une question d’attitude, pas de célébrité. Si tu veux passer inaperçu dans la rue, c’est possible ! Je me souviens avoir longtemps été surpris que personne ne reconnaisse De Niro quand on marchait ensemble, il savait juste être discret ! Pour le reste, j’aime l’univers de la mode, je suis spectateur et admiratif, mais pas vraiment consommateur. Sauf pour la cérémonie des César pour laquelle j’ose le costard Vuitton ! »
Propos recueillis à l’Hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant-première de La Folle histoire d’amour de Simon Eskenazy le 16 novembre à l’UGC Ciné Cité
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Julie Sokolowski & Bruno Dumont Par Fabien Texier // Photo Catherine Remmy
Le réalisateur de Flandres et La Vie de Jésus est venu présenter son nouveau film Hadewijch en compagnie de la jeune femme qui interprète le rôle-titre. Comme souvent chez Dumont, c’est une non professionnelle. « Vous ne la trouvez pas professionnelle ? » s’excite le réalisateur qui vient de demander un autre blanc. Si, si, lumineuse même, mais pour quelqu’un qui n’a jamais joué et qui ne voulait pas, c’est assez étrange d’incarner aussi parfaitement une mystique. Les yeux de l’actrice brillent d’ailleurs étrangement durant cet entretien, elle n’a pas l’air tout à fait là… C’est en l’entendant pouffer, en la voyant s’enrouler dans son châle et faire des chatteries que l’on comprendra… Le blanc d’Alsace ! Dumont savait qu’elle serait au cœur du film : au montage, il a coupé beaucoup de scènes des personnages secondaires pour tout recentrer sur elle. Parents grands bourgeois et islamistes ne sont que des ombres : « Il fallait faire ressortir à travers eux l’exaltation mystique d’Hadewijch. Les scènes explicatives, on s’en fout, je n’ai d’ailleurs rien à dire qui n’a déjà été dit sur ces sujets,
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ce n’est pas le propos du film. » Le réalisateur revendique avoir voulu montrer une passion qui lui échappe : « En réalité, cette fille est complètement barrée, ce sont des choses qui arrivent réellement. Si vous envisagez les choses de manière intellectuelle, en cherchant des causes et des effets, mon film ne présente aucun intérêt ! Cette violence mystique existe réellement. »
Propos recueillis à l’Hôtel de l’Europe à l’occasion de l’avant-première de Hadewijch le 13 novembre au Star Saint-Exupéry
Emmanuel Salinger et Hélène Fillières Par Fabien Texier // Photo Catherine Remmy
Égérie des premiers Desplechin dont il fut La Sentinelle, acteur pour Rohmer, Varda, Lvovsky, Chéreau... Emmanuel Salinger, formé à L’IDHEC (la Femis aujourd’hui), tout comme Hélène Fillières, est une figure inextricablement liée au cinéma d’auteur. Et pourtant, tous deux rejettent l’idée d’un cinéma d’auteur existant séparément du cinéma commercial. Desplechin en prend pour son grade (Fillères fut sa compagne) : « Ce cinéma dont vous parlez, celui des années 90 n’existe plus, Desplechin est le seul qui continue à faire toujours les mêmes films. » Et les Larrieu ? « Aucun rapport ! Depuis La Brèche de Roland, ils se sont ouverts au monde, il ne sont pas renfermés sur eux-mêmes comme Desplechin ! » Salinger rit sur commande, Fillères s’énerve. On tente : « Mais, Un homme un vrai dans lequel vous jouiez, c’est un peu l’approfondissement de la Brèche de Roland ? » « Rien à voir ! » Bon, on passe. Hélène Fillières a été mannequin professionnel durant dix ans, et ça n’a pas l’air d’être un bon souvenir : « J’aime beaucoup les photographes,
leur impudeur, la relation très intime qui s’instaure avec eux. Ce que je déteste, c’est cette machine économique qui brasse le fric et le vent, l’ambition et le vide des Art Directors qui mettent deux heures à choisir cette photo-là plutôt que celle-ci ! »
Propos recueillis à l’Hôtel Hannong à l’occasion de l’avant-première du film La Grande Vie le 20 octobre au Star Saint-Exupéry
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SCÈNES
La mécanique du désir Par Sylvia Dubost // Photo Mario Del Curto
Si le sexe est partout, il est rarement sur les scènes de théâtre… Dans Sexamor, Pierre Meunier et Nadège Prugnard explorent les ressorts de l’attraction mécanique entre deux êtres mais parlent, au final, surtout d’amour.
Un capitaine un peu grisonnant, visiblement au long cours, délivre une jeune sirène empêtrée. C’est le début des ennuis. En tout cas, c’est la fin de la tranquillité du capitaine. Cette grande gueule blonde, brûlante et envahissante, lui assène son désir. Entre les deux débute alors une danse de la séduction, de la provocation, de la répulsion, avec laquelle ils s’affrontent, se provoquent, s’excitent, se confient, se défient, s’abandonnent, et se posent trop de questions, ou pas assez… bref, un jeu épuisant dont on ne se lasse apparemment jamais. Ces deuxlà vivront toutes les relations en même temps et aucune complication ne leur sera épargnée. Le chemin vers l’autre n’étant jamais un long fleuve tranquille, le metteur en scène Pierre Meunier a truffé le plateau de drôles d’engins qui viennent sans cesse barrer la route à ces deux êtres qui n’ont en commun que leur obstination. Poète de la matière et génie bricolo, il maîtrise comme personne la métaphore mécanique. Dans Sexamor, il visse des boulons pour dresser un piédestal de fortune à sa bien-aimée, actionne les pistons d’une fontaine à
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éjaculer de son invention, joue aux dames avec des clous et finit par une massue en forme de phallus. Dans ce documentairefiction surréaliste et dadaïste, les objets prennent le relais des mots et des corps dans la tentative d’exprimer, avec humour et poésie, son désir de l’autre. Qu’est-ce que le sexe ? La question est posée dès le début de la pièce de façon frontale. « Intranquillité. Doute. Soif de l’autre. Obsession et performance. Joie et folle dépense. Aspiration à l’immense, rareté d’y parvenir » répond le texte. Mais l’interrogation n’est pas exhaustive, et ce n’est pas tout le sexe qu’on explore ici. On n’est jamais trop cru, trop violent, trop dérangeant, trop pervers, trop amoral. Associé, dès le titre, à la relation amoureuse, le sexe de Sexamor peut certes être égoïste et se transformer en instrument de pouvoir, mais il est avant tout le moteur de la découverte de l’autre. Sexamor, du 2 au 10 février 2010 au TNS 03 88 24 88 00 - www.tns.fr
ND ONE TASTE A
L Y N I V E R ’ U O Y
Des sélections musicales adaptées à vos envies ! (soirées d’entreprise, défilés de mode et lancement de produits, événements familiaux ou entre amis...)
SCèNES
Je est un autre
Entre danse, théâtre et performance, Rachid Ouramdane tente l’exercice de l’autoportrait. Avec Loin…, il s’interroge sur sa propre identité, en suivant le parcours de son père.
par Sylvia Dubost // Photo Patrick Imbert
Sur scène, Rachid Ouramdane avance souvent masqué. Cagoulé ou grimé, il fait disparaître son visage pour interroger ce qui constitue réellement nos identités. Dans Loin…, c’est la sienne qu’il a choisi d’explorer, revendiquant ce spectacle comme un autoportrait : celui d’un fils d’Algérien, colonisé mais combattant pour la France dans une autre colonie, l’Indochine. Loin… est né au Vietnam, lors d’un premier voyage, lorsque qu’on lui lâche, au fil d’une conversation : « Vous autres les Français, les anciens colons »… « Cette phrase résonne de manière particulière chez moi. Cela m’a interrogé sur la façon dont on se perçoit les uns les autres, dont on mélange identité nationale et individuelle. » Rachid Ouramdane repart une deuxième fois, suit les traces de son père alors soldat. Il y mène de nombreuses interviews. « Ce qui m’a intéressé, c’est la façon dont les mêmes événements créent des parcours opposés. » Et aussi celle dont ces événements lointains peuvent résonner en nous. L’autoportrait de Loin… est ainsi constitué d’une multitude de portraits, parce que, dit-il, « on ne se construit pas tout seul ». Même si seul, il l’est au final, acteur et danseur, sur un plateau qui fonctionne un peu comme le cerveau humain : sons, mouvements, images se succèdent, se superposent, se chassent, comme autant de strates de la mémoire et de couches de notre identité.
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Cette réflexion sur l’identité est le fondement de l’association L’A, née en 2007 après la dissolution de Fin novembre, un projet collectif auquel Ouramdane a participé pendant presque dix ans. Longtemps interprète des chorégraphes Odile Duboc, Hervé Robbe, Meg Stuart, Emmanuelle Huynh… il a affirmé son propre langage, maniant image, danse et son et ne sachant d’ailleurs plus très bien « quoi faire du terme de chorégraphe »… « Pour cet homme pudique, fils d’Algériens réfugiés dans le mutisme, écrit Rosita Boisseau dans Panorama de la danse contemporaine, la parole confisquée des pères sur la guerre d’Algérie reste une blessure ouverte que la scène permet à sa façon de panser. » Loin… est alors sans conteste son spectacle le plus personnel. « Jusqu’ici, j’avais peur du narcissisme, explique-t-il, aujourd’hui j’assume plus de subjectivité. Et j’ai trouvé la force de puiser dans des registres émotionnels plus forts. » Tenant toujours à une certaine distance, il tient à préciser qu’il ne s’agit pas pour autant d’une autobiographie, veillant toujours à ce que chaque spectateur puisse s’approprier les voix de la scène. Loin…, les 2 et 3 mars à Pôle Sud 03 88 39 23 40 – www.pole-sud.fr
JUSQU’AU 10 JANVIER 2010 Du mardi au samedi de 14h à 20h 16 rue du 22 Novembre (à l’étage) F-67000 Strasbourg - Tél./Fax 03 88 22 54 48 galerie.chantalbamberger@wanadoo.fr www.galeriebamberger.com
La Chaufferie galerie de l’école supérieure des arts décoratifs de strasbourg
Gérard Titus-Carmel
Peintures, œuvres sur papier, gravures & estampes
La Chaufferie 5, rue de la Manufacture des Tabacs, Strasbourg www.esad-stg.org/chaufferie
Exposition
Ultralight HARMEN LIEMBURG
Du 11 décembre 2009 au 17 janvier 2010 Jeudi 10 décembre : 17 h 30 conférence/19 h vernissage Ouvert du mercredi au samedi 15-19 h. Nocturne le jeudi
JANVIER AVRIL
LES TROIS 4 BURLESQUES LUMIÈRES Vendredi 23 avril à 20h30 de Fritz Lang Vendredi 29 janvier à 20h30 JÉRÔME DARAN
Vendredi 30 avril à 20h30
FEVRIER MAI KRISTIN
MAHMOUD AHMED, ASBJØRNSEN ALEMAYEHU ESHETÉ (Gospel / Norvège)
Vendredi 26 février à 20h30
et le Badume’s Band (Éthiopie)
Vendredi 28 mai à 20h30
MARS
VICTOR DÉMÉ
(Burkina Faso)
LIBRAIRIE DE L’AMATEUR
Vendredi 12 mars à 20h30
infos ri&e billette
Achat, vente, estimation de livres à l’unité et de bibliothèques complètes. Nouveau catalogue sur simple demande. 24 c, rue des Orfèvres — F – 67000 Strasbourg Tél. : +33 (0)3 88 32 11 72 Courriel : libamat@wanadoo.fr
Musique du monde
Ciné-concerts
668 03 88 333
Jeune public
Humour
Salle du Cercle | 2b, rue de l’Eglise | 67800 Bischheim | www.salleducercle.fr
ARTS
La preuve par l’image Par Emmanuel Abela
Séduite par la situation de Strasbourg, Bettina Klein, la jeune commissaire d’exposition berlinoise invitée au CEAAC, entame un cycle de deux saisons annuelles. Elle nous fait la visite de la première des 6 expositions qu’elle initie dans l’espace très inspirant, rue de l’Abreuvoir.
Josh Brand « Josh Brand est le plus jeune des artistes exposés. Dans son appartement, il dispose du papier photographique qu’il laisse pendant un certain temps. Il y a tout un jeu sur le hasard pendant la période d’exposition, au cours de laquelle des objets peuvent être posés sur le papier. Il obtient des photogrammes uniques, à la surface desquels il se permet d’intervenir, avec des rayures très fines ou des incisions plus marquées. Ses travaux rejoignent ceux qu’interroge Gottfried Jäger, un théoricien de la photo, dans son ouvrage Konkrete Fotografie à partir de l’idée d’une photographie non représentative, qui ne montre plus que la couleur, la lumière et le procédé. Ce qui me semble intéressant c’est de faire la distinction entre abstraction et concrétion. Nous ne sommes pas en présence d’images qui partent de la représentation pour atteindre un certain niveau d’abstraction, mais ce sont des images qui concrétisent véritablement la mise en forme d’une idée. » Alexander Gutke « Avec cet artiste qui nous vient de Malmö, on se situe dans quelque chose à la fois d’analogique et de numérique. Alexander scanne un bout de film vierge qu’il retravaille afin de superposer plusieurs couches d’images. On voit apparaître les rayures qui correspondent à ce qui se dépose sur le film vierge, puis tous les éléments qui correspondent à ses interventions ultérieures. L’inspiration vient ici d’une projection de Blow Job (1963) d’Andy Warhol. Comme Alexander a eu tendance à s’ennuyer, il a fixé le mur sur lequel est adossé le personnage filmé, il y a vu des traces qu’il a souhaité isoler. Il les sort de l’illusion du film pour créer une nouvelle illusion, qu’il décrit comme une promenade dans une forêt de celluloïds endommagés. »
Marieta Chirulescu « Le travail de cette artiste roumaine est un peu le point de départ de l’exposition. J’ai remarqué que depuis quelques années, beaucoup de jeunes artistes travaillaient avec des techniques photographiques anciennes, à un moment où l’on constate la disparition au quotidien de l’argentique au profit du numérique. Ce qui est intéressant, c’est que ces artistes vont au-delà de la citation nostalgique. Dans leurs œuvres, il y a des traces analogiques, et puis il y a des simulations de ces traces. La simulation de la preuve telle que l’entendait Roland Barthes. À l’origine, Marieta est peintre. À partir des photos privées qu’elle reprend de son père, des magazines ou des reproductions d’art, elle propose un traitement informatique, des agrandissements de scans notamment, qui jouent sur la texture du papier et des effets de surexposition. Le tout rend la lecture incertaine, et interroge la faute provoquée par la limite de la technologie. » Michael Snow « Cette œuvre-là se réfère à Wavelength (1967), avec des photogrammes du film, et présente du matériel de projection. On est face à une projection de diapositives qui montre ses propres moyens : la mise en abîme montre la diapositive physiquement présente dans l’image et l’image du mur projetée sur un autre mur. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’exposition ne s’articule pas autour de Michael Snow, c’est justement le contraire : les œuvres de Marieta, d’Alexander ou de Josh m’ont rappelé le travail qui a été mené par les photographes conceptuels dans les années 60 et 70 et j’estimais qu’il était bon de les mettre en rapport. »
La Preuve Concrète, jusqu’au 31 janvier au CEAAC 03 88 25 69 70 – www.ceaac.org
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Josh Brand, sans titre, c-print, 2008 / Courtesy Herald St, Londres
Marieta Chirulescu, sans titre, 2009, photographie, 34,5 x 24,5 cm
Alexander GUTKE, Cine-scope, Animation, 2008
© Michael Snow, Slidelength, 1969-71
CEAAC, un rayonnement nouveau En invitant des commissaires d’exposition sur une période de deux saisons annuelles, avec une option pour une troisième année, le CEAAC s’engage sur la durée dans une politique d’exposition nouvelle, qui favorise le rayonnement des artistes régionaux. Évelyne Loux, secrétaire générale, resitue les enjeux. « Au CEAAC, nous avons décidé de faire appel à des commissaires d’exposition invités afin de donner une autre dimension à nos activités. On nous pose la question du fait de se priver de la possibilité de montrer les artistes de la région, ce à quoi nous répondons que ça permettra justement aux artistes de la région de rencontrer des commissaires qui leur proposeront d’exposer ailleurs. Nous continuons d’avoir un regard, une attention particulière tournée vers la scène régionale, par le biais de notre activité d’échanges internationaux : nous essayons de faire rayonner, non pas ici, mais ailleurs. »
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ARTS
par Sylvia Dubost
"Une sélection dans l'actualité des arts plastiques en quatre images"
Harmen Liemburg Ultralight Harmen Liemburg invente l’exposition portable et prête à l’emploi. Une caisse de 110 kg, 130 x 35 x 90 cm, à l’intérieur : 10 années de création graphique en 45 panneaux de grand format, des petits objets imprimés, un DVD et des instructions de montage. « Une exposition facile à commissionner et à installer par les étudiants dans le cadre d’un projet d’école. » Ceux de 4e année de communication graphique à l’École Supérieure des Arts Décoratifs se sont emparés du concept de ce designer graphique hollandais,
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inspiré par ces voyages autour du monde, et présentent ses créations à la fois complexes et d’une grande efficacité narrative, qui s’appuient sur des images et la langue du quotidien.
Du 11 décembre au 17 janvier à La Chaufferie 03 69 06 37 77 – www.esad-stg.org
Jenny Holzer Simple, efficace, immédiatement séduisant et légèrement ostentatoire : il y a du « bling-bling » dans l’œuvre de Jenny Holzer. Des phrases percutantes, à teneur poétique, politique et sociale, des effets visuels grandioses : ses installations lumineuses à base de LED (light-emitting diodes) ont fait son succès depuis la fin des années 70. « Bling bling », c’est du moins l’effet qu’ils peuvent produire dans ce bel et chic espace d’exposition conçu par Renzo Piano. Les œuvres de Jenny Holzer sont pour la plupart destinées à l’espace public, et l’on imagine sans peine que le passant qui voit défiler sur un écran géant de Times Square, au milieu des
slogans publicitaires, Abuse of power comes as no surprise (« L’abus de pouvoir ne vient pas par surprise ») ou celui de Chicago qui voit s’afficher sur un immeuble de Chicago un texte de la poétesse polonaise Wisława Szymborska, est autrement interpellé que le visiteur averti de la Fondation Beyeler. On ne détache pas toujours une œuvre de son contexte sans nuire à son sens. Il faut garder cela en tête, en visitant cette exposition monographique, qui demeure néanmoins une opportunité unique de découvrir tout près d’ici le travail de cette artiste. Jusqu’au 24 janvier à la Fondation Beyeler à Riehen / Bâle +41 (0)61 645 97 00 – www.beyeler.com
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Anna Molinero Ultime Caillou Il y a quelque chose d’inquiétant dans le travail d’Anna Molinero. Chaises en plastique, pare-chocs de voiture et poubelles semblent rescapés de l’apocalypse. À ces artefacts immédiatement reconnaissables, témoins de notre ère post-nucléaire mais toujours industrielle, elle fait subir les pires outrages, les fond et les éviscère. Sous l’action de l’artiste, les éléments les plus banals de notre quotidien deviennent presque les décors d’un film d’anticipation, quelque part entre Mad Max et Terminator. Présentées comme des trophées, ces monstrueuses carcasses sont d’autant plus terrifiantes
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que le traitement qu’Anita Molinero leur inflige les rend paradoxalement très organiques. Elle livre une œuvre remuante qui ne néglige pas pour autant la question de la forme : entre expressionnisme, ready-made et esthétique du rebut, Molinero cherche et trouve une nouvelle voie.
Jusqu’au 7 février 2010 au Frac Alsace à Sélestat 03 88 58 87 55 - http://frac.culture-alsace.org
Christophe Caudroy Beyrouth // Mont Liban D’un côté, une capitale en pleine reconstruction // de l’autre, les abris abandonnés par l’armée syrienne. À Beyrouth, les édifices modernes // sur le Mont Liban, les bâtiments en ruine. Une ville qui se projette dans l’avenir // une campagne qui paraît oubliée. L’uniformisation et l’aseptisation // l’immobilisme et le désespoir. Partout, les stigmates du passé. Rédacteur photo pour Le Monde et La Croix et bon connaisseur du Moyen-Orient, Christophe Caudroy s’est rendu à plusieurs reprises au Liban. Il photographie à la fois une capitale où cohabitent les façades trouées et de nouveaux immeubles de standing et ces architectures
abandonnées qui, dans les montagnes, ont vu passer soldats et réfugiés. S’il dit vouloir dénoncer l’uniformisation du paysage, Christophe Caudroy dresse finalement, à travers ces deux séries, le portrait d’un pays dont l’envie de vivre comme avant et de reconstruire son image de Riviera du Moyen-Orient n’est pas prêt d’effacer les traces de son passé. Jusqu’au 20 décembre à La Chambre, 27, rue Sainte Madeleine en collaboration avec le festival Strasbourg-Méditerranée 03 88 36 65 38 – www.chambreapart.org
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#04 TENDANCES
MODE // DÉCO // BEAUTÉ //ACCESSOIRES...
CADEAUX
HiSSez les couleurs ! Zut aux soupières, aux vases rococo et à la cravate aux motifs indéfinissables ! Pour fêter ce deuxième noël ensemble, vous allez en voir de toutes les couleurs. Qu’ils soient poilus, design, de feux ou d’étincelles, moelleux, brillants ou gonflés… 88 cadeaux ludiques, graphiques, poétiques, aériens et contemporains pour bien finir l’année et commencer une nouvelle décennie, comblés !
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Sans hésiter vert & rouge
De haut en bas et de gauche à droite :
Sac « Lady » Dior, env. 1650 € chez Ultima. Panier en feutre Verso Design, env. 46 € à la Galerie Fou du Roi. Plaid en laine et coton Designers Guild, env. 156 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Housse de coussin en coton Marimekko, env. 25 € chez Aquatinte. Chaise enfant Panton, éditions Vitra, env. 150 € à la Galerie Fou du Roi. Ibis en cristal soufflé bouche Iittala, env. 375 € chez Aquatinte. Porte-stylos en cuir, boîte verte et porte-cartes rouge, 25 €, 12 €, 24 €, les trois chez Revenge. Coffret en plexi rouge et montre en acier silver, env. 295 € chez Swatch. Duo de montres en acier laqué métallisé, env. 100 € chez Swatch. Porte-objet mural « Strap » en caoutchouc Droog Design, env. 19 € et dessousde-plat en feutre rouge Verso Design, env. 20 € à la Galerie Fou du Roi. 73 zut !
CADEAUX
ChaleureuSEMENT & fauve
De haut en bas et de gauche à droite :
Col en renard d’élevage Rizal, env. 150 € chez l’Altra. Porte-manteau en cuir Eno, env. 135 €, plateau de lit en bois, env. 60 € et couverts aimantés, env. 20 € Sagaform à la Galerie Fou du Roi. Bracelet en cuir tressé, env. 59,90 € chez G. Star Raw. Coffret de 3 savons de 100 g « Bigarade concentrée », env. 55 €, parfum « Dans tes bras », vaporisateur de 100 ml, env. 150 € et parfum « Vétiver extraordinaire », vaporisateur de 50 ml, env. 100 €, le tout Éditions de parfums Frédéric Malle à l’Institut du Parc. Bougie parfumée « brune » Hôtel Costes, env. 59 € à l’Institut du Parc. Canards en teck d’Hans Bolling Architectmad, env. 89 € et 54 € chez Aquatinte. Gants en cuir nappa et cachemire, env. 259 € chez Revenge. Parfum « French lover », vaporisateur de 100 ml, env. 140 €, Éditions de parfums Frédéric Malle à l’Institut du Parc. Agenda en cuir façon croco, env. 259 € chez Revenge. Pantalon en coton dans son pochon zippé, env. 245 € chez Marithé & François Girbaud.
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INSTITUT DU PARC GUYLÈNE POUR «Un accompagnement du temps, un ralentissement de ses effets»
De New York à Paris, en passant par Los Angeles ou encore Londres, tout le monde vante les miracles du LED GENTLE WAVES. En quelques secondes, les lampes diodes clignotantes de cet appareil relancent la production de collagène et inhibent les enzymes responsables de sa dégradation. Au fur et à mesure des séances, le grain de peau s’affine, la peau devient plus lisse, plus tonique et plus lumineuse. La photomodulation LED peut être administrée seule ou en association avec d’autres traitements : LA MICRO-DERMABRASION / LE TMT SYSTEM / LE WATER-BEAM
LES SOINS : LA PRAIRIE / SENSAÏ Kanebo LES SENTEURS : Les éditions de parfums FREDERIC MALLE / ACQUA DI PARMA / Les parfums d’intérieur HOTEL COSTES.
16 avenue de la Paix Strasbourg / Tél. 03 88 240 333
CADEAUX
Forcément
fLASHY
De haut en bas et de gauche à droite :
Suspension en métal laqué Muuto, env. 159 € chez Aquatinte. Vase en caoutchouc Menu, env. 29 € à la Galerie Fou du Roi. Montre Toy watch, env. 165 € chez Ultima. Plateau en mélaminé La chaise longue, env. 19,90 € aux Galeries Lafayette. Tabouret en métal laqué Fleux, env. 375 € à la Galerie Fou du Roi. Coussin « Rochester » en velours dévoré Designers Guild, env. 121 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Vase « Twist » en cristal rayé jaune Nybro, env. 60 € chez Aquatinte. Galette en feutre Zigzign, env. 33 € à la Galerie Fou du Roi. Chaussettes à rayures bayadères en fil d’écosse, env. 24 € chez Revenge. Vase en verre sablé Asiatides, env. 17 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Casque moto en cuir Andrea Cardone, env. 259 € chez Revenge. Pull tunique Missoni, env. 390 € chez l’Altra.
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CADEAUX
Carrément noir & blanc
De haut en bas et de gauche à droite :
Sacs en vison Rizal, env.190 € chacun chez l’Altra. Gamelle pour chien Alessi, env. 56 € aux Galeries Lafayette, Coussin en lainage tartan Ralph Lauren, env. 89 € aux Galeries Lafayette. Cache-oreilles à carreaux Burberry, env. 145 € chez l’Altra. Bottines en cuir et daim Yves Saint Laurent, env. 695 € chez Ultima. Lampe Éclipse Objekto, env. 95 € à la Galerie Fou du Roi. Pochette de voyage avec lessives bio The Laundress, env. 45 € chez K.collections. Horloge en céramique Georges Nelson, env. 219 € à la Galerie Fou du Roi. Bols en porcelaine Filippa K, env. 24 € et 28 € chez Aquatinte. Réveil « bombe » La chaise longue, env. 24,90 € aux Galeries Lafayette. Pingouin en cristal Iittala, env. 280 € et moulins à poivre et sel, Muuto, env. 47 € chez Aquatinte.
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CADEAUX
Brillamment
EN
argent
De haut en bas et de gauche à droite :
Trophée en résine argentée Asiatides, env. 87 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Pull shetland pailleté Sandro, env. 185 € aux Galeries Lafayette. Sac en cuir matelassé Burberry, env. 1395 € chez l’Altra. Vase en porcelaine platine Rosenthal, env. 219 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Pochette pour 2 stylos et porte-carte en cuir argenté et cristaux de Swarovski, env. 54 € et 65 € chez Revenge. Carafe à bouchon branche de corail argenté Les Héritiers, env. 285 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Attachés à l’hameçon : Collier « Chemin fleuri », fleurs stylisées en métal argenté et bracelet assorti, env. 60 et 80 €, bracelet silver, env. 47,50 € et deux joncs gravés « Luludia », env. 40 € chez Swatch. Ours en céramique argent Graine d’intérieur, env. 27,95 € aux Galeries Lafayette. Timbale en porcelaine Tsé-Tsé, env. 40 € à la Galerie Fou du Roi. Bracelet « Dapper Queen », env. 60 €, montre « Enmesh Beauty » env. 90 €, montre bracelet rectangulaire « Leaf spectacle », env. 60 €, montre « Dapper queen », env. 60 € et bracelet en métal argent « Sifter mine », env. 47,50 €, le tout chez Swatch. Ceinture serpent Galliano, env. 330 € chez Ultima.
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4-5 Place du Temple Neuf - Strasbourg- 03 88 75 12 11
CADEAUX
Évidemment
grisant
De haut en bas et de gauche à droite :
T-shirt (du 6 au 12 mois) American Apparel, env. 25 € chez BeMac. Doudoune sac repliable dans la capuche, bandoulière amovible en nylon, env. 510 € et pull en cachemire délavé, env. 295 €, les deux chez Marithé & François Girbaud. Sac pour ordinateur en cuir façon croco, env. 249 € chez Revenge. Chapka en lainage tartan, env. 69,90 € et écharpe en laine et ganse nylon, env. 89,90 € les deux chez G. Star Raw. Ordinateur MacBook Pro, 17 pouces, env. 2 299 € et iPhone 3GS, de 99 € (8 giga) à 179 € (32 giga) avec un abonnement chez Orange, les deux chez BeMac. Bougie parfumée Les héritiers, env. 35 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Champagne Ruinart, cuvée R, env. 42,20 € chez L’Art du vin. Montres à bracelets cuir, env 130 € et 150 € chez Swatch. Bracelet homme en cuir et acier, env 55 € chez Swatch. Portefeuille en cuir à relief d’arabesques Designers Guild, env. 77 € chez Designers Guild by l’Art de vivre. Ceinture triple zip, env. 228 € chez Marithé & François Girbaud.
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www.swatch.com
vous. a uto m ati q u e swatch store : 12, rue des hallebardes - tel. 03.88.22.22.68
Chronique //
Par Myriam Commot-Delon
Déviations…
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Déformations, dérivations et détournements de designers, photographes, plasticiens, des Pays-Bas aux États-Unis…
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Stylisme : - Sangle tabouret, Book stool d’Arik Levy chez ENO à la Galerie Fou du Roi, www.fouduroi.org - www.enostudio.net - www.ariklevy.fr - Tabouret en carton imprimé, Papphocker à la Galerie Fou du Roi. www.remember.de - Chaise vintage d’école maternelle, assise en plastique jaune, pieds métal. Disponible chez : http://leshappyvintage.canalblog.com - Verres jetables, imprimés de nez, Pick your nose, design Fred, chez Tadzio, www.tadzio.fr - www.fredandfriends.com zut ! 82
8 Allemagne : 1/ Lovesculptureswool, Wadding, doll-eyes, ouate, boutons, fils, bois, yeux de poupée…, 70 x 40 x 42 cm, 2007, Nina Braun, www.ninabraun.net Angleterre : 2/ School chairs, 2007, Guy Brown, www.guyandbrown.com Belgique : 3/ Armoire nomade et modulable composée d’une pile de valises en cuir, Maarten de Ceulaer, www.maartendeceulaer.com 4/ Serre-livres en caoutchouc et acier, Maarten de Ceulaer, en collaboration avec Julien Van Havere, www.sevendaysmakeaweek.com États-Unis : 5/ Age-map, Bobby Neel Adam, www.bobbyneeladams.com
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Pays-Bas : 9/ Pantalon en ballons de baudruche, Levis 501 / blue revolution pour le magazine Blend. Lucy McRae et Bart Hess, www.lucyandbart.com - www.lucymcrae.blogspot.com www.blend.nl 10/ photo, Hand, Bart Hess, www.barthess.nl 11/ Photo, visage et punaises or, Lucy McRae et Bart Hess, 12/ Transglass collection, verre recyclé. Designers : Tord Boontje & Emma Woffenden Pour Artecnica, www.plushpod.com - www.artcnicainc.com www.tordboontje.com
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France : 6/ Boîte de 33 cl en verre soufflé bouche, Bix, 6,5 x 11,5 cm, CIAV Meisenthal, Musée d’Unterlinden, Pierre Bindreiff et Sébastien Geissert. www.v8designers.com 7/ Tunning de céramique, Kiss, Pierre Blanc, assiette Bobby Ewing, www.legaragepierreblanc.com 8/ VBR, vase en résine, Arik Levy, www.ariklevy.fr www.ldesign.fr
Suède : 13/ Canapé en tissu imprimé bois, pieds en bois massif, Soft Wood Sofa, « The Moment collection » par Front pour Moroso. Le studio de création Front est composé de 4 designers : Sofia Lagerkvist, Charlotte von der Lancken, Anna Lindgren et Katja Sävström.
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ACCESSOIRES
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Par Myriam Commot-Delon Photo Catherine Remmy / Preview Post-prod Camille Vogeleisen / Preview
TOKYO DECADENCE...
Des clous jusqu’à l’extase. De gauche à droite : Sac en cuir à bandoulière amovible, Miu-Miu, Escarpins en veau velours, Prada, Bottines à talons aiguilles, plateau intégré, Miu-Miu, le tout chez Ultima. Au sol, ceinture à clous façon scarification, Jean-Paul Gaultier chez Revenge. Bottines santiag, Zadig et Voltaire aux Galeries Lafayette. Ceinture en acier tressé, Devil’s Skin chez Revenge. Minaudière sphérique, Karen Millen aux Galeries Lafayette. Ceinture cloutée, Karl Lagerfeld chez Revenge. Arrêt sur image du film japonais Tokyo Decadence de Ryu Murakami (1992), (adaptation par l’auteur de son roman Bleu Presque Transparent).
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MINUIT Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Modèle Petra / Dma-models Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Coiffure Olivier H / Customkératine Make-up Sabine Reinling Assistante photo Lisa / Preview Boutiques l’Altra, K.collections, Ultima Lieu Le 11, réalisation Pierre Bindreiff & Sebastien Geissert, www.v8designers.com, en collaboration avec Benjamin Lestrat, Architecte.
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Veste gansée à col châle, en velours bleu nuit sur un top lamé à col cheminée, D&G. Jupe tuyau, taille haute, Plein Sud, le tout chez L’Altra. Sandales en cuir vernis chocolat, YSL chez Ultima.
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Robe kimono en soie bleu nuit, Ilaria Nistri chez K.collections.
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Robe drapée en jersey, à col officier et fente dans le dos, bustier pailleté amovible, Armani, sandales en cuir argenté vieilli, D&G, le tout chez L’Altra.
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Robe bustier Ă volant en drapeau, Miu-Miu, ankle boots en daim cloutĂŠ, Prada, le tout chez Ultima.
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Veste masculine en lainage et applications de vinyl, Maison Martin Margiela, legging en tissu laquĂŠ, Lust, les deux chez K.collections.
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Blouson Teddy, un côté surdimensionné et l’autre ajusté, Maison Martin Margiela chez K.collections. Sandales en cuir vernis chocolat, YSL chez Ultima.
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Pull et col ĂŠcharpe en lainage gris perle, A.F Vandevorst chez K.collections. Ankle boots en daim cloutĂŠ, Prada chez Ultima.
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Robe grise en satin imprimé panthère, D&G chez Ultima. Sandales en cuir argenté vieilli, D&G chez L’Altra.
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MODE
Textes et photos Caroline Lévy
Géraldine 21 ans / Emma 20 ans / étudiantes à l’Ecole HôteliÈre style ? G : J’aime bien les pièces classiques et intemporelles que je
dégote souvent chez mes grands-mères, toutes les deux amatrices de mode. Pour moi, le sac à main fait une tenue, c’est La pièce maîtresse… Je porte une robe marinière H&M, un manteau Mango trouvé dans un outlet à Barcelone, ma toque sort directement de l’armoire de ma grand-mère et mon sac est un Chanel 100% vintage ! E : J’aime suivre les tendances en y mettant ma propre touche ! Je suis souvent à la limite du « too much », sur une tenue plutôt sobre, j’essaie toujours d’y ajouter un plus, quitte à frôler la provoc’… Ma doudoune vient de chez Bérénice, mes cuissardes de La Redoute et mon sac est un Darel. sorties ? G&E : Le Michel, Jeannette & les Cycleux et le Living
Room, des lieux de jour et de nuit où on aime aller. Notre petit
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rituel à nous, c’est d’aller déguster des vins au bar du TNS tous les lundis soir, études oblige ! Le titre qui définit VOTRE style G : Champagne Taste d’Eartha
Kitt. E : Electric feel de MGMT. fashion faux pas G: Avoir successivement enchaîné les looks
« caillera » en jogging, « techno girl » en buffalo et « caguole » en mini short et talons aiguilles, une classe folle ! E : Ma tenue d’anniversaire à mes 17 ans : jean slim et bustier blancs (attention pas le même blanc !), salomés dorées et rouge à lèvre rose. J’ai supprimé toutes les traces compromettantes de cette date qui me rend nostalgique pour une chose : ce jean était mon dernier achat en taille 36 !!!
Victorine 19 ans, étudiante en Lettres
Radouane 21 ans, vendeur
Kim 25 ans, étudiant en finances
TON STYLE ? Mon look, c’est un peu
TON STYLE ? Pour le style, je me fie vrai-
TON STYLE ? J’ai un look assez glam’rock.
n’importe quoi ! Un mélange de fripes, aussi bien d’Emmaüs que du Secours populaire, je pioche aussi dans l’armoire de ma mère comme cette veste de tailleur qu’elle porte à son travail ! Ma robe vient d’H&M et j’ai emprunté ce foulard à une copine.
ment à mon humeur du jour ! Je marche au feeling et achète par coups de cœur. J’adore l’esprit british dans la mode pour homme, elle m’inspire. Aujourd’hui, ma chemise est une fripe, mes boots et ma chemise sont des Zara et mon jean vient de chez Sandro Homme.
J’aime m’inspirer des sites comme The Sartorialist, où l’on découvre des silhouettes qui osent tout. Aujourd’hui, je porte une veste chinée à New York, une chemise Iannalfo & Sgariglia, un jean skinny Levi’s, des boots The Kooples, et un gilet commandé sur asos.com.
TES SORTIES ? Pour manger un bout, j’aime
TES SORTIES ? Vino Strada est la péniche que
bien l’Atelier d’ Grand-Père et Myrtille et Ciboulette. En soirée, je sors au Living Room et au Goa, un nouveau lieu prometteur !
je fréquente le plus. J’y mange, bois l’apéro et y passe mes soirées ! Je vais souvent aux Aviats’ et au Living plus tard dans la nuit !
Le titre qui définit ton style Message in
de Jimi Hendrix
TES SORTIES ? Le TNS est mon QG, j’y passe
mon temps à rôder dans les couloirs parce que j’y travaille et mon père aussi ! Pour boire un verre, je vais souvent à la Taverne Française, au Trolleybus et au Korrigan. Le titre qui définit ton style
Scenic railway de Serge Gainsbourg Ton fashion faux pas À l’époque de
Color Pulse, comme je ne voulais pas faire comme tout le monde, je me suis juste colorée la pointe des cheveux en violet. Pas franchement une réussite, mais j’assume !
Le titre qui définit ton style Foxy Lady
a Bottle de The Police Ton fashion faux pas J’ai été skateur et Ton fashion faux pas Ce sont souvent
des fashion faux pas capillaires ! Entre le dégradé rasé à blanc derrière, et la mèche façon « blond » sur mon cheveu méditerranéen, je suis passé par des étapes difficiles !!! www.myspace.com/Rd-one
j’ai porté le jogging dans les chaussettes ! Aujourd’hui, je suis plus mocassins à glands (bleus ciel, avoue-t-il ! ndlr), j’ai un vrai capital sympathie pour cette chaussure !
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BEAUTÉ
Le parfum comme art majeur Par Sylvia Dubost // portrait Gérard Giaume
Le monde du parfum est impitoyable. C’est un business, dans lequel la part artistique se limite à la portion congrue. Hormis quelques rares exceptions, les jus qui s’agglutinent sur les rayons des parfumeries sont presque tous créés par six grandes sociétés de parfumeurs. Le procédé est invariablement le même : la marque soumet un « brief », le parfumeur qui le remporte créera le parfum, rapportera le jackpot à son entreprise, mais restera dans l’anonymat. Il répond à une commande, et la créativité fait rarement partie du cahier des charges. Face à cette industrie où le marketing crée le produit, et si possible le moins cher possible, la parfumerie dite « de niche » propose une alternative, en mettant au centre la valeur artistique. Et dans cette parfumerie de niche, Frédéric Malle occupe une place à part : il veut redonner à ceux qu’il considère comme des artistes, la place qu’on n’imaginerait pas retirer à un écrivain, un peintre, un musicien. Il les fait signer de leur nom mais, surtout, leur donne carte blanche. « Ces nez s’ennuient à cent sous de l’heure, constate-t-il, parce qu’ils ont conçu leurs vies pour être des artistes et non des peintres en bâtiment, des pilotes de F1 et non des chauffeurs de taxis. » Et ces nez, parmi lesquels on compte quelques génies qui ont su imprimer leur patte dans la parfumerie de masse, Frédéric Malle les connaît bien. Petit-fils de Serge Heftler, fondateur des parfums Dior (et accessoirement neveu de Louis Malle), il est dans les années 90 consultant chez Givaudan-Roure, travaillant notamment aux côtés de Dominique Ropion (Ysatis, Alien) et Édouard Fléchier (Poison). Lorsqu’il crée sa marque en 2000, Malle les sollicite, ainsi que six autres parfumeurs : Pierre Bourdon (Cool Water, Dolce Vita), Jean-Claude Ellena (First, collection Hermessence et Jardins chez Hermès), Olivia Giacobetti (Thé pour un été, Dzing !, Hiris), Maurice Roucel (Tocade, 24 faubourg), Michel Roudnitska (parfums Delrae) et Ralf Schwieger (Eau des merveilles). Et puis il y a le cas Michel Roudnitska, créateur de merveilles notamment chez Dior (Diorissimo, feu Diorama, Eau sauvage), dont Malle édite, de manière posthume, le parfum réservé à l’usage exclusif de sa femme (lire ci-contre). « J’ai des goûts très éclectiques en parfumerie, mais c’est la construction qui m’importe. Et si les choses ne sont pas construites de façon nette, je refuse. » Son travail est de les accompagner tel
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un éditeur, de finaliser le jus avec eux si besoin est. Et pour que le parfumeur puisse vraiment s’exprimer, il ne lui fixe aucune limite budgétaire, c’est-à-dire aucune restriction dans le choix des matières premières. Pas un sou n’est en revanche investi dans la publicité et le marketing. Les points de vente sont choisis avec précision : une soixantaine aujourd’hui, pas plus, pour 18 parfums aux flacons tous identiquement sobres, que Malle ne souhaite surtout pas voir alignés au milieu de centaines d’autres références. Il veille aussi à ce que les clients n’aient en face d’eux que des personnes maîtrisant parfaitement le sujet. Un concept certes élitiste, mais quand on aime une œuvre, on ne peut décemment la laisser entre les mains de n’importe qui.
Quelques éditions de Frédéric Malle Le Parfum de Thérèse // Edmond Roudnitska Considéré par beaucoup comme l’un des inventeurs de la parfumerie moderne, Roudnitska crée au début des années 50 un parfum pour sa femme. Un accord fruité-fleuri tout en transparence, sur fond de vétiver et de cuir, jamais commercialisé car en avance de 40 ans sur son temps. En passant // Olivia Giacobetti Un soliflore lilas impressionniste, lumineux et nostalgique, à la fois fragile et tenace : un chef d’œuvre. Musc ravageur // Maurice Roucel Un aspect beignet un peu gras, un accord vanille-canelle à croquer et un côté animal et lascif : c’est le musc gourmand par excellence. Une rose // Édouard Fléchier Cette rose passe de la lumière à l’ombre, du bouton délicat à la fleur vénéneuse, de la nymphe à la vamp : une évolution prodigieuse, et l’une des plus belles roses du marché. Une fleur de cassie // Dominique Ropion Un fleuri charnel très diva, auquel la légèreté floconneuse du mimosa, confère un aspect très moderne. Un magnifique parfum de peau.
diffuseur Fleur Mécanique et flacons, Jacques Giaume // bougie DR
Il est le seul à faire figurer sur les flacons le nom des parfumeurs plutôt que celui de la marque. Depuis presque dix ans, l’éditeur de parfums Frédéric Malle redonne aux créateurs la place que leur refuse l’industrie. Sa collection compte aujourd’hui 18 parfums sans compromis.
Un Malle chez soi « On ne doit pas couvrir les odeurs de la vie mais les accompagner. » C’est selon ce principe que Frédéric Malle lance sa première ligne pour la maison (Diffuseur Fleur mécanique en vente uniquement dans les boutiques parisiennes). Une alternative raffinée aux parfums d’intérieur qui sont plus souvent des odeurs que de véritables compositions. Aux côtés de Dominique Ropion, déjà auteur pour Malle d’Une fleur de cassie (lire plus haut), il invite deux nouvelles signatures : Sophia Grojsman (Jaipur, Paris) et Carlos Benaïm (Flowerbomb, Prada). Neuf parfums et deux séries, Fleurs mécaniques et Esquisses et matières, déclinés en bougie, Fleur mécanique (procédé unique qui diffuse le parfum « comme une radio la musique ») et Rubber Incense, une plaque de gomme destinée aux petits volumes (placards, voitures…). www.editionsdeparfums.com En vente à Strasbourg à L’institut du Parc Guylène Pour, 16, avenue de la Paix / 03 88 24 03 33
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Chronique //
# 04 Au bon parfum
Parfum de crise ? Par Sylvia Dubost // Illustration Lætitia Gorsy
//// Le mois de décembre est toujours celui des bilans. Depuis quelques semaines, la question fuse sur tous les forums consacrés aux parfums : quelles sont vos plus belles découvertes de l’année ? On ne peut pas dire qu’on assiste à un déchaînement d’enthousiasme… depuis plusieurs années, devant la vacuité des jus que persiste à nous servir l’industrie, et plutôt que de perdre son temps à tester un énième flanker (déclinaison) d’ange ou démon et autres Insolence, tous plus insipides les uns que les autres, les perfumistas préfèrent se plonger dans les parfums du passé, bien plus excitants. En matière de parfumerie comme en matière de mode et de design, c’est la folie du vintage. Les versions originales de parfums depuis reformulés ou les jus aujourd’hui disparus s’arrachent à prix d’or sur eBay. Certains monuments, comme L’Origan et Chypre de Coty, la version originale de Diorissimo, sont désormais presque introuvables. S’en retourner vers les valeurs du passé, il paraît que c’est signe de crise. De crise de la parfumerie, en tout cas… Signe de snobisme sans doute aussi. Et je dois bien avouer qu’en cette année 2009, j’ai moi aussi cédé aux sirènes du vintage. Quelques gouttes de Mégara (Le Galion, 1979), d’une version des années 70 de Calèche (Hermès, créé en 1961), d’un cru non identifié de Diorella (Dior, créé en 1972) et d’un Sortilège (Le Galion, 1937) éventé dont il ne restait que les notes de fond sont venus s’ajouter à ma réserve. Mais au final, je ne fus que rarement exaltée. Emeraude (Coty, 1921), ancêtre tout en finesse de Shalimar, m’a cependant presque donné envie de porter des orientaux vanillés. Et Fleurs de rocaille (Caron, 1933), dont j’ai obtenu quelques millilitres au troc sur
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un forum, merveille florale poudrée et enveloppante sur fond sec de santal, m’a plongée dans le désespoir : que faire une fois mon petit flacon vidé ? Revenue à la fois de la recherche éperdue de nouveauté et de la course à la rareté vintage, et à force de tourner en rond dans les parfumeries, j’ai fini par remettre mon nez dans les parfums que je croyais connaître par cœur, et enfin pris le temps de sentir ceux que, faute de préjugés, j’avais laissés de côté. Bilan 2009 ? Mes plus belles découvertes ont plusieurs décennies de retard. On dirait bien que je m’en retourne, moi aussi vers les valeurs du passé… Best of 2009 White Linen, Estée Lauder (Sophia Grojsman), 1978 Fleuri aldéhydé à la fois propre et rassurant, puissant et délicat : un chef d’œuvre du genre. Pois de senteur, Caron (Ernest Daltroff), 1927 D’abord piquant, puis poudré, puis crémeux, il évoque la voilette rétro et le fond d’un jardin anglais : c’est le printemps 1920 en bouteille. Cèdre, Serge Lutens (Christopher Sheldrake), 2005 Tubéreuse miellée et boisée, Cèdre est la preuve qu’il ne faut jamais se fier aux étiquettes. Magnolia, Santa Maria Novella Une pointe de verdeur empêche cette fleur délicate de sombrer dans la mièvrerie, et lui confère une insouciance communicative. Velvet Gardenia, Tom Ford, 2005 Ce gardénia sombre et envoûtant fleure la décadence et la moiteur du bayou. De la part du roi du marketing texan, on ne s’attendait pas à pareille splendeur.
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SUR LA TOILE
party
Par Caroline Lévy
Car nos blogueuses ont du talent, Zut ! a encore déniché deux blogs aux inspirations diverses et à l’avenir prometteur. Orange Mécanique & Lady Pénélope, un blog d’humeur et d’humour composé par deux filles et Les bulles de Miluccia pour des idées déco décalées.
Orange Mécanique & Lady Pénélope
Blogging à quatre mains ! Qui ?
Les Bulles de Miluccia Une déco qui pétille
Qui ?
Céline, alias Miluccia 39 ans, Responsable Financier et maman ! Passionnée par la déco et tout ce qui s’y rapporte, Miluccia déniche des nouveautés design, pointues et originales qu’elle livre et commente sur son blog. Très inspirée par l’enfance et le vintage, on y découvre aussi des idées déco pour tout-petits !
Blogging style
Les Bulles de Miluccia est d’abord un clin d’oeil à ses origines corses (Miluccia veut dire « petite pomme »). Ce blog déco a vu le jour en avril 2008 et reçoit environ 200 visiteurs quotidiennement. Avec en moyenne un nouveau billet par semaine, Miluccia nous livre ses coups de cœur au gré de son humeur et de son temps de « super maman déco » (le titre d’une future émission pour M6 ?) « Mes idées, je les trouve en cherchant à gauche et à droite ! Je déniche des pièces sur internet beaucoup, mais aussi lors de mes voyages que je prépare toujours avec attention » explique Miluccia, fan inconditionnelle de mobilier scandinave « Pour moi, ceux sont les prêtres du design ! J’aime aussi tout ce qui touche à l’enfance : de l’objet déco en passant par les jeux totalement vintage et revisités. »
Le must-have à offrir pour Noël ?
« Le calendrier intemporel dessiné par Enzo Mari. On change de date et d’année, mais le calendrier est toujours là et traverse les époques! »
ZUT ! likes this
Le Grenier de Miluccia, petite mine d’or où elle vend en ligne vêtements pour enfants, objets déco et autres trouvailles à prix tout petits ! www.miluccia.canalblog.com
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Toutes les deux dans la mode et le web, Orange Mécanique, 29 ans, plutôt spécialisée dans les médias, la musique, et les fashion icônes ; et Lady Pénélope, 37 ans, une maman à l’affût de l’actualité et des tendances. Des passions communes les rassemblent comme en témoignent leurs pseudos respectifs, celles du cinéma et des séries TV, qu’elles décryptent d’un œil avisé.
Blogging style
Ouvert en mai 2009, ce tout jeune blog a déjà tout d’un incontournable dans l’univers de la blogosphère. Sélectionné à deux reprises en novembre dernier sur le site Paperblog, dans la catégorie cinéma (morceaux choisis des meilleurs blogs), Orange Mécanique & Lady Pénélope comptabilise en moyenne 200 visites par jour et ce n’est que le début ! Les deux consœurs de la toile postent à tour de rôle un billet chaque jour en variant les thèmes abordés. « Nous faisons avant tout un blog d’humeur, dans lequel on parle de ce qui nous intéresse : des trucs de filles, mais pas seulement ! On va parler mode et beauté autant que d’une actu, d’une sortie ciné ou d’un personnage charismatique » nous confie Orange Mécanique. « Nos billets sont souvent influencés par nos vies privées et donc apportent deux visions différentes sur notre blog. Je vais peut-être plus facilement mettre en scène mon mec, lorsque Lady Pénélope évoquera ses « mini-elles » avec tendresse.
Le must-have à offrir pour Noël ?
« Il semble que l’un des it-cadeaux de ces fêtes soit la platine qui convertit nos bons vieux vinyls en MP3, histoire de récupérer le son dans sa version d’origine. Enfin ! »
ZUT ! likes this
La qualité de communication du blog et la visibilité de chaque billet, car on les retrouve quasi instantanément sur d’autres sites de réseaux, comme Facebook ou Modepass. Un blog de filles bien ficelé ! www.orangemecaniqueetladypenelope.blogspot.com
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Déco
En s’installant dans une maison des années 30, la plasticienne, Catherine Lubrano, a réussi à accueillir son lieu de travail et son espace de vie, sans frontières… Magique !
ENCHANTÉE Par Myriam Commot-Delon // Photos Alexis Delon / Preview
Un fauteuil chiné et un coussin seventies, un sac brodé (Des choses de L’Inde ; dans le même esprit, citons les belles créations Lannathai), une applique en rotin, un lampadaire en bois laqué (Habitat), des peaux de moutons moelleuses (Ikea) et un amoncellement de coussins appellent à la lecture, au coin du feu qui crépite dans le poêle danois (Lotus) en pierre ollaire.
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« Scintillements, compositions exquises et mises en scènes décalées évoquent un joyeux bazar nordique teinté d’exotisme. »
L’espace et la lumière de cette maison, nichée au cœur d’une petite rue calme dans la banlieue de Strasbourg ne pouvaient que séduire l’œil aiguisé de Catherine et se transformer sous ses doigts de fée en cocon idéal pour abriter la multitude d’objets et de collections qui peuplent et nourrissent son imaginaire créatif. Passé le sas d’entrée, qui dessert l’accès aux étages, nous découvrons deux pièces en enfilade, contiguës à une petite véranda colorée et verdoyante. La cuisine enveloppée d’une peinture verte est dotée d’un îlot central au bleu doux... Un ton résolument fifties flotte ici. Enfouis dans un canapé moelleux, notre regard s’attarde sur ce diptyque coloré et singulier qui juxtapose avec audace l’ambiance verte de la cuisine et l’aplat de couleur moutarde qui court sur le mur du salon. Un nuancier original ponctué d’éclats piquants et colorés vient le compléter : des blancs, du bleu clair, un peu de gris ardoise, de l’absinthe laquée, des roses fanés et des touches de fushia, rouge, bleu, sont disséminées avec légèreté et fantaisie. C’est bien la maison d’une plasticienne. D’une artiste à l’univers empreint de poésie, à la féminité affirmée mêlant l’étrange au quotidien et transformant tout ce qu’elle touche en une sorte de cabinet de curiosité. Les mises en scènes délicates des petits objets glanés au fil des années y rencontrent toute la démesure de ses œuvres longuement et finement cousues… Comme par enchantement.
Ci-dessus à gauche Au-dessus de la console, sur fond de guirlande multicolore (Tsé-tsé), un cortège singulier et féerique : une bougie poupée aux joues roses et au vêtement neigeux (Antoine et Lili) précède une figurine russe en bois laqué, un mouton potelé et un lama purévien. Ci-dessus à droite Au premier plan, un mobile fabriqué avec des branchages ornés de mille et une pampilles et de divers gris-gris flotte au-dessus d’une coupe de bambou (Eno à la galerie Fou du Roi). En arrière plan, un miroir et une console en bois doré cohabitent avec l’esprit néo-folk d’un fauteuil chiné, au bois décapé, réchauffé d’une peau de mouton (Ikea) et d’un petit coussin chinois (Petit Pan) et posés sur le parquet blond, des Dragibus, deux poufs comme des bonnets en tricot crocheté (Casalis à la galerie Fou du Roi).
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Ci-dessus Vue de l’atelier situé au premier étage de la maison : cette pièce, la plus lumineuse, est enveloppée d’une douceur quasi cotonneuse. Les murs ont été détapissés et de fins glacis ont été appliqués pour adoucir le plâtre mis à nu ; la lumière crue est tamisée par des rideaux réalisés dans des draps vintage raccommodés avec finesse par Catherine avec des « accidents » de dentelles et broderies. Le sol est jonché du travail en cours, au mur deux fils accueillent les juxtapositions et recherches qui seront exposées prochainement (voir encadré ci-contre). Le coin « ingrédients » de l’atelier regroupe dans un charmant bric-à-brac, très organisé, les strates de tissus, les centaines de boutons, et petits objets dont elle nourrit ses créations. À droite La chambre est rose de plaisir, presque monacale ; une cantonnière ethnique, chinée aux puces et le lit couvert d’une courtepointe rouge viennent bousculer l’ambiance poétique qui s’en dégage mais la pièce maîtresse reste le fauteuil en velours avec son visage endormi auréolé d’une branche de cerisier lumineuse (Tsé-tsé chez Habitat).
Prochaine exposition à l’occasion de la sortie du nouveau disque de Pierre Clavreux, véritable objet de curiosité musicale et plastique dont la pochette a été réalisée par Catherine Lubrano en collaboration avec Denis Ritter pour le graphisme et Alexis Delon pour la photographie. « Ceci est ma langue », du 29 janvier au 28 février à la galerie Le Passage // 120, Grand’Rue (jeudi et vendredi de 15h à 19h / samedi de 11h à 19h) Catherine y exposera tous ses travaux originaux d’illustration et de photocouture, images et visions sonores réalisées pour la pochette et le livret-accordéon de l’album. Catherine lubrano, La chaise au bois dormant, 2003
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Vernissage le vendredi 29 janvier de 16h à 20h30 performance musicale à 19h - www.lubranocatherine.com
« Étrange, surdimensionnée, une poupée bilboquet flotte dans l’ambiance rosée qui nimbe les murs de l’atelier. » Catherine Lubrano, Anniversaire, 2006
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DÉCO
La déco, don de soi Par Herminie Henry // Portraits Alexis Delon / Preview // Photos vitrines Naohiro Ninomiya
Au sein de MG Déco, Marie et Michel ne répondent pas seulement à la demande grandissante de la clientèle, ils vivent la décoration comme une offrande. Chacune de leurs réalisations nous renseigne sur leur humanité profonde. Rencontre au Café de l’Opéra.
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Le rendez-vous est pris au café de l’Opéra, avec Marie Guenot et Michel Herrgott. À 18 heures, nous entrons. Malgré un emploi du temps de ministre en cette période de l’année, ils sont déjà là ! Lui, on le reconnaît à son visage doux et elle, à l’allure de femme stylée, aux cheveux peroxydés et lunettes plus que branchées : des Ray-Ban de vue, couleur crème qui évincent nettement les Pilotes ou New Wayfarer. Il est l’heure de l’apéro et après quelques silences et deux gorgées de vin, les sourires se dessinent sur le visage de tout le monde. Nous sommes face à deux personnes décontractées, heureuses d’être là et de parler de leur travail.
Hermès // Hermès confie son univers à Marie depuis les débuts. Clients, amateurs et curieux attendent avec impatience de découvrir « Noël chez Hermès » selon Marie.
photos Naohiro Ninomiya
Une imagination féconde Nous passons en revue leurs activités et leurs références au sein de leur société MG Déco : les vitrines et façades de Naegel, Yvonne, Hermès, des DNA, du Buerehiesel, c’est eux... L’organisation d’événementiels pour Adidas, la Croisière Lounge, le Port Autonome, les cinq ans d’Orange à l’Ile de la Réunion, ou plus récemment l’ouverture de la boutique G-Star, toujours eux ! Elle est moins connue, moins située dans l’éphémère, mais leur activité en architecture d’intérieur n’est pas des moindres. L’aménagement du restaurant La Casserole, rue des Juifs, mériterait d’être plus médiatisé. Leur dernière réalisation est la nouvelle boutique Algorithme. La conception et réalisation de stands (Eurobière, Cafés Reck, Effervescence), la création d’objets, le décor de
plateaux TV (ARTE) et le stylisme photo sont révélatrices de leurs compétences multiples. Leur imagination est féconde, et les mariages complètent un champ d’exploration créative dans lequel ils prennent beaucoup de plaisir à évoluer. Les gens avant le reste ! Peu importe le budget, ils s’adaptent, insufflant leur style avec beaucoup d’enthousiasme. Quand Michel rencontre Marie... La créatrice, diplômée de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, c’est elle. Lui, c’est le touche-àtout, « Michel aux mains d’argents », l’autodidacte. À eux deux, ils forment une équipe de choc, capable de relever tous les défis depuis 13 ans. Ils font partie des personnes qui
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aiment ce qu’ils font, et peuvent parfois refuser un projet. Après un contact, Marie a souvent une vision immédiate du projet à réaliser. Mais quand rarement, ça n’a pas été le cas, elle a préféré ne pas poursuivre. Ces deux sensibilités différentes cohabitent harmonieusement… L’équilibre dans un duo de créateurs tient souvent à des petits riens et à de grandes aspirations. Pour Marie, la lumière est primordiale dans un lieu et pour elle qui aime le mouvement, elle devient source de vitalité ! Michel, lui, se réjouit d’un résultat où la simplicité a la part belle. Ce qui n’est guère étrange finalement lorsque l’on connaît les étapes d’élaboration d’un projet et ses nombreux casse-têtes ! L’investissement qu’ils placent dans chacun de leurs projets ne les empêche pas de poursuivre un travail personnel en filigrane : une collection excentrique et délirante de nains de jardins customisés avec fantaisie par Marie. Michel, passionné de voitures de collections, effectue un travail pictural flirtant avec l’hyperréalisme. Et pour ajouter une facette de plus à leurs nombreuses activités, l’organisation du Noël des orphelins du foyer du Neuhof, s’appuyant sur un vaste carnet d’adresses constitué des nombreux commerçants qui leur font confiance depuis plusieurs années. Quand humanité rime avec générosité… MG Déco // 152, route de Bischwiller à Schiltigheim 03 88 30 08 11 – www.mgdeco.com
Yvonne // Depuis de nombreuses années, les nounours de Marie passent Noël chez Yvonne. Aujourd’hui encore, Jean-Louis de Valmigère les accueille sur sa façade.
Cafés Reck // Création des stands du célèbre torréfacteur.
Les bonnes adresses de MG Déco à Strasbourg Librairies : La Bouquinette 28, rue des Juifs Soif De Lire 11, rue Finkmatt Décoration : Habitat 22-24, place Kléber Emmaüs 5, chemin Holtzmatt
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Pour la torche aux marrons : Naegel 9, rue des Orfèvres Restaurants : Chut 4, rue du Bain aux plantes Le Rio’s 17, rue des Veaux Le Cornichon masqué 17, place du Marché Gayot
Quand Algo’ change de rythme Par Sylvie Haaser // Photos Naohiro Ninomiya
Algorithme La Loggia a déménagé rue Gutenberg. Patricia et Bernard d’Algo’ ont laissé carte blanche à Marie et Michel de MG Déco pour l’aménagement intérieur du nouvel espace.
//// Jusqu’il y a quelques jours, la rue de l’épine abritait, délicatement cachée dans une cour intérieure, la petite boutique de Patricia et Bernard. Un nid dédié à la mode, un espace confidentiel et chaleureux que se partagent jalousement vêtements, chaussures et accessoires. Algorithme La Loggia est, depuis de nombreuses années, connu des amateurs de mode les plus pointus. Paul Smith ou Patrizia Pepe y ont pris leurs quartiers d’été et d’hiver, et leurs habitudes, depuis longtemps. Aujourd’hui, Algo’ a déménagé et a investi un écrin à la mesure de ses collections. Naturellement, Marie et Michel ont été sollicités pour réaliser un nouvel univers où se côtoient alcôves et tentures rouges, propices à une mise en scène de la mode selon Patricia et Bernard. Jusqu’ici, les collaborations ont été ponctuelles, pour un événement ou un dépannage déco. Quand est venue l’heure de voir les choses en grand, la boutique ayant plus que doublé sa surface, « Marie est venue rue de l’épine, puis rue Gutenberg. Nous n’avons pas eu besoin de beaucoup nous parler, elle a tout de suite compris. Nous lui avons donné carte blanche. » Comme Patricia et Bernard, Marie et Michel fonctionnent au feeling. Peu de directives ont été nécessaires, les deux parties se sont instinctivement fait confiance, pour un résultat inédit.
Chez Algo’, on vous écoute et on vous entend, pour un achat particulier ou une envie plus diffuse. Sur le même principe, Marie a imaginé un lieu différent, où les couples d’oiseaux rares qui illustrent les logos d’Algorithme se retrouvent ci et là, entre des meubles aux tons chauds, des collages de pages de magazines, des tabourets en rondins, des portants mobiles en métal brut et un canapé « vachement » beau… Les collections Dsquared², Paul Smith, Christian Lacroix, Bikkembergs, Gossuin, Richmond, Patrizia Pepe, U-NI-TY, I’m Isola Marras, Parajumpers, J Brand ou d’autres ont chacune leur espace dédié. Le new Algo’, où Patricia et Bernard nous réservent de belles surprises dès le printemps prochain, à travers une sélection de nouvelles marques, est ainsi signé MG Déco. Comme une rencontre qui va de soi… Algorithme La Loggia // 6, rue Gutenberg - 03 88 23 61 61
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coiffure
Serge Comtesse
la noblesse à l’œuvre Par Nicolas Léger // photos Nathalie Savey
Serge Comtesse est déroutant. À la tête de dizaines de salons affichant son nom en devanture, d’une école de coiffure réputée, ce « quadra dynamique » n’a tenu des ciseaux qu’une quinzaine de jours dans toute sa vie : « pour prouver que je pouvais le faire ». Rencontre avec un homme d’affaireS et de cœur. Un parcours en trois lettres : C.C.C Jalonné de rencontres et de hasards, le parcours de Serge Comtesse est insolite. Si Serge Comtesse dirige aujourd’hui l’un des plus grands groupes de coiffure de l’Est, c’est en grande partie à sa femme Christine qu’il le doit. La coiffeuse, c’est elle. Lui, il a fait des études de marketing et a longtemps travaillé pour une grande marque alimentaire. Il aide Christine a monté son propre salon, C.C.C (Christine Comtesse Coiffure) à Ittenheim : « Résultat : elle gagnait plus d’argent que moi ! » souligne Serge avec malice. Rien n’annonçait alors sa réussite dans le monde de la coiffure. Bien au contraire, les débuts ont été plus que difficiles. Mais l’homme a su tirer des leçons de ses échecs. Un exemple ? Dans les années 90, il découvre Video Look, un logiciel de visagisme venu des ÉtatsUnis, permettant de prévisualiser une coupe de cheveux sur un écran. « L’appareil faisait deux mètres sur un mètre, et personne n’avait ça en France. La cliente pouvait voir le résultat avant que le coiffeur ne fasse quoi que ce soit… C’était le carton assuré !» En un an, il ne vend pas un seul de ses appareils, mais lorsqu’il loue son engin miracle pour des durées déterminées, c’est à chaque fois un succès. Serge décide alors d’ouvrir un salon à son nom, disposant du Video Look à Strasbourg : l’aventure Comtesse commence. L’homme d’affaires ouvre salon après salon autour de Strasbourg. Sa franchise se développe, répondant à un principe nouveau : « Avant, il n’y avait que des salons avec des patrons coiffeurs. Mes salons sont des salons avec un vrai concept, dans lesquels on accueille et on conseille la clientèle. » Il est à l’affût permanent : « Un matin, j’entends à la radio qu’une grande chaîne de restauration rapide ouvre un établissement toutes les 6 minutes dans le monde, je suis fasciné ! » Là encore, de son observation, il tire de précieux enseignements. Self’ Coiff, son autre franchise voit le jour. Les clients se sèchent les cheveux eux-mêmes et la rapidité du service est assurée à des tarifs défiant toute concurrence. Un fast-food de la coiffure, il fallait y penser, et surtout oser !
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Le pari est réussi et le succès au rendez-vous. Mais Serge Comtesse continue d’avoir des projets ambitieux : prochainement, il entend répondre au désir de la clientèle asiatique, friande de colorations à l’occidental. Le Cambodge, le Vietnam vont être les premiers lieux de cette « révolution culturelle ». Et pourquoi pas, à moyen terme, la Chine ? « On y pense », sourit Serge. Le nom de ces futurs salons ne sera autre que… C.C.C (Color Club Center) : « La boucle est bouclée ! » conclue-t-il, après nous avoir situé son parcours. Parmi les centaines de salon de sa franchise, il n’a pourtant qu’un seul et unique salon Prestige, au standing plus luxueux, au pied d’un grand hôtel du centre-ville. Cela valait bien une explication : « C’est bien simple, c’est celui de mon épouse. Et je n’en ai qu’une ! »
Une montre à chaque poignet… L’Asie est une région du monde qui lui tient particulièrement à cœur. Une preuve ? Il a deux montres, une indiquant l’heure locale, l’autre, l’heure de Bangkok. Si l’homme est visionnaire, il n’en oublie pas pour autant de regarder autour de lui. Lors de ses voyages en Asie pour les affaires, il s’inquiète du sort des petits chiffonniers de Phnom Penh. Il soutient activement Pour Un Sourire d’Enfant aidant les familles des décharges à s’en sortir. « Je gère moi-même les comptes, chaque euro récolté passe par mes mains. Et les enfants s’en sortent ! Dernièrement, une jeune fille est devenue avocate ! » précise-t-il avec fierté. Une école Comtesse sera bientôt créée sur place. On sent la force de cet amour du concret, du résultat palpable, chez cet homme d’action. Le quartier de l’Esplanade où il a ouvert son école de coiffure est l’objet de cette attention singulière. Les centaines d’élèves de son école ont redonné vie à la galerie marchande de « l’Espla » auparavant délabrée. Dès qu’un petit commerce s’y implante, Serge lui apporte
tout le soutien possible. Il a même fait installer un petit jardinet avec des plantes aromatiques pour les habitants des grands immeubles voisins. Et comme pour ses salons, c’est un succès : « Je peux vous dire que du matin au soir, ça coupe du thym ou de la ciboulette ! » Comme il est le président de l’AS Vauban, les fanions de la célèbre équipe de foot constellent les murs de son bureau. À la tête des Pierrots depuis bientôt trois ans, le club ne compte pas moins de 350 licenciés dont 200 jeunes. « Eux ? Ce sont les meilleurs ! », souligne, vindicatif, ce passionné du ballon rond. L’humanité et la passion de Serge font de lui un homme apprécié. Il suffit d’ailleurs de voir le regard bienveillant des jeunes élèves sur leur directeur de son école et leur ardeur à la tâche pour en avoir la preuve.
Coiffure Serge Comtesse Prestige 7b, rue Thomann - 03 88 32 66 56 Coiffure Serge Comtesse 22, rue Schwendi (angle rue Oberlin) - 03 88 35 66 19 Serge Comtesse 11, rue de Boston - 03 90 41 18 18 63, rue Lazaret - 03 88 34 04 39 www.sergecomtesse.fr
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#04 DÉTOURS
GASTRONOMIE // LIEUX // SORTIES // com’...
COMMUNICATION
LE POOL & BULTHAUP// SYNERGIE Par Magali Fichter // Photos produits Catherine Remmy
Depuis sa création en 2005, le Pool collabore avec Bulthaup Strasbourg, concepteur de cuisines haut de gamme. « La rencontre s’est faite par l’intermédiaire de Stéphane Spach, le photographe avec qui nous travaillons. Mais je ne peux plus dire qui a fait quoi et comment. L’idée, c’est vraiment celle d’un groupe », raconte Stéphane Hamann. Récit d’une synergie féconde.
Conjugaison de talents
Simplicité, amour du matériau, souci du détail
Entre Bulthaup – La Cuisine – et le Pool, on sent une connivence, une alchimie, une vraie cohérence. La « ligne » Bulthaup, l’amour du détail et du travail bien fait, le luxe simple et non ostentatoire, correspond à la vision des choses de Stéphane Hamann. « Ils sont en phase avec les produits, et moi, je suis un amoureux du matériau. J’aime la simplicité, et Bulthaup est l’anti bling-bling ». On remarque une profonde admiration du D.A. pour la marque et ses représentants : « Je travaille, pour Bulthaup Strasbourg, avec Philippe Bucher et Aline Bachmann, et j’ai une grande estime pour eux. Je n’oserai jamais dire que mon travail consiste à tirer la marque vers le haut ; au contraire, c’est moi qui doit me mettre à son niveau... » Son travail, c’est tout une série de petits détails et de gros projets. De la signalétique aux cartes de voeux, des vitrines aux catalogues. De la création au service de la création, en somme ; une conjugaison de talents, au point de ne plus très bien savoir qui a participé à quoi – l’essentiel, c’est le résultat. « La démarche, c’est qu’on travaille ensemble, insiste Stéphane. Et plus on est de cerveaux, plus on y arrive. »
Un des dénominateurs communs, c’est la simplicité. Le Pool a réalisé l’enseigne du showroom strasbourgeois : huit petites lettres blanches qui se détachent sur le fond gris-bleu, une sobriété qui témoigne d’un raffinement « no logo ». Idem pour le catalogue national, réalisé à la demande de Roland Szele, directeur de Bulthaup France. Les superbes photos de Stéphane Spach qui le composent, sont cachées sous des volets – à première vue, on ne voit que des pages blanches, avec des citations soigneusement choisies, qui invitent à la pause, à la réflexion. La couverture est en linoléum noir, mat, uni ; un matériau utilisé dans la conception des cuisines Bulthaup. « On voulait mettre à l’honneur « le » matériau Bulthaup. Le matériau brut. Authentique. J’aime faire du détournement d’objets, de matières, comme ça, pour montrer que les choses sont belles si on les met dans un contexte particulier. » Par exemple, en guise de carte de voeux pour les clients Bulthaup, le Pool a réalisé un calendrier... En carton. Un carton gris, tout bête, un « super rien », dixit Stéphane. Format A5, deux couleurs, un oeillet central. À nouveau, des citations choisies, des réflexions
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Le Pool Le Pool est avant tout un lieu : le 12, rue des Poules, un lieu de passage, un lieu de brassage. Le Pool est aussi un réseau, une enseigne, où se croisent des entités indépendantes, D.A. (directeurs artistiques), photographes, graphistes... Stéphane Hamann en fait partie. Ce jeune « D.A. » touche-à-tout a derrière lui un parcours atypique (« je ne suis diplômé en rien », précise-t-il avec malice). Il est à l’origine de la création du Pool, en 2005, avec notamment Nicolas Danquin et Régis Pirastru. Depuis, c’est derrière cette enseigne qu’il fait son chemin.
Photos DR
sur la cuisine, mais aussi sur l’architecture, en blanc sur le fond gris. L’objet est sobre. Et très beau. Petite anecdote significative : « Lorsqu’on a envoyé les cartes de voeux-calendriers, on a joint, dans l’enveloppe, une pochette avec douze clous de tapissiers. L’idée que les gens allaient les accrocher au mur avec des punaises rouges ou jaunes, ça nous était insupportable. » Si Bulthaup a le souci extrême du détail, de la finition... le Pool aussi. Une idée à la seconde Pour travailler avec Bulthaup, il faut être imaginatif... Et savoir créer dans l’urgence. Lorsque le showroom est débarrassé de sa cuisine d’exposition, en attendant la nouvelle, il faut remplir l’espace, et parfois dans des délais très brefs. Le Pool déploie alors des trésors d’inventivité et d’ingéniosité. « Nous n’avons pas forcément envie d’en rajouter une couche sur la cuisine. L’idée, dans ces moments-là, c’est d’offrir aux gens quelque chose de gratuit, de poétique, une rêverie ». À l’une de ces occasions, le Pool avait réalisé les Cocons : de grosses sphères de fil de fer habillées de tissu, renfermant des guirlandes électriques bleues, pendues au plafond. Réalisation maison, effet féerique offert aux
passants jetant un œil dans la vitrine. Une autre fois, pour l’arrivée de la cuisine B2, c’était la vitrine qu’il fallait occulter. Stéphane a alors eu l’idée d’utiliser le lettrage adhésif pour la recouvrir de mots-clés rappelant la philosophie du produit, des mots massifs, blancs, de différentes tailles. Au milieu, à hauteur d’yeux, le mot « BIENTÔT » ; il a été arraché quand la nouvelle cuisine est arrivée, créant ainsi une trace permettant de constater sa présence. La dernière création en date, ce sont des photos de Stéphane Spach sur un fond backlight (une technique qui permet à l’image d’être rétroéclairée), simplement accrochées dans l’espace. Des idées simples, et toujours un résultat spectaculaire. Le dernier projet du Pool, à finaliser : créer une maquette taille réelle d’une cuisine Bulthaup complète, entièrement en carton. Des plans de travail au robinet. Stéphane en a les yeux qui brillent... Le Pool 12, rue des Poules lepool@wanadoo.fr Bulthaup – La Cuisine 6A, Quai Kellermann 03 88 37 59 72
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GOURMANDISES
Kitchen
Biblio
par Catherine Schickel // Photos Catherine Remmy
Le Père Noël a les crocs… Il vous suggère trois livres de cuisine comme cadeaux : gastro, bobo, pUDLO !
Antoine Westermann // Cuisine-moi des étoiles Le Cherche-midi éditeur, 29 €
Johanna Kaufmann // Je suis pas une courge Flammarion, 16,50 €
Les passionnés de grande cuisine apprécieront ce livre d’Antoine Westermann, l’ex-chef du Buerehiesel et le patron du Restaurant Drouant à Paris. Tout à la fois livre de confidences d’un homme de goût et livre de recettes, Cuisine-moi des étoiles s’adresse aux aficionados des grandes tables mais aussi aux petits marmitons qui ont envie d’expérimenter à leurs fourneaux du dimanche la cuisine façon Westermann. Avec une vingtaine de recettes, accompagnées de photos alléchantes bien sûr, le chef dévoile les secrets de quelques spécialités qui ont fait la renommée du Buerehiesel, comme la poularde en baeckeofe ou la soupe d’huîtres aux poireaux et aux pommes de terre, mais aussi des plats simples de son enfance : le petit pâté chaud de papa, la cocotte de légumes de saison de sa maman. Quant à la centaine de pages d’entretiens, elles retracent le parcours singulier d’un cuisinier exceptionnel de la génération des Robuchon, Ducasse ou Georges Blanc. De nombreuses anecdotes sur ses confrères, sur sa vision de la cuisine d’hier et de demain, sur la saga des « étoilés » intéresseront les gens du métier. D’autres lecteurs y picoreront des réflexions pertinentes sur la fameuse cuisine française qui fait notre réputation par-delà les frontières.
Autodidacte de la casserole, Johanna Kaufmann signe un livre de recettes amusant pour tous ceux qui aiment dire à leurs invités « C’est moi qui l’ai fait ! » Car les cordons bleus ne s’abaissent pas à le préciser… Par contre, celles et ceux qui ne sont pas des as des fourneaux, mais qui ont envie de bien faire, se retrouveront dans ce petit album coloré et ludique. Une centaine de recettes que l’auteur n’hésite pas à qualifier de « tambouilles » et qui ont pour mission de se « régaler sans se ruiner ». Après le blog (jesuispasunecourge.com), voici donc le livre… Avec toujours cette façon de sublimer les ingrédients basiques de la cuisine en y ajoutant un petit « plus » bluffant. Exemple : les carottes cuites au cumin et aux fruits secs, la compot’express aux poires, gingembre et citron vert. Truffé de petites astuces du style « si la pâte est trop sèche, rajoutez un jaune d’œuf, si elle colle, rajoutez de la farine », c’est un peu comme si une bonne copine vous « filait » ses recettes. Pour parfaire le tout, chacune d’elles est précédée d’une petite attention amusante écrite « façon Bridget Jones ». Ses thèmes favoris ? L’amour, l’urgence, la convivialité…
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Gilles Pudlowski – Maurice Rougemont // Les grandes gueules et leurs recettes. Glénat, 45 € Le critique gastronomique Gilles Pudlowski et le photographe Maurice Rougemont tirent le portrait de 40 chefs à l’humeur joyeuse et tatillonne. « Ils sont les tontons flingueurs de la cuisine, les derniers aubergistes fortes têtes à résister aux clients, aux bonnes mœurs, au gastronomiquement correct. Ils sont – et ils le savent – une espèce en voie de disparition. Les seuls à pouvoir dire encore « Prenez ça et pas autre chose », note son auteur. En Alsace, on retrouve Roland Barthel du Bon Pichet à Sélestat ou Marc Wucher de la Stub du Parc à Obernai. Mais l’itinéraire ne s’arrête pas à la ligne bleue des Vosges, on parcourt avec délectation toute la France : de La Maison de Marc Veyrat que Pudlowski surnomme le « Harry Potter » de la cuisine, à l’Auberge bretonne de Jacques Thorel en passant par Paul Bocuse dans la région lyonnaise. Chacun d’entre eux vous offre à la fin du livre une de leurs recettes emblématiques. C’est aussi un très beau livre de photographies, signées Maurice Rougemont, grand portraitiste littéraire qui nous offre là de belles gueules du monde de la cuisine.
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GOURMANDISES
Par Magali Fichter // Photos Christophe Urbain (portraits) // Catherine Remmy (natures mortes)
Œnosphère Benoît Hecker a ouvert la boutique Œnosphère après un parcours sinueux qui, en 2007, l’a conduit à revenir à Strasbourg. Caviste alternatif, spécialisé dans les vins « naturels », il aime faire découvrir des cépages rares, mettre en avant des vignerons atypiques, et partager « autrement » son savoir œnologique.
Croix renferme des vignes anciennes, qui produisent des vins robustes. D’une couleur sombre, opaque, presque violacée, ce cru, qui se goûte très jeune, associe arômes de violette et notes poivrées. « C’est un de mes coups de coeur », insiste Benoît. Il s’agira de le goûter avec, par exemple, une souris d’agneau avec jus de romarin, ou bien un médaillon de biche sauce au porto – du soleil, en somme.
Champagne Ivoire & Ebène 2003 Aubry, 32 € La maison Aubry, établie à Jouy-lès-Reims, est une affaire de famille qui dure depuis plus de deux siècles. Elle a associé, pour ce champagne, un cépage blanc (le noble chardonnay), et un cépage noir, plus rustique (le pinot meunier) – d’où le joli nom de la cuvée, Ivoire & Ebène. Ils ont été vinifiés séparément, en fût de chêne ancien. Millésimé « canicule », ce champagne, à la bulle très fine, est ample et vineux. On dénichera, en bouche, des notes beurrées, briochées, toastées.
Lacrima d’Oro 2003 Château Kefraya (Liban), 25 € Dans la vallée de la Bekaa, au Liban, le Château Kefraya produit ce vin blanc liquoreux à partir de cépages Clairette, sous la double influence de l’altitude et du soleil. D’une grande finesse, ce vin doux naturel renferme des arômes d’abricot sec, de fleur jaune, d’épices douces. Il est « suave, délicat, pas trop musqué. Plus subtil qu’exubérant », dixit Benoît. De l’or en bouteille, qu’on savourera avec un fois gras accompagné d’un chutney de figues, ou même avec des pâtisseries orientales.
Crozes Hermitage Les Croix 2008 Reynaud, 16,50 € La maison Reynaud, partisane de la culture biodynamique, se situe dans le nord de la Vallée du Rhône. Le domaine des
Œnosphère 3, quai Finkwiller - 03 88 36 10 67 – www.oenosphere.com
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Deux boutiques. Six bouteilles. Six suggestions d’Œnosphère et de l’Art du Vin pour trinquer à une fin d’année délicieuse.
L’art du vin Claude Mendler a repris l’Art du Vin il y a deux ans, mais c’est Thierry Hoffer qui nous accueille dans la boutique strasbourgeoise. Récemment, celle-ci a été agrandie et comporte à présent un espace de dégustation : une nouvelle possibilité d’échange et de convivialité autour du vin. Champagne Pascal Doquet. Premier Cru Blanc de Blancs, 26,80 € Pascal Doquet est un petit producteur de Vertus, qui élabore des champagnes de terroir, pleins de caractère. Les bulles du premier cru Blanc de Blancs sont fines et élégantes, « féminines, aériennes », selon les termes de Thierry Hoffer. Les palais acérés y décèleront des arômes briochés. Ce champagne est multiusage ! Il peut se déguster à l’apéritif, et, si la bouteille n’est pas finie, il accompagnera à merveille la suite : un fois gras d’oie, par exemple, ou une salade de noix de Saint-Jacques... Ladoix 2007 Domaine Chicotot, 22,30 € Le domaine familial Chicotot, en Bourgogne, pratique une vinification traditionnelle, « à l’ancienne », qui a pour résultat
des crus amples, fruités, à l’opposé des produits aseptisés que l’on trouve parfois sur le marché. Le Ladoix, avec sa belle couleur rubis, balance entre nuances de fruits rouges et tonalités plus épicées. « Assez bien charpenté, il emplit le palais d’un beau volume, qui se prolonge en fin de bouche », précise Thierry. Très digeste, il sera particulièrement apprécié avec poulardes, dindes et autres volailles ou, et c’est une suggestion de maître, un tournedos Rossini. Monkey Shoulder Blended Malt Whisky, 37,40 € Ce whisky est en fait un assemblage de trois singles malts, avec une forte proportion de Balvenie. « Au nez, des arômes de malt torréfié et de foin annoncent un whisky assez doux et rond », explique Thierry, avant de préciser, pour convaincre les gourmands, qu’on percevra également des notes épicées, douces et chocolatées. Pourquoi ne pas l’essayer à l’apéritif, en début de soirée, ou simplement pour accompagner un moelleux au chocolat ? L’Art du Vin 16, rue d’Austerlitz - 03 88 35 12 28 – www.art-du-vin.eu
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ARTS & GASTRONOMIE
Par Nicolas Querci // Photos Naohiro Ninomiya
Dès les premiers jours de l’hôtelrestaurant Chut, Mojgan Henriet avait fait appel à Naohiro Ninomiya pour réaliser des photographies du lieu. Aujourd’hui, ce sont ses travaux artistiques qu’il y expose.
Naohiro Ninomiya est un peu comme chez lui au Chut. Il en connaît les moindres recoins. Le personnel s’adresse à lui par un familier « Nao ». Quand il nous promène à travers les chambres de l’hôtel, c’est avec mille précautions pour ne déranger personne. Sa première rencontre avec le lieu remonte à 2007, lorsque Mojgan Henriet découvre ses photographies parues dans le livre Un café à Strasbourg. Elle se souvient d’avoir été frappée par son usage de la lumière, par son noir et blanc paisible, par sa sensibilité orientale, qu’elle trouve parfaitement accordée au nouvel établissement qu’elle vient alors de créer. Elle entre immédiatement en contact avec lui pour qu’il réalise des photographies de l’hôtel-restaurant Chut.
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Une histoire de rencontres Aménagé au cœur de la Petite France dans deux anciennes maisons mitoyennes, le Chut doit son nom au calme qui nous étreint dès la petite cour intérieure. Le lieu combine avec brio raffinement et sobriété, élégance et bien-être, confort et discrétion. Architecte de métier, Mojgan se sert des contraintes du bâtiment – des couloirs étroits, des plafonds bas, des escaliers pentus, des angles impossibles – pour faire un usage harmonieux des volumes, des espaces et des lumières. C’est elle encore qui a choisi le mobilier, composé d’objets design et de meubles traditionnels alsaciens. Elle invite régulièrement des artistes contemporains à présenter leurs œuvres dans son
hôtel, avec comme unique contrainte d’y passer du temps pour s’imprégner de son esprit. C’est ainsi qu’elle propose à Naohiro d’exposer ses travaux artistiques. Ce dernier prend le temps de la réflexion. Il n’est pas sûr d’avoir assez de pièces à montrer. Il demande à voir évoluer le lieu. Difficile de croire qu’il fut attaché commercial au Japon, son pays natal, qu’il quitta en 1998 pour la France, avec le vague désir de suivre une formation artistique. Après avoir fait le tour de l’Hexagone, il se fixe à Strasbourg, qui sera le théâtre de belles rencontres, notamment aux Arts Déco, d’où il sort diplômé en 2005. Petit à petit, son travail de photographe commence à être reconnu : il expose – entre autres – à la galerie Stimultania, à Strasbourg,
aux Voies Off des Rencontres d’Arles, à la Maison de l’Alsace à Paris. Au cœur de sa démarche d’artiste, il y a l’honnêteté, la fidélité aux choses qu’il photographie et à sa propre voie. Le style doit émerger naturellement, nous dit-il. C’est la meilleure façon d’être différent. Alors il repousse les artifices, rendus si simples par la technique. En cela, son état d’esprit est assez proche de celui voulu par Mojgan pour le Chut. Il accepte sa proposition et sélectionne – avec son conseil – les 38 pièces qu’il a envie de dévoiler.
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« Univers de Naohiro » Naohiro a tenu à montrer autant que possible des séries cohérentes, et non pas des fragments de son travail. C’est ainsi qu’il a pu accrocher dans le restaurant les photos de la série Sakura. Sakura est le nom des cerisiers ornementaux du Japon. Leur floraison est chaque année l’occasion d’une grande fête. Dans un premier temps, il a tourné autour d’un arbre le nez en l’air pour photographier les branches couvertes de fleurs et le ciel au travers. Sur ces images, c’est le blanc qui domine, lumineux, aveuglant, mais fissuré par les fines branches. En face, on retrouve les mêmes fleurs, mortes, au sol, autour de l’arbre et de ses racines, une semaine après la fête, lorsque tout le monde est parti. Ces photos sont d’un noir intense, constellé de milliers de points blancs que forment les feuilles. Naohiro a insisté pour exposer ces photos ensemble, afin que les deux faces du même sujet – la vie, la mort – soient bien visibles. À l’étage, dans le salon, il a pu disposer quatre photogrammes issus de la série Disparition : des vêtements sont posés directement sur la surface sensible qu’il a éclairée au projecteur, permettant ainsi à la lumière de remplir l’espace et de traverser les fibres censées cacher des corps qui se sont littéralement évaporés. Dans les chambres, qui sont des endroits plus intimes, où il y a moins de place, mais aussi dans les escaliers, le visiteur découvre des images appartenant aux séries Sonomama (tel quel), sorte
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de documentaire sur sa vie de famille pendant la maladie qui emporta sa mère, ou encore Ligne absolue, qui prend pour cadre la Mer Noire, en Bulgarie, où la frénésie de l’activité humaine, au premier plan, s’oppose à l’impassibilité du littoral. Au final, même les images construites et posées ont l’air naturel. Ces photographies – toutes en noir et blanc – respirent la pudeur, la sensibilité, la sagesse. Chaque élément y est à sa place. Un peu comme au Chut, où l’harmonie, l’équilibre, choses difficiles à tenir, sont érigés en principe. Les œuvres de Naohiro semblent y être depuis toujours. Elles y resteront jusqu’à mi-janvier.
Pour découvrir les travaux de Naohiro Ninomiya : www.naohiro.fr
Chut Hôtel-Restaurant Année de création : 2007 Nombre de chambres : 8 Nombre de couverts : 35 Aux fourneaux : Gérard Eckert Le restaurant est ouvert du mardi au samedi, midi et soir Chut Hôtel-Restaurant 4, rue du bain aux plantes 03 88 32 05 06 www.hote-strasbourg.fr
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GASTRONOMIE
Par Magali Fichter // Photos Christophe Urbain
EVOHÉ : LES éPICURIENS Evohé ! (interjection) : cri rituel poussé par les bacchantes en l’honneur de Dionysos. Le ton est donné. Au sein de la galerie Révélatio, à Wiwersheim, Evohé, « cuisine et épicerie authentiques », accueille épicuriens et bons vivants de tous bords.
Franck Zirotti, né à Strasbourg mais aux origines italiennes revendiquées, ne se destinait pas du tout à la restauration. « J’étais dans l’industrie automobile, raconte-t-il. Mais j’ai toujours adoré manger, faire la cuisine, je suis un gourmand et un gourmet. Lors de nombreux voyages dans le sud de la France, je m’arrêtais chez de petits producteurs et je ramenais en Alsace des denrées diverses et variées pour ma famille et mes copains... Et au fur et à mesure, de commandes en commandes, j’ai senti le filon à exploiter et j’ai pu réaliser ce très vieux rêve. » C’est comme ça qu’est né le concept Evohé, d’abord sous forme d’épicerie, rue de Zurich, et depuis juillet, à Wiwersheim, dans la galerie Révélatio, avec une partie restauration. Ici, il n’y a pas de carte, seulement un tableau noir à l’entrée et les indications souriantes de Franck ou de Laetitia, qui s’occupe de la salle. Tous les produits sont frais, et Franck choisit ses producteurs avec soin et minutie ; parfois, c’est le paysan du coin, parfois, il va jusqu’en Italie – pour les pâtes fraîches, par exemple. Olivier, le chef, a dû quelque peu réfréner son goût pour la cuisine traditionnelle alsacienne : ici, Franck veut du provençal, de l’huile d’olive, du soleil... On dégustera volontiers, selon les plats du jour, une blanquette de thon, ou ce qui commence à être un classique de la maison : le burger Evohé, décliné en trois versions : bœuf, agneau, ou poulet tandoori.
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Mais chez Evohé, on ne fait pas que manger. À peine assis, on aperçoit, près de la cuisine ouverte, des étagères chargées de victuailles appétissantes. « Ce que j’utilise pour la cuisine, je le vends aussi. Et puis il y a le reste, des produits que j’aime, qui sont fabriqués de manière artisanale, qui sont d’une qualité extrême et que j’ai envie de mettre en valeur. » Au rayon des douceurs, babas au rhum en pot côtoient confiture abricot-girofle ou melon-anis, pâtes à tartiner artisanales, et bâtonnets de chocolat à faire fondre directement dans la tasse. Plus loin, on trouvera huiles et liqueurs de toutes les couleurs, terrines, conserves et condiments (de la moutarde à la figue, par exemple), et quelques bonnes bouteilles de vin... Au dessus des étagères, une petite ardoise, avec le « son du jour », histoire de faire plaisir aux oreilles en même temps qu’aux papilles, et juste en dessous, « leçon du jour » : « Interdit aux râleurs, ici on vit bien ». Message reçu.
Evohé – Cuisine et Epicerie authentiques Galerie Révélatio 3, allée de l’Économie 67370 WIWERSHEIM 03 88 16 18 96
Fermé samedi midi, dimanche et jours fériés 29, rue Mélanie - 67000 Strasbourg-Robertsau Tél. 03 88 31 38 10 - Fax 03 88 45 48 66 Salon séparé jusqu’à 35 personnes
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GASTRONOMIE
Par Catherine Schickel // Photos Naohiro Ninomiya
SAVEURS EN FÊTE
Chez Yvonne //
Le foie gras dans tous ses états
C CHEZ NOUS //
Menu sur l’ardoise
La Winstub Chez Yvonne affole les amateurs de foie gras avec ses petits macarons sucrés-salés et son foie gras poché au vin rouge. À découvrir en cette période de fête dans un menu dégustation.
Dans une ruelle sombre du quartier Saint-Thomas, découvrez le C Chez Nous et dégustez une cuisine du marché originale dans un cadre intimiste.
Située en plein cœur touristique de la ville, à deux pas de la Cathédrale et de la rue des Orfèvres, la Winstub Chez Yvonne se devait de célébrer à sa manière les fêtes de Noël. Réputée depuis de longues années pour son foie gras, la fameuse maison propose en cette fin d’année un menu dégustation autour de ce mets fin, toujours très apprécié. Au programme des réjouissances : foie gras poché au vin rouge, présenté en entrée avec un foie gras mi-cuit, des macarons au foie gras et une crème brûlée parfumée au foie gras, en dessert. Le produit star, c’est évidemment le macaron si festif, si prestigieux, si ludique avec son petit côté « sandwich » de luxe. Le premier à se laisser titiller les papilles, c’est Jean-Louis de Valmigère, le propriétaire des lieux : « Vous commencez par le sucré du macaron pour finir sur la sensation du foie gras et l’alliance subtile avec la gelée de coings. Là-dessus, vous rajoutez un pinot gris. C’est extra ! » Les amateurs de sucré-salé vont se ruer sur les boîtes de douze à emporter ou à offrir ! (C.S.)
Pour trouver le restaurant C Chez Nous, il faut s’armer de patience. La première fois, on risque de se perdre dans les petites ruelles médiévales du quartier St-Thomas… Mais quel plaisir de chercher sous les vieux réverbères – à la lumière encore jaune – ces noms de rues qui sonnent un autre temps : la ruelle de l’Esprit, la rue des Serruriers, de la Chaîne… Une fois la rue du Puits trouvée, repérez le seul endroit qui y brille dans la nuit et vous serez chez eux, enfin au C Chez Nous ! C comme Céline et Cédric, les patrons de ce petit restaurant qui mérite le détour. Sur l’ardoise, les plats sont peu nombreux, mais rudement appétissants. En cuisine, Cédric travaille les produits de saison et en particulier ceux de la mer. Il propose en ce moment un foie gras maison, une salade de Saint-Jacques et de gambas, un pot au feu de Saint-Jacques aux petits légumes, un filet d’agneau à la crème d’ail. En dessert, ne manquez pas leur Trilogie de crèmes brûlées, si joliment présentées. Sur les rebords de fenêtres, on peut admirer les céramiques de Suzanne Capdevielle et aux murs, les toiles de Patricia Depré. Le service est tout à la fois discret et chaleureux. Une adresse à découvrir, loin de la foule du Marché de Noël… (C.S.)
Chez Yvonne // 10, rue du Sanglier 03 88 32 84 15 - www.chez-yvonne.net
C Chez Nous // 3, rue du Puits - 03 88 14 04 31
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welcomebyzance.fr // photo : Matton // Novembre 2009
Jamais à court d’idées, Mathieu a toujours un bon plan à partager...
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GASTRONOMIE
La Vignette, un nid de gourmandises Par Sylvie Haaser
Recette du tartare d’esturgeon à l’œuf crémeux et caviar de harengs fumés par le Chef Nicolas REMACK du restaurant La Vignette 29, rue Mélanie à la Robertsau pour 4 personnes : Ingrédients : 400 g de filets d’esturgeon 2 tiges de cébette 1 petite botte de persil plat sel, poivre du moulin 4 cuillères à soupe de Melfor 8 cuillères à soupe d’huile d’olives extra vierge 2 œufs entiers 2 cuillères à soupe rases d’œufs de hareng fumé 1 tranche de baguette toastée
En plein cœur de la Robertsau, rue Mélanie, le restaurant La Vignette a revêtu ses couleurs d’hiver : la petite maison aux volets rouges est désormais recouverte de feuilles jaune d’or. Du rouge, du jaune, des couleurs qui renvoient à la chaleur de l’établissement. Le Baerewaecke de foie gras, le foie de veau, la classique mais incontournable bouchée à la reine sont toujours à la carte, comme autant de repères rassurants pour les gourmets qui passent la porte. Pour le dessert, la maxi-gaufre au sirop d’érable tient toutes ses promesses, avec un petit goût de l’enfance en plus. Comme toujours, Danie et son équipe sont souriantes, efficaces et généreuses. Pour preuve, le cadeau de la maîtresse des lieux pour les fêtes : la recette du tartare d’esturgeon à l’œuf crémeux et caviar de harengs fumés. En sortant, n’hésitez pas à traverser la place et à découvrir le Comptoir de Sébastien, une ancienne quincaillerie transformée en épicerie fine, qui propose toutes sortes de douceurs : saucissons, soupes bio, vins, produits frais, tout y est !
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Couper l’esturgeon en petits dés de 2 mm de côté, émincer la cébette et le persil plat. Assaisonner le tartare avec vinaigre, huile d’olive, sel et poivre. Monter les œufs entiers comme en « sabayon » et incorporer les œufs de hareng. Dresser tout simplement le tartare, recouvrir avec l’œuf crémeux et piquer le pain grillé.
Restaurant La Vignette 29, rue Mélanie (Danie, mille excuses pour la dernière fois !) 03 88 31 38 10 www.lavignette-strasbourg-robertsau.com Le Comptoir de Sébastien 19, rue Mélanie - 03 88 31 06 08
Chronique //
#03 L’appétit vient en regardant
LA TÊTE DANS LE CHOU !? Une chronique culinaire de Marc Paul, un peu d’histoire, des anecdotes, des conseils cuisine et des bons plans restaurants. Cette troisième chronique est dédiée à la choucroute, c’est de saison. Par Marc Paul // Illustration Lætitia Gorsy
Histoire Les historiens s’affrontent : certains affirment que la choucroute fut introduite en Europe centrale à l’occasion des invasions mongoles et tartares ; d’autres pensent que les marchands vénitiens l’apportèrent en Italie. Qu’importe que le bienfaiteur soit Attila le féroce ou Marco Polo le doux, toujours est-il qu’au XVIe siècle, les Allemands mettaient au point la fermentation au sel et que, peu après, la choucroute faisait son entrée en Alsace où elle devait acquérir ses lettres de noblesse. C’est à la langue alsacienne, en outre, que nous devons le mot choucroute qui vient du terme Sùrkrùt, littéralement Sùr (aigre) et Krùt (herbe). Il est donc amusant de constater que c’est par hasard que choucroute commence par le mot “chou”, légume dont elle est tirée. La Choucroute : Soyons précis ! Le chou est un légume de la famille des crucifères (comme le brocoli et le chou-fleur). Il en existe trois variétés principales : le chou vert, le chou rouge et le chou de Savoie. Légume très nutritif, riche notamment en vitamine C et en fibres, le chou est le légume de saison. Profitez-en ! C’est la période où l’on fait de la choucroute nouvelle à partir du chou vert, elle est légèrement croquante et acidulée à souhait, la choucroute peut être accompagnée par divers produits de salaisons et est aussi le compagnon idéal des poissons comme le saumon.
graisse d’oie, vous la laissez chanter avant de la mouiller au vin blanc (sec de préférence) ou à de la bière. N’oubliez pas les baies de genévrier, les clous de girofle et les feuilles de laurier pour parfumer le chou. Laissez cuire doucement votre choucroute bien mouillée et mettez les « compagnons » comme gendarme, lard frais et fumé, cotis salés et les saucisses de ménage. Comme vous le savez, les saucisses de Strasbourg se cuisent toujours dans une autre casserole d’eau bouillante, où on les plonge délicatement pour les laisser cuire doucement sans source de chaleur sous la casserole. Elles seront croquantes et pas éclatées, prêtes à être présentées à cheval sur le chou. L’Adresse En dehors des temples de la restauration à Strasbourg, on peut manger une bonne choucroute chez l’ami Martin à la Petite France, vous savez, au Petit Bois vert. Ce restaurant a fait peau neuve : il propose une cuisine de terroir de qualité basée sur des produits frais. Près des ponts couverts, à l’ombre d’un platane centenaire, c’est un bel endroit pour se restaurer, avec une addition très raisonnable pour un excellent rapport qualité-prix. Le Petit Bois Vert 2, ruelle de la Bruche 03 88 32 66 32
L’astuce Demandez à votre charcutier de la choucroute nouvelle et non cuite. À la maison, il faut bien la rincer, plusieurs fois et bien la démêler. Le départ de la cuisson est important, dans un peu de
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CARNET D’ADRESSES Mode Algorithme La Loggia 6 rue Gutenberg 03 88 23 61 61 L’Altra 5 rue du Temple neuf 03 88 75 12 11 G-star 9 rue du Dôme 03 88 23 51 66 Galeries Lafayette 34 rue du 22 novembre 03 88 15 23 00 K. Collections 5 rue des Marchand à Colmar 03 89 23 07 06 Marithé + François Girbaud 22 rue de la Mésange 03 88 23 08 08 Sandro 13 rue de la Mésange 03 90 40 67 21 Ultima 4 petite rue de l’église 03 88 32 87 69 United Legend 3, rue des Juifs 03 88 22 32 88 Vicino Boutique 6 rue Frédéric Piton 03 88 23 19 39 Zadig & Voltaire 13 rue de la Mésange 03 88 32 62 71
Accessoires Bemac 18 quai Saint Nicolas 03 88 25 84 88 14 bis rue de la Mésange 03 88 22 78 87 Optique Schandel 57 rue du Fossé des Tanneurs 03 88 32 52 51 Revenge 6 rue du Fossé des tailleurs 03 90 22 37 69
Galerie Fou du roi 4 rue du Faisan Literies Wilh 2 rue Desaix, ZI des Maréchaux à Mundolsheim 03 88 81 85 50 Poids plume 7 place des Meuniers 03 88 35 52 90 Studio Rüegg 19, Grand’rue 03 88 32 28 05
Restaurants C Chez Nous 3 rue du Puits 03 88 14 04 31 Chez Yvonne 10 rue des sangliers 03 88 32 84 15 Le Comptoir de Sébastien 19, rue Mélanie 03 88 31 06 08 Le Cornichon masqué 17 place du Marché gayot 03 88 36 98 28 Le Michel 20 avenue de la Marseillaise 03 88 35 45 40 Le Petit Bois Vert 2 ruelle de la Bruche 03 88 32 66 32 Le Rio’s 17 rue des Veaux 03 88 36 98 28 La Vignette 29 rue Mélanie / Robertsau 03 88 31 38 10 Myrtille et ciboulette CC Rivétoile 3 place Dauphine 03 88 40 99 32
Bars Jeanette & les cycleux 30 rue des Tonneliers 03 88 23 02 71
Hôtels Chut 4 rue du Bain aux Plantes 03 88 32 05 06
Culture Centre International d’Art Verrier 1 bis place Robert Schuman à Meisenthal 03 87 96 87 16 Cinéma Star 27 rue du jeu des enfants 03 88 32 44 97 Cinéma Star Saint-Exupéry 18 rue du 22 Novembre 03 88 32 34 82 Galerie Chantal Bamberger 16 rue du 22 Novembre 03 88 22 54 48 Galerie J. P. Ritsch-Fisch 6 place de l’Homme de Fer 03 88 23 60 74 Galerie Le Passage 120 Grand’Rue La Bouquinette 28 rue des Juifs 03 88 35 69 18 La Laiterie 13 rue du Hohwald 03 88 23 72 37 L’Estampe 31 quai des Bateliers 03 88 36 84 11 Le Maillon 13 place André Maurois 03 88 27 61 81 Librairie internationale Kléber 1 rue des Francs-bourgeois 03 88 15 78 88 Orchestre Philarmonique de Strasbourg Avenue Herrenschmidt 03 69 06 37 00 Pôle Sud 1 rue de Bourgogne 03 88 39 23 40
La Tinta 36 rue du Bain-aux-Plantes 03 88 32 27 94
Musée d’Art Moderne et Contemporain 1 place Hans Jean Arp 03 88 23 31 31
Déco
Le Café du Théâtre 1 avenue de la Marseillaise 03 88 24 88 61
Musée Würth Rue Georges Besse/ZI Ouest à Erstein 03 88 64 74 84
Aquatinte 5 quai des Pêcheurs 03 88 25 00 32
Le Living room 11 rue Balayeurs 03 88 24 10 10
Rec House / Cinéma Store 81, Grand’ Rue 03 90 23 48 70
Bulthaup – La Cuisine 6a quai Kellermann 03 88 37 59 72
Les Aviateurs 12 rue des Sœurs 03 88 36 52 69
Théâtre Jeune Public 7 rue des Balayeurs 03 88 35 70 10
Designers Guild by l’Art de vivre 27 rue de la Nuée bleue 03 88 16 20 04
Vino Strada Quai des Pêcheurs 03 88 23 02 71
Théâtre National de Strasbourg 1 avenue de la Marseillaise 03 88 24 88 24
Swatch 22 rue des Hallebardes 03 88 22 22 68
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Vitra Design Museum Charles-Eames-Str au Weil am Rhein, Allemagne +49 7621 70 23 200
Beauté Extatic 9, rue du Dôme 03 88 13 26 49 Institut Hors du temps 15 boulevard d’Anvers 03 88 31 63 97 L’Institut du Parc 16 avenue de la Paix 03 88 24 03 33 Luis Kraemer 14 Broglie 03 88 32 94 32 93 Grand’rue 03 88 21 01 10 CC Rivétoile 3 place dauphine 03 88 31 23 12 M.A.C Aux Galeries Lafayette, 34 rue du 22 novembre 03 88 15 23 00 Serge Comtesse Prestige 7b rue Thomann 03 88 32 66 56 Serge Comtesse 11 rue de Boston 03 90 41 18 18
Gastronomie Cafés reck 8 rue de la Mésange 03 88 32 37 22 Déclinaison et Chocolat 4 rue fossé des Tailleurs 03 88 32 41 67 105 Grand’rue 03 88 32 90 56 Evohé Galerie Révélatio 3, allée de l’Économie à Wiwersheim 03 88 16 18 96 Œnosphère 3 quai Finkwiller 03 88 36 10 67 L’Art du vin 16 rue d’Austerlitz 03 88 35 12 28 Naegel 9 rue des Orfèvres 03 88 32 82 86
STRASBOURG|NEUHOF Le Jardin des Artistes LABEL T.H.P.E.
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