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PRINTEMPS 2010

ZUT !

CULTURE TENDANCES DÉTOURS

STRASBOURG NUMÉRO 5


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12. Édito // 16. Je fais ce qui me plaît… au pays des Sex toys // 18. Mémoires d’un vendeur de pub raté : Les Inrocks // 20. Ce petit quelque chose : Pasolini // 22. Sorties, lieux, nouveautés et immanquables : la sélection Zut ! // 42. Strasbourg vu par : les frères Chiangir, les V8, Axelle Benamran, Stéphane Haegeli, Julie Claden, Barbara & Nicolas Poilotte, Aline Bachmann, Kids&Knife // 53. culture // 54. Arts : L’œil de Zut // 58. Théâtre : reportage à l’école de TNS // 64. Danse : rencontre avec la chorégraphe Joanne Leighton // 67. MUSIQUES : gros plan sur la scène rock à Strasbourg // 74. instants flash : rencontres avec louise bourgoin, sandrine bonnaire, claire denis & christophe lambert, girls, plasticines, patricia barber, james ellroy // 83. tendances // 84. convoitise : typo-shoes // 86. style : toute nude // 88. série mode : white spirit // 96. série mode : PRIMAVERA // 104. série mode : as usual // 112. urban styles // 114. au bon parfum : les ouds // 116. beauté : l’institut du parc // 118. beauté : on a testé : la power plate // 120. beauté : le salon extatic // 122. déco : pêle-mêle // 124. déco : visite d’un appartement minimaliste et minéral // 131. détours // sports : rencontre avec lilian thuram // 136. gastronomie : chez yvonne // 138. gourmandises : déclinaison chocolat // 140. gastronomie : portrait du chef jeangeorges vongerichten // 142. chronique : artichaut mon amour // 144. carnet d’adresses zut ! 10


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édito

C’était samedi soir et je m’apprêtais à passer la soirée en solo devant la télé après une semaine passée à chercher un sens à ma vie chez Pôle Emploi. J’avais une provision de canettes au frigo et suffisamment de bretzels à grignoter pour calmer mes angoisses. Le téléphone a sonné. C’était B. qui était invité à une soirée chez un de ses plus gros clients. Sa fiancée refusait de l’accompagner et il comptait sur moi pour lui servir de faire-valoir. Je n’étais pas très chaud : - Tu ferais mieux d’y aller avec une de tes amies top modèle, histoire de te faire mousser. - Non, L. serait jalouse. Alors qu’avec toi… - Pourquoi tu n’y vas pas tout seul ? - J’ai peur de m’ennuyer… Allez, fais un effort ! Le relationnel, c’est hyper important quand on est au chômage ! -… Lorsque je suis arrivé à la soirée, la maîtresse de maison m’a accueilli sur le perron avec un sourire interrogateur. - Bonsoir, vous faites quoi dans la vie ? - Je suis artiste… (Mieux valait enjoliver. Chômeur, ce n’était pas très glamour.) - Artiste ? Quel genre ? - Pas encore célèbre, mais j’y travaille. - Waouh ! Je me suis faufilé jusqu’au salon où une dizaine de personnes commentaient les résultats des élections en suçotant leurs cigares. Un homme qui aurait fait un très bon président de chambre de commerce dans un téléfilm, a soufflé un petit nuage de fumée dans ma direction : - Bonsoir, vous faites quoi dans la vie ? - Je suis dans le “conseil”. - Très bien. Moi, je suis dans “l’import-export”. A dire vrai, j’importe plus que j’exporte, mais qu’importe…

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Illustration : Laurence Bentz.

Vous faites quoi dans la vie ? Vous permettez que je vous soutire un petit conseil ? - Je vous en prie… - J’ai une combine pour acheter de l’huile d’olive bio à prix cassé à un Grec qui voudrait que je lui expédie des mouchoirs en papier. Il dit que les Grecs n’ont pas fini de pleurer. Vous croyez que c’est une bonne idée ? - ça dépend. - De quoi, de l’euro ? - Non, de vous. - De moi ? - Oui, si vous pensez que votre vie aura plus de sens et que ça peut vous aider à oublier l’essentiel, allez-y… - Et sinon ? - Sinon, mieux vaut profiter de la crise pour faire une pause et réfléchir au sens de votre vie… - Je vous dois combien ? - Rien, c’était un conseil d’ami. Une grande fille très sexy s’est approchée de moi : - Bonsoir, vous faites quoi dans la vie ? - Psy… Elle m’a aussitôt attiré vers la chambre à coucher en me laissant à peine le temps d’attraper au vol un magnum de champagne bien frais. Pendant qu’elle s’allongeait langoureusement sur le lit pour me raconter un rêve érotique particulièrement alambiqué, j’ai repensé à la soirée que j’avais failli passer tout seul devant la télé avec mes canettes. La vie était belle. Et vous, vous faites quoi dans la vie ? Philippe Schweyer


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Chronique //

#05 Ma crise à moi

Je fais ce qui me plaît

au pays des Sex Toys Par Agnès Boukri // Illustration Bernard Quesniaux Bernard Quesniaux, Tableau indéfendable 19,4 x 15 x 23 cm

//// J’ai récemment été conviée à une réunion Sex Toys ; le principe est simple : c’est une réunion Tupperware fondus en objets qu’on se met là où je pense. C’est d’ailleurs assez gênant d’arriver chez son hôte car on ne peut pas faire semblant d’arriver à l’improviste. Chaque personne présente sait pourquoi l’autre est là. Et, bien sûr, on ne peut s’empêcher de porter un jugement sur les convives. J’avais à ma droite une grosse cochonne qui semblait en savoir long sur la question ; à ma gauche, c’était une jeune fille qui avait un air effrayé et qui regrettait d’avoir répondu à l’appel ; en face de moi trônait La Femme de toutes les réunions. À l’aise. Prête à remplir son bon de commande. L’animatrice était, contre toute attente, une campagnarde pleine d’aplomb. La bonne fille indégonflable qui n’a pas peur de dire « Cette crème vous détendra l’entrée du vagin » tout en caressant distraitement les godemichés du présentoir. Chapeau bas ! Les premiers sex toys présentés n’en étaient pas. Il s’agissait d’huiles de massage, de gels comestibles pour écrire des messages sur son corps humide. Exemple concret : vous êtes sous la douche et patatras, une envie irrépressible de sodomie vous prend. Eh bien, grâce au gel parfum chocolat planqué dans le tiroir, vous avez la possibilité d’écrire sur vos nichons « prends moi toute » ou un truc du genre. C’est pas facile ; il faut être devant le miroir. Puis, vous entrez dans la chambre conjugale, et l’ours, par l’odeur du chocolat alléché, lape vos nichons en lisant le message coquin… et en voiture Simone, c’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonne ! Quant aux boules de geisha, j’en avais entendu parlé mais jamais soupesé. C’est assez étonnant. Celles de la réunion étaient roses avec des cœurs en relief. Elles assurent un tourbillon d’orgasmes à toute heure du jour et de la nuit, tapies au fin fond de l’intimité

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féminine. Oui Madame, à la Coop, la station service, dans le tram ; ça se déclenche sans prévenir. Je suis bouche bée mais la referme vite de peur que l’animatrice n’y enfile un godemiché. Ha les godemichés ! C’est laid, mais laid ! Avec des couleurs criardes et des bruits de robot ménagers… Bvuhuhuhuhuhu Bvuhuhuhuhuhu Bvuhuhuhuhuhu. Je ne pensais pas être aussi coincée. Quasiment tout m’a dégoutée. Point pour moi la leçon de chose sur le point G ou le point P (le point P étant le pendant masculin du point G ; c’est tout un parcours pour le trouver. Il faut être très volontaire). Point pour moi, la chaîne anale en forme de mini saucissons apéritifs à se fourrer là où son nom l’indique. Quelle débâcle cette réunion, seule ma voisine la grosse cochonne a acheté un truc. Moi, j’ai un peu hésité ; le bon de commande sur les genoux, j’ai eu envie de pleurer. Je me suis précipitée chez moi pour vérifier que mon homme était bien réel et que le spectacle de son peignoir entrouvert était toujours aussi réjouissant. Et quoi de plus excitant que son sexe vivant tapotant mes fesses au milieu de la nuit en code morse - ..- -.. --- .-. ... -- .- -.-. .... .-. .. . Vive mon Homme en chair et en os ! agnes.boukri@gmail.com


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Chronique //

#05 Mémoires d’un vendeur de pub raté

InrockS Mon amour Texte & photo Philippe Schweyer

Quand un vendeur de pub (appointé par Zut !) préfère rêvasser plutôt que de démarcher les boutiques tendance de Strasbourg, il feuillette avec une pointe de nostalgie ses anciens numéros des Inrockuptibles… N°20 / David Byrne (décembre-janvier 1990) Best est moribond et Rock & Folk n’est plus que l’ombre de luimême. Alors que je cherche désespérément un truc excitant chez mon marchand de journaux, je découvre le numéro 20 des Inrockuptibles (un mot valise un peu tiré par les cheveux). Je pressens aussitôt que je vais en avoir pour mon argent (22 francs !). Dès la page de sommaire, le ton est donné avec une citation empruntée à Jacques Tati : « Trop de couleur distrait le spectateur. » Toutes les photos (sublimes) sont en noir et blanc, seules quelques pubs pour des maisons de disques sont en couleur. N°21 / House of Love (février-mars 1990) Le nouveau numéro est enfin en kiosque. Entre une interview de Guy Chadwick, le leader de House of Love, et une autre de Blondie (titrée “Dirty Harry”), Michel Bulteau, « poète-junkie à New York ou rock-star looseuse à Paris » parle de poésie et de rock : « Lorsque je dis que j’ai voulu réaliser ce mariage mystique à la William Blake entre le Ciel et l’Enfer, entre la poésie et le rock’n’roll, je m’aperçois en fait que les gens qui écoutent du rock’n’roll ne lisent pas de livres. » Plus que content de tenir enfin en main un magazine dans lequel littérature, cinéma et rock’n’roll se rejoignent, je m’abonne. N°52 / Maurice Pialat (janvier-février 1994) « Celui qui est complètement intègre ne tourne pas. Lorsqu’on fait son premier film, on lèche le cul de tout le monde. » Je prends en pleine face le magnifique entretien de Maurice Pialat avec Christian Fevret et Serge Kaganski. Laissant l’intégrité au vestiaire, je complète ma collection en « empruntant » les tout premiers numéros des Inrocks à un « ami ». N°1 / Nouvelle série hebdo / Leonard Cohen (15 mars 1995) Pour un tas de raisons plus ou moins avouables (les maisons de disques n’ont plus d’argent, il y a une place à prendre pour un hebdo clairement de gauche…), les Inrocks se transforment en

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hebdo généraliste. Au début, je ne sais pas trop si c’est une bonne nouvelle (j’aurai désormais ma ration de papier dans ma boîte chaque semaine) ou si c’est le début de la fin (adieu les interviews fleuves, les belles photos noir et blanc, le bon papier et une certaine austérité !). Au passage, la citation de Jacques Tati passe à la trappe. Ma pile de vieux numéros atteint 50 cm de hauteur. N°225 / 1975-2000 (22 décembre 1999) Quelques jours avant Noël, je découvre que les Inrocks ont publié le texte que je leur avais envoyé sans trop y croire pour leur numéro des lecteurs. Ils ont même rajouté un chapeau : « Clash en madeleine de Proust : ou comment London Calling apprit la révolution à une classe de seconde et la guitare à un écolier de Mulhouse. » N°731 / Jim Jarmusch (2 décembre 2009) Novo fait une apparition remarquée dans le “buzz” des Inrocks : « Le très bon gratuit du Grand Est sort son cinquième numéro. Un panorama sélectif et pointu de l’actualité artistique et culturelle de la région à lire dans toute la France (www.novomag.fr). » Le moment est venu de faire du tri. Mes piles de vieux numéros empiètent dangereusement sur mon espace vital et Internet s’avère bien pratique pour retrouver un article. Distrait par trop de couleurs, trop de micro brèves et trop d’infos people, il m’a fallu du temps pour m’avouer que mon cœur bat désormais moins vite quand j’ouvre ma boîte aux lettres. En couverture, les cheveux blancs de Jim Jarmusch n’ont jamais été aussi blancs… 15 mars 2010 / Nouvelle formule en vue Christian Fevret, le fondateur du titre, annonce son départ « pour se consacrer à des projets personnels ». Une nouvelle formule « fidèle aux engagements de Christian de même qu’à l’histoire et à l’identité du journal » est annoncée pour le premier semestre 2010. Heureusement, il me reste un tas de vieux numéros à relire…


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Chronique //

#05 Ce petit quelque chose

MON PETIT PASO Par Emmanuel Abela // Visuel DR

La réédition en blue-ray de Salò ou les 120 Journées de Sodome et la publication de la dernière interview de Pier Paolo Pasolini posent à nouveau la question de la place que nous accordons au poète et cinéaste italien dans nos vies.

//// Chaque nouvelle édition de Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini me terrifie. J’ai un souvenir précis d’une projection à l’Université : la salle était comble – près de 500 personnes dans l’Amphi I –, elle s’est vidée dans un silence pesant. Il faut dire que les dernières minutes de ce film constituent, à elles seules, une expérience à la limite du supportable. Du coup, je m’interroge sur la publication en blue-ray du film. Comment peut-on montrer mieux encore ce qui a semblé jusqu’alors « immontrable » ? En quoi la qualité des images du support révélera-t-elle encore plus l’horreur qu’elles contiennent ? Le réalisateur, en nous plaçant derrière les jumelles du voyeur, aurait-il souhaité accentuer par la précision du détail ce que nous n’aurions jamais su y voir ? Il est probable que son avertissement implicite d’alors sur la relation que nous entretenons aux images trouve là un développement qu’il n’aurait soupçonné lui-même. * Comme un hasard n’arrive jamais seul, c’est précisément à ce moment-là que les Éditions Allia publient une traduction française de L’Ultima intervista di Pasolini, entendez le dernier entretien accordé par le poète et cinéaste italien le samedi 1er novembre 1975, en fin d’après-midi, quelques heures à peine avant de croiser Guiseppe Pelosi, sur une plage d’Ostie.

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Page 11, PPP : « Quelle merveille si, pendant que nous sommes ici à discuter, quelqu’un, dans la cave, est en train d’échafauder un plan pour se débarrasser de nous. » Avec cette interview – demeurée incomplète – qu’il a choisie lui-même de baptiser Nous sommes tous en danger, mesurait-il le “danger”, justement, qui le guettait de manière imminente ? Il y a tout lieu de le penser. Très tôt, Pasolini se figurait lui-même comme la brebis qui allait être immolée sur l’autel, avec la part de complaisance qu’il accordait lui-même à la dimension christique de cet ultime sacrifice. * Heureusement, il reste un sourire, celui qu’il esquisse à la fin des Contes de Canterbury, comme il a dû en esquisser à chaque gag écrit à la manière de Charlie Chaplin ou de Laurel et Hardy pour La Trilogie de la Vie… * Puis, il restera également cet hommage très émouvant de Nanni Moretti sur sa Vespa, sur la route en direction de la plage d’Ostie, avec l’écho lointain des extraits du Köln Concert de Keith Jarrett. Nanni Moretti, dont on vient également de rééditer les premiers films aux Éditions Montparnasse.


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Dans vos petits souliers…

Les Galeries Lafayette Strasbourg inaugurent leur nouvel espace Chaussures & Souliers dédié à la femme. Expérimenté pour la première fois en province, conçu et développé par les équipes d’architectes du grand magasin, ce nouveau temple de la chaussure occupe désormais 210 m² au 2e étage à l’espace femme. Il s’apparente à un salon de lecture avec des références à l’architecture intérieure d’une bibliothèque où plus d’une cinquantaine de marques accessibles et pointues y sont présentées. De quoi mettre toutes les shoes-addicts dans leurs petits souliers ! (C. L.) Espace Chaussures & Souliers des Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre 03 88 23 15 00 - www.galerieslafayette.com Crédits photo : Sabots à paillettes L’Autre Chose, sandales à perles Vicini, salomés dorées ouvertes Chi Mihara, escarpins turquoises et bleus Galeries Lafayette Paris, escarpins roses et verts à scratchs Cosmo.

Z’ADORE ! Qui ne voudrait pas vivre dans une case study houses avec vue sur Hollywood et un ciel toujours bleu azur ? Être l’une de ces filles sculpturales aux yeux de biche paradant, nonchalantes, en bikini blanc aux côtés de beaux messieurs possédant de rutilantes décapotables ? Monsieur Z, l’illustrateur de ce monde rêvé, réinvente avec esprit le glamour, le fatal et une certaine idée de la Jet-set, idéalisée, trop chic... Et très bien meublée ! Plongez vite dans son univers sixties grâce à la sortie de cet Art book qui lui est consacré… (M.C.D) Voir aussi l’article « Pêle-Mêle emménage » p.122)

Monsieur Z, Artbook chez Fluide Glamour, 19,80 €

Café Crac Conçu par le designer strasbourgeois Fred Rieffel, le Petit Café du CRAC (pour Centre Rhénan d’Art Contemporain, à Altkirch) est un lieu convivial d’échange et de culture. Chaleureux, accueillant, modulable, lumineux, l’ensemble comprend un espace de documentation et un café à proprement parler. Il permettra à chacun d’étancher sa soif – soif de culture et soif tout court allant de pair. (N.Q.) www.cracalsace.com - www.fredrieffel.com

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Moscou

by night Changer d’air est une obligation à l’arrivée des beaux jours ! Pas d’idées ? Filez dans la capitale russe qui transforme en lieux d’expos, boîtes de nuit, théâtres, ses friches industrielles. Et allez à la « Proekt Fabrika », imposante stature de briques au concept singulier : ici l’art et l’industrie se confondent et cohabitent ensemble. Vous pourrez y découvrir une exposition de jeunes photographes français dont Olivier Metzger collaborateur et ami de la rédaction, qui excelle dans l’art du clair-obscur, des ambiances sombres, étranges et magiques. (M.C.D) In the night, exposition collective Du 22 mars au 25 avril 2010 à la Proekt Fabrika à Moscou www.proektfabrika.ru

Glass !

Les 4 fantastiques 4 Burlesques réunit quatre figures emblématiques du cinéma burlesque : Laurel & Hardy, Buster Keaton et Charlie Chaplin. Ils s’ébattent dans quatre films mis en musique par le duo Mob & Pat : un ping-pong électronique qui colle à merveille à l’esprit du burlesque. (N.Q.) Le 23 avril à la Salle du Cercle de Bischheim 03 88 33 36 69 www.salleducercle.ville-bischheim.fr

Le vase Savoy est tellement moderne qu’on en arriverait à oublier sa date de création ! Conçu par Alvar Aalto et sa femme Aino Marsio en 1936, il s’inspire des robes en cuir des femmes lapones, mais rappelle aussi la forme d’un lac finlandais… Et se décline aujourd’hui en de nombreuses variantes de tailles, élongations ou couleurs. Y regarder s’y épanouir des tulipes est un vrai bonheur et noyer sa citronnade, une autre possibilité de profiter de ses formes généreuses avec sa version bac à glaçons en silicone… La glace sous le soleil. (M.C.D) Les différentes déclinaisons du vase Savoy d’Alvar Aalto sont disponibles à la galerie Aquatinte 5, quai des Pêcheurs 03 88 25 00 32

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Un Tchekhov gai Pour sa première création à la tête du Théâtre National de Strasbourg, Julie Brochen a choisi l’ultime pièce de Tchekhov, La Cerisaie. Cela fait presque dix ans qu’elle mûrit ce projet, cherchant à lui donner un peu de cette légèreté avec laquelle on perçoit le théâtre de Tchekhov en Russie, et à tirer la pièce vers la comédie. Elle s’est, pour cela, entourée de compagnons fidèles, dont Jeanne Balibar. (S.D.) Du 27 avril au 30 mai au TNS - www.tns.fr

Rouge bonheur Tartine Reverdy a décroché le Grand Prix Charles Cros (catégorie jeune public) avec l’album Rouge tomate. La voix cristalline et câline de la chanteuse alsacienne devrait être obligatoire pour tous les enfants qui n’écoutent jamais assez de mots doux et colorés ! (M.C.D)

Album Rouge tomate, L’autre distribution www.myspace.com/cietartinereverdy

photo de répétitions, Franck Beloncle

Joyeuses danses ! Le festival Nouvelles Strasbourg Danse fête cette année ses 20 ans. Et prend un nouveau départ en accordant désormais une place de choix aux nouveaux chorégraphes issus des arts visuels et de la performance. Au centre du festival cette année : la résidence de Joanne Leighton, qui investit le Frac Alsace de Sélestat avec une ribambelle d’artistes pour une « Journée particulière ». À voir aussi : le sensible Rachid Ouramdane, la fidèle Robin Orlyn, la déjantée La Ribot, Thomas Lebrun et Georges Appaix… (S.D.) Du 21 au 29 mai à Pôle Sud et ailleurs www.pole-sud.fr

Le nord symphonique Le Concerto pour violon et orchestre est le seul concerto composé par Jean Sibelius. Grave, coléreux, lyrique, il forme avec la Seconde symphonie de Brahms une soirée placée sous le thème des divines brumes nordiques. (N.Q.) Concert de l’OPS, les 20 et 21 mai au Palais de la Musique et des Congrès. www.philharmonique-strasbourg.com

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Beau bizarre Visuel : Claude Cahun, Le Cœur de Pic, 1936-1937 © D.R.

Le Surréalisme n’est pas mort, vive le Surréalisme ! La pléthorique exposition La photographie n’est pas l’art rend hommage aux plus grands photographes de ce courant, qui marqua la séparation définitive de ce médium avec la peinture, et met en exergue ses prolongements contemporains. Entièrement constituée d’œuvres de la collection privée du bijoutier Sylvio Perlstein, elle tisse des liens inattendus entre les artistes et les périodes, autour d’une thématique centrale : l’étrange et le fantasmagorique. (S.D.) Jusqu’au 25 avril au Mamcs www.musees-strasbourg.org


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Boutiques BOSS - Collections Homme et Femme :1, petite rue de l‘Eglise STRASBOURG Collection Homme : Galeries Lafayette 34, rue du 22 novembre STRASBOURG


Visuel : Œuvre de Becky Beasley

Fragments Capsule Hindi À défaut de filer en Inde cet été, il y a toujours la possibilité d’être pétaradante dans les rues de Strasbourg en casque Goachic et moto Royal Enfield relookées par l’audacieux styliste Manish Arora. Ou, pour un trip Milles et une nuits, de se couler dans une combi sarouel canari avant de se jeter sur son tapis imprimé Tigre… GRRRRRRR ! Namaste aux 3 Suisses ! (M.C.D) www.3suisses.fr

Minimaliste, la deuxième exposition de Bettina Klein, commissaire invitée du CEAAC, invite le spectateur à regarder les objets qu’on ne voit jamais. En Présence présente, sous forme de photographies, de vidéos, d’installations, des natures mortes, comme des extraits du monde, détachés de toute narration. Avec des œuvres de Becky Beasley, Wolf von Kries, Becky Beasley, Leon Vranken, Tacita Dean, Katinka Bock et Dan Peterman. (S.D.) Jusqu’au 16 mai au CEAAC www.ceaac.org

Happy NHC ! L’hôpital se colore ! Après la commande artistique de l’espace parents-enfants de la maternité de Hautepierre (lire Zut ! n°2), la délégation à la culture des hôpitaux de Strasbourg s’attaque au NHC (Nouvel Hôpital Civil). Ce sont les deux designers strasbourgeois de V8 qui ont remporté la commande, avec un projet qui apporte un peu de légèreté au rigoureux bâtiment de Claude Vasconi. On retrouve ici l’esprit de leurs scénographies (notamment pour l’exposition Chromamix 2 au Mamcs) : des couleurs joyeuses et des formes simples, pour rendre lisibles les différents espaces et adoucir, dans le cas de l’hôpital, le passage dans un lieu souvent glaçant. Le projet sera réalisé à l’automne. (S.D.) www.v8designers.com

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Super Toy Watch Du polycarbonate resistant, ultra léger et fluo pour reproduire les codes d’une montre chrono ? Oui, au chic, au fun, et au glamour des montres Toy Watch disponibles dans trois spots luxe et hype en Alsace. (M.C.D) Toy Watch Fluo est en vente dans les boutiques Ultima à Strasbourg, United legend à Mulhouse, et K.Collections à Colmar.

www.toy-watch.it

Homeless chic ? Pour coller à la tendance « sapes en crise » et afficher en bandoulière son compte en banque (à défaut, cet été, d’être du camp des filles à bananes et sac à dos, option kit mains libres), je n’aurai qu’un cri : Fini le it-bag, place au handybag ! Mais version Vuitton, le pied de nez façon Marc Jacobs se pare de veau glacé ultra-fin et fait fi du politiquement correct. Allure garantie trash et… follement dadaïste. Chéri, c’est moi qui sors les poubelles ce soir ! (M.C.D)

STREET DESIGN Alors comme ça les garnements qui salissent nos murs ont prévu d’attaquer ceux du salon ? C’est à une intrusion du street art dans l’espace domestique que nous invite Ligne Roset, jamais en retard d’une tendance. Le créateur de mobilier français disposera des œuvres d’artistes issus du mouvement urbain, en partenariat avec La Brigade Action Graphique. (N.Q.) Street art – de la rue au salon, jusqu’au 31 juin chez Ligne Roset 8, quai Kellermann – 03 88 23 16 23

Sac en cuir vernis, Raindrop, Louis Vuitton. www.louisvuitton.com

2 3e D a n

Artiste strasbourgeois à la notoriété grandissante, Dan23 a réalisé en février dernier une fresque de plus de 60 m² au centre commercial Rivetoile. Partisan d’une « démocratisation de l’art », il a peint en public et dans son style énergique des portraits de musiciens célèbres, faisant du centre commercial un authentique lieu de culture et d’échange, entre le cinéma UGC, les Archives, le Vaisseau et la médiathèque Malraux. La fresque est à découvrir jusqu’en juin, entre deux emplettes. (N.Q.) Rivetoile 3, place Dauphine – www.rivetoile.com www.dan23.com

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Pour l’amour de Roxane Roxanne est une vilaine fille. Son père, le roi Darius, cherche à la marier alors qu’elle ne jure que par Gaston, tailleur de pierre. Darius, conte musical pour récitant et orchestre, traduit la volonté de l’Orchestre Philarmonique de Strasbourg, à l’origine du projet, d’intéresser le jeune public aux vertus de la musique. Le projet s’accompagne d’un petit livre illustré. (N.Q.) Concerts éducatifs les 6, 7 et 10 mai, concert familles le 9 mai www.philharmonique-strasbourg.com

Lisbeths II

Pietr, modeste VRP déçu par l’amour, rencontre Lisbeth alors que rien ne l’y avait préparé. Ensemble, ils décident de faire un enfant. Ils choisissent même le lieu : un hôtel au bord de l’océan, à La Rochelle. Quand il la rejoint, il ne reconnaît plus la femme qui s’approche de lui. C’est une autre Lisbeth. Une deuxième Lisbeth. A-t-elle réellement changé ? Sur scène, trois acteurs pour deux personnages tentent de percer le mystère de Lisbeths, courte pièce du prolifique Fabrice Melquiot. (N.Q.) Au TAPS Scala les 23 et 24 avril 10, rue du Hohwald - 03 88 34 10 36

Come a Roma Chez Il Salone, on change de propriétaire, mais pas d’univers. Au centre toujours, la chaussure italienne, avec une gamme désormais étoffée. Les accessoires font leur entrée au Salone : chapeaux mixtes, bijoux, sacs, ceintures et étoles, tous Made in Italy, viennent parfaire l’allure. Une gamme à découvrir lors de l’inauguration officielle de la boutique, le 22 avril à 19h. (S.D.) 1, place Broglie - 03 88 38 54 10

Massage bien reçu Membre du groupement hôtelier des Grandes étapes françaises, qui réunit dix sites d’exception sur toute la France, le Château de l’Ile abrite également un spa où l’on peut se détendre et se faire masser à loisir. Outre le massage traditionnel thaïlandais (effectué au sol et sans huile), le massage aux délices alsaciens (au chocolat), la détente d’Asie (à quatre mains), le Spa de l’Ile propose un massage spécial femme enceinte, pour permettre aux futures mamans d’évacuer les tensions liées à la grossesse. (N.Q.) Château de l’Ile, à Ostwald (Strasbourg) 03 88 66 85 03 – www.chateau-ile.com

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Reste in peace and love Abd Al Malik présente à la Librairie Kléber son nouveau plaidoyer en faveur de la tolérance et de la paix à l’usage des jeunes de banlieue, de ceux qui nous gouvernent et de tous ceux que ça intéresse. La Guerre des banlieues n’aura pas lieu (Le Cherche Midi) adresse un message fort et plein d’espoir à une société qui en manque cruellement. Rappeur, musicien et poète, Abd Al Malik, qui a connu le succès en 2006 avec son album Gibraltar, revient dans la ville qui l’a vu grandir et qu’il continue de chérir. (N.Q.)

Sacré zoo-zoo

Le 14 avril à la Librairie Kléber www.librairie-kleber.com

Quand la photographe strasbourgeoise Anne Milloux qui nous présente sa première exposition, se rend au zoo, c’est pour tirer le portrait d’animaux qui adoptent pour elle des poses fières, timides, désabusées, facétieuses, indifférentes, moqueuses. Ces portraits sensibles sont à découvrir à l’espace d’accueil solidaire et responsable du Ciarus. (N.Q.)

Jusqu’au 30 avril au Ciarus 7, rue Finkmatt – www.ciarus.com - www.dresseurdimages.fr

Stylistes en

herbe

Vous qui avez toujours rêvé de devenir créateur de mode et de vous plonger dans son univers impitoyable, c’est désormais possible à Strasbourg grâce à la formation BTS Design de Mode proposée par l’école ORT. Depuis septembre 2008, ce BTS, seul diplôme d’Etat de l’Est de la France, forme en deux ans des professionnels de la création dans la mode, le textile et l’environnement qui deviendront les futurs stylistes en prêt-à-porter et en haute couture. Au-delà des cours de photo, modélisme, création graphique et de culture du design, cette toute première promotion bénéficie des partenariats régionaux et internationaux menés avec brio par l’école. Dans le cadre de l’élection Miss Pays d’Alsace, vendredi 16 avril à l’Aubette, la promotion habillera les candidates de leurs créations, une jolie reconnaissance locale. Pour s’ouvrir les portes de l’international et pour fêter l’année de la Russie comme il se doit, l’école ORT recevra une délégation d’étudiants avec l’école de Design de Moscou du 11 au 18 avril prochains, dans un processus d’échange pédagogique pour former les futurs « tsars » de la mode ! (C.L.) ORT Strasbourg 14, rue Sellenick à Strasbourg 03 88 76 74 76 - www.strasbourg.ort.asso.fr

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Avec vue sur la cave Ouverte en 2007, la boutique Œnosphère a fêté ses trois ans en mars. Le jeune caviste alternatif Benoît Hecker, son créateur, propose à côté de sa sélection de vins atypiques deux cours d’initiation à l’œnologie. Le premier (le 14 mai) s’intéressera à l’histoire de la vigne et du vin, ainsi qu’à son analyse sensorielle. Le second (le 21 mai) traitera de l’élaboration des vins, de la vinification, de l’élevage et de la découverte des nuances. Vous ne serez plus jamais pris au dépourvu au moment de choisir dans la carte des vins ou de décrire un cru que vous viendrez de déguster. (N.Q.) Œnosphère 3, quai Finkwiller 03 88 36 10 87 – www.oenosphere.com


Le temps des chemises

Nouveau départ

C’est le printemps, fini les pulls en laine et les cols roulés. Coupes cintrées ou droites, cols italiens ou dantons, poignets napolitains ou mousquetaires, les chemises du jeune créateur Christian Valer se distinguent par leur personnalité, leur caractère, leur charisme. Conçues en séries limitées, elles se démarquent encore par le soin apporté aux détails et à la qualité des tissus. Les nouveaux modèles hommes et femmes sont à découvrir lors de deux défilés événements, le 13 mai au club Le Rétro et le 17 en boutique. (N.Q.) 17, rue des Serruriers 03 90 23 48 30 www.chemises-valer.com

Mal au travail Comme souvent, la compagnie Pandora a puisé la matière de sa dernière création théâtrale dans la mémoire collective. Pour Sur le fil, l’équipe de Dominique Guibbert a recueilli la parole d’ouvriers et d’anciens des filatures de la vallée de Munster. Face à la concurrence des pays où la main d’œuvre ne vaut pas grand chose, les deux dernières usines vivent sous la menace d’une fermeture… Pandora remet de l’affectif et de l’intime au cœur de l’économie de marché. (S.D.) Du 25 au 29 mai au Taps Gare 03 88 34 10 36

Premier émoi Le TJP propose aux enfants (dès 4 ans) à qui la neige manquerait déjà, un spectacle entre danse-théâtre et théâtre d’objets, Première neige aborde le thème de la première fois avec douceur et poésie. (N.Q.) Du 12 au 19 mai au TJP Grande-Scène 7, rue des Balayeurs www.theatre-jeune-public.com

Jeune garde Entièrement rénovée, parée de son lustre d’antan, la villa Osterloff s’apprête à accueillir celles et ceux qui voudront associer leur réussite à son cadre et à sa situation exceptionnels. Le Manoir du Contades, situé dans le parc du même nom, est le digne représentant des résidences particulières qui ornaient autrefois ce lieu de promenade. Élevé en 1901, racheté par la famille Osterloff en 1929, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le Manoir du Contades est un lieu emblématique du Strasbourg allemand. Transformé en centre d’affaires, locaux professionnels, work center, ses trois étages d’espaces vastes et lumineux sont à la disposition d’entreprises, enseignes nationales, libéraux, représentations diplomatiques, associations et fondations voulant profiter de ce joyau architectural. 10, rue des Arquebusiers joel.apolloni@orange.fr 06 20 70 07 00 / 06 80 50 16 15 www.manoir-contades-strasbourg.com

Un RDV à noter dès à présent sur vos tablettes : celui que se donne depuis six ans à Strasbourg la jeune scène théâtrale européenne. Co-organisé par Le-Maillon et le TNS, le festival Premières invite spectacles d’école ou premières productions pour un marathon de cinq jours. À l’heure où nous imprimions, la programmation n’était pas encore arrêtée, mais on espère une édition aussi enthousiasmante que la précédente. Du 2 au 6 juin au Maillon et au TNS www.le-maillon.org / www.tns.fr

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Embauchons Nathalie ! Nathalie Hemmendinger fait le buzz sur la toile, et pour cause, tout le monde souhaite l’embaucher ! Il faut dire qu’elle a des arguments à faire valoir : de l’expérience, de l’enthousiasme et un naturel avenant. Alors, si comme nous tous, vous rêvez de la recruter pour un poste de chargée de communication ou dans l’organisation d’événements et la gestion de projet, n’hésitez pas à consulter son blog ou son profil facebook. Pour consulter son CV, tapez « J’embauche Nathalie » dans Google, et participez ainsi à cette belle opération de e-recrutement. Dépêchez-vous, elle multiplie les entretiens en ce moment même ! (E.A.)

Petites confitures entre amies Lorsqu’une artiste plasticienne éprise de poésie et la reine des confitures se rencontrent, cela donne un joli livre baptisé Petites cuillerées de couleurs. Mitonné par Christine Ferber qui n’a pas fini de nous régaler et WeRo qui sait trouver les mots pour nous inviter à la rêverie, cet ouvrage est une véritable invitation à la gourmandise. (P.S.) 25 € - Les petites vagues éditions

Strasbourg calling Créé en 2003 par Éric Folzer, Strasbourg Transaction est une agence immobilière spécialisée dans l’immobilier de commerce et plus précisément dans le centre de Strasbourg. Usant de tout leur talent, de leurs compétences et de leur expérience, les agents de Strasbourg Transaction s’occupent de trouver pour leurs clients des espaces commerciaux à la mesure de leur ambition. On leur doit notamment l’implantation de + Belle la Vue, rue du 22 Novembre, le déménagement de G-Star, rue du Dôme, ou encore celui d’Algorithme, rue Gutenberg. (N.Q.) 10, rue des Francs-Bourgeois 03 88 32 02 32 – www.strasbourg-transaction.fr

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Liv(ing) in G-Star Quand le roi du denim, G-Star, prend comme égérie la noble princesse du Seigneur des Anneaux, Liv Tyler, pour donner vie et esprit à sa collection Low-T, il se passe cette indescriptible alchimie qui fonctionne avec évidence : l’idée d’une femme forte et sophistiquée est ici parfaitement incarnée et leur nouveau jean à fourche basse porté par la belle brune est carrément génial ! (M.C.D) G-Star Raw 9, rue du Dôme – 03 88 23 51 66


PRINTEMPS.COM

LES PLUS GRANDES MARQUES DE LA MODE

MAGASIN OUVERT DU LUNDI AU SAMEDI DE 9H A 20H

UNE HEURE DE PARKING OFFERTE DÈS 15� D’ACHATS (PARKING QUAI KELLERMANN)


Sans chichis

100% épurée, la nouvelle exposition du Vitra Design Museum. L’essence des choses s’interroge sur l’art et le design de la réduction… ou comment revenir à la quintessence de la création. Une question qui renvoie à la fois au minimalisme et à la production en tant de crise. (S.D.) Jusqu’au 19 septembre au Vitra Design Museum à Weil am Rhein (D) www.design-museum.de

Broderie musicale

Catherine Lubrano, artiste-plasticienne et Pierre Clavreux, chanteur, compositeur (et maître en Shiatsu) signent à quatre mains et à l’unisson un bel objet musical, plastique et poétique. Un CD-livret empreint de leurs deux univers où la broderie part à la rencontre de l’univers rock-world et de la voix vibrante du chanteur. (M.C.D) Ceci est ma langue, Kiyindo Records www.kiyindo-shiatsu.com - lubranocatherine.com

unst

VG Bild-K Dix 1983 © Thomas Photo : Stiletto, t, es R ’s er Consum

On the Runway

Mocassins Arapaho, disponibles en nubuck violet ou chocolat pour l’homme et en jaune et violet pour la femme Boutique Heschung 11, rue du Chaudron - 03 88 32 31 80 - www.heschung.com

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Lorsque la manufacture de souliers Heschung offre un brin de folie aux mocassins, elle ne fait pas les choses à moitié : du violet intense, de la peau veloutée, un lien brut et chocolaté, une semelle souple de Sioux agile… Bref, la chaussure idéale pour aller pister la marque alsacienne qui fait marcher les Parisiens et autres globe-trotters au pas de course ! La gent masculine adorent ses cuirs aux patines artisanales et aux lignes épurées. Mais en éclaireuse bien informée, je peux vous assurer que la collection femme va ravir plus d’une fashionista : ils ont les brogues pour filles qu’il faut avoir cet été pour coller à la tendance boyfriend, sans parler des bottes camarguaises ou des bottillons en cuir brut, inscrits sur la it-liste des Calamity Jane inspirées. (M.C.D)


Mon tout est Jeanne Cherhal !

D

epuis ses débuts, Jeanne Cherhal nous émeut. Contrairement à d’autres qui ont sombré dans la facilité, elle a su maintenir un cap qui lui permet de lorgner vers la pop de manière décomplexée. D’autres avant elles – Paul McCartney notamment – ont expérimenté l’aventure intégralement solo sur un disque ; avec un bonheur équivalent, elle a joué de tous les instruments et enregistré toutes les voix sur Charade, son quatrième album. Le résultat manifeste une grande culture et de la maturité chez cette séduisante jeune femme qui a trouvé sa place dans le paysage musical français. (E.A.) En concert le 21 mai, à la salle des Fêtes de Schiltigheim www.ville-schiltigheim.fr Dernier disque : Charade, Barclay

Autour du verre... Visiblement, Meisenthal est un endroit où l’on se sent bien. Le designer berlinois Werner Aisslinger s’est tellement plu au Centre International d’Art Verrier, en 2008, qu’il est revenu avec 14 étudiants de la Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe qui se sont adonnés à une remise en question radicale des procédés techniques en torturant le verre pour lui arracher un soupir, un cri, des aveux, des confidences ou une élégie. Les pièces à conviction issues du programme Designing by making sont à découvrir au CIAV jusqu’au 6 juin. (N.Q.) www.ciav-meisenthal.com

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Visuel : création Morgane et Salomé

Seul ou accompagné Frénésie garantie !

Pour celles qui ont raté sa dernière boutique éphémère, Hic et Nunc se lance maintenant dans la vente en ligne. Et on craque pour les épaulettes et bijoux de seins de Morgane et Salomé. Des créations pleines d’humour à un prix plus que raisonnable, comme le reste du site ! (S.D.) www.hicetnunc-store.com

Bag à part Un sac pour homme ? Rien de plus normal chez Revenge, à la ville comme en week-end, le chic en plus. Boutique d’accessoires Revenge 6, rue du Fossé des Tailleurs 03 90 22 37 69

Eco- friendly Marre de votre vieux coucou ? Envie de changer d’ordinateur pour quelque chose de neuf, frais et printanier ? Déculpabilisez : les boutiques Bemac vous proposent un service de recyclage gratuit. Et, jusqu’au 30 avril, une promotion « prime à la casse » vous fait bénéficier d’une remise pouvant aller jusqu’à 100 euros pour un Imac, un Macbook Pro ou un Macbook Air. Pas de sectarisme : Bemac recycle les Mac et PC. Aucune excuse, donc. (M.F.)

www.bemac.fr

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Visuel : Laurence Bentz

Après avoir étudié la vie de famille dans trois spectacles, les Belges de Peeping Tom (voyeur en anglais) poursuivent leur travail sur le groupe, en mettant cette fois l’accent sur l’individu. Dans 32 Rue Vandenbranden, ils se demandent comment se comporter dans un groupe et comment concilier liberté individuelle et règles sociales, avec beaucoup d’humour, de sensibilité et une touche de fantastique, en s’appuyant sur La Ballade de Narayama de Shohei Imamura (Palme d’or 1983). (S.D.) Du 27 au 29 avril au Maillon à Strasbourg (co-réalisation Pôle Sud) 03 88 26 61 81 – www.le-maillon.com


Boutique One Step 3 rue du D么me - Strasbourg T茅l. 03 88 23 69 52


Op-Art Marimekko et l’imprimé du tissu Frekvenssi du designer Harri Koskinen alignent leur esthétique du mouvement. Des lignes noires, verticales et déviantes offrant un aspect saisissant de profondeur qui n’est pas sans rappeler les premières œuvres optiques des années 50. (M.C.D.) Tissu Frekvenssi par Harri Koskinen pour Marimekko disponible à la galerie Aquatinte 5, quai des Pêcheurs – 03 88 25 00 32

Alice Schneider et Sarah Dinckel ne manquent pas d’idées. Encore à moitié lycéennes, les deux Strasbourgeoises ont l’idée de recycler les bouts de tissus qui encombrent leurs placards pour confectionner des sacs de fille cousus main qui s’arrachent sur le Net. Ces jours-ci, Alice, qui a intégré l’école Estienne à Paris, démarre un stage chez la styliste Bérangère Claire. De son côté, Sarah travaille au sein de la très active association Accélérateur de Particules tout en peaufinant l’enregistrement du premier album – très attendu – de Roméo & Sarah. Ne ratez pas cet été, leur nouveau sac baptisé “ZUT !”. À réserver d’urgence ! (P.S.) http://bichecouteau.free.fr/

Designer

la ville

Du 10 mai au 6 juin à La Chaufferie www.esad-stg.org

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Les Arts déco explorent Strasbourg. Dans le cadre d’un workshop au long cours avec le collectif Bruit du frigo, les élèves de la nouvelle option Scénographie urbaine redécouvrent l’espace urbain qu’ils habitent. Plutôt que de s’appuyer sur sa géographie, ils ont élaboré toute une série de protocoles pour partir à la rencontre d’inconnus, qui dévoilent autant d’usages de la ville. Les résultats de ces expérimentations et explorations prendront forme dans le cube de La Chaufferie, et matérialiseront sans doute une série de regards intime sur un même espace urbain.


AuthenT’chic

From Bali to Strasbourg

Evohé lance sa marque. Le restaurant-épicerie installé à Wiwersheim propose désormais une gamme de produits en accord avec sa cuisine et les goûts qu’il défend : authentique et d’inspiration méditerranéenne. Futur hit : ses babas au limoncello, calvados ou génépi. Comme le reste des produits, Franck Zirotti les a dénichés chez des petits producteurs du Sud de la France et reconditionnés, avec l’aide de Stéphane Hamann, dans un packaging chic et sobre, loin des clichés que véhiculent souvent les produits des terroirs. En vente chez Evohé, galerie Révélatio à Wiwersheim - 03 88 16 18 96

Simana, créateur et importateur de mobilier contemporain en teck, disposera bientôt d’un lieu d’exposition à Strasbourg. L’occasion d’interroger son fondateur, Nicolas Juillard. Quel est le concept Simana ? Tous nos meubles sont faits sur place, à Bali, par une trentaine d’artisans qui travaillent à l’ancienne, dans le respect des traditions. Le bois est issu de plantations strictement contrôlées. Chaque meuble est unique.

ATELIERS ouvertS En 11 ans, c’est devenu un événement incontournable. Cette année, 370 artistes participent aux Ateliers ouverts à travers toute l’Alsace, et ils seront 248 à vous accueillir rien que sur Strasbourg, dans 83 ateliers. Au long des deux week-ends, ils ont prévu apéros, performances, ou simplement de discuter de leur travail avec les visiteurs. Pour organiser votre parcours au milieu de tout ça, le site et le programme sont indispensables ! (S.D.) Les 8, 9, 15 et 16 mai dans toute l’Alsace ww.ateliersouverts.net

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans cette aventure ? J’adore la sculpture en bois, les arts plastiques, l’artisanat. J’ai toujours eu envie de faire quelque chose là-dedans et Simana me permet de concilier cet intérêt avec une activité professionnelle. Quelle est l’actualité de Simana ? Nous allons bientôt ouvrir un lieu d’exposition permanent à Strasbourg qui nous permettra de montrer nos meubles en direct. Il y aura une refonte du site Internet. Nous allons lancer une nouvelle gamme de mobilier d’extérieur en pierre sculptée. Enfin, nous avons créé une page Facebook, qui nous permet d’être plus proches de nos clients et de montrer des photos du lieu de production, des artisans au travail. www.simana.fr

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Gemme ses bijoux Eric Humbert est un maître joaillier globe-trotter hors du commun, qui nourrit son imaginaire et sa créativité de ses pérégrinations à travers le monde. La richesse intérieure et la dimension spirituelle rapportée de ses voyages est aussi importante que la préciosité des pierres qu’il y trouve. L’évasion lui est plus que nécessaire pour créer : « le travail d’imagination reste le plus important. » Et dans le monde fascinant et magique qu’est la haute joaillerie… Eric Humbert réinvente avec passion le bijou fétiche et porte-bonheur. (M.C.D)

Eric Humbert, joaillier créateur, 46, rue des Hallebardes 03 88 32 43 05 www.eric-humbert.com photo Alexis Delon / Preview

MONSIEUR DE... Dior Homme, Dolce et Gabanna grande ligne, Lanvin… Les lignes luxueuses présentent Chez United Legend offrent une expérience exclusive à la gente masculine : s’y dévoilent des collections à la fois chics et luxueuses dans ce nouvel écrin mettant en scène le vestiaire masculin. Cet été la rigueur élégante des vestes de D&G à la sobriété et au chic très Savile Row se marie à la douceur des gris de la ligne Dior. De la chemise aux souliers en passant par les accessoires et une sélection de jeans aux détails et textures très travaillées, vous y trouverez dans une atmosphère épurée, une très belle et rigoureuse sélection de mode masculine. (M.C.D) United Legend 3, rue des Juifs - 03 88 22 32 88

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Double vue C L’OPTIQUE n’est pas un opticien tout à fait comme les autres. On y trouve une sélection pointue avec des marques comme Marc Jacobs, Jimmy Choo, Chopard, Carreira, Dsquared2, Cutler and Gross… On peut y découvrir un CONCEPT UNIQUE DE LUNETTES SUR MESURE. Si vous rêvez de devenir votre propre styliste, vous pourrez mixer avec jouissance rayures bayadère, imprimés camouflage, acétate fluo ou uni, pour assouvir de la plus sage à la plus excentrique des envies ! (M.C.D) C L’OPTIQUE « Lunetorologisterie » 21, rue des Tonneliers - www.cloptique.com

Week-end vampire

Dans le premier long métrage de Tony Scott, Miriam (Deneuve), qui ne fait pas ses 3 000 ans, vit à New York avec son mari John (Bowie) à qui elle a offert l’immortalité mais sans lui garantir un amour éternel. Lorsqu’elle s’éprend de Sarah (Susan Sarandon), John se met à vieillir subitement. Négligé au moment de sa sortie, Les prédateurs est devenu un film culte des cinémas gay, fantastique et gothique, trônant à cent mille lieues au-dessus des succédanés de vampires de Twilight et affiliés. (N.Q.)

Le 12 février au Star Saint-Exupéry 18, rue du 22 Novembre – www.cinema-star.com


PLACE SAINT-PIERRE LE JEUNE PLACE BROGLIE GRAND’RUE

RUE DU DÔME GRAND SÉMINAIRE JARDIN / MUSÉE DE L’OEUVRE NOTRE-DAME

LA LAITERIE

HH SERVICES

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Deniz, Erdal, Hasan Chiangir Sébastien Geissert & Pierre Bindreiff Axelle Benamran Stéphane Haegeli Jewly / Julie claden Barbara et Nicolas Poillotte Aline Bachmann Christelle Gleitz & Matthieu Hussenot-Desenonges

Ils vivent, travaillent, créent, sortent, aiment à Strasbourg. Les hommes et Les femmes qui font vibrer LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ.

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Christophe Urbain

Deniz, Erdal, Hasan CHIANGIR

30 ans, 20 ans et 34 ans, restaurateurs - Le Gölbasi / jeudi 18 mars

Où ? Grand’Rue

« Nous avons ouvert notre restaurant il y a 11 ans déjà, on a donc tous les trois un vrai attachement à cette rue piétonne. On l’a vu évoluer et on assiste à sa métamorphose qui semble prometteuse. À l’approche de l’été, avec ses terrasses qui fleurissent, la rue devient encore plus conviviale et familiale, tout ce que l’on aime ! »

Actu ! Rafraîchissement intérieur du restaurant et installation de la terrasse à l’approche des beaux jours ! Le Gölbasi - 35, Grand’Rue à Strasbourg Deniz : Veste zippé Parajumpers et pull double col U-ni-ty, le tout chez Algorithme Erdal : Sweat capuche et Teddy Dsquared2, le tout chez Algorithme Hasan : Veste à bords boutonnables et chemise Marithé & François Girbaud

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Christophe Urbain

Sébastien Geissert & Pierre Bindreiff

31 ans tous les deux, V8 designers / lundi 15 mars

Où ? H.H. SERVICES

« L’atelier de carrosserie de Hubert Haberbusch est un lieu magique : savant mélange entre outils, bouts de tôle esseulés et véhicules rutilants. Les engins exceptionnels, en cours de restauration, dévoilent certaines qualités formelles qu’on ne peut voir que dans cet état. Les bouts de châssis, d’ailes ou de capot n’ont rien à envier aux meilleures galeries de design ! »

gés avec des graphistes, architectes et développeur web. Mobilier pour les Musées de Strasbourg et plusieurs séries d’objets encore en maturation... www.v8designers.com Sébastien : Marinière et veste en jean avec surpiqûres apparentes collection Marc Newson, le tout G-Star Pierre : Gilet zippé collection Marc Newson, G-Star

Actu ! Réalisation de la commande artistique du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, livraison en début d’année 2011 (lire aussi p. 26). Emménagement dans de nouveaux locaux (Gothamscm.com) parta-

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Axelle Benamran

35 ans, consultante et animatrice / jeudi 26 mars

Où ? Monument du Général Leclerc, Place Broglie

«Cette statue représente beaucoup pour moi, car elle a été réalisée par mon grand oncle Georges Saupique, un disciple de Rodin ! Au delà du simple clin d’œil familial, elle représente le symbole de la libération chère à mes yeux…»

Actu ! Vice-présidente de Radio Judaïca et animatrice de l’émission quotidienne Le Grand Journal de Strasbourg : du lundi au jeudi de 17h30 à 18h (102.9 FM) ou sur www.radiojudaicastrasbourg.fr Consultante en communication dans le domaine des affaires et de la politique (régionale et nationale). www.marvingt.com/ axelle.b@marvingt.com Robe-tunique et perfecto en daim One Step

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Nathalie Savey


Stéphane Haegeli

36 ans, libraire de livres anciens et modernes / mardi 16 mars

Où ? La grande bibliothèque du grand séminaire

« Franchir les portes de ce lieu magnifique, étonnamment méconnu de la plupart des strasbourgeois, est une expérience époustouflante. On est immédiatement saisi par la majesté des volumes, par l’atmosphère sereine de ces rayonnages interminables, par le sentiment de se trouver dans un endroit où le temps semble s’être arrêté. Évidemment, en tant que libraire, la vue de tous ces exemplaires désirables crée chez moi une émotion particulière. »

Actu ! La librairie de l’Amateur présentera, les 16, 17 et 18 avril prochains, une sélection de ses meilleurs ouvrages au Salon du Livre ancien du Grand Palais, à Paris. Librairie de l’Amateur - 24 C Rue des Orfèvres à Strasbourg Chemise à col inversé Dior et trench Lanvin, le tout chez United Legend

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Jewly / Julie claden

28 ans, auteur-compositeur-interprète / mercredi 17 mars

Où ? Jardin du Musée de l’Œuvre Notre-Dame

« Une petite merveille, légèrement cachée mais accessible si on veut bien y aller. Comme de multiples lieux à Strasbourg, trésor d’Histoire et d’architecture, cet endroit apparaît au détour d’une ruelle. À la fois apaisant et source d’inspiration, il procure des émotions diverses selon les saisons, les heures et les humeurs… »

Actu ! Les nouveaux extraits live sont en écoute et les prochaines dates de concert vont être divulguées au courant du mois d’avril. Pour écouter et pour être au courant de prochains rendez-vous : www.myspace.com/jewlymusic Veste officier Sandro, pull The Kooples, sac en cuir naturel Claudie Pierlot, le tout au Printemps Strasbourg

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Nathalie Savey

Nicolas & Barbara Poillotte 31 ans et 39 ans, commerçants / jeudi 25 mars

Où ? Cour intérieure rue du Dôme

« Cette rue représente beaucoup pour nous puisque nous G-Star, la Fée Maraboutée, One Step - rue du Dôme y avons ouvert trois commerces en trois ans ! Elle n’était www.g-star.com / www.lafeemaraboutee.fr / www.onestep.fr pas aussi commerçante à l’époque, mais nous aimions Barbara : Boyfriend jean Liv Tyler, T-shirt, gilet et veste G-Star l’idée qu’elle finisse le Carré d’Or. Cette cour intérieure Nicolas : Jean, chemise et veste G-Star reliant deux de nos boutiques est classée et nous y FAISONS beaucoup de pauseS à l’abri des regards ! »

Actu ! Nouvelle collection Liv Tyler à découvrir et arrivée de la gamme chaussures pour hommes et femmes en vente à partir du mois de mai chez G-Star. Arrivée de la marque Et Compagnie à la boutique La Fée Maraboutée. Projet d’installation d’une nouvelle marque de confection en exclusivité à Strasbourg, mais toujours à la recherche du local idéal

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Aline Bachmann

36 ans, agitatrice du quotidien, Bulthaup - La Cuisine / jeudi 18 mars

Où ? Place SAINT-PIERRE LE JEUNE

« J’y passe chaque jour, j’ai à chaque fois la même impression de silence et de calme. Je retiens mon souffle avec un sourire comme si la traversée en silence de ce lieu me permettait de faire face au tumulte du centre ville. J’avais déjà posé sur cette place, le premier jour d’une embauche et y ai vécu d’autres moments, elle s’imposait à moi ! »

Actu ! Organisation de cours de cuisine complètement toqués, en soirée, avec Olivier Meyer, chef ambulant et résident au showroom Bulthaup - quai Kellermann www.bulthaup.com - www.cookwitholivier.fr Veste Pianurastudio et robe Liu Jo, le tout chez Vicino

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Christelle Gleitz & Matthieu Hussenot- Desenonges 18 ans et 32 ans, chanteuse et man machine de Kids&Knife / vendredi 19 mars

Où ? La Laiterie

« Nous avons vécu des moments incroyables dans ce lieu pour noctambules ! Il est l’incontournable strasbourgeois en terme de musique, à la fois sur scène qu’en tant que spectateurs ! »

Actu ! Préparation d’un EP 4 titres pour cet été et Berlin mini tour prévu en juin. www.myspace.com/kidsknife - http://kidsandknife.muxtape.com Christelle : Chemise Liberty et veste en cuir matelassée The Kooples Matthieu : Chemise et blaser The Kooples, le tout au Printemps Strasbourg

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NOUVEL ESPACE CHAUSSURES & SOULIERS Plus de 50 marques BURBERRY - CAR SHOES - CASADEI CHIE MIHARA - D&G GALERIES LAFAYETTE PARIS GEOX - GUESS - JIL SANDER - JONAK LARIO - MARC BY - MELLOW YELLOW MICHAEL KORS - MINELLI MINNETONKA - UGG - REPETTO SEE BY CHLOÉ - VIC MATIE ZADIG & VOLTAIRE...

Galeries Lafayette, place Kléber Ouvert du lundi au samedi de 9h à 20h www.galerieslafayette.com



ARTS

par Sylvia Dubost

"Une sélection de l'actualité des arts plastiques, en quatre images"

LA PEINTURE, çA ME PARLE La traduction française du titre n’est pas très heureuse. En version originale, il est bien plus évocateur : Die Bilder tun was mit mir..., les peintures me font quelque chose / font quelque chose avec moi. Dans sa nouvelle exposition, qui réunit une sélection d’œuvres parmi ses plus récentes acquisitions, le collectionneur Frieder Burda tient à montrer que c’est l’œuvre, et rien que l’œuvre, qui guide son choix. Que nous sommes face à une collection amoureuse et subjective, et non spéculative. La traduction française du titre est en revanche plus explicite quant au contenu de l’exposition, qui tient à dépasser l’effet patchwork et « name dropping ». Certes, elle rassemble des pièces de Pablo Picasso, Mark Rothko, Gerhard Richter, Anselm Kiefer, Robert Rauschenberg, Sigmar Polke, Willem de Kooning, Gregory Crewdson… Mais les commissaires d’exposition ont cherché à

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retrouver cette part d’intime, cette relation forte qui se noue entre un collectionneur et l’œuvre qu’il achète. Dans les vastes espaces du musée, il s’agit de faire entendre ce que les œuvres ont à se dire entre elles, au sein d’une des plus importantes collections d’Europe, et ce qu’elles peuvent bien murmurer au spectateur.

Du 25 mars au 20 juin au musée Burda à Baden Baden (D) www.museum-frieder-burda.de Visuel : Axel Hütte, Hoh Rain Forest-2, USA, 2007


Didier Courbot, Needs (Paris), 2001

L’ART EST UN JEU. tant pis pour celui qui s’en fait un devoir* Le Frac sort le grand jeu… et 27 œuvres de sa collection, pour une exposition touffue où les artistes jouent avec les formes, les concepts, la réalité, le quotidien, le spectateur. Ici, l’art est poétique, engagé, contemplatif, expérimental… et bien plus encore... L’art est bienveillant : par ses actions à la fois banales et décalées, comme celle de placer un nichoir en plein centre ville, Didier Courbot transforme notre environnement et notre façon de le regarder. L’art est futuriste : dans la vidéo Guided Tour (Follow me) du Slovaque Roman Ondak, un jeune guide anticipe les transformations des sites, dans un pays qui a déjà connu maints bouleversements. L’art est méchant : Pascal Bernier se livre à un jeu de massacre sur des fleurs innocentes. Sa vidéo Flower sérial killer provoque à la fois le fou rire et le malaise. L’art est pacifiste : avec ses automates composés de bottes coif-

fées de casquettes militaires, Malachi Farrell met en scène une humanité robotisée et une guerre industrielle. L’art est coloré : s’adaptant à son environnement, la peinture de Didier Mencoboni se décline sur 88 morceaux de soie flottant en croix au dessus de l’espace d’exposition. L’art est social : Franck Bragigand réactive son action avec Envie, entreprise de réinsertion, en transformant des frigos usagés en œuvre d’art. L’art est tangent : héritiers de Duchamp, Odile Darbelley & Michel Jacquelin inventent l’Art tangent, regroupant toutes les œuvres passées complètement inaperçues, et le siège d’exposition qui va bien, au cas où… *Max Jacob, Conseils à un jeune poète, 1945 Au Frac Alsace à Sélestat jusqu’au 16 mai www.culture-alsace.org

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ÉRIC VAZZOLER Conte des laissés-pour-jeune Éric Vazzoler s’est toujours déplacé aux marges de notre société. À travers ses reportages ou des ateliers de prévention et d’insertion, il s’intéresse à ceux qu’on a du mal à regarder dans les yeux : adolescents en difficulté, prisonniers, handicapés… Ses terrains de prédilection : les banlieues d’Europe de l’Ouest et les pays de l’exbloc soviétique (Pologne, Kazakhstan, Russie). Entre 1996 et 2001, il mène des ateliers à Bourtzwiller et dans le quartier des Coteaux de Mulhouse : le projet Balalaïka donnera naissance à Place de la réunion, publié dans la collection Photo-poche et unanimement salué. En 2003, il passe un an avec les adolescents du Neuhof à Strasbourg, où il finit par s’installer ; depuis 2008, il travaille à une série de portraits de skinheads en Ukraine et en Russie… La série Conte de laissés-pour-jeune s’intègre dans un travail au

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long cours sur la jeunesse des ex-républiques soviétiques : une jeunesse déchirée, assommée de violence, de maladie, de prostitution, dans des bordels, des orphelinats, des prisons pour adolescents. Éric Vazzoler montre dans ses clichés l’espoir et l’arrogance de l’enfance que la vie n’a pas encore réussi à atteindre. Par le biais du portrait, il rend à chacun son individualité. Photographie sociale et engagée : dans un travail pourtant intime et sensible, ces termes par ailleurs si galvaudés reprennent tout leur sens,. Du 20 avril au 15 mai au Maillon à Strasbourg Une exposition proposée par l’association La Chambre www.le-maillon.com


ANNE IMMELÉ Antichambres Ici aussi, la jeunesse est loin d’être dorée. Mais le travail du portrait, chez Anne Immelé, est aux antipodes du reportage. Ses figures sont des icônes, elles ne témoignent pas de leur propre vécu, elles sont universelles. Il ne s’agit d’ailleurs pas de témoigner, plutôt d’évoquer. S’il est visible et lisible seul, le portrait fonctionne toujours en diptyque, associé à un paysage. Tout se joue dans ce qui se noue entre les deux images, un espace qu’il appartient au spectateur de remplir. Dans le texte qui accompagne la série Antichambres, Corinne Maury évoque une « puissance intranquille », « un malaise étouffé ». Les personnages, associés et confrontés à des espaces urbains souvent vides et tristes, révèlent ainsi une fêlure. Les façades de béton gris, qui emplissent toute l’image sans jamais laisser entrevoir le ciel, deviennent alors une

image mentale, symbolisant ce qui se cache derrière ces regards immobiles, circonspects et un peu inquiets.

Du 10 avril au 30 mai à l’espace André Malraux de Colmar avec les séries Visages et lieux et Memento Mori 03 89 20 67 59 – www.anneimmele.fr

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THÉÂTRE

L’avantscène

par Sylvia Dubost // photos Christophe Urbain, Guillaume Chauvin et Rémi Hubert

On l’oublie parfois, mais le Théâtre National de Strasbourg abrite aussi une école supérieure d’Art dramatique. On y forme comédiens, régisseurs, metteurs en scène, scénographes, avec un double objectif : leur donner tous les outils nécessaires et développer leur individualité. Pendant que les 3e année préparent leur sortie et que s’organise le concours d’entrée, nous y avons passé quelques jours, avec les élèves de deuxième année, qui forment le groupe 39. Mardi 26 janvier 11h : Depuis le minuscule Dojo au 3e étage, on entend des cris. Fernand Simon dispense son hebdomadaire cours d’aïkido. « Un élève comédien a besoin de beaucoup de choses. Moi, je réveille son corps. » Quadruple champion de France de tir à l’arc, âgé de près de 80 ans, il enseigne ici depuis 1964. Aïkido, tir à l’arc, trompette, pour la conscience du corps, la concentration, la maîtrise du souffle : son enseignement dépasse de loin la pratique sportive. « Il faut soigner son partenaire, rappelle-t-il pendant les exercices, c’est grâce à lui qu’on progresse. » Sur le tableau blanc, il a écrit : « ce n’est pas notre présence qui doit étonner, mais notre absence. » Lundi 1er février : 10h : Justement, Gildas Milin est absent pour la matinée… Le metteur en scène dirige pendant deux mois et demi le tournage d’un film, dans et autour du TNS. Amélie, élève metteur en scène, prend le relais auprès d’une équipe particulièrement nombreuse ce jour-là. Toutes les sections sont mobilisées pour venir grossir la foule qui attend sur le parvis. On tourne aujourd’hui la séquence de l’audition d’entrée à l’école. Quand la fiction rejoint ainsi la réalité, les souvenirs remontent à la surface, même chez les régisseurs et scénographes qui n’ont pourtant pas passé cette fameuse épreuve et entrent sur dossier et entretien. Des souvenirs pas forcément heureux. Comme presque tous les élèves comédiens, Kimberley l’a passée deux fois. « Si je ne l’avais pas eue cette fois-là, j’aurais laissé tomber. C’est trop dur… » Jeudi 25 février : 9h30 : Sur le parvis, la foule des candidats attend réellement de passer l’audition. Comme eux sûrement, Françoise Rondeleux est « en pleine décrépitude ». Son stage de chant s’achève demain, les élèves doivent présenter leurs airs lundi matin, devant l’équipe du TNS. Un moment rituel que tout le théâtre attend… Ils doivent aussi travailler des Lieder de Schubert, pour l’atelier de Jean-Pierre Vincent autour de Büchner, qui démarrera lundi après-midi. « On a trop de boulot, pas assez de temps, soupire Françoise. Vous le voyez, je suis dans ma période désabusée. » Comme Fernand Simon, Françoise est une figure de l’école. Volubile et emphatique,

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volontiers ironique, les élèves l’adorent : elle est peut être dure, mais elle les emmène loin. « L’année dernière, tout le monde a pleuré une fois, se souvient Selin, élève comédienne. On est encore plus à poil que lorsqu’on joue. On voit toutes les faiblesses, c’est émouvant. » Et devant un résultat impressionnant, Françoise ne ménage pas ses encouragements. « C’est très agréable de vous voir travailler ! »… non sans les prévenir qu’il faudra continuer tout le week-end. 11h : Toujours sous la houlette de Françoise, Ivan répète et répète l’air de Mephisto dans le Faust de Gounod. Camille, la scénographe, l’accompagne au violon. Sur le parvis, les candidats du matin attendent les résultats. Pour Miguel, Maïlys et Jean, « cela s’est plutôt bien passé : le jury nous a rassurés et détendus. Il nous a dit qu’il fallait être fou pour passer les concours ! » Inscrits au conservatoire du 6e à Paris, ils présentent, comme tous les candidats ou presque, plusieurs concours. Avec comme objectif, les deux plus prestigieuses : le Conservatoire national de Paris et l’école du TNS. « Ce qui nous plaît ici, c’est que toutes les sections soient représentées, et qu’on forme vraiment une troupe. » 12h30 : Pendant que Malvina et Chloé répètent leur air des Noces de Figaro, une partie du groupe rejoint la cantine de la poste, juste à côté. L’école offre aux élèves un repas par jour, pour les soulager financièrement. « On n’a pas le droit de travailler à côté, explique Anne, élève scénographe, pour des questions de temps et de fatigue. » L’emploi du temps à l’école est déjà bien rempli. Trop ? Entre les cours réguliers, les ateliers et les stages, le travail personnel sur les projets, les élèves sortent très peu du théâtre. Pour Selin, « on est entre la prison et le monastère. Mais on a envie d’en profiter, on a fait tellement d’efforts pour rentrer. » « C’est une question épineuse, qui nous préoccupe beaucoup, reconnaît Julie Brochen, directrice du théâtre et de l’école. Les élèves sont très voraces. On optimise leurs trois années ici, mais on essaye de ne pas les gaver comme des oies. » « On les protège, mais en même temps il faut les ouvrir. Peut-être faut-il leur donner plus de temps libre ? » conclut Chantal Regairaz, chargée de l’information au TNS.


L’école en bref

Cours de chant avec Françoise Rondeleux

L’école du TNS fait partie des trois écoles nationales supérieures avec le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, et l’école nationale supérieure des arts et techniques du théâtre de Lyon. Elle nécessite une formation préalable. Durée : 3 ans Sections : Jeu, régie-technique du spectacle, scénographie-costumes, mise en scène-dramaturgie. Actuellement : 24 élèves en 3e année (groupe 38), 25 en 2e année (groupe 39). Le concours d’entrée a lieu une année sur deux : le groupe 40 intégrera l’école en septembre 2010. Formation : Chaque section suit des cours réguliers et des stages spécifiques. Les élèves metteurs en scène et dramaturges suivent un parcours transversal. Les ateliers dirigés par des metteurs en scène invités associent toutes les sections.

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Cours d’aïkido avec Fernand Simon

Tournage de Naissance sans innocence : Thibaut Moutin, Amélie Enon, Azéline Cornut et Arthur Michel

Vassili Bertrand, atelier régie son

14h : Maïlys vient d’apprendre qu’elle passera le deuxième tour, le soir même. Si elle est à nouveau retenue, elle participera au stage en juin, où le groupe sera définitivement constitué. « Cette épreuve est particulièrement dure pour les filles », reconnaît Dominique Lecoyer, directrice des études. Cette année, 742 candidats se présentent pour la section Jeu, et sur les 260 garçons et 482 filles, on en retiendra 6 de chaque… 14h30 : Sur la petite scène, les élèves régisseurs bricolent d’étranges machines. Durant ses quatre jours d’atelier, Daniel Deshays leur a demandé, à partir de matériaux récupérés dans le théâtre, de « fabriquer un monde sonore ». Il s’agit de « renouer avec la matérialité du son » et « de voir comment on peut utiliser celui-ci au théâtre ». Arthur a dû réinventer un système en urgence, la chaise roulante qui faisait fonctionner le précédent ayant mystérieusement disparu. Lucas a accroché des chaises à des poulies : en s’asseyant et se relevant, elles actionnent les tiroirs d’un vieux caisson de bureau. « C’est le seul à vouloir faire du son », glisse Daniel Deshays. Les autres sont plutôt intéressés par le plateau et les lumières, les autres composantes d’une formation qui fait d’eux des régisseurs généraux et directeurs techniques en puissance.

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Au moment de la prise de son, Deshays guide avec douceur les élèves, qui finissent l’après-midi sur leur ordinateur, à retravailler leur matière sonore pour la spatialiser. « L’important c’est la démarche, pas le résultat. Ici, on ne fait qu’amorcer. Ensuite, c’est à eux de continuer… » Vendredi 26 février 9h30 : L’atelier costumes est sans aucun doute l’endroit le plus calme du théâtre. Camille et Anne, en stage pour La Cerisaie, la prochaine création de Julie Brochen, préparent des gammes de couleurs et de matières pour chaque personnage. « Julie voudrait des vêtements qui ont déjà vécu, explique Anne, qui ne fassent pas costume. » Impossible de partir du stock du TNS, qui a brûlé il y a quelques mois. « On a essayé des friperies, mais ça n’a pas trop marché… » Avant le concours, toutes deux étaient inscrites en école d’architecture, et plutôt intéressées par la moitié scénographie de la section. « En troisième année d’archi, j’ai su que ce n’était pas ça, raconte Camille. Le contact avec les matériaux, le « faire », me manquaient. Ici, je suis en train de faire ce que je veux faire dans la vie. Tous les jours, je suis contente d’être là. »


Daniel Deshays, Manon Lauriol et Azéline Cornut, atelier régie son

Cours de Julie Brochen, avec Charles Zevaco et Chloé Chaudoye

11h : Toutes les semaines, les élèves comédiens, metteurs en scène et dramaturges travaillent avec Julie Brochen sur ce qu’elle appelle les projets souche et contre-souche. Chacun a choisi deux personnages : un qui attire, un qui effraie. Et ce matin, c’est contresouche pour Chloé et Charles, qui présentent devant leurs camarades une scène de L’Échange de Claudel. Julie, qui connaît bien la pièce pour l’avoir joué et mis en scène, sait que pour jouer Claudel, il faut maîtriser le vers blanc. « À chaque vers, on doit dépenser tout son air. C’est un saut en élastique, cela vous fait tourner la tête. C’est très difficile, épuisant à travailler. » Inlassablement, elle reprendra Chloé et Charles, qui finiront, après plus d’une heure, essoufflés et à mille lieux de leur point de départ. « Les élèves sont parfois un peu pépères, constate Julie. C’est pour cela que je leur dis toujours que c’est une question de vie ou de mort. » Et de tempérer : « S’ils sont là, c’est qu’ils nous ont complètement emballés lors du concours. Il ne faut pas casser cela. Mais il faut les rendre plus aiguisés, plus vifs, plus à même de se servir de leur potentiel. » 14h : Dans une salle, quelque part, Ivan répète à nouveau son air de Méphisto. À l’étage du dessous, Sylvain Wolff, responsable du concours, vient juste de faire entrer les candidats de l’après-midi. Ce concours est visiblement une épreuve pour tout le monde. « Mercredi, personne n’a été retenu, explique-t-il. Certains sont trop juvéniles, d’autres sont déjà trop façonnés… Ce qui est difficile, c’est qu’il faut choisir d’abord un individu, puis un individu au sein d’un groupe. Et le jugement est forcément subjectif. » Au calme dans l’atelier scénographie, Amélie discute avec Azéline et Manon, deux régisseuses, de son projet d’élève que les metteurs en scène mènent en deuxième année. Elle a choisi Les Brigands de Schiller, qu’elle aborde avec Kevin, le seul élève dramaturge ; Hugues, l’autre metteur en scène, de retour d’un stage de deux mois à l’Odéon, s’attaque au Faust de Goethe. Ambitieux ? « Je voudrais justement en faire quelque chose de simple », dit-il en souriant.

s’insurge l’un deux. Ces cours en partenariat avec la faculté d’études théâtrales leur permettent cependant, explique Dominique Lecoyer, « d’obtenir un master ou une licence, suivant leur niveau d’études préalable. Ils sortiront ainsi de l’école avec un double diplôme. » L’objectif de l’école est de leur donner tous les outils dont ils pourront avoir besoin. « Ils ont aussi des cours d’administration-production, poursuit Dominique. Et puis on est dans un théâtre, les élèves sont toujours au contact des professionnels, comédiens et metteurs en scène mais aussi administrateur, attachée de presse… » Et grâce au rayonnement du TNS, les élèves autres que comédiens peuvent partir en stage où ils veulent, quand ils veulent. À la pause, les regards sont un peu embués. Le week-end s’annonce aussi chargé que la semaine.

15h : Dans la salle Hubert Gignoux, l’exposé de Jean Bollack sur la tragédie grecque ne déchaîne pas l’enthousiasme des élèves. L’approche universitaire, ce n’est pas trop leur truc. « Dans certaines écoles, on est obligé de passer deux jours par semaine à la fac »,

Lundi 1er mars 10h : « C’est mon moment préféré », confie Andrée Pascaud, directrice des relations publiques. L’équipe du TNS attend de prendre place dans la salle de chant, pour la première présentation de chant cette année. Jean-Pierre Vincent est là, Françoise Rondeleux est tendue, presque autant que les élèves. « Chacun son karma », lance-t-elle en guise d’introduction. Pendant deux heures, les élèves enchaînent Monteverdi, Mozart et Schubert, Brel, Barbara et Yma Sumac. Un grand écart épatant et plein d’humour. Françoise l’exigeante ne retient pas son enthousiasme, le reste du public non plus. « On est très proches des élèves, confie Dominique Lecoyer. C’est difficile d’être en distance. Ils font partie de l’équipe, on a vraiment envie de les suivre. » 14h30 : Un travail sur un texte commence toujours assis. À la table, Jean-Pierre Vincent, directeur du TNS et de l’école de 1975 à 1983, et le dramaturge Bernard Chartreux dirigent la première lecture de Woyzeck avec les élèves comédiens. Ils suivent le groupe depuis la première année et dirigeront l’année prochaine un atelier de sortie. A priori… « On va avoir un problème aves les filles, annonce Vincent, d’emblée. Il n’y a pas assez à manger pour elles dans ces textes. Bon, on verra bien… » En attendant, elles donnent la réplique aux garçons. « Ce sont les fragments d’un fait divers, leur rappelle Vincent. Vous êtes un peu trop gentils. Il faut être

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L’atelier scénographie

Atelier avec Jean-Pierre Vincent et Bernard Chartreux

Mexianu Medenou et Jean-Pierre Vincent

Ivan Hérisson avec Françoise Rondeleux

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Lisbeths de Fabrice Melquiot mise en scène, scénographie J.-Pierre Berthomier

Camille Vallat, Jeanne Cohendy et Suzanne Aubert

plus anti-romantique. Woyzeck, c’est le frémissement sale de la vie ! » « Vous avez tendance à allonger les voyelles pour donner un sentiment. Il y a des moments où il faut vraiment faire le con ! » À 19h, il libère un groupe épuisé. « Tout cela risque de changer, glisse-t-il en aparté. Le problème avec un spectacle de sortie, c’est qu’il faut vraiment faire jouer tout le monde. Les rôles féminins sont minces chez Büchner, et les filles du groupe tellement formidables ! En même temps, toutes les promotions avec lesquelles j’ai travaillé Büchner, ont gardé quelque chose de très solide… » Jeudi 4 13h30 : À la terrasse du café, deux candidats répètent leur texte. Les épreuves se poursuivent jusqu’au 9 mars. Dans l’atelier scéno, Anne fait les premiers croquis pour les costumes du Faust de Hugues qui, selon elle « ne manque pas d’idées ». « On a fait une réunion ce matin, et on a affiné les choses. J’y vois un peu plus clair sur certains partis pris. » Maxime, scénographe lui aussi, revient d’un stage avec les chorégraphes Jérôme Bel et Anne-Teresa de Keersmaeker, dans les studios de la compagnie Rosas à Bruxelles. « C’est l’endroit le plus génial de la terre ! Politiquement et artistiquement, cela me correspond vraiment. C’est un peu dur de revenir… » À peine rentré, il a déjà évoqué avec Amélie leur projet sur Les Brigands : « J’avais terminé une prémaquette mais on a fait table rase hier soir. Là je suis un peu perdu, il me faut trouver d’autres clés… »

Taps Scala les 23 et 24 avril à 20h30 Production Le Théâtre des Agités, Poitiers – Création 09

Ni fini Ni infini Théâtre de machines à images

de Roland Shön, mise en scène Hervé Lelardoux

Une école dans un théâtre, documentaire sur le Groupe 39, réalisé par Sandrine Dumarais Diffusion sur France 3 Alsace le samedi 10 avril à 15h25 (et bientôt sur France 3 National)

Graphisme po.lo. , photos Raoul Gilibert

Alors maintenant, quoi ? S’il leur reste encore la moitié du chemin à parcourir au sein de l’école, certains se projettent déjà dans l’après, « plutôt que d’attendre du boulot », comme dit Selin. Avec sept autres élèves, ils essayent de travailler à un projet pendant leur temps libre. « On a peut-être intérêt à monter une compagnie et à faire nos propres créations. » Une école comme celle-ci, où tous les métiers du théâtre sont représentés, suscite forcément l’envie de troupe… « D’autant plus qu’on est un vrai groupe, dit Camille. Il y a une vraie entraide, par rapport à d’autres années. C’est ce qu’on nous dit en tout cas. » Pour les élèves, la sortie est souvent difficile. « Ils se retrouvent tout d’un coup tout seuls, et avec beaucoup de temps », explique Dominique Lecoyer. Mais d’après Maxime, ce n’est pas encore un sujet de conversation. « On parle plutôt de nos envies, de notre position dans le monde. Tout cela est pour l’instant encore assez joyeux. » Julie Brochen est, elle aussi, enthousiaste : le premier tour des épreuves est terminé, et le groupe 40 s’annonce « formidable ». « On a vu des choses très bien… surtout chez les garçons. »

Taps Gare 4, 5 mai et 7, 8 mai à 20h30 Production Théâtrenciel, Dieppe – Création 08

Un théâtre dans la ville, Les Taps

03 88 34 10 36 – resataps@cus-strasbourg.net

www.strasbourg.eu


DANSE

Dialogues Par Sylvia Dubost // Photo Anémone du Roy de Blicquy

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Danseuse et chorégraphe d’origine australienne, Joanne Leighton questionne le mouvement… mais pas toute seule ! De ces échanges qui nourrissent son travail, elle fait le cœur de sa résidence à Pôle Sud, qui se prolonge jusqu’à l’automne. Et sans doute aussi de son projet pour le centre chorégraphique de Belfort, dont elle vient d’être nommée directrice. Portrait.

Nous sommes début mars, et c’est la « grosse semaine » pour Joanne Leighton : il lui faudrait presque être plusieurs pour tout faire… Ce matin-là, son téléphone n’arrête pas de sonner : nous ne sommes que mardi, et il reste quatre journées bien chargées à organiser. « Au départ, je devais juste faire une performance au Frac », rappelle-t-elle. S’y sont ajoutés entre-temps un spectacle déambulatoire au musée d’art moderne, la présentation d’un travail en cours à la maison des Arts de Lingolsheim. « C’est ça qui est excitant dans cette résidence à Pôle Sud : il y a toujours beaucoup d’imprévus ! » Cette « grosse semaine », Joanne l’a intitulée Inside/ Outside, marquant ainsi sa volonté de ne pas passer sa résidence cloîtrée dans un théâtre. Elle tient à s’immerger dans le tissu strasbourgeois, à rencontrer du monde, y compris et surtout hors de celui de la danse et de l’habituel microcosme culturel. C’est justement l’objectif du comité participatif qu’elle a initié et qu’elle réunit à chacune de ses venues à Strasbourg, tous les mois. Un intitulé un peu galvaudé, pour un projet pourtant loin d’une logique très actuelle. « Il ne s’agit pas de produire quoi que ce soit*. J’avais envie d’un groupe qui m’accompagne toute l’année. On parle de mes projets, je leur montre des extraits de pièces, on en discute. J’ai besoin de critique, d’ouverture. Je n’ai pas besoin de gens qui me massent, mais de vraies relations de travail. » Et d’ajouter : « Chacun peut porter un regard sur ce que je fais. Et cela m’intéresse beaucoup. Je ne veux pas seulement faire des spectacles pour les professionnels de la danse contemporaine. » Le parcours de Joanne Leighton s’est presque entièrement construit autour de cette idée de partage, de transmission, d’échange. Née à Adélaïde, inscrite dans un cours de danse classique à l’âge de dix ans, Joanne Leighton découvre la danse contemporaine avec l’Australian Dance Theater à 14 ans. « Ça m’a basculée, frappée, interrogée », se rappelle-t-elle. Elle assiste à tous les spectacles de la compagnie, et décide de devenir danseuse. Inscrite au Victorian College of the arts de Melbourne en 1984, elle rejoint le ADT à peine diplômée, et y reste cinq ans. Puis elle veut « explorer les choses, d’autres formes de danse et en Australie, cela veut dire partir soit en Europe, soit aux Etats-Unis ». Elle achète un billet « tour du monde »… qu’elle ne fait qu’à moitié. « Il me reste encore à visiter l’Amérique ! », rit-elle. Joanne est restée en Europe. « Moi qui voulais savoir où me placer, quel type de danse contemporaine m’intéresse, je voulais m’arrêter pour regarder. Et j’ai adoré la danse belge,

j’ai adoré Bruxelles. Tout était très ouvert, tout le monde pouvait venir, prendre des cours, travailler avec des gens très différents. J’ai été très touchée par la manière dont j’étais accueillie. » Très rapidement, elle y enseigne, donne des cours chez Wim Vandekeybus, Michèle Anne de Mey… « Cela fait partie intégrante de mon travail. Je ne suis pas seulement occupée à la fabrication de spectacles, mais aussi à la sensibilisation, la formation. » Joanne Leighton enseigne aussi bien à des amateurs qu’à des professionnels, à des adultes qu’à des adolescents. Cela nourrit son approche du mouvement, de la même manière que ses échanges réguliers avec des artistes d’autres disciplines, dont les questionnements viennent rejoindre les siens, ceux qui la préoccupent depuis pas mal de temps. La possibilité de l’originalité dans la danse, la reproduction, la copie, l’appropriation des codes parcourent toujours et encore ses créations. La dernière, The End, sur un texte de John Cage sera programmée pendant le festival Nouvelles Strasbourg Danse, où Joanne s’est vu offrir une carte blanche. Elle a choisi d’y inscrire trois chorégraphes pour deux spectacles et un événement pyrotechnique, et une dance party festive… pour inviter tout le monde à danser. En amont, Joanne animera un stage destiné aux professionnels, qu’elle envisage d’ouvrir, sur la fin, au public. « C’est important que le public puisse voir de la danse sans que ce soit un spectacle, qu’il ait vraiment une proximité avec la danse. Être dans la salle avec les danseurs, près de la table de travail, c’est aussi un moment de bonheur. » Ménager des espaces de proximité avec la danse pour tous et au quotidien : peut-être pourrait-on tenter de résumer ainsi le travail de Joanne Leighton. * le dossier de presse indique tout de même un projet participatif à l’automne prochain, mais on n’en saura pas plus ce jour-là.

Prochains rendez-vous avec Joanne Leighton à Pôle Sud — Stage professionnel du 13 au 23 mai — The End, le 28 mai, lors du festival Nouvelles Strasbourg Danse. Carte blanche, le 29 mai, en clôture du festival www.pole-sud.fr www.velvetvelvet.be

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En présence Becky Beasley Katinka Bock Tacita Dean Wolf von Kries Leon Vranken et dans l’espace d’accueil :

Dan Peterman

27 février 16 mai 2010

CEAAC Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines 7, rue de l’Abreuvoir 67000 Strasbourg www.ceaac.org/curator

Jean Barbault Le théâtre

22 MAI J 22 AOÛT 2010

(1718-1762)

de la vie italienne MUSÉE DES BEAUX-ARTS PALAIS ROHAN WWW.MUSEES-STRASBOURG.ORG Jean Barbault (1718-1762), Berger napolitain et bufflonne quittant une grotte, vers 1750, huile sur toile, Strasbourg, Musée des Beaux-Arts. Photo : M. Bertola / Musées de la Ville de Strasbourg. Graphisme : Rebeka Aginako

visuel : Katinka Bock, Partition en automne, 2009, courtesy: Galerie Jocelyn Wolff, Paris

Commissaire : Bettina Klein


MUSIQUE

Strasbourg,

rock d’ici

Strasbourg est une ville rock. Des blogs rendent compte d’un passé prestigieux, mais l’actualité nous confirme que nous vivons sans doute en ce moment les plus beaux instants musicaux de notre ville, toutes périodes confondues : des labels, de nouveaux groupes attestent de la richesse et de la diversité du rock d’ici. Une chance inouïe !

Souvenirs souvenirs… Par Emmanuel Abela

M et les Maudits

1977-1987, l’histoire de cette période faste remonte à la surface, grâce à des blogs et aux témoignages de ceux qui l’ont vécue. Il ne se passe pas un jour sans qu’on exhume l’un des groupes qui ont fait les riches heures du rock à Strasbourg, à la fin des années 70 et dans la première moitié des années 80. Les plus anciens se souviennent forcément de Flash Gordon, Fizzy Scalps et autre A Bomb. Le blog Strasbourg 77-83, alimenté par Eric T. Lurick, exMarauders, nous renseigne admirablement et nous rappelle que le punk a été décliné de manière parfois très personnelle chez nous. Ce blog très fourni en coupures de presses, extraits d’émissions de radio ou vidéos – les passages télé sur FR3 –, mériterait presque d’être prolongé à la période suivante, celle d’Anechoic Chamber ou des facétieux Strip Tease Belette, qui évoluaient dans un style plus franchement after-punk. Certains graffiti sur les murs de la ville nous rappellent que ces derniers étaient très présents au cours de la période entre 1985 et 1987 – de nombreux concerts, des performances à l’occasion de défilés, etc. – et qu’ils auraient peut-être mérité de rejoindre en notoriété certains groupes hexagonaux.

Le miracle Internet aidant, grâce à un profil facebook, on redécouvre également M et les Maudits en images – ils avaient décidément de très bonnes dégaines rock ! – et même en sons : une poignée de démos et enregistrements live en écoute sur le profil atteste que ces cinq-là n’avaient pas grand chose à envier à leurs devanciers psychédéliques, Electric Prunes et Seeds, ou leurs contemporains, les Fleshtones parmi la myriade de groupes garage de l’époque. Ils ont même donné l’un des plus beaux concerts de la seconde période du Bandit, devant une salle comble. Ce haut lieu du rock à Strasbourg avait été également choisi par Kat Onoma pour le lancement de son premier maxi 45T en 1986. L’instant était fondateur, il annonçait la très belle carrière du groupe strasbourgeois le plus célèbre, mais il précédait également de quelques mois la fermeture du Bandit, soldant malheureusement la période. Blog : http://strasbourg77-83.blogspot.com À lire : l’interview d’Éric T. Lurick dans le magazine Parklife 060

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Herzfeld, régime de croisière ! Par Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain

Le label Herzfeld passe à la vitesse supérieure. Trois nouveaux disques, la création du Club Herzfeld et de nombreux projets annoncent le beau printemps du label strasbourgeois.

Le Club Herzfeld On a toujours la crainte d’être public acquis avec Herzfeld, mais il faut dire que chacune des sorties du label nous touche, comme si elle nous parvenait des meilleurs labels pop européens. Le principe même d’une collection se fait jour. Il y a les groupes bien sûr – on manifestera plus volontiers de l’affection pour les uns que pour les autres, selon nos goûts respectifs –, mais l’état d’esprit d’ensemble fait qu’on n’apprécie pas T., Original Folks ou Electric Electric indépendamment d’un contexte global : le concept est basé sur l’unité – unité graphique et unité de son -, et la diversité ne se manifeste qu’à l’intérieur de ce cadre très identifiant. Tout comme on achetait en leur temps tous les disques de la Factory, de 4AD ou de Creation, la tentation est très forte de se procurer toutes les productions d’Herzfeld. Renaud Sachet se souvient du Single Club, qui faisait qu’on s’abonnait à Rough Trade, à Lithium ou à Sub Pop pour obtenir tous les 45T des labels en temps réel. « Je continue de vivre mon fantasme de label ! », nous avoue-t-il, hilare. Du coup, il initie le même principe pour son label : pour 39€99,

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vous pouvez être destinataires de toutes les sorties, physiques et digitales, à savoir trois albums originaux, Buggy, Little Red Lauter et Roméo & Sarah, ainsi les 3 EP 3 titres digitaux, Solaris Great Confusion, Einkaufen et Lispector, avec en cadeau bonus, le premier album de l’Herzfeld Orchestra. Une réponse originale à la crise du disque et aux problèmes de distribution rencontrés par les petites structures. Une manière aussi de permettre aux fans de compléter leur collection et de soutenir l’ensemble du projet, tout en étant bénéficiaires de tous les enregistrements, avant même qu’ils n’arrivent en magasin. Aujourd’hui, le Club compte déjà plus de 50 abonnés. « Comme nous avons des sorties prévues jusqu’à la fin 2010, nous pourrons maintenir le cap et honorer nos engagements. Du coup, nous passons de nos trois sorties annuelles à sept ou huit, ce qui devient intéressant en termes de rythme et de visibilité pour le label. » Club Herzfeld, adhésion sur le site www.hrzfld.com


Buggy À l’écoute du nouveau Buggy, une chose nous apparaît immédiatement évidente, la présence nouvelle de la voix de Renaud Sachet, positionnée différemment, qui révèle – ce dont nous n’avions pas forcément douté – que c’est même un excellent chanteur. Naturellement, ses modèles – les Pastels, idoles de toujours – l’ont longtemps incité à cacher sa voix derrière l’instrumentation, y compris à l’époque des Molies. « C’est amusant que tu me fasses la remarque, mais il est vrai que ça a été l’objet d’une discussion avec Vincent [Robert, l’ingé-son d’Herzfeld, ndlr] qui me faisait remarquer que ma voix ne sortait pas, parce qu’elle était dans une tonalité médium. Il m’a fait confiance, et comme les chansons s’y prêtaient, nous avons construit les arrangements ainsi, avec cette voix mise en avant. » Il est vrai qu’il se dégage de l’ensemble une cohérence plutôt enjouée, dans le plus pur style pop aérien, à mi-chemin entre les Beach Boys et les Beatles. Mais qu’on ne se méprenne pas, l’insouciance n’est pas pour autant de mise. En témoigne la dernière plage du disque, Truth. « Tu veux parler du tunnel de 8 minutes ? », s’amuse-t-il. Et de nous évoquer un enregistrement plus ancien, réalisé sur un 4 pistes à Goetzenbruck. Mais s’il exprime presque un regret de l’avoir fait figurer sur le disque, les belles volutes au piano de Pierre Walther alias Spide sur ce morceau, nous ouvrent d’autres perspectives, plus sombres, qui montrent toute l’étendue des capacités d’un groupe devenu majeur. Diagrams, Herzfeld

Lbuf!Nptt!qbs!Kvshfo!Ufmmfs Herzfeld news Certains disent que Herzfeld Orchestra est le meilleur disque du label. Ce qui est sûr, c’est que cet enregistrement qui s’appuie sur le répertoire construit au fil des concerts pour ce projet fédérateur, est révélateur de la richesse infinie du label. Dans le cadre d’un enregistrement express, chacun a apporté humblement sa pierre à l’édifice sublimé. Et du même coup, chaque morceau pris isolément, réserve sa part d’émotion. * À découvrir, le nouvel album de Little Red Lauter, Slow Down, ou la magnificence pop d’un duo véritablement surdoué. * Le premier album des Crocodiles sera signé sur Herzfeld ! Le titre : Generalized Suspicion of Experts. À l’écoute des démos, on peut affirmer que le quintet strasbourgeois se rapproche encore un peu plus du brio de certains de ses modèles, Devo et autres Stranglers. Affaire à suivre ! A Second of June du Collectif Kim rejoint également Herzfeld pour la sortie de son premier album. * Philippe Poirier sortira finalement son nouvel album sur Herzfeld à l’automne. L’ex Kat Onoma est visiblement séduit par l’aventure du label. La présence de son fils Roméo, aux côtés de T., Lauter ou au sein des Original Folks, n’est sans doute pas étrangère à cette décision. Quand la filiation se vit dans l’autre sens, c’est assez sympa aussi ! Et puis, on le sait, Roméo Poirier publiera avec Sarah Dinckel un album sous le nom de Roméo & Sarah. C’est immanquablement l’une des sorties les plus attendues du label.

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Le fil des news Herzfeld sur www.hrzfld.com

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MARGARETT IS SEXY ! MAIS PAS SEULEMENT ! Par Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain

Inutile de chercher à savoir qui est Margarett ! Sachez qu’elle est sexy, qu’elle fait beaucoup parler d’elle, et surtout qu’elle inspire un trio strasbourgeois au parcours fulgurant.

L’histoire de Margarett is sexy est jeune, mais le trio a déjà vécu l’un ou l’autre moment très marquant. Naturellement, tous les trois s’accordent sur la première partie de Joseph Arthur à la Laiterie en 2009, alors que le groupe n’évoluait que depuis quelques mois. « Nous n’avions pas joué ensemble sur scène, et là, nous nous retrouvons face à une Laiterie comble », se souvient Jonathan Leroy, « et du coup, ça s’est passé comme nos premières répétitions ». Autrement dit, avec un brin de fébrilité et en même temps beaucoup de courage et d’envie. L’anecdote nous renseigne sur l’étonnante solidarité de ces trois musiciens qui se reconnaissent dans la poignée de chansons que composait Marc Simon, seul dans sa chambre depuis des années, s’inspirant en cela de certains de ses groupes fétiches, Radiohead ou Pavement. Il a suffi d’une tentative très timide auprès de Matthieu Urban, un collègue cadre en marketing, pour que ce dernier s’affirme aussitôt séduit par les chansons et lui propose de les enregistrer dans le petit studio qu’il était en train de s’aménager. Tous les deux, le premier à la guitare et le second à la basse, entament des répétitions, puis postent des morceaux sur un profil myspace. Repéré par Jean-Luc Gattoni d’Artefact PRL, le groupe qui ne porte pas encore de nom se voit proposer le fameux concert à La Laiterie. Jonathan Leroy découvre à son tour les chansons de Marc, dont il apprécie surtout l’état d’esprit très éloigné des rockeurs qu’il a pu croiser par le passé. Sa

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formation classique et sa solide pratique, aussi bien du blues que du funk, apporte au trio ainsi constitué, une solidité rythmique qui lui permet de développer un univers qui lui est propre : des influences folk qui lorgnent du côté d’un Neil Young électrique ou d’un Conor Oberst de Bright Eyes, avec ce brin de rudesse qui rappelle certaines compositions mélancoliques de Nick Cave. Le groupe a souhaité enchaîner très vite et enregistre son premier album dans la foulée. S’il a pris conscience qu’il s’éloigne de la tradition – l’enregistrement d’une démo, puis d’un simple, la signature sur un label, etc. –, il peut s’appuyer sur la profonde fraternité qui lie chacun de ses membres pour aller de l’avant, et éventuellement brûler les étapes sans pour autant forcer son destin. Les premiers retours l’encouragent dans ce sens ; il y a même de très fortes chances qu’on parle beaucoup de Margarett is sexy les prochains temps. En concert le 24 mars au festival Scènes d’ici à La Laiterie www.scenesdici.org For Us, Maggie Musiques


Les 12 stations de LéOparleur Par Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain

Le dernier album des LéOparleur est né d’une résidence en Andalousie, cadre idéal pour révéler l’essence même du groupe, entre chanson alternative, un brin nostalgique, et énergie punk. 12 chansons, 12 stations.

Juste ton sourire : « C’est un morceau dont le texte a été écrit par rapport à une histoire en Allemagne, à l’occasion d’un festival. On a passé la fin de soirée autour d’un feu à chanter et à danser avec des jolies jeunes filles » (Simon Oster) El trend de la vida : « C’est un morceau offert par Samuel Klein, un batteur avec lequel on travaille depuis longtemps. Il revenait de Cuba et nous a suggéré de placer un texte. » (Josef Oster) Attends garçon : « Ce texte a été écrit par le papa de Maya [Martinez, la chanteuse, ndlr], qui s’attache à l’interpréter avec une gouaille particulière. » (Josef) C’est mon affaire : « C’est un principe, sur chaque album, on compose un morceau à partir d’un texte de Yunus Emré. J’ai toujours avec moi des extraits de ses textes, dont celui-là. » (Josef) C’est toi, c’est moi : « C’est musicalement l’un des morceaux pour lequel on a le plus cherché parce que ça n’est pas un style auquel on est habitué. Notre mère avait donné un texte vraiment engagé, qui parle avec une touche d’autodérision des problèmes du monde et de nos propres problèmes. » (Simon) « Pour la musique, j’ai cherché une couleur de taxi-brousse quand j’étais au Burundi ; une sorte de projection avec un filtre. » (Jean Bernhardt) « C’est le titre qui signale l’engagement de LéOparleur. » (Josef) Mon kœur ment : [à mettre en relation avec Juste ton sourire, ndlr] « C’est vrai que ça concerne une partie de mon existence, qui tournait pas mal autour de la question du désir. » (Simon) Mon pays n’existe pas : « Dans l’album, on pourrait établir des connexions entre les textes de Yunus Emré, nos propres textes et des choses qu’on découvre sur le cheminement de l’homme, à partir de lectures communes comme Hubert Reeves. Il y a un émerveillement cosmique, qui confine à la poésie. » (Josef) « Dans le bus, le crew écoutait les conférences en boucle ! » (Simon)

No dice nada : « Un autre texte du papa de Maya qui parle d’une pierre. » (Josef) Quand je suis né : « Un texte de mon papa ! Ma mère m’a confirmé que ça s’était passé comme ça. Je trouvais ça surréaliste, absurde, presque kafkaïen ! » (Josef) Slove : « C’est l’ovni du disque ! Mais le slow, c’est le rêve de tout musicien. Il faut se lancer et ne pas avoir trop peur de flirter avec les clichés. » (Jean) Fais un vœu : « Les idées étaient celles des membres du groupe, et du coup l’album s’est fait très vite. Il y a plus d’espace autour des textes. » (Josef) « Chacun est venu avec son panier de fruits, et du coup nous avons maquetté sur place. » (Simon) « Nous avons construit les choses par binôme, avant d’être rejoints par les autres membres du groupe et du coup, des évidences sont nées comme cela. Pour Fais un vœu, il y a ce côté « désert rock » qui correspond aux collines que nous voyions autour de la maison. » (Josef) Qu’est-ce pour nous : « Là, c’est typique du troisième album. Tu te sens assez libéré pour chanter du Rimbaud. C’était périlleux, le morceau faisait 9 minutes, et nous avons raccourci – le morceau, pas le texte ! » (Josef) « On l’a interprété en live, sous la forme d’une improvisation. » (Simon) « Nous ne savions même pas si nous allions l’enregistrer, et finalement on s’est dit : on y va ! C’était le bon moment ! » (Josef) Faut du rêve, Léoprod En concert le 7 mai au Grillen, à Colmar et le 10 mai au festival l’Humour des Notes à Haguenau

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Plus Guest : des invités de marque. Par Nicolas Léger // Photo DR

au parcours fulgurant. Le label strasbourgeois Deaf Rock est une écurie aux poulains prometteurs. Plus Guest confirme le pronostic et entre dans la course avec fracas : alors que leurs camarades de Colt Silvers seront aux Eurockéennes, ils s’invitent au Printemps de Bourges. Rien que ça !

Si Plus Guest est une mention sur les affiches de concert pour désigner les invités entourant la star, leur nom pourrait bientôt être synonyme de modestie. La persévérance de ces jeunes gens habités par la passion du rock a été payante. Guitares saturées, rythmes enlevés, les gars de Plus Guest prennent un malin plaisir à flirter avec le dionysiaque. L’esprit rageur et jubilatoire de The Hives plane sur leurs prestations sonores. Julien, batteur du groupe et manager du label aime d’ailleurs à dire qu’il fait du « nouveau garage ». L’étiquette est de circonstance puisque Plus Guest prend toute son ampleur sur scène comme ont pu en témoigner ceux présents à leur concert à la Laiterie en février. L’enregistrement même de leur album éponyme en studio était porté par cette volonté d’atteindre un rendu live. Premier essai concluant que Plus Guest va s’empresser de transformer dans les salles de concert. Le groupe parcourt sans cesse l’Europe, et sera présent dans l’Hexagone, notamment à la Flèche d’Or, à Paris, le 5 juin. www.myspace.com/plusguestmusic Plus Guest, Deaf Rock

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Télégrammes de Strasbourg : Le festival Scènes d’ici est le rendez-vous incontournable pour faire le point sur la production made in Strasbourg. Au programme cette année, les remuants Colt Silvers du label Deaf Rock, le groupe punk Dead End, Secretive, tête de pont du Collectif Kim, le chanteur camerounais Landry Biaba et pour finir en beauté, un set enlevé du journaliste Fred Cisnal, qui apparaît pour l’occasion sous son appellation 6-nal ! Info : www.scenedici.org * Un nouvel album pour Chapel Hill, If These Wings Should Fail me ! Le disque de la quarantaine pour Nathan Symes, qui se sent « serein », mais qui n’oublie pas au passage certaines de ses références clair-obscur, Tom Waits ou Nick Cave. Le groupe se produira en show-case à Strasbourg, le 20 avril et au Café des Anges le 27. Dans l’intervalle, il fait l’aller-retour à Paris, pour deux concerts le 21 avril, du côté des Halles. * Angel Wave risque d’alimenter bien des fantasmes chez ses messieurs ! Avec Litmus, la jeune femme marche sur les traces d’Elisabeth Frazer ou Lisa Gerrard. Le duo qu’elle forme avec Djé se distingue cependant de ces modèles 80’s par une touche électronique délicate. Un premier album est disponible : Perception of Light. L’achat peut se faire via le profil myspace du groupe (www. myspace.com/litmusmusic).



PORTRAITS

Ils viennent se produire sur une scène à Strasbourg, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs, RÉALISATEURS ou ÉCRIVAINS... ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.

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Par Caroline Lévy // Photo Christophe Urbain

Louise Bourgoin Actrice égérie

Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec l’ex-miss météo la plus pétillante du PAF et fraîchement élue « femme idéale 2010 » par le magazine GQ. J’avais déjà une petite pression à l’idée d’interviewer la sémillante Louise Bourgoin, mannequin, animatrice et plus récemment actrice, qui réussit à peu près tout ce qu’elle entreprend, depuis sa sortie des Beaux-Arts. Jalouse ? Jamais ! Je ne perdrai pas mes moyens, après tout on pourrait devenir copines avec Ariane (son vrai prénom, qu’elle a dû changer quelques jours avant son arrivée sur Canal+ à cause d’Ariane Massenet) : on a le même âge, on aime Julien Doré (ils ne sont plus ensemble depuis un an et alors ?) et on arrive toutes les deux à faire des jeux de mots atrocement médiocres (on se souvient de son célèbre « Je bois du jus de l’eau ») J’arrive à l’hôtel où m’attend une Louise souriante, d’une beauté naturelle à faire pâlir n’importe quelle lolita, malgré une météo interne pas vraiment au beau fixe ! Après une tentative échouée d’interview allongée sur un lit, je lui offre le Doliprane de l’amitié qui scellera à jamais cette rencontre ! Alors, ça te fait quoi d’avoir été élue femme idéale 2010 ? C’est une grosse blague, il ne faut pas y croire ! Frédéric Beigbeder avec qui je suis très amie [ils ont été chroniqueurs ensemble au Grand Journal sur Canal+, ndlr], a voulu me faire plaisir. D’ailleurs, juste avant la parution du magazine GQ, il m’a envoyé un texto pour me dire qu’il avait écrit plein de choses gentilles, mais je ne pensais pas à ce point… Je me souviens de toi en couverture du Elle cet été, il y avait comme titre « être ronde, c’est chic » apposé sur ton mini short. J’avais presque lancé une pétition contre le culte de la maigreur. Tu as réagi comment ? Je me souviens que j’étais dans le Sud quand ce numéro est sorti. J’étais super fière de faire la couverture, alors j’ai appelé mes copines pour avoir leurs impressions. Et quand j’ai refermé le magazine, j’ai éclaté de rire en voyant le titre ! En fait, je n’étais pas concernée par le dossier sur les rondes, mais la maquette prêtait vraiment à confusion. Je me souviens que ma styliste sur Canal me disait régulièrement que les créateurs

aimaient bien m’habiller à cause de mes rondeurs ! Je n’ai jamais compris pourquoi, mais le seul mot “régime” me donne déjà faim ! Tu as dit que Louise Bourgoin était une imposture, pourquoi ? Parce que tout ce que je fais, c’est un peu par hasard ! Mon arrivée sur Canal est une chance incroyable, on a dû me sortir du lit pour que je passe le casting de Miss météo. Une fois prise, j’ai passé deux ans à dire tous les soirs la même phrase : « Le ciel alternera entre nuages et éclaircies », sans que personne ne s’en rende compte ! En tant qu’actrice c’est pareil, je n’ai jamais pris de cours de théâtre et je me retrouve à donner la réplique à Fabrice Luchini dans La Fille de Monaco et aujourd’hui à François Cluzet dans Blanc comme neige, si ce n’est pas une imposture ! Tu es devenue une icône tendance. Quel est ton rapport à la mode ? À la base, je ne suis pas du tout sensible à la mode ! Pendant mes études aux Beaux-Arts à Rennes, je m’habillais avant tout confort, j’étais plutôt salopette et baskets ! C’est vraiment Le Grand Journal qui m’a ouvert les portes de la mode, avec la quantité de créateurs qui m’habillaient. J’ai aujourd’hui intégré les codes inhérents à la mode, dès que je vois une semelle rouge, je sais que c’est une Louboutin par exemple ! J’aime beaucoup ce que fait la Maison Martin Margiela, elle flirte avec l’art dans chacune de ses collections, mon premier amour! Propos recueillis à l’Hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant-première de Blanc comme neige le 25 février à l’UGC Ciné cité.

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Le soleil me trace la route, Stock

Texte Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain

Sandrine Bonnaire Actrice et réalisatrice

D’emblée, à la lecture de l’ouvrage Le soleil me trace la route que publie Sandrine Bonnaire, nous sommes surpris par l’extrême décontraction avec laquelle elle s’entretient avec ses interviewers pour nous formuler des choses parfois d’une extrême gravité. « J’ai choisi Tiffy Morgue et Jean-Yves Gaillac parce que je les connais depuis 27 ans. Ils venaient m’interviewer souvent, et nous sommes devenus amis. Ils ont beaucoup compté parce qu’ils ont écrit un papier dans Libération dans lequel j’ai parlé de mon père. L’article est paru le 6 avril 1986, le jour où il est décédé avec le journal entre ses bras. Ils ont été les messagers de ma déclaration. » Elle évoque son père, mais aussi Maurice Pialat, figure déterminante qu’elle décrit comme désirable. « Oui, c’était à la fois trouble et clair. C’était un homme extrêmement séduisant. J’étais adolescente, mais déjà un peu femme. C’est le peintre amoureux de son modèle et le modèle fasciné par le peintre. Ce trouble était très assumé, mais

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Pialat s’est attribué le rôle du père ; les limites étaient fixées... » Elle nous évoque leur séparation pendant onze années, après le refus de l’actrice d’interpréter le rôle de la fille du docteur Gachet dans Van Gogh. « Nous avons perdu du temps, mais nous nous sommes finalement retrouvés. Nous avons pu nous dire les choses et rattraper ce silence qui durait depuis trop longtemps. » On l’interroge sur ces passages qui viennent ponctuer l’ouvrage, enrichis visuellement par la présence d’un arbre dont la vision décline progressivement. « Cet arbre, ce sont les trois hommes aimés, mon père, William Hurt, père de mon premier enfant et donc père lui aussi, et Pialat. L’idée est venue de le remettre plusieurs fois et de le flouter afin de représenter le père, les racines, la famille, les enfants. La mémoire s’estompe, mais si l’arbre s’éloigne, il n’en reste pas moins là ! » Propos recueillis à l’Hôtel de la Cathédrale, à l’occasion de la rencontre à la Librairie Kléber le 12 mars


White Material

Texte Nicolas Querci // Photo Nathalie Savey - Cinémas Star et Star Saint-Exupéry

Claire Denis & Christophe Lambert Venus promouvoir White Material, la réalisatrice Claire Denis et Christophe Lambert patientent en silence au bar avec un thé pour la première, Coca light et cigarette light pour le second. L’ambiance était légèrement moins détendue sur le tournage du film, au Cameroun : « Tout devient toujours très compliqué au Cameroun, nous apprend Claire Denis. Mais quelles que soient les conditions, on se dit qu’il faut y arriver. On n’a pas le choix. Tout le monde s’inquiète quand on prend du retard. Mais on a toujours eu une très grande confiance, dès le début. » S’ils se connaissent depuis longtemps, l’envie de travailler ensemble ne s’est concrétisée qu’à l’occasion de ce film. « Claire m’a exposé l’idée en quelques minutes. Elle m’a donné une toute petite base. J’ai été immédiatement séduit. » Il pose le cendrier sur une autre table, pour n’incommoder personne. Dans White Material, il abandonne l’idée de convaincre Maria (Isabelle Huppert) de quitter leur plantation de café, ce à quoi elle s’oppose, malgré la guerre civile. « Je ne me prépare pas pour un rôle. ça peut être dangereux

CINÉASTE et ACTEUR

de trop se préparer. Je ne suis pas quelqu’un qui analyse beaucoup les choses. Je préfère laisser de la place à la spontanéité, à la liberté. » Claire Denis souscrit : « Christophe est un acteur délicat, fin, posé. Je ne prépare pas les films très en amont avec les acteurs. On parle plus du personnage quand on choisit les costumes qu’en l’analysant. Il ne faut pas enfermer un comédien dans une vision de son personnage, alors qu’il en a peut-être une autre. » Le temps presse et on vient les chercher. Claire Denis insiste pour aller « faire une bise à son ami Jean-Luc Nancy » avant le début de la projection publique. Christophe Lambert signe des autographes aux gagnants d’un concours radio, avant de s’esquiver, discrètement, derrière ses lunettes fumées. Propos recueillis à l’Hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant-première du film White Material au Star Saint-Exupéry

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Fantasytrashcan Turnstile / PIAS

Texte Laura Fabing et Emmanuel Abela // Photo Christophe Urbain

GIRLS

DUO POP DE SAN FRANCISCO Et si le look 2010 nous était dicté par Christopher Owens, guitariste et chanteur des Girls : de larges tatouages sur les bras, la mention H.E.R.M.I.O.N.E écrite au marqueur éphémère sur la main « réminiscence du Letter To Hermione de David Bowie ou d’un amour déjà éteint ? », une veste en jean hippie posée négligemment sur un buste trop frêle, un badge de Randy Newman, et surtout cette mine contrite du petit qui a fait une bêtise, mais qui n’ose l’avouer. Il faut dire que ce songwriter de génie porte le poids d’une culpabilité qui n’est pas la sienne : une vie itinérante au côté de sa mère, prêtresse malgré elle des Children of God, avec toute la part de sordide qui réside dans ce type de démarche sectaire. La religiosité justement fait-elle partie intégrante de l’atmosphère qui se dégage de ses belles compositions psychédéliques ? « Brian Wilson nous dit que toute chanson pop revêt sa part de religiosité. » Celle-là, on la connaît, Christopher Chet Jr White, son alter ego et produc-

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teur du disque, la connaît même trop bien. Visiblement agacé : « Rien à fiche de ces histoires de religion ! Ce ne sont que des pop-songs ! » Christopher nous explique la part de spontanéité qui réside dans l’enregistrement très brut, presque punk, du disque. « Je compose rapidement. Après, il s’agit de capter l’instant d’impulsion. » Les critiques rock voient là toute la réussite de ce premier album déjà culte. « Je n’aime pas les critiques rock ! », marmonne «Jr» - on aurait dû s’en douter ! » et de poursuivre : « Ils peuvent bien raconter ce qu’ils veulent, nous étions confiants, et nous le restons. »

Propos recueillis le 15 mars à La Laiterie


About Love, Because Music

Texte Adélaïde Golis et Emmanuel Abela // Photo Alain Froehlicher

The Plasticines Girl Band

Il y a un enthousiasme communicatif chez les Plasticines. Quand on les rencontre, il est amusant de constater à quel point la parole circule entre elles : le point de vue de Marine est complété par celui de Louise, et Katty enchaîne, avant que toutes trois n’éclatent de rire. En trois ans, il paraît évident qu’elles ont gagné en maturité, et pourtant Dieu sait si elles n’ont pas été épargnées par la critique. Le doute s’est-il installé pour autant ? « Non, nous répond Katty, après la première tournée, nous sommes allées à l’étranger, en Suède, en Italie, aux États-Unis et en Amérique du Sud. Après cela, nous nous sommes reposées et nous avons pris du temps pour écrire de nouvelles chansons. Nous ne savions pas comment nous allions le sortir, mais nous avions de quoi enregistrer. » La rencontre avec le célèbre producteur Butch Walker (Avril Lavigne, Pete Yorn, Weezer…) a été déterminante. « Il nous a poussé parfois à faire des choses que nous n’imaginions pas être en capacité de faire »,

nous explique Louise. Aujourd’hui, les Etats-Unis semblent sous le charme. « Nous sommes très fières d’avoir été les premières à tourner dans un épisode de Gossip Girl, non seulement en tant que jeunes françaises, mais aussi en tant que groupe de filles. » Elles succèdent ainsi à Sonic Youth ou MGMT... Cette aventure ne crée pas pour autant la moindre vocation chez elles par rapport à la télé ou au cinéma. Seule l’idée d’une série qui leur serait consacrée, sur le modèle des cartoons autour des Beatles, pourrait éventuellement les séduire. On a beaucoup de plaisir à les voir ainsi s’extasier : loin des sarcasmes, on sent chez elles une force de conviction nouvelle. Avec une grande lucidité, mais avec ce brin de candeur qui les rend décidément attachantes, elles sont aujourd’hui prêtes à conquérir la Terre entière. Propos recueillis le 26 février à La Laiterie

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The Cole Porter Mix, Blue Note

Texte Nicolas Querci // Photo Anémone du Roy de Blicquy

Patricia Barber Auteur-compositeur-interprète jazz

Quelques heures avant le concert, Patricia Barber répète seule au piano. « J’aimerais pouvoir répéter plus souvent comme ça. Hélas, ce n’est pas toujours possible. C’est le désastre de ma vie. » Les gens usent d’infinies précautions avec elle. Forcément, leur inquiétude nous gagne un peu. Patricia Barber se laisse photographier avec une certaine réticence. « Je dois monter me maquiller. On a toujours l’air tellement horrible à l’extérieur. » Elle a surtout l’air épuisé. « Après un concert, je suis tellement lessivée que je m’écroule de fatigue dans mon lit. » Ce soir, elle jouera d’autres morceaux que la veille, pour ne pas décevoir ceux qui viendraient les deux soirs. Ses chansons et aussi des standards du jazz. « Les gens veulent entendre des chansons qu’ils connaissent. Ça ne me gêne pas. Il y a tellement de manières différentes de jouer ces chansons. Mais ils veulent aussi entendre les miennes. Ils me le disent. Ils me disent lesquelles. » Contrairement à beaucoup de chanteuses jazz, elle

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attache un soin particulier à ses textes. « Je lis beaucoup de poésie. J’essaye de trouver de nouvelles formes, d’expérimenter. J’essaye de trouver de nouvelles rimes, de nouveaux rythmes. » C’est une perfectionniste, jusqu’au bout des doigts. « J’aimerais continuer d’améliorer mon jeu, de faire entrer des sonorités plus variées. Quand je suis chez moi, il n’y a pas un jour où je ne touche pas un piano. Ici, c’est un peu différent. On passe beaucoup de temps dans les transports. Les jours où je ne joue pas sont une véritable souffrance. » Patricia Barber est assise sur le bord de la scène, un verre de whisky posé à côté d’elle. La salle est vide. Ce soir-là comme la veille, elle sera comble. Propos recueillis à la salle du Cheval Blanc, à Schiltigheim, le 16 mars


Underworld U.S.A, Editions Rivages

Texte Nicolas Léger // Photo Pascal Bastien

JAMES ELLROY Maître du polar américain, surnommé « Le Dog » Petites lunettes rondes vissées sur le nez, pull noir en cachemire, Ellroy a tout du WASP bien dans sa peau : « Hi, I’m James Ellroy » salue t-il la main tendue. Pourtant, il revient de loin et se plaît à le rappeler : « Je passais mon temps à boire, me droguer, à rentrer dans des apparts vides et à me masturber. J’étais un clodo. » Il évoque ce sujet à la fois avec dérision et gravité. Tout comme il se plaint du gouffre financier que sont ses divorces : « encore un divorce et je vis dans un carton à Strasbourg ! » Mais essayez de connaître ses goûts en littérature, en cinéma ou en musique et vous aurez affaire à une huître : « Je ne lis pas, ne vais pas au cinéma. » Plus c’est gros, plus ça passe. Non, ses références sont des secrets qu’il garde jalousement. S’il est là, c’est pour vendre son bouquin : il fait le « job » avec brio. Reste que cet homme fascine, tant son regard semble habité par des ténèbres auxquelles nous n’aurons pas accès, si ce n’est dans ses écrits, entre les lignes. Quand on

lui apporte enfin le sacro-saint livre d’or du restaurant, Ellroy jette un regard amusé aux signatures de ses prédécesseurs… et dessine un pitbull aux dents acérées et aux bijoux de famille protubérants. Le message est clair : Ellroy en a ; il est le « Dog », toujours prêt à mordre dans la chair rose et pouponne du politiquement correct.

Propos recueillis le 16 janvier au restaurant Zuem Strissel, à l’occasion de la rencontre à La Librairie Kléber

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ACCESSOIRES

TYPO SHOES

Par Myriam Commot-Delon // Photo Catherine Remmy / Preview Post-Prod Camille Vogeleisen / Preview

ZUT aux diktats ! libérez vos pieds de la morosité de l’hiver avec des ballerines, des derbys, des compensées, des tongs, des spartiates ou des talons vertigineux. Trottez avec fantaisie, dominez avec excentricité ou misez tout sur le plat... En couleur ou pas, c’est vous qui décidez !

Z : Spartiates fuchsia en daim et strass APEPAZZA chez Mona, 155 € / Tongs en plastique rose translucide DIOR chez Ultima, 130 € / Derby en cuir vert HESCHUNG, 240 € / Ballerines mauves en cuir matelassé DIOR chez Ultima, 330 € / Ballerines poudrées avec rose en cuir PRADA chez Ultima2, 370 € / Ballerines « souris » en tissu violet MARC BY MARC JACOBS chez Ultima2, 225 € U : Sandales compensées en cuir chocolat et talon multicolore SERGIO ROSSI chez Ultima2, 440 € / Escarpins à bride cheville et intérieur coton rayé DIESEL chez Ultima Bis, 165 € / Tongs rouges en daim et toile APEPAZZA chez Mona, 110 € / Escarpins compensés en jean et cuir vernis FIORUCCI chez Il Salone, 139 € / Derbys en cuir bleu HESCHUNG, 240 €

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T : Ballerines bicolores et tennis en cuir vert et blanc HESCHUNG, 220 € et 270 € / Low-boots ouverts en cuir gris patiné QSP+ chez Ultima Bis, 175 € / Tongs turquoise en cuir et strass de Swarovski ALBANO chez Il Salone, 159 € / Spartiates bleues en cuir métallisé SERGIO ROSSI chez Ultima2, 540 € / Spartiates en cuir façon serpent MÉLINÉ chez Mona, 89 € ! : Escarpins multi-brides en cuir gris DIOR chez Ultima, 530€ / Ballerines grises en cuir clouté MURATTI chez Mona, 119 € / Spartiates en cuir prune ONE STEP, 99 € / Sandales compensées en cuir et chaînes ASH chez Ultima Bis, 165 € / Sandales en cuir et lin à lanières croisées MINE DE RIEN chez Mona, 125 € / Tongs en cuir glacé et chaîne dorée GIUSUPPE ZANOTTI DESIGN chez Ultima, 455 € / Sandales turquoise DIESEL chez Ultima Bis, 145 €

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Style

TOUTE NUDE Réalisation Myriam Delon-Commot Photo Christophe Urbain / Packshots // Catherine Remmy / Preview Modèle Elena Sokhoshko

1

Au naturel comme au sophistiqué, la tendance nude décline un vestiaire ton sur ton parfait et affiche un no-make-up subtil et nickel. 2

3

4

Gilet oversize en coton, A.F Vandervorst chez K.Collections.

7

6

5

1 - Sandales à semelles de bois et talon en Plexiglas, Mugnai aux Galeries Lafayette. 2 - Ceinture à boucle militaire en cuir vernis, D&G chez Ultima Prêt-à-porter. 3 - Pochette zippée en cuir, à anse bracelet, Piazza Sempione chez K.Collections. 4 - Écharpe dragée en jersey de coton plumetis FALERIO SARTI, chez K.Collections. 5 - Lunettes en acétate, Cutler and Gross chez C l’Optique. 6 - Ballerines, Galeries Lafayette. 7 - Un teint zéro défaut avec les produits cultes de la maquilleuse professionnelle Laura Mercier : Fond de teint Oil Free foundation, poudre Loose Setting powder, correcteur peau et cernes compact Secret Camouflage, pinceau Secret Camouflage Brush, Laura Mercier, en exclusivité au Printemps.

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INSTITUT DU PARC GUYLÈNE POUR

LES SOINS LA PRAIRIE / SENSAI Kanebo

LES SENTEURS Les éditions de parfums FREDERIC MALLE / ACQUA DI PARMA / Les parfums d’intérieur HOTEL COSTES.

16 avenue de la Paix Strasbourg / 03 88 240 333


Photos Alexis Delon / Preview RĂŠalisation Myriam Commot-Delon

zut ! 88


Robe bustier en bâche de coton Dsquared2 chez Algorithme, Pochette en cuir miroir argenté Isaac Reina chez K.Collections, Sandales en cuir plissé Prada chez Ultima2.

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Veste Ă rayures de rubans gros-grain Maison Martin Margiela chez K.Collections, dessous maillot de bain une pièce Eres chez L’Altra.

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Robe en voile de soie dégradée et ceinture élastique Maria Calderara chez K.Collections, sandales lacées à semelle bois, en cuir et corde, Dsquared2 chez Algorithme.

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Manteau long « blouse d’atelier » en cuir blanc Maison Martin Margiela chez K.Collections.

93 zut !


Robe débardeur en tricot rayé Tsumori Chisato, Pantalon Baggy Y’S, les deux chez K.Collections, sandales Prada chez Ultima2.

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Robe T-shirt portée en bustier Tsumori Chisato chez K.Collections.

Modèle Justine Mazzoni / New Madison Coiffure Olivier H / hairbyolivier.com Make-up Nathalie Sienko / natsienko@hotmail.com Assistant de production François Xavier Cheraitia Assistante photo Catherine Remmy / Preview Retouches numériques Camille Vogeleisen / Preview

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Glisser en pente douce vers le printemps en mixant, mine de rien, des TEINTES NATURELLES avec une touche de SORBET et une pointe de NOIR pour le contraste. Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Modèle Nolween / Dma-models Coiffure Olivier H / Customkératine Maquillage Sabine Reinling Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Assistant de production François-Xavier Cheraitia Assistante photo Catherine Remmy / Preview Boutiques l’Altra, Ipsae, Ultima Prêt-à-porter, Ultima2 Ci-contre : Robe housse en soie froissée et liens en crêpe noir Prada chez Ultima Prêt-à-porter.

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Graphique et romantique, le cheveu est NATTÉ À OUTRANCE, traité façon OSIER TRESSÉ et auréolé d’une échappée de petites mèches mousseuses.

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SOIE BUBBLE GUM Robe housse en soie froissée et liens en crêpe noir Prada chez Ultima Prêt-à-porter. Spartiates multi lanières en cuir naturel, Miu-Miu chez Ultima2.

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JERSEY LICHEN Top fluide, à encolure bénitier, sous un gilet assorti Re.Set chez Ipsae, ceinture tressée en cuir noir et boucles en laiton, Prada chez Ultima Prêt-à-porter. Derbys masculins Heschung.

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FEU DE PAILLE ET NOIR RAMIE Veste zippée en lin écru Barbara Bui sur une brassière et une ceinture en cuir surpiqué Gustavolins, pantalon en ramie et coton Plein Sud, le tout chez L’Altra. Panier en osier, cuir et pochon en coton intégré D&G chez Ultima prêt-à-porter, sandales en cuir naturel et bronze Chloé chez Ultima2.

zut ! 100


TAFFETAS PORCELAINE ET POPELINE DRAGÉE Trench ceinturé à manches trois quarts en taffetas imperméable Herno, sur une robe chemise bleu ciel Bruuns Bazaar, les deux chez Ipsae. Sandales Chloé, chez Ultima2.

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VOILE TOFFEE Blouse en voile de coton caramel Plein Sud et jean blanc à baguette ivoire Bui de Barbara Bui, les deux chez L’Altra. Sandales bronze à talon compensé, Chloé chez Ultima2. Aux poignets, liens tressés, réalisés au Niger en cuir de chevreau et boucle en argent, Les racines du ciel et Cruselita chez Ipsae.

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PEAU DOUCE Robe-housse en peau avec collier amovible en voile riveté et chaînes argent Gunex, sur un marcel blanc en coton mercerisé Pôle, les deux chez L’Altra. Sandales en cuir naturel et guêtres en toile écrue Chloé chez Ultima2. Bracelets en cuir tressé et argent, Ipsae.

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Photos W Dima Réalisation Myriam Commot-Delon Modèle Létance Maquillage Émilie Vuez Coiffure Carole aka Darling Assistante stylisme Laurence Bentz

Veste en coton bleu ciel, chemise en popeline, polo en piqué de coton et jean à coutures tournantes, le tout chez G-Star

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Veste en lainage gris, T-shirt fluide anthracite, bermuda en bâche de coton, ceinture à boucle argent et foulard bi matière en soie et voile de coton noir, le tout The Kooples au Printemps. Rangers en cuir noir Heschung.

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Pull à col rayé et pantalon fuselé à ceinture gros-grain assortie D&G chez Ultima Prêt-à-Porter.

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Veste en lainage à col gansé, T-shirt imprimé perfecto et sarouel en fin lainage, le tout Richmond chez Algorithme. Richelieux, Heschung.

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Sac de voyage en cuir imprimé journal, roulettes intégrées Silvana Morini chez Revenge.

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Blazer à boutons dorés, jean et ceinture Dolce & Gabbana. Chemise en popeline Lanvin et cravate noire brodée abeilles Dior, le tout chez United Legend. Chausse-pied à pommeau serpent en argent, Revenge.

Boutiques Algorithme, G-Star, Heschung, Le Printemps, Ultima Prêt-à-porter, United Legend, Revenge

zut ! 110


Écharpe en voile de coton Dior chez United Legend. Casque moto en cuir perforé Andrea Cardone chez Revenge.

Pull en maille ajourée, jean slim destroy et ceinture à boucle argentée, Dior. Sneakers, Lanvin, le tout chez United legend.

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MODE

Textes et photos Caroline Lévy

CLARA & SÉGOLÈNE, 18 ans / étudiantes À SCIENCEs PO

JAMES 20 ans, ÉTUDIANT EN ÉCOLE DE COMMERCE

style ? C : J’avoue aimer suivre les tendances, mais j’y mêle beau-

TON STYLE ? Mon look, c’est un peu n’importe quoi, je m’habille

coup de fripes que je chine un peu partout ! Ma veste est vintage, mon short est un American Apparel, le sac un Zadig & Voltaire et mes espadrilles sont un cadeau ! S. : Mon style est plutôt sobre… Comme je suis parisienne d’origine, j’aime aller dans les friperies du Marais. Mon sac et mes « shoes » viennent de Topshop et ma jupe est une Naf Naf.

généralement pour une bouchée de pain et mélange un peu tout, sans jamais ressembler à un rappeur américain ou un bourgeois ! Je porte une chemise Emmaüs, un jean Cheap Monday, des Nike SB blazer et une veste K-Way troquée avec un pote !

sorties ? C&S : Pendant les révisions, c’est l’Atelier d’ Grand-Père

ou Déclinaison Chocolat. Nos soirées au Rafiot ou à l’Entrepôt… Le titre qui définit VOTRE style C. : Weekend Wars de MGMT

[elle a failli dire Sexy Bitch, mais Ségolène l’en a empêché !, ndlr] S. : Babydoll de The Fratellis fashion faux pas C. : Mélanger tous les imprimés, c’est une

faute de goût mais j’adore ça ! S. : J’ai un sweat de sport que je sors à toutes les sauces alors qu’il craint un peu ! J’ai également succombé à la paire de Vans en damiers noirs et roses que j’avais ramené des US, je l’ai portée deux semaines… zut ! 112

TES SORTIES ? Je suis souvent à la Mine des Arts déco et à l’ap-

proche des beaux jours, j’aime bien la terrasse de l’Atlantico. En soirée, je vais à La Laiterie ou dans toutes ces fêtes organisées dans des tas de coloc’ avenue de la Forêt Noire [l’adresse est donnée, il suffira de guetter !, ndlr] Le titre qui définit ton style Atom Heart Mother des Pink Floyd,

parce qu’il dure plus de 23 minutes et passe d’une influence à une autre pendant toute sa durée. Ton fashion faux pas Mettre plusieurs jours de suite les mêmes

vêtements et que les gens commencent à s’en rendre compte ! Sinon, je n’aime pas la frange et ceux et celles qui la portent à outrance [il me confirme que la mienne passe encore, on a eu chaud !, ndlr]


PIERRE 17 ans, BIENTÔT ÉTUDIANT

FOLAKe-ANAïS 21 ans, ÉTUDIANTE EN DROIT

FLORIN 16 ans, presque plus lycéen !

TON STYLE ? En fait, je prends ce que je

TON STYLE ? Je suis généralement beau-

TON STYLE ? Je ne m’habille que de sou-

trouve et ce qui me plaît, être à la mode m’importe peu ! Je porte un slim Ernest le Gamin des années 90 (avec des motifs Mickey, oui !), un vieux pull Lacoste, mes chaussures viennent d’une friperie berlinoise et le haut-de-forme de mon arrière-grand-père. Mon style ressemble plus à une collection de pièces cheap qu’à une accumulation de fringues dans un dressing. C’est peut-être pour cela qu’on dit que je suis bizarre !

coup plus détente, j’aime porter des jeans, sweats et chemises. Mais comme aujourd’hui c’est mon anniversaire, j’ai sorti le collant léopard pour l’occas’ ! Je suis habillée quasiment de haut en bas en H&M. Sans m’en inspirer vraiment, j’aime bien le style décalé d’Agyness Deyn, la top blonde platine [brune, mais on ne lui en veut pas, anniv’ oblige !, ndlr]

venirs… Je porte le jean d’une copine, ma mère a fabriqué ma chemise, j’ai retrouvé ce T-shirt fleuri dans l’armoire sans savoir à qui il appartient et ce sac d’électricien vient de mon grand-père !

Les rares fois où je peux me poser, j’aime bien aller à l’Epicerie ou au café de l’Odyssée, sinon je me rends à la friperie Le Léopard pendant mon temps libre ! TES SORTIES ?

Le titre qui définit ton style

Living On My Own de Freddie Mercury Ton fashion faux pas Mon trench Bur-

berry, incontestablement !

TES SORTIES ? Pour moi, l’intemporel : c’est

le Snack ! [on s’est croisé là-bas, ndlr] Sinon, j’aime bien Jeannette et les Cycleux, le Gayot et le Living room. Je suis aussi adepte des soirées chez l’habitant ! Le titre qui définit ton style Forever

young de Jay-Z, rapport à mon style plutôt jeune ! Ton fashion faux pas J’ai une fâcheuse

tendance à laisser mon vernis s’écailler jusqu’à la mort, ça fait peut-être négligé, mais je trouve ça funky ! [son vernis est vert fluo, enfin ce qu’il en reste !, ndlr]

TES SORTIES ? Mes endroits de prédilection

dépendent vraiment de mes envies. J’adore marcher, découvrir des lieux pittoresques comme le coin des Arts déco ou à la Petite France, pour moi c’est une autre façon de dessiner… Sinon l’Épicerie est sympa, sans parler du Monoprix où je passe mon temps pour m’acheter à manger ! Le titre qui définit ton style Pagan

Poetry de Björk, une musique mélancolique avec quelques notes de gaieté ! Ton fashion faux pas L’adolescence !

Elle représente LA faute de goût par excellence dans sa globalité., vous comprendrez que je n’en suis pas encore sorti…

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Chronique //

# 05 Au bon parfum

Nuits d’orient : À l’Oud ! Par Sylvia Dubost // Illustration Léonie Foster

//// C’est la matière la plus hype du moment. Il y a deux saisons, le monde de la parfumerie semble avoir enfin découvert l’oud. Et depuis, c’est l’affolement. Presque toutes les marques de niche et lignes exclusives en ont sorti leur version. À se demander ce qu’elles ont fichu pendant tout ce temps… Utilisé pourtant depuis l’Antiquité en terre d’Islam, on prête à l’oud des vertus aphrodisiaques. Puissant, cuiré, animal, subtil, complexe, envoûtant, c’est encore aujourd’hui le parfum des princesses arabes. Difficile à apprécier pour une narine occidentale, il évoque néanmoins, dans notre imaginaire, une odeur de harem, une effluve tout droit sortie des mille et une nuits. L’oud, c’est le souffle de Shéhérazade, le musc du Moyen-Orient, la civette du Levant… Arbre poussant en Inde et en Asie du Sud-Est, l’Aquilaria Crassna, infecté par une variété précise de champignon, produit une résine. Après décoction, macération, distillation, selon des méthodes gardées secrètes, celle-ci entre dans la composition des huiles de parfum qui, en Orient, se vendent une fortune. Produit par un accident de la nature sur un arbre rare, l’oud est un peu le SaintGraal de la parfumerie : difficile à trouver, et presque impossible à distinguer d’un faux. Quoi qu’il en soit, désormais, tout le monde en veut. Yves Saint Laurent avait bien tenté une introduction dans la parfumerie mainstream en 2002 en en faisant le cœur de M7… ce fut presque un flop. En 2007, les choses ont, étrangement, changé : à l’heure de l’überluxe, du toujours plus rare, toujours plus cher et surtout pas comme la masse (qui raffole présentement des jujus à fleufleurs très fifille), l’oud est une bénédiction. Tom Ford fut le premier, et tous les autres ont suivi : Kilian Hennessy, la ligne exclusive Guerlain, Juliette has a gun… et on annonce une série de ouds pour les parfums boutique Dior. La parfumerie de luxe ne connaît pas la crise. Toujours plus rares, toujours plus chers… et toujours

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plus introuvables pour les pauvres provinciales. J’ai pourtant tout tenté pour mettre le nez sur ces nouveautés : quémandé des échantillons auprès des marques (on peut toujours rêver), lancé des appels désespérés sur les forums, proposé de les acheter, alors, ces échantillons… et j’ai enchaîné les échecs. Seule solution pour accéder à ce que le marketing de luxe a fini par me faire tant désirer : monter à Paris. J’ai décidé de boycotter. Je me contenterai de mes petits flacons de Montale, considéré comme le spécialiste du bois de oud jusqu’à ce que les rapaces l’en chassent. Et je ne suis pas peu fière de leur avoir résisté. Quelques-uns des Ouds récents Oud Wood, Tom Ford, 2007 Oud Sensuel, Guerlain (uniquement dans les boutiques Guerlain), 2007 Oud 27, Le Labo (chez Colette), 2009 Aoud de Nuit, Aouda, Nomaoud, Oud Intense, Comptoir Sud Pacifique, 2009 Midnight Oud, Juliette has a Gun, 2009 Al Oudh, L’Artisan parfumeur, 2009 Arabian Nights Pure Oud, By Kilian, 2009 Mes préférés Aoud rose petals, Aoud queen roses, Black Aoud, Royal Oud, White Oud, Pierre Montale (www.montaleparfums.com, 75€ les 100ml)


LUISA CERANO SONJA MAROHN ANNETTE GĂ–RTZ MALIPARMI PIANURASTUDIO DISMERO TRICOT CHIC LOUISE DELLA CBY WHITE DES PETITS HAUTS MAX & MOI LIU.JO VICINO Boutique 6 rue FrĂŠdĂŠric Piton F-67000 Strasbourg TĂŠl. 03 88 23 19 39

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beauté

PEAU NEUVE Par Caroline Levy // Photo Naohiro Ninomiya

QUE Quiconque n’aime pas se faire dorloter dans un cadre confort et chaleureux me jette la pierre immédiatement ! J’ai testé pour vous les bienfaits d’un soin à l’Institut du Parc un coin de paradis aux senteurs envoÛtantes, à la décoration minutieusement étudiée, où l’on découvre des produits et deS techniques pour embellir et entretenir sa peau.

Entrer à proximité du Parc des Contades dans un appartement qui ne laisse absolument rien entrevoir de l’extérieur a été une véritable révélation. Depuis 12 ans, Guylène Pour, esthéticienne de métier, a décidé d’ouvrir sa propre bulle de beauté et de soins, dans un espace qu’elle a véritablement construit à son image. Un lieu élégant, s‘inspirant des codes esthétiques baroques, où se mêlent appareils – que l’on pourrait trouver chez un dermatologue ou dans tout autre cabinet médical – et mobilier design, le tout entourés de livres somptueux. J’ai rendez-vous pour un soin du visage. Bien entendu, il est un peu prématuré de tester les prouesses de ces nouvelles techniques de rajeunissement de la peau avant mes 30 ans ! Je reviendrai dès l’apparition de ma première ridule, promis ! La propriétaire des lieux m’installe d’abord dans la salle d’attente, une pièce ronde et chaleureuse, dans laquelle on est presque heureux de devoir patienter pour contempler tous les éléments qui la composent. Je m’enfonce délicatement dans un fauteuil en velours rouge et commence mon voyage visuel, rythmé d’affiches d’exposition ramenées de ses voyages et d’objets d’art chinés. « La salle d’attente est vraiment ma pièce préférée ! J’ai voulu faire de cet institut un lieu de vie qui ne soit surtout pas aseptisé. Chaque objet est un coup de cœur que j’ai acheté, comme si j’allais l’installer chez moi ! », confie notre hôte. Si Guylène Pour a décidé d’ouvrir son propre institut il y a plus de dix ans, c’est parce qu’elle préfère conseiller et aime offrir le meilleur. Cette évidence s’est confirmée après ses débuts, d’abord à la parfumerie Zimmer – ancien Marionnaud – où elle a travaillé de longues années, puis dans l’Institut Sisley / La Prairie installé alors rue des Orfèvres. C’est également dans cette démarche de services, où l’aspect commercial arrive au second plan, que Guylène Pour a fait le choix de proposer toute la gamme de l’éditeur de parfums Frédéric Malle, réalisée par les nez les plus prestigieux, distribuée en exclusivité à Strasbourg (lire le portrait de Frédéric Malle dans ZUT ! n°4).

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Elle exerce seule dans cet institut : c’est pour cette raison que Guylène Pour propose à sa clientèle féminine uniquement des soins du visage. « Travailler le corps demande beaucoup trop de techniques, je préférais me concentrer sur le visage et ses nouvelles solutions anti-âge, en utilisant deux marques phares qui ont fait leurs preuves : Sensaï Kanebo et La Prairie. » PLUS FRAÎCHE, PLUS NETTE Par le biais de ses appareils de soin, l’Institut du Parc met également à disposition de ses clientes des techniques plus spectaculaires. Elles portent parfois des noms savants, mais permettent après plusieurs séances, de redonner plus d’éclat à la peau, de la lisser et de la tonifier. Notons Le Water Beam®, avec son traitement d’aquarejuvenation qui commence par une micro-abrasion qui exfolie les couches superficielles de la peau avec une poudre de noyaux de fruits ; vient ensuite une revitalisation, avec une eau sous pression contenant des vitamines. Ce protocole de soins mis en place depuis cinq ans dans l’institut compte déjà des adeptes qui ne jurent que par cette merveille, dont les résultats permettent de remodeler un visage et améliorer la qualité de la peau, plus affinée et satinée : sorte de peeling sans suites – opératoires. « Je ne trouve pas que les rides enlaidissent forcément un visage, je suis d’ailleurs contre le jeunisme à tout prix ! Ces techniques n’enlèvent pas les rides, seule la chirurgie y parvient. Elles permettent cependant de prévenir, adoucir les traits et donner de l’éclat à un visage sans en changer son expression », explique Guylène Pour, qui s’est d’ailleurs dotée d’un tout nouveau bijou de la science contre le vieillissement cutané, le LED Gentlewaves®. Grâce à des séances maximales de 35 secondes chacune (que j’ai testées en vrai !), cette nouvelle machine offre une méthode révolutionnaire, qui permet de traiter les imperfections de la peau par l’utilisation d’une lumière froide émise par des diodes. Il faut compter environ 10 séances étalées sur 5 semaines pour obtenir un résultat optimal.


Après cette présentation, il est l’heure de passer aux choses sérieuses et de s’attaquer à mon visage ! Guylène m’installe sur sa chaise longue Le Corbusier surélevée et commence un soin du visage qui s’étendra sur toute la partie haute du corps. Un soin entièrement personnalisé qui convient à tous les types de peau et qui a pour objectif de re-booster son éclat. Dans mon cas, j’ai ainsi appris que j’avais une peau qui manquait d’eau, donc pas assez hydratée en « langage beauté », malgré toutes les crèmes que je m’efforce d’acheter ! Objectif du soin : hydrater ma peau, la purifier et l’apaiser en alternant les produits Sensai Kanebo et La Prairie (voir encadré). Je repars enchantée de cet intermède beauté très agréable, de cette belle rencontre et de la découverte d’un lieu hors du temps…

J’ai testé le soin du visage personnalisé !

Institut du Parc - Guylène Pour 16, avenue de la Paix à Strasbourg - 03 88 24 03 33

Un soin hydratant et apaisant aux textures onctueuses, pour un effet cocon et protecteur garanti.

RÉALISÉ AVEC LES PRODUITS LA PRAIRIE ET SENSAi KANEBO

Un modelage du visage, de la partie haute du corps ( cou, dos, décolleté ) et des mains, d’une durée de 20 minutes. J’ai adoré me faire masser les doigts et porter les gants Sensai en fibres de céramique pendant la durée du soin, pour une douceur incomparable ! L’extraction des comédons ( moins glamour ! ), qui passe d’abord par une diffusion de vapeur pour ramollir la peau. L’astuce est de rajouter dans l’eau des senteurs de plantes ou d’épices pour une vapeur envoûtante ( j’ai eu le droit à la lavande, fraîche idée ! ).

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BEAUTÉ

C’est la machine fétiche d’Hollywood : Zut ! A testé pour vous la Power Plate.

I got the power

par Magali Fichter // Illustration Laurence Bentz

Comment une flemmarde devint sportive (ou presque). Mise en situation : dire que je ne suis pas une grande sportive serait un euphémisme. En fait, mon seul effort physique régulier consiste à parcourir la cinquantaine de mètres qui séparent mon appartement de la boulangerie. Autant dire que lorsque j’ai appris que j’avais rendez-vous un samedi matin pour tester une espèce de machine de torture qui fait transpirer, j’en ai fait des cauchemars. La Power Plate n’est pas une machine de torture... C’est donc toute tremblante que je me suis rendue rue des drapiers, au Studio, seul centre agréé de Strasbourg, pour y découvrir la Power Plate. Deux fringants jeunes hommes, Nicolas et Cédric, sont les maîtres du lieu. C’est Nicolas qui m’accueille. Il n’a pas l’air de vouloir me faire souffrir, me voilà un peu rassurée. Le temps de revêtir une antique tenue de sport (j’ai du faire des fouilles archéologiques) et c’est parti. Nicolas m’explique le principe : la Power Plate n’est pas une machine de torture. En fait, les vibrations qu’elle produit (et dont on peut régler la fréquence, l’intensité, la durée grâce à plein de boutons) permettent aux muscles de travailler au maximum de leur capacité en augmentant leurs contractions. L’argument qui fait mouche, surtout pour les fainéantes comme moi, c’est que dix minutes seront aussi efficaces qu’un footing (sans le jogging moche et sans la pluie) ou une séance de longueurs (sans le bonnet de bain ridicule et sans l’odeur de chlore). Comment ça se passe ? Une séance dure environ vingt-cinq minutes. Le « prof de Power Plate » est là pour indiquer les postures à effectuer, selon les muscles que l’on veut faire travailler, et les corriger si besoin. On a parfois l’air un brin ridicule (jambes en canard, genoux pliés et fesses en arrière, par exemple), mais c’est pour la bonne cause. Chaque séquence de vibrations dure entre trente et quarante-cinq secondes, au terme desquelles on change de position. « Ce n’est

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pas la machine qui travaille ! La machine, c’est l’outil, c’est ce qui optimise le travail du corps. Mais c’est vous qui faites l’effort », m’explique Nicolas. Waouh ! Ce n’est pas souvent qu’on me dit des choses comme ça, à moi. En plus, ça ne fait pas (trop) mal, c’est ludique, ça passe vite. Les dernières minutes sont consacrées à la relaxation : c’est délassant, et puis, comme ça vibre, ça fait massage drainant et ça donne un coup de fouet à la circulation. Est-ce que ça marche ? C’est vrai qu’en sortant, hormis la gambette un peu cotonneuse, aucun signe ne montre que j’ai passé un moment de rare intensité sportive. Mais le lendemain, les courbatures sont là pour signaler que si, si, j’ai fait un effort physique et que, d’ailleurs, je pourrais en faire plus souvent. D’après Nicolas, on peut perdre une taille en dix séances si on fait un tant soit peu attention à ce qu’on mange à côté (Adieu la boulangerie, quoi). Mais la Power Plate ne sert pas qu’à mincir. On peut se muscler, gagner en souplesse, en endurance, en fermeté... C’est pour qui ? La Power Plate, c’est pour tout le monde. Pour les dames un peu pressées qui veulent faire du sport vite et bien, pour les messieurs qui aimeraient voir disparaître une bouée peu élégante, pour les mamies actives et les jeunes mollassonnes. Pour les stars et les sportifs de haut niveau (Clint Eastwood et Manchester United...) mais aussi pour tous ceux qui n’ont jamais su renvoyer une balle de volley correctement et qui étaient toujours les derniers choisis quand il fallait former des équipes en EPS. Je rends donc un vibrant hommage à la Power Plate : j’ai fait du sport un samedi matin et j’ai trouvé ça plutôt rigolo. Et si je peux le faire, vous aussi ! Le Studio Power Plate 5, rue des Drapiers à Strasbourg 03 88 22 93 48


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EXTATIC EXTATIC BEAU, BEAU, BIEN BIEN ET ET BIO BIO

Par Caroline Levy // Photo Ben Klein

C’EST EN ÉTAGE, RUE DU DÔME, QUE SE NICHE LE NOUVEAU LIEU INCONTOURNABLE DE LA BEAUTÉ, DE LA COIFFURE ET DU BIEN-ÊTRE. DEPUIS DÉCEMBRE DERNIER, EXTATIC MET À DISPOSITION d’ INDÉPENDANTS EXPERTS DES ENVIRONNEMENTS DE TRAVAIL SUR PLUS DE 300 M², DANS UN CADRE 100% ÉCOLOCHIC. EXTASE ET DÉCOUVERTE.

Plus d’un an et demi après avoir débuté les recherches d’un local à la configuration optimale, le concept Extatic voit enfin le jour, pensé et mené de main de maître par trois associés dynamiques : Francis Bermon, Michel Popeler et sa fille Mayelle. Anciennement occupé par l’ADT (Agence départementale du tourisme), l’espace accueille désormais trois coiffeurs, une bio-esthéticienne, une styliste ongulaire et cinq spécialistes du bien-être, sans compter les pièces dédiées aux cours collectifs. Si le terme Extatic se définit littéralement par « tout ce qui est causé par l’extase », ce n’est pas un hasard ! On s’extasie volontiers en pénétrant dans ce lieu immense à la décoration épurée, on s’extasie encore en découvrant le nombre de services et de compétences proposés en un seul endroit et on s’extasie toujours en comprenant que tout est scrupuleusement fait dans une démarche EcoFriendly !

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EXTA-ÉTHIQUE ! Même si on sait que « le bio » est un phénomène tendance dont on use et abuse, Extatic affirme et revendique son engagement éthique. Dans chacune des pièces, du sol au plafond et de la peinture aux revêtements, tout est garanti 100% végétal. Les produits utilisés ne sont pas en reste, puisqu’en coiffure, la plupart sont sans paraben. Extatic propose ainsi des colorations végétales grâce à des marques écolo qui ont fait leurs preuves, comme Phyto ou Davines. Pour les extensions de cheveux, c’est la marque écoresponsable Hairdeams qui fournit le salon. Même la marque TIGI, réputée plus chimique, distribue sa gamme labellisée bio, car il est très difficile de trouver des produits coiffants et fixants de qualité sans utiliser de silicone. Cette volonté de n’utiliser que du naturel s’étend à tous les services, comme dans les soins que propose Margaux, bio-esthéticienne formée par la maison Dr. Hauschka, 1e marque de cosmétiques naturelles, en exclusivité à Strasbourg.


UN CONCEPT INNOVANT Le fait de rassembler une dizaine de compétences et de spécialistes dans un même lieu est une vraie prouesse. Pour permettre à chacun de travailler correctement et donner plus de visibilité au client, chaque environnement possède son espace adapté selon les besoins. On démarre la visite par le salon technique dédié à la coloration et au maquillage, qui bénéficie d’une lumière naturelle plus blanche. On découvre ensuite deux autres salons attenants, l’un pour la femme et l’autre pour l’homme : « Nous avons volontairement créé deux univers pour distinguer les demandes des hommes de celles des femmes. Un homme sera plus enclin à compléter ses soins – comme la manucure – s’il reste à l’abri des regards, en toute discrétion ! » explique Francis, l’un des co-gérants d’Extatic. Plus loin, on emprunte un long couloir qui dessert de grandes pièces consacrées au bien-être, avec des chaises et tables de massage séparées par des paravents exotiques. Enfin, derrière une porte, est installée une cabine de soins totalement isolée, mise en place pour permettre à la bio-esthéticienne de pratiquer en toute indépendance. Ce système ingénieux de mise à disposition d’un environnement de travail pour indépendants permet une meilleure gestion des flux, facilite la prise de rendez-vous et la facturation, tout en proposant une vitrine intéressante qu’aucun d’entre eux ne pourrait s’offrir seul. Le but est évidemment de développer le concept et de l’ouvrir à de nouveaux spécialistes indépendants. La disposition de

ce vaste espace, permet également d’envisager des locations de pièces pour des coachs sportifs, cours de yoga et de danse, etc. ETRE BIEN SOUS TOUTES LES FORMES Dans cet espace dédié au bien-être, on ne retrouve pas moins de cinq spécialistes (dont quatre praticiens shiatsu), qui proposent des savoir-faire différents en matière de modelage et de relaxation. Selon l’humeur et les envies, on peut choisir parmi une offre considérablement étendue : comme un massage shiatsu plutôt traditionnel – au toucher plus robuste et puissant – ; un massage ayurvédique typique avec ses rituels extraordinaires et un massage shiatsu plus aquatique inspiré de la thalasso, à base d’enveloppements d’algues. On peut aussi se faire plaisir avec un massage suédois, un modelage détente aux pierres chaudes ou aux coquillages pour mêler bien-être et nouvelles techniques ludiques ! Extatic, ou l’extase des sens et du beau : un lieu à la décoration évolutive et aux expositions éphémères pour toujours plus de nouveautés. À découvrir de toute urgence.

Extatic - 9, rue du Dôme

(entrée 1, rue des Échasses), à Strasbourg 03 88 13 26 49 - www.extatic.fr

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DESIGN

Showroom PÊLE-MÊLE Par Magali Fichter // Photos Naohiro Ninomiya

Depuis 2002, l’association Pêle-Mêle organisait en Alsace des expositions temporaires mêlant arts plastiques et arts appliqués. Elle se pose aujourd’hui, dans un espace tout neuf, avec un concept hybride : mi-galerie, mi-boutique.

On pénètre chez Pêle-Mêle et on se dit : « C’est lumineux. Et puis c’est bien agencé ! » Un peu comme lors d’une visite d’appartement. Mais ce n’est pas un hasard : la maîtresse des lieux, Laurence Di Costanzo, a longtemps organisé des expositions où elle mettait en scène les œuvres dans des espaces habitables, pour « casser le côté muséal, élitiste, de l’art ». Ainsi, elle a investi par le passé L’Appartement, rue de Mutzig, mais aussi la Grotte, la Galerie No Smoking ou l’Espace Insight, à Strasbourg, et la Villa Burrus, à Sainte-Croix-aux-Mines, L’Escalier, à Brumath, avec pas moins de 200 plasticiens, régionaux ou pas, designers, créateurs. En se sédentarisant dans « cet espace plus intime », rue des Veaux, elle va plus loin dans cette démarche, et installe un nouveau concept au cœur de sa ville. Ici, tout est à vendre et à tous les prix : les œuvres d’art des expositions temporaires accrochées au mur (en ce moment, celles de Monsieur Z), les meubles vintage des années

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50, 60 ou 70 – fauteuils-œufs, tables basses, luminaires étranges et étagères – ; sur ces étagères, des bijoux de créateurs, pièces uniques ou séries très limitées, allant de l’univers onirique d’inspiration Art Nouveau de Marine Diesbach à l’argent épuré et massif de Christophe Burger. Mille petits objets qui viennent joliment remplir l’atmosphère. La différence par rapport à l’expérience itinérante passée, où il s’agissait de familiariser la clientèle avec un lieu qui pouvait être celui de chacun, réside sans doute dans la relation qu’installe Laurence Di Costanzo à sa clientèle. Comme dans toute boutique, la présence d’une belle vitrine permet de faire un premier choix, sans la contrainte d’entrer dans l’espace, mais une fois à l’intérieur, « les gens peuvent revoir les objets plusieurs fois, s’approprier les choses, se projeter plus aisément et repérer des détails qui ont échappé au premier regard ». Depuis l’ouverture au début de l’année, « un premier réseau de clientèle se constitue ».


Monsieur Z

Laurence Di Costanzo se sent dans son élément. « J’y ai mis tout ce que j’aime ! », nous précise-t-elle, visiblement ravie de s’être lancée dans l’aventure. Avec beaucoup d’enthousiasme, elle fournit un vrai travail de reconfiguration et de création pour transformer l’espace en un « pêle-mêle harmonieux » qui change selon les arrivages et les ventes, les expos, au gré de ses envies. Joli paradoxe : Pêle-Mêle a posé ses bagages dans un lieu en mouvement perpétuel.

Pêle-Mêle / La Galerie 9, rue des Veaux à Strasbourg Ouvert du mardi au vendredi de 13h à 19h, le samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h

C’est sûr, Monsieur Z, c’est plus facile à prononcer que Richard Zielenkiewicz. Un pseudonyme facile à retenir et beaucoup de talent, serait-ce la recette du succès ? En tout cas, pour lui, ça marche. Illustrateur et graphiste confortablement installé dans le paysage français et international, il a, outre ses créations personnelles, beaucoup travaillé pour la pub, le cinéma et collaboré à la création du dessin animé franco-québécois Les Ratz. Ce côté « cartoon » se retrouve dans son trait, funky, drôle et coloré. Pin-up pétillantes aux formes pulpeuses, villas paradisiaques avec piscine sur fond de gratte-ciels illuminés ou de coucher de soleil en technicolor... Est-ce pour retrouver un peu de ses dessins dans la vraie vie qu’il a quitté l’Alsace pour le sud ? En tout cas, une affiche de Monsieur Z donne envie de boire une caïpirinha sous un palmier et que ce soit vite l’été. On retrouve son goût prononcé pour l’architecture dans des œuvres abstraites, à la géométrie évoquant Vasarely. Toutes ses créations possèdent un côté très « fifties » qui colle parfaitement à l’esprit de Pêle-Mêle. www.monsieurz.com

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Enveloppe minĂŠrale

Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview

Table basse Elliptical de Charles & Ray Eames chez Vitra et bronze de Pierre Didier. Tapis en fil de jute olive, Nanimarquina, canapĂŠ et fauteuils en cuir LC3 de Le Corbusier, Perriand et Jeanneret chez Cassina zut ! 124


Notre exploration des intérieurs strasbourgeois nous emmène cette fois-ci dans un immeuble du quartier gare construit dans les années vingt, dont les niveaux supérieurs furent étagés d’une structure en béton armé. Les volumes atypiques et les matériaux bruts des lieux ont séduit les différents acquéreurs, architectes et amateurs de grands volumes atypiques. Géraud Didier, conseiller artistique du Maillon et sa compagne Valeria Camardo, ont précédemment possédé chacun, deux des grands lofts de l’immeuble, mais vivant dans les Vosges une partie de l’année, ils ont fait l’acquisition d’un appartement d’une soixantaine de mètres carrés où ils vivent avec Lola, la fille de Géraud.

Amateur éclairé Géraud Didier s’est attelé lui-même à la tâche. Un paysage personnel peuplé des toiles de son père, Pierre Didier, un peintre d’origine vosgienne à la technique surréaliste dans la lignée de Marx Ernst, De Chirico ou Dali, ami de Bernard Buffet et élève de Fernand Léger… Bel univers de départ pour une enfance au réel transfiguré qui allait rejoindre d’autres nourritures artistiques. L’autre source d’inspiration se porta sur l’architecte brésilien Luis Barragàn dont les créations ressemblent d’ailleurs beaucoup à des toiles de Chirico. Une confrontation artistique ne pouvant qu’être intime et inspirante pour l’élaboration du chantier ! Gamme chromatique Faire des essais de couleur, les déplacer, les observer durant des jours avant d’arrêter sa décision fait partie du processus créatif et le premier choix fut de nettoyer et laisser le plafond en béton brut de décoffrage, offrant l’impact libre et structurel de sa masse grisée et imprécise à l’espace. Il est confronté à un volume rectangulaire peint en rose regroupant les éléments techniques. Le mur du dessous fut « doublé » de boiseries en chêne des marais aux teintes subtiles et le sol recouvert d’un dallage d’ardoise contenant beaucoup de schiste, fortement texturé et nuancé.

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« La couleur permet d’élargir ou de délimiter un espace. Elle est nécessaire pour ajouter une touche de magie à un lieu… » Luis Barragàn

Collection de vases émaillés bicolores chinés par Valeria

Creuser des vides, organiser les espaces Rationaliser en intégrant les éléments techniques dans des parois lisses et uniformes ne laissant rien apparaître était leur désir premier. Ce n’est pas la peine de chercher la moindre poignée, tout est gommé, rien ne dépasse et n’accroche le regard. Le linéaire de bois regroupant la salle de bain et les rangements de la cuisine ne laisse rien deviner de sa fonction, il s’étire et se déploie sur toute la longueur de l’espace à vivre pour se poursuivre sur le mur du fond de l’appartement. Il joue à cet endroit le rôle de bibliothèque, juste évidé en son centre, le reste des livres étant à l’abri des regards. Comme un objet d’art La lumière est intégrée aux volumes, sans fermer l’espace et sans que la source lumineuse ne soit visible. De part et d’autre, des néons diffusent leur clarté filtrante et en cassant les angles, soulignent les volumes en donnant une impression de rayon ensoleillé le jour et de faisceau high-tech la nuit. Des volumes noirs Sombre et minimaliste, la cuisine se devine à peine. Seul le four laisse percevoir la fonction de ce module rectangulaire en médium teinté dans la masse ainsi que l’évier s’inscrivant dans le plan de travail en Corian jais, laissant juste deviner sa présence par son empreinte en creux. Nulle robinetterie ou un quelconque élément fonctionnel ne vient en distraire la rigueur, tout est dissimulé et se déploie lors de l’utilisation.

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La table rouille en acier oxydé, dessinée pour le lieu et traitée comme une forme sculpturale, s’inspire librement des fontaines de Barragàn… En haut à gauche, tableau de Pierre Muckensturm (2004). Dessous huile sur toile de Pierre Didier. Sur la table, sculpture de Paolo Tommasini. Luminaire noir brillant en acier courbé et verni, Caravaggio P4 de Cécilie Manz chez Lightyears. Bancs Barcelona de Mies Van Der Rohe.

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Échelle en acier oxydé et sas d’accès en demi-cercle menant à la mezzanine.

À l’entrée, un grand rectangle en médium noir accueille un écran plat et divers rangements. Il impose le contrepoint intimiste nécessaire à l’espace dédié au lit alcôve qui supporte l’échelle et les courbes de la balustrade en acier oxydé permettant d’atteindre la chambre de Lola. Au final, une exploitation totalement réussie de l’espace : fluidité, modernité et harmonie émanent de ce lieu inspirant ponctué de meubles iconiques et d’objets d’art qui forment la scénographie intérieure et peu banale de cet appartement « ouvert » où chacun y a son territoire et ses repères.

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Salle de bain entièrement pavée d’une mosaïque d’ardoise avec un long lavabo contemporain et minimaliste, ligne Extend washbasin collection chez Marike. Mélangeur de lavabo trois trous, Philippe Starck, Axor Starck Classic chez Hansgrohe. 129 zut !




SPORTS

Lilian Thuram, des etoiles plein la tête Photo Anémone du Roy de Blicquy

On a tous en mémoire ses deux buts en demi-finale de la Coupe du Monde 1998, et le geste qui a suivi. Mais Lilian Thuram ne se résume pas à cet acte très symbolique d’une nation enfin réunie. Sa venue à Strasbourg nous donne l’occasion de mieux connaître un homme en perpétuel combat contre le racisme. Rencontre et portrait nostalgique.

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En route pour la sainteté ?

o Rencontre // Par Nicolas Léger // Photo Anémone du Roy de Blicquy

Lilian Thuram a présenté son ouvrage Mes étoiles noires à la Librairie Kléber au mois de février. L’occasion pour nous de LE rencontrer.

Les grands sportifs se voient affubler de surnoms : si Chabal porte celui d’« anesthésiste », Thuram est connu sous celui du « philosophe ». Né en Guadeloupe, le petit Lilian voulait entrer dans les ordres, mais comme souvent la vie en a décidé autrement. Devenu grand, serait-il revenu à ses premières amours ? Auréolé de ses prouesses sur le gazon, il met cette notoriété au service de la lutte contre le racisme dont il ne cesse d’interroger les symptômes. Ouverture à l’autre, promotion de l’éducation : vaste programme dont il se fait à la fois l’acteur et le porte-parole, notamment avec sa fondation. Le livre Mes étoiles noires, rendant hommage aux grandes figures noires dans l’Histoire est une nouvelle pierre à l’édifice. Et parmi Luther King, Pouchkine ou Billie Holiday, quelle a été sa première étoile noire ? « Ma mère, bien sûr. » sourit-il. Dépasser les communautarismes, passer outre les représentations black, blanc, beur, tel est le cap fixé : « Pour cela, il ne faut culpabiliser personne, ne pas faire jouer la concurrence des mémoires. Il faut avancer ensemble. » Parole d’évangile ? Au regard du climat social actuel, des frasques d’un débat sur l’identité nationale mené de manière bancale, Thuram peut faire figure d’idéaliste voire d’utopiste : « Il est clair que ces problèmes millénaires ne vont pas se résoudre en cinq ans. On ne sera sûrement plus là pour voir le résultat de ce travail sur les consciences. » Il suffisait de voir la file à l’entrée dans la librairie pour les dédicaces, la salle de conférence pleine à craquer et les interventions bienveillantes du public pour voir à quel point ce garçon est populaire (porte ouverte à la démagogie, diront certains). Lors de la rencontre, un homme, la quarantaine passée, faisant référence au documentaire Les yeux dans les bleus, pose une question incongrue : « Dans le film, il y a un livre sur votre table de chevet,

quel est-il ? ». Thuram sourit et dit ne plus s’en souvenir… Mais ce n’est pas le cas d’une femme au fond de la salle qui clame fièrement : « C’était L’Alchimiste ! » L’anecdote en dit long sur l’intérêt et l’admiration que suscite le jeune retraité. Il n’y a pas de mystère à cela : il se montre disponible et attentif. Il n’interrompra aucune intervention même si certaines virent parfois à l’autobiographie fastidieuse ou à la performance (un doux illuminé clamant un poème sur l’amour de son prochain). Toujours, Thuram écoute et répond. Dans la cohue pour les dédicaces de dernière minute, il reste souriant et satisfait toutes les demandes, même s’il prend le risque de manquer son train. Son autre surnom a longtemps été « Monsieur Propre » : il se pourrait bien, en effet, que cet homme soit irréprochable. Un premier pas vers la sainteté ? Pas si mal pour un prêtre manqué.

Propos recueillis à la Librairie Kléber, le 5 février. Lilian Thuram, Mes étoiles noires, Éditions Philippe Rey

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L’étoile noire

o Portrait // Par Fabrice Voné // Photo DR

Entre devenir prêtre, son rêve d’enfant, et se voir nommer ministre, un fantasme de Sarkozy, c’est sur les terrains de football que Lilian Thuram s’est longtemps mis au service des autres.

Un jour, il restera de Lilian Thuram ce doublé inédit et inespéré contre la Croatie (2-1) en demi-finale de la Coupe du Monde 1998. Avec culot et panache, il s’était alors racheté de sa boulette qui avait permis à Davor Suker d’ouvrir la marque. « Je pense qu’à ma mort, on diffusera les images de mes deux buts en boucle », répète souvent l’intéressé. Mais la contribution la plus visible du recordman des sélections chez les Bleus (132) au ballon rond ne saurait cacher le chemin, parfois tortueux, qui le mena au sommet. « Je n’ai jamais été le meilleur », se souvient l’ancien pensionnaire du centre de formation de l’AS Monaco. En Principauté, Arsène Wenger est l’un des seuls à croire au potentiel de ce joueur longiligne, repéré à Fontainebleau quelques années après son arrivée en métropole à l’âge de 9 ans. Au centre d’entraînement de La Turbie, Thuram compense par sa force mentale exceptionnelle tout en affolant l’ordinateur où s’affichent les « stats » des joueurs. Sur l’écran, le Guadeloupéen est au même niveau que George Weah, Ballon d’Or en 1995. Mais sur le terrain, les données se brouillent et les bourdes s’accumulent pour le jeune défenseur. Malgré tout, Wenger lui maintient sa confiance. « Tous les joueurs ont besoin que l’on croit en eux, surtout quand cela ne va pas », estime le technicien alsacien (*) qui veut bien endosser le costume de « guide ». Ainsi, celui dont la vie a été marquée par l’absence de père va s’affirmer avec son immense caractère, sa capacité à répondre aux duels et sa grande intelligence de jeu. « La vraie fierté, c’est d’avoir fait le maximum avec le talent que vous avez. Et, à ce niveau, il y a peu de joueurs qui peuvent s’estimer aussi fiers que Lilian », reconnaît aujourd’hui Wenger. En 1996, Thuram rejoint l’Italie, destination à la mode pour les joueurs français. Avec Parme, il va enrichir son palmarès aux côtés de Fabio Cannavaro. Mais outre les titres, Thuram doit aussi composer avec les cris de singe et les sifflets dans certains stades transalpins. « C’est à ce moment que la question noire deviendra

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l’histoire de ma vie », situe l’auteur de Mes étoiles noires. En 2001, alors au plus haut de sa valeur marchande, le champion du monde et d’Europe s’engage avec la Juventus moyennant 30 millions d’euros. La rétrogradation en Série B de la Vieille dame, consécutive au « Moggiopoli » et des matches truqués, pousse le Guadeloupéen à signer au Barça en 2006. En Catalogne, « Tutu » commence à faire banquette. C’est le début de la fin pour l’un des principaux relais sur le terrain de Raymond Domenech qui, un an plus tôt, avait réussi à le faire revenir en sélection. Sous le maillot tricolore, il livra encore quelques-uns de ses plus beaux combats. Comme lors de la demi-finale du Mondial 2006 face au Portugal de Cristiano Ronaldo où il endigua toutes les vagues de l’adversaire permettant aux Bleus de se hisser en finale. « Dans certaines équipes, certains joueurs ne font pas l’effort d’être à la disposition des autres. Une grande équipe est composée de joueurs capables de s’oublier pour l’autre. C’est le plus difficile dans le football, car nous avons des ego très fort », analysait alors celui qui forme avec William Gallas un rempart infranchissable devant Fabien Barthez. Mais son souci d’épauler en permanence ses partenaires et de protéger son camp ne résistera pas durant l’Euro 2008. Physiquement largué sur le terrain et dans un groupe tricolore miné par les conflits générationnels, le défenseur rend les armes à la veille du dernier match face à l’Italie. Quelques semaines plus tard, le médecin du Paris Saint-Germain, où il espérait terminer sa carrière avec Claude Makelele, lui diagnostique une hypertrophie cardiaque. Lilian Thuram est déclaré inapte au football. (*) Les citations d’Arsène Wenger sont extraites du documentaire Thuram réalisé par Thierry Demaizière et Alain Teurlai


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GASTRONOMIE

VIP Stub Par Catherine Schickel // Photo Naohiro Ninomiya

Reprise en 2001 par Jean-Louis de Valmigère, Chez Yvonne reste la winstub préférée des people, des parlementaires et de ceux qui veulent être vus dans notre petite capitale. Notre Fouquet’s en somme…

Le Fouquet’s alsacien… ? Pour cette propension à attirer les stars, pour sûr. Sinon chez Yvonne, c’est un brin plus rustique et meilleur marché. Et c’est tant mieux… Parce qu’il n’y pas que les Lætitia Casta et les Jacques Chirac qui vont chez Yvonne. Le Strasbourgeois aime aussi fréquenter ses petits salons typiques. Malgré la notoriété du lieu, Yvonne reste une winstub conviviale. Un lieu mythique Parlez Winstub à Jean-Louis de Valmigère et voilà qu’il vous embarque dans ses jeunes années, entendez les sixties, au temps où « il y avait deux Yvonne. La Grande Yvonne, la patronne-mère de la rue du Sanglier et Yvonne pucelle du Coin des Pucelles. Deux endroits très animés où on allait en première partie de soirée, avant d’aller danser. À cette époque, il n’y avait pas les bars comme les Aviat‘ ou la Passerelle. La Winstub était encore un débit de vin où l’on pouvait aussi manger. », se souvient-il. L’âge d’or de la winstub ? « Je ne sais pas, mais en tout cas c’est celui que j’ai connu et j’en garde de sacrés bons souvenirs ». Lorsque Yvonne vend son affaire au début des années 2000, Jean-Louis de Valmigère se laisse aller à ses sentiments et achète cet « endroit mythique ». Situé en plein cœur touristique de la ville, à deux pas de la Cathédrale et de la rue des orfèvres, cela peut paraître une affaire en or. Mais il n’était pas donné à tout le monde de garder l’âme de ce restaurant si intimement lié à son ancienne patronne, tout en y imprimant sa propre marque. « Moi, je suis capable de faire vivre ce lieu » se dit-il et le voici, depuis 2001, aux rênes de la winstub la plus célèbre de Strasbourg. En quelques années, il réussit son pari. Et s’il est une dédicace dont il n’est pas peu fier, c’est celle de Philippe Gildas : « Yvonne sans Yvonne, ça reste Yvonne, fallait le faire ! ». Star system Nous sommes là dans un endroit incontournable du lieu : l’escalier des dédicaces. Reliant les deux étages, il est criblé de photos aux

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amicales autographes. C’est un peu Cannes : montez les marches et vous verrez Jeanne Moreau, Johnny Hallyday, Jean Dujardin et Alexandra Lamy, Mathilda May, Serge Lama, Richard Bohringer. C’est aussi un peu le perron de Matignon… De nombreuses personnalités politiques y figurent : Gerhard Schroeder et Jacques Chirac, Henri Emmanuelli, Christine Albanel… Mais comment a-t-il fait pour tous les « avoir » ? Jean-Louis serait-il devenu l’ami des stars ? Il n’a pas cette prétention : « J’ai bien aimé parler avec Olivia Ruiz, une jeune femme adorable… Mais si demain elle me croise dans la rue, elle ne me reconnaîtra pas et je ne lui en voudrais pas. Les gens viennent ici pour manger, pas pour faire copain-copain avec le patron. » Faire venir du beau monde dans son restaurant n’en est pas moins une stratégie avouée : « Les gens de passage sont une de mes cibles privilégiées : les artistes, les parlementaires, les écrivains ». Alors, a-t-il un tour dans son sac ? « Je les invite tout simplement ! ». Depuis quelques années, les Conversations de la Librairie Kléber se finissent souvent par un repas chez Yvonne. « Bien qu’avec le TGV, ils rentrent souvent à Paris après la rencontre », regrette-t-il. En face des stars de cinéma, vous retrouvez ainsi dans l’escalier Jean-Marie Le Clézio, Gabriel Matzneff, Olivier Rollin, BernardHenri Lévy… Jean-Louis de Valmigère a même créé les Apéritifs Littéraires : « une rencontre littéraire ouverte à tous, sous forme de stammtisch en fin d’après-midi “. Si la Librairie Kléber lui vient en aide pour lui « envoyer » ses écrivains, il en est le seul instigateur : « De par ma formation littéraire, j’ai toujours gardé un penchant vers le monde des lettres ». La table des stars, c’est celle qui se situe dans une petite niche face à la porte d’entrée, à côté du comptoir. Discrète mais au vu de tous.


L’interrogatoire du chef Dominique Radmacher — Chef, vos références ! Mon apprentissage au Restaurant La Barrière à la Wantzenau, un passage par les cuisines de l’Elysée et le Clos des Délices de Klingenthal. Chez Yvonne depuis sept ans ! — Un petit plat alsacien à votre carte C’est une première approche de la cuisine Chez Yvonne : le côté terroir. Nous avons des clients qui viennent de loin pour manger une choucroute, un jambonneau, un coq au Riesling. Des plats que nous ne dénaturons pas. — Et pour ceux qui en ont marre de la Choucroute… Notre tableau avec une dizaine de suggestions : une cuisine avec des produits de saison remis au goût du jour, en les mariant avec des épices du monde, en jouant sur les textures (cuit / croquant). Nous essayons de surprendre les gens tout en nous faisant plaisir. Un risotto à la fève de tonka, un tatin d’endives au gingembre. — Au menu ce printemps ? J’ai prévu un foie gras poêlé avec une compotée de fraiserhubarbe. Des asperges bien sûr… Traditionnelles avec trois sauces et un jambon à l’os ou en suggestion avec un poisson d’eau douce (un filet de sandre ou un omble chevalier). Chez Yvonne 10, rue du Sanglier 03 88 32 84 15 - www.chez-yvonne.net


GOURMANDISES

Par Flora-Lyse Mbella Photos DR

l’amoureux du chocolat Issu d’une famille de pâtissiers haguenoviens, Stéphane Gross, créateur de Déclinaison Chocolat, vit, dort, mange et recrée sans cesse son univers du chocolat chic. Une originalité et une qualité saluées par la profession et les amateurs éclairés. Déclinaison chocolat à Strasbourg :

Boutique & Bar à Chocolat 4, rue fossé des tailleurs 03 88 32 41 67 Boutique Grand’rue 105, Grand’rue 03 88 32 90 56

Il est le numéro 66. Ce n’est pas un département, ni un numéro de passage. C’est la place qui lui a été attribuée dans le classement établi par le Club des croqueurs de chocolat, en partenariat avec L’Express Styles et le Salon du chocolat lors de sa dernière édition en octobre 2009. Il était donc le 66e meilleur chocolatier de France dans ce classement qui en comptait 100. « Peut mieux faire », s’était alors dit Stéphane Gross, toujours en quête du meilleur : le meilleur chocolat, les meilleurs ingrédients mais aussi et surtout la meilleure idée. C’était dans cet esprit qu’il avait lancé un concept qui a fait des émules depuis : le Déclinaison Chocolat Bar. Dans ce cocon framboise et blanc, ultra-design donc très chic, situé au pied de la Cathédrale de Strasbourg, on peut déguster du chocolat sous presque toutes ses formes : liquide, chaud, froid, en entremets, dans une vinaigrette, dans du foie gras, noir, au lait, blanc, aux noix, pistaches, fruits, sucré, salé... La profession l’avait alors désigné parmi les trois meilleurs concepts de restauration de l’année en France, puis en Europe via les palmes du Leaders Club international au début de l’année 2009. « C’était une vraie surprise. D’abord être sélectionné pour représenter la France, et surtout repartir avec cette récompense ! La restauration n’est pas mon milieu naturel et ça me rend très fier », se réjouissait le jeune homme à l’époque. Cet épicurien de naissance – il a poussé son premier cri le jour de la Saint-Sylvestre il y a une trentaine d’années – reste un Alsacien de cœur. Cependant, il a beaucoup voyagé (États-Unis, Émirats, etc...), notamment à la fin de ses études, et ces diverses expériences lui ont forgé le goût et le palais, ainsi que la connaissance des meilleurs

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ingrédients. Une formation en marketing a fait le reste. D’aucuns pourraient dénoncer le chocolat comme un produit de luxe. Stéphane Gross le revendique : « Depuis toujours, je développe le concept du choco-chic dans les boutiques. Les produits, les emballages, le décor : tout doit être au diapason. » La gamme conserve ses classiques mais s’enrichit aussi d’inédits à chaque saison – « La mode et ses saisons m’ont toujours inspiré », souligne le chocolatier – et à chaque fête, comme à Pâques cette année avec des œufs très design et des créations dignes de sculpteurs. La tradition n’est pas non plus absente avec des bonbons de chocolat qui respectent et renouvellent les goûts plus classiques, sans oublier une gamme de thés noirs, rouges ou verts, concoctés spécialement pour ses boutiques. Entrepreneur, Stéphane Gross a d’abord exercé après son retour au pays, sur ses terres natales, à Haguenau. Il a ensuite installé son laboratoire, doublé d’un salon de thé à Mundolsheim. Tout part de ce camp de base. Deux ans après l’ouverture de sa boutique strasbourgeoise, il a voulu créer un concept inédit : le Déclinaison chocolat Bar est né à l’été 2007. Toute la presse nationale, voire internationale, s’y est précipitée, alléchée par l’audace d’un professionnel aussi jeune. Depuis, il a aussi créé son petit réseau de franchises et distribue dans les boutiques des autres à Obernai, Saverne et Senlis. Un point de vente avait même été installé au Maroc, dans un hôtel de luxe. Aujourd’hui, c’est la boutique parisienne qui lui assure une visibilité nationale. Après avoir réuni la boutique strasbourgeoise et le bar dans un local unique au pied de la Cathédrale, Déclinaison Chocolat s’est également installé Grand’Rue. Pour le moment, l’objectif est de consolider l’entreprise, riche de 12 personnes, tout en encourageant la créativité. Aussi, Stéphane Gross s’entoure. À l’été 2009, il a recruté le tout jeune et désormais ancien chef pâtissier du restaurant gastronomique de Kaysersberg le Chambard (1 étoile Michelin), Bastien Dangelser. Parce que la maturité, c’est aussi savoir s’entourer des bons équipiers pour aller plus loin, vers l’excellence. www.declinaison-chocolat.com


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Blue Cordon

Par Magali Fichter Photo Anémone du Roy de Blicquy

Jean-Georges Vongerichten est un Alsacien expatrié qui fait briller son prénom. Chef du Jean-Georges, établissement new-yorkais aux trois étoiles, élu « restaurant de l’année » en 2009 par la fondation James Beard, il en dirige une quinzaine d’autres dans le monde entier. Il était à Strasbourg pour le salon gastronomique Egast. Vif, souriant et « overbooké », tel est Jean-Georges Vongerichten. À Egast, il a donné un Cook Show et présidé le jury du Trophée Paul Haeberlin, en hommage à un chef qui lui insuffle sa vocation lorsque, pour son seizième anniversaire, il déjeuna à l’Auberge de l’Ill. À peine le temps de plier son tablier, après une prestation dans le plus pur esprit zen, et il était déjà reparti pour l’Amérique, celle qui l’a vu devenir l’un des alsaciens les plus célèbres de la planète. Un globe-trotter à l’appétit féroce Après s’être fait la main auprès des plus grands (Paul Haeberlin, donc, mais aussi Paul Bocuse, Louis Outhier...), il découvre l’Asie du sud-est, où il a résidé durant cinq ans, à Bangkok, puis à Hong Kong, et il est bouleversé par des saveurs étonnantes et des parfums exotiques. Il se souvient : « Cela a été un choc culturel. Je n’étais jamais allé en Asie. Pendant le trajet d’une heure et demi en taxi jusqu’à l’hôtel, j’ai demandé au chauffeur de s’arrêter cinq fois : c’était le meilleur menu de dégustation. » C’est là qu’il trouve sa signature : la « French-Thaï cuisine ». Quand il arrive aux Etats-Unis en 1985, il a déjà ouvert dix restaurants dans le monde. Il pose ses valises à New York et inaugure le Jean Georges en 1997. Brasseries, pizzerias, influences asiatiques, méditerranéennes ou franco-françaises, restaurant « développement durable », il explore tous les concepts. Il ne s’arrête pas à l’Amérique : constamment en voyage, il développe son empire sur toute la planète. Mais le chef étoilé garde pourtant les pieds sur terre : il veut avant tout « se faire plaisir » et « faire plaisir aux gens ». Peut-on « manger du Jean-Georges » en France ? Pour cela, il faudra aller au Market, à Paris. Un restaurant « fun, sexy, avec une cuisine du monde épicée » – c’est lui qui le dit ! – qu’il a ouvert avec Luc Besson et François Pinault, où l’on peut déguster une Black Plate, assortiment fourni avec mode d’emploi, ou une pizza aux truffes. Le Market 15 avenue Matignon à Paris 01 56 43 40 90 - www.jean-georges.com

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Chronique //

#04 L’appétit vient en regardant

ARTICHAUT MON AMOUR... Cette quatrième chronique culinaire est dédiée à l’artichaut qui nous vient des pays méditerranéens, probablement de Sicile ou d’Égypte ainsi que des îles Canaries. Par Marc Paul - www.ghosttv.fr // Illustration Laurence Bentz

//// L’hiver a été particulièrement rude cette année et je souhaitais mettre à l’honneur cette plante de soleil. Eh oui, cette plante sauvage cueillie avant la floraison, sorte de chardon hérissé de piquants, qu’on fait roussir à la flamme vive des feux de la SaintAntoine, le 13 juin. Histoire La mythologie raconte que Jupiter tomba amoureux fou de Cynara, une très belle fille aux cheveux blond cendré, qui le repoussa ; pour la châtier, il décida de la transformer en Cynara Scolymus, à savoir l’artichaut. Cultivé il y a des milliers d’années, on le retrouve sur la table des Grecs et des Romains. Dans l’ombre du Moyen-Âge, c’est la gourmandise de Catherine de Médicis qui lui fait traverser la frontière transalpine. L’artichaut fut introduit par les Français en Louisiane et par les Espagnols en Californie. On le retrouve au Chili et dans la pampa de Buenos Aires. Ce n’est qu’en 1810 que fut créé et développé, par un agronome de la région parisienne, le gros Camus de Bretagne, devenu aujourd’hui l’artichaut le plus consommé en France, bien avant le Violet de Provence. L’astuce Il faut choisir l’artichaut très ferme et bien fermé. Sa couleur doit être scintillante, légèrement brillante, en main, il doit être lourd pour notre ami le gros Camus et très dur sur les pointes pour le petit Violet. Lors du nettoyage, il y a une règle élémentaire, on ne coupe jamais les queues de l’artichaut, on prend en main la tête et l’on rompt la queue de la tête par un geste de rupture. Vous allez constater les fibres qui se détachent de la tête et qui reste sur la queue. Après la cuisson dans une eau bouillante, légèrement salée,

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pendant une vingtaine de minutes, il faut le mettre à refroidir dans une eau très froide pour arrêter la cuisson, puis l’égoutter tête en bas afin qu’il rejette toute l’eau. Un petit conseil pour la présentation, vous mettez vos artichauts sur une assiette, vous ouvrez les feuilles comme pour une fleur jusqu’au foin, de façon délicate pour ne pas détacher les feuilles entre elles. Vous enlevez le foin, d’abord à la main, puis avec une cuillère et vous mettez votre vinaigrette dans ce bol naturel. Vous servez à table avec des sardines à l’huile et une tranche de pain grillée, et là vous vivez un moment de gourmandise d’antan. À savoir : les artichauts constituent des abris de choix pour les escargots. L’adresse Contre toute attente, L’Artichaut café, un restaurant qui propose une carte orientée sur des produits bios, ne propose pas ce mets de roi. Et pourtant combien de personnes se laisseraient séduire par une telle suggestion à la carte ! Voilà une idée, messieurs les restaurateurs, à peaufiner. L’Artichaut, café artistique et culturel, 56, Grand’Rue à Strasbourg – 03 88 22 13 26. Ouvert du mardi au samedi de 11h30 à 1h et le dimanche de 13h à 23h.


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Mobilier contemporain en teck


Mode • 3 Suisses - www.3suisses.fr • Algorithme La Loggia - 6, rue Gutenberg - 03 88 23 61 61 • L’Altra - 5, rue du Temple Neuf - 03 88 75 12 11 • Boutique Christian Valer - 17, rue des Serruriers - 03 90 23 48 30 • La fée maraboutée - 3, rue du Dôme - 03 88 22 04 57 • G-star - 9 rue du Dôme 03 88 23 51 66 • Galeries Lafayette - 34 rue du 22 Novembre - 03 88 15 23 00 • Hugo Boss - 1, petite rue de l’Église - 03 88 23 76 23 • Ipsae - 35, quai des Bateliers - 03 88 52 13 55 • K. Collections - 5 rue des Marchands à Colmar - 03 89 23 07 06 • Le Léopard - 8, rue des Veaux - 03 90 23 98 68 • Marithé + François Girbaud - 22, rue de la Mésange - 03 88 23 08 08 • One Step - 3, rue du Dôme - 03 88 23 69 52 • Printemps - 1-5, rue de la Haute Montée - 03 69 71 40 75 • Rivetoile -
3, place Dauphine - 03 88 31 23 12 • Ultima - 4, petite rue de l’Église - 03 88 32 87 69 • United Legend - 3, rue des Juifs - 03 88 22 32 88 • Vicino Boutique - 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39 •

Accessoires

• Bichecouteau - http://bichecouteau.free.fr • C l’Optique - 21, rue des Tonneliers - 03 88 75 55 12 • Heschung - 11, rue du

Chaudron - 03 88 32 31 80 • Hic et Nunc - www.hicetnunc-store.com/ • Eric Humbert - 46, rue des Hallebardes - 03 88 32 43 05 • Il Salone - 1, place Broglie - 03 88 38 54 10 • Revenge - 6, rue du Fossé des Tailleurs - 03 90 22 37 69 • Louis Vuitton - 5, rue de la Mésange - 03 88 23 14 27 •

Beauté • Hôtel Spa Le Château de l’Ile - 4, quai Heydt à Ostwald - 03 88 66 85 00 • Extatic - 9, rue du Dôme - 03 88 13 26 49 • L’Institut du Parc 16, avenue de la Paix - 03 88 24 03 33 • Serge Comtesse Prestige - 7b, rue Thomann - 03 88 32 66 56 • Serge Comtesse - 11, rue de Boston - 03 90 41 18 18 •

Déco • Aquatinte - 5, quai des Pêcheurs - 03 88 25 00 32 • Bulthaup – La Cuisine - 6a, quai Kellermann - 03 88 37 59 72 • Ligne Roset - 8, quai Kellermann - 03 88 23 16 23 • Simana - www.simana.fr •

Restaurants • L’Atelier d’ Grand-Père - 11, rue Sainte-Barbe - 03 88 22 24 30 • Déclinaison Chocolat - 4, rue du Fossé des Tailleurs - 03 88 32 41 67 - 105, Grand’rue - 03 88 32 90 56 • Evohé - Galerie Révélatio - 3, allée de l’Économie à Wiwersheim - 03 88 16 18 96 • Restaurant Gölbasi 35, Grand’rue - 03 88 75 68 54 • Œnosphère - 3, quai Finkwiller - 03 88 36 10 67 • Chez Yvonne -10, rue du Sanglier - 03 88 32 84 15 •

Bars • L’Atlantico - 19, quai des Pêcheurs - 03 88 35 77 81 • L’Entrepôt - 27, rue du Faubourg de Saverne - 03 88 10 91 82 • L’Épicerie - 6, rue du Vieux Seigle - 03 88 32 52 41 • Le Gayot - 18, rue des Frères - 03 88 36 31 88 • Jeannette & les Cycleux - 30 rue des Tonneliers - 03 88 23 02 71 • Le Living room - 11, rue des Balayeurs - 03 88 24 10 10 • Le Rafiot - Quai des Pêcheurs - 03 88 36 36 16 •

Hôtels • Régent Petite France - 5, rue des Moulins - 03 88 76 43 43 • Culture • Archives de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg - 32, route du Rhin
- 03 88 43 67 00 • CEAAC - 7, rue de l’Abreuvoir - 03 88 25 69 70 • Centre International d’Art Verrier - 1 bis, place Robert Schuman à Meisenthal - 03 87 96 87 16 • La Chaufferie - 5, rue de la Manufacture des Tabacs - 03 69 06 37 78 • Le Cheval Blanc - 25, rue Principale à Schiltigheim - 03 88 62 06 66 • CIARUS - 7, rue Finkmatt - 03 88 15 27 88 • Cinéma Odyssée - 3, rue des Francs-Bourgeois - 03 88 75 10 47 • Cinéma Star - 27, rue du Jeu des Enfants - 03 88 32 44 97 • Cinéma Star Saint-Exupéry - 18, rue du 22 Novembre - 03 88 32 34 82 • CRAC Alsace - 18, rue du Château à Altkirch - 03 89 08 82 59 • Galerie Chantal Bamberger - 16, rue du 22 Novembre - 03 88 22 54 48 • Galerie Le Passage - 120, Grand’Rue - 03 88 22 14 43 • La Laiterie - 13, rue du Hohwald 03 88 23 72 37 • L’Estampe - 31, quai des Bateliers - 03 88 36 84 11 • Le Maillon - Place de la Foire exposition - 03 88 27 61 81 • Librairie de l’amateur - 24c, rue des Orfèvres - 03 88 32 11 72 • Librairie internationale Kléber - 1, rue des Francs-Bourgeois - 03 88 15 78 88 • Musée d’Art Moderne et Contemporain
- 1, place Hans Jean Arp - 03 88 23 31 31 • Musée des Beaux-Arts Palais Rohan - 2, place du Château - 03 88 52 50 00 • Opéra national du Rhin - Place Broglie - 03 88 75 48 96 • Orchestre Philharmonique de Strasbourg - Avenue Herrenschmidt - 03 69 06 37 00 • Pôle Sud - 1, rue de Bourgogne - 03 88 39 23 40 • Salle du Cercle - 2b, rue de l’Eglise - 03 88 33 36 68 • Théâtre Jeune Public - 7, rue des Balayeurs et Pont Saint-Martin - 03 88 35 70 10 • TAPS - 10, rue du Hohwald et 96, route du Polygone - 03 88 34 10 36 Théâtre National de Strasbourg - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 24 • Vitra Design Museum - Charles-Eames-Str. 1 à Weil am Rhein, Allemagne - +49 7621 70 23 200 •

divers • Bemac - 18, quai Saint Nicolas - 03 88 25 84 88 - 14 bis, rue de la Mésange - 03 88 22 78 87 • Le Manoir du Contades - 10, rue des Arquebusiers - 06 20 70 07 00 • ORT Strasbourg - 14, rue Sellenick - 03 88 76 74 76 • Strasbourg Transaction - 25, rue des Tonneliers - 03 88 32 02 32

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Venez découvrir le Mac. La mise à jour ultime pour PC. 6L YRXV DYH] O·LQWHQWLRQ G·DFKHWHU XQ QRXYHDX 3& F·HVW SHXW rWUH OH PRPHQW GH MHWHU XQ FRXS G·±LO DX 0DF 1RV H[SHUWV $SSOH YRXV PRQWUHURQW j TXHO SRLQW LO H[FHOOH GDQV WRXWHV YRV DFWLYLWpV TXRWLGLHQQHV ,OV YRXV DLGHURQW pJDOHPHQW j WUDQVIpUHU WRXV OHV ÀFKLHUV GH YRWUH 3& VXU YRWUH QRXYHDX 0DF 9HQH] FKH] %HPDF HW GpFRXYUH] SRXUTXRL 0DF HVW GHYHQX DXMRXUG·KXL OD PLVH j MRXU XOWLPH GH WRXW 3&

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18, quai St Nicolas

67000 Strasbourg | 03 88 22 78 87

1, rue Guillaume Tell

67000 Strasbourg | 03 88 25 84 88

68100 Mulhouse | 03 89 36 72 00

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(Anct. Villa Osterloff) Laissez-vous conquérir, laissez-vous séduire par le cadre somptueux où toutes les rencontres peuvent devenir fécondes.

Laissez-vous habiter par ces moments de grâce où l’on sent que le temps vous sert et vous accompagne vers la plus belle des réussites : la vôtre...

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