Zut Haguenau 16

ZU

Le Journal Haguenau & alentours ALSACE DU NORD

WINGEN-SUR-MODER | NIEDERMODERN | DRUSENHEIM | MIETESHEIM | SCHWEIGHOUSE...

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PATRIMOINE

De la forêt au musée

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ARTISANAT

L’art verrier à l’honneur

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INSTANTS FLASH

Ils sont passés devant notre objectif

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ESCAPADES

Décors boisés et havres de sérénité

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N o 16 — DÉCEMBRE 2023

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SÉLECTIONS

Gastronomie, maison, sport et bien-être

Instagram

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Aquarelles de fibules trouvées dans la forêt de Haguenau réalisées par Henri Schmitt à la demande de Xavier Nessel. Photo Teona Goreci

Les prochaines ­parutions Zut

Strasbourg n°56

Numéro anniversaire 15 ans décembre 2023

Hors-série Racing n°4 Il était une foi décembre 2023

Haguenau & alentours n°17 mars 2024

Quoi de neuf chicmedias ?

01— ZUT Strasbourg, magazine trimestriel lifestyle 100% local #56

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02— ZUT Haguenau et alentours / Alsace du Nord, journal trimestriel #16

Strasbourg Hiver — 2023

03— Novo, magazine culturel trimestriel du Grand Est #71 04— ZUT Hors-série, Un seul amour et pour toujours #4 - Racing, il était une foi 05— Le journal de la Coop #4, Pas à pas, l’invention d’un quartier 06— 190 ans de la SAAMS, Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg 07— ZUT Hors-série, L’artisanat dans L’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace #5, La cuisine dans tous ses états 08— Z AP, Zone d’Architecture Possible, magazine pour l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg #7 09— P DR, le journal du Port du Rhin #7 10— Z UT Mook, L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace – Morceaux choisis 11— C hronique du temps qui passe, par Nicolas Comment 12— Playlist, 50 pop songs, 50 posters, 50 textes, par Mickael Dard 02 03

UN SEUL AMOUR ET POUR TOUJOURS N°4

RACING

IL ÉTAIT UNE FOI Le Bureau 37, rue du Fossé des Treize à Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 chicmedias.com La Vitrine 14, rue Sainte-Hélène à Strasbourg shop.chicmedias.com

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É d I t é aU f I l d E s s A i S o N s aV e C l E s h Ab I tA n T · e S d U P o R t d U Rh I n

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Le journal de la Coop.

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GRATUIT

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NUMÉRO 4 — 01.2023

PAS À PAS —— L’INVENTION D’UN QUARTIER

Zone d’architecture possible Numéro — 07 Gratuit / 09.2023

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École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg

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2-3 Péniche yourself Entretien avec Audrey, résidente d'un bateau ancré près du Quartier Citadelle T'écoutes quoi, toi ?

La playlist aquatique de Melissa, nouvelle habitante du quartier Le Parc du Petit Rhin La concertation est lancée !

4–5 Zoom sur une actrice majeure du quartier Claire Merlin, nouvelle directrice des Ports de Strasbourg Dans mon bateau !

Visite du port à fleur d'eau

6-7 Focus sur une entreprise du Port Rencontre avec Thomas Riegert, artisan torréfacteur, directeur de Reck L'automne au PDR ?

Les actus du quartier

8 Le P'tit Rhino Le jeu du PDR Un journal participatif ?

Focus sur les ateliers

PoStEr Le poster participatif Vos industries fluviales imaginaires : pratiques & poétiques

Huitième PDR, journal qui a déjà fait deux saisons en votre compagnie !

Bonne nouvelle, l'aventure ne s'arrête pas là : c'est reparti pour un tour avec une équipe qui n'a peur de rien !

Nous travaillons sur le territoire, le vivons, l'apprécions, le parcourons… et continuons de le découvrir : ce quartier en mouvement est une source intarissable tant il recèle de surprises, de nouveautés, de projets émergeants, de services, de faune et de ō <

Les Ports de Strasbourg ne sont pas étrangers – bien au contraire – à ces trajectoires, escales, échanges et

bouillonnements humain, < + journal plonge la tête la première dans les activités

Nous avons vogué sur un ō $

pour découvrir le quartier ō ? < Audrey une habitante d'une péniche, discuté avec la nouvelle directrice des Ports de Strasbourg, Claire Merlin, visité une entreprise forte de café, Reck, en compagnie de son directeur, Thomas Riegert…

Aussi, nous avons mené des ateliers avec vous, au bord d'un bassin et sur une berge du Rhin, pour ō sur les inventions possibles (ou moins possibles…) pour rendre la vie meilleure,

< ō < où se situe le second port ō a \ Paris) dont les premières traces datent de l'époque N 7 s'imposait, à vos côtés, vous qui avez fait preuve de grande créativité, par exemple en inventant le « Sac à d'eau » ou en suggérant la fabrication d'un « Moulin à paroles pour ne Rhin dire comme bêtises » !

Bonne lecture !

Toute

l'équip

e de PDR

09 hors-série

Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg · 190 ans

Prix : 16 €

Strasbourg vu par les étudiants de l’ENSAS

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HORS—SÉRIE

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L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace

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La cuisine dans tous ses états

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SOMMAIRE

06 Éditorial 08 Patrimoine

Le Musée historique de Haguenau

14 Artisanat

La nouvelle boutique Lalique à Wingen-surModer La boule de Noël du CIAV à Meisenthal

16 Culture

La sélection culturelle de Zut L’Alsace du Nord fête Noël

21 Instants Flash

Les artistes passés devant l’objectif de Zut. Best of

ÉDITO

36 Sélections Zut

Maison Home SVE Le Bouclard Jeannala & Seppala Sport Giant Bien-être Le Zénarium Côté Beauté

46 À Table

La rencontre Le chef Arnaud Barberis au Château Hochberg Les adresses Au Gourmet Le Lio Les Semblables Il Giardino d’Italia Restaurant aux artisans Romy’s Café

29 Escapades

Le 6717 à Ottrott Le Moulin de La Wantzenau Le Collet à Xonrupt-Longemer

Un numéro hivernal, c’est l’occasion parfaite pour se retourner vers les fondamentaux et célébrer des pans d’histoire, qu’elle soit personnelle ou collective. Comme au Moulin de la Wantzenau (à découvrir dans notre cahier Escapades), où les murs sont réinvestis en un hôtel de charme, conservant les éléments qui rappellent la fonction première du lieu et convoquent le souvenir des meuniers qui l’ont fait vivre. Démarche similaire et tout aussi honorable au Restaurant aux Artisans, à Niedermodern, un lieu pensé par et pour ceux qui fabriquent de leurs mains, qui rend hommage à leur histoire et leur savoirfaire, tout en resserrant les liens qui animent leur quotidien.

Du côté de Wingen-sur-Moder, c’est avec l’ouverture d’une toute nouvelle boutique que la cristallerie Lalique fait perdurer la tradition verrière, célébrée aussi au CIAV de Meisenthal avec la création de la boule de Noël 2023, Stella.

On franchira également les portes du Musée historique de Haguenau pour (re)découvrir l’impressionnant patrimoine renfermé en ce lieu, fruit d’un long travail de fouilles archéologiques réalisées dans la forêt indivise de Haguenau.

Les objets ainsi recueillis et présentés à l’occasion de la nouvelle exposition temporaire nous en apprennent un rayon sur le quotidien de nos ancêtres des âges du fer et du bronze, qui semblent soudain plus proches de nous que jamais. À la manière de ces archéologues, nous sommes allés creuser dans nos archives photos pour y dénicher quelques pépites. Au fil des années, nombreux ont été les artistes à passer en Alsace et faire un petit détour devant l’objectif de Zut. Le résultat : une sélection de nos meilleurs clichés en mode VIP, comme un album photo de famille qu’on compte bien continuer à remplir.

Bonne lecture et bonnes fêtes !

Manon Landreau

ZUT TEAM

CONTRIBUTEURS

COUVERTURE

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Cheffe d’édition Léonor Anstett Secrétaire de rédaction Manon Landreau Direction artistique Séverine Voegeli Graphisme Hadrien Lehmann Commercialisation et développement Léonor Anstett, Bruno Chibane, Anne Walter Administration & gestion Gwenaëlle Lecointe

Rédacteurs.rices Emmanuel Dosda, Tatiana Geiselmann, Fanny Laemmel, Manon Landreau, Anne Schilling, Emma Schneider Photographes Éric Antoine, Jésus s. Baptista, Pascal Bastien, Christoph de Barry, Arno Paul, Alexis Delon / Preview, Christophe Urbain, Teona Goreci, Grégory Massat, Dorian Rollin, Nathalie Savey

Photo Teona Goreci Trésor de 4 000 pièces de monnaie retrouvées à ­l’intérieur d’un vase du xviie siècle, dans un champ de Preuschdorf. Une grande partie des ces pièces datant de la Guerre de Trente Ans fut frappée à Haguenau et dans les villes environnantes, témoignant de l’échangeabilité des monnaies dans la région. Propriété de l’État et d’Archéologie Alsace via la DRAC Grand Est. Dépôt au Musée historique de Haguenau.

S.à.R.L au capital de 47 057 € Tirage 7 500 ex Dépôt légal Décembre 2023 SIRET 509 169 280 00047 ISSN n°2556-5141 Diffusion Novea + Zut Team Impression OTT Imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » F-67319 Wasselonne Cedex

Ce journal est édité par Chicmedias 37, rue du Fossé des Treize — 67000 Strasbourg — 03 67 08 20 87 — contact@chicmedias.com — www.chicmedias.com — www.zut-magazine.com

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PATRIMOINE

De la forêt au musée La nouvelle exposition du Musée historique de Haguenau met en lumière 200 ans d’archéologie dans la forêt indivise de Haguenau. Un impressionnant patrimoine qui attire des chercheurs de toute la France. Son directeur, Dimitri Mathiot, retrace l’histoire du musée et nous partage sa passion pour ce trésor trop méconnu dans la région.

PAR FANNY LAEMMEL – PHOTOS TEONA GORECI

DÉCEMBRE 2023

S

i vous habitez ou travaillez à Haguenau, vous passez peut-être toutes les semaines devant ce magnifique bâtiment néo-Renaissance sans y avoir jamais mis les pieds. La nouvelle exposition qui a débuté le 18 novembre entre ses murs a pour objectif de faire (re)découvrir l’incroyable collection d’objets des âges du bronze et du fer abritée dans le Musée historique.

L’occasion de franchir les (grandes) portes de ce lieu dont l’histoire a débuté il y a 123 ans. L’intérieur de la bâtisse surprend autant que l’extérieur, notamment par ses détails décoratifs. Les plafonds peints, les vitraux et le style architectural évoquent la riche histoire de Haguenau au Moyen Âge. Vos yeux ne sauront plus où se poser car les salles d’expositions sont elles-mêmes des bijoux. D’ailleurs, avant de partir, n’oubliez pas de jeter un œil à la coupole récemment rénovée au premier étage.

Un maire archéologue et une forêt comme terrain d’exploration On doit l’idée de ce musée au maire de Haguenau de l’époque, Xavier Nessel (1834-1918). Lui-même passionné d’archéologie et collectionneur d’antiquités, il a légué, au début du xxe siècle, sa collection d’objets et demandé en échange la construction d’un musée pour l’accueillir. Avant même l’ouverture de ce lieu, le maire présentait déjà à son domicile sa collection à des visiteurs triés sur le volet. Xavier Nessel ne faisait pas que collectionner, il allait aussi sur le terrain et a lui-même organisé de nombreuses fouilles dans la forêt. Le tout en développant des techniques de travail novatrices pour l’époque, à la fois lors de la fouille, comme le prélèvement en motte pour les objets les plus fragiles, et lors de l’étude ou de la restauration des objets qui formeront sa collection personnelle.

Son travail minutieux sur le mobilier des nécropoles tumulaires de Haguenau a permis la conservation d’innombrables objets qu’il cherchera par la suite à mettre en valeur et à p ­ artager avec le public.

Si l’ancien édile a grandement participé à faire connaître Haguenau dans le domaine de l’archéologie,

De gauche à droite —M usée historique de Haguenau, construit entre 1900 et 1905 dans un style néo-gothique et néo-­ Renaissance — Évocation d’un tertre funéraire de la forêt de Haguenau ­présentant plusieurs sépultures successives datant de l’âge du bronze et de l’âge du fer. DR — Le maire archéologue, Xavier Nessel (1834-1918), fondateur du Musée historique. DR

c’est d’abord à la forêt que l’on doit ces trésors. Car bien que le musée retrace toutes les périodes de l’histoire de la ville, c’est grâce aux fouilles réalisées dans ce massif forestier de 21 000 hectares, labellisé Forêt d’Exception® par l’Office National des Forêts, que la période de la protohistoire y est si bien représentée.

Dimitri Mathiot, directeur du musée, partage avec Xavier Nessel sa passion pour cette époque – qui comprend l’âge du bronze et l’âge du fer, de 2 500 à 52 avant notre ère –, et la forêt de Haguenau le leur rend bien ! Celle-ci a hébergé des centaines de tumuli (ou tertres), sortes de petites collines recouvrant chacune plusieurs tombes. Au xix e siècle, le maire archéologue en avait fouillé 400, ce qui représente plus de 1 000 tombes ! Tout ce qui est affilié à cette époque au sein du musée provient de ces nécropoles.

Et de nombreux objets présentés dans la nouvelle exposition temporaire comme dans la permanente sont en très bon état. « Nous avons suffisamment d’objets pour ne présenter que les mieux conservés. Tous les musées n’ont pas cette chance », explique Dimitri Mathiot. La forêt a protégé les tertres de l’érosion, pour le plus grand plaisir des chercheurs venus poursuivre l’analyse de cette riche collection.

Un patrimoine reconnu dans toute la France L’ambition de Dimitri Mathiot et de son équipe est de montrer aux Haguenoviens et habitants des alentours le prestige des collections qui proviennent de la forêt. « Ils peuvent être fiers car cela n’existe pas dans le reste de l’Alsace ni ailleurs en France, c’est un patrimoine très important », insiste Dimitri Mathiot.

Lui-même a été attiré dans la région par cette ­collection hors du commun. « Dès ma deuxième année d’étude à l’université, j’ai entendu parler de Haguenau en cours d’archéologie. Mes collègues qui ont fait leurs études à Rennes ou à Bordeaux ont aussi abordé son histoire. C’est un site de référence enseigné en France et ailleurs en Europe. » Quand Dimitri Mathiot apprend que le poste de directeur est à pourvoir, il saisit l’occasion. Depuis maintenant trois ans, ce spécialiste de la protohistoire œuvre à faire connaître son musée au public de tous âges.

« Nous avons suffisamment d’objets pour ne présenter que les mieux conservés.

Tous les musées n’ont pas cette chance » DIMITRI MATHIOT, DIRECTEUR DU MUSÉE

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

De gauche à droite et de haut en bas — Collier de perles en ambre, âge du bronze. DR — Cerclage en or provenant de la tombe de Hatten-Seltz, âge du fer (prêt du Musée ­archéologique de Strasbourg) — Collier de perles en ambre, âge du bronze — Pot dans lequel a été trouvé le ­trésor de Preuschdorf (voir photo de couverture), xviie siècle (dépôt Archéologie Alsace et DRAC Alsace) — Boucles d’oreille en or, âge du fer

PATRIMOINE

Que peut-on voir exactement dans cette collection ? En grande partie des bijoux en bronze. Ils sont verts mais il faut les imaginer à l’époque dans leur éclat premier, avant oxydation. Des boucles d’oreilles aux airs de grandes créoles ; des colliers que l’on imagine peser bien lourds, surtout ceux qui contiennent aussi du verre ou de la céramique ; des bracelets ou encore des pectoraux qu’on portait, comme leur nom ­l’indique, sur le thorax. En parlant de pectoral, on peut en voir un magnifique tout en ambre dans l’exposition permanente, au sous-sol. Difficile de s’en rendre compte quand on n’est pas spécialiste, mais ce type de bijou est très rare. L’ambre venant de la Baltique, c’est un matériau semi-précieux pour l’époque. Pour Dimitri Mathiot, c’est la preuve du prestige des tombes et de l’importance des fouilles qui y ont été faites : « Un archéologue aura peut-être la chance de trouver une petite perle en ambre dans sa carrière. Ici, on voit que Xavier Nessel en a trouvé plusieurs dizaines de kilos. » Au milieu de tous ces bijoux verdis par le temps, une paire de boucles d’oreille dorées semble sortir de chez le bijoutier et attire le regard. Elle date pourtant de 600 à 700 avant notre ère. « L’or ne s’abime pas dans le temps, explique le directeur du musée. Ce genre de boucles en

or, on doit en connaître une dizaine de paires en France, et la moitié vient de la forêt de Haguenau. » Les bijoux côtoient d’autres pièces (cruche en fer, pince à épiler, perles de corail) de l’âge du bronze et du fer.

Archéologie et scénographie On peut se demander pourquoi une telle quantité d’objets de cette qualité a pu être trouvée ici : « Parce qu’on a eu la chance de fouiller autant et qu’elles ont été bien conservées, affirme le directeur du musée. Mais on se dit aussi que c’est une toute petite partie de la population qui a été enterrée dans ces tertres funéraires. La qualité du mobilier trouvé et l’architecture des tombes montrent que ce sont les populations les plus aisées qui étaient enterrées là. » L’ensemble des tertres couvre une période de 2 000 ans, que reste-t-il aujourd’hui de ces nécropoles ? « Si vous avez un regard expert, vous verrez de petits monticules par endroit, précise l’archéologue.

Mais il faut le savoir, c’est discret ! On travaille avec le label Forêt d’Exception® pour mettre en valeur certains endroits, mais l’idée est de préserver ces zones qui sont hors des sentiers de randonnées. » En attendant de pouvoir un jour se rendre sur les tertres, la nouvelle exposition temporaire du Musée

DÉCEMBRE 2023

« La qualité du mobilier trouvé et l’architecture des tombes montrent que ce sont les populations les plus aisées qui étaient enterrées là. » DIMITRI MATHIOT, DIRECTEUR DU MUSÉE

historique propose de retracer l’histoire de ces fouilles, du travail des archéologues jusqu’à leur présentation au public. D’ailleurs, le parcours commence par les vitrines d’origine du musée, avec leur amoncellement d’objets. La première salle fait référence à la manière d’exposer à l’époque de l’ouverture du musée en 1905. La salle suivante s’inspire d’un laboratoire scientifique. Elle met en scène les différents métiers de l’archéologie moderne : le vestiaire du cartographe avec ses outils de prise de mesure ; le bureau du céramologue où le visiteur se glisse dans le rôle en manipulant des objets ; enfin, un laboratoire des métaux explique comment leur composition est analysée. On découvre qu’il n’est pas rare que des artisans soient sollicités pour reproduire des gestes et des objets, afin de permettre de comprendre comment ceux-ci ont pu être conçus. On parle alors d’ « archéologie expérimentale » et c’est passionnant !

Les Experts à Haguenau Depuis 2015, un groupe de scientifiques spécialistes de la protohistoire a entrepris le réexamen complet de l’ensemble des découvertes venant de la forêt de Haguenau. Ils actualisent ainsi les connaissances dans le domaine et une partie des résultats de ces recherches est présentée ici. « On n’a pas de textes de cette époque donc on enquête pour comprendre. Ce sont Les Experts à Haguenau », s’amuse Dimitri Mathiot. Le parcours se termine par des aquarelles qui nous rendent étonnamment proches de ces humains disparus il y a plus de 2 000 ans. Les couleurs des vêtements, les positions

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dans les tombes, le paysage, le moindre détail de ces dessins a été scientifiquement déterminé par les chercheurs. « Ces restitutions permettent d’illustrer les hypothèses des archéologues », indique Dimitri Mathiot.

On ressort de l’exposition avec l’envie d’en savoir plus sur l’histoire de la ville mais aussi sur le travail des archéologues. Le directeur passionné semble avoir réussi son pari.

Un conseil : commencez la visite par l’exposition temporaire, cela permet de comprendre la ­spécificité de ce musée. Ensuite, rejoignez le sous-sol pour découvrir la fameuse collection issue des fouilles.

Vous pourrez poursuivre sur la période romaine, le Moyen Âge (au rez-de-chaussée) jusqu’à l’histoire plus récente de la ville. Pour finir de vous convaincre que ce musée mérite le détour, sachez que les objets présentés dans l’exposition temporaire sont pour certains inédits entre ces murs. Il s’agit soit de pièces sorties des réserves, soit d’objets prêtés par d’autres musées mais qui sont tous originaires de Haguenau. C’est la première fois qu’ils sont réunis à nouveau dans la ville.

EXPOSITION « DE LA FORÊT AU MUSÉE », À VOIR JUSQU’AU 1ER SEPTEMBRE 2024 MUSÉE HISTORIQUE 9, RUE DU MARÉCHAL-FOCH À HAGUENAU 03 88 90 29 39 SORTIRAHAGUENAU.FR

Vos objets préférés du musée ?

Dimitri Mathiot, directeur du Musée ­historique de Haguenau « Un nécessaire de toilette qui comprend un cure-ongle, un cureoreille et une pince à épiler qui datent de 600 av. notre ère. Les humains des âges du bronze et du fer n’étaient pas les barbares hirsutes que l’on imagine parfois. Ça tord le cou aux idées reçues et j’aime bien ça. Ils n’écrivaient pas mais prenaient soin d’eux. Ils avaient également des rasoirs. »

« Un Jupiter sur un cheval en train de terrasser un monstre à buste humain et à pied d’anguille. Jupiter est le roi des dieux dans la mythologie romaine mais sa représentation sur un anguipède ne se retrouve que dans l’est de la France.

On suppose que c’est l’adaptation d’une représentation divine de l’époque gauloise qui était vénérée dans la région. J’aime beaucoup que ce soit en grès des Vosges, un matériau local ; c’est une histoire mythologique locale romanisée. »

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PATRIMOINE

Vue du salon Nessel avec ses fenêtres et sa coupole de style Art nouveau. Photo DR

Ensemble d’objets datant du début de l’âge du fer trouvés en forêt de Haguenau : poteries, pointe de lance en fer, objets de toilette en bronze, fibule en fer, bracelets à tampon en bronze. Photo Léonor Anstett

Pour aller plus loin

Programmation jeune public

Les visites du samedi 15 h Tout public | Réservation conseillée | Prix d’entrée sans supplément 09.12 + 13.01 + 10.02 + 09.03 + 13.04 + 11.05 + 08.06 + 13.07 + 10.08

Visite commentée de l’exposition

Les conférences du vendredi 20 h Chapelle des Annonciades (face au Musée historique) Tout public | Réservation conseillée | Gratuit 15 .12 + 19.01 + 16.02 + 15.03 + 19.04 + 17.05 + 14.06

En complément de l’exposition, six archéologues approfondissent différents sujets sur les âges des métaux par la présentation de découvertes récentes.

Journées européennes de l’archéologie 14.06 --> 16.06.24 Reconstitution d’un village gaulois et immersion dans la vie quotidienne des Gaulois à travers la présentation de leurs techniques de métallurgie, poterie, tissage et filage, ainsi que des démonstrations de combats.

PROGRAMME DÉTAILLÉ À VENIR SUR SORTIRAHAGUENAU.FR

La boîte à mystères du ­mercredi 14 h Atelier limité à 8 participants | Réservation obligatoire 5-7 ans | 1 3.12 + 14.02 + 17.04 + 12.06 + 14.08 8-12 ans | 18.01 + 13.03 + 15.05 + 17.07

Chaque premier mercredi du mois, viens découvrir un nouvel objet en lien avec les âges des métaux dans la boîte à mystères !

Visite de l’exposition temporaire, manipulations et jeux sont au programme de cette animation sur le thème de l’archéologie.

Deux tranches d’âge sont prévues pour que petits et grands puissent profiter au mieux de cette animation.

Les ateliers des vacances 14 h --> 16 h

Ateliers limités à 12 participants Réservation obligatoire

Vacances de Noël — 0 4.01 | 6-11 ans

Céramiques protohistoriques

Vacances d’hiver — 27.02 | 8-14 ans

Aquarelle et archéo

Vacances de Pâques — 25.04 | 6-11 ans

1 001 fibules

Vacances d’été — 16.07 | 8-14 ans

Aquarelle et archéo

— 2 6.07 | 6-11 ans

Céramiques protohistoriques

— 0 6.08 | 6-11 ans

Jeux et découvertes sur les âges des métaux

PROGRAMME DÉTAILLÉ À VENIR SUR SORTIRAHAGUENAU.FR

9/10 et 16/17 décembre 2023 Samedi : 16h - 21h

Dimanche : 15h - 20h

Marché de Noël, animations, ateliers de bricolage, calendrier de l’avent géant, petite restauration, concerts,...

Samedi 9/12 18h30

place du Marché

Tout le programme : www.lebeaujardin.alsace Infos : 03 88 21 46 92

Programme complet disponible à l’Office de tourisme et sur www.visithaguenau.alsace

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ARTISANAT

Boutique de verre et de cristal Après Paris, Londres, New York ou Tokyo, c’est dans le village historique de Wingen-sur-Moder, au Château Hochberg, que la cristallerie Lalique a ouvert sa 35e boutique. Un nouvel espace proposant notamment des pièces hors catalogue et des fins de série à tarifs exceptionnels.

PAR TATIANA GEISELMANN – PHOTOS DR

J

usqu’ici, lorsqu’on sortait du musée Lalique de Wingen-sur-Moder, seule une petite boutique permettait d’acheter les précieuses créations de la maison centenaire. Mais depuis octobre, un nouvel espace de vente de 120 mètres carrés a ouvert ses portes dans le parc du Château Hochberg, juste en face du musée. Sa conception a été confiée à l’architecte suisse de renom Mario Botta, à qui l’on doit notamment le MOMA de San Francisco ou encore l’église du Santo Volto de Turin. « Je voulais un bâtiment qui soit une vitrine », explique l’architecte, présent pour l’inauguration. De larges baies vitrées s’alignent donc sur deux des façades du bâtiment, laissant passer un maximum de lumière, qui se reflète sur les pièces de verre et de cristal exposées. L’édifice, au style contemporain et à l’allure rectiligne, fait aussi la part belle au grès rouge des Vosges, en hommage au paysage environnant et « à la terre et au feu » essentiels à la confection des œuvres.

Classiques du catalogue et nouveautés À l’intérieur, un vaste choix de produits estampillés Lalique sont élégamment disposés sur de sobres étagères de métal noir, illuminés par l’arrière. Des objets décoratifs (dont une très large sélection de vases et photophores), de la verrerie (aussi bien des verres à pied que des coupes de champagne ou des carafes), des bijoux, ainsi que des parfums et des bougies. En plus des classiques du catalogue, la boutique de Wingen-sur-Moder, située à quelques pas de l’usine de fabrication Lalique, propose ponctuellement des fins de série, à des tarifs préférentiels, ainsi que des préséries, qui seront mises en vente avec une signature spécifique, et des prototypes, non retenus pour la production finale. « Il ne s’agit pas de second choix, ce sont toutes des pièces de très bonne qualité, mais qui ne sont pas conformes au catalogue », précise la direction.

Des commandes pour les dix mois à venir « Cette boutique reflète l’art de vivre de Lalique », insiste son président-directeur général, Silvio Denz. Celui qui a racheté il y a 15 ans l’historique maison verrière en déclin peut aujourd’hui se féliciter du chemin parcouru. Grâce aux plus de 40 millions d’euros investis, des dizaines d’emplois ont été créés et l’entreprise se porte aujourd’hui très bien. « Le carnet de commandes est rempli pour les huit à dix mois à venir », sourit le PDG. Cette nouvelle boutique devrait par ailleurs encore renforcer l’attractivité touristique de la région si chère au fondateur René Lalique, qui décida en 1921 d’y installer sa Verrerie d’Alsace, transformant ainsi l’Alsace du Nord en site de référence en matière d’excellence verrière.

BOUTIQUE LALIQUE 2, RUE DU CHÂTEAU-TEUTSCH À WINGEN-SUR-MODER 03 88 71 99 09 MUSEE-LALIQUE.COM

ARTISANAT

PAR EMMANUEL DOSDA

Le designer Jean-Simon Roch. Photo Samy Hagenmuller

DÉCEMBRE 2023

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Boule de Noël Stella, design Jean-Simon Roch © Communauté de Communes du Pays de Bitche. Photo DR

Interstella Le Centre International d’Art Verrier (CIAV) a confié la réalisation de la boule de Noël de Meisenthal au designer JeanSimon Roch. Cette première incursion dans une matière qu’il n’avait encore jamais manipulée a donné naissance à la gracieuse Stella, à la fois vibrante danseuse étoile et tourbillonnante toupie à l’insolant toupet.

Entretien.

Comment s’inscrire dans la déjà longue histoire de la collection de boules de Noël contemporaines du CIAV ?

C’est un défi, mais j’ai évité de me plonger dans le catalogue des réalisations passées. On se bloque à trop regarder en arrière. Mieux vaut tirer les fils de sa pensée pour trouver une identité propre.

Les boules Stella font penser à un ballet de derviches tourneurs qui entrent en transe. Elles convient à entrer dans la danse, la fête, notions présentes dans vos œuvres…

J’accorde beaucoup d’importance aux temps festifs et de danse en général. Dans mon travail, je questionne la vibration des moments et l’ivresse produite par le mouvement. Je trouve cette magie dans les petites choses que je ramasse par terre. Au monumental qui en jette, je préfère l’échelle des insectes. J’aime trouver des subterfuges, des trucs pour donner un souffle à des objets inertes. Selon moi, la beauté vient de l’observation attentive des possibles espaces où développer les imaginaires. L’émerveillement est grand lorsqu’un bout de bois ou de ferraille – grâce à un mécanisme simple – se met à danser et devient outil narratif.

La poésie de vos créations vient du fait qu’elles ont la semblance de jouets bricolés. Stella n’a pas l’aspect arte povera habituel chez vous, mais elle ressemble à une toupie qui invite au jeu.

Il s’agit de ma première expérience du verre. Je l’ai beaucoup dessinée pour la rendre élégante. Stella m’a été inspirée par le ballet incessant des verriers qui doivent maintenir cette matière chaude en rotation avant d’être figée. Sa transparence fait qu’elle ne peut pas tricher : impossible d’y cacher un moteur où autres dispositifs. Pour lui conférer cette impression de mouvement perpétuel, je l’ai imaginée comme une robe plissée virevoltante et vibrante. Elle entre dans une sorte de chorégraphie, pareille à celle des souffleurs de verre dans l’atelier, surtout si on la manipule pour la faire tournailler sur elle-même.

CENTRE INTERNATIONAL D’ART VERRIER 1, PLACE ROBERT-SCHUMAN À MEISENTHAL 03 87 96 87 16 CIAV-MEISENTHAL.FR

À voir — Au musée du Verre Les expositions « Entrez dans l’histoire », « Sortir du moule » et « Les boules de Noël de Meisenthal, une tradition contemporaine » — Au Centre d’art verrier « Entrez dans la danse » et « L’atelier vu du ciel » (démonstrations de soufflage)

Stella En vente à la boutique du site verrier de Meisenthal, au Marché de Noël de Strasbourg (place Benjamin-Zix) et à La Vitrine Chicmedias (14, rue Sainte-Hélène)

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

PAR MANON LANDREAU – PHOTOS DR

La sélection culturelle de Zut

THÉÂTRE

DANSE

CIRQUE

Dominique toute seule

L’eau douce

A.N.G.S.T.

Théâtre de Haguenau

Espace Rohan – Saverne

La Mac – Bischwiller

16/12 — 17 h

20/01 — 15 h

30/01 — 20 h

« Comment chanter sa propre mélodie à pleine voix quand elle ne s’accorde pas avec celle du monde ? » Écrit et mis en scène par Marie Burki, de la compagnie Au détour du Cairn, Dominique toute seule nous emmène aux côtés d’une femme qui se laisse porter, vouée à disparaître. Dans sa petite maison, elle se sent progressivement devenir transparente, bientôt invisible aux yeux des autres et d’elle-même. Privée de son logement et de ses possessions, elle n’a désormais plus d’attaches et entame un chemin solitaire, guidée par son ange gardien, au gré des chemins et de la forêt, qu’elle découvre bien plus peuplée qu’il n’y paraît. Une œuvre épurée et intimiste, entre introspection et apprentissage du monde, récompensée du prix de la ministre de la Culture et du prix Kiwanis aux Rencontres de Huy 2022.

Pour sa 2e édition, le festival Décadanse se donne une nouvelle fois pour défi de faire découvrir les multiples facettes de la danse avec des spectacles tous publics et jeune public. Accessible dès trois ans, L’eau douce se conçoit comme une rêverie chorégraphique, un voyage à la découverte des différents états de l’eau.

Sur scène, la chorégraphe Nathalie Pernette incarne les humeurs changeantes de l’élément – accueillante, fantastique, furieuse ou encore ludique –, s’inspirant d’êtres fabuleux comme les sirènes, les nymphes, les dragons des eaux et autres monstres marins. Entre clapotis, giclées et plongeons, cette joyeuse partition sublime la relation délicate entre les mouvements des eaux et ceux du corps, pour se rapprocher au plus près, comprendre et mieux prendre soin de cette ressource indispensable.

« Angst », la peur en allemand, alliée principale de notre instinct de survie, née de l’anticipation des dangers possibles ou imaginaires, qui peut tout autant nous permettre de nous dépasser que nous précipiter dans une impasse. Dans ce numéro d’équilibriste, Lucas Bergandi, fil-de-fériste virtuose, et Clément Dazin, jongleur et metteur en scène, projettent de mettre les nerfs du public à rude épreuve. En allant creuser du côté de ce sentiment aussi primitif que nécessaire, ils questionnent ses mécanismes et ses conséquences. En évoquant la peur de l’acrobate, celui dont on attend qu’il soit le mieux armé face à elle, ils évoquent un sujet tabou et mettent en lumière l’universalité de ces réactions face au danger. Un spectacle captivant qui joue avec nos frayeurs et fait monter l’adrénaline, jusqu’à faire éclater et partager toute la force et la joie de vivre du circassien lorsqu’il est en équilibre sur son fil.

DÉCEMBRE 2023

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CONCERT

THÉÂTRE

HUMOUR

Churchman – Odd Ballads

Cet animal étrange

La Saline – Soultz-sous-Forêts

La Nef – Wissembourg

Marion Pouvreau : Mais t’as quel âge ?

09/02 — 20 h

11 → 13/02 — 20 h

La K’Artonnerie – Schweighouse-sur-Moder 14/03 — 20 h 30

Churchman alias Stéphane Kirchherr, multi-­ instrumentiste et chanteur, s’est entouré de Mary Ruby (chant, banjo) et Frédéric Guérin (chant, percussions) au sein du Churchman Odd Ballads Trio. Le résultat ? Un ensemble folk mâtiné de musique du monde, de blues, de old time music et de jazz cubain ; trois voix et des instruments qui sortent de l’ordinaire, pour une échappatoire onirique. Basé à Strasbourg, finaliste 2022 du tremplin national Blues sur Seine, le groupe erre entre les univers de Tom Waits et Wes Anderson, la musique traditionnelle folklorique et celle plus psychédélique et avant-gardiste, pour proposer des ballades envoutantes sur des rythmes branlants, qui croisent les influences et malmènent les sons jusqu’au sublime. Un moment hors du temps.

Adaptation pour le théâtre des nouvelles de Tchekhov par Gabriel Arout, Cet animal étrange nous plonge au cœur de la comédie humaine, dans une succession de saynètes et de portraits d’hommes et de femmes.

Les personnages y sont tantôt amers, impertinents ou mélancoliques, mais toujours touchants, révélant toute le talent de l’écrivain russe pour l’observation et la retranscription des émotions humaines. Francis Freyburger opte ici pour une mise en scène chorégraphiée, sobre, inventive et vibrante. De quoi faire briller la troupe wissembourgeoise amateure de la Compagnie des Choux, qui donne vie à cette comédie satirique, aussi touchante que poétique.

« Aujourd’hui, les jeunes ont trop le seum, les autres ne comprennent pas ce mot. » Pour passer le cap de la trentaine, Marion Pouvreau dresse le portrait de toutes les générations qui existent actuellement. Entre Émilie, fière Y qui ambitionne de monter sa boîte, Alain, son père fâché avec les nouvelles technologies, Juliette, la cousine en plein crise d’ado, Nathalie, quadra débordée qui recherche la sérénité dans les livres de développement personnel, et Jean, le papy, les générations se rencontrent et les situations deviennent cocasses.

Chacun en prend pour son grade et voit ses petits travers dénoncés avec humour par la comédienne, pour une bonne séance d’auto-dérision dans laquelle chacun risque de se reconnaître ! Un spectacle récompensé du prix du Meilleur Espoir au Festival Avignon Off et qui met enfin toutes les générations d’accord.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

PAR MANON LANDREAU – PHOTOS DR

L’Alsace du Nord fête Noël

Pays de Haguenau

Wissembourg

Truchtersheim

jusqu’au 30/12

jusqu’au 17/12

9 + 10 + 16 + 17/12

Haguenau et sa région se parent de leurs plus belles lumières et nous plongent dans une ambiance féérique pendant l’Avent. Dans l’unique marché de Noël ­d’Alsace ouvert tous les jours pendant cinq semaines, une cinquantaine de chalets décorés et illuminés proposent, sur cinq places de la ville de Haguenau, des produits authentiques et artisanaux. À découvrir autour de la ville, des expositions de crèches, le village du Père Noël et ses bulles féériques, la halle des créateurs, le marché du sapin, et de nombreuses autres animations et ateliers, jusqu’au spectacle de clôture L’Envol, le 30 décembre à 17 h en centre-ville. Et c’est sans compter les concerts, qui promettent de rythmer les festivités tout au long du mois de décembre.

De Bischwiller à Val-de-Moder en passant par Schweighouse, la magie s’étend dans plusieurs lieux des villes alentour : des ateliers créatifs et de dégustation permettront à petits et grands de bricoler de leur mains et découvrir de nouvelles saveurs, dans la tradition du Noël alsacien. Sans oublier les chasses aux trésors, pour explorer en famille les centres-villes et marchés de Noël de Haguenau et Val-de-Moder, avec récompense à la clé.

Les légendes locales de Saint-Nicolas, Hans Trapp et Christkindel imprègnent la ville de Wissembourg, promesse de moments enchantés et typiques du Noël alsacien. Animations musicales, déambulations et spectacles seront ponctués de grands événements comme la venue de Saint-Nicolas le 10 décembre, le spectacle féérique de Christkindel et le jardin des proverbes, les 9 et 10 décembre et le traditionnel grand cortège de Hans Trapp et Christkindel le 17 décembre.

Lors de ce défilé, petits et grands en prendront plein les yeux entre les démonstrations des cracheurs de feu, la venue du char illuminé et le grand feu d’artifice qui viendra clôturer le spectacle.

Pour patienter jusqu’au réveillon, chacun pourra se délecter des saveurs et des odeurs qui embaumeront le marché de Noël de la ville, de quoi découvrir les créations originales des artisans et déguster des spécialités culinaires au doux arôme d’épices. Pour les plus jeunes, pas le temps de s’ennuyer en attendant l’ouverture des cadeaux : nouveauté de l’année, l’Atelier de Noël ouvre ses portes au Parc du Musée.

Au programme, création de couronnes de l’Avent, atelier de peinture « Mon sapin de Noël », ou encore décoration de biscuits de Noël. À réserver au plus vite !

Les esKapades de Noël sont de retour pour leur 6e édition avec un marché de Noël élargi de plus de 40 chalets installés dans le centre du village ! Parmi les produits du terroir, les exposants y proposeront une large sélection d’objets artisanaux : décorations de Noël, céramiques, bijoux, savons, cartes, ou encore arrangements floraux. À découvrir de nuit du 9 au 10 et du 16 au 17 décembre.

Entre deux emplettes, on profite pleinement de l’ambiance des fêtes au rythme des animations et des prestations folkloriques traditionnelles. Le week-end du 9 au 10 sera ponctué par de nombreux concerts, avec entre autres Lorelei Musique et Robin Léon, le samedi, ou encore le groupe folklorique Écho du Kochersberg et le duo Fabyien et Élise, le dimanche.

La fête continue le week-end du 16 au 17 avec le trio Jumble Noël et le Stras Horn Quartet, qui fera r­ ésonner ses cors à l’unisson dans une palette de couleurs étincelantes. Sans oublier le spectacle Galaktika, à 17 h 30 et 19 h le dimanche, où trois personnages lumineux et sur échasses nous transporteront vers un espace imaginaire et poétique, à travers de lointaines contrées intergalactiques.

AGENDA DES ÉVÉNEMENTS ET MODALITÉS D’INSCRIPTION AUX ATELIERS À RETROUVER SUR VILLE-WISSEMBOURG.EU

—À DÉCOUVRIR Visite guidée « Us et traditions de l’Avent » à Haguenau – 16/12 à 16 h Une promenade d’une heure trente en compagnie d’une guide de la Société d’Histoire et d’Archéo­ logie de Haguenau, qui présentera au soleil couchant les us et coutumes insolites de l’Avent, du marché de Noël à la Salle des Costumes du Musée alsacien.

PROGRAMME DÉTAILLÉ À RETROUVER SUR NOELAHAGUENAU.FR

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Ouvert d’avril à septembre : du mardi au dimanche : 10h-12h30 et 14h-18h.

D’octobre à mars : du mardi au vendredi : 10h-12h30 et 14h-17h.

Les 4 weekends de l’Avent : 10h-12h30 et 14h-17h.

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DÉCEMBRE 2023

En quinze ans, beaucoup sont venus se produire sur une scène en Alsace et ont assuré des instants de promotion. Tous ces artistes ont posé et se sont exposés, l’équipe de Zut les a rencontrés. Best of.

Quentin Dupieux & Jean Dujardin ÉTÉ 2019 PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

« C’est ceux qui sont pas gentils qui méritent des p’tits câlins »

INSTANT FLASH BEST OF

Pascal Elbé

Pierre Niney

Philippe Katerine

Julien Doré

OCTOBRE 2021 JÉSUS S. BAPTISTA

AUTOMNE 2016 PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

MARS 2019 PASCAL BASTIEN

PRINTEMPS 2014 PHOTO PASCAL BASTIEN

DÉCEMBRE 2023

Alex Lutz ÉTÉ 2015 PHOTO ÉRIC ANTOINE

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

INSTANT FLASH BEST OF

Clara Luciani OCTOBRE 2018 ARNO PAUL

Pio Marmaï

AUTOMNE 2010 PHOTO PASCAL BASTIEN

Leïla Bekhti et Benjamin Géraldine Nakache Biolay OCTOBRE 2019 PASCAL BASTIEN

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« Le cinéma, ce n’est que de la pignolade finalement ! »

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

« Je flotte entre rêve et réalité en m’y accommodant totalement. »

INSTANT FLASH BEST OF

Abd al Malik

ÉTÉ 2010 PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Jean Rochefort ÉTÉ 2010 PHOTO NATHALIE SAVEY

Charlotte Benoît Gainsbourg Poelvoorde AVRIL 2023 DORIAN ROLLIN

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Merci les amis !

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DÉCEMBRE 2023

Escapades Le Collet à Xonrupt-Longemer. Photo DR

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Pour faire face à l’hiver, c’est au cœur de la nature que l’on part retrouver un peu de chaleur. Intérieurs boisés dédiés au repos du corps et de l’esprit, cuisine de terroir dégustée autour de la stammtisch, hammam et piscines intérieures se font le décor idéal pour oublier la grisaille urbaine et réchauffer les cœurs.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ESCAPADES

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS DR

Halte épicurienne Lové au pied du mont Saint-Odile, l’hôtel spa 6717 dédie son spa au bien-être et à la gastronomie.

Gagnant de l’award Meilleur Day Spa en France en 2023, ce havre de tranquillité est une destination idéale pour qui souhaite se ressourcer dans un cadre alliant nature et modernité.

Photos Nis&For

Désiré et Nicole Schaetzel

C’

est à Ottrott, au cœur de l’Alsace vallonnée de vignobles et de forêts que Désiré Schaetzel achète en 1986 un couvent de sœurs bénédictines pour en faire un hôtel de charme 4 étoiles, qu’il nommera initialement Le Clos des Délices. En 2021, inspiré par ses nombreux voyages à travers le monde, le propriétaire visionnaire se lance dans un projet colossal : rénover, agrandir et étoffer l’existant d’un spa indoor-outdoor à la belle saison de 2 000 m2, d’un lounge bar, d’un rooftop, de salles de séminaire et d’une toute nouvelle partie accueillant quinze suites de luxe dont certaines agrémentées d’un jacuzzi et/ou d’un hammam privatif. Idéalement situé entre le mont Sainte-Odile, la

DÉCEMBRE 2023

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route des vins et les châteaux d’Ottrott, le nouvellement nommé 6717 ouvre les portes de son spa aux clients de l’hôtel comme à la clientèle extérieure, à travers différentes formules allant du Day Spa aux Spa & Diner et Petit déjeuner & Spa, combinant repas à table et parenthèse bien-être. De quoi s’offrir un moment de pure détente pour ponctuer des vacances sportives en plein air ou la visite des joyaux architecturaux de la région.

Une carte au plus près de la nature et des saisons Après le massage, place à la gastronomie. À la table du Garden, on déguste les produits nobles du terroir, à travers une succession de plats de saison délicatement élaborés par les chefs Audrey Stippich et Régis Dell.

Le tout en profitant d’une vue splendide sur le jardin extérieur sublimé d’une cascade. Du lundi au samedi, l’heure du déjeuner fait place à un large buffet d’entrées et de desserts associé à un plat à l’assiette, à choisir parmi quatre propositions variées qui excitent les papilles. En soirée, le dîner gastronomique se décline au choix en quatre ou cinq services, farandole de saveurs et d’authenticité, le tout panaché d’une belle créativité. Ici, pickles, vinaigres, sauces, chutneys, huiles, légumes fermentés sont préparés maison par le duo de chef·fe·s qui prônent haut et fort le local et l’écoresponsabilité. C’est d’ailleurs la famille d’agriculteurs d’Audrey Stippich qui fournit le restaurant en légumes : gage de fraîcheur et de saisonnalité.

En clin d’œil aux premiers amours du propriétaire, la cave à vins regroupe pas moins de 250 références dont certaines en biodynamie. L’occasion pour les aficionados de belles cuvées de s’en remettre aux bons conseils du sommelier Silvère pour les accords mets et vins. En toute quiétude.

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Photo non contractuelle, suggestion de présentation. Crédit photo : NIS&FOR.

Un temple de la relaxation Avec un paysage de rêve en toile de fond, la liste détente est longue, entre piscine intérieure chauffée agrémentée de cascades d’eau, de geysers, de buses hydromassantes et de lits hydronox, le sauna et sanarium en effet miroir que les plus courageux concluront par un passage à la fontaine à glace, le hammam et le parcours sensoriel mêlant les jeux de jets d’eau et de lumières. Dès les beaux jours, on se relaxe sur les transats dans le jardin extérieur autour de la piscine et on profite de la balnéo en rooftop avec vue sur la nature environnante. Côté soin, la marque Payot est mise à l’honneur. L’occasion de profiter d’un massage bien-être ou d’un soin du visage en duo ou en solo à partir de produits composés d’ingrédients naturels sélectionnés dans des herboristeries. Coup de cœur pour le rituel Signature qui dédie deux heures au soin du hammam avec gommage et modelage du corps.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ESCAPADES

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS GRÉGORY MASSAT

Carole Anthouard

Le repos du meunier Au Moulin de la Wantzenau, dans un cadre résolument bucolique où seul le léger clapotis de la rivière trouble la quiétude, Régis et Carole Anthouard veillent au grain dans une ancienne minoterie réinventée en hôtel étoilé.

L

es anciens du village s’en souviennent avec une tendre émotion : l’odeur des huiles, le bruit des machines à moudre le grain, les grands sacs de toile dans lesquels les paysans venaient apporter leurs récoltes. Le moulin seigneurial datant du Moyen Âge aura connu les guerres et les heures fastes avant d’être aménagé en 1981 en hôtel. Une mémoire que Régis et Carole Anthouard ont eu à cœur de perpétuer en reprenant les rênes du lieu en 2018. Entièrement rénové tout en préservant son cachet d’origine, le Moulin de la Wantzenau se dévoile derrière les murs en pierres anciennes d’une bâtisse riche de son passé.

Ici, chaque chambre révèle une ambiance qui lui est propre, rendant le lieu propice à devenir un piedà-terre régulier. À l’intérieur, le bois, le métal et la pierre se mêlent aux couleurs chatoyantes complétant

l’atmosphère sereine du lieu. Calme et douceur se dégagent des lignes et des matériaux naturels. Devant chaque porte, un texte joliment encadré vient nous rappeler la partie de l’ancien moulin dans laquelle nous nous situons. Ici, le grenier du meunier ; là, les silos à grains. « Nous avons travaillé avec l’existant, explique Carole, nous voulions conserver les éléments du moulin, sa mémoire et son âme. » En témoignent les rouages encore fonctionnels et un couloir des curiosités exposant les outils et objets du meunier.

Stammtisch, petit déj’ bio et contemplation Il y a bien sûr le chaleureux bar agrémenté de fauteuils clubs, où l’on s’installe volontiers pour prendre un verre au coin du feu et qui nous offre une ambiance comme à la maison. L’occasion d’un afterwork autour de la stammtisch ou d’un petit déjeuner gourmand sous forme d’un vaste buffet où se côtoient les produits locaux. Du miel de forêt de l’apiculteur du village aux fromages AOC et bio de la coopérative Scot La Cigogne à Weyersheim, en passant par les yaourts fermiers au muesli tradition bio du Moulin des Moines à Krautwiller, le choix met à l’honneur les petits producteurs. Coup de cœur pour la truite arc-en-ciel saumonée, fumée et tranchée à la main par la famille Blatt de la pisciculture Au pays de la truite. À l’heure du thé, le salon boudoir cocooning et feutré apparaît idéal pour une pause sucrée, tandis qu’en contrebas, la verrière s’ouvre sur le jardin en bordure de la rivière, refuge idéal à la rêverie. On peut ainsi se délecter du ballet des canetons qui découvrent le monde ou du héron maître des lieux, qui s’en vient faire sa pêche quotidienne.

Un lieu à (re)vivre Soucieux d’offrir aux clients de l’hôtel et aux visiteurs une expérience complète, Carole et Régis proposent également des sorties à vélo ou en canoë, une salle de séminaire, une offre de massages sur réservation ainsi qu’un espace bien-être logé dans l’ancienne salle des turbines du moulin. Là, 300 m2 intimistes s’ouvrent à travers un sauna agrémenté d’un œil-de-bœuf avec vue plongeante sur la nature, un hammam où l’on découvre d’anciennes meules taillées depuis plus de 400 ans en guise d’assises ou encore le spa extérieur intégré dans la terrasse en bois naturel. Tout autour, un large saule pleureur déploie ses branches comme autant d’invitations à s’allonger sous son ombre tandis que le ruisseau serpente et nous chante sa chanson.

Dans ce cadre bucolique, certains contemplent les remous, d’autres laissent leur esprit vagabonder.

Au détour d’un couloir, un client de l’hôtel, ancien meunier désormais à la retraite, nous confie plein d’émotion : « C’est merveilleux ce qui a été fait ici, c’est notre histoire. » LE MOULIN DE LA WANTZENAU 3, IMPASSE DU MOULIN À LA WANTZENAU 03 88 59 22 22 LEMOULIN-HOTELSPA.ALSACE

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ESCAPADES

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS GRÉGORY MASSAT

Refuge de haut vol Accroché au flanc de la crête vosgienne, au détour d’une route de montagne entre Gérardmer et Colmar, le Collet apparaît, élégant chalet fait de pierres et de bois, aussi chaleureux et accueillant qu’une maison de famille.

I

l y a, lorsqu’on entre au Collet, un sentiment réconfortant caractéristique des lieux dont les murs bâtis pierre par pierre racontent une histoire, des rêves et des passions.

L’impression d’avoir déjà été dans ce lieu s’associe à l’air familier des visages qu’on y croise. Peut-être est-ce la paire de skis anciens, les luges en bois et les éléments d’art populaire distillés çà et là qui nourrissent l’imaginaire. Ils nous projettent dans les années 60, alors que Gaëtan et Jeanne-Marie Lapôtre, affectueusement surnommée Maïe, se lançaient le défi un peu fou de construire un lieu à leur image, authentique et convivial, quelque part à 1 100 m d’altitude entre le col de la Schlucht, La Bresse et Gérardmer sur les hauteurs de Xonrupt, autrement dit au milieu de nulle part. C’était l’époque des bons copains et du travail à l’huile de coude.

Le Collet ouvre ses portes en 1969, self-service pour les skieurs au rez-de-chaussée, restaurant au premier et 22 chambres pour accueillir les badauds de passage. Un lieu authentique, joyeux et simple, fourmillant de tranches de vie, un refuge pour tous dans un cadre de nature pur et intact.

Un lieu qui a vécu et qui vit toujours En 1986, suite au décès de son père, Olivier Lapôtre reprend la main, lui-même fort d’une expérience dans des établissements gastronomiques de renom tels que le restaurant doublement étoilé La Bourride à Caen ou Les Abbesses à Remiremont. Au Collet, Olivier apporte de la modernité en cuisine, opère des changements en douceur, quelques rénovations au fil des années et en 2022 une extension de taille, avec la création d’onze nouvelles chambres, d’une salle de séminaire et d’un spa. Désormais aux commandes, sa fille Sidonie représente la troisième génération de cette institution familiale qui l’a vue grandir : « Le Collet allie la modernité à la chaleur du chalet de montagne. On aime les choses simples et on ne voulait pas trop aseptiser, c’est pour ça qu’il y a beaucoup de bois, de couleurs foncées. Nous avons une clientèle fidèle qui m’a vue naître et nous voulons garder l’esprit cocon de notre famille. »

Quand la partie historique affiche du bois du sol au plafond dans un esprit traditionnel montagnard, la nouvelle extension s’affranchit des codes pour flirter avec plus de modernité, tout en gardant les éléments caractéristique de la montagne. Dans les chambres agrémentées d’une terrasse, de la pierre naturelle est alliée à du mélèze, une lumière indirecte est insérée dans le mobilier design et l’on devine en transparence une salle de bain contemporaine derrière la cloison vitrée aux reflets verts qui rappelle la forêt. Au Collet, l’essentiel du mobilier, des lits aux bureaux, des lampes sur pied à la magnifique claustra ont été réalisées par la menuiserie locale Le Bois à cœur, tandis que pour le souci du détail, Olivier fait confiance à son ex-femme Véronique, qui vient distiller de petits éléments de décoration au gré des saisons.

Quand le beau et le bon s’harmonisent La signature du Collet repose également sur sa table de montagne où « donner envie et faire plaisir » semble être la définition de la cuisine telle qu’on la découvre sur la carte. Aux fourneaux, Julien Claude a fait ses armes notamment auprès de Yoann Conte à Annecy et d’Alexandre Mazzia, chef triplement étoilé à Marseille. De retour dans ses Vosges natales, le chef utilise aujourd’hui toute la richesse de ses expériences au service d’une cuisine intégralement faite maison et relooke avec audace et subtilité le terroir local, mettant en valeur les produits de saison. « On essaye d’être engagés et écoresponsables, explique Sidonie.

Julien a son propre fumoir où il fume ses poissons, tous les jours il va cueillir ses fleurs pour décorer ses assiettes ou ramasser les cèpes dans la forêt. » En respect des circuits courts, au Collet, les fromages proviennent de La Cave au Géromé, les différentes variétés de pains de la boulangerie locale Au Pain de mon Grand-Père et la carte des vins est intégralement élaborée par Sidonie qui possède une cave à vins à Gérardmer. « Nous travaillons également avec la charcuterie Pierrat au Tholy et avec une amie de ma grand-mère qui nous fournit quelques viandes et des œufs de sa ferme. »

Tous les jours à l’heure du dîner, un menu en sept plats est proposé aux clients en demi-pension, tandis qu’à la carte, quatre options d’entrées, de plats et de desserts sont déclinées et changent au fil des saisons.

Des assiettes généreuses, gourmandes et créatives à l’image de l’œuf de poule heureuse, cuit à 64 degrés, et ses lentilles du Gaec des Grands Prés en ravigote, du filet de truite du Heimbach en vapeur accompagné de purée de rattes et d’une sauce au foin, ou de la création d’Olivier Lapôtre, la persillade de lapin dans une carotte et son gel pamplemousse. Côté sucré, la cheffe pâtissière Chloé Lonjaret élabore des douceurs plus alléchantes les unes que les autres, de l’entremet façon cheesecake à la figue, sublimé de touches de noix, au délice poire-cardamome et son rocher granola.

Un écrin à l’écart de toute agitation Dans le spa de 450 m2 alliant avec élégance le bois clair, la pierre de granit et les élements douillets, la piscine intérieure chauffée en inox invite à faire quelques brasses et séduit par ses options d’hydromassage et de nage à contre-courant. Le jacuzzi, le sauna, le hammam et le bain finlandais extérieur apparaissent idéaux après une journée de randonnée ou de ski au grand air tandis qu’une cabine est dédiée sur réservation aux soins et aux massages. Situé à 1 110 m d’altitude, le spa « le plus haut du Grand Est » est alimenté à l’instar de tout l’hôtel par une source d’eau pure qui lui a donné son nom. Après un moment de détente totale et un délicieux repas, on s’installe volontiers au bar, déguster un dernier verre près de la cheminée et profiter par la grande baie vitrée de l’immensité du ciel étoilé épargné de pollution lumineuse.

Les premiers flocons de neige se mettent à tomber.

L’instant est parfait.

LE COLLET 9937, ROUTE DE COLMAR À XONRUPT-LONGEMER 03 29 60 09 57 CHALETHOTEL-LECOLLET.COM

DÉCEMBRE 2023

Jeanne-Marie Lapôtre

Photo DR

Quand la partie historique affiche du bois du sol au plafond dans un esprit traditionnel montagnard, la nouvelle extension s’affranchit des codes pour flirter avec plus de modernité.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR ANNE SCHILLING – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

LA SÉLECTION

Maison

Hifi-génie Depuis sa création dans les années 80, Albert Télévision a bien grandi. Devenu Home SVE, l’expert en téléviseurs a étoffé son offre de matériel hifi haut de gamme, et d’équipement électroménager, sans jamais se départir de son esprit d’entreprise familiale.

Logan Schneider, Albert et Matthieu Riedinger

C’est en 2015 que Matthieu Riedinger, fils du fondateur du magasin, reprend les rênes de l’entreprise et la rebaptise Home SVE. Logan Schneider, directeur commercial, explique ce nouveau nom : « “Home” vient de notre souhait d’intégrer tous les éléments de la maison, en gardant ce profond sentiment d’ancrage dans la région. On aime travailler le plus possible en local. » Si la gamme de produits proposés s’est affinée au fil du temps, Home SVE met toujours un point d’honneur à travailler avec du matériel de qualité, provenant de marques premium comme Bang & Olufsen ou Loewe.

Proximité, qualité et durabilité Mû par la volonté d’offrir un accompagnement de qualité, Home SVE incarne un magasin de destination pour ses clients, assurés de trouver des solutions et des réponses à leurs attentes. Dès la rédaction du devis, les équipes du magasin s’engagent à proposer des produits de haute qualité et durables, adaptés à chaque environnement. Gage de sérénité pour les clients, un technicien peut même se déplacer sur les lieux, afin d’étudier les contraintes de chaque projet et proposer des solutions personnalisées. À cela viennent s’ajouter une veille et un suivi constants des marques, permettant aux équipes de sélectionner les modèles les plus performants. L’entreprise participe ainsi à de grands événements spécialisés, comme le Paris Audio Video Show, ou encore à des congrès, afin d’être toujours au fait des dernières actualités des grandes marques et de leur évolution en termes de qualité et de durabilité.

Le label QualiRépar, marque de confiance Outre la vente de produits haut de gamme, le magasin promet une relation de proximité et un service aprèsvente qui viennent s’inscrire dans la durée, avec une assistance intervenant tout au long de la vie du produit acheté. Une stratégie qui s’avère payante, puisque la boutique a été labellisée QualiRépar, « un label créé par l’État, renouvelable tous les trois ans, qui vise à mettre en valeur les revendeurs qualitatifs et leur faire bénéficier de subventions à la réparation. » Très peu de magasins bénéficient d’un tel label, « et pour nous c’est une grande fierté, un vrai gage de qualité et de fiabilité ».

Une distinction qui vient souligner l’essence même du magasin : celle du partage, qui réunit personnel et clientèle autour de leur passion commune pour des produits d’exception.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

LA SÉLECTION

Maison

Rhabiller son intérieur

Deux ans après l’ouverture du Bouclard à Haguenau, leur concept-store alliant décoration et prêt-à-porter, Anne et Thierry Michel lancent une nouvelle enseigne à Schweighouse-sur-Moder afin d’étoffer leur offre en mobilier d’intérieur.

Dans un espace lumineux de 210 m2 auquel la hauteur sous plafond et la charpente apparente apportent un charme indéniable, Anne Michel, spécialiste de la décoration d’intérieur depuis presque 20 ans, propose une sélection pointue et tendance de pièces uniques pour sublimer son chez-soi. Des luminaires aux abats-jours faits main, des tables aux sofas, sans compter les petits éléments déco qui peuvent faire toute la différence, cette nouvelle enseigne du Bouclard garde l’esprit concept-store de son aînée en proposant également une offre de prêt-à-porter et d’accessoires. « L’ADN du Bouclard est d’allier nos deux univers au même endroit, explique Thierry Michel, styliste de formation spécialisé dans le prêt-à-porter. Dans notre boutique située au centre-ville de Haguenau, les vêtements ont pris le dessus car l’espace est limité. Ici ce sera l’inverse car cette enseigne est plus accessible en voiture et nous permet de faire la part belle au gros mobilier. » Tables design et petits hauts rétro Dans le vaste espace épuré, les jolies pièces se côtoient : ici un fauteuil aux allures de cocon que l’on verrait bien au milieu de son salon, là une table basse au design élégant alliant l’aspect chaleureux du bois et celui plus contemporain du marbre blanc. Le tout sublimé de vases raffinés et d’une sélection d’objets design soigneusement choisis par le couple. « On glane nos pièces dans des salons et showrooms professionnels. Ça nous permet de toujours ramener des nouveautés et d’être au fait des tendances », explique Anne qui propose également une belle sélection de coussins et de bougies en cire végétale, mèche de coton et huile essentielle naturelle, tout en développant une gamme de sofas personnalisables. Côté prêt-à-porter, on retrouve notamment des pièces audacieuses aux inspirations rétro ou à l’esprit méditerranéen et coloré, provenant de marques italiennes et françaises.

Accompagner pour créer du lien Forte d’un savoir-faire accumulé au fil des années et des projets, Anne écoute, conseille et fait de la prescription pour ses client·e·s : « La décoration nécessite un accompagnement sur mesure, il faut réfléchir à la place dont on dispose, prendre le temps de choisir le tissu, le colori, et créer une harmonie. Ça demande un temps d’échange et parfois que je me déplace à domicile pour visualiser l’ambiance du lieu et l’espace à disposition. » Un suivi personnalisé qui permet au couple de créer du lien et une relation de confiance avec sa clientèle. « La convivialité et la complicité sont les valeurs ajoutées d’un commerce, sourit Anne. Au Bouclard, nous formons une petite famille avec Alex et Ben, nos deux jeunes en alternance, qui apportent du dynamisme en allant vers des choses vers lesquelles nous n’irions peut-être pas. Notre méthode, c’est l’humain. » Un lieu chaleureux où l’on se sent bichonné et qui laisse place à de véritables échanges, à l’image de l’espace de convivialité créé dans la boutique, où l’on peut s’octroyer une pause au cours de son shopping le temps de déguster un thé, un café ou un encas sucré. Dans le même esprit, Anne et Thierry prévoient d’aménager la grande cour dont ils disposent en un bel espace végétalisé, afin d’y organiser des afterworks, des défilés, des présentations de nouvelles collections et pourquoi pas y installer un petit food truck esprit guinguette. Soucieux de répondre aux attentes de sa clientèle, le couple compte également intégrer quelques éléments de seconde main à ses sélections mode et déco.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR ANNE SCHILLING – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

LA SÉLECTION

Maison

Schmoutz et bonheur Dessinés par David Grandmaire, les sourires de Jeannala & Seppala s’imposaient déjà dans le Haut-Rhin. Depuis maintenant deux ans, c’est aussi à Reichstett qu’on les retrouve, avec un nouvel espace de vente rien qu’à eux, au cœur de Shopping Promenade.

Jeannala & Seppala, c’est ce petit couple jovial ­d’Alsaciens que l’on retrouve sur des objets de décoration dans de nombreuses boutiques de la région, principalement dans le Haut-Rhin. C’est en 2004 que ces deux personnages sont nés sur un coin de table, sous la plume de David Grandmaire, un Haut-Rhinois passionné de dessin et de peinture, qui a commencé par dessiner deux tonneaux, avant de les transformer en deux personnages tout ronds, ne gardant sur le visage que leur sourire. « Je voulais sortir une émotion sympathique en quelques coups de crayon, quelque chose d’ultra simple. » En 2011, l’artiste franchit le cap en créant son entreprise et ses premières pièces à l’effigie de Jeannala & Seppala, ou « petite Jeanne et petit Joseph » en alsacien.

La créa, ça démange C’est en 2021 que l’artiste ouvre la boutique éponyme de Shopping Promenade, aujourd’hui la plus belle

vitrine consacrée à Jeannala & Seppala. Parmi une multitude de produits, on retrouve des moules à tarte, des plats à baeckeoffe fabriqués par le potier Beck de Souff lenheim, mais aussi des tabliers, des bougies, des tableaux et même des calendriers 2024, année qui célèbre les 20 ans de la naissance des personnages. À f lâner dans la boutique, on comprend que l’imagination de David Grandmaire est sans limite. « Ce que j’aime, c’est créer, que ce soit une marque, un univers ou des personnages. » Ses dernières réalisations en date ? Des couverts magnétiques pratiques à emporter en pique-nique, avec un tire-bouchon et un décapsuleur. « Mon métier c’est ça maintenant, c’est de dessiner des choses tous les ans. Je ne veux pas que ce soit quelque chose de figé. » Parmi les nouveautés, on peut citer également les boîtes à biscuits déclinées sous toutes sortes de formes, pour toutes les utilisations, avec des décorations et dans des coloris variés.

Une team au top La boutique dispose également d’un rayon épicerie bien pourvu, avec des produits régionaux, pour certains à l’effigie de Jeannala & Seppala. C’est un espace qui se développe, grâce aux talents conjoints du créateur et de l’équipe en charge du magasin.

Sous la houlette d’Adèle, responsable de la boutique, Céline, Mélissa et Camille s’en donnent à cœur joie pour imaginer des paniers garnis de tous types. « Ce sont des championnes du monde, elles font des choses très originales, et proposent même des paniers garnis avec des guirlandes LED à l’intérieur », explique David Grandmaire, qui évoque aussi la « Adèle’s Touch » et sa capacité à réaliser des paquets cadeaux débordant de créativité, tantôt en forme de col de chemise, tantôt en accordéon... Pour lui, pouvoir se reposer sur cette formidable équipe, c’est ce qui fait la différence.

Le Noël de Jeannala & Seppala En exclusivité pour les fêtes, David Grandmaire va proposer pour la première fois un sweat-shirt aux couleurs de Noël, sur un fond vert sapin. « Depuis quelques années, la mode est aux pulls moches de Noël, alors j’ai eu envie de prendre le contrepied et de créer un beau sweat-shirt ! » Le vêtement, orné du petit couple emblématique et, bien sûr, du Père Noël, est d’ores et déjà disponible en magasin. Tout comme les bodies « Mon premier Noël », pour les tout-petits, qui se déclinent en bleu, rose et gris. Et en parlant de petits, on découvre que Jeannala & Seppala ont deux cousins, Gwenn et Emil, un petit couple de Bretons.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR ANNE SCHILLING – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

LA SÉLECTION

Sport

Expertise tout-terrain Début 2023, Thomas Obernesser ouvrait les portes de son magasin Giant, au cœur de la zone d’activités de Schweighouse. Pour faire la différence, la boutique complète son offre de vélos et accessoires d’un accompagnement sur mesure et d’une écoute attentive de la part d’une équipe de professionnels passionnés.

C’est après de longues années à arpenter le monde pour une grande société de construction de pneumatiques que Thomas Obernesser s’est lancé dans cette aventure aussi folle que réjouissante. Quelques mois après ­l’ouverture de son magasin, il est convaincu d’avoir fait le bon choix, celui qui lui permet de concilier travail et passion. « On a eu l’homologation officielle “Giant Store” il y a quelques semaines, annonce-t-il fièrement. On est le 130e magasin en France et nos clients viennent parfois de loin. Peut-être aussi parce qu’ils connaissent l’expertise de Sébastien, qui œuvre à l’atelier. » Du cyclisme féminin au vélo électrique Le magasin se divise par pôles : route, tout terrain, aventure et équipements féminins femme. « C’est un espace très important pour nous, car la part de marché réservée à la pratique féminine est de 30 % en France. » Il était donc indispensable de réserver une large part du magasin à ce secteur, aussi bien au niveau des cycles que des accessoires et de l’habillement. Le

groupe Giant a d’ailleurs créé la marque Liv, dédiée exclusivement aux femmes. Mais le vélo à assistance électrique a lui aussi vu une explosion des demandes au cours des dernières années. Thomas le confirme : en neuf mois d’existence, l’électrique a représenté près de 80 % des achats dans la boutique. Des modèles très populaires, tout comme un autre type de cycle qui a le vent en poupe : le gravel, qui s’inspire à la fois du vélo de route et du VTT, et qui séduit de plus en plus d’amateurs de cyclisme.

Modèles haute couture et projets en ébullition Tous deux cyclistes assidus, Thomas et Sébastien sont perpétuellement à l’affût des nouveautés, tant dans la pratique qu’au niveau des modèles et des accessoires.

De fait, ils se mettent à la place du client, anticipent ses besoins, les problématiques qu’il peut rencontrer, et proposent une individualisation des produits.

Toujours en quête de solutions, aussi bien techniques qu’esthétiques, ils travaillent avec un partenaire

qui réalise notamment des cadres aux formes et couleurs personnalisables. Du véritable sur-mesure, qui permet de créer des modèles uniques au monde.

Maintenant que l’activité est bien en place à Giant Haguenau, Thomas a pour projet d’élargir la clientèle, en montrant « qu’on ne fait pas que du vélo spécialisé, mais qu’on propose une offre diversifiée, adaptée à tous les profils ». À l’avenir, le gérant souhaiterait mettre en place un parc test, pour permettre aux clients d’essayer les cycles avant de les acheter, mais aussi organiser très prochainement des sorties accompagnées, de véritables « moments de partage qui permettent de guider les gens dans leur pratique du vélo ». Un projet qui pourrait voir le jour avant la fin de cette année.

GIANT HAGUENAU 22, RUE DE LA SABLIÈRE À SCHWEIGHOUSE-SUR-MODER 03 88 09 74 02 GIANT-HAGUENAU.FR

DÉCEMBRE 2023

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS GRÉGORY MASSAT

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LA SÉLECTION

Bien-être Daniel Fuentes et Jean-Christophe Uhl

Espaces co-cooning À Reichstett, le Zenarium regroupe plusieurs espaces accueillant des professionnels du bienêtre. Un lieu de coworking dédié à la détente qui favorise les synergies entre les pratiques, de la kinésithérapie à la sophrologie, avec en son centre un spa où tester la flottaison.

Que l’on souhaite découvrir les bienfaits du Pilates, se débarrasser de ses blocages physiques et/ou psychiques ou tout simplement participer à un cours de yoga, plus besoin de courir d’un rendez-vous à l’autre, le Zenarium réunit un panel de professionnels aux compétences bien distinctes dont la finalité est la même : permettre de se sentir bien dans son corps et son esprit. « Je viens de l’informatique, un secteur pourvoyeur de burn-out et de stress, explique Jean-Christophe Uhl, à l’origine du projet. L’idée est de proposer un lieu où l’on puisse venir se relaxer, tout en développant une notion de parcours où les gens peuvent faire une heure de flottaison avant leur séance chez l’ostéopathe, ou un sauna infrarouge en sortant de chez la sophrologue. » Dans le même esprit, le Zenarium dispose d’une salle de cours collectifs où sont régulièrement organisés des conférences, des ateliers, des salons bien-être et des voyages sonores.

Un sauna infrarouge pour la purification Dans l’espace spa, les installations sont novatrices, à commencer par le sauna infrarouge qui ne dépasse pas une température de 37 degrés. La chaleur étant plus agréable et moins étouffante que dans un sauna classique, il est possible de rester dans la cabine de soins plus longtemps, d’y faire de l’aromathérapie, d’y écouter sa propre musique et d’y lire, voire même de s’endormir confortablement installé dans un des fauteuils inclinables. En chauffant le corps directement et non l’air ambiant, la chaleur infrarouge provoque une sudation plus importante, le corps et la peau se purifient efficacement, les toxines et métaux lourds sont éliminés et la circulation sanguine est améliorée. « C’est sans compter la sensation en sortant, on se croirait sur un petit nuage tant les bienfaits se ressentent immédiatement », ajoute Jean-Christophe. À l’abri dans sa bulle Plus loin, deux pièces accueillent chacune une douche et un bassin de flottaison aux allures futuristes. On parle de caisson d’isolation sensorielle, une cabine hermétique remplie à moitié d’eau et chargée de 600 kilos de sel d’Epsom qui maintient naturellement le corps à la surface. Une expérience close pendant laquelle l’air de la bulle, l’eau et le corps sont à la même température. Une fois allongé en apesanteur, nu ou en maillot de bain, il n’y a ni lumière, ni son, ni odeur et plus aucune sensation de gravité, aussi la conscience coupée de tout stimulus extérieur génère des ondes cérébrales thêta propres à la méditation, permettant un relâchement total. « Une heure de flottaison est équivalente à quatre heures de sommeil en termes de récupération », explique Jean-Christophe. Quant au sel d’Epsom, plus connu sous le nom de sulfate de magnésium, il absorbe naturellement les toxines du corps, apaise les douleurs, améliore la concentration et le sommeil ainsi que la gestion de la colère. À la fin de la séance, un passage par la douche s’impose afin de se débarrasser des dépôts de sel sur la peau. Puis on reprend doucement ses esprits, installé dans un fauteuil suspendu, tout en sirotant un thé des Jardins de Gaïa.

ZENARIUM – CENTRE DE FLOTTAISON 5, RUE DE PICARDIE À REICHSTETT 03 88 62 56 50 ZENARIUM.FR

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTO CHRISTOPH DE BARRY

LA SÉLECTION

Bien-être

Parenthèse bien-être En proposant des soins classiques et des traitements sous forme de cures, Carine Loeffler de l’institut spa Côté Beauté offre des solutions ciblées pour soigner les petits complexes, le temps d’une pause dédiée à la relaxation.

Face aux agressions extérieures, au temps qui passe et aux complexes qui nous font la vie dure, avoir confiance en soi semble relever de l’impossible.

Chez Côté Beauté à Haguenau, Carine Loeffler et son équipe d’esthéticiennes expertes font office de magiciennes. Dès la porte franchie, l’accueil souriant et décontracté allié à un cadre feutré nous transporte dans une ambiance zen, propice à la détente du corps et de l’esprit. Forte d’une expérience d’une vingtaine d’années dans le domaine de l’esthétique, Carine a réalisé son rêve d’enfance il y a un an et demi en devenant propriétaire d’un lieu à son image, temple du bien-être et de la beauté où les soucis du quotidien sont oubliés le temps d’une parenthèse entièrement dédiée à soi. Du rehaussement de cils au micro-blading, de l’épilation à la manucure, sans compter une gamme complète de soins du visage et du corps, tout est à la carte pour se faire bichonner de la tête aux pieds.

Diagnostic personnalisé et traitements de pointe Que la peau nécessite d’être hydratée, purifiée, raffermie ou réparée, il s’agit avant toute chose de déterminer à l’aide d’un diagnostic quel soin sera le plus propice aux besoins de la cliente. Une culotte de cheval rebelle, l’intérieur des cuisses flasques ? Le traitement Cellu M6 à la technologie LPG lisse la cellulite, destocke les graisses et remodèle les formes grâce à son propre système de rouleaux munis de moteurs miniaturisés interchangeables qui s’adaptent à tous les types de cellulite. Des rides jugées inesthétiques ?

Le soin du visage Seconde Peau, conçu à partir d’un masque électrotissé à 80 % d’acide hyaluronique, lifte et régénère les peaux matures pour un résultat qui fait toute la différence. « Chez Côté Beauté, on accorde beaucoup d’importance aux protocoles d’application, à la technique : le bon geste, la bonne pression, combinés aux actifs les plus performants », explique Carine. Gamme phare de l’institut, la marque française Biologique Recherche adopte une approche clinique du soin esthétique à travers des formules complexes et des produits naturels voulus purs, concentrés, presque bruts. « Sans parfum et sans parabènes, ils ont pour objectif de respecter le plus possible la structure originelle des éléments actifs, en maximisant la fabrication à froid, développe l’esthéticienne, les résultats sont immédiats. » L’occasion de s’offrir, dans un cadre comme à la maison, un moment rien qu’à soi, sous les mains expertes d’une équipe de passionnées.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR TATIANA GEISELMANN – PHOTOS DR

À TABLE La rencontre

Déjeuner de roi Installé face au musée Lalique et à quelques minutes de la Villa René Lalique, le Château Hochberg, autre propriété du groupe, propose les midis en semaine une cuisine bistrotière à prix imbattable. Aux fourneaux, l’impétueux chef Arnaud Barberis, un Sudiste tombé amoureux de l’Alsace, élabore des plats à l’image du terroir, exigeants et gourmands.

Arnaud Barberis

« Chaotique », voilà comment le chef Arnaud Barberis nous résume d’entrée son parcours. Pour faire preuve de la même parcimonie lexicale, on le qualifiera nous de « franc-du-collier », une expression un peu désuète, mais qui dit tout du personnage : sincère, travailleur et extrêmement énergique. Originaire du sud de la France, le chef cuistot du Château Hochberg a d’abord été bucheron, « parce que j’avais besoin d’envoyer du lourd », puis il est passé par l’armée, avant de décider à 24 ans de se reconvertir en cuisinier. « À l’époque, on a prédit que je n’aurais jamais mon CAP. » Mais derrière le caractère rebelle du jeune trublion se cache une détermination sans faille. « Je voulais absolument intégrer un étoilé. J’étais attiré par ceux qui transforment les produits de A à Z et je voulais tout savoir faire moi-même. » Une fois son diplôme en poche, il envoie 50 CV à travers toute la France : 49 restent lettre morte. Seul un chef français, installé en Angleterre, décèle la pugnacité du Sudiste et le fait entrer dans sa brigade « de jeunes fous ».

Bien que non étoilée, cette première porte lui en ouvre bien d’autres, d’abord en cuisine, puis comme chef-pâtissier, « alors que je ne savais faire que des tartes et de la pâte à choux », et en tant que saucier, « un poste que j’ai appris sur le tas ». Au gré des opportunités, il apprend à faire des glaces, du pain, à fileter les poissons, à découper des carcasses, à perfectionner ses jus. Étoile filante Après six ans passés dans les arrière-cuisines anglaises (dont trois en pâtisserie), son retour en France lui permet de concrétiser son rêve étudiant : intégrer la brigade d’un restaurant étoilé. Lui qui se réjouissait de retrouver son Sud natal atterrit en Alsace, au Relais de la Poste, à la Wantzenau, sous les ordres du chef Jérôme Daull. Une expérience formatrice « mais extrêmement difficile ». Ce qui le fait rester ? L’accueil. « Dès que je suis arrivé, on m’a emmené voir un match du Racing, puis on m’a fait découvrir les fêtes de village. » Coup de foudre immédiat.

Le pavé de thon accompagné d'artichauts violets

Six ans de plus s’écoulent, avant que la bougeotte ne regagne notre insatiable touche-à-tout. Il part alors comme chef de cuisine et de pâtisserie à l’hôtel restaurant La Belle Vue, à Saulxures, puis ouvre en 2010 son propre établissement, en plein cœur de Strasbourg, le Bistrot des Arts. À la carte : du traditionnel français, un peu canaille, comme une pintade fermière farcie aux choux de Bruxelles, un ceviche de légumes rehaussé de gingembre ou du boudin noir maison au piment d’Espelette. Seul derrière les fourneaux d’une cuisine d’un mètre carré, le chef envoie jusqu’à 80 couverts par jour.

Surtout, il apprend à connaître les producteurs locaux : ceux de la Ferme du Haut Village, à Woellen– heim, qui lui fournissent beurre et crème, ceux de chez Lux, dans le Kochersberg, et leurs divines asperges, la ferme Daull aussi, à Pfettisheim, où il achète son veau. « 90 % des produits qu’on avait à la carte, j’en connaissais les producteurs », se rappelle Arnaud Barberis.

Control freak Nouveau chambardement début 2017. Repéré par les équipes du Château Hochberg, propriété de Lalique, le chef rencontre son directeur général, Silvio Denz, qui le convainc de venir s’installer à Wingen-sur-Moder pour y distiller sa cuisine de terroir, inventive et sincère. Bien qu’hésitant au départ, Arnaud Barberis se laisse convaincre « par l’esprit d’excellence » qui règne au sein du groupe verrier. Surtout, on lui laisse carte blanche pour élaborer la carte, choisir ses fournisseurs, constituer son équipe. Une aubaine pour cet électron libre, qui ne se « pose aucune barrière », pioche dans diverses influences pour inventer ses recettes, mais a besoin « de tout contrôler », de l’entrée au dessert, du pain à l’amuse-bouche.

Pour le prix imbattable de 27 euros, il propose pour le déjeuner en semaine un menu entrée-plat-dessert, dans lequel peuvent aussi bien se trouver des bouchées à la reine (une de ses spécialités) que du pigeon des Vosges farci, ou de la truite confite au sel. « J’élabore

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Nuit de princesse Installé en plein cœur d’un parc de 1,7 hectares, le Château Hochberg est aussi un hôtel 4 étoiles, disposant de 15 chambres au style élégant et épuré.

L’endroit, une ancienne maison de maître de style Napoléon III, a été réhabilité il y a près de dix ans par la Maison Lalique dans le but d’offrir aux visiteurs une vie de château à petit budget. Le prix des chambres oscille de 165 € à 350 € , pour un séjour au calme, en plein cœur des Vosges du Nord.

les plats en fonction de ce que me proposent mes fournisseurs alsaciens », explique le quinquagénaire, qui aime jouer avec les épices, sa passion, et s’applique à proposer chaque jour au moins un plat végétarien, sans lactose et vegan, souvent d’influence indienne, un pays qu’il a visité plus de sept fois. Sa brigade bigarrée (son équipe vient des Philippines, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, d’Allemagne) insuffle aussi ses influences, et il est impossible de faire rentrer dans une case le style de cuisine proposé.

Le seul mot qui convient pour décrire les assiettes, est qu’elles sont gastronomiques (des cuissons parfaites, un assaisonnement au poil, une vraie délicatesse des parfums et un dressage minutieux), même si Arnaud Barberis prétend, lui, faire une cuisine de bistrot : « Quand le guide Michelin est venu me voir, je leur ai dit qu’ici, il n’y aurait jamais de Bib gourmand ou de macaron. Moi, ce qui m’importe, c’est que les clients prennent plaisir à manger, que ma cuisine les interpelle, qu’elle soit responsable à prix raisonnable. » Le meilleur compliment qu’on puisse lui faire ? « Que c’est un excellent rapport qualité-prix. » Et c’est bien au-delà : plutôt une formidable aubaine de déguster des plats dignes d’un gastro, mais au prix d’une auberge.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR TATIANA GEISELMANN – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

À TABLE Les adresses

Ludovic Kientz et Sandie Ling

Quenelles de filet de truite, raviolis de crustacés et céleri façon tataki, sauce américaine

Au Gourmet 4, ROUTE DE HERRLISHEIM À DRUSENHEIM 03 88 53 30 60 AU-GOURMET.FR

En amont du village de Drusenheim, Ludovic Kientz et sa femme Sandie Ling sont aux commandes du Gourmet, hôtel-restaurant couronné d’une étoile au guide Michelin. Une adresse pleine de douceur, tant pour l’ambiance que pour les papilles.

La sérénité. Voilà ce qui se dégage de la grande salle de service du Gourmet, ce restaurant étoilé installé dans une vaste auberge de campagne, en retrait de la départementale. De l’extérieur déjà, la bâtisse appelle au calme, entourée de ses 55 ares de jardin, son grand parking et sa maison alsacienne miniature, relique d’un ancien mini-golf, postée devant la terrasse. Dans la salle : une épaisse moquette bleu roi, de larges tables rondes joliment espacées et de fins voilages blancs qui filtrent la lumière extérieure.

La belle endormie C’est fin 2018 que Ludovic Kientz et Sandie Ling ont repris l’historique restaurant de Drusenheim pour le transformer en ce cocon sobre et élégant, havre de paix pour voyageurs de passage. « C’était le seul endroit qui réunissait tout ce qu’on voulait : un emplacement en retrait du village, de grands espaces intérieurs, un large terrain alentour, le tout à moins de 30 kilomètres de Strasbourg », sourit le chef cuistot, qui y a directement

vu « une belle au bois dormant, qu’il faut réveiller ». Et l’éveil fut plus rapide que prévu, car trois ans à peine après avoir investi les cuisines du Gourmet, Ludovic Kientz y a décroché une étoile Michelin, qui depuis trône fièrement sur la devanture du restaurant.

Il faut dire que le chef (de seulement 35 ans) a une solide expérience. En 2005, une fois son CAP en poche, il intègre comme commis la brigade du Crocodile à Strasbourg, sous l’ère deux étoiles d’Émile Jung. Au fil des années, il prend du galon, passe chef de partie, puis second sous-chef et en 2009 chef de cuisine. Dès l’année suivante, il permet à l’institution de regagner une étoile (Ludovic Kientz est alors le plus jeune chef étoilé de France, à seulement 22 ans) et il y restera jusqu’en 2017, malgré la valse incessante de propriétaires et les allers et venues du macaron Michelin. Équilibriste des saveurs Cette décennie passée aux fourneaux du Croco lui permet d’exceller dans ses préparations de sauces (la spécialité d’Émile Jung) et de maîtriser les cuissons à la perfection. Une minutie culinaire qui se retrouve désormais dans les plats du Gourmet, qui interpellent par leur grande finesse et leur équilibre de saveurs.

La carte, qui change selon les arrivages, propose des

classiques de la haute gastronomie française, comme cette (très) épaisse tranche de foie gras de canard à l’allure de bloc de marbre, saupoudrée d’un streusel de cacao et servie ce jour-là avec de la figue en chutney (divinement peu sucrée), fraiche et séchée. Autre proposition : le suprême de pintade farci aux champignons, accompagné d’une joufflue pomme du Rhin (comprendre une pomme dauphine de luxe au munster) et son bateau de carotte en trois textures : glacée, en mousseline, en chips, et surplombé des fanes frites.

Ludovic Kientz s’applique à travailler les ingrédients dans leur intégralité, ce qui contribue à l’harmonie des plats. Ainsi les barbes des Saint-Jacques rôties sur lit de risotto sont utilisées pour réaliser un goûteux fumet, les parures des ravioles de crustacés viennent apporter son peps à la sauce américaine.

On sent que le chef aime sublimer les produits de la mer, et contrebalancer ses plats d’une touche ­d’acidité.

Mention spéciale d’ailleurs pour les desserts, à la sucrosité très justement dosée.

Vie de château Bien qu’ils ne soient que cinq en cuisine, Ludovic Kientz et son équipe mettent un point d’honneur à tout faire maison, du pain jusqu’au beurre, « car ce ne sera

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jamais aussi bien fait que si on le fait nous-même », justifie sans fausse modestie le maître des lieux. En salle, sa compagne, Sandie Ling, jadis commis sommelière chez Bras à Laguiole, conseille des vins de qualité (grâce à une courte mais très belle sélection de vins de toute la France) et apporte une sincère bonne humeur au service, qui permet de ne pas rendre le lieu trop guindé.

Désormais, le couple souhaite développer la partie hôtellerie, pour proposer aux touristes de passage le même standing qu’en cuisine. Les six suites situées à l’étage ont déjà eu droit à un gros coup de lifting à leur arrivée, mais Ludovic Kientz et Sandie Ling comptent aller bien plus loin, rendre les chambres plus spacieuses, en créer d’autres dans la seconde aile du bâtiment, et si possible installer une verrière sur la terrasse devant l’auberge, aujourd’hui un peu sous-exploitée. « C’est le projet d’une vie », concluent-ils souriants.

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A seulement 35 min de Haguenau, 3 formules Ressourçantes Breakfast & Spa Day Spa Spa & Diner

Repas étoilé sur vos tables de fêtes Pour les fêtes de fin d’année, le Gourmet met en place un service traiteur. Le principe : le chef concocte 2 entrées, 3 plats et 2 bûches de Noël, que vous récupérez le jour J et savourez chez vous pour un repas de fête sans stress.

Entrées → 20 € les 100 g — la terrine de foie gras et son chutney (qu’on vous recommande chaudement) —le filet de truite mariné façon gravlax Plats → 29 € par portion — noix de Saint-Jacques rôties, sauce aux barbes et polenta à la truffe — suprême de pintade cuit à basse température sur risotto crémeux — gigot de bichette rôti, sauce vin rougegingembre et baies de genièvre Bûches 20 € / 4 pers.

30 € / 6 pers.

60 € / 12 pers.

Et pour encore plus de luxe sur la table des fêtes, vous pouvez aussi commander : — de la truffe noire Melanosporum, vendue au gramme —et du caviar Petrossian, par boite de 50 g

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

À TABLE Les adresses

Mylène Senger et Steve Heit

LE LIO

Le Lio 25, RUE SAINT-EXUPÉRY À HAGUENAU 03 90 59 57 85 FACEBOOK : LIO RESTAURANT

À Haguenau, Steve Heit, Mylène Senger et leur équipe proposent dans leur restaurant Le Lio une cuisine du marché inventive et faite maison, dans un cadre chic aux inspirations Art déco.

Dès la porte franchie, le bar aux reflets cuivrés s’impose avec, en arrière-plan, un mur doré à motifs géométriques où s’encastrent des étagères grimpant tout en hauteur, jusqu’à se répliquer dans les miroirs au plafond. De la salle principale à la mezzanine, Le Lio joue avec les volumes et les textures et distille des éléments déco audacieux, à l’image des têtes de girafes design soutenant de somptueux lustres en cristal et du décor floral fait de branchages et de fleurs de lotus situé dans la montée d’escalier. Aux murs, les miroirs se moquent des limites de l’espace, tandis que les tables en bois se voient rehaussées d’assises en velours, colorées, unies ou à motifs. Épaulés par la décoratrice d’intérieur Laure Flesch, Mylène et Steve ont imaginé un restaurant à leur image, chic et glamour s’inspirant de lieux découverts au cours de leurs voyages.

Déjà propriétaire depuis cinq ans de la boîte de nuit Encore, Steve concrétise un rêve en y accolant un restaurant. « Au Encore, ouvert du mercredi au samedi inclus, nous proposons également de la restauration à

ENCORE 25 RUE SAINT-EXUPÉRY À HAGUENAU 03 88 93 26 76 ENCOREHAGUENAU.FR

partir de 19 h avec des planchettes, bruschettas et finger foods à partager autour d’un verre dans une ambiance bar, ainsi que des burgers gourmets réalisés par le chef Cédric Essig. Si vous cherchez quelque chose de plus raffiné, le Lio est idéal », explique Steve. De quoi permettre aux amateurs de bonne cuisine et de fête de venir dîner dans un cadre élégant avant de basculer dans l’établissement voisin pour boire un dernier verre ou danser jusqu’à l’aube.

Des saveurs originales qui éveillent les papilles Derrière les fourneaux, Terence Attia, auparavant chef cuisinier de la Stork winstub à Haguenau et des Semailles à la Wantzenau, propose une cuisine du marché créative et de saison, concoctée exclusivement avec des produits frais soigneusement sélectionnés. Élaborée au fil de ses envies, une ardoise de suggestions aux inspirations de cuisine du monde vient agrémenter la carte fixe, tandis que chaque semaine un menu du marché propose deux options d’entrées, de plats et de desserts avec en bonus la pièce du boucher. On se régale avec des assiettes où les couleurs et saveurs fusent, entre une pluma ibérique snackée accompagnée de chorizo et de sa vierge de légumes, un burger de cabillaud façon fish and chips

ou des ravioles de champignons cuits dans un bouillon façon thaï. Un délice pour les papilles ! Les amateurs de douceurs sucrées se verront comblés par le fameux Tirami-Chou, le soufflé glacé façon Grand Marnier ou le baba au rhum original et sa crème montée. Dès l’arrivée de l’automne quatre chalets Kota finlandais remplacent la vaste terrasse extérieure et accueillent, sur réservation, des groupes de six à vingt personnes autour de soirées raclette, pierrade ou fondue savoyarde. L’occasion de se retrouver entre amis ou en famille dans un cadre convivial et chaleureux.

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS GREGORY MASSAT

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À TABLE Les adresses

Eliott Pernelle et Étienne Voinson

Les Semblables 3, RUE DE L’ÉTANG À MIETESHEIM 03 69 13 88 97 BRASSERIE-SEMBLABLES.FR

Depuis un peu plus d’un an à Mietesheim, la microbrasserie Les Semblables, installée dans l’ancienne étable d’un corps de ferme, prône le partage, l’artisanal et une démarche écoresponsable. Étienne Voinson et Eliott Pernelle se sont rencontrés à l’université de Colmar avant de prendre pour l’un la voie de l’ingénierie et pour l’autre celle des études en transition écologique. Quelques années plus tard et après de nombreuses expériences brassicoles amateures, Étienne rêve de faire de cette passion son métier, tandis qu’Eliott cherche un moyen de réunir ses semblables autour des enjeux du xxie siècle. Quoi de plus fédérateur qu’une bonne mousse partagée à travers des moments de convivialité, où les cœurs se remplissent à mesure que la bière diminue ? Germe ainsi l’idée de créer une microbrasserie revendiquant leurs valeurs communes et dont le nom est déjà tout trouvé.

Entre transparence et engagement Ce n’est pas un hasard si les deux amis ont choisi de poser leurs fûts à l’Oasis Multikulti, un tiers-lieu rural qui propose un marché mensuel de petits producteurs, des ateliers et la distribution hebdomadaire de paniers maraîchers bio. « Il y avait déjà toute une dynamique et

l’espace pour accueillir une brasserie, sans compter le fait qu’on s’est immédiatement bien entendus avec les gens déjà installés ici et qui sont dans le même esprit que nous », raconte Eliott. Pour se démarquer, Les Semblables dispose de plusieurs cartes maîtresses, à commencer par le label Nature & Progrès, une garantie pour le consommateur de trouver des produits sains, éthiques et de qualité, tout en contribuant à préserver l’environnement. « Toute l’étable a été écorénovée avec des matériaux biosourcés, nos ingrédients sont issus de l’agriculture biologique, nous travaillons sur le développement d’une filière d’orge brassicole du village et nos bouteilles sont consignées », expliquent les deux associés qui s’attachent à livrer les points de vente des villages alentours en vélo-cargo. Dans la même démarche, Les Semblables est la seule brasserie de France à chauffer sa bière à l’aide de bûches de bois provenant de forêts environnantes, plutôt qu’au gaz ou à l’électricité Des bières permanentes et des éphémères Chez Les Semblables, quatre variétés de bières permanentes sont embouteillées. Pour leur IPA, Étienne et Eliott ont misé sur trois houblons alsaciens : le Mistral, qui apporte des traits de rose et de jasmin au nez,

le Barbe Rouge et ses notes de fraise et l’Elixir qui développe un bouquet d’orange et de mandarine. Les amateurs de bières légères seront comblés par la Pale Ale ou la Weizen aux saveurs fruitées rappelant la banane et l’ananas, tandis que l’Amber Ale, plus puissante, révèle de belles notes maltées, torréfiées voire fumées. L’originalité est de mise sur les étiquettes – dessinées par des artistes locaux et sérigraphiées directement sur les bouteilles – et dans les recettes des cuvées éphémères avec des saveurs parfois surprenantes, à l’image de la rafraîchissante bière à la rhubarbe et de la Strissel, une bière de récolte réalisée à partir de houblon frais. Pour la période hivernale, une cuvée à la châtaigne et au miel est d’ores et déjà prévue.

—ATELIER 2 h de découverte autour de la bière ­artisanale et dégustation de quatre bières de renom. À réserver sur le site Internet de la brasserie.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

À TABLE Les adresses

Gino Lamberti

Il Giardino d’Italia 19, RUE SAINT-EXUPÉRY À HAGUENAU 03 88 93 36 63 IL-GIARDINO-DITALIA.COM

À Haguenau, Il Giardino d’Italia se veut une ode à la cuisine italienne, mijoté de saveurs généreusement élaboré avec le cœur. Tutto fatto in casa con amore, telle est la politique de la maison qui propose une cuisine de goût truffée de produits de qualité arrivés directement d’Italie et travaillés sur place par une équipe aux accents chantants. « Bien sûr tout le monde peut faire de la cuisine italienne, sourit Gino Lamberti, mais lorsqu’on a baigné dedans depuis enfant, il y a le truc en plus, le goût et les saveurs réconfortantes des spécialités de nos grands-mères. » Dans son restaurant lumineux et convivial, qui dès l’heure du déjeuner grouille de vie, le gérant d’origine toscane célèbre un certain art de vivre à l’italienne à travers des recettes familiales, des plats du jour ou à la carte généreux et une ambiance comme à la maison.

Le coup de main et le secret des belles pizzas Ah, les belles assiettes colorées, les divines effluves de pâte légère et croustillante et le réconfort de mets élaborés selon les secrets de la mamma ! En antipasti, l’assortiment de charcuterie fine et de fromages se déguste avec les doigts, entre jambons maturés et fondantes burratas, mortadelle et gorgonzola, comme une invitation à découvrir la suite de la carte. Selon

que l’on recherche douceur ou caractère, quoi de meilleur et de plus réconfortant qu’une bonne pizza italienne préparée avec le cœur ? Aux fours et sous les yeux des clients, Nazario consacre du temps à sa pâte avant de la garnir d’un florilège d’ingrédients tous plus appétissants les uns que les autres, pour un résultat divin. Un soupçon d’huile verte par ci, un peu de jambon de Parme par là et de la gourmandise partout. Avec sa sélection de calzones, de pizzas blanches, végétariennes ou de la mer, les envies des plus basiques aux plus élaborées sont comblées. Vous en reprendrez bien une part ?

Une cuisine symbole de convivialité et de partage Aux fourneaux, c’est le chef Russo, affectueusement surnommé Gusto en référence au film d’animation Ratatouille, qui propose une cuisine de goût, authentique et savoureuse. Les secondi piatti dévoilent la richesse de la gastronomie italienne, entre maccheroncini aux crevettes et courgettes sublimées d’une sauce pesto, penne au saumon ou gnocchi alla sorrentina. Une seule bouchée nous donne soudain envie de parler avec les mains. Ici la qualité passe par des produits frais et de saison, élaborés par les producteurs locaux, sourcés chez les meilleurs fournisseurs,

et jamais surgelés. En témoignent la fraîcheur de la cassolette de fruits de mer et la tendresse en bouche de la saltimbocca alla romana ou de l’entrecôte Angus.

Le tout accompagné d’un Bellini, d’un Spritz ou d’un moscato d’Asti pour un aller simple en Italie. Et comme on garde toujours une petite place pour les dolci, le voyage se clôture avec gourmandise par un tiramisu servi onctueux sans chichi et ultra généreusement.

PHOTOS GREGORY MASSAT

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À TABLE Les adresses

Wilfried Andres

Restaurant aux Artisans 11, RUE DE L’ARTISANAT À NIEDERMODERN 03 88 63 12 20 RESTAURANT-AUX-ARTISANS.FR

À travers son restaurant de Niedermodern, lieu de convivialité et de simplicité, Wilfried Andres rend hommage au milieu des artisans, dont il est lui-même issu, et célèbre une culture populaire faite de rencontres et de passion.

En vendant son entreprise spécialisée dans les terrasses et l’architecture bois, Wilfried Andres n’avait pas idée que sa retraite prendrait l’allure d’une nouvelle aventure professionnelle. « Lorsque le repreneur a déménagé la société, on s’est retrouvé avec tous ces bâtiments sur les bras, se rappelle l’ancien artisan.

Mon fils Pierre a créé son magasin bio et zéro déchets Le Colibri dans une partie de la friche industrielle et comme il restait pas mal de place, je me suis dit qu’un restaurant pourrait venir compléter l’activité. » Wilfried donne ainsi une seconde vie au lieu, recyclant son ancienne entreprise pour en créer une nouvelle. Du parquet réalisé à l’aide de chutes de bois aux anciens bureaux transformés en tables, jusqu’aux briques des murs provenant d’une ancienne grange, l’homme issu d’une famille de menuisiers-charpentiers du côté de sa mère et de maçons du côté de son père a pris plaisir à tout construire de ses mains.

Authenticité, local et fait-maison : des valeurs que Wilfried porte à cœur, tant dans la construction de

son établissement que dans les plats proposés. Ici, l’esprit est à la cuisine traditionnelle française, réalisée essentiellement à partir de produits fournis par l’épicerie bio et zéro déchets de son fils. « J’étais persuadé des synergies potentielles avec la gamme de produits que propose Pierre au Colibri, on est dans le même esprit ici : valoriser les petits producteurs, les circuits courts et le bio. » Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les murs du restaurant affichent une galerie de portraits en noir et blanc mettant à l’honneur divers artisans au cours de leur activité, le tout accompagné d’une légende.

Du boucher au potier, du cordonnier au tonnelier, de la fleuriste au souffleur de verre, autant de visages concentrés et de mains expertes gracieusement capturés dans un quotidien sans artifices qui sublime la passion du fait-main.

Un lieu pour renforcer les liens sociaux À travers ce restaurant chaleureux et convivial, c’est l’image de la bonne cuisine, pas chère, généreuse, française et traditionnelle qui perdure. On y découvre une carte épurée où se côtoient des plats réconfortants et de saison, des bouchées à la reine accompagnées de spaetzle maison aux grumbeerekiechle assorties de saumon fumé. Chaque midi, un plat du jour est

proposé tandis que dès le jeudi soir, le four à feu de bois est allumé et dédié à la confection de tartes flambées entièrement bio et faites maison, jusqu’à la pâte réalisée à partir de farine provenant d’un moulin voisin.

Soucieux de faire de son établissement un lieu de passage pour les artisans, les ouvriers, les travailleurs en camionnette, Wilfried travaille à la création d’une cafétéria dans une des ailes du restaurant. « J’ai été longtemps sur les routes et confronté à la disparition de ces endroits où l’on pouvait s’arrêter pour prendre un café entre deux rendez-vous. Ça me ferait plaisir de pallier ce manque. » Mû par la volonté de valoriser ces lieux populaires et familiers qui facilitent les rencontres pour ces communautés du « tous les jours », Wilfried prévoit d’ouvrir sa cafétéria dès six heures du matin et d’y proposer des petits déjeuners sucrés et salés, ainsi que des pâtisseries faites maison. À l’heure du déjeuner, un buffet froid et chaud permettra aux plus pressés de se restaurer à la bonne franquette d’une cuisine savoureuse et abordable dans une ambiance familiale et joyeuse où les générations se croisent et se retrouvent.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER – PHOTOS GRÉGORY MASSAT

À TABLE Les adresses

Étienne Fritsch et Emma Burger

Romy’s Café 3, RUE DU RAIL À NIEDERMODERN 06 68 93 33 74 @CAFE.ROMYS

Tandis que le temps grisonnant et pluvieux de l’automne s’installe, quoi de plus réconfortant qu’un lieu où chaque détail n’est que douceur ? Dans un univers où les couleurs chaudes et le bois se mêlent, rehaussé d’une décoration poétique et d’un comptoir-vitrine accueillant des pâtisseries plus alléchantes les unes que les autres, le Romy’s Café apparaît comme le lieu idéal pour une pause gourmande et régressive.

Confortablement lovés dans un fauteuil, on y regarde la pluie tomber sur Niedermodern à travers les larges baies vitrées, tout en dégustant des cafés latte mousseux décorés de motifs aériens, accompagnés de parts de tartes généreuses et réconfortantes. Portés par les mêmes valeurs, Emma Burger et Étienne Fritsch ont imaginé cette adresse feel-good qui fait la part belle au fait-maison ainsi qu’aux produits locaux et de saison.

Douceurs à boire ou à croquer « J’ai envie de revenir aux basiques, réaliser des tartes gourmandes à l’image de nos grands-mères et des gâteaux anciens, tout en les revisitant », sourit Emma qui a fait ses armes en tant que pâtissière, notamment au Bloom et chez Macarons & Inspirations à Strasbourg, ainsi qu’à l’hôtel bio et spa La Clairière à La Petite-Pierre.

Son compagnon Étienne, s’est quant à lui reconverti au métier de barista auprès des artisans torréfacteurs

Omnino. « Nous proposons un café de spécialité qui s’adresse aux curieux, aux épicuriens et aux consommateurs engagés, tout en respectant la saisonnalité », explique-t-il. S’invitent ainsi aux côtés des traditionnels cappuccinos et expressos, des variantes originales, à l’image du Pumpkin Spice Latte, café au lait agrémenté de purée ou de sirop de courge épicée et d’une généreuse chantilly à la cannelle. Dans la vitrine aussi, les saveurs automnales s’imposent. L’occasion de goûter à la tarte poire-chocolat addictive à souhait ou au savoureux crumble qui craque sous la cuillère, laissant découvrir pommes fondantes et cranberries acidulées.

Fruitée et parfumée, la tarte pistache et figues sent bon l’été indien tandis que le pumpkin bread s’avère parfait pour réchauffer les cœurs. Les pâtisseries américaines sont également à l’honneur, du banana bread au carrot cake, sans oublier le produit phare du lieu : les cookies déclinés en une palette infinie de saveurs. Il nous tarde d’être à l’hiver, pour découvrir les nouvelles créations d’Emma : torches aux marrons revisitées, tarte yuzu et orange, gingerbread, cinnamon rolls, pavlovas exotiques ou encore bûche façon cookie.

Local et de saison, du petit déjeuner au goûter Soucieux du bien-manger, le couple se fournit chez les petits producteurs locaux, notamment en

fromages, lait et beurre chez les Fromages de Mathieu à Dauendorf et en fruits, légumes et jus artisanaux à la ferme Waechter à Obermodern. Tous les jours, les formules petit déjeuner sont composées d’un bol de fromage blanc artisanal, de granola maison et de fruits de saison ainsi que d’une pâtisserie, d’une boisson chaude et d’un jus pressé. « Le week-end on propose une version brunch, explique Emma. Selon l’inspiration du jour, je peux concocter des donuts, des avocado toasts ou des pancakes. » Au déjeuner, la carte de snacking se réinvente au fil des saisons, proposant deux options de gaufres salées et une focaccia. « J’assaissone la pâte des gaufres selon mes envies avec des épices ou du fromage. Pour Halloween, j’en ai réalisé une noire et orange, au charbon et au curcuma. Je vais ensuite la garnir d’un tas de bons produits de saison. En ce moment, des figues, du butternut, du fromage de chèvre... » De quoi faire varier la carte toute l’année. Afin de faire de leur café un lieu propice aux rencontres, Étienne et Emma organisent aussi chaque mois, autour de la grande stammtisch, un atelier mené par un petit créateur local. De la gravure à la broderie en passant par la fabrication de couronnes de l’Avent, pour un moment doux comme un nuage à l’image de Romy, le chien touffu du couple et mascotte de l’établissement.