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Dossier Où manger pendant le marché ?
from Zut Strasbourg n°52
by Zut Magazine
La Table—Dossier On avait été un peu épargnés au cours des deux dernières années, mais cette fois, on ne va pas y échapper : le marché de Noël et sa horde de touristes sont de retour. Impossible de trouver un resto où diner au pied levé ; tous affichent complet. Seule solution : sortir de la Grande Île. Voici donc deux adresses pour se restaurer en toute tranquillité.
Par Tatiana Geiselmann et JiBé Mathieu
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Où manger pendant le marché ?
Le Verdict
Les viandards le savent déjà : pour déguster le meilleur onglet de bœuf de Strasbourg ce n’est plus au Fossile, mais bien au Verdict qu’il faut s’attabler, petite adresse nichée juste à côté du tribunal. La viande y est d’une tendresse sans égal, on la découperait presque sans couteau. Le secret ? « On prépare encore l’onglet de manière traditionnelle, c’est à dire frappé au marteau », révèle le patron, Warren Mboumba, « mais ça, il ne faut pas le dire, sinon tout le monde va le refaire à la maison ». Bon, on vous le dit quand même, mais simplement parce qu’on sait que personne ne réussira aussi bien sa sauce que le patron du discret resto. Car c’est aussi ça qui fait la différence : l’accompagnement. « C’est ce qui m’a demandé le plus de temps », confirme Warren, « pour élaborer chaque recette, j’ai passé des heures en cuisine. » En plus de la tradi à l’échalote, vous aurez donc le choix entre une sauce au Cognac et aux cèpes, une sauce au foie gras, une sauce au pinot noir ou encore une sauce aux escargots et beurre maître d’hôtel.
Qui dit bonne viande dit aussi bon vin
L’autre force du Verdict, c’est la trentaine de références qui composent sa cave, « principalement du rouge et uniquement des bouteilles provenant de vignerons indépendants ». Elles viennent de toute la France, mais aussi de toute l’Europe, à l’image de cette cuvée moldave que nous avons découverte (et particulièrement appréciée), un vin bien charpenté que le patron a déniché grâce à sa compagne, originaire de Moldavie. N’hésitez pas à lui demander conseil, en plus d’être bon cuistot, Warren est aussi un fin nez et il se fera un plaisir de vous aiguiller, d’autant qu’il rentre régulièrement de nouvelles bouteilles. (T.G.) Warren Mboumba vient du Gabon et après plusieurs années à Paris, il s’est finalement installé à Strasbourg en 2002, « une des plus belles villes du monde ». Styliste de métier, le trentenaire a décidé de se reconvertir et suivi une formation de cuisinier, avant de se spécialiser dans l’onglet de bœuf auprès de l’ancien chef du Fossile (tout s’explique), puis de reprendre en 2018 – et pour notre plus grand plaisir – le Verdict.
Photo Jess Bertrand
7, rue du Fossé-des-Treize le-verdict.fr @leverdict_
Photos Jésus s. Baptista
Besame Mucho
Exit les sombreros et autres clichés éculés. Chez Besame Mucho, le Mexique présente un jour souriant. Tout le mérite au couple à la manœuvre : Irma, qui malgré des études aux antipodes a préféré donner vie à son rêve – « faire découvrir la vraie cuisine mexicaine élégante et travaillée » – et Éric, qui met à profit ses vingt ans de métier pour écrire en cuisine une carte traditionnelle et créative. Une idée que le couple a d’abord mise en œuvre à la maison au format traiteur avant de dénicher un lieu où se poser. Depuis ce printemps, Besame Mucho accueille une trentaine de personnes midi et soir, du mardi au samedi, dans un cadre sobre aux touches mexicaines discrètes.
Poulpe et farine à la chaux
Pour qu’Éric élabore sa carte bicéphale, Irma source chaque produit avec attention : des bières et vins mexicains à la farine de maïs nixtamalisée pour les tortillas maison, jusqu’au sucre de canne piloncillo qui compose une sauce mole aux piments, cacao et cacahuètes torréfiées. Une préparation qui nécessite « beaucoup d’amour, d’attention », dixit le chef. Et dix heures de cuisson. Si en l’espèce, le résultat est de nature à vous satelliser le palais, c’est aussi l’occasion pour Éric de balayer un stéréotype : non, la cuisine mexicaine n’est pas seulement pimentée. D’ailleurs, ici, les sauces sont servies à part. Les présentations sont soignées, qu’il s’agisse des plats emblématiques tels les enchiladas et chilaquiles au poulet comme des plats plus créatifs. En best-seller, le poulpe grillé accompagné d’un duo de purée de pommes de terre et patates douces à l’huile de truffes. Côté tacos, celui à la viande de porc marinée 24 heures aux piments doux ou sa version revisitée à la poitrine croquante font aussi partie des incontournables. Des étudiants du quartier au représentant mexicain auprès du Conseil de l’Europe, le restaurant ne désemplit pas depuis son ouverture. (J.M.)
10, rue Fritz-Kiener besamemucho.fr
Insolite : Natif de Mexico où il a appris son métier, le chef, a œuvré quelques années dans la capitale mexicaine aux pianos d’un restaurant… alsacien. Destin, quand tu nous tiens !
Sur le pouce
Par Tatiana Geiselmann Si vraiment vous êtes forcés de traverser le centreville, voire pire, vous y arrêter pour manger, optez pour de la nourriture à emporter ! Pas une munstiflette sur le marché (quoique), mais plutôt de la bonne street food à grignoter sur les quais. Petite sélection des meilleures adresses de la Grande Île.
Bon Bao1
Prenez une traditionnelle winstub en plein cœur de la Petite France, rajoutez lui des affiches pop et colorées, un moelleux canapé et des luminaires chinés, et vous voilà chez Bon Bao, le nouveau spot où dévorer des tapas à l’asiatique. Alors oui, au début, nous aussi on s’est dit « encore », parce qu’à Strasbourg, elles ne manquent pas les adresses de street food venu d’Asie.
Dampfnudel asiatique
Sauf que là, on a été franchement charmés. Par le décor, déjà, mais surtout par les assiettes ou plutôt ce qu’on y a trouvé : de moelleuses brioches bien gonflées garnies de canard effiloché, de champignons sucrés-salés et surtout d’un porc caramélisé à tomber, avec de vrais morceaux de lard à croquer. Les plus téméraires peuvent aussi tenter l’alsaco-asiatique bao choucroute ou le bao munster. Nous, on n’a pas (encore) osé !
4, rue des Dentelles bonbao.fr @bon__bao
Origin Coffeeshop végétal 2
Le restaurant PUR etc. a fait peau neuve cet été pour devenir Origin, le nouveau snack et salon de thé 100% vegan de Strasbourg. On y retrouve ce qui avait fait le succès de PUR : les viennoiseries sans beurre, sans œuf et sans lait. Ce qui change, c’est que désormais tous les autres produits sont 100% bio et végétaux. Pour le repas du midi, on opte pour les sandwichs : quatre variétés différentes sont proposées tous les jours et les recettes changent en fonction des saisons. Le gros plus : la jeune équipe qui gère l’échoppe est particulièrement souriante. Apparemment, c’était (quasi) le seul critère d’embauche.
Faux-mage, vrai plaisir
Mention spéciale pour le Banh Mi, le bestseller de la boutique, avec son tofu mariné au gingembre et à la sauce soja, ses pickles de carotte et de radis, sa mayonnaise à l’ail, ses lamelles de concombre et sa coriandre. La baguette est croustillante, la sauce soyeuse et le gingembre vient apporter la petite touche piquante qui donne du pep’s à l’ensemble.
122 Grand-Rue @origin.coffeeshop.vegetal
Kebs baba 3
Peut-être que mon discernement est un peu altéré par une pointe de chauvinisme allemand, mais je ne peux que vous recommander Kebs Baba, le temple du kebab à la berlinoise. Ce qui le différencie de ses cousins français, c’est la cuisson des viandes, faite à la flamme. Au choix : bœuf ou poulet mariné. Et comme de coutume Outre-Rhin, il existe une option pour les végétariens, à base d’halloumi frit (on a dit végé, pas léger...).
Bonheur kebab
Pour emballer l’ensemble : un pain pita artisanal particulièrement croustillant et surtout un vrai effort sur les accompagnements. Outre le traditionnel duo tomate-concombre, on y trouve (selon le kebab choisi) du chou rouge mariné, de l’aubergine frite, des oignons rouges, des graines de grenade, du persil, du sumac, du citron, et même des piments entiers dans le « kipik ». Côté quantité, les kebabs sont si bien garnis qu’on a laissé les frites aux Belges.
26, rue du Vieux-Marché-aux-Vins kebsbaba.fr @kebsbaba.fr
Yamas 4
Quand la grisaille et le froid s’emparent de Strasbourg, on file se réchauffer le cœur et l’estomac chez Yamas, véritable anti-spleen gastronomique. Dans cette petite échoppe nichée derrière le Palais Rohan, tout rappelle les vacances : la musique, la déco et surtout les souvlaki, ces brochettes de viande cuites minute et servies dans un généreux pain pita.
Pita’ssiette Le pain issu d’un artisan grec est snacké sur place à l’huile d’olive, la sauce tzatziki est faite maison et la viande est d’une fraicheur incomparable. Il faut dire que le couple à la tête de ce petit resto ne lésine pas sur la qualité : porc et poulet fermiers, élevés en plein air dans la campagne alsacienne. On craque aussi pour les mezze à picorer et surtout à partager.
4, rue du Bains-aux-Roses yamas-restaurant.fr @yamas.restaurant.grec
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Photo : Kevin Rauzy
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Abbiocco 5
Pour celui-là, j’ai un peu triché, puisque c’est à la Krutenau que se trouve ce nouveau sanctuaire de la foccacia. Abbiocco, ça désigne le coup de barre postprandial en italien, celui qui vous plonge dans une douce léthargie après le repas du midi. Et c’est vrai qu’on est plus que rassasié après s’être enfilé une foccacia dans le gosier, car ici, on ne lésine pas sur les quantités.
Focca ciao ciao ciao La pâte, préparée 24 à 48 heures en avance, est bien aérée, la mie ultra moelleuse et la croûte juste croustillante comme il faut. Niveau garnitures, six formules différentes sont proposées, avec un combo de charcut’ et de fromage bien pensé. Parmi les choix : mozza, burrata, porchetta, spianata et cetera. Tout vient directement d’Italie. Nous, on a craqué pour le côté sucrésalé de la « Michel Ange » : mortadelle, stracciatella et crème de pistache. Et après ça : siesta.
5, rue du Maréchal-Juin abbiocco.fr @abbiocco_strasbourg
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Flow Food Family 6
C’est vrai qu’on se sent un peu comme à la maison chez Flow Food Family. Il y a des banquettes pour se poser, une playlist hip-hop en fond sonore et dans l’assiette des plats réconfortants : spätzle aux champignons, keftas de bœuf sauce tahini, bol de lentilles au curry… Des recettes simples et sans chichi relevées par la petite touche en plus du chef, issu des brigades gastronomiques : de la fève tonka pour réchauffer les pâtes, un peu de miel pour adoucir le curry ou des brisures d’amande pour donner du croquant au poulet.
Fast Good Du gastro’ on ne garde cependant que le bon goût dans l’assiette, parce que pour le reste, pas besoin de s’endimancher pour venir déjeuner. Dans ce resto ouvert 7 jours sur 7 de 10 h à 19 h, chacun peut venir s’installer ou récupérer son repas à emporter. Et il y en aura pour toute la famille : une soupe vegan pour la tatie, un bon gros sandwich pour le cousin, une douceur sucrée pour la petite sœur... Le tout fait maison avec des produits de saison.