Zut Strasbourg 58

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Strasbourg Été — 2024



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Making Texte et photos Myriam Delon

Oui, il a plu des cordes tout ce printemps, alors faire pleuvoir des bijoux sur le cahier Style nous a semblé être LA bonne idée pour faire plier la météo du bon côté. Seconde collaboration Mode pour la photographe Cécile Jacquot (@cecilejacquot_) qui pose cet été son regard affûté sur Marine Van Outryve (@marinevanoutryve), une Zut Girl Superwoman jonglant avec talent entre une carrière de mannequin, un double rôle de maman et une addiction à la course à pied ! Difficile après ça de faire l’impasse sur d’autres champion·nes : du basket au badminton, de la cause LGBT au saut de biche, de l’illustration faite main (tenant fièrement tête) à l’IA, jusqu’au photographe Christophe Urbain (@christophe_urbain) qui a relevé le défi de répondre présent aux rendez-vous de dernière minute. Parce que, oui, on ne le dira jamais assez, c’est grâce à la disponibilité de toutes ces personnes que Zut est – et reste – LE magazine de tous·tes les Strasbourgeois·es !

Passage de l’autre côté de l’objectif pour les deux rendez-vous incontournables de chaque saison : notre série Mode et la rubrique « Strasbourg Vu Par ».

of



JACQUOT Joaillerie

10, rue du Dôme – Strasbourg – www.jacquot-horloger.com


Prochaines parutions

Zut Team

Contributeurs

Haguenau & alentours n°18

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane

Rédacteurs

septembre 2024

Strasbourg n°59 octobre 2024

Hors-série Racing n°5 « Un seul amour et pour toujours » novembre 2024

Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Cahier La Culture Emmanuel Dosda Directrice artistique et rédaction en chef cahier Le Style Myriam Delon

Myriam Commot-Delon, Emmanuel Dosda, Tatiana Geiselmann, Caroline Lévy, Corinne Maix, JiBé Mathieu, Sonia Verguet, Benjamin Bottemer Stagiaires rédaction Johan Ausilio, Salomé Kiener, Lisa Mertz, Lisa Zimmermann Styliste

Stagiaire stylisme

Rédaction en chef Cahier Les Escapades et Cahier Les Métiers Bruno Chibane

Photographes

Graphisme Hadrien Lehmann Secrétaire de rédaction Manon Landreau Chargée de projets & développement Léonor Anstett Commercialisation Léonor Anstett +33 (0)6 87 33 24 20 Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Émilie Ményé +33 (0)6 66 22 79 29 Philippe Schweyer +33 (0)6 66 22 79 29 ps@mediapop.fr Anne Walter +33 (0)6 65 30 27 34 contact@chicmedias.com prenom.nom@chicmedias.com zut-magazine.com chicmedias.com

chicmedias 37, rue du Fossé des Treize 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 chicmedias.com Sàrl au capital de 77 057 euros Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : juillet 2024 SIRET : 509 169 280 00047 ISSN : 1969-0789 Chicmedias est une entreprise à mission dans l’économie sociale et solidaire

Myriam Delon

Rédaction en chef Cahier La Table Tatiana Geiselmann

Direction artistique et graphisme Séverine Voegeli

Ce magazine trimestriel est édité par

Alice Mougenot

Pascal Bastien, Teona Goreci, William Henrion / Preview, Cécile Jacquot, Simon Pagès, Christophe Urbain, Sonia Verguet, Sybilla Weran Illustrateurs Anne-Caroline Pandolfo, Terkel Risbjerg, Tino / Tinoland

Ce magazine est entièrement conçu, réalisé et imprimé en Alsace Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa et Zut Team Abonnements abonnement@chicmedias.com

Relecture Léonor Anstett Lisa Mertz Lisa Zimmermann Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview

Crédits couverture Réalisation Myriam Delon Photographe Cécile Jacquot Mannequin Marine Van Outryve / upmodels.fr Maquillage Julie Gless Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Assistant photo & pré-production William Henrion / Preview Retouches numériques Emmanuel Van Hecke / Preview Lieu Studio photo Preview Imagemaker / preview.fr Collier anneau en or blanc Jacquot joaillerie. Body Liviana Conti chez Revenge Hom.


60 ans

de création...


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12 Édito 16 Strasbourg vu par — Pierre-Émile ­Lemieux-Venne — Emma Morison, Louise Laveuve et Juliette Sauvage — Rosy Oktavia Pancasari — Vincent Collet — Céline Petrovic — Adrien Ramelet 28 La chronique Femmes like you Pérégrinations urbaines avec Caroline Lévy, à la rencontre de celles qui font bouger les lignes. 33 Portfolio Pascal Bastien (4/4) Strasbourg, dans les ­archives du photographe.

39 La Culture 40 Rencontre Zut, v’là Dosda… chez Caroline Guiela Nguyen La nouvelle directrice du TNS nous a ouvert les portes de son lumineux capharnaüm. 44 Bande dessinée Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risberg Road trip fantasque à ­Copenhague avec le duo d’illustrateurs. 48 Arts Galerie Ritsch-Fisch Rencontre avec Richard Solti, passionné d’art brut et nouveau directeur de la galerie.

52 Actus Jeanne Added Entretien avec l’artiste à l’occasion de sa tournée intimiste à échelle réduite. 54 Arts Luca Bertolo Sans « Hésitation », rendez-vous au CEAAC à la découverte du travail de l’artiste italien. 56 Festival Festival international de géographie de SaintDié des Vosges L’événement explore la Terre et les Alpes sous les angles scientifique, culturel et littéraire. 58 Actus La culture en bref Théâtre, photo, illustration, littérature, festivals… les événements culturels à ne pas rater cet été.

81 Le Style 82 Mode Les bijoux assurent l’allure. 96 Shopping Bijoux de filles d’ici pour plonger dans l’été. 98 Mode homme Panoplie de départ, avant le grand plouf. 100 Lifestyle Fêtes de beaux rêves. ­Happy birthday Sofitel. 102 Design Ronde de nuit et ronds de lumière.


La rénovation énergétique ne doit pas attendre. Nous vous avançons l’aide de l’État à un taux * de 0 % TAEG FIXE

UN CRÉDIT VOUS ENGAGE ET DOIT ÊTRE REMBOURSÉ. VÉRIFIEZ VOS CAPACITÉS DE REMBOURSEMENTS AVANT DE VOUS ENGAGER. Ex : pour une avance d’aide rénovation énergétique de 12 000 € sur 2 ans, remboursement in fine en une échéance de 12 000 € au versement de la prime MaPrimeRénov’. TAEG fixe : 0 % (taux débiteur fixe : 0 %). Montant total dû : 12 000 €. Sans frais de dossier. Hors assurance facultative (Décès, Perte totale et Irréversible d’Autonomie, Invalidité Permanente et Incapacité de Travail), cotisation mensuelle de 7,45 €, montant total : 178,80 €, TAEA : 0,75 €. Conditions au 01/06/24. Intérêts pris en charge par la Banque.

Le Crédit Mutuel, banque coopérative, appartient à ses 8,9 millions de clients-sociétaires. * Offre de crédit soumise à conditions, en complément d’un crédit souscrit au Crédit Mutuel pour une rénovation énergétique, valable jusqu’au 31/12/2025, pour les particuliers bénéficiaires de MaPrimeRénov’. Après étude et sous réserve d’acceptation du dossier par votre Caisse. Délai légal de rétractation : 14 jours. Immatriculations des intermédiaires en assurance consultables sous www.orias.fr. Voir conditions détaillées en Caisse de Crédit Mutuel proposant cette offre et sur www.creditmutuel.fr Caisse Fédérale de Crédit Mutuel et Caisses affiliées, société coopérative à forme de société anonyme au capital de 5 458 531 008 euros, 4 rue Frédéric-Guillaume Raiffeisen, 67913 Strasbourg Cedex 9, RCS Strasbourg B 588 505 354, n° Orias : 07 003 758.


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105 La Table 106 Chronique Sans colorants, ni conservateurs Sonia Verguet prend le naturel au mot et explore les origines du goût. 110 Tendance Into the wild Promenons-nous dans les bois, pour ensauvager nos assiettes. 116 Recette Mocktail à la fleur de sureau Un cocktail acide et floral pour ensoleiller l’été sans gueule de bois, avec l’Archipel. 118 Quand c’est l’heure Un jour d’été, à l’heure dorée Tables quadrillées et nappes blanches à la Villa René Lalique.

120 Adresse Il Cortile L’Italie s’invite dans l’assiette et en terrasse de ce restaurant étoilé de Mulhouse. 122 Nouveaux lieux Le Bistrot des Rosiers Épicerie Rouge Tomate Le Pétrin 122 Actus Les potins des popotes Nouvelles en vrac et ragots tout frais.

127 139 Les Escapades Les Métiers 129 Patrimoine Sur la route des ­châteaux forts — Fleckenstein : Une ruine à l’allure de navire échoué dans un océan de forêt. — Lichtenberg : Une forteresse de grès rose au panorama exceptionnel. 134 Nature Pays Rhénan Découverte du joyau du Rhin, entre balades en forêt et activités nautiques sur la Moder.

140 Événementiel Passe Muraille L’agence de communication et d’événementiel fête 30 ans d’émotions. 143 Écoles Une sélection d’écoles strasbourgeoises pour bien préparer la rentrée. — EFAP : communication et marketing — MJM : design et arts graphiques — e-artsup : art appliqué et nouvelles ­technologies numériques — Brassart : graphisme, illustration et animation 3D — Ynov : audiovisuel, ­cybersécurité et architecture d’intérieur — ISEG : médias sociaux, évènementiel et marketing digital


Opéra national du Rhin Saison ’24’25

Opéra Picture a day like this George Benjamin Ariodante Georg Friedrich Haendel Les Trois Brigands Didier Puntos Les Contes d’Hoffmann Jacques Offenbach Peer Gynt Edvard Grieg La Traviata Giuseppe Verdi Brundibár Hans Krása Giuditta Franz Lehár Sweeney Todd Stephen Sondheim Werther Jules Massenet

Danse Noces Hélène Blackburn / Bruno Bouché Casse-Noisette Rubén Julliard William Forsythe Kamuyot Ohad Naharin operanationaldurhin.eu

Abonnements jusqu’au 2 septembre Places à l’unité à partir du 3 septembre


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Édito

Face à la mer** Par Emmanuel Dosda

Le fond de l’air est moite, poisseux, visqueux. Ça sent la vase, l’eau stagnante. Le réchauffement climatique fait décidemment d’énormes dégâts : je suffoque en ce lundi matin, au lendemain du premier tour de ces fichues élections anticipées qui ont ouvert les digues. Une boue marronnasse se déverse en Alsace et partout ailleurs. Pas encore au centre de Strasbourg, heureusement pour nous : pas besoin de bottes (en caoutchouc) pour nous rendre au boulot. Une fois au bureau, je salue l’équipe – pas toujours très F de souche – qui ressemble à une pub Benetton. Même Céphé, notre chien, notre mascotte, est un bâtard. Pour Zut, la pluralité est une force. La mixité, une chance. La différence, un atout. On sent le vent (mauvais) tourner. Des voix s’élèvent déjà contre notre vision ouverte, extra-large de la culture. Les langues se délient et certains se focalisent sur un patrimoine à sanctuariser, mettant dos à dos héritage du passé et création contemporaine, comme si on ne pouvait pas aimer à la fois la cathédrale et les expositions du MAMCS. Adorer le Musée alsacien et le CEAAC. Écouter des préludes de Chopin et de l’electro de la République démocratique du Congo. Nous souhaitions juste boucler ce numéro et nos valoches avant de partir en vacances tranquillou-bilou, face à la mer… Mais là, nous avons des sueurs froides. Zut s’inquiète. Passeronsnous l’été ? L’édition, la presse, nos titres sont plus que fragiles. Si la France passe du bleu blanc rouge au brun noir kaki, l’atmosphère sera encore plus lourde, caniculaire, meurtrière. Face à ce choc thermique, nous resterons vigilants, combatifs. La beauté du monde réside dans ses facettes plurielles. Nous ne céderons pas.



Quoi de neuf chicmedias ?

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01— ZUT Strasbourg, magazine trimestriel lifestyle 100% local #58 02— ZUT Haguenau et alentours / Alsace du Nord, journal trimestriel #17 03— Novo, magazine culturel trimestriel du Grand Est #73

Strasbourg Été — 2024

04— ZUT Hors-série, L’artisanat dans L’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace #6, À livre ouvert

La Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg (SAAMS) fête ses 190 ans ! Un âge vénérable pour une dame très dynamique qui contribue à l'enrichissement des musées mais aussi à la diffusion de la culture à Strasbourg.

05— ZUT Hors-série, Un seul amour et pour toujours #4 - Racing, il était une foi

Afin de valoriser les dons et restaurations faits au profit des musées de Strasbourg, la SAAMS a invité 37 personnalités alsaciennes à choisir une œuvre parmi les plus représentatives de la collection et d'en parler avec leur cœur.

06— Le journal de la Coop #4, Pas à pas, l’invention d’un quartier

Ces témoignages sont riches d'émotions et de vécus et résonnent de façon intime avec les œuvres choisies. Découvrez ces tête-à-tête artistiques au fil des pages qui se révèlent comme autant de pépites !

07— 190 ans de la SAAMS, Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg 08— ZAP, Zone d’Architecture Possible, magazine pour l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg #7 09— PDR, le journal du Port du Rhin #11 10— ZUT Mook, L’artisanat dans l’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace – Morceaux choisis

20 rue des Serruriers · 67000 Strasbourg 03 88 32 15 48 · saams@orange.fr amisartsetmusees-strasbourg.fr

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11— Limelight, Chroniques et entretiens, 1992 – 1997, par André Labarthe 12— Playlist, 50 pop songs, 50 posters, 50 textes, par Mickael Dard 13— Chronique du temps qui passe, par Nicolas Comment

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UN SEUL AMOUR ET POUR TOUJOURS N°4

RACING

IL ÉTAIT UNE FOI Le Bureau 37, rue du Fossé des Treize à Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 chicmedias.com La Vitrine 14, rue Sainte-Hélène à Strasbourg shop.chicmedias.com

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06 ZIN GA MA ZUT

Le journal de la Coop.

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GRATUIT

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NUMÉRO 4 — 01.2023

PAS À PAS —— L’INVENTION D’UN QUARTIER

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École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg

ÉDITÉ AU FIL DES SAISONS AVEC LES HABITANT•ES DU PORT DU RHIN

L E J O U R N A L PA R T I C I

I F Q U I N 'A P PAT

Zone d’architecture possible Numéro — 07 Gratuit / 09.2023

ÉDITO

7 Les Bibliothèques de rue d’ATD Quart Monde Agir !

Entretien croisé entre deux mémoires vives du quartier Gérard Schann et Marie-Pia Meyer

4&5 Zoom sur un acteur majeur du quartier SINGA

Strasbourg vu par les étudiants de l’ENSAS

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Un numéro multiculturel et accueillant Le dernier d’une série sur trois ans

2&3

hors-série

EUR DE RIEN !

ÉTÉ 2

6 La T’Rêve Ce lieu interculturel d’accueil, de répit et de ressources, s’installera en octobre 2024 dans la Petite Salle de la Cave à Vins, à la COOP

Le prince, la princesse et le dragon Histoire inventée avec Irfan

8 Le P’tit Rhino Le jeu du PDR Un journal participatif ? Focus sur les ateliers Territoires Engagés Le projet urbain Deux-Rives lauréat du programme « Territoires engagés pour le logement »

POSTER Le poster participatif Parcours de vie

Un numéro multiculturel ! Pour le onzième journal du Port du Rhin qui n’a peur de rien, son équipe (Gwen, Marisol et Emmanuel) a organisé deux ateliers participatifs avec l'incubateur THSN by Singa, qui se charge d'accompagner les projets d'entreprise de personnes du monde entier récemment arrivées en France. Pour SINGA Strasbourg, le talent ne s’arrête pas aux frontières. Pour PDR non plus ! Le fait que Marisol parle parfaitement l'espagnol n’a sans doute pas été étranger à cette bonne entente… Tout comme les pâtisseries orientales partagées ! Le numéro que vous avez entre les mains est le plus beau de tous !

Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg · 190 ans

Prix : 16 €

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Le dernier d’une longue série qui s'étend sur 3 années. Onze PDR ! Une équipe complète de foot ! Une bien jolie collection d’articles, de rencontres, d’ateliers, de souvenirs, de cartes postales du Port du Rhin, de posters XXL ! De quoi recouvrir toute une salle et lui donner des couleurs, de l’aplomb, de relater de belles histoires. Grâce à ce numéro multiculturel et accueillant, vous saurez tout sur SINGA Strasbourg, les fantastiques personnes qui se chargent de son encadrement, les personnes accompagnées par la structure. Ce PDR va également à la rencontre de projets comme le lieu interculturel d’accueil

La T’Rêve ou encore de la Bibliothèque de rue du Port du Rhin. Avec SINGA Strasbourg, nous vous avons fait un petit cadeau : une planche de stickers glissée dans chaque numéro. Les visuels de ceux-ci sont tirés des réalisations des participant·es lors des ateliers. Pas de panique, le journal reviendra ! Peut-être sous une nouvelle forme : à vous de donner votre avis à la SPL Deux-Rives pour qu'il évolue comme vous le souhaitez ! Bonne lecture, bon collage ! TOUTE L'ÉQUIPE DE PDR

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Strasbourg vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Strasbourg. Les femmes et les hommes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Propos recueillis par Myriam Delon et Emmanuel Dosda Photos Christophe Urbain

Pierre-Émile ­Lemieux-Venne 27 ans

Danseur + chorégraphe à l’Opéra national du Rhin

Où ? Place Benjamin-Zix « La Petite France, c’est comme être dans un film ou un conte de fées, je pense toujours à La Belle et la Bête et au village d’enfance ­typiquement alsacien de Belle ! Même si c’est très touristique, ça me fait toujours plaisir d’y voir l’architecture, les colombages et les belles couleurs. »

Actu ? « Je viens de participer en tant que chorégraphe à Spectres d’Europe, où j’ai présenté mon ballet Sous les jupes, en compagnie de deux autres chorégraphes, Lucas Valente et Alba Castillo. On me retrouvera sur scène tout au long de la saison Danse de la programmation de l’Opéra national du Rhin 24-25, avec Noces, Casse-­ Noisette, William Forsythe et Kamuyot. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut à l’étroitesse d’esprit et à celles et ceux qui jugent encore l’apparence physique des gens qui sortent des codes genrés de notre société, en étant flamboyants et originaux. »

Ensemble Fendi et baskets Balenciaga chez Ultima homme.

Instagram : @pierreemilelv TikTok : @love_by_pierreemile

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Emma Morison 24 ans

+

Louise Laveuve 27 ans

+

Juliette Sauvage 24 ans

Illustratrices à l’atelier La Fourrière Vêtements personnels

Où ? Rue de Reims « C’est l’une des rues avoisinantes de notre atelier La Fourrière. Un endroit par lequel on passe tous les jours, et on est très jaloux·ses de tous ces jolis jardins. On espère un jour avoir le même ! »

Actu ? « Même si l’atelier reste avant tout notre lieu de travail, nous aimerions ponctuellement l’ouvrir au public. Nous sommes en tout dix illustrateur·rices à le partager, et nous avons organisé notre premier vernissage début juin. Nous aimerions

continuer à en réaliser régulièrement pour des sorties de livres, de fanzines ou pour le marché de Noël. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut au RN et à la montée du fascisme en France. » @atelier_la_fourriere


PRÉPAREZ VOS SORTIES CULTURELLES ET LITTÉRAIRES

STRASCULTURE SAM. 7 SEPT.

Place du Château 10H 19H 120 EXPOSANTS

CULTURE strasbourg.eu/strasculture Strasbourg Culture

LECTURES, SPECTACLES, ANIMATIONS, JEUX…

AVRIL 2024 > AVRIL 2025 PRÈS DE 1 000 ÉVÉNEMENTS ET ACTIONS AUTOUR DE LA LECTURE STRASBOURG EST CAPITALE MONDIALE DU LIVRE UNESCO 2024


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Rosy Oktavia Pancasari 28 ans

Numéro 1 au classement national de badminton en simple dame

Où ? Le gymnase Herrade « Je m’y entraine tous les jours. Je pratique un sport individuel mais j’ai besoin de me sentir faire partie d’une équipe, aux côtés de ma vingtaine de partenaires de jeu ou de mon coach, Julien Fuchs. On se motive mutuellement pour être au top. »

Actu ?

Vêtements personnels

« Hélas, j’ai débuté trop tardivement la qualification pour les Jeux olympiques à cause d’une série de plusieurs grosses opérations aux pieds… Mais je me prépare

aux sélections du Championnat du monde qui ont lieu en août 2025 à Paris. Ça sera ma revanche ! »

Zut à qui ou à quoi ? « Zut à ceux qui pensent que le badminton est un sport de plage ! » @rosyoktaviapancasari


EXPOSITION

Portraits de lieux sportifs par Guillaume Greff

DU 11 JUIN AU 11 DÉCEMBRE STRASBOURG 6 rue Philippe Dollinger COLMAR 3 rue Fleischhauer

Conception et impression CeA / PV / avril 2024 / ©Guillaume Greff

LES JEUX DU STADE


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Vincent Collet 61 ans

Sélectionneur et entraineur de l’équipe de France de basket

Vêtements personnels

Où ? Au Rhénus Sport, ­quartier du Wacken à ­Strasbourg « C’est le lieu qui correspond le plus à l’image que je peux avoir auprès des Strasbourgeois. Ça a toujours été ma deuxième maison, au point d’y venir régulièrement cette année alors que je ne faisais qu’habiter à Strasbourg. Étant entraineur de l’équipe de France, j’ai toujours plaisir à venir ici, c’est naturel. »

Actu ? « Je travaille sur les derniers réglages de la préparation qui va débuter dans une dizaine de jours. On est dans ce que l’on appelle la dernière ligne droite. On a fait un dernier séminaire avec l’Agence nationale du sport le mois dernier. La pression monte à l’approche du grand début. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Un grand Zut à tout ce qui se passe sur la scène internationale et qui m’inquiète fortement ; à toutes les tensions et les guerres à nos portes. »


3, 2, 1... FAITES VOS JEUX ! Du 7 mai au 13 juillet, suivez les 24 étapes du véhicule de la Région ainsi que le parcours du relais de la flamme olympique à travers le Grand Est ! Au programme : des animations ludiques et sportives pour toute la famille, mais également des ateliers de sensibilisation autour des bienfaits d’une activité sportive, des addictions, d’une alimentation saine et équilibrée, de la santé mentale et des valeurs de l’Olympisme.

Retrouvez toutes les étapes du parcours ici !

© Région Grand Est - Direction de la Communication / 11010 / Avril 2024 - Crédits photos : Bringard, Creutz, Dossmann, Gisselbrecht, Dorothée Parent, Marbach et Schwebel / Région Grand Est ; Chris Photographie ; Melvyn Merle cvb52


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Céline Petrovic 51 ans

Formatrice et conférencière sur l’égalité et le genre, co-fondatrice du collectif Wom•x

Où ? Devant la librairie L’Oiseau Rare, quai des Bateliers. « Ce lieu rare propose des thématiques essentielles – féminisme, genre, racisme, environnement… – pour conscientiser les oppressions et créer les conditions d’une vie digne. J’y trouve aussi bien ce que je viens chercher que de belles découvertes : objets, romans, expositions... »

Actu ?

Vêtements personnels

« Toujours investie pour le Contretemps Festival dont nous venons de fêter les 20 ans ! Après trois ans d’initiation et d’accompagnement

au DJing de femmes, personnes trans’ et non-binaires, le projet Wom•x continue de susciter des passions, c’est vraiment enthousiasmant de pouvoir y contribuer. Côté pro, développer l’égalité à travers des formations et conférences, c’est toujours ce qui m’anime. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut aux résistances à l’égalité, aux peurs qui les fondent, aux rumeurs nauséabondes et aux personnes qui les colportent. » wom-x.com



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Adrien Ramelet 34 ans

Formateur et consultant numérique

Où ? Place du Temple-Neuf « C’est dans ce quartier du Carré d’Or que nous avons eu notre premier appartement avec ma femme Adeline, lors de notre arrivée à Strasbourg. Ça me manque d’ailleurs un petit peu… mais avec l’arrivée de nos enfants, nous avons fait le choix de quitter le centre-ville. »

Actu ?

Chemise Gucci, sac Saint Laurent et baskets Hogan chez Ultima homme.

« L’intelligence artificielle générative sur laquelle je forme et accompagne de plus en plus mes clients. C’est un super outil pour gagner du temps et supprimer

des tâches chronophages. Pour moi, c’est une révolution comparable à Internet. »

ZUT à qui ou à quoi ? « Zut à la morosité ambiante. Rien n’est jamais parfait mais la vie est belle, profitons-en ! » Contact : Adrien Ramelet / monassistantnumerique.com


OBERNAI

Le Domaine des Remparts

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Le Domaine des Remparts APPARTEMENTS NEUFS DU 2 AU 5 PIÈCES. À PARTIR DE 211 000 € 24 appartements répartis sur deux étages et conçus pour allier confort moderne et charme de l’architecture locale. Chaque détail a été pensé pour créer un espace de vie fonctionnel, lumineux et élégant. L’emplacement privilégié de la résidence offre une vue imprenable sur le Mont National : un spectacle naturel à couper le souffle dans une charmante ville nichée au cœur de l’Alsace.

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La Chronique

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femmes like you Et si je vous embarquais avec moi dans Strasbourg ? Vous seriez les témoins de mes rencontres, de mes pérégrinations à travers la ville de jour comme de nuit. J’ai envie de sentir son poumon aussi à travers les femmes qui la font vivre, la rendent encore plus belle et plus lumineuse. Des femmes qui ont choisi de faire bouger les lignes, des héroïnes du quotidien qui osent, s’expriment par leur art, dans leur mission ou par le simple fait d’être femme. Un itinéraire garanti 100 % girl power. Par Caroline Lévy / Photos Teona Goreci

Jeudi 15 h 30 – Palais des Fêtes de Strasbourg Mathilde Mertz, cheffe de chœur

Le Palais des Fêtes s’anime. Après des années de fermeture, je n’avais pas eu l’occasion d’y remettre les pieds. Nous sommes à une heure de la générale du spectacle de Pelicanto, qui prendra vie sur scène tout le week-end, et j’ai rendez-vous avec la cheffe de chœur, Mathilde Mertz. Je ne rate jamais le show annuel de cette joyeuse troupe de 48 choristes amateurs. Un spectacle d’une grande précision, qui marque l’apogée d’une année de travail et qui redonne toutes ses lettres de noblesse au spectacle vivant et militant. Ça s’anime en coulisses et dans les loges « inexistantes » du palais, avec un défilé de personnages à cornes ! C’est l’heure des essais maquillage pour Sœurcières. Cette création originale, pailletée et engagée, a été écrite et fabriquée à 100 mains, du choix du thème à l’écriture, en passant par la fabrication des costumes et des décors. « Les choristes donnent de leur voix et de leur énergie, tout est pensé par eux, s’enthousiasme Mathilde. Quand tu rejoins Pelicanto, ce n’est pas que pour reprendre du Madonna ! Chanter, c’est notre manière d’être sonores, visibles et fier·ères » précise t-elle. Fierté et visibilité, les fers de lance d’un mois de juin tout en arc-en-ciel inauguré par le chœur LGBTQ+ de Strasbourg. C’est dans cet environnement safe et bienveillant que Mathilde Mertz a su trouver sa place en prenant la direction musicale du chœur il y a dix ans. D’abord en binôme, à ses débuts, et

aujourd’hui toute seule, cette boule d’énergie à la crinière de feu sait faire bouger sa chorale, le public et les lignes ! Biberonnée à la musique avec un grand-père tenor à l’Opéra du Rhin, Mathilde évolue, enfant, au son des Rolling Stones et de l’opéra Turandot et entre au Conservatoire de Strasbourg à l’âge de six ans pour apprendre la danse et la musique. Mais la cheffe de chœur rejette assez rapidement la danse, son culte du corps normé et sa rigidité, elle qui assume déjà un style gothique et teste les couleurs de l’arcen-ciel dans ses cheveux. La chanteuse sait qu’elle sera chanteuse lyrique et continue de se former au Conservatoire jusqu’à ses 27 ans, où elle étudie la musicologie et le chant lyrique auprès de ses pairs, dont notamment Mélanie Moussay, soprano multiprimée. Sa toute première direction de chœur se fera d’abord aux côtés des enfants qui, eux, « adorent les piercings et les cheveux rouges ! » Elle fera ensuite partie – et encore aujourd’hui – d’ensembles vocaux comme Exosphère et Les Voix de Stras’, entre autres. « Ce qui me fait vibrer, c’est de chanter ensemble et observer le lien qui se crée entre les gens, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Prendre du plaisir et aller toujours plus loin dans la musique. » Sur scène, dos au public, la direction dynamique et incarnée de la cheffe de chœur fait union avec ses choristes, un langage fluide et généreux opère sous nos yeux et chacun·e se sent enfin libre d’être soi-même. pelicanto.eu


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La Chronique

Vendredi 11 h – Quartier de l’Orangerie Esther Bourouis, professeure de yoga

Pour réussir à capter notre yogi toujours en mouvement, l’échange a dû se faire en trois étapes et à partir de notes griffonnées sur plusieurs bouts de carnets ! Car, en ce moment, l’agenda de cette hyperactive est en surchauffe, un comble pour cette prof de yoga qui prône le besoin de se recentrer et de ralentir ! Esther est une amie, on se connait depuis longtemps. J’ai assisté à son évolution et surtout compris, à travers elle, la nécessité d’être à l’écoute de ses besoins pour s’aligner réellement avec soi-même. Nos entrevues se font au cours d’un déjeuner (vegan) improvisé, puis chez elle lors d’un thé, entourées de ses instruments sortis pour l’occasion, et enfin en terrasse, en sirotant une boisson au matcha énergisante. J’apprends d’ailleurs que l’énergie a changé depuis l’arrivée du solstice d’été et qu’il a été célébré la veille, lors d’un voyage sonore donné à Yogamoves au Neudorf, où elle enseigne régulièrement. Esther aime les belles matières, les couleurs, elle peut passer des heures à débattre sur leurs nuances. Par exemple, elle aime le grège. Qui aime le grège ? Ce faux blanc ! Quand je recherche les caractéristiques de cette teinte, on parle de naturel, de douceur et d’élégance – en réalité on parle d’Esther ! Son œil et son bon goût la dirigeront d’abord vers une carrière dans la mode à Paris, où elle fera ses armes pendant quinze ans avant de revenir post-Covid sur sa terre alsacienne, avec la ferme intention de se lancer comme professeure de yoga et créer son studio nomade, Maison de soi. « Le yoga m’a sauvé la vie. Il m’a reconnectée », confie Esther. Plus tard, c’est la rencontre avec le son qui viendra compléter sa pratique. Une passion qu’elle partage aujourd’hui lors de voyages sonores à Strasbourg ou lors de retraites qu’elle organise dans les Vosges et dans le bassin d’Arcachon, notamment pour y associer le surf et rassasier son besoin irrépressible de vagues. « Dans le surf, le yoga et les pratiques sonores, tout est une question de mouvement et de vibration. » Comme les vibrations qui émanent de ses instruments et favorisent l’état méditatif. Bols d’Himalaya, cloches tibétaines, arbre de pluie ou tambour océan qu’elle est allée glaner aux quatre coins de la France. Des sons d’eau souvent, son élément refuge pour trouver la bonne harmonie et permettre de se réaligner.

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Tout est très doux dans ce que porte Esther : un jeu subtil entre spiritualité et persévérance pour aider à (se) transformer, où l’effort ne rime pas forcément avec inconfort, car pour la yogi, c’est dans le chemin qu’on se façonne. @maisonde.soi

Jeudi 16 h – Quartier des Halles Léa Spegt, autrice

Cet après-midi, je viens parler podcast avec Léa Spegt, autrice et créatrice de podcast. Amoureuse de l’audio et enseignant moimême le podcast, la promesse me plaît. J’arrive dans son appartement joliment décoré à proximité des Halles, accueillie par Choucroute, son chat au sentiment d’appartenance apparemment très prononcé. Choucroute saura se faire discret, sauf pour la photo – le flair de l’objectif, sûrement! L’autrice célèbre l’enregistrement de son 10e épisode de Lettres aux pères, une création produite par Seppia et dont la saison 2 est déjà dans les tuyaux. Elle y aborde la notion de la paternité vue par les enfants eux-mêmes. Des récits authentiques où l’on raconte un père parfois maladroit, blessant, absent, aimant à sa manière. Une figure de la famille rarement représentée dans la sphère publique. Le thème résonne avec la question du patriarcat et elle y est souvent relevée de façon touchante. Léa a choisi l’audio pour faciliter les témoignages, parfois anonymes, dont la plupart ont été enregistrés dans ce salon. « À partir de l’intime et en parlant de soi, on parle de nous tous », confie-t-elle. Je lui prête une histoire de famille tumultueuse qui serait le point de départ du projet, un peu comme une thérapie. Mais rien de tout ça ! J’apprends qu’elle a grandi à Epfig, en Alsace, dans une famille heureuse entourée de ses deux parents et frère et sœurs. « Je me suis rendue compte qu’au cinéma, il y a peu d’histoires père-enfant, surtout si la mère n’est pas morte ! » ironise-t-elle. « Dans l’inconscient, un bon père est un père présent, alors qu’une bonne mère doit prendre soin. » Le thème de la famille est central dans son travail d’autrice-réalisatrice, à l’image de son court métrage documentaire Familia qui raconte l’histoire d’Olmedo, un père célibataire originaire de Colombie qui élève ses deux enfants. Léa les a filmés pendant sept semaines dans le cadre de sa formation au cinéma documentaire aux Ateliers Varan en 2021 : « Du cinéma direct où tu fais corps avec la caméra. » Un univers audiovisuel qu’elle connaît bien puisqu’elle a écrit une centaine d’émissions pour un magazine de découverte sur France 3 et développé des documentaires pour Arte ou France Télévisions. Léa sait raconter les histoires de vie, de famille et de société. Elle envisage de lancer un long métrage documentaire, qui abordera le sujet fascinant et inépuisable de la parentalité. Lettres aux pères, sur toutes les plateformes d’écoute. @lettresauxperes_podcast


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Strasbourg dans les archives du photographe Pascal Bastien

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4/4

Pascal Bastien est photographe depuis le début des années 2000. Photo-reporter et portraitiste pour la presse, il vit à Strasbourg et narre son quotidien dans un travail d’auteur à l’argentique. pascalbastien.com @bastien_pascal


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Tout a débuté un matin quand, à dix heures dix. Je fus tiré du lit par l’emmerdeur de service. Zut voulait des photos. Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit. Sache qu’hier, je suis sorti, mec. Jusqu’à six du mat ! Tu peux comprendre ça ? Ça ne me fait pas plus de quatre heures de sommeil, exact ! Les photos, ça tombe pas du ciel. Je vais encore passer la journée la tête dans les vapes… Ça risque d’être chaud, je suis de mauvaise humeur, j’avoue. Mais j’assume. Je contrôle. D’ailleurs, je suis déjà au volant de ma caisse. Direction : la rédaction. J’ai pas fait 500 mètres que les keufs m’arrêtent. Et me prient de me mettre sur le côté afin de me soumettre à un contrôle d’identité.

Simple formalité. Quand on a ses papiers. Mais voilà, là, je les ai pas sur moi. Je leur montre ces quatre pages, le groupe folklorique de la Fête de l’Huma. Un apéro, les clopes fumées sous la pluie des nuits du mois de mai. Mais à la vue du slip de tonton Roland et moi en camisole, ils m’ont invité au commissariat. Où, là, ils m’ont mis la fièvre p ­ endant des heures. Ils m’ont mis la fièvre.


EN THÉORIE, TOUTES LES ÉCOLES DE COM’ SE RESSEMBLENT

EN PRATIQUE, IL Y A L’EFAP STRASBOURG

Rendez-vous sur

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lafilature.org +33 (0)3 89 36 28 28 © photographie de Pierre Gondard, tirée d’une série réalisée pour le spectacle DUB d’Amala Dianor


La Culture

L’amour du risque La force de l’union Musiques spatiales Brut de décoffrage


La Culture — Rencontre

Le théâtre, un métier à tisser ? Avec son dernier spectacle, LACRIMA, la nouvelle directrice du TNS met en lumière des femmes et des hommes qui nouent et dénouent des liens. Elle salue des artisans du monde dont les récits s’entrelacent. La programmation 24-25 de Caroline Guiela Nguyen est ainsi : un fil coloré qui relie les générations, cultures, nationalités et genres. Pour en parler, rendez-vous dans son appartement, en faisant attention à ne pas marcher sur les jouets qui jonchent le parquet d’un lumineux intérieur capharnaümesque. Par Emmanuel Dosda / Photos Christophe Urbain

Zut,

v’là Dosda !

chez Caroline Guiela Nguyen

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Nous croisons Caroline en bas de chez elle, à deux pas du TNS. D’ailleurs, toute sa garde rapprochée, membres de son ancienne compagnie Les Hommes approximatifs, habite dans ce périmètre. Les bras chargés – poireaux, jus de fruit, yaourts… – elle court derrière une tornade haute comme trois pommes prénommée Liv. La grand-mère de la fillette nous accueille à l’entrée – enfin, son portrait, placé dans un « temple des morts », selon la tradition v­ ietnamienne. Cet humble mausolée est toujours allumé, comme dans les salles de théâtre où la servante veille lorsque artistes et publics ont déserté les lieux.

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L’espace est vaste, mais «pas encore optimisé», admet la directrice du Théâtre national, fraîchement installée à Strasbourg depuis son déménagement de Romainville, en banlieue parisienne. « Je suis terriblement bordélique, ce qui rend fou mon mari. » Des fils dénudés pendent du plafond et des cartons, ligotés par plusieurs couches de solide ruban adhésif, traînent ici, là. « Je déballerai tout ça lorsque j’aurai du temps. Le problème, c’est que je garde tout, comme ces anciennes photos de familles chinées sur eBay… Surtout, j’archive les différentes étapes de ma vie, je conserve l’ensemble des cahiers d’écriture qui m’accompagnent de la genèse à la création de mes spectacles. »


La Culture — Rencontre

Bombe lacrymale Son mobilier ? « Sans valeur sentimentale ! Hormis une commode ouvragée héritée de ma mère » placée à côté de son lit, simple matelas sans sommier. Au-dessus de son bureau est épinglée une multitude de cartes postales de fleurs et photographies de bouquets multicolores. « J’adore les plantes, mais j’oublie toujours de les arroser », se désole-telle. Partout, des monceaux de livres ou des tas de journaux. Des poupées et parures fake de princesse composent un véritable champ de mines prêtes à exploser dans un éclat de paillettes roses et dorées. De quoi nous remémorer LACRIMA, pièce de plus de trois heures vue « en avant-première » quelques jours avant notre visite. Un spectacle netflixien construit comme une série en plusieurs épisodes durant lesquels une capricieuse princesse d’Angleterre commande une somptueuse robe de mariage qui mobilisera un atelier de haute couture parisien, des dentelières d’Alençon, garantes d’une tradition qui s’éteint à petit feu, et un brodeur mutique de Mumbai. Les lourds rideaux aux couleurs unies qui pendent aux fenêtres diffusent de discrètes teintes aux diverses pièces, pourtant immaculées, du logement. Comme un écho aux choix scénographiques de LACRIMA, où comédiennes et comédiens baignent dans « trois subtiles variations de blancs », en fonction de la géographie des actions de cette fiction chorale qui prend aux tripes, joue sur les nerfs et titille nos cordes sensibles. Les Indes élégantes L’an passé, la directrice du TNS et metteuse en scène a fait le voyage jusqu’en Inde pour s’approcher des artisans et de leur savoir-faire, admirer la « beauté folle, bouleversante » des broderies, œuvres de ces « gens de l’ombre ». LACRIMA se prosterne devant les gestes précis qui se perdent, l’amour du travail minutieux, les métiers manuels passionnés… parfois jusqu’à l’usure des corps et des esprits. LACRIMA honore le pouvoir du costume : actrices et acteurs jouent plusieurs rôles, se déroulant en divers temps et différentes localisations. Il leur suffit d’enfiler une veste ou une coiffe pour changer de nationalité, de statut social. De personne.

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« J’archive les différentes étapes de ma vie, je conserve l’ensemble des cahiers d’écriture qui m’accompagnent de la genèse à la création de mes spectacles. »

Réparer Caroline, dont les placards débordent de frin­ gues, accessoires et bijoux, s’est inspirée d’expositions, de livres empilés sur la table basse du salon (parmi stickers fluos et bagues argentées avec diams en toc) : un ouvrage sur le travail de la plasticienne japonaise Rieko Koga, qui coud des messages (de paix, d’amour…) sur des pièces de tissu, ou le catalogue de Mimosa Echard, qui exposa, il y a deux ans, un patchwork panoramique et chromatique au Palais de Tokyo. L’esthétique de LACRIMA est cependant davantage « clinique » que « mosaïque » : l’atelier de la


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maison de couture parisienne a presque la semblance d’une salle opératoire où l’on « soigne » méticuleusement la précieuse robe de mariage royale. Un lieu de création policé où le vouvoiement est de mise et les secrets trop bien gardés… jusqu’au burn-out à l’inévitable secousse sismique. L’éruption volcanique. Hospitalité L’imbroglio rapiécé cher à Caroline Guiela Nguyen se retrouve dans la saison 24-25, qui détricote de sévères et impressionnants codes : même le nouveau logo du TNS a pris la forme d’un cœur battant plein de promesses, grand ouvert à tous les publics, addicts ou néophytes. Sa directrice a cousu main une programmation qui rassemble activistes féministes hardcore (Beretta 68 du Collectif FASP), prisonnières amoureuses cloitrées (Inconditionnelles de Kae Tempest et Dorothée Munyaneza) ou clown antifasciste (On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie d’Éric Feldman et Olivier Veillon). Le TNS défait les frontières entre art majeur – avec un « m » comme le Molière de David Bobée – et culture pop – avec un « p » comme porno-­ activiste, une des mille vies de Cécile, dans le spectacle de Marion Duval. Il mixe grande forme

« généreuse et inventive » (le dystopique Ring de Katharsy d’Alice Laloy), comédie musicale rock stupéfiante (Los días afuera de Lola Arias) ou stand-up performatif (le diptyque de Laurène Marx qui « interroge les marges »). « Hospitalité. » Ce leitmotiv n’est pas vide de sens pour Caroline Guiela Nguyen qui évoque également Rectum Crocodile de Marvin M’toumo, metteur en scène hyper-polyvalent, créateur de ses costumes de scène ayant conçu des vêtements pour sa propre griffe ou auprès de Jean Paul Gaultier. « Marvin décolonise la pensée », affirme Caroline avant que Liv ne réclame son goûter. Zut, il faut partir et on a oublié de servir le thé.

Premiers rendez-vous de la rentrée 24.09 � 03.10

LACRIMA de Caroline Guiela Nguyen Salle Koltès 08.10 � 18.10

Beretta 68 du Collectif FASP Salle Gignoux www.tns.fr


La Culture — Bande dessinée

L’amour le risque

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du risque, de l’amour


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Une mère indigne, un grand gamin peterpanesque et un chien rose bonbon mènent l’enquête. Avec le duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg, direction Copenhague pour trouver le tueur de sirène et libérer notre âme d’enfant. Par Emmanuel Dosda / Illustration autoportrait par Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg pour Zut

« Un amour impossible / Copenhague / Comme les temps immobiles / Copenhague / Il y eut tant de miracles / Copenhague. » L’air de rien, les paroles de la chanson doucement mélancolique de Philippe Katerine semblent résumer le roman graphique du tandem Pandolfo/Risbjerg se déroulant dans la ville natale de Terkel, à la fois toile de fond et personnage à part entière de ce conte absurde, entre polar surréaliste et comédie romantique déjantée. Ode au fabuleux. La Parisienne Nana Miller s’envole pour la capitale danoise, laissant son adolescente de fille livrée à elle-même. L’actualité bouleverse ses plans : une sirène est retrouvée morte. Quelle odieuse personne a pu commettre pareil crime ? Qui s’est ainsi attaqué à un symbole national ? Andersen se retourne dans sa tombe tandis que le Danemark se confine totalement, dans la terreur et la tristesse. Accompagnée du sympathique phénomène Thyge Thygesen et de son copain canidé flashy, nommé Nom d’un chien (attention, risques de chutes de quiproquos), Nana part à la recherche

« Le Danemark est un petit pays qui peut facilement se renfermer sur lui, ici par effroi face à la tragédie. »

de l’assassin pour débloquer la situation et enfin pouvoir rentrer à Paris. Pour retourner auprès de sa fille… puis par goût de l’aventure. Pour l’amour du risque, voire le risque de l’amour. Nana l’intrépide et l’hurluberluesque Thyge (prononcé Thüü) investiguent dans une métropole déserte, en deuil, sous le choc. Thyge est un être sensible et brut, un éternel gosse qui anime une émission radio pour jeunes auditeurs faisant preuve d’éclats philosophiques dépassant le monde trop adulte. Un type enthousiaste, gai, léger qui se permet un comportement irraisonnable, innocent, craignant « la perte de l’imaginaire ». Dans la bande dessinée, ces propos sont prononcés par rapport à la mort de la sirène : « Quelque chose de précieux a été perdu. On a touché à notre poésie. » Enferme-moi si tu peux Le duo Pandolfo/Risbjerg a sorti L’astragale (Sarbacane), adaptation du roman d’Albertine Sarrazin, le poétiquement romanesque roi des scarabées (Sarbacane) ou encore Enferme-moi si tu peux (Casterman), série de portraits d’outsiders : le facteur Cheval, Augustin Lesage ou Aloïse. « Les artistes bruts n’ont pas de formation : ils font de l’expression pure qui les aide à survivre. » AnneCaroline et Terkel, d’une même voix, vouent un culte à ces créateurs cloîtrés dans leur folie mais qui « cherchent à tout prix à donner un sens à leur vie », aussi pénible soit-elle. Thyge et sa loufoquerie sans filtre nous rappelle ces artistes qui, comme lui, refusent l’enfermement. Au contraire, il détonne par rapport à la population « raisonnable » qui reste chez elle et boude les rues. Nana est séduite par cette innocence qu’elle souhaite retrouver et se lie d’amitié avec son complice… voire plus car affinités entre ces deux personnes à la fois si lointaines et si proches.


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« Le Danemark est un petit pays qui peut facilement se renfermer sur lui, ici par effroi face à la tragédie, le drame de la mort soudaine de la sirène et plus généralement par crainte de la perte du rêve et l’imaginaire. » Anne-Caroline décrit une nation pétrifiée par l’événement, vidée de ses habitants et activités. Cette aventure bizarre où les animaux sont héroïques (« les caniches ne se trompent jamais »), les petits vieux intrépides, les insectes émotifs et les enfants hyper-pertinents est née d’un dynamique storyboard de 300 pages. Les cases s’enchainent au rythme de la coursepoursuite, mais de magnifiques planches contemplatives pleines de détails « pétillants » offrent des respirations dans tout ce mouvement infernal. Le climax : la filature d’un « gros méchant » qui vire au comique dans un parc d’attraction inspiré par le Tivoli, en plein centre-ville : Thyge et Nana s’amusent sur la grande roue et autres manèges, oubliant presque leur but. Pour ce dixième album réalisé en commun, Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg ont encore une fois inventé « un nouveau langage » scénaristique et graphique. Ils ont suivi leur ligne

de conduite, mais se sont octroyé la liberté de se laisser guider par les « personnages qui nous ont menés vers des imprévus. Nous contrôlons la narration mais l’intrigue n’est pas figée. Nous aimons être surpris par les choses qui surviennent d’ellesmêmes. » Enferme la fantasmagorie si tu peux !

Copenhague (Dargaud) d’Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg dargaud.com


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De Darger à Albert, en passant par Bohnert. Depuis 1996, Ritsch-Fisch est une référence internationale en matière d’art brut. Le travail des outsiders historiques compose un solide socle à la galerie qui ouvre ses cimaises à d’autres artistes s’éloignant de la stricte définition de Dubuffet. Rencontre avec Richard Solti, passionné à l’incroyable parcours, heureux propriétaire du lieu. La Culture — Arts

Par Emmanuel Dosda / Photos Sybilla Weran

Monde de brut Une gouache de Carlo Zinelli, un dessin d’Henry Darger ou une impressionnante architecture en cigarettes de Philippe Vindal. Nous sommes dans le bureau de Richard Solti, successeur depuis deux ans de Jean-Pierre Ritsch-Fisch. Ce dernier a eu du flair : si aujourd’hui, l’art brut est partout célébré, c’était loin d’être le cas au milieu des années 90. Dubuffet a théorisé cette expression artistique hors normes, inspiré par les réflexions du psychiatre Hans Prinzhorn dont la collection fut montrée dans le cadre de l’exposition d’art dégénéré orchestrée par le régime nazi pour persifler les modernes, jugés trop éloignés de l’académisme et de l’héroïsme aryen. Dubuffet, accompagné du Corbusier et de Jean Paulhan, s’est intéressé à « la création des fous » en réaction à la vision fasciste. « Le regard que l’on porte sur l’art dit quelque chose de la société qu’on veut construire », affirme Richard Solti, désormais propriétaire de la galerie. Ritsch-Fisch a débuté en présentant le travail des patients d’hôpitaux psychiatriques « recensés » par Dubuffet en ses 22 cahiers : Augustin Lesage, Philippe Dereux ou Aloïse Corbaz. Des artistes bruts « certifiés », présents dans la Collection de l’art brut de Lausanne. Sa galerie s’est rapidement ouverte à d’autres démarches, comme celle d’Hervé Bohnert, sculpteur méticuleux et artisan boulanger. Très vite, elle est devenue incontournable, avec ses choix esthétiques

forts, précurseurs, radicaux, jusqu’à incarner aujourd’hui l’une des plus importantes galeries d’art brut à l’échelle mondiale. La condition humaine Rien ne prédestinait Richard à une carrière de galeriste. Né à Belleville d’une famille modeste, ce mauvais élève s’engage dans l’armée pour fuir son HLM familial trop étroit. De Sarrebourg, il vole jusqu’en ex-Yougoslavie et en Afrique, où il commence à collectionner des objets à première vue « archaïques » : masques et statuettes. À Sarajevo comme au Rwanda, Richard Solti s’attache à observer « la condition humaine », les soubresauts du « vivant » même lorsque l’espoir semble avoir déserté. Après l’armée, il se reconvertit et travaille au sein de centres sociaux-culturels, notamment à la Meinau. Il reprend ses études, soutient une thèse et publie un ouvrage sur les mythologies personnelles, aujourd’hui dans les rayons de la librairie Kléber. Comment passer de soldat à galeriste via la case éducateur de rue ? Au début des années 2000, Richard fait l’acquisition d’une étrange poupée textile de Nedjar, hideux objet du désir à la fois « dégoutant et fascinant ». Il évoque « un cocktail d’émotions » ressenti lors de cette découverte, un « choc esthétique et existentiel ». Face à l’œuvre faite de chiffons, le reste lui semble bien « fade ».

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Actus

13.09 � 12.10

29.11 � 01.12

Exposition Rhapsodie, l’histoire de ­pellicules photos trouvées sur le site de Tchernobyl par le photographe Adrien Michel

La galerie sera ­présente à la foire d’art contemporain St-Art Strasbourg st-art.com

« Le regard que l’on porte sur l’art dit quelque chose de la société qu’on veut construire »


La Culture — Arts

Vies fracassées et sublimées Lorsque le créateur de la galerie prend sa retraite, Richard relève le défi, conscient du poids de l’histoire de la galerie et de son rayonnement, mais poussé par son amour de l’art et « des vies parfois fracassées que les artistes ont la faculté de sublimer avec un bout de papier et une mine de crayon cachée sous un ongle. Ils voyagent et nous amènent avec eux. Ces gens ont vécu dans des conditions extrêmes, mais plutôt que de se mettre la corde au cou, ils ont raconté le vivant, la puissance de l’existence. » L’élégant maître des lieux a pour intention de « faire redécouvrir le travail des artistes historiques de l’art brut et montrer celui de jeunes artistes contemporains qui sont capables d’anticiper notre temps, de percevoir ce qu’on ne voit pas encore ». Richard et sa collaboratrice, Charlène Paris, situent tous les artistes qu’ils défendent sur le même plan, préférant construire des dialogues plutôt qu’ériger des chapelles. Nouvelle « recrue » : Cassandre Albert, plasticienne scénographe sortie de la HEAR l’année dernière

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dans un magnifique nuage de fumigène, à l’occasion de son projet de diplôme : une performance/ascension dans les hauteurs brumeuses de l’église Saint-Guillaume. Une randonnée artistique a priori éloignée des figurines en plâtre de Morton Bartlett ou des papiers d’emballage peints par François Burland. Pourtant, comme les outsiders, Cassandre Albert ressent une nécessité quasi vitale de créer, sortir les images qui emplissent sa tête. « Un artiste d’art brut a besoin d’extérioriser ses paysages intérieurs. De mon côté, j’ai besoin de représenter encore et encore les paysages pour comprendre leurs rouages. J’oscille entre la machinerie théâtrale et la fabrication de paysages, selon une démarche qui me permet de questionner nos perceptions et les influences qui déterminent notre regard. » Déplacer notre regard. Mêler pulsion, obsession et émotion. Valoriser le singulier, la spontanéité. Enfreindre les règles.

Galerie Ritsch-Fisch 6, rue des Charpentiers à Strasbourg ritschfisch.com


Caroline Guiela Nguyen

24 sept. – 3 oct.

Lola Arias

3 – 7 fév.

Collectif FASP

8 – 18 oct.

Hassan Abdulrazzak, Zoe Lafferty, Ahmed Tobasi

25 fév. – 7 mars

LACRIMA

Beretta 68

Los días afuera

And Here I am

Kae Tempest, Dorothée Munyaneza

Inconditionnelles

5 – 15 nov.

Katharina Volckmer, Jonathan Capdevielle 11 – 22 mars

Le Rendez-vous

Éric Feldman, Olivier Veillon

12 – 22 nov.

Marvin M’toumo

1 er– 4 avril

Alice Laloy

20 – 29 nov.

Caroline Guiela Nguyen

23 – 30 avril

Laurène Marx

26 – 30 nov.

Joël Pommerat

23 avril – 3 mai

Laurène Marx

3 – 7 déc.

Claire Lasne Darcueil

24 – 30 avril

Samuel Achache, Antonin-Tri Hoang, Florent Hubert, Eve Risser

13 – 20 déc.

TnS Comedy Club

12 – 17 mai

Molière, David Bobée

8 – 16 janv.

Marvin M’toumo

4 – 11 juin

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie Le Ring de Katharsy

Pour un temps sois peu Je vis dans une maison qui n’existe pas

La Symphonie tombée du ciel Dom Juan

Marion Duval

Cécile

Théâtre national de Strasbourg

Rectum Crocodile La Vérité Marius

Je suis venu te chercher

Les Indésirables

(titre provisoire) 22 janv. – 1er fév.

1 avenue de la Marseillaise 67005 Strasbourg Cedex

Billetterie du lundi au samedi de 13 h à 19 h 03 88 24 88 24 Accueil 03 88 24 88 00 accueil@tns.fr

tns.fr


Jeanne Added s’offre une série de parenthèses intimistes et acoustiques pour la tournée « Another place, another tour » avec de Bruno Ruder (piano), Laetitia N’Diaye et Naël Kaced (chant). La Culture — Musique

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Par Emmanuel Dosda / Photo DR

Radicale « Another place », oui, mais laquelle ? Concrètement, il s’agit d’une nouvelle tournée, mais dans d’autres villes, d’autres configurations, à des échelles réduites. J’adore mon équipe, le tourbus, le côté colonie de vacances, mais c’est assez éprouvant, même si le live est ce que je préfère au monde ! Le morceau « Another place » parle d’un moment qui nous déplace, de changement. J’ai besoin de calme et de sérénité. La scène était longtemps mon refuge, mais aujourd’hui c’est aussi un terrain de jeu où je peux tester des formules plus légères, comme pour cette tournée. Un espace d’expérimentation. Ceci dit, je viens du jazz, de Duke Ellington, et la formule piano-voix de cette tournée est dans mon ADN.

Ta safe place s’est déplacée de la scène à la vie ? Oui, mes cadres familiaux, professionnels ou intimes font que je me sens enfin libre. Un pan de mes peurs a disparu et ça me donne de la joie, de la force. Quelle est ta place dans le contexte actuel en tant qu’artiste ? Le climat politique me radicalise ! Je ne tergiverserai plus : mes hésitations à m’engager sont balayées d’un revers de la main. Si tu avais le pouvoir de créer un antidote… Contre la peur ! Il y a une grande confusion : faire en sorte que la planète entière puisse accéder aux droits fondamentaux ne signifie pas que ceux qui en jouissent déjà vont en être privés ! Pourquoi craindre l’empathie, le partage ? Fabrice Luchini a dit un truc terrible : « J’aimerais être de gauche, mais ça demande trop de qualités humaines. » Quel cynisme !

17.08

Place du Château à La Petite-Pierre Dans le cadre du festival Au Grès du Jazz festival-augresdujazz.com


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La Vitrine 14, rue Sainte-Hélène | Strasbourg Lun. – Ven. 13h30–18h30


Sans tergiverser, rendez-vous au CEAAC à la découverte de « L’hésitation », l’expo retraçant la trajectoire de l’artiste italien Luca Bertolo qui nous offre 50 nuances de possibilités d’aborder l’objet pictural. Par Emmanuel Dosda La Culture — Arts

Sans étiquette Le pointillisme de Pissarro ou les préceptes du mouvement Supports/Surfaces ? Les réappropriations de Richard Prince ou le cubisme de Braque ? Hyperréalisme ou impressionnisme ? Bleu IKB ou paysage 3D ? Elena Volpato, commissaire de cette première monographie française, évoque le choix de « la fulgurance de l’hésitation plutôt que l’autorité ». Entre hommage aux grands artistes et ode à l’indécision, Bertolo joue avec les codes, couleurs et matières. Il passe de la figuration à l’abstraction, alternant sens précis du détail (les gouttes d’eau plus vraies que nature de Senza titolo 18#05), effacement du sujet (la série Con beneficio della memoria) ou fausse promesse d’un coucher de soleil (Tramonto in un bosco di betulle, revers d’une toile bluffant d’hyperréalisme). Cortège d’icônes À côté d’une classique Allégorie de la peinture levant les yeux au ciel pour trouver l’inspiration, un dyptique mondrianesque : google+search+images+fleeing et google+search+images+syria&war aux allures de pixels numériques XXL. Grande corteo convoque une multitude d’artistes – Masaccio, Ensor, Picasso… – en un grand format héroïque décrivant un cortège religieux, une manif pour la cause LGBT, une danse macabre ou une performance écoguerrière. Quelle cohérence entre ces œuvres ? Pour Alice Motard, directrice du CEAAC, « Luca a 15 000 styles différents, mais on reconnait toujours un Bertolo ! Grand érudit, il va puiser très loin dans l’histoire de l’art tout en restant connecté à l’actualité ». Émerveillement face à la série Et in Arcadia ego se composant de huit tondi, formes circulaires chères aux artistes de la Renaissance. Le titre latin (Je suis aussi en Arcadie) est un memento mori. Nous allons tous mourir un jour, certes, alors profitons des poétiques paysages toscans représentés par Luca Bertolo : réalisés sur des coupelles/palettes, ils sont issus de taches colorées frottées par l’artiste. Le charme bucolique né du chaos chromatique.

Vues de l’exposition © Emilie Vialet

� 08.09

Luca Bertolo, « L’hésitation » � Au CEAAC - Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines 7, rue de l’Abreuvoir ceaac.org

� Et aussi à l’Atelier Meisenthal 2, rue du Général-Frère à Meisenthal Lancement du catalogue de l’exposition (Viaindustriae publishing) à l’Atelier Meisenthal le 28 juillet à 15 h en présence de l’artiste.

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Place à Gutenberg ! un monument de David d’Angers pour

le vivre-ensemble

e r u t c e t i rcehn cha A ntier Bauste lle Architektur

28 JUIN 2024 – 23 FÉVRIER 2025 MUSÉE HISTORIQUE DE LA VILLE DE STRASBOURG

4 ,31.10 2024

Alsace – Baden-Württemberg – Basel www.m-ea.eu

Détail du Cortège industriel de Strasbourg le 25 juin 1840, vers 1840. Musée Historique de la Ville de Strasbourg. Photo : M. Bertola. Détail de la sculpture de Johannes Gutenberg à Strasbourg. Graphisme : R. Aginako

lapokop.fr

musique danse théâtre @lapokop.stras


Cet automne, le Festival international de géographie de Saint-Dié des Vosges présentera sa 35e édition. À destination du grand public, l’événement abordera le thème « Terres » et mettra les Alpes à l’honneur autour de ses trois volets : scientifique, littéraire et culturel. Entretien avec Victoria Kapps, directrice. Par Lisa Mertz / Photo DR

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La Culture — Festival

Triptyque terrestre 04.10 → 06.10

Le FIG est ciblé sur la géographie et rassemble beaucoup de scientifiques : comment développez-vous concrètement son accessibilité au grand public ? À mon sens, il est primordial que le FIG reste un festival et ne devienne pas un colloque de scientifiques. Notre volonté est de faire d’une science universitaire un événement pluridisciplinaire accessible à tous, d’où la multiplicité des propositions, tant par la programmation que par les salons organisés. Avec toutes les animations prévues, ce sera vraiment un temps de fête autour de la géographie. Selon vous, qu’est-ce qui fait la force du FIG et lui permet de se démarquer des autres ? C’est le seul festival scientifique de France qui perdure depuis 35 ans et qui allie la science à la culture. Je défends vraiment l’alliance des volets scientifique, littéraire et culturel, et mon rôle est de faire en sorte que cette multiplication reste présente au fil des années. Grâce au FIG, on découvre l’impact d’une science (la géographie) qui nous interroge quotidiennement, à la fois sur le plan social, politique et environnemental. Il y aura des conférences, des ateliers, des animations culturelles, mais aussi de la musique et à manger !

Le volet littéraire du FIG semble important… Il y aura énormément de rencontres et d’échanges. Une centaine d’auteurs sont présents chaque année, avec de belles têtes d’affiche et accom­ pagnés de nombreuses maisons d’édition. On décernera trois prix Amerigo-Vespucci, dans les catégories Roman, Jeune Public et Bande dessinée, en lien avec la géographie ou plus largement le récit d’aventure. Les visiteurs pourront-ils découvrir une nouveauté particulière cette année ? Le nom n’est pas encore officiel mais il y aura des speed-meetings avec des géographes, en format court et dynamique, des moments où les jeunes et les curieux pourront s’installer face à un scientifique pour discuter de son domaine d’activité et de sa passion. On a envie de se renouveler et de faire en sorte que les étudiants soient de plus en plus présents.

Festival international de géographie À Saint-Dié des Vosges fig.saint-die-des-vosges.fr


PARENTHÈSE ESTIVALE

JUSQU’AU 8 SEPTEMBRE L’ÉTÉ DANS LES QUARTIERS

PAGES PASSAGE DES FLAMMES & BLANCHES VILLAGES OLYMPIQUES

L’ÉTÉ CULTUREL

Lire notre monde

DOCKS MALRAUX

BASSIN AUSTERLITZ

26 JUIN & 25 AOÛT

FARSe 23I 24I 25 AOÛT

TOUT UN PROGRAMME D’ANIMATIONS CET ÉTÉ… ete.strasbourg.eu Projet soutenu par le Contrat triennal Strasbourg capitale européenne 2024 – 2026 Projet soutenu par le Contrat triennal Strasbourg capitale européenne 2024 – 2026

Mécène principal Mécène principal

Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour / mangerbouger.fr

Welcome Byzance

INSTALLATION & SPECTACLES


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La culture en bref

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Le monde de demain L’objectif de Musica : dessiner les contours du monde de demain quitte à foutre le feu à la musique à papa, avec l’aide des visions extra-terrestres de Karlheinz Stockhausen et Jennifer Walshe, militantes de Louis Andriessen, Ted Hearne et Moor Mother. Par Emmanuel Dosda

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Vive la République 01 Le 20 septembre au Maillon, une œuvre rare et résolument politique d’Andriessen : De Staat, une lecture critique de La République de Platon. Le compositeur néerlandais avait l’intime conviction que la musique a la faculté de « changer les lois de l’État ». Sous les pavés, une nouvelle page, celle de la révolution instrumentale et sociale. S’enchaîne une série de projets bataves, les Pays-Bas étant mis à l’honneur lors de cette quarante-deuxième édition, ainsi que deux soirées cartes blanches au festival Rewire (La Haye), au Maillon ou en l’église Saint-Paul, avec une programmation orientée club : dubstep subversive (Kode9), ambient microtonale insurrectionnelle (Orphax) ou synthés libertaires (Thomas Ankersmit). Il y aura des fumigènes sur le dancefloor.

Mort aux murs 02 Récital scientifique protocolaire (La Prédiction des oscillations), musique expérimentale participative (The Great Learning), virtuosité instrumentale performative (Frontière, point de rencontre) ou spoken word activiste (Moor Mother, avec Pelicanto) : cette édition de Musica s’apprête à briser les tabous, les frontières et à couper les barbelés. Illustration de ce projet de destruction des barrières avec la création de la pièce de théâtre musical documentaire Les Murs meurent aussi (François Sarhan). Pétons-les plutôt que de continuer à en ériger.

Veuillez respecter le dress code 03 Stockhausen Karlheinz (1928-2007), sorte de Sun Ra version Ircam, pensait vraiment, à la fin des années 1970, venir d’une autre planète, habitée exclusivement par des musiciens. Sirius est un space opera visionnaire en sept chapitres pour voix, instruments solos et dispositif électronique. Il s’agit d’un conte zodiacal, d’un spectacle intergalactique menant vers une constellation inconnue où la fusion des genres – musique contemporaine, sérialisme, afrofuturisme, pop, electro, opéra... – est de mise. Une vision cosmique, une ouverture vers la lumière divine, un horizon meilleur, humaniste et musical. Stockhausen est allé loin dans ses obsessions, jusqu’à systématiser les couleurs de ses vêtements en fonction des jours de la semaine. Et Musica d’inviter le public à en faire de même, les 28 et 29 septembre, le samedi en bleu et le dimanche en blanc.

Musica 20.09 � 03.10

À Strasbourg Maillon, église Saint-Paul, HEAR, MAMCS, Cité de la musique et de la danse, Palais des fêtes, TNS, La Pokop 04 � 06.10

À Metz l’Arsenal, Centre Pompidou-Metz, La Douche Froide festivalmusica.fr


La Culture — Actus

René Lalique, l’inventeur du bijou moderne → 3 novembre

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Waterlöo Divin → 27 octobre La Trézorerie latrezorerie.com Par Lisa Mertz

Musée Lalique, à Wingen-sur-Moder musee-lalique.com Par Lisa Mertz

Avec cette nouvelle exposition, le musée de Wingen-sur-Moder met en lumière près de 100 bijoux qui ont fait de René Lalique le grand bijoutier français de l’Art nouveau. L’inventeur du bijou moderne a une approche libre et innovante, réformant la parure féminine et la manière de la porter. Ses dessins sont une mine d’or pour comprendre ses inspirations et l’évolution de ses joailleries, véritables objets d’art. Depuis l’ouverture du musée en 2011, aucune exposition n’avait encore proposé une vision aussi complète du processus créatif de René Lalique. Son goût pour la nature, la matière et l’architecture est indissociable de ses bijoux : le pendentif Bacchante, la broche Papillons et la bague Scarabée en sont de parfaites illustrations. Lalique s’impose parmi les grands noms de son époque et, plus d’un siècle plus tard, suscite toujours la même admiration.

À quoi pouvaient bien ressembler une institution psychiatrique et ses patients au début du xxe siècle ? À La Trézorerie, l’exposition « Waterlöo Divin » invite à découvrir les lettres et le cahier d’internement de Joseph Chazelas, détenu à l’asile civil d’aliénés de Bron de 1908 à 1917. L’immersion est totale grâce à la scénographie du lieu : sons, lumières, objets, cadres, écrans… tout a été pensé pour nous plonger dans l’histoire de cet homme. Les reconstitutions de voix (historiques, généalogiques, médicales, personnelles) nous font graviter avec Joseph au sein de l’asile. « À partir du moment où il est déclaré fou, le patient perd tous ses droits. La seule chose qui le fait encore exister, c’est l’écriture », affirme Alain Berizzi, directeur du lieu. Émouvants et tragiques à la fois, les textes du détenu dénoncent parfois un système oppressant qui voulait le faire taire. Son carnet est une véritable pièce d’art brut, avec laquelle il a créé son propre langage graphique. Derrière sa folie parfois indéchiffrable se cache une lucidité sur son époque : dans ses écrits visionnaires, Joseph Chazelas semble anticiper la Première Guerre mondiale.


À TOUS NOS PARTENAIRES, NOS ÉTUDIANTS, NOS INTERVENANTS, PROFESSEURS :

MERCI POUR CETTE ANNÉE 2023 - 2024 AACC, Adux, Adira, Advisa, Aides, Alsace Contre le Cancer, Marque Alsace, Aria, Auchan, Atol France, Auguste et Louise, Aura services, Babychou, Blanc du Nil, BioSynex, C8, Canal+, CCI Eurométropôle, CCI Alsace, Celtic, Citeasen, Collectivité Européenne d’Alsace, Compagnons du devoir, Conseil de l’Europe, Ambassade des États-Unis à Strasbourg, Crédit Agricole, Decathlon, DNA, E-artsup, Ebra, Epitech, Equipage, EFS, Teemlee, Les Estudines, Foncia, Galler, Goodway, Reboot, Hager, Handirect, Hara, Hilton, Infra, JCDecaux, KeepCool, Lacoste, Live Club, Lidl, Core VIH, Maif, Marketify, MDBoissons, Mecalec, Medecins du monde, Le Meteor, Lacoste, Au Millésime, Comité Miss Alsace, Monceau, MontBlanc, Nespresso, Novembre, 02, Periscope, Pfister, Placo, Les Restaurants Alsaciens, SNCF, Sport 2000, Stabilo, TF1 Publicité, Stras Kart, Top Music, Tous Hanscene, Tremplin Handicap, TroisEtPlus, TV Estein, UCC Grand-Est, Vaincre La Mucoviscidose Velum, Vita Impex, Vue (d’)Ensemble, Wolfberger, Yago, You&Eye, Zee Media, ZooPlus

BONNES VACANCES


La Culture — Actus

Un été au TAPS 16 juillet → 8 août TAPS Laiterie et TAPS Scala taps.strasbourg.eu Par Lisa Zimmermann

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Cet été, tous les moyens sont bons pour voyager autrement qu’en prenant la route. Le TAPS propose pour cela une programmation estivale de huit spectacles destinés au jeune public et aux familles. Pour les 2-3 ans, une infinité de mondes sont à découvrir à travers diverses activités : apprendre la langue de la rivière (Rivières…), se balader dans une ville de cubes (Hippocampe), aller à l’école du pays de la neige avec l’élève du pays du sable (Dans ta valise) ou encore parcourir l’univers de la chambre d’enfants (Dans ma coquille). Pour les plus grands aussi, se retrouver face à un vrai méchant peut sembler terrifiant (Rencontre avec Michel B), mais ce n’est rien

comparé à un voyage vers la Lune, parsemé d’illusions d’optique et… de bonbons ! (Comment voyager sur la Lune en suçant un bonbon). Le 1er août, le spectacle ExCENTRIQUES prouve que faire des pirouettes et des constructions humaines sur des gyropodes peut sembler facile. Et pour ceux qui préfèrent les œuvres classiques, Un lac, des cygnes revisite Tchaïkovski dans un spectacle burlesque et rempli d’émotion.


J’ai choisi

École de Direction artistique, Cinéma d’animation et Jeux vidéo

|

Établissement d’Enseignement Supérieur Technique Privé

TOTEM VIDÉO des messages dynamique

B O R N E TACTI L E u n ou til d’aide à la vente

Épour CRcapter AN lVITR IN E ’atten ti on

Éle CR AN GÉ AN T L E D su pport nou velle génération

C ONTAC T @MED I ATY G . C O M | 0 3 . 67 . 3 1. 0 7 . 7 8


La Culture — Actus

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Au ciné, cet été Par Lisa Mertz

Cinémas en plein air

Ciné Plein Air

Programmation de l’été

→ 30 août

→ 7 septembre

→ 3 septembre

Six parcs à Strasbourg strasbourgfestival.com

Eurométropole de Strasbourg cinepleinair.eu

Cinéma STAR Saint-Exupéry cinema-star.com

Séances de ciné en plein air à Strasbourg, tous les vendredis soir. L’objectif est d’éclater les lieux de projection pour sortir du centre-ville dans les quartiers strasbourgeois. Parmi les films proposés : OSS 117, Retour vers le futur, Le Dîner de cons, ou encore Million Dollar Baby. N’oubliez pas l’anti-moustiques !

Le Ciné Plein Air fait son itinérance dans 10 communes de l’Eurométropole, pour 10 projections soigneusement choisies par l’association Le Troisième Souffle. Pour cette 4e édition, le thème « Ciné Livre » fait écho au titre de Strasbourg capitale mondiale du livre. Les films, projetés sur grand écran gonflable, célèbreront donc la littérature : Le livre de la jungle de Jon Favreau à Holtzheim, Billy Elliott de Stephen Daldry à Kolbsheim, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre d’Alain Chabat à Bischheim, etc.

Coup de projecteur sur la programmation estivale du STAR, au répertoire riche et varié. Pour la grande rétro, c’est le thème de la guerre qui sera mis en avant, mais pas n’importe comment. À découvrir également : une rétrospective de Marcel Pagnol, un focus sur Luchino Visconti ou encore un zoom sur François Truffaut.


12 e édition

Création graphique Bruno BOULALA - 7x7

Osons la fraternité !

Festival des musiques sacrées du monde

du 6 au 20 octobre 2024 www.sacreesjournees.eu


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Oreille coupée → 1er septembre La Chambre la-chambre.org Par Lisa Mertz

Julien Coquentin documente le retour du loup en Aveyron à travers ses photographies. « Oreille coupée » est le surnom donné à une louve solitaire, incarnant à elle seule la peur, le mystère et la fascination qu’évoque son espèce. En alternant entre paysages, portraits d’agriculteurs, maisons abandonnées et scènes de sous-bois, le photographe illustre la frontière entre civilisation et nature sauvage. Il mêle archives, témoignages, rapports médicaux et observations topographiques pour reconstituer les traces du loup dans notre inconscient collectif. Pour ce projet, il a disséminé des pièges photographiques dans la forêt pendant près de trois ans, capturant des images qu’il a exploitées grâce à des techniques anciennes, notamment le cyanotype. Après de nombreux essais, Julien Coquentin a atteint un rendu idéal : un bleu nuit mêlé à un vert évanescent, évoquant la fugacité du moment représenté. Une exposition qui invite à réfléchir à la cohabitation entre l’homme et la nature.


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du 16 juillet au 08 août 2024

Au programme Rivières... Mardi 16 juillet : 10h30 et 17h et mercredi 17 juillet : 10h30 dès 2 ans - TAPS LAITERIE

Concert Rodrigo y Gabriela 18 juillet La Briqueterie à Schiltigheim artefact.org Par Lisa Mertz

Hippocampe Mardi 23 juillet : 10h30 et 17h et mercredi 24 juillet : 10h30

Jeudi 18 juillet : 19H

dès 9 ans - TAPS SCALA

dès 3 ans - TAPS LAITERIE

Comment voyager sur la lune en suçant un bonbon

Dans ta valise

dès 8 ans - TAPS SCALA

Mardi 30 juillet : 10h30 et 17h et mercredi 31 juillet : 10h30

Rodrigo y Gabriela donne le rythme avec son dernier album In Between Thoughts… A New World. Rodrigo Sánchez (guitare solo) et Gabriela Quintero (guitare rythmique) continuent de repousser les limites stylistiques avec une virtuosité déconcertante. Leur flamenco novateur incorpore metal, jazz, folk et rock’n’roll, créant une fusion explosive. Inspiré par la philosophie de l’Advaita Vedanta, ce disque marque aussi une évolution spirituelle. Le duo se réinvente en intégrant guitare électrique, synthétiseurs analogiques, percussions électroniques et cordes de l’Orchestre symphonique bulgare. Une expérience musicale et spirituelle inédite.

Rencontre avec Michel B.

dès 3 ans - TAPS LAITERIE

JEUDI 25 juillet : 19H

ExCENTRIQUES JEUDI 1er août : 19H

Dans ma coquille Mardi 06 août : 10h30 et 17h et mercredi 07 août : 10h30 dès 3 ans - TAPS LAITERIE

Informations et billetterie : taps.strasbourg.eu

dès 7 ans - TAPS SCALA

Un lac, des cygnes

JEUDI 08 août : 19H

dès 8 ans - TAPS SCALA


La Culture — Actus

Festival Off Avignon → 21 juillet Divers lieux à Avignon festivaloffavignon.com Par Lisa Zimmermann

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Devenu le marché mondial du spectacle vivant, le festival d’Avignon entame sa 78e édition du 29 juin au 21 juillet. Parmi les 1 500 spectacles répartis dans 150 lieux, onze compagnies et quatre ensembles musicaux issus de et sélectionnés par la Région Grand Est ont obtenu un bon coup de pouce pour pouvoir se produire à Avignon OFF. Théâtre, marionnettes, pièces jeune public, cirque, danse, spectacle musical… les heureux élus représentent la diversité de création de la région. Parmi les spectacles présentés, on retrouve notamment Et puis de La Soupe Compagnie qui propose un spectacle de marionnettes jeune public donné au Totem. Adapté d’un album du duo d’auteurs-illustrateurs

Icinori, cette sélection résonne avec Strasbourg – Capitale mondiale du livre 2024. Qu’est-ce qui fait qu’on vit ensemble, qu’est-ce qui fait qu’on est des êtres humains ? La question est abordée à travers cette fable de la forêt sans parole et en musique. Autre spectacle du Grand Est à ne pas manquer au Théâtre des Halles : la compagnie « Longtemps je me suis couché de bonne heure » raconte à travers son théâtre musical Un pas de chat sauvage le récit fascinant de Marie NDiaye. Au cœur de l’intrigue, une chanteuse cubaine décédée, Maria Martinez, que deux femmes veulent s’approprier. Entre beauté, étrangeté, compassion, le spectacle a été salué par l’auteure elle-même, le décrivant « furieusement féérique ».


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SHE COMES RUNNING

LEE HAZLEWOOD

LOVE AND OTHER CRIMES 1968

When loneliness is knocking at my mind Happiness is something I can't find Pleasure seem forty miles behind She comes running If I stand in someone else's rain Feelin' forty million miles of pain She know just what and who's to blame She comes running. If my dreams all turn to seas If my flowers turn to breeze She knows exactly what I need She comes running. On the day the world puts me down In some empty space in the ground I'll bet if I make a sound She'll come running...

Ibrahim Maalouf en concert le samedi 20 juillet.

Festival Les Alpagas Bleus

Playlist

Festival Météo

→ 3 août

21 → 24 août

18 → 20 juillet

Médiathèque Olympe de Gouges Médiatheques.strasbourg.eu

Divers lieux à Mulhouse festival-meteo.fr

Par Lisa Zimmermann

Par Lisa Mertz

L’immense succès de l’exposition Playlist est tel que la Médiathèque Olympe de Gouges a décidé de la prolonger d’un mois ! Playlist, c’est d’abord un livre, édité chez Chicmedias, qui s’ouvre sur un avant-­ propos signé Bertrand Burgalat (compositeur, producteur, musicien). 50 pop songs, accompagnées de textes écrits par une cinquantaine de mélomanes : Jean-Daniel Beauvallet (fondateur des Inrockuptibles), Serge Bozon (réalisateur), Turner Cody (musicien moustachu), Kem Lalot (programmateur des Eurockéennes), Magali Le Huche (illustratrice) ou encore Mehdi Zannad (alias Fugu). L’expo de la Médiathèque, elle, a été pensée en un coin cocooning : un téléviseur rétro pour planter le décor, deux fauteuils cosy pour contempler les affiches et une bande son en boucle.

Que le beau temps soit au rendez-vous cet été ou non, Mulhouse ne manquera pas la nouvelle édition du festival Météo, pour quatre jours inoubliables de musique. Le festival se distingue par une programmation radicale, ouverte et audacieuse, mettant en lumière musiques expérimentales et voix engagées venues d’Italie, d’Écosse et d’autres horizons. Pour l’occasion, on annonce 25 concerts disséminés à travers la ville, marqués par un éclectisme affirmé. Mise en orbite assurée avec impro, groove, jazz et electro ; vielles à roue, platines, cordes, guitares, accordéons ou batteries. Les temps forts de cette édition ? Maggie Nicols, Ava Mendoza, Les Percussions de la Montagne Verte ou encore The Sleep of Reason Produces Monsters.

Parc du Château des Rohan, à Saverne festival-lesalpagasbleus.fr Par Salomé Kiener

Le festival de musiques actuelles de Saverne, Les Alpagas Bleus, revient avec une programmation aux petits oignons, entre artistes de renom et talents émergents. Dans un cadre exceptionnel, au parc du Château des Rohan, les artistes investiront la scène trois soirs durant : le groupe Gospel Sparkle Family et le chanteur Slimane le jeudi, la voix rock de Will Barber, l’iconique Louis Bertignac et la guitariste Ana Popovic le vendredi, ainsi que le trio L.E.J., le trompettiste Ibrahim Maalouf et l’artiste techno LÛV le samedi. Après le succès de sa première édition l’année dernière, nul doute que l’événement imaginé par la Ville de Saverne et la société Produc’son s’imposera sans tarder comme le grand rendez-vous de l’été en Alsace du Nord.


La Culture — Actus

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Sous les sunlights → 21 septembre Stimultania stimultania.org Par Lisa Mertz

Stimultania présente « Sous les sunlights », une exposition célébrant l’insouciance, la convivialité et les fêtes populaires. Six artistes lauréats de la Grande Commande Photojournalisme y participent : Théo Combes, Julie Glassberg, Cha Gonzalez, Laurent Moynat, Théophile Trossat et Mathias Zwick. Cette commande nationale, « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire », encourage la création contemporaine dans le photojournalisme et réactive des interrogations sur les changements liés au travail, à l’écologie, à la culture et à l’économie que la pandémie a accentuées. À contre-courant des thèmes habituels, Stimultania met en avant des lieux de rassemblement tels que les rave-parties, les caves aménagées pour les copains et les courses de Monster Trucks, sous des néons flexibles et des caissons de basses. Les six artistes adoptent de nouvelles stratégies visuelles pour sensibiliser aux enjeux actuels, proposant des façons inédites d’habiter, de travailler, de vivre et d’être.


SAISON 2024 - 2025

20 → 29 septembre Salles de cinéma à Strasbourg strasbourgfestival.com Par Lisa Mertz

Cette année, le cinéma d’exploitation australien des années 70 et 80, aussi appelé « l’Ozploitation », est mis à l’honneur à la suite de la récente sortie du nouvel opus de la saga Mad Max de George Miller. Grâce à une programmation étendue sur dix jours de festivités, c’est une sélection éclectique de longs et courts métrages qui pourra être proposée : l’occasion parfaite pour découvrir des talents émergents, des maîtres du genre et des expériences cinématographiques variées. Cinéphile ou non, tout le monde devrait y trouver son bonheur entre les productions européennes et internationales, les classiques du cinéma de genre, les master classes et les événements hors les murs. Encore un peu de patience, la programmation complète sera dévoilée à la fin de l’été…

PARTAGEONS CHAQUE NOTE

VIVONS CHAQUE INSTANT DIRECTION MUSICALE

AZIZ SHOKHAKIMOV

ABONNEZ-VOUS philharmonique.strasbourg.eu

L-R-2022-010115 | L-R-2022-010123 © Grégory Massat

Festival européen du film fantastique de Strasbourg

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La Culture — Actus

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Muette, la carpe ? → 30 décembre Musée du verre à Meisenthal site-verrier-meisenthal.fr Par Lisa Mertz

En 1878, Émile Gallé produit son chef-d’œuvre Le Vase à la Carpe, devenu emblématique des collections du Musée du verre de Meisenthal et la pièce maîtresse de l’exposition. Source d’inspiration de l’artiste, la carpe de Gallé regorge de secrets que le musée dévoile. Au-delà de l’œuvre physique, le contexte historique de sa création, les techniques verrières pionnières mobilisées et ses pouvoirs symboliques qui traversent les cultures sont mis en lumière. Pour accompagner ce chef-d’œuvre, des interprétations formelles, poétiques et fantasques ont rejoint la collection : documents historiques, objets scientifiques et autres œuvres cohabitent dans cet espace pour s’interroger sur la place culturelle de ce poisson et sur sa présence réelle dans le Pays de Bitche. En mêlant art contemporain, littérature, arts décoratifs, illustration ou encore design, la carpe est envisagée sous toutes ses formes. En bonus, l’exposition secondaire « Au pays des carpistes » a initié des échanges entre une créatrice et des pêcheurs pour illustrer leurs pratiques et leurs rituels de passionnés.


Vernissage 12 septembre 2024 18h - 20h Galerie Ritsch-Fisch 12 septembre - 12 octobre

Rhapsodie A.C.M. Laure André Hervé Bohnert Henry Darger Paul Goesch Mustapha El Haddar Stefan Holzmüller Augustin Lesage Cecilie Markova Adrien Michel Heinrich Nüsslein Morgane Salmon Carlo Zinelli

ritschfisch.com • +33 (0)3 88 23 60 74 • 6 rue des Charpentiers, 67000 Strasbourg


La Culture — Actus

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Journées de l’architecture 4 → 31 octobre Rhin supérieur m-ea.eu Par Lisa Mertz

À l’automne prochain, la 24e édition des Journées de l’architecture se tiendra dans une trentaine de villes dans la région transfrontalière du Rhin supérieur pour y présenter plus de 150 manifestations en deux langues. Le festival, autour du thème « Architecture en chantier / Baustelle Architektur », deviendra un véritable lieu d’opérations pour mettre l’architecture en lumière : expositions, visites, parcours à vélo, projections cinématographiques, conférences, colloques, ateliers enfants, etc. L’objectif est ici de considérer l’architecture comme un processus d’expérimentation et d’action. À l’image d’un chantier en co-construction, le festival s’élabore autour de divers partenaires et manifestations, révélant les métiers qui font la richesse de ce domaine : acteurs politiques, maitres d’ouvrage, architectes, artisans et ouvriers du bâtiment. Le week-end d’inauguration aura lieu à la Manufacture des tabacs du 4 au 6 octobre et présentera l’ensemble finalisé avec les différentes entités qui l’occupent.


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La Culture — Actus

Biennale de la photo­ graphie de Mulhouse 13 septembre → 13 octobre Thann, Mulhouse, Hombourg, Fribourg biennale-photo-mulhouse.com Par Lisa Zimmermann

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La Biennale de la Photographie de Mulhouse (BPM) organise cette année la 6e édition de son festival transfrontalier autour de la photographie contemporaine, avec des expositions à découvrir à Mulhouse, Hombourg et Fribourg. Le thème de l’année, « Mondes impossibles », interroge notre futur et celui de notre planète à l’ère de l’Anthropocène, en questionnant l’impact de notre activité sur l’environnement. Les photographes y partageront leur conception de l’ère post-industrielle et des défis à relever pour préserver notre équilibre et l’habitat des espèces. Pour cette édition, la ville de Thann a bénéficié d’un démarrage anticipé avec une journée d’inauguration le 8 juin, avant l’ouverture des expositions les 13, 14 et 15 septembre à Mulhouse, Hombourg et Fribourg. Parmi les artistes mis à l’honneur pour ces treize expositions gratuites, on retrouvera entre autres Bernard Plossu avec « those eyes, these eyes, they fade », Paul Wolff avec « L’expérience photographique, l’image éditée » ou encore Vanessa Cowling avec « Fixing the Shadows ».


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Place à Gutenberg ! → 23 février 2025 Musée historique, Espace Emma Muller et place Gutenberg musees.strasbourg.eu Par Lisa Zimmermann

Le saviez-vous ? C’est le sculpteur David d’Angers qui est à l’origine de la statue de Gutenberg, place… Gutenberg. Et l’histoire de ce monument est, pour ainsi dire, passionnante. Si vous ne la connaissez pas encore, sachez qu’une expo sur le sujet se tient jusqu’au 23 février 2025 dans le cadre de Strasbourg Capitale mondiale du livre UNESCO 2024. Déclinée sur trois lieux – le musée historique de Strasbourg, l’Espace Emma Muller et la place Gutenberg – c’est la première expo à rassembler de nombreuses œuvres en lien avec le monument, son histoire, mais aussi le contexte socio-politique dans lequel il a été construit. Quant à la place Gutenberg, nommée comme telle depuis 1840, son importance depuis le xixe siècle n’a fait que s’accroître, jusqu’à représenter aujourd’hui le cœur battant de la ville. Entre engagement politique de David d’Angers, rivalités avec la ville de Mayence et fêtes de Gutenberg, l’exposition nous plonge dans une époque qui a forgé notre quotidien à travers le prisme du célèbre inventeur de l’imprimerie.


La Culture ­— Actus

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Les Sacrées Journées de Strasbourg 6 → 20 octobre sacreesjournees.eu Par Emmanuel Dosda

La douzième édition du festival des musiques sacrées cherche à « faire humanité » en ces temps troubles, tempétueux depuis le 7 octobre dernier. Lilia Bensedrine-Thabet, sa directrice, se rappelle avec effroi ce moment de bascule, intervenu durant l’édition 2023. L’événement qu’elle porte « a pour ambition de dépasser les peurs et les rejets à travers les musiques sacrées, les cultures et les religions du monde ». Avec son équipe, elle défend une vision œcuménique du monde, créant des rendez-vous fraternels « pouvant faire reculer la crainte de la différence, l’ignorance conduisant à la haine ». Les Sacrées Journées veulent déconstruire les préjugés et prouver que les croyances peuvent rassembler plutôt que diviser. La spiritualité, au cœur de cette série de rencontres musicales, se déclinera à la Grande Mosquée, à la pagode Phô-Hien, à la synagogue de la Paix et autres lieux de culte. Pour « élargir nos horizons », comptons sur Hayet Ayad, chanteuse kabylo-alsacienne, J.A Jayant et sa flûte carnatique, l’ensemble Safa, chanteurs s’inscrivant dans la tradition soufie, le chœur mixte Saint-JeanChrysostome de Thessalonique ou Roula Safar, compositrice franco-libanaise.


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Photo : Studio Preview ± Alexis Delon / Mannequin : Anna | upmodels.fr

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Le Style

Big bang bijoux À l’eau Monsieur Ô flots ô plage Halé halo

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ALLIÉS SANS FAILLE Au-delà de participer à notre répertoire émotionnel, les bijoux assurent aussi l’allure.

Photos Cécile Jacquot Réalisation Myriam Delon

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— Bracelet jonc ouvert en or jaune et diamants et bague maillons en or blanc et diamants Jacquot Joaillerie. — Sac en cuir grainé Numero 10 et body Liviana Conti chez Revenge Hom. Escarpins Knife Balenciaga chez Ultima. Mi-bas Calzedonia.


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— Pendants d’oreilles en rubellites sur or blanc et deux bagues Casoar, l’une ornée d’un grenat spessartite de 7,59 carats et l’autre d’une rubellite de 5,35 carats et diamants sur deux ors Eric Humbert. — Maillot de bain Celine chez Ultima.


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— À gauche : collier Star Roc, collection EthiOpian’s dream N7 avec une opale d’Éthiopie et diamants sur deux ors — À droite : bague Morganite avec un béryl rose de 56,65 carats et diamants sur or rose Eric Humbert. — Chemise en popeline de coton Éléa Pardo / Dans la Peau (eleapardo. com), short Celine et sandales Saint Laurent chez Ultima. Soquettes Calzedonia.

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— À droite : bague double en perles dorées des mers du Sud et diamants sur or blanc Jacquot Joaillerie. — À gauche, en haut : pendentif sur chaîne en laque noir, émeraude et diamants sur or blanc, et en bas : bague Vague, diamants sur or blanc Jacquot Joaillerie. — Ensemble chemise et soutien-gorge en jacquard de soie Gucci, bob et short Celine, le tout chez Ultima. — En bas : boucles d’oreilles Écume, diamants sur or blanc Jacquot Joaillerie. — Soutien-gorge en jacquard de soie Gucci chez Ultima.


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— Colliers et duo de bagues en perles de Tahiti, rubis et diamants sur or jaune Eric Humbert. — Veste et short-jupe Ipase. Chaussettes Bleuforêt. Escarpins Balenciaga chez Ultima.

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— À gauche : pendentif sur chaîne en laque noir, émeraude et diamants sur or blanc et bague Vague, diamants sur or blanc Jacquot Joaillerie. — À droite, en haut : collier et bracelet multi-rangs en fils d’or jaune satin et diamants Jacquot Joaillerie. — Maillot de bain Celine chez Ultima. — En bas : bracelet jonc ouvert en or jaune et diamants Jacquot Joaillerie. — Manteau Salvatore Santoro et body Liliana Conti chez Revenge Hom.


— Boucles d’oreilles Écume, diamants sur or blanc et à la main, de haut en bas, bague maillons en or blanc et diamants, bague Feu, rubellite ovale de 7,69 carats, saphirs, spinelles rouges et diamants sur or blanc et bague Vague en diamants sur or blanc, le tout Jacquot Joaillerie. — Chemise en popeline de coton et jupe à froissé permanent Balenciaga chez Ultima.

Mannequin Marine Van Outryve / upmodels.fr Assistante mode Alice Mougenot Maquillage Julie Gless Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Assistant photo & pré-production William Henrion / Preview Retouches numériques Emmanuel Van Hecke / Preview Lieu Studio photo Preview Imagemaker / preview.fr

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Le Style — Shopping

Splash !

Plonger dans l’été avec la jeune garde bijoutière strasbourgeoise.

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01 Les talismans contemporains de Camille Goutard

-> Bracelet sculpture Aphrodite collection Artefact en laiton, série limitée à 10 ex., 500 € Le + ? Son shop en ligne et son coquet atelier boutique rue Sainte-Madeleine. camillegoutard.com

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Par Myriam Delon / Assistante Alice Mougenot

Le vintage upcyclé de Sara Whomsley

-> Bracelet chaîne plaqué or et pierres semi-précieuses, collection Upcyclé, Tête d’orange, 75 € Le + ? Son service sur mesure pour upcycler vos bijoux de famille. ­tete-dorange.com

03 La géométrie élémentaire d’Yvanne Laurent -> Créoles Flots en argent 925, 70 €

Le + ? Ses ateliers bijou et ses alliances

sur mesure avec vos empreintes apposées à l’intérieur. yvannelaurent.fr

04 Les imaginaires pluriels de Cécile Villemain

-> Ear cuff Magma collection Ancrage en argent 925, 150 € Le + ? Son approche innovante du bijou qui va aussi bien aux filles qu’aux garçons. cecilevillemain.fr

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La main d’orfèvre de Leslie Baron

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Le slash culturel de Nesibe Yavuz

-> Bagues, collection Murmure en argent 925 et saphirs, de 600 € à 800 € Le + ? Ses ateliers bijou à l’atelier d’artisanat d’art La Coterie où officie aussi Cécile Villemain. ­ @­leslie_baron_bijou

-> Collier-Vase Hypnos en argent plaqué or, collab Sibé Collective x Morgane Pasqualini Céramique, Sibé Collective, 110 € Le + ? Sa liberté de création pour sa première collection textile en tissus alsaciens upcyclés. sibecollective.com


creative Créative depuis 1965 L’icône modulable signée par Fritz Haller et Paul Schärer en Suisse

HOME & WORK decoburo 4, Le Schlossberg – 68340 Zellenberg tél 03 89 21 72 00 contact@decoburo.com

Nouveau show-room 13, rue du vieux marché aux vins – 67000 Strasbourg 03 88 68 54 36 contact@decoburo.com

since 1965

the modular icon by Fritz Haller & Paul Schärer, Switzerland

usm.com


Le Style — Mode homme

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Par Myriam Delon

Ceci avant le grand plouf 01

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Ceci est brésilien

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Ceci est une œuvre pointilliste

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Ceci est une vague

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Ceci est une orchidée

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Ceci est une série limitée

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Ceci est irremplaçable

Solaires en acétate italien, modèle Caetano-X Lapima chez Edgard Opticiens 14, rue Gutenberg. edgard-opticiens.com

Chemisette en lin et coton Paul Smith chez Algorithme La Loggia – 6, rue Gutenberg. algorithmelaloggia.com

Short de sport imprimé petites fleurs Dsquared2 chez Ultima Homme 16, rue de la Mésange. ultimamode.com

Cabas Alix DeLuxe, collection Toile de Jouy, DROP12024 par l’illustrateur strasbourgeois Alix Stemmelin. ­alixstemmelin.fr

Produit coiffant Wet Look Mousse, capsule Zara Hair Undone par Guido Palau, Zara. zara.com

Valise rigide à 4 roues réparable à l’infini et garantie 20 ans Dot-Drops. dotdrops.fr


2 livres de Tomi Ungerer

42€

NUMÉRO - 01 HORS-SÉRIE / TOMI UNGERER

PACK

HORS-SÉRIE 01

« Impressions, regards, fragments »

« Hallali, Scènes de chasse »

Hors-série ZUT dédié à Tomi Ungerer

Tomi Ungerer | Éditions Argentoratum

22€

30€

IMPRESSIONS REGARDS FRAGMENTS

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IMPRESSIONS VIEWS FRAGMENTS

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TOMI UNGERER

EINDRÜCKE ANSICHTEN FRAGMENTE

NUMÉRO - 01 FRANCE : 22 €

9 771969 789015

chicmedias éditions

www.chicmedias.com shop.chicmedias.com

La Vitrine Chicmedias 14, rue Sainte-Hélène — Strasbourg


Le Style — Lifestyle

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Par Myriam Delon

Fête de beaux rêves 01

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60 ans, tout un programme Une campagne inédite et deux nouveaux ambassadeurs, Gillian Anderson et Dali Benssalah, une série de partenariats finement sélectionnés pour déployer pleinement les valeurs de la marque, de nombreuses ouvertures et la rénovation d’une poignée d’établissements emblématiques, la fête bat décidément son plein ! French touch À glisser dans votre paquetage – pour rejoindre l’un des hôtels urbains ou resorts Sofitel du groupe Accor –, ces deux collabs estivales spécial plongeon : True Tribe x Sofitel short de bain pour homme, une pièce unique confectionnée main en nylon recyclé 100 % traçable. (1)

Cap d’Arsène x Sofitel drap de bain Camarat, une fabrication française en fil de coton égyptien certifié Oeko-Tex. (3)

Un corner 5 étoiles Vous rêvez de dormir chaque nuit du reste de votre vie dans un hôtel 5 étoiles… mais chez vous ? Pour profiter du confort inégalé du concept Sofitel MyBed™ et de leur gamme de literie de luxe enveloppante (dont leur iconique surmatelas), direction le quatrième étage des Galeries Lafayette Strasbourg jusqu’à fin juillet. (2) Un jubilé de diamants Pas d’anniversaire sans une collaboration qui brille de mille feux : Sofitel s’associe pour l’occasion à Courbet, le tout premier

Sofitel, marque pionnière de l’hôtellerie de luxe française fête cette année ses 60 ans. Félicité.

joaillier responsable de la place Vendôme. Cette ligne de bijoux exclusive, composée de 18 créations joaillières inédites, est une traduction luxueuse des valeurs communes qui unissent les deux maisons. (4) Galeries Lafayette 34, rue du 22-Novembre galerieslafayette.com Sofitel Strasbourg Grande Île 4, place Saint-Pierre-le-Jeune sofitel-strasbourg.com sofitelboutique.com



Le Style — Design

Par Myriam Delon

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Ronde de nuit Sphériques ou courbés, les luminaires outdoor se plient cet été à toutes nos volontés, principalement celle de vivre au grand air.

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01— Il y a certains objets qui nous suivent et nous accompagnent fidèlement, comme un ami cher qui le restera à jamais. C’est le cas du lampadaire sans fil Parrot de l’éditeur allemand Tobias Grau, qui s’inscrit dans la philosophie design holistique de son créateur, combinant esthétique et innovation. Réalisé en aluminium thermolaqué, sa tige est réglable en hauteur et sa tête rotative pivotante à diffuseur de verre permet de rendre la lumière plus chaude lorsque son intensité est réduite, grâce à sa fonction WarmDim, lui donnant ainsi le charme d’une ampoule à incandescence traditionnelle. Disponible en 5 couleurs, Grau. decoburo 13, rue du Vieux-Marché-aux-Vins 03 88 68 54 36

02— Lampe d’ambiance, applique murale

ou œuvre d’art ? Les multiples facettes des trois luminaires Oloha Trio combleront celles et ceux recherchant des lumières d’appoint versatiles, en intérieur ou extérieur, Fatboy. fatboy.com La lampe à poser portable Arum de Trine Andersen existe désormais en version sans fil, dotée d’un variateur pour adapter sa lueur à l’envie, Ferm Living. Galerie Fou du Roi 4, rue du Faisan fouduroi.eu

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Le lampadaire Out du designer Victor Carrasco évoque une grande tige végétale ployant sous le poids de ses fleurs en été. Il permet d’éclairer une table ou un espace détente, en émettant une douce lumière diffuse dirigée vers le bas, et s’habille d’une finition mate disponible en six couleurs aux tons naturels qui lui confèrent un aspect délicat, Vibia. decoburo 13, rue du Vieux-Marché-aux-Vins 03 88 68 54 36

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Tout l’été, le Sofitel Strasbourg Grande Île vous donne rendez-vous en méditérrannée avec son concept de restauration « LA TERRASSE SOFITEL ». Entre le poulpe grillé, la salade tomates burrata, le gyros saumon mariné et un verre de rosé, le soleil sera au rendez-vous de chacun de vos voyages !

Nos festivals pour vous ambiancer en terrasse ! SUNDAY BREAK

Tous les dimanches, le petit-déjeuner se prolonge jusqu’à 14h pour que vos plaisirs du matin en terrasse soient à leur comble.

DJ SET

Les jeudis, DJ XAVIER GRANT 18h-22h Les samedis, DJ IMOOD 18h30-22h30

Sans réservation Ouvert 7j/7 l 11h-23h Service en continu 4 place Saint-Pierre-le-Jeune, Strasbourg


La Table

Verres bleus Vers roses S’ensauvager Golden hour

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En voulant nous rapprocher du plus frais, du plus sain, du terroir en somme, de nourritures sincères, nous avançons dans la bonne direction ! Mais sommes-nous prêts à accepter toutes les règles du naturel et du franc ? Finalement l’authentique, le sauvage, ça a quel goût ? Et est-ce qu’il nous plaît vraiment ? Texte et photos Sonia Verguet La Table — Chronique

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Sans colorants, ni conservateurs Comme toujours ici, pour aller au bon, pas le temps ni l’envie de faire des détours, ouvrons juste les yeux bien grands. Quelques étés en arrière, j’étais invitée par le Parc des Vosges du Nord à résider au château fort de Fleckenstein*. Perché à plus de 300 mètres d’altitude, entouré d’une forêt à perte de vue, il est construit sur un rocher d’une centaine de mètres de longueur. À l’entrée du site se trouve une cafétéria. J’y mange après avoir fait ma visite du domaine et je me demande pourquoi n’y sont pas proposés des plats témoignant de l’histoire du lieu, de son architecture ingénieuse, du paysage sublime alentour. Je m’interroge aussi sur ce que pouvaient bien mitonner – et comment ? – les habitants de cet endroit si incroyable et isolé ! Des vestiges architecturaux de la cuisine du château sont encore visibles sur place et je ne peux plus m’empêcher d’y penser. Cela deviendra le sujet de ma résidence. Plusieurs semaines se passent. Un soir au coucher de soleil, mes recherches sont montrées et goûtées tout en haut de l’impressionnant édifice. Les discussions se mêlent au vent, une relative osmose semble avoir été créée : nourriture et lieu forment un tout. Le projet culinaire pensé pour la cafétéria ne verra pas le jour. S’il est vrai que l’essentiel est parfois dur à saisir, tel un animal sauvage, il ne se laisse toujours pas faire une fois attrapé ! Je persévère pourtant encore pour lier nourriture, patrimoine et paysage. Nous sommes de plus en plus en quête d’histoires vraies et

franches du collier, alors soyons nous aussi à l’image de la nourriture que l’on veut manger : sans artifice ! Retour en arrière : prêt ? L’Homme sauvage, ce chasseur-cueilleur, mangeait uniquement ce qu’il avait mérité. De longs moments à chercher et parfois à ne rien trouver et surtout à ne pas manger ce qu’il désirait. Vous imaginez ? Aujourd’hui tout s’est inversé : le mérite revient à celui qui ne succombe pas à ce qu’il désire, tant tout est devenu facilement accessible. Afin d’évoquer ce sentiment de frustration paléolithique, j’ai, il y à dix ans, mis des convives dans cette situation à l’occasion d’une installation culinaire*. À l’aide de fléchettes, il fallait atteindre une cible dessinée sur des animaux faits en liège. En plein dans le mille ? Bravo ! C’est l’accès garanti à un délicieux yufka au sanglier additionné d’herbes localement cueillies et de légumes crus râpés, cuisinés par Olivier Meyer (Kuirado), mon partenaire en crimes alimentaires. Si la fléchette arrivait dans une patte, le cou ou même hors du cerf, du cochon sauvage ou de la chouette, les mauvais chasseurs devaient rejouer, ce qui en agaçait plus d’un. Dur dur de se voir refuser ce qu’on a aujourd’hui presque instantanément ! Au dessert, j’avais préparé de faux os à moelle : une pâte sablée glacée lui conférant un blanc mat parfait, mimant celui des os, garnie de chantilly nature. L’Homme sauvage savait se nourrir avec soin sans rien jeter, un exemple à imiter.

* À retrouver dans notre cahier Escapades p.130

* À la HEAR à l’occasion de l’exposition « Wilder Man » de Charles Fréger à La Chambre.

� Infusion naturellement bleue grâce aux fleurs de pois papillon. Elle deviendra instantanément fushia au contact d'un jus de citron. Oui, la nature est magique !


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La Table — Chronique Le goût de la vie Quel goût peut bien avoir la sève? Je me figurais qu’elle devait être incroyable, surprenante et assez forte (en bouche) pour faire grandir des chênes de plus de 30 mètres de haut ! C’est la fiction gustative que j’ai imaginée pour le studio graphique Cercle, à l’occasion de la sortie de son premier magazine annuel sur le thème de la forêt. Pour raconter son pouvoir presque surnaturel, nous avons cuisiné, toujours avec Olivier Meyer, une gelée à l’ail des ours. Piquante, naturellement vert fluo et bizarrement proposée sucrée, elle détonnait. Une surprise comme sortie d’un conte chelou, c’est comme ça que je rêvais le goût de la sève. En faisant votre marché au printemps dernier, vous avez certainement remarqué voire acheté des bouteilles remplies de sève de bouleau. Cela fait quelques années qu’elle a le vent en poupe. Transparente, non colorée, d’une saveur légère évoquant l’effet de l’herbe fraîchement coupée, elle ne ressemble à rien d’autre et certainement pas à ce que j’imaginais. Le naturel est comme ça, souvent discret, il ne se la raconte pas. On passerait presque à côté de ses miracles. Ici, il est question de bien-être de la peau, de source en potassium, en vitamine C, de drainage et j’en passe. Faisons des efforts et allons au-delà du tapeà-l’œil. L’origine Le goût et la couleur originels justement, nous n’y sommes presque plus habitués tant ce que nous mangeons a été transformé. J’entends souvent sur le marché des commentaires devant le rayon du boucher sur l’aspect grisé du jambon « Pas l’air bien frais... ». Dans leur livre Saumon, un hareng rouge paru en 2020, les deux artistes de Cooking Sections racontent l’évolution de la couleur du saumon. Une transformation par l’Homme de l’image qu’il se fait lui-même de la vraie couleur de ce poisson. Avec le temps, sa teinte est devenue d’un orange de plus en plus soutenu voire très vif, grâce ou à cause de son alimentation dont on a augmenté le pouvoir tinctorial, sans aucune raison autre qu’esthétique. Cette couleur précise est désormais ancrée dans l’imaginaire collectif comme gage de qualité. En voulant nous rapprocher de la nature, Cooking Sections décrit très bien l’étrange phénomène contre-nature que nous avons nous-même provoqué. Aujourd’hui, peu de consommateurs acceptent de se nourrir de

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saumon à la chair naturellement plus claire. L’auteur Xavier Bouyssou a la solution pour démêler les faux-vrais des vrais-vrais. Ouf ! Dans son dernier livre Le Livre Oracle paru en 2023 aux Éditions 2024, l’humanité perd la conscience du réel et une loi mondiale est passée pour contrer cette catastrophe en devenir : tout ce qui n’est pas du vrai monde et appartient au virtuel sera désormais perçu en noir et blanc, tandis que la couleur sera réservée au réel. Facile ! Alors, à votre avis, ça serait quoi le ratio couleur/noir et blanc de votre alimentation?

� Bonbons-fils maison à la betterave rouge.

Petit test à la sauce Rorschach En scrutant chaque fond de tasse de café et chaque tache sur le plan de travail, lancez-vous dans une mini auto-analyse de ce qu’elles disent de vous. Retrouvez l’animal en vous, on vous aime dans votre plus simple appareil !

� Gelée sucrée à l'ail des ours.


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Manger du végétal, de saison, en circuit-court, c’est déjà un premier 110 pas. Mais si cette fois on poussait le curseur un peu plus loin et on tentait le sauvage ? Pas la peine de vous munir d’une serpette et de jouer aux apprentis herboristes, d’autres cueilleurs plus expérimentés en ont fait leur métier et nous aident à ensauvager nos assiettes. La Table — Tendance

Par Tatiana Geiselmann / Photos Christophe Urbain

Into the wild


Cédric Dossmann

Le défricheur En arrivant à l’adresse indiquée par Cédric Dossmann, on a été un peu surpris : face à nous une maison au crépis impeccable, mi-crème mi-rose poudré, une pelouse de style anglais et une allée de pavés parfaitement alignés. La carte postale de l’Alsace docile et proprette, pas vraiment l’image qu’on s’était faite du bonhomme. En se garant soulagement : la maison de notre cueilleur autodidacte est de l’autre côté de la rue, noyée dans un jardin qui frôle l’anarchie, herbes hautes, coquelicots et ombelles de carottes sauvages se disputant la place. Pistils de safran Paysagiste de métier et toujours fourré dans les bois, Cédric Dossmann s’est lancé dans la cueillette sauvage il y a près de 10 ans, après une décennie à travailler dans la pisciculture. « À l’époque, on m’a pris pour un cinglé », sourit ­c almement l’homme de 46 ans, dont le look semble trahir un passé d’ancien punk. Le modèle économique de cet Alsacien d’origine est pourtant loin d’être baroque : après avoir défriché une partie de son terrain, il y plante des centaines de bulbes de safran, « la f leur la plus chère du monde ». Le précieux crocus ayant une floraison inversée (les pistils se récoltent à l’automne), « il fallait que je trouve de quoi m’occuper au printemps et en été », résume simplement le quadragénaire. Après maints démarchages auprès de restaurateurs alentour, l’un d’eux finit par se laisser convaincre de travailler cette matière sauvage « et ensuite tout s’est enchainé très vite ». Bouillon de reine-des-prés Aujourd’hui Cédric Dossmann s’est forgé une telle réputation qu’il a le privilège de choisir avec qui travailler. Parmi ses clients fidèles : la Villa René Lalique, le restaurant doublement étoilé de Wingen-sur-Moder, l­ ’Auberge Saint-Walfrid à Sarreguemines (une étoile au guide Michelin) ou encore Au Vieux Moulin à Eschbourg. Les chefs lui demandent des fleurs fraiches (du phlox, du

fuchsia ou de la centaurée) pour décorer leurs assiettes, mais ils aiment aussi et surtout travailler les saveurs particulières de ses cueillettes sauvages. La reine-des-prés vient ainsi parfumer un bouillon où nagent des Saint-Jacques, les bourgeons d’épicéa s’accoquinent d’un foie de veau rôti aux mirabelles et le géranium odorant apporte ses notes poivrées à un clafoutis de cerises. « Au total, je récolte ­environ 70 variétés de plantes différentes », p ­ récise le cueilleur qui, en plus de les ramasser, les fait sécher et les transforme.

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Gelée de mélilot dorée Dans le laboratoire attenant à sa maison en bois (qu’il a construit lui-même, ça va de soi), Cédric Dossmann est entouré de jarres et de bonbonnes : dans l’une, du sirop de bourgeon d’épicéa mis à maturer plus d’un mois au soleil, dans une autre un vinaigre aux fleurs de sureau, patiemment infusées dans l’ombre de la cave. Pourtant, une odeur de foin fraichement coupé flotte dans la pièce. « C’est le mélilot, une plante peu connue que j’aime beaucoup ­travailler », précise notre hôte en ouvrant son séchoir, sorte de cabane de jardin où sont suspendues une dizaine de claies en plastique. « Il faut sécher les feuilles au moins trois jours dans le noir. » Une fois cette délicate étape passée, Cédric Dossmann les transformera en gelée et vendra ses petits pots couleur or, avec ses dizaines d’autres préparations, sous la marque Pistils et Dam’Nature sur les marchés alentour. Facebook : Cédric Dossmann Pistils et Dam’Nature À retrouver à l’épicerie OH!

Sophie Peuckert

La vaporeuse Délicat. C’est le premier adjectif qui vient au bord des lèvres après qu’elles ont trempé dans une bière signée Sophie Peuckert. L’Alsacienne de 32 ans a fondé sa micro-brasserie Blüeme il y a cinq ans chez ses parents, dans l’ancienne porcherie de la grange familiale. Son crédo : la saisonnalité. « Quand ils achètent une bière, les gens ont l’habitude de retrouver une gamme fixe, explique la trentenaire. Moi, j’avais du mal avec ça. Au restaurant, on mange bien des plats en fonction des saisons... » Ce sera pareil pour ses bières, des brassins éphémères concoctés en fonction de ce que propose la nature. Plutôt que de jouer avec différentes sortes de houblons – qui donnent traditionnellement leur saveur à la bière – Sophie Peuckert se cantonne à la variété alsacienne mais pioche fleurs, fruits, légumes et céréales dans son environnement pour aromatiser ses boissons. En hiver ce sera cerises noires et tonka ; pour fêter le printempsla pelure d’orange et ses fleurs ; en été une bière au romarin, au thym et à la sauge et une blanche acidulée aux airelles. Saveur jardin Les fruits et les plantes que Sophie Peuckert travaille viennent « essentiellement du coin »,

au sens premier du terme, puisque c’est dans le jardin « déstructuré » de ses parents juste derrière la brasserie, que la jeune femme va cueillir ses matières premières. « Même le gingembre est alsacien », sourit la brasseuse. En plus du potager et du verger familial, la trentenaire peut compter sur la solidarité des paysans alentour qui lui apportent des cageots de légumes et de fruits. « Pour les produits qui ne viennent pas d’ici, je ne choisis que des productions labellisées Demeter ou Nature et Progrès. » Un gage de qualité indispensable pour élaborer ses bières qui reposent exclusivement sur des arômes naturels. « Les plantes ont un tel pouvoir aromatique qu’il n’y a pas besoin de rajouter autre chose », assure la trentenaire. Pour extraire les saveurs, Sophie Peuckert varie les techniques, ajoute certaines plantes pendant la fermentation, d’autres lors du refroidissement de la cuve ou se sert d’infusions et de teintures, telle une herboriste. « C’est un jeu d’équilibriste », confie la jeune femme qui travaille tout en finesse, créant des bières au goût très subtil et à la faible teneur en alcool, de 2 à 5 degrés maximum.

@brasserie.blueme À retrouver chez Oenosphère, la Fédération française de l’apéritif et cet été au festival Décibulles


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Chloé et Arnaud Henry

Les mixologues « Quand les gens goûtent nos boissons, ça passe ou ça casse, il n’y a pas de demi-mesure », lance d’emblée Chloé Henry en nous accueillant dans l’atelier qu’elle partage avec son mari Arnaud à la pépinière d’entreprises de Hautepierre. Leurs eaux botaniques, commercialisées sous le nom d’Hyca, surprennent en effet le palais tant elles donnent l’impression de boire un concentré de plantes en bouteille. Ce qui a décidé le couple à se lancer dans l’aventure, c’est le manque de boissons sans alcool et sans sucre disponibles sur le marché. Une faille d’autant plus pesante pour Chloé, enceinte à l’époque. « Les codes de la boisson française c’est sucre et acidité », résume la jeune maman de maintenant 39 ans, lassée de devoir boire jus de fruits et limonades et pas vraiment convaincue par les dérivés sans alcool du vin et de la bière. Eaux florales pétillantes Forts de plusieurs années d’expérience dans le domaine de la distillation – Arnaud Henry est liquoriste de métier, Chloé Henry a suivi une formation d’herboriste – ils décident de créer des boissons à l’hydrolat de fleur, sans sucre, ni colorant ou arôme artificiel. « L’hydrolat c’est souvent ce qui est jeté par les distillateurs, c’est l’eau qui reste après qu’on a extrait les huiles essentielles. »

Une eau chargée de saveurs que le couple assemble selon un dosage précis et secret, fruit de plusieurs centaines d’essais. « On mélange toujours un marqueur commun avec un autre produit moins connu », explique Chloé Henry en nous tendant une eau à la verveine citronnée et à l’immortelle. Les bouteilles sont ensuite légèrement gazéifiées pour apporter une touche pétillante. Nature en bouteille En plus de ces eaux florales ultra puissantes, le couple produit désormais des mixtures imitant les classiques de l’apéro, comme le spritz ou l’amer. Mais leur toute dernière lubie, qui doit sortir cet été, ce sont deux liqueurs sauvages inspirées des plantes ­vosgiennes. « On les a créées comme on crée un parfum, avec des notes de cœur, de fond et de tête », s’enthousiasme Chloé Henry. Réalisée par macération, infusion, décoction et distillation de plantes cueillies dans les Vosges, la première « Nature sauvage » est une chartreuse alsacienne aux bourgeons de sapin et à la saveur résineuse. La ­deuxième « Nature florale » s’inspire plutôt des champs, avec son goût miellé de reine-des-prés. « On a voulu mettre la nature en bouteille », résume le duo. @hycabotanique À retrouver chez Kooma, l’Ours Mal Léché, Naturalia et Satoriz


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Chloé Pouppeville et Robin Ieraci

Les romantiques Ce qui nous a donné envie de rencontrer Chloé Pouppeville et Robin Ieraci, installés au fin fond des Vosges à la frontière du Jura, c’est leur quinoasio sauvage, un équivalent de gomasio (un condiment japonais au sésame et au sel) à base de plantes locales : sarriette des montagnes, hysope, graines de tournesol et quinoa grillé. En arrivant sur place, leur terrain de 30 ares, mi-cultivé mi-sauvage, et leur petite cabane cubique construite en bois de récup’, ont fini de nous convaincre que leur tout jeune projet méritait le détour. « Ce qu’on voudrait c’est réhabiliter le métier de paysan-herboriste, mais il nous reste beaucoup à apprendre », explique le couple d’une même voix. Après avoir défriché leur terrain tout en herbes, Chloé Pouppeville et Robin Ieraci y ont semé l’année dernière des plantes aromatiques et médicinales, à la manière des anciens jardins de curés. Sur leurs espaces organisés en cercles et en allées, sarriette, camomille, livèche et fenouil commencent à pousser, aux côtés de variétés plus atypiques comme la sauge ananas, l’agastache ou la tagète passion. « L’idée, c’est d’avoir des plantes qui ont à la fois des vertus et un goût intéressant. »


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Vertus médicinales et aromatiques En attendant que leur jardin se développe, le couple de trentenaires s’adonne à la cueillette sauvage, ramassant dans les bois des ombelles de sureau, de l’ortie ou encore du bleuet. Tout est ensuite transformé dans leur cabanon scindé en deux parties. À l’arrière un séchoir avec des claies de bois ; à l’avant un espace cuisine où trône un alambic en cuivre, pour la distillation des fleurs. « L’objectif c’est d’aller au-delà du simple aspect nutrition », précise Chloé Pouppeville, formée à l’herboristerie et à la naturopathie. «L’idée, c’est d’explorer le côté médicinal, mais aussi le côté plaisir. » En plus de leur quinoasio sauvage, le duo s’est essayé au sirop de sureau et au vinaigre d’orties mais fabrique aussi des soins : baume à lèvre à l’achillée, savon au calendula ou sirop revigorant à l’églantine et au romarin. D’ici un an ou deux, le binôme aimerait organiser des visites et des ateliers, pour initier adultes et enfants aux vertus des plantes. Un projet d’autant plus intéressant que leur petite maison dans la prairie est traversée par un chemin de grande randonnée. @la.cabane.aux.herbes Disponible uniquement sous forme de box à commander sur leur site internet

Anaëlle Abdellah

La botaniste Il suffit à Anaëlle Abdellah de dérouler son CV pour qu’on comprenne que la jeune Alsacienne aux gestes délicats en a toujours pincé pour les plantes. Son point de départ : une formation de phyto-chimiste dans le domaine des plantes aromatiques, suivie de deux ans d’expérience dans la Drôme à développer des produits cosmétiques et alimentaires pour une entreprise familiale. Viendront ensuite des initiations à la cueillette sauvage « à titre personnel », des stages auprès de producteurs de fleurs, une spécialisation en herboristerie et un passage au Thé des Muses de Strasbourg. « C’est là que je me suis rendu compte qu’il n’y avait rien autour de l’infusion, comme il peut y avoir avec la culture du vin et du café , explique la trentenaire de sa voix douce. Pourtant la palette aromatique des plantes est extrêmement vaste. » Munie de son carnet d’adresses de producteurs de f leurs, la jeune femme décide de commander « une centaine de plantes différentes » qu’elle s’amuse à mixer pour créer des infusions. Leur succès auprès de ses proches la convainc fin 2022 d’en faire son métier et de lancer sa micro-entreprise Hocus Pocus.

Sous-bois vosgien Pour élaborer ses infusions, Anaëlle Abdellah ne travaille que des plantes entières, « c’est plus volumineux » – en témoigne son appartement-atelier débordant de tonneaux couleur kraft – « mais c’est un gage de qualité, car c’est une récolte qui n’est pas mécanisable ». La jeune femme se fournit uniquement auprès de producteurs de la Drôme, de Bretagne et d’Alsace qui partagent « la même passion » qu’elle. Charge à elle ensuite de tester différents dosages pour créer l’harmonie. « Soit je pars d’une plante qui me tient à cœur et je vois ce que je peux rajouter avec, soit j’ai un goût en tête et j’essaye de le recréer », précise la trentenaire qui a par exemple choisi de travailler l’aspérule odorante pour reproduire l’odeur du sous-bois humide vosgien. « Ce qui est fascinant avec le vivant, c’est que c’est extrêmement aléatoire. D’une année sur l’autre, la même plante issue du même producteur n’aura pas le même goût. » Afin de préserver cette subtilité aromatique, les préparations d’Hocus Pocus doivent être infusées à des températures bien précises. Mais pas d’inquiétude, tout est indiqué sur le sachet !

@hocuspocus_infusions À retrouver dans les boutiques Ar’tisane, Rouge tomate, La Bouture, Les Compotes et tous les mois au marché des créateurs du Neudorf


On ne peut pas vous garantir le soleil – qui semble avoir décidé de nous abandonner – mais on peut au moins ensoleiller vos verres avec ce cocktail sans alcool bien moins sage qu’il n’y paraît. Un mocktail aux fleurs de sureau imaginé par Sébastien Pellegrini, barman de l’Archipel. La Table — Recette

Par Tatiana Geiselmann / Photos DR

Secouer l’été

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Il a un côté un peu sauvage notre barman, avec sa carrure d’ours et son économie de mots. Franc-comtois d’origine mais alsacien de cœur, Sébastien Pellegrini est plus à l’aise à manier les bouteilles et à shaker les cocktails derrière son bar couleur cuivre, perché au sixième étage de l’AC Hôtel by Marriott. Figure de la vie nocturne strasbourgeoise, l’homme de 51 ans, bartender en chef du sky lounge de l’Archipel, aime travailler les produits haut de gamme pour créer des cocktails raffinés. Afin de concocter celui qu’il a imaginé pour Zut, il s’est aventuré en forêt et est allé lui-même cueillir des fleurs de sureau fraiches. Le résultat : un « mocktail ultra-rafraichissant, aux notes florales tout juste pimpées d’un peu d’acidité ». Parcimonie de vocables mais justesse des propos, maintenant, à vous de jouer !

MOCKTAIL AUX FLEURS DE SUREAU Ingrédients Gin sans alcool infusé au thym —2 0 cl de gin sans alcool —4 branches de thym Sirop de fleurs de sureau* —1 0 ombelles de fleurs de sureau —6 00 ml d’eau —5 00 g de sucre —1 citron

Mocktail —4 cl de gin sans alcool infusé au thym

—2 cl de jus de citron jaune —1 cl de sirop de fleurs de sureau

—G laçons —E au pétillante

* Si vous n’avez pas le temps de partir cueillir des fleurs de sureau, vous pouvez aussi utiliser les excellents sirops de Pistils et Dam’Nature à l’Épicerie Oh! (voir reportage p.108-110)

Préparation Gin sans alcool infusé au thym —V ersez le gin sans alcool dans un bol avec les branches de thym. Recouvrez d’un linge et laissez infuser 48h. Filtrez.

Sirop de fleurs de sureau — S ecouez les ombelles de fleurs de sureau pour faire tomber les

L’Archipel Bar-rooftop à la déco ultra-léchée, l’Archipel ouvre aux beaux jours sa grande terrasse avec vue imprenable sur la cathédrale. Nouveauté cette année : l’arrivée de grands parasols pour s’abriter du soleil – si jamais il finit par pointer le bout de son nez.

impuretés, puis égrappez les fleurs en gardant le moins de tige possible (c’est un poil chronophage). —D isposez les fleurs dans un saladier, rajoutez le citron coupé en rondelles puis l’eau. Laissez mariner 48 h en couvrant d’un linge. —F iltrez le liquide en pressant bien l’amas de fleurs, versez-le dans une casserole et ajoutez le sucre. Portez à ébullition pendant au moins une minute. —V ersez le sirop encore chaud dans une bouteille propre préala­ blement ébouillantée. → Le sirop se conserve un an à l’abri de la lumière.

Mocktail —V ersez le gin sans alcool infusé au thym, le jus de citron et le sirop

de fleurs de sureau dans un shaker. Secouez et versez dans un grand verre préalablement rempli de glaçons. —C omplétez à hauteur avec de l’eau pétillante et dégustez immédiatement !


La Table — Quand c’est l’heure

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Par Myriam Delon

Un jour d’été, à l’heure dorée

Photo Claire Israel

Pétiller pour 16 €

Art de la table

À la ligne La Cerise sur le Gâteau lacerisesurlegateau.fr

Sur nos tables, ce délicat quadrillage noir et blanc comme tracé au feutre, pour envoyer valser les exubérants imprimés estivaux et flatter la vaisselle vintage ou contemporaine. L’autre ligne à suivre ? Celle pleine de bon sens d’Anne Hubert, la créatrice de la marque de linge de maison La Cerise sur le Gâteau, qui conçoit ses collections dans ses ateliers mulhousiens, privilégiant, comme ici, le coton biologique et une fabrication portugaise. → Nappe et serviettes Léonie Caviar 250

Issu de la collection du ­nouveau domaine Sainte Joie by Maison Meyer à Saint-Hippolyte, ce crémant d’Alsace brut nature aux bulles pleines de finesse (à boire avec ­modération) pour des toasts d ­ ébordants de promesses.

À déguster où ? — Maison Rouge Hôtel & Spa, Autograph Collection maison-rouge.com — Brasserie des Haras les-haras.fr — Maison Rose et Rouge maisonroseetrouge.com saintejoie.com


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QG Pause vertueuse et cristalline Villa René Lalique 18, rue Bellevue Wingen-sur-Moder villarenelalique.com

Le memento ? Quitte à s’évader de Stras­

bourg, autant que ce soit pour tutoyer les deux étoiles au Guide Michelin de l’élégante Villa René Lalique et les cinq étoiles de son hôtel Relais & Châteaux. Véritable hymne à l’Art de Vivre à la Française, cet écrin vert niché à Wingensur-Moder est le fief du chef Paul Stradner. Après avoir succédé en 2020 à son mentor, le chef Jean-Georges Klein, il y officie entouré de la même brigade d’élite, du chef pâtissier Nicolas Multon au chef sommelier alsacien Romain Iltis (président de l’association des sommeliers d'Alsace), jusqu’à la cadence du service savamment orchestré de main de maitre par Hervé Schmitt, le directeur du restaurant et scénographe de la table Lalique. Le genius loci ? D’emblée, la mémoire des lieux et son luxe atemporel nous happent : du somptueux parc entourant la résidence principale de René Lalique construite en 1920 – où l’on peut désormais séjourner dans l’une des six suites exclusives décorées par Lady Tina Green et Pietro Mingarelli – au restaurant gastronomique s’inscrivant dans le bâti rectiligne d’acier, de verre et de grès rose, conçu par l’architecte tessinois Mario

Botta, un autre ciseleur de lumière lui aussi fortement influencé par le contexte et le temps long. Autre fleuron des lieux : la cave aux quelques 60 000 bouteilles et son mur rétroéclairé de quatorze papillons imaginés par Damien Hirst. Un envol signé Silvio Denz, le président-directeur général de Lalique depuis 2008, qui n’a de cesse d’offrir un nouveau souffle créatif à la cristallerie en collaborant régulièrement avec des artistes internationaux. La carte ? Notre maquette nous imposant de ne choisir qu’une seule photographie d’assiette parmi la nouvelle carte estivale, ce fut donc celle-ci : monochrome de petits pois, yuzu, mozzarella de bufflonne. Plus qu’une harmonie visuelle, une aventure spirituelle cristallisant tous les regards sans les égarer, en n’unissant QUE le végétal et le lacté… Pour cause de risques d’hypersalivation, dûs aux autres divines associations de saison, nous n’iront malheureusement pas plus loin et vous invitons à aller flâner sur leur carte en ligne et y découvrir leurs menus. Un avant-goût prémisse de délices.


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Direction le vieux centre de Mulhouse, à l’ombre des remparts, pour goûter à la dolce vita italienne du restaurant étoilé Il Cortile, qui propose une cuisine simple, minutieuse et ensoleillée. La Table — Adresse

Par Tatiana Geiselmann / Photos Christophe Urbain

Il Cortile


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Le cadre : une vaste cour tout en dalles, glycines et arbres fruitiers, cachée à l’arrière d’une ancienne maison alsacienne. Dans l’assiette : des préparations aux accents méditerranéens – carpaccio de thon, rouget barbet et risotto safrané, suprême de pigeon sur polenta crémeuse. En cuisine : le chef Jean-Michel Feger, italien dans le cœur, alsacien dans les faits. Son amour de la cuisine, il l’a hérité de son père « un passionné de cuisine qui voulait rentrer à l’école hôtelière. » Né à la mauvaise époque, il est contraint d’enfiler l’uniforme et de partir malgré lui faire la guerre en Allemagne. Une fois rentré au pays, il comble sa soif de bien-manger les week-ends, lorsque toute la famille s’entasse dans la voiture direction la Moselle, où le grand-père paternel cultive un jardin luxuriant. Entre le potager, le verger, les poules et les lapins, il y a de quoi tenir un siège. « Au retour, on remplissait le coffre de coings, de pommes de terre et mes parents cuisinaient tous ces produits à la maison », se rappelle Jean-Michel Feger, qui, malgré sa haute stature, semble replonger en enfance. « Chez nous, toute occasion était bonne pour cuisiner. Mes parents invitaient les voisins, la famille, et préparaient du boudin, des endives gratinées, faisaient leur nouilles maison. » Les valeurs sûres dans l’assiette Bien que son restaurant soit aujourd’hui auréolé d’une étoile au Michelin (et ce depuis 17 ans !), Jean-Michel Feger a gardé de son enfance cette patte chaleureuse et conviviale. Chez lui, pas de chichi. Nappe blanche sur la table, certes, mais pas d’esprit guindé. On s’attable en toute quiétude à l’ombre des auvents, pour déguster une cuisine simple mais précise. Lui qui voulait initialement devenir pâtissier, aimait « son aspect méticuleux et droit », applique aujourd’hui cette rigueur en cuisine, avec des cuissons justes, des sauces techniquement abouties (mention spéciale pour sa sauce au beurre blanc infusée au thym) et des accords qui fonctionnent. « Je ne fais pas une cuisine particulièrement inventive, d’autres font ça bien mieux que moi », confesse humblement le chef, formé à la table étoilée du Domaine de Kaegy. « Moi ce que je propose ce sont des valeurs sûres, des assiettes belles, propres et une grande régularité. » L’adresse idéale pour un avant-goût des vacances. Il Cortile 11, rue des Franciscains, à Mulhouse ilcortile-mulhouse.fr

La Villa René Lalique construite par René Lalique en 1920 en Alsace est aujourd’hui le cadre prestigieux d’un hôtel 5 étoiles ultra raffiné de six suites exclusives, d’un restaurant gastronomique deux étoiles au Guide MICHELIN et de l’une des plus belles caves d’Europe.

VILLA RENÉ LALIQUE ★ ★ ★ ★ ★ 18 rue Bellevue - 67290 Wingen-sur-Moder - France +33 (0)3 88 71 98 98 - reservation@villarenelalique.com villarenelalique.com


La Table — Nouveaux lieux

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Par Tatiana Geiselmann

Photo Christophe Urbain

Photo Simon Pagès

Le Bistrot des Rosiers

Épicerie Rouge Tomate

C’est l’adresse dont on attendait l’inauguration avec une impatience frénétique : après quatre mois de travaux, le Bistrot des Rosiers vient d’ouvrir ses cuisines dans le quartier de la Krutenau. Aux fourneaux : deux figures de la gastronomie strasbourgeoise, Bérengère Pelissard – ancienne cheffe très remarquée du Comptoir à Manger – et Anne-Sophie Barth – responsable du groupe Binchstub, passée chez Aïda. Ensemble, elles proposent une table à leur image, douce et vitaminée à la fois. Au programme : une cuisine de marché, fraiche, végétale (mais pas uniquement végétarienne ou vegan), une base de plats traditionnels français revisités à la sauce trentenaire. Le midi, deux entrées, deux plats, deux desserts, élaborés en fonction des produits du marché. Le soir, une courte sélection de tapas à partager, comme de la truite grillée sur nage de concombre et framboise ou un duo petits pois-épinard rehaussé de livèche. Côté ambiance, c’est un mélange entre un bar de quartier aux meubles joliment chinés et un restaurant plus intimiste, à la lumière tamisée.

L’impulsion a été donnée par L’Ours Mal Léché (le repère des Cronenbourgeois pour siffler une bière craft, un pet’ nat’ ou du vin bio en terrasse), puis d’autres commerces ont suivi, au point de redonner une vraie vie de quartier à l’ancien faubourg brassicole. Le dernier venu de la bande : Rouge Tomate, une épicerie de proximité inaugurée en avril par Cédric Bennerotte, habitant du quartier depuis près de 10 ans. Dans sa jolie échoppe de bois clair, le tout juste trentenaire propose avant tout des fruits et légumes bios, cultivés localement (ils viennent de Dingsheim, Geispolsheim ou encore du Kochersberg), mais « l’idée c’était aussi qu’on ait plus besoin d’aller à Strasbourg centre pour faire ses courses ». Bières, vins, céréales, farine ou café, au sein de ses 60 mètres carrés d’espace, Cédric Bennerotte a sélectionné des produits de qualité « avec dans chaque gamme au moins un producteur local ». Certains – comme Hocus Pocus ou Mes mets dans les orties – animent des ateliers, organisés deux fois par mois au sein de l’épicerie.

Le Bistrot des Rosiers 68, rue de Zurich @bistrotdesrosiers.strasbourg

Rouge Tomate 48, route d’Oberhausbergen @epicerierougetomate


juillet > octobre

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Photo Christophe Urbain

Pétrin Il circule depuis le mois d’avril dans le quartier des Deux-Rives : le Pétrin-Mobile, sorte de boulangerie ambulante montée sur vélo-cargo propose tous les matins dans le secteur du pain chaud, des bretzels et des viennoiseries, fraichement sortis du four. Toutes proviennent de la boulangerie du Pétrin - Bistrot du boulanger, un commerce bien en dur connu des habitants du quartier du Danube. « Certains de nos clients devaient prendre la voiture pour venir jusqu’à notre boutique, donc je me suis dit que lancer un commerce ambulant permettrait de décarboner le dernier kilomètre , explique son gérant Maxime-Henri Ott. Plutôt que les personnes se déplacent, c’est nous qui venons à elles pour ramener les produits au pas de leur porte. » Un service qui fonctionne 7 jours sur 7 avec trois arrêts quotidiens d’un peu plus d’une heure : dès 7 h 30 du matin devant l’ancien site Starlette, à partir de 9 h et jusqu’à 10 h 30 à Kaleidoscoop, puis de 10 h 45 à 12 h place de l’Hippodrome.

Saison 3

parc-vosges-nord.fr /article/programmationpetites-histoires

Avec le soutien de la DRAC Grand Est

@petrin.mobile Graphisme @virginie_limacher_graphiste


La Table — Actus

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Les potins des LES RAGOTS DU MARCHÉ popotes

Formation étoilée

Par Tatiana Geiselmann

À L’AGENDA 20.07 ---> 21.07

Salon des vins libres Quatorze ans après sa première édition, le Salon des vins libres, LA référence incontournable pour les aficionados de vins natures, est de retour pour deux jours au cœur de Mittelbergheim. Au programme : des vignerons venus de toute la France mais aussi de Suisse, d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, d’Espagne et même du Chili. 1, route d’Andlau, à Mittelbergheim

Les Étoilés d’Alsace viennent de lancer une nouvelle formation à destination des personnes éloignées de l’emploi qui souhaitent se reconvertir dans les métiers de la restauration. Son nom : L’Étoile d’Alsace Académie. Le principe : un cursus de 7 mois et demi entièrement gratuit et avec un emploi garanti à la fin ! La formation débute par 4 semaines de mise à niveau théorique au CFA de Colmar, puis trois pério­des de stage sont proposées dans des établissements membres des Étoilés d’Alsace. À l’issue de la formation, une place est proposée aux stagiaires. Deux cur­sus sont possibles : en salle ou en cuisine. academie.etoiles-alsace.com

LIBRAIRIE CULINAIRE Affiches à manger Un petit ovni livresque à caler sur le comptoir de sa cuisine et à feuilleter comme on picorerait des petites chips en passant. Imaginé par le studio graphique Helmo, aux racines strasbourgeoises (l’un des deux cofondateurs est issu de la HEAR), ce carnet d’affiches réunit une cinquantaine d’illustrations imaginées pour annoncer les performances culinaires du restaurant parisien Fulgurances, cette adresse atypique qui accueille chaque semestre un chef en résidence, sorte de tremplin de la food. Un beau carnet à spirales imprimé en risographie qui mêle design, graphisme et gastronomie et qui donne clairement l’eau à la bouche.

À Table !, Helmo x Fulgurances, Entorse éditions, 120 pages, 25 €

Soif de randonnées

LE NOM À RETENIR

---> Tout l’été

Pop-up culinaires

Dorian Kitzinger, champion du sandwich

Avec les beaux jours (enfin !), c’est le retour des restos et bars éphémères de l’été. Trois adresses pour chiller au soleil : Le Lavoir, le bar flottant où siroter cocktails et bières en grignotant des tapas, sa cousine La Côte flottante, la guinguette spécialisée grillades et street food, et Finesse, le petit nouveau qui propose des plats twistés à l’africaine, savamment travaillés. Le Lavoir – 12, quai Saint-Jean La Côte flottante – 12, quai Kléber Finesse – 24, place des Halles

Non ce n’est pas une blague, il existe bien un concours du meilleur sandwich. La premiè­re édition de cette compétition na­ tionale s’est tenue en mai dernier à Paris et c’est un Alsacien qui a décroché le trophée : Dorian Kitzinger, jeune apprenti boulanger à Colmar. La recette du succès : un sandwich de la mer avec pain au sarrasin feuilleté, fromage blanc, tataki de thon, raifort et ciboulette ; un sandwich végé type mauricette au curcuma, tapenade de poivrons, confit d’oignons au curry, mangue et cacahuète ; et une dernière version carnée avec baguette tradition, chèvre frais, con­ fiture de myrtille et filet mignon coupé.

Jérôme Derèze, belge d’origine mais grandestois d’adoption, a parcouru la région à pied à la recherche des meilleures brasse­ ries artisanales du territoire. En résulte ce guide très didactique à la mise en page graphique et ludique, qui recense une qua­ rantaine d’itinéraires de randonnées de 11-12 km, articulés autour de brasseries locales. Chaque parcours est présenté en détails, cartes et tracés GPX à l’appui, et est accompagné d’une fiche de dégustation de la bière (avec ses arômes, son nez, son ni­v­eau d’amertume, etc.). Le livre parfait à glisser dans sa poche cet été pour mêler bières craft et randonnées.

Randos Bière Grand Est (Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine), Jérôme Derèze, éditions Helvetiq, 264 pages, 22 €


Restaurant Bistronomique Le Banquet des Sophistes 5 rue d’Austerlitz 67000 Strasbourg www.le-banquet.com 03.88.68.59.67 PUB ZUT 2023.indd 1

SI PROCHE SI PURE Au coeur des Vosges du Nord

09/10/2023 17:33

Au cœur du Parc Naturel des Vosges du Nord classé Réserve Mondiale de Biosphère par l’UNESCO Exceptionnellement pure avec une minéralisation de 50mg/L Convient à un régime pauvre en sel avec un taux de sodium très bas de 1,1mg/L Recommandée par le Ministère de la Santé pour la préparation des biberons Source 100% alsacienne et familiale

L’eau minérale idéale ! www.eauceltic.com


FAITES LE PLEIN D'ANIMATIONS AU PAYS RHÉNAN ! L’Office de Tourisme du Pays Rhénan a concocté un superbe cocktail pour s’aérer l’esprit, bouger et se ressourcer. Un savant mélange vitaminé d’activités pour tous les publics en quête de nouveautés ainsi que des bons plans pour soutenir l’artisanat et les producteurs locaux. Des rencontres, des spectacles, des concerts, des balades, des fêtes traditionnelles, des visites guidées... des moments magiques à vivre de juin à septembre ! GRATUIT !

Disponible dans nos bureaux d’information touristique à Gambsheim et à Soufflenheim ou en téléchargement sur notre site internet

Photos : © Cyrille Fleckinger

Photos : © Cyril Fleckinger

www.visitpaysrhenan.alsace 03 88 96 44 08 - 03 88 86 74 90


Les Escapades

Grandeur nature Il en faut peu Sylve profonde Into the tree

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Vivez vos plus be es nuits sauvages

130 HA DE NATURE ET D’ANIMAUX EN MOSELLE parcsaintecroix.com


Illustration du Fleckenstein, issue du livre Châteaux forts d’Alsace, I.D. l’Édition © Christophe Carmona

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SUR LA ROUTE DES CHÂTEAUX FORTS L’Alsace a vu son paysage façonné par les génies bâtisseurs du Moyen Âge, jusqu’à devenir la première terre de châteaux forts en France. En Alsace Verte et dans le Pays de Hanau, focus sur deux ruines emblématiques de la région : le château de Fleckenstein et celui de Lichtenberg. Par Raphaël Heyer

Sur les près de deux cents châteaux érigés au Moyen Âge par des seigneurs alsaciens, plus d’une centaine subsistent toujours à l’état de ruines ou vestiges. Si le central Haut-Koenigsbourg – presque à cheval entre Bas- et Haut-Rhin – dresse comme un symbole sa silhouette forteresse, il n’est pas la seule incarnation de ces figures de proue du patrimoine et du paysage alsaciens. Entre les vallées de la Sauer, du Steinbach et du Falkensteinbach, pas moins d’une quinzaine de ruines peuplent, en l’espace d’une vingtaine de kilomètres, les paysages grandioses de la bien-nommée Alsace Verte. Le Fleckenstein surgit au loin comme un prodige de la nature, étendard de la région d’Alsace la plus dense en châteaux forts.

Office de tourisme de l’Alsace Verte 6, place de l’Hôtel-de-Ville à Niederbronn-les-Bains alsace-verte.com


Les Escapades — Patrimoine

CHÂTEAU PHARE : LE FLECKENSTEIN La ruine la plus visitée d’Alsace, à Lembach, est aussi l’une des plus animées grâce à l’implication de Betty Favreau et son équipe, à la barre d’un château riche en émotions, découvertes et expériences inoubliables.

« Oh leck ! J’en crois pas mes yeux ! » s’exclame Émilie, quinze ans, en découvrant le château de Fleckenstein, alors que son petit frère Baptiste reste bouche bée face au spectacle auquel Catherine, leur maman, les convie : la rencontre avec le « Fleck’ » est toujours mémorable ; y revenir procure le même saisissement. Vaisseau amiral Gigantesque barre de grès étirée sur une centaine de mètres de long et trente de hauteur, le Fleck ressemble à un navire éperonnant le vide qu’un titan aurait abandonné dans un océan de forêts il y a 200 millions d’années. Forcément, le site impose le respect. Ce n’est donc pas un hasard si de puissants seigneurs du Moyen Âge ont simultanément fait de ce vaisseau le socle et le cœur d’une citadelle pas moins prodigieuse que son milieu naturel. Citadelle certes, mais aussi dès le xiie siècle, résidence principale des sires de Fleckenstein durant plus de 500 ans. Cette habile et robuste dynastie, à la tête d’une seigneurie stratégique, parvint au fil des générations à étendre son domaine jusqu’à 35 villes et villages de la région et finit par acquérir le titre de baronnie d’Empire. Vitrine de leur audace, de leur puissance et de leur prestige, le château des Fleckenstein fut longtemps considéré comme l’un des sommets de l’architecture castrale, forteresse au système défensif inexpugnable, joyau de hardiesse et d’élancement couronnant la démesure du rocher en une étroite enfilade de tours et palais prolongeant l’à-pic naturel.

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Étreinte rocheuse Ce qu’en découvrent aujourd’hui Baptiste, Émilie et les générations de visiteurs qui le parcourent n’est que l’ombre de la majesté d’autrefois. Victime de la politique de la terre brûlée pratiquée par les troupes de Louis XIV pour achever l’annexion de l’Alsace à la France à la fin du XViie siècle, le château fut explosé à la poudre noire, les bâtiments sommitaux écrasant dans leur chute ceux qui se massaient contre la falaise en contrebas ou au pied du rocher. Les vestiges restent néanmoins impressionnants, notamment ces murs enchemisant le rocher sur toute sa hauteur ou les tours flanquant la falaise au cœur du château. Le cœur du château, justement, est le rocher lui-même : celui-ci a été évidé pour y aménager escaliers, passage secret, salles et chambres à tous les étages. La légende veut que le forage du puits jusqu’aux abysses représenta une victoire sur le diable. Cette ingénieuse et colossale « architecture du rocher », caractéristique du « Fleck’ », est d’ailleurs la marque de fabrique de la plupart des châteaux de la région. Le château des enfants Si le château s’offre à la visite libre ou guidée, conclue par l’époustouf lant panorama de la plateforme, le Fleckenstein est aussi le château dont les enfants raffolent. Le P’tit Fleck, espace de découverte de la nature par les sens dont le jeu est spécialement conçu pour les plus petits : on se suspend tête à l’envers comme une chauve-souris, on bâtit la margelle d’un puits avec un treuil, on glisse dans le terrier du blaireau, on suit les traces des animaux de la forêt…

S’y rendre — Prendre le train jusqu’à la gare SNCF de Wissembourg. Puis le bus Fluo 317 Wissembourg-Fleckenstein.

Table avec vue À la croisée des sentiers de randonnée, le restaurant Gimbelhof s’impose comme une halte obligatoire pour se régaler d’une cuisine régionale et de saison en jouissant d’une vue imprenable sur le château de Fleckenstein. Restaurant Gimbelhof Ferme Gimbelhof à Lembach gimbelhof.com


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Photo ADT-E.List

Pour les plus grands, un parcours de taille les attend des abords du château jusqu’en son cœur : libérer le baron et sauver la seigneurie de Fleckenstein en relevant pas moins de 25 défis, dont, nouveauté cette année, la quête d’un grimoire volé renfermant la formule permettant de changer le fer en or. Il faudra se plonger dans le mystérieux Monde des Légendes afin d’accéder au château jusqu’à relever l’ultime épreuve. Le Café des Quatre Châteaux tombera à point nommé pour restaurer les aventuriers de ce parcours nommé Château des Défis®.

Château de Fleckenstein À Lembach fleckenstein.fr

En famille — Château et P’tit Fleck Ouvert tous les jours de 10 h à 17 h 30 (18 h en juillet-août) Entrée payante (3 € / 5 €) —C hâteau des Défis® Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h (18 h 30 en juillet-août) Entrée payante (9 € / 11 € / pass famille 37 €)


Les Escapades — Patrimoine

À L’ASSAUT DU LICHTENBERG

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Ouvert du mardi au dimanche 7 j / 7 en juillet-août (10 h - 17 h en mars-avril, 10 h - 18 h en mai-juin)

Tarifs : 5 € / 8 € / pass famille 22 €

Au Sud de l’Alsace Verte, dans le pays de Hanau, le château de Lichtenberg est une clé de voûte de la Basse-Alsace et une institu­tion culturelle de premier plan. Au rythme des expos et des spectacles Le Lichtenberg est aujourd’hui un lieu de vie assidument fréquenté par toutes les générations. Cette année, le parcours de visite a été enrichi de nouvelles installations ludiques et interactives. Une nouvelle exposition temporaire, intitulée « Immersion au fil des 4 saisons », invite à découvrir de manière inédite la relation intime du château avec son environnement floral et faunistique, contrepoint de la plongée dans le temps promise par l’exposition permanente « Le château de Lichtenberg, un chantier perpétuel ».

Visites guidées, aventures et défis sportifs, balades contées, concerts, ateliers artistiques... Retrouvez toutes les animations de l’été au château sur le site : chateaudelichtenberg.alsace Et pour d’autres idées de sorties à Hanau-La Petite Pierre, rendez-vous sur le site : tourisme.hanau-lapetitepierre. alsace

© E. Wilhelmy

L’ancrage dans le paysage du berceau de la lignée des Lichtenberg raconte la puissance et le prestige de celle-ci, qui compta nombre d’évêques de Strasbourg, mais aussi l’importance stratégique du site : il n’est pas rare d’apercevoir depuis la terrasse supérieure du château la silhouette de la cathédrale poindre au matin d’un horizon ouvert à 360°. Sur cette « montagne lumineuse », le château exprime les mutations de l’art militaire du xIIIe siècle à 1870, lorsqu’il capitula face à l’artillerie wurtembergeoise. Il est aussi l’un des rares exemples en Alsace de la tentative de créer une ville au pied même de la citadelle ; le village actuel en est la trace. Dans les années 1990, l’aménagement d’un auditorium, d’une cafétéria, de salles d’exposition, de loges et d’un espace de répétition a définitivement scellé la mutation du château en véritable institution culturelle.


Architectes : Constantin Schindler et Sophia Brauner

Qualité et durabilité par conviction Sur notre site, dans une ancienne zone industrielle le long de la rivière, tout est soigneusement sélectionné. Des matériaux et équipements haut de gamme aux matelas fabriqués en Forêt-Noire, des coussins marocains cousus sur place aux draps les plus fins… Nos hôtes trouvent leur base pour l’aventure, la détente ou les activités professionnelles en Forêt-Noire et dans la région de Fribourg, une région qui se caractérise par une gastronomie unique, une nature magnifique et une longue histoire. «Notre passion pour le design et les matériaux a été le moteur de la construction de cet hôtel, en collaboration avec les artisans locaux».

Kastelbergstraße 19 79183 Waldkirch 07681 / 4990460 artbau-designhotel.de


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Au gré du Rhin et de la Moder, le Pays Rhénan est le point de rencontre idéal pour un bol de fraîcheur pendant l’été. Entre activités nautiques et balades au cœur d’une nature verdoyante, cette pépite méconnue d’Alsace du Nord invite au lâcher-prise, à seulement 20 minutes de Strasbourg. Les Escapades — Mise au vert

LE JOYAU DU RHIN

Par Johan Ausilio, Corinne Maix, Lisa Zimmermann / Photos DR


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Dans la jungle rhénane Pour s’initier à la beauté très nature du Pays Rhénan, on part en balade à Drusenheim avec Stéphane Brucker, passionné de randonnées. Ce circuit du Cygne, commenté par un amoureux des lieux, passe des bords du Rhin à la forêt rhénane et invite aux rencontres avec les « habitants » du coin.

Le point de départ du sentier, à deux pas du bac de Drusenheim, donnerait presque envie d’une mini-croisière pour gagner l’autre rive du Rhin… mais le sentier nous mène sur la digue pour observer les péniches lourdement chargées qui naviguent vers Bâle ou la Hollande. Après quelques minutes le long du fleuve, à la borne kilométrique 317, le regard est attiré à droite par une vaste étendue d’eau, le Rossmoerder (le « tueur de chevaux »). Ce biotope protégé abrite une foule d’oiseaux aquatiques : cygnes, aigrettes blanches, hérons, cormorans, que l’on observe sans les déranger. Au cœur de la nature Mais l’appel de la forêt se fait pressant. Le chemin descend pour traverser le contre canal et s’enfoncer dans la végétation luxuriante de la forêt alluviale. Lianes, saules têtards, peupliers noirs et arbrisseaux emmêlés rapprochent la forêt d ­ ’Offendorf d’une sorte de jungle. Classée réserve naturelle intégrale, celle-ci ne tolère aucun visiteur pour laisser en paix les animaux qui la peuplent et dont les traces se perdent entre jungle et roselières. Un petit pont de bois traverse cette mer de verdure à la moiteur tropicale, toujours plus dense et plus profonde. Prenons garde à ne pas effrayer ce chevreuil surpris par notre passage.

Un paysage d’aquarelle Encore quelques méandres et l’eau prend une couleur cristalline, qui mérite une pause photo et permet l’observation de colonies de moules d’eau douce et de poissons. Le point bleu électrique d’un martin pêcheur nous confirme que les fonds sont poissonneux ! Amarrées dans le dernier bras du Rossmoerder, quelques barques à fond plat achèvent de dessiner cette aquarelle de carte postale. Il est temps de remonter sur la digue Tulla qui protégeait les villages des grandes crues du Rhin avant la rectification du cours du fleuve. Les deux heures de balade s’achèvent entre paysages agricoles, blockhaus et petit étang, que l’on contourne sur la gauche pour revenir à notre point de départ, totalement ressourcés et émerveillés. (C.M.)

Trace GPS de l’itinéraire du Circuit du Cygne --> visitpaysrhenan.alsace Distance 7,1 km Durée 2 h Dénivelé 46 m Niveau de difficulté tout public Suivez le logo du cygne

Le Pays Rhénan à pied (L.Z.)

Sentier des Potiers, circuit de la Pomme, découverte du Ried… pour partir à la découverte des paysages, des villages et du patrimoine du Pays Rhénan, son office de tourisme a réuni sur une carte 16 itinéraires côté français ainsi que 6 circuits côté allemand, balisés pour s’adonner à la randonnée en famille ou de façon plus sportive. Un côté carte pour visualiser les circuits (essentiellement des boucles avec retour au point de départ), et derrière, une description détaillée de chaque parcours avec la commune de départ, sa durée, sa distance, son dénivelé (toujours raisonnable)

et un descriptif. Au dos de la carte, un QR code permet de découvrir les détails du parcours et de télécharger les circuits individuellement. Carte disponible dans les bureaux d’infos touristiques de Soufflenheim, Gambsheim et Roppenheim --> visitpaysrhenan.alsace


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Les pieds dans le sable Le camping du Staedly profite d’un emplacement idéal au bord de l’eau pour vous proposer des séjours dynamiques avec sa base de loisirs. Entre baignades et animations, déjeuner à l’italienne et nuit au cœur de la nature, les vacances s’annoncent ressourçantes.

Camouflé dans son îlot de verdure de quatre hectares à Roeschwoog, le camping du Staedly cache un peu son jeu. Plus qu’une aire de repos dotée, en plus de ses 56 emplacements nus, de dix chalets et six pods à louer, c’est une véritable zone de loisirs qu’on trouve au cœur de cet îlot de nature préservée. Enclavé entre la forêt communale et le plan d’eau, l’espace prend la forme d’une niche agréable et calme, propice à l’évasion et au ressourcement. Du sport à la détente Sur les berges du plan d’eau, les activités sont variées : volleyball, pédalo, paddle, baignade surveillée… Autour, les plus enthousiastes trouveront des parcours de santé et des vélos disponibles à la location. De nombreux circuits de balades sont d’ailleurs proposés pour se laisser séduire par la magie du Pays Rhénan. Pour varier les plaisirs, des animations ouvertes à tous sont proposées, tels les ateliers de sonothérapie en forêt pour se relaxer et se soulager l’esprit par le son, les ateliers de peinture sur galets ou ceux d’orpaillage pour devenir chercheur d’or d’un jour, des cours de yoga, des soirées DJ, un cinéma en plein air, un pique-nique-concert sur la plage et


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le Roeschwoog Unity Festival les 9 et 10 août, qui sera clôturé par un spectacle d’exception de onze artistes en scène : Chico and the Gypsies. La cuisine italienne s’invite au bord de l’eau Pour Francesco Lotito, natif des Pouilles et propriétaire du bien connu Il Forchettone – basé à la Wantzenau –, pas question de changer ses bonnes habitudes. La cuisine doit se faire avec des produits frais et italiens et Il Forchettone Beach, sur la base de loisirs du camping, ne déroge pas à la règle avec ses orecchiette tomate, ricotta marzotica et basilic, ses salades et ses pizzas. Nouveauté de l’année : le Lounge Bar sur la terrasse pour déguster un Campari Spritz ou un Negroni sbagliato et goûter de délicieuses glaces italiennes. (J.A.)

Camping du Staedly et Il Forchettone Beach 30, rue de l’Étang à Roeschwoog camping-paysrhenan.fr ilforchettonebeach.com

Paddles, canoës et kayaks sur la Moder Sillonnant le Pays Rhénan, la Moder, havre de paix au cœur de l’effervescence des villages alsaciens, offre un cadre attirant pour ceux qui apprécient les sorties sportives et relaxantes à la fois. En proposant à la location paddles, canoës et/ou kayaks, H2O Passion offre la possibilité de voguer sur la rivière. Au départ de Drusenheim, on se jette à l’eau pour deux à quatre heures de navigation selon le parcours choisi. La rivière, entourée de forêt et de zones naturelles protégées, constitue un habitat tranquille pour les cygnes, les oies sauvages, hérons cendrés et ragondins

que l’on peut apercevoir sans les perturber. Pour le repas de midi ou la fin du parcours pour ceux qui ont préféré ne faire qu’une demi-journée, on accoste à Stattmatten pour déguster le pique-nique emmené dans les embarcations et protégé par des bidons flottants. La balade continue ensuite jusqu’à l’arrivée à Neuhaeusel dans un écrin de verdure tout à fait charmant pour bronzer après s’être adonné aux batailles d’eau avec des pagaies. (L.Z.) Il est conseillé d’avoir fait une initiation au paddle sur un plan d’eau au préalable, par exemple au Staedly.

h2opassion.fr


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Les Métiers

J’en passe Et des meilleures Cas d’école Monde campus

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Rencontre avec la crème locale de faiseurs d’émotions à la tête de Passe Muraille, l’agence événementielle la plus reconnue du territoire et qui vient tout juste de souffler ses 30 bougies. Retour sur une aventure humaine, dont l’histoire se raconte désormais au futur ! Les métiers — Événementiel

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Par Caroline Lévy / Photos DR

Conquête spéciale Le quartier Port du Rhin est en fête en cette belle soirée de juin sur la guinguette aménagée au nouveau Club du Port. Un lieu éphémère où se sont réunis pour l’occasion partenaires, confrères, amis, institutions, petites et grandes entreprises pour célébrer les trois décennies d’événements orchestrés par l’acteur alsacien devenu incontournable dans le domaine. Et une boîte d’événementiel qui crée l’évènement, ça ne se rate vraiment pas ! Au départ, c’est le talent créatif et l’audace de son fondateur Michel Bedez (qui se consacre aujourd’hui à la création artistique) qui, en 1994, donnent l’impulsion à cette agence de fabriquer des expériences sur mesure et remarquables pour des clients désireux de vivre un moment inoubliable. « L’homme qui possède des dons brillants ne peut se satisfaire longtemps de les exercer sur un objet médiocre », peut-on lire dans Le PasseMuraille, la nouvelle de Marcel Aymé qui a d’ailleurs inspiré le nom de l’agence. Aujourd’hui, les héros ne s’appellent pas Dutilleul comme dans le récit mais Justine, Sébastien, Julien et Aurélie, quatre chefs d’orchestre aux commandes de réalisations sans limites et ne laissant aucune place à l’imprévu.

« Notre métier ce n’est pas seulement d’organiser des événements, mais c’est surtout de les traduire en émotions »

Révolutionner le modèle La nouvelle génération de dirigeants a repris l’agence en 2017. Ces quatre collaborateurs historiques, devenus amis puis associés assument leur choix : « Chez nous, il n’y a pas de PDG ! Nous voulions rester à quatre même si tout le monde nous le déconseillait. Un chiffre pair, c’est totalement fou ! » se souvient Justine, amusée. Sébastien reprend : « On se connaissait déjà très bien. Quand tu travailles dans l’événementiel, tu ne peux pas mentir. Tu n’as pas de masque, tu te montres sous ton vrai visage. » Une entente qui a surmonté l’épreuve du Covid, qui a très durement impacté le secteur événementiel et les a forcé à repenser le métier. En quelques semaines, avec la collaboration du studio créatif Nouvelle Cuisine, ils créent la plateforme « Timeline » pour développer le concept d’événement digital, qui a fait sa révolution à cette période. Autre révolution, celle de faire se réconcilier le durable et l’éphémère, inhérent à l’activité évènementielle. Consciente de sa responsabilité sur l’environnement, Passe Muraille devient membre du réseau Initiatives Durables en 2017, auprès de 200 adhérents, pour réfléchir sur les bonnes pratiques du métier et réduire au maximum l’impact. Exit la moquette dans les chapiteaux, désormais, l’agence privilégie la location de mobilier de seconde main pour décorer les espaces, utilise des signalétiques écoconçues ou labellisées et favorise les fournisseurs locaux. C’est d’ailleurs dans cet écosystème alsacien qu’a évolué Passe Muraille depuis ses débuts, se faisant une place de choix auprès de ses partenaires pour réussir à transposer au mieux la demande de ses clients : les entreprises comme les institutionnels.


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Les quatre associés de l’agence de communication événementielle Passe Muraille : Sébastien Braun, Justine Saint-Antoine, Julien Gonzales, Aurélie Ehret.

30 ans de célébrations Parmi les nombreux temps forts qui ont marqué les esprits, on compte le festival Strasbourg Mon Amour, devenu le rendez-vous des Strasbourgeois depuis 2013, ou les événements estivaux pour les illuminations de la cathédrale. Parmi les autres faits d’arme de l’agence, l’organisation de conventions ou la célébration d’anniversaires d’entreprise, comme celui des 70 ans de Puma qui a entraîné une transformation spectaculaire des Bains Municipaux, ou les 90 ans du Port Autonome de Strasbourg, dont les 100 ans sont déjà dans les tuyaux pour 2025. Aujourd’hui, l’agence développe aussi son activité hors des frontières alsaciennes et exporte ses compétences à Paris et à l’international. «Notre métier ce n’est pas seulement d’organiser des événements, mais c’est surtout de les traduire en émotions. C’est raconter une histoire et créer un concept dont le souvenir restera ancré et provoquera une énergie particulière chez celles et ceux qui vont la vivre », explique Sébastien Braun, l’un des quatre associés.

Pour le passage symbolique des 30 ans, l’agence a fait peau neuve. Pas sur le fond : « On garde le même ADN », rassure Justine SaintAntoine, mais sur la forme avec une nouvelle identité visuelle signée par le studio Nouvelle Cuisine, qui a conservé l’iconique fusée en la stylisant. Mais aussi l’acquisition de nouveaux locaux avenue de la Forêt-Noire, non loin du siège historique autrefois installé rue Goethe. Une belle et dynamique impulsion pour les treize collaborateurs de l’agence qui évoluent désormais dans un espace apaisant de 270 m 2, pensé par le studio d’architectes Rey-De Crécy. Des nouveaux formats et un lieu de vie et d’échange pour favoriser la créativité, l’esprit d’équipe et créer du lien entre tous les membres du groupe : les ingrédients d’un événement réussi !

Passe Muraille 37, avenue de la Forêt-Noire passemuraille.fr


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À bonne école Communication, graphisme, animation 3D, cybersécurité... Où vont les créatifs et les passionnés du digital pour se professionnaliser ? Tour d’horizon de six écoles strasbourgeoises qui forment aux métiers de demain, chacune à leur façon mais avec la même ambition : amener chaque talent vers la plus belle carrière. Par JiBé Mathieu et Benjamin Bottemer Illustrations Tino pour Zut


Les Métiers — Formation

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EFAP La référence des nouveaux métiers de la communication Par JiBé Mathieu

25 000 diplômés à l’œuvre dans plus de 50 pays. En 60 ans, l’EFAP s’est bâti une réputation d’école de communication et de marketing de tout premier plan. À quelques pas de la gare, le campus strasbourgeois est conjoint avec celui de l’école de création visuelle Brassart. Rencontre avec Mylène Thil, directrice.

Comment décririez-vous l’EFAP ? Il s’agit d’une école de communication et de marketing, deux disciplines entre lesquelles il existe de nombreuses passerelles : travailler dans la com’, c’est aussi faire passer des messages, de l’émotion. Des disciplines en mutation… Les attentes du monde de la communication et du marketing sont très mouvantes. Elles nécessitent d’intégrer de plus en plus des notions d’éthique et de responsabilité. Être un ou une professionnel•le de la com’, c’est prendre conscience de l’impact que l’on peut avoir en diffusant des messages. L’EFAP joue son rôle dans cette dynamique. L’EFAP est un grand nom, c’est la raison pour laquelle nos étudiants ont l’occasion de travailler pour de très belles marques : IBIS, Kronenbourg, Mama Shelter, Aigle, etc. La notoriété de l’école

ouvre la porte d’entreprises qui disposent de budgets importants. Cela permet à nos étudiants de mieux comprendre les enjeux de la communication. Cette notion d’éthique, de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est désormais très ancrée dans l’économie. À nous de l’incarner. Quelle sont vos méthodes d’enseignement ? À l’EFAP, nous privilégions le « faire pour apprendre ». Ce qui se traduit par un contact avec l’entreprise en trois volets : des stages dès la première année, puis de l’alternance en dernière année autour d’un choix de spécialisation. À cela s’ajoute la qualité de nos intervenants qui sont des professionnels et enfin, les exercices pédagogiques. Dès les premiers jours, nous immergeons nos étudiants dans des cas réels centrés sur les besoins des entreprises. Nous les avons ainsi fait travailler pour les DNA et pour l’ARIA et nous sommes partenaires d’Initiatives durables, du Club de la Presse, de Strasbourg Events, etc. L’EFAP s’articule autour de quatre années de formation, en vue d’une spécialisation dans la dernière année. La communication est un domaine très vaste : par la diversité des recruteurs, qu’il s’agisse d’agences, d’annonceurs ou de médias, mais aussi par les différents domaines d’activité (marketing, événementiel, communication institutionnelle ou relations médias). Ces domaines sont déclinés en spécialités : la santé, le sport, le luxe, etc. Nous en proposons près d’une centaine en dernière année, ce qui représente un panel pléthorique de métiers. Choisir une filière nécessite d’avoir tout exploré et de bien se connaître. La spécialisation relève du domaine de la passion ! Le monde de la communication est tellement vaste qu’il y en a pour tous les goûts. Votre réseau d’alumni permet d’entretenir cette diversité. Les rencontres régulières avec les anciens permettent en effet de se rendre compte de la richesse de cette com’ responsable, humaine et ouverte sur le monde.

EFAP – École de Communication Immeuble l’Avancée 26, boulevard du PrésidentWilson, entrée 26c efap.com


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L’EFAP à l’international L’EFAP a développé un large réseau de partenariats avec des universités étrangères reconnues sur le plan international. Si la

maîtrise de l’anglais comme langue de travail constitue l’une des compétences essentielles que l’étudiant acquiert tout au long de son parcours, le réseau tissé par l’EFAP à travers le monde leur ouvre les portes de

l’étranger pour des stages semestriels lors des premières années d’apprentissage, voire la possibilité de suivre une année complète à New York ou Shangaï en 5e année.


Les Métiers — Formation

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Les formations -> Bac +3 —Design (Atelier préparatoire, architecture d’intérieur, design de mode, décoration d’intérieur) Image (montage vidéo, réalisation, infographie, motion design) —Graphisme (design graphique, illustration et art digital, IA-art, infographie) -> Bac +5 —Architecture d’intérieur —Direction artistique 360°

Les parcours inspirants des anciens étudiants peuvent être suivis sur l’ensemble des réseaux où MJM est présent : Instagram, LinkedIn, TikTok, Pinterest. @ecole_mjm

MJM Les arts appliqués, l’expérience en plus Par JiBé Mathieu

45 ans d’existence dont 35 à Strasbourg, une présence sur dix campus en France ainsi qu’une offre en 100 % visio : le groupe familial MJM propose un panel de onze formations post-bac dans les arts appliqués destinées aux métiers de l’image, du design et du digital.

Sur son nouveau campus situé rue Fritz-Kiener, entre la Haute École des Arts du Rhin (HEAR) et les Bains municipaux, dans le quartier vivant de la Krutenau, l’école MJM Strasbourg accueille quelques 500 étudiants sur 1 600 m2 baignés de lumière grâce à une verrière centrale, autour de laquelle se déploient autant de salles vitrées favorisant le travail collaboratif. Journées job dating Que l’on opte pour l’infographie, le montage vidéo, l’architecture, la décoration d’intérieur ou la mode, MJM propose à chaque jeune détenteur du baccalauréat des formations professionnelles certifiées au contact de gens du métier. Qu’il s’agisse de designers, d’architectes ou d’ingénieurs du son, tous viennent donner de leur temps pour former leurs futurs collaborateurs.


MJM dispose en outre d’un solide carnet d’adresses de plus de 400 entreprises régulièrement en quête de nouveaux collaborateurs avec lesquelles la mise en contact est assurée lors de journées job dating. Autre atout pour favoriser l’insertion : toutes les formations peuvent être suivies en alternance. Après une première année de mise à niveau en arts appliqués, les étudiants s’orientent vers l’un des trois environnements proposés dans les métiers de l’image, du design ou du digital. Pour la rentrée de septembre, deux nouveaux masters viennent enrichir l’offre : direction artistique 360° et architecture d’intérieur orientée éco-citoyenneté et ressources durables. Stages d’immersion et reconversion Si la procédure d’admission hors Parcoursup offre une plus grande tranquillité d’esprit, l’entrée à l’école se fait à l’issue d’un entretien destiné à mesurer la motivation des postulants. Ces derniers pourront, pour l’occasion, se présenter munis d’un dossier afin de mieux appréhender leur créativité et leur technique. Pour accroître leurs chances, et ce dès l’âge de 17 ans, les futurs

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étudiants pourront participer à un atelier préparatoire conçu pour les aider à développer leurs compétences. Quant aux lycéens impatients ou curieux, un stage d’immersion d’une semaine leur permet de se familiariser dès 16 ans avec l’école pendant les vacances et, qui sait, voir éclore une vocation. Source d’enrichissement accrue, MJM accueille aussi une quarantaine d’étudiants âgés de 25 à 50 ans en reconversion professionnelle. Si une preuve était nécessaire du sérieux de l’école, la présence d’anciens étudiants de la MJM dans des entreprises aussi prestigieuses que l’Oréal ou Ubisoft, Canal+ et Roche Bobois, Publicis, Air France ou Showroom Privé serait là pour en attester.

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Les Métiers — Formation

Brassart L’école des métiers de la création Par JiBé Mathieu

« Faites de votre passion un métier. » Une baseline qui résume l’alchimie à l’œuvre dans ce creuset de l’enseignement supérieur fondé il y a 75 ans. Présente à Strasbourg depuis six ans, l’école Brassart se donne pour mission, à travers trois filières autour des métiers de l’image, d’amener les profils créatifs vers la consécration professionnelle.

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L’envie, le goût, voire le talent précoce sont cultivés avec ardeur chez Brassart. Toute la force de l’école est de conforter cet élan initial en dotant l’étudiant post-bac d’outils professionnels pour le déployer à sa pleine mesure. Et en faire son métier-passion. Pour cela, Brassart s’appuie sur un dispositif riche en outils pédagogiques (combinaison Rokoko de motion capture, imprimantes 3D, lunettes de réalité virtuelle…) au sein d’un campus à taille humaine à cinq minutes de la gare. Présente dans quinze villes en France, l’école Brassart a ouvert son campus strasbourgeois il y a six ans et compte trois filières déployées sur quatre ou cinq ans : design graphique, animation 3D, art graphique & illustration. Des cursus incluant une première année préparatoire qui permet aux étudiants d’acquérir les bases théoriques et méthodologiques afin d’affiner leur choix. L’équipe d’enseignants, composée de professionnels en activité, apporte son expérience concrète du terrain. « Chacune des trois spécialités comprend, en outre, une personne référente destinée à accompagner la compréhension de l’univers professionnel de la filière », ajoute Carole Moreau, responsable pédagogique chez Brassart.

Les Grands Anciens Ils travaillent chez Ubisoft, Industrial Light and Magic, Winamax, Publicis… à Montréal, Paris, Londres, Kyoto ou San Francisco. Et n’hésitent pas à revenir chez Brassart pour faire profiter les étudiants de leur expérience de grands anciens.


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Des talents qui s’exportent Sur le campus de Strasbourg, un service dédié aux relations avec les entreprises assure une passerelle fructueuse avec le monde professionnel. À Paris, un service commun aux quinze campus est dévolu aux relations internationales. Ici, l’enseignement est dispensé en partie en anglais dès l’amorce de la formation. « Dans le monde de l’animation, la France est assez prisée. C’est un milieu en forte expansion, d’où notre souhait de sensibiliser les étudiants aux langues étrangères. » Convaincue que le monde constitue pour les étudiants en création graphique un nouvel horizon, Brassart leur donne les moyens d’exercer leur talent au-delà des frontières grâce à des stages, des semestres d’études à l’étranger, des workshops internationaux ou encore des missions aux quatre coins du globe. Chez Brassart, certains n’attendent même pas la validation de leur certification professionnelle enregistrée au RNCP pour valoriser leurs acquis : repérés grâce aux soutenances et exercices pédagogiques, des étudiants se voient offrir chaque année des propositions d’embauche avant même l’obtention de leur diplôme.

Les cursus — Design graphique préparation à la fonction de directeur artistique dans des domaines aussi variés que le design graphique, le design de packaging, le webdesign ou la publicité. — Animation 3D préparation aux métiers liés au domaine de la 3D à destination du jeu vidéo, du film d’animation, de la publicité, du multimédia et de l’architecture. — Arts graphiques et illustration création de supports visuels graphiques, illustration jeunesse, BD, storyboard, animation 2D et concept art.

École Brassart Immeuble l’Avancée 26, boulevard du Président-Wilson, entrée 26c brassart.fr

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Les Métiers — Formation

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Ynov Le numérique au service du territoire Strasbourg Ynov Campus accueillera en septembre 2024 sa première rentrée dans la capitale alsacienne. Sa directrice, Anastasia Feuerstein, détaille pour Zut l’ambition de cette nouvelle offre d’enseignement. Par JiBé Mathieu

Ynov arrive à Strasbourg à la rentrée. Pouvez-vous nous décrire le campus que vous dirigez ? Il s’agit d’une école spécialisée dans les métiers du digital et du numérique qui existe depuis dix ans avec quatorze campus à travers toute la France, dont un campus digital en ligne. Strasbourg est notre première implantation dans le Grand Est. Le campus se trouve dans le quartier de l’Esplanade. Il disposera, sur 2 500 m2, de toutes les installations nécessaires à ce type d’enseignement : salle 3D, studio audiovisuel, espaces collaboratifs, régie, etc. À qui s’adressent vos formations ? Strasbourg Ynov Campus propose des formations RNCP, donc reconnues par l’État, de niveau bachelor (bac+3), puis mastère (bac+5) à des élèves titulaires du baccalauréat, quelle que soit la filière dont ils sont issus. Nous examinons absolument tous les dossiers de candidature. S’il est préférable de faire preuve d’une appétence pour les secteurs du numérique, nous nous chargeons même d’emmener les profils atypiques vers le niveau de compétence exigé par ces métiers. Autant les garçons que les filles ? C’est précisément mon cheval de bataille : porter la mixité vers les métiers du numérique. Les potentielles candidates ne doivent pas hésiter à s’engager dans ces filières car elles en ont la compétence. Nous cherchons avant tout des profils créatifs passionnés.

Qu’ont-ils de si particulier, ces métiers du numérique ? Dans le digital, les connaissances sont obsolètes en 18 mois. D’où la nécessité de donner à nos étudiants cette flexibilité, cette élasticité intellectuelle qui induit qu’on ne leur enseigne pas une connaissance figée, mais que nous leur apprenons à apprendre. C’est en cela qu’Ynov est disruptive ! Ce qui nécessite un corps enseignant en prise avec la réalité... Ce sont tous des professionnels en activité qui viennent apporter leur compétence de terrain. Nous avons besoin de gens constamment connectés : entrepreneurs, chefs de service numérique, webmestres ou free-lance. Qu’en est-il des débouchés à l’issue de la formation ? Le taux d’employabilité des étudiants titulaires de nos diplômes est très fort. Les entreprises sont en demande car il n’existe pas un nombre suffisant de talents en local. En cela, Strasbourg Ynov est véritablement au service du territoire. D’autant que les besoins sont immenses et pas toujours bien cernés : on pense, par exemple, que la cybersécurité ne concerne que les entreprises de la tech. En réalité, elle s’adresse aussi bien aux collectivités qu’aux entreprises de toutes tailles, comme les associations ou les startups. Ynov offre une ouverture à 360° sur les possibilités d’emploi.

Strasbourg Ynov Campus 16, rue de Leicester ynov.com

Les filières de Strasbourg Ynov Campus disponibles à la rentrée — 3D, Animation & Jeux vidéo — Architecture d’intérieur & bâtiment numérique — Audiovisuel — Création & Digital Design — Cybersécurité — Informatique — Marketing et communication digitale


Les Métiers — Formation

e-artsup Mettre les idées en images Par JiBé Mathieu

« Depuis plus de 20 ans, nous formons des professionnels polyvalents : artistes passionnés, techniciens hors pair et penseurs innovants. Nos formations fusionnent habilement l’art traditionnel et les nouvelles technologies, alliant passion artistique, compétences techniques et analyse critique pour réussir dans un monde en mouvement. » Nicolas Becqueret, directeur général d’e-artsup.

Le campus Installé dans un hôtel particulier classé de la rue du Dôme, e-artsup appartient au groupe IONIS, premier groupe de formation privé en France. Les trois filières La direction artistique forme des créatifs maîtrisant tous les outils de production et de conception des images pour le secteur de la communication. Des professionnels capables de traduire en images la stratégie d’une entreprise, d’une administration ou d’un artiste. « En mastère, nous leur demandons de travailler sur un grand projet intégrant la rédaction d’un mémoire et la mise en application de leur concept évalué par des professionnels », détaille Carole Pépin, directrice régionale d’e-artsup. En cinéma d’animation, les étudiants se forment à la réalisation de films, de l’écriture du scénario en passant par tous les métiers de la chaîne de production. « La qualité des films d’animation produits par les étudiants amène leurs films à être sélectionnés dans le cadre de festivals. »

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De la conception graphique à la fabrication technique et programmative, la filière jeux vidéo forme les artistes et les techniciens à travailler sur des projets concrets avec des entreprises ou des institutions culturelles. « Quelle que soit la filière, nous nous employons à rendre le travail de nos étudiants visible en les faisant participer à des concours, des festivals... C’est un tremplin pour entrer sur le marché du travail ! » Les enseignants Professionnels en activité, leur objectif est de rendre les étudiants d’e-artsup employables. Ainsi en est-il des programmes, revus chaque année avec des comités professionnels experts. La motivation avant tout Après le bac, les candidats sont invités à présenter un dossier créatif suivi d’un entretien destiné à tester leur connaissance du secteur et leur motivation. « Nous échangeons sur leurs goûts, leurs appétences, leurs rêves… », explique Carole Pépin. Mais pas de panique ! L’école propose des ateliers gratuits toute l’année en vue de l’élaboration de ce dossier. « Ils peuvent aussi venir nous voir afin de se préparer ensemble aux épreuves d’admission. Si on teste leur motivation, c’est parce que la formation est passionnante, mais aussi intense. Notre objectif est de retrouver leur nom à la tête de grandes campagnes de communication, dans le générique de films ou dans des équipes de production de jeux. »

e-artsup 4, rue du Dôme e-artsup.net


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ISEG Le changement comme terrain de jeu Par Benjamin Bottemer

À l'ISEG de Strasbourg, la vie du campus est rythmée par une « pédagogie active » dédiée aux métiers de la communication. Leadership, travail en équipe et vision créative sont développés toute l’année via l’organisation de projets et challenges, aux côtés de professionnels impliqués au quotidien dans l’avenir des étudiants.

Au cœur de Strasbourg, l’ISEG forme les créatifs et leaders de demain dans de nombreux domaines : communication, marketing digital, publicité, événementiel, médias sociaux ou encore transformation R SE. Du bachelor marketing et communication jusqu’à un MBA comprenant sept spécialisations, en initial ou en alternance, l’« apprentissage par l’action » est au cœur des cursus. « Nos étudiants sont toujours en mode projet, explique Eric Hamel, directeur de l’ISEG Strasbourg. Notre force, qui rend nos étudiants opérationnels dès leur diplôme, est un fonctionnement identique à celui des entreprises qui nous accompagnent au quotidien. » L’école compte huit campus en France (Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg, Lille et Toulouse) et a créé des synergies avec e-artsup et l’école d’ingénierie informatique Epitech. Des séjours à l’étranger dans des établissements partenaires sont possibles dès la deuxième année, notamment un double diplôme à la St John’s University de New York ou la Dublin Business School en 5e année. S’impliquer pour le futur de la com’ La vie à l’ISEG fourmille de projets, workshops et challenges, notamment à travers la participation à la Project Week, pendant laquelle les étudiants se mettent dans la peau de professionnels en répondant au x demandes de grandes entreprises (Danone, Nike, JC Decaux, Coca-

Cola) et organisations (Action contre la faim...). Accueillant des profils très variés, issus d’un parcours en communication mais aussi d’autres filières (avec une année « booster » pour mise à niveau), l’école met aussi en place une webradio, un webjournal et une web TV alimentés par les étudiants, sans compter les nombreux événements organisés par ces derniers aux côtés de professionnels (plus de 200 intervenants au cours des 4 e et 5e années). En 2024, l’ISEG s’est impliquée dans la Semaine du handicap, se classant 2e lors du challenge Tous HanScène à Paris ou organisant un bingo loto sur la place Kléber pour l’association Entendez Voir. Des rendez-vous réguliers avec les entreprises, comme lors du salon Serious, permettent aux étudiants de décrocher des stages mais également de bâtir leur avenir professionnel. Pour preuve, à l’ISEG Strasbourg, 92 % d’entre eux trouvent un emploi dans les douze mois suivant l’obtention du diplôme.

ISEG 4, rue du Dôme iseg.fr

Un réseau de partenaires L’ISEG collabore avec de nombreuses marques locales et internationales. Parmi elles, on compte Puma, Stabilo, Redbull, le RC Strasbourg, Atoll, Fabriqué en Alsace, Adidas…


UN SEUL AMOUR ET POUR TOUJOURS N°3

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