Rajan, l’éléphant nageur Le dernier de son espèce
Sport Le double succès de Stephan Siegrist et Denis Burdet • La dernière ascension de Walter Bonatti • Felicity Aston n’a pas froid aux yeux • Freeride World Tour 2012 • La nouvelle Via Cordata de Nendaz-Mont Fort LIFESTYLE Danny MacAskill, nouvel aventurier urbain • Felix Baumgartner, parachutiste de l’espace Société Le monde décalé du photographe Romain Laurent • Woodkid, un homme aux multiples casquettes • Les plantes d’appartement… autrement! VOYAGE L’Islande, artistique de nature • Instants d’éternité aux Fidji
10 ans de route… et UN changement de cap P r é fa c e
Une mission inhabituelle nous incombe: celle de vous relater comment, à l’aube de ses dix ans, le magazine 30 degrés va changer de formule. Gratuit depuis ses premiers jours, ce trimestriel s’est toujours battu pour une qualité de graphisme et d’image optimale, ainsi que pour un accès aussi large que possible au public; seule la publicité, soigneusement choisie et ciblée, le faisait vivre. Cela a été, pour nous, le meilleur moyen de partager avec vous notre passion pour les sports, l’aventure, le voyage, les loisirs et tout ce qui, sur cette Terre, ne cesse de nous surprendre et de dessiner le monde de demain.
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Ce monde, précisément, nous enseigne qu’il faut savoir évoluer. Le temps est venu de repenser notre concept, de changer de cap pour pouvoir poursuivre le voyage. Au programme : une diminution de notre tirage pour, notamment, limiter notre utilisation de papier (pensons green attitude !) et mieux cibler notre distribution. Cette (r)évolution, cependant, ne pourra se faire sans vous : c’est en kiosque ou au gré d’un abonnement que nous vous proposons désormais de nous retrouver, 5 fois par année. Des abonnés, c’est la garantie pour 30 degrés de conserver son indépendance. Son intégrité. Sa beauté. Avec, à la clef, davantage de rédactionnel, des nouvelles rubriques et des images exceptionnelles qui nous sont à tous si précieuses. 30 degrés continue de se décliner sur papier glacé, pleine page, avec un numéro pour vous accompagner chaque saison, plus une cinquième édition bonus, grand format «collector», au mois de décembre ! Sa présence sur le web et les réseaux sociaux est parallèlement renforcée, avec des abonnements digitaux incluant une option tout iPad à des prix « allégés ». Le prix d’un abonnement d’une année à 30 degrés? 57 francs pour 5 éditions. Un tarif volontairement raisonnable. De quoi faire un joli cadeau à un(e) ami(e) ou à soi-même. Et le privilège de recevoir votre magazine, tout chaud, directement à la maison, au chalet, ou sur votre lieu de travail. Pour continuer à partager une vision largement ouverte sur le monde, rejoignez-nous dans cette nouvelle et belle aventure ! Christian Bugnon | éditeur & rédacteur en chef
Certains le défient au péril de leur vie, d’autres le fuient comme la peste. Que l’on s’y expose avec passion ou que l’on s’en prémunisse avec précaution, le risque met pourtant indiscutablement du piment dans nos vies. Volontaire ou involontaire, cette petite (ou grosse?) dose d’adrénaline enfonce les ternes frontières du quotidien, explose les barrières du possible. Comment lui résister? Nous sommes de plus en plus nombreux, chacun à notre niveau, à nous y exposer. Un peu, beaucoup, passionnément, inlassablement. Danny MacAskill est de ceux que l’on pourrait qualifier de risque-tout. De jusqu’au-boutistes. Ce trialiste écossais de talent a heurté des voitures, est tombé des arbres. Il a passé 14 mois sur 24 immobilisé, à regarder son vélo, brisé une douzaine de casques, mais s’est toujours relevé, pour en ressortir grandi. Il en va de même pour l’alpiniste Dani Arnold, qui tutoie les sommets, et pour l’aventurière Felicity Aston, qui a dépassé ses propres limites afin de traverser l’Antarctique en solo. Si le danger du «trop» (haut, loin, vite) guette les sportifs de l’extrême en quête de sensations toujours plus fortes, il n’épargne pas – à un autre niveau, il faut en convenir – les artistes. Eux aussi évoluent en quête de leurs limites, jouent les équilibristes sur le fil de leur carrière. Woodkid, réalisateur de clips devenu compositeur-interprète, ne dirait certainement pas le contraire. Pas plus que la belle Charlize Theron, passée sans transition d’une adaptation de Blanche-Neige à la science-fiction de «Prometheus». Les plus belles performances exigent forcément une prise de risque accrue. Aucune garantie, aucune certitude de voir son aventure couronnée de succès. C’est bien aussi ce qui en fait le charme… Dans le dépassement de soi, dans la quête de l’impossible, il y a une façon rassurante de ne pas vouloir s’enfermer dans un monde immobile, prédéfini au point d’en être fini. Notre défi à nous est de vous proposer un numéro printanier aux visages multiples qui, nous l’espérons, saura à nouveau vous intéresser. Un pari toujours un peu risqué!
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Frédéric Rein | Rédacteur en chef adjoint
RANDO, VELO, APÉRO
MÉTRO, BOULOT, DODO
Photo: Yves Garneau
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sommaire n°38 PRINTEMPS 2012
Préface Edito
03 05
SPORT Felicity Aston n’a pas froid aux yeux 28 Danny MacAskill, nouvel aventurier urbain 36 La dernière ascension de Walter Bonatti 82 Le double succès indien de Stephan Siegrist et Denis Burdet 84 Montagne: Dani Arnold, ou l’itinéraire d’un homme pressé 90 La nouvelle Via Cordata de Nendaz-Mont Fort, testée et approuvée! 92 Le FWT, une approche réfléchie de la montagne 96 Le GiantXtour assied un peu plus sa renommée 98 LIFESTYLE News
Rajan, le dernier éléphant nageur Chronique Femme: Le poids des mots Charlize Theron, reine de beauté… et du cinéma Cinéma: Un printemps couleur action! Musique: Woodkid, un homme aux multiples casquettes Voyage: L’Islande, artistique de nature Voyage: Fidji, un goût de paradis…
SOCIéTé Felix Baumgartner, parachutiste de l’espace Le monde sensiblement décalé de Romain Laurent Les croisières du futur Un tour du monde à l’énergie solaire? C’est possible! La Villa Lena, un bel exemple de «green architecture» Les plantes d’appartement… autrement! Dans la roue des citadines de demain Des ultrabooks et Android à toutes les sauces en 2012? TV numérique et vidéo à la demande, qui choisir? Panoplies Bonnes adresses de 30 degrés Carte postale voyage: Fidji Impressum
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Sport – Une nouvelle saison de Cliff Diving se prépare Les qualifications pour les World Series du Red Bull Cliff Diving viennent de débuter (à l’image l’épreuve de Sydney). Qui succèdera cette saison à l’Anglais Gary Hunt, champion du monde 2011? Le Colombien Orlando Duke parviendra-t-il à récupérer sa couronne? Blessé l’an dernier à la cheville après deux victoires, Duke, neuf fois champion du monde, fera son grand retour. Début des hostilités le 22 juillet, en France.
Photographie – Les meilleurs clichés de presse 2011 L’Irlandais Ray McManus a su immortaliser toute la dramaturgie d’une rencontre de rugby à Dublin, sous une pluie battante. Son cliché lui a valu le second prix de la catégorie sport du World Press Photo 2012. Le vainqueur toutes catégories a été l’Espagnol Samuel Aranda, avec une photo montrant une femme qui tient son fils dans ses bras, à l’intérieur d’une mosquée yéménite de Sanaa transformée en hôpital de campagne. Découvrez les clichés primés lors d’une exposition itinérante qui s’arrêtera du 27 avril au 20 mai 2012 au Sihlcity de Zurich. www.worldpressphoto.org, www.keystone.ch
Pierre Volet
Ray McManus
Pierre Volet
Red Bull
www.redbull.com
Documentaire – L’art de la glisse mis en images TOML, pour “Time of my life”. Ce projet de film de glisse mettra en scène des skaters, snowboarders et skieurs de 15 à 30 ans. Mais pas de n’importe quelle manière… Car ces amateurs de glisse font partie d’un collectif artistico-sportif nommé GCC-02, actif entre Lausanne et Genève, qui réunit également des graphistes, des designers, des musiciens ou encore des réalisateurs. Le documentaire, tourné sur une année en Suisse et à l’étranger, comme au nord de la Russie, dévoile de manière artistique l’envers du décor d’une passion. Première projection prévue en septembre 2012… www.toml.ch
Stephane Robert-Nicoud
Sport – Le Stand Up Paddle autrement Au lieu de monter bien sagement sur sa planche de Stand Up Paddle (SUP), pourquoi ne pas chercher la sensation forte. Un groupe de riders romands a ainsi inventé le SUP Freestyle ou SUP Urban. Il s’agit de sauter depuis la berge afin de se poser sur l’eau. Une petite montée d’adrénaline qui change tout. En décembre 2011, une vidéo postée sur les réseaux sociaux avait créé un buzz mondial. Cela débouchera sur une tournée dans des villes européennes et un film-documentaire. Une discipline en devenir? www.supurbanproject.com
Lisa Airplanes
Herbert Nitsch
DR
Aventure – Pangaea, suite et bientôt fin La neuvième et avant dernière étape de l’aventure Pangaea, menée par Mike Horn, s’est déroulée en mars dernier dans les forêts amazoniennes brésiliennes. Parmi les jeunes éco-aventuriers sélectionnés pour ces trois semaines se trouvait la Française Alizée Cugney. Toujours prête! L’ultime escale de ce voyage en voilier sur quatre ans aura lieu en juillet, en Afrique. Suivez les aventures de Mike Horn et de ses jeunes camarades sur www.mikehorn.com
Aéronautique – ça plane pour l’Akoya et l’Hy-Bird Il atterrit aussi bien sur la terre que sur l’eau ou la neige. L’Akoya, de la société française Lisa Airplanes, possède une polyvalence sans précédent, grâce à la technologie brevetée MultiAccessTM. Cet avion aux lignes épurées de 7 mètres de long pour une envergure de près de 10 mètres peut conduire ses deux passagers à 1000 km de leur point d’envol. Et ce à plus de 200 km/h, et en consommant moins de 70 litres de carburant. De plus, une fois au sol, ses ailes pivotantes se glissent le long de sa carlingue afin de faciliter son transport. Un retour sur la terre ferme qui nous rappelle que ce petit rêve à un prix: 300 000 euros. Celui d’un objet volant bien pensé, dont une version électrique nommée Hy-Bird est actuellement en phase de conception. www.lisa-airplanes.com
Apnée – Herbert Nitsch, prince des abysses En juin 2007, près de l’île grecque de Spetses, Herbert Nitsch portait le record d’apnée «no limit» à 214 mètres. En juin prochain, l’ex-pilote de ligne autrichien – qui détient aussi les records de profondeur en apnée à poids variable (142 m.) et à poids constant (124 m.) – visera les 240 mètres. Mais son but ultime se situe à 1000 pieds, soit 305 mètres. De quoi inspirer un profond respect! www.herbertnitsch.com
Hiriko
rrevolve.ch
Shopping – Une «garderie» pour… hommes Chez Ikea, les enfants attendent souvent leur maman à la garderie, dans de grands bacs remplis de boules colorées. Alors, pourquoi ne pas en faire de même avec les hommes? Un «Manland» a ainsi été testé à Sydney, en Australie, lors de la fête des Pères. Flipper, jeux vidéo, babyfoot et diffusion de matches de foot étaient au programme. Ces dames ont reçu une télécommande qui leur rappelait d’un «bip», après une demi-heure, qu’il ne fallait pas oublier d’aller récupérer monsieur! A Dietlikon (ZH), l’expérience a aussi été menée durant un jour. Les consoles de jeux ont été prises d’assaut! De là à ce que ce concept se généralise? Affaire à suivre…
Sleepbox
Mobilité – Une nouvelle voiture… pliable De 2,63 mètres de long, elle passe à 2 mètres en mode parcage! L’«Hiriko», voiturette 100% électrique, sait se faire toute petite en se rétractant sur elle-même une fois à l’arrêt. Cette biplace, dont l’habitacle coulisse vers le haut, a été conçue au MIT Boston (USA), mais est développée et produite par sept entreprises du Pays basque espagnol. Sa commercialisation est annoncée dès 2013. De nombreuses villes, comme Berlin, Barcelone et San Francisco, attendent déjà cette petite urbaine qui a tout d’une grande. www.hiriko.com
Écologie – Un pot qui se plante! Chacun devrait planter un arbre une fois dans sa vie. C’est à ce dicton qu’a décidé de contribuer le kit entièrement biologique Woody. Mettez les graines de l’essence choisie (cinq possibilités, dont des pommiers et des poiriers) dans le pot en fibres de coco biodégradable livré avec, et quand l’arbre devient trop grand, plantez le tout dans la terre. Simple, efficace et durable! A commander (au prix de 15 francs) sur www.rrrevolve.ch
Voyage – Des boîtes pour dormir à l’aéroport C’est un endroit de transition, à mi-chemin entre un hôtel et une salle d’attente privée. La Sleepbox, conçue par le studio d’architecture russe Arch Group, permet de prendre son mal en patience à l’aéroport. Cette «boîte à sommeil» – qui mesure 2,5 m x 1,6 m x 3 m – est équipée d’une TV, du Wi-Fi, d’une lampe LED, et de deux lits superposés. Pour l’heure, la Sleepbox ne se trouve qu’à l’aéroport de Moscou, mais son concepteur, Mikhail Krymov, espère prochainement en voir apparaître ailleurs, et tout particulièrement en France, en Angleterre et en Espagne. Pour une fois que cela a du bon de se faire mettre en boîte! www.sleepbox.com
Mobilité – Un vélo-trottinette électrique Le T20 est un surprenant compromis entre un vélo et une trottinette. Cet engin en bambou fait partie des études sur les thèmes de l’évolution de nos comportements et du développement durable menées par l’agence française Fritsch-Durisotti. Il est propulsé par un moteur électrique d’une autonomie de près de 40 km. La phase d’accélération est aidée par l’utilisateur, comme sur une patinette, et la vitesse de croisière est de 35 km/h. La mobilité douce prend parfois des formes qui le sont tout autant! www.fritsch-durisotti.com/web/
Exposition – Art Basel fait son show C’est le rendez-vous incontournable des amoureux d’art contemporain. Art Basel se tiendra, comme il se doit, à Bâle, du 14 ou 17 juin 2012. Plus de 300 galeries en provenance de 36 pays de six continents dévoileront cette année les œuvres de plus de 2500 artistes du XXe et du XXIe siècle. Art Basel: l’art et la manière d’exposer… www.artbasel.com
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Marie Flores
Énergie – Une nouvelle ampoule LED Du culot, cette ampoule en a encore plus que les autres! La dernière-née de Philips, une LED dévoilée lors de l’exposition Light+Building de Francfort, affiche en effet une consommation de 17 Watts, destinée à remplacer avantageusement l’ampoule standard incandescente de 75 Watts. 80% de moins de consommation pour une durée de vie 25 fois plus longue. Et la lumière fut(ée)! www.philips.ch
Philips
www.sportograf.com
Sport – Une course qui déménage A Thoune, le 11 mars dernier, ils étaient 4055 courageux à s’élancer lors de la troisième FISHERMAN’S FRIEND StrongmanRun de Suisse. Un record de participation qui en fait la plus grande course de cross de Suisse. En tout, ces sportifs ont dû franchir 44 obstacles (étangs, fossés, passages en varappe et montagnes de pneus) répartis sur deux tours totalisant 16 kilomètres. Une course qui déménage, à l’image de la pastille rafraichissante fortement mentholée! www.strongmanrun.ch
Tendance – 55 ans après sa création, Helvetica reste à la mode Elle a du caractère, mais possède une sobriété toute helvétique! La police Helvetica, qui a fêté en mars ses 55 ans d’existence, a, comme son nom l’indique, été inventée en Suisse. En 1957, par le Zurichois Max Miedinger. Très lisible en mouvement, Helvetica a logiquement fait le bonheur des constructeurs automobiles et des compagnies aériennes, s’affichant également sur les panneaux de signalisation. Et même, aujourd’hui, sur les t-shirts branchés. Un caractère universel, indémodable!
Rajan le dernier
éléphant
nageur Sur l’île Havelock, dans l’archipel des Andaman (Inde), vit un pachyderme au destin singulier. C’est l’ultime spécimen de son espèce à savoir nager. Reportage.
Rajan lors d’une balade matinale sur l’île Havelock, dans l’archipel indien des Andaman.
L’eau salée ne représente pas un milieu habituel pour un éléphant, mais Rajan semble désormais apprécier la baignade.
«Cette prise de vue nous a rendus tous les deux nerveux», explique la photographe Jody MacDonald.
fRajan agite ses pattes, comme s’il pédalait. dRajan en compagnie de son cornac. iUn lien fort unit le pachyderme et son gardien. pRajan et son cornac ne se quittent presque jamais, même pas dans l’eau. Texte et photos °°° Jody MacDonald «Juste un conseil: ne nage pas devant lui parce que ça le rend un peu nerveux.» Voilà ce que l’on nous a dit au moment où nous allions entrer dans l’eau. Nous avons bien compris que Rajan, éléphant de trois tonnes, n’aime pas que l’on vienne l’embêter lorsqu’il nage en pleine mer, même à l’occasion d’une séance photos! Nous avions découvert cet éléphant nageur pour la première fois dans «The Fall», un long-métrage hollywoodien réalisé en 2004. Dans ce film, on le voit en train de «faire des brasses» dans les eaux transparentes d’une mer tropicale. Tout de suite fascinés par ce pachyderme, nous avons voulu savoir où il vivait, aller le photographier dans son environnement. Direction une petite île de l’archipel indien des Andaman pour le rencontrer et en apprendre plus sur sa vie.... Rajan est né en 1950. Mais contrairement à beaucoup d’éléphants utilisés à cette époque pour le débardage du bois, il a vu le jour en captivité. D’abord dressé en Inde continentale, il finit par être acheté par un homme d’affaires, puis envoyé dans les années 1970 sur les îles Andaman pour y travailler dans une exploitation de bois d’œuvre. S’ensuivent trente années de dur labeur, à charrier des arbres abattus dans la jungle. A l’époque, environ deux cents éléphants se trouvaient sur cet archipel, prêts à assurer le transport des troncs jusqu’à la plage, depuis laquelle ils partaient en bateau à la scierie. Leur travail accompli sur une île, les éléphants étaient alors obligés de rejoindre à la nage (et sous la
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contrainte) une autre île. Mais en 2002, la Cour suprême indienne décide d’interdire l’exploitation forestière dans les îles Andaman, afin d’en protéger la biodiversité. Un grand nombre d’éléphants périssent alors, quelques-uns se retrouvent livrés à eux-mêmes, mais la plupart sont rapatriés sur le continent, où ils accomplissent diverses besognes dans les temples hindous. Une retraite paisible Rajan a connu un sort bien différent… Son riche propriétaire, pas du tout pressé de le revendre, l’a laissé à son vieux cornac (dresseur et gardien), sur l’île Havelock, où il jouit aujourd’hui encore d’une agréable retraite. Il passe ses journées à dormir ou à arpenter la jungle. Et une ou deux fois par semaine, il nage dans la mer, activité qu’il semble beaucoup apprécier.
pLes rayons du soleil viennent caresser la peau épaisse de Rajan. s«Après une semaine, on apprend à connaître les habitudes de Rajan», dixit Jody MacDonald. aQuand Rajan sera mort, peut-être ne verra-t-on plus jamais d’éléphant nager dans la mer… ss En nageant sous Rajan, on constate qu’il évolue avec légèreté, comme s’il flottait dans l’espace.
En 2006, son propriétaire a toutefois reçu une offre alléchante – environ 65 000 dollars – de la part d’un temple du Kerala. Allait-il devoir retourner à un travail pénible, parfois teinté de cruauté? Les possesseurs d’un petit hôtel de jungle, le «Barefoot at Havelock» décident de se mobiliser. Via Internet, ils lancent un appel à leurs anciens clients, et parviennent à réunir la somme nécessaire à son rachat. Il passera le reste de sa vie sur la plage n°7! Paisiblement… Avec une facilité inattendue Le matin où nous avons nagé avec Rajan, la température de l’océan Indien était celle d’un bon bain chaud. Nous sommes d’abord restés les pieds dans l’eau, quelques mètres en retrait. Rajan est entré paisiblement dans la mer. Il a dressé sa trompe, tel un tuba géant, pour pouvoir respirer, et son cornac, Nazroo, est descendu de son dos pour nager à ses côtés. Rajan a commencé à agiter ses pattes comme s’il pédalait, et il s’est mis à avancer dans l’eau avec une facilité inattendue. Munis de nos palmes et de nos lunettes de natation, nous avons évolué près de lui, admirant ses mouvements lents et gracieux. A un moment, nous avons plongé pour l’observer depuis dessous. Il évoluait avec légèreté, en silence, comme s’il était en train de flotter dans l’espace. Rajan est le dernier des éléphants à savoir nager en mer. Avec une espérance de vie comparable à celle d’un humain, il devrait, selon toute vraisemblance, lui rester dix à vingt belles années devant lui. Si vous avez la chance de vous rendre aux îles Andaman, vous aurez peut-être l’occasion de l’apercevoir et de partager quelques instants avec lui. Après sa mort, peut-être ne sera-t-il plus jamais possible de voir nager un éléphant dans la mer…
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Felicity Aston a d没 faire face aux vents et aux temp茅ratures glaciales!
Robert Hollingworth
Felicity Aston n’a pas froid aux yeux
A 34 ans, l’aventurière anglaise est devenue la première femme à effectuer la traversée en solitaire de l’Antarctique. Pour 30°, elle revient sur ce périple aussi envoûtant qu’éprouvant. Texte°°° Frédéric Rein
Elle s’est retrouvée seule face à une blancheur infinie. Face à un tapis immaculé déroulé à perte de vue sous les lattes de ses skis. Kilomètre après kilomètre, l’Anglaise Felicity Aston a fini par en cumuler 1744, parcourus en 59 jours. A 34 ans, elle écrit ainsi une page – jusqu’ici restée blanche – de l’histoire du pôle Sud, puisqu’elle est devenue, fin janvier 2012, la première femme à réaliser la traversée en solitaire de l’Antarctique, de la banquise de Ross à l’Anse d’Hercule. Voilà un authentique exploit. Une folie peut-être? «Certaines personnes me le disent, mais je ne vois pas les choses comme cela», rétorque la jeune météorologue, devenue exploratrice de profession (elle a déjà à son actif des voyages dans des régions inhospitalières, comme l’Arctique canadien ou le désert du Sahara). «C’est instinctif. Cela s’impose littéralement à moi, sans que je puisse l’expliquer. Et comme j’en ai l’occasion…»
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La Britannique de 34 ans a tracté deux luges – d’un poids total de 85 kg – dans lesquelles se trouvaient ses affaires… dont sa précieuse tente.
Le pouvoir d’attraction de l’Antarctique sur les âmes conquérantes ne date pas d’hier. Les exploits passés d’Amundsen, Scott, Charcot et autres Shackleton ont jadis glacé d’effroi des foules entières. Un siècle tout juste après la conquête du pôle Sud, l’immensité blanche reste synonyme de terre inexplorée, de défi ultime. Très peu d’hommes sont passés par là. Moins de femmes encore. Le défi est physique: il faut braver les vents et les températures glaciales. Mais il est surtout psychique, comme le confirme Felicity Aston, quelques jours après son retour: «Je ne me sens pas particulièrement courageuse ou surhumaine. En revanche, dans ce genre d’aventure, il convient d’avoir une bonne dose de ténacité. La force mentale prend le pas sur celle des muscles.» Cet entêtement lui a permis d’avancer et de tracter, coûte que coûte, la luge – d’un poids total de 85 kg – dans laquelle se trouvaient ses affaires… «Le plus dur, cela a incontestablement été durant les premiers jours, quand il a fallu s’habituer à la solitude, se rappelle-t-elle. C’était moralement plus pesant que je ne l’avais imaginé, mais j’avais envie de savoir si j’étais capable d’être seule face à moi-même.» La réponse ne semble plus faire de doute.
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iDe la banquise de Ross à l’Anse d’Hercule, Felicity Aston a cumulé 1744 km en 59 jours.
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fPour Felicity Aston, le plus dur a incontestablement été durant les premiers jours, quand elle a dû s’habituer à la solitude. Mais elle a su garder le sourire!
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Laisser passer la tempête Comme la lumière jaillit souvent du néant, les joies les plus intenses peuvent émerger des situations les plus difficiles. Il faut être en mesure de laisser passer l’orage: «Traverser le mauvais temps peut être intimidant, mais au final, c’est dans cette situation que l’on apprend le plus sur soi-même. Et après, il y a ce ciel bleu inoubliable qui réapparaît, avec de temps en temps des arcs-en-ciel, et cette neige qui scintille.» Aujourd’hui, ce sont les souvenirs qui brillent dans les yeux de l’exploratrice. Le nez collé à la vitre embuée de l’avion qui la ramenait à la maison après près de deux mois d’efforts, Felicity Aston avoue avoir été prise d’une angoisse: et si cette épopée solitaire en Antarctique était la dernière? «J’ai pensé – espéré peut-être – que ce périple satisferait mes «démangeaisons polaires», mais il n’en est rien. L’aventure est une dépendance dont je ne saurais me priver.» Elle rêve donc toujours autant de paradis – ou d’enfers – infiniment blancs, de terres nouvelles à explorer… www.felicityaston.co.uk
Perché à la limite entre la Terre et l’espace, Felix Baumgartner a fait un saut de 21 800 mètres!
Felix Baumgartner parachutiste de l’espace
Le 15 mars dernier, cet Autrichien de 42 ans s’est élancé dans le vide depuis la frontière séparant la Terre de l’espace, soit à une altitude de 21 800 mètres. Un premier test dans le cadre du projet Red Bull Stratos, qui devrait le conduire à réaliser un saut de 36,5 kilomètres d’ici la fin de l’année! Texte°°° Serge Greter Photos°°° Red Bull Stratos Il a approché la frontière de notre monde, s’est entrouvert les portes de l’univers. Le 15 mars dernier, l’Autrichien Felix s’est hissé aux abords de la «Ligne Armstrong», la limite qui sépare la Terre de l’espace. Parti à bord d’une capsule spatiale attachée à un ballon d’hélium haut de 50 mètres, cet aventurier de l’extrême a rallié cette zone de non droit pour de nombreuses lois terrestres. Un milieu hostile où les liquides s’évaporent et les températures atteignent les - 60° C. Un incroyable perchoir surtout, depuis lequel cet homme de 42 ans a pu réaliser un saut vertigineux. Car là où les plus courageux s’élancent d’habitude des 10 mètres à la piscine municipale, le Salzbourgeois a plongé dans la stratosphère d’une hauteur de… 21 800 mètres! Après avoir tutoyé l’espace et ses étoiles, il a littéralement fondu sur sa terre natale, une tenue de cosmonaute – obligatoire pour faire face à la dépressurisation et au manque d’oxygène – à la place du maillot de bain. Près de 600 km/h pour une chute libre d’à peine plus de 8 minutes. Sensations fortes garanties, atterrissage en douceur réussi. Du propre aveu de Felix Baumgartner, le plus dur aura été le froid paralysant, qui l’a empêché de bouger les doigts. Même si quelques adaptations liées au caractère hors du commun de ce type de sauts doivent encore être faites, celui que l’on surnomme «Fearless Felix» s’est avoué très satisfait après s’être posé en parachute à 9h50 – 1h40 après son départ – dans le désert du Nouveau Mexique, à 40 kilomètres de Roswell, mondialement célèbre depuis 1947 pour son prétendu OVNI. Ou quand les extraterrestres rencontrent un Martien!
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sLa tenue de cosmonaute était de rigueur pour faire face à la dépressurisation et au manque d’oxygène. ssL’Autrichien est entouré d’une équipe de 100 experts.
sC’est aux commandes d’une capsule spatiale que Felix Baumgartner est arrivé à 21 800 mètres d’altitude. ssLa joie était de rigueur au retour sur Terre de Felix Baumgartner (à gauche). aLa capsule spatiale était attachée à un ballon d’hélium haut de 50 mètres.
Franchir le mur du son L’exploit est en effet surréaliste: seuls deux hommes avant lui, dans les années 1960, ont effectué des sauts de plus haut. Parmi eux, Joseph Kittinger, membre du team de Felix Baumgartner, composé de 100 experts. Une équipe pour qui ce saut correspond à un premier test dans le cadre du projet Red Bull Stratos, qui s’est donné pour mission d’affiner les données aérospatiales et médicales, afin de permettre aux astronautes de pouvoir regagner la Terre en cas de problèmes. L’étape suivante consistera à monter à 27 000 mètres d’altitude, alors que l’objectif final se situe à 36,5 kilomètres. Une prouesse qui devrait être réalisée d’ici la fin de l’année, lui permettant de devenir le premier homme à franchir le fameux mur du son, soit 1224 km/h! www.felixbaumgartner.com
Un homme sans limites 1985 Premier saut en parachute, à l’âge de 16 ans. 1997 Titre de champion du monde de base jumping, discipline dans laquelle il s’est spécialisé dans les années 1990. 1999 Saut en Malaisie depuis les tours Petronas de Kuala Lumpur (451 mètres). Puis, la même année, depuis le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro (Brésil), à seulement 29 mètres du sol. 2003 Traversée de la Manche en chute libre – à près de 360 km/h, par une température avoisinant les -50° C. Equipé d’ailes en carbone, il s’élance d’un avion au-dessus de Douvres, en Angleterre, pour atterrir 6 minutes plus tard à Calais, en France. 2004 Saut depuis le viaduc de Millau, en France (343 mètres). 2006 Saut depuis la Torre Mayor, à Mexico City (225 mètres). 2007 Saut dans une grotte profonde de 120 mètres, à Mascate, dans le Sultanat d’Oman. 2007 Saut du haut du gratte-ciel Tapei 101, à Taiwan (448 mètres). 2010 Début du projet Red Bull Stratos. 2012 Saut en chute libre depuis la frontière de l’espace (21 800 mètres).
nouvel aventurier urbain
Danny MacAskill
Michael Clark/Red Bull Content Pool
Ce trialiste britannique d’exception s’est fait connaître grâce à ses vidéos spectaculaires postées sur You Tube à partir de 2009. Aujourd’hui, sa renommée est internationale et il pourrait bien prouver ses talents lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres. Interview.
Michael Clark/Red Bull Content Pool
iDanny MacAskill réalise un petit back flip dans une sculpture de San Diego, aux Etats-Unis. Texte°°° Frédéric Rein Ses mouvements, fluides, s’enchaînent avec un naturel déconcertant. Comme si homme et vélo ne faisaient qu’un. C’est un gracieux ballet, tantôt terrestre, tantôt aérien, que réalise Danny MacAskill. Cet Ecossais de 26 ans sait incontestablement occuper les espaces (urbains) qui s’offrent à lui. Il se les réapproprie, les réinvente. Il virevolte comme un trapéziste au-dessus de wagons rouillés, rebondit comme une balle de flipper sur des pans de murs ou joue les équilibristes sur une barrière. Ce spécialiste du trial VTT enchaîne les figures improbables dans des endroits qui le sont tout autant. L’aventure est de tous les instants. A tel titre qu’il s’est retrouvé cité parmi les dix sportifs candidats au titre d’«Aventurier de l’année 2012», décerné par le magazine National Geographic. En quelques années à peine, Danny MacAskill a acquis une renommée internationale. Si sa passion pour le vélo remonte à sa plus tendre enfance, c’est en avril 2009 qu’il se fait connaître aux yeux du monde. Son colocataire empoigne la caméra pour réaliser une vidéo de lui en pleine action à Edimbourg. Son incroyable virtuosité dans «Inspired Bicycles» séduit les internautes. Ce premier film, posté sur You Tube, sera vu à 27 millions de reprises! Les dés sont jetés: le mécanicien de formation devient trialiste de profession. «Je n’ai jamais voulu devenir pro, mais juste faire du vélo. Je me sens très chanceux», précise le principal intéressé. De films en acrobaties, de clics d’internautes en sponsors, sa cote de popularité donne autant le vertige que ses cascades. Son film «Industrial Revolutions», tourné en 2011 dans une usine désaffectée de la campagne écossaise, a été vu 3 millions de fois en un mois! Rencontre avec un magicien du trial.
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Danny MacAskill, comment êtes-vous devenu trialiste? Tout naturellement, car j’ai toujours fait du vélo. A 5 ans, dans mon petit village natal de Dunvegan, sur l’île écossaise de Skye, j’empruntais l’unique route pour me rendre à l’école à vélo. Comme tous les enfants, je passais mes journées sur une bicyclette, entouré de mes copains, à essayer de faire quelques figures. A 12 ans, j’ai eu mon premier vélo de trial. Vers 17 ans, j’ai déménagé dans un petit village du nom d’Aviemore, dans les Highlands écossais. Comme je me retrouvais souvent seul, j’ai commencé à réaliser des figures. J’ai ensuite emprunté la voie classique du trial, mais je n’ai jamais été très porté sur la compétition, je préférais la rue. Que vous apporte ce sport? La possibilité de faire ce que je veux quand je veux! Il y a beaucoup de légèreté dans vos échappées solitaires. Doit-on voir en vous un artiste? J’ai juste une façon très personnelle de conduire mon vélo, ce qui ne fait pas de moi un artiste. Je ne cherche qu’à m’amuser. Etant donné les témoignages que je reçois, beaucoup de personnes apprécient ma manière de rouler. Quel est votre terrain de jeu préféré? Probablement Aviemore, car j’y ai fait mes armes. Chamonix (il y a tourné «Perfect moments», en 2010, ndlr) est aussi un lieu intéressant pour faire du trial.
Y a-t-il un endroit dans le monde qui vous attire tout particulièrement? Le Japon, avec son architecture urbaine unique, me semble très intéressant. J’espère y aller un jour. Pour 2012, vous avez toutefois d’autres projets? C’est effectivement une année un peu particulière. Comme j’ai été blessé au ménisque lors d’un tournage au Canada, j’ai beaucoup d’idées en tête, de nouvelles figures à tester. On pourra en voir quelques-unes cette année sur You Tube. Une vidéo, tournée cet hiver en Colombie Britannique, au Canada, devrait d’ailleurs sortir en avril. Et on me retrouvera peut-être aussi lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres, qui sait… Vous parlez de blessure. Mais quelle est la place du risque dans votre sport? Il faut être conscient qu’il existe, mais généralement, on peut le minimiser en préparant soigneusement ses cascades et en évaluant ses dispositions du moment. Personnellement, j’ai toujours eu beaucoup de chance. Sans elle, j’aurais pu mourir à plusieurs reprises, comme quand j’ai été renversé par des voitures ou que je suis tombé de certains arbres! J’ai cassé une bonne douzaine de casques dans ma vie, mais n’est jamais été gravement blessé, même si, en deux ans, j’ai été privé de vélo pendant près de 14 mois!
Y a-t-il un message qui sous-tend votre démarche? Le monde est un terrain de jeu. Il faut juste trouver son jouet! Au fait, qui est vraiment Danny MacAskill? Un «easy going»! Je fais tout pour éviter les situations de stress, et prend toujours la vie du bon côté. Je suis aussi un grand amateur de tartes, toutes sortes de tartes! Dans dix ans, vous vous voyez toujours sur un vélo? Je ne peux pas prévoir l’avenir, mais je continuerai aussi longtemps que je peux et que j’aurai du plaisir. Reposez-moi donc votre question dans 9 ans et demi!
www.dannymacaskill.co.uk
Dave Sowerby
Andy McCandlish/Red Bull Content Pool
Quelle est, selon vous, la figure la plus spectaculaire que vous ayez faite à ce jour? Dans «Inspired Bicycles», je passe sur une barrière avec des pics. C’est un relief très particulier, de plus étroit, sur lequel je n’étais vraiment pas sûr de pouvoir rouler.
iLe toit d’une maison abandonnée suffit à faire le bonheur de Danny MacAskill. fDanny MacAskill réalise un saut périlleux avant à Dunvegan, une ville située sur l’île écossaise de Skye, où il est né.
fdBurnout (2010).
Grâce à Photoshop, ce photographe français gomme les frontières du réel pour recréer le monde qu’il imagine. Une démarche à la fois surprenante et originale, qui mêle candeur et surréalisme.
Le monde sensiblement décalé de
Romain Laurent Texte°°° FRéderic rein Photos°°° romain laurent Un surfeur semble sereinement attendre sa vague. Mais à défaut de rouleaux, il se retrouve pris dans une marée humaine qui déferle dans l’immensité d’une ville. Une mer de gratteciel grisâtres s’est substituée au bleu de l’océan. Cette nouvelle série de photos baptisée «Horizon» est à l’image du travail de son auteur: à contre-courant! Le photographe français Romain Laurent aime se jouer des idées reçues, mise sur l’effet de surprise, sur le décalage, fait se croiser des éléments au demeurant antinomiques. Ses clichés surprennent, interpellent. «J’essaie de ramener le trucage dans la photo spontanée, de contrôler l’incontrôlable, explique ce natif d’Annecy. Cela me permet de représenter le monde tel que je l’imagine. Une réalité sensiblement décalée, qui penche toujours davantage vers la narration, grâce à une approche plus cinématographique de mes images.» Que faut-il saisir dans ses clichés? «Je laisse à chacun la liberté d’y voir ce qu’il y veut. Pour moi, c’est juste une représentation de ce qui traverse mon esprit à une période donnée de ma vie.» Rêveur, distrait, passionné, obstiné et même névrosé sont les adjectifs qu’il utilise lui-même pour se qualifier. «Je suis un citadin affirmé en manque de grands espaces: de montagne, de neige, de ski et d’océan»,
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revendique ce designer de formation. La démocratisation de la photo numérique et de Photoshop lui a permis de recréer son monde, de gommer les frontières du réel. Inspiré par le quotidien Mais le processus de création, toujours inspiré par son quotidien, ne se limite de loin pas à quelques clics de souris. L’idée griffonnée sur un carnet doit d’abord germer dans sa tête. Durant des semaines, voire des mois. Ensuite, il faut trouver le lieu propice au shooting et réaliser les clichés. Commence alors la postproduction sur ordinateur. «Toutes les prises de vues sont pensées en fonction du résultat final», précise le photographe qui, hormis ses séries personnelles, travaille dans le milieu de la publicité (Citroën, Milka, Coca-Cola…) et de l’édition. Un travail de bénédictin qui offre un rendu étonnant. Qu’il s’agisse d’une avalanche humaine ou de personnes qui marchent à l’encontre de toutes les lois de la gravitation, les photos de Romain Laurent mêlent avec subtilité candeur et surréalisme. Elles bousculent l’ordre établi, ouvrent de nouveaux horizons!
www.romain-laurent.com
With ROMAIN LAURENT
PORTFOLIO
L’Horizon (2011).
Tilt (2009).
Tas (2006-2007).
LES
Des yachts de luxe qui se prennent pour des îles, avec palmiers et bungalows embarqués. Un navire inspiré du microcosme monégasque. Les bateaux de plaisance voguent vers un avenir étonnant, aux confins du kitsch.
croisières
du futur Texte°°° SERGE GRETER Photos°°° Yacht Island Design
Etes-vous déjà monté à bord d’une île? Ce qui ressemble aujourd’hui à une faute de français pourrait devenir demain une réalité. Les designers britanniques de Yacht Island Design ont en effet décidé de réinventer la navigation de plaisance. Leur luxueux «Tropical Island Paradise», mélange improbable d’un bateau de croisière et d’une île, voguant entre science-fiction et kitsch, propose de petits bungalows sur son pont avant, des palmiers piquetés ici et là, ainsi qu’une piscine-lagon nourrie par une cascade s’écoulant d’un volcan! Cette île tropicale de 90 mètres de long, qui peut se déplacer à une vitesse maximum de 15 nœuds, offre une suite avec spa aménagée à même la base de la montagne pour les propriétaires, et quatre autres sur les flancs du navire, avec balcon. Ajoutez à cela un cinéma, une salle de fitness, une bibliothèque, une salle de jeux, plusieurs lounges aux ambiances différentes, un héliport et un drôle de pont déployable pour les activités nautiques!
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La coque du «Tropical Island Paradise» imite les vagues, alors qu’à bord, on se croirait sur une île. Ce navire de 90 mètres de long arbore sur son pont avant de petits bungalows, des palmiers piquetés ici et là, ainsi qu’un lagon dominé par un volcan d’où coule une chute d’eau.
iL’île «Utopia» peut se déplacer grâce à des propulseurs situés dans chacun de ses pieds. paSur le très luxueux «Streets of Monaco», long de 155 mètres, on trouve même une piste de karting.
Ce luxe ostentatoire se retrouve dans une autre création de Yacht Island Design: le «Streets of Monaco». Ce navire de 155 mètres de long, destiné à accueillir 16 personnes (et 70 membres d’équipage!), déroule un circuit de karting, histoire de se croire sur les pistes du fameux Grand Prix monégasque… Trois karts peuvent s’y disputer la piste côte à côte, filant bon train au pied de répliques du palais princier, de l’hôtel de Paris, du Loews ou du casino. Avec ses allures très «jamesbondiennes», «Utopia», des mêmes concepteurs, s’apparente à une île artificielle ultramoderne posée en mer. Il s’agit là d’une structure de 100 mètres de long, couvrant une surface comparable à celle des navires de croisière actuels, où l’on trouve un mille-feuille de 11 étages, avec, entre autres, casino et cinéma. Cerise sur le gâteau: un observatoire perché à 65 mètres de haut. «Utopia» peut même se déplacer grâce à des propulseurs situés dans chacun de ses pieds. Trop futuriste? Pas si sûr. Rob McPherson, directeur de Yacht Island Design, confie que «bien qu’aucun de ces projets ne soit actuellement en construction, des discussions sont en cours avec plusieurs acheteurs potentiels». Ces bateaux avant-gardistes prendront-ils la mer ou resteront-ils à terre? Navires à suivre… www.yachtislanddesign.com
UN TOUR du monde à l’énergie solaire?
C’est possible! Avec ses 537 m2 de panneaux photovoltaïque, le catamaran Planet Solar va réaliser le premier tour du monde à l’énergie solaire.
C’est presque fait… D’ici quelques semaines, le catamaran Planet Solar ralliera le port de Monaco au terme d’un périple avec escales de près d’un an et demi en autonomie totale. Le premier tour du monde à l’énergie solaire jamais réalisé sera alors bouclé. Bilan anticipé d’une incroyable éco-aventure. Le bateau Planet Solar aura navigué durant environ un an et demi, escales comprises. Lors de ses déplacements, il aura avancé à une vitesse moyenne de 5 nœuds, soit près de 10 km/h. Texte°°° SERGE GRETER Photos°°° PLANetSOLAR
En mai, le bateau Planet Solar regagnera le port de Monaco. Un retour attendu en forme de preuve – preuve qu’un tour du monde à l’énergie solaire en totale autonomie est possible. L’immense catamaran de 31 mètres de long espère bousculer les paradigmes, réveiller les consciences. «On ne change pas les mentalités avec un bateau, confie avec lucidité Raphaël Domjan, initiateur du projet et skipper. En revanche, nous délivrons un message fort au monde: cette technologie est fiable. Nous avons certes avancé moins vite que prévu, avec une moyenne de 5 nœuds (soit près de 10 km/h, ndlr), contre les 6 à 7 nœuds espérés, mais l’important, c’est d’avoir accompli une première, et pas d’établir des records de vitesse!» Après un tel exploit, à quelles répercussions peut-on s’attendre? «L’impulsion donnée aux industriels et aux politiques ne se fera vraiment sentir que plus tard, explique l’éco-aventurier. Nous avons, par exemple, transporté le ministre équatorien du tourisme durant deux jours dans les îles Galápagos. Il s’est laissé séduire et parle désormais de faire voter une loi afin de rendre uniquement accessibles en bateau solaire certaines îles de l’archipel (menacé depuis quelques années par un développement trop rapide et anarchique du tourisme, ndlr).»
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Opération séduction réussie «L’accueil favorable et chaleureux» réservé par le grand public, lui, s’est fait tout naturellement. Que ce soit celui des visiteurs du village Planet Solar, ou celui des personnes rencontrées en mer. «Au Sri Lanka, nous avons croisé une embarcation de pêcheurs, tellement contents de nous voir qu’ils nous ont donné l’un de leurs cinq poissons, alors qu’ils n’avaient presque rien», se rappelle le Neuchâtelois. Après environ un an et demi de voyage, escales comprises, les souvenirs se bousculent dans la tête du marin helvétique. Les bons tout
d’abord, notamment consécutifs aux longues traversées océaniques… «A l’arrivée aux Marquises, après avoir passé un mois sur l’océan Pacifique sans apercevoir une île, un bateau, un avion, pas le moindre signe de vie, voir une terre se dessiner sur le bleu de la mer est un moment magique.» La mer de Chine, elle, a laissé un goût plus amer aux cinq membres de l’équipage. Au Vietnam, le mauvais temps lié à la mousson a semé le doute, faisant tanguer les rêves d’exploit. «Mais au final, on ne peut que tirer un bilan positif de cette expérience, à la fois technologique et humaine», affirme Raphaël Domjan, qui mentionne également l’aide apportée par Planet Solar aux équipages croisés en mer qui n’avaient plus d’eau douce à bord. Un autre souvenir le ravit: celui d’une tortue délivrée des cordages qui l’emprisonnaient et menaçaient de la faire se noyer. Désormais, le Vieux Continent est à l’horizon. La boucle va être bouclée, avec le sentiment fort du devoir accompli. Une tournée européenne devrait suivre, cet été. Et après? «Après, nous chercherons un acquéreur pour le bateau, souligne Raphaël Domjan. Quant à moi, je continuerai à promouvoir le formidable potentiel de l’énergie solaire grâce à la fondation Planet Solar. Un livre et un documentaire sont en préparation. Et de nouveaux projets pourraient naître, qui sait?»
Planet Solar en quelques chiffres Taille du bateau: 31 mètres de long pour 15 mètres de large. Surface photovoltaïque: 537 m2, soit l’équivalent de deux terrains de tennis. Durée de construction du bateau: 14 mois. Le team Planet Solar: 5 personnes à bord et 8 personnes dans les bureaux d’Yverdon (VD). Distance parcourue: environ 58000 km. Vitesse moyenne: 5 nœuds, soit près de 10 km/h.
La Villa
Lena
un bel exemple de
«green architecture» Les fondements de l’architecture écologique reposent sur le respect du paysage et de la nature. La Villa Lena, en Finlande, nous en offre une illustration concrète.
Bâtie en Finlande, la Villa Lena s’articule autour d’une cour intérieure à ciel ouvert qui fait salon durant les beaux jours.
fLa cour intérieure est prolongée par une terrasse. ddLes fonctions respectives des espaces diurnes, vitrés, ne s’affirment qu’au gré du mobilier qui s’y affiche. dLa villa est construite sur de petits pilotis afin de s’adapter à la légère déclivité. sMême à la salle de bains, on a l’impression de vivre immergé dans la nature.
Texte°°° SERGE GRETER Photos°°° Jussi Tiainen Il ne s’agit ni d’un style, ni d’un processus établi. L’architecture écologique tient davantage de l’harmonie avec un environnement particulier, d’une certaine philosophie. C’est la rencontre d’un édifice et de son milieu. La patiente construction d’une osmose. Les fondements sur lesquels repose la Villa Lena sont de ceux-là. Cette maison en bois, dessinée par l’architecte finlandais Olavi Koponen, se fond dans un paysage typiquement finnois, composé de sapins et de bouleaux. Les façades boisées côté rue, en très grande partie opaques, assurent isolation et intimité. A contrario, de l’autre côté, la transparence s’impose. Articulée en fer à cheval autour d’une cour intérieure à ciel ouvert – elle-même prolongée par une terrasse – une enveloppe cristalline sans cadre visible (protégée par un triple-vitrage et un film à base de gaz argon) abrite les pièces à vivre. Les fonctions respectives de ces espaces diurnes ne s’affirment qu’au gré du mobilier qui s’y affiche, puisqu’ici, l’agencement est partout identique. La nature, omniprésente à l’extérieur, s’y invite en permanence grâce au jeu des transparences. Le soleil aussi, puisque cette partie est intelligemment orientée plein sud. S’il va s’en dire que l’isolation a été pensée dans ses moindres détails (avec notamment de la laine minérale), le système de ventilation, qui assure le renouvellement de l’air, permet aussi de récupérer la chaleur. Au bout du compte, la Villa Lena représente sans conteste un bel exemple d’architecture réfléchie et consciente des contraintes écologiques. Durable, en un mot.
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Meamea
i«The Cloud» est un nuage suspendu de végétation stabilisée créé par l’entreprise française Meamea. pLa végétation stabilisée – qui consiste à prendre de vraies plantes et à remplacer leur sève par une substance naturelle développée en laboratoire – s’affiche sans complexe sur les murs.
Les
plantes d’appartement autrement!
Dans leur nouvelle vie contemporaine, les végétaux d’intérieur s’affranchissent souvent de leurs pots pour devenir des objets de décoration, voire de véritables fresques. Et leur sort peut même être géré grâce à la domotique. Quelques bons plants!
Texte°°° Frédéric Rein
Pas de pots, mais une chance inespérée de se montrer sous un jour nouveau! Ainsi pourrait se résumer la vie très contemporaine de nos plantes d’appartement. Dans leurs versions design, celles-ci prennent progressivement racines là où l’on ne les attendait pas forcément, au gré des idées des designers d’intérieur qui semblent germer avec la rapidité du chèvrefeuille. Au lieu de poser ses plantes sur la table, on les accroche désormais au mur comme une fenêtre ouverte sur la nature. A moins d’opter pour un tapis végétal qui s’étend sur le sol. Même le socle des lampes se met au vert et les plateaux de tables commencent à pousser! A une époque où 50% de la population mondiale vit en zone urbaine, la nature revient par la grande porte dans nos salons, comme si les parcs et les jardins ne nous suffisaient plus et que l’espoir d’un monde plus vert devait forcément passer par nos intérieurs!
Meamea
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Meamea
Le tableau «Vangreen» est signé Meamea. Il représente une fenêtre ouverte sur la nature.
Meamea
Vraies plantes ou stabilisées? Ces petits (im)plants chlorophylliens très tendance imposent toutefois quelques contraintes: arrosage, rempotage, lumière adéquate ou encore lutte contre les parasites éventuels. Pour s’en affranchir, plusieurs techniques se sont naturellement développées. Il en va ainsi de la plante stabilisée. Ici, pas de feuilles qui jaunissent, elle reste toujours fidèle à elle-même. Cette technique, qui existe depuis une trentaine d’années, consiste à prendre de vraies plantes (ou fleurs) et à remplacer leur sève par une substance naturelle développée en laboratoire. «Nous remarquons une nette augmentation de la demande, que ce soit dans les entreprises, les hôtels ou chez les particuliers, constate Danielle Dällenbach, de Grandeur Nature, à Vevey (VD). Cette «taxidermie végétale» permet de conserver des plantes dont les feuilles restent souples durant 5 à 7 ans, sans le moindre entretien.» Si les tableaux muraux font généralement appel à ce type de plantes, plus facilement gérables dans ce cadre-là, la plupart des plantes d’intérieur restent toutefois bien vivantes. Et c’est là qu’intervient la domotique. Les technophiles ont en effet trouvé un nouveau terreau pour leurs inventions!
Samuel Wilkinson
iUn mur stabilisé permet de conserver, sans le moindre entretien, des plantes dont les feuilles restent souples durant 5 à 7 ans. pImaginé par le designer Samuel Wilkinson, le Biome Smart Terrarium permet d’évaluer en temps réel les besoins des plantes en eau, en lumière ou en nutriments. Des capteurs peuvent notamment être gérés via un iPad ou un iPhone.
Les besoins en temps réel C’est par exemple le cas du Biome Smart Terrarium imaginé par le designer Samuel Wilkinson. Le bien-être des plantes mises sous une cloche de son invention est contrôlé grâce à plusieurs capteurs, qui évaluent en temps réel les besoins en eau, en lumière ou en nutriments. Un système qui peut être géré par iPad ou iPhone. Dans la même veine, la société zurichoise Koubachi AG a développé une application iPhone et un site internet qui, selon son slogan, «Donne une voix à vos plantes». En communiquant des données les concernant (en combien de temps ont-elles bu leur dernière eau, etc.), vous voilà ensuite informé du moment propice à l’arrosage, mais aussi de l’instant où il convient d’ajouter de l’engrais, et lequel utiliser. Depuis mars dernier, on peut également acheter pour une centaine de francs un capteur à planter dans le pot, directement lié à un serveur. «Nous conseillons ce capteur, qui analyse la luminosité, l’humidité de la terre et la température, pour les plantes chères, confie David Kurmann, directeur marketing chez Koubachi. Il vous dira par exemple aussi si votre plante à trop froid quand vous ouvrez la fenêtre en hiver.» Le temps où l’on pouvait encore prétendre ne pas avoir la main verte est révolu. Vos plantes vertes ne peuvent désormais qu’être magnifiques!
Véronique Huyghe
Les plantes sont-elles vraiment dépolluantes? Depuis plus d’une vingtaine d’années, la science nous laisser entrevoir les vertus dépolluantes des plantes d’appartement. Certaines étaient supposées capturer le monoxyde de carbone et le formol, d’autres le trichloréthylène, communément utilisé dans les peintures, les vernis et les solvants, voire, pour les plantes grasses, les ondes émises par les ordinateurs et les télévisions. Mais aujourd’hui, la science se rétracte… Les expériences conduites en laboratoire sur de courtes durées ont certes prouvé que les plantes savent dépolluer via leurs stomates, leurs feuilles, leurs racines et les micro-organismes qui y vivent, mais la réalité est autre à la maison, comme le confirme Séverine Kirchner, coordinatrice du programme de recherche de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur: «Dans les espaces réels de nos intérieurs, les résultats actuels montrent clairement qu’une plante en pot capture des polluants en quantités trop négligeables par rapport au renouvellement de l’air dans une pièce. Les caractéristiques de nos milieux intérieurs, où les mouvements d’air sont réduits, la température constante, l’hygrométrie faible et la luminosité favorable, ne sont pas propices à optimiser les facultés d’accumulation des polluants par les végétaux, même si l’on en met beaucoup!» Cette croyance est donc aujourd’hui en train de faner, même si un espoir subsiste… «On manque encore d’études fiables, mais des systèmes dynamiques de biofiltration commencent à voir le jour et semblent prometteurs. Le passage de l’air est forcé – grâce à une pompe et des ventilateurs – dans le substrat, afin que les racines et les micro-organismes jouent leur rôle dépolluant.» En outre, il ne faudrait pas non plus oublier que les plantes sont (re)connues pour avoir un effet bénéfique sur le bien-être et contre le stress.
Meamea
iAvec la table Central Park, c’est un bout de nature qui entre dans son salon. sAndrea, conçu par Mathieu Lehanneur et David Edwards, est un système dynamique de biofiltration. Le passage de l’air est forcé – grâce à une pompe et des ventilateurs – dans le substrat, afin que les racines et les micro-organismes jouent leur rôle dépolluant.
Mobilité
Dans la roue des citadines de demain
Opel
Les voitures urbaines du futur seront électriques ou ne seront pas! C’est ce que semblent montrer les prototypes développés par les grands constructeurs. De petits véhicules économiques et écologiques, mais qui n’en oublient pas de soigner leur design.
iL’Opel RAKe, qui peut accueillir deux personnes à son bord, joue la carte de la modernité.
Texte°°° SERGE GRETER Avec leurs lignes futuristes, on pourrait les croire directement sorties du film «Star Wars». Pourtant, ces petites citadines sont bel et bien faites de carrosseries et de moteurs! Certes, il s’agit pour l’heure de concept cars, mais elles anticipent déjà les courbes et la propulsion des voitures urbaines de demain. Ces véhicules vertueux seront à la fois ultralégers et efficaces, émotionnels et pratiques. Ils combineront développement durable (moteurs électriques en l’occurrence), design, et high-tech. Si la rondelette Renault Twizy, lancée sur les routes il y a quelques mois, possède aujourd’hui une longueur d’avance sur ses concurrentes, la course-poursuite ne fait que commencer et de nombreuses marques collent à son pare-chocs! L’avenir de la voiture citadine est en marche. La preuve par trois…
VW
Audi
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L’Opel RAKe Ses roues arrière semblent flotter dans le vent, ce qui lui confère une certaine légèreté, accentuée par sa forme étirée. L’Opel RAKe, qui peut accueillir deux personnes à son bord, l’une derrière l’autre, joue la carte de la modernité. L’ouverture du pavillon transparent – qui bascule vers l’avant – est par exemple assurée par une application de smartphone. Le genre d’audaces qui devrait beaucoup plaire aux jeunes, qui pourraient se mettre au volant de la version bridée à 45 km/h à partir de 16 ans. C’est une musique d’avenir, mais des bruits courent sur une possible commercialisation… Fiche technique Poids: 380 kg. Longueur: 3 m. Vitesse maximale: 120 km/h. Autonomie: environ 100 km.
L’Audi Urban Concept La calandre verticale propre à la marque est bien présente, même si ses deux moteurs électriques ne nécessitent pas de grille de refroidissement! Et ses roues 21 pouces sont placées à l’extérieur de la carrosserie, comme les voitures de sport des années 1930. Question d’identité, de style aussi. Effilée, l’Audi Urban Concept, faite d’aluminium et de carbone, a incontestablement l’allure d’une sportive. Une «Formule1 électrique» qui offre toutefois, sous son pavillon amovible, une structure biplace, avec des sièges positionnés légèrement en quinconce. Fiche technique Poids: 500 kg. Longueur: 3,22 m. Vitesse maximale: 100 km/h. Autonomie: environ 70 km.
La VW Nils C’est une monoplace qu’a dévoilé Volkswagen. Pourquoi? Car, selon le constructeur allemand, «90% des trajets s’effectuent seuls». A l’arrière, on trouve… le moteur! Si des dispositifs de sécurité dernière génération ont été utilisés (régulateur de vitesse intelligent, freinage automatique d’urgence, etc.), certains éléments ont été simplifiés à l’extrême, comme les rétroviseurs, à régler manuellement. Côté design, les roues sont aussi positionnées à l’extérieur de la carrosserie, alors que les portes s’ouvrent vers le haut, comme des élytres d’insectes. Si la VW Nils ne devrait vraisemblablement pas être commercialisée, ce mini-laboratoire technologique permettra de développer d’autres modèles de la marque. Fiche technique Poids: 460 kg. Longueur: 3,04 m. Vitesse maximale: 130 km/h. Autonomie: environ 65 km.
LE POIDS DES MOTS Les marchands de régimes vantent leurs recettes amaigrissantes avec un art consommé. Attention à ne pas avaler n’importe quoi!
Texte°°° SASKIA GALITCH Y’a pas à dire, quand il est question de nous faire avaler des énormités, les marchands de régimes savent y faire. Ainsi ce cher Dukan. Grand pro de la comm’, le bon docteur a bien compris le poids des mots. Et, du même coup, comment engraisser son compte en banque sur le dos des rondelettes décidées à se délester rapidos de quelques kilos. Car, non content de décliner sa méthode amaigrissante en versions illustrées, puis en bouquins de «recettes» (sympas, mais qui coûtent le lard du chat…), il s’est ensuite lancé dans le coaching en ligne – payant, cela va sans dire – et dans la vente de produits estampillés Dukan. Donc censément compatibles avec une cure amaigrissante. Ce printemps, par exemple, son nouvel aliment miracle s’appelle Shirataki de Konjac. Vendu 3,50 fr le paquet de 200 g, cette «chose», «à consommer à volonté en phase d’attaque», est définie comme étant «tout simplement le secret minceur des femmes japonaises depuis des millénaires, en raison de sa faible teneur en calories (avec seulement 10 Kcal pour 100 g) et de son effet rassasiant spectaculaire». Alléchant, non?
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Dangerosité potentielle Bon, soyons honnête, Dukan n’est pas le seul à profiter de nos envies de légèreté et le nombre de «programmes minceur» à sortir au printemps est simplement sidérant. En soi, ça n’est pas si grave. Sauf que l’an dernier, après avoir passé à la moulinette les quinze cures les plus populaires actuellement – dont Dukan, justement, mais aussi Delaboss, Cohen, Miami, Fricker, Mayo, Scarsdale ou Montignac – l’Agence nationale française de sécurité sanitaire (ANSES) a conclu à la potentielle dangerosité de toutes ces méthodes. De fait, selon l’ANSES, ces poids lourds de l’amaigrissement proposent des programmes «déséquilibrés, délétères pour l’intégrité du capital osseux, avec des effets néfastes, notamment sur le fonctionnement du cœur et des reins». Pis: ils «modifient le métabolisme, ce qui entraîne une reprise de poids au bout d’un an dans 95% des cas» – ce que l’on appelle délicatement l’effet yo-yo – et peuvent provoquer «des troubles du comportement alimentaire». Autrement dit, on peut tomber dans l’hyperphagie, la boulimie ou l’anorexie. C’est dire si, en suivant ces programmes, on risque gros. Bref, avant d’entreprendre quoi que ce soit, un tour chez son médecin et une petite pesée d’intérêts s’imposent…
69 | trente degrĂŠs
Charlize
Theron reine de beauté… Toujours aussi éclectique dans ses choix, l’actrice sud-africaine est à l’affiche d’un film de science-fiction, «Prometheus», et d’un conte de fées, «Blanche-Neige et Le chasseur». Portrait. Texte°°° SASKIA GALITCH
Quand Charlize Theron décroche un vrai rôle au cinéma, en 1996, incarnant la fiancée de James Spader dans «Two Days In The Valley», de John Herzfeld, personne ne la prend vraiment au sérieux. On remarque son mignon minois, sans plus. Et l’on se dit que son métier de mannequin lui va très bien. Point. Seize ans plus tard, la belle est une superstar mondiale que l’on retrouve au générique de «Blanche-Neige et Le chasseur» et de «Prometheus», deux des superproductions les plus attendues de ce printemps 2012. Il faut dire qu’entretemps, Robert Redford, Lasse Hallström ou Woody Allen sont passés par là. Ils lui ont offert, si ce n’est des gros succès commerciaux, en tout cas une grande crédibilité. Née dans le Transvaal (Afrique du Sud) en août 1975, Charlize grandit dans la ferme de ses parents, Gerda et Charles. Toute petite, elle commence la danse – art pour lequel elle montre des dispositions certaines. Encouragée par sa maman, Charlize intègre la National School of the Arts de Johannesburg à l’âge de 12 ans. Une expérience qu’elle adore et qui lui permet d’échapper à la violence ambiante. Son père, alcoolique, a en effet tendance à tabasser régulièrement sa mère. Laquelle finit par abattre son bourreau à coups de pistolet… en état de légitime défense.
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Keystone
et du cinéma Du mannequinat au cinéma Gerda, qui n’est pas poursuivie, se dévoue alors corps et âme à sa fille. La trouvant superbe, elle l’inscrit à un concours national de mannequins. La jeune fille remporte le titre, ce qui lui vaut de pouvoir représenter son pays à Milan, dans le cadre d’une compétition internationale. Compétition qu’elle gagne! A partir de là, tout s’enchaîne. A 16 ans, elle devient un «model» réputé. D’abord basée à New York, elle s’envole ensuite pour Miami, puis pour Los Angeles – dans l’espoir de devenir comédienne. Nous sommes en 1995. Choisie dans un premier temps sur des critères physiques, elle réussit toutefois à s’imposer comme actrice dès 1997, en jouant Marie-Ann dans «L’Associé du Diable». Suivront «Celebrity» (même si Woody Allen ne lui confie qu’un mini-rôle), «L’œuvre de Dieu, la part du Diable» (Lasse Hallström), «La légende de Bagger Vance» (Robert Redford) ou «Le Sortilège du scorpion de Jade» (Woody Allen à nouveau). En 2003, son interprétation d’Aileen, dans «Monster», lui vaut plusieurs récompenses. Au titre de meilleure actrice, elle obtient ainsi l’Oscar, le Golden Globe, le Screen Actors Guild Award, ou encore l’Ours d’argent du Festival de Berlin. Depuis, prêtant son image glamour à Dior, elle ne cesse de tourner ce qui lui plaît, en toute liberté et en tout éclectisme, incarnant donc aussi volontiers une héroïne de science-fiction («Prometheus») qu’une reine de conte de fées («Blanche-Neige»). Avec un talent qui ajoute encore à sa beauté. Si bien que dans ce miroir, pas forcément aux alouettes, elle est l’une des plus belles…
www.charlizeonline.com
«The Avengers», Joss Whedon, 2012. Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Jeremy Renner, Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson. Sortie: le 25 avril. www.marvel.com
Warner Bros
Walt Disney
Superproduction 3D pour super-héros Menacé par l’abominable Loki, le monde va mal. Si mal, d’ailleurs, que le directeur de l’Agence internationale du maintien de la paix (SHIELD), Nick Fury, ne voit qu’une solution pour éviter le pire: faire appel à des super-héros. Et c’est ainsi qu’il met en place une équipe formée de Tony Stark, Iron Man à ses heures perdues, Steve Rogers, alias Captain America, Thor, fils d’Odin et dieu du tonnerre, Natasha Romanoff, aka La Veuve Noire, Clint Barton, dit Œil de Faucon, et du docteur Bruce Banner, aussi connu sous le nom de Hulk. Est-il utile de préciser que cette «Marvelerie» en 3D, bourrée d’humour (si, si!) et d’effets (très) spéciaux, ravira les amateurs de grand spectacle!
La magie noire de Tim Burton Adaptation cinématographique d’un feuilleton fantastique diffusé aux Etats-Unis entre 1966 et 1971, «Dark Shadows» raconte les heurs et malheurs des Collins – une famille pour le moins bizarroïde, formée d’êtres complètement baroques, dont Barnabas le vampire. Fidèle à luimême – et à ses interprètes fétiches que sont Helena Bonham Carter et Johnny Depp! – Tim Burton livre ici une symphonie de magie noire aussi poétiquement gothique que lugubrement drôle. Bref, une merveille de plus à son palmarès! «Dark Shadows», Tim Burton, 2012. Avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Michelle Pfeiffer, Eva Green, Christopher Lee et Alice Cooper. Sortie: le 9 mai.
couleur action !
Entre grand spectacle, hémoglobine et gros biceps estampillés super-héros, les projections printanières s’annoncent musclées. Mais que les romantiques ou les amateurs d’humour se rassurent: ils ne sont pas (complètement) oubliés…
Ascot Elite
Cinéma Un printemps
BANDE ANNONCES «La Dame en noir», James Watkins, 2012. Avec Daniel Radcliffe, Ciarán Hinds, Janet McTeer. Sortie: le 14 mars. www.womaninblack.com
«Madagascar 3 – Bons Baisers d’Europe», Eric Darnell - DreamWorks Animation, 2012. Avec les voix originales de Ben Stiller, Chris Rock et David Schwimmer. Sortie: le 6 juin. www.madagascarmovie.com
Paramount
Texte°°° SASKIA GALITCH
Ascot Elite
«The Raven – L’Ombre du mal», James McTeigue, 2012. Avec John Cusack, Alice Eve, Luke Evans. Sortie: courant avril. www.theravenmovie.com
«Men in Black III», Barry Sonnenfeld, 2012. Avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin, Emma Thompson, Rip Torn et Jemaine Clement. Sortie: le 23 mai. www.meninblack.com
«American Pie: Reunion», John Hurwitz et Hayden Schlossberg, 2012. Avec Alyson Hannigan, Jason Biggs, Seann William Scott. Sortie: le 2 mai. www.americanpiereunion.com
Universal Pictures
à la recherche du temps perdu Comme l’expliquait ce cher Einstein, le temps est une notion toute relative avec laquelle on peut s’amuser… des heures durant. Et c’est bien de cela dont il est question dans ce troisième volet des aventures délicieusement délirantes des «Men in Black». De fait, pour sauver son collègue «K» et, partant, le monde, l’agent «J» (Will Smith) va devoir s’offrir un petit voyage dans le passé – et plus précisément à la fin des années 1960. Acteurs à la hauteur de leur mission, action, effets spéciaux volontairement grand-guignolesques et décalages hilarants: tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment!
Universal Pictures
Sony Pictures
«Battleship», Peter Berg, 2012. Avec Alexander Skarsgård, Taylor Kitsch, Liam Neeson. Sortie: le 11 avril. www.battleshipmovie.com
Woodkid un homme aux
multiples casquettes Talentueux réalisateur de clips, ce Français exilé à Los Angeles fait aujourd’hui parler de lui grâce à ses prédispositions de compositeur et d’interprète. Une tournée européenne commence en mai, alors que son premier album est prévu pour la fin de l’année. Texte°°° Frédéric Rein
Photos°°° KARIM SADLI
Il aime porter la casquette, Yoann Lemoine. Français de 29 ans exilé à Los Angeles, alias Woodkid à la scène, en possède d’ailleurs plusieurs. Au sens propre, mais surtout au figuré… Initialement (re)connu pour ses talents de réalisateur de clips aussi bien sombres que poétiques – on lui doit notamment «Teenage Dream» de Katy Perry, «Mistake» de Moby, «Back To December» de Taylor Swift et «Born To Die» de la très remarquée Lana Del Rey – le voilà qui fait de l’ombre aux chanteurs dont il est habituellement le faire-valoir visuel. Sa voix caverneuse à la Leonard Cohen, patinée d’une mélancolie presque sensuelle, a commencé à séduire l’an dernier les internautes. Son premier album EP quatre titres, intitulé «Iron», consacrait alors un chanteur-interprète, qui nous ouvre un peu plus grandes les portes de son univers singulier – dont on découvre les clefs tatouées sur ses avant-bras! On y passe d’une épopée pop et guerrière aux puissantes montées symphoniques («Iron») à des balades mélodiques et entêtantes, traversées de jolies influences folk new-yorkaises, tantôt jouées à la guitare («Brooklyn»), tantôt au piano («Baltimore’s Fireflies»). Une star est née! La légende veut que Woodkid ait reçu sur un tournage un banjo du guitariste américain Richie Havens. Du piano – qu’il a étudié au conservatoire – il se mit alors aux instruments à cordes.
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P H O T O L I T H O R E T O U C H E P R É P R E S S E
Un single et des concerts avant un album S’il n’en oublie pas les clips (il signe évidemment les siens), ni le cinéma – qui fait partie de ses projets –, «l’enfant de bois» se consacre désormais davantage à la musique. On l’a ainsi retrouvé aux côtés de sa grande copine Lana Del Rey pour interpréter son fameux «Video Games». Le public et la critique attendent désormais son premier album, «Golden Age», dont la sortie est prévue d’ici la fin de l’année. Pour patienter, il nous livre, en ce mois d’avril, le nouveau single «Run Boy Run», accompagné de son clip. Et à partir de mai, Woodkid entamera une tournée européenne. Histoire de nous montrer que parmi sa grande panoplie de casquettes, on trouve aussi celle de la scène!
p o u r
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Toute l’actualité de Woodkid sur www.label-gum.com
Sony Music
Warner Music
Warner Music
Sony Music
Sur le devant de la scène Dans la foulée de son nouvel album intitulé «Wrecking Ball», sorti en mars dernier, Bruce Springsteen se produira le 9 juillet au Letzigrund de Zurich. «Le Boss» est de retour! www.brucespringsteen.net Révélée par MySpace en 2009, la chanteuse londonienne Lianne La Havas, âgée de 22 ans, promènera sa douce voix sur un premier album attendu en juillet. www.liannelahavas.com L’Américain Jason Mraz est de retour, trois ans après «We Sing. We Dance. We Steal Things.». Le 13 avril, il sortira son quatrième opus, dans lequel on trouvera son premier single «I Won’t Give Up». www.jasonmraz.com Gossip – qui sortira son cinquième album studio, «A Joyful Noise», le 11 mai – jouera sur la scène du Caribana Festival de Cranssur-Nyon (VD), le 6 juin. Beth Ditto, véritable icône du rock et de la cause lesbienne, fera, à n’en pas douter, le show. www.bethditto.gossipyouth.com
Images 3 SA Avenue de France 23bis PO Box CH-1000 Lausanne 7 T +41 21 621 89 89 www.images3.ch
Tableau surréaliste au pied du glacier Mýrdalsjökull, au sud de l’Islande, sur l’itinéraire très connu du Laugavegur.
L’Islande artistique de nature
fFerme isolée sur l’une des îles qui forment l’archipel des Vestmannaeyjar. dDans la région de Mývatn, les différentes coulées de lave offrent un spectacle qui prend toute sa mesure depuis le ciel. p Isolé, difficile d’accès, le lac Langisjór se mérite, mais vaut très largement le détour.
Cette île de contrastes, située à proximité du cercle polaire, mêle feu et glace, eau et désert. S’y rendre, c’est entamer un «Voyage au centre de la Terre», aller à la rencontre d’une nature qui se donne en spectacle sans pudeur. Texte°°° Frédéric Rein Photos°°° patrice schreyer
Brûlante et glacée. Désertique et verdoyante. Montagneuse et océanique. Austère et néanmoins envoûtante. C’est un condensé d’extrêmes recroquevillé dans son splendide isolement. Un joyau géologique, serti de toutes parts par la mer, posé en sentinelle de l’Europe, en équilibre instable sur les plaques tectoniques américaine et eurasienne, aux confins du cercle polaire. Bienvenue en Islande. La deuxième île d’Europe, avec 103 000 km2, semble aussi insondable que la plus emblématique de ses artistes, la chanteuse Björk. L’une comme l’autre paraissent tourmentées par un besoin profond de se réinventer… L’Islande d’aujourd’hui n’est ni la même que celle d’hier, ni la même que celle de demain. La faute au point chaud qui se trouve sous cette terre, lui confère son caractère explosif et nourrit ses 130 volcans actifs. Croyez-le ou non, un tiers du magma rejeté dans le monde ces 500 dernières années l’a été ici! Chaque jour, l’eau, la boue, la glace et la lave transforment inlassablement l’île. La réinventent. Un lifting qu’elle exhibe sans complaisance ni pudeur. Les colonnes de basalte, une roche volcanique issue d’un magma refroidi rapidement, en sont un bon exemple. Elles s’alignent avec une régularité presque militaire. Le noir de ces orgues basaltiques contraste avec le blanc des chutes d’eau qui les entourent parfois, comme à Aldeyjarfoss. Des panaches qui se déclinent dans ce pays à l’infini – petits, grands, puissants, romantiques…
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De l’eau glacée à l’eau bouillante Il faut dire qu’en Islande, l’eau est omniprésente. On ne peut évidement pas manquer les sources chaudes: elles sont près de 600 à l’échelle du pays. Certaines ont été transformées en véritables piscines, comme au Blue Lagoon, aux portes de Reykjavík. D’autres, plus libertines, s’offrent au détour d’un chemin. Cela fait partie des phénomènes dits paravolcaniques, d’ordre géothermique, au même titre que les fameux geysers, dont le nom est précisément issu du site islandais de Geysir. Là, dans l’air frisquet des petits matins estivaux, la colonne d’eau se hisse parfois, en solitaire, jusqu’à 70 m de haut. Un authentique moment de magie. Aux alentours, des bassins riches en silice offrent à l’eau un bleu turquoise laiteux parfaitement surréaliste. Des fumerolles s’élèvent, se contorsionnent, comme douloureuses. Un cri de Munch. Ailleurs, ce sont des mares de boue qui bouillonnent inlassablement, diaboliques chaudrons de sorcières. Où que l’on aille, l’Islande exhibe vraiment un tempérament de feu! A Jökulsárlón, la température de l’eau est en revanche glaciale. Des pans entiers du glacier Breiðamerkurjökull s’y effritent dans une lagune peuplée en permanence d’icebergs. Vêtus d’un bleu étincelant, zébrés parfois des couches de cendre noirâtres extirpées des entrailles de la Terre, ils dansent avec indolence dans les flots, pour finir par s’y noyer. Les derniers glaçons, emportés par le courant, échouent sur la plage de sable noir voisine où, patiemment érodés par l’assaut répété des vagues, ils finissent par se dissoudre pour de bon. Voici l’eau devenue marine. La voilà qui court le long des falaises, les tance, s’agite, tente de monter à l’assaut. Les goélands, les fulmars, les macareux patauds au gros bec coloré s’en fichent. Ils glissent sur le vent, regagnent leurs nids à l’abri de ces humeurs.
trente degrés | 79
fFumeroles odorantes sur l’itinéraire du trekking de Laugavegur, entre Landmannalaugar et Órsmörk. ddEmbruns envahissants de Gullfoss, l’une des chutes d’eau les plus visitées d’Islande. dFormations basaltiques dans le parc national de Jökulsárgljúfur, au nord de l’île.
iMaison abandonnée typique des régions orientales islandaises. L’exode rural a beaucoup sévi dans cette partie rude du pays.
Des toiles DE maître Au cœur du pays, les Hautes Terres se font désertiques, autrement plus inhospitalières. Montagnes et plateaux y enserrent des glaciers grands parfois comme deux – ou trois – cantons, à l’image de l’immense Vatnajökull. Sous sa carapace immaculée couve le feu de plusieurs volcans actifs et volontiers capricieux. Les paysages, qui changent aussi rapidement que le temps, sont autant de toiles de maîtres éphémères. Tout particulièrement dans la région de Landmannalaugar: de vallons en champs de cendres, de cratères en sommets tourmentés et en lacs, les teintes virent du noir au rouge, du jaune pâle à l’ocre ou à l’orange vif. Sans transition, une toile digne de Monnet, figeant le côté miroitant d’une myriade de petits lacs, se mue en une œuvre contemporaine, minimaliste, griffée des seules lignes téléphoniques traversant le bleu du ciel. Plus loin, les rides minérales couvertes d’une barbe végétale de quelques jours dessinent d’improbables portraits, comme issus des sagas millénaires. L’Islande a incontestablement l’art de nous faire rêver!
En pratique Quand y aller: Entre juin et septembre. Mais ce n’est qu’en juillet et en août que les pistes intérieures sont ouvertes. En outre, au mois de juillet, la nuit est quasiment inexistante. Comment s’y rendre: Il n’existe qu’un vol direct Genève-Reykjavik, avec Swiss, alors que depuis Zurich, toutes les compagnies qui desservent cette destination font au moins une escale. Lien utile: www.fr.visiticeland.com
La dernière ascension de
Walter Bonatti
Keystone
L’un des plus fameux alpinistes du XXe siècle, par ailleurs reconnu pour ses talents d’écrivain et de photographe, a tiré sa révérence en septembre dernier. Retour sur un destin atypique.
Authentic
Keystone
Stephan Siegrist and Pro Trek
fiWalter Bonatti termine sa carrière d’alpiniste en 1965, après avoir réussi l’ouverture en solitaire d’une voie hivernale dans la face nord du Cervin. Texte°°° JEAN-MARC SUEUR Une étoile de plus brille au zénith des hauts sommets. De celles qui montrent la voie à suivre. L’Italien Walter Bonatti, reconnu tant pour ses faits d’arme d’alpiniste que pour ses qualités d’homme, a tiré sa révérence le 13 septembre dernier, à 81 ans. Terrassé par un crabe auquel on échappe rarement. Mais heureusement, les légendes ne meurent jamais… Il aura connu la faim, la guerre, le fascisme. La gloire et la reconnaissance viendront sur le tard. Né le 22 juin 1930 à Bergame, à l’aube des années sombres, il tombera en amour avec la montagne un peu par hasard, à 18 ans. Et y écrira quelques-unes des plus belles pages d’une histoire devenue depuis référence. Echaudé par plusieurs polémiques – il fut notamment longtemps accusé d’avoir failli à sa mission de ravitaillement lors de l’expédition de 1953 qui a débouché sur la première ascension du K2, avant d’être finalement réhabilité pas le club alpin italien – Walter Bonatti termine sa carrière d’alpiniste en 1965, après avoir réussi l’ouverture en solitaire d’une voie hivernale dans la face nord du Cervin. Devenu journaliste et photographe, il sera nommé Officier de la Légion d’honneur française, et Chevalier Grand-croix de l’ordre du Mérite de la République italienne. Walter Bonatti, considéré par ses pairs comme le plus grand grimpeurescaladeur de la seconde moitié du XXe siècle, s’en est allé, gravir un sommet dont il ne reviendra pas…
Foto / visualimpact.ch / Thomas Ulrich
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Walter Bonatti en chiffres et en lettres 1930 1948 1953 1963 1965 2009 2011
Naissance à Bergame. Première expérience d’escalade, dans les aiguilles proches de chez lui. Première ascension victorieuse du K2, au cours de laquelle naîtra la fameuse polémique impliquant Bonatti. Il sera réhabilité près de 50 ans plus tard. Obtention du Grand prix de l’académie des sports (F). Abandon de l’alpinisme après avoir vaincu le Cervin en solitaire. Attribution du Piolet d’or (l’Oscar de l’alpinisme) pour l’ensemble de son œuvre. Décès à Rome.
PRG-240-8ER CHF 349.–
www.protrek.eu
Le double succès indien de
Stephan Siegrist
et DENIS BURDET
visualimpact.ch | Rob Frost
Dans le plus pur style alpin, les deux Suisses, accompagnés de leur compatriote David Lama, ont ouvert une nouvelle voie dans le Cerro Kishtwar (6155 m), au Cachemire. Dans la foulée, les deux alpinistes ont enchaîné avec la première ascension du White Sapphire, encore vierge de toute trace humaine. Récit.
Stephan Siegrist, Denis Burdet et David Lama lors de la descente sur l’arête, environ 100 mètres sous le sommet du Cerro Kishtwar.
visualimpact.ch | Stefan Schlumpf
visualimpact.ch | Stefan Schlumpf
visualimpact.ch | Rob Frost visualimpact.ch | Rob Frost
gA l’approche du camp de base, avec le glacier supérieur d’Haptal comme décor. dDenis Burdet, David Lama, Stephan Siegrist et Rob Frost rejoignent l’Advanced Base Camp. En arrière-plan, le Cerro Kishtwar. iLe Cerro Kishtwar, invaincu depuis presque deux siècles. pLe quatuor au sommet du Cerro Kishtwar (6155 m). De gauche à droite : David Lama, Rob Frost, Stephan Siegrist et Denis Burdet.
Texte°°° Hans Ambühl A cheval entre le Pakistan et la Chine, le Cachemire indien a davantage fait parler de lui ces dernières années pour ses conflits sans cesse ravivés que pour ses exploits en matière d’alpinisme. La région a même été interdite aux grimpeurs pendant plus de 18 ans. Il en fallait toutefois plus pour décourager Stephan Siegrist et ses amis David Lama et Denis Burdet. Les trois hommes ont rallié la région du Kishtwar, avec pour objectif le Cerro Kishtwar. Avant de songer sereinement à une ascension, il aura d’abord fallu déplacer le camp de base construit, faute de cartes précises, trop loin du Cerro Kishtwar! Mais une fois lancés, Stephan Siegrist, Denis Burdet, David Lama et le cameraman et photographe Rob Frost ont avancé bon train. Le deuxième jour, ils repèrent une voie invisible depuis en bas: une banane qui traverse la face sur 200 mètres et débouche sur l’arête sud. Après un jour de repos au camp 1, ils tentent un assaut «one push» (ascension d’une traite) en style alpin. Dans la partie inférieure, la voie est le plus souvent glacée. «La glace nous a permis d’avancer plus rapidement, mais question assurance, ce n’était pas top, explique Stephan Siegrist. Il était inutile de vouloir visser des broches; elles n’auraient pas tenu dans cette glace-neige très raide et beaucoup trop molle! Nous avons enchaîné des grandes longueurs. De temps en temps, il y avait des possibilités d’assurage dans la roche.»
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Par endroits, le couloir présente une pente de 85%, avant de s’aplatir à nouveau. S’ensuivent des tronçons verticaux avec des longueurs de 6. Des douches de spindrift (petites coulées de neige qui vous enveloppent comme un nuage) compliquent l’ascension. «Il y a plus joyeux par -25 °C», confie David Lama. Les alpinistes atteignent enfin le soleil sur l’arête sud. L’occasion de se réchauffer les pieds. Un dernier passage difficile, suivi de quelques passages rocheux plus faciles, et voici la cordée sur une belle arête neigeuse. A 13h15, toute l’équipe, y compris Rob Frost, se retrouve au sommet sud sous un soleil triomphal, alors que le deuxième photographe et cameraman, Stefan Schlumpf, a regardé l’ascension depuis l’ABC. Cette nouvelle voie de 1200 mètres porte désormais le nom de «Yoniverse». Vingt-six rappels plus tard, les compagnons sont de retour au camp 1, juste avant la tombée de la nuit. Le lendemain, ils continueront leur descente pour rejoindre l’ABC. Une deuxième ascension Comme il reste une semaine entière avant le voyage de retour, Stephan Siegrist et Denis Burdet décident de se lancer dans une deuxième ascension dans cette même chaîne de montagnes. Ils avancent jusqu’au pied du White Sapphire, sommet inconnu des alpinistes. Ce sera une ligne directe dans la face nord/nord-ouest. A 3h30, le réveil les extirpe de leur sommeil. «Nous étions bien rodés et acclimatés
visualimpact.ch | Rob Frost visualimpact.ch | Rob Frost
visualimpact.ch | Rob Frost
iAmbiance nocturne au camp de base. f Des conditions de rêve pour Stephan Siegrist et Denis Burdet, qui parcourent les derniers mètres avant d’atteindre le sommet nord du White Sapphire. d Jour de repos : Stephan Siegrist, David Lama et Denis Burdet s’amusent sur des blocs, dans les environs du camp de base.
pour nous lancer dans cette voie, affirme Stephan Siegrist. A deux, nous avons progressé rapidement en nous relayant en tête. Au début, nous avons suivi une goulotte, ensuite une transversale, où le risque d’avalanche est bien présent. Finalement, nous nous sommes retrouvés un couloir profond.» La progression devient ensuite plus délicate. Il faut venir à bout de cheminées, faire du dry tooling, dompter la glace à 90 degrés, poser des points d’assurage très périlleux, et même franchir un toit. La dernière partie de la voie n’est pas non plus de la tarte, la montagne possédant également deux sommets. «Nous avons posé un sac à dos avant de grimper dans la roche hyper meuble de la face nord, commente Stephan Siegrist. Au bout de deux longueurs, nous avons aperçu un trou dans l’arête, qui était juste assez grand pour se faufiler et passer sur la face sud. Nous avons eu de la chance, la roche y était vraiment de meilleure qualité. Quelques longueurs plus tard, le sommet était atteint. Génial!» Le GPS indique 6040 mètres à l’endroit où Denis Burdet et Stephan Siegrist érigent un cairn. Il est temps de descendre par l’arête sud, supposée plus facile. En réalité, c’est plus compliqué que prévu, et il faut régulièrement escalader des gendarmes pour ensuite descendre en rappel. Ce n’est qu’en fin de parcours qu’ils atteignent la face glacée. Après quatre rappels, ils arrivent au camp. Il est 19h. Tous les taquets, mousquetons et cordelettes ont été utilisés! Une nouvelle voie en montant et en descendant, et en plus sous un ciel radieux. Un jackpot pour tout alpiniste!
Dani
ou l’itinéraire d’un homme pressé
Dani Arnold à l’œuvre dans les Cairngorms, une chaîne de montagnes située dans les Highlands, en Ecosse.
visualimpact.ch | Thomas Senf
Arnold
visualimpact.ch | Thomas Senf
A 27 ans, l’Uranais Dani Arnold est considéré comme l’un des meilleurs alpinistes de Suisse.
Le monde de l’alpinisme est en ébullition. L’une des parois les plus difficiles des Alpes (la face nord de l’Eiger) a été vaincue par l’Uranais en moins de temps qu’il n’en faut pour cuire un bœuf bourguignon! Texte°°° JEAN-MARC SUEUR En ce 20 avril 2011, l’Uranais de Bürglen Dani Arnold ne s’est pas attardé bien longtemps dans la face nord de l’Eiger (3970 m). On devait probablement l’attendre pour dîner. Parti en solitaire dans la matinée, il atteindra le sommet 2 heures et 28 minutes après avoir débuté son ascension, en empruntant la route historique Heckmair. L’ancien record, détenu jusque-là par Ueli Steck, est battu de près de vingt minutes. Et même si les deux ascensions restent difficiles à comparer, Dani vient de frapper un grand coup. De ceux qui font parler dans les refuges. Son quotidien de guide de montagne ne s’en trouvera pas bouleversé, mais son exploit lui assurera une grande exposition médiatique. «Les clients ne se font pas forcément plus nombreux depuis cette performance, en revanche, j’ai beaucoup de travail avec les sponsors et les médias…», confie-t-il. Très tôt tombé dans le chaudron de l’alpinisme, ce mécanicien sur machines de formation de 27 ans veut aller loin. Haut. Et vite! Contraint, petit, à descendre en funiculaire pour aller à l’école, il a choisi aujourd’hui de regarder vers les sommets… Méticuleux, il apprend son métier en multipliant les expériences, en vivant une passion devenue profession. La différence entre le rôle de guide de montagne et celui d’alpiniste professionnel? «Pour le premier, c’est le client qui reste au centre du projet. Pour le second, c’est nous qui décidons!», répond l’aîné d’une fratrie de trois enfants. La Patagonie l’attend justement l’été prochain, en compagnie de son ami Stephan Ruoss, avec lequel il partage une complicité, une même idée de ce qu’est la montagne. Tous deux y voient le plus grand terrain de jeu du monde. Ensuite, ils partiront à la découverte d’autres horizons verticaux aux limites ne demandant qu’à être dépassées. Pour aller plus loin, plus haut. Vite… www.daniarnold.ch
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La nouvelle Via Cordata de NendazMont Fort
Contrairement à une Via Ferrata, la Via Cordata ne propose pas de câble de sécurité permanent auquel attacher son mousqueton. On gravit la paroi à l’aide de points d’assurage appelés «queues de cochon».
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Christian Bugnon
testée et approuvée!
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pSur la Tête de Tortin, à 3191 mètres d’altitude, le panorama est sublime. Vertigineux aussi!
Texte°°° Frédéric Rein Sur la Tête de Tortin, à 3191 mètres d’altitude, le lichen géographique (Rhizocarpon) cartographie en jaune sur les rochers les contours d’un monde imaginaire. Un monde à géométrie très variable, à l’image de l’environnement alpin où il pousse. Les glaciers et les blocs rocheux en contrebas sont régulièrement remodelés sous l’effet du réchauffement climatique. Xavier Fournier, guide de montagne valaisan, le constate au gré des années. C’est grâce à lui que nous avons atteint le sommet du promontoire, d’où se découvrent des pics plus ou moins enneigés, ciselés sur le bleu du ciel. D’un côté l’imposant Mont Blanc, de l’autre le triangulaire Cervin. Le panorama est grandiose, mais se mérite… Retour quelques heures en arrière, 400 mètres plus bas. A la descente du téléphérique, au col des Gentianes, sur les hauteurs de Nendaz.
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Un goût de haute montagne Le glacier de Tortin nous tire sa langue gelée comme un défi. Se croit-il infranchissable? Illusion de géant! Les grandes bouches des crevasses entre lesquelles nous slalomons semblent plutôt nous murmurer des mots bleus et doux, comme suspendus dans l’air cristallin. La moraine que l’on doit ensuite traverser n’est pas aussi complaisante. Certains de
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Entre moraines et glaciers, l’itinéraire relie sur 8 km le val de Tortin à celui de Cleuson. Temps fort de cette balade exigeante : l’ascension d’une paroi équipée de points d’assurage jusqu’à la Tête de Tortin, à 3191 mètres d’altitude. Une bien belle expérience, parfois sportive, qui permet au grand public de tutoyer les sommets. Suivez le guide. oLe guide de montagne valaisan Xavier Fournier est l’un des créateurs de cette Via Cordata. ses blocs se dérobent volontiers sous les pieds. Prudence! Arrive le moment de quitter le plan horizontal pour entamer un cheminement vertical. Devant nous: la Via Cordata, dont Xavier Fournier est l’un des créateurs. Cet itinéraire a été ouvert en juin dernier, grâce au concours des guides de Nendaz, des remontées mécaniques de Télé Nendaz et de Nendaz Tourisme. Une Via Cordata? Un mélange d’alpinisme et d’escalade, une vraie petite aventure, durant laquelle on gravit la paroi à l’aide de points d’assurage appelés «queues de cochon». Des cordes fixes et des barreaux métalliques viennent faciliter la progression là où les prises naturelles font défaut. Contrairement à une Via Ferrata, il n’y a pas ici de câble de sécurité permanent auquel attacher son mousqueton. On progresse en cordée, et le premier passe la corde dans les broches pour sécuriser les suivants. On comprend donc l’absolue nécessité d’avoir comme chef de file un alpiniste confirmé. «Avec un guide, cette Via Cordata est accessible au grand public, dès 12 ans environ», explique Xavier Fournier. Seules les personnes sujettes au vertige s’abstiendront! On s’agrippe dans les fissures rocheuses, jouant les hommes-araignées. La montée est sportive, mais très plaisante pour des néophytes comme nous.
Sculptures de glace Après l’ascension, la redescente. Par le versant Est cette fois, puisque l’itinéraire dessine une boucle. Au programme: un dénivelé négatif de 1200 mètres, qui débute par une partie faite d’éboulis, puis emprunte les pentes du glacier du Mont Fort. Nous contournons à nouveau des crevasses dentelées de féeriques sculptures de glace. Petit jeu de saute-mouton, à l’occasion. Petits frissons aussi! De loin en loin, l’eau abandonne sa forme solide, gargouille, éructe, siffle, glisse dans les toboggans givrés auxquels elle offre des arrondis surprenants. L’omniprésente moraine reprend ses droits, pour les céder finalement à un sentier pédestre. Avec un peu de chance, on y croisera une marmotte prenant le soleil, un couple d’aigles tournoyant dans l’azur du firmament, des bouquetins ou des chamois toisant de haut les marcheurs. Plus sûrement, on tombera tôt ou tard sur des vaches d’Hérens, broutant avidement les campanules et les boutons d’or. Ce que l’on ne manquera pas non plus, ce sont les eaux du barrage de Cleuson, d’un turquoise surréaliste – dû à la réverbération sur la «farine de roche», poudre très fine détachée du rocher par le frottement des glaces. Autant d’images, collectées au fil des 8 km (6 à 8 heures de randonnée), qui se logeront bientôt dans un recoin de notre mémoire – souvenir exaltant d’une parenthèse durant laquelle le temps et l’apesanteur auront suspendu leur vol. La Via Cordata Nendaz-Mont Fort est accessible de début juillet à mi-septembre. Renseignements et inscriptions sur www.guidesvalais.com/via A noter que la cabane St-Laurent (www.nendaz.ch/tourisme/cabane-saint-laurent.html) offre une pause bienvenue.
Christian Bugnon
Christian Bugnon
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Christian Bugnon
pLa descente se fait via les pentes du glacier du Mont Fort. sPlus on descend, et plus la végétation reprend ses droits. ssLes eaux du barrage de Cleuson arborent un turquoise surréaliste, dû à la réverbération sur la «farine de roche». aLa vache d’Hérens, fierté de la région.
Les Via Ferrata du Valais central Saillon. La «Via Farinetta» se déroule dans un cadre de toute beauté. Cette escalade de 2 à 3 heures est favorable aux initiations et propice aux enfants. Praticable de mars à novembre. Nax. Ce parcours de 1 à 2 heures, très ensoleillé, est adapté aux novices et aux enfants. Praticable de mars à novembre. Evolène. 1 à 2 heures d’une escalade assez exigeante physiquement, surtout en fin de parcours. Praticable d’avril à octobre.
Photos : Freeride World Tour | SVERRE HJORNEVIK
FWT12
une approche réfléchie de la montagne Le Freeride World Tour semble prouver que la valeur n’attend point le nombre des années. Cinq ans après sa création, cette compétition témoigne des évolutions bigarrées de ces drôles de bipèdes qui griffent la montagne. Texte°°° Jean-Marc Sueur Il n’a que cinq ans, et pourtant le Freeride World Tour (FWT) fait déjà figure de référence. Jeune mais pas immature, à l’image d’une discipline en plein essor, le FWT se développe, croît (plus de 400 inscriptions aux manches qualificatives pour 100 élus), et croit au retour des valeurs respectueuses de la pratique de la montagne. A la tête d’une caravane bien rôdée, Nicolas Hale-Woods a plus d’une raison de se frotter les moufles. A commencer par l’engouement international que suscite le FWT, qui franchit même les océans: «On constate une participation grandissante des riders nord-américains. La localisation canadienne de la première étape, Revelstoke, y est certainement pour quelque chose!» Ensuite, l’arrivée d’adeptes provenant d’autres horizons (freestyle notamment) a donné une coloration nouvelle aux différentes compétitions. «Avec la présence réjouissante de trois jeunes compétiteurs ayant décroché cette année leur place sur le tour 2013 (dont le calendrier sera, grande première, déjà disponible ce printemps, ndlr), la relève s’installe.»
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Un danger banalisé? Un gros succès populaire, une couverture médiatique plus importante, de quoi drainer de nouveaux adeptes épris de liberté, ou désireux de sortir du cadre sécurisé des pistes. Le freeride n’est-il pas dès lors en passe de banaliser les dangers de la montagne? «Au contraire, rectifie Nicolas HaleWoods. Avec l’avènement de la pratique du hors-piste, les stations se sont progressivement adaptées, équipées, en soignant leur façon d’informer et d’éduquer le skieur. Celui-ci jouit en plus d’un matériel mieux adapté et
bien plus accessible que par le passé. Enfin, la création du circuit juniors répond parfaitement à ce besoin de formation de la nouvelle génération.» De quoi élargir encore un peu plus le réservoir de ceux qui feront le Freeride World Tour de demain. www.freerideworldtour.com
Classement final FWT 2012 Ski hommes 1. Reine Barkered (SWE), champion du monde; 2. Drew Tabke (USA); 3. Aurélien Ducroz (FRA). Snowboard hommes 1. Jonathan Charlet (FRA), champion du monde; 2. Ralph Backstrom (USA); 3. Flo Orley (AUT). Ski femmes 1. Christine Hargin (SWE), championne du monde; 2. Ange Collinson (USA); 3. Eva Walkner (AUT). Snowboard femmes 1. Maria De Bari (USA), championne du monde; 2. Margot Rozies (FRA); 3. Shannan Yates (USA).
Cette compétition nationale interscolaire de snowboard (boardercross et Big Air) et de ski (skicross et Big Air) vient de fêter son 15e anniversaire. Son créateur, Philippe Wenger, dresse un bilan très positif et voit l’avenir avec sérénité.
Mélanie Dougoud
iYanick Fahrni, vainqueur à la Lenk, à l’occasion des qualifications bernoises du 1er février 2012. sAmbiance décontractée au GiantXtour.
Texte°°° Jean-Marc Sueur Feu d’artifice sur La Berneuse! Le Rivella GiantXtour by Dakine a fêté le 17 mars dernier à Leysin, dans les Alpes vaudoises, son incroyable anniversaire. Quinze éditions, pleines d’émotions, un travail de tous les instants et une passion partagée ont fait de cette compétition un événement majeur et reconnu du circuit hivernal. Bilan avec Philippe Wenger, heureux géniteur d’un bien joli bébé.
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Une satisfaction: «La quinzième édition est un grand succès populaire, même s’il est important pour nous de conserver une manifestation à dimension humaine (entre 1800 et 2000 participants sur l’ensemble des dix manches qualificatives, ndlr). A relever une participation toujours plus importante des Suisses alémaniques. Notre réputation a aujourd’hui définitivement franchi les frontières linguistiques.» Une révélation: «La formule Open Pro, offrant à tous la possibilité de participer à la fête sans contraintes (les compétitions du GiantXtour sont réservées aux gymnasiens helvétiques, à l’exception de l’Open Pro, ndlr), constitue à ce jour une très heureuse surprise. Même si les épreuves dédiées aux gymnasiens rencontrent toujours un grand succès, c’est cette formule qui a explosé cette année.» Une projection: «L’idée constante reste celle de pérenniser un concept, une manifestation multi-dates et multi-sites bien installée et unanimement reconnue dans le milieu des sports d’hiver. Tout en conservant des dimensions raisonnables (l’organisation refuse chaque année un nombre important d’inscriptions, ndlr), l’objectif est d’installer le Rivella GiantXtour by Dakine dans trois stations suisses allemandes, et autant en Romandie, afin d’organiser six ou neuf compétitions dans chacune de ces deux régions linguistiques. D’asseoir ainsi le GiantXtour et de lui permettre de conserver son caractère unique, sur les bases sécuritaires, ludiques et écologiques qui en ont fait une valeur sûre du calendrier hivernal.»
Mélanie Dougoud
Le GiantXtour assied un peu plus sa renommée
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DES ULTRABOOKS ET ANDROID à TOUTES LES SAUCES EN 2012? Cette année devrait être celle des portables fins et puissants, ainsi que de l’omniprésence – jusque dans nos frigos – du système d’exploitation de Google! Texte°°° ERIC RIVERA Avec un marché des PC qui s’essouffle et des ventes en berne, Intel joue une carte importante en imposant le concept des ultrabooks à tous les constructeurs. Ces ordinateurs portables sont à la fois légers et suffisamment puissants pour afficher des vidéos HD. Après deux années d’exclusivité pour Apple et son MacBook Air, le marché de masse s’est ouvert. Reste qu’il faudra faire preuve d’originalité pour se démarquer. Certains l’ont déjà compris, en tablant sur un design attractif, comme le HP Envy 14” Spectre, alliant magnifiquement alu brossé et verre inrayable. Chez LG, le Xnote Z330 dispose – en plus d’une connectivité et de composants au top lui permettant de démarrer en 10 secondes – du tout nouveau WiDi, qui offre la possibilité de se connecter sans fil à un écran externe. Pratique! L’écueil semble cependant se situer au niveau du prix, puisque ces ultrabooks affichent des tarifs élevés, le plus souvent au-dessus de 1000 francs.
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Rien n’arrête Android De son côté, le système d’exploitation de Google a déjà pris la tête dans le monde en pleine mouvance des smartphones. Et Android ne va pas s’arrêter en si bon chemin… Distribué librement et pouvant fonctionner sur de très nombreux appareils, il est en passe de régner en grand seigneur. Les téléviseurs de nouvelle génération, les Smart TV, incluent pour la plupart Android, avec des déclinaisons de la ribambelle d’applications déjà disponibles sur les téléphones. La tendance est au tout connecté, pour que les rêves de maison intelligente deviennent accessibles au grand public. Un micro-ondes connecté au réfrigérateur nous propose des recettes relatives à ce que contient notre frigo, alors que celui-ci nous indique les produits dont la date arrive à échéance. Il peut aussi directement se charger d’établir la liste des courses. Tout cela est d’ores et déjà bien réel, avec des solutions principalement proposées par le Coréen LG, en avance dans le secteur. Mais avant de changer tout l’électroménager, on peut commencer par s’intéresser à d’autres produits, comme la montre intelligente i’M Watch. Cette dernière se connecte au web par le biais de notre mobile et dispose d’applications qui arriveront en masse cette année. 2012 est annoncée comme «connectée», à tous les niveaux!
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TV numérique ET vidéo à la demande, qui choisir?
Six ans après l’arrivée de Swisscom TV, l’actuel leader sur le marché suisse de la TV numérique, d’autres alternatives permettant de consommer de l’image s’offrent aux ménages helvétiques. Etat des lieux. Texte°°° ERIC RIVERA Depuis le passage au numérique, un pas a été franchi en matière de qualité d’images. Désormais, les émissions sont diffusées de plus en plus largement en HD. Cette explosion du contenu télévisuel – issue d’une ligne ADSL, du câble ou encore de diverses offres de vidéo à la demande – place le consommateur devant un dilemme: que choisir? Swisscom TV, la première solution viable arrivée sur le marché, se base sur la technologie ADSL, et fait partie de ce que l’on nomme IPTV. Pour en profiter, il convient d’avoir un raccordement à Internet haut débit, fourni par l’opérateur historique, et de se munir d’une box, qui se raccorde à la TV. Simple d’utilisation, cette solution permet de profiter de plus de 160 chaînes, dont 16 en HD, de bouquets comme Canal+ (55 francs par mois), et de plus de 1500 films à la demande. Sans oublier le visionnage différé des émissions, ainsi que la possibilité de suivre différents événements sportifs (2,50 francs par match). L’offre principale est facturée 29 francs par mois, auxquels il faut ajouter le prix de la connexion Internet. Il est également possible d’opter pour l’une des diverses offres combinées, incluant Internet, la téléphonie et la TV numérique à des tarifs préférentiels.
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à la faveur des cinéphiles Sunrise propose depuis le début de l’année une solution proche de celle de Swisscom, en offre combinée, incluant la téléphonie et Internet, pour 125 francs mensuels. Les câblo-opérateurs sont également actifs dans le domaine. La TV numérique passe cette fois par le câble TV traditionnel, et il faut ajouter au prix des offres la taxe pour le téléréseau. Câblecom propose une offre incluant 141 chaînes pour 20 francs/mois, alors que Naxoo en aligne 175 pour 29 francs mensuels. Pour ces deux solutions, il est possible d’adjoindre des bouquets supplémentaires, de louer des films, et de souscrire une offre combinant Internet et la téléphonie. S’agissant de la VOD (vidéo à la demande), le principal acteur est HollyStar avec plus de 2500 titres, suivi par Swiss TV et Zune sur Xbox 360, avec environ 1500 titres. L’Apple TV, quant à elle, ne dispose actuellement que de trop peu de films pour tenir la comparaison (moins de 500). Ils se louent à partir de 2 francs l’unité ou via un abonnement mensuel. Si les différentes offres ne cessent d’évoluer, et qu’il est préférable de comparer ponctuellement toutes ces solutions, une chose est sûre: la concurrence joue en faveur des cinéphiles…
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Julbo – ULTRA no limit Fruit d’une collaboration entre Julbo et des pros du trail running et du VTT, ces lunettes de soleil seront appréciées par ceux qui tiennent la distance et prolongent l’effort à l’extrême! Avec leur tenue parfaite, leur grande légèreté et leur système d’aération, elles sauront se rendre indispensables cet été. De plus, le nouveau verre Zebra Light se décline en plusieurs coloris. Voir la collection sur www.julbo-eyewear.com
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HELLY HANSEN – WINDFOIL JACKET La veste Windfoil, faite en microfibres, vous protégera du vent, tout en assurant la meilleure évacuation possible de la transpiration. Astucieusement dissimulés sous de discrets rabats, des zips permettent d’enlever les manches pour en faire un gilet. De coupe athlétique, cette veste offre un indice de protection solaire UPF30+. Un «must have», assurément... www.hellyhansen.com
SALEWA – Rockshow 2012 Tout commence au cœur d’un site d’escalade de votre région. Une qualification lors de l’un des Callings du Rockshow de Suisse, et c’est un billet pour passer une journée en falaise avec les pros du Salewa alpineXtrem Team. Puis, en juillet, à la foire OutDoor de Friedrichshafen (Allemagne), le plan d’escalade permettra au «Climber of the Tour» d’obtenir sa sélection pour le RockMaster d’Arco, afin de vivre de près la fascination de l’escalade au plus haut niveau. Informations complémentaires et inscriptions sur www.salewa.com/rockshow et sur www.facebook.com/salewa.rockshow
Mammut – Realization Short Le Realization Short de Mammut représente une (r)évolution! Pour la première fois au monde, le système de harnais d’escalade est totalement intégré dans un short. La technologie Mammut Split Webbing, qui compose la structure de la ceinture abdominale et des cuissards, garantit un haut niveau de confort, identique à celui du harnais high-tech Zephir. Comme on peine à deviner ces atouts de l’extérieur, ce vêtement offre donc un look décontracté. Et sans équivalent… www.mammut.ch
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Piz Buin – Protection au sommet Dans sa petite boîte en fer-blanc, la crème des glaciers SPF30 de Piz Buin retrouve son emballage de 1946. Pour les nostalgiques de la montagne rétro! www.pizbuin.com
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Sorel – Picnic Plimsole La marque Sorel s’est inspirée de l’atmosphère estivale des années 1950 et 1960, qui ont vu naître le surf. Mélangeant les caractéristiques de la chaussure de tennis classique à la semelle en caoutchouc typique de Sorel, ce modèle confère une allure gaie et insouciante. Ce soulier – souvent appelé «chaussure de sable» – a initialement été développé au début des années 1800, en tant qu’accessoire de plage. Léger et confortable! www.sorel.ch
Peak Performance Casual Les teintes de cette collection d’habits reflètent la beauté naturelle des paysages que l’on trouve autour des lacs. Des tons neutres – allant des blancs aux gris qui rappellent l’argile et la pierre – on passe par des couleurs bois, du beige clair au marron foncé, ou au rouge brique. En outre, différents verts – olive, mousse, etc. – confère à cette palette de couleurs un certain look vintage. www.peakperformance.com
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Coop Naturaline – Tendance et neutre en CO2 Depuis bientôt 20 ans, Coop Naturaline mise sur une production écologique et socialement responsable, montrant que mode et équité se complètent à merveille. La nouvelle collection, pour elle et pour lui, se distingue non seulement par sa durabilité, mais aussi par son style décontracté, très tendance, et son grand confort. www.coop.ch
Dakine – Cyclone Dry Pack Un sac à dos idéal pour les surfeurs, les adeptes du VTT et les coursiers à vélo. Sa conception en Vinyl Heavy Duty et son système de fermeture Roll Top garantissent une étanchéité optimale. La dorsale, quant à elle, assure une parfaite aération, alors que les bretelles rembourrées sont un gage de confort. www.dakine.ch
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Par christian Bugnon
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Garmin Forerunner® 910XT
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Alpina Extreme Diver Pour lancer sa nouvelle collection New Extreme Diver, Alpina Genève a choisi l’acteur américain William Baldwin comme ambassadeur. Le boîtier de cette montre est composé de matériaux anticorrosion et d’un verre inrayable. Il est monté sur un bracelet extensible conçu afin d’être porté sur une combinaison de plongée. Diamètre 44 mm, étanchéité à 300 mètres. Plus d’informations sur www.alpina-watches.com
Plébiscitée par le milieu de la course à pied – du trail au triathlon – la 910XT bénéficie d’un nouveau design. Son GPS ultra-compact, équipé d’un altimètre barométrique, constitue le meilleur compagnon de route afin d’obtenir et d’enregistrer ses données d’altitude, de dénivelés, ou encore sa vitesse ascensionnelle. www.garmin.ch
Casio PRG-550-1A9ER «Palung Ri» Ce n’est pas un hasard si cette montre porte le nom du sommet Palung Ri (7012 mètres), situé dans la chaîne de l’Himalaya. Elle a été conçue pour rester en toutes circonstances au poignet des aventuriers, pour les accompagner durant leurs expéditions! En plus des fonctions d’altitude déjà très appréciées, ce modèle de la gamme PRO TREK dispose de la technologie solaire – autonome et respectueuse de l’environnement. www.casio-watch.ch
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Breitling AVENGER SEAWOLF BLACKSTEEL La marque Breitling met à l’honneur cette Avenger de l’extrême en la présentant dans une nouvelle version tout de noir vêtue baptisée Seawolf Blacksteel. Cette série, limitée à 1000 exemplaires, possède un boîtier en acier noir obtenu par un traitement hautement résistant à base de carbone, un cadran ultrasportif et un bracelet en caoutchouc. Une montre de plongée professionnelle étanche jusqu’à une profondeur (incroyable) de 3000 mètres. www.breitling.com
Hamilton Khaki Flight Timer Développée en étroite collaboration avec Air Zermatt, cette nouvelle montre multifonctionnelle possède un carnet de vol personnalisé et se décline en six modèles différents. Le choix du bracelet permet à celui qui la porte d’affirmer sa personnalité, puisque les variantes vont du cuir marron sophistiqué au caoutchouc souple orange ou noir. Découvrez toute la collection sur www.hamiltonwatch.com
C’est arrivé près de chez vous
Texte°°° SERGE GRETER
Créativité, originalité, ambiances uniques et concepts de bon goût ne manquent pas autour de nous. 30° vous ouvre les pages de son carnet d’adresses urbaines et vous fait partager ses coups de cœur.
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Chez la Voisine
C’est comment Chez la Voisine? C’est soigné et moderne à la fois, avec ce bar en bois au-dessus duquel pendent quelques lampes blanches contrastant avec le sol anthracite. Aux beaux jours, la grande terrasse avec pignon sur rue nous tend à son tour les bras. Et on y mange bien, Chez la Voisine? Certes. Midi et soir, le chef Julien concocte de bons petits plats – trois plats du jour et une carte du soir qui changent toutes les deux semaines – à base de produits frais de saison. S’y ajoute une petite carte, proposant notamment des salades, des entrées, une entrecôte accompagnée de frites maison, un choix de tapas et des desserts, comme le cheese-cake ou le moelleux au chocolat de Wilson. Le week-end, les brunchs s’invitent à leur tour à la table. Sans chichi. Jamais. Une constatation qui pourrait bien devenir la devise de la maison. Quoi de plus normal entre voisins? Chez la Voisine, 8 rue du 31 décembre, 1207 Genève, 022/735.14.98. www.chezlavoisine.ch Ouvert du lundi au vendredi de 7h30 à 23h, le samedi et le dimanche de 9h à 23h.
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Café de Grancy
Si les personnages de la série «Friends» devaient se trouver un café à Lausanne, ils n’hésiteraient sans doute pas longtemps avant de pousser la porte du Café de Grancy. Cet établissement situé sous gare, avec ses bons vieux fauteuils et ses grandes vitres arrondies, possède un charme indéniable et une ambiance résolument chaleureuse. Des soirées thématiques animent chaque premier mardi du mois. Le mercredi soir, les caquelons pour la fondue au fromage sont de sortie et, les fins de semaine, les différentes formules de brunchs entrent en piste (de 10h à 15h). Quant à la carte, elle atteste d’une cuisine de saison inventive et goûteuse, qui propose également des plats végétariens et des pâtes fraîches. Bref, voici un restaurant où il fait bon venir entre «friends»! Café de Grancy, av. du Rond-Point 1, 1006 Lausanne, 021/616.86.66. www.cafedegrancy.ch Ouvert tous les jours de 8h (sauf le samedi et le dimanche, à 10h) à minuit.
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Francesca
Des tomates gorgées de soleil et du basilic qui fleure bon le sud… Chez Francesca, l’Italie est dans l’assiette. «De la gastronomie italienne en restauration rapide», comme le dit le slogan de cette chaîne française née en 1997, qui vient d’ouvrir son septième restaurant suisse à Neuchâtel. Si la pizza est absente de la carte, c’est pour mieux se concentrer sur la pasta – au blé dur ou fraîches et farcies – qui se conjuguent avec une vingtaine de sauces différentes. On y trouve aussi des salades, à prendre en entrée ou en plat principal, et évidemment des desserts, comme le tiramisu maison ou la panna cotta. Et l’un des meilleurs cafés de Neuchâtel, affirment certains. Une cuisine de tradition, à manger dans un cadre résolument moderne aux teintes rouges et brunes, ou à la casa! Francesca, 4, rue du Château, 2000 Neuchâtel, 032/724.01.27. www.francesca.com Ouvert du lundi au mercredi de 8h à 21h, du jeudi au vendredi de 8h à 22h, et de samedi de 8h à minuit.
Fidji
Un goût de paradis
Semées comme des fleurs sur l’océan, les îles des Mamanucas - tantôt hautes, tantôt basses s’entourent d’anneaux de corail baignés par des eaux chaudes d’un turquoise intense.
Ses îlots tantôt coralliens, tantôt montagneux, semés comme des bijoux sur des fonds d’un turquoise intense, ont fait sa réputation. Fidji, un éden? Incontestablement. Mais au-delà des plages jonchées de cocotiers où s’enlacent les amoureux, l’archipel offre un autre visage, sauvage. Au programme: spots de surf en plein océan et vallées secrètes où s’écoulent des rivières larges comme des fleuves, entrecoupées de rapides. Texte et photos°°° Claude Hervé-Bazin Le moteur du bateau vrombit et, déjà, la plage s’éloigne dans une gerbe d’eau tiède. Cap 270° ouest/sud-ouest. Le water taxi cingle bon train, doublant bientôt Malomalo, un îlot chevelu allongé sur l’océan, où s’alanguit un unique complexe balnéaire. Suit Navini: même punition pour Robinsons hebdomadaires. A l’horizon, l’étrave accidentée d’une île haute se dessine, comme l’échine d’un dragon assoupi. D’autres îles se révèlent peu à peu, ici plus sèches, là si verdoyantes, couvertes de collines ou dressant haut leurs falaises. L’archipel des Mamanucas. Emergeant du bleu céruléen, un banc de sable blanc imprime à l’eau des reflets presque fluo. L’endroit rêvé pour un pique-nique en duo. Un autre jour, au large de la grande île de Viti Levu, le bateau s’amarre à une bouée de fortune. Pas une terre à proximité. De l’eau. Rien que de l’eau. Et, sous son miroir, Combe Reef: une profusion de coraux comme jamais, cerveaux aux lobes palpitant sous l’assaut des chromis bleu-vert, cornes de cerf dardées en lourdes ramures et immenses tables – assez vastes pour y inviter toute une famille fidjienne! A un mille de là, vers l’ouest, d’autres repas se déroulent… Ceux des requins, par 25 mètres de fond, sur le bien nommé Shark Reef. Pas toujours de tigres (ouf!), mais des taureaux bien corpulents (3 mètres de la tête aux pieds), l’air renfrogné, et une profusion de pointes blanches et de pointes noires attirées par les têtes de thons distribuées avec générosité. Certains, l’œil implacable, foncent droit, faisant courir un frisson glacial, avant de se détourner d’un ultime
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Des vagues de classe mondiale Plus au large (40 min. de bateau), l’île de Yanuca est la base arrière des surfeurs désireux d’affronter le mythique spot de Frigate Passage – une passe percée à l’ouest de l’immense récif de Kavukavu, formant un lagon grand comme un (petit) canton. Rapide, consistante, puissante, creusant bien, la vague se déroule sur un bon 150 mètres, en plein océan. Durant l’été austral, propulsée par les alizés du sud-est, elle tient jusqu’à une semaine d’affilée! Certains, comme Kelly Slater, lui préfèrent pourtant Cloudbreak (classé au top 10 mondial). Voilà encore un lieu qui porte bien son nom: 3 à 4 milles avant d’y parvenir, le liseré blanc du reef break se dessine déjà, tel un nuage dansant sur l’océan, tantôt évaporé, tantôt reformé. Les jours de big swell, c’est un trait blanc continu qui apparaît. Plus près, la rumeur enfle. Puis le mur se dresse. Avec, cet été, un pic enregistré aux alentours de 10 mètres! No cry babies here… Les lames de corail effilées affleurant ont valu à l’Inside le doux surnom de «Shish-kebab». Plus serein, plus abordable aux non-initiés, le kayak de mer glisse entre la mangrove et des berceaux de sable sur lesquels se penchent les fées cocotiers. Surfant sur la marée descendante, l’embarcation est aspirée à travers le court détroit séparant la grande île de Malolo de la petite. Dans moins de deux heures, les promeneurs traverseront à pied. A-t-on jamais vu bain de mer plus chaud? Improbable. 32°C, 33°C, peut-être davantage… La température est telle qu’on ne se rend même plus compte du moment où le pied pénètre dans l’eau.
iAu village de Navala, sur la grande île de Viti Levu, seules les paillotes traditionnelles ont le droit de cité. pSur la côte nord, face à Wananavu, les kayaks glissent le long d’épais rideaux de cocotiers. Un accueil selon la coutume Au regard des îles du Pacifique Sud, Viti Levu (10 429 km2) est immense; son cœur, aux montagnes enchevêtrées tutoyant les 1000 mètres, prend des allures de continent. Certains villages n’y sont encore accessibles qu’à pied ou en pirogue, en remontant les larges rivières méandreuses nées des pluies généreuses. On y reste accueilli selon la coutume, d’un «bula» (bienvenue) invariablement souriant, avant l’incontournable cérémonie du yaqona (kava). Couleur d’eau boueuse, la décoction de racine de poivrier, offerte au chef, engourdit légèrement les lèvres. Les prêtres étaient jadis les seuls à en boire, pour mieux communiquer avec les esprits. Aujourd’hui, les grog shops sont ouverts 24 h/24 le long des routes… La Navua, parmi les principaux cours d’eau, serpente dans une vallée encaissée ennoyée de végétation. Le bambou y prospère, fournissant le matériau nécessaire aux radeaux encore couramment utilisés pour livrer les légumes aux marchés côtiers. De loin en loin, quelques passages de rapides émaillent le trajet et, sur les parois latérales, les cascades s’écoulent dans un manteau d’embruns. Celles des affluents, dessinant des bassins ronds, forment de larges baignoires – enfin! – rafraîchissantes.
Pour s’y rendre Pour rejoindre Fidji depuis la Suisse, le plus agréable est de faire étape à Hong Kong, d’où un vol direct bihebdomadaire d’Air Pacific dessert ensuite Nadi. Autre option avec Korean Air via Séoul, ou encore via l’Australie (plus long). Comptez en tout au moins 20 heures de trajet. Ceux qui envisagent de parcourir le Pacifique Sud se renseigneront sur le très intéressant Bula Pass d’Air Pacific. Climat La meilleure période pour se rendre à Fidji s’étire de mai à octobre: soleil au rendez-vous et températures chaudes – mais pas trop. La saison des pluies (et des cyclones) s’étend grosso modo de novembre à avril; les journées peuvent alors être étouffantes. Les îlots bas et la côte ouest de Viti Levu sont nettement plus secs que le reste de l’archipel. Quelques liens utiles www.fijime.com, www.discoverfijitours.com, www.helicopters.com.fj, www.fijisurfshots.com, www.fijibeachresortbyhilton.com, www.uprisingbeachresort.com, www.wananavu.com
Instants d’éternité aux Fidji
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Texte°°° Claude Hervé-Bazin La rumeur du moteur s’est tue, des sirènes s’élève. Du pont du bateau rapide, le chœur enfle peu à peu. Bula maleya. Welcome. A l’ombre des cocotiers de Mana Island, les employés de l’hôtel nous accueillent, tout sourire, pieds (nus) dans le sable. Les Fidjiens sont comme ça, décontractés jusque dans les cinq étoiles. Jamais obséquieux, toujours affables.
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Il y a toutes sortes de Robinsons. Les involontaires, échoués. Les aventuriers, pour qui l’île déserte est un royaume. Les rêveurs, en quête de sérénité. Je suis de ceux-là, respirant le chant des oiseaux dans les palmes et le souffle léger du vent qui les fait bruisser comme un oxygène retrouvé. J’aime le lait de coco qui s’écoule aux commissures des lèvres; la sueur qui perle aux tempes sous le four du soleil; le sel marin qui agrippe la peau. J’aime aussi le luxe: une villa qui s’endort au chaud, me tremper dans la piscine privée de la terrasse, une bouteille de Veuve Clicquot (comprise) au frais, et puis prendre un kart de golf et traverser l’île pour aller dîner en amoureux sur une plage déserte, face au jour finissant. Je fais bien ce que je veux. Avec cinq villas et jamais plus de dix clients (enfants interdits!), Tadrai, c’est un peu mon île d’un instant. Ici, ils savent mon goût pour les oreillers mous, connaissent ma musique préférée, postée sur la stéréo, l’heure où je n’aime pas prendre mon petit déjeuner et celle où je veux bien me réveiller. Encore trois jours de félicité avant que l’hélicoptère ne vienne. www.tadrai.com
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