Lumières N° 27 - JUIN 2019
- 19 E
ENTRETIEN
Jean-Michel Wilmotte
Architecte, urbaniste, designer Wilmotte & Associés DOSSIER
Patrimoine bâti et ouvrages d’art
Éditorial
Isabelle Arnaud rédactrice en chef
© Rodolphe Escher En couverture, le château Pédesclaux (33250 Pauillac) Architecte : Wilmotte & Associés Architecte associé : Atelier d’architecture BPM BE Techniques : Egis Bâtiments Sud-Ouest BE Process : Ingerop
Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 16, rue d’Athènes 75009 Paris www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Vincent Laganier (Light Zoom Lumière), Charles Pillou. Abonnements Solène Collat scollat@filiere-3e.fr Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite.
Bâtisseurs de lumières
C
ertains prétendent que c’est du snobisme parisien. D’autres que c’est de la prétention architecturale. Nous dirions plus volontiers que c’est une lumière en soi. Notre-Dame de Paris. Ce numéro consacré à la mise en lumière du patrimoine bâti, sujet décidé, cela va de soi, bien longtemps avant que le toit de la cathédrale parisienne ne s’embrase, évoque à plusieurs occasions les lumières de Notre-Dame. Comment pourrait-il en être autrement ? Tant par son architecture elle-même, ou plutôt ses architectures, que par ses différents éclairages, Notre-Dame nous a accompagnés tout au long de cette édition. « Nous », pluriel. À commencer par Jean-Michel Wilmotte, dont l’interview était prévue, ironie du sort, le lendemain de la catastrophe, et qui commentait les perspectives de reconstruction de l’édifice. Roger Narboni, Concepto, l’un des premiers « illuminateurs », avec Light Cible et Italo Rota, qui est intervenu il y a vingt ans sur l’extérieur du Monument. Armand Zadikian, qui a su convaincre l’association Maurice de Sully, le recteur, l’architecte en chef des monuments historiques, l’architecte-maître d’œuvre, d’utiliser un éclairage LED lors de la rénovation intérieure de la cathédrale, pour son jubilé. Cependant, aussi imposante soit-elle, Notre-Dame n’a pas pour autant éclipsé les projets présents dans cette édition, dont la pertinence, la poésie, l’efficacité traduisent, une fois encore, le savoir-faire de ceux que j’aime nommer éclairagistes. Ces éclairagistes et autres concepteurs lumière, comment se forment-ils ? C’est à cette question que le Cahier technique tente de répondre avec un tour d’horizon, non exhaustif évidemment, mais représentatif de ce qui est proposé aujourd’hui. Réponse qui fera l’objet de compléments dans les éditions à venir. Et quoi de plus réjouissant pour les yeux et les papilles que de se régaler via le Zoom de Vincent Laganier avec l’évocation de l’Atelier Robuchon à Montréal ? Mais avant d’en arriver là, nous vous proposons de découvrir la toute nouvelle charte de l’ACE et de prendre des nouvelles de fabricants à qui nous avons donné la « Parole ».
Dépôt légal : juin 2019 ISSN : 2259-3772
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Lumières Sommaire
ACTUALITÉS Changement de gouvernance chez Ragni Les 15 ans d’I.C.O.N.
© Jean Grisoni
06 Lionel Brunet élu président de LightingEurope
07 R écylum recycle 30 000 tubes fluorescents à La Défense
ENTRETIEN
09 L umières publicitaires, par Stéphanie Le Gallic
16 Jean-Michel Wilmotte, architecte, urbaniste, designer,
Wilmotte & Associés
10 « La Pépite » par Noctila et Nowatt Lighting
PAROLE AUX FABRICANTS
PROJETS
12 RZB : allier capacité d’innovation et réactivité
18 Dynalighting : l’ingénierie de la lumière
13 Sylvania mise sur le confort visuel
21 La Livinière : le phare du cru
14 Tungsram : retour vers le futur
24 Citeos propose un éclairage éco-responsable
DOSSIER
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26 Éclairage du patrimoine bâti et ouvrages d’art 27 Interview : Carmen Munoz-Dormoy, directrice générale de Citelum 28 Notre-Dame de Paris 29 Histoires de monuments 40 Enquête produits : Danse avec les flux
43 DESIGNER © ERCO. Photo Moritz Hillebrand
Olivier Raidt, Jean Perzel : Artisan de lumière 44 INGÉNIERIE
Hager : Évolutivité, technicité et esthétique
CHRONIQUE 47 R ecyclage des lampes à décharge… Ne baissons pas la garde !
Par Hervé Grimaud, directeur général adjoint d’ESR et directeur des secteurs Lampes et DEE Pro
48 Le Syndicat de l’éclairage : engagé pour FAIRE, par Dominique Ouvrard,
délégué général adjoint du Syndicat de l’éclairage
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49 CAHIER TECHNIQUE
Quelles formations en éclairage professionnel ? 54 ZOOM
L’Atelier Robuchon
PRODUITS 56 57 58 59
La trilogie de Loupi En avant-première : Captain, de Sécurlite Nouveaux produits Les 30 ans de Delta Light
RENDEZ-VOUS
© IFEP
60 Onlylight : 2e édition les 19 et 20 juin 62 Salons/Index
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Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr/lumieres-3e
Lumières Actualités
L
e comité exécutif de LightingEurope vient d’élire Lionel Brunet au poste de président pour un mandat de 2 ans. Lionel Brunet est délégué général du Syndicat de l’Éclairage depuis 2013, et a eu une longue carrière internationale dans l’industrie chimique et mécanique, ainsi que dans une association professionnelle mondiale. « Je suis honoré d’avoir été élu président et j’ai hâte de travailler avec le comité exécutif pour tous les membres de LightingEurope afin de mettre en œuvre notre vision stratégique et nos priorités pour #Better Lighting for all », a déclaré Lionel Brunet. Vice-président : Maurice Maes, Signify Trésorier : Lars Stühlen, Ledvance L’Assemblée générale de LightingEurope a également adopté de nouvelles priorités pour 2019-2021 afin de s’assurer que l’organisation reste sur la bonne voie pour réaliser la feuille de route stratégique de l’industrie de l’éclairage pour 2025. LightingEurope promouvra des règles simples et se concentrera sur l’amélioration de l’application, la valorisation de l’éclairage, la mise en œuvre d’une économie circulaire et l’élaboration d’une législation européenne ayant un impact sur l’éclairage. www.syndicat-eclairage.com www.lightingeurope.org
Changement de gouvernance chez Ragni
De gauche à droite : Stéphane Ragni, directeur commercial France, Marcel Ragni, président, Jean-Christophe Ragni, directeur export.
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ondée par un ferronnier d’art italien, la petite affaire familiale est devenue, après 92 ans d’existence, l’un des principaux fabricants français de solutions d’éclairage public. Cette année 2019 voit des changements s’opérer au sein de sa direction générale. Depuis 2008, Marcel Ragni, président de l’entreprise implantée à Cagnes-sur-Mer, est entouré de ses deux fils et de ses deux nièces, Sandra et Stéphanie Ragni, qui ont rejoint l’entreprise respectivement en 1991 et 1994. Aujourd’hui, ces deux entrepreneuses prennent de nouveaux chemins. 6 - LUMIÈRES N° 27 - JUIN 2019
Ragni repart ainsi avec une direction exclusivement « père fils » où les valeurs humaines ont toujours la plus belle place. Jean-Christophe et Stéphane Ragni, respectivement directeur export et directeur commercial France, continuent d’assurer la codirection aux côtés de leur père, Marcel Ragni, résolument tournés vers un avenir où les valeurs côtoient l’innovation, où le déploiement international accompagne l’ancrage local et où les savoir-faire d’excellence sont soutenus par la performance industrielle. www.ragni.fr
Les 15 ans d’I.C.O.N.
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e 21 mars dernier, Akari Lisa Ishii avait rassemblé autour d’elle différents acteurs de la lumière, venus fêter les quinze ans de son agence de conception lumière. « Que de chemin parcouru depuis 2004… Il y eut des projets extraordinaires, intrigants, amusants, difficiles… mais tous nous ont fait grandir et évoluer. Toutes ces réalisations nous ont apporté une pluridisciplinarité : architecture, urbanisme, muséographie, événementiel, théâtre, création de produit, consulting… Un très large spectre de projets, rare dans notre domaine, qui est à la fois un atout mais surtout une richesse pour I.C.O.N. Cette variété se retrouve dans la diversité des personnes présentes autour de nous. L’aspect international nous a également beaucoup apporté : des compétences, des innovations, un autre regard… Nous avons toujours plaisir à échanger autour d’idées et de cultures différentes. Quand je regarde ces 15 ans, je revois également les récompenses que nous avons reçues. Elles sont le reflet de la qualité de notre travail et la preuve que nos efforts et notre professionnalisme sont reconnus. Je voulais aussi remercier toutes les personnes qui m’ont permis de partager ma ou notre vision de la lumière, que ce soit au sein de conférences, de cours universitaires, d’articles dans la presse, d’émissions télévisées, de salons et workshops professionnels, etc. C’est un panel varié et toujours intéressant en termes de transmission et d’échanges. Aujourd’hui, l’agence I.C.O.N. est riche d’expériences mais aussi riche de personnes. Je tenais à remercier tout particulièrement mes collaboratrices, passées ou présentes, qui en font ce qu’elle est, un espace de travail sérieux et efficace, mais aussi plein d’allant, d’idées et de bon esprit. La sensibilité artistique de notre agence se porte également vers la musique qui est au cœur de plusieurs de nos concepts et événements. Depuis toujours, nous faisons appel à notre sound designer préféré, Jaï Ernest. À partir de cette année, notre agence grandit encore et ouvre un nouveau département officiel : I.C.O.N. Musique Label, qui crée des sons personnalisés, des ambiances sonores, des musiques sur mesure, pour appuyer, sublimer les idées, les événements… Les nôtres évidemment, mais le département peut également travailler indépendamment de notre conception lumière ; avec un architecte, metteur en scène, directeur artistique, propriétaire d’un lieu particulier, organisateur d’événement… » www.icon-lighting.com © Audrey Guichard
Lionel Brunet élu président de LightingEurope
Lumières Actualités
Récylum recycle 30 000 tubes fluorescents à La Défense
I
l s’agit d’une opération d’ampleur, inédite pour la filière, sachant que les enlèvements réalisés par Récylum sont de l’ordre de 2 000 tubes en moyenne. Récylum, en charge du recyclage responsable des lampes et des équipements électriques professionnels, met à disposition de GreenFlex une solution de collecte gratuite et un recyclage garanti pour la fin de vie de ces appareils. Le chantier de relamping mené par GreenFlex consiste à accompagner un client engagé dans une démarche environnementale à renouveler le système d’éclairage de ses deux tours par des équipements de technologie LED moins énergivores. Pour mener à bien cette opération, Récylum met à disposition de GreenFlex, pendant 11 semaines, les contenants nécessaires pour procéder à l’enlèvement hebdomadaire des tubes à recycler. Récylum assurera la dépollution et le recyclage des équipements dans le Val-d’Oise par l’intermédiaire d’un site de traitement spécialisé et sous contrat avec l’éco-organisme. Les tubes fluorescents contenant du mercure seront dépollués, puis recyclés et valorisés à hauteur de 90 %. Les autres matières seront quant à elles stockées dans des installations spécialisées. Proposant à ses clients des solutions pour favoriser leur transition environnementale sociétale et énergétique, GreenFlex a donc décidé de confier la collecte, la dépollution et le recyclage des 30 000 anciens tubes fluorescents à Récylum, en tant qu’acteur majeur de la filière française pour le recyclage des lampes et des équipements électriques professionnels. Au sein d’ESR, éco-organisme agréé par les pouvoirs publics, Récylum garantit à GreenFlex et à ses clients un traitement conforme aux normes environnementales françaises et européennes des équipements qui lui sont confiés. GreenFlex devient ainsi un partenaire majeur de la collecte pour Récylum, qui a pour objectif de collecter et recycler 5 000 tonnes de tubes fluorescents en 2019. Récylum espère ainsi convaincre de nombreux installateurs et professionnels de l’éclairage de remettre leurs parcs de lampes à la filière agréée afin de limiter l’impact environnemental de la fin de vie de ces équipements et de protéger nos ressources et notre environnement. www.recylum.com
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Lumières Actualités
Lumières publicitaires Paris – Londres – New York, par Stéphanie Le Gallic Stéphanie Le Gallic est maître de conférences à l’université Bordeaux Montaigne (CEMMC). À la fin du XIXe siècle, la publicité s’empare des nouvelles technologies d’éclairage. Gagnée par la fièvre de l’électricité, New York fait émerger une forme de communication inédite suscitant l’engouement des autres métropoles. Vitrines des grandes marques et entreprises, ces illuminations emblématiques de la modernité urbaine offrent un spectacle féerique dans l’Europe de l’entre-deuxguerres jusqu’au black-out de 1939, qui marque un tournant. Désormais, les lumières commerciales renaissent de façon inégale à Paris comme à Londres. Critiquées par les pouvoirs publics, elles tendent à disparaître au profit des écrans numériques plus économes en énergie. En croisant l’histoire des techniques, de l’urbanisme et les études sociales, Stéphanie Le Gallic montre comment ces dispositifs de captation du regard ont influencé durablement notre perception du paysage nocturne. Éditeur CTHS Collection Histoire - Préface de Dietrich Neumann ISBN 9782735508921 384 p. - Mars 2019 - 28 € Pour commander : http://cths.fr/ed/caddy.php
Catalogue Tungsram LED Indoor 2019 Depuis 2018, GE Lighting est Tungsram Lighting en Europe et sur toute la zone EMEA. Le portefeuille des solutions LED initial se décline désormais sous la marque Tungsram afin de répondre aux exigences des installations d’éclairage de l’industrie et du tertiaire ainsi qu’aux besoins des hôtels et restaurants. Par exemple, la gamme industrielle LED s’étoffe avec le nouveau Round HighBay IP65 qui offre quatre niveaux de rendement lumineux en version 1-10 V ou Dali. Les versions HighBay IP20 et IP66 affichent, quant à elles, un rendement lumineux allant jusqu’à 30 000 lumens. Le pavé LED Edgelit Premium on/off ou Dali est disponible en deux dimensions, 600 x 600 mm ou 1 200 x 300 mm, pour une meilleure adaptabilité dans les bureaux, les banques d’accueil ou les locaux scolaires. Le projecteur Floodlight Sensor allie esthétique et praticité, et se décline en trois puissances : 20 W, 30 W et 50 W, et en 4 000 K ou 6 500 K pour mieux s’adapter aux différents besoins. Trois sources LED phares font leur apparition : – la DimStik, gradable, se décline en 9 W et 14 W, deux températures de couleur, 3 000 K, 4 000 K et 6 500 K ; – la LED A55 vient se substituer à la lampe halogène standard ; – la WarmDim en verre, avec un culot GU10, gradable, propose des couleurs chaudes 2 000-2 700 K pour une durée de vie de 25 000 heures et un flux lumineux de 350 lm. tungsram.com/fr LUMIÈRES N° 27 - JUIN 2019 - 9
Lumières Actualités
« La Pépite », par Noctiluca et Nowatt Lighting
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© noctiluca
âtiment constitué de 45 logements à loyer modéré signé de l’architecte Thomas Coldefy, de l’agence CAAU (Coldefy et associés, architectes urbanistes), « La Pépite » tient son nom de l’emplacement géographique remarquable sur lequel il est situé, au cœur de l’écoquartier de Mons-en-Barœul (59). « La conception lumière s’est faite en deux temps, déclare Rozenn Le Couillard, conceptrice lumière, fondatrice de l’agence Noctiluca ; une première phase d’études menée afin d’être approuvée par la maîtrise d’œuvre, plutôt inquiète à l’origine du projet, puis totalement moteur ; puis la proposition d’une solution 100 % solaire avec la référence produit E. Onyx Power de Nowatt Lighting en façades Ouest et Sud. » Aucun élément technique apparent… Une mise en lumière parfaitement intégrée à la conception architecturale, voire quasi invisible… tels étaient les mots d’ordre exprimés tant par la maîtrise d’ouvrage que par la maî-
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trise d’œuvre. Ceci, tout en sublimant la résille métallique, en préservant le confort des habitants et sans perturber l’environnement urbain. 70 éléments E. Onyx Power de Nowatt Lighting sont ainsi installés – en toute discrétion – sur les deux façades offrant le plus de visibilité – à l’édifice – depuis les paysages environnants. « De jour, la lumière naturelle ondule sur le bâtiment. Mon souhait était de réussir à retranscrire de nuit cette évolution, à transposer l’épure de ce bâtiment neuf – à l’identité architecturale très marquée – par une mise en lumière qui se vit dans la continuité. L’éclairage solaire Nowatt Lighting entre en résonance avec le mouvement observé de jour, il reproduit de nuit ses ondulations tout en les densifant aux angles saillants de La Pépite », note Rozenn Le Couillard. La charge en énergie solaire – restituée de nuit – est un hommage à la lumière céleste, et le cycle de la lumière naturelle est rejoué… Blanc chaud et blanc froid évoluent au rythme doux des éléments E. Onyx Power variant d’intensité en une heure. www.noctiluca.fr www.nowatt-lighting.com
Lumières Parole
aux fabricants
© DR
RZB : allier capacité d’innovation et réactivité
Stéphane Vanel, directeur commercial, RZB France
RZB, fabricant de luminaires allemand, développe des solutions pour l’éclairage intérieur et extérieur depuis 80 ans. Doté d’un véritable savoir-faire dans la création et le design de ses luminaires, RZB dispose d’une forte capacité d’innovation et présente régulièrement des nouveautés à ses clients. Stéphane Vanel, directeur commercial de RZB en France, nous dévoile les orientations pour le marché français.
Pouvez-vous nous présenter RZB et ses principales caractéristiques ? Stéphane Vanel – Le groupe est composé de trois sociétés, que sont RZB Lighting, Sonlux et RZB-TDX Lighting. Sonlux propose des solutions d’éclairage mobile, destinées aux chantiers. Il s’agit de produits qualitatifs sur un secteur peu concurrentiel. Son point fort est la maîtrise du procédé d’injection plastique, dont bénéficient les autres marques du groupe. TDX est un fabricant allemand spécialisé dans l’éclairage des magasins. Il s’agit d’une acquisition récente, réalisée il y a deux ans. Pour sa part, RZB est un fabricant allemand qui dispose d’un réel savoir-faire dans le design, la création et la fabrication. Cette maîtrise complète de la chaîne nous permet de développer nos propres outils de maintenance et de conception, mais aussi d’avoir une forte capacité d’innovation. Quelles sont les particularités de vos solutions et à qui s’adressent-elles ? RZB Lighting a deux principaux positionnements : en tant que généraliste, nous proposons des solutions d’éclairage intérieur pour les bureaux, les hôtels, les restaurants et les boutiques, et aussi des solutions pour l’extérieur, en éclairage général et architectural. D’autre part, nous sommes une marque « projets » avec une longue expérience qui nous vaut un excellent taux de réussite. Quels sont vos facteurs clés de succès sur le marché français ? Aujourd’hui, nous bénéficions d’une forte dynamique et nous nous différencions grâce à des équipes de designers multiculturelles. Cela nous permet de proposer des solutions pour tous les goûts. Au bout du compte, RZB est très régulièrement récompensé (iF, Red Dot, German Design Awards) et Dr Alexandre Zimmermann, à la tête du groupe, y est très attaché. Sa sensibilité à l’art lui permet un contact direct et des échanges fructueux avec les designers. Le marché français reste assez conservateur culturellement parlant. Il est difficile d’expliquer à nos clients qu’il faut remplacer les produits dont les LED ne fonctionnent plus. Nous proposons des pièces détachées, ce qui permet de ne remplacer que les modules de LED dans nos solutions. Il s’agit d’un argument de poids. Enfin, notre principale force est d’être très à l’écoute de nos clients.
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Le numérique occupe une place de plus en plus importante dans l’éclairage. De quelle manière impacte-t-il votre activité ? Il est de notre devoir de répondre aux demandes de nos clients. Les luminaires doivent fonctionner avec un standard et des protocoles de communication « ouverts ». Depuis un an, nos produits Smart+Free utilisent le protocole Bluetooth de Casambi. Cela évite à nos clients la pose de câbles Dali pour les projets de rénovation ou de réhabilitation. Nous avons constaté que pour qu’un utilisateur soit adepte du numérique, il faut que les produits soient les plus simples possible à utiliser, à installer mais aussi à programmer. Et c’est exactement ce que nous proposons avec notre offre Smart+Free. Le marché de la prescription est l’un de vos objectifs. De quelle manière développez-vous vos relations avec cette cible ? La prescription a toujours existé sur le marché français et nous devons nous adapter à ses besoins et à ses particularités. L’objectif est d’apporter un design différenciant, ainsi qu’une véritable valeur ajoutée technique. En effet, les prescripteurs sont attachés aux questions techniques, factuelles et tangibles. Notre luminaire TwinDot est un exemple de design original et présente des caractéristiques performantes, comme la courbe photométrique, la durée de vie, le Tunable White, ou encore le Constant Light Output qui séduisent les architectes ou les bureaux d’études. De plus, nous mettons à disposition de nos clients des outils d’aide à la prescription : tous les documents relatifs à nos produits sont téléchargeables sur notre site Internet. Autre avantage : les fichiers BIM de tous nos produits sont directement téléchargeables depuis la page produit de notre site Internet. Quelle est votre stratégie sur le marché français pour les mois et les années à venir ? Notre objectif est d’être dans le Top 10 des fabricants de luminaires sur le marché français. Mais il nous faut encore du temps. Nous avons engagé un travail sur le long terme, avec pour ambition d’obtenir des contacts commerciaux sur l’ensemble des segments d’application. Notre structure en France croît constamment au rythme de notre développement commercial. Nous sommes convaincus de nos atouts et nous allons poursuivre notre dynamique actuelle en gagnant des parts de marché dans l’Hexagone. Propos recueillis par Alexandre Arène
Lumières Parole
aux fabricants
Sylvania mise sur le confort visuel Romain Viry, chef de produits solutions tertiaires et gestion d'éclairage connecté, met l’accent sur le confort visuel en éclairage, toutes applications confondues. « Si on génère de la lumière artificielle, notre mission, en tant qu’industriel, est de faire en sorte qu’elle soit confortable. » Ainsi Romain Viry nous livre-t-il des pistes de réflexion pour offrir des solutions qui rendent cet éclairage créateur d’ambiances et apporteur de bien-être. Romain Viry, chef de produits solutions tertiaires et gestion d'éclairage connecté
Vous pensez au contrôle de l’éblouissement et des luminances ? Exactement. Chez Sylvania, nous restons persuadés que tous les luminaires ne sont pas interchangeables. Je m’explique : si deux luminaires présentent par exemple le même UGR, cela ne veut pas dire que les luminances seront identiques. Je pense notamment à « l’invasion » des pavés LED qui, selon moi, ne tiennent pas la comparaison avec, par exemple, les luminaires Optix de Sylvania, qui affichent 200 cd/m², comparé aux 1 500 cd/m² des meilleurs pavés LED UGR < 19. J’en profite pour rappeler que pour le travail sur écran, la norme EN 12 464-1 préconise une luminance inférieure à 1 500 cd/m². À l’ère digitale, on ne peut pas se contenter de cet « effet d’aubaine » qui permet certes d’installer des produits moins chers mais où la notion de confort visuel, notre mission professionnelle, n’est plus prise en compte. Au-delà des normes, c’est par la négative que l’on s’aperçoit que l’éclairage n’est pas confortable. Qu’entendez-vous par « négative » ? La plupart du temps, les utilisateurs ne sont pas conscients du manque de qualité de l’éclairage, mais celui-ci va entraîner une fatigue visuelle, des mauvaises postures, une accommodation de chaque instant, des difficultés à se concentrer, une insatisfaction générale de l’ordre de 68 % selon une étude américaine : c’est énorme ! Il incombe à tous les acteurs de la filière, du fabricant à l’installateur en passant par le prescripteur, de conseiller le client final et surtout de lui apporter les moyens d’offrir, enfin, un éclairage de qualité aux occupants. Il nous faut revenir à l’essentiel pour lutter contre la perte de compétence, expliquer les fondamentaux
de l’éclairage, ne pas hésiter à comparer les caractéristiques entre elles, en démontrant comment les performances d’un luminaire ne peuvent être considérées séparément mais forment un tout cohérent. Les leviers de gains de productivité sont de plus en plus durs à trouver, investir sur l’éclairage est donc un choix de bon sens. Sans parler de l’aspect gestion qui se trouve étroitement lié au confort. Vous voulez dire que la gestion de l’éclairage est indispensable à l’amélioration du bien-être ? Oui, car la gestion, via la variation et la modulation, permet d’individualiser l’éclairage, chacun peut adapter la lumière à ses besoins ou ses préférences. Cela répond au besoin exprimé de 80 % d’entre nous, selon l’étude européenne de Repro-Light. Encore faut-il que l’utilisateur soit bien informé. Cette phase « ergonomie » est aujourd’hui la r ge me nt a morc é e . Tout lancement de nouveau produit devrait s’accompagner de conseils et d’explications qui permettent aux occupants d’utiliser chaque fonction à son bénéfice. Sylvania vient par exemple de développer Optix, idéal pour les bureaux et les salles de classe, qui associe une haute efficacité (jusqu’à 147 lm/W), une très faible luminance et un contrôle de l’éblouissement à la pointe de la technologie : une solution particulièrement efficace où le confort a été placé au centre du concept du luminaire. Les réflecteurs aluminisés garantissent un indice d’éblouissement UGR inférieur à 16, descendant à 14 selon les configurations, tandis que les réflecteurs blancs rendent le plafond plus lumineux tout en conservant un bon indice d’éblouissement (UGR < 19). Il existe également en version éclairage biodynamique pour un éclairage centré sur l’humain faisant varier la température de 3 000 à 6 300 K automatiquement, tout au long de la journée pour suivre le cycle circadien de la lumière. Chaque installation LED durera 10 ans environ, il faut dès aujourd’hui que la filière joue son rôle pédagogique afin de porter la bonne lumière pour le bien-être de tous. Propos recueillis par Isabelle Arnaud
© Sylvania
Quelle serait votre définition du « confort visuel » ? Romain Viry – Il est difficile, voire pas forcément pertinent, de donner une définition unique, car le confort renvoie à des notions subjectives comme la sensibilité, l’âge, le sexe, le type d’activité. En revanche, je pense que la filière doit s’engager sur un ensemble de bonnes pratiques et surtout offrir un éclairage flexible qui donne la souplesse indispensable pour répondre aux besoins de chacun. Dans nos propres locaux, nous avons mis aux normes l’éclairage et nos collaborateurs ont immédiatement senti le changement, parfois même l’ont mal perçu : pour certains, la lumière était trop puissante alors qu’elle respectait les préconisations des normes en vigueur ! Indépendamment de l’impact psychologique, nous devons aussi prendre en compte l’ensemble des critères qui contribuent de manière « objective » à améliorer le confort visuel.
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Lumières Parole
aux fabricants
Tungsram : retour vers le futur Joerg Bauer, PDG de Tungsram, revient sur les origines de la marque et sur ses développements résolument tournés vers l’avenir mais avec la même empreinte génétique. Il y a un an, ce cadre supérieur de General Electric rachetait les activités Éclairage du groupe en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Turquie (EMEAT) et reprenait le nom d’origine, inventé par Lipót Aschner en 1909, constitué des mots Tungsten et Wolfram (tungstène, en allemand).
Joerg Bauer, CEO of Tungsram
Pourquoi avez-vous choisi de racheter la partie Éclairage de GE ? Joerg Bauer – Lorsque GE a communiqué sur sa volonté de céder son activité éclairage, j’occupais le poste de président de GE Lighting Hongrie dont le siège se trouvait à Budapest. Je bénéficiais alors d’une vision très complète de l’activité de GE Lighting, englobant le service commercial, le marketing, l’export. J’y ai vu là une formidable occasion de relancer l’histoire de la marque hongroise Tungsram à renommée internationale. Nous avons souhaité conserver le siège et le laboratoire à Budapest, mais aussi les équipes d’ingénieurs, de techniciens et de commerciaux, et ce, dans toutes nos filiales et distributeurs européens et asiatiques, nordaméricains et africains afin de continuer à construire ensemble le futur de Tungsram. Nous sommes tous attachés à l’histoire de la marque et à son cœur de métier, et tout particulièrement l’éclairage général qui constitue les deux tiers de notre activité. L’avenir s’appuie sur l’ADN de la marque mais repose désormais sur le développement de luminaires initié depuis quelque temps déjà. Cependant, afin d’éviter de devenir les concurrents de nos clients d’hier, nous créons de nombreux partenariats avec ces derniers, et tout particulièrement en France, où grâce à Philippe Gagnière, directeur général, nous avons tissé des liens étroits avec l’ensemble des prescripteurs. Carlos Daniel, vous êtes directeur marketing, comment le passage de la fabrication de sources au développement de luminaires s’est-il déroulé ? Carlos Daniel – Nous avons effectivement lancé des gammes dans le domaine tertiaire et de l’industrie avec des produits dotés de modules facilement remplaçables, de façon à permettre à l’utilisateur de pouvoir disposer des dernières technologies sans devoir changer de luminaires. Nous proposons des solutions dont l’efficacité et et la durabilité jouent un rôle important, surtout dans le domaine de l’industrie, où la rénovation de l’éclairage est primordiale. Aujourd’hui, en investissant dans des produits modulables, fiables avec de la gestion embarquée, nos clients peuvent augmenter leur productivité avec un éclairage de qualité et intelligent.
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Philippe Gagnière, directeur général Tungsram France
Joerg Bauer – Cette qualité est l’empreinte génétique de Tungsram qui connaît une solide réputation en Europe. Nous disposons de filiales dans 22 pays et bénéficions de relations privilégiées avec notre clientèle dans le monde entier bien sûr, mais aussi en France, et ce, depuis toujours. Nous mettons tout en œuvre pour conforter cette image de marque dans ces nouvelles gammes, qu’il s’agisse de lampes, de composants ou d’appareils d’éclairage. Le danger est d’être identifié seulement par les prix, au détriment de la qualité. Nous restons à l’écoute de nos clients et de leurs besoins pour développer des solutions techniques qui leur correspondent le mieux. Et nous avons le savoir-faire, l’expérience et l’expertise qui nous rendent encore plus légitimes dans nos nouvelles orientations. Nous savons comment « faire de la lumière » ! Vous avez beaucoup évoqué la France : l’Hexagone joue un rôle privilégié dans cette nouvelle écriture ? Joerg Bauer – Oui, et Philippe Gagnière, directeur général de sa filière française en a déjà témoigné je crois dans les colonnes de Lumières. L’équipe française, qui s’est établie dans de nouveaux locaux à Neuilly, possède une bonne force de vente et va encore s’agrandir dans les prochains mois. Notre site Internet est désormais en français et doté de plusieurs exemples de référence locaux. Nous avons relevé le défi de produire une meilleure lumière et c’est grâce à l’innovation et à nos partenariats que nous y parviendrons. Philippe Gagnière – Notre position en France se renforce en effet, notamment grâce à l’extension de notre portfolio qui ne cesse d’accueillir de nouvelles gammes de luminaires fabriqués à Budapest et qui bénéficient de l’efficacité de notre plateforme logistique hongroise. De plus, l’adhésion de Tungsram au Syndicat de l’éclairage contribue à apporter une valeur ajoutée à la nouvelle identité de notre marque. En parallèle, nous développons également nos collaborations avec les concepteurs lumière sur l’ensemble de nos projets tant au niveau national que mondial. Propos recueillis par Isabelle Arnaud
Lumières Parole
aux fabricants
Tungsram Back to the future
Carlos Daniel, marketing director of Tungsram
Joerg Bauer, CEO of Tungsram, looks back at the origins of the brand and its developments, which are firmly focused on the future but with the same DNA. A year ago, this senior executive of General Electric acquired the group’s Lighting activities in Europe, the Middle East, Africa and Turkey (EMEAT) and took back the original name, invented by Lipót Aschner in 1909, consisting of the words Tungsten and Wolfram (tungsten in German).
Let’s go back to this buyback transaction. What motivated this operation? Joerg Bauer – As President of GE Lighting Hungary, headquartered in Budapest, I had a very complete vision of the business of GE Lighting, encompassing sales, marketing and export. I saw it as an opportunity to relaunch the long history of the Hungarian brand Tungsram, which enjoys worldwide renown. We wanted to keep not only its headquarters in Budapest but also the teams of engineers, technicians and salespeople who have remained mostly in the company, and this, in all European, Asian, North American and African subsidiaries and distribution partners to continue to build the future of Tungsram. In Tungsram, we are all attached to its traditions and its core business, especially general lighting which accounts for two thirds of our business. Our future is based on the brand’s DNA and essentially on the development of luminaires that started a while ago. Nevertheless, we do not want to become the competitors of our customers of yesterday and, for this reason, we have been creating numerous partnerships with them, particularly in France, whose general manager Philippe Gagnière has developed close links with prescribers. Carlos Daniel, you are marketing director, how did the transition from source manufacturing to luminaire development go? Carlos Daniel – We have indeed launched ranges in the tertiary sector and industry with products equipped with easily replaceable modules, so that the user can benefit from the latest technologies without having to change fixtures. We offer solutions whose efficiency and durability play an important role, especially in the industrial sector, where lighting renovation is essential. Today, by investing in modular, reliable products with embedded management, our customers can increase their productivity with quality and intelligent lighting. Joerg Bauer – This quality is the DNA of Tungsram, which has a solid reputation in Europe. We have subsidiaries in 22 countries and enjoy privileged relationships with our customers all over the world of course, but also in France, and this has always been the case. We do our utmost
to reinforce this brand image in these new products, whether they are lamps, components or lighting fixtures. The danger is to be identified only by prices, at the expense of quality. We remain attentive to our customers and to their needs to develop technical solutions that best suit them. And we have the know-how, experience and expertise that make us even more legitimate in our new strategies. We know how to “make light”! You have mentioned France several times: will the hexagon play an important part in Tungsram’s future? Joerg Bauer – Yes, and Philippe Gagnière, general manager for France, has already testified to this, I believe, in the columns of Lumières. The French team, which has moved to new premises in Neuilly, has a good sales force and will expand further in the coming months. Our website is now available in French and has several local case studies. We have taken up the challenge of producing better light and it is through innovation and our partnerships that we will succeed. Philippe Gagnière – Our position in France is indeed strengthening, thanks to the extension of our portfolio, which continues to have new ranges of luminaires manufactured in Budapest and which benefit from the efficiency of our Hungarian logistics platform. In addition, Tungsram’s membership in the French Syndicat de l’éclairage also contributes to adding value to our brand’s new identity. At the same time, we are also enlarging our collaboration with lighting designers on all our projects, both nationally and globally.
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Parcours
••• Membre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2015, diplômé de l’École Camondo (Paris) en architecture d’intérieur, Jean-Michel Wilmotte a fondé en 1975 Wilmotte & Associés, une agence d’architecture qui, avec son studio de design Wilmotte & Industries, réunit aujourd’hui en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Corée du Sud 270 architectes, urbanistes, designers, muséographes et architectes d’intérieur de 25 nationalités. W&A mène plus de 100 projets dans 28 pays. Quels que soient les projets, du plus simple au plus spectaculaire, Jean-Michel Wilmotte et ses équipes développent une approche à la fois innovante et responsable, avec une attention particulière pour la lumière, les matériaux, les finitions et le végétal, toujours dans le respect du site et de son histoire. En 2005, Jean-Michel Wilmotte crée la Fondation d’entreprise Wilmotte et le prix W, un concours européen d’architecture autour de la reconversion du bâti ancien suivant le concept de greffe contemporaine. Jean-Michel Wilmotte affectionne particulièrement l’agencement d’espaces culturels et muséographiques ainsi que les projets de réhabilitation et de reconversion du patrimoine. Avec le studio de design Wilmotte & Industries, il explore les domaines du « design d’environnement » avec des objets aux lignes sobres et épurées. Lauréat de nombreux prix internationaux, W&A est entré en 2010 dans le classement (du magazine anglais Building Design) des 100 plus grands cabinets d’architecture du monde.
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© Jean Grisoni
Lumières Entretien
Jean-Michel WILMOTTE Architecte, urbaniste et designer
La lumière, révélateur d’espace Jean-Michel Wilmotte place la lumière au cœur de tous ses projets. Dans son Dictionnaire amoureux de l’Architecture (éditions Plon), il évoque cette particularité du droit anglais, le right to light (le droit à la lumière), qui permet au propriétaire d’un bâtiment pourvu de fenêtres de conserver le même degré d’éclairage obtenu par la lumière du jour, et donc de s’opposer à une construction voisine qui l’en priverait. Jean-Michel Wilmotte réécrit, redessine et sculpte la lumière à chaque fois, avec finesse, avec élégance, dans un logement, un musée, un monument, et dans la ville aussi. Enfin, elle devient design dans ses nombreuses créations de luminaires, en harmonie avec les espaces qu’ils éclairent. Comment l’architecte, l’urbaniste et le designer que vous êtes appréhende-t-il la lumière ? La lumière du jour nous arrive d’en haut, la formule semble évidente, mais nous y sommes tant habitués que la présence de la lumière naturelle ne nous surprend pas, c’est son absence qui étonne. Quels que soient les espaces que je construis, logements, musées, hôtels, je m’efforce de remettre la lumière à sa place ! Autrement dit, je la fais pénétrer le plus souvent possible par les ouvertures zénithales et le plus largement qu’il soit permis. Par exemple, nous avons conçu pour le château Pédesclaux* (grand cru classé à Pauillac) un nouveau cuvier et avons redonné toute sa place au domaine en y greffant deux volumes vitrés. Cette intervention sur la façade nous a permis de « donner des ailes » au château. Le cuvier, entièrement vitré, dévoile les étapes
de la fabrication du vin. Les cuves, éléments nobles et imposants de la production, sont visibles de l’extérieur et semblent porter le bâtiment. De jour, la lumière pénètre largement dans les espaces intérieurs, tandis que de nuit, elle émane du bâtiment lui-même. Cet écrin de lumière laisse voir les lustres monumentaux que l’agence a créés spécifiquement pour le projet. J’aime que l’éclairage artificiel révèle l’espace, qu’il soit intérieur ou extérieur. Je trouve que de fines lignes de lumière qui entourent des embrasures de fenêtre sont préférables, et de loin, à des puissances lumineuses qui peuvent écraser un bâtiment. Sur un monument historique, rien n’est plus beau que de faibles lueurs qui lèchent les façades ou des accents lumineux qui mettent en valeur des détails architecturaux.
© Amit Geron
Lumières Entretien
© Stephane Briolant
sources lumineuses ont permis une véritable révolution dans la conception des appareils d’éclairage. Nous gardons en permanence à l’esprit que les modèles que nous concevons doivent être adaptés à l’environnement, à la scénographie, aux utilisateurs. Il en va de même pour les éclairages destinés aux intérieurs. Voulez-vous dire que la lumière et le design ne font qu’un ? C’est un peu cela. Par exemple, pour l’hôtel Lutetia, nous avons conçu une vingtaine de luminaires différents, chacun avec une destination spécifique et toujours dans le respect de l’identité du lieu. Des classiques revisités, en harmonie avec l’histoire du lieu, à l’image des grands lustres de l’accueil qui sont une réinterprétation du design de la période Art Déco. Chaque luminaire a été pensé comme une construction architecturale. En témoignent les détails d’assemblage, comme les « agrafes », ainsi que le choix des matériaux tels que l’albâtre, la pâte de verre, le verre soufflé et le bronze foncé, en parfaite résonance avec un palace. Des lustres façon albâtre assurent l’éclairage général des chambres, tandis que des spots (iGuzzini, Artemide) ponctuent les espaces pour créer différentes ambiances lumineuses et que liseuses, appliques, lampes à poser procurent des éclairages fonctionnels et élégants. La lumière doit toujours accompagner doucement et discrètement les lieux qu’elle éclaire, qu’il s’agisse d’une maison, d’un bureau, d’un musée, d’un monument et même d’une ville, sans jamais gêner ses occupants… n © Hotel Lutetia
Propos recueillis par Isabelle Arnaud * Voir photo de couverture et page 3.
Suspension créée pour l’hôtel Lutetia, Paris.
© Thorn
Pourtant, vous avez créé de nombreux luminaires d’éclairage urbain. Quel regard portez-vous sur l’écriture nocturne de la ville ? Créer du mobilier urbain, notamment des luminaires, offre la possibilité d’éclairer la ville à différentes échelles. L’aventure a commencé il y a plus de 20 ans lorsque Wilmotte & Associés a gagné un concours lancé par la Communauté urbaine du Grand Lyon. L’idée était intéressante : la municipalité souhaitait au départ changer les luminaires pour des raisons plus énergétiques qu’esthétiques. Nous sommes partis de grands luminaires d’éclairage routier pour arriver jusqu’à la plus petite borne destinée aux parcs et jardins, déclinant ainsi une multitude de modèles. À l’époque, il n’existait pas beaucoup de luminaires à l’esthétique séduisante et il s’agissait alors d’un réel défi : comment pouvait-on redonner une identité nocturne à la ville à travers la lumière ? En fait, pourquoi, pour qui éclairet-on en ville ? Pour des raisons de sécurité, de signalétique et pour les piétons. Une fois que nous avons défini ces trois points clés, nous avons fait appel aux technologies existantes et développé de nouveaux designs avec les fabricants. Aujourd’hui, ce sont ces derniers qui viennent vers nous pour créer de nouvelles formes et également de nouvelles fonctions. Nous travaillons, entre autres, avec Comatelec, Eclatec, Thorn. Une de nos dernières créations est le luminaire à LED Urba, conçu pour Thorn – et primé par les « Étoiles de l’Observeur du Design » en 2015, qui allie acier et verre trempé et dispose d’un système de gestion intégré. Tout le travail sur la lumière est difficile tant en ce qui concerne la technicité que l’apparence que l’on souhaite donner à l’objet lumineux. Récemment, la miniaturisation et la qualité des
Hôtel Lutetia, Paris. Bar Joséphine
Luminaire d’éclairage urbain créé pour Thorn.
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Lumières Projets
Maîtrise d’ouvrage Union Investment Architecte d’intérieur Saguez Workstyle Maître d’œuvre Quadrilatère Conception lumière Dynalighting Solution éclairage Ambiance Lumière, Erco, Flos, iGuzzini, Kreon, Metalarte, Planlicht, Vibia, Zumtobel
DYNALIGHTING : L’INGÉNIERIE DE LA LUMIÈRE Implanté dans le IXe arrondissement de Paris, le Centre d’Affaires Paris Victoire aux façades majestueuses est en adéquation avec les immeubles haussmanniens qui l’entourent. Récemment rénovés, les espaces de travail et de réunion du sous-sol bénéficient de très peu de lumière naturelle. Le défi, pour Dynalighting, l’agence d’ingénierie et de conception lumière dirigée par Christophe Luquet, a consisté à créer des ambiances lumineuses chaleureuses et confortables pour rendre le plus attrayants possible les espaces conviviaux créés par Saguez Workstyle.
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onçu en 1999, et rénové plusieurs fois, le Centre d’Affaires Paris Victoire est constitué de bâtiments articulés autour de six cours intérieures constituant des patios végétalisés, favorisant la convivialité et les échanges sur le site. Le Centre d’Affaires s’est engagé depuis avril 2013 dans un projet de certification HQE Exploitation, avec pour ambition de maîtriser les impacts du bâtiment sur l’environnement extérieur, créer des espaces confortables et sains pour les utilisateurs, améliorer les performances des systèmes techniques du bâtiment,
préserver les ressources naturelles et optimiser leur usage. Ainsi, le bâtiment a obtenu en 2014 la certification HQE Exploitation niveau Très Bon pour l’axe Bâtiment Durable et niveau Excellent pour l’axe Gestion Durable. C’est dans ce contexte que Christophe Luquet, qui gagne le concours dans le cadre de la rénovation du centre d’affaires aux côtés de Saguez Workstyle, propose une première étude en définissant les grandes lignes de l’éclairage qui doit s’inscrire dans une démarche de développement durable,
Lumières Projets tenir compte des faibles apports en lumière naturelle des espaces situés principalement en sous-sol et enfin, anticiper sur les changements de cloisonnement, fréquents dans les centres de coworking. L’idée générale consiste à dégager du volume et une respiration lumineuse dans ce hall dont les plafonds en toile tendue vont servir de réflecteurs à la lumière. « Nous avons imaginé un éclairage diffus, mettant en scène différentes séquences lumineuses de jour et de nuit, et modulaires verticalement ainsi qu’horizontalement. Par ailleurs, dans certains espaces, nous avons créé plusieurs programmes qui s’adaptent à la configuration de la salle, selon qu’elle est dédiée à une réunion, une conférence, un cocktail, etc. », commente Christophe Luquet. L’ingénierie lumineuse Le projet d’éclairage s’est appuyé sur quatre grands principes : la définition des ambiances fondées sur les besoins des utilisateurs, leur répartition dans les espaces, l’accompagnement du gérant et du support technique des lieux dans le pilotage de l’éclairage et, enfin, le choix des luminaires. Le plus délicat a été de donner l’impression que la lumière naturelle baignait le hall du niveau R-1 (photo 1), sans rupture avec le rez-de-chaussée ; pour cela, Christophe Luquet a travaillé sur les luminances et la verticalité de l’éclairage artificiel en disposant des encastrés dans les parois biseautées (photo 2) des plafonds. Afin de garantir le meilleur confort visuel, les niveaux d’éclairement sont volontairement très élevés et gradables. Une température de couleur de 4 000 K a été choisie pour l’espace central tandis qu’une teinte chaude de 3 000 K a été préférée pour les luminaires disposés en périphérie. Les occupants du centre d’affaires bénéficient de plusieurs espaces de restauration, notamment une pièce qui présente une double fonctionnalité : réunion et restauration (photo 3) ; il suffit de tirer les rideaux pour la transformer en grande salle de travail avec un plafond lumineux de la même taille que la table de réunion, alors que le bar est éclairé par des spots encastrés au-dessus du comptoir. Faisons un saut au 6e étage, où un autre espace de restauration est disponible à la fois pour les utilisateurs du coworking et les locataires des bureaux fermés des étages intermédiaires. La salle profite d’une immense verrière latérale qui laisse pleinement passer la lumière naturelle pour éclairer les tables installées tout le long de la baie vitrée. Disposés contre celle-ci à intervalles réguliers, des lampadaires décoratifs prennent le relais la nuit tombée, alors que, du côté opposé, où se trouve le bar, des encastrés carrés dans le faux plafond (photo 4) complètent l’éclairage fourni par les boules en cuivre suspendues, signées Tom Dixon. Mais revenons aux espaces de travail que l’équipe de Dynalighting a éclairés avec le même souci du
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détail, et la même attention portée aux paramètres d’éclairagisme à proprement parler qu’aux détails esthétiques.
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À chaque espace de travail son concept d’éclairage L’auditorium (photo 5) offre une architecture très intéressante, composée de plafonds formés de « couches » en demi-cercles et « d’écailles » verticales qui constituent les parois, tandis que le sol descend en pente douce et marquée par des courbes lumineuses au sol soulignant les arrondis de l’espace. Là encore, l’éclairage a été conçu en parfaite adéquation avec l’architecture et la fonctionnalité des lieux et fait appel à une gestion automatique pour plus de flexibilité. « L’éclairage de l’auditoire est encastré dans les plafonds arrondis et offre des angles d’ouverture assez larges, précise Christophe Luquet, alors que nous avons associé des projecteurs et des cadreurs pour la scène. Les formes géométriques de cette salle sont soulignées au sol et sur les parois par des luminaires linéaires qui font office de guidage visuel, par opposition à l’éclairage technique. » Dans la « Briefing room » (photo 6), des profilés lumineux associés à des projecteurs, disposés sur un système rectangulaire central, procurent un éclairage aussi efficace que confortable pour des présentations sur écran. « Ici, aucune ombre portée et un éclairage vertical des visages agréable », commente Christophe Luquet. Dans la « Creative room » (photo 7), l’éclairage est modulaire : une gorge lumineuse en périphérie accompagne les spots sur rails disposés autour du plafond acoustique. Plus loin, lorsque l’on sort de l’auditorium, on est accueilli dans un hall, appelé le jardin d’hiver, (voir photo en médaillon page 18) qui est, comme son nom l’indique, très végétalisé. Il comprend également un grand espace de coworking équipé d’étagères murales et de longues tables hautes avec des tabourets disposés autour. Ici, on échange autour de documents, on consulte des écrans, on écrit, les activités ne sont pas définies a priori. Du coup, la mise en lumière est elle aussi diversifiée : des luminaires linéaires et des petits projecteurs devant les étagères, des encastrés pour les circulations et deux suspensions en « accent circonflexe » installées au-dessus de chaque table. D’autres salles encore (de conférence, de formation) ont bénéficié d’un éclairage adéquat, proposant un confort visuel optimisé par la possibilité de piloter les programmes lumineux propices à créer des ambiances de travail aussi efficaces que créatives. n Isabelle Arnaud
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LA LIVINIÈRE : LE PHARE DU CRU
Maîtrise d’ouvrage Mairie de La Livinière Syndicat de l’AOC Minervois-La Livinière Le Passe-Muraille Commissariat IN SITU Patrimoine et art contemporain Marie-Caroline Allaire-Matte
Éric Michel, plasticien lumière, vient d’éclairer le clocher de l’église Saint-Étienne, à La Livinière, commune héraultaise située sur les contreforts de la Montagne noire et connue pour ses vins d’appellation d’origine contrôlée Minervois-La Livinière. Voyage à travers l’histoire, les vignes et la lumière.
Conception artistique lumière Éric Michel Solution éclairage Starway Installateur programmeur Bv Scop
L
’histoire commence au pied des vignes, lorsque le Syndicat de l’AOC Minervois-La Livinière choisit d’illuminer le clocher de l’église SaintÉtienne pour marquer la célébration des vingt ans de l’appellation du cru éponyme. « Ce choix n’est pas un hasard : il incarne les valeurs humaines portées par ce territoire dédié à la culture du vin, à travers son engagement vers la modernité, la création, l’expérience, la rigueur et l’attachement profond à son terroir », commente Isabelle Coustal, présidente du Syndicat de l’AOC Minervois-La Livinière. La mise en lumière, conçue par le plasticien lumière Éric Michel, s’inscrit dans le cadre de la manifestation régionale IN SITU Patrimoine et art contemporain, qui conjugue subtilement l’architecture patrimoniale et l’art contemporain en Occitanie.
Porté par l’association Le Passe Muraille, l’événement dont le commissariat général est assuré par Marie-Caroline Allaire-Matte et Pascal Pique, a lieu du 21 juin au 29 septembre 2019 (l’œuvre d’Éric Michel sera jusqu'au 15 novembre). Il s’attache à valoriser de manière originale le riche patrimoine de la région, établissant un dialogue renouvelé chaque année entre l’architecture et l’art contemporain à travers des installations éphémères adaptées à l’esprit des lieux, tout en promouvant une action de médiation à l’attention de tous les publics. Cette année, la manifestation se développe pour rayonner sur l’ensemble de la région, des HautesPyrénées jusqu’au Gard, avec une quinzaine de sites d’exception, la plupart classés ou inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.
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Installateur Livielec
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lité. J’ai choisi cinq couleurs qui correspondent aux éléments présents dans le cycle viticole : le bleu pour le ciel, le vert pour la vigne, le rouge qui évoque le vin, l’or la pierre et le soleil, le rose l’alchimie du savoir ancestral, mais dans une démarche qui reste onirique. »
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Une histoire ancrée dans le site L’intervention d’Éric Michel sur le clocher, que les vignerons surnomment le « phare du cru », révèle une succession de tableaux lumineux, monochromes ou en deux couleurs. Distinguant ainsi l’intérieur de l’extérieur du clocher, elle efface les limites spatiales du monument qui, subitement isolé dans un espace onirique, brille dans la nuit comme un phare. C’est ainsi que IN SITU Patrimoine et art contemporain présente l’œuvre du plasticien lumière intitulée « Le Clocher de Lumière ». Mais pour Éric Michel, l’histoire a commencé il y a bien des années, une histoire familiale qui le lie aussi fortement à la région que les vignes au territoire. S’y ajoute la passion de l’artiste pour l’alliance de l’architecture et de la lumière, intérêt que l’on retrouve dans plusieurs de ses œuvres. C’est au XIVe siècle que cette petite église prend sa forme actuelle, à la suite de l’édifice roman construit au XIIIe siècle. Aujourd’hui, on distingue très facilement l’œuvre du XIVe siècle superposée aux restes de l’église romane. Le clocher, une massive tour carrée dont la moitié inférieure est médiévale, est situé immédiatement au nord de la naissance de l’abside. Les deux étages supérieurs, ouverts d’arcades et abritant les cloches, sont couverts d’un dôme du XVIIe siècle. « Le clocher est emblématique de la région et du cru, mais il représentait aussi un symbole pour moi, déclare Éric Michel. J’ai donc essayé de faire dialoguer ces différentes histoires avec la lumière et en cohérence avec mon travail sur l’immatéria-
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Des glissements colorés qui subliment l’architecture « L’architecture ajourée du clocher sur deux niveaux exprime à la fois le vide intérieur par cette transparence et la puissance par la présence des cloches. La lumière intérieure traduit l’idée du cœur lumineux perçu de l’extérieur et dialogue avec les faisceaux lumineux qui éclairent la façade », poursuit Éric Michel. À l’intérieur, huit projecteurs ont été installés afin d’obtenir une uniformité de lumière. Ils sont orientés de sorte à rencontrer quatre projecteurs disposés sur les toits des maisons et dans les arches faisant communiquer les effets lumineux intérieurs et extérieurs et qui, parfois, combinés entre eux, créent une autre couleur. Chaque séquence est programmée sur 10 minutes et joue avec les cinq couleurs de prédilection de l’artiste, évoquant l’aventure du vigneron au travers du travail du vin : la vigne qui puise ses ressources dans la terre, puis le raisin qui est transformé pour devenir du vin. En parallèle, les jeux de lumière soulignent l’architecture qui se cisèle et s’élève vers le ciel. Le câblage a été effectué à partir de l’intérieur de l’église et l’allumage et l’extinction se déclenchent en même temps que l’éclairage public. Pour Isabelle Coustal, « cette réalisation, très exigeante techniquement, exprime une forte puissance poétique en transformant le monument en un signal lumineux visible de loin, dans le paysage nocturne du magnifique terroir de La Livinière ». n Isabelle Arnaud
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© Citeos. Photo Raphaël Soret
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Maîtrise d’ouvrage Ville de Condé-sur-l’Escaut Bureau d’étude Hexa Ingénierie Installation Citeos Ingénierie Nord Solution d’éclairage Novea Energies (luminaires solaires), Ragni (lanternes), SmartNodes (systèmes de détection)
CITEOS PROPOSE UN ÉCLAIRAGE ÉCO-RESPONSABLE Pour réduire la pollution lumineuse, préserver la faune et la flore et optimiser des économies d’énergie, Citeos (VINCI Energies) a développé des solutions adaptées pour la ville de Condé-sur-l’Escaut avec notamment la rénovation de 1 000 points lumineux sur 8 ans.
C
ondé-sur-l’Escaut s’inscrit dans le cœur du Parc régional Scarpe-Escaut (PRSE). Créé en 1968, il est le tout premier des parcs naturels régionaux en France, et l’un des quatre parcs de la région Hauts-de-France, abritant des éléments importants du patrimoine industriel et minier de la région, dont quelques terrils aujourd’hui protégés et aménagés pour la biodiversité et les activités récréatives. Lorsqu’il y a appel à projets dans le cadre du TEPCV (Territoire à énergie positive pour la croissance verte), c’est au PRSE qu’incombe la mission de traiter des projets vertueux relatifs à la performance énergétique, notamment en éclairage public et celui-ci avait eu une approche de trames noires.
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En parallèle, la Ville, souhaitant avoir un regard global sur le sujet de l’éclairage public, missionne un bureau d’étude pour obtenir un diagnostic complet. Ce dernier propose à la collectivité de réaliser un projet de reconstruction de l’éclairage public dans le cadre d’un marché de performance énergétique. Dans le respect de la biodiversité et de la réglementation « Nous avons répondu à ce marché, sachant que la commune souhaitait bénéficier des subventions liées au programme TEPCV, raconte Alain Grisval, directeur de Citeos Ingénierie Nord. Nous
Détection pour une performance énergétique améliorée Les deux solutions retenues ont permis de répondre à ce double objectif : en ville, les luminaires ont été remplacés par des lanternes de style à LED efficaces (Ragni), tandis que des lampadaires solaires à LED (Novea Energies) dotés d’une température de couleur de 2 400 K (qui n’attire pas les insectes) et d’optiques contrôlant le flux lumineux, ont été installés dans le parc. Afin de répondre aux attentes du PRSE, Citeos Ingénierie Nord a installé des systèmes de détec-
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points lumineux remplacés en
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d’économies réalisées en
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envisagés
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globales dans le cadre du
tion de présence. « Nous avons choisi une solution mixe associant télégestion et détection (de voitures, piétons, cyclistes) pour chaque luminaire. Ce qui a permis à la ville d’être éligible à la subvention liée au programme TEPCV et de répondre aux attentes du Parc », constate Alain Grisval. De plus, la télégestion offre la possibilité de bénéficier d’un état des lieux en temps réel pour assurer une maintenance préventive. « Tout est paramétrable et laissé à l’appréciation du maître d’ouvrage, mais il est préférable de disposer d’un niveau faible plutôt que d’éteindre, ajoute Alain Grisval. Par ailleurs, l’intelligence du système permet d’obtenir le nombre de détections et la vitesse des véhicules qui empruntent la voie. » L’accompagnement financier a permis à la ville d’accélérer son programme de reconstruction. La première année, elle avait prévu un investissement de 150 000 €, mais elle est passée à un budget de travaux de 316 000 €. n Isabelle Arnaud
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© Citeos. Photo Raphaël Soret
avons proposé de travailler en tenant compte de la proximité de l’eau. » En effet, la ville se trouve au confluent de la Haine et de l’Escaut ; d’ailleurs, Condé vient du celtique Condat(e), qui signifie « confluent » et l’eau arrive aux portes de la ville. C’est tout le cheminement qui longe la ville et qui va jusqu’à une base de loisirs et en bordure de forêt qui est concerné par la première phase de rénovation. « L’opération s’est déroulée en deux temps, explique Alain Grisval, car deux zones se distinguaient avec chacune sa particularité : la partie en bordure de commune dotée de lanternes équipées de lampes sodium haute pression, dont il fallait conserver le style tout en changeant la technologie ; et le cheminement en bordure de l’eau jusqu’à l’aire de loisirs dont il fallait s’assurer que l’éclairage ne gêne ni la faune ni la flore. »
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© Citeos. Photo Raphaël Soret
Lumières Projets Lumières
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Lumières Dossier
Patrimoine bâti et ouvrages d’art Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
© ERCO. Photo Moritz Hillebrand
Maîtrise d'ouvrage : Veneranda Fabbrica del Duomo di Milano Conception lumière : Ferrara Palladino Lightscape, Pietro Palladino Solution d’éclairage : ERCO
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Lumières Dossier Carmen MUNOZ-DORMOY Directrice générale de Citelum
« Créer un monde de lumière intelligent, beau et durable » Citelum, filiale du groupe EDF présente dans 15 pays et dont la lumière est le code génétique, a commencé par des activités d’éclairage public, puis d’infrastructures urbaines et propose aujourd’hui une large gamme de services incluant les illuminations artistiques. « Toute mise en lumière est précédée d’une étude de la ville et plus particulièrement de son architecture, de son histoire et de sa culture. » Carmen Munoz-Dormoy explique les enjeux de cette analyse. Pourquoi un « monde de lumière intelligent, beau et durable » ? Intelligent, parce que nous proposons des services connectés. Les technologies actuelles d’éclairage permettent une gestion à distance des installations et offrent de nombreuses possibilités de mise en lumière dynamiques qui animent les grandes métropoles comme les petits villages. Beau, parce que la lumière ne se cantonne plus à un rôle purement fonctionnel, elle embellit les cités et met en valeur leur patrimoine architectural via notamment les illuminations artistiques. Et durable, parce qu’aujourd’hui, nous devons tous faire face aux enjeux du changement climatique, c’est donc notre responsabilité de proposer des projets qui s’inscrivent dans la durée, économes en énergie, et qui respectent la biodiversité en limitant les impacts sur l’environnement. La technologie LED a largement accompagné ces évolutions. Selon vous, quel rôle la LED a-t-elle joué dans le développement de l’éclairage du patrimoine bâti ? Par le passé, on pouvait éprouver des remords à éclairer des monuments et augmenter ainsi la consommation électrique des villes. Mais les économies réalisées sur l’éclairage public en passant à la LED permettent justement d’investir dans les illuminations qu’on n’aurait pas osé entreprendre auparavant. Prenons un exemple : la ville de Sète a remplacé une grande partie de ses appareils d’éclairage public par des luminaires à LED, réduisant de 40 % sa facture énergétique, et a pu ainsi mettre en lumière son patrimoine tout en diminuant ses consommations.
La LED facilite également le pilotage et la programmation à distance, ce qui permet à la municipalité de décider quand et pendant combien de temps éclairer, sans parler de la programmation d’éclairages dynamiques. Ainsi, les concepteurs lumière peuvent jouer sur les variations de blanc, les changements de couleur et bénéficient de toute une panoplie de possibilités. Mais attention, il ne s’agit pas non plus de transformer les villes en parcs d’attractions. Citelum est présente dans 15 pays et nous devons tenir compte à chaque fois de la culture locale. Nous n’éclairons pas de la même façon les sites au Mexique ou en Inde, où les couleurs doivent être éclatantes, alors qu’en Europe les tonalités de blanc sont de mise avec une faible intensité. Au-delà de cette discrétion, quels sont les principaux enjeux de l’éclairage du patrimoine bâti en Europe ? En premier lieu, il s’agit de bien comprendre les attentes des maîtres d’ouvrage et le contexte dans lequel s’inscrit la mise en lumière. On ne peut arriver en « collant » une idée. Il faut s’imprégner du site, de ses particularités géographiques, historiques, sociales et bien sûr architecturales tout en restant à l’écoute du client. Le projet doit être adapté à la demande et respectueux de l’environnement ; nous ne sommes pas là pour éclairer le ciel ! Le décret du 27 décembre 2018 nous le rappelle et signe la fin des projecteurs dirigés vers le haut et de l’éclairage en contre-plongée. Un autre enjeu, souvent malheureusement oublié, est l’entretien. Il est indispensable que chaque projet d’éclairage
de monuments soit accompagné d’un plan de maintenance préventive afin d’éviter des luminaires éteints ou une perte d’harmonie des couleurs. Enfin, n’oublions pas l’utilisateur : la mise en lumière du patrimoine offre une vision différente des espaces publics et monuments, elle crée de la valeur ajoutée pour les commerces, elle attire les touristes... Et le numérique permet aussi de moduler l’éclairage selon les événements et d’inventer une écriture nocturne de la ville. Comme la tour EDF à La Défense ? Exactement. L’éclairage de la façade s’anime pour les fêtes de fin d’année, avec des concepts différents d’une année sur l’autre et avec des éclairages dynamiques et programmables. La tour BBVA Bancomer à Mexico utilise son éclairage comme un media à part entière : pour le marathon par exemple, on pouvait voir des silhouettes courir sur la façade. Aux États-Unis, le Memorial Bridge à Washington DC, construit en 1932 et entré au registre national des lieux historiques en 1982, bénéficie d’une mise en lumière demandée par les promoteurs d’un immeuble de luxe érigé face à la rivière, afin d’offrir une « belle vue » aux occupants. Plus proche de nous, l’agence Quartiers Lumières a réalisé la conception lumière extérieure du couvent des Jacobins à Toulouse, dont la construction du XIIIe siècle baigne dans des tonalités douces et nuancées de blanc qui varient selon les scénarios lumineux. À chaque patrimoine son environnement et son histoire, et donc sa mise en lumière. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N° 27 - JUIN 2019 - 27
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Notre-Dame de Paris
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de part et d’autre des colonnes. Positionnés légèrement en retrait et orientés vers les voûtes, des projecteurs RGB, adaptés par Armand Zadikian, accentuent la profondeur du triforium. La lumière semble émaner de la pierre elle-même, les luminaires faisant voir sans être vus ; elle crée une atmosphère de recueillement tout en soulignant l’architecture et accompagnant le visiteur. Les salles du Trésor, le bureau de la sacristie et les couloirs dans la partie administrative ont également été éclairés en LED. Fin 2015, Armand Zadikian met en lumière la clôture séparant le déambulatoire de l’intérieur du chœur, révélant les deux fresques de 20 m de long chacune, réalisées de 1300 à 1350, par les artistes Pierre de Chelles, Jean Ravy et Jean Le Bouteiller. Puis, début 2017, c’est au tour des chapelles latérales de l’édifice de connaître le pinceau de lumière de l’éclairagiste, sous la houlette de Monseigneur Patrick Chauvet, recteur archiprêtre de Notre-Dame de Paris depuis 2016. La plupart des treize chapelles du pourtour du chœur renferment des mausolées ou des tombeaux réalisés par les sculpteurs des XVIIe et XIXe siècles. Les quatorze chapelles latérales sont ornées, quant à elles, de 76 Mays. Il s’agit de tableaux offerts à la cathédrale par la Confrérie des Orfèvres, presque chaque année en date du premier mai (d’où leur nom), en hommage à la Vierge Marie, et ce, de 1630 à 1707. n
Maître d’ouvrage : Ville de Paris (1992) - association Maurice de Sully (2012) DRAC Île-de-France (2015) Maîtrise d’ouvrage délégué : recteur Monseigneur Patrick Jacquin (2012) Architecte en chef des monuments historiques : Benjamin Mouton Maître d’œuvre (2012) : Benoît Ferré, architecte, Compagnie européenne d’architecture EUROGIP Régisseur : Laurent Prades Luminaires, sources réglages : Laurent Portier, La Wash! Fabricants (intérieur) : Ayrton, iGuzzini, Philips Lighting, Robert Juliat, Targetti
© Armand Zadikian
© Armand Zadikian
© Concepto
© Armand Zadikian
Ensuite, il fallut attendre 2012 pour voir l’éclairage intérieur renouvelé à son tour. L’éclairagiste Armand Zadikian propose alors d’utiliser des sources LED dans des projecteurs compacts, légers et pouvant facilement être positionnés dans des endroits accessibles pour leur entretien. La priorité fut donnée à l’édifice, avec ses rythmes et sa verticalité, avant l’aspect scénique ponctuel. La plupart des projecteurs sont disposés dans la partie supérieure de la cathédrale, au niveau du triforium et orientés vers l’autel, l’ambon, le siège, la nef, les transepts, les stalles, la piéta, l’orgue et la colonnade du triforium. Le chœur, la nef, le transept et l’abside sont éclairés par des projecteurs type scéniques, disposés par 2 ou 4, sur des rails avec des points de fixation entre les joints des pierres des colonnades, afin de ne pas détériorer celles-ci. Cet éclairage est complété par des réglettes posées sur la margelle du triforium,
© Concepto
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n 1999, la rénovation des façades laisse apparaître d’une manière criante les défauts de l’ancien éclairage. La Ville de Paris demande aux concepteurs lumière Roger Narboni (Concepto) et Louis Clair (Light Cible), et à Italo Rota, architecte, une refonte complète du projet d’éclairage. Le concept réactualisé intègre la couleur retrouvée de la pierre, sa douceur et sa luminosité. La nouvelle illumination est réalisée avec une seule tonalité de lumière blanc chaud et se décline en un éclairage de fond des façades et un éclairage d’accentuation fait de rehauts et d’enluminures, qui vient souligner les portails, les détails architecturaux et les rambardes en pierre.
© Concepto
Incandescente, rougeoyante, tremblante, Notre-Dame de Paris est restée vaillante malgré l’assaut des flammes… 850 ans forgent une certaine résistance. Maintes fois restaurée au fil des siècles, ce n’est qu’au cours de ces trois dernières décennies qu’elle s’est parée de ces plus belles lumières.
© Ambiance Lumière
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Mairie de Montreuil. Bureau d’étude : Acte 1 Régis Lambin. Solution éclairage : Ambiance Lumière.
Histoires de monuments « Sans doute c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les gradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe Auguste qui en avait posé la dernière. Sur la face de cette vieille reine de nos cathédrales, à côté d’une ride on trouve toujours une cicatrice. » Victor Hugo, Notre-Dame de Paris. Espérons ne pas laisser de traces indélébiles sur ces monuments historiques ou ces ouvrages d’art dont l’architecture nous ravit tellement le jour que nous nous efforçons d’en prolonger la vision la nuit. Mais, comme le souligne Carmen Munoz-Dormoy en introduction à ce dossier, toute mise en lumière doit s’inspirer de la ville, de son architecture, de son histoire et surtout de sa culture.
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rage, une scénographie lumière et non plus une approche purement technique ? » Il y a trente ans, ce sont aussi les tout premiers plans lumière de la ville de Lyon. Le terme de « concepteur lumière » est tout juste adopté et certains tiennent encore à se faire appeler « éclairagiste », qui conserve dans son étymologie un je-ne-sais-quoi de technique et de rassurant, car, comme le sous-entend Vincent Laganier, quel besoin de mêler l’art à la technique ? De l’illumination à la mise en lumière Besoin, nécessité, nul ne sait plus aujourd’hui ce qui a réveillé le penchant artistique des municipalités qui se sont mises, peu à peu, qui à éclairer l’église, qui les remparts de la citadelle ou bien encore le lavoir, faute de mieux. EDF et le Centre AFE Ouest-Atlantique avaient même édité un ouvrage intitulé Eclairage et patrimoine local dans le pays de la Loire. Après cet engouement vint la période des économies d’énergie agissant quelque temps comme un frein sur ces mises en lumière qui devenaient, il est vrai, fort coûteuses en matière de consommation (règne de l’halogène) et d’une maintenance qui nécessitait le passage régulier des équipes de techniciens soit pour vérifier les installations, soit pour les entretenir, voire pour remplacer les projecteurs défectueux. Les lumières de la ville s’éteignirent petit à petit,
© Citelum Thibaud Rebour
Pont Rialto, Venise. Mise en lumière Citelum
rovocation ou opportunisme ? Ni l’un ni l’autre : à l’heure où nous avons décidé de traiter ce sujet, c’est-à-dire il y a plus d’un an, l’arrêté du 27 décembre sur les nuisances lumineuses (pour faire court), s’il était attendu ne laissait rien entrevoir de son avancement et nul ne pensait non plus que les monuments historiques et leur plus belle représentante feraient aussi tristement la une de l’actualité. Revenons brièvement sur Notre-Dame à laquelle nous avons voulu rendre hommage (voir page 28) à travers les mises en lumière qui l’ont habillée, et notamment celle tout en LED de l’intérieur réalisée par Armand Zadikian. Vincent Laganier raconte dans son ouvrage Lumières architecturales en France (édition AS Scéno+ 2004) que « le premier concours pour la mise en lumière d’un monument parisien – la cathédrale Notre-Dame de Paris – est organisé en 1989 par la Caisse nationale des monuments historiques et la Mairie de paris. Il s’agit d’une compétition restreinte de concepteurs à laquelle ont participé Italo Rota, Pierre-Arnaud de ChassyPoulay, Gérard Poli, Roger Narboni et Jacques Rouveyrollis, soit un architecte pour quatre éclairagistes ayant des compétences scéniques. […] En outre, ce concours pose aussi la question de l’interprétation contemporaine d’un édifice historique par la lumière. Quelle est la nécessité d’y appliquer un concept d’éclai-
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les municipalités allant même jusqu’à couper l’éclairage public tout en gardant leur matériel vétuste, énergivore et peu efficace aux rares heures de fonctionnement. Et puis la LED a changé les habitudes. Tout d’abord timidement, puis plus franchement et parfois même ostensiblement, les villes ont de nouveau braqué les projecteurs sur leur patrimoine, tourisme nocturne oblige. Mais entre-temps, la conception lumière était devenue un métier, apprécié, reconnu et indispensable à qui voulait rivaliser avec l’agglomération pour savoir qui était la plus belle… C’est avec davantage de discernement et une prise de conscience toute nouvelle que les élus ont lancé des concours de « mises en lumière », dans lesquelles le concepteur lumière joue un rôle de plus en plus important et où il n’est pas seulement question de monuments classés mais aussi de parcours lumière et d’harmonie entre l’éclairage public et celui du patrimoine. Les études passent par une analyse fine de l’environnement et c’est dans un contexte global que s’élabore la réflexion, à l’instar de l’étude réalisée par Concepto pour le Pont-Vieux de Terrasson-Lavilledieu, en Dordogne.
Maîtrise d’ouvrage : SYTRAL Maîtrise d’œuvre : EGIS Rail Conception : Groupement Setec TPI, Setec ALS et Alain Spielmann Architecte Calcul de l’ossature métallique : Centre technique industriel de la construction métallique Construction : Groupement Bouygues Régions France, Matière et Zwahlen & Mayr Solution éclairage : Ragni Le pont Raymond Barre accueille le prolongement de la ligne T1 du tramway et relie le musée des Confluences au parc des Berges. Les mâts suivent une double inclinaison : celle de l’arc aval du pont et celle des deux suspentes qui les entourent. L’éclairage des voies piétonnes est légèrement plus chaud que celui des voies de circulation du tramway. Un mât sur deux est équipé d’une pointe décorative bleue en alternance avec un mât équipé d’une console double et d’un luminaire fonctionnel à LED (Elancia) placé à 6 m de hauteur.
© Ragni
L’art-lumière La métamorphose est telle pour cet ouvrage que l’on serait tenté de publier des photos « avant/ après », juste pour faire la démonstration de ce • • • Suite p. 34
Pont Raymond Barre. Lyon
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© Lumenpulse. Photo Xavier Boymond
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Maîtrise d'ouvrage : Ville de Paris Concepteur lumière : Xavier Bancquart Entrepreneurs en électricité : EVESA Solution éclairage : Lumenpulse
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Le Palais de la Porte Dorée Le Palais de la Porte Dorée, seul édifice voué à survivre à l’exposition coloniale internationale de 1931, a été construit par Albert Laprade. Pour la façade, l’architecture renoue avec la monumentalité classique de la colonnade du Louvre ainsi qu’avec l’ordre ionique des temples antiques et abrite une frise sculptée d’ampleur exceptionnelle. Les lignes géométriques et épurées du bâtiment, typiques du style Art déco, sont animées par un décor figurant les colonies. Le Palais change plusieurs fois d’attribution, tout en maintenant l’Aquarium tropical présent depuis 1931, pour finalement abriter en 2007 le Musée de l’histoire de l’immigration. En 2017, le Palais de la Porte Dorée a été doté d’une nouvelle conception d’éclairage dynamique par la Ville de Paris, reposant sur les luminaires Lumenbeam de Lumenpulse, qui met en valeur son passé légendaire tout en conservant son architecture historique et ornementale. L’idée principale de cette conception d’éclairage était de souligner les célèbres et splendides parois en bas-relief qui constituent la façade du bâtiment, tout en offrant également une souplesse dynamique permettant de moduler les effets lumineux en fonction des événements et moments forts. Pour réduire l’impact sur cette structure protégée, des projecteurs Lumenbeam Large ont été placés aux mêmes points de montage que les anciens projecteurs iodure. La base de chaque colonne a été équipée d’un luminaire Lumenbeam Grande de 100 W permettant des variations de couleur avec un flux optique de 40°, qui garantit une répartition large et uniforme de la lumière. Deux nouveaux luminaires ont également été ajoutés pendant cette rénovation : un Lumenbeam Large à variation de couleurs de 50 W, également doté d’un flux optique de 40°, a été placé de chaque côté de l’escalier principal pour illuminer la fresque qui surplombe l’entrée principale. Le Palais de la Porte Dorée attire désormais de nouveaux visiteurs lors de ces animations nocturnes tout en réduisant également les coûts de consommation d’électricité pour la Ville de Paris. Les reliefs muraux reprennent vie la nuit, par une illumination multicolore ou de couleur statique. Les ombres élèvent les personnages, tandis que les bateaux et les animaux s’animent et surgissent de leur contexte historique pour disparaître dans la nuit.
© Lumenpulse. Photo Xavier Boymond
© Lumenpulse. Photo Xavier Boymond
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« Ma première idée a été de créer un éclairage dynamique qui mette en valeur le bas-relief sculpté par Alfred Janniot. Il s’agit d’une vague bleue qui balaye la façade sur toute sa longueur. L’éclairage basique est réalisé en blanc statique », explique Xavier Bancquart, concepteur lumière, responsable des illuminations, Ville de Paris. Le contrôleur DMX peut programmer, modifier et déclencher des effets et séquences lumineux. L’intensité, la vitesse et les couleurs peuvent être modifiées du bout du doigt, afin de créer une couleur différente pour chaque événement, des changements de couleur rapides ou des illuminations préprogrammées. « Pour accompagner les divers événements qui se déroulent au palais, les luminaires peuvent basculer d’un éclairage coloré statique à des fonctions RGBW à commande autonome, poursuit Xavier Bancquart, différents tableaux lumineux sont programmés, avec des scénarios statiques, dynamiques ou des patchworks ; les techniciens de maintenance d’Evesa peuvent choisir le programme qu’ils souhaitent. »
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Maîtrise d’œuvre de la réhabilitation du Pont-Vieux de Terrasson-Lavilledieu
Patrick Ponsot, architecte en chef des Monuments historiques Mandataire : Rincent BTP ingénierie Ingénieurs-conseils : ATI, BET courants faibles, courants forts Économiste de la construction : Damien Maupeu Étude réalisée par CONCEPTO Éclairagiste : Roger Narboni, concepteur lumière & Virginie Nicolas, chargée de projet Fabricant : LEC Lyon
© Photo Darlavoix
que l’on pouvait faire avant et de ce que l’on sait faire maintenant. Le Pont-Vieux est au cœur d’un écrin paysager exceptionnel, en plein centre-ville, et bénéficie donc de nombreux angles d’observation : face aval à partir du PontNeuf, tablier visible depuis la Ville Haute, point de vue proche de piétons qui vont l’emprunter, des passants qui flâneront le long des quais, et des usagers de la navette fluviale. Il est composé de cinq arches et fut probablement construit au début du XIIe siècle. « Nous avons proposé, explique Virginie Nicolas, une lumière dorée, composée d’un mélange subtil de nuances de LED en différentes tonalités de blanc (neutre, ambre et deux niveaux de blanc chaud) avec un excellent rendu de couleur afin de réchauffer et de faire ressortir les nuances de la pierre. » L’éclairage de la face du pont révèle, par contraste et reflet, la forme variable des arches. La sousface des arches reste dans le noir, le retour des arrière-becs reste dans l’ombre afin d’appuyer la différence de niveau. « Le pont étant d’appareillage simple et sans modénature, ajoute Virginie Nicolas, il nous a semblé judicieux de dynamiser la matière par un jeu d’orientation de faisceaux. L’éclairage étant rasant, les reliefs de pierre sur l’axe vertical sont, de fait, soulignés. » Le jeu d’inclinaison et de croisement de faisceaux crée une trame géométrique visible de
© Photo Darlavoix
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Le Duomo de Milan par Erco
© ERCO. Photo Moritz Hillebrand
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Lorsque le nouvel éclairage extérieur de la cathédrale s’allume au crépuscule, l’effet est saisissant : entièrement baigné dans une lumière d’un blanc neutre, l’ouvrage de marbre semble lui-même rayonner.
© ERCO. Photo Moritz Hillebrand
«L
des projecteurs à LED compacts Gecko. Ces derniers ont eux aussi été modifiés en ce qui concerne la classe de protection, les étriers de fixation et la couleur du boîtier, adaptée au marbre de l’ouvrage. Avec leur forme légèrement conique et leur boîtier arrondi relativement petit, les Gecko s’intègrent de façon presque invisible pour les visiteurs entre les flèches finement ouvragées. Afin d’assurer un éclairage sûr et sans éblouissement des allées et des escaliers sur les terrasses du toit, des appareils d’éclairage de façade Focalflood ont été montés à quelques centimètres au-dessus du sol à l’intérieur des murs de la cathédrale. Le passage à des luminaires LED Erco à faible maintenance assure ainsi une réduction des coûts d’exploitation, et se révèle aussi efficace en matière de performances énergétiques : après le changement, la puissance installée est passée de 58 kW à 35 kW avec un éclairement plus puissant d’environ 90 lux qui apporte pratiquement 40 % de lumière en plus au Dôme.
Maîtrise d'ouvrage : Veneranda Fabbrica del Duomo di Milano Conception lumière : Ferrara Palladino Lightscape, Pietro Palladino Solution d’éclairage : Erco © ERCO. Photo Moritz Hillebrand
e Duomo brille d’une lumière symbolique pour toute la ville. Il n’est pas seulement la cathédrale de Milan, il est aussi un emblème important de l’ensemble de la ville, explique Pietro Palladino concepteur lumière, Ferrara Palladino Lightscape. Des intensités lumineuses de 70 lux à 100 lux permettent de faire ressortir plus clairement les détails de l’ouvrage. La couleur de lumière 4 000 K renforce la perception des différentes teintes du marbre de Candoglia parsemé de rose gris. » Éclairer efficacement un ouvrage de cette taille dans un espace urbain très dense sans nuire à l’environnement immédiat exige des projecteurs aux répartitions de lumière particulièrement étroites et précises. Le concepteur lumière a opté pour des projecteurs Lightscan et Gecko sans éblouissement, qui ont été adaptés aux exigences spécifiques du projet. La version Erco individual de Lightscan qui a été utilisée se distingue par un flux lumineux important, une classe de protection élevée, des étriers de fixation particuliers et une couleur de boîtier précisément adaptée au marbre de la façade. Pietro Palladino a organisé ce nouvel éclairage extérieur sur trois hauteurs : en bas, sur les mâts existants ; plus haut sur les corniches de bâtiments voisins ; sur le Dôme lui-même, les statues ont été éclairées du bas vers le haut. Un total de 570 projecteurs LED ont ainsi été installés. La majeure partie des appareils ont bénéficié d’une disposition asymétrique. Les emplacements de montage étaient prédéfinis par l’ancien éclairage, et en partie situés très haut et donc difficiles d’accès ; et les interdistances pouvaient aller jusqu’à 120 m. Le problème a été résolu en faisant appel à la technologie des lentilles Spherolit Erco. Des étriers de fixation spécifiques ont été développés pour les appareils d’éclairage, car ces derniers ne pouvaient être montés que dans les interstices entre les différents blocs de marbre, et non dans le marbre lui-même. Pour accentuer, sans éblouir, les verticales et les pinacles gothiques sur le toit praticable à pied, le concepteur a opté pour une version Erco individual
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a tour de 255 m et 55 étages est devenue le bâtiment le plus grand et le plus efficace de bureaux entièrement éclairé en LED de Russie et dispose de l’un des systèmes de contrôle et de gestion de l’éclairage les plus sophistiqués au monde. La structure architecturale en hélice du bâtiment a nécessité la conception et la réalisation de solutions spécifiques, mises au point avec le concepteur lumière. L’élément caractéristique de la tour est sa façade média. La hauteur de la tour, sa structure architecturale et les matériaux choisis pour la façade imposaient de nombreuses limites : l’installation extérieure de produits n’aurait été possible qu’en recourant à des techniques d’alpinisme compte tenu des torsions et des inclinaisons des surfaces vitrées qui présentent aussi de très petits points d’ancrage pour les appareils ; les produits auraient de plus été exposés à de très forts écarts de température (elle varie à Moscou de - 40 °C en hiver à 40 °C en été). Il a donc été décidé de développer une solution pour une installation à l’intérieur de la façade, offrant un écran avec des points RGBW gérés individuellement, qui changent de couleur et d’intensité lumineuse, en dessinant des effets différents, en plus du logo de Transneft. Cette disposition a permis de réduire les coûts d’investissement et d’entretien et les difficultés d’installation. Le produit a été conçu pour pouvoir être fixé aux montants des volets roulants, en s’intégrant parfaitement aux composants en aluminium de la façade ; l’installation a été facilitée aussi par le câblage passant. L’appareil, de forme cylindrique, accueille un circuit LED RGBW, un driver DMX RCM et il consomme 5 W. Sur toute la façade, environ 3 600 « points » sont disposés selon une grille qui se resserre entre le 40e et le 47e étage pour faire apparaître le logo de la société Transneft. Sur chaque point arrivent le câble d’alimentation et le câble de gestion. Le Driver DMX – RDM utilisé pour la gestion du changement de couleur est compatible avec le système de contrôle existant et a apporté de significatifs avantages dans la programmation et la gestion, grâce, par exemple, à l’auto-adressage de chaque appareil, en économisant le temps d’un adressage manuel qui, pour 3 600 points, aurait été considérable.
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Maître d’ouvrage : Transneft Architecte(s) : Tony Kettle, Karen Forbes, Philipp Nikandrov RMJM Concepteurs lumière : Skira Architectural Lighting - Dean Skira © iGuzzini. Photo Ivan Smelov
Evolution Tower, Moscou par iGuzzini
Lumières Dossier • • • Suite de la p. 34 loin. Car ce n’est pas seulement la perception immédiate de l’ouvrage d’art ou du monument qui est intéressante, c’est aussi d’offrir un spectacle lumineux, non intrusif, aussi agréable à regarder.
Mozinor, Montreuil.
Maître d’ouvrage : Mozinor Scénographie : Acte 1 Solution éclairage : Ambiance Lumière
© Ambiance lumière
Contemporaines ou issues du passé, les façades s’animent de lumière Dans les années soixante, Montreuil, durement touchée par les suppressions d’emplois, décide de construire un hôtel industriel. Mozinor, qui mettra près d’une décennie à se réaliser, finira par devenir un patrimoine architectural unique en avance sur son temps. Il s’agit de la première zone industrielle Nord de Montreuil (Mo.z.i.nor) créée le 2 décembre 1963 par le conseil municipal, avec l’objectif de réindustrialiser la ville et d’y implanter, à terme, 10 000 emplois. Les architectes Gilbert-Paul Bertrand et Claude Le Goas imaginent un bâtiment industriel comprenant 42 000 m² de locaux d’activités qui offre un volume modulable et des services communs tels que le parking, l’accueil, le gardiennage, la sécurité, etc. Lorsqu’il a été décidé d’éclairer la façade du bâtiment, la copropriété voulait valoriser le patrimoine architectural industriel, mais aussi faire rayonner Mozinor au-delà de son berceau montreuillois et lui attribuer une nouvelle identité qui refléterait au mieux ses activités innovantes et haut de gamme. C’est au bureau d’études en scénographie Acte 1 qu’a été confiée la réalisation de ces travaux qui a opté pour une mise en lumière verticale sobre et légère, rouge, À l’instar de l’identité visuelle de Mozinor. Le traitement lumineux plus intense des escaliers monumentaux, toujours en rouge, met l’accent sur la taille imposante du bâtiment. L’éclairage encore plus marqué de l’entrée principale avec des ajouts de couleur bleue fait ressortir ses différents niveaux et ses rampes. En moins de 4 mois, une dizaine de grutiers, de cordistes et d’ouvriers de la société Bentin sont intervenus sur le chantier. Ils ont tiré 11 km de câbles et installé 250 luminaires LED sur trois façades du bâtiment. Parfois, les dernières technologies ouvrent les portes au passé et la lumière devient passerelle pour un voyage dans le temps comme c’est le cas dans la commune guérandaise située au cœur des marais salants de Loire-Atlantique. En 2013, la municipalité, dans le cadre d’un partenariat public-privé, entreprend de rénover entièrement l’éclairage public de la ville et de définir des plans lumière à l’intérieur des remparts, dans la cité médiévale. Bouygues Energies & Services remporte l’appel d’offres grâce à Citybox, une solution
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Ville de Guérande.
© Signify. Photo Xavier Boymond
Maître d’ouvrage : ville de Guérande Maître d’œuvre : Bouygues Energies & Services Conception lumière : Sylvain Bigot, Lyum Solution éclairage : Comatelec, Martin, Philips, TMC Programmateur : Lumières utiles
© Signify. Photo Xavier Boymond
développée par la R&D du groupe, permettant d’éviter l’ajout de câbles sur des façades classées et de donner une seconde vie à un réseau électrique âgé de plusieurs décennies. Sylvain Bigot, agence Lyum, est chargé du plan lumière. « Nous avons défini une scénographie urbaine avec un parcours lumière qui comprend le balisage, l’éclairage des rues, la colorisation de certaines façades privées ainsi que les mises en lumière de la Collégiale, de l’église Notre-Damela-Blanche, les quatre portes des remparts et les remparts eux-mêmes », explique Sylvain Bigot. La Citybox de Bouygues agit comme une plateforme numérique de télégestion de l’éclairage public point par point, optimisée en couplant plusieurs City controllers pour décupler sa capacité à fonctionner en toute sécurité à travers la cité médiévale. Plus de 2 500 canaux d’informations de type IP irriguent la ville et 300 points d’éclairage ont été changés. « L’éclairage de base est réalisé en blanc chaud, poursuit sylvain Bigot, tandis que nous avons mis au point une dizaine de scénarios de lumières colorées et à projections d’images qui sont pilotées très facilement via la Citybox. » Les ambiances lumineuses sont accompagnées de bandes sonores originales qui ont été créées spécifiquement, permettant à la ville d’adapter les séquences aux événements (fête celtique, Noël, fête médiévale, etc.). n
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Enquête produits
Danse avec les flux Le terme « enquête » devient ici impropre, « sélection » conviendrait mieux tant l’offre est pléthorique dans le domaine. De plus, nous avons souhaité montrer à la fois les solutions pour l’intérieur et l’extérieur, et le choix des produits s’est révélé cornélien. Cette présentation reprend néanmoins les différentes typologies de luminaires utilisées dans les mises en lumière du patrimoine bâti. Beacon Muse Tune de Sylvania Ce luminaire propose une variation de températures de couleur de 1 800 K à 6 500 K en fonction des angles de faisceau qui, eux-mêmes, vont de 10° à 40°. Il offre un rendu des couleurs Ra 90. Compatible avec les systèmes de gestion DALI ou SylSmart, il affiche une durée de vie de 70 000 heures (L70B50). www.sylvania-lighting.com/fr
Laser Blade XS d’iGuzzini Le plus petit downlight linéaire, lancé par l’entreprise en 2017 en version encastrée, a évolué en 2018 pour offrir de nouvelles solutions applicatives. En effet, les versions suspension, plafond et rail à très basse tension permettent de personnaliser l’espace en lui donnant du caractère avec des formes minimales et miniaturisées. Précision chirurgicale dans la diffusion de la lumière, dimensions extrêmement compactes, confort visuel maximal. www.iguzzini.com
Zoom d’Erco Doté d’une nouvelle technologie de lentille intégrée dans un adaptateur optique rotatif, ce projecteur offre la possibilité de modifier le zoom. Il suffit de tourner la bague pour régler l’angle de rayonnement comme souhaité : avec zoom spot, la plage de zoom va de spot (15°) à wide flood (65°), et avec zoom oval, de 19° x 71° à 60° x 74°. Lorsque le zoom est actionné, les lentilles resserrent le cône de lumière sans aucune perte : ainsi, l’intensité lumineuse est multipliée par plus de dix en position spot, ce qui offre les conditions idéales pour des accentuations riches en contrastes et d’une grande précision. www.erco.com/fr
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Cata Tir d’Artemide Particularité de ce spot : le groupe optique est interchangeable par le biais d’un mécanisme « twist and lock ». Il propose deux angles d’ouverture : 2 x 3,5°- 2 x 8° et la possibilité de régler la température de couleur de 2 700 K à 5 700 K avec un IRC supérieur à 93. Rotation de 360° autour de l’axe vertical et - 90°/+ 90° autour de l’axe horizontal. Gradation avec DALI. www.artemide.com
Lumières Dossier Lumenbeam de Lumenpulse Cette famille de projecteurs, conçue pour répondre aux défis de l’éclairage intérieur et extérieur, possède un riche éventail d’optiques et de flux lumineux, de températures de couleur et de couleurs (blanc dynamique de 2 200 K à 5 700 K, RVB et RVBW), de montages, d’accessoires et de contrôles. La version Grande propose un flux de 8 425 lumens, six angles de 4° à 60°. La durée de vie annoncée est de 120 000 heures (L70 à 25 °C). www.lumenpulse.com
Chic de Lamdalux Ce projecteur convient à la mise en valeur des bâtiments grâce à ses faibles dimensions et aux deux coloris : blanc ou gris anthracite. La gamme dispose d’une large palette de flux, de 1 380 lm jusqu’à 3 150 lm, pour trois choix d’ambiance avec les teintes 3 000 K, 4 000 K et, sur demande, 5 000 K. Il est disponible en optiques intensive, extensive et asymétrique qui permettent d’optimiser l’éclairage architecturel en fonction du bâtiment. Il peut être fixé sur des bras de déport de 500 mm ou 1 000 mm ou sur un piquet. www.sermes.fr/lamdalux
Projecteur asymétrique de Ledvance Une solution qui s’impose dans le cadre d’une rénovation et peut remplacer les projecteurs équipés de lampes halogènes (jusqu’à 1 500 W) et lampes HQI (jusqu’à 400 W). Ce projecteur offre une distribution lumineuse asymétrique, idéale pour l’éclairage des façades tout en évitant l’éblouissement et une efficacité jusqu’à 100 lm/W, avec des lentilles LED protégées par un diffuseur en verre trempé de sécurité. www.ledvance.fr
Angler de Sylvani Avec ses multiples angles d’ouverture (15° et 24° pour la version R1, et 9°, 22° et 38° pour la version R2), et ses deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K, ce spot présente la résistance adéquate pour une installation en extérieur : IP65, IK05 (IK07 en R2). Existe aussi en version carrée (S2). www.sylvania-lighting
2569 Podio avec réflecteur de Disano La base et le corps de ce projecteur sont en aluminium moulé sous pression. Le projecteur se décline en plusieurs flux allant de 1 831 lm à 3 116 lm pour quatre ouvertures de faisceaux (13°, 15°, 28° et 30°) et deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K, pour un IRC de 90. Maintien du flux lumineux à 80 % 50 000 heures (L80B20). www.disano.it
Contrast 2 LED de Thorn Dédiée aux projets d’illumination, cette gamme propose un design compact avec alimentation et carte DMX intégrées (sauf pour la taille S) et est disponible en trois tailles (Small, Medium et Large) avec un grand choix de couleurs de LED, de distributions lumineuses et d’accessoires. Le flux lumineux est réglable manuellement sur les projecteurs de taille Medium et Large, afin d’ajuster l’intensité sur site. Il existe un choix important de filtres holographiques permettant de sculpter la lumière et de créer des effets statiques ou dynamiques sans perte de flux, tout en limitant l’éblouissement. www.thornlighting.fr
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Lumières Designer
Artisan de lumière Olivier Raidt, petit-neveu de Jean Perzel, a repris les rênes de l’entreprise fondée par son grandoncle en 1923 à Paris. Cette entreprise du patrimoine vivant fabrique à la main et à la demande ses luminaires, à la fois objets d’art et solutions d’éclairage efficaces et confortables. Destinées à des clients prestigieux, ces pièces sont fabriquées artisanalement au sous-sol du siège parisien, au pied du parc Montsouris, 3, rue de la Cité-Universitaire, dans le 14e arrondissement. www.perzel.fr
ticité de nos produits. Au total, il faut seulement quatre compagnons pour fabriquer les luminaires et tout est fait de A à Z dans notre atelier. Nous procédons comme pour une sculpture, avec un coulage au sable, un ajustement à la main et une taille du verre au diamant. Et comme des sculptures, les objets Perzel sont faits pour durer, grâce à un design intemporel minimaliste et sobre qui s’adapte à tous les intérieurs. Chaque objet est proposé en une cinquantaine de patines différentes, avec l’ajout éventuel de couleurs pour s’inscrire dans l’air du temps. La lampe 162, créée en 1927-1928 par Jean Perzel, est proposée aujourd’hui en version colorée. Il s’agit de la plus prestigieuse des lampes de la collection des années 1930, exposée au Musée des Arts décoratifs et utilisée par de grands décorateurs et architectes de l’époque : Le Corbusier, Michel Roux-Spitz, JacquesÉmile Ruhlmann, ou encore Jules-Émile Leleu.
De quelle manière se déroule le processus de conception ?
Depuis la création des Ateliers Jean Perzel, les luminaires ont été dessinés par trois personnes : Jean Perzel, François Raidt, son neveu, qui est aussi mon père, et moi-même. Depuis le départ, le processus de conception n’a pas changé. Tout commence avec un croquis à la main sur une planche à dessin. Nous réalisons ensuite une maquette de carton en trois dimensions, puis un dessin technique. Notre particularité est de ne jamais exécuter les dessins d’autres créateurs ou designers ni de sous-traiter nos créations. Outre l’aspect esthétique, nos luminaires doivent avant tout être efficaces en termes d’éclairage. Ce point est essentiel et toutes nos collections sont compatibles avec les sources de lumière disponibles, qu’il s’agisse de la LED ou de la fluorescence. Pour cela, l’ensemble de nos luminaires est étudié pour fonctionner à haute température.
Quel est votre mode de commercialisation et qui sont vos clients ?
Nous ne disposons d’aucun réseau commercial. Notre unique point de vente est notre showroom, situé au-dessus de notre atelier de fabrication dans le 14e à Paris. Un client sur deux nous connaît par le bouche-à-oreille ou les parrainages. 50 % de nos commandes sont destinées à l’export et 40 % de nos clients sont des architectes et des décorateurs qui viennent spontanément à nous pour la qualité de nos objets et l’efficacité de l’éclairage. De plus, nous conseillons au mieux nos clients en fonction de leurs besoins, qu’il s’agisse des formes, des proportions, de la source lumineuse ou de la mise en valeur d’un lieu par l’éclairage. Nous sommes connus pour notre savoir-faire artisanal : tous nos luminaires sont réparables et nous sommes en mesure de les restaurer pour nos clients. Ces objets sont fabriqués pour durer et sont transmis de génération en génération.
Pouvez-vous nous présenter les différentes étapes qui mènent à la fabrication d’un luminaire ?
Chacun de nos luminaires est fabriqué à la main et de façon artisanale. Le point de départ de toute fabrication est le dessin technique. Chez Jean Perzel, la plupart des luminaires qui ont été conçus depuis 1923 sont toujours à notre catalogue. À partir du dessin technique, le squelette est construit avec un grand savoir-faire par le maître bronzier. Lorsqu’il termine sa partie, il transmet sa pièce au polisseur, vernisseur patineur, qui se charge de l’embellissement de l’objet et effectue toutes les finitions. Le troisième compagnon qui intervient est le maître verrier, qui travaille le verre au diamant. Les dernières étapes sont l’assemblage, le montage et l’électrification. La spécificité de nos luminaires est que toutes les pièces s’assemblent mécaniquement, comme une horloge, et tous nos modèles sont signés « Perzel ». C’est la garantie de l’authen-
Rubrique réalisée par Alexandre Arène Lampe 162 LUMIÈRES N° 27 - JUIN 2019 - 43
© Hager
Lumières Ingénierie
ÉVOLUTIVITÉ, TECHNICITÉ
Rubrique réalisée par Alexandre Arène
et esthétique
Hager, spécialiste de solutions et de services pour les installations électriques, a conçu une gamme d’appareillage mural baptisée gallery. Composée de 700 références, dont des prises, des interrupteurs ou des fonctions connectées, elle vient remplacer les 1 100 produits des précédentes gammes systo pour le tertiaire et kallysta pour le résidentiel. Évolutive, elle offre de nombreuses fonctionnalités et finitions et s’installe dans tous les bâtiments et tous les supports.
La conception et la fabrication
La conception et le développement de gallery ont mobilisé les équipes françaises, mais aussi allemandes et italiennes. Les différents composants de la gamme sont élaborés principalement en France et en Allemagne. Les produits électroniques sont fabriqués en France sur le site de Saverne, qui dispose d’un vrai savoir-faire sur le sujet. Les finitions sont également produites dans les usines françaises du groupe. Les parties électromécaniques, composées des prises, des boutonspoussoirs ou encore des va-et-vient, sont fabriquées en Allemagne.
© Hager
© Mirjam Fruscella
« La conception et la fabrication de gallery repose sur les savoir-faire des différents sites de Hager Group en Europe »
« Cette gamme d’appareillage répond à tous les usages et intègre l’ensemble des fonctionnalités demandées par nos clients » Les fonctionnalités
Qu’il s’agisse de prises, d’interrupteurs simples ou doubles, de ports VDI, RJ45, ou encore de commandes de volets roulants, de variateurs de lumière, de détecteurs de présence, de commandes KNX, de prises multiples… toutes ces fonctionnalités peuvent être additionnées aux différentes plaques décoratives ou fonctionnelles, pour des installations dans le résidentiel ou dans le tertiaire. L’installation peut être murale, en saillie, dans des goulottes ou encore en boîtes de sol. Gallery permet donc d’intégrer n’importe quelle application dans les différents supports proposés.
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Lumières Ingénierie
« Gallery s’adapte aux tendances actuelles, avec un large choix de matériaux nobles et de finitions » Les finitions
© Marc Barral Baron
© Hager
Avant le développement de gallery, Hager disposait de deux gammes distinctes pour le résidentiel et le tertiaire. Aujourd’hui, cette gamme s’adapte à de nombreuses applications et à tous les univers. Au total, 28 finitions sont disponibles, des plaques peintes aux matières massives, comme le bois ou le cuir. Une bande lumineuse, véritable signature de cette gamme, est également proposée en option, pour un usage décoratif ou technique.
« Il s’agit d’une gamme à la fois esthétique et technique » La technicité
Pour développer gallery, les équipes de Hager ont rencontré leurs clients installateurs afin d’aller plus loin que les solutions disponibles sur le marché. L’objectif était d’optimiser l’ergonomie du produit, tout en réduisant le nombre de références. Finalement, la gamme intègre quatre brevets. Parmi eux, le fait de pouvoir transformer les interrupteurs en boutons-poussoirs par une simple manipulation, ou encore les LED qui se clipsent dans les interrupteurs et sont réversibles en témoin ou en signalisation.
© Hager
« Gallery admet une vraie largeur de gamme en connectivité et permet de s’adapter aussi bien aux besoins les plus basiques qu’aux plus avancés »
La connectivité
Hager, très présent historiquement dans l’habitat et le bureau connectés, propose trois niveaux de connectivité. Le premier niveau admet une connectivité Bluetooth, pour le pilotage des volets roulants et de l’éclairage directement sur smartphone via l’application Mood. Le deuxième niveau, plus avancé, repose sur la box connectée Coviva pour le pilotage de volets, l’éclairage, le chauffage ou l’alarme. Destinée aux rénovations et aux installations neuves évolutives, la connectivité est rendue possible par l’ajout de micromodules dans les produits. Enfin, le troisième niveau est l’intégration de KNX, avec le logiciel Domovea qui permet des scénarisations et l’ouverture aux IoT.
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Lumières Chronique
Les lampes à LED qui inondent le marché (95 millions d’unités vendues en 2018, soit 75 % du marché français) font progressivement oublier que la très grande majorité du parc installé est encore composé de lampes à décharge, dont la collecte séparée est indispensable à une dépollution et un recyclage appropriés.
E
n 2005, dans la dynamique de la nouvelle Directive relative aux DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques), quatre fabricants de sources lumineuses (General Electric devenu Tungsram, Philips devenu Signify, Osram devenu Ledvance, et Sylvania) fondaient dans chaque État membre de l’Union européenne un éco-organisme destiné au recyclage des lampes à décharge. Pour la France, c’était Récylum, qui fédère maintenant plus de 800 producteurs de sources lumineuses. À l’époque, le marché de l’éclairage était tiré par l’arrivée des lampes fluo-compactes, qui permettaient de substantielles économies d’énergie mais dont le devenir du contenu mercuriel était un véritable enjeu sanitaire. La feuille de route de Récylum rédigée par les quatre fondateurs était donc claire : collecter et traiter dans le respect de l’environnement un maximum de lampes à décharge (tubes fluorescents, lampes fluo-compactes, lampes HID…). La dynamique sectorielle insufflée par les fondateurs de Récylum a ainsi permis, avec l’implication des distributeurs (grossistes et détaillants) et de nombreux acteurs de la maintenance, de dépasser rapidement les objectifs de collecte réglementaires jusqu’en 2018, où les tonnages collectés ont stagné pour la première fois.
© Francois Daburon
Recyclage des lampes à décharge… Ne baissons pas la garde !
Hervé Grimaud Directeur général adjoint d’ESR et directeur des secteurs Lampes et DEEE Pro Récylum est une marque d’ESR, éco-organisme à but non lucratif résultant de la fusion début 2018 de Récylum et d’Eco-systèmes. Le service Récylum est en charge de la collecte et du recyclage des Lampes, DEEE Professionnels et Petits extincteurs. Le service Eco-systèmes est en charge de la collecte et du recyclage des DEEE ménagers. ESR fédère plus de 3 000 producteurs (entreprises fabriquant ou important des équipements électriques ou de petits appareils extincteurs). www.recylum.com
Ce serait une erreur que de considérer que cette relative contre-performance s’explique par les seules ventes massives de lampes et luminaires à LED, qui ne généreront des déchets que dans quelques années du fait de leur importante durée de vie (vraisemblablement de l’ordre de 10 ans, versus 6 ans pour les lampes fluo-compactes). Elle est aussi la conséquence des nombreux luminaires traditionnels qui sont remplacés par des produits à LED sans démontage préalable des lampes à décharge qu’ils contiennent, rendant ainsi impossible leur recyclage. Nous en appelons donc à la vigilance de tous les acteurs de la rénovation des installations d’éclairage (fabricants, maîtres d’ouvrage, installateurs…) pour que la dépose des anciens luminaires comprenne le démontage préalable des lampes à décharge, déchets dangereux au sens de la loi, et leur remise à la filière Récylum (des milliers de points de collecte en France).
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Lumières Chronique
Le Syndicat de l’éclairage : engagé pour FAIRE
© S. Flet Reitz
Moderniser vite – et surtout bien – l’éclairage des lieux de travail
Dominique Ouvrard Délégué général adjoint du Syndicat de l’éclairage Le Syndicat de l’éclairage rassemble 51 fabricants de lampes, luminaires, candélabres, auxiliaires électriques et électroniques, systèmes de commande et de gestion de l’éclairage et services associés. Le syndicat représente ainsi plus de 80 % des lampes d’éclairage général vendues sur le marché français et environ 70 % des luminaires fonctionnels ou architecturaux pour l’éclairage intérieur ou extérieur. Le marché français de l’éclairage est estimé à 2,3 milliards d’euros. Président : Julien Arnal (Erco) Délégué général : Lionel Brunet www.syndicat-eclairage.com
(1) Arrêté du 3 mai 2007 modifié en 2017 relatif aux exigences de performance énergétique des bâtiments existants lors de rénovation.
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138 acteurs de la filière du bâtiment, réunis par le ministre de la Transition écologique et solidaire, le ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales chargé des relations avec les collectivités territoriales, le président de l’ADEME et le président du Plan Bâtiment Durable, se sont « ENGAGÉS POUR FAIRE ». FAIRE signifie Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique.
S
igne d’une mobilisation commune de l’ensemble des acteurs engagés en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments, cette charte est une réponse au constat d’une transition énergétique sans moteur. Des crédits sont votés mais pas dépensés, des règlements sont publiés mais pas appliqués, des proclamations sont diffusées sans passage à l’action visible. Le Syndicat de l’éclairage a signé cette charte. Pour les rénovations écoénergétiques de l’éclairage des lieux de travail, beaucoup reste à faire : plus de 80 % des immeubles de bureaux sont équipés de systèmes énergivores avec des technologies d’après-guerre. Le gisement d’économies est supérieur à 50 % si l’on change ces éclairages. Les coûts des solutions LED avec gestion sont en baisse, l’électricité en hausse, et les aides et offres de financement (PEE, CEE, tiers financements bancaires ou autres) existent pour tous. Surmonter les freins et les habitudes pour favoriser la prise de décision est la première étape. La seconde consiste à rénover conformément au droit. Les exigences énergétiques en rénovation tertiaire sont simples : - l imitation de la puissance électrique installée (1,6 W/m² par tranche de 100 lux d’éclairage général), - limitation des durées d’éclairement grâce à des capteurs : détection de présence, et d’absence, pour ne plus éclairer un local vide ; variation continue de la lumière artificielle en fonction de la disponibilité de la lumière du jour. Le syndicat s’est engagé pour que toute la filière du bâtiment connaisse et respecte ces exigences de la RT par éléments(1), qui sont les seules censées contribuer à la rénovation énergétique. Mais combien de cahiers des charges, de devis, de commandes, d’installations d’éclairage livrées cette semaine, dans le public comme dans le privé, respectent ce texte ? Et combien de rénovations à coups de dalles ou de panneaux LED basiques, sans gestion et inconfortables ? Les CSE (comités sociaux et économiques, ex-CHSCT) veillent de plus en plus à ce que les exigences du Code du travail soient aussi respectées : contrôle des éblouissements, niveaux d’éclairement, uniformité des éclairements, tous ces critères ergonomiques qui conditionnent la qualité de la lumière intérieure et le bien-être des salariés. Donc, tant qu’à faire, autant bien faire !
Lumières Cahier
technique
QUELLES FORMATIONS EN ÉCLAIRAGE PROFESSIONNEL ? Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
© IFEP
Mise en lumière effectuée par des stagiaires lors d’une formation IFEP.
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technique
© Wenbin Photo
Lumières Cahier
Qui dit formation en éclairage, dit AFE, IFEP, ACE. Quelles formations se cachent derrière ces sigles ? Pour l’Association française de l’éclairage, Marie-Pierre Alexandre, directrice générale, nous commente l’évolution des formations au sein du Centre de formation et de perfectionnement en éclairage. Philippe Perrin, qui dirige l’Institut de formation en éclairage professionnel depuis presque 15 ans, nous explique comment l’organisme a pris sa totale indépendance en 2018 et continue à proposer des stages pratiques. Quant à Virginie Nicolas, présidente de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes, elle nous livre les avancées de l’association pour créer une formation diplômante de concepteur lumière.
A
FE, IFEP, ACE, ces organismes ne sont pas les seuls à dispenser un enseignement en éclairage : il existe de nombreuses écoles d’architecture qui font appel à des acteurs de la filière (entre autres, des concepteurs lumière) pour dispenser quelques heures de cours, mais aussi d’autres établissements d’enseignement supérieur comme l’IUT de Béthune, qui a développé des partenariats avec l’AFE, ou l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers, qui proposent tous deux des cursus en éclairage depuis presque quarante ans. L’ENSI Poitiers offre un parcours EAT (éclairage, acoustique, thermique) dont sont issus de nombreux ingénieurs éclairagistes expérimentés d’aujourd’hui. Le diplôme EAT conduit à la formation d’ingénieurs à la triple compétence incluant les capacités à concevoir et à réaliser des projets détaillés, à établir des cahiers des charges et à comparer des solutions techniques. La liste serait sans doute beaucoup trop longue si l’on répertoriait ici tous les enseignements en éclairage proposés sur le territoire français. De quelques heures à plusieurs jours, les cours s’inscrivent la plupart du temps dans des programmes de stages de formation continue ou en association avec d’autres disciplines, comme c’est le cas à Poitiers. Citons néanmoins les « académies » qui fleurissent un peu partout chez les fabricants, qui déploient 50 - LUMIÈRES N° 27 - JUIN 2019
des moyens à la pointe des dernières technologies pour former leurs clients ou partenaires. Il y a par exemple l’Akademie de Trilux, ouverte en 2017 dans les locaux du fabricant situés à Entzheim. Lionel Witkowski, PDG de Trilux France, expliquait alors que « dans un secteur où l’évolution technologique constitue une véritable révolution, il est essentiel que nous, industriels, soyons à l’avant-garde de la formation et de l’information, non seulement en ce qui concerne nos produits mais aussi tout ce qui a trait à l’éclairage – confort des utilisateurs, réduction des consommations, respect de l’environnement. Autant de notions que notre Akademie explique, détaille et prend en compte ». Le secteur est en constante évolution, tant en ce qui concerne les méthodes de calcul que la réglementation, sans oublier les produits euxmêmes. Et devant le manque de diplôme d’État d’éclairagiste, l’offre se multiplie avec un besoin constant de reconnaissance de la profession. La formation AFE : un renouvellement des contenus C’est ce qui a conduit Marie-Pierre Alexandre à modifier l’identité visuelle du CFPE. « Les formations ne cessent d’évoluer, aussi bien dans leur contenu que dans la forme, et les stagiaires
L’IFEP : des parcours pédagogiques éligibles au CPF Du sur-mesure aussi pour les stages organisés par l’IFEP qui, fin 2017, est devenue une société SAS complètement indépendante en rachetant à Philips
Baliser la pyramide des savoirs… À chaque niveau sa barrette. Vert très clair : initiation. Vert très foncé : perfectionnement. Violet : formation thématique. www.lux-editions.fr
L’IFEP, c’est : - 38 formateurs - 63 modules de formation répartis en 5 thèmes - 200 m3 de matériel - 4 certifications inscrites au CNCP et éligibles au CPF (compte personnel de formation) - Nouvelle adresse : 95 bis, rue de Bellevue 92100 Boulogne-Billancourt www.ifep-eclairage.com
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ont de plus en plus besoin de véritables références, facilement et rapidement identifiables, préciset-elle. La formule des logos qui correspondent à un niveau de compétences acquises nous a semblé devoir s’imposer afin de montrer d’un seul coup d’œil l’évolution du CFPE et son nouveau positionnement. » En parallèle, le contenu des programmes a été ajusté à l’actualité, notamment concernant la réglementation et la normalisation. De plus, la partie projet d’éclairage a été revue pour s’axer davantage sur les besoins humains et beaucoup moins sur les calculs et prendre en compte la notion de connectivité (l’Internet des objets), qu’il s’agisse des installations intérieures ou extérieures. Des formations en ligne ont également vu le jour. Elles s’adressent à des professionnels ayant déjà des connaissances en éclairage, avec des séances qui commencent généralement en début de matinée et durent au maximum deux heures. « Nous pouvons proposer jusqu’à trois modules de 2 heures chacun, précise Marie-Pierre Alexandre. Le programme couvre des points essentiels et pratiques, par exemple : comment répondre à un appel d’offres, monter un dossier CEE, définir les besoins visuels selon les applications, en collaboration avec l’Asnav (Association nationale pour l’amélioration de la vue). » Six ou sept personnes au plus peuvent participer à la formation. Les supports de cours sont partagés pendant les modules et envoyés en format PDF à la fin de chaque session. Autre nouveauté : la mise en place d’une « validation des acquis en éclairage ». Il s’agit d’une procédure qui vise à attester des connaissances en la matière pour ceux qui n’ont jamais passé le diplôme AFE. Les demandeurs doivent soumettre un dossier à un jury constitué de formateurs ; ils sont ensuite admis à passer un examen du niveau de base ou de perfectionnement. Cependant, les formations classiques, organisées par niveau, font toujours l’objet de nombreuses sessions ; les dates de 2019 pour l’initiation, les stages de base, de perfectionnement et de maîtrise en éclairage sont disponibles sur le site. Les stages à la demande remportent aussi un franc succès, selon Marie-Pierre Alexandre : « Les stages se déroulent en région, souvent dans les locaux de nos partenaires : collectivités locales, fabricants, installateurs, distributeurs, etc. Les programmes sont élaborés sur mesure. »
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L’IFEP organise des formations au cours desquelles les stagiaires peuvent mettre en pratique les connaissances acquises lors des sessions. Ci-dessous, les participants mettent en œuvre le projet d’éclairage de la façade du bâtiment qu’ils ont élaboré à l’issue du stage.
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Lighting le fonds de commerce, le matériel pédagogique et le site Internet. Le capital est désormais réparti entre différents partenaires : Philippe Perrin, PDG, le Syndicat de l’éclairage, la FDME (Fédération des distributeurs de matériel électrique) et trois formateurs : Pascal Loiré (Intension), Christophe Luquet (DYNAlighting) et Jean Reydellet (Isis Création). Le siège de l’IFEP, situé à Boulogne-Billancourt, est doté de deux salles de 40 m² chacune et équipées de matériel high-tech. Les formations se déroulent, comme par le passé, un peu partout en France et avec les mêmes formateurs. « Les stages catalogue sont toujours assurés par trente-huit formateurs qui sont tous spécialisés dans un domaine, et nous continuons à nous appuyer sur la pratique pour présenter les technologies en éclairage, détaille Philippe Perrin. Ce qui a changé, poursuit-il, le matériel est désormais issu de l’ensemble des fabricants adhérents du Syndicat de l’éclairage. Nous avons créé une activité coaching qui consiste à accompagner les commerciaux qui rencontrent des difficultés. Cette formation peut être individuelle ou en groupe. Nous avons monté des formations spécifiques à certains produits des fabricants, soit pour leurs équipes internes, soit pour leurs clients ou prescripteurs. Enfin, autre innovation, nous organisons des événements pour les distributeurs, les fabricants ou leurs clients, via des mises en lumière éphémères, conférences, etc. Nous souhaitons nous adresser à l’ensemble des acteurs de la filière : preuve en est l’invitation
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faite à leurs représentants de nous rejoindre dans le comité de pilotage pédagogique. » 63 modules sont inscrits au catalogue et les formations couvrent quatre niveaux en éclairagisme : de l’initiation à la conduite d’un projet d’éclairage intérieur et extérieur, en passant par « apprendre à vendre la technique » et la conception d’un projet. Formation : « concepteur lumière » Voilà déjà quelques années que l’ACE réfléchit à la mise en place d’une formation diplômante de concepteur lumière. Certes, la profession est reconnue depuis longtemps, mais elle n’a pas réussi à s’imposer, disons comme celle des architectes, faute de diplôme reconnu par l’État. Virginie Nicolas, présidente de l’ACE, reconnaît que « cela prend du temps de mettre en place une telle formation, mais notre commission, qui compte une dizaine de personnes, vient d’élaborer un programme proposé à plusieurs établissements d’enseignement supérieur ». Deux cursus, nécessitant trois années de prérequis (d’études en paysagisme, architecture, urbanisme, design, arts appliqués), ont été définis : un Master 2 ou un Master de professionnalisation. En parallèle, les concepteurs lumière ont élaboré une « fiche métier » qu’ils ont soumise à l’Onisep. « Nous souhaitons que cette formation reste accessible au plus grand nombre, et donc gratuite. Chaque université fixera ses frais de dossier. Chaque enseignement est détaillé afin que les doyens d’université à qui nous avons proposé le programme bénéficient d’un maximum d’informations sur le contenu de la formation. Les cours seront dispensés par des concepteurs lumière de l’ACE. Nous espérons intéresser plusieurs établissements et pouvoir discuter des modalités de mise en place dans les prochains mois. » Afin de séduire également les candidats à une telle formation, l’ACE a procédé à une étude qui a permis d’estimer le nombre d’embauches possibles annuelles au sein de ses adhérents. Ainsi, 12 étudiants d’une promotion pourraient sortir diplômés de l’université chaque année et trouver un emploi dans les agences de conception lumière. n
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L’ATELIER
Robuchon L’Atelier Robuchon du Casino de Montréal © Vincent Laganier
L’Atelier Robuchon est un concept de restaurant original, co-imaginé par Joël Robuchon, grand chef cuisinier décédé en 2018, et le décorateur et architecte d’intérieur Pierre-Yves Rochon. L’agence britannique Isometrix Lighting + Design en a assuré la conception lumière. Quand la cuisine se fait spectacle à Montréal. L’Atelier Robuchon du Casino de Montréal © Vincent Laganier
Couches d’éclairage linéaire « Plusieurs couches d’éclairage linéaire sont intégrées dans l’architecture intérieure, éclairant doucement les étagères, les niches et le comptoir. » Les bocaux remplis de légumes apparaissent comme en lévitation au-dessus de la cuisine.
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« Réaliser une atmosphère sophistiquée et intime pour compléter la marque Robuchon. » Tel était l’objectif principal décrit par Joe McIlroy, senior lighting designer d’Isometrix Lighting + Design. Ici, le traitement de la lumière a un rôle majeur, théâtral et scénographique. L’éclairage oriente le regard. Il révèle les recettes de cuisine et le plaisir gourmand de partager un repas entre convives.
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© Vincent Laganier
L’Atelier Robuchon du Casino de Montréal.
Lumière blanc chaud « Dans le hall d’accueil, les portes des ascenseurs sont soulignées d’un halo de lumière sur leurs périmètres, poursuit Joe McIlroy. Un linéaire LED rouge y est ici dissimulé. C’est la seule variation du restaurant à la lumière blanc chaud. »
L’Atelier Robuchon du Casino de Montréal
Lumière indirecte en cuisine Pour le concepteur lumière, « les rubans à LED linéaires sont tous fixés dans les rails en aluminium. Ils possèdent tous des diffuseurs pour créer une lumière indirecte douce et chaude, sans ombres dures ».
© Vincent Laganier
Dessert au chocolat, par Alain Verzeroli, L’Atelier de Joël Robuchon pour Montréal en Lumière 2018 © Vincent Laganier
Plat du chef en lumière « Une demande spécifique de Joël Robuchon était de mettre en évidence les assiettes individuellement, raconte le concepteur lumière. Des encastrés de plafond ayant des angles de faisceau très étroits ont été sélectionnés. » Le plat du chef est le clou du spectacle.
www.lightzoomlumiere.fr Rubrique réalisée par Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière
LUMIÈRES N° 27 - JUIN 2019 - 55
Lumières Produits
La trilogie de Loupi Une fois de plus, Loupi se distingue dans la créativité et l’esthétique, trois nouveaux designs viennent enrichir les gammes dédiées à l’éclairage dans l’hôtellerie, les commerces et dans les bureaux. Tous les produits sont gradables et garantis 3 ans. Avec sa forme emblématique, la collection BBL 15 habille les espaces, s’intègre facilement dans son environnement et convient à des projets d’architecture contemporaine sans renoncer aux performances ni à la qualité du rendu lumineux. Le luminaire peut être ajustable par rotation horizontale à 360° et rotation verticale à 2 x 30°. Il existe en noir, blanc, chrome, cuivre et gold. « BBL 15 n’est pas juste un produit, détaille Olivier Duiquet, directeur marketing et communication, c’est une collection complète qui se décline dans de multiples versions : encastrés, spots sur rail, en suspension, plafonnier ou en applique. Disponible en finition monochrome ou bicolore, avec des traitements de surface (cuivre, chrome, gold…) ou avec des versions plus sobres en peinture époxy noir ou blanc mat, la collection BBL 15 est créatrice d’atmosphères dans chaque pièce où elle est installée, qu’il s’agisse d’un hôtel, un restaurant ou un hall d’accueil. » BBL 15 propose des flux lumineux de 1 500 lm à 12°, 22°, et 30°, et 1 100 lm à 7° avec des températures de couleur allant de 2 700 K à 4 000 K et un IRC 90. Quel que soit le modèle, il présente les mêmes dimensions : 80 mm de diamètre et une hauteur hors système de fixation de 66 mm. Il se décline également en version basse luminance. Minimalisme et rigueur au service de la fonctionnalité, BI-TR3 a été conçu pour les applications commerciales, résidentielles ou pour l’hôtellerie. « Outre ses dimensions réduites, ce projecteur se distingue par sa modularité, précise Olivier Duiquet : composé de un à trois cylindres de 25 mm de diamètre et 150 mm de long, indépendants et harmonieux, disposés sur une fine tige,sur pied ou en plafonnier,son système de fixation permet une orientation verticale et individuelle pour chaque spot de 320° ainsi qu’une orientation horizontale pour la tige de 320°. » Cet appareil fournit jusqu’à 200 lumens
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par spot pour des températures de couleur qui vont de 2 400 K à 5 000 K avec un IRC 80 ou 90. BI-TR3 offre plusieurs finitions, des angles de faisceaux différents et une variété de couleurs pouvant être personnalisées. Le pied existe en 1 340 mm (1 spot), 1 585 mm (2 spots) ou 1 820 mm (3 spots). L’Insert Trimless 18, encastré très basse luminance, à la conception simple, discrète et homogène, quant à lui, offre une qualité de lumière confortable pour les postes de travail. La source lumineuse, installée au fond de l’appareil est presque invisible, éliminant tout risque d’éblouissement et de dispersion lumineuse. Ces petites dimensions, diamètre 63 mm, hauteur hors tout 87 mm, en font un appareil idéal dans des contextes où l’éclairage doit être discret et très contrôlé. Il se décline en plusieurs flux lumineux, 1 800 lumens à 12°, 22° et 30°, 1 100 lumens à 7° et propose des températures de couleur de 2 700 K à 4 000 K avec un IRC 90. Existe en blanc et noir. www.loupi-lighting.fr
Lumières Produits
En avant-première : Captain, de Sécurlite « Sécurlite est devenu l’un des leaders de l’éclairage des parties communes en France, grâce à la collaboration menée avec les différents acteurs utilisateurs (maîtres d’ouvrage, électriciens, maîtres d’œuvre) et à la conception de produits au plus proche des besoins exprimés, déclare Alain Dael, directeur général. Nous avons ainsi proposé en 2008 le premier hublot LED intégrant un détecteur de présence, lequel est devenu aujourd’hui une référence pour l’éclairage des parties communes. Depuis, nous avons en permanence fait évoluer ces types de luminaires pour proposer des gammes plus performantes et plus durables. »
nance qui s’appuie sur un autodiagnostic via Bluetooth : grâce à une passerelle (gateway), il est possible de savoir en temps réel où se trouve le luminaire défaillant et donc de lancer une opération d’entretien très rapidement », poursuit Alain Dael. Antivandalisme, Captain offre une résistance aux chocs de IK10, 20 joules, il peut être installé sans risque de dégradation, dans les circulations horizontales ou verticales. Il affiche une durée de vie de 50 000 heures et propose des flux lumineux allant de 1 300 lm à 2 650 lm, soit une efficacité lumineuse de 130 lm/W. Il existe en deux températures de couleur 3 000 K et 4 000 K. Service de location et de maintenance « Enfin, l’innovation de Captain réside dans ses fonctions d’intelligence utile et de communication entre les luminaires qui permettent une maintenance optimisée et des réglages spécifiques orientés vers les économies d’énergie », ajoute Alain Dael. Captain sera proposé à la location et à la vente dès le mois de septembre 2019. Les services associés à ce luminaire seront également élargis aux autres gammes actuelles de luminaires Sécurlite, grâce à la nouvelle génération de détecteurs Sensei Connect intégrés au luminaire. Captain bénéficie d’un dispositif de gradation et d’un préavis d’extinction (réglable à distance). www.securlite.com
L’évolution des technologies, les nouveaux besoins du marché ont conduit la marque à proposer un nouveau plafonnier contemporain, Captain, dont le design épuré a été signé par PM Design et qui sera disponible en septembre prochain. Conçu pour la technologie LED, Captain, de 288 mm de diamètre, présente des lignes sobres et élégantes et affiche un design en rupture avec celui des hublots traditionnels. Il est facile à installer, et il est raccordé en un clic à sa base indépendante grâce à un connecteur intégré. Ainsi, sa base peut être posée en cours de chantier, tandis que le luminaire sera installé au dernier moment après les travaux de finition. Un gain de temps appréciable pour l’installateur. Il s’inscrit pleinement dans un principe d’économie circulaire et il sera labellisé Origine France Garantie (OFG), comme la quasi-totalité des luminaires Sécurlite. Éco-conception et résistance Ce luminaire est éco-conçu, il intègre des matières recyclées (plastique notamment) et il est démontable et réparable en usine, pièce par pièce puisqu’il est débrochable à sa base. « Cela fait partie de la démarche globale de Sécurlite, commente Alain Dael, nous intégrons la mainte-
Éco-conception Fabrication locale responsable
Réparation Recyclage
Analyse de projet et des besoins Calculs d'éclairage
Mise à disposition du service Installation et connexion
Android iOS Installation d'éclairage connectée Automaintenance intelligente
Luminaires communicants Fonctionnement adapté à l'usage
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Lumières Produits
EAS SOLUTIONS
ERCO
MODULAR LIGHTING INSTRUMENTS
PALMAX
ATRIUM
QBINI ASY ET QBINI GENERAL
Ce luminaire possède un flux lumineux jusqu’à 30 000 lm et une efficacité lumineuse performante grâce à l’utilisation de la LED Oslon Square d’Osram de 160 lm/W en 4 000 K (blanc neutre). Disponible en plusieurs versions (fixation mât et façade) et températures de couleur (3 000 K, 4 000 K, 5 700 K), ce projecteur, IP65, dispose de deux types d’optique, asymétrique et symétrique, convient aussi bien à l’éclairage d’espaces de circulation qu’à celui des parkings, gares, aéroports, sites logistiques.
Les appareils Atrium offrent la possibilité d’adapter à l’architecture la longueur de suspension et donc la hauteur du point lumineux ; ils sont disponibles dans des versions avec une part de lumière indirecte. Tous les modèles disposent, pour l’émission directe, d’un cône noir antiéblouissement garant d’un confort visuel maximal. Les drivers DALI assurent un comportement à la gradation uniforme des groupes de luminaires, jusqu’à des valeurs de gradation de 0,1 %. Six couleurs de lumière : 3 000 K et 4 000 K pour Ra 82, ainsi que 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K et 4 000 K pour Ra 92.
Deux nouvelles extensions de l’iconique spot encastrable Qbini voient le jour. Qbini Asy est un downlight orienté dans un angle de 30° vers le sol, ce qui permet de porter l’accentuation vers le mur avec un effet de wall-washing. Il est également possible de croiser des faisceaux, ajoutant ainsi un élément architectural à la pièce. Il est disponible en blanc ou en noir avec une finition dorée. Avec le Qbini General, le Qbini n’est plus seulement un éclairage d’accentuation, il peut aussi s’utiliser désormais comme éclairage général. Il s’intègre dans les armatures trimless (sans bord) et peut être légèrement ou profondément encastré. Il est disponible avec deux ou quatre lampes à combiner dans différentes armatures.
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www.erco.com
www.supermodular.com/fr
SYLVANIA
TRILUX
WE-EF
FREE OFFICE
JOVIE
ENCASTRÉS
Reposant sur un poteau de 2 m de haut, ce lampadaire convient aux grands espaces, son optique micro-prismatique haute performance garantit un bon contrôle de l’éblouissement (UGR < 16) au service d’un confort visuel optimal. En assurant une distribution de la lumière à 20 % vers le bas et 80 % vers le haut, il offre une grande efficacité (jusqu’à 132 lm/W). Il est proposé en deux flux lumineux, 1 200 lm et 1 400 lm, et en 4 000 K. D’autres versions sont disponibles sur demande. IRC de 80.
Ce luminaire extérieur polyvalent couvre une large gamme d’applications : parkings, secteurs industriel, tertiaire ou retail, ainsi que rues et places. La lanterne s’adapte à tout type d’environnement. Le luminaire peut être personnalisé avec l’intégration d’un motif ou d’un logo sur la vitre de fermeture. Grâce à la technologie MLTIQ (Multi Lense Technology), il permet de réaliser un éclairage parfait même si la distance entre les points lumineux est importante. Avec la technologie CLO (Constant Light Output), le flux lumineux reste constant pendant toute la durée de vie du luminaire.
De nouveaux projecteurs élargissent la gamme pour l’éclairage extérieur et offrent trois répartitions. Dans les séries STL134 et SVL134 (montage horizontal ou vertical), la lumière est filtrée par des ventelles ; le STO134 (cadre en fonte d’aluminium anticorrosion) et le STO134 (cadre en acier inoxydable) sont équipés d’une lentille de diffusion, tandis que la série STI134 a une répartition asymétrique qui combine un réflecteur – qui canalise la lumière vers l’avant et vers le bas de manière contrôlée – avec une lentille qui dirige la lumière latéralement. IP66 et IK07.
www.sylvania-lighting.com
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Lumières Produits
Les 30 ans de Delta Light Publiée pour la première fois en 1997, The Lighting Bible (un catalogue) présente une vue d’ensemble des réalisations Delta Light dans le monde entier : résidentiel individuel ou collectif, hôtels, bureaux, restaurants, showrooms ou bâtiments publics. « Les nouveaux matériaux et technologies nous permettent de repousser les frontières ; les attentes et tendances de l’architecture et du design nous mettent au défi de trouver des solutions innovantes », commente Jan Ameloot, managing director de Delta Light. Lass-Oh ! propose une gamme de suspensions flexibles et fines qui offrent une touche artistique et personnelle à tous les espaces intérieurs. Quatre formes et deux finitions (noire et dorée) peuvent se combiner, jouer et s’adapter aussi bien aux environnements résidentiels, commerciaux que de bureaux. Les modules LED minimalistes sont positionnés discrètement à l’intérieur de l’appareil, limitant l’éblouissement. Breess, telle une feuille de papier, est une applique murale décorative à diffusion indirecte. Elle peut être utilisée individuellement comme éclairage d’appoint ou assemblée pour former une composition symétrique ou asymétrique. Breess est disponible en deux versions, portrait ou paysage. Fragma, de son côté, est un projecteur rond pour rails, adapté aux commerces. Il intègre un mécanisme de contrôle fixé sur un support entièrement flexible, permettant une rotation à 355° et une inclinaison à 90°. Disponible en trois versions avec plusieurs flux lumineux et ouvertures de faisceaux.
Needle apporte une touche d’élégance et de sophistication à tous les projets. De fins tubes simplement suspendus projettent un pic de lumière où cela est nécessaire. Le système Shiftline Matrix M26 L crée des réseaux de lignes complexes. Les connecteurs intelligents permettent d’assembler plusieurs profilés les uns aux autres en de multiples combinaisons et servent aussi d’éléments décoratifs, leur forme cylindrique apporte du rythme et un équilibre aux lignes droites de la structure. Le système Matrix est complété par une large gamme de modules, de projecteurs directionnels aux bandeaux lumineux, tous magnétiques. Les profilés magnétiques fabriqués sur mesure Shiftline et Splitline franchissent un nouveau pas avec l’arrivée d’angle s incurvés. Toutes les versions, encastrables ou en saillie, à 135° ou 90°, s’adaptent aux angles carrés comme aux lignes arrondies. www.deltalight.com
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Lumières Rendez-vous
Onlylight : 2e édition les 19 et 20 juin Pour sa deuxième édition, Onlylight confirme son organisation autour des usages de la lumière : une approche originale et innovante déjà au cœur de la première édition. Tout le salon sera orienté vers les réponses aux questions spécifiques des utilisateurs, au sens large : collectivités, concepteurs lumière, installateurs, distributeurs, promoteurs, etc. Laurent Gitenet, président d’Atoliis, organisateur d’Onlylight, nous en dit plus. Pouvez-vous nous rappeler le principe sur lequel repose le salon ? Laurent Gitenet – Notre démarche avait beaucoup Laurent Gitenet, président d’Atoliis séduit en 2017 et plutôt que de rester cantonnés à une présentation unique d’offres produits, nous réitérons le thème des usages. Nous voulons que ce salon soit celui de la lumière en général, que les participants puissent en parler, échanger sur l’usage de la lumière : qu’il s’agisse d’un magasin, d’une école, d’un site de production, d’une rue, ou même d’une ville. Bien entendu, les fabricants exposeront des solutions techniques, mais avec une approche par usage afin d’aider l’utilisateur à mieux comprendre les enjeux et donc, à définir ses besoins. Pour ce faire, nous avons mis en place un contenu diversifié et convivial. Quels thèmes seront abordés et sous quelles formes ? Nous avons mis en place des tables rondes, débats et conférences sur les deux jours avec des sujets très variés tels que la mise en valeur des produits dans les magasins, l’arrêté du 27 décembre 2018 sur les nuisances lumineuses, les ambiances nocturnes dans la ville, l’éclairage dans les bureaux, les bâtiments industriels et plateformes logistiques, les illuminations événementielles, etc. Plus que tout, nous mettons l’accent sur les retours d’expérience en mobilisant surtout les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre. Nous souhaitons que les participants puissent parler de la réalité du terrain et échanger sur les besoins. Ce qui n’empêche pas d’aborder les solutions techniques : comment elles peuvent répondre à ces besoins, comment les installer, en essayant de comprendre pourquoi un projet est nécessaire et de quelle façon il doit être adapté à chaque application. Le maître mot est « échanger ». Échanger, c’est le but du « village » n’est-ce-pas ? Oui et cela avait remporté un franc succès lors de la première édition. Nous avons donc conservé le principe avec, cette année, huit grands thèmes : -é clairer pour vendre : géolocalisation, transmission des données par la lumière, autant d’outils pour optimiser la visite des clients et booster leur chiffre d’affaires ; -é clairer pour recevoir : la lumière dans les hôtels, restaurants, cafés, spas ; -é clairer pour vivre la ville : de l’éclairage urbain à l’éclairage événementiel ;
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le SIGERLy, Syndicat de gestion des énergies de la région lyonnaise – qui regroupe aujourd’hui la métropole de Lyon et 66 communes dont 8 communes « urbaines » du département du Rhône – animera une table ronde sur « Les perspectives 2030 : vers un éclairage public intelligent et écologique » ; - éclairer pour fabriquer et stocker (usines, centres logistiques) ; - éclairer pour travailler : dans les bureaux et les écoles avec une autre table ronde par le SIGERLy sur le thème « Bien éclairer les écoles : confort, efficacité, économies, éclairage naturel et artificiel » ; - éclairer pour la santé : dans le milieu médical, hôpitaux, cliniques, salles de consultation, Ehpad avec un débat sur « Quelle lumière en milieu hospitalier ? » ; - éclairer pour l’agriculture. La plupart des sujets seront traités sous forme de tables rondes ou de débats afin de permettre aux différents acteurs de mieux échanger, mais nous aurons aussi de nombreux témoignages, par exemple sur l’éclairage public de la ville de Lyon. La ville fête ses 30 ans de plans lumière, c’est bien cela ? Oui, et nombre d’acteurs qui ont marqué ces trente années d’éclairage urbain seront présents. Nous aborderons aussi bien entendu tout ce qui a trait à l’éclairage événementiel, avec notamment une conférence sur les liens entre conception lumière, festivals lumière et tourisme nocturne. Nouveauté de cette édition : la nocturne du mercredi 19 juin… Nous n’avons pas souhaité faire une soirée de gala mais plutôt prolonger une journée de salon, un « afterwork » en quelque sorte. De nombreux visiteurs viennent de loin et doivent passer une nuit à Lyon. Nous avons voulu optimiser leur déplacement avec cette nocturne et permettre aussi aux Lyonnais de passer après leur journée de bureau. À 18 heures, l’ambiance va changer et devenir plus conviviale tout en restant dans un contexte de travail. Les portes du salon resteront donc ouvertes jusqu’à 22 heures et nulle invitation n’est requise : toute personne ayant un badge est la bienvenue. Propos recueillis par Isabelle Arnaud
www.onlylight-event.com
Lumières Rendez-vous ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS
SALONS
EUREXPO Boulevard de l’Europe - Chassieu Les 19 et 20 juin Une approche originale et innovante est au cœur du salon orienté vers les réponses aux questions spécifiques des utilisateurs, des maîtres d’œuvre et des maîtres d’ouvrage. Conférences et tables rondes - Retours d’expériences de maîtres d’œuvre - Délégations de maîtres d’œuvre et de prescripteurs Parcours exposants thématiques - Démonstrations technologiques. En 2019, Onlylight innove en organisant une nocturne, le mercredi 19, jusqu'à 22 h. www.onlylight-event.com
PARIS-NORD VILLEPINTE Du 6 au 10 septembre MAISON&OBJET est le rendez-vous majeur des professionnels de l’art de vivre dans toute la richesse de ses expressions. En septembre 2017, une première étape a été franchie avec la refonte du pôle Objet... Cette année, MAISON&OBJET redéfinit son pôle Maison en procédant à un rééquilibrage sélectif et inspirant. Quatre univers spatio-temporels répondent à des termes faciles à appréhender : Unique & Eclectic – Today – Forever – Craft www.maison-objet.com/fr
PARIS EVENT CENTER 20, avenue de la Porte-de-la-Villette 75019 Paris Les 26 et 27 septembre Architect@work présente les innovations produits des industriels de la construction. Ce concept s’adresse aux architectes, architectes d’intérieur et agenceurs, mais aussi aux économistes de la construction et aux bureaux d’études. www.architectatwork.fr
Ambiance Lumière.................................. www.ambiance-lumiere.com..................................18, 29, 37 ACE......................................................... www.ace-fr.org................................................. 10, 50, 51, 52 Artemide................................................. www.artemide.com.......................................................17, 40 Association française de l’éclairage........ www.afe-eclairage.fr...............................................50, 51, 52 Citelum.................................................... www.citelum.fr..............................................................27, 30 Citeos Ingénierie Nord............................. www.citeos.fr................................................................24, 25 Concepto................................................. www.concepto.fr.....................................................28, 30, 34 Delta Light............................................... www.deltalight.com............................................................59 Disano..................................................... www.disano.it.....................................................................41 Dynalighting............................................ www.dynalighting.fr................................................18, 19, 20 EAS Solutions.......................................... www.eas-solutions.fr..........................................................58 ENSIP...................................................... ensip.univ-poitiers.fr............................................................50 Erco......................................................... www.erco.com............................................ 18, 26, 35, 40, 58 Eric Michel.............................................. www.ericmichel.net................................................21, 22, 23 Hager...................................................... www.hager.fr.................................................................44, 45 I.C.O.N..................................................... www.icon-lighting.com.........................................................6 IFEP......................................................... www.ifep-eclairage.com.........................................50, 51, 52 iGuzzini................................................... www.iguzzini.com/fr.................................... 17, 18, 28, 36, 40 IN SITU Patrimoine & art contemporain... www.lepassemuraille.org/in-situ-patrimoineart-contemporain................................................................21 Intension................................................. www.eclairage-lighting-design-intension.com....................52 Isis Création............................................ www.isiscreation.fr.............................................................52 Isometrix Lighting + Design.................... www.isometrix.co.uk...........................................................54 Jean Perzel............................................. www.perzel.fr......................................................................43 Lamdalux................................................ www.sermes.fr/lamdalux....................................................41 LEC Lyon................................................. www.lec.fr...........................................................................34 Ledvance................................................ www.ledvance.fr............................................... 13, 27, 36, 53 Light Cible............................................... www.light-cibles.com..........................................................28 Light ZOOM Lumière............................... www.lightzoomlumiere.fr..............................................54, 55 Lighting Europe....................................... www.lightingeurope.org........................................................6 Loupi....................................................... www.loupi-lighting.fr...........................................................56 Lumenpulse............................................ www.lumenpulse.com.............................................32, 33, 41 Modular Lighting Instruments.................. www.supermodular.com/fr..................................................58 Noctiluca................................................. www.noctiluca.fr.................................................................10 Novea Énergies....................................... www.novea-energies.com...................................................24 Nowatt Lighting....................................... www.nowatt-lighting.com...................................................10 Philips Lighting........................................ www.signify.com.....................................................28, 37, 38 Ragni....................................................... www.ragni.com......................................................... 6, 24, 31 Récylum.................................................. www.recylum.com..........................................................7, 47 RZB......................................................... www.rzb.de/fr.....................................................................12 Saguez & Partners................................... www.saguez-and-partners.com..........................................18 Sécurlite.................................................. www.securlite.com.............................................................55 Smartnodes............................................. www.smartnodes.be...........................................................24 Starway................................................... www.star-way.com.............................................................21 Sylvania.................................................. www.sylvania-lighting.com............................... 13, 40, 41, 58 Syndicat de l’AOC Minervois-La Livinière.... www.cru-la-liviniere.com...........................................................21 Syndicat de l’éclairage ........................... www.syndicat-eclairage.com.................................... 6, 48, 52 Targetti.................................................... www.targetti.com/fr............................................................28 Thorn...................................................... www.thornlighting.fr......................................................17, 41 Trilux....................................................... www.trilux.com/fr..........................................................50, 58 Tungsram................................................ www.tungsram.com.................................................. 9, 14, 15 WE-EF..................................................... www.weef.de......................................................................58 Wilmotte & Associés ............................... www.wilmotte.fr..................................................couv., 16, 17 Zumtobel................................................. www.zumtobel.com............................................................18
ANNONCEURS LYON EUREXPO Du 3 au 5 décembre Paysalia est le salon professionnel qui rassemble l’ensemble des acteurs de la filière du paysage en France. Depuis 2009, durant 3 jours, ils se réunissent, se rencontrent, échangent et font avancer la profession. www.paysalia.com
Lumières
est partenaire de ces salons
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SYLVANIA................................................. www.sylvania-lighting.com.........................................2e couv. RÉCYLUM................................................ www.recylum.com......................................................3e couv. LEDVANCE............................................... www.ledvance.fr........................................................ 4e couv. ARCHITECT@WORK................................ www.architectatwork.fr.......................................................42 CITEL....................................................... www.citel.fr.........................................................................59 DISTECH CONTROLS............................... www.distech-controls.com..................................................39 IGUZZINI.................................................. www.iguzzini.com/fr............................................................11 MAISON&OBJET...................................... www.maison-objet.com/fr.....................................................8 ONLYLIGHT.............................................. www.onlylight-event.com....................................................18 OSRAM.................................................... www.osram.fr.....................................................................53 PAYSALIA................................................. www.paysalia.com/fr...........................................................46 REGENT................................................... www.regent.ch/fr..................................................................7 RZB......................................................... www.rzb.de/fr.......................................................................9 TUNGSRAM............................................. www.tungsram.com..............................................................5
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ENTRETIEN
Jean-Michel Wilmotte
Architecte, urbaniste, designer Wilmotte & Associés DOSSIER
Patrimoine bâti et ouvrages d’art