Lumières N°31-32 – SEPTEMBRE 2020

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LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

À VOIR

Bassins de Lumières, Bordeaux Une création de Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto, Massimiliano Siccardi DOSSIERS

Éclairage des commerces Éclairage des parkings



Éditorial

Isabelle Arnaud rédactrice en chef

© Culturespaces - Nuit de Chine ; © akg-images ; © akg-images/Erich Lessing ; © Heritage Images/Fine Art Images/akg-images Gustav Klimt (1862-1918), L’Accomplissement, Œuvre préparatoire à la fresque d’Adolphe Stoclet, 1905-1910, technique mixte, doré à la feuille sur papier, 194 x 121 cm, Vienne, Österreichisches Museum für angewandte Kunst ; Gustav Klimt, L’arbre de vie (partie centrale), 1905-1909, Technique mixte sur papier, 197,7 x 104,4 cm, Vienne, Österreichisches Museum für angewandte Kunst ; Gustav Klimt, Le Baiser, 1908, huile, or et argent sur toile, 180 x 180 cm, Vienne, Österreichische Galerie Belvedere ; Gustav Klimt, Portrait d’Adele BlochBauer I, 1907, huile, or et argent sur toile, 140 x 140 cm, New York, Neue Galerie ; Gustav Klimt, Judith I (ou Judith avec la tête d’Holopherne), vers 1901, huile et placage d’or sur toile, 84 x 42 cm, Vienne, Österreichische Galerie Belvedere.

Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 16, rue d’Athènes 75009 Paris www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Vincent Laganier (Light ZOOM Lumière) Abonnements Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue

Laissons passer la lumière !

T

el était notre leitmotiv pendant ces mois d’absence. Leitmotiv que vous avez repris pendant et après le confinement. Car vous étiez là : vous, les concepteurs lumière qui êtes restés à nos côtés en nous envoyant vos réflexions, vos projets, vos chroniques et jusqu’à vos nouvelles, au sens littéraire du terme. Et vous, les fabricants qui avez joué le jeu de la communication alors même que les modes classiques de fonctionnement étaient remis en cause, que l’horizon s’obscurcissait, que l’isolement nous envahissait, vous avez continué à nous adresser vos fiches techniques, vos projets et aussi vos actualités. Merci à vous tous qui avez fait que cette sombre période se transforme en plateforme d’échanges ouverte sur la lumière. Merci à nos annonceurs qui ont permis que ce numéro existe. Et quel numéro ! 80 pages ! La publicité est souvent un gros mot dans la bouche des journalistes, mais sans ce soutien indéfectible, nous n’aurions pas pu offrir à nos lecteurs ces pages où les acteurs de la lumière ont été si nombreux à s’exprimer. Merci aussi à tous les contributeurs qui ont donné de leur temps et de leur expertise pour faire de ce numéro de Lumières une édition de rentrée enrichie de leur savoir-faire et de leur savoir-dire. Nous vous invitons à suivre ce fil de lumière que vous nous avez aidés à garder. Avec les industriels et le Syndicat de l’éclairage, tournons-nous vers la reprise tant attendue et contribuons à la relance de la filière. Plongeons dans l’univers à la fois pragmatique et poétique des projets des concepteurs lumière. Avançons dans le monde des technologies en devenir avant de nous retrouver en apesanteur, puis arrêtons-nous un instant pour observer les ouvriers de la lumière, dans le pays nantais. Après le confort lumineux de l’hôtel, laissons-nous porter par les ondes de lumière lyonnaises. Enfin, c’est à Bordeaux que nous irons, guidés par les créations de Culturespaces dans les Bassins de Lumières où les personnages de Klimt dansent sur les surfaces tandis que les gammes picturales de Klee s’enchaînent au rythme de compositions classiques ou abstraites orchestrées par la lumière.

© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Dépôt légal : septembre 2020 ISSN : 2259-3772

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Lumières Sommaire 09 S yndicat de l’éclairage :

ACTUALITÉS

« Rénover son éclairage maintenant, sans attendre » (publi-rédactionnel)

06 C oncepteur lumière : comment changer et se motiver ?

par Agathe Argod

10 J ulien Arnal, président du Syndicat de l’éclairage : L’éclairage

07 François Brunet, délégué général du Cluster Lumière

doit être indépendant de la rénovation globale du bâtiment

Des projets interprofessionnels à dimension nationale

12 F rançois Darsy, président de la commission Éclairage intérieur

08 Guide « Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires »

13 A gnès Jullian, présidente de la commission Éclairage extérieur

La FNCCR s’engage pour la rénovation énergétique des bâtiments publics La FIECC et le zvei souhaitent coordonner et mettre en œuvre le plan de relance de l’UE

14 Jean-Marc Vogel, président de la commission Sources

lumineuses

15 Nathalie Coursière, présidente de la commission Systèmes

45

© RZB. Photo Caroline Feraud

© Ledvance - Photo Francis Strempel

16 Lionel Brunet, délégué général du Syndicat de l’éclairage

PROJETS 17 La lumière coule à la Galerie des robinets 20 Coup d’Éclat déroule le fil d’Ariane 24 Transition visuelle et dynamique à Mantes-la-Jolie

DOSSIERS 27 Éclairage des commerces de proximité 28 Interview : Pascal Loiré, gérant de la société Intension 29 Composer et moduler les espaces de vente 42 Enquête produits : Des projections de lumière 45 Éclairage des parkings 46 Interview : Stéphane Demanne, directeur général Park Grenoble

Alpes Métropole

27

47 Éclairer pour plus de sécurité et moins de maintenance

© Arsdigital - Fotolia

56 Enquête produits : Étanches, résistants et communicants

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59 DESIGNER

Sylvie Maréchal, Beau&Bien : La lumière en apesanteur 60 MANUFACTURE

Radian agrandit son site nantais 62 CAHIER TECHNIQUE

Gestion de l’éclairage dans l’hôtellerie 68 ZOOM

Ondes de lumière

PRODUITS 71 B ento Area de Ragni 72 EAS Solutions présente Xion 96

RZB éclaire les commerces avec Linedo

RENDEZ-VOUS 76 Bassins de Lumières, Bordeaux 77 Salons / Index

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© Scène Publique

Concepteur lumière : comment changer et se motiver ? La tempête sanitaire bouleverse, à l’échelle mondiale, nos vies, révèle nos failles et abat nos certitudes. Réussira-t-elle à transformer positivement et durablement nos actes futurs ? La pandémie de la Covid-19 nous presse de réfléchir et d’agir différemment.

Agathe Argod, conceptrice lumière, Scène Publique

Le concepteur lumière doit relever de plus en plus de défis. À l’aune de cahiers des charges techniques, défendre la richesse des personnalités devient une nécessité. Cette tribune, signée d’Agathe Argod, Scène Publique, veut être un premier élan à l’urgence de changer et se motiver.

être les pistes salvatrices de notre avenir commun. Ceci, afin de ne pas appréhender uniquement la fonctionnalité « pure et dure » et repartir de zéro la fois suivante, d’évoluer ensemble et de constituer un socle indéfectible à mutualiser et faire fructifier.

Éclairer l’espace public, un métier de conception Valoriser la diversité, distinguer les approches, promouvoir les souffles, interroger les esprits, ouvrir les cadres de la commande publique, etc., tels sont aujourd’hui les défis à relever par les concepteurs lumière afin de sortir du carcan de l’ingénierie, du BIM, des normes et principes de précaution associés. L’éclairage des espaces publics, champ d’expression unique, requiert des compétences spécifiques. En co-traitance avec des architectes, des paysagistes, des urbanismes, au même titre qu’un bureau d’études, le concepteur lumière sollicité coche la case d’un cahier des charges réglementaire et sécuritaire. Notre bagage professionnel à spectres multiples se déploie alors sans autres attentes dédiées. Attentes qui devraient pourtant être essentielles en matière d’ambiance, de développement durable, de lien social, de création artistique… L’œuvre de conception doit être davantage interrogée et encore mieux valorisée.

Savourons la nuit Revendiquons le dialogue, les échanges et la curiosité afin de rendre chaque projet différent même au stade de la prise de décisions. Parlons ambiance, défendons nos positions, priorisons et assumons nos choix… tout en rassurant les divers intervenants. L’espace public tend au partage avec nos contemporains, au rassemblement de la (des) communauté(s). Allons à l’essentiel – la simplicité d’usage et de maintenance – grâce à un métier de conception à la fois riche en maîtrise des savoirs et complexe face aux attentes qu’il suscite. Modeste ou audacieuse, la contribution du concepteur lumière demeure au service du projet, de son attrait et de sa personnalisation. Est-ce utopique d’inciter à l’hédonisme en pratiquant, en vision nocturne, une culture commune ? En nourrissant et commentant ce que nous voyons et ressentons au gré de découvertes et réalisations variées ? La nuit conduit à une remise en perspective naturelle des comportements, des sentiments, des confrontations. Elle s’inscrit comme un temps précieux supplémentaire, une liberté sans frontières établies, une prime à croquer dans la vie, une saveur différente mise à nu grâce à la curiosité des âmes. Savourons-la en séances de programmation complices et solidaires.

Voyage au long cours Les réponses apportées en équipe autour d’un mandataire se jouent par affinités… Affinité de personnes, affinité de langages, affinité d’horizons qui se construisent dans l’effervescence du lien, de l’attirance, de la vision et des objectifs partagés. De ces accords relève la rapidité d’échanges et de compréhension. La résonance de nos liens justifie un cap commun, la volonté de participer à une aventure ambitieuse. Équilibrer le rapport de force Budget, réglementation et temps d’exécution sont, trop souvent, les trois piliers d’une maîtrise d’ouvrage arc-boutée sur cet équilibre souvent imparfait. À son corps défendant, le concepteur lumière apparaît comme la source des « plus » : plus d’inquiétudes, plus de complications, plus d’honoraires, plus de maintenance future et obscure. Bref, préjugés, hypothèses et frilosité fleurissent le compteur des certitudes infondées et trop bien ancrées. L’équilibre d’un dialogue à initier, à entretenir et préserver, entre tous les acteurs, revêt une véritable importance. Générer des conversations libres, proposer un suivi – avec les services techniques post-réception de chantier – analyser collectivement l’avant et l’après, telles pourraient Bulb Ingo© Maurer GmbH, Munich

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Levons les barrières comportementales, techniques, réglementaires en nous interrogeant Quelles sont les motivations des donneurs d’ordres ? Pourquoi tel concepteur lumière est-il consulté ? Comment nous, concepteurs lumière, devons-nous manifester notre expertise ? Comment faciliter les usages sans se focaliser uniquement sur la fonctionnalité ? Quelles solutions apportons-nous afin de contribuer à un éclairage réellement durable ? Quelles sont nos capacités à revendiquer nos singularités ? Tant de questions qui portent à réflexion afin de progresser ensemble pour notre bien commun. Agathe Argod, Scène Publique - www.scenepublique.fr


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Cluster Lumière : des projets interprofessionnels à dimension nationale

© DR

Le Cluster Lumière, ancré en Auvergne-Rhône-Alpes, regroupe un réseau diversifié de 160 adhérents : entreprises, laboratoires de recherche, centres techniques, partenaires institutionnels. Il marie innovations et usages de la lumière et adresse de très nombreuses filières économiques, en rassemblant l’ensemble des compétences, de la conception à la mise en œuvre, l’exploitation et la maintenance de toutes sortes de solutions impliquant la lumière et ce, au niveau national. François Brunet, délégué général, fait le point sur les différents projets en cours. François Brunet, délégué général du Cluster Lumière

Le Cluster Lumière a déposé cette année un projet dans le cadre du programme d’investissement d’avenir (PIA 3) concernant le Campus des métiers et de la qualification « Lumières pour un environnement durable ». Qu’en est-il de cette demande ? François Brunet – Le Cluster est à l’origine de la création du Campus Lumière, un campus virtuel réunissant des établissements de formation de Bac-3 à Bac+5. L’objectif est de sensibiliser et de former des jeunes à l’éclairage, en développant des modules qui viennent s’intégrer aux formations existantes. Ces modules visent à faire monter les jeunes en compétence et à répondre aux besoins de recrutement des industriels de l’éclairage. L’innovation qui inonde la profession nécessite des compétences nouvelles, comme le numérique pour appréhender le pilotage de l’éclairage. Le dossier, déposé dans le cadre du PIA 3, permettra d’amplifier et d’accélérer les actions du Campus Lumière, avec un financement de 2,5 M€ sur six ans, composé à 50 % d’aides de l’État, à 20 % de la Région et 30 % d’engagement financier du monde industriel. Ce programme concerne à la fois l’achat d’équipements et la mise en place de ressources humaines. Les équipements multimédias seront intégrés à Lumen, la Cité de la lumière, qui accueillera un parcours lumière, des salles de formation et de mise en œuvre. Quel est l’état d’avancement du projet Lumen ? Quel rôle va-t-il jouer ? Il s’agit d’un projet structurant pour le Cluster. Nous souhaitons créer un lieu totem de l’éclairage, un Hub qui réunit sur un même site les acteurs de la recherche, de la formation et du monde économique, dans le domaine de l’éclairage. Situé dans le quartier de Confluence, vitrine de la ville de Lyon, le bâtiment aura une superficie de 6 000 m² sur 8 étages. Le rez-de-chaussée et le premier étage accueilleront des équipements pour la formation et la recherche. Les laboratoires de l’ENTPE occuperont le premier étage, avec des outils de pointe, uniques au monde, qui pourront être mis à disposition des entreprises. Au même étage, un espace innovation permettra de présenter les nouveautés des industriels.

Les sièges du Cluster Lumière et du Campus Lumière seront situés au deuxième étage, tandis que les entreprises du secteur de l’éclairage se partageront les autres niveaux. Le bâtiment offrira une forte dimension événementielle et sera très flexible dans son usage. La livraison est prévue à l’automne 2021. Le Cluster Lumière crée une forte dynamique autour des innovations et des usages de la lumière. Quels sont vos projets phares aujourd’hui ? Notre volonté est de traiter l’ensemble des sujets innovants par les usages de la lumière en créant une dynamique de collaboration entre les membres et en facilitant la mise en œuvre de démonstrateurs qui permettront de partager les expériences. En juin et juillet derniers par exemple, nous avons organisé un cycle de conférences dédiées aux protocoles et aux réseaux de communication dans l’éclairage public, avec des interventions sur les usages, les contraintes et les opportunités dans ce domaine. L’objectif est de donner une information pertinente et actualisée à nos adhérents et de les éclairer sur leurs projets. Un nouveau groupe de travail a été lancé avant l’été sur l’utilisation des UV-C pour désinfecter et lutter contre la Covid-19. Quelle en est la visée ? Les UV-C cristallisent beaucoup de demandes et d’attentes dans la lutte contre la Covid-19. De nombreux produits de qualité très variable ont été lancés récemment. Nous avons donc mis sur pied un groupe de travail constitué d’entreprises et de laboratoires de recherche. Des réunions physiques se tiendront dès septembre. L’objectif est de s’interroger collectivement sur la mise en œuvre des lampes UV-C et les contraintes d’usage, et de favoriser les échanges entre industriels et académiques. Ce groupe de travail pourra déboucher sur des collaborations, mais aussi poser les jalons d’une future réglementation. n Propos recueillis par Alexandre Arène

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Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires

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e Syndicat de l’éclairage et l’Ademe, en partenariat avec huit autres organismes professionnels, se sont associés pour éditer ce guide de 44 pages. Il présente l’essentiel des informations techniques, réglementaires, ergonomiques, économiques, utiles pour programmer et réussir la rénovation de l’éclairage d’un bâtiment. Dans la première édition de 2011, il était très peu question de LED. Aujourd’hui, par ses performances énergétiques, sa longue durée de vie et son aptitude à la gestion, l’éclairage LED dépasse de loin tous les appareils à tubes fluorescents ou lampes halogènes d’alors. Mais ces luminaires obsolètes éclairent encore nos bâtiments, avec des consommations

La FNCCR s’engage pour la rénovation énergétique des bâtiments publics

excessives, des inconforts et l’impossibilité d’y associer des automatismes. La modernisation de l’éclairage s’avère une des opérations de rénovation énergétique les plus rentables, à très court terme, et durablement. La réduction des consommations électriques dues à l’éclairage dépasse fréquemment 50 %. Les capteurs et automatismes obligatoires, souvent intégrés aux luminaires, sont de plus en plus simples et rapides à mettre en œuvre, grâce aux solutions sans fil. Les économies d’énergie et financières sont accompagnées de nombreux co-bénéfices, en termes de santé visuelle, de sécurité, d’amélioration des conditions de travail et de bien-être, de valorisation du bâti, qui sont aussi à mettre au crédit d’un projet de rénovation bien conçu. Enfin, la flexibilité apportée par l’électronique autorise à envisager désormais le réseau d’éclairage comme vecteur principal de la gestion de données et de l’intelligence du bâtiment. Le guide est téléchargeable sur le site de tous les partenaires. www.syndicat-eclairage.com www.ademe.fr/renover-leclairage-batiments-tertiaires

Coordonner et mettre en œuvre le plan de relance de l’UE

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e 1er juillet dernier, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire (et aujourd’hui ministre déléguée chargée du Logement), Xavier Pintat, président de la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) et les représentants de MM. François Baroin, président de l’Association des maires de France, et Arnaud Leroy, président de l’Ademe, ont signé la convention de programme ACTEE 2 aux côtés de partenaires financiers. Le programme ACTEE 2 vise à faciliter le développement des projets d’efficacité énergétique et de substitution d’énergies fossiles. Il privilégie les systèmes énergétiques efficaces, les énergies renouvelables et de récupération pour les bâtiments publics en France métropolitaine (Corse comprise) et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Il associera de manière large à sa gouvernance les associations de collectivités ainsi que les principaux acteurs en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments publics. La FNCCR lance un nouvel appel à projets intitulé SEQUOIA « Soutien aux Élus (locaux) : Qualitatif, Organisé, Intelligent et Ambitieux » à destination des collectivités désireuses de s’engager pour l’efficacité énergétique de leur patrimoine (bâtiments municipaux, mairies, écoles, salles des fêtes, gymnases…). L’objectif premier de l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) SEQUOIA est d’apporter un financement dédié aux coûts organisationnels liés aux actions d’efficacité énergétique des bâtiments des collectivités, pour les acteurs publics désireux de consommer moins et mieux (mutualisation des projets de territoire permettant de massifier les actions de réduction des consommations énergétiques des collectivités). Le second objectif de l’AMI est de créer des coopérations entre établissements publics agrégateurs d’actions d’efficacité énergétique, en impulsant des dynamiques locales d’efficacité énergétique et bas carbone. www.fnccr.asso.fr

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a FIEEC et le ZVEI considèrent que les propositions de la Commission européenne pour un plan de relance de l’UE sont positives. Une stratégie industrielle durable est désormais cruciale pour se remettre rapidement sur les rails et renforcer l’économie. Cependant, les deux associations de l’industrie électrique et électronique française et allemande demandent que le plan soit mis en œuvre rapidement. La reprise devrait se concentrer sur des investissements ambitieux dans les technologies futures. « Le Green Deal est la bonne approche pour cela », a déclaré Wolfgang Weber, président du conseil d’administration de ZVEI. En termes de politique industrielle, le Green Deal a également un grand potentiel en tant que future stratégie d’exportation pour l’Europe – les technologies vertes « made in Europe » – et peut ainsi devenir un modèle pour une économie durable en dehors de l’Europe. En outre, la numérisation et le développement d’un marché unique numérique européen doivent être accélérés afin de créer une économie européenne des données forte et compétitive. Les chaînes de valeur stratégiques restent des instruments clés pour accompagner le développement de nos industries en Europe et la surveillance du marché devrait être renforcée afin de lutter contre les produits non conformes et contrefaits, garantissant ainsi la sécurité des consommateurs et des conditions de concurrence équitables entre tous les acteurs. Pour Benoît Lavigne, délégué général de la FIEEC, « les derniers mois ont montré que nous devons accélérer – avec la forte coopération et le soutien des institutions européennes – la construction d’infrastructures numériques et énergétiques robustes permettant d’améliorer la vie des citoyens, des entreprises et de l’administration ».

www.fieec.fr www.zvei.org



Lumières (Publi-rédactionnel)

© DR

Julien ARNAL

Président du Syndicat de l’éclairage Président de Sunlux

L’éclairage doit être indépendant de la rénovation globale du bâtiment L’ÉCLAIRAGE TEND DE PLUS EN PLUS VERS DU MADE IN FRANCE OU VERS DU MADE IN EUROPE

www.syndicat-eclairage.com 10 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

Le Syndicat de l’éclairage rassemble les fabricants de lampes, de matériels d’éclairage pour l’intérieur et pour l’extérieur, luminaires, candélabres, auxiliaires électriques et électroniques, systèmes de commandes et de gestion de l’éclairage et services associés. 50 entreprises sont actuellement adhérentes au syndicat et autant d’unités de production sont présentes sur tout le territoire français, soit 7 000 salariés. Le syndicat représente ainsi plus de 80 % des lampes d’éclairage général vendues sur le marché français et environ 70 % des luminaires fonctionnels ou architecturaux pour l’éclairage intérieur ou extérieur. Le marché français de l’éclairage est estimé à 2,3 milliards d’euros. Son président est, depuis le 16 juin 2017, Julien Arnal. Comment le Syndicat de l’éclairage est-il organisé ? Notre organisme comprend quatre commissions qui représentent une force de propositions et d’initiatives pour construire des positions communes : éclairage extérieur, éclairage intérieur, sources et systèmes, dont chacun des présidents va présenter les travaux dans les pages qui suivent. Le Syndicat de l’éclairage est affilié à la FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication), et nos adhérents bénéficient à ce titre des services fédéraux (procédures douanières, conseils juridiques, conseil en communication ou en environnement…). Le syndicat est également membre fondateur de LightingEurope, dont

Lionel Brunet, délégué général du syndicat, est actuellement président. Nous mettons en œuvre un certain nombre d’actions collectives telles que la production de documents – communiqués, déclarations, brochures (notamment les guides de la collection Clé pour Agir en partenariat avec l’ADEME) –, des statistiques d’évaluation du marché à destination de nos adhérents, la publication de chiffres stratégiques sur l’industrie de l’éclairage – par famille de produits, marché, installations existantes, consommations d’énergie. Le Syndicat de l’éclairage a également élaboré, en 2018, une « Charte LED » pour les luminaires d’éclairage intérieur et extérieur qui propose une liste de critères de qualité fondés sur les normes


Lumières (Publi-rédactionnel)

de sécurité et de performance environnementale auxquelles se réfère la réglementation. Les adhérents s’engagent à fournir des informations fiables et sincères selon ces référentiels.

peuvent exercer leur savoir-faire avec une vraie thématique. Enfin, n’oublions pas qu’avec la LED, on divise par 4 à 5 les consommations par rapport aux technologies historiques ; sans parler de la miniaturisation qui réduit les hauteurs en extérieur et rend les choses plus attrayantes. Notre industrie dispose là d’une évolution technologique phare importante et plurielle dans son utilisation. La LED participe à la transition énergétique et contribue à la réduction des émissions des gaz à effet de serre puisqu’on baisse les consommations d’un facteur 4 avec des puissances installées divisées par 2. Malgré cela, les collectivités n’ont pas toujours les moyens de rénover leurs installations d’éclairage.

Existe-t-il encore des freins à la LED aujourd’hui ? Non, l’offre aujourd’hui est quasi exclusivement LED. La LED est absolument mature et capable de remplacer n’importe quelle technologie traditionnelle, que ce soit en éclairage intérieur ou extérieur et quelles que soient les hauteurs considérées. La construction de ce composant permet sans conteste beaucoup plus de flexibilité qu’auparavant, où il fallait développer un système d’éclairage autour d’une source de lumière relativement volumique. En termes de design, de développement, on a élargi le champ Que manque-t-il, selon vous, pour que des possibilités avec, notamment en éclairage la rénovation de l’éclairage s’opère plus intérieur, des luminaires qui s’effacent ou au systématiquement ? contraire qui sont présents de manière graphique, Nous souhaiterions une vraie communication et qui permettent aux concepteurs lumière de de l’État auprès des collectivités, des maîtres jouer avec la lumière pour révéler l’architecture d’ouvrage publics comme privés, sur les gains ou organiser les espaces. Au-delà d’un simple que l’on pourrait obtenir avec une rénovation de remplacement, la LED, comme composant fond de l’éclairage. Lorsque le poste éclairage est électronique, offre de nouvelles perspectives inclus dans les dépenses énergétiques au niveau et davantage de souplesse d’utilisation : par global, le calendrier, les financements dans le exemple, le pilotage de l’éclairage et son cadre de la rénovation énergétique s’en trouvent intégration dans le Smart Building, ou encore plus compliqués. On sait que la rénovation la récupération de données, donc un flux dans de l’éclairage seul pourrait contribuer à une les deux sens, ce qui économie immédiate de est très intéressant. On NOUS SOUHAITONS UNE VRAIE 10 % de la facture globale éclaire différemment, du bâtiment. Les CEE COMMUNICATION DE L’ÉTAT se concentrant sur les représentent des aides besoins des utilisateurs fondées sur des critères AUPRÈS DES COLLECTIVITÉS comme avec les solutions de consommation, mais il « Human Centric Lighting » : la lumière existe aussi des critères de qualité dont la charte accompagne les occupants dans les bureaux LED est garante. Un « coup de pouce », au-delà avec des variations automatiques d’intensité, des CEE, pour inciter les collectivités à rénover de températures de couleur ; elle guide dans les serait le bienvenu. Le bâtiment a beaucoup circulations avec des détections de présence, souffert du confinement, avec un baromètre à améliore le confort, hiérarchise les espaces, -65 %/-70 % pour le mois d’avril, et les chantiers crée des contrastes, etc. La LED a permis aux sont repartis très partiellement et lentement fabricants de développer leur propre approche depuis le mois de juin. Si les commandes pour révéler un bâtiment, mais elle a aussi reprennent doucement, les fabricants de ouvert les projets aux concepteurs lumière qui l’industrie de l’éclairage n’ont pas fini, à l’heure

où nous parlons, de livrer toutes celles passées avant le confinement. Le Plan de relance nous offre deux motifs de satisfaction : tout d’abord, la mise en avant de la modernisation des systèmes d’éclairage, permise par le financement d’actions dites à gain rapide des bâtiments publics, dans le cadre de l’enveloppe globale de 4 milliards d’euros relative à la rénovation énergétique ; ensuite, la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), qui permet de financer les grandes priorités des communes ou de leurs groupements, notamment les bâtiments publics et l’éclairage public. La mise en œuvre rapide, dès l’automne, de ces opérations de la commande publique est cruciale pour notre industrie, qui représente 7 000 emplois en France. Jusqu’à maintenant, nous avons tous essayé, le Syndicat de l’éclairage, la FIEEC et le Medef, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture de la chaîne financière, du client final au fournisseur de composants. Et, s’il le fallait, souscrire un PGE (prêt garanti par l’État) était un des moyens, pour certaines de nos entreprises, de ne pas assécher la trésorerie de leurs partenaires, représentant une belle solidarité dans une période difficile. Ces orientations s’appliquent-elles également à l’éclairage extérieur ? L’éclairage extérieur fait partie de l’environnement urbain et sa rénovation s’accompagne de l’abaissement des hauteurs de feu, permettant d’améliorer la qualité de l’éclairage avec des appareils plus fins, plus jolis, plus discrets, tout en réduisant les puissances. L’arrêté de décembre 2018 n’est sans doute pas parfait pour les aficionados de la lumière que nous sommes, mais il a beaucoup de qualités. Le Syndicat de l’éclairage, mais aussi l’AFE, l’ACE, ensemble ou séparément, se sont beaucoup mobilisés pour parfaire la première mouture de ce texte afin d’aboutir à quelque chose de consensuel. Maintenant, avec l’aide des concepteurs lumière, il faut aller encore plus loin pour éclairer juste. n LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 11


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Commission Éclairage intérieur La commission, constituée d’une trentaine de membres, travaille sur deux grands axes : celui du marché, avec des travaux centrés sur la rénovation, et des actions portant sur la transition énergétique.

Francois Darsy, président de la commission Éclairage intérieur Chef de marché tertiaire et industrie, Signify

IL EST IMPÉRATIF D’ACCÉLÉRER LA RÉNOVATION DE L’ÉCLAIRAGE SANS ATTENDRE LA RÉNOVATION GLOBALE

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« Partant du postulat que 3 % du parc immobilier sont rénovés tous les ans, il faudra 30 ans pour tout rénover ; c’est extrêmement long et ce n’est pas à l’échelle des enjeux », constate François Darsy. L’opportunité énergétique apportée par la LED permet d’aller beaucoup plus vite. Les différents modèles de business montrent que la rénovation complète de l’éclairage peut s’effectuer entre 5 et 10 ans. « Notre rôle est d’aider les acteurs à rénover l’éclairage le plus vite possible pour réaliser des économies. Un éclairage obsolète, c’est comme un robinet qui fuit : on répare la fuite le plus vite possible pour éviter le gaspillage et donc, optimiser les économies d’énergie. » Les enjeux de la rénovation de l’éclairage L’éclairage joue également un rôle essentiel dans l’amélioration de notre bien-être, la « vivabilité » De plus, et la qualité d’usage des espaces. «  ajoute François Darsy, à l’heure de l’Internet des objets, en rénovant l’éclairage, on redistribue une infrastructure dense, stable et uniforme connectée, capable de digitaliser le bâtiment. Cet éclairage connecté, mettant en place des capteurs de présence par exemple, permet aussi de mesurer le taux d’occupation dans le bâtiment et donc d’adapter la façon d’utiliser le bâtiment. » L’arrêté du 3 mai 2007, modifié par l’arrêté du 22 mars 2017, indique des niveaux de performance énergétique à atteindre lorsqu’on modernise le chauffage, la climatisation, l’éclairage, d’un bâtiment existant. Parmi les nouvelles exigences, outre la limite de la puissance installée pour l’éclairage général de 1,6 W/m² par tranche de 100 lux d’éclairement moyen à maintenir, l’arrêté impose la gradation ou l’extinction par détection d’absence, ainsi que la gradation automatique de l’éclairage artificiel en fonction des apports de lumière du jour. « Entré en vigueur au 1er janvier 2018, cet arrêté est encore trop mal connu et peu appliqué, souligne François Darsy. La consommation de l’éclairage dans un bâtiment tertiaire représente environ 15 à 30 % de la facture globale d’énergie ; or, une rénovation complète de l’éclairage permettrait de la réduire pour atteindre 5 à 10 %. »

Quelles incitations pour la rénovation ? « La transition énergétique est en cours. Notre rôle est de l’encadrer. La LED est arrivée à maturité. Pour bien expliquer les enjeux, il faut que nous soyons audibles, poursuit François Darsy. La parution du guide “Rénover l’éclairage dans les bâtiments tertiaires” en est une illustration : il a été élaboré par le Syndicat de l’éclairage et l’ADEME, en concertation avec plusieurs organismes tels que l’AFE, la Capeb, Ecosystem, la FDME, Fedelec, la FFIE, Ignes et le Serce. D’autres organismes, comme la Smart Buildings Alliance, le Cluster Lumière, etc., œuvrent dans ce sens, et contribuent à élargir notre communication. » Si les publications actuelles se concentrent sur le tertiaire, c’est parce que la rénovation y reste plus lente que dans l’industrie ou les commerces et ce, pour une simple raison : « Les propriétaires des lieux – et donc du matériel d’éclairage – ne sont généralement pas les occupants et donc ceux qui paient la facture d’électricité. Cependant, si on note une petite accélération de la rénovation de l’éclairage dans le secteur privé, en revanche, il n’en va pas de même pour le secteur public, notamment dans les locaux d’enseignement, où les enjeux sont importants. Selon l’Association française de l’éclairage (AFE), la consommation de l’éclairage intérieur des collectivités locales (7 TWh) pourrait être divisée par 5 après rénovation. » « Les aides existent, précise François Darsy : les CEE, notamment avec l’augmentation de la prime de 30 % sur les fiches BAT-EQ127, IND-BA 116 et BAR-EQ-110 lorsqu’on fait appel à la gestion combinée détection de présence et de lumière du jour, en particulier dans les locaux d’éducation et les Ehpad. Nous souhaiterions retravailler l’outil des CEE afin de les valoriser davantage et surtout, de les simplifier. Nous poursuivons nos efforts pour expliquer les enjeux de la rénovation, notamment en impliquant les pouvoirs publics, comme la direction générale de l’Énergie et du Climat du ministère de la Transition écologique et le Plan bâtiment durable avec lesquels nous avons des échanges fructueux qui permettront de redéfinir les enjeux et de redonner un souffle à ces actions. » n


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Commission Éclairage extérieur Cette commission, qui compte vingt-cinq membres, rassemble les entreprises couvrant tous les domaines de l’industrie de l’éclairage extérieur : les fabricants de supports (mâts et candélabres), de luminaires, de systèmes de gestion, de systèmes solaires. Cette commission est représentative du marché par la taille des sociétés qui la composent : du grand groupe international à la TPE ou même start-up, en passant par des PME expérimentées. « L’actualité de nos travaux de réflexion est directement en lien avec les préoccupations des maîtres d’ouvrage et leurs attentes relatives aux recommandations gouvernementales et ministérielles. Nous axons notre réflexion sur une démarche qualitative associée à une meilleure efficacité énergétique et une décarbonation. L’arrêté nuisances lumineuses de décembre 2018 a permis de mettre l’accent sur l’urgence à faire mieux qu’avant, précise Agnès Jullian. Comme le soulignait Olivier David, chef du service du climat et de l’efficacité énergétique à la direction générale de l’énergie et du climat du ministère de la Transition écologique, il n’existe pas d’autre domaine d’activité où les économies sont aussi importantes avec des rendements si immédiats. » En effet, si l’on considère les installations neuves, on s’aperçoit que là où l’on utilisait des sources sodium de 250 W, on met en œuvre aujourd’hui des luminaires LED de 35 W ou 50 W, divisant ainsi par 5 la consommation au point lumineux. Valoriser les projets qualitatifs Au-delà de ce réel potentiel d’économies, les acteurs français de l’éclairage extérieur proposent aussi des solutions qui réduisent considérablement les nuisances lumineuses. « Malgré cela, il faut reconnaître que les collectivités, en particulier les petites communes, n’ont pas toujours les moyens d’engager des dépenses pour rénover leur parc d’éclairage public, remarque Agnès Jullian. La commission souhaiterait qu’une partie du plan de relance dédié à la transition énergétique accompagne les collectivités dans ces investissements avec des aides prescriptives. Il ne suffit pas de remplacer un luminaire obsolète par un module LED, qui certes génère des économies d’énergie : il faut apprécier les performances et la pérennité du matériel dans son environnement. Il est primordial de privilégier des interventions de qualité en accompagnant les collectivités dans leur démarche. »

L’ÉCLAIRAGE EST UN SECTEUR VERTUEUX POUR L’ENVIRONNEMENT

Si l’on pouvait systématiquement mettre en œuvre ces solutions performantes, la consommation globale d’énergie en éclairage pourrait être divisée par 3 au minimum, ce qui représente des gains colossaux au niveau national. « Aider les collectivités, poursuit Agnès Jullian, c’est aussi soutenir les fabricants français et éviter de voir les installations s’équiper de produits exotiques, bon marché et peu efficaces. Si les collectivités peuvent être accompagnées au titre de la rénovation énergétique, il convient également de s’assurer de la qualité des projets au travers d’une charte, ou de les accompagner, par exemple, d’une maîtrise d’œuvre : car nous avons la chance de compter en France des concepteurs lumière qui seront la caution morale d’un projet vertueux. » Éclairage solaire et relocalisation d’une filière LED D’autres axes de développement, au sein de l’industrie de l’éclairage extérieur, contribuent à créer des projets respectueux de l’environnement. Il s’agit des solutions d’éclairage solaire en pleine expansion – dont les fabricants sont fortement représentés au sein de la commission Éclairage extérieur – et des systèmes de gestion. « En France, explique Agnès Jullian, grâce à une évolution du design et de la technique, nous voyons émerger des projets de qualité en solaire avec des solutions développées notamment sur les cheminements piétons ou les pistes cyclables, dépourvues de réseau d’éclairage public. L’avènement de la LED et sa faible consommation énergétique contribuent à l’émergence de ces projets. Mais paradoxalement, cette LED – tant utilisée et vulgarisée dans tous les domaines de l’éclairage (domestique, bâtiment public, médical, automobile, aéronautique, etc.) – est moins verte qu’il y paraît. Alors que nos approvisionnements sont essentiellement asiatiques, les dispositifs d’accompagnement visant à la relocalisation devraient nous décider, nous industriels, à nous fédérer pour gagner en autonomie en créant notre propre filière LED. Nous avons les capacités pour développer cette filière d’avenir : il existe de belles entités en France, fleurons d’une industrie européenne, capables de relever ce défi. » n

Agnès Jullian, présidente de la commission Éclairage extérieur PDG de Technilum

LA CONSOMMATION EN ÉCLAIRAGE EXTÉRIEUR POURRAIT ÊTRE DIVISÉE PAR 3

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Commission Sources lumineuses Cette commission, forte des fabricants qui la composent, s’attache à traiter des sujets aussi variés que complexes : les prochaines étapes du règlement européen 2019/2020 du 1er octobre 2019, les bonnes pratiques concernant les technologies UV-C (ultraviolet C), le nouvel étiquetage énergétique, et enfin l’écoconception. Jean-Marc Vogel détaille et commente les réflexions menées par la commission et la communication envisagée par le Syndicat de l’éclairage.

Jean-Marc Vogel, président de la commission Sources lumineuses Président de Ledvance France

LE NOUVEL ÉTIQUETAGE ÉNERGÉTIQUE ENTRERA EN VIGUEUR LE 1er SEPTEMBRE 2021

Le règlement européen 2019/2020 du 1er octobre 2019 Le texte établit des exigences d’écoconception pour les sources lumineuses et les appareillages de commande séparés. « Il s’agit d’opérations de bannissement des produits énergivores qui se poursuivent, explique Jean-Marc Vogel, avec, le 1er septembre 2021 et le 1er septembre 2023, l’interdiction de mise sur le marché de la plupart des lampes halogènes, des tubes fluorescents traditionnels T8 de 600, 1 200 et 1 500 mm, ainsi que des lampes fluocompactes avec alimentation intégrée, couramment utilisés dans diverses applications et qui seront peu à peu remplacés par des produits équivalents LED ou des luminaires LED. » Les industriels se sont préparés depuis quelque temps déjà à cette transformation du marché et proposent notamment des tubes LED de substitution, mais la première étape approchant, un rappel des dispositions du règlement s’impose et la commission a publié des communiqués dans ce sens. « Tout cela bien entendu, commente Jean-Marc Vogel, afin de promouvoir une lumière efficace pour le bénéfice de l’environnement, un confort visuel en fonction des applications, et avec pour objectif de prendre particulièrement soin de notre patrimoine le plus précieux, notre santé ! » Les UV-C au secours de la pandémie Dans l’actualité de la Covid-19, le Syndicat de l’éclairage a également souhaité faire le point sur les produits générant une lumière de spectre ultraviolet UV-C, utilisés depuis fort longtemps principalement pour leurs propriétés germicides, qui sont apparus sur le devant de la scène pour lutter contre la crise sanitaire. « Les UV-C, sous conditions de dosage et temps d’exposition, se révèlent extrêmement efficaces. En revanche, leurs mise en œuvre et utilisation requièrent expertise et précaution et doivent être encadrées par des procédures strictes, souligne Jean-Marc Vogel. Le syndicat a informé les consommateurs, et plus largement tous les utilisateurs de ces produits, sur les bonnes pratiques à adopter. C’est un point essentiel, car les lampes UV sont de classe 3 pour le risque photobiologique selon la norme NF EN 62 471. Une attention particulière doit donc être portée aux opérateurs de maintenance et d’installation des équipements UVC. La formation des personnels intervenant sur des sites ou des équipements comportant des lampes UV-C est indispensable. Afin de mettre en œuvre les solutions utilisant la lumière UV-C avec toutes

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les garanties de sécurité, nous recommandons de s’adresser aux professionnels qui connaissent et maîtrisent cette technologie depuis longtemps. » Un nouvel étiquetage énergétique au 1er septembre 2021 Toujours dans une démarche pédagogique et d’information, la commission travaille également à expliquer le nouvel étiquetage énergétique qui entrera en vigueur dès le 1er septembre 2021 : 12 mois de communication sur le sujet ne seront sans doute pas superflus pour permettre aux professionnels comme aux consommateurs de s’y retrouver dans cette nouvelle classification. Le Syndicat de l’éclairage a défendu, aux côtés de LightingEurope, un étiquetage énergétique clair et signifiant, permettant d’identifier les produits par classe d’efficacité lumineuse. « Malgré cela, remarque Jean-Marc Vogel, le règlement européen 2019/2015 du 11 mars 2019 relègue la majorité des produits au fond du panier. Nous alertons aujourd’hui sur la confusion possible auprès des consommateurs. Le passage de la classification actuelle de A++ à E, à une échelle de A à G efface tout repère assimilé et classe d’équivalence simple. Un exemple, nous ne disposons d’aucun produit répondant aux critères de classe A dans le nouvel étiquetage dû aux changements d’échelle et surtout à la nouvelle méthode de calcul de détermination de classe énergétique. À noter : une lampe LED aujourd’hui A++ se retrouvera en classe D dans le meilleur des cas, voire E ou F, passant du vert au jaune, voire orange… Pendant plusieurs mois, un même produit pourra arborer les deux étiquettes dans les stocks des distributeurs, le temps que l’ancienne version s’écoule. Nous avons donc un an devant nous pour expliquer, éduquer nos clients mais aussi les consommateurs. » Connectivité et écoconception Les sources lumineuses pénètrent l’écosystème connecté des IoT. L’intelligence de l’éclairage passe bien entendu par le développement de lampes communicantes, pilotées grâce à des logiciels développés pour un environnement de plus en plus numérique. « En effet, l’éclairage se digitalise dans les applications tertiaires et résidentielles, offrant de nouveaux services qui pourraient d’ailleurs se monétiser dans un proche futur, commente JeanMarc Vogel. Enfin, la partie écodesign de notre métier prend de l’importance, et pas seulement en ce qui concerne l’aspect éclairant : les emballages, les matières plastiques font l’objet de toute notre attention. » n


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Commission Systèmes Cette commission compte une vingtaine de membres dont l’activité couvre les différents secteurs de la filière : systèmes de gestion, composants pour luminaires d’éclairage intérieur et/ou extérieur. Alors que la réglementation entraîne la mise en œuvre d’automatismes, ces derniers peinent cependant à s’imposer. Nathalie Coursière, présidente de la commission, en présente les principales actions.

« Notre action consiste à répertorier les problématiques du marché pour proposer des solutions à valeur ajoutée, explique Nathalie Coursière. Si la réglementation représente un levier pour faire connaître les solutions existantes, c’est à nous, au sein de cette commission, de faire de la pédagogie afin que ces solutions soient comprises et adoptées par ceux qui en tireront le meilleur bénéfice. » Le défi est lancé. Les textes réglementaires sont encore aujourd’hui méconnus ou mal appliqués. Les travaux de la commission s’appuient essentiellement sur la « RT par élément » définie par l’arrêté de mai 2007, modifié par l’arrêté de mars 2017 et qui concerne la rénovation des bâtiments tertiaires ou résidentiels. Ces textes indiquent des niveaux de performance énergétique à atteindre lorsqu’on modernise le chauffage ou la climatisation, ou l’éclairage d’un bâtiment existant. Les principales exigences pour l’éclairage concernent l’obligation de gradation ou d’extinction par détection d’absence, ainsi que la gradation automatique de l’éclairage artificiel en fonction des apports de lumière du jour. « Les deux automatismes sont aujourd’hui très souvent associés, ajoute Nathalie Coursière, pour éviter que les installations ne restent allumées toute la nuit dans des bâtiments vides, ou qu’elles ne s’allument lorsqu’il y a une présence alors que la lumière du jour est suffisante. » Plus récemment, les obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire ont été introduites par le décret dit « tertiaire » du 23 juillet 2019.

LE TAUX DE RÉNOVATION DANS LE TERTIAIRE EST D’ENVIRON 3 %. CE QUI LAISSE UNE MARGE DE PROGRESSION IMPORTANTE

Déployer les solutions actuelles « Nous savons que les économies obtenues en remplaçant des appareils équipés de tubes T8 par des luminaires à LED sont importantes, poursuit Nathalie Coursière. Il est également possible d’accroître ces gains énergétiques en ajoutant des automatismes qui contribuent aussi largement à améliorer le confort des utilisateurs. » Cependant, l’enquête réalisée par le Centre d’études et de recherche sur l’énergie (Ceren) sur des établissements du secteur tertiaire a montré que la présence de systèmes de gestion automatique reste encore très faible : le taux de détecteurs de présence varie entre à peine 5 % pour les salles de réunion et les halls et environ 12 % pour les locaux divers, alors qu’il s’agit d’espaces peu occupés. « Pourtant, des solutions existent, qui présentent de nombreux avantages pour l’installateur ou l’utilisateur final. Par exemple, les systèmes de gestion sans fil permettent de reconfigurer facilement l’éclairage des bureaux sans avoir à en modifier le câblage  », souligne Nathalie Coursière. Outre la gradation, la variation de températures de couleur, la détection de présence et de lumière du jour, rappelons que les systèmes de gestion de l’éclairage peuvent générer des données permettant, par exemple, de gérer l’occupation des locaux.

Nathalie Coursière, présidente de la commission Systèmes du Syndicat de l’éclairage, coordinateur Normalisation, Legrand

LE RÔLE DE LA COMMISSION SYSTÈMES EST D’ÉDUQUER, D’EXPLIQUER, DE PROMOUVOIR

Perspectives de développement « Les avancées ne sont pas aussi spectaculaires dans le neuf qu’en rénovation, espérons que la future RE 2020 apporte des améliorations aux textes en vigueur actuellement. » Pour l’éclairage extérieur, l’arrêté de décembre 2018, relatif aux nuisances lumineuses, n’impose pas de détection de présence de piétons ou de cyclistes, même si les solutions existent déjà. Des travaux de normalisation sur l’éclairage adaptatif sont en cours au niveau international. « La gestion de l’éclairage s’intègre facilement dans une gestion plus globale du bâtiment ou de la ville, pour en réduire les consommations d’énergie tout en améliorant le confort des usagers », conclut Nathalie Coursière. n

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Le Syndicat de l’éclairage, un corps intermédiaire indispensable Quel enseignement peut-on tirer de la crise liée à la Covid-19 ? Le Syndicat de l’éclairage, comme la plupart des organisations professionnelles, a produit des informations en temps réel, fiables et digestes à ses membres, les chefs d’entreprises et leurs décideurs. Il a été un porte-voix fort qui a relayé leurs difficultés et attentes, tout en assurant des remontées secteur par secteur auprès des pouvoirs publics, tant au niveau français qu’européen.

Lionel Brunet Délégué général du Syndicat de l’éclairage

NOUS ŒUVRONS POUR QUE L’ÉCLAIRAGE AIT SA JUSTE PLACE

www.syndicat-eclairage.com

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En quoi selon vous cette crise a-t-elle démontré l’intérêt d’un corps intermédiaire au sein du secteur de l’éclairage ? Lionel Brunet – On ne peut plus être seul pour s’exprimer, il faut être dans le collectif pour influencer le cours des choses. En ce sens, une organisation professionnelle comme le Syndicat de l’éclairage constitue un rouage important de la démocratie et de la relation avec les parties prenantes, notamment pour l’action économique, sociale et sanitaire. Le syndicat s’est préparé dès février 2020 au télétravail, en équipant tous ses salariés du même matériel à domicile, avec des outils informatiques parfaitement rodés depuis longtemps tels que le stockage d’informations partagé entre nos membres et l’équipe, et la pratique des réunions en visioconférence. Nous avons ainsi évité d’interrompre notre contribution à l’adresse de nos adhérents et maintenu le lien avec eux en accélérant le retour d’informations et l’animation de réunions au quotidien, ainsi qu’auprès de la FIEEC et de LightingEurope. Comment s’opère cette interaction au moment où les industriels tentent de reprendre un rythme normal ? Le syndicat a été un facteur de confiance des autorités et de nos adhérents, dans le sens de l’intérêt général, ce qui a conforté les derniers arrivés sur notre rôle et a conduit d’autres fabricants à nous rejoindre. Comme nous avons créé davantage d’interactions avec nos membres, nous allons pérenniser cette forme spontanée, plus percutante, plus agile, dans le cursus de nos réunions, qui permet une plus grande participation et une plus grande concentration sur les sujets. Aujourd’hui, nous bénéficions d’un nouvel équilibre d’organisation et de communication, tant à l’extérieur avec nos membres qu’à l’intérieur au sein de l’équipe. En parallèle, nous continuerons à privilégier, pour certaines réunions, le contact direct. Pour cette raison, nous avons reporté notre assemblée générale à l’automne, elle nous permettra de continuer à partager cette solidarité bienveillante au sein d’un même métier, autour de la lumière.

Quel rôle le Syndicat de l’éclairage va-t-il jouer dans cette sortie de crise ? Notre travail n’est pas qu’un exercice intellectuel, mais plus un combat pour améliorer la qualité de l’éclairage, pour des entreprises mieux portantes, pour le développement de notre activité, le bien-être de nos salariés et ceux de nos clients. Aujourd’hui, ce combat, c’est convaincre que la rénovation de l’éclairage est un projet prioritaire et immédiat dans sa mise en œuvre indépendante avec la meilleure rentabilité à court terme, tant financière qu’environnementale. Il ne peut y avoir de rénovation énergétique des bâtiments et des infrastructures sans d’abord une rénovation de l’éclairage qui aidera à financer la suite par les économies réalisées. Les questions sociétales, environnementales, sociales ont forcément des résonnances dans un éclairage qui est partout et qui nous touche au quotidien. Ce plaidoyer s’illustre aujourd’hui avec la seule solution opérationnelle de désinfection de l’air à l’efficacité reconnue contre les virus par l’usage des rayonnements UV-C. Cette intelligence collective en milieu concurrent nous permet de nous exprimer au nom d’une communauté plus large que nos seuls adhérents. En quoi est-ce un « combat » ? Le syndicat se bat pour que les réglementations ne brident pas l’innovation. La LED blanche, née au sein d’une entreprise, n’est pas la fin de l’histoire de l’éclairage. La mission qui m’a été confiée prend souvent la forme de combats, certes à fleurets mouchetés, parce qu’il faut lutter contre les clichés et les remises en cause qui pèsent sur l’usage même de l’éclairage, et il est donc essentiel de défendre notre représentativité. C’est bien de la confrontation des idées que naît le progrès. Ce débat est donc extrêmement important, dans un monde réel où coexistent aujourd’hui plus qu’hier les enjeux sociétaux mais aussi de survie des entreprises, celles mêmes dont nous sommes le porte-voix afin de les aider demain à comprendre ces bouleversements et à inventer leur futur. n


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Le barrage de Saint-Ferréol (31), dont la première pierre est posée en 1667 par Pierre-Paul Riquet, a permis de créer le réservoir servant à l’alimentation du canal du Midi. Quartiers Lumières a été missionné pour concevoir une programmation lumière/vidéo/son interactive. Les guides peuvent contrôler cette scénographie selon leurs envies pour faire découvrir l’histoire de ce site et les accompagner dans une visite mêlant mystère et modernité.

L

e canal du Midi relie Toulouse à la mer Méditerranée depuis le xviie siècle. D’abord nommé « canal royal de Languedoc », il est rebaptisé « canal du Midi » par les révolutionnaires en 1789. Le défi relevé par Pierre-Paul Riquet, son concepteur, est d’acheminer l’eau de la montagne Noire jusqu’au seuil de Naurouze, le point le plus élevé du canal. Supervisé par Pierre-Paul Riquet, le chantier dure de 1666 à 1681, sous le contrôle

de Jean-Baptiste Colbert. Le canal du Midi est l’un des plus anciens canaux d’Europe toujours en fonctionnement. Depuis 1996, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé à Saint-Ferréol, Le Réservoir (musée du canal du Midi) offre une expérience inédite en plongeant le visiteur dans l’histoire de la création du canal du Midi à travers un parcours pédagogique et ludique, à proximité du lac de Saint-Ferréol.

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LA LUMIÈRE COULE À LA GALERIE DES ROBINETS

Maîtrise d’ouvrage Musée Le Réservoir et Voies Navigables de France Maître d’œuvre Quartiers Lumières Conception lumière Lionel Bessières et Rémi Sauve, Quartiers Lumières Installation EEGI Brunet Système de gestion Lumières Utiles Solution éclairage Concept Light, Ligman, Panasonic, Pharos

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/ Synoptique lumière/vidéo/son tunnel

Intentions et projet « Pour Quartiers Lumières, il s’agissait d’un projet de cœur, explique Lionel Bessières, nous avions déjà accompagné le musée du canal du Midi pour deux Nuits du patrimoine avec la création de parcours nocturnes scénographiques (https://youtu.be/RZ0OZVtVapU). Cette mise en lumière de la galerie des Robinets était ambitieuse. Avec un faible budget, il devait s’inscrire dans un contexte administratif complexe associant VNF (Voies navigables de France) et la direction du musée. » La conception lumière a dû répondre à de très forts enjeux d’interactivité et offrir une nouvelle perception de la galerie. Quartiers Lumières a donc pensé un projet souple et interactif pouvant s’adapter aux types de visite et aux attentes des guides selon leurs besoins. Il s’agissait de conserver la magie du site tout en respectant son histoire, mais en apportant aussi un modernisme et une expérience marquante pour les visiteurs. Le guide, aujourd’hui équipé d’un smartphone, peut ainsi contrôler des séquences son et lumière suivant son récit et le rythme de sa visite. Les séquences préenregistrées, pensées en harmonie avec les équipes pédagogiques, reposent sur deux projections vidéo (https://youtu.be/7NsEoWZTjD8) accompagnées de bandes sonores.

/ Les séquences

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Séquence 7 - 2 min Échanges pédagogiques - Arrêt au niveau des escaliers. - Les espaces au fond de la galerie sont éclairés par une lumière descriptive statique et les visiteurs découvrent enfin le bout de la galerie. - La dernière partie du tunnel reste éclairée en bleu et par des lames de lumière. Séquence 8 - 5 min Échanges pédagogiques - Le groupe descend et s’approche des robinets. - Les espaces au fond de la galerie sont éclairés par une lumière descriptive statique, le son naturel de l’eau est fort. - Le reste de la galerie est plongé dans le noir.

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Séquence 9 - 4 min Découverte et Émotions - Les visiteurs s’installent au niveau des escaliers. - Une projection sous forme de mapping vidéo anime le fond de la galerie.

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La technique La galerie des Robinets est propriété de VNF et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Des visites techniques ont lieu toutes les semaines (nettoyage, relevés…). Il s’agissait donc de mettre en œuvre une installation totalement réversible qui permette le double usage du site : sécurité et exploitation technique, et visite scénographique.

© Quartiers Lumières

La digue barre la vallée et retient ainsi un immense magasin d’eau de plus de 4,5 millions de mètres cubes que Vauban porte à 6,3 millions de mètres cubes. Deux galeries sont aménagées : la « voûte de vidange », qui permet le passage de l’eau (non accessible aux visiteurs) et la « voûte des robinets » qui donne accès au système de régulation et de ses vannes installées en 1829. La galerie des Robinets se découvre lors de visites guidées organisées par Le Réservoir. L’objectif du projet était de conserver cette formule de découverte et de proposer une mise en scène adaptée. L’équipe de Quartiers Lumières a donc participé à diverses visites groupées afin de comprendre au mieux les usages et de quelle manière la lumière et la scénographie pourraient enrichir l’expérience. « Un travail passionnant d’échanges humains et de découvertes sur ce fabuleux ouvrage qu’est le canal du Midi », commente Lionel Bessières, concepteur lumière, Quartiers Lumières.


Lumières

En absence de visites, la galerie des Robinets reste dans le noir. Un interrupteur est prévu pour allumer l’éclairage à 100 % lors des visites techniques de VNF. « La solution la moins intrusive, commente Lionel Bessières, fut de créer deux goulottes techniques au sol, de part et d’autre du tunnel fédérant les réseaux techniques d’alimentation des électrovannes et les réseaux scénographiques. Les équipements ont été choisis afin de pouvoir répondre aux objectifs de souplesse de contrôle individuel des points lumineux tout en s’inscrivant dans de fortes contraintes budgétaires et de maintien des délais imposés. » La société Lumières Utiles a épaulé l’installateur EEGI pour la mise en œuvre du réseau de contrôle, souple, modulable et puissant. Le système de contrôle avec application mobile permet d’allumer la galerie et de lire les séquences uniquement lors des visites. Nombre de points lumineux – 52 projecteurs LED RGBW de 5 W/195 lm – 2 vidéoprojecteurs de 380 W – 2 lanternes LED de 5 W – 2 projecteurs LED RGBW de 50 W Bilan de puissance à 100 % : 1,14 kW n Isabelle Arnaud

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« La porte s’ouvre… Qu’est-ce que la galerie des Robinets ? Le bruit de la clef résonne… Jusqu’où va nous amener ce tunnel au fond sombre et mystérieux ? Nous allons avancer, accompagnés par des lumières qui semblent nous suivre pour nous faire découvrir ce site chargé de mémoire. Ce tunnel va-t-il jusque sous le lac ?  »

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/ La mise en œuvre

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© Baptiste Lobjoy

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Maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre Service Aménagement urbain, direction du Développement urbain, Le Mans Concepteur lumière Florian Colin, Coup d’Éclat Solutions éclairage Ewo, Targetti, Technilum

COUP D’ÉCLAT DÉROULE LE FIL D’ARIANE

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Un labyrinthe, le quartier Saint-Nicolas du Mans ? Plus maintenant, grâce au fil de lumière que Florian Colin, Atelier Coup d’Éclat, a déroulé pour les amoureux des promenades à pied dans le centre-ville. Rendu aux piétons en 2008, après l’aménagement de la première ligne de tramway, le quartier n’avait pas connu de rénovation. La municipalité mancelle entreprend d’y remédier dix ans plus tard, incluant un plan lumière, dont la première phase s’est achevée en 2019.

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ituée à la confluence des rivières de la Sarthe et de l’Huisne, Le Mans, labellisée Ville d’art et d’histoire, a entrepris le réaménagement complet du quartier Saint-Nicolas. « Ces travaux, explique Élodie Gourrier, du service de l’Aménagement urbain à la direction du Développement urbain, concernent aussi bien les revêtements que le mobilier urbain, les plantatioons et, bien sûr,

l’éclairage. » Ce dernier n’avait pas été modifié depuis la piétonnisation du quartier et n’était plus du tout adapté à la configuration actuelle. De plus, il fonctionnait avec des appliques équipées de sources traditionnelles très énergivores. « Nous avons lancé un appel d’offres et c’est l’agence Coup d’Éclat qui a été retenue : Florian Colin était déjà intervenu sur l’éclairage public dans la commune


d’Arnage, nous connaissions donc déjà sa manière de travailler, même si pour ce projet, le contexte était différent car le quartier Saint-Nicolas comprend de nombreuses rues commerçantes, et il est entouré de places historiques comme la place de la République et celle des Jacobins. Nous avons demandé d’ailleurs à Florian Colin de prendre en compte cette configuration afin que le concept d’éclairage connecte ces lieux au quartier. » Des deux scénarios proposés, la municipalité retient l’idée des caténaires avec de petits modules faits sur mesure. « Une fois que nous avons approuvé l’esthétique, le rendu, et la technique, notre service a pris le relais pour afire appel aux entreprises et assurer le suivi des travaux, ajoute Élodie Gourrier. Ainsi, trois rues et une place ont été rénovées, les autres phases devant se poursuivre jusqu’en 2024. En tout, sont concernés quinze rues et trois places ou squares, éclairés dans des ambiances intimistes par des colonnes lumineuses. Il est aussi question de travailler l’éclairage des portes d’entrée du quartier comme des “appels lumineux”. » Le service de l’Aménagement urbain souhaitait des luminaires discrets et une mise en lumière efficace, qui évite les nuisances lumineuses conformément

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à l’arrêté de décembre 2018, avec une certaine homogénéité et vraiment dédiée aux piétons. « Les échanges avec Florian Colin ont été très fructueux et ses propositions ont bien répondu à nos attentes. » Du diagnostic au plan lumière « Dans un premier temps, explique Florian Colin, nous avons procédé à une analyse sensible de l’existant (contrastes, luminances, pollutions…), puis avons conçu notre plan lumière en tenant compte de la géographie du quartier, de ses usages et temporalités. » Le quartier est très enclavé entre les deux places, un peu comme un canyon traversé par des rues assez étroites de 3 à 9 m de large, qui créent comme un labyrinthe. C’est cette configuration particulière qui a donné la première idée (et celle retenue par la ville) au concepteur lumière, qui a imaginé un concept sur la base du mythe d’Ariane. « Étymologiquement, Ariane signifie rendre agréable et dans la mythologie grecque, raconte Florian Colin, le fil d’Ariane permet à Thésée de retrouver son chemin dans le labyrinthe après avoir affronté le Minotaure. Notre concept lumière LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 21


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s’inspire de ce classique pour proposer une lecture nocturne du quartier Saint-Nicolas à la fois pragmatique, amène et poétique. » Dans la mise en œuvre de cette première phase, une nappe de lumière douce et confortable accompagne les cheminements sans aucune nuisance lumineuse (façade ou ciel). La multiplication de discrets luminaires fabriqués sur mesure permet de réduire considérablement les luminances et dans le même geste, de marquer l’axe historique de la place de la République à la place des Jacobins, par une ponctuation colorée, à la fois guide et repère. Au fil de la déambulation, des créations lumières L’éclairage par caténaire répondait à une double exigence pratique : conserver l’emprise au sol libre – l’histoire avait montré que le rayonnement des appliques créait des gênes chez les riverains et diffusait la lumière au mauvais endroit – et obtenir une répartition lumineuse sur toute la largeur de l’espace. « Nous avons redessiné des optiques propres à chaque appareil, précise Florian Colin : ceux des extrémités, c’est-à-dire au plus près des façades, ont des optiques asymétriques qui éclairent le centre de la chaussée, et ceux disposés au milieu ont des optiques qui éclairent les côtés, évitant ainsi la lumière perdue vers les façades ou les commerces.

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Les appareils sont installés à une distance les uns des autres de 15 m au minimum. » À l’origine, cet appareil (ID d’Ewo) de 15 cm de long seulement, a été conçu pour éclairer les mains courantes des escaliers et des garde-corps. Il peut recevoir 2, 3 ou 4 LED (25 W environ). Doté d’une enveloppe en Inox brossé, il devient le Mutz, discret une fois installé. « Nous avons choisi une teinte chaude de 2 700 K pour le blanc et le turquoise pour la couleur ponctuelle », ajoute le concepteur lumière. Sur les places, des objets lumineux invitent les passants à « toucher » la lumière qui émane des colonnes ajourées de Technilum, transformées en pentagones. Pourquoi 5 faces ? La raison en est simple : arrivant de n’importe laquelle des six rues, le promeneur aperçoit forcément une des facettes des trois colonnes au lieu d’une arête. C’est Le Mans Métropole qui a choisi le motif dont on retrouve les contours sur le sol de la place. Enfin, sept seuils ont été identifiés pour marquer les entrées du quartier qui seront signalées par un « objet nocturne identifiable » (ONI). L’élaboration d’un cahier des charges pour chacun d’eux est en cours. À suivre… n Isabelle Arnaud



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Maître d’ouvrage Grand Paris Seine & Oise communauté urbaine Bureau d’études technique mandataire SCE Architecte B+M Architecture Conception lumière Studio Vicarini, Charles Vicarini, concepteur lumière, et Mylène Grolleau, chargée de projet Installateur Eiffage Énergie Solutions éclairage Comatelec, Erco, LEC, Lumenpulse, SEA Signalisation, Sill France, Soliled, TMC Innovation

TRANSITION VISUELLE ET DYNAMIQUE À MANTES-LA-JOLIE Lancé en 2014 pour favoriser l’accès automobile et piéton entre les parcs d’activités « Les Aureines », « Les Graviers » et l’autoroute A13, ce projet a nécessité des opérations de voiries et d’infrastructures lourdes pour repenser les accès. Avec l’ouverture prévue d’un nouveau centre commercial, la ZAC a fait l’objet d’une extension en raison de la saturation automobile. Une réflexion globale a porté sur l’aménagement, mais également sur l’éclairage, qui fait le lien entre les espaces naturels sombres au sud de la gare de péage de l’autoroute A13 et les deux ZAC, au nord.

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e projet de réhabilitation du site a été remporté par le groupement pluridisciplinaire mené par le bureau d’études SCE, en collaboration avec B+M Architecture, représenté par l’architecte Grégoire Bignier, et le studio Vicarini, représenté par Charles Vicarini, en charge de la mise en lumière des espaces de voirie et des ouvrages d’art. L’objectif de ce projet était de faire le lien entre les différents espaces du site et de créer des transitions et des points de repère lumineux. Ce paysage nocturne met en correspondance visuelle les différents ouvrages qui composent la ZAC et s’inscrit dans

le grand paysage de Mantes-la-Jolie et du Vexin qui lui fait face. L’éclairage comme clé de lecture des différents espaces Localisé entre des franges naturelles du Vexin, à proximité des tours de la centrale thermique de Porcheville et les carrières avoisinantes, ce site s’inscrit dans un grand paysage. La volonté de Charles Vicarini était donc de marquer une pause nocturne à l’entrée de la ZAC, non loin de la gare de péage de Buchelay sur l’autoroute A13. Charles


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Zoom sur les Ganivelles Il fallait composer avec des zones très denses et des zones calmes. « Nous souhaitions créer une rupture, avec notamment un geste plastique qui qualifie visuellement l’entrée du site », explique Charles Vicarini. Pour matérialiser cette rupture, le concepteur lumière a créé des « Ganivelles » en bordure du péage de Buchelay, clins d’œil à la lumière mouvante des plages normandes, positionnées en deux lignes distinctes, entre l’autoroute et les deux ronds-points qui marquent l’entrée de la ZAC. La première rangée, implantée sur l’entrée principale de la ZAC, est composée de 9 ganivelles, mesurant de 7 à 16 m de haut. La seconde rangée, située entre l’autoroute et le pont de franchissement des voies ferrées, est composée de 5 mâts ganivelles. Le jour, les ganivelles composent un dégradé chromatique de noir à

blanc avec neuf teintes distinctes des mâts thermolaqués et des tuiles en béton fibré. Le soir, elles sont colorées, allant du bleu au blanc neutre en passant par le vert et le doré. Les ganivelles sont composées de tuiles éclairées en partie basse, pour

© Studio Vicarini

Vicarini a opté pour un cheminement visuel clair et lisible, et non pour un éclairage purement fonctionnel : « Nous avons pris le parti d’un balisage lumineux, tout en évitant le systématisme de l’éclairage de voirie. » Il s’agissait de faire cohabiter automobilistes, cyclistes, mais aussi piétons dans une nouvelle zone de déplacement mixte.

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Projets créer un effet de va-et-vient, et la teinte est directement intégrée dans le luminaire pour un rendu plus « low-tech ». Chacun des mâts a une couleur figée et seule la variation de l’intensité lumineuse sur les différentes sources du mât crée un éclairage dynamique, avec un mouvement vertical du bas vers le haut, toujours de l’ouest vers l’est, avec une variation de la vitesse de l’animation selon le créneau horaire. Le tout est piloté via un système de gestion Pharos. Un encastré de sol vient finaliser l’éclairage des ganivelles, implantées selon un angle particulier, calculé en fonction du point de vision des automobilistes.

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Mise en mouvement des flux routiers, cyclistes et piétons Le boulevard de la Communauté, perpendiculaire aux ganivelles, traverse le rond-point et constitue la principale zone de circulation automobile de la ZAC. L’éclairage routier est implanté sur le côté

sud de la voie uniquement, sur toute la longueur du boulevard de la Communauté. Des mâts de 8 m, coiffés de lanternes routières à LED d’une température de 3 000 K, éclairent la chaussée d’intensité variable en fonction des temps de la nuit. Pour les nouveaux espaces piétons entre les deux ronds-points, situés d’un côté de la voie, sur le trottoir nord-ouest, Charles Vicarini a opté pour des mâts de 5 m dotés d’une lanterne LED à faible luminance d’une température de 3 000 K, pour un flux de 4 800 lm. Un ouvrage d’art a également été créé pour favoriser le franchissement du boulevard, avec une rampe prévue pour permettre aux piétons d’atteindre le haut du pont, voulu comme un belvédère sur le Vexin voisin. Cette rampe, entourée d’espaces verts aménagés, est éclairée avec des bornes piétonnes à LED d’une température de 3 000 K. Elles éclairent le chemin jusqu’à la passerelle, « l’estacade », qui permet aux piétons de rejoindre le pont Belvédère. L’éclairage de l’estacade, constitué de mini-projecteurs directifs à LED de couleur bleue, est intégré aux montants verticaux des garde-corps et dirigé vers le sol. Charles Vicarini a volontairement pris le parti de deux types d’éclairage différents pour distinguer les deux modes constructifs du pont et de la passerelle. Enfin, la sous-face du pont Belvédère, prévue pour des circulations mixtes, est éclairée par des projecteurs directifs positionnés sous les tabliers dirigés vers le sol et des encastrés de sol qui illuminent la sous-face du pont avec un alignement de bas en haut sur les poutres et les caissons. Pour les cheminements piétons, des réglettes directives sont intégrées à l’ouvrage d’art. L’ensemble des sous-faces est éclairé en 4 000 K. n Alexandre Arène


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Éclairage des commerces de proximité

© Ledvance - Photo Francis Strempel

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Maître d’ouvrage : Addiction Architecte : Gilles Clauss Installateur : TEGI Solution éclairage : Ledvance

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Pascal LOIRÉ Gérant de la société Intension Intension, spécialisée en éclairage architectural, englobe plusieurs activités : distribution de luminaires et de systèmes de gestion pour un certain nombre de marques, fabrication de profils LED sur mesure et conseil en éclairage.

De l’utile et du beau dans un même budget Les commerces de proximité occupent une place très importante dans notre quotidien, surtout en cette période de pandémie. Quelles sont leurs attentes en matière d’éclairage ? Pascal Loiré – Il s’agit de besoins de performance avant tout. Lorsqu’un commerce indépendant doit refaire l’éclairage de son magasin, il va devoir faire une adéquation, un calcul pas toujours très aisé, qui combine trois items essentiels : le beau, l’utile, et le budget qui doit comprendre le tout. Bien souvent, les travaux de rénovation concernent l’aménagement de tout le magasin – reconfiguration des espaces, décoration, électricité, climatisation – et l’éclairage entre pour une partie de l’investissement. Dans la pratique, le gérant doit faire des choix parmi tous les paramètres et technologies, tout en faisant appel aux mêmes codes de design que ses concurrents qui appartiennent à des grandes chaînes. Il utilise les mêmes méthodologies, les mêmes modes de création et de recherche que des agences de design. Il a aussi les mêmes envies que les magasins, mais pas tout à fait les mêmes moyens, il va donc utiliser plus d’astuces pour atteindre ses objectifs. Pour l’éclairage, cela revient à combiner quelque chose qui est beau – c’està-dire l’esthétique du luminaire à proprement parler et dans le sens de l’effet lumineux – et la performance qui est un critère déterminant. À quelles contraintes le projet d’éclairage doit-il faire face ? La première des contraintes est budgétaire, comme je viens de l’évoquer, et ensuite

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viennent les critères techniques. Les commerces indépendants présentent généralement de petites surfaces, ce qui limite les possibilités qu’ils contournent en associant plusieurs solutions, en jouant sur les effets lumineux. Disposer d’un éclairage général reste une bonne base pour créer un effet de volume par exemple ; ensuite, théâtraliser l’espace permet de faire oublier les surfaces réduites en redessinant les volumes. Dans certains cas, on va peut-être privilégier la performance, parce qu’on sait que cela permettra de réduire le nombre de points lumineux. Autre contrainte : la pérennité de l’installation, pour des raisons évidentes de moyens. En effet, le commerce indépendant investit plutôt sur le long terme, une dizaine d’années environ ; ce qui a des conséquences sur le choix et la qualité des matériels d’éclairage, qui doivent afficher une certaine durabilité, avec une maintenance réduite. Quels paramètres et technologies doivent être pris en compte dans l’étude d’éclairage ? Les solutions mises en œuvre sont exclusivement en LED bien entendu. La technologie a atteint un seuil de maturité qui ne fait plus de doute, même si les produits évoluent sans cesse, notamment au niveau de leur intégration dans l’architecture : par exemple, les rubans LED en PCB et les effets que l’on peut obtenir aujourd’hui sur de grandes longueurs. D’autres paramètres entrent en jeu : l’ambiance donnée par les matériaux et le mobilier et les dimensions du local. Il faut disposer d’un maximum

d’informations sur le site avec le plus de critères possibles afin de renseigner le logiciel utilisé pour l’étude d’éclairage. Peut-on parler de caractéristiques d’éclairage adaptées au type de commerce ? Je préfère évoquer des ambiances différentes définies grâce à la température de couleur que l’on ajuste en fonction du type de produits vendus et du positionnement de l’enseigne. Par exemple, une lumière froide donne l’impression de prix réduits tandis qu’une ambiance chaude offre plutôt une image de qualité, mais rien n’est gravé dans le marbre ! Les enseignes prennent parfois le contre-pied de ces schémas en toute connaissance de cause, pour afficher une différence avec la concurrence. La typologie de plafond joue également un rôle essentiel et constitue le fil conducteur du projet dont va dépendre le mode de fixation des luminaires. Aujourd’hui, il est possible de les encastrer, de les installer en saillie, de les suspendre, de les mettre en applique, etc., le choix est considérable et conditionne le rendu final du projet. Il est très important que l’exploitant et l’architecte échangent avec nous afin d’optimiser le choix des sources de lumière. Souvent, ces discussions aboutissent d’ailleurs à une combinaison de différents types de luminaires : spots sur rails, wallwashers, rubans LED, qui créent des ambiances variées, en adéquation avec l’architecture et qui mettent bien en valeur les matières et les volumes des objets en vente. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud


© Mario Simon Lafleur

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Boutique Moustache, Paris. Architectes : En Bande Organisée et Julien Dufresne Architecture – Conseil en éclairage : Intension. L’ensemble d’un blanc craie donne l’impression de nous introduire dans une grotte contemporaine, aux lignes tendues et aux courbes maîtrisées. On découvre une sélection de vases, de chaises, de lampes, présentés dans des niches et sur des stèles. L’éclairage est pensé pour chaque alcôve, espace et présentoir et baigne les objets d’une lumière solennelle, voire mystique. La théâtralisation des objets est réalisée grâce aux projecteurs Imagine de chez Prolicht, le mobilier intégré des profils LED Intension.

Composer et moduler les espaces de vente L’éclairage des commerces représente sans doute le secteur où la rénovation s’opère le plus, sans référence à la règlementation, de façon presque automatique. Comme le souligne Pascal Loiré dans son introduction (voir page ci-contre), les gérants de boutiques renouvèlent souvent leur éclairage. Question d’image de l’enseigne bien sûr, mais aussi d’attractivité : le premier regard du client se porte sur la vitrine qui, elle, change à chaque saison et doit pouvoir bénéficier d’un éclairage modulaire, adaptable. Rien n’est plus facile avec les luminaires LED dont l’électronique embarquée offre de nombreuses possibilités d’effets lumineux. À l’intérieur également, la lumière organise les espaces, accentue, crée des ambiances variées, mais son rôle ne s’arrête pas là : un éclairage bien étudié et bien dosé permet aussi de réduire les consommations et d’améliorer le bien-être des clients comme celui des collaborateurs du magasin.

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La boutique ALEX D. est éclairée à l’aide du système de rails Shopline 3 phases de spots Tube de SG Lighting, avec driver intégré, au look minimaliste, qui offre un angle d’ouverture de 32° et un IRC supérieur à 80 (jusqu’à 90).

En 2019, Flos a conçu pour la Maison européenne de la photographie l’éclairage de sa nouvelle librairie avec l’installation du système Infrastructure de Vincent Van Duysen, constituée de la suspension Panel 600 et du projecteur compact avec contrôleur et cut-off optique intégrés.

© Flos

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© SG Lighting

Pour une architecture lumineuse Quelques coups de peinture, réaménagement de la vitrine, reconfiguration de l’espace de vente et changement de l’éclairage contribuent à un lifting efficace en termes d’image du commerce. Comme l’explique Pascal Loiré, gérant de la société Intension (voir aussi son interview en introduction de ce dossier), « les jeunes architectes et designers sont particulièrement sensibles à l’effet de lumière et prêtent une attention croissante à l’éclairage, lors de travaux de rénovation. L’exemple de la boutique Moustache (Stéphane Arriubergé et de Massimiliano Iorio), maison d’édition française d’objet et de mobilier contemporains, ouverte en 2019 dans le 10e arrondissement, en est une parfaite illustration : un environnement tout blanc signé de JDA (Julien Dufresne Architecte) et du duo Pauline Deltour et Gwenaëlle Girard (En Bande Organisée) pour mettre en valeur les designs colorés ». Les architectes, comme ils le soulignent, souhaitaient « un espace clair, malin, fort mais qui aurait l’humilité de s’effacer pour laisser parler les objets dont il allait être le foyer ». Les solutions d’éclairage (voir photo page 29) combinent l’intégration de LED dans des mobiliers, des luminaires sur rail, des encastrés, des wallwashers, « offrant une réponse lumière originale, adaptée au contexte architectural et entrant dans un budget bien défini », commente Pascal Loiré. Budgets limités, c’est bien là le seul frein, ou plutôt la contrainte principale à laquelle doivent faire face les commerces de proximité. Cependant, la LED permet aujourd’hui de rentrer dans une enveloppe, même restreinte, tout en combinant une installation peu énergivore et un éclairage de qualité. C’est ainsi que Cyril Pesquet, CGED Rouen, a conseillé Alexandra lorsque

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éclairage des commerces a souvent fait l’objet de dossiers de Lumières, qu’il s’agisse des espaces de vente en général, des magasins d’alimentation, des boutiques de mode. Alors pourquoi revenir sur les commerces, même si la mention « de proximité » recentre un peu le sujet ? Lorsque le thème a été choisi, nous étions loin de nous douter qu’une pandémie allait interrompre l’activité des commerces non alimentaires pendant deux longs mois, mettant en péril leur équilibre financier pour certains et aboutissant pour d’autres à la fermeture pure et simple. Après les premières semaines de reprise qui ont vu les files d’attente s’allonger sur les trottoirs, Covid-19 oblige, les gérants de ces petits commerces ont troqué la traditionnelle fermeture annuelle pour vacances contre une fermeture pour travaux, essayant de donner un nouvel élan à leur activité en passant par la case rénovation.


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Papier Tigre, iGuzzini

invite le passant à pénétrer dans la boutique. Trois espaces sont créés au sein du showroom. Le premier est public, il s’agit de la boutique. Les produits de la papeterie sont présentés sur six modules mobiles en inox vibré qui organisent l’espace et définissent les circulations au cœur de la boutique. La partie inférieure du mobilier offre un espace de stockage fermé. En partie supérieure, des armatures tubulaires empilables les unes sur les autres soutiennent les étagères en feuille de verre striée et peuvent se déployer selon deux trames, soit l’intégralité de la largeur du module, soit sa moitié. Ici, le travail de la lumière met en valeur la double hauteur haussmannienne. Les chemins de câble sur lesquels vient s’accrocher un système lumineux (projecteurs Tecnica Pro), abaissés d’1 m par rapport au plafond de 3,40 m, accentuent les perspectives visuelles créées par les modules et permettent d’obtenir une lumière précise et directionnelle sur l’objet exposé. Le second espace en retrait de la façade est plus intime. Ici, l’usager crée ses propres objets sur mesure. L’esprit du lieu est confiné, les matériaux

© Hervé Goluza

© Hervé Goluza

Maître d’ouvrage : Papier Tigre Maître d’œuvre : Cent15 Architecture Solution éclairage : iGuzzini

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apier Tigre, marque d’objets de papeterie contemporains, réhabilite son showroom rue des Filles du Calvaire dans le Marais, au cœur de Paris. Il rassemble à la fois un espace de vente, un espace dédié aux produits sur mesure et l’atelier de fabrication en arrière-boutique. La modularité de l’espace est le fil conducteur du concept architectural développé par Cent 15 Architecture dont la volonté est de trouver une solution lisible qui mette en valeur les produits par une utilisation simple de matériaux bruts. Ils transforment l’existant et lui confèrent une nouvelle écriture porteuse d’image et de renouveau. Le plan libre met en valeur les différents modules de présentation, qui sont mobiles pour une meilleure distribution et appropriation du lieu par ses utilisateurs et aussi interchangeables afin de remanier facilement les propositions de présentation. Adaptés à la pente existante du magasin, les modules offrent une dynamique au projet ; une réelle ascension du visiteur au fur et à mesure qu’il pénètre dans le showroom. Le mobilier, élément clé du projet, permet d’obtenir une surface tramée entre architecture et sculpture. L’architecture propose une itinérance, un parcours au visiteur, pensé en amont depuis la voie publique. Le passant identifie la boutique depuis l’extérieur grâce à la nouvelle façade agrandie et allégée. Elle efface la frontière entre l’extérieur et l’intérieur et

plus chauds, la lumière plus diffuse et immersive. En jouant sur différentes intensités, la compression et la dilatation de l’espace, les architectes offrent une expérience sensible, une zone tampon qui amorce le dernier espace : l’atelier de fabrication de la papeterie. Cette dernière sphère est réservée aux employés. Une large partie est baignée de lumière naturelle par l’apport zénithal de pavés de verre, dont les dalles LED iPlan prennent le relais. La dilatation est à son maximum, elle incite le visiteur à observer les machines, les artisans, le savoir-faire de Papier Tigre à travers un rideau à lanières en PVC souple et transparent. Les vues sont dégagées. L’atelier, visible depuis la rue, participe à la lecture transversale du showroom et l’ouverture de celui-ci vers l’extérieur. Cent 15 Architecture prend le parti du minimalisme pour mettre en valeur l’identité très marquée de Papier Tigre, en travaillant tout particulièrement l’homogénéité des matériaux, les ambiances lumineuses et les perspectives visuelles. Maxime Scheer, Cent 15 Architecture

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Moon Young Hee, quai Malaquais, Paris Architecte : Alexander Moon Kim Solution éclairage : Delta Light Voir exemple p. 35

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Lumières Dossier • • • Suite de la p. 30 celle-ci a ouvert, en 2019, sa boutique de prêtà-porter ALEX D. dans la commune de Boos. Alexandra voulait sa boutique accueillante, chic, et c’est avec la même attention qu’elle porte à ses vêtements qu’elle a choisi son éclairage. Dans le respect des contraintes budgétaires, et avec des spots SG Lighting, Cyril Pesquet a proposé une ambiance chaleureuse et la mise en valeur des vêtements chatoyants dans cet espace aux parois toutes noires : « Le magasin est un réel succès depuis son ouverture, l’éclairage apporte un confort supplémentaire aux clientes, elles se sentent bien dans la boutique et y passent plus de temps. » « La bonne lumière au bon endroit » C’est ainsi que les architectes zurichois Filippo Santoni et Serena Santini définissent la conception lumière moderne ! Pour eux, l’éclairage joue un rôle central, en particulier dans les commerces de détail : et c’est partant de ce postulat qu’ils ont abordé la mise en lumière du nouvel espace de la marque de tennis italienne D.A.T.E.

« Nous voulions créer une scénographie dans laquelle l’architecture d’intérieur et l’éclairage se conjuguent avec l’architecture historique de la ville » : c’est ainsi que Filippo Santoni décrit la conception d’un espace de vente tout en longueur de 40 m². « La boutique doit fonctionner comme un lieu public, sans seuil visible vers l’extérieur. » L’univers branché des tennis se présente de façon discrète et tendance, clair et sobre, dans un cube blanc. « Santini Santoni » a conçu un concept d’éclairage qui concentre toute l’attention sur les produits. L’absence de sources de lumière visibles crée une atmosphère chaleureuse, lumineuse et sans ombres qui s’accorde avec l’intérieur minimaliste et souligne l’accentuation. Une fine plaque de plâtre a été intégrée au plafond d’origine de trois mètres de haut pour dissimuler tous les câbles dans l’interstice. D’étroites baguettes ondulées ont été installées au-dessus des poutres en bois porteuses pour y monter les rails conducteurs. « L’intérieur doit être flexible, pouvoir être vite réaménagé », explique Filippo Santoni. • • • Suite p. 36

© Erco. Photo Moritz Hillebrand, Zurich

© Erco. Photo Moritz Hillebrand, Zurich

Maîtrise d'ouvrage : D.A.T.E. Milan – Architecture : Filippo Santoni, Serena Santini Conception lumière : « Santini Santoni » – Solution éclairage : Erco. Quinze projecteurs Oseris d’Erco, qui peuvent être orientés rapidement et avec précision au moyen d’une rotule hémisphérique, confèrent à la boutique son atmosphère conviviale et lumineuse. Quatre autres projecteurs mettent en valeur la vitrine. À l’arrière de la boutique, les encastrés orientables Starpoint, dotés de six répartitions de lumière, offrent une grande flexibilité d’éclairage.

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© Delta Light

Architecte : Alexander Moon Kim

Boutique Moon Young Hee, Paris par Delta Light

A

près avoir ouvert sa boutique-atelier au 62, rue Charlot, dans le 3e arrondissement de Paris, Moon Young Hee s’offre un nouvel écrin de choix en prenant ses quartiers au 19, quai Malaquais, dans le 6e arrondissement. Pour la griffe, qui avait initié son développement retail en s’installant rive droite, il s’agissait de trouver une deuxième adresse, rive gauche cette fois, afin de toucher une clientèle plus touristique… C’est dorénavant chose faite avec cet espace de 90 m² au style à la fois parisien et industriel. Planchers à l’ancienne, murs de pierre, poutrelles métalliques,

miroir XXL… Pour l’ambiance de la boutique, la créatrice d’origine coréenne a décidé de miser sur le contraste bois et métal, en l’occurrence bois naturel/métal rouillé, métal naturel/bois brûlé noir. Le décor intérieur du magasin de la styliste Moon Young Hee a été dessiné pour accentuer la variété des matériaux et les harmonies des volumes de l’espace de couture. Lors du choix de l’éclairage, la priorité reposait sur la volonté d’ennoblir au maximum la couleur et la texture des vêtements sophistiqués. Il était

important d’utiliser des luminaires offrant une bonne représentation de la couleur, et donc disposant d’un indice de rendu des couleurs élevé, soit 90. Des rubans LED invisibles, des plafonniers sans bords intégrés, ainsi que le downlight Deep Ringo, constituent l’éclairage général de l’espace. Pour l’éclairage des étagères, la styliste elle-même a choisi le luminaire Spy Trimless qui est complètement ajustable ; rotation jusqu’à 355° et une inclinaison jusqu’à 45°. Le design tubulaire du luminaire permet une source de lumière encastrée qui évite tout risque d’éblouissement. LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 35


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© Trilux

Le supermarché Famila de Timmendorf (Allemagne) a complètement rénové son éclairage afin d’offrir aux clients une expérience d’achat inédite. L’exploitant a misé sur la nouvelle ligne continue E-Line Next LED de Trilux pour remplacer les tubes fluorescents T8 devenus obsolètes.

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Maître d’ouvrage : Ametller Origen – Design d’intérieur et conception de l’éclairage : Ametller Origen Design Team – Solution d’éclairage : Bäro. D’une puissance de 34 W, les spots LED Ontero de Bäro, montés à une hauteur d’environ 3,5 m sur des rails, éclairent les aliments de manière naturelle et appétissante, et mettent l’accent sur les informations telles que les panneaux et les menus, tout en définissant l’espace et l’architecture.

• • • Suite de la p. 34 Il était donc indispensable de pouvoir ajuster simplement et rapidement les sources de lumière. Les projecteurs Oseris d’Erco pour rails conducteurs permettent d’adapter l’éclairage de manière flexible à l’espace et aux objets qui changent en permanence. À l’arrière de la boutique, une autre approche d’éclairage a été adoptée, notamment pour diviser visuellement l’espace, avec des encastrés orientables Starpoint d’Erco intégrés au plafond. « Trouver des réponses contemporaines aux besoins du quotidien et les mettre en œuvre avec des moyens simples et des idées claires », commente le duo d’architectes « Santini Santoni ». La bonne lumière au bon endroit peut s’appliquer à tout espace de vente, bien entendu. Et on pourrait aussi ajouter « pour le bon produit ». Car s’il apparaît à première vue que toutes ces mises en lumière se suivent et se ressemblent, dans la pratique, les nuances sont subtiles… Pour une lumière tout en fraîcheur… Poursuivons notre voyage à travers l’Europe et après Paris, Boos, Milan, nous arrivons à Barcelone où Bäro, fabricant spécialisé dans l’éclairage de produits alimentaires, a fourni les luminaires au producteur-distributeur Ametller Origen, qui s’est fait un nom en tant que marque de produits frais et authentiques. Le nouveau restaurant du port barcelonais, porte-drapeau de la marque et laboratoire de tendances, accueille tous les jours les employés des 36 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

complexes de bureaux voisins ainsi que de nombreux touristes. Outre les repas servis sur place, 300 plats à emporter sont délivrés au comptoir. Les clients peuvent assister à la préparation des plats modulaires à partir des produits de l’entreprise, y compris les options végétariennes et végétaliennes, dans une cuisine centrale ouverte. Le concept de décoration intérieure, ainsi que celui de l’éclairage, développé par l’équipe de design d’Ametller Origen, donne à chaque zone une atmosphère caractéristique. Le concept d’éclairage, qui crée une atmosphère chaleureuse grâce à des luminaires décoratifs, utilise aussi principalement des spots LED Bäro Ontero XR pour une présentation vivante et fonctionnelle des lieux. Les concepteurs ont utilisé la couleur de lumière blanche chaude de 3 000 K dans tout l’espace – à l’exception du comptoir à sushis, où les produits sont mis en valeur par des projecteurs Ontero EC de couleur spéciale « Fish&Seafood ». Le spectre spécial de ces luminaires reflète de manière particulièrement nuancée les couleurs typiques du saumon, du thon, de la morue, etc., et offre un aspect attrayant et frais des produits. Du tube fluo à la connectivité : l’évolution des technologies Nous quittons le sud pour aller en Allemagne, à Timmendorf, où l’intérieur du supermarché Familia a été entièrement transformé. Les rayons • • • Suite p. 39


© Disano

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iofrais, enseigne indépendante et locale créée en 2008, compte aujourd’hui trois sites, dont celui de Bonneville (HauteSavoie), récemment ouvert et qui a choisi les luminaires Disano pour éclairer son magasin. Le décor intérieur associe des parois sombres recouvertes de photos de montagnes à un sol gris foncé et du mobilier en bois naturel. Pierre Tissot, chef des ventes grand Est, Disano, devait répondre à un cahier des charges précis : « Le magasin souhaitait des niveaux d’éclairement élevés, avec une bonne uniformité et surtout, que les appareils soient le plus discrets possible. L’idée était d’accompagner le décor intérieur sans

© Disano

Biofrais, à Bonneville (74), par Disano l’écraser et, bien entendu, d’obtenir une lumière confortable et efficace, qui mette bien en valeur les produits. » Pour ce faire, Disano a proposé la structure LED Techno System qui permet de disposer d’une grande variété d’optiques et de plusieurs configurations. Il a ainsi été possible de donner à chaque zone l’éclairage qui convient avec le luminaire le mieux adapté pour obtenir, par une utilisation rationnelle de la lumière, l’éclairement voulu : « Ainsi, ajoute Pierre Tissot, en gardant la même esthétique, on a éclairé les fresques murales avec des appliques et on a fait appel à des projecteurs Fashion pour l’éclairage

d’accentuation des têtes de gondoles. » Différentes puissances ont été sélectionnées selon les produits, avec une température de couleur de 4 000 K, un IRC de 90 ou plus, par exemple les projecteurs Luthor IRC 93 qui éclairent le rayon des vins. Par ailleurs, la structure suspendue en bois maillé a bénéficié d’un éclairage spécifique réalisé à l’aide de projecteurs asymétriques Micro Rodio. Les caisses ont été éclairées, quant à elles, par des suspensions industrielles Saturno. L’installation d’éclairage procure un niveau d’éclairement de 1 000 lux dans tout le magasin.

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The House of Swisscom par Regent

© Regent

une certaine intimité pour les entretiens de conseil. Les rails portant les projecteurs à positionnement variable se mettent discrètement en arrière-plan entre les lamelles. « Les projecteurs Regent ont été sciemment choisis dans ce design sobre, car l’attention doit être dirigée sur la pièce », détaille Christoph Scherrer. Pour la zone de vente et la zone restauration, le choix s’est porté sur le projecteur Sua en finition noir pour l’éclairage de base. Dans la salle de formation continue, ce sont des luminaires ultraplats Purelite qui déploient leurs atouts, en offrant un éclairage sans zone d’ombre et adapté aux besoins du bureau. Grâce à sa forme de seulement 35 mm de hauteur, appareillage compris, Purelite n’ajoute pratiquement aucun encombrement au plafond.

© Regent

© Regent 38 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

© Regent

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nviter les clients à s’attarder sur les lieux en toute détente : tel est le but recherché dans l’aménagement de la House of Swisscom de Bâle. Pour mettre en valeur son nouveau concept de boutique tout en relevant les défis posés par la construction, Swisscom a misé sur le projecteur sur rails Sua et la ligne lumineuse ultraplate Purelite de Regent. La House of Swisscom est un centre de compétences et d’expérience permettant aux clients commerciaux et privés, dans une ambiance détendue, de se faire conseiller et de découvrir des nouveautés. De plus, les clients Swisscom peuvent y laisser leurs appareils à réparer et acquérir des accessoires. Le visiteur est accueilli ici dans une ambiance agréable et plaisante, où il peut échanger avec d’autres et déguster un café et de succulents snacks. Enfin, la House of Swisscom de Bâle abrite aussi les cours de la Swisscom Academy. Pour exploiter au maximum la hauteur des pièces, le plafond brut avec les équipements techniques a été mis à nu, de sorte que la hauteur des espaces court désormais sur plusieurs niveaux. « En raison de cette configuration du plafond, il était clair pour nous, dès le départ, que nous allions utiliser un système de rails de courant afin de créer visuellement un faux plafond à l’aide de l’éclairage », explique Christoph Scherrer, architecte diplômé EPF chez Swisscom. Une autre zone a été équipée d’un faux plafond à lamelles blanches afin de créer un espace offrant

Maître d’ouvrage : Hansruedi Schmitter, Swisscom Architecte : Christoph Scherrer, Swisscom Conception éclairage : Toni Oegger, Bering


Lumières Dossier • • • Suite de la p. 36 le domaine de l’IoT pour le commerce de détail : Interact Retail Multisite Management permet aux responsables d’établissements de contrôler la consommation d’énergie de tous les magasins et d’optimiser les réglages de l’éclairage. Grâce à des capteurs, la lumière naturelle est mise à profit et l’éclairage approprié ne se déclenche que lorsqu’une présence est détectée. « Les magasins qui disposent actuellement d’Interact Retail pourront sans problème passer à la nouvelle version de l'application, en profitant des évolutions logicielles, capable d’établir une connexion sécurisée au cloud Interact Retail Multisite », explique Christophe Bresson, directeur de la communication de Signify France. Le système permet aussi de définir des programmes d’éclairage automatisés, qui prévoient par exemple de réduire l’intensité lumineuse en journée ou lors du réapprovisionnement des rayons et du nettoyage, ou encore d’adapter l’éclairage à la durée de la lumière naturelle selon les saisons. Le personnel de maintenance peut travailler de manière préventive et non réactive : le système détecte immédiatement toute défaillance et signale même d’éventuelles pannes, ce qui évite les temps d’indisponibilité et les inspections répétées. n

Maître d’ouvrage : Addiction – Architecte : Gilles Clauss – Installateur : TEGI – Solution éclairage : Ledvance Les commerces indépendants accordent une attention particulière à la mise en valeur de leurs produits. La nouvelle propriétaire d’Addiction, magasin haut de gamme de mode, situé au centre-ville d’Épinal, en est une parfaite illustration. Virginie Maurice a souhaité donner un nouveau look à sa boutique, incluant la rénovation de l’éclairage. « Elle a fait le choix du spot sur rail Compact, orientable et inclinable, explique Francis Strempel, attaché commercial chez Ledvance. Le projecteur, outre un flux de 2 300 lm en 4 000 K, offre un angle de 36° et un IRC de 90. Sa compacité et sa performance ont permis une belle mise en valeur des vêtements chics présentés. » La deuxième partie du magasin, dédiée aux vêtements Hommes, doit également faire l’objet d’une rénovation à l’automne.

© Signify. Photo Xavier Boymond

© Ledvance. Photo Francis Strempel

parapharmacie, boissons, épicerie, produits non alimentaires et textiles ont été mis en lumière avec le nouveau système modulaire E-Line Next LED de Trilux. Pour l’éclairage d’accentuation, la ligne continue a été combinée à des projecteurs Canilo d’Oktalite. Cette nouvelle solution d’éclairage remplace les tubes fluorescents T8, devenus obsolètes en termes d’efficacité énergétique et de qualité d’éclairage. Grâce à 3 longueurs de modules (d’une longueur maximale de 2 250 mm), le nombre d’appareils par allée a pu être nettement réduit, ce qui a simplifié et accéléré l’installation. Les allées bénéficient d’un éclairage homogène et sans éblouissement, jusqu’aux étagères inférieures, et les projecteurs d’accentuation assurent une mise en valeur attrayante des produits. Les clients apprécient l’atmosphère claire et agréable du magasin, les employés ne se plaignent plus de maux de tête causés par les tubes fluorescents, et l’exploitant bénéficie de l’efficacité énergétique élevée de la nouvelle installation. Avec son système d’éclairage connecté basé sur le cloud destiné aux différents magasins d’une même enseigne et aux centres de distribution, Signify franchit une étape supplémentaire dans

Le site de Roady aux Sables-d’Olonne propose une grande variété de produits automobiles, qu’il fallait présenter de manière attrayante et accrocheuse. Signify a proposé des luminaires Philips imprimés en 3D, série BA. L’impression 3D permettant une solution personnalisée, il a été facile de répondre aux besoins spécifiques en matière de conception via l’outil de configuration en ligne. Le magasin a choisi des suspensions LED noires avec optiques personnalisées.

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Enquête produits

Des projections de lumière Projeter la lumière, oui, mais pas n’importe où ni n’importe comment. À gradation, dotés de plusieurs ouvertures de faisceaux, associant IRC et flux élevés avec des températures de couleur plutôt chaudes et souvent variables, les luminaires s’inclinent, s’orientent, s’encastrent aussi afin de rendre la boutique encore plus attractive et confortable.

Vivo II de Zumtobel Ce projecteur a été conçu comme une plateforme polyvalente pour toutes les exigences architecturales (rail, encastré, semi-encastré, suspension et ligne continue TECTON). Initialement disponible en trois tailles avec des flux lumineux allant de 1 600 lm à 6 700 lm, il répond à un large éventail de possibilités, et son concept minimaliste permet de l’intégrer sans problème dans n’importe quelle architecture, grâce à la large gamme de nouvelles couleurs de boîtier et d’anneaux, du cuivre au noir brillant. www.zumtobel.com

Blade R d’iGuzzini Avec un cœur central pouvant accueillir divers dispositifs, le Blade R possède de multiples fonctions. Il est disponible en différentes finitions, standard et sur demande. Le revêtement central est lui aussi personnalisable. Caractérisé par un design compact (37-44 mm) pour une intégration à des faux plafonds de toute hauteur, le Blade R est disponible en 3 tailles (diamètre 80 mm, 125 mm et 170 mm) et 3 températures de couleur (2 700 K, 3 000 K, 4 000 K). www.iguzzini.com

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Deecos de RZB Cette solution propose de multiples optiques interchangeables qui permettent de nombreuses combinaisons : 3 types de luminaires (spot encastré, projecteurs en saillie, spot suspendu) ; 2 tailles (mini et maxi) ; 2 groupes optiques (réflecteur et lentille) ; 10 couleurs de lumière (de 3 000 K à 4 000 K avec des IRC allant de 80 à plus de 90, Meat Fresh, Meat Plus, Champagne) ; 4 angles de faisceau avec réflecteur ; 5 angles de faisceau avec lentille et répartition de lumière ovalisante. www.rzb.de

Eclipse d’Erco Grâce à des accessoires techniques modulaires, il est possible d’adapter précisément les propriétés telles que la répartition de lumière, la couleur de lumière ou le confort visuel aux conditions données, en toute simplicité et avec la possibilité de revenir en arrière. De la simple gradation par potentiomètre intégré à l’appareil jusqu’à la programmation de scénarios lumineux sans fil via Casambi Bluetooth ou Zigbee, beaucoup de solutions de connectivité sont à disposition. www.erco.com

Trackspot Compact de Ledvance Dotée d’un design intemporel, cette gamme propose des spots sur rail compacts avec alimentation intégrée. Ils présentent une efficacité jusqu’à 85 lm/W et un indice de rendu des couleurs de 90. Ils offrent un angle de rotation de 350° et un angle d’inclinaison de 90°. www.ledvance.fr


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M3, série Club de Neko Lighting Le module LED, de 44 mm, est disponible en 7,5 W ou 11 W avec jusqu’à 4 angles de faisceau et 3 températures de couleur (2 700 K, 3 000 K, 4 000 K). Il dispose d’une version Dim to Warm de 12 W en 35° et 60°. La température de couleur peut être ajustée de 3 000 K à 1 800 K. Compatible avec les cadres de montage au plafond de la série Club et combinable avec l’anneau standard TA5 de 76 mm, il assure une flexibilité maximale. www.nekolighting.com

TubiXx de Concord À la fois classique et contemporain, ce luminaire est disponible en suspension ou en montage en saillie. Il a un flux de 1 361 lm à 14 W, soit une efficacité jusqu’à 97 lm/W, se décline en 2 températures de couleur, 2 700 K et 4 000 K et affiche un indice de rendu des couleurs (IRC) supérieur à 90. Dimensions : diamètre 80 mm, longueur 250 mm. Disponible en gradation Tridonic ready2mains. www.sylvania-lighting.com/fr-fr/concord Sua de Regent Avec sa puissante lumière, le projecteur Sua met à l’avant-plan les objets qu’il éclaire. L’appareillage est intégré dans l’adaptateur rail et donc invisible. Grâce au large choix d’angles d’émission possibles allant de 14° à 60°, il permet d’adapter l’éclairage à l’application. De plus, quelles que soient les versions, les boîtiers de projecteur font tous 80 mm de diamètre. www.regent.ch

The Micro Running Magnet de Flos La quintessence de la lumière intégrée, obtenue grâce à un profilé de seulement 5 mm qui permet l’intégration totale de microdispositifs conçus pour être combinés avec la structure jusqu’à sa quasidisparition. La taille incroyablement petite du profilé qui caractérise le programme met en valeur la flexibilité de la lumière et sa relation avec l’architecture. Les appareils sont installés au moyen d’un support magnétique situé à l’intérieur du profilé pour une grande facilité d’utilisation. www.flos.com

Tube Noir de SG Lighting Petit, fin (91 mm de diamètre seulement), ce spot possède un flux de 3 480 lm pour une puissance de 40 W, soit une efficacité lumineuse de 87 lm/W, en 4 000 k et avec un indice de rendu des couleurs supérieur à 80. Il dispose d’un angle d’ouverture de 32°. www.sg-as.com

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E-Line 7751 Flex de Trilux L’efficacité énergétique, la durée de vie, la qualité d’éclairage et le confort visuel ne sont pas les seuls atouts d’E-Line Next LED. Grâce à une grande richesse de versions, le système modulaire garantit des conditions d’éclairage parfaites et sur mesure pour chaque application. En matière de développement durable, il répond aussi à tous les souhaits : en version accessible au monitoring, E-Line Next LED permet dès maintenant de bénéficier d’un éclairage connecté et intelligent. Ce qui en fait la solution de ligne continue idéale pour toutes les applications. www.trilux.com Topia S de Lamdalux En 3 000 K ou 4 000 K, cette suspension propose pas moins de 6 flux lumineux allant de 560 lm à 3 500 lm en deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K. Elle se décline en 2 tailles : 610 x 150 mm et 340 x 280 mm. Le corps est en aluminium noir à l’extérieur et doré à l’intérieur (ou blanc et argent sur demande). www.sermes.fr

Perfect Fit de Philips Un downlight sur mesure imprimé en 3D ! Il suffit de mesurer les diamètres des trous d’encastrement dans le plafond, puis de configurer le downlight en 30 secondes sur le configurateur en ligne du fabricant. Une fiche technique sera automatiquement générée. Il reste à envoyer cette fiche technique pour finaliser la commande. Dimensions d’impression de 150 mm à 280 mm de diamètre et des versions à 800 lm sont disponibles dans des découpes allant jusqu’à 195 mm de diamètre. www.lighting.philips.fr

Ontero IC de Bäro La gamme offre 4 puissances, 15 W, 23 W, 34 W, et 41 W, et se décline en 11 températures de couleur : 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K, 4 000 K et des couleurs spécifiques PearlWhite, BeColor, BeCool, GoldenBread, Sun, SpecialMeat, Meat&Fish. Sont proposées également 6 ouvertures de faisceau : NarrowSpot 10°, Spot 20°, Medium 25°, Flood 44°, OvalBasic 60° × 40° et WallBeam. www.baero.com

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Euro Spot Track de SLV Spot pour rail 3 allumages, de 173 mm, avec un faisceau de 15°, 20 W en 3 000 K, gradable Dali. Il est orientable et inclinable. Le module LED est monté en usine à l’intérieur de la tête cylindrique. Disponible en plusieurs couleurs de boîtier, le spot propose un flux de 1 900 lm. www.slv.com

Spy Trimless de Delta Light Le Spy a été conçu pour répondre à de multiples exigences d’éclairage. Les dimensions miniatures font du Mini Spy un luminaire discret et mettant pleinement l’accent sur la lumière. Une LED puissante d’1,6 W est associée à une lentille, offrant un faisceau concentré à 19°. Le Midi Spy Trimless est un tube compact pouvant être intégré entièrement ou à moitié dans le plafond en utilisant un kit pour montage encastré. Disponible pour montage en surface ou sur rail, le Maxi Spy est proposé en différents angles de faisceau. www.deltalight.com


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Éclairage des parkings

© RZB. Photo Caroline Feraud

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Parking Lafayette Grenoble Maître d’ouvrage : Park Grenoble Alpes Métropole - Effia Étude d’éclairage et matériel d’éclairage : RZB Distributeur, conseil en éclairage : MCS Éclairage Systèmes de gestion de l’éclairage et de suivi énergétique : Buildy Voir projet p. 49

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Stéphane DEMANNE Directeur général, Park Grenoble Alpes Métropole Park Grenoble Alpes Métropole est une Société d’économie mixte dont la métropole de Grenoble est le donneur d’ordre et aussi l’actionnaire majoritaire. L’autre actionnaire étant l’entreprise Effia, acteur majeur du stationnement en France et en Belgique. Depuis le 1er avril 2019, Park Grenoble Alpes Métropole exploite, pour le compte de la métropole de Grenoble, 21 parkings au sol ou en ouvrage.

Rénover pour des installations les plus vertes possible Comment Park Grenoble Alpes Métropole et Effia travaillent-ils ? Stéphane Demanne – Effia, qui exploite 570 parkings pour ses clients publics ou privés, dispose d’une expérience de plus de quarante années dans l’exploitation et l’entretien des parcs de stationnement (environ 258 000 places de stationnement). C’est cette expérience, et en particulier son approche environnementale spécifique aux économies d’énergie, qui a séduit la métropole de Grenoble lors de la création de cette SEM. La première source de consommation d’énergie dans un parking provient de l’éclairage, aussi, Effia s’est engagé dans un important programme de remplacement de ses systèmes d’éclairage traditionnel. Une première expérience de remplacement du système d’éclairage par une technologie LED associée à de la détection de présence a été menée dans le parking du Village ARC 1950 en 2016. Celle-ci a par ailleurs démontré qu’en plus de faire chuter la consommation électrique, elle améliorait très sensiblement le confort des utilisateurs du parking. Depuis ce premier succès, c’est une centaine de parkings exploités par Effia qui ont fait l’objet d’un tel programme de travaux pour un montant supérieur à 5 M€.

Ce sont donc les gains d’énergie qui motivent la rénovation des parcs de stationnement ? Pas seulement. On se rend dans un parking par nécessité et certaines personnes ne s'y sentent pas toujours en sécurité, en particulier dans le cas de parkings souterrains, qui plus est, la nuit. Par conséquent, l’éclairage y joue un rôle majeur, car la lumière rassure. En outre, les parcs de stationnement, en particulier du point de vue de la sécurité incendie, sont intégrés depuis l’arrêté du 9 mai 2006 dans l’univers institutionnel des établissements recevant du public (ERP) et relèvent depuis cette date d’une réglementation particulière, le type « PS » (parcs de stationnement). Ces spécificités portent, entre autres, sur le désenfumage, les installations électriques…, mais aussi sur l’éclairage « normal », qu’il faut distinguer de l’éclairage de sécurité. L’arrêté du 1er août 2006 fixe les dispositions relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des établissements recevant du public : 20 lux pour les cheminements extérieurs, 100 lux pour les circulations intérieures horizontales. Nous avons opté de notre côté, en ce qui concerne les parkings couverts, pour des niveaux de 80 lux et 110 lux, avec une bonne uniformité de l’éclairage pour supprimer les zones d’ombre. Et on a pu constater que, de manière générale, les utilisateurs préféraient les parcs en ouvrage aux parcs au sol, d’où l’intérêt d’un projet d’éclairage performant.

À Grenoble, la rénovation des 21 parkings a permis de réaliser 40 % d’économies

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Outre les niveaux d’éclairement, comment déterminez-vous les critères d’un éclairage performant ? Dans les parcs en ouvrage, par exemple, pour ne pas endommager le flocage, nous préférons, lors des rénovations, installer des appareils LED étanches sans nouveau perçage, ce qui a été fait notamment lors de la rénovation du parking Lafayette à Grenoble où nous avons choisi des luminaires avec des étriers amovibles. Nous prêtons également une attention particulière à la diffusion de la lumière, mais nous nous en remettons aux bureaux d’études en ce qui concerne les caractéristiques de l’éclairage. Pour les rénovations comme pour les installations neuves, un des premiers critères reste évidemment les économies d’énergie et la réduction des opérations de maintenance. La plupart des parkings sont allumés en permanence et un éclairage vieillissant ou de mauvaise qualité alourdit la facture d’électricité et d’exploitation. La rénovation des 21 parkings à Grenoble qui a suivi a permis notamment de réaliser 40 % d’économies et de répondre au souhait de la municipalité d’apporter une solution la plus verte possible. Le retour sur investissement est inférieur à quatre ans, celui du confort des utilisateurs des parkings a, lui, été immédiat ! n Propos recueillis par Isabelle Arnaud


© Ragni

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Parking d’une polyclinique éclairé par 150 luminaires Ragni (GRIFF S de 32 LED à 700 mA) avec une température de couleur de 3 000 K.

Éclairer pour plus de sécurité et moins de maintenance L’éclairage des parkings doit répondre à deux exigences majeures : d’une part, apporter un sentiment de sécurité aux utilisateurs qu’ils soient automobilistes ou piétons et aussi bien en intérieur qu’à l’extérieur ; et d’autre part, réduire les consommations. Pour les exploitants, il s’agit donc de procurer à leur clientèle un éclairage confortable, non éblouissant et uniforme et d’installer des matériels peu énergivores et dotés d’une longue durée de vie afin de réduire les opérations de maintenance. Si l’éclairage représente un des postes les plus importants de consommation dans les parkings, performant et efficace, il permet aussi de réaliser de considérables économies : en somme, le problème et la solution en même temps.

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Q

L’arrêté « accessibilité » Restons encore un peu dans la réglementation avec l’arrêté du 20 avril 2017 relatif à l’accessibilité aux personnes handicapées des ERP lors de leur construction et des installations ouvertes au public lors de leur aménagement. Comme ces prescriptions ne sont sujettes ni à caution ni à interprétation, nous avons pris le parti de les reproduire in extenso et entre guillemets. « Dispositions relatives à l’éclairage. I. - Usages attendus : La qualité de l’éclairage, artificiel ou naturel, des circulations intérieures et extérieures est telle que l’ensemble du cheminement est traité sans créer de gêne visuelle. Les parties du cheminement qui peuvent être source de perte d’équilibre pour les personnes handicapées, les dispositifs d’accès et les informations fournies par la signalétique font l’objet d’une qualité d’éclairage renforcée. II. - Caractéristiques minimales : Pour satisfaire aux exigences du I, le dispositif d’éclairage artificiel répond aux caractéristiques suivantes : Il permet d’assurer des valeurs d’éclairement moyen horizontal mesurées au sol le long du parcours usuel de circulation en tenant compte des zones de transition entre les tronçons d’un parcours, d’au moins : - 20 lux pour le cheminement extérieur accessible ainsi que les parcs de stationnement extérieurs et leurs circulations piétonnes accessibles ; - 20 lux pour les parcs de stationnement intérieurs et leurs circulations piétonnes accessibles ; - 200 lux au droit des postes d’accueil ou des mobiliers en faisant office ; - 100 lux pour les circulations intérieures horizontales ; - 150 lux pour chaque escalier et équipement mobile. • • • Suite p. 52

© Signify

Signify a développé un système intelligent d’éclairage, GreenParking, instantanément opérationnel, qui comprend un ensemble complet de luminaires et de systèmes de commande. Il convient aussi bien aux nouvelles installations qu’aux projets de rénovation, il suffit de remplacer un à un les luminaires existants et d’ajouter des commandes sans fil. Il fait appel au modèle de communication ZigBee qui utilise des appareils basse tension pour transmettre les données à longue distance.

ue l’on soit à l’extérieur ou à l’intérieur, les parkings sont souvent perçus (et pas uniquement par les femmes, contrairement à ce que pensent certains) comme des lieux anxiogènes, la nuit. Alors, entre économies d’énergie et sécurité, entre réglementation et confort (il serait très exagéré de parler ici de « bien-être », même si l’on est tous convaincus des bienfaits d’un bon éclairage), que faut-il privilégier ? Tout : aucun de ces paramètres ne saurait être ignoré au profit des autres, d’autant que l’éclairage à lui tout seul apporte des réponses à ces besoins. Cependant, avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques rappels de vocabulaire sont nécessaires, car chacun y va de son jargon et il n’est pas facile de s’y retrouver. Pour commencer, on utilisera ici plutôt le mot « parking », anglicisme admis, plus courant que parc de stationnement. On pourra trouver au fil des exemples de ce dossier les termes suivants : parking aérien, parking en silo, parking d’ouvrage qui désignent des parkings construits en étages, mais qui peuvent recevoir de la lumière naturelle, les étages étant rarement complètement fermés. Nous les appellerons parkings couverts, comme les parkings souterrains qui sont aussi dénommés en sous-sol, ou fermés. Enfin, les parkings extérieurs ont aussi leurs synonymes : on peut trouver parkings de surface (ou en surface) ou parfois de plein air. Avant d’aborder les caractéristiques de l’éclairage « normal », mentionnons que les parcs de stationnement, en tant qu’établissements recevant du public (ERP), sont soumis aux règles de l’arrêté du 11 décembre 2009, en particulier l’article EC5 relatif aux appareils d’éclairage et les articles EC11 à EC14 concernant l’éclairage de sécurité et les prescriptions de conception, d’installation, de maintenance et d’exploitation.

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Parking Lafayette Grenoble par RZB

Maître d’ouvrage : Park Grenoble Alpes Métropole - Effia Étude d’éclairage et matériel d’éclairage : RZB Distributeur, conseil en éclairage : MCS Éclairage Systèmes de gestion de l’éclairage et de suivi énergétique : Buildy

© RZB. Photo Caroline Feraud

© RZB. Photo Caroline Feraud

© RZB. Photo Caroline Feraud

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e parking Lafayette situé dans le centre-ville de Grenoble compte 280 places sur deux niveaux. Il a fait l’objet d’une rénovation complète de l’éclairage. L’opération pilote a été menée à bien au sein d’une collaboration entre l’exploitant Effia, le distributeur et conseil en éclairage MCS Éclairage, Buildy pour la mise en œuvre du système de gestion et RZB qui a fourni les luminaires étanches Planox Eco. Le parking est principalement fréquenté en journée par les usagers qui se rendent dans les commerces du centre-ville, mais aussi par une clientèle sortant des restaurants ou des cinémas le soir. « L’éclairage existant était obsolète et peu efficace, explique Stéphane Pradal, président de MCS Éclairage, et notre mission consistait à faire de cette opération une installation test pour la municipalité . » Ainsi, les 320 luminaires existants équipés de tubes fluorescents de 58 W, les appareils à l’entrée du parking, les hublots dans les escaliers, les dalles fluorescentes dans les bureaux ont tous été remplacés par des luminaires LED. « Dans le parking, poursuit Stéphane Pradal, nous avons opté pour des luminaires étanches RZB Planox Eco, dont les étriers amovibles permettent de nous adapter au câblage existant sans devoir percer des trous supplémentaires. Avec un flux de 2  800 lm (pour une puissance de 22 W), nous avons obtenu un niveau d’éclairement en moyenne de 81 lux au sol avec une uniformité de 0,426, ce qui allait au-delà des demandes du cahier des charges. » De plus, l’installation bénéficie d’un système de gestion KNX : « La solution KNX permet de simplifier la mise en œuvre des câblages nécessaires. Le système s’adapte à l’installation électrique existante, et les circuits d’éclairage peuvent être commandés depuis le tableau électrique d'origine », précise Julien Desmaris, cogérant de Buildy. La détection de présence a généré 10 % d’économie en plus des 40 % de réduction des consommations obtenus grâce à la LED. Pour plus de confort, la temporisation est réglée entre 10 et 15 minutes. Par ailleurs, la mise en place d’un comptage énergétique (pompe de relevage, système de ventilation et éclairage) avec affichage sur écran donne les informations en direct sur les économies réalisées. 16 des 21 parkings ont ainsi été rénovés, ce qui représente environ 8  000 luminaires remplacés, pour un résultat supérieur à celui attendu.

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Parking Aletsch Mörel-Filet Architecte : Steinmann & Schmid Architekten AG, Bâle. Solution éclairage : Regent Eclairage. Le parking d’Aletsch, dans la commune de Mörel-Filet, en Suisse, offre 230 places de stationnement. Le confortable parking contribue à un début agréable des vacances sans véhicule par un éclairage optimal assuré, malgré les faibles hauteurs sous plafond, par le système Traq de Regent. Grâce à un ingénieux système de clipsage, les composants du système de chemin lumineux se montent et se positionnent rapidement.

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© Regent Eclairage

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© Novea

Selux a éclairé le parking du campus Avril à Bruz (Ille-et-Vilaine) avec des luminaires Astro couplés à des détecteurs de présence D-Tekt pour des économies d’énergie encore plus importantes. Ainsi, les consommations sont parfaitement optimisées et l’éclairage ne fonctionne que lorsque cela est nécessaire.

© Selux

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© Trilux

Dans le cadre de la création d’une zone commerciale, la société Contoydis, centre distributeur de l’enseigne E. Leclerc, a souhaité limiter l’impact environnemental de la zone à travers le choix d’une solution d’éclairage solaire innovante : Enoa de Novea Energies. Les panneaux solaires produisent trois fois plus d’énergie que ce que consomment les luminaires.

Pour Trilux, la rénovation d’une installation d’éclairage T8 conventionnelle en utilisant la technologie LED réduit les coûts d’exploitation d’environ 55 % ; en combinaison avec un système de gestion d’éclairage, le potentiel d’économie peut atteindre 81 %.

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• • • Suite de la p. 48 Lorsque la durée de fonctionnement d’un système d’éclairage est temporisée, l’extinction est progressive. Dans le cas d’un fonctionnement par détection de présence, la détection couvre l’ensemble de l’espace concerné et deux zones de détection successives se chevauchent obligatoirement. La mise en œuvre des points lumineux évite tout effet d’éblouissement direct des usagers en position “debout” comme “assis” ou de reflet sur la signalétique. » Compte tenu de l’environnement où ils sont installés, il est recommandé de choisir des luminaires dotés d’un degré de protection d’au moins IP55 et d’une résistance aux chocs de IK07. En sous-sol ou en surface, les besoins sont les mêmes : l’automobiliste doit pouvoir repérer facilement les espaces disponibles, sortir du véhicule sans appréhension, et ensuite reconnaître celui-ci rapidement. Le piéton a besoin d’être rassuré et de se déplacer en toute sécurité, aussi l’éclairage doit-il procurer une bonne uniformité afin d’éliminer les zones d’ombre. Dès l’entrée,

de jour, la zone de transition bénéficie d’un éclairage renforcé afin d’éviter l’effet « trou noir », tandis que, de nuit, la trémie doit procurer un niveau sensiblement supérieur à celui de l’éclairage extérieur. Réduire la facture énergétique Pour les rénovations, une première approche, qui nécessite un investissement moindre pour diminuer les consommations, consiste à remplacer les tubes fluorescents. Il s’agit encore aujourd’hui de T8 fonctionnant avec des ballasts ferromagnétiques. Les fabricants ont développé récemment des tubes LED qui peuvent efficacement les remplacer sans changer les luminaires (en gardant même parfois les ballasts ferromagnétiques). Cette première opération peut faire gagner quelques watts en attendant de pouvoir procéder au changement complet de l’éclairage. La deuxième solution, plus onéreuse mais aussi plus efficace quant aux économies d’énergie, consiste à remplacer tous les appareils d’éclai-


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Eurologistic à Villabé, par EAS Solutions

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rage par des luminaires LED : cette opération seule permet déjà de diviser par deux (on estime à 40 % les gains ainsi obtenus) la consommation d’éclairage. Mais les économies ne s’arrêtent pas là : le rendement des appareils (l’efficacité lumineuse globale des luminaires) étant beaucoup plus élevé, de l’ordre de 140 à 170 lm, on réduit le nombre de points lumineux. De plus, la durée de vie des LED entraîne implicitement la diminution des interventions liées à la maintenance puisqu’il n’est plus nécessaire de changer les tubes aussi souvent. Enfin, les systèmes de gestion font vraiment la différence : ils sont indispensables si l’éclairage ne reste pas allumé en permanence, en intérieur comme en extérieur. Les espaces peuvent être découpés en plusieurs secteurs, permettant aux capteurs de présence de déclencher la montée en puissance de l’éclairage jusqu’à 100 %, qui redescend ensuite progressivement, selon une temporisation (quelques minutes) jusqu’à un

© EAS Solutions

© EAS Solutions

AS Solutions s’est vu confier, début 2020, la rénovation de tous les éclairages des parkings de la base logistique Eurologistic à Villabé (Essonne). La rénovation s’est faite en deux parties : - le remplacement de 124 appareils traditionnels au sodium de 400 W, énergivores et obsolètes, par 124 luminaires LED Victoria de 175 W, avec une température de couleur de 3 000 K ; - le remplacement des 168 projecteurs traditionnels extérieurs (64 luminaires sodium de 250 W et 102 de 400 W), fixés sur les acrotères des bâtiments, qui éclairaient toutes les zones de chargement et de déchargement par 64 luminaires LED Xion 48 et 102 luminaires LED Xion 96 d’une température de couleur de 3 000 K. EAS Solutions a amélioré la qualité de l’éclairage, conformément à l’arrêté « nuisances lumineuses » de décembre 2018, et réduit de près de deux tiers la consommation d’énergie, qui est passée de 132 200 kWh à 44 480 kWh.

niveau de veille de 30 % ou 10 % selon la programmation. Des automatismes pertinents La connectivité est-elle pertinente ? Les fabricants l’affirment. Trilux, par exemple, propose des luminaires étanches qui assurent « un éclairage suiveur-accompagnant fonctionnant à 100 % du flux, uniquement lorsqu’ils identifient un usager et suivent son parcours pour lui assurer visibilité et orientation. La rénovation d’une installation d’éclairage T8 conventionnelle en utilisant la technologie LED réduit les coûts d’exploitation d’environ 55 %, assure le fabricant, en combinaison avec un système de gestion d’éclairage, le potentiel d’économie peut atteindre 81 % ». Autre exemple chez Signify, le système GreenParking s’active dès qu’un automobiliste ou un piéton est détecté : « La zone devant lui s’éclaire au maximum de sorte à toujours avoir une • • • Suite p. 54 LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 53


Lumières Dossier • • • Suite de la p. 53 longueur d’avance, déclare le fabricant. La bonne mesure et la qualité de l’éclairage permettent aux automobilistes de manœuvrer en toute sécurité et aux piétons d’être rassurés. Dès que la voiture ou le piéton a quitté cette zone et que sa présence n’est plus détectée, l’éclairage repasse à une intensité plus basse, par exemple de 20 % après une période prédéfinie. » D’autres perspectives de développement s’offrent aux opérateurs, comme l’explique Claudia Lüdenbach, responsable marketing Application Industrie chez Trilux : « Ils peuvent par exemple déployer le Wi-Fi dans le parking

avec des modules appropriés, mesurer la pollution à l’aide de capteurs, intégrer des caméras ou des haut-parleurs. Les possibilités sont nombreuses. Les actions de marketing direct sont souvent combinées avec le guidage à l’intérieur du parking. Dans ce cas, les opérateurs peuvent envoyer des notifications à leurs clients pour les informer d’offres spéciales, leur présenter des sites touristiques à proximité ou les guider (sans signal GPS) depuis leur véhicule vers un magasin. L’éclairage de parking se transforme alors en véritable infrastructure IoT. » n

Centre commercial des Linandes, Cergy-Pontoise par Disano sur les mâts de 8 m pour les zones en 50 lux. » Le luminaire se décline aussi en version routière (3330), de même esthétique, qui éclaire la voie de circulation desservant les aires de livraison, et les parkings destinés au personnel. « Pour la circulation piétonne semi-couverte, devant les magasins, ajoute Jean-Pierre Delagrange, nous avons utilisé des réglettes étanches Sicura 1769 installées de façon presque invisible, dans le bardage décoratif à 6 m de haut. » L’ensemble de ces produits est équipé d’une alimentation DALI permettant une gestion par cellules intégrées sur les mâts. Des projecteurs de type Rodio 1898 ont complété l’éclairage des cours de livraisons des grandes surfaces. L’installation a été réalisée par l’entreprise Fauche, de Villiers-sur-Marne.

© Jean-Pierre Delagrange, Disano

© Jean-Pierre Delagrange, Disano

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e centre avec galerie commerciale extérieure a été ouvert au public en septembre 2018 autour d’un magasin Leclerc, d’un Électro Dépôt, d’une salle de sport. Peu à peu, les autres surfaces de vente ont été attribuées, la construction de l’hôtel B&B et du restaurant Pizza del Arte venant de se terminer cet été. La problématique de ce projet était d’obtenir 20 lux sur les places de parking et 50 lux sur les différentes zones de circulation des piétons. « Le cabinet d’architecture Land’Act de Levallois a validé notre base d’étude, explique Jean-Pierre Delagrange, responsable commercial Disano, avec le luminaire Disco qui offre des flux lumineux importants pouvant s’adapter à la hauteur des mâts. Le modèle retenu est le 3334 rotosymétrique en 131 W pour les mâts de 6 m disposés dans les zones en 20 lux et en 198 W

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PUBLI-RÉDACTIONNEL

UBITRICITY, LA RECHARGE

DE LA MOBILITÉ SUR ÉCLAIRAGE PUBLIC, ARRIVE EN FRANCE Fondée à Berlin en 2008, la société ubitricity, à la fois fournisseur de bornes de recharge et opérateur de mobilité, compte aujourd’hui une centaine de salariés et près de 3 000 appareils déployés, notamment dans le centre de Londres, mais aussi à Oxford, Portsmouth et Liverpool. Avec pour objectif de rendre l’énergie facilement accessible partout et pour tous, elle est la seule solution de recharge qui s’intègre en toute discrétion aux candélabres existants.

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ujourd’hui, la France compte environ 30 000 points de recharge, pour un objectif révisé de 100 000 unités installées à fin 2021 dans le cadre du plan de relance, et 7 millions à l’horizon 2030. L’effort à fournir pour atteindre ces objectifs reste très important et les collectivités se sont engagées à encourager ce plan de déploiement ambitieux. Aujourd’hui, les aides prévues par l’État permettent d’atteindre jusqu’à 2 160 € de subventions par point de recharge installé, dont 300 € pour une borne placée à la demande d’un utilisateur.

Une solution économique Après un déploiement rapide au Royaume-Uni, avec 2 300 points de recharge installés, ubitricity entre désormais sur le marché français avec la création d’une entité locale. Sa solution Étoile utilise le réseau d’éclairage urbain pour y intégrer des prises de recharge de véhicules électriques. Avec près de 10 millions de points lumineux en France, cette solution permet un déploiement efficace des infrastructures de recharge de véhicules électriques, en évitant des travaux de génie civil ou l’ajout de nouvelles émergences sur les trottoirs.

Éligible aux subventions Adaptée aux normes françaises, l’offre ubitricity est éligible aux subventions Advenir grâce à sa compatibilité avec la plateforme d’itinérance GIREVE. Cette solution permet d’intégrer dans les mâts d’éclairage public une à deux prises de type II d’une puissance maximale de 5,5 kW (25 A) chacune, avec la possibilité d’ajouter à la borne une prise type E/F (domestique) d’une puissance de 3 kW. La recharge de 5,5 kW est suffisante

pour tous les trajets du quotidien, parfaitement adaptée aux durées où les véhicules sont stationnés : par exemple la journée au bureau et en soirée et la nuit devant ou proche du domicile.

Des expérimentations déjà concluantes en France

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site : www.ubitricity.com/en Contact/informations contact@ubitricity.fr

Dès 2018, des tests d’intégration et de fonctionnement ont été lancés en France, pendant plusieurs mois. Les temps de recharge sont généralement de 3 h seulement alors que les véhicules sont raccordés sur la borne sur une durée moyenne de 8 h.

Simple et rapide à déployer : elle utilise ce qui est déjà là Cette solution à la fois économique, simple et nécessitant moins de 2 h d’installation, peut être intégrée dans tous les lieux de stationnement pour offrir un accès simplifié aux automobilistes. Qu’il s’agisse des voiries publiques et résidentielles, des aires de covoiturage, des parkings privés, des parcs d’entreprises, des zones commerciales, des copropriétés ou des parkings publics, la solution Étoile s’intègre à la quasitotalité des mâts ou du mobilier urbain du marché et peut également être installée sous la forme d’une borne de recharge indépendante. Invisible et robuste, la borne est naturellement protégée.

Utilisation intuitive et sans contact Sans abonnement, sans application et accessible par n’importe quel smartphone via un QR Code, le système fonctionne avec tous les câbles de recharge. La borne est dotée d’un compteur d’énergie intégré et le consommateur paye uniquement ce qu’il consomme. LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 55


Lumières Dossier

Enquête produits

Étanches, résistants et communicants Ils savent tout faire ou presque : procurer des flux élevés, protéger contre les pénétrations d’eau et de poussière, communiquer entre eux… Les luminaires dédiés à l’éclairage des parkings savent aussi s’associer à des détecteurs de présence et même parfois de lumière du jour pour améliorer le confort des usagers et renforcer le sentiment de sécurité.

Planox Eco de RZB Doté d’une fonction « MultiLumen », actionnée grâce à un interrupteur situé près de la borne d’alimentation, ce luminaire peut alterner les flux, par exemple 3 050 lm/4 950 lm ou 4 700 lm/6 800 lm ; sinon, il se décline en trois longueurs et trois flux : 2 100 lm pour 769 mm, 2 800 lm pour 1 369 mm et 4 100 lm pour 1 669 mm. Il offre une diffusion homogène de l’éclairage sur 320°. Il existe en plafonnier ou applique IP66 et IK08. www.rzb.de/fr

Aragon Fit LED de Trilux Avec une efficacité énergétique pouvant atteindre 180 lm/W et une longue durée de vie assignée (L80, 100 000 heures), ce luminaire constitue une solution particulièrement écoénergétique. Il peut être équipé de 5 optiques différentes, spécialement conçues pour l’éclairage de locaux humides. En l’absence de bus DALI, plusieurs luminaires peuvent être mis en réseau par radio et pilotés via des capteurs et le système de gestion d’éclairage LiveLink. Il existe en 4 000 K et 6 500 K. IP66 et IK03. www.trilux.com/fr

Enduro de Lamdalux Ce luminaire a été conçu pour des environnements agressifs. Le modèle WB se décline en deux flux lumineux, 3 960 lm et 7 170 lm, et convient particulièrement aux circulations et zones de stationnement. Température de couleur : 4 000 K. Il affiche un indice de protection IP66 et un IK06. Il fonctionne à des températures allant de -25 °C à +45 °C. www.sermes.fr/eclairage

Start Waterproof Tubular de Sylvania Cette gamme de luminaires étanches offre une protection IP66 contre l’humidité et la poussière et une efficacité lumineuse allant jusqu’à 148 m/W. La soupape de purge d’air permet un usage en milieu présentant des variations d’humidité et de température ambiante. L’installation est flexible grâce aux étriers qui peuvent être positionnés librement le long du câblage. Durée de vie 54 000 heures (L70/B50). IK10. www.sylvania-lighting.com Traq de Regent Ce chemin lumineux est basé sur trois éléments : le rail porteur, la technique d’éclairage LED et les accessoires. Il se caractérise par son montage extrêmement simple, sa flexibilité et son efficience : 143 lm/W. Grâce à des joints spécialement développés (en option), le type de protection IP54 est garanti pour le système entier et assure un emploi sûr et conforme aux normes dans le domaine industriel. Des joints sont déjà intégrés dans les réglettes et les embouts de fermeture. Trois températures de couleur : 3 000 K, 4 000 K, 6 500 K. www.regent.ch/fr

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Korner de Ragni Construite en aluminium, la borne repose sur l’empilement de modules IP66 et IK10. Elle offre de multiples configurations : éclairage fonctionnel grâce au module asymétrique, architectural avec les spots directionnels de mise en valeur, balisage avec le module RGBW avec pilotage DMX dynamique et rétroéclairage décoratif derrière la découpe. Elle propose un flux allant de 1 950 à 3 965 lm, en 3 000 K ou 4 000 K. Elle constitue un mobilier urbain multimodal avec des fonctions de vidéosurveillance, de sonorisation ou de connectivité, et elle reçoit une plateforme de recharge USB. www.ragni.com

Victoria d'EAS Solutions Conçu en aluminium, ce luminaire est disponible en trois versions (mini, standard, maxi), une douzaine de puissances allant de 6 W à 200 W, trois optiques (étroite, médium, large) et plusieurs températures de couleur (3 000 K, 4 000 K, 5 000 K, Golden Orange, Bat Light). Son flux lumineux atteint 28 000 lm, avec une efficacité lumineuse de 140 lm/W en 3 000 K. Il possède un angle d’inclinaison de -15° à +15°, un diamètre de mât de 48 à 76 mm, un indice de protection IP66 et une température de fonctionnement comprise entre -40 °C et +50 °C. Il peut fonctionner sur variateur 1-10 V standard et programmable. Sa durée de vie L80B10 est de 100 000 heures. www.eas-solutions.fr

Isaro Pro de Thorn Cette lanterne comprend 36 LED (3 000 K) alimentées en 700 mA avec une optique « Route étroite ». Elle affiche un IP66 et un IK09. Elle est livrée avec un adaptateur d’emmanchement Ø 60 mm qui convient pour montage top (inclinaison 0°/5°/10°/15°/20°) ou latéral (inclinaison -15°/-10°/-5°/0°/5°/10°/15°). Elle offre une efficacité lumineuse du luminaire de 130 lm/W et une durée de vie de 100 000 heures. www.thornlighting.fr

CityChaarm Cordora de Philips Avec un large choix de formes de vasque, d’effets de couleur, de mâts et crosses dédiés ainsi que d’accessoires de diffusion, ce lampadaire permet de créer de multiples effets d’ambiance. Son efficacité atteint 120 lm/W pour 3 000 K et 130 lm/W pour 4 000 K. Il est compatible avec tous les systèmes de gestion d’éclairage Philips, y compris CityTouch. Durée de vie : 100 000 heures. www.lighting.philips.fr

Détecteur PD4 de B.E.G. Ce détecteur de mouvement plafond télécommandable profite d’une grande portée : l’angle de détection vertical est de 360°. Il comprend un canal pour la commutation de l’éclairage et un système optique spécifique pour la détection de mouvement même faible. Possibilité de commutation manuelle par bouton-poussoir. Les réglages sont effectués en usine pour 10 min et 500 lux. www.beg-luxomat.com

Mistella de Selux Ce lampadaire utilise la technologie d’éclairage LED Gen5 avec des lentilles en silicone pour un contrôle total de la lumière. En plus de son efficacité (100 lm/W) et de sa précision, Gen5 offre un confort visuel empêchant de manière fiable la diffusion de la lumière vers le haut ou vers les bâtiments adjacents. Le large choix de distributions de lumière, ainsi que 3 températures de couleur  (2 700 K, 3 000 K et 4 000 K) permettent d’adapter l’éclairage à la situation ou l’ambiance souhaitée. Il peut être intégré dans des scénarios d’éclairage intelligents via des dispositifs de contrôle et des interfaces de gestion. www.selux.com

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Lumières Designers

La lumière en apesanteur Sylvie Maréchal www.beauetbien.com

Après un début de carrière dans le développement des magasins de luxe, Sylvie Maréchal découvre la LED dans les années 2000 et entrevoit son potentiel. Elle crée en 2004 une première lampe sans fil nomade et rechargeable qu’elle présente au salon Maison & Objet. Un véritable succès qui a permis la création de Beau&Bien en 2005, avec un concept basé sur la LED de puissance. Depuis 2014, Sylvie Maréchal conçoit des suspensions sur mesure, inspirées par une esthétique classique française revisitée à la mode du XXIe siècle. Des suspensions à l’aspect aérien, poétique et surprenant.

D’où vient votre sensibilité à la lumière ?

J’ai tout de suite vu le potentiel de la technologie LED et les applications qu’elle offrait. La LED consomme très peu, permet une variation du flux lumineux, des températures de couleur et même des couleurs, ce qui est source de créativité. Mon travail chez Louis Vuitton consistait à penser l’architecture des boutiques dans leur ensemble et à l’époque, il n’y avait pas réellement de spécialistes de la lumière comme c’est le cas aujourd’hui. La lumière crée une émotion, je pense notamment à la lune ou aux étoiles, comme le font le toucher ou le goût. Mon objectif est donc d’apporter une émotion par la lumière, en concevant des lustres poétiques, pour raconter une histoire et créer des passerelles entre le passé et le présent.

Quelle est votre démarche de création ?

Rien n’est réfléchi, les idées découlent d’émotions vécues. Par exemple, l’idée de la collection « Météor » m’est venue en me promenant rue Saint-Honoré, à Paris, où un attroupement s’était formé autour d’un gros trou dans la chaussée. Une météorite était tombée sur Terre, ce qui m’a inspiré la création de cette collection. Le lendemain de cet événement, j’ai dessiné les premières ébauches. Les luminaires sont composés de deux matériaux, la porcelaine et le verre soufflé, représentant les deux

phases de la météorite qui passe de la glace au feu. Le verre ne diffuse pas, mais crée un point lumineux semblable à de la glace, et la porcelaine diffuse la lumière, telle une flamme. Après ces premières ébauches et le choix des matières, je passe par l’étape des images en trois dimensions pour créer un premier lustre, puis un deuxième et ainsi de suite. C’est l’addition des sujets du lustre qui détermine sa forme finale. En plus des formes de météores suspendues, les lustres de cette collection sont pourvus d’une plateforme, donnant le sentiment que le plafond a été brisé. Ensuite, selon les envies, la forme des sujets qui composent le lustre peut être réadaptée pour créer d’autres luminaires, comme c’est le cas pour « Boule de neige », qui découle directement de la collection « Météor ».

Pouvez-vous nous décrire le processus de fabrication des luminaires ?

Depuis le départ, ma volonté est de faire du 100 % made in France. Tous les systèmes lumineux sont fabriqués en France sur mesure. Le travail de la porcelaine est réalisé sur commande par l’atelier de Pierre Arquié, situé à Limoges et les sujets en verre soufflé sont créés par un souffleur nantais. Toutes nos suspensions sont ensuite assemblées dans trois ateliers, selon la taille et la complexité des pièces. Je suis une anti-série, donc tout est fait sur mesure : cela nous permet d’adapter les formes, la longueur des câbles et la mise en scène au lieu prévu pour les accueillir. 90 % de nos suspensions sont réalisées avec des architectes, soit entièrement sur mesure, soit en adaptant les collections existantes. Nos collections sont exposées dans notre showroom parisien, d’où nous concevons, avec nos clients, les futures suspensions. Cette démarche de cocréation plaît beaucoup à certains, mais d’autres sont plus frileux. L’objectif est de créer à deux des choses surprenantes ! Rubrique réalisée par Alexandre Arène LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 59


Lumières Manufacture

RADIAN AGRANDIT

son site nantais

© Radian_Arnaud Dufour

Rubrique réalisée par Isabelle Arnaud

Implanté à Bouaye, au sud-est de Nantes, depuis 2000, le site de production de Radian était devenu trop petit. Gérard de Longcamp, dirigeant de Radian, décide en 2016 d’étendre les locaux en construisant un deuxième bâtiment dont la conception est confiée à Pierre Cara, architecte associé Hobo. Peu après se présente l’opportunité de racheter et de rénover une imprimerie située sur le même terrain, afin de « bénéficier d’une usine de surface conséquente. Plus de volume signifie plus de performance. L’usine est aujourd’hui dirigée par Sandrine Guyet », explique Gérard de Longcamp, qui nous guide dans les deux bâtiments en détaillant leurs fonctions.

« Stockage et transformation de la matière première dans l’atelier de mécanique »

Le profilé est tout d’abord découpé aux dimensions du produit pour être ensuite ébavuré, c’est-à-dire nettoyé afin d’adoucir les arêtes de l’aluminium pour rendre la pièce propre au toucher. Deuxième étape, le centre d’usinage qui va, par traitement numérique, percer, perforer, ouvrir, opérer la masse métallique linéaire pour aboutir à une pièce semi-finie. Suit la confection d’embouts de finition qui ferment le produit aux extrémités. « Cette phase est essentielle pour créer une bonne étanchéité lumière afin d’éviter des fuites de lumière entre deux pièces assemblées », précise Julien Wantuch, responsable développement. La pièce ainsi soudée part à l’extérieur pour la phase traitement de surface (RAL 9003, 7015 et 7047 en standard). Après une semaine, le produit revient et passe dans le deuxième bâtiment pour le montage et le câblage. 60 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

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« Les étapes de la transformation du profilé d’aluminium »

© Radian

Dans cet espace sont stockées 40 tonnes de plaques d’aluminium. L’atelier comprend des process industriels propres à Radian. Ici sont travaillés les profilés d’aluminium qui intègrent la LED afin de leur donner leur forme définitive, selon des designs développés par Radian. Toute la difficulté consiste à rendre compatibles efficacité lumineuse et confort, et c’est au sein de ce bâtiment que se déploient les travaux de recherche, le façonnage et le savoirfaire de Radian pour atteindre l’objectif du fabricant nantais, « la lumière pertinente ». Le profilé d’aluminium va prendre ici, au fil de différentes étapes, son gabarit, sa forme, son aspect final avec ses caractéristiques photométriques et mécaniques.


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Lumières Manufacture

C’est dans ce bâtiment à peine sorti de terre que désormais s’effectue le montage : intégration de la LED, des drivers et, bien entendu, câblage se déroulent au cours de cette troisième semaine de fabrication. Ici sont stockés les produits finis en attente d’être livrés sur rendez-vous. Radian dispose d’un service extérieur spécifique proposé par une société indépendante qui accompagne les clients lors de la mise en œuvre des produits.

« Une prestation de conseil et de mise en œuvre »

À chaque étape de la commande, le prestataire conseille le client final : il explique de quoi est composée l’expédition, ce que la palette comprend et comment les pièces sont groupées, le montage, le câblage, tous les détails de l’installation. Un mois après la livraison, généralement, le chantier n’est pas encore fini, le prestataire reprend contact avec le client pour s’assurer du bon déroulement de l’installation. À noter que le même prestataire prend également en charge le démontage et la récupération des appareils Radian lors de rénovations. Tous les produits Radian sont garantis 5 ans.

www.radian.fr Showroom 5 ter, rue d’Arsonval - 75015 Paris 33 (0)1 43 21 65 65

Usine 9, avenue de la Forêt - ZA La Forêt 44830 Bouaye 33 (0)2 40 32 64 24

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© Radian_Arnaud Dufour

« De l’assemblage au produit fini »

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Lumières Cahier

technique

Gestion de l’éclairage dans l’hôtellerie Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

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Hotel Walkway III Systèmes de détection de l’éclairage : B.E.G.


technique

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t Rénovation de l’hôtel Astoria en Belgique avec des luminaires LED Tronixx équipés de modules LED et drivers Tridonic. Le système de gestion utilise le protocole DALI, le pilotage des installations se fait à partir de panneaux de contrôle Tridonic : un panneau tactile DALI x/e Touchpanel 02 à la réception et plusieurs panneaux tactiles DALI Touchpanel Basic situés dans les salles de réunion, de conférence et de restaurants.

Depuis la généralisation de la LED, les systèmes de gestion se démocratisent et dynamisent beaucoup de secteurs, notamment l’hôtellerie. Les fournisseurs de solutions de ces automatismes sont naturellement bien trop nombreux pour tous les citer ou les interroger. À défaut d’être exhaustif, notre Cahier technique veut éclairer le lecteur sur des technologies et des systèmes d’avenir, leur fonctionnement et leurs évolutions, grâce aux témoignages d’experts qui en sont aussi les fabricants. Les exemples commentés ici ne sauraient représenter l’offre pléthorique en la matière. Dans cet univers en perpétuel devenir, les industriels ne cessent de proposer des solutions aussi intelligentes qu’économiques et plus que jamais connectées.

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l est beaucoup question, au fil de Lumières, d’économies, de réduction de consommations, de faire baisser la facture d’électricité. Tous les professionnels de l’éclairage savent bien désormais que les solutions LED sont très peu énergivores et que, associées à des systèmes de gestion, elles permettent de faire baisser considérablement cette facture énergétique, mais pas seulement. Elles participent aussi à rendre le quotidien plus plaisant, notamment dans les hôtels car elles facilitent le travail du personnel d’accueil ou

chargé du ménage, accompagnent les gérants dans l’exploitation du bâtiment, rendent plus agréables les déplacements des clients et surtout plus confortable leur séjour dans la chambre. Mais avant d’arriver dans la chambre, la première étape passe par l’accueil. A priori, ce ne sont pas des lieux où l’on pense immédiatement « détection » : ces espaces sont sans doute ceux qui en ont le moins besoin puisque que le personnel s’y tient quasiment 24 h/24.

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technique

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t Le détecteur PD9 SDB de B.E.G., IP65, peut s’installer dans le volume 1 des salles de bains.

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Détecteur de présence mural avec boutonpoussoir intégré de B.E.G. (Luxomat140L) équipé d´une veilleuse de nuit et d´un balisage.

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Le système de pilotage de l’éclairage via Bluetooth Aone d’Aurora permet de contrôler l’allumage, l’extinction, la variation, la couleur, de créer et de mémoriser des ambiances lumineuses. Il suffit de configurer son application pour déclencher des scénarios d’éclairage en fonction des espaces, des événements ou du moment de la journée.

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Cependant, la gestion ne se limite pas à la détection de présence, des systèmes de détection de lumière du jour, par exemple, peuvent faire varier l’intensité de l’éclairage artificiel pour éviter des surconsommations lorsque les apports de lumière naturelle sont suffisants, ou pour maintenir un niveau d’éclairement constant pour le confort des clients et celui du personnel. Détecter en toute subtilité Aujourd’hui, les objets, les usages doivent être « smart », intelligents en français dans le texte, voire subtils ! C’est un peu ce qu’explique Ludovic Bécourt, responsable de la prescription chez B.E.G. « L’intérêt consiste à faire de la gestion de l’éclairage là où se déplacent les clients. » Simple mais smart. Passé l’accueil, les clients vont emprunter les circulations à la recherche de leur chambre, et il faut qu’ils se sentent accompagnés durant ce trajet. « Nous avons développé des détecteurs appropriés aux surfaces des couloirs, précise Ludovic Bécourt, à savoir de grandes longueurs et des largeurs de 3 à 5 m. L’idée : l’éclairage ne s’éteint pas mais descend à un niveau de veille pour se déclencher et atteindre un niveau d’éclairement minimal enregistré (établi à 500 lux en usine, mais peut être modifié) dès qu’une personne est détectée ; une temporisation de 10 minutes permet d’abaisser doucement l’éclairage. »


Lumières Cahier La gradation s’effectue progressivement dans un sens ou dans l’autre, en fonction du réglage enregistré, sans que jamais le couloir ne se retrouve dans le noir. Cela ne veut pas dire pour autant que les détecteurs de présence ou de mouvement basiques sont devenus obsolètes : ils restent indispensables dans de nombreux espaces, comme les circulations verticales. « Nous proposons également un système qui met en œuvre un détecteur/bouton-poussoir : il fonctionne au choix en semi-automatique ou automatique et évite que le capteur ne déclenche l’allumage de façon intempestive. » Et pour la salle de bains, le fabricant a développé un interrupteur/détecteur qui peut s’installer dans le volume 1 de la pièce, évitant ainsi d’avoir le mécanisme trop déporté. L’intelligence en couleurs Que serait la gestion de l’éclairage sans la variation de température de couleur ou de couleurs tout court ? Un autre spécialiste de la gestion de l’éclairage, Tridonic, répond avec le système sceneCOM : une fois mise en service, la commande prend le contrôle sur la solution d’éclairage. Les capteurs, commutateurs, drivers et modules adaptés répondent à toutes les attentes : de la

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simple commutation marche/arrêt ou gradation à des scènes lumineuses définies par l’utilisateur, en passant par l’éclairage dynamique Tunable White. Dès que le contrôleur sceneCOM est connecté au PC ou à la tablette, la mise en service peut commencer. Tous les luminaires et capteurs DALI installés sont automatiquement détectés par l’assistant avant de pouvoir être configurés. Des structures et groupements de pièces peuvent également être définis au cours de la même étape. Marc Froger, directeur général Europe continentale d’Aurora Lighting, le souligne : « La gestion de la couleur est particulièrement bien adaptée à l’hôtellerie : les bars, les chambres, les restaurants, l’accueil. Dans les chambres, le client lui-même peut changer les couleurs. Notre concept Aone permet ainsi de contrôler et de gérer l’éclairage depuis un smartphone ou une tablette. Il suffit d’installer le variateur Bluetooth Inline 320 W entre le commutateur et le premier luminaire pour connecter les produits gradables. » Aone fonctionne avec les produits Aurora et Enlite gradables dits « Smart Inside », ou, si les luminaires ne sont pas intelligents, avec le contrôleur « Make Smart ».

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© Signify © Signify

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Le système de gestion Interact Hospitlity de Signify offre la possibilité aux clients de modifier l’éclairage, la température et de faire des demandes de service en appuyant juste sur un bouton. L’interface de programme d’application (API) ouverte permet sa connexion à divers systèmes hôteliers, de sorte que les informations peuvent être envoyées et recueillies en temps réel, ce qui contribue à rendre les opérations hôtelières plus efficaces.

L’utilisateur peut contrôler la marche/arrêt, le variateur, la couleur, créer et mémoriser des ambiances lumineuses, configurer son application pour déclencher des scénarios d’éclairage en fonction du moment de la journée. « Dans l’hôtellerie, ajoute Marc Froger, Aone permet de centraliser le contrôle et d’orchestrer les flux lumineux en fonction des lieux ou des paramètres souhaités : intensité de la lumière extérieure, espace lounge ou de repas, heure de fermeture... » Chaque espace bénéficie ainsi d’un éclairage adapté et préprogrammé selon les souhaits du gérant de l’hôtel.

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Lumières Cahier

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La connectivité pour mieux comprendre le bâtiment Pour Christophe Bresson, directeur de la communication de Signify France, « outre l’impact indéniable sur les économies d’énergie, les technologies connectées permettent aussi de comprendre le fonctionnement du bâtiment. Tout d’abord, l’exploitant de l’hôtel va pouvoir gérer l’éclairage en faisant appel à des objets connectés comme les détecteurs de présence ou d’autres éléments de sécurité (détection incendie associée à l’éclairage avec effets lumineux, par exemple), et en créant des ambiances via une tablette ou un téléphone portable. C’est le principe de base d’Interact Hospitality. Deuxième point : l’interface va donner la possibilité au gestionnaire de recueillir, via un tableau de bord, d’autres informations comme la consommation électrique ou l’occupation des chambres ». Avec juste un seul outil de connexion centralisé, la collecte des données va permettre de développer d’autres services pour gérer les chambres, les cuisines, les extérieurs, afin d’améliorer le confort (la qualité de lumière), la facilité d’usage. De plus, la maintenance s’effectue plus efficacement car les défauts signalés rapidement présentent l’avantage de pouvoir faire de la maintenance préventive. Le système fonctionne soit via le câblage, soit par ZigBee. « Pour l’exploitant, rien n’est plus simple : Interact Hospitality lui permet à la fois de recevoir des informations, en envoyer, réduire les coûts de maintenance, explique Christophe Bresson, sans oublier bien sûr le confort des clients, avec la possibilité de changer les ambiances lumineuses dynamiques, et gérer l’éclairage de tout le bâtiment, voire de plusieurs établissements. » Le gérant peut également adapter les ambiances en fonction de la clientèle de l’hôtel. Ces systèmes sont complètement paramétrables : étant donné que tout se fait dans le cloud, l’installation devient « future-proof » car on peut la mettre à jour à tout moment. Un éclairage à l’épreuve du temps… n



Lumières Zoom

ONDES

© Vincent Laganier

de lumière La place des Terreaux est emblématique de l’hôtel de ville de la capitale des Gaules. Début 2017, le Grand Lyon confiait au bureau d’études OGI la réhabilitation de la partie piétonne sur plus de 7000 m². L’équipe se compose aussi de Daniel Buren, artiste, Christian Drevet, architecte, BC Ingénierie, bureau d’études techniques, et de l’Atelier Roland Jéol, concepteur lumière. Pendant la conception, Daniel Buren propose un dessin rompant avec le damier initial. « Comme des ondes qui partaient de la fontaine Bartholdi au centre de la place », se rappelle Guillaume Jéol.

© Vincent Laganier

Raconter une histoire la nuit À la vue de cette esquisse, le concepteur lumière propose de « raconter une histoire la nuit, en ondes de lumière de plus en plus inclinées vers l’extérieur ».

68 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020


Balises LED Cette vision des ondes de lumière va se concrétiser dans la réalisation. « Des balises LED de 50 mm de diamètre LEC. Avec un dôme bombé légèrement sablé pour faire de la luminance », décrit le concepteur lumière. Comme pour les projecteurs encastrés sous les fontaines sèches, la température de couleur est un blanc froid de 4 500 K.

© Vincent Laganier

Lumières Zoom

© Vincent Laganier

Dallage minéral La place des Terreaux accueille désormais un dallage minéral en granit gris sur 4 700 m². Ces ondes de lumières représentent un vrai défi pour l’installation ! En effet, comment câbler l’ensemble en parallèle et en série avec des connecteurs en Y sous les dalles ?

www.lightzoomlumiere.fr Rubrique réalisée par Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière

© Vincent Laganier

Mise en œuvre Le défi : il fallait que le câble arrive très exactement dans l’axe du pot d’encastrement électrique, sous-traité à l’entreprise générale Eiffage Génie Civil par l’installateur électrique Serpollet. Une mise en œuvre peaufinée avec les entreprises, par le concepteur lumière et le bureau d’études éclairage, BC Ingénierie.

LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 69



Lumières Produits

Bento Area de Ragni Fabriqué en fonderie d’aluminium et présentant un design minimaliste et des lignes symétriques, Bento Area est un projecteur disponible en deux tailles. Doté de photométries optimisées, il est spécialement conçu pour l’éclairage sportif, les parkings et les zones tertiaires. Fixé latéralement à l’aide d’une lyre, réglable sur plus de 270° avec marquage tous les 5°, il peut s’installer sur des traverses et couronnes aussi bien qu’en façade. Il peut s’équiper de 12, 24 ou 48 LED, et propose une efficacité lumineuse qui peut atteindre 132 lm/W (pour 350 mA) en 3 000 K et 143 lm/W (pour 350 mA) en 4 000 K. Il affiche une durée de vie de 100 000 heures (L80) et un degré de protection IP66 et un IK10. En supplément de nombreuses photométries classiques, le Bento Area dispose de photométries particulièrement optimisées pour un éclairage précis et appuyé. Ce luminaire a été conçu dans le respect des critères environnementaux de rentabilité énergétique, de recyclabilité et d’interopérabilité. Il intègre des éléments électroniques conformes au standard Zhaga assurant son évolutivité. www.ragni.com

LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 71


Lumières Produits

EAS Solutions présente Xion 96 Xion 96 est un nouveau luminaire LED étanche, puissant et économe en énergie, conçu pour répondre aux exigences de l’arrêté « nuisances lumineuses » de décembre 2018, et qui peut remplacer les appareils traditionnels, énergivores et peu efficaces. Le projecteur LED Xion 96 est disponible en 3 000 K (également en 4 000 K pour une utilisation intérieure). Composé de 96 LED d’Osram à très haut rendement, il est équipé d’une gestion thermique intégrée qui protège l’électronique des hautes températures. Il consomme 170 W pour un flux lumineux de 20 500 lm (flux sortant du luminaire) et possède une durée de vie (L70) supérieure à 120 000 heures. Il est étanche (IP65) et doté d’une membrane anti-humidité, d’un boîtier en aluminium anodisé 20 microns et d’un diffuseur en polycarbonate. Une fixation spécifique est dédiée aux bardages. Compatible avec des systèmes de gestion intelligents, il peut être équipé de capteurs de présence et de luminosité qui offrent un allongement de sa durée de vie et une diminution de la consommation d’énergie pouvant aller jusqu’à 95 %. Le luminaire Xion 96 convient à la mise en lumière d’environnements extérieurs comme les sites industriels, plateformes logistiques, parkings et infrastructures telles que les gares et les aéroports qui nécessitent souvent un éclairage permanent. Il permet de réduire considérablement les opérations de maintenance et d’économiser jusqu’à 80 % d’énergie. Il est éligible aux CEE. Intégralement fabriqué en France, il est garanti 3 ans et, en option, 5 ans. www.eas-solutions.fr

RZB éclaire les commerces avec Linedo Dans cette gamme, le profil porteur et la ligne continue lumineuse forment un ensemble homogène, et par là même, un système qui permet de réduire notablement le temps et la difficulté de montage, notamment grâce au module intelligent plug-andplay. Les avantages et les domaines d’utilisation s’en trouvent quant à eux optimisés. Les platines LED spécialement développées pour l’extrudé aluminium profilé minimaliste, les diffuseurs et les optiques coordonnés, le câblage continu jusqu’a 14 pôles et le degré de protection IP54 en standard en font une gamme particulièrement efficace, fiable sur le long terme et flexible. Le luminaire se décline en plafonnier ou suspension et comprend 7 types de distributions lumineuses ainsi que 5 niveaux de puissance couvrant la quasi-totalité des exigences d’éclairage dans les secteurs de l’industrie, des magasins, des bureaux et des bâtiments publics. Son efficacité lumineuse peut atteindre 180 lm/W et il est proposé en trois températures de couleur : 3 000 K, 4 000 K et 5 000 K. La planification, la configuration et le calibrage se font en toute simplicité, notamment via une application. Il est garanti 10 ans. www.rzb.de/fr

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Lumières Produits

BÄRO

LAMDALUX

LEDVANCE

INTARA SX

DRIP

HUBLOT SURFACE BULKHEAD

Des puissances de 7 à 23 W avec des flux lumineux de 700 à 1 800 lm peuvent être obtenues à partir de cette conception compacte. Les couleurs de lumière LED proposées pour l’Intara SX sont basées sur des LED à spectre complet sans UV, avec une température de couleur de 3 000 K. La gamme est complétée par quatre autres couleurs de lumière brillantes : 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K et 4 000 K, toujours avec un IRC de 90.

En forme de goutte d’eau, cette suspension décorative propose un flux lumineux de 450 lm en 3 000 K (2 700 K et 4 000 K sur demande). Dotée d’un corps en aluminium, peinture poudrée noire ou blanche en standard, elle peut être livrée sur demande en d’autres coloris : corten, vin rouge, bois flotté, or. L’optique extensive est en polycarbonate métallisé finition laquée. Durée de vie : 50 000 heures (L80 B10).

Ce hublot se caractérise par une conception robuste, un corps résistant aux chocs en polycarbonate renforcé avec un indice IK10 et un degré de protection élevé IP65, et vis Torx anti-vandalisme. Les options de réglage flexibles permettent un éclairage selon les besoins : détecteur de présence avec technologie HF ; commutation crépusculaire en quatre étapes, activation réglable entre 2 et 50 lux ; détecteur de mouvement avec large plage de détection (pour montage mural et au plafond) : réglable en cinq étapes entre 10 et 100 % avec temporisation entre 5 s à 30 min.

www.baero.com

www.sermes.fr/eclairage

www.ledvance.fr

SLV

SYLVANIA

TRILUX

ANGOLUX SOLAR

LUDO SPOT 50

ARIMO FIT

Cette applique extérieure solaire comprend des LED de 1,8 W, elle offre un flux lumineux de 150 lm en 3000 K avec un angle d’ouverture de 130° et un indice de rendu des couleurs de 80. Elle est équipée d’un détecteur de mouvement. Indice de protection IP44.

Ce downlight constitue l’option parfaite pour remplacer les lampes PAR halogènes encastrées de 50 W et 75 W. L’indice élevé de rendu des couleurs IRC90 et la consistance des couleurs SDCM<3 en font une solution adaptée à l’éclairage des commerces, restaurants et hôtels. Les modules sont disponibles avec un angle de faisceau de 15°, 28° ou 40°. Il existe en 3 000 K et 4 000 K, avec un rendement lumineux jusqu’à 1 000 lm, soit 83 lm/W. Durée de vie : 50 000 heures (L70).

Cette gamme comprend des luminaires encastrés et des plafonniers, disponibles dans une grande variété d’optiques (version anti-éblouissement selon UGR19 ou à répartition asymétrique), de flux lumineux (jusqu’à 6 500 lm) et de formats. Les luminaires proposent une grande diversité de types de montage et de rendus de couleurs, IRC de 90 en standard. L’efficacité atteint 130 lm/W et sa durée de vie 100 000 heures. Il est disponible en option en version Active (éclairage biodynamique, HCL).

www.slv.com/fr

74 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

www.sylvania-lighting.com

www.trilux.com


LUMIÈRES N°11 - JUIN 2015 - 75


Lumières Rendez-vous

Bassins de Lumières

© Culturespaces Anaka Photographie

© Culturespaces Anaka Photographie

Dans l’ancienne Base sous-marine de Bordeaux Jusqu’au 3 janvier 2021

Gustav Klimt, d’or et de couleurs Une création artistique de Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi avec la collaboration musicale de Luca Longobardi. (Production Culturespaces Digital®). Autour des quatre immenses bassins, un cycle d’expositions numériques et immersives alterne une création longue, consacrée aux grands artistes de l’Histoire de l’art, et une création moderne, d’une durée plus courte. La Citerne immersive, espace de 155 m² et de 7 m de haut, permet de s’asseoir et de s’allonger afin de découvrir les expositions numériques différemment. La création offre un regard original sur Gustav Klimt et la Sécession viennoise à travers des portraits, paysages, nus, couleurs et dorures. Klimt s’impose à la tête de ce courant qui aspire à l’art total et ouvre la voie à la peinture moderne. Les visiteurs plongent dans la Vienne impériale de la fin du XIXe siècle et découvrent des chefs-d’œuvre en grand format tels que le célèbre Baiser. La Fondation Culturespaces déploie aux Bassins de Lumières sa mission éducative et culturelle, en déclinant son programme national « Art en immersion » pour 1 500 enfants de 5 à 12 ans en situation d’exclusion sociale.

Paul Klee, peindre la musique © Culturespaces Anaka Photographie

Réalisation Cutback. Production Culturespaces Digital® Cette exposition immersive est dédiée aux œuvres colorées et abstraites de l’artiste allemand Paul Klee. Peintre mais aussi musicien et professeur : l’exposition rend hommage aux deux passions de Klee. Sur des airs de la Flûte enchantée, l’exposition numérique souligne la richesse d’imagination du peintre-musicien, considéré comme l’un des artistes majeurs de la première moitié du XXe siècle.

Créations contemporaines Ocean Data Réalisation Ouchhh. Production Culturespaces Digital® Dans le Cube, un espace à part, les visiteurs découvrent Ocean Data, qui fait appel à l’intelligence artificielle. La création se compose de millions de données captées dans la mer pour former une œuvre digitale unique où formes, lumière et mouvements sont générés à travers un algorithme. Une œuvre qui mêle art, science et technologie pour une expérience contemplative.

Anitya

Bassins de Lumières © Culturespaces Anaka Photographie

76 - LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

Réalisation Organ’Phantom. Production Culturespaces Digital® Le collectif bordelais Organ’Phantom retrace l’histoire de la Base sous-marine. Cette création est une exploration dans différentes temporalités du lieu, au départ teinté de l’occupation, de l’industrie militaire, puis laissé à l’abandon avant d’être enfin réinvesti par la vie et la culture.


Lumières Rendez-vous SALONS

PARIS PORTE DE VERSAILLES PAVILLON 3.2 Les 3 et 4 novembre 2020 L’évènement incontournable du smart building depuis 2010 prend une nouvelle dimension, ce qui augure une 11e édition encore plus ambitieuse… Pour promouvoir une vision européenne d’une Gestion Technique et Énergétique du Bâtiment toujours plus résiliente, inclusive, connectée et efficiente à travers une offre complète de services aux occupants. La 7e édition du Salon de la Ville, des réseaux intelligents et de la mobilité se tient de nouveau en parallèle d’IBS offrant aux visiteurs un panorama complet des technologies de l’urbanisme et du bâti intelligent. www.ibs-event.com

NANTES, PARC DES EXPOSITIONS DE LA BEAUJOIRE 19 et 20 novembre 2020 Architect@work présente les innovations produits des industriels de la construction. Ce concept s’adresse aux architectes, architectes d’intérieur et agenceurs mais aussi aux économistes de la construction et aux bureaux d’étude. De 10 h 00 à 19 h 00 www.architectatwork.fr

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS ADEME.................................................... www.ademe.fr................................................................... 8, 10, 12 Atelier Roland Jéol.................................. www.atelier-jeol.com............................................................ 68, 69 Aurora Lighting........................................ www.auroralighting.com/fr.............................................. 64, 65, 66 B.E.G....................................................... www.beg-luxomat.com/fr............................................... 57, 62, 64 Bäro........................................................ www.baero.com........................................................ 34, 36, 44, 74 Beau&Bien.............................................. www.beauetbien.com.................................................................59 Cent15 Architecture................................ www.cent15architecture.com.....................................................31 Cluster Lumière....................................... www.clusterlumiere.com............................................................... 7 Coup d'Éclat............................................ www.coupdeclat.fr.......................................................... 20, 21, 22 Delta Light............................................... www.deltalight.com/fr............................................... 32, 33, 35, 44 Disano..................................................... www.disano.it....................................................................... 37, 54 EAS Solutions.......................................... www.eas-solutions.fr...................................................... 53, 57, 72 EFFIA....................................................... www.effia.com................................................................ 45, 46, 49 En Bande Organisée................................ www.en-bande-organisee.com/architecture-interieure............. 29, 30 Erco......................................................... www.erco.com/fr............................................................ 34, 36, 42 Ewo......................................................... www.ewo.com................................................................ 20, 21, 22 FIEEC....................................................... www.fieec.fr............................................................................ 8, 10 Flos......................................................... flos.com/fr............................................................................. 30, 43 FNCCR..................................................... www.fnccr.asso.fr.........................................................................8 iGuzzini................................................... www.iguzzini.com/fr.............................................................. 31, 42 Intension................................................. www.eclairage-lighting-design-intension.com................ 28, 29, 30 JDA Architecture..................................... www.jda-architecture.com................................................... 29, 30 Lamdalux................................................ www.sermes.fr/eclairage................................................ 44, 56, 74 Ledvance................................................ www.ledvance.fr................................................. 14, 27, 39, 42, 74 Legrand................................................... www.legrand.fr...........................................................................15 Light ZOOM Lumière............................... www.lightzoomlumiere.fr...................................................... 68, 69 LightingEurope........................................ www.Lightingeurope.org................................................. 10, 14, 16 Lumières Utiles....................................... www.lumieresutiles.com................................................. 17, 18, 19 MCS Eclairage......................................... www.mcs-eclairage.fr........................................................... 45, 49 Neko Lighting.......................................... www.nekolighting.com/fr............................................................43 Philips..................................................... www.lighting.philips.fr........................................................... 44, 57 Quartiers Lumières.................................. www.quartierslumieres.com........................................... 17, 18, 19 Radian..................................................... www.radian.fr....................................................................... 60, 61 Ragni....................................................... www.ragni.com............................................................... 47, 57, 71 Regent.................................................... www.regent.ch.................................................... 38, 43, 50, 51, 56 RZB......................................................... www.rzb.de/fr..................................................... 42, 45, 49, 56, 72 Scène publique....................................... www.scenepublique.fr...................................................................6 Selux....................................................... www.selux.com/fra/fr............................................................ 52, 57 SG Lighting.............................................. www.sg-as.com.............................................................. 30, 34, 43 Signify..................................................... www.signify.com................................................. 12, 39, 48, 53, 66 SLV.......................................................... www.slv.cloud/fr_fr............................................................... 44, 74 Studio Vicarini......................................... www.vicarini.com............................................................ 24, 25, 26 Sunlux..................................................... www.sunlux.fr.............................................................................10 Sylvania.................................................. www.sylvania-lighting.com/fr-fr...................................... 43, 56, 74 Syndicat de l'éclairage ........................... www.syndicat-eclairage.com............8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 Technilum............................................... www.technilum.com............................................................. 13, 20 Thorn...................................................... www.thornlighting.fr/fr-fr............................................................57 Tridonic................................................... www.tridonic.fr/fr.................................................................. 63, 65 Trilux....................................................... www.trilux.com/fr.................................... 36, 44, 52, 53, 54, 56, 74 Tronixx.................................................... www.tronixxbelgium.com............................................................63 Zumtobel................................................. www.zumtobel.com/fr-fr.............................................................42 ZVEI......................................................... www.zvei.org................................................................................ 8

ANNONCEURS PARIS, PORTE DE VERSAILLES Le salon est reporté en 2022 EquipHotel Paris est le rendez-vous professionnel et international de référence du secteur de l’Hôtellerie-Restauration, organisé tous les deux ans. EquipHotel attire 113 000 professionnels du CHR. Ces décideurs, prescripteurs et porteurs de projets du CHR rencontrent de nouveaux fournisseurs et découvrent leurs nouveautés et leurs innovations. L’événement rassemble plus de 1 200 entreprises exposantes, à 40 % étrangères, à travers 5 grands univers : restauration, design, bien-être, technologie et service. www.equiphotel.com/fr-fr

LEDVANCE............................................... www.ledvance.fr.................................................................2e couv. B.E.G....................................................... www.beg-luxomat.com/fr...................................................3e couv. RZB......................................................... www.rzb.de/fr.................................................................... 4e couv. ARCHITECT@WORK................................ www.architectatwork.fr...............................................................70 B.E.G....................................................... www.beg-luxomat.com/fr...........................................................67 DISANO................................................... www.disano.it.............................................................................65 EAS SOLUTIONS...................................... www.eas-solutions.fr..................................................................71 EQUIPHOTEL............................................ www.equiphotel.com/fr-fr.html....................................................58 iGUZZINI.................................................. www.iguzzini.com/fr.............................................................. 40, 41 RADIAN................................................... www.radian.fr.............................................................................23 RAGNI...................................................... www.ragni.com............................................................................. 5 REGENT................................................... www.regent.ch/fr........................................................................75 SYNDICAT DE L'ÉCLAIRAGE..................... www.syndicat-eclairage.com................................................ 9 à 16 THORN.................................................... www.thornlighting.fr/fr-fr............................................................73 UBITRICITY.............................................. www.ubitricity.com/en................................................................55 LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 77




Lumières N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 19 E

LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020

À VOIR

Bassins de Lumières, Bordeaux Une création de Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto, Massimiliano Siccardi DOSSIERS

Éclairage des commerces Éclairage des parkings


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