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Pour la gestion active du bâtiment tertiaire, industriel et collectif

SMART GRIDS

Démonstrateurs, les retours d’expérience COMPTAGE

Base de la gestion d’énergie DATACENTERS

Des solutions de refroidissement plus performantes

Investir aujourd'hui pour économiser demain ? INTERVIEW

Gilles Berhault Président du Comité 21

« Les habitudes doivent changer, chacun doit s’investir, expliquer et éduquer. » LA REVUE DE L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

ISSN 0758-3826 / JUIN 2015

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ÉDITO

Smart grids : investir aujourd'hui pour économiser demain

L

© DR

es perspectives du marché des smart grids laissent songeur : - 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, dont la moitié à l'export ; - 270 milliards d’euros de besoins en investissements d’ici 2025 dans les réseaux de distribution d’électricité européens ; - 800 millions de compteurs intelligents installés d’ici à 2018 ; des consommateurs européens équipés en 2020 ; - 25 000 emplois directs en France d'ici 2020. Ces réseaux dits intelligents de transport d’énergie, équipés d’automates et de compteurs, devraient permettre la mise en réseau de bâtiments connectés à l’échelle de quartiers, de villes... À terme, les bâtiments, producteurs d’énergie et reliés entre eux, devraient être capables d’échanger informations et énergie sur ce réseau 3.0. Dans ce modèle, les bâtiments tertiaires et collectifs sont des éléments clés du smart grid, au service d’un modèle plus économe en énergie, dont les dispositifs de comptage ou smart metering sont la clé de voûte, comme le montrent les dossiers de ce numéro. Aujourd’hui, plus d’une centaine de projets smart grids sont en cours sur le territoire français, sur tous les segments de la chaîne de valeur de l’énergie. C’est à la fois beaucoup et peu. Beaucoup pour une phase d’expérimentation et de démonstration. Peu pour un déploiement à grande échelle. Et c’est là que les questions de développement prennent le relais, dont celle-ci, à la fois simple et sans réponse claire à ce jour : qui va payer ? Dans un contexte de finances publiques contraintes et de faibles marges des entreprises, les investissements massifs nécessaires à un basculement de modèle posent question. Certes, la Banque européenne d’investissement (BEI) lance son premier prêt de 400 millions d’euros, ce qui devrait permettre de financier la rénovation thermique de 40 000 logements en France. Les sociétés de tiers financement prévues par la loi Alur pourront financer les travaux dans 40 000 logements en copropriété sans avance de fonds de la part des copropriétaires. Au total, la Banque européenne d’investissement s’est engagée à soutenir financièrement 21 projets environnementaux à travers l’Europe, pour un montant total de 8 milliards d’euros. C’est un début. Une partie de la réponse se trouve peut-être dans le changement des mentalités visà-vis des enjeux climat, comme le suggère Gilles Berhault, président du Comité 21. Si l'on est aujourd’hui sorti du discours culpabilisant contre « les méchantes entreprises pollueuses », ces dernières sont invitées à prendre pleinement leurs responsabilités. C’est-à-dire qu’elles « inventent, qu’elles portent, qu’elles développent, qu’elles financent parfois des solutions pour la mobilité et pour le bâtiment », car, là aussi, il y a des marchés à prendre. Aymeric Bourdin, rédacteur en chef

Aujourd’hui, plus d’une centaine de projets smart grids sont en cours sur le territoire français, sur tous les segments de la chaîne de valeur de l’énergie.

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DATACENTERS

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En couverture : Interviewé sur la préparation de la COP21 à Paris, Gilles Berhault souligne la nécessité de faire changer la perception du grand public sur le rôle des entreprises dans le développement durable. Au travers de l’innovation, à l’image des démonstrateurs smart grids, la ville gagne en intelligence et ses habitants en connexions. Retour sur les solutions développées, financées et testées par les entreprises, pour faire évoluer et rendre plus sobre nos consommations. © hkeita/gettyimages

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/ JUIN 2015

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ÉTIQUE CITÉ ÉNERG

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SOMMAIRE j3e N° 836 JUIN 2015

ion active Pour la gest tertiaire, du bâtiment collectif industriel et

« Les habitudes

SMART GRIDS

Démonstrateurs,érience les retours d’exp COMPTAGE

n d’énergie

Base de la gestio

j3e est un périodique inscrit à la Commission paritaire des publications et agences de presse sous le n° 0617 T 85793. Il est édité par la Société 3e Médias, SAS au capital de 140 000 euros ; siège social, 23, 44, rue avenue Galilée, du Général 75116 Paris Leclerc, ; 75014 Paris ;légal représentant représentant Jean Tillinac. légal Jean Tillinac.

Directeur Rédactionde la publication : Jean Tillinac 3e Médias Administrateur : Xavier Desmaison 39, rue Jean-Baptiste Pigalle, 75009 Paris Tél. + 33 (0) 9 82 34 89 62 Rédaction Email 3e Médias : redaction@filiere-3e.fr Rédacteur 39, rue Jean-Baptiste en chef : Aymeric Pigalle,Bourdin 75009 Paris Ont + Tél. collaboré 33 (0) 9à82 ce 34 numéro 89 62: Alexandre Email : redaction@filiere-3e.fr Arène, Isabelle Arnaud, Jean-Paul Beaudet, Rédacteur en chef : Aymeric Olivier Durand, Bourdin Jean-François Ont collaboré àMoreau. ce numéro : Alexandre Arène, Jean-Paul Beaudet, Diffusion Céline Delbecque, Olivier Durand, Marketing-développement Sylvie Journaux, Maïlys Kerhoas, : David Le Souder Relations abonnements Jean-François Moreau. : Solène Collat Abonnement pour la France : voir page 5. Pour l’étranger : 155 E HT franco ; Diffusion 175 E HT par avion Marketing-développement : David Le Souder Prix au numéro : 17 E : Solène Collat Relations abonnements Abonnement pour la France : voir page 5. Publicité Pour l’étranger : 155 E HT franco ; 3e Médias 175 E HT par avion Sandrine de Montmorillon Prix au numéro : 17 E Responsable publicité print & digital 39, rue Jean-Baptiste Pigalle, 75009 Paris Publicité Tél.Médias 3e + 33 (0) 9 82 34 89 62 Sandrine + 33 de (0) Montmorillon 9 82 35 89 62 sdm@filiere-3e.fr Responsable publicité print & digital 39, rue Jean-Baptiste Pigalle, 75009 Paris Tél. + 33 (0) 9 82 34 89 62 sdm@filiere-3e.fr

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ISSN 0758-3826

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ÉTIQUE CITÉ ÉNERG

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© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées © 3e Médias, avec Paris. l’autorisation de l’éditeur. Celle-ci pourrainterdite. Reproduction être obtenue auprès du Centre Français du Toutefois, des Copyright, photocopies 20, rue peuvent des Grandsêtre Augustins,avec réalisées 75006 l’autorisation Paris, auquel de l’éditeur. 3e Médias Celle-ci pourra a donné être mandat obtenue pour auprès le du représenter Centre Français auprès du Copyright, des utilisateurs. Tél. rue 20, : + 33 des(0) Grands-Augustins, 1 44 07 47 70. 75006 Paris, Dépôt légal auquel 3e Médias : juin 2015 a donné mandat pour le représenter auprès des utilisateurs. Conception graphique - Réalisation : Tél. : + 33 (0) 1 44 07 47 70. Planète Graphique Studio - Paris 17e Dépôt légal : juin 2015 Impression : IPPAC / Imprimerie Conception graphique - Réalisation : de Champagne 52500 Langres. e Planète Graphique Studio - Paris 17 Directeur de la publication : Jean Tillinac Impression : IPPAC / Imprimerie de Champagne 52500 Langres. Administrateur : Xavier Desmaison

ent

DATACENTERS

Gilles Berhault, président du Comité 21.

INTERVIEW

6

Gilles Berhault

Président du Comité 21 ACTUALITÉ

17

10 - P erformance énergétique : Création d’un conseil supérieur

de la construction et de l’efficacité énergétique N omination : François Guillot élu président de l’OPQIBI Bâtiment intelligent : Nouveau référentiel Ready2Services 12 - Smart grids : Pose de la première pierre du futur quartier Smartseille Financements : La BEI lance son premier prêt de 400 millions d’euros Appel à Projets : « Grandes installations solaires thermiques de production d'eau chaude » 14 - Fonds chaleur : Ségolène Royal annonce le doublement des budgets accordés Lancement : Partex innove ! Nomination : Emmanuel Gravier élu président de la FFIE 15 - F ormation : Aldes Formation reçoit la certification Certibat Formation Professionnelle Nomination : Dominique Desmoulins nommé à la direction générale de Promotelec Enquête : Quels indicateurs pour mesurer la croissance ? 16 - S tockage : Le CESE vote le projet d'avis sur le stockage de l'énergie électrique AGENDA

ANALYSES

18 19

Directive européenne sur l'efficacité énergétique

Pourquoi et comment le marché des smart grids évolue-t-il ? COP21 – CONFÉRENCE DE PARIS 2015

20 Un long chemin vers la durabilité RÉALISATION

24 GreenLys : une expérimentation grandeur nature du smart grid GRAND ANGLE

38 Efficacité énergétique à la Philharmonie de Paris

LISTE DES ANNONCEURS - N° 836 - juin 2015 Salon IBS Salon Interclima+elec AGI Robur Nissan Activ DBS

4 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

2e de couv. 3e de couv. 4e de couv. 11, 13 15

Solutions COP 21 Phoenix Contact Salon Datacenter Dynamics Converged Metz Connect 3e Médias

23 33 37 43 46


SOMMAIRE

LES DOSSIERS DU MOIS

Offre papier + numérique

SMART GRIDS

n 27

Abonnement 1 an : 150 e TTC

9 numéros du magazine papier + accès à l’ensemble du site Internet

D émonstrateurs, les retours d’expérience

27

© DR

30

Source Enerdis, Chauvin Arnoux

Offre tout numérique COMPTAGE

30 Base de la gestion

d’énergie

34 D es solutions de

refroidissement plus performantes

34

© Emerson Network Power

DATACENTERS

À LIRE

40 Éditions Dunod : L'essentiel de la RT 2012 - Obligations et mise

en œuvre de la réglementation thermique Éditions Eyrolles : Le climat va-t-il changer le capitalisme ? Effinergie : Guide d’utilisation des bâtiments tertiaires BBC Institut de l'économie circulaire : Quel potentiel d’emplois dans une économie circulaire ?

Abonnement 1 an : 100 e TTC

9 numéros du magazine en version électronique uniquement (diffusion par e-mail) + accès à l’ensemble du site Internet n Règlement par chèque bancaire à l’ordre de 3e Médias

OUI, JE SOUHAITE M’ABONNER AU MULTIMÉDIA

Bulletin à découper ou à photocopier et à nous retourner dûment complété à l’adresse suivante : j3e Service Abonnement – 39, 23, rue Jean-Baptiste Galilée – 75116Pigalle, Paris Cedex 75009 Paris Pour tout renseignement sur votre abonnement, contactez Solène Collat. Tél. : 01 09 44 82 92 34 50 89 41 62 ou par e-mail : scollat@filiere-3e.fr Nom ................................ Prénom....................................... Société .................................................................................. Activité .................................................................................. Adresse ................................................................................. ................................................................................................ Code postal ..................... Ville ............................................ Tél. .................................... Fax ............................................. E-mail ....................................................................................

À COMPLÉTER F FOURNISSEURS ENERGIE

CHIFFRES CLÉS

41

n

FP n Production

Les smart grids

FT n Transport FD n Distribution

LE PLUS LU SUR www.filiere-3e.fr

C CONSTRUCTION / FABRICATION

42 Biodiversité et énergies : une nouvelle conception des toits verts

CE n Equipement Electrique CL n Eclairage CG n Génie climatique

AILLEURS SUR LE WEB

CM n Mesure, Contrôle

43 C onsommation d’énergie et CO2 : le grand défi

CA n Automatismes

de la transition énergétique

CI n Micro informatique CV n VDI - Sécurité, communication

PORTRAIT D’ENTREPRISE

CO

44 Partex « Marque son territoire »

n Outils

O MAÎTRISE D’OUVRAGE OP n Promoteur, constructeur

47

PRODUITS ●

Aavid Thermalloy EnOcean Aldes Cap Technologie Finder

HMS Industrial Networks SLV Wago Helvar

UI n Utilisateurs industrie UT n Utilisateurs tertiaire UF n Utilisateurs infrastructures UC n Collectivités territoriales G ENSEIGNEMENT / FORMATION GA n Enseignant GB n Etudiant GC n Stagiaire S SERVICES SA n Direction générale

SL n Direction marketing SM n Direction des travaux SB n Direction des études

PI n Architecte d’intérieur

SN n Services techniques

PE n BE, ingénierie, conseil

SX n Autres

D DISTRIBUTION DI n Importateur ©Artdeos

IV n Installateurs Réseaux, VDI U EXPLOITANTS

SC n Direction commerciale

PM n Métreur, économiste, géomètre

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IA n Automaticien, informaticien, instrumentiste

SK n Chargé d’affaires

PC n Bureau de contrôle

Responsable technique France et pays francophones chez Distech Controls Europe

IC n Chauffagiste, climaticien

OE n Etat (Ministères, DDE, DDA)

PA n Architecte

50 Jérôme Lhote,

IE n Electricien

OT n Collectivités territoriales P PRESCRIPTION / MAÎTRISE D’ŒUVRE

3 QUESTIONS À

I INSTALLATION / MAINTENANCE

E EFFECTIF DE L’ENTREPRISE E0 n 1 à 4 E1 n 5 à 10 E2 n 11 à 50 E3 n 51 à 300

DG n Grossiste

E4 n 301 à 1000

DD n Détaillant

E5 n + 1000


INTERVIEW

chacun doit s’investir, expliquer et éduquer.

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»

© DR

« Les habitudes doivent changer,


INTERVIEW

Propos recueillis par Aymeric Bourdin

Gilles Berhault Président du Comité 21. Le Comité 21 est une association qui croise les dimensions

économique, environnementale et sociale, dans une logique multi-acteurs. Gilles Berhault, son président, est convaincu que c’est par le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes, dans un esprit de coproduction, que des solutions peuvent être trouvées. C’est pour cette raison que, dans la perspective de Paris Climat 2015, le Comité 21 a lancé, avec le Club France Développement durable (rassemblant plus de 100 réseaux publics et privés), Solutions COP21, dispositif inédit de valorisation des solutions pour le climat dont le point d’orgue sera une exposition gratuite et ouverte à tous au Grand Palais du 4 au 10 décembre 2015.

j3e - Nous sommes à un peu moins de 200 jours de la COP21 au Bourget. Qu’en attendez-vous ? Gilles Berhault - La COP21 est un événement majeur. À la suite de Rio 1992, plusieurs conventions ont été décidées, dont celle sur le climat, qui se réunit cette année pour sa 21e édition. Pour les négociations climat, le moment de cette COP21 sera très particulier. Il faut qu’un accord soit trouvé à Paris cette année. Une convergence de facteurs fait qu’en 2015 de grandes lignes doivent pouvoir être dessinées à Paris pour qu’ensuite les conditions de mise en application puissent être discutées à Marrakech en 2016. Ce processus est ambitieux et complexe : il nécessite que 196 interlocuteurs aux modes de vie, cultures et stades de développement variés puissent trouver un accord à l’unanimité. Nous devons prendre conscience que notre patrimoine commun, la Terre sur laquelle nous vivons, repose sur des équilibres fragiles, dont le climat au premier chef. Les engagements de changement de comportement sont nécessaires (moins de transports, moins de viande, moins de déchets, moins de ressources), mais l’innovation est incontournable, qu’elle soit sociale ou économique. Si l’angélisme n’est pas de mise, rappelons que toute une part de ces dossiers tiennent leurs solutions, dont un grand nombre existent déjà. En 20 ans, beau-

coup de champs ont été explorés : l’énergie, le bâtiment, la mobilité, l’économie, la nutrition. Il faut maintenant passer à la bonne échelle, dépasser le stade de « laboratoire ». Ce sont ces solutions que nous valorisons dans le cadre de Solutions COP21. j3e - Pouvez-vous détailler le dispositif mis en place par Solutions COP21 pendant la conférence du Bourget ? Quel en est l’objectif ? G. B. - Le Comité 21 et le Club France ont coproduit Solutions COP21, un projet en tant que tel, qui, appartient à quiconque veut se l’approprier. Le dispositif repose sur deux pivots : un Hub sur lequel les organisations de tous types peuvent poster leurs solutions climat (www.plateformesolutionscop21. org) et une exposition ouverte gratuitement à tous les publics, qui se tiendra au Grand Palais, du 4 au 10 décembre 2015. Solutions COP21 aura également une présence au Bourget, sur le site même de la conférence climat, et des visites de terrain seront organisées. Une dynamique doit être impulsée et la COP21 pourrait être à son origine en France. C’est tout le sens de notre action au Grand Palais avec Solutions COP21. Nous voulons inviter la société pour expliquer qu’un monde post-carbone, post-Paris 2015 est une perspective non seulement réaliste mais positive. Tout le dispositif présente des solutions

valables, grâce à des technologies de rupture, gérables avec l’outil numérique. L’esprit de coproduction apporte un changement radical à notre époque. Il faut bien voir que rien ne se fera de façon verticale. De multiples solutions peuvent être proposées aujourd’hui, mais la force des entreprises réside dans leur capacité à fédérer autour d’elles, à être dans une logique d’innovation ouverte. C’est toute la modernité du XXIe siècle. j3e - Quels seront les grands enjeux de cette 21e COP ? Quelles ont été les avancées concrètes depuis les premières éditions ? G. B. - Nous avons besoin d’un texte ambitieux, y compris pour le développement des affaires. Si l’équilibre climatique est perdu, au-delà des 2 degrés de moyenne proposés par le GIEC – et on sait la difficulté de s’y tenir –, il sera très compliqué de préserver de bonnes conditions de vie, de développement, d’activité économique ou culturelle. Paris ne sera probablement pas le texte des 2 degrés, mais il doit être une étape suffisamment marquée dans cette direction. Ce qui est important, c’est que tout le monde signe. Même si le texte n’est pas exactement celui dont nous pourrions rêver pour l’avenir de nos enfants, le fait d’obtenir l’unanimité des 196 parties en présence sera une étape majeure.

...

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INTERVIEW

Gilles Berhault

« On est en train de sortir d’un certain discours culpabilisateur blâmant les “méchantes entreprises polluantes”. »

...

Si la référence aux 2 degrés est conservée, même les 40 % européens – plus ambitieux que d’autres – ne suffisent pas. C’est cependant la première étape d’un processus par définition étalé dans le temps. Nous prônons des prises d’engagement ambitieuses, bien sûr, mais tenables. Plusieurs éléments fondamentaux doivent se régler à Paris, comme les conditions de mise en œuvre du Fonds vert, décidé à Copenhague. Il doit permettre aux pays en voie de développement de se développer dans une économie bas carbone. Si les 10 milliards nécessaires fin 2014 ont été trouvés, les conditions de mise en œuvre ne sont pas encore définies. Où trouver les 100 milliards par an en 2020, où les rediriger ? La France sait faire une évaluation carbone parce qu’on y travaille depuis longtemps. C’est moins évident pour un certain nombre de pays en développement qui n’ont pas forcément les outils d’analyse adéquats. On est alors face à de vraies difficultés d’évaluation des situations et de définition de solutions, ce qui est le préalable à tout engagement sérieux. Autre sujet : le prix du carbone, dont on parlait un peu moins et qui revient sur le devant de la scène. Si ces deux cléslà, en plus de l’engagement majeur et global de baisser ses émissions de carbone à échéance 2030 étaient acquises, la réussite serait grande. Nous attendons aussi que les actions sur les plans climats territoriaux, qui ont été engagées, soient systématisées par les territoires français ou encore que les entreprises prennent leurs responsabilités au même titre que les pays qui s’engagent à diminuer leurs émis-

8 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

sions de carbone, leur consommation des ressources. C’est pour cette raison que le rôle de la société, des organisations non étatiques, doit être réaffirmé fortement et inscrit dans le texte. M. Fabius l’a annoncé très tôt : la COP21 sera la COP des solutions. Dans un tel contexte, ces acteurs, qu’ils soient collectivités, institutions, entreprises… doivent profiter de cette formidable opportunité qu’est la COP21 pour montrer qu’ils sont impliqués et force de propositions ! Avec Solutions COP21, le Hub et l’exposition au Grand Palais, nous allons montrer au monde entier les solutions de ces acteurs non étatiques. Il y a deux dimensions : la prise de responsabilité d’une part et l’action d’autre part. Nous attendons que les entreprises inventent, qu’elles portent, qu’elles développent, qu’elles financent parfois des solutions pour la mobilité, pour le bâtiment, pour le commerce… tous les sujets de notre société. Il y a un marché à prendre et à ne pas laisser partir ailleurs comme ce fut le cas avec les énergies renouvelables. Tous ces enjeux mettent la société en position de se réinventer de façon positive et pas seulement dans la culpabilité, qui est inefficace. j3e - Selon vous, les entreprises françaises sont-elles favorables à une législation en faveur du développement durable, ou inquiètes des mesures imposées ? Dans quelle mesure une législation constitue-t-elle un frein ou une opportunité pour ces entreprises ? G. B. - On est en train de sortir d’un certain discours culpabilisateur blâmant les « méchantes entreprises polluantes ».

La question n’est plus de chercher des coupables, ni d’être en opposition, mais de se demander que faire ensemble et de créer de la collaboration. C’est d’ailleurs la force de Solutions COP21 : rassembler en un même lieu des institutions, collectivités, entreprises, associations… La vision évolue, avec un attrait pour l’esprit d’entreprise, les start-up, l’économie collaborative, une certaine fascination pour les success story comme AIRbnb, blablacar – qui vont dans le sens de la mutualisation. Dans tous les mouvements autour de l’innovation, du numérique, les questions de climat et d’environnement sont intégrées tout naturellement. La technologie nous autorise de vraies ruptures : faire l’Auto lib’ sans voitures électriques serait bien plus compliqué, faire le Vélib’ sans géolocalisation serait une toute autre histoire. Il y a un croisement de technologies, de comportements, d’innovation, et l’enjeu est stimulant. Faire du profit en étant utiles à la planète et en créant des emplois, sont des dimensions essentielles pour la plupart des chefs d’entreprise, notamment de PME. Ne nous leurrons pas : le climat, comme toutes les mutations sociétales et économiques, va imposer des transformations, engendrer des baisses d’activité dans certains domaines, des augmentations dans d’autres. On sait que les économies liées au numérique fabriquent moins d’emplois que les autres. Il faut en avoir conscience et l’accompagner. Au Comité 21, avec la fondation Agir Contre l’Exclusion, nous organisons les rencontres sociales de la COP21, autour des questions d’emploi, de précarité et de santé, qui sont de grands enjeux.


INTERVIEW

© DR

Gilles Berhault

Il y a une logique de transformation à l’œuvre, qui est une formidable opportunité pour les jeunes que nous espérons très nombreux au Grand Palais, de vivre dans un monde où ils auront de l’influence. Les jeunes qui se vivent comme une génération mondialisée, interconnectée, ont une sensibilité naturelle au caractère global de la question climatique. L’innovation ouverte a le vent en poupe, ce qui a de quoi rendre optimiste. Il y a quelques années, un jeune pouvait assez naturellement se passionner pour un sujet, ce qui l’amenait à créer une association ; aujourd’hui, il crée une entreprise pour fabriquer la solution… Ce phénomène n’est pas encore tout à fait palpable, mais les évolutions sont là et le rôle des entreprises est de plus en plus reconnu. C’est une magnifique opportunité pour l’humanité de revenir sur les modes de consommation compulsifs de la fin du XXe siècle et, avec une communication responsable, de consommer de manière responsable, en croisant besoin et plaisir, avec des achats durables qui sortent de l’obsolescence programmée. C’est un retour à l’essentiel : le besoin de se déplacer et d’être mobile ne nécessite pas la propriété de multiples

véhicules, mais l’accès à des moyens de transport. Le sujet est très fédérateur, puisqu’il appelle une action commune, qui doit se décliner depuis la diplomatie et de la géopolitique mondiales jusqu’au niveau individuel, avec des choix courageux à poser : mutualiser les voitures, rendre les transports en commun interopérables, produire des énergies renouvelables, relocaliser l’agriculture, manger moins de viande, arrêter de jeter, se mettre à partager. Il faut conserver un élan, un optimisme, tout en gardant toujours à l’esprit que nous gérons actuellement la Terre en vivant, si l’on peut dire, sur le capital au lieu de vivre sur les dividendes. Or c’est évidemment l’utilisation des dividendes qui peut permettre de vivre longtemps grâce à un patrimoine et de pouvoir le transmettre indemne. Il faut revenir à cette logique et arrêter de pressurer cette planète en grignotant ses ressources. Nous espérons qu’une COP21 réussie à Paris en 2015 pourra faire de la France, selon les vœux du président de la République, le terreau des droits de la planète après avoir historiquement été celui des droits de l’homme.

j3e - En termes d’efficacité énergétique pour le bâtiment, le projet de loi pour la transition énergétique voté dernièrement à l’Assemblée nationale est-il suffisant ? Quel est le point de vue du Comité 21 sur ce texte ? Constitue-t-il une avancée ? G. B. - L’énergie est un champ d’innovation extraordinaire. On a besoin de vrais stockages d’énergie dans les maisons, à l’échelle des quartiers. On a besoin de la biomasse de troisième génération… En France, les chercheurs, les groupes leaders présents nous donnent une carte à jouer très intéressante si l’innovation est soutenue et encouragée réellement. Avec la mobilité, le bâtiment est un des gros émetteurs. C’est une vraie priorité, compte tenu de la bonne connaissance des chantiers à mener. Les trois mêmes questions reviennent sur ce domaine : le financement, les compétences avec un enjeu de croisement et de dialogue et enfin la question de l’acceptabilité avec une dimension culturelle claire. Les innovations ne peuvent plus être présentées puis laissées de côté. Les habitudes doivent changer, chacun doit s’investir, relayer ces messages, expliquer et éduquer.

« Les habitudes doivent changer, chacun doit s’investir, relayer ces messages, expliquer et éduquer » j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr 9


ACTUALITÉ

Performance énergétique

Création d’un conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique

L

de construction, et la recherche, l’innovation dans le bâtiment. Les ministères du Logement et de l'Écologie précisent que ce conseil a pour ambition de « contribuer à la concertation avec les acteurs de la construction ainsi qu'à leur mobilisation autour des objectifs de qualité, de développement durable et de maîtrise des coûts de la construction ». Rattaché au ministère chargé de la construction,

e conseil est obligatoirement consulté sur les projets législatifs et réglementaires concernant le domaine afin de promouvoir « l'amélioration et la performance énergétique des bâtiments ». La réflexion se pose aussi sur la promotion et l’amélioration des signes de reconnaissance de la qualité dans la construction, les produits et matériaux

sa composition est fidèle à celle présentée lors de la consultation publique organisée en juin dernier sur le projet de ce décret. Les parlementaires, les collectivités territoriales, les professionnels de la construction, la société civile seront représentés lors de ce conseil. Le décret précise que le président et le viceprésident du conseil seront nommés par le ministre chargé de la construction et de

© DR

Le mercredi 25 mars 2015, un conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique a vu le jour. Il a pour but d'éclairer les pouvoirs publics dans la définition, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques relatives à la construction.

l’habitation. Le texte est entré en vigueur le 1er avril 2015. 

Nomination

Bâtiment intelligent

François Guillot élu président de l’OPQIBI

Nouveau référentiel Ready2Services

10 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

© OPQIBI

P

our la première fois, un représentant de la maîtrise d’ouvrage devient président de l’organisme de qualification de l’ingénierie. Ancien directeur général du Développement durable, de l’Espace public et du Patrimoine de la ville de Caen, François Guillot a été élu, à 64 ans, à la tête de l’OPQIBI, succédant ainsi à Yann Aselmeyer. Ingénieur en génie civil (Insa Lyon, 1974) et diplômé du Centre des Hautes Études de la

Construction (Chebap, 1976), François Guillot a fait toute sa carrière dans la fonction publique territoriale à la ville de Caen où, depuis 1977, il a occupé différents postes à responsabilités. 

L

e nouveau cadre de référence Ready2Services a été élaboré pour accroître le développement de la filière smart building. Fondée en 2012, la Smart Buildings Alliance for Smart Cities a pour but d’accompagner le secteur du bâtiment vers une transition numérique. Ready2Services est un nouveau cadre de référence pour la maîtrise d’ouvrage. Le bâtiment pourra s’interconnecter avec son environnement et deviendra une plateforme de services pour

les smarts cities et ses usagers. Il définit pour le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre une logique permettant de disposer d’une base dans l’élaboration du cahier des charges technique. Il établit les critères spécifiant le degré d’ouverture et de connectivité du bâtiment en accentuant les conditions de disponibilité des données, le niveau de sécurité ainsi que les règles de continuité et de stabilité des services fournis. 



ACTUALITÉ

Smart grids

Pose de la première pierre du futur quartier Smartseille

E

iffage a inauguré le 10 avril 2015 le futur quartier de la capitale culture, nommé Smartseille. L’éco-quartier Allar, signé Eiffage et porté par Eiffage Immobilier, a pour but de mettre à jour le 112e village de la cité phocéenne. Situé au nord de

Marseille, Smartseille est un exemple en matière de développement durable. Il sera réalisé au service des habitants et des usagers, concernant 58 000 m² de logements, bureaux et équipement. Le projet s’étendra sur 2,7 hectares. Partant des principes fondateurs de Phosphore,

Financements

comme la Solidarité énergétique, les innovations mises en place permettront de récupérer gratuitement l’énergie libérée par la climatisation des bureaux pour le chauffage de l’eau chaude des logements. Projet qui assurera une diminution de 30 % de la facture énergétique.

Sur le long terme, 4 000 personnes pourront vivre, habiter ou travailler dans l’éco-quartier Allar. Smartseille est la première étape à l’extension du périmètre d’Euroméditerranée (Euromed 2). Les livraisons commenceront en 2016 et s’achèveront en 2018.

Appel à Projets

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© cutimage – Fotolia

de financier la rénovation thermique de 40 000 logements en France. « Grâce à ce financement de 400 millions d'euros, les sociétés de tiers financement prévues par la loi Alur pourront financer les travaux dans 40 000 logements en copropriété sans avance de fonds de la part de copropriétaires », précise le communiqué

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région Ile-de-France. Ce prêt devrait permettre de générer 6 000 emplois, de revitaliser le secteur et de réduire la facture énergétique des habitants. Au total, la Banque européenne d’investissement s’est engagée à soutenir financièrement 21 projets environnementaux à travers l’Europe, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

© soonthorn – Fotolia

La BEI lance son premier « Grandes installations prêt de 400 millions d’euros solaires thermiques de du ministère et de la e prêt permettra production d'eau chaude »

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égolène Royal lance un appel à projets « Grandes installations solaires thermiques de production d’eau chaude ». Le Fonds chaleur a permis, depuis 2009, d’installer environ 125 000 m2 de solaire thermique, soit plus de 1 500 installations de production d’eau chaude solaire financées. Cet appel à projets rentre dans le cadre du Fonds chaleur. Le montant d’aide nécessaire pour mener à bien ce projet est proposé par le soumis-

sionnaire. Les grandes installations solaires thermiques permettent de mutualiser les coûts de suivi et d’entretien. Le coût de l’installation au m2 de capteur installé a pour but d’être réduit, tandis que les économies d’échelle seront dégagées. « L'objectif de cet appel à projets, c'est de favoriser des projets de production d'énergie solaire économiquement compétitifs, performants en qualité », a précisé Mme Royal. 



ACTUALITÉ

Fonds chaleur

Ségolène Royal annonce le doublement des budgets accordés atteindre 420 millions d’euros d’ici 2017. Des équipements de récupération de chaleur pourront être financés, les installations avec injection de biogaz dans le réseau de gaz seront aidées, des opérations pilotes

© DR

our atteindre l’objectif de 32 % d’énergie renouvelable en 2030 inscrit dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, Ségolène Royal a annoncé le doublement du budget du Fonds chaleur pour

Lancement

Partex innove !

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artex, inventeur du repérage et de l’identification de systèmes électriques, est depuis 65 ans une entreprise familiale spécialisée dans le marquage, l’identification et la sécurisation des installations. Présent à travers 9 filiales et 70 distributeurs, l’entreprise lance actuellement son tout nouveau projet. La mise à jour du site offre un contenu plus complet. Toutes les informations sur les différentes

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méthodes de marquage et produits de repérage sont mises en ligne. Des conseils et des outils d’aide au choix sont mis à disposition, tels que Webshop, un magasin en ligne pour des commandes simples et rapides, et MarkonLine, un outil d’aide à la conception pour la personnalisation de produits et la planification de la production en usine, disponibles en livraison sous 24 heures. 

d’équipement à partir de sources renouvelables feront partie intégrante du projet « nouvelles technologies émergentes ». Des contrats de développement partenariaux des énergies renouvelables seront proposés. Vecteur d’emplois Le Fonds a un fort effet de levier sur la filière biomasse avec des investissements trois fois plus élevés que les aides apportées, avec un chiffre d’affaires annuel de 524 millions d’euros. Par ailleurs, la construction et l’installation des équipements financés génèrent près de 1 750 emplois par an. En pérennisant le dispositif au niveau actuel, 14 000 emplois pourraient

être créés d’ici 2020 grâce à l’implication des financements du Fonds chaleur dans la filière biomasse. Les équipements aidés par le Fonds c haleur depuis 2009 éviteront l’importation de plus d’un million de tep/an de combustibles fossiles, soit une économie de 341 millions d’euros par an (importation de gaz). Le Fonds chaleur participe ainsi à l’équilibre de la balance commerciale et à l’indépendance énergétique de la France. Avec la pérennisation du dispositif au niveau actuel, l’économie liée aux importations de gaz évitées pourrait s’élever à plus de 819 millions d’euros par an.

Nomination

Emmanuel Gravier élu président de la FFIE

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e nouveau président de la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE), Emmanuel Gravier, a été élu le 10 juin, à Paris. Il succède à Jean-Claude Guillot. Son objectif : faire en sorte que le métier d’électricien évolue vers les nouvelles technologies tout en soutenant les petites et moyennes entreprises. 

© ZIR

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ACTUALITÉ

Formation

Enquête

Aldes Formation reçoit la certification Certibat Formation Professionnelle

Quels indicateurs pour mesurer la croissance ?

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© Aldes

e groupe Aldes Formation, qui propose depuis 1986 des formations techniques aux professionnels du bâtiment, a reçu mi-juin le label Certibat Formation Professionnelle.

Cette certification lui garantit d’organiser des formations qualitatives dans le secteur du bâtiment. Après avoir obtenu la certification ISO 9001 en 2014, l'organisme Aldes Formation a manifesté sa volonté de répondre aux nouvelles exigences en termes de formation professionnelle continue. L'obtention du label Certibat Formation Professionnelle lui permet d'évoluer en ce sens puisqu’il est l'unique organisme de certification dédié au secteur de la construction. 

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rance Stratégie et le CESE lancent une enquête afin de trouver les 10 indicateurs permettant de mieux prendre en compte les enjeux du développement. Le PIB, inventé par l’économiste Kuznets le 4 janvier 1934, vise à mesurer la richesse intérieure du pays en matière de flux et non en matière de stock. Le PIB calcule le taux des richesses

créées par des acteurs économiques de même nationalité, peu importe leurs emplacements géographiques, et est évalué sur une période donnée, soit sur un trimestre ou une année. Incontournable en mesure de croissance, il est maintenant controversé, en raison de sa non-prise en compte de facteurs humains et environnementaux.

Nomination

Dominique Desmoulins nommé à la direction générale de Promotelec

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© Promotelec

laude Descombes a laissé sa place de directeur général de l’asso-

ciation d’intérêt général Promotolec à Dominique Desmoulins le 2 avril 2015. Son directeur adjoint, Damien Hasbroucq, a été nommé en janvier dernier. Le nouveau directeur général a pour mission de poursuivre le travail de l’entreprise en matière d’accompagnement des acteurs pour le confort dans l’habitat. La valorisation des usages durables et la performance énergétique dans le bâtiment sont aussi des enjeux majeurs.

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ACTUALITÉ

Stockage

Le 9 juin, à Paris, le Conseil économique et social environnemental a présenté le projet d’avis « Le stockage de l’énergie électrique, une dimension incontournable de la transition énergétique ». Alain Obadia du groupe des personnalités qualifiées ainsi que le président de la section des activités économiques Jean-Louis Schilansky étaient présents. Ils ont mis en exergue les solutions pensées par le Conseil pour améliorer la croissance du secteur des énergies et réduire les émissions de CO2.

L

e stockage de l’énergie électrique est un facteur primordial pour le développement du secteur des énergies renouvelables. Pourquoi se saisir du stockage ? Tout simplement pour intégrer avec stabilité les énergies renouvelables dans l’économie. Il est donc indispensable de proposer des réponses efficaces à cette problématique en identifiant les différentes technologies existantes. Le CESE propose de renouveler les modèles économiques et financiers du stockage de l’énergie. « Le CESE recommande que soient évaluées les conséquences financières des différents scénarios existants en matière d’évolution des besoins énergétiques, d’intégration des énergies renouvelables variables, de mise à niveau du réseau et de besoin de stockage. » En effet, le Conseil souhaite fixer un prix des émissions de CO2 à hauteur des dégâts causés par ceux-ci. Le

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coût du carbone a baissé, ce qui ne facilite pas la tâche pour réduire les émissions. Dans le cadre d’une stratégie économique basée sur le développement durable, prendre en compte les pôles économiques sociaux et environnementaux permettrait d’harmoniser le secteur. Apporter un soutien à la recherche et défendre la création de PME innovantes Il est important de favoriser l’essor des filières technologiques du secteur car elles permettent la mise en action de solutions durables. Par exemple, les STEP représentent 99 % de la capacité de stockage d’énergie électrique. Leur capacité énergétique a augmenté de 2 GWh entre 2009 et 2015. Le CESE recommande des études d’impacts et une concertation avec la population afin que ces projets se développent.

© DR

Le CESE vote le projet d’avis sur le stockage de l’énergie électrique L’hydrogène présente aussi un potentiel indéniable pour la réduction facteur 4 du CO2. Aujourd’hui, l’hydrogène carboné ne représente que 4 % des émissions dans le monde. « Power to gaz » est une solution présentée pour décarboner le gaz. Il est aussi important d’encourager les coopérations entre les différents acteurs de la filière. En ce qui concerne les batteries, elles sont indispensables pour le développement du photovoltaïque et de l’éolien. Le problème est toujours le recyclage du lithium, trop cher pour être rentable. Aujourd’hui, la part de production des batteries dans le monde est de 98 % par la Chine. Le défi est alors d’affirmer la position de la France et de l’Union européenne sur le stockage, afin de valoriser le secteur industriel. Le CESE souhaite une concertation des acteurs concernés afin de trouver une solution à cette problématique jugeant l’organisation de synergies et de solidarités indispensable. L’Union européenne n’a malheureusement pas publié de texte spécifique sur le stockage, c’est pourquoi le CESE est pour une politique européenne de l’énergie fondée sur

la réponse aux besoins et sur la préoccupation partagée du facteur 4. Élaborer un cadre juridique adapté aux spécificités du secteur Le CESE soutient la disposition figurant dans le projet de loi sur la transition énergétique, qui prévoit une réduction du tarif d’utilisation du réseau de transport d’électricité (Turpe) jusqu’à 50 %, pour les installations permettant le stockage de l’énergie, en vue de sa restitution ultérieure au réseau. Le CESE affirme la nécessité de développer un cadre réglementaire clair, national et européen dans le but de faciliter l’intégration des énergies renouvelables. L’enjeu est de ne pas appliquer des réglementations inadaptées en créant des spécificités afin que l’exécution des textes soit plus aisée. Favoriser l’émergence des solutions sécurisées permet d’accroître la croissance des énergies vertes. Ce projet d’avis a été soumis hier au vote de l’assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental et adopté avec 159 votes pour, et 2 abstentions.  Maïlys Kerhoas


AGENDA

APS, LE SALON DES PROFESSIONNELS DE LA SÉCURITÉ DU 29 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE 2015 // Paris Expo, Porte de Versailles

Tous les deux ans, à Paris, Alarmes Protection Sécurité (APS) est l’événement dédié à la mise en relation des acteurs (offreurs, prescripteurs, acheteurs et utilisateurs) impliqués dans la mise en œuvre de solutions contre les actes de malveillance. Contacts/informations : www.salon-aps.com / juliette.bonk@reedexpo.fr

DCD CONVERGED PARIS LE 6 OCTOBRE 2015 // Eurosite, Saint-Ouen

Pour cette édition, DCD Converged présentera les meilleures pratiques et technologies pour optimiser l'informatique et les stratégies de centres de données, leur déploiement, leur sécurité et leurs opérations. Les principales autorités locales viendront également partager leurs points de vue sur la façon dont les entreprises peuvent s’adapter et innover dans ce marché unique en France. Contacts/informations : www.dcdconverged.com

SALON INTELLIGENT BUILDING SYSTEMS DU 7 AU 8 OCTOBRE 2015 // Paris Expo, Porte de Versailles

Bâtiment communicant, systèmes hétérogènes, connectivité, protocoles de mesures et d'interopérabilité… ce sont quelquesuns des mots clés qui définissent le mieux les thématiques du salon IBS, Intelligent Building System, l'événement dédié aux systèmes intelligents pour la performance des bâtiments. Contacts/informations : www.ibs-event.com / informations@ibs-event.com

PRÉVENTICA LYON DU 13 AU 15 OCTOBRE 2015 // Lyon Eurexpo

L’événement est aujourd’hui la référence nationale pour tous les acteurs de la maîtrise des risques, tant dans l’entreprise que dans les services publics. En permettant réflexion, retours d’expériences et rencontres professionnelles sur les conditions de bien-être au travail, aussi bien sur les enjeux de la sécurité globale des entreprises, les congrès//salon Préventica s’inscrivent depuis leur origine dans le champ du développement durable des organisations. Contacts/informations : www.preventica.com

SALON WORLD EFFICIENCY DU 13 AU 15 OCTOBRE 2015 // Paris Expo, Porte de Versailles

Le salon World Efficiency met en avant les solutions et innovations qui permettent aux professionnels des principaux secteurs concernés, de muter vers des modèles économiques moins impactants pour les ressources et le climat. Contacts/informations : www.world-efficiency.com / service-exposant@world-efficiency.com / service-visiteur@worldefficiency.com

SALON ECARTEC DU 20 AU 22 OCTOBRE 2015 // Messe München

eCarTec est le plus grand salon BtoB du monde réunissant les acteurs de la filière de la mobilité électrique et hybride. Contacts/informations : www.ecartec.com / info@munichexpo.de

MONDIAL DU BÂTIMENT (INTERCLIMA+ELEC, BATIMAT, IDÉOBAIN) DU 2 AU 6 NOVEMBRE 2015 // Paris Nord Villepinte

Pour ce cru 2015, les trois salons Interclima+elec, Batimat et Idéobain se rassemblent sous le tout nouvel étendard du Mondial du Bâtiment. Réunissant l’ensemble des acteurs de la filière du bâtiment, l’événement a vocation à répondre aux enjeux qui attendent le secteur dans les années à venir et notamment au niveau de la transition énergétique. Contacts/informations : www.batimat.com / marie.quebriac@reedexpo.fr

SILVER ECONOMY EXPO DU 24 AU 26 NOVEMBRE 2015 // Paris Expo, Porte de Versailles

L’évolution démographique de ces dernières années et les projections pour les années à venir marquent l’entrée de la France dans le groupe des « pays en voie de vieillissement ». C’est pour cette raison que l’événement réunit tous les ans les acteurs des technologies et services pour les seniors, afin de répondre à cet enjeu national, économique et sociétal. Contacts/informations : www.silver-economy-expo.com / contact@silver-economy-expo.com

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ANALYSES

Directive européenne sur l’efficacité énergétique : quels changements pour le bâtiment ?

© DR

Par François Caugan, enseignant et formateur au Centre des formations industrielles – CFI

Le 11 septembre 2012, le Parlement européen a adopté la directive sur l’efficacité énergétique (Energy Performance of Building Directive, EPBD). Cette directive fait suite au « paquet climat énergie », adopté lors du Conseil européen des 11 et 12 décembre 2008 en vue d’accroître de 20 % l’efficacité énergétique de l’Union européenne d’ici 2020.

L

a directive fixe l’objectif suivant : « En 2020, la consommation d'énergie de l'Union ne doit pas dépasser 1 474 Mtep d'énergie primaire (EP) ou 1 078 Mtep d'énergie finale (EF) ». En 2012, la consommation d’énergie de la France était alors de 261 Mtep. L’art. 5 impose aux États membres de rénover chaque année « 3 % de la surface au sol totale des bâtiments chauffés et/ou refroidis ». Selon l’art. 8, les audits énergétiques pour les entreprises, hors PME, doivent être réalisés avant le 5 décembre 2015, puis au minimum tous les quatre ans, à partir du dernier audit énergétique. Le 26 novembre 2014, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a annoncé la publication du décret no 2013-1121 du 4 décembre 2013 relatif aux seuils au-delà desquels une personne morale réalise un audit énergétique. Dans ce cadre, l’entreprise doit être équipée de relevés de consommations d’énergie primaire. Ces relevés sont la plupart du temps réalisés à l’aide des compteurs ErDF, GrDF et autres qui sont actuellement installés. Quid des démarches volontaires ? Les entreprises optant pour une démarche non plus dite « réglementaire » dans le cadre de l’audit, mais d’amélioration de la performance énergétique (ISO 50001), ne seront pas soumises à

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l’audit énergétique réglementaire. Le système de management énergétique (SME) ISO 5001 annule et remplace la norme NF EN 16001 qui permet à tout organisme de parvenir, par une gestion méthodique, à l’amélioration continue de sa performance énergétique. Elle n’établit pas de niveau de performance énergétique initial ou à atteindre. Ses objectifs : l’analyse de l’état initial d’un système (ex. un bâtiment), l’identification des usages énergétiques significatifs, et pour finir la mise en place des actions de réduction de consommations d’énergie tout en continuant de suivre l’évolution de la consommation d’énergie. La construction neuve, la rénovation et la démarche ISO 50001 peuvent imposer aux particuliers ou aux sociétés de disposer d’une instrumentation de mesure et de suivi des systèmes énergétiques. Ces systèmes sont aujourd’hui reliés à la domotique (particulier) ou à la gestion technique centralisée ou du bâtiment (GTC/GTB) permettant de connaître à tout moment les usages énergétiques de chacun. Le paragraphe 27 de l’EPBD rappelle aussi que « concernant des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité, au moins 80 % des consommateurs devraient être équipés de systèmes intelligents de mesure d'ici à 2020, si la mise en place de compteurs intelligents donne lieu à une évaluation favorable ».

Cette connaissance des usages permet d’identifier les principaux axes d’amélioration des consommations d’énergie. Des actions peuvent être mises en place, à moindres frais, pour améliorer l’efficacité énergétique : l’installation de minuteries, de capteurs de présence ou le changement d’éclairage dans certaines zones d’un bâtiment. D’autres engageant des frais plus importants sont envisageables sur le long terme en lien avec l’activité du bâtiment. Faire évoluer les usages Cependant, les nouveaux usages peuvent dégrader l’efficacité énergétique d’un bâtiment : les bornes de rechargement pour les véhicules électriques, l’informatique (poste de travail, imprimante, copieur, etc.), le besoin de refroidissement du matériel informatique, etc. C’est avec toutes ces évolutions que l’électricien devient aujourd’hui un acteur important dans la mise en place de cette directive EPBD ; par sa capacité à conseiller un particulier dans le choix et l’optimisation des équipements électriques et de leurs usages, par sa nécessité d’évoluer vers l’analyse et le suivi des consommations pour proposer des outils ou des systèmes permettant d’y arriver. L’efficacité énergétique tient de la volonté de diminuer la consommation énergétique globale tout en s’adaptant à l’usage qui est fait du bâtiment.


ANALYSES

Pourquoi et comment le marché des smart grids évolue-t-il selon vous ? Par Géraldine Trapp, responsable du congrès SMART GRIDS PARIS

© DR

Le marché des smart grids a commencé à apparaître en 2010 et a révélé visiblement son potentiel mi-2011, lorsque l’ADEME a choisi de soutenir certains projets, grâce aux fonds d’investissements d’avenir dotés d’un fonds de 165 millions d’euros ! Tendances du marché des smart grids Les smart grids se sont développés avec l’arrivée des nouvelles technologies sur le marché de l’énergie, car elles permettent de rendre davantage communicants et intelligents nos réseaux. L’intelligence des réseaux a d’abord eu comme objectif premier de lisser les pics de consommation, car en électricité il faut consommer ce qui est produit sans trop de distance entre les 2 lieux, pour éviter les pertes dans le cadre du transport. Les smart grids ont des incidences non seulement sur les infrastructures du réseau, mais aussi au niveau du consommateur. De nombreux outils/plates-formes sont proposés au consommateur pour connaître, maîtriser et optimiser sa facture énergétique. La démarche peut même aller plus loin, car il peut produire de l’énergie, grâce au développement des énergies renouvelables, voire stocker de l’énergie en utilisant sa voiture électrique… De consommateur il devient consom’acteur ! Les smart grids vont permettre de décentraliser la distribution de l’électricité, voire d’autres énergies, comme le gaz. Jeremy Rifkin, essayiste et économiste américain, va jusqu’à prévoir le « Zero marginal cost society », titre de son dernier livre, à savoir qu’avec le développement de l’Internet des objets et de l’économie collaborative, nos productions seront locales et décentralisées, elles pourront donc ainsi être partagées/échangées. Va-t-on vers le AirBnB de l’énergie ?

Des actualités réglementaires impactant le marché des smart grids La loi de transition énergétique devrait avoir une forte incidence sur le développement du marché des smart grids. Mais il va falloir attendre sa version finale pour mesurer précisément son impact. Une 2e actualité devrait également avoir un impact fort : la COP21 se déroulera à Paris à la fin de l’année, et la France doit montrer l’exemple en termes de réflexion et d’actions. Nous ne sommes cependant pas si mauvais que cela sur ce chapitre, mais nous avons quelques leviers d’action non négligeables. L’AIE a réalisé une étude sur l’impact environnemental des smart grids, révélant que certaines solutions pouvaient participer à la diminution des gaz à effet de serre et influencer positivement le « dérèglement climatique » que nous vivons. Espérons que les actions décidées lors de la COP21 donneront des ailes à la filière des smart grids ! Freins au déploiement des smart grids Quelques obstacles sont encore sur le chemin du déploiement des smart grids… Les acteurs s’interrogent sur les réels bénéfices des smart grids et les business models sont encore incertains. Le dernier frein et non des moindres est l’acceptabilité du consommateur : il faut que le consommateur s’approprie ces nouveaux outils de pilotage et d’optimi-

sation de la consommation énergétique. Il ne faudrait pas rester dans une logique « top down », d’imposition de nouvelles solutions technologiques, mais aller dans le sens d’une appropriation par le consommateur, donc une logique de « bottom-up ». Perspectives sur le marché des smart grids Une fois ces constats posés, il est fondamental de regarder les actions réelles sur le marché. Nous pouvons en effet constater de plus en plus de réalisations de projets impliquant des smart grids, qui sont de vraies réalisations industrielles et commerciales. Nous sommes en train d’entrer dans une phase d’industrialisation. Les acteurs de l’écosystème se sont réunis autour d’une association, la REI-SmartGrids France, pour participer activement au développement de la filière des smart grids. Une dizaine d’actions ont été définies pour pousser des start-up, PME innovantes, pour mettre en place de nouvelles formations, pour promouvoir la filière tant en France qu’à l’international. Il est d’autant plus important que nos acteurs français se fédèrent, car le marché se fait actuellement un peu bousculer avec l’arrivée de Nest, Cisco et Facebook. La peur de ces grands acteurs américains va secouer notre écosystème, j’espère positivement. À nos champions et nos start-up de surprendre et d’innover !

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Un long chemin vers la durabilité

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Naissance d’une idée La première prise de conscience de l’importance d’une idée de développement durable survient en réponse aux premiers dégâts causés par la révolution industrielle, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. À cette période, les premiers dégâts de l’engagement des sociétés occidentales vers une industrialisation effrénée se font ressentir sur la faune, la flore et les écosystèmes terrestres et aquatiques… Apparaissent donc dans la foulée les premiers questionnements. Ce n’est qu’à la sortie de la Seconde Guerre mondiale et après la multiplication de ces constats qu’une réflexion commence à se développer, soulevant également la question de la place des facteurs humains dans le développement. C’est en 1968, lors des travaux du Club de Rome et la publication en 1972 d’un rapport intitulé « Halte à la croissance », qu’un premier concept de développement durable est théorisé, amenant à l’apparition du concept d’éco-développement. Ce rapport, aux retombées considérables sur le monde

académique et politique, soutient, grâce à l’utilisation de modèles mathématiques, que le système planétaire va s’effondrer sous la pression de la croissance démographique et industrielle. À moins que l’humanité ne décide délibérément de stabiliser sa population et sa production. ▼

Naissance d’un concept L’apparition du concept de développement durable au sens propre se manifeste en 1987 dans le rapport Bruntland, publié par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce rapport définit la politique pour parvenir à un développement durable. Axé principalement sur la préservation de l’environnement et des ressources naturelles, il souligne également le lien protection de l’environnement et pauvreté. C’est à l’occasion du sommet de Johannesburg en 2002 que le développement durable prend sa forme définitive, en associant les aspects sociaux aux aspects environnementaux. En plus du renfort de la politique environnementale, une collaboration appuyée est prévue entre les pays du Nord et du Sud. Les piliers du développement durable Le développement durable comprend donc trois aspects : économiques, sociaux et environnementaux. L’objectif est de mettre en place un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. La question qui se pose aujourd’hui est celle de sa mise en place. Encouragé pendant longtemps, le développement durable entre en ce moment dans une phase critique : le temps n’est plus à l’incitation, mais à la réglementation.

L

a première formulation de l’idée de développement durable apparaît en 1346, dans une ordonnance portant sur la gestion des forêts et prise par Philippe VI de Valois. Déjà, la gestion durable devient une nécessité pour la préservation des ressources. Mais gare aux confusions : la durabilité ne nous ramène pas à une notion de privation. La durabilité, c’est comment gérer au mieux les ressources pour pouvoir continuer de les exploiter pendant une longue période et non pas, comme c’est le cas pour la décroissance, de cesser toute consommation et de faire une croix sur les innombrables innovations mises au point par l’homme.

Le développement durable, une bien belle idée, pour une bien triste réalité : l’homme a puisé frénétiquement les ressources, pollué intensément les eaux, les sols et l’atmosphère et prend toujours pour seul indicateur de développement l’aspect économique. Les mentalités changent, les comportements suivent. La COP21, qui se tiendra à Paris en décembre prochain, devrait constituer une avancée. Retour sur la notion de développement durable, depuis son apparition jusqu’à sa mise en application, pas encore tout à fait effective.


COP21 – CONFÉRENCE DE PARIS 2015

Sans oublier le rôle clé des entreprises Les 20 et 21 mai derniers s’est déroulé à Paris, au siège de l’Unesco, le Business and Climate Summit, réunissant les décideurs économiques et politiques. L’objectif : échanger sur les meilleurs moyens de déployer les solutions bas carbone à l’échelle mondiale. Un point ressort

Alexandre Arène

DÉCROISSANCE

ÉTHIQUE

RESPONSABLE

Impact environnemental

RESPONSABLE

DÉVELOPPEMENT DURABLE

clairement de ces négociations : la reconnaissance claire du rôle des entreprises dans le développement durable. Elles seront d’ailleurs présentes lors de la COP21, au Bourget, sous le pavillon de la « Société civile ». Le développement durable a bien évolué depuis plus d’un demi-siècle, autant au niveau de son concept que des moyens de mise en place. De l’incitation, passons à la fermeté ; des engagements passons aux actions concrètes, mesurables et chiffrées. La nécessité de changer de modèle de développement n’est plus contestée, contrairement aux moyens de le faire appliquer. La COP21 devrait constituer un tournant décisif, mais gare au manque d’ambitions.

CLIMAT

DÉCROISSANCE

RESPONSABLE

Des points à clarifier Dans ce cadre, se pose la question du financement. Une enveloppe de 100 milliards d’euros par an sera collectée à partir de 2020 parmi les pays du Nord, pour favoriser le passage à une économie la moins carbonée possible dans les pays du Sud. Ce point est encore à confirmer lors de la COP21. Une autre question centrale est celle du prix du carbone. Après quelques essais malheureux d’instaurer un marché du carbone parallèle, les pouvoirs publics constatent aujourd’hui le caractère essentiel de cette question. Comme pour d’autres points, la prise en compte des

« externalités » est aujourd’hui primordiale pour inciter les entreprises et les institutions à mettre en place un schéma de comptabilité verte et une vraie politique de RSE (responsabilité sociétale des entreprises), imposée depuis 2015. Vient ensuite la question des INDC (Intended Nationally Determined Contributions), ces fameux engagements que chacune des 196 parties présentes à la COP21 devait rendre avant le mois d’avril. Ces engagements, formulés par chaque pays en amont du sommet parisien, n’ont pas rencontré un franc succès : seuls 44 pays sur les 196 ont rendu leurs engagements à ce jour. Quelques bons élèves que l’on n'attendait plus sur ce terrain se font remarquer, comme les États-Unis, le Canada mais aussi la Russie. ▼

Voilà l’un des grands enjeux de la COP21 qui se tiendra à Paris à la fin de l’année : imposer un développement durable fort et normatif, accompagné d’actions concrètes et chiffrées pour faciliter sa mise en place. Seul problème, des désaccords persistants entre les négociateurs, notamment sur la responsabilité dans le réchauffement. Quand les pays du Nord demandent une réduction des émissions globales harmonisées, les pays du Sud soutiennent de leur côté que le Nord s’est développé grâce à ses émissions. Les négociateurs sont donc tombés d’accord sur « une responsabilité commune mais différenciée ».

ÉTHIQUE

ECONOMIE

CIRCULAIRE

IMPACT

COMPTABILITÉ CONSOMMATION VERTE RESPONSABLE COLLABORATIVE CRÉDITS CARBONE

ÉTHIQUE

RSE

IMPACT

DURABLE ÉTHIQUE

Les aspects environnementaux sont les éléments des activités, produits ou services de l’entreprise, à l’origine d’impacts, causés par un processus. L’aspect environnemental est absolu car il est quantifiable et mesurable, tandis que l’impact environnemental dépend du milieu sur lequel le secteur produit son activité. Afin d’évaluer l’impact, il est DÉCROISSANCE donc nécessaire de connaître le milieu environnemental sur lequel l’entreprise agit. Un impact environnemental peut être négatif tout comme positif et peut se situer à l’échelle locale ou globale. DÉVELOPPEMENT DURABLE Les démarches environnementales sont engendrées pour améliorer la position de l’entreprise sur ses marchés et répondre aux pressions internes et externes. Les retombées de cette stratégie sont d’ordre commercial, relationnel et financier. Des démarches environnementales existent, visant à la protection de l’environnement en relation avec l’utilisation des matières premières et au processus de production. L’étude des impacts environnementaux est une méthode utilisée dans le cadre de la norme ISO 14001 lors d’une analyse environnementale. Le SME est un système comportant un engagement du respect de la législation en vigueur, qui privilégie la prévention. Aujourd’hui, seulement 25 % des entreprises respectent la réglementation. La SME permet alors d’optimiser les performances environnementales et concerne toutes les parties prenantes devant s’impliquer à la mise en place d’un tel système de management dans l’entreprise, afin de faire vivre et d’améliorer les démarches.  MK

ÉTHIQUE

DÉVELOPPEMENT DURABLE

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Publi rédactionnel

SOLUTIONS COP21 est un dispositif inédit multi-acteurs de valorisation des solutions pour le climat

Un Hub des Solutions climat : 1re plateforme Web contributive multi-acteurs dédiée aux solutions climat, en français et anglais, pour tous les publics et acteurs concernés à travers le monde. Des conférences/débats : pour faire connaître les Solutions climat, échanger et créer des synergies entre acteurs ; Des visites en régions : pour découvrir les innovations et les bonnes pratiques ;

Un Pavillon au Bourget du 30 novembre au 12 décembre 2015 pendant toute la durée de la COP21, à proximité de la conférence officielle ; Une grande Expo au Grand Palais à Paris du 4 au 10 décembre 2015 lors de la COP21 : plus de 4 000 m² d’exposition et 60 conférences pour montrer les solutions et innovations en faveur du climat au plus large public, avec accès gratuit. Venez rencontrer artistes, associations, entreprises, ONG, scientifiques, et les villes et territoires, pour partager solutions innovantes, créativité et optimiste, afin de lutter contre les dérèglements climatiques et ses impacts.

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objectif est de montrer à un large public les multiples produits, services, process et innovations existants et en projet à travers le monde pour lutter contre le dérèglement climatique et ses impacts. Pour partager ces solutions, Solutions COP21 comporte plusieurs volets qui se dérouleront tout au long de l’année 2015 jusqu’à la COP21 :

Ce programme est réalisé de manière écoresponsable par le cabinet Alliantis et Le Public Système.

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créé en perspective de la conférence des Nations Unies qui se déroulera à Paris en décembre 2015. Cette initiative est portée par le Comité 21 avec le Club France Développement durable (rassemblant plus de 100 réseaux publics et privés).

www.solutionscop21.org www.plateformesolutionsclimat.org



RÉALISATION

SMART GRIDS

GreenLys : une expérimentation grandeur nature du smart grid Quatre ans après son lancement officiel en mai 2012, le projet GreenLys, démonstrateur smart grid à grand échelle mené en France, aborde sa dernière phase : capitaliser son expérimentation. Finalité : contribuer à la normalisation d’un smart grid fonctionnel pour bâtir un modèle transposable et généralisable demain. Zoom sur ce projet ambitieux.

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Concevoir Au travers de GreenLys, il s’agit de définir les modalités de pilotage du système électrique et d’accompagner le consommateur dans la maîtrise de ses consommations d’énergie. Une analyse coût/ bénéfice complète de l’ensemble du système est menée par le consortium, se basant sur les solutions déployées. Le process est composé de compteurs Linky, de concentrateurs dans les postes de distribution publique et d’un système de communication par courant porteur en ligne. Cet ensemble crée un lien interactif entre le réseau et les consommateurs : « Nous nous sommes appuyés sur les capacités de Linky pour concevoir des outils informatiques complémentaires permettant de récupérer les données, les croiser avec d’autres, les enrichir, produisant des indicateurs utiles au métier et pouvant les restituer », précise Guillaume Roupioz. Linky, 1re brique des réseaux intelligents, sera déployé sur l’ensemble du réseau de

© Thierry CHENU - Ville de Grenoble – 2012

© DR

Lyon et Grenoble, les 2 métropoles sélectionnées représentatives pour expérimenter le projet GreenLys.

Pour ce faire, Lyon et Grenoble, métropoles différentes par la typologie de leur réseau et la segmentation de leurs clients tertiaires, ont été sélectionnées. Mille clients testeurs résidentiels et 40 sites tertiaires de quartiers expérimentaux neufs et anciens sont impliqués. Le projet cible l’ensemble du système électrique, du producteur au consommateur, en passant par l’ensemble des métiers du transport, de la distribution et de la fourniture d’énergie. Sa force : un consortium de 13 acteurs représentatifs du système électrique en France. « Toutes les compétences utiles sont représentées, légitimant nos conclusions qui interviendront sur toute la chaîne du projet », note Jean Wild, responsable programme Microgrid & Pilotes smart grid chez Schneider Electric. Analyser et quantifier la création de valeur économique, environnementale, technologique et sociétale d’un système électrique intelligent dans sa globalité, telle est son ambition à l’horizon 2030.

© Constantin Meyer

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reenLys a été retenu par l’ADEME dans le 1er programme d’investissement d’avenir pour répondre aux enjeux de la transition énergétique et éprouver des solutions innovantes en matière de réseaux électriques intelligents dans le cadre d’un démonstrateur en conditions réelles. Objectif : définir les bases de construction et de fonctionnement d’un système électrique intelligent du futur et disposer d’une vitrine technologique dès 2016. « GreenLys est un accélérateur d’innovations. Parti d’un stade R&D, le projet aboutit aujourd’hui à des solutions industrielles avec une tonalité de réplicabilité », indique Guillaume Roupioz, coordinateur opérationnel smart grid région Rhône-Alpes chez ERDF et chef de projet GreenLys.


RÉALISATION

© Constantin Meyer

Déployer Au-delà de Linky, les deux sites expérimentaux sont équipés en aval des compteurs de box énergie pour les clients résidentiels et de systèmes Prosumers pour le tertiaire, un système de partage d’information, de suivi et de pilotage de l’ensemble du projet. Sur place ou à distance via Internet, le particulier testeur agit sur sa consommation tandis que les charges flexibles peuvent être monitorées et pilotées et répondre aux sollicitations de l’agrégateur, sous réserve d’acceptation du client testeur. L’agrégateur optimise au mieux l’équilibre entre production et consommation. Il apporte de la flexibilité au système électrique par des effacements. Il fournit des services au réseau de distribution et de transport comme le délestage ciblé en situation de congestion du réseau ou d’incident. GreenLys s’appuie sur des systèmes de production d’électricité renouvelables ainsi que des bornes de recharge pour véhicules électriques. En amont des compteurs, des solutions spécifiques sont installées afin d’anticiper cette insertion massive d’ENR et de véhicules électriques. En cas d’incident sur le réseau, un prototype d’« autocicatrisation » a été conçu : le diagnostic est automatisé, la faille isolée puis corrigée, le réseau électrique est alors rapidement réalimenté et reconfiguré à distance en des temps de l’ordre de la minute. « Avec ces

technologies de pointe, on devient plus proactif sur la basse tension, c’est une révolution ! On reconstitue la typologie exacte du réseau en temps réel et on agit en conséquence », explique Guillaume Roupioz. Observer Par son approche systémique, le développement et l’exploitation de GreenLys contribue à apporter des réponses concrètes autour du rôle et de l’acceptation client, des modèles de l’agrégateur, des effacements, de la gestion et de la modernisation du réseau de distribution. De plus, les verrous réglementaires impliquent de réagir au fur et à mesure de l’avancement du projet. « Pour Schneider Electric, ce fut l’occasion de comprendre et d’imaginer des solutions pour demain en favorisant le consommateur », analyse Jean Wild. L’observation effectuée a permis de valider les solutions techniques. Leur assemblage, testé sur le terrain, permettra dans un futur proche de créer de la valeur. Pour Guillaume Roupioz, « la quantification de tous les gisements de valeur de GreenLys apporte une réelle répartition entre les différents partenaires, en n’oubliant pas le consommateur final ». Toutes les capacités de Linky à générer des gains pour la gestion du réseau sont confirmées. « Actuellement, nous sommes en mesure de gérer et maîtriser les variations de tension très précisément, même dans une période de transition du système électrique », assure Guillaume Roupioz. L’une des observations clés concerne les énergies renouvelables. Pour répondre à cette énergie aléatoire, le modèle de prévision photovoltaïque mis en place permet de prévoir la veille pour le lendemain le nombre de KW que le panneau X fournira à une heure donnée offrant une optimisation avérée de l’exploitation du réseau. En plus des satellites, le modèle s’appuie sur l’imagerie au sol, divisant par 2 voire par 3 l’imprécision. Côté clients testeurs résidentiels, les retours d’acceptabilité de la technologie, notamment sur les équipements installés dans leur domicile, sont très positifs. GreenLys fait émerger de nouvelles

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distribution français d’ici 2020, conformément aux directives européennes et à la suite de la décision gouvernementale de 2013.

Linky, 1re brique des réseaux intelligents, sera déployé sur l’ensemble du réseau de distribution français d’ici 2020.

pratiques de régulation de l’énergie bien acceptées par les expérimentateurs qui deviennent des consomm’acteurs modulant plus finement leur consommation en chauffage ou eau chaude sanitaire, en fonction des besoins du système électrique. Concernant les clients testeurs tertiaire, force est de constater qu’il s’agit d’un environnement complexe, les intervenants étant nombreux et leurs objectifs différents selon qu’ils sont propriétaires, locataires, facility managers et utilisateurs finaux. La solution Prosumer permet de gérer la flexibilité simplement au sein de cet environnement complexe. Capitaliser pour demain Mai 2016, le consortium présentera ses conclusions issues de son expérimentation et des connaissances acquises par ce projet. Elles participeront à la rédaction des textes réglementaires sur la transition énergétique. Elles démontreront aux collectivités locales la perspective économique induite. Cependant, pour une transformation du système électrique réussie, sans toucher aux garanties en termes de sécurité, de qualité de réseau tout en maîtrisant les coûts, la coordination et la mise en place d’interfaces entre les différents acteurs sont essentielles. « Nous avons la conviction que nos solutions faciliteront la transition énergétique en intégrant les énergies renouvelables, le développement du véhicule électrique et la pointe de la Sylvie Journaux demande. »  j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr 25


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SMART GRIDS

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COMPTAGE

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DATACENTERS

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Démonstrateurs, les retours d’expérience

Base de la gestion d’énergie Des solutions de refroidissement plus performantes

© Emerson Network Power

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© Schneider Electric

LES DOSSIERS DU MOIS


SMART GRIDS

LES DOSSIERS DU MOIS

Démonstrateurs, les retours d’expérience Rendre les réseaux électriques intelligents Rendre les réseaux électriques intelligents consiste en grande partie à les instrumenter pour les rendre communicants. En particulier au niveau des réseaux de distribution qui sont faiblement dotés en technologies de la communication, en raison du nombre très important d’ouvrages (postes, lignes...) et des consommateurs qui y sont raccordés. L’enjeu des smart grids sur la partie réseaux se situe donc principalement à ce niveau. « Plusieurs projets ont été développés en ce sens, pour le télé-pilotage, le suivi des postes de distribution et la continuité des réseaux, mais aussi par exemple sur les prévisions de production d’énergies renouvelables ou encore autour de dispositifs de production solaire associés à du stockage », ajoute Thierry Djahel, directeur Développement et Prospective au sein de Schneider Electric. Pour être encore plus performant dans l’équilibre offre/demande, le concept de micro-grid a également le vent en poupe. Selon le cabinet Navigant Research, plus de 400 projets représentant plus de 3,2 GWh d’électricité sont en cours de développement ou déjà opérationnels dans le monde avec un quadruplement, tant en volume que de chiffres d’affaires, d’ici 2020. Les micro-grids sont des réseaux électriques qui sont déployés sur des territoires de petite taille, conçus pour fournir un approvisionnement électrique plus stable financièrement et de meilleure qualité à un nombre restreint de consommateurs à l’échelle d’un quartier ou d’une ZAC.

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Les bâtiments tertiaires et collectifs sont des éléments clés du smart grid et sont impliqués de façon importante dans les démonstrateurs et différents projets. Plus d’une centaine de projets sont en cours sur le territoire français, sur tous les segments de la chaîne de valeur de l’énergie. Avec à la clé des retours d’expérience pour préparer la transition énergétique et aider à définir les prochaines étapes à franchir.

Thierry Djahel, directeur Développement et Prospective au sein de Schneider Electric.

« Ils agrègent ainsi de multiples installations de production locales et diffuses, des installations de consommation, des installations de stockage et des outils de supervision et de gestion de la demande. Ils peuvent être raccordés directement au réseau de distribution ou fonctionner en mode îloté », ajoute Thierry Djahel. Entre transition énergétique et RBR 2020, tout semble concourir à un mouvement massif, notamment au niveau du renouvelable et des microgrids. Bien qu’il y ait encore des freins, « l’énergie renouvelable solaire est rentable sans subvention, et c’est tout le sens de l’initiative SolaireFlex développée par Energy Pool, Hydronext, Saft et Schneider Electric », indique Thierry Djahel. L’objectif sous-tendu par cette initiative est clair, s’appuyer sur la chute des prix des panneaux, des batteries et des convertisseurs pour proposer des

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SMART GRIDS

LES DOSSIERS DU MOIS

Écran du système PMS qui gère les charges et les arbitrages entre autoconsommation, stockage, effacement et réinjection du bâtiment Kergrid. (source Morbihan Énergies)

... solutions de production décentralisées, incluant également des solutions de supervision, de prévision de la production, et répondant ainsi à l’autoconsommation, à la participation des centrales solaires à l’équilibrage du système électrique, ou bien encore à l’ajout de capacités de stockage pour le lissage de la production. On ne peut que souhaiter qu’elle soit également le moteur et exemple pour d’autres initiatives en ce sens.

© Schneider Electric

Les projets smart grid orientés sur l’usage On va retrouver des projets concernant l’amélioration de l’efficacité énergétique, notamment par la connaissance des

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consommations. Citons par exemple, parmi les projets présentés au récent salon SGParis 2015, le projet Zeus d’Ephori qui permet, par prise électrique, une automatisation des heures d’allumage et d’extinction des appareils électriques, ou encore Netatmo qui en s’associant à EDF Luminus déploie en

Belgique une solution de thermostat programmable sur smartphone. En sus des projets d’efficacité énergétique, on peut distinguer trois volets importants concernant l’aval compteur. Avec tout d’abord les projets liés à l’effacement. « Nous avons développé une fonction et un boîtier particulier qui permet de gérer des ressources d’énergie distribuées pour l’effacement pilotable à distance. Reposant sur LON ou Bacnet, elle permet la conversion d’un message d’Automated Demand Response (selon l’OpenADR alliance) compréhensible pour les GTB des différents bâtiments interconnectés. » Ce boîtier a été utilisé également sur d’autres projets tels que NiceGrid ou encore RennesGrid en cours d’étude de faisabilité. « Sur ce dernier projet, on insère et étudie de façon poussée l’autoconsommation et l’autoproduction à l’échelle d’une zone d’activité », précise Thierry Djahel. Seront mis en œuvre à la fois la production d’énergie renouvelable à base de solutions photovoltaïques (sol, toiture et ombrières de parking), la gestion active de la demande d’énergie (MDE) et la consommation de la production locale renouvelable, les dispositifs de stockage pour permettre l’utilisation aux heures de pointe de consommation de l’électricité issue des énergies renouvelables, et enfin des solutions de recharge de véhicules électriques. La rentabilité du projet,

Dispositif de stockage de Kergrid. (source Schneider Electric)


SMART GRIDS

LES DOSSIERS DU MOIS

La communication amont-aval de Linky demande du réseau et participer à la maîtrise de la demande : arrêt, réduction de la demande par pilotage de certains équipements gros consommateurs », ajoute Mathilde Peyrat de EDF. L’ERL a été conçu pour être le plus ouvert possible, transparent sur les données issues du compteur qu’il ne stocke pas mais transmet aux équipements via des échanges sécurisés. Deux protocoles de communication radio avec les équipements aval sont disponibles : ZigBee et KNX RF. « D’autres protocoles pourraient également être à terme supportés », note Sylvie Perrin, chef de projet SmartElectricLyon à EDF R&D. Les spécifications, en accès libre, seront peut-être le standard des équipements d’un futur label « Linky Ready » à l’étude. L’ERL pourrait être ensuite acquis avec l’équipement proprement « Linky Ready »

ou bien acheté de façon séparé pour être installé dans son emplacement réservé au sein de Linky.

pour un investissement estimé à environ 10 millions d'euros, sera principalement assurée par la vente d’énergie verte aux entreprises et aux particuliers présents sur la ZAC, ainsi que par une offre élargie de services de gestion de l’énergie. « Produire local, consommer local autour du bâtiment, Kergrid est un des premiers bâtiments complètement SmartGridReady », illustre encore Thierry Djahel. EDF R&D va d’ailleurs pouvoir analyser de façon très fine les données de plus d’un an et demi d’usage et déterminer des scénarios optimaux d’utilisation – économie et confort – grâce aux possibilités de stockage d’autoconsommation ou de réinjection sur le réseau du bâtiment. « La centrale photovoltaïque de Kergrid produit en 126 kWc alors que les besoins d’usages du bâti ne dépassent que rarement les 45 kW. Il faut veiller à ce que la réinjection sur le réseau ne génère pas de perturbations, par ailleurs le traçage et la facturation du surplus vendu aux bâtiments voisins sont les deux points cruciaux de la problématique financière pour le déploiement à grande échelle des micro-grids », précise l’expert. Toujours dans la logique de surplus de production, notamment en été, il y a aussi des essais technologiques pour effectuer du stockage en hydrogène,

stockage qui serait alors utilisable en hiver. Sur ce type de technologies non matures économiquement, la présence d’aides publiques reste clé. Le troisième point d’attention de certains démonstrateurs smart grid est lié à la tarification dynamique. Le recensement de toutes les charges, mais aussi des créneaux où il sera possible de les effacer, ainsi que la mesure de puissance et le préavis acceptable pour exécuter un ordre d’effacement seront des points clés dans la mécanique de communication et d’adaptation notamment vis-àvis des agrégateurs et opérateurs d’effacement d’énergie.

une bonne participation des 25 000 foyers, qui ont particulièrement apprécié la compréhension de leur consommation domestique et la possibilité de comparaison par rapport à des logements similaires dans leurs quartiers. Cette décomposition des usages est effectuée avec des algorithmes particuliers et sur la base de questionnaires sur les équipements présents dans le foyer. Mais il reste cependant à continuer à tirer des enseignements pertinents de SEL, par la participation massive des consommateurs et par un programme de recherche mixant sciences humaines, techniques et mathématiques. Notamment pour la mise en place d’un tarif expérimental dont l’objectif est de réduire la pointe de 18 à 20 heures, quelques jours par an. Sur ces dates et créneaux, le tarif serait doublé ou fortement majoré, avec en compensation un bonus en heures normales. SmartElectric Lyon a par ailleurs déployé plus de 30 bâtiments de collectivités et d’entreprises. « L’un des objectifs est, avec ces éléments, de pouvoir cartographier par type de bâtiment, type d’effacement, les puissances espérées et sur quels usages », précise Mathilde Peyrat, chef de projet R&D de EDF. 80 sites tertiaires et industriels seront intégrés en 2015 dans cette logique. Jean-François Moreau

Zoom : le projet collaboratif SmartElectric Lyon (SEL) Lancé en 2012 à l’initiative du groupe EDF dans le cadre d’un consortium réunissant 21 partenaires, industriels des filières de l’électricité et des télécoms et acteurs de la recherche et du monde universitaire, le projet vise la sensibilisation des consommateurs et acteurs du Grand Lyon à la sobriété énergétique, mais aussi le développement de services interactifs, de contrats adaptés et d’équipements conçus pour optimiser le confort et mieux gérer le budget électricité des consommateurs. Pour les clients particuliers, les premiers retours semblent plutôt positifs avec

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L’émetteur radio Linky « ERL » est la passerelle de communication qui permettra l’accès sans fil des équipements des locaux résidentiels ou tertiaires (commerces et bureaux) aux données du compteur Linky. L’ERL a été défini dans le cadre du projet SmartElectric Lyon en étroite collaboration avec les acteurs de la filière énergétique et notamment le syndicat IGNES. Son premier objectif est de permettre de faire du management tarifaire avec les équipements du bâtiment qui vont ainsi moduler leur fonctionnement selon le tarif du moment et à venir. Il peut également, via un dispositif de traitement des données, diffuser et afficher les données de consommation et de confort sur la tablette ou smartphone de l’usager. « Enfin, il est le maillon support des échanges pour gérer l’équilibre offre/

En 2015, l’émetteur Radio Linky (ERL) entre en prototypage et tests, avec, en 2016, un lancement des préséries et de la fabrication industrielle. (source SmartElectricLyon)

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COMPTAGE

LES DOSSIERS DU MOIS

Base de la gestion d’énergie Pas d’efficacité énergétique sans mesure et comptage, les dispositifs de comptage ou smart metering sont sans conteste la clé de voûte du bâtiment économe, mais également, demain, du bâtiment connecté au smart grid. Et suivant le type de bâtiment et son contexte, l’architecture de comptage est différente et la précision des données également.

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our Séverine Lienhart, chef de marché Habitat Hager, « le marché est en pleine expansion de plusieurs faits, mais, dans tous les cas, le moteur de la mise en place de compteurs est la mesure pour mieux décider. Dans la rénovation, la suppression des dépenses inutiles est une vraie priorité.

Il s’agit donc de repérer d’éventuels excès ou anomalies de fonctionnement afin de pouvoir mettre en place des actions correctives. Place ensuite au suivi détaillé des consommations par zone afin de préciser les besoins réels, d’identifier les gisements potentiels d’économie et ainsi de prendre les bonnes décisions en matière de performance énergétique ». Sébastien Meunier, directeur du marché tertiaire ABB France, ajoute qu’« il y a une belle dynamique de beaucoup de maîtres d’ouvrage et d’exploitants car ils ont compris, avec la RT 2012 et le neuf, tout l’intérêt du comptage pour les bâtiments existants ». En neuf, satisfaire à la RT 2012 n’est pas toujours suffisant Avec la RT 2012, les bâtiments tertiaires doivent être équipés de systèmes permettant de mesurer ou de calculer les consommations d’énergie (art. 31). La RT 2012 demande donc à connaître les consommations énergétiques par usage et par zone. Quelquefois, il est important d’aller au-delà en installant un appareil de mesure en arrivée de l’installation pour faire : • de la gestion énergétique, • de la surveillance de l’installation, • du suivi de la qualité de l’énergie électrique.

USAGE

ZONE

Chauffage

Prises de courant

Par tranche de 500 m2 SURT, ou par tableau électrique, ou par étage, ou par départ direct

Production ECS

Total

Centrales de ventilation

Par centrale

Refroidissement Eclairage

Départ > 80 A

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Enfin, la mesure par usage ainsi que pour les départs électriques peut être résolue de différentes manières, par la mise en place de centrales de mesures ou par la mise en place de compteurs d’énergie. Le comptage est pourtant encore trop souvent réduit au périmètre stricto senso de conformité à la RT souvent pour des contraintes budgétaires, ce qui parfois pénalise la connaissance technique essentielle qu’il pourrait apporter. « Enfin, pour le collectif, le comptage est très lié à l'habitat et y est plutôt standardisé : comptage des consommations des usages courants (chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation, prises de courant, autres) dans chaque logement et comptage des consommations des communs (ascenseur, cage d'escalier, VMC…). La précision de mesure est moins importante et peut aller jusqu'à 5 % », précise Séverine Lienhart de Hager.

Qu’est ce que la MID ? La MID (Measuring Instruments Directive - 2004/22/CE) est une directive européenne de 2004 qui s’applique aux dispositifs et systèmes de mesurage dans le cadre de transactions commerciales dans l’objectif de mieux protéger le consommateur et de garantir ses intérêts. Ces instruments de mesure peuvent être aussi bien des compteurs d’énergie électrique active que des compteurs d’eau, de gaz, d’énergie thermique, des instruments de pesage... Les cas d’emploi sont typiquement pour les campings, locations de vacances, résidences étudiants, immeubles de bureaux, centres commerciaux, ports de plaisance, halls d’exposition, systèmes de recharge pour véhicules électriques.


COMPTAGE

LES DOSSIERS DU MOIS

Exemple d’architecture GTB intégrant une solution de comptage connectée en Modbus. Hôtel de région d’Auvergne. (source ABB France)

En tertiaire, et plus particulièrement en rénovation, il est essentiel de bien définir l’objectif à atteindre : il s’agit d’instrumenter ce qui est important et là où il le faut, avec le niveau de précision adapté, tout en analysant les contraintes techniques d’installation et d’exploitation (armoires électriques, réseau Ethernet, nécessité de couper ou non les flux pour mettre en place le capteur, notamment sur les fluides). « En tertiaire, le plan de mesurage définit donc pour un site donné l’implantation et le niveau de performance des moyens de mesure - PMD, compteurs et capteurs », précise Sébastien Meunier. Ce plan peut également comporter la description de moyens de communication et de supervision associés. Le Gimélec a d’ailleurs sur ce sujet réalisé un document intitulé « Guide d’usage de la mesure » qui conseille prescripteurs et concepteurs dans la détermination de l’instrumentation de mesure et de comptage à mettre en œuvre suivant les natures de projets (neuf et RT, certification HQE, certification ISO 50001).

« Pour donner un exemple, les données de comptage, si elles ont un niveau de précision suffisant, peuvent également être valorisées et l’on peut alors effectuer une véritable "facturation" ou répercussion des charges réelles par service, par exemple », illustre l’expert. Le comptage, étape première de la transition énergétique

gétique (SIE), vont permettre la prise en compte d’actions correctrices et d’arbitrage. Par exemple, à quel moment vautil mieux autoconsommer ? Ou stocker ? Ou encore réduire la consommation de certains équipements ? Pour économiser les kilowatts/heure qui coûtent le plus cher et ajuster les contrats tarifaires

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La loi Nome avec la fin des tarifs régulés, conjuguée à la loi de transition énergétique, renforcent encore un peu plus le caractère fondamental du comptage. « Mesurer pour voir, voir pour comprendre, comprendre pour agir », les bâtiments les plus demandeurs en énergie sont en cours de revoir leur consommation, lisser les pics, voire s’effacer s’ils veulent réduire leur facture. Ce n’est pas le système de comptage intelligent qui va donner un retour sur investissement direct, mais bien ses résultats qui, en alimentant un système d’information éner-

Armoire avec compteurs énergétiques. (source Enerdis, Chauvin Arnoux)

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Pas de mise en œuvre sans plan de mesurage

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COMPTAGE

LES DOSSIERS DU MOIS

Les données sont collectées le plus souvent par télérelève ou encore via des Web services pour être mises à disposition des usagers, de l’exploitant, de l’Energy Manager, du financier, via un système d’information énergétique (SIE). (source image Ubigreen)

comptage sera fonction du niveau d’exigence du suivi énergétique visé. De la simple conformation à la RT 2012 par un comptage par usage à un plan de comptage plus ou moins dense en fonction du niveau d’exigence sélectionné dans une conformation à un label énergétique de type BREAM, LEED, HQE... Enfin, le nombre de comptages va également être fonction de la qualité de la distribution énergétique, plus particulièrement sur l’énergie électrique ». Contrat de performance énergétique et comptage font aussi bon ménage

au plus juste ?… « En somme, établir une véritable interaction avec le réseau pour réduire ou accélérer les consommations avec un objectif double : assurer un confort optimal et réduire au minimum la facture énergétique », résume Sébastien Meunier d’ABB France. Les retours d’expérience montrent que l’on peut diminuer de 5 à 20 % les dépenses énergétiques grâce à la mise en œuvre et l’utilisation du système de comptage connecté à un SIE. Pour exemple, le Groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency a récemment annoncé que, avec l’usage du SIE de la société Ubigreen, ont été identifiés, d’une part, des réductions de consommation de gaz et d’électricité de 5 à 22 % – soit une économie de 90 K€ à 400 K€ –

et, d’autre part, une optimisation des contrats d’achat d’énergie pour environ 775 K€ par an. Pour un investissement de l’ordre de 150 K€ hors ressources projets internes. Comptage, élément clé pour les certifications HQE Exploitation, BREAM, ISO 50001 Dans la certification HQE, le thème Énergie est constitué de quatre cibles dont trois sont liées au comptage : • Cible 4 : Gestion de l’énergie, • Cible 5 : Gestion de l’eau, • Cible 7 : Maintenance, pérennité des performances environnementales. Xavier Candelier, chef de produit au sein d’Enerdis, groupe Chauvin Arnoux, ajoute que « le niveau de détail du

Les dispositions contractuelles d’efficacité énergétique peuvent inclure un engagement de résultats (contrat de performance énergétique - CPE). La conclusion et la gestion d’un CPE impliquent pour les signataires de disposer d’informations et de mesures fiables. Cela présuppose donc en particulier la mise en œuvre de moyens de comptage précis et de qualité qui seront les arbitres de la tenue des objectifs moyen terme tout autant que de la détection de dérives, d’anomalies d’usage (consommation le week-end par exemple) ou de surconsommation au quotidien. Si ces moyens sont au service d’une transaction commerciale, selon la teneur des clauses contractuelles, il peut se révéler nécessaire de mettre en œuvre une instrumentation dite « certifiée MID ».  Jean-François Moreau

Connaître la puissance pour réduire la facture énergétique – L’exemple de l’atelier de maintenance Regiolis – SNEF à Toulouse « Nous avons mis en place avec l’intégrateur SNEF Toulouse des bornes de mesure de puissance et d’énergie qui sont directement intégrées sur le bornier d’entrées/sorties gérant la remontée de défauts du tableau électrique, ce qui permet d’éliminer le coût lié à l’intégration du point de mesure sur le réseau de GTB », explique Pascal Tigreat, responsable du département Automation de Wago. Plusieurs avantages aussi au niveau de la mise en œuvre ont été particulièrement appré-

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ciés par l’intégrateur : plage d’adresse identique quelle que soit l’intensité mesurée, rapport de transformation d’intensité modifiable au travers du réseau, interface qui permet d’éliminer rapidement les erreurs de câblage, comme les inversions de phase ou l’inversion de montage des transformateurs d’intensité. Selon la SNEF Toulouse, qui a intégré les bornes de mesure de puissance sur plus de 26 sous-compteurs dans le cadre du projet, le gain de temps a été estimé à environ

une journée par rapport à des compteurs d’énergie communicants. Ensuite, les bornes de mesure vont permettre de faire un pilotage fin du respect de la puissance souscrite. « Les mesures produites à une période de 40 ms vont permettre un calcul fin de la puissance et permettre l’analyse des surconsommations. En cas de pic d’appel de puissance dans un intervalle de temps TOP 10 mn, il conviendra de définir ce qu’il est possible de délester pour le compenser et permettre ainsi

à l’usager d’aplanir sa consommation pour être au plus près de son contrat souscrit, et donc réduire ses pénalités et, à terme, le coût de son abonnement », explique Pascal Tigreat. La borne permet également de mesurer les harmoniques jusqu’au rang 41, et donc d’effectuer une analyse rapide de la qualité du réseau qui pourrait le cas échéant également impacter la facture par des pénalités, tout comme le cosinus phi (autre paramètre mesuré par la borne).


Publi rédactionnel

Maîtrisez votre énergie avec Phoenix Contact

Phoenix Contact lance une plate-forme interactive permettant de répondre aux besoins clients par des offres produits et un accompagnement personnalisé pour une utilisation des ressources énergétiques au plus juste. Mais en quoi consiste réellement cette solution et à quels besoins répond-elle ? « Jemaitrisemonenergie.fr », voilà le nouvel outil mis à disposition par Phoenix Contact pour accompagner ses partenaires dans le suivi et la gestion des consommations. Le site Internet, lancé cette année, admet une triple dimension. La première, orientée produits et solutions, a pour objectif de proposer aux installateurs et intégrateurs une large gamme d’équipements. La deuxième,

orientée mesure de l’énergie et comptage, met à disposition des partenaires une série de logiciels. Enfin, le troisième axe de ce site concerne la partie branches et offre des solutions pour l’intégration d’énergies renouvelables au réseau du bâtiment. Cette solution dépasse le simple cadre de la RT 2012, qui base les gisements d’économies d’énergie sur le bâtiment exclusivement et non sur le process industriel.

Des produits économes

Concernant la dimension produits d’abord, Phoenix Contact propose à son réseau de partenaires des équipements économes, des composants pour rationaliser l’énergie ou l’espace fonctionnant sur le protocole profinet, mais également des produits dédiés à la prise d’informations, qu’il s’agisse de tensions, de courants et d’air comprimé, avant d’inclure l’eau et le gaz qui ne sont pas pris en charge pour le moment. Cette solution complète (EMWISE) permet à l’installateur de savoir quels équipements choisir sans besoin de programmation et avec un simple ajout de compteurs de base.

Des solutions de comptage

Vient ensuite la dimension des solutions de comptage énergétique, rendu possible par un logiciel capable de récolter et de centraliser les informations de 10 000 points de mesure, adapté aux sites industriels de taille importante (ACRON). Pour les installations plus modestes, il existe des solutions plus restreintes, adaptées et avec une mise en place aisée. L’installation de ces dispositifs ne nécessite d’ailleurs qu'un arrêt très court de la production, car la mise en place n’impose le démontage d’aucun composant.

Maîtriser au mieux l’énergie grâce à une différenciation par source

La partie « branches », propose des solutions pour faciliter l’intégration d’énergies renouvelables dans les sites industriels  : connecteurs à raccordement rapide, alimentations fiables pour les installations décentralisées, systèmes de mesure du courant pour les installations photovoltaïques… Le système inclut également les énergies conventionnelles, le traitement de l’eau ou encore la mobilité et l’ouverture aux smart grids.

Un plan d’action 2015-2017

Installer l’initiative dans la durée, voilà l’objectif affiché par Phoenix Contact. Le plan d’action et de déploiement des solutions s’articule en trois temps. Pour cette année 2015, il faudra d’abord créer et développer une communauté d’intégrateurs. En 2016 viendra le temps des premiers retours d’expérience : l’objectif sera d’adapter les solutions en fonction des retours émis et de rendre attractif le pilotage et la visualisation des données. Enfin, 2017 sera l’année de la maturité : il faudra aller plus loin dans les solutions et imaginer des systèmes de comparaison de données anonymes en fonction des process et de la dimension de chaque site. Plus d’informations sur le site : www.jemaitrisemonenergie.fr

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DATACENTERS

LES DOSSIERS DU MOIS

Des solutions de refroidissement plus performantes

L

a puissance électrique installée des datacenters dans le monde a dépassé les 30 000 MW, soit plus de 2 % de l’énergie électrique consommée sur la planète. Dans le même temps, cette énergie est de plus en plus coûteuse et génératrice d’émissions de CO2 à réduire drastiquement, ce qui amène concepteurs et constructeurs d’équipements à proposer aux exploitants de nouveaux concepts de refroidissement moins gourmands en énergie, mais aussi mieux adaptés aux besoins, aux tailles et architectures des salles et à leur évolution dans le temps et cela pour des nouveaux sites ou des rénovations. Pour Séverine Hanauer, Sales Manager Solutions et Applications d’Emerson

© Emerson Network Power

L’augmentation de la densité dans les datacenters et leur évolution touchent tous leurs composants : serveurs, baies, alimentation électrique et refroidissement. Ce dernier reste un poste de coût important, et les concepteurs, constructeurs d’équipements et exploitants de ces centres développent de nouvelles stratégies de refroidissement pour consommer le moins d’énergie possible tout en assurant fiabilité et respect des conditions de fonctionnement des matériels.

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Network Power, « la demande en France est plus importante pour la haute densité avec 2,5kW/m2 chez les hébergeurs pour optimiser la rentabilité, mais avec le cloud et la virtualisation on augmente aussi la densité dans les salles petites et moyennes avec une taille de baies en hausse de 1 à 1,2 m. D’où une palette de solutions constructeurs plus importante qu’il y a 10 ans et plus d’innovations en "thermal management" avec de nouvelles solutions en free cooling. L’objectif est de réduire le PUE tout en augmentant la température dans les salles avec des allées froides et chaudes et des températures de retour plus élevées (35 °C) ». De nouvelles recommandations et normes Les dernières recommandations publiées par l’ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditioning Engineers) concernant l’environnement des équipements informatiques permettent une plage de température de 15 à 32 °C pour la classe A1, alors que l’on était à 20-25 °C en 2004. La norme ETSI EN 300 019-1-3 classe 3.1 définit également de nouvelles plages de température et d’humidité. Ces recommandations et le développement par les constructeurs de nouveaux

Installation en toiture d'immeuble d'un système de free cooling à air avec échangeur évaporatif avec pulvérisation d'eau dans l'unité et sur l'échangeur de chaleur.


DATACENTERS

LES DOSSIERS DU MOIS

matériels répondant à ces prescriptions ont entraîné la mise sur le marché de nouvelles solutions en free cooling direct et indirect. Ces technologies vont permettre de passer d’un PUE de 1,5 à 2 pour des installations traditionnelles à des PUE compris entre 1,2 et 1,5, d’où un gain très important sur la consommation d’électricité du site. Ce que confirme Damien Giroud, directeur France Solutions Datacenters de Schneider Electric : « On peut travailler avec des températures d’eau plus élevées de 15 à 22 °C au lieu de 8-12 °C, ce qui a un impact fort sur le PUE et ne nécessite plus, comme avec les températures basses, d’utiliser de la chaleur en déshumidification, on ne condense plus en montant la température et on peut alors supprimer les bacs de condensats. » Selon Damien Giroud, l’ASHRAE devrait encore monter les températures admises en entrée serveurs ; un pas qu’a franchi

l’Université de Grenoble en ayant des températures de soufflage de 27 °C. Le free cooling de plus en plus utilisé En moins de 10 ans on est passé d’une climatisation traditionnelle dans la salle à des solutions groupe froid/free chilling utilisables dès quelques racks (30 kW) jusqu’à des puissances très importantes telles que 10 x 1,1 MW pour l’hébergeur Interxion pour le site de Paris VII-2. Ce sont des solutions flexibles, avec un petit budget, un retour sur investissement (ROI) rapide que l’on peut superposer à des groupes froids existants pour optimiser les coûts. D'appareils de refroidissement périmétriques qui font circuler l’air froid sous un plancher technique l’on est passé à un refroidissement par rangées de baies avec des trajets de ventilation plus courts et mieux définis qui permettent de réduire la puissance des ventilateurs

et de mieux cibler les capacités de refroidissement suivant la densité des applications. La dernière solution est un refroidissement par rack, les unités de refroidissement étant montées directement sur les racks informatiques. Toute la capacité de refroidissement peut être utilisée et des densités de puissances très élevées peuvent être atteintes. Plusieurs solutions de production de froid en free cooling sont proposées par les constructeurs, mais les plus utilisées sont le free cooling indirect à l’air et le free cooling indirect air/eau [voir encadré]. Pour Damien Giroud, « 95% des installations se font en free cooling hormis quelques cas de rénovation où les contraintes de bâtiment ne permettent pas sa mise en œuvre. Mais on peut toujours s’orienter vers un confinement allées chaudes/allées froides avec des unités périmétriques plus performantes avec

...

DIMENSIONNER SES ÉQUIPEMENTS Connaître la charge IT (identifier les profils de serveurs)

- Déterminer une densité moyenne (4/8/15/20 kW par racks) - Connaître le débit d’air nécessaire (blade 200m3/h/kW versus pizza 290m3/h/kW) et le sens de refroidissement des charges (notamment pour les switch) - Se faire une idée du rythme de déploiement sur 3 à 5 ans > granularité de la solution - Vérifier le mode d’alimentation des charges > simple/double/triple alimentation

Déterminer les possibilités de granularité des briques de base

Quelques éléments pour dimensionner ses équipements et évaluer leur évolution pour mieux profiter de la modularité des solutions techniques actuelles.

© DR

- Cellule MT > faible - Transformateurs de puissance MT/BT > moyenne - Groupe électrogène > moyen - Groupe froid > moyen - TGBT amont > faible - UPS > élevé - TGBT aval UPS > élevé - Unités de climatisation > moyen + - Baies / Rack PDU > élevé - Réseau d’eau glacée > moyen –

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DATACENTERS

vitesse variable, communication avec le chiller et pilotage de la température en fonction de la charge ». Les offres des constructeurs sont de plus en plus diversifiées pour couvrir les besoins et possibilités d’implantation des utilisateurs. Emerson Network Power propose ainsi une unité de free cooling indirect air avec échangeur évaporatif. Selon Séverine Hanauer, « ces unités Liebert EFC de 100 à 350 kW intègrent une technologie d’échange air/ air et de refroidissement par évaporation en modules compacts et autonomes faciles à installer et qui communiquent entre eux, avec une consommation d’eau optimisée. Ils permettent d’atteindre des PUE partiels < 1,1. Nous proposons également une solution en free cooling adiabatique humidifiant l’air entrant dans l’échangeur et dans le condenseur. Des compresseurs de technologie multi-scroll garantissent l’intégralité du refroidissement de secours jusqu’à 50 °C, même en cas de coupure d’eau. Ces modules sont disponibles de 500 à 1 450 kW ». Mohamed El Barkani, Datacenter Manager chez Digital Realty qui exploite 130 datacenters dans le monde dont un de 50 000 m2 à Saint Denis, confirme que le free cooling permet d’améliorer

Les solutions de free cooling - free cooling direct à l’air : introduction de l’air extérieur filtré pour refroidir le datacenter ; - free cooling indirect à l’air : utilisation de l’air extérieur sans son introduction dans la salle (échangeur) ; - free cooling indirect air/eau (ou free chilling) : . groupe froid à condensation par air avec free cooling integer, . groupe froid à condensation par eau et refroidisseur associé à un échangeur à plaque ; - free cooling indirect eau/eau : utilisation indirecte d’eau de nappe ou d’eau de rivière avec échangeur.

l’efficacité énergétique : « Notre nouveau datacenter de Dublin en free cooling indirect peut fonctionner sans groupes froid pour des températures < 28 °C en utilisant un refroidissement adiabatique et atteint un PUE de 1,15, à comparer au PUE de 1,45 du site de Saint Denis construit en 2008 sans free cooling. Mais l’utilisation d’un outil DCIM (Data Center Infrastructure Management) permet aussi d’optimiser les consommations, par exemple en surveillant les machines virtuelles ou en mettant en veille des serveurs inutiles ». Jorge Da Silva, Colt, qui exploite 29 datacenters en Europe/Asie, a retenu pour les dernières générations de datacenters le cloisonnement des allées froides et le free cooling avec un retour d’expérience important depuis 2009 : « 50 % d’équipements en moins, free cooling pendant plus de 80 % de l’année et moins de risques d’incidents ».

© KVA-Applications

Les bancs de charge rackables permettent de tester la ventilation de chacune des baies avant installation des serveurs.

LES DOSSIERS DU MOIS

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Des solutions modulaires pour s’adapter rapidement Pour toutes ces nouvelles solutions de refroidissement, la modularité est devenue la règle que ce soit pour des modules de refroidissement eau glacée ou des modules de free cooling air. Cette modularité est devenue une valeur d’usage pour les exploitants. Pour François Salomon, Cooling Business Development Manager de Schneider Electric, « il y a une prise de conscience des clients, conceptualiser sa modularité est bien entré dans les mœurs et les petites briques sont devenues la règle. Cette modularité a un surcoût estimé à 15 % sur 10 ans, mais avec une économie sur l’investissement, les coûts de maintenance et d’exploitation. Ces modules préfabriqués sont plus rapides et moins onéreux à déployer qu’une approche traditionnelle ». Ces modules peuvent généralement être installés en intérieur, extérieur au sol ou sur le toit. Cette installation sur le toit a été retenue par SAP France pour son nouveau datacenter de Levallois-Perret, une installation plutôt spectaculaire : les groupes froid free cooling Uniflair de Schneider Electric ont été installés sur le toit du bâtiment de 22 étages grâce à un hélicoptère Super Puma. Ces groupes sont associés à des climatisations InRow nouvelle génération avec confinement de l’allée chaude, l’ensemble faisant l’objet d’une gestion intelligente du froid par le logiciel de DCIM. Ces logiciels de DCIM peuvent réaliser une gestion automatique du refroidissement, par exemple en modifiant la température pour optimiser la consommation des climatiseurs ou en supprimant les points chauds. Jean-Paul Beaudet



GRAND ANGLE

Efficacité énergétique à la Philharmonie de Paris

L

e projet de développement des systèmes de gestion des fluides de la Philharmonie de Paris a débuté en 2006, sous l’impulsion du maître d’ouvrage, Bouygues Construction. C’est à l’entreprise Cunin, installateur de systèmes de transport de fluides, de climatisation et de chauffage qu’est revenu le choix du matériel. Immédiatement, l’installateur se tourne vers KSB, pour deux raisons principales : étant donné le lieu d’implantation des moteurs, au sous-sol du lieu censé accueillir la salle avec une acoustique reconnue depuis comme la meilleure du monde, il fallait une installation ne produisant pas le moindre bruit, ni la moindre vibration. Après cette commande un peu particulière, KSB se lance dans le développement de ce moteur, destiné à faire remonter les eaux d’évacuation et pluviales au niveau du sol, puis de les faire s’évacuer par le réseau gravitaire parisien. Il a fallu, pour mettre au point ce moteur et l’adapter à cet environnement si particulier, cinq années pleines : un an d’études en amont et quatre années de travaux. Mais ce système de pompage bien précis, éligible pour l’obtention de CEE (Certificats d’économies d’énergie), n’est pas le seul élément censé faire de ce bâtiment un brin excentrique un bâtiment économe. La Philharmonie, malgré sa forme particulière et son très célèbre retard à la construction, générant des surcoûts très critiqués, est en cours de qualification HQE (Haute qualité environnementale).

38 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr


GRAND ANGLE

Zoom sur les moteurs KSB KSB, spécialiste en pompes et robinetteries, s’est vu confier par l’installateur Cunin un « grand projet », avec ses grandes contraintes. Ce bâtiment, à l’usage bien particulier, voit sa population fluctuer entre 0 et 2 500 personnes les soirs de représentations : il fallait donc penser les équipements en termes d’efficacité, d’usage et de maintenance, avec une capacité de fluctuation de 0 à 100 % dans la même journée. Et pour admettre une efficacité énergétique acceptable dans de telles conditions, ses moteurs admettent un haut rendement pour des économies de 20 % en moyenne selon KSB, voire plus à en croire Cofely. La décision a donc été prise d’installer trois stations réparties dans le bâtiment. Mais, comme pour toute construction, certains imprévus viennent perturber l’installation de ces pompes : la chape de béton constituant la base du bâtiment a été coulée sans prendre en compte l’installation des moteurs… Qu’à cela ne tienne, ils ont été livrés en pièces détachées et insérés dans les cuves prévues, cuves qui se trouvent à proximité de la nappe phréatique, autre risque pour l’inondation de l’installation. Et c’est une autre technologie qui a permis d’optimiser le placement et l’installation de ces équipements, contraints techniquement et acoustiquement : le BIM. En plus de permettre l’alimentation en eau des WC grâce à la récupération des eaux grises des toitures, le système admet une capacité impressionnante. Il permettrait, selon KSB, « l’évacuation de trois orages centenaires ».

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À LIRE

Éditions Dunod

L'essentiel de la RT 2012 - Obligations et mise en œuvre de la réglementation thermique

© Dunod

Ce guide pratique permet de comprendre les exigences de la réglementation thermique 2012, entrée en vigueur le 1er janvier 2013. Cette seconde édition prend en compte les textes de loi de décembre 2012, d’avril 2013 et de décembre 2013 et 2014. Les valeurs des deux coefficients en besoin bioclimatique maximal admissibles, la consommation conventionnelle maximale ainsi que la température conventionnelle intérieure de référence doivent être prises en compte par les entreprises. Cet ouvrage apporte des précisions sur les bâtiments d’habitation de petite surface, les bâtiments collectifs et le cas de Mayotte. L'ouvrage (232 pages) est disponible sur commande (39 €) sur le site : www.numerique.dunod.com 

Éditions Eyrolles

Le climat va-t-il changer le capitalisme ?

© Eyrolles

Le capitalisme peut-il réellement changer ? Voici la problématique qu’ont traitée les auteurs. En articulant leur réflexion sur le prix carbone, ils mettent en exergue les difficultés transitoires d’une économie capitaliste, persistant depuis deux siècles, vers une mutation durable. De Jean Tirole à Michel Rocard, les auteurs de cet ouvrage éclairent le lecteur sur les choix économiques fondamentaux proposés. Ils délimitent ainsi les aléas des processus et les tensions internationales dans le cadre de la transition énergétique. L'ouvrage est disponible en librairie (17 €) ou sur le site : www.editions-eyrolles.com 

Effinergie

Guide d’utilisation des bâtiments tertiaires BBC

© Effinergie

Effinergie publie un guide consacré à l’utilisation, l’entretien et la maintenance d’un bâtiment tertiaire basse consommation. Réception du bâtiment, bonnes pratiques d’utilisation, entretien, maintenance et travaux sont les thèmes abordés. Les conseils et recommandations sont rassemblés en fonction des besoins des utilisateurs afin de permettre au lecteur d’accéder directement aux informations correspondant à ses attentes et ses besoins. Ce guide est disponible en intégralité et sur commande (15 €) sur le site : www.effinergie.org 

Institut de l'économie circulaire

© DR

Quel potentiel d’emplois dans une économie circulaire ?

40 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

Afin de mener à bien la transition énergétique, une mutation du système économique vers une économie circulaire est indispensable. Le marché de l’emploi se voit restreint à un modèle productif linéaire. L'augmentation de la productivité du travail et la hausse du prix des ressources coûtent chaque année à la France des milliers d'emplois. La transition vers une économie circulaire permettrait de créer près de 500 000 emplois aux Royaume-Uni, en faisant bénéficier les acteurs locaux. Afin d’affirmer ce potentiel, l’Institut a répertorié l’ensemble des travaux menés en relation avec l’économie circulaire et l’emploi. Cette étude conclut sur l'insuffisance des connaissances du potentiel « emplois » de l'économie circulaire en France. Le document est disponible gratuitement et en intégralité (74 pages) sur le site : www.institut-economie-circulaire.fr 


CHIFFRES CLÉS

Les smart grids Marché actuel

En France 1,2 milliard

En Europe

200 projets smart

d’investissement dans les smart grids en France.

grids existants ou financés en France.

Dans le monde 80%

30 milliards d’euros, c’est la

240 millions d’euros 50% d’investissements effectifs

19,5%

10 % de croissance

valeur du marché des smart grids en 2015

annuelle du secteur

Perspectives 80%

En Europe

En France 8 milliards d’euros

d’investissements cumulés entre 2014 et 2021 (électricité, gaz naturel, eau)

6 milliards d’euros de

80%

P

270 milliards d’euros de besoins

chiffre d’affaires 19,5% en 2020, dont la moitié à l'export

Job

80 %

25 000 emplois directs en France d'ici 2020

80%

50% 50819,5% milliards d’euros

%5,91

50%

Dans le monde

%08

%05

des consommateurs 19,5% européens équipés en 2020

50%

19,5%

80%

P

50% en investissements 19,5% d’ici 2025 dans 50% les réseaux de distribution d’électricité européens 80%

80%

80% Renouvellement des 2/3 des infrastructures d’énergie en Europe pour faire émerger un smart grid à l’échelle européenne « Super grid »

d’investissements d’ici 2025 dans les smart grids pour : USA, Japon, Royaume-Unis, Chine, Inde, Brésil, Corée du Sud, Afrique du Sud, Italie, Espagne, Belgique, France

19,5% 338 à 476 milliards de dollars

$

P

50%

800 millions

de compteurs intelligents seront installés d’ici à 2018

d’investissements requis d’ici 2030 sur le marché des smart grids

80%

Simulation de la charge électrique journalière française avec et sans smart grids

19,5%

50%

80%

19,5%

50%

Charge électrique (MW)

85000

80000

19,5%

50%

Smart grid non installé

75000

Smart grid installé 70000

65000 0:00

4:00

8:00

12:00 16:00 20:00 Heures journalières

0:00

Source : AIE, EPRI, Nikkei, Xerfi, RTE

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LE PLUS LU SUR www.filiere-3e.fr Le 18/06/2015 par Mailys Kerhoas

Biodiversité et énergies : une nouvelle conception des toits verts

Une nouvelle conception des toits végétalisés Les toits végétalisés permettent de compenser la surface perdue au sol par l’urbanisation et d’améliorer la qualité de l’air. Ils possèdent des capacités importantes en matière d’efficacité énergétique : rafraîchir l’air en été, diminuer les particules fines et retenir l’écoulement d’eau lors de

« Les professionnels que sont les végétaliseurs et les producteurs d’énergie peuvent désormais travailler main dans la main. » fortes pluies. En raison des problèmes d’assurance, les toitures végétalisées étaient limitées dans leur forme au type extensif et ne pouvaient accueillir qu’un seul type de plante, les sedums. « Cela a engendré des toitures au tapis uniforme, souvent rougeâtre ; une déception qui a découragé un bon nombre de ceux qui visaient une valeur

esthétique des toitures. De plus, malgré sa résistance et son pouvoir couvrant, ce type de végétation participe peu au développement de la biodiversité et à ses bienfaits : les tapis de sedum sont généralement trop peu diversifiés et le substrat trop fin pour être favorable à la biodiversité », explique Brigitte Bonello, fondatrice de Init Eco. Cette nouvelle conception des toitures végétalisées d’Init Eco se définit par la diversité des espèces de plantes en favorisant celles d’origine locale adaptées au climat régional. Le retour d’espèces locales, abeilles, papillons, pollinisateurs, ainsi que l’absence de produits phytosanitaires dangereux, sont les piliers de cette nouvelle conception.

© DR

Init Eco est un centre de formation, spécialisé dans la rénovation et l’éco-construction, souhaitant introduire une nouvelle conception des toits végétalisés en France. La loi du 17 mars 2015 sur la biodiversité oblige les centres commerciaux à installer des toitures végétalisées ou à produire de l’énergie renouvelable sur leur toit. Ainsi, l’efficacité énergétique se traduit par des toits verts innovants dans leur conception et leur capacité de production énergétique.

Quand la biodiversité et les énergies s’allient Biosolar est une entreprise californienne spécialisée dans les énergies photovoltaïques. Elle souhaite à présent réunir biodiversité et production d’énergies dans sa solution. « En réunissant le végétal et les technologies vertes, le projet BioSolarRoof reprend un ensemble de thèmes au cœur de nos préoccupations actuelles : la santé, le bien-être, l’énergie, l’équilibre des écosystèmes, l’utilisation intelligente de l’énergie. Les professionnels que sont les végétaliseurs et les producteurs d’énergie peuvent désormais Retrouvez la suite sur www.filiere-3e.fr

42 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

travailler main dans la main pour un retour aux équilibres naturels, contribuer à ce que le monde moderne, celui des technologies, permette un retour à une vie plus saine, proche de la nature », souligne Brigitte Bonello. Les panneaux photovoltaïques créent des zones ombragées permettant des taux d’humidité différents. Ainsi, la production d’énergie solaire optimise la végétalisation. Cependant, ce phénomène s’annonce comme donnant-donnant. L’évapotranspiration des plantes permet de refroidir les panneaux photovoltaïques et d’augmenter leur efficacité lors des saisons chaudes. Allier la nature aux énergies renouvelables, c’est peut-être tout simplement ça, la transition énergétique… 


AILLEURS

SUR LE WEB

L'ÉNERGIE D'AVANCER

Consommation d’énergie et CO2 : le grand défi de la transition énergétique Extrait du site L’énergie d’avancer / Publié le 17 juin A seulement quelques mois de la conférence internationale de Paris sur le climat, le changement climatique et ses conséquences ne se sont jamais fait aussi pressants. Les dirigeants qui semblent enfin prendre toute la mesure de l’urgence, ont adopté lundi, dans le cadre du sommet du G7, de nouveaux objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 et de renoncement progressif aux énergies fossiles en accord avec la nécessité de limiter le réchauffement climatique. Des engagements prometteurs mais qui ne seront peut-être pas suffisants au regard de l’évolution programmée des consommations énergétiques et de la composition actuelle du mix énergétique mondial.

L

© DR

e poids de la production d’énergie dans les émissions mondiales de CO2 est évalué aujourd’hui à plus de 60 % et cela malgré une croissante régulière des moyens de production d’électricité décarbonée. Malgré tout, la part des émissions de CO2 issues de la production d’électricité pourrait poursuivre sa tendance à la hausse au regard des perspectives de développement des pays du Sud dont la production d’électricité repose aujourd’hui largement sur l’utilisation du charbon, un combustible abondant, bon marché et facile à exploiter. La consommation mondiale d’électricité devrait donc encore largement augmenter dans les décennies à venir, nécessitant une production toujours plus importante et complexifiant encore un peu plus les efforts consentis dans le sens d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre. • • •

Retrouvez la suite sur www.lenergiedavancer.com

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PORTRAIT D’ENTREPRISE

Par Olivier Durand

PARTEX, « MARQUE » SON TERRITOIRE

44 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

«I

dentifier, sécuriser, marquer», pourrait être la devise de Partex France, installée tout au sud de Paris. Côté face, le siège, simple d’allure, semble indiquer a priori que l’entreprise mise sur la sobriété ! Le côté pile confirme l’impression, pas de hall d’accueil marmoréen garni de plantes vertes ! Sitôt le seuil franchi, c’est directement par le stock que nous pénétrons dans l’entreprise, les ateliers sont dans le prolongement. Tout est dit, le produit est au cœur du dispositif et cela depuis 1948, lorsque Torbjorn Lööf, installateur électricien suédois, a mis au point un système de balisage qui permet le repérage rapide des dysfonctionnements du réseau. Depuis ce jour, Partex « reste l’unique société au monde à s’être spécialisée dans ce domaine », rappelle Fabrice Valot, le patron de la filiale française. Depuis 70

ans, l’entreprise nordique s’est forgé une solide réputation de qualité de service. Son credo, « concentrez-vous sur l’installation, nous réalisons vos repères en usine et vous livrons en flux tendu ». La petite usine un brin austère est en fait une ruche innovante qui fabrique des produits personnalisés en mode ultra tendu et répondant aux normes en vigueur, « toute commande pour des quantités allant jusqu’à 8 000 pièces, passée avant 10 heures est livrée le lendemain avant midi, quel que soit le type de produits, les dimensions, les couleurs, les matériaux, la méthode de tri ou d’emballage ». Partex France est une filiale récente. En 1999, la société JLP, qui distribuait la gamme Partex sur le marché national, passe sous la bannière suédoise et devient un maillon supplémentaire d’un groupe de 200 salariés qui réalise © Partex

Le repérage, un terme qui ne dit rien aux noninitiés mais désigne des barrettes ou plaques de métal ou de plastique, fixées le long de réseaux de câbles, tuyaux destinés à véhiculer informations, énergie, fluides. Ces petits supports, parfois maltraités ! enterrés, immergés ou soumis à des températures aux amplitudes extrêmes, sont porteurs d’informations essentielles qui permettent la maintenance optimale des conduits qu’ils balisent et garantissent à la fois leur bon usage et leur pérennité. Partex Marking Systems, la PME venue du froid qui en a fait sa raison d’être, n’a eu de cesse de se renouveler depuis sa création. Elle poursuit sa lancée et insuffle une nouvelle dynamique à son marché avec des propositions techniques et commerciales innovantes.


un chiffre d’affaires de 27 million d’euros (exercice 2013). Un réseau spécialisé, le Royaume Uni fabrique les outils de pose et systèmes de fixation, la Pologne conçoit et fabrique les imprimantes. La France se charge des systèmes de repérage plastique et Inox, des matériaux haute performance pour répondre aux contraintes physiques et de sécurité, destinés à couvrir l’ensemble des activités industrielles et du bâtiment. Les repères métalliques, en acier inoxydable « 316L », le « L » pour « low carbon rate », préserve l’intégrité de la matière contre l’agression des UV, de l’eau de mer ou des températures extrêmes et « sont capables de résister 300 ans en vieillissement accéléré ! » Les types de plastique utilisés, quant à eux, « ne brûlent pas, ne fondent pas, s’éteignent automatiquement et sont retardateurs de flammes ». Et afin de garantir leur conformité sur le terrain, « le stock est

Concentrez-vous sur l’installation, nous réalisons vos repères en usine et vous livrons en flux tendu. maintenu à la température constante de 25° C avant impression, grâce à un réseau géothermique naturel ». Vigilante sur la qualité des produits livrés à ses clients, la PME l’est tout autant au regard de ses obligations en matière de développement durable et de responsabilité sociétale. Les résidus

de matière première sont systématiquement valorisés et trouvent une nouvelle vie, soit dans les produits Partex ou pour d’autres usages via des prestataires spécialisés. La « Lööf Foundation », financée sur les fonds personnels de la famille du fondateur, vient en aide aux populations locales à travers des programmes ciblés et volontaires, partout où l’entreprise s’installe, « c’est un investissement au-delà des frontières du professionnel ». Un programme phare, l’édification de « la Maison de l’Espoir » au Népal, « achevée dans les premiers mois de cette année, a été partiellement détruite pendant le tremblement de terre du 25 avril ». Il va falloir rebâtir. Fabrice Valot, alpiniste au palmarès impressionnant, 40 sommets alpins de 4 000 mètres et plus et quelque 6 000 dans les Andes, connaît le sens des mots humilité, effort et persévérance. Gravir les montagnes et présider aux destinées d’une entreprise cela revient à affronter les mêmes contraintes, même si un chef d’entreprise a priori ne risque pas sa vie ! « La route n’est jamais droite, cailloux, rochers, précipices jalonnent le chemin, il faut faire avec et trouver malgré tout un passage. » Le patron, qui a pris les rênes de la PME en octobre dernier, va devoir challenger un marché national mature. Certains grands travaux augurent de nouvelles perspectives, la « LGV » Tours Bordeaux en construction ne profitera pas qu’aux TGV lancés à vive allure mais « servira de support pour tirer aussi des lignes électriques, de la fibre optique ou des réseaux d’information ». En bref, des centaines de kilomètres de câbles à équiper de milliers de repères. Avec 34 000 références en catalogue, la PME couvre l’intégralité de la demande, mais l’objectif est de « proposer non plus un produit mais une solution technique et commerciale complète et innovante pour faire la différence et remporter la mise autrement que grâce au prix ». Via le système « Mark on Line », Partex va rendre la main à ses clients qui, directement en ligne, pourront concevoir leurs systèmes de marquage, sélectionner la forme, la matière, les codes couleur, envoyer l’ordre de commande et de fabrication et choisir la date de livraison. En Suède,

30 % des clients sont déjà séduits, les clients français pourront juger dès l’automne 2015. Autre chantier, être présent très en amont sur les grands projets, avant la rédaction du cahier des charges pour faire en sorte que le « marquage » soit pris en considération. Souvent laissé de côté, « car considéré à tort comme élément non contributif à la qualité d’un produit ou d’une infrastructure, le repérage réduit pourtant le temps de maintenance et représente donc un gain sensible en termes de ressources humaines et financières ». Les futurs produits ? Sur ce point le DG de Partex est très disert, pour en parler en aparté ! mais le projet « revêt un caractère stratégique qu’il n’est pas très opportun d’échanger avec nos concurrents ». En creux, une façon habile de signifier que l’entreprise ne se repose en rien sur ses lauriers, poursuit ses efforts d’innovation et que la compétition sera relevée. De quoi assurer l’avenir des 9 collaborateurs, et de ceux qui pourraient monter à bord dans les prochaines années, car le patron pense en alpiniste, « responsable de lui-même mais aussi des autres », qu'on n’avance jamais seul. Partex qui a réalisé 1,5 million de chiffre d’affaires en 2014, l’exercice en cours pourrait bien afficher pas moins de 2 millions d’euros au compteur à la clôture. Une probabilité qui ne grise pas son patron, qui sait qu’en altitude le temps change très vite, mais sait aussi pouvoir compter sur son équipe.  @oliver.durand © Partex

© Niclas Bomgren AB

PORTRAIT D’ENTREPRISE

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PRODUITS

Systèmes IT

Des caloducs à forte efficacité thermique

© Aavid Thermalloy

Les caloducs développés par Aavid Thermalloy diffusent rapidement la chaleur avec comme point de départ les éléments sensibles à la température pour la transférer là où elle peut être dissipée. Les caloducs peuvent également être utilisés pour augmenter l'efficacité des ailettes en déplaçant la chaleur directement jusqu'à la partie supérieure moins chaude de celles-ci. Les caloducs sont très utiles pour différents types d'application : ASI, les télécommunications, les entraînements par moteur, les systèmes de contrôle, le transport jusqu'aux serveurs et aux ordinateurs. Ils permettent d'étendre la gamme thermique du refroidissement par convection naturelle ou forcée et de réduire les coûts globaux et le poids sans augmenter la taille de la base et sans avoir de parties mobiles. Les caloducs à petit diamètre fournissent une plus grande efficacité thermique tandis que les caloducs à large diamètre permettent de transférer une plus grande intensité de courant. 

Interconnexion

© EnOcean

Nouvelle passerelle KNX EnOcean La nouvelle passerelle ABB KNX/EnOcean permet à tous les produits du protocole KNX et EnOcean présents dans l’installation électrique de communiquer ensemble. Cette passerelle, de petite taille, s’installe rapidement et ne nécessite aucune source d’alimentation externe. Le système permet une communication bidirectionnelle et offre la possibilité de programmer jusqu’à 253 appareils KNX, le tout rendu visible via un affichage LCD à l’intérieur du produit, permettant également de visualiser la qualité du signal EnOcean. Un plugin ETS offre la possibilité de configurer intuitivement et simplement le système. KNX est un protocole leader des bâtiments connectés avec plus de 370 adhérents et plus de 47 000 intégrateurs certifiés dans le monde et un taux de croissance élevé des licences ETS (logiciel de programmation) en France. EnOcean possède 400 membres et plus de 2 000 produits interopérables. 

CVC

La solution DFE XS Édition École d’Aldes permet de filtrer l’air extérieur et de renouveler en permanence l’air intérieur de chaque classe sans avoir à ouvrir les fenêtres. De fait, elle contribue à purifier l’air classe par classe, elle réduit les nuisances sonores et les gaspillages d’énergie. Ventilation double flux, DFE XS Édition École offre l’avantage de pouvoir contrôler directement la température de l’air entrant dans chaque classe et de s’adapter ainsi au plus près des besoins. Monobloc, la centrale ne nécessite ni conduit, ni gaines aérauliques, assurant ainsi une grande simplicité d’installation, en 3 heures seulement. Elle offre un air filtré, un meilleur confort acoustique et thermique tout en évitant les déperditions d’énergie. 

© Aldes

Ventilation double flux décentralisée pour salles de classe

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PRODUITS

GTB

Régulateurs et serveurs web multi-protocoles Pour répondre à la demande d’autonomie de l’utilisateur et aux besoins des intégrateurs, Cap Technologie complète sa gamme de régulateurs sure830 et de serveurs web multi-protocoles de GTB sure921, avec les fonctionnalités d’imageries automatiques pour un ensemble de 4 chaudières, 9 réseaux régulés et 3 CTA. La mise en œuvre du serveur Web GTB sure921 ne demande ni ingénierie, ni logiciel spécifique, ni paramétrage, il est intégralement « plug & play » et accessible à tous. Il s’applique à toutes tailles de bâtiments. Le serveur Web sure921 est embarqué dans le régulateur sure830, qui est configurable et si besoin programmable. Il intègre une interface graphique utilisateur complète et puissante via un navigateur Web accessible en local depuis un écran tactile couleur 10’’ fixe ou nomade. Il est également serveur ModbusTcp Bacnet IP, et le régulateur sure830 est maître Modbus RS485. Les pages sont créées automatiquement et sont autoadaptatives sans aucune ingénierie. 

Pilotage

© Finder

Nouvelles horloges programmables sans contact Finder propose 3 types d’horloges pouvant être mécaniques, digitales ou astronomiques permettant de commander la fermeture ou l’ouverture d’un contact en fonction d’un horaire, et sont destinées principalement à l’éclairage (enseignes lumineuses, locaux industriels, vitrines…) ou à la gestion du contrôle d’accès (ouverture d’un portail, par exemple). Finder propose aujourd’hui une application smartphone (Finder Toolbox) permettant la programmation très facile et rapide de ses horloges digitales (1251) ou astronomiques (1281) avec un smartphone via la technologie NFC (Near Field Communication). Cette application donne la possibilité de créer, modifier et sauvegarder des programmes avec un maximum de flexibilité. Finder Toolbox permet également d’accéder à toutes les fiches techniques et de recevoir des actualités sur les nouveautés. 

Gestion des profils

HMS Industrial Networks présente une nouvelle solution de gestion des profils, qui vise principalement les applications d'entraînement et de mouvement. Cette extension de la nouvelle gamme Anybus CompactCom 40 permet aux fabricants d'entraînements de se conformer aux spécifications de profil courantes comme PROFIdrive, EtherCAT DS402 et Transparent DS402 sur d'autres réseaux. Anybus CompactCom est une gamme de produits de communication intégrés à un équipement industriel pour fournir une connectivité avec différents types de réseaux. CompactCom est disponible aux formats puce, brique ou module, ce qui permet à l'utilisateur de choisir le niveau d'intégration. La gamme Anybus CompactCom 40 permet aux fabricants d'équipements de se conformer aux critères de tous les principaux réseaux, même pour les normes hautes performances les plus exigeantes comme EtherCAT ou Profinet 2.31. La gamme 40 est spécialement conçue pour les applications difficiles nécessitant une faible latence et un débit de données élevé.  48 j3e 836 / JUIN 2015 - www.filiere-3e.fr

© HMS Industrial Networks

Optimiser les applications d'entraînement et de mouvement


PRODUITS

Éclairage

Lampadaires de bureau à haute performance

© 2014 by SLV Elektronik GmbH/Volker Breuer

Worklight LED est un lampadaire de bureau développé par SLV avec un éclairage direct/indirect, idéal pour les postes de travail. Puissant et économique, il est équipé d’un module Fortimo LED Line à haute efficacité énergétique, pour s’adapter parfaitement aux exigences du tertiaire. Le modèle Worklight LED SL-1 est équipé d’un détecteur de mouvement et s’autorégule en fonction de la lumière du jour. Il est disponible en LED 3 000 K, avec une puissance totale de 56 W. Ce lampadaire au flux lumineux très élevé (5 080 lm) offre jusqu’à 55 % d’économie d’énergie. Worklight LED existe également sans détecteur de mouvement (modèle SL-2 : 37 W, 3 780 lm, 106 lm/W). Facile à installer, le lampadaire Worklight LED prêt-à-brancher s’adapte à toutes les configurations de pièces. 

Convertisseur

© Wago

Une solution pour des mesures précises de courant AC/DC Le convertisseur Wago réf. 2857-550 de la gamme Jumpflex permet de réaliser des mesures de courants alternatifs ou continus allant jusqu’à 100 A avec une précision inférieure à 2 % sur l’ensemble de la plage de mesure. Grâce à un capteur à effet Hall intégré, la prise de mesure précise est garantie et l’image du courant mesuré se traduit en sortie par un signal analogique standard et bipolaire, qu’il s’agisse d’un courant ou d’une tension. L’activation d’alertes est également rendue possible grâce à une sortie Digital Output (24 V/100 mA) ainsi qu’une sortie relais (250 V AC/ 6 A), directement intégrées au module. Le système permet également plusieurs moyens de configuration : via commutateur DIP intégré sur le boîtier, PC, smartphone ou sur un afficheur amovible avec commande tactile. 

Eclairage

La solution SceneSet développée par Helvar permet un pilotage intelligent de la lumière via DALI à partir d’un smartphone ou d’une tablette. L’application admet une customisation facile et permet la création de scénarios d’ambiance d’éclairage et le pilotage des couleurs et du blanc ajustable. Un menu simplifié offre la possibilité de piloter l’ensemble des groupes. Les espaces et les scénarios sont personnalisables et la détection des configurations existantes se fait automatiquement. Simple d’installation et immédiatement prête pour l’utilisation, SceneSet est capable de détecter automatiquement le routeur Helvar du système de gestion de l’éclairage le plus proche et de s’y connecter. L’application permet aussi de moduler la température des couleurs et l’intensité des blancs ajustables (froid/chaud), avec la possibilité de régler la nuance, la saturation et l’intensité lumineuse. 

© DR

Pilotez la lumière à partir d’un smartphone ou d’une tablette

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3 QUESTIONS À

Jérôme Lhote, Distech Control est un acteur majeur des solutions de gestion de l’énergie et d’automatisation du bâtiment. Jérôme Lhote rejoint le groupe en 2015 en tant que responsable technique pour la France, le Benelux et l’Afrique du Nord. Fort de 15 années d’expérience en tant qu’intégrateur de systèmes, il apporte son expertise technique à l’équipe de vente tout en étant référent technique auprès du réseau d’intégrateurs. j3e - Quelles sont les caractéristiques des marchés que vous suivez ? Jérôme Lhote - L’aspect économique devient primordial. De nombreux clients regardent aujourd’hui le prix avant les bénéfices techniques et les solutions. Sur le marché des bâtiments tertiaires, notamment celui des immeubles de bureaux, nous avons beaucoup de problématiques de recloisonnement, une caractéristique spécifique au marché français, que l’on ne retrouve pas dans les autres pays. Cette caractéristique est le reflet d’un parc tertiaire grandissant en France, notamment dans les villes de Lyon et Paris. Des recloisonnements doivent être appliqués pour s’adapter à la mobilité des espaces de travail : nous percevons une grande demande afin que les exploitants soient autonomes et n’aient pas à repenser leur installation. Une autre particularité est le besoin de gestion des locaux techniques au travers de systèmes intégrés en IP qui possèdent un maximum d’informations en local. Cela se traduit par l’enregistrement des compteurs, une supervision Web complète en partie locale, une connectivité de plus en plus demandée sur le marché français, notamment Wi-Fi, protocole EnOcean, etc. Le protocole LON est majoritairement utilisé pour les applications terminales et le protocole BACnet IP pour les applications locaux techniques. Cependant, l’Europe du Nord ou l’Allemagne ont une demande de protocole particulière : le protocole BACnet MS/TP.

j3e - Quel sont les principaux défis pour Distech Controls en 2015 ? Quel est le rôle des intégrateurs ? J. L. - Nous avons lancé une nouvelle ligne de produits avec connectivités IP et WiFi avancées qui s’appelle ECLYPSETM. Elle répond au besoin de connectivité et d’ouverture. Comme nous travaillons exclusivement via un réseau d’intégrateurs, nous avons mis en place des outils qui permettent de simplifier l’intégration de nos solutions afin que nos partenaires gagnent du temps lors de l’installation et de la maintenance de leur projet pour optimiser la productivité et la rentabilité. Xpressgfx Points est un add-on pour

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De nombreux clients regardent aujourd’hui le prix avant les bénéfices techniques et les solutions.

Microsoft® Excel, qui permet de configurer les ressources d’entrées/sorties du cahier des charges en réutilisant les listes de points issues de la conception. Une feuille de calcul détaillée de la liste de points peut être créée pour une large gamme de contrôleurs BACnet de la ligne ECB et LonWorks de la ligne ECL. Pour chaque point, les utilisateurs peuvent spécifier le nom, la description, le type de signal, le nom de l'équipement, la gamme, les unités, ainsi que plusieurs autres éléments facultatifs. Xpressgfx Points fournit une méthode simple et flexible pour créer et éditer une liste de points. Notre second défi est de répondre à un besoin croissant d’optimisation de l’éner-

gie. Pour la gestion des équipements techniques où il y a de plus en plus de demande sur la connectivité, Distech Controls propose des applications mobiles autour des tablettes et du Web embarqué. Ce sont aujourd’hui des éléments quasiment systématiques du cahier des charges. Distech Controls offre un outil complémentaire : MyDC control, une application mobile gratuite, qui permet, à distance, la visualisation des calendriers, la gestion des alarmes, la réalisation de diagnostics et la mise en place d’actions correctives (forçage capteurs, pompes, ventilateur, consigne...) Désormais, une seule personne suffit pour mettre en service et tester les systèmes CVC : visualisation, configuration et forçage des valeurs d’entrées et de sorties, test des capteurs et actionneurs, etc. j3e - Quelle est la recette de Distech Controls pour optimiser l'efficacité énergétique et le confort, tout en réduisant les coûts d'exploitation ? J. L. - Dans un premier temps, être proche des besoins du marché, de nos intégrateurs, être à l’écoute de leurs demandes, attentes et remarques. Et deuxièmement, une démarche d’innovation : être en amont des demandes des clients pour être en mesure de leur proposer les produits et les solutions les plus adaptés. Nous pensons « produits et solutions » mais développons également les services associés pour optimiser l’intégration et la productivité.  Propos recueillis par Alexandre Arène

©Artdeos

responsable technique France et pays francophones chez Distech Controls Europe




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