ACTU
N°70 JANVIER 2018
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ENTREPRISES D’ÉLECTRICITÉ : QUELLE PRÉSENCE SUR INTERNET ? Comment évolue la présence des entreprises d’électricité sur Internet ? Quel impact d’être ou non visible sur la toile ? Comment mener son projet ? Ces questions ont fait l'objet d’une réunion du Club PME de la CSEEE avec comme point de départ une étude menée auprès de 210 entreprises adhérentes.
Echanges au club PME CSEEE.
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armi les différents clubs que propose la CSEEE à ses adhérents, le Club PME propose régulièrement des réunions sur des questions générales qui concernent la direction de l’entreprise. Alors que le web est devenu incontournable dans notre vie quotidienne, il a semblé intéressant utile de proposer, dans le cadre de ce club, une séquence d'échanges
QUELQUES REPÈRES PRATIQUES POUR CONSTRUIRE UN SITE DU SOCLE AUX ÉTAGES Premier niveau (2 à 3 pages et budget mini) sans besoin de mise à jour : carte d’identité, présentation sommaire de la société, activités et spécialités, contact par mail ou formulaire simple. Deuxième niveau : ce que votre entreprise sait faire (réalisations), comment elle le fait (expertise, équipe, fournisseurs), certificats de qualification / assurances, appartenance à un réseau ou une organisation professionnelle, actualités (rythme < 2 mois), contact pour le commercial, contact pour le recrutement. Troisième niveau : actualités régulières, renvois vers les réseaux sociaux ou blogs, illustration des technologies, animations, espace privé ou extranet client, e-commerce.
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sur la visibilité des entreprises adhérentes sur internet afin d’en retirer des tendances et quelques conseils pratiques. Voici les principaux enseignements.
Une présence pas systématique et très diversifiée Un peu moins de la moitié des 210 entreprises concernées par l’étude (47 %) indiquent avoir un site web en 2017. Parmi ces entreprises, 66 % ont un site complet et 19 % une présentation basique. Les 13 % restants indiquent avoir un site web mais l’adresse indiquée ne renvoie vers rien. La taille de l’entreprise compte peu. Certaines TPE ont des sites beaucoup plus recherchés que des entreprises moyennes. En revanche, toutes les grandes entreprises ont des sites récents et entretenus. A ce titre, l’évolution depuis 3 ans est significative, les sites de première génération ont pratiquement disparus au profit de nouvelles versions moins chargées et plus ergonomiques. Un tiers des entreprises présentes sur le web ont des sites très professionnels avec
ACTU des fonctionnalités avancées, des navigations soignées et des animations high tech. Par exemple, sur l’un d’entre eux, l’internaute peut prendre le contrôle du contenu avec son smartphone pour simuler une installation domotique.
Se mettre à la page Beaucoup d’entreprises, qui se sont lancées à l’éclosion d’internet, n’ont pas fait évoluer leur site d’où quelques points faibles encore souvent constatés : • Pas « responsive design » pour s’adapter aux portables et tablettes. Outre ce handicap pour la consultation, ces sites sont aujourd’hui moins bien référencés par les moteurs de recherche. • Le contenu non entretenu est un écueil classique comme les pages en travaux ou générant des erreurs. • Mais on constate aussi des menus peu clairs, trop longs ou les informations essentielles ne sont pas mises en avant. Ces sites qui accusent leur âge, ont souvent été conçus comme des projets ponctuels, sans anticiper au départ qu’il faudrait les faire vivre et produire du contenu régulièrement. Certaines entreprises n’ont pas d’autonomie sur les mises à jour ou l’agence a disparu et enfin certains sont handicapés par des fausses bonnes idées de départ, souvent des gadgets graphiques qui limitent toute évolution. Il faut dans ce cas revoir complétement la copie. Devant ce constat, le club a échangé sur la nécessité de bien dimensionner son projet et anticiper son exploitation. Cela revient à des arbitrages entre le besoin, le temps disponible le budget et les ressources humaines mobilisées. Un site très simple et sans actualités régulières peut être très efficace et moderne avec un coût réduit, ce qui renvoie à une question de fond. Mais au fait quel intérêt d’avoir un site ?
Retenons les principaux contre-arguments Un site web coute cher ! Aujourd’hui, vous pouvez pour un coût réduit avoir un site avec un look très correct. Des interfaces de création pré-formatées permettent d’assembler texte et images sans taper une ligne de code. Vous n’aurez pas de fonctions personnalisées, mais en avez-vous besoin ?
VOUS VOULEZ VOUS LANCER DANS LA CONCEPTION OU LA REFONTE DE VOTRE SITE, COMMENCEZ PAR DIMENSIONNER VOTRE BESOIN. VOICI LES 10 COMMANDEMENTS AVANT DE SE LANCER : • Le budget • L’aspect technique : hébergement / nom de domaine / adresse mail (etc.) • Les cycles de mise à jour à respecter • La clientèle actuelle / la clientèle souhaitée - Si vous travaillez ou voulez travailler avec des architectes, privilégiez les images de qualité - Pour une clientèle technique, valorisez la maîtrise technique, les références produits, la sécurité, les habilitations, les possibilités de maintenance, astreintes, etc. - Pour des particuliers, valorisez des usages et pas des produits.
Cela illustre que vous comprendrez bien leur demande. • L’identité visuelle • La baseline : une phrase simple qui vous définit • Le positionnement (cible définie dès la page d’accueil) • Qualifications et références (ex CSEEE, FFB) • Les images et photos • La sécurité (votre fournisseur doit sécuriser l’accès à vos données avec un certificat https) • Horaires et Contact, les demandes émanant du site doivent être reçues et traitées
Un site web est difficile à entretenir ! Non si vous ne placez pas la barre trop haut et avez la possibilité d’entrer vous-même du contenu. Vous n’aimez pas écrire, une photo de chantier suffit à faire une actualité ! Le reste du contenu évolue en général sur des cycles longs. Les sites web n’ont d’impact qu’auprès des particuliers ! Ce préjugé à la vie dure. S’il est vrai qu’aujourd’hui le particulier va taper systématiquement le nom d’une entreprise qu’il veut consulter dans un moteur de recherche, l’acheteur professionnel se comporte aujourd’hui la même façon. Sa première source d’information est le web dans 65% des cas (source Demand gen report). S’il a consulté plus de trois fois votre site avant de prendre contact, il est pratiquement acquis qu’il vous a déjà choisi avant de vous consulter. Le site est également un moyen performant pour recruter. La présence sur Internet semble donc un investissement incontournable. Un site bien pensé fera une partie du travail d’information commerciale et de recrutement à votre place. La réglementation rend également le site web nécessaire pour certaines activités (Arrêté 24 janvier 2017 sur transparence des prix de dépannage, réparation et entretien … « Les prix devront être également publiés sur le site internet du professionnel. »
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Suite à cette conférence, les invités ont pu poursuivre la soirée autour d'un cocktail où plusieurs partenaires de la filière présents disposaient d’un espace d’accueil facilitant les contacts.
Majors du CFA Delépine : armés pour prendre le pouvoir !
Pascal Picq décrypte le monde de demain, électrique, collaboratif et connecté.
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La soirée a été également l’occasion de remettre des récompenses aux majors de promotion 2017 du CFA Delépine qui accueille chaque année 350 apprentis électriciens à Paris 11e. Une promotion 2017 dans laquelle les filles ont particulièrement brillé. Trois d’entre elles ont terminé à la première place pour leurs diplômes respectifs : Anne-Valéry D'Aquila (CAP PROELEC en 1 an) dans l’entreprise BECF, Léa Gerard (BEP DI) et Christel Grasset (BTS ELECTROTECHNIQUE) dans l’entreprise INEO Tertiaire IDF. Du côté des garçons ont été récompensés Mehdi Kendaoui (CAP PROELEC en 2 ans) dans l’entreprise BAILLY-MONTHURY, Mohamed-Hicham Sellah (BP IEE) dans l’entreprise INEO TERTIAIRE IDF et Benjamin Simon (BAC PRO ELEEC) dans l’entreprise BOUYGUES ENERGIES ET SERVICES. La CSEEE remercie ses adhérents et tous ses partenaires de la filière qui ont participé à cette soirée conviviale et revigorante pour se projeter en pleine confiance dans l’avenir de nos métiers.
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n paléoanthropologue pour éclairer l’avenir de nos métiers, cela peut étonner et pourtant qui, mieux qu’un connaisseur avisé des cycles d’évolution du monde depuis son origine, pouvait avoir le recul nécessaire pour comprendre l’accélération vertigineuse des changements que nous vivons depuis à peine quelques décennies. Pascal Picq, professeur au collège de France et passionnant orateur a captivé pendant plus d’une heure un public de professionnels de la filière électrique réuni par la CSEEE à la suite de son Assemblée Générale du 24 avril. Passant avec agilité des origines de l’homme aux révolutions industrielles, de la hiérarchie au réseau, des peintures rupestres aux liseuses numériques, Pascal Picq a livré les algorithmes du progrès. Les enjeux du monde de demain, Internet des objets, blockchains, robots, imprimantes 3D, électro mobilité, uberisation, big data, constituent autant de menaces que d’opportunités pour la profession. Et pour y répondre, il faut se diriger vers des écosystèmes de valeur partagée, comprendre les nouveaux mécanismes qui créent la confiance dans les affaires, pratiquer la serendiptité, cette capacité de chercher sans savoir forcément ce qu’on va trouver, ce que ne savent faire des outils informatiques qui peuvent en revanche bien mieux trier l’information que nous.
De gauche à Droite : Cédric Mahieux - Directeur CFA Delépine, Bernard Colombat Président CSEEE, Mehdi Kendaoui et François Bailly-Monthury.
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Qui va prendre le pouvoir : les grands singes, les robots ou les électriciens ? tel est le thème de la conférence proposée par la CSEEE en prélude à une soirée conviviale réunissant les acteurs de la Filière et mettant à l’honneur les majors 2017 du CFA Delépine
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LES ELECTRICIENS ONT PRIS LE POUVOIR
Christel, Mehdi, Mohamed, Anne-Valery, Léa et Benjamin, majors du CFA Delépine 2017.
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N°71 AVRIL 2018
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Retour sur une rencontre-métier CSEEE
L’OUTILLAGE : UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR L’ENTREPRISE D’ÉLECTRICITÉ
L’outillage est à l’électricien ce que la machine est à l’industriel, un investissement à multiples facettes. Performant, il permettra de réaliser des opérations de qualité en réduisant les délais. Confortable d’utilisation, il apportera de la satisfaction à ses utilisateurs tout en prévenant les risques liés aux usages. Communicant, il permettra une gestion optimale de parc en réduisant les risques liés aux utilisations inappropriées et aux vols. Ces différents aspects ont fait l’objet d’une rencontre métier organisée par la CSEEE avec Milwaukee, BTP Banque, Ergalis et l’OPPBTP.
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epuis la nuit des temps, les progrès accomplis par l’homme sont liés aux avancées accomplies par les outils, et ce mouvement n’est pas prêt de s’arrêter, notamment pour les électriciens. L’outillage est un vrai sujet stratégique qui concentre plusieurs préoccupations majeures de l’entreprise notamment réaliser vite et bien, motiver et protéger les salariés ou encore investir au plus juste pour optimiser le retour sur investissement.
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Pour permettre aux entreprises adhérentes d’aborder le thème de l’outillage avec cette vision 360 degrés, la CSEEE s’est appuyée sur des membres de son club Partenaires qui ont travaillé chacun dans leur spécialité à transmettre un point de vue complémentaire. Le fil rouge de cette rencontre a été une immersion dans le monde de l’outillage de dernière génération, rendue possible par son déroulement dans le show-room de Milwaukee, acteur majeur du secteur. La première intervention réalisée par l’OPPBTP a permis d’aborder le thème de la protection de la santé des utilisateurs d’outillage, avec un diagnostic précis des risques et de la prévention des troubles musculo-squelettiques. Les machines portatives guidées à la main ou encore certaines opérations nécessitant que les opérateurs travaillent des pièces tenues à la main peuvent exposer les mains et les bras à des niveaux élevés de vibrations. De courtes vidéos ont servi à démontrer l’impact du choix d’outils adaptés et performants sur
les utilisateurs en fonction de la durée d’exposition aux vibrations. Le surcoût que peut représenter un investissement dans un outillage de qualité est très rapidement compensé par les gains de productivité, de confort et de prévention des TMS. Une étude de l’OPPBTP menée auprès plus de 180 entreprises illustre clairement que la prévention rapporte à l’entreprise avec un retour sur investissement rapide et très favorable. A l’appui de ces arguments et chiffres, Milwaukee a présenté quelques outils en action sur des opérations accomplies régulièrement par des électriciens. Le constat est sans appel sur la commodité d’utilisation, le poids, le gabarit et l’ergonomie des outils. Les performances sont également au rendez-vous avec des niveaux de puissance que l’on ne pouvait obtenir par le passé qu’avec des modèles beaucoup plus volumineux. Les accessoires de recharge et de transport sont également optimisés pour tenir compte des contraintes et favoriser le confort et la simplicité d’utilisation notamment à bord des véhicules et sur les chantiers. A l’image des machines-outils de l’industriel, les outils de l’entreprise de bâtiment représentent un investissement. D’où l’intérêt dans le cadre de cette rencontre d’évoquer le financement avec un acteur proche des entreprises
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du secteur BTP Banque. Les formules d’acquisition ou de location sont à examiner attentivement en fonction des besoins et des pratiques de l’entreprise. La propriété est-elle importante ou optionnelle ? Quelle incidence sur la trésorerie et la fiscalité ? Quelles opérations administratives et comptables devra-t-on réaliser. Le parc outillage et les pratiques de l’entreprise sont des questions à regarder de près en s’entourant de spécialistes pour faire les choix les mieux adaptés, crédit-bail, crédit mobilisable par billets, location financière, droit d’utilisation des équipements. Dans cette analyse, on devra également prendre en compte l’entretien, les consommables, la prévention des vols.
INTERVENTION DE CHRISTELLE DUPRÉ, CONSEILLÈRE EN PRÉVENTION OPPBTP RÉFÉRENTE DU MÉTIER ÉLECTRICITÉ AUPRÈS DE LA CSEEE Que désignent exactement les Troubles musculo-squelettiques (TMS) ? Ce sont des pathologies qui affectent les tissus mous situés à la périphérie des articulations (tendons, gaines des tendons, bourses séreuses et nerfs). La graduation des symptômes va de la douleur à la gêne puis à l’incapacité fonctionnelle. Pour les électriciens on notera particulièrement le travail les bras en l'air, les bras tendus ou accroupi, le branchement des armoires électriques, le tirage ou le cheminement de câble, le poids des outils, l'utilisation des outils vibrants et les gestes répétitifs. Pour les vibrations, quelles sont les valeurs d’exposition à prendre en compte ? La valeur d'exposition journalière est calculée à partir de la valeur de l'accélération
de chaque vibration mesurée en mètres par seconde au carré (m/s²) et de la durée d'exposition. Concernant les vibrations transmises à l’ensemble du corps, les articles R. 4443-1 et R. 4443-2 du Code du travail fixent 2 valeurs seuils d’exposition journalière pour 8 heures de travail quotidiennes : • Une valeur d’exposition journalière déclenchant l’action, dite valeur d’action : 0,5 m/s². Si cette valeur est dépassée, des mesures techniques et organisationnelles doivent être prises afin de réduire au minimum l’exposition. • Une valeur limite d’exposition journalière : 1,15 m/s². Cette valeur ne doit jamais être dépassée. Par exemple, le perforateur compact SDS+ de Milwaukee est coté à 4,4 m/s², la valeur d’action est atteinte au bout de 3h d’utilisation journalière. Un tableau récapitulatif
permet en consultant les valeurs en m/s² de chaque matériel sur quelle durée les seuils sont atteints. Un bon outillage, ça rapporte, pourquoi ? L’OPPBTP suit une étude sur les investissements en prévention d’entreprises de différents corps de métier du bâtiment et le constat est sans appel. En moyenne, pour 1 € investi dans une action de prévention, on obtient un gain économique de 2,34 €. L’action de prévention est souvent liée à un investissement dans l’outillage avec un retour sur investissement visible dès le remplacement des anciens matériels. Plusieurs effets vertueux peuvent se superposer. Les délais sont raccourcis, la qualité est meilleure, les opérateurs sont moins impactés par les possibles contraintes physiques, sans compter l’image qu’un matériel de qualité donne de l’entreprise.
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EN RÉSUMÉ L’outillage est un enjeu stratégique pour l’entreprise et ses équipes, il impacte : • La rentabilité : réaliser vite et bien les chantiers • Les finances : investir juste en fonction de sa surface financière et de sa trésorerie • La sécurité : protéger les intervenants • La motivation : Essentielles pour l’opérateur, la qualité et la performance des outils sont aussi des signes de professionnalisme • La gestion : L’outillage est un investissement qui doit être rentabilisé au mieux, maintenu et protégé des dégradations et vols.
Enfin, les outils et leurs utilisateurs forment un tout indissociable. Les bons ouvriers ont de bons outils, mais lesquels sont fournis par l’entreprise ou par l’opérateur lui-même ? Il était utile au cours de ce tour d’horizon de clarifier les obligations des intervenants, car les pratiques ne sont pas toujours bien connues de tous. Le cas de l’intérimaire est particulièrement intéressant, car il s’accompagne généralement d’une situation de découverte rapide d’un nouvel environnement, de nouveaux intervenants et de nouveaux équipements. Spécialiste du travail temporaire, la société Ergalis est amenée à accompagner ses clients et intervenants pour la mise en place des dispositions de prévention et de sécurité, permettant un bon respect des obligations incombant à l’entreprise de travail temporaire, à l’entreprise utilisatrice et au travailleur intérimaire, lui-même. En répondant aux questions : qui est responsable ? Qui fournit quoi ? Quelles sont les obligations et les pratiques conseillées ? Ergalis a pu transmettre aux entreprises présentes une ligne de conduite claire et conforme à la réglementation. En conclusion, Pauline de Pommerol, Chargée de mission sociale à la CSEEE, qui répond au quotidien aux nombreuses questions des adhérents a donné quelques repères utiles : les outils prévus par la convention collective des ouvriers et ceux recommandés ; les démarches pour remplacer la prime d’outillage pour la fourniture directe de l’outillage conformément aux dispositions du Code du Travail qui ont succédé en 1997 à la pratique de la prime d’outillage prévue par la convention collective.
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Les intervenants. De gauche à droite Patricia PaulyouCoujan (BTP Banque), Olivier Biou (TTI), Eugénia Nunes (Ergalis), Tommaso Comboni (TTI).
De l’avis général des participants, ce 360 a permis de nombreux éclairages sur un sujet, si quotidien pour l’entreprise, qu’on ne le situe pas toujours à hauteur stratégique. L’outillage est pourtant aujourd’hui un vrai sujet de réflexion pour des entreprises qui s’aperçoivent que leurs pratiques sont trop dispersées, que l’attachement aux outils des opérateurs est quelquefois plus affectif que rationnel. Il y a donc un vrai chantier de réflexion et une autre réunion autour de ce thème est d’ores et déjà envisagée au second semestre 2018. Xavier Hornung, Secrétaire Général CSEEE, Patrick Debelut, Chargé de mission aux affaires techniques CSEEE, Pauline de Pommerol, Chargée de mission sociale à la CSEEE et Régine Gandolfini du Club Partenaires Electricité remercient Milwaukee pour son accueil ainsi que tous les intervenants de cette rencontre.
INTERVENTION DE TOMMASO COMBONI, DIRECTEUR GÉNÉRAL ET OLIVIER BIOU, DIRECTEUR PRESCRIPTION FRANCE TTI (GROUPE GÉRANT PLUSIEURS MARQUES DONT MILWAUKEE) Comment bien choisir son outil ? Les innovations en matière d’outillage sont-elles bien connues ? Très souvent, le manque d’information à jour par rapport aux innovations développées par les constructeurs amène les salariés à choisir l’outil pour une certaine application par habitude et non pas selon de critères rationnels. Le bon outil pour une application c’est celui qui répond à 3 principes fondamentaux : Productivité, Qualité du résultat, Ergonomie-sécurité. Avez-vous des illustrations dans notre secteur ? Le monde de l’électricité nous fournit beaucoup d’exemples : si on doit couper un rail de supportage, le réflexe du monteur sera probablement de couper à la meuleuse. Le
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travail sera fait, mais le résultat pas bien fini et l’opérateur aura absorbé des vibrations et aura été exposé aux risques intrinsèques d’une telle machine (étincelles). En revanche, le marché offre aujourd’hui une petite scie ruban en sans-fil, polyvalente, maniable et efficace. Mais, trop souvent, les entreprises ne connaissent pas ces solutions alternatives. Le parc d’outils d’une entreprise peut être considérable, comment le gérer de manière optimale ? Les différentes plateformes d’outils à batteries (12V, 18V,…) qui existent aujourd’hui représentent une opportunité importante de rationalisation. Avoir toute sa flotte d’outils qui marche avec la même batterie permet une optimisation des stocks, une réduction
des coûts et une simplification de répartition de l’outillage entre les équipes. Nous sommes passés à l’heure de l’outillage connecté, quels sont les principaux gains ? Le système One Key de Milwaukee, avec son application téléchargeable gratuitement, permet à la fois de : • Pré-régler les outils pour optimiser le ratio performance/application, en permettant un résultat homogène même si l’utilisateur n’est pas expérimenté ou que plusieurs personnes travaillent sur un même support. • Tracer ses outils entre les différents chantiers, points de stockage ou véhicules. • Gérer son stock de matériel, qu’il s’agisse d’outillage ou d’autre matériel.
ACTU INTERVENTION DE PATRICIA PAULYOU-COUJAN, DIRECTRICE DE CENTRE D’AFFAIRES BTP BANQUE L’outillage représente un investissement important pour l’entreprise, comment peut-on le financer ? BTP Banque propose une offre élargie pour financer le gros outillage et les matériels, en crédit classique ou crédit-bail, à taux fixe ou à taux variable, mais aussi des offres en location financière. Sa connaissance des métiers du BTP confère à BTP Banque une véritable expertise des matériels nécessaires à l’activité des entreprises. Des solutions de financement moyen terme classiques sont également disponibles avec le choix entre un taux fixe ou un taux variable. Un prêt à 1% est proposé en partenariat avec l’OPPBTP, à quelles conditions ? La liste des matériels et outillage éligibles est déterminée par l’OPPBTP. Le prêt est réservé aux entreprises de moins de
50 salariés qui adhèrent à l’OPPBTP et sont en démarche progrès. Le financement se fait à 100% du HT dans la limite de 30.000 € et pour un montant minimum de 3.000 € sur une durée de 12 à 36 mois.
votre entreprise. L’entreprise n’avance pas la TVA et paie des loyers, comptabilisés en charges d’exploitation, déductibles du résultat fiscal. L’acquisition du matériel est possible à l’issue du contrat de crédit-bail.
Crédit mobilisable par billets et crédit-bail mobilier. Quelles sont les caractéristiques de ces formules ?
Et la location financière ?
Le crédit mobilisable par billets s’utilise à moyen terme pour financer des investissements de matériels ou de véhicules utilitaires. L’option offerte par BTP Banque permet d’optimiser les tirages de billets financiers à tout moment pendant la durée de remboursement en l’adaptant aux besoins de trésorerie de l’entreprise. Il s’agit d’un véritable avantage financier pour l’emprunteur. Le crédit-bail mobilier est un mode de financement souple, fiscalement intéressant et qui préserve la trésorerie de
Les solutions de location financière permettent de louer un bien à usage professionnel sans envisager d’en faire l’acquisition au terme du contrat. Grâce à des accords passés avec Natixis Lease (filiale du groupe BPCE), BTP Banque met à disposition des entreprises ce mode de financement souple et avantageux qui présente des atouts fiscaux, une mise en place rapide, une durée adaptée à vos chantiers et qui ne pèse pas sur la trésorerie. Pour les véhicules particuliers et utilitaires légers, des solutions de location longue durée (LLD) peuvent également être étudiées.
INTERVENTION D’EUGÉNIA NUNES, DIRECTRICE DE SECTEUR ERGALIS Outillage / EPI - Qui fournit quoi ? Dans le travail temporaire, l’Entreprise Utilisatrice (EU) identifie et évalue les risques dans son entreprise, puis détermine les EPI appropriés que devront porter les salariés permanents et les salariés intérimaires. L’EPI doit être conforme aux règles techniques et aux procédures de certification imposées par la réglementation française et européenne. L’EPI est fourni gratuitement par l’employeur et ne constitue pas un avantage en nature. Dans le travail temporaire, la fourniture des EPI incombe à l’EU, sauf les casques et les chaussures de sécurité qui peuvent être fournis par l’Entreprise de travail temporaire. L’EU fournit également tous les outils nécessaires à l’exécution des travaux. L’intérimaire peut avoir casque et chaussures et petit outillage à main. Si le travail temporaire est régulier, il est conseillé d’avoir des petits outils en plus et des machines, éventuellement louées spécialement pour les intérimaires. La fourniture des EPI doit être spécifiée sur le contrat
Outillage / EPI - Qui est responsable de quoi ? L’EU est responsable de tout équipement et outillage fournit ainsi que de son utilisation. Elle doit ainsi vérifier l’état général qui doit être bon état et sans défaut, aux normes et révisés. Elle a en charge le rappel des consignes de sécurité concernant l’utilisation des outils et des EPI. Ces derniers doivent être adaptés au travail à réaliser et aux contraintes, par exemple le réglage du harnais. L’intérimaire, peut être rappelé à l’ordre, voire sanctionné, dans le cas où les consignes ne sont pas respectées. L’intérimaire quant à lui doit veiller à prendre soin des équipements qu’on lui confie et respecter les consignes de sécurité et d’utilisation des outils et EPI. Il ne doit pas enlever les sécurités des machines. Il est conseillé de faire signer à l’intérimaire un document de remise de matériel/ EPI en début et en fin de mission. Et si l’entreprise accueille des apprentis ou des stagiaires ? La procédure de dérogation aux travaux
interdits pour les jeunes de moins de 18 ans en formation professionnelle a été modifiée par une série de décrets du 11 octobre 2013 puis du 17 avril 2015. Désormais pour affecter un jeune mineur à certains travaux dangereux qui lui sont normalement interdits, l’employeur et l’établissement de formation qui reçoit le jeune doivent envoyer une déclaration de dérogation à l’interdiction d’affecter des mineurs à certains travaux, et suivre des dispositions prévues par le Code du travail. On peut citer comme exemple les travaux utilisant des machines comportant des éléments mobiles concourant à l’exécution du travail qui ne peuvent pas être rendus inaccessibles durant leur fonctionnement (ex : perceuse, disqueuse, meuleuse….). Les travaux temporaires en hauteur lorsque la prévention du risque de chute de hauteur requiert l’utilisation d’Equipements de Protection Individuels (EPI) ex. longe, harnais ou encore le montage et démontage d’échafaudage.
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N°72 JUIN 2018
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CLUB RH UNE NOUVELLE CONVENTION COLLECTIVE DES OUVRIERS Une nouvelle convention collective nationale des ouvriers entrera en vigueur le 1er juillet 2018. La présentation de la nouvelle mouture et des changements a été le principal thème du Club RH que la CSEEE organise pour les électriciens en collaboration avec les confrères d’entreprises de plomberie, de génie climatique de couverture et de construction.
Le Club RH, un espace d’informations et d’échanges apprécié des professionnels.
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ans nos métiers, le capital humain est essentiel. Pas étonnant que les réunions du Club RH qui se tiennent tous les deux mois attirent un large public de professionnels. Au menu, des présentations, des explications permettant à chacun de s’informer précisément, sans oublier les nombreux échanges qui sont l'occasion d’obtenir des réponses à des questions concrètes et de s’inspirer d’idées et de bonnes pratiques. La réunion de juin 2018 était largement consacrée à la renégociation de la convention collective ouvriers dont la nouvelle mouture rentre en application au 1er juillet prochain. Depuis fin 2016, une négociation était engagée dans la branche du bâtiment pour restructurer les conventions collectives des ouvriers. Le texte des deux conventions collectives nationales des ouvriers du bâtiment rénovées (jusqu'à 10 et plus de 10 salariés), assorties
ET LE PRÉLÈVEMENT À LA SOURCE ? Il va s’appliquer dès janvier 2019, apportant de sérieux changements dans les pratiques des entreprises. Le Club RH a permis de sensibiliser les entreprises sur les moyens de se préparer. Le thème sera approfondi au dernier trimestre 2018.
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chacune de 18 annexes, a été signé. Le secteur se place en tête dans l’application de la volonté des pouvoirs publics de simplifier l’environnement conventionnel. 40 conventions locales ont été supprimées et au final, il reste en tout 5 conventions collectives (ouvriers jusqu’à 10 salariés, ouvriers plus de 10 salariés, Etam, cadres et classification des cadres). Certaines spécificités ont été maintenues dans plusieurs régions, dans le cadre d'une négociation globale. Pour l'essentiel, les nouvelles conventions collectives nationales : • portent le contingent d'heures supplémentaires à 300 heures par an et par salarié ; • prévoient le non-cumul de la rémunération et de l'indemnisation des trajets, dans le cadre des petits déplacements ; • opèrent le calcul des 5 zones d'Indemnités de petits déplacement via un logiciel de cartographie type Google Maps, Via Michelin ou Mappy et non plus à vol d'oiseau. Parmi les autres modifications, il convient de citer des dispositions sur les travaux exceptionnels de nuit du dimanche ou des jours fériés, le barème d'indemnité de licenciement, les conditions de versement de l'indemnité de repas. Les adhérents bénéficient de toutes les informations détaillées.
ACTU CFA DELÉPINE, UNE RENTRÉE RICHE EN ÉVOLUTIONS Le CFA Delépine gère actuellement les candidatures des jeunes, futurs apprentis à la rentrée de septembre pour l'année 2018-2019. Si beaucoup d’entreprises ont déjà engagé leurs démarches de recrutement, il reste encore la possibilité d’accueillir des jeunes. Pour mieux répondre aux attentes des entreprises et des jeunes, le CFA a diversifié son offre.
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e CFA Delépine propose des formations de différents niveaux, toutes réalisées en alternance. A partir de 16 ans révolus, sous contrat d'apprentissage avec un employeur agréé, l'alternance entre le CFA et l'Entreprise permet au jeune d'accéder : - au CAP PROELEC (Préparation et réalisation d'ouvrages électriques) ; - au BP ELECTRICIEN(NE) (Installation et équipement électrique) ; - au BAC PRO MELEC (Métiers de l'électricité et de ses Environnements Connectés) ; - au BTS Electrotechnique. L’alternance est d’une semaine sur deux en entreprise, à l’exception du BTS où elle est de deux semaines.
Nouveautés à la rentrée 2018 • 2 Filières « accélérées» en 1 an : les jeunes de 17 à 30 ans souhaitant une spécialisation rapide peuvent postuler soit au CAP Electrotechnique, à partir d’un niveau BAC, soit au BAC PRO MELEC s’ils sont déjà titulaires d'un baccalauréat général, technologique ou professionnel. • Doublement des sections de BTS Electrotechnique : le profil BTS intéresse de plus en plus d’entreprises. Le CFA augmente sa capacité d’accueil avec 2 sections de première année et 2 de seconde. • Des possibilités de formation de remise à niveau, de formations au titre professionnel électricien ou en contrat de professionnalisation.
POUR EN SAVOIR + Informations et formulaire de demande d’apprentis sur www.cfadelepine.fr Contact : CFA Delépine au 01 43 71 66 76 ou contact@cfaee.fr
TPE, RÉALISEZ SIMPLEMENT VOTRE ÉVALUATION DES RISQUES AVEC « MON DOC UNIQUE PREM’S » Vous n’avez pas encore réalisé votre document unique ? Le nouvel outil proposé par l’OPPBTP vous permet de réaliser très simplement et gratuitement ce document avec une approche spécialement conçue pour les TPE.
L’
OPPBTP propose un nouvel outil simple d’évaluation des risques dédié aux petites entreprises n’ayant pas encore réalisé leur document unique. Le site dédié www. mondocuniqueprems.fr permet d’évaluer facilement les risques qui peuvent se rencontrer au sein de votre entreprise et de bénéficier des conseils de l’OPPBTP pour mettre en place les mesures de prévention nécessaires tout en vous mettant en conformité avec la réglementation. En complément, l’outil plus complet existant d’évaluation des risques, en ligne sur et intitulé « monDOCunique », est également simplifié. Les entreprises peuvent ainsi réaliser leur premier document unique (DU) avec « monDOCuniquePREM’s » puis compléter ce premier DU avec « monDOCunique ».
https://mondocuniqueprems.preventionbtp.fr
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ACTU RENCONTRES CROISSANCE ET TECHNOLOGIE 2018
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GRAND PARIS ET JO 2024, ENTRE PRESSION ET OPPORTUNITÉS
G LES INTERVENANTS AUX RCT 2018 • Bernard Colombat : président CSEEE • Xavier Rosa : vice-président CSEEE • Patrice de Carné : Smart Building Alliance • Sylvain Riss : Grand Paris Express Assystem • Claude Faure : Actual • Olivier Agache : Dekra • Alexandre Dechiron : Compagnons du devoir • Pauline Lemperrière : Récylum • Wassim Najem : HAGER • Xavier RobineauBourgneuf : Helbul
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rand Paris et JO 2004 vont entraîner de multiples changements qui vont modifier, voire bouleverser la physionomie de la capitale et de la proche banlieue et la vie des habitants. Pour les entreprises et notamment les PME, participer à la réalisation de ces projets soulève de nombreux enjeux dont les principaux ont été mis en lumière par les intervenants aux RCT 2018.
Smart city 3 D : digitale, décarbonée, décentralisée L’avenir s’écrit avec l’essor des véhicules électriques et bientôt autonomes, des bâtiments numériques et économes, des nouvelles formes de travail indépendant, de la production énergétique décentralisée, des transactions également décentralisées type blockchain. Avec son label Ready2Services pour les bâtiments tertiaires, la Smart Building Alliance propose aux acteurs de la filière des spécifications pour faciliter la transition vers la smart city de demain.
Le BIM, ni trop tôt ni trop tard Le BIM est déjà généralisé dans des projets tels que ceux de la Société du Grand Paris. Une PME d’électricité témoigne de son investissement matériel et humain pour s’approprier la compétence en BIM. Cependant, les consultations en BIM sont aujourd’hui trop rares dans ses mar-
L’obtention des JO 2024 renforce l’exigence de faire avancer significativement l’immense projet du Grand Paris. La pression va s’accentuer et les entreprises qui réalisent seront nécessairement en bout de chaîne. Entre pression et opportunités, comment se préparer dès aujourd’hui à se positionner sur les demandes des maîtres d’ouvrage ? Pour leur édition 2018, les rencontres Croissance et Technologie CSEEE ont ouvert le débat avec la contribution de professionnels de spécialités variées.
chés et l’investissement est aujourd’hui à perte. Difficile pour les PME d’être dans le bon tempo, d’autant que l’intégration des équipements électriques au BIM est encore en chantier.
L’enjeu crucial des compétences Techniciens de BE, d’installation ou de maintenance, conducteurs de travaux, la pénurie de compétences est déjà sensible sur des profils recherchés. Agir sur l’attractivité des métiers et la création de solutions de formation professionnalisantes est une priorité pour laquelle les centres de formation, les acteurs du travail temporaire et les branches professionnelles peuvent apporter des réponses. L’effort doit être aussi être maintenu pour drainer des jeunes sur les diplômes professionnels, car l’employabilité est garantie bien au-delà de la réalisation du Grand Paris.
Afficher ses engagements RSE Certaines PME l’ont bien compris et affichent déjà leurs démarches RSE au premier plan de leur communication. Les exigences des maîtres d’ouvrage et des clients se renforcent sur la question de l’insertion, de la gestion des déchets, des bilans carbone ou encore de l’éco-conception des projets et des chantiers. Une attitude RSE chiffrable et vérifiable est pour l’entreprise un passeport pour travailler demain.
ACTU Gouvernance et Grand Paris, un millefeuille trop indigeste ? Financements des projets, cartographie, responsabilités… entre l’instance politique « la métropole du Grand Paris », l’acteur opérationnel la « Société du Grand Paris », la région Ile-de-France, les départements, des communes, les intercommunalités, les périmètres d’action et de compétences ne sont pas aujourd’hui suffisamment clarifiés. Une condition pour rejoindre le club des grandes métropoles mondiales.
Le marché de l’hôtellerie en première ligne Avec l’attractivité renforcée des sites d’affaires, commerciaux ou touristiques et les JO 2024, le secteur hôtelier se prépare dans son ensemble à évoluer, construire et rénover. Les solutions performantes
de domotique, conditionnement d’air, confort, sécurité, environnement sont incontournables pour les acteurs de l’hôtellerie exposés à une concurrence arbitrée par l’e-réputation. Le niveau d’exigence de cette clientèle est un challenge pour les fabricants et installateurs. Charge à eux de co-construire des modèles d’affaires gagnants.
Indispensable énergie Très hauts débits et disponibilité de l’énergie sont indispensables pour répondre aux besoins de la métropole. Aujourd’hui la région ne produit que 5 % de sa propre consommation d’énergie et on estime notre besoin d’électricité devoir augmenter de 30 % d’ici à 2030 pour la mobilité électrique, les data centers, etc. Les questions de la production et de la maîtrise de l’énergie sont plus que jamais ouvertes.
MAINTENANCE 3.0 ET LUNETTES CONNECTÉES Dans un avenir pas si lointain, on pourra regarder un schéma ou une notice, échanger en vidéo tout en gardant les mains pleinement occupées à faire un montage, un raccordement, un dépannage. C’est en les essayant que l’on réalise tout le potentiel des lunettes connectées.
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a CSEEE organisait le 18 mai un atelier pour ses adhérents chez Twimm, acteur reconnu des solutions de maintenance nouvelle génération. Déjà bien implantées dans le monde de la CVC, les solutions de maintenance type GMAO se développent désormais chez les électriciens. C’est avec grand intérêt qu’un groupe d’adhérents CSEEE s’est réuni pour un atelier chez Twimm, qui a présenté ses outils en simulant notamment une intervention de maintenance en direct du côté du donneur d'ordre pour la demande client, et vue par l'équipe d'intervention sur le terrain avec la réception de l'ordre de mission, les plans, la communication et l’assistance déportée. La solution présente à tous les niveaux une vraie valeur ajoutée pour l’entreprise, les équipes et leurs clients. Dans un deuxième temps, la société AMA a présenté des solutions de réalité assistée sur lunettes connectées. La société travaille aujourd’hui sur des petites séries pour des besoins très spécifiques, télémédecine, énergie, industrie, pompiers… Avec déjà 100 collabora-
teurs, elle compte devenir leader sur un marché mondial très prometteur. Les lunettes connectées permettent d'établir des connexions entre des experts sédentaires et des acteurs de terrain évoluant dans tout type d’environnement. Les adhérents présents ont eu l’occasion d’essayer différents types de lunettes et de se rendre compte des avantages importants de pouvoir mesurer les distances, consulter un schéma, recevoir des consignes à distance… Cette solution est à suivre de près dans nos métiers.
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N°73 OCTOBRE 2018
LES COLONNES MONTANTES AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ
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LOI ELAN ET RÉGIME DE PROPRIÉTÉ DES COLONNES MONTANTES
D PLUS DE 1,6 MILLIONS DE COLONNES On dénombre en France plus de 1,6 millions de colonnes qui irriguent nos bâtiments en énergie. Pour le bon fonctionnement des installations et la sécurité des personnes et des biens, les colonnes doivent être construites et entretenues par des professionnels compétents.
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epuis plusieurs années, des affaires concernant le régime de propriété des colonnes montantes d’électricité dans les immeubles d’habitation sont régulièrement portées devant les tribunaux notamment pour déterminer qui, entre le distributeur d’énergie ou la copropriété, doit supporter les coûts de rénovation et la responsabilité liée à l’entretien. Les décisions divergentes ou contradictoires des juges ont fini par conduire à une impasse juridique, soulignée par plusieurs rapports et publications faisant de l’état du parc des colonnes montantes un enjeu de sécurité des personnes et des biens. Ce contexte a incité les pouvoirs publics à vouloir clarifier la situation. Plusieurs articles ont été intégrés à cet effet dans le Projet de Loi Elan (projet de loi portant évolution sur le logement, l’aménagement et le numérique), actuellement en fin de processus d’adoption, afin de figurer dans le Code de l’Énergie. L’article L. 346-2 fixe le principe : « les colonnes montantes appartiennent au réseau
Le projet de loi ELAN s’oriente vers une modification importante du régime de propriété des colonnes montantes électriques dans les copropriétés. Pour mettre un terme avec le flou juridique existant, les colonnes montantes électriques seraient intégrées automatiquement au réseau public de distribution d’électricité, sauf démarche contraire des propriétaires ou des copropriétaires concernés. Les organisations professionnelles de notre filière sont mobilisées pour que la situation des entreprises travaillant sur ces ouvrages soit prise en considération. de distribution ». Leur entretien sera donc assuré par les gestionnaires de réseaux publics. L'Assemblée nationale a donné mercredi 3 octobre 2018 son ultime feu vert au projet de loi Elan. En attendant le vote final du Sénat et une possible tentative de saisine du Conseil constitutionnel.
Quelles conséquences attendre ? Sous réserve d’adoption de la loi, dès sa promulgation toutes les nouvelles colonnes seront intégrées automatiquement au réseau de distribution d’électricité et sans aucune conditions financière ou technique. Deux ans après l’adoption de la loi, les anciennes colonnes le seront aussi, mais il sera tout de même possible aux copropriétés durant cette période d’effectuer une notification d’intégration immédiate au réseau de distribution (vote en AG par exemple). Pour ceux qui souhaiteraient néanmoins rester propriétaires de ces ouvrages et qui reviendraient par la suite sur
ACTU leurs décisions, ils devront dans ce cas réaliser à leurs frais les travaux demandés par le gestionnaire. On notera également que la définition de la colonne montante ne comprend pas les dispositifs de comptage. Le financement des rénovations sera une question cruciale dans l’avenir pour les autorités concédantes et les gestionnaires de réseau.
Action de la profession La CSEEE a fait part des préoccupations de ses adhérents à la FFIE qui s’est mobilisée au plan national avec d’autres organisations représentatives de la filière électrique pour sensibiliser les pouvoirs publics et l’environnement professionnel à la nécessité d’accompagner l’évolution de la loi. La volonté de clarifier la situation juridique ambiguë de la propriété des colonnes ne doit pas exposer les entreprises d’électricité à une limitation drastique de la liberté de traiter directement avec leurs clients, ce qui risque à terme d’exclure un bon nombre d’entre elles au profit de quelques acteurs qui accepteront une logique de rendement et de moins-disant.
Des échanges sur ce sujet se sont engagés à la cellule colonne montante CSEEE-ENEDIS qui se réunit périodiquement pour permettre aux adhérents et aux représentants d’ENEDIS de s’exprimer sur leurs contraintes de terrain et améliorer les procédures de raccordements. On soulève le fait que la colonne n’est bien souvent qu’un élément de l’installation. De nombreuses colonnes appartenant aux copropriétés font l’objet de rénovations partielles ou totales par des entreprises privées spécialisées travaillant pour les syndics. Ces prestations intègrent la mise en sécurité des colonnes validées par les concessionnaires et englobent souvent d’autres travaux de rénovation des parties communes pour moderniser les équipements et apporter un meilleur accès aux services liés à l’énergie électrique. La réflexion sur le parc de colonnes est par ailleurs une composante des transitions énergétique et numérique, pour accueillir les nouveaux usages, les énergies renouvelables et la mobilité électrique. La perspective de la promulgation prochaine de la loi Elan se présente déjà comme un grand enjeu de 2019.
UN MARCHÉ QUI SE STRUCTURE ET ÉVOLUE
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entretien et la rénovation des colonnes montantes deviennent de plus en plus indispensables, d’autant qu’elles doivent, désormais, répondre aux nouveaux usages qui se déploient (IRVE, fibre). La France compte 1,6 millions de Colonnes Montantes en service 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Installations vétustes à remplacer ou renforcement du branchement collectif pour l’adapter aux nouveaux usages des occupants, les situations nécessitant une intervention spécifique sur les colonnes montantes sont appelées à se multiplier. Une partie des colonnes montantes appartiennent aux propriétaires ou copropriétaires d’immeubles, d’autres sont intégrées au réseau de distribution d’énergie. Elles sont, suivant le cas, entretenues par les copropriétés ou le gestionnaire du réseau de distribution, qui est dans la plupart des cas ENEDIS. Le projet de loi ELAN prévoit d’apporter des modifications à ce régime de propriété, mais l’enjeu de modernisation reste identique. Dans ce contexte, on notera l’effort particulier de la filière en 2018 pour préparer l’avenir et notamment s’organiser pour assurer la compétence des professionnels qui interviennent sur les colonnes montantes. Des
représentants et adhérents de la CSEEE, de l’organisme de qualification QUALIFELEC, de l’organisme de formation FORMAPELEC et d’ENEDIS ont travaillé ensemble pour donner aux professionnels des moyens de réaliser et entretenir les ouvrages colonnes montantes en toute sécurité et en prenant en compte leur évolution amenée par nouveaux usages. Ces travaux ont été présentés à des représentants de la Ville de Paris qui en tant qu’autorité concédante d’un parc de 104 000 colonnes est très impliquée dans ce domaine. Au final, des nouveautés sont d’ores et déjà disponibles et vont permettre de stimuler et structurer l’offre et la reconnaissance des compétences professionnelles.
La mention « colonnes montantes » de Qualifelec Dans le but d’aider les entreprises à se positionner sur ce marché qui implique une technicité particulière, Qualifelec propose désormais une mention Colonnes Montantes pensée par les professionnels du secteur et qui vient compléter la qualification « Logement-CommercePetit Tertiaire ». En plus des compétences fondamentales d’électricien, les entreprises,
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respondantes conformément au référentiel. FORMAPELEC est le premier centre agréé en France par QUALIFELEC pour dispenser les formations obligatoires pour les chargés d’affaires et opérateurs sur site Compte tenu du caractère technique de ces deux actions, Constructys pourra les cofinancer avec du Fond Social Européen pour une prise en charge à 100 % au bénéfice des entreprises de -250 Salariés Bâtiment. Cette prise en charge est conditionnée par le budget annuel de l’entreprise en option de base ou le passage en option d’accompagnement si ce budget ne couvre pas les coûts pédagogiques.
La cellule colonnes montantes CSEEE-ENEDIS, des échanges réguliers pour améliorer les raccordements.
désireuses d’obtenir cette mention, devront justifier d’une formation propre aux colonnes montantes et des références de chantier correspondantes conformément au référentiel. Les exigences permettant l’attribution de la mention ont été élaborées en concertation avec les parties impliquées dans les travaux sur les branchements collectifs. Qualifelec rappelle que différents types de travaux peuvent avoir un impact sur les colonnes montantes : la rénovation totale ou partielle d’un immeuble, la nécessité de fournir une puissance supérieure à celle de l’installation existante avec l’ajout d’un point de livraison supplémentaire, ou encore le déplacement d’ouvrage lié à la modification des lieux. Les éléments de formation indispensables, le matériel à posséder, les références et les justificatifs à fournir ont en outre été définis avec Enedis, Formapelec, La CSEEE et la Ville de Paris.
Les formations colonnes montantes FORMAPELEC En plus des compétences fondamentales d’électricien, les entreprises, désireuses d’obtenir la mention Qualifelec, doivent justifier d’une formation propre aux colonnes montantes et des références de chantier cor-
Un espace de dialogue constructif : la cellule colonne montante CSEEE Prévue dans le cadre du partenariat ENEDIS / CSEEE, la cellule colonne montante mobilise chaque trimestre des représentants d’ENEDIS et les entreprises adhérentes qui sont invitées à y participer. Plus d'une vingtaine d'entreprises y participent régulièrement et peuvent évoquer des travaux de raccordement colonnes. Cet espace de dialogue est apprécié. • Les installateurs et représentants d’Enedis peuvent exprimer leurs contraintes respectives ce qui favorise une meilleure compréhension mutuelle. • La cellule a permis de rechercher des consensus et solutions pour traiter les difficultés et de réfléchir ensemble à des procédures. La cellule a par exemple produit un process raccordement qui explique tout le déroulement d’une affaire à Paris hors ou en concession). D’autres sujets comme les études, déploiement de Linky ou les bornes de recharges de véhicules électriques sont régulièrement évoqués. La mention et la formation colonne montantes résultent directement des travaux de la cellule colonne montante CSEEE avec ENEDIS, QUALIFELEC et FORMAPELEC avec la participation de CONSUEL et en lien avec le service des concessions de la Ville de Paris.
Les 17 et 18 septembre, les membres du Conseil d’Administration de la CSEEE ont eu le plaisir de se réunir à l’invitation de LEGRAND, puis de découvrir le site industriel d’Antibes où sont notamment fabriqués les
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disjoncteurs. L’occasion de comprendre toute la technologie évoluée qui se cache dans un objet qui fait partie du quotidien de l’électricien. Une découverte très appréciée au cours d’un déplacement convivial.
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LE CA CSEEE EN VISITE CHEZ LEGRAND ANTIBES
ACTU FIN DU RÉSEAU TÉLÉPHONIQUE COMMUTÉ EN 2023 : QUELLES CONSÉQUENCES ? Télésurveillance, compteurs, automatismes, … la fin du réseau Téléphonique Commuté en 2023 peut impacter les clients des électriciens. La CSEEE a recensé pour ses adhérents les quelques points de vigilance à anticiper.
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e calendrier de la fin du RTC commence dès cette année. À partir du 15 novembre 2018, les nouvelles lignes analogiques de téléphonie ne seront plus commercialisées et à partir du 4ème trimestre 2019 ce seront les nouvelles lignes numériques qui ne seront plus commercialisées. Prochainement, un programme de communication informera les usagers en fonction des zones géographiques du basculement des lignes vers le tout IP à l’échéance 2023. Pourquoi ce changement ? L’arrivée d’Internet et le besoin grandissant de bande passante nécessitent d’uniformiser les standards de communication sans passer par d’innombrables codeurs/décodeurs, protocoles de communication, type de signaux qui nuisent au flux. Le système tout IP limitera aussi le risque de piratage de la ligne téléphonique. Dans le « neuf » cette évolution se traduira par la mise en place de desserte Fibre Optique (sortie sur DTIo) et cuivre pour les dérivations finales (câble GRADEx et RJ45). Dans les bâtiments existants, cette opération va concerner essentiellement les équipements de 70 % des entreprises qui sont en RTC (télémesure, automate, terminaux de paiement, lecteur de carte Vitale par exemple, badgeuse, fax, machine à affranchir, PABX…). Les particuliers seront concernés dès lors qu’ils possèdent des équipements reliés au réseau télécom (alarme, télésurveillance, digicode connecté, ascenseur, box Internet…). Il sera donc pertinent lors de travaux de rénovation, d’avoir effectué une mise en conformité électrique. Les locaux pourront ainsi accéder au Très Haut Débit par la pose d’une GTL et se doter d’un nouveau réseau de télécommunication en GRADE1, 2 ou 3. On pourra installer des socles de communication sous RJ45 et intégrer les produits actifs dans le coffret de communication. Cette disposition est indiquée dans la NF C15-100 et dans le décret n°2016-1083 du 3 août 2016 modifiant l'article R. 111-14 du Code de la construction et de l'habitation. Il sera également judicieux de voir l’état des répartiteurs
d’étages et d’immeuble dans le local technique, ainsi que les spécifications du câble présent afin de s’assurer de pouvoir véhiculer les débits (GHz).
Comment se préparer ? On recommandera au client de s’assurer que le réseau global est réalisé en GRADE 1, 2, 3 et RJ45 avec coffret de communication. L’équipement doit être compatible VoIP. Cette information est indiquée dans le manuel technique de l’appareil. Des indices peuvent être recueillis sur l’obsolescence du matériel, avec par exemple lors du décroché d’un combiné téléphonique et l’appui des touches du clavier, les différents sons audibles qui indiquent des signaux DTMF (ligne et appareil analogique). S’il n’y a aucun bruit, alors la liaison est en numérique au moins jusqu’à l’interface. Si l’équipement raccordé tire son énergie du réseau télécom, il est à parier que cet équipement ne sera pas compatible, car la VoIP tire son énergie d’une alimentation extérieure à la ligne de communication (voire du POE). On vérifiera bien entendu si les équipements concernés sont reliés à la ligne en RJ11 ou RJ45. Pour information, depuis 2016 les nouveaux terminaux de paiement mis sur le marché sont compatibles IP (présence de la fonction sans contact). Ce passage est une opportunité de refaire l’ensemble du câblage de l’immeuble s’il est obsolète et de changer les terminaux. Une étude technico-économique permettra de s’assurer des meilleures options pour remplacer l’équipement. Il faudra prendre contact avec l’opérateur de service pour échanger sur l’avenir des services utilisés. Une fois la bascule effectuée à la fin du RTC pour la VoIP, il faudra retirer les filtres ADSL sur le réseau domestique. Pour plus d’information, le Livre blanc 2017 - Recommandations du groupe de travail de la Fédération Française des Télécoms TRANSITION DU RTC VERS LA VOIX SUR IP est accessible sur le web. La FFIE et la CSEEE ont publié également des guides et des fiches pratiques accessibles aux adhérents.
EXEMPLE DE POINTS DE VIGILANCE • Pour un particulier, communiquer avec son transmetteur téléphonique ou d’accéder convenablement aux services des opérateurs (VOD, Player). • Pour un syndic, la possibilité de mettre à jour le contrôle d’accès de l’immeuble avec les nouveaux résidents. • Pour une entreprise, les possibilités de dysfonctionnements de la machine à affranchir, du fax et du standard téléphonique tout entier. • Pour un industriel, les automates ou les badgeuses qui remontent des informations de productions. • Pour les commerces, les terminaux de paiement par carte.
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