Lumières Partenaire officiel de l’Année internationale de la Lumière 2015 N° 12 - OCTOBRE 2015
- 15 e
PROJET
Made in France au Qatar Valmont France INTERVIEW
Andrea Solzi, directeur de l’ASSIL Association italienne des fabricants de matériel d’éclairage ENTRETIEN
Marc Dumas
Président de l’ACE
Dossier
Éclairage des cafés, bars et restaurants
éditorial
par Isabelle Arnaud rédactrice en chef
© Valmont France
« la lumière parle »
C Success story in Qatar made in France. Voir page 26.
Directeur de la publication Jean Tillinac Edition 3e Médias 39, rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud +33 (0)1 40 37 41 70 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 sdm@filiere-3e.fr A collaboré à ce numéro : Alexandre Arène Abonnements Solène Collat Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 scollat@filiere-3e.fr Correctrice Catherine Legrand, Littera legrand@littera-sarl.com Conception et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression Imprimerie de Champagne 52500 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : Octobre 2015 ISSN : 2259-3772
omme l’artiste Éric Michel le traduit dans ses œuvres, la lumière est un véritable médium. Ce numéro de Lumières en est l’illustration. Alors que l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes fête ses 20 ans, les prix de l’ACEtylène 2015 récompensent des réalisations qui, non seulement mettent en œuvre des technologies éprouvées, mais surtout expriment toute la sensibilité des créateurs à travers des projets d’exception. Que ce soit lors de salons comme l’exposition « Light and Happiness » à Maison & Objet signée Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii, ou les scénographies lumineuses de Laurent Fachard au château de Versailles, la lumière influe sur notre perception, nos émotions pour mieux nous enchanter. Et la finesse de l’expression lumière se retrouve encore dans le tout nouveau site Internet de l’agence Concepto qui nous entraîne dans un univers où se mêlent technique et poésie. On découvre même un hymne à la lumière avec la création d’une chanson par l’École polytechnique dans le cadre de l’Année internationale de la Lumière ! La magie continue d’opérer, un peu plus loin de chez nous par le biais de projets qui nous font à la fois voyager dans le temps avec le musée MAMUZ en Allemagne et dans l’espace avec les colonnes lumineuses « French Touch » au Qatar… Et que dire de la lumière qui accompagne les plats les plus divers, les saveurs des plus simples aux plus exotiques, dans des ambiances tamisées ou dynamiques ? Des toutes dernières technologies en passant par des créations de luminaires originales, jusqu’à des gestions fines de l’éclairage, le bien-être de l’utilisateur reste au cœur des réalisations, sans nuire, bien au contraire, aux préoccupations d’économies d’énergie. Nous sommes tentés, dans nos colonnes, d’évoquer le plus souvent l’éclairage artificiel : le cahier technique de ce numéro aborde cette fois les liens étroits qui l’unissent à la lumière naturelle. Roger Narboni et François Migeon, concepteurs lumière et anciens présidents de l’ACE, en font la démonstration au travers d’une réflexion qui s’appuie sur leur expériences respectives et apporte un autre regard sur le projet d’éclairage. Et c’est sur un parcours artistique que nous vous invitons à poursuivre l’exploration de la lumière matière avec la visite d’expositions des œuvres d’Éric Michel.
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 3
6 - Prix de l’ACEtylène 2015
Projets 24 Voyage dans le temps
Designer 41 Façonner les ambiances
Showroom 42 Zumtobel : solutions
t
Actualités
Michael Sieger
© Julien Falsimagne
t
© sieger design
© ERCO. Photo Gustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
en lumières
© Akari-Lisa Ishii
t
t
Lumières Sommaire
26 A success story in Qatar
made in France
d’éclairage holistique
© Zumtobel. Photo J.-Ch. Lozat
8 - Andrea Solzi, directeur de l’ASSIL 10 - Maison & Objet : « Light & Happiness » par Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii
14 - LightingEurope en désaccord avec la Commission européenne 16 - HOlight bientôt dans le métro parisien ! - L’agence Concepto sur le Net et un nouveau logo
t
Cahier technique
45 Lumière naturelle
Produits 50 Nouveaux produits
et éclairage artificiel
29 Éclairage des cafés, bars et restaurants
18
t
© iGuzzini. Avec l’aimable autorisation d’Atogrill.
© Concepto
Dossier
t
© Valmont France
13 - Le Cluster Lumière, le GIL et le Syndicat de l’éclairage protestent !
- Année internationale de la Lumière : un hymne à la lumière
Entretien
20 Marc Dumas, président de l’ACE L’ACE fête ses 20 ans
31 - Un éclairage gourmet, des consommations peu gourmandes 38 - Enquête produits Matières, couleurs, formes : un régal de designs
t
30 - Pascal LOIRÉ, dirigeant de la société Intension
57 Rendez-vous
t
t
© Havells Sylvania
58 Index des entreprises
Retrouvez la version ebook sur lumieres.filiere-3e.fr Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 5
Lumières Actualités
Prix de l’ACEtylène 2015 L’Association des concepteurs lumière et éclairagistes propose un prix annuel, « Prix de l’ACEtylène », qui permet de déterminer objectivement la qualité des projets de mises en lumière. Chaque année, un thème est proposé pour ce prix, en lien direct avec la rencontre des Rencards de l’ACEtylène. À l’occasion des 20 ans de l’ACE, la thématique de ce concours était libre. La mise en place de ce prix a notamment pour objectif : - la reconnaissance de l’ACE et du métier de concepteur lumière ; - la reconnaissance d’un concepteur lumière et/ou d’une agence de conception lumière ; - la valorisation de la profession auprès des partenaires professionnels et des médias spécialisés.
Prix de la conception lumière (ex aequo) Akari-Lisa Ishii, Agence I.C.O.N. Mise en lumière du château d’eau de Cherbourg (50)
© Akari-Lisa Ishii
Surplombant la mer, cette silhouette longiligne, érigée sur les hauteurs de la ville, se dresse tel un phare dans la nuit. Côté mer sa couleur change au rythme du quotidien, telle une vision céleste.
6 - Lumières N°12 - octobre 2015
© JJulien Falsimagne
Vincent Thiesson, Agence ON Mise en lumière de la marquise des Galeries Lafayette de Metz (57)
La marquise assume sa présence nocturne dans le paysage messin et dépasse largement sa simple mise en scène. La lumière prolonge le geste architectural à la nuit tombée.
Lumières Actualités
Prix du jeune concepteur lumière
La nuit, la lumière vient souligner l’unicité des pierres. Au travers de leur assemblage, elle donne vie à ce message oublié qui ne souffre d’aucune autre traduction que celle générée par l’imaginaire des spectateurs, véritables dépositaires de ce patrimoine millénaire.
© Fred Tarreau (afp)
Nicolas Houel, Mélanie Charpentier, Justine Poligné et Brendan Ruellan - Équipe Skedanoz Skedanoz / Alignements du Ménec à Carnac (56)
Prix spécial du jury
© Jacques Coulon/François Migeon
François Migeon, Agence 8’18’’ Quartier du Plateau - Montargis/ Environnement lumière extérieur
Trois thématiques lumière sont abordées dans ce projet : - u ne dorsale verte plantée de métaséquoias traversant les trois villes concernées, est éclairée au rythme des saisons ; - d es placettes, espace jardins et espace terrains de boules reçoivent un éclairage spécifique dédié à leur usage ; - l ’ensemble des voiries et cheminements piétons, hors dorsale verte, est traité dans une retenue esthétique totale afin de privilégier les deux autres thématiques.
Coup de cœur
La première intention était de faire transparaître à l’extérieur de ce surprenant parallélépipède l’essence même de sa nature par l’évocation des caves où on élève le vin, du savoirfaire nécessaire à son élaboration et du temps qui contribue à son épanouissement
© Arthur Pequin
Yon Anton-Olano Le Chai Ballande à Ludon-Médoc (33)
Lumières N°12 - octobre 2015 - 7
Lumières Actualités
Andrea Solzi, directeur de l’ASSIL Association italienne des fabricants de matériel d’éclairage
Andrea Solzi, Director of ASSIL Italian Association of Lighting Manufacturers
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
S
ecrétaire général de l’ANIE Energia pendant 17 ans et 2 ans en tant que secrétaire général du CEMEP (European Committee of Manufacturers of Electrical Machines and Power Electronics), Andrea Solzi est directeur de l’ASSIL depuis juillet 2015.
Quand l’ASSIL a-t-elle été créée et quels sont ses principaux objectifs ? L’Association est née en 1945 au sein de l’ANIE (fédération italienne des industries électrotechniques et électroniques), à travers les comités « Luminaires » et « Lampes ». En 1995, l’Association italienne des fabricants de matériel d’éclairage (ASSIL) est créée et c’est en 2008 qu’elle est devenue une entité juridique indépendante, tout en restant membre de l’ANIE. Notre rôle est de représenter, protéger et soutenir les objectifs des entreprises membres en apportant une aide technique pour la promotion d’un bon éclairage. Le but est d’améliorer la qualité et la performance des produits mis sur le marché, en respectant le confort visuel, les exigences d’efficacité énergétique et la protection de l’environnement. Qui sont les adhérents de l’ASSIL ? L’ASSIL est un porte-parole influent et qualifié au niveau national et international dans le secteur de l’éclairage opérant sur le marché italien. L’Association comprend environ 80 fabricants de luminaires, de composants électriques, de lampes et de sources LED. Avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 2 milliards d’euros, l’ASSIL représente plus de 50 % du chiffre d’affaires du marché de l’éclairage italien et 10 000 salariés.
A
fter 17 years as Secretary General of ANIE Energia and 2 years as CEMEP Secretary General, in July 2015 Andrea Solzi become Director of ASSIL.
When was ASSIL created? What are its main goals? The Association was first established in 1945 within the constitution of the National Association of Electrotechnical and Electronic Companies (ANIE), as 10° Group “Lighting Bodies” and 12° Group Lamps. In 1995 the Italian Association of Lighting Manufacturers – ASSIL - was formed and in 2008 it became an independent legal entity, remaining part of ANIE. Objectives of the Association are representing, protecting and supporting member Companies. These targets are achieved by giving technical support to promote good lighting practice. The purpose is to enhance the quality and performance of lighting products placed on the market, respecting individuals’ visual comfort, energy efficiency requirements and environmental safeguard. How many members does it count and in which categories? ASSIL is influential and qualified spokesperson at national and international level of lighting industry operating on the Italian market. It includes around 80 manufacturers of luminaires, electrical components for lighting, light sources and LED. With an annual turnover of more than 2 billion Euros, ASSIL represents over the 50% of the Italian Lighting market turnover and 10.000 employees.
Quelles actions mettez-vous en place ? L’ASSIL accorde une attention particulière à l’évolution de la normalisation et de la législation en éclairage, afin d’offrir une information régulière à ses adhérents, de les représenter et de transmettre leurs demandes le plus efficacement possible. Pour atteindre ces objectifs, l’ASSIL organise des réunions spécifiques avec les entreprises adhérentes. Elle fournit également des informations régulières grâce à sa newsletter périodique et à un soutien permanent de son équipe technique. En outre, l’ASSIL coordonne plusieurs comités et groupes de travail au niveau national et international. Les questions abordées à ces réunions sont le fruit des discussions directement issues des groupes de travail de l’ASSIL. L’Association prend également une part active à la surveillance du marché, en travaillant en étroite collaboration avec les institutionnels afin de garantir des produits conformes aux réglementations.
What services do you offer? ASSIL pays particular attention on monitoring the development of lighting technical standardization and legislation, to ensure punctual update and a proper representation of instances and needs of member Companies. To reach these goals, ASSIL organizes specific meetings for member Companies. It also provides information through periodic newsletter and the constant support of ASSIL technical staff. Furthermore, ASSIL participates and coordinates several standardization committees and working groups at national and international level. Instances supported at these tables are the results of the indications discussed in ASSIL Working Groups and Task Forces meetings. ASSIL is also involved in market surveillance activities, promoting collaborative relationships with the responsible institutions to ensure a market of products compliant with regulations.
Quelles sont les spécificités du marché de l’éclairage en Italie ? L’Italie est le deuxième exportateur en Europe, après l’Allemagne, et est universellement connue comme « précurseur » en ce qui concerne la créativité et le design de produits d’éclairage. L’industrie de l’éclairage italienne est caractérisée par la forte présence des PME qui offrent une grande flexibilité, la capacité de s’adapter aux conditions du marché et un niveau élevé de productivité et de service. Après une période en négatif, l’industrie de l’éclairage italienne a montré une augmentation de son chiffre d’affaires de 3,1 % en 2014. Ce bon résultat ne suffit pas, cependant, à compenser la baisse enregistrée pour la période 20122013, lorsque le chiffre d’affaires total a subi une baisse cumulée de plus de 10 %, suite à la chute de la demande intérieure. n
What are the specification of Italian Lighting Market? Italy is the leading exporter and the second largest in Europe after Germany and is universally known as the «trendsetter» in lighting for the creativity and the design of lighting products. The Italian Industry of Lighting manufacturers is characterized by the strong presence of SMEs with a high flexibility, ability to adapt to market conditions and a high degree of integration of production and service. After a negative period, in 2014 the Italian Lighting industry showed an increase in the total turnover by 3.1%. This important result, however, is not enough to offset the decline experienced in the period 20122013 when the total turnover, influenced downward by falling domestic demand, showed a cumulative drop of more than 10 percent. n
8 - Lumières N°12 - octobre 2015
Lumières Actualités
Maison & Objet : « Light & Happiness » par Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii
© ICON&Motoko Ishii Lighting Design-10
ans le cadre de l’édition de septembre 2015 du salon Maison & Objet, le duo de conceptrices lumière franco-japonaises Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii a été invité à mettre en œuvre une exposition dédiée aux dernières tendances lumière. Sept salles présentaient sept thématiques lumineuses : Perception du bonheur. Une vidéo originale montre la relation entre les expressions du visage et la lumière, en utilisant un masque de Nô comme support d’exemple. Mais aussi des appareils d’éclairage spécifiques : certains permettant de créer un effet gai, une série de luminaires acoustiques qui protège du bruit et qui crée un environnement rassurant, un objet lumineux inédit dédié au bien-être des différents êtres vivants de la maison (basé sur la longueur d’onde perçue), etc. Du bonheur plein les yeux. LED organique (OLED). Pour présenter cette lumière gaie et colorée, le mot HAPPINESS apparaît sous nos yeux, grâce à la technologie exclusive présentée permettant de créer des panneaux bicolores. Moment festif. La lumière devient colorée et festive, on accroche les ballons, on mange des douceurs, on s’offre des bulles et on se plonge dans cet univers.
© ICON&Motoko Ishii Lighting Design-25
D
Ai-je l’air heureux ? Comprendre comment la lumière affecte l’apparence du visage des hommes dans divers moments de la vie quotidienne. Le bonheur spirituel. Salle de méditation où les lumières et les couleurs sont apaisantes, où les odeurs (parfum spécial) et la musique (originale) vous emplissent de joie. Un environnement agréable. Nous sommes de plus en plus nombreux à utiliser un espace de travail à la maison ou à avoir un petit espace de travail (SOHO : Small Office Home Office). Quelques propositions de produits lumineux, lancés lors du salon, pouvant vous aider à créer un bon espace de travail, confortable et diversifié. Technologie et bonheur. Un chandelier original, conçu sur mesure pour cette exposition, fait découvrir des effets de lumière inédits, grâce à un système de commande interactif lié à un détecteur de mouvement… Démonstrations pédagogiques et conseils sur la lumière dans le design d’intérieur, notamment sur la température de couleur et le rendu des couleurs. n
Scénographies lumière au château de Versailles
10 - Lumières N°12 - octobre 2015
- et enfin sur l’architecture monumentale du château. L’ensemble des 1 500 foyers lumineux sont asservis point par point en dynamique et reproduisent le tremblement des flammes originelles. L’architecture et la statuaire sont traitées en teinte chaude, proche de la flamme. Seules les fontaines chantent la couleur. n Maîtrise d’ouvrage : Château de Versailles Spectacles (CVS). Maîtrise d’œuvre éclairage : Les Éclairagistes Associés : L. Fachard, J. Frey. Conception Lumière : Laurent Fachard (LEA)
© X. Boymont
octurnes, la société Château de Versailles Spectacles a confié à Laurent Fachard (LEA) la mission d’élaborer un « Plan Guide des mises en lumière et illuminations du jardin royal et du château », dont l’objectif principal est la rénovation des installations d’éclairage dans un souci de pérennité et d’économie et la création d’une nouvelle mise en scène lumineuse des Grandes Eaux pour les années futures (plan triennal). Chaque année, de nouvelles créations lumière viendront transformer le jardin royal en un divertissement nocturne exceptionnel. Les premières transformations ont débuté en 2014 par la mise en lumière de la grande perspective et d’une première partie de la façade ouest du château et se sont poursuivies en 2015 avec la célèbre fontaine de Latone rénovée. Pour révéler ce paysage et cette nature grandiose Laurent Fachard s’est appuyé sur : - l’essence même de la manifestation : les jeux d’eau des fontaines et des bassins ; - l’esprit mythologique du lieu : la clarté éclairante de la statuaire et des vases de marbre ; - sur la nature même du jardin : la scénographie paysagère, ses qualités végétales et florales ;
© X. Boymont
N
Lumières Actualités
À propos de LED…
Distribution gratuite d’un million de lampes LED Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a annoncé, le 25 août dernier, une mesure prise dans le cadre de la loi pour la transition énergétique et la croissance verte : la distribution par EDF d’un million de lampes LED aux retraités les plus modestes. « Le Syndicat de l’éclairage salue cette initiative hautement symbolique : en faisant le choix de l’éclairage LED, Ségolène Royal entérine le fait que la LED est aujourd’hui une technologie de référence pour la transition énergétique et la croissance verte et qui a gagné la confiance des utilisateurs. Solution fiable et durable, la LED c’est aussi la possibilité d’améliorer la qualité et la quantité de lumière disponible, tout en utilisant beaucoup moins d’énergie. Si Ségolène Royal a choisi d’inciter les ménages à “échanger 2 ampoules qui consomment beaucoup d’électricité contre 2 ampoules LED”, c’est parce qu’elle sait que le bénéfice est réel, immédiat et important. Et les fabricants d’éclairage ne sont pas les seuls à marteler cette vérité : Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la Nature et pour l’Homme, envoyé spécial pour la protection de la planète, demandait aux élus locaux, lors du dernier Congrès des Maires, de rénover leur éclairage public (le convertir à la LED et aux détecteurs de présence) : “Ce pourrait être leur contribution supplémentaire en vue de la Conférence climat.” S’agissant de lampes LED, le Syndicat de l’éclairage souhaite que les meilleures technologies disponibles (MTD) soient mises en avant : il existe des lampes LED de plusieurs catégories. Pour être exemplaire, et surtout pour maximiser le gain énergétique, cette opération devrait concerner des lampes de classe énergétique A+ ou A++, en échange de lampes plus énergivores. L’impact sera immédiat, sur la consommation – et donc sur la facture – d’énergie. L’éclairage, qui consomme aujourd’hui 20 % de l’électricité mondiale, est un facteur incontournable de la réussite de la transition énergétique. Le Syndicat de l’éclairage se félicite que les pouvoirs publics aient pris la mesure de ces enjeux et va, au travers d’actions déjà engagées avec l’ADEME par exemple, continuer à œuvrer lui aussi “pour que la loi de transition énergétique profite aussi aux gens.” » Pour en savoir plus : www.syndicat-eclairage.com
12 - Lumières N°12 - octobre 2015
Lumières Actualités
À propos de LED…
Le Cluster Lumière, le GIL et le Syndicat de l’éclairage protestent ! « Le Figaro en date du 11 septembre 2015 et M6 lors de son journal du 14 septembre à 12h45 ont relayé des informations incomplètes, dramatisées et anxiogènes concernant les luminaires et les ampoules LED », soulignent les organismes professionnels dans un communiqué commun. « Les ampoules et luminaires LED présenteraient un nouveau danger : la lumière bleue. » FAUX ! Toutes les sources de lumière, y compris le soleil, émettent des rayonnements dans le bleu, le phénomène est bien connu et fait déjà l’objet de réglementations et de normes. « Tous les luminaires et ampoules LED émettent des rayonnements bleus dangereux pour la rétine. » FAUX ! Ne sont concernées que certaines sources LED de forte puissance réservées à des applications professionnelles (éclairage extérieur de grande hauteur par exemple). Elles ne sont pas disponibles à la vente pour des usages d’éclairage normal à l’intérieur des bâtiments, et des dispositions de sécurité sont prises pour leur utilisation. « Il n’y a pas de réglementation concernant cette lumière bleue. » FAUX ! L’ensemble des fabricants de luminaires et d’ampoules LED doit vérifier que leurs produits n’émettent pas trop de lumière bleue, pour cela ils utilisent des méthodes définies dans les normes européennes NF EN 62471, et IEC/TR 62778 au niveau mondial. Le marquage CE apposé sur ces produits engage le fabricant dans le respect de la réglementation. En France, la profession de l’éclairage s’est investie dans ces travaux de normalisation et s’est également dotée d’un laboratoire, Piséo, à Lyon, qui dispose des équipements nécessaires à ces mesures. L’éclairage LED offre des avantages pour les consommateurs : très faible consommation, esthétique et variété de produits, possibilité de faire varier l’intensité et les couleurs ; et pour la collectivité : économie d’énergie, très longue durée de vie. L’utilisation des ampoules et luminaires LED contribuera à la réalisation des objectifs de la France en matière de réduction de CO2 et donnera aux utilisateurs une grande qualité et un nouveau confort en matière d’éclairage ; c’est une révolution ! Les signataires de ce communiqué regrettent vivement une telle désinformation qui effraie les consommateurs privés comme professionnels.
www.clusterlumiere.com
www.luminaire.org
www.syndicat-eclairage.com
Lumières N°12 - octobre 2015 - 13
Lumières Actualités
DIAL, une nouvelle équipe de direction
LightingEurope en désaccord avec la Commission européenne
D
L
epuis le 1er juin 2015, les actionnaires de l’entreprise ont placé leur confiance en Dieter Polle Chief Executive Officer. Jürgen Spitz et Friedrich Wilhelm Bremecker, nouveaux directeurs adjoints, forment désormais avec Dieter Polle une équipe de direction forte et efficace. Le programme de formation Light and Smart Building sera étendu pour inclure des webinaires et gagner une forte présence internationale. Le smart building deviendra, grâce aux efforts de DIAL, une réalité. Avec DIALux evo, la société souhaite élargir et renforcer sa position de leader mondial sur le marché pour les logiciels de simulation lumineuse. www.dial.de/DIAL/fr n
De gauche à droite : Dieter Polle, Friedrich Wilhelm Bremecker, Jürgen Spitz.
14 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
ightingEurope accepte, mais désapprouve la décision de la Commission européenne d’éliminer progressivement les lampes directionnelles halogènes tension réseau. L’étape 3 du règlement CE 1194/2012 va prendre effet, et ces lampes ne seront plus disponibles sur le marché européen à compter de septembre 2016, alors que les halogènes non directionnelles ne seront bannies qu’à partir de septembre 2018 (étape 6). Cette décision a été prise par la Commission contre l’avis d’un grand nombre d’États membres européens. Les arguments technologiques avancés par LightingEurope en faveur du report de l’étape 6 restent également valables pour les lampes halogènes directionnelles. Ces arguments sont spécifiquement liés à leur gradation, leur abordabilité et leur compatibilité dimensionnelle. « Bien que l’industrie européenne de l’éclairage soit préparée, dans les limites techniques actuelles, cette décision sera source de confusion et limitera les choix des consommateurs européens. LightingEurope a toujours soutenu la stratégie d’économie d’énergie de la Commission européenne et continuera à contribuer aux règlements pertinents concernant les systèmes d’éclairage », a déclaré M. Diederik de Stoppelaar, secrétaire général de LightingEurope. www.lightingeurope.org. n
Lampes directionnelles.
Lampe non directionnelle.
Lumières Actualités
HOlight, bientôt dans le métro parisien HOlight remporte un appel d’offres pour l’éclairage des espaces voyageurs des stations du métro parisien.
L
a société HOlight, spécialisée dans la conception et la fabrication de luminaires pour l’éclairage des magasins et la mise en lumière des espaces d’accueil recevant du public, a remporté un appel d’offres lancé par la RATP pour la fourniture de luminaires installés dans les espaces voyageurs des stations du métro parisien. Ce marché, d’une durée de 4 ans, s’inscrit dans la poursuite du déploiement de ces types de luminaires déjà présents depuis plusieurs années et dont la technologie des sources a évolué vers la LED. HOlight, qui possède une forte expertise dans la LED depuis plus de 10 ans, va développer une solution pour intégrer des LED de dernière génération dans les nouveaux appareils et également adapter ce système éclairant aux luminaires déjà installés. Son bureau d’études, qui a été renforcé, dispose de 6 mois pour mettre en œuvre une solution technique performante, fiable et conforme au cahier des charges de la RATP. Une fois la phase de développement validée, à partir du second trimestre 2016, la société passera à la phase d’industrialisation qui entraînera des évolutions au niveau de l’atelier de production. Pour tester en grandeur réelle les luminaires, HOlight réalisera, au pied des Pyrénées, une maquette à l’échelle d’un couloir du métro. www.holight.com n
L’agence Concepto sur le Net et un nouveau logo
« E
n ce temps-là, bien avant la naissance de Concepto en mars 1988, l’éclairage public était strictement et tristement fonctionnel. » C’est ainsi que débute l’historique sur le site de l’agence Concepto, créée par Roger Narboni et Christian Broggini, et à l’origine de bien des concepts et d’un autre regard sur la lumière et son utilisation, qu’elle soit artificielle ou naturelle (voir page 46). Le site, à la fois sobre et complet, comprend 4 onglets : L’Agence, Réalisations, Actualités et Contact, eux-mêmes divisés en plusieurs chapitres. L’ensemble, magnifiquement illustré et très documenté, se regarde comme un film et se lit comme un roman… une invitation au voyage au pays de la lumière. www.concepto.fr n
Selux : de la continuité dans le changement…
L
aurent Guillonneau et Marc Tonnelat ont pris leurs fonctions respectives de PDG et DG de Selux France le 1er juillet. Faisant suite au départ d’Alain Chardigny, fondateur de la filiale française de Selux en 1987, ce binôme entend promouvoir les compétences et le savoir-faire de l’entreprise sur le marché de l’éclairage décoratif urbain. Rappelons que cette société de 68 personnes installée à Miribel, au nord-est de Lyon, est à la fois centre de compétences et centre industriel pour le groupe. À ce titre, elle conçoit, développe, fabrique et commercialise des solutions d’éclairage destinées aux zones urbaines et rurales, bâtiments, rues, places et jardins. www.selux.fr n
V-TAC, solutions LED
D
epuis sa création en 2007, V-TAC conçoit des solutions d’éclairage LED. Présente dans 52 pays à travers les 5 continents, la société a dépassé ses propres objectifs en termes d’innovation, d’avancées technologiques et de services. Avec plus d’un million de modèles vendus, le fabricant propose à ses clients plus de 500 gammes. V-TAC a développé son offre tout en gardant la main sur la qualité : chaque produit fait l’objet d’un contrôle qualité interne qui lui permet d’être certifié et garanti. www.vtacexports.com n
T Dossier
Titre 16 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
Texte n
Lumières Actualités
Année internationale de la Lumière
Un hymne à la Lumière ! L
’École polytechnique en France rend hommage à l’Année internationale de la Lumière en chanson. « Avançons dans la lumière » est une composition originale, exhortant les citoyens du monde à transmettre le message sur l’importance des technologies de l’optique et de la lumière dans leur vie, pour leur avenir et le développement de la société. Le refrain est basé sur une mélodie simple, et les compositeurs lancent un appel aux groupes intéressés du monde entier : une façon de participer est d’enregistrer vous-même ce refrain dans votre langue et avec les instruments de votre choix. Toutes les contributions seront rassemblées par le comité de l’Année internationale de la Lumière dans un enregistrement spécial à la fin de l’année. Il est possible aussi d’enregistrer une vidéo et de la télécharger sur YouTube, Vimeo ou Twitter en utilisant les hashtags #IYL2015, #StepIntoTheLight ou d’envoyer un lien vers la vidéo par courriel au secrétariat de IYL 2015 light2015@ictp.it. La chanson est sous licence Creative Commons Attribution - NonCommercial NoDerivatives 4.0 International (CC BY-NC-ND 4.0).
Avançons dans la lumière Paroles : Jérôme Musiani, Vince McClenny et Gérard Mourou. Traduction : Romy Fournier. C’est étonnant comme les choses avancent… Quand je pense comment on se comporte, là, sur ce sol... Sérieusement… Je n’arrive toujours pas à comprendre, C’est notre Terre-mère... Élevons-nous d’un pas ! Parce que nous sommes la lumière ! 2015, Année internationale de la Lumière et des Techniques utilisant la lumière Venez, juste un pas de plus ! Parce que tous ceux qui savent sont là avec nous aujourd’hui Alors, avançons dans la lumière ! Que chacun enseigne à l’autre, tout ira mieux Si tout homme, femme et enfant hurlent « je suis la lumière ! » Merci aux hommes tels qu’Albert Einstein Charles Kao, Thomas Edison Sans oublier Galilée ! La pollution lumineuse sur la planète… Il est temps de comprendre ça ! La lumière peut enseigner, la lumière peut soigner,
18 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
La lumière propulse toutes nos idées ! La lumière est amour (x 2) Et l’amour est notre lumière. La lumière donne vie à tous nos rêves À tous nos rêves... Puisque nous nous perdons dans le noir Avançons dans la lumière ! Cet enseignement est essentiel, pour notre santé comme pour notre futur Changeons nos habitudes Ouvrons notre esprit et gardons-le ouvert Sans lumière, il n’y aurait pas de vie ! Nous devons être plus vigilants quant à l’éducation de nos enfants Réveillez-vous ! Parce que l’obscurité plane sur nous Avançons dans la lumière ! 2015, Année internationale de la Lumière et des Techniques utilisant la lumière.
Lumières Entretien
Parcours de l’ACE Créée en 1995, l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (90 membres) fédère d’anciens éclairagistes de scène, plasticiens, techniciens ou ingénieurs des bureaux d’études. Une nouvelle génération s’affirme depuis quelques années : plus féminine, constituée d’architectes, de paysagistes ou de designers diplômés, elle donne un nouveau visage à la profession. Les 44 membres actifs sont des praticiens pouvant justifier de 3 années d’exercice professionnel indépendant dans le domaine de l’éclairage pérenne associé à l’architecture et l’aménagement urbain. Les membres associés sont des assistants d’agences de conception lumière, des scénographes, des éclairagistes de spectacle, des plasticiens ou des personnes morales dont l’activité est liée au métier de concepteur lumière et d’éclairagiste. Présidents depuis 1995 - Roger Narboni - Pierre Bideau - Louis Clair - Jean Sabatier - Anne Bureau - François Migeon - Marc Dumas, depuis 2013. (À l’heure où nous imprimons, l’élection du nouveau bureau n’a pas encore eu lieu.)
20 - Lumières N°12 - octobre 2015
L’ACE FÊTE SES 20 ANS « Tout est couleur de la nuit Mais à vingt ans l’avenir efface Le passé quand l’espoir luit »
(À Paris dans chaque faubourg, René Clair)
Marc Dumas, président de l’ACE concepteur lumière, dumas lumière L’Association des concepteurs lumière et éclairagistes fête ses 20 ans. Quelle image l’ACE offre-t-elle aujourd’hui ? Nous nous efforçons de conserver au sein de notre association le dynamisme et l’enthousiasme à l’origine de sa création. Nous n’avons eu de cesse d’améliorer notre communication, en particulier ces dernières années, et avons mis en place un certain nombre d’actions afin d’apporter davantage de visibilité à notre profession. Nous venons notamment de mettre à jour la plaquette de présentation qui précise les fondamentaux de l’association : « Favoriser un usage rationnel et innovant de la lumière, diffuser les savoirfaire liés à l’éclairage et la mise en lumière, contribuer aux débats sur l’environnement et l’aménagement du cadre de vie, s’engager sur le respect des règles déontologiques relatives à l’exercice du projet, soutenir la qualité de la démarche éclairage du programme à la maintenance, parvenir à la définition d’un véritable statut professionnel. » Au sein de l’ACE, les concepteurs lumière trouvent une identité commune au-delà d’une pratique d’éclairagiste ou artistique. En parallèle, notre site (www.ace-fr.org) vient
d’être rénové, à la fois dans son contenu et dans sa présentation. Au-delà de la notion d’image, nous avons souhaité offrir des informations plus détaillées et complètes sur nos activités et notre profession. Rappelons que tout récemment (1) l’ACE a été admise comme « association agréée CLD » (Certified Lighting Designer), première certification dans le domaine, initiée par l’IALD (International Association of Lighting Designers) après mobilisation de lighting designers dans 42 pays dans le monde. Cet agrément constitue une véritable reconnaissance de notre savoir-faire et permet de mettre en avant la primauté du projet d’éclairage tout en insistant sur la collaboration entre la conception lumière et la maîtrise d’œuvre. Comment se forme-t-on au métier de concepteur lumière ? Issus d’horizons très différents, arts plastiques, spectacle, architecture, bureaux d’études, les concepteurs lumière peaufinent leurs formations à la fois sur le terrain et (1) Voir Lumières n° 11.
Lumières Entretien
“Le métier de concepteur lumière
traite de l’environnement, de l’espace et des ambiances avec une approche hybride mêlant technique et création. Il engage une responsabilité de maître d’œuvre, seul ou aux côtés des architectes, paysagistes, urbanistes ou scénographes.
”
via différents cursus d’enseignement qui se sont développés au fil des ans en partenariat avec d’autres associations ou écoles. L’ACE participe notamment au programme du nouveau master de créateur lumière mis en place par l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Signalons également une série d’ateliers lumière, dont le premier a eu lieu en mars 2015 sur le campus de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier en collaboration avec le Laboratoire Plasma et Conversion d’Énergie (LAPLACE), l’AFE Midi-Pyrénées, l’agence de conception lumière Quartiers Lumière et avec l’aide de fabricants, partenaires de l’ACE. À noter aussi les ateliers professionnels tenus en 2014, à Medellin et à Téhéran et animés par Roger Narboni et Fanny Guérard de l’agence Concepto. Enfin, mentionnons également le master spécialisé en éclairage urbain de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, qui permet d’acquérir une expertise en éclairage urbain et un socle de connaissances en urbanisme. On ne peut ici être exhaustifs tant les enseignements sont diversifiés, et les concepteurs lumière de l’ACE interviennent dans de nombreuses écoles et centres de formation. Des partenariats sont également en cours actuellement pour développer d’autres formations qualifiantes, tant en France qu’à l’étranger.
Ces Rencards de l’ACEtylène sont l’occasion d’évoquer ces deux décennies et les perspectives qui s’offrent à nos savoir-faire. Nous donnerons une place particulière à l’évolution de la formation et de la recherche en éclairage en France et au niveau international. Des formateurs européens – Malcolm Innes, Thomas Roemhild, Andrea Siniscalco, Richard Zarytkiewicz - à la pointe de l’enseignement en Angleterre, Allemagne, Italie et France viendront confronter leurs expériences pour évoquer les différences et points communs dans la pédagogie mais aussi dans la pratique de la conception lumière. Il s’agit de comprendre, au vu de nos antécédents, ce qui nous éloigne et rapproche pour énoncer la démarche commune d’un concepteur lumière. Les années à venir devront être tournées résolument vers l’international afin d’affirmer notre métier d’une même voix. Que ce soit par le biais d’une certification professionnelle ou d’une formation diplômante, nous serons bien plus crédibles auprès de nos interlocuteurs nationaux si celles-ci relèvent d’une évidence internationale. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
« Lumière et savoirs », thème des 13e Rencards de l’ACEtylène, et édition anniversaire, sont donc indissociables ? Nous prenons « savoir » au sens large, au pluriel. Il s’agit du savoir scientifique, culturel, qui témoigne de pratiques. Il traduit un esprit de recherche et apporte sa pierre à l’édifice de la conception lumière, se transmet et s’enseigne.
Lumières N°12 - octobre 2015 - 21
© ERCO. Photo Gustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
Lumières Projets
Voyage dans le temps en lumières Mettre l’accent sur l’archéologie expérimentale et la présentation interactive, tel est l’objectif du MAMUZ, le nouveau musée de la préhistoire et de la protohistoire, installé dans la ville autrichienne de Mistelbach. Pour en améliorer la composante expérimentale et donner au visiteur l’impression d’être lui-même l’archéologue, la mise en lumière a été adaptée, pièce par pièce, au thème présenté. Visite.
L
Architecte : Atelier Christof Cremer, Vienne (Autriche) Maître d’œuvre : MAMUZ (Musée de la préhistoire, de la protohistoire et de l’archéologie médiévale), Mistelbach (Autriche)
© ERCO. PhotoGustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
Solutions éclairage : Erco
24 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
e MAMUZ projette le visiteur au cœur de millénaires d’évolution. Tout à la fois musée et établissement d’enseignement rattaché à l’Institut de la préhistoire et de l’archéologie historique de l’université de Vienne, ce musée, au caractère interactif, permet au visiteur de se transformer, microscope et frise chronologique à l’appui, en véritable archéologue. À quoi ressemblent les noms d’aujourd’hui écrits en runes ? Comment ressentir au toucher les différences de traitement du cuivre, du bronze et du fer ? Le MAMUZ est connu pour mettre l’accent sur l’archéologie expérimentale et la présentation interactive. Aménagement individualisé À chaque zone son ambiance. Au MAMUZ, des espaces thématiques, aménagés et décorés en fonction des collections accueillies, viennent ponctuer les déambulations des visiteurs en les resituant dans l’époque exposée. Ce musée rassemble un nombre impressionnant d’objets qui proviennent de collections
Un concept d’éclairage complexe Pour gagner encore en réalisme, chacun des espaces du musée dispose d’une mise en lumière bien spécifique, censée refléter et matérialiser les thématiques traitées. Pour ce faire, deux familles de produits ont été sélectionnées : les projecteurs Parscan et Pollux d’Erco, dédiés à l’éclairage architectural. Dans les espaces variés et interactifs, la lumière devait rester discrète, et le maître d’ouvrage a insisté pour que les appareils soient le moins visible possible. Orientable, le projecteur Flood Parscan assure un rétroéclairage sans lumière parasite et parfaitement dissimulé. Il se caractérise par son design très minimaliste, avec une forme plate et cylindrique, rendue possible grâce à l’intégration de la LED. Le tout offre un éclairage de précision, grâce à la lentille Spherolit, une optique à collimateur en polymère optique interchangeable, offrant au total six répartitions lumineuses répondant à l’ensemble des applications d’éclairage par une solution personnalisée. Disponible en blanc chaud ou en blanc neutre (3 000 et 4 000 K), Parscan permet des répartitions lumineuses Narrow spot, Spot, Flood, Wide flood, Oval flood et Wallwash. Le second projecteur, Pollux, met en valeur les tableaux et les œuvres d’art en fonction du
concept de l’exposition, tout en leur donnant du relief. Cet effet s’obtient en projetant sur l’œuvre un faisceau aux contours nets, qui circonscrit l’objet exactement, sans éclairer ni le cadre, ni l’environnement. La technologie LED qui équipe les projecteurs accroît leur performance, ce qui leur permet, même sous des plafonds bas, d’éclairer des objets avec un flux lumineux de près de 750 lm pour une puissance de 6 W seulement. Comme Parscan, Pollux est doté d’un système de lentille Spherolit et disponible en blanc chaud ou blanc neutre (3 000 et 4 000 K). Les luminaires, par leur forme ronde uniforme, leur discrétion et leur efficacité lumineuse élevée offrent un éclairage optimisé et adapté à chacune des salles du MAMUZ. Tout comme les pièces d’exposition, les textes d’information et les œuvres semblent encadrés et irradiant de lumière. Par l’éclairage, le regard du visiteur se voit guider vers l’essentiel et emporter au cœur d’un voyage temporel. n Alexandre Arène
© ERCO. Photo Gustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
issues de temps immémoriaux et chacun des espaces de l’exposition répond à un aménagement qui lui est propre : l’espace « Le feu dans la vie et la mort » est ainsi entièrement dominé par des nuances de rouge. Une paroi exposée à un éclairage arrière dramatique suggère une façade en bois en flammes. Quant à l’espace « Riches et pauvres dans le Saint-Empire », ses parois et ses socles présentent de multiples graphismes figuratifs blancs sur fond violet. Tout au long de l’exposition, la très grande diversité des aménagements intérieurs et des teintes employées a conduit les architectes à accorder une attention particulière à l’éclairage pour chacune des salles.
© ERCO. Photo Gustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
© ERCO. Photo Gustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
© ERCO. Photo Gustavo Allidi Bernasconi, Vienne (Autriche)
Lumières Projets
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 25
© Valmont France
Lumières Projets
Maître d’ouvrage / Client: New Doha International Airport (Hamad International Airport), Doha Consultant, ingénierie / Consultant, engineering: ARUP, Londres et Doha Maître d’œuvre / Project supervisor: SALFO, Doha Entreprise / Contractor: GTG-Neri (Sharaka Holdings), Doha Colonnes lumineuses / Light columns: Valmont France, chef de projet / Project Manager Sophie Barre Luminaires / Fixtures: Thorn Projecteurs / Projectors: Siteco LED : Aldabra
© Valmont France
Installateur / Installer: Al Nakheel, Doha
26 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
A SUCCESS STORY IN QATAR MADE IN FRANCE Valmont France, spécialisé dans l’étude et la réalisation de mâts et structures destinés à l’éclairage d’infrastructures de transport, de villes et d’espaces sportifs, vient de livrer 272 colonnes lumineuses à Doha, capitale du Qatar. Bertrand Sée, directeur général de Valmont France, nous a fait le récit de cette aventure, commencée en 2013 et qui vient de s’achever sur l’autoroute qui relie Hamad International Airport (architecte Hok) à la ville. Un parcours de 8 km, éclairé par les colonnes conçues et fabriquées dans les usines de Charmeil (Allier) et Rive-de-Gier (Loire).
Valmont France, specialized in the design and manufacture of masts and structures intended for lighting infrastructure for cities, transportation and sports facilities, has delivered 272 light columns in Doha, capital of Qatar. Bertrand Sée, CEO of Valmont France, told us about this adventure which began in 2013 and has just been completed on the highway linking Hamad International Airport (architect Hok) to the city. A journey of 8 km, illuminated by the columns designed and manufactured in the factories in Charmeil (Allier) and Rive-deGier (Loire).
E
I
n 2011, le maître d’ouvrage lance un appel d’offres pour la fabrication de colonnes lumineuses de grande hauteur destinées à l’éclairage de la portion d’autoroute reliant la capitale au nouvel aéroport qui sera inauguré en avril 2014. Après avoir refusé deux prototypes (tout d’abord émanant de la Turquie, puis de l’Australie), NDIA confie à Arup,
n 2011, the contracting authority launches a call for tenders for the manufacture of high-rise light columns for the lighting of the highway portion connecting the capital to the new airport which will be inaugurated in April 2014. After refusing two prototypes (first from Turkey, then from Australia), NDIA assigns Arup, international society for
Lumières Projets
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 27
© Valmont France
A colossal challenge “The specification was very strict; it took into account extreme climatic conditions in Qatar (temperatures of 50 ° C, winds of 160 km/h) as well as the lessons learned from the previous unsuccessful attempts, explains Bertrand Sée. However, we have made some changes in order to stay in a relevant feasibility/manufacturing/ price equation and integrate all aspects related to installation and maintenance. In fact, anticipation was the guiding principle of our organization and our project management: when working on a project 6,000 km away, there is no room for mistakes!” It is in this spirit that Valmont France launches the design phase as well as the selection of suppliers and subcontractors, even before the official signing of the contract, because the deadlines are very short. The first prototype is installed at the Charmeil plant in September 2014. Immediately after satisfactory tests were carried out in the presence of the final client, the mast of 7.5 tones was disassembled, shipped by air and reassembled in Doha, for the ultimate validation. The manufacturing of light columns phase started and twelve people were recruited to assist with the production and the contractual requirement of the shipment of 10 complete poles every week, from October 2014 to April 2015. “It was an extraordinary opportunity in a bleak context, points out Bertrand Sée, at a moment when the French public lighting market was fairly flat, this agreement came at the right time. In addition, this project offered us a great showcase demonstrating the know-how of French industry.” No less than 25 000 hours of production were necessary in the manufacturing of 272 light columns. 200 were installed and in operation in summer 2015, the rest being set aside for future extension or for maintenance purposes.
© Valmont France
Un défi colossal « Le cahier des charges était d’une grande rigueur ; il prenait en compte les conditions climatiques extrêmes au Qatar (températures de 50 °C, vents de 160 km/h) ainsi que les enseignements tirés des essais infructueux précédents, explique Bertrand Sée. Cependant, nous y avons apporté certaines modifications afin de rester dans une équation faisabilité/ fabrication/prix pertinente et d’intégrer tous les aspects liés à l’installation et à la maintenance. En fait, l’anticipation a été le fil rouge de notre organisation et de notre gestion de projet : lorsqu’on travaille sur une réalisation à 6 000 km, on doit viser le sans-faute. » C’est dans cet esprit que Valmont France lance la phase de conception ainsi que la sélection des fournisseurs et sous-traitants, avant même la signature officielle du contrat, car les délais sont très courts. Le premier prototype est installé à l’usine de Charmeil en septembre 2014. Immédiatement après les essais satisfaisants menés en présence du client final, le mât de 7,5 tonnes est démonté, expédié par avion et remonté à Doha, pour validation finale. La phase de fabrication des colonnes lumineuses peut démarrer, et douze personnes sont recrutées pour faire face à la production et à l’exigence contractuelle d’une expédition de 10 mâts complets chaque semaine, d’octobre 2014 à avril 2015. « Il s’agissait là d’une opportunité extraordinaire dans un contexte morose, souligne Bertrand Sée, à l’heure où le marché français de l’éclairage public stagne, ce contrat est arrivé au bon moment. De plus, ce projet nous offre une formidable vitrine démontrant le savoir-faire des industriels français. » Pas moins de 25 000 heures de production ont été nécessaires à la fabrication des 272 colonnes lumineuses. 200 ont été installées et sont en fonctionnement depuis l’été 2015, le solde sera mis en réserve pour extension ou dédié à la maintenance.
engineering, planning and design, the specification of the operation. Arup pre-selects three European companies and goes to Valmont France plants for a qualification visit in May 2013. 12 months later, the French company signs the contract for the manufacturing of the light columns whose original concept is signed by LDP.
© Valmont France
société internationale d’ingénierie, de planification et de conseil en conception, la spécification de l’opération. Arup présélectionne trois entreprises européennes et effectue une visite de qualification des usines de Valmont France en mai 2013. Douze mois plus tard, l’entreprise française signe le contrat pour la réalisation des colonnes lumineuses dont le concept initial est signé LDP.
Lumières Projets
28 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
An ambitious engineering in keeping with the project The core consists of a steel mast, 28 m high, with a conical shape which gives a good stability and resistance to the wind with a diameter of 68 cm at the base (in aluminum, which houses the power supply as well as the winch for the cap) and 35 cm at the top. It has 3 polygonal sections fitted one into the other. The whole mast is covered from the top to the bottom with cylindrical claddings attached to the vertical rails. A first cladding layer, in PMMA, covers the mast and serves as a diffuser. On the second layer, consisting of a white painted aluminum mesh, comes the black painted Arabic calligraphy (the Qatari anthem lyrics), a 2D lasercut aluminum sheet, rolled in the factory in Charmeil. The cap, also in aluminum, 6 m by 1 m, includes, according to the locations of the poles, 3 to 6 luminaires or projectors with high pressure sodium lamps. The cap is equipped on the ground, then lifted to the top of the mast. Positioned on the vertical rails, 36 RGB LED strips of 3 m each are controlled by Wi-Fi link for the lighting up, the turning-off and the change of colors in a fully synchronized way. Bertrand Sée stresses that it was thanks to a collective effort and the involvement of all the teams of Valmont France that such a success has been achieved: “it’s our commercial, artistic, technical teams and also our engineering, production and logistics skills that made possible the completion of a major reference in Valmont France’s history.” A story that does not end there, as in the Arabian Nights... n
© Valmont France
© Valmont France
© Valmont France
© Valmont France
Un travail d’ingénierie à la hauteur du projet L’âme centrale est constituée d’un mât en acier, de 28 m de haut, présentant une forme conique qui lui confère une bonne stabilité et résistance au vent avec un diamètre de 68 cm à la base (en aluminium, qui abrite l’alimentation électrique ainsi que le treuil de levage de la coiffe) et de 35 cm au sommet. Il comprend 3 sections polygonales emboîtées les unes dans les autres. L’ensemble est recouvert de plusieurs habillages cylindriques accrochés aux rails verticaux qui courent sur toute la hauteur de la colonne. Une première enveloppe en PMMA recouvre le mât et fait office de diffuseur. Sur la deuxième couche, constituée d’un grillage en aluminium peint en blanc, vient s’accrocher la calligraphie arabe (paroles de l’hymne qatari) en aluminium peinte en noir, découpée au laser en 2D et roulée à l’usine de Charmeil. La coiffe, également en aluminium, de 6 m sur 1 m, comprend, selon les emplacements, de 3 à 6 luminaires ou projecteurs dotés de lampes sodium haute pression ; elle est équipée au sol, puis levée à l’aide d’une nacelle jusqu’au sommet du mât. Positionnées sur les rails verticaux, 36 réglettes de LED RGB, de 3 m chacune, sont pilotées par liaison Wi-Fi permettant l’allumage, l’extinction et le changement de couleurs d’une façon totalement synchronisée. Bertrand Sée aime à rappeler qu’il s’agit d’un travail collectif et d’une réussite obtenue grâce à l’implication de toutes les équipes de Valmont France, « ce sont nos forces d’ingénierie, de production, commerciales, artistiques, techniques, logistiques, qui ont permis la réalisation d’une référence majeure dans l’histoire de Valmont France ». Une histoire qui ne s’arrête pas là, comme dans les contes des Mille et Une Nuits… n Isabelle Arnaud
Lumières Dossier
© Havells Sylvania
Solution éclairage Havells Sylvania
ÉCLAIRAGE DES CAFÉS, BARS ET RESTAURANTS Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Lumières N°12 - octobre 2015 - 29
Lumières Dossier Pascal LOIRÉ
Depuis 30 ans dans le métier de l’éclairage, Pascal Loiré est dirigeant de la société Intension créée en 2002 et spécialisée dans la conception et la distribution de solutions éclairage.
© Hélène Loiré. À Paris ou Ailleurs
L’éclairage, révélateur du concept architectural
À quelles exigences des maîtres d’ouvrage devez-vous répondre ? En général, pour les projets de bars, restaurants, hôtels, nous avons affaire à des clients finaux qui sont de grands professionnels et qui connaissent précisément leurs objectifs en termes d’image et d’identité. Très souvent, ils gèrent plusieurs établissements et les projets s’enrichissent également de leurs expériences. L’éclairage est le vrai révélateur du concept car nous sommes la plupart du temps confrontés à des ambiances tamisées. Les facteurs de contrastes sont donc élevés. Les effets sont beaucoup plus visibles comparés à des applications du type tertiaire, bureau ou magasin. Nous devons répondre aux mêmes attentes que celles du résidentiel de luxe et des scénographies de musées ou d’expositions, domaine dans lequel nous intervenons aussi beaucoup, ce qui nous donne une très grande expérience dans l’approche des projets. Sur quoi s’appuie votre approche du projet ? Éclairagiste de formation (niveau 2 de l’AFE) et de terrain (spécialisé dans l’éclairage des commerces chez un fabricant avant de créer Intension), j’ai complété mes connaissances via mon activité distribution qui me donne un accès constant aux produits et à l’innovation. C’est cette approche à la fois théorique et pratique qui me permet de dialoguer et d’interpréter les souhaits des clients en posant les bonnes questions. Lors 30 - Lumières N°12 - octobre 2015
Le design et l’architecture intérieure des cafés, bars et restaurants sont l’objet d’une attention croissante : de plus en plus étudiés, dessinés et sophistiqués, les projets jouent sur l’intégration de la lumière dans les murs, les plafonds, les mobiliers… et l’utilisation de matières plurielles, marbre, pierre d’onyx, bois, rétroéclairées. Tonalités de blancs ou variété de couleurs, la LED répond à toutes les attentes. de l’étude, nous passons toujours par une phase de démonstration visuelle qui donne l’opportunité aux clients de voir les effets de la lumière. Dans les cafés, bars et restaurants, tout est question d’ambiances et de design. Le choix du luminaire est essentiel et étroitement lié au concept d’éclairage. Comment définissez-vous le concept d’éclairage ? Il faut tenir compte de quatre composantes principales. L’éclairage fonctionnel, tout d’abord, relatif aux cuisines, chambres froides et zones de stockage : les appareils doivent être techniques, mais aussi offrir un design agréable. En effet, de plus en plus souvent les cuisines sont ouvertes sur la salle de restaurant, les zones de cuisson peuvent même être installées au centre de la pièce de façon à laisser voir les chefs travailler. La salle à manger met en œuvre un éclairage architectural et d’accentuation qui procure un confort visuel aux clients, que ceux-ci se déplacent, soient au comptoir en train de boire un verre ou assis à table. Une troisième composante concerne l’éclairage intégré. Les architectes utilisent les volumes, les matières, le mobilier, pour y incorporer des appareils d’éclairage devenus miniaturisés et flexibles grâce à la LED. Profilés extra-plats, rubans, linéaires, luminaires encastrés, etc., s’intègrent discrètement tout en soulignant l’architecture des espaces. Enfin, le luminaire comme élément de décor s’impose aujourd’hui au travers des créations des plus grands designers
tels Tom Dixon, Michael Anastassiades. Les suspensions, lampadaires ou lampes à poser se déclinent en cuivre, laiton, en couleur… Ils sont la partie réservée au décorateur, mais doivent être pris en compte dans l’installation électrique et également la gestion de l’éclairage. Gérer les scènes de lumière constitue un passage obligé ? Je pense que, compte tenu de la diversité des besoins et des exigences (il ne faut pas oublier l’aspect sécurité), il est nécessaire, après avoir échangé avec les différents intervenants, architectes, décorateurs, ABF, d’élaborer les scénarios lumière pour répondre au mieux aux attentes du client final. Les enjeux concernent à la fois l’image de son établissement, la communication, le confort des convives, la mise en valeur de l’architecture, l’adéquation de l’ambiance lumineuse avec les spécificités culinaires. Autant de paramètres auxquels les solutions éclairage doivent s’adapter. L’objectif consiste à susciter des émotions et à offrir un certain bien-être approprié au moment de la journée. Par exemple, les scénarios seront différents au moment du café du matin pris au comptoir, lors d’un déjeuner rapide, à l’heure des cocktails et au dîner. Il faut pouvoir faire varier les températures de couleur, les intensités, les couleurs elles-mêmes… L’éventail des systèmes de contrôle couvre largement toutes ces possibilités, sans compter les perspectives d’économies d’énergie induites. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
© iGuzzini. Avec l’aimable autorisation d’Autogrill
Lumières Dossier
t Caffè Motta à Milan. Solutions éclairage LaserBlade de iGuzzini.
Un éclairage gourmet, des consommations peu gourmandes Quel que soit le type d’établissement ou de cuisine, un éclairage confortable demeure le plat du jour. Quels ingrédients pour réussir une bonne mise en lumière ? Après une analyse fine des besoins, il est essentiel de préparer le projet en fonction des effets recherchés : tout est question de proportions. La lumière accompagne aussi bien le personnel, les clients que l’assiette. Elle est, plus que jamais, créatrice d’ambiances, aussi bien dans les bars et les cafés que les restaurants, mais aussi génératrice d’économies d’énergie : il suffit de trouver la bonne recette pour dépenser moins.
L
’attention portée à la mise en lumière dans les cafés, bars et restaurants n’est plus l’apanage des établissements de luxe. Considéré longtemps comme élément purement décoratif dans la plupart des cas, juste fonctionnel ou au contraire éclaboussant, l’éclairage a repris ses droits avec l’évolution des technologies, du design, et aussi des habitudes. De la grande cuisine à la restauration rapide, du café de quartier au bar bran-
ché, les gérants d’établissements ont pris conscience du rôle joué par la lumière et n’hésitent plus à faire appel aux spécialistes, architectes, concepteurs lumière, designers, agenceurs d’espaces pour réfléchir à un concept lumineux approprié à la fois au décor intérieur et à la carte, et élaboré pour assurer le bien-être des clients avec, à la clé, la maîtrise des consommations d’énergie. L’entrée, les tables, les circulations, les cuisines, le comptoir du bar, constituent
autant de zones à considérer attentivement. L’éclairage participe également à l’image de l’enseigne et donne le ton : il s’adapte à la clientèle, à l’architecture, voire à l’environnement extérieur. Outre le choix des températures de couleur, d’indice de rendu des couleurs, les technologies actuelles offrent la possibilité de modifier les effets lumineux en fonction des heures de la journée, des saisons, des événements, etc. ; comme en cuisine, c’est une question de dosage. Lumières N°12 - octobre 2015 - 31
lll
© Targetti
© Deltalight
Lumières Dossier
Réveiller les sens La norme 12464-1 donne des recommandations de niveaux d’éclairement pour la plupart des applications d’éclairage intérieur. Dans les tableaux relatifs à l’éclairage des restaurants, il est indiqué un niveau d’éclairement de 500 lux pour les cuisines, avec un UGR de 22, mais, pour les salles à manger, aucune mention particulière, si ce n’est que « l’éclairage doit être conçu de manière appropriée ». Devant autant de liberté, les concepteurs lumière s’attachent à créer des ambiances propres aux établissements, mettant en scène les éléments architecturaux tout en tenant compte des attentes des clients. Chez les fabricants, la démarche est la même : Havells Sylvania, par exemple,
part du postulat que les clients vont au restaurant pour se détendre, s’évader et profiter de moments spéciaux. L’éclairage doit donc créer une atmosphère et améliorer l’expérience du client. « Offrir différentes ambiances et accompagner l’esthétique d’un espace peut facilement être réalisé avec des solutions d’éclairage associant souplesse d’utilisation, design et efficacité énergétique. » Pour le fabricant, il ne fait nul doute que les salles de restauration doivent être équipées d’un éclairage adaptable pour satisfaire toutes les finalités : petit déjeuner, déjeuner et dîner. D’un simple bouton, il est possible de créer une ambiance intime et décontractée pour les clients appréciant un verre en soirée ou un dîner. Ainsi, l’éclairage peut être program-
Faire varier l’éclairage à la source En termes de sources lumineuses, la LED est omniprésente. La LIFX, distribuée par Havells Sylvania, se présente comme une lampe LED intelligente, multi-couleurs et contrôlable par smartphone ou tablette, grâce à la technologie Wi-Fi. Avec 16 millions de couleurs à portée de main, elle permet de créer une multitude d’ambiances et peut également se synchroniser avec de la musique – notamment dans les bars et clubs. La simplicité d’utilisation offre une parfaite maîtrise de l’éclairage (contrôle de puissance, changement de couleur, effets lumineux, détection...). lll
suite page 34
RÉALISATION
120 lampes LED Megaman pour le chandelier d’Éclectic, Paris Architecte : Tom Dixon’s Design Research Studio Lampes LED : Megaman Le restaurant Éclectic est situé dans le centre commercial Beaugrenelle dans le XVe arrondissement, au bord de la Seine. Quand les restaurateurs, Fabienne et Philippe Amzalak, ont décidé d’ouvrir un restaurant haut de gamme, ils ont fait appel au designer Tom Dixon. Le résultat final est un intérieur éclairé de façon spectaculaire faisant écho à l’héritage des années 1970 dont est imprégné le bâtiment, et éclairé par la toute dernière technologie d’éclairage à LED.
32 - Lumières N°12 - octobre 2015
© Megaman. Photo Thomas Duval
lll
mé pour baisser d’intensité, ou changer de couleur pour s’adapter aux différentes occasions. Une combinaison intelligente des luminaires fonctionnels et des luminaires décoratifs peut apporter le contrôle et la flexibilité nécessaires pour satisfaire tous les besoins, 24h/24 et 7j/7.
Des grappes de luminaires Tom Dixon Cell ont été suspendues à des panneaux acoustiques de forme circulaire de Chelsom. Réparties dans la grande salle à manger et dans les boxes privés, elles créent une toile de fond au chandelier de 3,5 m de diamètre installé au centre du restaurant. Comprenant 124 luminaires Tom Dixon Cell, le chandelier a été équipé de lampes LED Classic 7 W de
Megaman, générant ainsi des économies de 2 500 € par an. « Le design vise à adoucir les finitions brutes du bâtiment contemporain ; les idées de chaleur et de confort nous ont guidés pour choisir les finitions utilisées en intérieur. L’éclairage LED contribue à créer une ambiance à la fois chaleureuse et sophistiquée à tout l’espace », commente Tom Dixon.
Lumières Dossier PROJET
Erco propose des LED à la carte
© Erco. Photo Dirk Vogel, Allemagne
Une hiérarchie de perceptions Sur le plan architectural, Brasileiro doit son attrait exceptionnel à ses voûtes historiques. Aussi l’éclairage extrêmement homogène des projecteurs de 12 W à faisceau mural à lentille Parscan rehausse la plasticité de l’architecture. Cette lumière indirecte, douce, donne une impression d’espace. Parfaitement
Un éclairage au service du client Les salles spacieuses du restaurant présentent une structure suivant laquelle des zones clairement définies sont accentuées. La lumière assure une atmosphère de qualité tout en attirant discrètement l’attention des clients afin de faciliter leur orientation. Un éclairage homogène met ainsi en valeur les allées menant au buffet. Simultanément, la lumière brillante et variée d’appareils Optec et Pollux, de chacun
© Erco. Photo Dirk Vogel, Allemagne
pensé, le concept lumière crée ainsi une ambiance attrayante pour une soirée brésilienne détendue dans une churasscaria professionnelle à Prague. Tandis que des Optec de 12 W, avec répartition Wallwash, éclairent le mur arrière blanc carrelé, sur lequel se dessine un bœuf imposant, des Optec de 6 W, avec répartition Oval flood ou Spot, éclairent le buffet d’une lumière brillante et harmonieuse. Par ailleurs, les luminaires Pollux de 6 W, avec répartition Oval flood, dirigés sur la table, structurent par leurs accents nets le vaste local et des Optec de 12 W, avec répartition Flood, assurent au personnel un environnement de travail bien éclairé dans la cuisine ouverte.
6 W et équipés de lentilles Oval flood ou Spot, rend les broches particulièrement appétissantes et souligne la qualité et la fraîcheur de l’offre gastronomique. Dans les zones réservées aux clients, des projecteurs Pollux et Optec, de 6 W chacun et pourvus d’une répartition ovale, concentrent sur les tables un éclairage finement dosé, qui instaure une ambiance intimiste idéale pour les repas – une intimité bienvenue justement dans les grands restaurants.
© Erco. Photo Dirk Vogel, Allemagne
Le Brasileiro, qui a rouvert en septembre après des travaux de transformation, se trouve au sous-sol d’un bâtiment historique. Ses deux niveaux, sur environ 400 m², ont une capacité de 220 couverts. À la fois haut de gamme et rustique, l’intérieur reflète parfaitement le caractère propre au local. Des tableaux colorés et artistiques accrochés au mur apportent une touche de culture brésilienne. Le restaurant est entièrement équipé d’outils à LED des gammes Optec, Pollux et Parscan d’Erco. Le maître du grill vient présenter aux convives la viande cuite et juteuse, qu’il coupe directement de la broche sur les assiettes. Comme dans les churasscarias traditionnelles, le restaurant Brasileiro applique également le principe du buffet à volonté. Entrées et accompagnements sont ainsi disponibles en abondance. Les portions de viande en revanche sont servies à table.
© Erco. Photo Dirk Vogel, Allemagne
Le restaurant Brasileiro fait partie de la chaîne Ambiente à Prague, spécialisée dans les restaurants à thème. Dans la vieille ville, Slovanský dům se consacre ainsi au churrasco brésilien, à savoir la grillade de viande sur de longues broches.
Lumières N°12 - octobre 2015 - 33
© Osram
Lumières Dossier
Avec la très récente ToLEDo RETRO, lampes LED non directionnelles (classe A++), le fabricant propose une gamme en remplacement des lampes traditionnelles : grâce à une finition et une forme offrant le même rendu visuel (effet filament) qu’une lampe à incandescence, elle constitue une solution idéale pour l’éclairage général et d’ambiance. Elle assure une diffusion sur 300° et s’intègre sans problème dans les luminaires décoratifs type chandeliers, appliques murales ou lustres. Gradable, elle bénéficie également d’une durée de vie jusqu’à 15 000 heures et d’une efficacité lumineuse jusqu’à 134 lm/W. Même raisonnement chez Osram : les exigences en matière d’éclairage sont variées et représentent un défi. En effet, la lumière doit mettre en valeur le concept du restaurant, par conséquent les ambiances de base les plus diverses sont possibles, allant d’une luminosité éclatante à l’intimité d’un dîner aux chandelles. La gamme Parathom LED Retrofit offre également le « look filament » et se décline dans les formes classiques des incandescentes et en culots E14, E27 et B22 dans les mêmes températures de couleur chaudes : 2 700 K. D’une efficacité lumineuse supérieure à 100 lm/W, et d’une durée de vie 34 - Lumières N°12 - octobre 2015
de 15 000 heures, elle comprend également des modèles gradables. Pour Olivier Cabedoce, responsable Grands Comptes Bäro France, « la LED s’impose désormais dans les cahiers des charges, que ce soit dans les installations neuves ou les rénovations ». Assertion appuyée par Gerhard Weber, propriétaire du Stube, à Paris. Ce boulanger-pâtissier de formation se lance dans la cuisine en 1986 et crée un nouveau concept de restauration rapide à base de plats traditionnels allemands faits maison. « Stube » en allemand signifie « petit salon » et son restaurant porte bien son nom : étroit et peu profond, il joue sur les couleurs vives (orange notamment) et les lumières chaudes. L’éclairage est basé sur la mise en valeur des produits : des entrées au dessert en passant par les plats salés, toutes les préparations sont présentées dans les comptoirs, offrant un choix appétissant aux clients qui découvrent la carte d’un seul coup d’œil. Une attention particulière a été accordée à l’établissement rue de Richelieu à Paris dont la vitrine extérieure est dotée d’un éclairage spécifique. « Il fallait faire rayonner la boutique située dans une rue sombre », précise-t-il. Et Olivier Cabedoce
© Bäro
suite de la page 32
t
lll
Le « Stube », à Paris, propose des plats traditionnels allemands faits maison. Le comptoir est éclairé par des suspensions PEC de Bäro. Des encastrés orientables procurent un éclairage général sur l’ensemble de la salle tandis que le « petit salon » bénéficie de la lumière diffusée par les projecteurs Ontero CS.
Lumières Dossier
lll
suite page 36
Quand Zumtobel accompagne les plats Maître d’ouvrage : Manuela et Karsten Schramm, Schramm’s Restaurant, Au in der Hallertau, Allemagne Architecte : Deppisch - Architectes, Freising Installation électrique : Elektrotechnik Haimerl, Au in der Hallertau Architecte d’intérieur : Eder Design & Planer, Brunn am Gebirge (Autriche) Le Schramm’s surprend ses clients avec un triple concept gastronomique : un bar au rez-de-chaussée, un restaurant au premier étage et un salon à l’étage mansardé qui, avec de surprenantes créations culinaires et un mélange multimédia de lumière, spectacle de musique et shows vidéo, offrent une expérience hors du commun lors de soirées thématiques. Le bar est clairement structuré et se présente dans de chaudes tonalités de bois. Mais c’est surtout le concept d’éclairage individuel qui donne vie à cet espace. Le système d’éclairage Cielos équipé de LED et compatible vidéo, accueille le client avec des mises en scène lumineuses, un ciel traversé de nuages par exemple. Placé directement en face de l’entrée, le jeu vivant de lumière et de couleurs des 24 pavés lumineux Cielos crée une fascinante atmosphère de bienêtre. Complétant le concept d’ensemble, des chemins lumineux à LED Decoline, dissimulés dans un mur revêtu de panneaux de bois, accentuent discrètement la salle dans les couleurs rouge, bleu ou vert. De nombreuses illustrations suspendues
© Zumtobel
De l’efficacité à la scénographie Avant de se poser la question du choix des effets recherchés et de la cible du restaurant, il faut s’assurer que les mets peuvent être clairement identifiés, et les clients doivent également se distinguer facilement. Même dans les restaurants qui pratiquent le noir absolu, il existe une première salle bien éclairée où les clients sont accueillis et peuvent regarder la carte (et les prix) et passer commande pour ensuite être guidés vers la nuit la plus complète. En effet, il est essentiel que la lumière procure suffisamment de confort, tout d’abord pour mettre le client en confiance, et aussi pour lui permettre de lire les menus aisément afin de pouvoir choisir les plats et les boissons en toute connaissance de cause. Le choix du niveau d’éclairage, on l’a vu, n’est pas réglementaire et c’est en toute subjectivité que l’équilibre est réalisé (ou pas) lors du projet. Dans les grandes brasseries, on trouvera très souvent un éclairage général puissant à des niveaux élevés, favorisant le ballet incessant des hôtesses, sommeliers, maîtres de rang et serveurs qui doivent pouvoir se déplacer rapidement et en toute sécurité sans gêner les clients. De même, l’espace de travail derrière le bar exige des niveaux d’éclairement ainsi que des indices de rendu des couleurs assez élevés. De telles dispositions n’empêchent en rien la création d’une ambiance feutrée et intimiste si le concept général de l’établissement le demande. Une lumière adaptée peut offrir une sphère privée, confinée et tamisée autour des tables et des sièges. En parallèle, les allées et les zones de service sont un peu plus éclairées. De la clarté classique aux effets de couleur pleins de gaieté, l’éventail des possibilités est large. Osram propose des systèmes qui permettent d’obtenir une multitude de scénarios d’éclairage différents, comme celui d’un contrôle de l’éclairage blanc dynamique en fonction de la lumière du jour. Les solutions LED en particulier sont tellement compactes qu’il est possible de les intégrer très facilement dans l’architecture pour créer une ambiance sans mettre l’accent sur les sources lumineuses. Prenons l’exemple de l’éclairage réalisé par Erco à l’hôtel Ameron du quartier « Speicherstadt » de Hambourg, qui occupe d’anciens bâtiments en briques du XIXe siècle. Dans la salle polyvalente de l’hôtel, des rails lumière ont été adaptés au plafond foncé en lamelles de bois. Bien que pratiquement invisibles devant cet arrière-plan, des projecteurs Parscan et des projecteurs à
PROJET
au mur sont destinées à mettre le client dans l’ambiance sur son chemin vers le restaurant, . 54 projecteurs à LED mettent savamment le couloir et les œuvres d’art en scène. Ces projecteurs offrent la possibilité de régler exactement la température de couleur entre 2 700 et 6 500 K et sur toute la plage chromatique RGB. Chaque luminaire est pilotable individuellement par le biais du programme de commande numérique DMX et permet ainsi des compositions lumière variables. Pour l’éclairage du restaurant, le choix s’est fixé sur le luminaire apparent Cardan Spirit qui s’intègre harmonieusement dans l’architecture et confère au plafond un aspect homogène. Le cadre du luminaire à effet transparent relègue le projecteur à l’arrièreplan et accorde ainsi la préséance aux projections multimédias sur les surfaces du restaurant.
© Zumtobel
d’ajouter : « Dans le restaurant précédent, nous avions mis en place de la détection de présence et des systèmes de gestion de l’éclairage en fonction des événements et des heures de la journée. »
Lumières N°12 - octobre 2015 - 35
Lumières Dossier lll
PROJET
© Regent Éclairage
faisceau mural à lentille noire assurent une mise en scène impres-sionnante de la salle. La flexibilité des projecteurs permet différents scénarios d’éclairage pour des interventions, des conférences, des fêtes et des dîners. La nuit, des projecteurs encastrés Quintessence éclairent une fenêtre colorée qui, grâce à la lumière forte, homogène et parfaitement verticale, attire les regards par son caractère lumineux. La faible hauteur sous plafond dans le bâtiment principal rendait particulièrement difficile l’intégration d’appareils encastrés. Le système Skim s’est avéré ici idéal grâce à sa très faible hauteur de montage.
Une solution LED Regent pour passer du chaud au froid Auberge Zum weissen Rössli, Erschwil, Suisse Maître d’ouvrage : famille Renate et Philipp Straumann – Spaar Électricien : Elektrotechnik Henzi Ag, Nunningen Solution lumière : Regent Beleuchtungskörper AG
© Regent Éclairage
Le restaurant traditionnel Rössli borde la route vers le Passwang à Erschwil. On cherchait une solution efficace apportant un éclairage de qualité, conforme à la psychologie du travail pour la nouvelle cuisine et les chambres froides du restaurant. Les exigences imparties à l’éclairage n’auraient
36 - Lumières N°12 - octobre 2015
suite page 35
pas pu être plus variées ; dans la cuisine, il est exposé à la vapeur d’eau, aux graisses et aux températures élevées, dans les chambres froides et les congélateurs aux températures très basses. Pour le maître d’ouvrage, une bonne restitution des couleurs, une longévité élevée, l’efficacité et la facilité d’entretien constituaient des critères importants. Dans la cuisine moderne, les luminaires auraient dû, pour des raisons esthétiques, être encastrés à fleur de plafond, mais cela n’a pas été possible pour des raisons liées à la construction. En outre, le défi a consisté à mettre en œuvre une solution d’éclairage qui s’intègre de manière optimale entre les différents conduits de ventilation. Des contraintes diverses qui exigent beaucoup d’un appareil et nécessitent de recourir à plusieurs modèles de luminaires. Du moins en théorie. Pourtant Régent apporte la réponse à toutes les questions avec un seul luminaire. En concertation avec le maître d’ouvrage, le modèle Splash LED monté sur rail avec protection IP élevée a été retenu. Afin de garantir les meilleures valeurs lumineuses, une efficacité maximale et une fiabilité pendant des années et d’obtenir une image cohérente, on a opté pour les luminaires pour locaux humides de haute qualité. Le Splash LED répond à toutes les attentes d’un luminaire professionnel pour locaux humides : des caractéristiques lumineuses performantes, différentes orientations de la lumière, jusqu’à 110 lm/W, montage simple et rapide, câblage traversant, fonctionnement impeccable – et ce à des températures très basses (-20 °C) ou très élevées (jusqu’à + 40 °C), sans compter des réductions notables des dépenses d’énergie et des coûts de maintenance.
Des ambiances à la carte Pour Philips Lighting, en optant pour un placement judicieux et des commandes LED optimisées, il n’est pas nécessaire de choisir : il suffit d’adapter l’éclairage à toutes les circonstances et créer ainsi l’ambiance appropriée lorsque les clients déjeunent, dînent ou prennent un verre. « En intégrant les LED dans les surfaces et structures existantes, il est possible de créer l’ambiance dont vous souhaitez faire bénéficier vos clients, pour des moments uniques, des souvenirs impérissables et une chaleureuse intimité. Pour cela, il suffit d’utiliser des scénarios dynamiques qui permettront d’instaurer une atmosphère animée ou des ombres de lumière blanche selon l’occasion », préconise le fabricant. Ainsi le bar-restaurant SomePlace Else, de l’hôtel Sheraton à Varsovie, allie une architecture et une atmosphère issues de différentes périodes, notamment le jazz et le rock des années 1950. Comment l’éclairage de bar a-t-il contribué à améliorer l’expérience des clients ? Afin de donner vie à la vision de l’équipe de l’architecte Jacek Jaskóła, Philips Lighting a opté pour un éclairage LED. À l’extérieur, pour apporter de la couleur au restaurant, 300 points lumineux iColor Flex Color Kinetics ont été installés, produisant d’incroyables animations et effets lumineux, modifiables au fil des saisons. En hiver, on peut afficher de chaudes couleurs pastel et animer la façade d’un feu de cheminée. En été, on peut présenter des images d’eau qui coule ou de sculptures de glace baignées d’une lumière fraîche. L’espace-bar constitue l’élément central de l’installation. Le verre qui habille le dessus du bar s’illumine de multiples couleurs, apportant un côté rock. Cet effet spécial a été obtenu grâce à l’installation de 117 luminaires iColor Cove QLX Color Kinetics. L’application de commandes
créer différentes atmosphères en fonction des espaces et de l’heure de la journée en installant des systèmes de contrôle Helvar sophistiqués mais simples d’utilisation. Au « diner » américain Key West à Witten en Allemagne, le système de commande de l’éclairage a permis de recréer les couleurs du soleil couchant dans la ville du même nom située sur une île au large de la Floride. La séquence lumineuse (signée Rüdiger Dunkel de Konzept FABRIK à Dortmund), accompagnée de musique, dure exactement 4 minutes et 25 secondes et laisse ensuite la place à une douce lumière bleue qui enveloppe le restaurant. Helvar a fourni tous les dispositifs (Imagine 920 Router) qui commandent les luminaires de l’ensemble de l’installation. n
© Philips Lighting
d’éclairage Philips Dynalite permet à l’utilisateur de contrôler l’ensemble du système, et, grâce à l’écran tactile spécial, de sélectionner une configuration d’éclairage prédéfinie ou de modifier les différents paramètres en quelques secondes. Chez Helvar, spécialiste de la gestion de l’éclairage, la polyvalence est un must. Outre les importantes économies d’énergie que les dispositifs peuvent générer (voir encadré ci-dessous), ils permettent aussi de modifier l’usage même d’une salle. À l’instar de la salle de conférence de l’hôtel Helsinki-Vantaa Airport qui se transforme en salle de banquet en changeant tout simplement le scénario lumineux. Autre exemple, l’hôtel Generator, à Paris : les concepteurs lumière, ARTEC et Generator, ont pu
© Philips Lighting
Lumières Dossier
PROJET
Un éclairage sous contrôle par Helvar
Fin 2014, un nouveau restaurant japonais Sushi B a ouvert ses portes en plein cœur du centre historique de Milan. Divisé en trois zones distinctes, l’établissement s’ouvre sur une entrée impressionnante caractérisée par un mur vert de plus de 12 m de long et un bar doté d’un comptoir de panneaux de marbre italien Biancone d’Asiago. La mezzanine, espace intime et élégant, abrite le « teppanyaki », terme qui désigne un type de cuisson japonaise où l’on utilise une plaque chauffante pour cuire les aliments devant les convives assis autour. À l’étage inférieur, le comptoir de sushis, long de 6 m, domine la zone principale et affiche une variété de sushis sur un comptoir en bois de cyprès. Les clients sont
assis dans cette atmosphère détendue et peuvent observer le savoir-faire des chefs qui préparent les plats, ce qui en fait une expérience culinaire unique. L’objectif principal du projet d’éclairage était de créer une sensation de bien-être dans une atmosphère relaxante et calmante. Toutes les salles bénéficient d’un éclairage LED indirect qui rehausse et souligne les éléments architecturaux, mettant l’accent sur les perspectives et les cheminements. Des spots à LED sont utilisés sur les tables et les surfaces de travail ainsi qu’à l’extérieur, où la paroi verte illumine tout l’espace, en réfléchissant la lumière des luminaires. Tous les espaces sont gérés par un système de routeur Digidim Helvar. Grâce à des
© Helvar
© Helvar
© Helvar
Maître d’ouvrage : Sushi B Architectes : Yukio Ishiyama et Nobuhiko Shimada pour Studio Garde, Italie - Stefano Corò et Nicola Pellizzaro pour Merotto Milani. Système de contrôle de l’éclairage : Helvar
séquences préenregistrées, les niveaux d’éclairage sont ajustés aux différents besoins du restaurant tout au long de la journée : déjeuner, dîner, préparation des repas et entretien. Le personnel du restaurant peut commander manuellement les scènes préréglées en utilisant le TouchPanel, relié par Ethernet à un routeur. Le TouchPanel offre un écran tactile haute résolution, totalement interactif LCD 3.5’’, qui gère les systèmes de contrôle d’éclairage et permet à l’utilisateur de définir automatiquement plusieurs scènes en fonction des horaires ou de répéter les séquences enregistrées. La programmation peut être modifiée de manière simple et intuitive afin de répondre aux besoins changeants du restaurant. Le principal objectif était de créer une ambiance lumineuse chaleureuse, calme et détendue. « Nous devions optimiser l’utilisation de l’espace, aussi le système de contrôle conçu par Helvar nous a permis de créer différentes scènes lumineuses et de réduire les coûts énergétiques grâce à la gradation et l’extinction automatiques de l’éclairage », explique l’éclairagiste Sergio Rigato.
Lumières N°12 - octobre 2015 - 37
Lumières Dossier
Enquête produits
Matières, couleurs, formes : un régal de designs
1 Donostia de HOlight
Suspensions, appliques, downlights, il y en a pour tous les goûts. Objets lumineux ostensiblement présents ou discrets pour se fondre dans le décor, créations d’un jour ou séries, élégants et raffinés, colorés et décoratifs, contrôlés par des systèmes de gestion pour des effets dynamiques et des consommations réduites, l’offre des luminaires s’adresse à tous types de cuisine, d’ambiances, de clientèle. Les sources (LED évidemment) allient récentes technologies et formes anciennes, et parfois même l’inverse !
L
’inverse ? C’est-à-dire anciennes technologies et formes récentes ? Presque : pour la forme, la bonne vieille « ampoule » a de beaux jours devant elle : même les lampes LED affichent le décoiffé de la coupe-vent, les rondeurs de la globe, les torsades de la flamme, jusqu’au filament de l’incandescence. Megaman propose notamment une nouvelle gamme 2
2 Lampes LED à filament de Megaman
disponible en deux températures de couleur, 2 700 K et 2 200 K. Avec une efficacité lumineuse plus élevée que la dernière génération, jusqu’à 98 lm/W, la version ambrée (2 200 K) émet une lumière plus chaude qui convient à ses formes allongées
5 Pendiro EC 122 de Bäro
Les deux versions fonctionnent sur variateur avec une gradation linéaire allant de 100 à 10 %. 3 ToLEDo RETRO de Sylvania
Complètement rétro ! Havells Sylvania clame son côté rétro avec la ToLEDo 3 du même nom. L’effet filament est obtenu par la disposition de plusieurs chips LED sur un support transparent recouvert de phosphore. L’enveloppe de verre permet une diffusion multidirectionnelle de la lumière à 300°. Le dissipateur thermique, au lieu de s’ajouter au design de la lampe, a été supprimé et c’est au travers d’un gaz, l’hélium, que le refroidissement s’effectue. 4 Vintage de Sylvania Et le fabricant va encore plus loin avec une lampe très « Vintage » 4 (c’est son nom) 100 % incandescente ! Mais, au fait, quid du Règlement européen qui a banni les lampes incandescentes classiques et qui s’apprête d’ailleurs à supprimer du marché de l’Europe certaines lampes halogènes en 2016 ? « La gamme Vintage n’est pas concernée,
6 Starpoint de ERCO
38 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
7 iMax de Deltalight
affirme Sophie Houde, directrice marketing, Havells Sylvania, ces lampes ne sont pas conçues pour éclairer mais pour décorer, par conséquent elles n’entrent pas dans le cadre du Règlement européen. » Elles permettent de récréer ces ambiances intimistes et tamisées et s’intègrent parfaitement dans les luminaires dits, eux aussi, « décoratifs ». Les suspensions donnent le ton Dans un domaine où la décoration fait partie de la carte de visite de l’établissement, il est devenu courant, pour les fabricants, de proposer des appareils d’éclairage qui répondent à cette demande. De formes originales, adaptables, colorées, les suspensions s’habillent et se déshabillent au gré de l’architecture, du mobilier, de la clientèle. À l’instar des luminaires de Bäro 5 qui se déclinent dans différents designs, matériaux et couleurs RAL et offrent une grande flexibilité comme les abat-jour en chintz aux multiples couleurs, les finitions cuivre doré ou argenté, les accessoires métalliques interchangeables. Des tons chatoyants également pour Donostia de HOlight 1 qui existe en trois
8 LaserBlade de iGuzzini
Lumières Dossier
9 Torino LED de Regent Lighting
S ylCone de Sylvania
Lesima 200 d’Oktalite
L edvance Pendant M/L G2 d’Osram
tailles et marie les couleurs (en option), tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du luminaire, selon toute teinte RAL. Rond ne veut pas forcément dire rond. Régent a pris en compte l’interprétation différente de cette forme claire au premier coup d’œil avec deux nouvelles gammes. Qu’il s’agisse de Torino LED 9 avec sa forme elliptique ou de Milano LED cylindrique, l’interaction entre une finition optimale, des matériaux de qualité et la technologie LED garantit un rendement lumineux allant jusqu’à 106 lm / W et un éclairage sans ombres tout autour du luminaire. Sylvania décline trois formes pour la SylCone qui offre une température de couleur très chaude, voire ambrée (2 000 K) et une efficacité lumineuse de plus de 100 lm/W. Qu’elle soit cylindrique ou conique, grande ou petite, en bois, en Inox ou en tissu, le design de Lesima 200 d’Oktalite peut s’adapter individuellement à n’importe quel concept. Elle présente un flux lumineux de 2 920 lm, et un rendement de 104 lm/W pour une température de couleur de 3 000 K. Chez Osram, la deuxième génération des Ledvance Pendant M et L est désormais disponible. Dotée d’un boîtier en aluminium blanc, elle se conjugue en 2 000 K, 3 000 K et 4 000 K et offre une durée de vie de 35 000 h. Appliques et downlights : la polyvalence au service du confort Huit styles différents pour cette nouvelle
SkyRibbon de Philips Lighting
gamme d’appliques de Lumiance qui propose Lumina en aluminium blanc, avec de multiples effets lumineux (lumière directe/indirecte, qui se combinent chaleureusement dans une température de couleur unique de 2 700 K). De la suspension aux downlights, en passant par les encastrés et appliques, Starpoint 6 d’Erco se présente en noir, blanc ou chrome poli brillant. Lentille Spherolit, trois répartitions lumineuses, deux températures de couleur, gradable, sa polyvalence n’a d’égal que son design. La pluridisciplinarité se trouve également au rendez-vous chez Deltalight avec la famille de downlights iMax 7 : fixes ou orientables, avec ou sans bordure, variation des faisceaux lumineux ou version lèche-mur, tous les modèles sont disponibles dans un large éventail de finitions et de coloris. Pour iGuzzini, le LaserBlade 8 reste le luminaire le plus performant et celui qui permet la plus grande flexibilité grâce à ses accessoires et le large éventail de modèles. À optiques à haute définition en matière thermoplastique métallisée, intégrées en position renfoncée dans l’écran filtrant noir, il garantit un confort visuel tout en préservant une ambiance tamisée confortable. Grâce à son intelligence embarquée (IntelliHue), la gamme SkyRibbon de Philips Lighting offre une lumière blanche de haute qualité et des effets de couleurs complets à partir du même luminaire : reproduction de la température de couleur de la lumière naturelle tout au long de la journée et des nuances des autres technologies, au sein
CCT LED Architectural de Targetti
de l’installation, telles que les lampes fluorescentes et halogènes. Il est également possible de programmer des scènes personnalisées. Le CCT LED Architectural de Targetti comprend un système optique complexe, 4 ouvertures différentes du faisceau, des réflecteurs et des anneaux interchangeables. Chez Zumtobel, avec le Panos Infinity Evolution E , confort, performance et élégance s’allient pour fournir une lumière aussi efficace qu’agréable : 3 puissances, 3 flux lumineux (un rendement jusqu’à 120 lm/W) dans des températures de couleur de 2 700 K, 3 000 K et 4 000 K et gradation pour améliorer le bien-être des clients. n
Lumina de Lumiance
Panos Infinity de Zumtobel
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 39
© Trilux
© sieger design
Lumières Designer
Façonner les ambiances
Quelle importance accordez-vous à la lumière dans votre design ? En tant que designer, j’ai un lien particulier à la lumière. Il s’agit d’un élément de design architectural essentiel, qui me fascine depuis longtemps. Parce que la lumière fait partie intégrante de la vie, j’ai toujours eu un faible, une passion pour elle. Au cours d’une journée, la lumière fait appel à nos sens de façon récurrente à différents niveaux et contribue à notre bien-être. Sans lumière, il est impossible de voir, elle impacte l’ambiance d’un lieu et modifie l’environnement tout entier. La lumière confère aux espaces des atmosphères particulières qui peuvent en changer complètement le caractère d’une pièce. Dans quelle mesure la lumière influe-t-elle sur la perception de notre environnement ? Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, la lumière est un élément clé et fait partie intégrante de notre perception de l’environnement. Elle peut être utilisée consciemment pour créer différentes ambiances. La lumière peut accentuer et orienter tout en structurant les espaces. De plus, les nouvelles technologies de
Polaron IQ est un luminaire intérieur à LED, conçu pour Trilux. Qu’avez-vous retenu de cette collaboration ? Nous collaborons avec Trilux depuis près de dix ans. En 2006, le premier luminaire que nous avons conçu pour Trilux était lancé : Polaron. Aujourd’hui, Polaron IQ en est une version raffinée, prenant en compte l’état de l’art de la technologie LED, le tout rendant possible l’amélioration de l’efficacité lumineuse, tout en gagnant en compacité. Ce concept s’est focalisé sur la légèreté, la fonctionnalité mais surtout l’émotivité. En gardant ces éléments à l’esprit, nous avons développé le système produit en collaboration avec Trilux, avec une évolution constante des problématiques. Grâce à cet échange permanent, nous sommes impliqués dans les procédés de fabrication et nous savons ce qu’il est possible de faire, ou non, dans le cadre d’une production à grande échelle. Tandis que nous nous attachons à la conception et au design, Trilux, grâce à son savoir-faire sérieux, apporte les réponses techniques, électroniques, etc., aussi complètes qu’actuelles. Ensemble, nous œuvrons pour la meilleure solution possible au sein d’une étroite et sincère collaboration. n Propos recueillis par Alexandre Arène
Michael Sieger Michael Sieger, directeur artistique de la sieger design agency, a manifesté très jeune une passion et un dévouement intense au métier de designer. Développer des concepts de marques et de produits à succès a été le but de son travail, avec notamment des partenaires comme Trilux. Depuis 2003, Michael et son frère Christian dirigent l’entreprise familiale avec brio. En 2005, ils ont fondé leur propre marque éponyme, Sieger.
© Trilux
© Trilux
l’éclairage et notamment les systèmes de gradation et de changement de températures aident à préserver le moral et la santé des occupants. Dépendant de son intensité et de sa couleur, la lumière produit un effet soit relaxant, soit revigorant. Néanmoins, le résultat peut être très inconfortable en cas de mauvais dosage. Nous disposons désormais d’une grande connaissance sur les effets que produit la lumière sur un organisme, pas seulement humain, mais aussi d’autres espèces et sur la nature. Comme c’était le cas pour les espaces intérieurs dans le passé, ces aspects sont de plus en plus importants pour l’extérieur.
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 41
© Zumtobel. Photo J.-Ch. Lozat
Lumières Showroom
SOLUTIONS D’ÉCLAIRAGE HOLISTIQUE Rubrique réalisée par Alexandre Arène
Situé dans le IIe arrondissement de Paris, le siège de Zumtobel fait aussi office de showroom. Sous la verrière, les produits du groupe s’exposent pour créer le « Light Center » de Paris. L’espace est découpé selon les trois grands univers de la marque : retail, musées et tertiaire. Le leader des solutions d’éclairage holistique professionnelles intérieures innove depuis cinquante ans, pour offrir à ses clients de nouvelles solutions technologiques. Au sein du showroom, la technologie Tunable White s’affiche et montre l’étendue de ses applications.
« Reproduire le cycle circadien pour le bien-être et la santé des occupants »
© Zumtobel
Tunable White
Cette technologie, développée il y a deux ans, permet le changement des températures de couleurs, qui peuvent ainsi varier entre 2 700 K et 6 500 K, tout en maintenant un flux constant. L’une de ses applications les plus remarquables est la reproduction du cycle du soleil en fonction des heures de la journée. Une étude, réalisée en collaboration avec l’Institut Fraunhofer IAO et portant sur la qualité de lumière perçue au bureau, montre que les préférences en matière de température de couleur sont bien différentes d’un individu à l’autre. Il est donc nécessaire de pouvoir ajuster l’éclairage aux besoins de chacun. Cette fonction s’adapte à des applications de santé, notamment pour augmenter la sécrétion d’hormones chez certains patients, mais aussi à des applications de muséographie et d’espaces de vente (Limbic). Aujourd’hui, Tunable White s’invite dans la plupart des produits Zumtobel, comprenant downlights, projecteurs et systèmes de gestion.
« L’éclairage a aussi son couteau suisse » Supersystem Gen 2
Destinée à l’éclairage des commerces, des galeries d’art, des musées ou des lieux de réception, la deuxième génération du Supersystem étend son champ d’utilisation à l’éclairage extérieur. Ce dispositif permet l’intégration d’un éventail de produits et d’accessoires élargi au sein d’un même rail, qu’il s’agisse de plafonniers, de luminaires suspendus, de chemins lumineux ou d’encastrés. Un ensemble d’accessoires de précision vient compléter l’installation, comprenant trois tailles de projecteurs (65, 45 et 25 mm), des lentilles, réflecteurs et filtres, mis au point pour différents concepts d’éclairage, ainsi que des lèche-mur.
42 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
Lumières Showroom
« Un effet lumineux produit par Starbrick Starbrick
© Zumtobel. Photo J.-Ch. Lozat
Tous les ans, Zumtobel confie à un designer de renom la conception d’un « masterpiece » qui permet de concrétiser une certaine idée de la lumière. Designé par Olafur Eliasson, le Starbrick est le produit « haute couture » de la marque, conçu sous forme de modules offrant de nombreuses possibilités d’utilisation : luminaire suspendu, lampadaire ou lampe de table. Le système de LED gradable permet d’utiliser le Starbrick pour un éclairage direct ou d’ambiance. Selon son concepteur, il est le fruit d’une expérience portant sur la modulation de la lumière et de l’espace, amenant à la formation de briques géométriques superposables. Les LED de la Starbrick sont préparées dans le but d’émettre une lumière blanche et créent parallèlement un cœur kaléidoscopique, jaune et lumineux, ayant la forme du cuboctaèdre. Les différentes possibilités de réglage offrent une lumière à la fois tamisée et fonctionnelle.
« Une lumière surfacique diffuse accroît le bien-être, elle agrandit et élargit visuellement l’espace »
« Le luminaire à grille dans sa forme la plus avancée »
© Zumtobel
© Zumtobel. Photo J.-Ch. Lozat
Destiné à l’éclairage des lieux de rencontre, Ondaria LED est un luminaire rond décoratif avec rétroéclairage, disponible en encastré, montage apparent et suspension en deux versions : classique et Infinity. La version Infinity combine lumière diffuse, lumière directe et variation d’intensité lumineuse, le tout offrant une distribution homogène. Ce luminaire extraplat (85 mm d’épaisseur), d’une température de 3 000 à 6 000 K, existe en trois tailles (590 mm, 870 mm et 1 150 mm) et trois puissances (28 W, 65 W et 121 W), pour une efficacité lumineuse comprise entre 105 et 109 lm/W. Une version Tunable White est également disponible.
© Zumtobel. Photo J.-Ch. Lozat
Ondaria LED
Mirel Evolution Carré ou linéaire, encastré ou suspendu, opale ou à grille, Mirel Evolution, destiné aux éclairages de bureaux, offre une efficacité lumineuse de 112 lm/W à 123 lm/W selon les modèles, avec un UGR < 19 et des luminances de L65 < 3 000 cd/m². Mirel Evolution présente un certain niveau de polyvalence grâce à différentes possibilités de configuration : dimension et type d’encastrement, choix de la technique d’éclairage, et admet aussi de nombreuses options, comprenant ouvertures d’entrée et de sortie d’air, détection de présence, détection de lumière du jour, haut-parleurs, sans oublier la possibilité de faire varier la température de couleur (de 2 700 K à 6 500 K). Showroom Zumtobel 10, rue d’Uzès – 75002 Paris Tél. : 01 56 33 32 50 - www.zumtobel.com – info@zumtobel.fr Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 43
Lumières Cahier
technique
Lumière naturelle et éclairage artificiel À l’heure de la RT 2012, de la transition énergétique, et de la maîtrise de l’énergie, quelle place occupe la lumière naturelle au sein des projets ? Roger Narboni, Concepto, et François Migeon, 8’18’’, tous deux concepteurs lumière et anciens présidents de l’ACE nous font part de leur expérience en la matière. Témoignages. Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
© iGuzzini Avec l’aimable autorisation d’Atogrill
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 45
Lumières Cahier
technique
Roger NARBONI,
concepteur lumière, Concepto
© Roger Narboni
Conception lumière(s) naturelle et artificielle : demain, une évidence
t Sculpture Roger Narboni à Fougères Mémoires – 1983
B
Val de Marne - Musée du MAC VAL Architectes Ripault & Duhart
© Concepto
t
46 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
Concepto s’est intéressé très tôt aux effets de la lumière naturelle et de ce qu’elle produit sur notre vision et sur notre lecture de l’espace et à ce que nous pouvions apporter dans ce domaine, aux maîtres d’œuvre comme aux maîtres d’ouvrage. S’il est difficile d’agir en amont sur la source de production de lumière naturelle, nous pouvons, en revanche, intervenir à loisir en aval et la filtrer, la colorer, la réfléchir, la diffuser, la diffracter, l’occulter, la concentrer, la dévier, la polariser, etc.
ien avant de devenir concepteur lumière en 1987, j’avais réalisé au début des années 1980 de nombreuses sculptures monumentales et installations artistiques exploitant les qualités spatiales et sensorielles de la lumière naturelle, au travers de panneaux verriers industriels. Depuis les années 2000, progressivement, nos expériences et une meilleure connaissance de la lumière naturelle et des matériaux verriers nous ont conduits à proposer aux architectes des évolutions et des optimisations des entrées et apports de lumière naturelle pour en maîtriser l’impact et mieux l’accompagner ensuite à la tombée de la nuit. Ce fut le cas lors du réaménagement du musée du Petit Palais à Paris (architectes Chaix & Morel) où l’éclairage des espaces muséographiques a été prioritairement traité en lumière naturelle, complété par un éclairage artificiel zénithal, venant en appoint diurne lorsque nécessaire, et en substitution à la nuit tombée pour s’installer de manière imperceptible grâce à des systèmes de gradation placés sur l’ensemble des appareils d’éclairage. Au moment de la création du musée du MacVal à Vitry-sur-Seine et du Centre de Design PSA Peugeot Citroën (architectes Ripault & Duhart), nous avons également analysé et étudié aux côtés des architectes les apports
de lumière du jour et les filtres solaires qu’ils induisaient pour protéger les œuvres exposées ou gérer la confidentialité du travail des designers. Optimiser la pénétration de la lumière naturelle L’évolution récente des pratiques architecturales et les possibilités démultipliées qu’offrent dorénavant les matériaux verriers et les structures, ont généré une pénétration grandissante de la lumière du jour au cœur des espaces architecturaux, qui peut parfois induire de forts contrastes, entre espaces ensoleillés et secteurs en second jour ou aveugles, éclairés artificiellement toute la journée, et qui doivent être alors impérativement maîtrisés. C’est dans cet esprit que nous avons travaillé sur le centre commercial du Millénaire à Aubervilliers (architectes Antoine Grumbach & Associés), avec l’aide technique du CSTB pour comprendre et maîtriser la lumière solaire dans l’espace et minimiser la consommation énergétique liée aux éclairages artificiels. Aujourd’hui, nous sommes systématiquement associés à ces questionnements au stade du concours, comme par exemple lors du réaménagement de la gare Paris Montparnasse (architectes DGLa) ou pour la création des gares des futures lignes du Grand Paris Express
technique
© Concepto
Lumières Cahier
t Paris Musée du Petit Palais Architectes Chaix & Morel
Association lumière naturelle et artificielle : un travail complexe L’exigence de qualité environnementale et de maîtrise énergétique dans le projet architectural comme l’évolution des attentes des usagers, conduisent dorénavant nombre de programmes, autrefois peu friands de lumière naturelle, à systématiquement se focaliser sur celle-ci : musée, espace culturel, centre commercial, immeuble de bureaux, établissement scolaire et universitaire, équipement hospita-
lier, bâtiment industriel et de recherche, gare, aéroport, etc. Demain, avec l’évolution des technologies LED et OLED, et les possibilités d’intégration qu’elles offrent dans l’architecture, et grâce aux recherches et à l’arrivée programmée des matériaux lumineux de construction, ce travail complexe et conjoint de conception lumière(s), naturelle et artificielle, deviendra une évidence, un besoin et une nécessité de toute rénovation comme de tout projet architectural innovant. www.concepto.fr
Paris La Défense Hall de la Tour Eqho Architectes Hubert & Roy
t
Bibliographie • La Lumière dans tous ses états, ouvrage collectif de l’exposition organisée par le Centre d’Art Contemporain d’Orléans, éditions du Centre expérimental Spectacle-ArtScience, Les Ulis, 1984. •L umière et ambiances, concevoir des éclairages pour l’architecture et la ville, par Roger Narboni, éditions du Moniteur, Paris, septembre 2006. • Lumière & équipements publics, par Roger Narboni, éditions Ville de Paris, Paris, septembre 2008.
© Concepto
(maîtrise d’œuvre technique Ingerop) pour lesquelles la maîtrise d’ouvrage et les architectes souhaitent optimiser l’entrée de la lumière naturelle jusqu’au cœur des quais souterrains. Enfin, nous avons eu la chance d’explorer la dimension artistique de la transformation colorée de la lumière solaire au cœur d’un édifice lors de l’étude avortée de 1 % culturel pour le réaménagement du lycée français de Moscou en 2004 (architectes Hubert & Roy). Plus récemment, en 2013, nous avons réalisé, avec les mêmes architectes, un véritable piège à lumière solaire dans le cadre de la rénovation du hall d’accueil de la tour Eqho à Paris La Défense.
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 47
Lumières Cahier
technique
t
François MIGEON,
Gare Saint-Denis. Architecte Kengo Kuma & Associates. Étude de pénétration de la lumière naturelle dans la future gare de Saint-Denis. Juillet 13h30.
plasticien lumière, 8’18’’
Lumière naturelle : une plus-value pour les projets La lumière naturelle s’étudie selon des critères complexes, demande la prise en compte des saisons, des heures, de la présence d’un végétal qui se modifie au cours des mois et des années, d’un bâtiment situé à proximité qui renvoie la lumière. Indissociable du projet d’éclairage artificiel, la lumière naturelle reste pourtant le parent pauvre dans les études que nous menons.
Saint-Malo. Médiathèque. Architecte : Architecture studio. Certains percements laissent passer la lumière naturelle, d’autres, occultés, sont équipés d’éclairage artificiel. La mixité de ces apports de lumière crée une palette de blancs.
t
© David Charetier
P
48 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
arce qu’elle est difficilement quantifiable, l’étude de la lumière naturelle est rarement valorisée par les maîtres d’ouvrage. Combien de fois nous demande-t-on de « jeter un œil » sur ce problème, comme s’il s’agissait juste d’une question subsidiaire ! Lorsque nous traitons un musée, l’impact de la lumière naturelle est crucial dans le calcul demandé sur la conservation des œuvres. Nous livrons actuellement le musée de l’Homme à Paris (BLP / Atelier Nebout, architectes, Zette Casalas muséographe) pour lequel nous avions proposé une étude de lumière naturelle concomitante avec nos études d’éclairage artificiel. Cette étude n’a pas été validée par le maître d’ouvrage, malgré nos relances. Nous avons donc basé notre projet sur un musée nocturne, sans prendre en compte les apports de lumière du jour. Ce n’est qu’à trois mois de la livraison du bâtiment que la demande a été
formalisée, la prise de conscience de l’impact sur les œuvres ayant eu lieu. Cet exemple montre la difficulté pour un maître d’ouvrage de rémunérer ce travail qui apparaît souvent comme superflu. Pourtant, cet aspect impacte fortement le projet d’éclairage artificiel, qui doit trouver son équilibre, tant dans les niveaux d’éclairement cumulés (lumière naturelle + éclairage artificiel) que dans des notions de contrastes et de luminances. La lumière naturelle est une lumière vivante, active, riche de nuances et représente une plus-value fantastique pour un projet. Impact de la lumière du jour : une approche toute en finesse Nous travaillons aussi sur la future gare de SaintDenis-Pleyel avec l’agence d’architecture Kuma. En phase concours, nous avons abordé le trajet de la lumière naturelle au cours de l’année dans
Lumières Cahier
technique
© Hervé Abbadie
t
Lumière naturelle : le devenir de nos sociétés durables Notre rôle va donc au-delà de l’économie d’énergie pour générer du sensitif, du ressenti positif. Car la lumière naturelle peut aussi être gage d’inconfort si elle est mal contrôlée et influer sur les aspects thermiques du bâtiment. Depuis de nombreuses années, des solutions de captage de la lumière naturelle sont proposées, mais, à ce jour, personne ne s’est réellement emparé de ce sujet. L’économie prime sur l’écologie, l’écoute des maîtres d’ouvrage est réelle tant que nous sommes dans le concept, elle s’éteint lorsque l’on aborde le budget. Parent pauvre dans le processus global de la conception lumière, la lumière naturelle reste pourtant le grand devenir de nos sociétés « durables ». Si aujourd’hui des bidonvilles des Philippines découvrent les techniques les plus simples pour amener la lumière naturelle au centre de leurs abris, par la mise en place d’une bouteille en plastique remplie d’eau implantée en toiture, nos sociétés développées raisonnent en coût et en retour d’investisse-
© Hervé Abbadie
les entrailles de la gare (gare très profonde). Elle joue ici le rôle d’un guide visuel et constitue un lien entre le métro, qui se trouve au plus profond de la gare, et la surface extérieure. Cette première étude a orienté notre travail sur l’éclairage artificiel, notamment dans la temporalité du projet et la valorisation des états de la journée : là où la lumière du jour se perd, comment aborder l’éclairage artificiel en tant que tel, sans chercher à « singer » la lumière naturelle ? Si les nouvelles technologies permettent une gestion dite « intelligente » entre la lumière naturelle et la lumière artificielle (principe de sonde, de plus en plus appliqué dans le tertiaire), les notions de confort et d’émotion, liées au ressenti, nécessitent une approche beaucoup plus fine de l’impact de la lumière naturelle.
ment. Les grands fabricants, par l’arrivée sur le marché de la LED, développent une ingéniosité sans limites pour copier la lumière naturelle en évoquant le cycle circadien. On peut se demander si nous n’avons pas oublié les fondamentaux au profit d’une industrialisation qui nous promet d’être « durable ».
Montpellier. Musée Fabre. Architecte : BLP & Atelier Emmanuel Nebout. Par le travail des sheds, la lumière naturelle est diffusée et permet d’éviter tout ensoleillement direct sur les œuvres. La nuit, la lumière artificielle prend le relais de la lumière naturelle et complète la mise en lumière de la cour.
t
Lumière aux Philippines.
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 49
Lumières Produits
OSRAM LIGHT PANEL LED et PUNCTOLED DL
© Osram
Osram présente deux nouveautés dédiées à l’éclairage des circulations et des zones d’attente : le plafonnier Light Panel LED et le downlight PunctoLED DL. © Osram
L
e plafonnier Light Panel LED est une solution LED design pour un éclairage homogène et uniforme des locaux tertiaires. Avec une efficacité lumineuse allant jusqu’à 93 m/W, il permet des économies d’énergie allant jusqu’à 37 % en comparaison avec les encastrés traditionnels équipés de tubes T5 ou T8. Light Panel LED s’intègre idéalement dans les applications telles que les zones d’accueil et
les circulations, les salles de réunion. Disponible en 4 000 K avec un IRC > 83, il admet un flux lumineux de 2 800 lm et une puissance de 30 W. D’une dimension de 600 x 600 et d’une épaisseur de 66 mm, le luminaire est constitué d’un corps en métal blanc et d’un diffuseur en PMMA. Le downlight PUNCTOLED DL remplace avantageusement les appareils d’éclairage équipés de tubes fluorescents 2 x 26 W, avec une durée de vie de 30 000 heures. Il propose deux flux lumineux : 1 100 lm et 2 000 lm. Il est destiné à l’éclairage dans les espaces de circulation pour des applications intérieures.
© Trilux
www.osram.fr
TRILUX C-LINE LED Une solution complète pour l’éclairage des zones de stockage, expertise acquise au fil des collaborations avec les plus grands architectes.
© Trilux
© Trilux
L
e système C-LINE LED offre confort, puissance et flexibilité pour l’éclairage des zones de stockage, le tout pilotable en fonction de l’occupation du lieu. Cette solution, flexible et modulable, permet de diminuer jusqu’à 85 % la facture d’électricité. La solution C-Line LED offre trois choix de flux lumineux, pour une puissance allant jusqu’à 136 lm/W. Quatre options de faisceaux à répartition extensive, à répartition intensive/extensive, à répartition intensive, à double répartition asymétrique viennent compléter l’installation, permettant d’optimiser l’éclairage des espaces de hauteur élevée (sites de production, entrepôts, ateliers). Des lentilles optiques planes permettent d’homogénéiser la lumière et d’abaisser le contraste, offrant un haut niveau de confort visuel. C-Line LED est disponible en trois flux lumineux, 4 000, 6 000 ou 8 000 lumens, et en deux températures de couleur, blanc chaud 3 000 K ou blanc neutre 4 000 K. www.trilux.com/fr
50 - Lumières N°12 - octobre 2015
Lumières Produits
Sammode Home & Contract Sammode propose aujourd’hui une collection de luminaires destinés à un usage plus « domestique », issus de son expertise acquise au fil des collaborations avec les plus grands architectes.
S
www.sammode-contract.com
Cherubini
© Sammode
© Sammode
© Sammode
ammode lance donc sa première collection, signée Sammode Studio, constituée de 8 luminaires tubulaires sélectionnés dans sa gamme d’éclairage architectural. Tous ces luminaires ont été repensés pour des usages plus domestiques ; confort lumineux, qualité de la lumière, systèmes de fixation, fonctionnalité. Du luminaire d’ambiance à l’éclairage de sécurité, ils se déclinent sous différentes typologies : applique, plafonnier ou suspension. Ils ont pour nom : Bendz, Cézanne, Cherubini, Coulomb, Dix, Elgar, Musset et Rimbaud. Adaptés aussi bien pour l’intérieur que l’extérieur, les luminaires peuvent se déployer dans une multiplicité de situations, du séjour à la terrasse, d’un espace de circulation à un bureau, d’une salle de restaurant à un lobby d’hôtel. À cette série, s’ajoutent 2 modèles dessinés par l’architecte Dominique Perrault et la designer Gaëlle Lauriot-Prévost : Gude et Kyhn. Ces derniers résultent directement de leur travail pour la Bibliothèque nationale de France.
Rimbaud
AURA LIGHT
ERCO
ETAP LIGHTING
AURA A-LINE
SÉRIE E4
SKIM
Conçue pour l’éclairage des sites industriels, entrepôts, supermarchés et commerces, le luminaire LED en ligne continue, Aura A-line, est équipé de la source lumineuse Aura UltiLED Long Life, d’une puissance de 23 W ou 2 x 23 W, avec un IRC supérieur à 80. Disponible en deux températures de couleur, blanc chaud et blanc neutre (4 000 K et 3 000 K), Aura A-line est doté d’un système de gestion driver LED électronique à courant constant, pilotable en DALI.
Idéal pour la mise en lumière de grands bâtiments et de grands objets, le projecteur Kona à LED haute puissance est décliné en trois tailles et en deux températures de couleur, blanc chaud et blanc neutre (3 000 et 4 000 K). Cette gamme propose plusieurs répartitions de la lumière, allant d’un éclairage d’accentuation pour couvrir des distances élevées avec la lentille Spherolit Narrow spot à des répartitions Wide flood ou Oval flood, mais aussi Wallwash en vue d’un éclairage mural homogène.
La série E4, conçue pour l’éclairage des halls de production, des entrepôts, des postes de travail et des rayons de magasin, permet de choisir entre des luminaires individuels ou des lignes continues et se décline en différents flux lumineux (2 000, 3000, 4 000 et 6 000 lm par mètre). La double structure de la lentille linéaire garantit à la fois un confort élevé (UGR < 22 ou < 25) et la distribution lumineuse souhaitée. Les luminaires sont disponibles en différentes longueurs, individuellement ou en ligne, en saillie ou en version encastrée.
www.auralight.fr
www.erco.com
www.etaplighting.com
Lumières N°12 - octobre 2015 - 51
Lumières Produits
HAVELLS SYLVANIA
HELVAR
IGUZZINI
START PANEL LED G2
ACTIVE+
TRICK
Issue de la toute nouvelle gamme EVO de Sylvania, cette famille d’encastrés associe des modules LED de haute efficacité à un diffuseur opale, lui permettant de bénéficier de performances élevées avec un flux lumineux allant jusqu’à 4 510 lm. Sa hauteur d’encastrement de 86 mm lui permet de s’intégrer simplement dans les faux plafonds et son système de connexion « Plug & Light » fait de ce luminaire une solution idéale pour les rénovations des locaux tertiaires.
Active + est un détecteur de présence et de lumière du jour de taille miniature. Composé d’un driver et d’une sonde, il s’intègre à un luminaire LED et s’installe facilement sans avoir besoin de connexion avec des composants de contrôle extérieurs. Le driver Active + possède une alimentation intégrée pour la sonde Active + qui est reliée par un câble de connexion possédant un connecteur. En option l’application mobile Active +, l’utilisateur peut changer les niveaux d’éclairement de chaque luminaire et ajuster la configuration automatique en fonction de ses besoins.
Destiné à l’éclairage graphique des espaces intérieurs, le Trick est un objet-bouton à LED qui permet de générer des effets lumineux géométriques divers, en pointillés précis : des cercles, des lignes concentriques, des combinaisons d’éléments graphiques décoratifs et des effets de lumière rasante. Disponible en trois corps de trois tailles différentes (45 mm, 90 à 110 mm et 160 mm), et en trois versions (lame de lumière, Wallwasher et radial), le Trick s’installe en surface ou en encastré et se programme grâce à un système électronique intelligent.
www.helvar.com
www.iguzzini.fr
www.havells-sylvania.com
52 - Lumières N°12 - octobre 2015
Lumières Produits
LUCTRA
LUMILIFE
MEGAMAN
FLOOR RADIAL
LAMPE GU10 et MR16
DINO
Ce lampadaire, d’une hauteur de 120 à 190 cm et d’une longueur de 10 à 70 cm met en œuvre le système d’éclairage intelligent Vitacore (compatible iOs et Androïd). L’utilisateur programme sa séquence d’éclairage en répondant à 5 questions et l’application calcule alors l’optimisation de la durée des cycles. Le luminaire ajuste automatiquement, tout au long de la journée, la température de couleur (de 2 700 à 6 500 K) et l’intensité lumineuse (jusqu’à 1 000 lm) en l’adaptant au biorythme, aux besoins ou aux envies de l’utilisateur.
Ces deux lampes LED GU10 et MR16 offrent des flux lumineux de 245 à 260 lumens en remplacement direct des lampes halogènes respectivement de 35 W (pour la GU10 de 4 W) et 25 W (pour la MR16 de 3 W). Elles se déclinent en trois températures de couleur, chaude comme la lumière des halogènes 2 700 K, et 3 000 K et 4 000 K pour des ambiances plus froides. Lumilife est distribué par LED HUT.
Présenté comme une alternative aux luminaires étanches T5 et T8, le luminaire LED Dino est destiné à un usage polyvalent, intérieur et extérieur. Avec un rendement lumineux de 93 lm/W, ce luminaire est disponible en deux puissances (46 W et 70 W), en deux dimensions (1 300 et 1 600 mm) et en deux températures de couleur (3 000 et 4 000 K). Équipé d’un corps résistant en polycarbonate et d’un diffuseur prismatique, il possède un indice de protection IP66 et un indice de résistance IK08 contre le vandalisme.
www.ledhut.fr
www.luctra.fr
www.sed-lighting.com
MELJAC
PHLIPS
SCHREDER
SPOTS fixes ou orientables
POWERBALANCE PoE
SHUFFLE
Spécialiste des interrupteurs haut de gamme, Meljac complète ses collections en laiton avec des spots carrés, fixes et orientables. Disponible dans les 25 finitions de la marque, cette nouvelle offre répond à une demande d’harmonie avec les interrupteurs, thermostats, liseuses. Conçus pour recevoir, au choix, des lampes halogènes (35 W) ou à LED à culot GU5.3 ou GU10, ils sont personnalisables en d’autres formats (rond, octogonal, etc.), chanfreinés ou non, sur demande.
Avec la technologie Power-over-Ethernet (PoE), ce luminaire reçoit alimentation et données via un câble Ethernet unique, sans avoir recours au câblage d’alimentation séparé. Un dispositif de contrôle et de programmation de séquences lumineuses donne aux utilisateurs la possibilité de régler la lumière via une application smartphone spécialement conçue. Grâce aux capteurs intégrés, les luminaires peuvent suivre les activités, les niveaux de lumière du jour et dans un proche avenir l’humidité, les émissions de CO2, la température, etc.
Shuffle comprend un large choix de distributions photométriques adaptées à de nombreuses applications (routes, rues, sentiers, places, passages pour piétons, éclairage architectural) afin de répondre à tous les besoins via une seule colonne. Une unité de contrôle peut commander tous les modules lumière d’un Shuffle et proposer des scénarios différenciés par module. Schuffle regroupe aussi, entre autres fonctions, la sonorisation, la vidéo protection, l’internet sans fil, la recharge de véhicules électriques et la signalétique. Elle peut intégrer jusqu’à 5 modules par colonne.
www.meljac.com
www.lighting.philips.fr
www.schreder.com Lumières N°12 - octobre 2015 - 53
Lumières Produits
SIMES
TRIDONIC
V-TAC
CONCRETE
TALEXXengine DC STRING
DALLE LED
Cet encastré de sol, IP 67, est doté d’un revêtement en ciment avec ajout de fibres synthétiques à haute résistance mécanique. Sa structure interne est en aluminium injecté EN AB-47100 avec faible teneur en cuivre, haute résistance à l’oxydation. Il existe en deux versions 650 lm pour une puissance de 13 W et 1700 lm pour une consommation de 26, 2 W. Les modèles présentent une température de couleur de 3 000 K. SIMES est distribué en France par Trilux.
S’inscrivant dans la tendance à la miniaturisation des luminaires LED, cette solution permet une séparation du convertisseur AC/DC du LED Driver traditionnel pour le déplacer à un niveau central supérieur. Cela permet une alimentation des sources LED pour une puissance totale allant jusqu’à 150 W. Pilotables en DALI, chaque luminaire fonctionne individuellement en tant qu’adresse autonome. Cette solution offre aux architectes la possibilité de répartir esthétiquement les luminaires en fonction des besoins.
Cette dalle LED 600 x 600 présente une épaisseur de seulement 14 mm d’épaisseur. Elle est équipée de LED 45 W pour un flux lumineux de 3 600 lumens, soit une efficacité lumineuse de 80 lm/W. Elle est disponible en trois températures de couleur : 3 000 K, 4 000 K et 6 000 K. Une version gradable est disponible sur demande. Elle est destinée à l’éclairage de salles de réunion, circulations, halls d’accueils.
www.trilux.com/fr
54 - Lumières N°12 - octobre 2015
www.tridonic.com
vtacexports.com
Lumières Rendez-vous
En cette année internationale qui lui est consacrée, la lumière apparaît sous toutes ses formes d’expression, en particulier dans le Light Art. Plusieurs expositions présentent en cette fin d’année les œuvres d’Éric Michel, un parcours artistique que nous vous invitons à découvrir. www.ericmichel.net
A rt Élysées light project
du 19 septembre au 8 novembre 2015 Marché Dauphine Puces de Paris Saint-Ouen Émilie Bonaventure réunit une collection imaginaire d’objets décoratifs ou fonctionnels glanés à travers le Marché Dauphine et au contact d’artistes plasticiens contemporains, parmi lesquels Éric Michel. Comme lui, laissons parler la lumière : « La lumière parle. Je l’entends, Parfois ».
L a Chartreuse vers une architecture de lumière
du 16 octobre au 8 novembre Villeneuve-lès-Avignon
La Chapelle Fluo © Eric Michel, Adagp Paris 2015
Une exposition art numérique & Light Art réalisée dans le cadre de l’événement L’Architecture en fête 2015 « Rêver », avec le soutien de Edis pour l’art numérique. Le public est invité à découvrir autrement des espaces emblématiques de la vie des anciens chartreux… En dialogue avec l’architecture historique, cette exposition de Light Art présente des œuvres aux propriétés matérielles et immatérielles, physiques et spatiales, toutes basées sur une lumière recréée. Les artistes emmèneront le public dans une déambulation immersive à la fois augmentée par ses jeux de diffraction de lumière, et virtuelle par la découverte de nouvelles dimensions spatiales. Artistes : Laurent Bolognini, Pierre-Laurent Cassière, Jeongmoon Choi, Elias Crespin, Félicie d’Estienne d’Orves, Ivana Franke, Bertrand Lamarche, Éric Michel, Olivier Ratsi, Jeanne Susplugas. Commissariat : Julie Miguirditchian En partenariat avec la Direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon, avec les acteurs de l’architecture en région.
du 22 au 26 octobre 2015 Art Élysées. Paris L’exposition, sur le thème de la lumière dans l’art, met en parallèle deux artistes, Éric Michel et Pierre-Marie Lejeune. Deux réflexions, deux approches totalement différentes pour illustrer la lumière dans l’art. L’artiste plasticien emploie la lumière comme médium, « La matérialité de la lumière », et le sculpteur manie les matériaux comme source de lumière dans ses œuvres.
Within light / Inside glass
Du 16 septembre au 9 janvier 2016 Galeria Millenium. Lisbonne L’exposition, rendue possible grâce au soutien de la Millenium bcp Fondation, coïncide avec l’Année internationale de la Lumière. Les œuvres présentées traduisent l’interaction entre la lumière et le verre tant du point de vue formel que conceptuel en utilisant le néon ou la lumière naturelle, le verre borosilicaté pour micro ou macro sculptures, les techniques anciennes de Murano ou les nouvelles technologies, la photographie, la peinture et le dessin, la transparence et la luminescence. Commissaire : Francesca Giubilei. L’exposition est conçue et promue par Vicarte, l’unité de recherche « Verre et céramiques pour les arts » de la faculté des Sciences et de la Technologie en partenariat avec la faculté des Beaux-Arts, Universidade Nova de Lisboa. Naissance d’un photon & Infini © Eric Michel, Adagp Paris 2015
la lumière parle
La lumière parle © Eric Michel, Adagp Paris 2015
Duo-Blue-Pink © Eric Michel, Adagp Paris 2015
Éric Michel, artiste lumière
Lumières N°12 - OCTOBRE 2015 - 57
Lumières Rendez-vous SALONS
Marseille 14 et 15 octobre 2015 Le Parc Chanot Hall 1 - Palais des Événements Rond-Point du Prado Paris Event Center 19 et 20 novembre 2015 20 Avenue de la Porte de la Villette 75019 Paris www.architectatwork.fr
7 et 8 décembre 2015 Lyon, Cité Centre des congrès ForumLED Europe associe un congrès de niveau international (250 participants, 40 nationalités), une exposition (90 exposants, 2500 visiteurs) et un Forum Investisseurs. www.forumled.com
Festival SON & IMAGE (16) 17 et 18 octobre 2015 Novotel Paris Tour Eiffel 61, quai de grenelle, 75015 PARIS « Le segment du son et de l’image se porte bien ». Les plus grandes marques représentant le summum de la production haut de gamme du son et de l’image se réunissent pour le proclamer. www.sonimage.com
Du 2 au 6 novembre 2015, les trois salons phares du bâtiment, BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC et IDEOBAIN constitueront le tout premier Mondial du Bâtiment, une plateforme qui s’adresse à tous les professionnels du bâtiment et de l’architecture, regroupant l’offre la plus exhaustive au monde en termes de solutions, d’innovations, de démonstrations et de formations. La cérémonie de remise des Prix du Concours de l’Innovation aura lieu le jeudi 24 septembre 2015 à Paris. www.batimat.com
7 et 8 décembre 2015
Du 13 au 18 mars 2016
En synergie avec la fête des Lumières, le salon Light Festival Expo associe une exposition, des conférences et des rencontres B to B. « Light Festival Expo » offre aux professionnels du marché de l’éclairage festif et événementiel, un lieu unique d’échanges et de rencontres basé sur le busines. www.capurba.com/lightfestivalexpo
Le salon international light & building se tiendra un peu plus tôt que les éditions précédentes : en mars 2016. Un salon résolument tourné vers les technologies intelligentes et les espaces modernes. www.light-building.messefrankfurt.com
Lumières Index entreprises et organismes cités ACE, association des concepteurs lumière et éclairagistes.............................3, 6, 20 Année internationale de la Lumière ...................................................................... 18 Anton-Olano Yon..................................................................................................... 7 ASSIL, association italienne des fabricants de matériel d’éclairage......................... 8 Bäro............................................................................................................... 34, 38 Cluster lumière..................................................................................................... 13 Deltalight...................................................................................................32, 38, 39 DIAL..................................................................................................................... 14 Erco...............................................................................................24, 25, 33, 35, 38 Fachard Laurent, LEA........................................................................................ 3, 10 GIL, Syndicat du luminaire.................................................................................... 13 Havells Sylvania.........................................................................................29, 32, 38 Helvar................................................................................................................... 37 HOlight........................................................................................................... 16, 38 iGuzzini................................................................................................31, 38, 39, 45 Intension............................................................................................................... 30 Ishii Akari-Lisa, I.C.O.N...................................................................................3, 6, 10 LightingEurope..................................................................................................... 14 Lumiance............................................................................................................. 39 Megaman....................................................................................................... 32, 38 Michel Éric........................................................................................................ 3, 57 Migeon François, 8’18’’.....................................................................3, 7, 20, 48, 49 Narboni Roger....................................................................................3, 6, 20, 46, 47 Oktalite................................................................................................................. 39 Osram.......................................................................................................34, 39, 50 Philips Lighting..........................................................................................36, 37, 39 Regent Éclairage........................................................................................36, 37, 38 Sammode............................................................................................................. 51 Selux.................................................................................................................... 16 58 - Lumières N°12 - OCTOBRE 2015
Sylvania................................................................................................................ 39 Syndicat de l’éclairage ................................................................................... 12, 13 Targetti........................................................................................................... 32, 39 Trilux.............................................................................................................. 41, 50 Valmont France........................................................................... Couv., 3, 26, 27, 28 V-TAC................................................................................................................... 16 Zumtobel.............................................................................................35, 39, 42, 43
Liste des annonceurs OSRAM France.......................................................................................... 2e de couv ERCO........................................................................................................ 3e de couv TRILUX...................................................................................................... 4e de couv ASL .................................................................................................................. p 14 CITEL................................................................................................................. p 54 DIAL.................................................................................................................. p 13 FESTIVAL LIGHT EXPO........................................................................................ p 56 FORUM LED....................................................................................................... p 40 HAVELLS SYLVANIA.............................................................................................. p 4 HOLIGHT............................................................................................................ p 12 iGUZZINI................................................................................................... p 22 et 23 INTERCLIMA+ELEC.............................................................................................. p 9 LED HUT............................................................................................................ p 44 MELJAC............................................................................................................. p 17 OSRAM.............................................................................................................. p 52 SCIENTEC.......................................................................................................... p 16 SLV.................................................................................................................... P 11 SON et IMAGE.................................................................................................... p 15 V-TAC................................................................................................................ p 56 ZUMTOBEL........................................................................................................ p 16